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Referendum du 4 novembre 2018

Non à une opposition frontale et haineuse entre Calédoniens.


Oui à une consultation démocratique respectueuse des convictions
de chacun.

(18.06.2018) Quatre formations politiques non indépendantistes (Calédonie


Ensemble, Le Rassemblement-Les Républicains, Tous Calédoniens et le MPC) se
sont engagées le 15 juin 2017 au travers d’une « Déclaration commune pour une
Nouvelle-Calédonie dans la France et dans la paix ».
Le Rassemblement et le MPC, par la voix de Pierre FROGIER, Thierry SANTA et Gil
BRIAL, viennent d’indiquer qu’ils se retiraient de cette plateforme.

1°) L’objectif de la plateforme: « un dialogue approfondi avec les


indépendantistes »

Dans cette déclaration, les quatre mouvements exprimaient « leur détermination à


préparer la sortie de l’accord de Nouméa dans le cadre (…) d’un dialogue approfondi
avec les indépendantistes ».

Ils affirmaient leur volonté commune de « faire preuve de sagesse et de


clairvoyance afin que cette consultation ne soit pas vécue comme une sanction
mais comme une opportunité vers le vivre-ensemble », dans l’objectif « d’éviter
que le referendum conduise à des surenchères, à des tensions, voire à des
violences, au risque d’anéantir tout ce que nous avons patiemment construit depuis
près de trente ans ».

Ils précisaient enfin que ce dialogue avec les indépendantistes devait être conduit
« dans le respect des convictions de chacun ».

CALEDONIE ENSEMBLE N’A PAS UN MOT A RETIRER A CE TEXTE.

Notre mouvement a une quille et un cap. Nous ne sommes pas –contrairement


à d’autres- comme une noix de coco qui avance en fonction du vent et des
vagues.

Ainsi, Pierre FROGIER qui expliquait le 15 septembre 2017, trois mois après la
déclaration, « Au sortir des évènements, j’ai compris que dans une petite collectivité
humaine, comme celle de la Nouvelle-Calédonie (…) la loi de la majorité ne pouvait
pas s’imposer (…) dans une petite collectivité humaine comme la nôtre, la loi de la
majorité à ses limites » (RRB).
Visiblement, il a encore changé d’avis.

Calédonie Ensemble entend rester fidèle à la lettre comme à l’esprit de cette


déclaration.

2°) Le Rassemblement-MPC/ Parti travailliste : les deux faces d’une même pièce

Pierre FROGIER, Thierry SANTA, Gil BRIAL ont décidé de renier la parole qu’ils
avaient donnée aux Calédoniens le 15 juin 2017.

Nous, nous voulons toujours que cette consultation soit une « opportunité vers le vivre
ensemble », alors que désormais ceux qui ont quitté la plateforme veulent la
transformer en « sanction ».

Nous, nous voulons toujours éviter des « surenchères », des « tensions » et des
« violences ». Alors que ceux qui ont quitté la plateforme font volontairement peser un
risque sur la « paix civile ».

Ils sont désormais le pendant de Louis Kotra UREGEI du Parti travailliste qui déclarait
récemment: « la participation au referendum veut dire acceptation des conditions
d’organisation et donc pour nous en quoi ça vaut le coup de participer pour valider tout
ce que l’on a dénoncé ! » (15.06.2018).

Eux d’un côté, Kotra UREGEI de l’autre, flattent la radicalité qui peut gangréner
des deux côtés cette consultation clivante, avec en ligne de mire les provinciales
de mai 2019...

Ils incarnent les deux faces d’une même pièce : celle qui veut faire du
référendum un affrontement haineux et dangereux entre Calédoniens, et non ce
qu’il doit être avant tout : une échéance démocratique visant à affirmer
sereinement nos convictions quant à l’avenir du pays.

3°) Un groupe de dialogue pour établir le « socle des valeurs et des projets qui
font consensus »

La feuille de route du groupe de dialogue a été annoncée par le Premier ministre lors
de son discours devant le Congrès le 5 décembre 2017, et validée par toutes les
formations politiques : il s’agit « d’établir le socle des valeurs et des projets qui font
consensus », afin de « dessiner le chemin du vivre ensemble pendant et après la
consultation ».

Les ordres du jour de chaque réunion, validés par toutes les formations politiques sont
publics et les réunions sont conduites par le haut-commissaire et le représentant
personnel du Premier ministre.

A ce jour, le groupe de dialogue a élaboré une proposition de valeurs calédoniennes


partagées que l’Etat a soumis à la consultation publique des Calédoniens, comme l’ont
souhaité toutes les formations politiques, et il a commencé à travailler sur le bilan
politique de l’Accord de Nouméa. Sa prochaine réunion se tiendra fin juin à Paris.
4°) FROGIER, SANTA, BRIAL : le bal des menteurs

Aucune discussion politique -et a fortiori aucune négociation- sur l’avenir


institutionnel de la Nouvelle-Calédonie n’a lieu au sein du groupe de dialogue.

Affirmer le contraire, comme viennent de le faire FROGIER, SANTA et BRIAL


constitue un mensonge grossier.

Un mensonge grossier dénoncé par le 1er ministre dans un communiqué du 6 juin


2018 : « le groupe de dialogue repose sur la recherche de ce qui unit la société
calédonienne (…) il n’a à l’évidence aucune vocation à préempter, de quelque façon
que ce soit, le libre choix des citoyens de la Nouvelle-Calédonie ».

Un mensonge grossier dénoncé par louis MAPOU, selon lequel : « prétendre donc
comme le font Pierre Frogier, Thierry Santa et Sonia Backès qu’il s’agit d’une instance
de négociation dont se servirait insidieusement le PALIKA pour négocier (…)
l’accession du pays à indépendance relève de la manipulation ».

Un mensonge grossier dénoncé par Roch WAMYTAN : « on n’est pas en train de


discuter d’un nouvel accord. On est en train de discuter pour garder le lien entre les
groupes politiques et pour proposer quelques pistes de réflexion (…) Mais on échange,
et c’est important parce que ça fait partie aussi de l’apaisement, parce qu’une grande
partie de la population calédonienne craint ce référendum ».

Un mensonge grossier dénoncé par Gaël YANNO : « C’est la seule structure


aujourd’hui qui existe pour un véritable dialogue entre indépendantistes et non-
indépendantistes donc ne plus y participer, c’est prêter le flanc à une rupture de
dialogue qui ne peut être que source de violence et favoriser les extrêmes »
(1.03.2018)

Un mensonge grossier dénoncé par Pierre FROGIER lui-même le 22 décembre


2017 : « le dialogue approfondi avec les indépendantistes, c’est effectivement pour
définir ce qui fait notre vivre ensemble, quelles sont nos valeurs partagées, celles qui
nous ont permis de travailler et de vivre ensemble depuis 30 ans. Le Rassemblement
participera à ces échanges (…) Ces groupes de travail ne déboucheront ni sur des
négociations ni sur des concessions » (RRB)

5°) Le dialogue politique entre indépendantistes et non-indépendantistes, clé de


la paix et du vivre ensemble dans notre pays

Voter NON à l’indépendance le 4 novembre prochain n’empêche en rien de


dialoguer avec les indépendantistes.

Alors que nous commémorons le 30ème anniversaire de la signature des Accords de


Matignon et de la poignée de main historique entre Jacques LAFLEUR et Jean-Marie
TJIBAOU, Calédonie Ensemble constate que certains, repris par leurs vieux démons,
tentent de diaboliser le dialogue avec les indépendantistes.
Un dialogue jugé nécessaire par tous les responsables politiques dignes de ce nom :

Jacques LAFLEUR : « Pour qui aime ce territoire et y vit, il n’y a que le chemin du
dialogue qui vaille ».

Nicolas SARKOZY : « L'avenir pour la Nouvelle-Calédonie, c'est le dialogue et la


recherche du consensus (…) » (Discours de Païta-28 mars 2011).

Édouard PHILIPPE : « je demeure totalement impliqué dans la poursuite du dialogue,


vertu au cœur du processus politique exceptionnel de ces trente dernières années »
(communiqué de Matignon-6 juin 2018)

Emmanuel MACRON : « nul ne doit s’enfermer dans une histoire qui ne dialoguerai
plus avec les autres » (Discours au théâtre de l’île-mai 2018)

Un dialogue diabolisé par ceux-là même qui n’ont cessé de nous expliquer, depuis
2011, que constituer une coalition avec les indépendantistes de l’UC, élire WAMYTAN
à la présidence du congrès et hisser le drapeau du FLNKS étaient nécessaire pour
l’avenir du pays.

À l’aube de l’échéance cruciale du 4 novembre 2018, notre mouvement appelle tous


les Calédoniens attachés au maintien de la paix et à la poursuite du dialogue politique
à condamner cette attitude irresponsable, qu’elle vienne des LKU, comme des
FROGIER, SANTA ou BRIAL.

6°) Affirmer ce qui unit les Calédoniens avant le référendum pour une
consultation apaisée

Le groupe de dialogue doit aboutir à deux déclarations sur ce qui rassemble les
Calédoniens à la veille du référendum indépendamment de leur opposition sur l’avenir
institutionnel : la charte des valeurs calédoniennes et le bilan politique partagé de
l’accord de Nouméa.

Ces deux déclarations constituent ce que nous appelons à Calédonie Ensemble : « le


patrimoine commun du peuple calédonien ».

L’affirmation consensuelle de ce patrimoine commun – avant la consultation –


constituera un éclairage indépendantistes-non-indépendantistes d’une part du pays
d’après – celle qui nous rassemble – l’autre part – l’indépendance ou le maintien dans
la France – résultant du choix politique issu de la consultation.

C’est parce que nous aurons su affirmer par le dialogue nos convergences sur
le patrimoine commun du peuple calédonien avant le référendum que nous
pourrons assumer plus sereinement nos divergences lors de la consultation
elle-même.

C’est parce que nous aurons su nouer ce dialogue sur notre patrimoine commun
avant l’échéance référendaire que nous pourrons plus aisément en retisser les
fils le lendemain.

Dialoguer pour dire que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous sépare ;
Dialoguer pour la paix ;

Dialoguer pour le vivre ensemble ;

Dialoguer pour un référendum apaisé ;

Désormais, plus que jamais, le dialogue repose, chez les non indépendantistes,
sur les épaules de Calédonie Ensemble.

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