DU DÉVELOPPEMENT DE LA FABRICATION
ADDITIVE, ET DES CONSÉQUENCES DE L'OPEN-
SOURCE DANS LA PRATIQUE DU DESIGN
Gilloz Emmanuel1, Roussel Benoit1, Derigent William2, Boudaoud Hakim1
1
Équipe de Recherche sur les Processus Innovatifs (ERPI-INPL), 8 rue Bastien Lepage,
54000 Nancy.
2
Centre de Recherche en Automatique de Nancy (CRAN), Boulevard des Aiguillettes, 54506
Vandœuvre-lès-Nancy.
Résumé : Cet article se présente comme une veille technologique, montrant l'émergence de
l'impression 3D dans le prototypage rapide et l'impact que cela peut avoir sur le design, notamment
via l'environnement des FabLabs. Nous montrerons ainsi l'opportunité d'une perspective de recherche
dans le domaine de la fabrication personnelle et de l'open-design.
Mots clés (5 maxi) : fabrication additive, open-source, FabLab, open-design, innovation amont.
1 INTRODUCTION
Les techniques de prototypage rapide existent depuis un peu plus de 25 ans [1], et suite à leur
développement récent, et surtout à la baisse de leur coût, elles sont aujourd'hui sur le point de
bouleverser toute l'industrie manufacturière et de nombreux autres domaines par extensions [2]. Par
exemple elles sont déjà énormément utilisées dans l'industrie et la conception, ainsi qu'en
archéologie, dans les domaines du médical, en aéronautique ou bien encore en bijouterie, etc. Selon
le rapport de Wohlers plus de 20% de la production des machines de fabrication additive consiste en
des produits finis et pourrait atteindre 50% d'ici 2020 [3].
On parle ainsi souvent de fabrication rapide/rapid manufacturing ou d'impression 3D.
L'utilisation du terme « rapide » est relative, si pour une pièce il est bien plus efficient de procéder
ainsi plutôt que de réaliser les outillages et moules autrement nécessaires, la fabrication pourra tout
de même prendre de quelques minutes à plusieurs heures (selon le volume de la pièce et les
capacités de la machine).
Avec leur progrès il est possible qu'à long terme ces techniques remplacent les techniques de
productions actuelles. En effet la pièce va être réalisée par ajout successifs de couches de matière (à
l'inverse de la fabrication soustractive, par usinage d'un bloc de départ), cela offre plusieurs
avantages : la mise en œuvre permet de réaliser les mêmes formes (par exemple pour concevoir un
moule) mais également de produire des pièces autrement infaisables, et surtout il est possible de
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fabriquer différentes pièces sans changer d'outils. Ce qui change des logiques habituelles de grandes
séries. On pourrait produire des lots identiques, ou pour le même coût, des pièces toutes différentes.
Comme le dit Klaus Müller-Lohmeier[4], ces technologies vont nous permettre de passer d'une
conception dirigée par la fabrication (manufacturing-driven design) à une fabrication vraiment
dirigée par la conception (design-driven manufacturing).
On libère donc la conception des contraintes habituelles (prévoir une forme en dépouille pour
un moule d'injection par exemple) tout en facilitant une éventuelle personnalisation de masse : des
produits adaptés pour chaque personne. C'est également un procédé intéressant d'un point de vue
économique/environnemental puisque tout la matière est utilisée (pas de déchets ou bien réutilisation
de la matière non-utilisée).
S'il est pour le moment plus coûteux de produire une seule pièce ainsi, tout les autres coûts
sont revu à la baisse : transport, emballage, fournisseurs, distributeurs, etc. Voir même supprimés
pour les coûts de modification de l'outillage ou de personnalisation. Plus rapide à mettre sur le
marché, plus rapide à partager, tout est plus rapide, et cette production individuelle rendra de plus en
plus favorable une production décentralisée, sur place et à la demande, là où on en a besoin.
Exemple d'impact sur le design : l'entreprise Speedo utilise quasi quotidiennement une
Connex350, permettant aux prototypes de lunettes de plongée d'aller du fichier CAO le matin à la
piscine de test l'après-midi [5]. L'accès à ce type de machine a ainsi considérablement accéléré le
processus de développement de ce laboratoire, et de même pour les entreprise toujours plus
nombreuses à faire appel à ces technologies.
Parmi les tendances à surveiller pour l'année à venir, l'impression 3D est placée en tête [ 6], et
l'envolée des actions des deux entreprises du secteur cotées en bourse (3D System et Stratasys) qui
commercialisent des machines professionnelles semble en confirmer l'intérêt grandissant [7].
A noter que l'ensemble des acteurs liés à l'impression 3D se sont retrouvés le 28 Avril 2011 à
Washington [8,9] pour sensibiliser le gouvernement des États-Unis aux enjeux à venir[10],
notamment de propriété intellectuelle, afin d'éviter de reproduire les déboires qu'a pu connaître le
domaine de la musique avec de nombreuses lois restrictives.
Nous allons détailler ces acteurs dans un état de l'art fouillé, en commençant d'abord par faire
rapidement le point sur les techniques de fabrication concernées.
2 ÉTAT DE L’ART
2.1 Techniques
La fabrication additive regroupe un ensemble de techniques diverses. La proposition de norme
ISO pour la fabrication additive[11] permet justement d'en avoir un aperçu assez exhaustif :
• Stéréolithography (SL)
• Laser Sintering (LS)
• Laser melting
• Fused layer modeling/manufacturing (FDM)
• Multi-jet modeling (MJM)
• Polyjet modeling (PJM)
• 3D Printing (3DP)
• Layer laminated manufacturing (LLM)
• Mask sintering (MS)
• Digital light processing (DLP)
Une analyse que nous faisons montre que les polymères constituent une grande part des
matières employées. On trouve aussi bien des polymères courant (ABS, PLA, HDPE,...), que des
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polymères techniques de haute performance (PC, POM, PEEK,...). Mais le choix s'élargit également
à de nombreux autres matériaux : métaux (acier, titane,...), verres, céramiques, os, tissus cellulaires,
chocolat, sucre, etc.
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Figure 4. Capture d'écran de résultats possibles
S'il est envisageable que la conception de tels outils se développe à l'avenir, à court terme on
pourra aussi en tirer un parallèle en innovation amont durant la génération d'idée, car si il est aisé de
modifier des objets avant de les produire, cela est d'autant plus utile pour valider rapidement une
idée, la modifier, et réaliser de multiples itérations.
2.2.1 Machines professionnelles (de 4000€ à plus de 1 000 000€), avantage : possibilités
Les machines professionnelles ont une bonne résolution, un volume imprimable assez
important et des possibilités techniques parfois impressionnantes : impression du verre, métal,
plusieurs matériaux en même temps ou même en couleur pour certaines. Les plus coûteuses peuvent
ainsi réaliser de véritables produits finis dont les caractéristiques mécaniques ou de finitions sont
comparables aux produits obtenus avec des méthodes plus conventionnelles. Ce type de machine est
proposées par des fabricants comme Stratasys, 3D System, Z Corp, pour ne citer que les plus
connus.
Figure 5. Exemple de finition obtenu par Laser Melting avec une machine professionnelle
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fiables, gagnent du terrain.Certains grand fabricants ont d'ailleurs pris conscience de l'explosion du
nombre de machines amateurs[13], et senti la menace, le potentiel qu'elles pourraient représenter sur
le marché de la fabrication personnelle en tant qu'entrée de gamme.
Ainsi 3DSystem a racheté Bits from Bytes qui produit la « Bfb3000 ». A titre d'exemple nous
pouvons trouver dans le même ordre de prix la « Fab@home » (nextfabstore.com) qui a la
particularité d'utiliser des liquides avec des seringues, ou encore la « UP! 3D Printer » (pp3dp.com).
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la RepRap est de pouvoir imprimer une partie des pièces qui la compose (50% environ). Tandis que
le reste des composants nécessaires peut se trouver relativement facilement dans le commerce.
Ce projet consistait au départ à réaliser une matérialisation physique du concept de machine de
Von Neumann[15] (automate cellulaire capable d'accomplir une tâche élémentaire et de se multiplier
pour accomplir cette tâche), et a permis au final de concevoir une imprimante 3D open-source
partiellement auto-réplicante.
L'application des principes de l'open-source dans la pratique du design faisant partie de mon
sujet de master, la RepRap constitue un exemple majeur d'open-design viable [13]. Et l'on pourra
s'interroger sur la généralisation de l'application des principes de l'open-source au monde des objets.
Un autre exemple que nous souhaitons présenter est la plateforme Thingiverse
(thingiverse.com). Qui est une bibliothèque d’objets prêt à être imprimés (au format .stl ou du
logiciel ayant servit à les modéliser), alimentée par toute la communauté des utilisateurs/passionnés
d'imprimantes 3D (on y trouve aussi des fichiers destinées à de la découpe 2D, ou autres techniques
accessibles).
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Avec plus de 6600 projets documentés, cette plateforme pourrait être intéressante à étudier.
Constituant une possible illustration d'une forme auto-organisation de l'innovation ascendante que
met en avant Bernard Stiegler[16].
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Il nous semble pertinent de de rapprocher cela des travaux de Von Hippel et Peter Troxler. Les
méthodes de fabrication devenant de plus en plus accessibles, autant pour la R&D, les créatifs, que
pour une personne lambda, cela décuple le pouvoir d'action du grand public ou des lead users décrits
plusieurs fois par von Hippel [20,21,22]. Tandis que Troxler est un des rares chercheurs à
investiguer les modèles économiques des FabLabs et de l'Open Design[23,24,25]. Cela fait ressortir
que ce sont des domaines de recherche à explorer.
4.1 Réflexion sur les fablabs et les conséquences de l'open-source dans la pratique du
design
L'exploration bibliographique a permis de mettre en évidence la relative absence de recherches
dans ces domaines.
Les graphiques suivants sont tirés d'une bibliométrique réalisée avec les moteurs de recherche
Google/Google Scholar/Scopus, exprimés en nombre de résultats selon chaque requêtes (réalisées
entre le 14 et le 18 mars) :
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Bibliométrie
Google Google Scholar Scopus
160 000 000
140 000 000
120 000 000
Nombre de résultats
100 000 000
80 000 000
60 000 000
40 000 000
20 000 000
0
Rapid prototyping
Open-source FabLab
Requêtes
Relimitation à Scopus, en écartant les requêtes liées à l'open-source software qui masquaient
l'open-source hardware et l'open-design:
70
60
Nombre de résultats
50
40
30
20
10
0
Rapid manufacturing
Open-source hardw are FabLab
Requêtes
(Pour consulter les données utilisées: http://bit.ly/lTgjyE)
Dans le tableau suivant nous avons sélectionné trois requêtes parmi les plus pertinentes:
On notera que malgré presque deux fois plus de résultats sur Google, « Fab Lab » et
« FabLab » (on peut rencontrer le terme avec ou sans espace) ne génèrent qu'une fraction du nombre
de résultat comparé à « open-design » sur Google Scholar et Scopus. Avec le reste de la bibliométrie
cela semble monter un décalage entre l'activité effective et la recherche liée aux FabLabs. Ce qui
confirmerait l'intuition qu'il y a potentiellement quelque chose à apporter dans ces domaines.
Dans le même esprit, on conseillera fortement la lecture du rapport commandé par la Maison
Blanche intitulé « Factory@home ». Il fait justement état de la situation de la fabrication personnelle
CONFERE’11/N° p.9
et des recommandations « pour que les États-Unis conservent une position de leader dans ce
domaine après avoir mené celui de l'informatique personnelle »[29]. Le rapport préconise ainsi 20
actions à entreprendre dont on pourrait s'inspirer, voici les plus importantes que l'on a relevé :
• Ouvrir un laboratoire de fabrication personnelle dans chaque école
• Établir un « programme de recherche sur l'innovation des particuliers » pour les
entrepreneurs du do-it-yourself (« faites-le vous-même ») (Establish an “Individual
Innovation Research Program” for DIY entrepreneurs).
• Financer une étude du ministère de l'éducation sur la fabrication personnelle dans les
filières scientifiques.
• En apprendre plus sur la conception de produits dirigée par les utilisateurs (user-led
product design)
La première action constituerai déjà un fort encouragement, tandis que d'autres actions
relèvent de la recherche.
5 CONCLUSION ET PERSPECTIVES
On faisait déjà de plus en plus appel au prototypage rapide, mais cela restait quand même
coûteux et donc limité. Pour les concepteurs et entreprises, intégrer le prototypage rapide permet
d’accélérer le processus qui mène au produit fini (avantage concurrentiel économies importantes,
etc). Mais aujourd’hui grâce au développement des différentes machines à faibles coûts on peut
donc s’en servir beaucoup plus librement, avec l’avantage de pouvoir déjà travailler avec un modèle
numérique, modifiable rapidement et ensuite utilisable directement.
La question « pourquoi acheter ou posséder un objet quand on peut le fabriquer, le louer,
etc ? » trouve un nouveau souffle aujourd’hui. Les FabLab sont une des facettes de la révolution qui
se passe en ce moment ; à terme il sera possible que ces techniques servent à fabriquer non plus des
prototypes mais les objets eux-même. Cela permettra à la fois une production à la demande et une
variation infinie des propositions, le potentiel étant donc conséquent.
Il est possible qu’à l’avenir le système de production classique (grande série et économie
d’échelle), et la dynamique offre-demande s’en trouvent grandement bouleversés. Il faudra sûrement
repenser nos processus de conception, les usagers seront de moins en moins des
clients/consommateurs pour devenir de plus en plus des co-créateurs directement impliqués, les
technologies de communications aidant [31].
Ces technologies et le mouvement des FabLabs sont encore émergents en France, mais il est
d’autant plus intéressant pour les créateurs de s'y intéresser, d'y contribuer, et d’envisager quel rôle
pourrons-nous jouer dans ce nouveau paradigme.
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REFERENCES
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http://www.usinenouvelle.com/article/le-prototypage-rapide-fete-ses-vingt-cinq-
ans.N150069, 2011
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http://www.economist.com/node/18114221/ et Print me a Stradivarius
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[4] Müller-Lohmeier K., Designing differently, Euka magazine
http://www.eurekamagazine.co.uk/article/31261/Cover-story-Designing-
differently-.aspx, 2011.
[5] TCT Magazine, Objet Connex 3D Printer Cuts Prototyping Time by Weeks at
Speedo, http://www.tctmagazine.com/x/guideArchiveArticle.html?id=14621,
2011.
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100-things-to-watch-in-2011-6306251, 2010.
[7] House D.W., Stratasys, 3D Systems and the Next Technological Revolution,
http://seekingalpha.com/article/257740-stratasys-3d-systems-and-the-next-
technological-revolution, 2011.
[8] Public Knowledge, 3D/DC: 3D Printing Comes to the Nation's Capital
http://www.publicknowledge.org/node/3731, 2011.
[9] Public Knowledge, 3D Printing Came to DC - Did You?
http://www.publicknowledge.org/blog/3d-printing-came-dc, 2011.
[10] Weinberg M., It Will Be Awesome if they don't Screw it up : 3D Printing,
Intellectual Property, and the Fight Over the Next Great Disruptive Technology,
http://www.publicknowledge.org/files/docs/3DPrintingPaperPublicKnowledge.pd
f, 2010
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http://publicaa.ansi.org/sites/apdl/Documents/News%20and
%20Publications/Links%20Within%20Stories/ISO%20NWIP%20%28Additive
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[31] Meredith D., Why Do We Need Doctoral Study in Design, International Journal of
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