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Grgoire de Nysse

GREGOIRE DE NYSSE

Notre refuge le plus sr est de ne pas nous mconnatre nous-mmes... Aucune chose fluctuante n'est nous. Si nous n'arrivons pas connatre la nature de notre esprit, c'est parce qu'il possde en lui l'exacte ressemblance avec celui qui le domine et qu'il porte l'empreinte de la nature insaisissable par le mystre qui est en lui. La connaissance de Dieu consiste ne former aucune ide de lui partir d'un mode humain de connaissance. Celui qui pense que Dieu est quelque chose de dtermin, passe ct de Celui qui est l'Etre par essence. La Vie vritable, c'est Celui qui est par essence. Le dsir ne monte pas de l'homme, il est caus par cette affinit avec la nature divine que Dieu a dpose en nous. C'est donc Dieu qui de cette faon nous attire lui. Si le beau, en soi, est infini, ncessairement le dsir de celui qui aspire y participer sera coextensif l'infini et ne connatra pas de repos. Plus quelqu'un s'affermit dans le bien et s'immobilise en lui, plus son vol devient rapide : le repos mme lui sert d'aile. L'me attache l'poux incorruptible, possde l'amour de la vraie sagesse qui est Dieu. Dans l'union au Verbe de Dieu, l'homme de mortel devient immortel : de prissable imprissable, d'phmre ternel et, pour dire le mot, d'homme, il devient Dieu. La vue de sa face, c'est la marche incessante vers lui... La vritable vision de Dieu rside en ceci que celui qui lve les yeux vers Lui ne cesse jamais de Le dsirer. C'est rellement voir Dieu que de ne jamais trouver satit ce dsir. Quand l'me, pour autant qu'elle le peut, est entre en partage de ses biens, la parole l'attire nouveau la participation de sa transcendante beaut par un nouveau renoncement, comme si elle n'avait eu aucune part ces biens. Ainsi cause de la transcendance des biens qu'elle dcouvre toujours mesure qu'elle progresse, il lui semble toujours n'en tre qu'au dbut de l'ascension. C'est pourquoi la parole rpte : "Lve-toi !" celle qui est dj leve, "Viens !" celle qui est dj venue. A celui qui se lve vraiment, il faudra toujours se lever ; celui qui court vers le Seigneur,

Grgoire de Nysse

ne manquera jamais un vaste espace. Ainsi, celui qui monte ne s'arrte jamais, allant de commencement en commencement par des commencements qui n'ont jamais de fin. Extraits de plusieurs ouvrages, entre autres sa Vie de Mose (Le Cerf) et son Commentaire du Cantique des Cantiques.

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