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La Souris Verte Le journal des Jeunes Verts

Numero
Numero 66 -- Lundi
Lundi 66 Decembre
Decembre 2010
2010

Special Biodiversité
Dossier Page 3 à 5

International Les accords UE-Inde


Page 6 et 7

La fin des jeunes en politique


Page 8

National Lettre ouverte à Rama Yade


Page 9 et 10

Quotidien Le voyage en InterRail


Page 12

Le Forum de Lyon
Vie interne Page 15

Recette de la tarte au
potiron
Loisirs Page 17

La critique de mauvaise
foi
Page 18

Pour tout renseignements concernant ce journal, veuillez contacter Fanny Dubot : fanny@jeunesverts.org.
Et pour tout autre renseignement sur le mouvement : http://jeunesverts.org.

Mise en page : Laura Venturini (laura.venturini.63@gmail.com).


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Edito

L
es Jeunes Verts avancent. Ils avancent vite, parfois même un peu trop ! Le travail réalisé ensemble depuis
six mois, sur le changement de notre identité et, a fortiori, sur toute la matière apportée sur autant de sujets
différents que le climat, l’éducation, la sécurité, le revenu minimum universel et les politiques de jeunesse, est
formidable. Nous l’effectuons avec un professionnalisme grandissant, et toujours une convivialité. à Lyon, tout le
monde a pu voir - et entendre - les Jeunes Verts. Nous pouvons être fiers.
Travailler ensemble, dans un processus de réflexion collective et donnant la parole à chacun, n’est jamais évident,
mais ça peut aboutir sur tellement de belles choses. A Nagoya par exemple, c’était loin d’être gagné d’avance, et
pourtant : les 193 Etats présents au sommet sur la biodiversité ont réussi à se mettre d’accord. En encadrant le par-
tage des bénéfices issus de la diversité biologique, l’accord de Nagoya devrait permettre de limiter l’exploitation des
ressources naturelles du Sud par les entreprises du Nord. Un premier pas vers la justice sociale et écologique ?
Le sommet de Cancun confirmera la tendance… ou pas. Les discussions sur le climat, liées à des mécanismes
financiers et des tensions politiques et diplomatiques, sont au point mort depuis l’échec de Copenhague. Notre nou-
velle ministre de l’Environnement et la délégation européenne sauront-ils être leaders pour inciter le monde à prendre
conscience de l’urgence climatique ? Nous le souhaitons.

Biodiversité et climat : entre ces deux sujets intimement liés, impossible d’établir des priorités. Dans les deux cas,
c’est l’équité entre Nord et Sud, la reconnaissance de la dette écologique des pays développés et la sauvegarde de
la planète qui sont en jeu. être responsable, c’est considérer que la biodiversité ne peut être sauvée sans prendre en
compte le dérèglement climatique, c’est s’attaquer au problème du réchauffement en avançant d’autres arguments
que les profits financiers à court terme que le marché du carbone permettrait de réaliser, c’est voir derrière ces
enjeux la simple nécessité pour tout être humain de se battre pour préserver sa planète. Pour nous, Jeunes Verts, ces
questions relèvent d’une importance morale, et sont parfois la source directe de notre engagement. Vous trouverez
ainsi dans ce journal de fin d’année un dossier spécial sur ces questions écologiques. Parce que l’environnement ne
doit pas être dissocié du social, de l’économique et de la gouvernance, vous pourrez également parcourir des articles
de qualité sur les politiques de jeunesse, sur l’alimentation, le logement, et bien d’autres.

En vous souhaitant une bonne lecture !

Marie Toussaint & Noé Pflieger, Secrétaires Fédéraux des Jeunes Verts

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au forum des Jeunes Verts, aux séminaires de la FYEG et de voter à l’AG des Jeunes Verts.

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Adhésions Jeunes Verts
24 passage Thiéré
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Sommet de Nagoya :
L’espoir pour la biodiversité et notre avenir

T
emps fort de cette Année sion de notre richesse naturelle et à sur la mobilisation des ressources
Internationale de la Biodi- cette marchandisation du vivant que financières qui reconnaît la nécessité
versité, le Sommet onusien 193 Etats étaient réunis à Nagoya. d’investir dans la biodiversité pour
de Nagoya s’est tenu fin octobre continuer à bénéficier des services
2010 afin de répondre solidairement écosystèmiques. Seul regret, ces
aux crises écologiques actuelles qui accords ne sont pas immédiatement
menacent notre présent et notre applicables !
avenir.

Alors Nagoya un succès ?


Oui, en ce sens que dans la
période de crises que l’ensemble des
Entretien avec Sandrine Bélier, habitants de la planète vit de plus en
Euro-députée Europe Ecologie-Les plus durement ces dernières décen-
Verts : nies, nous avions besoin que la Com-
munauté internationale reconnaisse
Quels étaient les enjeux ? Sandrine Bélier l’Urgence à agir et se mettent d’ac-
Au côté de l’enjeu lié au dérègle- cord sur les priorités. Certes l’accord
ment climatique, l’ampleur de la crise Concrètement quelles mesures est loin d’être parfait, mais il est une
environnementale : l’épuisement viennent d’être adoptées ? étape décisive dont nous avions tous
des ressources et la dégradation du D’abord, le plan stratégique 2020 besoin. Il constitue le levier néces-
vivant... Les chiffres sont accablants. qui fixe 20 objectifs, constitue un saire pour l’avenir de la lutte contre
Au niveau mondial, on estime cadre général non seulement pour la perte de la biodiversité, le dérè-
aujourd’hui que plus d’un tiers des les politiques de préservation de glement climatique et la lutte contre
espèces sont menacées d’extinction la biodiversité, mais aussi pour la pauvreté, bref pour l’avenir de
et que 60% des services écosys- l’ensemble des politiques sectorielles l’humanité.
témiques ont été dégradés ces 50 (avec par exemple la suppression
dernières années. En Europe, plus des aides publiques aux activités
de 40% de la faune est aujourd’hui néfastes pour la biodiversité). Et maintenant ?
en danger et plus de 800 espèces Autre point clé, l’adoption d’un A Nagoya, une nouvelle dynamique
végétales sont menacées d’extinc- protocole sur l’accès et le partage s’est enclenchée, qui ne minimise en
tion totale. 88% des stocks de pois- des avantages tirés des ressources rien l’échec de Copenhague, mais
sons commerciaux sont en surpêche génétiques et des savoirs tradition- permet d’espérer que le sommet
– symbole alarmant : les océans, le nels associés pour mettre fin à la de Cancún (29 novembre - 10 dé-
lieu même où est née la vie sur cette biopiraterie. Même si ce texte est cembre), peut, lui aussi, se solder par
planète, sont en train de mourir. En marqué par la difficile négociation et la réalisation d’un compromis.
parallèle, il s’agissait de mettre fin la recherche du consensus, l’applica- Et puis Nagoya constitue une
à la « biopiraterie » : pratique de tion stricte de ses principes devrait bonne feuille de route pour les poli-
certaines firmes (agroalimentaire, permettre de rétablir l’équilibre des tiques à mener en France et en Eu-
pharmaceutique ou encore cosmé- relations entre les pays du Sud riches rope. Il nous reste à mobiliser de plus
tique) qui s’approprient des droits en biodiversité et les pays industriali- en plus l’ensemble des citoyens sur
exclusifs sur des ressources géné- sés qui l’utilise. le sujet…
tiques ou savoirs traditionnels asso- Enfin, il faut compter parmi les
ciés. C’est pour remédier à cette éro- avancées l’adoption d’une stratégie Sandrine Bélier

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Nagoya, un accord en trompe-l’oeil

U
n an après l’échec cuisant pourrait penser que tout est parfait. par les plus enthousiastes). Voilà que
de la conférence de Co- Hélas, l’accord s’avère faible. Sur- les mécanismes de compensation
penhague sur le climat, la tout, il se base sur une logique qui deviennent le remède miracle à tous
Convention des Nations Unies sur pourrait très bien s’avérer problé- nos problèmes. Cette vision a été en-
la Diversité Biologique (CDB) tenait matique et contre productive dans le térinée par un rapport publié récem-
sa 10ème Conférence Des Parties futur. ment sous l’égide de l’ONU et initié
(CDP) en octobre. Comparé à l’ému- par les ministres de l’environnement
lation pré-Copenhague, peu de mé- du G8 : The Economics of Ecosys-
dias ont couvert l’événement et les Un accord pas si historique au tems and Biodiversity (on parle plus
enjeux et solutions liés à la biodiver- final souvent de TEEB). On parle doréna-
sité ont suscité peu de débats. Re- vant de « stock de capital naturel »,
tour ici aux conclusions du sommet et Les objectifs de l’accord sont bien « d’atouts naturels sous performants
aux logiques sous jacentes. beaux, certains sont chiffrés, mais au- » ou encore de « services écosysté-
cun n’est juridiquement contraignant. miques »…
Pire, aucun financement multilatéral L’approche ne peut que poser des
20 points qui laissent croire à un n’est aujourd’hui défini (un groupe de problèmes éthiques… Car on utilise
accord parfait travail devra rendre ses conclusions les mêmes outils qui ont mené au
en 2012). Règne par conséquent la bilan catastrophique actuel. On peut
Le 29 octobre (dernier jour de la plus grande incertitude au niveau être sûr que, comme l’ont montré les
conférence), Chantal Jouanno a financier, en dépit des promesses dérives du mécanisme de dévelop-
salué le fait qu’un « accord historique » unilatérales dont on ne sait si et pement propre, les acteurs écono-
ait été trouvé. comment elles seront tenues. miques utiliseront tous les moyens et
Après l’échec de Copenhague, être failles pour s’engouffrer dans le sys-
parvenu à un accord prouve certes tème et le rendre à terme vain. Au-
que le système n’est pas entièrement Vision passéiste et monétarisa- delà d’une opposition idéologique,
sclérosé. Mais quid de cet « accord tion de la biodiversité il parait bien difficile d’établir un prix
historique » ? 193 pays (sans les pour la biodiversité car on ne voit
Etats-Unis) sont tombés d’accord sur Les négociations se basent depuis pas vraiment comment la quantifier,
un plan stratégique en 20 points afin quelques années sur un nouveau à l’opposé d’une tonne de CO2 ou
de limiter la perte de biodiversité d’ici concept censé révolutionner la lutte équivalent. Et alors que les émissions
à 2020. Parmi ceux-ci, mentionnons pour la sauvegarde de la biodiversité de CO2 sont mondiales, les écosys-
l’objectif d’augmentation des zones : la rémunération des « services éco- tèmes, eux, sont locaux : on voit mal
protégées (de 13,5 à 17% des sur- systémiques ». Soit la monétarisation comment on pourrait détruire la sa-
faces terrestres, de 1 à 10% des sur- de la nature, sur le modèle du mar- vane en échange d’une sauvegarde
faces maritimes), l’obligation d’une ché du carbone. du corail ! C’est pourtant ce que prô-
gestion durable des stocks de pois- La logique première est de dire que nent les apôtres de la compensation,
sons et de pêche, le renforcement les écosystèmes rendent gratuite- WWF en tête.
des droits des peuples indigènes ou ment des services d’une très grande Nagoya fut dont une étape plutôt
encore l’objectif de restauration de valeur. Le problème est qu’au-delà du encourageante mais loin d’être par-
15% des écosystèmes dégradés. La chiffrage, on souhaite véritablement faite. Surtout, c’est la logique même
principale avancée est la lutte contre organiser une mise à prix de la na- des négociations qui est probléma-
la biopiraterie, grâce à un accord sur ture, où la sauvegarde de certaines tique. A l’instar du climat, on ne peut
le partage équitable des avantages zones entrainerait l’autorisation d’en que s’inquiéter pour le futur de notre
issus de l’accès aux ressources détruire d’autres, un peu sur le mo- diversité biologique.
génétiques. dèle du mécanisme de développe-
En lisant uniquement les communi- ment propre et du marché du carbone Pierre-Jean Brasier
qués de presse et ces 20 points, on (qui est clairement cité en exemple

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Rencontre avec Jenny Wagner,
éco-volontaire sur le site de N’Gouja, Mayotte

La plage de N’Gouja, située Ceci nous permet en effet d’étudier qui donc en réduisent la qualité.
au sud-ouest de Mayotte, est un la phase d’alimentation des tortues La pollution peut également être
site exceptionnel : de nombreuses avant qu’elles effectuent leur grande « physique » : avec la présence de
tortues marines s’alimentent sur migration. décharges à ciel ouvert, les déchets
l’herbier . Je protège également les nids de s’envolent, finissent dans l’océan et
Jenny Wagner a 24 ans. Elle est tortues en installant autour des pe- les conséquences sur l’écosystème
éco-volontaire sur le site de N’Gouja. tites pancartes afin que le public qui sont graves.
fréquente la plage ne les dérange Enfin, la dégradation des milieux
pas ! fait peser un lourd tribut sur les tor-
tues. On dénombre en effet de moins
C.H. : Quelles sont les princi- en moins de site de ponte … Afin de
pales menaces qui pèsent sur les pouvoir pondre, la tortue a besoin de
tortues marines à Mayotte ? conditions favorables (notamment la
J.W. : Tout d’abord, il y a le bra- présence de végétation naturelle en
connage sur les femelles (lors de la haut de la plage). Or cette végétation
ponte). On estime environ à un millier se trouve parfois détériorée par la
le nombre de tortues braconnées par présence d’activités humaines.
an ! Or les deux principales espèces
que nous avons à Mayotte, (la tor- C.H. : D’après toi, quels sont les
Sur l’herbier de N’Gouja.
tue verte et la tortue imbriquée) sont principaux enjeux de la protection
Photo : J. Wagner ©
menacées à l’échelle mondiale. Des des tortues marines à Mayotte ?
efforts sont menés afin de limiter le J.W. : Tout d’abord, il y a un enjeu
Clément Huguet : Quels sont les braconnage, notamment par la mise éco-touristique. La tortue représente
principaux objectifs de ta mission en place d’éco-gardes sur les sites un symbole pour Mayotte. Beaucoup
sur le site de N’Gouja ? de ponte très fréquentés. de touristes viennent ici pour voir les
Jenny Wagner : J’ai deux objectifs Ensuite, la pêche industrielle re- tortues et les autres espèces marines
principaux. J’effectue tout d’abord présente une autre menace pour les telles que les baleines à bosse et les
de la sensibilisation sur les tortues tortues lorsqu’elles effectuent leur dauphins.
marines auprès des personnes qui migration vers l’Afrique de l’Est, no- Plus généralement, je pense que
fréquentent la plage. A la sensibili- tamment. À Mayotte, ce sont les ha- l’un des grands enjeux c’est la sauve-
sation s’ajoute l’encadrement lors meçons qui posent parfois problème garde de la biodiversité. Et pour cela,
des pontes de tortues : j’effectue des (notamment pour les tortues imbri- un des outils les plus intéressants qui
patrouilles le soir sur la plage. Des quées qui sont omnivores). est à notre portée, c’est la création de
règles très strictes doivent en effet La pollution est une autre menace zones protégées afin de protéger les
être respectées afin de ne pas déran- importante. À Mayotte, on brûle les habitats des espèces...
ger les tortues venues pondre sur la déchets à ciel ouvert : avec la pluie, Ensuite, il est évident qu’il faut
plage (pas d’éclairage, de bruit, ni de les particules toxiques ainsi produites énormément développer la sensibili-
mouvements brusques). se retrouvent donc par la suite dans sation, notamment pour les enfants
Ma deuxième mission correspond l’océan. Autre grand problème à Ma- (…) Et cela me donne de l’espoir car
au suivi scientifique du site excep- yotte, c’est l’absence de structures l’Homme a le pouvoir de changer :
tionnel de N’Gouja. En effet, il y a permettant l’assainissement des nous avons tous en nous une partie
une plage de ponte ainsi qu’un her- eaux.(…)Ce type de pollution a pour de la solution globale.
bier où s’alimentent notamment des conséquence principale la production
tortues vertes (Chelonia mydas). d’algues qui envahissent l’herbier, et Clément Huguet

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International
Accords UE-Inde :
Du business sur le dos des malades

A
ctuellement et en catimini, des responsables indiens et européens se rencontrent à Bruxelles pour
mettre au point les détails de finalisation d’un accord de libre-échange entre l’Inde et l’Union européenne,
en cours de négociation depuis plusieurs mois. Or cet accord risque de réduire l’accès à des médicaments
génériques bon marché pour des millions de personnes.
La Commission européenne souhaite en effet une meilleure réciprocité dans l’accès aux marchés des pays
émergents, en particulier la Chine et l’Inde, comme elle l’a indiqué début novembre en présentant sa stratégie
commerciale pour les cinq ans à venir :
« Mon objectif est de veiller à ce que les entreprises européennes obtiennent des conditions équitables et que nos
droits soient respectés afin que nous puissions tous profiter des bénéfices du commerce », a notamment souligné le
commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht.

Bien lui en fasse : mais doit-on sacrifier le droit à la santé pour tous sur l’autel du business ? Car la question se pose
sérieusement au regard de certaines clauses écrites dans l’accord bilatéral signé entre Bruxelles et New Delhi. En
effet, les règles sur la propriété intellectuelle proposées par l’Europe risquent d’entraver sérieusement la production
des médicaments génériques indiens. Car l’accord prévoit d’allonger les droits de la propriété industrielle ou encore
d’inclure une notion d’exclusivité des données (la très controversée clause de data exclusivity). Cela contraindrait les
fabricants de génériques à de longs et coûteux essais et privilégierait les grands laboratoires pharmaceutiques au
détriment des malades n’ayant pas les moyens de se soigner.

Or on n’y pense pas toujours, mais l’Inde, au delà des clichés habituels (vaches sacrées, Bollywood, call
centers ou logiciels informatiques), c’est surtout l’un des plus gros producteurs de médicaments génériques dans
le monde. Depuis les années 1970, le Sous Continent produit des médicaments pour les pays en développement,
tant et si bien qu’on le considère
aujourd’hui comme la « pharmacie
du monde ». Ces génériques bon
marché ont permis des avancées
spectaculaires dans le traitement de
maladies graves comme la tubercu-
lose, le paludisme ou encore le SIDA.
L’Inde fabrique aujourd’hui 20% des
génériques dans le monde.
Actuellement par exemple, plus de
50 % des médicaments distribués
par l’Unicef viennent d’Inde. Des
experts estiment que dans le cas des
antirétroviraux destinés aux malades
du SIDA, ce chiffre s’élève à 93 %.

Le développement de l’industrie
indienne a eu un impact détermi-
nant sur l’ensemble de la planète,
favorisant des baisses drastiques du
prix des médicaments et des traite-

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ments, malgré toutes les déclarations


contraires des grandes entreprises
pharmaceutiques. Dans les années
90, une fois mis en concurrence
(certes toute relative) avec l’Inde,
les laboratoires occidentaux ont revu
leurs tarifs à la baisse, entrainant la
chute des prix de plus de 90 % en
quelques années.

Et l’Europe remettrait en cause


ce progrès indéniable au nom du
sacro-saint business ?

L’adoption de ce traité signifie rien


de moins que la mort de centaines
de milliers de personnes. L’industrie
pharmaceutique indienne ne serait
plus en capacité de fournir des médi-
caments aux pays en développement
et les laboratoires occidentaux pour-
raient de nouveau affirmer que les
prix sont justes et au plus bas, sans contradicteur. En plus ces accords vont au-delà des demandes, déjà strictes, de
l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

De l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Parlement européen en passant par des chercheurs et des
personnalités politiques de tous bords, beaucoup ont d’ores et déjà vivement critiqué ces mesures. Les négociateurs,
eux, restent muets.

Le gouvernement indien lui-même commence à s’inquiéter et à se demander si dans les négociations


internationales en cours, en particulier au sein des négociations autour d’ACTA (Anti-Counterfeiting Trade Agreement
ou Accord commercial anti-contrefaçon ) les médicaments, leur fabrication et leur commercialisation ne doivent pas
être exclus.

Il est temps que les citoyens s’emparent de ce sujet, en interpellant par exemple leurs députés européens sur la
nécessité d’empêcher que les négociations commerciales en cours entre l’UE et l’Inde puissent porter sur les
droits de propriété intellectuelle concernant les médicaments, et en leur demandant également de réclamer à la
Commission une transparence totale sur cet accord de libre échange.

Les gouvernements des « pays riches » et les grandes organisations internationales n’ont toujours pas tiré les
leçons de la triple crise écologique, économique et démocratique actuelle et continuent de signer des accords dans
le dos des peuples au bénéfice des multinationales, en l’espèce les grands groupes pharmaceutiques au détriment
des malades d’Afrique et d’ailleurs. Mais la société civile internationale s’organise et ils ne pourront pas éternellement
passer outre ses légitimes revendications

Benjamin Joyeux

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National
La fin des jeunes en politique

L
es discours de Rama Yade, Benjamin Lancar et des membres de la majorité, qui déclarent que la
jeunesse et l’éducation sont les nouvelles priorités du gouvernement, ne peuvent pas faire illusion face
au déficit d’action. Les lycéens et étudiants, en descendant massivement dans la rue contre la réforme des
retraites, ont envoyé un signal au gouvernement, qui leur répond en les traitant de manipulés, d’irresponsables.
Le fossé creusé par le gouvernement est devenu une vraie fracture, qui sépare les jeunes de la politique. A ce
jeu-là, pas de gagnant. Ni les jeunes, qui s’éloignent du vote et se sentent toujours plus impuissants face aux
décisions prises par les institutions politiques ; ni le Président de la République, qui continue de battre des records
d’impopularité ; ni l’opposition, qui souffrira de cet éloignement autant que la droite.
Nous sommes enfermés dans une logique d’affrontement entretenue par un gouvernement qui néglige sa jeunesse.

Par la réforme des collectivités territoriales, le gouvernement franchit une nouvelle étape dans cette fracture en
confisquant le pouvoir aux jeunes. Des voix s’élèvent pour revendiquer le respect d’une certaine diversité, mais
le gouvernement s’enferme dans un mutisme devenu sa marque de fabrique. Après son adoption au Sénat le 9
novembre dernier, l’Assemblée valide à son tour cette réforme aujourd’hui, et avec elle le nouveau mode d’élection
des conseillers territoriaux : le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, avec un seuil de qualification fixé à 12,5%
des inscrits.

Ce mode de scrutin, semblable à celui des élections cantonales, induit la fin de la représentation des jeunes dans
les institutions politiques régionales.
Les 18-35 ans ne représentaient que 3,7% des élus aux élections cantonales de 2004, et 2,9% en 2008(1). Le scrutin
de liste encourageait les partis politiques à former des listes cohérentes, y faisant figurer des candidat-e-s aux profils
divers pour atteindre une bonne représentativité de la société française.
En abandonnant ce mode de scrutin, c’est le dernier rempart raccrochant encore les jeunes à la politique qui tombe.
Car cette réforme, en plus de porter atteinte au pluralisme politique et à la
parité, met fin à ce mécanisme qui avait pu, lors des élections régionales de
2004, faire élire 8,2% de 18-35 ans. Ce chiffre, qui ne représente pas un élu
sur 10, nous paraissait déjà bien bas.

Pourtant, une relation de confiance entre les institutions politiques d’un


pays et sa jeunesse est possible.
La génération des futurs primo votants de 2012 n’est pas dupe. Recevant
par les réseaux sociaux un flux considérable d’informations, elle sait se faire
une idée sur des promesses et sur un programme. Ce n’est d’ailleurs sûre-
ment pas un hasard si seulement 42%(2) des 18-24 ans avaient fait confiance à Nicolas Sarkozy en 2007.
Les programmes des partis de gauche et écologistes devront donc apporter des solutions crédibles et efficaces aux
questions liées à la jeunesse, de l’éducation au chômage, en passant par l’insertion professionnelle et l’autonomie.
Ces solutions existent, les mouvements de jeunesse et partis politiques de gauches n’ont pas attendu la sortie du
livre de Rama Yade pour y réfléchir. Reste désormais à politiser le débat et confronter les points de vue des partis
politiques avec les premiers concernés. Alors que le gouvernement ferme la porte aux jeunes, c’est au reste des
forces politiques de leur fournir un porte-voix. Si les partis de gauche etécologistes ne le font pas, le Front National
s’en chargera.

(1)
Source Assemblée Nationale
(2)
Source IPSOS

Rémi Guerber

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National
Lettre ouverte à Rama Yade :
De l’émancipation de la jeunesse

P
ar votre ouvrage, Lettre à la Jeunesse, et par vos multiples interventions publiques depuis sa parution,
vous avez souvent évoqué une société qui ne se préoccupe pas de sa jeunesse. Votre constat, alarmant,
s’avère souvent juste. Pour la grande majorité des jeunes, l’avenir rime avec précarité (selon l’OCDE, les
jeunes vivent une période de précarité de presque dix ans entre le moment de leur entrée dans la vie active et leur
premier emploi stable) ou avec hôpital pour certains d’entre eux (en effet, le taux de cancer chez les jeunes augmente
de 1 % par an, en raison notamment de la dégradation de l’environnement). De plus, toutes les politiques menées
depuis trente ans pour la jeunesse se sont avérées inefficaces, accroissant souvent davantage les difficultés d’accès
des jeunes à l’emploi, au logement ou encore à la santé…

Madame, si vous souhaitez réellement répondre aux problèmes dont est victime notre classe d’âge, il est impératif
d’œuvrer à l’autonomie et l’émancipation de la jeunesse : il s’agit là d’un investissement prioritaire pour un dévelop-
pement durable ainsi que d’une source nécessaire de diversité et de pluralité.

Cette émancipation de la jeunesse débute par l’autonomie financière. Face au défi de la dignité et de la survie de
chacun, notre société a opté pour un revenu minimum dont les critères excluent un grand nombre de jeunes (2,5 %
des jeunes sont concernés par le revenu de solidarité active). Aujourd’hui chaque jeune doit pouvoir bénéficier sans
conditions d’un revenu minimum garanti et universel permettant de répondre aux attentes des 20 % de jeunes qui
vivent au-dessous du seuil de pauvreté comme à tous ceux qui ont besoin de la garantie d’une base non négociable
à partir de laquelle l’individu pourra déterminer son projet d’existence. Une telle mesure constituerait une avancée
considérable en direction d’une nouvelle politique familiale et sociale. Toute amélioration de la situation économique
et sociale de la jeunesse scolarisée doit s’accompagner d’une amélioration
des conditions de vie de l’ensemble de la jeunesse. Il ne s’agit pas unique-
ment de répondre aux revendications des organisations étudiantes, mais de
mener à bien la seule réforme fiscale qui permette d’aller vers plus d’égalité :
la suppression du rattachement des étudiants au foyer fiscal de leurs parents.

Améliorer les conditions de vie des étudiants et surtout permettre à tous


l’accès à une formation qualifiante et épanouissante reste un défi à relever.
L’origine sociale demeure un facteur discriminant pour la réussite des études,
alors que 50 % des étudiants travaillent en parallèle de leurs études, divisant
ainsi leurs chances de réussite par deux. Outre le revenu minimum, il faut
également reconnaître l’engagement sportif, les activités bénévoles ainsi que
les savoirs acquis dans les associations ou syndicats étudiants. Renouons
avec l’objectif d’équité dans l’enseignement supérieur : revaloriser les univer-
sités locales, développer l’orientation par potentiel, améliorer les conditions
d’enseignement dans les universités et le suivi des étudiants de première et
deuxième année.

Enfin, il nous faut de toute urgence réguler les stages et les fusionner avec
l’apprentissage, solidement encadré. Limiter le nombre de stagiaires par
entreprise, atteindre un niveau de rémunération d’une moitié de Smic pour
les stagiaires et entrer dans un idéal de formation de ses employés par
Le livre Lettre à la jeunesse
de Rama Yade
l’entreprise en son sein sont plus que nécessaires pour rompre avec une

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vision qui transforme l’université en usine à créer des travailleurs. C’est le développement des qualités, l’émancipa-
tion et l’épanouissement de chacun qui nous rendra plus apte à nous insérer dans le monde du travail. De même,
les 33 % des jeunes souhaitant devenir travailleur indépendant ou entrepreneur ne sont pas mû uniquement par
la volonté de s’enrichir financièrement : leur désirs d’entreprenariat s’accompagne bien souvent d’une volonté de
solidarité qu’il faut soutenir.

Un vrai
« Grenelle de la jeunesse »

Les Jeunes Verts n’oublient pas l’enseignement primaire et secondaire, essentiels à la réussite en niveau supérieur :
150 000 jeunes sortent de l’école sans qualification. Madame Yade, nous ne construirons pas l’éducation de demain
en réduisant le nombre d’enseignants, d’accompagnants à la vie sociale, d’éducateurs et d’animateurs comme le fait
votre gouvernement. Toute société doit se donner les moyens de sa réussite : réinvestissons en masse dans notre
éducation et reprenons l’enseignement pédagogique aux nouveaux professeurs des écoles! Nous sommes en faveur
d’un collège unique, mais non uniforme.

Réduisons le choc que constitue le passage de l’école primaire au collège en mettant en place des équipes
pédagogiques restreintes pour les classes de 6e et de 5e. Elargissons les possibilités de choix pour les collégiens
dans tout ce qui concerne leur vie quotidienne (cours, repas, projets collectifs). Des incitations aux activités asso-
ciatives doivent être mises en place. Enfin, améliorons l’orientation en valorisant les savoirs et les compétences
acquises, au collège comme au lycée, et ouvrons les établissements aux intervenants et activités extérieures.

L’autonomie ne s’arrête pas là : l’accès au logement et à la santé sont autant d’enjeux cruciaux pour la jeunesse.
La spéculation et le manque de ressources immobilières ne datent pas de la crise, mais il est plus que temps d’y
attacher de l’importance : un gel des loyers, une augmentation drastique des chambres universitaires disponibles,
un plan massif d’investissement dans l’habitat inter-générationnel sont plus que jamais nécessaires. Bien plus, c’est
l’organisation globale de notre territoire qu’il faut repenser : ce n’est pas en créant de gros nœuds d’excellence que
nous parviendrons à désengorger l’habitat…

Quant à la question de la santé, elle est fondamentale concernant les jeunes. La grande mobilité des jeunes
étudiants rend par exemple le choix du médecin traitant extrêmement contraignant. Mettre en place une couverture
maladie universelle (CMU) jeune peut ainsi s’avérer être une bonne solution… mais seulement dans le cadre d’une
véritable politique de prévention des risques ! Par exemple, promouvoir l’alimentation issue de l’agriculture biologique
et réduire la malbouffe et les pollutions partout constituent une politique préventive en matière de santé pour la jeu-
nesse.

Madame la secrétaire d’Etat chargée des sports, vous paraissez souhaiter de tout cœur dialoguer avec la jeunesse
de France. Or une partie de plus en plus grande de celle-ci crie chaque jour dans la rue son envie de participer aux
décisions qui concernent son avenir. Il est peut-être donc nécessaire de commencer par écouter ses revendications
si vous avez l’intention d’organiser un vrai «Grenelle de la jeunesse» qui ne consiste pas en un simple instrument de
manipulation d’une partie de la population en vue des prochaines échéances électorales.

Veuillez agréer, madame la secrétaire d’Etat, l’expression de notre profond respect.

Cyrielle Chatelain, Marie Toussaint et Fanny Dubot

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National
Se loger, un droit fondamental bafoué

L
a loi Besson de 1990 affirme aujourd’hui difficile de trouver un territoriale et la mixité sociale comme
que « Garantir le droit au logement. valeurs fondamentales. Pour cela, il
logement constitue un devoir faut alourdir les sanctions envers les
de solidarité pour l’ensemble de la villes ne respectant pas la loi SRU
nation ». La crise du logement revêt (Solidarité et renouvellement urbain),
différentes formes. De nombreux qui impose aux communes d’avoir
ménages pauvres mais aussi de au moins 20% de logement sociaux,
classes moyennes ne peuvent et leur imposer que toutes nouvelles
pas accéder à un logement ou ne constructions comprennent 50% de
peuvent se maintenir dans leur logements sociaux dont au moins
logement face à l’augmentation des 20% de logement très sociaux. On
dépenses. doit également renforcer le droit au
Une nouvelle forme d’inégalité logement opposable, qui, s’il est
émerge donc entre ceux qui choisis- loin des attentes, peut se révéler un
sent l’endroit où ils vivent et ceux qui outil essentiel dans la lutte contre le
le subissent. L’allongement des dé- mal-logement. Il est donc nécessaire
A une semaine de la trêve hivernale,
lais d’attente pour un hébergement ou de mettre en place des permanences
une trentaine de jeunes
pour un logement social, ainsi que la d’information sur le Dalo, mais aussi
précaires occupant l’immense
surface de la Marquise à Paris ont tension générale du marché favorise de soutenir, notamment financiè-
été expulsés sans aucune solution l’expansion d’un marché du logement rement, les associations accompa-
de re-logement. indécent : logements sur-occupés, gnant les ménages dans leur de-
logements indignes et dangereux mande auprès des commissions de
pour la santé, non-logement (cara- médiation Dalo. Enfin, il est essen-
Voilà déjà vingt ans que le droit vane, logement chez un tiers,...). Les tiel de mener de front une véritable
au logement est reconnu comme un ménages qui n’ont pas les moyens politique de prévention des expul-
droit fondamental. Depuis 2008 l’Etat de trouver un logement indépendant sions.
est le garant de ce droit au travers du dans le parc privé et n’obtiennent pas
droit au logement opposable. de logements sociaux sont contraints
d’occuper des logements en mauvais Benoît Apparu a rappelé dans une
Cependant, aujourd’hui encore 3,5 état mais dont le loyer est abordable. circulaire « hiver » l’inconditionna-
millions de personnes souffrent du Enfin, cette crise peut également lité des sans abris dans les centres
mal logement et c’est en totalité 6,6 s’exprimer par une augmentation d’urgence. Mais cet épisode est le
millions de personnes qui connais- vertigineuse des factures d’électricité symptôme d’une gestion à la petite
sent une réelle fragilité de logement ou de gaz en raison de la flambée des semaine de la politique du logement,
à court ou moyen terme. Les jeunes coûts de l’énergie et de la mauvaise où l’on gère l’urgence, où l’on donne
sont parmi les premières victimes de qualité thermique des bâtiments. à ceux qui ont déjà avec le prêt à
la crise du logement. 42 % des moins taux zéro sans condition mais où l’on
de 30 ans consacrent plus du tiers retire à ceux qui ont peu avec la
de leur revenu au paiement de leur La crise, tout le monde la connaît, non-rétroactivité des aides au
loyer. Ce taux d’effort peut même mais les actions ne sont pas à la logement. Cette politique est indigne
atteindre plus de 65% du revenu pour hauteur de l’enjeu. d’un Etat de droit, nous devons la
une part non négligeable des moins En Ile-de-France, 50% des loge- changer.
de 30 ans. Si cette crise touche ments sociaux se trouvent dans 8%
durement les plus fragiles (chômeurs, des communes. A Paris, ce sont trois CC
étudiants, familles mono-parentales, arrondissements qui se partagent
travailleurs pauvres,...), c’est 80% 50% des logements sociaux.
des Français qui estiment qu’il est Il est temps de rétablir la solidarité

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Quotidien
Des vacances pour écolos à budget limité

D
ans notre société fast-food, tout-confort de rêve c’est raté aussi. le partage des histoires personnelles.
partir à l’étranger c’est ex- Non, l’expérience Interrail c’est Affirmer être ouvert d’esprit c’est une
ploser le continuum espace- autre chose. C’est d’abord un chose facile. Affronter la réalité du
temps de notre bonne vieille planète projet préparé avec des amis ou des bazar ferroviaire grec, des arnaques
en prenant l’avion. Les vacances proches. C’est du vécu commun qui à touristes d’Italie, de l’efficacité à
sont devenues un investissement à consolide des amitiés et fait prendre la roumaine ou du cosmopolitisme
rentabiliser. de la valeur aux relations humaines. extrême d’Istanbul c’est autrement
Mais il existe un ticket magique qui Les galères, les flops et les crises plus difficile, Interrail c’est aussi
rend au voyage sa fonction première font partie intégrante du concept. une formation accélérée pour l’au-
d’exploration et d’aventure hors des Voyager en Interrail, c’est prendre le tonomie. Pas de parents pour les
sentiers battus et des rêves préfa- temps de sortir de sa propre vie en situations d’urgence, un compte en
briqués des agences de voyage : partant vers l’inconnu. C’est aussi banque à surveiller, la sécurité du
le pass Interrail. Ce billet offre une un bon moyen de mettre à l’épreuve quotidien mise de côté, c’est la porte
liberté quasi-totale pour voyager à du réel des idées finalement assez ouverte à tous les imprévus.
travers les réseaux ferroviaires des théoriques comme la liberté, le
30 pays européens participant au bonheur ou la vie en société. D’un Vous n’êtes pas en train de lire
programme. point de vue politique, difficile de une publicité pour la société Interrail.
Créé en 1972 à Utrecht (Pays-Bas) faire mieux qu’Interrail pour se frotter Evoquer Interrail, c’est aussi rêver
d’abord à destination des jeunes et à cette idée si lointaine parfois qu’est d’une société où la jeunesse n’est pas
dans un nombre de pays limité, le l’Union Européenne. considérée comme du bétail à CDD.
programme Interrail s’est peu à peu Une société où voyager n’est pas un
étendu et ouvert à tous les âges de Un peu « Bobo-Roots-Hippie » le luxe ni une marque de consomma-
la vie. Cette offre originale pourtant voyage Interrail ? Bien au contraire. tion de plus mais un outil mis à la dis-
peu médiatisée connaît un succès Au niveau « profil type », Interrail position des jeunes pour leur déve-
grandissant notamment auprès des c’est un peu comme chez MacDo : loppement et leur épanouissement.
moins de 26 ans avec encore une “ venez comme vous êtes ! ”. Sauf Le voyage est un apprentissage au
augmentation de 11% des ventes au qu’ici personne n’est exploité, le même titre que la scolarité, le sport,
premier semestre de 2010. Quelles temps ce n’est pas de l’argent la vie associative. Parler d’un « droit
sont les raisons d’un tel succès ? et la nourriture est à l’image des à voyager » est utopique, mais la
rencontres et des découvertes : jeunesse européenne sortirait sans
Pour l’avantage financier, c’est aussi variée que les pays traversés. doute grandie d’un accès plus facile
raté. Un global pass coûte 309 euros. Les jeunes qui se croisent sur les à ce verbe d’action, qui pour beau-
Etudiant au budget serré, le système chemins de fers européens viennent coup reste du domaine du rêve.
D est alors votre religion. Auberges d’horizons très différents. Mais une
de jeunesse bondées, nuits dans même envie les réunit, celle de com- Plus d’infos et de vécu : francais.
les gares, sous les soutes à ba- pléter leur formation par ce que l’on interrailnet.com / interrailtour2010.
gages des trains ou chez des parfaits apprend difficilement dans une BU over-blog.com.
inconnus, repas frugaux et hygiène ou sur un Iphone : l’ailleurs, la vie de
minimum ; pour les vacances l’autre, la confrontation des idéaux et Rémi Crombez (Lille)

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Quotidien
L’alimentation à la mode de chez nous

P
lusieurs régimes alimen- animaux en rejetant l’achat de cos- à la vie économique puisqu’il peut
taires particuliers réunissent métiques, de produits d’entretien ou presque en vivre gratuitement. Ce
de plus en plus d’adeptes de vêtements qu’ils auraient produits mouvement rejoint le concept de la
jusqu’à former une véritable commu- ou en feraient partie intégrante... décroissance durable et va plus loin
nauté et à défendre des positions sur en abolissant l’argent qui nous rend
l’impact de notre consommation. L’argument santé va davantage dociles pour vivre en société.
Non, je ne parlerai pas ici du ré- être avancé par les consommateurs
gime Dukan ou des régimes médi- bio. Le bio a une légère supériorité T’as l’impression de régresser ? Il
caux (allergies, diabète...). Voici un nutritionnelle par rapport aux produits n’en est rien puisqu’il reste l’alimen-
état des lieux de tendances qui ont conventionnels mais se distingue sur tation paléolithique !
toutes leur place dans la société et le plan sanitaire en contenant nette- L’homme préhistorique passait
qui respectent les valeurs que nous, ment moins de nitrates, de pesticides beaucoup de temps à s’alimenter et
écologistes, défendons ! et de métaux lourds. L’authenticité à choisir instinctivement les bonnes
du goût des produits est aussi un baies, racines et plantes. Au niveau
argument avancé puisque nous ne diététique, il consommait ainsi da-
retrouvons pas les arômes artificiels vantage d’inuline que nous et ne
ou les exhausteurs de goût utilisés rencontrait ainsi pas de problème de
par l’industrie agro-alimentaire ren- santé, type diabète.
dant à leurs produits une uniformité
gustative. Cette remise en cause Ces modes d’alimentation présen-
de la logique productiviste permet tent chacun des points importants
également aux agriculteurs bio de sur notre empreinte écologique et
fortement diminuer leur impact éco- montrent résolument que l’industrie
logique sur la terre qu’ils exploitent. agro-alimentaire ne répond pas à nos
Ils vont redécouvrir l’agronomie et attentes principales liées à la santé.
rechercher l’équilibre naturel.

Le problème du bio actuellement, *AFSSA : l’Agence Française de


est une trop forte demande qui Sécurité Sanitaire des Aliments
Le principal régime employé est amène la France, pays agricole par
le végétarisme. Environ 2 % de la excellence, à importer la plupart des
population française déclarent ne produits ! Sources :
pas manger de viande, c’est trois fois L’impact carbone du transport est
• http://www.alimentaire-pro.com/
moins qu’en Angleterre mais surtout alors à considérer pour les locavores.
dossiers/tendances_de_l_alimenta-
vingt fois moins que l’Inde. Le dé- Pour eux, les produits consommés
tion/regime_alimentaire_au_paleoli-
sintérêt pour la viande a pour cause doivent être produits dans un pé-
thique.php
des choix religieux, la protection de rimètre proche (150km). Face à la
l’environnement, la santé mais mondialisation, l’objectif est ici de • http://www.freegan.fr/
surtout la défense des animaux. connaître l’origine des produits et de • http://www.veganimal.info/article.
Deux autres formes plus poussées minimiser les échanges internatio- php3?id_article=510
existent. Le végétalisme ajoute le re- naux des denrées alimentaires.
fus de manger tout ce qui est produit • http://paleodiet.com/definition.htm
par les animaux. Tous les produits Limiter le commerce tout court est
laitiers, les œufs, le miel, etc. sont l’enjeu du freegan. En mangeant les
alors exclus. Le vegan va au-delà de déchets alimentaires, il montre que Julien Dussart
l’alimentation et considère l’éthique nous pourrions réduire le gaspillage.
globale de la non-exploitation des Il diminue également sa participation

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Vie Interne
Manifestation contre les retraites

L
a rentrée des Jeunes Verts Ils ont, aux côtés des antennes
a été chargée en manifesta- locales du collectif « La retraite une
tions. En effet les Jeunes Verts affaire de jeunes » mais également
se sont engagés dans la protestation aux côtés de leurs aînés d’EE-LV,
contre la réforme des retraites. manifesté à maintes reprises leur mé-
contentement.

Leurs revendications principales


étaient : la validation des années
d’études et de formation dans le
calcul des annuités, la validation
des périodes de stages ainsi que la
validation des périodes d’inactivité
forcée.

Jeunes Verts de Nancy

Vie Interne
Non à la politique du Pilori !

L
e 4 septembre 2010, à l’appel
de la LDH, les Jeunes Verts
ont répondu présent aux
côtés de 50 autres organisations
pour manifester contre la politique du
Pilori.

L’exécutif des Jeunes Verts s’est


rendu à Hénin-Beaumont (ville de
Marine Le Pen) pour défiler aux
côtés d’une cinquantaine de
personnes. Dans cette ville où
près d’un habitant sur deux vote en
faveur du Front National, le message
était fort. En tant qu’humanistes,
les Jeunes Verts n’acceptent pas la
politique d’expulsion des Roms ainsi
que les élans racistes qu’a entraîné
le débat sur la déchéance de natio-
nalité.

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Vie Interne
Le forum de Lyon

L
yon était vraiment l’endroit Jeunes Verts n’est pas passée ina- Nous saurons être collectivement à
où il fallait être ces 13 et 14 perçue... la hauteur et les Jeunes Verts s’en-
novembre 2010. Outre les Il y avait, naturellement, les nom- gagerons nettement pour que les es-
assises historiques d’Europe Ecolo- breux jeunes écologeeks qui entre- poirs de Lyon soit ceux de demain.
gie-Les Verts se déroulait un forum tenaient le présence du mouvement
tout aussi important pour les Jeunes sur la toile accrochés à leurs smart-
Verts. L’avenir est résolument en phones et à leurs ordinateurs. Il y
marche... avait aussi les studieux, carnet et L’avenir des Jeunes Verts !
stylo en main, passionnés par les
tables rondes thématiques et qui pre- Après une bonne soirée plus ou
naient en note les paroles de Cécile, moins agitée, les Jeunes Verts se
Militants avant tout ! José ou Dany. Il y avait également sont retrouvés le dimanche pour faire
ceux qui n’arrêtaient plus d’applaudir face à leur propre avenir. La muta-
Le première partie de notre forum, et d’agiter les drapeaux pour mon- tion d’Europe Ecologie-Les Verts
le samedi matin, était consacrée à trer le dynamisme de l’écologie. Il y pousse les Jeunes Verts à se poser
la formation militante. L’occasion de avait encore Marie, notre secrétaire la question de leur place au sein du
manipuler les chiffres et les concepts fédérale, qui a déclaré à la tribune réseau et de la société. Une réflexion
budgétaires dans un temps dédié à la « la jeunesse mérite mieux qu’un qui avait commencé en juin à Paris
trésorerie des groupes locaux. Mais énième Grenelle » . La jeunesse est sur le point d’aboutir. Le débat in-
aussi de parler séduction, accroches était là, parce qu’elle sera partie in- terne a permis à chacun de donner
et contacts dans un atelier d’écriture tégrante du réseau Europe Ecologie/ sa vision de la méthode à mettre en
de communiqués de presse en com- Les Verts. Nous étions et resterons oeuvre pour aboutir à une réelle mu-
pagnie notamment de militants de tous mobilisés, convaincus que nous tation des Jeunes Verts. La coordina-
Jeudi Noir. Nous avons fini la matinée construirons ensemble un projet de tion nationale du dimanche après-mi-
par une réflexion sur les actions dé- société répondant aux attentes des di a permis de dégager un calendrier
calées, festives et efficaces à mener citoyens. Et que « faire de la politique d’action. La date à ne pas manquer
partout en France sur tous les sujets ! autrement » est bien plus qu’un slo- sera le 29 janvier à Paris pour une
Ce forum de Lyon a été l’occasion gan mais une réelle volonté d’agir dif- AG extraordinaire. Au programme :
de discuter de sujets de fond. Ainsi féremment pour les écologistes. changement de nom, statuts, nou-
les Jeunes Verts ont adopté une mo- Jean Paul Besset à clôturé les as- veau logo... Un nouveau départ qui
tion d’orientation sur l’éducation, qui sises par ces mots « Tout a été dit, fera le buzz !
pose les premières bases d’une ré- mais tout reste à faire (…) Cette jour-
flexion plus large sur ce sujet dans née sera historique si nous sommes Anthony Poulin, Jeune Vert Franche
les prochains mois. Un groupe de à la hauteur des enjeux demain ! ». Comté
travail à été crée sur ce sujet primor-
dial, tout le monde peut participer. Ça
bosse chez les jeunes écolos !

Tous debout aux assises d’Europe


Ecologie-Les Verts !

Le samedi après-midi, pas d’ex-


cuse : tous à la cité internationale
pour les assises nationales d’Europe
Ecologie-Les Verts ! La présence des

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Vie Interne
Le congrés des Jeunes Verts Mondiaux

E
n août dernier, a eu lieu le 2ème congrès des GYG (jeunes verts mondiaux). Les Jeunes Verts mondiaux
sont nés en 2007 lors de la conférence de Nagoya. Les GYG constituent un réseau qui regroupe des orga-
nisations de jeunesse politique structurées mais aussi des associations environnementales et sociales venant
de pays où l’expression politique est moins évidente.

Nicolas, jeune vert de Clermont-Ferrand, et moi nous sommes rendus à Berlin afin de représenter la France à ce
congrès, de recevoir une formation de qualité et bien sûr de rencontrer des jeunes verts venus de tous les continents.
A dormir dans des lits superposés, partager une salle de bain à l’eau froide, et enchaîner les activités dans la
journée, ce séjour avait un goût de colonie de vacances (exception faite que les batailles d’eau étaient proscrites
et que les steaks frites avaient été remplacés par des menus bios et végétaliens). Toujours est-il que l’ambiance
chaleureuse y était. Nous étions plus de 120 jeunes écologistes représentant 5 continents.
Le programme était chargé. Le but ultime de ce congrès était de modifier les statuts des GYG (après 3 ans d’exis-
tence, quelques insuffisances avaient été montrées du doigt) et d’élire un nouveau bureau exécutif. La semaine a
donc été rythmée par des réunions de groupes de travail sur les statuts mais également par des réunions régionales.
Une matinée était consacrée aux régions. Nous nous sommes rendus à la rencontre de la FYEG (jeunes verts
européens) où pas moins de 50 délégués ont débattu et proposé des amendements. La FYEG a également, après un
vote, proposé 5 candidats à l’élection
du bureau exécutif (4 ont été élus).
Mais la semaine a également été
marquée par des ateliers de forma-
tion. Ces ateliers pouvaient être pro-
posés par des Jeunes Verts Mondiaux
ou par des intervenants extérieurs.
Nous avons pu par exemple partici-
per à un débat sur le nucléaire ani-
mé par des Jeunes Verts asiatiques.
Partager nos idées et nos méthodes
d’action fut très enrichissant. Ces
ateliers nous ont aussi permis de ren-
contrer un conseiller de Barack Oba-
ma qui, dans un show à l’américaine,
nous a délivré une formation sur les
campagnes (électorales ou non). Par l’intermédiaire de vidéos et d’exercices pratiques, il nous a montré comment
aller à l’essentiel et comment faire passer notre message tout en suivant une méthode rigoureuse.
Le mélange des cultures était également à l’honneur. Le premier jour, nous avons chacun représenté symbolique-
ment et artistiquement notre pays, ce qui a donné lieu à une exposition singulière. La dernière soirée fut explosive,
chacun ayant été chargé de venir avec une musique, une danse ou une boisson de son pays.
Nous avons également eu l’occasion de visiter Berlin à travers le « post colonial tour » qui nous a amené vers des
lieux symboliques de Berlin à travers une vision bien particulière, celle de l’après-colonialisme allemand, qui est bien
plus développée qu’en France.

De nombreuses personnalités politiques allemandes nous ont rendu visite au cours de ce séjour. Nous en sommes
revenus enrichis et heureux et espérons que suite à ce congrès et à l’élection d’une nouvelle équipe dynamique, les
GYG feront parler d’eux …

Fanny Dubot

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Loisirs
Ecoloscope

Bélier comme Jean-Louis Borloo : Lion comme Barack Obama : Oui, Sagittaire comme Rachida Dati :
Vous vous êtes fait lourdé, mais vous vous pouvez. Attention aux lapsus.
savez comment vous remonter le
moral. Attention aux excès d’alcool. Vierge comme Ségolène Royal : Capricorne comme Roselyne Ba-
Vous tentez désespérément de res- chelot : Cet hiver, faites vous vacci-
Taureau comme Adolf Hitler, Brice ter au premier plan. Comptez sur la ner.
Hortefeux, Saddam Hussein et Pol fraternitude de vos alliés.
Pot : Ca se passe de commentaires. Verseau comme Christine Boutin :
Balance comme Silvio Berlusconi : Vous êtes un tantinet vieux jeu. Pour
Gémeaux comme François Bayrou : Vous allez arrêter de dire des conne- info, ici on est en 2010.
Vous hésitez, vous tentez d’exister, ries ?
vous cherchez des amis. Un peu pa- Poissons comme François Fillon :
thétique. Scorpion comme Hillary Clinton : On vous a encore mis tout le boulot
Vous n’aimez pas tellement l’entou- sur le dos. Vous êtes trop serviable.
Cancer comme Lionel Jospin : Ca rage de votre conjoint. Vous vous
fait longtemps qu’on ne vous a pas vengez en devenant plus populaire Audrey Chauvet
vu. Donnez des nouvelles (ou pas). que lui.

Loisirs
La tarte à Tata

S
alut mes chéris, c’est Tata. Tu le ramènes chez toi, le cucurbi- tu poivre, tu te lâches sur l’assaison-
Bon, c’est l’automne, c’est pas tacée. Tu prends un grand couteau nement, quoi.
la joie dans le potager, mais qui coupe bien, et tu fais attention Avec ton troisième bras, tu auras
c’est pas une raison pour se laisser à tes doigts, ça peut resservir. Tu le pendant ce temps là sorti un moule
abattre. Tata va vous apprendre à coupes en quatre et tu enlèves les à tarte dans lequel tu disposes une
faire une tarte de saison, une tarte à graines. Tu fais cuire les quartiers 20 pâte brisée.
la con, une tarte au potimarron. minutes environ dans l’eau. Quand il Tu étales bien la purée sur la pâte,
est mou, faut arrêter, crois moi. encore un peu, vas-y, mieux que ça.
Alors, le potimarron, attention, il Tu récupères la chair, tu la mets en Et enfin tu enfournes. 40-45 minutes,
n’est pas marron. Il est tout orange, purée et tu mélanges avec 30cl de à 220°. Me remerciez pas mes ché-
comme le Dalaï Lama. C’est un crème fraîche et un œuf battu. Tu sel, ris, Tata vous aime.
légume de la famille des cucurbita-
cées, c’est pour ça que je l’aime bien. Pas de consommation prolongée
sans avis médical.
Bon, donc pour faire la tarte mes Toute ressemblance avec des per-
chéris, vous allez acheter un poti- sonnages existant ou ayant existé
marron, bio évidemment, ou sinon serait purement fortuite (ou pas).
vous le faites pousser, Tata vous
expliquera une autre fois comment Audrey Chauvet
on plante la petite graine.

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Loisirs
N’y allez pas :
La critique de mauvaise foi

« Severn, la voix de nos enfants »,


film de Jean-Paul Jaud,
sortie le 10 novembre 2010.

E
t un film écolo de plus. Comme si les lamentations de Hulot et l’émerveillement béat d’Arthus-Bertrand ne
suffisaient pas. Alors, qu’est-ce qu’on nous reproche cette fois ? De ne pas avoir écouté le cri d’alarme d’une
gamine de douze ans, probablement shootée aux Kinder Bueno, en 1992 au Sommet de la Terre à Rio ?
D’abord, qu’est-ce qu’une môme de 12 ans foutait à Rio l’année même où Disneyland Paris (Eurodisney à l’époque)
a ouvert ? Franchement, elle aurait mieux fait d’aller faire un tour dans le Space mountain et de nous foutre la paix.
En plus, pour nous dire quoi ? Que les adultes détruisent la planète et qu’ils ne pensent pas aux générations futures ?
Et tu crois qu’on les achète pour qui les monospaces, sinon pour mettre les mioches à l’arrière ?

Severn (c’est quoi ce prénom d’ailleurs ?) a aujourd’hui 30 ans. Ca nous rajeunit pas. Et elle attend un bébé. Donc
c’est qu’elle n’est pas si désespérée que ça. Elle continue à nous faire la morale, elle qui vit peinarde dans une île
canadienne et qui se déplace en kayak. Je voudrais bien la voir dans le RER B à 8h30, elle ferait sûrement moins la
maline.
Pour couronner le tout, on nous montre des exemples de gens qui se battent pour la planète partout dans le monde.
Un japonais qui fait pousser du riz en remplaçant les pesticides par des canards qui nagent dans la rizière : c’est
pratique, comme ça le plat de résistance et l’accompagnement sont prêts en même temps. Le maire de Barjac, déjà
dans le précédent film « Nos enfants nous accuseront », qui commence à être un peu louche à force de traîner avec
les enfants de l’école municipale. Un agriculteur bio du Poitou qui fait des croisements douteux entre les juments et
les baudets. Une gamine de 13 ans qui s’est passionnée pour les requins alors que les Dents de la mer 1, 2, 3 (…)
12, nous ont prouvé que c’étaient des animaux vraiment très dangereux. Des gens qui s’opposent à un circuit de F1
en région parisienne alors que franchement je ne connais pas plus passionnant comme sport.

Alors, qu’est-ce qu’il veut Jean-Paul Jaud ? Nous faire croire que ce sont ces gens qui sauveront le monde ? Alors
qu’on sait tous que c’est Bruce Willis ?
Si vous allez quand même voir ce film, un conseil : passez au Mac Drive en sortant. Il faudra bien ça pour vous
consoler.
Audrey Chauvet

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