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PSYCHOLOGIE

GROSSESSE

L’histoire de l’enfant commence dans l’imaginaire des parents. On l’imagine grand,


beau, fort et plus tard riche. A partir du moment où on est deux (couple), on est déjà
trois, même si l’enfant n’est pas encore pensé consciemment. Il y a toujours dans le
désir d’avoir un enfant un besoin personnel à assouvir. Durant les 9 mois de grossesse,
les parents font le deuil de l’enfant imaginaire. On divise les 9 mois en 3 périodes :

1ère période : Incorporation. Il faut acquérir l’identité maternelle, l’assimiler d’après la


propre histoire de la femme : Quand elle était nourrisson, d’après ses rapports avec sa
propre mère, son propre père, sa conception de l’enfant. Cela provoque chez la femme
une régression. Elle se voit petite-fille, elle rêve beaucoup de son enfance (souvenirs).
Elle pourra aborder sa grossesse soit comme un événement heureux, valorisant, soit
avec l’angoisse due à la déformation corporelle, à la fatigue. L’ambivalence des
sentiments de refus et d’acceptation pourront entraîner des vomissements, des
malaises, des dégoûts…de l’instabilité. Les modifications hormonales toucheront
l’humeur, la sexualité… La femme s’installe dans son nouveau statut, non sans heurts.

2ème période : L’enfant est accepté, il bouge, se distingue de la mère. C’est une période
sereine. La femme se suffit à elle-même, son corps s’épanouit. Elle ressent une grande
sensibilité au monde extérieur. Elle a retrouvé son dynamisme et éprouve beaucoup de
bonheur à fabriquer son fœtus. (Notons qu’à ce niveau là, certaines femmes
ressentiront de l’angoisse à l’idée de porter un être vivant, étranger à elles et vécu
comme un parasite). La femme commence à concevoir son enfant comme différent
d’elle. Le père acquiert son identité de père. Il aide psychologiquement la mère à
porter l’enfant.

3ème période : Travail de séparation. Les parents confrontent l’enfant imaginaire à


l’enfant réel. Un processus de deuil commence. L’enfant existe. Le processus de deuil
doit être achevé à l’accouchement. L’enfant naîtra réel, autonome et différent. La
femme pense à son accouchement, craint les douleurs, le risque de l’enfant mort-né, ou
anormal.

L’enfant imaginaire est là pour combler un manque chez les parents. Après la
naissance, l’enfant devient d’un coup réel. Cela n’est pas toujours accepté par les
parents. Le deuil est donc là nécessaire.

Cas de malformation à la naissance : Ce qui est important n’est pas qu’un enfant soit
incomplet mentalement ou physiquement, mais la façon dont les parents vivent cette
incomplétude. Ils pourront y voir une punition, renforçant ainsi la tare chez l’enfant, le
confirmant dans son état d’infériorité. Il pourra aussi y avoir de la culpabilisation vis à
vis des grands-parents, qui eux ont bien réussi leur travail. Le rôle maternel sera alors
plus difficile à acquérir.
NAISSANCE

Dés son 5ème mois, le fœtus rêve. La période de rêve correspond avec celle de la mère, et
la tension du rêve est en corrélation avec celle de la mère. La naissance est un choc
profond pour le fœtus, car c’est un changement radical de milieu, de façon de vivre
etc…Le fœtus endure beaucoup plus de douleur que ne le pourrait l’adulte. D’après
Otto Rank, le traumatisme de la naissance serait un réservoir d’angoisse pour plus
tard. Cette mise à mort, en s’élaborant, serait le prototype de toutes les angoisses
futures devant le danger.

On imaginait auparavant l’individu comme un vase vide que l’on remplit tout au long
de l’existence. Ainsi fallait-il apprendre à marcher, à parler…à un enfant qui n’était
rien au départ. Actuellement, la démarche est inverse : L’enfant est tout au départ. Il
choisit (pour former sa personnalité), et écarte tout ce dont il n’a pas besoin. Il se
spécialise. La personnalité est donc ici quelque-chose qui se ferme.

L’enfant naît inachevé au point de vue biologique. Par contre, son système relationnel
est très complexe. Il y a spontanément re-création d’une symbiose (état de non-
distinction) entre l’enfant et sa mère. Quand il a faim, la mère lui donne aussitôt à
manger. Il n’a pas besoin de réclamer pour assouvir. Il croit donc créer lui-même sa
propre satisfaction, et vit dans l’illusion de n’avoir besoin de personne. Il se confond
avec la mère et ne reconnaît pas le monde extérieur. Aucune notion de temps ou
d’espace n’existe. Les perceptions de son corps sont très diffuses. Le bébé a un état
alterné de sommeil et d’éveil. Le principal moyen de communication se fait, entre la
mère et l’enfant, par le biais de la nourriture : C’est ce que l’on appelle le Stade Oral,
avec présence de 2 zones érogènes : La bouche et la peau. En privilégiant la nourriture,
la mère va donner un sens à l’acte de manger. L’enfant comprend ce mode de relation,
l’accepte et l’utilise à son gré. Quand l’enfant tête le biberon, ce n’est pas seulement
pour se nourrir, mais surtout pour assouvir un besoin de décharge motrice. Ainsi un
biberon vide pourra souvent lui suffire.

Naissance du plaisir. Il y a mémorisation de l’enchaînement :


Besoin→satisfaction→plaisir. Une fois cette mémorisation accomplie, l’enfant
recherchera ce plaisir pour lui-même. Il sucera son pouce, une sucette… mais il sait se
passer de l’alimentation pour trouver son plaisir.

Au Stade Oral, il y a 2 systèmes de régulation.

1 système de régulation externe, représenté par la mère. Elle s’occupe de tous les
besoins de l’enfant, entretenant l’illusion symbiotique. Elle est le principal stimulateur
de l’enfant en le caressant, en le nourrissant… mais peut aussi protéger ses excitations,
et les arrêter. La mère est ainsi le régulateur externe de l’enfant.

1 système de régulation interne, représenté par la vie mentale. L’enfant est dominé par
ses pulsions. (La pulsion est une poussée obscure d’origine corporelle faisant tendre
l’organisme vers un but : éliminer la tension, au moyen d’un Objet apportant la
satisfaction). Chez le petit-enfant l’Objet est partiel dans le sens où il s’agit d’une
partie du corps de la mère (le sein ou le biberon). Le système de régulation interne de
l’enfant est constitué par les fantasmes (représentations mentales élaborées à partir du
senti). Les fantasmes l’aideront à apaiser ses tensions.
Les pulsions
2 grandes pulsions : La pulsion de vie (EROS) et la pulsion de mort (THANATOS).

Dans les pulsions de vie, on compte la pulsion d’auto conservation, la pulsion sexuelle.
Ces pulsions ont pour fonction de maintenir l’organisme, de lier les énergies.

Les pulsions de mort font tendre l’organisme vers un état zéro, vers la destruction. En
font partie les principes de répétition, de chronicité, de régression.

Ne pas confondre avec l’instinct, qui est quelque-chose d’uniquement biologique. La


pulsion a deux aspects : Un aspect somatique (excitation érogène) et un aspect
psychique (manifestation de la pulsion dans la vie psychique). L’aspect psychique de la
pulsion sexuelle s’appelle la Libido. La Libido peut se tourner soit sur le Moi
(narcissisme), soit sur les Autres (Objectale).

Les fantasmes sont les manifestations des pulsions. Ils permettent de libérer la tension,
de prévenir la frustration vis à vis de la réalité extérieure. Ces pulsions représentent les
possibilités offertes à l’enfant pour son développement psychique. Le premier sourire
vers 3 mois est la première socialisation, amorce d’une communication autre
qu’alimentaire. Pour obtenir cet échange, il est nécessaire qu’il y ait le masque formé
par le front, les yeux, le nez et la bouche (« gestalt »).

LA PETITE ENFANCE:
Le nourrisson a une vie mentale et somatique très proche du pulsionnel, c’est à dire
commandée presque exclusivement par les besoins archaïques. Du monde qui l’entoure
et le domine n’existe que ce dont il a besoin. Tout ce qu’il croit et ressent existe, car il
ne fait pas la part du réel et de l’imaginaire.

Définition du « ça » : C’est le pole pulsionnel de la personnalité, la partie la plus


chaotique et la plus obscure. C’est entièrement le domaine de l’instinctif, du biologique
qui ne connaît ni règle de temps ou d’espace, ni interdit. De ce fait les choses les plus
contradictoires peuvent y exister. Le « ça » est régi par le seul principe de plaisir. Deux
aspects se distinguent : L’héréditaire (sexualité et agressivité propres à l’espèce) et
l’acquis (formes que prendront cette agressivité et cette sexualité).

Ce monde qui baigne le nourrisson s’exprimera à travers le lait, formant ainsi un


complexe Mère-Sein-Nourriture. Ce liquide, d’abord extérieur à l’enfant, passe à
l’intérieur de son corps. Par cette incorporation le lait acquiert une grande valeur
émotive, et l’enfant s’attire ainsi toutes les merveilleuses qualités qu’il lui attribue,
autant physiques que mentales. C’est une source de jouissance. Il se sent investi des
qualités de ce lait. Le lait est une entité aussi vivante que lui, bienfaisante. Mais le lait a
aussi des qualités destructrices : Il se fait attendre quand l’enfant a faim, il provoque
des vomissements…Le bébé incorpore aussi malgré lui ce lait destructeur, qui contient
en lui un danger inconnu, menaçant. Un système de défense se met alors en place.
C’est le Clivage de l’Objet. Il y a un lait gratifiant et aussi un lait mauvais, persécutant.
La tendance naturelle est de s’approprier le « bon » et de rejeter ce qu’on n’aime pas.
La personnalité se forme à travers les mécanismes d’introjection et de projection.
L’adulte retiendra de ceci la cohabitation de 2 mères : La mère idéale et, en
discordance, la mère réelle.

Définition de l’Imago : Personnage interne que l’on a fabriqué. Prototype inconscient


d’un personnage qui va orienter toutes nos relations par la suite. Ce qu’on pense, ce
qu’on ressent d’un individu n’a rien à voir avec la réalité. Ainsi l’Imago de la bonne
mère s’exprime dans le personnage de la fée, tandis que l’Imago de la mauvaise mère
sera représenté par la sorcière.

Vers 2 mois

Premières réactions en présence de l’adulte. Le nourrisson fixe les yeux de la mère


pendant la tétée. A travers le regard de sa mère, il se voit lui-même s’y reflétant. Il
découvre les sentiments et se les approprie. Le sourire est une réponse (fonction de
miroir). Le rythme des tétées va amorcer la notion du temps. Il commence à découvrir
son corps, s’oriente d’après la voix humaine.

Vers 6 mois

Les sourires sont volontaires. La constitution de l’Autre s’est faite à travers le système
Présence-Absence. C’est de l’expérience de la frustration, due à l’attente, que naît
l’Objet extérieur. Cette absence force l’enfant à recréer mentalement un univers de
représentations mentales. Cet univers psychique l’aide à patienter jusqu’au retour
effectif de la mère. Ainsi, il perçoit l’existence de l’Autre sur un fond d’absence. Ce
mécanisme est la fonction symbolique. Un cas pathologique se présente si par malheur
l’enfant de 6 à 12 mois perd trop souvent sa mère. On observera premièrement chez lui
une demande excessive suivie un ou deux mois plus tard d’un repli puis d’un début de
dépression. Son évolution psychique se bloque alors.

De 6 à 8 mois

Le visage de la mère est reconnu et privilégié. L’Objet est total, dans toute sa
complexité de personne. L’enfant fait la différenciation entre les diverses personnes qui
gravitent autour de lui. Tous les visages familiers déclenchent le sourire, les autres font
naître méfiance et évitement. Souvent d’ailleurs, l’enfant déçu de ne reconnaître la
mère dans le visage étranger, se mettra à crier.

Huitième mois (et l’angoisse du -)

La relation affective que l'enfant entretient avec les autres, de symbiotique (relatif à un
soutien mutuel) devient anaclitique (conscience de ce soutien). Désormais l'enfant sait
qu'il a besoin de la mère. Le "Moi" se forme en même temps que se forme l'Objet
extérieur, l'un n'existant que par rapport à l'autre. C'est une période très importante
de distinction, que ce soit extérieur/intérieur ou Moi/Autre.
Création du jouet. C'est un objet transitionnel, qui sera le plus souvent doux, mou,
chaud... Cet objet représente la mère, dans son absence comme dans sa présence. C'est
à la fois la frustration et la gratification. L'adulte n'abandonne cet objet qu'à la
condition d'avoir réussi à diffuser sa fonction dans l'espace qui l'environne, que ce soit
à travers les cigarettes, le langage, etc...

L'amour maternel. Le nourrisson tend souvent à faire régresser ses parents. Ces
deux mots: "amour maternel", viennent de Rousseau. Avant, et jusqu'au 12e siècle, les
parents avaient droit de vie et de mort sur leurs enfants. Du 13e au 18e, l'enfant n'a
aucun statut dans la famille. Les manifestations de cajolerie et de tendresse étaient
considérées comme faiblesse et pêché, l'allaitement était ridicule, rendant l'enfant
vicieux ⇒ Recours aux nourrisses chez qui ils restaient 5 ou 6 ans, avant de se trouver
placés chez les Sœurs ou les Frères. La médecine infantile était inexistante : On ne peut
soigner un client qui ne dit pas de quoi il souffre ! Dans la fratrie, l’aîné des garçons
avait tous les droits. Les cadets devaient choisir carrière dans l’armée ou la religion.

Avec Rousseau, les choses changent. Vers 1715 on a réglementé la profession de


nourrisse. L’état s’est aperçu que l’enfant était une richesse potentielle. Les statuts de
la mère et de l’enfant changent (Matriarcat mental). Les familles nombreuses sont
exemptes d’impôts. Les mariages se font de plus en plus par amour. La mère est
devenue génitrice et éducatrice.

La fonction maternelle. Les mères actuelles ont des compétences naturelles pour
communiquer avec le nourrisson. Le bébé est un être social ayant une vie mentale,
forçant les parents à communiquer avec lui, à régresser à un mode d’interactions
archaïques. Les comportements parentaux sont plus intenses, plus répétés que pour
une communication entre adultes, utilisant ici l’expression faciale, la voix, le contact
physique…Tout ceci forme des séquences répétitives qui facilitent l’apprentissage du
nourrisson : Il devient bientôt capable d’anticiper sur la séquence, contrôlant ainsi une
petite mais certaine maîtrise sur l’Autre. Le bébé est actif et possède un répertoire de
capacités mentales et motrices. Il distingue d’abord le mouvement, s’intéresse à la
complexité visuelle ou sonore. A trois mois il sait rompre l’interaction ⇒ coordination
occulo-céphalique. Quand l’enfant est tout seul, il se met en état d’inactivité alerte.
Toutes les stimulations qui pourront alors survenir seront source de plaisir.

Plaisir au stade oral. (Réceptivité et appel. Faim de stimulations) L’enfant oscille dans
des états diversifiés de symbiose, de retrait sur soi, de dépression et d’échange. Il lui
faut tous ces états, et de manière équitable. Le stade oral prend fin lorsque le
nourrisson est prêt à manger du solide (sevrage), époque décidée, car sentie, par la
mère.

RESUME

De quels systèmes de régulation dispose l’enfant ?

• Régulation externe : Rôle tenu par la mère. Elle stimule les zones érogènes de l’enfant
→ Rôle d’excitation. Elle a aussi un rôle de protection, de pare-excitation → rôle de
contenant (Quand il pleure et que la mère console, ou quand la fessée est nécessaire
pour calmer l’enfant).
• Régulation interne : Forces somatiques et psychiques faisant tendre l’organisme vers
un but qui sera d’éliminer la tension.
Définir la pulsion :

Elle se manifeste par le fantasme. On distingue :


• Sa source : organique et somatique
• Son but : éliminer la tension
• L’objet : interne ou externe, partiel ou total

La relation d’objet au stade oral :


Symbiotique → 8 ème mois → anaclitique
Communication et inter-communication durant la première année :
L’enfant n’est pas passif. Il retient, au moyen du regard, des mouvements, l’attention
de la mère.

Nature de la vie fantasmatique de l’enfant :

Elle est avant tout de nature orale, avec le mécanisme d’incorporation, s’appropriant
les qualités du lait et ses défauts. Le bébé interprète ainsi la relation cause-effet.
Fantasmes de bien-être après le plaisir du bain, le repas…

Stade anal

Conditions d’émergence

Loi céphalo-caudale : Elle permet la maturation de la tête à la queue, c’est à dire entre
autre le redressement de la tête, l’assise, la marche. Cette loi permettra l’éducation
sphinctérienne une fois la marche acquise → développement d’abord moteur, puis
organique.

Aspect éducatif : L’exigence de propreté vient de la mère. Elle déplace l’intérêt de


l’enfant de la bouche vers le rectum. Il est nécessaire que ces deux aspects (loi céphalo-
caudale/éducation) interviennent dans cet ordre pour qu’émerge chez l’enfant le stade
anal. La mère déplace chez lui le champ de gratification, amenant l’enfant à
s’intéresser à l’anus comme zone érogène.

Définition de la saleté :

La saleté dépend d’un système codé suivant (et relativement à) l’individu, le lieu…etc.
Elle est ainsi le sous-produit d’un ordre, d’un triage, plus culturel qu’autre chose.
L’enfant ne connaît pas cette sélection. C’est la mère qui lui transmettra l’attitude à
adopter vis-à-vis des saletés, et qui lui indiquera où elles sont.

Primauté de la zone anale :

C’est une zone de passage, de communication entre l’intérieur (le corps de l’enfant) et
l’extérieur (un individu de la réalité). La source pulsionnelle sera l’anus et, par
extension, tout l’intérieur du corps (tandis que l’oralité valorisait l’extérieur en tant
que surface). L’objet de plaisir de l’enfant sera le boudin fécal.
Le boudin fécal : C’est un excitant de la zone érogène

C’est une partie du corps, vivante et valorisée.

C’est enfin une monnaie d’échange.

Désormais l’enfant maîtrise son corps : L’aspect volontaire est très important.
L’enfant se rend compte qu’il y a quelque chose qui veut sortir. Il se rend compte qu’il
est possible d’empêcher cette sortie → Plaisir de rétention.

Puis il se rend compte qu’il devient agréable de laisser sortir → Plaisir d’expulsion.

Liée à ce plaisir, il y a l’impression de perdre chaque fois une partie de son corps. Cela
lui donne l’angoisse de perdre quelque chose d’important, qui touche à l’intégrité de
son corps (c’est à cette période que l’enfant démonte, et regarde à l’intérieur des
jouets). L’enfant n’a aucune répugnance pour son produit : Il l’explore activement, le
montre…etc. C’est la mère qui transmettra sa répugnance.

Relation d’Objet au stade anal.

Relation ambivalente (agressivité/don). L’objet fécal prendra une signification selon


l’objet maternel. L’enfant est aimé de l’intérieur. Son corps contient quelque chose de
bon, un trésor qu’il pourra échanger contre l’amour de la mère. C’est une récompense
que de faire ses excréments quand et où la mère le veut : Expérience où le Moi de
l’enfant s’affirme. Il aura besoin de tester de temps en temps sa toute-puissance en
désobéissant à la mère. Elle demande, il dit « non ! »

La mère considère les matières fécales en objet de dégoût. L’enfant doit refouler ses
possibilités de plaisir : L’anal devient symbole du défendu, de l’interdit. L’enfant sent
quelque chose de mauvais à l’intérieur de son corps → Angoisse de sa part. Il a
l’impression de détenir un poison. S’il se retient exagérément, il joue avec le danger, et
le plaisir qu’il peut éprouver augmentera avec la peur. La rétention est vécue comme
une opposition à la mère et l’expulsion comme une projection d’agressivité vis à vis
d’elle. Les matières fécales, trop bonnes pour être données, seront gardées longtemps.
Ces attitudes se retrouveront par le suite dans la vie de l’adulte, à travers les
comportements d’avarice, de don, ou de prodigalité. L’enfant s’identifie à son boudin
fécal. Investissement d’amour et/ou d’agressivité.

Clivage : 2 sentiments opposés vis à vis d’un même objet, et apparaissant


alternativement.
Ambivalence : Coexistence de 2 sentiments opposés vis à vis d’un même objet,
apparaissant entremêlés à la conscience.

L’enfant, en passant du clivage à l’ambivalence, marque son passage à une affection


plus mature. Cette ambivalence va s’étendre à toutes les autres relations, comme :
activité/passivité ; pouvoir/subir ; obéir/désobéir ; posséder/être vidé ;
sadisme/masochisme.

Notons à ce niveau un stade bi-sexuel : actif dans l’expulsion et passif dans la rétention.
Autonomie du Moi

Moi : Partie de la personnalité en contact avec la réalité extérieure (issue du Ca,


confronté à la réalité) construite grâce aux gratifications successives.

Désormais l’enfant décide, dispense son bon-vouloir, dirige son corps. L’estime de soi
dépend de l’estime des autres pour soi : Si la mère insiste trop sur la socialisation,
l’enfant aura l’impression de subir, de ne pas décider pour (et par) lui-même, d’avoir
un Moi dévalorisé. Si la mère insiste surtout sur le plaisir, l’enfant aura l’impression
qu’avant de faire quelque chose pour quelqu’un d’autre, il le fait pour lui. Il décide de
sa vie, de son plaisir, affirme son Moi. Son autonomie n’est pas diminuée si de son
propre chef il décide de faire plaisir à la personne qu’il aime.

Autonomie corporelle : maîtrise des sphincters.


Autonomie relationnelle : choisir de faire plaisir.

Naissance de la notion d’échange (monnaie d’échange).


(Et naissance de la notion de représentant.)

La monnaie d’échange est ici représentée par le boudin fécal qui va médiatiser la
relation entre l’enfant et son entourage. Il échange son bon-vouloir contre
l’approbation de la mère. Ce sera l’approche d’une autre façon de vivre. Par ce biais,
l’enfant manipulera le mot. Émergence du « non » qui lui sert à s’affirmer. Il met ainsi
la mère à distance. D’agressé, il devient agresseur. Il inaugure la communication
sémantique, évitant les passages à l’acte. Besoin de jouer.

Le jeu : Il est mis au service de son affectivité. L’enfant jouera toutes les situations où
il est dominé. Avec l’eau, le sable, la pâte à modeler, il retrouvera son vécu du stade
anal : remplissage et vidage de flacons…etc. C’est aussi l’époque des animaux
martyrs : Jeux de sadisme à l’encontre des plus petits, des insectes…La fonction du jeu
est très importante au niveau de l’apprentissage. Le plaisir qui lui est lié est un plaisir
de maîtrise.

Stade phallique (vers 4 ans)

Jusque là le père était vécu comme une mère auxiliaire. L’enfant va découvrir que le
père a en fait une fonction bien particulière. Il apparaît menaçant, car inconnu,
représentant une menace potentielle. L’enfant se rapproche de la mère. Il vient de se
rendre compte que le père intéresse beaucoup la mère, et quelque fois malgré ses
revendications d’enfant → Attitude de colère et d’admiration pour ce personnage qui
accapare la mère. L’enfant vient de juxtaposer la fonction parentale du père vis à vis
de lui, avec la fonction d’amant vis à vis de la mère. C’est un partage difficile que celui
qui lui est demandé. L’enfant se trouve plongé dans sa première solitude d’humain. Il
se replie vers lui-même.

Découverte du corps : L’enfant se focalise sur un point très important de son corps :
Ses organes génitaux. Déplacement entre érotisme anal et érotisme urétral. L’enfant
découvre que certaines personnes ont un pénis et d’autres n’en ont pas. Il y a donc
ainsi ceux qui en ont, et ceux qui n’en ont pas.
Toutes les grandes personnes doivent avoir un pénis. Il pose beaucoup de questions sur
la procréation, la sexualité, la grossesse, les relations entre les parents… Faute de
comprendre les réponses, il répondra à sa manière. Il ne peut pas admettre ce qui ne
correspond pas à sa croyance fondamentale. La fécondation est reliée pour lui à ce
qu’il connaît déjà, comme l’ingestion d’aliments, le baiser…Pour certains il suffit
d’exhiber ses organes génitaux pour avoir un bébé. La naissance est anale, ou par
l’ombilic. Ils élaborent aussi le phantasme de la « scène primitive ». L’enfant peut
avoir été témoin d’un coït des parents, ou seulement imaginer ce qu’il peut se passer
quand il est exclus (Arrivé à l’age adulte on retrouve ce ressenti quand, à entendre
chuchoter 2 personnes connues, on s’imagine être exclus et persécuté).

Souvent, dans le fantasme de la scène primitive, l’enfant s’identifie à l’un des


partenaires. Soit le « passif », soit l’ « actif ». Il l’interprète souvent comme une scène
agressive de laquelle résulte pour lui un fantasme d’abandon énorme. Période de
cauchemars, de besoin d’affection de la part de la mère… C’est à cette période qu’il
demande à dormir dans le lit parental. Naissance du voyeurisme, visuel et auditif. Il
recherche les différences anatomiques, il aime montrer son corps et se promener tout
nu. Besoin de savoir, il cherche un objet précieux, inaccessible. Ce sont les prémices de
la curiosité intellectuelle. L’enfant reste dans un registre très narcissique. Il investit le
pénis de plusieurs qualités, entre autres celle de toute puissance. Avec l’importance
qu’il accorde au pénis, survient la peur de le perdre, l’angoisse de castration. (de même
qu’il a eu peur de perdre la mère, puis les excréments, à ce stade il craint la perte de
son pénis). Il n’y a aucune possibilité d’égalité entre les adultes et l’enfant. Il ne peut y
avoir qu’un renversement de rôle, et appropriation des attributs supposés spécifiques à
l’adulte (par ex : Il met les chaussures de papa, le collier de maman …). Quand
l’enfant aura grandi, les parents seront devenus petits à leur tour. Pour l’enfant, la
castration est un manque imaginaire, une angoisse d’incomplétude. Cela concerne
aussi bien le garçon que la petite fille. L’enfant se demande si l’adulte peut manquer
aussi de quelque chose, s’il est vraiment aussi complet que l’enfant l’imagine.

L’angoisse de castration se focalise sur le père, celui-là même qui le rivalise auprès de
la mère, celui qui « force » la mère à le délaisser (Quand le père réel est inexistant, le
rôle paternel est tenu par tout ce qui sépare la mère de l’enfant, que ce soit le travail
dans la journée, ou un membre de la famille…). La figure paternelle va récupérer à
son compte toutes les anciennes frustrations vécues par l’enfant.

On nomme « angoisse de castration » le phénomène transitoire, bénéfique et


structurant.
Le « complexe de castration » est la fixation inconsciente de cette angoisse, future
source de souffrances et d’auto punitions.

Le garçon
Il se sait détenteur du pénis. Cela lui permet de se valoriser, en l'exhibant pour se
réassurer. Il s'identifie à son pénis et a très peur de la castration paternelle. Pour lutter
contre cette castration, il pourra d'abord refuser psychiquement la réalité : "C'est pas
vrai que les filles n'en ont pas; On ne le voit pas mais c'est à l'intérieur". Il pourra
aussi penser que le pénis poussera chez les personnes qui n'en ont pas : "Il n'y a pas de
différences entre les petites filles et les petits garçons". Il pourra enfin voir le manque
de pénis comme une punition : "C'est ceux qui le méritent bien qui n'en ont pas".
Le petit garçon résorbera le conflit par l'identification au père.
La fille
Elle sait qu'elle n'en a pas. Mais elle pourra aussi se persuader qu'il suffit d'attendre et
qu'il poussera. Revendications phalliques : "Je veux faire comme les garçons, je veux
grimper aux arbres..."Elle commence ensuite à accepter son manque, mais contre un
avantage : Possibilité d'avoir des enfants. Elle demandera cet enfant au père (ce
dernier est considéré comme séducteur). L'enfant est l'équivalent du pénis, celui-là
même qui ressortira dans la tête de la future mère, comme enfant imaginaire qu'elle
demande à son propre père : Il faut que le deuil ait eu lieu à la naissance pour qu'elle
reconnaisse le vrai père (son mari) comme père de l'enfant.

Histoire d'Oedipe

Laïos est roi de Thèbes. Marié à Jocaste, il a un enfant : Oedipe. Les oracles annoncent
que cet enfant, quand il aura grandi, tuera son père et épousera sa mère. Evidemment,
Laïos n'est pas d'accord et décide de tuer l'enfant. Il confie cela à un guerrier qui, au
lieu de le tuer, va le perdre dans la forêt. Un couple de bergers le recueille et l'élève. A
la puberté, il va à la ville de Thèbes, sans savoir qui il est. Il rencontre un vieillard qui,
pour ne lui avoir pas laissé le passage, le combat. Oedipe le tue. A l'entrée de la ville, il
rencontre le sphinx femelle défenseur de la cité, la terrorisant même complètement :
Elle a l'habitude de poser des énigmes aux habitants qui ne doivent la vie sauve qu'à
une bonne réponse. Jusque là personne n'a pu répondre à ses énigmes. Le sphinx pose
la devinette suivante à Oedipe : "Quel est l'animal qui marche à 4 pattes le matin, à 2
pattes à midi et à 3 pattes le soir ?" Oedipe trouve la réponse (l'homme) et rentre en
héros à Thèbes. La ville lui propose de monter sur le trône, puisque la place est libre. Il
épouse Jocaste, en a des enfants et durant 15 ans vit le bonheur. Puis la peste ravage la
ville qui demande pourquoi à l'oracle : "La peste est la punition des Dieux vis à vis
d'un parricide et d'un inceste". Oedipe découvre qu'il s'agit de lui. Il se crève les yeux
de désespoir, Jocaste se pend. Antigone sa fille l'accompagne hors de la ville qui l'a
chassé.

Oedipe du garçon. (3 à 5 ans)

Il reste attaché à son premier objet d'amour, la mère, mais cet attachement n'est pas
entier. Il est ambivalent. Il veut la séduire.

Hostilité envers la mère qui lui a demandé beaucoup (aux divers stades) contre peu en
échange estime t'il.

Rivalité envers le père, jalousie de sa puissance, de ses droits. Il y mêle l'amour,


l'attachement : Cette affection plus la crainte de la castration fait qu'il devient un
"Oedipe inversé" où, paradoxalement, il a des phases durant lesquelles il séduit le père
et rejette la mère. L'enfant s'identifie aussi à la mère et au père. (Impression de
"complicité" entre hommes). Position homosexuelle. Etre en bons termes avec le père
atténue indéniablement la peur de castration. C'est l'identification au père qui va
permettre au garçon de sortir de l'Oedipe. (Donc d'abord désir Oedipien, tempéré par
la menace fantasmatique de castration, l'angoisse surmontée grâce à l'identification et
fin de l'Oedipe)
Oedipe de la fille.

Au contraire chez elle c'est l'angoisse de castration qui la fait entrer dans l'Oedipe. Il y
a changement d'objet d'amour. L'ambivalence de la fille vis à vis de la mère est plus
accentuée que celle du garçon vis à vis du père. (Plus tard, les rapports entre femmes
seront toujours plus compliqués, tandis que ceux entre hommes seront plus simples).
L'agressivité de la fille vis à vis de la mère s'est élaborée au cours des expériences de
sevrage, permettant plus facilement l'Oedipe inversé. Phénomènes plus compliqués,
plus forts. Sentiments très mitigés vis à vis de la mère, présence de culpabilité.
L'Oedipe traîne plus longtemps car il n'y a aucune menace extérieure pour l'obliger à
arrêter la séduction vers le père. Elle renoncera par identification à la mère, lui
permettant enfin d'habiter sa personnalité féminine. L'enfant Oedipien (enfant
imaginaire) est un fantasme qui restera très longtemps chez la femme.

Nota : On appelle angoisse de castration tout ce qui est de l'ordre du manque.

La fonction symbolique de l'Oedipe

Le désir : Se différencie du besoin en ce qu'il n'est jamais véritablement assouvi. On


ne sait d'ailleurs jamais comment y répondre. L'enfant désire être tout pour sa mère :
Il cherchera quel peut être le manque de la mère pour le combler. Son désir est d'être
le désir de la mère. Ce manque fondamental est, au niveau symbolique, le phallus.
Désir originaire : Fusionner avec la mère.

Cas pathologique : Si la mère répond entièrement à cette demande, il devient objet de


la mère. Il ne sera jamais sujet. C'est l'entrée dans la psychose.

La Loi du Père : Le Père sera ici le médiateur. Il interviendra comme privateur,


séparant l'Enfant de la Mère. Il interdit à l'Enfant de fusionner avec la Mère ("Tu ne
coucheras pas avec ta mère!" C'est l'interdit de l'inceste) et retient la Mère de
s'approprier son Enfant. Cet interdit s'appelle : La Loi du Père. Pour que ceci
s'effectue, il faut que la fonction du Père soit reconnue par la Mère, puis par l'Enfant.
La place de séparateur doit donc exister déjà dans l'esprit de la Mère. Le Père pourra
être tyrannique, soumis, volage ou fidèle, il faudra néanmoins que la Mère le
reconnaisse comme séparateur (et non comme géniteur). Cette fonction Paternelle doit
exister dans l'esprit de la Mère dés le début. L'Enfant lui, ne la découvrira qu'au
moment de l'Oedipe.

L'enfant passe du statut de celui-qui-est le Phallus de la Mère à celui-qui-veut-


l'avoir. Il renonce ainsi à son désir. Par l'interdit, l'enfant entre dans la culture. Il
devient sociétaire. Il s'incère dans une structure familiale. Il ne peut y avoir
coïncidence entre las liens d'alliance et de parenté. Cette loi de limitation préserve la
famille, assure les générations contre la compétition continuelle et oblige l'individu à
aller chercher ailleurs ses relations →Loi de communication et d'ouverture du clan.
L'enfant vit, au moment de l'Oedipe, une puberté psychologique fondamentale pour la
conservation de l'ordre culturel. Il passe d'une histoire individuelle à une histoire
collective, car il connaît sa juste position dans la société, ses droits et ses limites.
Fonctions du conflit Oedipien

•1/ L'enfant passe d'une relation d'objet duelle à une relation d'objet triangulaire.
C'est la relation adulte génitale par excellence.

• /2Par l'interdit du parricide et l'interdit de l'inceste, l'enfant passe de la nature à la


culture. Il est soumis à la loi commune sociale, loi d'échange et d'interdiction.

•/3 Il accède à la différence des sexes grâce à l'identification au Parent du même sexe
que lui. L'identification se fait sur les plans morphologique et psychique. Il reconnaît
par la même occasion l'Autre comme différent.

• /4 Une partie de la personnalité de l'enfant va assumer cet interdit et cette


identification. C'est le Surmoi, héritier de l'Oedipe. C'est l'intériorisation des interdits
et exigences parentales et sociales, censeur du futur adulte. Une fois formé, le Surmoi
va remplacer les parents dans la vie sociale. Il rentrera continuellement en conflit avec
les pulsions, et entraînera la culpabilité.

• /5 Emergence de l'idéal du Moi : C'est un modèle idéalisé auquel le sujet cherche à se


conformer, résultat de l'identification aux parents idéalisés. C'est une instance très
narcissique, substitut de la toute puissance de l'enfant (De "je peux tout" à "je
voudrais tout pouvoir"). Le Moi se compare à un idéal, nous permettant de nous
dépasser.

LA PERIODE DE LATENCE

Elle se situe de la fin de l'Oedipe jusqu'à la puberté (env. de 6 à 12 ans). C'est une
période de ralentissement psycho-affectif. L'enfant ne rencontre pas de nouvelles
problématiques. Les manifestations sexuelles sont mises en veilleuse.

L'enfant organise sa personnalité :

• Les pulsions phalliques vont être domestiquées.

•Changement de nature affective : De revendicatrice, elle passe à tendre,


respectueuse, dévouée.

Les relations s'allègent. D'autres adultes prennent le relais des parents. Toute
l'énergie pulsionnelle de l'Oedipe est ici transformée pour permettre les acquisitions,
qu'elles soient scolaires ou symboliques. Accès à la lecture... C'est parce qu'il a passé le
cap de l'Oedipe et assimilé la loi sociale que la lecture en tant que code lui est
accessible. Investissement du groupe, de la collectivité. Investissement de tout ce qui est
de l'ordre des valeurs.

L'action du Surmoi va transformer les désirs pulsionnels de l'enfant de façon parfois


contraire (d'exhibitionniste, il devient par ex. pudique). Il est perméable à toutes les
valeurs sociales.
Sublimations : Transformations des pulsions sexuelles vers des activités ou des buts
non sexuels, et qui visent des objets valorisés socialement (Peinture, religion...)

C'est une période trompeuse, plus apparente que réelle. Les tendances Oedipiennes
sont tyrannisées par le Surmoi. Période de masturbation, de cauchemars... Dans la vie
quotidienne l'enfant subit de brusques oppositions.

Il est apte à établir des relations amicales. Les amis seront le support de nouvelles
identifications. C'est au déclin de l'Oedipe que l'enfant se rend compte de ce que
signifie la mort.

L'ADOLESCENCE

Il n'y a pas si longtemps, l'adolescence n'était pas reconnue par la collectivité. C'était
un état individuel, de même que le troisième âge. Dans les cultures occidentales,
l'adolescence est devenue phénomène de société. La provocation est apparue chez les
artistes avant et pendant la seconde guerre mondiale (Romantisme, dadaïsme...),
revendication contre toutes les institutions de la société (famille, état, église, armée,
école...). L'adolescent a repris ces revendications à son compte. L'adolescence est à la
fois un état enfantin et sérieux. En 1950, les adolescents reprennent à leur compte ces
états d'âme. En 1960, émergence de la musique pour les exprimer. En 1970,
politisation.

Modifications pubertaires
• Chez la fille : Développement des seins, de l'appareil génital. Prise de
poids. Premières règles. En 1940, les premières règles chez les européennes
venaient vers 17 ans. Actuellement, l'âge moyen est vers 12 ans et 6 mois, car
les conditions de vie sont plus confortables et les adolescents s'affirment plus
tôt.
• Chez le garçon : Premières pollutions nocturnes, mue de la voix, pilosité,
croissance osseuse et staturale.
• Chez les deux : Remodellement de l'image du corps, de façon continue.
Fixation sur l'aspect corporel extérieur: Epoque très narcissique. Tendances
diverses à l'excès. Très peu d'hygiène. Grande instabilité.

Evolution intellectuelle

Durant les premières années, la pensée de l'enfant était magique. A la période de


latence il a acquis une logique concrète. Vers 12 ans, le jeune adolescent va pouvoir
raisonner de façon déductive, posant des hypothèses et répondant dans l'abstrait. C'est
grâce à la naissance de la pensée formelle, ou "hypotético- déductive". Ayant acquis
cette pensée formelle, il en usera à l'excès. Il n'a pas besoin de l'expérience. C'est la
période où on refait le monde, très créative mais sans support dans la réalité. Il a
acquis l'intellect adulte.

Comportement social

On distinguera 3 phases :
• Phase d'opposition : Chez la fille, elle survient entre 12 et 13 ans et chez
le garçon entre 12 et 15 ans. Elle commence par un effondrement total de tout
l'acquis moral et social de la période de latence. C'est un mouvement régressif
au cours duquel l'adolescent est imprévisible, avec refus de tout ordre établi,
vols, provocations... Il y a à la fois l'incapacité à domestiquer les désirs, et
recherche du plaisir dans la transgression de l'interdit. On note aussi un
mépris de tout ce qui représente l'ordre. Ceci a pour but une certaine prise de
conscience de soi. Période du "Je n'veux pas!".
• Phase d'affirmation du Moi : Chez la fille entre 13 et 16 ans, et chez le
garçon entre 15 et 17 ans. C'est une période de revendication, de "Je veux!",
avec demande d'indépendance, de liberté. C'est l'époque du conflit des
générations. Il a élaboration de systèmes nouveaux et meilleurs pour la
société. Période de l'adolescence où on discute beaucoup. Mégalomanie,
affabulation, idéalisation. Générosité et égoïsme.
• Phase d'insertion : Chez la fille entre 16 et 18 ans, et chez le garçon entre
18 et 20 ans. L'adolescent s'identifie à l'adulte de façon stable, avec moins
d'idéalisation. Il réalise son indépendance affective, et construit son
indépendance économique. On accepte réellement et sans ambivalence de se
passer de ses parents. Cette phase d'insertion est facilitée par le rythme du
travail, la relation de couple.

Remaniement de la personnalité affective

Vis à vis des Parents, l'adolescent doit effectuer le "deuil des imago parentales". Le
deuil est un processus qui permet de ne pas finir avec ce qui est mort. Il s'agit ici d'une
rupture d'avec l'image que les Parents représentent pour l'adolescent. Ce processus se
fait en plusieurs étapes. Tout commence avec le retour de ce qui a été refoulé durant la
latence, c'est à dire les pulsions infantiles. Ce retour est massif et incontrôlable par
l'adolescent, faisant échouer le Moi dans ses tentatives d'équilibre. Il est anxieux,
déprimé, dépressif, inhibé. Il fait des actes antisociaux. L'aspect défensif ne réussit pas
à retenir l'aspect émotionnel. Le côté oral se traduit par de la boulimie, de l'anorexie,
et de l'avidité sur tous les plans. Les pulsions anales reviennent à travers l'agressivité,
le "non", modifiant tous ses rapports avec l'ordre, le pouvoir. Retour aussi des
pulsions phalliques et oedipiennes, se traduisant par une crise d'originalité autant
physique que mentale. Réactivation des pulsions oedipiennes vis à vis des Parents,
créant des sentiments de "honte des Parents", afin d'éviter la pulsion par une attitude
inverse. Critique de ce que sont les Parents. Plus il se sent dépendant des Parents, plus
il sera agressif vis à vis d'eux. Les Parents ne peuvent rien pour l'aider car c'est leur
présence même qui crée le conflit.

L'adolescent élabore un roman familial: Il existe deux couples de Parents, l'un riche,
noble, puissant et protecteur, assimilé à des divinités. Ce sont les Parents du passé,
idéalisés par l'Enfant. L'autre couple est humble, commun, soumis aux limites
quotidiennes. Ce sont les Parents découverts par l'adolescent. Ces 2 couples de Parents
s'affrontent dans l'imaginaire de l'adolescent. Il brode donc un roman familial dans
lequel il retrouvera ses droits et privilèges. Cela révèle le processus régressif vers la
relation rassurante des premiers temps de l'Enfance et le processus progressif qui
permet d'accepter la réalité.

Fantasme de changement de rôle : L'adolescent veut prendre la place d'un de ses


Parents en usurpant les droits de l'Adulte. Il est Adulte à la place du Père ou de la
Mère. Il juge ses Parents, les conseille, les infantilise. Ceci est une condition pour
devenir Adulte. L'adolescent s'identifie ainsi à des images de Parents murs.

Les étapes de la génitalisation : (ou l'accession à la sexualité adulte)

La relation Objectale va se focaliser sur des Objets successifs qui vont permettre à
l'adolescent d'accéder à la sexualité adulte.
• Phase d'homosexualité de groupe : La bande est constituée d'individus
semblables, généralement unisexuée. Il y aura plusieurs types de bandes selon
le milieu culturel de l'adolescent. Plus le milieu est favorisé, plus la bande est
atypique (sans caractéristiques). Les bandes sociales sont très structurées, et
on y rentre difficilement. Les membres ont alors les mêmes idoles, les mêmes
costumes. Le but de ces bandes est d'éviter la solitude, de s'identifier par
rapport à un modèle, une norme, et de prendre en charge les désirs de
l'individu. Chaque membre du groupe y trouve sécurité et revalorisation. Elle
permet aussi à l'adolescent d'éviter la confrontation à l'autre sexe.
• Phase d'homosexualité individuelle : La bande ne suffit plus. L'adolescent va
chercher un ami, un confident. Le choix est très narcissique, fait d'idéalisation
et d'admiration. On se raconte tout vis à vis de la famille, de l'école... Amitiés
très passionnées, très brusques, pouvant s'arrêter aussi brusquement. Dans
cette phase il peut y avoir expérience homosexuelle véritable et transitoire,
comme phénomène d'adaptation faisant le lien entre les Parents oedipiens et le
choix hétérosexuel. Notons aussi l'existence de rites, de complicités...
• Phase transitoire dépressive : La bande ne suffit pas et même l'ami intime ne
peut pas comprendre. L'adolescent est en proie à la mélancolie. La vie est un
supplice. Tout est injustice. La perte des Parents est trop forte: La bande et les
copains ne suffisent pas. Vide métaphysique. Création du journal intime dans
lequel il transmet son abandon. C'est un mélange d'égocentrisme aigu et de
constant dévouement pour l'humanité. Ce qui va permettre d'en sortir seront
les premières manifestations d'hétérosexualité.
• Phase hétérosexuelle : On se met à avoir une certaine curiosité vis à vis de
l'autre sexe. On s'épie, on s'auto observe. L'autre sexe est à la fois dénigré et
idéalisé. Cette hétérosexualité est d'abord polygame, avec nombreux flirts.
C'est le moment où les bandes se mixent, et c'est le temps des grandes
passions, des grandes désillusions. Hémorragie des sentiments. Processus de
cour: L'adolescent devient coquet, spirituel. Les flirts se succèdent, avec de
grandes périodes de jalousie et d'admiration. Petit à petit, l'hétérosexualité
devient monogame, les Objets affectifs deviennent stables jusqu'à la formation
du couple. Dés lors l'adolescent peut faire des projets. Il devient capable de
faire coïncider l'amour romantique et l'amour sexuel.

L'adolescence est la dernière chance d'aborder les conflits de l'enfance et de les


résoudre de manière spontanée. Si ces mêmes conflits survenaient par la suite, ce serait
du domaine du pathologique. La personne s'y engluerait gravement. D'ailleurs la
plupart des pathologies adultes éclosent à l'adolescence. La structure de la personnalité
se fait durant les 5 premières années de la vie, mais on peut la remanier à l'adolescence
le plus souvent tout seul, c'est à dire avec l'environnement immédiat. Sinon ça s'écroule
à l'adolescence et le futur Adulte aura besoin de l'aide de la santé publique.

Rappel :

La relation Objectale est la relation qu'entretient un individu avec l'Objet vers lequel
se tournent ses pulsions, l'Objet pulsionnel, qui peut être une personne.

A chaque stade de développement correspond une relation Objectale différente,


spécifique de ce stade. Ainsi on a:

• Stade oral (de 0 à 8 mois) :Il s'agit d'une relation symbiotique (fusionnelle),
l'Objet est partiel (sein, lait).

• Stade oral (à 8 mois) :La relation est devenue anaclitique (conscience du


soutien Maternel), l'Objet est total (Mère).

• Stade anal (de 1 à 3 ans) :Relation ambivalente (don /refus), Objet total
(Mère) et Objet partiel (boudin fécal).

• Stade phallique (de 3 à 6 ans) :Relation triangulaire, Objet du désir (Mère


ou Père), Objet partiel (pénis), avec division des pulsions agressives et
sexuelles (Mère et Père).

• Latence (de 6 à 12 ans) :Relation triangulaire stabilisée.

• Adolescence (après 12 ans) :Relation triangulaire génitalisée, substituts


Parentaux.

L'AGE ADULTE
Il ne s'y passe rien de fondamentalement nouveau. L'Adulte fait le tri de ce qu'il a déjà
acquis.

Il n'y a donc pas à proprement parler de stades. L'Adulte utilise sa construction


psychique pour aborder les nouvelles expériences de la vie. Les conflits non (ou trop
mal) résolus auront un effet attractif puissant: L'Adulte aura une tendance
inconsciente à les rejouer régulièrement, dans un comportement pathologique très
répétitif. C'est à ce niveau que sera abordé le domaine de la pathologie (que ce soit en
psychopathologie ou en psychiatrie adulte).

Néanmoins, on pourra distinguer pendant l'âge adulte des périodes particulières de la


vie. Durant chacune d'elles en effet, le rapport à l'Autre y sera vécu différemment. Et
l'énergie pulsionnelle y variera en intensité.
De même, l'avancée dans l'âge modifiera l'image que l'Adulte a de lui, et des Autres.

Sa place, son rôle n'étant pas définitifs, les relations qu'il entretient avec son
environnement évolueront nécessairement.

LE COUPLE

Le couple est le lieu le plus favorisant pour l'expression des caractères psychiques.

Le choix du partenaire se fait en fonction de plusieurs éléments:


• Par rapport à son propre idéal, ce qu'on voudrait être.
• Par rapport à ce qu'on a été, et nos premières relations d'Objet.
• Par rapport à ce qu'on est soi-même.
Ce choix peut être en continuité ou en réaction.
Les couples qui ont le plus de mal à se quitter sont les couples pathologiques.
On demande toujours à l'Autre de combler un manque, de renforcer son Moi. On veut
que l'Autre nous aime, pour pouvoir nous aimer nous mêmes. C'est une revalorisation
narcissique.
Pour être aimé, il faut donner, combler le manque de l'Autre. C'est le meilleur moyen
de se rendre indispensable. Mais l'Objet ne doit quand même pas être trop adéquat
avec le désir. L'Autre est un prolongement de soi même. La vision que l'on en a n'est
pas une vision objective. C'est une vision qui est passée par le filtre de nos fantasmes et
de nos désirs inconscients. Tant que la dynamique se maintient, le couple existe.

La maturité, c'est avant tout d'avoir lié toutes nos énergies. Le couple est un système
qui s'autorégule avec une circulation dynamique et qui permet l'homéostasie (l'auto
équilibre). Ce couple a plusieurs fins (buts):
• Lui même
• L'introduction d'un tiers (Enfant).
Avec le couple se crée la notion de famille. La famille est une organisation structurale
qui agit sur le psychisme. Son rôle est de modeler les psychismes humains. La famille
est aussi un support à pathologies.

L'Autre et son rôle

On lui demande de jouer le rôle de la Mère (comprendre, réconforter, plaindre), le rôle


du Père (contenir, limiter), et le rôle de l'Enfant (celui qu'on réconforte, qu'on protège,
qu'on sécurise). Ces rôles sont ceux-là même que l'on a intériorisés durant la petite
enfance. On demande aussi à l'Autre d'être complémentaire, différent.

Il existe des couples qui s'installent dans une relation figée particulière, l'un jouant
toujours le rôle de la Mère par exemple, l'autre le rôle de l'Enfant. Ces couples ont
toujours du mal à se séparer.

Conflits du couple

Jalousie : L'un des membres attribue à l'Autre un manque d'amour qu'il a chez lui. On
n'a pas confiance en soi et on projette cette pensée sur l'Autre. On a une idée très
dénigrée de soi même mais cette agression n'est pas supportable. On accuse alors
l'Autre d'en être l'auteur. Le jaloux est persécuteur car il est persécuté.

Rapport de dépendance : L'Adulte est celui qui est capable d'accepter d'être
dépendant. La dépendance aliénante se retrouve chez les couples dans lesquels un des
membres joue un rôle figé, tandis que l'autre s'y adapte complètement.
Le désir d'être totalement indépendant se résume à la peur d'être infantilisé comme
durant la relation Parent - Enfant. Refuser de s'attacher à l'Autre, c'est reconnaître
son impossibilité à se détacher des liens affectifs infantiles.

Les amitiés

- L'Enfant n'a pas d'amitiés. L'Autre est perçu comme ustensile.


- L'Adolescent a des amitiés très passionnées, mais rarement stables. Pour lui, c'est un
soutien, un moyen de trouver son identité.
- à l'âge adulte, les amitiés sont plus durables. Le choix est un peu moins narcissique.
L'Adulte accepte plus facilement la différence. C'est un critère de maturité que de
pouvoir établir des amitiés. L'amitié est un mélange de relations Parentales et
Fraternelles. La composante sexuelle est sublimée.
- Dans le couple on a besoin de l'Autre différent, tandis que dans l'amitié l'Autre est
voulu pareil.
- Dans le couple, il y a un investissement pulsionnel massif. Avec l'ami, il n'y a pas
d'investissement massif.

Génitalité

Elle ne s'établit harmonieusement dans le couple que si chacun des conjoints, au


moment de la petite enfance, a accédé à la reconnaissance du narcissisme de l'Autre,
telle que l'accomplissement de la relation Parent/Enfant doit le permettre.
Il y a perversion dans la relation adulte si cette reconnaissance n'est pas équitable.

LE TRAVAIL

C'est une forme d'intégration, d'adaptation.


Le chômeur ne peut plus établir les relations sociales du travail. Il se sent coupable de
vivre.
Le travail est un moyen de se réaliser. On se fait ainsi reconnaître par les Autres.
Le travail est un des lieux où on peut acquérir du pouvoir en étant reconnu par les
Autres.
Dans le travail réside une transformation de la pulsion agressive: On demande au
travail de nous revaloriser, par une décharge et une sécurisation.

Relation avec soi même

Elle dépend des relations infantiles. C'est une relation ambivalente car certains aspects
nous plaisent tandis que d'autres sont rejetés. Le travail est un lieu privilégié où se
mettent en place les mécanismes relationnels inconscients que l'on a avec les Autres et
donc avec soi même.
• La partie de nous même que nous aimons est ce que les Autres ont aimé.
• La partie de nous même que nous détestons est composée des images dures
venant de notre propre agressivité, que nous projetons sur les Autres. La
projection est un mécanisme de défense essentiel: Elle permet d'expulser de
Soi les sentiments, désirs ou Objets que l'on refuse d'y reconnaître.
L'Autre en est alors la localisation privilégiée. Ces sentiments d'auto agressivité
sont subjectifs et proviennent d'un sentiment de culpabilité. La capacité d'établir
une bonne relation avec soi même est la capacité de surmonter ses griefs sans avoir
le sentiment de se détruire soi même ni les Autres.

L'aptitude à la solitude est de pouvoir s'accepter soi même sans la vision certifiante de
l'Autre. L'Adulte sait qu'il est seul.

LA VIEILLESSE

Gérontologie : étude de la vieillesse.


Gériatrie : soin psychiatrique de la vieillesse.

La vieillesse commence physiologiquement à 25 ans. A partir de cet âge on perd 1


millier de cellules par jour. Au début des années 1990, l'âge moyen espéré est de 70 ans.

Facteurs de vieillissement : alcool, tabac, sucre, graisses, stress...

On divise le vieillissement en deux périodes :


1. Le pré-sénescence entre 45 et 65 ans (après la crise du milieu de la
vie).
2. La sénescence à partir de 65 ans.

Le vieillissement se fait en plusieurs plans


• Morphologiquement : La taille diminue, les cheveux tombent ou
blanchissent, la peau perd son élasticité et présente des rides, les organes
relationnels sont atteints (ouie, vue...), la voix tremble, la force musculaire
diminue. Des problèmes articulaires apparaissent. Il y a une diminution des
réflexes, de la capacité pulmonaire. Le coeur bat plus vite. Le sang est moins
riche. On note aussi une diminution du calcium, entraînant une grande
fragilité des os. Difficultés à reprendre son équilibre après une émotion. Perte
de mémoire à court terme. Diminution de la quantité et de la qualité du
sommeil. Tout est en terme de diminution, de perte, et place le vieillard dans
une situation d'insécurité permanente, le contraignant à prendre des
précautions infinies.
• Psychiquement : Il y a une perte de l'attention et de la concentration, et un
retour vers l'égocentrisme. Diminution de la capacité sexuelle. Les pulsions
prégénitales vont se réactiver, dont les pulsions orales (gâteries, bonbons...), les
pulsions anales (propreté douteuse, avarice: en retenant l'argent, le vieillard
retient la vie), exhibitionnisme, voyeurisme... Le vieillard vit dans le passé: il a
été. Il passe d'une journée pleine de travail (associé à l'aisance) à un temps
vide (gène). Dépossession d'une certaine estime de soi. La retraite est un
moment insécurisant. Il s'agit de reconvertir les intérêts passés en nouveaux
intérêts. Plus le travail représentait pour lui, plus dure à accepter sera la
retraite. La crise du devenir du vieillard l'ouvre vers la mort.
• Modifications relationnelles : Les rapports Parents/Enfants s'inversent. Les
vieillards deviennent dépendants des enfants, matériellement mais surtout
affectivement. Il y a le même rapport Parent/Enfant que Adulte/Vieillard. Les
rapports vont de la tolérance au rejet. Plus le vieillard est rejeté et solitaire,
plus il se replie et se néglige. Le vieillard se cristallise sur ses habitudes.
Changer ses habitudes l'entraîne vers la mort.

L'appréhension de la mort

L'instinct de conservation grandit. Les vieillards ne veulent pas d'aventures. Face à la


mort des proches ils ressentent du soulagement, ils sont soulagés de ne pas être cette
fois la proie de la Mort: c'est le complexe du minautore. Ce qu'ils craignent, c'est d'être
le prochain.

Le vieillard sera amené à faire son propre deuil.

Rappel mythologique : Dans la Grèce antique, la mort est la fille de la nuit, elle-même
fille de CHAOS. La mort compte pour frères et soeurs: le trépas, Thanatos, Hypnos.

L'AGONIE

On distingue 7 stades de l'agonie :


1. Le choc : C'est la prise de conscience de l'issue fatale, en un moment
très brusque de durée variable. Il y a le sentiment du passage d'un état
normal, habituel, à un véritable face à face avec la mort. Le mourrant se sent
tout à coup différent des autres.
2. La dénégation : C'est nier la maladie, l'inéluctable. Cela peut être
plus ou moins long et intense. La personne essaie d'infirmer le diagnostic.
3. La colère : Comportement agressif vis à vis des gens de l'entourage,
lié à un sentiment d'injustice. "Pourquoi moi?". Le mourrant perçoit le monde
des vivants comme hostile. Il devient tyrannique envers sa famille et ressent un
sentiment d'abandon. Très souvent, la phase de colère est entrecoupée de
phases de dénégation.
4. La dépression : Phase la plus longue. Méfiance, apathie, repli sur soi
même, le mourrant est amorphe. Il se fait du souci pour les gens qui
l'entourent, pour le coup financier du traitement, pour la charge qu'il
représente... Tout est insurmontable. Le malade ne veut plus lutter.
5. Le marchandage : Révolte, insurrection de la conscience. Le
mourrant veut combattre la mort. Il conclut des pactes avec Dieu: "Si je
guéris, je construirai une église". C'est l'époque du complexe du Minotaure:
"Pourvu que ce soit un autre!".
6. L'acceptation : La révolte est abolie, l'insurrection cesse. La
personne entre dans une période de paix, règle ses affaires, prend congé des
siens. Paradoxalement, elle suit de très près les traitements médicamenteux, en
patient modèle. Le mourrant est étranger à lui même. Cela ne veut pas dire
qu'il n'a plus la volonté de vivre, mais il accepte l'idée qu'il peut mourir. Il
s'avance vers la mort activement, et entrevoit un seuil de perception nouvelle,
un véritable passage vers la mort. C'est une période entrecoupée de chagrins
préparatoires.
7. La détente : Période terminale. C'est le "décathexis", avec la fin des
communications avec l'extérieur. Le corps vit toujours mais la conscience est
ailleurs, envahie par la perception d'une réalité que personne ne connaît.

La mort au niveau psychique :

La mort ne peut être imaginée psychiquement. Quand on rêve de la mort, c'est un


message de castration. L'angoisse de mort est un moteur de la vie. Ceux qui vivent
uniquement dans le réel, sans fantasmer, subissent par là leur pulsion de mort.
La représentation est une façon de lutter contre la pulsion de mort: il est important de
parler les choses, de mettre un mot sur les problèmes (ainsi l'Enfant, en parvenant à
mettre des mots sur ses états, sort du chaos).

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