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BIP N°74

Mai 1998

TRAITEMENT COMPTABLE DES SUBVENTIONS

Dans le cadre du développement de l’activité économique et pour un meilleur équilibre


régional et sectoriel, l’Etat met en place différents mécanismes d’encouragement pour
les entreprises. Ces mécanismes peuvent revêtir différentes formes dont les plus
courantes sont : les avantages fiscaux, l’instauration de monopole, l’octroi de facilités
de crédit, la réduction des formalités administratives ou encore des aides matérielles
par le biais du mécanisme de la subvention.

La particularité de ce dernier mécanisme est son caractère pécuniaire découlant de


l’enrichissement immédiat qu’il génère. Ainsi, contrairement aux autres
encouragements et notamment fiscaux, la subvention accordée se traduit par un
encaissement « d’argent frais » (liquidité ou bien matériel).

Par ailleurs, ses conditions d’octroi sont en général plus restrictives.

Il existe plusieurs formes de subvention dont les plus fréquentes sont les suivantes :

4 subvention d’investissement : destinée à acquérir ou créer des valeurs


immobilisées ou financer des activités à long terme.

4 subvention d’exploitation : subvention dont bénéficie l’entreprise pour lui


permettre de compenser l’insuffisance de certains produits d’exploitation ou de faire
face à certaines charges d’exploitation.

4 subvention d’équilibre : il s’agit d’une subvention destinée à compenser en tout ou


en partie, la perte globale qu’aurait constaté l’entreprise si cette subvention ne lui
avait pas été accordée.

Ces subventions peuvent être accordées aussi bien aux entreprises publiques que
privées.

Parallèlement, certains établissements publics soumis aux règles de la comptabilité


publique, bénéficient de concours réguliers de l’Etat destinés à pallier à leur
insuffisance de ressources pour l’équilibre de leurs budgets d’équipement ou de
fonctionnement.

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Ces concours appelés communément subvention d’équipement ou de fonctionnement
s’apparentent aux subventions d’investissement ou d’équilibre avec une certaine
nuance découlant de la différence d’acception entre l’équipement tel qu’il est défini en
comptabilité publique et la définition de l’investissement en comptabilité commerciale.

L’objectif de notre article est tout d’abord de traiter les règles comptables applicables
aux subventions dans les cas les plus communément rencontrés, ensuite d’analyser le
traitement comptable à adopter pour les subventions régies par les règles de la
comptabilité publique.

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1. Cas général : l es subventi ons tel l es que défi ni es par l e code général de
normal i sati on comptabl e.

Le code général de normalisation comptable définit trois types de subvention. Il s’agit


comme précisé dans l’introduction de :

ç subvention d’investissement ;
ç subvention d’équilibre ;
ç subvention d’exploitation.

Ces subventions appellent chacune un traitement comptable particulier qui est lié à
leur nature : financement permanent (subvention d’investissement) ou produit
(subvention d’exploitation ou d’équilibre).

1.1. Subventions d’investissement

1.1.1 Principe

Les subventions d’investissement sont octroyées pour le financement de biens


d’équipement ou d’une activité à long terme.

Compte tenu du caractère durable des opérations qu’elle finance, la loi comptable a
permis son étalement sur plusieurs exercices afin de ne pas créer de déphasage entre
l’exercice de sa constitution et la période d’amortissement des biens qu’elle finance.

Le code général de normalisation comptable introduit une distinction liée au caractère


amortissable ou non du bien financé.

à Ainsi, s’il s’agit d’une immobilisation non amortissable, la subvention peut être
rapportée au résultat sur un nombre d’année correspondant à l’utilisation prévisible
de l’immobilisation et à défaut, être rapportée par fractions égales sur 10 ans.

à Les subventions d’investissement destinées à l’acquisition ou à la création


d’immobilisations amortissables, doivent être rapportées au résultat comme suit :

− si la subvention couvre le prix de revient, la reprise devrait être équivalente au


montant de la dotation aux amortissements ;

− si la subvention est partielle, la reprise peut se faire pour un montant égal à la


dotation aux amortissements correspondant à la fraction de l’investissement
couverte par la subvention.

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Toutefois, des dérogations à ces règles d’étalement peuvent être admises lorsqu’une
telle mesure sera justifiée par des circonstances particulières, notamment l’objet de
l’activité ou encore les conditions posées pour l’octroi de la subvention.

1.1.2 Traitement comptable :

Les différentes phases devant donner lieu à des écritures comptables sont les
suivantes :

ç L’octroi et le déblocage de la subvention ;


ç Les reprises de subvention ;
ç Le traitement de la subvention lorsque le bien est cédé avant la fin de sa période
d’amortissement.
ç Le traitement en fin de période d’étalement.

1.1.2.1. A l’octroi de la subvention

ë Cas général : étalement de la subvention

La subvention est à constater dans les comptes de capitaux propres assimilés dés la
signature du contrat ou de la décision d’octroi de la subvention qui en constitue le fait
générateur.

Toutefois, les subventions d’investissement octroyées avec des conditions suspensives


constituent une exception à ce principe. Dans ces cas, la subvention n’est acquise qu’à
partir du moment où les dites conditions sont remplies. Par conséquent, la signature du
contrat à condition suspensive ne peut à elle seule permettre la comptabilisation de la
subvention.

Dans ces deux cas, l’écriture comptable est identique, seule la date de comptabilisation
diffère.

n° compte Libellé Débit Crédit


34511 Subventions d’investissement à recevoir X
1311 Subventions d’investissement reçues X

Constatation de la décision d’octroi de la


subvention
5141 Banque X
34511 Subventions d’investissement à recevoir X

Constatation du déblocage de la subvention

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NB : Dans l’ensemble du raisonnement, et par mesure de simplification, nous faisons
abstraction du traitement de la TVA.

ë Cas particulier : inscription directe en produits

La loi fiscale autorise les sociétés qui bénéficient de subventions de réintégrer dans les
produits, la totalité de ces subventions au titre de l’exercice de leur réception. Cette
option s’accompagne du bénéfice de la déduction d’un amortissement exceptionnel
(dérogatoire) au titre de l’exercice d’acquisition des équipements en question, égal au
montant de la subvention, et s’ajoutant à l’annuité normale.

Dans ce cas, les mêmes écritures que ci-dessus peuvent être passées à l’octroi et au
versement de la subvention. Les écritures d’inscription en produits sont traitées dans le
développement relatif aux reprises ci- dessous.

1.1.2.2. Les reprises :

Il y a lieu de distinguer le cas d’étalement de la subvention et les cas particuliers.

ë Cas général : étalement de la subvention

La société procède à l’étalement de la subvention qui peut se faire selon les modalités
suivantes :

− Etalement proportionnel à l’amortissement ;


− Etalement par fractions égales sur 10 ans.

La principale question qui se pose dans ce cas d’étalement est la détermination des
amortissements à retenir dans le calcul de la reprise : s’agit-il des amortissements
économiques ou des amortissements fiscalement déduits, c’est à dire y inclus les
amortissements dérogatoires.

Sur le plan fiscal, il est évident qu’il s’agit des amortissements fiscalement déduits.

Sur le plan comptable, ce point n’est pas directement envisagé par la loi. Toutefois,
comme la reprise de la subvention s’opère au niveau du résultat non courant (compte
7577), il semble que l’on puisse raisonnablement opérer la même reprise, et inclure les
amortissements d’exploitation et les amortissements dérogatoires.

Par ailleurs, il convient de rattacher la subvention à l’amortissement effectivement


pratiqué sur l’immobilisation, quelle que soit la date de versement effective de la
subvention. En cas d’octroi de cette dernière au titre d’un exercice postérieur à
l’investissement, il faut opérer une reprise compte tenu des amortissements déjà
pratiqués.

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Une fois les modalités de détermination du montant de la reprise arrêtées, les écritures
comptables à constater à chaque fin d’exercice seraient les suivantes :

n° compte Libellé Débit Crédit


1319 Subventions d’investissement inscrites au Y
CPC
7577 Reprises sur subventions d’investissement Y
de l’exercice

Constatation de la reprise annuelle de la


subvention

ë Cas particulier : inscription directe en produits

La loi fiscale autorise comme nous l’avons indiqué plus haut, la réintégration dans les
produits de la totalité de la subvention au titre de l’exercice de leur réception.

Les écritures comptables à constater seront les suivantes :

n° compte Libellé Débit Crédit


1319 Subventions d’investissement inscrites au X
CPC
7577 Reprises sur subventions d’investissement X
de l’exercice

Inscription dans les produits de l’exercice


de la totalité de la subvention reçue
65941 Dotations non courantes pour X
amortissements dérogatoires
1351 Provisions pour amortissement dérogatoire X

Constatation de l’amortissement
dérogatoire conformément à l’option

La loi fiscale est muette quand à la reprise éventuelle des provisions pour
amortissements dérogatoires ainsi constituées.

Néanmoins, il s’avère qu’une absence de reprise de cette provision ne permettrait pas


de neutraliser l’impact de la subvention tel que recherché par les textes.

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Par conséquent, la tendance doctrinale est la reprise annuelle de cette provision


proportionnellement à l’amortissement pratiqué sur l’immobilisation acquise par voie
de subvention.

Afin que la période de reprise coïncide avec celle de l’amortissement, la reprise est
constatée dès la première année d’amortissement qui peut coïncider avec celle
d’inscription de la subvention en produits.

L’écriture comptable de reprise à passer annuellement serait la suivante :

n° compte Libellé Débit Crédit


1351 Provisions pour amortissement dérogatoire A
75941 Reprises sur amortissement dérogatoire A

Constatation annuelle de la reprise


équivalente à l’amortissement A pratiqué
sur le bien

1.1.2.3. Traitement lorsque le bien est cédé avant la fin de sa période


d’amortissement :

Lorsque l’immobilisation sort du patrimoine de l’entreprise avant que la subvention


n’ait été totalement reprise, la subvention subsistant dans les comptes 1311 ou 1319
doit à notre avis être annulée par transfert au compte 7577 « reprise sur subvention de
l’exercice ».

1.1.2.4. Traitement en fin de période d’étalement :

En fin de période d’étalement, les comptes 1311 et 1319 sont soldés l’un par l’autre,
les deux comptes faisant ressortir le même solde. La subvention ainsi que ses reprises
sont donc soldées.

1.2. Subvention d’équilibre

1.2.1. Principes :

La subvention d’équilibre est destinée à compenser des pertes subies par l’entreprise
au titre de tout ou partie de son activité.

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Les subventions d’équilibre sont en général octroyées par l’Etat à des entreprises
intervenant dans un secteur vital de l’économie au titre de compensation de pertes ou
de marge garantie. La subvention d’équilibre peut également être octroyée pour les
activités dans une région déterminée.

Dans tous les cas, il s’agit pour l’Etat de pousser l’entreprise à intervenir dans une
zone ou activité où cette dernière ne serait pas intervenue sans cette aide de l’Etat.

Dans de rares cas, il arrive qu’une entreprise bénéficiant d’une marge garantie ait à
reverser à l’Etat pour une année donnée une partie de ses recettes, l’activité ayant
généré une marge supérieure à la marge garantie (produits pétroliers par exemple).

1.2.2. Traitement comptable :

Les deux principaux points que soulève la subvention d’équilibre sont les suivants :

ç Tout d’abord, selon quelles modalités doit on l’intégrer aux produits ?


ç Et ensuite, doit-elle être enregistrée dans les produits d’exploitation ou dans les
produits non courants ?

Exercice de rattachement :

La subvention d’équilibre est destinée à contrebalancer une perte globale dégagée par
l’activité, avant l’inscription de la subvention. Sa vocation étant par conséquent
d’assurer l’équilibre entre les produits et les charges, il est tout à fait logique que le
CGNC (Code Général de Normalisation Comptable) ait prévu sa comptabilisation au
cours de l’année de survenance de ces opérations.

Nature de la subvention d’équilibre :

Le Code Général de Normalisation Comptable a prévu la comptabilisation de la


subvention, d’équilibre dans un compte de produits non courants 7561 « Subventions
d’équilibre reçues de l’exercice », ou 7568 « Subventions d’équilibre reçues des
exercices antérieurs ».

Cette classification peut être discutée, d’autant plus qu’il n’est pas exclu qu’une
subvention d’équilibre soit accordée pour une activité courante et donc pour équilibrer
le résultat d’exploitation.

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A notre avis, lorsqu’elles sont destinées à assurer l’équilibre du résultat d’exploitation,


la subvention d’équilibre devrait être assimilée à une subvention d’exploitation et
comptabilisée comme telle dans les produits d’exploitation, aux comptes qui lui sont
réservés : 7161 ou 7168.

Néanmoins, le cas énoncé ci-dessus constitue une situation particulière. L’attitude


adoptée par le CGNC répond mieux au cas général où la subvention d’équilibre est
octroyée pour la compensation globale d’une activité, abstraction faite du caractère
d’exploitation, financier ou non courant des opérations.

Dans ce cas général, les écritures comptables seront les suivantes :

n° compte Libellé Débit Crédit


3451 Subventions à recevoir X
7561 Subvention d’équilibre reçue de l’exercice X

Constatation de la subvention dés que son


montant global est officiellement connu
5141 Banque X
3451 Subventions à recevoir X

Constatation de l’encaissement de la
subvention

1.3. Subvention d’exploitation

1.3.1. Principes :

Les subventions d’exploitation sont celles accordées par l’Etat et les collectivités
publiques et qui, différemment des subventions d’équilibre ou des subventions
d’équipement sont destinées à faire face à l’insuffisance de produits d’exploitation, du
fait de la réglementation de certains tarifs de vente.

La distinction entre subvention d’exploitation et subvention d’investissement paraît


aisée au Maroc où elles n’existent pas sous des formes variées. Néanmoins, dans
certains pays où les entreprises bénéficient d’une multiplicité d’aides sous forme de
subventions, cette distinction s’avère plus difficile : Ainsi, par exemple, citons en
France le cas de certaines aides à la création d’emploi. Leur utilisation ainsi que la
fiscalité leur confère le caractère de subvention d’investissement tandis qu’elles ont,
sur le plan comptable, le caractère de subvention d’exploitation.

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1.3.2. Traitement comptable :

La subvention doit être constatée au crédit des comptes 7161 ou 7168 dés que la
subvention a été notifiée au bénéficiaire à titre définitif en contrepartie du compte
3451 « subventions à recevoir ».

Cependant, il convient de tenir compte des conditions d’octroi de la subvention :


conditions résolutoires ou suspensives.

Ainsi, si les conditions résolutoires ne sont pas remplies, il y a lieu de constituer une
provision pour risques destinée à faire face aux pertes éventuelles de subvention
découlant du non respect de ces conditions résolutoires.

Sur le plan fiscal, les subventions reçues entraînent un accroissement de l’actif net et
constituent par conséquent un élément du chiffres d’affaires imposable de l’exercice
de leur encaissement ou de leur inscription en compte « subventions à recevoir ».

Ces subventions doivent être retenues pour le calcul de la cotisation minimale à l’IS
(Impôt sur les sociétés) ou à l’IGR (Impôt général sur le revenu) et faire, par ailleurs,
l’objet de déclaration à la TVA au titre du mois de leur encaissement en considérant
les sommes reçues comme étant TTC.

2. Cas des subventions reçues par les établissements bénéficiant du concours de


l’état dans le cadre de leurs budgets de fonctionnement ou d’équipement

2.1. Problématique

La majorité des établissements publics bénéficient du concours de l’Etat par le biais de


subventions destinées à équilibrer leur budget de fonctionnement ou à réaliser leur
budget d’équipement.

Ces deux notions : budget d’équipement et de fonctionnement sont déterminées selon


les règles de la comptabilité publique qui sont différentes de celles édictées par le
CGNC pour les comptabilités commerciales.

Ainsi, la notion d’équipement de la comptabilité publique ne coïncide pas toujours


avec l’investissement tel que défini par la loi comptable.

Certaines dépenses inscrites au budget d’équipement peuvent revêtir un caractère de


dépense d’exploitation pour la comptabilité commerciale. C’est le cas notamment des
dépenses de personnel occasionnel affecté à un projet non immobilisable (Projet de
vulgarisation agricole à titre d’exemple), ou encore les frais de déplacement, ou les
honoraires du cabinet d’audit chargé de se prononcer sur les comptes.

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De même, certaines dépenses du budget de fonctionnement peuvent avoir un caractère


d’immobilisation : c’est le cas par exemple des dépenses du personnel non affecté à un
projet mais produisant des immobilisations pour l’entreprise.

Ces décalages rendent difficile toute tentative d’assimilation des subventions du


budget d’équipement aux subventions d’investissement telles que définies par le
CGNC ou encore des subventions du budget de fonctionnement aux subventions
d’équilibre ou d’exploitation de la loi comptable.

Or, la distinction est fondamentale pour le traitement en comptabilité générale de ces


subventions.

2.2. Solution préconisée

La solution que nous préconisons ne peut être mise en œuvre que dans une entité ayant
un environnement de contrôle interne assez rigoureux et où il n’existe pas de
cloisonnement comptabilité générale et comptabilité publique : c’est à dire que toute
facture ou autre pièce comptable atterrissant en comptabilité générale aurait fait l’objet
au préalable d’une imputation budgétaire.

Cette solution comporte quatre étapes :

ç Création des journaux de comptabilité générale en s’adaptant au découpage de la


comptabilité budgétaire ;
ç Comptabilisation des subventions en cours d’année ;
ç Retraitement des journaux en fin d’année ;
ç Réajustement des subventions comptabilisées en cours d’année.

2.2.1. Création de journaux adaptés au découpage de la comptabilité budgétaire :

La principale difficulté du traitement des subventions émanant de la comptabilité


publique réside dans la distinction entre immobilisations et charges : c’est à dire, la
détermination de la quote-part de la subvention d’équipement ayant financé des
charges d’exploitation ou encore, la quote-part des immobilisations financée par la
subvention d’exploitation.

A notre avis, la solution est la suivante :

§ Tout d’abord, il y a lieu de subdiviser en deux sous-journaux les journaux des


immobilisations et des achats : ainsi, nous aurons les journaux achats
fonctionnement, achats équipement, immobilisations fonctionnement et
immobilisations équipement.

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Ensuite, les imputations comptables seront opérées dans les journaux appropriés en se
référant à l’imputation budgétaire préalablement donnée en comptabilité publique.

2.2.2. Comptabilisation des subventions en cours d’année :

Au fur et à mesure de leur octroi, les subventions du budget d’équipement seront


comptabilisées dans le compte subvention d’investissement, tandis que la subvention
de fonctionnement sera comptabilisée en subvention d’équilibre. Cette dernière
comptabilisation pourrait paraître arbitraire. Néanmoins, elle nous paraît justifiée par
le fait que ces subventions accordées aux établissements publics sont destinées à
équilibrer leur budget de fonctionnement.

2.2.3. Retraitement des journaux en fin d’année :

Les journaux achats et immobilisation créés sont retraités en fin d’année afin
d’identifier les annulations et autres écritures de redressement pour déterminer la
quote-part des dépenses du budget de fonctionnement ou d’investissement relevant des
dépenses immobilisables ou des charges.

2.3.4. Réajustement des subventions :

La quote-part des dépenses ainsi déterminée va servir de base pour la détermination de


la quotité de chaque subvention utilisée pour l’investissement ou ayant servi à financer
des charges.

Dans le cas où l’ensemble des ressources budgétaires proviennent des subventions, le


réajustement est assez aisé ; Il s’agira de transférer du compte subvention
d’investissement vers les produits de l’exercice (subventions) la totalité des charges
comptabilisées dans le journal «achats équipement».

Parallèlement, il faudra virer du compte de produits subvention, la totalité des


dépenses inscrites au journal « immobilisations fonctionnement ».

Dans le cas où les subventions ne constituent qu’une partie des recettes, ces
réajustements se feront au prorata du financement des budgets par les subventions.

2.3. Exemple chiffré

Soit un établissement publique «OFFICE » qui présente en fin d’année les données
suivantes :

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Total Budget d’équipement : 12.000.000 DH


Total budget de fonctionnement : 4.000.000 DH
Subvention d’équipement : 12.000.000 DH
Subvention de fonctionnement : 4.000.000 DH
Total Achats équipement : 3.200.000 DH
Total Immobilisations fonctionnement : 1.100.000 DH

La totalité des dépenses est financée par la subvention.

2.3.1.Comptabilisation de la subvention en cours d’année :

En cours d’année, « OFFICE » a constaté l’écriture suivante :

n° compte Libellé Débit Crédit


5141 Banque 16.000.000
1311 Subventions d’investissement reçues 12.000.000
7561 Subventions d’équilibre reçues 4.000.000

Constatation des subventions à leur


octroi

2.3.2. Réajustement en fin d’année :

Les subventions reçues ayant financé en partie des charges, et en partie des
immobilisations, il y a lieu de les retraiter.

N° compte Libellé Débit Crédit


1311 Subventions d’investissement reçues 3.200.000
7561 Subventions d’équilibre reçues 3.200.000

Réajustement de la subvention
d’équipement de la quote-part ayant
financé des charges
7561 Subventions d’équilibre reçues 1.100.000
1311 Subventions d’investissement reçues 1.100.000

Réajustement de la subvention de
fonctionnement de la quote-part ayant
financé les immobilisations

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Ainsi, les subventions d’investissement s’élèvent à 9.900.000 DH tandis que la


subvention d’équilibre a été réajustée à 6.100.000 DH.

Dans le cas où seule une partie des ressources provient des subventions, on aurait eu
un réajustement au prorata des subventions par rapport aux ressources.

Une fois les montants à inscrire en subventions d’investissement ou d’équilibre


déterminés, le traitement comptable devient identique à celui du cas général traité dans
la première partie de cet article.

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