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Vaincre l’insomnie

Vaincre l’insomnie
Informations recueillies dans la revue
DOCTISSIMO

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Vaincre l’insomnie

L'insomnie en question

Les difficultés à trouver le sommeil sont un problème de plus en


plus courant. Plus de 70 % des français se plaignent d'insomnie.
Du petit ennui passager aux difficultés chroniques, Doctissimo
revient sur ces troubles qui gâchent vos nuits et vous dévoile les
causes du "mal-dormir".

Chapitre I - Qu'est-ce que l'insomnie ?


Lorsque le sommeil se fait rare, chaque nuit peut devenir un véritable
cauchemar. Mais quelles sont les différentes formes d'insomnie ?
Quelles sont les conséquences de ces nuits blanches involontaires ?
Tout sur un mal beaucoup trop fréquent !

I - Les méfaits de l'insomnie


Le manque de sommeil est responsable de fatigue,
de manque de concentration, de baisse de
vigilance… Mais savez-vous que l’insomnie a
également de nombreux retentissements sur notre
santé. Car notre organisme est alors fragilisé. Voici quelques
maladies liées à un repos insuffisant.

Certes, l’insomnie ou au contraire l’hypersomnie ont des répercussions


sur la qualité de vie… Mais quelles sont exactement les conséquences
sur la santé ?

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a) Différents effets

L’insomnie va entraîner des problèmes de somnolence diurne, de


fatigue, d’irritabilité. Mais les menaces pour la santé sont réelles.
Ainsi, elle pourrait être un facteur de risque de dépression notamment.
De plus, si les troubles sont liés à un problème d’apnées du sommeil,
les risques pour la santé sont très importants. Cette obstruction des
voies respiratoires entraîne une augmentation des risques
cardiovasculaires. Sans compter les accidents de voiture ou de travail
provoqués par la fatigue consécutive à l’insomnie.

b) Moins de sommeil, plus de diabète ?

Selon une étude présentée lors du congrès


américain de diabétologie à Philadelphie en
juin 2001, les insomniaques ont plus de
risques de développer un diabète ou de souffrir
d’obésité. Le manque de sommeil aurait des
répercussions sur le métabolisme des sucres et sur une éventuelle
résistance de l’organisme à l’action de l’insuline. L’étude a porté sur
27 volontaires en bonne santé âgés de 23 à 42 ans. On comptait
14 dormeurs "normaux" et 13 petits dormeurs (moins de 6,5 heures de
sommeil par nuit). Après huit jours d’étude, les scientifiques ont
constaté que ces derniers doivent secréter 40 % d’insuline en plus que
les plus gros dormeurs. Cette étude suggère donc un lien direct entre le
manque de sommeil et un état d’insulinodépendance, pouvant être à
l’origine de diabète de type II. Le stress induit par le manque de
sommeil pourrait être à l’origine de cette perturbation de l’action de
l’insuline. Les chercheurs américains envisagent désormais de

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conduire une nouvelle étude afin de déterminer si les diabétiques de


type II peuvent améliorer leur condition en améliorant leur sommeil.

c) Quand l’insomnie donne un coup de vieux !

Des études récentes ont montré qu’une privation de sommeil


prolongée (4 heures de sommeil pendant 6 nuits consécutives) chez
des jeunes garçons de 20 ans, les transforme physiologiquement en
individus de 60 ans ! En effet, leur taux de cortisol (hormone
témoignant d’un certain stress) s’élève significativement, entraînant
des problèmes d’hypertension, voire des pertes de mémoire. En reliant
ce stress lié au manque de sommeil et la résistance à l’insuline
évoquée dans l’étude précédente, ces résultats pourraient même aller
jusqu’à expliquer en partie le fort pourcentage d’individus obèses dans
la population américaine !

Louis Asana

II - Insomnie, un symptôme trop fréquent !


L’insomnie arrive au premier rang des troubles du sommeil,
lesquels touchent aujourd’hui près de 20 % de la population. Ces
troubles peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves sur
la santé et il est important de bénéficier d’une prise en charge
adaptée. Le professeur Joël Paquereau du CHU de Poitiers,
Secrétaire général de la Société Française de Recherche sur le
Sommeil, est un des spécialistes de la physiologie du sommeil. Il
fait le point sur les causes et les traitements de l’insomnie.

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Question : Combien de personnes souffrent aujourd’hui en France


d’insomnies et plus généralement de troubles du sommeil ?

Joël Paquereau : Près de 60 % des gens se


plaignent d’insomnies ponctuelles.
L’insomnie sévère, c’est-à-dire un mauvais
sommeil toutes les nuits avec des
conséquences diurnes très importantes en
terme de somnolence, touche environ 5 % de la population.
L’insomnie modérée, un mauvais sommeil deux ou trois nuits par
semaine, concerne quant à elle 10 % de la population. L’insomnie a
surtout des répercussions sur la vigilance, ce que l’on pourrait appeler
le syndrome de l’insuffisance de sommeil, avec troubles de l’attention,
de la mémoire, et somnolence. Cette somnolence diurne excessive
peut être à l’origine d’accidents de voiture et d’absentéisme au travail.
Enfin, des insomnies sévères sont épuisantes, la personne se sent très
mal. Le risque principal est alors la dépression et les troubles anxio-
dépressifs.

Il existe d’autres troubles du sommeil, comme le syndrome d’apnée du


sommeil qui touche 2 à 4 % de la population. Ce syndrome se traduit
par des arrêts respiratoires à répétition au cours de la nuit, avec pour
conséquence un sommeil fragmenté et une somnolence diurne. Les
complications cardiovasculaires, hypertension artérielle, risque
d’infarctus cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, ne sont pas
négligeables. La narcolepsie est plus rare, elle se caractérise par des
accès de sommeil irrésistible pendant la journée. Cette maladie peut
être très invalidante mais aussi très dangereuse si le sommeil survient
au volant.

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Question: Quelles sont les différentes causes de l’insomnie ?

Joël Paquereau : Il faut toujours rechercher une cause psychologique,


une dépression, des troubles anxio-dépressifs qu’il faudra traiter.
L’insomnie est un symptôme, ce n’est pas une maladie. Des causes
organiques peuvent aussi entraîner une insomnie, comme un syndrome
d’apnée du sommeil, un endormissement difficile en raison de
mouvements périodiques des membres inférieurs (petites secousses
musculaires toutes les 30 à 40 secondes), un reflux gastro-oesophagien
ou des douleurs nocturnes.

Certaines insomnies sont liées à des décalages de phase avec les


horaires imposés par la vie en société. L’horloge biologique de
certaines personnes est en effet décalée par rapport aux horaires
sociaux. Certains ne peuvent s’endormir avant une ou deux heures du
matin. Obligés de se lever pour aller travailler, ils accumulent des
dettes de sommeil. C’est le retard de phase. D’autres au contraire vont
se coucher très tôt et se lever vers 3 ou 4 heures du matin. Cette
avance de phase concerne plutôt les personnes âgées.

Joël Paquereau : Les traitements médicamenteux par des


hypnotiques, appelés aussi somnifères, sont une aide importante. Dans
le cas d’une insomnie réactionnelle après un événement particulier, on
privilégie un traitement de courte durée par des hypnotiques de
nouvelle génération. Ces dernières n’amènent pas de dépendance et ne
modifient pas l’architecture du sommeil. Pour les insomnies modérées
ou sévères, un traitement par hypnotiques accompagné d’une
psychothérapie ou d’une thérapie comportementale est préconisé. Les
hypnotiques devraient être théoriquement utilisés pour des périodes
brèves, inférieures à un mois. Mais beaucoup de patients utilisent ces

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hypnotiques au long cours. Ils ne sont pas dépendants


physiologiquement mais psychologiquement. L’absence de
l’hypnotique va conduire à une insomnie réactionnelle. Ainsi, on
préfère souvent conserver la thérapeutique hypnotique à faible dose.

S’agissant des retards de phase, une thérapie comportementale peut


être proposée. Il s’agit de recaler la personne en avançant
progressivement ses heures de couchers et de levers. La thérapie par la
lumière, ou photothérapie, est également une alternative. La lumière
stimule en effet les mécanismes d’éveil, et un traitement matinal peut
permettre de recaler plus rapidement la personne qui présente ce
trouble.

III - L’insomnie en cinq questions


L’insomnie toucherait plus de 30 % de la population. Malgré ses
retentissements sur le quotidien, de nombreux français ne s’en
préoccupent pas. Je vous donne les clés pour identifier et
combattre ce trouble du sommeil.

1) Quand peut-on dire que l’on est insomniaque ?

Ce n’est pas parce qu’on se couche tard ou que l’on


dort 6 heures par nuit que l’on souffre d’insomnie. Si
vous vous sentez bien pendant la journée, vous êtes
juste un petit dormeur ! L’insomnie peut se traduire de
différentes manières. Certains ne réussiront pas à
s’endormir après s’être couchés ou se réveilleront plusieurs fois par
nuit, d’autres seront réveillés à l’aube. On parle d’insomnie (et plus
généralement de troubles du sommeil) lorsqu’il y a une forte baisse de

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quantité ou de qualité de cette période de repos, avec un retentissement


sur la santé et les activités de la journée. Selon les estimations, 30 %
des français seraient insomniaques.

2) Quelles sont les conséquences de l’insomnie ?

Fatigue, maux de tête, tension musculaire... le manque de sommeil a


de nombreuses répercussions sur la santé. L’humeur pâtit également
de l’absence de repos : irritabilité, agressivité, susceptibilité... Les
conséquences sur l’attention, notamment au travail ne sont pas non
plus négligeables : perte d’efficacité, manque de rigueur, difficultés de
concentration...

3) Le fait de se réveiller toujours fatigué, malgré de longues nuits de


sommeil, est-il un signe d’insomnie ?

A priori, il est difficile de souffrir d’insomnies sans s’en rendre


compte ! Par contre, il peut s’agir d'un problème d’apnées du sommeil.
Il s’agit d’arrêts de la respiration pendant plusieurs dizaines de
secondes, se reproduisant plusieurs fois par nuit. Ce trouble survient
essentiellement vers la quarantaine. Il peut être lié à un excès de poids.
Ces apnées du sommeil réveillent parfois le dormeur plusieurs fois par
nuit et seraient ainsi responsables d’un cas sur dix d’insomnie.
Consultez votre médecin. Il vous adressera à un centre d’exploration
du sommeil pour confirmer le diagnostic.

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4) Est-on obligé de prendre des somnifères pour se soigner ?

Si on a longtemps reproché aux somnifères de nombreux effets


secondaires (somnolence durant la journée, dépendance...) les
derniers-nés ont réduit ces désagréments. Dans tous les cas, ils doivent
être pris sous contrôle médical. Evitez absolument l’automédication !

Mais les somnifères ne sont pas toujours indispensables. Tout dépend


du trouble du sommeil et de sa gravité. Un retour à une bonne hygiène
de vie est primordial : éviter le tabac, l’alcool ou les repas trop
copieux. Pratiquer une activité physique. Une thérapie
comportementale est parfois efficace, pour vaincre votre anxiété par
exemple.

5) Peut-on devenir dépendant aux somnifères ?

Les hypnotiques (médicaments contre les insomnies) ne sont pas


anodins et ont des effets secondaires plus ou moins importants. Les
plus anciens peuvent entraîner une dépendance avec un phénomène de
sevrage à l’arrêt du traitement. Aujourd’hui, des hypnotiques de
nouvelle génération sont disponibles. Ces derniers n’amènent pas de
dépendance et ne modifient pas l’architecture du sommeil. Mais dans
tous les cas, l’utilisation de somnifères nécessite impérativement un
contrôle médical strict. Ils doivent être utilisés durant une période
courte et l’arrêt du traitement doit se faire de manière progressive.
Alors n’hésitez pas à consulter votre médecin en cas de troubles du
sommeil et surtout pas d’automédication !

Alain Sousa

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IV - Insomnie : nous sommes tous concernés !


Enfants, adultes, seniors…. A toutes les phases de la vie, les nuits
peuvent être perturbées. Mais, certains troubles du sommeil se
voient plus volontiers à certains âges. Qui sont les insomniaques ?

L’insomnie est très courante et peut même être considérée comme un


véritable problème de santé publique. Pas moins d’un Français sur
cinq souffre, en effet, de troubles du sommeil. Reste qu’un tiers des
insomniaques seulement consultent un médecin. Ce qui vient
d’ailleurs de conduire l’Institut du sommeil et de la vigilance et la
Société française de recherche sur le sommeil à entreprendre une
campagne d’information sur ce thème.

Chez l’enfant déjà

Chez l’enfant, les troubles du sommeil sont souvent transitoires et


mineurs. Il est ainsi fréquent qu’un nourrisson dorme mal parce qu’il a
des coliques. De même un enfant peut éprouver des difficultés à
s’endormir parce que le rythme de vie que lui imposent ses parents ne
lui convient pas, que certaines caractéristiques de l’environnement le
perturbent (bruit, lumière...). Ou tout simplement parce que ses parents
ont du mal à affirmer leur autorité.

De véritables insomnies chez les petits

Mais, on peut également observer chez les enfants de


véritables insomnies en rapport avec un reflux
gastro-oesophagien, une allergie au lait de vache ou
des otites. Dans d’autres cas, les troubles du sommeil
ont des motifs psychologiques. La survenue de

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cauchemars peut ainsi témoigner de l’inquiétude de l’enfant face à un


problème de santé chez un proche, un déménagement... La survenue
de terreurs nocturnes est banale. Ces manifestations sont sans danger,
car il ne s’en souviendra plus le lendemain. Le somnambulisme se voit
entre 3 et 10 ans et n’a le plus souvent aucune conséquence mais exige
parfois la prise de médicaments. Il survient lui aussi lors d’un éveil
pendant le sommeil lent profond.

On en rapproche la somniloquie, lorsque l’enfant parle la nuit ce qui


n’a aucun caractère pathologique.

Les adolescents également concernés

Chez l’adolescent, les troubles du sommeil ont souvent pour origine


un non-respect des horaires du coucher, qu’il s’agisse de longues
soirées télévision, de sorties tardives ou de préparation d’examens
comme le baccalauréat. Ils peuvent être renforcés par une certaine
anxiété et par la consommation d’excitants, de médicaments, voire de
drogues. Les jeunes tendent alors à compenser le manque de sommeil
par des grasses matinées le week-end ou en vacances.

Anxiété et dépression : les principales causes !

Des douleurs rhumatismales ou neurologiques, une hyperthyroïdie, un


asthme nocturne peuvent être source d’insomnie à l’âge adulte.
Certains hommes d’âge moyen en surpoids souffrent également
d’apnée du sommeil (pauses respiratoires pendant la nuit). Enfin,
certains adultes présentent des impatiences dans les membres
inférieurs qui les obligent à se relever pour marcher et entravent ainsi
l’endormissement.

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Néanmoins, la moitié des insomnies sont, chez l’adulte, provoquées


par l’anxiété et la dépression. Ce qui explique que les insomniaques
soient dans deux cas sur trois de sexe féminin, ces troubles
psychologiques étant plus répandus chez les femmes. L’anxiété
détermine en général des difficultés d’endormissement tandis que la
dépression se traduit classiquement par des éveils précoces en milieu
et en fin de nuit.

Métro, boulot, pas dodo

Chez 15 % des personnes se plaignant d’un mauvais sommeil,


l’insomnie est psychophysiologique. La cause de l’insomnie a disparu,
mais la personne a tellement peur de ne pas dormir et y pense si
souvent dans la journée qu’elle ne parvient plus se détendre et à se
débarrasser de son insomnie ancienne.

Enfin, le travail joue un rôle important dans l’insomnie, par les sources
de stress qu’il génère et par la dette de sommeil qu’il engendre lorsque
les horaires sont irréguliers. Ainsi, plus de la moitié des travailleurs
qui doivent se lever avant 5 heures dorment mal, un problème qui peut
être partiellement amélioré par la pratique d’une sieste l’après-midi.
Le travail de nuit induit également très souvent des perturbations
importantes du sommeil, car les travailleurs ont du mal à se reposer
dans la journée en raison du bruit et le cerveau humain est de toute
façon programmé pour dormir la nuit et être en éveil le jour. Le travail
posté en 3 x 8 est encore moins bien supporté car s’y ajoutent les
perturbations provoquées par les changements du rythme
veille/sommeil et, au total, 70 % des travailleurs postés admettent
avoir des problèmes d’endormissement.

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Pas de retraite pour l’insomnie !

On pourrait penser que l’arrivée de la retraite facilite le sommeil en


supprimant bien des soucis et en permettant de dormir lorsqu’on le
souhaite. Au contraire, le vieillissement cérébral contribue à fragiliser
le cerveau et les personnes âgées sont 20 à 30 % plus nombreuses à se
plaindre de troubles du sommeil que les adultes. Après 60 ans, on a
ainsi plus de mal à s’endormir ; le sommeil devient plus léger et on se
rendort plus difficilement en cas de réveil, ce qui est source de
somnolence dans la journée. De plus, le temps de sommeil tend
naturellement à se raccourcir ce que n’acceptent pas toujours bien des
personnes âgées qui veulent dormir coûte que coûte et tendent, pour ce
motif, à abuser des somnifères.

V - Les différentes sortes d’insomnies


Deux personnes sur trois souffriront au cours de leur vie de
troubles du sommeil. Mais les manifestations peuvent revêtir
différentes formes : insomnies occasionnelles, chroniques… Tour
d’horizon des différentes difficultés à rejoindre les bras de
Morphée.

Les mécanismes de régulation du sommeil sont complexes et


nombreux sont les facteurs qui peuvent venir les perturber. L'insomnie
peut donc se manifester différemment au cours de la vie.

1) Insomnies occasionnelles : nous sommes tous concernés

Il y a d'abord les insomnies occasionnelles, qui peuvent affecter


chacun d'entre nous. N'importe quel bon dormeur peut être victime un

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jour ou l'autre d'insomnies qui peuvent durer de quelques jours à


quelques semaines et dont l'origine peut être attribuée à une cause bien
identifiable. La plupart du temps, elles sont dues à un changement du
cadre de vie, à une mauvaise hygiène du sommeil ou, plus
fréquemment, à un stress psychologique. Ces insomnies
occasionnelles sont banales, mais elles peuvent facilement dégénérer
en problème chronique.

2) Insomnies chroniques : une prise en charge indispensable

A côté de ces problèmes passagers, les insomnies


chroniques peuvent durer des mois, voire des années.
Bien souvent, l'insomniaque au long cours a épuisé
les recours habituels et mérite une prise en charge
spécialisée. Ces insomnies qui durent sont, le plus
souvent, à mettre sur le compte de problèmes
médicaux, psychiques ou psychiatriques. Les troubles anxiodépressifs
représentent sans doute la cause la plus fréquente des insomnies
chroniques. Près de 70 % des patients dépressifs se plaignent de ne pas
pouvoir dormir tandis qu'à l'inverse, 47 % des insomniaques sévères
souffrent de dépression grave. En dehors de la dépression, d'autres
maladies neuropsychiatriques peuvent être responsables d'insomnie
chronique, comme la maladie d'Alzheimer, la psychose maniaco-
dépressive ou la maladie de Parkinson. Et puis, parmi les causes
physiques, les douleurs chroniques ou l'alcoolisme sont des causes
fréquentes de mauvais sommeil.

3) Troubles récurrents : une horloge biologique déréglée

Les problèmes récurrents de sommeil sont parfois dus à un


dérèglement de notre horloge biologique. Nous avons été programmés

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génétiquement pour dormir la nuit et mener nos activités pendant la


journée, l'alternance jour/nuit étant l'un des plus puissants
synchroniseurs de nos rythmes biologiques. Dans certains cas, cette
horloge se dérègle et se met à "avancer" ou au contraire à "retarder".
Les avances de phase concernent principalement les personnes âgées
qui s'endorment très tôt, dès le début de soirée, pour se réveiller
définitivement aux toutes premières heures du jour suivant. Les retards
de phase concernent plutôt les adolescents et les jeunes adultes qui, en
raison d'un rythme de vie décalé ne parviennent pas à s'endormir avant
1 ou 2 heures du matin : le travail de nuit ou à horaires décalés
obligeant à dormir en pleine journée quand les activités des autres
battent leur plein. Des études montrent que les travailleurs de nuit
souffrent d'un sommeil perturbé, moins réparateur, et que ces
perturbations peuvent demeurer, même plusieurs années après le
retour à un rythme de vie normal.

4) Fatigue intense : gare aux problèmes respiratoires

Enfin, le syndrome des apnées du sommeil est l'un des troubles du


sommeil les plus fréquents. Des pauses respiratoires nocturnes, dues à
un mauvais passage de l'air dans le pharynx, viennent réveiller
brièvement le patient, parfois plus d'une centaine de fois par nuit…
sans qu'il en garde le moindre souvenir au petit matin. Le sommeil
perd alors ses fonctions de récupération et le sujet se lève avec
l'impression d'être encore plus fatigué qu'en étant aller se coucher !

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VI - Voyage au centre du sommeil


Les centres du sommeil, vous connaissez ? Ils sont plus de 120 en
France, vous en avez donc forcément un proche de chez vous…
Mais que cachent ces structures spécialisées dans l’étude de nos
nuits ? Pour faire toute la lumière, Doctissimo a visité le centre du
sommeil de l’Hôtel-Dieu, à Paris dirigé par le Dr Damien Léger.

C’est le plus gros centre du sommeil de Paris ! Il se trouve au pied de


la cathédrale Notre-Dame, au cœur du prestigieux hôpital de l’Hôtel-
Dieu. Plus de 4 000 patients y consultent pour un trouble du sommeil
chaque année. 500 enregistrements complets du sommeil sont réalisés
au laboratoire, dans des chambres spécialement dédiées à l’étude de
tous les aspects du sommeil.

1) Un équipement à la pointe !

A première vue, les trois chambres n’ont rien


d’exceptionnel et ressemblent à n’importe quelle
autre chambre d’hôpital… Jusqu’à ce que l’on
remarque un boîtier électronique a coté de chaque lit.
Bourré de composants, celui-ci est la clé du
système : c’est sur lui que viennent se brancher les
fameuses électrodes qui vont permettre d’enregistrer tous les
paramètres du sommeil. Celles placées sur le crâne permettent
d’enregistrer l’activité électrique du cerveau ; celles placées de chaque
côté des yeux enregistrent les mouvements oculaires ; une sonde
nasale enregistre la pression et le bruit au niveau des narines ; les
électrodes placées sur le torse enregistrent les rythmes respiratoires et
cardiaques. Pour évaluer les problèmes de jambes sans repos, des

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électrodes peuvent aussi être posées sur les membres inférieurs. Il y a


peu, le tout était relié à d’énormes appareils de mesures qui réalisaient
des tracés à l’aide d’aiguilles, à la manière d’un sismographe. Mais
aujourd’hui, l’électronique est passé par là, et ce sont des ordinateurs
spécialement équipés qui enregistrent en même temps toutes les
données.

2) Une sieste pour la science !

Tous ceux qui souffrent de troubles du sommeil ne passent pas par


cette chambre un peu particulière ! En fait, les patients arrivent en
consultation sommeil et un spécialiste détermine la nature du
problème en s’appuyant notamment sur un questionnaire précis. Seuls
certains cas (gros insomniaques par exemple) nécessiteront un
enregistrement de leur sommeil. Les personnes sont enregistrées pour
la nuit ou pour la nuit et la journée. Car le laboratoire doit aussi
détecter les troubles de la vigilance.

Dans ces examens diurnes, la méthode est plutôt agréable : il s’agit de


faire cinq siestes, une toutes les deux heures ! Les consignes sont de se
laisser aller dans les bras de Morphée pour vérifier si
l’endormissement est facile ou non. Il n’est pas rare non plus de voir
dans les chambres du sommeil des personnes assises : il s’agit de
chauffeurs poids lourd, dont ont teste la vigilance. Là les consignes
sont moins plaisantes : cinq fois par jour, ils doivent rester assis et
lutter contre le sommeil ! Car le centre possède une consultation liée à
la médecine du travail.

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3) Un labo chez soi

Mais les trois chambres du laboratoire du sommeil ne suffisent pas à


réaliser tous les enregistrements nécessaires. Ainsi, les spécialistes ont
dû développer des moyens d’enregistrer à domicile la qualité du
sommeil. Deux petits appareils portables, l’un pour enregistrer les
ondes cérébrales et l’autre pour les rythmes respiratoires et cardiaques
sont prévus. L’avantage est que l’enregistrement est plus fiable : le
dormeur garde les conditions de sommeil habituel, il ne change pas
d’environnement. Seul problème, il vient se faire poser les électrodes
en fin d’après-midi puis repart chez lui déguisé en sapin de Noël,
parfois en métro ! Plus discret, le centre propose parfois d’utiliser
l’actimètre : cette grosse montre cache un mécanisme capable
d’enregistrer les mouvements de son propriétaire. Ainsi, on peut
connaître les temps de repos lors des activités quotidiennes, en
comparant avec un agenda du sommeil rempli par le patient.

4) Dormir en solitaire…

Cette méthode employant l’actimètre ne sert pas uniquement à vérifier


les décalages de phase, ou d'autres troubles du sommeil : le centre de
l’Hôtel-Dieu reçoit également les sportifs de haut niveau. Le domaine
de prédilection est la navigation en solitaire. Isabelle Autissier, Yvan
Bourgnon, Thierry Dubois ont ainsi bénéficié des outils et des conseils
de spécialistes pour améliorer leur sommeil. Car lors d’un voyage en
solitaire, gérer ses temps de sommeil est essentiel. Mais il faut aussi
être sûr de préserver sa vigilance durant la journée, pour ne pas risquer
l’accident. L’expertise de spécialistes du sommeil, tel que le Dr
François Duforez, Dr Bertrand de La Giclais et Dr Damien Léger,

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Vaincre l’insomnie

permet aux sportifs de connaître leurs besoins et leurs rythmes du


sommeil, pour l’adapter sans risque aux impératifs de la compétition.
Comme le souligne le Dr Damien Léger qui dirige le centre du
sommeil, "l’objectif n’est pas d’améliorer les performances ou de les
"doper" : ils sont déjà très bons. Nous intervenons pour leur éviter les
contre-performances". Le centre intervient également sur la Formule 1
et les 24 heures du Mans. Et il reçoit à titre individuel quelques
champions de tennis, d’athlétisme ou de rugby.

5) Loft story pour somnambules…

Le centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu s’occupe également de troubles


particuliers : les parasomnies. Il s’agit notamment du fameux
somnambulisme ou de mouvements violents pendant la nuit (dirigés
contre soi ou contre le conjoint parfois). Les chambres
d’enregistrement sont d’ailleurs toutes équipées de caméra, qui
permettent de surveiller les mouvements des dormeurs pour détecter
l’ampleur du problème. Comme le souligne le Dr Léger, "les cas de
violences durant le sommeil ne sont pas rares. En revanche, les cas de
somnambulisme chez l’adulte sont plus exceptionnels. Certains sont
surprenants : nous avons déjà eu des personnes qui sortaient de chez
eux et prenaient leur voiture" !

6) Fiat lux…

Côté traitement, le laboratoire dispose bien sûr de solutions adaptées à


chacun. Outre les moyens classiques, on propose notamment des
séances de sophrologie. Mais l’une des techniques la plus utilisée est

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la luminothérapie : une salle contenant un mur avec plusieurs lampes


spéciales a été aménagée. Car la lumière est le meilleur moyen de
mettre notre horloge interne à l’heure ! Elle peut aider ceux qui
souffrent de Jet-lag, mais aussi pour les victimes de "décalage de
phase". Par exemple, ce sont ceux qui ne parviennent pas à se coucher
avant minuit et qui sont fatigués lorsqu’ils se lèvent le matin… Ils
viennent alors durant trois semaines chaque matin faire une heure de
luminothérapie, installés à 50 centimètres de ce véritable mur de
lumière. Et c’est l’inverse pour les gens qui se couchent à 20 heures et
sont réveillés à quatre heures du matin : ils passeront le soir se faire
éclairer. Cette technique est également utilisée dans les cas de
dépression saisonnière. Plus surprenant, elle peut être une solution…
chez les non-voyants ! Car comme le précise le Dr Léger, "beaucoup
de non-voyants ont des problèmes de sommeil, dus à des décalages de
phase. On peut parfois les traiter avec la luminothérapie. Sinon, nous
essayons de les aider à réorganiser leurs journées pour retrouver un
rythme adéquat". Le centre propose également cette technique aux
travailleurs de nuits. Et la lumière peut aussi être bénéfique pour
certains cas d’insomnies saisonnières.

Alain Sousa

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VII - Dormez à votre bon cœur !

Réveils nocturnes fréquents, insomnie, apnées.. autant de troubles


du sommeil qui compliquent votre quotidien. Un lien avec
l’hypertension artérielle avait déjà été montré, mais deux études
récentes suggèrent également que ces troubles sont un facteur de
risque de maladies cardiaques.

Le manque ou l’excès de sommeil sont fréquents dans notre société,


que ce soit ou non par choix. Doctissimo fait le point sur les
conséquences possibles au niveau cardio-vasculaire.

1) Mal dormir nuit aussi au cœur !

Le manque du sommeil est source de fatigue,


d’irritabilité, voire de dépression, d’accidents du
travail ou de la circulation.

Une étude1 publiée en janvier 2003 et menée sur


10 ans a montré une nette augmentation du risque
cardio-vasculaire en cas de manque mais aussi d’excès de sommeil.
Plus de 70 000 femmes de 45 à 65 ans, sans antécédent cardio-
vasculaire, ont ainsi été interrogées en 1986 sur la durée de leur
sommeil, puis à nouveau en 1996 sur la survenue de problèmes
coronariens (angine de poitrine, infarctus). Comparé aux femmes
dormant 8 heures par nuit, il apparaît que :

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• Les femmes dormant en moyenne 5 heures par nuit ou moins


ont 39 % de risque supplémentaire de subir au bout de 10 ans un
problème coronarien ;
• Chez les femmes dormant 6 heures par nuit, ce risque est de
10 % plus élevé ;
• Les femmes qui dorment 9 heures ou plus ont aussi un risque
majoré, de 37 %.

Selon le Docteur Najib Ayas, spécialiste des troubles du sommeil au


Women’s Hospital de Boston qui a conduit cette étude, ces résultats
mettent en évidence une "modeste" mais "significative" association
entre la durée du sommeil et le risque de maladie coronaire. Il souligne
que "les gens devraient considérer qu’un sommeil adapté à leurs
besoins n’est pas un luxe mais fait partie de l’hygiène de vie".

Malheureusement, on ne choisit pas toujours : les femmes


ménopausées, qui constituaient une partie importante des patientes
dans cette étude, souffrent par exemple de réveils fréquents et dorment
moins longtemps.

2) L’apnée du sommeil, il faut traiter !

On savait déjà, notamment grâce à une étude2 publiée en 2000, que les
personnes souffrant de troubles respiratoires associés au sommeil sont
sujettes à l’hypertension artérielle, de même que les ronfleurs dits
"ordinaires".

La prestigieuse revue The New England of Journal of Medicine a


publié récemment une étude3 montrant que si les apnées sont traitées
chez les patients déjà cardiaques, leur état s’améliore :

22
Vaincre l’insomnie

• L’hypertension artérielle diminue (moins un point en


moyenne) ;
• La fonction cardiaque, mesurée par échographie, est meilleure,
avec 25 à 33 % d’amélioration de la fonction d’éjection du
ventricule gauche ;

Il y a donc une nette diminution du risque cardio-vasculaire chez ces


patients, d’autant plus que ces effets ont été observés après seulement
un mois de traitement par "masque dodo", un masque respiratoire qui
exerce une pression positive (l’air arrive dans le nez à haute pression
et force ainsi le passage de la gorge, obstruée en cas d’apnées).

L’explication donnée par les auteurs à cette amélioration est simple :


pendant le sommeil, la pression artérielle et les pulsations cardiaques
diminuent ; chez les personnes atteintes d’apnées du sommeil, les
interruptions respiratoires nocturnes temporaires « stressent » le cœur,
l’empêchant de récupérer correctement. La répétition de ces
phénomènes serait donc comparable à d’autres types de stress
chroniques délétères pour le cœur : hypercholestérolémie, tabagisme,
obésité, absence de sport, anxiété ou dépression, etc.

On peut donc penser que l’apnée non traitée finira par altérer le
système cardio-vasculaire, avec ou sans maladie cardiaque déjà
existante. Il faudra cependant des études complémentaires pour
confirmer cette explication.

Que vous souffriez d’apnées, d’insomnie, de réveils multiples ou au


contraire d’une tendance à l’excès de sommeil, votre cœur est donc
aussi concerné ! Les médecins généralistes et spécialistes sont de
mieux en mieux formés sur ces questions, des centres du sommeil

23
Vaincre l’insomnie

s’ouvrent en France, de nouveaux traitements sont mis au point, alors,


n’hésitez pas à consulter : le sommeil, c’est aussi la santé…

*******************

24
Vaincre l’insomnie

Chapitre II - Les causes de l'insomnie

L'insomnie est un trouble extrêmement répandu.


Mauvaises habitudes, hormones. quelles sont les causes
de ces problèmes de sommeil ? Quels facteurs
psychologiques peuvent barrer la route au marchand de
sable ? Découvrez les mécanismes intimes de vos nuits sans repos !

1 - Insomnie : les causes


L’insomnie est un problème qui touche plus de 10 % de la
population adulte. Elle se traduit par une diminution de la
quantité et de la qualité du sommeil (difficultés d'endormissement,
éveils nocturnes, réveil précoce le matin…). Le sommeil est alors
vécu comme non reposant. La journée s’accompagne de fatigue,
de somnolence et l’insomniaque est souvent irritable.

Attention, ce n’est pas parce que vous dormez cinq ou six heures par
nuit que vous êtes insomniaques : si vous vous sentez bien pendant la
journée, vous êtes juste un petit dormeur et vous n’avez pas à vous
inquiéter. De même, si vous passez une nuit blanche due à un
évènement occasionnel (indigestion, émotion forte…), vous ne
souffrez pas d’insomnie : une nuit ou deux de repos et le manque de
sommeil sera vite récupéré. L’insomnie devient un réel problème
lorsqu’elle est chronique et perturbe la vie de tous les jours.

25
Vaincre l’insomnie

a) Attention aux excitants

Les causes de l’insomnie sont nombreuses. Des


problèmes d’hygiène de vie peuvent être à
l’origine de ces difficultés à s’endormir. Ainsi,
la consommation abusive d’excitants (café, thé,
alcool, tabac) ou le fait de manger trop ou pas assez le soir peuvent
être responsables des difficultés à trouver le sommeil. Le manque
d’activité physique ou au contraire une activité physique trop intense
peuvent également être en cause. L’insomnie peut aussi être associée à
certaines maladies organiques (asthme, ulcère...) ou à la prise de
médicaments excitants (cortisone, bêta bloquants...) qui perturbent le
sommeil. Il ne faut pas oublier des causes tout simplement liées à
l’environnement : chambre bruyante ou trop lumineuse, sommier ou
matelas de mauvaise qualité…

b) Jambes sans repos et apnée du sommeil

L’insomnie peut parfois avoir une cause organique, telle que le


syndrome des jambes sans repos ou l’apnée du sommeil. Le syndrome
des jambes sans repos est fréquent chez les femmes enceintes et les
personnes de plus de 60 ans. Il se traduit par sensations de brûlures,
d'agacements, de picotements (paresthésies) dans les jambes au
moment du coucher. Ces sensations obligent la personne à se lever, à
marcher, à se rafraîchir les jambes sous la douche et empêchent
l’endormissement. Ce syndrome s’accompagne de mouvements
périodiques des jambes durant la nuit, qui peuvent gêner le conjoint.
L’apnée du sommeil est une autre cause organique qui occasionne des
insomnies. Elle est très difficile à déceler et entraîne une fatigue

26
Vaincre l’insomnie

importante le matin et des troubles de la mémoire et de la


concentration. Ces problèmes de jambes sans repos et d’apnée du
sommeil sont généralement mis en évidence grâce au témoignage du
conjoint.

c) Stress et angoisse

Dans un grand nombre de cas, l’insomnie est en fait liée à des causes
psychologiques. Elle est souvent liée à un épisode traumatisant
(opération chirurgicale, accouchement…) qui, bien que passé, a laissé
une angoisse de la nuit blanche. Dès que la personne se couche, les
systèmes d’éveil sont activés, empêchant l’endormissement. Les
problèmes de dépression sous-jacente ainsi que l’anxiété et le stress
sont également des causes majeures d’insomnie.

2 - L'insomnie : bien la comprendre pour y faire face


Difficultés d'endormissement, réveils nocturnes avec vigilance
anormale et impression matinale de ne pas s'être reposé. Les
symptômes de l'insomnie sont multiples. Quelles sont les causes ?
Comment la vaincre ? Le point sur ce trouble du sommeil.

Quatre ou cinq heures de sommeil suffisent à une minorité de


personnes. Pour les autres, la moyenne est de sept heures.

a) Les phases du sommeil

Elles sont au nombre de 3 et définissent un cycle de sommeil. Il y a


ainsi 5 ou 6 cycles par nuit, qui se succèdent.

• L'endormissement est un train qu'il faut prendre à l'heure pour


bien débuter le voyage ;

27
Vaincre l’insomnie

• Le sommeil lent s'approfondit en quatre phases. C'est le grand


repos, marqué cependant chez certains par le somnambulisme et
des terreurs nocturnes (stades 3 et 4) ;
• Le sommeil paradoxal : il est plus léger, avec mouvements
oculaires, accélération cardiaque, rêves.

b) Les symptômes

L'insomnie peut n'être qu'une impression


d'avoir mal dormi. Il n'y alors pas de
retentissement sur les activités de la journée
suivante.

En revanche, une somnolence au travail ou en voiture, des coups de


pompe subits avec picotement des yeux, courbatures, envies
impérieuses de faire un somme, traduisent un trouble du sommeil.

c) Comment l'insomnie s'installe-t-elle ?

La plupart du temps, elle fait suite ou accompagne un état anxieux.


Des ennuis personnels (santé, famille, couple, argent, sexualité) la
déclenchent et l'entretiennent.

L'endormissement est problèmatique.

Les réveils intempestifs s'enchaînent avec des périodes de vigilance et


de mauvais sommeil, avec cauchemars.

Pour d'autres, après un ou deux cycles de sommeil normal, la veille


persiste jusqu'au matin. Idées noires, auto-dévalorisation et angoisse
laissent le dormeur épuisé.

28
Vaincre l’insomnie

Un cercle vicieux se crée, fatigue et insomnie aggravant la fatigue. Il


faut le briser.

d) Comment faire ?

L'hygiène de vie

Elle a son importance. Alcool, tabagisme, excès de table


compensateurs euphorisent sur le moment mais entretiennent plus tard
les troubles du sommeil.

L’activité physique doit être maintenue ou réintroduite. C'est peut-être


le moment de reprendre ou de découvrir progressivement un sport.

Des exercices de détente et de relaxation sont toujours bénéfiques.

Le soutien psychologique

L'anxiété est une réaction aux agressions de la vie. Il faut en prendre


conscience, en comprendre les mécanismes, pour mieux y faire face.

Attention : les troubles du sommeil peuvent préparer l'entrée dans un


état dépressif ou masquer celui-ci.

Les médicaments

Ce sont des hypnotiques et/ou des sédatifs avec des propriétés


variables suivant leur classe.

Ces médicaments sont efficaces, souvent utiles, parfois nécessaires.

Il faut les prendre sous contrôle médical, réévaluer leur action,


connaître leurs effets secondaires. Attention à l'automédication, qui
n’est pas adaptée pour ce type de médicaments. Il est donc essentiel de

29
Vaincre l’insomnie

consulter votre médecin dès que vous éprouvez des difficultés pour
trouver le sommeil

3 - Age, hormones et insomnie


Avec l’âge, les réveils deviennent volontiers plus fréquents et le
temps de sommeil global tend à diminuer. Parallèlement, certaines
sécrétions hormonales, qui se produisent essentiellement la nuit,
sont réduites. Afin d’étudier ces phénomènes, l’équipe du Dr Eve
Van Cauter a analysé, à l’université de Chicago, la qualité du
sommeil de 149 volontaires de sexe masculin, dont l’âge variait de
16 à 83 ans.

Les résultats de cette étude1 révèlent que la qualité du sommeil s’altère


dans des proportions notables, chez les hommes, beaucoup plus tôt
qu’on ne le pensait. Ainsi, ils distinguent deux périodes de la vie
marquées par ce phénomène.

Pour mémoire, le sommeil comprend deux phases : le sommeil lent et


le sommeil paradoxal ou profond. Ce cycle dure environ deux heures,
et se répète en général 4 à 5 fois par nuit.

Le pourcentage de sommeil dit « profond » passe de 18,9% pour les


hommes de 16 et 25 ans à 3,4% entre 35 et 50 ans. Cependant, la durée
totale de sommeil ne varie pas notablement entre ces deux âges.

Enfin, concernant le passage vers le troisième âge (de 71 à 83 ans), on


note un certain fractionnement du sommeil, le temps d’éveil pendant
la nuit augmentant, en moyenne, de 28 minutes tous les 10 ans.

30
Vaincre l’insomnie

a) Une diminution des taux de l’hormone de croissance

L’autre découverte particulièrement intéressante


de cette étude est d’avoir montré que les
modifications du sommeil détectées chez les
hommes sont associées à des réductions de la
production d’hormones. Ainsi, la production par le cerveau de
l’hormone de croissance (dont 60 à 70 % est fabriquée pendant la nuit)
semble être étroitement liée à la diminution du sommeil profond.

Ainsi, entre le début de l’âge adulte (16-25 ans) et 35-50 ans, la


sécrétion de cette hormone baisse de 75%. La diminution de cette
hormone chez les personnes âgées a fait l’objet de nombreuses
études2; elle est associée à la diminution de la masse et de la force
musculaire, de l’endurance, à une augmentation de la prise de poids, à
une fragilisation des vaisseaux sanguins et à une moins bonne qualité
de vie. Les chercheurs pensent alors qu’une modification du niveau de
certaines hormones est la conséquence directe de la dégradation du
sommeil.

b) Faut-il donner de l’hormone de croissance pour combattre le


vieillissement ?

Les résultats de cette étude devront bien sûr être confirmés et les effets
du sommeil sur le vieillissement devront aussi être analysés auprès des
femmes. Mais, s’ils sont attestés, ils pourraient donner des arguments
supplémentaires aux personnes qui préconisent l’emploi d’hormone de
croissance pour lutter contre la sénescence.

31
Vaincre l’insomnie

La concentration de cette hormone dans l’organisme est réduite de 60


à 70 % après 60 ans, ce qui engendre des modifications corporelles
néfastes, comme une baisse de la masse musculaire, une augmentation
de la masse grasse, peut-être aussi une réduction de la densité osseuse.

Or, les données de l’étude du Dr Eve Van Cauter et de ses


collaborateurs suggèrent que la restauration d’un sommeil lent de
qualité pourrait éviter cette diminution, avec l’âge, des taux de cette
hormone, du moins chez l’homme. Aussi peut-on imaginer, à
l’inverse, que la diminution des concentrations de l’hormone de
croissance est à l’origine des perturbations du sommeil lent. Auquel
cas il faudrait donner cette hormone aux hommes à des âges plus
précoces car les altérations du sommeil lent ont été notées assez tôt au
cours de la vie. Ces traitements hormonaux sont généralement réservés
aux hommes de plus de 65 ans.

c) Un nouveau champ de recherches

Affaire à suivre, mais le chapitre des relations entre sommeil et


hormones chez l’homme ne fait que s’ouvrir ! Nul doute que bien
d’autres études seront mises en route pour déterminer comment le
traitement des troubles du sommeil peut modifier nos sécrétions
hormonales ou, symétriquement, pour analyser comment
l’administration d’hormones peut moduler le fonctionnement de notre
cerveau.

32
Vaincre l’insomnie

4 - Femmes et insomnie : une question d’hormones ?


L’insomnie est un problème pouvant avoir de nombreuses
origines. Si notre hygiène de vie est souvent responsable de nos
difficultés à trouver le sommeil, pour les femmes, des
dérèglements hormonaux tels que l’arrivée de la ménopause
pourraient également être en cause…

Les causes de l’insomnie sont multiples. Or des chercheurs américains


ont mis en avant un rôle des hormones, notamment dans la période
précédant la ménopause.

a) La périménopause, une période clé

La ménopause n’arrive pas brutalement. Elle est précédée d’une


période plus ou moins longue appelée périménopause. Ces quelques
années d'irrégularités menstruelles précèdent la cessation définitive
des règles.

Durant cette période, la production d’hormones


sexuelles diminue et provoque des troubles des
règles : allongement ou raccourcissement du cycle,
modification d'abondance ou de durée des règles,
saignements abondants et fréquents laissant peu
d'intervalle entre eux etc. On retrouve également des
symptômes proches du syndrome prémenstruel
(tension des seins, ballonnement abdominal, etc.). Mais les chercheurs
de l’université de Pennsylvanie se sont intéressés aux troubles du
sommeil liés à cette période. Ils ont évalué l’impact de la diminution
progressive des taux d’estrogènes sur la détérioration du repos.

33
Vaincre l’insomnie

b) Un lien entre oestrogènes et sommeil

Pour vérifier l’impact des hormones, ils ont suivi pendant deux ans
218 femmes blanches et 218 femmes de couleur âgées de 35 à 47 ans
présentant des cycles menstruels réguliers. Interrogées sur la qualité de
leur sommeil, ces femmes ont subi à quatre reprises une prise de sang
pour doser les variations hormonales, dont l’œstradiol. Résultat : 17 %
des femmes rapportèrent des troubles du sommeil à chaque période
d’évaluation.

c) Un traitement hormonal substitutif pour dormir ?

Les auteurs ont mis en évidence différents facteurs affectant


directement la qualité de leur sommeil : une plus forte incidence de
bouffées de chaleur, une prédisposition à l’anxiété et la dépression,
une forte consommation de caféine et enfin un faible taux d’œstradiol
chez les femmes de 45 à 49 ans. Selon les chercheurs, les
bouleversements hormonaux de la périménopause peuvent ainsi
directement affecter le sommeil des femmes durant cette période. De
plus amples études devront néanmoins déterminer si un traitement
hormonal substitutif peut avoir l’effet inverse et améliorer le repos des
femmes de plus de 45 ans. Il reste à évaluer si des troubles du sommeil
chez des femmes plus jeunes peuvent avoir pour origine des
dérèglements hormonaux similaires…

5 - Jeunes mères recherchent sommeil désespérément


Maternité et nuits paisibles semblent a priori peu compatibles,
tout au moins pendant quelques semaines, quelques mois, voire
quelques années, dans les cas les plus difficiles. Les perturbations

34
Vaincre l’insomnie

du sommeil chez les jeunes mères paraissent tellement inévitables


qu'on en parle peu. Elles entraîneraient pourtant des symptômes
proches de l'ivresse.

Une enquête écossaise souligne la fréquence du manque de sommeil


pour les jeunes mères et l’ampleur de ces effets. La multiplication des
nuits blanches pourrait notamment perturber davantage la conduite
automobile qu’un excès de boisson alcoolisé.

a) Materner ou conduire, faut-il choisir ?

Une enquête réalisée à Edimbourg (Ecosse), en


Ecosse, auprès de 47 nouvelles mamans, vient
rompre le silence en montrant à quel point la
privation de sommeil peut être importante et
retentir sur l’équilibre général. Un tiers des
femmes interrogées se plaignait d’un repos
insuffisant et 11 % mentionnaient un manque majeur de sommeil. Une
sur cinq avait passé régulièrement des nuits blanches au cours des huit
semaines suivant la naissance. Parfois les circonstances étaient
véritablement épuisantes, certains bébés se réveillant jusqu’à quinze
fois par nuit.

Ces nuits agitées retentissaient sur l’humeur, mais aussi sur les
performances des mères : 58 % déclaraient éprouver des difficultés à
effectuer des tâches simples pendant la journée. Dans certains cas le
manque de sommeil est si important que la conduite automobile
devient comparable à celle observée après la prise d’alcool, souligne le
Dr Heather Engleman, chercheur au centre du sommeil d'Edimbourg.

35
Vaincre l’insomnie

Des études ont ainsi montré qu’une nuit blanche altère davantage les
réflexes et la conduite qu’une alcoolémie dépassant les valeurs légales.

b) Eloge de la sieste

Quel remède apporter à ce manque chronique de sommeil ? Profiter


des moments de sommeil de l’enfant pour dormir pendant la journée,
suggèrent les auteurs de l’enquête, même si cela conduit à négliger
quelques temps les tâches ménagères. Mais ces siestes ne sont pas
toujours faciles à mettre en pratique. Moins d’un quart des femmes
interrogées arrivaient ainsi à rattraper leur manque de sommeil.

L’arrivée d’un bébé est une période finalement si merveilleuse que les
femmes supportent les nuits agitées comme un mal nécessaire, une
période difficile mais provisoire, dont il faut bien s’accommoder. Si
vous n’arrivez pas à faire face et si vous avez besoin d’une employée à
mi-temps, une baby-sitter occasionnelle, sachez que des sites internet
peuvent vous aider dans votre recherche. Vous trouverez quelques
liens utiles à la fin de cet article.

C’est probablement là le secret de l’étonnante résistance des nouvelles


mamans. Cependant, cette enquête montre qu’il ne faut pas négliger
les conséquences concrètes que peut avoir la privation de sommeil.
Pour éviter qu’elle n’affecte trop profondément l’équilibre psychique
et la sécurité quotidienne, il est indispensable que l’entourage et la
mère fasse en sorte de se ménager des moments de repos.

Les parents ne doivent pas hésiter à consulter un médecin si les réveils


nocturnes sont trop fréquents ou persistent au delà des premières
semaines. Enfin, il est important que la mère aille consulter si elle se
sent épuisée, incapable de gérer le quotidien. En effet, les dépressions

36
Vaincre l’insomnie

du post-partum sont fréquentes et peuvent entraîner par elles-mêmes


un besoin continuel et irrépressible de dormir. Un médecin pourra
rechercher la présence d’un tel épisode dépressif et proposer un
traitement qui pourra contribuer à rompre ce cercle vicieux.

6 - Insomnie : quelles causes psy ?


Si l’insomnie peut devenir un facteur de risque conduisant à une
maladie psychiatrique, l’inverse est aussi vrai. Elle peut être un
élément qui accompagne un trouble psychologique. Ce manque de
sommeil est même fréquent, surtout chez les personnes
dépressives, les anxieux ou les névrotiques. Tour d’horizon…

Les troubles du sommeil sont parfois le signe de troubles


psychologiques. On peut d’ailleurs souvent associer un type
d’insomnie à un problème précis…

a) Anxiété, névrose et sommeil…

L’insomnie dont souffrent les patients névrotiques


ou anxieux se situe plutôt en début de nuit. C’est
l’insomnie d’endormissement. Elle a plusieurs
origines selon que l’on est obsessionnel, anxieux ou
que l’on souffre de névrose hystérique. Ainsi,
l’obsessionnel a du mal à s’assoupir car l’idée de
perdre la maîtrise de soi lui est insupportable. Pour
l’anxieux phobique, le sommeil est “trop proche de la mort”;
l’angoisse suscitée au soir tombant engendre des manifestations
somatiques qui l’empêchent de s’endormir. Enfin, dans les névroses
hystériques, la limite entre le sommeil et l’éveil n’est pas clairement

37
Vaincre l’insomnie

délimitée. On ne sait plus très bien ce qui relève du rêve et de la


réalité ; cela entraîne une véritable phobie de la nuit.

b) Dépression : un réveil matinal

Les patients dépressifs s’endorment généralement bien. Mais ils se


réveillent tôt, vers 4-5 heures du matin. Ils éprouvent alors beaucoup
de difficultés à se rendormir, et n’y arrive le plus souvent qu’à l’heure
de se lever. Cette insomnie est très douloureuse, surtout quand on sait
que une à deux heures en moins par rapport à son sommeil habituel
donne objectivement la sensation d’une nuit blanche.

c) L’insomnie maniaque

La psychose maniaco-dépressive est aujourd’hui appelée troubles


bipolaires. Redoutable, notamment pour l’entourage, l’insomnie de la
phase maniaque est une manifestation constante de cette maladie. La
réduction du temps de sommeil ne dépasse presque jamais deux ou
trois heures par nuit, mais elle est accompagnée d’une hyperactivité
nocturne chez des patients qui ne manifestent ni fatigue ni somnolence
sans la journée.

d) Age et sommeil

Les personnes âgées dorment moins la nuit. Et une sieste l’après-midi


peut être la bienvenue. Mais la gestion de cette redistribution du
sommeil est difficile dès lors que les sujets sont alités. Ils se plaignent
d’éveils nocturnes fréquents et prolongés, de réveil matinal précoce,
de difficultés à se rendormir… souvent aggravées par la peur de la nuit
et du noir qui réactive l’angoisse de mort.

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Vaincre l’insomnie

e) Les autres troubles…

L’insomnie est également très fréquente chez les personnes


hypochondriaques. En revanche, elle n’est pas très présente chez les
malades psychotiques, ni chez les patients schizophrènes. Enfin, il
existe des personnes qui souffrent d’insomnies totales, ne réussissant
plus du tout à dormir ! Mais dans ce cas, il s’agit d’affections
neurologiques et non psychologiques.

7 - Nous ne sommes pas égaux devant le sommeil


Près de 70 % des Français se plaignent de leur sommeil à un
moment ou à un autre de leur vie. Psychiatre et pédopsychiatre, le
Dr Michel Lecendreux a créé en 1990 la consultation des troubles
du sommeil de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Robert Debré
à Paris. Auteur de "Réponses à 100 questions sur le sommeil", il
nous dévoile les inégalités face aux troubles de la nuit…

Question : Sommes-nous tous égaux devant le sommeil ? Vous


parlez des "boulimiques" et des "anorexiques" du sommeil…

Michel Lecendreux : Nous ne sommes pas tous égaux


devant le sommeil mais nous sommes tous obligés de
dormir. Notre temps de sommeil idéal est gouverné par
nos gènes, par notre horloge biologique et influencé par
des facteurs environnementaux. Certaines personnes se contentent
d’une nuit de moins de 6 heures, tandis que d’autres ont besoin de
leurs 10 heures de sommeil. Pour la grande majorité des adultes, le
temps de sommeil moyen est de huit heures. Cependant, certaines

39
Vaincre l’insomnie

personnes font le choix délibéré de rester longtemps au lit alors que


d’autres au contraire restreignent au maximum leur temps de repos.

Question : Pourquoi certains sommeils ne sont-ils pas


réparateurs ?

Michel Lecendreux : Il faut distinguer les notions de quantité et en


qualité. Les stades de sommeil peuvent être altérés par des anomalies
qui empêchent le dormeur d’atteindre la phase profonde de sommeil,
celle qui est connue pour être réparatrice. Les causes peuvent être
nombreuses, par exemple liées à des anomalies respiratoires comme
les apnées au cours du sommeil ou le phénomène dit des jambes sans
repos. Certains troubles peuvent être dus à une mauvaise perception
des moments où l’on a dormi. Ces personnes se disent insomniaques,
pensant ne pas avoir fermé l’œil de la nuit alors qu’elles ne
parviennent pas à mémoriser les périodes pendant lesquelles elles ont
effectivement dormi.

Les navigateurs solitaires pendant les courses en haute mer dorment


par tranches de 4 heures environ avec des siestes de 20 à 30 minutes.
Dans ce cas le but est de limiter les risques d’accidents, mais aussi de
ne pas accumuler des périodes de privation de sommeil trop
importantes. Une dette de sommeil trop importante peut être à
l’origine d’hallucinations sensorielles, de distorsion du champ visuel,
de troubles attentionnels majeurs.

Question : Comment se fait-il que certaines personnes peuvent se


réveiller, tenir des conversations et n’en avoir aucun souvenir au
réveil ?

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Vaincre l’insomnie

Michel Lecendreux : Elles peuvent être sujettes à de véritables


"ivresses de sommeil" qui peuvent entraîner une amnésie totale de
l’épisode. Certaines parasomnies comme le somnambulisme peuvent
aussi être à l’origine de comportement complexes au cours du
sommeil. En France, 1 % des adultes seraient concernés par cette
affection, dont la prévalence atteint 15 % chez l’enfant.

Question : De quelle façon les besoins de sommeil évoluent-ils


selon les âges ?

Michel Lecendreux : Les adolescents connaissent


des insuffisances chroniques de sommeil, sans qu’ils
puissent rattraper leur déficit dans le courant de la
journée. Nous assistons aujourd’hui à un phénomène
nouveau : on constate même chez les jeunes enfants
des états de somnolence diurnes car ils se couchent
de plus en plus tard, se calquant volontiers sur le rythme de leurs
parents. Chez les personnes âgées, le sommeil est de moins bonne
qualité, il est moins profond et moins continu. D’une façon générale, il
est préférable chez ces personnes de ne pas dormir dans la journée, de
conserver l’alternance jour/nuit en s’exposant à la lumière du jour par
exemple, en évitant trop d’activités le soir ainsi que les repas trop
lourds ou riches en graisses au dîner.

Question : Pour quelle raison les Français sont-ils champions du


monde de consommation de somnifères ?

Michel Lecendreux : Une étude que nous avons réalisée en 1999


auprès de 200 enfants de moins de 2 ans dans le service de
psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent à l'hôpital Robert
Debré, indiquait que près de 70 % de ces nourrissons prenaient des

41
Vaincre l’insomnie

médicaments à visée sédative. Ces résultats révèlent à quel point les


parents et les médecins sont démunis face aux troubles du sommeil des
enfants et combien ils sont à même de privilégier l’option
médicamenteuse.

Or les effets de l’exposition précoce aux sédatifs sur le système


nerveux central sont très peu documentés. Cela est susceptible
d’ancrer leur recours dans les habitudes et s’amplifie à l’âge adulte,
avec de surcroît la nécessité d’augmenter les doses en raison de
l’accoutumance et des effets qui s’émoussent. Pour éviter de tomber
dans ce cercle vicieux, il est souhaitable que les médecins généralistes
soient à même de mieux répondre à la demande des parents et puissent
prodiguer des conseils simples d’hygiène de sommeil.

Question : Quels sont les traitements non médicamenteux


conseillés ?

Michel Lecendreux : Les personnes souffrant d’insomnie peuvent


bénéficier de séances de relaxation et de sophrologie. A Robert Debré
nous proposons des thérapies comportementales au cours desquelles
les enfants adoptent de nouvelles règles d’hygiène de vie. Certains
travaillent, lisent, regardent la télévision dans leur lit, en fin de compte
le lit n’est plus synonyme de sommeil et le conditionnement ne
fonctionne plus. Dès lors ils auront beau se coucher à heure fixe, s’ils
ne respectent pas leur rythme biologique ils se retrouvent à ruminer
leurs pensées sans trouver le sommeil.

Question : Que pensez de l'homéopathie et des traitements à base


de plantes ?

42
Vaincre l’insomnie

Michel Lecendreux : Ces produits n’ont pas fait la preuve


scientifique de leur efficacité (ni même de leur innocuité), mais sont
appréciées de certains insomniaques. L’un des risques inhérents à cette
prise chronique ou répétée est celui du conditionnement tant au plan
psychique que comportemental.

8 - Stress et insomnie, des relations particulières


Dans un grand nombre de cas, l’insomnie est liée à des causes
psychologiques, dont le stress fait partie. Deux études récentes
démontrent clairement son rôle et soulignent l’importance de sa
bonne gestion. Pour retrouver le chemin de l’oreiller.

L’anxiété et le stress sont deux maux très répandus dans notre société.
Doctissimo fait le point sur leur influence chez les insomniaques et
l’importance d’une prise en charge adaptée.

Le stress mal géré nuit à vos nuits

Qui n’a pas eu du mal à trouver le sommeil après une


grosse émotion, un choc ? Inversement, qui ne s’est pas
senti stressé après une nuit trop courte ou agitée de
cauchemars ? Logiquement, on pourrait penser que
plus les événements stressants se multiplient, plus la
qualité du sommeil est altérée…

Pourtant, une étude1 publiée en mars 2003 montre que les personnes
souffrant d’insomnie dite "primaire" (sans cause précise retrouvée)
auraient surtout du mal à gérer leur stress, indépendamment de son
intensité. Les chercheurs de l’Université Laval, au Québec, ont analysé
la durée et la qualité du sommeil de 67 personnes, dont 40 souffraient
d’insomnie, pendant 3 semaines. Ils se sont également intéressés aux

43
Vaincre l’insomnie

événements stressants survenant pendant cette période, ainsi qu’aux


symptômes dépressifs et à l’anxiété globale de ces patients.

Résultats : les bons dormeurs et les insomniaques rapportent un


nombre équivalent d’événements stressants. Cependant il apparaît que
les personnes souffrant d’insomnie accordent plus d’importance à ces
moments de stress, de même qu’aux événements négatifs majeurs de
leur vie.

En outre, l’analyse des questionnaires montre que les patients


insomniaques perçoivent leur vie comme plus stressante; ils font
davantage face à l’adversité en élaborant des mécanismes de défense
axés sur l’émotion et présentent une plus longue phase d’éveil avant
l’endormissement que les personnes dormant correctement.

Une preuve biologique à l’appui

En 2002, la même revue avait déjà publié une étude2 intéressante,


réalisée auprès de 53 femmes aux Etats-Unis. L’objectif était l’impact
du stress sur la qualité du sommeil. Leurs nuits ont donc été
enregistrées, leurs urines ont été recueillies et des questionnaires ont
été remplis pendant une semaine.

Les enregistrements ont montré, logiquement, que les femmes se


disant insomniaques avaient effectivement un sommeil de moins
bonne qualité, s’endormaient plus difficilement, étaient plus fatiguées
au réveil. Comme dans l’étude précédente, les femmes souffrant
d’insomnie ne semblaient pas plus exposées au stress que les autres
mais étaient victimes d’une détresse psychologique plus importante.
De plus, le taux de cortisol urinaire, qui est un bon indicateur du
niveau de stress, était sensiblement plus haut le matin chez les femmes

44
Vaincre l’insomnie

insomniaques confirmant un niveau anormalement élevé d’anxiété


nocturne chez ces personnes.

Suite à la publication de ces études et si bien sûr leurs résultats sont


confirmés à une plus grande échelle, on peut penser que les
spécialistes du sommeil intègreront rapidement ces données dans le
traitement de l’insomnie primaire : évaluer l’intensité réelle du stress
vécu par le patient, analyser correctement les moyens de défense qu’il
élabore, mais surtout lui apprendre à mieux gérer ses émotions.

En attendant, si vous dormez mal et que vous ne supportez pas la


moindre contrariété, faites le lien entre les deux… et parlez-en à votre
médecin !

**********************

45
Vaincre l’insomnie

Chapitre III - Troubles du sommeil

[?] Qu'est-ce que c'est ?


Les troubles du sommeil sont divisés en 3 groupes principaux :

• Les dyssomnies : insomnie d’origine psychologique (incapacité


à dormir la nuit), insomnie d’altitude, insomnie d’origine
extérieure (extrinsèque), troubles du sommeil liés à l’alcool ou à
des médicaments, narcolepsie. L’insomnie est une plainte
fréquente du sujet âgé de plus de 60 ans. On distingue
l’insomnie de début de sommeil, l’insomnie de maintien de
sommeil et l’insomnie de réveil précoce. Une insomnie
temporaire peut durer jusqu’à 3 semaines ; au delà, on parle
d’insomnie chronique ;
• Les parasomnies sont des troubles du sommeil associés à des
réveils nocturnes mais sans perturbation importante du sommeil
ou altération de la vigilance au cours de la journée. Il sont
surtout observés chez l’enfant mais peuvent persister chez
l’adulte revêtant un caractère pathologique. Les parasomnies
comprennent le somnambulisme, les terreurs nocturnes, les
troubles du sommeil associé au sommeil paradoxal, le bruxisme
nocturne et l’énurésie nocturne (incontinence urinaire au cours
de la nuit) ;
• Les troubles du sommeil d’origine psychiatrique, neurologique
ou liés à d’autres maladies.

46
Vaincre l’insomnie

[?] Causes et facteurs de risque


Les dyssomnies :

• L’insomnie chronique d’origine psychologique est due à un


stress émotionnel ;
• L’insomnie d’origine extrinsèque survient à la suite d’une
modification de l’environnement de sommeil (lit d’hôpital,
bruit, lumière, ronflement du partenaire) ou à la suite d’un
événement important (maladie, perte d’un individu proche,
changement d’activité professionnelle, examen) ;
• L’insomnie peut survenir au cours d’un séjour en haute
altitude (liée à la diminution en oxygène de l’air) ;
• Des troubles du sommeil peuvent être liés à la prise d’alcool ou
de médicaments. Chez certains patients, la consommation de 5
tasses de café peut être responsable de troubles du sommeil. Des
insomnies peuvent survenir au cours de la période de sevrage
d’hypnotiques ;
• La narcolepsie aurait une origine génétique.

Les parasomnies :

• La cause du somnambulisme reste inconnue ;


• Le bruxisme nocturne (grincements des dents) débute à la fin de
la deuxième décennie et disparaît le plus souvent spontanément
vers l’âge de 40 ans. Le stress semble jouer un rôle important
dans la genèse de ce trouble ;

47
Vaincre l’insomnie

• Les causes d’énurésie secondaire sont les troubles émotionnels,


les infections urinaires, les malformations des voies urinaires et
l’épilepsie.

Des troubles du sommeil sont fréquemment observés au cours des


affections mentales (dépression, psychose maniaco-dépressive),
neurologiques (migraines, algie vasculaire de la face, maladie de
Parkinson, syndrome de Gilles de la Tourette et chorée de Huntington)
ou d’autres maladies (asthme, reflux gastro-oesophagien).

Les dyssomnies :

• L’insomnie psychogène : le patient s’endort plus facilement à


des périodes non programmées (lorsqu’il n’essaie pas de
s’endormir) ;
• L’insomnie d’origine extrinsèque : il existe une augmentation
du temps d’endormissement, des réveils nocturnes fréquents et
des réveils matinaux précoces ;
• L’insomnie d’altitude : des troubles de la respiration (pauses
respiratoires) apparaissent pendant le sommeil. Le sujet se plaint
de réveils fréquents et d’un sommeil de mauvaise qualité tout
particulièrement pendant les premières nuits en haute altitude ;
• L’insomnie liée à la prise de drogues : la caféine est responsable
d’une augmentation de la latence d’endormissement, de réveils
nocturnes plus fréquents et d’une diminution de la durée totale
de sommeil pendant 8 à 14 heures après son ingestion. L’alcool
est responsable d’une augmentation des réveils nocturnes bien
qu’il augmente la somnolence et réduise la latence
d’endormissement ;

48
Vaincre l’insomnie

• La narcolepsie : le patient présente une somnolence excessive


au cours de la journée pouvant être accompagnée d’épisodes
involontaires de sommeil pendant la journée. Elle s’accompagne
de troubles du sommeil nocturne, d’une cataplexie (faiblesse
musculaire brutale déclenchée par une émotion), et parfois
d’hallucinations visuelles lors de l’endormissement et d’une
paralysie du sommeil (le patient ressent comme une paralysie de
ses muscles lors de l’endormissement).

Les parasomnies :

• Le somnambulisme est caractérisé par des activités


automatiques au cours du sommeil (se lever, marcher) ; le
patient reste inconscient et ne communique pas. Le réveil est
souvent difficile ;
• Les terreurs nocturnes surviennent pendant les premières heures
qui suivent l’endormissement. L’enfant crie de façon soudaine
et présente une sudation importante, une accélération de sa
fréquence cardiaque et un essoufflement. Le réveil peut être
difficile et l’enfant se souvient rarement de cet épisode le
lendemain matin. La récidive est rare ;
• Les cauchemars (anxiété survenant pendant une période de rêve)
entraînent parfois des réveils complets et un rappel de cet
épisode ;
• Les troubles du sommeil associé au sommeil paradoxal (période
du sommeil où se produise les rêves) se caractérise par un
comportement violent pendant le sommeil qui peut être
responsable de blessures chez le patient ou son entourage. Au
réveil, le patient se souvient d’images désagréables ;

49
Vaincre l’insomnie

• Le bruxisme nocturne est un grincement involontaire et forcé


des dents au cours du sommeil. Les patients ne sont pas
conscients de ce grincement ;
• L’énurésie nocturne survient le plus souvent chez le sujet jeune.
Avant l’âge de 6 ans, elle ne doit pas être considérée comme
pathologique. Elle devient rare à la puberté. Il est classique de
distinguer l’énurésie primaire de l’énurésie secondaire (définie
par une énurésie chez des patients qui n’ont pas présenté de
problème d’incontinence urinaire auparavant).

Les troubles du sommeil associées à des affections mentales :

• Au cours de la dépression, il est courant d’observer une


insomnie d’endormissement, une insomnie de maintien de
sommeil et des réveils matinaux précoces. Les dépressions
saisonnières (automne / hiver) se caractérisent souvent par une
hypersomnie ;
• Dans la manie (psychose maniaco-dépressive), le temps
d’endormissement est souvent allongé.

La consultation
Il doit être complet (examen neurologique) même si c’est
l’interrogatoire du patient qui permet d’orienter le diagnostic.

L’examen des dents chez un patient souffrant de bruxisme nocturne


peut mettre en évidence une destruction de l’émail dentaire.

50
Vaincre l’insomnie

[?] Examens et analyses complémentaires


Ils peuvent être pratiqués lorsque le diagnostic précis est rendu
difficile malgré les données de l’interrogatoire. Ils reposent sur
l’enregistrement polysomnographique (enregistrement au cours de la
nuit de l’activité électrique du cerveau et des muscles de l’œil).

[?] Evolution de la maladie


Elle dépend de la cause sous jacente.

[?] Ne pas confondre avec...


L’interrogatoire permet le plus souvent de faire le diagnostic.

A noter que le principal diagnostic à éliminer en cas de troubles du


sommeil associé au sommeil paradoxal est une crise d’épilepsie
nocturne. Ce diagnostic peut être éliminé par la
polysomnographie (enregistrement de l’activité électrique du cerveau
et des muscles de l’œil).

[?] Traitement
En cas d’insomnie psychogène : la thérapie comportementale est
souvent bénéfique. Des séances de relaxation améliorent le sommeil
des patients qui présentent une anxiété importante. Les hypnotiques
peuvent être prescrits dans certains cas.

En cas d’insomnie extrinsèque, la guérison survient généralement en


quelques semaines en éliminant le facteur responsable et en conseillant
d’avoir un rituel de coucher favorisant l’endormissement (éviter les
repas copieux, un exercice physique intense ou une douche chaude

51
Vaincre l’insomnie

juste avant le sommeil) et d’adapter l’environnement de la chambre à


coucher au sommeil.

En cas d’insomnie d’altitude : un traitement préalable par


l’acétazolamide peut s’avérer efficace.

En cas de troubles de sommeil liés à la prise d’alcool ou de


médicaments : le traitement consiste en l’éviction de la drogue
responsable qui peut être difficile dans certains cas et nécessité une
prise en charge spécialisée du patient (soutien psychologique...). A
titre préventif, le médecin doit prescrire le moins possible
d’hypnotiques pour une utilisation courante (la durée du traitement
doit être la plus courte possible et sa posologie réduite).

Le traitement de la narcolepsie est symptomatique. Il fait appel à des


stimulants (méthylphénidate) pour améliorer la somnolence. Le
traitement de la cataplexie, des hallucinations et des paralysies du
sommeil repose sur les antidépresseurs.

Il n’existe aucun traitement efficace du somnambulisme.

Le traitement des terreurs nocturnes consiste surtout à rassurer les


parents (récidive rare).

Le traitement des troubles du sommeil associé au sommeil paradoxal


fait appel au clonazépam ou aux antidépresseurs.

Le traitement du bruxisme nocturne est nécessaire en raison du risque


d’altérations dentaires dans les cas les plus sévères : gouttière dentaire
en caoutchouc, psychothérapie en cas de stress important. Aucun
médicament n’a fait la preuve de son efficacité.

52
Vaincre l’insomnie

Le traitement de l’énurésie primaire fait appel à la thérapie


comportementale et à une rééducation vésicale. Le traitement de
l’énurésie secondaire est la cause de cette énurésie.

**************************
*******************
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53
Vaincre l’insomnie

Table des matières

Chapitre I - Qu'est-ce que l'insomnie ? ________________________________ 2


I - Les méfaits de l'insomnie____________________________________________ 2
a) Différents effets _________________________________________________________ 3
b) Moins de sommeil, plus de diabète ?_________________________________________ 3
c) Quand l’insomnie donne un coup de vieux ! ___________________________________ 4
II - Insomnie, un symptôme trop fréquent ! ______________________________ 4
III - L’insomnie en cinq questions _______________________________________ 7
1) Quand peut-on dire que l’on est insomniaque ? ________________________________ 7
2) Quelles sont les conséquences de l’insomnie ? _________________________________ 8
3) Le fait de se réveiller toujours fatigué, malgré de longues nuits de sommeil, est-il un signe
d’insomnie ? _____________________________________________________________ 8
4) Est-on obligé de prendre des somnifères pour se soigner ?________________________ 9
5) Peut-on devenir dépendant aux somnifères ? __________________________________ 9
IV - Insomnie : nous sommes tous concernés ! ____________________________ 10
V - Les différentes sortes d’insomnies___________________________________ 13
1) Insomnies occasionnelles : nous sommes tous concernés ________________________ 13
2) Insomnies chroniques : une prise en charge indispensable _______________________ 14
3) Troubles récurrents : une horloge biologique déréglée __________________________ 14
4) Fatigue intense : gare aux problèmes respiratoires _____________________________ 15
VI - Voyage au centre du sommeil______________________________________ 16
1) Un équipement à la pointe !_______________________________________________ 16
2) Une sieste pour la science ! _______________________________________________ 17
3) Un labo chez soi _______________________________________________________ 18
4) Dormir en solitaire…____________________________________________________ 18
5) Loft story pour somnambules… ___________________________________________ 19
6) Fiat lux… ____________________________________________________________ 19
VII - Dormez à votre bon cœur ! _______________________________________ 21
1) Mal dormir nuit aussi au cœur ! ___________________________________________ 21
2) L’apnée du sommeil, il faut traiter ! ________________________________________ 22

Chapitre II - Les causes de l'insomnie ________________________________ 25


1 - Insomnie : les causes ______________________________________________ 25
a) Attention aux excitants __________________________________________________ 26
b) Jambes sans repos et apnée du sommeil _____________________________________ 26
c) Stress et angoisse_______________________________________________________ 27
2 - L'insomnie : bien la comprendre pour y faire face______________________ 27
a) Les phases du sommeil __________________________________________________ 27
b) Les symptômes ________________________________________________________ 28
c) Comment l'insomnie s'installe-t-elle ? _______________________________________ 28
d) Comment faire ? _______________________________________________________ 29
3 - Age, hormones et insomnie _________________________________________ 30
a) Une diminution des taux de l’hormone de croissance ___________________________ 31
b) Faut-il donner de l’hormone de croissance pour combattre le vieillissement ?________ 31
c) Un nouveau champ de recherches __________________________________________ 32
4 - Femmes et insomnie : une question d’hormones ? ______________________ 33
a) La périménopause, une période clé _________________________________________ 33
b) Un lien entre oestrogènes et sommeil _______________________________________ 34
c) Un traitement hormonal substitutif pour dormir ? ______________________________ 34

54
Vaincre l’insomnie

5 - Jeunes mères recherchent sommeil désespérément _____________________ 34


a) Materner ou conduire, faut-il choisir ? ______________________________________ 35
b) Eloge de la sieste _______________________________________________________ 36
6 - Insomnie : quelles causes psy ?______________________________________ 37
a) Anxiété, névrose et sommeil… ____________________________________________ 37
b) Dépression : un réveil matinal_____________________________________________ 38
c) L’insomnie maniaque ___________________________________________________ 38
d) Age et sommeil ________________________________________________________ 38
e) Les autres troubles… ____________________________________________________ 39
7 - Nous ne sommes pas égaux devant le sommeil _________________________ 39
8 - Stress et insomnie, des relations particulières__________________________ 43
Chapitre III - Troubles du sommeil __________________________________ 46
[?] Qu'est-ce que c'est ? ______________________________________________ 46
[?] Causes et facteurs de risque ________________________________________ 47
La consultation___________________________________________________ 50
[?] Examens et analyses complémentaires _______________________________ 51
[?] Evolution de la maladie____________________________________________ 51
[?] Ne pas confondre avec... ___________________________________________ 51
[?] Traitement ______________________________________________________ 51

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