LE SCANDALE DE LA WIKIPEDIA ITALIENNE
OCTAVE MIRBEAU VANDALISÉ ET CENSURÉ
DÉCLENCHEMENT DE LA GUERRE
Le 13 juillet dernier, pour des raisons inconnues de nous, un administrateur de la Wikipedia italienne, pseudo-nommé Il Passeggero
–
peu après rebap
tisé L’O
spite inatteso
[“l’hôte inattendu”]
, ce qu
i lui a permis de mettre à l’abri
des regards indiscrets le bilan de
ses méfaits passés… –
a décidé froidement
de s’attaquer aux notices
italiennes consacrées,
depuis 2006, à Octave Mirbeau, à ses œuvres
et à ses personnages. Or ce vandale qui, à en croire sa page personnelle, est un amateur de tatouages, de piercings et de jouets
vintage
, est totalement étranger à la littérature
, et n’a donc rien à faire dans les rubriques littéraires,
et, par-dessus le marché,
n’a jamais lu une ligne de Mirbeau,
dont il ignore abslument tout, comme en font foi, éloquemment, ses ahurissantes interventions publiques, quand il lui arrive de tenter, dérisoirement et à ses dépens, de justifier
son vandalisme… Quelle mouche l’
a-t-elle donc piqué ?...
Il s’est échauffé tout d’abord en supprimant d’autorité les huit notices des
personnages, à commencer par celle de la Clara du
Jardin des supplices
, qui a le grand tort,
à ses yeux, de n’être pas un personnage de saga (
sic
), et c
elle d’Isidore Lechat,
le héros emblématique des
Affaires sont les affaires
,
qui n’apparaît que «
dans un seul roman
» (re-
sic
)… Puis, fort de ce premier succès –
si l’on ose dire –
et de l’appui de quelques
complices
–
Frullatore Tostapane [“Mixeur –
Grille-
pain”], Gac et le vampire Ruthven,
nous y reviendrons
–
, qui jouissent visiblement du précieux petit pouvoir qui leur est
conféré de saccager le travail des autres, bien à l’abri derrière leurs pseudonymes, il a
poursuivi, systématiquement et en toute tranquillité, son travail de démolition. Il a commencé par mutiler et vandaliser toutes
les notices consacrées aux œuvres,
et notamment celle du
Journal
d’une femme de chambre
, réduite à un dérisoire et consternant squelette : après avoir supprimé la totalité de la longue analyse de la trame du roman, il se permet, en guise de pied de nez et de provocation vengeresse
, d’inviter les usagers à
remplir la section
…
dûment vidée par ses soins ! :
Après quoi il s’est
attaqué au plus gros morceau
, comme il l’
avait annoncé
d’emblée à s
es acolytes
: celle de l’écrivain lui
-
même, qu’il a réduite carrément de moitié
et rendue largement incompréhensible, faisant notamment disparaître toute mention du
Jardin des supplices
et du
Journal
d’une femme de chambre
dans la partie consacrée aux romans, alors que ce sont les deux romans les plus mondialement célèbres et les plus souvent réédités et traduits : un comble !
… La sottise et l’ignorance de l’individu ne sont
visiblement pas seules à mettre en cause : il y a là une évidente volonté de nuire et de détruire pour le plaisir. Il en sera de même lorsque la notice Mirbeau aura été rétablie, le 16 septembre : le pseudo-
nommé Ruthven s’est empressé, le 7 octobre, de la saccager de
nouveau, sans le moindre effort de justification :
RÉSISTANCE
Naturellement, la résistance s’est organisée, malgré la peu propice période des
vacances estivales : * Des protestations diverses, principalement italiennes, se sont exprimées dans les pages de discussion des notices (voir, par exemple, https://it.wikipedia.org/wiki/Discussione:Il_diario_di_una_cameriera ou https://it.wikipedia.org/wiki/Discussione:Nel_cielo) et sur celles du projet Littérature de la Wikipedia italienne
–
du moins celles qui n’ont pas été supprimées carrément avant même d’apparaître en ligne
: ces cas de censure préventive
en disent long sur la “démocratie”
i
nterne de l’entreprise
! * Quatre lettres de protestation ont été adressées au président italien de Wikimedia par la
professoressa
Ida Merello, de l’université de Gênes, la
professoressa
et traductrice de Mirbeau
Ida Porfido, de l’université de Bari, Elena Fornero, spécialiste d’Albert Adès,
le dernier confident de Mirbeau, et moi-même, en tant que biographe et éditeur de
l’écrivain
et que fondateur et président honoraire de la Société Octave Mirbeau. Aucun
d’entre nous n’a reçu la moindre
réponse à ce jour, pas même un accusé de réception. Ce mépris ainsi affiché est révélateur : il prouve, soit que ce président couvre les vandales en
refusant d’agir contre leurs destructions,
soit
qu’il n’en a pas
du tout les moyens et préfère adopter un profil bas, ce qui, dans les deux cas de figure
, a pour conséquence qu’ils
peuvent poursuivre impunément leur entreprise de démolitio
…
* Enfin ont eu lieu diverses tentatives de restauration des notices saccagées. Mais elles
ont été étouffées dans l’œuf, par un administ
rateur du nom de Gac, qui a réussi un exploit
, digne des travaux d’Hercule et d
estiné à être chanté dans les siècles des siècles : en quelques minutes et quelques clics de souris, sans même fournir le moindre effort
d’apparente justification,
l’impunité lu
i étant visiblement garantie, il a supprimé, dans une
vingtaine de notices qu’il n’a évidemment pas lues, des enrichissements d’un total de
quelque 50 000 signes, représentant plusieurs jours de travail et dotés de nombreuses notes et de multiples références bibliographiques, conformément aux règles en usage chez ces gens-là. Un vandalisme aussi clairement et aussi brutalement assumé avait visiblement pour fonction de décourager préventivement tous les protestataires potentiels et tous ceux qui seraient tentés de rétablir une nouvelle fois les textes absurdement supprimés ou
mutilés… Une autre façon de décourager toute velléité de restauration ou d’enrichissement
des notices mutilées consiste à apposer, en guise de bienvenue, des bandeaux menaçants, dont l
’absurdité serait du plus haut comique, si elle n’était aussi pathétique dans une entreprise qui se prétend encyclopédique. C’
est ainsi que, après avoir supprimé la moitié de la notice Mirbeau, et en particulier toutes les notes et une partie de la bibliographie, le pseudo-
Ruthven accole cet avertissement particulièrement saugrenu… pour se plaindre de l’insuffisance des notes et des références bibliographiques
!
Reward Your Curiosity
Everything you want to read.
Anytime. Anywhere. Any device.
No Commitment. Cancel anytime.