Professional Documents
Culture Documents
https://www.ladepeche.fr/2022/05/31/dans-les-hopitaux-et-cliniques-de-haute-garonne-les-se
rvices-durgence-preparent-un-plan-daction-pour-lete-10329817.php#:~:text=Sant%C3%A9-,
Dans%20les%20h%C3%B4pitaux%20et%20cliniques%20de%20Haute%2DGaronne%2C%
20les%20services,d'action%20pour%20l'%C3%A9t%C3%A9&text=L'%C3%A9t%C3%A9%2
0s'annonce%20tendu,est%20pour%20l'instant%20ma%C3%AEtris%C3%A9e.
Le lundi 6 juin, un mouvement de grève contraint les urgences de Toulouse à n’accueillir que
les urgences vitales. Grève qui va se répéter à partir du 13 juin : Toulouse : en grève, les
urgences du CHU n’accueillent que les urgences vitales (lemonde.fr)
Tous les jours, des personnes sont hospitalisées après évaluation médicale dans des locaux
non prévus à cet effet. Certain(e)s patient(e)s attendent sur des brancards dans des salles
de consultation ou dans des couloirs, sans accès à une salle de bain, parfois pendant
plusieurs jours de suite, avant d’être orienté(e)s sur un service d’hospitalisation habilité à les
recevoir car la filière est en tension depuis plusieurs années. Ces conditions sont
inhumaines.
Les psychiatres et infirmiers doivent, même dans ces conditions, pouvoir accueillir, évaluer
et soigner des patients aux maux multiples : en crise suicidaire, en état d’agitation, en
dépression sévère, parfois désorientés. Ces patient(e)s peuvent être de jeunes
adolescent(e)s qui rencontrent des professionnels du champ psychique pour la première
fois.
D’un autre côté, des patients sortent des urgences avec une orientation pour un suivi
spécialisé en ville, avec des délais de plusieurs mois et parfois même sans possibilité de
suivi spécialisé. Il y a une perte de chance pour les patients qui ne reçoivent pas les soins
dont ils auraient besoin. Nous sommes contraints à un triage drastique des patients qui
relèvent d'indications d’hospitalisation pour limiter l'engorgement. Il y a aussi une prise de
risque pour les soignants comme pour les patients du fait de la fragilisation de nos espaces
d’accueil : risque de violences, de fugues, de (sur)-recours à la contention dans des pièces
non prévues à cet effet, etc.
L’analyse des causes ayant mené à cette situation fait débat, mais le constat est unanime :
les conditions d’accueil des patients sont extrêmement dégradées, et les professionnels
quittent les services épuisés, ne trouvant plus de sens à leur travail. On peut rejoindre le
constat formulé par 75 soignants en psychiatrie, lançant un appel à la Ministre de la Santé,
dans le Parisien le 30 mai :
https://www.leparisien.fr/societe/sante/le-sos-des-psychiatres-lance-a-la-premiere-ministre-3
0-05-2022-IXIHFMSPXFGK3ASUR7OPC2ZOAI.php