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Communiqué de presse

Référendum en Kanaky : un désaveu cinglant pour la France coloniale

Avec 43,6 % des suffrages en faveur du OUI pour une accession à


l'indépendance et à la pleine souveraineté pour un taux de participation de 80,6 %,
le résultat de ce référendum du 4 novembre 2018 est un désaveu de la politique
coloniale de la France dans le Pacifique.
Malgré toutes les embûches mises en travers des démarches des
indépendantistes en Kanaky, comme les nombreux questionnements sur la
composition du corps électoral habilité à participer au référendum ou encore sur
l'objectivité et l'impartialité de certains transferts financiers de l'État vers la
Kanaky, force est de relever une poussée majeure du camp indépendantiste et une
évolution des mentalités favorables à la notion d'autodétermination et de pleine
souveraineté. Il est maintenant patent que les communautés qui composent la
Kanaky sont, pour une grande part, favorables à leur émancipation.
Dans ce processus ouvert par les accords de Matignon de 1988, il reste, d'ici
2022, deux référendums supplémentaires qui restent des étapes encore à franchir,
et qui sont autant de barrières que la France a déposées sur le chemin de
l'indépendance qu'elle souhaite contrarier. L'allocution du Président de la
République faite immédiatement après la proclamation des résultats avec une
ferveur coloniale déplacée et d'un autre temps, est une parfaite illustration de sa
volonté farouche de voir la Nouvelle-Calédonie rester française.
Même le peuple algérien, qui comme le peuple maohi, a subi une double
peine, celle de la colonisation et celle des essais nucléaires, vient de demander une
nouvelle fois par la voix de son président de la république, Abdelaziz Bouteflika,
des excuses et de la repentance à la France pour le fait colonial.
Le Tavini Huiraàtira appelle la France à ne pas contrarier le processus
d'indépendance de Kanaky et à mettre en œuvre celui qui est préconisé par
l'ONU, depuis que notre pays est réinscrit sur la liste des territoires non autonomes
à décoloniser. Il invite la France à organiser chez nous un scrutin
d'autodétermination pour que les maohi se prononcent pour ou contre l'accession
de Maohi Nui à son indépendance.
L' accession à l' indépendance n'est pas synonyme de désordre. C'est un
processus, encadré par l'ONU, qui doit être accompagné par la France. C'est pour
cela que le Tavini Huiraàtira demande à la France d'assumer son héritage colonial,
d’accompagner le peuple Maohi dans son émancipation et de faciliter sa destinée.
La France a une mission sacrée, celle de faciliter l'émancipation des peuples qu’elle
a colonisés.

Faaà, le 4 novembre 2018

BP. 9060 CTC MOTU UTA - 98713 PAPEETE - Tel 40 42 49 02 - Fax 40 43 49 02


TAVINI HUIRAATIRA – NO TE AO MAOHI – FLP - N° TAHITI : 372 235

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