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Chapitre : mondialisation et Notions du référentiel:échange intrabranche, échange

internationalisation des échanges interbranche, différenciation des produits

Fiche 5 – Les raisons de l’échange international


Les analyses contemporaines du commerce international

Introduction: la critique des analyses traditionnelles du commerce international ( 1 p


256)

• Les théories de Ricardo et d’HOS conduisent à considérer que plus les pays ont des dotations
factorielles différentes, plus leurs spécialisations seront complémentaires et donc plus les
échanges croisés seront élevés. Le commerce attendu est donc un commerce de type Nord-Sud.
• Or, à partir des années 60, les économistes ont constaté que de forts courants d’échange croisés
de produits similaires entre pays présentant des caractéristiques proches du point de vue des
dotations factorielles se développaient.

Pour l’exemple du marché commun : ici

• On en vient alors à distinguer 2 types de commerce :


- un commerce de type Nord-Sud entre pays économiquement éloignés basé sur
l’interbranche qui s’explique par les différences de dotations factorielles .(14 p 291)
- un commerce entre pays développés basé sur l’intrabranche qui s’explique par la
similarité

Conclusion : On peut considérer que :


• le commerce bilatéral (entre 2 pays) sera dominé par l’interbranche si les 2 pays ont des dotations
factorielles différentes et donc des spécialisations complémentaires.
• Au contraire, plus les dotations factorielles seront proches, plus la part de l’échange intrabranche
sera élevée.

Partie 1 – La théorie de la demande représentative de Linder


Linder part d’un constat : le commerce se développe entre des pays qui n’ont pas de différences
significatives dans leurs dotations factorielles.

I. L’origine de l’avantage comparatif : une logique de la demande


l’opposition de deux logiques : Ceci ne conduit pourtant pas Linder à rejeter la notion d’avantage
comparatif mais plutôt à fonder les avantages comparatifs sur de nouvelles bases .
- Ricardo et HOS ont développé une logique de l’offre
- contrairement à Linder qui, étant un économiste keynésien, va partir de la demande

Conséquences : Ainsi pour expliquer le développement de l’échange présentant des caractéristiques


similaires du point de vue des dotations factorielles, il va démontrer que l’avantage comparatif trouve
son origine dans l’importance de la demande interne du produit exporté.
- En effet, un bien est susceptible d’être exporté que s’il est d’abord l’objet d’une forte
demande interne. Le grand marché intérieur (USA, Japon, EEE) produit l’avantage comparatif
parce que l’incitation à l’innovation y est plus forte, parce que les débouchés y sont assurés
(cf. modèle de l’accélérateur).
- De plus, grâce au développement de la production résultant de la taille du marché, le pays
bénéficiera d’économies d’échelle qui lui permettront de diminuer ses coûts de production et
donc ses prix
La stratégie à appliquer selon Linder : elle est alors la suivante :
• lancer le produit nouveau sur un marché intérieur, dynamique, innovateur à revenu élevé.
• puis, dans un deuxième temps, quand le pays détient un avantage comparatif résultant de
l’expérience qu’il a acquise , de son image de marque , de ses prix plus bas , ...il peut alors se
lancer dans la conquête des marchés étrangers .

II. Qui échange ?


On arrive alors au second grand apport de Linder : vers qui le pays va-t-il pouvoir exporter ?

- Les motifs de l’exportation : Comme l’indique M.Byé « il ne l’exportera cependant que dans un
pays susceptible de le consommer.

- Les répercussions : Or la qualité et la nature des produits consommés dépendent du niveau de vie
et donc très largement du niveau des salaires. Le produit (qui correspond au niveau de vie
interne du pays exportateur) ne pourra donc être exporté que dans des pays à niveau de
salaire comparable, donc à facteurs de production comparables.

Conclusion : elle est alors aux antipodes de celle expliquant l’échange international dans les théories
de dotations factorielles :
- « l’identité des dotations en facteurs facilite donc le commerce qu’entrave au contraire leurs
différences »
- -le développement des échanges Nord-Nord comparativement à l’atonie relative des échanges
Nord-Sud conduit à penser que la théorie de Linder est plus à même d’expliquer le commerce
international contemporain que celles de Ricardo et d’HOS .

Partie 2 – La demande de différence de B.Lassudrie-Duchene (1 p 256)


Problème soulevé : B.. Lassudrie-Duchêne cherche à établir une synthèse des logiques de la
similarité et de la disparité. En effet : « là où tout est semblable, il est inutile de rien échanger ;
l’échange ne peut donc s’expliquer que par une différence quelconque » ( B.Lassudrie-Duchêne)

Constat: ainsi si les échanges intrabranches se développent entre pays présentant des dotations
factorielles proches (cf. Linder) il n’en reste pas moins que les produits ne sont pas rigoureusement
identiques. Il présente un potentiel de différentiation résultant de leur image de marque, de leurs
qualités spécifiques.

Explication :B .Lassudrie-Duchêne va alors expliquer le développement des échanges en disant :


• « qu’un bien exportable (qui est donc largement banalisé dans le pays d’origine : cf Linder )
provoque une demande d’importation d’un bien différencié .Il est donc nécessaire qu’entre deux
pays ayant tous deux des biens exportables , les produits similaires se croisent et les différences
s’échangent » .
• En effet, le goût du consommateur pour la variété offre une part de marché à tout exportateur qui
propose une spécification différenciée d’un même produit générique. Ceci résulte de la volonté du
consommateur de se différencier en acquérant des produits ayant une image de marque
valorisante.
• Ainsi même si la voiture est un produit générique, le consommateur qui recherche une image de
marque sportive achètera une voiture italienne, celui qui désire obtenir une image british,
achètera une voiture anglaise ( cf. les pubs Rover ) , celui qui veut imposer une image de
respectabilité achètera une voiture allemande , ....

Conclusion : Lassudrie-Duchêne explique que le « commerce international répond à une logique


d’exotisme ».

Limites : Néanmoins la logique de différenciation ne peut s’exprimer que dans les pays ayant un
niveau de vie élevé : ce qui explique que l’échange intra-branche se fasse principalement entre les
PDEM.

Partie 3 – Les théories du cycle de vie du produit


I. Les théories de l’écart technologique

A. L’analyse de M.Posner

Selon Posner, c’est donc l’avance technologique caractérisant un pays qui conduit à déterminer les
avantages comparatifs du pays.
Le déterminant du commerce international, selon Posner, réside alors dans l’écart technologique entre
les pays :
• les pays en avance exportent des produits intensifs en nouvelles technologies
• les pays en retard sont spécialisés et exportent essentiellement voire uniquement des produits
banalisés

Pour en savoir plus ici

B. L’approfondissement par Krugman

Krugman va approfondir les intuitions de Posner. Il va différencier deux types de zones :


• les pays du Nord innovent, ce qui permet de développer de nouveaux produits pour lesquels le
Nord dispose d’une situation de monopole et peut donc produire sur son territoire des biens de
haute technologie à un prix élevé
• inversement, les pays du Sud ont des capacités d’innovation réduites. Dès lors, ils ne peuvent que
copier les innovations réalisées au Nord, mais avec un décalage plus ou moins long .Ils fabriquent
et exportent des produits banalisés à un prix réduit en raison de la concurrence.

Conclusion : Krugman en conclut que des innovations générant de nouvelles industries doivent
émerger en permanence au Nord afin de maintenir le niveau de revenu de la zone, les hauts salaires du
Nord reflétant la rente de monopole pour les nouvelles technologies. Le monopole technique du Nord
étant continuellement errodé par les transferts technologiques vers le Sud ne peut être maintenu que
par des innovations constantes sur de nouveaux produits ou procédés .Les capacités d’innovation et
donc les efforts de recherche-développement jouent alors un rôle essentiel.

II. La théorie de Vernon

A. Une analyse au niveau interne

A partir de l’examen des firmes américaines des années 50-60, R.Vernon montre qu’ « une production
traverse généralement une série de phases :
• Démarrage : le produit apparaît, la production se fait en petites séries et le prix est élevé
• croissance exponentielle: le produit est au point, les économies d’échelle permettent une
baisse des prix ce qui assure une augmentation de la demande
• ralentissement : le bien est largement diffusé, c’est surtout un achat de renouvellement
• déclin : le produit devient obsolète
Pour en savoir plus ici

B. L’analyse des échanges internationaux


A ces différentes phases de cycle de vie du produit vont correspondre des flux d’échange internationaux entre le
pays innovateur et ses partenaires. Vernon est alors amené à distinguer 3 catégories de pays :
- le pays leader: les EU (années 50) se situe au sommet de la hiérarchie technologique ; les principales
innovations émanent de lui
- les pays suiveurs précoces : les pays européens (années 50 -60)
- les pays imitateurs tardifs : les PVD
Vernon va alors distinguer 3 phases:
- phase 1 : le pays leader le produit
- phase 2 : le pays leader exporte vers le pays imitateur
- phase 3 : délocalisation dans les pays imitateurs et suiveur

Pour en savoir plus : : ici

III. Le développement en vol d’oies sauvages de Kaname AKamatsu


Cette théorie apparaît dans une certaine mesure comme une théorie du cycle de vie du produit
adaptée aux PVD. K Akamatsu l’a forgé en s’appuyant sur le modèle suivi par le Japon. Il distingue 4
temps :
• dans un premier temps, le PVD n’exporte que des matières premières ;
- les importations en provenance des PDEM peuvent seules satisfaire sa demande intérieure de
produits manufacturés.
- durant cette phase, le pays développe ses échanges avec des pays qui ont des structures
économiques complémentaires de la sienne (cf. HOS).
- On se situe donc dans le cadre de la DIT traditionnelle.

• dans un deuxième temps, la croissance de la demande domestique permet de rentabiliser la


fabrication sur place de produits de consommation manufacturés qui sont, à l’origine, en fin de
cycle de vie du produit.
- Pour ces biens, la production nationale se substitue aux importations
- Mais, en contrepartie, les importations de biens d’équipement rendus nécessaires par le
développement des industries de consommation se développent.

• dans un troisième temps, les producteurs locaux s’attaquent aux marchés des pays voisins.
- Les importations de matières premières en provenant de pays moins développés s’accroissent.
On assiste donc à une expansion des échanges entre PVD.
- Durant cette phase le pays considéré entreprend une production de biens d’équipements qui
se substitue aux importations en provenance des PDEM

• durant une quatrième phase, le pays va exporter une partie de sa production de biens
d’équipement vers les PVD qui, pour répondre à leur demande intérieure ou pour produire à
moindre coût et réexporter des biens de consommation, ont besoin de machines

Le développement en vol d’oies sauvages


« Cours d’économie générale », H. Bourachot.
Des ressources complémentaires :

• Pour voir une animation flash : http://hgsoulage.aliceblogs.fr/_attachments/3614245/Oies2.swf


• Pour l’exemple du Japon : ici
• Un power point de l’IEP Toulouse présentant l’ensemble des analyses théoriques : ici
• Un diaporama de la classe prépa du lycée Aliénor d’Aquitaine :ici

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