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INP-M1-2019
EXERCICE I
+∞
X 1 π2 te−t
On admet que = et on pose, pour t ∈]0, +∞[, f (t) =
n=1
n 2 6 1 − e−t
Q1. Justifier que la fonction f est intégrable sur ]0, +∞[ puis, à l’aide d’un théorème d’intégration terme à terme,
Z +∞
t
calculer l’intégrale t
dt
0 e −1
EXERCICE II
Si X est une variable aléatoire à valeurs dans N de loi de probabilité donnée par : ∀n ∈ N, pn = P (X = n), la fonction
génératrice de X est
+∞
X
GX (t) = E tX = pn tn
n=0
Q2. Démontrer que l’intervalle ] − 1, 1[ est inclus dans l’ensemble de définition de la fonction GX .
On généralise ce résultat, que l’on pourra utiliser dans la question suivante, à n variables aléatoires mutuellement
indépendantes à valeurs dans N (on ne demande pas de preuve de cette récurrence).
Q3. Un sac contient quatre boules : une boule numérotée 0 , deux boules numérotées 1 et une boule numérotée 2.
On effectue n tirages d’une boule avec remise et on note Sn la somme des numéros tirés.
Déterminer pour tout t ∈] − 1, 1[, GSn (t) et en déduire la loi de Sn
PROBLÈME
X xn
Dans ce sujet une série de fonctions La est une série de fonctions an où (an )n>1 est une suite de réels telle
1 − xn
n>1
X
n
que la série entière an x soit de rayon 1.
n>1
Partie I: Propriétés
X xn
Soit une série de fonctions La : an
1 − xn
n>1
INP-M1-2019
Démontrer que pour tout x ∈] − 1, 1[ , la famille (an xnp )(n,p)∈A est sommable.
+∞ +∞
X xn X X
En déduire que pour tout x ∈] − 1, 1[, an n
= bn xn où bn = ad (d|n signifiant d divise n)
n=1
1−x n=1 d|n
Q8. Dans cette question, pour n > 1, an = 1 et on note dn le nombre de diviseurs de n. Exprimer, pour tout
∞
X xn
x ∈] − 1, 1[, f (x) = an comme la somme d’une série entière.
n=1
1 − xn
Q9. Dans cette question, pour n > 1, an = ϕ(n) où ϕ(n) est le nombre d’entiers naturels premiers avec n et inférieurs
à n. X
Justifier que la série entière an xn est de rayon 1
n>1
X
On admet que pour n > 1, n = ϕ(d). Vérifier ce résultat pour n = 12.
d|n
+∞
X xn
Pour x ∈] − 1, 1[ , exprimer ϕ(n) sous la forme d’un quotient de deux polynômes.
n=1
1 − xn
Q10. En utilisant le théorème de la double limite, établir à l’aide du développement en série entière de la fonction
+∞
X (−1)n
x 7→ ln(1 + x) sur l’intervalle ] − 1, 1[ la valeur de la somme
n=1
n
+∞
X xn
Q11. Dans cette question et la suivante, pour n > 1, an = (−1)n et pour tout x ∈] − 1, 1[, f (x) = an .
n=1
1 − xn
f (x)
En utilisant le théorème de la double limite, calculer lim et donner un équivalent de f (x) au voisinage de
x→0 x
0. Retrouver le dernier résultat de la question Q.6
− ln 2
Q12. Démontrer qu’au voisinage de 1, f (x) ∼ .
1−x
1−x 1
On pourra remarquer que pour x ∈]0, 1[, =
1 − xn 1 + x + x2 + . . . + xn−1
INP-M1-2019
EXERCICE I
+∞
X 1 π2 te−t
On admet que = et on pose, pour t ∈]0, +∞[, f (t) =
n=1
n 2 6 1 − e−t
te−t
Q1. L’application t 7−→ est continue sur ]0, +∞[
1 − e−t
t + o(t)
— En 0+ : f (t) = = 1 + o(1), donc elle est prolongeable par continuité en 0+ , donc elle est intégrable
t + o(t)
en 0
−t 1
— En +∞: f (t) ∼ te = o 2 , donc elle est intégrable par la règle de Riemann
t
Donc f est intégrable sur ]0, +∞[.
+∞
x X
Pour tout t > 0, on a ∀x ∈ ]−1, 1[: = xn . Comme e−t ∈ ]0, 1[, alors
1 − x n=1
+∞
te−t X
= te−nt
1 − e−t n=1
Les fonctions fn X: t ∈ ]0, +∞[ 7−→ te−nt sont continues par morceaux sur ]0, +∞[ et, en vertu de l’étude qui
précède, la série fn converge simplement et sa somme f est continue sur ]0, +∞[
n>1
Les fonctions fn sont intégrables sur ]0, +∞[ et par une intégration par parties
Z +∞ Z +∞
1
|fn (t)|dt = te−nt dt =
0 0 n2
X 1
Avec converge, on en déduit, par le théorème d’intégration terme à terme, que
n2
n>1
Z +∞ Z +∞ +∞
t X 1 π
dt = f (t)dt = = 2
0 et − 1 0 n=1
n 2 n
EXERCICE II
Si X est une variable aléatoire à valeurs dans N de loi de probabilité donnée par : ∀n ∈ N, pn = P (X = n), la fonction
génératrice de X est
+∞
X
GX (t) = E tX = pn tn
n=0
X
Q2. — La série entière P (X = n)tn converge pour t = 1, donc, d’après le lemme d’Abel, elle est de rayon de
n>0
convergence RX > 1, ceci démontre que que l’intervalle ] − 1, 1[ est inclus dans l’ensemble de définition de
la fonction GX .
— Utilisation du produit de Cauchy:
X X
Les deux séries entières P (X1 = n)tn et P (X2 = n)tn ont des rayons de convergence supérieurs
n>0 n>0
ou égaux à 1, alors elles sont absolument convergentes sur ]−1, 1[. En conséquence la série entière, leur
XX n
produit de Cauchy, P (X1 = k)P (X2 = n − k)tn converge absolument convergente sur ]−1, 1[ et est
n>0 k=0
de somme
+∞ X
n +∞
! +∞
!
X X X
n n n
P (X1 = k)P (X2 = n − k)t = P (X1 = n)t P (X2 = n)t = GX1 (t)GX2 (t)
n=0 k=0 n=0 n=0
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n
X n
X
P (X1 = k)P (X2 = n − k) = P (X1 = k, X2 = n − k) = P (S = n)
k=0 k=0
On obtient
+∞ X
X n +∞
X
n
P (X1 = k)P (X2 = n − k)t = P (S = n)tn = GS (t)
n=0 k=0 n=0
— Utilisation de l’espérance:
Comme X1 et X2 sont indépendantes, alors pour tout t ∈ ]−1, 1[, les deux variables tX1 et tX2 sont
indépendantes par le lemme des coalitions
GS (t) = E tX1 +X2 = E tX1 tX2 = E tX1 E tX2 = GX1 (t) × GX2 (t)
— Généralisation:
n
X
Soit X1 , · · · , Xn , n variables aléatoires mutuellement indépendantes à valeurs dans N. On note Sn = Xk ,
k=1
alors
n
Y
∀t ∈ ]−1, 1[ , GSn (t) = GXi (t)
k=1
Q3. Pour k ∈ [[1, n]], on pose Xk la variable aléatoire qui vaut le numéro de la boule tirée au k-ième tirage. Une
1 1
telle variable est de loi: Xk (Ω) = {0, 1, 2}, P (Xk = 0) = P (Xk = 2) = et P (Xk = 1) = . Les variables
4 2
n
X
X1 , · · · , Xn sont indépendantes, de même loi et Sn = Xk . D’après la généralisation précédente
k=1
n
Y
∀t ∈ ]−1, 1[ , GSn (t) = GXi (t) = GX1 (t)n
k=1
2
1 1 1 1 1
Avec GX1 (t)n = + t + t2 = t+ , soit
4 2 4 2 2
2n
1 1
∀t ∈ ]−1, 1[ , GSn (t) = t+
2 2
1
Donc Sn suit la loi binomiale de paramètre 2n,
2
PROBLÈME
Partie I: Propriétés
Q4. — Si x ∈] − 1, 1[ , on a 1 − xn ∼ 1
n→+∞
xn
X
an xn converge absolument car elle est de
n
— Soit x ∈] − 1, 1[ , on a an
∼ |an x | et la série
1 − xn n→+∞
n>1
X xn
rayon 1. Donc, par la critère de comparaison des séries à termes positifs, an converge absolument.
1 − xn
n>1
— On définit la suite (an ) par
a2n = 0
1
a2n+1 =
(2n + 1)2
X X 1 X xn
La série lacunaire an xn = 2
x2n+1 est de rayon de convergence 1 et la série an
(2n + 1) 1 − xn
n>1 n>0 n>1
X −1
converge pour x0 = −1 car converge
2(2n + 1)2
n>0
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xn bn bn
Q5. Soit b ∈ [0, 1[ et x ∈ [−b, b], on a: an n
6 |an | n
. D’autre part |an | ∼ |an | bn et la
1−x 1−b 1 − bn n→+∞
X X xn
série an bn converge absolument car elle est de rayon 1. Donc la série de fonctions an converge
1 − xn
n>1 n>1
normalement, puis uniformément, sur le segment [−b, b]
+∞
X xn
Q6. On pose, pour tout x ∈] − 1, 1[, f (x) = an
n=1
1 − xn
xn
Continuité: Pour n ∈ N∗ , on pose fn : x ∈ ]−1, 1[ 7−→ an
1 − xn
∗
— Pour tout n ∈ N , l’application fn est continue sur ]−1, 1[
X
— Soit [−b, b] ⊂ ]−1, 1[. D’après la question Q5, la série fn converge uniformément sur [−b, b]
n>1
nxn−1
∀x ∈ ]−1, 1[ , fn0 (x) = an 2
(1 − xn )
nbn−1 X
D’autre part |an | 2 ∼ n |an | bn et la série dérivée nan bn converge absolument car elle
(1 − bn ) n→+∞ n>1
X X nxn−1
est de même rayon que an bn . Donc la série de fonctions an 2 converge normalement,
n>1 n>1
(1 − xn )
puis uniformément, sur le segment [−b, b].
Par le théorème de dérivation terme à terme la fonction f est de classe C 1 sur l’intervalle ] − 1, 1[.
+∞
X nxn−1
∀x ∈ ]−1, 1[ , f 0 (x) = an 2
n=1 (1 − xn )
En particulier f 0 (0) = a1
Q7. Expression sous forme de série entière
On note A = N ∗ × N∗ .
— Soit n ∈ N∗ l’élément (1, n) ∈ In , donc In 6= ∅
— Soit m, n ∈ N∗ tels que m 6= n. Si (p, q) ∈ In ∩ Im , alors n = pq = m, donc m = n. Absurde
[
— Pour tout n ∈ N∗ , on a In ⊂ A, donc In ⊂ A. Inversement si (p, q) ∈ A, on pose n = pq, donc il existe
n∈N∗
[ [
∗
n ∈ N tel que (p, q) ∈ In , ainsi A ⊂ In . D’où In = A
n∈N∗ n∈N∗
On conclut que (In )n∈N∗ est une partition de A. Alors par le théorème de sommation par paquets
!
+∞ X
X +∞ X +∞
X X
un,p = un,p = uk,p
n=1 p=1 (n,p)∈A n=1 (k,p)∈In
On montre que pour tout x ∈] − 1, 1[ , la famille (an xnp )(n,p)∈A est sommable.
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X
— Soit n ∈ N∗ , la série géométrique |an | |xnp | de raison |xn | ∈ [0, 1[ est convergente de somme
p>1
+∞ n
X |x|
|an | |xnp | = |an | n
p=1
1 − |x|
n
|x| n
X
— On a |an | n ∼ |an | |x| et la série an xn converge absolument car elle est de rayon 1. Donc
1 − |x| n→+∞
n>1
n
X |x|
|an | n converge.
1 − |x|
n>1
Donc par le théorème de Fubini, la famille la famille (an xnp )(n,p)∈A est sommable
— Déduction:
+∞ +∞ X
+∞
X xn X X
an = an xnp = an xnp
n=1
1 − xn n=1 p=1 (n,p)∈A
+∞
X X
= ak xkp
n=1 (k,p)∈In
+∞
X X
= ak xn
n=1 (k,p)∈In
+∞ +∞
X X X xn X X
Mais ak = ak , donc an n
= bn xn où bn = ak
n=1
1−x n=1
(k,p)∈In k|n k|n
X +∞
X
Où bn = 1 = dn . Ainsi f (x) = dn xn
k|n n=1
Q9. Dans cette question, pour n > 1, an = ϕ(n) où ϕ(n) est le nombre d’entiers naturels premiers avec n et inférieurs
à n.
X X X
— Soit n ∈ N∗ , on a 1 6 ϕ(n) 6 n, donc Rc nxn 6 Rc an xn 6 Rc xn .
n>1 n>1 n>1
X X X
Or Rc nxn = Rc nxn = 1, donc Rc an xn = 1
n>1 n>1 n>1
— L’ensemble des diviseurs entiers de 12 est D12 = {1, 2, 3, 4, 6, 12} et par définition
ϕ(1) = ϕ(2) = 1
ϕ(3) = ϕ(4) = ϕ(6) = 2
ϕ(12) = 4
X
On a bien ϕ(d) = 12
d|12
— Soit x ∈] − 1, 1[, d’après la question Q7, on a
+∞ +∞ X +∞
X xn X
n
X
ϕ(n) = ϕ(d)x = nxn
n=1
1 − xn n=1 n=1
d|n
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+∞ +∞
X X x x
Or nxn = x nxn−1 = 2
, alors f (x) =
n=1 n=1
(1 − x) (1 − x)2
Q10. La fonction ln(1 + x) est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et on a :
+∞
X (−1)n−1 n
∀x ∈] − 1, 1[, ln(1 + x) = x
n=1
n
X (−1)n−1
— La série xn converge simplement sur [0, 1[
n
n>1
(−1)n−1 n (−1)n−1
— Pour tout n ∈ N∗ , on a x −−−−−→ ∈R
n n→+∞ n
Par le théorème de la double limite
+∞ +∞
X (−1)n−1 n X (−1)n−1
ln(2) = lim x =
x→1−
n=1
n n=1
n
+∞
X (−1)n
Soit = − ln(2)
n=1
n
Q11. Soit b ∈ [0, 1[ et x ∈ [−b, b] \ {0}.
xn−1 bn−1 bn−1
X
an bn−1 converge
— On a: an 6 |a n | . D’autre part |an | ∼ |an | bn−1 et la série
1 − xn 1 − bn 1 − bn n→+∞
n>1
X xn−1
absolument car elle est de rayon 1. Donc la série de fonctions an converge normalement, puis
1 − xn
n>1
uniformément, sur [−b, b] \ {0}
(
∗ xn−1 a1 si n = 1
— Pour tout n ∈ N , on a an −−−−−→ . Par le théorème de la double limite
1 − xn n→+∞ 0 si n > 1
+∞
f (x) X xn−1
lim = lim an = a1 = −1
x→0 x x→0
n=1
1 − xn
Donc f (x) ∼ −x
x→0
— On conclut que f est dérivable en 0 et f 0 (0) = −1
+∞
X xn
Q12. Pour tout x ∈ [0, 1[, on a (1 − x) f (x) = (1 − x) (−1)n .
n=1
1 − xn
— Soit n > 1 et x ∈ [0, 1[ , on a
xn+1 xn xn (x − 1)
− = 60
1 − xn+1 1 − xn (1 − xn+1 ) (1 − xn )
xn X xn
et n
−−−−−→ 0. Donc la série (−1)n (1 − x) est alternée vérifiant le critère spécial des séries
1 − x n→+∞ 1 − xn
n>1
alternées, alors elle converge
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xn+1
En introduisant l’application ψn définie sur [0, 1[, par ψn (x) = n . Une telle fonction est de classe C 1 ,
X
k
x
k=0
par les théorèmes généraux, et ∀x ∈ [0, 1[:
n
X n
X
(n + 1)xn xk − xn+1 kxk−1
k=0 k=1
ψn0 (x) = !2
n
X
xk
k=0
n
X
(n + 1)xn + (n + 1 − k)xn+k
k=1
= !2 >0
n
X
xk
k=0
1
Donc ψn est croissante sur [0, 1[, avec ψn (0) = 0 et lim− ψn (x) = , on gagne
x→1 n+1
+∞
X
n xn 1
(−1) (1 − x) 6
1 − xn n + 1
k=n+1
1
La suite est de réels positifs, indépendante de x, et de limite nulle, donc la suite de fonctions
n+1 n>1
X xn
des restes de la série (−1)n (1 − x) converge uniformément vers 0̃
1 − xn
n>1
xn n x
n
(−1)n
— Pour tout n ∈ N∗ , on a (−1)n (1 − x) = (−1) −
− −−−→ ∈ R.
1 − xn n−1
X n→+∞ n
k
x
k=0
Par le théorème de la double limite
+∞
X (−1)n
lim− (1 − x)f (x) = = − ln(2)
x→1
n=1
n
− ln 2
Ainsi au voisinage de 1, f (x) ∼ .
1−x