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ELEMENTS de CONJONCTURE VITIVINICOLE MONDIALE

DISPONIBLES au 1er octobre 2003

P.AIGRAIN
Vice président du groupe d’experts « analyse économique et conjoncturelle »

Comme l’an dernier, les éléments de conjoncture disponibles à cette période de l’année ne
permettent que de tenter une approche du niveau de production de vin. En effet, si la récolte de
l’hémisphère sud est dans les chais depuis avril, celle de l’hémisphère nord n’est pas encore
totalement rentrée. Présentés à l’occasion du COMEX et du CST de l’OIV à Paris respectivement
les 7 et 8 octobre 2003, ces résultats ne doivent être donc considérés par le lecteur que comme
indicatifs et susceptibles de variations non négligeables.

En matière d’évolution des superficies vitivinicoles, au plan qualitatif, on peut estimer que:

· Depuis la mise en oeuvre de la nouvelle OCM (R.1493/99) qui a fortement limité le champ
d’application de l’abandon définitif, globalement le potentiel viticole communautaire a cessé de
décroître, voire a tendance à augmenter légèrement du fait de la mise à disposition de contingents
de droits nouveaux de plantation. Néanmoins les filières viticoles de l’UE ont subi avec les 2
récoltes importantes de 1999 et 2000 une baisse des cours qui s’est poursuivi jusqu’en 2001/2002
malgré un niveau de production communautaire moyen.
Malgré une récolte 2002 faible et une remontée des cours, les producteurs ont hésité en 2001 à
replanter ou à user de leur droit nouveau de plantation dans la foulée de leurs arrachages tant et si
bien que le potentiel planté en 2002, quoique difficile à évaluer avec précision, devrait s’inscrire
en léger recul par rapport à celui de 2001 au plan communautaire.
Entre 2002 et 2003, les contingents nationaux de droit de plantation nouvelle sont en voie
d’épuisement, ou servent à régulariser des plantations anticipées (sauf en France mais où moins
d’un millier d’ha de plantations nouvelles ont été accordés en 2002), mais il est probable,
qu’atténué par rapport à 2001, le mouvement de suspension de la replantation se poursuive. Ainsi
le vignoble de l’Union européenne devrait-il en 2003 être du même ordre de grandeur qu’en
2002, voire encore en légère décroissance, mais à partir de 2004 croître de manière limitée du fait
de la durée de vie des droits de plantation nouvelles accordées.

· La croissance des surfaces en production aux USA, au Chili ainsi qu’en Afrique du sud et surtout
en Australie, observée ces dernières années résultait des importantes plantations de la fin de la
décennie 1990. L’érosion des prix sur la grande majorité des marchés à la production dans ces
pays (où la croissance sensible des productions, n’est plus équilibrée par la croissance des
utilisations, malgré des performances remarquables à l’exportation, du fait de niveaux de
consommation intérieure peinant à décoller), a conduit entre 2000 et 2002 à un ralentissement
des nouvelles plantations, dans plusieurs de ces pays (Californie, Chili, Australie, notamment)
voire parfois à des arrachages nets. Ce mouvement semble se poursuivre au USA en 2002/2003
tant et si bien que pour la seconde fois consécutive on devrait enregistrer une nouvelle réduction
du vignoble total (y compris les jeunes vignes) après celle modérée enregistrée entre 2001 et
2002 (- 3 mha). Néanmoins en Australie le vignoble total devrait continué de croître même si la
part des surfaces non encore en production diminue en son sein.
La superficie totale du vignoble de l’ensemble de ces pays devraient donc tendre vers la
stabilisation et s’inscrire en hausse modeste par rapport à celle de 2002, mais toujours sans que
cela signifie, à conditions climatiques et phytosanitaires équivalentes, une stabilisation de leur
niveau de production à brève échéance,(car pour certains d’entre eux, l’Australie notamment, le
taux de vignes non encore en production est encore largement supérieur aux simples besoins de
maintien d’une pyramide des âges de l’encépagement stable), sauf à ce que soit des arrachages
interviennent, soit des politiques volontaristes de limitation des rendements soient mises en
œuvre.

· Par ailleurs, la tendance d’évolution à moyen terme des vignobles de la zone PECO-CEI continue
vraisemblablement de s’inscrire à la baisse, (sauf peut-être conjoncturellement dans les pays
viticoles qui dans un proche avenir intégreront l’UE car ils vivent actuellement leurs dernières
années de liberté de plantation), et ce pour les mêmes raisons que celles évoquées dans les
précédents points de conjoncture.

· Enfin, même s’il s’avère difficile de suivre l’évolution réelle des vignobles de raisins de tables et
de raisins secs asiatiques, il semble que le vignoble chinois de cuve continue de croître, et fasse
de l’Asie, un pôle récent de croissance du vignoble mondial.

Ainsi, se profile une évolution du vignoble mondial plus diversifié géographiquement que dans le
courant de la décennie 1990 (où l’Europe régressait et les pays du nouveau monde viticole
croissaient rapidement) : Renversement de tendance timide et encore partiellement masqué dans
l’UE à 15 (mais qui sera certainement arasé, voire annulé, par l’intégration prochaine de nouveaux
membres dont la tendance de moyen terme à la diminution des vignobles risque de se confirmer par
accroissement de la concurrence intra communautaire), Stabilisation progressive des vignobles du
« nouveau monde » mais à terme assez distant en Océanie, et croissance du vignoble asiatique.

Malgré ces contradictions et ces incertitudes, il semble néanmoins qu’il faille s’attendre en 2003 à
un vignoble total mondial d’une taille peu éloignée de celle actuellement prévue pour 2002 : 7 930
milliers d’ha.

En matière de production de vins :

Les tableaux n° 1 & 2 en annexe, permettent d’avancer les évolutions quantitatives suivantes:

· Au plan de l’UE à 15: A nouveau vers une récolte très faible, en recul par rapport à la
récolte très modérée de 2002 (sécheresse) :

Des baisses de production sont prévues en France (prévision 2003 : légèrement au dessus 46 Mio
d’hl vinifiés), ainsi la récolte hors vins aptes à la production de Cognac devrait-elle être
historiquement faible (inférieure même à celle de 1991). Quoiqu’en léger progrès par rapport à la
récolte très faible de 2002, la production italienne devrait être fort modeste (autour de 44 Miohl
vinifiés) et à nouveau inférieure à celle de 2001. L’Allemagne également affiche un recul de sa
production vinifiée de l’ordre de 1 Miohl.
l’Espagne devrait in fine afficher avec environ 38 Miohl une récolte vinifiée 2003 à peine
supérieure à celle de l’an dernier, soit une récolte moyenne après avoir démarré ses prévisions sur la
base d’une récolte conséquente. Des récoltes moyenne, en référence aux trois dernières années
connues, sont également attendues au Portugal et en Autriche
A l’inverse en Grèce, avec 3,6 Miohl la production de vin devrait être supérieure à celle des 3
dernières campagne
Ces évolutions conduisent à un nouveau recul de la production vinifiée communautaire
d’environ 2,5 Miohl / 2002, pour à peine atteindre un niveau de 150 Miohl (- 1,7% / 2002 en

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milieu de fourchette d’estimation). les disponibilités communautaires devraient ainsi, après la
succession de 2 récoltes faibles, être à un niveau bas.
Signalons que parmi les pays prochainement adhérents à l’UE, la Hongrie en approchant 4 Miohl
affiche une récolte 2003 en progression de 13% / 2002

· En dehors de l’UE à 15 et des pays prochainement adhérents à l’UE : Evolutions


contrastées mais globalement en baisse (en absence d’informations conjoncturelles sur la
Chine) :

Les USA, sur la base de la production de raisins de cuve en Californie, devrait voir leur production
2003 de vins décroître de 3 à 5% / 2002. Les cours à la production semblent demeurer déprimés et
se différencient selon les aires de production.

Dans l’hémisphère sud, les productions de vins 2003 s’inscrivent à la baisse ou à des niveaux
modérés en Argentine (production équivalente à celle de 2002) et au Brésil (-0,8 Miohl en milieu de
fourchette d’estimation) et en Nouvelle-Zélande (-35 à -45% / à la récolte exceptionnelle de 2002).
Par contre, au Chili et en Afrique du Sud ( + 1 Miohl vinifiés environ dans chacun des 2 pays) les
productions progressent sensiblement
En Australie qui a également connu la sécheresse et à ainsi permis la vendange de tous les
vignobles, le niveau de production 2003, quoique en recul par rapport à la récolte exceptionnelle de
2002, devrait malgré tout dépasser 10 Miohl. La baisse devrait surtout porter sur les vins rouges, ce
qui n’est pas considéré comme une mauvaise nouvelle au regard des stocks

Enfin en Suisse, la production 2003 s’annonce faible et ne devrait pas atteindre le million d’hl.

Moyennant une hypothèse de variabilité de 10% du niveau de récolte 2002 des pays non renseignés,
et le redressement récent sur les données vitivinicoles chinoises ainsi que la révision des séries sur
la période 1995-2001 effectué par la FAO, intégrés aux séries OIV, ces informations conduisent à
proposer une production de vins 2003 au niveau mondial comprise entre 250 et 264 Millions
d’hl (257 millions d’hl en milieu de fourchette).
L’évolution 2003/2002 est donc, comprise entre –4,2 et +1,5%, et, en moyenne, de –1,3%, soit
une nouvelle régression d’environ 3,5 Mio d’hl par rapport à la modeste production de 2002
(niveau provisoire : 260,5 Mio d’hl). Cette évolution, qui conduit à un niveau mondial de
production de vins que l’on peut qualifier de faible à très faible (similaire à celui de 1995), est
principalement imprimée par l’évolution des productions communautaires et des USA.

Si l’on retient (cf Tableau n°3) une évaluation du niveau de la consommation mondiale de vin pour
2003 comprise entre 225,1 et 229,7 Miohl, (hypothèse de poursuite de la stabilisation à un niveau
réévalué du fait des corrections statistiques intervenues de la consommation mondiale autour du
niveau moyen 1998-2002) on peut encadrer l’ampleur de l’écart « production -
consommation ».NB : Rappelons ici que cet écart n’est pas assimilable en totalité à un excédent,
compte tenu des besoins industriels.
Celui-ci devrait en 2003 se situer entre 24 et 35 Mio d’hl, soit par rapport à l’évaluation de la
campagne précédente: 32,5 Mio d’hl, une fourchette à la baisse ( - 3,0 Miohl , -9% en milieu de
fourchette d’estimation).

3
Ainsi, les besoins du marché des Eaux de vie de vins & brandies pourraient-ils n’être que
difficilement satisfaits (sauf pour le Cognac en France qui devrait connaître un niveau de production
normal). Sachant qu’il ne devrait y avoir que ponctuellement des niveaux de disponibilités élevées,
le marché des brandies notamment devra vraisemblablement puiser dans les stocks d’alcools, dont
on peut supposer qu’ils ne sont pas à l’étiage suite aux 2 fortes récoltes mondiales de 1999 et 2000.
Cette campagne à nouveau connaîtra des situations géographiques différenciées. Il est très
vraisemblable qu’au niveau de l’UE, la succession de deux faibles récoltes, principalement due à un
contexte climatique défavorable, contribue à conforter la tendance à un raffermissement des cours.
A l’inverse dans certains pays du « nouveau monde viticole » et cette campagne, plus
particulièrement au Chili ou en Afrique du Sud et encore potentiellement, malgré le recul de la
production globale, en Australie, la tenue des cours sera dépendante de la demande à l’exportation Il
est probable que ces éléments auront des conséquences sur les parts de marché à l’importations de
pays comme les USA, la Grande Bretagne, l’Allemagne ou encore les Pays-bas.
En tout état de cause, malgré une conjoncture climatique défavorable qui masque à nouveau les
potentialités de production du vignoble mondial, il ne faut pas minimiser, malgré le ralentissement
sensible du rythme global de plantation aux USA et dans l’hémisphère sud, que, sauf
développement rapide de nouveaux foyers de demande (mais qui compte tenu des informations
qualitatives disponibles sur la Chine laisse à penser qu’une offre intérieure croissante s’apprête dans
le cas d’espèce à les combler rapidement), la filière vitivinicole mondiale n’a pas encore exprimé la
totalité du potentiel planté. Donc, à moyen terme, elle s’inscrit toujours dans un contexte structurel
potentiellement excédentaire au plan global, même si, à l’évidence, ce point de vue
macroéconomique doit être pondéré par un examen approfondi des situations des différents
segments de marché.

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4
L'ensemble de ces informations sont au mieux provisoires et souvent prévisionnelles,
et donc suceptibles de modifications non négligeables.
Sources: Commission UE DGVI D4 + sources nationales ou professionnelles + informations de la presse / internet.
Tableau n°1: PRODUCTION de VINS dans l'UE à 15

Unité:1000 hl Allemagne Autriche Grèce Espagne France Italie Portugal UE à 15(1)


Prod. VINS OIV 2000 9852 2338 3558 41692 57541 51620 6710 173459
Prod. VINS OIV 2001 rectifiée 8891 2531 3477 30500 53389 50093 7789 156822
Prod. VINS OIV 2002 provisoire 9885 2599 3098 37600 49880 42500 6651 152385
Estim. 2003 hyp.basse (vins,jus & moûts) 8900 2400 3550 40500 46700 46000 7100 155150
Estim. 2003 hyp.haute (vins,jus & moûts) 9100 2500 3650 41500 47700 47000 7200 158650
Evaluation Prod. vins 2003: hyp. basse 8900 2350 3550 37200 45400 43300 6700 147400
hyp. haute 9100 2450 3650 38800 46700 44700 6900 152300
prév. moyenne 9000 2400 3600 38000 46050 44000 6800 149850
Prod. vins: Variation 03/02 en volume -885 -199 502 400 -3830 1500 149 -2535
Variation 03/02 en % -9% -8% 16% 1% -8% 4% 2% -1,7%
(1): Somme ici des pays renseignés (c'est à dire hors Luxembourg).
Prévision DGVI D4 pour les 6 pays viticoles prochainement adhérents (HU, SI, CY, CZ, SK et MT) 6,2 Miohl
Tableau n°2: PRODUCTION de VINS hors de l'UE à 15 et des pays prochainement adhérents à l'UE
pour
2001
Prévision Provisoire mem.
OIV Commentaires
2003 OIV 2002 2000
rectifié
Unité: Millions d'hl OIV
U.S.A. 19-19,7 20,3 19,2 21,5 Estimation basée sur -3 à -5% /02 production
de raisins de cuve en Californie (source expert)

Suisse 0,9-0,95 1,165 1,113 1,276 Estim.directe environ -20% presse


Argentine 12,5-12,6 12,695 15,835 12,537 Source: INV
S(vins, moûts, jus) - 16,5 18,9 16,8 2,23 millions T en 03/ 2,244 en 02:-06%
Chili 6,7-7,0 5,885 5,658 6,674 Source: (SAG):+18,8%/02 ou 6,68 Miohl
Afrique du Sud 8,2 7,189 6,471 6,949 cf ci dessous
Australie 10-10,5 11,55 10,163 8,064 cf ci dessous
Nouvelle-Zélande 0,49-0,58 0,89 0,53 0,601 entre 65mT et 76,4mT raisins:-35 à -45%/2002
Brésil 2,2-2,5 3,1 2,968 3,638 source: base AGAVI (via CFCE)
ENSEMBLE 60,0-62,0 62,774 61,94 61,24
Cas de l'Afrique du sud: Basée sur la série des communication de l'AFS à la FAO, la données OIV exclut par cohérence avec les autres
pays une évaluation de la production de concentrés. 2003: 1211785 tonnes de raisins, (1061757 en 2002) hausse appliquée
ici à la seule production de vins (incluant cependant les vins destinés à la fabrication de brandies): soit 14,1%
Cas de l'Australie: Source WFA: -12% en raisins pour la cuve / 2002. Variabilité liée au rendement en jus

Récolte 2003 des pays pour lesquels on dispose d'informations en Miod'hl de 213,6 à 220,5
Récolte mondiale provisoire 2002 estimée en Miohl (cf NB)……………………….………………………. 260,5 Miohl
Les pays pour lesquels on dispose d'informations 2003 représentaient en 2002 (Miohl) 220,6 soit/total 84,7%
Les pays pour lesquels on ne dispose pas d'information 2003 ont produit en 2002 ……… 39,9 Miohl
Variabilité retenue sur les pays non renseignés: 10%
FOURCHETTE RETENUE pour la PRODUCTION MONDIALE 2003……… de 249,5 Mio d'hl à 264,4
EVOLUTION / PRODUCTION VIN provisoire 2002 de -4,2% à 1,5%
NB: Cette estimation tient compte de la réévaluation des stat. Chinoises(2001) et des révisions 95-01 de la FAO

Productions mondiales de vins 2001 Prov. 2003 (milieu


1996 1997 1998 1999 2000
(dernières évaluations OIV/FAO, incluant rectifié 2002 fourchette)
révisions depuis 95) 272,6 265,9 261,6 281,0 280,4 264,7 260,5 257,0
TAB. n° 3: Ecart "production - consommation" de vins.

source: OIV (nouvelles séries après réévaluation des stat. Chinoises (2001)
et prise en compte des révisions 95-01 de la FAO)
Estimation 2003
Provi-
2001 Hypothèse Hypothèse
1995 1996 1997 1998 1999 2000 soire
rectifié basse haute
2002
Production de vins 253,1 272,6 265,9 261,6 281 280,4 264,7 260,5 249,5 264,4

Consommation de vins (1) 225,1 223,3 223,6 227,6 227,2 226,6 227,7 228,0 225,1 229,7

Ecart "prod.- conso." 28,0 49,3 42,3 34,0 53,8 53,8 37,0 32,5 24,4 34,7
Milieu de Production 257,0
fourchette Consommation 227,4
d'estimation Ecart 29,5

(1): L'évaluation de la consommation 2003 = moyenne 98-02 affectée d'une variabilité de 1%


PRODUCTION MONDIALE de VINS
(série revue après correction des données chinoises (2001)
et prise en compte des révisions 95-01 par la FAO)

290
285
280
275
en Miohl

270
265
260
257,0 Miohl
255
250
245
240
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Sources: OIV pour 1995-02, divers pour 2003

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Ecart production - consommation mondiale de vins
(série revue après correction des données chinoises en 2001
et prise en compte des révisions 95-01 par la FAO)

60

50
en Millions d'hl

40

30 29,5 Miohl

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Sources: OIV pour 1995-02, divers pour 2003

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