Les petits chagrins bavardent, les grands sont muets (Snque, Hyppolite)

Montaigne introduit cet affirmation dans son uvre Les Essais quand il traite de la tristesse. Cest confirm vraiment par les exemples, surtout mmorable lmotion dAgamemnon qui la peinture na pas pu reprsenter quand il ha t contraint de sacrifier sa fille, donc lartiste a dcid de le reprsenter visage couvert. On a un exemple mmorable dans notre folklore qui peut soutenir partialement laffirmation de Snque. Dans la ballade Miorita, on peut nous souvenir de la mouton qui a entendu parler du complot contre son berger et par souffrance sa bouche ne tait pas, elle ne mange pas, parce quelle veut le sauver. Donc quand cest encore possible, on veut arrter un dommage et on use tous les notre forces pour obtenir le rsultat dsir. Pensons maintenant les ractions aux chagrins des nos jours. Quand on apprend une mauvaise nouvelle, mais pas trs grave, on peut donner un parre, on peut conseiller quelque chose pour surmonter cette priode difficile, donc si on nest pas indiffrentes, on essaie daide au moins par ce quon peut dire. Mais si le chagrin est tragique et on ne peut pas aider personne, on reste muets, comme quand on apprend le dcs de quelquun. Encore pire si cette tristesse doit sabattre sur nous mmes. Alors rien nous peut consoler, aucun mot est capable dexprimer la douleur quon ressent, on reste seulement avec le silence qui parle beaucoup plus des tous les mots. Aussi on est en mesure de comprendre la choix de ce peintre antique de ne figurer pas la tragdie dun pre qui sacrifice sa fille, cest une douleur sans mots et sans expression du visage existantes.