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service d'Études
techniques
des routes
et autoroutes
mars 2007
Guide technique
Comité de rédaction :
• Claude Aimé (DTP Terrassement)
• Jean-Claude Auriol (LCPC Nantes)
• Louis Robert Borrel (Entreprise RAZEL)
• Sylvain Brouard (SCETAUROUTE)
• Gérard Chanrion (DDE 34)
• Abel Delfaut (DREIF - LROP)
• Yves Deniel (DDE 28)
• Claude Deschamps (Sétra)
• Catherine Drouaux (Sétra)
• Alain Fèvre (Cete Normandie-Centre - LR de Rouen)
• Pascal Fournier (Conseil général 78)
• Daniel Gandille (Entreprise GUINTOLI)
• Thierry Gosselin (SCETAUROUTE)
• Yves Guerpillon (SCETAUROUTE)
• Hervé Havard (LCPC Nantes)
• Jean-Pierre Joubert (Sétra)
• Michel Kergoët (DREIF - LREP)
• Gilles Lacassy (Cete du Sud-Ouest - LR de Bordeaux)
• Jean-Pierre Lejeune (SCETAUROUTE)
• Vincent Martin (SCETAUROUTE)
• Claude Maury (Entreprise GTM - Construction)
• Thierry Mollier (SCETAUROUTE)
• Marcel Mudet (SNCF)
• Pierre Olivier (Entreprise VALERIAN)
• Michel Peyron (Cete Méditerranée)
• Christophe Poilpré (Entreprise GTS)
• Michel Recourt (Cete Nord-Picardie)
• Pierre Rossi (Entreprise RAZEL)
• Henri-Pierre Robert (DDE 76)
3
4 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Le document comprend six chapitres :
Annexes
Sigles utilisés page 167
Bibliographie page 170
5
6 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Chapitre A - Études de terrassements et l’environnement 9
Sommaire
A.1 - Généralités 9
A.2 - Principes généraux des études de tracés 9
A.2.1 - Études préliminaires 9
A.2.2 - Avant projet sommaire 10
A.2.3 - Projet 10
A.3 - Prise en compte de l’environnement dans les études de terrassement 11
A.3.1 - Une réponse en terme de terrassement 11
A.3.2 - Un choix de solutions 11
A.3.3 - Des pistes de réflexions et d’études 11
A.4 - Terrassements dans toutes les phases d’études 23
A.4.1 - Faibles déblais (≤ 3 m) 23
A.4.2 - Faibles remblais (≤ 3 m) 32
A.4.3 - Déblais importants (> 3 m) 39
A.4.4 - Remblais importants et de grande hauteur 39
A.5 - Cubatures 40
A.5.1 - Définition 40
A.5.2 - Éléments de base du calcul 40
A.5.3 - Formule de base de calcul des cubatures 40
A.5.4 - Les méthodes approchées 41
A.5.5 - Méthodes informatiques 42
A.5.6 - Méthode de calcul des logiciels 42
A.5.7 - Exemple de calcul de cubatures 44
A.5.8 - Logiciels d’assistance développés par SCETAUROUTE 46
7
8 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Chapitre A -
Études de terrassements
et l’environnement
A.1 - Généralités
Avant la réalisation des travaux, tous les maîtres Afin de vérifier cette faisabilité technique et
d’ouvrage doivent respecter des procédures d’études environnementale et d’instaurer un dialogue favorisant
spécifiques, qu’il s’agisse de projets autoroutiers une approche plus globale et moins sectorielle de
concédés ou non, de routes nationales ou de routes l’aménagement, il est indispensable d’engager un
départementales.
minimum de recueil de données dans toute la zone
La nomenclature et le déroulement des procédures d’étude sur les domaines suivants :
fluctuent suivant les maîtres d’ouvrage. • l’urbanisme ;
Trois grandes étapes sont généralement mises en • le patrimoine ;
œuvre, à savoir : • les zones naturelles ;
1) les Etudes Préliminaires (EP), • la sylviculture ;
2) les études d’Avant Projet Sommaire (APS),
• le parcellaire agricole ;
3) les études de Projet (P).
• la géologie et l’hydrogéologie ;
• les paysages avec une définition des séquences et
A.2 - Principes généraux des études des points forts à préserver ou à accompagner ou
à renforcer.
de tracés
Le recensement des données dans les quatre premiers
A.2.1 - Études préliminaires domaines ne présente pas de difficulté compte tenu
que ces informations sont disponibles gratuitement
L’objectif de ces études consiste à : en DDE et auprès des DRAC, DIREN, DDAF.
• définir une bande d’étude de 1 000 mètres au
minimum ; Par contre, le parcellaire agricole, la géologie et
• définir le parti d’aménagement et les fonctions que l’hydrogéologie, voire une étude faune/fl ore dans
devra assurer l’infrastructure projetée ; certain cas, nécessitent des études détaillées et
• s’assurer de la faisabilité technique, environnementale spécifi ques, avec le concours de bureaux d’études
et financière du projet. privés, ou publics (CETE).
9
Ces études doivent être engagées dès les études A.2.3 - Projet
préliminaires de manière à prendre en compte :
• les grandes unités d’exploitation agricole, qui Les études de projet ont pour objet de dimensionner
peuvent constituer une contrainte forte ; toutes les caractéristiques géométriques et techniques
de tous les ouvrages.
• la faisabilité d’un remembrement et calage des
fuseaux de passages avec la profession agricole ; Des sondages complémentaires seront souvent
• les difficultés géologiquement majeures et plausibles nécessaires pour :
à travers des investigations bibliographiques et des • tenir compte des avis formulés lors de l’enquête
observations de terrain ; publique et des réunions de concertation notamment
• l’impact hydrogéologique qui est de nature à en matière d’assainissement ;
remettre en cause un projet notamment dans les zones • procéder à des investigations complémentaires au
de moindre occupation des sols. droit du tracé définitif qui a pu bouger en plan et en
profil en long à la demande des riverains entre l’APS
L’ensemble de ces données, indispensables à une
et le Projet ;
politique de concertation forte, qu’il convient de
développer dès cette phase d’étude de recherche de • parfaire les études géotechniques en particulier
fuseaux de passage, conduira ultérieurement à un en matière de matériaux réutilisables et d’études de
projet de qualité auquel tous les citoyens concernés stabilité.
auront participé aux processus décisionnels.
La recherche de toutes les solutions tendant à l’équilibre
des terres devra être une priorité absolue (résister aux
A.2.2 - Avant projet sommaire volontés d’enterrer tout le projet et développer un
argumentaire lié à la sécurité, au comportement de
Les études d’APS consisteront à caler un ou plusieurs l’usager, au droit de l’usager au paysage et au tourisme,
tracés correspondant à une bande de 300 mètres chercher à réduire les distances de transport et garder
maximum (largeur qui sera mise à l’enquête publique) à l’esprit l’économie du projet).
à l’intérieur du fuseau de passage (1 000 mètres maxi)
qui aura été retenu lors des études préliminaires et de La prise en compte des conditions météo les plus
la concertation avec les élus, les citoyens et le milieu plausibles avec la période de l’allotissement du
associatif. marché terrassement devra s’effectuer au niveau du
rapport géotechnique mais également dans l’étude
Afin de définir l’implantation et la profondeur des pourcentages de réutilisation et dans le plan du
des sondages nécessaires à la reconnaissance et à la mouvement des terres.
réutilisation des sols, il y a lieu de rechercher, en
premier lieu, les secteurs sensibles susceptibles de
remettre en cause le projet (zones compressibles,
karstiques, l’instabilité d’ensemble, etc.) et en second
lieu, l’équilibre des grandes masses en matière de
déblais et de remblais (étude du profil en long).
Sur la base du rapport géotechnique et du modèle
géologique joint au rapport, on modifiera en tant que
de besoin, le profil en long de manière à conserver
l’équilibre des terres et à ne pas générer de déchets
dans le cas des excédents de matériaux.
A ce stade, des réunions de concertation seront
réalisées pour présenter les contraintes géotechniques
et les incidences sur le tracé (emprise), le profil en long
et sur l’environnement (protection phonique, gestion
des excédents ou des emprunts dans le respect des lois
en vigueurs, perception du projet et des paysages).
11
Recueil et contraintes externes
13
Niveau Profil en long Réflexions et études Réflexions complémentaires
Environnement concerné
d’étude TN D R à engager et incidence
Réaliser des passages Bonne insertion paysagère
supérieurs (absence de du projet totalement
gabarit contraignant) en déblais. Traitement
Voirie
Étude Rétablis- notamment pour paysager dans les autres
secondaire
préliminaire sement l’agriculture. cas (y compris les
(RD, VC)
solutions mi-déblais du
projet, mi-remblais du
rétablissement).
• études économiques et • l’équilibre du
environnementales entre mouvement des terres,
la solution des déblais et transport type de
les autres ; matériel / sol ;
• évaluation du bruit
à l’aide d’un modèle • validation du modèle
de calcul et pré- de calcul du bruit
dimensionner les par quelques mesures
Vue, bruit, air ponctuelles (état zéro
protections nécessaires ;
avant travaux) ;
• étude loi sur l’air en
relation avec les études • augmentation des
de trafics ; emprises et variation des
• études paysagères sur mètres cubes à déplacer.
merlon pour projet au
TN et des dispositifs
d’échanges.
• dresser l’inventaire • étude économique ;
exhaustif des nuisances ; • mesures réductrices et/ou
• éviter les emprunts compensatoires vis-à-vis
à proximité de zones des nuisances (études
habitées ou qui d’impact).
Chantier
nécessitent la traverse
d’agglomération ;
APS Habitat • engager des concertations
approfondies avec les
élus.
La solution d’un très léger • lisibilité et visibilité de ce
remblai est intéressante type de carrefour.
vis-à-vis de l’assainissement
pour les carrefours à
niveau.
• maintenir • en milieu urbain
le rétablissement à niveau problème d’emprise,
Dessertes implique un projet en de nuisances par
locales déblais sur 5, 40 m rapport aux trafics sur
environ (cas fréquent en réseau secondaires ou
milieu urbain) ; d’échanges ;
• un rétablissement en • problème de vue (voie
remblai ≤ 3 m en rase rétablie au niveau d’un
campagne est favorable étage).
pour la profession
agricole (pas de
contrainte de gabarit).
Si non maintien du réseau • sous remblai, prévoir des
sous remblai : prévoir une fourreaux de secours.
Autres réseaux
ouverture du PI suffisante
pour passer les réseaux.
15
Niveau Profil en long Réflexions et études Réflexions complémentaires
Environnement concerné
d’étude TN D R à engager et incidence
17
Niveau Profil en long Réflexions et études Réflexions complémentaires
Environnement concerné
d’étude TN D R à engager et incidence
19
Niveau Profil en long Réflexions et études Réflexions complémentaires
Environnement concerné
d’étude TN D R à engager et incidence
Prévoir l’installation de Vérifier l’accessibilité
chantier dans l’emprise par piste de chantier
routière (type aire de et le caractère
Emprise repos ou de service) ou opérationnel par rapport
sur un délaissé de parcelle à l’ordonnancement
non exploitable par un plausible de l’opération.
Agriculture agriculteur.
Procéder ponctuellement Lancer des études
au calage en plan et profil complémentaires sur
en long du projet par le projet modifié en
Tracé
rapport aux observations matière d’identification
de l’enquête publique et sol (homogénéité) et
des instructions mixtes. d’assainissement.
Confirmer ou notifier au La perte du bois peut être
gestionnaire des espaces chiffrée dans l’acquisition
Gestion du forestiers les nouvelles par le maître d’ouvrage.
Sylviculture
patrimoine caractéristiques du projet Dans ce cas engager la
de manière à ce qu’il procédure de défrichement.
engage un plan de coupe.
Sur la base des • ce type d’étude est à
caractéristiques engager en même temps
géométriques du projet, que celle nécessaire
engager les études pour la collecte et le
hydrauliques permettant de traitement des eaux de la
retenir et de dimensionner plate-forme routière ;
les ouvrages de protection • ces études sont
PROJET des eaux de ruissellement nécessaires pour
Ressources Protection de surface et des eaux l’obtention
souterraines des eaux internes. des autorisations ou pour
les déclarations au titre
de la loi sur l’eau ;
• l’ensemble de ces études,
voire le dossier loi sur
l’eau, sont de nature à
modifier l’assainissement
initial du projet et donc
les emprises.
Étude et dimensionnement Déterminer le linéaire de
Grande faune du PS pour la grande clôture grande faune qui
faune. accompagne ce PS
Faune Étudier toutes les solutions Objectif : réduire le
sur et sous ouvrage tendant phénomène d’isolement.
Petite faune à rendre transparent
l’ouvrage par rapport à la
petite faune.
• engager toutes les Le domaine de l’eau
études hydrauliques fait l’objet d’une
conformément à la loi réglementation spécifique.
sur l’eau (autorisation ou Il convient de retenir
Eau Protection un seul bureau d’étude
déclaration) ;
• dimensionner les pour l’ensemble des
ouvrages de collecte et de études eau (cf.
cf. : ressources
cf
traitement. souterraines + eau).
21
Niveau Profil en long Réflexions et études Réflexions complémentaires
Environnement concerné
d’étude TN D R à engager et incidence
Emprise agricole X
Paysage X Emprise.
23
Ouvrage en zone de faible déblai (≤ 3 m)
25
Ouvrage en zone de faible déblai (≤ 3 m)
27
Ouvrage en zone de faible déblai (≤ 3 m)
29
Ouvrage en zone de faible déblai (≤ 3 m)
31
A.4.2 - Faibles remblais (≤ 3 m)
Emprise agricole X
33
Ouvrage en zone de faible remblai (≤ 3 m)
35
Ouvrage en zone de faible remblai (≤ 3 m)
37
Ouvrage en zone de faible remblai (≤ 3 m)
39
A.5.3.1 - Méthode classique de calcul des surfaces
A.5 - Cubatures
On détermine les surfaces de déblai et de remblai
A.5.1 - Définition en les décomposant en surfaces élémentaires simples
(triangles, trapèzes, rectangles).
L’axe en plan, le profil en long et les profils en
travers étant établis, on dispose de tous les éléments A.5.3.2 - Méthode simplifiée de calcul de surfaces
nécessaires pour réaliser la cubature des terres.
On détermine isolément les surfaces comprises entre
La cubature des terres a pour objet l’évaluation du cube le plan horizontal de côte nulle et :
des terrassements compris entre les surfaces gauches • d’une part la ligne projet sous le corps de
qui limitent le terrain naturel et les surfaces réglées, chaussée ;
gauches ou planes qui définissent le projet. • d’autre part la ligne terrain naturel sous terre
végétale.
A.5.2 - Éléments de base du calcul
Puis on soustrait les surfaces trouvées pour déterminer
Une voie de circulation est définie par son tracé en la surface recherchée.
plan, son profil en long et ses profils en travers.
A.5.3.3 - Calcul des volumes en remblai et
• l’axe de la voie est une courbe gauche de l’espace,
la projection de cette courbe sur un plan horizontal en déblai
donne le tracé en plan dans lequel l’axe se présente sous Le schéma ci-dessous explicite le processus de
la forme d’une suite de courbes (cercles, clothoïdes) détermination des cubes de terrassement à partir des
et d’alignements droits ; surfaces trouvées précédemment dans chaque profil.
• le profil en long est la section du projet et du terrain
par la surface verticale qui passe par le tracé en plan.
Sur ce profi l en long apparaît la ligne du terrain
naturel. Cette ligne est relevée soit sur un plan à
courbes de niveau, soit sur le terrain, soit par un semis
de points relevé par un géomètre et enregistré dans
un fichier informatique. Cette ligne est définie par
points et se présente sous la forme d’une ligne brisée.
Le profil en long du projet est une ligne continue en
général constituée par des pentes et des rampes et par
des paraboles. Cette ligne passe alternativement en
dessus et en dessous de la ligne représentative du terrain
suivant que le projet est en remblai ou en déblai. Les
points d’intersection des deux lignes sont des points
de passage du profil en long. Le profil en long donne
une idée de la forme des déblais et des remblais mais les
volumes ne seront bien définis pour un calcul que si on
connaît aussi les profils en travers. Ce sont des sections
transversales perpendiculaires à l’axe. Comme sur le
profil en long on y trouve le tracé du terrain naturel
et le profil en travers du projet. Les profils en travers
sont toujours perpendiculaires à l’axe en plan.
41
A.5.5 - Méthodes informatiques A.5.6 - Méthode de calcul des logiciels
La quasi totalité des calculs de cubature sont La première étape de conception est la modélisation
maintenant effectués par ordinateur. De nombreuses du terrain généralement issue d’une triangulation
sociétés proposent des logiciels adaptés. de points et de lignes. Cette étape est primordiale :
elle aboutit à la constitution d’un MNT (modèle
Nous pouvons citer principalement : numérique de terrain) qui servira de base au calcul
(Voir tableau ci-dessous) des cubatures.
L’ensemble de ces logiciels possède les propriétés La deuxième est la fabrication des lignes du projet : en
suivantes : priorité, la constitution de l’axe en plan et du profil
• conception de l’axe en plan, du profil en long à partir en long projet. Cette méthode est commune à tous
de lignes, arcs, cercles, clothoïdes ; les logiciels. Deux types de modélisation se dégagent
alors :
• tabulation paramétrable et évoluée de l’axe en plan ;
• la construction de profils en travers projet s’appuyant
• calcul et tracé automatique du profil en long terrain sur une tabulation (Piste, Autopiste…) ;
naturel (TN) à partir de l’axe en plan du projet et
• la construction de lignes, déduites de la ligne rouge,
du modèle numérique de terrain ; décrivant les éléments de la plate-forme, des talus et
• dessin et mise en page automatique et paramétrables des structures de chaussée (Macao,Mxroad…).
des profils en travers terrain naturel ;
• conception du profil en long à partir d’alignements La troisième étape est le calcul des cubatures
proprement dit et l’édition des résultats.
droits et de raccordements circulaires et paraboliques ;
• modification de la tabulation si nécessaire ; A.5.6.1 - Le Modèle Numérique de Terrain
• création et gestion des demi profils en travers types,
Le MNT (modèle numérique de terrain) est la
multicouches, avec des dévers variables, des fossés
représentation virtuelle du terrain naturel ; il permet
en pied des remblais ; de calculer, pour toutes coordonnées (x,y), la cote (z)
• calcul des cubatures par application de demi profils du point. La forme la plus courante de MNT est la
en travers types et prise en compte d’une épaisseur triangulation. D’autres modèles existent : les surfaces
de décapage ; gauches issues d’un quadrilatère (fichier BDZ IGN) et les
• dessin et mise en page automatiques et paramétrables surfaces réglées issues de l’interpolation entre deux lignes
des profils en travers TN + projet ; (courbes de nivaux, bords de chaussée existante…).
• calcul et dessin du nouveau modèle numérique Le semis de points
intégrant le projet dans le terrain naturel ;
• dessin automatique des lignes caractéristiques du Les semis de points sont composés de points et de
projet ; lignes. Il est impératif de sélectionner les points et les
lignes appartenant au terrain naturel en excluant les
• création de nombreux fi chiers récapitulatifs des
points qui n’ont pas d’altitude (limite de communes),
résultats lors de différentes étapes de conception
mais aussi les courbes de niveaux qui ont souvent été
du projet. calculées à partir du semis de base. Il faut travailler
avec le semis le plus précis possible en excluant les
points et les lignes qui n’interviennent pas dans la
description du terrain.
Le semis est à la base mais ne constitue en aucun cas
un MNT (Figure 3).
Figure 3 Figure 4
Figure 5 Figure 6
43
Par lignes A.5.7 - Exemple de calcul de cubatures
Moss ou Macao utilisent une modélisation par lignes. (à l’aide de M.X. WINDOWS 2.5)
A.5.6.3 - Le calcul des cubatures M.X. permet de déterminer des cubatures entre deux
surfaces en se basant sur les informations de profils
Une fois la modélisation du projet et du terrain dans un périmètre ou une limite de profil. Les options
réalisée, nous pouvons calculer les cubatures. proposées peuvent être utilisées pour déterminer
précisément les cubatures des formes les plus complexes
Linéaire et Gulden de terrassement, comme les échangeurs autoroutiers ou
La méthode linéaire les carrières, mais aussi les formes les plus habituelles,
comme les alignements standards d’autoroutes. Les
C’est la méthode classique. cubatures calculées peuvent éventuellement être stockées
Les sections et les largeurs calculées sur chacun dans un modèle pour être utilisées ultérieurement dans
des profils projet sont multipliées par la longueur les analyses de mouvements des terres.
d’application pour obtenir des volumes et des
surfaces. Il y a deux méthodes permettant de calculer les cubatures,
en utilisant soit des profils parallèles pris à intervalles
La longueur d’application est prise à l’axe du projet à constants et normaux à un axe, soit des profils pris à
l’ «inter-demi-distance» entre chaque profil. angle droit par rapport à une ligne donnée. Le choix
de la méthode dépend de la complexité du problème
La méthode de Gulden et de la précision exigée. En conception d’autoroute,
Les sections et les largeurs sont calculées de façon les deux méthodes peuvent être complémentaires : les
classique mais les longueurs d’application diffèrent cubatures de la zone de l’échangeur étant déterminées
de celles de la méthode linéaire. en utilisant des sections parallèles et les cubatures
Le centre de gravité de chacune des surfaces est de l’autoroute intermédiaire, de profil régulier, étant
calculé. calculées par le biais de profils normaux à un axe
Les longueurs d’application sont calculées pour principal ou un canal.
chaque entité à estimer (depuis le centre de gravité)
et prennent en compte le rayon de courbure. Lorsque deux modèles sont sollicités, produisant ainsi
Dans le cas de l’utilisation de la méthode de Gulden, la deux jeux de profils, les cubatures sont supposées être
quantité «Longueur d’Application» n’a plus de sens. positives lorsque la surface existante (model 1 - déblais)
La méthode de Gulden permet d’obtenir une meilleure est située au-dessus de la surface du projet (model 2 -
précision dans le cas de projets comportant des fortes remblais).
courbures : Les surfaces existantes et les surfaces du projet
• tracé avec de nombreux petits rayons (routes de sont conventionnellement nommées de façon à ce
montagne en lacet...) ; qu’un remblai soit négatif, et un déblai positif (voir
• anneau de giratoire... (Figure 7). figure 8).
Figure 9 Figure 10
45
A.5.8 - Logiciels d’assistance développés par SCETAUROUTE modes d’extraction et de traitement éventuel, nature
de réutilisation. Les volumes de déblai, les volumes
A.5.8.1 - Introduction et la nature des besoins sont saisis par ouvrage de
terrassement, ouvrages liés à la section courante,
S C E TAU RO U T E a développé une chaîne d’outils ouvrages annexes, rétablissement de communication
informatiques pour l’étude et le suivi des terrassements ou encore diffuseurs. Les résultats fournis sont des
liés aux projets d’infrastructures linéaires. volumes géométriques et EQVR en fonction des natures
de matériaux ou des modes de réutilisation.
Les logiciels actuellement utilisés sont CUBATOR 2.4 et
MASSTER 1.15 (Module d’ASSistance aux TERrassements) MASSTER est aussi un outil d’aide au suivi des travaux.
en liaison avec le logiciel de conception géométrique Il permet de comparer le mouvement des terres projeté
M AC AO 5.4. Les résultats numériques peuvent en étude et celui envisagé en travaux. Il offre aussi la
s’exporter vers MICROSOFT Excel. possibilité d’actualiser quotidiennement le « reste à
faire » du mouvement des terres.
L’utilisation des deux logiciels permet à partir des
données géologiques, des études géotechniques et de
la géométrie du projet (plan, profil en long, profils en
travers) d’aboutir à une étude détaillée du projet de
terrassement et à un mouvement des terres optimisé.
Les caractéristiques et les capacités de CUBATOR et
MASSTER se définissent de la manière suivante.
ENTRANTS RÉSULTATS
Données géologiques
- Sondages
- Coupes géologiques sur les
profils en travers du projet
- Nature des matériaux Aspects géologiques
(extraction, épaisseur…) du projet
Aspects géotechniques
du projet
47
Synthèse des fonctions de CUBATOR
RESULTATS
Fichiers tableurs
ENTRANTS RÉSULTATS
Données générales
Données géométriques
- Comparer l’avancement du
mouvement des terres avec
Données géotechniques le mouvement des terres de
référence
- Quantité de ressources - Simuler le reste à faire en
par ouvrages fonction du mouvement des
- Quantité de besoins / ouvrages terres de référence
49
Synthèse des fonctions de MASSTER
SORTANTS
- Fichiers tableurs
- Épure de Lalanne
- Mouvement
des terres études
51
B.6 - Les remblais 64
B.6.1 - Domaine concerné 64
B.6.2 - Référentiel technique 64
B.6.3 - Problématique 64
B.6.4 - Paramètres influents 64
B.6.5 - Phasage de réalisation du remblai 65
B.7 - Emprunts ou apports extérieurs 66
B.7.1 - Domaine concerné 66
B.7.2 - Référentiel technique 66
B.7.3 - Problématique 66
B.7.4 - Paramètres influents 66
B.7.5 - Phasage de réalisation de l’emprunt 67
B.7.6 - Suivi à réaliser 67
B.8 - Dépôts définitifs et merlons 68
B.8.1 - Domaine concerné 68
B.8.2 - Référentiel technique 68
B.8.3 - Problématique 68
B.8.4 - Paramètres influents 68
B.8.5 - Phasage de réalisation d’un dépôt et d’un merlon 69
B.9 - Les remblais sur sol compressible 70
B.9.1 - Domaine concerné 70
B.9.2 - Référentiel technique 70
B.9.3 - Problématique 70
B.9.4 - Paramètres influents 70
B.9.5 - Solutions préconisées 70
B.9.6 - Phasage de réalisation 71
B.9.7 - Suivi à réaliser 72
B.10 - Les terrassements à l’explosif 73
B.10.1 - Domaine concerné 73
B.10.2 - Référentiel technique 73
B.10.3 - Problématique 73
B.10.4 - Paramètres influents 73
B.10.5 - Phasage de réalisation 74
B.10.6 - Suivi à réaliser 75
B.11 - Déchets et sous produits 76
B.11.1 - Domaine concerné 76
B.11.2 - Référentiel technique 76
B.11.3 - Problématique 77
B.11.4 - Paramètres influents 77
B.11.5 - Phasage de réalisation 77
B.12 - L’assainissement et le drainage 80
B.12.1 - Domaine concerné 80
B.12.2 - Référentiel technique 80
B.12.3 - Problématique 80
B.12.4 - Paramètres influents 81
B.12.5 - Phasage de réalisation 82
B.12.6 - Suivi à réaliser 82
B.13 - Couche de forme 83
B.13.1 - Domaine concerné 83
B.13.2 - Référentiel technique 83
B.13.3 - Problématique 83
B.13.4 - Paramètres influents 83
B.13.5 - Phasage de réalisation d’une couche de forme 84
B.1.3 - Problématique
• bien définir et acquérir les emprises nécessaires ;
• faire l’inventaire des différentes contraintes liées aux
réseaux et ouvrages et estimation des délais nécessaires
pour définir les travaux correspondants (archéologie,
gaz, eau...) ;
• le croisement avec des infrastructures existantes ;
• l’allotissement des travaux de libération des emprises.
53
B.1.5 - Phasage de réalisation
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Conception du DCE État des lieux de tous les réseaux aériens Etablissement d’un plan très précis de
et souterrains, des puits, marnières, tous les réseaux, définir leurs positions
karsts, des anciens dépôts d’explosifs et aériennes ou souterraines.
galeries pour faits de guerre, des clôtures, Faire un document de synthèse le
des sites archéologiques, géologiques plus clair possible à transmettre aux
(paléontologiques et minéralogiques), entreprises au niveau du DCE, et préciser
des sites biologiques à protéger (faune, à l’entreprise l’ordonnancement de la
flore…). libération des emprises.
Assurer la cohérence avec le PPSPS.
Définition des repères et des polygonales.
Calcul des implantations.
Définition de la destination des produits Faire attention aux édifices à « risques »
de démolition de décapage et de (ex : transformateurs, bâtiments
déboisement. industriels, amiante).
Recensement des besoins en pistes et
déviations provisoires.
Définir avec les gestionnaires des réseaux
les travaux à réaliser et les programmer
pour qu’ils soient terminés avant
lancement des terrassements.
Préparation du chantier Planification des travaux de libération des
emprises.
Préparation de l’exécution Etablissement et examen des procédures
d’exécution.
Conception et implantation précise des
pistes d’accès.
Délimiter les zones de déboisement, Organiser les opérations de fouille,
de fouilles archéologiques, des zones à notamment en cas d’interférence avec
débroussailler, les zones de flore et de d’autres chantiers.
faune à préserver, les zones de décapage et
baliser les réseaux existants.
Exécution Implantation des emprises et de la
polygonale.
Préparation des accès, réalisation des
clôtures et exécution des travaux de
libération.
Déviation des lignes aériennes électriques.
Déboisement.
Récolement.
B.2.3 - Problématique
• caractère provisoire, intégré ou définitif ;
• dimensionnement ;
• caractéristiques géométriques ;
• nature des matériaux ;
• entretien de la piste.
B.2.6 - Suivi à réaliser
B.2.5 - Phasage de réalisation Néant
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Conception du DCE - calage et dimensionnement de la piste tenir compte des moyens d’exécution.
- maîtrise foncière
- dimensionnement en fonction de la
finalité
- allotissement les pistes peuvent faire l’objet d’un
marché séparé.
- environnement
- franchissement d’obstacles
Préparation du chantier - disponibilité des emprises
- prise en compte des contraintes notamment les réseaux
(lignes électriques...)
Préparation de l’exécution - état des lieux
- définition et examen des méthodes et
moyens d’exécution
- piquetage
Exécution - réalisation selon les méthodes et moyens
retenus
- entretien
- remise en état éventuel
- cession éventuelle
55
B.3 - Météorologie et terrassements B.3.4 - Paramètres influents
• les zones climatiques ;
B.3.1 - Domaine concerné • les sols sensibles à l’eau : nature, état, proportion des
différents sols ;
Les conditions météorologiques ont, en général, sur
le bon déroulement des chantiers de terrassement des • la période de réalisation des travaux ;
conséquences importantes sur les techniques à mettre • les délais : durée du chantier, nombre prévisionnel
en œuvre (réemploi des sols ou traitement), sur les de jours d’arrêt de travail ;
délais d’exécution et l’économie du chantier. • l’eau : action de l’eau sur les sols sensibles ;
Le domaine concerné comporte l’étude géologique • les caractéristiques du projet : topographie et
et géotechnique, l’identification des sols sensibles à géométrie du projet (profils en long et en travers) ;
l’eau, le recueil des données météorologiques, leur • conditions hydrogéologiques (nappes phréatiques) ;
exploitation et leur suivi. • proportion de sols sensibles et réutilisation de ceux-ci
(sensible = aptitude des sols à changer d’état) ;
B.3.2 - Référentiel technique • nature de la couche de forme ;
• Météorologie et terrassements - Recommandation • contraintes de phasage ;
[17] ; • l’érosion pluviale (influence sur le déroulement des
• Réalisation des remblais et des couches de forme travaux et sur la qualité des ouvrages) ;
(GTR) - Guide technique [10]. • les orages qui provoquent l’érosion et la destruction
d’ouvrages réalisés ;
B.3.3 - Problématique • le brouillard qui provoque l’insécurité et l’arrêt du
L’objectif poursuivi est destiné à : chantier ;
• optimiser le mouvement des terres et le réemploi des • la pluie, le soleil, le vent et la neige qui ont une
sols ; action sur la teneur en eau (le vent peut empêcher le
traitement aux liants hydrauliques) ;
• évaluer l’importance et la répartition des intempéries
dans le délai imparti au chantier ; • le gel (fréquence et intensité) qui accélère l’altération
des matériaux évolutifs et peut provoquer des
• préciser les seuils des précipitations pouvant concentrations d’eau dans les sols gélifs.
entraîner l’arrêt du chantier ;
• prendre en compte, dans l’étude des projets, les
aléas climatiques et leurs conséquences sur le coût des
travaux ;
Les caractéristiques du projet ont une incidence directe
sur la sensibilité variable des sols aux phénomènes
météorologiques (proportion des sols sensibles,
topographie, géométrie et phasage du projet, période
de réalisation).
Les sols sensibles à l’eau peuvent avoir une répercussion
sur l’organisation du chantier, la portance, la
traficabilité, la glissance et les possibilités de
réutilisation pour assurer la stabilité de l’ouvrage.
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Conception du DCE Identifier, localiser, quantifier les sols Sur la base des études géologiques et
sensibles à l’eau. géotechniques.
Recueil des données météorologiques. Si possible sur 30 ans.
Etudier au moins 2 solutions de Au niveau des prix, cette démarche
mouvement des terres correspondant permet de mieux cerner les variations
à des conditions climatiques plutôt possibles des dépenses et d’adapter les
favorables et défavorables. marges de tolérance du détail estimatif.
En déduire des choix stratégiques à
imposer dans le mouvement des terres et
à faire figurer dans les pièces du marché.
Rédaction des pièces administratives Joindre le document informatif
(clauses sur les variations de prix et regroupant tous les renseignements
prolongation éventuelle du délai). météorologiques.
Préparation du chantier Organisation du recueil et
de l’exploitation des données
météorologiques (personnel, matériel,
contacts, P
PAQ
AQ).
AQ).
Préparation de l’exécution Etablissement et examen des procédures En déduire les modalités de décapage et le
d’exécution. mode d’extraction des matériaux.
Délimiter les zones de sols sensibles à
l’eau.
Exécution Suivi des procédures, recueil des données Pentes, fermetures.
météorologiques, dispositions protectrices
à prendre :
- réglage de plate-forme ;
- drainage provisoire ;
- aménagement d’exutoire ;
- entretien des pistes de chantier (pour
éviter les sols sensibles à l’eau).
57
B.4 - La terre végétale B.4.4 - Paramètres influents
• les besoins en terre végétale par typologie des espaces
(section courante, échangeur, aire de repos ou de
B.4.1 - Domaine concerné service, rétablissement de communication) ;
La qualité et la gestion de la terre végétale doivent • les surfaces et la nature du sol brut à plat et sur pente
être examinées dès la phase projet lors de la campagne en section courante ;
de sondage géotechnique et à la charge du maître • l’analyse agronomique ;
d’ouvrage. • la stabilité structurale des terres ;
A défaut, une étude préliminaire sur la terre végétale • la sensibilité au tassement ;
devra être réalisée avant la conception des DCE • l’état hydrique des terres et les conditions de
terrassements et paysagers. manipulation ;
Sur la base de ces études, le plan de mouvement • l’analyse physico-chimique avec la teneur en matière
des terres végétales et les conclusions du rapport organique, le pH, le rapport carbone/azote, etc. ;
d’études permettront de déterminer la qualité de • l’analyse chimique (azote, phosphore, potassium…) ;
l’aménagement paysager tant sur le plan géométrique • le test de phytotoxicité notamment pour les sols
que sur le plan des plantations. agricoles ;
• la géométrie des talus, des échangeurs et des
B.4.2 - Référentiel technique rétablissements de communication ;
• Fascicule 2 du CCTG Terrassements généraux • le plan de mouvement des terres végétales ;
[49] ; • les conditions particulières d’exécution des travaux,
• Fascicule 35 du CCTG Aménagements paysagers notamment les types d’engins, en fonction des
[50] ; évolutions climatiques ;
• Réalisation des remblais et des couches de forme • la qualité des extractions de terres et de mise en
(GTR) - Guide technique [10] ; dépôt ;
• Guide technique d’utilisation des sols pour la • les apports fertilisants au cours des travaux ;
réalisation des dépendances vertes (Sétra) [14] ; • le mode de gestion des espaces paysagers (moyens
• Terrassement - Aide à la rédaction des CCTP - Guide humains et matériels, crédits disponibles, accessibilité
méthodologique [19]. des espaces, sécurité…).
B.4.3 - Problématique
• estimation de l’épaisseur de décapage et détermination
des besoins ;
• stockage de la terre végétale ;
• identification par des études spécifiques des trois
qualités de terre végétale ;
• quantification et affectation des catégories de
terre végétale par type d’aménagement rustiques ou
complexes et par partie d’ouvrage ;
• conditions de manipulation de la terre végétale ;
• corrections physiques et physico-chimiques de la
terre végétale ;
• nappage et épaisseur de terre végétale sur quelle pente
de talus ;
• gestion des espaces et des plantations.
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Conception du DCE • bilan des besoins en terre végétale (TV) • excepté pour les talus de faible hauteur,
Terrassement par typologie d’espace ; le nappage de TV est à proscrire pour
les pentes ≥ 1/1. Toutefois avec des
• étude qualitative et quantitative des dispositifs tri-dimensionnel la mise en
terres végétales en place selon les 3 œuvre de la TV peut être réalisée ;
catégories de terre ;
• pour les talus à 3/2 de faible hauteur
• quantité de TV ordinaire pour les et pour certaines natures de sols,
aménagements rustiques ; ils peuvent recevoir un nappage en
• quantité de TV moyenne pour aire de TV. Toutefois une végétalisation par
repos, échangeurs, fosse de plantations ; semis hydraulique sur un sol brut est
suffisante sur les talus à 3/2 ;
• quantité de TV supérieure pour les
giratoires ou les milieux urbains ; • pour un talus de pente plus douce le
nappage de terre végétale varie de 5 cm
à 15 cm suivant de type de végétation ;
• le plan de mouvement des TV établi • joindre à titre indicatif le plan
lors de la phase projet ou lors des études de mouvement des TV au DCE
préliminaires spécifiques avant le DCE Terrassement ;
terrassement ;
• les conditions de manipulation et de • introduire dans le CCTP Terrassement
stockage des terres ; les spécifications relatives aux conditions
de manipulation ;
• avec le gestionnaire définir • prévoir un accès tous les km ou 2 km.
l’implantation des accès nécessaires à La largeur sera de 3 m minimum et 4 m
l’entretien des dépendances mais aussi à en courbe. La pente maximale sera de
la phase plantations. 50 %.
Préparation du chantier • disponibilité des emprises et des lieux • bien définir au bordereau des prix les
de dépôts provisoires et « définitifs » (en conditions de maintien de la qualité
attente du DCE paysager) ; des terres et de la non pollution de ces
dernières ;
• rappel sur les conditions de
manipulation des terres et sur • dispositions à prévoir impérativement
la pérennisation de leur qualité sur les terres inaccessibles avant la prise
(proposition de l’entreprise) ; de possession par le maître d’ouvrage
routier.
• dans le cadre des études géotechniques
complémentaires à la charge de
l’entrepreneur prévoir quelques analyses
complémentaires de TV.
Exécution • le respect et le suivi des procédures • mettre en œuvre les différentes
arrêtées par le plan des mouvements des catégories de terres qu’il convient à
terres végétales et par les conditions de chaque typologie d’espace ;
manipulation ;
• veiller à la non contamination des
• la mise en dépôt provisoire ou définitif terres ;
en zone humide ou de ruissellement de
surface ; • soigner les pentes et créer si besoin des
fossés ;
• le plan de récolement des stocks et des
dépôts de TV par catégorie. • recouvrir et enherber au plus tôt les
sols et talus érodables ;
• bien définir les prestations dans le
bordereau des prix.
59
B.4.6 - Suivi à réaliser
Afin de choisir, pour la phase conception du DCE
paysager, les bonnes semences et les bons végétaux
pour chaque sol brut et terre végétale mise en œuvre,
une étude spécifique après la phase terrassement ou
en cours et à l’avancement devra être engagée pour
caractériser les sols en place après travaux et estimer
la perméabilité et l’aptitude à l’enracinement de ces
sols.
B.5.3 - Problématique
• conception de la stabilité des pentes ;
• respect de la géométrie (talus), essentiellement pour
les matériaux rocheux ;
• assainissement, drainage provisoire et définitif ;
• conditions de phasage et de méthode d’exploitation ;
• phasage de drainage ;
• blocométrie ;
• tri du mélange et homogénéisation ;
• conception de la PST (nature, drainage, etc.) ;
• respect des engagements environnementaux ;
• appréciation et étude éventuelle du risque de
gonflement des fonds de déblai (décompression et
effets de l’eau) ;
61
B.5.5 - Phasage de réalisation des déblais
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Conception du DCE • définition des contraintes pour le • l’entreprise doit fournir dans son
mouvement des terres ; schéma organisationnel du plan
d’assurance qualité (SOPAQ) sa
• vérification de la cohérence entre le proposition de mouvement des terres
mouvement des terres et les contraintes en respectant les contraintes et les
de phasage ; méthodologies d’exploitation des
• définition de l’assainissement et du déblais.
drainage définitif et éventuellement
du dispositif de drainage préalable ou
provisoire.
• contraintes d’homogénéisation et de
préparation de matériaux que l’on
impose.
• stratégie de conception et de
rémunération des pistes ;
• caractéristiques géométriques et nature
des dispositifs particuliers permettant
d’assurer la stabilité des talus ;
• classement PST-AR et disposition
d’amélioration éventuelle de l’arase
(cf.
cf. points singuliers) ;
cf
• contraintes environnementales (seuils de
vibration, bruit, poussières) ;
• objectif de blocométrie maximale ;
• planches de convenance (minage,
venues d’eau) ;
• stratégie de rémunération notamment
pour le transport, les matériaux de 1ère
et 2ème catégorie.
Préparation du chantier • reconnaissance complémentaire ;
• validation et actualisation des études ;
• libération ou dégagement de l’emprise
par le maître d’ouvrage.
Préparation de l’exécution • vérification des matériels et validation • étalonnage et vérification.
des procédures d’exécution proposées
au P
PAQ
AQ.
AQ.
• pour les déblais rocheux, définition du • épreuve de convenance à réaliser ou
contenu de l’épreuve de convenance. à adapter en fonction de la taille du
chantier. Cette épreuve est destinée
à donner des indications au maître
d’ouvrage sur la faculté de l’entreprise
à atteindre la qualité requise.
63
B.6 - Les remblais B.6.4 - Paramètres influents
• emprise (pente de talus, largeur de l’assiette,
mur...) ;
B.6.1 - Domaine concerné
• météorologie (réutilisation des matériaux,
Réalisation de remblais généraux sur terrain mouvement des terres, traficabilité...) ;
relativement plat avec des matériaux naturels, de • nature et état du sol suppor t (hauteur du
hauteur faible à moyenne ≤ 15m et sur support non remblai...) ;
compressible, y compris la PST.
ST
ST. • nature et état des matériaux (mouvement des
Si le sol est compressible se référer à la fiche « Remblai terres) ;
sur sol compressible » du présent chapitre et au guide • hauteur de remblai (>10 m, 5 à 10 m, <5 m, rasant
technique « Étude et réalisation des remblais sur du sur support humide) ;
sol compressible » [8]. • hydrologie et hydrogéologie du site ;
• environnement (terre végétale, engazonnement).
B.6.2 - Référentiel technique
• Norme NF P 11-300 [45] ;
• CCTG Fascicule 2 Terrassements généraux [49] ;
• Guide d’aide à la rédaction des CCTP terrassements
[19] ;
• Réalisation des remblais et des couches de forme
(GTR) [10] ;
• Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants
hydrauliques (GTS) [13] ;
• Utilisation du polystyrène expansé en construction
routière [20] ;
• Drainage routier - Guide Technique [21] ;
• Météorologie et terrassements - Recommandation
[17].
B.6.3 - Problématique
• concevoir un ouvrage avec des matériaux et une mise
en œuvre avec une densification suffisante pour que
l’état après exécution ne risque pas de produire à long
terme des déformations significatives (gonflement,
tassements, ruptures de pente...) ;
• concevoir une PST présentant des caractéristiques
de déformabilité compatibles avec les objectifs visés à
court et long terme ;
• concevoir une pente de talus (dans le cas de problèmes
d’emprise) ;
• respecter des engagements environnementaux.
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Préparation du support Décapage Nécessaire si h < 3 m de remblai.
Dessouchage Respect des règles de l’art, sinon risque
de tassement pour h faible à moyen
(pourrissement...).
Compactage du support (si support pas Nécessaire si le support est désorganisé
déformable) (décapage, dessouchage).
Amélioration du support Problème de qualité du support (au sens Traitement en place, drainage et/ou
déformabilité) si h < 1 à 1,5 m substitution.
h > 1,5 m Couche épaisse au moment
de l’exécution.
La base de remblai risque d’être alimentée Matériaux drainants à la base
par des venues d’eau du remblai, drainage de pied
éventuellement associé à un traitement
de la base du remblai.
Exécution du corps Mouvement des terres et météorologie (hors remblai hétérogène → cf
cf. points
de remblai singuliers).
Nature et état des matériaux. Application du GTR
TR et du GTS.
Nature des matériaux Vérifier l’adéquation avec la pente de
talus.
Compactage des bords de remblai, Définir la méthode et les quantités
matériaux excédentaires correspondantes.
Assainissement provisoire et définitif Bourrelets + descentes d’eau
Gestion des eaux en phase chantier.
Talus de remblai Protection Terre végétale et/ou engazonnement.
Sols et matériaux cohérents sensibles à • si h ≤ 5 m → p ≤ 2/3
l’eau ou matériaux rocheux issus de roche • si 5 ≤ h ≤ 10 m → p ≤ 1/2
altérée ou argileuse mais fragmentable
• si h > 10 m pas de règle générale, la
pente doit résulter d’une étude de
stabilité.
Matériaux granulaires insensibles à l’eau, • si h ≤ 5 m → p ≤ 1/1
d’origine alluvionnaire ou matériaux • si 5 ≤ h ≤ 10 m → p ≤ 2/3
rocheux issus de roche tendre non
argileuse • si h > 10 m pas de règle générale, la
pente doit résulter d’une étude de
stabilité.
Matériaux issus de roche dure non altérée • si h ≤ 5 m → p ≤ 1/1
• si 5 ≤ h ≤ 10 m → p ≤ 1/1
• si h > 10 m → p ≤ 2/3 avec risberme.
Exécution de la PST Adéquation des matériaux à l’objectif de Vérifier si les matériaux du site réservés
portance assigné à la PST dans le mouvement des terres sont
susceptibles de convenir à l’état naturel
ou après traitement et sur quelle
épaisseur, sinon prévoir un objectif
moins ambitieux ou rechercher un
matériau d’apport.
Autres • Merlons. Lorsqu’ils sont accolés au remblai,
• Dépôts accolés au remblai prévoir un drainage à l’interface et la
collecte des eaux de surface.
65
de délais et d’autorisations)
B.7 - Emprunts ou apports extérieurs
B.7.1 - Domaine concerné B.7.4 - Paramètres influents
• nature, qualité et quantité des matériaux ;
Déblais ou apports situés hors de l’emprise de l’ouvrage • les accès ;
principal destinés à pallier un déficit quantitatif ou
• homogénéité du gisement ;
qualitatif de matériaux naturels ou industriels (classe F
du GTR). • complexité du gisement ;
• distance de l’emprunt aux zones à combler(conditionne
le type d’engin de transport) ;
B.7.2 - Référentiel technique
• possibilité d’utiliser des installations classées
• Norme NF P 11-300 [45] ;
(extraction, lavage, criblage, stockage) ;
• Réalisation des remblais et des couches de forme
• schéma départemental des carrières ;
(GTR) [10] ;
• coordination des mouvements de terre ;
• Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants
hydrauliques (GTS) [13] ; • contraintes d’environnement (poussières...) ;
• Fascicule 2 du Cahier des Clauses Techniques • minage ;
Générales • vibrations, eau ;
• Guide d’aide à la rédaction des CCTP terrasements • contraintes de réaménagement de l’emprunt ;
[19] ; • délais (dans le sens où il faut lancer les études très
• Schéma départemental des carrières en amont, délais technico-administratifs) ;
• Etudes d’impact • morphologie du gisement (parties inondables,
• Code Minier [51]. pluie...) ;
• maîtrise foncière (occupations temporaires,
autorisation du propriétaire des lieux, négociation
B.7.3 - Problématique des droits de fortage) ;
• Définition des besoins qualitatifs et quantitatifs
• complexité du gisement ;
• Itinéraires et moyens de transport
• distance de l’emprunt aux zones de mise en œuvre
• Les gisements vont-ils fournir les quantités (conditionne le type d’engin de transport).
nécessaires de matériaux ?
• Obtention des autorisations nécessaires (problèmes
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Conception du DCE • objectifs de qualité ; Demander à l’entreprise de fournir une
• principes d’exploitation de l’emprunt ; méthode d’exploitation de l’emprunt
dans le schéma organisationnel du plan
• inventaire des études à engager dans la d’assurance qualité (SOPAQ).
OPAQ
OPAQ).
phase «préparation du chantier» ;
• prescriptions intégrées au dossier
d’autorisation d’ouverture de carrière ;
• prescriptions et conception s’il y a lieu
des accès ;
• avis des services ;
• préciser les contraintes d’exploitation ;
• stratégies de rémunération (bascules...) ;
• prescriptions de réaménagement avec le
délai.
Préparation du chantier • reconnaissance complémentaire ; L’attention doit être attirée sur
(délai 2 à 3 mois en début de • validation et actualisation des études ; l’adéquation entre les objectifs et
chantier ou 2 à 3 mois avant les moyens de reconnaissance (ex :
exécution) • constat de l’état des itinéraires de profondeur d’investigation) ;
transport.
Fixer les délais de reconnaissance en
fonction de la taille du chantier.
Préparation de l’exécution • préparation ou amélioration des accès
s’il y a lieu ;
• validation du processus d’élaboration du
matériau pour le rendre apte à satisfaire
les objectifs.
Exécution de l’extraction • nature et état des matériaux avant et
et de l’élaboration après les phases d’élaboration ou de
traitement ;
• s’assurer en permanence du respect des
obligations de l’arrêté préfectoral ;
• constat final de l’état des itinéraires de
transport.
67
B.8 - Dépôts définitifs et merlons B.8.4 - Paramètres influents
• la disponibilité des terrains et leur accès ;
B.8.1 - Domaine concerné • la géométrie ;
• utilisation de matériaux naturels de déblai, • la topographie ;
excédentaire et/ou de mauvaise qualité avec des • les contraintes environnementales (loi sur l’eau,
caractéristiques géométriques imposées en : protections phoniques) ;
- aménagements paysagers, • les écoulements ;
- aménagements de protection phonique, • les aménagements paysagers et la nature des
- aménagements de terrains agricoles. plantations ;
• déchets de chantier (cf. le thème concerné) ; • le mouvement des terres ;
• dans certains cas on peut faire appel à des matériaux • l’hydrogéologie des sites de dépôts ;
d’apport pour la réalisation de certains merlons. • la nature, la qualité, la quantité des matériaux ;
• la destination finale du dépôt (contraintes de
B.8.2 - Référentiel technique réaménagement) ;
• Norme NF P 11-300 [45] ; • la réglementation des décharges.
• Utilisation du polystyrène expansé en construction
routière [20] ;
• CCTG fascicule 2 - Terrassements généraux [49] ;
• CCTG fascicule 35 - Aménagements paysagers
[50] ;
• Guide d’aide à la rédaction des CCTP terrassements
[19].
B.8.3 - Problématique
• en fonction du mouvement des terres, rechercher
les zones susceptibles de recevoir des matériaux
excédentaires et/ou de mauvaise qualité en définissant
une géométrie et des volumes garantissant la stabilité,
s’intégrant au site sans perturber les écoulements ;
• dans le cas des merlons ou des buttes paysagères
imposées, réalisés en général avec des matériaux de
moindre qualité que ceux utilisés dans l’ouvrage
principal, s’assurer que le remblai réalisé présentera
une stabilité compatible avec les caractéristiques
géométriques imposées.
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Conception du DCE Estimer les volumes et la nature Définir précisément les dépôts et merlon
des excédents et des matériaux non à géométrie imposée, notamment dans
réutilisables, définir et localiser leur le cas où la nature des matériaux impose
destination. des contraintes particulières (ex : cas des
sols mous à évacuer) :
• plan avec localisation des dépôts pour
que l’entreprise puisse faire son prix ;
• préciser les volumes de dépôt à la
charge de l’entreprise ;
• demander à l’entreprise dans le
SOPAQ, la méthode qu’il va utiliser
SOPAQ
pour la mise en œuvre des dépôts ;
• rappeler dans le SOPAQ
OPAQ les
prescriptions de réaménagement des
dépôts.
Préparation du chantier Disponibilité réelle des terrains ;
constat de l’état des itinéraires de
transport.
Préparation de l’exécution Préparation ou amélioration des accès s’il
y a lieu.
Préparation éventuelle de la zone qui
comprend éventuellement du décapage et
de l’assainissement.
Valider la méthode d’exécution proposée
dans le PPAQ
AQ.
AQ.
Exécution Vérifier la bonne application des
destinations prévues au DCE.
Vérifier la nature et la bonne destination
des matériaux.
Respect des engagements initiaux pour le
réaménagement, constat final de l’état des
itinéraires de transport.
69
• la technique de construction du remblai ;
B.9 - Les remblais sur sol compressible
• l’amplitude des déformations tolérées après la mise
en service ;
B.9.1 - Domaine concerné • les contraintes environnementales du projet ;
La construction de remblais sur des sols présentant • les contraintes géométriques du projet (capacité à
une forte déformabilité, une faible perméabilité et modifier le profil en long après la mise en service) ;
une résistance faible. • l’indépendance de l’assainissement routier par
rapport aux déformations et aux tassements ;
Parmi ces sols saturés ou quasi saturés dénommés
« sols compressibles » ou « sols mous », on trouve • l’ordonnancement des travaux ;
notamment : • le temps entre le début des études de reconnaissances
• les tourbes ; géotechniques, les travaux (construction par étapes)
et la stabilisation du remblai (absence de déformation
• les vases ;
du sol ?) ;
• les argiles molles ;
• la disponibilité des matériaux pour des surcharges
• les limons argileux ou lâches ; temporaires ou pour des banquettes stabilisatrices ;
• les sables lâches ; • l’étude technico-économique des solutions (coût
• les lœss et certains remblais récents mal compactés. études + coût de construction + coût d’entretien).
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Conception du DCE • le programme d’études d’exécution • les trois premiers points énumérés
Terrassement du maître d’œuvre et les études ci-contre sont issus de l’évaluation des
complémentaires à la charge de études de dimensionnement et doivent
l’entreprise ; être intégrés dans l’esquisse du schéma
• le détail des méthodes d’exécution ; directeur de la qualité (ESDQ)
SDQ) élaboré à
SDQ
la fin du DCE et avant l’appel d’offre ;
• la récapitulation des effets des
tassements ; • joindre les dossiers d’études
géotechniques complets avec tous les
• la description précise de la solution résultats et préciser la justification des
technique ; ouvrages ;
• la définition des modalités d’exécution • bien préciser toutes les exigences
(équipement de suivi, pilotage des techniques dans le CCTP et vérifier
travaux…) ; que le bordereau des prix renvoi bien
• le dispositif d’assainissement ad.hoc ; aux articles du CCTP contenant ces
• la qualité et la compétence du exigences et la qualité requise ;
technicien de l’entreprise chargé du suivi • le dispositif d’assainissement devra
des travaux (élément du SOPAQ)OPAQ) ;
OPAQ pouvoir fonctionner malgré les
• la compatibilité des délais avec le déformations et être accessible pour le
planning général de l’opération ; modifier et l’adapter ;
• la durée prévisionnelle des différentes • au-delà des renseignements classiques
phases de terrassement et de sollicités à travers le SOPAQ, ce dernier
préchargement éventuel ; devra comprendre principalement les
• la qualité du bureau d’études éléments ci-contre.
géotechniques retenu par l’entreprise ; (Ces éléments sont à rappeler dans le
• les points d’arrêt et éventuellement les règlement de consultation/SOPAQ et
points critiques nécessaires au contrôle surtout dans les critères de jugement si
extérieur (cf.
cf. article 5.5 page 73 du guide
cf le maître d’œuvre le demande).
technique de nov 2000).
Préparation du chantier • état des lieux, notamment les ouvrages • cet état « zéro » permettra de juger
existants (bâtiments, réseaux, etc.) ; l’importance des éventuels dégâts
• le système de référence topographique : ultérieurs générés par le chantier ;
• l’état du sol avant chargement ; • cette référence topographique
devra se situer hors zone sensible aux
• l’instrumentation du site / suivi ; déformations ou faire l’objet d’un
• la restitution directe par le maître ouvrage spécial stable (pieu ancré dans
d’œuvre auprès de l’entreprise du contenu le substratum, pose de tassomètres) ;
des études ; • rappeler les phases d’interruption pour
• la précision des procédures d’exécution mesures et appareillage ;
et des points d’arrêts à travers le P
PAQ
AQ ; • le SDQ,
DQ, rédigé par le maître d’œuvre
DQ
• les moyens mis en œuvre et délais ; à la fin de la période de préparation,
• la qualité et la compétence du constitue une pièce essentielle à
responsable chantier de l’entreprise. l’obtention de la qualité des travaux.
71
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
Recommandations
Exécution • la bonne application de la démarche
qualité en référence au SDQ
DQ et PPAQ
AQ ;
• une montée de remblai uniforme et par • le décalage maximum autorisé est
couche ; d’une seule couche ;
• la validation des études et des calculs • ces volumes sont calculés à partir des
de dimensionnement par rapport aux contrôles de mesures des tassements ;
constats de mesures ;
B.10.3 - Problématique
Les terrassements dans le rocher à l’explosif nécessitent
en phase amont du DCE des études spécifiques
complémentaires aux reconnaissances classiques,
notamment sur :
• la configuration des formations rocheuses rencontrées
sur le tracé du projet ;
• la tectonique affectant le massif rocheux (failles,
discontinuités, plissements, fracturations) ;
• les caractéristiques physiques et mécaniques des
roches à abattre (identification pétrographique,
résistance, abrasivité, altération) ;
• l’hydrogéologie (charge hydraulique, perméabilité
avant travaux).
Tous ces facteurs nécessitent, après les reconnaissances
préliminaires de l’APS et du projet, des études
approfondies et indispensables sans lesquelles on ne
peut entreprendre une étude réaliste de la méthode
d’extraction ou d’abattage, évaluer correctement
les coûts de terrassement, concevoir un bon DCE,
respecter l’environnement et la pérennité des ouvrages
situés, en fonction du type de structure, à des distances
critiques.
73
B.10.5 - Phasage de réalisation
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
recommandations
Conception du DCE • le dossier géotechnique complet • joindre impérativement à titre indicatif
ce dossier de manière à permettre à
l’entrepreneur de choisir librement en
fonction de la nature des matériaux sa
méthode d’extraction à l’explosif
• le classement des matériaux à déblayer
en une ou plusieurs zones en fonction
de la difficulté d’extraction
• la granularité des matériaux à extraire en • afin d’éviter la mise en dépôt de blocs
fonction de leur réutilisation de grande dimension (déchets), la
blocométrie devra être adaptée. En
conséquence, ne pas rémunérer la
réduction des blocs (elle doit être
comprise dans le prix de déblais à
l’explosif )
• les contraintes environnementales • faire une information des riverains et
(vibrations, bruit, projections) des maires
• l’inventaire des structures et fixations • fixer dans le CCTP et le BP et dans
des seuils tous les cas courants une vitesse
particulaire maximale de l’ordre de
5 mm/s sur une plage de fréquence
comprise entre 2 à 6 Hz
• prévoir des contrôles de vibration sur
les structures à chaque tir et vérifier
après les tirs que les seuils ne sont pas
dépassés
• prévoir dans le CCTP et le BP la pose
de dispositifs contre les projections
(grillage, bottes de paille, géotextile ou
bouclier métallique (milieu urbain)
• l’insertion paysagère des talus rocheux • prendre en compte la sécurité en
phase d’exécution mais aussi en phase
d’exploitation. Adapter les emprises
à la surveillance, à l’entretien et au
besoin d’insertion. Incidence de «
l’effet arrière » jusqu’à 10 m à partir
du tir
• la compétence de l’entreprise ou du sous • demander dans le RC que
traitant l’entrepreneur ou le sous traitant
(déclaré d’office), précise son
expérience dans le SOPAQ. Solliciter
le contrat de sous traitance, les
références du personnel de minage
pressenti, les méthodes de minage et
de protection des riverains.
75
des déchets ménagers et assimilés, en date du 28 avril
B.11 - Déchets et sous produits 1998.
Il concerne aussi l’utilisation de sous produits et Décret n° 97-517 du 15 mai 1997 relatif à la
classification des déchets dangereux.
déchets industriels tels que l’utilisation des laitiers
de hauts fourneaux, les schistes houillers ainsi que Décision de la Commission du 16 janvier 2001
les déchets de carrières et miniers, les mâchefers concernant la liste européenne des déchets.
d’incinération d’ordures ménagères (M IOM ), les
matériaux de démolition, les plastiques, les pneus Fascicules du CCTG n° 2, n° 25, n° 27 et n° 35.
usagés, les scories, les sables de fonderie, les chaux de
carbure, les boues de stations d’épuration, etc. Références méthodologiques (guides et
recommandations, monographies, rapports
d’étude)
B.11.2 - Référentiel technique
• Gestion des déchets de construction et d’exploitation
Principales références législatives et liés à la route [15] ;
réglementaires
• Retraitement à chaud des matériaux bitumineux en
Loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l’élimination centrale [16] ;
des déchets et à la récupération des matériaux.
• Guide des déchets de chantier de bâtiment. Coll. :
Loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations Connaître pour agir [59] ;
classées pour la protection de l’environnement.
• Déchets de chantier et de bâtiment. Guide à l’usage
Loi n° 92-646 du 13 juillet 1992 qui complète et des professionnels du bâtiment [29] ;
modifie les deux précédentes.
• TRIVALOR, PODDEVIN, L. (1998). Programme
Loi n° 95-101 du 2 février 1995 dite loi Barnier Recherche et Développement Environnement.
relative au renforcement de la protection de Enjeux liés à la gestion des déchets des sociétés
l’environnement. concessionnaires d’autoroutes. ASFA ;
Directive européenne 75/442/CEE modifiée par les • Sous-produits et excédents de chantier, propositions
directives 91/156/CEE et 96/350/CE. et solutions (FNTP) [63] ;
Code de l’environnement, livre V, titre IV relatif • Guides régionaux de réemploi de déchets et de
à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux non conventionnels (Ile-de-France,
matériaux. Normandie, Nord, Pas-de-Calais…).
Code de l’environnement, livre V, titre I relatif
aux installations classées pour la protection de
l’environnement et Ministère de l’équipement, des
transports et du logement en date du 15 février 2000
sur la planification des déchets de chantier du bâtiment
et des travaux publics.
Circulaire du Ministère de l’aménagement du territoire
et de l’environnement sur la mise en œuvre de
l’évolution des plans départementaux d’élimination
(1)
les déchets ultimes sont à stocker selon leur nature dans les centres d’enfouissements techniques (C
(CET
ET)) :
ET
- de classe 1 pour les déchets industriels spéciaux (DIS)
IS
IS)
- de classe 2 pour les déchets ménagers ou assimilés (D
(DMAMA)
MA)
- de classe 3 pour les déchets industriels banals inertes (DIB)1
77
L’élimination des déchets (valorisation d’abord, Pour les entreprises de terrassement les excédents de
stockage ensuite) doit être prise en compte dans les matériaux doivent être considérés comme des déchets
marchés de manière explicite. voire des déchets inertes. Mais dès lors que le marché
a prévu la réutilisation de tous les matériaux dans
Les marchés doivent inciter chacun des acteurs à l’emprise du chantier, il n’y a aucun déchet.
rechercher la valorisation ou les solutions les plus
économiques globalement, dans le respect de la Par contre des excédents de matériaux évacués hors
législation et de la réglementation, pour l’élimination emprise du chantier doivent être considérés comme
des déchets qu’il produit. un déchet.
La notion de déchet apparaît dès que l’entrepreneur
à l’intention de s’en défaire.
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
recommandations
Conception du DCE Les études des mouvements des terres. • maintenir l’équilibre déblai/remblai ;
• définir un plan de programme de mise
en place de tris sélectifs, d’objectifs de
valorisation, de moyens techniques,
humains et financiers.
Les possibilités de valorisation des • proximité des centres de valorisation,
déchets. centres de tri, unités de recyclage,
centres de stockage, centres
d’incinération en accord avec les plans
départementaux d’élimination des
déchets ;
• conditions d’acceptation des déchets
de ces centres (déchets triés, volumes
des déchets, etc.).
Les filières d’élimination des déchets. Étudier la compatibilité de la stratégie
choisie avec les plans départementaux
relatifs à l’élimination des déchets.
La définition et le choix d’une stratégie de • identification des déchets (nature,
tri adaptée. volume) ;
• filières d’élimination et d’estimation
des coûts de prestations ;
• plans de cheminements préférentiels.
On veillera à intégrer dans le
cahier des charges des prescriptions
environnementales comprenant la
gestion des déchets et la définition des
moyens financiers mis à disposition.
Ces prescriptions permettront à
l’entrepreneur de remettre à l’appui de
son offre le SOGED.
Préparation du chantier La désignation d’un responsable Sensibiliser le personnel de chantier au
fonctionnel de l’ensemble de la filière des respect de l’environnement.
déchets. A travers le plan d’assurance
environnement (P (PAE) la problématique
des déchets et/ou la réutilisation (tri,
recyclage, traçabilité et moyens humains
et matériels) devront être développées.
La mise en place des dispositifs pour Le fournisseur de déchets ou sous
éviter de produire des déchets. produits utilisés dans les travaux de
terrassements doit indiquer dans une
fiche technique les caractéristiques de
son produit, cette fiche est contractuelle.
Il doit aussi assurer au maître d’œuvre
par une démarche qualité appropriée la
conformité de la livraison à cette fiche
technique.
79
- nappe phréatique, eau libre ou captive : l’objectif
B.12 - L’assainissement et le drainage assigné aux ouvrages consiste à intercepter et
rabattre tout risque de remontée de la nappe.
B.12.1 - Domaine concerné Ces dispositions sont d’autant plus nécessaires
pour les ouvrages près du TN : déblai,
1) Réseau d’assainissement à ciel ouvert remblai rasant, limites déblais – remblais.
• de plate-forme ; La mise en place, dans ces cas de figure, d’un
• de pied de talus ou de crête de déblai. écran vertical continu (drainage) sous la PST,
notamment, permet de répondre à cet objectif.
2) Réseaux d’assainissement enterrés Au niveau des talus, la présence d’eau peut-être
• tranchée drainante ou écran drainant ; à l’origine de modifications des caractéristiques
intrinsèques des sols et être la cause de désordres par
• couche drainante. instabilité. Dans ce cas, l’objectif des ouvrages sera
3) Drainage interne double : insensibiliser les matériaux à l’influence de
l’eau, puis capter et faciliter l’évacuation des eaux
• conception du réseau de drainage, terrassement (épis drainants, éperons drainants, masque poids,
pour les talus, la PST et la couche de forme ; etc.).
• en phase travaux.
B.12.3 - Problématique
L’eau et les terrassements ne font jamais bon ménage
et sont souvent synonyme de désordre à plus ou
moins long terme. La problématique principale
consiste à concevoir et dimensionner des ouvrages
permettant : • l’exécution des travaux de terrassements impose le
- de pérenniser dans le temps les caractéristiques respect de règles dans le domaine de la maîtrise de
intrinsèques de parties d’ouvrages : plate-forme, l’eau pour permettre :
talus ; - d’assurer la traficabilité de chantier ;
- maintenir ou faciliter l’écoulement des eaux à travers - d’améliorer l’état hydrique des matériaux à
l’ouvrage ; réutiliser ;
pour maintenir une qualité d’usage à long terme. - de traiter les venues d’eau ponctuelles (graduation
de perméabilité entre couches) ;
L’eau a deux origines : - de maintenir l’écoulement des eaux à travers le
- météorique : l’eau tombe sur les ouvrages de chantier.
terrassements, ruisselle sur les plates-formes et les
talus pour se concentrer en pied de talus ou en Pour cela, des ouvrages provisoires seront nécessaires
crête de déblai. Les ouvrages d’assainissement dit pendant la phase réalisation.
« longitudinal » permettent de recueillir ces eaux
Tous ces aménagements peuvent se situer en interfaces
et de les évacuer vers un exutoire. Cependant ces
avec divers équipements :
systèmes n’éliminent pas complètement les risques
d’infiltration sources de désordres à court et long - le réseau de drainage avec les glissières, les piles
terme. On peut donc être amené à disposer d’un d’ouvrages, les pieds de portiques, le génie civil du
écran vertical continu dans certaine zone (drainage réseau de RRAU ;
de rive). - les traversées avec le R
RAU.
81
B.12.5 - Phasage de réalisation
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
recommandations
Conception du DCE Identifier, localiser et quantifier : Sur la base des études géotechniques et
- les nappes ; hydrogéologiques.
- les problèmes d’instabilité de talus.
Pour chaque type d’ouvrages de Voir chapitre correspondant
terrassement (déblai, remblai, PST…).
Spécifications techniques sur les
fournitures (matériau drainant, géotextile,
drain).
Météorologie Voir chapitre correspondant
Arrêté préfectoral d’autorisation au titre Le contractualiser
de la police de l’eau.
Préparation du chantier • organisation du recueil de l’exploitation
des données météorologiques ;
• nature et origine des matériaux
(matériaux drainants, géotextile, drain).
Préparation de l’exécution • validation des matériels et validation des
procédures d’exécutions ;
• vérification des interfaces techniques.
Exécution Dispositions protectrices à prévoir :
- réglage de plate-forme ;
- drainage provisoire ;
- aménagements provisoires
(bourrelets…) ;
- aménagement d’exutoire.
Définition d’assainissement provisoire.
Vérification de la conformité et du
fonctionnement de l’assainissement
définitif.
Adaptation éventuelle des dispositifs
confortatifs à la stabilité des talus.
S’assurer en permanence des obligations Maîtrise et gestion des rejets à l’extérieur
de l’arrêté préfectoral au titre de (quantitatif et qualitatif ).
l’autorisation de la police de l’eau.
B.13.3 - Problématique
Concevoir et dimensionner une structure de transition,
entre les terrassements et la chaussée, qui permettent
sur une PST-A
ST R donnée d’obtenir les caractéristiques
ST-A
mécaniques, géométriques, hydrauliques et thermiques
prises comme hypothèses dans la conception de la
chaussée.
Cette structure doit répondre à la fois à des objectifs
de court terme, vis-à-vis de la phase de réalisation de
la chaussée (par exemple circulation de chantier) et de
long terme vis-à-vis de l’ouvrage en service.
83
B.13.5 - Phasage de réalisation d’une couche de forme
Observations
Phasage de réalisation Points à examiner
recommandations
Préparation du chantier • validation des études ;
• réalisation d’un chantier d’essai en vraie
grandeur si nécessaire ;
• procédures administratives (installation
classée).
Préparation de l’exécution • vérification des matériels et validation • étalonnage et vérification ;
des procédures d’exécution ;
• exécution éventuelle et définition du • épreuve de convenance à réaliser ou
contenu de l’épreuve de convenance. à adapter en fonction de la taille du
chantier. Cette épreuve est destinée
à donner des indications au maître
d’œuvre sur la faculté de l’entreprise à
{
atteindre la qualité requise.
85
C.6 - Remblais hétérogènes 104
C.6.1 - Domaine concerné 104
C.6.2 - Documents de référence 104
C.6.3 - Problématique 104
C.6.4 - Solutions recommandées 105
C.6.5 - Remarque 106
C.7 - Remblais avec des matériaux très secs 107
C.7.1 - Domaine concerné 107
C.7.2 - Documents de référence 107
C.7.3 - Problématique 107
C.7.4 - Les matériaux concernés 107
C.7.5 - Solution à envisager 107
C.8 - Remblais sur pente 109
C.8.1 - Domaine concerné 109
C.8.2 - Documents de référence 109
C.8.3 - Problématique 109
C.8.4 - Solutions recommandées 109
C.8.5 - Dispositions constructives 110
C.8.6 - Remarques 110
C.9 - Déblais / remblais au droit d’une décharge ou d’un site pollué 111
C.9.1 - Domaine concerné 111
C.9.2 - Documents de référence 111
C.9.3 - Problématique 111
C.9.4 - Reconnaissances et essais préalables 111
C.10 - Déblais en zone aquifère 115
C.10.1 - Ouvrage concerné 115
C.10.2 - Documents de référence 115
C.10.3 - Problématique 115
C.10.4 - Etudes à prévoir 116
C.10.5 - Solutions recommandées 117
C.10.6 - Remarques 119
C.11 - Remblais en zone aquifère 120
C.11.1 - Ouvrages concernés 120
C.11.2 - Documents de référence 120
C.11.3 - Problématique 120
C.11.4 - Études 120
C.11.5 - Solutions recommandées 120
C.12 - Cavités souterraines 122
C.12.1 - Domaine concerné 122
C.12.2 - Documents de référence 122
C.12.3 - Problématique 122
C.12.4 - Etudes à prévoir 122
C.12.5 - Solutions recommandées 123
• remblai derrière une culée d’ouvrage d’art ; Le matériau étant contigu à un ouvrage métallique
ou en béton armé, l’agressivité mécanique, chimique,
• remblai contigu à un mur de soutènement ; électrochimique et biologique doit être considérée
• remblai autour d’une buse métallique ou béton (cf.
cf. guide buses métalliques, par exemple).
cf
(ne comprend pas les ouvrages renforcés de type terre
armée). Pour les remblais contigus aux reins de buses, le
matériau sert de butée. Il doit donc dans ce cas présenter
un module suffisant (par exemple EV2 > 40 MPa).
C.1.2 - Documents de référence
• Réalisation des remblais et des couches de forme C.1.4 - Solutions habituellement recommandées
(GTR) [10] ;
• Remblayage des tranchées et réfection des chaussées Généralement, pour répondre globalement aux
[12] ; différentes particularités décrites ci-dessus, les
matériaux prescrits sont des graves.
• Clauses techniques courantes concernant les buses
métalliques [22] ; Le DCE retient alors des matériaux de classes B3 ou D2
• Murs de soutènement [23] ; qui sont peu ou pas sensibles à l’eau et qui présentent
• Conduits Matière - Note d’information du Sétra un bon frottement interne (ϕ‘> ou =35°) et un bon
n° 12 . module pressiométrique (E = 20 000 à 40 000 kPa).
D’autres matériaux peuvent également être utilisés
C.1.3 - Problématique selon les cas de chantier : matériaux sableux de classe
B1, B2 ou D1.
Les matériaux utilisés ne doivent pas engendrer de
poussées importantes sur l’ouvrage ==> restriction dans Dans ce cas, les caractéristiques à prendre en compte
les natures de matériaux utilisables. pour la tenue de l’ouvrage sont plus faibles : ϕ‘ = 33
à 35°, E = 10 000 à 20 000 kPa.
Le remblai à réaliser est exigu, ce qui conduit à des
difficultés de mise en œuvre ==> choix de matériaux
87
Dans les cas où des entrées d’eau peuvent intervenir béton armé ou cantilever dont les principales règles
par les joints d’ouvrages notamment, il conviendra sont rappelées ci-dessous :
d’éviter l’emploi de sables fins très sensibles aux
affouillements et à l’érodabilité, sauf à prévoir des Les rouleaux vibrants de classe inférieure à VM3
dispositions particulières autour de l’ouvrage. doivent évoluer parallèlement au mur et à une distance
minimale d > (0,5 + H/10) en mètres, H étant la
Les matériaux sensibles à l’eau, sables ou graves hauteur totale du mur.
comportant des fines argileuses et les sols fins, sont
en principe à exclure sauf si un traitement préalable Les rouleaux vibrants de classe supérieure ou égale à
adapté est réalisé. VM3 et les pneus lourds doivent évoluer à une distance
telle qu’ils n’exercent pas leur action sur l’ouvrage
C’est le cas des sols fins de plasticité faible à moyenne dans les limites du coin de Coulomb (calculs à faire
A1 à A2 traités à la chaux vive ==> imposer un dosage en prenant en compte l’angle du plan de glissement
minimum en CaO (en général 2 %) et une mouture avec le plan horizontal = π / 4 + ϕ / 2), en limitant
du mélange de 0/20 mm minimum ou des sols B2, B4
cependant cette distance minimale à 2 mètres (voir
et B5 traités au ciment ou avec un liant hydraulique
figure 11).
routier (LHR) (en général 3 % minimum).
Toutefois les solutions LHR
HR ou ciment conduisent Le compactage aux abords immédiats de l’ouvrage sera
à créer à terme un massif rigide, il convient donc de alors réalisé au moyen de petits rouleaux vibrants, de
prendre en compte les précautions suivantes : plaques vibrantes ou de pilonneuses dont l’emploi sera
conforme aux modalités définies dans le GRT ou, pour
cvérifier que le suppor t du remblai est peu
certains ouvrages, par fichage à l’eau et nécessitera
déformable ;
l’emploi de matériaux exempts d’éléments supérieurs
• prévoir une zone de transition de rigidité avec le à 50 mm.
remblai général.
Figure 11
C.2.2 - Documents de référence Lorsque la pente du terrain naturel est peu différente
de celle du profil en long du projet, l’ensemble couche
• CCTG fascicule 2 : terrassements généraux [49] ; de forme + couches de chaussées, s’appuie sur un
terrain de portance en général médiocre (sous couche
• Norme NF P 11-301 (12-94) [46] ; humifère).
• Organisation de l’assurance qualité dans les travaux L’aménagement du passage déblai – remblai doit alors
de terrassement [9] ; se faire sur plusieurs dizaines de mètres (plusieurs
profils), pour assurer la continuité du fond de déblai
• Catalogue des structures des chaussées neuves [1] ; de la portance à l’arase du remblai.
• Guide technique de traitement des sols [13]. Il y a donc d’autant plus de difficultés de traiter cette
zone que la pente du terrain naturel sera proche de
C.2.3 - Problématique celle du profil en long.
Assurer la liaison occasionnée par une discontinuité L’épaisseur de cette substitution doit permettre
topographique brutale (exemple du passage d’un d’arriver à la portance de l’arase terrassement prescrite
remblai/déblai au droit d’une falaise). au CCTP.
CTP
CTP.
En fonction du sol sous-jacent rencontré, l’épaisseur
de cette substitution pourra être :
• nulle (compactage du terrain naturel décapé ou
traitement) ;
• limitée à la PST ;
• augmentée, pour que le couple PST + remblai de
purge atteigne la portance prescrite au CCTP.
CTP
CTP.
89
Dispositions constructives Tr a i t e m e n t d e s m a t é r i a u x e n p l a c e s a n s
substitution
Longueur de l’aménagement de la limite déblai -
remblai : Lorsque la qualité des matériaux en place laisse prévoir
Le choix de la longueur dépend de : de bons résultats après traitement à la chaux aérienne
ou aux liants hydrauliques, une substitution devient
• la portance de la couche géologique sous terre alors inutile et l’on pourra se borner à traiter le passage
végétale ; de la limite déblai - remblai en une ou deux couches
• la différence de pente entre terrain naturel et profil suivant le résultat recherché.
en long.
Choix de l’épaisseur de la substitution
L’aménagement pourra ainsi porter sur un ou plusieurs
profils. Elle sera adaptée en fonction de la classe de l’arase
terrassement (AR1 à AR4) prescrite au CCTP.
CTP
CTP.
Méthodologies d’exécution
Généralement, on fixe l’épaisseur de cette substitution
à 1 mètre, en jouant sur la qualité des matériaux pour
Substitution par des matériaux identiques à ceux obtenir les performances requises.
de la PST
ST du remblai adjacent
Cette solution est applicable lorsqu’il n’y a aucun Passage d’un déblai/remblai au droit ou le long
problème de drainage du fond de la substitution. d’une paroi verticale (cas de la falaise)
Il s’agit d’un cas particulier qui intéresse surtout la
Substitution par des matériaux insensibles à l’eau
qualité du raccordement entre le remblai et le déblai
Cette solution est nécessaire lorsque sont constatés des et beaucoup moins le sol-support de chaussée si le
problèmes de drainage, dont l’écoulement gravitaire problème a bien été résolu dans la phase précédente.
nécessite une étude particulière.
Sur ce sujet, on se reportera aux recommandations de
Cette substitution sera associée, dans ce cas, à un la fiche « Remblai sur pente » en notant bien que la
assainissement particulier pour évacuer les arrivées largeur et la longueur des redans sont essentielles, dans
d’eau au stade de la construction comme à celui de ce cas de figure, à l’atténuation voire l’élimination des
l’exploitation. tassements différentiels entre les deux structures.
La méthode retenue sera la mise en place d’épis En cas de doute sur le résultat final ou simplement
drainants posés en chevrons, dont l’exutoire sera le au titre du principe de précaution, il conviendra
collecteur de pied de talus de déblai, puis le fossé de de concevoir dans des situations difficiles un
pied de talus de remblai. renforcement des structures de surface (PST, couche
de forme) en utilisant par exemple des nappes de
Les matériaux employés seront, par exemple, de type géotextile en renfort et une structure de chaussée
D2 ou D3, provenant soit du site, soit de carrière adéquate permettant des reprises ou des renforcements
extérieure. sans trop de sujétions.
Environ 1 m
91
Mise en forme du talus – Enlèvement des C.3.6 - Contrôles et mise en œuvre
matériaux excédentaires
Le contrôle du compactage sera effectué par :
Les matériaux excédentaires sont enlevés lorsque
cela ne risque pas de désorganiser le talus (remblais • la méthode globale e-Q/S à laquelle on adjoindra
rocheux). des mesures ponctuelles (gammadensimètre,
pénétrodensitographe) pour s’assurer de la faible
Ils doivent être ôtés de l’ouvrage, soit au fur et à dispersion de masse volumique dans le profil en
mesure de sa construction, soit quand le remblai est travers ;
terminé.
• des mesures de la masse volumique directes
Les sols sensibles à l’eau peuvent être réutilisés en (gammadensimètre) ou indirectes (pénétrodensito-
remblai si leur état hydrique le permet. graphe) en quantité suffisante et à condition qu’on
puisse établir des références fiables.
De façon traditionnelle, une pelle hydraulique est
utilisée pour recouper le talus au fur et à mesure de De plus, on vérifiera l’existence des sur-largeurs et
la montée du remblai, par tranches de 3 à 5 mètres de dans la deuxième méthode l’existence de la contre-
hauteur, selon les caractéristiques de la pelle. pente. On s’assurera que le compacteur a bien respecté
le plan de balayage, notamment à l’approche des bords
Cette opération nécessitera un personnel expérimenté, de remblai.
capable d’atteindre le profil définitif (sans avoir à faire
un rechargement).
C.3.7 - Remarques
Dans la partie haute de chaque tranche, on veillera
à laisser une partie du remblai excédentaire en place, Il faudra porter une attention particulière au risque
avec une pente de 2/3, au moment où les matériaux de lissage des talus par les engins à lame. Le lissage
sont retirés. peut provoquer des difficultés pour fixer ensuite la
terre végétale sur le talus.
Les couches suivantes prendront appui sur ce
contrefort resté en place. Ce qui permettra de respecter Il est préférable que le bouteur travaille dans le sens
la sur-largeur imposée pour la tranche supérieure. de la ligne de plus grande pente.
Les marques laissées par le chenillage permettent de
C.3.5 - Mode d’exécution créer un ancrage pour la terre végétale et un piège
pour l’eau et les fi nes, favorisant la reprise de la
On notera que l’emploi de pelles téléscopiques, végétation.
gradals, ou de bouteurs permet d’enlever le matériau
excédentaire pour une hauteur de remblai plus
importante (voir figure 14).
Figure 14
93
Quantification des purges en phase DCE En profondeur :
• de l’épaisseur, après examen du sondage dans la zone,
La quantification des purges dépend des paramètres
du matériau à purger ;
suivants à partir desquels il convient d’apprécier les
risques : • pour l’entreprise, de la qualité d’usage de la plate-
forme considérée en phase chantier ;
• le degré de précision des études géotechnique et
• pour le maître d’œuvre, de la qualité requise après
hydrogéologique ;
remblayage de la purge.
• la connaissance du caractère évolutif ou instable des
matériaux locaux ; La prise en compte de l’ensemble de ces éléments
• les conditions météorologiques probables du chantier et notamment de la qualité requise de la zone de
et surtout des zones sensibles ; remblayage de la purge, permettra au maître d’œuvre
d’accepter les modalités d’exécution de la purge
• le plan du mouvement des terres à recaler avec les imprévue proposées par l’entreprise.
périodes climatiques et les types de sol ;
Pour les purges prévues et la substitution qui ont fait
• la qualité des assainissements de chantier.
l’objet d’une identification précise à travers l’étude
Évolution du matériau en place géotechnique, le CCTP devra préciser la localisation
et la taille de chacune d’elles.
L’évolution d’un matériau en place est inhérente
aux : Technique de remblayage des purges
• caractéristiques intrinsèques du matériau et à son La technique de remblayage sera fonction des
caractère fragmentable et dégradable après exposition dimensions de la purge et plus particulièrement de la
aux agents climatiques ; profondeur et de l’accessibilité du fond de purge qui
• augmentations des teneurs en eau et donc à la peut induire des terrassements complémentaires dans
des matériaux réutilisables.
chute de portance (défaut d’étanchéité et / ou
d’assainissement) ; Les règles de l’art en matière de remblayage sont les
• importantes circulations des engins de terrassement mêmes que celles habituellement retenues pour les
sur des types de sol présentant les caractéristiques et remblais de petites masses (cf.cf. guide technique des
cf
les états d’humidifi cation ci-dessus (‘’compactages tranchées GTT) [12]. Le niveau de performance
excessifs en zone sensible’’). devra être durablement équivalent à celui de la partie
d’ouvrage à laquelle il s’intègre.
Suite aux sondages réalisés par l’entrepreneur pour
l’étude de son plan de mouvement des terres ou la Au-delà du remblayage, la purge ne devra pas constituer
découverte d’un matériau sensible après décapage de un piège à eau qui sera de nature à contaminer le sol
support de la purge ou les matériaux mis en remblais.
la terre végétale, l’entrepreneur identifie les zones de
Si ce risque existe un dispositif de drainage devra
purges qu’il soumet au maître d’œuvre pour visa et
compléter les travaux de purge.
prend toutes les dispositions pour ne pas provoquer
« accidentellement » d’autres purges. La technique de remblayage de la zone purgée devra
avoir aussi pour objectif de ne pas constituer un point
Lorsqu’une circulation importante d’engin de dur par rapport au reste de la plate-forme, ni constituer
terrassement est de nature à générer des purges une surcharge sur des sols instables notamment sur
notamment au niveau de l’arase des déblais, il serait des versants présentant des risques de glissement de
souhaitable que le maître d’œuvre prévoie dans son terrain.
DCE que les derniers 50 cm avant l’arase soient
terrassés juste avant la mise en œuvre de la couche En ce qui concerne la technique de remblayage
de forme. dans l’eau (cas des purges d’étang), l’essentiel des
dispositions préconisées en matière de remblais dans
Dimensionnement de la purge nécessaire l’eau sera mis en œuvre. Les matériaux de remblayage
dans ce cas seront de préférence des D2 ou D3.
La dimension de la purge non prévue dépend :
Les matériaux de remblayage seront naturels ou traités
En surface : à la chaux et/ou aux liants hydrauliques notamment
• de la dimension en plan de la zone instable ou pour les zones humides ou inondables.
présentant des matériaux non réutilisables ; Les matériaux naturels proviendront du chantier, si la
• du matériel d’extraction et de compactage fixés par qualité des matériaux disponibles sur le chantier est
le CCTP au titre des purges ou à défaut des moyens conforme aux prescriptions de réemploi pour purge
disponibles sur le chantier. dans le CCTP, ou de l’extérieur (carrière).
95
dispositif d’assainissement de la plate-forme et de C.4.7 - Remarques
l’état du sol support des remblais et de l’arase des
déblais. Dans le cas des chantiers avec des traitements de sol à
la chaux ou aux liants hydrauliques dans le marché, la
Cette démarche constitue l’état zéro de la qualité du zone à purger pourra être traitée en place. Il conviendra
support (les sondages complémentaires réalisés par toutefois d’examiner la faisabilité technique et
l’entrepreneur pourront être utilement exploités). financière de cette opération.
4) Sur la réalisation des purges il convient de : Une attention particulière devra être apportée à
- délimiter et isoler pour des raisons de sécurité la l’épaisseur à traiter et à la méthodologie du traitement
zone de purge du reste du chantier ; qui, si elle est très différente des modalités de
traitement prévues dans le marché, conduira à une
- réaliser un sondage à la pelle pour identifi er prestation bien spécifique et donc à un prix spécial
selon le GTR la nature et l’épaisseur des matériaux au bordereau des prix.
incriminés et pour vérifier la présence ou non
d’arrivées d’eau ;
- réaliser préalablement aux travaux de purge un
drainage pour assainir les terrassements de la purge
et assurer la pérennité des dits travaux dans le cas
d’une circulation d’eau dans le sol ;
- terrasser la zone à purger sans circuler sur le fond
de fouille ;
- mettre en œuvre un géotextile sur toute la fouille
s’il y a un risque de contamination des matériaux
de remblayage ;
- remblayer de préférence, avec des matériaux de
très bonne qualité provenant du site, la totalité de
la purge ( 1 couche ) si la compatibilité du matériel
de compactage avec les matériaux de remblayage
est vérifiée ;
- dans l’hypothèse où la mise en œuvre en une
seule couche est incompatible avec le compacteur,
réaliser deux couches dont la première ne sera
pas inférieure à 70 cm. Dans ce cas, une rampe
d’accès, voire de sortie, pour le compacteur sera
réalisée et l’énergie de compactage sera faible au
sens du GTR.
- Prévoir par rapport au niveau fini de la purge
une surépaisseur du matériau de remblayage pour
améliorer l’efficacité des compacteurs puis araser la
zone au profil définitif.
• Stabilité des talus de déblais et de remblais - Numéro Au droit de l’ouvrage, la reconnaissance par sondages
spécial du bulletin des LPC [62] ; mécaniques des terrains constituant le support du
remblai doit être de hauteur équivalente au moins à
• Recommandations pour l’emploi des géotextiles celle du remblai en raison de l’épaisseur des terrains
et des géomembranes du CFG (Comité Français des intéressés par le poids de l’ouvrage.
Géotextiles et des Géomembranes)
Suivant l’axe du profil en long de la voie, on peut
• Organisation de l’assurance qualité dans les travaux concevoir un espacement entre sondages de l’ordre de
de terrassement [9]. quarante mètres à cent mètres selon les caractéristiques
du site déterminées préalablement sur documents et les
difficultés d’accès au droit des points de sondage. La
maille peut encore être resserrée en cas de spécificité.
C.5.3 - Problématique
Des profils en travers doivent être établis en choisissant
Les remblais de grande hauteur sont considérés comme préférentiellement les points bas du terrain naturel et
des ouvrages d’art car leur édification réunit à la fois les zones où l’on soupçonne des anomalies.
les conditions de mise en œuvre des remblais courants
et des conditions de stabilité qui peuvent modifier Cette investigation nécessitera la réalisation de
considérablement la conception des dispositions sondages carottés, de sondages pressiométriques et
constructives habituelles : le choix, la disposition et la dans le cas de sols mous, d’essais pénétrométriques et
mise en œuvre des matériaux dans le corps du remblai scissométriques.
deviennent alors prépondérants.
Selon le contexte du site de l’étude et la spécificité
Ils doivent faire l’objet d’une définition structurale du problème traité, d’autres types de sondages sont
au projet dont les considérations sont avant tout envisageables, notamment les sondages destructifs
géotechniques : les profils du tracé doivent faire pour la détection de vides en profondeur, à la tarière
apparaître clairement les zones figuratives de pour les sols hors nappe aquifère et à la pelle mécanique
l’emplacement des différents matériaux à utiliser dans pour des reconnaissances de faible profondeur.
97
Les essais de laboratoire Les logiciels de calculs font appel :
• à la théorie des surfaces de glissement (calcul à la
Outre les essais classiques de la géotechnique, il y
a lieu d’envisager des essais visant à caractériser le rupture) ;
comportement mécanique et hydraulique des sols du • à la méthode des éléments finis (calcul des contraintes
corps de remblai et ceux du sol-support. et des déplacements) ;
• à la théorie de la consolidation des couches
C.5.5 - Contenu d’une étude de conception (estimation des déplacements verticaux).
En général les études présentent deux étapes : Les ouvrages en terre de ce type sont en général peu
sensibles aux phénomènes sismiques. Dans les régions
• l’étude de stabilité, c’est-à-dire la stabilité du
sensibles, on appliquera, cependant, la démarche conçue
sol-support, le remblai étant pris alors comme
par l’Association Française Parasismique (AFPS).
une surcharge ou le remblai étant pris avec des
caractéristiques mécaniques supposées homogènes Les résultats obtenus par la méthode des éléments finis
sachant que sa définition n’est pas connue à ce sur divers cas de figures aux structures relativement
stade ; simples montrent que :
• l’étude de stabilité globale orientée vers la stabilité • les couches rigidifiées par des traitements hydrauliques
du corps de remblai mais en tenant compte, à la base des grands remblais peuvent être le siège de
des dispositions prises précédemment pour le tensions critiques dues aux flexions importantes du
renforcement du sol-support si la première étude en sol-support, même pour des caractéristiques plutôt
a montré la nécessité. favorables attribuées à celui-ci ;
La première étude doit pouvoir résoudre les problèmes • les zones qui entrent le plus rapidement dans le
liés : domaine des déformations permanentes (plasticité)
• à la vitesse de consolidation du sol-support ; sont : les bords de talus, les endroits présentant des
• à la vitesse de la montée du remblai (attention au angles vifs (pied de talus, naissance de banquettes) et
phasage) ; les zones de contact remblai /sol d’assise.
• à l’incidence hydrogéologique ; Le recours à la méthode des éléments finis n’est
• à introduire les techniques d’amélioration ou pas nécessaire à tous les cas de fi gure ou possible
de renforcement si les conditions géotechniques (insuffisance de données).
l’exigent.
Cependant, son utilisation peut apporter des
La deuxième étude doit permettre de définir un renseignements précieux pour des géométries ou des
mouvement de terre pour obtenir la stabilité et être structures compliquées après calage des paramètres du
en mesure : modèle à la suite d’essais de laboratoire (si ceux-ci sont
• de préciser la structure du remblai et les dispositifs réalisables) et in situ bien adaptés au problème posé.
internes de drainage s’il y a lieu ;
D’une manière générale le recours à une modélisation
• d’indiquer les dispositions extérieures éventuelles d’un ouvrage par cette méthode est recommandé
pour parvenir à la stabilité de l’ensemble de l’ouvrage chaque fois que la connaissance des champs de vecteurs
et de son assise. permet de mieux justifier une situation donnée.
En dehors des assises fortement compressibles et des Pour les situations courantes ne présentant pas de
versants instables qu’il convient de traiter à part, les particularités, les méthodes employées habituellement
chargements dus aux remblais de grande hauteur sont
pour les études de stabilité sont suffisantes pour
susceptibles d’induire, dans des couches réputées peu
aborder la plupart des problèmes (pressiométriques,
compressibles ordinairement, des contraintes nettement
œdométriques et autres…).
supérieures à celles de la préconsolidation σ’p.
A titre d’exemple, un remblai de 32 mètres de hauteur De nombreuses technologies très différentes sont
et de pente du talus à 1(V) pour 2 (H) conduit à des utilisées pour renforcer la stabilité d’un site.
tassements calculés du sol-support de l’ordre de 0,50 Nous citons, ci-après, quatre moyens fréquents
mètre dans l’axe, en milieu homogène, pour un module appliqués au corps de remblai visant à améliorer la
pressiométrique de l’ordre de 25 MPa définissant des tenue de l’ensemble de l’ouvrage :
sols de bonne qualité comme la catégorie des B2,
B5 ou B6 du GTR et pour une épaisseur de sols • l’allégement partiel du remblai ;
« compressibles » de 40 mètres. A noter qu’à cette • la terre armée à l’aide de géotextiles, de clous, de
profondeur la contrainte reste élevée (75 % de la lames… venant en renfort dans les zones d’extension
contrainte verticale σv appliquée en surface). mises en évidence à l’étude ;
C.5.6 - Orientations pour les dispositions constructives et Toute fissuration d’un remblai ou d’une partie de
pour le choix des matériaux du remblai remblai est préjudiciable à sa tenue, aussi est-il conseillé,
avant d’adopter un type de matériau, d’apprécier ses
Cette fiche à orientation technique n’aborde pas la performances mécaniques et de les comparer aux
partie organisationnelle d’un marché, ni celle d’un niveaux de contraintes et de déformations calculées
chantier. Sur le sujet, on se reportera aux documents les plus défavorables subies par la couche.
spécialisés en particulier au guide « Organisation de
l’assurance qualité dans les travaux de terrassements », Pour prévenir des désagréments ultérieurs dans les
cité dans le paragraphe « références ». emprises de chaussée engendrés par des désordres
de bords de talus (déformations permanentes), il
Les dispositions constructives en préparation du sera prudent de prévoir des sur-largeurs sécuritaires
sol-support d’accotements.
En présence d’un sol compressible, la technique de la Il n’est pas coutumier d’incorporer de système de
montée d’un remblai par phases successives à laquelle drainage interne dans le corps d’un remblai, or
on pense d’emblée, peut demander des délais de l’expérience montre que des structures réalisées avec
construction très importants, quelquefois difficilement des sols très hétérogènes du point de vue hydraulique
compatibles avec l’économie du projet. ont conduit à de sérieux déboires dans ce domaine.
Ce qui est vrai pour tout remblai, l’est encore plus Les remblais d’une certaine ampleur exposent des
pour un remblai de grande hauteur. surfaces non négligeables aux intempéries et donc
Se pose alors la question du recours aux techniques aux eaux d’infiltration qui, en s’accumulant dans les
d’amélioration déjà citées (allègement du corps de zones les plus perméables du remblai, finissent par
remblai, renforcement des structures) et parallèlement, engendrer des instabilités en bord de talus au ressuyage
l’éventualité d’un enlèvement et d’une substitution ou à chaque trop plein.
partielle ou totale de la couche, à la suite d’un
examen technico-économique, par des moyens On se souviendra, à ce sujet, des effets néfastes de
divers (terrassement, refoulement du sol mou…) l’application, dans le passé, de la technique dite
(cf.
cf. guide « Etude et Réalisation des remblais sur Sols
cf des couches « sandwichs » (alternances de couches
Compressibles) [8]. sableuses et argileuses) sur le comportement de
l’ouvrage dans le temps.
Dans les cas courants, il n’y aura pas lieu de prévoir
le décapage du support en tant que tel d’un grand L’emploi des géotextiles et géocomposites choisis
remblai à l’exception peut-être du dessouchage des selon leur destination (séparation, drainage…)
gros éléments et d’un nettoyage de la plate-forme. Une offre les avantages de la simplicité d’application
opération de décapage se révèle souvent négative en et probablement de coût comparativement à des
abaissant les conditions de traficabilité. matériaux granulaires ayant la même fonction.
99
On s’efforcera de limiter les dispositifs drainants aux Les matériaux du corps de remblai
zones jugées sensibles de l’ouvrage pour lesquelles
les risques d’accumulation d’eau à terme sont Le choix est avant tout lié aux disponibilités des
prévisibles. matériaux de déblai rencontrés sur le site.
Dans ce sens et vis-à-vis du comportement futur de Par référence au GTR, document dont les limites
l’ouvrage, il va de soi qu’un corps de remblai le plus d’application sont clairement énoncées dans sa
homogène possible est à rechercher même si cela présentation, les sols utilisables en remblai de plus
doit conduire à modifier le mouvement optimal des de 10 m, sous des conditions météorologiques et
terres. d’intervention de chantier précises, sont indiqués dans
les tableaux du guide.
La base du remblai en contact avec le terrain naturel
est destinée naturellement à récupérer les eaux En outre, il indique que le réemploi de certains
d’infiltration dans le remblai, à accompagner au matériaux, en particulier pour les grands remblais, est
besoin, le réseau d’assainissement à travers le remblai soumis à la réalisation d’une étude spécifique.
avec l’utilisation de cavaliers, si nécessaire (ceci est Le choix des matériaux est fortement lié à la structure
surtout vrai dans le cas d’un remblai sur pentes) et conjuguée du corps de remblai et de son assise. La
à accélérer la consolidation des couches si celles-ci conception des structures sera définie, en priorité, en
donnaient lieu à naissance de pressions interstitielles fonction des ressources disponibles sur le tracé ou à
du fait des contraintes et de la présence de la nappe proximité et des recommandations d’utilisation.
phréatique à faible profondeur.
En fonction de ce que l’on sait actuellement sur le
Les zones de talus et de banquettes sont les endroits comportement des sols d’un massif en terre, il y
du corps de remblai les plus instables. aura lieu d’adapter le choix des matériaux sur des
L’opportunité et la conception de banquettes à usage bases qui ne prennent pas seulement en compte les
d’entretien, doivent être étudiées de près. Elles ne préconisations du GTR.
sont pas toujours un gage de stabilité. En effet, la A priori, aucun sol qualifié par le GTR comme
vérification du dispositif de collecte des eaux de utilisable ne peut être écarté si son emploi dans une
ruissellement sur la banquette, n’est pas toujours très zone du remblai a reçu une justification technique,
bien assurée, ce qui risque d’entraîner, à terme, des cependant il paraît normal d’orienter les sources
ruptures locales par infiltration d’eau dans des sols d’approvisionnement d’abord vers des matériaux
sensibles à l’eau. n’ayant pas de restriction de hauteur de remblai
A emprise égale, des talus à pentes uniformes sont bien figurant dans ce document sans pour autant que leur
souvent, d’un point de vue mécanique, préférables aux emploi ne soit pas soumis au même titre que les autres
profils avec banquettes si l’on considère que des talus à justification.
inclinés au plus à 26 degrés par rapport à l’horizontale
(pente à 1V/2H) ne posent aucun problème majeur à
l’évolution des engins actuels d’entretien.
Les interfaces entre les talus du remblai et les dépôts de
confinement adossés sont à traiter comme des parties
de remblais hétérogènes.
Les entrées d’eau venant directement du ruissellement
et de l’infiltration à travers l’infrastructure routière
peuvent être combattues par un dispositif associant à
la fois une membrane étanche et un système drainant
placé au-dessus d’elle.
Cette structure est à poser au niveau supérieur du
terrassement (PST,
ST, couche de forme). Un terre plein
ST
central végétalisé doit être, à l’évidence, protégé de
la sorte.
100 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Pour ces ouvrages faisant intervenir à la fois des 20 % de la hauteur totale du remblai et pour les bords
problèmes de mise en œuvre et de stabilité, il est de remblai une largeur minimale de 5 mètres.
recommandé l’utilisation de la double classification
GTR
TR et LPC pour identifier les sols. Dans certains cas les sols traités peuvent également
remplir les fonctions de stabilisation mécanique des
Signalons à toute fin utile que le comportement bords et des pieds de talus.
des sols en milieu non saturé après compactage fait
actuellement l’objet d’études de recherche. Les prescriptions qui définissent habituellement la
qualité des matériaux d’un remblai dans les pièces
Pour faciliter l’information, le tableau ci-après consigne d’un marché (granulométrie, propreté, dureté...)
les catégories de sols dont l’emploi ne donne pas lieu à devront être complétées, le cas échéant, par des critères
des restrictions de hauteurs d’après le GTR. mécaniques (cisaillement, tassement, gonflement...) et
hydrauliques (perméabilité).
Les sols de catégories : B1, B3, C1B1, C1B3, C2B1,
C2B3, D1, D2, D3, R21, R41, R61 sont à réserver, L’expérience montre que les échanges hydriques entre
de préférence, aux zones de drainage et de stabilisation matériaux constituant le corps d’un remblai sont
mécanique de la partie basse des remblais. On entend à l’origine des principales pathologies qui lui sont
par partie basse des remblais, une hauteur de l’ordre de attribuées directement.
Situations Conditions
Classes
météorologiques d’utilisation
A1h, A2h, A3h* =, - TC VOIR
Sols fins A1m, A2m =, - A
A1s, A2s =, - H GTR
B2h, B4h, B5h, B6h* =, - TC, TR
B2m, B4m, B5m, B6m* =, - E, A VOIR
Sols grenus B2s, B5s, B6s* =, - H
B4s +, =, - E, A, H GTR
B1, B3, D2, D3 Toutes situations Sans condition
C1A1h, C1A2h, C1A3h* = TC
C1A1m, C1A2m =, - E, A
C1A1s, C1A2s = H
C1B2h, C1B4h, C1B5h, C1B6h* =, - E, TC VOIR
C1B2m, C1B4m, +, =, - E,A
C1B5m, C1B6m* =, - E, A GTR
C1B2s, C1B4s +, =, - E, A, H
C1B5s, C1B6s* +, =, - E, H
Sols blocailleux C1B1, C1B3, C1D2, C1D3 Toutes situations Sans condition
C2A1h, C2A2h, C2A3h - E
C2A1m, C2A2m, C2A3m +, =, - E, A
C2A1s, C2A2s, C2A3s +,=, - A, H VOIR
C2B2h, C2B4h, C2B5h, C2B6h - E
C2B2m, C2B4m, C2B5m, C2B6m +, =, - E,A GTR
C2B2s, C2B4s, C2B5s, C2B6s +, =, - A, H
C2B1, C2B3, C2D2, C2D3 Toutes situations Sans condition
R11 +, =, - E
R12h =, - TR VOIR
R12m, s, ts =, - E
R13h* =, - E, TR GTR
Sols rocheux R13m, s* =, - E
R21, R41, R61 Toutes situations Sans condition
R22, R42, R62 Selon évolution granulométrique
R23*, R43*, R63* Voir GTR
TC traitement à la chaux, + faible pluie
TR traitement avec un réactif approprié = ni pluie, ni évaporation importante
E utilisation dans l’état avec éventuellement après séchage - évaporation
A arrosage * l’emploi de ces sols pour des remblais supérieurs à 10 m implique une étude spécifique (GTR)
H humidification
101
Les grands remblais induisent des états de contraintes On ajoutera pour le suivi des tassements et des
bien supérieurs à ceux que peut produire n’importe quel teneurs en eau le recours possible aux deux sondes
engin de compactage. En effet, on estime la contrainte de diagraphies nucléaires « gamma-gamma » et
de surconsolidation produite par le compactage entre « neutron-neutron ».
150 kPa et 230 kPa selon la nature du matériau
ainsi que l’énergie dépensée pour le compacter (dans L’évaluation du tassement, entre deux dates et entre
certaines limites de teneurs en eau). deux niveaux quelconques du remblai ou du sol de
fondation, est faite d’après la variation des masses
Ce qui signifie que les matériaux peuvent très bien volumiques sèches.
évoluer en certains endroits du remblai particulièrement
sollicités, ceci malgré de bonnes compacités à la mise
en œuvre.
Toutefois, les sols grenus ont un pouvoir d’adaptation
qui doit leur permettre de trouver un équilibre au fur
et à mesure de la montée du remblai en raison de leur
comportement lié à la densité et non au temps comme
celui des sols fins argileux…
102 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Sorties partielles de calculs du logiciel CESAR (LCP
(LCPC).
• Hm = 32 m (4 phases de 8 m)
• caractéristiques mécaniques de sols B2
• pentes à 2/3
Figures 16
103
Elles apparaissent si l’on met en œuvre dans des
C.6 - Remblais hétérogènes couches élémentaires horizontales adjacentes des
matériaux ayant, en particulier, des perméabilités ou
C.6.1 - Domaine concerné des granulométries très contrastées peu compatibles
entre-elles, par exemple des matériaux fins argileux
Les remblais construits avec des matériaux de nature
avec des matériaux sableux ou rocheux grossiers et
hétérogène.
homométriques.
L’élargissement de remblais existants.
Risque de création d’une ou de plusieurs nappes
Les remblais à noyau ou en caisson. perchées dans le remblai à l’intérieur du matériau le
plus perméable, lorsqu’en particulier les talus sont
Cette fiche ne prend pas en compte les remblais recouverts de terre végétale peu perméable (fig.17).
composites (renforcés, armés, allégés…).
Ces nappes peuvent par la suite engendrer des pressions
C.6.2 - Documents de référence interstitielles dans les couches argileuses de l’ouvrage,
ou provoquer le glissement de la couverture du talus.
• Réalisation des remblais et des couches de forme Dans le cas de longs remblais à pente longitudinale,
(GTR) [10] ; il y a possibilité d’apparition de véritables résurgences
au point bas de l’ouvrage.
• Traitement des sols à la chaux [...] en remblai et
couches de forme [13]. Accessoirement risque d’interpénétration lente
du sol fin dans les vides du matériau grossier sous
C.6.3 - Problématique l’influence des sollicitations du trafic (fig. 18),
induisant des tassements et une déformation générale
La conception de remblais routiers doit tenir compte, de l’ouvrage.
outre des aspects liés aux quantités de matériaux
nécessaires pour leur édification, de certaines exigences Elles résultent également de l’emploi dans le sens
qualitatives relatives aux matériaux à mettre en œuvre, transversal de matériaux à caractéristiques physiques
afin d’éviter l’introduction d’hétérogénéités pouvant et propriétés mécaniques très différentes : ce peut
mettre ultérieurement en cause la pérennité des être le cas en particulier lors de l’élargissement de
ouvrages. Ces hétérogénéités peuvent être horizontales, remblais existants avec risque de glissement de la partie
verticales ou multidirectionnelles. rapportée (fig. 19).
Fig. 17 Fig. 19
Fig. 18
104 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
C’est le cas également lors de l’intégration dans C.6.4 - Solutions recommandées
l’ouvrage définitif de pistes de chantiers importantes
en matériaux fins traités ou en matériaux granulaires Éviter dans la mesure du possible, l’emploi dans un
non-traités, pour circulation tout temps, alors que le même ouvrage, de matériaux dont les caractéristiques,
complément du remblai est réalisé en matériau fin géotechniques notamment la perméabilité et/ou
non traité. mécaniques présentent de très fortes disparités.
On aboutit alors à des risques de tassements La mise en place d’un système de drainage au passage
différentiels et à des disparités dans le comportement déblai remblai permet d’éviter l’alimentation en eau des
mécanique de l’ouvrage, compte tenu des fortes couches perméables du remblai à partir du déblai.
variations de module. La présence de matériaux
granulaires perméables en cœur du remblai entourés Les eaux d’infiltration pénétrant dans le remblai par la
de matériaux fin de faible perméabilité peut constituer partie supérieure de l’ouvrage et circulant à l’intérieur
en outre des pièges à eau (fig. 20). des couches perméables, peuvent éventuellement être
évacuées latéralement si l’on a prévu un système de
Les remblais en caisson constitués de matériaux drains dès la phase de conception de l’ouvrage et à
granulaires non liés ou de matériaux fi ns argileux condition que le recouvrement des talus ne soit pas
non traités de faible qualité géotechnique (en cœur en matériaux imperméables.
d’ouvrage et entourés de matériaux traités), et les
remblais à noyau constitués de matériaux fins argileux On peut également envisager une continuité des
ou de matériaux argilo-marneux plus grossiers traités écoulements à travers les diverses couches perméables
à la chaux et/ou aux liants hydrauliques emmaillotés constituant le remblai hétérogène avec évacuation des
latéralement dans des argiles brutes (fig. 21), eaux en pied de l’ouvrage.
représentent le type de remblai dont les hétérogénéités
tant verticales qu’horizontales sont les plus poussées ; Dans le cas, en particulier, d’un remblai « en caisson »,
Il y a lieu dans ce cas de respecter impérativement prévoir une bonne imperméabilisation de surface
certaines recommandations constructives (voir pour minimiser les infiltrations d’eau et un drainage
paragraphe solutions recommandées ci-dessous). en partie basse de l’ouvrage par un matelas drainant
par exemple. De façon générale prendre toutes les
dispositions constructives nécessaires pour éviter les
infiltrations d’eau au niveau du TPC et s’assurer que
les dispositifs d’assainissement sont bien étanches
(fig. 22).
Fig. 20 Fig. 21
105
Pour l’élargissement de remblais existants, réaliser C.6.5 - Remarque
dans la mesure du possible l’extension latérale avec des
matériaux plus perméables que les plus perméables du Les remblais composites constitués de matériaux
corps de l’ancien remblai. Prévoir des redans ou tout naturels et de matériaux industriels (armatures
autre système d’ancrage. Des dispositions constructives métalliques ou autre, géotextiles, polystyrène…) ou
complémentaires peuvent s’avérer indispensables, telles de recyclage (pneus, plastiques, fibres végétales…)
que la pose d’un matelas drainant (fig. 19). font l’objet de techniques constructives particulières.
Se reporter aux documents spécifiques et notamment
Lors de la mise en œuvre juxtaposée de matériaux à à:
caractéristiques mécaniques très différentes (argile • Étude et réalisation des remblais sur sols compres-
brute et argile traitée par exemple), il y a lieu de sibles - Guide technique [8] ;
s’assurer de la simultanéité du montage (déversement
du matériau, compactage) pour limiter les décollements • Conception et exécution des remblais routiers
ultérieurs à l’interface. [18] ;
• Remblais ultra-légers sur sols compressibles - Note
Lorsque le remblai doit incorporer une ancienne piste, d’info [27] ;
il peut être opportun de compléter latéralement la • Utilisation du polystyrène expansé en construction
ou les couches à hauteur de l’ancienne piste avec des routière [20] ;
matériaux de même nature que cette dernière afin de
minimiser, en particulier, les tassements différentiels • Le Pneusol - Note d’information CD 47 [26] ;
(fig. 20), représentent le type de remblai dont les • Les Ouvrages en terre armée - Recommandations et
hétérogénéités tant verticales qu’horizontales sont les règles de l’art [25] ;
plus poussées. • Soutènement et remblai en Texsol [28].
Lorsqu’un merlon, une butte paysagère, une butte
anti-bruit, un dépôt, viennent s’appuyer sur le corps
du remblai (donnant in fine un ensemble hétérogène),
prévoir un drainage à l’interface des deux ouvrages
(fig. 23) car les merlons et les dépôts sont constitués
le plus souvent de matériaux médiocres peu compactés
qui peuvent se comporter comme de véritables
éponges et mettre de l’eau dans le corps du remblai
principal.
Fig. 22 Fig. 23
106 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
C.7 - Remblais avec des matériaux très secs C.7.4 - Les matériaux concernés
Au sens du GTR TR les matériaux sensibles à l’eau à
C.7.1 - Domaine concerné l’état hydrique « très sec » (ts) : A, B2, B4, B5, B6 +
Ci(A et B)
L’emploi de sols à l’état très « sec » (ts) envisagé par le
GTR, implique des dispositions particulières. En ce Les matériaux sableux « propres » à faible teneur en
sens tous les remblais routiers sont susceptibles d’être eau : D1, D2, B1, B3.
concernés par ce problème.
C.7.5 - Solution à envisager
C.7.2 - Documents de référence
Concernant les matériaux sensibles à l’eau, il est prévu
• Réalisation des remblais et des couches de forme par le GTRTR la possibilité d’utiliser certains matériaux
(GTR) [10] ; à l’état « très sec » :
• Compactage à faible teneur en eau des sols et • dans certains cas après une humidifi cation dans
matériaux de chaussées [57]. la masse pour les matériaux B2, B4, C1(B2, B4),
C2(B2, B4).
C.7.3 - Problématique • après une étude spécifique d’humidification (planche
expérimentale…), s’il s’agit des matériaux : A1, B5,
La réalisation de remblais avec des matériaux très secs B6, C1A1, C1B5 et C2(A1, B5).
engendre :
A l’exclusion des matériaux très argileux qui
• pour les matériaux sensibles à l’eau, une difficulté nécessiteront des études très poussées en laboratoire
du compactage de ces matériaux. Ce qui entraîne et des planches d’essai, les conditions de mise en
un indice des vides important donc une grande œuvre seront à étudier en regardant les solutions
perméabilité. Les écoulements d’eau provoquent des suivantes :
pertes de cohésion brutales aux ponts de contacts inter-
granulaires, donc des tassements à long terme avec des Changement d’état hydrique
fissures et des désordres dans le remblai ;
• des problèmes de traficabilité pour certains Cette opération est très délicate à réaliser car on est
matériaux sableux « propres » (notamment s’ils sont en présence de matériaux argileux avec de faibles
homométriques). perméabilités.
Le GTRTR limite l’utilisation de matériaux dans un Une meilleure fragmentation du matériau (par un
état très sec, uniquement aux remblais n’excédant pas pulvimixeur ou un compacteur à pieds dameurs,
10 mètres. par exemple) et plusieurs humidifications peuvent
permettre de changer d’état hydrique.
107
Augmenter l’énergie de compactage • l’appréciation de la qualité du compactage de ces
matériaux pourra être réalisée par double sonde sur
Une planche d’essai devra définir les modalités de la planche d’essai ou en utilisant d’autres moyens
compactage (épaisseur des couches, matériel mis en permettant la mesure de la densité fond de couche ;
œuvre, nombre de passes…) afin d’atteindre la qualité
• la technicité et les coûts des différentes solutions
q4 du GTR.
peuvent devenir très importants. Le calcul économique
Une fragmentation du matériau par différents types sera prépondérant pour le choix des solutions de
d’engins pourra être aussi envisagée pour les matériaux réemploi ou la mise en dépôt de ces matériaux.
les plus argileux (fig. 24).
Pour résoudre les problèmes de traficabilité des
• pour ces matériaux très secs, il convient de faire matériaux sableux « propres » à faible teneur en eau,
attention au fait que la partie supérieure peut être on peut :
(surtout pour les moins argileux) mal compactée, alors
• arroser les matériaux, voire réaliser un compactage
que la densité fond de couche est correcte.
hydraulique (si les quantités d’eau disponibles sont
La densité faible de cette partie supérieure pourra être suffisamment importantes) ;
reprise par le compactage de la couche supérieure.
• incorporer des correcteurs granulométriques dans la
De même un arrosage superficiel au moment du
masse ou seulement en surface.
compactage pourra améliorer le compactage de cette
couche superficielle (fig. 25) ;
Figure 24
Figure 25
108 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
C.8 - Remblais sur pente C.8.4 - Solutions recommandées
Réalisation de redans sur une largeur suffisante (au
C.8.1 - Domaine concerné moins 4 mètres pour les remblais sur pente et au moins
1 mètre pour les élargissements) en vue de conduire à
• Remblai et profil mixte déblai/remblai sur terrain un ancrage suffisamment profond dans le sol-support
naturel de pente transversale > 15 %(1) ; ou dans le remblai d’appui et permettre une mise en
• Élargissement d’un remblai existant. œuvre correcte des remblais.
Une pente transversale des redans vers l’intérieur du
C.8.2 - Documents de référence massif est à préconiser pour éviter les ruissellements
d’un redan sur l’autre et faciliter le compactage des
Réalisation des remblais et des couches de forme - bords de remblai (une pente de 10 % est souvent
Fascicule 2 (GTR) [10]. conseillée). Pour éviter la stagnation des eaux, le fil
d’eau doit présenter une pente longitudinale suffisante
C.8.3 - Problématique (5 % voire plus, selon la granularité des matériaux)
et une évacuation en partie basse doit être prévue et
La réalisation d’un remblai, d’un profil mixte déblai/ entretenue pendant toute la durée de vie de l’ouvrage
remblai ou d’un élargissement sur un versant naturel (dans le cas où ces conditions ne seraient pas garanties,
présentant une pente transversale, nécessitera une la pente des redans vers l’extérieur de l’ouvrage pourra
bonne connaissance de la géologie du site, des sols être envisagée).
constitutifs du terrain naturel et du contexte propre
au site (présence de glissements fossiles, conditions Pour améliorer l’accrochage du remblai, on constituera,
hydrauliques du massif, sismicité potentielle...). en pied de remblai, une bêche d’ancrage qui servira
de butée à l’ouvrage.
Au préalable, l’examen et la vérification de la stabilité
d’un ouvrage en terre sont nécessaires à la définition Celle-ci peut ne pas être nécessaire dans le cas des
des dispositifs de confortement ou de renforcement s’il élargissements de remblai.
y a lieu. Certaines configurations favorables n’exigent
aucune disposition particulière, en revanche d’autres
nécessitent des dispositions lourdes pour assurer la
stabilité de l’ensemble (clouage, drainage, ancrage,
protection de surface, soutènement...).
Outre ces études spécifiques pour lesquelles les
méthodologies à mettre en œuvre sont décrites dans
la littérature technique (bibliographie, analyse de
photos aériennes, géophysique, sondages, piézométrie,
caractérisation des sols et des interfaces...), des
dispositions constructives propres au remblai à édifier
sont à respecter pour assurer un bon accrochage
de l’ouvrage dans son environnement immédiat.
Les recommandations qui suivent concernent
exclusivement ce point.
L’élargissement d’un remblai existant, en vue de la
création de voies supplémentaires ou pour lutter
contre l’érosion des talus nécessitera également un
bon ancrage de l’ouvrage à construire sur l’ouvrage
existant.
(1)
Ce seuil peut être abaissé en fonction des conditions hydrologiques et hydrogéologiques propres au site.
109
C.8.5 - Dispositions constructives Dispositions constructives pour les élargissements
(1) Décapage de la terre végétale, voire également de Seules les dispositions constructives (1) (3) et (4) sont
la sous-couche pour retrouver un sol-support sain. à respecter. La bêche d’ancrage (2) sera uniquement à
réaliser pour des élargissements de remblai sur pente
(2) Pour la réalisation de la bêche d’ancrage, les et le réemploi des matériaux extraits des redans (5)
déblais seront évacués et substitués sur un mètre de ne pourra être envisagé que pour les élargissements
profondeur par un matériau de qualité. Dans certains importants (> 3 mètres).
cas, en fonction des résultats de l’étude de stabilité
(réalisée si les sols supports peuvent présenter un risque On notera que, avant et pendant la réalisation des
d’instabilité), la bêche pourra présenter une surlargeur travaux, il sera nécessaire d’assurer la continuité du
en pied de remblai. fonctionnement des systèmes d’assainissement liés à
(3) Les redans sont exécutés au fur et à mesure de la l’ouvrage existant (figure 27).
montée du remblai en effectuant un rentrant dans
le terrain naturel, sur une hauteur au moins égale à C.8.6 - Remarques
1,00 mètre (0,50 mètre dans le cas des élargis-
sements). Dans certains cas de forte pente longitudinale du terrain
naturel, cette méthodologie pourra être appliquée en
(4) Le fond de chaque redan sera compacté comme fonction de la nature des remblais, des sols supports
pour l’assise du remblai. et de leur environnement hydrogéologique, de la
(5) Les matériaux extraits des redans sont considérés présence d’ouvrages d’art...
comme des matériaux de déblai. S’ils ne sont pas
réutilisables, ils doivent être évacués, s’ils sont Dans les commentaires du fascicule 2, on préconise
réutilisables, il sera nécessaire de respecter les une rémunération particulière des redans (au mètre
conditions d’utilisation préconisées par le GTR pour carré ou au mètre linéaire si la géométrie est bien
construire le remblai. définie) ; toutefois, lorsque les quantités sont faibles,
ce travail pourra être rémunéré par les prix de déblai
(6) Si des venues d’eau sont constatées lors de la et remblai.
réalisation des redans, il sera nécessaire de réaliser
des dispositifs de drainage intégrés aux redans
(figure 26).
Figure 26
Figure 27
110 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
• choix des dispositifs d’isolation et de drainage si
C.9 - Déblais / remblais au droit nécessaire (emploi des dispositifs d’étanchéité par
d’une décharge ou d’un site pollué géomembrane - DEG - ).
En l’absence de contraintes géométriques, le concepteur
C.9.1 - Domaine concerné orientera son choix en fonction des volumes et
préfèrera un passage en remblai, plutôt qu’un
Franchissement d’une décharge, autorisée ou non, en franchissement en déblai nécessitant inéluctablement
déblai ou en remblai. le « déplacement » d’un volume de déchets, dont les
Remblai ou déblai en zone polluée. conditions administratives et financières d’extraction,
de transport et de remise en décharge présenteront
toujours des contraintes fortes.
C.9.2 - Documents de référence
Les points obligés d’un tracé ainsi qu’un degré élevé
• Directive 75/442/CEE, modifiée par les directives de pollution de la décharge conduiront sans grande
91/156/C EE et 36/350/C EE , sur l’élimination des marge de manœuvre pour le projeteur, soit à définir
déchets [34] ; un terrassement en déblai, soit à envisager une purge
suivie d’une substitution, soit les deux à la fois si les
• Loi cadre du 15 juillet 1975, modifiée par la loi du 13 deux conditions, pour un même site, sont réunies.
juillet 1992 sur la limitation du stockage des déchets
réservé à partir du 1er juillet 2002, aux seuls déchets Dès le début des études, voire en amont, il est fortement
ultimes. Décret n° 97-517 du 15 mai 1997, relatif à recommandé d’informer les services préfectoraux
la classification des déchets dangereux [30] [31]; spécialisés chargés de l’application des décrets, de
l’existence du projet et de recueillir leur avis.
• Avis paru au Journal Officiel du 11 novembre 1997
sur la nouvelle nomenclature européenne des déchets
[53] ; C.9.4 - Reconnaissances et essais préalables
• Décret n° 98-679 du 30 juillet 1998, relatif au Compte tenu des surcoûts importants, propres au
transport de déchets par voie terrestre [42] ; franchissement d’une décharge, il y a lieu de disposer
d’une connaissance quantitative et qualitative précise
• Amélioration des sols par inclusions rigides du site rencontré.
verticales – Application à l’édification de remblais sur
sols médiocres [64]. Reconnaissance et délimitation (superficie, volume)
de la zone de dépôt :
• investigations à partir de documents existants,
C.9.3 - Problématique plans de carrières, cartographie (comparaisons
Il n’est pas rare qu’un tracé routier intercepte une chronologiques), couverture aérienne… ;
décharge, autorisée ou sauvage, contrôlée ou non. • densité et implantation des sondages en conséquence ;
• sondages carottés, à la pelle, à la tarière et moyens
Le franchissement d’un tel site, en déblai ou en
géophysiques ;
remblai, nécessite la mise en œuvre de techniques de
terrassement particulières, du fait du caractère très • prélèvements d’échantillons remaniés et intacts
hétérogène et éventuellement très évolutif des déchets dans les sondages à des fins d’essais géotechniques et
en place. d’analyses chimiques en laboratoire ;
• établissement de cartes ou/et coupes sériées en
En particulier, les dispositions constructives adoptées fonction de la nature des sols rencontrés et des résultats
doivent assurer la stabilité générale de l’ouvrage, une des analyses chimiques ;
portance suffisante de l’arase et une bonne maîtrise
• nature et caractéristique du sous-sol, présence d’eau
des tassements à court et long terme.
(carottages, levés piézometriques) ;
D’autre part, en fonction de la toxicité des matériaux • analyses chimiques permettant de classer le site par
rencontrés, une étude spécifique est à mener sur le secteurs en décharge de classe 1, 2 ou 3 ;
traitement des eaux de ruissellement, la récupération • lixiviation d’échantillons de déchets, prélevés à
du lixiviat de décharge, le traitement des gaz, etc., différentes profondeurs, analyse des lixiviats de la
d’où l’importance des résultats des analyses chimiques décharge.
qui sont à même de conditionner les données d’un
Dans les deux cas, recherche de :
projet :
• pH ;
• calage du profil en long ;
• conductivité (en m) ;
• maintien ou non de la totalité ou d’une partie de
la décharge ? • demande chimique en oxygène (DCO) ;
111
• métaux lourds (fer, nickel, cadmium, zinc, plomb, Compactage dynamique
chrome…) ;
La méthode consiste à laisser tomber en chute libre,
Essais in situ du comportement mécanique des
couramment d’une hauteur de plusieurs dizaines de
couches :
mètre, un pilon de plusieurs centaines de kilo Newton.
• pénétromètre ; La technique de consolidation dynamique permet
• pressiomètre ; de diminuer l’indice des vides des matériaux en les
• enregistrements des paramètres de forage ; compactant à forte énergie.
... Les premières applications du compactage dynamique
dans la stabilisation des remblais du type « décharges
Outre les problèmes de réemploi de matériaux naturels industrielles » ou « dépôts d’ordures ménagères », ont
et de stabilité traités par ailleurs, la partie de l’étude été présentées dès 1979.
relative à la pollution doit aboutir à un schéma de
distribution des terres du dépôt vers des centres de Les épaisseurs généralement traitées, avec des énergies
classes 1,2,3 selon les valeurs chimiques obtenues courantes, sont de l’ordre de 8 à 10 mètres.
sur les échantillons, comparativement aux valeurs
des seuils admissibles fi xés dans les règlements et Le retour d’expériences a montré que ce type de
les normes (modalité de réalisation des analyses sur traitement était particulièrement bien adapté,
lesquelles s’appuient les valeurs de seuil - produit de l’efficacité étant à apprécier en fonction de la nature
lixiviation ou produit brut). Lors de la réalisation des masses de dépôt d’ordures (hétérogénéité,
du chantier des analyses de contrôles devront être épaisseur, âge, comportement mécanique).
prévues.
La campagne de faisabilité géotechnique doit
permettre de reconnaître la nature précise des dépôts
C.9.5 - Solutions recommandées - mise en œuvre d’ordures.
Dans le traitement des décharges L’essai pressiométrique est un bon outil pour
Trois grandes familles de solutions peuvent être l’appréciation des caractéristiques mécaniques avant
envisagées : traitement et également un bon moyen de contrôle
pour vérifier l’efficacité du traitement.
Évacuation des matériaux Le pénétromètre statique est également utilisé pour
Cette solution consiste à substituer la totalité des qualifier les dépôts en décharges.
déchets interceptés par un matériau d’apport ou issu
des déblais. Du point de vue environnemental, les mesures de
vibrations réalisées jusqu’alors montre que l’énergie de
Elle présente souvent un coût élevé compte tenu, compactage est généralement rapidement absorbée par
notamment, des contraintes réglementaires, le dépôt d’ordures généralement très compressible.
d’extraction, de transport et de remise en décharge.
Des mesures de vibration préalables permettront de
Sont à prendre en compte également les éventuelles vérifier ce dernier point en fonction notamment de la
nuisances sur l’environnement (odeurs, impact présence d’une nappe ou de massifs continus.
psychologique…).
Inclusions rigides
Le volume à évacuer devra prendre en compte l’existence
d’une épaisseur de sols pollués sous la décharge. Le principe consiste à créer un réseau de colonnes en
béton (inclusion), qui traverse et « arme » les couches
compressibles jusqu’au sol résistant.
Au-dessus, formant dalle, est érigé un matelas de
répartition en grave ou en sol traité au ciment,
permettant le transfert des charges induites (remblais,
circulations…) vers les inclusions et le bon sol.
Cette technique de confortement est particulièrement
bien adaptée au franchissement de sols putrescibles sur
une grande hauteur (> 6 mètres).
Des études spécifiques permettent de déterminer le
maillage du réseau de colonnes, leurs diamètres, leur
consistance (béton armé ou non), ainsi que l’épaisseur
du matelas de répartition.
112 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Les inclusions peuvent être réalisées suivant plusieurs Le principal atout de cette méthode est la rapidité de
méthodes (vibrofonçage, vibrobattage d’un tube, mise en œuvre qui ne dépend que du rendement des
tarière à refoulement, etc…). ateliers d’excavation et des capacités d’acceptation du
centre acceptant les terres et les produits pollués.
Elles peuvent nécessiter un préforage dans le cas où
des « horizons durs » seraient à traverser pour prévenir Excavation, tri et évacuation sélective en centres de
tout faux refus. traitement agréés
Dans le traitement des sites pollués Dans son approche cette solution se rapproche de celle
On peut distinguer quatre manières de traiter le évoquée précédemment.
problème :
Toutefois, le tri, d’autant plus s’il est réalisé de façon
minutieuse, permet de réduire sensiblement les
Excavation systématique et évacuation en centre de
traitement agréé coûts en évacuant les terres polluées vers des filières
adéquates. Il nécessite la présence sur le terrain d’un
De la même manière que dans le cas du traitement technicien qualifié et de moyens analytiques de terrain
des décharges, cette solution qui consiste à purger permettant de déterminer rapidement le choix de la
de façon exhaustive les terres contaminées et à les filière.
évacuer vers un centre de traitement agréé (centre
d’enfouissement technique de classe 1, bio-centre, Cette technique nécessite la mise en œuvre d’aires
incinérateur…) représente un coût très élevé et étanches de tri et de stockage provisoire.
difficilement maîtrisable étant données les incertitudes
sur l’étendue de la zone contaminée. Les contraintes réglementaires sont les mêmes que
dans le cas d’une évacuation systématique. Cependant
Les principales contraintes réglementaires sont les l’évacuation ou le réemploi des matériaux considérés
suivantes :
comme inertes n’y sont pas assujettis.
• transport respectant la réglementation ADR
(Accord européen relatif au transport international Traitement in situ sans excavation
des marchandises Dangereuses par Route) relative au
transport des déchets ; Cette solution qui est la plus avantageuse sur le plan
• déclaration en préfecture du transporteur pour le environnemental et financier, consiste au traitement
transport des déchets ; des terres contaminées en place sans excavation.
• établissement d’un certificat d’acceptation préalable Les polluants sont soit extraits du sol, soit dégradés
(CAP) par le centre qui reçoit les terres polluées ; en métabolites qui n’ont pas d’impact nocif sur
celles-ci doivent être compatibles avec les prescriptions l’environnement.
techniques annexées à l’arrêté préfectoral d’autorisation
d’exploiter le centre ; Les méthodes, in situ, nécessitent une reconnaissance
de terrain très précise notamment les contours de
• établissement d’un bordereaux de suivi des déchets la pollution afin d’éviter de laisser en place des sols
industriels (BSDI) pour chaque chargement. pollués qui re-contamineraient la zone dépolluée.
Il faut également être attentif au suivi du traitement en
gardant la maîtrise de l’évolution des concentrations
et des métabolites produits.
On peut citer par exemple :
• traitement à la chaux aérienne des sols pollués
aux métaux lourds ou aux hydrocarbures ou par des
substances organiques ;
• traitement biologique des terres polluées par des
hydrocarbures aliphatiques ;
• traitement par venting des terres polluées par des
composés halogénés volatiles ;
• traitement par électrodéposition et/ou migration
des métaux lourds ;
• traitement électrique pour les polluants organiques
(oxydo-réduction) ;
• stripping des solvants chlorés.
113
Ce type de traitement nécessite des reconnaissances Ces techniques nécessitent de mettre en œuvre des
préalables approfondies et précise la possibilité de geler moyens de surveillance qui permettent de contrôler
la zone contaminée pendant le traitement de quelques l’efficacité de l’ouvrage, tout au long de sa vie.
semaines à plusieurs mois, voire 1 à 3 ans pour les
pollutions les plus complexes. Il s’agit d’une méthode qui ne traite pas la pollution,
mais permet simplement de mettre en sécurité un
Certaines d’entres-elles (traitement électrique par site. Elle est mise en œuvre dans le cas ou aucune
exemple) peuvent être mises en œuvre et fonctionner autre solution n’est techniquement et financièrement
de façon transparente et compatible avec l’utilisation envisageable.
normale du site.
Instrumentation et suivi
Excavation, tri et traitement sur le site Dans le cas des décharges, la problématique principale
étant le risque de tassements, l’instrumentation du
Cette solution consiste, après avoir réalisé un tri sélectif
franchissement doit veiller à quantifier les mouvements
des terres polluées et un stockage provisoire, à mettre d’ensemble de l’ouvrage, en particulier :
en œuvre sur place une technique de dépollution
adaptée au polluant. • mesures des tassements de sols à l’aide de tassomètres
associés à des levées topographiques ;
On peut citer en plus de celles déjà indiquées dans • suivi de l’évolution des pressions interstitielles
le chapitre des traitements « in situ » les techniques régnant dans le sol au moyen de capteurs ;
suivantes : • contrôle des déformations latérales des sols par tubes
• traitement thermique par unité mobile de désorption inclinométriques.
thermique ou d’incinération ;
La mise en place de cette instrumentation doit
• unité de lavage des terres. respecter une implantation précise, en fonction des
Ces installations peuvent, en fonction de leur contraintes de sol, validée par un géotechnicien.
importance, être soumises à la réglementation sur les Pathologie
installations classées.
Dans le cas des décharges, les pathologies constatées
L’avantage de la mise en œuvre de ces techniques sont celles rencontrées usuellement sur des sols
est de limiter sensiblement les coûts et les nuisances compressibles.
environnementales par la suppression du poste
transport tout en assurant une libération rapide de la Elles sont le plus souvent liées à des tassements
zone contaminée. secondaires, mal maîtrisés, d’origines mécaniques
et/ou chimiques.
Elles imposent, cependant, de disposer d’emprises
suffisantes pour l’installation des aires de stockage et
de traitement.
Cette solution est un bon compromis entre l’évacuation
et le traitement in situ. Il faut toutefois être prudent
afin de ne pas générer des nuisances (bruit, odeurs…)
au voisinage.
114 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
L’eau d’un aquifère joue un rôle néfaste et important
C.10 - Déblais en zone aquifère dans la tenue des talus et des plates-formes routières.
L’hydraulique des sols montre qu’il y a trois types
C.10.1 - Ouvrage concerné d’eau :
• l’eau de rétention est celle qui est retenue par
Déblai routier à travers un aquifère.
capillarité autour des grains, elle coexiste avec la phase
Les déblais pour réalisation de mur de soutènement, gazeuse (air) ;
les déblais pour ouvrages d’assainissement et les • l’eau de la frange capillaire est une eau suspendue
travaux en zone maritime ne sont pas traités dans non mobile et intermédiaire entre les deux autres, elle
cette fiche. occupe tous les vides du sol (sol saturé en eau) dont
la hauteur d’ascension dépend de la nature du sol et
des conditions atmosphériques si la nappe est proche
C.10.2 - Documents de référence de la surface ;
• Bulletin spécial V des Laboratoires des Ponts et • l’eau libre d’une nappe est celle qui circule entre
Chaussées « Hydraulique des sols. » [55] ; les interstices d’un sol ou les fissures d’une roche et a
un comportement global gravifique (influence de la
• Bulletin spécial III des Laboratoires des Ponts et gravité) dite encore gravitaire.
Chaussées « Stabilité des talus » 2 tomes [54] ;
1 - Versants naturels, Des trois types d’eau, c’est bien le dernier qui pose le
plus de problèmes aux terrassiers, lorsque le profil en
2 - Déblais et remblais long intercepte des horizons aquifères.
• Réalisation des remblais et des couches de forme Le concepteur du projet, sur la base des études
(GTR) [10] ; géotechniques, doit élaborer des dispositions
constructives garantissant à la fois la stabilité des talus
• Article n° 10 loi sur l’eau n° 92-3 du 3 janvier 1992
de déblai et la portance des plates-formes.
et décret d’application du 29/03/1993 [52].
Les méthodes de « terrassement » convergent très
C.10.3 - Problématique souvent vers le drainage et le rabattement de nappe,
quelquefois vers des parois étanches (cuvelage) ou
En présence d’un aquifère identifié à la suite d’une vers des solutions mixtes quant il s’agit de protéger
étude géotechnique, le fait évident de relever le profil l’environnement (figures 28 et 29).
en long du projet de manière à échapper aux difficultés
et aux coûts des travaux de confortation n’est pas La présence d’eau dans les sols à terrasser conduit à
toujours possible pour diverses raisons, qu’elles soient trois types de problèmes :
d’ordre technique, comme le passage en des points 1) augmentation de délais liés au respect de
obligés le long du tracé, ou d’ordre environnemental, procédures administratives relatives à la loi sur
comme l’obligation d’un encaissement vis-à-vis de l’eau ;
l’environnement (bruit, vue, pollution atmosphérique 2) réalisation de travaux de drainage en phase
en zones périurbaines). préparatoire qui peuvent nécessiter des délais de
Figure 28 Figure 29
115
plusieurs mois, dus parfois à la lenteur des vitesses ou de puits de pompage sont dévolus à des périodes
de rabattement et à des phasages particuliers de courtes en cours de chantier, en revanche les tranchées
terrassement, en vue de diminuer l’état hydrique des et massifs drainants qui sont destinés à prendre le
matériaux des déblais sous la nappe et de minimiser relais, sont des dispositifs envisagés plutôt en phase
les problèmes de réutilisation des sols. On portera une définitive assurant une stabilité par un écoulement
attention particulière au drainage des eaux chargées gravitaire des eaux vers un exutoire.
en sels ;
Les exutoires dans le milieu naturel sont à repérer dès
3/ adaptation des méthodes d’exécutions pour les premières études de projet.
résoudre les problèmes :
Les ouvrages d’envergure, les contextes hydrogéologiques
• de traficabilité en phase d’exécution sous le niveau complexes, la sensibilité environnementale sont
de la nappe ; autant de facteurs qui peuvent engager des études
• de portance de plate-forme et de stabilité de talus à d’hydrauliques des sols détaillées en amont du projet
court et moyen terme ; éventuellement à l’aide de modèles mathématiques
• de réutilisation des sols extraits (dépôt provisoire, pour évaluer les impacts réciproques : environnement –
traitement…) ; tracé routier.
• choix et dimensionnement du drainage destiné à
assurer la pérennité de la portance des arases et de la
stabilité des talus.
116 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
C.10.5 - Solutions recommandées Si les conditions ne sont pas vérifiées, des moyens
d’abaissement des pressions interstitielles seront à
L’entrée en déblai au sein d’une nappe libre entraînera envisager par abaissement de la surface piézométrique
nécessairement l’emploi de moyens de rabattement (puits, tranchées de décharge).
(drainage) et/ou d’isolation (imperméabilité) des
structures. Les méthodes couramment utilisées sont représentées
dans les tableaux suivants :
Pour un fond de terrassement suffisamment proche
d’une nappe captive, il y aura toujours lieu de vérifier
les conditions de non-soulèvement de la tranche de sol
« imperméable » laissée en place au-dessus de l’aquifère
(toit de l’aquifère).
Problématique
Problématique
117
En cas de rabattement, il faut examiner ces solutions Les schémas et les photos du paragraphe suivant
dans le cadre de la loi sur l’eau (article 10). illustrent en exemples les propos ci-dessus.
Exemples
Figure 30 : Epis ou drains dans une plate-forme Figure 31 : Renforcement de talus par drainage
Instabilité d’un talus de déblai due à la présence d’une nappe. Instabilité du même talus vue de profil.
118 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
C.10.6 - Remarques Dans le cas de réseaux de drainage, une stratégie
de suivi et d’entretien doit être effectuée par le
Les géosynthétiques de la classe des géoespaceurs gestionnaire de la voie sur l’installation elle-même par
et géodrains peuvent contribuer efficacement la mesure de débits et éventuellement par un dispositif
à la réalisation des solutions proposées, soit en piézométrique lorsque l’environnement est en cause.
complément, soit en substitution des matériaux
granulaires. Un glissement de talus après coup ayant désorganisé
l’ensemble du talus entraîne sa reconstruction totale
En face d’une masse en mouvement de grande sur l’emprise totale du désordre avec système interne
importance dû à un phénomène de fluage, la solution de drainage.
d’un clouage de la pente par des pieux, associée
éventuellement à celle d’un mur de pied et de drains
subhorizontaux (forés ou non) est souvent retenue en
pareille circonstance.
Couche de forme structurée en cailloux en vue d’écrétage de la Ligne de pointe filtrantes utilisée avant déblai.
nappe sur l’emprise
119
C.11 - Remblais en zone aquifère C.11.5 - Solutions recommandées
1) Blocage des remontées capillaires
C.11.1 - Ouvrages concernés
Les dispositions à retenir dépendent de l’influence des
Remblai en zone inondable (a). remontées capillaires sur les matériaux de l’ouvrage
et des dimensions de celui-ci par rapport aux risques
Remblai de hauteur inférieure à 1 m avec nappe
subaffleurante (b). de :
• chute de portance de la PST ;
Remblai dont une partie de l’épaisseur est construite • stabilité générale du remblai.
dans l’eau (c).
La solution de facilité consiste à construire les remblais
C.11.2 - Documents de référence en matériaux insensibles à l’eau, jusqu’au niveau plus
hautes eaux (PHE) + 0,5 mètres après tassement. Cette
• Norme NF P 11-300 - Classification des matériaux solution est consommatrice en matériaux nobles.
[45] ;
Les solutions permettant de réutiliser les déblais
• Réalisation des remblais et des couches de forme
(GTR) [10] ; courants existent. Le traitement des sols (chaux ou
chaux + liant hydraulique) permet de limiter les
• Recommandations pour l’emploi des géotextiles remontées capillaires et d’apporter une amélioration
du CFGG (Comité Français des Géotextiles et des caractéristiques mécaniques.
Géomembranes) ;
• Étude et réalisation des remblais sur sols compressibles Ce niveau de sol traité doit pouvoir être fortement
[8]. compacté. Il doit être mis en œuvre avec une
surépaisseur ou une couche de matériaux graveleux
qui est d’abord mise en œuvre à titre d’enclume.
C.11.3 - Problématique
Les difficultés rencontrées sont principalement les Un traitement en place du sol-support peut également
suivantes : être envisagé.
• influence des remontées capillaires dans le corps du
remblai (en fonction de la nature des matériaux et des 2) Sol-support des remblais de faible portance :
dimensions de l’ouvrage) (ouvrage de type a, b, c) ; risque de PST Ø ou AR Ø par fluctuation
• mise en œuvre de matériaux sur sol de faible portance de la nappe
(b, éventuellement a) ;
• mise en œuvre de matériaux dans l’eau (c) ;
Cas des remblais de faible hauteur
• érosion des talus par batillage (a, c) ; Une substitution doit être réalisée de manière à
• instabilité à la décrue par vidange rapide (a, c). ce que le corps de remblai soit au moins constitué
d’une épaisseur de 1 mètre à 1,5 mètre de matériaux
La transparence hydraulique vis-à-vis des crues est insensibles à l’eau (avec interposition éventuelle d’un
assurée par des dispositions spécifiques (ouvrage géotextile).
de décharge) résultant d’une étude hydraulique. La
conception du remblai ne cherchera pas à garantir Remblai en zone inondable
cette transparence bien qu’elle y contribue.
Une substitution du sol en place est souvent
Dans les zones aquifères, il est fréquent de rencontrer nécessaire.
des sols supports de remblai compressibles.
Cependant, l’enlèvement de la terre végétale peut
C.11.4 - Études conduire à des problèmes de trafi cabilité et à des
diffi cultés d’exécution. Au-delà d’une hauteur de
Sur la base d’une étude géologique, géotechnique et remblai de 2 mètres, il est donc souvent souhaitable
hydrogéologique du site, les études de conception du de la conserver et de mettre en œuvre à l’avancement
projet concerneront les domaines suivants : une couche épaisse de matériaux insensibles à l’eau
• compressibilité des sols ; (avec interposition éventuelle d’un géotextile).
• hydraulique souterraine ;
3) Mise en œuvre de matériaux dans l’eau
• stabilité générale du remblai ;
• constitution des remblais (type de matériau, mise Dans ce cas, seule l’utilisation de matériaux insensibles
en œuvre). à l’eau et non dégradables est recommandée.
120 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
L’emploi de matériaux roulés sera privilégié, sachant
que cette forme est la plus apte à une mise en œuvre
sans compactage et que le compactage réalisé sur la
surface hors d’eau aura une efficacité à plus grande
profondeur.
Au-delà d’une épaisseur de remblai dans l’eau de
2 mètres, le compactage à partir de la surface par des
moyens classiques est insuffisant. D’autres techniques
doivent être envisagées : compactage dynamique,
vibroflottation.
Un e a u t r e s o l u t i o n c o n s i s t e à a s s o c i e r l e s
couches suivantes de bas en haut : enrochement,
géotextile de séparation (suffisamment résistant au
poinçonnement).
121
• Carrières souterraines abandonnées. Risques et
C.12 - Cavités souterraines prévention. Séminaire de Nainville-les-roches (1993).
Association Internationale de Géologie de l’Ingénieur
C.12.1 - Domaine concerné (avril 1995)
Sites présentant des cavités souterraines, reconnues ou • Détection de cavités souterraines par méthodes
potentielles, dont l’évolution peut affecter l’ouvrage. géophysiques - Guide pratique [3].
Situations
Type d’étude Classes
météorologiques
Analyse géologique préliminaire ...................................EP** oui oui
Recherche d’indices
photo-interprétation : aérienne ......................................AP oui oui
infrarouge....................................AP si adapté si adapté
- visite de terrain..................................................EP et AP oui oui
- géophysique ...............................................................AP si adapté si adapté
- suivi de décapage........................................................AP pas toujours nécessaire oui
Reconnaissance
- décapages spécifiques ...........................................AP et P / oui
- sondages à la pelle................................................AP et P oui oui
- sondages destructifs : (tricône, taillant).................AP et P oui oui
- sondages « géologiques » (tarière)...................................P oui /
- visite des cavités (homme, caméra) ................................P (oui)* (oui)*
- estimation des formes et des volumes.............................P (oui)* oui
122 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Pour les ouvrages en déblai, les études pourront être
complétées par des reconnaissances sur le fond de
déblai (meilleure détection et/ou moindres coûts si la
couverture de la cavité est moins importante), voire en
cours de travaux en fonction des anomalies rencontrées
(cavités, poches de sable, puits d’accès...).
123
Domaine d’application
Solutions Caractéristiques Contrôles et suivi
et limites d’utilisation
Renforcement par Solution préventive qui évite Cavités non reconnues Vérification de la continuité
un géo-synthétique l’accident grave (création ou fontis φ < 4 mètres. du système à la mise en œuvre
continu d’un flache en surface en cas Étude de dimensionnement. et suivi ultérieur.
d’effondrement).
Renforcement de sol Solution préventive. Cavité reconnue de taille Contrôle des produits et de
par armatures, dalle réduite (1 à 5 mètres). leur mise en œuvre
en béton armé... Étude de dimensionnement. Suivi ultérieur.
Remblais dilatants Mise en œuvre d’une Profil en remblai. Choix et compactage des
Méthode épaisseur suffisante Étude de dimensionnement. matériaux.
actuellement en permettant la création d’une Instrumentation et suivi.
cours d’étude et voûte auto stable.
d’expérimentation
Approfondissement Arase terrassement à un Profil en déblai. Suivi des travaux et
des déblais niveau inférieur à celui des Cavités connues ou observation des vides
cavités. reconnues. rencontrés en cours de
terrassement.
124 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Chapitre D - Dispositions constructives (fiches de cas)
Sommaire
125
Fiche de cas n° 1
Caractéristiques - Autoroute ouverte sur 16 km de long avec un excédent en phase APS de 1 500 000 m³
du projet (année de réalisation 1998).
- Type de sol : schiste altéré à dur classé R34 / GTR.
Problématique - Les riverains situés à 400 m de l’autoroute et à 55 m en contrebas ne voulaient pas, qui plus est
après remembrement, voir l’autoroute.
- Compte tenu de la qualité du bocage normand que l’usager de la A 84 pouvait percevoir à
l’horizon, il convenait de maintenir cette vue lointaine.
- La recherche de réduction des excédents n’était pas à l’origine de la démarche.
Solution retenue La réalisation d’un léger merlon et donc l’élargissement de la plate-forme a permis de satisfaire
autant que faire se peut les attentes des riverains (le haut des camions était toujours visible),
tout en conservant les vues lointaines pour les usagers. Cette disposition constructive a permis
de consommer des matériaux excédentaires. L’absence d’excédent aurait conduit malgré tout à
réaliser ce merlon.
Schéma
126 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Fiche de cas n° 2
Caractéristiques Autoroute gratuite sur 20 km avec un excédent en phase projet de 3 000 000 m3 de sols
du projet limoneux.
Environnement Autoroute en rase campagne sur site légèrement vallonné et bocager avec des fermes isolées. Le
concerné parcellaire est occupé majoritairement par des prairies permanentes entourées de haies bocagères.
Problématique Le projet entièrement en déblai pour satisfaire l’ensemble des riverains et des communes a généré
3 000 000 m3 d’excédent à évacuer hors emprise.
Solution retenue En solution de base au DCE, le transport des matériaux dans une carrière à réaménager s’est
avéré coûteux. Il a été décidé d’autoriser les variantes « entreprises ». Un dossier d’étude d’impact,
élaboré, conjointement avec la DIREN était joint au DCE. Il fixait les « règles du jeu » ; zones
interdites, modelés paysagers à respecter, haies à préserver, écoulements des eaux… Le respect de
ces règles a fait parti des critères de jugement des offres qui ont dû recevoir un avis favorable de
la DIREN pour être acceptées.
Ainsi l’entreprise a proposé le rehaussement de certaines parcelles agricoles, situées en rive de
l’autoroute, qui présentent naturellement des cuvettes ou qui restent en contrebas de merlons
paysagers ou de remblais de rétablissement de RD.
Schéma
Avantages - Élimination des excédents sur les parcelles contiguës à l’autoroute et de préférence à proximité
des passages supérieurs de rétablissement des voies en remblai.
- Intégration paysagère de l’autoroute, des merlons de protection phonique et des voies de
rétablissement en remblai pour les PS.
- Meilleure accessibilité des zones plantées à l’endroit des anciens merlons projetés.
- En l’absence de plantations, limitation des emprises.
- Coût plus faible que le transport et une mise en dépôt définitif en conformité avec la loi sur les
déchets.
- L’entreprise gère la totalité des problèmes avec les riverains.
Inconvénients - Solution tributaire du bon vouloir des riverains et notamment des indemnisations, qui ne sont
négociées par l’entreprise qu’après l’attribution du marché.
- Travaux supplémentaires de décapage et de remise en forme entraînant des délais d’exécution
plus longs.
- Travaux de rétablissement des écoulements superficiels.
127
Fiche de cas n° 3
Problématique - Autoroute calée à l’APS en hauts remblais pour échapper aux crues d’où :
- Difficultés liées aux problèmes de tassements importants (projet à + 4m, tassement de l’ordre de 1 m).
- Nombreux ouvrages pour une transparence hydraulique et maintien du caractère inondable de la zone.
- Problème des Passages Supérieurs calés à ≈ 10m/Tn (tassement + insertion).
- Problèmes liés aux écrans acoustiques et intégration difficile du projet.
Solution retenue : Autoroute calée au TN. Construction d’un contre canal et recalibrage de la rivière
Référence Autoroute A51 Grenoble Col du Fau Communes de Claix, de Varces, Allières et Risset
128 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Fiche de cas n° 4
Caractéristiques Section courante 16 km, 7 millions de m3 à remuer dont 3,5 millions de m3 en remblais, CF,
F
F,
du projet matériaux drainants.
Environnement Section périurbaine, plaine et montagne ; cadre grandiose du Vercors et Grand Brion. Altitude
concerné du projet entre 300 et 900 mètres.
Problématique Besoin en matériaux de remblais (3,5 millions de m3) mais impossibilité d’ouvrir un emprunt
(contraintes environnementales, contexte politique difficile…).
Solution initiale retenue à l’APS : Recours à la fourniture extérieure ; surcoût important et non maîtrisé ; problème du
transport.
Solution retenue : Sur la base d’études géotechniques et géologiques complémentaires, adaptation du projet (ligne
rouge et profil en travers afin de rechercher l’équilibre du mouvement des Terres et « transformer » un déblai en
emprunt.
Définition d’une stratégie.
Avantages Absence d’ouverture d’emprunt (pas de procédure administrative spécifique, réduction des
transports et maîtrise des coûts de matériaux.
Référence Autoroute A51 Grenoble Col du Fau, Département de l’Isère, Commune de Vif.
129
Fiche de cas n° 5
Environnement – Assainissement
Caractéristiques Autoroute en A.D. en traversée perpendiculaire de la plaine, longueur 2,5 km avec un demi-
du projet diffuseur complet ; profil en long quasiment horizontal.
Environnement - Plaine inondable bordée par des reliefs élevés à l’est et à l’ouest.
concerné - Présence d’une rivière importante (la Gresse) endiguée.
- Plaine occupée par l’agriculture et par des hameaux isolés, dont certains à proximité immédiate
du projet.
- Présence des captages de la ville de Grenoble à l’aval avec probable.
- Communication directe via la nappe.
- Projet situé dans le périmètre de protection éloigné des captages : forte sensibilité.
Problématique
- Difficulté voire impossibilité (sur ½ diffuseur) d’assurer une protection contre la pollution de la nappe et de la Gresse.
- A l’APS, il a été prévu des dispositifs de retenue type barrière (GBA) surmontées de réhausse antidéversement de
3,50 m de hauteur. Impact visuel fort
Solution initiale retenue à l’APS : Remplacement des GBA + rehausses par des merlons en section courante + système
de casiers hydrauliques subhorizontaux joueront un rôle de collecte et d’écrêtement.
Références Autoroute A51 Grenoble / Col du Fau, Communes de Varces, Allières et Risset, Vif.
130 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Chapitre E - Préparation des travaux 133
Sommaire
E.1 - Conception et analyse des variantes 133
E.1.1 - Dispositions générales et réglementaires 133
E.1.2 - Application aux chantiers de terrassement 133
E.1.3 - Les variantes plausibles 134
E.1.4 - Analyse technique des variantes 135
E.2 - Risques juridiques, techniques et économiques en terrassement 136
E.2.1 - L’évaluation des risques 136
E.2.2 - Le risque juridique en terrassement 136
E.2.3 - Le risque technique en terrassement 137
E.2.4 - Le risque économique en terrassement 138
E.3 - Les phases préalables à la réalisation des travaux 140
E.3.1 - Du dossier de Consultation des Entreprises à la période de préparation 140
E.3.2 - Inventaire des outils nécessaires à une bonne réalisation du chantier 143
E.3.3 - Mouvement des terres et choix du matériel 144
E.4 - La phase travaux 148
E.4.1 - Les procédures à respecter en phase travaux 148
E.4.2 - Ordonnancement des tâches 154
131
132 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Préparation des travaux
133
En règle générale, l’assainissement, le drainage, le choix E.1.3 - Les variantes plausibles
des solutions de consolidation et de confortement
( sols compressibles, raidissement de talus…) résultent Les variantes autorisées et souvent justifiées, portent
d’études au niveau projet par le maître d’œuvre donc sur la conception des plates-formes.
concepteur qui ont abouti à une conception des
ouvrages et ne sont habituellement pas ouverts à Elles peuvent être regroupées en trois principaux
variantes, notamment lorsqu’une procédure amont types :
a fixé les engagements de l’Etat (la loi sur l’eau en • variantes type 1 conduisant à la même plate-forme.
matière d’assainissement ou de drainage). Il n’y a alors aucune conséquence sur la structure de
chaussée ;
Cependant, si l’ouverture à variante était autorisée, il • variantes type 2 conduisant à une PFi supérieure. Il
conviendrait de joindre au DCE des études pas trop y a alors des conséquences sur le dimensionnement de
détaillées, mais suffisamment précises pour garantir la la structure de chaussée. Ce type de variante n’est en
faisabilité des études de variantes et de préciser dans général admissible que s’il s’agit d’un marché unique
le règlement de la consultation : terrassements-chaussées ou un marché avec un lot
• que les études de conception et d’exécution de terrassements et un lot chaussées ;
la variante, ainsi que les modifications éventuelles
• variantes type 3 introduisant une prise en compte
ultérieures sont à la charge de l’entrepreneur et que le
des performances mécaniques de la couche de
prix correspondant recouvre toutes les missions normales
forme et un dimensionnement de l’ensemble plate-
d’un maître d’œuvre pour la conception ;
forme et chaussée à l’aide d’un modèle de calcul de
• que la variante ne doit pas avoir d’incidence sur le structure ;
reste de la conception de l’ouvrage ;
• que la variante ne doit pas entraîner l’allongement En parallèle à ces variantes, peut se superposer une
des délais globaux de l’opération ; variante sur les moyens d’exécution : moyens de
répandage et de réglage plus performants, permettant à
• que si la variante proposée ne satisfait pas aux critères l’entreprise de s’engager sur le respect de tolérances de
ci-dessus, la variante sera éliminée de l’offre ; nivellement plus serrées que celles qui sont spécifiées en
• que si pendant la période de préparation et lors des solution de base d’où à PF identique, réduction de la
travaux les performances annoncées dans la solution structure de chaussée (pour les marchés terrassement-
variante ne sont pas confirmées, l’entreprise devra chaussée).
proposer un réajustement technique de sa solution
sans modification du coût initial de la variante. Le Variantes de type 1
retour à la solution de base n’est pas autorisé dans le
respect de la mise en concurrence initiale. Il s’agit en général :
• soit d’une amélioration d’arase par traitement ou
En ce qui concerne les matériaux pour exécution des substitution et d’une réduction d’épaisseur de la
remblais, on peut généralement distinguer les deux couche de forme ;
cas suivants :
• soit d’une variante portant sur la nature du matériau
• le mouvement des terres est-il équilibré (étude faite non traité retenu en solution de base pour la couche
lors de l’élaboration du DCE) ? Pas de variante (le de forme (par exemple : proposition d’emploi de sous-
détail du mouvement des terres sera précisé et validé produits industriels) ;
dans le P
PAQ
AQ)) ;
AQ
• soit d’une variante en sol traité en substitution du
• le DCE prévoit-il des matériaux d’apport pour matériau non traité prévu en solution de base pour la
remblai ? Les propositions de l’entreprise sont alors couche de forme ;
jugées sur leur conformité aux règles du GTR et
leur adaptation à la conception de l’ouvrage ( pentes • soit d’une variante portant sur les performances
de talus, rigidité de PST, perméabilité…). Ces mécaniques et l’épaisseur du sol traité prévue en
propositions ne constituent donc pas des variantes. solution de base.
134 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Variantes de type 2 E.1.4 - Analyse technique des variantes
Il peut s’agir d’une variante portant sur l’épaisseur Lorsque le règlement de la consultation autorise
et / ou sur la nature du matériau non traité prévue en l’ouverture à variantes, le maître d’ouvrage doit y
couche de forme, selon les règles de surclassement du inclure impérativement les conditions auxquelles
GTR [10]. doivent souscrire les solutions variantes.
Il s’agit le plus fréquemment d’utiliser les possibilités Pour cela, le rédacteur du règlement de la consultation
offertes par le Guide de Traitement des Sols (GTS) [13] (RC) peut utiliser les indications données dans le
pour le dimensionnement des couches de formes Guide de Traitement des Sols (GTS) s’il s’agit de
traitées : couches de formes traitées ou s’en inspirer s’il s’agit
• changement de mode de traitement ; de variantes en matériaux non traités.
• changement de liant ; Les éléments de rédaction sont fonction :
• changement de dosage ; • de cadres types de marché (Cf.Cf. éléments fournis
Cf
• changement de classe mécanique ; dans le GTS pages 147, 148 [13] dans le fascicule 2
• changement d’épaisseur. du CCTG [49] et dans le guide d’aide à la rédaction
des CCTP terrassements [19];
Variantes de type 3 • des spécifications à inclure dans le CCTP et des
Des variantes de ce type ne peuvent être acceptées demandes à faire pour réponses dans le schéma
que pour des chantiers très importants (type d’organisation du plan d’assurance qualité permettant
autoroutier), pour lesquels des dispositions d’assurance de juger les variantes (Cf.
Cf. GTS article C3 1.4 pages
Cf
qualité très rigoureuses sont mises en place et pour 153 à 155) [13].
lesquels il est envisageable de corriger la structure de
chaussée en cas de non-obtention des performances
mécaniques affectées à la couche de forme, pour le
dimensionnement de la structure.
135
Pour les petits projets les lieux d’emprunts et de
E.2 - Risques juridiques, techniques dépôts pourraient être localisés au moment de la
et économiques en terrassement DUP en raison de leur incidence forte sur le coût des
terrassements mais aussi sur les nuisances générées par
la circulation des PL auprès des riverains.
E.2.1 - L’évaluation des risques
Les terrassements à l’explosif
Le risque est normalement l’aléa qui reste présent face
à un projet étudié et réalisé dans les règles de l’art. Lors des tirs, il y a des risques de dommages aux
propriétés bâties environnantes, d’où il s’ensuit
En matière de terrassement, comme dans les autres généralement un contentieux entre l’entreprise et le
domaines, le risque peut être juridique, technique, riverain.
économique, voire politique.
L’incidence de cette situation est de nature à entraîner
E.2.2 - Le risque juridique en terrassement un arrêt de chantier, avec toutes ses conséquences
financières et techniques.
Dans la phase d’étude, c’est un risque dont les
conséquences ne sont pas forcément immédiates. Mais, Pour le prévenir, il conviendra, en premier lieu,
souvent parce que, pendant cette phase, on n’a pas d’identifier les zones sensibles et, ensuite, de recourir
mis en œuvre des procédures ou on n’a pas procédé à des entreprises qui maîtrisent parfaitement la
à des mesures ou à des relevés, on verra apparaître technique des terrassements rocheux.
ultérieurement des contentieux, soit généralement en C’est ainsi qu’au titre de la démarche qualité, il
phase travaux, soit après mise en service. conviendra de solliciter les qualifications spécifiques
Il concerne plus particulièrement : pour ce type de prestation.
En tout état de cause un procès verbal d’état des lieux
Les emprunts et les dépôts de matériaux
intérieur et extérieur des bâtiments est indispensable
La méconnaissance des procédures administratives avant et après travaux à l’explosif.
en vigueur, tant au niveau du Code Minier [51] que
des études d’impact, peut conduire à ne pas pouvoir Le contrôle des niveaux piézométriques
disposer en temps opportun des matériaux ou des lieux On peut distinguer, d’une part le risque de tarissement
de dépôt nécessaires. des sources et des puits et, d’autre part les conséquences
Pour prévenir ce risque, une diffusion commentée des rabattements de nappe sur le milieu naturel et
des procédures en vigueur est à faire. A cet égard, la agricole et les captages d’AEP.
question du statut juridique des matériaux excédentaires Pour éviter tout risque de contentieux lié aux
notamment en vue de leur utilisation sur une autre tarissements des approvisionnements en eau à usage
opération est à éclaircir au niveau interministériel. humain, agricole ou industriel, il est nécessaire au
En effet des interprétations restrictives des textes par minimum de faire procéder par l’hydrogéologue à des
les DRIRE apparaissent actuellement à propos de ces relevés contradictoires avant travaux des niveaux d’eau
matériaux excédentaires. S’agit-il de gisements, de (rédaction du guide environnement à compléter…).
stocks ou de dépôts ? Afin de mesurer les variations des niveaux à proximité
Mais la loi sur les déchets considère que tous les du chantier mais aussi à 70 voire 100 mètres de celui-
matériaux excédentaires non réutilisés dans l’emprise ci et l’incidence des différentes phases de travaux
du chantier sont des déchets et doivent être gérés
comme tel.
Aussi, le projeteur devra avoir le plus en amont
possible la préoccupation de l’équilibre du mouvement
des terres et en tous cas dès l’APS. Il mettra ainsi en
évidence les besoins en matériaux d’emprunt et en
lieux de dépôt.
Cette question doit notamment être traitée dans
l’étude d’impact 1 du dossier d’enquête d’utilité
publique.
1
Le décret du 25 février 1993 et la circulaire du 27 septembre 1993 du
ministère de l’Environnement précisent que les emprunts et les dépôts doivent être
traités au titre des effets indirects du projet.
136 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
sur les milieux, la pose de piézomètres sur une ligne sont rarement prépondérantes en matière de choix de
perpendiculairement au projet est recommandée. variantes et à ne s’en préoccuper que très tard dans
l’avancement du projet.
Le rétablissement de l’usage conduira souvent le maître
d’ouvrage à financer directement les dommages par De ce fait, ne sont pas identifiées suffisamment tôt des
le biais d’une convention entre le maître d’ouvrage anomalies techniques qui pourraient servir d’alerte
et le particulier, si ces derniers n’ont pas été pris en pour entreprendre à temps des études approfondies
compte dans les travaux connexes d’un remembrement sur ces points singuliers.
par exemple.
Dans le même ordre d’idée, il convient de s’efforcer
Les chutes de blocs d’avoir une reconnaissance sur la totalité du projet.
Si la topographie rend des terrains inaccessibles, c’est
L’oubli ou la mauvaise prise en compte de ce risque a peut-être justement le signe d’une instabilité de ces
surtout des conséquences techniques et financières. terrains.
Toutefois, dans un projet mal étudié, en cas d’accident, Sauf exception, l’inaccessibilité des terrains, soit du
il peut y avoir un risque de mise en cause pénale du
fait de la topographie, soit en raison du refus des
maître d’ouvrage et du maître d’œuvre voire du bureau
propriétaires, ne devrait pas être un motif d’impasse
d’étude concepteur et / ou l’entrepreneur.
sur une zone du projet.
En matière de terrassements, le risque est le plus Sous l’aspect technique, on distingue les risques des
fréquemment technique. chutes provenant du versant hors emprises, des chutes
provenant des talus du projet.
Sans être exhaustif, il concerne souvent les points
suivants : En zone rocheuse, c’est une préoccupation qu’il faut
avoir dès le début des études.
Qualité des études géotechniques
En dehors des répercussions sur le choix du tracé,
Le risque technique en matière de terrassement l’incidence de ce risque peut se traduire par le choix
découle tout d’abord de la méconnaissance du contexte de faire des murs de soutènement plutôt que des
géotechnique et du contexte hydrogéologique. talus, de réaliser des pièges à cailloux en rives et/ou
de prévoir la mise en place d’ouvrages de protection
On ne rappellera jamais assez l’importance des
reconnaissances géologiques et géotechniques. Celles- sur le versant.
ci doivent être adaptées au stade d’avancement des Ressources en matériaux limitées ou insuffisantes
études de conception générale, à l’importance du
projet et à la complexité géologique et topographique Outre le risque juridique mentionné précédemment,
du site (Cf.
Cf. Le document du LCPC intitulé Commande
Cf une mauvaise appréciation de l’équilibre des
et contrôle des reconnaissances géotechniques de tracés terrassements conduit généralement à une sous-
Réf. 59023101). évaluation de cette rubrique.
C’est de la responsabilité du maître d’ouvrage Les sources en sont nombreuses. Si l’utilisation
d’effectuer correctement toutes les études (rappel le systématique des programmes de calcul des volumes
coût global des études d’une opération varie entre 2 de terrassements et de modèles numériques de
et 9 % du coût de l’opération suivant l’importance terrain a facilité et rendu fiable le calcul des volumes
de l’opération et le type de prestations en régie ou géométriques, on constate fréquemment la non prise
sous traitées). en compte de tous les éléments qui peuvent influer sur
Il conviendra de ne jamais faire d’impasses pour des les conditions de réutilisation des sols (le foisonnement
raisons financières ou de délais. par exemple).
La première erreur est de négliger les études amont Zones de faibles portances et compressibles
(EP et APS).
Compte tenu que ces zones sont de nature à remettre
En effet, la grande importance prise depuis 25 ans en cause le projet ou à générer des sujétions techniques
par les contraintes environnementales et plus onéreuses, il convient avec un géologue expérimenté de
spécifiquement les contraintes du milieu naturel ont les identifier le plus tôt possible visuellement lors des
fait que le concepteur a tendance à reléguer au second études préliminaires et techniquement lors de l’APS
plan les contraintes proprement géotechniques qui puis lors du projet.
137
La réalisation trop rapide de remblai sur sol de faible Dans les études géotechniques de la phase APS et de
portance et/ou compressible, peut entraîner des la phase projet, le géologue donnera dans son rapport
instabilités d’ensemble du sol support et du corps de une évaluation des incertitudes de l’étude.
remblai.
Lorsque les études de stabilité précisent les dispositions
Au-delà des problèmes de sécurité générés par la constructives à retenir, il ne faut jamais faire l’impasse
rupture d’un sol support et d’un remblai, les travaux sur ces dispositions sous prétexte que lors des travaux,
de stabilisation, de traitement de la zone et la remise le versant est stable.
en état des ouvrages, nécessiteront des dépenses
supplémentaires significatives et des prolongations Cavités souterraines
de délais. Les cavités souterraines, d’origines naturelles
Dans le cas spécifique des remblais sur sols ou anthropiques, peuvent affecter l’ouvrage
compressibles, outre les problèmes de stabilité, deux (effondrements, affaissements…).
autres problèmes essentiels sont à traiter : d’une part Il est donc très important d’identifi er le plus tôt
les déformations engendrées avec notamment les possible, lors des études préliminaires, les zones
tassements du sol support sous remblai (tassements à susceptibles de contenir ces cavités.
court et à long terme avec fluage à considérer sur des
années, voire des dizaines d’années) et d’autre part les On procédera en premier lieu à une visite de terrain,
efforts engendrés sur les ouvrages voisins (existants ou une enquête locale et à une recherche d’information
à construire). auprès des spécialistes du type B RG M , D R I R E ,
C ETE , D DE , Service de la Protection Civile de la
Pour la réalisation de remblais sur sols compressibles, Préfecture.
les conséquences sur la conduite du projet concernent
quatre points principaux : Afin d’adapter le mode de traitement de la cavité,
• des problèmes de faisabilité de l’ouvrage : un remblai dont le coût est parfois très élevé, il y aura lieu de
sur sols compressibles pourra entraîner la réalisation caractériser l’aléas (type de cavité, taille, diamètre,
de dispositions constructives particulières comme la profondeur, densité, qualité de la voûte…).
mise en place de drains verticaux, la réalisation de
banquettes, une construction par étape, la mise en E.2.4 - Le risque économique en terrassement
place de surcharges temporaires…
• un phasage des travaux particuliers, notamment au Au delà des incidences économiques générées par les
niveau de la réalisation des ouvrages d’art et surtout risques juridiques, techniques et météorologiques, des
de leurs fondations ; insuffisances, des imprécisions et des incohérences
dans les pièces d’un marché de travaux sont souvent
• des contraintes d’exploitation avec notamment les source de litiges et de dérives des coûts.
tassements admissibles à long terme au niveau de la
plate-forme ; On note principalement les points suivants :
• le temps : que ce soit au niveau des études, des • des mots dans les pièces écrites qui ne veulent rien dire.
travaux ou de la consolidation des sols et de son suivi, Exemple :
celui-ci sera bien plus important que pour la réalisation - eaux profondes
d’un remblai « classique ». - tassement modéré
- protection contre les eaux de ruissellement
En zone de déblai, les sols de faible portance devront - sujétion de mise œuvre consécutive à…
être purgés ou éventuellement traités aux liants - imperfection
hydrauliques et ne pas constituer un piège à eau. - l’entrepreneur jugera utile de…
Versant instable • une écriture impliquant des obligations irréalistes
au maître d’œuvre ;
Dans les études préliminaires, il est recommandé • conditionner l’avancement aux décisions du maître
d’identifier les zones à risques d’instabilité de versant d’œuvre (risque d’arrêt de chantier, sélectionner les
(ne pas oublier de consulter les PPR). vrais points d’arrêt) ;
Une simple analyse des cartes géologiques et • des dispositions dans le CCTP non reprises dans le
géomorphologiques et l’indispensable visite sur bordereau des prix ;
les lieux pour examiner la topographie, la position • des prix qui comprennent des prestations qui ne
des arbres, des arbustes, des poteaux de clôture, peuvent pas être réalisées ;
etc., permettront de déceler des zones instables ou • des incohérences entre les prestations du CCTP et
susceptibles de le devenir. les libellés des prix ;
138 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
• une prestation incomplète et / ou une insuffisance
de moyens par rapport à la technicité ou à la qualité
requise ;
• une absence de précision sur les lieux de dépôt ou
sur les distances de transport de mise en dépôt ;
• des prix unitaires ayant une définition trop large ou
difficile à estimer ;
Exemple de prix sensibles ;
« quel que soit le matériaux »
« quel que soit le volume concerné »
• des prix incluant un risque sur les rendements ;
• des prix complexes qui sont forfaitisés ;
• des quantités siphonnées entre plusieurs prix.
139
d’œuvre et l’entrepreneur après que ce dernier ait
E.3 - Les phases préalables à la réalisation vérifié la qualité du piquetage.
des travaux États des lieux initiaux
• un constat d’état des lieux des emprises, y compris de
E.3.1 - Du dossier de Consultation des Entreprises à la l’aire susceptible de comprendre l’installation de chantier
période de préparation (parcelles disponibles, non disponibles, en culture) ;
Avertissement • en l’absence d’itinéraire agréé et spécifié dans le
marché, un état des lieux détaillé des itinéraires
L’élaboration d’un DCE complet puis une excellente susceptibles d’être utilisés par l’entreprise, sera réalisé
période de préparation sont capitales pour la réussite par le maître d’œuvre. Le dossier d’état des lieux peut
du chantier. être joint au DCE si les itinéraires constituent une
contrainte forte en terme de transport.
La première démarche de qualité consiste à réaliser par Après acceptation par le maître d’ouvrage de cet état
le maître d’œuvre une excellente étude de terrassement des lieux et également des conditions de remise en état
sur la base d’études géotechniques sérieuses et à bien des voies empruntées, ce dossier sera proposé, dans la
choisir la date de début des travaux de terrassement. période préparatoire, à l’entrepreneur. Après examen
Un DCE doit donc comprendre, à titre indicatif, en du dossier, l’entrepreneur accepte l’état des lieux du
matière géotechnique : maître d’œuvre ainsi que les conditions du maître
d’ouvrage de la voie dans le respect de l’article 34 du
• un profil en long des déblais / remblais avec des cubes CCAG travaux.
par déblai et remblai ;
Si l’entrepreneur conteste le dossier un état rectificatif
• un profil géotechnique avec séparation des matériaux contradictoire sera réalisé et après accord de toutes les
et le classement suivant le GTRTR [10]; parties, un itinéraire ou des itinéraires seront agréés
• un rapport géotechnique complet, le cahier des par le maître d’œuvre.
sondages et des photos des carottes ;
• l’étude sysmique - réfraction pour les sols Déplacements de réseaux
rocheux ; • examiner le maintien des communications et des
• toutes les études sur remblai > 10 mètres sur sols écoulements des eaux. Effectuer une visite sur les lieux
compressibles, de traitement et de stabilité de talus ; pour prévoir les dispositions provisoires nécessaires à
introduire dans le DCE ;
• le projet de mouvement des terres.
• le déplacement des réseaux : lors de l’achèvement
Les contraintes de choix ne doivent pas être uniquement du dossier projet, le maître d’œuvre procède au
budgétaires ; bien quelles régissent trop souvent la recensement des réseaux auprès des concessionnaires
passation des marchés ou qu’elles soient dictées par et définit avec les concessionnaires, les déplacements
des impératifs fonctionnels ou politiques, elles doivent qui seront respectivement pris en charge par le
aussi prendre en compte : concessionnaire et par le maître d’œuvre conformément
• les périodes favorables à une exécution rationnelle à la jurisprudence en vigueur, à savoir :
des travaux (conditions climatiques, contraintes de • si le réseau à déplacer se situe sur le domaine privé,
circulation, etc.) ; c’est toujours à la charge du demandeur ;
• le plan de charge de l’ensemble des entreprises qui • par contre, si le réseau est sur le domaine public et
a une incidence sur les prix ; que les travaux sur la voie sont réalisés dans l’intérêt
• une période de préparation suffisante pour du domaine public occupé et qu’ils constituent une
l’entreprise. opération d’aménagement conforme à la destination
de ce domaine, les déplacements sont à la charge des
Pour la maîtrise d’œuvre, cette phase préparatoire concessionnaires (exemple : rectification de virage,
(DCE + période de préparation) avant le début des giratoire, etc.).
gros travaux de terrassement doit comprendre : Pour les concessionnaires, le critère de l’ouvrage nouveau,
qui avait pour objet de mettre systématiquement à la
Piquetage de l’opération charge du maître d’ouvrage le coût des déplacements,
• le maître d’œuvre implante l’axe, en précisant sur n’existe plus.
chaque piquet d’axe, la planimétrie et l’altimétrie. Ainsi, entre la phase Projet et l’élaboration du DCE
Les limites d’emprise devront également être remises Terrassements, le maître d’ouvrage doit financer et
à l’entreprise ultérieurement (uniquement en faire réaliser les déplacements de réseaux situés dans
planimétrie) ; l’emprise ou mettre en demeure le concessionnaire de
• un constat contradictoire de remise du piquetage déplacer ses réseaux. Un plan récapitulatif des réseaux
sera dressé, lors des travaux préparatoires, par le maître déplacés ou non, devra être dressé et joint au DCE
140 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
ou remis au plus tard à l’entrepreneur dans la phase Préservation de l’environnement
préparatoire des travaux.
Pour des raisons d’urgence ou d’ordonnancement des Le bruit
travaux, des déplacements provisoires, souvent aériens, • le bruit lié à l’activité du chantier génère
peuvent être réalisés. ponctuellement des nuisances auprès des riverains,
des perturbations auprès de la faune et a des effets
Autorisations administratives pour occupation néfastes sur la santé des travailleurs lorsque ceux-ci ne
des terrains sont pas équipés de dispositifs de protection ;
• une copie des conventions d’occupation temporaire • les engins utilisés doivent donc en premier lieu être
et le cas échéant des permissions de voiries fixant les conformes aux normes en vigueur, en ce qui concerne
conditions d’utilisation des sols et la nature de la la limitation des émissions sonores ;
remise en état ; • conformément à l’article 12 de la loi sur le bruit, le
• en matière de foncier, dès la DUP,
UP, le maître d’ouvrage
UP maître d’ouvrage a l’obligation de déclarer, au préfet et
doit s’attacher à prévoir systématiquement dans les aux maires concernés 1 mois avant le début des travaux,
promesses de vente la prise de possession anticipée des les niveaux sonores qui seront générés par le chantier et les
terrains. De la même manière lorsque la procédure de mesures prises pour réduire les nuisances attendues ;
remembrement est engagée et que le classement des • il convient donc de spécifier dans le CCAP que
terres est terminé, solliciter l’arrêté préfectoral de prise l’entrepreneur devra remettre au maître d’œuvre, dès
de possession anticipée des terres. la notification de la période de préparation du chantier,
Fouilles archéologiques tous les éléments nécessaires à cette déclaration ;
• le titre 1er de la loi du 27 septembre 1941 et le décret • en ce qui concerne le bruit lié aux travaux de
du 27 mai 1994 prévoit que « nul ne peut effectuer déroctage à l’explosif se reporter au chapitre B10 du
sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui, présent guide.
des fouilles ou des sondages à l’effet de recherches
de monuments ou d’objets pouvant intéresser la Écoulement des eaux naturelles
préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie sans en • la modification des écoulements superficiels, voire
avoir au préalable obtenu l’autorisation ; internes, lors des terrassements, entraîne souvent
• ainsi des fouilles de reconnaissance puis de sauvetage en l’absence de dispositions particulières spécifiées
si nécessaire devront être engagées par des organismes dans le DCE, des pollutions susceptibles de migrer à
agréés par la DRAC en vue de préserver le patrimoine l’extérieur de l’emprise du chantier ;
archéologique ; • il convient donc de rappeler au préalable que les
• toute découverte archéologique fortuite doit-être écoulements des eaux naturelles sont régis par les
déclarée au maire de la commune qui doit transmettre servitudes relevant des articles 640 et 645 du Code
sans délai au préfet, généralement les fouilles auront civil à savoir :
été réalisées par le maître d’ouvrage après l’approbation - les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui
du dossier projet et avant l’élaboration du 1er DCE sont plus élevés à recevoir les eaux qui en découlent
travaux ; naturellement sans que la main de l’homme y ait
• il convient donc de vérifier que toute installation, y contribué ;
compris l’emplacement de la base chantier, ou travaux - le propriétaire supérieur ne peut rien faire qui aggrave
de terrassements s’effectuent sur des zones libérées par la servitude des fonds inférieurs ;
les services archéologiques ;
- si l’usage de ces eaux où la direction qui leur est
• dans la convention de financement des fouilles donnée aggrave la servitude naturelle d’écoulement,
archéologiques, il faut prévoir impérativement le une indemnité est due au propriétaire du fond
comblement des fouilles et la remise en place de la terre inférieur ;
végétale de manière à éviter de piéger l’eau dans des trous.
Cette pratique permet de maintenir un état hydrique • afi n de réduire, voire supprimer tout risque de
dans les sols assez satisfaisant, elle permet aussi d’éviter pollution des milieux naturels et aquatiques, des
de perdre trop de matériaux réutilisables surtout lorsque dispositifs d’assainissement provisoires du chantier
les travaux ne démarrent que 1 voire 2 ans après. devront être spécifiés dans le DCE et rappelés à
l’entreprise dans la période préparatoire ;
Cette pratique a l’avantage de conserver un paysage • ces dispositifs de collecte, de stockage, de traitement
correct et de faire des économies sur le coût global et de rejet dans un exutoire naturel pourront être
de l’opération. Les coûts des fouilles archéologiques accompagnés, lorsque cela s’avère nécessaire, de
peuvent être très élevés, notamment lorsque le site est traitement complémentaire du type : si la charge
riche en mobilier archéologique mais aussi dans les rejetée de matière en suspension est ≥ 150 g/l, utiliser
sols compressibles. Solliciter le plus tôt possible des des agents de floculation agréés et compatibles avec
devis auprès de la DRAC. la faune piscicole ;
141
• une attention particulière devra également être signalée dans le DCE et rappelée à l’entreprise lors
portée sur les flux importants pouvant entraîner de la période préparatoire du chantier ;
une augmentation importante des débits des cours • l’utilisation de sous-produits industriels ou de
d’eaux avoisinant, incompatible avec l’équilibre des déchets type mâchefer par exemple peuvent, dans
écosystèmes aquatiques et ce notamment en période des environnements sensibles (habitat) générer une
de frai ; pollution olfactive.
• les travaux de terrassement (déblais, remblais)
peuvent modifier le cheminement naturel des eaux La faune et la flore
internes ainsi que le débit. C’est pourquoi, un • en matière de faune et de flore, les écosystèmes et
inventaire et un état des lieux des puits situés dans les biotopes à préserver et qui ont été parfaitement
l’environnement immédiat du projet (100 m de identifiés dans les phases amont des études routières
chaque coté) seront, avant tout travaux, réalisés. Des (APS, étude d’impact, lois sur l’eau, projet…)
piézomètres perpendiculaires au projet pourront être devront, pour ceux situés à proximité du chantier être
mis en œuvre pour confirmer ou infirmer les évolutions signalés dans le CCAP et portés à la connaissance de
de la nappe alimentant les puits (rabattement de l’entreprise, dès le début de la phase préparatoire, pour
la nappe, assèchement, etc.). Des modifications que cette dernière évite de générer des dégradations
importantes peuvent conduire le maître d’ouvrage à dues aux poussières, aux bruits, aux lessivages par
financer un nouveau puit. écoulement superficiel non naturel, aux produits
• lors d’une période prolongée de sécheresse, le pétroliers, aux détergents… sur ces milieux sensibles
préfet parfois produit un arrêté interdisant certaines souvent classés où la pérennisation de la qualité des
utilisations de l’eau. écosystèmes et des biotopes devra être assurée.
142 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
E.3.2 - Inventaire des outils nécessaires à une bonne 5) L’installation de chantier (décret 6548 de 1965+95-
608 du 6/05/95 et loi du 19/07/76+décret du
réalisation du chantier
21/09/77).
Les procédures énumérées ci-dessous sont à la charge 6) Les installations classées (même pour un concasseur
du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre. Elles mobile) et la disponibilité des surfaces.
doivent être mises en œuvre le plus tôt possible de
7) Le plan particulier sécurité protection santé
manière à ne pas constituer une non qualité dans
(PPSPS).
l’élaboration du DCE et lors du chantier, ni un frein
au bon avancement du chantier. 8) L’exploitation sous chantier pour les chantiers
simples en rase campagne.
1) Esquisse du schéma directeur de la qualité
(ESDQ).
SDQ
SDQ). 9) L’autorisation des maires concernés par les
rehaussements de sol hors emprises.
2) Le déplacement des réseaux sur le domaine public
et sur le domaine privé. 10) Le défrichement et le déboisage (attention à la
propriété du bois se référer à la promesse ou l’acte
3) Les prises de possession anticipées à travers les
de vente).
promesses de vente ou un arrêté préfectoral pour la
procédure de remembrement. 11) La démolition de bâtiment (loi 13/0/92 sur les
déchets) – Produire le schéma organisationnel de
4) Les conventions d’occupation temporaire.
gestion des déchets, (ce schéma comprendra aussi la
5) L’ouverture de carrière à la charge du maître gestion des autres déchets du chantier au sens de la
d’ouvrage si les matériaux sont fournis par ce loi).
dernier.
12) La production des sous détails de prix.
6) Les fouilles archéologiques de reconnaissance et
13) La sous traitance. Le contrat qui lie le sous-traitant
de sauvegarde.
au titulaire du marché doit être remis au pouvoir
7) L’autorisation des maires concernés par les adjudicateur si celui-ci le demande.
rehaussements de sol hors emprises. Le titulaire du marché doit faire agréer par le maître
8) L’autorisation ou la déclaration au titre de la loi d’ouvrage les conditions de paiement du sous-traitant
sur l’eau. en fournissant un acte de sous-traitance.
9) Le plan général de coordination sécurité santé. 14) Les demandes d’agrément de matériaux et produits.
10) La déclaration préalable au préfet en matière de Elles doivent être faites dans la phase préparatoire de
sécurité santé. manière à donner du temps au maître d’œuvre pour
vérification.
11) La déclaration au préfet et maires concernés
au titre de l’article 12 de la loi sur le bruit (loi du 15) Le planning des travaux et l’échéancier financier
31/12/92+décret du 9/01/95). mensuel. A fournir en phase préparatoire pour une
bonne gestion des délais et des crédits de paiement.
12) L’exploitation sous chantier. Lorsque l’opération
comprend plusieurs marchés et intervenants qui plus
est en milieux urbain, il préférable que le maître
d’œuvre élabore le dossier d’exploitation du chantier
en collaboration avec le service gestionnaire et le
subdivisionnaire.
13) La gestion des déchets conformément à la loi du
13 juillet 1992 et la circulaire du 15 février 2000.
14) Le schéma directeur de la qualité (SDQ) SDQ) en
SDQ
collaboration avec le titulaire du marché de travaux
lors de la période de préparation.
Les procédures énumérées ci-dessous sont à la
charge de l’entrepreneur ou du mandataire du
groupement
1) L’ouverture de carrière éventuellement si la fourniture
des matériaux est à la charge de l’entreprise.
2) La déclaration d’intention de commencer les
travaux (DICT). Elle doit être également adressée aux
maires (décret du 14/10/91+arrêté du 16/11/94).
3) Le plan d’assurance qualité (PAQ).
PAQ
PAQ).
4) Le plan d’assurance environnement (PAE P ) pour
PAE
certains types de chantiers.
143
E.3.3 - Mouvement des terres et choix du matériel et les diverses contraintes du chantier (phasages,
obstacles, délais…).
Le plan de mouvement des terres d’exécution
Pour optimiser l’exécution du chantier, il convient
Le but du mouvement des terres répond à trois d’affiner le mouvement des terres, le choix des
objectifs : matériels et le programme des travaux par itérations
• relier par des lignes de transport les besoins établis successives.
pour une conception donnée du projet aux déblais de
caractéristiques géotechniques suffisantes, sans perdre Choix du matériel de terrassement
de vue d’essayer de garder les meilleurs matériaux pour
les couches ou les parties d’ouvrage les plus nobles ; Les engins d’extraction
• optimiser les distances de transport en ayant Deux grandes familles d’engins d’extraction :
le moment de transport total minimum tout en
respectant les exigences géotechniques des remblais ;
Engins à lame Engins à godets
• intégrer les contraintes particulières, tels que les
obstacles difficilement franchissables (routes à grande
circulation, voies ferrées…), la compatibilité avec le
phasage des travaux et la coordination avec les autres Bouteurs Pelles hydrauliques
natures de travaux. Décapeuses Chargeuses
144 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
• quatre grandes familles d’engins :
1) Le poussage au bouteur (tracteur Bulldozer). Il est
limité à une plage de 0 à 100 mètres ;
2 ) L e s d é c a p e u s e s . El l e s s o n t c o u r a m m e n t
utilisées jusqu’à 1 500 mètres (voir 2 000 mètres
maximum) ;
3) Les tombereaux rigides ou articulés. Suivant
configuration de la piste de transport, ils sont utilisés
sur des distances allant de 0 à 3 500/5 000 mètres,
voire plus, s’il y a une impossibilité d’utiliser des engins
routiers (semi-remorques) ;
4) Les semi-remorques. Si les matériaux ne collent pas
trop, ils sont utilisés sur des distances supérieures à
3 500/5 000 mètres.
Matériel et rendements
En rapport avec les caractéristiques géométriques et
géotechniques des chantiers réalisés en France et des
problèmes rencontrés lors des transferts d’engins entre
les différents chantiers, les entreprises de terrassement
se sont limitées à l’utilisation des matériels courants
décrits ci-après.
Le rendement des échelons de terrassement dépend
de nombreux facteurs et en particulier :
• des caractéristiques géométriques de l’ouvrage ;
• de la nature et de l’état des matériaux ;
• des conditions météorologiques présentes et
passées ;
• de l’interférence ou non avec d’autres échelons ou
d’autres travaux ;
• du personnel de conduite et d’encadrement.
145
Rendements moyens
Matériel Caractéristiques
de quelques échelons types
Pelles hydrauliques
• Engins de gros terrassements Poids de l’engin de 35 à 85T (Pelle 85 T+ Engin de transport 35 T)
2500 à 4000 m3/j
146 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Choix des engins
Le tableau donne en fonction des paramètres géométriques, géotechniques, hydrauliques et topographiques le
matériel qu’il est souhaitable d’utiliser.
Paramètres
Paramètres Paramètres
géométriques Paramètres
géotechniques hydrau-
Paramètres (distance de transport topographiques
Types liques
Familles moyenne)
d’engins
d’engins de 1500 Plus de
de 300 W% Sous Hors Rampes
à 3500m/ 3500/ Meuble Rippe Rocheux Pistes Routes
à 1500m - IP nappe nappe fortes
5000m 5000m
Pelle oui oui oui oui oui minage oui oui oui
Camion oui
routier
oui oui oui oui faible oui (bonnes oui
pistes)
vibrant
Engins de pneus Voir GTR
compactage pied-
dameur
147
E.4 - La phase travaux
E.4.1 - Les procédures à respecter en phase travaux
Les procédures à respecter sont spécifi ées dans le
CCAG Travaux, les CCTG, les normes et guides
ainsi que dans les pièces administratives du marché
de travaux.
Le guide de direction de travaux publié par le Sétra
sous la référence A9922, développe de manière
détaillée avec parfois des renvois à la jurisprudence,
toutes les procédures liées à des situations de vie
particulière en phase travaux à savoir :
• phase 0 choix, mise au point du marché
et notification page 13
• phase 1 la préparation du chantier page 25
• phase 2 les tâches d’exécution page 32
- phase 2A problèmes techniques
liés à la qualité page 54
- phase 2B problèmes financiers page 69
- phase 2C problèmes de délais page 86
- phase 2D problèmes administratifs page 100
- phase 2E difficultés liées
à l’environnement page 118
- phase 2F problèmes de sécurité page 159
- phase 3 la réception et la garantie
de parfait achèvement page 166
En matière de délai, lorsque le candidat à un appel
d’offres doit remettre des documents qui nécessitent
du temps, vérifier que le délai de l’appel d’offres est
compatible avec la durée des études à produire.
De la même manière, si des prestations nécessitent
du temps dans la phase préparatoire de chantier, par
exemple faire une étude géotechnique d’un secteur
initialement inaccessible (refus du propriétaire) ou
une étude de formulation de traitement, il convient
d’adapter le délai de la période de préparation du
chantier.
Le CCAG travaux et le décret de 2002-232 fixent un
certain nombre de délais qui sont récapitulés dans les
tableaux ci-après.
148 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
E.4.1.1 - Gestion des marchés – CCAG travaux
complété par les dispositions du décret 2002-232 - Délai global de paiement
Art.
Entrepreneur Art Maître de l’Ouvrage
Art CCAG
Objet titulaire Maître d’Oeuvre
CCAG CCAG PRM
ou mandataire
Election de 2.22 Fait connaître au 2.22 A défaut, notifications 2.22 Idem MOE.
domicile « pouvoir adjudicateur » en mairie.
(PA) et au MOE ≤15
jours après notification
du marché.
Agrément de 2.41 Demande d’agrément 2.42 Réponse dans
sous-traitants adressée au PA. le délai de 21 jours
après demande
de l‘entrepreneur
absence vaut rejet
implicite.
Communication 2.49.2 15 jours après 2.49.2 Sans réponse >
contrat de sous- demande du PA, 1 mois, application
traitance à défaut, pénalités de l’article 49, mise
au-delà de 1 mois en demeure avec
application art. 49. délai
≥ 15 jours.
Ordres de 2.52 2.51 Adressé à 49.1 En cas de non-
service 50.11 l‘entrepreneur en 2 respect des OS, mise
exemplaires dont 1 en demeure avec
contestations 15 jours après doit être retourné au délai d‘exécution
réception de l’OS, MOE après signature ≥ 15 jours.
sous forme de et portant la date de
mémoire au MOE réception.
(50.11).
50.12 Le MOE transmet 50.12 décision notifiée
au PA, le mémoire à l’entrepreneur
accompagné de son dans le délai de
avis. 2 mois à compter
de la réception du
mémoire, à défaut
vaut rejet.
Cautionnement 4.11 20 jours après 4.12 L‘absence de
éventuel notification du constitution ou
marché ou avenant. augmentation
fait obstacle au
mandatement.
Fourniture de 10.34 Délai mini de 10.34 Ordonne par OS la 10.34 L‘absence fait
sous-détails de 20 jours suivant OS production et fixe un obstacle au
prix de demande délai ≥ 20 jours. règlement.
de production.
Constatation 12.4 L’entrepreneur peut 12.4 Le MOE fixe la date
Constats 12.5 demander au MOE de constatation dans
la réalisation d‘un délai ≤ 8 jours à la
constat. date de demande.
constat contradictoire
dressé sur-le-champ.
Réserves sur 12.4 15 jours suivant la 50.12 Transmet au PA le 50.12 Décision notifiée à
constat date du constat pour mémoire accompagné l’entrepreneur dans
émettre observations de son avis. le délai de 2 mois
écrites au MOE. à compter de la
réception par le
MOE des réserves,
défaut vaut rejet.
149
Gestion des marchés – CCAG travaux
complété par les dispositions du décret 2002-232 - Délai global de paiement
Projet de 13.11 Etablit le projet de 13.22 Accepte ou rectifie le 96 du Dispose d’un délai
décompte décompte avant la fin projet de décompte, CMP global de paiement
mensuel de chaque mois. notifie par OS à de 45 jrs à compter
3.II du l‘entrepreneur l‘état de la date de remise
Décret d‘acompte le transmet au MOE du projet
au PA dans le délai de décompte (*).
de 15 jours suivant sa
réception.
Suspension 13.23 La suspension prend 13.23 Le MOE demande au 96 du Le PA notifie à
du délai de fin à réception PA une suspension de CMP l‘Entrepreneur sa
mandatement par le MOE de la délai. décision motivée de
lettre (avec AR) 2.I du suspension.
Transmettant la Décret
Le PA dispose de
totalité des pièces. 30 jours au moins
pour procéder au
paiement après la fin
de la suspension (*).
Projet de 13.32 Etablit le projet de 13.34 Le MOE accepte ou 96 du Dispose d‘un délai
décompte final décompte final dans rectifie le projet de CMP global de 45 jours
Décompte le délai de 45 jours décompte final et pour le paiement du
suivant notification 13.41 notifie le décompte solde à compter de
général
de la décision de général dans le délai la date d‘acceptation
Mandatement réception ou 15 jours de : du décompte général
du solde 13.42
si le délai d‘exécution soit 45 jours après (*).
≤ 3 mois la date de remise du
défaut pénalités projet ;
(20.3). soit 30 jours après la
publication de l‘index
de révision ;
délai de 45 jours
ramené à 1 mois si
délai d’exécution ≤ 3
Contestation 13.44 Mémoire réclamation mois. Propose un
du décompte adressé au MOE dans 50.12 50.12
général le délai à partir de la Transmet le mémoire règlement du litige
date de notification de réclamation au PA dans les 2 mois
du DG de 30 jours accompagné de son suivant la remise au
si délai d‘exécution avis. MOE du mémoire,
≤ 6 mois porté à non-réponse vaut
45 jours si > 6 mois. rejet.
A défaut réputé
accepté.
Travaux non 14.4 Observations 14.1 Notifie à 14.5 Après accord pour
prévus présentées au MOE l‘entrepreneur par arrêter les prix
dans le délai de 1 OS l’exécution des définitifs.
mois après réception travaux non prévus. - Avenant
Prix provisoires de l’OS notifiant les - Bordereau de Prix
Si non inclus
prix à défaut acceptés dans l‘OS les prix supplémentaire.
mais sans être provisoires sont - Etat
définitifs notifiés par OS supplémentaire de
complémentaire dans prix forfaitaires
le délai de 15 jours
suivant le précédent.
150 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Gestion des marchés – CCAG travaux
complété par les dispositions du décret 2002-232 - Délai global de paiement
Dépassement 15.4 Avise le MOE dans 15.4 Transmet au PA. 15.4 PA prend ou non
du montant du le délai de 1 mois la décision de
marché avant le dépassement poursuivre.
15.5 Notifie à
supposé.
l‘entrepreneur la
décision du PA
10 jours avant la
date estimée du
dépassement.
Notifie à
l‘entrepreneur
l‘estimation
prévisionnelle de la
modification de la
masse des travaux
dans le délai de
15 jours suivant l’OS
précédent.
151
Gestion des marchés – CCAG travaux
complété par les dispositions du décret 2002-232 - Délai global de paiement
152 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
E.4.1.2 - Gestion des marchés – Règlement des sous-traitants
Les dispositions spécifiques au règlement des sous-traitants (13.54 du CCAG Travaux), complété par le décret 2002-
232 en matière de délai global de paiement sont récapitulées ci-dessous :
Accepté
Transmet au MOE le projet Avise directement le Dispose d‘un délai global
de décompte accompagné sous-traitant de la date de paiement de 45 jours à
d‘une attestation de réception du projet de compter de la date de remise
d‘acceptation précisant le décompte et de l‘attestation du projet de décompte au
montant à régler au sous- ainsi que du montant dû à MOE (art. 96 du CMP).
traitant (art 13.51). son profit et transmet l‘état Adresse à l‘Entrepreneur et
d‘acompte au PA dans le au sous-traitant un avis de
délai de 15 jours suivant mandatement.
réception du projet.
(3.II du décret 2002.232)
153
E.4.2 - Ordonnancement des tâches Produire du papier n’est pas une fin en soi et n’est
nullement une garantie de qualité.
Préambule
A titre d’exemple, une note d’organisation de la
Un ouvrage en terre, s’il est parfois complexe qualité, premier élément du PPAQ
AQ de l’entreprise, peut
(cf. chapitres précédents et notamment celui sur les souvent être contenue dans trois ou quatre feuillets
ouvrages spéciaux), est généralement le plus souvent dactylographiés si elle définit bien l’organisation du
simple à réaliser. chantier (organigramme, rôle de chacun et notamment
des sous-traitants, moyens mis en œuvre, fréquence
De ce fait, sa qualité d’usage dépend, souvent encore et nature des contrôles, points sensibles et d’arrêts,
plus que dans d’autres domaines, de la précision de gestion des anomalies et les premières procédures
la commande, de la préparation, de l’organisation du nécessaires au démarrage des travaux).
chantier et de la technique des acteurs.
Par contre ce document devra être vivant et évoluer
Là encore, plus qu’ailleurs, la maîtrise de la qualité avec le chantier pour conférer à l’organisation de celui-
relève de l’implication de tous. ci, toujours plus d’efficacité.
Le formalisme de la démarche, décrit ci-après et qui La qualité, c’est avant tout un état d’esprit et c’est
peut être résumé en « écrire ce que l’on va faire, faire l’affaire de tous, à tout moment.
ce que l’on a écrit, écrire ce que l’on a fait, contrôler
que l’on a bien fait ce que l’on a écrit et conserver ce Sans cette implication collective continue de tous
que l’on a écrit » est absolument nécessaire et doit être les acteurs, l’objectif visé à peu de chances d’être
scrupuleusement respecté. atteint.
La qualité est un ensemble qui ne se résume pas à la
production de documents (ESDQ, SDQ, SOPAQ
SDQ OPAQ,, P
PAQ
AQ,
AQ,
SDQ…), mais qui englobe toutes les phases d’études
de préparation et de réalisation du chantier.
Une bonne étude géotechnique, une bonne adéquation
des délais de réalisation avec ceux des procédures
réglementaires à respecter (installations classées…)
une bonne étude de dossier par l’entreprise, et une
bonne préparation du chantier sont autant d’éléments
qui concourront ensuite, sur le terrain, à la maîtrise
de la qualité.
154 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Préambule
Opérations à exécuter par le maître d’œuvre
155
Opérations à exécuter par l’entrepreneur • par un OS de début des travaux lorsqu’elle est incluse
dans le délai d’exécution.
Le délai de la période préparation doit être adapté
en fonction de l’importance du chantier et des études Les délais indiqués sont donnés à titre indicatif
spécifiques à réaliser, avant le démarrage effectif des et peuvent être modulés suivant l’importance du
travaux. Le départ de cette période peut intervenir : chantier, la nature et la complexité des travaux.
• à la notification du marché (solution pas
recommandée) ;
• par un OS spécifique (solution recommandée et
retenue dans les tableaux) ;
156 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Préambule
Opérations à exécuter pendant la période de préparation
N° Opérations Documents à remettre et Délai Délai maximal de réponse
matérialisation de production du maître d’œuvre
11 Sous détail des prix Sous-détail Fin de la période de Sans objet sauf
unitaires (à l’exception préparation incohérence avec le
de ceux remis à l’offre) bordereau des prix
12 Déclarations d’intention Lettres aux services 15 jours après la Sans
de commencer les intéressés (EDF, PTT, notification de la période
travaux (DICT) AEP...) de préparation
13 Dossiers d’exploitation Dossiers 2 mois avant le début 15 jours (4)
pour travaux sous des travaux de la section (acceptation du MOE
circulation (2) (3) considérée après avis du gestionnaire
de la voie en travaux)
14 Itinéraire de transport Plans 15 jours avant la fin de la 15 jours
Schémas période de préparation (acceptation du MOE
Notes, états des lieux après avis du maître
contradictoires d’ouvrage des voies
utilisées)
15 Mise à disposition du Certificat d’étalonnage 1 mois après la 15 jours
laboratoire de l’entreprise des appareils notification de la période (acceptation du maître
de préparation d’œuvre)
16 Plans d’exécution (2) 1 mois avant l’exécution Visa 15 jours après
de la partie d’ouvrage réception des documents
concernée
(1) Le diagramme type «chemin de fer» semble le mieux adapté aux travaux de terrassements d’une certaine importance
(2) si laisser à l’entreprise (à éviter en général) Ce dossier doit être réalisé sous la responsabilité du gestionnaire par le maître d’œuvre.
(3) Prestations à commencer pendant la période de préparation, compte tenu des délais nécessaires à leur réalisation, et qui se poursuivent après l’OS de commencer les travaux.
(4) Attention pour les grands itinéraires le CRIR demande un délai de réponse de 6 semaines au minimum.
157
Préambule
Opérations à exécuter pendant le déroulement des travaux
158 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Préambule
Opérations à exécuter pendant le déroulement des travaux
159
Préambule
Opérations à exécuter à la fin des travaux
1 PAQ finalisé Tous les éléments 2 mois après le PV OPR 7 jours pour vérification
constitutifs du PAQ ou après l’exécution des du contenu
ouvrages
2 Dessins conformes à Tous les plans envoyés à 2 mois après le procès 15 jours pour vérification
l’exécution de l’ouvrage l’entreprise par le maître verbal des opérations et observations
d’œuvre dans le dossier préalables de réception éventuelles
marché et en cours de ou après l’exécution des
chantier mis à jour, le ouvrages
mouvement des terres
réalisé, ainsi que les plans
d’exécution établis par
l’entreprise
Calques, tirages,
supports numériques,
notes, réductions
160 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Chapitre F - Pathologies 163
Sommaire
F.1 - Pathologie des ouvrages de terrassement
F 163
F.1.1 - Préambule 163
F.1.2 - Pathologie des déblais 163
F.1.3 - Pathologie des remblais 164
161
162 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Pathologies
163
la pente et l’éventuelle protection des talus de déblai • l’interception d’une nappe phréatique par le déblai.
et l’emprise qu’il convient de réserver. Ce cas devrait être détecté par l’étude géotechnique
qui propose alors un dispositif drainant permettant
Le cas des talus de grande hauteur mérite une attention de réaliser correctement le chantier et d’assurer la
particulière et le plus souvent une étude spécifique de pérennité de la chaussée ;
mécanique des sols.
• un assainissement superficiel insuffisant. Il convient
Les études géotechniques doivent permettre d’éviter de s’interroger systématiquement sur le cheminement
la découverte de telles difficultés au cours du chantier qui est offert à l’eau qui s’infiltre à travers la chaussée
avec les surcoûts parfois importants qui seront (un enrobé même bien fait améliore le coefficient
réclamés par l’entreprise gênée dans l’ordonnancement de ruissellement mais n’est pas imperméable et
des travaux, et après le chantier où la sécurité des l’eau qui s’infiltre à travers la chaussée ne peut plus
usagers peut être mise en cause. s’évaporer). De même, les fossés latéraux doivent être
assez profonds et entretenus pour que l’eau qu’ils
D’une façon générale : reçoivent ne vienne pas humidifier les couches de
• il est le plus souvent préférable d’opter pour un léger forme et leur sol support par une infiltration dans le
remblai plutôt que pour un léger déblai ; corps de chaussée ;
• au-delà de la recherche indispensable de l’insertion • une transition entre le déblai et le remblai non
paysagère du projet, il est conseillé d’adoucir les pentes maîtrisée.
de talus avec ou sans soutènement de pied ;
• les pentes les plus couramment adoptées en déblai F.1.3 - Pathologie des remblais
sont de l’ordre de deux de haut pour trois de base
pour des sols relativement stables à un de haut pour Ce sujet a fait l’objet d’une enquête en France menée
deux de base pour des matériaux argileux et plastiques. par les Laboratoires Régionaux des Ponts et Chaussées
Toutefois, ces pentes peuvent être sub-verticales dans en 1992, complétée en 1998, recensant 54 cas.
du rocher sain et peu fissuré (ou avec une fissuration
orientée favorablement) et être de l’ordre de un de Une enquête a également été réalisée sur ce même sujet
haut pour trois de base pour des argiles sensibles par l’AIPCR (Association Mondiale de la Route) en
comme on en trouve dans certaines régions. Le 1997-1998, recensant 20 cas issus de 8 pays différents.
dimensionnement de ces pentes doit tenir compte du Ce travail a fait l’objet d’une publication dans la
contexte hydrogéologique, et parfois être complété revue de l’AIPCR Routes/Roads N° 306 d’avril 2000 :
par des dispositifs drainants tels que masque, éperon « résultats d’enquêtes sur la pathologie des remblais
ou drains ; en service » par J.C. Auriol, H. Havard, C. Mieussens,
• il est recommandé d’installer rapidement D. Queyroi.
une protection superficielle (terre végétale et Il s’est avéré que ce type d’enquête est très difficile, ceci
engazonnement, parfois des dispositifs plus lourds ou
expliquant le nombre trop restreint de cas collectés.
plus sophistiqués) sur le talus qui vient d’être réglé
En effet, on peut distinguer deux types principaux de
lorsque les sols qui le constituent sont érodables, pour
désordre en remblai :
éviter le ravinement lié à la pluie ou au gel.
1) une pathologie un peu « rampante » d’ouvrages
Des dispositifs particuliers peuvent être utilisés et
subissant de faibles déformations pendant plusieurs
dimensionnés en cours de chantier pour traiter des
années avant d’affecter réellement le niveau de
désordres. Ils peuvent viser à :
service.
• drainer l’eau qui rend le talus instable (masques,
éperons, drains sub-horizontaux sont les plus Le diagnostic n’est souvent sollicité que 5 à 7 ans
fréquents) ; après l’exécution des travaux près d’un spécialiste des
• buter la base d’un glissement dont on observe l’amorce chaussées puisque la pathologie se traduit de la façon
ou dont on prévoit la possibilité (soutènement, la plus courante par des fissures en chaussées ; dans
gabions, masque, clouage…) ; ces conditions, on conclut généralement, de façon
• conforter un talus rocheux pour prévenir des chutes erronée, à une insuffisance du corps de chaussée que
de pierres (filets, ancrages, ouvrages divers…) ; l’on renforce et qu’il faudra le plus souvent revenir
entretenir 3 à 4 ans plus tard (voire moins) et ainsi de
• améliorer la stabilité superficielle des sols contre suite pendant au moins une vingtaine d’années.
le risque d’érosion (revêtements divers du talus,
engazonnement…). Corrélativement, ce type de pathologie très caractéristique
La pathologie des déblais provient le plus souvent d’un remblai défectueux ne sera que très rarement
des instabilités de talus. Cependant, d’autres causes attribué à une réalisation défectueuse du remblai et
peuvent aussi générer des désordres, parmi lesquelles n’émergera pas dans une enquête sur la pathologie des
on trouve souvent : remblais bien qu’elle en soit une importante.
164 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
2) une pathologie plus évidente et plus immédiate Outre l’accent mis sur l’importance du drainage
(mais aussi plus rare) comportant des ruptures ou des et de l’assainissement superficiel comme cause
tassements suffisamment importants pour nécessiter « déclenchante » ou aggravante, il est également utile
des travaux de réparation le plus souvent avec de se rappeler que beaucoup de défauts mettent un
interruption de trafic. temps important avant d’apparaître.
Ces désordres apparaissent souvent dans des délais Ainsi, un remblai non compacté sur lequel les engins
assez courts après exécution et sont bien identifiés et de transport et de mise en œuvre n’ont pas roulé,
rapportés comme une pathologie de remblai. laissera apparaître des vicissitudes sous quelques
semaines, voire quelques mois après exécution. Mais
Ces remarques relativisent la portée des enquêtes un remblai non compacté par un compacteur sur
effectuées et leur représentativité statistique. lequel les engins de transport et de mise en oeuvre
Néanmoins, on peut retenir sur la base des informations ont roulé, ne manifestera des désordres qu’à partir de
collectées par ces enquêtes que : 5 à 7 ans environ.
• 90 % des désordres recensés en France proviennent
de défauts de projet (drainage mal dimensionné, De même, un défaut de drainage pourra souvent se
pente de talus inadaptée) ou d’exécution (manque manifester, parfois violemment, après plusieurs années
d’exploitation, lors d’un épisode de pluviométrie
de compactage, drainage déficient, mise en œuvre en
exceptionnelle.
conditions météorologiques inadaptées) évitables par
une amélioration de la compétence et de la rigueur des La remise en l’état prévu d’un remblai mal réalisé est le
pratiques. Les défauts de drainage et d’assainissement plus souvent impossible sans le détruire et le refaire.
superficiel de l’emprise routière constituent la première
cause des pathologies recensées par les enquêtes citées Les solutions de confortement visent le plus souvent
plus haut. à ralentir et à réduire les désordres, rarement à les
Dans l’enquête française, 33 des remblais recensés faire disparaître. Tous ces constats rendent évident
sur 54 (soit 2/3 des cas de pathologie) présentaient le soin qui doit être apporté à la construction de ces
un défaut de drainage ou d’assainissement superficiel ouvrages.
parmi les causes de désordre diagnostiquées :
• 75 % des remblais présentant des désordres sont
argileux ;
• plus la pente de remblai est forte, plus le risque
de désordre est important. On peut noter la faible
vulnérabilité des talus de remblai taillés à 1 de haut
pour 2 de base ;
• dans environ 85 % des cas, les désordres se
manifestent en surface par l’apparition de fissures.
Il semble important de retenir que les désordres
observés en remblai trouvent le plus souvent leur
origine dans plusieurs causes non indépendantes.
Ainsi, un sol susceptible d’évoluer mécaniquement
après mise en œuvre, remblayé sans rigueur, peut
causer des désordres dont on pourra avoir du mal à
trouver la cause première (celle-ci est-elle la nature
évolutive du matériau ou la qualité défectueuse de la
mise en œuvre ?).
Autrement dit, un défaut seul est parfois sans
conséquence, mais le plus souvent se combine
à d’autres faiblesses ou défauts pour générer des
désordres dont il est parfois vain de rechercher une
cause première, les faiblesses s’étant conjuguées.
Cet aspect complique singulièrement le diagnostic
quand il faut rechercher des responsabilités. Plus les
conditions d’emploi du sol paraissent délicates, plus
les dimensionnements de projet et la mise en œuvre
devront donc être prudents et rigoureux.
165
166 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Annexes
Sigles utilisés
ADR Accord européen relatif au transport international des marchandises Dangereuses par Route
AE Acte d’Engagement
AEP Alimentation en Eau Potable
AM Arrêté Ministériel
AP Arrêté Préfectoral
APA Avant Projet Autoroutier concédé
APOA Avant Projet Ouvrage d’Art
APOANC Avant Projet Ouvrage d’Art Non Courant
APS Avant-Projet Sommaire
APSI Avant-Projet Sommaire d’Itinéraire
APSM Avant-Projet Sommaire Modificatif
APTCFH Avant-Projet Terrassement, Couche de Forme, Hydraulique
ARi Arase de classe i
AVP Avant-Projet
BPU Bordereau des Prix Unitaires
BSDI Bordereau de Suivi des Déchets Industriels
CAP Certificat d’Acceptation Préalable
CCAG Cahier des Clauses Administratives Générales
CCAP Cahier des Clauses Administratives Particulières
CCTP Cahier des Clauses Techniques Particulières
CDC Commission Départementale des Carrières
CDF Couche de Forme
CDH Conseil Départemental d’Hygiène
CE Commission d’Enquête
CETE Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement
167
CFG Comité Français des Géosynthétiques
CFTR Comité Français pour les Techniques Routières
CLE Commission Locale de l’Eau
CMP Code des Marchés Publics
CRPF Centre Régional de la Propriété Forestière
CSP Conseil Supérieur de la Pêche
DCE Dossier de Consultation des Entreprises
DDAF Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt
DDASS Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale
DDE Direction Départementale de l’Equipement
DE Détail Estimatif
DG Décompte Général
DIB Déchet Industriel Banal
DICT Déclaration d’Intention de Commencement des Travaux
DIREN DIrection Régionale de l’ENvironnement
DIS Déchet Industriel Spécial
DOE Documents cOnformes à l’Exécution
DPE Dossier de Police des Eaux
DPF Domaine Public Fluvial
DPM Domaine Public Maritime
DRAC Direction Régionale des Affaires Culturelles
DRIRE Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement
DUP Déclaration d’Utilité Publique
DVA Dossier de Voirie d’Agglomération
DVAAPS Différentes Variantes d’Aménagement à l’Avant-Projet Sommaire
EBC Espace Boisé Classé
EDF Electricité De France
EP Etude Préliminaire
EPAPA Etude Préliminaire à l’Avant-Projet Autoroutier
EPOA Etude Préliminaire des Ouvrages d’Art
EPOANC Etude Préliminaire des Ouvrages d’Art Non Courants
FNTP Fédération Nationale des Travaux Publics
ICPE Installation Classée pour la Protection de l’Environnement
IOTA Installations, Ouvrages, Travaux ou Activités
IMEC Instruction Mixte à l’Echelon Central
LCPC Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
LOTI Loi d’Orientation sur les Transports Intérieurs
LRPC Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées
MEDD Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable ( ex MATE)
MATE Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement
MELT Ministère de l’Equipement du Logement et des Transports
MES Matières En Suspension
MISE Mission Inter-Services de l’Eau
MOe Maîtrise d’œuvre
MOu Maîtrise d’Ouvrage
168 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
NOE Note d’Organisation Environnementale
OA Ouvrages d’Art
OH Ouvrage Hydraulique
ONF Office National des Forêts
OS Ordre de Service
PA Pouvoir Adjudicateur
PAE Plan d’Assurance Environnement
PAQ Plan d’Assurance Qualité
PE Police de l’Eau
PFi Plate Forme de classe i
PGCS Plan Général de Coordination Sécurité
PLU Plan Local d’Urbanisme (remplace les POS depuis la loi SRU de décembre 2000)
PPR Plan de Prévention des Risques naturels prévisibles
PPSPS Plan Particulier pour la Sécurité et la Protection de la Santé
POS Plan d’Occupation des Sols (devenu PLU depuis décembre 2000)
PRO Projet
PSIC Proposition de Site d’Intérêt Communautaire (Natura 2000)
PST Partie Supérieure des Terrassements
PV Procès Verbal
RC Règlement de Consultation
RC/A Mission de Contrôle des sociétés concessionnaires d’Autoroutes
RNDE Réseau National de Données sur l’Eau
RPC Règlement Particulier de Consultation
SAGE Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau
SAPRR Société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône
SCOT Schéma de COhérence Territoriale
SDAGE Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau
SDVP Schéma Départemental de Vocation Piscicole
SEBTP Société d’Edition du Bâtiment et des Travaux Publics
Sétra Service d’études techniques des routes et autoroutes
SMO Syndicat de Maîtrise d’Ouvrage
SN Service Navigation
SOGED Schéma Organisationnel de Gestion et d’Elimination des Déchets
SOPAE Schéma d’Organisation du Plan d’Assurance Environnement
SOPAQ Schéma d’Organisationnel du Plan d’Assurance Qualité
SRU Solidarité et Rénovation Urbaine
TN Terrain Naturel
TV Terre Végétale
USIRF Union des syndicats de l’Industrie Routière Française
W Teneur en eau
ZICO Zone d’Importance pour la Conservation des Oiseaux
ZPS Zone de Protection Spéciale
ZNIEFF Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique ou Floristique
ZSC Zone Spéciale de Conservation
169
[16] Retraitement à chaud des matériaux bitumineux
Bibliographie en centrale. Note d’information n° 98, série Chaussées
Guides, notes et recommandations Dépendances - Sétra, avril 1997 - Réf. D9725
[1] Catalogue des structures types de chaussées [17] Météorologie et terrassements. Recommandation
neuves. Résau routier national - Sétra/LCPC, décembre pour la préparation du projet, la rédaction du marché,
1998 - Réf. D9828 l’exécution et le contrôle des travaux - Sétra/LCPC, juin
1986 - Réf. D8629
[2] Chaussées neuves à faible trafi c. Manuel de
conception - Sétra/LCPC, juillet 1981 - Réf. D8112 [18] Recommandations pour la conception et
l’exécution des remblais routiers - AIPCR, 1999
[3] Détection de cavités souterraines par méthodes
géophysiques. Guide pratique - co-édition LCPC / PN [19] Terrassement - Aide à la rédaction des CCTP -
Criterre, 1977 Guide méthodologique - Sétra, octobre 2006 -
[4] Entretien des dépendances vertes. Guide Réf. 0646W
pratique - Sétra, février 2004 - Réf. 0406
[20] Utilisation du polystyrène expansé en construction
[5] Aménagement des routes principales (Sauf les routière - Guide technique - Sétra, septembre 2006 -
autoroutes et routes express à deux chaussées). Guide Réf. 0622
technique - Sétra, août 1994 - Réf. B9413
[21] Drainage routier - Guide technique - Sétra,
[6] Commande et contrôle des reconnaissances septembre 2006 - Réf. 0605
géotechniques de tracés. Guide technique - L CPC ,
janvier 2001 [22] Clauses techniques courantes concernant
les buses métalliques - Guide technique - Sétra,
[7] Conception et dimensionnement des structures novembre 1982 - Réf. F8218
de chaussée. Guide technique - Sétra, décembre 1994 -
Réf. D9511 [23] Murs - Murs de soutènement - IQOA -
Guide méthodologique - Sétra, mars 2005 -
[8] Etude et réalisation des remblais sur sols Réf. 0507
compressibles. Guide technique - L C P C /Sétra,
novembre 2000 - Réf. D0034 [24] Assainissement routier - Guide technique -
Sétra, octobre 2006 - Réf. 0632
[9] Organisation de l’assurance qualité dans les
travaux de terrassement. Guide technique - LCPC/ [25] Ouvrages en terre armée - Recommandations
Sétra, janvier 2000 - Réf. D9923 et règles de l’art - L C P C - Sétra, juillet 1991-
[10] Réalisation des remblais et des couches de Réf. F7910
forme (GTR). Guide technique. Fasc. I et II - [26] Le pneusol (soutènement - répartition des
Sétra/LCPC, septembre 1992 - Réf. D9233
contraintes - Note d’information n° 47 - Sétra, janvier
[11] Terrassements à l’explosif dans les travaux 1989
routiers. Guide technique - C FTR - Sétra, janvier
2002 - Réf. D0126 [27] Remblais ultra-légers sur sols compressibles -
Note d’info n° 54 - Sétra, février 1990
[12] Remblayage des tranchées et réfection des
chaussées (GTT). Guide technique - LCPC/Sétra, mai [28] Soutènement et remblais en texsol - E. leflaive
1994 - Réf. D944 et M. Panet, Coll; Innovation routière, Paris 1995
[13] Traitement des sols à la chaux et/ou aux [29] Déchets de chantier de bâtiment - Guide à
liants hydrauliques. Application à la réalisation des l’usage des professionnels du bâtiment - Fédération
remblais et des couches de forme. Guide technique - Nationale du Bâtiment (FNB) - janvier 1995
Sétra/LCPC, janvier 2000 - Réf. D9924
[14] Guide technique d’utilisation des sols pour la
réalisation des dépendances vertes routières. Les études
préliminaires. Rapport d’étude - Sétra, mai 2000
[15] Gestion des déchets de construction et
d’exploitation liés à la route. Note d’information
n° 63, série Economie, environnement, conception -
Sétra, avril 2000 - Réf. B0011
170 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
[45] Norme NF P 11-300 - Septembre 1992 -
Réglementation Exécution des terrassements - Classification des
[30] Loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à matériaux utilisables dans la construction des remblais
l’élimination des déchets et à la récupération des et des couches de forme d’infrastructures routières
matériaux.
[46] Norme NF P 11-301 - Décembre 1994 -
[31] Loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative Exécution des terrassements - Terminologie
aux installations classées pour la protection de
l’environnement. [47] Normes NF P 94-102-1 - Juillet 2001 -
Sols : reconnaissance et essais - Sol traité au liant
[32] Loi n° 92-646 du 13 juillet 1992 qui complète hydraulique, éventuellement associé à la chaux, pour
et modifie les deux loi de 1975 et de 1976. utilisation en couche de forme - Partie 1 : définition -
[33] Loi n° 95-101 du 2 février 1995 dite «Loi Composition - Classification–
Barnier» relative au renforcement de la protection de
l’environnement. [48] Normes NF P 94-102-2 - Juillet 2001 - Sols :
reconnaissance et essais - Sol traité au liant hydraulique,
[34] Directive européenne du conseil 75/442/CEE éventuellement associé à la chaux, pour utilisation en
modifiée par les directives 91/156/CEE du 18/03/91 couche de forme - Partie 2 : méthodologie des études
et 96/350/CE relative aux déchets (JOCE L 194 du de formulation en laboratoire.
25/07/1995)
[49] Fascicule 2 - Terrassements généraux - du
[35] Directive européenne 1999/31/CE du conseil Cahier des Clauses Techniques Générales - Mars 2003
du 26 avril 1999 concernant la mise en décharges des (Fascicule Spécial BO n° 2003-2)
déchets.
[50] Fascicules 35 - Aménagements paysagers. Aires
[36] Décision de la Commission 2000/532/CE du
16 janvier 2001 concernant la liste européenne des de sports et de loisirs de plein air - du Cahier des
déchets. Clauses Techniques Générales - Avril 1999 (Fascicule
Spécial BO n° 99-6)
[37] Code de l’environnement, Livre V, Titre IV :
Déchets - Chapitre 1er : Élimination des déchets et [51] Code Minier
récupération des matériaux.
[38] Code de l’environnement, Livre V, Titre I
relatif aux Installations classées pour la protection de
Autres documents
l’environnement [52] Article 10 de la Loi sur l’eau n° 92-3 du 3 janvier
[39] Circulaire conjointe Ministère de l’aménagement 1992 et Décret d’application du 29/03/1993 relatif à
du territoire et de l’environnement et Ministère de la nomenclature des opérations soumises à autorisation
l’équipement, des transports et du logement en date ou à déclaration
du 15 février 2000 sur la planification des déchets de [53] Avis du 11 novembre 1997 relatif à la
chantier du bâtiment et des travaux publics.
nomenclature des déchets (JO du 11/11/1997)
[40] Décret n° 94-609 du 13 juillet 1994 relatif aux
[54] Stabilité des talus - tome : 1 Versants naturels,
déchets d’emballage dont les détenteurs ne sont pas
tome 2 : Déblais et remblais - Bulletin spécial III des
les ménages.
Laboratoires des Ponts et Chaussées - Mars 1976
[41] Décret n° 97-517 du 15 mai 1997 relatif à la
classification des déchets dangereux. [55] Hydraulique des sols - Bulletin spécial V des
Laboratoires des Ponts et Chaussées – Avril 1970
[42] Décret n° 98-679 du 30 juillet 1998 relatif au
transport de déchets par voie terrestre. [56] Risques Naturels - Bulletin de Liaison des
Laboratoires des Ponts et Chaussées n° 150–151 -
[43] Circulaire n° 2001-39 du 18 juin 2001 relative Juillet à Octobre 1987
à la gestion des déchets du réseau routier national -
METL/MATE (BO n° 2001-13) [57] Le compactage à faible teneur en eau des sols
et matériaux de terrassements et chaussées - ISTED –
[44] Circulaire du 28 avril 1998 du Ministère de Octobre 1986
l’aménagement du territoire et de l’environnement
relative à la mise en œuvre et l’évolution des plans [58] Géophysique appliquée : Code de bonne
départementaux d’élimination des déchets ménagers pratique - Édition Union Française des Géologues,
et assimilés, en date. (non publiée au JO) Paris 1992,
171
[59] Guide des déchets de chantier de bâtiment -
Coll. : Connaître pour agir - ADEME, 1998.
[60] Plans de Prévention des Risques Naturels
prévisibles - Guide général - La documentation
Française, 1997
[61] Plans de Prévention des Risques Naturels. Risques
de Mouvements de terrain. Guide Méthodologique -
MATE/MELT - La documentation Française, 1999
[62] Stabilité des talus de déblais et de remblais -
Numéro spécial du bulletin des LPC - LCPC, décembre.
1976
[63] Sous-produits et excédents de chantier,
propositions et solutions - FNTP, 1999
[64] Amélioration des sols par inclusions rigides
verticales - Application à l’édification de remblais sur
sols médiocres - O. Combarieu - Études et recherches
des LPC série géotechnique GT-26 - LCPC, décembre
1987
172 Conception et réalisation des terrassements - Fascicule 1 : études et exécution des travaux
Sétra
service d'Études
techniques
des routes
et autoroutes
46 avenue
Aristide Briand
BP 100
92225 Bagneux Cedex
France
téléphone :
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