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Approche par compétence

L’approche par compétences consiste en un apprentissage plus concret, plus


actif et plus durable. Elle est un des éléments clés des réformes actuelles pour
adapter l’école aux besoins de notre temps.
Il s’agit là d’une démarche dans laquelle sont engagés tous les systèmes
éducatifs. Elle consiste à définir les compétences dont chaque élève a besoin
pour passer à l'étape suivante de son parcours scolaire, pour accéder à une
qualification et pour être préparé à l'apprentissage tout au long de la vie.
Une compétence, c’est un ensemble de connaissances, de savoir-faire et de
savoir-être que l’élève doit pouvoir utiliser pour répondre à un problème précis.
Un mécanicien d'automobile doit avoir appris des éléments de mécanique, de
pneumatique et d'électronique, mais il n’est considéré comme compétent que s’il
est capable d'utiliser toutes ces connaissances pour détecter et réparer la panne
de votre voiture. À l'École, on dit également qu'un élève a acquis une
compétence lorsqu'il sait quoi faire, comment faire et pourquoi faire dans une
situation donnée.
L’approche par compétences met donc l’accent sur la capacité de l’élève
d’utiliser concrètement ce qu’il a appris à l’école dans des tâches et situations
nouvelles et complexes, à l’école tout comme dans la vie.
L'approche par compétences est liée à l'idée d'établir des socles de compétences
pour certains moments du parcours scolaire. Ces socles regroupent les
connaissances et les compétences indispensables que chaque élève devra avoir
acquises pour passer d’une étape de son parcours à la suivante. Ils sont définis
pour chaque branche de l’enseignement fondamental et des classes inférieures
de l'enseignement secondaire et secondaire technique.
L’enseignement ne se réduit pas aux seuls socles de compétences.
L’approche par compétences permet de différencier les apprentissages dans le
double but :

1. d’assurer que tous les élèves développent les mêmes compétences


essentielles, et
2. de développer des niveaux de compétences élargis selon les capacités
individuelles des élèves.
Aux élèves plus forts sont proposés des apprentissages qui vont au-delà des
objectifs fixés dans les socles de compétences (socles avancés). Aux élèves qui
présentent des retards scolaires, l’enseignant ou l’équipe pédagogique proposent
des activités de remédiation.
Les compétences ne remplacent pas les connaissances. Bien au contraire : les
connaissances constituent les bases des apprentissages et l’école continuera d’y
accorder une importance capitale. Cependant, l’approche par compétences vise
plus loin : l’élève doit mieux apprendre à utiliser et à appliquer ses
connaissances dans des situations nouvelles.
Les socles de compétences ne remplacent pas les programmes scolaires.
Programmes et socles forment un ensemble indissociable : les premiers
décrivent les objectifs que les élèves doivent atteindre, les seconds déterminent
les contenus à traiter en classe pour tendre vers les objectifs fixés. Voilà
pourquoi les programmes doivent être revus et adaptés aux exigences des socles.
Ils deviendront ainsi moins chargés et plus abordables.
L’introduction de l’approche par compétences nécessite un lourd investissement,
dans lesquels des groupes de travail composés d’enseignants, de responsables
ministériels et de collaborateurs scientifiques étrangers sont engagés depuis
2005. Les travaux sont coordonnés par le Service de coordination de la
recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques (SCRIPT) du
ministère et bénéficient de l’accompagnement d’instituts étrangers ayant une
grande expérience dans la mise en œuvre de cette approche.

Pourquoi l’approche par compétences ?

Aujourd'hui, le temps des études ne suffit plus pour acquérir tout le savoir dont
nous avons besoin pour vivre et travailler dans notre société en mutation
constante. Longtemps on a cru que la solution consistait à augmenter le volume
des matières et des programmes scolaires. Or, nous constatons aujourd’hui que,
pour un grand nombre d'élèves, l'apprentissage est trop superficiel : ils ne savent
pas appliquer ce qu’ils ont appris et ne possèdent donc pas la clé de la réussite
scolaire ou professionnelle.
L’école doit préparer ses élèves à une société de plus en plus complexe, à un
marché du travail de plus en plus exigeant, caractérisé par la concurrence
internationale. Pour cela elle doit s'assurer que chaque jeune acquière les
compétences essentielles dont il a besoin pour être capable de continuer à
apprendre après qu’il ne soit sorti de l’école, d’apprendre tout au long de la vie.
La motivation d’organiser les apprentissages par compétences résulte des
analyses et constats qui interpellent l’école au plus haut degré :
 le constat que trop peu d’apprentissages scolaires sont conçus de manière
à permettre aux élèves de mieux comprendre, de mieux se préparer à
l’apprentissage tout au long de la vie et de mieux agir dans la société ;
 la démotivation et le décrochage d’un nombre élevé d’élèves ;
 les taux de redoublement et le nombre élevé d’élèves quittant l’école sans
qualification.

La plus-value de l’approche par compétences

Une meilleure préparation à la vie : Le citoyen de demain devra faire face à


des problématiques complexes et multidimensionnelles dans une société en
changement perpétuel. L’école doit en tenir compte : elle doit se tourner vers
une méthode d’enseignement qui jette les bases d’un apprentissage tout au long
de la vie et qui soit adaptée à ce monde en perpétuelle progression. Une méthode
qui privilégie l’apprentissage par la compréhension et la mise en pratique, et non
pas l’acquisition pure et simple d’une grande quantité de savoir.
Des apprentissages plus actifs et plus durables : Trop souvent, il arrive que
les élèves mémorisent des savoirs pour un devoir en classe, mais les oublient
vite après. Ils ne retiennent qu’une infime partie de tous les savoirs qu’ils ont
appris parce qu’ils n’ont pas eu l’occasion de les mettre en œuvre dans des
situations authentiques qui ont du sens. En misant sur l’application des savoirs,
l’approche par compétences prépare l’élève à étendre, de manière autonome, le
champ de ses compétences et à poursuivre son apprentissage tout au long de la
vie.
Des programmes scolaires moins chargés : Jusqu’à présent, l’adaptation de
l’école aux changements de la société et du monde du travail s’est toujours
traduite par une extension des programmes scolaires. Ainsi, au fil des années, les
programmes se sont alourdis sans que le temps disponible n’ait été allongé.
Cette surcharge conduit à un apprentissage souvent superficiel et sans
discernement.
Des objectifs clairement définis : Avec la définition des socles de
compétences, l ‘école formule pour la première fois de manière précise ce qui
est attendu des élèves à différents moments de leur parcours scolaire. Une
importance particulière est accordée à la cohérence et à la continuité des
compétences entre les différents ordres d’enseignement. Les exigences ainsi
formulées seront claires et transparentes pour les élèves, les parents et les
enseignants.
Une meilleure équité des chances : Les socles de compétences définissent un
niveau commun de connaissances et de compétences que l’école s’engage à faire
acquérir à tous ses élèves. Le but ne se limite cependant pas à l’enseignement de
cette base commune : l’objectif est de qualifier tous les enfants au plus haut
niveau possible compte tenu de leurs possibilités. Ainsi, les élèves plus forts
pourront bénéficier d’apprentissages allant au-delà des objectifs visés dans les
socles alors que d’autres qui présentent des retards scolaires profiteront des
mesures d’appui nécessaires et bénéficieront de temps supplémentaire pour
atteindre le socle.
Une évaluation plus nuancée et plus positive : De plus en plus les élèves
n'apprennent pas pour apprendre, mais pour obtenir une note lors d'un devoir en
classe, quitte à oublier rapidement les matières superficiellement mémorisées.
Par ailleurs, dans le système d’évaluation actuel, les notes servent
prioritairement à repérer les élèves qui ont des problèmes pour les orienter vers
des filières moins exigeantes. Cette pratique n’est guère propice au
développement de la motivation ni de la curiosité d’apprendre.
La mise en œuvre de l’approche par compétences engage l'école dans un
processus de réflexion et d'exploration de nouveaux modèles d'évaluation :

 L’évaluation doit être plus positive et non plus uniquement fondée sur
l'appréciation à partir des erreurs. D’une part, elle doit servir à déterminer
les points forts des élèves, d’autre part, elle doit permettre d’identifier les
obstacles à l’apprentissage afin d’y remédier par les mesures
pédagogiques adéquates.
 L’évaluation doit rendre compte des progrès faits par l’élève. Elle doit se
faire en deux parties. Dans la partie formative de l'évaluation, l'élève est
observé dans sa façon d'apprendre, dans sa progression et conseillé et
guidé en vue d'atteindre les objectifs qui lui ont été fixés. Dans la partie
sommative, l'élève est évalué pour vérifier s'il possède les compétences
nécessaires pour accéder à l'étape suivante.

Le ministère a mis en œuvre ou soutenu la mise en œuvre d'un certain nombre


de projets aussi bien à l'enseignement primaire qu'à l'enseignement post-primaire
Vers une évaluation plus nuancée et motivante :

L’introduction de l’approche par compétences amène l’école à porter une vue


plus nuancée sur l’évaluation.
Trop souvent les élèves apprennent dans le seul but d'obtenir une note suffisante
ou de réussir leur année et oublient rapidement les savoirs mémorisés. Or, ce
que nous voulons, c’est qu’ils acquièrent les connaissances et les compétences
durables nécessaires pour la vie.
Notre système traditionnel des notes et des moyennes présente l’atout d’être un
repère auquel sont habitués les élèves, les parents et les enseignants. Cependant
il a ses limites : il permet de mesurer les acquis scolaires à un moment précis,
mais il ne donne pas une image fiable et objective des progrès que fait l’élève
dans le développement de ses compétences. Par exemple, une mauvaise note
obtenue au début d’une année scolaire continue à grever la moyenne
trimestrielle ou annuelle de l’élève, même si l’élève a fait des progrès et si à un
moment donné de l’année il a développé la compétence qu’il n’avait pas encore
acquise au début.
Pour être vraiment utile, l’évaluation ne doit donc pas se contenter d’une note
chiffrée sur le bulletin. Elle doit donc tout d’abord documenter la progression
de l’élève et sa façon d’apprendre (évaluation formative). Elle doit
ensuite mesurer les acquis à des moments donnés (évaluation certificative).
Les objectifs sont multiples: évaluer selon des objectifs précis, mieux aider
l’élève à progresser, montrer ce qu’il est capable de faire et donc augmenter sa
motivation, mieux cibler les interventions pédagogiques, posséder des données
fiables sur les forces et faiblesses afin de mieux informer l’élève et ses parents.
L’élève qui prend conscience de ses progrès développe du plaisir
d’apprendre et sera plus motivé à se rattraper dans les domaines où il présente
des lacunes et à se dépasser dans ceux où il excelle. C’est pourquoi nous devons
nous tourner vers des formes d’évaluation qui valorisent les réussites, même
partielles, beaucoup plus qu’elles ne sanctionnent les fautes.

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