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Madame, Monsieur
08/09/2008

Commutation téléphonique
Autocommutateurs des réseaux publics
par Jean-Baptiste JACOB
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications (ENST)
et Corentin PENN
Docteur-Ingénieur
Ingénieur de l’Institut Supérieur d’Électronique de Paris (ISEP)
Ingénieurs à Alcatel-CIT

1. Réseau de commutation téléphonique .............................................. E 7 580 - 2


1.1 Bref historique. Avènement de la commutation temporelle ................... — 3
1.2 Mutation des réseaux téléphoniques......................................................... — 6
2. Organisation générale d’un réseau téléphonique........................... — 7
2.1 Structure d’une chaîne de communication ............................................... — 7
2.2 Organisation administrative. Hiérarchisation des centres ....................... — 7
2.3 Plan de numérotage. Taxation.................................................................... — 8
3. Services offerts par le réseau téléphonique commuté ................. — 8
3.1 Services offerts aux exploitants de réseau................................................ — 8
3.2 Services offerts aux abonnés ..................................................................... — 9
3.3 Services offerts aux installations privées .................................................. — 11
3.4 Radiotéléphone............................................................................................ — 11
4. Trafic. Performances d’un autocommutateur.................................. — 14
4.1 Notions de trafic téléphonique ................................................................... — 14
4.2 Performances d’écoulement du trafic........................................................ — 14
4.3 Performances en sûreté de fonctionnement ............................................. — 15
4.4 Extension et modification en fonctionnement .......................................... — 15
5. Signalisation.............................................................................................. — 16
5.1 Principes généraux ...................................................................................... — 16
5.2 Signalisation d’abonné ............................................................................... — 16
5.3 Signalisation réseau .................................................................................... — 19
6. Architecture d’un autocommutateur téléphonique ....................... — 22
6.1 Architecture d’un autocommutateur numérique ...................................... — 22
6.2 Sous-système de raccordement d’abonnés .............................................. — 24
6.3 Sous-système de raccordement de circuits .............................................. — 31
6.4 Réseau de connexion central...................................................................... — 33
6.5 Architecture logicielle.................................................................................. — 36
7. Présentation de quelques systèmes ................................................... — 38
7.1 Système 12................................................................................................... — 38
7.2 Système ESS no 5........................................................................................ — 39
7.3 Système AXE 10 .......................................................................................... — 40
3 - 1995

8. Considérations technico-économiques ............................................. — 41


8.1 Modularité matérielle .................................................................................. — 41
8.2 Exploitation technique ................................................................................ — 42
8.3 Coût de développement des matériels et des logiciels............................ — 42
8.4 Génération des données d’un site ............................................................. — 42
9. Évolution des architectures et des techniques de commutation — 42
E 7 580

9.1 Réseaux intelligents .................................................................................... — 43


9.2 Communication personnelle ...................................................................... — 44
9.3 Technique de transfert asynchrone (ATM) ................................................ — 44
Références bibliographiques ......................................................................... — 48

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a commutation téléphonique est l’ensemble des techniques que l’on met en


L œuvre afin de choisir, d’établir, de maintenir et, à la fin, de libérer les trajets
téléphoniques entre les couples d’usagers abonnés au réseau. La transmission
téléphonique assure l’échange ou le transport des informations utiles (signaux
de conversation ou données) sur les trajets ainsi établis. Les nœuds qui per-
mettent d’établir les connexions entre les usagers en fonction de leur demande
sont les centres de commutation, communément appelés autocommutateurs,
car leur exploitation est maintenant toujours automatique. Les autocommuta-
teurs permettent d’interconnecter, deux à deux, les voies de transmission qui
aboutissent en grand nombre à leurs accès, qu’il s’agisse de lignes d’abonnés
ou de circuits (jonctions) reliant les autocommutateurs entre eux. Pour le besoin
de l’établissement des trajets, soit entre l’abonné et son autocommutateur de
rattachement, soit entre autocommutateurs, le réseau téléphonique utilise des
échanges d’informations de commande que l’on appelle la signalisation.

1. Réseau de commutation Il est bien évident que l’ensemble de ces fonctions de la commu-
tation sont extrêmement complexes et que l’interconnexion des
téléphonique réseaux pour assurer un service universel n’a été possible que grâce
à un très important effort de normalisation au sein du CCITT, qui
s’appelle depuis son assemblée plénière de mars 1993 à Helsinki :
Le réseau téléphonique mondial permet aujourd’hui d’inter- ITU/T (International Telecommunication Union / Telecom
connecter 600 millions de lignes principales. C’est, à ce jour, la plus standards).
grande machine conçue par l’homme. Par leur taille sans cesse plus importante, mais aussi par la
Tout réseau comporte des mailles et des nœuds. Il en va de même complexité des systèmes mis en œuvre et des services rendus aux
pour le réseau téléphonique dont les mailles sont constituées des usagers, les réseaux de télécommunication sont devenus incontes-
lignes de transmission et les nœuds représentés par les centres de tablement la machine la plus importante au monde. De plus, il faut
commutation. La fonction de transmission est une notion assez souligner qu’un principe essentiel des réseaux téléphoniques est la
simple à comprendre. En revanche, la commutation est un concept permanence du service. Des redondances d’équipements au
un peu complexe. niveau des autocommutateurs permettent de supporter des défail-
lances de l’ordre de 0,9 défaut pour 1 000 abonnés et des temps de
Grâce à la commutation téléphonique et aux principes définis et
réparation courts (§ 4). Pour pouvoir superviser et gérer de tels
normalisés dès l’origine par l’UIT (Union Internationale des Télé-
réseaux, les exploitants leur ont donc superposé une fonction
communications) et en l’occurrence l’un de ses comités, le CCITT
d’exploitation et de maintenance qui constitue maintenant un
(Comité Consultatif International Téléphonique et Télégraphique),
réseau d’exploitation et de maintenance (REM) dont l’importance
les réseaux mondiaux sont complètement interconnectés. Il est donc
est grandissante.
possible, là où l’équipement existe, de relier très rapidement deux
usagers de n’importe quel point du monde. On voit de ce fait qu’il Le réseau téléphonique public a donc comme fonction principale
existe différents types de communications. d’assurer le service téléphonique étendu à l’échelle mondiale.
L’exploitation de ces réseaux est assurée soit par des exploitants
■ Une communication est dite locale lorsque deux abonnés sont publics soit par des exploitants privés. La mise en relation de postes
reliés à un même central. téléphoniques appartenant à une même entreprise est assurée par
■ Une communication est dite urbaine, interurbaine (régionale) ou des autocommutateurs privés reliés aux réseaux publics et utilisant
nationale selon que les abonnés appartiennent à une même agglo- les moyens de celui-ci.
mération urbaine, une même région ou un même pays. On voit ainsi Les techniques utilisées par les autocommutateurs privés sont
assez facilement que le réseau devra être structuré en différents semblables à celle des réseaux publics.
niveaux et que certains autocommutateurs auront simplement une De véritables réseaux d’entreprise peuvent être créés soit par
fonction de transit, n’étant pas raccordés à des usagers. l’interconnexion à travers le réseau public de plusieurs auto-
■ Une communication est dite internationale quand elle permet de commutateurs privés en utilisant seulement les moyens de trans-
relier des usagers appartenant à des réseaux nationaux différents. mission du réseau public, soit en utilisant aussi leurs propres moyens
de commutation, créant ainsi ce que l’on appelle les réseaux privés
Pour identifier un abonné à l’intérieur d’un réseau quel qu’il soit, virtuels. Enfin le service centrex qualifie une forme d’exploitation
il faut qu’il dispose de son numéro. privée dans laquelle des entreprises indépendantes, situées par
C’est l’objet de ce que l’on appelle le plan de numérotage qui doit exemple dans un immeuble tour, sont desservies par un même auto-
permettre d’identifier sans équivoque tout abonné dans le monde. commutateur qui leur procure à la fois tous les services de l’exploi-
Compte tenu de la croissance du trafic téléphonique, les plans de tation privée mais aussi le service de centre de rattachement public
numérotage sont un souci permanent des exploitants de réseau et tant en départ qu’en arrivée.
de l’UIT. C’est l’analyse de la numérotation qui permet de définir Les réseaux téléphoniques qu’ils soient publics ou privés four-
le routage ou l’acheminement d’un appel à travers le réseau. C’est nissent, outre le service téléphonique, un certain nombre de complé-
aussi l’analyse de la numérotation qui permet de définir, en fonction ments de services liés au service de base, comme l’annuaire par
généralement de sa durée, la taxation d’une communication. Minitel, les réclamations, l’assistance (police ou pompiers), le trans-
fert d’appel, la messagerie vocale, les conférences téléphoniques...

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Un système de commutation est donc essentiellement un ■ Relations externes :


ensemble de moyens permettant de construire des commutateurs — collection et distribution d’informations sur les lignes
téléphoniques avec une technologie déterminée. Si, aujourd’hui, raccordées ;
tous les autocommutateurs produits dans le monde entier sont à — signalisation avec les autres centraux ;
programme enregistré (commande par calculateur) et à commu- — relation avec la fonction d’exploitation et de maintenance.
tation temporelle (multiplexage numérique), cela est récent. En
effet, ce n’est qu’à la fin des années 70 que cette technologie s’est ■ Décision :
complètement imposée, donnant naissance par une numérisation — analyse des demandes de communication ;
poussée jusqu’à celle de la ligne d’abonné (l’ensemble du réseau — choix des manœuvres à exécuter ;
est numérique) au RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Ser- — enchaînement des opérations.
vices). On verra, par la suite, l’évolution des systèmes en fonction
des différentes technologies. ■ Exécution :
Quel que soit le système de commutation, on peut toujours — mise en place et relâchement des trajets dans le réseau de
décomposer un autocommutateur en quelques grands blocs fonc- connexion ;
tionnels, comme le montre la figure 1. — commande des divers organes périphériques (jonctions...).
Les différentes fonctions d’un autocommutateur peuvent se
classer schématiquement dans les catégories suivantes.
1.1 Bref historique. Avènement
de la commutation temporelle

Dès l’origine du téléphone et son invention par Graham Bell en


1876, la commutation est apparue nécessaire pour permettre de
relier deux à deux un ensemble de postes téléphoniques. En effet,
deux ans après l’invention du téléphone, un commutateur télé-
phonique manuel, qui peut être considéré comme l’ancêtre de nos
centraux téléphoniques actuels, était mis en service à New Haven.
L’histoire de la commutation téléphonique ayant fait l’objet de
nombreuses publications, on se bornera, après avoir défini les prin-
cipes généraux de la commutation téléphonique et ceux d’un réseau
de télécommunication, à en décrire les grandes étapes avant d’abor-
der ce qui, aujourd’hui, constitue les raisons d’une mutation en pro-
fondeur du réseau téléphonique, à savoir :
— la numérisation rapide des réseaux, liée à l’introduction de la
transmission numérique et de la commutation temporelle ;
— l’évolution des réseaux téléphoniques vers des réseaux de
télécommunication multiservices grâce notamment à l’utilisation,
généralisée maintenant, de la commande à programme enregistré,
alliant les techniques de la commutation téléphonique à celles de
l’informatique. L’introduction de la signalisation par canal séma-
phore CCITT no 7 a suivi cette généralisation, conduisant à de nou-
velles structures des réseaux ;
— l’importance du logiciel.
Après la commutation manuelle, qui a subsisté très longtemps,
la commutation automatique a vu le jour avec plusieurs étapes qui
nous ont conduits à la généralisation de la commutation tempo-
relle et de la commande à programme enregistré.

1.1.1 Systèmes rotatifs

1.1.1.1 Système Strowger


Le brevet de base du système Strowger fut déposé en 1889, et
le premier autocommutateur fonctionna le 3 novembre 1892 à La
Porte (Indiana). Le principe de ce sélecteur consiste à connecter une
entrée sur une des 10 × 10 = 100 sorties du sélecteur grâce à un
double mouvement d’ascension le long d’un axe vertical et de rota-
tion autour de cet axe. Chaque abonné est relié à un sélecteur qui
choisit un cordon parmi 100 lorsque l’abonné décroche son combiné.
Puis, quand l’abonné compose le premier chiffre du numéro qu’il
veut obtenir à l’aide de son cadran, chaque impulsion émise par le
cadran provoque l’ascension d’un niveau du sélecteur relié au
cordon. Pendant que le cadran revient au repos, le sélecteur tourne
autour de son axe vertical et s’arrête sur la première sortie libre du
Figure 1 – Blocs fonctionnels d’un autocommutateur niveau. L’abonné compose alors son deuxième chiffre qui provoque
de même la translation du sélecteur relié à cette sortie, et ainsi de
suite jusqu’à la connexion à l’abonné demandé (figure 2).

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Figure 2 – Principe d’un commutateur pas à pas

1.1.1.2 Systèmes à enregistreurs


Les systèmes à enregistreurs sont un perfectionnement des
premiers systèmes rotatifs qui, grâce à un étage appelé chercheur
d’enregistreurs, connectent l’abonné demandeur au travers de
l’étage de présélection à un enregistreur, chargé, comme son nom
l’indique, d’enregistrer le numéro de l’abonné demandé et, après
traduction, d’effectuer les commandes pour acheminer l’appel Figure 3 – Principe d’un commutateur à enregistreurs
(figure 3). On voit, ainsi, que la notion de traduction permet de dis-
joindre l’organisation du réseau du plan de numérotage. En France, les systèmes crossbar furent largement introduits dans
Les systèmes rotatifs à enregistreurs ont connu de nombreux le réseau sous forme de Pentaconta et de CP 400. Le premier
développements : R6, Rotary utilisés en France, Panel aux États-Unis, Pentaconta fut mis en service à Melun le 23 juillet 1955, tandis que
Ericsson... Beauvais, en système CP 400, était ouvert à l’exploitation le
31 mars 1956.
On peut noter que les systèmes rotatifs à enregistreurs étaient
déjà constitués d’une partie commande et d’une partie réseau de
connexion.
1.1.3 Systèmes électroniques
Pendant la période d’utilisation des systèmes rotatifs, la télé-
phonie automatique avait d’abord été réservée aux abonnés d’une Les études exploratoires sur la commutation électronique ont
même agglomération, l’établissement des communications néces- commencé en France vers 1955, au moment même où les premiers
sitant toujours l’intervention de deux opératrices, l’une au centre centraux crossbar étaient mis en service. Deux éléments distinguent
de départ, l’autre au centre d’arrivée. Ce n’est qu’en 1951 que la les systèmes électroniques des systèmes précédents.
France, avec plusieurs années d’avance sur les États-Unis et la
Grande-Bretagne, allait ouvrir l’ère de l’interurbain automatique ■ La commande dite à programme enregistré, constituée par un
avec une liaison de 50 circuits entre Paris et Lyon sur 550 km. Cette arrangement de calculateurs, en structure centralisée dans les sys-
date a marqué un tournant et les réseaux téléphoniques ont alors tèmes de première génération, mais actuellement de plus en plus
connu un développement considérable. décentralisée : le système Alcatel E 10 a, dès le départ et le premier,
adopté une commande très décentralisée.
L’une des caractéristiques importantes des commandes à
1.1.2 Systèmes crossbar programme enregistré est le volume important de logiciel. À titre
d’exemple, le nombre de lignes de programme pour un auto-
Les systèmes rotatifs nécessitent des déplacements mécaniques commutateur Alcatel E10 est de l’ordre de 5 millions.
importants, donc subissent une usure assez rapide. Pour éviter cet
inconvénient, le suédois Betulander déposa, en 1917, le brevet d’un ■ Le réseau de connexion : les premiers systèmes à programme
sélecteur qui fut appelé crossbar car son principe consiste à mettre enregistré ont souvent utilisé des réseaux de connexion du type
en place, à l’aide d’électroaimants, deux barres croisées, l’une hori- spatial constitués par des points de connexion du type électroméca-
zontale, l’autre verticale, à l’intersection desquelles un contact est nique comme les relais à tiges [ESS 1, 2 et 3 (Electronic Switching
établi. System ) d’ATT (American Telephon and Telegraph) ou le Métaconta
E11 en France] ou des minisélecteurs crossbar comme celui déve-
Ce sélecteur fut utilisé en Suède dans certains commutateurs loppé par la CGCT (Compagnie Générale de Constructions Télé-
ruraux mais ne connut un développement important qu’à partir de phoniques) en France pour le système 11F. En réalité, pour les
1938 avec le système ATT crossbar no 1 et surtout en 1948 le cross- réseaux de connexion de type spatial, les points de connexion élec-
bar no 5. troniques n’ont pas réussi une percée significative. Des questions

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d’équivalent de transmission mais aussi des problèmes de dia- À partir de cette date, les constructeurs de matériel téléphonique
phonie n’ont pas permis le développement de cette technique. À se lancent tous dans le développement de systèmes temporels, et
titre d’exemple historique, on peut toutefois citer le central ESS1 les congrès ISS de 1976 à Kyoto, de 1979 à Paris, et l’exposition
d’ATT mis en service à Morris dans l’Illinois en mai 1960 et qui utili- d’Atlanta en 1978 confirment la consécration définitive de la commu-
sait comme point de connexion des diodes à gaz. tation temporelle.
En fait tous ces systèmes utilisaient à la fois un mode de trans- Les tableaux 1, 2, 3, et 4 permettent une comparaison des carac-
mission et de commutation analogique. téristiques des systèmes de commutation spatiale et temporelle. Ils
La véritable révolution qui a conduit aux réseaux d’aujourd’hui ont été établis au début des années 80, à l’époque du démarrage
est née de l’utilisation des techniques de multiplexage temporel tant industriel de la commutation temporelle, alors que les systèmes
en transmission qu’en commutation. Aujourd’hui, le réseau numé- crossbar constituaient l’essentiel des autocommutateurs en service.
rique intégré à commutation temporelle a permis un saut technique Ils n’en sont que plus significatifs car, depuis cette période, l’effet
qui a divisé, par un facteur supérieur à deux, le coût d’un réseau de production de masse et les progrès de la microélectronique n’ont
téléphonique tout en améliorant la qualité de service et en perfec- fait qu’accentuer ces rapports. (0)
tionnant les fonctions d’exploitation, de gestion et de maintenance.

Tableau 1 – Avantages des centres de transit


1.1.4 Révolution de la commutation numérique temporels par rapport aux centres spatiaux

Portée par une demande croissante de nouveaux services de Gain en surface extrêmement important : 1/4
communication, commutation temporelle et transmission numé- Consommation plus faible : 1/3
riques constituent aujourd’hui les éléments de base d’un réseau Coût de la maintenance (gestion centralisée) : 1/3
moderne. Dans ce réseau, toutes les informations sont acheminées Capacité plus importante : 5
sous forme numérique sur des canaux à 64 kbit/s, concept de Les chiffres cités sont ceux de l’ESS 4 par rapport au crossbar no 4
connexité numérique. Compte tenu de l’importance de cette tech-
nique dans les réseaux actuels, il est intéressant d’en faire rapide-
ment l’historique. (0)
Les premiers travaux exploratoires sur le multiplexage dans le Tableau 2 – Modèle de réseau pour la comparaison
temps furent entrepris par Deloraine, Ranson et Adams aux États- de prix : analogique contre numérique
Unis et TH Flowers en Grande-Bretagne au début des années 40.
Les travaux se poursuivent ensuite dans de nombreux laboratoires
et, en 1958, les Bell Laboratories réalisent une maquette expérimen-
tale, ESSEX, d’autocommutateurs utilisant la modulation par impul-
sions et codage MIC (modulations par impulsions codées).
En 1956, le British Post Office (BPO) et les cinq constructeurs
anglais de matériel de télécommunication décident de mettre en
commun leur expérience et leurs efforts de recherche en créant le
JERC (Joint Electronic Research Committee). Un autocommutateur
électronique expérimental utilisant le principe de la modulation
d’impulsions en amplitude (PAM) est mis en service à Highgate
Wood. Malheureusement l’ambition de réaliser, en 1960, un central
téléphonique temporel est trop en avance sur la technologie dispo-
nible à cette époque, et le BPO abandonne pour un temps la commu-
tation temporelle.
Compte tenu de l’évolution technologique, de l’apparition des (0)
transistors et des circuits intégrés, les systèmes de transmission MIC
étant normalisés à la CEPT (Conférence Européenne des Admi- Tableau 3 – Prix moyens par circuit :
nistrations des Postes et Télécommunications) et au CCITT, le CNET transit + transmission
(Centre National d’Études des Télécommunications) en France lance (par rapport à la base 100 du numérique)
alors le programme Platon qui aboutit à la mise en service en 1970,
à Perros-Guirec en Bretagne, du premier prototype mondial indus- Transmission Commutation Prix
triel d’autocommutateur temporel numérique.
Analogique Spatiale 175
À cette époque, le prix de l’équipement d’abonné et celui de la Numérique Temporelle 100
conversion analogique/numérique étaient encore importants et l’on
considérait que la commutation temporelle devait être réservée pour Numérique Spatiale 169
les centres de transit. L’évolution technologique et les importants Analogique Temporelle 195
travaux de développement permirent de résoudre ce problème.
L’utilisation de la commutation temporelle dans les centres de
(0)
transit eut en effet une réussite éclatante à partir de 1976 :
— gain en surface au sol extrêmement important ;
— consommation nettement plus faible ;
— coût de la maintenance réduit ;
— capacité plus importante.

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centres éclatés. La gamme d’autocommutateurs temporels peut


Tableau 4 – Prix moyens à la consommation donc aller de centres ruraux de 250 abonnés (système RURTEL
(par rapport à la base 100 du numérique) d’Alcatel ou IRT 1 500 de TRT) jusqu’à des centres de transit per-
(Source PTT juillet 1981) mettant le raccordement de 60 000 circuits (liaisons intercentraux).
En conclusion, la numérisation totale a donc des répercussions sur
Commutation Abonnés Transit la structure et le coût d’un réseau auxquels viennent s’ajouter les
Spatiale 100 100 gains en disponibilité, temps d’intervention et personnel, du fait du
traitement informatique des fonctions d’exploitation et de mainte-
Temporelle 58 19 nance.

1.2 Mutation des réseaux téléphoniques 1.2.2 Évolution vers des réseaux
de télécommunication multiservices
1.2.1 Numérisation rapide des réseaux
La transmission de la parole n’est plus, depuis longtemps, la seule
Partout dans le monde, les réseaux téléphoniques évoluent vers utilisation du réseau téléphonique commuté ; grâce aux circuits inté-
une utilisation systématique de la transmission et de la commuta- grés le coût des modems a baissé considérablement. L’utilisation de
tion numériques. Ainsi, en France, on peut, fin 1992, dresser le la transmission en analogique a déjà permis de nombreuses appli-
bilan suivant : cations de transmission de données sur les réseaux existants.
L’exemple du Minitel est sans doute le plus significatif en France,
■ 30 millions de lignes d’abonnés ; mais il n’est pas le seul car, la qualité de la transmission s’améliorant
90 % des abonnés sont raccordés à des autocommutateurs compte tenu de la numérisation, le réseau téléphonique commuté
numériques, est utilisé pour de nombreuses transmissions de données entre
près de 50 % des circuits utilisent la signalisation par canal ordinateurs.
sémaphore CCITT no 7 ; En revanche la connexité numérique de bout en bout offre des
possibilités considérables pour de nouveaux services. Par exemple,
■ remplacement de tous les autocommutateurs électromécaniques la visiophonie sur un ou plusieurs canaux 64 kbit /s devient
en 1996, le remplacement des centraux électromécaniques se sera aujourd’hui possible du fait, d’une part de l’utilisation des VLSI (Very
donc fait en l’espace de 20 ans ; Large Scale Integration ) mais aussi de nouvelles techniques de
■ si la connexité numérique est déjà une réalité, en 1997 /1998 le compression d’images, d’autre part de la connexité numérique grâce
réseau interurbain sera totalement interconnecté par fibres optiques à la numérisation jusqu’à l’installation d’abonné.
monomodes en technique de transmission numérique SDH (Syn- Que le service soit rendu directement par le réseau comme c’est
chronous Digital Hierarchy ) ; le cas pour la visiophonie, ou que le service soit rendu par des ser-
veurs extérieurs au réseau comme c’est le cas du Minitel ou de l’accès
■ si la parole reste encore bien évidemment le service de base du à des réseaux de commutation par paquets, on voit donc que le
réseau téléphonique, en revanche une partie non négligeable du réseau téléphonique devient de plus en plus un réseau multiservice.
chiffre d’affaires de France Télécom (plus de 16 %) provient d’autres
services comme les données, notamment au travers du Minitel ;
■ le RNIS (numérisation jusqu’à l’installation d’abonné) est dans 1.2.3 Le logiciel
une phase de démarrage.
Ce panorama montre bien, même si la France est en avance Dans n’importe quel autocommutateur public, le nombre de lignes
dans le domaine de la numérisation du réseau de télécommunica- de code pour assurer toutes les fonctionnalités est extrêmement
tion, quelle est la tendance très nette de l’évolution. En effet, outre important, généralement plusieurs millions (environ 5 millions pour
les avantages de coût, les systèmes numériques permettent d’amé- le système Alcatel E10).
liorer la qualité du service du réseau sur plusieurs plans : Le logiciel est donc devenu le nœud gordien de l’évolution des
— les bruits et distorsions ne s’accumulent plus tout au long de systèmes de communication avec les problèmes suivants :
la transmission comme en analogique mais sont localisés aux — maîtrise de logiciels de grande dimension ;
extrémités au niveau de la conversion analogique-numérique ; — réalisation, test, qualité de service, maintenance...
— la possibilité de procédure de détection et de correction Les meilleures techniques de génie logiciel sont donc nécessaires
d’erreur permet d’atteindre une excellente qualité des informations pour le développement de tels logiciels et leur adaptation aux divers
de commande, de données et de parole ; sites et à différentes configurations de structure de réseau :
— les capacités importantes d’acheminement d’informations de
— possibilité de changer de version de logiciel sans interrompre
service et leur traitement par ordinateur améliorent les performances
ni perturber le trafic sur des équipements déjà installés ;
d’exploitation, de maintenance et de gestion du réseau.
— nécessité de ne pas avoir à réécrire l’ensemble du logiciel en
La notion de distance a tendance à s’estomper par l’introduction cas de changement technologique des calculateurs de commande.
de la numérisation dans le réseau de distribution (liaisons entre Outre l’utilisation de langages de programmation de haut niveau et
l’installation d’abonné et l’autocommutateur de rattachement) en de la programmation structurée, l’une des caractéristiques essen-
rapprochant l’interface de ligne d’abonné dans l’autocommutateur tielles des logiciels des autocommutateurs est donc leur portabilité.
avec l’installation d’abonné. Mais cela est encore plus vrai dans le
Le problème du logiciel fait l’objet de nombreuses recherches et
cas d’un réseau interurbain complètement intégré. L’essentiel de
actuellement la technique de programmation par objets semble
l’économie provient de la possibilité d’interconnecter des autocom-
prometteuse. Toutefois il faut bien se rendre compte que les appli-
mutateurs directement entre eux sans interposition d’équipements
cations et les services de communication deviennent de plus en plus
d’extrémité – plus de conversion analogique-numérique.
complexes et que les volumes de logiciel ne feront que croître. Le
La numérisation totale dans le réseau de distribution et, grâce développement du logiciel des autocommutateurs est, du reste,
aux circuits intégrés, la possibilité de décentralisation des fonc- devenu le point majeur du coût d’un système.
tions d’un autocommutateur permettent la réalisation de véritables

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2. Organisation générale
d’un réseau téléphonique
2.1 Structure d’une chaîne
de communication
La figure 4 résume la constitution d’une chaîne de communication.
■ Le réseau de distribution constitue les moyens de relier le poste
ou l’installation d’abonné à l’autocommutateur. En fonction de la
dispersion et du trafic des abonnés, il est possible d’utiliser des
concentrateurs ou des unités distantes assurant cette fonction dans
le réseau de distribution. On notera le rôle du répartiteur d’entrée
pour permettre le brassage des lignes en fonction des modifications
et l’équilibrage du trafic à l’entrée de l’autocommutateur.
De nombreuses études sont conduites pour introduire la fibre
optique dans le réseau de distribution. Pour permettre le raccorde-
ment de groupes d’abonnés par des liaisons MIC à 2 048 Mbit/s, des
interfaces de raccordement normalisées ont été définies tant à l’ETSI
(European Telecommunication Standards Institute) qu’à l’ITU/T. Il
s’agit des interfaces communément appelées V5.1 (sans concen-
tration) et V5.2 (avec concentration).
■ La commutation.
■ Le réseau de transmission et les faisceaux de circuits entre
centraux ; les moyens de transmission sont très variés allant actuel-
lement des faisceaux hertziens aux câbles coaxiaux. La fibre optique
est aussi en cours d’introduction à grande échelle dans le réseau de
transmission français.

Figure 4 – Chaîne de communication

2.2 Organisation administrative.


Hiérarchisation des centres

Bien que la structure administrative varie d’un pays à l’autre, on


peut considérer que la figure 5 représente généralement l’organi-
sation administrative d’un réseau.
■ Un centre à autonomie d’acheminement (CAA) est un auto-
commutateur capable d’aiguiller les communications qui lui arrivent
dans plusieurs directions, c’est-à-dire sur plusieurs faisceaux de
circuits sortants. Un tel centre peut être raccordé aux abonnés par
des unités de commutation distantes, appelées centres locaux,
assurant une concentration du trafic mais n’ayant pas l’autonomie
d’acheminement.
■ Une zone urbaine (ZU) est une zone à forte densité de population
où existe un sous-réseau destiné à l’acheminement des commu-
nications propres à cette zone. L’interface entre ce type de zone et le
réseau général peut se faire par un centre spécialisé appelé centre
nodal.
■ Le réseau interurbain est constitué de l’ensemble des auto-
commutateurs qui assurent l’interconnexion des différentes ZAA
(zone à autonomie d’acheminement) ou ZU entre elles. Ces auto-
commutateurs assurent une fonction de transit. Ils ne commutent
donc que des circuits téléphoniques sur lesquels il y a un fort taux
de trafic.
En France, compte tenu du contexte géographique et du plan de
transmission, la hiérarchie des divers centres est représentée par la
figure 6. Figure 5 – Organisation administrative d’un réseau

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2.3.2 Taxation
La taxation d’une communication est dépendante, d’une part de
la structure de la communication, c’est-à-dire de la situation géo-
graphique des deux correspondants, d’autre part de la durée de la
communication. Le premier élément de la taxation est donc donné
par la numérotation de l’abonné demandeur. De plus en plus la
notion de distance a tendance à s’estomper devant la notion de durée
de communication (notion de zone locale élargie par exemple). Des
tables de traduction permettent donc à la fois de modifier les ache-
minements mais aussi les divers paliers de taxation. En effet, en
France, la taxation s’effectue par comptage d’impulsions dont l’inter-
valle est d’autant plus court que la communication est plus chère.
Il est également possible d’affecter la taxe, soit au demandeur – cas
le plus usuel –, soit au demandé.

3. Services offerts par le réseau


téléphonique commuté
Figure 6 – Hiérarchie des centres en France
3.1 Services offerts aux exploitants
de réseau
2.3 Plan de numérotage. Taxation
Pour pouvoir assurer un service de haute qualité à leurs clients,
Identifier un abonné dans un réseau, tel est le rôle d’un plan de les exploitants de réseaux de télécommunication ont besoin de dis-
numérotage. Cela est important et permet d’une part l’achemine- poser d’outils pour assurer leur gestion et donc de disposer de ser-
ment, d’autre part la taxation des communications. Deux principes vices d’exploitation et de maintenance qu’on peut classer selon les
de numérotation subsistent dans le monde : cinq domaines fonctionnels définis par l’ISO (International Stan-
dards Organization) :
— les plans de numérotation ouverts, où le numéro de l’abonné
peut avoir une longueur variable. De tels plans sont liés à la struc- — détection des fautes dans un objectif de maintenance ;
ture d’acheminement du réseau et donc peu souples. L’Allemagne — gestion de la configuration pour pallier aux défaillances (pos-
utilise un tel plan ; sibilité de réacheminement...) ;
— les plans fermés dans lesquels la longueur du numéro d’abonné — évaluation des performances à partir de l’observation du trafic ;
a une longueur fixe. C’est ce type de plan qui est utilisé le plus fré- — gestion de la sécurité ;
quemment et c’est le cas notamment en France. L’inconvénient de — facturation.
cette méthode est de n’offrir qu’un nombre limité de numéros, ce Initialement les fonctions d’exploitation et de maintenance étaient
qui nécessite de temps à autre des modifications de numérotation. effectuées directement dans les autocommutateurs. Mais les pos-
À titre d’exemple, on peut citer le nouveau plan français qui sera sibilités offertes par la signalisation CCITT no 7 d’une part et les
mis en œuvre en 1996. réseaux de transmission de données d’autre part, le réseau Transpac
de commutation par paquets X.25 en France par exemple, associées
aux besoins de services d’exploitation et de maintenance plus
2.3.1 Nouveau plan de numérotage en France centralisées pour tenir compte de structures de réseaux de plus en
plus complexes, ont conduit au concept de RGT (réseau de gestion
Le principe du nouveau plan de numérotage est que tous les des télécommunications) (TMN Telecommunication Management
Français effectuent une numérotation à 10 chiffres du type : Network ). Le RGT, dans son objectif final, est en réalité un véritable
réseau superposé au réseau téléphonique commuté. De nombreuses
✱0 ZABPQMCDU études ont été conduites dans les organismes de normalisation pour
La notion de zone particulière de Paris (16 1) disparaît donc au définir le RGT. Elles ont abouti à la Recommandation M.3010 du
profit d’un concept plus élargi de découpage du territoire télépho- CCITT que tout le monde reconnaît comme étant l’architecture cible
nique national rendu nécessaire par l’élargissement des zones dites du RGT. Cependant, la mise en œuvre de ces principes est loin d’avoir
locales. Tous les numéros à 10 chiffres commencent par 0 qui donne été entreprise, à grande échelle, dans la gestion des réseaux publics.
l’accès au réseau interurbain, Z désignant la zone où se trouve En fait, dans la situation présente, des applications centralisées,
l’abonné. spécifiques à des services, ont été mises en œuvre.
L’accès à l’international se fait par : On trouve, par exemple, en France :
— des centres de maintenance centralisée de dérangement des
✱ 00 (code du pays)... lignes d’abonnés ;
D’autre part, pour tenir compte de la possibilité d’ouvrir l’exploi- — des centres de taxation centralisée ;
tation des réseaux téléphoniques en France à d’autres exploitants — un superviseur de trafic pour le réseau interurbain de France
que France Télécom tant au niveau du réseau de distribution qu’au Télécom ; il supervise 73 commutateurs de transit ;
niveau du réseau de transit, des tranches du plan de numérotage — un centre français de supervision du trafic international.
sont réservées pour cet usage. La figure 7 donne l’architecture du réseau MIRABEL de mainte-
nance centralisée des lignes d’abonnés.

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Il est toutefois important d’avoir une vue sur l’architecture cible offrant un service particulier. La connexion établie peut consister soit
du RGT car elle devrait constituer la base des futurs réseaux de en une connexion téléphonique offrant une bande 300-3 400 Hz, soit
gestion (figures 8 et 9). en une connexion numérique transparente à 64 kbit /s.

3.2.1.2 Services spéciaux


3.2 Services offerts aux abonnés Ce sont des services qui utilisent le service de base et qui per-
mettent, moyennant une numérotation abrégée, des accès
Les services offerts aux usagers diffèrent assez d’un pays à l’autre. spécifiques :
La description des services sera orientée vers les services du réseau — accès aux opérateurs nationaux ;
français définis dans les spécifications françaises des services (NEF — accès au service des renseignements ;
normes d’exploitation et de fonctionnement). — accès au service des réclamations ;
— accès à l’agence commerciale ;
— accès au service des télégrammes téléphonés ;
3.2.1 Services sur le réseau téléphonique — accès aux services d’urgence ;
— accès à la police ;
3.2.1.1 Service téléphonique de base — accès aux services de pompiers.

Le service téléphonique permet l’établissement d’une connexion


entre deux abonnés ou bien entre un abonné et une installation

Figure 7 – Fonctionnement de MIRABEL

Figure 8 – Relations générales entre un réseau de gestion des télécommunications et un réseau de télécommunication

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Figure 9 – Architecture du réseau de gestion des télécommunications

On peut également signaler que le service téléphonique de base sont extrêmement nombreux. L’ETR 010 de l’ETSI est le document
permet l’accès à des serveurs de vidéotex dont l’exemple qui a de base qui permet d’étudier les services du RNIS européen : (0)
connu le développement le plus important est le Minitel en France.
Grâce au Minitel, il est possible d’accéder à un service de rensei- ETR 010
gnements téléphoniques sur une base de données. The ETSI basic guide on the European Integrated
services digital network
3.2.1.3 Services supplémentaires
Les services supplémentaires sont des facilités associées au ser-
vice téléphonique de base. Ces services supplémentaires peuvent Il apparaît cependant important de définir les services supports
être obtenus par abonnement. Toutefois, ils peuvent n’être acces- fournis par le RNIS aux abonnés qui sont raccordés à l’autocom-
sibles, compte tenu des procédures qu’ils impliquent, qu’à des lignes mutateur de rattachement par une ligne numérique du type 2B+D,
équipées de postes à clavier à fréquences vocales qui permettent où B est un canal à 64 kbit /s et D un canal à 16 kbit /s pouvant ache-
la transmission des signaux ✱ et  : miner de la signalisation d’usager ou des données. Par l’intermé-
— ligne essentielle ; diaire d’un nombre limité d’interfaces usager/réseau polyvalentes,
— service restreint ; le RNIS fournit une série de services au moyen d’un ensemble limité
— numérotation abrégée ; de types de connexion que l’on appelle les services supports. Grâce
— réveil automatique ; à la connexité numérique, le RNIS peut fournir des services supports
— appel enregistré ; en mode circuits ou des services supports en mode paquets.
— renvoi temporaire ;
— identification d’appels malveillants ; 3.2.2.1 Services supports en mode circuits
— abonnés absents ;
Ces services sont (cf. ref NEF) :
— conférence additive ;
— indication d’appel en instance ; — le service support en mode circuit 64 kbit /s pour la parole ;
— interception d’appels pour raison de service ; — le service support en mode circuit 64 kbit /s audio 3,1 kHz ;
— renvoi d’appel sur non-réponse ; — le service support en mode circuit 64 kbit /s sans restriction.
— renvoi d’appel sur occupation ;
— non-identification d’appel. 3.2.2.2 Services supports en mode paquets
Moyennant des ajouts d’un modem et d’un visualisateur au ■ Accès aux services en mode paquets sur canal B
poste téléphonique il est également possible d’afficher le numéro
L’accès aux services en mode paquets sur canal B permet aux usa-
du demandeur. Ce service est appelé identification du demandeur
gers Numéris d’accéder au réseau public de données à commutation
en phase d’appel.
de paquets (RPDCP) via une connexion à 64 kbit /s sans restriction.
Ce service (cf. Recommandation I.462 – X.31 du CCITT) permet aux
usagers, dans une configuration point à point, de communiquer via
3.2.2 Services sur le RNIS. le réseau public RNIS, sur des canaux B, dans les deux sens, simul-
Réseau Numéris en France tanément et de manière continue pendant la durée de la commu-
nication, en utilisant le codage de la Recommandation X.25 du CCITT.
Nota : pour de plus amples renseignements, le lecteur pourra se reporter à l’article La connexion est établie au moyen du protocole sur le canal D.
Réseau numérique à intégration de services : RNIS [TE 7 470] dans le présent traité.
La figure 10 donne la configuration de référence pour ce service
Compte tenu des possibilités offertes tant au point de vue signa- support.
lisation que transfert de données numériques, les services du RNIS

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■ Accès aux services en mode paquets sur canal D — à l’équipement du réseau téléphonique en signalisation CCITT
Plusieurs solutions existent pour l’établissement de liaisons en no 7, permettant l’interconnexion de bases de données réparties
mode paquets sur le canal D (Recommandation I.441 du CCITT). La dans le réseau pour la gestion de la mobilité des abonnés.
France a choisi le service de liaison logique permanente (LLP). Ce Compte tenu de l’importance du GSM et de ses relations avec le
service permet l’échange de trames, moyennant une inscription du réseau téléphonique, il apparaît important d’en définir les grands
droit, activation et établissement de la liaison de données (LAP), sans principes.
signalisation ni numérotation préalable. Le transfert se fait dans le
canal D à l’accès et permet, via le réseau public RNIS, d’accéder aux
services ou applications de réseaux spécialisés via un point d’accès.
La figure 11 donne la configuration de référence pour ce service
support.

3.3 Services offerts aux installations


privées

Outre le raccordement de lignes groupées pour les installations


privées et la mise à disposition de liaisons louées pour la constitution
de réseaux d’entreprises, le réseau public peut également offrir des
services directs aux réseaux privés. Ce service que l’on appelle fré-
quemment réseau privé virtuel permet à une entreprise à implan-
tations géographiques multiples de disposer, grâce au réseau public,
d’un réseau d’entreprise privée reliant ses différentes installations.
Ce réseau offre à l’entreprise l’apparence et les fonctions d’un réseau
privé, mais utilise en fait au maximum les ressources du réseau géné-
ral. L’essentiel du service est rendu par un organe centralisé appelé
point de commande du service (PCS). L’accès au PCS se fait par
l’intermédiaire d’un commutateur d’accès au service (CAS). Le rac-
Figure 10 – Configuration de référence :
cordement des installations privées se fait sur les commutateurs
accès aux services mode paquets sur canal B
d’abonnés de raccordement, dès lors que ceux-ci disposent de la
signalisation CCITT no 7 et de quelques fonctions supplémentaires.
Ces notions correspondent au concept de réseau intelligent que l’on
verra par la suite (§ 9.1).

3.4 Radiotéléphone

Nota : pour de plus amples renseignements, le lecteur pourra se reporter à l’article


Réseaux cellulaires. Introduction [E 7 360] dans le présent traité.
Parmi les services s’appuyant sur le RTPC (réseau téléphonique
public commuté) ou le RNIS, on peut considérer qu’actuellement
c’est le radiotéléphone qui connaît le développement le plus explosif.
Ainsi après les premiers systèmes analogiques qui ont connu un
développement considérable dans les pays nordiques, l’ETSI a défini
et normalisé un système de radiotéléphonie numérique cellulaire
appelé GSM (Groupe Spécial Mobile) du nom du Comité technique
qui en a défini la normalisation. Le GSM est en cours de déploiement
dans l’ensemble de l’Europe, permettant d’établir et de maintenir
des communications de radiotéléphone sur l’ensemble du territoire
équipé. Le GSM a été défini pour la bande des 900 MHz mais il est
également applicable à la bande récemment réservée des 1 800 MHz.
Le développement d’un tel système de radiotéléphonie numérique
a été rendu possible grâce :
— au degré de miniaturisation de plus en plus poussé des cir-
cuits intégrés et à la baisse correspondante des coûts ; Figure 11 – Configuration de référence pour la mise en œuvre
— aux techniques de codage de la parole de plus en plus du service de liaison logique permanente : accès aux services
sophistiquées : dans le GSM la parole est codée à 9 600 bit /s ; mode paquets sur canal D

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Les principaux objectifs d’un réseau de radiotéléphonie sont les Le réseau radio vient donc se raccorder sur le réseau téléphonique.
suivants : Cependant, la mobilité des abonnés dans un réseau cellulaire a des
— grande desserte d’abonnés ; conséquences sur les fonctionnalités du réseau téléphonique :
— utilisation efficace du spectre ; — pour établir une communication, il faut savoir dans quelle
— compatibilité à l’échelle internationale (européenne dans le cellule se trouve le terminal de l’abonné mobile. C’est la fonction
cas du GSM) ; de localisation (Roaming) ;
— disponibilité très large ; — la liaison entre le terminal et l’infrastructure radio doit être
— adaptabilité à la densité de trafic ; maintenue automatiquement quand le terminal change de cellule.
— possibilité d’accès au service à partir de mobiles, de véhicules C’est la fonction de transfert automatique intercellulaire (hand-
et de portables ; over) ;
— qualité de service téléphonique ; — enfin, quand un abonné change de pays, un mécanisme par-
— services spéciaux comme la transmission de données et les ticulier permet de traiter les abonnés étrangers. C’est la fonction
services supplémentaires. itinérance.
Par exemple la télécopie de groupe 3 est possible sur le GSM. Pour permettre toutes ces fonctions, l’abonné au réseau GSM
Pour tenir compte de ces objectifs dans le domaine radio, le réseau dispose d’une carte à mémoire appelée SIM ou module d’identité
est divisé en cellules qui correspondent à la portée de l’émetteur d’abonné qui contient toutes les informations qui lui sont spéci-
radio ou station de base. Les ondes radio semblent, en effet, être fiques et qui permettent, quand cette carte est introduite dans le
le seul moyen efficace de communication avec les mobiles. Mal- terminal, d’établir les communications avec les facilités pour les-
heureusement, le spectre radioélectrique est une ressource rare, déjà quelles il s’est abonné. Mais les fonctions de localisation et de
largement sollicitée. Faute de pouvoir augmenter le nombre des transfert automatique intercellulaire supposent la mise en œuvre
fréquences, elles peuvent, en revanche, être réutilisées en tirant parti de bases de données réparties qui contiennent les enregistrements
de la portée limitée, aux fréquences élevées. Ainsi, un même canal nécessaires pour ces fonctions.
radio peut servir simultanément plusieurs cellules. La figure 12 ■ L’enregistreur de localisation nominal (HLR) assure la gestion des
donne un exemple de réutilisation de fréquences pour un groupe abonnés mobiles. Tout abonné mobile est géré par un et un seul
de 10 cellules. Un même canal est utilisé dans les cellules A et A1. HLR, lequel contient la description de ses droits ainsi que les don-
Dans cette configuration trois cellules (A, A’ et A’’) sont desservies nées de routage de cet abonné, données qui sont évidemment
par une seule station de base du réseau d’infrastructure radio. continuellement variables. Fonctionnellement, le HLR indique un
enregistreur de localisation des visiteurs (VLR), lequel indique l’aire
de localisation où se trouve l’abonné mobile. Deux données sont
liées à tout abonné mobile : son identité internationale et son
numéro RNIS. Selon le nombre d’abonnés et l’organisation, un
réseau GSM peut comprendre un ou plusieurs HLR.
■ L’enregistreur de localisation des visiteurs (VLR) stocke locale-
ment les données liées aux appels entrants et sortants des abonnés
mobiles qui sont enregistrés dans sa base de données. Ces abonnés
mobiles sont ceux qui se trouvent dans la zone de localisation de ce
VLR. Le VLR contient le numéro d’identification internationale, le
numéro RNIS, son identité temporaire et la zone de localisation où il
a été enregistré.
Le réseau de signalisation CCITT no 7 permet la mise à jour des
bases de données et donc la gestion de la mobilité. Ces méca-
nismes peuvent utiliser les principes du réseau intelligent que l’on
Figure 12 – Réutilisation des fréquences dans les cellules A et A1 verra au paragraphe 9.
La figure 13 donne l’architecture fonctionnelle du GSM.

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Figure 13 – Architecture fonctionnelle


du système GSM

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4. Trafic. Performances
d’un autocommutateur
4.1 Notions de trafic téléphonique
Un abonné téléphonique ne téléphone pas en permanence. En
outre, il est bien évident qu’en fonction des différentes phases de
l’activité économique et sociale l’activité téléphonique peut varier
considérablement. Le dimensionnement des équipements (struc-
ture du réseau de connexion, taille des divers faisceaux de cir-
cuits...) doit donc tenir compte de ce phénomène. Cela introduit à
la notion de qualité d’écoulement du trafic.
Pour des lois d’arrivée des appels et des durées de commu-
nication données, on peut calculer une fonction P = f (N, A) repré-
sentant la probabilité d’échec en fonction du trafic A et du nombre
N de circuits, le trafic A étant défini comme la moyenne dans le
temps du nombre de circuits occupés. Selon que la probabilité
représente la probabilité que le faisceau soit saturé sur une période
donnée ou la probabilité qu’un appel arrivant à un instant donné Figure 14 – Courbes d’Erlang
soit rejeté par suite de la saturation du faisceau, on parle de pro-
babilité de congestion ou de probabilité de blocage. La probabilité
P est une des mesures de ce que l’on appelle la qualité d’écoule-
ment du trafic. Mais ce n’est pas le seul facteur, et on verra par la Une autre notion est aussi souvent utilisée pour indiquer la qua-
suite que l’analyse de certains temps caractéristiques permet aussi lité de service offerte à l’usager : l’efficacité. On dit qu’un appel est
cette appréciation. efficace si l’abonné demandé a décroché. On voit que cet indica-
teur peut comporter plusieurs paramètres et notamment celui dû
aux non-réponses (abonné absent...).
4.1.1 Modèle d’Erlang
Les modèles couramment utilisés pour le trafic téléphonique sup- 4.2 Performances d’écoulement du trafic
posent que :
— la probabilité d’arrivée d’un appel à un instant donné est Les performances de la commande d’un autocommutateur sont
indépendante du temps et de ce qui a pu se passer auparavant ; évaluées en termes de capacité de raccordement et de capacité de
— il est très rare que deux appels ou plus arrivent pendant un traitement du système (puissance de traitement logique). La capacité
même petit intervalle de temps élémentaire ; maximale est évaluée en tenant compte des temps de réponse du
— le nombre d’appels arrivant pendant un petit intervalle de système par rapport aux objectifs de performances tels que ceux
temps est proportionnel à celui-ci. définis par la Recommandation Q.543 du CCITT par exemple. Il faut
Le processus d’arrivée des appels est alors dit poissonien. Il repré- en effet signaler que, compte tenu des nouveaux services, du RNIS,
sente bien la réalité des choses si le nombre d’abonnés est important des terminaux automatiques, le système de commande des auto-
et si le réseau n’est pas encombré car, dans ce cas, il n’y a plus indé- commutateurs est de plus en plus sollicité et demande donc une
pendance par rapport à ce qui s’est passé antérieurement. vitesse et une puissance de calcul toujours plus importantes.
À partir de ces hypothèses, Erlang a développé une équation qui Dans cette évaluation des performances on utilise fréquemment
permet de calculer P en fonction de N et de A : la notion de TAHC (tentatives d’appel à l’heure chargée) (BHCA Busy
Hour Call Attempts ). Dans ce contexte, on utilise aussi la notion de
AN  N ! MIX d’appels qui caractérise à la fois la répartition des flux de trafic
P = -------------------------------------------------------------
- (flux de trafic régional, national, international, services spéciaux...)
A2 AN
1 + A + ---------- + ... + ----------- et les types d’appel (efficace, non-réponse, occupation, numérota-
2! N! tion incomplète ou incorrecte). Le MIX d’appels permet aussi d’inté-
L’utilisation de cette formule permet de calculer P, N ou A en fonc- grer une certaine proportion d’appels RNIS. En fonction du contexte
tion des autres paramètres. Les courbes (figure 14) sont une utili- général d’installation d’un autocommutateur, les caractéristiques du
sation du modèle d’Erlang. Une tendance se dessine aujourd’hui MIX d’appels seront donc variables et l’évaluation des performances
pour généraliser cette notion d’Erlang et l’appliquer à des flux numé- d’écoulement du trafic doit s’effectuer pour une valeur spécifiée du
riques, tant pour des trafics de commande que pour des données. MIX d’appels. Le tableau 5 donne un exemple de MIX d’appels pour
des communications de parole entre abonnés analogiques.
Les abonnés ne sont cependant parfaitement caractérisés que si
4.1.2 Systèmes avec attente l’on considère en outre les durées suivantes. Les valeurs mention-
nées sont des valeurs typiques données à titre d’exemple :
Dans le modèle précédent on a supposé qu’un appel qui se pré- — durée de sonnerie en cas de réponse du demandé :12 s ;
sentait sur un faisceau totalement occupé était rejeté ; on dit qu’il — durée de sonnerie en cas de non-réponse du demandé : 40 s ;
s’agit d’un modèle avec perte. Certains systèmes sont capables de — durée d’écoute de l’occupation : 4 s ;
mettre les appels en attente. Une deuxième formule d’Erlang fournit — durée de numérotation : 10 s.
alors la probabilité d’attente.
Pour définir le système il faut également caractériser le mode
La réalité est généralement beaucoup plus complexe, par exemple d’exploitation, comme les divers types de numérotation, le pour-
par le biais des répétitions d’appels consécutives aux échecs. On peut centage de facturation détaillée, etc. les modélisations de système
noter que ce type de cas peut être important lors de l’utilisation de permettent d’évaluer les paramètres de la Recommandation CCITT
machines automatiques d’appels comme pour les télécopieurs par Q.543. Mais la meilleure solution consiste à mesurer (essais en
exemple. charge en maquette ou sur site) les caractéristiques des temps définis

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dans la Recommandation Q.543. À titre d’exemple, des mesures groupe de circuits, d’un faisceau sémaphore ; ces objectifs sont
effectuées sur le système Alcatel E10 OCB 283, en Inde, ont montré, définis par des graphes dans le cas des spécifications françaises),
pour un MIX d’appels défini par le client, que le système pouvait de fiabilité d’une connexion établie et du nombre d’interventions par
supporter 800 000 TAHC. La tendance est actuellement de monter mois pour 1 000 abonnés (objectif de 0,9 défaut par mois et pour
vers des trafics de 2 millions de TAHC. (0) 1 000 abonnés).
À titre d’exemple sont donnés ci-après les objectifs de perfor-
mances pour le traitement d’appels.
Tableau 5 – Exemples de MIX d’appels
— Libération prématurée pour une communication de référence de
Communica- Communica- Communica- Communica- 1 min < 2 · 10– 5 ;
Type
tions tions tions tions — Faute de libération < 2 · 10– 5 ;
de communications
locales départ arrivée transit — Taxation ou comptabilité erronée < 10– 4 ;
— Acheminement erroné < 10– 4 ;
MIX A, forte efficacité — Pas de tonalité < 10– 4 ;
— Autres fautes < 10– 4.
Communication Objectif d’indisponibilité intrinsèque : 30 min/an.
efficace .................... 70 (58 %) 70 (58 %) 70 % 70 %
(Cet objectif ne comprend pas les temps logistiques ou délai pour
Non-réponse ........... 18 (15 %) 18 (15 %) 18 % 18 % arriver sur le site).
Occupation .............. 12 (10 %) 12 (10 %) 12 % 12 % Le tableau 6 donne les types d’interventions selon les NEF
Numérotation (normes d’exploitation et de fonctionnement) et les spécifications
incorrecte ................ 20 (17 %) 20 (17 %) 0 0 de France Télécom. (0)

MIX B, faible efficacité


Communication Tableau 6 – Types d’interventions selon les NEF
efficace .................... 54 (40 %) 54 (36 %) 54 (47 %) 54 (42 %) et les spécifications en France Télécom
Non-réponse ........... 13 (10 %) 13 (9 %) 13 (11 %) 13 (10 %) Temps
Type d’intervention
Occupation .............. 33 (25 %) 33 (23 %) 33 (29 %) 33 (26 %) logistique
Numérotation Intervention immédiate 3,5 h
incorrecte ................ 33 (25 %) 33 (22 %) 15 (13 %) 15 (12 %)
Intervention différée 12 h
Échec réseau .......... 0 (0 %) 15 (10 %) 0 (0 %) 13 (10 %)
Sans impératif d’intervention 72 h
Temps moyen de réparation sur site : 30 min
■ Réactions aux surcharges
La surcharge est la partie de la charge totale se présentant à un
commutateur excédant la capacité nominale de traitement du trafic.
La surcharge est exprimée en pourcentage de la capacité nominale. 4.4 Extension et modification
En période de surcharge, le commutateur doit se protéger et éviter en fonctionnement
l’effondrement du trafic écoulé, en s’appuyant sur les principes
suivants : Un autocommutateur ne doit jamais s’arrêter, le service étant dû
— le commutateur doit privilégier le traitement des appels déjà 24 h/24 h. Les extensions de l’autocommutateur, c’est-à-dire l’addi-
acceptés avant d’accepter de nouveaux appels ; tion de matériels et/ou de logiciels, doivent se faire sans dégrada-
— le commutateur doit offrir des possibilités de rejet sélectif tion du service et encore moins sans interruption.
d’appels avec un ordre de priorité ; Les extensions peuvent concerner différents sous-ensembles
— les appels écoulés n’ont pas forcément la même qualité de d’un autocommutateur : équipements d’interface avec les lignes
service qu’en trafic nominal. d’abonnés ou de circuits, réseau de connexion, rajout d’une unité
À titre d’exemple, la résistance à la surcharge du système Alcatel de commande centrale (dans un système multiprocesseur).
E10 OCB 283 est : Les modifications concernent, pour l’essentiel, les logiciels et les
• 1 200 000 TAHC offerts, tables de données. Ces modifications interviennent, à l’occasion de
• 720 000 écoulés, la création de nouveaux services, de modifications d’exploitation,
conformément à la Recommandation CCITT Q.543 qui précise que etc.
90 % du trafic supporté doit être écoulé (800 000 × 90 % = 720 000) Généralement les extensions ou modifications sont réalisées à
quand il y a une surcharge de 50 % : 800 000 × 1,5 = 1 200 000. l’échelle d’un autocommutateur. Des modifications comme le chan-
gement de plan de numérotage national obligent à basculer les modi-
■ Le dimensionnement de la chaîne de connexion détermine les fications de tous les autocommutateurs du réseau national en même
possibilités de raccordement mais aussi les possibilités d’écoule- temps.
ment du trafic selon la définition d’Erlang. La description détaillée
d’un système permettra, par la suite, d’aborder ce problème. L’architecture des autocommutateurs doit prendre en compte cette
contrainte du cahier des charges :
les extensions et les modifications doivent se faire sans pertur-
bation du service.
4.3 Performances en sûreté
La plupart des sous-ensembles composant un autocommutateur
de fonctionnement sont au moins dupliqués pour garantir une permanence du service.
Cette caractéristique permet des modifications du logiciel et des
Les principales normes en matière de sûreté de fonctionnement tables de données en fonctionnement. Pour cela, une moitié des
sont aussi définies dans les Recommandations Q.541 et Q.543 organes dupliqués est positionnée hors service, mais disponible
du CCITT. Elles s’expriment en termes de disponibilité (des équipe- pour le chargement d’un nouveau logiciel ou de nouveaux fichiers
ments d’un abonné, d’un groupe d’abonnés, d’un circuit, d’un de données. Une fois la moitié des organes chargés et prêts pour

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le traitement, le basculement est commandé et l’opération de char- Pour rester dans le domaine purement téléphonique, on peut
gement se fait sur les autres organes tandis que les premiers classer les informations de signalisation en quatre groupes :
assurent le service aux usagers. a) les informations concernant l’état des liaisons participant à
C’est la méthode générale utilisée pour les extensions ou les une communication ; ce sont :
modifications : les systèmes sont redondants, disons dupliqués, un — l’information de prise qui a pour but d’informer l’autocommu-
demi-système positionné hors service est modifié, puis remis en ser- tateur pour lui demander de se mettre dans la situation de pouvoir
vice avec ses nouvelles fonctions, tandis que l’autre demi-système recevoir la numérotation,
est positionné hors service, modifié et remis aussi en service. — l’information de libération qui indique que la communication
Dans la pratique ces opérations sont délicates selon l’ampleur est terminée et qu’il faut libérer toutes les fonctions ayant contri-
des modifications et peuvent parfois conduire à de légères dégra- bué à son établissement ;
dations du service. b) les informations de numérotation ; ce sont :
— l’invitation à transmettre les informations de numérotation,
— la numérotation ainsi que toutes les informations permettant
l’établissement d’une communication ainsi que les services asso-
5. Signalisation ciés à cette communication ;
c) les informations de fin de sélection qui indiquent l’état de la
5.1 Principes généraux ligne demandée ou la cause de non-aboutissement de la tentative
d’appel. Elles permettent toujours au moins de distinguer si la
ligne est libre ou non accessible ;
Un autocommutateur téléphonique agit en fonction des demandes
qui lui sont faites à distance, soit par des postes ou terminaux d’abon- d) les informations de supervision qui reflètent l’état du terminal
nés, soit par des autocommutateurs distants. L’établissement des de l’abonné demandé à savoir :
communications nécessite donc des échanges d’information entre — l’information de réponse du demandé,
l’autocommutateur et son environnement extérieur. Selon qu’il s’agit — l’information de libération par le demandé (raccrochage ou libé-
de relations entre l’autocommutateur et les abonnés directement ou ration après temporisation si c’est le demandeur qui a raccroché le
sur une jonction entre deux autocommutateurs, ces échanges premier). Cette information permet de libérer complètement la
d’information sont de types différents. L’ensemble des procédures communication.
qui régissent ces échanges est appelé la signalisation téléphonique.
On trouve donc deux types de signalisation que l’on appelle
communément :
— la signalisation d’abonné ;
5.2 Signalisation d’abonné
— la signalisation réseau.
L’alimentation en énergie nécessaire au fonctionnement d’un ter-
Le mode de transmission de ces signalisations a considérablement minal raccordé à un central téléphonique est fournie par l’auto-
évolué. Ainsi, s’agissant de la ligne d’abonné, la numérotation était commutateur à travers l’impédance de la ligne de raccordement.
initialement transmise sous forme d’impulsions calibrées consti- Cette caractéristique est mise à profit pour transmettre certains des
tuées par des ouvertures de la boucle d’abonné sous l’action du signaux échangés sur une ligne d’abonné appelante ou appelée.
cadran téléphonique, la numérotation au cadran. Cette forme de
numérotation au cadran demeure encore assez utilisée. C’est ensuite
la numérotation au clavier à fréquence vocale qui a été introduite 5.2.1 Numérotation au cadran
car elle permet un confort et une vitesse de numérotation plus impor-
tants. Le RNIS a permis une nouvelle forme de signalisation par la La numérotation au cadran utilise les variations du courant de ligne
fourniture d’un canal de signalisation numérique à 16 kbit/s, appelé provoquées par le « décrochage ou le raccrochage » du crochet de
canal D, entre l’abonné et l’autocommutateur. l’abonné, pour les informations de prise, de supervision et de libé-
C’est pratiquement la même évolution que l’on trouve du côté de ration. Pour la numérotation, dans la signalisation au cadran, ce sont
la signalisation réseau. En effet, si initialement on a utilisé une signa- des impulsions formées par des ruptures calibrées de l’alimentation
lisation décimale transmise sur 2 fils particuliers appelés TRON et de ligne, action mécanique du cadran de numérotation, qui per-
RON, on est passé ensuite à une signalisation multifréquence. Ces mettent de transmettre les informations. La figure 15 illustre l’envoi
deux types de signalisation réseau sont appelés voie par voie car du chiffre 3 suivi du chiffre 2 par une numérotation au cadran. Il faut
l’information de signalisation chemine sur le même chemin physique signaler que le principe de cette signalisation permet de transmettre
que la conversation téléphonique. Il y a donc une signalisation par les chiffres 0 à 9.
jonction ou circuit entre autocommutateurs. Les techniques de trans-
mission de données ont donné naissance à un autre mode de trans-
mission, appelé signalisation par canal sémaphore. Dans ce mode 5.2.2 Numérotation au clavier multifréquence
de signalisation, l’ensemble de la signalisation associée à un faisceau
(groupe) de circuits téléphoniques est regroupé sur une liaison de Pour les signaux de prise, de supervision et de libération, c’est
transmission de données. Les messages sont transmis avec une encore le courant de ligne d’abonné qui permet de transmettre les
étiquette qui permet d’identifier le numéro de circuit ou de la commu- informations. En revanche, pour les informations de numérotation,
nication en cours de traitement. chaque action sur le clavier permet l’envoi de deux fréquences, dans
Le système de signalisation CCITT no 7 est aujourd’hui le système la bande du signal téléphonique, parmi chacun de deux groupes de
de signalisation par canal sémaphore qui, après de longues études, 4 fréquences vocales. On peut ainsi constituer 16 signaux distincts
est en cours d’introduction dans les réseaux de télécommunication qui correspondent aux 10 chiffres et à 6 signaux additionnels per-
modernes. Grâce à lui, de nouveaux services et une évolution consi- mettant de donner des commandes particulières à l’autocommu-
dérable de l’architecture des réseaux vont intervenir au cours de la tateur pour le traitement de services supplémentaires. Ce système
prochaine décennie. permet de transmettre jusqu’à 10 chiffres à la seconde. Les fré-
quences utilisées étant dans la bande passante téléphonique, on peut
transmettre des informations en phase de conversation. Cela permet

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d’envisager l’utilisation des postes à clavier multifréquences pour ■ Le niveau « physique » (couche1) de l’interface usager-réseau est
de nouveaux services. La figure 16 donne la constitution du code défini aux interfaces S ou T des accès de base (ligne d’abonné
et des fréquences utilisées pour la numérotation au clavier multi- simple à 144 kbit/s) et des accès primaires (ligne de transmission
fréquence. MIC à 2 048 kbit/s, soit 32 intervalles de temps à 64 kbit/s). La
Il faut signaler, qu’en France, et dans le cas des signalisations figure 17 donne la configuration de référence pour le raccordement
d’abonné au cadran et multifréquence, il faut ajouter deux types d’un usager au RNIS.
d’informations pour les communications téléphoniques : ■ Le niveau « liaison » (couche 2) assure la transmission des
— l’appel, ou sonnerie, qui est fourni par l’envoi cadencé d’une trames entre deux entités situées de part et d’autre des interfaces S
tension de 50 Hz, par l’autocommutateur sur la ligne de l’abonné ou T. Ces fonctions comprennent :
demandé ; — la synchronisation de la liaison ;
— les signaux d’acheminement, de retour d’appel, d’occupation — le transport des informations de manière transparente ;
ou les divers messages enregistrés qui sont fournis, dans la bande, — la détection et la correction des erreurs de transmission ;
directement par l’autocommutateur. — la régulation de flux.

5.2.3 Signalisation pour abonné numérique.


Le protocole D

Les nouvelles techniques de traitement du signal associées aux


progrès de l’intégration des composants électroniques ont conduit
au développement du RNIS, en permettant la transmission numé-
rique de 144 kbit/s sur toute ligne normale d’abonné. Ces 144 kbit/s
permettent le transport de 2 canaux B à 64 kbit/s (transport de la
parole ou de données en mode circuits ou paquets) et d’un canal
de 16 kbit/s, appelé canal D, servant pour l’essentiel au transport de
la signalisation d’abonné mais aussi de données en mode paquets.
La signalisation, mise en œuvre entre l’usager et le réseau, permet
l’établissement des connexions nécessaires au transfert des infor-
mations entre usagers et à la réalisation des compléments de service.
Parmi ces compléments de service, la signalisation d’usager à usager
offre un moyen supplémentaire de transfert d’information entre
usagers. Pour réaliser ces objectifs, le protocole D est structuré en
couches conformes au modèle OSI pour l’interconnexion des sys-
tèmes ouverts (cf. article spécialisé dans le traité Informatique).

Figure 16 – Numérotation au clavier

Figure 17 – Configuration de référence pour le raccordement


d’un usager au RNIS
Figure 15 – Numérotation au cadran

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Ces fonctions sont conformes aux principes HDLC (High level


Data Link Control ) définis par l’ISO. Il faut toutefois y ajouter cer-
taines spécificités :
— la supervision de l’état de la liaison par émission périodique
de trames de supervision ;
— la génération et l’analyse du type d’information portée par la
trame identifiée par le SAPI (Service Access Point Identifier ) ;
— la génération et l’analyse du numéro de l’entité terminale iden-
tifiée par le TEI (Terminal Endpoint Identifier ). La figure 18 décrit
la structure générale des trames du LAP D.
■ Le niveau « réseau » (couche 3) commande et supervise les
appels. L’objectif du protocole D est d’offrir, de façon intégrée, tous
les services définis et de faire en sorte qu’il puisse être utilisé dans
les divers équipements d’abonnés accédant aux réseaux publics ou
privés.
Le niveau « réseau » utilisé pour le traitement des appels en
mode circuits, paquets ou sans connexion réalise :
— le traitement des messages de niveau 3 ;
— la gestion des ressources liées à l’appel ;
— la gestion des temporisateurs ;
— la détection des anomalies.
Le dialogue entre l’usager et le réseau s’effectue par échange de
messages de longueur variable. La figure 19 donne un exemple
des procédures utilisées pour un appel à commutation de circuits.
Le principe d’un tel protocole offre une richesse importante de
dialogue entre l’usager et le réseau et donc la possibilité de nom-
breux services sur la ligne d’abonné numérique :
— commutation de circuits sur les canaux B (parole ou données) ;
— circuits virtuels (mode paquets) soit sur le canal B soit sur le
canal D lui-même ;
— signalisation d’usager à usager (transfert d’information entre
usagers) ;
Figure 18 – Structure générale des trames du LAP D — transfert de données de faible volume ; un principe identique
à la signalisation d’usager à usager permet au canal D de véhiculer
des applications de téléaction (téléalarme, télémesure...) qui
génèrent un trafic de faible activité ;
— commande des nombreux compléments de service que permet
la ligne d’abonné numérique.

Figure 19 – Exemple de procédures utilisées


pour un appel à commutation de circuits

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5.2.4 Signalisation pour les services « confort »


La mise en œuvre, dans l’ensemble du réseau, de la signalisation
par canal sémaphore CCITT no 7, permet de véhiculer rapidement
à travers le réseau des quantités importantes d’information. Ainsi,
par exemple, peut-on transporter le numéro de l’abonné appelant
voire même, en accédant à une base de données, son nom. De nou-
veaux terminaux téléphoniques analogiques sont donc en train de
naître permettant l’affichage sur des écrans à cristaux liquides,
comme pour les terminaux RNIS, d’informations diverses. Ainsi l’un
des services qui se développe très rapidement aux États-Unis, à partir
de spécifications Bell-Core, est l’affichage sur les postes télépho-
niques analogiques du numéro ou du nom de l’abonné appelant. Figure 20 – Format d’un message simple
Des normes européennes sont développées pour ces nouveaux ser-
vices. La France a aussi mis en application ces nouveaux types de
services que l’on peut appeler des services « confort » (Bell-Core les Il existe de très nombreux systèmes de signalisation qu’il est dif-
nomme « CLASS services »). ficile de tout décrire. Pour illustrer les diverses méthodes de signa-
Deux techniques peuvent être utilisées pour transmettre les infor- lisation on se bornera à analyser deux systèmes nationaux voie
mations concernant la ligne appelante sur la ligne d’abonné par voie :
analogique : — la signalisation décimale utilisée depuis très longtemps en
— la technique de la signalisation multifréquence à fréquence France ;
vocale – technique relativement lente ; — la signalisation multifréquence MF Socotel ;
— la technique du modem : c’est la solution qui a été choisie par et le système de signalisation par canal sémaphore CCITT no 7 utilisé
Bell-Core et que la France utilise également pour des nouveaux tant en national qu’en international, car les implications de l’utili-
services sur lignes analogiques à savoir : sation de cette signalisation sont particulièrement importantes pour
• identification du demandeur en phase d’appel, le développement des réseaux de télécommunication.
• notification immédiate ou différée d’un usager, service consis-
tant à informer l’usager d’un événement particulier, par exemple
le dépôt d’un message. 5.3.1 Signalisation décimale
Pour réaliser cette signalisation, l’interface de ligne d’abonné
n’évolue pas dans ses caractéristiques électriques mais les commu- S’agissant de la signalisation voie par voie, on peut considérer
nications établies par commutation doivent supporter une trans- que beaucoup des codes utilisés ont été conçus en fonction des
mission de données dite « à cohérence de phase », respectant la particularités des autocommutateurs. Les signalisations décimales
Recommandation V.23 du CCITT. La transmission en mode half- utilisent des séquences d’impulsions qui peuvent être transmises
duplex série asynchrone s’effectue à 1 200 bauds. Les fréquences sur le circuit desservi de trois manières différentes à partir du
de modulation utilisées pour le codage sont : joncteur :
• f0 = 1 700 Hz ; — soit en courant alternatif 50 Hz ;
• f1 = 1 300 Hz ± 10 Hz (niveau logique 1) ; — soit en courant continu 48 V sur les deux fils de ligne destinés
• fA = 2 100 Hz ± 10 Hz (niveau logique 0). à agir sur un signaleur externe ;
— soit par mise à la terre d’un fil de commande :
Les données sont du type série asynchrone au format de caractère
de 8 bits de code utiles (sans élément de parité), encadrés d’un start • TRON à l’émission,
(0 logique) et d’un stop (1 logique) codés en ASCII de la manière • RON à la réception.
suivante : Les signaux reçus du centre placé à l’autre extrémité du circuit
start / 20 / 21 / 22 / 23 / 24 / 25 / 26 / 27/ stop seront de même nature.
À titre d’exemple, la figure 20 donne la constitution d’un message Le tableau 7 donne une description du système dit normalisé de
simple. signalisation décimale. Les difficultés liées à ce système de signa-
lisation, outre sa lenteur, sont surtout dues à l’utilisation du 50 Hz
Il est possible de transmettre aussi des messages en phase et aux tolérances sur les signaux. (0)
d’appel (poste raccroché). Pour cela tout message doit être précédé
d’un signal de mise en mode réception (SMMR) composé d’une
séquence de 300 éléments binaires commençant par 0 puis alter- 5.3.2 Signalisation multifréquence Socotel
nativement 1 suivi de 0, le dernier élément binaire étant un 1 et
d’une séquence de 80 ± 10 bits égaux à 1. Pour cela l’interface doit La signalisation multifréquence a été beaucoup utilisée pour les
permettre la transmission sur un poste raccroché. autocommutateurs crossbar et elle a continué à l’être pour les
Ce nouveau mode de signalisation d’abonné permet au réseau premiers systèmes à programme enregistré, y compris pour les auto-
d’afficher sur les postes analogiques de très nombreuses informa- commutateurs numériques, jusqu’à l’avènement du CCITT no 7. De
tions, donnant un nouvel attrait à la ligne analogique. plus, la plupart des autocommutateurs ont toujours à interfonction-
ner avec les signalisations déjà existantes dans le réseau. De nom-
breux systèmes de signalisation multifréquence ont été développés.
5.3 Signalisation réseau Pour le CCITT on peut noter les systèmes CCITT no 4 (bifréquence)
et CCITT no 5 ainsi que le système R2 qui, étudié initialement pour
des applications régionales, a ensuite été normalisé au CCITT et uti-
La signalisation réseau permet les échanges d’information entre lisé très largement, avec ses différentes variantes, à travers le monde.
les autocommutateurs et plus largement entre les divers nœuds d’un On décrira, à titre d’exemple d’un système de signalisation multi-
réseau de télécommunication. En effet, les premiers systèmes de fréquence, le système Socotel qui a été largement employé pendant
signalisation ont été conçus essentiellement pour les autocommu- les années de fort développement du réseau français.
tateurs à commande électromécanique. Il s’agissait donc essentielle-
ment de systèmes voie par voie, la signalisation par canal sémaphore Les signaux échangés dans ce système, pour l’établissement d’une
n’ayant été rendue possible que par la commande par ordinateur communication interurbaine automatique, peuvent être classés en
des autocommutateurs (commande à programme enregistré). deux catégories.

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Tableau 7 – Principe de la signalisation décimale


Système normalisé
Système simplifié Système
Signaux
SRCT (1) type 2 FR Avec alternées Avec signaux
en cas d’occupation de fin de sélection
1. Prise 100 ms 100 ms 100 ms 100 ms
→ → → →
2. Invitation à transmettre 100 ms 100 ms 100 ms 100 ms
← ← ← ←
3. Numérotation 50/50 ms 60/40 ms 50/50 ou 66/33 ms 50/50 ms
→→→ →→→ →→→ →→→
4. Occupation (fin de sélection Tonalité cadencée Train ininterrompu Train ininterrompu 100 ms
abonné occupé) audible 100/233/100/233 ms 100/233/100/233 ms ←
←← ←←
5. Fin de sélection Retour d’appel Retour d’appel Retour d’appel 100/100/100 ms
demande libre audible audible audible ←←
Retour d’appel audible
6. Réponse du demandé 100 ms 100 ms 100 ms 100 ms
← ← ← ←
7. Raccrochage du demandé Train ininterrompu Train ininterrompu Train ininterrompu Train ininterrompu
100/233/100/233 ms 100/233/100/233 ms 100/233/100/233 ms 100/233/100/233 ms
←← ←← ←← ←←
8. Fin (libération) 500 ms 500 ms 500 ms 500 ms
minimum minimum minimum minimum
→ → → →
(1) SRCT système rural de commutation téléphonique (nom d’un des premiers systèmes de commutation automatique français)
(2) 2 FR type de signalisation Rotary

a) Signaux de ligne 5.3.3 Signalisation par canal sémaphore CCITT no 7


Ces signaux assurent la prise des organes, la supervision et la
libération. Comme pour le système décimal, les circuits utilisés en La signalisation CCITT no 7 a fait l’objet de très longs travaux au
signalisation multifréquence sont exploités dans un seul sens. La CCITT puisque la première version date de 1980. Sa longue période
transmission des signaux de ligne peut être réalisée soit par l’envoi de gestation lui confère maturité et stabilité (depuis le livre bleu du
d’impulsions (code à impulsions), soit par des modifications du CCITT en 1988) quant à son utilisation, notamment en téléphonie
courant permanent (code par courant continu). classique. Il faut rappeler que le premier système de signalisation
b) Signaux d’enregistreurs par canal sémaphore, le système CCITT no 6, fonctionnait sur une
transmission analogique à bas débit (9 600 bit/s), avec des messages
Ces signaux assurent la transmission des informations propres à de longueur fixe. Il n’a pas connu un succès très important.
la numérotation ainsi qu’à la nature et à l’état des lignes d’abonnés.
« La signalisation par canal sémaphore est une méthode de signa-
Pour les signaux d’enregistreurs, le système est du type deman- lisation dans laquelle une seule voie de transmission achemine,
deur asservi utilisant 5 fréquences de signalisation et une fréquence grâce à des messages étiquetés, l’information de signalisation se
de contrôle. Le code utilisé est un code 2 parmi 5, le poids de chaque rapportant, par exemple, à une multiplicité de circuits, ou à d’autres
position étant 0-1-2-4-7, utilisant les 5 fréquences suivantes : types d’informations telles que celles qui sont nécessaires à la ges-
f0 = 700 Hz tion du réseau. La signalisation par canal sémaphore peut être
considérée comme une forme de transmission de données, spécia-
f1 = 900 Hz lisée aux transferts de signalisation et d’information, de divers types,
entre processeurs dans les réseaux de télécommunication.
f2 = 1 100 Hz
Le système de signalisation utilise des canaux sémaphores pour
f4 = 1 300 Hz le transport des messages de signalisation entre commutateurs ou
entre d’autres nœuds du réseau de télécommunication qu’il dessert.
f7 = 1 500 Hz Des dispositions sont prévues pour assurer un transport fiable de
La fréquence de contrôle a pour valeur fc = 1 900 Hz. La fréquence l’information de signalisation en présence d’erreurs de transmission
de 1 700 Hz a permis l’extension du code initial. Le contrôle d’asser- ou de défaillance du réseau. Il s’agit, par exemple, de dispositions
vissement s’effectue de la manière suivante : dès réception du signal relatives à la détection et à la correction des erreurs sur tous les
émis par l’enregistreur de départ, l’enregistreur d’arrivée émet la fré- canaux sémaphores. Le système de signalisation CCITT n o 7
quence de contrôle. Lorsque l’enregistreur de départ reconnaît cette comporte normalement une redondance des canaux sémaphores et
fréquence qui lui indique que le signal qu’il a émis a été bien reçu, inclut des fonctions assurant le détournement automatique du trafic
il interrompt l’émission du signal. La reconnaissance de la cessation sémaphore sur des trajets de secours en cas de défaillance d’une
du signal par l’enregistreur d’arrivée provoque la fin de l’émission liaison. La capacité et la fiabilité des canaux sémaphores peuvent
de la fréquence de contrôle. Le tableau 8 illustre l’utilisation de ce être dimensionnées par la mise en place d’une multiplicité de canaux
mode de signalisation pour l’envoi de la numérotation et des codes sémaphores en fonction des besoins de chaque application ».
d’accès (signaux en avant, c’est-à-dire les signaux envoyés depuis
le départ de la communication). (0)

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Tableau 8 – Principe de la signalisation multifréquence : cas des signaux en avant


Combinaisons Fréquences Code d’accès Code numérique
(2 parmi 5) (Hz) Informations préliminaires Informations numériques
f0 + f1 700 + 900 1 = régional ................................................................................... 1 = chiffre 1
f0 + f2 700 + 1 100 2 = .................................................................................................. 2 = chiffre 2
f1 + f 2 900 + 1 100 3 = national.................................................................................... 3 = chiffre 3
f0 + f 4 700 + 1 300 4 = .................................................................................................. 4 = chiffre 4
f1 + f 4 900 + 1 300 5 = appel à 2 chiffres .................................................................... 5 = chiffre 5
f2 + f 4 1 100 + 1 300 6 = .................................................................................................. 6 = chiffre 6
f0 + f7 700 + 1 500 7 = .................................................................................................. 7 = chiffre 7
f1 + f7 900 + 1 500 8 = .................................................................................................. 8 = chiffre 8
f2 + f 7 1 100 + 1 500 9 = .................................................................................................. 9 = chiffre 9
f4 + f7 1 300 + 1 500 0 = .................................................................................................. 0 = chiffre 0

Telles sont les caractéristiques générales de la signalisation


CCITT no 7 telles que définies dans l’Avis Q.700 du CCITT : « Intro-
duction au système de signalisation CCITT no 7 ».
L’introduction progressive de ce type de signalisation dans les
réseaux de télécommunication a considérablement modifié, non
seulement la structure des autocommutateurs, mais surtout celle des
réseaux de télécommunication. En effet, ce système est applicable
à des utilisations multiples dans des réseaux spécialisés ou dans des
réseaux multiservices tant sur le plan national qu’international. Il a
été optimisé pour travailler, dans le cadre des réseaux de télé-
communication numérique, en liaison avec des centraux à pro-
gramme enregistré. Il est adapté, de ce fait, pour travailler sur des
voies numériques au débit de 64 kbit/s. Il peut cependant fonctionner
sur des voies analogiques et à des vitesses plus réduites.
Outre une vitesse et une richesse de signalisation particulière-
ment accrues par rapport aux systèmes de signalisation voie par
voie du type multifréquence par exemple, le système CCITT no 7
permet un grand nombre d’applications nouvelles, outre celle du
réseau téléphonique public commuté (RTPC) :
— le RNIS dont il constitue l’un des points clés ;
— le réseau public pour mobile terrestre où il permet la mise à Figure 21 – Structure du système de signalisation CCITT no 7
jour rapide des bases de données de localisation des mobiles ;
— le réseau intelligent où il permet l’interaction avec des bases Le SSCS fournit des fonctions supplémentaires à celles du SSTM,
de données réseau et des points de commande de services. Le ser- afin d’offrir les services réseau, avec ou sans connexion, pour trans-
vice appelé communication personnelle est notamment l’une des porter des informations de signalisation concernant ou non les
applications prometteuses des réseaux intelligents ; connexions. Le SSCS fournit les moyens pour :
— l’exploitation, la gestion et la maintenance des réseaux. Le sys-
tème CCITT no 7 est le support d’un nouveau type de réseau appelé — commander les connexions logiques de signalisation dans un
le réseau d’exploitation et de maintenance (REM). réseau CCITT no 7 ;
— transporter des unités de données de signalisation à travers
On voit donc toute l’importance de ce nouveau type de signali- le réseau CCITT no 7, avec ou sans l’utilisation des connexions
sation pour le développement de nouveaux réseaux de télécommu- logiques de signalisation.
nication multiservices. La structure en couches du système CCITT
no 7 lui permet en fait d’être utilisé par de nombreuses applications, Le SSCS a aussi des utilisateurs qui sont :
ce qu’on appelle les sous-systèmes utilisateurs. En effet, le principe — le sous-système utilisateur pour le RNIS (SSUR) ;
fondamental de la structure du système CCITT no 7 est la division — le gestionnaire de transactions (GT).
des fonctions entre, d’une part, un sous-système de transport de Le gestionnaire de transactions (GT), tel que défini actuellement,
messages (SSTM) commun et, d’autre part, des sous-systèmes fournit des services basés sur un service réseau en mode sans
utilisateurs (SSU) séparés pour les différents utilisateurs. Cela est connexion. Le GT fournit donc les moyens d’établir une commu-
illustré par la figure 21. nication non liée aux circuits entre deux nœuds d’un réseau séma-
La fonction générale du sous-système de transport de messages phore. Les communications sont effectuées sous forme d’opérations
est de servir de système de transport fiable des messages de et de réponses (transactions). Le GT est donc en réalité un moyen
signalisation entre les points où sont situés les utilisateurs qui de transport, notamment entre base de données, et ses applications
communiquent. sont particulièrement importantes pour le réseau intelligent, les
communications avec les mobiles (radiotéléphone) et le réseau
Dans ce contexte, le terme utilisateur se rapporte à toute entité
d’exploitation et de maintenance (REM), applications qui ne mettent
fonctionnelle qui utilise la capacité de transport du SSTM. Les fonc-
pas directement en œuvre des fonctions de commutation de circuits.
tions utilisateurs du système CCITT no 7 sont :
— le sous-système utilisateur pour le RNIS (SSUR) ; Les différentes fonctionnalités du système CCITT no 7 montrent
— le sous-système utilisateur pour le téléphone (SSUT) ; facilement que le champ d’application englobe à la fois la
— le sous-système utilisateur de données (SSUD) ; signalisation relative à la commutation de circuits mais aussi des
— le sous-système commande des connexions sémaphores applications plus proches d’un réseau de données comme la
(SSCS). communication entre processeurs de commande.

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Figure 22 – Réseau sémaphore

Assurant donc une fonction identique à celle d’un réseau de don-


nées entre, soit les autocommutateurs, soit d’autres nœuds plus
spécialisés, le transport de la signalisation CCITT no 7 constitue un
réseau particulier. En effet, dans les signalisations anciennes, les
informations échangées entre commutateurs du réseau télépho-
nique empruntent le circuit utilisé pour la conversation comme sup-
port physique de transmission. Avec le système CCITT n o 7, les
informations de signalisation relatives à plusieurs circuits sont trans-
mises sur un canal commun appelé canal sémaphore. Dans ce cas,
le support physique de transmission de la signalisation peut être dis-
socié de celui utilisé pour la conversation.
Pour le réseau téléphonique, à chaque centre de commutation est
associé un point sémaphore (PS), origine et destinataire des mes-
sages de signalisation. Dans le mode dit associé pur, chaque canal
sémaphore dessert uniquement ses deux extrémités et pour le seul
compte des circuits qui relient ces deux centres de commutation.
Dans le mode de fonctionnement quasi-associé pur, les PS sont reliés
par des PTS (points de transfert de signalisation ) qui se répartissent
la totalité des flux de signalisation CCITT no 7. La fonction de base
d’un PTS concerne donc essentiellement le routage des messages
sémaphores dans le réseau.
Le réseau français fait appel à ces deux modes de fonctionne-
ment. Chaque PS aura des liaisons en mode associé avec ses voi-
sins et sera, par ailleurs, relié en mode quasi-associé vers un PTS
portant la signalisation relative au reste du réseau. En fait chaque
PS sera relié à deux PTS pour des raisons évidentes de sécurité. La
liaison vers chaque PTS pourra, selon le trafic à écouler, comporter
de 2 à 4 canaux sémaphores. Tous les PTS du réseau (environ 60)
seront totalement maillés deux à deux (figure 22).
Chaque PTS sera associé à un centre de transit, auquel il sera relié
par des liaisons MIC. Sur ces liaisons seront regroupés les canaux
sémaphores, issus des différents PS gérés par le PTS, via des liaisons
semi-permanentes établies dans le réseau de connexion du centre Figure 23 – Raccordement du point de transfert sémaphore
(figure 23).
Enfin, un point sémaphore de gestion (PSG) supervisera les PTS
à travers les liaisons CCITT no 7. On voit donc assez facilement que
le réseau de PTS est un véritable réseau de données sur lequel 6. Architecture
peuvent s’appuyer les diverses applications déjà citées. Les PTS
sont, de ce fait, de véritables commutateurs de paquets. Le réseau d’un autocommutateur
de PTS actuellement en cours de déploiement en France utilise le
matériel DPC 700 développé par la société Alcatel-CIT. La puis-
téléphonique
sance de commutation mesurée du DPC 700 est de 20 000 mes-
sages par seconde pour une longueur moyenne de 20 octets utiles 6.1 Architecture d’un autocommutateur
par message. Pour ces valeurs de trafic, le temps de traversée
moyen du PTS reste inférieur à 15 ms et la charge des processeurs numérique
de commutation est de 80 %.
L’autocommutateur numérique est l’élément structurant des
réseaux modernes de télécommunication. Son architecture a donc
les principales caractéristiques du réseau général.

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Le réseau général de télécommunication est constitué de trois Mais le réseau de télécommunication est aussi géré et nécessite
parties essentielles : un système d’exploitation et de maintenance, fonctions qui sont
— le réseau de transport des informations des communications assurées par le gestionnaire du réseau qui est France Télécom en
entre usagers ; France.
— le réseau de signalisation entre les éléments du réseau de trans- L’action des personnels et des machines d’exploitation et de
port afin d’établir les voies de communication entre les usagers ; maintenance se concrétise par deux fonctions :
— le réseau d’exploitation-maintenance ou de gestion de — une collecte d’information :
l’ensemble du réseau dont le rôle est de superviser les éléments du
• venant des nœuds de commutation,
réseau. Sa fonction essentielle est de détecter les pannes éventuelles
• sur l’état de fonctionnement des éléments du réseau (systèmes
d’éléments du réseau et de commander les reconfigurations afin de
de transmission et nœud de commutation) ;
maintenir le réseau opérationnel.
— une transmission de commande :
La figure 24 représente une organisation générale du réseau de • informations transmises vers les nœuds de commutation,
télécommunication, comprenant :
• reconfiguration d’éléments du réseau pour assurer la conti-
— les terminaux d’usagers et leurs lignes de raccordement au nuité et la qualité du service.
réseau, c’est-à-dire au CAA (centre à autonomie d’acheminement) ;
— les CAA qui sont les centres de raccordement des lignes des Le réseau d’exploitation et de maintenance (REM) comprend
usagers ; donc :
— les lignes (ou systèmes) de transmission entre nœuds de — des centres d’exploitation et de maintenance (CEM) qui s’inter-
communication ; facent avec le personnel par l’intermédiaire de terminaux d’exploi-
— les CT (centres de transit) qui sont les nœuds d’interconnexion tation-maintenance ;
des CAA. — des liaisons d’échange d’information (collecte et commande)
entre les CEM et les différents éléments du réseau.
Utilisant les moyens physiques généraux, le réseau de signalisa-
tion (qui est le réseau CCITT no 7 dans les réseaux évolués comme Le REM nécessite donc un échange de données entre les éléments
le réseau français) emploie, comme décrit au paragraphe précédent, du réseau et les CEM. Le réseau de transport de ces données aurait
pour le transport de ses informations, des canaux 64 kbit/s portés pu être le réseau de transport lui-même ou le réseau CCITT no 7,
par les systèmes de transmission entre nœuds de commutation. Les mais c’est un réseau distinct qui a été choisi, le réseau X.25 de
canaux 64 kbit /s sont commutés par les commutateurs soit CAA, soit Transpac. Cela permet d’isoler d’une certaine façon le réseau de
CT vers les PTS (point de transfert de signalisation) du réseau de maintenance et le réseau à maintenir.
signalisation CCITT no 7. La figure 25 représente un diagramme général d’architecture
Ainsi, le réseau de signalisation est superposé au réseau de trans- d’un autocommutateur numérique, comprenant :
port des communications, empruntant une partie de ses moyens — des fonctions de transport des informations entre usagers,
physiques, les éléments spécifiques des réseaux de signalisation réparties entre les fonctions de raccordement d’abonnés, le réseau
étant les PTS. de connexion central, les interfaces avec le réseau de transmission ;
Le réseau de transport (lignes de transmission et nœuds de — des fonctions de signalisation et de commande (ou de déci-
commutation) et le réseau de signalisation sont nécessaires pour sion) comprenant les processeurs de commande ;
l’établissement des communications entre usagers et sont donc — des fonctions locales d’exploitation et de maintenance qui
reliés directement à eux par les lignes physiques de raccordement peuvent être soit prises en charge par les processeurs de commande
des usagers au réseau de télécommunication et par le système de et de traitement de la signalisation, soit traitées par des processeurs
signalisation d’usager-réseau qui utilise aussi la ligne de raccorde- spécialisés.
ment d’usager pour son transport. ■ Exemple concret d’architecture d’un autocommutateur
numérique
Par souci pédagogique et pour rendre plus concrète la présenta-
tion d’un autocommutateur numérique, le système français E10 va
servir de référence. C’est aujourd’hui le système le plus répandu dans
le réseau de France Télécom et c’est un système qui est exporté dans
de nombreux pays. Ce système va donc servir de support à la pré-
sentation des fonctions et caractéristiques principales d’un auto-
commutateur numérique moderne.
La figure 26 représente l’architecture générale du système de
commutation numérique E10 ; il se compose de trois sous-
systèmes :
— le sous-système de collecte d’abonnés ;
— le sous-système de connexion et de commande ;
— le sous-système d’exploitation et maintenance.
Il apparaît sur cette découpe que, physiquement, les fonctions de
transport des communications et de signalisation et commande sont
assez liées. En effet, la signalisation est portée par les systèmes de
transport et, en outre, le résultat de l’interprétation des signalisations
se traduit généralement par des commandes de connexion ou de
déconnexion dans les fonctions de transport.
Ainsi le sous-système de connexion et de commande comprend :
— la matrice centrale de connexion qui assure les fonctions de
commutation des canaux 64 kbit /s et qui comprend un élément
multiprocesseur SMX (station multiprocesseur de connexion) de
commande ;

Figure 24 – Organisation générale du réseau de télécommunication

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Figure 25 – Architecture générale


d’un autocommutateur numérique

— la SMT (station multiprocesseur de terminaison MIC) qui assure La figure 28 représente l’architecture générale du CSN (centre
l’interface avec les lignes de transmission numériques et qui satellite numérique) qui est le sous-système de raccordement
comprend un élément multiprocesseur de commande lié aux fonc- d’abonnés du système E10 ; le CSN comprend deux sous-
tions d’interface ; ensembles :
— la SMC (station multiprocesseur de commande) qui est la sta- — le CN (concentrateur numérique) avec deux variantes, le CNL
tion principale de traitement de la signalisation et du traitement des (concentrateur numérique local) situé dans la baie du CSN et le
appels, c’est-à-dire des demandes de communications des usagers. CNE (concentrateur numérique éloigné) situé à distance du CSN et
Une analyse analogue peut être faite pour le sous-système de relié à celui-ci par des liaisons MIC ;
collecte d’abonnés. Elle sera faite ultérieurement lors de la descrip- — l’UCN (unité de commande numérique) qui est la partie centrale
tion de ce sous-système. Il apparaîtra également un lien physique du CSN et est composée d’un réseau de connexion numérique et
entre le réseau de transport et le système de commande. de processeurs de commande. L’UCN est raccordée à la partie cen-
Cet état de fait est dû en partie à la distribution de certaines trale du système E10, que l’on appelle sous-système de connexion
fonctions de commande auprès de sous-ensembles du réseau de et commande (figure 26), par des liaisons MIC.
transport. Dans les concentrateurs numériques (CN), les fonctions sont les
suivantes :
— interface de ligne (d’abonné analogique ou numérique) ;
6.2 Sous-système de raccordement — numérisation (1 CODEC par ligne d’abonnés analogiques) ;
— premier niveau de concentration (1 à 256 lignes d’abonnés
d’abonnés analogiques sur 30, 60, 90 ou 120 voies, correspondant à 1, 2, 3
ou 4 liaisons MIC) ;
Le sous-système de raccordement d’abonnés est le sous-système
— premier niveau de connexion et commande (dont prétraite-
pour lequel il faut apporter un soin très particulier à l’optimisation
ment de la signalisation) ;
de l’architecture. En effet, dans un autocommutateur numérique, le
— dialogue en mode message (procédure HDLC) avec l’UCN
poids économique du raccordement d’abonné est d’environ 50 %.
(sur 1 IT à 64 kbit/s).
Cela est dû au fait qu’il y a un équipement associé à chaque ligne
d’abonné et, dans un système numérique, cet équipement comprend L’unité de commande numérique (UCN) assure les fonctions
pour chaque ligne analogique un codeur-décodeur (CODEC) qui suivantes :
effectue la conversion analogique numérique et la conversion — deuxième niveau de concentration (42 multiplex sur 16 multi-
inverse. plex MIC à 2,048 Mbit/s) ;
— deuxième niveau de connexion et commande avec :
• affectation des voies temporelles aux communications,
6.2.1 Fonctions assurées par le système • traitement des appels (présélection, conversation, libération) ;
de raccordement — établissement de communications locales en cas de nécessité
(coupure des liaisons MIC avec le sous-système de connexion et
Le système de raccordement d’abonnés permet le raccordement : commande) ;
— de lignes analogiques ; — observation de charge et de trafic, essais des lignes et des
— de lignes numériques 2B + D (accès de base) ; équipements d’abonnés ;
— de lignes numériques 30B + D (accès primaire) ; — reconfiguration du système en cas de défaillance et localisa-
— de liaison de données 2 et 4 fils à 64 kbit/s. tion de l’élément défectueux ;
Afin d’optimiser le coût du réseau de lignes d’abonnés (ce que — initialisation et téléchargement des logiciels.
l’on appelle le réseau de distribution), il faut raccorder les abonnés L’ensemble de ces fonctions est résumé sur le diagramme de la
au plus près et faire ce que l’on appelle aussi du gain de paires de figure 29.
lignes d’abonnés (figure 27).

6.2.3 Description du matériel du CSN


6.2.2 Exemple d’architecture
À titre d’exemple nous allons décrire l’architecture du sous- 6.2.3.1 Concentrateurs numériques
système de raccordement d’abonnés du système E10. Au cours de L’architecture matérielle des concentrateurs numériques (CN) est
cette description nous nous efforcerons de montrer comment les illustrée sur la figure 30.
objectifs et les contraintes se sont traduits en caractéristiques
d’architecture.
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Les cartes d’abonnés analogiques et numériques sont physique-


ment interchangeables, par simple enfichage, tous les connecteurs
étant identiques.
Cette dernière caractéristique est importante, car l’exploitant peut
ainsi équiper en proportions quelconques le nombre d’abonnés ana-
logiques et numériques en fonction des demandes des usagers.

6.2.3.1.1 Carte d’abonnés analogiques


L’architecture matérielle de la carte d’abonnés analogiques est
représentée sur la figure 31.
Cette carte permet le raccordement de 16 abonnés.
Elle comprend :
• 16 équipements d’abonnés (1 équipement par ligne) ;
• des équipements communs aux 16 lignes.
Chaque équipement de ligne est composé des éléments suivants :
— un module interface de ligne réalisant les fonctions de : ali-
mentation de ligne d’abonné en 48 V, protection des surtensions,
émission du courant de sonnerie, supervision de l’état de la boucle,
passage des 2 fils de ligne en 4 fils côté interne, la fonction de test.
Ces fonctions ont été résumées sous le mot anglais BORSHT ;
— un circuit LSI (Large Scale Integration ) de codage, filtrage et
décodage (COFIDEC) réalisant la conversion analogique/numérique
conformément à l’Avis Q.517 du CCITT (loi de codage A) ;
— un dispositif (relai) de renvoi sur équipement de secours, sur
test de ligne ou sur test d’équipement ;
— un dispositif de protection (foudre).
Pour l’ensemble des 16 abonnés de la carte, les équipements
communs sont les suivants :
— un contrôleur de carte qui assure la connexion à travers un
étage de commutation temporelle de type T (à mémoire tampon)
de tout équipement d’abonné à l’une des 120 voies des quatre
liaisons MIC sortant du CN vers l’UCN. Ce contrôleur est assorti d’un
contrôleur de communication HDLC pour les informations de signa-
lisation avec l’UCN ;
— un microprocesseur et sa mémoire qui assurent les fonctions
de commande de la carte, en particulier un prétraitement de la
signalisation et en général le premier niveau de commande dévolu
au CN, ces fonctions étant traitées au niveau de chaque carte par
le microprocesseur.
Nous ferons remarquer ici, que pour cette carte d’abonnés ana-
logiques, en cas de panne des équipements communs, il y a panne
de 16 abonnés et dans le cas de panne d’un équipement d’abonné,
il y a panne de 1 abonné.
On dit que, dans le premier cas, il y a une modularité de panne
de 16 abonnés et dans le deuxième cas de 1 abonné.
Pour assurer une permanence du service aux abonnés, il faut donc
assurer une redondance de quelques équipements. Mais compte
tenu du poids économique (environ 50 %) de l’équipement d’abonné
dans le coût total par abonné, il faut trouver une solution plus éco-
Figure 26 – Architecture générale du système de commutation nomique que la duplication de la carte.
numérique Alcatel E 10 Comme dans la carte de 16 abonnés, ce sont surtout les équipe-
ments de ligne qui contribuent le plus aux pannes matérielles, la
Chaque concentrateur numérique regroupe dans un même bac : partie commune étant très réduite, la solution adoptée pour assu-
rer la redondance est le renvoi de la ligne sur un équipement de
• 1 à 16 cartes d’abonnés, appelées unités terminales (UT)
secours. Cela revient à réserver un équipement sur une carte
d’abonnés ;
comme équipement de secours. La partie commune aux 16 abon-
• 1 carte de test et de positionnement (chargée de la défense) ;
nés, dont le taux de panne est très faible, n’est pas secourue.
• 2 cartes d’horloge et d’interface multiplex avec la matrice de
connexion ; Ces choix de redondance sont faits en prenant en compte la qualité
• les alimentations d’énergie. de service à assurer aux abonnés (elle est fixée par le cahier des
charges) et l’optimisation des coûts.
Parmi les types de cartes d’abonnés (UT) on distingue :
— la carte d’abonnés analogiques ; Il faut ajouter que la qualité de service fixée par le cahier des
— la carte d’abonnés numériques (2B + D) ; charges doit tenir compte des besoins des usagers, mais aussi du
— la carte d’abonnés numériques (30B + D) ; coût (dû aux redondances) que l’usager accepte de payer pour un
— la carte de liaisons de données analogiques 2 ou 4 fils ; degré donné de qualité de service.
— la carte de liaisons de données codirectionnelles à 64 kbit/s Il y a donc lieu de trouver le bon compromis qualité-prix.
(Avis CCITT G.703), etc.

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Figure 27 – Types de lignes d’abonnés


raccordés

Figure 28 – Architecture générale du CSN

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6.2.3.1.2 Carte d’abonnés numériques (2B + D)


L’architecture matérielle de la carte d’abonné numérique (2B + D)
est représentée sur la figure 32.
Cette carte permet de raccorder 8 lignes d’abonnés numériques
en accès de base (2B + D) à 144 kbit /s, ces lignes comportant 4 fils
et l’annulation d’écho.
Elle comprend :
— 8 équipements de lignes numériques (1 équipement par ligne) ;
— des équipements communs aux 8 lignes.
Chaque équipement de ligne numérique réalise les fonctions de
terminal de ligne (TL) telles que raccordement, transmission, acti-
vation, désactivation, protection, téléalimentation, maintenance,
renvoi. Toutes ces fonctions sont réalisées conformément aux spé-
cifications du CCITT (Avis I.412, I.430, I.441, I.451).
Les équipements communs aux 8 lignes réalisent les fonctions de
terminal de commutation telles que supervision, multiplexage-
démultiplexage des canaux B et D, traitement du LAP D (Link Access
Protocol on the D channel ), détection de défauts, renvoi.
Les équipements communs aux 8 lignes sont les suivants :
■ un microprocesseur et sa mémoire, pour la commande de la
carte ;
■ un contrôleur de carte qui assure la connexion à travers un étage
T de commutation temporelle de tout canal B à l’une des 120 voies
des 4 MIC de liaison vers l’UCN ;

Figure 29 – CSN : fonctions respectives des concentrateurs


numériques et de l’unité de commande numérique

Figure 30 – CSN : concentrateur numérique

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Figure 31 – CSN : cartes d’abonnés


analogiques

Figure 32 – CSN : carte d’abonnés numériques


(2B + D)

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■ 10 contrôleurs HDLC dont : — un microprocesseur et sa mémoire, pour la commande de la


• 8 pour le traitement des canaux D (signalisations ou données), carte.
• 1 pour l’échange de signalisation avec l’UCN, Il est possible d’avoir plusieurs cartes (30B + D) par CN, la seule
• 1 pour l’échange de données avec le commutateur de trames. limitation de raccordement n’étant due qu’au trafic offert par les
Concernant la modularité de panne, elle est de 8 abonnés dans 4 MIC de raccordement à l’UCN.
le cas de panne des équipements communs et de 1 abonné dans
le cas d’un équipement d’abonné. Il existe également un relais de 6.2.3.2 Unité de commande numérique (UCN)
renvoi de chaque ligne sur un équipement de secours.
L’unité de connexion et commande numérique (UCN) assure, pour
le CSN, la commande et les principales fonctions de connexion. Elle
6.2.3.1.3 Carte d’abonnés numériques (30B + D) réalise l’interface du CSN avec le sous-système de connexion et de
L’architecture matérielle de la carte d’abonné numérique (30B + D) commande du système E10 (figure 26) par l’intermédiaire de liaison
est représentée figure 33. Cette carte permet de raccorder 1 ligne MIC à 2 Mbit /s. Le dialogue entre l’UCN et la commande centrale
d’abonné numérique en accès primaire (30B + D), par exemple un du système E10 se fait en signalisation CCITT no 7.
central privé RNIS multiservice. L’architecture matérielle de l’UCN est représentée figure 34. L’UCN
Rappelons que le canal D sur cette ligne est un canal à 64 kbit /s. est composée de :
Cette carte comprend : — deux unités de commande et de connexion (UCX) fonction-
— un équipement de ligne numérique ; nant en mode pilote/réserve ;
— un équipement de connexion et commande. — un groupe de traitement d’auxiliaires (GTA) ;
— des circuits d’interface avec les CNE (ICNE) et avec la partie
■ L’équipement de ligne numérique est constitué des éléments centrale du système E10 (ICDC).
suivants :
— une interface MIC réalisant les fonctions suivantes : 6.2.3.2.1 Unité de commande et connexion (UCX)
• transcodage et resynchronisation des informations, Chaque UCX comprend :
• fourniture d’une jonction HDB3 à 6 dB (interface V3), — une matrice de connexion temporelle : c’est une matrice rec-
• maintenance et mesure de la qualité de la ligne ; tangulaire de 48 MIC par 16 MIC. Les 16 MIC sont affectés aux liaisons
— un multiplexeur-démultiplexeur des canaux B et D. vers le sous-système de connexion central du système E10
■ L’équipement de connexion et de commande comprend les (figure 26), et les 48 MIC se répartissent :
éléments suivants : • 42 MIC, affectés aux liaisons avec les CN,
— un contrôleur qui assure la connexion à travers un étage T de • 6 MIC, affectés au raccordement des auxiliaires et des liaisons
commutation temporelle de tout canal B de la ligne numérique à internes de signalisation de l’UCN soit vers le CN, soit vers les
l’une quelconque des 120 voies des 4 MIC de liaison vers l’UCN. Ce organes centraux de commande de système E10.
contrôleur assure aussi la connexion des données paquet et de la Cette matrice concentre donc le trafic des 42 MIC raccordés aux
signalisation, issues du canal D vers les 4 MIC ; CN sur les 16 MIC raccordés au réseau de connexion central du
— deux contrôleurs HDLC, l’un pour le traitement des données système E10 ; c’est donc le deuxième niveau de concentration et
du canal D, l’autre pour le traitement de la signalisation ; connexion du CSN (figure 29).

Figure 33 – CSN : carte d’abonnés numériques


(30B + D)

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Figure 34 – CSN : unité de commande


numérique

Cette matrice est complète et permet des connexions entre 6.2.4 Tolérance aux fautes des systèmes
n’importe lequel des MIC. de commutation. Solutions type CSN
En fonctionnement normal, les connexions se font entre les 42 MIC
raccordés aux CN et les 16 MIC raccordés au réseau de connexion Nous avons vu et signalé, au cours de la description de l’archi-
central du système. En revanche, au cas où le CSN est isolé du sys- tecture matérielle du CSN, les redondances mises en place pour
tème central E10 (coupure de tous les MIC par coupure de câble par permettre la continuité du service aux abonnés en cas de panne
exemple, si le câble est unique), les connexions se font entre CN d’un élément fonctionnel. Nous allons résumer ici les différentes
pour des communications locales et donc entre les MIC raccordés techniques de redondance qui sont utilisées dans le CSN.
aux CN.
Tout d’abord au niveau de l’UCN, l’UCX est entièrement dupliquée.
— une station de commande constituée d’un processeur et de En effet, cet équipement traite le trafic de tout le CSN qui sert un
ses deux coupleurs. Ces deux coupleurs assurent le dialogue avec grand nombre d’abonnés (de 500 à 5 000 abonnés selon l’équipe-
les CN, c’est-à-dire chacune des UT (en protocole HDLC), et avec ment). Dans ce cas, pour assurer la qualité de service requise
les stations de commande du sous-système central de commande (permanence du service) la duplication s’impose. Une fois la dupli-
(en signalisation CCITT no 7). cation faite, il faut choisir un mode de fonctionnement des unités
dupliquées.
6.2.3.2.2 Groupe de traitement d’auxiliaires (GTA) Dans les systèmes dupliqués, il existe trois modes de fonction-
Il est composé des éléments suivants : nement :
— récepteurs de fréquences pour postes à clavier ; — le partage de charge entre les deux unités ;
— générateurs de tonalités ; — le fonctionnement en microsynchronisme des deux unités ;
— équipements de mesures des lignes et des équipements — le fonctionnement d’une unité en pilote et de l’autre en
d’abonnés ; réserve.
— groupement d’alarmes ;
■ Dans le cas de partage de charge, les deux unités se partagent la
— films parlants à génération numérique, pour utilisation en cas
charge du trafic, c’est-à-dire de la gestion des appels et des commu-
d’isolement du CSN en communication locale.
nications. Dans ce cas, il y a lieu de définir une règle de répartition
de la charge.
6.2.3.2.3 Circuits d’interface avec les CNE
et le système E10 ■ Dans le cas du fonctionnement en microsynchronisme, les deux
machines assurent tous les traitements en parallèle et en synchro-
Ces circuits ICNE et ICDC sont des fonctions d’interface MIC et
nisme parfait et comparent à chaque instant l’identité des résultats
regroupent les fonctions de transcodage, amplification, resynchro-
de leurs traitements. En cas de non-identité, il y a déclaration de
nisation de trame et aussi la fonction diffusion /sélection d’informa-
faute. L’une des machines considérée comme maître continue le
tions avec les deux matrices de connexion des deux UCX. En effet,
traitement tandis que l’autre déroule un programme de diagnostics
il faut diffuser les informations qui viennent des MIC vers les
de faute.
2 matrices et, en revanche, sélectionner les informations qui
viennent de la matrice pilote seulement.

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■ Dans le cas de fonctionnement d’une machine en pilote et de 6.2.5 Optimalisation du réseau


l’autre en réserve, la machine pilote effectue le traitement des de raccordement d’abonnés
communications et met à jour la machine réserve de façon macros-
copique, c’est-à-dire à chaque étape importante des commu-
Les lignes de raccordement d’abonnés que l’on appelle réseau de
nications.
raccordement d’abonnés ou encore réseau de distribution repré-
En particulier, toutes les connexions des communications en sentent un pourcentage important dans l’investissement global d’un
cours sont établies dans les deux machines. De ce fait, en cas de réseau national de télécommunication. Il est donc important d’opti-
détection de pannes dans la machine pilote, ne sont perturbées miser ces coûts, en fait en réduisant la longueur totale des câbles
que les communications en cours de changement : établissement déployés.
ou rupture de communications.
À cet effet, l’architecture du CSN présente des caractéristiques qui
Ces types de redondance assurent donc une permanence du ser- permettent de réduire la longueur des câbles d’abonnés. Ces carac-
vice avec, en cas de faute d’un élément, une faible perturbation, à téristiques sont expliquées sur la figure 35 qui montre l’implantation
condition bien sûr que les systèmes de détection de fautes soient des sous-systèmes sur le terrain. Ainsi les organes centraux de
précis et rapides, sinon la perturbation risque de se propager dans connexion et de commande sont installés dans un bâtiment dans
le système qui se trouverait alors présentant une très mauvaise une ville. Dans le même local se trouvent des CSN qui raccordent
qualité de service. des lignes d’abonnés situés dans le voisinage de ce bâtiment
Pour l’UCX du CSN, c’est donc le mode de fonctionnement (1 à 2 km). Des CSN distants peuvent être installés dans d’autres
pilote/réserve qui a été adopté, car le partage de charge ne s’applique locaux en banlieue de cette ville ou dans une autre ville voisine, dis-
pas facilement au CSN, et le microsynchronisme est plus compliqué tante par exemple de 5 à 10 km. Ces CSN distants sont reliés au bâti-
à mettre en œuvre. ment principal par des liaisons MIC (au maximum 16 par CSN), ce
qui réduit beaucoup le nombre de câbles de liaison entre les deux
Ainsi le processeur pilote traite toutes les communications et met
locaux. Chaque CSN, qu’il soit local ou distant, peut de plus avoir
à jour les mémoires de la machine réserve. En cas de panne de la
des CNE éloignés de 5 à 10 km du local du CSN.
machine pilote, le basculement se fait, la machine réserve devient
pilote, les communications déjà établies ne sont pas perturbées. Les CNE sont installés dans les hameaux ou des villages et rac-
cordent chacun 100 à 250 abonnés. Les CNE sont raccordés au CSN
Toujours dans l’UCN, les interfaces MIC ICNE ou ICDC présentent
par 4 liaisons MIC, ce qui réduit aussi le nombre de câbles de
une redondance naturelle car il y a un élément matériel distinct par
raccordement d’abonnés.
liaison MIC. Si une panne survient, une seule liaison MIC sera
coupée. Mais comme il y a plusieurs liaisons MIC par CNE ou à Il est donc manifeste que les caractéristiques d’architecture du
l’ICDC, il y a seulement une baisse des capacités d’écoulement des CSN permettent une réduction importante des longueurs de câbles
communications mais pas d’arrêt du service. de raccordement d’abonnés.
Concernant les groupes de traitement d’auxiliaires que sont les De plus, le fait de réduire la longueur des lignes d’abonnés permet
récepteurs de fréquences, générateurs de tonalités, etc., ces équi- de réduire le diamètre du cuivre des paires d’abonnés, ce qui réduit
pements raccordés aux quatre MIC se trouvent en deux ou plusieurs encore le coût. En outre, la faible longueur des lignes d’abonnés amé-
exemplaires et fonctionnent en partage de charge en fonction des liore la qualité des communications.
besoins à l’établissement des communications. Évidemment, les possibilités offertes par le CSN étaient écrites
Examinons maintenant les techniques de redondance dans les CN dans les objectifs de définition de l’architecture du CSN. Ces objec-
(figure 30). Il y a deux cartes d’interface MIC vers l’UCN, ce sont les tifs ont été traduits en l’architecture que nous avons présentée.
deux cartes d’interface matrice de connexion. Chaque carte gère
deux MIC. En cas de panne d’une carte, le CN perd la moitié de ses
capacités de trafic mais n’est pas isolé. La qualité de service (taux
de blocage, durée d’attente de tonalité) baisse, mais il n’y a pas arrêt 6.3 Sous-système de raccordement
du service, ce qui est acceptable compte tenu que le nombre de circuits
d’abonnés desservi est au maximum de 250. Par ailleurs, le taux de
défaillance de ces cartes d’interface est relativement faible.
À ces deux cartes s’ajoutent les cartes d’abonnés, appelées UT Dans un système de communication numérique, le sous-système
(unités terminales), dont nous avons décrit trois types (figures 31, de raccordement de circuits a un seul type d’interface physique avec
32 et 33). Nous avons indiqué que pour les cartes d’abonnés le réseau, c’est le MIC à 2,048 Mbit/s. Seule la signalisation associée
analogiques et numériques la technique pour améliorer la tolérance aux liaisons MIC les différencie.
aux fautes était le renvoi de la ligne d’abonné sur un équipement On peut classer la signalisation en trois catégories :
de secours réservé sur une des cartes UT. En revanche, la partie — la signalisation avec les sous-systèmes de raccordement dis-
commune à 16 ou 8 abonnés de chaque UT n’est pas secourue. Ce tants, qui sont les CSN distants dans le cas du système E10. C’est
choix résulte du fait que ce sont les équipements associés à chaque une signalisation CCITT no 7 pour le CSN ;
ligne d’abonné (BORSHT, COFIDEC...) qui ont un taux de défaillance — la signalisation voie par voie qui correspond en général à des
assez élevé pour nécessiter un renvoi sur équipement de secours liaisons avec des systèmes de technologie plus ancienne, par
pour assurer une qualité de service suffisante. En revanche, la partie exemple des systèmes électromécaniques crossbar qui existent
commune de chaque UT a un taux de défaillance assez faible pour toujours dans beaucoup de réseaux ;
accepter une non-redondance. Dans ce cas, les abonnés connectés — la signalisation CCITT no 7 utilisée dans les réseaux modernes
à la carte en panne sont privés de service pendant la durée de l’inter- pour les liaisons avec les centraux numériques.
vention pour le remplacement de la carte. Ce type de faute rentre
L’unicité de l’interface physique avec le réseau conduit à une
dans la catégorie des interventions urgentes qui se font en moins
architecture assez simple du sous-système de raccordement de cir-
de deux heures d’après le cahier des charges de France Télécom.
cuits. Celui-ci a, par ailleurs, une interface de 2,048 Mbit /s interne
Ainsi la description de l’architecture matérielle du CSN a mis en avec le réseau de connexion temporel.
évidence différentes techniques de redondance dont le choix résulte
Nous allons décrire l’architecture du sous-système de raccorde-
d’un compromis technico-économique permettant d’assurer la
ment de circuits du système E10 pour continuer dans notre logique
meilleure qualité de service possible pour un coût raisonnable.
pédagogique.

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Figure 36 – Organisation d’une station multiprocesseur


de terminaison

Donnons maintenant quelques éléments chiffrés relatifs à cette


architecture et apparaissant sur la figure 36.
Tout d’abord, remarquons que la capacité maximale de la machine
est de 32 MIC externes et, par conséquent, de 32 MIC internes
puisqu’il n’y a ni concentration ni expansion dans la machine. Il y
a un module ou carte par interface MIC externe. Il n’y a donc pas
de duplication de ce module qui est, en quelque sorte, considéré
comme un élément de la liaison MIC qu’il interface et qui, elle, n’a
pas de redondance. Nous reviendrons ultérieurement sur les
méthodes de sécurisation des liaisons MIC entre centraux.
Les interfaces MIC internes sont organisées en groupes de 8 MIC
ou lignes réseau (LR). Un module traite donc 8 LR et il y a, au total,
4 modules ou cartes. Mais chaque carte est dupliquée, car le réseau
de connexion auquel elle s’interface est dupliqué en 2 plans réseau
de connexion.
Il y a donc en tout 2 groupes de 4 cartes d’interface MIC interne
assurant les liaisons avec le réseau de connexion. Chaque carte
traite 8 MIC internes ou lignes réseau (LR).
L’équipement de base est composé de modules d’acquisition au
nombre de 8 et d’un processeur de commande auquel est associé
un coupleur au bus de liaison avec les autres processeurs du sys-
tème. Les modules d’acquisition récupèrent la signalisation voie par
Figure 35 – Exemple de collecte d’abonnés par le CSN voie qui est véhiculée par l’intervalle de temps no 16 (IT 16) et en
assure les prétraitements qui sont à leur charge. Chaque module
d’acquisition traite les signalisations voie par voie de 4 MIC, ce qui
■ Exemple d’architecture de sous-système conduit à 8 modules pour 32 MIC. L’ensemble de l’équipement de
de raccordement de circuits numériques base est dupliqué (logique A et logique B).
L’architecture du sous-système de raccordement de circuits numé-
riques est représentée sur la figure 36. Ce sous-système se nomme ■ Faisons maintenant la synthèse des redondances du sous-
station multiprocesseur de terminaison MIC. système de raccordement de circuits du système E10 :
— l’équipement de base est dupliqué et fonctionne en mode
En effet, la simplicité des interfaces MIC a fait considérer le rac-
pilote-réserve. L’une des logiques traite le trafic et met l’autre
cordement de circuits comme une partie du sous-système de
machine à jour à chaque étape importante des communications. En
connexion et commande. C’est, d’une certaine manière, l’interface
cas de faute sur la machine pilote, la machine réserve devient pilote.
externe du réseau de connexion temporel, qui est physiquement
La machine réserve, en plus de la mise à jour de ces mémoires,
implantée à côté de celui-ci.
déroule des programmes de test interne pour s’assurer de son bon
Sur le diagramme de la figure 36 apparaissent donc les inter- fonctionnement ;
faces MIC externes et les interfaces MIC internes. Ensuite, l’équipe- — l’interface de chaque MIC externe est réalisée en un module
ment de base qui est dupliqué (ensemble logique A et ensemble ou carte qui est relié aux deux logiques A et B. Dans le sens réception,
logique B) comprend des modules d’acquisition de la signalisation les informations sont diffusées vers les deux logiques mais, dans
et un processeur de commande (logique de commande). le sens émission, le module sélectionne les informations de la
L’équipement de base est relié aux processeurs centraux de logique pilote ;
commande (SMC) par le BUS multiplex (MAS) (figure 26), et c’est — le module d’interface MIC interne traite 4 MIC internes. Ce
le coupleur multiplex principal (CMP) qui assure la connexion au module est doublé, un module étant connecté à chacun des deux
bus MAS. plans de réseau de connexion.

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■ Voyons maintenant comment est assurée la permanence du Supposons donc une communication téléphonique entre un
service sur les liaisons MIC entre centres de commutation. Dans le abonné A et un abonné B. L’intervalle de temps affecté à l’abonné
cas général il y a plusieurs liaisons MIC entre chaque centre de A se trouve, par exemple, sur la ligne réseau LRi (LREi , LRSi ) et est
commutation (CAA et CT, figure 24) et, en cas de panne d’un MIC, la désigné par tj .
capacité de trafic est réduite mais n’est pas coupée. S’il n’y avait L’intervalle de temps affecté à l’abonné B se trouve, par exemple,
qu’une liaison entre centre, ou si plusieurs liaisons passaient dans le sur la ligne réseau LRh (LREh , LRSh ) et est désigné par tk .
même câble et que le câble soit coupé, la solution pour assurer le
trafic serait de router le trafic par d’autres chemins, en passant par Pour établir la communication entre les deux abonnés, le rôle du
l’autre centre de transit par exemple (figure 24). C’est donc par des réseau de connexion est d’assurer le transfert des échantillons
techniques de maillage des centres de commutation et de choix de émis par l’abonné A et arrivant à l’entrée du réseau de connexion
routes de débordement de trafic que la permanence du service peut sur la ligne multiplex LREi dans l’intervalle de temps tj , sur la ligne
être assurée en cas de coupure d’un faisceau direct entre deux réseau LRSh dans l’intervalle de temps t k de façon à être reçus par
centres de commutation. l’abonné B.
Le réseau de connexion doit aussi assurer le transfert symé-
trique, c’est-à-dire des échantillons émis par l’abonné B et arrivant
sur la ligne multiplex LREh dans l’intervalle de temps t k sur la ligne
6.4 Réseau de connexion central multiplex LRSi dans l’intervalle de temps tj de façon à être reçus
par l’abonné A.
Avant d’aborder la présentation des caractéristiques générales Cette fonction de transfert comprend donc deux sous-fonctions :
d’architecture d’un réseau de connexion numérique, en prenant — une sous-fonction d’aiguillage spatial, qui est le transfert d’une
pour exemple le système E10, nous allons décrire les principes de ligne réseau entrante quelconque vers une ligne réseau sortante
base d’un réseau de connexion temporel. quelconque ;
— une sous-fonction d’aiguillage temporel qui consiste à effec-
tuer un changement d’intervalle de temps puisque les échantillons
6.4.1 Fonctions de base d’un réseau de connexion de l’intervalle de temps tj sont transférés dans l’intervalle de temps
temporel tk ; de même, les échantillons de l’intervalle de temps tk sont trans-
férés dans l’intervalle de temps tj .
Le diagramme de la figure 37 va nous servir de support pour
énoncer les fonctions de base d’un réseau de connexion temporel. 6.4.2 Réalisation d’un commutateur temporel
Le réseau de connexion temporel est relié aux unités de raccor-
dement d’abonnés ou de circuits ou d’auxiliaires (générateurs de Pour réaliser l’opération de changement d’intervalle de temps, il
tonalités ou récepteurs de tonalités et signaux multifréquences) est nécessaire de réaliser une fonction retard qui peut avantageu-
par des multiplex temporels de 32 intervalles de temps synchrones sement être obtenue par une mise en mémoire des échantillons.
avec la base de temps de l’autocommutateur. Un multiplex syn-
chrone est désigné par le terme de ligne réseau (LR). Une ligne Pour effectuer l’opération de changement de ligne réseau
réseau comprend deux parties : une ligne réseau entrante (LRE) et (aiguillage spatial), il est nécessaire que les échantillons puissent être
une ligne réseau sortante (LRS). Une ligne réseau entrante porte transférés à travers un réseau de portes d’aiguillage ou de transfert.
les échantillons de parole émis par un abonné ou un circuit. Une Le diagramme général de la figure 38 met en évidence :
ligne réseau sortante porte les échantillons destinés à être reçus — les mémoires tampons de conversation (MTC) permettant le
par un abonné ou un circuit. C’est donc un système de transmis- changement d’intervalle de temps ;
sion de type 4 fils. — le réseau de portes de transfert des échantillons (ligne de
Une communication téléphonique occupe deux intervalles de jonction LJ) assurant l’aiguillage spatial des échantillons.
temps soit d’une même ligne réseau, soit de deux lignes réseau. Ce diagramme est celui de ce que nous appellerons un commu-
Chaque intervalle de temps est occupé sur la ligne réseau entrante tateur temporel de type T. Il est raccordé à trente-deux lignes réseau,
et la ligne réseau sortante associée. soit trente-deux LRE (LRE0 à LRE31) et trente-deux LRS (LRS0 à
LRS31). Chaque ligne LRE est raccordée à une mémoire tampon de
conversation MTC (MTC0 à MTC31). Chaque ligne LRS est raccordée
à un registre de sortie RS (RS0 à RS31).

6.4.2.1 Mémoire tampon de conversation


Les huit bits (représentatifs d’un échantillon de conversation)
contenus dans chacun des 32 intervalles de temps d’un multiplex
entrant (LRE) sont enregistrés, au fur et à mesure de leur arrivée,
dans un mot d’une mémoire appelée mémoire tampon de conver-
sation (MTC) ; chaque mémoire MTC comprend donc trente-deux
mots de huit bits.
Le contenu de chaque mot mémoire reste inchangé jusqu’à
l’arrivée de l’échantillon du même intervalle de temps de la trame
suivante, soit 125 µs plus tard. Il pourra donc être lu pendant un
intervalle de temps quelconque de la trame qui suit l’écriture. C’est
ce mécanisme de lecture à un instant quelconque de la trame qui
permet le changement d’intervalle de temps.

Figure 37 – Diagramme fonctionnel d’un réseau de connexion


temporel

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6.4.2.3 Mémoire de commande MCM


La mémoire de commande MCM est une mémoire associée au
multiplex LJ. Elle fournit, à chacun des 32 instants τ de transfert d’un
mot d’une mémoire MTC vers un registre de sortie RS, l’adresse du
mot du bloc mémoire MTC à lire et à transférer dans le registre RS
ayant même rang que l’instant τ en cours.
Cette mémoire MCM délivre donc ses adresses de façon cyclique
et à la même cadence de fonctionnement du multiplex LJ.
Ce principe de fonctionnement conduit à affecter un mot de
mémoire MCM à chaque intervalle de temps τ de chaque multiplex
sortant (LRS). Ainsi la capacité de la mémoire MCM se déduit du
nombre de multiplex sortants desservis par le commutateur. Dans
notre cas de figure, cette capacité est de 1 024 mots 32 τ × 32 LR.
Mais les adresses contenues dans cette mémoire doivent y être
inscrites et effacées. Pour cela, il faut des instants caractéristiques ;
ce sont, parmi les 36 instants du multiplex LJ, les 3 instants qui
restent après avoir affecté 32 instants à la lecture des mémoires
tampons MTC et un instant à l’écriture dans les mémoires MTC.

6.4.2.4 Principe d’établissement d’une communication


Nous avons vu (§ 6.4.1), qu’une communication téléphonique
occupait deux intervalles de temps (t i et t k ) sur la même LR ou plus
généralement sur deux LR différentes. Il y aura donc deux mots de
mémoire de commande MCM affectés à une communication. Le mot
de mémoire MCM affecté à l’intervalle de temps tj du multiplex
sortant LRSi de l’abonné A contiendra l’adresse du mot de mémoire
tampon de conversation MTC, qui reçoit les échantillons de l’inter-
valle de temps tk du multiplex entrant LREh de l’abonné B. De la
même façon, le mot de mémoire MCM affecté à l’intervalle de temps
Figure 38 – Architecture d’un réseau de connexion temporel tk du multiplex sortant LRSh de l’abonné B contiendra l’adresse du
de type T mot de mémoire tampon de conversation MTC qui reçoit les échan-
tillons de l’intervalle de temps tj du multiplex entrant LREi .
6.4.2.2 Dispositif d’aiguillage spatial. Ligne de jonction
La ligne de jonction (LJ) est un multiplex de huit conducteurs 6.4.3 Organisation générale d’un réseau
(transfert de 8 bits en parallèle) reliant toutes les mémoires tampons de connexion sans blocage
aux registres de sortie RS (RS0 à RS31). L’aiguillage des échantillons
sortant des mémoires tampons MTC vers les registres de sortie RS
Nous avons vu (§ 6.4.2.2) que le commutateur temporel de
se fait en affectant à chaque LRS un instant de transfert τ sur le mul-
32 × 32 = 1 024 intervalles de temps permettait d’établir un maxi-
tiplex ligne de jonction LJ, τ 0 pour la ligne LRS0, τ31 pour la LRS31
mum de 512 communications puisqu’il faut deux intervalles de
et cela pour chaque intervalle de temps τi de 3,9 µs.
temps par communication.
La cadence des transferts sur le multiplex ligne de jonction LJ,
Pour augmenter la taille du commutateur, c’est-à-dire augmenter
qui est l’une des caractéristiques essentielles du commutateur,
le nombre de multiplex LR raccordés, il y a deux possibilités :
détermine le nombre de multiplex LR desservis par le multiplex LJ.
augmenter la vitesse de transfert sur le multiplex LJ ou bien orga-
Pour le commutateur représenté sur la figure 38, le multiplex LJ niser le commutateur pour que plusieurs multiplex LJ puissent fonc-
comprend trente-deux instants τ de transfert et permet donc de tionner simultanément.
desservir trente-deux multiplex LR.
Retenons cette dernière hypothèse et supposons une capacité de
Pendant un instant τ de transfert sur le multiplex LJ, un mot de commutateur de 128 multiplex LR, ce qui correspond à un commu-
huit éléments binaires est lu dans l’une quelconque des mémoires tateur à quatre multiplex LJ (32 × 4 = 128).
tampons MTC.
Le mécanisme de transfert des échantillons de parole arrivant dans
Bien qu’une seule mémoire MTC soit active en lecture pendant les intervalles de temps des multiplex entrants LRE et mémorisés
un instant de transfert sur LJ, aucune action ne peut être entreprise pendant la durée d’une trame (125 µs) dans les différentes mémoires
sur les autres mémoires MTC, car l’accès en lecture est aléatoire. tampons de conversation est commandé par une mémoire de
Il est donc nécessaire de disposer, en plus des 32 instants τ de commande MCM associée au multiplex LJ (§ 6.4.2.3 et 6.4.2.4).
transfert sur LJ, de quelques instants supplémentaires permettant Le commutateur de 128 multiplex LR et comprenant quatre mul-
en particulier l’écriture en mémoire tampon MTC. tiplex de transfert LJ va donc comporter quatre mémoires de
En réalité le multiplex LJ comprend, pour chaque intervalle de commande MCM (une mémoire par multiplex LJ). Ces mémoires de
temps de 3,9 µs, 36 instants caractéristiques dont 32 pour le transfert 1 024 mots chacune assurent chacune 1 024 transferts d’échantillons
des échantillons de l’une quelconque des mémoires MTC vers les des mémoires tampons MTC vers les 32 intervalles de temps des
registres de sortie RS, un instant τ pendant lequel se fait l’écriture 128 multiplex sortants LRS et cela à chaque trame de 125 µs. Ces
des 32 échantillons arrivant sur les LRE dans chacune des 32 MTC mémoires fonctionnent en parallèle (ou simultanément).
et trois instants dont nous verrons l’utilisation ultérieurement. Puisque le commutateur est sans blocage, l’adresse de mot de
mémoire tampon de conversation MTC fournie par chacune des
4 mémoires de commande MCM est quelconque, et il est possible
qu’à un instant de transfert donné deux ou même les quatre adresses

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fournies par les quatre MCM désignent le même bloc mémoire MTC, C’est une chaîne de connexion dupliquée, les deux demi-chaînes
qui est réalisé sous forme d’une mémoire adressable à accès aléa- fonctionnant en synchronisme. Cette chaîne de connexion établit
toire de 32 mots de 8 bits. des interconnexions de voies temporelles pour les organes locaux
Comme, à chaque instant de transfert τ, chaque bloc mémoire de collecte d’abonnés (CSNL), les stations SMT et SMA.
MTC ne permet qu’un seul accès, la solution du problème consiste Cette chaîne de connexion comprend :
à quadrupler les mémoires tampons de conversation. — la matrice centrale de connexion (MCX) qui comprend deux
La figure 39 donne l’organisation générale de commutateurs tem- branches A et B ;
porels sans blocage à 32 multiplex LR que l’on appelle une unité — les équipements de sélection et amplification de branche (SAB).
réseau de connexion, à 64 multiplex LR ou à deux unités réseau, à Les équipements SAB sont situés physiquement dans les CSNL,
96 multiplex LR ou à trois unités réseau, à 128 multiplex LR ou à SMT et SMA (qui sont les équipements de raccordement d’abonnés,
quatre unités réseau. de liaisons MIC de circuits et de liaisons avec les auxiliaires), mais
ils font partie fonctionnellement de la chaîne centrale de connexion.
Chaque matrice de connexion MCX est un réseau de connexion
6.4.4 Chaîne centrale de connexion
temporel carré à un seul étage T de 2 048 LRE et 2 048 LRS. La matrice
centrale de connexion comprend deux branches identiques A et B.
L’architecture générale de la chaîne de connexion centrale du
système E 10 est représentée sur la figure 40. Les équipements SAB ont pour fonctions essentielles :
— l’amplification des liaisons de paroles et de données vers les
MCXA et MCXB ;
— la sélection, IT (intervalle de temps) par IT, des informations
de la branche MCXA ou MCXB.
Pour cela, une comparaison, bit par bit, est réalisée des informa-
tions des voies sortant des deux branches MCXA et MCXB. Dans
cette comparaison un bit de parité est utilisé. Ce bit de parité fait
partie d’un ensemble de bits de contrôle (8 au total) qui sont
commutés en même temps que l’octet de parole. Ce qui veut dire
que la matrice MCX commute en réalité 16 bits : 8 bits de signal de
parole ou de données et 8 bits de contrôle dont un de parité pour
l’octet de signal. Nous ne rentrerons pas dans la description du rôle
des autres bits de contrôle qui permettent d’activer des procédures
complémentaires de contrôle de transmission et de connexion.
La figure 41 représente l’architecture d’une branche de matrice
centrale de connexion (MCX). Pour la capacité maximale de 2 048 LR,
elle est constituée de 8 unités appelées SMX (station multiprocesseur
de connexion).

Figure 40 – Architecture générale de la chaîne de connexion


du système E 10

Figure 39 – Organisation générale de commutateurs temporels


sans blocage de grande capacité

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Figure 41 – Architecture d’une branche


de matrice centrale de connexion

Chaque SMX dessert 256 LRE et LRS et est constituée de : La chaîne centrale de connexion permet d’illustrer le mode de
— l’ILR : interface liaison réseau coté LRE et LRS ; redondance par duplication et fonctionnement en micro-
— d’une matrice de commutation temporelle 2 048 × 256 qui synchronisme.
reçoit les 256 LR de son unité et est connectée aux LRE des autres
SMX selon le principe exposé au paragraphe 6.4.3 et sur la
figure 39 ;
— d’un coupleur CMP qui assure la fonction processeur pour le 6.5 Architecture logicielle
réseau de connexion et le dialogue sur le multiplex MAS avec les
autres stations du système de commande et sur le bus BSM avec
Il y a lieu de faire une distinction entre le logiciel de traitement
le coupleur matrice.
d’appel et le logiciel d’exploitation-maintenance, les contraintes et
■ Remarques générales concernant l’architecture les caractéristiques étant différentes.
de la chaîne centrale de connexion
Il est évident que la disponibilité fonctionnelle permanente de la
chaîne de connexion centrale est fondamentale pour la perma- 6.5.1 Logiciel de traitement d’appel
nence du service d’un autocommutateur.
Les objectifs d’un logiciel de traitement d’appel sont d’assurer :
En effet, les communications de tous les usagers transitent par
cet élément central. Il était sans doute possible de choisir une archi- — un service performant, continu et fiable sur une longue durée
tecture plus modulaire de manière qu’une panne matérielle n’affecte de vie du système ;
qu’une partie des usagers. Mais il est certain qu’une duplication — une facilité de génération et d’installation des logiciels (maîtrise
complète permet pratiquement une disponibilité totale et perma- de leur production et de leur gestion) ;
nente de la fonction. — une facilité d’extension et de modification des centraux (sans
interruption de service) ;
Remarquons, par ailleurs, que le mode de duplication choisi est — une facilité d’exploitation et de maintenance (procédures
ici le fonctionnement en synchronisme ou même en microsynchro- pour détecter et localiser les fautes, les corriger et éviter leur
nisme (puisque la comparaison est faite bit à bit) des deux branches. propagation) ;
Dans le cas du réseau de connexion temporel qui a une fonction — une évolution technologique ;
simple, ce mode de duplication (ou de redondance) est tout à fait — une modularité matérielle du système de commande de trai-
adéquat, et il résulte que, au niveau des SAB, la sélection de la tement d’appel.
branche fournissant l’information correcte peut se faire sans perte
d’information à chaque octet.

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Pour répondre à l’ensemble de ces critères et en particulier aux — l’observation de trafic : cette observation temporaire permet
deux derniers : évolution technologique et modularité, l’architec- d’obtenir des renseignements complets sur le déroulement de
ture logicielle de traitement d’appel comprend trois niveaux : communications dans le central : par exemple, temps d’établisse-
— le système d’exploitation de la machine support ; ment, identité des éléments matériels de la communication, etc. ;
— le système d’exploitation des applications de traitement — les essais des lignes d’abonnés et des circuits.
d’appel ;
— les applications du traitement d’appel. 6.5.2.2 Exploitation et maintenance du système
■ Le système d’exploitation de la machine support assure l’inter- Il s’agit de fonctions de gestion des entités matérielles et logi-
face avec le matériel, l’allocation des ressources aux logiciels, la cielles durant la vie du système :
communication avec l’extérieur (les autres machines). C’est généra- — les logiciels : opérations de chargement, de génération, de
lement le logiciel de base livré par le fournisseur de la machine et changement de version des logiciels ;
qui change avec l’évolution technologique d’un processeur à l’autre. — les données : assurer l’intégrité et la cohérence des données
d’exploitation ;
■ Le système d’exploitation des applications de traitement d’appel
— l’état des machines : positionnement des machines matérielles
assure l’interface entre le système d’exploitation support, spécifique
(processeurs) ou logicielles (machines logiques) à la demande de
du processeur utilisé, et les logiciels d’application de traitement
l’opérateur d’exploitation ;
d’appel, qui doivent être indépendants du processeur utilisé. Les
— les terminaux informatiques : assurer la gestion des termi-
fonctions du système d’exploitation des applications sont dépen-
naux informatiques de tous types qui sont raccordés au système.
dantes de l’architecture générale du système de commande. Elles
permettent à l’ensemble de fonctionner et fournissent des fonctions Pour la maintenance de l’autocommutateur, le système d’exploi-
telles que : tation et de maintenance dispose de messages d’anomalies et de
— la communication ; programmes de localisation de défauts.
— le chargement ; Les messages d’anomalies, émis spontanément par les éléments
— l’initialisation ; matériels ou logiciels du système, sont triés et traités statis-
— la défense, etc. tiquement.
■ Les applications du traitement d’appel sont généralement orga- Les programmes de localisation d’avaries sont activés par un
nisées en unités fonctionnelles spécialisées, que l’on appelle des opérateur.
machines logiques (ou des appellations équivalentes) dans la plu-
part des systèmes. Cette appellation de machine logique résulte du 6.5.2.3 Architecture du logiciel d’exploitation
fait que ce logiciel traite une fonction spécifique du traitement et de maintenance
d’appel comme : ■ Les caractéristiques particulières d’un tel logiciel sont d’assurer :
— la gestion des connexions ; — l’extensibilité des programmes ;
— la taxation ; — la flexibilité opérationnelle :
— la traduction, etc.
• pour affecter un terminal de dialogue à une fonction parti-
Dans un système multiprocesseur et modulaire, le système culière sur demande,
d’exploitation des applications de traitement d’appel doit permettre • pour adapter le langage homme-machine aux langues des
une implantation de différentes configurations d’applications (ou de différents pays ;
machines logiques) sur un même processeur, de manière à disposer — la sécurité pour protéger le système contre une erreur logi-
de l’ensemble des machines logiques sur un nombre variable de pro- cielle quelconque.
cesseurs selon la capacité du centre.
Par ailleurs, comme pour le logiciel de traitement d’appel, il faut
Dans un centre de grande capacité, une même machine logique assurer l’indépendance du logiciel vis-à-vis du matériel.
peut être implantée sur plusieurs processeurs de manière à assurer
la puissance de traitement nécessaire à la fonction de cette machine ■ Le logiciel d’exploitation et de maintenance comprend aussi trois
logique. niveaux :
Dans un centre de petite capacité, l’ensemble des machines — le système d’exploitation de la machine support ;
logiques peut être implanté sur un seul processeur. — le système d’exploitation des applications d’exploitation et de
maintenance ;
— les applications d’exploitation et de maintenance.
6.5.2 Logiciel d’exploitation et de maintenance ● Le système d’exploitation de la machine support, encore appelé
système de base, comprend pour l’essentiel les fonctions suivantes :
Avant de présenter l’architecture générale d’exploitation et de — un noyau de base assurant les mécanismes de relation avec
maintenance d’un autocommutateur numérique, rappelons les prin- le matériel et le temps réel (gestion des interruptions), ordonnan-
cipales fonctions à traiter. On distingue deux catégories de cement des tâches, gestion des horloges, gestion des entrées-sorties
fonctions : etc. ;
— l’exploitation de l’application téléphonique ; — des services pour les applications transactionnelles : contrôle
— l’exploitation et la maintenance du système. des accès d’opérateurs, gestion des fichiers disque et bande magné-
tique, détection de matériel défaillant, édition de messages d’alarme,
etc.
6.5.2.1 Exploitation de l’application téléphonique
● Le système d’exploitation des applications d’exploitation et de
Les principales fonctions sont : maintenance assure l’interface entre le système de base et les appli-
— la gestion des données d’analyse et d’abonnés. Les principales cations transactionnelles. Il comprend :
actions consistent à créer, modifier, interroger les caractéristiques — l’interface avec le système de base de façon à rendre indé-
des abonnés et des circuits d’un central ; pendantes les applications de la machine support ;
— la gestion du réseau CCITT no 7 ; — l’interface standard des applications qui rend aux applications
— la taxation : il s’agit de gérer le calendrier et les caractéristiques les services ou fonctions des types suivants :
de taxation, les comptes d’abonnés, la facturation détaillée ; • lecture et mise à jour de la date et de l’heure,
— l’observation de charge : cette observation permet d’établir des • gestion d’un calendrier pour certains traitements,
statistiques de charge soit sur une période précise (heure chargée), • accès aux fichiers sur disque ou bande magnétique,
soit sur une période plus longue (mois, année...) ;

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• édition des messages sur les terminaux, Nous allons maintenant présenter les architectures générales de
• accès au système de connexion de l’autocommutateur, trois autres systèmes de commutation très connus et équipant
• gestion des traitements et des transactions, etc. aussi de grands réseaux.
● Les applications d’exploitation et de maintenance sont généra-
lement organisées à partir de modules logiciels élémentaires réa-
lisant une fonction bien spécifique. Le traitement d’une fonction 7.1 Système 12
d’exploitation et de maintenance suppose l’exécution de plusieurs
modules de logiciel spécifiques. Un module spécifique peut être uti- La figure 42 représente l’architecture générale du système 12
lisé par des fonctions différentes. Les fonctions d’applications (S 12) [28]. C’est une architecture à commande très répartie. Elle est
d’exploitation et de maintenance sont nombreuses et diverses, mais constituée de modules spécialisés ayant la même architecture géné-
peuvent être réalisées par un enchaînement de modules élémen- rale comprenant, en particulier, un module de traitement générique
taires dont chacun peut être utilisé pour le traitement de plusieurs s’interfaçant avec un réseau de connexion numérique central.
fonctions différentes, mais associé à des ensembles différents de
modules élémentaires. Le réseau de connexion numérique central assure toutes les
communications entre les différentes entités du système : commu-
Le logiciel des applications d’exploitation et de maintenance est nications de parole et communications de données, y compris les
ainsi constitué de modules logiciels élémentaires, parfois désignés échanges de données entre les processeurs de traitement des dif-
sous le nom de transactions. Le traitement d’une fonction suppose férents modules.
l’exécution d’une séquence de modules élémentaires pris dans
l’ensemble des modules. Les différents types de modules spécialisés apparaissent sur la
figure 42. Il s’agit de modules :
— d’abonnés analogiques ;
6.5.3 Remarques concernant l’architecture — d’abonnés numériques RNIS ;
logicielle — de circuits ou jonctions analogiques ou numériques, etc.
Les organes de traitement ont tous la même architecture géné-
Les architectures logicielles du traitement d’appel et d’exploita- rique et comprennent une interface numérique avec le réseau de
tion et de maintenance sont semblables, elles comprennent : connexion central et un processeur (figure 43). Le processeur est
— un système de base dépendant de la machine matérielle ; le même pour tous les modules. Le dimensionnement d’un module
— un ensemble de logiciels d’application qui doit être indé- dépend donc du trafic total à gérer par entité raccordée. Ainsi le
pendant de la machine support, afin d’assurer une évolution techno- nombre d’abonnés analogiques est différent du nombre d’abonnés
logique sans modification des logiciels d’application ; numériques.
— un logiciel d’interface avec le système de base et de services
aux applications.
Les configurations matérielles des machines de traitement d’appel
et des machines d’exploitation et de maintenance sont différentes,
au moins à cause des périphériques raccordés sur la machine
d’exploitation et de maintenance (nombreux terminaux d’opéra-
teurs, bande magnétique, etc.). De ce fait, les fonctions du système
de base sont un peu différentes.
Les logiciels d’application du traitement d’appel et d’exploitation
et de maintenance ont des contraintes et caractéristiques différentes,
ce qui conduit à des architectures différentes.
Le logiciel d’interface entre la machine support et les logiciels
d’applications doit assurer aux logiciels d’applications des services
différents selon qu’il s’agit du traitement d’appel ou d’exploitation
et de maintenance.
Ce logiciel doit aussi s’interfacer avec une machine support d’une
configuration différente lorsqu’il s’agit d’une machine de commande
de traitement d’appel ou d’une machine d’exploitation et de main-
tenance. Il présentera donc des différences d’une machine à l’autre.
Les langages de programmation utilisés sont pour l’essentiel des
langages de haut niveau, tels que le langage CHILL qui est défini
et recommandé par le CCITT.

7. Présentation
de quelques systèmes
Pour des raisons pratiques de pédagogie et de plus grande pré-
cision dans les descriptions, nous avons basé la présentation de
l’architecture d’un autocommutateur numérique sur le système
Alcatel E10 qui est le système qui équipe une très grande partie du
réseau de France Télécom et est installé dans de nombreux autres
réseaux. Il a été ainsi possible d’utiliser des diagrammes d’archi- Figure 42 – Architecture à commande répartie du système 12
tecture assez détaillés permettant une meilleure approche des
problèmes.

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Le réseau de connexion central commute 16 bits par intervalle C’est un système à commande en grande partie répartie. Il se
de temps, 8 correspondant à la communication proprement dite et compose :
8 utilisés pour le contrôle du réseau de connexion et le contrôle — de modules d’interface qui sont des unités de raccordement
interne des échanges entre machines de traitement. d’abonnés et de circuits ;
Pour une description détaillée, le lecteur pourra se reporter à la — d’un réseau de connexion central qui établit les connexions
référence [29]. entre les entités des différents modules ;
— d’une unité centrale de contrôle qui comprend :
• un commutateur de message,
• un processeur central, et sa mémoire de masse,
7.2 Système ESS no 5 • un processeur d’entrée-sortie qui fait l’interface avec les termi-
naux et les entités d’exploitation extérieures.
La figure 44 représente l’architecture générale du système ESS
no 5 d’ATT.

Figure 43 – Module générique du système 12

Figure 44 – Architecture du système ESS no 5


d’ATT

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Les modules d’interface, qui traitent le trafic d’environ — un sous-système de raccordement de circuits (TSS) ;
4 000 abonnés, sont des unités mixtes qui interfacent aussi des — un équipement de traitement des canaux sémaphores de
circuits. Chaque module a son unité de contrôle et assure le traite- signalisation CCITT no 7 (CCS) ;
ment d’appel complet de ses abonnés et circuits. Pour les — un système de commande centralisé (CP).
communications qui mettent en œuvre deux modules d’interface, L’architecture plus détaillée du module de raccordement
les échanges d’information entre les modules pour le traitement d’abonnés analogiques (LMS-A) est représentée sur la figure 47 et
d’appel se font à travers le réseau de connexion central et le comprend :
commutateur de message.
— les circuits interfaces de lignes (LIC-A), un réseau de conne-
Pour une description plus détaillée, le lecteur pourra se reporter xion numérique (TS) ;
aux références [29] [30] [31] (figure 45). — une interface avec le réseau de connexion central (ET) et un
processeur local de commande (RP).
L’une des particularités des processeurs de commande est de
7.3 Système AXE 10 fonctionner par paires en microsynchronisme.
L’unité de commande RP est, en fait, constituée de plusieurs
La figure 46 représente l’architecture générale du système paires de calculateurs fonctionnant en partage de charge.
AXE 10, système développé par la société suédoise L.M. Ericsson
Le processeur central est constitué d’une paire de calculateurs en
et adapté pour le réseau de France Télécom par la société MET
microsynchronisme. Il existe deux gammes de puissance pour ce
(Matra Ericsson Télécommunications).
processeur central. Une gamme pour les petites et moyennes capa-
C’est un système à commande en grande partie répartie qui se cités, une gamme pour les grandes capacités d’autocommutateurs.
compose de :
Pour une description plus détaillée, le lecteur pourra se reporter
— un sous-système de raccordement d’abonné (SSS) contrôlé aux références [32] [33] [34].
par un processeur local (RP) ;
— un réseau de connexion central (GSS) ;

Figure 45 – Architecture du module interface

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8. Considérations technico-
économiques
8.1 Modularité matérielle
Au premier jour d’installation sur un site donné d’un système de
commutation, le nombre de lignes d’usagers et de circuits raccordés
est très variable d’un site à l’autre. Les capacités de première ins-
tallation peuvent être très faibles, par exemple quelques centaines
d’usagers. Au cours du temps, des extensions seront faites et le sys-
tème pourra atteindre sa capacité maximale, qui est généralement
de plusieurs dizaines de milliers.
Les recettes de l’opérateur dépendent directement du nombre
d’usagers raccordés. Il est donc normal que l’investissement de
l’opérateur soit une fonction aussi linéaire que possible du nombre
de lignes d’usagers (figure 48). Mais cette courbe des coûts en fonc-
tion du nombre de lignes ne passe pas par zéro et est une courbe
en escalier plutôt qu’une droite. En effet, nous avons vu, en étudiant
l’architecture des systèmes de commutation, que ces systèmes
étaient organisés en sous-systèmes. Si l’on se réfère au système E10,
il se compose d’un système de connexion et de commande et d’un
système de collecte d’abonnés, il faut donc installer une baie de CSN
comprenant l’UCN ; il faut bien sûr mettre en place une configuration
minimale de l’ensemble de connexion et de commande. Ce sont ces
équipements qui déterminent le coût à l’origine (ou à zéro abonné).
Bien sûr, lorsque l’on définit un système de commutation, l’objectif
est d’obtenir un coût à l’origine aussi faible que possible.
Au cours de la vie du système sur un site, des extensions sont
réalisées assez régulièrement, le nombre des lignes d’usagers et de
circuits augmente. Le coût des extensions doit être aussi linéaire que
Figure 46 – Architecture du système AXE 10 possible. Cependant des discontinuités sont inévitables, c’est ce qui
apparaît sur la courbe en escalier. Prenons le cas du CSN du système
E10 : les extensions se font en ajoutant des cartes d’abonnés, la varia-
tion du coût est donc assez linéaire jusqu’à la capacité maximale
du CSN. Ensuite, il faut rajouter une baie équipée d’une UCN, ce
qui produit une discontinuité (une marche d’escalier), puis la pro-
gression est linéaire en fonction du nombre de cartes d’abonnés.
Au cours de ces changements, d’autres causes de discontinuités
apparaissent lorsqu’il faut faire des extensions de l’ensemble de
connexion et de commande, par exemple rajouter un processeur de
commande, une baie de réseau de connexion, une baie de raccor-
dement de liaisons MIC.

Figure 47 – Système AXE 10 : module de raccordement d’abonnés


Figure 48 – Courbe représentative de la modularité matérielle
analogique

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La modularité matérielle est donc une contrainte que les archi- En conclusion, si nous prenons l’exemple d’un système qui
tectes des systèmes de commutation doivent prendre en compte a 40 types de cartes électroniques et trois millions de lignes de code
dans leur architecture fonctionnelle, mais surtout dans la répartition source, le coût de développement correspond à environ trois cent
des matériels dans les baies, ce que l’on appelle les configurations mille heures pour le matériel et trois millions d’heures pour le
matérielles. logiciel.
Pour les systèmes capables de grandes capacités, il est parfois
nécessaire de définir plusieurs configurations matérielles permettant
d’obtenir un coût à l’origine faible, y compris pour de très petites 8.4 Génération des données d’un site
capacités. Ces configurations doivent être obtenues à partir des
mêmes cartes matérielles et des mêmes modules logiciels. Il n’est Pour qu’un commutateur puisse fonctionner et remplir toutes
pas très facile de passer en ligne d’une configuration de petite capa- ses fonctions, il ne suffit pas de mettre en place les matériels, de
cité à une autre configuration. Mais cette situation se présente rare- raccorder les lignes d’usagers et les circuits et d’installer les logi-
ment. En effet, la capacité finale d’un site est généralement égale ciels dans les processeurs des unités de commande, il faut aussi
à 3 ou 4 fois la capacité initiale. charger dans les mémoires du système un ensemble de données
spécifiques pour chaque site.
Ces données sont de deux types :
8.2 Exploitation technique — les données de configuration matérielle, c’est-à-dire la dési-
gnation de toutes les entités matérielles présentes sur un site ;
L’exploitation technique est organisée autour : — les données de configuration téléphonique, c’est-à-dire la liste
— de centres principaux d’exploitation (CPE) qui ont en charge des numéros d’annuaire attribués aux usagers, les fichiers d’analyse
d’assurer le bon fonctionnement des équipements et le bon écou- de numérotation, la liste des faisceaux de circuits.
lement du trafic. Le personnel de ces centres assure la maintenance Les données de base sont fournies par l’opérateur client au
des équipements d’une zone géographique déterminée, ainsi que constructeur qui doit générer les données à rentrer dans son sys-
les fonctions d’exploitation liées à ces équipements ; tème. En effet, à partir des données fournies par l’opérateur, les
— de centres de construction des lignes (CCL) chargés des réseaux données rentrées dans le système de commutation dépendent de
locaux (réseau de distribution) et des raccordements d’abonnés. l’architecture du système lui-même, de la répartition des fonctions
Il n’est pas question ici d’évaluer le coût d’exploitation des réseaux et des données utilisées dans les différents sous-ensembles.
de télécommunication. Cependant, on compare parfois les perfor- La génération des données est donc une opération assez complexe
mances ou la productivité des différents opérateurs (France Télécom, qui nécessite l’utilisation d’outils logiciels d’aide que chaque
British Telecom, ATT, NTT, etc.) par un chiffre qui est le nombre de constructeur crée pour ses besoins. C’est donc un logiciel générique
lignes d’usagers par employé. Ce chiffre peut ainsi donner une idée qui est utilisé quel que soit le site.
du coût global d’exploitation.
Puis, à partir des données techniques de l’opérateur : liste des
En Europe ce chiffre peut atteindre 200 et se situe en général entre abonnés, des circuits, des faisceaux, etc., il est possible de saisir ces
150 et 200. Ce chiffre a assez fortement augmenté avec la progression informations. La méthode la plus directe de saisie de ces données
des systèmes évolués et performants en fonction d’exploitation et est l’utilisation des commandes employées pour l’exploitation et que
de maintenance. En effet, il n’y a plus de personnel dans les locaux l’on appelle les commandes relation homme-machine (RHM). En
des commutateurs numériques, tout le personnel d’exploitation effet, ces commandes sont utilisées par l’opérateur exploitant pour
technique est regroupé au CPE qui assure l’exploitation et la main- rentrer de nouvelles données site dans le système.
tenance de plusieurs commutateurs.
Il est donc possible de préparer en usine un fichier de commande
RHM correspondant à toutes les données de configuration matérielle
et de configuration téléphonique. Ce fichier stocké sur un disque
8.3 Coût de développement pourra être transporté ou transféré sur l’unité de commande chargée
des matériels et des logiciels de l’exploitation et de la maintenance du système de commutation
du site. L’exécution de l’ensemble des commandes du fichier va per-
Pour un système de commutation numérique le coût de dévelop- mettre de charger dans les différentes mémoires du commutateur
pement des logiciels est beaucoup plus élevé que le coût du déve- les données nécessaires au fonctionnement.
loppement des matériels. Pour fixer les ordres de grandeur, l’on peut
dire qu’un système de commutation comprend de trente à cinquante
types différents de cartes qu’il faut donc développer. Ces cartes sont
assez complexes et comprennent des ASIC à développer aussi. Le 9. Évolution des architectures
coût moyen de développement d’une carte y compris les spécifica-
tions, le firmware, les tests et les dossiers permettant de la fabriquer et des techniques
peut être estimé entre six et huit mille heures.
Les logiciels nécessaires pour faire fonctionner un site sont géné-
de commutation
ralement de l’ordre de plus de deux millions de lignes de code source
comprenant les instructions des programmes et des commentaires Le taux du trafic proprement téléphonique dans un réseau a ten-
associés. Mais un produit vit et s’exporte dans des pays où l’exploi- dance à baisser dans les pays développés avec l’émergence des nou-
tation présente des différences par rapport au réseau national de veaux services et notamment les transmissions de données et le
France Télécom. L’ensemble des logiciels nécessaires à la vie d’un RNIS. Cependant il est bien clair que la transmission de la parole
produit varie donc de plus de deux millions à trois, quatre, voire cinq restera pendant longtemps encore le service prédominant avec
millions de lignes de code source. Le ratio moyen de production de toutefois des évolutions importantes sur les facilités offertes. C’est
logiciel est de l’ordre de 1 ligne de code source par heure. Le coût le cas notamment du concept de réseau intelligent dont l’objectif est
est entendu comme un coût global allant de la spécification jusqu’au de faciliter la création de nouveaux services. L’idée de réseau intel-
test et à l’intégration dans un système et comprenant même le suivi ligent a elle-même donné naissance a un nouveau concept : la
pendant un an chez le client. communication personnelle. Il s’agit, en fait, de la possibilité offerte
aux usagers de retrouver, quelle que soit leur localisation, toutes les
facilités de leur abonnement. Ce service peut être offert soit par le
réseau fixe, soit par le réseau mobile. Il s’agit d’un service très pro-
metteur mais qui demandera du temps pour être mis en œuvre.

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La technique de transfert asynchrone (ATM) (Asynchronous Trans- ■ Commutateur d’accès aux services (CAS)
fert Mode ) est une technique de transmission et de commutation Le CAS est un commutateur qui permet d’accéder aux compo-
numériques où le transfert d’information se fait sous forme de sants spécialisés du réseau intelligent. À partir du préfixe affecté
cellules de longueur fixe qui peuvent transporter différents types au service, le CAS avertit le point de commande du service (PCS).
d’information. Cette technique numérique permet la commutation La logique du traitement d’appel est alors prise en charge par le
de débits particulièrement importants et est adaptée aux réseaux à PCS. En quelque sorte, pendant la durée de l’appel, le PCS télé-
large bande comme, par exemple, aux signaux de télévision commande le commutateur d’accès au service.
numérique.
Il apparaît important de traiter ces trois thèmes qui vont avoir ■ Point de commande de service réseau (PCS-R)
une influence sur l’avenir de la structure des réseaux. Sollicité par le CAS pour un service de type réseau intelligent, le
PCS-R possède la base de données temps réel ainsi que la logique
de traitement d’appel. Cette logique de traitement d’appel, faite de
modules logiciels, est modifiable, depuis le PCS-G, à partir de scripts
9.1 Réseaux intelligents de services, pour faire évoluer les services ou en créer de nouveaux.
Introduire rapidement de nouveaux services, offrir à l’exploitant ■ Point de commande de service gestion (PCS-G)
une souplesse de leur gestion, permettre aux utilisateurs d’accéder Il représente la référence pour le service en contenant les pro-
à leurs propres paramètres de services et de les modifier, tels sont grammes et les données relatives à ce service. De plus il assure
les objectifs majeurs recherchés par le concept de réseau intelligent. l’exploitation technique du réseau de PCS-R et l’exploitation
Pour répondre à ces objectifs, l’architecture du réseau intelligent commerciale du service (gestion des contrats, accès de l’exploitant
repose sur deux principes : et des usagers).
— la centralisation de l’intelligence ; ■ Serveurs commerciaux ou points de commande de service
— la normalisation des interfaces. commercial (PCS-C)
S’agissant de la centralisation de l’intelligence, les données rela- En ouvrant une partie de l’exploitation au prestataire de service,
tives à un service ainsi que la logique de traitement sont centralisées le PCS-C lui permet de gérer directement et, sur sa propre machine,
en dehors de l’autocommutateur alors que, jusqu’à présent, elles y des données relatives à son service.
étaient intégrées. Le principe du réseau intelligent est donc de dis-
tribuer, dans des nœuds spécialisés du réseau, les fonctions de trai- La figure 50 donne le principe de fonctionnement du réseau
tement d’appel et de gestion des services. Le réseau intelligent intelligent.
comprend donc les composants suivants (figure 49). On voit qu’un service est décrit dans le PCS-G par un script de
service qui permet de définir les enchaînements d’actions élémen-
taires dans le PCS-R. Donc, quand un service est sollicité, le CAS
vient demander au PCS d’effectuer le choix des opérations qu’il doit
réaliser. Ces opérations sont contrôlées par le PCS-R. Dans cette
architecture, quatre ensembles fonctionnels sont définis :
— des scripts de services qui constituent, avec les actions élé-
mentaires et les interpréteurs logiques, le traitement par le PCS-R
du service ;
— des commandes au commutateur qui se traduisent par des
opérations à effectuer dans le commutateur ;
— des bases de données « temps réel » pour le traitement
d’appel PCS-R, et « relationnelles » PCS-G ;
— des fonctions d’exploitation du service dans le PCS-G.
Une bonne partie des efforts pour la définition du réseau intelligent
a porté sur la normalisation des interfaces entre le CAS et le PCS.
Ces travaux ont montré qu’il était possible de réaliser une interface
pouvant couvrir l’ensemble des services imaginables pour le présent
et le futur en s’appuyant sur des protocoles déjà existants, à savoir
le système de signalisation CCITT no 7, et en se limitant à un nombre
réduit de primitives de base, appelées opérations dans le contexte
du réseau intelligent. Des interfaces ont également été normalisées
entre les autres composants. Le tableau 9 donne la liste des opé-
rations du réseau intelligent.
■ Services du réseau intelligent
De nombreux services peuvent être fournis par le réseau
intelligent :
— le libre appel ou « numéro vert » en France, service payé par
le demandé ;
— le numéro jaune, variante du « numéro vert » où la taxation
est partagée entre le demandeur et le demandé ;
— la carte pastel ou carte de crédit ;
— le numéro universel où l’appel est aiguillé selon la position géo-
graphique du demandeur vers le demandé le plus proche (banques,
assurances...) ;
— le réseau privé virtuel ;
— le centrex à zone étendue ;
— le vote et le sondage d’opinion ;
Figure 49 – Architecture du réseau intelligent

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Figure 50 – Principe de fonctionnement


du réseau intelligent

— la fonction kiosque : pour obtenir des informations, un abonné à caractère très sporadique, le RNIS est insuffisant. Pour ces appli-
peut appeler un prestataire de services. Une surtaxation est cations, la technique de transfert asynchrone, technique numérique,
appliquée à l’appel, permettant de rémunérer le prestataire. (0) hybride entre la commutation de circuits, dont elle garde la simplicité
Le radiotéléphone, dont les principes ont été étudiés précédem- et qui est un gage de hauts débits, et la commutation de paquets,
ment, est aussi un exemple d’utilisation des principes du réseau dont elle garde la souplesse, est une technique particulièrement
intelligent, avec notamment la nécessité de centraliser des bases attractive. Lors de l’exposition de l’UIT Télécom 91 à Genève, les
de données concernant la localisation des abonnés ou de gérer premiers commutateurs expérimentaux ont été mis en démonstra-
l’itinérance ou le transfert automatique intercellulaire. On a pu voir, tion, permettant, par exemple pour celui d’Alcatel, la commutation
du reste, (§ 3.4, figure 13) que la structure du réseau de radio- de télévision numérique à 155 Mbit/s ou des applications multi-
téléphone s’apparente à celui du réseau intelligent. médias, c’est-à-dire mettant en œuvre, pour un même terminal, des
connexions de types variés (image, données, parole...).

9.2 Communication personnelle 9.3.1 Principes de base de l’ATM

L’ATM est basée sur la définition d’une cellule, unité de transfert


L’objectif de ce service est de permettre à tout abonné disposant d’information unique, qui est traitée par tous les éléments du réseau :
d’un numéro personnel de retrouver, où qu’il se trouve, dans terminaux, multiplexeurs, brasseurs, commutateurs. La cellule, de
n’importe quel réseau, les mêmes services et facilités. Bien entendu, longueur fixe, est dotée d’un en-tête et d’un champ d’information.
tout appel adressé au numéro personnel de l’abonné est acheminé Ce dernier transporte les données de l’usager alors que l’en-tête
dans le réseau jusqu’au poste où l’abonné s’est identifié. Dans le permet le routage des cellules à travers le réseau. Les deux champs
principe, ce service s’apparente au radiotéléphone mais il est géné- ont un format fixe, ce qui permet d’atteindre des vitesses de trai-
ralisé pour s’étendre aux réseaux téléphoniques fixes publics ou tement très élevées en réalisant les fonctions les plus critiques par
privés. Il est vraisemblable que ce service verra le jour d’abord dans du matériel, des composants VLSI (Very Large Scale Integration ).
les réseaux privés. En tout cas ce service est l’objet de nombreuses
Conçue pour supporter une gamme très large de services de
études. L’ETSI a publié de nombreux documents de référence sur
communication, l’ATM se doit de procurer un service de transfert
ce sujet.
aussi indépendant que possible de ces services. Les fonctions trop
spécifiques sont donc repoussées aux frontières du réseau. Il en
découle deux notions d’indépendance :
9.3 Technique de transfert — l’indépendance temporelle : les cellules n’ont pas une position
asynchrone (ATM) repère dans le temps, à la différence des octets d’une liaison syn-
chrone qui occupent une position fixe dans le temps. Les spécificités
de l’ATM découlent du fait qu’il n’y a pas de lien entre l’information
Nota : pour de plus amples renseignements, le lecteur pourra se reporter à l’article véhiculée par le train de cellules et le vecteur temps ;
spécialisé dans le présent traité. — l’indépendance au niveau de la cellule entre l’en-tête et le
Pour pouvoir transmettre des débits élevés d’information (inter- champ d’information. L’en-tête ne sert qu’aux fonctions de transfert
connexion de réseaux d’ordinateurs grande vitesse, transfert de dans le réseau, les fonctions liées aux services de communication
débits pour la télévision numérique...) ou écouler des flux de trafic étant incluses dans le champ d’information.

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Tableau 9 – Liste des opérations du réseau intelligent


Abréviations
Catégorie d’opération Nom de l’opération Sens de transmission
du CNET
Dialogue général PROVIDE INSTRUCTION SAS PCS ← CAS
TRANSFER CONTROL PCS → CAS
Dialogue avec l’usager SEND & RECEIVE DEI PCS → CAS
CREATE EDA
JOIN CNX
SPLIT DCX
Gestion des branches PCS → CAS
FREE RDA
DETACH DET
ATTACH ATT
MONITOR GEV PCS → CAS
Gestion de la signalisation EVENT SEV PCS ← CAS
GENERATE SIGNAL EEV PCS → CAS
RETRIEVE LED PCS ↔ CAS
Gestion des données UPDATE MOD PCS ↔ CAS
FILTER DFT PCS → CAS
RESET SWITCH RZA PCC → CAS
Défense RESET NODE RZP PCS ← CAS
ACTIVITY TEST NUL PCS ↔ CAS
Description des opérations : dans le réseau intelligent, où le PCS-R télécommande et contrôle le CAS, la sémantique du service est connue seulement du PCS-R.
La plupart des opérations, à l’exception pratiquement de celle qui accompagne l’initialisation du dialogue, sont lancées du PCS-R. Les différents types d’opérations
sont :
1) les opérations d’initialisation de dialogue (PROVIDE INSTRUCTION) envoyées par le CAS vers le PCS-R et de fin de dialogue (TRANSFER CONTROL) du PCS-R
vers le CAS ;
2) l’opération qui est envoyée du PCS-R au CAS pour gérer le dialogue avec l’usager (SEND & RECEIVE).
Elle permet :
— de guider l’utilisateur selon le type de protocole utilisé (dans la bande, protocole D, vidéotex) ;
— d’indiquer au CAS de se mettre en réception des données fournies par l’utilisateur ;
— de demander au CAS de transmettre au PCS-R les données qu’il a reçues de l’utilisateur ;
3) les opérations envoyées du PCS-R au CAS pour qu’il exécute certaines commandes, par exemple : établissement d’appel (CREATE, JOIN, SPLIT, FREE) ;
4) les opérations qui permettent au PCS-R d’être informé et d’agir éventuellement sur la signalisation (EVENT, MONITOR, GENERATE SIGNAL) ;
5) les opérations de défense lors d’un redémarrage du PCS-R ou du CAS, ou pour gérer le flux d’appels (FILTER, RESET SWITCH, RESET NODE, ACTIVITY TEST).

L’information est transportée en mode connexion par un circuit


virtuel, préalablement établi, soit par un traitement d’appel entre
abonnés, soit de façon semi-permanente entre entités du réseau.

9.3.2 La cellule

La cellule, unité de base du transport, normalisée par le CCITT,


prévoit 5 octets pour l’en-tête et 48 octets pour la charge utile (champ
d’information) (figure 51).
■ L’en-tête contient essentiellement un numéro binaire représen-
tant une adresse logique qui identifie le circuit virtuel auquel est
affectée la cellule. Cette adresse contient, en fait, deux numéros
indépendants et complémentaires (figure 52) :
— l’un identifie un circuit virtuel (VCI) ;
— l’autre un faisceau virtuel (VPI), c’est-à-dire un groupe de
circuits virtuels.
Ces deux adresses sont importantes car on peut indépendam-
ment faire des commutations au niveau VCI ou au niveau VPI.
Figure 51 – Structure de la cellule ATM
L’en-tête comporte encore des informations pour des fonctions de
gestion du réseau mais aussi un code de 8 bits détecteur et correcteur
d’erreurs. Cela est indispensable, car c’est l’adresse qui, seule,
permet d’acheminer la cellule dans le réseau et, si elle est erronée, ■ Le champ d’information contient des informations pouvant être
cause la perte de l’information dans la charge utile. d’origines et de types quelconques, pas nécessairement à large
bande : images numérisées, paroles numérisées, fichiers informa-
tiques, messages de signalisation et de maintenance. Il est transmis
de bout en bout de façon transparente, aux erreurs près.

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9.3.3 Multiplex

Un flux de cellules ATM peut être transporté par n’importe quelle


capacité de transmission sous réserve que le débit soit suffisant.
L’adaptation au débit se fait par l’adjonction de cellules vides. L’ATM
peut utiliser de ce fait n’importe quel type de moyen de
transmission :
— les débits de la hiérarchie plésiochrone (2 048 kbit/s,
34 Mbit/s...) ;
— les débits de la nouvelle hiérarchie synchrone SDH
(155,52 Mbit/s...) ;
— le multiplex ATM, suite de cellules contiguës, avec une horloge
plésiochrone.
Si les premières applications vont devoir utiliser la transmission
plésiochrone, il est probable, compte tenu du déploiement en cours, Figure 52 – Structure de l’en-tête à l’interface usager
en France et dans de nombreux pays, de la transmission synchrone
SDH, que l’ATM sera supportée par ce mode de transmission
synchrone sur fibres optiques monomodes. Il faut signaler que
l’introduction de la transmission synchrone SDH engendrera la
nécessité de l’adaptation des commutateurs numériques actuels
aux débits, sur les faisceaux de circuits, de ce nouveau mode de
transmission synchrone SDH.

9.3.4 Couche d’adaptation à l’ATM

Le service de transfert offert par la couche ATM [AAL (ATM Adap-


tation Layer )] répond globalement aux exigences que l’on en attend :
souplesse, débit et simplicité. En revanche, il présente, vis-à-vis des
services de communication de bout en bout, d’éventuelles lacunes
telles que : la non-fourniture d’une horloge, la perte de cellules en
cas de surcharge ou d’erreurs non corrigées sur l’en-tête, en plus,
bien entendu, des erreurs sur le champ d’information dues à la
transmission.
Le rôle de l’AAL est de redonner à l’application un flux de données
compatible avec les exigences du service considéré. Pour éviter de
définir un AAL par service, le CCITT a classé les services selon un
certain nombre de critères : l’existence ou non d’une contrainte de
temps réel, la variabilité ou non du débit de l’information, les services
en mode connecté ou sans connexion, les questions de signalisation.
En 1993, 5 types d’AAL étaient définies. La figure 53 donne le Figure 53 – Modèle de référence du protocole ATM
modèle de référence de l’ATM. La couche AAL est elle-même divisée
en deux couches appelées segmentation et réassemblage.

9.3.5 Commutation ATM

Comme on l’a vu précédemment, l’identification d’un canal ATM


se fait par deux champs d’adresse.
Identificateur logique d’un canal : VPI, VCI
— à l’interface usager/réseau : 8 bits, 16 bits ;
— aux interfaces réseau : 12 bits, 16 bits.
Cette structure permet de définir deux niveaux hiérarchiques : le
faisceau virtuel VP et le circuit virtuel VC. Cette notion permet éga-
lement d’introduire deux niveaux hiérarchiques de commutation :
— la commutation ATM proprement dite traitant les canaux de
communication et utilisant donc le couple VPI + VCI ;
— le brassage, un brasseur ATM ne prenant en compte que le
VPI. Figure 54 – Commutation de VP
Les figures 54 et 55 donnent le principe de la commutation de
VP et de la commutation de VP + VC. sement d’appel (signalisation d’abonné). Ces principes débouchent
Le brassage est une fonction de transmission qui permet de réamé- sur une organisation de l’architecture du réseau avec la nécessité
nager de façon interne l’architecture du réseau. Les brasseurs sont de créer, au début, une infrastructure à base de brasseurs pour sup-
alors sous le contrôle des entités de gestion du réseau. La commu- porter ultérieurement une véritable commutation ATM où toutes les
tation ATM, VPI + VCI procure flexibilité dans l’allocation des débits, cellules qui ont la même adresse suivent un même chemin et arrivent
indépendance vis-à-vis de l’infrastructure de transmission. Les à destination dans leur ordre d’émission.
commutateurs de VC sont sous le contrôle des procédures d’établis-

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Un nœud reçoit (figure 56) un certain nombre de multiplex Confiant dans l’avenir de l’ATM, France Télécom, d’une part,
entrants et émet un certain nombre de multiplex sortants (qui peut mais aussi un certain nombre d’exploitants de réseaux publics se
différer du précédent). Les cellules vides sont éliminées à l’entrée sont lancés dans l’installation d’une infrastructure d’un réseau
du réseau de connexion, autre avantage de l’ATM. Seul le débit utile ATM basé sur le principe de brassage de faisceaux virtuels. Les
est commuté. Comme le montre la figure 56, une cellule arrivant premiers brasseurs ATM commencent à équiper le réseau français.
sur le multiplex Ei avec une adresse A est émise sur le multiplex La figure 57 décrit le principe du brasseur Alcatel 1 000 AX.
Sj avec une adresse B pouvant théoriquement être identique à Le brasseur 1 000 AX comprend trois types de sous-ensembles
l’adresse A. Il y a donc commutation spatiale pour les multiplex et fonctionnels et matériels :
commutation logique et temporelle asynchrone pour les adresses.
Bien entendu, tous les débits et tous les services peuvent être — d’abord un étage central de brassage de VP intégrant un réseau
commutés par un réseau de commutation unique. de commutation ATM appelé ASN (ATM switching network ),
composé de commutateurs élémentaires ASE, et une unité de
Il faut signaler que la commutation n’est possible qu’après contrôle doublée chargée de la commande et de l’exploitation du
récupération de la phase d’horloge de la cellule, permettant le commutateur de conduits virtuels ;
cadrage et donc la lecture de l’en-tête. Le temps de traversée d’un — ensuite des unités de multiplexage de conduits virtuels, per-
commutateur ATM est aléatoire puisqu’il dépend du nombre et des mettant de concentrer et multiplexer les VP d’usagers vers l’étage
files d’attente donnant accès au multiplex sortant. Un réseau ATM central. Une telle unité peut être intégrée dans l’étage central et
n’est donc pas transparent temporellement. s’appelle alors UML (VP MUX L). Elle peut aussi être déportée et
s’appelle alors UMD (VP MUX R) ;
— enfin un terminal local d’exploitation.
Deux types d’unités terminales permettent le raccordement ATM
hauts débits :
— les STU permettant le raccordement direct aux abonnés ;
— les TTU pour lesquelles le trafic ATM est déjà concentré
[liaisons entre brasseurs ou trafic concentré après les unités de multi-
plexage (UM)].

Figure 55 – Commutation de VP et de VC

Figure 56 – Principe de la commutation ATM

Figure 57 – Architecture du brasseur ATM Alcatel 1 000 AX

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