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L’APPLICATION DES NOUVELLES

NORMES SUR LA CONSOLIDATION


(IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA
COMMUNICATION FINANCIERE DES
CORPORATES
A l’occasion de l’arrêté au 31 décembre 2013
Tous droits réservés – Mazars – Juin 2014

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d’une part et d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration.
SOMMAIRE
1. RESUME DE L’ETUDE 4
2. CHAMP DE L’ETUDE ET CONSTITUTION DU PANEL 6
3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11 7
3.1 EN TERMES DE PERIMETRE ET DE METHODES DE CONSOLIDATION 7
Quels sont les principaux changements décrits par les émetteurs ? 7
Comment les émetteurs se positionnent-ils sur le caractère significatif des impacts liés à l’entrée
en vigueur des nouvelles normes sur la consolidation ? 14
Quels sont les ordres de grandeur des impacts fournis ? 14
3.2 EN TERMES DE PRESENTATION 18
La présentation de la quote-part de résultat des entités mises en équivalence évolue-t-elle ? 18
Quels sont les autres impacts sur les états financiers primaires, en termes de présentation ? 25

4. PRESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DE L’EXERCICE DE TRANSITION 27


4.1 APPLICATION DES PRINCIPES GENERAUX (IAS 8, IAS 1) ET DES DISPOSITIONS SPECIFIQUES D’IFRS 11
EN TERMES D’INFORMATIONS 27
Comment ont été appliquées les simplifications apportées aux dispositions d’IAS 8 ? 27
Comment ont été appliquées les dispositions d’IAS 1 relatives au changement de méthodes ? 28
Comment ont été présentées les informations spécifiques requises par IFRS 11 ? 31
4.2 AUTRES BONNES PRATIQUES IDENTIFIEES 32
Comment présenter une variation de périmètre suite à une opération réalisée lors de l’exercice de transition ? 32
Comment gérer, en termes de présentation, la concomittance de plusieurs changements de méthodes ? 33
Comment déterminer l’information qualitative pertinente ? 34
4.3 PRESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DU 1ER ARRETE INTERMEDIAIRE 34
Des allègements sont-ils possibles ? 34

5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12 35


5.1 HYPOTHESES ET JUGEMENTS IMPORTANTS 36
Dans quelle mesure les informations à fournir au titre des hypothèses et jugements importants sont-elles
nouvelles par rapport aux exigences d’informations des normes précédentes ? 36
De quelle manière présenter les jugements et hypothèses significatifs ? 38
5.2 INTERETS DANS LES FILIALES 41
Quelles sont les informations à fournir au titre de la composition du groupe ? 41
Comment présenter les informations spécifiques requises dans le cas d’intérêts minoritaires significatifs ? 45
Quelles sont les autres informations à fournir au titre des intérêts dans les filiales ? 51
5.3 INTERETS DANS LES PARTENARIATS ET LES ENTREPRISES ASSOCIEES 54
Comment déterminer que des partenariats ou des entreprises associées sont individuellement significatifs ? 55
Comment présenter les informations requises pour les coentreprises et entreprises associées qui,
prises individuellement, sont significatives ? 58
Comment présenter les informations requises pour les coentreprises et entreprises associées qui,
prises individuellement, ne sont pas significatives ? 66
Comment présenter les informations requises au titre des activités conjointes ? 67
Informations à présenter au titre des risques associés aux intérêts d’une entité dans des coentreprises
et des entreprises associées 69
5.4 INTERETS DANS LES ENTITES STRUCTUREES NON CONSOLIDEES 72
5.5 SPECIFICITE DES INFORMATIONS FINANCIERES A FOURNIR LORS DU PREMIER EXERCICE D’APPLICATION 74
Quelles sont les spécificités liées au premier arrêté intermédiaire ? 75

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1. RESUME DE L’ETUDE
Le « package consolidation » publié par l’IASB en mai 2011 (les dispositions transitoires ayant été
complétées par des amendements en juin 2012) est applicable obligatoirement aux exercices ouverts
à compter du 1er janvier 2014 pour les émetteurs européens. L’Europe a en effet donné un sursis d’un
an par rapport à la date d’application obligatoire fixée par l’IASB. La majorité des groupes a ainsi
décidé d’attendre 2014 pour appliquer les nouvelles normes formant ce package, à savoir :
• IFRS 10, Etats financiers consolidés ;
• IFRS 11, Partenariats ;
• IFRS 12, Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres entités ;
• IAS 28 (norme révisée), Participations dans des entreprises associées et des coentreprises ; et
• IAS 27 (norme révisée), Etats financiers individuels1.
Pour autant, certains groupes, notamment ceux qui sont cotés à la fois en Europe et aux Etats-Unis (et
qui doivent donc appliquer le corpus de normes tel qu’adopté par l’IASB sous peine de devoir produire
des informations complémentaires au titre de la réconciliation entre IFRS et US GAAP), ont opté pour
une application anticipée de ces nouvelles normes sur la consolidation. La communication financière
de ces groupes suscite donc un intérêt particulier pour tous les émetteurs qui devront se plier à
l’exercice de l’adoption de ces nouvelles normes sur 2014.

Notre étude a pour objectif à la fois de :


• mesurer les impacts de l’application des normes IFRS 10 et IFRS 11 sur les états financiers :
cette analyse a été faite d’une part pour les groupes ayant appliqué les nouvelles normes sur la
consolidation par anticipation au 31 décembre 2013 et, d’autre part, pour les groupes n’ayant pas
appliqué ces textes par anticipation, mais ayant communiqué l’impact attendu de l’application de
ces nouvelles normes dans les comptes au 31 décembre 2013 ; et
• identifier, pour les groupes ayant appliqué par anticipation, les bonnes pratiques en termes de
communication financière :

- dans le cadre de la transition d’une part ; et


- de l’application de ces normes de manière récurrente d’autre part (IFRS 12 en particulier). Cette
étude a ainsi vocation à constituer un guide de lecture de la norme IFRS 12, au travers des exemples
de bonnes pratiques mis en avant (sans pour autant prétendre rappeler de manière exhaustive les
obligations d’informations de la norme).

1. L’étude ci-après s’intéresse uniquement aux conséquences, sur la communication financière des groupes, de l’application d’IFRS 10, IFRS 11 et IFRS 12.

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1. RESUME DE L’ETUDE

PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

Les impacts découlant de la première application du « package consolidation » doivent être analysés norme
par norme pour en apprécier la nature et l’ampleur, puisqu’ils sont sensiblement différents d’une norme à
l’autre.

Ainsi, la première application de la norme IFRS 10 sur les états financiers consolidés n’a eu qu’une incidence
très limitée chez les Corporates. La nouvelle définition du contrôle ne semble en effet avoir conduit à modifier
les méthodes de consolidation utilisées pour certaines entités que pour deux groupes de notre échantillon.

La première application de la norme IFRS 11 sur les partenariats a eu, sans surprise, beaucoup plus
d’impacts chez les Corporates (que la méthode de l’intégration proportionnelle ou la méthode de la mise
en équivalence ait été retenue sous IAS 31). Dans ce cas, les impacts du changement de méthodes ont
globalement été présentés de manière claire et exhaustive. Il convient toutefois de noter que les jugements
mis en œuvre pour classer les partenariats en activité conjointe ou en coentreprise au sens d’IFRS 11, ne
sont que rarement donnés (ou alors, de manière très générale). Sur ce sujet, peu de groupes ont indiqué que
les travaux en cours au niveau du comité d’interprétation des normes IFRS seraient susceptibles de modifier
le diagnostic réalisé à date. L’entrée en vigueur d’IFRS 11 a également pour conséquence une modification
de la présentation de la quote-part de résultat net des entités mises en équivalence au sein du compte de
résultat consolidé pour quelques Corporates particulièrement impactés. La présentation d’une seule ligne
de quote-part de résultat net au bas du compte de résultat reste toutefois la pratique majoritaire.

S’agissant de la norme IFRS 12 sur l’information à fournir en annexe au titre des intérêts détenus dans
d’autres entités, les Corporates ont globalement bien intégré les nouvelles obligations d’informations requises
par cette norme (par exemple : informations sur les intérêts minoritaires significatifs, informations sur les
coentreprises individuellement significatives, informations sur les entités structurées non consolidées,
etc.). Il n’est toutefois pas toujours facile d’apprécier dans quelle mesure une information importante aurait
dû être fournie alors qu’elle ne l’a pas été. Il ressort également de notre étude que l’information n’est pas
toujours présentée de manière très structurée et que le manque de précisions dans IFRS 12 sur la façon
de remplir certaines exigences de la norme (par exemple pour satisfaire aux informations à fournir sur la
composition du groupe) peut conduire à des approches très différentes. Les pratiques devraient se stabiliser
dans les mois qui viennent.

Cette étude vient compléter les cahiers techniques édités par Mazars sur la norme IFRS 10 et sur la
norme IFRS 11 intitulés :
• « L’essentiel de la norme IFRS 10 « Etats financiers consolidés » en 40 questions / réponses »
http://www.mazars.fr/Accueil/News/Publications/Cahiers-techniques/IFRS-10-Etats-financiers-
consolides-en-40-Q-R

• « IFRS 11, Partenariats: l’essentiel de la norme en 30 questions / réponses »


http://www.mazars.fr/Accueil/News/Publications/Cahiers-techniques/IFRS-11-Partenariats-30-
questions-reponses

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2. CHAMP DE L’ETUDE ET CONSTITUTION DU
PANEL
Mazars a analysé l’information financière IFRS publiée au 31 décembre 2013 par les Corporates du
CAC 40 et de l’Euro Stoxx 50 dont l’exercice coïncide avec l’année civile. Les banques et entreprises
d’assurance sont donc exclues de l’échantillon.

L’échantillon ainsi constitué comprend 54 Corporates européens représentant différents secteurs d’activités :

Dans cet échantillon, seuls 19 émetteurs (35% de l’échantillon) ont appliqué le « package consolidation »
par anticipation au 31 décembre 2013 :

Sauf indication contraire, l’ensemble des graphiques et tableaux présentés dans cette étude ont été réalisés
par Mazars, à partir des informations recueillies dans les rapports financiers annuels au 31 décembre 2013
des sociétés de notre panel. Les exemples présentés dans le document sont fournis à titre d’illustration et
n’ont pas vocation à présenter l’ensemble des bonnes pratiques relevées lors de l’étude.

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3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES
NORMES IFRS 10 ET IFRS 11
3.1 EN TERMES DE PERIMETRE ET DE METHODES DE CONSOLIDATION
Nous avons examiné l’information qualitative et quantitative fournie par les émetteurs sur les impacts
de l’entrée en vigueur des nouvelles normes sur la consolidation2 en termes de périmètre et de
méthodes de consolidation pour :
• identifier les principaux impacts induits ;
• estimer leur ampleur.

Quels sont les principaux changements décrits par les émetteurs ?

Dans leurs états financiers établis selon les normes IFRS au 31 décembre 2013, un peu moins
de la moitié des émetteurs de l’échantillon ont mentionné des changements de périmètre et/ou
de méthodes de consolidation liés à la première application (effective ou future, selon le choix de
l’émetteur d’adopter ou non le « package consolidation » dès 2013) d’IFRS 10 et IFRS 11.

Sans représenter l’exhaustivité des impacts induits par la première application de ces nouvelles
normes, ces informations fournissent une bonne indication des évolutions de périmètre et de méthodes
de consolidation jugées les plus notables par les émetteurs.

Les résultats présentés ci-après s’appuient exclusivement sur l’information qualitative fournie par les
émetteurs concernant les impacts de l’entrée en vigueur des nouvelles normes sur la consolidation.
Ces résultats reposent sur une analyse combinée de l’information présentée par les émetteurs ayant
appliqué le « package consolidation » en 2013 et de l’information présentée par les autres émetteurs. 

2. Selon le choix d’adopter ou non le « package consolidation » dès 2013, il s’agit d’une information :
- soit au titre de l’impact de l’application des nouvelles normes sur la consolidation tel que comptabilisé (pour les émetteurs appliquant le « package»),
- soit au titre de l’estimation de l’impact de l’application future des nouvelles normes sur la consolidation (pour les autres émetteurs).

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3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Combien d’émetteurs mentionnent au moins un changement lié à la première


application des normes IFRS 10 et IFRS 11 ?

On constate que les cas mentionnés se rapportent quasi-exclusivement à IFRS 11, tant chez les
émetteurs appliquant déjà le « package consolidation » en 2013 que chez les autres émetteurs.

Ce résultat semble cohérent avec la composition de l’échantillon, qui comprend uniquement des
groupes industriels ou commerciaux (les secteurs d’activité les plus susceptibles d’être affectés par
IFRS 10 étant a priori les banques et les entreprises d’assurance, du fait notamment de leurs activités
d’investissement au travers de fonds et de gestion de fonds).

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3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

RAPPELS DE LA NORME

Pour les intérêts détenus dans des entités contrôlées conjointement, IFRS 11 impose une méthode de
consolidation suivant la nature du partenariat :
• coentreprises (joint ventures) -> mise en équivalence (MEE)
• activités conjointes (joint operations) -> comptabilisation ligne à ligne des actifs, passifs, produits
et charges (méthode proche de l’intégration proportionnelle).

Les changements susceptibles d’être entraînés par la première application d’IFRS 11, en termes
de méthodes de consolidation, dépendent de l’option précédemment retenue sous IAS 31 pour la
comptabilisation des participations dans des coentreprises au sens de l’ancienne norme : intégration
proportionnelle (IP) ou mise en équivalence (MEE).

En fonction de ce choix d’option, les principales évolutions de méthode de consolidation attendues du


fait de l’entrée en vigueur d’IFRS 11 sont donc les suivantes :

(1) Méthode de comptabilisation proche de l’intégration proportionnelle

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3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Quels sont les types de changements liés à IFRS 11 mentionnés par les émetteurs ?

Parmi les types de changement de méthodes de consolidation mentionnés par les émetteurs, on
retrouve en plus grand nombre, comme anticipé (cf. ci-avant : Rappels de la norme) :
• le passage de l’intégration proportionnelle à la mise en équivalence (IP -> MEE) pour les émetteurs
ayant retenu l’intégration proportionnelle sous IAS 31, lorsque les entités sous contrôle conjoint
répondent à la définition de coentreprises (JV) selon IFRS 11 ;
• le passage de la mise en équivalence à la comptabilisation ligne à ligne des actifs, passifs, produits
et charges des activités conjointes (MEE -> activité conjointe) pour les émetteurs ayant retenu
la mise en équivalence sous IAS 31 et lorsque les partenariats répondent à la définition d’une
activité conjointe sous IFRS 11.

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3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Le fait que le premier type de changement (IP -> MEE) soit plus régulièrement évoqué que le second
(MEE -> activité conjointe) résulte de la proportion plus importante d’émetteurs, au sein de l’échantillon,
ayant fait le choix de l’intégration proportionnelle sous IAS 31 :

Par ailleurs, on constate que le passage de la méthode de l’intégration proportionnelle à la


comptabilisation d’une quote-part d’actifs, de passifs, de produits et de charges pour les activités
conjointes, a été mentionné par plusieurs émetteurs. Toutefois, d’après les informations présentées
par les émetteurs, il ne semble pas que cette évolution entraîne de conséquence financière
significative. Ainsi, pour les émetteurs ayant fait le choix de l’intégration proportionnelle sous
IAS 31, le fait qu’avec IFRS 11 la quote-part des actifs, passifs, produits et charges à reconnaître
dans le cas d’une activité conjointe puisse différer de la quote-part d’intérêt détenue dans le
partenariat – seule différence notable, en termes de méthode de consolidation, avec l’intégration
proportionnelle d’IAS 31 – ne semble pas avoir de conséquence majeure.

Enfin, sur la base des informations présentées par les émetteurs, il ne semble pas y avoir de modification
notable du périmètre des entités contrôlées conjointement consécutivement à l’entrée en application
de la norme IFRS 11 (sauf un cas particulier où une entreprise associée mise en équivalence a été
analysée comme une activité conjointe). Ceci est cohérent avec le fait que la définition du contrôle
conjoint n’a pas été fondamentalement modifiée par la nouvelle norme.

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3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Lorsque des évolutions liées à la première application d’IFRS 10 ont été mentionnées, quels
sont les facteurs mis en avant par les émetteurs pour les justifier ?

RAPPELS DE LA NORME

La norme IFRS 10 (§ 7) introduit une nouvelle définition du contrôle s’appliquant aussi bien aux entités
« traditionnelles » (filiales de groupes industriels et commerciaux) qu’aux entités structurées (entités
ad hoc et assimilées).

En pratique, un investisseur a le contrôle sur une entité si les trois conditions suivantes sont remplies :
• l’investisseur détient le pouvoir sur l’entité ;
• l’investisseur est exposé ou a droit à des rendements variables du fait de son implication dans
cette entité ;
• l’investisseur a la capacité d’utiliser son pouvoir sur l’entité pour influer sur le montant de ces
rendements (i.e. lien entre pouvoir et rendements variables).

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3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Au sein de notre échantillon, un seul émetteur (BASF) a mentionné au moins une modification de
périmètre liée à la première application d’IFRS 10.

BASF évoque plusieurs modifications de périmètre liées à la première application d’IFRS 10 en faisant
référence aux notions d’activités pertinentes et d’exposition aux rendements variables :

BASF, Report 2013, page 149

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3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Comment les émetteurs se positionnent-ils sur le caractère significatif des impacts


liés à l’entrée en vigueur des nouvelles normes sur la consolidation ?

Sur la base de l’échantillon étudié, il ressort que :


• plus des trois-quarts des émetteurs jugent non significatif l’impact d’IFRS 10 ;
• la moitié des émetteurs jugent non significatif l’impact d’IFRS 11.

Il convient toutefois de rester prudent sur ces constats pour les émetteurs n’appliquant pas le « package
consolidation » en 2013, compte tenu du caractère provisoire de certaines de leurs conclusions.

Quels sont les ordres de grandeur des impacts fournis ?


Dans leurs états financiers IFRS au 31 décembre 2013, moins de la moitié des émetteurs (43%) ont
présenté une information chiffrée sur l’impact du changement de méthodes (effectif ou futur, selon le
choix de l’émetteur d’adopter ou non le « package consolidation » dès 2013).

Il s’agit essentiellement d’émetteurs ayant fait le choix de l’intégration proportionnelle sous IAS 31.

Les résultats présentés ci-après s’appuient exclusivement sur l’information quantitative fournie par
les émetteurs concernant les impacts de l’entrée en vigueur des nouvelles normes sur la consolidation.

14 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Ces résultats reposent sur une analyse combinée de l’information présentée par les émetteurs ayant
appliqué le « package consolidation » en 2013 et de l’information présentée par les autres émetteurs.

Combien d’émetteurs donnent un impact chiffré au titre d’IFRS 10 et/ou d’IFRS 11 ?


Cette information, lorsqu’elle est fournie, se présente selon différentes modalités :

En cohérence avec le constat précédent relatif à la place prépondérante de la norme IFRS 11 dans
l’information qualitative au titre des impacts des nouvelles normes sur la consolidation, cette norme
apparaît également prépondérante dans l’information quantitative qui en découle : plus de 60%
des émetteurs fournissant une information chiffrée sur l’impact du changement de méthodes ne
communiquent cette information que pour IFRS 11.

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 15
3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Dans quels ordres de grandeur s’inscrivent les impacts liés à IFRS 11 ?


Comme analysé précédemment, les principales évolutions liées à la première application d’IFRS 11
consistent essentiellement en des changements de méthodes de consolidation (les modifications
de périmètre étant rares). Aussi, si la nouvelle norme modifie parfois de façon sensible l’équilibre
entre agrégats, le montant des capitaux propres consolidés, dans la plupart des cas, n’apparaît pas
significativement impacté.

Sur un plan méthodologique, il convient de rester prudent dans l’interprétation des résultats qui
suivent :
• parmi les émetteurs n’appliquant pas le « package consolidation » en 2013, certains précisent en
effet que leurs conclusions relatives à l’impact de tout ou partie des nouvelles normes reposent
sur des analyses préliminaires ou mentionnent en point de vigilance, pour IFRS 11, les précisions
attendues de l’IFRS Interpretations Committee (ex-IFRIC) sur les difficultés d’application de cette
norme ;
• la disparité des modes de présentation de l’information a limité les possibilités de comparaison
pour notre étude (les émetteurs présentant une information chiffrée sur l’impact du changement
de méthodes ne l’ont pas tous présentée pour les mêmes agrégats) ; dans les résultats qui
suivent, la taille des échantillons analysés au sein de l’échantillon global peut donc varier selon
l’agrégat considéré.

Impact d’IFRS 11 sur le chiffre d’affaires consolidé

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3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

La majorité des émetteurs présentant l’impact d’IFRS 11 sur leur chiffre d’affaires consolidé indiquent
un impact négatif compris entre 1% et 5% du chiffre d’affaires.

Dans quelques cas exceptionnels, l’impact d’IFRS 11 s’avère toutefois beaucoup plus important : ainsi
pour les trois émetteurs les plus impactés, la diminution se situe au-delà de 10% du chiffre d’affaires
consolidé.

Impact d’IFRS 11 sur les capitaux propres consolidés

Pour la plupart des émetteurs, l’impact d’IFRS 11 sur les capitaux propres consolidés d’ouverture
apparaît limité (entre -0,5% et +0,5% des capitaux propres consolidés).

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 17
3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Impact d’IFRS 11 sur le total bilan consolidé

La plupart des émetteurs présentant l’impact d’IFRS 11 sur leur total bilan consolidé indiquent des
évolutions comprises entre -3% et +1 % du total bilan. Lorsque ceci est le cas, les évolutions présentées
restent majoritairement comprises entre -1% et +1% du total bilan.

Les deux émetteurs les plus impactés indiquent en revanche des diminutions au-delà de 10% du total
bilan consolidé.

Dans quels ordres de grandeur s’inscrivent les impacts liés à IFRS 10 ?


Dans la plupart des cas, les impacts d’IFRS 10 apparaissent limités : les évaluations fournies font
ressortir des impacts généralement inférieurs à 1% des capitaux propres consolidés et du total bilan
consolidé.

3.2 EN TERMES DE PRESENTATION


La présentation de la quote-part de résultat des entités mises en équivalence évolue-t-elle ?
Dès la parution de la norme IFRS 11 en mai 2011, il est apparu clairement qu’un des principaux impacts de
son application, pour de nombreux groupes, serait le reclassement de la contribution au chiffre d’affaires et
au résultat opérationnel des entités jusqu’ici intégrées proportionnellement au niveau de la ligne « quote-
part de résultat des entités mises en équivalence ». Cette ligne étant le plus souvent présentée après le

18 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

résultat opérationnel, un débat s’était ouvert sur son classement au sein du compte de résultat consolidé (la
norme IAS 1, Présentation des états financiers n’étant pas prescriptive en la matière).

Nous avons ainsi analysé la communication financière des émetteurs de notre échantillon à la lumière de
ce débat.

Les résultats révèlent que, malgré les discussions suscitées par ce sujet (notamment en France3), l’application
(anticipée ou non) de la norme IFRS 11 ne semble pas avoir bouleversé le classement de la contribution des
entités mises en équivalence au résultat consolidé.

Dans leurs états financiers IFRS au 31 décembre 2013, comment les émetteurs présentent-ils la
quote-part de résultat des entités mises en équivalence ?

Choix de présenter la quote-part de résultat net des entités mises en équivalence sur une ligne ou sur
deux lignes (en distinguant selon la nature « opérationnelle » ou « non-opérationnelle » de leur activité)

Au 31 décembre 2013, la quasi-totalité des émetteurs de l’échantillon présentent la quote-part de


résultat des entités mises en équivalence sur une seule ligne, sans opérer de distinction en fonction
de la nature « opérationnelle » ou « non-opérationnelle » de leur activité.

POSITIONS
3. L’ANC a publié la Recommandation RECENTES
n° 2013-01 DESàNORMALISATEURS
du 4 avril 2013 relative ET DES
la présentation de la quote-part du résultat net desREGULATEURS : dans le compte de résultat consolidé établi selon les
entreprises mises en équivalence
normes comptables internationales

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 19
3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Autorité des Normes Comptables (ANC) : Recommandation n°2013-01 relative à la présentation de la


quote-part du résultat net des entreprises mises en équivalence dans le compte de résultat consolidé
établi selon les normes comptables internationales

L’ANC recommande aux groupes, lorsque ce choix de méthode est jugé pertinent compte tenu de leurs
activités, de présenter leur quote-part de résultat net dans les coentreprises (au sens d’IFRS 11) dont les
activités sont dans le prolongement de l’activité du groupe, dans le résultat opérationnel :
• après un sous-total « Résultat opérationnel », et
• avant un sous-total « Résultat opérationnel après quote-part du résultat net des entreprises
mises en équivalence ».

L’ANC étend en outre cette recommandation à la quote-part de résultat net des entreprises sous influence
notable (entreprises associées) ayant également une nature opérationnelle dans le prolongement de
l’activité du groupe.

Cette recommandation est accessible sur le site de l’ANC à l’adresse suivante :


http://www.anc.gouv.fr/cms/accueil/normes-francaises/recommandations.html

Autorité des Marchés Financiers (AMF) : Recommandations n°2011-16 en vue de l’arrêté des comptes
2011 et n° 2013-19 - Arrêté des comptes 2013

L’AMF indiquait dans ses recommandations en vue de l’arrêté des comptes 2011 que « la présentation du
résultat des sociétés mises en équivalence au sein d’un agrégat représentant les activités opérationnelles
ne peut résulter que de circonstances particulières sur la base d’une analyse pérenne et au cas par cas,
dûment justifiée en annexe » et que « par ailleurs, en cas de changement volontaire de présentation, […]
conformément à IAS 1.45 et 46 celui-ci doit être appliqué aux données comparatives et justifié par la
recherche d’une information plus fiable et plus pertinente. »

Dans ses recommandations pour l’arrêté des comptes 2013, l’AMF a précisé que « lorsque les sociétés
consolidées par mises en équivalence sont considérées comme étant dans le prolongement de l’activité
opérationnelle du groupe, il est important que la présentation choisie n’altère pas les ratios calculés
par les utilisateurs à partir de l’agrégat du compte de résultat présentant l’activité opérationnelle du
groupe. De plus, les intitulés utilisés devraient clairement mentionner la prise en compte des sociétés
mises en équivalence. » L’AMF présentait l’approche recommandée par l’ANC comme un mode de
présentation « permet[tant] de mettre en exergue la composition des agrégats. »

Ces recommandations sont accessibles sur le site de l’AMF à l’adresse suivante :


http://www.amf-france.org/Reglementation/Doctrine/Doctrine-list.html?category=I+-+Emetteurs+et+infor
mation+financi%C3%A8re

20 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

European Securities and Markets Authority (ESMA) : Decision ref EECS/0114-06 – Change of
Presentation of the Share in the Profit or Loss of Associates and Joint Ventures Accounted for Using the
Equity Method

Cette décision se rapporte au cas d’un émetteur qui, suite à l’entrée en application d’IFRS 11, avait choisi
de présenter distinctement la quote-part de résultat des entités mises en équivalence (entreprises
associées et coentreprises au sens d’IFRS 11) de nature opérationnelle et la quote-part de résultat
des entités mises en équivalence de nature non-opérationnelle. Cet émetteur, auparavant, présentait
la quote-part de résultat des entités mises en équivalence sur une seule ligne au sein du résultat
opérationnel.

Au motif qu’une coentreprise (ayant une activité industrielle) se trouvait en phase de démarrage et
que ses résultats comprenaient une part importante de résultat financier (par exemple, l’impact de
variations de taux de change qui ne sont pas considérés comme un ajustement des coûts d’intérêt
selon le paragraphe 6(e) d’IAS 23 – Coûts d’emprunt ou d’autres dépenses ne pouvant être activées
en tant qu’élément du coût de construction de l’usine), l’émetteur entendait reclasser la quote-part de
résultat de cette entité en résultat non-opérationnel.

L’ESMA a exprimé son désaccord avec la position de l’émetteur, considérant qu’un tel changement
de présentation (i.e. le reclassement en résultat non-opérationnel de la quote-part de résultat de la
coentreprise en phase de démarrage) ne fournirait pas une information plus pertinente aux utilisateurs
des états financiers.

L’ESMA a notamment considéré que les activités de la coentreprise étaient de même nature que celles
constituant le cœur d’activité de l’émetteur et que le fait qu’une entité soit en phase de démarrage ne
constitue pas une raison valable pour considérer que les résultats de celle-ci n’ont pas une nature
opérationnelle, les entreprises en démarrage faisant partie de l’activité normale d’un groupe. L’ESMA
a rappelé enfin qu’une telle modification de présentation doit être traitée comme un changement de
méthodes comptable selon IAS 8 et être justifiée par le fait de fournir une information fiable et plus
pertinente.

Cette décision est accessible sur le site de l’ESMA à l’adresse suivante :


http://www.esma.europa.eu/page/IFRS-Enforcement-0

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 21
3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

Présentation de la quote-part de résultat net des entités mises en équivalence sur une seule ligne

Lorsque la quote-part de résultat des entités mises en équivalence est présentée sur une ligne unique,
celle-ci est :
• soit incluse dans un agrégat de type « résultat opérationnel », sachant que dans certains cas, il
semble s’agir d’un choix historique des émetteurs. Ces derniers ne précisent donc pas dans quelle
mesure les entités mises en équivalence sont considérées exercer une activité « opérationnelle » ;
a contrario, BASF, qui a appliqué le « package consolidation » dès 2013, précise que le choix de ce
nouveau mode de présentation s’inscrit dans le contexte de ce changement de méthodes et qu’il
permet de refléter le caractère opérationnel des investissements mis en équivalence (cf. extrait
du « Report 2013 » du Groupe reproduit ci-après) ;
• soit incluse dans le résultat financier (c’est notamment le cas d’un grand nombre de groupes
allemands) ;
• soit présentée de manière isolée au bas du compte de résultat, ce qui correspond au choix de
présentation retenu par la majorité des émetteurs.

La répartition entre ces trois cas de figure, pour les émetteurs appliquant par anticipation le « package
consolidation » et pour les autres émetteurs est présentée ci-dessous :

22 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

BASF précise que le classement en résultat opérationnel de la quote-part de résultat des entités mises en
équivalence permet de refléter le caractère opérationnel de ces investissements :

BASF, Report 2013, page 150

Présentation de la quote-part de résultat net des entités mises en équivalence sur deux lignes
(en distinguant selon la nature « opérationnelle » ou « non-opérationnelle » de leur activité)

Au sein de notre échantillon, un seul émetteur (VEOLIA ENVIRONNEMENT) a retenu une telle présentation.

VEOLIA ENVIRONNEMENT présente la quote-part de résultat net des entités mises en équivalence sur
deux lignes distinctes, selon la nature de leur activité – la contribution des entités dont l’activité entre dans le
prolongement des activités du Groupe est présentée après le résultat opérationnel et incluse dans un nouvel agrégat
intermédiaire de résultat opérationnel après quote-part de résultat net dans les entités mises en équivalence :

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 23
3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

VEOLIA ENVIRONNEMENT, Document de Référence 2013, pages 228 et 239

Parmi les émetteurs n’ayant pas appliqué le « package consolidation » au 31 décembre 2013,
certains ont-ils annoncé leur intention de modifier la présentation de la quote-part de résultat
net des entités mises en équivalence à compter de 2014 ?

Seuls deux émetteurs français (qui, jusqu’ici, présentaient la quote-part de résultat net des entités mises
en équivalence sur une seule ligne au bas du compte de résultat) ont manifesté une telle intention4 :

LVMH indique que la quote-part de résultat net de ses coentreprises et de ses entreprises associées figurera sur
une ligne spécifique incluse dans le résultat opérationnel en 2014 :

LVMH, 2013 Consolidated financial statements, page 8

4. Sans toutefois préciser à ce stade s’ils retiendraient l’approche recommandée par l’ANC, consistant à créer un agrégat supplémentaire après le résultat opérationnel, incluant ce dernier et la quote-part de résultat des
entités mises en équivalence.

24 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
3. IMPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

SAFRAN indique que la quote-part de résultat net de certains partenariats, dont l’activité se situe dans le
prolongement de l’activité opérationnelle du Groupe, sera présentée en résultat opérationnel courant :

SAFRAN, Bilan et compte de résultat consolidés au 31.12.2013, page 18

Quels sont les autres impacts sur les états financiers primaires, en termes de
présentation ?

Au sein de notre échantillon, les nouvelles normes sur la consolidation ne semblent pas entraîner
d’autre modification notable dans la présentation des états financiers primaires.

Lorsque cela est pertinent, il est envisageable de retenir une présentation décomposée entre
coentreprises et entreprises associées pour les lignes des états financiers relatives aux entités mises
en équivalence.

VEOLIA ENVIRONNEMENT décompose la contribution des entités mises en équivalence entre


coentreprises et entreprises associées dans ses états financiers primaires :

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 25
3. I MPACTS SUR LES ETATS FINANCIERS DES NORMES IFRS 10 ET IFRS 11

VEOLIA ENVIRONNEMENT, Document de référence 2013, pages 226 et 229

26 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
4. P RESENTATION DU CHANGEMENT DE
METHODES LORS DE L’EXERCICE DE
TRANSITION
Cette partie de l’étude n’a pas vocation à rappeler le détail des dispositions transitoires prévues par
les normes IFRS 10 et IFRS 11, mais vise à identifier les bonnes pratiques en termes de présentation
du changement de méthodes dans le cadre de la première application de ces normes.

4.1 A PPLICATION DES PRINCIPES GENERAUX (IAS 8, IAS 1) ET DES DISPOSITIONS


SPECIFIQUES D’IFRS 11 EN TERMES D’INFORMATIONS
Comment ont été appliquées les simplifications apportées aux dispositions d’IAS 8 ?
RAPPELS DE LA NORME

Les normes IFRS 10, IFRS 11 et IFRS 12 prévoient une application rétrospective, avec quelques
simplifications. Les informations à fournir lors de l’exercice de première application de ces normes
correspondent donc globalement à celles prévues par IAS 8, Méthodes comptables, changements
d’estimations comptables et erreurs, à l’exception de certains allègements apportés par les dispositions
transitoires des nouvelles normes sur la consolidation.

En particulier, une simplification notable consiste à ne pas être obligé de retraiter la période comparative
la plus ancienne présentée (pour tous les postes des états financiers impactés par les nouvelles normes),
lorsqu’un émetteur présente deux années de comptes comparatifs en regard de la période en cours (i.e.
pas de retraitement de l’exercice 2012 pour un émetteur publiant ses comptes au titre de l’exercice
2014). Si la période la plus ancienne n’est pas retraitée, ceci doit être indiqué de manière explicite.

Des allègements similaires sont également prévus pour l’information à fournir au titre d’IFRS 12, en
particulier pour les entités structurées non consolidées.

Ces allègements visent donc les émetteurs qui présentent habituellement deux périodes comparatives
dans leurs états financiers.

Au sein de notre échantillon, aucun des 5 émetteurs (sur les 19 ayant appliqué le « package
consolidation » dès 2013) présentant habituellement deux périodes comparatives dans leurs états
financiers ne semble avoir retenu les allègements prévus pour l’exercice de transition (cependant, il
s’agit d’émetteurs pour lesquels l’impact des nouvelles normes est présenté comme non significatif).

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 27
4. PRESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DE L’EXERCICE DE TRANSITION

Comment ont été appliquées les dispositions d’IAS 1 relatives au changement de


méthodes ?

Au-delà des informations requises par IAS 8 qui conduisent à expliciter les impacts qu’a eus
l’application d’IFRS 10 et d’IFRS 11 sur les états financiers déjà publiés, une entité est également
tenue de présenter les informations requises par IAS 1 en cas de changement de méthodes.

Obligation de présenter un « 3ème bilan »

RAPPELS DE LA NORME

La norme IAS 1 oblige à présenter un « 3ème bilan » à l’ouverture de la période comparative présentée
immédiatement avant la période en cours (i.e. au 1er janvier 2013 pour les comptes établis au titre
de l’exercice 2014), lorsque les impacts du changement de méthodes sont significatifs sur les états
financiers.

Dans l’hypothèse où deux périodes comparatives (au titre des exercices N-1 et N-2) sont présentées
et que la période la plus ancienne (N-2) est également retraitée, cette obligation est à notre avis de
facto remplie par le fait de présenter un bilan retraité au titre de l’exercice N-2 (ainsi, en pratique, nous
considérons qu’il n’y a pas à présenter un « 4ème bilan » au 1er janvier 2012).

En revanche, si deux périodes comparatives sont présentées et que la période la plus ancienne n’est
pas retraitée (i.e. maintien d’IAS 27, d’IAS 31 et d’IAS 28 avant révision, cette possibilité étant offerte
par les dispositions transitoires des nouvelles normes sur la consolidation), les informations suivantes
devront être présentées (pour une entité clôturant avec l’année civile) :
• b
 ilans au 31/12/14, 31/12/13 et 01/01/13 (« 3ème bilan » IAS 1) retraités conformément aux
nouvelles normes sur la consolidation ;
• bilan au 31/12/12 non retraité.

28 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
4. PRESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DE L’EXERCICE DE TRANSITION

En pratique, on constate que peu de premiers adoptants ont présenté ce 3ème bilan (il s’agit d’ailleurs
en majorité d’émetteurs présentant habituellement deux périodes comparatives) :

Ainsi, il semble que peu d’émetteurs ont jugé l’impact des nouvelles normes suffisamment significatif
pour justifier la présentation de ce 3ème bilan.

ARCELORMITTAL est la seule société de l’échantillon présentant habituellement une seule période
comparative à avoir produit un « 3ème bilan » dans ses comptes consolidés au 31 décembre 2013 (N.B. : seul l’actif
consolidé est reproduit ici) :

ARCELORMITTAL, Consolidated financial statements 2013, page 62

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 29
4. PRESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DE L’EXERCICE DE TRANSITION

Obligation de présenter séparément l’effet du changement de méthodes au sein du tableau de


variation des capitaux propres

RAPPELS DE LA NORME

IAS 1 requiert également d’isoler, dans le tableau de variation des capitaux propres, l’effet du
changement de méthodes à l’ouverture de chaque période présentée (le cas échéant).

BAYER a présenté distinctement, dans le tableau de variation des capitaux propres, les effets des changements
de méthodes (en cumulant les impacts de la première application des nouvelles normes sur la consolidation et
d’IAS 19R, Avantages au personnel) :

BAYER, Annual Report 2013, pages 232 & 233

30 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
4. PRESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DE L’EXERCICE DE TRANSITION

Comment ont été présentées les informations spécifiques requises par IFRS 11 ?
Une entité est également tenue de présenter les informations spécifiques requises par les nouvelles
normes sur la consolidation lors de l’exercice de transition.

RAPPELS DE LA NORME

IFRS 11 en particulier requiert :


• e  n cas de passage de l’intégration proportionnelle à la mise en équivalence (pour les co-entreprises au
sens d’IFRS 11), de fournir une ventilation des actifs et des passifs qui ont été regroupés dans le solde
du poste « Titres mis en équivalence » à l’ouverture de l’exercice qui précède immédiatement la période
en cours. Ces informations doivent être regroupées pour l’ensemble des coentreprises (IFRS 11.C5) ;
• en cas de passage de la mise en équivalence à la comptabilisation d’une quote-part d’actifs, de
passifs, de produits et de charges (pour les activités conjointes au sens d’IFRS 11), de présenter un
rapprochement entre la participation décomptabilisée et les actifs et passifs comptabilisés, ainsi que
toute différence restante portée en ajustement du solde d’ouverture des résultats non distribués de
l’exercice qui précède immédiatement la période en cours (IFRS 11.C10).

En pratique, les informations spécifiques requises par IFRS 11 pour l’exercice de transition n’ont été
que rarement données.

BASF a présenté l’information requise par IFRS 11 dans des tableaux supplémentaires :

BASF, Report 2013, page 150

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 31
4. PRESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DE L’EXERCICE DE TRANSITION

Toutefois, dans le premier cas de figure évoqué (regroupement d’actifs et de passifs, auparavant
comptabilisés distinctement, dans le solde du poste « Titres mis en équivalence »), on peut à notre
avis considérer que ces informations sont fournies dès lors que l’émetteur présente un tableau
rapprochant le bilan à l’ouverture de l’exercice qui précède immédiatement la période en cours, avant
et après application des nouvelles normes (pour autant que ce tableau n’agrège pas les impacts
d’IFRS 10 et d’IFRS 11).

4.2 AUTRES BONNES PRATIQUES IDENTIFIEES

Comment présenter une variation de périmètre suite à une opération réalisée lors
de l’exercice de transition ?
En cas de variation de périmètre intervenue au cours de la période, une bonne pratique consiste à
présenter de manière distincte :
• les effets de la variation de périmètre (indépendants de la première application des nouvelles
normes sur la consolidation),
• les effets du changement de méthodes.

UNIBAIL-RODAMCO précise, au niveau de la note sur l’impact du changement de méthodes et au niveau de


la note sur les acquisitions / cessions de l’exercice, que deux évolutions de méthode de consolidation successives
sont intervenues : l’une résultant du changement de méthodes, l’autre résultant d’un changement de la
gouvernance (prise de contrôle) :

UNIBAIL-RODAMCO, Rapport Financier 2013, pages 135 et 161

32 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
4. PRESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DE L’EXERCICE DE TRANSITION

Comment gérer, en termes de présentation, la concomittance de plusieurs


changements de méthodes ?

Lorsque à la fois les impacts d’IFRS 10 et les impacts d’IFRS 11 sont significatifs, il convient de les
présenter distinctement dans la note sur les incidences des changements de méthodes (de même,
lorsque d’autres normes viennent à s’appliquer pour la première fois et engendrent également
des impacts significatifs sur les états financiers). Ainsi, au 31 décembre 2013, les émetteurs ayant
appliqué les nouvelles normes sur la consolidation par anticipation ont également eu à s’interroger
sur la façon de présenter clairement les impacts résultant de la première application de ces normes
et ceux résultant de la première application de la norme IAS 19 révisée.

BAYER a présenté des tableaux de passage pour ses états financiers primaires (seul l’actif est reproduit ici)
détaillant l’impact d’IAS 19R séparément de l’impact d’IFRS 115:

BAYER, Annual report 2013, page 240

5. BAYER présente l’impact d’IFRS 11 en deux colonnes pour semble-t-il distinguer :


• d’une part, l’impact d’un cas de requalification d’entité associée à activité conjointe ; et
• d’autre part, l’impact du passage de l’intégration proportionnelle à la mise en équivalence des coentreprises (au sens d’IFRS 11).

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 33
4. PRESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DE L’EXERCICE DE TRANSITION

Comment déterminer l’information qualitative pertinente ?


Au-delà de la présentation claire et exhaustive (au regard des exigences des normes) des impacts
chiffrés sur les états financiers de la première application des nouvelles normes sur la consolidation,
l’information qualitative requise par IAS 8 est également très importante.

Cette information est nécessaire pour comprendre, notamment :


• les éventuelles variations de périmètre qui découlent de l’application de la norme IFRS 10 ;
• les jugements importants qui ont été mis en œuvre pour déterminer la nature d’un partenariat
(cette information étant à présenter également au cours des périodes ultérieures en lien avec les
informations requises par IFRS 12 – cf. les exemples cités dans la partie 5.1).

L’information qualitative peut également s’avérer nécessaire pour expliciter d’éventuels impacts
significatifs liés à des points complexes spécifiques à l’exercice de transition :
• dans le cas du passage de l’intégration proportionnelle à la mise en équivalence : l’allocation
à l’entité mise en équivalence d’une portion du goodwill précédemment porté par une unité
génératrice de trésorerie (UGT) plus large ;
• dans le cas du passage de la mise en équivalence à la comptabilisation d’une quote-part d’actifs,
de passifs, de produits et de charges (pour les activités conjointes au sens d’IFRS 11) : le traitement
retenu lorsque la quote-part du partenariat à comptabiliser en application d’IFRS 11 diffère du
pourcentage de détention.

4.3 P RESENTATION DU CHANGEMENT DE METHODES LORS DU 1ER ARRETE


INTERMEDIAIRE

Des allègements sont-ils possibles ?


La communication financière au titre du changement de méthodes dans les comptes intermédiaires
résumés est, dans l’ensemble, similaire à celle présentée dans les comptes annuels complets,
puisque les obligations d’information décrites précédemment trouvent à s’appliquer dès les premiers
comptes intermédiaires de l’exercice au titre duquel le changement de référentiel a lieu, à l’exception
de l’obligation de présentation d’un « 3ème bilan ».

34 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME
IFRS 12
Cette partie de l’étude n’a pas pour but de rappeler l’exhaustivité des obligations d’informations de
la norme IFRS 12, mais se veut plutôt un guide de lecture pratique de cette norme, au travers des
exemples de bonnes pratiques identifiés au 31 décembre 2013.

RAPPELS DE LA NORME

L’objectif de la norme IFRS 12 (§ 1) est d’exiger d’une entité qu’elle fournisse des informations permettant
aux utilisateurs de ses états financiers d’évaluer à la fois :

(a) la nature des intérêts détenus dans d’autres entités et les risques qui leur sont associés ;

(b) les incidences de ces intérêts sur la situation financière, la performance financière et les flux de trésorerie de l’entité.

En pratique, IFRS 12 regroupe toutes les informations à fournir dès lors qu’une entité détient un intérêt dans
une autre entité qu’elle comptabilise selon IFRS 10, IFRS 11, IAS 28R ou en application d’IAS 39 (et demain
d’IFRS 9) s’il s’agit d’une entité structurée non consolidée.

Les principales thématiques abordées par la norme IFRS 12 (§ 2) sont les suivantes :

(a) les hypothèses et jugements importants sur lesquels une entité s’est basée pour déterminer :

(i) la nature de ses intérêts dans une autre entité ou entreprise,

(ii) le type de partenariat dans lequel elle a des intérêts,

(iii) qu’elle répond à la définition d’une entité d’investissement, le cas échéant ; et

(b) la présentation de ses intérêts dans :

(i) des filiales,

(ii) des partenariats et des entreprises associées, et

(iii) des entités structurées qui ne sont pas contrôlées par l’entité (entités structurées non consolidées).

Une entité structurée est une entité conçue de telle manière que les droits de vote ou droits similaires ne
constituent pas le facteur déterminant pour établir qui contrôle l’entité ; c’est notamment le cas lorsque
les droits de vote concernent uniquement des tâches administratives et que les activités pertinentes sont
dirigées au moyen d’accords contractuels (cf. définitions Annexe A d’IFRS 12).

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 35
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

POINTS D’ATTENTION : DIFFICULTES D’APPLICATION IDENTIFIEES A CE STADE

La norme IFRS 12 fait largement appel au jugement concernant le choix des informations à fournir
(selon leur significativité et leur intérêt par rapport aux objectifs de la norme) et leur mode de
présentation (qui peut, lorsque cela est pertinent, conduire à agréger certaines informations). Les
exemples de bonnes pratiques mis en avant ci-après doivent donc être appréciés dans ce contexte.

Par ailleurs, compte tenu du contexte dans lequel cette norme a été élaborée par l’IASB (crise
financière de 2008 et ses conséquences), il est important d’avoir à l’esprit qu’une partie importante
des nouvelles informations requises par IFRS 12 est orientée vers la communication par l’entité des
risques auxquels elle est exposée du fait de ses participations dans des entités, que celles-ci soient
consolidées ou non.

L’application de la norme IFRS 12 a d’ores et déjà fait l’objet de débats de place quant à l’interprétation
de certaines notions contenues dans la norme. Les émetteurs devront donc être attentifs, dans les
mois qui viennent, aux clarifications qui pourraient être apportées par les normalisateurs comptables
ou les régulateurs.

En France, l’AMF s’est positionnée sur certains de ces sujets dans le cadre de ses recommandations
pour la clôture 2013.

5.1 HYPOTHESES ET JUGEMENTS IMPORTANTS

Dans quelle mesure les informations à fournir au titre des hypothèses et jugements
importants sont-elles nouvelles par rapport aux exigences d’informations des
normes précédentes ?

RAPPELS DE LA NORME

Une entité doit fournir des informations sur les hypothèses et jugements importants (et sur les changements
apportés à ces hypothèses et jugements) sur lesquels elle s’est basée pour déterminer (IFRS 12.7) :

(a) qu’elle contrôle une autre entité ;

(b) qu’elle exerce un contrôle conjoint sur une entreprise ou une influence notable sur une autre entité ; et

(c) le type de partenariat (activité conjointe ou coentreprise), lorsque l’entreprise a été structurée sous la
forme d’un véhicule distinct.

36 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Les normes précédentes sur la consolidation (IAS 27 révisée en 2008 et IAS 28 en particulier)
exigeaient déjà que soient fournies un certain nombre d’informations quant aux hypothèses et
jugements significatifs mis en œuvre dans le cadre de l’application de ces normes.

IFRS 12 met davantage l’accent sur l’importance de ces informations et sur leur caractère systématique.
Les bases de conclusions de la norme indiquent en effet que les informations à fournir au titre des
hypothèses et jugements importants sont requises à chaque fois qu’une entité porte un jugement
significatif pour évaluer la nature de son intérêt dans une autre entité. IFRS 12 met ainsi en avant un
principe général qui ne se limite pas à quelques scénarios particuliers, quand les précédentes versions
d’IAS 27 et d’IAS 28 se limitaient à lister des exemples de situations nécessitant des informations
spécifiques en annexe.

Par ailleurs, IFRS 12 requiert de fournir de nouvelles informations s’agissant des jugements et
hypothèses importants mis en œuvre pour classer un partenariat structuré au travers d’un véhicule
distinct en tant qu’activité conjointe ou coentreprise au sens d’IFRS 11, cette distinction n’existant pas
sous IAS 31.

En pratique, peu de groupes ayant appliqué IFRS 12 par anticipation ont fait évoluer de manière
significative les informations sur les hypothèses et jugements importants qui étaient précédemment
communiquées. Par ailleurs, il n’est pas toujours aisé d’identifier les informations sur les jugements
et hypothèses significatifs qui seront présentées de manière récurrente et les informations qui sont
fournies dans l’objectif d’expliquer, lors de l’exercice de première application, les incidences des
nouveaux principes comptables découlant d’IFRS 10 et d’IFRS 11, ces informations n’étant a priori pas
re-présentées lors des exercices suivants (en tout cas pas sous cette forme).

POINT D’ATTENTION :

Dans le cadre des travaux pour la clôture 2014, il est important de s’assurer que le recensement des
jugements et hypothèses significatifs porte aussi bien sur les entités du périmètre de consolidation
que sur celles qui en sont exclues mais dans lesquelles la société mère détient des intérêts.

RAPPEL DES RECOMMANDATIONS DE L’AMF POUR LA CLOTURE 2013 (§ 5.3.1. JUGEMENTS UTILISES
DANS L’ANALYSE DU CONTROLE)

« La norme IFRS 12 (paragraphes 7 à 9) insiste sur l’importance de fournir des informations sur les
hypothèses et jugements majeurs sur lesquels l’analyse du contrôle s’appuie.

Recommandation :

Dans les cas significatifs où l’analyse est complexe, l’AMF recommande d’expliquer en annexe les
éléments ayant permis de conclure sur le contrôle, afin de donner au lecteur les clefs pour une
meilleure compréhension des spécificités des relations entre l’investisseur et l’entité concernée. »

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 37
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

De quelle manière présenter les jugements et hypothèses significatifs ?


La norme IFRS 12 n’est pas prescriptive sur la façon de présenter les jugements et hypothèses
significatifs. Plusieurs formats sont donc possibles.

Une bonne pratique consiste à fournir, au niveau de la note annexe présentant les informations
qualitatives et quantitatives requises pour tel ou tel type d’intérêts dans des entités, les jugements et
hypothèses significatifs mis en œuvre par la direction s’agissant de ce type d’intérêts. Cette approche
est cohérente avec le fait qu’IFRS 12 requiert de présenter séparément les informations concernant
les intérêts qu’une maison mère détient dans (a) des filiales, (b) des coentreprises, (c) des activités
conjointes, (d) des entreprises associées, et (e) des entités structurées non consolidées.

ARCELORMITTAL présente l’information suivante au niveau de la note sur les intérêts dans les filiales,
entreprises associées et partenariats (note 13), dans la sous-partie relative aux filiales dans lesquelles les intérêts
minoritaires sont significatifs (le renvoi permet d’expliciter les raisons ayant conduit ARCELORMITTAL à
considérer qu’il contrôlait la filiale Sonasid) :

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, page 90

Une autre pratique, plus répandue, consiste à présenter, à l’issue du tableau présentant le périmètre
de consolidation, des jugements et hypothèses significatifs mis en œuvre pour apprécier le niveau de
contrôle exercé sur telle ou telle entité.

38 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

UNIBAIL-RODAMCO présente ici de manière très détaillée les éléments ayant permis au Groupe d’apprécier
dans quelle mesure il exerce le contrôle, le contrôle conjoint ou l’influence notable sur les entités consolidées
(cette note est située après tableau sur le périmètre de consolidation) :

UNIBAIL-RODAMCO, Rapport financier 2013, pages 157 et 158

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 39
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

D’autres émetteurs ont présenté cette information dans la note sur les principes et méthodes
comptables, au niveau de la sous-partie décrivant les changements de méthodes intervenus au cours
de la période.

BASF, s’agissant de la distinction entre activité conjointe et coentreprise, a indiqué les informations suivantes
dans la note 1.2 de l’annexe à ses états financiers consolidés sur les changements de méthodes comptables :

BASF, Report 2013, pages 149 et 150

40 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

5.2 INTERETS DANS LES FILIALES


RAPPELS DE LA NORME

Selon IFRS 12.10, une entité doit fournir des informations permettant aux utilisateurs de ses états
financiers consolidés

(a) de comprendre :

(i) la composition du groupe, et

(ii) les intérêts des détenteurs de participations ne donnant pas le contrôle dans les activités et les
flux de trésorerie du groupe ; et

(b) d’évaluer :

(i) la nature et l’étendue des restrictions importantes qui limitent la capacité de l’entité d’avoir accès
aux actifs du groupe ou de les utiliser et de régler les passifs du groupe,

(ii) la nature et l’évolution des risques associés aux intérêts détenus par l’entité dans des entités
structurées consolidées,

(iii) les incidences des modifications du pourcentage de détention des titres de participation d’une
entité dans une filiale qui n’entraînent pas la perte du contrôle, et

(iv) l’incidence de la perte du contrôle d’une filiale au cours de la période de présentation de


l’information financière.

Quelles sont les informations à fournir au titre de la composition du groupe ?


La norme IFRS 12 ne fournit aucune guidance s’agissant des informations attendues pour répondre
à l’obligation de l’entité d’aider le lecteur des états financiers à comprendre la « composition
du groupe ». A défaut de précisions dans la norme, il existe donc une incertitude sur le type
d’informations attendues concernant cet objectif. Pour rappel, selon IFRS 10, la notion de groupe
recouvre la maison mère et ses filiales.

La conséquence directe de ce constat est qu’une grande majorité d’émetteurs n’ont pas donné
d’informations nouvelles par rapport à ce qu’ils publiaient précédemment. Ils ont ainsi considéré
que les informations fournies dans le tableau présentant le périmètre de consolidation (et donc, les
principales filiales du groupe), permettaient de répondre à la demande d’informations d’IFRS 12.

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 41
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

UNILEVER a restructuré sa note 15B « Equity » afin de présenter les informations requises par IFRS 12 au
titre des intérêts dans les filiales et, s’agissant de la composition du groupe, indique clairement que l’information
requise par IFRS 12 est fournie au travers du périmètre de consolidation :

UNILEVER, Annual Report and Accounts 2013, page 117

Les pages 134 et 135 correspondent à la note 26 des états financiers consolidés d’UNILEVER (« Principal
group companies and non-current investments as at 31 December 2013 ») qui présente le périmètre de
consolidation. Ci-dessous l’introduction de cette note :

UNILEVER, Annual Report and Accounts 2013, page 135

42 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Certains émetteurs se distinguent néanmoins en fournissant des informations nouvelles au


31 décembre 2013.

PHILIPS, dans une nouvelle note 6 intitulée « Interests in entities », présente des informations sur les filiales du
groupe, notamment une liste des filiales significatives (en indiquant le seuil retenu pour apprécier la matérialité)
présentées par ordre d’importance décroissant, selon le montant d’EBIT que chaque filiale représente (sans que
ces montants soient indiqués) :

PHILIPS, Annual Report 2013, page 153

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 43
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

ARCELORMITTAL, dans la note 13 « Investments in subsidiaries, associates and joint arrangements »,


présente un tableau recensant les principales filiales, en les regroupant par secteur opérationnel :

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, page 89

44 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Comment présenter les informations spécifiques requises dans le cas d’intérêts


minoritaires significatifs ?

RAPPELS DE LA NORME

Selon IFRS 12.12, une entité doit indiquer pour chacune de ses filiales dans lesquelles les intérêts
minoritaires (i.e. les « participations ne donnant pas le contrôle » selon les termes utilisés par le
norme) sont significatifs par rapport à l’entité présentant l’information financière :

a) le nom de la filiale ;

b) l’établissement principal de la filiale (et le pays dans lequel elle a été constituée s’il est différent) ;

c) le pourcentage des titres de participation des détenteurs de participations ne donnant pas le
contrôle ;

d) le pourcentage des droits de vote des détenteurs de participations ne donnant pas le contrôle, s’il
est différent du pourcentage des titres de participation ;

e) le résultat net attribué aux détenteurs de participations ne donnant pas le contrôle de la filiale au
cours de la période de présentation de l’information financière ;

f) le cumul des participations ne donnant pas le contrôle de la filiale à la fin de la période de présentation
de l’information financière ;

g) des informations financières résumées concernant la filiale, à savoir (IFRS 12.B10) :

- les dividendes versés aux détenteurs de participations ne donnant pas le contrôle ;

- des informations financières résumées concernant les actifs, les passifs, le résultat net et les flux de
trésorerie de la filiale qui permettent aux utilisateurs de comprendre les intérêts des détenteurs de
participations ne donnant pas le contrôle dans les activités et les flux de trésorerie du groupe. Ces
informations peuvent notamment porter sur les actifs courants, les actifs non courants, les passifs
courants, les passifs non courants, les produits, le résultat net et le résultat global total. IFRS 12
précise que ces informations financières résumées doivent être les montants avant élimination des
comptes et opérations réciproques.

IFRS 12 est ainsi beaucoup plus explicite s’agissant des informations à fournir en cas de consolidation
d’entités non détenues à 100%. En revanche, IFRS 12 ne donne aucune précision sur la façon
d’apprécier dans quelle mesure les intérêts minoritaires d’une filiale sont significatifs.

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 45
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

POINTS D’ATTENTION : RAPPEL DES RECOMMANDATIONS DE L’AMF POUR LA CLOTURE 2013


(§ 5.3.4. INFORMATIONS SUR LES MINORITAIRES)

« Certaines nouveautés introduites par cette norme soulèvent plus particulièrement la question du
niveau d’agrégation des données permettant de fournir une information suffisamment précise pour
rester pertinente, sans pour autant surcharger inutilement les annexes.

Par exemple, la norme demande des informations individualisées et détaillées sur les filiales dans
lesquelles les intérêts minoritaires sont significatifs. L’appréciation de ce caractère significatif
revêt donc une importance particulière. Comme l’indiquent les bases de conclusion de la norme
(IFRS 12.BC21-29), ces informations individualisées ont été demandées par les utilisateurs des
états financiers car elles permettent de comprendre quelle part des profits et de la trésorerie
d’une filiale revient aux minoritaires.

Recommandation :

Afin d’atteindre cet objectif, l’AMF recommande d’évaluer la pertinence et la granularité des
éléments à présenter en fonction des situations spécifiques ayant des intérêts minoritaires. Les
éléments pouvant être pris en compte sont, par exemple, l’existence de soldes de trésorerie
significatifs, le poids de ces participations dans les agrégats utilisés par le groupe (résultat, flux de
trésorerie, actif, passif), l’existence de sous-groupes… »

Dans l’ensemble, peu de groupes ont fourni des informations sur les intérêts détenus par les
minoritaires dans des filiales. Or il n’est pas toujours facile d’apprécier si cette absence d’information
est liée à l’absence effective de minoritaires significatifs ou pas.

Dans ce cadre, une bonne pratique consiste à notre avis à indiquer en annexe, de manière explicite,
l’absence d’intérêts minoritaires significatifs (le cas échéant).

SANOFI indique ainsi explicitement l’absence d’intérêts minoritaires significatifs :

SANOFI, Document de référence 2013, page 244

46 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Une autre bonne pratique consiste à notre avis à indiquer de quelle manière les intérêts minoritaires
ont été appréciés pour déterminer leur caractère significatif (i.e. sur la base de quels agrégats) ainsi
que le seuil retenu.

PHILIPS fournit une information sur la manière dont il a déterminé que les intérêts minoritaires étaient non significatifs :

PHILIPS, Annual Report 2013, page 153

Au final, peu de groupes ont identifié des filiales dans lesquelles les intérêts détenus par des
minoritaires sont significatifs. Lorsque c’est le cas, le format de présentation retenu peut varier.

Les deux exemples suivants (ALCATEL-LUCENT et UNILEVER) illustrent le fait que, dans des contextes
similaires (l’émetteur n’identifie qu’une seule entité ou groupe d’entités présentant des intérêts
minoritaires significatifs), des formats de présentation très différents ont pu être retenus.

ALCATEL-LUCENT présente l’information financière résumée dans un tableau par entité avec, en colonnes,
les périodes comparatives (le sous-groupe Alcatel-Lucent Shanghai Bell est la seule composante identifiée dans
laquelle les minoritaires détiennent des intérêts significatifs) :

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 47
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

ALCATEL-LUCENT, Comptes consolidés du groupe et de ses filiales 2013, pages 56 et 57

UNILEVER, dans un contexte similaire (une seule entité ou groupe d’entités présentant des intérêts
minoritaires significatifs), présente l’information requise par IFRS 12 de la manière suivante :

UNILEVER, Annual Report and Accounts 2013, page 117

48 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Ceci illustre le fait qu’IFRS 12 n’est pas prescriptive quant aux informations financières résumées à
présenter concernant les filiales dans lesquelles les minoritaires détiennent des intérêts significatifs
(cf. rappels de la norme ci-dessus) : les agrégats bilanciels, de résultat et de flux de trésorerie peuvent
être choisis librement par le groupe en fonction de leur pertinence, l’objectif étant de permettre aux
utilisateurs des états financiers de comprendre les intérêts des détenteurs de participations ne
donnant pas le contrôle dans les activités et les flux de trésorerie du groupe. La seule obligation réside
dans le fait que les montants présentés doivent être des montants avant élimination des comptes et
opérations réciproques, ce qui n’est pas toujours précisé.

D’autres formats de présentation ont encore pu être observés en pratique.

ARCELORMITTAL présente un tableau par période avec, en colonnes, les entités pour lesquelles les intérêts
minoritaires sont significatifs6 :

6. Nous n’avons reproduit que les informations communiquées au titre de l’exercice 2013, une information équivalente étant présentée pour 2012.

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 49
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, pages 90 et 91

L’exemple ci-dessous permet d’illustrer le cas d’un groupe pour lequel les filiales avec intérêts
minoritaires significatifs correspondent en pratique à des sociétés cotées qui publient donc leurs
propres comptes consolidés.

ORANGE, dans une note dédiée (note 17), liste les principales sociétés consolidées du groupe et identifie ainsi
celles comportant des intérêts minoritaires significatifs, tout en renvoyant à l’information financière disponible
par ailleurs et permettant de comprendre le poids de ces minoritaires dans les états financiers du Groupe.

ORANGE, Comptes consolidés 2013, page 83

50 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Quelles sont les autres informations à fournir au titre des intérêts dans les filiales ?
Informations sur la nature et l’étendue des restrictions importantes

RAPPELS DE LA NORME

Une entité doit indiquer (IFRS 12.13) :

(a) les restrictions importantes (par exemple, les restrictions de nature légale, réglementaire ou
contractuelle) qui limitent sa capacité d’avoir accès aux actifs du groupe ou de les utiliser et de
régler les passifs du groupe, telles que :

(i) les restrictions qui limitent la capacité d’une société mère ou de ses filiales de transférer de la
trésorerie ou d’autres actifs vers (ou depuis) d’autres entités au sein du groupe,

(ii) 
les garanties ou autres obligations pouvant constituer une restriction au paiement de
dividendes et aux autres distributions prélevées sur les capitaux propres, ou à l’attribution ou au
remboursement de prêts et d’avances à (par) d’autres entités du groupe ;

(b) la nature des droits de protection des participations ne donnant pas le contrôle et la mesure dans
laquelle ils peuvent restreindre considérablement la capacité de l’entité d’avoir accès aux actifs du
groupe ou de les utiliser et de régler les passifs du groupe (par exemple lorsqu’une société mère
se trouve dans l’obligation de régler les passifs d’une filiale avant de régler ses propres passifs, ou
lorsque l’approbation des détenteurs de participations ne donnant pas le contrôle est requise soit
pour avoir accès aux actifs d’une filiale, soit pour régler ses passifs) ;

(c) les valeurs comptables, dans les états financiers consolidés, des actifs et des passifs auxquels
s’appliquent ces restrictions.

En pratique, les informations listées au point (a) ci-dessus étaient déjà requises par IAS 27 (version révisée
en 2008). Ce sont les informations requises au point (b) ci-dessus (restrictions liées à la présence de
minoritaires significatifs dans une filiale) qui sont désormais requises de manière explicite (lorsque ces
informations concernent des restrictions significatives).

De manière générale, ces informations ne sont pas facilement identifiables dans la communication
financière des groupes (lorsque ces informations sont effectivement présentées, ce qui n’est pas souvent
le cas). Ceci est probablement lié au fait que les informations requises par IFRS 12 peuvent se recouper
avec les informations requises par d’autres normes, en particulier la norme IAS 7 (cf. informations requises
lorsque les soldes de trésorerie et d’équivalents de trésorerie détenus par une filiale exerçant ses activités
dans un pays où des contrôles de change ou d’autres restrictions juridiques existent, ne sont pas disponibles
pour une utilisation générale par la mère ou les autres filiales).

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 51
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

ARCELORMITTAL présente ainsi des informations sur les restrictions relatives à ses filiales dans différentes
notes annexes (i.e. pas uniquement dans la note 13 dédiée aux informations sur les intérêts dans les entités,
présentée pages 89 et suivante) :

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, page 68 (Note 1 : Nature of business, basis of presentation and consolidation)

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, page 89 (Note 13: Interests in entities)

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, page 103 (Note 17: Short-term and long-term debt)

Une bonne pratique, même si IFRS 12 ne l’exige pas, consiste à notre avis à indiquer explicitement
en annexe l’absence de restrictions importantes portant sur les intérêts détenus dans des filiales (en
particulier dans le cas où des intérêts minoritaires significatifs ont été identifiés en amont), le cas
échéant.

Une autre bonne pratique consiste à notre avis, lorsque des informations spécifiques à une entité
doivent être présentées, à présenter ces informations sous forme de commentaires en regard des
données chiffrées sur lesquelles portent ces restrictions.

52 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Informations sur la nature des risques associés aux intérêts d’une entité dans des entités
structurées consolidées

IFRS 12 (§ 14 à 17) requiert de fournir des informations spécifiques pour comprendre la nature des
risques associés aux intérêts d’une entité dans des entités structurées consolidées (par exemple, les
stipulations de tout accord contractuel qui pourrait obliger une société mère ou ses filiales à soutenir
financièrement une entité structurée consolidée, y compris les événements ou circonstances qui
pourraient exposer l’entité présentant l’information financière à une perte).

En pratique, nous n’avons identifié aucune information de ce type dans les rapports financiers que
nous avons consultés.

Là encore, en cas d’entités structurées consolidées, une bonne pratique pourrait consister à indiquer,
le cas échéant, que ces participations n’exposent pas la maison mère ou ses filiales à des risques
spécifiques.

Informations sur les incidences des modifications du pourcentage de détention des titres de
participation d’une entité dans une filiale qui n’entraînent pas la perte du contrôle

Les informations requises par IFRS 12 (§ 18) ne sont pas nouvelles par rapport à ce qui était déjà
exigé par IAS 27 (version révisée en 2008). Cette information a pu être présentée autrement que sous
la forme de tableau, comme en atteste l’exemple ci-dessous.

UNILEVER, en commentaires du tableau présentant l’information financière résumée sur une filiale
comprenant des intérêts minoritaires significatifs, précise les incidences d’une prise de participation
complémentaire :

UNILEVER, Annual Report and Accounts 2013, page 117

Informations sur les incidences de la perte du contrôle d’une filiale au cours de la période de
présentation de l’information financière

Les informations requises par IFRS 12 (§ 19) ne sont pas nouvelles par rapport à ce qui était déjà exigé
par IAS 27 (version révisée en 2008). 

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 53
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

5.3 INTERETS DANS LES PARTENARIATS ET LES ENTREPRISES ASSOCIEES


L’IASB a considéré que même si le contrôle conjoint (qui a trait aux partenariats) est différent de
l’influence notable (laquelle a trait aux entreprises associées), il était pertinent de fixer un objectif
commun aux informations fournies au titre des intérêts dans des partenariats et dans des entreprises
associées.

RAPPELS DE LA NORME

Une entité doit fournir des informations permettant aux utilisateurs de ses états financiers d’évaluer
(IFRS 12.20) :

(a) la nature, l’étendue et les incidences financières de ses intérêts dans des partenariats et des
entreprises associées, y compris la nature et les incidences de ses relations contractuelles avec les
autres investisseurs qui exercent un contrôle conjoint ou une influence notable sur les partenariats
et les entreprises associées ; et

(b) la nature et l’évolution des risques associés à ses intérêts dans des coentreprises et des entreprises
associées.

Dans le détail, les informations à fournir pour les partenariats et les entreprises associées peuvent
présenter quelques différences. La différence la plus notable réside dans le fait que les informations
financières résumées à présenter pour chaque coentreprise et chaque entreprise associée qui
est significative pour l’entité présentant l’information financière, sont moins importantes pour les
entreprises associées que pour les coentreprises.

54 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

RAPPELS DE LA NORME

Une entité doit donner (IFRS 12.21 et IFRS 12.B12 à B16) :

(a) des informations qualitatives pour chaque partenariat et entreprise associée qui est significatif
pour l’entité présentant l’information financière (par exemple, le nom du partenariat ou de l’entreprise
associée) ;

(b) des informations qualitatives supplémentaires et des informations quantitatives pour chaque
coentreprise et entreprise associée qui est significative pour l’entité présentant l’information financière :

• en particulier, des informations financières résumées relativement nombreuses concernant la


coentreprise ou l’entreprise associée sont demandées (cf. le guide d’application de la norme), le
niveau d’exigence étant plus élevé pour les coentreprises. Le guide d’application de la norme précise
que les informations financières résumées fournies dans ce cadre doivent être des données à 100%
(et non la quote-part de ces montants revenant à l’entité), après prise en compte des ajustements
effectués par l’entité lors de l’application de la méthode de la mise en équivalence ;

• un rapprochement entre les informations financières résumées et la valeur comptable des intérêts
dans la coentreprise ou l’entreprise associée doit également être fourni (ce rapprochement incluant,
à notre avis, la valeur comptable des autres intérêts à long terme comme, par exemple, une avance
dont le règlement n’est ni planifié ni probable dans un avenir prévisible) ;

(c) des informations financières spécifiques plus limitées (listées dans le guide d’application de la
norme) en ce qui concerne les participations de l’entité dans des coentreprises et des entreprises
associées qui, prises individuellement, ne sont pas significatives ; ces informations doivent être
présentées séparément pour l’ensemble des coentreprises non significatives d’une part et pour
l’ensemble des entreprises associées non significatives d’autre part.

Il convient de noter qu’aucune information quantitative n’est requise pour les activités conjointes,
les intérêts dans ces entités étant comptabilisés, pour les actifs, passifs, produits et charges
correspondants, selon les normes IFRS applicables. L’IASB a donc estimé qu’il n’était pas nécessaire
d’exiger des informations supplémentaires en annexe.

Comment déterminer que des partenariats ou des entreprises associées sont


individuellement significatifs ?

Compte tenu du niveau d’exigence différent en termes d’informations à fournir selon que la
coentreprise ou l’entreprise associée est significative prise individuellement ou pas, il est important de
définir une approche permettant d’identifier les entités significatives pour lesquelles des informations
spécifiques très détaillées devront être fournies sur une base individuelle.

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 55
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Or IFRS 12 ne donne pas de guidance pour apprécier dans quelle mesure un intérêt dans un
partenariat ou dans une entreprise associée est significatif. Dès lors, une bonne pratique en termes
de communication financière consiste, à notre avis, à indiquer la méthodologie retenue, ou a minima
les agrégats examinés, pour apprécier le caractère significatif de ces intérêts, lorsque ceux-ci sont
considérés sur une base individuelle.

ARCELORMITTAL précise, dans une note en bas de tableau, les critères retenus pour déterminer que certains
partenariats et entreprises associées sont considérés non significatifs individuellement :

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, page 91

Par ailleurs, la démarche d’identification des entités significatives doit se faire en ayant à l’esprit
la possibilité offerte par IFRS 12 de regrouper certaines informations7 , sous réserve de respecter
des conditions bien précises (cf. guide d’application de la norme qui précise en particulier qu’une
entité présentant l’information financière doit considérer les informations quantitatives et qualitatives
se rapportant aux différentes caractéristiques de risque et de rendement de chaque entité qu’elle
envisage d’inclure dans le regroupement, ainsi que l’importance que chacune de ces entités revêt
pour elle). Le regroupement de données semble donc possible y compris s’agissant d’intérêts dans
des entités individuellement significatives (dès lors que les conditions régissant les regroupements
sont remplies).

7. Les regroupements d’informations peuvent être appropriés au sein de chaque catégorie d’entités : filiales, coentreprises, activités conjointes, entreprises associées et entités structurées non consolidées.

56 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

En cas de regroupement, celui-ci doit être indiqué de manière explicite, comme le fait TOTAL dans
l’exemple ci-dessous.

TOTAL indique, par une note en bas de tableau, que des regroupements d’entité ont été opérés pour présenter
l’information qui figure dans certaines colonnes :

Les données en 100% relatives aux coentreprises significatives sont les suivantes :

TOTAL, Comptes consolidés 2013, pages 43 et 44

Enfin, il peut également être utile de rappeler qu’IAS 31 exigeait de fournir des informations spécifiques
pour les « coentreprises importantes » (i.e. au sens de la norme IAS 31). Une cohérence devra donc
probablement être trouvée entre le prisme IAS 31 et le prisme IFRS 12 s’agissant de l’identification
des sociétés listées de manière individuelle dans l’ancien référentiel et les sociétés qui le seront en
application d’IFRS 12 (au moins pour celles sur lesquelles un contrôle conjoint est exercé).

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 57
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Comment présenter les informations requises pour les coentreprises et entreprises


associées qui, prises individuellement, sont significatives ?

Si la norme IFRS 12 est prescriptive sur le détail des informations à fournir pour les entités individuellement
significatives, elle ne l’est pas, en revanche, sur le format de présentation à retenir. En pratique, plusieurs
approches ont ainsi été retenues. Nous en listons trois ci-après, sachant que d’autres formats de présentation
sont sans doute envisageables dès lors que sur le fond, les informations requises par IFRS 12 sont données.
Les émetteurs devront adopter la présentation qui leur semble être la plus pertinente compte tenu du
périmètre des entités significatives identifiées.

Une première approche consiste, comme dans le cas d’ARCELORMITTAL, à présenter un tableau par période
et à présenter, au sein de chaque tableau, les entités significatives identifiées dans différentes colonnes.

ARCELORMITTAL – Coentreprises individuellement significatives8 :

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, pages 92 et 93

8. Nous n’avons reproduit que l’information présentée au titre de l’exercice 2013 (donc un seul tableau), l’information présentée au titre de l’exercice 2012 étant équivalente (présentée dans un tableau
immédiatement avant celui au titre de 2013).

58 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Une seconde approche consiste, comme dans le cas de VEOLIA ENVIRONNEMENT, à présenter les
données par entité significative (ou regroupement d’entités), chaque tableau présentant, en colonnes,
les périodes comparatives présentées.

VEOLIA ENVIRONNEMENT – Coentreprises individuellement significatives9 :

9. Seule l’information concernant la co-entreprise Dalkia International est reproduite (l’information relative aux concessions chinoises étant présentée sous le même format).

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 59
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

VEOLIA ENVIRONNEMENT, Document de référence 2013, pages 278 et 279

Une troisième approche consiste, comme au cas de TOTAL, à présenter les informations requises en
premier lieu par secteur opérationnel, chaque tableau incluant ensuite une colonne spécifique par
entité, puis des sous-colonnes au titre des différentes périodes présentées.

TOTAL - Entreprises associées individuellement significatives :

60 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

TOTAL, Comptes consolidés 2013, pages 42 et 43

Interactions possibles avec les informations fournies en application de la norme IFRS 8 sur les
segments opérationnels

Il convient de noter qu’au-delà des notes annexes présentant spécifiquement l’information requise
par IFRS 12 au titre des intérêts dans des coentreprises et entreprises associées individuellement
significatives, certains groupes ont fait le choix de présenter des informations financières
résumées (parfois différentes) dans la note sur l’information sectorielle. Cette approche est
conforme à IFRS 8 sur les segments opérationnels lorsque le principal décideur opérationnel
décide de continuer à suivre, au sein du reporting interne, la performance des coentreprises de
manière séparée.

VEOLIA ENVIRONNEMENT présente ainsi des données en quote-part et non plus à 100% dans la
note 39 sur les informations par secteur opérationnel. Ces données en quote-part sont présentées
en regard des données sectorielles déterminées selon les principes comptables IFRS. L’information
est déclinée non seulement par secteur opérationnel mais également par zone géographique.

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 61
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

VEOLIA ENVIRONNEMENT - Information sectorielle (incluant des informations financières résumées


relatives à des intérêts dans des coentreprises individuellement significatives)10 :

10. L’information reproduite ne présente que l’exercice 2013, les informations présentées pour 2012 et 2011 étant similaires.

62 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

VEOLIA ENVIRONNEMENT, Document de référence 2013, pages 377 à 381

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 63
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

ORANGE, quant à lui, ne présente aucune information financière résumée au titre de sa coentreprise
EE (ex-Everything Everywhere) et renvoie directement à l’information présentée dans le cadre de
l’information sectorielle, les performances de cette entité étant suivies de manière séparée par le
principal décideur opérationnel. Il convient de noter que cette présentation de l’information sectorielle
n’a pas été modifiée par rapport au 31 décembre 2012, sachant qu’EE était déjà mise en équivalence
sous IAS 31 compte tenu du choix de méthode comptable effectué par ORANGE.

Nous n’avons reproduit ci-après qu’une partie de l’information sectorielle d’ORANGE.

ORANGE – Information sur les titres mis en équivalence, avec renvoi à l’information sectorielle concernant
l’information financière résumée au titre de la coentreprise EE :

ORANGE, Comptes consolidés 2013, page 44

64 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

ORANGE, Comptes consolidés 2013, page 8

ORANGE, Comptes consolidés 2013, page 9

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 65
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Comment présenter les informations requises pour les coentreprises et entreprises


associées qui, prises individuellement, ne sont pas significatives ?

L’information présentée par RENAULT est un exemple de bonne pratique en termes d’informations à
fournir11 pour les coentreprises et entreprises associées qui ne sont pas significatives sur une base
individuelle.

RENAULT – Coentreprises et entreprises associées individuellement non significatives :

RENAULT, Document de référence 2013, page 268

11. La présentation séparée, en cumul, de la quote-part de résultat net des activités poursuivies et de la quote-part de résultat net des activités abandonnées n’est pas pertinente ici, en l’absence d’activités
abandonnées au sens d’IFRS 5. Cette information n’a donc pas, à juste titre, été donnée par RENAULT.

66 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Comment présenter les informations requises au titre des activités conjointes ?


Conformément à IFRS 12 (§ B4), une entité doit présenter séparément les informations requises
par la norme au titre de ses intérêts dans des activités conjointes qui sont significatifs. Comme vu
précédemment, ces informations sont uniquement qualitatives.

Nous avons retenu l’exemple d’ARCELORMITTAL qui présente ces informations dans une partie
distincte de la note 13 sur les investissements dans les filiales, entreprises associées et partenariats.

ARCELORMITTAL – Informations sur les activités conjointes :

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, page 97

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 67
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

BASF, quant à lui, a choisi de présenter des informations qualitatives et quantitatives (de manière
agrégée pour toutes les activités conjointes).

BASF – Informations sur les activités conjointes :

BASF, Report 2013, page 164

68 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Informations à présenter au titre des risques associés aux intérêts d’une entité
dans des coentreprises et des entreprises associées

RAPPELS DE LA NORME

Une entité doit indiquer (IFRS 12.23 et B18 à B20) :

(a) ses engagements à l’égard de ses coentreprises séparément du montant de ses autres engagements
(les engagements visés sont ceux qui pourraient éventuellement entraîner une sortie de trésorerie
ou d’autres ressources) ;

(b) conformément à IAS 37, Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels, sauf si la probabilité
de perte est faible, les passifs éventuels contractés en ce qui concerne ses intérêts dans des
coentreprises ou des entreprises associées (y compris sa quote-part des passifs éventuels
contractés conjointement avec les autres investisseurs exerçant un contrôle conjoint ou une
influence notable sur les coentreprises ou les entreprises associées), séparément du montant des
autres passifs éventuels.

L’exigence d’informations est donc différente pour les coentreprises et pour les entreprises associées.

S’agissant des engagements visés par IFRS 12, ils comprennent à notre avis, compte tenu des
précisions apportées par le guide d’application de la norme, tous les engagements donnés par le
groupe (i.e. par la mère ou ses filiales) :
• soit directement à la coentreprise ;
• soit à un tiers en se portant caution pour la coentreprise.

Selon quel format présenter les informations requises au titre des engagements donnés et
des passifs éventuels assumés ?

IFRS 12, là encore, n’impose pas de format de présentation lorsque de telles informations doivent
effectivement être données. En pratique, deux approches sont donc possibles :
• présenter ces informations dans les notes annexes dédiées, pour le groupe dans son ensemble, à
la communication d’informations relatives aux engagements hors bilan d’une part, et aux passifs
éventuels d’autre part. Dans ce cas, il convient toutefois de faire ressortir de manière claire les
données relatives aux coentreprises et aux entreprises associées ; ou
• présenter ces informations en commentaires dans la note dédiée aux coentreprises et dans celle
dédiée aux entreprises associées.

La première approche exposée ci-dessus semble mieux adaptée dans le cas où le groupe a de
nombreuses données à communiquer. Cette présentation a par ailleurs le mérite de permettre d’avoir
une vue d’ensemble sur tous les engagements donnés au niveau du groupe.

Cette présentation a notamment été retenue par SANOFI : le groupe fait un renvoi à la fin de la note D.6.
sur les participations dans des sociétés mises en équivalence vers la note D.21.1.

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 69
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

SANOFI présente les engagements hors bilan concernant les coentreprises au sein des notes annexes dédiées
aux engagements hors bilan du groupe :

Pour les engagements hors bilan à caractère opérationnel concernant les coentreprises voir note D.21.1.

SANOFI, Document de référence 2013, page 232

SANOFI, Document de référence 2013, page 272

70 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Cette présentation a également été retenue par VEOLIA ENVIRONNEMENT, une distinction plus claire
encore étant faite entre les engagements relatifs au Groupe et ses filiales (note 34.1, Document de
référence 2013, page 367) et les engagements relatifs aux coentreprises.

VEOLIA ENVIRONNEMENT présente les engagements hors bilan concernant les coentreprises dans une
sous-partie de la note dédiée aux engagements hors bilan du groupe :

VEOLIA ENVIRONNEMENT, Document de référence 2013, page 371

La deuxième approche (i.e. présentation de ces informations en commentaires dans la note dédiée
aux coentreprises et dans celle dédiée aux entreprises associées) semble plus adaptée dans le cas
où les engagements ou passifs éventuels sont peu nombreux ou inexistants. Une bonne pratique,
en l’absence d’engagements donnés relatifs aux coentreprises ou de passifs éventuels relatifs aux
coentreprises et aux entreprises associées, consiste à notre avis à indiquer ce fait en annexe de
manière explicite.

UNILEVER mentionne l’absence d’engagements donnés relatifs à des intérêts dans des coentreprises à la fin de
la note 11 sur les « Other non-current assets » :

UNILEVER, Annual Report and Accounts 2013, page 113

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 71
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

5.4 INTERETS DANS LES ENTITES STRUCTUREES NON CONSOLIDEES


Pour rappel, IAS 27 (avant sa révision en 2011) n’exigeait pas de fournir des informations au titre des
intérêts dans des entités non consolidées.

Sous la pression du G20 notamment, dans un contexte de crise financière à compter de 2008, l’IASB
a mis l’accent, au travers de la norme IFRS 12, sur les informations à fournir pour mieux informer les
utilisateurs des états financiers des « activités hors bilan » des groupes.

RAPPELS DE LA NORME

Une entité doit fournir des informations permettant aux utilisateurs de ses états financiers (§ 24) :

(a) de comprendre la nature et l’étendue de ses intérêts dans des entités structurées non consolidées ; et

(b) d’évaluer la nature et l’évolution des risques associés à ses intérêts dans des entités structurées
non consolidées.

Des précisions sur les informations à communiquer sont données à la fois dans le corps de la norme
(§ 24 à 31) et dans le guide d’application d’IFRS 12 (§ B21 à B26).

La notion d’entité structurée (rappelée au début la partie 5 de cette étude) est complexe à appréhender
en pratique. Chez les Corporates, peu d’entités sont susceptibles de répondre à cette définition. Les
bases de conclusion de la norme permettent toutefois de clarifier qu’une entité structurée non
consolidée correspond à tout intérêt dans une entité structurée qui n’est pas comptabilisé selon la
méthode de l’intégration globale. Cela implique qu’un intérêt dans une coentreprise ou dans une
entreprise associée, comptabilisé selon la méthode de la mise en équivalence, est également couvert
par les exigences d’informations de la norme IFRS 12, si la coentreprise ou l’entreprise associée répond
à la définition d’une entité structurée. Des informations complémentaires sont donc susceptibles de
devoir être données (i.e. au-delà de celles requises pour les intérêts dans des coentreprises et des
entreprises associées).

72 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Nous vous présentons ci-après un exemple d’informations communiqué au 31 décembre 2013 au titre
d’entités structurées non consolidées.

ARCELORMITTAL – Informations relatives aux entités structurées non consolidées :

ARCELORMITTAL, Consolidated Financial Statements 2013, page 97

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 73
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

5.5 SPECIFICITE DES INFORMATIONS FINANCIERES A FOURNIR LORS DU PREMIER


EXERCICE D’APPLICATION
RAPPELS DE LA NORME : DISPOSITIONS TRANSITOIRES PREVUES PAR IFRS 12
• Obligation de fournir les informations requises par la norme pour toutes les périodes présentées,
sauf exceptions (cf. ci-après).
• En cas de présentation de deux périodes comparatives, pas d’obligation de présenter les
informations listées par la norme pour la période comparative la plus ancienne (IFRS 12.C2A).
• Pas d’obligation de fournir les informations requises par la norme au titre des intérêts dans des
entités structurées non consolidées pour la période comparative présentée l’année de première
application (IFRS 12.C2B), donc 2013 pour les groupes clôturant avec l’année civile et appliquant
IFRS 12 pour la première fois au 1er janvier 2014.

Dans le cadre de la première année d’application, une bonne pratique consiste à notre avis à
mentionner, dans la note aux états financiers indiquant le référentiel appliqué, les impacts précis
qu’a eue l’application de la norme IFRS 12, ainsi que les notes annexes qui ont été modifiées en
conséquence. Cette bonne pratique est cohérente avec l’information financière requise par IAS 8 en
cas de changement de méthodes (même si, dans le cas de la première application d’IFRS 12, il n’y
a pas d’incidence sur les états financiers primaires mais uniquement sur l’information fournie en
annexe).

Cette bonne pratique est illustrée au travers de l’exemple d’UNIBAIL-RODAMCO.

UNIBAIL-RODAMCO, dans la note sur les principes comptables et méthodes de consolidation, décrit
l’impact de l’application des nouvelles normes sur la consolidation et indique notamment quelles sont les notes
annexes qui ont été modifiées suite à l’adoption de la norme IFRS 12 :

UNIBAIL-RODAMCO, Rapport financier 2013, page 136

74 L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES
5. PREMIERE APPLICATION DE LA NORME IFRS 12

Les bases de conclusion de la norme IFRS 12 permettent également de clarifier que même si les
informations à fournir en application d’IFRS 7 et d’IFRS 12 concernant les entités structurées non
consolidées pourraient, dans une certaine mesure, se chevaucher, elles se complètent par ailleurs.

Quelles sont les spécificités liées au premier arrêté intermédiaire ?


La plupart des groupes présentent une information financière condensée, en application d’IAS 34,
dans les comptes intermédiaires.

Pour rappel, le rapport financier intermédiaire condensé est destiné à actualiser les informations
fournies dans le jeu complet d’états financiers annuels le plus récent :
• il s’intéresse essentiellement aux nouveaux événements, activités et circonstances propres à la
période en cours ; et
• il ne reproduit pas des informations déjà communiquées précédemment.

S’agissant des informations à fournir en annexe, souvent assez limitées dans les rapports financiers
intermédiaires résumés, la pratique veut que les nouvelles informations requises (par exemple lors
de l’exercice de première application de la norme IFRS 12) soient présentées uniquement dans le
premier rapport annuel publié selon le nouveau référentiel. Toutefois, en cas d’information nouvelle
significative, il peut être pertinent de donner cette information dès les premiers comptes intermédiaires
publiés (i.e. sans attendre la publication du rapport financier annuel complet).

POINTS D’ATTENTION : RAPPEL DES RECOMMANDATIONS AMF POUR LA CLOTURE 2013 (§ 5.3.2.
PREMIERE APPLICATION D’IFRS 12)

« IAS 34.15 indique que les éléments inclus dans les comptes intermédiaires doivent permettre de
comprendre l’évolution de la situation et de la performance financières depuis la clôture annuelle.

L’AMF rappelle qu’IAS 34.16A demande de mentionner dans les comptes semestriels la nature et les
effets des changements dans les principes comptables.

Recommandation :

Lorsque les impacts liés à la première application des normes IFRS 10 et/ou IFRS 11 sont
significatifs, l’AMF invite les sociétés à s’interroger sur la pertinence de présenter, dès les comptes
semestriels résumés, certaines des informations demandées par IFRS 12 qui seraient utiles à la
compréhension de la performance financière et l’évolution de la situation. »

En pratique, dans les comptes semestriels au 30 juin 2013, très peu de groupes avaient communiqué
des informations nouvelles requises par IFRS 12. Comme le souligne l’AMF, chaque groupe doit mener
une analyse au cas par cas, afin d’évaluer la pertinence de différer, dans les premiers comptes annuels
établis selon le nouveau référentiel, la présentation de telle ou telle information, selon l’importance
des intérêts détenus dans chaque type d’entités.

L’APPLICATION DES NOUVELLES NORMES SUR LA CONSOLIDATION (IFRS 10, IFRS 11 ET IFRS 12) DANS LA COMMUNICATION FINANCIERE DES CORPORATES 75
Mazars est présent sur les 5 continents.

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