À LIRE
ous parlerons un jour dans cette série des « Serments de Strabourg » qui marquent la première apparition du proto-français écrit et d’une division d’un territoire, voir page 25) vient de consacrer à Nithard. Rappelons les faits. En 842, à Strasbourg, deux petits-fils de Charlemagne, Louis le Germanique et Charles le Chauve, unis contre leur demi-frère Lothaire Ier, se réunissent à Strasbourg et jurent, chacun dans la langue de l’autre, de se prêter assistance. C’est l’érudit Nithard, lui aussi petit-fils de Charlemagne, qui a relaté, en latin, cet évènement qui eut lieu le 12 février, insérant dans son texte le serment en langue romane et celui en langue germanique. Bernard Cerquiglini braque son projecteur sur ce Nithard qui, bien sûr, relate un fait politique mais surtout, étant le premier à écrire quelques lignes dans une langue qui émergeait à peine en se différenciant du latin, serait le premier écrivain de langue française. Le titre, un peu ambigu, , prend alors tout son sens : ce n’est pas Nithard qui est inventé, mais lui qui la langue française, un peu comme on dit que celui qui découvre un site ou un objet archéologiques en est l’inventeur. Disons que Nithard n’a pas vraiment inventé le français, mais qu’il l’a donné à voir, à lire, dans son état le plus ancien.
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