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20/12/2018 Algérie : à 4 mois de la présidentielle, c'est la "panique chez les obligés du régime"
Après de nombreux appels à un cinquième mandat du président Boutefli
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ka, on entend ces derniers jours des appels à une "continuité" du pouvoir,
des rumeurs de prolongation du quatrième mandat… Qu'en pensezvous ?
La présidentielle pourraitelle être reportée ?
Pour le moment, ce ne sont que des rumeurs. Je pense donc qu'il est inutile de s'y at-
tarder ! Les appels à un cinquième mandat sont d'une toute autre nature.
En fait, ils n'émanent que de ceux dont le rôle est de jouer les thuriféraires, guidés par
le duo fatal FLN-RND [les deux partis au pouvoir, NDLR]. Ceux-là mêmes qui ont
soutenu le viol de la Constitution en 2008 pour faire sauter le verrou des deux man-
dats. Ceux-là mêmes qui seraient heureux si leur idole pouvait continuer sa présidence
le temps que durera la vie parce qu'ils en profitent bien !
Cependant, ces appels incessants pourraient également traduire une certaine difficulté
à trouver un successeur au très malade président Bouteflika, difficulté elle-même lar-
gement due au vide que le président a voulu créer autour de lui pendant toute cette pé-
riode à la tête de l'Etat. Et c'est ce vide qui donne l'impression, aujourd'hui, d'une cer-
taine panique chez les obligés du régime.
Qui plus est, il me semble que le système est dans une impasse totale, sinon il aurait
fait miroiter un peu ce qu'il compte faire. Car la situation est vraiment critique : le pré-
sident Bouteflika est tellement mal en point qu'on risque de ne plus le revoir, même
pour la signature de la loi des finances 2019 très prochainement. En même temps, la
population ne cesse de déclamer haut et fort sa haine et son mépris envers le système.
Alors qu'un "cinquième" mandat devient impossible, le système
préfère probablement attendre l'issue naturelle dont il compte exploiter une certaine
sympathie qu'il mettra à contribution pour placer – encore une fois – son "candidat du
consensus".
Pourquoi aucun autre nom n'émerge aujourd'hui pour se présenter à la
prochaine présidentielle ?
C'est justement à cause du vide que je viens de mentionner. Les forces politiques du
pays semblent sidérées par trois éléments : d'abord, le défi que le pouvoir s'est permis
de lancer à tout le monde, en 2008, en supprimant l'article de la Constitution limitant
le nombre de mandats présidentiels à deux pour permettre au président de briguer un
troisième mandat ; ensuite, l'inutilité de toute candidature puisque la victoire du "can-
didat du pouvoir" est assurée d'avance ; enfin, non seulement le fait que le président
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que continuent de lancer les partis du pouvoir et le syndicat domestique (UGTA) pour
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La dernière sortie d'Abdelaziz Bouteflika le montre à nouveau très affaibli.
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Cet état de santé n'influe donc pas sur une possible nouvelle candidature ?
On va jusqu'à parler de guerre des clans dans les hautes sphères du pou
voir dès qu'on évoque une éventuelle succession ? De quoi parleton ?
"Guerre des clans" ! De mon point de vue, ces propos expriment moins une réalité poli-
tique algérienne qu'une tournure journalistique. Bien sûr, il y a des clans dans tous les
régimes politiques, sans pour autant bloquer le pays ou l'exposer à des risques. Chez
nous, il me semble que les gens se perdent plutôt en conjectures. Dans le cas comme
celui de l'Algérie, les clans ont beau se multiplier, ils obéiront toujours à un même
centre, plus ou moins collégial, dont ils sont les obligés. En fait, un peu comme dans
un harem ! Enfin, à force de parler de clans, on risque de nous soupçonner de soutenir
tel ou tel, alors qu'ils sont tous pareils du point de vue de l'éthique politique.
Mais alors comment expliquer le remplacement, il y a quelques semaines,
du président de l'Assemblée nationale ?
Un mouvement contre le cinquième mandat de Bouteflika, Mouwatana
("Citoyenneté"), s'est exprimé. Que représentetil ?
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Propos recueillis par Céline Lussato
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Céli L t
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