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MAURICE. MERLEAU-PONTY Phénoménologie de la perception GALLIMARD Ce livre a aitialement parudans la « Bibliothique des Idées » en 1945, © iiins Gllimard, 1045 AVANT-PROPOS. Quiestce que la phénoménolopie? 1 peut parattre étrenge quion alt encore a poser cette question un demt-aidcle apres les premiers travaus de Husserl Elle ext pourtant loin d'lre résolue. La phénoménologie, cest Uétude des essences, et tous les problémes, selon elle eeionnent & définir des eaten ces : Vetsence de la perception, Vestence de ta eonecience, par. exemple. Sais la phénoménologte, est aussi une phic losophie qui replace les essences dane existence el ne pense pas qu'on puisse comprendre Phomme et te monde utr ‘ment qu’a pair de leur « factilte >, Cest une phitosophi franscendantale qui met en suspens pour les comprendre les affirmations de Vaititude naturelle, mats cest ausst une Philosophie pour laquelle te monde est toujours « déla la > Goant fa réflexion, comme nne présence inalienable, et dont tout Peffort est de retrouver ce contact naif avec le monde pour tut donner enfin un statut philosophique, Cest Pam bition dune philosophle qui soit une « sclence exacte >, mais c'est aussi un compte renda de Vespace, du temps, dit ‘monde « vécus >. Gest Tessal dune description divecte de notre expérience telle qu'elle est, et sans aucun égard & sa Denise peychotogique et auiz explicaions causales que le Savant, Thislorien ow te sociofogue peuvent en fournir, et cependant Husserl, dans ses derniers travauz, mentionne lune « phénoménologie génétique » (1) et mémé une « phé- hnoménologie constructive » (2). Voudraston lever ces eon tradictions en distinguant entre la phénoménologie de Huse serlet celle de Heidegger? Mats tout Sein und Zeit ext sortt ‘ane indication de Husserl et west en somme qu'une expll- ciation du « naturlichen Wellbegriff > ou du « Lebenswell > ‘que Htusserl, ata fin de sale, donrait pour théme premier 4 ta phénoménotogle, de sorte que ta contradiction Peparatt oS Beri eo SOUS EEGs RS este Pl ot fog ” AVANT-PROPOS dans ta philosophic de Hustert tulméme. Le lecteur presse Fenoncera a elrconscrire une doctrine qui a tout dit et se Gemandera ti une philesophie qul marrive pas a ee définir iésite toute bruil qu’on fait aufour delleet st ne sagt as piutot d'un mythe et dune mode. ‘Meme s'il en élat ainsi Il resterait a comprendre le pres- tige de ce mythe et Vorigine de cette mode, et le séricur philosophique traduira cette situation en disant que la phé= Boménologie se laisse praliquer et reconnaitre comme max igre ou comme style, elle existe comme mouvement, avant Gélre parvente & une enllére conscience philosophique. Elle fest en route depuis fongtemps, sex disciples 1a retrouvent Dartout, dans Hegel ef dans Klerkepoard bien sar, mats ausst Gans Mare, dane Nietzsche, dane Freud. Un commentaire Dphiloopique des textes ne donnerait rien z nous ne trou- bons dans fes textes que ce que nous 9 avons mis, et sf Inais histoire a appelé notre tnterprétation, cest Ben Vhs toire de ta philosophic, Cest en nousmémes que nous trou berons Funité de a phénoménolopie et son oral sens. La ‘gestion n'est pas tant de compler les citations que de fixer et @objectiver cette phénoménotogte pour nous qui fat qu’en ‘Weant assert ou Heidegger, plusieurs de nos contemporains font eu le sentiment bien moine de rencontcer une philoso- hie nowvelle que de reconnaitre ce quis attendatent, La Dhénoménotogie nest accessible qu’a une méthode phino- Inénolopique. Essayons done de nouer delibérément tes Imeuz themes phénoménofogiques comme ils se sont nowés Grontandment dane ta vie. Peutatre comprendrons-nous ‘lors pourquot la phénoménotogte est demeurée longtemps état de commencement, de probiéme et de vu. Ni sagit de décrite, et non pas @expliquer nt @analyser. ‘elte premiere consigne que Hussert dontait d ta phénomé Inologte commencante d'étre une « paychologte descriptive» fu de reventr« anz choses mémes >, cest 'abord le désaven dde la science, Je ne sue pas le résuitat ou Pentrecroisement des multiptes cousaltés qut délerminent mon corps ou mon ‘ payehlsme >, Je ne puis pas me penser comme une partie du'monde, comme te simple objet de ta Diotogte, de fa psycho- lgie et de ta socologie, ni fermer sur mot tunivers de ta sclence, Tout ee que fe’ sale dit monde, mime par science, jee eals d partir dine due micnne ow dune expérience du monde sans Tague les symbotes de fa science ne vou Gdraient rien dire. Tout Cunivers de fa science est construit AVANT-PROPOS m sar fe monde vtcu ets nous voutons penser ta science elle Indme auee rigueur, en opprécer exactement le sens eta Dortée, it nous faut seoeler daboed cette expérience da Imondé dont ele ex Fexpression seconde: La scence n'a pas et aura jamais Te méme sens dire que le monde perga pour la simple roison quee en eet une determination ou tne explication. Je suts non os un «étreoiount» ou méme lin s homme » ou méme e une conscence »- aves tous fet fardcteres que la zoolope, Vanatomte social ou ta pacer opie inductive reconnaisent a ces prodaits de fa’ nature ou de Fhistotre, “je sus ta soureeabsolues mon existence te vient pas de mex antctdents; de mon entourage phgse fue et socal lleva vers en elles soutien car Cest tol ul fs ttre pour moi et done etre au seul sene que le mat Duisse avoir pour mot) cette tration que Je chet de Feprendre ou et hartzn dnt I distance not fonder alt, pulsguelie ne tat appartent pos comme tne. pro: brite, st je wdtee la poor ta ‘parcourir da regard, es bues sclenifiques selon tesquelice Je suts an moment dtu’ monde sont towjoure noives et hypocrites, parce ‘Welles sousentendent, sans la mentionner, celle autre tue, eclie dela constienee, par laquelle’ Gabord sn monde se diopose autour dé mat et commence exister pour mot. Revenir eux choses memes, Ceat reven dc6 Ionde avant la connaissance dont Ia‘connatssance. pars {oujours, et 4 Pégard daguel toute détermination actente figue est abstrate,signitive et dependant, comme ta gé2- ‘rophie aTégard du paysaye od nous avons abord appr Se que cest quane ford une prorie ou une Hotere: e mouvement ext absolument distinct du retour iddliste 4 ta conscience ef Tezigence d'une description pure exclat aussi Bien le procédé de analyte réflesioe que celui de Tex Dleation scientifique. Descartes ef suriout Kant ont die te {ujel ou la conscience en fasont vote que je ne arate soi= ‘ir aneune chose comme ertetante st abord fe ne m'éprou taiaeststent dons Pacte de tn cater le ont fat parattre fa conscience, Tabsolue cerlitade de mot pour mo, comme ta fondition sons laquelle ny auril len du tout et Pacte de Tieson comme te fondement dt lit. Sane doute Pacts de Titson mest ren sana lespectoce da monde gules Punité della conscience, che: Kant, est exactement contemporaine ae Tune du monde et chet Descartes le doute méthodique ‘ne nous fal rien perdre pisgue le monde enter, au moe Gitse dexpérience notre est réinteat tu, Cogito certain ‘oee le affecte seulement de Findice« pensce dec. Mate w AVANT-PROPOS, tes relations du enjet et du monde ne sont pas rigoureuse- Theat bitrates 7a cts Petment, fo cerlede te mon Sertt ene ches Seacarten année ane cle du Ce Sle Kant ne parierait pos de « renoersement copern Eten 9 Lanalgse nleio, partir de notre experience dt mond, remonte aa suet corhe @ ane condition de pos Mate dstinete dell et ft ooir la aynthoneundoerele femme ce sans quot i aurat pes de monde. Dans cette inesure, cle cessecaaherer& nore expérenc, ete subst Te d tn complestenta une reconstruction. On comprend por aque Huserl ait pu repocher @ Kant un « papehotor iama des facutes de fame’) et poser, 4 une onal Mrotigue qui fat repoer le monde sur Pactioité synthe figue de fuel se reheston noematique > aut demeure dans Pobjet ef en explcte Tunte primordale aa lew de Tengendrer ‘Le mone est [a avant toute analyse que fe puisse en feive el seralt artical dete foie drier Pune série de Santis au perton Yes sestion, pa ey apes rapectfs de Fobjct, alors que les unes ef les autres sont Jastoment des produits de Fanalyse et ne doivent pos dire Mallets woant cle L'enayte reflexive croft ior en sens Inoera fe ehemin dane conaitation préalable et rejoinare dtana'¢ thomme intértenr >, comme dt saint Augustin, um [Pouoirconsttaant ota toujours cli Anat a eftexion Tempore eilememe et se replace dant une. subjectilte oulndrbleson decade Petre et temps. Mate eat 1 une ratte otysiton prefere, une eteston incomplete qul per Constene de son propre commencement. et commence de ‘Sifcenin, me refteion est rfteion sur un frlehi lle Id peat boo signorer eiememe comme éeénement, ds tors the Faparatt comme tine veriable création, comme un Shangement de racture deta conetence et) taapartient Gerreconnattre en deed de sce propres operation te monde fl ext donnd au sujet parce que te sujet est donné dat Ins Le el ai deere, et non par d constr ot Tontinc. Ele vest ire qe ferme pews por essimter In ereelion aut synthases qu sont de Tordre da fugement, Satie edetmtton Achat manent nny chant feeplif est rem de refit, de eraquement, dtmpred Tos tactics Fagues que Tesh hore eto de eller pré lament au contest perg et gue cependant Je place deme bite’ dans te monde, ss tes confondre fartats ee mes Ga tee Uaerachange, Peeve ta rein Lp AVANT-PROPOS, ueries A chaque initant aust Je réve autour dee choses, Fimapine des obfete ou des personnes dont tu presence tel eit pas treompattte avec Ue contest, ef pourant te ne se Indlent pas au mond, ls sont en aver! fa monde, su fe Ihedine ‘de Fimapinate. Seta réalte. de ma pevcention RUlalt fondée que sur Ta cohérenceintrinséque des « repre- Sentations >, elle deorat tee toujours hesitant, ty ord mes conjectures probables, Je devrate a chaque moment Aifere des syntheses tasolres et réiteprer au real det Phénomenes aberrants que jen aurais dabord exctus. It ‘em est rten. Le réel estan ios solide, i Watiend pas ot Jugements pour sannezer les phénoméhes tes plus surpree ante nt pour refeter nos imaginations tes plus brates Ulebles. a perception net par une tience du monde co ‘est pas méme un ete ne prise de position dlibree ele fst fe and sur lequel tous tin actes se deachent et elle est Drisupponce par tus. Le monde mest pasan objet dont Je Dossite par devers mot ta olde conattation, i est Te me tiew natare et te champ de toutes mes pense et de foutes ‘mea perceptions explcte, La virile ne habte» pas seu Tement Pe homme tnterieur » (1), om plat m9 0 pas homme inérieur, Uhomme ext Ga'mande, ceet dani te ‘monde quil se connat: Quand Jereniens not d pase da opmatiome de sens commun ou da dopmatiime de Te Seence, Je trouve non pas an foper de Deri intsnsbque, ‘ots wh suet one au monde, On voit par 1a Te vrai sens de 1a célibre réduction phéno~ ménologique. It n'y a sans doute pas de question tur lax ‘quelle Hussert ait mis plus de temipe @ se comprendre lai- Inéme,— pas de question aussi sur laquelle soit plus sou vent revenu, pulsgue la'« problématiqae de la réduetion » ‘occupe dans tes inedits une place importante. Pendant long temps, et jusque dans des textes récents, fa réduction est Frésentée comme le retour dune conscience transcendane {ale devant taquelte te monde 2e déploie dans une trenspas ence absolue, animé de part en part par une série daper- ceptions que te philosophe serait chatgé de reconstituer & partir de leur résultat. Ainst ma sensation du rouge est faperque comme manifestation d'un erlain rouge sent, ce= luéct comme manifestation d'une surface rouge, celie-ek ‘comme manifestation dun carton rouge, et eelucet enfin (Te rl tm sera Dae Mbt rio Soa gut " AVANT-PROPOS ‘comme manifestation on profit dane chose rouge, de ce fiore Ceserait donc Papprehension dune certaine byte eminent pane de degre supe ta Sinnrgebung, Copération active de signification qu define full ig constience et te monde ne serot rien drautre que Tr signification monde », Ia réduction phenoménologigue evil lealise, aw sens Gun fdeaiame franseendantal qul fate le'monde comme une unite de valeur indvise entre Paul ef Piere, dans laguele leurs peropectioes se recoupent, Erqu fet comumaniguer ta « conscience de Plerre > et ld i Snstence de Paul », parce que la perception da monde ‘par Perte» est poole fit de Pierre nia perception dt Ingnde « par Paul» fe fal de Past, mats en checun det le fait de consciences prépsrsonnelie dont fa communication Te fall pos problime, état exigée par fa definition méime de Te constence, du sens ou de fa ora. Em tant que fe sts Consclence, Ceatacdre en tant que quelque chose sent ‘our mei iene suis nic, nt la, ni Pierre, ri Pou, Je ne Ime diatingue en rien une « autre > consclenc, patsaue yous sommnes tous des prévences immédiates au monde et Gue'ce monde eat par définiion anigue, cant le systeme Ge Sictee Un tdeaiome transcendental consequent de- Douille le monde de aon opacté et de aa transcendance. Le onde est cola méme que nous nous reprsentons, non pas comme hommes ou comme sujels empriques, mais en fant {Que nous sommes foue une seule tumbre eae nous part pons a fn sana te dizer. analyse reflexive ignore le plobléme dautrat comme te probleme du monde. parce Tuell ait parattre em moi, ave ta premire lueur dé cone Sconces te pouvoir dller & une verte unierselle en drott Si que’ Patra cant tai outa] sane eceié, sans place et Sant corps, FAlter et PEgo sont un seul dans le monde ara, tien des esprit. 10 wy a os de difieltéd comprendre ‘Comment Je puls penser Autral pare que le Jeet par const fQuent PAutre ne sont pas pris dans te tissu des phénom®- eset oatent plutat quite Resistent 0 ny a rien de caché Uerrtre cee olsages om cex gests, aucun paysage pour mol Inaccerbte, juste un peu ombre qut est aue par fa lie Iniére. Pour Busser, au contvare, om sit qu'il 9 @ un pro Fleme dantrai et Falter ego ext un paratore. St autrut est raiment pour soi, aucdela de son dtre pour mol, ef snout Sommer fun pout Paste, et non pas fun ef Toutre pour Diew il faut que nous apparassions Pun a Youtrey it faut Gui all ef que faie un extvieur, ef quil yall, outre ta Perspective da Pour Sol, ma vue sur mot et fa owe aa AVANT-PROPOS, ww frat sur lutsmtme, — une perspective dau Pour Autrut, — ‘mia vue sur Autrai et la ove dAutrat sur mot Bien enlene du, ces deus perepectins, en chactin de nous, ne peavent es Gite simplement Justaposics, ca alors te nies Pas dhol qu‘antrul verralt et ce west pas luk que Je verais it aut que je sols mon exléreur et que le ctype Pautral soit Iutendmes Ce paradoze et celle dnectique'de Ego el de Alter ne sont possbles que si TEgo et Falter Ego sont ‘fis paz Ter situation et non pas liber de toute tae ‘ence, cest-dvdive a le philsophte ne Pachlve pas vee Te Zetour au mel, ets Je diconore par ta rfteron non gel Inent ma presence 2 mok meme mats encore ta posse Gan espectateurdiranger > eestarive encore ea moe Iment‘miéme out feprouve mon existence, ef jusqud cee Pointe extrime de ta rfteion, je mangte encore de celle Atensitéabsolue gui me ferait sortie du temps et fe dccouore fen mot une sorte de flblessetaterne qui mrempiche dete ‘bsoiument “indo et mexpore regard dee autres femme un homme pa te hooey oat molns whe core 4clence part Tes consclences. Le Cogito jusqu't proved ‘eoctorisatt ta. perception dauirat, We mventelgnalé que tee" west ‘atcessible qu’ talimémey ‘putsquit ne Ayinissat” parte pensée. que. fat dé imovnéme et que Je suts“Coldemment seui'd en avott au mone dana fe sens ullime. Pour qu'atrai ne soit pas un bain mot Teutque Jamats mon etstence nee edaise d ta conscience fque Jai desster, quelle envcloppe.custt la. consclence fi’on peut en avoir et donc mon incarnation dans. une ature ef fa possblté ou moins Pune situation istrlade, ‘Le Cogito doit me déconoris en situation, et cst @ cette condition seulement que la “tubjectioié.transcendantale Dourray comme fe dit Hacer (1, tre une intersubjectiote, amt Ego mettant, Je pene ben datnguer de mel te Imonde et fer chose, peque ossurcment je westate pas & Ie'manidre des choses. Je dois mime éeorter de met mon corps entnd comme ine chve pint es chase comme fine somme de processus phstco-chimiques. os fa cog fie el ounr ae act ea sane eon fe femps et Pespace objecfo, mest pas sans’ place dans (e Imonde phenomenolotaue ie monte gore aaa de ‘mol comme some de choses on de proceasus les par des ‘upports de enusalit, ee redécowore « en met» comme Thortzon permanent de toutes mes cogtationes ct comme NGO DIE kruin cer eropicen Wumaatn an de rane PA nomenotote i nt), vt AVANT-PROPOS, lune dimension par rapport & inqulle Je, ne cesse de me Siler Le vetbte Coto ne din pas Ceisence sa parla pensie quit a desister, ne convert pasta cer- ‘ite du monde fn corde de tapenade du monde, et Enfin ne remplace pas te monde mime par ta signification ‘onde, Il veconnait au eontraire ma pensce méme comme tin fai Inaienable et if clamine toute espice @ileatisme {En ine découoront comme « dire ou monde > eat parce que nous sommes depart en part rapport ‘au monde que fa seute maniee pour tous de Hous en aper- coor et de suspendre ce mousement, delat reuser notre Somplicité (de le revarder chine mitzsmachen, ait souvent hasten, ou encore dete mettre hors jew. Non gion re fhonce aus cerades da sens comman ef de Catttude na furette = eee sont au contrite te thime constant de la Philosophie, — mals parse que, jaslement comme présup Doses de toute penace elles « vont de sol» pasent taper {ucts ct que, pour fs svete et pour te fire apparatee, out avone mows en abstenir am instant. La melfeure for: Ile de la reduction est sons doute cle qwen donnatt Eugen Fink, Vassistant de Hassel, quond partalt dun < donnement > devant le monde (1). La réftsion ne se Jelire pas du monde vers Tuntté de Ta conscience comme fondement da monde elle prend reeal pour votr jal fs Wanscendances, elt dstend ler fils intentonnels gui nous lient au monde pour les faire pavatre, elle seule est Conscience dumonde parce quelle fe rvsle comme étrange ‘t'paradoral. Le transcendantal de seer! west pay cet de Kant ef Hasse! reproche-a ta. philosophic. Kentienne aire une philorophie '« mondaine > parce quelle wis fotre rapport au monde, qul eat le moteur de ta deduction iranscendantal et fat fe monde immanent au sujet au ten deen élonner’ et de conceoolr le sujet comme transcen= ‘once vers le monde. Tout le malentendu de Husser! aoee fee tnterprtes,avee tay « dissidents» existence et fi Tement avec tui-méme vient de ce que, jstement pour vole Te'monde et le sisir comme paradoze if foul rompre notre famine avec ta e que cete ruptire ne pet rien nose fpprendre que te Jalissement immotivg ds monde. e plas ‘rand enselynement de ta réduction et Cimpossblté dune eduction compte, Voila pourguotHassertvinterrone tou ours de nouveau sur ta possbite de fa redaction. St nous Bons tesprt abso, ta reduction ne serait pos problema ean er pS aa AVANT-PROPOS, a tique fats pusgue a contaire nous sommes ax monde, Dulsgue mtme nos sfleione prennent place dane fe fa lemporet elles cherchent 4 copter putes ich tinateimen comme ait Hester), ya fas te pense at fmbrassefoute notre penace 12 haope, tient ens? fey Inet, est un commencant perpdtt Cela veut dive al ne tent ven poor acquts de Ce gue es hones et eo Stoantserienteabir. Cela vent dir aut que fa philoso Die ne doit pas elemime se tenin pour aise ans ce inet a pu dive Ge ora, quel et ne espoence tenors ielde de fon propre commencement, que conte tat Ente die commancenet ef cin ue te fetan Faalcate ea conscience de ta propre dipendance &Cégard Gane vie treeflechte qa eat #4 situation initiate, contante etfinae, Loin edie: comme on fa er, fa formate tune Dhitvophie dealt’ fa reustion phthomenctoggne est fel Paine pheopeexitentiee «re hersWele Sen» fe Heitover napporet que sur fe fond de a Feducion Phénoménotogiques Gcsdedtcd ct Un molentendu du méme gence brite ta notion des « tsences» ches Huser. Toute redaction it Hasse en Ine tempe que transcendontate et ndcerbtrement til tue Cela ted dice que nous ne pouvons bes sounelite ot evardphilorphique notre perctpton dt monde sans cere Sete fice um cee cele these dt monde, goes oat infer Dour Ye monde qui nour defini, sana rector en docs de fot engegement pour fe aie appara tatnéine Somme Spectacle, sons aster da tat de notre exstence dla nature de noire existence, da Dasein et Wesens His test lat tue Fesence neat pas it le but awete stun moyen, tue fot engayement effect dans tcl monde et jstemen ce aril faut “comprendre et emener aa concept et parse {ated nos firations concepactes. ba néceté de pase Darlesesrencesne signe porque laphosophte es prensa Pour ebjet, mae ou contrare ue nite cxstenct et trop Eotement prise dene te monde pour se connatre comme tee au moment of cle ey itt, et quate besoin dh chomp de fdeaite pour contre ef congas sa freee, Leal de Vienne, comme on suit edmet ne foe pour foutes que nous ne ponwons aver nnortaunec Ges sgn enti Bar ecernple ta ¢ conctonce 9° eat pas Boor {Ecole de‘Viene cela méme que nows sommes. Cvs ante Slontication tndige et comptiace dont nous ne devrions x AVANT-PROPOS, user qu'avee circonspection et aprés avote explicit les nom= breasts sigifications qui ont contribue a fa determiner at cours de Pévolution sémantique dit mot. Ce postivisme to- bigue est ous antipodes de la pensée de Husserl. Quets que Sulssent ctre tes glissements de sens gut finalement nous ‘nt lies le mot et le concept de consctence conte acute Sition du langage, nous avore un moyen direct dacceder ce qu'il désigne, nous avons Pexpértence de nous-mémes, de celle conscience que nous somines, ces! sur celle expe: lence que se mesurent toutes les sigifications du langage el eat elle qu fait que justement le langage veut dire quel tue chose pour nous. « Cest Tespériuce (..) muelte encore Gui sagit damener a expression pure de son propre Sena > U). Les essences de Husser! doivent ramener avec feller tous Tes repports vloants de Vexpérience, comme Te filet raméne du fond de la mer les polssons et ter algues palpitants. 1 ne faut done pas dire avec J. Wahl (2) que "cHussealsépare les essences de Uevistence ». Les essences Séparées sont celles du fangaye, C'est la fonction du langage ide faire exister les essences dans une separation qui, @ oral dire, n'est qu'apparente, puisque par tui elles reposent en- ‘core sur la'vle antépredicative de ta conscience. Dans le st- lence deta conscience origincire, on voit apparaltre non seu ement ce que veulent dire les mots, mals encore ce que Deulent dire les choses, le noyau de signification primaire ‘autour duquel vorganisent ler actes de denomination et expression CChercher Pessence de ta conscience, ce ne sera done pat développer ta Wortbedeutung conscience et fair de Tezts- tence dans Vunivers des chotes dite, ce sera relrouver celle présence effective de mot a mol, te fai de ma conscience ‘Qut est ce que veulent dize finatement le mot et le concept devconsclence. Chercher essence di monde, ce West pas thercher ce qu'il est en idee, une fols que nous Pavons re uit en theme de aiscours, cest chercher ¢> qu'il eat en fall pour nous avant toute thématisation, Le Sensualisme 4 réduil » le monde en remarquant qwapres fout nous Wavons jamais que des élate de nousmémes. L'idealieme franseendantal Tul aussi « réduit > Te monde, pulsgue, #lt le-rend certain, cest @ titre de penste ou conscience du monde et comme le simple corrtaty de notre connatssance dde sorte quil deoient immanent a la conscience et que asdite des ehoses est par ld tupprimée. La réduetion eidé- Rata sR Al, vaca Aste 383, 0 pal AVANT-PROPOS rs figue cet au contrire ta résolution de falze apparatre te monde fl ql ert aoant (out relour sar noweamemes, Cest Fambtion dégoter la-reflecion dx oie trflecie te ta onrcience. de vse et Je prgois tn monde, St Je dial. aves Te tensuatsme quid ny ala que dea «élate de conscience » ti je cherchated datinguer mes perceptions de mes réoet por des« erteres >, Je manquerais fe phénoméne du monde, {Ear si fe peu parier de «'révee» ef de « reaite >, ain: {erroger sur la distinction de Cimaginaie et ta ree et met- tre en doute le rel », esl que celtedatinction ext defo faite par mot avant Vanaigse, Pest que Jat une experience diy reel comme de imapinatre, el le probleme ext alors non Das de fechercher comment la pensceertigue peut xe don: her des dquivolents secondoires de celte distinction, mats explieter notre savor primordial du « rel », de deere ta'pereeption du monde comme ce qui fonte pour toujours notre te de la verte faut done pas te demonder st ous pereoons raiment ‘un monde if fast die ay che {naire te monde est cela que nous percevons, Plas yénera: foment nefout passe demtandero nos coltences sont Don des ores, ous, par tn bce de notre exprt e qu ext fe tent pour nous ne serait pas tliasoire @ Pegard de quelque bénitd en so car si nous palons dilasion, c'est que nous avons reconnu det illasion, ef nous avona pute faire Guan nom de quelque perception qu dang te mime moc ent, Pllestt comme Oris, de sorte que te doute, ou ta Eralnie de se temper offirme en mitme temps notte pote ‘oir de déooilerTerveur ef ne saurat done nous déraciner fe fa vérte. Nous sommes dans la vérité et Péoidence ext S'vespirienee de la vérté » i). Chercher Pessenee de ta Derception, est déctarer que la perception est non pas Pré= ‘iumée ovis, mats definte pour nous comme acct ta vf He Si maintenant je voulats avec tidealme fonder cette Unidence de fit cette croyanceirdsstibe, aur une éoidence absolue, cestd-dire sur Tobsolue carté de mes pensées Pour mo, st Je voatas retrouver en mot ane pensée nate Fante qu faste la membrare du monde ou Péctalre de part én part, je serais encore une fotsinfidete d mon explrience dtu moride ete chercherois ce qui la Tend possibie aa lew de chercher ce quelle ext. Ltoidence deta perception nest bes la pensée adequate ou Poidence apodictigue (2). Le TED Beetle etme (Lneheonterchegen, Proteome ar ane Ape ate bce e Formal ad = AVANT-PROPOS monde est non pas ce qt je pense, mats.ce que svi, je suis vert eu monde je commanaane aster! ae ‘ts fe ne Te postede pas, est inepusable «It y a unt imonde nou plutat « W'5 a te monde >, de cette these ‘onstante de ma ole Je ne pat jets rendre enlerement faijon, Celle octets du monde est ce qa fat ta Well- Tenet der Welt ce gut fait que te monde est monde, comme ta factcté du engito rest pas une imperfection en {at mete au contrate ce gui me rend cerfoin de mon exs- terceLa méthode eietiue es ele d'un postiotame ph homénologgue gut fonde te posible sur fe rel. & ‘Nous powvons maintenant dn vent @ tx notion inte tionnalty trop souvent cite comme la découverte prince Dale de ta phsoménotoye, alors quelle west comprehen Eile que parla redaction: ¢ Toute conscience est consclence de quclaae chose» ela nest pas nouveau. Kant'a montrd, dann ta'Réfutation Ge Uideaism, que lr perception ine Fleurs est impoutble sans pereeplion extereure, que. le Ionde, comme connesion des phénoménes, est’ entcié diana fa conactence de mon anity et le moyen pour mat de ine éatser comme consclonce. Ge gut dstingue Fintention- halite du ropport kantien'@ un abjet posable, cest que Panite'du monde, avant «tre posce parla connaissance et dansan cote didentfcaion expreste, eat oéeue comme ‘dja faite on dja far Kant lutmeme montre dans te Cte Aique/du sogement quit p a une unté de Vimagination et de Ventendement ene unite des sujels avant Lobel et ue, dang. Yexpérience du" beau. par exemple, Je. felt Fepreave dan accord da sensible ef du concept, de moet auirat, qu ext liéme sane concept. lel e'sajel west ‘plus fe petscur universel un systtme d'bjetsrigourease- Jen ids, ta puissance posante qui asafetit Le mulliple a {ot de Feniendement, st dit poubotr former un monde, wi se décousre et te goute comme une nature spontane- Tent conforme la lode tentendemen. Mets si ya une falare du sujet alore Part eache de Pmagination doit cone Attionner tacit calegoriae, ce west plas seulement Te agement exthelique, mats encore ta connatssance qu repose ur tah cest tal ql fonde Panite de ta conscience et des onaclences. Hassett reprend la Critique da Jgement quand parte dune teteoope de fa conactence ne opt os de ‘doubler faconsctence humaine rane penseeebvale qu, dt enor, tl astonertt ses fina. If agit de reconnalre ta AVANT:PROPOS om conscience ellesméme comme projet duu monde, destinge a lunmonde qu'elle r'embrasce ni ne posvéde, mate vers lequel lle ne cesse de se diriger, — ef le monde comme cet andt- bidu priobjectif dont Cunité impérieuse prescrit ta con- halssance gon but. Cest pourquoi Hussar aistingue Cin. tentionnalite acts, qui eet elle de nos Jugements et de nos priser de postion volontalres, ta seule dont la Critique de fa "Ralsoa Pure alt parle, et Tintenlionnalite opérante Gungierende Intentionaltat, elle qui fat Tunite naturale fet antepredicatioe du monde et de notre vie, qui parat dans hos désirs, nos évatuations, notre paysoge, plus clatrement ue dans ta connaissance objective, ef gul fournit le teste dont nos connaissances cherchent & dire la traduction en langage exact. Le rapport au monde, tel quil se prononce Injaligablement en nous, mest ren ‘gut pulsse dire renda plus clair par une analyte : la philosophic ne peut que le Feplacer sous notre regard, Voffir @ notre constatation. Par cette notion dlargte de Vintentionnalit, la « compre hhension. > phicroménologique se distingue de « Vintellex tion > elaesique, qut est miles aur « orates ef immunbles| atures >, ef la phénoménologie peut devenir une phéno- Iménelogié de la genése. Quill sepsse dune chose pereue, Gun doenement Aistorique ou dune doctrine, « compren- tire », cest reszaisir Pintention totale, — non seulement ce ‘guile sont pour Ta représventaion, lee « propristés > de fa Ghose perp, 1a poussiere des « fails historiques”», les ‘dees > introduitee par la dvetrine, ~ mats Punique ma Iidre desioter qui tezprime dans les propristés du cail- Tou, du verre ou dat moreean de ite, dane tous les fal Gane révotution, dane toutes les pensées dun philosopte Dans chague ciitsation, i git de retrouver Pee au se hegilien, Cest-Reire non pas une Tol du. type plysico- Imathématique, accessible a la pensée objective, mals ta formute d'un uniqae comportement a Pépard dautrut, de Ta Nature, du temps ef deta mort, une certaine manteré de mettre en forme le monde que URistorien doll tre capable de reprendre et Cassumer. Ce sont 1a tes dimensions de Thistoires Par rapport @ eles, Un’) @ pas une parole, pas tan geste humains, méme habituels ow distralts, qu nvaient tine signification. Je crogais metre ta par fatigue, tel mi histre crovait avoir dit quvune phrase de clrconstancey et Doild que mon silence ou £0 parole prennent un sens, parce ‘que. mia fatigne om te recoure d-une formule toute faite ne Sine pas fortuts, ezpriment wn certain désintérel, et done encove une certaine price de posion a (égard dela situar a AVANE-PROPOS tion, Dans un éotnementconsidert de prt, an momento i tc, a part ater gu tsar: Cambion te se ey le Senchnte forte, tee. crcontance focle ‘ala aootr 0 delane, Mi ey haart 4 compen ‘inet deceit mniere de pene postion @ gar 2240 aon humaine, am Srenement dort tes contours Sool dein’ et ont on pest pater Pawtt comprendre FRlnae'd partir de Fulop ow bie partir de tr Iau Ben prt deo flan ow Ben & parte de Feces Fane comprentrune trie pat sn conte fc manfeste ou ben parla acolo de Fate par te ocnament deo SI faut comprende de toe es di os, font tn ena, rou ftrauons sous fat {eSupport in nee structure tre. Tone es ou ont tral edition gion nts ote pay, qton ale jue fond de thstere ewer refotgmeFanguenopan de gn Featin extent gut exlcte dane cheque perpecoe. Aes? ora comme dt Mare, que Uhittre'ne marche at Batti, mai ort au qt ne pene ponte St as Saft Moan noone 4 ous oeuper a ese dl nde see peda la det cong. Tous es Eiplcatons tconomlgse, payteopiguey ane doctrine dete gail etn tteson meme fan ane doctrine ne sera thle fue ir fore jnetion ane ole de recs e aoc explication erteres erences es fee fg comme dt Huse tne sone sary etna acl eet dies Comine ta comprehen Goin de rll acer de ote Canter: ele Aentands pot en fle deta rao, Enfn, comme ele Fr vapport ses dimension fondamentaes, tutes fs ee Foes Raforqaeaprarenen comme aee manifseons 50 Somme onde, nous somes condas a See AVANT:PROPOS ” et nous ne pout fnom dans Thistoire, en faire ni rien dite qut ne prenne un La plus importante acquisition de ta phénoménotogte est sans doute Cavir joint Vextréme subjectioume et Pestréme objectivisme dane ea notion du monde ou de (a taltonalit, La rationalite est ezactement mesurée aus expe Hences dant leequeles elle se revete It) a.de (a rationalite, Cestardire + les perspectives se recoupent, lee perceptions 4 conjtrment, un sena apparait. fais ll ne dail pes elre pose d part, Wansformé en Esprit absolu ou en monde au fens réaliste, Le monde phénoménologique, est, non pas de Vétre pur, mate le sens qui transparalt'@ Pintersection de mes ezpériences et aTinterseetion de mes experiences et ide celles Cautrat, par Pengrenage des unes sur les autres, West done inséparable de ta subjectivité et de Tintersub: Jectivite qui font leur unité par Ta reprise de mes expé Hences passées dons mes expériences presentes, de Vexpt- lence autrat dane fa micane. Pour ta aremiére fois, a meditation du philosophe est assez consciente pour ne pat Hlaliser dans le monde et avant elle ses proptes résultats. Le philosophe essaye de penser le monde, autrat et 20k iméme, et de concevoir leurs rapports. Mats TEgo médltant, ee spectateur impartial s uninteressierter Zagchauer) (1) ze rejorgnent pas une rationalite deja donnée, ile « #la- blusent'» 2) et Pétablissent par une initiative qut we pas de garantie dans Tere et dont le dro repose entitrement ‘tur le pouvotr effectif qu'elle nous donne d'assumer notre histoire. Le monde phenoménologique nest pas Texplict- {ation dun étre préalable, mais (a fondation de Tre, a phe fosophie atest pas te reflet dune vérite préaleble, mals ‘comme Par la Pealsation d'une verlte. On demandera com= iment cette realisation est possible ef ai elle ne Peloint pas dans les choves une Raison préeeistate. aisle seul! Logos ‘qui preeriste est le monde méme, el la philosophie qui le {ait passer a Ceristence manifesie ne commence pat par fire possitip: elle est actuelle ou réelle, comme te mond dont elle fait partie, et aucune hypothicee explicative nest plus claire que Pacie méme par lequel nous reprenons ce Imonde inacheoe pour exeayer dele totalier et de le penser. La rationatte n'est pas wn probleme, i w'y a pas de-riere tlle une inconnue que nous ayone @ determiner déductive: a AVANT-PROPOS ment ou a prowver inductivement a partir elle: nous ax flstone d chaque instant @ ce prodige de la connexion des Experiences, cf personne ne sait mieuz que nous comment {ee fait passque nous sommes ce norud de relations. Le smonde-ettaraison ne font pas probléme ; disons, sion veut, ‘quits sont mysteriene, mais ce mystere lee defini, it ne Snurai Ere question de le disiper par quelque « solution >y Test en deca dee solutions. La brale phlosophie eat de rap prendre a votr le monde, e en ce sens une histoire racontee peat signifier fe monde nvec autant de profondeur > qu'un froité de philosophie. Nous prenons en mein notre. sort, nous devenons responsobles de notre histoire par ta ré= Iezion, mats aussi bien par une décsion oil nous engageons notre vie, et dans les dee cas il agit dun acte violent qui se érifie en sexercant. ‘La phénoménologie, comme réoélation du monde, repose sur ellerméme ou encore se fonde elle-méme (1). Toutes te8 connaissances sappuient sur un esol » de postuiats ef fina ement sur notre communication avec le monde comme Premier cIabllesement de 1a. rationalité. La. philosophic, Comme reflexion radiate, se prive en principe to Source. Comme elle est, elle aussi, dans Uhistol te aussi, du monde et de Ta raivon constitude. 1 faudra done quitle stadresse d ellermime Pinterrogation quelle fadresse @ toutes tes conneissances, elle se redoublera done Indéfiniment, ete sera, comme dit Hussert, un dialogue ow tune méditation infinte, et, dans la mesure méme od elle rete fidéle @ son intention, elle ne saura jamais oi elle fe et son allure in tiche de ree. Ur le mystire dur monde et le myst de Ta ralson (2). Si Ia phénoménotogie a été un mouvement avant détre ane doctrine on un systéme, ce nest ni hasard, ni impostare. Elle est laborieuse comme aware de. Balzac, celle de Proust, celle de Valéry au celle de Cézanne, — par le méme genre attention ef d'étonnement, par ta mime ezigence dde conscience, par ta méme volon(é de sais Te sens da. monde ou de Thistoire @ Télat naissont, Elle se confond ‘our ce rapport avee Feffort de la pensée maderae. INTRODUCTION LES PREJUGES CLASSIQUES ET LE RETOUR AUX PHENOMENES TL—LA « SENSATION » En commengant [étude de Ia perception, nous trouvons dans Je langage la notion de sensation, qu parait immediate et clare : Je sens du rouge, da bleu, du chaud, du feoid. On ‘va volr pourtant quello est 1a plus confuse qui soit et que, pour Tavoir admise, les analyses classiques ont manque le ‘Phenomene de la perception. ‘Je pourrais q'abord entendre par sensation Ja manitre dont Je sus affects et Pépreuve d'un état de mokmeme. Le gris des yeux fermés qui m'entoure sans distance les sons do Gemtsommell qul vibrent « dans ma tee > indiqueralent ‘Gue peut étre le pur sentir. Je sentirals dans Fexacte mesure 60 je ealncide avec le sent ot il cesso avoir place dans fe ‘monde object et oi il ne me signifie rien. Cest avouer que Yon devrait ebereher la sensation en desi de tout contenu quale, pulsque le rouge et le vert, pour ve distinguer un. Ge autre comme deux cobleurs, doivent déja faire tableau ‘evant moh, méme sans localisation précse, et cessent done etre motméme. La sensation pure sera Uéprewve dun ‘ chioe » indiférenel, instantané et ponetuel Il avest pas ‘Bévestalre de montrer, puisque les euteurs en conviennent, {que calle notion ne correspond A rien dont nous ayons expe Hlence, et que les perceptions de fait les plus simples que ‘hous coonalssions, cher des animaux comme le singe et la ‘potle, portent sur'des relations et non sur des termes abso Tos (i); Mais il reste & se domander pourquoi on se eroit autorisé en droit a distinguer dans Vexpérience perceptive ‘une couche d'« impressions», Sot une tache blanche sur ua {ond homogéne. Tous les pols de Ia tache ont en commun ‘une eertaine « fonction > qui fait deux une « figure ». La ‘couleur de la figure est plus dense et comme plus résistante ‘gue cele du fond; les hords de la tache blanche lul « appar Hlennent » et ne sont pas solidaires du fond pourtaat contigu: la teebe paralt posée sur le foad ef ne Tinterrompt pas. ‘Chaque partie annonce plus quelle ne contient et cette per- ‘eption diémentaire est Gone deja chargée d'un sens. TW Wir ta strucure au Comportement, p Wi et suivantes, 10 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION 1a figure et le fond, comme ensemble, ne sont pas seat faut bien, dira-ton, q's Te sotent en chaeun de leurs points, Ge serait oublier que chaque point & son tour ne peu etre pergu que comme une figuce sur un fond, Quand 1a Gestal heorle nous dit qu'une figure sur un fond est 18 donnée sensible la plus simple que nows puissions obtenir, ce nest Das Ibn earaetére contingent de la perception de fuit, aul hous laisserait bres, dans une analyse ideale, @introduire Ie notion impression. C'est la definition méme du phéno~ ‘mene perceptfyce sans quol un phénomene ne peut étve dit perception. Le'« quelque chose > percept est toujours au Iiliew dautre chose il Tait toujours partie d'un « champ >. ‘Une plage vraiment homogéne, n’otlrant zien d pereevoir 06 ‘peut tre donnée & aucune perception. La structure dela per txption effective peut seule nous enseigner ce que c'est que percevoir. La pure impression nest done. pas seulement Introwvable, mais imperceptible et done impensable comme moment de la perception. Si on Tintrodull, est quan few etre attentit& Fexpérience perceptive, on Foublie en faveur de Fobjet pereu. Un champ visuel nest pas fait de visions locates, Mais Tobjet va est fait de fragments de matiére eles points de Vespace sont extériours les uns aux autres. Une Bonne pereeptive isolge est inconcevabl, si du moins nous faisons Feapeérience mentale dela porcevoir. Mats il ya dans Te monde des objets oles ou du vide physique. Je renoncerat done & déliate la sensation par Vimpression pure, Mais voir, eest avoir des couleurs ou des Tumitres, Entendre, est avoir des sons, sentir, cest avotr des quaités, Etapour savoir ee que eest que sentir ne sulftil pas avoir udu rouge ou enfendu tn fa? — Le rouge et le vert ne sont Das des sensations, ce sont des sensibles,et la qualilé west tn Glgment de Ia conscience, est une proprieté de objet, Au lieu de nous offrr un moyen simple de delimiter Tes sensations, sh nous la preaons dans Vexpérience méme gui la revel, elle est aussi riche ef aussi obscure que Fobjet (0 que le spectacle pereepli entier. Celte tache rouge que Je vols sur Te taps, elle nest rouge que compte tena d'une Smbre qui Is traverse, sa qualltea’apparalt qu’en rapport fvee les jeux de la Tumiére, et done comme élément d'une Configuration spatiale, D'ailleurs, la couleur n'est déterminée Que i elle gétale sir Une cerlaine surface, une surface trop Delite serait ingualiflable Enfin, ce rouge ne serait Ata lettre pos te meme sil était fe « rouge laineux » d'un tapis (1). WEP. sansme, Llmoptnare, p. 201. TA € SENSATION » n hla ees aay as eevee sear ANN ey ha eure Bae oh encanto eee aunt Ee rpm nah ag ee See gare near ee 12 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION inne Gdn eon ht sir i See a ice atime oc ere es, are sey oe Se Mane aces coercion at nea oe Se Repl i er Tria Rare es nto Dae te aia teen rated iiss ea on de ren se een nan slur antes apt lees lena ri ee deat few mis ogee, rey aa nln Ee ieee cei alah ae a @ Korres, Prpchotogte,p. 830. (2) Nous tradulsons le « take notice » ou le « bemerken > des paychologues ‘© LA SENSATION » 8 sayer n'éaient direces qu'en apparence. On vient de le voir, tlles se modclaient sur Vobjet perc. En quot elles étaient accord avec le sens commun, qui, tui use, dizi le sen= bible par les conditions objectives dont il dépend, Le visible text ex qu’on saisit avec les Sour, le sensible eat ce qu‘on salsit por lessens. Suivons Ice de sensation sur ee terrain (1) e8 ‘oyons ee que devieanent, dans le premier degré de rellxion, aquest la science, ce « par >, cet « avec », et a notion @ or ane des sens. A défaut dune expérience de la sensation, frouvons-nous du moins, dans ses causes et dans sa genese objective, des raisons de la malntenit comme concept expli= atif? La physiologic, & laquelle le psyehologue s'adresse comme une instance supérieure, est dans le méme embar- Fas que la psychologie. Elle aussi commence par stuer som ‘objet dans te monde et par Je tratter comme un fragment @éendue, Le comportement se trouve ainsi eaché par le rEflexe, laboration et la mise en forme des simi, par une {héorie Tongitudinale du fonetionnement nerveux, qa fait correspondte en principe & chaque élément de In situation, tun élément de la réaction (2). Comme la théorie de Yare éflexs, la. physiologie de la perception” commence pa admelire un trajet anatomique qui conduit dun reepteur () Ma’y a pas lew, comme le fat, par exernple, Jaseens (Zar Analyse der Tragwahinehmangen), de refer ia dscassion en ‘Qpposant une paychologie descriptive gal comprend» Tes Dee omnes l'une psycholosle expliative gui en oneidére In ge- Itse, Le psyehologue volt toujours ln conselence comme plases fdas a corps au milew du tone, pour i is aére simul: Impression perception et one sulle’ dévtnements tissue dese {iets Ta perception commence. Chsqve conscience est ace dows reonde'etshoqve peoetion st we sovele nance dea ‘conscience. Dans celte perspective, es donnees « imomediates > dela perception peuvent toujours tre recuses come de sim les apparences el comme tex produls compleres June gentse: La méthode descriptive ne peut sequerir vn dealt propre que da Doint de vue transcendenta Noi, mime dee point de gue, este comprendre comment la conscience s'pergalt ou sappee Tall Insérée dans une nature. Pour le pilosophe some pov fe psyehologue, nya done toujours an probidiae de la sentse et ule mode possible est de suive, dane son diveloppemest sclentinque, explication causie pour en Pretiger fe seme ot la elie sa veale place dens Vensembe dela Vere: Gest pours {Quol on ne Wrouvera lel auewne refutation, sats un elort pour ‘Comprendre ies diicults propres dela pensde cause @) Voit La Structure da Comportement, chap. J. 44 —_PENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘étermink par un fransmetteur défi & un poste enreais theur (1) spécialisé Ist aussh. Le monde objectit étant dunn, fon admet qui conf aux organes de sens des messages qu Gloivent done ere portés, puis deshilrés, de manidre a repro- Guire en nous le texte original. De id en prineipe une corres- portance ponctueileet une connexion eoustante entre le six nul et la perception élémentatre. Mais cele « hypothese ae constance » @ enkse en conti ave les données de la Conscience et les peyehologues mémes qui admettent en fevonnaisient Je caracttre théorique (3). Par exemple, In Free du gott sous certaines conditions iui fait perdre de 1a Ibeuteur, Fadjozetion de lignes auniiaires rend inegales deux figures ‘objectivement égales (4), une plage colorée nous farait sur toute sa surface de mime couleur, alors que les eulls ehromatigues des différentes régions de la rétine flevraient la faire ici rouge, ailleurs orangée, dans certains fas meme acbromatique (3). Ces cas ole phénoméne STadhitre pas au stimulus doiventils lve maintenus dans le Endre de la Toi-de constance et expliqués par des facteurs ‘Mditiounels, — attention et Jugemest — ow bien fautil ejeter la Joi elleméme? Quand du rouge et du vert, pré- Eentés ensemble, donnent ue requllante grise, on admet que fa combinaison centrale des stimull peut donner Iiew immé- tiatement a une sensation différente de ee que les stroull ‘bjectfs exigersient. Quand la grandeur apparente d'un ‘objet varie aves sa distance apparente, ou sa couleur appa- {ente avec les souvenirs que nous en avons, on reeonnalt que ‘ies processus sensoriels ne sont pas indecessibles & des {Jnfluetces centrales > (@)..Dans ee cas done le «sensible » ne Deut plus étee defini comme Velfet immédiat un stimulus Pnterieur, La méme conclusion ne sappliquestlle pas atx {fois premicrsexemples que mous ane cits 7Si attention, Si'une eonsigne plus precise, st le repos, si Vexercice pro Tonge raménent finslement des perceptions eonformes & ta “ay Nous traduisons 4 pea pris ta sire « Empfinger-Ueber- mills uptiader, dont pane Stein, Ueber dle Veranderang der Slaneselstunge snd ale Enlateuag von Tregudhenetmen ‘en, pS TP Keiuen, Ueber unbemerKte Empfindangen und Uriel ‘aachunger ig) SrUUre Le ft expressément. CF Kanu, Ibid. He () Ed ibve, pp 52.38, ef po. a8 0% {G) Ke Duseaae” Zev Condilons objectives de ta Perception vias: pp 0 et 83. "Gh Siburs, eke par Karmen, bidy p. 58 [LA € SENSATION » ® loi de constance, celan’en prouve pas Ia valeur générale, ear, tian ica exomples ils, in presire aparease avait a faractire sensoriel au méme tre que es résultats obtenus fnalement, et la question est de savoir sla perception alt tiv conentration du sujet sur un pat du ehamp Viste, A par exemple la « perception analstique » des deux lignes principales dans Tilusion de Muller-Lyer, — au liew de Fivéler la « sensation hormale »ne substituent pas un mon {age exceplionnel au phénomene originel (1). La loi de conse fnee ne peut se. prévaloir contre le témoignage de la conscience d'aucune experience eruciale of ele ne sot dé] {impliquée, et partout ob on eroit lablir elle ett de)8 2up- ‘poste (2).'Si nous revenons aux phénoménes, ils nous mon {rent Vappréhension d'une qualité, exactement comme celle une grandeur, lige A tout un contexte percept, et Tes sti- ‘mull ze nous donnent plus le moyen indirect que nous eher= hions de délimiter une eouche impressions immédiates. Mais, quand on cherche une déinition « objective » de a sea salion, ce nest pas seulement le alimulus physique qul se érobe. Liapparell sensorel, tcl que la phystologie moderne sele représente, n'est plus popre au rede « transmetteur > {uuer. Las lesions non ortiates des apparellstactiles raréhent sans doute les points sensibles au chaud, au frold, ou la pression, et dim Buent la sensiblite ‘des’ points ‘conservés. Mais’ st Ton applique A Papparel Iése un excilant assez étendu, les senso fons spéeifiques reparaissent; elevation des ‘seuils est ‘compensée par une exploration plus énergique de la inain (@). On entrevoit, au degré élémentaire de la sensibilité, une Collaboration des stimult pariels entre eux et du sysiame sensoriel avec le systéme moteur, qui dans une coastellation Dhysiologique variable, malntient constante Ia sensation, et ‘gui done interdit de définir le processus nerveux comme la simple transmission d'un messhge donne. La destruction d¢ 1a fonction visuelle, quel que soit Vemplacement des Uslons, suit Ia mame loi: foutes les couleurs sont d'abord ateintes TD Réewen, ibid. pp. 5-03 Meat Josie dajoatce que cst le eas de tutes le thfories ti ge nile art i ny a dexpécenc crucial, Pour a mene Ftd suri terrain de induce, Ele at dace parce gue Sore oe pert pa de comprente Ie phenome {one davord mise en auspeng 0 HEH 86 BONE 1G) d. Stain, ouvrage eh, po. 357.359, 16 PHENOENOLOGIE DE LA PERCEPTION (a) et perdent leur saturation, Pus le spectee se simplifie se Faméne i quatre et bientOta deux couleurs: on arrive ina fement a ane monoehromasie en gris, sans ailleurs que fa ‘couleur pathologique soit jamais idestifable & une couleur formate quelconque. Ains, dans les lesions centrales comme Gans les lesions périphériques, « la perte de substance ner- ‘Yeuse a pour effet non seulement un dlielt de certaines qua ites, mais le passage & une structure moins diferencice et plus primitive » (2), Inversement. le fonctionnement nor ial doit etre ‘compris comme un processus integration ‘ob le texte du monde extericur est non pas reeopig, mals fonstitue. Et si nous essayons de susir la « sensation > dans {a perspective des phénoménes corporels qui la. prépareat, nous trouvons nen’ pas un individa psyehique, fonction d¢ ferlaines variables connie, mals une formation deja ge A fun ensemble et déja doude dun sens, qui ne se distingue ‘awen degré des perceptions plus complexes et qul done ne ous avance Arlen dans notre dilimitation du sensible pur. Ihn'y a pas do deflation physologique de Ia sen plus ginéralement il n'y a pas de psychotogie phys fulonome parce que Tévénement physiolosique lulsmén obéit& des lois biologiques et psyehologiques. Pendant long. femps, on a eru trouver dans le conditionnement périphe rigue lune maniére sire de repérer les fonctions psyehiques| ‘e lémentalres > et de les dstinguer des fonctions « supe ieures > moins strctement liges & infrastructure corpo elle Une analyse plus exacte déeouvre que les deux sortes {de fonctions #entrecroiseat L'elémentaire n'est plus ee qui ‘Par addition constituera le tout ai ailleurs une simple ocea- ‘Sion pour le tout de se constituer. Levenement elementaire fest deja revéln un seus, et Ta fonction supérieure no sea Tisera qu'un mode d'esistence plus intégré ou une aeapta- tion plus vatable, en utilisant et en sublimant les opérations subordonnées. Résiproquement, « Texpérience sensible est tun processus vital, ausil bien que la procréation, la respira on ou la erolssasce » (8). La psychologie et la physiologio ne sont done plus deux selences pavaldles, mals deux deter- “) Le daltonisme mime ne prouve pas que certains apparels, solent et olent seals charges le Ine vision 5 du rouge et a Serie pulsquin dllonen reatslt a reconnaize le rouge son at Dreseate une Tnrge plage coloée ou si oa fit dure la presen ation we ia couleur Tax ibidy p30 1G) Weuesacnen, ite par Sein, ibid, p. 364. (@) ta sbia pe iste 1A € SENSATION » w minations du comportement, 1a premiére conerite, Ia Seconde abstraite (1), Quand le psychologue demande aa Physiologiste une déinition de lalscnsaion « por ses eats es», nous disions qui reteouve sur ce ferrin sea propres aiineuttsy et nous voyons maintenant pourquot. Le Pi fogiste a pour son comple ase deburracser Gu préfuge 2 Tiste que toutes les sciences emprantent au sens commun et ‘qui les gine dans leur développement. Le changement de ens des mots « elementaire > et gupencut » dans la Physislo= fle moderne annonce un changement de philosophic (2)- {Ee savant fo aussh, doit apprendre A eritguer 1idee du, onde exlériur en sot, puisque is faite mimes Tat suga’= Feat de quitter cele du corps comme transmetteur de mes es. Le sensible est ce qu'on saisit ope lessens, mais Boas favons maintenant que eet caves» est pes simplementins= frumental, que apparel sensoriel mest pas un conducteur, aque mime 4 Ia periphérielimpression” physilogique fouve eagaste dans des mltons cosierés slstls ‘Une fois de plus, la réflexion — méme a réftexion seconde dela science — rend obscur es qu'on eroylt clair, Nous pee Sions savote ce que c'est que acai, vei, entendre, e ees ‘ots font maintenant probiéme, Nous somines invites rever fir aux experiences mémes quis designent pour les di Nocuveau La notion classique de sensation, eller acti p tun concept de rflesion, mais un produit tard dela pen ie fournce vers les objets, lo dernier terme de la représen- {ation du monde, le plus éloigné de Ia source constitutive ‘et pour calle raison le moins cai. I est invitee que da fou tot gtr ahcctvation Ia tence en rene 8 Feprésenter Forgenisme humain comme un epsteme physiaas fen présence de stmt cuins eusmmes par feurs propne- {és physico-chmiques, cherche A reconstrite sur cette base In perception effective () et a fermer le egcle de Ia conta: Sur tous ees points ef La Structure du Comportement en partlelier, pp. 52 et ruivates, 69 a suvanten, (@) Gtus. Die Farbentonstons der Sehdinge, Bs 595 G) Led sensations sont eertainement dex produits stiles Considers de ce Dolot de vue, sles canteiouent& la cannsiesanee des sruslures Sepa consuent en rena de lade des season, comme: fement interprtes, ont ua tdmertdmporaat de in peyehologie ‘ele percept. Korres, Payeholoe, peas |e 18 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION sancessentfique en désouvrant les los selon lesquelies $0 Produit ia eonafssanee ellemeine, em foadaat ane science Eijectine Ge la subjectvt (1). Mais i est invltable aust ‘Gus cette tentative éebowe, Si nous ous reporions aux Sechereies objectives elles mémes, nous deeouvFons dabord ‘dele conditions extevieares du champ sensorial ne Te deter- Sbinent pas parle par pars et atervicnnent quen rendaat possible une organisation autoctone, — eest ca que moor Bre la Gesaittheorie 3 = enstte que dans Torganisme fa Hructure dépend de variables comme le sens biologique de in situation, qui ne tont plus des variables physiques, de torte que Tessembie. échappe aux Hnstruments connus de Tanaigie physicosmsthematique pour souvrir Aun autre {ype dintellgiilt (2). St maintenant nous nous relour- ‘on, comme.on Ie fait ic, vrs experience perceptive nous Femarquons que ls eles ne usa construire qu'un seme Eient de susecivite «elle Introdult des sensations ql sont Ges ehoue, ih ob expérience montre qu'il y a def des Sines stnieatf ele assujttt Fuaivers phenominal & Ses categories ul ne wentendent que de univers do It Sconce, Elle exige que dew lignes pergues, comme dew I nes rltles stent egnics ou incgles quran erstalperew Envnombre de cotes termine () sans wir que fe propre {iu pergu ext c'dmetire Vambigute,e «bouge'» de se ase Ser modeler par son contexte Dans iusion ds Allet-Lyer, Tine des lignes cesse tro dgale 4 autre sans devenit ‘Cintgale » Sele devent« autre >. Cesta quune ligne Snjective iniceetin mene ligne prise dans une gure exe Sent d'etre, our Ta pereeplion, «la meme » lle nest en fanle dans Ces deux fonctions que pour use perception apa Iique qui nest pas naturelle, De meme le pergu comporte Gesieanes a ne vn pas doses «inpsramony > ‘Jepeu par la vue ou parle toucherconnalire. un eit Comme vn corps « ségulier > sans en avoir, méme tall ‘ment compls les bt, je peo étre fomillarisé avec une phy onomie sans Jamas avoir prgu pour clleméme la couleur des yeux. La theore de la seneaion, qk compose tout sa- ‘ir de qualité déterminges nous enstruit des objets ele Toyes do toute Squiroque, pur sbolun, qul sont BIUSE Fear ‘de In connassanes'que sca themes eecifs, elle ne @) Gf Guuuiata, Lobjectolté en Papcholoie. @) Cf La Structure du Comportement, chap. Ie @) Korria, Pryeholope, pp. 530 et 59, LA ¢ SENSATION » 0 Sfadapte qu’ 1a superstructure tardive de_ ta conscience. st lA que « se réalise approximativement Vidée de la sen” sation > (0). Les images que Instinet projete devaat Tul, elles que la tradition reerée dans chaque génération, otf Shnplement les réves se presenient dabord & droite egau avec les perceptions proprement dites, et la perception vee Pitable, aetuele et explicte, se distingue pew A peu des phan {asmnes par un travail crligue. Le mot iodique'une direction plutot quiune fonction primitive (2). On sait que la cons: {ance dela grandeur apparente des objets pour des distances, Variables, ou celle de leur eouleur pour des éelsioges dé: ents goat plus. parfaltes chez enfant que chez Tadulte @). Gest dite que la perception est plus stricte: ment lige & Vexcitant local dans son état tardif que dans son fiat précoce et plus conforme & Ta théorie de la sensation (chez Tadulle que chez enfant. Elle est comme un filet dont Tes noeuds apparaissent de plus en plus nettement (8). On ‘a donné dela « pensce primtive> un tablean qui ne se com= prend bien quest Yon rapporte les réponses des primiifs, Tears énoneiations et Tinterpretation du soeiologue at fonds Gexpérience perceplive. quelles cherchent toutes Attar Sire (6). Cest tantot Vadhérence du persu & son contexte fet comme sa viscosté, tantOt la présence en ul d'un indeter- ‘miné posilif qui emptchent les ensembles spatiaus, tempo- els of numériques de sarliculer en termes maniables, dis Hinets et identiliables. Et c'est ce domaine preobjectit que znous avons & explorer en nous-mémes si nous voulons com prendre le sentir, (DM, Seumten, Die Wissensformen und die Gesellschaft, p.ti2. (©) Ta. hidy p. 397. « Vtomme, mieux que Vanimal, approche avimages idésies et exacies, Todille mieux. que’ Lenton tes IRommes mieux que is femmes inaivigs sleds que Te membre Fane collet hone ash pease storie et sae fmatiguement micex que Pionime mi par une teadiion, «pre > fn lle et incapable de transformer oblat, par la coasutaion 4a Souvenir, te mien dans leguel i est pris, de ebjectiver, de Ae iocatiser dans te tenps et de Te Hosseder dans Ia distance dt arsh> (@) Hema, Jaenscu. 1) Senn, Die Winsensformen und die Gesellschaft, p-412. (6) Ct Wensuowen, Ueber das Denken der Notuoéiker in Drei Abhondiongen sur Gestetiheorte IL. —L! ¢ ASSOCIATION » ET LA « PROJECTION DES SOUVENIRS > as Se a ren a oenog rare Cie arep ee tenner tne See ree diene ce sade Elche tearing ny ere oars cyte eer ene ere ee eireueeranemee aera Se een Eran eer iog ee bgareeeneet ae a ee tne dns ponte sake» de gee een ere (©) Lexpression est de Hosen, L'lée est reprise avee profon- gear cher M, Praomss, Philosophie de ta Seasatfon, en par= Alsace pp. Ho! et suivantes, LF « ASSOCIATION » a tour ou dans la tache comme if fait dans te rouge matérielle- ‘ment pris # il les parcourt ou les domine, Pour recevolr en ‘meme une sigoifcation qui la pénétre vraiment, pout Sintégrer dans un « contour'> lig & ensemble de Tac S ure et indépendant due fond », a sensation ponetuelle de- Wrait cesser d'etre une coincidence sbsolue et par conse tquent cesser etre comme sensation. Sinows admettons un ‘sentir »-au sens classique, Ia signification di sensible ne Deut plus consister quien d'autres sensations présentes ou Wirlueles. Voir une figure, ce ne peut élre que posse si rmultanément les sensations penctuclles quien font partie, Ghacune'delles reste toujours ce quelle est, un contact aveusle, une impression, ensemble se fait « vision > et forme tn tableau devant nous parce que nows appreaons & passer plus vite d'une impression & Pautre, Un contour nest len qu'une somme de visions lo A ales et la conscience dum eon tour est un étre collect. Les sle- ments sensibles dont il est fait ne peuvent pas perdre Fopacité ‘tu les" defiait comme sensibles Pour s‘ouvrir a une connexion Intrinseque, & une fot de consti © tution commune. Solent trois points 4, &, C pris sur le eon four d'une’ gure, Teur ordre : dans Fespace est leur manigre et e corsister sous nos yeux et cette coexistence, st rappron chés que Je les choisise, la some de leurs existences sepa es, Ia position de A plus la position de B, plus Ia position de G.I peut arsiver que lempirisme quitte ee langage ator Iiste et parle de blocs d'espace ou de blocs de durée ajoute lune expérience des relations a Vexpérience des qualité, Cela ne change rien & ta doctrine, Ou bien le bloc Sespace est pparcourd et inspecté par un esprit, mais alors on suitte empirisme, pulsque Tn conscience vest plus delinie par Vimpression — ou bien il est lulsméme donne & la fagon une impression et i est alors aussi ferme i une eoordl- nation plus étendue que limpression ponctuelle dont nous parlion$ d'abord. Mats un contour n'est pos seulement Fen~ semble des données présentes, celles en évoquent d' tres qui viennent les compléter. Quand je dis que J'ai de- ‘vant moi une tache rouge, le sens du mot {ache est fourni Dar des experiences antericures a cours desquelles j'a) a= Pris A Vemployer. La distribution ‘dane Vespace des trols 22 —_PIENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION points A, 8, Cfvoque d'autres distributions analogues et Je Gis gue je vwis un cerle. Uuppel a Cexperiece aeauise ne ‘hangs rln, lei non plus, la these émpleste, Li associae {ion des idces» qu famene experience paste ne peut rete titer que des connenionsextrinseques et ne peut qu'en ttre tne afeme parce gue Fexpurenceorgaire en cme rtait pas d'autres. Une fos quvon a din La conscience ome ‘eenation, tout mode de ‘conscience devia em prunter aa clrte'A Ja sctsation. Le tot de ceree, le mot Borate sont pu designer dans ies experiences antéricures stunquelies Je me reporte que Ta manisre conerle dont 108 tenatons oe eprint devant nou, certain arate eat de fat, Une maniére de sentir. St Les trois points A, By 'sont sur in cree Te trajet Ad «ressemble » au trae ‘BO, mas cele resemblance veut dive seulement quen fait Tr fait penser Vauie, Le traet 4, B,C rencembe 8 Waue tres traits crcultves que mon regard suis, mals cela ‘Yeut dive seulement quil en éveile le souvenir een fait pa- Tallre image. Jamais deux termes ne peuvent etre ents, Spergus ou compris comme te meme, ee qui supposerait que ieur eocdté est surmonten, ils ne peuvent Eire quassots tne Aissolblement et sueties partoat Tun a autre La cone halstance appatalt comme un aysteme de substitutions 08 Ine impression en annonce d'autres aans jamais en rendre Faison, ob des mats font attendre des sonsations comme Te Sir fait attend la nuit La signieaton du pergu vest en {lune constellation dimoges qui commencent de reparalte Sins talon, Les images ou les sensations Le plas simples Sent on deraitreanagse tout es quil y 3 comprendre dans {es mots, les concepts sont une maniere compiquee dels dee Signer, et comme eles sont elles memes des impressions in Eines comprendre est une impostare ou Une illusion, Ia onnaisiance ta jamais prise sur ses objets qui ventafnent fin autre et Tespritfoucionne comme one machine & ler {1}. qui pe salt pas poungoot se résultats sont ral Ca sensaion n'admet pas Gautre philosophic que le nomi Tisme, eestidire la reduction du tena aa contre-sens dela festemblance confuse ou au nonefens de Yassociation pat fomtigute ‘Or les sensations et les smages qui devratent commencer ct terminer toute la connaissance eapparaissent jamais que fans un Horizon de sense a siglficaion du pergola de G) Heseens, Looiche Untersuchungen, chep. I, Polegomena sur elaen Logik, p68. © ASSOCIATION » 2 xésulter d'une assocation, est a contssire présupposte dans foutes tes asoctations, ul sagaee de ln synopsis d'une figure présente ou de Févacation dexpésiences ancennes, Nor tre champ percept est fit de cchoors set de « ides enc les choses » (1). Les parties une chose.ne sont pas lees erie eles par ane simple azrocation extereure dul res tera de leur sodarte constatce pendant les mouvements de Tobjet. D'abord je vis comme choses des ensembles que Je-n'al jamais vn se mouvoir s Ges meisons, fe soled, de ontaghes. Si Ton veut que fétende Aobjetimmuble use fotion aequise dane Texperience des objets mobile, i faut ben que la montagne presente dans son aspect effect qucts fe caractre qui fondo sa reconnaissance comme ehove et stile ee transert. aia sors ce earmelere suit, sans ae fun transfert, expliquer la ségréeation ou champ, Mem Funité'des objets usuels que Fentent peut manier et dep fxr, ne se Famine pas A fa constatation de Teur soliite hats nous mettionsa voir comme choses les intervals entre les choses, aspect du monde serait aussi sensiblementchane ¢ que celui de a devnelle aa moment of decouvre « Io fapin > ou « fe ehasseur >. Ce ne serient pas es memes ele meats autrement lds, les inémes sensations autrement a5s0- lass, le meme texte investi d'un autre sens, la meme ms {itre'dans une autre forme, mais vraiment un autre monde, Maty a pos des données indfrentes qui se mettent& for: ‘mer ensemble une chose parce que des contigetes ou dex ‘Fessemblances de faites asosionty est au contaire parce Aue nous pereevons un ensemble comme chore que Tattude Shatgtique peut y discerner enguite des ressemblances ont des contigules,Geci ne veut pas dire seulement que sans la Deteeption du tout nous ne songerions pas A remorguer Fessemblance ol ia contiguite desea iments, mais ak {re quils ne feraient pas parie du méme monde et quelle Wexisleralent pas da tout. Le payehologue, aul Dense ta Jours la conseione dans le monde, met a ressemblance et la ontigute des stimult ay nombre des conditions objectives ‘gal determinent Ia constittion oan ensemble. Les simul tes plus prockes ou fs pls semblables itl (2)y om ceux aul, assembles, donnent au spectacle le meilleur ilies, {endent pour la peresption A s'unir dans Ia meme configura tion fas ce Langage et teompenr parce quil eonfronte es jg Wor par exemple Kasten, Gevtalt Payehaogy, wp. Y6t ty Werrwoeen, nar exemple (ots de prosimit, de ress sunee ef ft dele bunt fame 9p.) “© POM Se 2% PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION stimll objects, qui appartiennent au monde pergu et méme monde second que construt la conscience scientifique, fvec la conscience perceptive que Ia psyehologie doit dé rire @aprés Vexpérienee directe. La pensée amphibie du Feyehologue risque toujours de réintrodulre dans sa des Exiption des ropports qui appartiennent au monde objectif. ‘Ainsi son pu eroire que 1a loi de cootigulte et ta lol de fessemblance de Wertheimer ramenalent Ia contiguilé et la reasemblance objectives des associatioanistes comme prin pes constitute de la perception. Ea realle, pour la deserip- fiom pure, et Ia théorie de la Forme veut en étre une, — Ia ‘contiguté et la ressemblance des small ne sont pas Fieures & la constitution de ensemble. La « bonne forme > est pas rélisge parce qu'elle serait boone en sot dans un ciel métaphysique, mats elle st bonne parce qu'elle est réa- liste dans notre experience. Les prétendues conditions de la perception ne. devieoneat, antéricures. a la perception Jneme que lorsque, au lieu de déctire le phénoméne perce {if comme premiére ouverture 4 Tobjet, sous supposoas tour de lui'un milieu ou sofent déja inserts toutes les ex- Dleitations et tous les fecoupements qu'obtiendra la pereep- Fon analytique, justifies toutes les normes dela perception ffecive — un Heu de 1a verité, un monde. En le faisant ‘Sous dtons & la perception sa fonction essenielle qui est de fonder ou dinaugurer la connaissance et nous la voyons & ‘ravers se résullals. Si nous nous en tenons aux phenome now, Tunite de fa those dans la perception nest pas cons trulte par association, meis, eondition de Vassociation, elle precede les recoupements qui la verfieat et la aelermiaent, bile se prévide ellesméme. Si je marche sur une plage vers tun beteaa échoud et que la cheminés ou la mature se eon onde avee la foret qul bord la dune, ity aura un moment fir ces details rejoindront vivetuent Ie bateau et s'y soude- Font, A mesure que Japprochels, Je mal pas pergu des res- Semblanees ou des proximites qui enfin auralent feuni dans tin dessin eonting (a superstructure du bateau, Jai seule- meat éprouvé que aspect de Tobjet allat changer, que Guelgue chore était imminent dans celle. tension. comme Forage est imminent dans les nuages. Soudain le spectacle ‘est réorganist donnant satisfaction & mon alleate impré- se, Apres coup Je reconnais, comme des justifications da hangement, Ia ressemblance cla contiguité de ce que J'ap- pelle les « stimull » — ceste-dire les phenoménes Tes plus Geterminés,obtenus A courte distance, et dont Je compose le monde « vral > « Comment a’aire pas vu que ces places de 1 © ASSOCIATION » 25 Dots faisatent corps aves te bateaw ? Elles étaient ponrtant de méme couleur que uy elles snjustlent ben sur sa super- Structure: Mais vs aizons de bien pereevoir stant pas ‘onnées comme raisons avant la pereeption correct. unite ‘de objet est fondce sur le peessentinent dun ordre imme feat qui va donner reponse dun coup a es questions Seu Tementlatentes dans te papsage, elle esout un probleme qu lal pose que sous la forme dune vague injuictudey ale ‘organise des siements qu aappartenaient pas jusaue fd a iéme univers et qul pour eelte raison, comme Kant Ta a Avec profondeur, ne pouvaient pas etre assoets, Ei les pos Sant sur le meme terrain, eel de Fobjst unique, ia synopsis end possible fa contiguis et la ressemblance entre eum, et tune impression ne peut jamais par ellememe sassoter & ‘he alee impression Eile na pan davaniage le poste den réviller autres Bite ne fe fait qua condition d'etre dabord comprise dans la perspective de experience passée oi lle se. tote coenister ave eeles quil agit de riven. Soient une tie de syllabes couplees, (1), oi la seconde est une rime Sdouie dela prereset une autre site ot tase onde syllabo et obteaue en renversant la premibre (ged: eg); sifes deux sties ont été apprses pat ear et 8 dans ‘une expérience entiqus, on donme pour consigne uniforme dee chercher une rime adoucie »,on remarque bien que le ‘Sijet.a plus de peine& roaver une rims doses pour ged ae ‘our une silabe neutre. Mats sila consigne eat de changer {a voyeie dans les sllabes propesées, ce travail ne suit acum relard. Ge ne sont dane pas des forces assoilives qu Joustent dana Ia premléze experience critique, eat elles falsteicnt elles devraient jouer dane ln seconds: La verte fst que, plac devant de yllaes souvent astocies avce des mes adotcies, fe sujet, 0 leu de mer vertablement pov fle de son acquis et met en marche une «intention de re- Production » (2), en sorte que, lorsau'l arive dla seconde Série de spllabes, ou la eonsigne presente ne saccorde plus ivec les assemblages realises dan les experiences de dees ‘tage, intention de reproguction ne pout condire qua Ges frreurs. Quand on propose su sujst, dans Ta seconde expe Flenee ertiqu, do changer Ta voselie de la spllabe indus- (WK. Lawn, Vorbemerkungen aber dle pryehltehen Krife and Bnergien und Uber dle Siuktar der Sete, {@) ¢ Sel to reproduce », Korras, Principles of Gestalt Pape chology, p. 8. 26 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION trice, comme il s'agit d'une tdche qul n'a Jamats fguré dans les explriences de dressage, ine pout user du detour de Ia reproduction el dans ces conditions les expériences de dres- Sage restent sans inflvence. Liassociation ne Joue done a= ‘ais comme tne force aulonome, ee mest jamais le mot poe poss, comme cause eiciente, qui « indult > la eéponse, Bragit-qu'en tendant probable ot tentante une intention de Feprodiltion, i opere qu'en verta du sens quil a pris dans Ieeontexte de rexperience ancienne et qu'en suggerant fe re- cours a celte experience, i est eflicace dans Ia mesure of le Sujet le reconalt, fe salsit sous aspect ou sous la physio- ass, Si enfin on voulait faire intervenie, au lieu fe fa simple contiguté, Passociation par ressemblance, on ‘ermal encore que, pour évoquer une image ancienne 3 ‘quelle elle ressemble en fait, a perception présente doit etre Iise en forme do tele sotte qu'elle devienne capable de porter celle ressemblance, Qu'un sujet (1) ait vu 5 fois ow B40 fois la igure 1 il la reconnaltra a peu prés aussi sist. ment dans la figure 2 ol elle se rouve « camoullée > et ailleurs il ne Ty reconnaltca jamais constamment., Par ‘contre uo sujet qui cherche dans Ia fl gare 2 une autre gure masquee (sans Sailleurs savoir laquelle) 'y_retrouve plus site et plus souvent qu'un sijel pase Fel Sit, A experience egale. La ressemblance Best done pas plus que la coexistence ime personne qui di- lation images. ou PC ttats de conscience >. La figure 1 Brest pas évoquee par Ta figure 2, ou lleneTest que si Ton a Tabord va dans {a figure 2 une « figure 1 possible », ce aul event & ie que 1 Teselance ‘fective ne nous dispense pas de cher- bade her comment elle est 'abord rendue possible par Vorganisation présente de Ia figure 2, que la figure ¢ induetrice > doit revdtir le méme sens que la igure Induite avant den rappeler le souvenir, et quenfn le passé de fait nest pas importé dans la perception présente par un imécanisme association, mais déploye par la eonscience pré- sente cllemime. ‘On peut volr par 1A ce que valent les formules usuelles concernant le role des souvenirs dans la perception >. “Wy Gorscraton, Ueber den Blnjluse der Erfahrong auf dle Wakenehiung von Piguren, L « ASSOCIATION » 2 Méme hors de empire on pare des « apports de la m&- moire» (1). On repete que « perevoir Gest se souvenir > Gn moatre que dans la Tectore dum texte la eapidite du tee ard rend Iaconaire ls impressions reinlennen et que 1 données senaibes doivent done tte cmmpetces pac une pres Section de souvenirs (2). Un passage ou un journal vas 4 ienvers nous représeateraent fa vison originstre, Te poysage fu te journal vas normatement ntant is eis ave pet f= quiy ajoutent les souvenirs, «A cause la disposition itnabitucle des impressions Linttence es exuses pape ques no peut plus sexereer (2) ». On ne se demande pas ourauei des Impressions blement depostes sendent ie Journat iisible ou te paysage méconnaissable. Cest qu, Dour venir eomplter fa perception, le eouvenits ont bese etre rendus possible par In physionomie dey donnes ‘Avant fout apport de la memore, ce au est va dit presen fement organiser de maniere ’avotris-an Tabled et Te Dulsse reconnaitre mes experiences antérieures. Aint Pape bel ae souvenirs presuppose ce qu'il est cense expliquer > Ie mise en forme’ des donnees, imposition un sen aa chaos sensible. At moment oi Févoesion des souvent eat fend possible ele devientsuperue, pulstue Te traval fon en atlend est dja fat. On diait Ia nome chose de ‘ie e couleur ae souvenie > (Gedashtnistarbe) guy selon ‘auices payetologues, nit pare substtuer 4 ta couleur Drésente des objets, de sorte que nous ls voyons « h travers Tex lunettes» dela! mémoire i). La question est de savele = qui actuellementrévele la « couleur du souvents > Ee ‘st vomude, dit Hering, chaque fois que nous revoyens ut jet deja conn e ow cropone te revo» Mais sue quoi Te femponsnosQuatce al, das fe pecepion aaa fous enseigne quit sagt in cbjet deja emote puss Dar hypothése Ses proprétés sont modifices? Si Ton seat {ue Ia Teconnalssance de la forme ou Ge la grandeur ene faine celle den coulear, on et dane cores, pulse fa fandeur eth forme apparetes son les suse modes ft que la Feconnaissance fel encore ne peut pas resiter de eve des souvenirs, mals dst fe précdder, Eile ne va done @) Bronscance, LExpérence humcine et la Causlité phys tase, 2. 406. i coe onsson, LEnerle spinal, Leflort intellect, pat ‘exemple, p. 184. ee tener Mayet Bi exemple Enmecnscs, Abts der Papcototes vp (@ Hinoso, Grundelge der Lehre vom Lichtstaa, py. 28 PHIENOMPNOLOGIE DE LA PERCEPTION lle par ds passé su présent et la projection de souve Bim latest qvune mauvase melapbore qu cache une re- Eonnaissanee Pus profonde et dajt fae, De méme enfl fasion du eoreeteur ne pdt ste comprise comme a fue ‘an de quelques, elements vraiment lus avee des souvenirs Julviendraients'y tle ay point de ne plus en cstinguer Gsmment Tevocaion des souvenea se feraitelie sane tre fuldce par Taspeet des données proprement sensibles, et sk SivetSige,b quot sertlle puanue lors Te mot a dja sx Structure ou ca piysionomie avant de rien prendze au tre Sore la memoice ? Cert videmment Tanase des lusions {ful a aceite [ae projetion de souvenirs» selon Wn Sanementsomtatce qu ext h peu prt celal: ln pereep- {fom itsoive ne peut Sappuyer sur les « données presen- {en sr puregue Je iy deguetion > 18 ob te paper porte Ceicncton La felee d ql vest substituce au rons funsattant pos fournie par'is vision, doit done vente elle feces On diva quelle vient de in meme, Alps sur un ta Dien plat quelques ombres et quelques lamicres suisent {ante un fly dina ue deine quran branches arhre suggbrent tn chat dang les muages quelques Tignes Eonfuses tt cheval, Nas Pexpéronee paste ne peut appar ‘lire quapess coup comme catse de illusions bien Fille que Pespésience presente pet fabord forme et sens Pour fappelerjustement ce souvenir et non pas @autes. Beat doze sous mon regard actucl que nassent Te cheval, te Sisal leit subsite teil Les ombres et Tes litres du {Ehlceu donnent un fell en mimant« fe phénomene ori Dire du lit » (1) ob elles se rouvaleatinvesties dune igniteaton spate autechvone. Pour que je trouve dans infjennette un chity i faut « que Tun de signiieation chat» preserive oi en quelque manierefes elements dt ‘sant que Tactstécoordinsrice dot retenir et eeu quell duit aliger » 2). Litluston noos trompe justement en se {isan paser pos tne pereepion authentigue of ta signe fesdon" att dans le becca du senile et me vient bas Taltears. Ele imite cette experience prisieice of Te sens Secouvre.exactement le. sensible, sartlelevisblement use profre en uly elle impligue eelte norme peeepiiv: fle ne peut done pas maitre dune rencontre ene te sens Se et es souvenir, et ia perception encore bien mooi. La {projection de souvenirs» read incompréhensibles Yune et (G) Seuntsn, Idole der Seibsterkenntns,p. 72. ola be 1 « ASSOCIATION » Eo autre, Car une chose pergue, si lle était compose de sen- tations et de souvenite, ‘me’ serait delermince que Dar wppoint des souvenirs, elle Naurait done rien ‘en elle ‘meme qui pulsse en limiter invasion, elle n'auralt pas Set Tement ce Ralo de « bouge > quelle a toujours, nous Vavons it elle serait Insalsssable,fuyante et toujours au bord de Illusion. Lillusion a fortior! ne sauralt jamais offir Vase eet ferme et definiti qu'une chose fnit par prendre, pulse furl manquerait a la pereeption meme, elle he nous trom= Derail done pas. Si enfin on admet que les souvenirs ne 36 Drojeltent pas Weuxmémes sur les sensations et que ia Eonselence les conteonte aver le donne présent pour he re fenir que ceux qui staccordent aver 1, alors on recon pall un texte originaire qul porte en sol son tense Heelui des souvenirs * ce texte est la perception mene. En fsomme on a bien tort de eroire quavee Ia « projection de Souvenits » on introduise dans 1a perception une activité mentale et que Von soit & Vopposé de Vempirisme. La théo- He nest qu‘une consequence, une correction tardive et inek- fieace de Tempirisme, elle ea admet les postulats, elle en Dartage les eiificultes et comme ll elle eaehe les phenome hes a Hiew de les faire comprendre. Le postulat consiste, comme toujours, & dédutre le donné de ce qui peut étre ournl par les organes des sens. Par exemple, dans Villusion dda correcteur, on reconstitue les éléments effectivernent wus ‘upris les mouvements des yeus, la vitesse de Ia lecture et le femps nécessaire A Mimpression rltinienne, Puis, en re ‘tranchant ees données theoriques dela perception totale, on ‘btient les « éléments éxoqués » qui, &Teur tour, sont teat~ {és comme des choses mentales, On construit la perception faves des élals de consclenee comme on construit une mi ‘on aves des piers et Ton imagine une chimie mentale qui faste fuslonner ces matériaux en un tout compact, Comme toute theorie eimprist,eell-ei ne dcerit que d'aveusles pro- ceessus qui ne peuvent jamais étre Pequivatent d'une con ‘halssance, parce quil n'y a, dans cet amas de sensations e& fe souvenirs, personne qui vote, qui pulsse éprouver accord ‘du donné et de Vévoqué — et corrélativement aucun objet. ferme défendu par un sene contre le pullulement des sou" vvenis. Tl faut done reeter le postulat qui obscurett tout, Le clivage du dohneé et de Vévogue d'apres les causes objectives fst arbittaire. En revenant aux. phénoménes on trouve fomme couche fondamentale un ensemble deja. prégnant @iun sens ireéductible + non pas des sensations laeunaires feantze lesquelles des souvenirs devratent senchasser, mais 1a 30 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Physionomie, la structure du paysage ou du mot, sponta ément conforie aux intentions da moment comme aux ex périenees anterioures. Alors ge découvre fe vrai probleme de Ja'mémotre dans la perception, lie au probleme général de conscience perceptive. Il sagit de comprendre comment [Par sa propre vie et rans porter dans un Inconsclent mythie foe dua matéraut de complement Ta conscience pel vee le temps, altérer Ia structure de ses paysages — comment, & chaque instant, son expérience ancieane lui est présente sous Ia forme d'un hofizon qu’ele peut rouvri, stelle le rend pour théme de connaissance, dans un acte de remémo ation, mais qu’sile peut aussl Talsser « en marge » et qui ‘lors fournit Immédiatement au pergu une slmosphére et Une signilestion présentes. Un champ toujours & Ia dispo- Sion de la consclence et qui, pour eette raison meme, envi= fonne et enveloppe toules ses perceptions, une almosphtre, tin horizon ou si Yon veul des « montages » donnés qui lat fssignent une situation temporelle, telle est la présence du passe qui rend possible les actesdistinets de perception et de Femémoralion. Percevolr vest pas éprouver une multitude Gimpressions qui ameneraient avee elles des souvenirs capa hes de les compléter, cest voir jlllir d'une constellation ‘de données tn sens immanent sans lequel aucun appel aux ‘souvenirs west postible. Se souvenir nest pas ramener sous Ie regard de In consclence un tableau du passé subsist ‘oi, eests'enfoncer dans 'horizon du passé et en developper ‘de proche en proche les perspectives embottées jusqu'a ce ‘que les expérlences qu'il sésume soient comme vécues A now Yeau a leur place temporelle. Pereevolr nest pas S© sou ‘Les rapports « figure > et « fond », « chose » et ¢ non- chose » , Photizon ou passé sersient done des structres de fe Irréductibles aux qualités qui apparalssent en “empirisme gardeta toujours la resource de traiter cet fa prior’ comme le esullat une chimie mentale. Tl accordera ‘Que toute chore sore sur un fond qui nen est pas une, le tre deux horizons d'absence, passé et avenie. Mais, ent » el Te « passé >, ces mats résumeat Texpérience d'une [perspective spatiale ef temporelle, qui finalement se ramine & Peffacement du souvenir ou A eelui des impressions margl= nales, Meme si tne fos formées, dans la perception de fall, Tes structures dnt plus de sens que n'en peut offir la qua L’ © ASSOCIATION » ” lite je ne dois pas m'en tenir & ce témoignage de Ta cons- lence et je dois les feconstruire Unéoriquement a Taide des Smpressions dont elles expriment les rapports effectifs. Sur ce plan Fempirisme n'est pas réfutable. Pulsgu'll refuse le témoignage de ta refleion et qui engendre, en assoclant ddes impressions extérieures, le structures que nous avons ‘conscience dv comprendre en allant dt tout au parties, it n'y a aucun phénoméne que Yon puisse eller comme une ‘preuve cruciale contre Tule D'une manlére générale on ne Deut réfuter en déerivant des phenomines wne penste qui Signore elleméme et qui siastalle dans Tes choses. Les tomes du piysiien paraitront toujours plus réels que la Figure historique et qualitative de ce monde, tes processus physico-chimiques plus réels que les formes organiques, les ftomes psyehiques de Tempirisme plus reels que les phéno- inénes perfus, les atomes infellctuels que sont les € signi fications » de TEeole de Vienne plus résls que la conscience, tant que Mon cherchera 2 construire la gure de ce monde, Ja vie, la perception, esprit, au liew de reconnaltre, comme souree toute proche et comme dernigre instance de nos con= hhaissances A leur sujet, Vexpérience que nous en avons. {tie conversion du regard, qu renverse les rapports du claie ef de Vobseur, doit ire accomplle par chacun et cest en~ sulle quelle ae justiie par labondance des.‘phénoménes Guiele Tait comprendre. Mais avant elle ils étaient Inaeeessi= Dies, et la description qu'on en fit, Pempirisme peut tow jours opposer quil ne comprend pas, bn ce sens, la relleson fest un systeme de penstes aussi fermé que la folie, avec celle ‘ilfrence qu'elle se comprend clle-méme et ie fou, tandis que Je fou nea eomprend pas. Mais sife champ phénoménal est Dien un monde nouveau, it n'est Jamais absolument ignoré e fa pensée naturelle iui est préseat en horizon, et Ia doe ‘empiriste elle-méme est bien un essal anatyse dela conscience. A titre de « paramythia > ilest done utile dine ‘Siquer tout ee que les constructions empiristes rendent n= ‘comprehensible et tous les phiénoménes originaux qu’elles masquent, Elles nous cachent dabord le « monde cultar Fel > ou Te « monde humain > dans Tequel expendant pres- ‘que toute notre vie se passe. Pour la plupart entre nous, ih nature n'est qu'un dire vague et lointain, refoulé par les ‘illes, Tes rues, les maisons et surtout par Ta présence des Autres hommes. Or, pour Vempicisme, les objets « eultur els » ot les visages doivent leur physionomicy leur pulse GSence magique i ues transferts et 4 des projections de sou YVenirs, te monde huimaio n'a de sens que par accident. I 82 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION n'y arien dans aspect sensible d'un paysage, d'un obfet ou {un corps qui le prodestineh avoir ir gal» ou e triste >, ‘Chit ou «'morne >, « tégant » ou « grossier. Definisant Saeed las ex gue nous erste pars propites ysigues ef chimiques des simull qui peuvent age su nos {ppurilsseosoriels, Fempirsme excl de a perception 1a ‘Sobre of la douleur que Je lis pourtant sue ta wage, la feligon dout Je saisis pourtantTeneenee dans une hesitation bu dane une réllcenc, Ta ele dont Je counas pourtant a Structure dans tne atitade de Fageat de vlle-ou dans Le Siyle d'un monument, Ine peut plus y avoir desprit objec {isla vie mentale ae retire dans des conteenccs soles st livres "A Ia seule introspection, a lieu Ge se router, toma elle le fait spparemment, dane Pespace humain que ‘omposent ceux avee qui Je aiseute ou ceux avec dul Te lea de mon travail ou celal de mon bonteur, La ote el Ip trstessey In viveeté ef Thebétude sont des doonees de Tinlrospection, et si nous en reveions les paysagen ou les fautren hominy, cest parce que nous avons constalé. en fouveémes la eofncidence de ees pereeplons intrleures ivec des signes exlcrieurs gol lear sont ssroiés par les Rasarde, de notre organisaon. La perception sisi appaie ‘rie devient une pure operation de connalsance, un enre- Ustrement progrenif des qualité et de leur déroulement le lus coutumier, et le sujet percevant eat en face du monde fomme le savant en face de ses experiences. Si au contrite fous admettons que toutes ces projections », toutes ces ‘associations >, lous ces « transfers > sont fondée su Guelque caractre lntrinstgue de Vobjet, le « monde. bu: Iain > cesse d'etre une metaphore pour redevente ce quil tt en elf, le milieu et comme fa patie de nos penstes Le Sujet percevant cease tre un sujet pensant « stosmique > tt action, le seniiment, a volonté restent explorer comme des manigres originales de poser un objet, pulsque «un ‘objet appara altrayent ou Fepoussant avant @apparalice Soir ou bleu, cirulsie ow earré Q) > Mals Vempisme ne ‘éforme pas seulement Vexpérience ea fasant du. monde fslturel une illusion alors qu'il est Valiment de notre fxstence, Le monde naturel & ton four est daigué et pour Jes memes raisons Ce que nous teprochons A smpirsme, ce Zest pus de Pavoir pris pour premier thime danaiyse, Car ir ct‘bien vral que tout objet cultural revoie & an fond de nature sur lejuel il apparaltet qui peut dalleurs éire GW Borman, Phe Growth of the Mind, p. 320 1 & ASSOCIATION » 3 confus et lointain. Notre perception pressent sous le tableat fa présence prochaine de la tole, sous le monument cel du ciment qui seffite, sous fe personnage celle de Vacteur ‘gal se fatigue, Mais la nature dont parle lempirisme est tine somme de stimuli et de qualites. De ette nature-tay i est absurde de prétendze qu’elle sit, méme en intention ‘seule- ment, Tobjet premier de notre perception + elle est bien ppostériure a 'expérience des objets culturels, ou plat el Est Tun deux. Nous aurons dane’ & redscouvrit aust le monde naturel et son mode d'existence qui ne se eonfond ps aves celut de Fobjet scientifique, Que le fond continue Sous la figure, qui soit ow sous la figure, alors que pout fant elle Je recouvze, ce phénoméne qui enveloppe tout probleme de la présence de Lobjet est lul ausst cache par In philosophic’ empiriste qui traite cette partie du_fond comme invisible en vertu d'une definition physiologique de {a vision, et la raméne hla condition de simple qualite sen- sible en ‘upposant qu'ele est donnée par une image, c'est dire par Une sensation affalblle. Plus. géneralement les ‘objets réels qui ne font pas partie de notre champ visuel ne peuvent plus nous etre presents que par des images, et est pourquol ils ne sont que des « possiilités permanentes Ge sensations». Si nous qulltons le postulat empiriste de Ia ite des contenus, nous sommes libres de reconnaltre B Ie mode dexistence singulier de Vobjet derritre nous, Le fant bystérique qui se felourne « pour voir si deriére ful Temonde est encore la» (1) ne manque pas d'images, mais le monde pereu a perdu pour Iul la structure originale qul fen rend pour le normal les aspects eachés aussi certains que es aspects visibles. Encore une fois empiriste peut tou- Jours construire. en assemblant des atomes psychiques des Squivalents approchés de toutes ces structures. Mais Tine Yentaire du mondo pereu dans les chapitres suivants Ie fera {de plus en plus spparaitre comme une sorte de céeité men tate et comme le systéme le moins capable dépuiser lexpé- lence révelée, alors que Ta réflexion eomprend sa vente ‘subordonnée en Ia meltant & sa place. (@) Scuesn. Idole der Sebsterkenntnle, p88 on © ATTENTION » ET LE « JUGEMENT » Ladiscussion des préjugés classiques a été jusqu'el menée te nest pas Tempirisme seul {gue nous visions. N faut maintenant faire voir que son Snlithese intellecaaliste se place sur Je-méme terrain que Ii, Lan et Vatre preanent pour ebjet d'analyse, le monde fbjectif qui n'est premier ni selon fe temps ol sclon som ‘ens, Van et autre sont incapables @exprimer la raniére Darticullére dont la conscience perceptive constitue son ‘Objet Tous deux gardent leur distance a Végard de la per fxption au liou d'y adheres. ‘Gn pourrait fe montrer en éludiant Uistoire du concept Grattention. Il se dédult pour Tempirisme de I « hypothese fe constance >, cest-iedire, comme nous Vavons expliqué, {8 la priorté du monde objecti, Mame si ee que nous per= ‘cevont ne répond pas aux propritds objectives du stimulus, Thypothtse de constance oblige &admettre que les « sensae tions normales > sont agja 1a. Il faut donc qu’eles solent inapergues, et Yon uppelera attention la fonction qui les révtle, comme Un projecteur éelaire des objets préexistanis| fans Tombre, L'acte Wattention ne erce done Hien, et c'est tun miracle nature, comme disait & peu prés Malebranche, ‘qu fait jails justoment Les perceptions ou les idées capa Bles de répondre aux questions que je me posals, Pulsque eve Bemerken » ou lev take notice > s'est pas eause eff- ‘cace des ides quill fait apparaite, i est Te meme dans tous fes actes attention, comme la lumlére du projecteur est Ja’ meme quel que soit le paysage éclalré. Tiattention est done un pouvoir général et Inconditionné ea eo sens qua chaque momeat elle peut se porter indiféremment sur tous Jes eontetus de conselence. Partout sterile, elle ne saurait {ize nulle part intéressée, Pour la reer & la vie de la cons tience, i faudrait montrer comment une pereeplion évellle attention, puis comment Vatlention la développe et Venti- ‘cit, It faudralt déertre une connexion interne et Temple LW eATTENTION® ET LE ¢JUGEMENT> 35 tame ne dispose que de connexions extern, i ne peut que Jntaposer des dats de conscience, Le sujel emplriste, des Guvun ful accorde une iitntive, ~~ et cest la raison dlre lune, théorie de attention, = ne peat reeevir qu'une Hert absolue. Linteleetustiome part aw comtaire de Ia fecondite de Vattention + pulse Jat comscience d'obtenit par lle la verte de obj elle ne fat pus succudre fotuie foment ua tableas & um autre tabicos. he nouvel aapect d¢ Tobjet se subordonne Tancien et exprinse tout ce qui You Init ie. a cir est depuis le debot un fragment etendue exible mshi, ampemoat je fe ai earmen om Confustment « selon que moa attention se porte plus ot foing aux choses ql sont en lle et dont elie est compor Be (1). Poisque jproave dans Uttention un tcairlsces tent de objet, il fout que objet perga renforme. dja structure intelligible qusle dagsge- Si Ta. conscience trouve le cercle géometrigue dans a physionomie ciculare done aslette, cest quelle Ty avait deja mis. Pour prendre Possession du savoir tent ili sutht Je revenie A sok, Zu sens ot Ton sit qu'un homme Evanoui.revient & sok Rearomiment a perception nattenive ov Giant el tun demisommell lle ne pest se dcerire que par des négae ons sou objet eo sans conistance es sells objets dont on ulate parler sont ceux de ia conscience elie, Nous avons en avee nous un principe constant oe distraction et de ‘erlge qui est notte corps Mats notre corps a pas le pod ‘oir de nous faire volr ee qui nest pas 41 peut seulement Rous faite erore que nous le voyons. La lune & Thorizon est pas et est pus vite pls grosee qu'an aGnith snows I regardona atentivemest, par exemple A travers um the fe carton ot une Junete, nows vertons que son. diametre parent reste constant (3), a pescepion dstraite ne con Lent rien de plas et mim riew d'autre que la perception attentive, Aina la pilosopie n'a bas & faire at 'un prese fige de Fapparence. La conscience pre et iborrasée des obstaces quelle consentait ase exeer, le monde vrai sana ffvcun molange ds reverie sont Ia disposition de ehacun, ‘Nous nfavons pas & analyser Pacte ‘attention comme pase fage-de la contusion aa late, parce que la confusion est rian, La eonscience ne commesce etre given determinant {un objet st mime les fantOmes dune « experience interne > ne sont postibles que par emprunt A Yexpéricnce externe @D I Meditation. AT, 1%, p. 25 {2} ‘Autis, Syteme des Beau Art, p. 313 38 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION Tin'y a done pas de vie privée de 1a conscience et Ia conse tence n'a dobstacle que fe chaos, quin'est rien. Mals, dans tine conscience qui constiue foul, ou plutot qui clernelle- iment posstde la structure tntelligible de tous ses objels, feomme dans Ia conscience empiriste qul ne constitue rien, Fattention reste un pouvoir abstrat, ineffieace, parce quelle bya tien A faire, La conscience nest pas moins talime- iment lige aux objets dont elle se distrat qu'a ceux aux- Guels lle intéresso, et Le surplus de clarté de Vacte Watten- ion ninaugure aucun rapport nouveau. Il redevient done tune fumiere qui no so diversifle pas avec les objets qu'elle claire, et Pon remplace encore une fols par des actes vides de Vatiention © les modes et les directions spécifiques de Tinteation » (1). Enfin Tacte d'attention est Inconditionné, ulsguil a indiféremment tous les objets sadist Position, comme le Bemerken des empirstes V'étalt parce ‘Que tous Tes objets iui étaient (ranscendaats. Comment ua Objet actuel entre tous pourrait it exciter un acte datten- tion, puisque la conscience les a tous ? Ce qui manqualt & Vempitisme, cétait la connexion Interne de Tobjet et de Tacte qui déslenehe. Ce qui manque a T'intellectualisme, est la contingence des oceasions de penser. Dans le pre- imier cas Ta conscience est trop paure, et dans le second ‘eas trop riche pour quaueun phenoméae pulsse lo 2oll- Lempirisme ne volt pas que nous avons besoin de Savoir ce que nous cherchons, sans quoi nous ne le eherche- ions pas, et Mintellectualisme ne voit pas que nous avns heroin dignorer ce que uous cherchons, sans quai de not ‘eau nous ne Te cherehetions pas. lls s'accordent en ee que iniVun af autre ne sasit la consclence en traln d'oppren= dre, ne fat lat de cette ignorance circonserite, de celle {Intention « vide > encore, mais deja déterminge, qui est attention meme. Que Vatiention obtienne ce qu'elle cher- che par ta miracie renouvelé ou quelle fe posstde d'avance, Sans les deux exs 1a constitution de Vobjet est passée #008 Silence. Quil soit une somme de qualités ou un systeme de Telations, és qu'l est fl faut quil alt pur, transparent, in- ‘ertonnel, et non pas imparfalt, vérité pour un moment de fa vie ef de mon savoir tel qui émerge a la conscience. Ea conscience perceptive est confondue avec. les formes ‘exactes de Ia conscience sclentifique et Tindeterminé n'entre Phlosophle der symbollsehen Formen, t. US, Phnomenotogle dee Brkenatas, p. 200, LCATTENTION> ET LE ¢JUGRMENT> 37 Tintlletualisme, les deux doctrines ont done en commun celle fdée que Tatteation ne erte rien puleqvun monde ‘impressions en sot ou un univers Ge pense determinants ‘tent Ggalement soustralts& Faction de Fespit | Conte eette conception dun sujet cist, analyse. de Yaltention cher Tee pepchologues acquicet [a valeur dune Bite de conscience, El erigue de «hypothe d ease ance » va Fapprofondir en une criique ie. Ta erayence ogmatique su « monde » pris comme realité en sol dans etme ct comme terme immanent del conatsance lang Tintallectualisme, Lattention suppose abord une {ansformation du champ mental, une nouvelle: manitre Dour i eonscience etre presente ses objets, Soll Tacle Gattention par lequel Je precise Femplacement dun point e mon corps que Ton touche. Lanalyse de cerns ous bles dorigine centrale qui rendent impossible ia focalsal révele operation profonde de ta conscience. Head pa Somamairement d'un « affaiblisement local de attention ts Tine sagit en réalilé dela destruction Cun ou plosieurs ines locaux >, ni de Ia défailance d'un pouvoir secon: sire apprehension. La condition premitre du trouble eat tune désagregtion du champ sensoriel qui ne reste plus fixe Dendaat que le sujet ergot bouge en suivant les mouver tents d'exploration et te reiréeit pendant quion inter toge (1). Un emplacement vague, ee phénoméne contradio- tote révdle un expace présbjectif ub ty bien de exten: son, puisque plusieurs points du corps touts ensemble Be font pas confondus par le sujet, mais pas encore. de Position Univogue, paree que aveun cadre spatial fixe. Subsiste d'une perception & Fautre, La, prembre operation 4e Fettenton est done de se exter un champ, percepif ou ‘ental, que fon pulsse « dominer > (Usberechaten), 04 des Iouvernents de Forgane explorateur, ob des rotations de In penste solent possibles sans que la conscience perde 4 mesure son aequs et se perde eleméme dans les transfor: ion précise dv point ox Favariant des sentiments divers que jen at selon ion de mes membres el de mon corps, Face Satten- tion peut fer et objective cet snvarant parce quil dtu rocul A gerd dee changements de Tapparence. Lathe ‘on comme activité gentrele et formelle existe ‘done 41 Sram, Ueber dle Verdnderungen der Sinnesletstangen ‘nnd die Enlstehung oon Tragoahrachmangen, pp. 362 et 38% ‘3 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION pas (I). Ily a dans chaque cas une eeraine Ibert &acaé- Fir un cestin expace menial 4 menagers less faite Devatre objet mmdme de Fattnton, Tt suit ty a et tRine tation, Par xeon sa dep oe rian ies neut premiers mots dela we le enfants dite nguent que globalement To eolore et Yachromatique dans te sulle, les plage coloées Sarittent en teintes «cha des of tenes roids > el enfin on arrive au detail des ouleurs. Mais les payehologacs (2) admeltaient que tule Fignorance ou 1a confusion des noms empéche enfant de Uistinguer Les couleurs enfant deveit bien voir vert Ih Gul en a, il-ne lui mangualt que Jy faire attention et apprdendr ses propres phenoméness Cest que es psy- ‘hologues aVlalent pas parvenus se repesenter un monde lies couleurs sient indeterminéss, une couleur qu ne sit ‘as une quale precise. La ertiqe de ces préjases permet, ‘i conraie, 'apercevoi le monde des couleurs comme une formation sceonde, fondée. sur une serie de distinctions ‘Pphystonomiques'» celle des tents « ebaudes > et des felts vides, cele du « color» et du non-colaré >. Kotene pouvons comparer exaphenoméncs qui lennen ea dria couleur cher Fentant,& aucune quale determing, et ds mime les couleurs « fianges > du Malade ne peuvent ‘re hdenliées & aucune: des couleurs da apece (9). a >remlte perception des couleurs proprement dies et dane Zin changement de struclare de Ia ensclence (i) Fetablie tment dune nelle dimension de experience Te déplole Ient d'un a prior, Or c'est sur le mode de ex aces ork finares que doit étre congue Vatfention, pulsquune atten: flon seconde, qui se-boraerait A rappeler un ‘savolr" deja syuls, nous reaverait & Tacquisiton. Faire attention, ce dest pas seulement éelairerdavantage des donnes préexae ante, c'est realises en eles une articulation mowvelle ea les preaont pour figures (6). Elles ne sont prelormées gue tome des horizany cies constituent eaient de nou. Seller regions dan le monde foal. Cea procsément ta Structure originale qu‘elies apportet_qul fait appareitre Tidentte de Fobjet avant et apres Pacle attention. Une @) E Rost, Die NieMeristens der Anfmertsambet. @) Ct paren, rans, Zur Entwickeang der Farbenwabrnek- mung, pp. i253. ‘G) Ef supra p. 16. {@) Kanten, Ueber undemerkte Empfindungenen p. 52 (G) Horna, Perception, pp. tet satvantes. SET LE eJUGEMENTS 39 fois scauise la couleur qualit, et seulement grice & elle, fee données anterieures sppataissent comme des Brepa. ons de 1a qualte. Une fol aequise Fudge equation, tea gaits arthmetiques apparsissent comme des varites de Ie'name equation Gest fusteinent en bosleversnt les done cs qu Iacte Watiention se elie ayy actes antrieurs eb Frnité de la conscience se cnstrut inal de proche en pro- ‘che par une « synihtse de transition». Le'mracle de lu feonscience es do faite apparaitze par Fatiention des phée omnes qui rétabliseent Fanite de Febjet dans une dimen Sion nouvelle at moment ob ls a brisent Alps. Pattention est ni une association dimages, nile retour A sok dame Dense dj moitresse de ses objets, mais a constitution clive d'un objet nouveau explicite et thematise es gal atatoffert jusque Ia qu tee Qhorizn Indetermin, ER Ingme temps ali met en miacche Vattention, Fobjet est & aque instant Tessas et post A nouveat sous #4 depen dance, Il pe suscile fe Eenement consist >” lle Aranaformera, que Par I sens encore ambigu quit lt of A ddterminen, s bien quit en est Te e moti») et on pas In ease ais du moins acto attention se trouve enracine dans la vie dela conscience, et Yom comorend enfin quelle te de sa lberte dinailference pour ve donner wn abjet clue, Ce pasrags de Vindéterming au determing, cette te Drise & chaque instant de su propre histoire dans Tuite {on sens nouvemy, est Ta pensée mime. « Louvre. de ‘esprit nesiste quien acte (2) >. Le resulta de Tacte Gate tention n'est pas ans son commencement. Sila tune 4 'Ro- zon ae me paralt pas plus rosse qua zenith, quand je la Fegarde In anelte ou travers on tobe de corton,on Be peut pas en conclare (3) qu'en vision libre aussi Tappa: Fence est invariable. empinisme Te eoit parce qu ns Foccupe pas de ce que Von vit, sis de ce que Ton dot voir ‘apres Limage sttinienne. Listellectaatsme le croit parce ‘awit déerit la perception de fit @apets les données Se la Perception « anaiptque > st altentive ola une en ele re- Drend som vrai diamtire spparent. Le monde exact, eniére- ‘ent determing, est encore pose d'abord, non plus sane donte tome ta eause de nos pereeptiony, mais comme Tear fin Fimmanente Se monde doit etre possible, i faut qui sit ( E. Sem, Betrpe sar phlosophischen Beavtndung dee Puychologie und der Geisteswissenschaflen, p38 8aQe 5) Valen, ntteducton fa pociae e at {@) Comune tt Atm, Sate sea it. 3. 40 PHENOMENoLOGIE DE LA PERCEPTION impliqué dans la premidre chauche de conscience, comme le ait st fortement La deduction transcendentale (1). Et c'est ourquoi ta hime ne dolt jamais apparalize plus gros Quelle nest a Thorizon. La réflexion paychologique, nous ‘blige au contraire A replacer le monde exact dans son ber feeau'de conscience, 4 ous demander comment (idee méme 4iu monde ou de la verte exacte est possible, 4 en ehercher le premier jaillissement a Ta conscience. Quand je regarde lUbrement, dans Tatlitude naturelle, les parties du champ nt les unes sur les autres et motivent cette énorme lune aThorizon, cette grandeur sans mesure qul est pourlant line grandeur, Tl faut mettre la conscience en présence de sa vie iréllechie dans les choses et Téveller & sa propre Distotre qu'elle out Te vral role de 1a téllexion Philosophique et c'est ainsi qu'on arrive & une vralethéorie ‘Be Fattention. inlelletualisme se propossit bien de découvrir par relferion ta structure de Ia pereeption, au liew de Texpliquer ‘par fe jeu combine des forces assovistives et de attention, Mais son regard sur la perception n'est pas encore direct On te versa mieux en examinant le role que joue dans son analyse la notion de jugement. Le jugement est souvent introduit comme ce qui manque d la sensation pour rendre possible une. perception. La sensaiion nest fomme élément reel deta conscience. Mais essiner Ia structure de la pereeption, on le fait en repase sant sur le pointllé des sensations. ‘L'analyse se” trouve ‘ominée par ectte notion empiriste, bien quelle ne soit res jue comme la fester une pulssance de liaison dont ele est Lintellectualisme vit de la refutation de Vempi Jogement ¥ a souvent pour fonction dannuler ta dispersion Possible des sensations (2). L'analyse reflexive sétabia en ‘Poussant Jusqu'a leurs conséquences les theses realise et fempiriste et en démontrant par Tabsurde Tantthese, M SD Ger sa ee a gh sa ems tua a gat Bek An hase eli Roe 8 Sony one tn are a tne «Secrest Ra ne sphatird ete ak bee oe Pa Hennes Satu ean! ite LW eATTENTION> ET LE ¢JUGEMENT> = 1 dans cette réduction & Yabsurde, Ie contact n'est pas néces Sairement pris avce les operations effectives de ia conscience. IL reste possible que la théorie de la perception, # elle part déatement d'une intuition aveugle, aboullsse par compen sation A un concept vide, et que Le jugement, eontre-partie dde la seasation pure, relombe & une fonction generale de Tialson indifférente f ses objets ou meme redevienne Une foree psychique décelable par ses effets, La celebre analyse ‘du moreeau de eire saute de qualtes comme Fodeur, a cove eur, et Ia saveur, 8 la pulssance dune infinite de formes et de positions, ql est, ell, au-dela-de objet persu et ne Génait que fa cire du physicien. Pour la perception, iw ‘2 plus de cire quand toutes les proprietés sensibies ont ispary, et eest Ia science qui suppose [a quelque matiere ‘qui se conserve, La cire « pergue > elleméme, avec sa Imaniére originale dexister, sa permanence qui n'est pas ‘encore Wdentité exgcte de la sclence, son « horizon inte- Fleur » (1) de variation possible seion la forme et selon Ia grandeur, sa couleur mate qui annonce la mollesse, sa mollesse qul annonce un bruit sourd quand je la frapperai, ‘arin la structure perceptive de Tobjet, on tes perd de vue parce qui faut des delerminations de Fordee prédseatit ‘pour lier des qualites tout objectives et fermées sur sol. Les Rommes que Je vois d'une fentire sont cachés par leur ccapeat et par leur manteau et leur image ne peut se peine fre sur ma rétine. Jg ne les vols done pas, je Juge quils sont Ia (2). La vision une fois defini & la maniere empiriste comme la possession d'une qualité inscrte par le stimulus sur le corps (3), la moindre illusion, puisqu’elle donne & (@) Of Hussent, Fifanrung und Ureit par exemple, p. 172 @) Deseanes if Mediation, « Je ne maniue pas de dite que Je oir des hommes tout de méine-que je is que Je vos de is Sire euendot ge vole de ete ent siten 6s Cae ix et des manteaus qui peavent couveie det spettes 00 des Bommes felaus gul ne se rernuent que par Fessort lis Je ge {Toe ce saat Ge vrais hommes 9, AT, 1X, 23. a) fel encore, le rele seinbie eater aux yeux : est pour- tant conclu dune apparence qui ne essemble aullement ® um Fell, est A savoir dune qilurence ene les apparences des memes choses pour chacun ve nos yes.» ALAIN. Quatry-ainte Ate chopilres sar esprit ot les passion, p. 13, Dilleare Ata Bid. 7) reavate 8 TOptlque phusiotoique de Hgts Thypothese de" constance est toujours sousentendue e100 Ie Igement s'intervient que pour combler les locunes de Vexplie fallan physlolonigue. Cenore iid, p28 «Ives ssser Ov 4 PINGNOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Vrohjet des proprités qu'il n'a pas sur ma rétine, suftit & ‘lable que ta perception est an jagement (1). Comme fat deur your, Je devrais. voir Vabjct double, et st je nen pergls quan, c'est que Je construe & aide des deux images Plage d'un objet unique a. distance @).. La perception devient une « interpretation » des siznes que Ia. sensibilite fournit conformément asx stimuli corpores (8), une « My pothese » que Vesprit fait pour «-sexpliquer ses impress Zions » ). Mais auss le Jugement, inteodut pour expliquer Frexets de [a perception sur lee impressions fetiniennes, au lieu étre Vacte méme de pereevotr sasi de Fintérieur par tune réflerion authentique, fedevient wn simple « facteur » de la pereeption, charge de fournir ce que ne fournit pas le Gent pou et horton de fr, ue In ue aoa le ptsnte non big mas blestre, pat Vioerpostion des couches dr.» ila vale sol shen defait a vision bat son stimalus corporal fo par in possession ane qualte, cat alors elle peatmous ‘eager Ie bieuet non fn sistance ui est un rapport. Mats ela Seat pas pronrement Coldent, cesta-dte attste par fa cone UnedLa comclence, yosement, stonne de découvrir dans Ia*percepion de Ir distonce: der relations antrieures 4 toute ulmation, htstcalel, # toate conclusion. iraq poane adel eas Cea gue tes, eae seven bien me donner eee perception un montgte linaine er imtant ies apparences sur ong foie» Ava, id, pe 1 ‘dhe'Nous Yoyons les chet doubles parce oe nauk avons deuy secs ols novs ae faons. pay atcrtion'® ces. imagen doubictat'ce nest pour en irer dea contatssances concernant Jerdaience ov We wit Ge Fable unig que neds petcevons pat for mayen » Laawene Celores Lepns,p. 10. Een general + wet aut cherther Gabord.qvelln som les sensations eleaen: Gives gel apportienpent bl notre de esprit humala; fe corps Somali nous rerercate cele nate.» Tldy p, 75) — «Jal onwe elqfany dit Ata, qo ne out pes wielce ave Hos Jeon nous prescotent deox images de chague chose; suit Pourtont de ixer les peor sur on objet aster ropproché comme Ee'crayon pour que ics images des obs flelaney se dedoublent Eossldlo tGunleeningtan Choptre, pp. 2220, Cea ne proure pax quttes fassent oubles saparsvan On reconnalt le pre Bie ela ot de constance ght ese que tes Phenomenes core Febpondant aux impressions, corporelle coleat-doaneés meme Hau on ne les constate pas 6) c La perception est "anefnterpriaton de intuition ort nitive iierprtision en apparence immediate, mai em realle Touise par Fhaoitede corrgte parle raigousemeat Gu) 3, La sean, Gilbres. Leeots, p58. Ta ds ts. LPcATTENTION> EP LE = 43 ‘corps, — au lieu e'tre-une activité transcendentale, il rede= ‘leat ane simple oetivitéfogique de conclusion (1). Par 1a ous sommes entrainés hors de la réfexion et notis conse truisons la perception au Liew d'en réveler Ie fonctionnement propre, nous manquons encore une fois Toperation primor Giale qui impregne d'un sens le sensible et que présuppose {toute médiation logique eomme toite exbsalité peyehologi= que, Il en résulte que Vanelyse intelletualiste fit par Fendre ineompréhensibles les phenoménes pereeptifs quelle fst faite pour éclaizer. “Pendant que le Jugeinent perd sa fonction constituante et devient un principe explicalif, les mots de « voir », « entendre >, « sentir > perdent toute signification, puisque 1a moindre vision dépasse Timprese Sion pure et entre ainsi sous la rubrique generate du « Ju sgement », Entre le sentir et le Jugement, experience com- Mune faié une difference bien claite. Le jugement est pour elle une prise de position, il vise 2 connsitre quelque chose Ge valable pour moi-méme a tous les moments de ma vie et pour les autres esprils existants ou possibles; sentir, au tontraire, cest se remetire a Tapparence sans chercher & Ta posséder ot Aen savoir la verte. Ctle tstinetion s'etface dans Tintellectualisme, parce que le Jugement est partout fi atest pas la pure sensation, c'est-bdire purtout. Le temo ‘guage des phénoménes sera done partout recuse. Une grande Botte de carton me parait plus fourde qu'une petite bolle faite du méme carton et, A men tenir aux phénomencs, je dirais que je a sene d'avance pesunte dans ma main. Mais Vintellestualisme délimite le sentir par action sur mon corps d'un stimulus réel, Comme ie ir n'y en a pas, it feu 4ra'done dire que la bolte n'est pas sentie mals jusée plus Tourde, et cet exemple qui parsissait fait pour montrer I Dect sensible de Vision gert au contralre a montrer qui B'y a pas de connaissance sensible et que Von sent comme Ton juge (2). Un eube dessiné sur le papier change dallare selon qu'il ect vu d'un edte ot par dessus ou de Tautre cbt6 ft par dassous. Mme si je sade quil peut étre vu de deux, fagons, il arrive que la gure se Fefuse a changer de strucr ure el que mon savoir ait & altendre sa réalisation intale tive, fel ogeore on devrait conclure que juger nest pas ppercevolr Mais alternative dela sensation et du jugement blige & dire que le changement de la figure, ne dependant (Df pan exemple Atay, Quetresingtan chopltee, p18 ¢ La elie est « pens, conch, juge oa comme on woud dire > “a) tats, Guniresingtun chaplires: pT 44 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION pas des «éléments sensibles >, qui, comme les stimuli res Tent constants me peut dependrs que d'un changement dans interpretation et qu'enia «la eaaception de Vesprit modi= fe Is perception meme » (1), « Vapparence prend forme et sins a commandemeat (8). Or su fon vat ce gue Ton Jose, comment distinguer la peresption vraie dela Der~ fepton fausse? Comment poutratcon dire apres cela que Thallueine ou te fou evoient. voir ce quits ne voient point» G) POU sera ta dilrence entre « voir» et « eroire {on wit » 781 Yon répond que Chomme sain ne juge que apres dev siges sutfisants ef sur une malirepleine, cst done quit a une diférence entre le jugement motive de Ta Perception vrai tle jugement vide dela pereeption fausse, Treommne a diference ment pas dans la forme du Jogernent thais dans le texte sensible gull met en forme, Deeevolt {ins fe plein sens du mot, qui Foppose f imagince ce nest ban Suen, Cet sls an sans tutaent au sonable avant Tout juseient. Le phenomene de la perception vrae offre fone ue sieation nberente au signet e dont fe jee Sent s'est que expression facitative. Lintlletualsme ne Deut fire comprenee ni ce phénomine, ak Palleus Peni Tition quen donne Fillion, Plus géneraement it est avea iatence et de coexistence des objets le‘champ vsuel st en rele ies lignes prnetpaes incinées Tune sur autre: Lintllec: Italisine ramene le phenoméne & une simple ereur = tout ‘lent de ceque Je fais interven es gues aur et leur Fano Se ighs pine 28 ey de compare x Tignes principales sles-mémes. Au fond, Je me trompe sur Ii consgne, et je compare les deux ensembles au lieu den Comparer les eitments principaux (4) Il resterait & savolt Dourauol je me trompe sur la consigne. « La question 3e- Beal simposer :eomment se fitil qu soit a difielle dana Tillusion Ge Zollner de comparerisolément les droites més res qol-daivent fire comparées selon Ta consigne donnee ? Diou vient quelies refasent ainsi dese loenerséparer dea Tignes surilaires (6) ? Il faudralt reconnaltre quen rece- (Q) Lacnenu, Ctebres Lecons, pp. 182 et 128 hearse totaly. 3 6) ete, ar aun, Sting dey Bene 8 @ Cf par exemple Lasstext, Clébrer Legon, G) Kuen, Ueber unbemerkle impfindungen und Utell stautchangen, p. 69. LeATTENTION> EP LE 45 vant des lignes ausiliates, 1 lignes principales ont cesst ‘etre des paraldles, qutties ont perdu ce sens-a pour en facquérir un autre, que es lignes suiliares importent dat Tigure une signiication nouvelle qui y tralme, désormais el ne peut plus en étre detachce (1)..Cest cette signification fdherente A la figure, cette transformation du Phenomene ‘Qui motive le jugement faux et qut est pour ainst dire der Hire Tul Cest elle en méme temps qui rend un sens a mot « voir » ex dog du jugement, au dela de la qualité fou de Vimpression, et fait Feparaitr fe probleme de la pet ception. Sion convient dappeler Jugement toute percep- tion d'un rapport et de réserver le nom de vision 4 Timpres: Son ponctuele, il est sur que Tillusion est-un jugement, Mais Cele analyse suppose au moins idealement une couche impression ot les lignes principales. seraient paralleles comme elles 1e sont dans Te monde, cesta-aire dans le mic Tiew que nous constituoas par des inesures, — et une ope zation seconde qui modife les impressions en faisant inter- Wenir les lignes ausiliaires et Tausse ainsi le rapport des Tignes principales. Or, la premitre phase est de pure conjee: tre, et avec elle Le jugemtent qui donne la seconde. On cons- truit Pilusion, on ne la eomprend pas. Le jugement da te sens trés général et tout formel explique la perception Yraie ou fausse que sil se guide sur (organisation sponta: he ef sur Ia configuration particulre des phenomenes. It fst bien vral que Illusion eonsiste A engager les elements principaux dela figure dans des relations auxiiaires qui Brisent le paralielisme. Mais pourquot le bisenteles ? Pourquoi deux droites jusque 14 paralleles eessentelles de faire couple et sonteles entrainges dans tine postion oblle que par entourage immédiat qu'on leur donne ? Tout 86 basse comme si elles ne faisaient plus partie du méme mon- de. Deux abliques vertables sont situges dans fe meme espace ‘gui est Tespace objecif: Mais eclles-ei ne s'nelinent pas en Acte Tune sur Vautre, i est impossible de les vair obliques Sion les fixe. Cest quand nous les quitfons du regard qu’ les tencont sourdement vers ce nowvesu rapport lly 4 la, en esa des rapports abjectts, une syntaxe perceptive qui s'ar- Korexs, Peychologie p 583 :« On est tenté de dice: fe «oldu rectangle est pouriaat blen un trait — Aas un tral ‘sole emme phenoméne et sss comme élément fonctionael et Bure chose que le ete aun rectangle. Poor nov borner ame Dropriet, le-eoté dun reetango a Une face inérieure et une ace exttieure, fe trait ole par contee a deux faces sbsolte ‘Bent Equivalents.» 46 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ficule selon ses résles propres: 1a rupture des relations lanciennes et Teteblisement de relations nouvelles, Te jue Gement, wexpriment que le résultat de cette opératlon pro- fonde et en sont lo constat figal. Fausse ow vraie, c'est ins que la perception doit dabord. se conslituet pour {gu'ane prédieation soit postibl. Il est bien vrai que la dise fance d'un objet ou son rellet ne sont pas des proprietés de objet comme sa couleur ou son poids. Hest bien rat ‘que ce sont des relations insérées dans une configuration ensemble qui eaveloppe dailiours le polds et 1a couleur ceuxemémes. Mais il mest pas Vrat-que estto configuration Solt consteuite par une « inspection de Vesprit>. Ce serait ‘ire que esprit parcourt des lipressions isolées ct d&- feoutre de proche en proche Te sens du tout, comme le sa- Sent détermine les ineonnues en fonction des données da Drobléme. Or iet les données du probleme ne sont pas anté- Fleares sa solution, et ln perception est Justement cet fcte qui erée d'un seul coup, avec la constellation des doa nées, le sens qui les relic, ~~ qu non seulement découvre Iesens gi'ees ont mais encore faltqurelles alent un sens. Test veal que ces eritiques ne portent que contre ies debuts de Tannlyse reflexive, et Tintelleetuallsme pourrait ‘épondre qu'on est bien obligé-de parler d'abord le langage 44a sens commun, La conception du jugement comme fores péyenique ou comme médiation Togique et la théorie de la Deteeption comme « interprélation »,— cet intelletualisme des paychologues — nest en effet qu'une contre-partie de Tempirisme, mais i prépare une prise de conscience Véri “inble. On ne peut commencer que dans attitude naturelle, avec ses postulats, jusqu’a ee que Ja dislectique interne de ‘ees postulats Tes détruise. La perception une fois comprise comme interprétation, 1a sensation, qui a servi de point de ‘epart, est definitivement dépasse, toute conscience pereep- tive élant deja au dela. La sensation nest pas sentie (1) et Ja conscience est toujours conscience d'un objel. Nous ar- rivons A la sensation lorsque, reechissant sur nos percep- tions, nous voulons exprimer quielles ne sont pos notre euvre sbsolument. La pure seasation, define par Vaetion ‘des stimult sur notre corps, est Ie effet dernier > de la feonnaissanee, en particulier de la connaissance sclentinque, et cest par une lluslon, @ailleurs naturale, que nous ‘meltons au debut et fa eroyons anléricure & 1a. conn (@) © A val dire ta pore improssion est congue et nom pas fd Laanaw, Célebres Legon, Pe 1. L¢ATTENTION> ET LE ¢JUGEMENT> ince. Elle est Ia manidre nésesssire et nécessairement rompeuse dont un esprit se veprésente sa propre Kite foire (1). Bile appartient au comaine du constitue et noo ‘pas. Tespritconstituant. Cest selon le monde ou selon Popinion que ta perception peut apparaitre comme une in- terprétation. Pour la conscience elle-méme comment ser tlle un raisonnement puisqu’il n'y-a pas de sensations qui Dulseent Iai servir de prémisses, une interpretation ‘pulse qu'il n'y a rien avant elle qui soit & interpreter? En méme temps’ qu'on depasse sinsl, avec Vidée de sensation, celle rune activité simplement fogique, les ebjections que nous faisions fout a Vheure disparaissent. Nous. demandiong ce que cest que voir ou que sentir, ce qul distingue da concept elte connaissance eneore prise dans son objet, inhérente fun point du temps et de Mespaee. Male la reflexion mone tre qui n'y ali rien & comprendre, Crest un fait que Je me crols d'abord entouré par mon corps, pris dans le tends, situé ict et maintenant Mas chacun de ces mots quand J Fulléchis est dépourvu de sens et ne pose done aucun prow bitme' mvapercevraisJe eentouré par ton corps > st Jo n'élais en Jui aussi bien qu'en mol, i je ne pensals mole ‘mime ce rapport spatial et néchappais ainsi & Tinhérence au moment méme ol je me la représente? Sauraitje que Je suis pris dans le monde et que 'y suis situ, st 9 élals Stas vraiment pris et situé? Je me bormerais alors a. de i je suis comme une chose, et pulsque Je sais oi Je Sus et me vois moi-méme au milieu des choses, c'est que Je Suis une conscience, un étre singulier qut ne réside nul Dart et peut se rendre present partout en intention. Tout {e qui etiste existe comme ehose ou comme conscience, et it aly a pas de miliea, La chose est en un liea, mais Ia perception n'est mulle pat, car si elle état situde elle ne ‘pourrait faire exister pour ellerméme les autres choses, pulse Gu'elle reposeralt en soi A In maniére des choses, La per cxplion est done la penste de pereevoie. Son incarnation offre aucun caractére positif dant ity at 8 rendre comple @ < Quand nous aous seauis cette notion, par Is connale- sance “‘sientiique et par 1a reealon, It'aous semble que ful est Tetfel dernier de Ia connaisance, 4 savoir quills 4 Bei te rapport dun Se soe iy ales en en rai Commencement; ie cest ia ane ilision, Cette Idse da temps, Dar laquelle nous mous representons Vantrioits de la seD8s” fiom par rapport Ala connalssanes, est une onstruction de expels 1a. tela 48 PHBNOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION 4 son ecotté n'est que Tignorance ot lle et dellemméme, Ehiialyge relexive devient une soctrive purement regres: five, sclon laquelle foul. pereepion est Une fatelleston fuse, tole determination one negation. Eile supprine dash tous [es problemen sout un el de som propre come iheneement. La fnitude, une pereepion ul me donne, nme dist Spinosa, des « consequences sans premisses > renee de fa convcience hun point de wae, tout se a: mene hon ignorance de molaméme, 4 mon pouvoir tout ‘eglif de ne pao refeeir, Mais celle ignorance & son tour Comment entle possible? Repondre quelle west jamais, ce Serait me supprier comme pllosophe ul cherche. Aucie Pinlosophle ne pet gnorer Te probleme de a faitude sous eine de signorer elleméme comme pilosopbie, aucune ‘fatyse de la pereeplon ne peut ignores la perception comme Dphesomne original sous pene de sgoorerellezméme com= Ine analyse, tia pensée ite que Yon découverat fount tents 4 ta'pereepion ne serait pas le pls haut point de ‘hnsGience, mala coataire une forme dinconseenes. Le ‘mouvement de lesion pasneatt le but nous transport fait dun monde igs ef déerming A une conscience sans Tssure, alors que Fabjet pergu est animé dune ve secrete Lrue'la perception comme unilé ve defait tse Feta eans tse: Nowe aaurpms qrune esenceabstrate dela consclene etait que nous naurone pas aul le mouvement effect per logue ele resaisit chaque moment ses demarches, les Eoutrcte ef es fixe enn obictdentiable, passe peu pet hue voir > ue savoir > et obtient unite de sa propre vie, Noas Wwaons ‘as allah elt dimension eonstae ‘ous remplagons part sul sbsolument transparent Punt Pleinedeavconscience et par uno pensés eernelle «art ‘Riche > qu fll surge un sons dana le eprofondeurs dela fature 9 La peas de conslence inteletualiste ne va pas Iusqua cette Nouffevivante dela peceplion parce qu'elle Siete fea conitons qui Ia rendentpousble ou san ese {elles elle ne serat pat au lew de dévoller Topération gu IR read aetuele ou pat lagu cle se contitue, Dans la per= feption effective e prise delat nissan, avant toute pax fole le sige sensible ev aa sigaiation ne sont pas mma {dtsiement separabies. Un cbjet est um organise de cour leurs, codeury de sons, c'apparences tactile qut se sym olsct et se todident Tun Fautre et saccordemt Yun. vee Thule selon ume logique relle que fs scence a pour fone= tion ceaplcter et dont lle eat blen loin d'avoir acheve Tanalgse A Vegard de cre vi pereeplive, Tintllecwalise LPeATTENTION> ET LE ¢JUGEMENTS 49 fst Insuffisant ou par défaut ou par exets : iL évoque & fitze de limite les qualites multiples quit ne soat que Tene elope de Tebjet, et de Ii il passe a une conscience de objet qul en passéderait la loi ou le seerot et qul de ce fait Gterait sa contingence au développement de Vexpérience et ATobjet son stgle perceptit. Ce paseage de la these AT'anti these, ce renversement du pour au contre qui est le procedé constant de Tintllectuaisme laissent subsister sans change iment le point de départ de Tanalyse; on partait d'ua monde fen sot qui agissait sur nos yeux pour se faire voir de nous, ‘on a maintenant une conscience ou une pensce da monde, mais la nature méme de ce monde nest pas ehangée + il fst toujours defini par Textérionte absolue des parties et Seulement doublé sus toute son élendue d'une pensée qui Ie porte. On passe d'une objective absolue & uno sub- Jeclisite absolt, mais cele seconde idue vaut juste autant aque la premicze et ne se soutieat que contre elle, cesta dire par elle. La parente de Liatellesivalisme et de Teme Pirlsme est ainst Beaucoup moins visible et beaucoup plus rofonde qu'on le erolt Elle ne tient pas seulement & la Sufiotion ‘anthropolosique dela seasation dont Tun et Trautre se sert, mais ivce que Tun et autre garde Vattitude naturelle ou dogmatique, et 1a survivance de la sensation ans Vintellcetualisme n'est qu'un signe de ce dogmatisme. Lintellectualisme accapte comme absolument fondee Pidée dda vrai et Fide de Vétre dans lesquelies suchbve et se ré- sume le travail constituti de la conscience et sa reflexion Prétendue consiste & poser comme puissances da et tout fe qi est nécrasaite pour aboutir a ces idées, Latitude aturelle en me jetant au monde des choses’ me donne Possurance de saitie une récl > a delh des apparences, le'e val > au dels de Uillusion, La valeur de ees notions nest pas mise en question par Vintliectualisme + il ne Frgit que de contérer A un fatarant universel le pouvoir Ge reconnaltre cette meme vérilé absolue que. le rear Iisme place nsivement dans une nature donnée. Sans doute Tintellectualisme se présente Cordinaire comme une doe frine de la science ef non comme une doctrine de Ta per- ception, i erolt fonder son analyse sur Vépreuve de la vé= Fie athématique et non pas sur Tévidence naive du onde * habemas idenm deram. Mas en realte je ne sae fais pas que Je posséde une idee vroie si je ne pouvsis par Ia memoir. relier Tevidence présente celle de Tinstant Eeoule et, par Ia. confrostation de laparole, evidence eA celle dantru, de sorte que Tevidence spinonste 80 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION résuppose celle du souvenir et de Ia perception. St Ton ‘cut au contrsze fonder ia consituion du passe et celle tri sur toon pouvoir de reconnaite la vente ntinseque de on supprime bien le probleme dreutrul et eetak da onde mals pate qu'on reste dans Fate natorale aut {es pread pour donnes et quon otis les forces de a cet tude naive Car Jamal, comme Descartes et Paseal Yont va, jen puis coincider 'on seul coup avec ta pure penste qul Tonsistue uneidée méme simple, ma pense clare et dstincte Se sert toujours de pensées déja formées Par mol ou par utr, et se ie Aman memoirs cestaive a la nature di ‘mom cept, ou A la miemoire de Ia cemamunauté des pene Sours, Cestardire 8 Vesprit objectif, Prendre pour ecorde {que nous aoone tne ie vale, est bien erere a Ia pereep- tion sans eritique. Lempivisme restait dans Ta eroyaiee aby flue an monde comme totale desevenementsspatio-tempo- fels el teitait a conscience comme un canton de ce monde. Lanslyse rtlexive rompt bien avec le monde en sol pul fAvelle fe consitue par operation de In conscience, mais Elie conscience consituante, au lieu date saiste directe- iment, ext construite de manlére A rendre possible Tidée d'un Eire Absolument dsterminé, Ble et le cortlabt d'un wnl= ‘ers le sujet qui possédeabsolument acheves toutes tes c00— Talssonees dont otre connatasance effective est Tebauche: Crest qu'on suppose effctue quelque part co qui n'est Dour Tous quen ftention : un sgntme de penstes absolument ‘rai capable de coordonner fous les phénorabnes, un geome {tal gui endo saison de toutes les perspectives, un oblet par fur lequel ouvrent toutes les subjectives Ine faut rien de oinsvque cet ebjetabsolt et ce sujet divin pour eearter la Ienace du malin genie et pour nous garantir Ta possession delice vrai, Or ity bien un ace humain qu d'un seul oup traverse tous Tes doules possibles pour sinstaller en Dene verte cet acto eit la perception, au gens large de Gonnsisance des exlstences. Quand Je me mets & pereevole fete table, je contacte risolument Tepaisseur Ge durée Coutge depats que je ls regarde, Je sors de ma vie indivi dvclle en sasisant Lobjet comme abjet pour tous, Je reunis done dun seul coup des experiences concordantes mais di- {elntes et separtes en plusieurs potns du temps et en pur Airs temporal, Cet acte dist qui repli ay carur da ‘camps, a fonction de éterilespinotisteecte'edoxa oriet= faire > (0), aous ne reprochons pas & Fatellectualisme de ) Hessen, Erfakrung und Urtel, par ex. p- 891 Le ATTENTION SET LE ¢ JUGEMENT> 51 bik done ied es otek ae get Fou pane eee cata reyrr prt Fecal kin gritos theater era stigeecta cae tomas So Erde cee reo ase monde meemsdie a Maeve tcsta ieee aactsmbat cone he gece condo Tomah ea gore ae migra ta ie tes fag ic men, SS eter bce ater era ue de seco cae ae oe st Fee Siar ee cman a lp re feoiete eat pepe eaeeaa 2 PRENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION séalise par anticipation tout le savolr possible au-dessus du fnferme ta réflexion dans ses résultats et ane vméne de la fnitude, peut-tre n'est-cc encore Hi guiune earieature de Tintellectualisine, Ia réllexion selon Je monde, la vérité vue par le prisonnier de Ia caverne qui prifere les ombres auxquells 3 est accoutumé et ne com pred pas qu’elles dérivent de Ia lomiere. Peut-tre n’avens- hous pas encore compris la aie fonction du jugemment dans Ja pereeption, Lianalyse du morceau de clre voudralt dite, ‘non pas qurune raison est cachée derridve lanature, mais que Jn raison est enracinge dans la nature ; I'« inspeetion de esprit > ne serait pas le concept qui descend dans la nature, rats Ia nature qui séleve an concept. La perception est un Jugement, mais qui ignore ses raisons (1), ce qui revient & dire que Pobjet percu se done comme tout et comme unite avant que nous en ayons sasi la Toi intelligible et que Ia tire n'est pas originairement ane étendue fleuble et muable, En disant que le jugement naturel n'a pas « lois de penser et considérer aucunes raisons », Destartes fait comprendre ‘Que sous Te nom de Jugement il vise la constitution d'un sens du percu qut n'est pas antérieur Ala perception méme et semble sort de Tui (2). Celle connaissance vitale ou eette «inelination naturelle qui nous enseigne union de Tame et du corps, quand Ia lumitre naturelle nous en en- seigne la distinction, it paraitcontradietoire de la garantie par Ia véracite divine qui mest autre chose quo la clarté Tatrinséque de idee ou ne peut en tout cas suthentiquer ‘que des penstes évidentes. Mais la philosophic de Descartes onsiste peut-étreh assumer eette contradition (3). Quand Descartes dit que Veatendement se connait incapable de ‘connaltre union de Fame ot du corps et Iuisse dla vie de la onnaltre (4), cela signie que Tacle de comprendre so TD < (a) je rewarquais que les jgerents que ae faire do ‘ces objets se formalent en mol evant que Tease Ie loise de peter et consrer aucunes les faire> Vi" éditation, 1) ‘Biegbeth 28 fan 1643. AY I, p. B00 et sulve (Bota. Le ATTENTION SET LE ¢JUGEMENTs 88 ‘donne comme réfleion sur un irrNéehi qu'il ne résorbe at fen fait ni en droit, Quand je retrouve la structure intelligible fu morceau de cire, je ne me replace pas dans une peosée ‘absolve a Végard de laquelle ne serait qu'un résultat, je me Ie eonstitue pas, je le re-constitue, Le « Jugement naturel > rest autre chose que le phénoméne de la passivte, Cest {oujours A 1a perception qu'l appartiendra de connaitre la perception. La réflexion ne stemporte jamais elleméme hhors de toute situation, analyse de Ia perception ne fs pas disparattre le fait de la perception, Peceéte du perga, Miohérence de ta conscience perceptive & une temporalié et une locaité. La réflexion n'est pas absolument transpa- rente pour elle-mesme, ans une fie Jallt'et Sofie toujours & moi comme un don de natu ‘Mais sl Ta description de Tirrénéent reste valable aprés la séflexion et la VI" Méditation aprés la seconde, réciproque- ‘ment eet irréféehi Iuiméme ne nous est conti que pat la ‘éllexion et ne doit pas étre post hors delle comme un ferme inconnaissable. Entre moi qui analyse la perception ct Te mot percevant, ily a toujours une distance, Mais dar Tacte concret de réficsion, Je franchis cette distance, Je prowve par le fait que Je suis eapable de savoir ce que Je pereevats, Je domine pratiquement la discontinuté des dei Mot et Ie copito aurat finalement pour sens non pas de révéler un constituant universel ou de Famener la pereep= fin 8 intellect, mas de cnstatr ce fal dea rfeaion aqui domine et maintieat a la fois Fopecite de Ia perception. Ir serait bien conforme & la résolution eartéslenne o'avole alnsl Ideatifé Ia raison et Ta condition humaine et Ten peut Soutenir que la signfieation derniére du cartésianisme est li. Le sont AV horizon de Ja pensée cartésienne, reste 4 savoir s elle les a prises pour themes. Or il faut reconnaitre qu'elle n'aurait pu le faire {gwen se transformant profondément. Pour faire de la par~ ception une connaissance originare, il aura fal accorder ‘Ha tnitude wae signification positive et prendre au serieux fette €lzange phrase de la IV Méditation qui fait de moi ‘Cun milieu entre Dieu et le néant >. Mals ti lenéant n'a pas de propridtés comme le lalsse entendre la V Méditation et ‘comme le dira Malebranche, s'il nest rien, cette definition du sujet bumain n'est qu'une manitre do parler et le fini n'a Hien de posit. Pour voir dans la réflexion un fait eréateur, lune reconstitution de Ia pensée écoulée qut n'éait pas pre- formes en elle t pourtant la détermine valablement parce ‘quelle seule aous en donne idée et que Te passé en soi est [Pour nous comme sl neta pas, —il aurat fallu dévelop- per une latultion da temps & laquelle les Meditations ne font Qvune courte allusion. « Me trompe qui pourra, st est-ce {Gul ne saurait faire que je ne sois rien, tandis que Je pen~ Serai Etre quelque choses on que quelque Jour I sou vrat que Jerate jamais £1 dant vrat maintenant que je ats » (1). Lrexpérience du présent est celle d'un etre fondé une fois (Hit aattotion AT IK, p. 28. Le eATTENTION> ET LE 85 ‘pour toutes et que rien ne saurait empécher é'avoir 646, Dans Incertitude du présent ily a une intention quien depasse la présence, qui le pose d'avanca comme un « ancien present » Indubitable dans la série des rememorations, et Ia perception comme connaissance du présent est Ie phénomtne central ‘Gal rend possible Munité du Je et avec elle Tidbe de Vobjece vite et dela verte, Mais elle vest donnée dans le texte que seomme Pune de ces évidences iresstibies en fait seulement ft qui restent soumises au doute (1). ‘La solution carté= Senne nest done pas de prendre pour garante dslleméme Ia peaste humaine dans sa condition de fait, mals de puyer A une pensée qui se possede absolument. La. cone ezion de essence et de existence n’est pas trouvée dans expérience, mais dans Tidée de linfnk. Nest done veal en fin de compte que analyse réflexive repose tout entive sur tune idée dogmatique de etre et qu’en ce sens elle n'est pas tune prise de conscience achevée (2). () Au mbne tite que 2 ef 3 font 5, Toit {@) Selon sa igne propre Tanase riteaive ne nous fait pas revenir ie subjectirie tatkeniqe; ele nous eache te nad ‘lal dela eoasclence percapive parce quelle recherche les come Akions de possbute de Tete abofument déterminé et 26 lance {emer par eate pacuo-tidence de Ta thélogte que fe neant ‘eat rea, Cependantfes philosophies" qo Yost praiquée-ont foafours sent qail y avait 8 chereher mu-desrout deta cons: lence sbsolue‘On vient dete vote en ce qu conterme ‘Des: ‘artes Om le mobtrerat uss! bien ea ee qui eonesrne Lagbeat Alain, analyse réfexive, condute A son terme, ne devrait plas Jalscer subsister du edt du sujet fun naturent universe! pour Jequel existe te sthiae de Feapétience, y compris mon corps fef'moe mol erapiriqu, relies au monde’ par ies ois de la ye Sique et de In peychopbysiologe, La seqstion que nous cont. trulions comme Te prolongement « psychiaue Ges excitations sensorial tappsrlient trigemment pas sa patra univeret oti ile dae genta de fespit Gt oe te butane pee ‘Sontond Ter deax Mol. Pourtan, st nous sorames cet esprit ab: lu, anus stoi, etal ren ne novs stpare a monde raha Te mighempiriau est const par fee transcendental et Bee ‘love devant Tut, nous devrions en percer Jour Yopacte, on Ee roulbes comme ferent nie ct eacre mina ir fon; la percep anormate > quaucin savoir ne Dest fare Gisparatee Craotaad, Celebres egona, pp. T6169. On peat fen aire (da ibia que Pitusion et fr perception tot em fibre sont en decd de 1s vérté comme de Terres Cola ne N00 86 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Quand Tinteleetualisme reprenait 1a notion naturaiste de sensation, une philosophie état impliquée dans cette A résoutre le probitime, pulsqul est alors de. savole comment un expelt peut tire en degh de la verte et do Ferrear. ‘Quand "nous sentoms, nous raperceyons pes notre sensation Se nobel oastiedane on fac Be eats pychon uytslgigaes: Nous avons pas la verte dela sensation. ‘Rous ne'tommes pas en face dt monde veal « Cest in met Ses individas ily a one aatre senuble dans laquelle quelgu hose ne resule pas de Factlon da iles. Stout dans lo nature enable taitcoumie A Ia acest, sy avait pour nous un SBosiore de seat gui erat in vrai, at & chaque Instant notre Manltre de senfir Tesdlalt dy monde extérear, nous ne. sear Uisions pas» (cdlbres Leon, p10) Aina le senile appar Hient par fordre du eonstte, fe Jee le trouve pes devant fol ‘Uploye,t eshappe A son regard, Iles comme ramassé deriere ub ity tat comme ane epaiseur oa une opacite qui rend possi bie trent, it doimite ue zone de subjectivité ou de solitude, i nous reprizente ce: qol est e avant Tesprit, en évogve ia Balssance et il appelle uve snalyse plos profonde qul elaine. at le gantalope de Is loggue>- Lesprita conscience de 01, ‘Comme « fond» sur cette Natore: ly a done ne daletique ‘Ge"nature et da naturant, dela perception et du jogement, a ‘cours de laquelle leur rapport se renvese ‘Le meme mouvernent se trouve chev Alain dans Tanshyze de ta perception, On sait quan srbre appara! tulours a ‘qua bomme, mime sil est tr dogs de rool ut proche, Je suis tent de dire qu ¢ Tel encore, cest un Jogement gut agrandit Tobjet. Mats examinons plus attetive: ‘ent objet est point chanat parce qurun objet en iubmtme jacune grandeur la grandeur est toujours compare, et sins I grandeur de ces Geax objets et de tous les objets forme ut foaf indivisible et reliemen sans partes; les grandeure sont Sees enzemble, Par ou Ton volt qu'il ne fat pas confondre Tes ‘hoses msterieies, toujours sipardes ot forindes de partes ex fisieure les unes'sux autres, st Ja penste de ces choses, dans ‘aucune division ne peut dire rece. St obscure ave soit fester A penser, reloneria au passage, Ea un stn: et considertes ‘comme matéricles, les choses sont divides en parties et Tune fest pas auite; mals en sens el considiedescomine Ges pet ‘Shors tne Inspection de Tespit got ls paveaureat ct qu emineralt Tone en fonction de Veutre ne feral pas la wate Asbjectiité et ermprumterit encore trop aux choses constdires omme en sol Le perception me conchit pas te grandeur de Farbre de celle de Vhomme on In grander de Thome de cele ‘¢ATTENTION> ET LE cJUGEMENT> 87 dtmarche. Résiproquement, quand la psychologic élimine defnltivemeat cette notion, nous pouvans nous altendre A {rouver dans cete reforme ramones d'un nouveau type de rlllesion, Au niveau de la psyehologe, la ertique de «bye pothtse de constance > sgnifie seulement qu'on abandone fe jugement comme faceur explictif dans ia theore de le Perception, Comment prétendre que la perception de ln ist tance est conclue de Ia grandeur apparente des objets, d Ia depart es image relieaen de Haconmedaton iu erstalin, dela convergence des yeux, que la perception Aurelie est conciue dela onferenceeatre nage que fourit Tit doit et celle que fournlt Trl gaushe, plsque, si nous nous en tenons aux phénoménes, aucun de ces « snes > Hest clairement donat Ala conscience & quil ne surat 7 voir de risonnement 1a ob manguent les prémisces ? Mais fettecritigue de Vintellectoalime ven atten que i vulgar Fisaion chez Ie paychotogues. Bt, comme Vinkslectualame Iubméme, lle doit tee transporte sur le plan de Ta née Aleion, ot fe philosophe ne eherehepivs 8 explique la per- ception, malsia cotneideravee Toperation pereplive et Na comprendre el, la ritique de Vrypotheae de constance ree ‘Ele que la perception nest pas an acte dentendement. I Sufi que Je regarde un paysage latte en bs pour ny pus Hien reeonnaitre. Or le «haut» et le-e bas » wont au segard de Teatendemest qu'un sens relat ef Fentendement ne sae ‘alts heurter comme A ua obstacle absola orientation da Daysege. Devant Tentendement, un earné est toujours Un 4e Varbre, nl Tune et Caure du sens de ces deux objets, mala tiie fait tout Te fois: In grandeur de Farbre, elle de Phone, ft icur signidestion ‘Sement Daysege ob tous coezioent, On entre insi dans Fanslyse de co {ul reed possible is grandeur, et plus geéralement Is fel Su les proprictes Salsable (bids p. 29). Cest que Tansiyse rélexive. devin plus Groltement” consciente “delle-mims comme” anciyse ‘Ble sapercoit que avait quité son objet In perception: Et econnalt dertire le jogerent quelle svat tus Gn eyidence, une fonetion plas profonde que Tul et gut Ie rend possibie, elle re trouve, en avant des choses les phénomnes, Cest ett fonction (gue les psychoogues ont en Yue quand il parent dune Gest: iu paysoge, Cest la description der phenoménes quis Fappelont le piosopbe, en lee separentstictement du monde shjectt constitu, dans des termes ul sont presque ceux d’Alaine 88 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION carré, qu'il repose sur I'une de ses bases ou sur Yun de sea Somuiels. Pour Ia perception, il est dans le second cas & elne reconnaissable. Le Paradoze des objets aymétriques ‘Spposait au fogielsme Toriginalite de Teapérience. pereep+ tive, Cette idée doit etre reprise et généralisce Il y a une signification da pergu qui est sans éguivalent dans Punivers 4e Fentendement, un milieu perceptit qui n'est pas encore Ie ‘monde objectif, un étre perceptif qui s'est pas encore etre Gétermine. Seulement, les peychologues qui pratiquent 1a Aescription des phénoménes n'apergotvent pas Wordinaire la Dportée philosophique de leur methode.Iis ne voient pas que Teretour AV expérlence perceptive, si cette réfarme est conse ‘quente et radicale, condamne toutes les formes du réalisme, est--dire toutes ies philosophies qui quittent la conscien etprennent pour donné lun de ses résultats, — que le ver fable defaut de Vintlleetualistae est justement de prendre ‘pour donné Vunivers déterminé de la science, que ce repro- the s'applique a fortior! ala pense psychologique, puls- ‘quelle place la conscience perceptive au miliew d'un monde {out fat, et que la critique de Vhypothése de constance, st elle est conduite jusqu'au bout, prend la valeur dune véri- {able « réduction paenoménologique » (1). La Gestaltheorie aabien montré que les prétendus signes dela distance — la ‘grandeur apparente de Vobjet le nombre d objets interposts entre Ini et nous, In disparité des images rétinlennes, le ‘degré accommodation et de convergence — ne sont expres- stent connus que dans une perception analytique ou Fele- cle qui se détourne de Tobjet et se porte sur son mode de présentation, et qu’ainsi nous ne pastons pas par ces inter- Iéalaires pour connaltre a distance. Seulement ele en con ET LE CJUGEMENT> = ‘quand il eroit luimtme tourer les yeux vers Ia gauche, ‘Gest, dit tn psychologleclasiquey que Ia perception sone: Vail ext cense basculer vers la gauthe, et comme xpendant les mages riniennes ont pas bouge faut que Je paysage it glise vers Ia euuche pour les mantentr leur place dans rl. ba Gestlttheore fat comprendre que Ia Perception de la‘position des objets ne passe pas Par le dé {our dune conscience expreste du corps rjene sais aucen moment que ie age on rests Inmobis sri ne Je vols directement le paysage se déplacer vers Ta gauche, Mais a conscience ne te borne pas & recevoir tout fait un PRnuméne uo ogendreraent hor le dex esa Dhystologiqucs. Pour que ilasion se prodsise il fact que i Buje teu Fintention de regarder vere la gauche et quit alt Dense mouvoir son ee, Lilusion touchant Te corps propre Entraine apparence da mouvement dans Tebjet Les mou ents du corps propre sont naturellement invests done elaine siguication perceptive ls forment avec les pine. Innes exterieurs un Systeme si bien he que la pereetion {stereure «tient compte > du déplacement des organce per= elif, trouve en eux sinon Texpication exprese, da moins Je'molf des changements intervenus dans fe spectacle et Deut ainsi les comprendre sssitot Quand j'ai Vintenion de Fegarder vers a gauche, co mouvement da regard porte en Iai comme sa tradition naturelle une oscillation de champ ‘isuel es objets restent en place mal apres avoir vibe Tn insiant. ett consequence ies pas apprise ele fat Pare te des montages naturels du sujet payeho-phgsiaue, elle ex, ‘hous le verrons, une annexe de notre « sznema corporel >. tlizest Ia signfcation immanente un déplacement Ge e- gard >. Quand ele viet A manguer, quand nous avons Com Seienes de mouvoir es yeux sana que le spectacle en soit aMfecté, ce phinoméne se tradut, sans acne. deduction ‘xpreste, par un déplacement apparent de Tobjet vers a ‘gauche. Le regard et le paysoge restent come colits Pun A"Vautze, aueun tressailement ne les dssoci, le regard, Sans sn dépiacment uote, cnprte avec Tl pysnge tle glissement du paysage neat au fond tien autre que fa ate au bout d'un Fegard que Fon erat en mouvement ‘inst Fimmobllts des images sur la reli et Ia paralysis des muscles ocuo-moteurs no sont pas des causes objectives Gul déterminereient illusion et Capporteatent toute fate dans la conselence. Linteation de mot ai paysage ce mouvement ne sont pas davantage des pre Iistes ou deo raisons do Tillusion. Blais elles en sont Tes 60 ——_PHENOWENOLOGIE DE LA PERCEPTION _motife,De la méme manire, ls objets interposés entre mot tt celui que jefixe ne sont pao pergun pour euxmémes: mais fis sont fependant pers, et nous avons aucune ralzon de Teluser Av eclte perception marginale un rGle dans" In Yision de I distace, pole, dés qu'un eran masque tes ‘bjesinterposts la distance apparent serétrélt. Les objels {Tulremplisient cchemp wagizent pas sur la dsiance appar fente comme une cause sur son ele Quand on carte Teetan, nous voyons Teloignement maitre Ges objets inter- poses, Cest Ta le langage muct qe noss parle Ia percep- Hons des objets interposc, dans ce texte naturel, « veulent ‘ire » une plus grande distance, Ine Sagit pas eependant, de rene des connerions que connall la logique objective, In Togique dela verte constitute: ear i nya ance raizon pour qu'un clocher me paraisce plus petit et plus dolené & Darlir du moment ou je peux mieux voir dan leu detail ex estes camps al ven avn IY as de Son, mais ity aun mol. Cest justement la Gestaltineone Afu'nous a fait prendre conscience de eas tensions qu tra: ‘ersent comme des lignes de force le champ vise et le y3- {me corps propremonde ct qui Vanimeat d'une te scurde et ich et Indes torsons, des contractions, te des images réiniennes, le nom: bre Gubjetsinterposts wagissent al comme de simples cau aes objectives qui produraient du dchors ma perception de In'dtnerniGmme de anos a ie dmonteaent:e Saatlent par une logique sans parole. Mats. pour exprimer ‘ulfisamment ces relations perceptives, il manque & Ia Gestattheorie un renouvellement des eaiégories ‘elle en & ‘admis le principe elle 'a appliqué & quelques cas particu ers, elle ne sapercoit pas que toute une reforme de Ten tendement est nécesaire s1'on veut traduire exactement les ‘phenomenes et qu'il faut pour y parvenir remettre en ques tion ia pensée abjective de la logique et dela philosophio classiques, mettre en suspens le categories du monde, mettre fen doute, au sens eartésien, les prétendues évidences du réa- lism, e€ procéder A tine vértable « réduetion phénoméno- logiaie >. ka pensée objective, celle qui s'applique a Tuni- ‘vers et non pas aux phénoménes, ne connaft que des notions Bllernatives ; A partir de Vexpérience effective, elle définit des concepts purs qui sexcluent la notion de Télendue, qul fest celle d'une exterioité absolue des partes, & Ia notion Ge In pensée, qul est celle d'un ete reeuelll en Tuleméme, la ‘notion du signe vocal eomme phénoméne physique arbitrale LWeATTENTION> ET LE eJUGENENT> rement lié a eertaines pensées et celle de Ia signification comme pensée entierement claire pour sol, a notion de la fause comme déterminant extérier de son effet, et celle Ge Ia raison comme loi de constitution Intrinséque du phénoe ‘dae. Or la perception du corps propre et la perception exte- ‘eure, on vient de le voir, nous offrent exemple d'une eon science non-thélique, cestidire dune conscience qui ne Dosside pas la pleneaéterminaion de ses objets ecle dune Iogique véewe qui ne rend pas comple dellesméime, e cel lune signification tmmanente qui n'est pas elaire pour soi ft ne se connalt que par Texpérience de certain siaes natu els. Ges phénoménes sont inassimilables pour la pensée ‘objective et voila pourquoi la Gestalttheorie qui, eomime toute ‘psyehologie, est prisonnitre des « evidences > dela selence et du monde, ne peut choisir qu'cntre la raison et la ‘oil pourquol toute exitique de Tintellectualisme entre Ses mains & une reslauration du realisme et de la Dpensée causale. Au contraire, la notion phénoménologique ‘Ge motivation est Yun de ces concept « fuente > (1) qui faut bien former si Ton veut reverie ax phénoménes. Ua phénoméne en déelenche un autre, non par une efficacité objective, comme celle qui reli les événements de la nature, ais par le sens qu’ offre, ~ il y a une raison d'etre q orients le ux des phénombes sans étze explicilement poste fen aucun deux, une sorte do raison opérante. Cest inst ‘gue intention de regarder vers la gauche et Tadhérence du Daysage au regard motivent Tillusion d'un mouvement dans Tobjet. A mesure que le phénoméne motive se realise, son rapport interne avec le phénoméne motivant apparait et at lieu de lui suceeder seulement, i Yexpliite et le fall com prendre, de sorte quil semble avoir préexiste & son propre IOUE. Ainsi Vobjet& distance ot sa projection physique sur les rétines expliquent la disparité des images, et, par une illusion rétrospeetive, nous parlons avee Malebranche d'une ‘glométrie naturelle de la perception, nous mettons d'avance ‘ans la perception une sclence qui est construite sur elle, et @) « Flcsrende >, Mussent, Erfahrung und Urtel, po 428. tat dans a dernitre perodc que Muster labméme pes Dieinement ‘conslence ‘de ee gue voulit dire Te retour at Bhénomine ef a tacitement romp avec la phlorophie des ensen= Ee ine taal nine qcnpictr et thats des procs ye git aps tn dpa lates come ie ‘RontreiatementIa'nation de totiaton que Ton trouve & her iu avant ies een = 62 —_-PHENONRNOLOGIE DE LA PERCEPTION nous perdons de vue le rapport original de motivation, oft a Gistance surgit avant toute sclenee, non pas d'un Jugement sur «Tes deux images , car elles ne sont pas aumériquement ‘istinetes: mais du phcnoméne de « bouge >, des forees qut habitent cette esquisse, qui cherchent Téquilibre et qui la menent au plus determing. Pour une doctrine eartésienne, fees deseriplions n'auront jamals importance philosophi fue : on les tritera comme des allusions & Tirreféehi qui, Dar principe, ne peuvent Jamals devenir Jes énoncés, et qui, fomme toute psychology sont sans vérité devant Ventende- iment. Pour leur faire droit enfigrement, il faudrait montrer fquen aucun cas la consclence me_ pelt cesser tout a fait ‘etre ce quelle est dans la perception, ceste-dire un fait, ‘hi prendre possession entitre de tes operations. La recon- Raissance des phénoménes implique done enfla une thforie fe la rélerion et un nouveau cogito (1). 1) Voir cidessous IP PaetieLa peychotogie de Ia forme a pratique un genre de rdlexion dont Ia uenomtnoloste de MusserL Rrorait a tacorie. Avons-nous tor de trouver Toute une phio= fophle impicite dans In eritgue de 1" hypothese de conse TEREST Bien Gus nour neyons pas ict & aire dhisttre, inde ‘Goons gue is poten de la Geralhearie ede la Phenoménalor Bo eicatestee aussi par des indice extrieurs, Ce nest pas un Est S'Komter done pour cbjet A Ta pavchologie une'« dese Eriplion phtnoménsiogite > (Weber unbemerkte Empfindungen tnd Urtelstautehungen,p. 70)-~ st Keffu, ancien Cleve de Huse Aen, Tapporte elie tafuence Tes dees directrices de sa psy- ‘Sfolosle et cherche & montrer que a eiique du psycholagisme Se'porte pas contre la Gestalltheoce (Principles of Gestalt Puye ‘helooy, pos G1etta)s ds Gestalt nlast pas un Cvéuerent 95 Enique da fe fe Tinpression, mals un ensemble qu devetoppe Snell de camslitation terre, — st enfin Huser dans sa dene mitre période, toujours plus dog da ogicisme, qu'il avait eae Fears eriqud en meme temps que le psychologime, teprend la folfoa de a configuration > mete de Gestalt (et De Krtts der Btropalichen Wissenschaften und dle tanscendenfle Phasomer ‘ologa i pp. 406, 100. Cs quest veal ces. que la reaction ‘Conte ie natralisme et contee In pense caale nest, dans Ia Gestlfeore, nt consequent, wi raat, comme on pet le volt para hori dels connatseace naivement realist (et La truce Tresdu Comnrortement,p. 180) La Gesttiheorie ne voll pas que Taiomsme payehologique mest quan cas particulier Cn pre. Jot plus general le prejugé de Petre dterminé ou du monde, et es pourtol ele ouble es deseriplions es plus valables quand Sie chereie se donner une ebarpontethforige. lle et sans ‘dfaa que dans Tes regions moyetacs de la renin. Quand elle Ue ATTENTION » ET LE ¢JUGEMENT >» 69 ‘eh dépit de ses principes, comme un ssse:nblage de « formes > Ete ie erase Hen ares SSpdttme dt i idea Pompe tones ous eee loge Gachwor su meinen féeen, 564 ct soe une dete ob Wessoletare isle fears wan ns cee seq Fite don ntiton hse Spar Sosnae tot qu te paralilme, ‘Nout swans cite alleary tka Sieetare as Conparenen pho on ete ak gl sab Te ie" gov efoto Si Se te Hee'cic'ge Sas Senegal Tos talk TS sihestn sstndanale os eps IV. — LE CHAMP PHENOMENAL On volt maintenant de quel cd les chapitres suivants suront& ehercher Le « enti» et redevenu pour ous une {uesion. Lempiisne ‘menant 4 la possession dune Wen aecignant beauerup de Faception ordinate. Eat ftotir et counaltre, experience commune cable une dle ence qui nest pas celle de ln quallé et du concept. Cette Fiche notion da sentir se trouve eneore dans usage roman figue et par exemple cher Herder. Elie designe une expe Hence dans laquelle ne nous sont pas données des qualités ‘mortes » mal des propritie actives, Une roue de Bois poste sur esol nest pas pour la wsion ce quest une rove Fortant un pois. Un corps en repos parce qvaucune foree fe sexerce sur ful n'est pas pour la vision ee quvet un corps ‘ou des fores contraies se font guile (D). La lumiere ‘Tune bougle change aspect pour Feafant quand, apres une Iralare, ele cosse Sattiver sa main et devient Aa lettre ‘epoussaote 2), La vision est deja hablée par un sens dul fnf'donne ne foneton dans te spectacle du mende comme dng uote existence Le pur quae ne nous serait donne que Si"le"monde tait-un spectacle et To corp. propre ua faicaniatee dont’ un cept enpartl prendraltcoonalse ince (@). Le sentir-au contrive invest la. quatle June ‘aleur ‘late fn salt 'abord dane ea sigifation pour yous. pour cette masse pesante Qul ext notre corp, el de Ti'eot quil comporte toujours une référence au corps. Le probldme est de comprendre ces relations singulieres qul feissent entre le parties di paysage ov de lol dal Somme sujet incarné et par lequeles un objet eres peat onoenter en [aimmtme foue une sce ou doves Yimage de tout un segment de we. Le sentir est elle communica: tion tale aves te monde qui nous Te rend présent comme ‘d) Kovexa, Perception, an Introduction tothe Gestalt Theory, pp. 55888. {@) 1a, Mental Development, p. 198 ) Schesee, Die Wistesformen und die Gesellschat,p. 408, LE CHAMP PHENOMENAL 6 New familie de notre vie. Cast A tui que objet pergu ot le sujet percevant doivent leur épsisseur. Il est le tissu Intentionnel que Tedort de connaissance. cherchera décomposer. — Avec le probléme du sentir, nous redécou- ‘rons celui de Fassocation et de la passivite, Elles ont cess6 4e faire question parce que les philovophics cassiques #2 plagaient au-dessous ou au-desrus delle, et leur donnaient {out ou rien: tantOt association état enfendue comme une simple coexistence de fai, et tant elle état dérivée dune construction intelletuelle ; tantt la passivité état importée fes choses dans Vesprit, et tantot analyse réllexive retrou vail en elle une activité entendement. Ces notions au con {raire prennent leur sens plein si Yon distingue le sentir de equal alors fasoltion ouput afi au ses Kentien est le phénomene central de la vie perceptive, {qelle et la constitution, sans modele ideal, d'un ensemb ‘Significatif, et la distinetion de la vie pereeptive et du con cept, de ta passivté et de la spontandite n'est plus efacée par Fanalyse reflexive, pulsque Vatomisme de la sensation ne ‘hous oblige plus A ehercher dans une activité de lalson le principe de toute coordination. — Enfin, pres re seatir, Ven fendement a besoin, lui aussi, d'etre défint de nouveau. pulse due a fonction générale de liaison que fe Kantisme tui attri- Due inatement est mainteaant commune a toute la vie inten tlonnelle et ne suffit dane plus 4 lo désigner. Nous cherche- ons & faire voir dans la perception & la fois infrastructure Instinctive el les superstructures qui s'établissent xr elle par Tesercice de Mintelligence. Comme le dit Cassicer, en ‘utilant la perception par le hant, Vempirisme la mutilait fuss par le bas (1) + Fimpression est aussh dépoureue de fens inatinclf et affectif que de signification ideale, On pour ‘ajouter que, muller la perception par te bas, Ta tt {eile comme une connatssance et en oublier le fonds exis- tent) e'est {a mutiler par fe haut, pulsque est tenir pour ‘cl passer sous silence le moment décisif de la percep- le jailissement d'un monde ora et exact. La rellesion sera sire @'avoir bien trouvé le centre du phénomeéne si elle ‘st également capable den éelaier Uinérence vitale et in tention rationnelle. Done, Ine sensation » et le « jugement » ont ensemble perdu leur elarte apparente £ nous nous sommes apereus Auils wtaient clars que moyennant le préjugé du monde. “@) Cassinen, Philosophie der symbollschen Formen, T. I, Phinomenotogie der Evkenatnis, pp: 178. 68 PHIENOWENOLOGIE DE LA PERCEPTION bis quion cherchsit & se représenter pur leur meyen Ia eonsclence on tain-de percevoir, les deinir comme mo iments de la perception, & revciller Vexpérience perceptive Cuntieet 2s conronir aves ell on ies trowel impen En développant ces diffculs, nous nous référions Implicitement un nouveau genre danalyse, & une nouvel dimension of elles devalent disparaitre. La ertique de Vhy- pothese de constance et plus gencralement la reduction de Fide de « monde » euvratent un champ phiénoménal qe fous devons maintenant mieux elreonscrire, et nous invie {alent a retrouver une expérience direete quil faut situer ou moins provisoirement par rapport au savoir scientifique. & In reflexion payehologique et & Ia rélexion philosophigue. im science et la philsopble ont ét¢ portées pendant des sideles par la fol originaire de la perception, La perception ‘ouvre sur des choses. Cela veut direquelle soriente comme ters sa fin vers tne bérilé en gof oi se trouve la raison de toutes les apparences. La these muelte de la perception, ‘est que Fenpérience 8 chaque instant peut étre coordonne fvee celle de instant precedent et avec eee de instant s ‘ant, ma perspective avec celles des autres consciences, ‘que foutes les contradictions peuvent étre levées, que Fexpé- Hence monadique et folersubjective est un seul texte sans fneune, — que ce qul, maintenant, pour moi, est indétermin6 deviendrait dterminé pour une connaissance plus complet ‘Gul est comme realisge davarce dans Ia chose ou plutot a Ost fa chose méme, La science n'a @'abord eté que la suite fou Faraplifcation du mouvement constituif des choses per= ues. De nieme que la chose est invariant de fous les champs Sensoncls et de tous les champs perceptifs individuels, de imme le concept seientinque est le moyen de fixer et dob- Jectiver les phenomenes. La science definissait un état théorie {due des corps qui ne sont soumis & Faction aucune force, efioisait par ld meme fa force et reconstituait A Vaide de ‘es composantes idales les mouvementseffectivement obser= SG. bile élablisuat stalistiquement les propriétés chimiques puts elle en dédualt celles des corps empiriques tt semblait sins tenir le plan méme dela eréation owen tous faa relrouver une raison immaneste au monde. La notion Gun, espace gométsique, Indiférent A ses contenus, cele ‘Tun déplacement par, qui a’ultéve pas par lulsmeme le peo- pridtes de Vobjet, fournissoent aux phénoménes un milieu Benistence incrte ob chaque Evénement pouvalt étre rata: the A des conditions physiques responsebles des change fhents infervesus, et contebuaient done & cette fixation de ‘LE CHAMP PHENOMENAL o Yetre qut paraissalt dire la tdche de In physique Ea dévelop- pant ainst le concept de chose, le savoir scientifique avait pas conscience de travaller sur un présuppose. Justement parce que la perception, dans ses implications vitales et avant foute pensée théorique, se donne comme perception dun fiz, Ia reflexion ne croyait pas avoir a faire une généalogie de Hetre et se contentait de rechercher les conditions qut le Fendent possible. Méme si Ton tenait compte des avatars de Ja conscienee déierminante (1), meme si fon admettat que Ja constitution de Vobjet a’est jamats achevée, il n'y avalt rien a dire de Vobjet hors ce qu‘en dit Ia selence, Yobjet Aalurel restait pour nous une unite ideale et selon le mat elidhre de Lachclier, un entrelacement de’ propriétés gent rales. On avait beau retier aux principes de a science toute Saleur onfologique. et ne leur lalsser qu'une valeur me thodique (2), cette réserve ne changealt rien pour Messentiel Aa philosophie puisque le seul étre pensable restait defini ar les methodes de la science. Le corps vivant, dans ces Conditions, ne pouvait éehapper aux déterminations qui fal- Saient seules de objet un objet et sans lesquelles it yrauralt pas eu de place dans le systéme de l'expérience. Les prédicats ‘Oe valeur que lul confére le jugement réflchissaat devalent tee portés dans Vétze par une premitre assise de propriétés physico-chimiques, Lexpérience commune trouve une conver hance et un rapport de gens entre le geste, le sourire, accent Gun homme qut parle. Mais cette relation dexpression reek Droque, qui fait apparaitre le corps hiumain comme la mani- Fett aa dehy dune ernie maitre dre au monde, devait pour une physiologie méceniste se résoudre en une trie de relations causal, I fallait eller & des conditions tentripétes le phéaomene centrifuge expression, rédulre & fdes processus en troisime personne cette manitre particu ligte de tralter le monde qu’est un comportement, niveler Verpérience & la hauteur de la nature physique et convertir le corps vivant en une chose sans interieurs Les prises de position affectives et pratiques du sujet vivant en face du Imonde étaient done resorbees dans un mécanisme psycho- Dhysiologique, Toute Evaluation devalt résulter d'un trans fert par lequet des situations complexes devenalent capables de réveller les impressions élemeataires de plaisir et de dou- leur, troitement lige, elles, t des apparels nerveux. Les Gomme te fit To rowscnvien. Bt par ex, Lbspertence mane etx Canale papstane 68 © PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Intentions motrices du vivant étaient eonvesties en mouve> ments objetife on ne donnait la volonte qu'un fiat instan- tang, Vexdeutlon de I'acte ait liveée tout entire la mea nique nerveuse, Le sentir, ainsi detache de Talfectivite et de Ia motrieite,devenait la simple reception dune qualité et la phgsiologiecroyait pouvoir suive, depuis les récepteurs Jus> fquaux centres nerveux, Ia projection da monde extérieur dans le vvant Le corps vivant ainsi transformé cessait d@tre ‘moa corps, expression visible dun Ego conerel, pour deve bir un objet parmi tous les ates. Coreélativerent, le corps @auteot ne pouvait m'apparattee comme Venveloppe d'un fate Ego. Ce nétat plus qurune machine et 1e perception Gatutraitne pouvalt ee vraiment pereeplion d'autrut, pulse five résultait dune inférence et ne mettait done dorritre Fautomate quiwne consclence en gentral, cause transcen~ ante et non pas habitant de ses mouvements. Nous a’avions | fone plas une constellation de Mot coexistant dans ua ‘monde, Tout le eontenu coneret des e psyehismes »résultant, selon Tes Tols de la psyehophysiologle et de 1a psycholog Gun déterminisme dunivers, se trouvatt Intégre a Yen sot, n'y avait plus de pour col veritable que la pensée du savant ‘qui apergolt ce systime ct qui seule cesse d'y avoir place. ‘Ainsi, tandis que le corps vivant devenait un extérieur sis fntérieur, Ia subjective dovenait un intériear sans exté Hleur, un spectateur impartial. Le naturalisine de la science tle spiritualisme du sujet consiltuant uatversel, auquel shoutisait la rlexion Sur la scienes, avaient cect de come mun quils niveloient experience * devant le Je constituant, Tes Moi empieiques sont des objets. Le Moi empirique est une notion bitarde, un mixte de Ven soi et du pour so} auuel Ia Philosophie rélleive ne pouvalt pas donner de statut. En Fant qu'il aun contenu coneret, I est inséré dans Te systame e experience, il n'est done pas sujet, — en tant quil est sujet, lest vide et co raméneau sujet transcendantal: Lidéx: Tite de objet, Tobjectivation du corps vivant, Ia position de esprit dans tne dimension de la valeur sane commune me= sure aver la nature, tlle est 18 phulosophie Lransparente laquelle on parvensit en continuant le mouvement de con- aalssanee inauguré par la perception. On pouvalt bien dire ‘que Ia perception et tne selence commengante, la seience {Uke perception méthodique et complete (1), pulsque Ta “Gf par exemple Arar, Quatreoingtun ehapitres sue TBs. pritef lez Possons,p-10 et bnonscisies, Experience humaine El tcausalté physique, pe M08. [LE CHAMP PHENOMENAL, ° science ne faisait que suivre sans critique Fidéal de eonnais- tance Oé par la cose pergue. ‘Or cette philososhie se détruit elle-méme sous nos yeux. Lobjet naturel s'est dérobé le promier et la physique a recon ellesmdme les limites de ses determinations en exi- ant un remaniement et une contamination des concepts urs qu'elle salt donnés. Lorganisme A son tour oppose & Fanalyse physico-chimique non pas les difiicultes de fait un objet complexe, mais la ditfeulté de principe un &tre significaif (1). Plus généralement Vidéo dun univers de pen ‘te ou d'un univers: de valeurs, ol seralent contrantées et onciliées toutes les vies pensantes, se trouve mise en qi tion. La nature nest pas de soi géométrique elle ne le paralt ‘qu'd un observateur prudent qui s'en tient aux données ma- ‘roscopiques. La socitte humaine meat pas tne communauté esprits raisonnables, on n'a pu la comprendre ainsi que dans les pays favorisés ol T'équlibre vital et économique ‘avait été Obtenu Tocatement et pour un temps. Lexpérience 4u chaos, sur Le plan spéculalif comme sur Vautre, nous {nvite & apsreevoir le rationstisme dans une perspective hit- forique & laquelle il prétendait par principe éhapper, & chercher une philosophie qui nous fasse comprendre Tissement dela raison dane un monde qu'elle n'a pas fat et préparer Vinfrastructure vitale sans laquelle raison et Hibert® fe vident et se décomposent. Nous ne irons plus que la per- teption est une science eomiencante, mais inversement qu Ia'science classique est une perecption qui oublie ses ori= Bines et so crolt achewde. Le premier acte philesophique Serait done de revenir au monde visu en degh du monde objec, puisque c'est en lui que nous paurrons compren= Gree deat com ie lites du monde objet, de rendre fa chose sa physionomle conertle, aux organismes leur Ianitre propre de traiter le monde, & la subjecivité son Inhérence historique, de retrowver les phénomencs, a couche espérience vivante 4 travers laquelle autrui et les hoses ous sont dabord.donnés, le, systeme « MolAutruties choses > A V'éat nalssant, de réveller Ia perception et de jouer Ia ruse par laquelle elle se laisse oublier comme fait et comme perception au profit de Fobjet qu'elle nous livre et de la tradition rationnelle qu’ete fonde. ‘Ce champ phénoménal n'est pas un « monde intérieur »,1e (0) CF Za Structure du Comportement et clessous, 1 partie 70 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION « phtnomipe » n'est pas une éat de conteence » ot un {UTE pesehiqu >: Foxpetenes de Phenomenes ret pte Sn nee te non a ten fe Beg. Sngtempo din Fobjet dela prychologe en sant ql EaghHaREnda nets accesible om seul elton eesulat fqc eat objet siguicr ne pout re sao que par un ate ‘Bin Sgpe tou epi ae perapion tariene 2 ou nate pela dasequel suet e abet let confonda tl Eeanatasessbtenue par eotncldene- Lert ax « done ‘es mmbnes deis oncncs» vou rau nea Ua sans eager pulsqe e sega phloophigge cheba Aire ce ul ne pouvalt pas vor Par principe, La dif dt pat seatement de Geeure fe pelos de eaterieur omime ule fe phlowopbis favitet ie eammengant fe'fane, ou de disrire Fest dona tn lage fat pour {Eada es closet ie Ct betenup plan sacle, Bul AueV intent dni par Vimpraslnechappalt pt bs Sipe toute tentative exprenion. Co et ps seulement fe Sommunteaton aux autres hommes deviation philoso Phir" ul devenait ifs — ou pus eracement Mis dune sorte incantation destingeSindule cher ux des expiiones analogues calles plloophe ‘atl lepllosopelulsntme ne pool parse rendre comps Go ce qu wot dana Tost, pulaguit aura fala le pease Ces iie le fuer et fe delormer, Lmmedat etait Ene tine le salar, aveugle et mute. retour au pe homenal notte aucune eee rarest. La coniera: tion senate tun objet ‘ow dn geste, que To vtigue de TRgpotuise de contanc at partir sinh notre regard, Be mist pas dane ane otneldenesIncllabe le se« come Dread» por une sorte appropriation dont sous avons ous Pespeeher quand nocs duos que mous ava ¢ trou » Iipin dans le feulage dune davnet, ou que nous avons hiteane son mouvement: Le preduge des sensations wae it Eebtd tn visas, une sigaators une condue essant ece te simples « donndesvsuelies» dont nove surions thercher Unset eaperenceinsiare (a signiestion Poyehologique ct te pgshisme duty deen un abit Tatil cbume exible tnposené Pane sgsficsion te Aaneie us geainemen eet notion me de Fa Tat quae trewe trawformee. et actormats tamed Str plas Ppreson: Foie gts fat quran ave le aul, asf ena la seulure, Yartangerentsponane aes por Td. aon proptes fayellsme's ae eat pos donne ares fei pusus is cligue de Tuyptieae de constance men: LE CHAMP PHENOMENAL n scigne encore & reconnaitre comme données originaires de experience intérieure, Tarticulaton, Tunite mélodique de mer comportements ei que introspection, ramenée 9 c& fuelle a de positif, consiste elle aussi 8 explilter le sens Hmnmanent d'une conduite (1). Ainsi ce que nous déeouvrons fen dépassant le préjugé du monde objectif, ce nest pas ua ‘monde interieur tencbreus. Et ce monde vécu nest pas, com: me Tinlériorité bergsonienne. ignore absolument de la con {elence naive. En faisant la eriigue de Vaypothése de cons: tance et en dévoilsnt les phénoménes, le peyehologue-va sans oute contre le mouvement naturel de la conneissance qui traverse aveuglément tes opérations pereeptives pour aller Groit A leur résultet tléologique. Rien n'est plus aifce ‘gue de savoir au juste ce que nous voyons. «Il Ya dans F tition naturelle ane sorte de « eryplo-méeanisme > que nous fevons briser pour parvenir A Teétre phenomenal > (2) of ‘encore une dialeetique par laquelle la perception se dssie mule ellosméme. Mais si essence de la conscience est ou biler ses propres phénoménes et de rendre ainsi possible Ineonstitution des « choses > eet oubli rest pas une simple absence, cest Vabsence de quelque chose que la eanscience pourrait se rendre present, autrement dit la conscience ne pitt oublier Jes phenoméses que parce qu'elle peut aussi Tes rapper, elle'ne les néglige en faveur des choses que ‘parce qu'ls sont le berceau des choses. Par exemple, ils ne font jamais absoliment ineonnus de la conscience scientie fique qui emprunte aux structures de Vexpérience vécue tous ses modeles, simplement, elle ne les « hemalise > pas, elle esplicite pas les horlaons «le consclence perceptive dont tlle est entourée et dont elle cherche & exprimer objective- iment les rapports conerets. Liexpérience des. phenoménes rest done intuition bergsonlenne, Tepreuve Grune réalitéignorée, vers laquelle itn'y a pas de passage me thodique, — cet Fexplietation ou la mise au jour de te vie présclentingue de 1a conscience qui seule donne Teur sens. omplet aur opérations de la selence et A laquelle celles Fenvoient toujours. Ce nest pas une conversion irration- nelle, c'est une anaiyse intentionnelle. ‘Si comme on le voit, la psychologic phénoménotogique se ©) Aussi pourrons-noas, dans es chapites sulvants, avoir re: ‘outs indfiéremment &Teapérience interne de notre pereeplon S'Uexpirience e exterae » ds sets poreevanis, (4) Sencusn, Ldote der Selostertenntnis,p. 10. 72 PHRNOWENOLOGIE DE. LA PERCEPTION tous ses caractéres de la psychologie d'intros- ‘elie en differe dans le principe. La psyebolo- n marge du monde physique, plus, mais le psychologue eroyait encore que Ia conscience Fest qu'un secteur de Vtre et il décidait d'explorer ce see- {eur comme lephysicien explore sien-Ilessayalt de décrire les données de la conscience, mals sans mettre en question existence abtolue du monde autour lle. Aves Te savant tt avee Te sens commun, il sous-entendait le monde object fomme cadre Togique de toutes ses descriptions et miliew fe ea penaée. Ine e'apercevalt pas que ce présupposé com- ‘mandait le sens qu'il donnall au mot «élre >, Pentraina A'rtaliser la conscience sous le nom de fait paychique » le'détournait-rinsl d'une vrale prise de conscionce ou du veritable Immédiat et rendait comme dérisoires les précaa- tons quill multipliat pour ne pas déformer I< Intérienr Ceest ce qu arrivait 2 Vempirisme quand il remplaeait monde physique par ua monded'événements intérieurs, Cest te qui arrive encore A Bergson au moment méme ot i! p= ‘pose Ia e mulliplicité de fusion » Ala multipliité de juste position > Cari s'agit encore I de deux genres de '8tre. On ement remplacé Ménergie mécanique par une énersle fpirtuelle, Vetre discontinu de Vemplrisme. par un tlre fluent, mais dont on dit qu'il s"éeoute et qu Ton déerit la trolsitme personne. En donnant pour theme & sa réflexion 1a Gestalt, le psychologue rompt avec le psychologisme, puis ‘Que le se, Ia connexion, Ie vérite » du pergu ne resultent plus de la rencontre fortuite de nos sensations, tells que Rotre nature psycho-physiologique nous les donne, mais en Aeterminent les valeurs spatiaes et qualitatives (1) et en sont In configuration irvéductble. Cest dire que Vattitude ‘ranecendantale est déja impliquée dans les descriptions da eyehologue, pour peu quelies soient fiddle, La conscience Eomme objet étude offre cette particlarité de ne pouvolr ive analssée, meme nalverent, sans entralner au-dela des postulats du sons commun. Si, par exemple, om se propose de {aire une psyehologie positive dele perception, tout en admet- tant que la conscience est enfermée dans le corps et subit & ‘avers lui action d'un monde en soi, on est conduit & d= rire objet et le monde tels guile apparaistent 4. Ia fonsclence et par It a se demander sl ce monde tmunédla- ftement présent, le seul que nous connaissions, n'est pas WE ta Structure da Comportement, yp. 106-119 et 261. LE CHAMP PHENOMENAL n usa ese dot iy ait en de partes, Une pgsblage Extjursamente Rtn Ue. consiaion in tieion peehologiave, une fis commence, se a pave done par kz mowtement prope: Apres avoir eo Petia des phenomincs Tegnrd monde Sect fomiae est par eux uc le monde object sous ext conaU, zest amended ur integre ot objet posal recher hes tomment ise conta & travers ee Aw mle mo: ‘Bente chanp petanmenal ance! champ anacendsoa BODGULGG Bilienat he fugeesntetel des conan anes a cousclree cone tsdtinent tre ue région pak tute deren cerain eonemble de contenan © pee {fos ov elle ne reds plus ou net pls cantonnee Ga SPalic des tormess que tarlestn papeholoique sat ober renner nal formes, cme oes hone ene teat purl ine peut pus fire question de drire fe ‘ends ica 'le prt ele comme tn donne opaque Tint ie catiucr’ Veaplsatin git eval mis tau te thunde vic, en deh monde objet e pourul a Tegard Surmne Sn lntne, et et ne deh da cha fhsnomdaasie champ traseendanaice aysiéme mole Puticmmonde ct sou four pis pour obje Panaiye ef agit mmlntennt Ge seer Is pene qo sont const Lthes tata de armane comme sujet ndatel gs thon comme pe dom perespion. Cette nouvel «ree Ton » ne conta done plat qu'un seul set vente Figo milan Cs passage da ard natrant du ene? Utg2 ao eonsuantaeheeral In thimatation commence pars pspebologe ese ler plu len impli ou de Basa dans mon sai Htme frat prone posse. iby cate de mon expéiencs et ealseraltradoqeation a weitcisan au tebe Tele et In perpetive ordinate ‘Sane pllsople anscendatale et a et asd en ppe- cee ae eee programme dabe phesumenlope ans: encanto) Gre champ phtnoménal tl que aos ffroae avert duns ce chaple, oppose A Fexpltation titode ettolne une tfc de principe Sans dou Te fivchtsge et Gopstsle sens ela strctore du perc Beemer las pour nso lesnple saslo des Crénmenis Pipehophysioggucs, ia raltonaite mest pat ‘un haward cbr ga eri conenrdr des sensations persn ela GD Test expost en cos termes dans la plupart des textes de uur! chintnt dons les textes pulles desu dernier plriode. 74 PHENOMENOLOGIE DE 1A PERCEPTION Gestatt est reconnue comme originaire. Mats si la Gestalt [Peut élre exprine par une ll interne, cette Toi ne doit pas Etre considerce comme tn modtle daprés lequl te realise: alent les phenoménes de structure. Lear apparition n’est ‘as le déploiement au dehors d'une raison preexistante. Ce Best pas parce que la « forme» realise un certain état deg libre, résout un probléme de maximum, et, au sens kantien, read possible un monde, quelle est privligige dans notre Pereeption, elle est Tapparition meme da monde et non sa Condition de possibilite elle est la naissance d'une norme fet ne se realise pas d'aprés une norme, ele est Tidentté de Vesteriur ot de Vintérieur et non pas la projection de Fintérleur dans Vestérieur. St done elle ne résute pas dune circulation d'états psychiques en so, elle n'est pas davanage faneidée, La Gestalt d'un cerelenren est pas Ja Joi mathema- tique mais Ia physionorle. La reconnaissance des. phéno- imines comme ordre original condamne bien Vempirisme comme explication de Vordre et de la raison parla rencontre: ‘des fats et par les hasards de la nature, mais garde @ lara son eta Yordre eursmémes le earactére dela factiité St isparaitrat. Si done nous voulons que la réffexion maintienne & Vobjet sur leque elle porte ses earactores des- iplifs et le comprenne vraiment, nous ne devons pas la eon ‘Sldérer comme le simple retour & une raison universelle Ia ‘ealiserdavance dans Virrfléchi, nous devons Ia considérer ‘comme une operation extateiee qui partlelpe elleméme & la factieté de Virreléchi, Cest pourquol seule de toutes les pb Tosophies la phénoménologle parle dun, champ transcen- dental. Ce mot signif que la rllexion ns jamais sous son, rogard le monde eatier et la pluralité des monades déployés tobjectives et quelle ne dispose jamais que dune Yue par- Uele et d'une puissance limitee. Cest uss pourquol la phe rnoménologie et une phénoménologie, eest-ardive étudie Fap- Davlion de Vetre & la conscience, au liew den supposer la ‘Possbilite-dopnte d'avance. Ml est frappant de voir que Ie Philosophies transcendentaies du type classique ne sinte Fogent jamais sur la possibilité defectuer Texplicitation| totale qielles supposent toujours fate quelque part. Il lear sufit quelle soit necessaire et elles jugent sinsl de ce qui test parce qui dot étre, par ce qu’exige Vidée du savoir. En {fait Ego méditant ne pout jamais supprimer son inhérence Aun sujet individue, qui eonnalt toutes choses dans ne Perspective particulitre: Lo rilesion ne peut jamuls faire fue je cesse de percevoir le soleil A deux eents pas vn Jour LB CHAMP PHENOMENAL 8 e brume,de voir ie soul « se ever» et « se coucher 2, de Denser avec es instruments ealturls que inont prepies Bon éducation, mes efforts precedents, mon histoire de Telains done jamais efetivement, je ive Jamais dans Teaitine temps toutes ies pensées originales qui contrbuent Kina pereption ou Ama conviction presente: Use piles Dale comme le entesme waceorde en derlare antyse a> Tune importance celle resistance de la passiniey comme ‘ifdialt pas néeessare de devenr le sujet transcendental Dour avoir ie droit de Yathrmer, File souteatend done que Tn penate du philosophe n'est assujeti A aucune situation, Partant du spectace du monde, qui est celui fume nature ouverte A une pluraité.desujets pensants, elle Feenerahe a Condition qui rend possible ce monde unique ofert A ple ‘leurs mol empiriques et la trouve dans un Je transeenden- {al waquel ls participent sans Ie iiser parce ql mest p to Bie, mais une Unie ou une Valeur. Gest pourquet Drobléme dela connatarance d'autres Te philosophie lantienne + parle ext aust Bln celal Cautral que e mien, analyse set Dlacds d'emblge en debors de mols n'a plus qu’ Gegoger les onditons generals qui endent ‘Sec motméme ou aut aus Jamal a question hie contemporaine prend le fit pour theme prinlpaly et futral vient un probleme. pour ell, cet qu'elle veut fMfectuer une prise de conscience plus radese. a refleston ne peut tie pleine elle ne peut ete un éclirissement total 46 son objet stelle ne prend pan conselence @ellesméme fen mime fempe:que de ses resultats, Ir nocs faut nos Seulement nous installer dane une allude relenive, dane tin Cogito Inattaquable, mais encore réleehr sur cite ro- exon, comprendre la’ sitvaton naturelle & laquelle ele fveonaclenee de saceéder et qui falt done partie de 48 ‘efnton, non seulement praiquer ta philosphle, male facore nous rendre compte de la transformation aval fatrane avec elle dans le spectacle du monde et dans no fristeneA eats condition seulement le savoir pilosopie {Que peut devenir un savoir absola et cessere're une spe Galle ou one techoique: Aig on wafers Unite absolve, asatont mo Haliser dans Etre, le centre de a philosophie nest ps tne subjecttetrafacendentale autonome, stu partout et ule part i se trouve dans le commencement Perptosl Gola Flexion, es pont ou une vie Indvidoele be met & 70 PHENOMFNOLOGTE DE LA PERCEPTION eféchir sur ellesméme, La réflexion nest vraiment réflexion ‘Que si elle ne semporte pas hors delle-méme, se eonnalt Giume rllexion-sursun-rveléch, et par consequent comme Atrebangement de siructre de notre exslence: Nous repro ‘chions plus haut a Vintuition bergsonienne et A Vintrospee- fon de rechercher un savolr par colacidence. Mais a aut txtrémité de la pillosophie, dans Ia notion d'une conscience Senaitvante tere, nous rows une eeu sym frique, erreur de Bergson est de roire que le sujet médi- tant puiste se fondre avec Vobjet sur lequel il médite, te Savoir se later en se confondant avec Tetre; Terneur des Philosophies rélerives est de eroire que le sujet méditant Duisse adsorber dane sa médilation ou saisir sans reste Tob- Jeteur leque il medite notre étre se ramener & notre savoir. ‘Nous ne sommes jamais comme sujet meditant le sujel irré- Aéchi que nous cherchons & connaltre; mais nous ne pou ‘ons pis davantage devenit tout enlier conscience, nous ra- Imener A la conscience transeendantale. Si nous étions 1a fonstiences nous devrions avoir devant nous le monde, notre histoire, les objets pergus dans leur singularitt comme des systtmes de felations transparentes, Or, méme quand nous fe falsons pas de psychologle, quand nous essayons de com prendre dans ue rellexion directe et sans nous alder des Eoncordances varides de Ia pensée inductive ce que cest (guun mouvement on qu'un éerele pergu, nous ne pouvons | Elairer le fait singulier qu'en Te falsnt varier par Vimagi- nation et en fixunt par la pense Mnvariant de celte expe Fence mentale, nous ne pouvons pénttrer Vindividuel que parle procsde batard de Vezemple, cest-idire en le dépouil- Fant de sa factilte. Ainsi cest une question de savoir sila penste peut jamais cesser tout A fait etre inductive et s'as- Eimilet Une expérience quelconque au point d'en reprendre tt den posséder toute Ia texture Une philosophie devient transcendantale, cesta-dire radicale, non pas en instale tant dans la conscience absohve sans mentionner les demar- tches qui y condulsent, mais en se considéraat elleméme ‘comme un probléme, non pas en postulant explieitation {tale du savoir, mals en reeonnalssant comme le probleme Dhilosophique fondamental elle présomption de la ale ‘Voila pourquot nous devions eommencer par la psycholo- fie une recherche sur la perception. Si nous ne Favions pas. fit, nous naurions pas compris tout le sens du probleme franseendantal, pulsque aous maurions pas suivi method snvement les démarehes quly eonduisent 8 partir de attitude LE CHAMP PHENOWENAL ” naturelle. Il nous fallaitfréquenter le champ phénoménal et © connaissance par des descriptions psyenologiques aves le sujet des phiéoomenes, si nous ne voulions pas, comme la nous placer demblee dans Une diene {que nous aurions supposée éternelle- ment donuée et manquer le vrai prabléme de la constitution. Nous ine devions pat cependant commencer la description ppayehologique sans faire eatrevoir qurune fois puri de {out psychotogisme elle peut deventt une méthode philoso phiqte. Pour révelle: experience perceptive ensevelie sous Ses propres résultats, Il n'aurait pas suff d'en presenter des ‘descriptions qui potwvaient nétre pas comprises, il fallalt fixer par des référeaces et des anticipations philosophiques, le point de vue dot elies peuvent paraltre yraies, Ainsi nous ze pouvions commencer sans la psyehologie et nous ne pow ‘vions pas commencer aver la psychologie seule. Lexpérience {nticipe une philosophie comme la Philosophie nest qu'une fexpértence élucidée. Mais malatenant que le ebamp phéao- Iménal a été sulfsamment eirconserit, entrons dans ee dox maine ambigu et assuroas-y bos premlers pas avec le psy- chologue, en attendant que Maulocritique du. psyehologue nous mehe par Une Fllexion da deusieme degre au pheno ‘éne'da plenomene et convertisse décidément le champ phénoménal en champ transcendantal. Sa¥oo aT smuuwva sugTeTHa Notte perception aboulit & des objets, et objet, une fors ceonstitué, apparait comic la ruigon de toutes les experiences ‘que nous en avous tls on que nous pourrlons ea avoir. Par exemple, je vols In maison volsine gous un certain anal, on Ia verrait autremeat de ta sive droite de la Seine, autremieat fe Tintérievr, autrement encore d'un avion: la maison elle bnéme n'est aulcune de ces apparitions, elle est, comme ‘isnt Leite, fe geomeétral de ees perspectives et de toutes les persp five dou Ton peut les deviver toutes ‘e nulle pat Alas que veulent dire ces mols ? Voir. nestce ‘pas toujours voir de quelque part? Dire que la maison elle- Ime n'est vue de nulle part, nvesbce pas dire quelle et invisible?’ Pouriant, quand Je dis que je vols la maison de ies yeu, jene dis certes rien de contcslabe + je ventends ‘Pes que ma rétine et mon eristalin, que mes Yeux comme Organs matbriels fonctionnent ct se la fassent voir A Bllnerroger que mokméme, Je n'en sals rien, Je veux expr er per ld tne certaine maniere d'scctdet a objet, le ‘Pregard >, qu est auss! indubitable que ma propre pensée, fuse directement eonnue de moi Ii nous faut comprendre comment la vision peut se faire de quelque part sans ere fenfermée dans sa perspective. ‘Voir un objel eest ou bien avoir en marge da champ sisuel et pouvoir fe fixer, ou bien répondre effectivemeat & fette solicitation en le fxant. Quand Je le fxe, Je mance fen Tus, mais cet «arrét > du regard west qu'ane modalite ‘de son mouvement : Je continue & Tintérleur dun objet exploration qui tout &'beure les survolait tous, d'un seul ‘mouvement je referme le paysage et jouvre Pobjet. es ‘optrations ne comneident pas par hasard + ce ne sont pa fcontingences de mon organisation corporelle, par exemple fa structure de ma rétine, qui mobligent A vole Tentourage ‘en floa si Je veux vole Tobjet en clair. Meme a jene savais Hen des ces et des batonnels, Je concevrais quit est nbeese faire de-meitre en sommel Fentourage pour mieux voit Fobjet et de perdre en fond ee que Ton gvgne en figie, #2 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION parce que regatder Vobjet c'est s’enfoncer en Iu, et que les Gbjels forment un systeme ol! un ne peut se montrer sa fen cacher duuires. Plus précisement, horizon intérieur ‘Tua objet ne peut devenit objet sans que les abjels envi- Fonnants deviennent horizon ct la vision est on acte A deux faces. Car je n'dentifie pas Tobjet detaille que J'ai mai ‘enant avec caul sur Lequel mon regard glssait tout a eure fen comparant expressément ces detals avec un souvenir de ia premiere vue densemble. Quand, dans un film, 'apparel se braque sur un objet el sen rapproche pour nous le ‘donner ea gros plan, nous pouvons bien nous rappeler qu'il git du cendrier ou de Ta Main d'un personnage, nous neidentifions pas effectivement. Cest que Vécran h'a pas ‘horizons. Au coatraire, dans la vision, Jappule mon regard sur un fragment du paysage, il s'animae et se déplote les Autres objets reculent en marge et entrent en sommell, mais is ne cessent pas d'étre fa. Or, avec eux, fai ma disposie tion leurs horizons, dans lesquels st impliqué, vu ea vision marginale, Vobjet que Je fie actuellement. Lhorizon est one ce qui assure Videntite de Tobjet au cours de Fexplo- ation, Hest le corrélaif de Ia. ul ea Quill a deja sur les nouveaux details qu’ ‘Aucua souvenir exprés, aucune conjecture explieite ne pour Taient jouer ce role :'ils ne donneraient qu'une synthese Drobabie, alors que ma perception se donne comme effec live. La’ structure objethorizon, c'estacdire a perspective, nne me géne done pas quand je veux volr objet elle est le moyen qu’ont les objets de se dissiouler, elle est aussi Je moyen qu'ls ont de-se-dévollet, Voir, ees entrer dans tun univers détres qui se montrent, et ils he se montrers Bas se pouralet ie cach es uns deri ls fu derrire fmol, Bn d'autres termes * regarder tn objet, est venir Thabiter et de Ia sisir toutes choses selon la face qu’elles tournent vers lui. Mls, dans In mesure of Je es ols ‘les aur eles renent des emus ouverts & ‘mon regard, ef, situe virtuellement en elles, 'apergois Je sous differents angles Tobjet central ds ma vision actuelle ‘Ainsi chaque objet est le miroir de tous let ablres. Quand Je regarde la lampe poste sue ma table, je Tul attribue aon. Seulement Jes qualitts visibles de ma place, mais encore alles que la cteminée, que Tes murs, que Ia table peuvent ‘voir >, le dos de ma lampe n'est rien dautre que Ta fa ‘qu'elle « montre » a la cheminge, de peux done voir un objet cn tant que les objets formeat ua systeme ou un monde et LE conps s ue chacun d'eux dispose des gutres autour de {ut comme Spectateurs de ses aspects cachés et garantie de leur perma Renee. Toute vision dun objet par mol se rilere Instanta: ‘Rément entze tous les objets du monde qui sont. sists Comme coexistants parce que chacun eux est fout ce que fes autres « voient » de lu. Natre formule de tout & Mhevre Goit done étre modifies; Ia maison ellesméme nest pas la ‘maison vue de oulle part, mais la maison vue de toutes parts. Lbjet achevé est translueide, il est pénétré de tous 5148 par une Infinite actuelle de regards qui se recoupent dans sa profoadeur et my lalsent rien de each. ‘Ce que nous venons de dire de la perspective epatiale, nous pourrions aussi le dire de Is perspective temporelle Si'je considére Ia maison attentivement et sans Avene pensée, elle a un air 'eterile, et il mane delle une sorte de stupeur, Sans doute, je Ge ma durée, mals elle et fe veyals Bier, moins views d'un jours cest Ia meme asso qu'un vielllard et qu'un enfant contemplent. Sans doute, elle & eleméme son age et ses changements; mais, meme stelle effondse demain, i restera.vrat pour toujours qu'elle a ee faujourd'hui, chaque moment du temps se donne pour te ‘moins tous ies autres, il montre, en survenant, « comment ela devait tourner > ct « comment cela aura fink >, chaque présent fonde definitivement un point da temps qui solicte In reconnaissance de Yous les autres, 'objet est done vu de tous temps comme il est vu de toutes parts et par le méme ‘moyen, qui est Ia structure 1P Médlte- leo, At, Bp. 23. 85 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION aque fal avee eux. Je ne parle que de mon corps en idée, de Vunivers en idee, de Tidée despace et Ue Vidéo de temps. Ainsi se forme une penséo « objective » (au sens de Kierkegaard), — celle du sans commu, elle de la science, qui finaleiment nous fait perdre le contact aves. Vexpée Fence perceptive dont elle est ccpendant Ie resulta et la Suite naturelle. Toute 1a vie de la conscience tend a poser des objets, puisqu’ele vest conscience, 'est-a-dire savoir de S01, quven tant qu'elle to feprend et se recuellleelle-meme enn objet identifiable, Et pourtant la position absolue d'un Sseul objet est la mort de In conscience, puisqu'elle fie toute experience comme un cristal introduit dans une solution a fait eristallisce Wun coup. 'Nous.ne pouvons demeurer dans cette alternative de ne tien comprendee au sujet ou dene rien comprenare a Vobjet- IV faut que nous retrouvions Terigine de objet aw eceur ‘meme de notre experience, que nous déctivions Vspparition Ge Petre et quo nous comprenions comment paradoxalement My a pour nous de Ten sor. Ne voulant rien peéjuger, nous prenirons a la lettre la penste objective et mots ne lal pose: Pons pas de questions quelie ne s6 pose elle méme, Si nous Somes amenés A retrouver Vexpérience derrire elle, ce passage ne sera motive que par ses propres embarras. Consi- ‘erons-in done & Teeuvre dans la eonstitation de notte corps comme objet, puisque c'est 1 un moment déeisif dans [a ‘entse du mone abjectit. On verra que le corps propre se Sérobe, dans Ta science meme, au traltement qu'on veut 1oL Impose. Et comme Ia genése du corps objectif nest qu'un mament dans fa constitution de Vobjet, le corps, en se tlle Fant du monde objectif,entrainera tes fils inteationnels qui Terelient son entourage et inatement nous révélera le sujet Dereevant comme le monde pergu I. — LE CORPS COMME OBJET ET LA PHYSIOLOGIE MECANISTE 1a difinition de Fobjet c'est, avons-nous vu, qui existe parieseztra partes, e qve par eansequent il nadine entre es parties ot enife Tursmdme et les svires ebjels que des felalons exéveures el mécanique, sot su sens étrlt ua ‘mouvement regu et transmis, soit au sens Tange un ape ort de fonction & variable. St Yon voulat inseser To isms dans univers des objets ct fermer ee univers & trae wets Tuy fallait traduire le fonctonmement du corps dans Telangage de en soi et dceovvrr ous Te comportement la dlipendanco linéaire du stimulus et di receptetr, di recepe {eur e ds VEmpfinder (1. Sana doute on savsitbieo que dans le circuit du comportement des dSterminations noe Seles emergent, et la théore de Venera spcllique des ferfs par exemple accordsit bien & Vorganieme le pouveit de transformer le monde physique. Mais justement lle Drétait aux apparcils nerves Ye pusanee ozette dp ener ies diferentes stractures de nore experience, ey alos que Ta vision le toucher, Vadiion sont autant de manieres accdder & objet, ces sructares ge touvaient transfor ies en quaités compactes ct érivées de la dstinetion Ioeale des organes mien jeu. Ains! fe rapport du stimls fhede la pereaplion pouvatt restr claire objeeif, Teds sement prychophysiqus cit du méme type que les Te tions de fa causalite « mondaine »- La phytaloge moderne re recourt pus A ces ales. Ele me fe plus 4 des laste iments materiel distinct. les ilferenes. qualita an rméme sens et les donnces ds decent sens. En relies Hisions des centres et meme des condctsars. na ae te dsizent pas parla perte de cerainesqulies sensible 0 te certalnes donnézysensorilles, mais par une deliterenelae GF Lr Structure de Comportement, chap. Tet Th. 88 PHENOWENOLOGIE DE LA PERCEPTION tion de ta fonction. Nous Vavons dt indiqué plus aut fuel quo sot Vemplacement de la lesion dangles voles Sensoreles et sa gentse, on assete, par exemple, A'une Scomposition de fa sgnsibiite aux couleurs ¢ au ddbut, toutes Tee couleurs sont modifées, leur ton fondamental teste Le meme, mals leur saturation déerott; pula Te spectre imple et ae ramene A quatre couleurs: jaune, vert, ety ouge pourpre, et meme touts les couleurs hondes courtes {endent yers une sorte de bles, toutes es couleurs & ondes Tongues tendent vers tne sorte de Jauae, 1a vision pouvant Gallears vanier eon moment & Taulre, selon le degre do {aligue: On arrive enfin une monocbromasie en ges, Ben ‘dus des conditions favorable contrast, long temps dexpo- tion) pulssent tomentanement ramener" Ie diehroma- Sie (1). Le progrés de la tsion dans la tubstance nerveuse Be Setuit done pas Un & un des contenus sensibles tout Fait mals rend de pus en plus icertine la diferenclation active des exeltations qu apparalt comme Ia fonetionessene fiele du spsttme nerves, De la méme manitre, dans Tes Tisions non eoricales de ia sensibiite tac, si certaine fonfeaus (lmperatues) sont pus fragiles et disparaissent ies premier, co n'est pas qu’ua terstoie dterming, drut cherie alae, nous sree Santis Ie chau te trl squela sensation spéiique sera restitse st on applique {in excitant asses dlenda 2), cest plot que Fexetation ze reusit A prendre sa forme fypique qe pour un stimulas plus. energie. Les lesions centrale -semblent. Lasser Enactes tes quits et par contre elles modilent Torganie dex doontes ct la pereption des objets: est isation et Vinterprétation des qualitts, En reaitéles recherches modernes montrent que ls sions centralesagistent surtout en lovant les chronazies qui sont thee le malade deux ou trois fois décuplées. Lexcitation produit ses effets plus lentcment, lls subsistent plus Tong amps, et ln pereeption tactile di rude, par exemple, se trouve compromise en tant quelle suppose une sulte dime pressions circonserites ou te conselence précise des dite Fentes positions de Ta main (8). La localisation confuse de Texcitant ne s'explique pas par la destruction d'un centre localisateur, mais par le nivellement des excitations qul ne (4, Sta, Patholoote der Wahmaehmung, p. 35. @ Ta thidy v. 388 (9) 1d ibid, pp. 300-361. 1LE CORPS COWME OBIET » éussisent plus & organiser en un ensemble stable of hacune deliesrecevralt une valeur univoque st eae tae ulrait ta conscience que par un changement cireons. fit (0). Alps les excitations um meme sens. diferent imoins par Finstrument matériel dont elles se servent que par ln manigre dont les atimol élementares sorganient Spontanément entre eux, ct elle organisation est lef altst nu niveau des « qualtes> eensibles comme au ives dela perception. Cest elle encore, et non pas Venere ope ‘iique de 'apparcit interrogt, qui fat qu'un extant donne jew une Sensation tactile ou Ane seasation thermique, St on eae plsiarerepriacs avec un ehtveu une rion lone de Ia Peau, on a abord des perceptions ponetuel neltement distinguces. et Localisces chaque fois_an méme Point A mesure que Fexcitation se répte, a localisation se fait’ moins précis, Ia perception stele’ dans Vespace, em ame temps la sensation caste ttre spectique: ce nest plus un contact, cst une rile, tantot par te frotdy tne {ot par la chaleur. Ps tard encore le sujet erott que Pench tant bongs et trace un cersle sur sa peste Enfin tien teat plus sentt (2). Gest dire que la « qualite sensible >, les de terminations spatales du erga ef meme la présence ou abe fence dune perception ne sont pas des effets de Ta staation de Tait hors de Vorganisme, mais représentent ta manitre Alon vient au-devant des stimulations et dont ise refere Bates. Uae excitation sect pas pergue lorsque alent tun organe sessoriel qui nest pas « accordé » avec ele (9. La fonction de Porgantie dan a reception des stimuli ext Baur aia ze de mest done his du type de ta causaité & mondaiae > Te coves der ‘ent le leu d'une’ mise en forme » qui intervient meme Avant Fétape corticae, st qu brouile, des Pentrés dursye. me nerveux, es relations du stimulus et'de Vorganisine- ‘Vewitaion est saise ot reorganiaée par des foncions trans: veraales qui a font ressembler a la perception quelle ba fuseter, Cette forme quite dessine dams Te systeme nervewns 2 déploiement d'une structure Je ne pus ms les represent @ 4, Stem, Patolore der Watrnehmung,p. 3 B Taiyo She eee vorsing treffen ein ungestinintes Reaktonsorgan. Sane Paitin Wubencimannn 3 en Die Smee Form chen ch trspetngtehes Forme besrifen tu ertenen geben > 18d p90 90 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘comme une strie de procesus en troiitme personne, trans ftisdion de mouvetnent ou détermination dune variable pat Une autre: Je n'en peux prendre une connaissance distant. ‘Sie devine e quele peut ize c'est en lassant 1 fe corps ahje, partes extra pares, ot en te Feportant au corps dont Hai Fexperence actuelle, par exemple, 4 la maniere dont ma qa main crconvientYabyet quelle touche en devangant les Simul et en desinant ellesntme la forme que Je vais per ey, he pale conrad a fon dare ant {Gwen Veccomplissont motmeme et dane ta mesure ol Je Suis un corps qui to leve ves le monde. “Aino Ventéroceptieité exige une wise en forme des sti- ali ia conscience du corps envahit le corps, Tame se tf and sur toutes ses parle, le comportement déborde sox rete central, Matson pourrait repondre que cette « ex: Dérlence du corps » ext elleméme nee representation >, oR 2 fait papehigues, qu’ ce tile ele eat au bout d'une ebaine ‘Gévtnements poystques et pysiologigaes qu peuvent seule ‘Are mis au compte da « corps rel» Mon corpa nesta pes, ‘exaclement comme leg corps exéreuts, un objet ut agit ‘Surdes racepteurs et donne lew finalement A Ta conscenee Gu compa? Ney atl pas une « fldrocepliite» comme ily ‘Bune s extecoceptivt > ? Ne poise pas trouver dans fe Corps des is que les organcs interns envolent su eervea tau sont insttuds de fa nature pour donner & Tame Toc: fnslon de sentir son corps ?La conschene da corp etme Se trouventains refoules, te corps redevient cate machine Fem nettoyce que In notion amigas ou comportement 4 Tailinows faite oublier. Si por exemple, chez un ampute, que stimulation se subsite A elle de la jambe sur te jd qui vad molgnon au cervess, le sujet sentra une Jambe fantdme, parce que Tame est unie immédiatement ‘hu cerveau et & I sul ‘estus la physilogie moderne ? Lanesthtsie parla cocaine ne supprime pas le membre fantom, i @ ESS membres fantomes sans aucune amputation et hia slte do lesions crébrales (1. Enila le membre fantOme garde Souvent la postion méme que le bras reel oceupait a moe ‘ent de lablessure un blssé de guerre seat encore dans Son bras fantOme es éelats@abus qu ontTnesré son brat ‘el @): Pautitdone remplacee Ia « théorle periphérique > Dar une « thdore centrale» ? Mais une theorie centrale ne seme, Lmage de notre Corps, p47. @ alas pp 139 90 LE CORPS COMME ORIET a ‘nous ferat rien gagner si elle n'sjoutait aux conditions pé- Hphtriques du membre fantome que des tracee cérebrales, Gar'un ensemble de traces cerdbrates ne sauraitSgurer les Fapports de conscience qui interviennent dans lephenoméne, HTaépend en effet de determinants « psycbiques ». Une émo= tion, une eirconstance qul rappele celles de Ia blessure font apparaitre un membre fantome chez des sujete qui ae avaient pas (1). IL arrive que le bras fantOme. énorme apres Topération, se vetréisse ensuite pour eengloutir enin dane Je moignon ‘« avee le consentemtent du malade & accepter fa mutilation > (2). Le phénomene du. membre fantome ‘Téclaire il pat le phénomléne d'anosognosie, qui vaige vsie Dlement une explication psychologique. Les sujets qui igno- rent systématiquement leur main droite paralyste et te ent Ia gauche quand on leur demande la oite parlent ee- ‘Pendant de leur bras paralysé comme d'un « serpent Tong et fold », ce qui exclu Thspothése d'une veritable anesthesie et suggire celle d'un refus de la déiience (3). Faut-ll done dire que le membre fantdme est un souvenir, une volonté fou uile royance, et, 4 détant d'une explication pysologi« ‘Que, en donner une explication psychologique? Pourtant at feune explication psychologique ne peut ito ton des conducteurs senstifs qui vont vers Tencépbal prime le membre fantome (4). 1 faut done comprendre ‘comment les déterminants psychiques et les conditions phy- Slologiques sengrenent les tne sur les autres + on ne eongalt ‘pas comment le membre fantOme, sil dépend de conditions Dhssiologiques et sil est ee titre Vellet d'une eausalite ea {rosiéme persoane, peut pour une autre part relever de his- Aire personnelie du malade, de ses souvenirs, de sex émo- tions ou de ses volontes. Car pour que les deve sérles de ‘conditions puissent déterminer ensemble le phénoméne, ‘comme deux composantes déterminent une résultante iL Teut faudrait un méme point «application ou un terrain come ‘mun, et Ion ne voit pes quel pourrait étre fe terrain com ‘mun’ des faits physiologiques > qui sont dans espace ts peychiques » qui ne sont aulle part, ou meme 4 des processus objectifs comme les influx nerveux, qui ape ) Litenwerry, Lope de notre Corrs. p. 57 (2) Ld. tbld, p73. 4; Lhermitesgnale que Vlsion des aepae térent en rapport avec ia consitution paychigue dv aoiet ele ‘Si plos tréquente cher les amoes elves. (Gh dd. ibid, p 128 194. (3) Ta fits p29 Sa $2 PHRNOMFNOLOGIE DE LA PERCEPTION partiennent & Yordre de en sol et A des coptationes tele ‘conscience du passé et 'émo- on, qu sont de Vordre du pour tol. Une théorie mixte du ‘membre fantéme, qui admettralt les deux stries de condi- {ons (1) peut done etre valable comme énonet des fats con- hus’ mais elle est foncitrement obscure. Le membre fan ome n'est pas le simple effet d'une eausalilé objective, pas davantage Une cogiatio. I ne pourrait élze un mélange des eux que st nous trouvions Te moyen darticuler Tun sur Tautee le « payehique > et le physiologique >, le « pour sol» ei" «en S01» et de ménager entre eux une rencontre, ‘ies procastus en troisitme personne et les actes personnels pouvatent étre intégrés dans un mile qui leur soit com- Pour déerire la eroyance au membre fantOme ot le refus o 1g mutilation, fes auteurs parient dune « repression fou d'un « refoulement organique > (2). Ces termes peu ea Usiens nous obligent & former Tide d'une pensée organi- ‘que par laquelle le rapport due psyehique > et du « Bry- ‘lologique > deviendrait concevable. Nous avons déja ren- ont illeuss, ave les suppléances, des phénoménes qui épassent alternative du psychique et du, physiologiaue, de la oalité expresse et du migeanisme (3). Quand Finsecte Substitue a patte saine a la patte eoupte dans un acte ins- tinetif, ce nvest pas, avons-nous vu, qu'un disposi de se- cours établi 'avance soit substitud par déclenchement au fomatique au elreut qu vent dire tals hors d'usage. Mais cee nest pas davantage que Ianimal ait conscience d'une A Watteindre et "use de ses membres comme de. differents ‘se produlre chaque ‘quelle ne se produit pas Hinue q'étfe au méme monde et ae porte vers lui par toutes t patances. Le membre attaché n'est pas suppieé par le membre bre parce qu'il continue de compter dans etre animal et que'le courant activité qui va vers le monde ‘asse encore par lui Il n'y a fei pas plus de choix que dans tune goutte dhulle qui emplole toutes ses forces internes @ Le membre fantine nese pete al Aogigue, pure, mit une explieation psychologique pure, cest la fonelusion de J. Laenacere Limage de notte Corps, p12 (@)Scumuoen, Das Kerperachema: Meveorn-LencwexTaat, ‘as Trugyeblde der eigenen Gestall,p. 74; Lattanttee, Lmage de nota Corps. p. 148. (@) Ct La Strdetuce da Comportement, pp. 47 et suivantes. ae explication physio. LE CORPS COME OBJET ny pour résoudre pratiquement te probléme de maximum et Se minimum qui ful est poss. La diference est seulement ‘guela goulle due sadapte A des forces externes données, andi que Fonimal projets lukméme les normes de som mniliea et pose lut-meme les termes de son. probléme vir {al GQ) § shais i! agit Ta Tua a prior de Tespéce et non, G'une option personnelle. Ainsi, ee qu'on trouve derriere le ‘phénoméne de suppleance, c'est le mouvement de Vétre au Inonde et i est temps d'en préciser Ia notion. Quand om it ‘qv'un animal existe, quil @ un monde, ou qu'il est @ 4a Mionde, an ne veut pas dire qui en ait pereeption ou conse tience’ objective. La situation qui déclenehe les operations Instinetives n'est pas eslitrement articulce et determing, le'sens fotal n'en est pas posstde, eomine le montrent assez Tes erreurs ef Taveuglement de Finstinet. Elie wore quant signifcation pratique, elle ninvite qu'a une reconnaissance corporelle, elle est vécue comme situation « ouverte > et appelle les movements. de animal comme les premigres notes de la melodie appellent un certain mode de résolution, Sans quil soit connu pour lulméme, et cest justement co ‘Gul permet aux membres. de se-substituer 'un a Tautre, ‘etre équivalents devant Vevidence de la tache. Si anere le sujet dans un ecrtain « milieu 5,1 « élre ay monde > esti ‘quelaue chose comme T'« attention a la vie » Ge Bergson ‘ou camme la'e fonction du récl » de P. Janet ? Lattention a Vie est I conscience que nous prenons de « mouve: ‘ments naissants > dans notte corps. O des movements P&- flexes, dbauchés ou accomplis, ne sont encore que des pro- ‘easus objestifs dont la conscience peut constater le d&rot Tement et les résullats, mais ou elle n'est pas engagee (2). W Wid, pp. 106 et suivantes, {@) Quand Dergion fis ror Tunité de Ia perception et de ection et invente pout Texprimer le terme de_« processus seme ‘Sgrtmoteurs >it cherehe viiletpent engage in conscienes| ‘tne leone! Mls soul ces represen one ‘mouvement est un depiscement dane Pespace ble ‘Sensation et le mouvement, meme pris 4 Tela nalssan, aucun ‘Comproms nest possible ef dese dltingvent comme le pour sot ten sol, Diane mantite genérae, Bergson a len Yu aie foros" et esprit communiquent bar Ta médation du tem (gultre un esprit cest dominer (écoulement dU temps, quavale ‘En corps, Celt avoir un present. be corpe etait une coupe Instgatande sur le cevenir de a conscience (utlze et Mamotre, 120) Mate le corgs teste pour Il ce que nous avons appie 16 Corps Sbjectif a conscience one connaissance, Te Temps reste % —_PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION En réalité les réflexes euxsmémes ne sont jamais des pro- ‘cessus aveugles: is 'ajustent & tn « sens > dela situation, fis expriment notre erlentation vers un « milieu de compor- tement > tout autant que Traction. du « milieu. géographi- ‘que > sur nous. Ils dessinent a distence la structure de objet sane en attendre les stimulations ponctuelles. est cette pretence slobale de la situation qui donne un ens aux stimull partels et qui fes fait compter,valoir ou fexister pour Torganisme. Le réflee ne résulte pas des sti mull objectifs, {se relourne vers eux, il les investi un fens qiils ont. pas pris up & un et comme agents physi- ‘Ques, quils ont seulement comme situation. Illes fait re ome situation, il est avee eux dans un rapport de « ¢o- haletanee , e'es-4-dire qu'l les indique comme ce qu'il est esting &affronter. Le réllexe, en tant qu'il souvre au sens one situation ct fa perception en tant quelle ne pose pas ahora un objet de connaissance et qu'elle est une intention enotre ire total sont des modalités dune ove préabjective fae sire de « maintenant >, qui fese « boule de nelge avee Inbméme > oa qu'il te déploi em temps Spalllist. Bergson ne Deut dome qur tenure ow dewcndrea sere des malienant > he va jamais jusquaw roouvement unigue pat lequel se conti ‘eat les ols dimensions du temps, et Ton ne tout pas pour Got dares sraoe ep un preset pouraol Ta conscience ‘Fenaage dans un corps of dans un monde, “Giant sine fonction do ror!» P. Janet em set comme dune notion exlstentllie,Cestcogul Ii permet débavcher une ther Drofonse de Vémotion comme effondrement de notre Eire cout Ile, fulte hors de notre monde et par conséquent comme varia tion de notte fire au monde (Ct par exemple Tinterpretation de Inverie de nerfs De Fangelsie @ TEetase, T. Ml pe 400 ets ‘vanies. Mais coe théore de motion mest paeebeie fost au Tout et comme le Tat oie 4-P. Sartre elle eaten rivalte dans deg dents de P.Ianet avec whe conception mécanique assez vol= fine de eile de dames elfondrement de motre existence dans Femotion est tale comme une simple dérloation des frees Dye Chole et Femton seme comme conscience de 3s broceasis en troisitme personne, si bien gull ny plus Hew de hereher an sens aun conden émotionnelies aut ‘dels dynamique aveuste de tendanees, et que Ton duslime (Ct IcP. Sarit, Eeanire dane theore de PEmotton). BiTanet tate ilears,expresotment Ts tension paychologique, a Gestaine le mouvement par lequel nous déplayons devant ‘ove nolte monde», comme une hypothtse representative, i {St done iy fon dea conidern em thie trl come Fx nce conerte de Thome, bie qui fe fase Implicitement dans iee‘Shalyses partculidres " ‘ONS COMME OBJET 9s ‘gui est.ce que nous eppetons tre au monde. Ea deca des ti- ul et des contenus sensibles, i faut reconnaltre une sorte Ge diaphragie intérieur qu, Desueoup plus qu'eux, dtermi- fe ee que nos Fllexes et nos perceptions pourrontviser dans Ie monde, la zone de nos operations possible, ampleur de polre vie: Certains sujets peuvent approcher de Ta ccité fans avolt change de'« monde » + on lee vit se heurter par~ tout aux objets, mais ils n'ont pag conscience de ne Dl avoir de qualités visuelles et la structure de leur conduit pe gallére pas. D'aulres malades, au contralre, perdent leur Ioade dés que les contenus se dé*obent ils renoneent & leur ‘ie coutumlére avant mee quelle soit devenue impos Ble, ils se font infirmes avant la lettre et rompent le con- tack vital avec le monde avant davoir perdu le contact sen- Soril Ily a done une certaine consistance de notre « moa- e >, relalivement indépendante des stimuli, qui interdit de ‘taller etre au monde comme une somme de vellezes, — une fertaine énergie de la pulsation dexistence, relaiverent fndépendante de nos pensées volontaires qui interdit de le traiter commen aete de conscience. Cest parce qu'il est une ‘voe préobjective que Tre au monde peut se distinguer de Tout processus en troisitme personne, de toute modalité dela 723 extensa, comme de toute cogtatio, de toute connaissance fn premigre personae, — et quil pautea réaliser la Jonction dda payehigue » et du « physiologique Revenons maintenant au probitme dod nous sommes partis. Lanosognosie et le membre fantome n’admettent ni {ne explication physiologique, at une explication psycholo- ique, ni une explication mate, bien quon puisse les rat cher aux deux series de conditions. Une explication physiolo- fique interpréterait Tanosogaosie et le membre fantOme ‘comme la simple suppression ou la simple persistance des stimulations Interoceptves. Dans cette hypotheses Vanoso~ shosle est absence d'un fragment de Ia représentation da ‘corps qui devrait étre donne, pulsque le membre correspon ‘dant est la, Le membre fantéme est la présence @une part dela représentation du corps qui ne devrait pas étre donnée Dulsque le membre correspondant nest pas la. Si maintenant ‘On donne des phénoménes une explication psychologique, le membre fantome devient un souvenir, un jugement pos! {Uf ou Une perception, Panosognosie un oubil, un Jugement ‘égatif ou tune impereeplion. Dans le premier cas le meit- bre fantome est la présence effective dune representation, anosognosie, absence effective d'une représentation. Dans le second eas le membre fantOme est la représentation June 96 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION présence effective, Panosognosie est la représentation d'une fbsence effective. Dans les deux eas, nous ne sortens pas des categories du monde abject oll n'y a pas de milley entre In présence et 'absence. Eo réalité Fanosognosique n'ignore ‘pat simplemente membre paralysé i ne peut se détourner Gera défcience que parce qu'il sat oi i risquerait de laren ccontrer, comme le sujet, dans la psychanalyse, salt ce qu be veut pas voir en face, sans quoiil ne pourrait pos ev bien. Nous ne comprenons Vabsence on la mort dun ami ‘quiau moment ol nous altendons de Iul une réponse et olt Rous éprouvons quil n'y en aura plus ; ausstévitons-nous Gabord Winterroger pour aYavoie pas & pereevoir ee silence + ‘ous nous détournons des régions de notre vie ob nous pour ions rencontrer ce néant, mais est dire que nous les dev ‘ons. De méme 'snosognosique met hors de jeu son bras p rulgsé pour a'voir pas & éprouver ea déchéance, mais c'est dire qu'il n'a un savote présonsctent. I est vrai que dans le ‘eas du membre fantome, le sujet sembic ignorer Ia mutilation ‘et compter sur son fantéme comme sur un membre reel, puls- Gull essaye de marcher aves sa jambe fantime ene se Isse sméme pas decourager par une ebte, Mals it déerit tres bien par allleurs les particularites dela jambe fantéme, par exem= ple sa motricite singuliere, et si la trite pratiquement Comme ua membre reel, e'st que, comme le sujet normal, i n'a pas besoin pour se mettre en route d'une perception nelte ‘tarticulee de son corps +l 1ul sult de favoir «8 sa dispo= ‘ition > comme une puissance indivise, et de deviner la jame be fantime vaguement impliquée en lui, La conscience de la Jambe fantome reste done, elle aussi, équivoque. Lampute Sent sa jambe comme Je peux sentir vivement Texistence un ami qui n'est pourtant ps perdue parce qu'il continue de compler avee elle, comme Proust peut bien constater Ia mort de sa grand'mére sans la perdre encore tant quia garde a horizon de sa vie. Le bras fantdme nest pas une representation du bras, mals Ia pre sence ambivalente d'un bras. Le refus dela mutilation dans lecas du membre fantdme ou Te Fetus de la defcienee dans Fanosognosie ne sont pas des décisions délibérées, ne se pas- sent pas au niveau dela conscience thétique qui prend post: tion explcitement apres avote consideréaiférents possibles- La wolonté avoir un corps sain ou le refus du corps malade ne ont pas formules pour eux-mémes, experience dU bras lamputé comme présent ou du bras malade comme absent ne sont pas de Fordre du « Je pense que...» Ce phénoméne, que défigurent égaicment les expliations {LE CORPS COMME OBJET ” Dhysiologiques et psyehotogiques, se comprend au eontratre dans la perspective de étze au monde. Ce qul en nous refuse Ja mutilation et la déficience, ‘est un Jo engage dans un cer- thin monde physique etinterbumain, qui continue de se ten~ dre vers son monde en depit des delicences ou des amputs- tions, et qu, dans cette mesure, ne les reconnalt pas de jue Lorefus dela defcience mest que l'envers de notre inbévence ‘Aun monde, la négation implieite de ee qui Soppose st mou vement natirel qui nous jelte &'nos tiches, & nos soucis, & ‘notte situation 4 nos horizons familiers. Avoie un bras fan- time, c'est rester ouvert toutes Tes actions dont Ie bras seul ext capable, cest gardor le ehamp pratique que Ton avait avant la mutilation. Le corps est le vébleule de Tetee au monde, et avoir un corps c'est pour un vivant se joindre & tun milieu defini, se confondre avec certains projets et 8'¥ fengager continuellement. Dans Vevidenee de-ce monde come plet ou figurent encore des objets maniables, dans la force du mouvement qui va vers lul et ol figurent encore Te projet cre ou de jouer du plano, le malade trouve la certitude e sn intgrt ats a moment meine ol fu masque sa monde ne peut manquer dela lui rééler = car YYai conscience de mon corps 4 travers lo aucentre du monde, le terme inapergu vers Tequel tous les objets tournent leur face, il est vral pour ‘meme raison que mon corps est le pivot du monde : Je sa aque les objets ont plusieurs faces paree que Je pourrals en ire le tour, et en co sens j'ai conscience di monde par le ‘moyen de mon corps. Au moment meme ob mon monde cou fumier fait lever en mot des intentions habituelles, Je ne puis Plus, si Je suis ampute, me joindre effectivement & Tuy Tea ‘bjete maniables, justement en tant quits se présentent Comme maniables interrogent une main que je n'ai plus. ‘Ainst se delimitent, dang Teasemble.de mon corps, des Gions de silence. Le malade sat donc sa déehéance justement fen tant qu'il ignore et ignore Justement en taat quil la Suit Ce paradoxe est celui de tout Petre au monde : tn me portant Yers un monde,j'erase mes intentions perceptives et, Ines intentions pratiques en des objets qui mapparsissent Hnslement comme antericurs et extdricurs ‘elles, et qui ‘ependant sfeistent pour moi qu’en tant qu'il susetent en mol des pensées ou des volonté Daas le ens qui nous occu pe, Vambiguité du savoir se raméne A cect que notre corps €omporte comme deux couches distinetes, celle du corps hhabituel et celle du corps actuel. Dans la premire figurent les gestes de mantement qu ont disparu do la seconde, tla " PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION question do savoir comment je puis me sentir pourva d'un, Shembre que Je n'ai plus en fail revlent savoir comment le corps habitus! peut se potter garant pour Te corps actuel. Comment pulse percevoir des objets comme. maniables, fos que je ne Dos plus les manier? Ii faut que le manisb ‘it ees d'etre co que Je manie actuellement, pour devenir ‘cequ'on peut manier, ait ceste etre un maniable pour mot ef soit devenu comme un maniable en sol. Corrélativement, fl faut que mon corps soit safsh non sevlement dans une experience instantante, singuliee,pleine, mais encore sous tn aepect de générale et comme tn étre impersonnel. Parla le phenomtne da membre fantome rejoin celui du refoulement qui va Iéelairer. Car le sefoulement dont parle In psychanalyse eonsiste en eeci que Te sujet s'engage dans tune cerlaine Woie, — entreprise amoureuse, carritre, @euvre, SS gull rencontre gur cette vote ane barrier, et que, a'ayant fi Ia foree de franchie obstacle ni celle de renoneer a Ten~ treprse il reste bloqué dans cette tentative et emploie indé~ finiment ses forees fla renouveler en esprit. Le temps qui ne pas avec Illes projets impossibles, ine se 3 Pexpérience (raumatique, te sujet reste tou referme pas Joure ouvert au méme avenir impossible, ston dans ses pen- ‘Stes eaplieltes, du moins dans son etre elfecil. Un present mi tous les presents aequlert donc une valeur dexception: Feplace les autres ef les desitue de leur valeur de presents futhentiques, Nous eaatinuons d'etre celui qui un jour sest ngage dans cet amour dadalescent ow call qul on jour a ‘véou dans cet univers parental. Des perceptions nouvelles emplacent les perceptions anciennes et méme des émotions nouvelles remplacent celles d'autrefols, mais ce renouvelle- ment n'intéreste que le contenu de notre experience et non sa Structure, le temps impersonnel continue de s'écouler, mais Te temps personnel est noue. Bien entendu, esttefxation ne se confond pas avec un souvenir, elle exclut méme fe souve> rir en tant quil fale devant nous comme un tableau une ‘xplrience anienne et quraw contralre ce passe qui demeure notre vrai présent ne s4loigne pas de nous et se cache tot Jours derrigre notre regard au llew dese disposer devant lui Lrexpérience traumatique ne subsiste pas A titre de represen tation, dang le mode de la conscience objective et comme un ‘moment qui a sa date i Tul est essentiel de ne se survivre ‘que comme un style d'étre et dans un cerlain degré de piné- alte Waligne ‘mon pouvoir perpétuel de me donner des ‘Emondes > au profit de Tus d'eus. et par Id méme ce monde Brivléglé perd sa substance et finit par w'étre plus quiune LE CORPS COMME OBIET erlaine angotsee. Tout refoulement est done le passage de existence en premiere personne a une sorte de scolastique Se celle existence, qui vit sur une experience aneienne ou plutdt sur le souvenir de Vavotr eve, puis sur le souvent Savoir eu ce souvenir, et ainsi de suite au point que finale iment elle nen rellent que la forme typique. Or comme avi noment de Virapersonnel, le efoulement est un phénoméne Universe il fat eomprendre notre condition detres inearnés, tena rattachant Ala structure temporelle de tre au monde En tant que Yai des « organes des sens >, un « corps » des, ‘fonctions psyehiques > comparables A ceux des autres hhommes, chacun des moments de mon expérience cestodétre tune totalitéintégrée, rigoureusement unique, ot les détals eulsteralent quen fonction de Vensemble, je deviens I lieu of eentrecroisent une multitude de « causalites >. En fant que Jhabite un « monde physique », ot des « stimuli > constants et des situations typiques se retrouvent, — et non as seulement le monde historique ol Is situations ne sont Jamais comparables, — ma vie comporte des rythmes. qui Boat pa eu raion dang ge aue Ja choi tre, mal eur 8 dans le milieu banal qui m'entoure. Ainsi appa Fait autour de notre existence personnelle une marge d'exis- fence presque impersonnelle, qui va pour sinsi dre de soi, et A laquelle je mie remels du soln de me maintentr en vie, futour du monde humain que chacun de nous sest fait ‘ua monde en général auquel il faut d'abord appartenir pour pouvoir fenfermer dans le milieu particulier d'un amour ou ‘Sune ambition. De méme qu'on parle d'un refoulement au ‘Sens restreint lorsque je maintiens & travers Ie temps un des ‘moodes momentanés que j'ai traversés et que jen fais la forme go tote ma vs, de méme on pent dige que mon ‘organism, comme adhésion prépersonnele & Ia forme ging ‘ale du monde, comme existence anonyme et générale, Joue, fu-dessous de ma vie pesonnelle, le rle d'un compleze inn. Hn'est pas comme Une ehose inert, it ébauche lui aussi le mouvement de Ierstence. Il peut méme arriver dans le dan- ‘ger que ma situation Gumaine elace ma situation biologique, ‘due mon corps se Jlgue sans réserve a action (1). Mais ces @ All Ssint-Exupéry, susessus Arras, entoaré de fen, ne sent plus comme diinet delutsatme ce corps qu tout & Theare fe ddrobaits'« Cest comme si tn we melalt Achaque seconde ‘onnée, comme simma ve me devenait chaque seconde plossene Sible Je vie Te aus vent Te suis encove vivant Je sie toafoars firs Vote ai plu qune sate de i> Poe de guerre, pe 400 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION moments ne peuvent ttre que des moments (1) et la piu ‘art du temps existence percoonelle refoule Vorganisme Eins pouvoir ni passer outre, ni renonecr 2 elle-meme, nile réduire & elle, ni so réduire & lui, Pendant que Je suis, fceablé par un del et {oul Ama pelne, deja mes Fegards ferrent devant mal, ily sintéressent sournoisement &quel= ‘Que objet brillant, ile recommencent leur existence auto- some. Aprés cette minute ou nous voulions enfermer toute ‘otre vie, le temps, au moins le temps prépersonnel, reeom- rence a s'écouler, et il emporte sinon notre résoluiion, di moins les sentiments chaleureax qui la soutenaient Lexis {ence personnelle est latermittente ct quand cette marée se rere I décision ne peut plus donner 4 ma vie qu'une signi Acation foreée. La fusion de Lame et du corps dans Pacte, Ja sublimation de existence biologique en existence person= nelle, du monde naturel en monde culture! est rendue & la {ois possible et précalre parla structure temporelle de notre texpérience. Chague présent sasit de proche en proche, &tra~ ‘ers soa horizon du passé lmmédiatet de fatur prochain, a Totalité du temps possible; il surmonte ainsi la dispersion des instants, fest en position de donzer son sens defnitit Atnotre passé lurmeme et de réintégrer A Vexistence person nelle jusqu'a ce passe de tous les passés quo les stéréotypies frganiques nous font deviner & Vorigine de notre etre volon faire, Dans cette mesure, méme les reflexes ont un sens et syle de chaque individu est encore visible en eux comme Tebatiement du cceur se fait sentir usqu’a la périphérie da corps. Mais Justement ce pouvolr appartient & tous les pre= sents, aux anciens présents comme au nouveau. Mféme si ‘hous prétendons inieux eomprendre notre passé qu'il ne se comprenait luiméme, i peut toujours récuser notre juge> ‘ment présent et senfermer dans son évidence autistique. 11 Je fait méme nécessairement en tant que Je le pense comme ‘un ancien présent. Chague présent peut prétendre & fixer notre ve, Cest 1a ce qui le definit comme présent. En tant {gull se donne pour la totalité de Petre et gu'l rempiit un {instant Ia conselence, nous ne nous en dégageons jamais Aout A fait, Ie temps ne se ferme jamats tout & fait sur lui etl demetre comine une blessure par olunotreforce 'oule, rage rion urgent ne FSjue ma signification stat pas en fu, je me Vols at de problemes plus graves que ceux de mon corps. > A.D Rinw-Exerenn, Pllofe de guerre, 10. LE CORPS COMME OBIET 101 A plus forte raison 1e passe spécitique qu’est notre corps ne et'assumé par une vie individuelle jamais transcendé, paree qu'elle le nour- Fit sectetement et y eamploie une part de ses forces, parce ‘quil reste som préseat, comme oa le voit dans Ia maladie ‘ol les événements du corps deviennent les événements de 1a journée. Ce qui nous permet de centrer notre existence fest aussi ce qui nous empéche de la centrer absolument et Fanoaymat de notre corps est inséparablement liberié ot servitude. Ainsi, pour nous résumer, Fambiguité de Vere fan monde se traduit par celle du corps, et celle se cou rend par celle du temps. "Nous reviendroas plus tard sur le temps. Montrons sere Jement pour le moment qu’ partir de ce phénomene cen- Aral les Tapports dae payebique > et da « physiologique » ovieanent pensables. Pourquoi dabord les souvenirs que Ton rappelle 4 Tampute peuventils faire apparatre le membre fantOme ? Le bras fantome nest pas une remémo~ ‘elion, il est un quasi-présent, le mutilé fe sent actuel ‘ment replie sur sa poitrine sans sucun indice de passé, Nous ne pouvons pas davantage supposer qu'un bras en image, ‘errant & travers la eonseienee, est venu se poser sur le mol= {gaon: car alors ce ne serait pas-un €fantome>, mals une perception renalssante. H faut que le bras fantdme soit ce Inéme bras lacéré par les éclats obus et dont leaveloppe sible rOlé on pourst quelque part qui vient hanter le ‘corps présent sans se confondre ave lul. Le bras fantome fest doge comme Vespérieace refoulée un ancien préseat qul he se déside pas 4 devenir passé. Les souvenirs que Yon Evogue devant Vampute indulgent un membre fantme non pas comme une image dans Fassociaionnisme appelle une futre image, mais paree que tout souvenir rouvre te temps perdu et nous invite 4 reprendre fa situation qu'il evoque. La mémoire intellectuelle, au sens de Proust, se contente Gun signalement cu passe; dun pateé en idee, elle en extrait fos ecaractéres > ou la signification eommuaicable plutot fquelle nen retrouve Ia sttucture, mals enfa elle ne serait pas memoire sf Tobjet quelle construit ne tenait encore Dar quelques fils intentionaels & (horizon du passt véou 21'A ce passe méme tel que nous le relrouverions en nous fenfongant dans ces horizons et en rouveant Te temps. De Ja meme manitre, si Yon replace emotion dans Tetre au ‘monde, on comprend quelle pulsse étre a origine du mem- bre faatime. Eire ému, cest se trouver engage dane une situation & laquelle on ne réussit pas A faire face et que 102 PIIENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Yon ne veut pourtant pas quitter. Plulot que d'accepter eshee ou de'revenir sur ses pas, ie sujet, dans cette im xistentielle, fait voler en éclats le monde object i barre Ia route et cherche dans des actes magiques tion symbolique (1). La ruine du monde. ob- Jeclt, In renooclation & Waction’ vrai, la fuite dans Vaue isme sont des conditions favorables 4 illusion des ampur {sen tant qu'elle suppose elle aussi Voblitération du reel. Sile souvenir et 'émotion peuvent faire apparaitre Te mem= bre fantome, ce n'est pas comme une cogitafo nécessite une autre cogilaifo, ou comme une condition détermine sa con stquence, — ce nest pas qu'une eausaité de Videe se super- pose lel A une causalite physiologique, c'est qu'une attitude Existentiele en miotive une autre et que souvenir, émotion, mmembee fantome sont equivalents 4 Tégard de Vétze au monde. Pourquoi enfin Ia scetion des conductours afferents supptimestelie le membre Tantome ? Dans la. perspective Ge Petre au monde ce fait signifie que les excitations venues ‘da moiynon maintiennent le membre anspute dans Ye elre feuit de existence. Elles marqueat et gardent sa place, elles {oat qui ne soit pas anéant, qu'il compte encore dans Vore Baniome , elles maénagent un vide que Vhisteire du sujet va Femplir, elles lui permettent de réaliser le fantome comme Jee troubles structuraux permetteat au contenu de la psy chose de réaliser un délire. De notre point de vue, un cir- ‘cuit sensori-moteur est, ATintérieur de notre étre au monde Blobal, un courant dexistence relativement autonome. Noo ‘quil apporte toujours a notre tre total une contribution s6- Darabler mais pares que, dans ertaines conditions, it est ‘Possible de mettre en. Evidence des réponses constantes ‘pour dee stimu eux-mémes constants. La question est dane fe savoir pourquol le refus dela défcience, qui est une at fitude a'encemble de notre existence, a besoin pout se réa Iiser de cette modaite trés spéciale quest un eireult sen- sorimoteur et pourquol notre fre au monde, qui donne Tear sens A fous nos réflexes, et qui sous ee rapport les fonde, se Tiere cependant A eux ef pour finir se fonde sur eve. Bn fait, nous Favons montré illeurs, les circuits sem~ forksmoteurs se dessinent d'autant plus nettement qu'on a faire A des existences plus integrées et le rilexe état Dur ne se trouve guére que chez Vhommé, qui a non seule. ‘ment ‘un milien (Umwelt, mais encore win monde (Welt) (0) (J-P. Sarone, Begutte dune théore de TEmotton. LE CORPS COMME OBJET 103 (a). Da point de vue de Fexistence, ces deur fai induction’ sclentinque se borne A justaposer, se_rellent {ntérieurement et se comprennent sous une méme idee, Sk Thomme ne doit pas Imiliew synerétique o2 ‘use de tous les milieux et theitre de tous les comport eats il faut qu’entre lui-méme et ce qui appelle son action ‘Fétablisse une distance, il faut que, comme disalt Male- branche, les stimulations du debors’ ne le touchent plus quavoe + respect », que chague situation momentanee cesse etre pour Iul la totalite de Telre, chaque réponse parte fulitre' d'oceuper tout son champ pratique, que Félabora- tion de ces réponses, au lieu de se faire au centre de son existence, se passe 4 Ia péripherie et qu'enfin les réponses Slesmémies exigent pits chaque Tos une prise oe po ‘pontaneite, en s'engageant dans le monde par des orga- es et des circuits prédtablis que Mhomme peut ac- ‘quérir Tespace mental et pratique qui le dégagera en pr fipe de son milieu et le lui fera volr. Et a condition de Feplacer dans Vordre de Veistence Jusqu’a la prise de conse lence d'un monde objectif, nous ne trouverons plus contradiction entre elle et Te conditionement corporel : est une nécessité interne pour existence la plus integrése ‘de se donner tn corps babituel. Ce qul nous permet de reliee Tan 4 Pautre le « physiologique » et le « peychique », cest ‘Que, réintégrés ‘h Texistence, ils. ne. se distinguent plus ‘comme Tordre de I'en soi et Fordre du pour so} et qu’ ‘ont tous deus orientés vers un pole intentionnel ou vers un ‘monde, Sans doute les deux histotres ne se recouvrent jac ‘mais tout a fait: Tune est banale et eyclique, Pautre peut fre ouverte et singulitre et il faudralt reserver le terme iistote pour ts second rare de phéaemeney s hisire tine suite dévenements qui ‘on seulement oat ua ‘Fens mats encore tale densest eucinétnes: Capendant, & ‘moins d'une révolution vraie qui brise les eatégories hise Toriques valables jusquea, te sujet de histoire ne erée pas de toutes pitees son roles en face de situations ty ues, il prend des décisions typiques, et Nicolas I, retrou- Yant jusquauz paroles de Louis XVI, Joue le role deja éerit un pouvoir etablien face dun nouveau pouvoir. Ses dé @ da Structure da Comportement, p58. 106 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION cisions traduisent un a priori du prince menacé comme foe réflexes traduisent un a. priorl spéciique. Ces steréo- typies ne tont alleurs pas une fatalite, et de méme que Ie'vitement, Ia parure, Vamour transfigureat les besoins Diclogiques & Voceasion’ deequels fl sont nes, d Vintérieur du. monde ealtorel Ta prior! historique nest feonstant que pour Une phase donate et & condition que Fequilibre des forces laisse subsiater_ les mémes formes, ‘Ainsi Whistolre nest nk-une nouveauté perpétuelle, ni une ‘epitition perpétuelle, mais le mouvement unique qUi eres der formes stables et les brise. Largunisme et ses dialec- fiques monotones ne sont done pas étrangers a histoire aticomme Inasimilahet ovr ele, Lihomme eonerttement ‘ris rest pas un peychiame jofot kn organisme, mais ce Vacetivient de Texistence qui tantOt se leisse élve corpo- elle et tantOt ge porte aux actes personnels. Les motifs ‘evchologiques et les oecasions corporelles peuvent sentre~ Tneer parce quil west pas un seul mouvement dans un corps vivant qui soit un hasard absolu 4 Végard des inten- ions psyehiques, pas un seul acte psychique qui n'ait trouvé at moins son germe ou son dessin général dans les ‘ispositions physiologiques. TI ne #agit jamais de la rene eontre incomprehensible de deux eausalités, ni d'une col- fision entre Tordre des eauses et Vordre des fins. Mais par ‘un tournant insensible ua processus organique déboudhe ans un comportement humain, un acte inslinctif vire et Gevient sentiment, ou nversement un acto humain entre aa sommel tae continu distaitement en refexe. Entre fe et le physiotogique il peut ¥ avoir des rapports Geehange qui-empéchent presque toujours de définir un {rouble mental comme psychique ou comme somatique, Le trouble dit somatique ¢bauche sur le theme de Taccident organique des commentaires psychiques et le trouble « psy hique > se borne & développer la signifiation humaine de Tévénement corporel. Un matade sent dans son corps une seconde personne implantée, Tl est homme dans une moitié Ge son corps, femme dans Tautre mollis. Comment dise Enguer dans le symptome les causes physilogiques et les motifs psyehologiques 7 Comment assocler simplement les eux explications st comment concevoir un point de jone- tion entre les deur déterminants ? «Dans des symptomes de cette sorte, paychique et physique sont liés si intérieu- yement qu’on ne peut plus penser h compléter Tun des do- Imaines fonctionnels par Tautre et que tous deu doivent ite assumes par un troisiéme (..) (i faut) .. passer dune LB ConPS COMME ONSET 105 connaissance des fats paychologiques et physiologiques & {ne reconnaissonce' de Tevenement animinae comme. prot msous vial inherent A notre eslstence (1). » Alnsi, fla {Question que. nous nous posions, la phystologe moderne Fie une'reponse irs cate: Tevénement pesehophysique ne peut plus tire congu A la maniére de la physiologle care Teslennelet comme In contigute d'un processus en so et Fane cogitatio. Lunion de Fame et du Corps nest pas s fee par un décret arbitraire entre deux termes exterieurs, Tun objet, Mautee sujet, Elle saccomplit 8 chaque instant fans Te mouvement de Fexistence. C'est. eaisence que hous avons trousce dune Te corps en Vapprochant par une Dremigre vole 'aects, elle de In phgsioosie I nous eat Hone permis de recouper et de précser ce premler réslfat fn inderrogeant cate foi existence sur elememe, eestae dire en nous adressant & la paychologte 1) B. Mewxanoontanenrnat, Das Truggebiid der elgenen Gestatipp. 17E7S Tl, — VEXPERIENCE DU CORPS ET LA PSYCHOLOGIE CLASSIQUE ‘Quand fa psychologi classique déerivalt le corps propre, elle lui alfribuait deja des « caractores » qul sont incom= patibles avec le slatut d'objet, Elle disat dubord que mon Eorps se distingae de 1a table ou de la lampe parce qu'il fstrconstamment pergu tendis que jo peux me detourner elles Cest done un objet qui ne me quitte pas. Mais des fors extee encore tun objet? Si Tobjet est une structure invariable, ibe Mest pas ere dépit du changement des pers peetives, mals dans ce changement ou d travers Ini. Les perspectives toujours nouvelies ne sont as pour Tul une Eimple occasion de mantfester sa permanence, une mankére ontingente de se presenter & nous. Il rest objet, cesta fire devant nous, que parce qu'il est observable, c'st-iire filué au bout de tos dolgis ou do nos. regards, indivisle Dlement bouleversé et retrouvé par ehacun de leurs mou vements. Autrement, i serait vrai comme une idée et non pos présent comme une chose, En particulier Vobjet avest ‘objet que sil peut élre éloigné et done a ta limite dispar Tailre de mon’ champ visuel. Se présence est d'une tlle Sorte quelle ne va pas sans une absence possible. Or Ia per hanence di corps propre est d'un tout autro gence: il est ‘fa limite dune exploration indefine, se refuse 4 exploration et se présente toujours A moi sous le méme langle. Sa permanence nest pas une permanence dans le monde mais une Permanence de mon cite. Dire qu'il est Toujours prés de moi, toujours la pour moi, “est dire que Jamas est vealment devant mot, que je ae peux pas le ‘eployer sous mon regard, quil demeure en marge de toutes ‘mes perceptions, quil est abee mot lest vral que les objets cnlerieure eux aussi ne me montrent jamais un de leure entes qu'en me eachant les autres, mais je peux du moins choisir A mon gré le cbt6 quils me monteront. Mls ne sau- alent mvapparaltre-qu'en perspective, mais la perspective particulidre que fobliens deux & chaque moment ne ré Fulte que dune néeessité physique, cesta-dire d'une ne EXPERIENCE DU CORPS 107 xssté dont Je peux me servi et qui ne mvemprisonne pas : {ema fendize on ne voit que le-elacher de Veéglse, mala cette contrainte me promet en méme teinps que dvailleurs ‘on verrat 'egise en eater. I est vrai encore que, si Je aula Drisonmier, Veglise se réduira pour mal 4 un clocher tron Qué. Sl Je ne quittas pas mon vetement, je n’en pereevrals Jamais Fenvers, et on verra justement que mes vétements peuvent devenie comme des annexes de mon corps Mais co fait ne prouve pas que In presence de mon corps soit come parable’ A Ta permanence de fait de certains objets, Tore Bane @ un oul toujours disponible. !_montre quiinserse- iment les actions dans Tesquelles je mengage par Vhabie fide sincorporent leurs instruments et les font partielper ia structure originale du corps propre. Quant aul i est Mhabitude primordiate. celle qui conditionne toutes I re et pat laquelle elles se comprennent. Sa permanence pres de mol, sa perspective invariable ne sont pas une né= Erste de fait, pulsque la nécessite de fait les presuppo ‘pour que ma fendtre m'impose un point de vue sur Ugh It bord due mon corp nen impose un sr le mende ft la premigre nécessite no peut etre simplement physique fque parce que Ia seconde est métaphysique, les situations de fait ne peuvent nvattcindre que si Gabord je suis d'une feile nature qu'il y ait pour moi des situations de fait. En autres termes, Yobserve les objets extercurs avee mon ‘corps, je les manic, je lee inspects, jen fais le tour, I quant "mon corms ene observe pay tub-méme’ i fae Greit, pour pouvotr le faire, disposer d'un second corps qui Itismieme ne serail pas obiervable. Quand je dls que mon corps, est fowours pergu de moi, ces mots ne doivent done Das sentendee dans un seas siiplement statistique et UL Goit 3 avoir dans la présentation du corps propre quelque those qui en rende impensable Vabsence ou méme Ia ¥ tiation, Qu'est-ee done ? Ma tele n'est donnée a ma vue que par fe bout de mon ner el par le contour de mes orbites. Je ‘peur bien voir met yeux dans une glace a trots faces, mals ce sont fet yeux de quelqu'an qui observe, et cest & peine si je peux surprendre mon regard vivant quand tne glace dans fa rve me renvole Inopinement mon image. Mon forpe dans Ia glace ne cesse pas de suivre mes intentions comme leur ombre et si observation consiste 8 faire varier fe point de vue en maintenant fixe Cobjet, il se dérobe & Votservation et se donne comme un simulacre de mon corps tactile pulsquil en mime les initiatives au lieu de leur 16 pondse par un déroulement libre de perspectives. Mon corps 108 -PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION visuel est bien objet dans les partis éloignées do ma tdte, Inais A mesure qu'on approche des yeux, Il se sépare des. ‘objets, it ménage au milieu deux un quasi-espace ol il ont pas acces, et quand je Yeux combler ce vide en re fonrant & Timage du miroir, elle me renvote encore & un. Sriginal du corps qui nest ‘pas licbas, parml les choses, mais de mon cote, en degh de toute vision. Il n’en va pas futrement, malgré les apparences, de moa corps tactile, ‘ar si Je peux palper avee ma main gauche ma main droite pendant quelle touche un objet, la main droite objet est pas la main droite touchante + ja premitre est un entrelae Eement d’os, de muscles et de chair éerase en un point de TFespace, Ia seconde traverse Vespace comme une fusée pour aller evéler Fobjet exterieur en son leu. Ba tant quil vot fou touche le mond, mon corps ne peut done étre va nk touche, Ce qui Tempéche d'étre jamais un objet, etre jax tals ¢ complétement conslitué > (1), cest quil est ce par quot ily a des objets. It nest nk tangible nt visible dans I mesure oi il est ce qui voit el ce qui touche. Le corps n'est ‘one pas Pun queleonsue des objets extérieurs, qu offirait seulement cette partictlarte aétre toujours 1. Sil est per~ manent, eest d'une permanenee absolue qui sert de fond Ja permanence relative des objets A Eclipse, des véritables objets, La. présence et absence des objets extérieurs ne sont gue des variations & Tinterleur dun champ de pré= fence primordial, d'un domaine perceptif sur lesquels mon corps a puissance, Non seulement la permanence de mon corps n'est pas un eas particulier de Ia permanence dans fe monde des objets extérieurs, mais encore la seconde ne se comprend que par ig premire: non seulement la pers: Dective de mon corps mest pas un eas particulier de eelle es objets, mais encore la présentation perspective des objets ne se comprend que per la résistance de mon corps. W toute variation perspective. Sit faut que les objets ne ime montrent jamais qu'une de leurs faces, est parce que Jessuls moiméme en tn certain Tew doi je les vois et que Jenne peux voir. Si néanmoins Je crois& leurs cdtés caches Comme ass! Aun monde qui les embrasse tous et qui foexiste ave eux, c'est en tant que mon corps, toujours Drésent pour mol, et pourtant engage au miliew deux par GP Hessen, Ideen, TM ata). Nous devons & Mgr Nodl et A THoatiat supcrieur de Philosophie de Louvain, dépositaie de fengemble aa Nacho, et en parielier A la blenvellance dt RUD, Van Bréda, avoir pu conslter un certain nombre «ine ais, EXPERIENCE DU CORPS 109 nt de rapports objectts les maintient en coexistence avee Inet fat battre en tous ta pulsation de sa durée. Ast le ermanence dl corps propre, si 1a psychologie classi avait analyse, pouvait 1a conte. at corps. non plus comme objet dW monde, mais comme moyen de notte come funieation avec Iul, au monde non plus comme somime objets déterminés, mals. comme horizon latent de notre ‘apetience, présent sans cost, Iu aussl avant toute pense Guerminante. Les autres « caraetires » par lesquels on dfinisait te corps propre m'étaient pas moins intéressant, et pour Tet iémes ratsons. Mon corps, distiton, se recoiatt ce qui tne donne des « sensations doubles >! quand je touehe ma main droite avee ma main gauche, (objet main droite & celle ingulitre proprilé de sentit,Iui-ausst Nous avon ww fout a Vheure que jamais les deux mains ne sont en mnéme temps Tune & Végard de Faure touchées et touchene tes. Quand Je presse mes. deux mains Tune contre Vautre, Tne sagit done pas de deur sensations que jeprowverais ‘ensemble, eomme'on percoit deux objets Juxtaposés, mais une organisation ambigue ol les deux’ maine. peuvent aiterner dans ia fonction de « touchante > et de toushée >. Ge-quion voulait dire en parlant de « sensations doubles > est que, dans le passage dune fonetion a Yautre, je puls feconnalice la main touchée comme la méme qut tout & Theure sera fouchante, — dana ce paquet dos et de muse les qu‘est ma main droite pour ma main gauche, Je devine tin instant Fenveloppe ou incarnation de cetle autre main Grote, alle et vivante, que je lance vers les objets, pout tes explorer. Le corps se surprend lub-méme de Vextérieur fn train exereer une fonction de connaissance, il esaye de se toucher touchant, i ébauebe« une sorte de rele ion » (1) et cela suffrait pour le distinguer des objets dont je peux bien dire qu'ls « touchent » mon corps, mals seulement quand il est inerte, et done sans jamais quils Te surprennent dans aa fonction explorarice. On disait encore que le corps est un objet aectif, tandis ‘que les choses extérieures me sont seulement représentees. Céiait poser ne teoisiéme fois Te probleme du statat du corps propre, Cat si je dis que mon pied me fait mal, Je ne Seur pas dire simpiement quit est une cause de douleur du meme ttre que fe clow qui le déchire et seulement plus prochaine; Je ne vei pas dire quit est le dernier objet du W Husson, Médlatons eartsteanes,p. Bl 10 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘monde extérieur, aprés quot commencerait une douleur du ens intime, tine conscience de douleur pat ellesmeme sans Tieu qui ne’se relierait au pled que par une determination caussle et dans le systime de experience. Je veux dire ‘que la douteur indique son lieu, quelle est constitutive d'un ‘Pespace douloureux ». « J'ai mal au pied > signile non ‘pas #edo pense que mon pied est cause de ce mal », mals ¢ ‘a douleur vient de mon pied » ot encore « mon pied a inal 5. Cest ce que montre bien fa e voluminosite primitive Ge la douleurs dont parlaient les psyehoogues. On recone haissalt done que mon corps ne Soflre pas & Ia manitre des objets du sens externe, et que peut-ttre ceusel ne se profllent que sur ce fond affecif qul Jette originairement In conscience hors dellomém: Enfin quand les psychologues ont voulu réserver au corps propre des « sensations kinesthésiques > qui nous donne- alent globalement see mouvements, tandis quiils attri- Dusient les mouvements des objets extérieurs & tne percep ion ‘médiate et Ain comparaison des positions successi- ‘ves, on pouvalt bien leur opposer que le mouvement, tant tune relation, ne. saurait etre senli et exige un parcours ‘mental, cette objection ne condamnait que leur langage. Co-quiis exprimatent bien mal vrai dite, par In e sens fon kinesthesique>, cétat Poriginalite des mouvements que Sexéeute avec mon corps ils anticipent directement la situa- ton finale, mon intention n'ebauche un parcours spatial que [pour rejoindre le but donné d’abord en son lieu, ily a comme ‘un germe de mouvement qui ne se developpe que seeondaire= ment en parcours objectif. Je meus les objets extérieurs a Tide de mon propre corps qui les prend en un lea pour les condulte en ua autre. Mals Je le meus ul, directement, jee Tetrouve pas en un point de espace oblecif pour Te menet fn un autre Je n’al pas besoin de le chereher, i est déja ee mal, — Jel p soln dei conte vers fe terme du mouvement, iy touche dés le debut et Cest fui qui Sette. Les sapports de ma detsion et de mon corps Jans ie mouvement sont des rapports magiques. Sits description du corps propre dans la psychologie clas- sique offrait dé) tout ce. qui est nécessaire pour Je distin- suet des objets, eo vient que les psyehologues n’aient pas fait cette distinction ou quis nen aicat en tout cas tire aucune eonséquence phllosophique? Crest que, par ane Aémarehe naturelle, Hs se placalent dans le lew de penste Impersonnetle suquel fa science sfest référée tant quelle a fru pouvoir séparer dans les observations ce qut tent Ta EXPERIENCE DU CORPS m situation de Vobservateur ot les proprétés de Vobjet absolu, Pour le sujet vivant, le corps propre pouvalt Bien ttre dif: rent de fous les objets extérieurs, pour Ia pensée non situee {Gu psyehologue, Texpéslence du sujet vivant devenait 4 som tour un objet cl, loin d'appeler une nouvelle définition de etre, elle prenalt place dans etre universel, Getait le « psy" chisme », que Ton opposalt au réel, mais que Von trattat comme tine seconde reali, comme un objet de science qui Sagiesait de soumetire 4 des lois. On postalait que notre experience, deja investie par la physique et par biologie, fdevat se résoudre entitrement en savoir object quand systéme des sciences serait achevé. Das lors Pexpérience corps se degradait en « representation » du corps, ce a’étsit pas un phénomtne, était un fait prychique. Dans Fappar Fence dela vie, moa corps visuel comporte une large lagune au niveau de la téte, mais la biologie etait Ii pour combler ecttelacune, pour Texpliquer pat Ia structure des Yeux, pour renseigner ce quest le corps en vérite, que J'al une rétine, tun corven comine les autres hommes et comme les cada ‘res que Je disseque, et qurenn Vinsteument di ehirargien Imetait infailiblement & nu dans cette zone indéterminée de ma tele Ia réplique exacte des planches amatomiques, Je Saisis mon corps comme un objetsufet, comme capable de ‘voir »et de «soulfrir », mais ces representations confuses {alenlent partie des curiostes paychologiques, etaient des échantillons dane pensée magique dont la psychologie et la Ssociologie etudiont tes lois et quelles font renteer a tire objet de science dans le systéme du monde veal. Lincom plétide de mon corps, sa présentation marginale, som ar Bulle comme corps touchant et corps touche ne pedvalent ‘done pas tire des traits de structure du corps luieméme elles en alfectaient pas Vidée, elles devenaient les « caractéres Aistinetits » des contenus de conscience qul composent notre Feprésentation du corps : ees contenus sont constants, affee- {ifs et bizarrement jumelés en « sensations doubles » mals & fecla prés la représentation du corps est une representation Somme les autres et corzélativernent Ie carpe on objet comme Ten autres. Les psyehologues ne s'aporesvatent pas quent tant ainsi Fexpérience dn corps, ls ne falsalent, accord avec la seienee, que diférer un probléme inévitable L'incom= Dlétude de ma pereeption était comprise comme une income pletude ve fat qui resultalt de organisation de mes appa Foils sensorils; In présence le mon corps comme une pré= fence de fait qui resultait de son action perpétuelle sur mes ‘éceptents nerveux; enfln Tunion de me etd corps, sup 12 PHENOWRNOLOGIE DE LA PERCEPTION posée par ces deux explications, était comprise, penste de Descartes, comme une union de fait dont la poss Dilte de principe n'avait pas & tre éablie, parce que le fit, point de depart de la connalssance, sliminait de ses résul= tats acheves. Or Te piychologue pouvait bien pour un mo- ‘meat, a la maniére des savants, Fegarder sou propre corps ‘par lee yeux Gautrut, et voir Te corps Wautrul a son tour fomme Une mécanique sans intérieur. Liapport des expé- Hlences dlrangéres venateffacer la structure de la sieane, et Peelproquement, ayant perdu contact avec Iui-méme, il deve- halt aveugle pour le comportement autrui, Il ¥installait insi dans une pensée universelle qui fefouiait aussi bien fon expérience Gautrai que son expérience de lulméme, Mais comme psychologue était engage dans une tehe qui Jerrappelaitalulsméme et il ne pouvait demeurer a ce point Ginconscience. Car le physicien n'est pas objet dont il parle, nile chimiste, au contraite Te psyetologue était tal Indme, par principe, ce fait dont i traitat, Cette représenta- fon du corps, cette expérienee magique, qu'il abordalt avec: ‘étachement, état Tu, i Ta vivalt en inéme temps quil la pensait. Sans doute, comme on Y'a bien montré (1), Enffsat pas etre Te psychisme pour le eonnaltre, ce savoir comme tous les autres ne s'acquiert que par 108 Fapports ace autrui, ce mest pas & Vidéal d'une psychologic ‘rospection ue nous nous reportons, et de luisméme a aus fcomme de luiméme a Iuiméme, le psychologue pouvat et ‘devaitredéeouyrir un rapport pré-objectf, Mais comme ps}= ehisime parlant du psychisine, il éaif tout ce dont il parfait. {elte histoire du paychisme quill développait dans Fattitude ‘objetive en possédait doja los résultats par devers lu, ou plutot it en état dans son existence le résullat contract et Fe souvenir latent. L'union de rime et du corps ne stat pas ‘accomplie une fols pour toutes et dans un monde lointain, tlie renalssalt A chaque instant au-dessous de la pensée du peychologue et non comme un évenement qui se répéte et ‘Gui surprend chaque fols Te psychisme, mais corome une ‘écessité que le psyehologue savait dans son étre en méme temps quil la constatait par la coonalssance. La genése de In perception depuis les données. sensibles » jusqu'au ‘emonde > devait se renouveler a chaque acte de perception, quoi les données sensibles avraient perdu le. sens Gielles devaient a cette évolullon, Le e payehisme »n'lalt done pas un abjel comme les auizes‘ tout ce qu’on allait WY comune, Lovjectiote en Psyetotog EXPERIENCE DU CORPS 113 Aire do Ii, il Vovait dj fait avant quvon te ait, Vétee da Desehologve en savait plus que i sur lubmeme, Hen de eight avn gu al nena ade de ween De fl état absolament etranger. Appliquée au poychsme, ia Rotion de fait sublssait done une transformation, Le pay- Shisme de fal, avee ses « particulates metal plus Un Evénement dans Te temps object et dang fe monde extt oar, mais un événement que nous tovehions de Fintérieu, ‘ont nous élions Vaccomplissement ou le surgisement per? Détuea et qui rassemblatcontinusiement em ti som pare, on corpse son monde. Avant tre un fait abjeetif, Punion deVame et du corps devait dane tire une porsblite de la anseienceclle-méme et la question se posait de savoir ce aquest Te sujet percovent sl doit pouvoir éprouver un corps omme sen. I ay svat ps 1480 fait sub, mas un ait fsnimé. Bite tne Conscenve ou plot élre une expérience, ‘Cent communiquer interieurement avee le monde ecorps et fee autres, dire avee ou au eu dtr & ct toutes faites, une premiére ouverture aux choses sans lar quelle il n'y" aurait pas de connaissance objective. Le psy fchologue ne pouvait- manguer dese redécouvnir comme expérienee, cestebdire comme présence sans distance au passe, au monde, au corps et A brut, su moment méme od 'voulait saperceveir comme objet parmt les objets. Reve- pons done aux « carscteres » du corps propre et feprenons- fo,ude at pole ob ove avon lade, Ene sant nou Fetracerong les progrés de la psyehologie moderne et nous tlfectuerons aver elle le retour a Teapérience, ML, — LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE ET LA MOTRICITE Décrivons Vabord la spatialité du coeps propre, Si mon Das est posé sur la table, ene songersi jamais 8 dize qu’ fst d c6lé du cendrier comme le cendrier est h eBt6 du UEle- ‘phone. Le contour de mon corps est une Irontiére que les Telalions espace ordinalres ne franchissent pas. Clest que fs parties te rapportent les unes aux autres d'une maniere originale: elles me sont pas déployces les unes & cble des fautres, mais enveloppées les unes dans les autres. Par exemple, ‘ma main. avest ‘pas une collection de allochirie (1), 00 le sujet sent dans £4 ‘change de valeur spatiale pour son compte (2) et les dilfe= ents points de la-main gauche sont transportés & droite fn tant quits felevent d'un organe total, d'une main sans parties qui a été d'un seul coup déplacée. Ils forment done tn systtime et Teapace de ma main n'est pas une mosaique 4de valeurs spatiales. De la méme maniéze mon corps tout ‘enter n'est pas pour mol un assemblage dorganes juxtae [posts dans Fespace. Je le tiens dans ne portecsion indiviee Et je connais Ia posiion de chacun de mes membres par tm schéma corporel ou ils sont tous eaveloppés. Mas Ia notion Gu schéma corporel est ambigué comme toutes celles gut fapparaisgent aut tournants dela science. Elles ne pourraiznt Atte enlitrement developpées que moyennant une réforme ‘des méthodes. Elles sont done W'abord employees dane un fens qul n'est pas leur sens plein ct c'est leur developement immanent qul fait éclater les méthodes anctennes. On enten~ ait d'abord par « schema corporel’> un résumé de notre fexpérience corporate, capable de donner un commentaire et lune signification & Vinteroceptisite et A Ia proprioceptivite 44y moment. Il devait me fournir le changement de position ) Cf par exemple Hea, On aiearbances of sentation with espectol reference fo te pols of usceral disease 18) 16 ibid. Nowe avons sent in notion designe local dans La Siractare da Comporierient, p. 1H el avant, LA SPATIALITE DU CONS PROPRE us des parties de mon corps pour chaque mouvement de Tune ‘elles, ta postion de chaque stimulus local dans Fens ble du’ corps, le bilan des mouvements accomplis A chaque moment dun geste complese, et enfin une traduction perp {elle en langage visuel des impressions kinesthésiques et aticulares du moment. Eo parlant du schema corporel, on fe eroyait Gabord introduire qu'un wom commsde pout designer un grand nombre dasseciations images et Ton Youlait seulement exprimer que ces associtions étaient for- Tement éiablics ct constamment preter & jouer, Le schema corporel devait se monter peu A peu au cours de Venfance et mesure que les contends tacthes,kinesthesiques et arte ulairess'associalent entre eux ou avec des contenus visuels fet les évoquatent plus alstment (1). Sa representation phe Siologique ne pouvait tire alors qu'un centre dimages seas elassique, Pourtant, dans Tusage que les paychologues fn font, on voit bien que le schema corpore! déhorde eetie ‘haition astociationiste. Par exemple, pour que le schema ‘corporel nous fasse mieux comprendreFatlocbri, it ne suit Das que chaque sensation dela main gauche viene se poser tse sluer parmi des images genériques de toutes let pare ties du corpa qui sassocleatent pour former autour elle comme um dessin du eorps en surimpression i faut que ces fssociations soieat chaque moment réglées par Une Tot ‘unique, que la spatialite du corps descende du tout aux pare lies, que la main gauche et sa position sot implique dans tug dessin global du corps et yprenne son origine, de sorte ‘ive puisse d'un seal coup on seulement se superposer ‘ta main droite ou se rabative sur elle, ais encore devenit tain droite. Quand on veut (2) éclaieer le phénomne dt riembre fantdme en le rellant au schéma corporel du sujet fn n'ajoute qusique chose aus explicationsclasiques par les Ataces clrébraies et leo sensations renalssantes que ai te schema corporel au lew d'etre le résidu de Ta eénesthésle outumiére, en devient Ta fol de constitution. St Ton a Eprouvé le besoin dintroduire ce mot nouveau, était pour xprimer que Tunité spatiale et temporete, unite intergen- Sorelle ou Funité sensorimotece du corps est pour ainsi (0) Gf par exemple Hens, Sensory disturbances fram cerebral lesion, 9. 489 Prete, Sorangen der Orlentirung ont eigenen Kor- pen et meme Seiisea, bas Korperschema, Blen que Scbilder ‘ititte gu’ can tel complexe west pas somme de ses parties ‘aie un tout nouveau par rapport elles >. 2) Comme par ex: Lnenttvt. Llmape de notre corps. 116 -PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION dire de droit, quelle ne se limite pas aux eontenus effective ‘ment et fortulement associés dans le cours de notre expe rience, qu'elle les précéde dune certaine maniére et rend Justement possible cur asgociation. Om stchemine done vers Une seconde definition du sehéma corporel: ine sera plus le Simple résultat des associations élabltes au cours de Vexpé- Hlenes, mals tbe prise de coneeieace globale de ma posture dang fe monde intersensorel, une « forme > au sens de la Gestaltpsychologie (1). ais cette seconde definition & son tour est deja dépassée par les analyses des psychologues. It ne suifit pas de-dire que mon corps est une forme, est-d- dire un phénoméne dans lequel Ie tout est antérieur aux par- ties. Comment un fel phénoméne estl possible? Cest qu'une forme, comparée i la mosaique du corps physico-chimique ou A celle dela « cénesthtsle », est un type dexistence nou ‘eau, Sile membre paralyst chez 'anosognosique ne eompte plus dans le sehéma corporel du sujet, cest que le schema Corporel n'est mi fe simple décalque ni’ méme Ia conscience tlobale des parties du eorps existantes et qu'il se les intdgre Activement 4 raison de leur valeur pour les projets de Yor= Ganisme. Les psychologues disent souvent que. le schéma forporel est dynamique (2). Ramené dun sens précis, ce ferme veut dire que mon eorps mapparalt comme posture en vue d'une eertaine ticke aetuelle ou possible. Eten effet St spallallté west pas comme celle des cbjels exteieurs ou comme esle des sensations spatiales » une spatialité de Position, mais une spatialité de situation. Si Je me tiens Gebout devant mon bureau et que je m’y appute des deux ‘mains, seules mes mains sont accentuées et tout mon corps Iralne derriére elles comme ue queue de cométe. Ce n'est pas que Jignore Templacement de mes épaules ou de mes Feins, mais il est qu’enveloppé dans celui de mes mains ‘toute ma posture se It pour ins! dire dans 'appul qu'elle Preanent sur la table, Si je suis debout et que Je Henne ma Dipe dans ma main fermée, la position de ma main nest pas déterminée discursivement par langle qu'elle fait avec fon avantbras, mon avantcbras avec mon bras, mon bras fave mon trone, mon trone enfin avee Ie sol, Je sais o0 est @ Koxnso, Das Kérperscheme, ene bilsche Studie und der Versuch einer Revision pp. 309 ct 367. Dingerrine et Kalla Uéfolsseot le schéms corporel« le savoir du corps propre care {erme deaemble et de Ia relation outuelle de see membre et do 85 pattes > lds p. 265. WC pat exeniple Roxen, tavall ets, LA SPATIALITE DU ConrS PROPRE or sma pipe dun savolr abso, et par 1d Je sais 08 est ma main on corps. comme le primit dans le desert eo & tant oriente demblee sans avoir se rappeer et ‘Nidutionner les distances pareourucs t les angles e derive Gepuls le depart. Le mot cit > appliqué A hon corps ne ‘Aeligne pas ine position dierminge par rapport adTautres postions ov pat rapport A des coordonses.exteicures Inais Fnstllaion des premieres coordonaces, Vancrage Ou corps actif dans on objet, Is stostion du corps en face do Ses tiches, Lespace eorporcl peut se dstinguer de Pespace fstericur et envelopper aes parties liew de les déployer tare quit est tobseurie de a salle ntcesaire a lve Ga tpectase, le fond’ de sommell ou la reserve de pulsance gun ae len ae tachent Te eee on ut (Dea one de nonttte devant laquelle peuvent apparaitre des tes press, des igure et ds points. Bn dere ansysee Sion corps peut Gite ne « forme'» et il peuty avolt devant lat des figures privigiées sur des fonds indi@érents, erst en tant ull ext olarse par es Liches, quil est bere elles, qu'il se ramasse sur luiememe pou atsindre soo but, ot le ¢ schéma eorporel » est fnalement une maniere exprimer que mon corps est au monde). Ea ee qut foncerme la'spatialte, qui nous interese. scale pout Te ‘noment, le corps propre est To roistme terme, toujours ‘Susentendu, dela structore gore et fond, et toute hgure fe profle sur le double horion de espace exérieur et de espace eorporel. On doit done réeuser comme abstraite toute analyse de Peapace corporel qut-ne fal entre ‘ompto que des figures st des ponte puiagu les igurs et few points ne peuvent i re congus ni tlre sans boraons ‘On répondien peu-etre que ja siractare figure et fond oa Ja structure point-horizon présupposeat ellesmémes la notion de Fespace objeeti, qu, pour éprouver un geste de Gexteritd comme Ngure sur fe fond maseif du eorpa i faut ben ier ta maln et le reste du corps par ce rapport 0 spas Hilté objective et quains! la structure Sgure et fond rede. ‘lent fun des contenus contingents dela forme univerelle espace. Mats quel sens pourrait bien avoir le mot ear > [our un rajet qui ne serait pas stue par son corps en face ‘a monde? it ipligue la disinclion d'un haut ef am bas, ® Gaanenwn, Aphaste und Motor, p. 896 ©) Ona det ve (of supra p. 07) que fe membre fantéme, aul estune modaté du schtine corporel, se compread par le mau Semen gineral de Ptre su monde: 418 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION cesleice un « capace tienté > (1). Quand je dit quan Sbjet eat eur une tate, jee place toujours en pensée dans fn tabie ou dans abjet et Je leur applique une catégore {hl convent en prinepe a eapport de man corps et des ‘ijele extereurs Depoulle deca impor anropaorique, femot sur ne sedistingue pls ds mat sous » ou du terme {tdi dens ene afore enivnle eapace ee fans quot il n'y surat pas pour ‘nous espace corporeh the nent pas ee par quai ily en a tn, Meme sila forme Sent pas fe mie dans leq, mas le move par leguel se bose fe content, elle nest pas le moyen suffiant de cette Bostion‘en ce dul concern Fespace corporch et dans cette sure Te conte corporel reste par rapport elle quelque hose opaque, dacldentel et ininteligble. La seal salu {ion dans ext vole serait Gadmetre que fa spatiaite du crpats aucun tens propre et dstinet dea spatalit ab feeb a feat esparatie t ontnn cine paénomtne ttpar ie probleme de son rapport ave a forme: Mats pot Sons:nous fendre ene trouver aucun sens stinet aux Ils e sur ny ¢ 008 my €.cOt6 de. oy oy dimensions do Tespace otitis? Meme s analyse retrouve ape toutes ces Felatons Ta relation universe Gentériorté, evidence da aut et durbos dela dro et dela gavehe pour elu qui fabite espace nots empecte de taller comme onsen tole tes ees dtinelions,et nous inte shereher sous Te sens cps des detions Te sens Talent dey expértences. Les Fapports Ges deux expacesseratent alors ts suivants: ds five Je veux thematier Teapace corporel ou en developper ‘Beene, ene trouve rien en ft que espace ntlisite. Mais fms temps eet espace intelligible mest pas dégoge de espace orient i n'en est Jstement que Vexpletation, et, Uetbend ae eete racine i abelument auc sens st en ‘due Fesjace homogine ne'peatexprimer fe sens de Pespace Griente que parce quil Fa requ de Tul St fo contenu peut fe vrotinent subsume sous Ia forme et apparatre comma contenu de celte forme, ces que la forme west seeetible fra travers Tut, Ieespace corporel ne peut vraiment deve: Situn fragment de Fespoce object que al dans sa siagi- Invite eescecospore! content Te ferment diatectique Ie transformess en espace universe est ce due nous rons essaye dexpriner en dient que fa tecture points fori est le fondement de Pespace: L’be Won ou he fond Cl Becven, Mee sun plaaomenolotchen Begrandung aad ceemettc und oer phyahatachen Ameendange LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE ay ne s'élendraient pas au-deld de la figure ow A Ventour sis lappartenatent au méme genre d’étre quelle et sls ne pou sient pas élre eonvertis en points par un mouvement dt regard. Mais la structure point-horizon ne peut menseigner cerque c'est qu'un point qu'en ménageant en avant de Iul Ia zone de corporéite doi il sera vu et autour de lal let horl- ons indéterminés qui sont la contre-partie de cee vision: Lamultipticité des points ou des « li » ne peut par principe seconstituer que par un enchatnement experiences ou cba GGue fois un seul dentre eux est donné en objet et qui se fait llesméme au co-ur de cet espace, Et, faalement, foln que mon corps ne soit pour mot qu'un fragment de Pespace, i n'y auralt pas pour mol drespace si je navais pas de corps. Si Tespace corporel et Tespace exierieur forment un sys- lume pratique, le premier élant Te fond sur lequel peut se detacher ou’ le vide devant leguel peut apparaitre Vbjet comme but de notre action, est évidernment. dans T'ace ton que la spatialté du eocps s'accomplit et analyse du ‘mouvement propre dolt nous permettre de In comprendre ‘mieux. On voit mieux, en considerant le corps en mowver ment, comment it habite Vespace (et dalleurs le temps) parce que le mouvement ne ae contente pas de subir Let pace et le temps, il Les assume activement, il les reprend Gans leur signication originele qui s'eflace dans la bana- ite des situations acquises. Nous voudrions analyser de prés un exemple de motricité morbide qui met Anu les Fapports fondamentaux du corps et de Tespace, ‘Un malade (1) que la psyehiatrie (raditionnelle claserait dans les etcités psyehiques est incapable, les yeux fermes, Gexéeuter des mouvements « abstrails », cest-iedire des mouvements qui ne sadressent 8 aucune situation effective tele que de mouvolr sur commande les brag ou les jambes, Sétendre ou de Méchir un doigt Tl ne peut pas davantage {kcrire la postion de son corps ou méme de sa téte ni les imouvements passifs de ses membres. Fin quand on at fouche la tate, ie bras ou la jambe il ne peut dite quel point de son corps on a touches il ne distingue pas deux points Ge contact sur sa peau, mtme distants de 80mm; il ne Feconnait ni la grandeur ni ia forme des objets que Von applique contre soa corps. Ine reussit les mouvements (@) Gran et Goupsrers, Ueber dem Binlass des wolsténdigen eles sotchen Yorctananormogen aad tae Hernnch. Payehologuche Analysen henpalhotogicher Fale ‘hap. pp 187250, vanes 12 PHGNOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION abstraits que si on tui permet de regarder le membre quit fen est chargé ou d'extehtor avec tout son corps. des mou ements preparatoirs. La localisation des stimull et la re- fonnalssanee des objets tactiles deviennent possbles elles ‘auzsl & Taide des. mouvements preparatolres. ‘Le malade exéoute, mime les yeux fermés, ave une rapidité et ul Streté éxtraordinaires, les mouvements nécessaires & la ‘pourva quils lui soient habltuels i prend son mouchote Gans sa Poche et se mouche, pread une allumette dans une Dolte et atlume une lampe Ii a pour meter de fabriquer des portefeuilles et le rendement de som travail aiteint les trois ‘quarts du endement d'un ouvrier normal. 1 peut méme (1) ‘Sans aucun mouvement preparatoire exéeuter ces mouve- ments ‘ou tovcher », mfie’ pour Te corps, est autre chose que ‘Smontrer >. Dés som début le mouvement de saise est ma- Srqvement son terme, il ne commence qu’en aoticipaat Surfin pulsque Tinterdiction de saisirsutfit & Tinhiber. Et iV raut admettre qu'un point de mon corps peut metre pré= sent comme point & saisir sans m’étre donné dans cette prise anticipée comme point montrer. Mais. comment festie possible? Si je sels ol est mon ez quand il s'agh ‘de Te Suisir, comment ne sauraisje pas oi est mon nex ‘quand il sit de le montrer? Crest sans doute que Te sa () Gounsrens, Ueber dle Abhanggket der Bewepangen von opilichen Vorgdngen. Ce second travail utilise des observations {iter su le rte malade, Schnelder, dexx ans aprés celles qu talent reeellies dans te traval cite & Vngtan {O) Gnussrein, Zeigen und Grelfen, pp. 45848, () Nata Ij Sap dun eéeebetewe, LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE ma voir d'un Tiew s'entend en plusicurs sens. La psychologie classique ne dispose d'aucun concept pour exprimer ee Yariétés dela conscience du lew parce que la conscience ‘Ou tiew est toujours pour elle conscience positionnelle, re- présentation, Vor-stellung, qu'a ce titre elle nous doane Ie lien comme détermination du monde objecif et quune elle représentation est ou nest pas, mais, a elle est, NOUS livre som objet sans aucune ambiguité et comme un terme identifiable & travers toutes ses apparitions. Nous avons aa Santee. Le matade a conscience de espace corporel comme fanatie de son action babituclie, mais non comme miliea bie, son corps ets dspesion comme mayen “dans un entourage famiier, mais non comme moyen expression dune pense spats grate eHbres Quand fog Tui commande dexéeutet um mouvement conertyl re ite dabord ordre avec um accent Interrogati, puis son forps ststale dans In postion deasemble ul ett exig Dat la tiches enfin fl exteste le mouvement. On remargue ‘Ge lout le corps y collabore et que jamals le malade ne le Tiduit, comme ferat un ujet Hormel, aux traits stricte ‘ment iodispensables. Avec le salut militaire. vennent les autres marques exéviures de respet. Avec le gesto de Ia Iain droite qui feiat de peigeer es cheveur, lent eeu de la main gauche qui tient le miroir, avee le geste de In ain dre! qo efoace um Gow vent cl dela tain acho qui tient Te clos. Cest que la consigne est prise Au strcux et que le milade ne réusit les monvements onerets sur commande. qua condition de se placer en fsprit-dans a sialion effective & laquelle ie correspon- dent, Le sujet normal, quand il enérute sur commands fe salut militaire, ne vit 18 qu'sne situation experience, {I redult done le mouvement sex Elements les plus sign: ‘eats ot ne vy met pas tout enter (1), Il ous avee som propre corps, i'ae plait fare le soldat ila «ireal fans le réle‘du soldat @2) comme le eomédien gise son orps réel dans lec grand fantome » (@) du personnage Jouer. Lhomme normal et le comélien ne. prennent pas ‘our réslles des situations imaginares, mais inversement (@) Gounsrens, Ueber die ADMEngighellng D175. (2) Sep. Saurhe, LTimagiatre, . 243. {@) Diotaor, Paradoze sur fe Gomédien. 422 PHIENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION détachent lear corps rél de sa situation vitae pour le falre Spire, parler ety au besoin, pleurer dans fimagiaite Crest fee note mala ne ptt plus fare. Dans in Sie, dt Séprouve les mouvements comme on resullat de fa se {ukiton, de In suite des evénementseux-mémess mol el Iouvernents, nous ne tommer pour ainsi die, qu'vn cha Zon dans le déroutement de Fenaemble el vest Pine $i ‘Fat conscience se Tinitative volontaire (.) Tout marche deat seul ns De la meme maniere, pour exealer ub tou. ‘erent sur commande, i se place « dans la situation alfec- ve densemble, ct cist delle que le mouvement cove, ome dans ave» (1), Sion tnterrompt son manege et won Te rapplle ta sivation dexperience, tote sa dex {ate dlsparat, De nouveau. initiation elnitique devient Impossible, le malade doit dabord «trouver > son Dray ‘"Gouver > le geste demands par des mouverents prepa Tatotren, le geste lubmeéme perd le caractere mélodique qt fofre dans Ia vc uauele et devient vsiblement une somme ‘de mouvements parils mis laborieasement bout 4 bout. Je done minsaler, pat le moyen de mon corps comune Puissance Guncertain ‘sombre actions famileres dans non entovrage comme ensemble de manipulenda, sens vr scr'mon corps ni mon entourage comme des objets au sens Kantien, cettadire comme des aystemes de qualtes les par one lot intelligible, comme des entités transparent, Tbres'de toute adnéresce. locale ou temporelle et prétes pour ta dénomination ou du moins pour tm geste de desi ‘ation, Il'y a mon bras comme support de ces astes que Fe connais bien, mon corps comme puissance action dé ermine dont je sals 'avance le champ ot la port, Ya mon entourage comme tensemble des Points appl Zatim possbles de celte puissance, — et ily a, autre pact, ion bray comme machine de muscles et os, comme ape Doreil a fexons et A extensions, comme objet stieué, Te Tronde comme pur spectacle aque fe ne me joins Das Thats que je confemple et que Je montre da doigt. En ce qut ovcemne Fespace corpore, on voit qui yun savoit dt Hieu qui ce réduit 8 tne Sorte de coexistence avec Iu et {ul nest pas un néant Bien qu'il ne puiese se traduire nl ar une description ni_méme par ln designation muctle {un geste: Le malage pique par un moustique n'a a GD Goensvine, Usher die Abangipketg pp. 175 et 176. LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE m 4e coordonnées dans Vespace objectif, mais de rejoindre ‘aves 2a Dain phénoménsle une certaine place douloureuse de son corps piénoménal, et quventre la main comme pulse sance de gratter et le point pigué comme point A gralter tun rapport vécu est donne Jans le systeme naturel du corps propre, Lopération a lieu tout entiére dans Vrdre du phe homénal, elle ne paste pas par fe monde object f, et seal le Speclateur, qul prete au sujet da’ mouvement sa represent tuon objective du corps vivant, peut ecoire que la pig pergue, que la main se meut dans Vespace object et, eh Conséquence, sétonner que le méme sujet échoue dan les experiences de designation, De méme fe sujet placé en face Ge'ses ciseaux, de son aluille et de ses taches familidres n'a pas besoin de chercher ses mains ou ses doigte, parce qui he sont pas des objets & trouver dans Fespace objectif, dea fs, des muscles, des nevfs, mais des puiseances deja mobili- stes par la perception des cseaux ou de Taiguille, e bout eentral des « fils intentionnels » qui le relient aux objets Sonnés. Ce n'est Jamais notre corps abject que nous mous ‘ons, mais notre corps phenomenal, et eela sane mystere, Dulsque c'est notre corps déja, comme puissance de telles {elles régions du monde, qui se levait vers le objets & salt ef qui les percevait (1), De méme le malade n'a pas & cher ‘cher pour les mouvements concrets ume seéne et tn expace titles déployer, cet espace est donné lui aussi, est. le monde nctuel, cest le morceau de cuir « A découper >, cest In doublure « & coudre », Létabli, les clseaux, es morceau de cuir se présentent au sujet comme des poles d'action, Is ‘éfinissent par leurs valeurs combinées une eertsine situae ion, et une situation ouverte, qul appelle un eertaln mode e résolution, un certain travall. Le corps n'est qu'un eé- ment dans le systéme du sujet et de son monde et la taebe fbtient de lui les mouvements nécessaires par une sorte sure orp oblate plsue cb est ps suru quent 1% PHENOMENOLOGIE DE 1.A PERCEPTION Gttraction & distance, comme tes forces phénoménstes A Yeouvre dans mon champ visuel obliennent de mot, sans eaten, Les reactions motrices qui clabiront entte elles Te meilleur équiibre, ov comme les usages de notre milieu, la fonstellation de nos. auditeurs obtiennent immédiatement {Ge nous les paroles, les altitudes, Je ton gui leur eonvien= non ue nous cherchions & dégulser nos pensées ou Dlaire, mals paree que nous sommes i Ta Tere ce que les bulres pensent de nous et co qu'est notre monde. Dans Te mouvement concret Te malade na nl conscience thétique 4a stimulus, ni conscience thétique de la reaction : simple= iment il est son eoeps et son corps est a puissance um eerlain monde. ‘Quarrive-til, aw eontraie, dans les expériences ou le max lade échoue ? Si Ton touche une partie de son corps et ‘gun fui demande de locaiser le point de contact, il com ence par mettre en mouvement tout son corps el dégros- Sit ainsi Ta Tocalisation, puis il la préeise en mouvant le membre intéressé ct Vacheve par des tresssillements de 1a eau au voisinage du point touche (1). Si Yon place le ras ‘a sujet en extension horizontale, iI ne peut en décrire la position qu'aprés une sérle de mouvements pendulaires qui nent 1a situation dy bras par rapport au trone, celle ide Vavant bras par rapport au bras, celle du trone par rap ‘port Ala verticals. Em eas de mouvement passif, le sujet Sent quily a mouvement sans pouvoir dire quel mouvement tt dans quelle direction. Tel encore ila recours des mou- ‘ements selfs. Le malade conelut sa position eoushée de pression da matelas eur son dos, sa postion debout de la Pression du sol sur ses pleds (2). Si Yon pose sur sa main Tes deux pointes d'un compas, il ne les distingue qu’ condi tion de pouvoir halancer 1a main et mettre au contact de la peau tantot Pune, tantdt Ventre pointe. Si Von dessine des Tettres ot des ehiffres sur sa main, ine Tes identifie qu'd tondlition de mouvoir Iuicméme sa main et co nest pas 1e mouvement de Ie pointe sur sa main qu'l pergoit, mais in ‘ersement le mowvemeat de sa main par rapport aia pointes ‘comme on le prouve en dessinant sur sa main gauche des Tettres normates, qui ne sont jamals reconnues, puis "image fen miroir des memes Tetres, qui est aussitot comprise. Le Simple contact d'un reetangie ou d'un ovale en papier ne onne lieu & aucune reconnaissance, per contre Te sujet Gounsrens, Veber dem Blaflainy pp. 167-206. @) da. tidy pp. 20628, LA SPATIALIFE DU CORPS PROPRE 5 reconnalt les figures si on tut permet des mouvements dex ploration dont il se sert pour les « épeler >, pour repérer urs « caractéres » et pour en diduie Vobjet (1). Comment coordoniner cette série le fails et comment sais & travers fur Ia fonetion qui existe chez le normal et qui fait defaut thee Te malade 7 Il ne peut Etre question de transferer sim= plement chez Te norinal ce qul manque at malade et qu'il eherche & retrouver. La matali, comme Penfance et eomme Tetat de e primitit > est une forme drexistence complete et Jes procédes qu'elle emploie pour remplacer lee fonctions normales detruites sont, eux aussi, des phenoménes, Togiques. On ne peut pas deduire fe mortal du pathologiq, les dificienees des suppléances, par un simple changement de signe, Il faut comprendre Tes suppléances comme des suppléances, comme des allusions une fonction fonda ntale quilles essavent de emplacer et dont elles ne nous onnent pas l'image diceete La veritable méthode indu s'est pas une « mithode de differences », elle consiste a lire Correetement Tes phénoménes, a en saisir le sens este fire es trailer comme des modalités et des variations de etre total du sujet. Nous constatons que le matade inter: rogé sur la position de ses membres ou sur calle d'un ste Imus tactile cherche, par des mouvements preparatoies,& faire de son eorps un objet de perception actuelle: interroge sur la forme d'un objet au contact de eon corps, il eherehe Ta tracer Tubaméme en suivant le contour de objet. Rien ne serait plus trompeur que de supposer chez le normal les memes opérations, abrégées. seulement par Vhabitude. Le Imalade no reeherelc ees perscplions explicites que pour sup= pléer une certaine présence da corps et de Tebjet qui est Sonaée chez Je normal et qui nous reste a reconstituer. Sans doute, chez Te normal lu-méme, a pereeption du corps, fet des objets av contact du corps est confuse dans Vimiao: bilité'@). Néanmoins Te tormat distingue en tout cas sana Imouyement un stimalas appliqué a sa féte et un stimulus appliqué a son corps, allous-nous supposer (3) que Tex () Par exemple, le sjet passe plusieurs fos ses dolgts sur un angle # lee doit, ait, vont tot dot, puts Us Surretent, pals ABepatieat dan un suie seme cest ci’ angley ce dol ke un tangle droit.» =~ e Deo, trois, quatre anges Tes les ont foot dtr centmétres, done sont Egon, oases angles sont drole, Gest in de. > Td hid, p. 195 ef pp. 187200, 1B) Gouascene, Veber dem Blofutey pp. 206-238, (@) Cawume He fat Goldstein. Ibid pp. 107-06. 426 PIIENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION tation extéroceptive on proprinceptive a révellé ebex tut eg. résidus hinesthésiques > quk Uenneat ew de mouver Imenis elfecifs 1 Mats comment les donne taciles reve Falent-elis dos résidus Linesthetiques » détermings si elles be portaient quelque caraetire qui les en rende capables, si les avavatent ellewineanes une signification spatiale précise fou confuse (1) 7 Nous dirons. done au moins que Te sajet normal a immédiatement “dese prises > (2). sur son corps. IL-ne dispose pas seulement de.son corps comme Smpliqué dans tn tiiey coneret, il n'est pas seulement fen situation a T'egitd ues tiches données dun métier, it fest pas seulement ouvert aux situations réelle, mal de plus, son corps comme eorréalit_de purs stimuli dapourvus de signiiestion pratique I est ouvert aux situa tions verboles et fieives qu'il peut se choisir ow quran ex périmentsteur peut lui proposer. Son corps ne lut est pas ‘Sonné par le toucher comme un dessin geometrique Sur le- ‘quel cague stimulus viendrait occuper une position expli= fil, et cest justement Ia maladie de Schneider avoir be- oir, pour savoir ot! on le touche, de faire passer Ia partie touche de son corps 4 Vetat de figure. Mats ehaque stimula tion corporelle chez le normal éveille, au liew d'un mouve~ rent actuel, une sorte de « mouvement virtue >, 1a parte 4a corps interrogée tort de U'snonymat, elle sanaonce par tune tension particullée, et comme une certaine puissance @action dans Te eadre du dispositit anatomig thee le sujet normal n'est pas seulement mobiisable par les Situations rélles qui Pattirent a elles il peut se détourner du monde, appliquer son setivite aux stimuli qui sinserivent ‘sur ses surfaces sensovelles, se préter 4 des expériences, plus généralement se situer dans le virtuel. C'est parce qu'il fst enfermé dans Vactuel que le touches pathologique a be- Soin de mouvements propres pour localiser les stimu, et est encare pour la meme raison que le malade remplace la Feconnaissance et la perception taciles par le déehitrement Taborieux des stimult et par la déduction des objets. Pour une clef, par exemple, apparaisse comme ele! dans moa, experience facile il faut une sorted'ampleur du toucher, un champ tactile oles impressions loeales pulssent s'integrer 4 une configuration comme los notes ne sont que les points Gf supra tn discussion géntralo de ¥ ¢ assoeation des fees yup. 25 et sulvanten (@) Now emprantons ee mot au malade Schneider: me fase ral, dui, des antatlepunkte, LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE 1m de passage de la mélodie; et la méme viscosité des données teetiles qul sssujettit Le corps & des situations elfectives re dit Febjet dune somme de caraetéres » sucessis, la Der~ ‘ception Aun signalement abstrit, la reconnaiseance & one Synthése rationnelle, 4 une conjecture probable, et dle &ob- Jet sa présence charnelle et sa faetiite. Au lieu que chez le formal chaque événement moteur ou factile fait lever a la feonscience un folsonnement «intentions qui vont, du corps comme centre d'action virtucle, sit vers le corps fui-meme, soit vers Vobjet,ehez Te malades, uu contraire, impression facile este opaque et fermée aur elle-méme, Elle peut bien falter A sot amain dans un mouvement de ssie, mais ne se {ispose pas devant lle comme quelque chose que on pulsse moatrer. Le normal compte avee te possible qui aequiert fins), sans quitter sa place de possible une sorte actus chez le malade, au contraire fe champ de Pactuel se limite 4 ee qu est rencontre dans Un contact elfectif ou relié 4 ces ‘données par une deduction explicte. ‘analyse du « mouvement abstrait » chez les malades fait encore mieux voir eatte possession de espace, cette exise tence spatiale qui est la condition primordiate de toute per~ ception vivante, Si Ton present au malade dexéeuter les yeux fermés un mouvemeat abstrait, une série operations ‘preparatoires lui est néeessaire pour « trouver > le membre edecteur Iuiméme, la direction ou Tallure du mouvement, et enfin le plan dans lequel il se déroulera, Si, par exente ple, on lui ordonne, sans autre présision, de mouveir som Bris, demeure d'abord interdit. Puls rome tout le corps et les mouvements se resteignent ensuite au bras que le su- Jet init par « trouver >. Sl sagit de « lever le bras >, le imalade doit aussi « trouver 9 sa ete (qui est pour Tul Vene Dléme du « haut ») par une série oscillations pendulaires gal seront poursuivies pendant toute Ia. durée du mouver nent et quien fixent le but Si Yon demande aa sujet de tra fer dans 'air un earré ou un cere, il « trouve » @abord son bras, puis il porte la main en avant, comme un sujet nor imal le fait. pour repérer un mur dans Vobscarite enfin il Eeauehe plusieurs mouvements selon Ta ligne drolte et selon diferentes courbes, et si Tun de ces mouvements se trouve fre eirculire, il Vachive promptement. Encore ne réussit-il 2 trouver le mouvement que dans un certain plan qul n'est pas exactement perpendiculaie au sol, et, hors de ce plan Driviegie, ne salt pas méme Tebaucher (1). Visiblement Te TW Gounsrene Veber den Eleflasiny pp. 213222. 328 PHRNONENOLOGIE DE LA PERCEPTION ralade ne dispose de son corps que comme dune masse Emorphe dans laguee sco! le mouvement ellectif intron SERGE dln ds etttons se repos ar son orps du asin dexéoster le mouvement comme un orateut uine pourrait ire un mot sana appuysr sur ua texte eerit vance: Le malade ne cherehe pas et ne trouve Das Tul fnéme le mouvement, i agte son comps jusawa ce que Te mouvement paraise. La consigne qui i a éle donnée nest ‘pa dlpourvue de seas pour Iu, puts sit reeonnalte ce qquily a dimparfat dans ses premieres ébauches, et que, s Iehasard de la gesticlation amene fe mouvement demande, sat aussi Le Teconnatre et uiiserpromptement cette hance, Mais sla consigne' pourlul ne’ signification tet ich, n'a fa designation mot ei mest ps lane pour Iucomame sujet moteur, i pet Dien feo Wer dave la trace fun mouvement efcetue iturin Teonsigne donnée, mats il ne peut Jamas deployer la pene ste d'un mouvement en mouvement effect. Ce qul fut man ‘ie nest mi In motriit, mila pensée et Nous sorames fave iEa'reconnaitre entre fe mouvement comme processus en troistdme personne ef la pensés comme representation du ‘mouvement une anticipation ov une susie du résultat asst {ee par le corps luvmeme comme puissance motncs, Um «projet moteur » (Bewegungsentwur!) une « intentionna sans lesqucs la consigne demeuce etre mort Ta formate idle dus mouveren tant il lance son corps dans des esis aveugles, 24 co {taire cher le normal tout mouvement et sndissoublement ‘mouvement st eonscience de mouvement. Ce qu'on pet €x= Yrmer en disant que chez Te normal tout mouvement 9 un fond, et que le mouvement et son fond ont « des moments ‘Fume folaité unique » (1). Le fond di mouvement nest pas tine representation asscige ou lige extericurement a mou ‘ement luksméme, i est mmanent au mouvement it anime tile porte a shaque moment, Tintation cinéiqus est pour {e sojet une manitre orginic de se neler A un objet a ‘mame litre que la perception. Par la sclare la distinction dtu bras ef «exon » des oigts, Noa carpe, qu Galt tout A TTheare le véhieule da mouvement, en devient tut-méme fe but, soa projet moteur ne vise pus queguun dans le monde, it Vse aon avantras, non bras, mes dag et les vise en tant quis sont capables de rompre leur insertion dans Te ‘onde Jouné et de deasiner autour de mol une stuatlon Be: tive, eu méme en tant que, sans aucun Partenare Mc, Je considere eurteusement cette dtrange machine & signifier et Ia fas fonctionner pour le plaisir (3). Le mouverseat abst teat crease & Tinterieur ds monde plein dans Tequel so rola ie owen sontel wae fone de fino et de subjectivit, I superpose espace physique un espa {uel ou humaia. Le mouvement conert est done cetrpéte, fandis que le mouvement abstrait est centrifuge, te premiee acu dane etre ow dans actu fe second dan fe posible fu dans fe non-re,lo premier adhere & un fond-donn,le Second dépioie lucriéme son fond. La fonction nocmale Gut fend posable le mouvement abstrait ext une fonction de ‘proection > par lnguele le suet du mouvement menage devant lat un pace Hote of e qu mexiate pas naturelles ‘ment pulse prendre un semblant dexstence On eonnatt @ Gouosrem, Veber aie ABRRGIOReta p10. @ Ya ond Sea (©) Gounstene Weber ate Abnangighet, p. 160 eq) se contete deldire que te fond du mouvement sbsiral vst le orp, et Set ‘ralen tant que Te corpy dana Te mouvement sbstai gest pos Btiement te teleale ef Seven fe st du mouvement Poutefote stu changeant de foncion fl change aus de moduli exlstentlelic et pave de Taste! au vite! 130 PHENOMENOLOGIE. DE LA PERCEPTION es malades moins gravement attelnts que Schn. qul per- Solvent les formes, les distances et les objets euxsméines, als qui ne peuvent ni tracer sur ces objets les directions lliles & action, niles distribuer selon un principe dooné, ni fen général apposer au spectacle spatial les determinations fanthropologiques qui en font le paysage de notre action. Pat exemple, ces malades placts dang ua labyrinthe en face d'un impasse, trouvent difielement 1a « direction opposce >. Yon pose une régle entre eux et le médecin, ils ne savent pas Sur commande distuuer les objete «do leur eBté > ou <0 este du médecin ».Tls indiquent trés mal, sur Ie bras d'une autre persoane, le point stimulé sur leur propre comps. St chant que nous sommes en mars et un lund! ils auront de la peine a indiquer le jour et le mois précédents, bien quis connaissent par ecru la série des jours et des mois. lis n'ar- rivent pas i comparer le nombra d'unités contenues dans {eux series de hitons posés devant eux : tantOt ils complent deux fois Te méme biton, tantOt ils comptont avee les ba- tons d'une série quelqtesins de ceux qui appartieanent 4 autre (1). Gest que toutes ces opérations exigent un meme pouvoir de tracer dans le monde donné des trontitres, des Airections,e'tablir des lignes de foree, de ménager des pers- peetives,en un mot dorganiser le monde donne selon lea pro- Jets du moment, de construire sur Tentourage glographi @ue un milieu de compertement, un systeme de signifiee tons qul exprime au dehors Vactsité interne du sujet. Le monde nexiste plus pour eu que comme un monde tout fa i figé, alors que cher le norinal les projets polarisent le ‘monde, et ¥ font paraitre comme par magie mille signes qui onduisent action, eomie les éeriteax dang un muses eon Auisent le visiteur. Cette. fonction de -« projection > ou a" évocation > (au sens oi Te medium évoque et fait parale ‘re-un absent) est aussi ce qui rend possible le mouvernent abstrait: ear pour posséder mon corps hors de toute tache lurgente, pour en jouer A ma fantaisie, pour décrite dans Yair un mouvement qui n'est déini que pat une consigne ver- Dale ou par des nécesités morales, il fact aussi que fe ren ‘verse Te rapport naturel du corps et de Fentourage et qurune Droductiviteé humaine se fasse Jour A travers Vépatsseur de Tetre. ‘Crest on ees termes que Yon peut désrte le trouble des mouvements qui nous intéresse. Mais on trouvera peut-tire Vax Wornxou, Sur ta notion de Ferpace (le sens tome. trigue) pp. HE 1A SPATIALITE DU CORPS PROPRE im sue calle deseriptoe, come on Ya dit souvent de ayebanigne (1)nenoss monte gus ose on Fesene de Uehalaic et ne nose donne pas ia case a scence ne ommencerait"aianeoVeapcalion ul dal secherchet Siniesour dex phenome ies conditions ui pes: dat selon tes incuodes corocvsr de Tinouion. Tel pat empl, nous savons que er textes meus 2 Seb foinldent ave den twoubles mass dela fontion vital oxmemes ies in Meswure cepa gi ett Fortine 6 Ja maladie. Par la vue seule, Schn. ne_ recon: i Ssucan chjet @). sen uonntes vise sont des taches preste Iniormes (Gh Quant ux obits buen ea heals ‘en dower tne session wade (Oe ae Thule pat, ques mowements« stats denencent ons pour le sje sus qui is des ye le nebe a ‘(Cl par exemple I. Le Savovazus, Un philosonhe en face de ta Prychanatyie, Nowvile Revue Prongate,feveiet 1988, © Boat Freud, to seal fait davolr Pelé les symplsimes par des flations logiqus plausibles est une consrmationsuffsante pour histiet Ie'bien-fonde dune. Interpriiation peyehonaltiqua, es-bdire Poychoiogive, Ce caratere de cabtreace logigue propose comme ftérinmy dexactitude de Tinterprélation “apparente besucoup plus ie'demonsraton freudlente & tm seduction metaphysique ‘qu Fexpicaton seentinque (ty Ea mtdeclae mentale, dans ia Fechercie des cause, la Valsemitance pryehologique ie vaut 8 ea pres len > (p. 318): (@) T n'y parvlat que ston ut permet des « mouvements mt tats» hachfenreade Bewegungen) de a tite, des sine oo des Aoles gat repessent le dessin impariait de Fobjet. Geua e Cour frame, sur Pspetotogte des optchen Wakrnehmange: und’ Br- vingeborganges, Prychologische Analeen Menpoltologscher Fille, chap. pp. 202 {@) € Ml manqce aux données vsueles du malade une struc ture spézingue st carsctristique. Les mpressions moat pas tne ‘condguration forme comme calls du nora elles wont Das, par txerple, aspect curacteristique due carvé'n9 du triage > faasifs comme "7. Un jrdinier qu bal vee, on dessus, quelque chose qul va ‘et vient > (I foe, fe maladedisingue ler hommes dex voitures {ies horames sont tous pare: mines a Tony ~~ ler Sent Iargesvon ne peut pas sy Irenper, et beaucoup plus pals 182 PHENOMENOLOGIE. DE. 1A PERCEPTION fen est chargé (1). Alnsh,o@ gui rese de moticité volon- Ghee’ wappute sur ee qUil reste de connaissance visuel Tes‘ cdiebres muthodes" de Ail nous petmettaient tet de anche que les movements aut ce eigen depen. ent du pouvoir de representation visuelle el que fs mou Semeats Zonerels, conserves par Te malade, comme ae curs les mouvements imiatfe pat lequels i compense Ia Douvrete des donnees visuelles, relevent du sens kinesthé- Binuc ou tactile en efletremarguablement exert chez Sein, La'distinction du mouvement coneret ek du-mouvement ‘isin, comme celle du Grefen etd Zeiger, se lasserait Famenet fla distinc classique ou lacie ‘et du visuel, Elia fonction de projection ou Gevocation, que nous avons Thine en videnee tout 4 Uheure, a la pereeption et & Ia Fepresentaon visueles (2). "En realty une analyse tndvetive,condaite selon tes mé thoder de Mil, about a aucune. conclusion. Car Tes {roubles du mouvement sbstrait et du Zelgen ne se rencon- {tent pas seulement dans les cas de ects psycique, mals dict thor es crublleax et dane beaucoup autres ma ladies @); Parmt toutes ces concordances nest pas Det= mis @en chosir une seule comme désave ch. expliquer > pr ele Face de moatrer. Devant Vambiguité dex falls, om Be peut que renoncer i ta simple notation statistique des flncideaces et chersher 4 ous sonores > it mettre 4 Tepreuve sa e sensibilité visuelte» ow s audi tive » et faire Mnventaire des qualles seusibles qui come posent sa conscience (en lanaage empirste), ow des mate Faux dont dispose sa connaissance (en langige itelleluae liste). Le médecin et le psychologue empruntent au sens commiun les concepts de la« vue et del « ouie > et le sens commun Tes crit univoques parce que nolre corps comporte en effet des apparels visuels et audilifs anstoinie ‘quement distinels, auaquels il suppose que des contenus de onscienesisolables dolvent correspondre selon un postulat (Benéral de « constance » (2) qui exprime notre ignorance ature de nous-meémes. Mas, repris et appliques systema: tiquement par la stience, ces concepts eonfus embarrassent Iavrecherene et appelient tnalement une révision générale des categories nalves. En réalile, ee que Ia mesure des seul imet A epreuve, ce soot des fonctions aatrieures A la spée Feation des qualités sensites comme au déploiement ce I tonnaissanee, c'est la maniére dont le sujet fait ctre pour Iutsméme ce’ qui Fentoure, soit comme pole d'ectivite. et terme d'un acte do prise ou d'expulsion, soit comme spec: tacle et théme de connaissance. Les troubles moteurs des clrébelleux et ceux de la ete psyehique ne peuvent ere oordonnés que si Von défiit le fond du mouvement et fe Wision, non par un stock de qualités sensibles, mais par une Certaine manidre de metize en Torme ou de srueturer Ven: tourege. Nous sommes ramenés par usage meme de (a méthode inductive dees questions « métaphysiques » que le osilivisme voudrait éluder. Linduction oe parvient 9 ns fins que stelle ne se horne pas A moter dea présenees, des fabsences et des variations concomitantes, et si elle congoit @) Gotosrsan, Zeigen und Greif, pp. 438-459, @) ef ebaessus fntzoduction, Tk 324 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION et comprend les fats sous des idées qui n'y sont pas conte= ‘hues. On n'a pas le chotx entre une deseription de la ml ‘die qui nous en donneralt Te sens et une explication hous en donnerat Ia cause et ily a pas dexplialions sans ‘comprétiension. ‘Mais précisons notre grief. A Vanalyse, il se. dédouble 4° La’ clcause » d'un «fait poyehique » n'est jamais un Autre « fait peyehique » qui se decouvricalt A la simple fbservation. Par exemple, la représentation visuelle nex plique pas le mouvement abstratt, car ele st ellememe Iabitee par la méme puissance de projeter un spectacle qui ‘se manifeste dans Te mouvement alstrat et dans le geste de ‘isignation. Or celte puissance ne tombe pas sous les sens et pat méme sous le sens intime. Disons_provisorrement ‘avelle ne se déeouvre qu’a une eertaine rélexion dont nous Dréciserons plus Join la nature. 1 résulte aussitot de ld que Finduetion psyehologique n'est pas un simple recensement des fats, La payeholosie nexplique pas en désignant parm feux Vanigstdent constant et Inconditionné, Bile congoit ow ‘comprend les fats, exactement comme Vinduetion physique he se borne pas & noter les conséeutions empiriques et crée ‘des notions eapables de coordonner les falls. Cest pourguol faucune induction en psychologic comme en physique ne Deut se prévaloir d'une expérience crucial, Pulsque explie Eation nest pas dévouverte mais invents, elle n'est jamais ‘donnée aver fe fit elle est toujours une iaterprétation pro- Dable. Nous ne falsons jusquiek qu'apptiquer a la psychos Iogie ce qu'on a tres bien montzé & propos de induction phiysique (1) et notre premier grief porte contre la manigre mpiriate de eoncevoir Tinduction et contre les méthodes 4de Mill, ~ 2” Or, nous allons voir que ee premier grief eo recouvre un second. ba psychologie, ee n'est pas seulement Vempirieme quil faut récuser. Crest 1a méthode inductive et Ia ponsée eausale en général. L'objet de Ia. psychologie fest d'une telle nature qUil ne saurait élre détermin€ par ‘des Felations de fonction & variable. Etablissons ces deux points avec quelque detail. 1" Nous constatons que les troubles moteurs de. Scho. ‘saccompagneat d'une déficienes massive dela connaissance ‘isuelle. Nous sommes done tentés de considérer la cécle Dsvchique eomme un eas diférentiel de comportement tac- tle pu, et, puisque la conscience de Vespace eorporel et le CE, Bnonscuvice, L'Espérience humaine et 1a Cansalté physique. 1» parle. LA SPATIALITE. DU CORPS PROPRE 138 souvementabstalt, qul vse espace vetuel, x font presque ompldtement defatt, nous inchaons A coutiore ‘que te foucher par luoméme me nous donne aucune experience Se Tespace abject (1). Nous dicons alors que le toueher fest pas apt, par lubméme, 8 fournir un fond au mouve: iment, cesticdite A disposer devant le sujet du mouvement fon point de départ ct som point arrives dans une simul fanuite rigouretse. Le malade esale de se donner, pa mouvements preparatoires, un « fond kinesthésigue > et hussit bien ainsi A « marquer > Ia position de son corps ai ‘epart et A commescer le mouvement, cependant ee fond Sinestbésique eat Table ne saurait ous fourir, comme tim fond visu! le rlévement du mobile ar rapport 4 08 point de depart et son point darrivée pendant toute a {ure a mouvement. Il ett bouseulé parle. mouvement tnt et ila besoin ce recontrait apres chaque phane @u mouvement. Voila pourquoi, dirons-nous, les mouver ‘ments abstraiis chee ‘Schn. ont perdu leur allure melo- Aigue, pourqiol ils sont fails de fragments mis bout & bout, ft pourguo! is « déailent > souvent en cours de route Le hamp pratique qui manque & Schn, n'est ren date que ie champ visuel (2). Mats, pour avoir Te droit de rattacher dans fa eéste psychique le trouble du mouvement au trou Se visue et chez le normal a fonstion de projection Ala sion comme h son antéctdent coastant et incenditionné, IMfaudralt Gite br que seule ln données visuelles ont 6 touches par In maladie et que toute les autres conditions {iu compartement, en particlier Vexpérience tale, sont ‘emeurées ce quills alent cher le normal, Powvone-nous Fatirmer Gt ic nv voir comm iy tule. snt fambigus, quaneune explrience nest crucial et aucune ‘xpliation dfnitive. St nous cbservons quran sujet normal ‘Gt capable, les yeux fermés, dexéeuter des mouvements abstr, of Fexpérience tactile du normal sulfsante pout gouverncr la motriilé,on pourra toujours répondre que 1k flonnées tactiles du normel ont justement regu des données ‘inulin ieur structure objective selon le vieux achtma de education des sens, Si'nous observons qurun aveugle est ‘apsble de locals ies attmuli sur ton corps et exceater ee mouvemenisabstrils, — outre quil y a des exemples {te mouvements preparatoire che tes aveugles, on peut fone ours répondre que la fréquence des assecations com TD Gane ot Gorosrens, Veber den Binfaseny pp, 227-280. (2) Gounsreis, Ueber dle ABhdngigkely pp. 103 sage 336 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION niqué aux impressions tactles Ia coloration qualitative des impressions Kinesthésiques et soude cellesel dans une quastsimuttancite (1)."A rat dire, dans le comportement héme des malades (2), bien des fats leissent pressentir tune alteration primaire de Vexpérience tactile. Par exemple, lun sujet saitfrapper & la porte, mais it ne sat plus le faire lla porte est cachée ot seulement si elle nest pas & dise tance de toucher. Dane ce dernier eas, e malade ne peut ‘exteuter dans le vide le geste de frapper ou douvrir, méme Sila lee yeux ouverts et (ince sur la porte (3). Comment Inettre en eause Jel les défallances visulles, alors que le lade dispote d'une perception visuelle du but qui sutfit ‘ordinaire 4 orlenter tant bien que mal ses mouvements ? Navons-nous pas mis en évidence un trouble primaire da toucher ? Vistblement, pour qu'un objet puisse déclanchier tun smouvement, il faut_qu’il soit compris dans le champ ioteur du mafade, et Te trouble eonsiste en un rétrécisse- ment du champ moteur, desornials mite aux objets elfec- fivement tangibles, 4 Texclusion de cet horizon du toucher possible qui les entoure cher Te normal. La déleience se Fapporterait, en fin de compte, & une fonclion plus profonde ‘que la vision, plus profonde’ aussi que le toucher comme Somme de qualités données, elle concermerat Pair vitale da Sujet, cette ouverture au monde qui fait que des objets fctucllement hore de prise complent néanmoins pour Te ormal, existent tactilement pour Iul et fant partie de son Univers moteur. Dans cette Mypothése, quand les malades ‘bservent leur main et le but pendant toute la duree d'un mouvement (4), il ne faudrait pas voir Ile simple grossis- fement d'un procédé normal et ce recours a la vision ne serait justement rendu nécessaire que par Veffondremeat du ouelier viriuel, Mais, sur le plan striclement inducti, cette Snterprétation, qui mot en cause letoucher, reste faculiative, et Ton peut toijours, vee Goldstein, en préférer une autre Te malade a besoin, pour frapper, d'un but 4 distance do foueher, justement parce que la vision, chez 10k déicente, ze sufi plus a donner un fond solide au mouvement. a's ‘done pas.un fait qui puisse attester, d'une maniére déeie five, que Texpérience tactile des malades est ou n'est pas ‘dentique a cele des normaux, et le conception de Goldstein. GD) Goiosyane, Ueber den Einfluss pp. 244 sa. (2) Ivegit ie du cas S. que Goldscin et lul-méme en paral date avec levcat Seba. dans son tavall Ueber de AbhGngigkele (GQ Veber die Abhangighet., yp. 178-184. @ Bip. 130, LA SPATIALITE DU COnPS PROPRE 137 ‘comme Ja théorie physique, peut toujours étre mise en faecord aver les fails, moyennant quelque hypothise nual: Iaire. Aucune interpretation rigoureusement exclusive n'est possible en poyehologie comme en physique "Foutefols, si nous regardons. mieux, nous verrons que impossibiité d'une experience cruciate est fondée, en psy ehologie, sur des raisons particuligres, elle tent a fa nature mime de objet & connaitee, cestacdire da comportement, tlle a des consequences beaucoup plus décisives. Entre des Uhories dont atleune nest absolument-exelue, aucune He foureusement fondee par les fats, la Physique peut tout de Ide choisir selon le degrt de vraisemblance, cestadire clon le nombre de faits que ehacune réuseit 4 coordonner ‘ans se charger dhypolhéses ausiliaires imaginéss pour les Desoins de la eause. En psychologie, ee erltére nous fait ‘faut + aucune hypothése aunillaire West nécessalre, om ‘lent dele voir, pour expliquer par le trouble visuel Timpos- [SBINLE du geste de e {rapper > devant une porte. Non seule- ment, nous a’arcivons jamais 4 une interprétation exclu sive, —dficienee da tocher irtuel ou defiience du mands ‘inuel, — mals encore, nous avons nécessairement & faire A les interpretations également vralsemblables parce que ‘Creprésentations visuelles >, «mouvement abstrait » el ‘oueher sirtuel > ne sont que des noms differents pour un {inte phénoméne central. De sorte que la psychologic ae se ‘trouve pos let dans la méme situation que la physique, eest- ie contfinée dans la probabilité des inductions, eile est {neapable de cholsir, méme selon Ia vraisemblance, entre des hypotheses qui, da point de vue strictement induetif restent cependant incompatibles. Pour qu'une. induction, méme implement probable, reste possible, i faut que la repré- Sentation visuelle » oW que la « perception tactile > soit fuse du mouvement abstrait, ou qu‘enfin elles soient toutes ‘deux effels dune autre eause, Les trois ou les quatre termes ‘doivent pouvoir etre considérés de Vextérieur et Von doit pouvoir en repérer les variations corrélatives. Mais. Sls Pretaient pas fsolables, st chacun deux présupposait les Slutres, Péehee ne sertit pos celul de Vempirisme ou des {entatives deapérience crucial, ce serait celul de a méthode fnduetive ou de la pensée eausale en psychologie. Nous ar ‘ons tins ab second point que nous voulions établir. 2 Si comme le reconnait Goldstein, Ia coeaistence dos données taciles ayes des données visuelles chez To normal Inolife assez profondément les_premigres pour” qu'lles ‘de fond av mouvement absteit, tes données 138 PHENOMENOLOGIE. DE L.A PERCEPTION tactiles du malade, coupées de est apport visuel, ne pouront Glee identiees sans plus A celles du normal. Donnces tace ise donnces vault Godse, me sont pas chee Tesnormal Justaposées, 1es premigres doivent au voisinage dep autres tine « nuatce qualitative » qu’eles ont perdue chez Schn, Crest dire, ajaaterti, que étude du tactile pur ‘st impossible eher le normal et que seule la maladie donne tin tableau de ce que serait eapérience tactile réduite & flleméme (1), La conclusion est juste, ais lle revient & fire que le mot ¢ toueher >, applique at sujet normal et au ‘malade, n'a pas le méme sens, que fe « tacile pur > est ua Dhénomigne pathologique qui n'entre pas. comme compor Zante dans Veaperience normale, que {a maladie, en Jésor- onisant Ta fonction visuelle, q'a pas mis & nu la. pure scence di tactile, qu'elle a modifié experience entitre du Sujet, ou, sion préfere, quil sy a pas shee le sujet normal tune expérience tactile el une experience visuelle, mals une fexpérienee integrate ol Hest impossible de doser es dil rents apports sensoriels. Les experiences méditisées par le {oucher dans la eéelte psychigque, nont Tien de commun fvee calles qui sont méditisées parle toucher chez le sujet normal, et a les unes Biles autres ne meritent d'étre apper Tes données « taciles ». Lexpérience tactile n'est pas une condition séparée que on pourtalt.maintenir constante pendant que Ton ferait varier Pexpérience « visulle >, de Imaniére 4 repérer la causalité propre de chacune, et le ‘comportement nest pas une fonction de ces variables, il est Drésuppost dans leur définiion comme chacune est présup- posée dans la definition de autre (2). La eéeite psyehique, Tp Ueber den Fiytesza pp, 27 sa {@) Sore condiionneisent des données sensorieles parla mo- twiitéet la Stuctare du Comportement, ply et es experiences {gol montrent quem chien attaché ne pergit pas comme an chen Ilbce de ges mouvement, Les procedés ein pavehologie clasi- {iss mélentcurieseoment ches Geb el Goldstein 2 T aspiration Soncrite de ia Gestaipaychologe ls reconnassent bien que te Suet percevantreapt comme un to, mts Ta totltéest congue ‘Comme on melange et fe toueher ne reoit de sa coexistence avec i "que une «nance qualitative >, alors que elon Veapeit de Gesulipeychologie, deve domalaey sensoriels ne peuvent com: miquer quien siniégrant comme des moments iaseparables 8 {ne ovgansation inerseogorielie Ory sl les données toile conse Iueat aver les données visuelle une configuration ensemble. est Evigenment h condition queller realseatellespemen, sur {eur propre terrain, one organisation spatlae, sans quot In cone Tetion Gu ioscher ot de Ig soe sersit ane sociation exterleure LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE 139 les imperfections du toueher et les troubles moteurs sont tosis exprestons d'un trouble plus ondamenta Par lequet {ip se comprennent et non pas trois composantes da com Dorteneat morbid, le representations visueles, fs doe Dees tells et la motricé sont trois phenomenes decoupes Gans units du comportement: Si, parce quis presenteat des variations cordatives,on veut les eapligucr am pat eure, on oublie que, pr exemple, rate de seprésentation ‘suelo, comme le prouve to cas des eereeieus, suppose 4éja la’ meme pulssance de projestion qui se. maniests fsa dane feouement anit dane Te geste de ae gnation et fon se done sins co que Yon ecot expiquer {Ex penste inductive et eausale, en renfermant daps i vs 0 dans fe loucher ou dans queue donnee de fat a pulse de projection quits baite totes, nous Ia deaule tious tnd seus pur In dnenson do eompertement ‘fl eat justement celle de Ia psychologic. Ea sigue, Teabissement dune toi exige bien que te savant congaive Te sous laquelle les fate serontcoordosnts ef celte its, {ul ne ae trouve pas cans Tes ails, be sera jamais wel6e Par one experience crises ne sera jamais Que prot Eabie ain elle eat encore idee d'une caval Gaus te sensu rapport de fonction & variable. a pression stsos: Brique devait Ee inventee, main, ena elle alt encore ‘tn processus en triseme personne, fonction dan certain ‘oulre de variables, Sle comportement est une Tore, 08 Ise contenus visutls> et les contends tactiles >, la Sone Hite et fa motricté pe figurent quatre de moments Insdparables, I demeure inacecoubis A tn. pense causal Test slsesable que pour une autre sorte de pensés, > ‘les données tacts restraient dans ta configuration totale co ‘Gvelles sont prises Isltment. — dieu consequences €slement Shclse pari tore dela Forme heat jaste Gajouter que, dans un autre travail Wericht ber den 1X Keungrest fur experimentele Psychologie in nchen, Die povehotogtsehe Bedeutung pathologtscher Stirungen det Roumuschenehmang),Gely marqyelimtiae Tigsulfisance de cee {rave nous enone Daatyser i ne fa pas meme parle, dit, ‘Fone eaalesconce du toacher st de Ia vision ches Ie normal et fos adie dicinguer ces deux corponantes dan is rections & Fespace: Liexpérience talle pore comme Texpériencevisall Due ate ton expnce de fustapoiicn et son espace represent, font dex produits de Tonalyse- ly 4 on maniementconerst oo eSpace duguel tove ir wens calaborent da nee unite inet {eeencic »(p. 70) et le toocher nes Seopropre qu a connate: fnce thatique de Fespase 10 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION celle qui prond son objet A état naissant, tel quit spparatt ‘celal qui le vt, avee Vatmosphtve de sens dont il est alors fenveloppé, et qui cherche A se glisser dans celle atimose phere, pour retrouver, dersigre les fats et les symptomes| ‘ispersts, etre total du sujet, sit s'agit dun normal, le {rouble fondamental, sl sagit d'un malade Si nous ne pouvons pas expliquer les troubles duu moue vement abstrait par la perte des contents visuels, ni en onstaquence la fonction. de. projection par la présence fetfetive do ces contenus, une seule méthode semble encore possible © elle consisterait 4 reconstituer Te trouble fonda ental en remontant des symptomes hon pas 4 une cause tlleméme constatable, mais une raison ou A une condition fe porsibilite intelligible, — a traler. Je sujet. human comine une conscience indécomposable et présente tout tnlitre dans chacune de ses manifestations. S! Te touble ne doit pas étre rapporté aux contenus, i audrait le rlier & Ia forme de la connaissance, si la psychologic n'est pas em Diriste etexplicative, elle devrait élce inteliectualiste et r& Nexive. Exactement comme Vato de nommer (1), rmontrer suppose que Vebjet, au lieu détre approch fl englouti par le corps, solt maiptenu 3 distance e {ableau devant le malade. Platon accordait encore a Veme piriste le pouvoir de montrer du doist, mais a vrai dire Inéme le geste silencieux est impossible si ce. qu'il désigne test pas dejd arraché a Vexistence instantanée et & Vex {epee monadique, trate comme le representant de ses appa fitions anteriures en mot et de ses apparitions simuita- res en autrul, cest--dire subsume sous une eatégoric et we au concept. Si le malade ne peat plus montrer du ‘doigt an point de son corps que Von touche, cest qu’ nest plus un sujet en face dun monde objeetif et quil ne peut plus prendre I" attitude eatégoriale > (2). De la meme Ianige, fe mouvement abstrait est compromis en tant qu'il résuppoce la conscience du but, qUil est porte par elle el ‘QUI eat mouvement pour sol. Bt en effet, imest déclencne ar aucun objet existant, il est visiblement centifuge, i fessine dane Cespace ume intention gratuite qui se port sur le corps propre et le constitue en objet au tiew de le Iraverser pour rejoindre & travers Tul les choses. Il est done Inabité par une pulesance d'bjectivation, par une «fonction ste de ‘st () Cf Guus ot Gounseere, Ueber Farbennamenamnest 12) Gras et Gotosrer, Zelgen wad Grefer, Pp. ASOT. Hae LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE Pa symbolique » (1), une « fonetion reprécentative > (2), une ulssance de « projection > (B) qui dallleurs est déja 9 Feeuvre dans 1a constitution des «choses > et qui cousite a traiter les données sensbles comme representatives les lunes des autres et comme représentatives toutes ensemble ‘Sun « eidos >, & leur donaet un sens, & ee animer inte- Fleurement, tes ordoaner en systeme, & center une plu alte d'expériences sur un meme nova intelligible, & fete fpparaltre eo elles une unite identifiable sous diferentes perspectives en un mot & disposer dervitre le Mux des ime Dressions un invariant qui et rende raison et A metize em forme 1a matiere de Vespériencs. Or on ne peut pas dire que la conscience a ee pouvoit, elle est ce pouvoir meme, Des qui y a conscience, et pour quil y ait conscience, il faut qu'il y ait un quelque chose dont ele soit conscience, tun objet intentionsel, et elle ne peut se porter vers cet fbjet qu'autant quelle se ierdalise > et se Jee en Tui, que Selle et tout entitre dans cate référence A quelque hose, que si elle est un pur acte-de signification. Si ua Etre est conscience, it faut quil me soit rien qu'un tissu intentions, Sil cesse de Se definir par Lacte de sigifer, W'retombe A ls condition de chose, In chose etant Juste: rent ce qui ne connall pas, ce qui repose dans une igno- anes absolue de soi et monde, ce qui par suite west asian «sol > vérilble, cesta-dire un ¢ pour soi» et a fgue Vindividvation spatio-temporelle, Vexistence en sol (4). Ta‘conseience ne eomportera done pas Te plus et fe moins. Site molade nrexiste plus comme conscience, i faut quill fxiste comme chose. Ou bien fe mouvemtent est mouvement pours alors tee simul» en eit pos Ia ease mals Fobjet intentionnel, — ou bien il se {ragmente et se die perse dans Veristence en sol il devient un processus ob- ccf dans le eorps, dont Jes’ phases se suectdent mais ne se eonnalssent pas, Le privilége des mouvements concrets ans la maladie rexpliqueralt parce quils sont des réflexes @ Hes. ) iy et Caan (8) Van Wosnon. & Oavfat souvent nonneur a Husser de exte distinction. Ea realty elle 4e trouve cher Descartes cee. Re originate de fuses est au-dela de ts nation di ce se trouve dans Vélsporation de cele noton et dans la dé verte, sous Finteatonuaite ez tepresentaions, une Iaten- {fonnalte pls profonde, que a'sutres ont sppelle existence. 142 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION fu sens classique. La main du malade rejoint le point de Son corps out se trouve le moustique parce que des circuits ‘bervens préstablis ajustent la reaction au lieu de Pexcie fatlon. Les mouvements “du mélier sont conserves parce 4uils dependent de réllexes conditionnes solidement etablis, ‘eles délciences psyehiques parce qui soat des mouvements en sol. La distinetion du mouvement oneret et du inouvement abstrait, du Greifen et du Zeigen serait eae du physiologique et dul psyehique, de Vexistence fn soi et de existence pour sol (0). "Nous allons voir qu'en réalité la premiére distinction, Join de, est incompatible avee Inouvement de stisie ou le mouvement coneret est assure par une connexion de fait entre chaque point de la peau tes muscles moteurs gui onduint la main, 'oh te ‘oit pas pourquol le méme ereult nerveux commandant aux memes muscles un mouvement a peine different n'assure Fait pas le geste du Zeigen aussi bien que le mouvement {u Greifen. Entre le moustique qul pique ta peau ol la Te Bletle de bois que le médecin appuie au méme endrolt, a itterence physique n'est pas sulfisante pour expliquer que le mouvement de saisie soit possible et le geste de desi~ nation impossible, Les deux « stimuli» ne se distinguent ‘raiment quo si Ton Tait entrer en compte leur valeur af- fective ou leur sens biologique, les deux reponses ne eessent de se confondre que si Yon considere le Zeigen et le Greifen comme deux maniéres de se_rapporter a Tobjet et deux types a'étre au monde. Mais c'est justement ce qui est im= (Gelb et Goldstein incinent quelqueols & Snterpréter lee phdnomenes dang ce sens Is ont fait plos que petsonne pour ‘epasser, alternative clssique de Tautomatisme et de In cone sclene. baie mon jomais donne ron nom ce iolsiemetemag “nive fe psychique et fe physilogigue, ene le pour sol et Ten sol ‘augue! leurs anatyses les ramenalent toujours que nove sppel= Ierons Fexistence: De Ih vient que lears travaux lex plas anes {elombent rouvent Ia dicholomie classique da corps et de la Conacience *« be mouvement de fise est ddtermine plus lmmedistemeat que Pete de moater pa Forganisme au charap qol Fentoure (.) sil agit molne de elt toma qui se déroulem ‘eee conscience que de réscions fanne ste (.), nods arons affairs svee ean sun processus Deaveoun Dios ital, et en Tangage biotosque, prvi!» Zelgem und Greifenp. £33) « Lact de salsi rene sbsalumentsnsenible a0 ‘odifctions qu concerneat Ia coraposante consclene de Feat: caw LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE 16 possible une fois qu’on a rédut le corps vivant & a con Gition debjet. Si Ton admet tne seule fois qu'il soit le Ssidge de processus en truisitme personne, on ne peut plas dans le comportement len réserver & la conscience, Les agestes comme les mouvements, puisqu'ls emploient les mé= {hes organes-objets, les memes nerleobjets, doivent tre tales sur le plan des processus sans interieur et insérés dans le tissu dans lacune des « conditions physiologiques »y Quand le malade, dans Fexercice de son melier, porte ta ‘ain vers un outil pose sur la table, ne déplace-il pas les segments de son bras exaclement comme il le faudrait pour fextouler un mouverent abstrait extension ? Un geste de tous les jours ne contientil pas une série de contractions musculaires et Winnervations ? Hest done impossible de limiter Yexplication physiologique. D'un autre cbté il est Impossible aussi de limiter In conscience. Si Von rapporte An conscience le geste de montrer, st une seule fois le ste ‘ulus peut cesser détre la cause de la reaction, pour ea evenir Tobjet intentionnel, on ine congoit pas quil puisse en aucun eas fonctionner comrae pure cause ni que le moa ‘vement pulsse jamais tre aveugl. Car si des miouvements ‘Cabstraits » sont possibles, duc Tosquels ily 4 conscience 4a point de départ et conscience du point d'arrive, il faut Dien qu’ chaque moment de notre vie nous sachions oi est notre corps sans avoir le eiereher comme nous eherehons Salon a tenes se Fuppdhesion simian (ans In ‘pyebigue, au glisement de Tespace perc (chev les eer Selita, aux Wroubles doin senibine dans tentines Tetons cortcales), parce quit ne se déroule pas dans eels spite objec: tive eat‘Gonservé tant que les enctations periphcrques sue Seat encore ale deiger avec précsion > WZrigen und Grellem, . 40). Gelb et Goldstein mettent bien en dove Ferstence de Rouvementsocalssteursrllses (Hen, sal seuletent en fant fqvon woudeait les consider comme lanes. Ils maintlentent Tate d'une « localisation avtomatique qui ne renfermerait sue fue conscience de espace, pulse lieu meme dant Te Som ‘neil > (insl compels comme Inconssiene sbssle). Fle est ‘apprise > & parr des teactions globules de tou le corps xclgnts acties cer Te bébé, malscet sppreatistage ext conga ‘comme Paccumulstion de «'raidus Kinesthsigues * gut seroat ‘reveiiés » cher Fadulte normal par Fexclaton exferieare et Gaul Forienteron! vere les votes de sortie approprices Weber den Elnjtase~» pp. 107206) Si Schn_exteutecorrctement fs mowne: iments niessilres 4 son metier, est qs soat des toute habe Iuels et exigent aucune conscience de Yespace (bids pp. 221. Coe oe 444 —_HENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION tn objet déplct pendant notre absence, i faut done que tne es meuvenncnts © automatiques > snnoneent & la Constience, cestacdire quil n'y a jamals-do-mouverenta nol dans notre corps Et si foutexpnce object nest que pour la conscience ineleetelle nous devous retouver Tate Tilude categorale jusque dans Te mouvement de sais ()- Come la causaitephysiologique la prise de_ conscience be peat commer lle par Hl fat ou fener ere lication poysiologique, ox admetire qu'elle est totale, — Bunter ie conscience oh adeltve quelle et tole 08 a= Det pus rapporter certains" mouvetments 4 ia mécanique Exrporelle et autres ha conscience, le corps et la conse ‘ence ne ge lmitest pas Lun Taute, lls ne peuvent etre ‘Guc poraleles, Toute ‘explication. piologhdve. se gine ‘Riise en physiologic mécaniate, tole prise de conscience {h prychologe infeleetualst, tla phgnologle méeaniste Su fa peychologte inteleetualatenivllent le comportement Gleflacet la distinction da mouvement sbstait et du mou emeat concrel, du Zeigen et du Grefen. Elle ne pourra Ute maiptenve que sy a plsteurs mantres pour le carpe etre corp, plusiars manieres pour la conscience d'etre Conscience, kant que le corps ext diol par Pexistenee ea Soh fonetionne aniformément comme ua mécanisme, tant {luc Mame est dente par la pure existence pour sol, elle ne ‘onnatt que Jes objets deployes devant ele. La distinction iumouvementabstat et du mouvement concrete se eon fond done pas aves celle du corps et de la conscience lle Mapparlcnt pas i la-antme dimension rilexive, ell ne trove plce de ant i dimension du comportement Les Dhenomtnes patholgigues font vaier sown non yeux quale ‘hove au nest pas la pure conscience objet. fon ‘Trement de'la conseience et libration de Tautomatisme, ce ‘lagnostis‘de la psychologic tntllectuliste, comme eal ‘Gtune,psschotogie empiriate des cootenus, manquerait lo troubie fondamentale Gp Gotaen ake, qu tendsit (on Va pa ante pot celts nontrivial Serger obligh de ovens or ces expion Lael Gee iC, peut « tre exeoule Sur eomscande, tle malade Star susie itp eto pour le fare aver Concence Aojn'de Fence brs emit ine suns ae Coens Bon SSenient Sune ofcniaon tase espace» even Gln) ace Ue ee gi eat cher te oma Grete Gear an se cites contlete® (bide Be is ee LA SPATIALITE DU CORFS PROPRE us Lanalyse intelectualiste, lel comme partout, est moing fausse qvabstraite. La « fonction symbolique > ou Ia « fonce tion de représentation » sousctend bien ‘nos mouvement, mais elle est pas un terme dernier pour analyse, elle re: ‘pose & son tour sur un certain sol, et le tort de Fintellee- fualisme est de a faire reposer sur elleméme, dela dégager es matériaux dans lesquels elle se réaiise et de reconmal fen nous, a ttre originaire, une presence au monde sans d tance, car 4 parlirde cele conscience sans opacité de cette intentionnalité qui ne eomporte pas le pls et le moins, tout ‘ce ul nous sépare du monde vrai, — erreur, la maladie, I folie et en somme Tinearnation, — se trouve ramené a la condition de simple apparence. Sans doute Tintelleetualisme ne réalise pas Ia conscience & part dg ses matériaux, et Pat exemple ise defend expressément dintrodulre derriere 1a Parole, Faction et la pereeption, une « conscience symbole {que > qui serait Ia forme commune et numériquement Uae des matériaux linguistiques, perceptifs et moteurs. I n'y a ‘as, dit Cassirer, de « faculté spmbolique en général » (1) et Fanalyse rellexive ne cherche pas élablir entre les phi pombnes pathologiques qui concerment Ia perception, le Lane gage et Caction une « communauté dans Vétee >, mats t ‘© communauté dans le sens > (2). Justement parce qu'elle 42 dépassé defintivement 1a pensée causale et Te réalieme, Ja peychologie inteliectualiste serait capable de Wo lesen fou essence do la maladie et de reconnaitre une wnité de Ia feonscience qui ne se constate pas sur le plan de Tétre, qui Satteste& ellesméme sur le plan de Ia vévite. Mals précié= ‘ment la distinction de la communauté dans Tétre ot de ia communauté dans e sens, le passage conseient de Vordre fe Teristence i Tordre do la valeur et le renversement qul ermet datfirmer comme autonomes te sons et 1a valeur fquivatent pratiquement une abstraction, pusue, dt point de vue oi Ton nit par se placer, Ia varie. des pheno Innes devient insignifiante et incomprehensible, Si Ia cone Science est placte hors de Tete, elle ne sauralt se Taser fentamer par It, la varéte empirique des consciences, onselence morbide, Ia conselence primitive, Ia constlenee fenfantine, Ia conscience dautrai, — ne peut pas étre prise fu sérieux, itn'y a rien 1b qui soit & connaltre ou A come rendte, une seute chose est compréhensible, est la pure GW Symbotvermigen seblechthin, Cassimen, Philosophie der aymbotechen Formen typ. 320. (2) Gomelnsaakelt ‘Sia, Gemelnsambelt im Sina, Ibid, Mb _-PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION cexsence de Ia conscience. Aucune de ces consciences ne sau fait manquer delfectuer le Cogilo. Le Tou, en arizre de ‘ses delies, de ses obsessions et de ges mensonues,sait qu'il elie, quit sobsede luimeme, qui ment, et, pour finir Havest pas fou, f pense etre. Tout est done pout le mieux ft la folie est que mauvaise volonte. L’analyse du sens Se a maladie, si elle aboulit 8 une fonction symbolique, Mdentide toutes les maladies, caméne & Vunite les apbasies, Tes apraxis et les agnosies (1) et n'a méme peulétre aucun moyen de les distinguer de Ia schizophrénte (2). On com- pread alors que les médecins et Les psyehologues déelinent Finvitation’ de intellectualisme et reviennent.faute de mieux aux essals explication causale qul ont du moins Tavantage de faire entrer en compte ce quil y a de parti- culier dla maladie et & chaque maladie, et qui nous don- nent par Ii au moins Vilusion d'un savoir effect. La pac {Hologic moderne montre quill n'y a jamais de trouble Figoureuseinent élecit, mais elle montre aussi que chaque trouble est nusncé selon la region du comportement & la ‘ucle il sattaque principalement (3). Mme si toute apbe Sle, observée dassex pres, comporte des troubles gnosiques. et praxiques, toute apracie des troubles du langage et de {a perception, toute agnosie des troubles do langage et de action, il reste que Le centre des troubles est leh dans 1a ‘zone di langage, i dans Ta zone de la perception ef ailleurs dans la zone de action. Quand on met en cause dans tous Tes eas a fonction symbolique, on earacterise bien la struc- fre commune aux diiférents troubles, mais celte structure rhe doit pas etre détachée des materiave ou elle se realise tchaque fois, sinon électivement, du moins principalement. ‘Aprés tout, le trouble de Seba. avest pas metaphysique ahora, cest un éclat dobus qui fa blessé dans Ta région ‘ccipitae; les defciences visuelles sont massives; it serait Absurde, nous Favous ait, Wexpliquer toutes les autres par celles-la comme par leur cause, mals non inoins absurde de penser que Téelat d'obus s'est Fenconteé avec la conscience Symbotique. Cest par Ia vision qu'en Tul Tesprit'a été at- {eint. Tant qu'on n’aura pas trouve fe moyen de rlier York ‘@ t par exemple Castine, Philosophie der Symboticchen Formen, Hit, chap. VI Pathologie des Spmbolbewussteing. “@) Ga imaging en effet une iterpréaton intellecalat dela fchizophrénie qul ramenerat la pulvsation du tempat bb Derte de Vavenit A on effondrement de Tate categoria. {G) La Stractare de Comportement. p. 91 et sav LA SPATIALITE DU COnPS PROPRE ur gine et Tessence ou le sens du trouble, tant qu'on a'aura pas défni une essence concrile, une stricture de la maladie Qui exprime A la fois sa généraliteet sa partieularite, tant que a phenoménologie ne sera pas devenue. phenomenon Togie génstique, les fetours offensts de la pensée eausale el'du naturalisine resteront- Justis. Notze probleme #6 précise done. I s'agit pour nous de concevolr entre les con Teaus linguistique, perceptit, moteur et la forme quils re- solvent ou la fonetion symbolique qu Tes anime ul a fui ne soit ni 1a reduction de la forme au content, nt 2 Subsomption du contenu sous une forme autonome. 1 faut que nous comprenions a Ta fois comment 1a maladie de Schin, déborde de toutes parts les eantenus partiullers, — sues, tactiles et moteurs, — de son expérienee, et come ment cependant elle ne s'aitaque a Ta fonction symbolique ‘qu’ travers les matériaus privilégiés dela vision. Les seas t en général fe corps propre offrent le mystere d'un ent Semible qui sans quitter son cecélé et sa particularte, net fu dela de Turmdmo des signileations eapables de fournir leur armature A toute une serie de pensées et d'expériences. Si'le trouble de Schn. concerne la motrilté et 1a pensée aussi bien que la perception, il reste quill aleiat surtout dans Ia penste Te pouvoir de salir les ensembles. simul- ands, dans la motricité celui de survoler fo mouvement ef de le projeter a Testérieur. C'est done en quelque sorte Tes pace mental et espace pratique qui sont detruile ov en fdommages, et les mats mémes indiquent assez la genealogie ‘isuelle do rouble. Le trouble visuel nest pas In cause des fultes troubles et en particulier de cel de la pensee. Mais iDnven est pas davantage une simple conséquence. Les eon {tenus visuels ne sont pas la eause de la fonction de pro- Jestion, mais la vision a’est pas davantage une simple occa ‘ion pour Esprit de déployer un pouvoir en. luisméme Inconditionné. Les contenu visuels sont repris,utlists, su bilmés au niveau dela pensée par une puissance symbotique aqui les dépasse, mais c'est sur la base dela Vision que celle Puissance peut se constituer. Le rapport de la matire et ‘ela forme est celui que la piénomenologie appelle un rap- port de Fundierung ‘a fonction eymbolique repose sur 1a ‘isiom comme sur un sol, non que 1a vision en soit la eause, dais paree qu'elle est ce don de la nature que VEsprit de- ‘ail uliliser au-deld de tout espoir, auguel i devait donner tun sens radiealement neuf et dont cependant i avait besoin fon seulement pour s'neamer, mais encore pour étre. La forme sintégre fe cootenu au point quill apparait pour fake 4S PHENOMSNOLOGIE DE LA PERCERTION one un simple mode selene os prparatons hie {oriques de Ta pense comme ube use dela Taisoa déguisee fx Natore mais reaproquement, jie dane sa sulle falloniniictuele Ie contenu demeure comme tne con ingence radiate, comme le premier eablssement ou Ta fomation (1) de'Is connalssance ede Faction, comme ta remtre ganic de Tete ou de a valeur dont ia connals: Zanes e¢aetion n'suront amate ft <'eplaer [a ehesse Coverite ef dont elles resouveleront partout la méthode ‘Shootante: Cet cette Wiatestique dela forme et du conten ‘ue nous avons &restitue, ou palit, comme P« action 3o- Sproque » rest encore quan comproiisavee la pense ca fale lla formule dane contradiion, nous avons & agri {ermllen ou cette contradltion est conevable, eest-iatre Teaistenee, la reprise perpetnlle du fait ct dw hasard ar {ine Tals qul Aesisfe pas avant Tul et pay sams iol @)e Si nous votlonsspereevote ex qut sound In « fontion symbotique > ellemicme it nous faut dabord comprendre tue meme Fintaigenee ne raccommoe pas de Tatellec- {Mhiemece al compromet in penne cts Sahn coat ae quil soit lcapable Gaperecwir les données concroen Enno des excmpaires un eitor unique ou de les sub Stmer sous uae categorie, cest au contfare qui me peat Jes relier que par une subsomption explicte, Oa remarque Dar exemple ue le malade ne comprend pas des analogies us simples que! «le pelage est pour le chat eo que le () Nous traduisons Je mot favort de Husser : Stittang. {@) Voir cdessous 5 partis, Casier se propose idem sont tn but analogue lorsquit_reprocbe a Kant de wavolt In Dlupert da temps analyse quane e sublimation ineleetuele do Pexpertence » Philosophie der Somboliehen Foren, 1, Oe loraqal'cherehe & exprimer, por ta notion. de prégnanes Epmiboligie, Ia simultane abso We la male et de Informe fo Joel reprend A son compte cette parole de Hegel que Fase pritporte et garde son passe cass a profondeor presente. Mais Kesrapporis des diferentes formes symabollques demeurent ambit (gun On se demande toours st a fonction de Darssong est em Moment dane le retour & sol une conseence dlermeUe, ombre {ea fonction de Bedestune, — os si an contaire a fonction de Beceutang ext one ampliieaton Imprevisible den premiere ea: sue cote Quen Cone erend formule hace Selon laquelle fa consstence ne sara ‘fait la syattece iL revient Evidemment ‘pit des an 3 existentieles gut fon livre contient et dont nous aurons eacore A nous fervle AE 1A SPATIALITE DU CORPS PROPRE uo plumage est pour oiseau » ou «1s lumiére est pour Ia am Ee-que la chaleur est pour le posle ou encore Vaal et pour fa lumitre et la couleur co quest Forel pour les fons ». De la miéme maniite il ne comprend pas dans Leur Sens indlapborsque des termes wsuels comme’e Te pied do Tachaise » ou « la {ele dun lou >, ben quil sacbe quelle partic ds Fobjetdésignent ces mots arive que des sujels hormaux du meme degre de culture ne sacheat pas davane {age exptiquer Vanalogie, mais cest pour des fisons ite series let plus facile pour le sujet normal de comprendro Teanatogie que de anlfser, st au contrary fe malade ne ussit Ia comprendre que lorsqul Fa expiitee par une foalyse conceptuclle. «It chershe (.) un caraetere malle el commun dou i pulse coneluee, comme. un moyen terme, Tideatté des deux rapports (1). » Par exemple 6: Aeehit sur Tanatoge de Vell et de Voreilo et vieblement ne la comprend qu'au moment oil peut dire 2 Lilet Toreliie sont Tua et Fautre des orgaaes des sens, donc is doivent produire quelque chose de semblable. > St mous d&- xiions Vanalogis comme Yaperception Je. deux termes Slonnés sous un concept qu es eoordoane, nous donnerioas comme normal un proctde qui est que pathologique et qul epréseat le detour par lequel le malade doit passer pour ‘Suppleer la compréhension ‘normale de Fanalogi. « Celle Iker dans Te choix d'un lerliam comparationis ches ‘malade est tout & Foppose de la determination intuitive de mage cher le aormal:le-normal sist ane identite spt clique dans les structures coneeplueles, pour ta les = marches vivantes de la pensée sont symetiques st ae font Pendant. Cest ainsi gui «altrape > Vessentil de Fanalogie Econ peut toujours se cemander stn sujet ne reste pas pable de comprenie, meme quand celle compréheaion "at pas exprimie adéquatement par la formulation et exe Dilttation quil fourit (2). » La pense vivante ne consate done pas A sulsurner sous une eatégorie. La categorie ime pote aux termes quelle reonit one signification qui leur est fxléreure. Cest en puisant dios le langage constitu et dang ls rapports de gens qui renferme que Sebn. parvieat ‘roller Fes et Vorlle comme des « organes des sens » Dans la pensée normale el et Voreile sont cemblée sa slan Vabalogie de ler fonction et leur rapport ne peat etre GH Bewane, Studien sur Untersuchung der lateligens dinen Fal won Secenbtadhet p26. si 12) fay ibid, p28 490 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘igh en un « caractére commun > et enregistré dans Te lane gage que parce quill a Gabord été apereu A Tétat natssant dans fa singularité de Ja vision et de Toute, On répondra fans doute que notre critique ne porte que eontre un intel> Teetualisine somamalre, qui assimilerat In pensée A une acti~ ‘vite simplement logique, et que justement analyse réflexive Femoate.jusqu'au fondement de. Ia prédication, retrouve Gerrere Je jugement dinkérence Je jugement de relation, ‘erriére In, subsomplion, comme opération mécanique et {ormelle, Vacte categorial par lequel Ia_pensée investi te Sujet du sens qui sexprime dans le prédicat. Ains| notre fertique de Ie fonction catégoriale n'aurait autre résultat ‘Que de réveer, derriere Pusage empirique dela eatégorie, un ‘Usage transceadantal sans lequel en elfet Te premier est in- compréhensible. Cependant la distinetion de Tusage empl Fique et de usage transcendantal masque la dificulté plutOt Auelle ne Ia resout. La philosophie eriteste double les opé- ations empiriques de la pensée d'une activité transeendan- fale que Ton charge de réaliser toutes les syntheses dont la pensée empirique donne la monnaie. Mals quand je pens Betuellement quelque chose, la garantie d'une synthase in emporelle nest pas suffsante et pas méme nécessalre pour fonder ma pensée. Crest maintenant, eest dans le present vivant qUil faut effecuer ta aynthése, autrement 1a pensée heralt coupée de ses prémisses transcendantales. Quand je Dense, on ne peut done pas dite que je ine replace dans le ‘uj Elernel que jo n’ai jamais cessé d'etre, car le veritable ‘sujet de In pensée eat eelul qui elfectue Ia conversion et Ia Feprise actuelle, et eest ful qul communique sa vie au fan {hme intemporel Ii nous faut done comprendre comment fa pensée tempore se noue sur elle-méme et realise sa pro- pre synthese. Si le sujet normal comprend 'emblée que le Fapport de Til A Ja vision est le meme que Te rapport de Toreille AToule, c'est que V'xil et Voreille Tul sont donnés Gembiée comme des moyens daccds A un méme monde, est qu'il a Lévidence anteprédieative d'un monde unique, fe sorte que Véquivaleace des « organes des sens > et lear fanatogie se lit sur les choses el peut fire véeue avant etre fongue. Le sujet kantien pose tin monde, mais, pour pou- ‘Solr affiemer une verile le sujet effectit doit P'abord avoir tun monde ou étre au monde, cest-adire porter autour de fol un aysteme de signiflations dont les correspondances, es relations, ls participations n’aient pus besoin d'tre ex Dilicitées pour étre ullisées, Quand je me déplace dans ma Tuaison, Je sais dremblée et sans aucun discours que mar- cone LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE ast cher vets la salle de bains signilo passer prés de la cham= bre, que regard la fenéire sigaiieavolr la chemiage A ma igaiee, et dans ce pelit monde chaque geste, chaque pe ‘eption se situe immediatemeat par rapport & mallle coor onnées ‘virtuelles. Quand je eause avee un ami que fconnais bien, chacun de ses propos et chacun des miens Fenferme, outre ce quil signlfe pour tout le monde, une ‘ullitude de références aux dimensions principales de soa ‘caractore t du mien, sans que nous ayons besoin dévoquer ‘nos conversations préeédentes. Ces mondes aequis, qui don ‘Rent a mon experience son sens second, sont eux-memes dé coupés dans un monde primordial, qui en fonde le seas premier, Il y a de la méme maniere un « monde des peo- Etes >, ctestadire une sedimentation de ‘nos operations mmentaies, qui nous permet de compter sur nos concepls et sur nos jugements acquis comme sur des choses qui sont Ih et se donnent globalement, sans que nous ayons besoin A ehaque moment den refaire a syathése, Cest ainsi quit peut y avoir pour nous une sorte de panorama mental, avec Ses régions aecentutes et ses régions confuses, une phiyslon ‘Romie des questions, et des situations intelleetuelles comme In reeherehe, 1a découverte, Ia certitude. Mala le mot de ‘ésédimentation » ne doit pas dous tromper : ce savoir com tracté nrest pas une masse inerte au fond de notre eon Science, Mon apparlement nest pas. pour moi une serie ‘images fortement associees, it ne demeure autour de mol ‘comme domaine tamlier que si en ai encore « dans les ‘mains > ou ¢ dans les Jambes » les distances et les direee tons principales et side mon corps partent vers tal une illite de fils intentionnels. De méme mes pensées ac Gquises ne sont pas un acquis absolu, elles fe nourrissent & Ghaque moment de ma peasée présente, elles mwofTrent un fens, mais je le leur rends. En fait notte acquis disponible exprime A chaque moment énergie de notre conscience pré= Sente. Tantdt elle s'afeblt, comme dans la fatigue, et alors ‘mon « monde » de pensée vappauvrit et se réduit méme & tune ou deus idées obsédaates; tantOt au eontrare fe suls & Toutes mes pensées, et chaque parole que Ton dit devant mot fait alors germer des questions, des fdées, regroupe et Horganise le panorama mental et soffre avec’ une piysio- Romie précise. Ainsi acquis n'est vraiment acquis que sit fest reptis dans un nouveau mouvement de Densée et une pensée avest siluée que si elle assume ellememe ea situar Hon. Lessence da la conscience est de se danner ua ou des tmondes, cestsedire de faire tlre devant clleméme ses prot 452 PHTENOMENOLOGTE DE LA PERCEPTION pres pensées comme des choses, et elle prouve sa viguent {ndivisblement ea se dessinant ces paysages et en les quite tant, La structure monde, avee son double moment de sédi- ‘mentation et de spontandité, est au eentre de la conscience, ft cest comme un nivellemeat du « monde > que nous al {ous pouvoir comprendre a la fois les troubles intellectuel, les troubles percepts et les troubles moteurs de Schn., sans edule les uns aux autres ‘analyse classique de la perception (1) distingue en elle ‘des données sensibles el Ia signification qu'elle recolvent aa tele drentendeatent. Les troubles de la perception ne pourraient éire A ce point de Yue que des défiiences sea- Sorielles ou des troubles grosiques. Le cas de Sehn. nous ‘montre au contraire des deleiences qui concernent Ia jone- tion de la sensibilté et de la signifiation et qui révéleat le conditionnement existentiel deTune et de Tautre. Si Ton. présente au malade un stplographe, en Sarrangeant pour ‘que Magrafe ne soit pas visible, les phases de la reconnaise ance sont les euivantes. « Cet noit, bleu, clair, dit lo ma Tade- ity a une tache bianche, cst allongé. Ga’a la forme Gun baton. Ga peut. étre un’ instrument quelconque. Ca Drie. (aa ua reflet. Ca peut éire aussi un verre coloré. > ‘On approche d'ce moment le slylographe et on tourne Tagrate vers lo malade. Il poursuit : «Ce doit dre ua crayon ot un porte-plume, (il touche ta pochelte de soa ‘eston) Ga se met ii, pour noter quelque chose (2). > Tl est visible que le langage intervient & chaque phase de la Feconnaissance en fournissant des signfeations. possibles pour ce qui est effectivement vu et que la reconnaissance Drogreste en suivant les connexions du langage, de «ale fongé > & een forme de baton », de « baton » 8 « instru: ment >, do liv A+ instrament pour noter quelque chose » ‘lenin &e stylographe ». Les données sensibles se bornent 1 caggérer ces sigifications comme un fait suggive au phy- jen une hypothese, le malade comme le savant vile Imédiatement et précise Maypothése par te recoupement des faite, chemine aveuglément vers eelle qui les eoordonne ‘Novs réservons pour la seconde parts une tude pls prt sie dela perception enous wen dione fel que ce qui et ices: aire pour élaier le trouble fondamental tle freuble moteur ther Schn. Gee sntsipations et ces redltes sont ineitables sh, comme nous chercherons Te tootrer, Ia perception et expe: lence du corps propre sropiguent Vane Fautre- 2 Mocaiaee, Anau eines Seeenblinden von der Sprocke av LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE Pry tous. Ce procédé met en évidence, par contrast, la méthode Spontance de la perception norsal, cette sorte de vie es eatleations qui rend immédiatement sible Vestence cone ‘lite de Lobjet of ne laisse meme apparaitre quit travers Site sea proprglessensibles ». Cest cette familar elle Sommuvication avec Tubje qui esti! ilerrompue. Chez le formal fobjt est « pannt > et signifeatf, Parrangement des couleara « vest dire» demblie quelque choses tandis ‘que cher le malade Ia sigaeation dot stro apportée dail ‘tara par un veritable sete dinterprttation, — héciproque: trent, cbez Ie normal ls intentions sujet se relent ime iedlatement dans le champ percept, 1 polareent, ow le ‘marqueat de leir monogeamm, ou enfin y foat naire ans ‘fortune onde significative. Cher to maiade le champ pete pit « perdu cele pastiet. Sion fut demande de cons: ‘ice i earré aves quatre triangles identiques 4 un tans fle donné, il sépond que cest impossible et quravee quatre {angles on ne peut eoustroize que deus earrés, On sasste fen lu foisant your qu'un earvé\a deux dhagonates et peut Toujours etre, divs en 4 tangles, Le, matede répond ‘Oui; mais eet parce que les partis sadeplent neces Fement Pune A autre. Quand on divise un earse en quate, Si Tom rapproche convenablenieot les parties, i faut Bet Guo cla fasse un carré (1) >- Il suit done’ ce que Cest aqvan careé ou un trangle; Ie rapport de ces deus gait ficaions ne i Gehappe iméme pas, au moins apres Tes ex plications du médeein, etl comprend que tout carré peut ve aivaé en tlangles; mats it en tire pas que tout thane ‘slo (rectaneleisoctl) pett servis & construire un carne de ‘Surface quadruple, parce que la constraction de ce Carré txige que les tales doanés solet autrement assembles kique les données sensibles deviennent Tillusteation d'un fens imaginsire. Au total le monde ne lot suggere plus ine sgnfcation et reaprequement les siguectone fe propose ne Fincarnent plus dans le monde donne. Nous irons ‘en un mot que le monde n'a plas pour ul de plist fromie (2). Cest ce qui fait omprendre les partiatartes du dessin cher lol. Sehn, ne dessin jamals apres le mor Atte (rachzeichnen), la peespion ne se prolonge pas d= @ Besar traval elt, p 236 & Schn patcolenire ho lr Tolmte one Ite a tent sat in seconanie IW deere mene quon Se taut fas sgntore sao de Gol et une lete Docu at vane pe 164 PHENOMENOLOGIE. DE. LA PERCEPTION rectement en mouvement. De a main gauche il pape Yobjet, Feeonnalt certeines. particulars (um angle, une droite), ormule sa découverte et enfin trace sans modéle uve figure fcorrespondaat a la formule verbate (I). La traduction du perga en mouvement passe par les significations expresses ‘4a langage, tandis que le sujet normal pénetre dans objet per la pereeption, stn assimile la structure, et qu’h travers Son corps Lobjet rl directement ses mouvernents (2). Ce Gialogue du sujet avee Tobjet, cette reprise par le sujet du ‘sens pars Gans Vobjet et par objet de intentions du sue Jet qin est In_pereeption physionomique, dispose autour 4a sujet un monte qui In parle de iu-meme et lostalle dans te'monde ses propres pensées. Si celte fonction est compro- ‘ise chez Sen, on peut prévoir qu'a plus forte raison perception des événements humains et la pereeption dau {rut offriont des défciences, car elles supposent Ia meme feprise de Vextérieur dans Vinteneur et de Tintérieur par Vextereur, Een effet st Yon raconte au malade une ise toire, on constate qu’st liew de fa ssisir comme un ensemble Imdlodique ‘vee. ses temps forts, ses temps. faibles, som rytlime'ou son cours earactéris comme tne série de fails qui Gest pourquol il ne Ia eomprend que si-on ménage des pauses dans le réclt et met a proft ees pauses pour resumer fn une phrase eseentiel_de’ce que Fon vient de 1ul ra feonter, Quand ii raconte & son tour histoire, ce n'est Jac mais @aprés le réit quon lu a fait (nacherzahlen) i n'a fcentue len, il me comprend le progrés de Thistoire qu’ mesure quil la Faconte et le réct est comme reconsttué partle par parte (3). ya done cher le sujet normal une scence de'Uhistoire qui se dégage & mesure que le récit ‘2vance, sans aucune analyse expresse, et qui guide ensuite in reproduction du réit, Ltistoie est pour lal un eertain Eeénement bumain, reconnalseable A son style, et Te sujet ‘ccomprend > ic parce quil le pouvoir de vivre, au-dela de fon expérience immédiate les Evénements indiqués parte = tit, Dine maniére générale ren n'est présent pour le alade Ta) Beans, tava il, p. 256 (2) Cent cette prise de pessessiow da ¢ motif > dans son sen plein que Cézonne ebtenait aprésdes heures ‘de edition. ‘Nous germinons , sat. Aprés quol soudala + ¢ Tout tom: Bait Faplonb 3-4. Gasaver, Cézanne, Ir Puli, Le Mott, pbe Sita. {GY Bonany,travall elt p. 273. LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE 158 ‘que oe qui est immédiatement donné. La pensée cautrun, Puiegu'l 'en a pus Tepreuve immediate, ne luk sera jamais Dréseate (1). Les paroles autrut sont pour Tui des signes Suit doit déchiteer un & un, au leu d'etre, comme cher le Bormal, Feaveloppe transparente dun sené dans fequel iL as pour Te malade le moUit dune repise ou dune proj on/mais seulement Toceasion d'une interpretation metho. Aique. Comme Tobjet autral ne ul edit ren, eles fane {Gms gui sodTent fat sot dépourvus, nom sans doute Ge cette sigoiiation intletucle qui scien par tana Ajmal de ete sgiatonpolmordiale qu sobtent Piles troubles, proprement intellectuels — ceux da juge- reat ct dela sigoiietion, ne pourront pas etre cont dlrts comme det defences demnitren, et Qevront A leur four tlre replates dans le méme contcate existential. Sit par exemple In « eld pour Les nombres > (2). Oa pi ‘ontrer que le msiade, capable de compter,dadditionner Ge soustraie, de muller ou de Oviser'& propos des objets placa devant ll, ne peut cependant concevair te nombre ‘que tous ces résultats sont obtenns par des recettes te ‘uelles qui nont aves loi aucun rapport de sens Il salt par ‘eur ia trie des nombres etn reete mentalement tou e8 ‘arguant sur sex doigs les objets comple, 8 addlonaer, Sfouutraire A moluplicr ow divisers le nombre wa plas Dour Isi qu'une appartensnce sla stxie des nombres, irora ‘Mieune sigafeation comme grandeur fixe, comme groupe, comme mesure ceerminge» (3). De ded’ nombres fe pas rand eat po ui cole qui vente apres » dans a serie dea Sombres, Quand on lul propose dsiecuer 9 + 44 it fxteute Yopération en deus temps sans. viet remarquer Ge particulier». Il convient seulement, si on fe li alt ob- (), Dione conversation importante powr lull ne relent que Je thtme gincral st fa decision prise & la fing mais nom pas Tes Baroles de con interlocateur «Je sals e que Fal it dans une aversion duaprts les talsons que javaie-de le diteg ee YYeutre adi, est plus dincle, parce que je wal suede pis {Gabaspunkt) pour me te ropes Cbeony aval ci 11). On volt daillars que Ie masinde reconaive et déduit Sropre auliud lors dels conversion eX guil est acapale de Creprendre » directement meme ses propres pensees ) Bewnny, trav ee po 32 @) 1a ib, 'p. 2, 186 PHENOMENOLOGIE. DE 1A PERCEPTION server, que le nombre § « reste». I ne comprend pas que je« double de fa moltié » dun nombre donaé est ce nombre mime (I). Dirone'nous done quill a. perdu le nombre comme eaiégorie ou comme schbae? Mais forsquil parcourt des yeux les objets A compler en « marquant > sur S03 ‘doigis chacun deux, méme si Iul arrive souvent de con fond les objets deja comptes avee ceux qui ne ont pas encore élb, meme si la synthése est confuse, il a évidem iment la notion dune operation synthetique qui est Juste- ‘meat [a numération. Et réciproquement chez le sujet nor ial la série des nombres comme melodie einétique A pew pres dépourvue’ de sens. authentiquement numéeique’ se ‘Substitue le pls souvent au concept du nombre. Le nombre ‘rest jamais un concept pur dost Fabsence permettrait de ‘éfinir Velat mental de Schn, cest une structure de con feienee qui comports Te plus et le moins. L'acte veritable 4 compler exige du sujet que ses opérations, 4 mesure Guin ae derutent et cshent octet te centre de sa Conscience, ne cessent pas d'etre la pour lui et constituent pour les operations ulterieures tn so! sur Tequel elles s'ta- Biisteot, La conscience tient derricre elle fes syntheses effec. ftufes elle sont encore disponible, elles pourraient étre rlaclivées,ebcest ce titre quelies sont reprises et depas- ‘bes dans Vacte tolal de numération. Ce. qu'on appelle ‘ombre pur ou le nombre authentique n'est qu'une promo tion ou une extension par récurrence da mouvement consti tutif'de toute perception. La conception du nombre n'est atleiate cher Schn. qu’en tant qu'elle suppose éminemment Te pouvoir de déployer un passe pour aller vers un aveni Ceateatte base existentielle de Vintelligence qui est altente, Deaucoup plus que Tiatelligence elleméme, car, comme on a fat observer (2), tacte + ses réponses sont lentes, eles ne sont Saifantes, elles sont eelles dun homme mar, réféchi, et {Gui sintéresse sux experiences du médeein. Av-dessous de Fintenigence comme fonction anonyme ou comme opération| eatégoriale, il faut reconnaitre un noyeu personnel qul est etre du malade, sa puissance drexister. Cest 1 que réside la maladie, Schn, voudrait encoze se faire des opinions po fiques ou religieuses, mais il sat quit es inulle dessaye fe ll'doit maintenant se contenter de croyances massives, (D 18. ibid, p. 200. ) Td bid, ps 84. LA SPATIALITE OU CORPS PROPAE a1 sans pouvoit les exprimer (1) >. Jamais il ne chante ut ne Hife'de Tuisméme (2). Nous verrons plus join que jai 5 ne prend dinitiative sexuelle me sort jamais. povr #0 ‘romener, mais toujours pour feire une. course, et il oe Feconnall pas au passage la maison du professeur Goldstein «parce quil nest pas sorli dans Tintention ay aller > (3). De meme quil s besoia de se donner par des mouvements réparatoires des « prices > sur son propre corps avant Geaveuter des mouvements lersquils ne sont pas tracts ‘avance dans une situation coutumigre, — de meme ane conversation avec autral ue fat pas pout lui une situation Gellesnéme sigaifestive, qui appeilerait des reponses im- romplues; il’ ne peut” parler’ que selon tn plan arreté @avance : « Tne peut sea remettre 4 Minspiration dt mo ment pour trouver les pensées nécossaires en Tace d'une situation complexe dans la conversation, et eel, quil = Bisse de points de vue nouveaux on de points de vue an lens > (4). Tl y a dans toute sa conduite quelque chose de anéticuleus et de strieux, qui vient de ce quit est nea: Pable de jouer. Jouer, c'est se placer pour un moment dans tune situation imaginal, c'est se plalre 4 changer de « mie Tieu >», Le malade, au eontraire, ne peut entrer dans une situation fetive eans Ja convert en situation réelle il ne Gistingue pas une devinelte dun probleme (3). « Chex Ia la situation possible A chaque moment est tellement étrot (que deux gectours du miliew sis n'ont pas pour hut quelque hose de commun, ne peuvent simultancment devenit situae fon (6). » Si Ton cause avee Iuly il aentend @une autre conversation dans fa pltce volsine fpporte un plat sur fa table, il ne se demande jamais doa ie plat vient. It declare quron ne volt que dans Ia direction, ‘ou'Ton regarde et seulement les ebje:3 que Ton fixe (7). Laventr et le passé ne sont pour lui que des protongemeats « ratatinds > du present, It a perdu « zolre pouvolr de egarder selon Te Wecteur temparel > (8). Me peut sure @) Bawa, travail eit, 213. @) Hoc, tavall et, . 37. 6) labia, ». 3 {@) Dewan” fravall lt, p. 213, 6) De mtise fl n'y a pis pour lai @éqoivoques oa de Jeux de ats paroe que les mots ont qu'un seas 4 In fis et que Pactoel {St san horizon de poseiblités Donan, travail ete 243° (Gy Hocteammeen, travail ile, pr 32 ©) ta Wid pp: 3235 {8} Unserer Hinciseen in den Zeltvehtor. 1, sb 198 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION soler son paseé et le retrouver sans hésitation‘en allant du Nout aux partes + i Te reconstitue en parlant dun frage ‘ment qui a gardé son sens et qui lui sert de « point @ap- ui'> (1). Comme se plaint du climat, on lui demande il se seni mieux Phiver. Il répond : « Jeme peux pas le dire maintenant. Je ne peux rien dire pour le moment, » (2) ‘Ainsi tous lea troubles de Schn. se faissent bien ramener & unite, mais ce n'est pas 4 Tunite abstrate dela « fonction fe representation » :ilest «le » a Factuel, il « manque de Iiberté > (3), de cee liberte concrete qui consiste da ‘pouvoir ginéral de se mettre en situation. Aw-dessous de V'in- {elligence comme au-dessous de la perception, nous décou- ‘vrons une fonction plus fondamentale,« un veeteur mobile fn tous sens comme un projecteur et par lequel nous pou Yons nous orienter vers wimporte quol, en nous ou hors de ‘ous, e avoir un comportement a T'egard de cet objet » (4). Encore ia comparaison du projecteur n'estlle pas bonne, Duisquelle sousentend des objets donnés sur lesquels il pro- Iéne sa Tumaiére, alors que la fonction centrale dont nous parions, avant de tous faire voir ou connaltre des objets, fes fait exister plus seerétement pour nous. Disons done pla {6t, en empruntant ce terme & drautres travaux (5), que la ‘ie de In conscience — vie connaissante, vie du désir ow ‘ie perceptive — est sous-Lendue par un «are intentionnel > ‘Gui projette mutour de nous notre passé, natre avenir, notre iiliew humain, notre situation physique, notre situation déologique, notre situation morale, ou plutbt qu: fait que ‘nous soyont situs sous {ous ces rapporls. Cest eet are Satentionnel qui fait Tunite des sens, cello des sens et de Vintalligence, elle de 1a sensibilité et de Ia motrieit. Cest ui quite « détend > dans Ta maladie. Liétude d'un eas pathologique nous a done permis d'aper- ceevoir un nouveeu mode danalyse — analyse existentielle [qui dépasce les alternatives classiques de Vempirkame et 4e Vintelleetualisme, de Vexplication ct de la réflexion. St In conscience état une tomme de fats psyehiques, chaque rouble devrait lre électif. Si elle élalt une « fonction de (1) Bawany, tava et, p_ 213. @) Hocrtetaen, travall et. pe 33. @ Tay bid, p32 (1a bias peo. (8) CA" Fisetin, um Zeittrukur-und Dentatérung tn der Sehizephrente, pr 250. LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE 139 roprésentation >, une pure puissance de sygnifc, elle pour Fall re ou ne pas ele (et avee se toutes chses), mals ‘on pas easer Tee apres avole Eéou aevenit alade, Cestidite saterer. Si ean elle et une activité de project fin, a pane aiour lee objets comme Se traces is propresacte, mais qui apple sur eux pour patset Htsuttes cies de spoatasct on comprend 8a fos que toute ene dy conte > iene ar ements Fexpéreace een commence [a dsintgraion, due to AMehscemeat patbologiqueinervse in erusclence astre que eependant la adie atteigas chaque fols la cous: ‘ence'par un certain « el >, que dans eh eas cetaine Symoptdmes soient prédominants ou tableau clinique de In ‘ladle, et ella que la. conscience sit vulnerable et Gutelle puisse recevoir en ellomeéme in maladie. En rater {faa ala aphire viule le alae nes borne aa re certains eontenus de conscience, les « represent ialionsvisueles > ou la vision tu sens propre Yelle aitent tne vision au sens fguré, dont In premiere nest que le Todile ou ‘Tembleme, — le pouvoir dee domiaer » (Gbersehauen) tes mulipliitéssimaltantes (1), ume certain’ Inanie de poser objet ou d'avoir conscience’ Mais comine ‘Dourtantco'type de conscience mest que Ia sublimation de Je vision seal, comme se schematise & chaque moment dian les dimensions du champ Visuel, en Tes ehargeaat fst vai, d'un sens nouveau, on compread que celle fone Sintra ait ses tacnea payehologiques, La conscence devee foppe librement les données visuclles at dela de leur sens Dropre, ele sen sett pour expriaise ses aces de sponter DAL, comme Ie montze assee Tevolution semantique qui tharge d'un sens de plus en plus riche les termes Zinio fiom, s'éideace ou de Tamitre ualuele. Mas, resiproqae: ‘ent, i nest pus un do cs termes, danse sn inal que TistoireYeur a dooney qu se eoupreane sung relerees aur structures dela pereption visuele. De sorte quon ne Deut pas dire que Miomme voit parce quil ext ESprt, af Gaileurs quil est Esprit parce quil wit = woir comme un ‘homme wrt et Ge Esprit font synonyms. Dans ta anesare ot la conscience n'est conscience de quelque chose quien Itiaant trainer derite ele son allags et, pour penser tum objet, i faut sappuyer sur un « monde de peste » Dréctdemment constru H 4 toujours une dépersonna: Tiation a eaar de Ta‘ctoicieace par West donne te “WG ta Structure du Comportement, pp. 91 et suivantes, 160 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘principe d'une intervention étrangire : la conseience peut Etre malade le monde de ses peasées peut seffondrer par Fragments, oa plutet, comme les « contenus » dissociés parla maladie ne iguraient pas dans la eonstience normale ‘Mitre de parties ot ne servatent que dapputs & des signi ‘cations qui Tes dépassent, on voit Ia conscience essayer de intenit ses superstructures alors que leur. fondemel ist effonde, ele mime ses opérations coutumigres, mai Sins pouvoir en obtenir la realisation Intuitive et sams pou ‘oir masquer le défcit particulier qui les prive de leur {ens plein, Que la maladie psyehique, & son tour, soit lee ian Aceldent corporcl cela Se comprend, en principe, de 1a Intme fagon ; [a conscience se projet dans un inonde Physique et a un corps, comme elle se projette dans ua ‘onde eulturel et» des habitus paree quelle ne peut {ize conselence qu’en jouant sur des signiteations données ans le passé aboolu de [a nature ou dans son passé per sonnel, et parce que toute forme véeue tend vers une cer faine généralit, que co soit celle de nos habitus ou bien elle de nos « fonctions corporelles >. ‘Ces éelsireissements nous permettent enfin de compren= fre sens équivogue Ia molricté comme intentionnalité originale, La conscience est originairement non pas un « je Dense que », mais un « Je peux » (0). Pas plus que le trou ble vistel, pas davantage le trouble moteur de Schn, ne peut tre ramené A une défeillance de la fonction générale de ‘eprésentatlon, La vision et le mouvement sont des manitres Spleifiques de nous rapporter & des objets ef si, A travers Aoutes ces expériences, une fonction unique s'exprime, c'est Te mouvement d'existence, qui ne supprime pas Ia diversté radieale des contenus, parce qu'il les relie non pas en Tes Dlagant tous sous la domination d'un « je panse », mals en es orientant vers Punite intersensorielle Tua « monde > Le ‘mouvement n'est pas Ia penste d'un mouvement et Vespace torporel n'est pas tun espace pensé ou représenté. « Chaque Siouvemet vlontaie lie das un men, sup un fod aul est déterminé par le mouvement Tu-méine (.). Nous exéeutons nos mouvements dans un espace qui nest ‘ive » et sans relation avee eux, Mais qui, a0 coDtralre, xt dans tn rapport tres determing avee eur : mouvement tt fond ne sont, A vral dre, que des moments artificiellement ‘SMparés d'un {out unique’> (2). Dans le geste de la main Ee terme est une dans tes intdits de Huser {@) Gouoaruin, Ueber die Abhingtek et, pe 163. LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE 10 ui se Rive vera un obiet st enfermée une référence & Mabie aon pus comne eifel represent; mals comme ete owe tts dering vere haule ous nous ous eee om, apres de lauelo ows sommes par aateetiat, que nous hantons (1). La conscience est I'étre & a chose par son e monde >, el mouvoir son corps cest viser A travers It tes'ehoses, West Le laisser répondre a leur solicitation, Qui sexerce sur Iu sans aucune représentation. La motr:= it n'est done pas comme tne servante de la conscience, ‘Qui transporte te corps au point de espace que nous nous Sommes dabord représenté. Pour que nous pulssions mou ‘oir notre corps Vers un objet, il faut dabord que objet triste pour lay il faut done que notre corps a'appartienne ‘pas & la région de Te en soi >. Les objets nrexistent plus pour le bras de Tapraxique, et cest ce qui fait qu'il est Immobite, Les cas d'apranie pure, oi Ia perception de Ves pace est intacte, ot: mame Ta notion intelletuelle da Beste & faire > ne semble pas brouilée, et ou pourtant Te (rest pas facile de mete & nu Hintentionnalité motel expire lle Se cache dervire le niondo abject quelle contr Det consiter. instore do Tapraaie montrerat coment Ia feserption de la Pranis est presque totjours contamaings et fae lement rendve impossible ‘pet In ‘notion de representation. Trem (Ueber Storangen des Handelng bel Gehiensronter) Aisne vlpoureusement Paprant des troubles agnosiques de 1a fondlte, of Fobjet mest pas recouau tals od la conduite est onforms Ala representation de Fobjet ten eeneral de troubles {gl conceenent Ia « préparation ideatore de action» foul da Shut, contusion de deux buts, exteution prematorce, déplacement 1a at par une perception intercurrent) (travail ee, pp, 2031). her le sujet de Liepmann (le « Conseiler Etat >), Te proces: sis idfatore est normal, pulsqie ie suet peut exéeuter avec sa main gauche foat ce qui est interdit 8 sa main dotte. Datre Dart, In main west pas paraysce.« Le cas dy Consellier Etat onire que, entre es processus psyehiques dls superteas et Tinnervaion sotrices Wy a encore pace pour une aulte eit ‘dence qui rend imposible Fapplcation da provet (Entwor) (action aa totrielé de tl ou tel membre C.}- Tout Yapparell sensoriimoteur dua membre est pour alost” dive: desinseee lexartbulert) dur procesas physlologiqve total. > (bid, PP- ASHI)" Normatemest done, tule fornule de" mowement ea temo leap ule sane 3 nowy ome tne Teenie, oftre & notre corps comme une pratique deterince, etustads.a garde la formate de mouvement comme representa 162 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘malade ne soit pas copier un triangle (1), les eas d'apraxi constructive, oi le sujet ne manifeste aucun trouble gno- ‘Sigue, sauf ea ce qui concemne fa localisation des stimuli fgur son corps, et nest pourlant pas eapable de copier une erois, un ou un 0 (2), montrent bien que le corps son monde et que les objets ow Tespace peuvent re présonts Hhotte connaissance sans [tre notre corps. Ine faut done pas dire que notre corps est dans Yespace al duaileure qui est dans le temps, Il habite Tespace et Te temps. Si ma main exteute dans Tir un déplacement compligu, Je mal pas, pour connaltre sa position finale, f® aduitionner ensemble les mouvements de meme sens, ef 4 relrancher es mouvements de sens contraire. « ‘Tout changement identifiable parvient Ala. conscience déja ton, mais elle n'a plus de sens pour sa mala droite ou encore sa tala drole wa plus de sphere Waction. «Ia conserve fout oe ‘Gal ext communicable dans tne Stion, tout ce quelle alle dab Jeu et de pereepible pour autrul Ge qu fl manque, a capa tiie de conduire sa tain drole cosformement au plan esqulse, ‘est quelque chose qui n'est pas exprimable et ne peu ere oblet poor ne conscience erangéte, c'est un pouvols, non un savoir {ein kinaen kein Keabes),» (ibidy p47) Sls quand Liepmann ‘eat préciser son analyse il revient aux tues classques ot 4ecom- pose Te mouvement en ube representation (a « formule da mot Yement » gui me donne, aves te but principal Tes buts Sntermé ‘iste eu 'Ssteme eutometiomes (guy ebaque but inter= Inédisirs font correspondre les Innervations convensbes) bid, Busia Le e pourele's, dost it dat question pus haut, devient fine « propritt de i substance nerveuse > UbIdy p47). On res vient a aternatlve dela conslenee et du corps @ue Ton eroyait voir dépasice avec la notion de Bewegungscniwar! ou projet ‘moteur. Sil sait dun mouverent simple, 1a representation da bute des bute intermédlaires te conver toouversent parce fvele diclanche des automalismes acquis une Tols pour toutes G5), sit enait don mouvement compere, elle apple Te « soi ‘yenleLinesttalgue des mouverentscomposants "coro Teo ‘Yement se compose. @actes patil, le projet da mouvement 16 ‘compose de Ia reprosenition de see pares ou des bus inter mbalaines* cest ett repreventaton que nous avons appelee {ormle du mouvement > (py 87). La Praxis est demembree en (0, Laas, 6, Lire et Roane Let petrbatons de to estilo spa ches te oprastue,.T. "D anerey ot Taszts, Sur Foprateconstacto, te row ‘is dele pense spatiale cide la tomatoposie dane topreste, Petal cf Paranntocoe Massa of Renan, Le ae deh pene ee spotate dans Fepresi LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE 163 chargé de ses relations & ce qui 'a préotdé, comme sur un {aximnétre Ia distance nous est présentée transtormée déja en shillings et ea pence (1). > A chaque instant, les pos ftres et les mouvements préctdents fouraissent tin étalon de mesure toujours pret. Ine sagit pas du « souvenit > visuel ow moteur de'Ia position de la main au départ + es Iésions edrébrales peuvent Talsser fatact Te_ souvenir ‘isuel tout en supprimant la conscience du mouvement ety ‘quant au < souvenir moteur >, il est clair qUil be sauralt determiner la position présente de ma main, st a pereeption ou il est ne navalt enfermé elleméme tune conscience absolue de Ie ici», sans laquelle on seralt renveye de sou ‘Yenir en souvenir et.Von Naurait jemais tune perceptign, Zetuelle. De méme quil est nécessuirement ¢ fei», le Corps faiste nécessalrement « Maintenant >; il ne peut jamais Gevenir « passé >, et si nous ne pouvons pas garder dank Trétat de-santé le souvenir vivant de in maladie, om dans age adulte celui de notre corps quand nous éliobs enfant, es «lacunes de a mémoire » ne font qu'exprimer la struct ‘eg reprlsentations et tes sutomatismes ; le cis du Conseiler Eut devientfoitellighl, pulsquil faudrarapportee ses trou. bes ou bien la proparaton idesoire da mouvement og bien ‘uelgue difcence des alomatismes, ce que Llepmaie exch ‘Gr commengant et Taprasie malic se raene ou bien 829 Sle data, cestivdire & une forme dagnosie, ov bien hla Bralysic. On ne rendra comprehensible Tapraxie, on ne fera rot aux observations de Llepmann que a le mouvement 8 fire Deat diye antcipe, sans Tétre par ano Teprésentation, et cla heme nlest possible que si le conscience est defiie non eomrae Dosiion explicit dese oblets, mals plus généralement comme Pelernce hun objet pratique fuss blen que theorigee, comme ‘su monde, ste corps de soo cbt est deal non came um ‘objet parm tout ies objet, mais comme le vébicule de Fete a monde, Tent qu'on cefnit la conscience par la representation, [i‘seuls operation possible poor elle ext de former des represen ‘ations, La concslence sera totriew en tant quelle se" donne lune repeésentalion do movement >. Le comps exécute alors Je"ogwement em Te coplant ura representation ques donne la conscience et apres une forme de mouremest quill epoit delle (Ct O. Sieve. Ueber prose, p- 98) Il reste 8 come Ddreaice par quelle opération mnsiqee ia représentaicn ua Rroavement susie jusement dans fe corps ce mouvement meme. ‘Te proline nese resout que sion cesse de distingue le carps ‘comme micanisme en soi et la cntelence comme tire pour soi, () Hex and Hours, Sensory disturbances from cerebral sesions, 187 464 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ture temporelle de nare-corps, Ach Yement, Finstant precedent nest Comme embolté dans le présent et onsste en somme A reetaiir, en s'appugant sur la post fiom actuele Ia serie dex positions anterieures, qul Sene ‘eloppent Pune Vaute. Mats a postion smminents et lle Sut covlopee dan le peso et pare toutes eas ul siendrootjusqurau terme du mouvement. Chaque ior feat du mouvement en embrasse toute Tetendue el, ea articulier, ie premier moment, {ure la lsion un lel et d'un lsbas, Pon tolntenant et Eos avenir que les autres moments so borneront & dever opper En tant que jal un conps et que Sais travers fal ‘danse monde, Fespace et le femps ne sont pas pour mol Aine somme de points Justaposts, pas davantage a tune inité de relations dont ma conscience opererait Ia ‘pmthise ef of elle impliquerait mon corps : jee suis Pas ans Fespace et dans’ le temps, je-ae pense pes Vespace tio temps 1 jo ruis 4 espace el au temps, mon corps Sapplique a ut et les embrasss. Lampleur de eetle Pi mesure celle de mon existence ; mais, de toutes manieres tlle ne pest jamais ire totale: Fespace et le temps que Fhabiteont toujours ce part et autre des horlzons inde fermints qui renferment d'aotres points de vue. La syz- these du femps comme celle de Tespaee est toujours & ecommencer exparience motte de notre corps est pat {in ens paricalir de connalsanee ‘lle nous fourait une Ianire acoéder au monde et & Vobjet, une « praklo- rosie > (I) qui doit éire Fecoonue comme originale et entire comine originaire. Mon corps a son monde ot Somprend son monde sans avoir A paser par det « repre= Sentations >, sans se suhordonner A'une «fonction symbo- Iique » ous objectivante ».Cerlains ‘malades. peuvent Imiter tes" mouvements da médecin et porter leur main Grote 4 leur erlle droite ler main gauche & feur nex, files placent 4 cOW om miédoein et observent ses mouve: ‘ents dans une glace, noo sls Tul font face, Head exp {tuait Véebee da‘ malade par Tiosulfsanea de sa ¢ for: ‘ulation » Vimitation a geste serait mediate par une Uraduction verbale. En reali, la formulation peut tlre ‘xacle sans que Fimitation résisse et imitation reasie fans sucune formulation. Les auteurs (2) font slors inter @) Griese, Aphasie und Motortke (2) Gesamrene, Vase Wounon, Daun et Gninnacat, LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE 15 sinon le symbolisme verbal, dy moins une fonction iique géndeile, une eapacité de « transposer > dont lation ne sera, comme Ia pereeption ow la. pensée objective, quun cas particulier, Mats i-est visible que elle fonction genérale n'explique pas Taction adaptee. Car Tes malades sont capables non seulement de formuler Te mo ‘Vement & accomplir, mais encore de se le représenter. ‘Saventtrés bien ce quills ont & fair, et pourtant,au lied de porter Ia main droite a Vorilledrcite, ta main’ gauche au fez ils touhent tne orille de chaque main ou encore leut nner et un de leurs yeux, ou Tune de leurs orciles et Tun ae leurs yeux (1). Cest Fapplication et Tajustement a leur ropre corps de la dflation objective du mouvement qut fest event impossible. Autremest dit, Ia main droite et la ‘main gauche, Teil et Toreile lear sont encore donnés ome emplicements absolus, mais ne sont plus insérés dang un systeme de correspondance qui tes rele aux pa tes homologues du corps du médcein et qui les rende ut sebles pour Vimitation, méme quand le médeein fait face fu malade, Pour pouvolr imiter lee gestes de qusiquun {Qui me fot face, il mest pas nécescaire ue fe tache expres: Sément que ¢ la main qui apparait ala droite de mon champ vsuel est pour mon partenaire min gauche >: Cest justement Le malade. qui tecourt & ces explleations, Dans Timitation normal, la main gauche da sujet s'iden- ile immédiatement 4 cele de som partensie, Taction da fsujet adhére immédiatement A son modéle, le sujet se pro- jette ou srrealise en In, sidentile avee Tui, et le change ‘ment de coordonnées est’ éminemment contenu dans cette opération existentiele. Gest que le sujet normel a soa ores fon seulement comme systéme de postions actuelle, mais encore et par li méme comme systtime ouvert dune foie Ge positions équivalentes dans d'autres orientations. Ce que fous avons appelé le sehéma coxporel est justement ee eye {eine d'equivalences, cet invariant immédiatement donne par lequel los différentes thehes moltiees sont instantanée neat transposables. Cest dire qui vest pas seulement lune expérience de mon corps, mais encore une expérience {de mon corps dans le monde, el que Cest lui qui donne un fene moter aux consignes verbales, Ta fonction qit est ‘etruite dans Tes Uoubles apraxiques est done Hien une fonction motrice. ¢ Ce nest pas 1a fonction symmbohque om sigaidetive en général qui est allinte dans des eas de ¢@ GD Gover, travail ele, pp. 88692, 166 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION sre ¢ C'est une fontion beaucoup ples originate et de EXfucisre moteur, svete Ta eapace de eferenclation toirice st sbema corporel dysamique (0). > Lespace ot Sse ment Vmitation normale west pas par cpposition A Tes Dace eoncrt, avce sex emplacements tsclus, une espace Bojelit'» ou un espace de representation » fonde sur ton te de penstes I eat deja desing dans Ta Structure de Ion corps, tren et lecordatf inseparable. « Dea ta moe Mist, pe 4 Tela pur, posse fe fouvotr lémentaive de donner'un fens (Sinngebung) » (2). Meme st dans Ta suite ia'yensce en pereepion de espace se Hbérent. dela mol ete et de Felse a Vespace, our que nous pulssions nous feprtsenter Tespace faut abort que noes 9 ayons es Ineodults par notre corps ct quit nous at donne fe pre= Inter modele des transpositions, des equivtences des en Ucations qul font de Tespace ta agséme object et Fermeltent & notre experience dre une expériene be Jes, de stouvri sur un en sols. La motriete est la fphice primaire ou d'abord sengendre te sens de toutes iE saenions (der Sinn llr Sign/itatonen) dans Ta Gomnine da Vespace représenté. >). “acquisition de habitude eomine remaniement et renou- vellomnt du schima eorporeoffe de grandes icles Sux pilosophier clases, toujours pares 2 concevoit invsynthese comme une synthse ftetlectuale. I est bien rat quo ce west pas tne atsociation extereure gol réunit Gans Thitade Tet mouvementsélémentare, les reactions ties « stimolt» (4)-Toute there méeantste se Hearte a fait qe apprentiseage eat systématique le sujet ne soude pas des mouvements indiiduels & des stimuli individual, Znsis sequent fe pouselt de repondre par un certain type Az solutions & une eortsine forme de aituations, les site tions pouvantdiferer largement dun eas Tate, les mod Nemete de reponse patwant etre connés tant tn organe. Ufcteue, tantot 8 Pautre, situations et réponses se resseme Ht dans tes iféente cos beaucoup mine par Vien partielle des elements oe pa fa communauté e leur sens Phutal done mettre & Vorgine do Thabitade un acto en: fendement quien orgaiserai les elements pour sen tetrer ( Grivowwne,teaail ele, pp. 397.998, 2) 1a ay p. sae (8) 1a abit ps 398 (@) Voie sur'ce point La Steucture da Comportement, po. 125 ot suivante 1A SPATIALITS DU CORPS PROPRE 107 ‘trice. Que veut-on dire au juste par 1A? Une femme main- SES Riche ates amen ene cman ieseerm cimrnicirmneg aeatic vee ser amnctes Le biton de'Taveogle acess dre Ut pleur et le rayon d'action du toucher, il est devenu lana ee Oe te in ca Eieouihia mntan oat csae (Comme le pease par exemple Bergyon quand 1 détnt abide comme’ Te resida fossisé dune’ activi pie 12) Hieno, Sensory disturbances from cerebral leston, p. 188+ {@) Gnanonese, Aphaste and Moforit,p-385. 468 PHENONFNOLOGIE DE LA PERCEPTION Je vols quels objets sont «A pore » de ma canne on hors Ae porte Ine sagit pas ie dune extimalion rapide et {Fane comparison enré Ia longueur abjetive dela came fils distance objective du but A ator. Les eux de Fearace’ne se dniset ps comme dn Fsins ble ties por rapport 4 ls poulion objective de mole eorPs, Iai iis inserivent auto de nous La ports variable de nos ‘Watts ou de nos genet: Shafeer kun chapean, b ne Mitomobile ous un hiton ces vintaller en eu, of avere Semen les face. pariiper Ala veluminosi€ du corps Frovre: Uusbitude Cxprime fe pouvole que nots avons de ister notre etre au monde, ow de. changer existence gi nous ansesant de nouventa instruments (On peut Solr dactylograptier sans savor ndiguer of se Kouvent Earle lar fe leltes qu composent fs mois Sole Snctvograpier nest done as contalre emplacement Sur feline de chagoe lettre oneme svoe aot poar cha tine un rlexeconationné qu'elle delencherait Torsqelte Seesente A notre regard Sibabitude nest tune connaise Since, nian aulomatisme, qvestale done 1 set tan ‘ivf ql es dans Tes maven qot nee ive qua effort Stporal ets peut se teauire par one designation obsect fier Le sujet sat 08 se trouvent les fetrs tur fe caver ‘cme anus savons ose trouve Pun de aos membres, dun Stveir de famifarte got ne-noar donne pes une postion dans Vespace objecti Le placement dees doigts nest as Uonae hia dacilograpte comme tn tajet spatial ae Ton passe deerre, mais seulement comme une certane Scotlaton deine dstingute de out auce ar Srpgsonomie:On powesovent fa question comme povepion due fre sents sur le paper vena reveler Peterpesenaton dela meme lettre qul on tour éeierait {f reprsenation du mouvement ncessaire pour Tate Sur fe caver. Mats ce langage est mythologgue. Quand Je Sarcours des yeux le fexte qui vest propos. fi ny a Da Aes perceptions qui revelent des representations, ala des tueerabics so ompovent aetecliement, coves dune physie omic topique ou familie, Quand je pends pace devant tha machine, un expace moteur rlend'sous mes mains 08 GH Ele telsire sins la nature da, schémea corporel, Quand nous disons qUil nous donne Inmédiatemect Ta poston de Botre corps, nove ne voulone pas dire, xia manlre des cmp Eaten quit conse ex une thossique de « senualions exten Sves'sCest un sysieme ouvert sur le monde, eonrlatit da ‘monde, LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE, 109 Je vals Jouer ce que fal 1a. Le mot Iu est une modulation de espace visible, Texécution motrice est une ‘modu Istion de Tespace manuel et Toute Ia question est de savolr comment une eerlaine physionomie des ensembles -« fuels » peut appeler un certain sie des réponses motes, comment chaque structure « visuelle » se donne finalemeat fon essence motrie, sans qu'on ait besoin d épeler Te mot et dépeler le mouvement pour traduire le mot en mouve- ‘ment. Mais ce pouvelt de abitude ne xe distingue pas de felul que nous’ avons en général sur notre corps: s1 Ton rrordonne de loucher mon oreile ou mon genow, je porte ma main mon oralle ou a mon genou pat le plus court chemin, sans avoir besoin de me représenter la position de ma main au départ, celle de mon oreille, nile trajet de Tone a autre. Nous disions plus haut que c'est Te corps qui « comprend > dans Macquisition de Thabitude, Cette formule paraitra absurde, si comprendre c'est subsumer ua ‘donné sensible sous tine idse et Mais justement le phénoméne de Femanier notre notion due comprendre > et notre notion Gu corps. Comprendre, est gprouver Faccord entre ce que nous visons ete qui est donne, entre intention et Feflece {uation — et le corps est notre anerage dans un. monde ‘Quand je porte la main vers mon genow, Féprowve & chaque ‘moment du mouvement Ia realisation June intention qui fhe visolt pas mon genou comme 1dée ou meme comme ‘objet; mais comme partie présente et rélle de mon corps ‘vant, cestsedire finlement comme point de passage de mon mouvement perpétuel vers un monde. Quand Ia dacly= Tographe exéeute sur le elavier les mouvements nécessatres, fees mlouvements sont dirigés par une intention, mais elle fnteation ne pose pas les touches da clavier comme des emplacements objectfs. I est vrai la lettre, que le sujet qui apprend 4 dactylographier intégre Vespace du clavier & fon espace eorporel ‘Lexemple des instrumentistes montre encore mieux com- meat Vhabitude ne réside ni dans Ta pensée mi dans le corps ‘objectit, mais dans le corps comme médiateur d'un mons: On sit (1) qu'un organiste exerct est capable da se servir lun orgue quill ne conmalt pas et dont les elaviers sont plus ou moins nombreux, es jeux autrement disposes que eux de son instrument coutumier. It lol sufft une beure e travail pour élze en état dexécuter son programme. Un WG cuwratam, Ltabitade, pp, 202 et suivantes, 370 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION temps d'apprentissage si court ne permet pas de supposer {due des releces conditionnés nouveau sient ick substitues {dix montages déja élabls,saut sles uns et les autres for- ‘ment un systime etstTe changement est global, ce qui nous fait sortr de la Unéorie mécaniste, puisque alors les reac tions sont ‘médiatisées par une salse globale de instru ment, Dirons-nous done que Torganiste analyse Torguey Cesticdire qu'il se donne et garde une représentation des, Jeux, des pédales, des claviers et de leur relation dans Tes Dace? Mats, pendant la courte répdtition qui précede Te Concert, il ne se comporle pas comme on le fait quand on ‘Yeut dresser un plan. Il sassied sur Te bane i acioane les ldales, tire les Jeux, il prend mesure de instrument fAvee son. corps, It sincorpore les directions et les dimene sons, il insalie dans Vorgue comme oa sinstale dans une maison, Pour chaque jeu ct pour chaque pédale, ene sont as des positions dans espace objectif quil apprend, et ce Brest pas a sa-« mémoire > quil les eonfie. Pendant la répé tition comme pendant Texécution, les Jous, les pédates. et Jes claviers ne ful sont donnés que’comine les puissances de {elle valeut ¢motionnelle ou musicale et leur’ position que fcomme les lioux par of cette valeur apparalt dans Te monde. Enire Vestence mitseale da morceau telle q’elic est indie aquée dans Ia partition et la musique qui effecivement None autour de orgue, une elallon st diecte sétablit Ggue le corps de Forganiste et Vinstrument ne sont plus a Jeien de passage de cette Telation, Désormals la musique ‘iste par sol et cest par elle que tout le reste existe (1). Il n'y a fel aucune place pour un « souvenir » de emplace- ent des jeux et ce n’est pas dans Vespace abject que Pore aanste jove, En realle, ses gestes pendant fa répstition sont fds gestes do consécration * ils tendent des vecteurs affec= {ifs ils découvrent des sources émotionneles ls eréent ua fespace expressif comme Tes gestes de Taugure delimitent Ievemplam. ‘Tout le probléme de Mhabitude est ick de savor comment la signification musicale du geste peut eraser en ume cer laine locallté au point que, en tent tout dla musique, Por sganiste rejoigne justement Jes Jeux et les pédales qui vont 1 Voie Prover, Du Cte de chee Swan, 1, « Comme si es ine teamentites beaucoup moins onset la pete phrase quils exe ‘clalnt les ries exiges elle pour quelle apparat.-» (p87). ‘1Ses eva talent sh sous gue la wiolounte dealt se precip fersurson archet pour let reel.» (193), LA SPATIALITE DU CORPS PROPRE m ta laliser,Or te comps ext éminemment un espace expresst. Je'veus prendre un objet et deja, en un point de Fespace aque fe ne porsais pos, cette putesance’de prehension ‘est nia mata s eve vera\abfet.Je meus mes Janbes nom Faven tat quelles sont dans Yespate 8 quatre vngts se Indtres de me tle, mals en tant que lear puissance sma: toire protonge vers le bas mon inenton otis, Les fons principales de mon corps sont consarecs des ae {ions elles participent& leur valeur, ct est le meme peo bitme de sevoie pourquot le sens comm met dang fa (te Iestege de ln penace et comment Vorganisle ast dant espace de orgie les significations musieles: Mais sotre corps nest pas seulement un eapace expres parm\ 00s tes autres, Ge n'est Ia que le corp consttue eat Tori a tous les autres, e mouvement meme dexpression, cequl Drojelte au dehors lew sigeieations en leur doomant an Trew. ce qui Tait quvlles se mettent A exister comme dea hoses sous nos malts, sous nos yeu. Si nolse corps he fous tipose pat, eomme i le fait animal, des tnstincts dein des Ta nataeance, est tah du moins -qul donne & Sotre vi a forme do la générale et qul prolongs en di Dasliogs stablen non aetes personnels Notre nature ta Go Teng nett pas une vile coutame,pulsque fa coutumne pate Suppose ta forme de passvte de a nature: Le corps est no: ‘re moyen gencral avoir un monde. Tantt il se bone aux eves necestires la conservation dela vie, ef. corcatve: Ment i pose autour de nous un monde bslogique; tanto oun fur en pemersgeatst pucan Tear sent Dropre aun Sena igure it mnifete 4 travers even hoya fe ignition nouveau s est te eas des habitudes hor ‘tices comme la dance, TaotSt enfin fa signification iste ne Deut ttre refointe par es moyens nates da cory faut ors quit se constrase un intrament tt projets autour ae Tatun monde eultorel A tous Tes niveau exeree Ta mime Tonction qui est de priter aux mouvernents instame tangs de la spontanéité “tn peu daction renouvelable et existence independante » (I)-W’haitade nest quran mode fe ce pouvoir fondamenta. On dit que le corps a compris et Mhabitude est‘aeutseTorsauil st laisse pénéter par {ne siniieton nouvelle, Loraquit west assale un nour eau noyan algal Ge que nous avons découvert par tude de la motricite, Ta) Fausny, introduction dla Althode de Leonard de Vu arte ps 2 ae 172 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION seston somme un nonvens sone dot cane» a force ‘ela Papchologieintllcetualiste comune de la philosophi fe ent ds ce quelles avaient pas de peine 4 mon iter que la percaption tla pense ze peuvent tire expiquees par Fantocation extésiure de Eontenus fortuitement ansemblés Le Copto ait la prise Ge'conscience de cette interiors, Alas Toute signiiation ait par Ia méme congue comme un aete de pensee, comm opefation d'un pur Je, et, si intelletuaisme Veinportal tstment sur Tempivisme, il éait Iurméme tocapable de Tendre compte dela vari do notre exprience, de ce Gul tnelle est non-tens, de la contingenee des contenus, Lex- Dlrlence du corps nous fat reconnaltre une imposition du ena qui est pas calle dune conscience constituante unk Sere an sent ext aahcnt hy cetane cotena, Mom corps et ee noya signifialt qu se comporte comme une fonction generate et qui eependant existe etext accessible a maladie. Ea fui nous apprenons & connate ee neeud fe Vestence ede Testence que nous retrouverons. et fingral dans ta perception et que hous ‘aurons. alors & {eerie plus complement IV, — LA SYNTHESE DU CORPS PROPRE Lanalyse de Ja spatialité corporelle nous a conduit A des resultats qui peuvent élre généralises, Nous cons talons pour la premitre fois, & propos da corps propre ce qui est vrai de toutes les choses pergues + que la Dereep- tion de espace et la perception de ia chose, Ia spatialite de Ia chose et son tre de chose ne font pas deux problemes die tinets. La tradition eartsienne et kantienne nous enseigne ‘deja; elle [at des determinations spatiaes Vesgence de Tobe Jel elle montre dans existence partes extra partes, dans la {ispersion spatiale le seu! sens possible de Fexistence en sok, Mas elle éelaire Ia perception de l'objet par la pereeption de Fespace, alors que Wexperience du corps propre mous fenseigne A’ enraciner Vespace dans Texistence. Lintellee: fualisme vot bien que le « motif de la chose > et le « motit de Vespace > (1) seatrelacent, mais rédult fe premier ad second Lrexpérience revele sous espace objectif, dans Tequel te corps finalement prond place, ume spatiale: pri mordiale dont 1a premiére n'est que Fenveloppe et qut se onfond avec V'étre mime du corps. Elte eorps, c'est Etre hnoué un eertain monde, avons-nous eu, et notre corps est ppas d'abord dans espace "lest A Vespace. Les anosogno- fiques qui parlent de leur bras comme d'un « serpent > long et froid (2) nen ignorent pas, 2 proprement parle, lee contours objectifs et, méme quand Je malade cherche son ‘bras sans le trouver Ou Vattache pour ne pas le perdre (2), I sait bien ol se trouve son bras, puisque c'est Ta quill le cherche et qu'il Fattache. Si pourtant les malades éprouvent Frespace de leur bras comme éteanger, sen genéral Je Duls senlir Pespace de mon corps énorme oy miinuseule, en dépit @u témoignage de mes sens, c'est quill y a une présence ff une extension affectives dont la spatialité objective mest (H) Cassman, Phlosophe der sumbolichen Formen, Hl, 2 Partie, Chap. IL, ae "B) Luenuires, Cimaye de notre corps p. 190. {3 Vis basse, Sut pallotote de Hingpe desc, SAL 174 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCTPTION condition suffisante, comme Te montre Yanosognese, et Fas meme condition neceseaire, comme To mootre Te bras Tantdme, La spaiaite du corp est Ye déplolement de son fre de corps, lnmanire don i se realise eonae corps. En herchant & Fanslgser, nowe ne faisons. done qu'antciper 2 que nous avons h dre de la syothtse corporelle en gene ‘Nous retrouvons dans Funité du corps la structure @im- plication que nous avons deja dgerite 4 propos de Tespace. Les diferentes parties de mon corps, ses aspects visuels, tactiles et moteurs ne sont pas simplement eoordonnés. Si Je suls assis Ama table et que jo veulle alteindre Te tale hone, le mouvement de 1a main vers Pobjet, le redresse- neat du tron, 1a contraction des muscles des jambes s'en- ‘Yeloppent Tun autre ; jo veux un certain résultaty et les Yiches se répartssent d'ees-memes entre les segments int ressis, les combinalsons possibles lant @avanee données, ‘comme équivalentes Je puis rester adossé au fauteul, & condition d'élendre davantage Te bras, ou me pencher en avant, ou méme mo lever dem, Tous ees movements ‘ont & notre disposition & partir de leur signification com- ‘mune. Gest pourquci, dans les premieres tentatives de pre Hension, leg enfants ne regardent pas leur main, mals objet ¢ les différents segments du corps ne sont connus ‘que dans leur valeur fonctionnelle et leut coordination est {Pas apprise. De méme, quand je suis assis & ma table, Je Puls instantanément « visualiser » Tes parties de mon corps SGuelle me cache. Fa meme temps que je contracte mon pled dans ma chaussure, je le vois. Ce pouvoir mappa Hient méme pour les parties de mon corps que Je n'ai jamais ‘vues, Cest ainst que des malades ont Thallucination de Teur propre visage bu du dedans (1). On a pu montrer que sous ne reconnaissons pas notre propre main en photogra- hie, que meme beaucoup de sujets hesitent A reeonnallre ‘arm d'autres leur propre €riture, et que, par contre, cha ‘Gan reconnait sa silhouette ou sa demarche filme. inst nous bbe reeonnalssons pas par la vue ce que nous avons expen ‘Gant yu souvent, et par contre nous Feconnalssons d'emblee In représentation Visuele de'ce qui dans notre corps nous eit Invisible (2). Dans Mhéautoseopie, le double que le sujet Soit devant tui n'est pas totjours Feconn & certains détals TD Lntenwerre, Ltmage de notre corp, p. 238. @) Wour, Seibsibeurtetting und Fremdbeartettung ta wwisseatlichen and uncassentichen Versech LA SYNTHESE DU Comps PROPRE 175 visibles, lo sujet a Je sentiment absolu quill sagit de tule méme et, par suite, déclare qu'il voit son double (1). Chacun, de nous se voit comme par un ail itérieur qui, de quelques metres de distance, nous Fegarde de la tite aux genoux (2). ‘Ainsi la connexion des segments de otre corps et celle de notre experience visuelle et de notre experience tactile ne 86 ealiseat pas de proche en proche et par accumulation. Jone traduis pas « dans le langage de In vue > Tes « données du touetier» ou inversentent, — je assemble pas les Dat ties de mon eorps une une ? ces traduetion et eet assem= Dlage sont fuits une fois pour toutes en moi * ls sont mon corps méme: Dirons-nous dong que ous percevens notre forps par sa Joi de construction, comme nous connaissons avanee toutes les perspectives possibles dun cube a parr dde sa structure géomeétrique ? Mais — pour ne rien dire encore des objets extérieurs — le corps propre nous easeigne tun mode d'unité qui n'est pas la subsomption sous une lol. En tant qui est devant toi et offre 4 Vobservation ses variations systématiques, Vobjet extérieur se préte & Un parcours mental de ses éléments et il peut, a moits ea ‘Bremitre approximation, étre déiat comime ia loi de leurs Yariations. Mais je-ne suis pes devant mon eorps, fo suis ans mon corps, ou plutGt Je suis mon corps. Ni ses varia- tions il leur invariant ne peuvent done étre expressément ‘posts. Nous ne contemplons pas seulement les rapports des Segments de notre corps et les corrlations du carps visuel ft du corps tactile * nous sommes novs-mémes celal qut tieat enserable ces bras et ces Jambes, celui quia la fois les voit et les touche. Le corps est, pout reprendre le mot de Leibnitz, la Jol elficace > de tes changements, Si Von peut encore parler dans la perception du corps propre dune {nterprétation, iI faudra dire qu'il sinterpréte Tulméme, Iehles « donnges visuelles » n'apparaissent qu'a travers lear sens tactile, les données tactiles qu'a travers leur sens ‘isuel, chaque mouvement local que sur le fond d'une post- ton globale, ‘chaque evenement corporel, quel que salt Pe analyseur » qut fe revéle, sur un fond signal of es retentissements les plus Iolotains sont au moins indiques et la possibilté dune. équivalence intersensorielle imme ‘Siatement fournie, Ce qui réunit lee « sensations tactles » ‘de ma main et les relie aux perceptions visuelles dela méme Fag Mmnpmenm Lecter, Dat Trugeblde der lgenen (@) Latemarre, L'imoge de notre corps, p. 238, 476 PHRNOWENOLOGIE DE LA PERCEPTION ee tae panied ae aura nese pe st com ee ppt de ges ago ar eat ca i se a aa peli cuaytyet cat ash shes mie ge corre eigeraret ease eg da Bawa ne emanates ae Pt ame ae tes dooms Oo ul ee as ieee Goa pte Cosmas a Cee Sai tole ge a cpa ee Either reek Pope oneal ER ene hte re nein ica ee ees eo Buds a seer te Se erg iat cone pote, Drain oe ne See ee ee a et on i te he rheneni edie esos ee pe eh a salted os roy mee dy ate iis one ot eeiclepen ne mote Wei ig See cece a Slee petrceniapene dare, and gules det ch oe gearing fn ge el eer Naa et seen ls oe ag gts ak Me ns ee es a ee tic hc si cre cae ne Eee TH La mécanique da aqvctettene peot pas, méme au niveas de la Selene rene compe des positions ot des mourements pri veges de mon corps Cf La Strucure da Comportement, p: 190. LA SYNTHESE DU CORPS PROPRE 177 sonne est prélevé sur aspect coneret de sa physionomie. {Lp romancler n'a pas pour tole exposer des dese ou meme analyser des eavactees, mais de presenter un évéacment techumaia, de le faire mtric et delater sans commen {are idéologique, dtl point que tout changement dana ordre du reit ou dans le choix des perspectives modiferat le sens romnanesgue de Vévénement. Ua roman, un potme, tn fablean, un morceau de musique sont des indlwidis, Cestdedice des Etres ou Ton ne peut sstinguer Fexprestion, {eTexprimé, dont ie sens nest accessible que par un contact direct et qui rayonnent leur signification sans quitter lent place temporeite et spatiale. Cest en ce sens que notre corns est comparable aVeuvre dart. Mest un nozad de signe ‘eations vivantes et non pas la Tot dun eertaln nombre de termes covarianls. Une certsine experience tactile da ‘gate une cevtaine expérience tactile de Tavante tide Tpaule, un certain aspect ‘viswel da meme bras, non que les drentes perceptions Wace, les pet ‘eptfons laces et Tes perceptions visuellespartcipent fous {es d'un méme bras iateliible, comme les vaes perspec fives dun eube a idee du cube, mats parce que le bras va tle bras touche, comme Jes diferente segatents du bras font tous ensemble un méme geste Comme plus haut Thabitude-moteee éelairait Ia mature ‘particulifre de Pespece corporl, de mom ii Thabituds es Béntral fait eomprendre le synthise. generale “dU corps ‘Propes Et de mime que Vanalgue de la spatait corporelle fotiipait celle de Tunité du comps propre, de méme nous Ponvons elendre A toutes tes habitudes co que nous avons fit des habitudes moteices. Aral dire, toe babitade e Bia fois motrce et perceptive parce qele reside, comms Bows Favons dit entre ia perception explcte et le mouves sent efectif, dans cette fonction fondamentale-qut ete Imite & la fois notre champ de vision et notre champ dace ion, exploration des objets aves un Baton, que nous done lous tout a Theure comme ux exemple duabitude motrce, fst ausl ben un exemple dabitude poreeptive. Quand le bitom devient un instrament families We monde des objets tactilesrecule, it ne commence plus & 'épiderme de a main, tals au out du baton. On est teuté de dire qua travers les sensations produites par Ta pression da baton sur la rain, raveugle construit ebiton et ss iferentes positions, Duls que cellese, 4 leur tour, médiatisent an objet la Aeconde puissance, objet exterhe. La pereeption serait fou §Jours une lecture des memes données sensible, eles 378 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION seulement de plus en plus vite, sur des signes de plus en plus tenus. Mats Vhabitude ne’ conulste pas a foterpréter Tes pressions du baton sur Ia main comme des sigoes de certtines postions du aton, et eeles-t comme des signes| d'un objet extérieur, puloqu‘elle nous dispense de le faire. Les pressions sur 1a main et le biton ne sont plas donne, Te biton nest plus un objet que Maveugle peréevralt, mais tun instrument avec lequel il persoit. Cest un appendice da corps, une extension de Ta syntheve corporelle. Cotélatives ‘ment Tobjet extericur n'est pas le géométral ow Finvariant Grune série de perspectives, mais une chose vers laquelle Te biton nous conduit et dont, selon Tévidence pereeptive, les perspectives me sont pas des indices, mals des aspects. Lintlleetuaisme ne peut eoncevoie le passage de la perse Pective a la chose meme, du signe a la signification que fomme tne interprétation, une apereeption, une intention de eonnalssance- Les doniges sensibles et Tes perspectives 4 chaque niveau seraient des contenus saisis comme (auf= gefasst als) des. manifestations d'un meme noyau intelll- Bible (1). Mais cette analyse déforme 4 la fois te signe et 1h signification, elle sépare Tun de Tautre en les objeeti- vant le contenu sensible, qui est déja « prégnant > dun Sens, et le nosau invariant, qui n'est pas une foi, mais une hose t elle masque le rapport organique du sbjet et da ‘monde, la transeendance alive de la conscience, le mou vemeni par lequel ele se jette dans une chose et dans tun monde par le moyen de ses organes et de ses instru ats. Lanalyse de Thabilude motrice comme extension de existence se prolonge done en une analyse de Thabitude [perceptive contme acquisition d'un monde. Réciproquement, {oute habitude perceptive est encore une habitude motrice et il encore Ia sisle une signification se fait par le corps. Quand Venfant s*habilue a distinguer le bleu du rouge, on eonstate que Whabitude acquise a Végard de ce couple de couleurs profite A toutes los autres (2). Estee done qua @ Misser) par exemple a lonstemps dia la conscience ou unposiion eam sens parle achtna Auffstong-fahet et comme tne Deseetendeauffostung I fll un pos decal en reconnatae Sin dis les Conferences sur fe Tempe que este operation em bresuppose une ane plus profonde par laqele le conten eat Iitaeme prépare A eette ssisie.« Tote constitution me te fait Dos selon le acheima Augfassunpsinhal uffessany. » Vorterine Set cur" Phaomenctge des toneen atbewurlny py @ orres, Growth of the Mind, pp. 174 et suivantes. LA SYNTHESE DU ConPs PROPRE, 1 travers le couple blewzouge Fentant a gpercu i signification ‘Couleur », le moment désnit de Thabitude etal dan Gelte prise do conscience, dans cet avénement dan « point ae vue de fa couleur», dans celte analyse intlleetuelle qut données sous une cagorie? Mai pour que entant puitse aperevoir le bleu et'Te souge sous Ia cats gorie de couleur, il fat qusle Senretine dans es donnces Sans quol aueure subsomplion me poureat la reconmaltre fn cles — il fout dabord que sur fey pannesuy « Bleus > te rouges > qu'on lui présente, se manifeste cee maniere Dartleuliere de vibrer “ct daticndre le regard. que. Ton Appellee Dieu et le rose. Nous dsposons avec Ie regard {lun instrument naturel comparable ta haton de Paveugle {Le regard obtient plus ou moins des choses selon la mantere oot il Tes interoge, dont il hase oa appuie sur elles, ‘Apprendre voir Tes coulers, cest sequen certain stale ae vision, un nouvel ssage da orgs propre, est enschit ft rdorgaatser le sehéma corporel.Syuteme de pussances fotries ou de pulssances perceptves, nore corps nest pas tbjet pour une je pense» cest un ensemble be sign tions ‘éeucs qui va vers-son quires Parfols ze forme {un nouveau nerud de sigeiieations # nos movements an. ‘lens sintégrent& une nouvelle emite motrice, les premic- tes données de la vue Aino nouvelle colle sefsoriele, nos ouvoirs naturelsFejoignent sowdsin ume signteation pls Fiche qui nlat jusquela.qvindiquce dane notre champ Derveplit ou pratique, ne s'annongat Gans notre experience Jgoe par un cerain manque, et dont Vavenement reorganise soudain notre équilre el comble notre attente aveugie. V. — LE CORPS COMME ETRE SEXUB Notre but constant est de mettre en évidence 1a fonction primordiale par laquelle nous faisons exisler pour nous, hous assumons Vespace, 'objet ou Finstrument, et de déeriee {e-corps comme le few de cette appropriation. Or tant que Hous nous adressions 4 Tespace ou & la chose pergue, il était pas facile de redccouvtir le rapport du sujet incarné tt de son monde, parce quil se transforme de ueméme dans fe pur commerce du sujet épistémologique et de Tobjet, Ea effet, le monde naturel se donne comme existant en sol au ‘ela'de ton existence pour moi, Pacte de transcendance par Tequel le sujet s'ouvre lui semporte fuiméme et nous nous trouvons en présence d'une nature qui n'a pas besoin d'etre pergue pour exister. $i done novs voulons mettre en evidence Ia genése de Tétre pour nous, i faut eoasidérer pour fini le secteur de notre expérience qui visiblement n'a de sens et de ‘alité que pour nous, c'est-dedire notre miliew affect. Cher- chons avoir comment un objet ou un étre se met & exister pour nous parle désir ou par 'amour et nous comprendrons ‘mieux par la comment des objets et des eres peuvent exister fn général. ‘On congoit dordinaire alectivité comme use mosatque ats alfectts, paisirs et douleurs fermes sur eux-mémes, ‘tui ne se comprennent pas et ne peuvent que sexpliquer par fotre organisation. corporelle. Si Yon admet. que chez Thomme elle se « pénttre intelligence >, on veut dire par 1a que de simples représentations peuvent deplacer les st ‘mult naturels du plaisir et de Ta. douleur, selon les Tots de Frassociation des idées ou celles du rllexe conditionné, que ces substitutions attachent le plaisir et la douleur a des eir~ ‘constances qui nous sont naturellement indiférentes et que, 4e transfert en transfert, des valeurs secondes ou troisitmes s¢ constituent qui sont sans rapport apparent avee nos pla fies et os douleurs naturels. Le monde abjectif joue de mains en moins directement sur le clavier des étatsaffctifs dlémentaires », mais la valeur reste une possibilté per Inanente de plaisir et de douleur. Si-ce nest dans Mépreuve 4du plaisir et de Ta douleur, dont il my a rea A die, le sujet LE CONS COMME ETRE SEXUE wat se dUfnit par son pouvoir de représentation, Patfectivité mest pas recone comme tn mode vriginal de consciences Siecle conception fait just, toute détalance dela soxaae Td devrait se ramencr ot hich la perte de certains Fepre Seutuions ou bien 3 un aifaibineement du plete On va Soir quit nen est rien. Un malade (1) ne recherche jamais plus de tubaéme Tacte sexuel. Des images obsetasy es Eonverselions sur des sujels serves, a pereeption oa, forpa ne font noitre cher Tai aucun dési, Ee malade avem= Drasse guete ete balser n'a pas pour loi valeur de simac lation sexuelle. Les reactions sont stritement locales et m6 ommencent pas sans contact. le prelude est tnterrompa Wcetmoment fe eye sextel ne eherehe pas A se poursuivie. Dans Tacte sexuel, Cintromissio nest jamats spontante. Si Trgasme intervient d'abord chez Ia partenaife et quelle uoigne, le desir chauehe salface, A'chague moment les hoses se passent comme si Te sujet norait ce quit y a8 faire, Pas de movements actif, sinon quelques instants vant Forgasime, qui est tts bret. Les pllutions sont rares St toujours sans Rives. Esssicronssnous eexpliquer eee {rite sexuelle — comme plus haut la pets des intitives netiqaes.— par la eispartion des représentations, we ‘Sucles? Maison soatiendradificlement quit n'y representation tactile des actes sextet, tit reste ‘Ntomprenire pourgook ches Sein, les stumultions tacties, ‘t'nom seulement les perecptions vswells, ont perda beaut ‘coup de leur sgolieation sexuelle, S| msiatensat on veut Supposer ne" dailance generale dela" representation, ‘ssi bien tactile que sulla resort & derive Taspeet funerel que prend celte déiienee toute formelle dans le domaine de in sexualté Car enfin Ia rarelé des pollutions par exemple ne s-expliqas pas parla faiblesse des represent Eations, qui en sont Telle plait que la eause, et semble {ndiqués une alteration de la vie seaulleellemméme. Suppor feravton quelque alailissement des rile sexuels note ran ou des tats de Plair? Mais ce cas serait plulOl Propre A montrer quil n'y a pas de rllexessexuels et pat ‘Gar, on se fe rappele, tous les to ‘ane Mlessure enconserite dans sphére oecipilale. Si la scxualite dit cher Thome. ua () Ml ¥asit de Schn, le malade dont nous avons étudlé plus hull les dlclenees moirices et ntllectuelice ef dont le comers foment aflecif et seauel 9 ee analysé par Seta. Bin Bel fur Analyse der Sezulfunktion pp. 175180 ee 182 PRENOMENOLOGIE DE LA PERCEDHON appareil réflexe autonome, sk Vobjet sexuel venaitatteindes Quelgue ‘organe dt plaisie anatomiquement defini, 1a Dlessure cérébrale covrait avoir pour effet de libérer’ ces fautomalismes et se traduire par un comportement sextel aecentué. La Pathologie met en evidence, entre Tauto~ ‘atlsme ef Ia représentation, une zone vilale of s¥laborent Tes possibilités sexuelles du malade, comme plus haut. ses possiblites motrices, perceptives et’ meme see ossbiites Intelletueltes. I fat qu'il y ait, immanente dla vie sexuelle, tune fonetion qui en agsure Le déploiement, et que lexten sion normale de la rextulite repose str Tes pussances inter hes du sujet organique. Nl faut qu'il y ait'un Eros 6a une Libido qui animent un monde origina, donnent valeur ‘ow egaifieation sexuelles aux stimu exterleurs et dessi= nent pour chaque sujet Pusage qu'l fera de son corps objec 4H. Ceat Ia structure méme de la perception ou de Texpt iene érotique qui est allée cher Schn. Cher Ie normal, ‘un corps nest pas seulement pergu comme un objet queleon= ‘tue, celte perception objective est habitée par une percep fe corps visible est sous-lend4 par un tement individ, quh accent les zones Grogines, dessine une phystonomle sexuelle et appalle [estes ds corps masculin luieméme integré cette tolalité ‘fective. Pour Sehr au cootraire, un corps feminin est sans fssence particulire est surtout le earactére, ital, qui rend une femme altrayante, par Te comps elles sont toutes semblables. Le contact corporel étroit ne produit qu'un ‘sentiment vague >, le © savoir d'un quelque chose indé termine » qui ne suflt jamsis & « lancer » Ia conduite sexuelle et 2 eréer une situation qui appelle un mode defini ‘de resolution. La perception a perdu sa structure érotique, fauasi bien selon espace que selon Te temps. Ce qui a dis= para chez le malade cest le pouvoir de projeter devant Ii lin monde sexuel, de se mettre en situation ératique, ou, une fois que la situation est ébauchee, dela maintentr ou de tut ‘donner une suite jusqu’a Vassouvissement. Le mot meme astouvissement ne veut plus rien dire pour Tul, faute une intention, d'une initiative sexuelle qui sppele'un ej tle de mouvements ct détats, qui les « mette en forme » ct ‘gui trouve en eux ca ralisation, Si les stimull tactiles eux- inemes, que Te malade dans autres occasions. ulilis Imerveite, ont perdu Ieur signifleation sexuelie, c'est qu'ils| font cesié pour ansi die de parler son corps, de Te situer ‘ous Te rapport de la sesualit, ou en d'autres termes que le [LE CORPS COMME ETRE SEXUB 1m malade a cesséd'adresser a Ventourage cetle question muette tt permanente quest In sexualité normate. Sehn. et la Pie part des sujets impuissants, ne « sont pas ce quills font >, ‘Mais la distraction les représentations iopportunes ne sont pas des causes, ee sont des effets, et si le sujet pergoltfroke ement Ia situation, cest o'abord parce qui ne la vit pas fet qui n'y est pas engage. On devine ietun mode de per= ception distinct de la perception objective, un. geare de Signfication distin de la signification intelletuelle une Intentionnalité qui n'est pas Ia pure « conselence de quele que chose >. La perception érotique nest pas une eogitatio Gui vise un cogitatum ; & travers wn corpe lle vise Un, ‘ute corps, elle se fait dans le monde et non pas dans une fonstienee. Un spectacle @ pour mol. une signification seruelle, non pas quand je me représente, méme confusé- Ient, som rapport possible aux organes sexuels ou aux tats'de plaist, mals quand il existe pour mon corps, pour cette puissince toujours préte & nouer les stimall dont dés en une situation érotique el & y ajuster une conduite sexuelle. ya une ¢ comprehension > érotique qui n'est pas de Fordre de Ventendement puisque Ventendement come rend en apercevant une expérionce sous une idee, tandis {gue le désir comprend aveuglément en reliant un corps 8 ua corps Meme aves 1a sexualite, quia pourtant pasté Tonge temps pour le type de la fonction corporelle, nous avons affeie, non pas & uo automatism périphérique, mats & ane fntentionnallté qui suit le mouvement général de Pexstence et qul Méchit avec elle. Schn. ne peut plus se mettre en situa tion sexuelle comine en général il est plus en situation affective ou idéologique. Les visages ne sont pour Tul ni Sympathiques ni antipathiques, les personnes ne se quali fient & cet égard que vil est en commerce direct aves elles et selon Tatlitude qu’elles adoptent envers Tui, Fattenton tla solitude quelies lui temoignent. Le solell et Ta pluie he sont a gais ni triste, 'humeur ne dépend que des fone Hons organiques. Clementaites, le monde est alfetivement neutre, Scho. n'agrandit guere son milieu bumain, et, quand fi noue des amiice nouvelles, elles fnissent quelquetois mal’? eest quelles ne viennent jamais, on ven apersoit & analyse, d'un mouvement spontané, mais d'une’ désision IL voudrait pouvoir penser sur la politique et sue 10m, mals I-n'essale pas méme, I salt que ees regions ne lui sont plus accesible, et nous avons va qu’en général execute aucun acte de penste authentique et remplace intuition du nombre ou 12 saisie des sign 184 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPT maniement des signes et Ia technique des ¢ points d'ap- Dui» (1)- Nous redéeouvrons tn fois ln le sexuelle comme Une intentionnalité originale et les racines vitales de Ja per~ ‘ception, de Ia motricté et de Ia representation en faisant Feposer tous ces « processus > sur un ¢ are inteationnel > ‘qui Méchit cher le malade et qui cher Te normal donne & Fexpérience son degré de vitalité et de féeondité In sexualite nest done pas un excle autonome. Elle est lee Intérienrement & tout Teétre connalssant et agissant, ces trois secleurs du comportement manifestent une seule structure typique, elles sont dans un rapport expression Feelproque. Nous’ sejoignons fel les acquisitions tes plus Gurables de Ia payehsnalyee, Quelle quaient pu étre les ‘éelarations. de principe de Freus, les recherches psyehi ytiques aboutissent en fait non pas a expliquer Thomme par Vinfrastructure sexuelle, mals & relrouver dans la esualité les relations et les attitudes qui passalent aupar ‘want pour des relations et des altitudes de conscience, et ignification de Ta. psychanalyse n'est pas tant do rendre In popebologe biolegigue que de découvrir dans des fone tlons que Yon eroyait « purement corporelles » un mouve- ‘ment diaectique et de réintégrer Ia sexualtéa etre bumain. Un disciple dissident de Freud (2) montre par exemple que la frigidté nest presque jamais lite & des conditions ana- tomiques ou physiologiques, qu'elle treduit le plus souvent Te refus de orgasme, de la. condition feminine ow de condition d'étre sex et celut-el & goa tour le refus du par- {enaire sexuel et au destin qu'il représente Méme cher Freud fon aurait tort de eroire que la psychanalyse exclut Ia des- fription des motifs psyehologiques et soppose A la méthode Phtnoménologique * elle a au contraire (sans Te savole) ontribué a la développer en affirmant, selon le mot de Freud, que tout aete humain « a un sens > (9) et en cher- @ Gf supra, p. 155. ) W. Seems Lat Femme frigide, (9) Provo, Introduction @ lo Peyehanale, p. 45. Fread tat rmdioe, dant sen analyses conerttes, qullte fa pensee causa, ‘quand fait yor que les s)mpmes ont toujours plusieurs sens, (0, comme I dit sont surdelerrainés >, Car cela evient& a inciire qui symptome, aa moment ob IF 8ablit towve tours Gane ie suet des raisons dele, do sorle quaicun Cvdnement $i tne ne eae a proprement ance aierming debe: pour Tiaiize que Voceasion de serdter ane perle Vols Par ing Poychanetyees, chap. . 94 note 1. LE CORPS CONME ETRE SEXUE, 185 chant partout A comprendre 'événement au liew dele rate ther & des conditions mécaniques. Cher Freud lul-méme, le sexuel nest pas Te genital, la vie sexuelle n'est pas un simple effet des processus dont les organes genitauy sont Ie sitge, la libido nest pas un instinct, eest-tedire une aeli= vite orfentée naturellement vers des fins déterminces, elle este pouvoir général qu’a le sujet psychophysique @adhérer aiderents milieus, de se txer par diferentes experiences, acquerie des structures de conduile. Bile est ce qui fait gun homme a une histoire, Si Thistotre sexuelle dun Homme donne la cle de a Vie, c'est parce que dans la sexua~ Iite de Phomme se projets a manitre détre a Tégard dt moni, cest-idiee 8 Téaard de temps et ATegard des autres hommes. I y a des symptomes sexuels & Vorigine de toutes lee névroses, mais ces symptdmes, sion les it bien, symmbo- lisent toute une altitude, sit par exemple une attitude de conquate, soit une attitude de fute, Dang histoire sexuelle, congue comme Télaboration dune forme générale de vie, {ous les molifs psyehologiques peuvent se glisser parce qui n'y a plus interference de deux eausalités et que la vie iénitate est embrayée sur fa vie totale du sujel. Bt la quese fon avest pas tant de savoir si la vie humaine repose ou thon surla sexualite que de savolt ce qu‘on entend par sexuae lite, La payehanalyse représente ua double mouvement de ppensée: dun cOlé elle insiste sur Mafrastructure sexuelle ‘dela vie, de autre elle « gone » Ia notion de sexualité a point dy intégrer toule Fexistence. Mais justement pour Eette raison, ses conclusions, comme celles de notre precé= ‘dent paragraphe, demeurent ambigiés. Quand on generalise ‘notion de sexualit, et quion su monde physiaue et ‘lére analyse toute existence a tune sgnifeation sexu bien que tout phénomene sexuel a une signification existen~ ticle? Dans la premisre hypothse, existence seatt une abstraction, ua autre nom pour désigner la vie sexuelle. Mais commie la vie sexuelle ne peut plus ere cireonserte, comme tlie n'est plus une fonction séparée et déllassable par 1a tatsalité propre d'un apparel organique, il n'y a plus aucun Sens a dire que toute Fexistonce se.comprend par In sie fexuelle, ou plutot celte proposition devient une tautologie. ‘util done dire, inversement, que le phénoméne sexuel n'est qu'une expression de notre maniére générale de projeter Rotre milieu Mais In vie sexuelle n'est pas un simple rele GeVexistence : une vie eficace, dans Vordre politique et idéo- Aagique par exemple, peut slaccompagner d'une sexualité 188 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Attabrée, lle peut meme bénéficier de ce délabrement. Tnver- Sement, Ia vie sexuelle peut postéder, cher Casanova Par teemple, une torte de perfection technique qul ne répond pas A une vigueur partleulire de Petre au monde. Méme si apparel sexuol est taversé par le courant général dela vi, eat le eonfsquer & son profit. La ve se particularise en colirantsséparés. Ou bien les mots rront aveun sens, ou bien Ja'vie sexuelle désigne un secteur de notre vie qui soit en ‘avec Vexistence di sexe. tne peut re a Bidait qu'un épiphénoméne. Justement si Yon admet que Tes troubles sexuels des névrosés expriment leur drame fon damental et nous en offrent commie le grossissement, reste {savoir pourquol Pexpression sexuelle de ce drame est plus précoee, plus feéquente et plus voyante que les autres et Dourquot Ia” sexualite est non seulement un signe, mais encore un signe prvilégié. Nous rstrouvons ie un probleme que nous avons déja rencontre plusieurs fois. Nous mon~ {ions avec la théorie de Ia Forme qu’on ne peut assigner une couche de données sensibles qui dépendraient immédiate ‘ment des organes des sens : 1a moindre donnée sensible ne ‘offre quintegrée 4 une configuration et déja'« mise en forme ». Cela nremptche pas, disions-nous, que les mots de ‘voit » et d”« entendre » oni un sens Nous faislons remar- quer aleurs (1) que Tes regions spécalistes du cerveau, la ‘zone optique » par exemple, ne fonclionnent jamais isolé- nent. Cela n'erptche pas, dsions-nous, que, selon la région, Ot sont situées les lesions, le ebté vistel ou te ebté audit Drédomine daas le tableau dela maladle. Enfin, now disions out a Theure que lexistence biologique est tmbrayée sur existence humaine et nest Jamals indiférente & son rsthme propre. Cela n’empéche pas, ajouterons-nous maintenant, {que e visre > (leben) soit une opération primordiale & partir ade laquelle il devien possible de «vivre (erleben) te ot tel monde, et que nous devions nous nourrie el respirer avant de Dercevoir et d'aectder hla vie de relation, étre aux couleurs taux Iimleres par la vision, aux sons par Toute, au corps autrol par fa soxualté avant daceéder A la vie de rela- tions humaines. Ainsi la vue, ule, la sexualité le corps ne sont pas seulement les potnts de passage, le instruments ou les manifestations de Texistence personaclle: elle reprend et recueilleen elle leur existence donnée et anonyme. Quand ‘nous disons que la vle corporelle ou chernelle et "e osj= () Ga Structure du Comportement, pp. 80 et suivantes, ‘LE CORPS COMME ETRE SEXUE a7 sme sont dans unt rapport ‘expression réciproque ow que ’événement corporel a toujours une signification psschique, ‘ces formules ont done besoin dexpliation. Valabies pour exclure la pensée causale, elles ne veulent pas dire que le corps soit Tenveloppe transparente de VEsprit. Revenit & Teristence comme au miliew dans lequel se comprend Ia ‘communication du corps et de esprit, ce n'est pas revenir la Conscience ou a TEsprit, la paychanalyse existentele he doit pas servir de prétexte 8 une restauration du aplri= talisme, Nous Ie comprendrons ‘mieux en précisant les notions d’ « expression » et de « signifcation > qui appar Aiennent au monde du langage et de la pensée constitaés, ‘que nous venons d'appliquer sans critique aux relations dit corps et du psychisine et que Texpérience du corps doit ‘au conttaire hous apprendre & reste. ‘Une jeune fille () a qui sa mere a interdit de revolr le Jeune homme qu'elle aime, perd le sommei, appétt et fing Tement Masago de la parole. Au cours de Texfance, on trouve tune premiére manifestation d'aphoaie & la suite d'un treme Dloment de terre, puis un retour a 'aphonie la guile d'une peur violente, Une interprélation strictement’ freudienne Ietirait en cause la phase orale du développement de Ia ‘Sexuallté. Mais ce qut est «flxé> sur Ia bouche, ce mest as seulement Vexistence sexuelle, ce sont, plus generale: ‘ent, les relations avec autrut dont 1a parole est le vehicale, St Témation choist de s'exprimer par Vaphonle, c'est que patole est de toutes les fonctions du corps la plus ero fement lige & Fexistence cn eoinmin, ou, comme nous a rons, & la coexistence. L’aphonie représente done ti ef e Ia coexistence, comme, chez autres sujets, 1a crite de nerfs est le moyen de Tuir la situation, La malade rompt ‘avec Ia vie de relations dans le milieu familial. Plus gene Falement elle tend 4 rompre avec In vie: 8) elle ne Deut plus déglutir les aliments, c'est que lz déglatition symbolise Te mouvement de Veristence qui se laisse traverser par les Evénements et es assimite; Ia malade, & Ta Tere, ne peut Pas ¢ avaler » Vinterdiction qui lui a été faite @). Dans Pentance du sujet, Vangoisse #éait traduite par Taphonte pparce que Vimminence de la mort interrompatt violemment Fareoosistence et razenait Ie sujet son sort personnel. Le ( Bexswavaen, Ueber Psychotherapie Dh, 113 ot salvanten 2) Binswansun Weber Pryehotnerspte, pigs) sigaale ques msiade, a2 moment oi it reeouve e commurigue eu tedecta souvent traumatigoe, eprouve un teldchemeat du sphinter, 188 _PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION symptime Paphonie reparait parce que Vintrdiction mae {Brnahe ranene tate situation a igure, ct que alle furs en fermant Vavenie au sujet lle le recondult & ses omportemente favor. Ces motivalons mettralent & pro- fit une sensible particaliére de la gorge et de la Douche {her notre sujet ul pourrat dire fige Pistol de sa I tr a a psse ove de a sexualte. Asta travers 1 Henieation seaucll des symplomes, on découvre desing eeligrane ee alts sigoifent ps genéralement par rap Sort au posse ef 8 Favenin, au mo et A autraly este ar rapport aux dimensions fondarmentales de Tedstence ini sTe corps exprime a chaque momeat Tes modaliés deTesistene,‘on va voit que ce nest pas comme les gi fons signifent le-arade ow comme tm numéro designe cme Inatsoe' te sghe Ie mintique pas seulement sa signifca- ‘Boo, i es habit par elle eat dune certane-manitre ce ail signe, comme un portrait est la quasi présence de Frerre absent (1) ou comme les figures de cirey dang Ia Inagie, sont ce. q'lles reprsentent. La matadee mime Das'sice son corps un Orame qui se passerait « dans st Bonselence >: En perdant ta vor, ele ne tradut pas ave Gehors "uns flat intérietr >, elle ne Tait. pas une Cinunifestation >, comme. le chet dE ‘hain au chauffeur’ dune locomotive et ql donne Faccotade Tun paysun, ou comme un ami vere qul ne mradeste lus 1a parol, Eire pone nest pas se tare: on ne se ait {Tue quand oo peut parle: Laptonie sans doute nest pa Tee paras, en preave en ext que allée par des meh Entigns poyehologiques et laisée libre par sa famille de fevotr edi qvete aime, 1a Jeane fle retrouve Ia parce Ecpendant fsphonie neni pas davantage un stence concer Si outas On sail comment In théore de Vhystrie a ee Stents 8 depasser, avec la notion de pithiatisne alterna five deta peraiyae (ou de Fanesthésc) et dela simulation. Si inistergue est un simltear, cest @abord envers tut ema de sorte quil ext impossible de mettre ct paalltle ‘equi eprouve ou pense vérlablement et ce quit exprime Si dehors | Te pithiatisme est ne maladie du Couto, cst Intconsclence devense ambivalents et nom pas wn refs dé- There davouer ce quon sat. De lo méme mane fe la Jeane fle ne cesee pas de parler, ete cperd>fasoin comme Ainperd um souvenir, I est veal encore que, comme le mn reba papchanalgse, le souvenir perdu West pas perdu par WEP, sane, Lmaginate, p. 8. LE CORPS COMNE ETRE SEXUE 189 Dasard, ine est quven tant qui appartent tune certaine region de ma vie que fe elhse, en fant qui ane eertane Signifletion et, comine. toutes Tes sgniietiony celled feriste que pour quelgu'tn. Lub est done un actey Je liens distance ce souvenir comme je regarde a eOte dane personne que je ne veux pas wht- Cependant, come la Pssehanalgse aust To moatre & merveliey sla resistance Suppose bien un rapport Intentionnel avec le souvenir august fn resist, elle nel place pas devant nous comme tin abe tile ne le relete pat nommément. Elle vse une region de notre expéence, une certaine categorie, un certain type do Souvenirs: Le sujet qutaoublé dans un tir tn Hvre dont Sa femme fuk avait fat cadena st qu le retrouve une fois Fone aves ele (1) avait pas sbualument perdi le Livre, Tnais ne eapaif pas davantage ow i se trouvai: Ce gui con ernst sa femme exist pls por It Pavait Saree de 5 vie toutes Tes condutes qui se rapportaent elle i les svat d'un seul coup plackes hors eeu, et ile rouvtit fil en degh du savott et de Pignorance, de Fatiemston et de la négation volontives. Aint, dans Cinystrie et dans le ffoulement, nous pourons ignorer quelque chose tout et Te'sachant parce que nos souvenirs ct notre corp, eu des dnnes Xn dns des acts de comcience ft déterminés, senveloppent dans Ia genera tllemous les « avons» encore, mais juste assez pour Ie tenit fotn de nous. Novs déeouvrons pat laque tes messages Sen soc o les soavenire ne sont shins expressement ef eonnus par nous que sous Ta condition dune aahsion générale la Bane de notre corps et de notre ie dont se revent Cele adhsion ou ce refos placent le sujet dans une situation Gitnie et dlimitent pour fut le champ ‘mental meyeditee trent dlsponibte, comme Prequisition ou ln perte dun ore fe str eo sega nh rs ete Shjet du champ pigsiqueOn ne peut pat dive que la situ tion de fit ainsi eveke itl smpie eansclence tne stax tion, ear ce serait dire que e sonveni, le bras ow i jambe ‘oublices Son laée devant ma conicence, me son pr Sets et proches aut mime ite que les Tosions.« conser: ‘ies > de’ mon passé ot de mon corp. Pos dawantage on te Deut dire que Faphonie est voulue, La volonte suppose un Ehamp de Possible entre levels je choi: wot Piers ‘on ne pas iui adresser Ia parole. St Eontee je deviens aphone, Petre weniste plus pour mol c Fava, Iniroduction @ a Peuchanatoer 0 66 190 PHENOMENOLOGHE DE LA PERCEPTION comme esr non ea te hap ac ioauns sata ce tel cet atte Se Noone eens Eemicsicn tel iene Fenn eae a oe desea eee re Eater ant enotoresie Sea ee eae a ce Ts ratte el eae tte et pete ok si eta osc Cups aeade cet Fae an a Gee cere agentes sabe eae SO GR Fe tion et ticker iaeehec me's Seite attentoes ic en arlene eeeternet nl ese Sr ae ae adeno lana ee te eee ee ee ete ee Senne eye occa pe ae eaten one mops Setar A eH reals Seen ee nec anend ec eats edit oie tac dss an ie pe See ae a ea amie ie rt eacle A soe a Se ee ic Me ee ne eg ee alt Seer neem eae ea i de se neat og ot nara sam ee era Gah he nl oe Per fle ie ene ca Or aa tar bos Fe en ene ee ra mes cht an stony aie Cae ee ee ee era eae eee ere et emt eats Sal tent ae ape ate lee Senses aE eee myst got ae es era inant cae eae oa mee rae ee ca ae et ale ue na an mae he ie eas tte cade re ee: a Sen ta iba a een le chee pone te Se ee ee eat a Se ae Reet a gone ee sen oe ae cbuledeedie amid Latta TT Biswas 5, Ueber Paychotherape, pp 118, saa. LLB CORPS CONE ETRE SEXUB oa ‘tme comme ta guérison ne s¥laborent pas au niveau de la constienve objective ou thétique, mais a-dessous. L'apho- ble comme situation peut encore tre comparée wu sommell: je mvélends dans mon lit, sur le cote gauche, les genoux replies, je ferme les yeux, je respi leatement, jelovgne de roi mes projets, Mais le pouvoir de ma volonté ou de ma te 1a. Comme les fidétes, dans es mystdves Te diew en mispant les seénes de Ssa'vie, 'appele la visitation da sommeil en imitant le sou fie du'dormeur et sa posture. Le dieu est 18 quand les Aieles ne se distinguent plus da role quits jouent, quand leur Corps ot leur conscience cestent de Tui opposes leur opacté particaligre et se sont entierement fondus dans le mgthe. Ty aun moment ol le sommell « vient >, i se pose sur celle imitation de Tui-méme que je ul proposais, Je reussis & de= venir ee que Je felgnals d'étre : celle matce sans regard et presque sans pensées,cloués en un point de Fespace, t qu ‘est plus alt monde que parla vigilance anonyme des seas. Sans doute ce dernier lien rend possible le revell: par ces Portes entrouvertes les choses rentreront ou le dormeur te- ‘iendra ati monde. De méme_le malade qui a tompu avec fa coexistence pout encore percevolr Veaveloppe sensible dat tui et concevoir abstraitement Tavenir au moyen @un ea Tendrier par exemple. En ce sene le dormeur nest jamais p88. 39 PHENOMENOLOGIE DE 1.A PERCEPTION Ainsi compris, le rapport de Fexpeesion & Yexprimé o¥ du signe Ia signification nest pas un rapport & sens wt ‘due comme celul qul existe ene le tee original et {Taduction, Nile comps niesafence ne peuvent passer pout original de Tétre humaln,_ puisque chacun, presuppose autre et que le corps est Vesiatenceigee ou generalise et Fenintnce une incarnation perpetual, Bn pare, fuand on dit que la exalt a ne signfeation existen- {eile ow qutelis expe existence, on ne dolt pas Tentendre ‘comme st le deame sexuel (1) ntait en demitre analyse ffeune manifestation ow un spmptome d'un drame existen- {eta meme raison qui empéche de « redure » Vevistence su corpa ou in seulte empéshe sussi de « réduire > la Sevuallte 4 Vexistence s west que Veastence nest pas un ‘Ordre de fats (comme les « falls psyehiques ») que YoX Duisse sedvice 4 autres ou atguel is pussent se redulre, Inais le mlien équivoque de leur communication, le Point {eure Tits se hove, oy encore ear tre Gam Snune, It nest pas question de faire marcher existence umsine «suria ete». faut sans aucun doute reonnaltre ‘duc la podeur, le desi, Pamour en general ont une sgait- Mion nstapisiques Cestdire qulls sont lacomprehen- Sibles st on trite homme comme une machine gouvernée par des fois naturelles, ou meme corams un « aiseean dns Tete, et guile concernent Mhomme comme. conscience tt commie bert, homme ne montre pas ordinairement son Sorpas ct quand ii le fait Cent tantOk avec erate, tantat Gams Vintention de fosciner. I Tul semble que le’ regard ‘ranger qui parcourt son corps Te derobe A Tu-méme ou ‘avau contaireVexpositon de son corps va Tui lvrerauteul ‘ns défense, et cest alors autrl qui sera réduit A Ves La. puicur et Vimpadeur prennent done place dans Tne dlalectique dw mot et e'autral quest celle du mattre elde Vesslave s en tant-que Jal un corps, Je peux etre Fla oe sue leegtd Saute ne pla compte ur Jul cotnme personne, ou bien, a contaire, Je Pea Beventr son matte et le regarder 8 mon tour, mals cette salts et ne impasse, Pusque, au moment cb ma valeur {St reeoonte par Te desi d'aateat, autrat nest plus Ta Der= Stee por qui je souhuitals dete reconno, cest un &tre Fiscne” sone libeté, et qui ee tile ne compte plus pour GW Rowe prenons tel le mot dans son sens élymologlgue et sans aucune resonance romantique, comme Te falsit dela POUTZER, Gritgae des fondements dele peychalogie, b. 28, LE CORPS COMME ETRE SEXUE 195 ‘mol. Dire que Jal un corps est done une manitre de dire fue Je peun tire vu comme un objet et que Je cherehe 2 Eire ulema suet aaah peat Ste mom alte 08 ton esclave, de sorte que la pudeur et Fimpudeur expe ment la dilectique de a plural des consciences et qurles tnt bien une signification metaphysique. On en diva ae tha du dis sexuel + sil reccommode mal de la preseace dun tiers temoin, sil épreuve comme une marque dosti Tid une attade top naturelle ox des propos tgp detaches de 1a part de Vélee desire, c'est guil veut faseiner ef que Te'ties obsereateur ou Tere desir, 251 est trop bre dee liappent ta fescination Ce von chershe a posse, Eemvest done pas un corps mals tn corps anita par Ue onsciene, et comine leit Alain, on atime pas une fll; Sinon en tant qu'on Ia aimée avant a flte. Limportancs lace a corps es contradictions de amour ve reieat done 8 un draie plus général qui ent a la structure meine bysigue de mon corps, hla fols objet pour antral et sujet Pour mol. La violence du plas sexuel ne sulhrat pos Explquer Ia place qe tent Is sexwalité dans la ve humaine étipar exemple le phénoméne de Iérotsme, sf Texperence Setuee metait comme une épreuve, donnée & tous et tou jours accessible, dela condition humaine dans sev moments len plus généraix d'astonomie et de dependance: On mete lice done pas les gtnes ct les angolses dela conduits humaine en a attachant au soul sexu putsquil 1 Content. dij. Mais reciproquement on ne reduil pas Ta Soruslité 4 autre chose qu'lleméme en la rattachaat & fambiguite du eorps Car, devant Ta pense, étant un oblet Je corps n'est pas amiga +s ne le devient que dang Tex: Pésience que nous en avons eminemment daa Teaperiencs femelle et par le fait dela sexualite, Traiter to sexuelle ome une daletique, ce nest pas la ramener dun pro- feasus de connaissance mi ramener Vhistoire Gun homme STThistolee de'sa conslences La saleetique nest pes Une Telation entre des pensés contraletire et tnseparables ‘Ceit la tension due existence vers une autre existence qui ‘ie et sane laquelle pourtant lle ne se soutien. pan Ea métaphysique emergence dun auedela dete nates 7 reat'pan loeatnge au niveau de Ia connaissence ale commence aver Fouvertore hsm autre'» lle eot partous at dija dans le développement propre e 1a sesualte eat ‘ral que nows avons avee Freud Rentals Ta notion de Sonuaité. Comment pouvons-nows done parler d'un deve: Toppemest propre dela sexualte? Comment pouvons-nous {96 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION caractériser comme sexuel un contenu de constience ? Nout fhe le pouvons pas, en elfel La sexvallte se cache 2 elle ‘méme sous un masque de généralité, elle tente sans exsse Gechapper & la tension et au drame quelle insttue. Mais ‘encores doit tenonsnous Ie droit de dire qu'elle se cache W'eilesméme, comme si elle restait fe sujet de notre vie? ‘Ne fauteil pas dire simplement quelle est transeend?e et hhoyte dang le drame plus gendral de Vexistence ? Il y a. [e'deux erreurs & évter + Pune est de ne pas Teconnaltre 2 Vesistence diautre conten que son conten maniteste, tate en representations distineles, comme le font les phi Tosophies de In conscience ; Tautre est de doubler ee content ‘manifeste d'un contenu Tatent, foit Jul aussi de représen- tations, comme le font les peychologies de Vineonseient. La, sexual nest ni transeendée dans a ie humaine ni gure fn son centre par des representations Inconseientes. Elle y fst constamment présente comme une atmosphere. Le re ‘Yeur ne commence pas par se représenter le conten Intent te son rive, eelui qui sera revel par le « second récit » & Taide dimages adéquates ne commence pas par perce voir en clair les exetations d'origine genitale comme géni ales, pour traduire ensulte ce texte dans wn langage figure. Mais pour le réveur, qui est détaché du langage de la veile, {elle excitation genitale ow alle pulsion sexuelle ext d’em= bide cette image d'un mur que Von gravit ou d'une facade ont on falt Paceension que Ton trouve dans Te contend Imuanifeste. La sexualite se difuse en images qui ne retien~ nent delle que eertsines relations fypiques, qu'une eertaine Dhysionomie alfective. La verge du réveur devient ce set~ eat qui figure au conteiss manifeste (1). Ce qu'on vient Aedine du réveur est vrai aussi de eette part de nous-mémes toujours ensommeiliée que nous sentons en deca de nos Teprésentations, de cette brume indiiduelle & travers I fauclle nous pereevons Te monde. I y a la des. form Confuses, des relations privllgices, nullement « incons- entes > et dont nous savons tres bien qu‘elles sont louches, ‘quelle: ont rapport a la sexualitt, sans qu'lles Vévoquent xpressément. De la région corporelle qu'elle habite plus splcisiement, la sexushite rayonne comme une odcur ou ‘Gomme un son. Nous retrouvons cl la fonetion générale fe transposition tocite vue nous avons déja reconnue at forpsen cludiant le sehéma curporel. Quand Je porte la mala ‘vers ua objet, je sais impliltement que mon bras se détend. Ty Laronour, Wchee de Baudelaire, p. 126 LE CORPS COMME ETRE SEXUR 19 sees pment ng sentra feprise d'une situation de fait. Nots appellerons transcene dance ce mouvement par lequel existence reprend son compte et transforme une sitation de fait. Justemen! parce ‘ele est transcendance, existence ne dépasse jamais rien chnitivement, ear alors Ia tension qui la définit disp {ralt, Elle ne se quilte jamais elleméme. Ce qu'elle est ne Iti reste jamais exterieut et aceidentel, puisqwellefereprend fn elle: La serualté, pas plus que le corps en general. ne 498 _PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION doit done étretenue pour un contenn fortit de notre expe Fence: Wexistence va pas Cattibuts fort's pay deca {en qui ne contibuc& fal donner ea forme, allem atinet pas tn ellomeme de pur fait parce queleeat le mouvement Par el ley fall soot uses, On rpondeapeutie aoe Torgantsation de note corps est contingents, que on peut ‘ toncevirun homme sate mains pets tte) 9 ot lus forte raison un homme sans sexe etl se reprodarat pat outure ou par marcttege. als exis est Fal que st Fon onsiére let main, les pied, Ia ele ou Vapparellsexuel Shotritement, eestidire comme des fragments de matiere, hon pas dans Tear fonction wvante, et que sion forme de'Thomme une notion sbstraite tle aussi dans laquelle fn ne fait entrer que i Cogtati, St su contraire om deat homme parson eapérience cest--dre par sa manitre pro= Dre de inelire en forme le monde, et & Fon réntepe les Trganes » hee tout fonetionnel dans lel is sont décowe fin Home sane main ou sens system sexuel est aus TrcSncevable quan homme sans pense On repondra encore five notre proposition ne esse d'etre paradonale que deve- fantunetausiogle nous alrmons ea somme que homme erat diférent de ce quil est et ne serait done plus un FHomme, +i ai manqusit un sel des synttmes de relation {tll posatde efectivement. Mats, ajouteratcon, est que Sous Setnssons Vhomme par Fhimne emplighe tl quit ‘dnl en fait el que nous Hons par une nemasie essence fdas un ‘prot homsin ls caracteres de ce tout dona Gul ay out aaserbles ae parla rencontre de causes Shoes et par le caprice de a nature. En rail nous imagines pas, par une sion retrospective, une nécce: te essence, nous constatons une connexion dTeistence- Puluque comme nous Tavons montee pias havt par Tana: Igoe tt cag Seay touler les « fonelons > dans Thome, Gola exuaite 4 Ta moti c 8 Fintlignee, sont rgou feusement solidaires, il ext impossible de datinguer dans Te total do Thomme une organisation eorporele, que Ton Traterait comme un fai contingent, et d'autres predicate {ul ful appartiendraient aves necesté, Tout est nécessté ins Tome, et par exemple, ce nest pas par une simple incidence que'ere saisonnable est aus exiok qui se tent Ssbout ou posstde un pouce opposible aux autres dist, inmeme manigre dexstr se manifest fl et 182). Tost ext Finca, Pentde ef Opuscele (E4. Dranschvie, Sesion aes 1) CPL Stactune du comportement, p. 16026. {LE CORPS COMOUE BTRE SEXUE 99 ‘contingence dans homme en ce sens que cette ma hhumaine dexister n'est pas garantie & tout enfant humain par quelque essence qu'il aurait reque A sa nalssance et fau‘elle doit. constamment se refaire en Tul & travers les Rasards du corps abject. Uhhomme est une fdée historique ef non pas une espice naturelle En autres termes, 1 89 dans Fexistence bumnaine aucune possession incanditionnte ft pourlant aucun attributfortull. existence humaine nous bligera a reviser notre notion usuelle de la nécesste et de Ia contingence, parce qu'elle est le changement de la cone tingence en nécesste par Fete de reprise, Tout ce que nows sommes, aous le sommes sur la base dune situation de fait que nous faisons ndtre et que nous transformons sans cesse Dar une sorte a'dchappement qui nest jamais une lierté {neonditionnée. Il n'y't pas explication de la sexualite qui Ta réduise a autre chose qu‘llesméme, car elle Cait déja autre chose qu‘llesnéme, et, si Yon veut, notre ttre entier. La sexuallte, diton, est dramatique parce que hous y engas eons toute hotre vie personnelle. Mais justement pourquot Ie faisons-nous? Pourquoi notre corps estil pour nous Te ‘miroir de notre etre, sioon paree quill est un mot naturel, lun courant d'existence donnée, de sorte que nous ne savons Jamas si les forees qui nous portent sont les siennes ou les rnbtres — ou plutOt qu’elles ne sont Jammais mt slennes nt pOtres entiérement. I n'y a pas de dépassement do la sexua~ Iité comme il n'y a pas de sexualilé fermée sur ellesméme- Personne n'est sauvé et personne n'est perdu tout fait (1); ‘@) Pas plus que dela psychanalyse on ne peut se ddbarraser a matériatisme historique em condamant les conceptions re ‘Gucrices > et ia pensée eatnale au nom Supe méthode dessrip- live et phénoménoloique, car pas plus qu'elle il nest ie ate formations « ecuraes > qu'on a paen doner et comme elle [pourrait etre exposé dave un autre langage. Il covsite tout et fant rendre Feeonome historique qu'a rendre Fistor éeono tmlgve. Lésonomie sar laquelle Il atsenit Thisoire west. pas, ‘comme dans la scence clasique, un eyee ferme de phénombued ‘objectts, mats une confrontation des forces productves et det formes de production qui arrive i son terme que lorsque es Dremitrescerent de legr nonytast, prennent conscience elles: Jémes et deviennent snl eapables Ge mete en forme Favenir {Gr la prise de conscience et videnment ua phénomene calle: Feist par a peuvent siatrodure dans trme de Vhisoie tu ‘es les motivations peychologiqus. Une hstolre + maléialiste > ‘dem Revolution de 1817 ne consiste pas &expliquer chaque pour: ‘se rvolutionnaire par Tinice dey prix de detail at moment 200 PHENOMENOLOGIE DE 1A PERCEPTION considéré, sis la replacer dans la dynamique des classes et Sin fe tapporte de conscleace, variables de fevrier & octobre, tire fe nouvens pouvoir proltarien et Faneien pouvole conser- Salcar, idconorae ae trouve reitggrée histoire pstot que Thtvice recute 4 Peonomie. Le « matérialisme historique > ‘Enns les travaun ql a Snepres, test souvent ren autre qu'une Sonception conerce de Tsoi qui fait enter eo compte, ot fe son conten manifeste — par exemple les rappers ofcels ‘dss © etoyens » dans une démocrate aon conten latent est. Wire ies relations nternumatnes tells queens tablinent effec: fiversent dans la vie concrete. Quand Phistire « materilste > Envetirse In demcratie comme on régime « formel > et décrt ig confit dont eo regime et travail le suet réet de Thistoire, tGuale cherche & retfouver sous Yabstraction juridique di {byens ce est pas seulement Je sujet ceonomtaque, Thomme ef {tant sve facteur'de In prodaetion, mats plus generaement ie 30+ Jeevan Phorame ex font que productiit, en fant qui veut ogner forme Aas vie, quil-aime, ql aft, quil ere ou ne rds pas deo euvies dng, quil a den entants'ou nen pas, Le shatifatisme historique neat pas une causal exclusive de Téco- homies On serait tente de dire quil ne fait pas reposer Thistlre ‘ries manitres de penser sor Is production et la manire de ra- ‘Salise mais plus generlement sur Ie ante existe et de cO- ‘Sister, sr fs relations dnterbumalnes, H me ramtne pas This- foire des idées 8 Thistoire €conorique, mals les Telace dans Thsiine onigve queles expriment toutes deux et quest celle fe Feqistence socite Le sollpsisme, comme doctrine philosopht- (Goe west pos un effet en propriie privé, mats dons Pinta. ‘iim Ssonomique et dans Ia conception du thonde se projette un theme part pis existentel isoement et de mefiance. ‘Copenant cee Waduetion du mattvalisme historique peat poralte,equivoque. Nous «© goaddans > Ia notion <'économle Zaromae Fréud gonile Celle detsertalé, nous y fatsons entre, setre le process de production et In Tulle des forces Econoe fuigues. contre les formes. économiques, In constellation “des Joli psyehologiques et morage gal eodéterminent eee Tulle, Mls ie"mot d'ecouomie ne perdil pas alors tout sens assigna. Bier Si'ce ne sont pus les relations éeonomiques qui expr Rent dias le mode da Miteln, westce pus le mode du Mitsein Gu sexprime dens tes relations économiques ? Quand nous ‘goons Is proprite privée come Te solipsisme & une cet- seieacvure ar Mile, ne faizonsnous pas encore ne fs ‘Bareucr Phisoire sur ia iéte ? Et ne faut pas cholsir ene Jes dene theses suivantes + ou Bien Ye dame de ln coexistence a ‘Sxe"Sgniteation purement eonomlgue, oa blen Je drame Geo. omigae se dissot dane tn drame is général et n'a qu'une Siglfeation exstenielle, ce qui ramene fe spiritualisme ? ‘Gest jintenent cette alternative que la otion existence, at ce eat Bien compris, permet de passe. et cx que nous avons SH pus how sur'Tn conception exsteelerde «expression > LEE CORPS COMME ETRE SEXUE om Stbve sentra: ler rapports Ge praeclion teansporsleent it Stntil‘etfcacesautautat quits seat egos ek repels ber om sei eae ie at cere mae Be rsa nacre yt Gentes easy oes cies Pea So i pret met es lence uh evi fond ou enere one eetane tna al {Mittere so mantore ey ene sect ersten aes, hte de Vriote ou de piltosophe xt bre, mals nom pat Lege Ibert rélde danse pout S¥guivoqs dot nowt Barons teat i Vecare au encore fan proces dtctappe Rent doot node pains piv hots ee Conse etme tne Teor Se Toman eg gl det rope Alt Mas. non content Ge i avest et selont Bxrphiloophe, pene 2 prone supion comme she Cane 202 PHBNOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION SES I Sacilen ae oi Eas tar hes Sty ee SOE OESS G Gane idee ats Soe spre du Core sagan fn auc can une Sele murauy > se mower dans Feats dine action et fivieuagictanc etme tat Ip boars easbessbte wn sete tetra te or epaa iee Saints gin aia del Bk fe al on sete cr A uePatatared igs er acas seca tanker oe ee Biot cal lh aPas n ta VI. — LE CORPS CONME EXPRESSION ET LA PAROLE [Nous avons retona ay corps une unite distinete de cele de Tobjet scientifique. Nous venons de découvrit Susque ‘dans a « fonction sexuelle» une sntentonnalite etn pow ‘oir de sigisation En cherchant &déerine fe phénomtne do Inraroleet ate rie de siiestin, nog arony chance fe Ucpasser dliniivement la dichatom elasigue da sujet et de Tobie eraieaee Tia prise de conscience de Ia parole comme région origi nale et nnturlement tardive: fo comme partou a re tion davoir, pourtant sisible dans Pétymologie meme du mat habitude, et e'abord masquce par les relations du domaine de Tetre, ou, comme on pout dire aussi, par les relations {ntramondsines et ooliques (1). La posvesion di longa fst abord compre comme la simple existence effective Gc images verales», cestadite de traces alsées en nous par les mots peononeés ow entendus. Que cs traces oient Eorporeies of queen se-déposent dans un « paychisme Snconscient +, cela nimporte pas beaucoup et dans les deue as In conception 2 langage est La meme ea each qui ay & pas de « sujet parant >: Que les simul ddclenehen, selon Tesiois de ln mceanigue nerveuse, les excitations eapables de provoquer articulation du mot, ou bien que es stats de onecience entraiaent en vertu des associations aclted, apparition de image verbateconvenable, dans les deux eat la parole prend place dans un ciruit de phénoménes en tol @) Coto istnetion de Tavoir et de Petre ne colnelde pas uvee celle de G. Marc! (Etre ef Aveo) bien quelle ne Terelue Pax. SiMe! pread Havoirau sens fale quil quand i designe one {lation de propritte (a ane walgon, Pal un chapeat) et peend Tenubiteh ere au senvenistentel dete hou -esumer Ge suis fom corps, fo suis ma vue). Nous preférons tei comple de osage aot’ donne ou terme dire le sens faible de Veattenee ‘comme chose ou dela predeston lable estou ast grande) Gisigne per le mot dale le Fappeet du sujet au terme dans lee Sued se peojete Ga une ie Fa eave, Ph peu) De Th vient {fe noire’ avote 5 correspond » peu pres 4 Teive de Mt, Maree! etna fie Anon « 30 206 PHIENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION siéme personne, il n'y a personne qui parle it y a un fox 4s mote qui se produisent sans aucune intention de parler gui les-gouverne, Le sens des: mots est consider com ‘donne avec les stimull ou avee Jes états do conscience quil ‘agit de sommer, 1a configuration sonore ou artielaire dit Iot est donne avee les traces cérébrales ou psychiques, 1a parole n'est pas une action, elle ne manifests pas des pos Sbilitesintérieures du sujet : Faomme peut parler comme ia lampe tlectsique peut devenir incandescente. Puisqu'l ¥ des troubles tleelifs, qui atteignent Te langage parle & exclusion du Tangoge én, ou Vesriture a Vexehusion de 1a pata, et que le langage peut se désagréger par fragments, est quil se constitue par une série Wapports indépendants fae la parole au sens gonéral est an élre de raison. in théorie de Vaphasie et du langage parat se transformer complétement quand on fut amené a dstinguer, au-dessus fe Vanarthele, qui intéresse Vartieulation du mol, Paphasle Yraie, qui ne va jamais sans (roubles de Pinteligence, — Zvdessus du langage automatique, qui est en eet un phe ‘omene moteur en tfoiseme persorine, Un langage intention he seul inérese dans la plapart dea aphasie, Lindividua Iie def image verbute +e trouvat en eilet does. Co ‘ue le mslade a perdi, ce que le normal posstde, ce est pas An certain stock de molest une cefaine anire den ter Le méme mat gut rete la dlpostion da malade sue Te plan er Tanape automatiqe, se derobe hil sur te plan tullangage gratuit, — Te-meme malade Qui retrouve sans Deine le mots non > pour ge refuser ase questions du meee Unrcestinaire quand il sige une negation actuelle et Sieus,warsive pate prononeer lrsgut sagt d'un exes Tee sas ntorl aneetiet wal On dcuvralt done derrire fe'mot une allude, une fonction de la parole qui le,condle tionnent. On dstinguat le mot comme iatrament dsetion ‘comme mayen de denomination désintéresste Si Te lan go cconcret > restit un processus en teostéme personne, idogage eratit in denomination authentique devenalt Un henomene de pense, ev cest dans un touble de la penade Gil fallat chereher Forigine de certaines aphasles. Par lemple Parmésie des noms de couleur, replacte dans Te Eomportement densemble du talade, spparaisait comme Une manifestation speciale 'un trouble plus général Les tunes mstades qui ne peuvent pas nommer fee couleurs {von leur presents sont tgalemeat incapable dels lasser Son une cosigne donnée i par exemple on leur demande de casey des Cchaatilons selon Ta lente fondamental, om, UE CORPS CONME EXPRESSION ET LA PAROLE 205 constateabord quis fe font plus lentement et pls minus treusement- qurun sujet normal is tapprachent Pon a Tut fey échantlons&comparer et ne votent pas nse coup dal eeu qui eyontefsemble 9 De pls pres volt forectement assemble plusieurs rubans Bless comet: tent des erreurs incomprehensotes ai per exemple Te det Der rub blew duit dune nuance paris poursuivent es Jolgnant au tases «bleu >un vert pale oan rose pale, Eeinme sl tur hit imposse de maintenie Te principe de lassication propose el de onsideer les eehantlons ous fe'purat de we de la couteur dum bout A faire de Tope ations iis sont done devens Incapables'de susumer feo Gloundes seusbles sous une eategri, de vor demble les Ehanitlans comme des represenanty de etfos bc Meme quand, au début de Tepreur, tls procedent correteréat, ce ‘Teal pas la partepation des eehantions A une ibe qu fuile c'est Vexpetienee dune resemblance hmimedate et dela vient quifene pewent classe fer Gchanillons quays ies ave eapprocnes Tun de autre. Lépreuve dassortitent ‘et en ésdenee cher eux un trouble fondampental dont ane hse des noma de couleur ne sera qurtne avtre manifes: {ation, Car homer un objel cest sarracher Ace quil a indviguet et Gunbque pour vor en Tale representa ‘Tune essence ou dune calégori: tal le malate we pest pas tomer les ézhantllons ex est pas qui alt ped Cima ‘erhale du mot rouge et ammot Blew cest quails pend fe Dowoir genera de subsumer un donne sensible sous une Extoorie cest qui eat refombe de Vattude eateoriate & Tatituae conerste()- Gee analyses et autres semblabies fous condufsent, semble, aux antipodes dela theorie de image verbale’pulequc le langage apparsitmalntenent comme conditionne pat la pensée En reali, nous lions vlr tne fls de plus qui ya une paren entre Tes pachslgie emirates om meats et Ke prsehotogiesintelcetuatses, et Yon he rsout pas fe pro- Mtme du langage en passant de i these 4 Panithese: Tout Ancor; la reproduction du mot, ta revilscence de image ‘erbate iat Testenil maintenant ele nest plus qe Tenveloppe de in vertable denomination, et Ge fa pasate authentique qui et une operation intrieures EX pourtant les deux conceptions Faccordent en cel que pour une comme four Tutte le mot wa pas de signieaton. Ces evident ans ta premubre pulsque Fevoestion dumot nest minis WH Ghee et Goxosri, Ueber Forbennamenamneste, 206 PHENONENOLOGIE DE 1A PERCEPTION ar aucun concept, que les stimuli ow lee ¢ états de cone Science > donnes Fappellent selon es lols de Ia mécanique nerveuse ou selon celles de Lastociation, et qu'ainst le mot ze porte pas son sens, n'a aucune puissance inteieure, et mest qu'un phenoméne peyehique, physiologique, om meme Physique jaxtapose aux autees et amen gu jour parle Jeu Bune eausaite objective Il nven va pas autrement quand fon double la dénomination dune opération eatégoriale, Le iol est encore depourvu Wefleacite propre, cette fols pares fquil test que le Signe extéricur d'une reconnaissance inte eure qui pourrait se faire sans inlet & laquelle ne con Aeibue pas. I nest pas dépourtu de sens, pulsquil ¥ a de rlére It Une opétation eatégoriale, mais ce sens it ne Fa pas, il ne le porséde pas, c'est Ia pensee quia ua sens et le not reste une enveloppe vide. Ce nest qu'un phenoméns frtitlaite, sonore, ou la conscience de ee phénoméne, mais ans tous es. cas le langage n'est qu'un accompagnemtent exterieur de la pensée. Dans {a premigze conception, nous femmes en dega du mot cornme signifiealf; dans la seconde, nous sommes at dela, — dans la premiere, il n'y a personne ‘tl parley dans 1a scconde, i ¥'a bien tn sil, mais co est pas le sujet parlant, cest le sujet pensant. En ee qut feoncerne Ja parole elleméme, Vintellectualisme dire & ine de Vempitisme et ne pei pes plus que Hul se passer ‘Sune explication par Pautomatisme. L’opération eatégoriale tine fois faite reste & expliquer apparition du mot qui la conelut, et c'est encore par un mécanisme physiologique ot pryehique qu’on Te fera puisque le mot est une enveloppe rie, On dépaste done ast bien Vintellectualisme que Tempirisme par eette simple remarque que le mot aun sens. Si la pavole présupposait la. pensée, si parler était abord se joindre a Fobjet par Une intention de connalse tance ot par tine feprésentation, on ne eomprendrait pas Dourquot fa pensée tend vers expression comme vers son Echévement, pourquoi objet le plus familer nous. paralt fndeterminé tant que nous a'en a¥ons pas retrouvé le nom, pourquoi le sujet pensant Tu-meme est dans une sorte ignorance de ses pensées tant quil ne les a pas formulées ‘pour sol on méme dites et éerites, eomme le monte Texem= le de tant déerivains qui commencent un livre suns savote 4a juste-ce qu'il y meltzont. Une pensée qui se contentersit Gexister pour sol, hors des génes de la patole et de la com Imunieation, aussitt spparue tomberait a Finconseience, {qui revient & sire qu'elle rexisteralt pas meme pour soi ‘ia Tameuse question de Kant, nous pouvons répondre que LE CORPS COMME EXPRESSION ET LA PAROLE 207 cesten effet une exprence de penser, en ce sens que nows nous donnons notre Denste par In parole itéreure 08 eee Fear ile progrse he da estan eee af Guratons, male it nous reste ensuite A nous Tapproprier et cest par fexpression quelle devient notre. La denon Salon des objets ne ven! pas apres ta reconnaiseane, ele fst la reconnatssance méme. Quand Je fixe un abjet dans fa Dinombre et que je dis '« Gest une brose » ay 8 pa ans mon esprit tn concept de la brossey cous leqel SbsumeraisVabjct etl d autre part ge trouverslt he pa tine association frequent avec le mot dee roste», mals le ‘not porte lesen, elven Fimposant & objet ak conscience attindee objet. Comme on a souvent dit), pour Fene fant Voplet test conn que lors et nommé Ie nom ext essence de Vabjet et reside en ish su méme fire que 8 tour et que sa forme, Pour a pensée preslentiguss nome neni est ete exter oe moter: De Jes eles en es nommant ot la masie at sur eu en parlant Geum Ges c erreurs > seraent incompréhensbies A a pat Tole reponsit sur le concept, cari devrait toujours a6 cone ali comme distine dlc et 1a conallre comme un ae Enmnpagnement exterieur. Si Yon sépond que enfant ap: ronda consaitre les objets 4 travers Tes designations da Tingoge, quiins,donnés d'sbord comme tres ingtatiques, Tes objets ne rogoivent que secondairement Vexistence nati Tele, et quefin Yeustence effestive dune eommunauts ine {uisique rend compte dos croyances enfantines eet explc Exton aise le problme flac, pie, st ena peut 36 onnaiige come membre dune commnaute lingulstigue Sant de seconnaitre comme pense dune Nature, c'est & condition que le sujet posse Signorer comme penste nivere Selle e-se susie comme paroles ct que le mot loin dtr le Simple signe des objets ef de signfcations, habit les choses Uvthicue es signficaions: Aint a parle, chew eel qu Darlene tradui pas une pensée aja faire, mas accom= Dita. Aplus forte rain fautdl aumetive qu cat qut Zeoute Feglt la pensée de Ta parole elleméme. A premiere ‘ue, oo erolrait"que ia paso entendue ne peut Hea lub (0) Por exemple Pisces, La Représentation da Monde ches TER fant, p. et suvantes iyi, en extend, de dtnser une parole ath ‘conde, une parole sue des paroles, ut fait Fordinaire du langage ‘opirique Seue lx preter est Mentique & ia pense 208 PHIENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION apporter: est tui qu donne leur sens aux mots, aux pra: fen et la combinaison meine des mots et des phrases n'est ps un apport etranger, pulsqu'lle ne serait pas eomprise {eile ne rencontrait pas chee celui qui éooute Le pouvetr de Ia‘réaliser spontanément, Tel comme partout il paralt Gabord vrai que 1a conscience ne peut trouver dans son fexpérience que ce qu'elle y a mis elle-méme, Ainst Vexpé- Hence de Ia cominunication serait tne llusion. Une con- Scienee construit, — pour X, — cetle machine de langage ‘gui donnera 4 une aute conscience Poecasion delTecluer les Iémes pensées, mais rien ne passe tellement de Yune & Tutte, Gependant Te probleme étant de sivolr comment, selon Tapparence, la conscience apprend queliue chose, 1a folution ne peut pas consister dire qu'elle. salt. tout Gavance. Le fait est que nous avons le pouvoir do com- prendre au dela de ee que nous pensions spontanement. On he peut nous parler quiun langage que nous comprenons ‘gj, chaque nit e'an texte difficile éveile en nous des pen- Sées' qui nous appartenaient auparavant, mals ces signifl- fcations se nouent parfois en une pensée nouvelle qui Tes Femanie toutes, nous sommes transportés au centre da livre, ‘nous rejoignons la source. Il n'y ata rien de comparable & fa resolution d'un ‘problem, ou on découvre un terme Jnconnu par son rapport aver des termes conus. Car le pro> ‘bléme ne peut etre résola file recoupement des données assign & Vineonnue tine ow plusieurs valeurs déinies. Dans la compréhension d'autrul, Ie probléme est toujours indéterminé (1), parce que seule 1a solution du probléme fera apparaltre réfrospectivement les ‘données comme convergentes, seul le motif central Pune phii= losophie, une fois compris, doane aux textes du philosophe In valeur de signes adequats. I'y a done une reprise de la pensée dautrut a travers la parole, une réflexion en autrul, lun pouvoir de penser apres autrai (2) qul entichit nos penstes propres. Il faut bien qu'il Le sens des. mots soit Maslement induit par les mots eux-mémes, ou plus exacte- (@ Bacore une fos, c4 que nous isons it ne applique qu't Ja parole originate, — celle de Tealart ti prononce sam pres mise mot, de Tamooreas dul dfcouvte son sentiment, celle da ‘Cipremier home qu ait parle » on cele de Tesrvain et @ fallsophe gil eevelest YExpeinceprimorilo on der des (2) Nachdenten, nechoollaehen de Hussent, Ursprung der Geemetrie, p- 212 et sulvanes. LE CORPS COMME EXPRESSION BT LA PAROLE 200 ment que leur signification conceptuelle se forme par prt feverent sur une stgnifiation gestuetle, qu, ell, ext SmIna— rente la parole. Et comme, en pays étranger. Je commence Keomprenize le sens des mots por teur place dans un cone texte action et en participant a la vie commune, — de -méme un texte Philosophique encase mal compris me vele fu moins un eerlain « style », — soit un style spinoziste, eriueiste oir phénoménologique, — qui est la premiere faqulsse de son sens, je commence & camprendre une phil Sophie en me glissant dans la maniéze dexister de celte pen fe, en Feprodulsant le ton, Vaceent dy philosophe, Tout lane fage en somme s'enseigne fuisméme et Importe son sens dans Fespat de Vauaiteur: Une musique ou une peimture qui nest ahora pas comprise init parse créer ellesméme son public, raiment elle dit quelque chose, cestebtire par sécréter elle-néme sa signification. Dans le eas de Ia prose ou de la podsie, Ia puissance de la parole est moins visible, parce que ‘ous avons Villusion de posséder déja en nous, avec Te sens feommun des mots, ee qui faut pout eomprendre mimporte quel texte, au liew-que, de toute évidence, tes couleurs de la palette ou Tes sons bruises instruments sls que la percep tion naturelle nous les donne, ne sufisent pas A former fe fens musical d'une musique, le sens pictural d'une peinture, Mais A vrai dize, le ens dun overage lttéraire est moin fait par le sens commun des mots quil ne contribue & le modifier Ilya done, sol chez celul qul écoute ou it, solt thee eel qu parle ou dort, une pensée dans la parole que Fintellectualisme ne soupgonne pas. ‘Sinous voulons en tenir compte, l nous faut revenir au. pphénomtne de 1a parole et remettee en question les deseripe ons ordinaires qui hgent In pensée comme la parole et Re Tnissent plus conecvoir entre eles que des relations extérieu- res. Il faut feconmpattre d'abord que In pensée, cher le sujet parlant, nest pas une representation, Cest-adire qu'elle ne pose pas expressément des objets ou des relations. Lorateur he penso pas avant de parler, ni méme pendant quill parle: parole est sa pensée. De méme Vaudlteur ne congoit pas Apropos des signes. La e pensées de Vorateur est vide pene ant quil parle, e quand on Ht un texte devant nous, expression ‘est reussie, novs navons pas une pensée en marge du texte Iuimméme, les mols oscupent tout noire tsprit, ils vennent combler exactement notre altente et nots Eprouvons la néeessité da diseours, mais nous ne seions pas tapables de le prévoir et nous sommes passédés par Tul. La fin da discourg ow da texte sera Ta fla d'un enchantement, 210 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION (Gest alors que pourront sucventr les penstes sur le discours fou sur fe texto, auparavant Te diseours éait improvise et ‘texte compris sans une seule pensée, fe sens état present partout, mais nulle part posé pour lu-iaéme. Si le sujet par- Tant ne pense pas le ons de ce qui dit, pas davantage i ne se orice fv mal get epi Sil wo oto une langue, ce nest pas disposer, nous Vavous dit, de montages nerveux préctablie Alais ce nest pas pour autant garder da mot quelque e souvenir pur », quelque perception affaille. alternative bergsonienne. dé la memoirebabitude et du souvenir pur ne rend pas comple de la présence prochaine ‘des mots que Je sal ils sont derrdre mol, comme Tes objets {erriére mon dos ou comme Yhorizon de ma ville autour de ‘ma maison, je comple avee eux ou je compte sur eux, mals Jerolal aucune « image verbale >. Sils persistent en moi, Gest plulét comme IImego freudienne qui est beaucoup moins la représentation dune perception ancienne quune essence émotionnelle tres prévise et trls générale détochée Ge ses origines empiriques: Il me reste du mot appris soa Style articulsire ct sonore. It faut dite de Vimage verbale fe que nous disions plus bau de la «représentation de mou ‘ement > Jenval pas besoin de me representer espace ext& Fleur et mon propre corps pour mowvoie run dans Vautre, Ai suit quils existent pour mol et quils constituent un certain champ daction fendu autour de moi. De la méme imaniére, Je nai pas besoin de me représenter le mot pour fe-savoir et pour le prononcer. 1 suflt que jen possede. essence articulaire et sonore comine Tne des modulations, VYun des usages possibles de mon corps. Je me reporte at rot comme ma main se porte vers le iew de mon corps qe Yon pique, te mot est en un certain liew de mon monde line fuistique il fait partie de mon équipement, je n'a) qu'un foyen dé me le représenter, c'est de le prononcer, comme ‘artiste n'a qu'un moyen dese représenter Tq@uvre A laquelle HW trayaille il faut quil la fasse. Lorsque jimagine Pierre fabsent, je mak pas conscience de contempier un Pierre ea Image numigitement distinct de Plesve fuisaiéme zal lola aul sot, je le vise dans le monde, et mon pouvoir ima Biner nest rien yue Ia persistance de mon monde autour de thot (2). Dire que imagine Pierre, Cast dire que je me pro- cure uine pseudbosprésence de Pierre en déclenehant la con Suite de Pierre » De meme que Pietre imaging west quvune ‘des modalites-de-mon Stre au monde, image verbale nest D Sieane. Ltmaginaton,p. 148, LE CORPS COMME EXPRESSION ET LA PAROLE 211 wane des modalités de ma gesticalation phonétique, donnée kee beaucoup d'autres dans In eonstience globate de mon fonps, Crest evidemment ce que Bergson veut dire quand i parle d'un « cadre moteur > de evocation mals sides repré- Sentations pures du passé viennent s'insdrer dans ce cadre, fon ne voit pas pouryuol elles auraient besoin de lui Pour ‘Fedevenir actuelle. Le role da corps dans la mémolre ne se ‘Comprend que si a mémoir est, nos pas I eonseience cons Tituante au passé, mals un effort pour rouveir le temps & partir des implications du present, tsi le corps, tant notre moyen permanent de « prendre des attitudes > et de novs fabriquer ainsi de pseudo-peésents, est le moyen de notre ‘communication ayee le temps comme avec Tespace (1). La fonction du corps dans la mémoite est cette meme fonction {de projection que nous avons deja rencontrée dans Vin ton cinetique !ecorps convertit en voeiferation une cettaine essence motrie, deplole en. Phénomenes soncres le style fvticulaire d'un mot, déploie en panorama du passé Pattie tude ancienne quil reprend, projette en mouvement elfestit. ‘une intention de mouvement parce qu'il est un pouvoir dex pression naturelle (Ges Femarques nous permettent de rendre A Yacte de parler sa vraie physionomic, D'abord la parole mest. pa Te signe > de la pensée, si Von entend par 1a un phéoo- ‘méne qui en annonce un autre comme la fumée annonce Ie feu. La parole et la pensée s'admettraent cate relation ex Aérieure: que st elles élaient Tune et Trautre. thematique: “Gi_« Quand me reeine sine, mon expt #agitant pour hercher sane y tanir& savoir o Fete fou tural! howe fe mot dans Tobncurt les ehote, les aya Te anaes: Mon sep, top engoords por rem chrshat dapris a fore de 2 foie’ repre i postion Ge aes membres pour en Inga If airecton ia mr, 1a piace des metbles pour seconstate et pour nommer la demeure oi ise touval. Sa mémelrey Ta me Ioire de sx ces, de ses gengu, de re (prem Ta icelvemen pcscus Bes caries i aval doch [goautogr de I Tes mars rvs, chang fre’ de la pitee tmapince,tourblionnle Cian corps, Te dle sur Teel Je epoess, gnrdlns hele: ‘Fan pose que aon esprit nao jamais cule rappee {Stent Ia'Banue dela vebleae de verre de Bobene, cn fee ‘Gurme,sonpendue ou plafond par des chsintes fa ehemtate ea Inarbro de" Sienna dina ma chambre & coueher de Combray, {hermes grandeparents en tes ous floiansqu‘en ee moet fevmnehesrals tues lars me les eprésenty xaciewent > Froutn Du Cité de chez Swann, 1,9p- 318, 212° PHENOMPNOLOGIE DE LA PERCESTION iment données; en réalité elles sont enveloppées une dans Te seng est pris dans la parole et Ia parole est Vexistenee exterieure du sens, Nous ne pourrons pas da: ‘vantage admettre, comme on le fait dordinaire, que la pa ole soit un simple moyen de fzation, ou encore l'enve- Toppe et te vélement de la pense. Pourguol serait plus aise de se rappeler des mols ou des phrases que. de se rappeler des pensées, si les prétendues images verbales ont besoin détre reconsiruites A chaque fois? Et pourquol la pensée chereheraitelle A se doubler ot A se revelir d'une Suite de voeiférations, si elles ne portaient ct ne conte- alent en ellesamemes Teur sens? Ler mots ne peuvent etre les « forteresses de la pensée >, et la pensée ne peut cher cher Vexpression que si let paroles cont par elles memes ti texte comprehensible et si fu parole postede une puissance signification qui lui sit propre. il faut que, dune ma- jee ou de autre , le mot et la parole cessent dre une tmanidre de désigner Tobjet ou la pensée, pour devenit la présence de cette penste dans Te mone sensible, el, nom pas ‘son vélement, mais son embléme ou son corps. Tl faut qui 'y at, comme disent les paychotogues un « concept Linguise gue > (Spraehbegeim (1) ou un concept verbal (Worts Deg), une « expérionce interne centrale, spéctiquement verbale, grice A laquelle Te son entendu, prononet, 14 08 écrit devient ‘un fait de langage », (2). Des malades pea ‘ent lire un texte en « mettant le ton > sans cependant le comprendre. Cest done que la parole ou les mots portent lune premiere couche de signification qu leur est adhtrente ft qul donne la pensée comme syle, comme valeur alfec- tive, comme mimique existentcite, pnkdt que comme enone coneeptuel. Nous découvrons il sous Ia signifeation ‘cone feptuelle des paroles une’ signification existentielle, qui ‘est pas Seulement traduite par elles, mais qui Jes habite ten est inséparable. Le plus grand bindfiee de Texpression, best pas de consigner dans un éerit des ponsées qui pour Talent se petdre, tn éerivain ne relit gure ses propres ou rages eles grandes ruvres déposent en now & la pre- mnidre lecture tout ee que nous en tirerons ensuite, Lioperay tion dexpression, quand elle est réusile, ne Lasse pas sett lementau leeteut et 8 'écrivain luimeme un aide-memoire, celle fait exister Ta signification comme tne chose au eur @ Cassinen, Philosophie der symbolischen Formen, Mp $83. (@) Corosrets. Lanatse de Faphanie et Fessence du langage: p. tio. ‘LE CORPS CONE EXPRESSION ET LA PAROLE 219, mime du texte, elle la tait vivre dans un organisme de mols, ele Tinstalle dans 'eerivain ov dans le leseur comme lun nouvel organe des sens, elle ouvre un nouveau champ fou une nouvelle dimension & notre experience. Cette pulse Sance de expression est bien connue dans Tart et par ‘exemple dans la musique. La signilication musicale de la sonate est inséparable des sone qui la portent 7 avant que rous T'ayons entendue, aucune analyse ne nous permet de Ia deviners une fois termine Texéeution, nous ne pourtons plus, dans nos analyses lntelletuelles de la musique, que Fos reporter au moment de Vexperience; pendant Texceue tion, les sons ne sunt pas seulement les ¢ signes + de la sondte, mais elle est la A travers eux, elle descend en eux (1). De la meme maniére Vactrice devient invsibie et est Phddre qui apparait, La signifleation devore Tes si ines, et Phédre a st bien pris possession de la Berma que son extase en Phiédre nous parait etre le comble du nae furel et de fa facilte (2). Liexpression esthitique contere ee quiele exprime Vexisience en so}, Tinstale dans la nae ture comme une chose pergie accessible A tous, ou inver= sement arrache les signes eux-mtimes la persoane du €0- Imédien, les couleurs et Ia toile du peintre— a lear exis= fence empirique st les ravit dans un autre monde. Personne ne contestera qu’iei Topération expressive realise ou effec tue la signifeation et ne se borne pas a la traduire, M a'en ‘va pas autrement, malgré Vapparence, de Vexpression des Penstes par la parole. La penste n'est sien d”« intérieur »y elle Wexiste pas hors du monde et hors des mots, Ce qui nous trompe li-fessus, ce qul nous fait croire & tne pene ste qui existerait pour sol avant expression, ce sont enstes deja constitutes ef deja exprimées que nous pow ‘Wons rappeler 8 nous silenelcusement et par leequelles nous fous donnons Villusion dune vie interieure. Mals en rear lite ce silence prétendu est bruissant de paroles, cele ve Interioure est un langage Intérieur. La pensée « pure » st réduit Aun certain vide de la conscience, A un vu ine tantané, Uintention significative nouvelle ne se eonnattelle= mime qu‘en se rocouvrant de sigalfiations d8]a. disponi- bes, résultat actos dexpression antésieurs, Lee signif: cations disponibles seatretacent soudaln selon tne let in ‘connue, ef une fois pour toutes un nouvel dre culturel a commence existe. La peuste et Vexpression se. constr “W Provse, Du cote de cher Swann, 1, p. 192, {@) Paovss. Le Cote de Guermantes. 214 PHENOMPNOLOGIE DE LA PERCEDTION tuent done simottanément, lorsque notre acquis cultarel se Iobilise au service de cette Tol inconnue, comme notre corps soudain av préle & un geste nouveau dans Tacqulsi~ tion de Vhabitude: La parole est un veritable geste et lle ‘content son sens comune Te geste contient Ie sien. Cest ce ‘Qui rend possible la communication, Pour que Je come jenne les paroles d'autru, il faut évidemment qe $00 vor Eabulaite el sa syntaxe sient « déja connusy de mot. Mats fla ne veut pas dire que les paroles agissent en suseitant her mot des" representations » quileur seraent associees tt dont Fasseiblage fairait par reproduire en moi la « ree Drésentation > originale de eetut qut parle. Ce nest pas avec ‘es « representations > ou avee une pensée que Je come Iunique d'abord, mais avee tun sujet parlant, avec Un eek iin style cere et avec te « monde > quil vise. De meme ‘Que Fintention signifestive qua mis en mouvement Ia pee ole dautrut n'est pas une pensée explicit, mals un cer- iin manque qui cherche Ase combler, de méme ta re- prise par tot de cette Intention west pas une opération se Tia pensée, mais une modulation synchronique de ma pro- Dre ‘istence, une transformation de mon ‘ttre, Nows vie ons dans un monde ot la parole et instfude, Pour toutes ‘eveparoles banales, nous possédons en noussmiémes des si= grileations deja formées. Elles ne suscitent en nous que des ensées secondes; celles-ei a leur tour se tradulsent en autres paroles qui n'esigent de nous aucun veritable effort expression et ne demanderont & nos avditeurs aucun ef- fort de comprehension. Aint Te langage et Ia comprehen ‘son du Tangege pavaisset aller de soi Le monde linguistic {gue et intersubjceif ne nous elonne plus, nows ne Ie distin ffuoos plus du monde méme, et cest a Tintérieur d'un onde @éja parlé ct parlant que nous réféchissons. Nous perdons constience de ce quily a de contingent dans Vex~ pression et dans fa communication, soit chee Yenfant gut Apprend A parler, sit chez Pécrivain qui dit et pense pour In premiére fois quelque chose, enfin chez tous ceux qu ransforment en parole tn certain silence. I! est pourtant bien clair que la parole constitue, telle quelle joue dans In vie quotidienne, suppose accomplt te pas décisif de Vex: pression, Notre we sur (homme restera superfcielle tant Jue nous ne remonterons pas A cette origie, tant que nous ‘Be retrouverons pas, sous Te bruit des Drimordial, tant gue nous ne deerirons’ pa Fompt ce silence. La parole est un geste et sa signification un onde. LE CORPS COMME EXPRESSION ET LA PAROLE 215, La psyehologie moderne (1) a bien montré que le spee- fateur ne cherche pas en lui-méine et dans son expérience intime Te sens des estes dont il est Je témoin. Soit un Beste de colbre ou de mensee, Je n'ai pas besoin pour le com Drendre de me rappeler les sentiments que jai ¢prouvéslors- fue Jexéeutais pour mon compte les memes gestes. Je cone als trés mal, de Pintéreur, la mimique de la cole, il man ‘ueralt done, & Vassociation par ressemblanee ou a Palson ‘Rement par analogic, un element deciit —et @ailleurs, Je he pergois pas la eoiére ou la menace comme un fait psy thique cache dersere le geste, Je is In colére dans le geste, Te geste ne me fait pas penscr i In colere, il ext 1a eolere ellesméme. Cependant le sens du geste nest pas. Derg comme Test par exemple la couleur du tapis. Si mreait ‘onné eomme une chose, on ne voit pas pourquoi ma come prehension des gestes se imiterat la plupart du temps aux Gestes humains: Je ne « comprends > pas 1a. mimique sexuelle da chiea, encore moins celle du Hanneton ou de la ante religieuse. Je ne comprends pas meme Texpression des émotions chez les primtifs ou dant des milieux trop diferente du mien. ‘par hasard qu'un enfant soit témoin d'une scéne sesuelle, il peut la comprendre sane voir Texpérience ta désir ef des attitudes corporelles qui Ie traduisent, mais la sctne sexuelle ne sera quun specter le insolite et inquiétant, elle n'aura pas de sens, st fant n'a pas encore attest le degré de maturit sexuelle o& ‘ce comportement devient possible pour Iu. I est val que souvent Ia connaissance d'autrui éclaire la connaissance de Goi : le spectacle extéricur révele & enfant le sens de ses ropres pulsions en leur proposant ua but. Mals.Texeme Pleipasserait inapersu sil ne se rencontrait avee Tes possk: Bilités'internes do Venfant. Lo sens des gestes wrest pas donné mals compris, cest-idre ressasi par un tele dd spectateur. Toute la dificuié est de bien concevair cet fete et de ne pas le confondre avec une opération de con Ralssance. La communieation ou Ia comprehension des gex- tes sobtient par la réciprocité de mes intentions et des ges- ‘es Cautrui de mes gestes et des intentions lisibles dans Ja conduite autrui. ‘Tout se passe comme si Intention raatrul babitalt mon corps ou comme st mes intentions hrabitalet le sien. Le geste dont je suis le temoin dessine ‘en pointillé un objet intentionnel. Cet objet devient actuet Gh Pat exemple M. Sextsn, Nature et Formes de ta Sym thle, pps 847 et surantes. cnc 26 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ct text pleinement compris Joresue tee pouvolrs de mon eps Vajustent All et fe recouvient Le geste eat devant Shel comnve une question mrindique ees points sene {les du monde, it avinvte ay rejundr. La communica: tin'esecompllf lorsque ma conduit trouve dans ce che: tnin son propre chemin. H'y'a confimation dautral Par Thal et 2¢ rol par sutra 1 fou fl restiuer Texperenes Fauttu deformee par les analyses inteletualistes, comme fous aurons a resuiuer Tenperience perceptive “dela {hose Quand je pergis une chose sol par exemple une Shomiace = ce est pas Is concordance de sex dlerents hve gal me fot conclured Tenstenee ela eheminés Suime glomeral 1 signification commune de toutes Serapeties mais nversement Je perglstaehose dans son Biden propre et cet ce qui'me denne Fassurance den tens, parle deroulement de Vexperence perceptive, ne sdrisndetnte de vues concordantes Lidentit de a chose A avers Terptience perceptive rest quran auire spect de Fentie ay corps propre au cours des mouvements ex Ploraton, elle cot done de méme sorte qu'elle" comme Schema corpora ia eheminge eat un spslime oéquivaences {ul ne se fonde pas sur a peconnastance de quelque Sau dur Vepreuve dene prasence corporelle, de mengage ives mon corps parm les chases, les coexistent vee mol omine sujet incane, et cette vie dane le couse na len Ge commun. avec Ia cnsirvtion des objets clentiques. De fa mime munige. je ne comprends pa fs gestes a: Tai por um acte disterprétationintlectucli, fa comm ation des consclences nest pe fondée sure sens om Iman de iecrserptciences; malt ele ie fonde ats ten 11 faut fecoonalire comme ierduetble Ye mouvement par te duel je me pree eu spectacle Je me jine 8 lui dane une torte ie reconnaissance aveugie qu prébde la definition et Talbott intelectuele sens, Des ginératons Tune prin Tautre ccomprennent > et accomplisent lex estes Shuuess par exemple ie geste de In caress avant que le Pillsohte (1) en gefinse In sgaifeation telectnlee a Be Steatermer en lutmeme le corps pas, de fe mainte dtos fe sommell du plas, diaterrompre le mouvement {natitel par lequl ise proelt ans Tes choses et vers ea Shires Cent pat'mon corps gue. Je comprends auth, ome Gest par rion corps que je pergols es « choses > sens du gene ans c compris» ast pas dertiere Tut WHIP, santns, Ltr ot te Néant, pp. 459 ot euvantes, KE CORPS COMME EXPRESSION ET LA PAROLE 217 se confond aves la structure du monde que le geste dessing gue Je reprends A mon comptc i tales le ste i inéme, ~ comme, dans Feapertence pereeptive, a signifi tion dela cheminge nest pas aula tu spectacle senable et. tela cheminge ellsmeme tele que mes regards et Svea MON ‘ements la trouvent dans le monde Te geste linguslique ‘comme tous tes autres, dessing tubindme son sens, Cette Mes surprend. Gabe om est Douttant bien oblige dy venir ai Fon veut comprendre Port Eine du langage, probleme toujours pressant bem ue Tes pagedologue et ies lnguistes aeeordent pour le recdser A ‘om du savoir posit semble impossible dabord de don ner aux mols comme aux getes tae saification ties Tent, parce que le geste se borne indiquer un certala ‘apport entre Yhomme at le monde sensible fue ce fmonde est donne au spectateur par la. perception ‘naturelle, et uinsi Tobjetintenionnel est offert au temoin en més temps que ie gente lutméme, La gescslation verbal ea Contrare, vise un paysage mental qui est Pas doane Gabord A chacun et quel justemtent pour fonction de fomminigue Macaque a gare ne denne pan Cex fet avculture qui le. fourmit. Ler sigafieations. Ghponibl cestavdire les actes deaprestion antrieuredlblisent eat {re ep sujet pafants un monde commun augue! Ia parce Acluele et neuve se rere comme le geste au monde Seat Bible, Et Te sens de la parole nest sien autre que ln far fon dont ele ante ee monde ingustique ou dont elle mer Gdule sur ee clavier de signications acquises. Je le susis ‘dans act indivi, ausnt bref qu'un ert llest weal que le Drobléme nest que déplacé * ce signifeations Saponibles Elesamémes, comment te sontelles constitutes ? Une fois Te langage forme, on congelt que ta parole pusse sigaifier comme un geste sur le fond mental commun. Maia les fore ‘nes apotaxiques st exiles du vocabulaire, qi sont lel pres Suppose, portenteles en ellevmémes leur sens? On volt bien ee quit $ a de commun au geste et A son sen, at exemple A Vexpression des Emotions st aux émotions ini nles le sourite "e vsage detend, Valegresse des gestes ontiennent réliement Te rythme duction, le mode @8ire Siu monde qui soot la jole mime, Au contaire entre le se fhe verbal eta signification Te lien vestil pag tout fore {hit comme le monte ass existence de plusieurs Tanga ea? Et la communication des éléments du langage entre le fit pal »et le second nrctalle pas inement d'un tout autre type que la communica: 218 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION tion par gestes? Cest ee quon exprime dordinaire en dic Sant queTe geste ou In mimique émotoanelie sont. des ‘signes naturels », Ia parole un « signe conventionnel >. Sssis les convenios sont un mode do seaton tara entre Tes hommes elles sipposent une communication préalable til faut replace le langoge dans ee courant communica, Si nous ne considérons que le sens conceptuel et terminal ‘ee mots, i ext veal que fs forme verbale exception file des desinenees “= semble arbitaire. Il en serait plus ‘ns st nous fi iu mot, ce que nous avons appee plus hav son sens ges tcl, qu eat easenil par exemple dans la pods, On trou: ‘eral alors que les mots, te voyeles es phonimes sont stant de manitres de chante le monde et qUils sont dese {inde a reprisentr les objets, non pas, comme Ie eroyait la {horie nalve des onomatapéen, en Tagon dune resem blance objective, mais parce quis en extraent et au sens ‘propre du mot en expriment Vessenee émotionnlte. Si Ton deftquer un vocabulaire ce qui ext dd aux [ols {nceaniques de la phonétque, ax contamiations des lane ges. Clrangéres, 8 la rationalisation dea grammaiiens, & Fimitation de 1a langue par ellesméme, on. deeouvrirait sans doute & Yorigine de chaque langue un systeme dex: Dression aster reduit mals tel par exemple quil ne slt as {sbitraire d'appeler lumiere a tumiére si Yon appele alt In nuit, La predominance des voylles dans tne langue, dex ‘onsonnes dans une autre es systemes de construction et de syntexe ne representeraient pas aotant de conventions Sthizares pour exprimer la méme penste, mats plusieurs ianieres pour le corps humain de eflhrerie monde et fam lement de te vivre De Ih iendrait que le sens plein dune langue nest jamais traduisible dans une autre. Novs pou Yous parler plusieurs langues, mais Tune dle reste tox Jours elle dans laquellenous vvons. Pur assimiler comply {ement une langue, il faudralt assumer le monde. quelle ‘xprime et Yon r'apparient jamais 4 deux mondes a Ia {ois (1). Sit y « une penste universele, on Pobtient en re Dprenant Velfort expression et de communication tel quits Us tenté par une langue, en assumant toutes lea quiver {ques tou Ten glistements de sens dont tne tradition iat We =n etfort, protongt peodant des années, pour vivre dans Ie costume dex Araber etme plet Aleut moste mental ‘Stpowie de ma personnalité anlase : fat pu slat consideret ‘Oceident et Ses conventions avec des yeux neuls — en fait eer LE CORPS COMME EXPRESSION ET LA PAROLE 219 ‘guistique est faite et qui mesurent exactement sa puissance Gexpression. Un algorithie conventionnel — qui dale Teurs n'a de sens que rapporté au langage — n'exprimera jamals que la Nature sans Thomme. I n'y a done pat & rigueur de signes conveationnels, simple notation dane pet Ste pure of claire pour elle-méma, n'y a que des paroles ‘dans lesquetles se contracteIistoire de toute une langue, et ‘qui accomplisxent La communication sans aucune garantie, au miliea dineroyables asards linguistiques, Sil nous semble toujours que le langage est plus transparent que la musique, c'est que la plupart du femps nous demeurons dans le fangage consttué, nous nous donnons des signile calfons disponibles, et, dais nos defaitions, nous nous bor fons, comme le dictioanaire, & indiquer des equivalences entre elles. Le sens d'une phrase nous paratt intelligible fe part en par, detachable de eelte pirase meme et defint ‘dans un monde intelligible, parce que nons supposons done nes toutes les participations quelle doit & Maistoire de la Tangue et qul contribuent 4 en determiner le sens. Au cone ie, avetin vocabulaire nest présap- ‘ost, le sens apparait ié& la présence empicique des sons, et cest pourquoi la musique nous semble muette. Mais eo ‘alte, comme nous Tavons dit, fa clarté du langage sta Dit str-un fond obscur, et si hows poussons la recherche Toin, nous troaverons finalement que Te langage, lu ne dit rien que ful-méme, ou que son sens n'est pa separable de Tul. Il faudrait done chercher Tee premigres <éoauches du langage dans la gesticulation émotionnelle par laquelle Vhomme superpose au monde donne le monde se- Jon Pomme. I n'y a ict rien de semblable aux eélebres con fer d'ycroire. Nats comment se faite une peau arabe ? Ce fut do fas part affectation pure. il est sss do faire perdre sa fol 3 un Fomine, mats est dificil, ensalte, de le convertir Bune autre: Ayant ddpoullé une fore sane ex sequdsir de nouvelle, Feais devena semblabte ou Iegendaite ceroueil de. Mohammed 2), pulse par un eifort physiquy et on iolement dgalement Dro: Tongan horome a connu ee déachementsupréme, Pendaat que fon corps avangait comme une machine, som espeit ralsonnable Fabandgnnalt pour jeter sur tol un regird evtique en demane ‘ant ie ot et In raison ere dan tt fatras.Parfois meme ces personages eogaeatent une conversation dans fe vide * Ia ole llors tait proche: Elle est proche, je cris, de tout homme gol Deut voir smultanément Tuaivers 8 travers les voles de deux outumes, de deux édvcations, de deux miliex >, T-E, LAWASNS, {es Sept Piers de ta Sogeste, . 43. 220° PHENOMENOLOGIE DE L.A PERCEPTION ‘ceptions naturalistes qui raménent le signe artificiel au ste foe naturel et tentent de reduize le langage & expression Ses émotions. Le signe arlificlel ne se ramene pas au signe ature, parce qu'il t'y a pas ehes Vhomme de signe natue rel, el, ef rapprochant le langage des expressions émotion~ nelies, on ne compromet pas ee quil ade spéciique, 8 est ‘rai que déja Féemotion comme variation de notre etre au monde est contingente 4 Tegard des dsposilifs mécaniques ontenus dans notre corps, et manifeste le méme pouvolr ‘de metire en forme les stimuli et es situations qui est & son fcomble au niveau du fangage. On ne pourrait parler de «sh nes naturels » que x, & des « état de conscience > donnes, organisation anatomique de notre corps fasat correspons dre des gestes défnis. Or en fat la mimique de la coléze ou tlle de Famour n'est pas In méme chez un Japonats ct chez tun oceldental, Plus presistment, la diffrence des mimiques Tecouvre une dilférence des emotions elles-mémes. Ce mest pas seulement le geste qui est contingent & Tegard de Vor- Fanisation corporelle, est la manitre méme d'aceuell- firia situation et de la vivre, Le Japonais en coldre sourit, Teecidental rovgit et (rappe du pied ou bien palit et parle une voix siflante. Ile sullt pas que deux sujets €ons- ‘lents ‘lent les mimes organes et le meme systeme. ner ‘yeux pour que les memes motions se_donnent elie tous eux les memes signes. Ce qui importe c'est la maniere dont {is font usage de leur corps, est Ia mige en forme simul tanée de leur corps et de leur monde dank Vemotion. L'équ Dement peyehopbysiologique laisse ouvertes quanttes. de ‘Possbilits et il n'y a pas plus lel que dans le domaine des Instincts une nature humaine donnte une fois pour toutes ‘Lrosage qu'un homme fera de son corps est transcendant & egard de ce corps comme étre simplement hiologique. TL rest pas pls naturel ou pas moins conventionnel de erier| Gans [a coldre ou dembrasser dans Vamour (0) que d'ap- Deler table une table. Les sentiments et Tes condultes pa Flonnelles sont inventés comme les mots. Méme ceux qui, comme la palernité, paraissent inserits dans le corps Dbumain sont en réalite-des institutions (2). Il est impossi- {@) On sat que le alser nest pas en usage dans Jes mowars trsdluonneles ‘Uo Japon. il Chee les indighnes dee Sle Tropbriand, ts pateraité ast pay connie, Les enfants sont dlevs sous Taulonte de Tonele fnsternel Un mar, su tetour dun Tong voyase, se Feil e tower de noqvenun enfants 8 son foyer It prcnd sin deur LE CORPS COMME EXPRESSION ET LA PAROLE 21 ble de superposer ches Homme une premitre couche de comportements que Ton. appslerat ¢ naturcls » en onde cullurel ou spriuctIairique. Tout est fabrigue st {out est naturel cher Chonime, comme on voudea dite en fersens quil nest fas un mol, pas ane conduit qui ne floive. quelque chose a tre siplement bologquel—~ et Ui en'meme temps oe se dere dla simplices de ia Afnimate, ne clourne de leor sens les conduites tales, pat tne sore dcehoppemert et par un genie de equvoque ut pourraient serie i dinis Thome. Deja la’ simple pre ence d'un dre vivant transforme le monde physique, fol pare et dene aouriren ltr ne cate jonne aux « stimuli» un sens quils vavatent pas. Aplus forte raison la présence d'un homme dans le monde ania Tes comportements crest des sgnfications gel sont tans cendantes 4 gard du disposi anatomique,c pourtant int ‘manentes at comportment comme tel palsquil senseigne ise comprend, On ne pest pas faire feconomie de cele Doissance ierationnelie qu cree des signiications equi kes commutique. La parole nen est qu'un cas particulier ‘Ce qul est rai seulement el jute la situation partic cultce que Ton fait dordinaire 00 langage —~ cest que Sule de touts iss opéraions expressive, In parole ext exe Dable dese sedimenter et de consttuer un acqulsintersub- Jett. On nrenpligue pes co fait en remarquant ave la pa: ole peut enregisteer sur te paper, Landis eles gestes tu ies comportement ne au tanamettent que par Tamia on directe. Car la musique aussh pout serge, et bien {vil y at en musique quelgue ebese comme une initiation Tratidonaelis “ito quil soit peut-étre impossible d's thier ala musique. atonalo sins passer par la musique ‘lassigue — chau arste reprend la tiche 4 son debut ‘tunnouvesumonde 4 délivrer au icw que dans Torre dela Darole, chague Certain a conscience de viser le méme onde Goat les autres rvuains occupaient "6 le onde de Balzac ete monde de Stendhal ne. sont pax comme des plances sans commUnication, la parole istalle fer ous fidce de vere comme limite présomplive de son Sort. Elle soubiieelleanéme comme fait contingent, ele Se repose sur elleméme, et c'est, nous Vavons Wty 6, aul fous donne ideal dune pensée sans parole, alors que Vide {Yelle sar ox et tes sime comme ses propres enfants. Maus TRowsk The Father ia peimtive Payehatogy, ete pat Uertrand Fosse, Le Morioge et la Morote, Gallimard, 1250. p. 2, mm Pt :NOMENOLOG! f DE LA PERCEPTION une musique sans sons est absurde. Méme gil ne s'agit I que dune ideclimite et dun contre-sene, méme si le sens d'une parole ne peut jamais dire dlivré de son inké fence & quelque parole, il reste que Vopération expressive ans le cas de Ia parole pest ttre Jadéfiniment réterés, que Yon peut parler sur la parole alors quvon me peut peindre sur Ia peinture, et queniin tout philosophe a songe a une parole qui les terminerait toutes, tandis que le peintre ou le Imusicien nespére pas épuiser toute peinture ou toute mus ‘due possible. Il y'a done ua prisilige de la Raison. Justement pour Je bien comprendre, faut eommencer par replacer la pensée parmi les phenoménes expression. ‘Cette conception du langage protonge les meilleures et les plus récantes analyses de Taphasie, dant nous tavons plus Jhaut utilisé qu’une partie. Nous avons vu en commengant quaprés une période empirste, la théorie de Taphasie, depuis Pierre Marie, semblait passer A Tintelleetvalisme, (qu'elle mettait en cause, dans les troubles du Tangage, 1a ‘fonction de représentation >» (Darstellungsfunktion) ou Tactivite catdgoriae » (1) et qu’elefaisait reposer la parole sur la pensée. En réalite ce nest pas vers Un nouvel Intel. Ieetualisme que la théorie s'achemine, Que les auteurs le sachent ou non, ils chezchent 4 formuler ce que nous appel- Terons une théorie exstentielle de Taphaste, eesta-dire une théorie qui trate Ia pensée et le langage objectif comme deux manifestations de Vactivilé fondamentale par laquelle Thomme se projette vers un « monde » (2). Solt par exemple amnésie des noms de couleur. On montre, par les épreuves aressortiment, que Vamnésique a perdu le pouvete général ‘de subsumer les couleurs sous une calégorie, et Yon rap~ porte le deficit verbal & cette méme cause. Mais si Ton ae Feporte aux descriptions conerttes, on sapersoit que Fact Vile eatégoriale, avant détre une pensée ow une connals- fancy ef une crane manire de apprir au monde, corrélativement un style ou une configuration delexpérience. Chez tn sujet normal, la pereeption du tas d'échantllons @) Des notions de ce genre s0trouvent dans les travaux 46 Head, van Waarhom, Bouton el Grinbaum, et Goldsteins (/Grunbaum, par exemple (Aphaste und Motori), moatse & ta fois que les troubles aphasiques sont géndrane et quis sont ‘moteurs ll fait en Gavires termes de Ta motrielté an mode orie ‘inal iatentionnait ou de signification (et e-desss p- 100) {al enfin revient & concewoie Thome, non plus eoufue cons lence, mals comme existence. [LE CORPS COMDIE EXPRESSION EF LA PAROLE 203 Sorganise en fonction de Ia consign donne : «Les couleurs {tl appartennentalamemecatgorequelechantion modtle Se otachent sur le fond dev auees» 0), tous es songs at fzemle content on ensemble ctl sujl na las au admembrer et ensemble pour reuse tus es deans got en font pari Au conrareehceTe matsde chaca Sea Ghats et ting any en eistence ioe: ti oppose, ile consitution d'un ease selon un peieipe dtnné, une sorte de scone ondineri. Quand deux cow iearscbjetivement sembables sont prsentes au made, files wapparaisent pos nicesasement comme semblbles {peut asver que dans une le fon fondamesat domi, dans autre le dope declare ou de hale (), Nove pow. ‘ons obtentr une experione de ctype en nous bloant ge. Yont wn for dechations dns une atte de perception Jussives les coucurs tentiqassessemtent us holes Fegard; mais fs couleurs seulement sembiales be nowent tlre eles que dev rations incerains «fe fob part fe tabi, se meut,novscovaatons un ehinngemeat Incest te sorte dette entre plusieurs groupemeats posbles 06 feulears selon dierent pnts de wae» (3). Nous sommes duits&Vexprince tmedtae des relttne: (ohn: Exley Erlbnig des Possns) tale estsansdoute le site fiom da malade: Nous avons tarde dive qui ne peat pao fe tenir dun principe de eansmtent donné,ct qui vade Fan A'Vauive + eh eaile Hl wen adopte Jomals aucun (Le trouble conesrne «la fapon dont les couleurs eroupent our lobserateur, Ia fagon dont champ vsoel Sareute Ua point de we den couleurs » 0): Ce met pas selement {a penate ou a connalsanee, mals Yexpésenee meme des teas got esten eave, Of pourra dire avec un ute Suleur que experience normale compote des excl » ot des lourilons»& linteneardesqusschagee element et Seprisentaif de tous les autres et porte canine dent eee istrs > aut le relent & tom. Ches fe malade ¢ nelle vie fe renferme dans. des limes plot erin, et, companée Si monde peng dv normal ee se meut dans‘des cercee lor petits Ct etree Un thouvement qut prend nalssance (@) Geta ot Gouosreny, Ueber Farbennamenamnese, p. 15k. @) bia p. 149. ) Bid, pp, 134492, 4 bia, p 150. ©) Ibid, p. 162. 24 PHENOMENOLOGH: DE LA PERCEPTION 4 Ia pétiphérie du tourtillon ne se propage plus oussitot Suagufd son contre demure, pou aint dire, Tinterieur dein zone excite ou encore ne teansmel qua som entou- Tage immediate Des nites de sens plus eompréhensives ne Feuvent plus se construire Finteneur da monde pergu ()- Eicncor,ehaque impression senile est affectee ua « v= teur de sens », mas ees yeeteurs wont Plus de direction fomoune ne Sorientent plas vers ds centres principaux Gitermings ss divergent heauenup plus que eer Te n0r- Sal»). Tel este trouble dela « pense » que Von desour ‘re au fond de Farnese on voit qu'il coneerne moins le Jugement que Te mica experience ov le igement prend halseance, moins a spontaneite que es prises de cette spone fantte str le monde sensible et notre pouvolr de figures en Tti'une intention queleongue. a termes kantens :Iafecte moins Pentendement que Fimagination productice, L'acte ‘alégorial nvest done pas ut fat dernier, i se constitue dans ne ceraine «attitude » Einstelang)” Gest sur este alte {ue que ta parole lle sss ext fondée de sorte qui ne sae Init lee question do faire reporer le langage sur In pensée bates Lt comportement categoria eI ponsension dan, age sigaiealitexpriment un seul et meme comportement fondamental, Avcun des deux ne sauralt eee cause ou ef fet» @). La pensee Sabord nest pas un eff du langage. Ics rai que certains malades (J), ineapables de grouper les couleurs en les comparant 4 un échanilion dnd, par- Mcament par Vintermedaire du langage: ils nomment 1a Couleur dd modéle et reseembleat eosute tous les echt fons aunquels fe meme nom convent sans regarder fe mo- file Treat vr aussi que des enfants anormats (2) clase Sent ensemble des couleurs, mde dillrentes, son Tear a fppris les designer parle meme nom. Mas ce sont fa juste~ ‘ant des procedes anormaux sis nexpriment pas le rapport exenl a angagee dely eteMi erppo aon fogique ou aceieatel dun langege et dune pensée egae- ment coupés de leur sens vivant. in fait bien des malades font eapables de rete les noms des couleur sans pouvoir pour autant les claser, Day les eas duphasie amnesque, Tce ne peut donc pas etre le manque du mot pris en [uk ()E Cassten, Philosophie der rymboischen Formen,T. Mf, p38, s 2) Gunn ot Gounsreme, Ueber Farbennamenamnest, p. 158. @) bia. ibid: LE CORPS COMME EXPRESSION ET LA PAROLE 225 ‘meme qui rend difficile ou impossibje le comportement cate forial, Les mots doivent avoir perdu quelque chose qui leur fappariient normalement et qut les rend propres & étre em ployés en rapport avee le comportement eategorial > (1. Quiontils done perdu? Est-ce leur sigaifestion notion: nelle ? Fautal dige que le concept sat retire deux et faire fen conséquence dela pensce la cause du langage’? Ma vst Diement fe mot quand i perd son sens, se modifle jusque ddans son aspect sensible, tse vie (2). Leamanesique 4 aul Ton donne un nom de couleur, en le priant de choise un échantillon eorrespondant, répete le nom comme sl eh at. tendait quetque chose, Mais le nom ne lui set plas Ariens ne Tul die plus ren, il est éteanger et sbsurdey comme pour hnous les nomis que nous repétons trop longtemps (3). Les ‘malades chez qui les mots ont perdi leur sens zardent quel dquefois au plus haut potat le pouvoir dassocier les hges (4). Lenom nestest dane pus délache des « associations » ancien nes, I set allére lutméme, comme un eorps inanlime. Le Tien du mot a son sens vivant nest sun lien exterieur ae soclation, Te sone faite le mot, et fe langage « n'est pas un ‘ceompagnement exterieur des processus inteeetuels» (8)- On est done bien conduit a reconnaltee une signification ges: tuelle ou existentiee dela parole comme nous dsions plas haut. Le langage a bien un interic, mais cet interiour nest pas une pensee Termée sur so et consclente de sol Qu’ex prime done le langige, s'il n’exprime pas des pensées? Th présente ou pluto es! fa prise deposition dt set dans le Inonde de ses sigifiations. Le terme de « monde » mest pas ‘use maniere de parler : it veut dire que la vie « mene tale » ou cullurelle emprunte & la vie naturelle se struc tures et que le sujet pensant doit étre fondé. sur le st Jet incamé. Le geste phonelique realise, pour le sujet Darlant et pour ceux qui Tévoatent, une Certaine struct Biration “de Lexperience, une certaine modulation de existence, exactement comme un comportement de mon corps “investit™ pour moi et pour autrul tes fbjets qui mentourent d'une certsine.signifation. Le Grew ot Gotosrein, Ueber Parbennamennarmnese, p. 158 @ iia tbia. ( On'les volt, en présence d'un échantillon donne (ong), fvoquerle souvenir dfun obiet de meme couleur rise) eh partir de fi retvouver le nou dels couleur (rouge fase, rouge, Bide p77. (8) hid. 158, 226 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION tens du geste n'est pas contenu dans le geste comme phéno- ine physique ou physiologique. Le sens du mot n'est pas fontenu dans fe mot comme son. Mais c'est la deflation du corps humain de sapproprier dans une série indefinie @actes ‘iscontinus des noyaux sigaificatife qui dépassent et trans- fAgurent ses pouvoirs naturels. Cat acte de transeendance se rencontre dabord dans Tacquisition dun comportement, ppuls dans la communication muette du geste: cest par la néime puissance que le corps souvre & une conduite nouvelle tla fait comprendre A des temoins exlérieurs. Zet et a un sysitme de pouvoirs définis se dtcentre soudain, se brise et fe réorganise sous une loi inconnue du sujet ou du témoin exlérieur et qui se révéle & eux dans ce moment méme, Par exemple, le froncement le soureil deste, selon Darwin, & ‘roteger I'll du soleil, ot la convergence des yeux, destin A permettre 1a vision nelle, deviennent des composantes de Yacte humain de meditation et Je signifient au spectateur. Le langage a son tour ne pore pas Gaulre probleme: une feontraction de Ia gorge, une émision dai sifante entre la Tangue et les dents, une certaine maniére de jouer de notre corps se laisse soudain investir dun sens figusé et le signi- ans les mouverents incoordennés du debut de la vie. Pour {que Ye miracle se produise, il fout que la gestieulation pho- ‘elique ullise un alphabet de signifleations deja acquises, que lo geste verbal s'exéoute dans un ceri panorama eom= un aux interlocuteues, comme la comprehension des autres estes suppose un monde percu commun 4 tous ol ise lroule et déploie son sens. Mais celle condition ne sufi ‘pas Ia parole fait lever un sens nouvead, s elle est parole futhentique, comme le geste donne pour la premiére fois un sens humaia a objet si cst un geste d'nitition. D's Teure i faut bien que les sigifcations maintenant aequises lent 416 des signifcations nouvelles. Il faut done recon Baltre comme un fait dernier cette puissance ouverte et indé- finie de signifier, — cestaudire& 1 fols de salsit et de com: suniquer un sens, — par laquelle Thomme se transcends vers un comportement nouveau ou vers autrul ou vers sa ropre pensée a travers son corps et sa parole, ‘Quand les auteurs cherchent & conclure Tanalyse do shasie par une conception générale du langage (1) on les soit plus elairement encore abandonner le langage iatellec- WG counsrens, analyse de Pophaste et Fessence du langage. LE CORPS COMME EXPRESSION ET LA PAROLE 227 tualiste quis avaient adopté & la suite de Pierre Marie et en réaction contre les conceptions de Broca, On ne peut dire de In parole ni quelle est une « opération de intelligence > ni auielle est un « phénoméne moteur > + elle est tout entiere Rotreité et tout eatitre intelligence, Ce qui alteste son inhé= rence au corps c'est que les affections da langage ne peuvent tre réduites & Vunité et que fe trouble primaire concerne tantot le corps du mot, Tinstrument matériel de Fexpression verbale, ~ tantot la phiysionomte du mot, Hatention verbale, cette sorte de plan densemble a partir duquel nous reussis= Sons A dire ou A éerire exactement un mioty— tantot le sens ‘immédiat du mot, ce que les auteurs allemands appelent le concept verbal, — tantdt enfia Ia structure de experience tout entire, ef non pas seulement Lexpérience linguistiques, comme dans le cas d'aphasie amnésique que nous avons sanalysé plus hut. La parole repose done sur ne stratifica: tion de !pouvoirs relativement igtables. Mais. en. meine temps il est impossible de trouver nulle part un trouble da Tangage qui soit « purement moteur » et qui ninteresse em sguelque mesure le sens du langage. Dans Valesie pure, si le Sujet ne. peut plus reconnaitre les lettres d'un mot, est faute de pouvoir mettre on forme les données visuelles conse ‘ituer ta'structure du mot, en appréhender Ia signification ‘isuelle, Dans Maphasie motrie, la lista des mots pers et conservés ne correspond pas Aers caracteres abjectifs (lone ‘gueur ou complexité), mals Tour valeur pour Ie sujet: le Ialade est incapable le prononcer fsolement une lettre ot lun mot & Fintérieur d'one série motrice familigre faute de pouvoir différeneier « igure » et « fond » et conterer libre= ‘ment Atel mot ow tlle ete la valeur de figure. La corres: ton articulaire et la correction syntaxique sont toujours en raison inverse tune de Vautre, ce qui montre que lasticula: tioa d'un mot n'est pas un phénoméne simplement moteur et fait appel aux memes énergles qul organisent Fordre syne faxique. A plus forte raison quand il saait de troubles de intention Verbale, comme dans 1a paraphasieIilterale, of es Tettres sont oinises, deplacées. ou. ajoutées, et of Te ythme du mot est alter, ne ‘agit visiblement pas d'une Sestruction des engrammes, mais d'un nivellement de la figure et du fond, une impuissance A struetutcr le mot et en salsit la physlonomie articulate (1). Sion veut reste ser ces deux sévies de remarques, il faudra dire que toute W Govosrars, Lanatse de Tophoste et Fessence da tngoge, ‘deo, Goldstein ent el accord avec Gronbeum Aphatte und 228 PIIENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘opération tingulstique suppose appréhension d'un sens, Shas que le ens ih ct heat comme specialises ym die: ‘ene couches de sgniiation, depuis fa sgufictionvisuel {edu not Jusqu's ca signification conceptasie en pastant par Je concopt verbal. On ne comprondra jamais ces deux ideea Fig'tow al Ton continge dose ene la notion dee mo feieité> ot celled « intelligence >, et si Yon ne désouvre Ds une froisime notion qui permeltre de Tes intégrer, une Fonction la memed tous ls niveaus, qui soit a Feeuvre aust bien dans les preparations cachées de a parole que dans et phenoménes arieulaires, qui porte tout Tediee da lane Hoge, et qui cependant 20 stabilise en processus relative. iment sulonomes, Cele puissance essntielle la parole Tous aurons chaace de Fapercevoie dans Tes cas oir Ia Denso ni la'« muiiite» ne sont seasiblementattlntes et Bireependant lave vie» do langage est aller. I arrive que Te vocabulaire, 1a syntax, fe corps da langage paratssent ntact cel pres que les propositions printpales y prédo- Iinent, Mais Je malade nuse pas de ee maleriaux comme Te sujet normal, It ne pare guste que ston Te quesionne, ‘ous prendlui-mtme ripitative dune question, i ne sat Jamis que de. questions stercolyptes, comme celles qui jose chase josr a ses enfants quand ils reviennent. de East, Jamia il nse du langage pour exprimer une situa: tion seilement possible et les propositions fausser Ue tal test not) sont pour ia dépourvaes de sens. Ine peut parler iva prepare es phrases (1). On ne peut as dite que wage clez ui soit devent automatique, thy 3 fun signe d'un alfaiblssement de intelligence. général ft vest bien pur leur sens-que les mots sont. organist Male co sons est comme figs Jamais Sehn. a'épeouve te besoin de pares, jamais son experience ne tend. vers In parole, Jamois clis ne suscite en. Iei une question tlle ne cease pas d'avoir celle sorte dévidence ot de sul fisance ou T6e qui etoute toute Interrogation, toute Tel ence au posible ott Clonnement, toute improvisation. On Sfolor, pour dépasser alternative de In conception classiave {roca} at des trevaux modernes (Heat). Ce que GrUnbau te the aux modernes, c'est de «/ne pat mele sw premier plan steriorigtion motrice et les structures paveho phys lesiueles elle" repose comme ‘un domalne fondamental qu Aomine ie tableau de Taphasie > (, $80) Benany, Anatase eines Seclenbliate von der Sprache aus. agit encore let dus Sch, que nous avons analgse sous Te rapport dela motrieté et dela sexual. ‘LE CORPS COMME EXPRESSION ET LA PAROLE 229 ‘apergoit par eontraste essence du langage normal : Linten- tion de parler ne peut se trouver que dane tne expérience ‘ouverte, elle apparat, comme Tebulition dans ua liquide: lorsque, dans Tepalsseur de Tete, des zones de vide se cons: fituent et se déplacent vers le Uehors. « Das que Thomme se sert du fangege pour établir une relation vivante avec Iuiaméme ow avee sts semblabes, Ie langage n’est plus ua instrument, neat plus un moyen; i est une manifestation, lune révélation de Petre intime ef du lien poyehique qul nous lunit au monde et a nos semoloble, Le langage du malade a beau révéler beaicoup de save eau etre utlisable our des activités determinees, ii manque totalemeat de fette productivite qui fait essence Ia plus profonde de Thomme et qui ne se révéle peutsétre dans aueume eration de la civilisation avee autant «evidence que dans la crear tion du langage luicméme » (1). On pourralt dire, en repre nant une cdébre distinction, que les langages,cest-a-te loa systtmes ‘de vocabulaire et de syntaxeconstitues, les 4 moyens dTexpression » qui existent emplriquement, sont ie depot et Ia sédimentation des ates de parole dans lesquels Te sens informulé non seulement trouve fe moyen de te trae duire au dehors, mats encore acquier Texistence pour soi séme, et est verilablement eréé comme sens. Ou encore on, ourrait dstinguer une parole parlante el ne parole parlée. ‘La premiére est celle dans laquelle Tintention significative se trouve 2 état naisant. tel Veslstence se polarise dans un Certain «sens s gu ne pete din par atcun objet nate i fait retomber 2'Tétre ce qui tendait auedeld, De ld la parole parlée qul Soult, des signifcations disponibles comme d'une. fortune fequise. A parlir does acquisitions, autres actes dexprese Sion authentique, — ceux de T'écrivain, de Tartiste ow du philosophe, —deviennent possibes. Cette ouverture toujours eeréde dans [a plenitude de Fétre est ee qui conditionne la premire parole de enfant comme la parole de Féerivai, onstruction da mot comme celle des concepts. Tele est cette fonction que Von devine 8 travers langage, qul se ritere, Sappuie sur ellesméme, ou qui, comme une vague, se rastezi: WH Gorasrene, Lansiyse de Pephasle et Pevsence du langove, 1.46 Les mots souligns le sont par nous, 230 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ble et se reprend pour se projeter au-deld delle-mtme. ‘Mieux eneore que nos remarques sur 1a spatiale et Yranite corporelle, Tanalyse de la parole et de expression ‘nous fait Feconnaitze Ia nature énigmatique du corps pro= pre. Il west pas un assemblage de parlicules dont chacune ‘Semeurerait en soi, ou encore un entrelacement de processus ‘fins une fois pour toutes — il nest pas ol il est il n'est pas ce qui est — pulsque nous le voyons secréter en tule fnéme un ¢ sens » qui ne lal vient de nulle part, le projeter Sur gon entourage matériel et le communiquer aux autres ‘Sujets inearnes. On a toujours remarqué que le geste ou Ia parole transfiguratent Le corps, mais on se contentait de fire quis développaient ou manifestaent une autre pulse ‘ance, pensée ou ame, On ne vavait pas Ue, pour pouvoir exprimer, le corps doit en dernigre analyse devenir ta pene ste ou Tintention quil nous signife. Cest tui qui montre, Iai qui parle, veldves que nous avons appris dans ee cha Pitre: Cezanne disait dum portrait + Si Je peits fous les petits bus et tous les petits marrons, je le fais regarder Eomme il regaede.. Au diable ils se doutent comment, en ‘marlant to vert nuaneé a un rouge, on atleste une bouche tu on fait sourite une Joue. > (1). Cette révélation un Sens immanent oa sistant dans. Te corps vivant, lle lend, comme nous Te vezons, tout Je monde sensible, et notre regard, averlh par Texplrience du corps propre, ‘Tex frouvera dans tous lee autes objets > Te mlracle de Vex pression, Maleae décrt dans Tae Peau de Chagrin > une Chappe blatiche comme une couche de neige fraichement fombée et sur laquelle s'levaient symélriquement les ouverts couronnés de petits pains blonds >. « ‘Toute afta Jeunesse, cient Cézanne, fat voulu pelndee ea, celle nappe de neige fratehe.. Je saig maintenant quill ne faut vouloir peinde que t sdievsient symétriquement les couverts, t es petits pains blonds. St Je pelns * couroanés, je" suis foul, comprener-vous ? Et si vraiment. jequilibre et Je hnuanés mes eouverts st mes palns comme Sur nature, yee sir que les couronnes, la nelge et tout le tremboment 9 se- ont» (2).Le probldme du monde, et pour commencer ee Tui au corps propre, consiste on eecl que fout y demeure, [Nous sommes hubitués par la tradition cartésienne & TW Gasquet, Cézomne, p17 (2h 3 Gasgure, Césnne po 13 et suvantes. LE conPS 21 rows déprendte de Fobjet : Yatitude réflesive purifies fhullanément 1a notion sommune da corps et celle de ame fn defnissant 1 corps comme une somme de parties san fnkérir et Vime comme un dre tout present 4 lurmeme Suns distance. Ces denitions corsclativesetablissent Ta ‘larté-en nous et hors de nove * teansparence dun objet Sans replis,transparence un sujet qui west Hen que favil ponse lee. Lobjet est objet de part en part etl onsclence conscience de part en part. M'y-a deux sens eb eae sens sufement da mot exister on existe comme chose ‘von existe comme conscience L'expérence du corps proses Su conteare ‘nous revel tin mode existence ambiga: SL esaze dele penser comme un falscena de process ea {roisitme personne -—« vision 9, « motrieté me sexua: Hes riper gin cin tne» ne pen ee ger entce elles et al monde ealreur par des rapport aust elles sont toutes confustment reprises ciple {tutes dans 4m drome unique. Le corps rest done pas un {jet Pour la éme ralson, la conseenes que fen atest pas une pensés , cestadire que je ne peuk fe composer Elie reeomposer pour en former tine idee clare. Som nite ft toujours split et confuse Test toujours tre chose is towjours sexuaiten méme temps que le Bead chracine dons la nature au moment méme 09 A se transforms par Ia culture, Jamals ferme sur Mivmeme et Jamais dépasné. Quil sasise du corps d'autrul ou de non Dropre corps, jo n'ai pas d'astre moyen de. connsitze le forps humain que de le vivre, cestacdice de reprendre & ton compte Te deame qut le traverse et do me confondee {het hue Je suis done mon corps, au moins dans toate Ia Inesure ot Vai um soquie et réetproquement mon corps eat ‘comme un fuel natrel, comme Une esqusse provisore de non tlre total, Ainsi Pexpérence du corps propre ¥opp0s® fan mouvement tle qui gage Vobjet du suet et Teste Jet do Fobjet, ef qui ne novs donne que la penste du corps ‘Su Te corps en idee et non pas Pexperence du corps ou Te Corps en realte Descartes Le savait bien, pulnquume edi Srevetire & Elisabeth distingue Te corps tel qu'il eet cong par Tusoge de a vie do corps tel quit est enngu par Vete Rohdemest (1). Mais ches Deseartes co savoir singer que hous avons de,nolre corpe dx set fait que nous sommes En corps reste subordonné A Tn connaissance. par ides parce que, derriére homme te quit est en fat, se ErOwve GHA Buisabers, 28 join 2688, AT 7, p.620, 231° PHRNOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION Dieu comme auteur ralsonnable de notre situation do fait. Appuye sur eette garantle transceadante, Descartes. peut faccepter paisiblement notre eondition iirationnelle } co ‘est pas Nous qul sommes charges de porter 1a ralson el, tine fois que nous Favons recone au fond des choses, rhe nous reste plus. qua. agir et & penser, dans ‘le honde (1). Mats $1 notre union avee le corps est substan tills, comment poursions-novs éprouver en. noussmémes| tune me pure et de It aceGder bun Esprit abgolu? Avant de poser cette question, voyons bien tout ce qui est impliqué Sang la redécouverte du corps propre. Ce n'est pas seulement lun objet entre tous qu résiste la reflexion et Gemeure pour fins! dire colle au sujet. Lobscurte gagne Te monde pers tout enter. “Gna, comme je eris qui est rts nécessaire Cavoi len compris, une fois en sa vie, es princes de la mélaphysiqac, & fntse que ce sont eux qul us danment la connaissance de Dieu ftde nore dime, ecole ausl qu'il serait tes isle @occuper ourent son entendement fies mediter, 4 eause quil ne pourrait 'Slen vaguer aus fonctions de limoginstion et deg sensy mals {que e mellsr est do se contenter de releniren ta mtmolte ct em St'ereance fr conchoions vom ane fous Utes, pul employe? up etude eux penstes ob Pentende> Spimation et les sens» de DEUXIEME PARTE LE MONDE PERGU {Le corps propre est dans le monde comme le ewur dans Forganisine il mainient cootinnellement en vie Te spec: facie visible , il Tanime et Te noureit intériencement, H forme avec Ini un systeme. Quand Je me promene dans mon appartement, les, différents aspects. sous lesquels i Foifre A mol ne saursient mrapparaltre comme les prods @une méme chose si je ne savals pas que chacun deux Zeprésente Tappartemeat vu diel ou vu de fi, si je n'avals ‘conscience demon propre mouvement, et de mon corps ‘comme identique a travers les phases de ¢e mouvement. Je ‘peux évidemment survoler en pensée Vappartement, Tima ‘Biner oW en dessiner Te plan sur le papier, mals meme alors je ne saurais susie unite de Vobjet sans la médiation de Texparience corporelle, ear ce que Jappelie-un plan nest ‘qurune perspective plus ample : vest Vappartement ¢ va ‘den haut >, et si je peux resumer en Mi toutes les pers: pectives eoutumiéres, c'est a condition de savoir quum fnéme sujet Incarné peut voir tour tour de différentes positions, On repondra peutétre qu’en replagant objet Gans Texpérience eorporele comme I'un des poles de cette fexpérience, nous lui Otons ce qui fait Justement son objec+ {Geile Du point de vue de mon corps je ne vols Jamals éga Tes les six faces du cube, méme sil est en verre, et pour ‘ant Te mot ¢ cube » a ua sens, Ie cube luiméme, le cube cen vérite ad dela de ses apparences.sensibles, 4 se0 sit Trees égaies. A mesure que Je tourne autour de il, Je vols 4a face frontale, qui était un earré, se déformer, Puls dis- arate, pendant que les autres cbtés apparaissent et dee Viennent chacun a feur tour des carrés, Maia Te déroule- iment do cette expérience n'est pour mol que Veccasion de penser le cube total avee ses six faces égales et simultanées, 1 structure intelligible qui en rend raison, Et méme, pout ‘gue ma promenade autour da cube. motive le jugement ‘vole un exe », ik faut que mes deplacements solent eux ingmes repérés dans Tespace objectif et, foin que Texpé Fence du mouvement propre eonditionne Ia position d'un ‘bjet,cest au eontealre en pensant mon corps lakméme feoinine un objet mobile que je puis déchiffrer Napparence 296 PHENOMENOLOGIE DE L.A PERCEPTION ‘perceptive et construire le cube vral. Liexpérience du mou Yement propre ne serait done quune cieconstance psycho Togique de Ia perception et ne contribuerait pas a deter~ iiner le sens de Tobjet. Lobjet ct mon corps formersient bien un aystéme, mals ti sagirait dun fasceau de eorrélae tions objectives et non pas, comme nous Te disions tout Vheure, d'un ensemble de eorrespondances véeues. L/unté ‘de Vobjet serait pensée, et non pas éprouvee comme le eor- rlalif de celle de notte corps. Mais Vobjet peutil étre ains ‘detaché des conditions effetives sous lesquelles il nous est donne? ‘On peut assembler diseursivement [a motion du ‘nombre six, Ia notion de « cOte > et celle d'egalit, et les Tier dans whe formile qui est la definition du eube. Mat cette défnition nous pose une question plutot quelle ne nous ‘oltre quelque chose & penser. On ne sort de la pensée aveu- ‘le et symbolique qu’ea apercevant Ielre spatial singulier 4Gui porte ensemble ces prédicats. Il agit de dessiner en Densée eetie forme partculibre qul renferme un fragment ‘espace entre six faces éeales. Or, si les mots « renter imer's et «entre > ont un sens pour nous, cest quills Tem Druntent 4 notre expérience de sujels incarnés. Dans Tes pace lutméme et sans 1a présence d'un sujet psychophy- ie, il my & aucune direction, aucun dedans, aucun de- hhors. Un espace est « enfermé > entre les cblés d'un cube ‘comme nous sommes enfermés entre les murs de notre ‘chambre. Pour pouvoir penser le eube, nous prenons posi tion dans Fespace, tantot sur sa surface, tantOt en Tul, tantot tors de Iu, et ds Tors nous le voyons en perspective, Le tube & six faces egates est non seulement invisible, mals fncore impensable + cst Te cube tel quil serait pour Tu ‘méme ; mais le cube n'est pas pour lulaméme, pulsquil est tun objet Ily a un premier dogmatisme, dont analyse ré= ‘exive nous débarrasse et qui consiste &affirmer que Pobjet sen t01 ol absolument, sans se demander ce. quil et Mais il y'en a un autre, qui consste baffirmer fa sigaiic tion présomptive de Vobjet, sans se demander comment elle re dans notre expérience. Lianalyse relleive.remplace Fexistence absolue de Tobjet par la pensée dun objet absolu, et, en voulant survoler Tobjel, le. penser sans point de vue, elle en deétruit la structure interne. Sil ya potir mol un cube A six faces égales etal Je peux rejoindre objet ce nrest pas que je leconslitue de Vintérieur = c'est gue je menfonce dans Tépaisseur du. monde par Vexpe= jonce perceplive. Le cube A six faces égates est Videelimite pat laquelle j'exprime la présence charnelle du cube qui est {LB MONDE PERCU 207 42, sous mes yews, sous mes mains, dans sun évidence per- ceplive. Les eles du cube a'en sont pas des projections, fais justement des cOtés, Quand Je les apergots ban apres autre et selon Vapparence perspective ne construis pas Tidée du gcométral qut rend raison de ees perspectives ‘mais le eube est dei 1a devant ior et se devolle travers eux. Je n'ai pas besoin de prendre sur mon propre mouver ‘ment une vue objective et de le fare entrer en eompte pout feconsltuer dernére Vappatence la forme vrate de objet ¢ ie compte es de fait, defi In nouvelle apparenee est entrée en composition avec le mouvement ween et sea oer stones avee lex partes de ton corp non pat une epee ine atarle™ mate dans he cinheaton vette comer Fable ou putor ilentique a elle qul existe entre les parties Ge mon corps lui-meme, Seeeeeaatae ‘La perception extércure et la perception du corps propre vate "cmble "pre sont ee de He aha Tameuse illusion d'aristote ca admettant que Ee postion {nhabituelte des doigts rend jmpossibie a sypthise de leurs recplions ie eble droit du iius et Ie eOte Bouede de Padex ne'« travaiieat > pas ensemble dordineine eth tous deus sont touches 8 Ta'toin, il (aut done quit y ait deux bills. En reali, les perezpions des deux dag ne ‘Ont pas seulement disjontes, elles soot inversees © le sujet fattribue & index ee qut est touche par le medius et recpto= ‘Quement, comme on peut fe 'montrer en apphquant au Aigts deus stimot distinct, une pointe ct ue Boule, Par xemple {1 Lillusion d'Aristte elt dabord un troubie schema corpotel, Ce qui rend impossible la synthése des ‘eux perecptions tsetiles en'un objet unigue, ee nest pas ant que la position des dots est inhabituelle ou statistic qucment rae, c'est que la face droite du medius et 2a face Gauche de Tind.t ne peuvent coneaurit A tne exploration Synergique de Tobjet, que le eroisement des doigts comme houvement foreé,. depasse les. possiilités motrices. des Aoigis euxmémes et ne peut étee vse dans un projet de ‘mouvement. La synthése de objet se fat done iia travers Ta synthése du corps propre elle en es Ia replique ou le core rilaif et c'est ila lettre la méme chose de percevoir une Sule billet de disposes des deux dois comme d'un organ tunigue: Le trouble du schema corporet peut méme se rat (@)Tasrevin, Cotman, Scunocn eles pat Lasser, mage denote Corps, pp. 36 et savantes = 238 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION dvire directement dans Je monde extirieur sans apput eigucon sine: Dane Vato avant dee wae le Indie Te sujet passe toujours para dat de songe, de ove- He ov Gangolsse et image de lulsmieme qu apparalt au ehors nest que Penvers de esti depersonnalisation L)- Le Ialade se sent dans le double quest hors de Tut comme, Gans an ascenseur aii monte et vareéle brusquement Jo Sens la substance de mon corps Séchapper de mot par ma AGle et depasser. les limites de mon corps object. Cest {ans son propre corp due le malade sent Tapprocbe de cet ‘Kitte gull wa jars vu de se geen, come Te nora Heconnail par une certine brifure de sa nuque que quel urun devreve lu Je regarde @). ceproguement, une cote {Dine forme Goxpésince externe implique et entralne une ‘Serine consience da corps propre. Beaucoup de malades Darlent d'un « sisime Sons » dat leur dongerat urs hallae Ehations. Le sujet de Stetion, dont le champ sisue a ete ‘hjestiverent inverse voit d'abord ls objets fa teen bass Su troksitme jour de Vexpérience, quand es objets come iencent A reprendre leat’ aplomb, il est envahi © par Teirange impression de regarder le'feu avee le dos do ia file » 0). Cest qa 7 a une Equivalence Immediate entre orientation da champ visel et Ia canseience du corps prow Dre comme puissance de ce champ, x bien que le houlaver: ement experimental peut se traducefadifeerment pat fe ‘Fenversement des objets phénoménawx ou par une redist- bution des fonctions sensoriells dans te corps. i un sujet secornmiode pour la visloa & grande distane, ia de som Dropre dolgt‘comme do tous Jes objets proches. une tage foubie. Sian Le touche ou qu'on le pigue, it pergit un com tact ot ne pigite double (4). La diplope ve protonge done TW Litemurve, Ltmage de notre Corps pp. 136188. Cp. 1912 « Le sulet pendant la darve de Toutorcope est envab par ua Sentiment de tistesse profonde dont Fextension rayonne aa ‘lt de péncirer inmage meme du double: laquelle semble tire Enimés de vibrations alfectives ieatiqus & celles que ressent original 9c sa conscience semble sortie hors de lulmtme >. EI Mowniwotm-Lacuavaty dos Trugpeblde der elgene Gestat, p. 160 + « Tal eu soudalnement "impression que tals fore de mon corps >. 2) Tastes, ite par Mexouncen-Lencuexata, mime ouvrage, pit. @Semaron, Vision without terion ofthe retinal tage (i) Lasmore, Limape de notre Corrs, p. 3% {LE MONDE PERCU 230 en un dédoublement du corps. Toute perception enterieure ft immédiatement synonyone dune ceraine percetion de fon corps come toute pereaption ds mon corps sexplicite Gans le langage de la pefeepion exéricure, Si malotensnts comme nous Lavoas vu, le corps west pas un objet trans? ‘arent el ne nous est pas donaé comme le eves hu gooe {tire par sa lol de conaitaton, sit ext unc une express ‘lve qion ne peut epprendre 8 connullre qu’en Tassutent Sette structure va se communiqacr au monde sensible, La {hdorie da schéma corpore ext implcitement une thio dela perception, Nous avons reappre 8 scnte natre corps, ‘ous avons rerouve sus le solr object distant da corps ert autre savoir que nous en avons parce qui et to Jours ee nous et que nous sommes compel va allie dela réme maniereréveilerVesperience du monde tel qui nous fpparalt en tant que nus sommes au'monde par notre {arpa en tant que nous percvons le monde aves batts arp Malsen Feprennt asl contact avec le cotpy ef tes Temonde, est aust nous-meme que nous alions rettower, Dulsque, si Fon perglt avec son corp, le corps est un mak baturel et come le sujet de a perception. L—LESENTIR 1a pensée objective ignore le suet dela perception. Cest aqufcié se donne le monde tout fat comme milieu de tout Eesement posible, et tale ta perception comme Mun de ts évinements, Pat exemple, le pilosophe empiiste conste ‘dre un sujet X en train de pereevoir et cherehe A décice ce qul se passe: lly a des seosations gi sont des eats ou estmantefes etre Gusujt et cette de veitables choses ‘eats. Le sujet percevant est le leu de ees choses et Te lowphe deri les sensalions et Lear substrat comme on une dun pays lontany — sane saperceraie gut ergot lukméme, quit est sujet perevant et que Ta percep- Hon tells quil la wt dement toot co qu'il it de la pereep- tion en général. Car, vue de Tintxieur, la perception ne doit Fen ice que nous savons par alleare aur Te monde, sut {es sii ee que les deri Is pigigue et sur Tes organes tis sens fle que ex deci a bidlogies Elle ne se donne pas aor comme wn tnement dan ie onde augul on ise apliquer, par exemple, la categorie de eausalte, mais “omme tine recreation ou une reconstitution du monde & ‘chaque moment. t nous eroyons um passé du nonde, at ‘Bonde physique, aux «stimu >, 8 Forganome tel que Teprésentent hos livres, cst dabord parce que nous avons tin champ pereepif present el actl, ne surface de contact vee le onde ou ch enracinement"perpétuelen hy eest Daroe quil vent sons cesse sail et iavealit la Ube Jeetivie comme les vases entourent une épave su a plage. ‘Tout le savoir slnstlle dans les horizons ouverts par ie pet- ception. Ine peut pas fire question de déerire la perception tiene comme Fund fait ge produlent dans 1 ‘monde, pulsque nous ne potvons jamais eflaer dans le tae Dlenu ds monde cette lacie que hous sommes el par ol ent & enster pour quelguun,pulsque ia pereption ext le Wttaut » dee « grand clamnt >. Lintelletuaisme re: présente bien un progrés dans 1a prise de conscience ita hors du monde que le pilosephe expirstesouscentene fa ef ob I se plagt tacfement pour GlerireTevenement ‘So la poreeption il reoit maintenant un nom i gare dans Le sesria ny 4a description. Cest Ego transcendantar, Par li toutes les théses de Vemplriome se tusvent renversien Tata de cons lence devient la consience dun eta, In passivte position ‘une pasivit, te monde devont fe corel une pense Siu monde et existe pus due pour un constitoant pours tant reste vrai de ite que Tiotellectuaisme ui sus, $6 donne fe monde tout fat. Car la constitution da monde tele ‘qu ia congott est une simple clase devstyle © & chaque ferme de la description empiriat,on aout indice ¢ couse eiece dey On abordone tout ie tome de expen Stnonde, corps prope, et mot emprique, "kun penscar ‘niverel chargé de porter es relations cs ols formes: Mal, come i n'y est pos engos, cles restet ce gules latent dans Vempirisne# es telations de causal lees Sure plan des Evenements esmniques, Or a le cops propre fie mol empirigue ne sont que des Elements dane fe {ime de Vexperienc, objets Part autres objets sous fo gard du veritable de, comment pouvons nous jamais nous onfondre avec nore corps, comment avons-mous pu alte fue nous visions de noo jeux ce que nous salsissons en ve SHUG par une inspection de Tesprit,comment le monde mest: Iipaben face de nous parfatemest explicit, pourqul we 86 Aépleietil que peu a peu et jamais « en enter cain cour nent so fats que nous peccevions ? Nous ne Te compren- rons que tle moi empitigue ele corps ne sont per dear Sige dso objets, ne le deviennent jamais tout fae si y & Ln eerain sen A dire que fe vot fe morceau decirs dees Jeon, ets correlativement cole possblite absenee celle dimension de Tule et de Hberté ue la réflexion ouvre at {ond de nous et quon appli le Je transcendantal ne sout as données aber eta sont jainals absolument cules Eijern pou jamais dire «Je» absolument et lout acte de elles, toute prise de poston volontate w@tablt sur te {ond et dur la proposition d'une vie Je conscience préper: Senuele, Le sujet de la pefeptionrosera ignore tant que fous ne sturons pas eter Tatternative du nature et u he coanton comme état de conscence et commne onsclnee d'un lat de Tesstence en sl ef Ge Venstence ‘our sol Revenons done & la sensation el Tegardansla ds EP pres qusie nous enseigne te rapport vivant de elu gul Detgoitavee son corps et avec son monde. ia payehologe inductive cous lets A chercher pour aile'uf Hatut nouveau en montrant qu'elle west ‘af ur ‘tat ou une qualite ni ta conscience Gun état ou dune ‘quite, Em (it, ehasune des préleadues” quality =e 242 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION rouge, le blew, la couleur, 1e son, — est insérée dans une Gertaibe conduite. Chet le normal ‘une excitation sensorielle, furtout celles du laboratoire qui nont guére pour Tul de Signiication vitale, ne modite qu’a peine la motricité géné= Tale. Alas les maladies du cervelet ou de Tecoree frontal zmetient en évidence ce que pourrait étre Vinfluence des excl- {ations ensorielles sur le tonus museulaire si elles nélalent intégrées une situation densemble et si le tonus n’était chez Te normal rele en vue de certaines tiches privilégiées. Le geste de lover Ie bras, que l'on peut prendre comme ind catcur de a perturbation motrice est diféremment modifié {Gans son amplitude et dans sa direction par un champ visuel ouge, jaune, blew ou vet, En particulier le rouge et Ie jaune favorisent Tes mouvements glissants, le blew et Te vert I mouvements saccades, fe rouse appliqué & Veil droit, p ‘exemple, favorise un mouvement dextension du bras’ cor- respondant vers le dehors, le verl un mouvement de fexion ‘el de repli vers Te corps (1). La position privlegiée du bras, —Caile'ou te sujet sent son bras en équillbre ow en repos, — ‘gui est plus éloianée du corps chi le matade que chet Te Rormal, est modifiée par la présentation des couleurs: le vert Ja raméne au voisinage du corps (2). La couleur du champ isuel rend plus ou moins exactes les résctions du sujet qu'il Sagisse d'exéeuter un mouvement d'une amplitude donnée fou.de montrer du doigt une longueur déterminge. Avec un champ visuel vert appreciation est exacte, avec ua champ Visuel rouge elle est inexacte par excés. Les mouvements ‘yrs le dehors sont acetléres par Ie vert et ralentis par ouge, La localisation des stimuli Sur Ia peau est modifiée Gane le sens de abduction par le rouge. Le jaune et fe rouge fecentuent les erreurs dane Vestimation au poids. et ai temps, chez les eércbelleux le blew et surtout le vert Tes com- pensent, Dans ces diferentes expériences. chaque couleur fat toujours dans le méme sens de sorte qu'on peut fui altri buer une saleur motricedéfine. Dane lensemblele rouge et Iejaune sont favorabtes &'abiction, le blew et le vert & duction. Or, dune maniere generale, adduction signifie que Yorgunisme se tourne vere le stimulus et est alUré par le monde, — Vebduction quil se détourne du stimulus el se relire vers son centre (5) Les sensations ls « qualités sen ) Gouosrers ot Rosewruat, Zam Problem der Wirkung der Farben auf den Orpontunas, pp. 3. @ Dia, (3) Za Stractare du Comportement, p. 201 LE SENTIR 23 fae i Sec, ode, so Seamaster ele he aot mga toe sea va, Oneal ie gots scar sr atari melee aun ea SS frente eee Sten see ene tc oe fiery! commentato. op Sam cme rae te tee Sal an a aa eae seems em eine it a Serato al ats ual ira a rain le Peat aren mraeeg pe Be Sebi Mapai da al a cre eae fit Site entra eae se cr ocermeiacenes Salar piss vtet ate ir) coment pandas caché que se constitue la physionomie smoltice de fe and Estee done e dans la conscience», et faut ience du blew comme qualité sensible susite une certains ‘modification du corps phénoméaal? Male on ne voit pas ‘pourquoi la prise de consclence d'un certain quale modi La signilication motrice des couleurs ne se comprend que ai elles cessent d'etre des étate fermés sur euxmemes ou des qualités indeseriptibles offetes & la constatation an Sujet pensant, si elles alteignent en moi un eertain montage général par lequel je suls adaplé au monde, si elles minvi= tent & une nouvelle maniere de Tévaluer, et ei d’autre part Ia otricité cesse d'etre Ia simple conscience de mes change tents de lew présents ov prochains pour devenit Ia fonction Qui a chaque moment étaplit mes élalons de grandeur, am- plitude variable de mon étre au monde. Le blew est ce qui Solliite de mot une certaine manitre de regarder, ce qui se laisse palper par un mouvement défi de mon regard. Cest (@ Gouosren: et Rosexruat, art elt, p. 28, @) ibid. 244 —_PHRNOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION tun cerala champ ou une certsine atmosphtre offerte & la Duissance de mes yeux et de tout mon corps Tok Fexpérience Eerie couleur confirme et fait comprendre les correlations ‘alies par Ta paychologe Inductive. Levert passe commas Dement pour une couleur « reposante > « It me renferme En molaieme etme met en paix it une malade ()- The ne fous demande rien et ne nows appele aren > dit Kandine thy. Le blew semble « céder a notre regard» dit Gothe. AG tonizare, le rouge « enfonce dans Veal > dt encore Gaethe {@). Le rouge « téshire le June est ¢ plgvant > dit ua Inaiade de Goldstein. Dune manire gengrale ona un e@te aver le rouge et le jaune « experience d'un, arracherent, d'un mouvement qut sélogne da centre , dun autre coté fvee de ble et Te vert calle du « repos ef dela concentrae tion » (@). On peut mettre & na fe fond vegeta et moteur, lnvsigaiicationvitale des qualités en employant des still fables ou bref a couleur, avant etre vue, tannonce flor par Teapérience d'une centaine atid du corps qu ne onvient qu'elle at i determine avec precision se yun Slssement de haut en bas dans mon corps, ce ne peut done Ds stro da vert, ce ne pet dire que du bieus mats en fall Jene vols pas de leu» (4) ditun sujet Et un autre !« terré les dents et je tis par fa que Cesta Jaune » Tom fait erotre peu peu un stimulus Tumineue & Da @'upe valeur subliminale, 3) a Tabord experience une tertaine disposition du corps st soudain Ia sensation a6 cone ‘nue et « se propage dans le domaine vstel > (6). De méme ven tegardantattentivement Ja nage. je decompose ‘Chlancheur > apparente qui se résout en un monde de efits fide transparences, de itme on peut Secouvrie ainterieut {du son une « micromélodie > et Vintrvalle sonore nest que lame en forme finale une ceraine tension dabord éprowe se dans tout Te corps (7). On rend possible la repesentas Hon dune couleur chee des sujets qui ont perdue, en expo ( Gotosran et Rosercust, art lt, p. 23 @) Kasomany, Farm und Farbe de der Moteret; Gaus, Far Benlehr en pricier Abs. 203; ets par Gldsteln et ose, {G) Gouosrer et Rosmeruat, pp. 28-25. @) Wen, Urdersuchungen uber Empfindang und Empfla- en, 3, pe 158. hia @ Ihid, p. 199, (G) Wank, Veber dle Ausprigung von Tongestalten Le SENT 4s sant devant cux des couleurs réees quellesqu‘les sofent Ex couleur elle produt chez le sujt une ¢ concentration eriet de rasterbler les indh avant dire un spectacle ‘bjectiC a qualité se lise Feeonnare par un type de come portement quia vise eet ph fue mon corps adopt Fattitde du bleu fobiegs une quacis Drésence du blew. Ite faut done pas se demander comsuent ft pourauot Te rouge signe eitort ou la violence, le vert te feos eta ala fat taprendve vor cs caleurs comme tes vit notte corp, eesticdire comme des eanete. tions de paix ou de volenee- Quand nous disons quele rouge atugmente Tamplitude de nos reactions; me faut pas Yee fendre comme sit sagissalt hk de dev falls distinct, une serstion de oige ede ecto tetra ene rendre que le rouge, par sa tature que notre regard sult et épouse, est deja Farplifeation de notre etre moteurs fe sujet de i sensation wat nium penseue gut note une que ite nt un mileuinerle i serait aete ou move par dey Weitute pasance qu cosa an cera ie tee ence ou se synchroatse aver lui Les sapports da sentant et du sensible sont comperables hens du dormeur et de som Somme! Te some Went quand wne certain alitade Solontaire regoit soudain du dehors La confirmation quelle endait. Je respiras entement et protondement pour appe- Somme e souasin on dai ue ma boule comm nique avec quelque immense Doumon extercur qui appele et fefoute rion suite, nn certain ryttime respieaoire tout A theure youl ar advent mn tee t,t some ‘neil vise Jusquesta comme signification, we fat Soudain sk {ation. De ta méme maniire je pete Forite ow fe retards dans Vattente dune sensation, ef soudain le sensible prend ‘non orelle ow mon regard, je live une partie de mon corps, fou méme rion corps tout entir & cette manire de vbeet ef de empl Papace et ie ew on fe rue: Coma fe Sacrement non seulement symbolise sou des enpeces sense Bes une opdration de Ia Grice, mats encore est la presenes reelle de Dieu la fait résider dans un fragment espace ct ‘nvcommunique 4 eeue qui manseat Te pain consacré sts sent intcicarement prepares, dein mist manitre fe sene Bible anon seulement une signifestion motrce et vitae thais mest pas autre chose qu'une certaine manitre tre aa @ Wenven, Untersuchungen aber Emplindang und Empfine een tp 1. ee 248 PHENONENOLOGIE DE 1-A PERCEPTION monde qul se propote A nous dun point de Vespace, que de qui se prop ot pace, que De ce point de vue, tion deve sens > une valeur que Ii 2 Ma sensation et ma pereaption, ital, ne peuvent etre dési- Gnables et done dire pour mot quen ant sensation ou Der xplion de quelque chose, — par exemple sensation de blew fou de rouge, perception de Ia fable ou dela chaise. Or Te let ttle rouge ne sont pas eette expérience Indicible que je vis, Torsque Je coincide avec eu, la table ou Ia chaise est pas cette apparence éphemere & ia merel de mon regards Fobjet he se determine que commen etre identifiable a travers une Sivie ouverte Wexpériences possiles ef n'etiste que pour ‘an sujet qui opére cette identineation. Ligtre n'est que pour ‘quelgu'un qui soit eapable de prendre recul & son égard et Ssit done Iuieméme absolument hors de T8tre. Crest ainsh ‘gue esprit devient le sujet dela perception et que la notion See sens > devient impensable, Si voir ou entendre cest se ‘étacher de Timpression pour Minvestir en Pensée ef cesser (élre pour connate, it serait absurde de dire que je vols Ge mes yeux ou que jentends avec mes orelles, car mies eux, mes oreilies gont encore des fires du monde, bien inea- Sables & eo litre de ménagor en avant de lui a zone de sub- Jectivite dou it sera va ov entenda. Je ne peux pas méme fonserver & mes yeux ou A mes orilies quelque puissance de connaitre en fatsant d'eux des instruments dema perception, fear eatte notion est ambigué, ils ne sont instruments que d& excilation corporelle et non de la perception elleméme. n'y a pas de miliew entre en sol et le pour sol, t pulsque, ‘ant plusieurs, ils ne eont pas mot-méme, mes Sens ne peue ‘vent étre quobjets. Je dis que mes yeux volent, que ma main Aouehe, que mon pied souttre, mais ces expressions nalves ne traduisent pas mon experience veritable. Elles men donnent 2g une interpretation qui la detache de son sujet originel. Paree que Je sais que la lumiere frappe mes yeux, que Tes contacts se font par la peau, que ma chaussure blesse mon. pied, Je disperse dans mon corps les perceptions qut appar~ Fiennent & mon ame, je mets la perception dans Te pereu. Mais ee nesta que le ilage spatial et temporel des actes de ‘conscience. Si je les considere de Vintérieur, Je trouve une ‘unique connaissance sans lieu, une Ame sans parties, et it n'y a aucune difference entze penser et pereevoir comme en= trevor etentendre, — Pouvonsnous nous tenir cette pers ‘eetive? Si est vrai que Je me ves pas demes yeux, comment SENTIR “7 ate jamain pu ignores cate vérl4? — Je ne savais pas co fue Je lsas, Je w'avals pas reléehi? Mais comment dome Pouvassenepasrelechir Comment Finpection de Fes, Comment pkraton de ma moore pease elu mie ‘mastuée pulsque par deliion ma pense est pour theme? Sif rlesion veut se jotifer comme reexon, Cea le comme progres vers in write elle ne dlt pan ge Bot ‘er A remplncer une vue du mionde pa une sutie ele dell fous moner comment ia we naive du monde ea compre fr ddpassee dana la we reletie. La reeron doit éelleer Firvédeeht augual ele sueetde ot en montrer la possihts ‘our pouvoir se comprendreelleméme comme commence ent. ize que ceat encore ol qu me pense comme alas dna un corp et.comme pour de cna sest-ee est Eve demmeat qu'une solution sertale,pulsque tol gel eleSa fJeme peux me reconnatre dans ee Je incarne que dove Fiat darnefio reste por prinepe ane aion et quel pests eel illusion demeure:Ineomprenensbe: I ow faut Feneite en question talterative da pour sol et de Fen set St elites « sens» au monde des objets el deengel ht ‘Sibjetivité comime non-reabsalu de toute inetete eor- ote Ces ce ge eu ssn en sant seston Eomime coexistence ou comme communion La sesation de Dreu'aest pas ln connalranes ou la position dun eevtala uate idenllable& travers toutes les expercnee que Fem ‘ti omme le eerie du geomre est meme 4 ars oe Ho. Elle eat sans douteinentoonele, cest-dive ele me repose pas en ack comme ne chore quelle vse et sigaide {tedela'detleotéme Male terme qu'elle vise west ton ftvaveaglement par in amitite de mon corps ave at ‘est es conslifue en piene lar: dex raconsttae om Teprie par un savoir gil reste latent ‘ef qul Iu lass som fpaelt et son easel La sensaon ext otentonnelle perce ‘gue fe trouve dans le senile a proposition dun eartala fpthme desstenee ~ abduction ou tadvetiony — ef gue, ‘Goanant sult 9 cette proposition; me glssant dine ta forms Tenstence qui met ainsi sggénde Je me rapporte 8 ua fire enterica, que ee sit pour nreutrit ou pout me fermer SNTut'st le quaies rayonnent sutour Gales un cera inode dexsteee, sels ont tn pouwotrenvobtement et fe que nous appetions tout thee tine valeur aaeramese feitcent parce quel sujet sentant ne tes pose pas coming ten objets mals sympathise vee eles, les fat sleanes trouve en tessa fol momentante. Preisons. Le seatant et {e'sensble ne sont pas Tun en face de Vautte comme deur 248 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION termes extérieurs et Ia sensation n'est pas une invasion da Sensible dang le sentant, Cest mon regard qui sous-tend Ia fouleur, cst le mouvement de ma main qut sous-tend la forme de Vobjet on plutot mon regard waccouple avec Ta couleur, ma main avee Te dur elle mou, et dans eet change fentre le sujet dela sensation et le ensible on ne peut pas ‘dire que Tun agisse et que Tautre patisse, que Tur don fens & autre. Sans Fesploration de mon regard ou de ma fain et avant que mon corps se synchronise avec Iu lesen ble nest rien qu'une solletation vague. « Si-un sujet fexsuye déprouver tne couleur détermince, par exemple bes, tout en cherchant 4 donner & son eorps Tattitude qu convient au rouge, il en résulte une Tutte intérieure, une Sorte de spasme qui cesse aussitt qu'il adopte Vattitude cor~ porelle qui correspond au bleu (1).» Ainsl un sensible ‘a tire senti pose A mon corps une sorte de probleme cor us. I faut que je trouve Patitude qui pa Tal donner le moyen de se déterminer, et de devenir du blea il faut que je trouve Ia reponse a une question mal formule, Et eependant je ne Ie foie qu’d ea solicitation, mon attitude ne sufft jamals me faire voir vraiment du blew ou toucher vraiment une surface dure. Le sensible me rend ee que je lui ai prété, mais est de Tul que je le tenals. Mol qut contemple Te blew da lel, je ne suls pas en face de Jul un sujet acosmique, ene Te'posstde pas en pensée, e ne déploie pas au devant de ful une idée du blew qut men donneralt le seeret, Je m'aban- ‘donne A i, je m’enfonce dans ce mystere, il « se pense ea roi >, josuis le ciel méie qui se rassemble, se recueile e met & exister pour sol, ma conscience est engorgée par e& Bleu iiité. — Mais le cel n'est pas esprit, et it n'y a aucun sens & dice quil existe pour soi? — Bien sbr le ciel du géo- aphe ou de Tastronome nexiste pas pour sol. Mals du jel percu ou senti, sous-tendu par mon ‘regard qui le pa court et Phabite, millew d'une certaine vibration vitae que mon corps adopte, cn peut dine quil existe pour sol en ee sens quil nest pas fait de parties exlérieures, que chaque pattie de Tensemble est « sensible » a ce qui se basse dans Toutes es autres et les « connalt dynamiquement » (2). EL quant au sujet de I sensation, i n'a pas besoin d'etre tun pur néant sans aucun poids terestre. Cela ne serait ne fessaire que sil devail, comme Ia conscience constituante, —@ Wenven, Untertuctungen ader Empfindang und Emin. dem. pe Gs Die physschen Gestalten,p. 180. LE SENTIR 20 tre présent partout A Ia fois soeatensit a Yéte, et penser Ja vere de Funvers, Mais le spectacle pergu nest pas de Tetre pur. Pris exactement tel que je Ne Wola Heo Un ‘moment Je mon histoire indsiduele, st, pulse la Sensat tion est une reconstitution, lle suppose en sok les iments dune consitaton prealables Je suis. comme sujet fentant, tout plcin de pouvoir natuces dont ye mouse Ie premier. Je'ne suis done pat. selon le mot de feel, un «rou dans fetre >, mais un ereus, un pit qui sist fat et anette ee gtistons sure point. Comment avons-nous pu échapper 4 Taltemative du pour sol et de Yen sole comment ia Conscience perceptive peutele étre engorgee parson abjee feomment pouvone-nous dstinguer La conseience sensible de I conscleneeIntellstuelle? Cest ques 1" Toute perception lieu dans une atmosphere de geeralté et se donne nous omme anonyme, Je ne peux fas vire ue je vols le blew da lel au sens ou Je di que je comprends un livre ou encore ‘gue Je decide do consacer ma vie aux mathémaigues: Ma Perception, méme vue de Tnterleue, exprime une situation foanee# Jo vis du blew parce que Je suis sensible ax cou leurs —, au contraire les astes pertonnels en eréent une? jevsuis inathématicen parce que fat decide de Tétre, De Sorte que, st je voulait raduice exactement.Peaperience perceptive, Je Jevals dire qu’on pergot en mei ek non pas Aue Je pergal. Toute sensation eomporte tn germe do rove {ude deperonnalisation eomme nots Peprouvons par elle Sorte de atupeur ob ele nous met quand nous vivons val ‘ment & son niveau. Sans date la eonnalssance mapprend len que is sensation mavralt as leu sans une adaptation dde mon corps, par exemple quil n'y aura pas de eantact ‘terming sans un mouvement de ma main. Ais eee acti ‘ie se déroule A la periphrie de mon etre Je al pas plus ‘conscience etre le'val sust de ma sensation que devma halssance ou de ma mort Nima nalssanee al ma Toor ne Deuvent mapparaitte comme des experiences miennes, pul ‘uc, a Je len pensalsains, Je me supposeras préexstant fou survivant a molsméme pour peuvotr les €prouver et Je ine penserais done pas ma nalsance o& ma mort poor de bon Je ne puis done me sani que comme « Jejuné > et GD Nous avons fait vote ailleurs que la conscience vue de Yes- téricur ne pouvait par elee um pour sol pur (ea Structure dt Comportement, pp. 46 et suivanes). On commence 4 voit ql en va pas auirement de ia conscience rue de Vintérieun. 250 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION «encore vivant», — sasir ma nalsenee et ma mort aus Somme des horizins prépersonnels: Je als_quon alt at {von meurt, mais Je he pls connate ma nalsance et ma Ihort, Chagve sensation, Gant A la rigueur Ia premige, Ia dlerniay ets seule de son espéee, est une naissance et tine short. Le sujet qui en a experience commence st iit avee {sleet comme i ne peut se préeder nse survive, la sem- Salion s'apparat necessalemeat 8 elleméme dans un milieu fe ginéraitt elle vient den dopa de molsméme, elle releve ‘one senibité qui ta prdeide et qut li survive, comme tna naissance et ma mort apparticnnent A Une natalte et Bone mortalite anongmes. Par la sensation je sisis en Targe de'ma vie personneile ef de mes actes propres tne ‘ie de conscience donnée foils &mergont, la vie de mes eon, de mes mans de mes orelles quisont aulant de Mol els. Chaque fois que Fénrouve une sensation, Jouve {elle intéresse non pas mon étre prope, esl dont Jesus fesponsable et dont je décie, mats un autre mol qul a deja ris part pour te onde, qul vest déja ouvert certains Eo sen anpents et synchronise aves eu. Batee ma sensation Try a toujours Fépaiseur dun aequls originate {ful empéete mon experience dre clare pour ellememe. Feprouve la sensation. comme modaité dune existence féncrale,ofja woute 8 wm monde physique et aut fuse 8 {ravers mol sans que jen sls auteur. 2" La sensation ne pent le mongme que parce quell et partielle. celul qui oi et celui qui tosehe nest pas exactement motméme parce ‘gue le monde visible et le monde tangible me sont pas Te ‘Bonde en enter. Quand Je veis wn objet, eprouve toujours {ui y a encore de 1étee audelh de co que Je vos actuelle ‘heat nen seulement de etre visible, mais encore de Lette {anaibie ou sasisable par Fouie, ~ et non seulement de Titre sensible, mois encore une profondeur de Pobjet quae fun prdlevernont sensoriel 'épulsera.Corrlativement Je ne Sus pas tout entier dans ces operation, ele restent smart Sales eles se prodalsent en avant de mo} le mot qui volt bu leot qui entend eaten quelque sorte tun mot specialise fame oun Sel secteur de ieee eat justerent 8 ok ri ue Le regard ct a main sont eapables de devinet Mrouvernent gut va présier Ia perception et,peovent aire preave de cst prescience qui Teur donne I'apparence. Ge Rfatomatisme, —- Nous pouvons Tesumer ces deux idles en fisant que toute sensation appartieat Aun certain champ. Dire que ai un chump visut, cest dire que par position Par dls et ouverture Aun systeme dies, les ées Ws Le SENTIR 2 ies, quils sont A ta disposition ae mon regard en vera {une forte de eontrat primordial et par un don dela nature, Sane avn effort deta parts est done dite ve ison ft prepersonnelley — el cest dire en meme temps quelle tet foujours limite, qo y 8 toujours autour dota vison Setuelle un horizon’ Je choses'non vats ou meme non Ws Bien La inion es une pense asujtte 4 un certain champ ttcest Ih ce quon appelie un sens, Quand fe de que Tat ds sens et q's me font aectder at monde. Je ne sus Sickie dane confsiom Je ne mle pas in pense ena Bia reflexion, Jexprime seulement cette verte qui sme Dose dune getéion intégrate rue Je. suis espable par Ecnnaturalié de trouver un sens eectsing aspects de etre Sane ileus ave motmtme donné par une opeaton conte inane ‘Avec Ia distinction des sens et de Vintelletion se trouve uate elle des sirens sens. L'atelesteatime be parle Das des sens parce que pour Tul sensations et sens tTappe> FRisent que lore Je rviens sur fact conerst de conta ance pour Fanalgsee Jy dstingue sors une mater conte font et une forme néctosire, mais fa mattre wea qu Soment idea st mon pas tn’ Cement siparsbe de Tacte {ota tiny a done pa lessens, main seulement I consclence. Par exemple Finteleetanits retase Je postr Te prabibme fameut de lar contribution hVesperince de espace, pares aque les qualtés sensibies et les sens, comme matelage de ‘Mtonnatsance, ne peuvent posése en propre espace aut Cat Ta forme de Fobjectivits en general et en partilier Te ‘moyen par ioqul une enscince de qualité devent posse be’ Une sensation serait on neant de sensations ele wea Sencallon de quelque chose, et dese chores» au sens le pls {intra rot, par exeipie des quality deni ne ae fkessnent dans la masse confuse des impressions que see fst mise em pecspective et coordonnee Tar Pesce: Ais, fous tes sens sont spatiaux ils dofvent nous flve seeder ne forme queleanque de Pre, Set adie ls sont des fens, El, par in meme nécessleif faut quis sourrent tous Sur le meme espace, sane-avol testes sensorial sore fesguels ls nous font communiquer nesisteraient due post Ie'sens dont is relevent =~ comme fs fantomes ne Se ani festentaue la nuit i leur manqurait Ia plate de Tee et tous ne porrions ps en avott raiment consciences teste les poser comm de res vai A ealte dae: fion, Tempitiareexeayerait en vain opposer des fats, $1 Dar exemple om weatmontrer que le foueber nest passat 292 PHENOMENOLOGIT: DE LA PERCEPTION tial par tutsméme, quon essaye de trouver chez Jes avengles fou dan Ios cas de cele psgchique une experience tactile Dire et de montrer qirelle n'est pas arliculée selon Tess Jace, ccs preuves experimentales presupposent ce qu'clles Ennt censées ablir. Comment savoir en elfet st 1a cécité tla carte psychiques se sont bornées soustraire, de Vex Dérionee du'maade, les « données visueles» ets elles n'ont Das atteint aussi 1a structure. de son expérience tactile? Lempirisme prend pour donnée le premigre lypothese, et Gest cette condition que Te fait_peul passer pour crucial, imais par A meine if postute fa sEparation des seis qi agit justement de prouver. Plus préeisement st Jadmels que Pespace appartient originsirement a la vue et quil passe de a au touther et aux autres sens, comme chez Tadulte iy ‘8 en apparence une perception tactile de Vespace, je dois fag moins admeltre que les « données tactiles pures > sont ‘éplacdes et recoutertes. par une expérience d'origine isuelle, quvelles sintegrent a une expérience totale dans quelle eles sont finalement indiscernables, Mais alors de quel droit distinguer dans cette experience adulle un apport Tactile »? Le prétendu « tactile pur > que jressaye de Fetrouver en madressant aux aveugles nesta pos un type Gexpérience tres particulier, qui na rien de commun avee Te fonctioanement du toucher Intégee et ne peut pas servir & analyser Pexpétience integrate? On ne peut pas décider Gerla spatialite des sens par In méthode inductive et en pro- ‘dulsant des ¢ faits », — soit par exemple un toucher sans espace ches Paveugle,— pulsque ee fait ahesoin etre inter- preté et quion fe considera justement comme un fat siga Feait et qui rele une nature propre du toucher ou comme tun fat acidentel et qu exprime les proprités particulleres Ou toucher morbide selon Tidée que Ton se fait des sens fen glnéral ct de leur relation dans la conscience totale. Le probleme reléve bien dela réflexion et non pas de Tex. pirtence au sens empiriste du mot, qui est auss celui off e'prenment les savants quand ils fovent dune objectivite absolue, On est done fond a dire & priori que tous Tes sens Sont spatiaus et Ia question de savoir quel est celui qui nous donne Tespace doit tre considérée comme ininteligible st on reéehit sur ce que c'est qu'un sens. Cependant deux sortes de reflexions sont ict possibles. Lune — cest la Féflesion. inteleetualiste — "thématige objet et la teonstienee et, pour reprendre une expression Kantienne, elle fee « conduit au concept >. L'objet devient alors ce qui est, ef par consequent ce qui est pour tous et pour toujours (né LB SENTIR 23 serat-ce qu’ ttre d'épisode éphmére mais dont i sera vrai ‘pour toujours qui a existe dane le temps objestif). La Eonseienee, thématiste par Ia wllexion, eat Pexistence pour foi Et, Valde de cette idée de Ia conscience et de cette fade de Tobjet, on montee aisément que toute qualité seas ble nest pleinement objet que daas le contexte es relations ATunivers, ct que la sensation ne peut cre qu’a condition ‘enister pour un Je central et unique. $} Ton voulalt mar- ‘quer un atrét dans le-mouvernentrlleif et parler par exe ple d'une conscience partielle ou dun objet isole, on aurait Zine conscience qul quelque tgard ne se saurat pas elle: mie, et qui done ne serait pas conscience, un objet qui he serait pas accessible de partout ct qui dans eatte mesure he serait pas objet. Mais on peut toujours demandes & Tine tellectualisme dot il tire cette idée ou cette essence de la conscience at de Tobjet. Si le sujet est pour soi pur, « le Je pense doit pouveir aceompagner toutes aos représentations >. ‘Si un monde doit pouvoir etre pease», il faut que la qua: Je Te contienne en'germe. Mais dabord dol savons-nons quit y a du pour sol pur et oi prenons-nous que Te monde doit pouvoir etre pense? On répondra peut-dre que eest 1k la definition du sujet et du monde, et que, faute de les enten- dre ainsi, on ne sait plus de quoi fon parle en partant deux. Et en ellet, au niveau de la Parole consituée, tlle est bien Ja signification du monde et du sujet. Mais doi les paroles sliessmémes tiennentelles leur sens? La réflexion radieale fst celle qui me ressaisit pendant que je suls en train de former et de formuler Tidee du sujet st celle de Tobjet, elle met au Jour la source de ces deux ids, ele est séexion fon seulement opérante, mais encore consciente delleméme dans son operation. On repondra peutctre encore que Tana lyse rellexive ne saisit pas sculement fe sujet et Fobjet « en idée >, quielle est ume expéricnee, qu’en releehissant je me replace dans ce sujet infin que fétais deja ot je replace Tobe fet dans les relations qui deja le sous-tendalent, et qu‘entin ila’ y a pas liew de demander ot Je prends cette 1dée du sujet et cette Idée de Vobjet puisqu'elles sont la simple for- mulation des conditions sans lesquelles i a'y auralt ren Dor personne. Afais Te Jo rilécht dffere du Je ierélécht fu moins en ecei quill ete Unematisé, et ce qui est donnd, ‘ce meet pat fe conscienee ni Tetee pur, — comme Kant lute Iméme le dit avec. profondeur, cest Texpérience, en tres termes Ja communication d'un sujet fini avec un étre ‘opaque ou it merge mats ou Ht reste engage. Crest « exe lrience pure et pour sinsi dire muelle encore qu'il agit 254 ENOLOGIE DE LA PERCEPTION Glamener & Vexpression pure de son propre sens » (1). Nous ‘avons Texpérience dun monde, non pas au sens d'un sy3- téme de relations qui déterminent entigrement chaque évé- Dement, mais au seus d'une toalité ouverte dont la syntiese ne peut pas Eire achevée. Nous avons Texpérience d'un Jey fon pas au sens d'une subjectivite absolue, mats indivisible= ‘ment défut ot rfeit parle eours du temps. L'unité du sujet fou celle de Tobjet n'est pas une unitéréele, mais une unite présomplive a Vhorizon de Texpérience il fout retrouver, en Sega de Tidée du sujet et de lide de Vobjet, Ie fait de ma subjectivité et objet 4 Télat nalssant, 1a couche primor- Giale ot naissent les idées comme les choses. Quand il s'git Ge Ia conscience, Je ne puls en former la notion quen me Teportant d'abord A cette conscience que je suis, et en par ticulier je ne dois pas d'abord définr les Sens, mais repren- dre contact avec la sensorialité que je vis de Tinterieur Nous ne sommes pas obligés dinvestir & prioti le monde es conditions sans Tesqueiles ine saurait etre pensé, eat, our pouvoir éire pensé, il doit dabord n'tre pas iguort, fexistet pour mol, cestivdire élre donne, et Testhetique Iranseendantale ne se eonfondrait avec. Tanalytique trans- cendantale que si jétais un Died qui pose le monde et fon pas un Homme qui s'y trouve Jee ct ul dans tous l ‘ens du mot, «teat & Jul», Nous n’avons done pas & suivre ‘Kant dans sa déduction d'un espace unique. Lespace unique ‘est la condition sans laquelle on ne peut penser la plenke fade de objective, et il est bien vrai que si jressaye de thématiser plusieurs espaces, ils se raménent & unit, ehae un d'eux se trouvant dans un certain rapport de position fave les autres et ne faisant done qu'un avec eux. Mai savons-nous si Febjectivite pleine peut étre pensée? Si toutes Tes perspectives sont compossibies? Si eles peuvent ere quelque part toutes ensemble théematisées? Savonssnous st experience tactile et ’expérience visuelle peuvent se rejoin- ‘dre rigoureusement sans une expérience intersensoricle? ‘Simon expérience et celle Gautrui peuvent étre reliées dans tun aysteme unique de Vexpérience intersubjective? Iya peut-tre, soit dans chaque experience sensorielle, soit dans Ehaque conscience des ¢ fantomes > quaveune ralionallte ne peut réduire, Toute In Déduction ‘Transcendantale. est Suspendue A affirmation d'un systéme integral de la vert. Cert justement aux sources de-celte affirmation qu'il faut emonter sion veut rflecir, En ce sens on peut dire avee “GH Hvssemt, Meditations earéslennes, p. 22. LE SENTIR 238 Husser (1) que Hume a 6 en intention plus loin que per- soome dans la réflexion radicale, puisqu'l a vralmeat youl ‘nous ramener aux phénomenes dont nous avons Vexpérienee, fen dega de toute ideologie, meine si par ailleurs a mute et issocié cette experience. En particulier lidee un espace Unique et celle dua temps unique, étant appuyées & celle ‘ne somination de Télze dont Kant Justement a fait Ia critique dans la Dialectique Transeendantale, doit tre mise ‘etre parentheses ct produire sa gentalogie partir de notre expérienee effective. Cette nouvelle eoneeption de la reflee ‘on, qui est la conception phénoménologique, revient en Gauizes termes A donner une nouvelle defiaition de Fa priori. Kant a deja, montré que Ya prior nest pas eonnals- Sable avant Vexperience, cestabdire hors de notre horizoa ae facticte et qu'il ne peut étre question de distinguer deux ‘léments réels de Ia connaissance dont Yun serait a priori et autre a posteriori. $i fa prior! garde dans sa philosopble Tecaractare de ee qui doit etre, par opposition Ace qui existe en fait et comme determination anthropologique, est sete Tement dans Ta mesure ol n'a pas euivi Jusqu'a bout son programme qui eait de définir nos pouvotts de eonpalse Sanco par notre condition de fait et qui devait Vobliger & eplacer tout etre concevable sur le fond de ee monde-c, A partir du moment oitVexpérience, — cest-ndire Pouver- ture B notre monde de fait, est econnue comme le com ‘mencement de la connaissance, il n'y a plus aucun moyen e distinguer un plan des verités a priori et un plan des ‘érités de fait, ce que doit etre le monde et ce qUil eat fetivement. Lunite des sens, qui passait pour veri a priori, n'est plus que Vexpression formelle ‘d'une coatin= Bence fondamentale : le fait que nous sommes au monde, ln aversité des sens, qui passat pour donne a posterior, {y compris la forme conertte qu’elle prend dans un sujet Thumain, apparait comme nécessaire & ee monde, est Asdire au seul monde que nous pulssions penser avec const quence; elle dovient done une vérith a priori Toute sens ton est spatiale, nous nous sommes ranges & cette these rhon pas farce que 1a qualité comme objet ne peut etre penste que dans Vespace, mais parce que, comme contact primordial avee Tetre, comme reprise par le sujet centant Sune forme dexistence indiquée par Te. sonsible, comme foenistence shi sentant et da sensible, elle eat elle-méme constitutive d'un milieu de coexistence, cesta-dire dun WW Formate und Trantcendentale Lop, par ex, p. 226. 256 _PIENOMENOLOStE DE ILA PERCEPTION ‘espace. Nous disons a prior! qu’aueune sensation n’est pone {uelle, que toute sensorialite suppose un certain champ, abe deh cortsenee, et nous en conluons contre Lace: Vaveugt Fm espace Mala ces vers jeaoat rien autre que Vexpitetation d'un fait: alt ds Vexperience sensoriells comme reprise @'une forme existence, et cette reprise implique aussi qu’d chaque instant Je puisse me faire presque tout entier toucher ou vision, ot que méme je ne puisse jamais voir ou toucher sing que ma conscience s'engorge en quelque mesure et perde quelque chose de sa disponibilté. Ainsi Punité et la Siversité des sens sont des vériés de méme rang. L'a prior txt Ie fat compris, explicé ct sulvi dans toutes les const ‘Guences de sa logiue tacit, 'a posteriori eat Te fal 1016 et implicite It serait contradictoie de dlre que le toucher fest sans spatiale, et il est impossible a priori de touche Sans toucher dan Tespaco, pulsque notte expérience est Fexpérience d'um monde, Mais cette insertion de la perspec five tactile dans un élre universel nexprime aucune neces: alt exteieure au toucher, elle se prodult spontanément dans Tespérience tactile elle-méme, selon son mode propre. La sensation telle que nous fa live Vexpérience nest plus une ‘allée indfférente ot un moment abstrait, mals une de nos Surfaces de contact avee Tete, une structure de conscience, ftauliea d'un espace unique, condition universele de toutes Jeg qualités, nous avons avec chacune dTelles une maniére partculitre Wetre & espace et en quelque sorte de faire {Se Tespace. Il nest ni contradictoire ml impossible que cha ‘Que sens constitue un petit monde & lintérieur du grand et Gest meme A ralson de sa particularté quil est nécessalre fu fout ef qu'il souvre sur lu "Ea somme, une fos elfacées les distinctions de 'a priorl et de Tempirique, de la forme et du contenu, les espaces Sensorlels deviennient des moments conerets d'une configu Fallon globale qui est Vespace unique, et le pouvoir dalle ‘butne se sépare pas du pouvoir de stn retrancher dans Ia ‘separation fun eens. Dans la salle de concert, quand j ouvre les yeux, Tespace visible me parait roll en regard ‘de eet autre espace of tout a "heute la musique se deployeit, fet méme si je garde les yeux ouverts pendant que on joue {e morceau, il me semble que la musique n'est pas vraiment eontenue dans cet espace préeis et mesquin. Elle insinue 4 travers espace visible une nouvelle dimension ot elle Aéferte, comme, chez les hallucines, Vespace clair des choses’ pergues se redouble mystéricusement d'un «es LE SENTIR 231 pace nolr » ol d'autres présences sont possbles. Comme Ta perspective ‘de enaque sens est pour es autres’ um im fonasiesable absolu et Hinite @'avtant leur spatalite, Ces Geseriptions, qui nolfrent pour ge philosophie erticite ‘que des curioaltés empiriques et nentament as les cere {udes a priosi, reprennent pour nous use importance phic Tosephigne, parce que Tasite de véo que dans I ensoriels. Cest 14 ce cut demcure vrai Gans les fameuses deseriptions empiristes June perception non apatite, Lex périence des aveuglesnés operés de la cataracte n'a jamals Drouve et ne saurait jamais prowver que Lespace commence Dour eux avee la vision, Ma le mala ne eesse de mer alll de eet espace visuel auquel ij vient daccader, et ea. regard Juquel Tespérience facile (0) parat si pauvre quill avouerait “olonters savoir jamais eu I'expérience de Tes pace avant operation (1). Létonnement du malade, ses Rés- {ations dans fe nouveau monde visuel oa il entee montrent ue fe toucher n'est pas spatial comme la vision. « Apres Topération, diton (2), ia fori telie qu'elle est donnée par Ja vue ast’ pour es jalades queique chose d'absolument neuf quis ne mettent pas en rapport avec leur expérience Iolite », « le malade aifirme quit wit mais ne salt pas c= qual voit (.). Jamais il ne teconnatt sa main comme fell iine paric que dune tacke blanche en mouvement» (3) Pour dlstinguer un rond Wun rectangle par la ve il 1a faut suivre des yeux te bord de la figure, Comme i le ferait aveo la main (4) et u tend toujours 4 saisir les objets. que Fon présente a soa regard (5). Que conclure de que lex pétience tactile ae prepare pas 4 la perception de Vespace? GH Wa suet déctare que ies notions satiles gut croyatt vot avant Foperation ge lu donlent pas une véelable repe tom de Hespace ef a'etateat quan ¢ savotr seus par fe travall fe la penste » (Wow Senate, Aun und. Gestelan/fassung be Dperteren Diindgeborenen vor und nach der Operation, py ‘feglsidan defy vue eamaine ane veorsnalationgiatne de iatence qui interes le foucher Ini soni, Le centre du monde 5 dilace, le schoma late soubli, Ia neconsatsance py {ocher est moins sire, le court exisentie pase désorma [vision et Cent deco fodcher Alsi que le malade parle, Tid. p. 36 (3) Bud, p98 (® Tota” pp. 102404, (Ibid, prigt. 288 PHENOMFNOLOGIE DE LA PERCEPTION Mais lle ntat pas du tout spatial, te suet tendrattat In'main vers objet quon Io monte? Ce geste suppose due Ie oucher souvre sor wn miliew su moins analogue 8 eel Ges donates visueles Les faite montrent surtout que la Son et sen sans ua certain nage du regard. Les malades {tien dor es coueurs comme nous sents ne caeur: ‘le nous beigne elle wit sur mous, sana eependant emplir ne forme dtrininge Tune etenduedsterminge» 1. Tout txt dabord mele et tout parlten mouvement. La seprega- fiom des surfaces eoloreen Tapprebension correte Ou mou ‘ement ne vcnneat que plus tard, quand Te Duel compris Tee que eat que wir » (2), cereaie quand i dirge et ‘rome Som regard comme un regnr, et aon pls comme {ne main Cla prouve que chaque organe des se nterroge Trobjet su maniere, qui eet Fagent d'un certain type de synihtse, mas, 4 sin de seserver par déniion nominale Je'mot espace pour designer la ynthése visuell, 00 ne ‘eat pas efaser ‘a tousher ta spatiale au sens de slats Ess coesistences, Le fait meme que la vison veritable se Drepare au cours dune phase de transition et par une sorts {Ge loucher avec les yeux me se comprendralt pas sil n'y ‘vit un champ tactile qua spatial, of les premitres per Ceplions ‘visuellespuissentstasérer. La vue ne coma ‘Siguerat Jamats eectement avee Te toueher comme elle Be"fait chee Vadulte nonmal ate toucher, memo iilcetement. sol, était organist de. maniere, 8 Tendre posubles les egeristonces, Loin dexctoe Tidee Jun space facile, les fils prouvent aa contraire qu'il 9 @ un Space si striclement tactile que les articulations nen sont ‘as eabord et ven erent meme famals ave elles de ese Dace visuel Gane un rapport de synongmie. Les analyses Enninistes posent confustment wn probleme veritable. Que ‘pat exemple le toueher ne pulsse embrasser simultanément [rune lable tendve. — ealle da corps et de ses inatrue tents — ce fait ne concarne pas seulement Ia presentation 4s Fespace tact en modie le sens, Poor Hnteligence, ou du moins pour une eertsine intelligence qutest elle Je in physique Gassique,— la simultanets est Ia meme, favelle alt lea entre deux points contigus ou entre deu Soins clognée, et en tnt eda on pet contre de proche Exproche aves des simultandtés courte distance une simule @ Bia, v. 118. @) Ibias 9: 28 LE SENTIR 230 lanéite & grande distance. Mois pour Vexpérience, Pépals- scur de fomps qui sintrodult ainsi dans Toperstion en mor Sie Ie resultat 4l en résulte un eertala ‘© bougé > dans 1a Simllaneité des points extrémes et dans cette mesure 'a- pleur des perspectives visuelles sera. pour Vaveugle operé line vértable revelation, parce quelle procul inltre fols exhibition dea Les opérés déclarent que les objets factiles ne sont pas de ‘ertables touts spatiaus, que appeshension de Tobjet est 1c un simple « savoir de ia relation réciproque des parties > fque fe rond et le carréne sont pas Yeaimnent pergus par Ie {oucher mais recoanus apres certains « signes > — sence ow absence de « pointes» (1). Entendons que jam: champ tactile n'a Fampleur du champ visuel, jamais Fobjet tactile nest tout enlier présent 4 chacune de. ses parties comme Tobjet visuel, et em somme que toucher n'est Das olr. Sans doute entre Taveugle et le normal la conversation, Sengage et il est peot-ire impossible de trouver tn seul ‘mot, mente dans le vocabulaire des couleurs, auguel Taveus flo he réussise & donner un sens au moins sehematique, Un aveugle de douze ans defint tes hen les dimensions de Ja'vision : « Ceux qui y volent, itil, soat en relation aver ‘mol par un sens ineoanu Ul in‘enveloppe entitrement& i= ‘ance, me sult, me traverse et depuis ruon fever Jusqu'a mon, ‘olteher me tient pour sini dice sous sa domination» (eh {ewissermassen betierrscht) (2). Mals ees indications restent pour Faveugle notionnelles et problézmatiques. Elles posent uestion A Taguelle la Vision seule pourrait répondre, EL cst pourquol Taveugle opéré trouve le monde aiferent de ce quil altendait (3), comme nous trouvons toujours tun Tomime different de te que nous savions sur lul. Le ‘monde de Vaveugle et eclui du normat different non seul iment par Ia quantile des matériavx dont ils dispocent, mals encore par la structure do Tensemble. Un aveugle sait tres fexactement par fe toucher ce que sont des branches ct des feuilles, un bras et les doigts de la main. Aprés Vopération Ms'tonne de trouver « tant de diffrence » entre un arbre tun eorps humain (2). Hest évident que la vuen'a pas seue Tement ajoulé de nouveaux détails & la connaissance de Par breil sagit d'un mode de préseatation et d'un type de sya~ @ Bid, v. 28. ©) Bias ba. © Ibis to Tbia po. 80 s00 260 PHENCNENOLOGIE DE LA PERCEPTION thise nouyeaux qui transfigurent objet. Par exemple, la structure éelairage-objet éclairé ne trouve dans le domaine {aclle que des analogies assez vagues. Cest pourquol un malade opéré apres dis-hult ane de césié essaye de toucher ‘up rayon de solel (1). La signification totale de notre vie 2 dont la signification notionnelle atest jamais qu'un ex ‘— serait différente si nous étions privés de Ia vision. met de Femplace- ‘ment qui nous permet dacesder & la sighieation abstraite Ses experiences que nous n'avons pas vécues et par exemple Torpantsne les fonctions de remplacement ne soat fata equivalent exect des fonctions lesées et ne donnent que Tapparence de Tintdgrity Tatligenee assure entre des fexplrienees diferentes qu'une communication apparente, et {etynthese du monde wauel et du monde tactile chee Taveue fle-at oper, la constNution un monde intersensorel doit [ciate sur fe terrain snsore lune la communauté de Sigoilation entre les deux expérences ne sult pas & assue er leur soudure en une experience unique, Let sens sont Sisinets lop ung deb autres et distinets de Foteletion en {ant que chacun deux spportesvec fui une structure d'etre ‘Tu nest jamais exactement transposable. Nows pouvens Feconnaife parce que novs avons Fee fe formalise dela onecence, et fait du_ corps Te sujet de Ta perception. "Et sous ‘pouvons. ie" feeonnatre sans compremeltre Yond des sens, Car lop sens communiquent. La musique est pas dans Fespace visible, mais elle le mine, elle in- West elle Te dépiaee, ct blent6t ces auditeurs trop bien Dares gu preanent fair de Joges ef €changent des mots ou es soureey sans apercevotr que Te sl Zebra sous eux, ‘ont comme un équipage seeout& In surface dune tempete EONear ques ae oe ditingoent que sur le fond en Ionde commun ef ne peuvent cntrer en valle que patee cat tous deux Ia meme pretention a etre total lis ‘Fonibsent dans Te moment méme oi is vapposeat. Si Je ‘yeor micnfermer dans un de mes sens et que, par exemple, Je ime projete tout entier Gans mes yeux et Mrabandonne fu bles dt le, je nal bentdt plus conscience de regarder fi, at moment of Je voUlala me fare tout entor vision le flat cetse dete une © perception visuelle » pour devenit ston monde di momeat. experience sesorale est nstable ele eat rangtre hla perception naturelle quis fait aves “WBia, p. 198, Le SENTIR 2 tout notre corps & Ja fols et 'ouvre sur un monde intersen= soriel. Comme celle de la qualita sensible, Vexperience de ‘sens » scparés n'a Tiew que dang une aititude tres parti= fuliée et ne peut setvr 4 Vanalyse de la conscience direct ‘J suis assis dans nia chambre et je rogarde les fellles de papler blane disposées sur ma table, les tunes éelaites par In fenétr, les autees dans Tombre, St je a’analyse pas ma perception et si je mven tens au spectacle global, Je diral ue toutes les feuiles de papier m’apparsissent également Dlanches. Cependant, certanes dente elles sont dans Tom bredu mur. Comment ne sontelles pas moins Blanches que les autres ? Je décide de regarder mleux. de fixe mon t de reduction » perce dune fentire. Que jomploe Yun de es disposiifs ou que Je me coatenie mais dans U'« altitude analytique (1) >, change ¢\ce wrest plus du papier blané recouvert par une ‘ome, cst tne stbstance grise ou hleutée, épasse et mal Tocaliste. Si je considére a nouveau Vensemble du spectacle, Se remangue que ls feuiles couvertes 'ombre n’étatent pas, ont jamais te identiques aux feulles élairées, ni daik- Tears objectiverent différentes delle. La blancheur da papier couvert dombre ne se insse pas clatser avec préei- on dans la sésle noirblane (2). Ce nétat nucune qualité ‘dlinks, et ai fait epparaitee la qualite en fixant mes yeux, sur une portion du champ visuel: alors et alors seulement Je me suis trouvé en présence dun certain quale oi mon regard venlise. Or, qulestce que fixer? Du ebte de Tobjet, Gest séparer la region fiaée du reste du champ, c'est inter Fompre la vie totale du spectacle, qui assignait & chaque Surface visible une coloration déterminée, compte tent de Fectatrage ; du coté du sujet, cest subslituer ala vision slobale, dans laquelle notre regard se préte A tout le spec- facle ef se laisse envabie par ful, une observation, est ‘dire une vision locale qu'l gouvetne a sa guise, La qualité sensible loin o'éze coextensive & la pereeption, et le pro- uit partiulier dune attitude de curlosité oa dobserea- tion, Bile apparalt lorsque, au liew d'abandonner au monde tout mon regard, je me tourne vers ce regard Tuiméme et ‘gue je me demande ce que je vote au juste ; elle ne figure observer a Tosi nt, “Gy Gian, Die Farbenkonslons der Sehdinie, p. 600, 2) Thide 9. 3. ‘262 PHENONENOLOGIE. DE LA PERCEPTION pas dans Ie commerce naturel de ma vision avec le monde, Elie est la reponse & une certaine question de mon regard, Teresultat 'une viston seconde vu erique qui cherche & se onnaltre dans sa particularté, d'une ¢ attention au visuel ppur'> (1), que Jrexerce ou bien quand je erains de metre Trompe, ou bien quand je veux entreprendre une étude scien- Linque de ta vision. Cette altitude fait dsparatre te spec- tale = Is couteurs que je vois a travers I'éeran de réduction fw celles que le pelatre obtient en elignant les yeux ne sont plus des covleurt-objets, — In couleur des murs ou la cou Tear ait papier, ~ mals des plages colorées non sans épais- seu ot foutes vaguement loealisées sur un méme plan fice HE Q). Ainst iy a une altitude naturelle de Ta vision ot je fats cause commune avee mon regard et me livee par Jul au spectacle * alors les parties du champ sont lies dans une frganisation qui Tes read reconmatssables et identifabes. La qualita sensorialitea¢parce so produit lorsque Je brise ‘ettestructuration totale de ma vision, que Je cesse adhe fer d mon propre regard et qu’au lew de vivre la vision je miiaterroge sur elle, je veux faire Tessal de mes poss Dilltés, je denoue le lien de mu vision et du monde, de mol= time et de ma vision, Dour la surprendre et Ia déerire, ‘Dans este attitude, en aéme temps que le monde se pulvée Fie en qualilés sensibles, unite naturelle du sujet perce ‘ant est brisde et en viens & mvignorer comme sujet dun champ visuel, Ordeméme que, 4 Tinterieur de chaque sens, II fant retrouver Tonite naturelle, nous ferons, apparaite tune «couche originaie > du sestir quest antérienre Al ‘division des sens (3). Selon que Je fixe un objet ou que J fatsse mes yeur diverger, on enfia que Je mabaadonne tout tenlier 4 Vevénement, la méme couleur m'apparalt comme ‘couleur superficlelle (Oberfldchenyarbe), — elle est en un Tew detiot de Pespace, elle s'étend sur un objet, — ou bien elle devient coulear almosphérique (foumfarbe) et diffuse out autour de objet 04 bien Je la seas dans mon oil comme unie vibration de mon regard ; oU enfl elle com- ‘unique 4 tout mon corps une méne manitre etre, tlle me rempilt et ne mérite plus Je nom de couleur. 11 farde méme un son objectif qui résonne hors de mal @ Fins 0. f Pg) ide bia @ Wines, Usterschongen aber Empfindung und Bape finden Ie 18. sg ant reine Opt, Kat elt par Gra, Travail et, Le SeNTIR 268 dans fistrument, un son atposphetique gu est entre fob- ete mon corps, sim ton qo vibe en mol ¢ comme tals Even tafe ula pendule > set enla un dernier stage fo Felément sonore disparait ct devient Vexpérence, dale eure tres précne, ume moritisstion de tout non eos 0), Eeapltience schsorcie ne dlspose’ que ‘rune. marge Uafalte ou bien le son et couleur par leur arrangement fropre, dssinent-un objet, le cenier, le vole ext ‘Sbjct parle emblée 4 tous lessens jou bien, Faults remit de Fexpevince, le son et le couleur font Tegus levient difie de miter mon expe ire sensoriel + lle ddborde spontané. Sensoiela au trot ns A Linstant, ne se specie ‘Gve par un e accent > qui indique plate la direction du fom ou calle de la couleur (2).'A ce niveny, Fambigule fe'expérence et tlle qn rgthe aud fit fusionner des Images cinémetographiques et donne liew Ate pere cep de uve los ya ppl sui, Ia ‘ime succession d'images seat top lente pour Provo Je mouvement stroboscopique (8). Les sons, motient lea {mages consteutives des couleurs: un son plus intense lea fntensite, Tintetruption du son les fait vecile, so eom Das rend te blew plus foneé ow ples profond (4): Lihypor those de constance (8, qulansigne pour ebaque stimulus tne sensation et ue acule, et dautant molns vésifiee que on se rapproche davantage de la perception -naterelle, «Gest Gans la mesure ot Ia conduife est intllectuele et mpartale Gochicher) que Viypolhtss de constance de Mit aceplaie ene aul concern la elation du sietulas tide ta reponse sesorlle sptegue ef que e stimulus ‘Souorey par exemple, se limite ta spre spécioqie, it in spire suditive (6) > intoxication par In mescaline, parce quelle comprometYattade impartat et livre les TESS Su done laure layne ae fous mescaline un son de de donne une couleur Blea vert fe'brat d'un mGtronome se traduit dans Vobacurite par des @) Wenvem, teaval ctf, p. 157. @ Bid, p. 102 (@) Zueré Yad Wennen, Die dynamiscke Struktur der Bewe- oun. (O, Weneen, tava it, p. 168 (G) Gr etdessun Tatrodiction § 1. {8 Wanwn,traval ele, bs 19U. 244 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION faches grses, les Intervals spatiaux de a visfon correse ‘pondant aux intervaltes temporels des sons, Ia grandeur de Ta taene grse a Lintensite du son, sa hauteur dans espace 3'ia hauteur du son (1). Un sujet sous mescaline trouve ‘un morceau de fer I frappe sur Vappui de la fenétre, et Voila ia magie’>, dite: les arbres deviennent plus Yerts (2). Labolement d'un chien attire Véelairage d'une Imaniére indescriplible et retentit dans Te pied droit (3). ‘Pout ve passe comme si Yon voyait « tomber quelquefois leg Darribves étabiies entre les sens dans Te cours de 'évor Intion (4). > Dans la\perspective da monde objectif, avec sts qualités opaques, et du corps objesif, avec ses organes Siparés, le phenoméne des synesthésies est paradoxal. On therehe done a expliquer sans toucher au eoneept de sen- Sation : I Taudra, par exemple, supposcr que les excitations Gireonserites d'ordinaire dans une région da cerven — sone optique ou zone auditive ~ devienneat eapables din- {crvenir hors de ces limites, ot q’ainsi la qualité spéeifique te trouve associde une quailté non spécifique. Qu’ele alto non pour elle des arguments an physiologie cérébrale (O), ‘cette explication ne fend pas compte de Lexperience synes- fhésique, qui devient ainsi une nouvelle oceaxion de remet- tre en qvestion le concept de sensation et Ia pensée objec: ‘Wve. Car fe sujet ne nous dit pas seulement gu a @ ta fata tin son ef une couteur "c'est fe on méme qui volt au potat ‘ot se forment Tes couleurs (6). Cette formule est & fa lett ‘dépourvuo de sene oon defini fa vision par le quale visuel, fe'son par le quale sonore. Mals c'est nous de construire not défaitions de manlére A Tul en trouver us, pulsque Ia @ Sram, Potholorte der Wabrnehmung,p. £22, @) Mines Gross et Srens, Ueber einige Abdnderungen der Sinaesttigett tm Weskalarauseh, py. 385, 1G) et (Ta. Bie {@) Il cet possible‘par exemple que Yon poles obterver sous 1e une modification des chronaxies, Ce fat ne com> allement une explication des syneibesien par Te corps cobjectif, sh comme on va Je moniter, la Jxtapostion de por Sours ualitéssensibles est incapable de nous fete comprendre ambivalence peeeptve tele fll est donnée dans experienc ynesthisgue. Le changement des chronexies ne sauralt Cte i se de In synestesie mis Feupression qbjective ou le signe ‘srénement global et plus profond qu n'a pas son sége dans levcorps objecuf et qui Inteesse le corps phéaoméual comme ‘ible de etre au monde. (Gy Wenvon, teavall elt p. 103. Le SENTIR 265 jon des sons ou audition des couleurs existent comme Phénoménes. Et ce ne sont (pas méme des phénoménes exceptionnels. La perception synesthésique est 1a rege, ele Sinous ne nous en apereevons pas, cest parce que le sav0it scientifique déplace Fexpérience et que nous avons desap- pris de votr, dlentendre et, en ginéealy de sentir, pour dé Sire de noize organisation corporelle et du monde tel que Ie'congeit le physiclen ce que nous devons voir, entendre et sentir. La Vision, diton, ne peut nous donner que des eouleurs ou des lumiéres, et avee elles des formes, qu sont les contours des couleurs, et des mouvement, qu sont tes changements de position des taches de couleur. Mais come ‘ment situer dans Véchelle dos eoulelies 1a transparence 08 Ics couleurs « troubles » ? En réalilé, chaque couleur, dans ce qu'elle a de plus intime, west que ta structare intereure Ge Ta chose manifestée au dehors. Le brillant de Vor nous présente sensiblement sa composition homogéne, 1a couleut tere du bois. sa composition helérogéne (1). Les sens communiquent entre eux en s‘ouvrant a la structure de Ia ‘howe, On voit la rgidité et Ia fragiite du verre ely quand il se brise avec un son ritalin, ce son est porté par le vvrre visible (2). On voit Télasticte de Tacier, la ductitté te Tacier rough, la dureté de la lame dons tn rabot, 1a amollesse des copeatia. La forme des objets nven est pas le ‘contour géométrique ¢ elle a un certain rapport avee Tout nature propre et parle & tous nos sens en rmeme temps qu’ Ta vue. La forme'd'un pli dans un tissu de Tin ou de eaton ‘nous fait voir Ia souplesse ou la séeheresse de Ia fibre, la froideur ou la tédcur du tissu. Brfin Te mouvement. des ‘objets sisibles n'est pas Le simple déptacement des taches 4e couleur qui leur eorrespondent dans le champ visuel- Dans le mouvement de la branche qu'un oiseau vient de quitter, on it sa Mlexibiits ou son dlastieite et cert anal {Ga'une branche de pommier et une branche de bouleau se Gistinguent irmmediatement. On voit te poids dtm bloe de Tonte qut senfonce dans le sable, 1a Muldité de Yeas, siscosilé du sirop {@). De la meme manitre, Jentends ta Uureté et Vinégalité des pavés dans le beult dune voiture, tt Ton parle avec raison d'un bruit « mou >, « terne > 00 ‘see, Si Ton peut douiter que Toute nous donne de vr! “wy Ses pas pp. 29 so a) Md tid, p11. ) Boia pp. Bsa. ,Bellege zur Phénomenclogle der Wabenehmung. OM SONENOLOGIE DE LA PERCEPTION tables « choses», il est ceriain du moins quelle nous offre tt dela des sone dans Tespace quelque chose qui « bruit » et par hi elle communique avec les auttes sens (1). Enfin, Je couche, ee yeux fermés, une Uge Gacier et une branche fe tlleul Je porgols entre mes deux mains la texture Ia plus seerdte du metal et du bois. St done, prises. comme ter qualités incomparables, les « données des aliferents Sens relevent autant de mondes séparés, chacune, da on essence partiewiere, étant une manitre de moduler 1a ‘chose, elles communiquent toutes par leur noyau signi: ati Il faut sevloment préciscr ta nature de ta signification tensible, sans quol "nous reviendrions & Vanalyse Intel- Teetualiste que nous avons écarie plus haut. Cest la méme table que je touche ct que je vols. Mais fautal ajouter, fomme on Ta fait: cest la méme sonate que Jrentends et aque touche Helen Keller, c'est le méme homme que je vols ‘ique peint an peintre aveugle (2)? De procke en proche il n'y aurait plus aucune ditférence entre la synthése peceep- tive et ln synthése intellectulle. L'unilé des sens serait du iméme ordre que Tusile des objets de science. Quand je tou che ot regarde A la fois un objet, Tobjet unique serait la falson commune de ces deux apparences comme Venus est Inralson commune de Etoile du Matin et de Etoile du Soir, et In pereeplion serait une science commencante (8). Or. Ia perception néunit nos experiences sensorlelles en uh monde unique, ce nest pas comme la collgation scientifique Taseemble des objets ou des phénoménes, c'est comme la isioa binoeulaire ssisit-un seul objet. Décrivans de pres cette « synthéee >. Quarid moa regard est Nae AT'nfinl, Fak tune image double des objets proches. Quand Je les fixe leur tour, Je tos los dete images se ranprocher ensemble de ce faui va thre Tobjet unique et disparattre en lul. le faut Ds dire fel que fa ayaithse consiste 3 les penser ensemble feomme images un sel objet: sil sagissait d'un acte spici- fuel ou dun" aperception, il devrait se produire aussitot que Je remargte Tidentte des deux images, alors quten fait Munite de Vobjet se fit attendre bien ps lonstemps + Suse ‘av'au moment ot ia fisation Tes eseamote. Lobjet unique rest pas une certalne maniéee de penser Tos deux images “@ Bia, pp, 2233, 12) Snacir, Zue Phinomenotoge und Morphologie dee pathloe starhen Watenetinunmtanschurgen pl (@) eats, Sf Ghopiives sor UByprit a les Posions,p. 38, LE SENTIR 207 puisqu‘ellescessentd'ttre données au moment abil apparalt. La «fusion des images » a-telle done &le obtente par quel- ‘que dispositif inne du systtme nerveu, et voulons-nous dire {Bvenia de compte, snon Ia pipe du moi deux yeux? Mais Ia simple existence dun centre visuel ne ‘peut pas expliquer objet untque, puisque la aiplople ee pro ‘duit quelquefois, comme dallears Ta" simple existence de eux rétines ne’ peut pas expliquer fa diplopte puisqurelle nest pas constanle (1). Si Ton peut comprendre Ia diplopis aussi bien que Febjettnique dans 1a vision normale, ce ne sera pas par Vageneement anatomique de Vapparell visuel, mais par'son fonctionnement et par Lusage qu'en fait le Sujet psyehophysique. Dirons-nows done que ia diplopie se Drodult parce que nos veux ne convergent pas vers Fobjet el quil forme sur nos deux rélines des images nonesyme ques ? Que les deux images so fondent en une parce que Ia fixation les raméne sur des points homologues des deus réli= nes? Bais ta divergence et Ia convergence des yeux sontelles Ta eause ou Velfet de la diplopie et dela vision normale? Chez les aveusles.nés opérés de la eataracte, on ne saurait dire, dans Te temps qut suit Fopération, st cst lncoordination fempe est la confusion di ‘champ visuel qui favorise 'incoordination, — sils ne voient [pas faute de fer, ou sis ne fxent pus fate @avotr quelque hose voit. Quand je regarde 4 Mofialet que par exemple tun de mes doigts placé pres de mes yeux projelte son image sur des points non-symétriques de mes retins, Ia disposi: tion des images sur les rlines ne peut etre la ease du moa ‘ement de fixation qui mettea fin & la diptopie. Car, comme fon Ta fait observer (2) la disparation des images nexite pas en soi, Mon doigt forme son image sur une certalne aire fe ma rétine gauche et sur une sire dela rétine droite qut nest pas syméteique de la premitre. Mais Vaice symetrique dela Féine drotte est rempite elle aussi, excitations visuel- (0) ¢ Le convergence des conducteurs tlle quelle existe ne conditionne pus Jn nonlistinetion des images dens fa vision Einoeulsire simple, pisque la nivale des tonoculaies peat volt leg, et la separation des réties ne rond pes comple de Jur aistnetion quand ete se produltpulsqes, normatomert fost Festont gal dans le e¥ceplent et les canductears cette iinee fon ne se prodalt pas»). Désean, Else peyehologique de fa Airgnce dane Inston eT (@) Kors, Some Problems of space pereeptton, p. 178. 26 PHENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION es parton des ail sre dee ines el «de spmetrigue > quan regard d'un sujet qui compare les deux inatlations et Jes enti, Surlet relies memes, consid: ‘ees comme des objets, il n'y a que deux ensembles de th ‘null incomparabes. On répondia peutetre que, 4 moins on mouvement de ization, ces deux ensembles te peuvent fe superposer ni donner lew hla vision aucune chose, ‘ven co sens Tour presence, dele seul, erée un état de de> ‘Stgutibre Mats cost ustementadmelife ce que nous cher- ‘hone A montrer que la vision dun objet unique nest pas tun simple resulta de la fixation, quello est antcipce dans Tete tie de aatioo, ou que, cume on fa dit ization 4 regard est une « activité prospective » (1). Poor que mon ‘epard se repotte sur ls objets proches et concentre les yeux fr eua 1 faut gail éprouve (2) In dipiopte comme ua dest= aullibee ou comme une vision imparfaite et qui orients Sore Yobjet unique comme versa sesolution de ete tension et Tachevement de ta vision. «Il faut « regorder » Pour Voir» (3). Lunité de Pobjet dans Ia vislon binocuaire ne sulle done pas de quelque processor en trolsitne personne {Ui produrat faaisment une image unique en fondant les deur images monoculires. Quand on paste dela diplopie & objet est bien intentionnelle. Mais, —~ nous volel au point ‘nous voulions en venir, ~ ce n'est pas pour aulant une inité notionnelle. On passe de ia diplopie A Pobjet unique, ‘on par une inspection de esprit, mais quand les deux yeux (0, Désnaw,traval cite, pp. 10.11, Lauteur alt + « une sett prospective de fesprits et strc pat on Ya oir que ‘@) "On sait que’ la" Gestltheorle fat reposer ce processus criené ur quelgue phénomine physique dans la ¢ soue de come Binasoa » Nous avons dit ailleurs qui ext conradiotoire de rap paler te payeholome In valet des phénoméaes ou des struc: Fores ef doen exper ttt par unguesane entre con ees formes physiques. La xation comme forme temporele nest pos tn fat physique ou phystolosiave pour cette supe ralson que footers formes appariennent as monde phenomenal. CE sce point La Structure du Comportement, pp. 175 at suvantes, 191 et 1) B. Déstaw, ibid, be SENTIR 20 cessent de fonctionner chacun pour leue compte et sont utle lisés comme un seul organe par Un regard unique. Ce pas le sujet epistemotogique qui effectuc la synthese, est He corps quand il s'arrache 4 si dispersion, se rassemble, se porte par tous les moyens vers un terme unique de son, mouvement, et quand tine intention unique se congat en ul par le phénomene de synergie. Nous ne Fetions Ia syathtse ‘au corps objectit que pour la donner au corps phénoménal, Cesteiedre au corps en tant quil projette autour de lui un certain « miliew » (I) en tant que ses «parties > te connals: Sent dynamiquement lune Tautre et que ses séeepleurs se Aisposent de maniére rendre possible par leur synergie Ia ereeption de Tobjet. En disant que cette intentionyalté Mest pas une pensce, nous voulons dire quelle ne s'effetue ‘pas dans la transparence d'une conscience et quelle prend Dour acquis tout Te savoir latent qu'a mon corps de Tule Iméme, Adossée & unite prélogique du schema conporel, la synthése perceptive ne posside pas plus le secret de objet ue celui du corps propre, et est pourquol Tobjet perg Sore toujours comme transeendant, cest pourquot la syne these parait se faire sur Febjct méme, dans fe monde, t non ‘as en ce point métaphysique qu’est le rujet pensant, est ‘en quoi la synthése perceptive se distingue de la synthese fntellectuclie. Quand je passe de la diplopte & la vision nor male, je n’al pas seulement eonscience de voir par les deux ‘yeux le méme objet, j'ai conscience de progresser vers Fobjet tntméme et @avoir enfin sa présence charnelle. Les images Monoculaires erralent vaguement devant tes choses elles niavalent pas de place dans Te monde, et soudsin elles se Tetireat vers un certain liew du monde'et 'y engloulissent, ‘comme les fantomes, aia lumiére du jour, regagnent la fis- ‘sure dela terre par oi ils étaient venus. Lobjet hinoedtaire absorbe les images monoculaires et cest en Tui que se fait le synthise, dans sa clarté qu'lles 40 Feconnsiseent enfin ceomme des'apparences de eet objet. Ea série de mes expé= Tienees se donne comme concordante et la syathtse a lew ‘noo pas’en tant qurelles expriment toutes un certain inva Fant et dans Pidentité de objet mais en tant quelles sont {toutes reeweillies par la deraigre dente elles et dans Pipstts dela choso. Liipselté n'est, bien entendy, jamais aeinter ehaque aspect de Ia chose qui tombe sous notre pereeption nest encore quiune invitation & pereevoir au dela et quun — Bi tant quia une « Umweltintentonaitt»,Baytendik et Pessner Die Deutung des mimischen Ausdeucks, 7-81. 210 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION arrtt momentané dans le processus perceptif. Si 1a chose dime état ateint, ello serait desormais calée devant nous tt sans myslée, Ble ceserait dexister comme chose au mo- ment méine of nous eroirions la posseder. Ce qui fait la ‘Erealité > dela chose est done justement ce qui Ia dérobe & hare possession. L’aséité de la chose, sa preseaceirrécusable et Tabsenceperpétuelle dans laquelle ele se. retra sont deux aspects inséparables de la trazseendance. Liin- {ellectualisme ignore Yun et Tautre, et si nous voulons rendre compte de la chose comme’ terme transcendant ‘ouverte. Gexpériences, i faut donaer au perception unité elle-méme ouverte et ine linie du schema corporel. Voila ce que nous enseigne Ja ‘synthése de “la vision binoeulaire. Appliquonsle auprobleme do. lunité des. sens. Elle ne se_compren- ra. pas. par leur subsomption sous tne conscience ori- naire, mais par leur ntégration jamais achevée en un seul Organisine connalssant. Lobjet intersensoriel est & Fobjet ‘isuel ce qu’est objet visuel aux images monoculaires de Ta Siplople (1) et les sens communiquent dans la perception comme les deux yeux eollaborent dans la vision, La vision, des sons ou Fauaition des couleurs te réalisent comme 6 realise Tunité du regard a travers les deux yeux: en tant ‘que mon corps est, non pas une somme d'organes juxtaposes Inais un systeme synergique dont toutes les fonctions sont reprises et lies dans le mouvement général de Télre au ionde, en tant quill est Ta figure fgée de Vexistence. ly a lun sens & dire que je vols des sons ou que jentends des com leurs sia vision ou Youle n'est pas la simple possession d'un, quale opaque, mais Tepreuve dune modalté de Vexistence, ta synchronisation de mon corps avec elle et le probleme @ Hest wrah que lessens ne doivent pas tre mls sur le mime plas, comme sls ealent tous égatoment capables Gobjectvis et ermcables 2 Fintetionaalité, experience ne pous les donne ‘Per comme Squlvalenls’ le Semble que Fexpérience vise 8 plus vralo que Fexpérience tactile, seeuslle en ellemtme a8 ‘erte ct ajute, parce que sa structure plus fiche me présente er modaltes da dire iosoupponaables pour le toacher, uns des sens se resize transverssloment, Arison de levr strvelre propre: Mls on relroave quelque chose 'apslogue dans la Visi ‘inoculate, otf et vrai que nous avons un « ell directeur» gut te aubordonne Panza. Cos deur fats, la repren des expériene ‘es sensorices dans Vexpérience viele t cele et fonctions ‘Bun all par Feutre,— prouvent que Tun de Fexpérlence nest ‘pes une Gale forme, rots une orgunisation autoeRtonee LE SENTIR m des synesthésies rest un commencement de solution sexe és en ut cle dc ei fe de moe FRentou dune Conduite Quand je disque je vols an tou Je ‘eur dire qu’ a vibration du so, Jefe foko per tout spon Ue senstiel et en parler pad ce secteur de mot ne sui et copa des edtleurs Le mouvement compris toa pas Semme mouvement object ct delaceneat dase Teepe fnais come projet de mouvement out mouvement si ‘el » Ch) est fe fondement de Fanité de sen ot ase fonn’ que lecintna parant msjoute pos setieent tu spec tacle un aecompagnement sono, il todiie Ta Yeneus Spectacle lutméme: Quand jassat ta projection dea fied oubié ea franca, ene coastate pos seviement le stsccord dea parole ede Timage mais me semble soudaia uit Se ct lias autre chose el tandis queta salle ef es otlen font remplis pare tens doubled a pas pour mo deste {eacesmtiue auaitive et Je a Corelle que pour cette autre parole sans bruit qui vient de Feeran: Quand tne pasae 0a Zon Tass sudan sane wax le pesonnage gel eotnue de {esticler aur Tran, ex fest pes seulement ie sens de som Siscours gui nvéchappe soudatn le spectace Tat aussi eat change. Le visage, tout & eure anime, epasit ets ge comme ecu d'un horime interioque et Huterrupton 4a Sen envahit eran sous fa forme dune sorte de atupeur Ge ie spectateu es gestes eles paroles ne sont pay SUD. fumés sous une signteation dealer mais la parole reprend ie'geste ct Te geste rprend Ia patie ommuniguent & travers mon corps, eamme let aspects sensoriels de ton Corps its sont immdatement symboligues Tun de Faure farce due mon corps ext josement wn syteme fo fait oquvslences et “de trandposiions intersenscrelie Les Senn to traduisent Pun Fate sane avotr besoin an inte: Pre se comprenaent un Fastre sane avoir & pater par Tate. Ges remarques permettet de donner tot son sens mot ce flerder ¢ Comme en sensorium commune Derpétel, qui est touche tant dun cot et tantot de Fat tre» (2), Aves la notion de schema corporl ee West pas Seulement Tunite du corga qut eat deerite dune manre eave, cest sushi, 4 ravers el, Punts des seas et Fumie de objet: Mon einps ent le ew on pltotTactuite meme dh phtnorenedesprssion (Avsdcuth) en To experiences ‘hulle et expérence audi, par exp, soot prégoane ® Pauow, Seem. (2) Gite par Wansin, Travall eit, p. 192. 272 PHIENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION tes Pune de Fautre, et leur valeur expressive fonde unite fanléprédieative du monde percu, cl par elle expression Yerbale (Darstellung) et In signification intellectuelle (Be- Mleutung) (1). Mon corps est fa texture commune de tous, ies objets et i est, au moine a Pegard du tonde pergu, Vinstrument général de ma « comprehension ‘Gest Iui qui donne un sens non seulement & Vobjet natu- rel, mals encore a des objets culturels comme les mots. Si Toa présente un mot i un sujet pendant un temps trop feourt pour qu'il pusse le déchtirr, le mot « chav >, par fexemple, induit ize sorte «experience do ta chaleur qul fait aulour de Tul comme un halo significatit (2). Le mot ‘cdur > (3) surcte une sorte de rigidlé du dos et du cou et cst sevondaltement qu'il se projette dans le champ vie fsuel ou audilif et quil prend sa figure de signe ou de ‘ocable. Avant etre lindice d'un concept il est dabord tun événement qui saisit mon corps et ses prises sur mon corps elreonserivent la zone de signification & laquelle il se Fapporte, Un sujet déclare qua la présentation du mot « hue imide » (feuch(), il éprouve, outre un sentiment ehumidite tt de frola, tout un remanicment dit schema corporel, co ie si Funlérieur du corps venait & la périphéric, et comme fla réalit du corps zassemblée jusquerla dans tes bras et Gans es jambes eherchalt A se rezentrer. Le mot west alors paz distinet de attitude qui induit et est seulement {quand ea préence se prolonge quil apparait eomme image ‘xtérieure et sa sigafietion comme pensée. Les mots ont ‘une physionomie parce que nous avons a leur égard eomme AVegard de chaque personne Une cerlaine conduite qi ‘pparait d'un seul coup des quils sont donnés. « W'essaye ‘dp saisir Je mot rot (rouge) dans son expression vivant imais i n'est abord pour mol quo périphérique, ce n'est {qu'un signe avec Te savoir do sa signification. IL n'est pas ‘rouge Iu ‘Mais soudain Je Temargue que le mot se frate un passage dans mon corps. Cest le sentunent — if fille & déerire — d'une sorte de plenitude assourdle qui fenvabit mon corps et ul en méme temps donne & ma cavité Duveale ne forme sphérique. Et, pécisemeat a ce moment, Jeremangue que le mot sur le paper recolt sa valour expres sive ll vient aucdevant de mot dans ua halo rouge sombre, “G) Ta distinction d'Ausdsuck, Darstellung et Bedeutung est per Cassinzn, Philosophie der symbolischen Forman, Ik (©) "Weaoern, Traval elt, p. 160 sat @) Guen tout cas le ok Sema hort, ta Le SENTIR mm Drésenlaion d'un comportenent et dun mouvement ine Suny ana? ah. ogataethadnet iiesiaheu acai aca thar SSO SEGERS ESRea aaa (D Wenwen, Unterchungen her Empfindung and Emp finden, th Die Relte der Sprachempfindang tm. Process det Gestaliung auscrackumsiy elebte Warten, p. 238. “@) Ibid, p. 29. Ge que ton vient de dice du-mot ext encore plus ral de a phrase Arent méme davolrvralmeat Iu ie paca, hous pouroas dire ave est © du syle de Journal ou que c'est ‘Slag inldente > Ubi pp. 251-253). On peut comprendre une ‘urase ou du moins Iu donner un ceriain Seng en allant di toot ir patties, Non pis, comme le di Berpion, que nous formloas tune © hypothise »A'propos des premiers mols, mals parce que ‘ous avons un organe da langage qui epouse ia configuration fine fgulcique gat iu es presenide Come. nos orgnnes dar" 3e03 forientet scr fe sfitaulus et se sycbronisent avec hl, @) Tid, p. 280. 274 PHENOMBNOLOGIE DE LA PERCEPTION somme de « sensations corporelles », mais nous disons que Te corps, ea tant quill a des « conduites » est cet etrange objet ui_utilise Ses propres parties comme symbolique {ginerale du monde et par lequel en conséquence nous pour ‘ons « frequenter > 2 monde, le « comprendre > ct lui trou ‘Yer une signification, "Tout cect, dirac-on, a sans doute quelque valeur comme description ‘de Tupparence. Mais que nous importe si, en din de comple, es descriptions ne veulent rien dire que Yon, pulsso penser, et si la rellesion es eonvaine de non-seas ¢ Au niveau de’opinion, le corps propre est & la fois objet onstitue et constituant a Vegard des autres objets, Mais st Yom veut savoir de quot 'on pari, i faut cholsir, et, en der~ nildre analyse, le replacer du cbté de Tobjet constitut. De eux choses func, en effet : ou bien Je me considere a imiliew du monde, inséré en lul par moi corps qui se laisse {investi par les relations de eauvalite, et alors « les sens > tele carps sont des appareils materiels et ne connaissent Hien du tout; Tobjet Jorme sur les rélines une Image, et Timage rétinienne se redouble au centre optique d'une autre image, mais itn'y a ld que des choses @ votr et personne ul dole, nous sommes Fenvoyés indafiniment dune tape orporetie & Tautre, dans homme nous supposons un « pe- Githomme > et dans celul-ci un autre sons jamais arriver Ala vision ; — ou bien je veux vralinent comprendre com ment ily vision, mais alors il me faut sortir du constitu, ade ce qui est en so etsaisir par rélleion un étre pour qui objet nuisse exister. Or, pour que objet puisse exister au regard di sujet i ne suint pas que ce « sujet > Vembrasse 4a regard ou le saisisse comme a main saisit ce morceau 6 bots il faut encore qu saci qu'il le saist ou le regarde, ‘quit se connalsse salstsant ou regardant, que son acte soit atidrement donné a solméme et queniia ce sujet ne soit len que ce quila conselence dire, sans quoi nous aurions fen Une salsle de Fobjet ou un regard sur Pobjet pour un tiers émoin, mais le prétendu sujet, faute @'avoir conscience ie diaperseralt dans son acie et n'aurait conscience de rien. Pour qu'il y at vision de Vobjet on perception tac= lle de Vobjet, it manquera toujours aux sens cette dimen sion d'absence, cette irréalite par laquelle le sujet peut étre ‘savoir de sol & Tobjet exister pour Tul. La conscience da Iie présuppose la conscience du lant et de som acte de lisi= sony la consclence objet présuppose la conscience de soi ‘ou pluto elles ont synonymes. Sil y a done consclence de ‘quelque chose, est que le sujet meafabsolument rien et les Lp SENTIR eo «+ sentatons > 1a matitre » de a connaissance ne sont des moments ou des habitants de in cousience ile sont 4 dtd da constitu. Que peuvent aoe descriptions contre fy Svgenes et compen Gbapperaen-y& eat alter halve? evenons experience perceptive: de pergol ets {able sur laquelle jeri. Cla sigs entre autres chose, tue mon acto de perception moccupe el mfotcupe asset our que Je ne pulste pay pendant ue Je persis elec ement Ta table, m’apercevol Ia percevats Quand je weu Te'faire, Je eesse pour ainsi dire de plonger dans te able Dar ton regard, Jo me retoure vers mot Gul pergoly, et Jo Imieunes, enfin elle apparat dans la perspective de mon hse toireindividulie. Cest & partir dé que ai secondaire: tent conscience d'une actints de liaison, lorsque, prensa attitude analytique, je ddeompose Ia perception en qualtes ten sensations et que, pour rloindre& pati delle Pobjet Gh petals dabord jle Jo suis cblige de supposer un acte ie systhése qui n'est que la contreparie de mon analyse, Mon fete de perception, pris dans sa nalvele, elletae pas fue Itime cate syothée, il proite d'un traval deh fait, une synthese géndrale constituse uno fis pour toutes, Cest ce Gee Fexprime en disant que je pergos avec. mon torps oa {ee mex sens, mon corps, mes sens élant Justement co Savoir babtuel du monde, cette science implicit ou stir ‘ste. i ma conscience constitunitastuellement le monde delle pero, ir 'y aurat delle & io aucune distance et tre eax actin deealage possible, elle le peactreratjusqus dans se articulations les plus seeretesIsetentionnalte nous ‘ansporteaitau ewur deobjet, et du méme eoup le perga Vauralt pas Tépaisseur dun présent, la conslence ete Derarait pas, ne senglueail pas en Ii. Nowe avons, a one Iraire, constience d'un objet Inpulsable et nous’ sommes exlisés en Tul parce que, entre Int et nous il 78 ce savoir teat que notre regard ule, doot nous préstmons seule: ‘ment que le développement fationnel est possibie, et qui este toujours en de de notre perception. 8, comne nous Te disions, toute perception a quelque. chose. anonyme, est quelle eprend un acquis qu'elle ne met pas en quay: fon, Celat qut pergolt nest pes déploye devant fariméme comme doit tee une conscience, ha tne epasseur histor aque il reprend une tation petceptve et i est contro 4vec un present. Dans la perception nous ne pensons pas objet enous ne nous pensons pas Te pensank, nove some 276 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION mes & Yobjet et nows nous confondons avec ce corps qui en ‘ait plus que nous sur le monde, sur les mots et let ‘oyens qu’on a dea faire la synthése. Cest pourquol nous fvons dit avee Herder que 'homme eft un sensorium come mune. Dans cette couche originaire du sentir que Yon re- trouve & condition de colncider vraiment avec Vacle de per ception et de quitter Lattitude critique, je vis Tanite da sult nit intrsensore dea those J ees ene ‘cotme le feront analyse reflexive et la science. — Mats favest'ce que lo ie sana lu ison, questce que cet abjet ‘Gui n'est pus encore objet pour queiqu'un? La Fllexion psy ‘chologique, qui pose mon dete de pereeption comme un eve Dement de mnon bistore, peut blen etre seconde. Mais la ‘élleion transcendantale, qui me découvre comme le pene seur infemporel de Tebjot, nintroduit rien en Iut qui ay soit deja ¢ elle se borne fi formuler ce qui donne un sens & Ia table» & ¢ la chaise », ce qui fait leur structure stable et rend possible’ mon experiance de Vebjectivité. Eatin, fquestee que vivre Tunite de Tabjet ou du sujet, sinon la faire? Méme si Yon suppose qu’elle appara avec te phéno- ride de mon corps, ne faut pas que Je Ia pense eh lui ‘pour ly trouver et que je fetse la synthtse de ce phénoméne pout ch avoir Texpérience ? — Nous ne eherehons pas titer le pour soi de Ten sol, nous ne revenous pas 2 forme quelconque Wempirisine, et le corps. auguel nous eonflons la synthése du mondo pergu n'est pas un pur donne, une chose passivement regu. Mals I i et eest ce ul nous permet de llsser at sujet de I perception son opacite et som historiité. Pouvre les yeu sur ma table, ma conscience est gorgee de couleurs et de Foflels confus, elle so distingue & peine de ce qui slfre & tlle, elle sétale & travers son corps dans le spectacle qut ‘rest encore spectacle de rien. Soudain, je fixe la table qul Brest pas encore li, je regarde h distance alors quill n'y @ ‘as encore de profendeur, mon corps se centre sur ua objet fencare virtul et dispose ses surfaces sensibles de maniere ie'rendre actuel. Je peux ainsi renvoyer A sa place dans Te monde le quelque chose qui me touchait, parce que je peux, en reeulant dans Favenlr,reavoyer au passé immediat In premidre altaque du monde sur mes sens, et morienter vers Tobjet déterminé comme’ vers un avenit prochain. Lracte du regard est indivisiblement prespectif,pulsque objet est au terme de mon mouvement de fxation, et Le SENTIR, an trospectif, pusqu'll va se donner comme antétieur son apparition, comme le « stimulus », le motif ou le premier moteur de tout le processus depuls son début. La symthese spatiale et la synthese de objet sont fondées sur ce deploic= ment du temps. Dans chaque mouvement de fixation, mon corps noue ensemble un présent, un passé et un ave Steréte da temps, ou plutdt i devient ce lieu de la nature 0, ‘pour [a premiere fois, es éyénements, au lew de se pousser Fun Yautre dans etre, projetteat autour du present un dot Die horizon de passé et 'avenir et regaivent une orientation historique. Iya biea ici Vinvocatioa, mais non pas Texpé- lence d'un naturant éternel, Mon corps Pread possession ‘du temps, il fal exster un passé et un avenir pour un pré= sent, ibmfest pas une chose i fat le temps au liew de le subit, Mais taut sete de fixation doit étre renouvelé, sans ‘uci il tombe & Tinconselence. Lobjet ne reste net devant oi que si je le parcours des yeux, la volubilité est une pro= Drieteesseatielle du regard. La prise qu'il nous donne sur tin segment de temps, la syntivése quil elfectue sont ellese mémes des phénoménes temporels, s'écoulent et ne peuvent substster que restaiies dans un nouvel actelui-méme tempo- 4el-La prétention 4 Vobjectivité de chaque acte percepif ext reprise par le suivant, encore dégue et'de nouveau repr Get éeher perpetuel de la conseience perceptive etait prévic sible dés son commencement. Sie ne peux voir Fobjet qu’en Téloignant dans le passé, c'est que, comme la premigre attae que de Tobjet sur mes Sens, a perception qui lui sucetde Secupe et oblitere lle aussi ‘ma conscience, c'est. done Gu’elle va passer & son tour, que le sujet de Ia perception West Jamals une subjective absolue, qu’il est desting & ‘devenir objet pour un Je ultéreur. La perception est tou Jours dans le mode du « On >. Ce n'est pas tn acte person: ‘el par lequel Je donnerais mov-méme un sens neuf Ama vie- CCelut qu, dans Vexploration sensorielle, donne un passé at présent et foriente vers un avenie, ce nest pas mot comme Sujet autonome, cest mol en tant que Val un corps et que je sais « regarder >. PlutOt qu'elle west une histoire verter ble, I pereeption atteste et renowvelle en nous une « prébis: toite >, Et cela encore est eseenticl au temps: il ny auralt ‘Pas le présent, cestd-dire le sensible avee son épaisseur et fa iehesse inépulsable, sla perception, pour parler comme Hegel, ne gardait un passé dang sa profondeur présente et ne le cootractait en lle. Elle ne fait pas actuellement 1a syathtge de son objet, non quelle le egoive passivement,& It mapiére empiriste, iis parce que Punité de Vobjet appar 276 PIIBNOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ralt parle temps, t que le temps séchappe & mesure qu'il fe ressaisit. Jai bien, gréco au temps, un embottement et tune reprise des experiences autérieures dans les experiences ultérieures, mais nulle part une possession absolve de mot par moi, puisque le ereux de Vevenir se remplit toujours ‘Wun nouveau présent. I n'y a pas objet lit sans Halson et ‘sans sujet, pas dunilé sans unification, mais toute synthese est la fois distendue et refaite parle temps qui, dun seul ‘mouvement, Ia met en. question et la confleme parce qu ‘Produit un houveau présent qui retient le passé. Lalternae tive du naturé et du naturant se transforme done en une dialectique du temps constitus et du temps eonstituant. St nous devons résoudre le probleme que nous nous sommes post —cclut de In sensorialit,cesta-dire do la subjec« Livité file — ce sera en reflechiseant sur le (emps et en montrant comment i nest que pour une subjectivite, uisque. sans elle, le passé on sol n’étant plus et aver Bir en sl pas encore, n'y aurait pas de temps — et com ment cependant cette subjectivite est Te temps uimeme, comment on peut dire avec Hegel que le temps est Texise tence de esprit ou parler avee Husserl d'une autoconstita- toa du temps. ‘Pour le moment, les descriptions précédentes et celles q ‘vont suivre nows familiarisent avee un nouveau genre Je Tellexion dont nous attendons la solution de nos problémes, Pour lintellecualisme, rélechir eest dloigner ou objectiver Jn sensation et faire apparaitre on face delle un sujet vide aqui puisse parcourir ce divers et pour qui il puisse exister- Bans Ia mesure méme ol Tintelectualisme purife Ia eons ‘eclence en la vidant de toute opacité il fait de la hylé une ‘ertable chose et Tapprdhension des contenus eonerets, Ia Fencontre de eelte chose et de Tesprit devient impensable- Sion répond que la matiére dela connaissance est ua ré sultat de analyse et ne doit pas étre traitée comme un él& ment reel, il faut admettre que corrélativement Tunite aya ‘thetique de Taperception est, elle aussi, une formulation notionnelle de Vexperience, qu'elle ne doit pas recevolr var Teur ariginaire et, en somme, que la théorie de le connais- snes est h recommencer. Nous eotvenons pour notre part ‘Que Ia matizre ct la forme de la connalssance sont des r6- fultats de analyse. Je pose une matitre de ta connaissance, Jorsque, rompant avee Ia fol originaite de la perception, Fadopte A son egard une attitude eritique et que Je me demande « ce que je vois vraiment >, La tiche d'une re ‘eaion radical, e'est-t-dire de celle qui veut se comprendre LB SENTIR 219 ee es ea Kia ete Bee ae Darcourt et le traverse de part ea part mais un certain Hons et comme modalite de Texistence, ne peut, Pas pIUG Sen ele ie eine gen ap lg is tae: vp ae Bas ho ak rn al ae Such GES Sea aca ee 280 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION dda réfesif de la pensée thétique. La réflexion ne saisit one elle-méme son sens plein que si elle mentionne Te fonds irenéeht qu'elle présuppose, dont elle profite, et qui constitue pour elle comine un passé eriginel, un passé qul bia Jamals été présent. 1. —LEspace Nous venons de reconnaltre que I'analyse n'a pas le droit de poser comine moment idealement separable une matiere de la connaissance et que cete matiére, au moment ob nous laréalisons parun acte exprés de rlleion, se rapporte deja ‘au monde. La réflexion ne refat pas en sens inverse un ehe= min dé parcoura par la constitution, et la référence nats ‘elle de 1d matitre au monde nous conduit & une nouvelle Conception de Tiatentionnalit2, puisque In conception ‘sique (1), qui trate Vexperience du monde comme un acte pur de Ia'consetence constiluante, ne réusst Ale faire que Gans Texaete mesure ot elle delint Ia conscience comme nnon-dire absolu et corzativement refoule les eontenus dans lune « couche hylétique > qui est de Vétre opaque, Il faut Inaintenant approcher plus directement cote nouvelle inten Aonnalité en examninant In notion symétrique dune forme de la perception et en particulier la notion despace, Kant a essayé de tracer une ligne de demarcation rigoureuse entre espace comme forme de Texpérience externe et les choses onnées dans cette expérience, Il ne sagt pas, bien entenduy un rapport de contenant & contenu, pulsgue ce rapport Bexiste qu’entre des objets, ni méme Gun rapport d'melue sion logique, comme celui qui existe entre individu et la classe, pulsque Iespace est antércur a ses preteadues par ties, qul soat toujours déeoupées en Tuk. L'espace n'est paste ‘milieu (réel ou logique) dans lequel se disposent Tes choses, Inais le moyen par lequel Ia position des choses devient pos: sible, Cest-idire qu'au lew de limaginer comme une sorte ‘ther dans lequel baignent toutes les choses ou de le conee ‘oir abstrailement comme un earactore qul leur soit com= ‘nun, nous devons Te penser eomme Ia pulseanee universele de leurs coanexions, Done, ou bien Je ne rlleehis pas, Je vis ‘dans Tes elioses et je considére vaguement Vespace iantOt comme le miliew des choses, tntOt eomme leur altribut "Nous entendons par I soit celle d'un kanten comme P. Lae chitze ey (Lddaltne hanien) soit ele de Husson dans 1 Scone période de sa philosophle (psiode des Ideen). 282 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘commun, — ou bien je nelchis, je resis espace & sa ‘Source, je pene actuellement les satons qui sont sous ce Inot ef Je m'apercols alors ques ne vivent que par un Sujet qut les deerive et qui les porte, je passe de Vespace Shatialisé A espace spatiisant. Dans le pre ‘onps et les choses, eur relations conertes selon le haut tle bas a droits ct la gauche, le proche et Te lointain peas vent m'apparaitre comme une multiplet irreducible, dans Te second eas Je déeouvre une eapaeté unique et indivisible de decrie Tespace. Dans Je premier aa, fa aaite A Yes. pace physique, avec sev régions aiferemment qualifies; fans le second, ja alfaice & Vespace géomerique dont les mensions sont substituales, fa la spatiale homogene et trope, Je peux av moins penser um pur changement Je Hiew qui ie moditterait en rien le mobile el par conséquent tune pure positon distinete de la tution de Vobjet dans ion conteite concset. On sait comment ete lstinction se Brouile au niveau da savor scientifique luiméme dans les eoneeptions modemnes de lespace. Nous voudrions ie Ia ‘confronter, nom pas vee les instruments techniques que Ia physique moderne ext doanés, mais avec notre expérieace fe Teapace, dernve Instance, slon Kant Tulcméme, de foutes les connaissances touchant Pespace. Estil val que nous soyons devant Tallernative, ou bien de pereevoir des hoses dane espace, ou bien (si nous réeeRissous, et fous voutons savoir ce que sigaiient nes. propres' expe ences) de penser espace comme esysteme indivisible Sea ees de ion qvacompit un exit conituan espe Flenee de Tespace n’en fonde-belle pas runite par une sya- thise dnotaut autreworle? ee ‘Considéronsla avant toute aboration _notionnelle. Soll, par exemple, notre expéience du « haut» el due bes >: ‘Nous ne sauroos Ia saisr dans Tordinaire dela vie, car elle tat alors dssimulee sous ses propres acquisitions. I faut Sous adresser & qusique cas exceptonnel ou elle se a&fwsse tse retase sous nos yeux, par exemple, aux cas de vision Sans inversion rétinienne. Sion fait porter Aun sujet des Innettes qui redressent les Images reiniennes, Te paysage fnlie parait dabord irrel et renvers; au seéond four de Fapilence, it perepion normale cmmence des abl ‘cri prés que le sujet ale sentiment que soa propre gor st renverse (0). Au cosre dane sone sere: Gene: “) Sznarrox, Some preliminary experinents on vison without Anversian ofthe Penal brages [DESPACE as Hiences (1), qui due huit jours, tes objets appa ‘Gabord fesvetsts, mals moiterrbls que in premiere fol Le second Jour le pavsage nest plas renversé mal cest corps qui es seni en postion ancrmsle. Du'trvstme at SEptitat jour, eeanpe se redrense progreslvement et paalt {fe ents en postion mormal, sitout quand le sujet est Scie Quand fet élendu immobile sur un sta, fe corps te ‘resent enenrerurle fond de ancien espace, ey pour les Jarlcsinvsibles du corps la droite et la gauele eoservent Jusqurh la nde Tespetienee Tanciente ‘Iocalsation, Les byes extéricurs ont Ge Plus en plus laspect de la < 1 Ine's Bes te eiaguiéme jour, les estes gut Se laissateat uoedtromper par le nouvesa mode de vision et quil Cale Iai corriger, compte tebu da bouleversemeat visu, vont Sins erreur 8 Teur huts Les nouvelles apprences vsueles ‘Gay a ddbut, sien foie sur un fond ancien espace, Sentourent dabioed (Uoisieme. jour) au. prix dun efort Tolontaie, ensuite (eeplieme jour) ans aucun effort, un Torizonoriente comme ells. Au septieme Jour, ia localsae tion des gons est correce i Fohjt sonore est wen miéme temps quentenda, Ele reste inceriaine, ver double repre: sentation, ou mnie incorrete, si Vbjet sonore appara Das dans ie champ visuels Alain de experience, quand 03 Felie les Toneten ies objets paraissent, non pas sans doute Tenversés, mas « bsarres > ot les reactions moltiees sat Inverse’ s Te aujet tend la main rete quond il faudrat tent In gauche. Le peychologue est" Gabord. teat de {ire 2) qvapres Pinstilaion des tonstes Te monde visuel text donne a sujet exastement comme sil aval plvote de {or et en conseence ext poor lul renveraé. Comme les iustratons wun livre nous apparaasent& Fenvers sh Tom Fest amuse ie placer elu tee'on bas » pendant que nous Fegarions alr, Ta mange de sensations qui constituent {e'panorama'a tte retoumnee, place ele ssl «latte 00 Darn Celle autre masse de’sensations qui est te monde {icufe eat pendant ce temps demeures © droite > elle ne ut plus colalder ae le monde vstel et en particulier le aj a de son compe deux representations. inenneiisles, Tune qui fol est donnée par sea sensations tales et pat Ieee images visuelles» quila pa gander dela periods ante (@ Senarron, Vision without inversion of the retinal image. (@) Gest, aw moins implicitoment, Tnterpedation de Sear. 28 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION cure & Fexpéslence, Mautre, celle de Ia vision présente, qu Toi montre son corps « les pieds en Tair >. Ce. coatlit images me peut fnir que si'T'un des deux” antagonistes disparait, Savoir comment une situation normale se rélablit ‘evlent alors 2 savolr comment Ia nouvelle image du mondo ‘et du corps propre peut fare pallr» (1) ou «deplacer » (2) Fautte. On remarque qu'elle y réustit @autant mieux que Je sujet est plus actif et, par exemple, és le second jour quand il se lave les maine (3). Cest done Vexperience da mnetire en harmosie les données. iste tactiles sil s'apercevrait, par exemple, que le mouvement néeessaire pour atteindre ses Jambes, ct qui ait jusquicl lun mouvement vers « le Das >, est igure dans le nouvest spectacle visuel par un mouvement vers c@ qui ét avant ¢ Te haut », Des eonstatations de co genre permel- {talent Wabord de corriger les gestes Inadaptes en prenant Tes données visuelles pour de simples signes a déchifrer et en les traduisant dans Je langage de Tancien espace. Une fois devenues « habituelles » (4) elles erceraient entre dizeetions aneiennes et les nowelles des « associations » (8) stables, qui supprimeraientfinalement les premieres au pro- fit des tecondes, prépondérantes parce quelles sont fournies par ln vue. Le'e haut > du champ visuel, ou les jambes Apparaissont d'abord, ayant été trequemment identifie avec ce qui est le « bas > pour le tousher, le sujet n'a bientot plus besoin de la médiation d'un mouvement contrBlé pour passer un systéme & Teutce, ses jambes vlennent résider Sans ce quit appeait le « haut > dx ehamp vieuel, non seu lement, il les y « voit», mais encore il lea y « sent » (8) et Sinalement « ce qal avait éé anclennement « le Baut > du champ visuel commence a donner une impression tres sem= Dlable& celle qui appartenait au « bas » et vice versa > (7)- ‘Au moment ol! le corps tactile rejoint le corps visuel, la région du champ visuel ob apparassaient les pieds du sujet @® SimTos, Vision sithot tnverson, p88, 2) Some preininary experiment, 6 @ Visor without tavern, p88 {0 Scion, The spatial harmony of fueh ond sl, pp aan (©) Simurro, shi : Stnarom, Some preliminary experiment, p61, & Staton: Sel eta totes pe S88 ESPACE 25, cesse de se définir comme « te haut ». Cette désignation evita Pegion ot appara la ee elle des pied rede Ment Te bas ‘Mais cele interprétation est inintlligible, On explique le renversement du Paysage, pls le relour ala vision normale, fen supposant que le haut elle bas se contondent et varient avec la direction apparente de la tele et des pieds donnes dans Timage, quils sont pout ainsi dive marques dans lo inn sensi gu ia gitibaton etectve des snaations. ais en aucun eas — soit at debut de Pexperienees quand Temonde est « renversé», sot la fn de Texpérience quand il see edresse », — orientation du champ ne peut étre don- ‘née par les contenu, tte et pied, quiy paralsseut. Car pour pouvoir Ia donner au ehamp, it faudgalt que eos eontenus Etsent eux-memes une ditection. « Renverse > en soi, ‘droit » en sbi ne signifient evidemment rien. On réponde Aprés imposition des lunettes, le champ visuel appara ren- verse par rapport au champ {aclilo-earporel ou par rapport 4au champ visuel ordinaire, dont nous disons, par definition ‘nominate, qu'ls sont « droite >, Mais ia meme question se ‘pose i props de ces champs-repares : leur simple présence he sufft pas a donner une direction quelle quelle soit. Dans les choses il suffi de deux points pour déinir une diseotion, Seulement nous ne sommes pas dans Tes choses, nous avons encore que des champs sensotiels qui ne sont pas des aggiomérats de sensations poses devant nous, tat ¢ la fe em haut », tantot ela Lee en bos >, mais des systémes sapparences Wont Torientation varie aii cours de Vexpe ence, méme sans aueun changement dans la constellation des stimuli, et il sagit justement de savoit ce qui se passe lorsque ces'apparences Mottantes s'anerent soudain. et #0 situent sous Te rapport du e haut » et da bas >, sol au ‘abut de experience, quand te champ tuetilo-corporel para droit» et fe champ visuel « reaverst >, soit dans la suite ‘quand fe premier se Fenverse pendant que le second Tedesse, soil enfin au terme de experience quand tous let deux sont a peu prés « droits ». On ne peut prendre le monde et Fespace orienté pour dannes avee les contenus de experience sensible ou avec le corps en sol, pulsque Lexpe rience monire justement que les mémes contenus peuvent tour 4 tour étre orientés dans un sons ou dans Tatutre, et que les rapports objects, entegistés sur la rétine pat Ia Position de’ Timage physique, ne déterminent pas notre experience du haut » ct du «bas »; il sagit préeisément ‘de'savoir comment un objet peut nous apparaltre « drolt > 286 PHENONIENOLO DE LA PERCEPTION fom ¢ renvorsé > ef co que weulent dire ees mots. La question fe simpose pas sculement june psyehologie empiriste qul trate la perception de espace comme fa reception en nous Gum espace réel, Totientalion phéenoménale des objels fcomme tn reflel de Leur orientation ans Te monde, mals aussi bien & une psyclolasie intlleetualiste pour laquelle le ‘eaoil > et le « Feaversé > sont des Felations et dependent Ges repéres auxquels on s¢ rapporte. Comme Vaxe de coor- ‘données coi, quel qu'il sot, nest encore situé dans espa ce que par ses rapports avecun autre reper, ct alnsl de suite, In mise en pace du monde est indeiniment. diferée, te ‘ehaut > et le « bas > perdent tout sens assignable, moins ue, par une contradiction impossible, on ne reconaisse & ertains contenus le pouveir de sinstllr eux-meémes dans Fespace, ee qui raméne Tempirisme et ses dificultés 1 est aise de montrer qu'une direction ne pent ¢ire que pour wn Sujet qul la déert, et un esprit constituant a éminemmeat Te pouvoir de tracer toutes Tes directions dans Vespace, mals iL n'a actuellement aucune ditecion et, par sulle, aucun espace, faute dun point de départ effect, d'un ict absolu ‘qut puisse, de proctieen proche, donner un'sens a toutes let determinations de Tespace. Liplellectuatisme, aussi bien ‘gue Vempirisme, demeure en deca du probleme de espace fhe peut pas méme poser la question = i siagissait de savoir comment Fimage oa onde a onl et renerde, put te reresset pout ol, Lintelectualisme ne. peut pas méme.admettre que Vimage du monde soit renversée apres imposition des Iuneties. Car il n'y a pour un esprit constituant rien. gut distingue Tes deux experiences avant et aprés Vimposition ‘es Tueltes, ou encore rien qui rende incompatibles Fexpé rience visuelle du corps « renverse > ef Vexpérience tactile 4 corps € droit », pulsquil ne considére te spectacle de Iulle part et «jue toutes les relations objectives du corps et Se entourage sont conservées dans le nouveau spectacle, ‘On voit done a question + Pempitisme se donnerait volons tiers avee Torientation elfeclive de mon experience corpo relle ee point fixe dont nous avons besoin si nous voulons fcomprendre qu y eit pout nous des dicections, — mais experience en méme temps que fa rellexion montre quai eum contenu rest de sot orients, Lintellectualisme part de. fctterelativite du haut et du bas, mats nen peut pas sortie pour rendre comple dune perception effetive de Vespace. Nous ne pouvons done comprendre Texpérience de espace ni par fa consideration des contenu nt par eelle dune set ESPACE os ‘itl pure de Histon et nous sommes en présence de cette Uroisttme spatialité que nous flsions prevete tout a Tear, aul esto celle des choses dana Ueapacey i cele de espace Spatalisant, ct qui, dee lve, éehappe a analyse kantcnne lest présupposte per elle. Nous avons besoin d'un absold dans Ie realy eat espace qu ne sisse pas sut Tes appa qui anere en eles et se fasse solidaie Selle, “quis cependant, ne soit pas “donne aves elle Ait Ianie Faliat, et pulse, comme le monte Yexpetience de Bization, survize klar botleverscment, Nous avons & echereher Texperienteoriginsire do Vespace en degt de la distinction de a forme cla content Sion s'arrange pour qu'un sujet ne voi la chambre 08 i se trouve que par Tistermedigre dun mole. qu Ia elle en Tinelinant de 45" par rapport verticals, le Sujet voit @abord la chambre « oblnque ». Un homme qu "Y déplace semble marcherineliné sur fe cOle Un morcead 4e carton qui tombe Te ong du chambranle dela porte Darsit tomer selon une direction oblique, Lensemble ext hrange >. Aprés quelques minutes, un changement Brose faye intervient Tes mors, Chomme qui se depiace dans la Dido, la rection de ehte au, carton “deviennent vert six (1). Cele expérenes,anslogue 4 celle de Stratton, & avantage de mettre en éidenes tne Fedistribution inslane lanée du bast et ds bas, ss aucune exploration mori. Nous sivions aj quil ty a aucun sens 4 dite que image eblique (ow renversee)apporte avee elle une nouvelle Toek Tigation dau et da ‘bas dont mows prendrions connie sance par Feaploration moteice du nouveau spectacle, Mala fous voyons malmenant que celte exploration ‘west pat Intme neceesair et qu’en conséquence Fonintation et coos lituce par on ace gloat du sujet percevant. Dison que ta Perception adietiat avant Texpérience uncertain, Moen patil par rappostaauel le spectacle experimental appa Tait dabord sigue, et dus, au cours de Texplrienee ce spectacle induit un tre mifeau par rapport suquel Fen Semblo du champ wsuel peut de rouvens apparaiee droit “Tout se passe comme si certains objets (es mor, ls pores iecorps de Vhomme dans la chambre), termes comme bliques par rapport Aun niveat dann prétendaient de sk Souris ies reelons privileges, atiraient a eux Ia ver () Wenmnenien, Bxpertmentelle Studien ber das Sehen vou Bewegung, p28 288 —-PHBNOWENOLOGIE DE LA PERCEPTION tical, ouatent lerole de « points d'ancrage » (1) et faissent Daseuler le niveau précédemment établi. Nous ne tombons | ‘pas ick dans Verreutréaliste qui et de se donner des direc ions dans espace aveeTe speetace vsuel, pulsque le speeta- cle expérimental n'est pour nous oriené (obliquement) que ‘par rapport A un eertain niveau et qui ne nous donne dove ‘as de soi la nouvelle direction du haut ot du bas. Reste 3 sa- Noir ce quest au juste ce niveau qui se précte toujours lui= iéme, toute constitution d'un niveau supposant tn autte ‘iveau peéstabl, — comment les « pointe dancrage > di nliew d'un certsin espace auquel ils dolveat leur stabite, hows invitent & en couatituer un autre, et enfin ce que c'est gue le « haut» et Je « bas >, s1 ce ne sont pas de simples Roms pour désigner tne orientation en sol dos contenus Sensorcls. Nous maintenoas que le « niveat spatial > ne se fonfond pas avec orientation du corps propre. Sila couse lence dt corps propre contribue sas aucun doute 4. la onstitation da niveau, — un sujet, dont latte est inelings, place en position oblique un cordon mobile qu'on Tul Je: Imande de placer verticalement (2), — elle est, dans cette fonction, en concurrence avec Tes autres secteurs de Pexps ence, e la vertiele ne tend & suive la direction dela tele Gu si Te champ visuel est vie, et si les « points dancrage » Ranquent, par exemple quand on opere dans abscurite. Comme masse de données tactile, abyrinthiques, kinesthe- siques, Ie corps n'a pas plus dovlentation definte que les faulres contenus, et il rogoit, hi aussi eee orientaion di niveau general de experience. Lobservation de Wertheimer ontre Justement comment Te champ visuel peut impose Une orientation qui n'est pas celle du corps. Mais i le corps, comme mosalque de sensations données, ne dent aucune Ment Ia verticale appareate au point que Te sujet, penche la {le pour la placer parallélement& cele verticale devige (3). On seralttent® de dire que a verticale et la direction deinis par Taxe de symétrie de notre corps comme systéme syner- Bique. Mais mon corps peut eependant se mouvoir sans fetrainer ave Ta Te haut et le bas, comme quand Je me ouche sur le sol, ct Pexpérience de Wertheimer montze que Bia, v. 258, (2) Nace cite per Weaescnscn, id, p 2. (8) La Structure de Comportement, br 18 LLESPACE 29 Ja direction objective de mon corps peut former un angle Spprécableavee ia vericale apparent du speetace. Ce qut inporte pour Yorientation tt spectacie, ce nest pas mon ua tel qui est en falt, comme shose dans Pespace obec: ty mals mon corps comine syste actions posses, on aps virtue! dont te lew »plenoménal eat dtfia pa a {che et par aa situation, Man corps eat fou i a quelque howe A aire Au moment ot le set de Werlhelmer prea Dace dans le dapat prepare pour luk Pare de ses actions Possible tells que mareber, ours ane srmoie Wlset Ee tabi assole —dessine devant Iu, meme £8 les eux ferms, un bit posable. image a miroir (a Tinae dabord une chambfe autrement onenié, cet a- ue le aujet est pas en pase avec Tos uatnaes quel Severo ne Chatile posi e chats pas aves homme Gil vot aller t vent Apres queues minutes, & conde Aion quit ne renforee pas son uncrage inline fetant les yeux hors du miroir celle mervele se, produ que ia Sambre retete Eve un set capable dy vivre, Ce corpe Sistel place i coms rst tol Point que Vo sujet 30 bent plus dans le monde ob est effectivement ct qau few de aes jambes et de es bras veritable, Ise set len james ff ics bras quit Caudrat avoir pour archer et pour agit dans la chambre rll I hable le spectace: Gest alors {Qe Te niveau spatial baicule ot stabt dans’ sa couvelle Fositon text dane one certaine possesion du tonde pat Jon corps, une eeraine prise de ton conps sur le modde. Projet, en Fabsence de points danerage, Par la sate attic ude de'mon corp, come dats les experiences de Nagely— Sdhermines quand Te corp est assoup, par lea seules xh fgeness da spectacles comme dane Ferpéfence de: Werth: seer i apparaitormatement Ala fonction Ge me Intentions mlries ef de mon champ pererpif lorsque moa fotps elect vient & colacdes ave e corps vrtuel qu eat ‘gs par fe spectacle st le pectacie eect aver e miiew Guenion cone projte auiur de fs it naale quande Shire on corps comme palsance de certains geste, emine eigen de cortins pans privieie,ele pecasis pergu comme invitation aux onemen geen ‘et theatre des Intmes eclons,stabit um pacte qui me donne Jolasance Adz Tespace comme aut ehotespolssanee directs sur moa Ee consiuton dun niveau spat west quan Jet fhopeas de Ta consttation d'un monde pleins mon corps fst'en prge sur fe monde quand ma perception ‘votre {tn apecacle aust varé et aust ltrementarielé que pose 28) —_PHBNOWENOLOGIE DE LA PERCEDTION sible ot quand mes intentions motrices en se Aéployant re falvent du monde les reponses quTeles atlendent Ce manic Sum ae nttets dans it peeepion et dane action defn {nol percept un fond le ma ve, un mite general pose In coesisence de mon corp et monde, Aves la notion du niveau spatial ed corps comme sujek de espace, on omprend ie pbésomees que Stratton 8 devils sant eh ‘endre compe, Si eve Tedrssement » du champ résllat ‘une serie Wassoclations entre les postions nouvelle et fea ancennes, comment Toperaion foutraitelle avo une ‘lure spstemetique et comment dex pans enters de Uho- aon pereepit wendraeatis joizare dum seul coup 2x oijes deja credreste » 191 au contrsre la nouvelle ‘neatation result une operation de la pensée et eonase {aiten un changement de caordonnées, comment Ie champ Stunt ou facile pourrait neater & Ia transposition ? Ifaudeit que le tet consitant 10 par imponsibe aii ‘avec lataneme et capatie dignorer il ce quil fat all Heirs) Sn rnp est tema et ependand arlelle et progrestive, est due Je vas dun systeme de Postions 4 Faure sans avoir Ia let de chacun dey dee Ereomme in homme chante dans un autre ton un ar quit scolenda sane suse connssance mosis. ha potese tian d'un corps emporte vee ele le pouvoir de changer de Diveat et de « comprendre > Fexpaes, comme la possession de'n voix cl de Shnger de ton: Le ehainp percept Sdresse eta infin do emperiencs je Iidene sans cone cpt parse que Je vi en I, pars que Je me porte fot ale cars te nouveau spectaie et que fy pace four alzal re mom cenze de grave (2). Aw dit de Fexpéience, (0) Le changement de niveau dans les phénomdnes sonores est tuts aifiede b obtenit Si Ton Serrange, 4 Yalde dun pseuso ‘hone, pour fire arriver a Pelle droite les sone qu Yiensent Bein snuche avsol gulls alleignent Forel grachey on ableat {uh renversoment du champ quai comparable au renversemeat 42a champ visuel dans Texperience de Sraon. Or, om marrive ‘ation dept dune longue aecouiumane, de tedresser De champ ZaudlfL localisation des sons par Toue secle reste fosqy I Bn de Yerpérionce Incorecte Ele nest correct ete son ne Daralt Yenir de Tobjet situé 4 gauche que st objet est va ea ime Temps. quentenda, P. Te Youxoy audilory location toh ecoustcal transposon of the ears. {@) Le sujet peut, dans les expences sur inversion audltive, donner Villsion une localization correcte quand. il YOR LEspace am Je champ visuel parat Ata fois renversé ot frrdel parce que Je sujet ne vit pas en lui et n'est pas en prise avec ful Aw cours de experience, on constate une pase intermediaire OU Ie corps tactile paral renversé et le paysage droit parce que, vivant déja dans le paysage, Je le pergors parla meme eomiNe Groitet que la perturbation expérimentale se trouve mise au tomple du corps propre qui est ainsi, non pas une masse de sensations effectives, mats le corps qui fait avoit pour pet exvoir un spectacle donné. Tout nous renvote aux relations| forganiques du sujet et de Fespace, & cette prise du sujet sur Son monde qui est Forigine de Fespace, ‘Mais on voudra aller plus loin dans analyse. Pourquot, emandera-ton, la perception nette et Faction assurve ne sontvelles possibles que dans un espace phenoménal orteate? Cela n'est evident que si Yon suppose le sujet dela per ception et de I'action eonfronte avee un monde od il 9 & Sfa des directions absolues, de mantre quil alt & ajuster les dimensions de son comportement a celles du monde. Mais nous nous plagons A Tintérieur de Tn perception, et ‘ous nous demandons précisément comment elle peut acco- der & des directions sbsolues, nous ne potvons done Das les supposer données dans la genése de notre experience spatiale. — Lrobjection revient a dire eo que nous disons ‘epuis Te début : que Tu constitution d'un nivea suppose toujours ua autre niveau donné, que Fespuce se préstde ‘toujours Iulaméme, Mais cette remarque n'est pas la simple eonstatation d'un éehee. Elle nous enselgne Vessence de espace et la seule méthode qui permette de le comprendre. Test estentiel A Fespace d'étre toujours « déja constilue > ‘et nous ne le comprendrons Jamals en nous relirant dans lune perception ‘sans monde. Il'ne faut pas se demander ‘Pourquoi I'tre est orienté, pourquoi Veistence est spa- tale, pourquol, dans notre langage de tout & Theure, notre corps n'est pas en prise sur le monde dans toutes les post= tons, et pourquot ta. coexistence avee le monde pola sige Trexpérience et fait surgir une direction. La. ques ne pourrait étre poste que si ces fats étaient des accidents qui adviendraient a um sujet et & un objet indiférents A espace. Lexpérience perceptive nous montre au contraire aqu'ils sont présupposés dans notre rencontre primordiale avec Tétre et que fetre est synonyme date situé. Pour le sujet pensant, un visage vue A Tendroit > et le méme vie Toblet sonore parce qu’ Inhibe ses phénombnes sonores et ‘> dans fe vowel. PT. Youxe, ibid 202 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION ‘sage vu « a Leavers > sont indiscernables. Pour le sujet de latperception, le visage va « & Lenvers > est méconnls: sable. Si quelgu’an est clonda sue un Tit et que Je le rogarde ant A tele du lit, pour un moment ee visage fest normale ty’ a bien un eeriain désordre dans les traits et al du mal & comprendre le sourire comme sourire, mais de sens que je pourrais faire le tour du lit et Je vols par les yeux dun spectateur place au pled du it. Si le spectacle se Drolonge, il change soudain. aspect : le visage devieot nonstrucux, ses expressions elfrayantes, Les cil, Tes S0Ur- fils prennent wn ait de materalite que je ne leur al jamais. trouvé. Pour la premiére fois je vols vraiment ee visage Fenversé comme si etait sa posture « naturelle: Jab ‘evant mol une {ete polatue et suas eheveux, qui porte au {ront un oriflee soignant et plein de dents, avec, aa place dela bouche, deus globes mobiles entourée de erins ulsaats ft soulignés par des brosses dures. On dita sans doute que Ie visage « droit» est, entre tous les aspects possibles d'un visage, celui qui mest donné le plus trequemmeat et que Te visage renversé métonne parce que Je ne le vols que sarement, Mais les visages ne Solfrent pas souvent en post tion rigoureusement vertical, il n'y a aucun privilege stax tistique en faveur du visage « droit» et la question est Jus- tement. de savoir pourquoi dans ees" conditions il mest onné plus souvent qu'un autre. Sion admet que ma per ception lui donne un privilége et so référe Tul comme & lume norme pour des raisons ie symétrie, on se demandera ourquo! au-dela d'une certsine obligulté le « redresse- {nent > ne Sopére pas. Il faut que mon resard qui parcourt Te visage et qui s Ses directions de marche favorites ne re= cconnaisse Te visage que s'l en rencontre les_délalls dane tun certain ordre ircéversibie it faut que le sens meme de objet, — ict Te visage et ses expressions, — soit lie A som forlentition comme le montre aseez la double acception dit mot « sons >. Henverser un objet, cest al Oter sa significa tion. Son élre objet nest done pas un etre-pourle-sujet- pensant, mais un étrepourle-regard qui le rencontre sous {in certain bsis et ne le recopnalt pas surement, C'est pour: quol chaque objet a «son» heut ef «son bas qut indie Guent, pour un niveau donné, son lieu « naturel», ceiul Gail «doit» cecuper, Volt un visage ee n’est pas former Made une’ certaine Jol de constitution que objet obser- ‘eraitinvariablement dans toutes ses orientations possibles, est avoir sur Tul Une certaine prise, pouvoir sulvee A sa ‘surface un certain ilinéraire pereeplif aver ses montées et ESPACE 23 ss descentes, aussi méconnaistabl, st je le prends en sens averse, que la montagne ou tout 4 Pheure Je peinais quand Jela redescends 2 grands pas. En général notre pereeplion de comportersit ni contours, ni figures, ni fonds nl abjel ‘par constquont elle ne serail perception de rien et enfin el he serait pas, sie sujet de la perception n’étalt pas eee gard qul h'a'prise sur les choses que pour tune certaine Srientation des choses, et Torientation dans Vespace nrast ‘pas un caractdre contingent de Tobjet, est le moyen par equel je le econnais et Val consetenee de Tui comme dun ‘objet. Sane doute Je puis avoir conseience da meme objet Gans dittezentes orientations, et, comme nous Te distons tout ATheure, Je peux méme reconnaitre un visage renvereé, Mais cst toujours condition de prendre devant Iui en Densée une altitude définie, et quelguefois méme nous Ia Drenons en effet, comme quand nous inclinons la tte pour Fegarder une photographie que notre yotsin tient devant I Ainsi comme tout étre concevable se rapporte dizestement ou indirectement au monde perea, et comme le monde peng best saisi que par Yorientation, hous ne pouvons dissociet Telre de Telre orieté, i n'y a'pas Tien de « fonder» Ves pace ou de demander quel est fe niveau de tous les niveatx. Te niveau primordial est & Vhorizon de toutes nos pereep- tions, mais'un horizon qui par principe ne peut jamais tre teint et thématise dans une perception expresse. Chacun, es niveaux dans lesquels nous vivons tour & tour apparalt Torsque nous jetons Vancre dans quelque « milieu» qui s¢ propose & nous. Ce milfea Iuieméme west spatialement dé fini que pour un niveau préalahlement donne. Ans! la série de nos expériences, jusyu'a la premiére, se transmetteat ne spatialite deja’ acquise. Notre premiére perception & ‘son four n'a pu &tre spatiale qu'en se référant' Une orien tation qui eit précédée, It faut done qu'elle nous trouve ea beurre dans un monde. Pourtant ce ne peut ttre tun certain monde, un cerlain spectacle, pulsque nous nous ‘sommes placés 4 Forigive de tous. Le premier niveau spatial ze peut trouver nulle part ses points d'ancrage, puisque ‘ceurcel atraient esoin d'un niveau avant le premier niveat pour étre déterminés dans Vespace. Et puisque eependant ine peut dre orienté een sol>, il faut que ma premiere perception et ma premitre prise sur le monde m’apparaisee Comme lexéeution d'un pacte plus ancien conclu ent tle monde en général, que mon histolre soit la suite @ne prthistoire dont elle uilise les résultats sequit, mon exis. fence personnelle la reprise d'une tradition prépersonnelle. 204 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION My a done un autre sujet a-dessous de mei, pour qui um rionde existe avant que Je sole Ia et qul'¥ marqualt ma place. Cet esprit caplit ou naturel, c'est mon corps noo pas Tecorps momentane qui est Tinstrument de mes chate pete fonnels et ae fixe sur tel ot tel monde, mais Te systéme de ‘fonctions » anonyates qu enveloppent toate fixation pare ticullere dans un projet général, Bt eette adhesion aveugle su monde, ce partipris en favetr de Tétre nintervient px Seulement su Gebut de ma vie. Cest Iai qui donne som sens 2 toute perception wlterieure de Tespace, il est reeommenc® chaque moment. Liespace et en général la perception mare quent au cour du sujet le fait de sa naissanee, Pepport per~ pétuel de sa corporsité, une communication avec le monde plus visile que fa pensée. Voila pourquot ils engorgent I fonseience et sont opaques & Ta réflexion. e, mais Texpérienee Vitale du vertige et de la nate ‘te (1) qui est la conscience et Uhorreur de notre contin gence, La position d'un hiveat est loubli de celte contin- fence et Fespace est agss sur notre facicté. Ce n'est ri ua, objet, ni un aete de liaison du sujet, on ne peat Pobser- ‘ver, pulsquil est suppose dans tote abservation, ni Je voir Sorlir d'une opération constituante, pulsqu’l lu est essen Mel dire deja constitug et cest ‘ainsi qu'il peut donner ‘magiquement au paysage ses determinations spatiles sans Jamals paraltre lulsnéme. ‘Les conceptions elassiques de Ia perception staccordent. pour nler que la profondeur sot visible. Berkeley montee Bre donnée Ala vue faute de pouvoir atte ‘enzegistrée, puisque nos rétines ne recoivent du spectacle ‘Gvune profection sensibloment plane. Si on Ivi opposait fuvaprés Ia eritique de I'e hypothise de constance > nous Ze pouwons juger de ce que nous voyons par ce qt se pelnt fur nos ratines, Berkeley répondrait sans doute que, quol Gul en soit de image rétinienne, la profondeur ne peut pas ire vue parce qu'elle ne se déploie pas sous notre regard et TW Sressros, Vision without inversion 1% Jour de Vexpériens cx: Wertheimer pare shun « vertige vital > Wxpertmentee Ste ‘lem, pp. 297-290) Nous Lenons debout non par a mecenigoe ‘Ga stuelette oa mtme por I regulation nerveaze du tonus, mals pares qua nous sommes engages cast un monde. Si cet engege- Inent ee fat Ie corp sffondre et redevient objet. ESPACE 28 ze Tui apparait qu'en raccourel. Dans Vanalyee réflesive, est pour une raison de principe que la profondeur n'est pas visible 7 méme stelle pouvast winserire sur nos eux. Fimpression sensorille wofrirait qu'une muliplicte en £0 A'parcourir, et ainsi fa distance, comme toutes les autees relations spatiale, n'existe que pour un stjet qui en fasse Is synthése et qut la pense. Si opposées qu'elles soient, les deux doctrines sous-entendent le memo refoulement de notre experience elletive Ie etl la profondeur est tacitement Sssimilée a la largéur constdérée de profil, ek cest ce qul In'rend invisible, argument de Berkeley, st on Pexpliite tout fait, est peu pres celui. Ce que Y'appelle profone ‘deur est en séalite une Justaposition de points comparables Sia largevr. Simplement, je suis mal place pour la voir, ‘ela verras st jetais la place d'un spectateur latéral, qui Deut embrasser du regard la sere des objets disposes devant oi, tandis que pour moi ils se eachent un Tautre ow Voir la distance de mon corps au premier objet, andis que ‘pour moi cette distance est ramassée en un point. Ce qul Fend la profondeur invisible pour mol, cest précisement ce ‘qui la rend pour le spectateur visible sous Taspect de Ta Iaxgeur: la justaposition des points simultanés sur une seule direction quest celle de mon regard. La profendeur que on déelare invisible est done une profondeur deja identiNen Ala largeur, t sans cette condition, Fargument n'aurait pas iméme un semblant de consistanee, De meme, Tinellestuae lisme ne peut faire appartitre dans Vexpérieace de la pro- fondeur un sujet pensant qui en fasse la synthese que paree eféchit sur une profondeur Féallsée, sur use jurtae position de points simultangs qui n'est pas la profondeur {ele quelle offre & mo, mais 1a profondeur pour un spec- ftateor placé lateralemeni, cest-idire enfin a largeur (1). En assimilant dembiee Tune & Yautre, les deux. philoso- Dies se donnent eommeallant de so le ésultat d'un travail Ponstitutif dont nous avons, au contralre, & relracer les phases, Pour traiter la profondeur comme une largeur con Biderée de prof, pour parvenir a un espace isotrope il faut ‘due le sujet quilte ea place, son point de vue sur le monde, i se pense dans une sorte dubiquité. ‘Pour Diea, qui est Dartout, ia largeur est immédiatement équivalente & la pro- GW Er sistinction de ta profondeer des choses par rapport & imei ef de la stance entre deux objets est file par PALAND, Eitaston de Sianteden elle probleme de tmplicalion percep es ps 400 par Stantss, Yor Sina der Since, pp. 207-200. 290 PHENOWENOL.OGIE DE LA PERCEPTION fondevr. Lintellectustisme et Yempirisme ne nous donnent pas un compte rendu de Vexpérience humaine da monde 5 {is en diseat co que Dieu pourrait en penser. St sans doute est le monde Tulsméme qui nous invite A substituer les ‘mensions eta le penser sans point de vue. Tous les hoon ‘mes admettent sans aucune speculation Péqulvalence de Ia Drofondeur et dela largeur ; elle est partie ‘Sun monde intersubjectif, et etest ce qul fal Sophes comme Les autres ‘hommes pouvent oublier Vorigi= palité de la profondeur. Mais nous me savons rien encore {du monde et de 'espace objectifs, nous cherchons a déerire ephéaoméne du monde, eesta-dire sa naissance pour nous dans ce champ od chaqte pereeption nous replace, ol nous sommes encore seuls, ol les autres n’apparaitrent que pt tard, ou le savoir et en particulier la science n'ont pas encore éduit et nivelé Ia perspective individuele. Cest A travers fle, eest par elle que nous devons aceéder & un monde. Ii'faut done d'abord la décrie. Pius directement que les autres dimensions de Tespace, a profondeur nous oblige Brejeter le préjuge du monde et a Texpérience ‘primorolate ou it Jali ; elle est, pour eins dire, de toutes {es dimensions, la plus ¢ existenielle», parce que — c'est ce quill ya de'vral dans Vargument de Berkeley — elle ne fe marque pus sur Vobjet luisméme, elle apparent de toute vidence A la perspective et non aix choses ; elle ne peut one ni en etre tiree ni méme y ére posée parla conscience: tlle annonce un earisin lien indiscoluble entre les choses et ‘moi par lequel je suis situé devant elles, tandis que ‘geur peut, 4 premiere vue, passer pour une relation entre fes choses elles-mémes oi le sujet percevant n'est pas Impli= qué. En retrouvant Ia vision de Ia profondeur, cestedire tine profondeur qui n'est pas encore objectivée ct constituee de points extérieurs 'un A l'autre, nous depasserons encore ‘une fols Jes alternatives classiques el nous préciserons le apport du sujet et de Tebjet. Voiel ia table, et plus lon le plano, ou le mur, ou encore ‘une wolture arrétée devant mol est mise en marche et #oke ‘ne. Que veulent dire ces mots ? Pour révelller Vexpériencs perceptive, partons du compte rendu ¢uperfiiel que nous en Gonne la pensée obsédée par Te monde et par Tobjet. Ci mols, ditelle, signifent qu’entre la table et moi il y'2 un Sntervalle, entre 1a voiture et mol un Intervale eroissant que jee puls volr dou Je suis, mais qui se sigoale A mat par Ja grandeur apparente de (objet. Cest la grandeur appa rente de la table, du piano et du mur qui, omparée & Teur ESPACE 2" [grandeur réelle les met en place dans Yespace. Quand 1a ‘olture steve fentement vers Thoriaon tout en pefdant de 54 tille, je construis, pour rendre compte de eelte app Fence, ui déplacement selon Ta largeur tel que Je Je peree- is si Jobservais du haut d'un avion et qul fait, en der~ re analyse, tout Je sens dela profondeur. Mais Jl encore autres signes de a distance. A'mesure qu'un abjet s'ap> proche, mes yeux qui le feat convergent davantage. La Fistance est la hatiteur Wun triangle dont la base et les fngles & la base me sont donnée (1) ety quand je dis que Je vols distance, je veux dire que la hauteur du (viansle ‘at determines pa ses relations avec ees grandeurs done néss, L'expérience de la profondeur selon fes vues elassi- ‘Ques consiste& déchilfereertsins fats donnés—~la conver: {ence des yeux, Ia grandeur apparonte de Timage — ea les Feplagant dane le eonteate de relations objechives qul les ‘ezpliquent, Mats, sl je peux remonter de la Grandeur appa frente & sa signification, cesta condition de savoir quil ¥ a ‘un monde d'abjets indcformables, que mon corps esten face fe ce monde comme tn miroir et que, comme Tims ‘miroir, celle qu se forme sur le corps écran est exaclement Propottionelle & Tintervalle qui le sépare de Tobjet, Ste ‘eux comprendre Ia convergence comme un signe de ia dise ance, cest a condition de me roprésenter, mes regards, commie les deux bitons de Vaveugle, dautant plus nel an sar Pautre que Vobjet est plus proche (2) + en d'autres termes, & condition dinsérer mes youx, mon corps et Vexté fleur dans un méme espace objeeif. Les « signes » qul, par Ihypothése, devraient nous introguire & Vexpérience de'Tes- pace ne peuvent done signifier espace que sis sont d8)a pris en Tul et sl est déja connu. Pulsque la perception est Finitiation au monde et que, comme on Ia dit avee profon~ deur, « il n'y aren avant elfe ql sot esprit» (3), nous ne Douvons mettre en elle des relations objectives qui ne sont [Pas encore constituées 4 son niveau. Cest pourquoi les ‘arlésiens parlatent dune « gométeie naturelle > La signi {cation dela grandeur apparente et dela convergence, cest~ dire la distance, ne peut pas élre encore élalee et thémac ‘iste, La grandeut spparente et la convergence elles-mémes @ Macranasceut, Recherche de la vérité, Livre I, chap. Ik @ Bia. (@) Pauiano,Lllusfon de Stnneeden et fe probleme de Pimp. alin perceptive, p. 39. 298 PHENOMENOLOGIE: DE LA PERCEPTION ne peuvent fre données comme éléments dans un systéme Ge relations objectives. La « géometrie naturelle > ou le ‘Cyjugement naturel > sont des mythes, au sens platonicieny ‘Gcstinds 2 figurer Venveloppement ow T' ¢ implication > ans des signes qui ne sont pas encore posés et pensés, d'une Signfieation qui ne Test pas davantage, el c'est la ce qu nnows faut comprendre eh revenant 4 Lexpérience percep- tive: I faut déerie la grandeur apparente et la convergence, nnon pas telles que les eonnait fe savoir scientifique, mais {elles que nous les saisiscons de Pintérieut. La psychologic de fa Forme (L) a remarqué qu’elles ne sont pas, dans la Perception méme, explicitement connues, — je nai pas cons lence expresse de la convergence de mes yeux ou de Ia Grandeur apparente Torsque je pergols & distance, elles ne ont pas devant mt comme des fats percus, — et que pour {ant elles interviennent dans 1a perception de la distance, comme le montrent assez le tértoscope et les ilusions d& Ia perspective. Lee psyehologues en eoncluent qu'elles ne sont pas des signes, mals des conditions om des causes de Ia profondeue. Nous eonstatons que organisation en pro- fondeur apparalt quand une cerlaine grandeur de Vimage relinienne ou un certain degré de convergence se produlsent ‘Objectivement dans fe corps ; est 1a une lol comparable faux lois de la physique fil ny.a qvvh Tenregistrer sans plus. Mais te payehelogue ict se dérobe & sa tache = quand it seconnait que la grandeur apparente et la convergence ze sont pas présentes dans la pereeption méme eomme fats ‘Objectif, iL nous Tappelie & la description pure des phe sbombnes avant le monde objecif, il nous fait entrevoir la rofondeur vécue hors de toute glometrie. Et cest alors {ul Interrompt 1a description pour se replacer dans le ihonde et deriver Forganisation en profondeur d'un enchat- nement de faits objecifs. Peut-on sins limiter la descrip- tion, et, une fois quoa a reconau Tordre phénoménal ‘comme an ordre original, remettre A une alchimie cérebrale ‘ont Vexpérience n’enregistrerait que le ésullat Ia produce ton de ia profondeur phénoménale? De deux choses Vune * ‘on bien, avee Te Dehaviorisme on refuse tout sens au mot Gexpérlence, et Von essaye de construire. la perception comme un produit du monde de la science, ou bien on fadmet que Pexpérience, elle aussi, nous donne aceés & Fete, () Ropres, Some problems of apace perception. — Gone sans, Frat’ de Psyéhotogie. Choptee IX. LLIESPACE 9 alors_on ne peut Ia taiter comme un sous-produit de Teare Vexpérience est ren ot it faut quelle sit totale Essays denousfepresentr ce qe pourtat ee ne orga nisation en profondeur produit pa la pipsiloge cerebral: Four une grandeur apparente ef une convergence donnes, en duclque endrot du cerveau apparaltral une structure fenctloneichamologie& Forgntaton en protendeur Mats ene serait en tout cs qu'une protondesr dontéer ne prot fndeur de fal etl resterait en prendre conscience Avot Veapérience d'une stacture ee west pas fa tecevlr passe ent cs eat ae een Testu on male tee rattaches comme A sa eatee A eerlaizes conde tions de fat (1) ef ila consiense de la distance se prodult ‘our telle valeur de la convergence et pour tele grandeur fe image rtinienne, ele ne peut dépendre de ces facteurs ‘awautant quilsfgurent en ele. Pulsque novs neh avons feune expérience express, it faut conchire que nous eh {¥ons une expérience non thliqus, Convergence et grandeur {pparente ne sont nisignes a eases ela profondear rales ont présentes dans Texpérience de la profosdeur comme {e'mati, meme lorsquil west pas articuls et Dose & part cst réstnt dans la decision. Quventendson par'un molif et ‘que veut-on die quand on dit par exemple, qaun voyage Est motive ? On entend par 1a ila son origine dans cee fains fats donnés, non que ees faits'& eux seule lent ia uissanee physique de Je produire, msis en tant quits fflent des raisons de Fentreprendre: Le molt est un ante fetient qui nagit que par son sens, et méme It faut ajouter fue c'est La décsion gu alfirme ce tens comme valable et Ql Tol donne sa free ef son etcacte. Mott et decision font deux dlements dune situation: Te premier est i situar fon comme fat, le second Ta situation assumce Ak deuil motive mon voyage parce quil est une situa za presence ea requise, seit pour réconforer une aitigg, soit pour re fen eidant de fave co voyage Je valde ce mot gal Se propose et assume eelte station, La relation du mate (2) En dues termes + on sete de eonsclence ne pect avait ‘aueane ease. Mais nous prutcras ne pos inoculre fr concept Ge-canseience que la payenologe dela forme pourrait conesior ft gue pour nate par nous macceptons pas san terre et nous ‘nous en enous & fa notion inoatesable Wexpécienes. 300 PITENONENOLOGIE DE LA PERCEPTION ant et du molivé est done réciproque. OF tel est len te Tanport gt euste entre Pexperience dela convergence, 0 ‘ein grandeur apprente et eile dela profondeu. Hes ne foot jus appuratte miracalcussment a Utte de « causes » organisation en profondeur, mats ells la motiventtacte- edt en tant quilcy ta Tenferment dé. dans feut sens at qutlles sont asja Fue et Pautee-une certaine mantere deen sate, No avant atv au i conve ce des yeux nest pas cause dela Drofgndeur et quelle ‘Srtsuppose elleméme une orientation vers objet distance. Tasistons maintenant sur la notion de grandeur apparente, Stnous regardonslongwement un abe eeaire qu va laisse pris bl une image sopsceutie, et si nous Axons ensuite Ate dorans pacts a diferentes cistanees, Ia Dostamage se Drojette sur ie sous un damétre apparent @autant plus rand que Veran ext plot Giogné (1). On. Tongtemps Sxplgul la lune enorme A horizon parle erand nombre ubjes interposés qu rendraien plus sensible la distance Sip cae tgincteraet esamr aut est de fe le phenomene « grandeur apparente »et le henoméne stance sost deux moments Gume organisation ensemble Gu chomp, que le premier west A Tegard. de Teutre of dans le apport sige hla sgnication, ni dan le rspport dln cause & effets et quo, comme le molivant et le motive, {fs communiquent par leir seas, La geandcor appareate Mécue, au et dre le signe ou Tindice dune profondeur Tnellememe invisible, nest pos autre chose quane maniere Teaprimer notre vision dela profondevr. La theore de Ia forme\a justement eontr}but a montrer que Ia grandeur fpparente d'un abjet qui e#loigne ne. varie Day comme Tnage retnienae et-que la forme apparente dun disque {Gu tourne autour dean de ses dametres ne varie Pas Eiinme on Vattendrait aprds ta perspective geometrique, Gubjet qui seloigne diminue moins vite, objet qu sap- Pot agente meso yor ma prenton ave imate que sur ma retine, Cost pourguol le train qu wen Tos nous, ay cinéma, qrandt beaucoup plus quil he forait Ur reali, Gest pourguol ‘one collie. qi. nous parais Esto devient inslgniiante sur la photographie, Cest pour- {Gul enfin un disque plat obliquement par rapport A tre ‘Teage reste lu perspective geomelrique, comme Cézanne (1) Queney, Eades sor Ualluctnation, I, La elingae, pp. 154 ESPACE eo et diautres pelntres Vont monteé en représentant une ase Sielte & soupe de profil dont Fintérieur teste visible. On @ fu Faison de dire que, si les déformations perspectives nous laient expresséinent doances, nods aVaurions pas & appren~ Gre a perspective. Mais la theorie de la forme sexprie comme st la deformation de Vasiete oblique eit un com promis entre la forime de Tassictie ve de face ella perspec five gtométekque, Ia geandeur apparente de objet qui Stloigne un ‘compromis entre sa" grandeur apparent A distance de foucher et celle, Beaucoup plus fable, que Tub assignerait la perspective géométeique, On parle comme sila conslanee de In forme ou de la grandeur était une onstance réelle, comme sil y avait, outre Fimage physique de robjet sur Ia retin, une « image psyebique » du meme fbjet qui demeurerait relativement constante quand la pre Imiére varie. En réalitg I'e image peyehique » de ce Cen Grice nvest ni plus. grande, ni-moins grande que Timage physique duméme obje: sur ma rétine : i a'y a pas @image Dsyehique que fea pulsse comme une chose comparer avec Minage physique, qui ait par rapport a elle une grandeur Aélerminge et qut fasse eran entce mol et la chose. Ma perception ne porte pas sur un content de eonselenee + porte sure cendrier lutméie. La grandeur apparente du fendrier pergu est pas une grandeur fon me demande sous quel diumetre je le vois, Je me petx pas Fépondre 8 la ede’ leg deux ye ‘ouverts. Spont ie sasis un instr ‘ment de mesure, par exemple un erayon tonu 4 bout de bras, et je marjue sur le crayon la grandeur interceptée per le eandrer. Ce faisant, ne faut pas dire seulement Téduit la perspective pergue & fa perspective géo- metrique, que J'ai Change les proportions du spectacle, que Val rapeisse Vobjct sites eloigaé, que je at grosst sil st proche — il faut dite plutdt qu'ea démembrant le ehamp Dereeptif, en isolant te eendrier, en le posant pour imme, j'ai fait apparaltr In grandeur dans ee qui jusque ‘en comportait pas. La constance de Ia grandeur apparente Gans un objet gut s'Goigne n'est pas la permanence elfex tive d'une eertaine image pyehique de Vobjet qui rélsteralt faux deformations perspectives, comme un objet rgide a la Pression. Le constance de la’ forme cireulaire dans une Assille nest pas une résistance du cerele & Taplatissement Derspeeif, et c'est pourquot lepelatre qui ne peut Ia Ngurer| ‘que par un tracé reel sur Une toile rile lane le public, Dien quil eherehe 8 rendre la perspective véeue. Quand Je 302 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION regarde une route devant moi qui fut vers Phorizon, il ne faut dire ni que les bords de la route me sont donnes comme convergents, ni quils me sont donnés comme paral- Iles slg sont paraietes en profondeur. L'apparence pers eotive nest pas posée, mais pas davantage le parallélisme. Je suis d fa route ellerncme, a travers sa déformation Vit- Welle, et la profondeusr est cette Intention meme qui ne pose ala projection perspective de la route, nila route « ¥rale >. Pourtant, un homme & deux eente pas nestil pas plas pe- 4it qu'un homme 8 cing pas ? Il le devient sl jeTisole da eontexte pergu et quo je mesure la grandeur apparente. ‘Autrement, i est nt pius petit, ai @ailleurs égal en gran- deur: ilest en degh de Tegal ef de Vinégal, il est fe méme ‘homme va de plus oin. On peut seulement dite que homme ‘deux cents pas est ‘une figure beaucoup moins articulee, 4Quil offre A mon regard des prises moins nombreuses et Rhoins précises, qu'il est moins steietement engrene sur mon ‘Pouvolr explorateur. On peut dite eneore qu'il accupe moins fomplétement mon champ visuel, & condition de se rappeler gue le champ visuel n'est pas lu'méme une aire mesurable. Dire qu'un objet oecupe peu de place dans le champ visue, est dire, en demiére analyse, qu'il noffre pas une eonfiga Fallon assez riche pour épulset ma pulssanes de vision nelle. ‘Mon ehamp visueln'a aucune capacité dine til pout con tenir plus ou moins de choses, justement, selon que Je les vols ¢ de loin » ou de prés >. La grandeur apparente West done pas definissable & part de Ja distance : elle est impliquée par elle aussi bien qu'elle Timplique. Conver= ence, grandeur apparente et distance se lsent Tune dans Tautre,se symboliseat ou se signiient naturellement Pune Yautze, sont les elements abstraits dune situation et sont fen elle synonymes une de Vautze, non que le sujet de [a ‘Perception pose entre elles des relations objectives, mals au fontraira parce qui ne les pose pas 4 part et n'a done pas ‘besoin de Tes relier exprestément. Solent les diferentes ‘egrandeurs appareates > de objet qui sloigne il nest pas AAécetsaire de les reller pat une syuthise st aucune delles ne fait Fobjet dune thise. Nous « avons » Tobjet qui #éok Bae, nous ne cessons pas de le « ter » et @avoir prise sur fui et fa distance ceoissante nest pas, commne Ie largeur patait Télze, une exteriorité qui stacczolt elle exprime Evulement que ln chose commence A glisser sous la prise de notre regard et quil 'épouse moins strictement. La d= tance est ee qui dislingue celle prise éhauchée de la prise complete ‘ou proximité. Nous la défialssons done eotame ESPACE 0s nous avons plus haut défini Ye « droit » et I’ oblique » : par Ja situation do Tobjet & Tegard de la puissance de prise. ‘Ce sont surtout les illusions touchant 1a profondeur qul nous ont habitues & la considérer comme tse construction de Ventendement. On. peut les provoquer en impesant Aux yeox un cerlain degré de convergence, comme au stereos: ‘ope, ot en présentant au sujet un dessin perspecti, Puls caviel je erois voir la profondeur alors qu'il ny en a pas, Beste pas que les signes trompeurs ‘ont 418 Toceasion une hypothése, ot qu'en général Ia prétendye vision de la distance est toujours une interprétation des signes ? Mats fe postulat est manifeste; on suppose qu'il n'est pas possible fe voir ee qui a’est pas, on défiait done la vision par Fime ‘pression sensorielle, on mangue le rapport original de moti- Nation et on Le remplace par un rapport de siguifeation, Nous avons vu que la disparitt des images rétiniennes qui suscite le mouvement de convergence, nexiste pas en soiy il n'y a disparite que pour un sujet qui cherehe & fusionier les phénomenes mondeulaires de méme structure et qui tend 2 la syneagie, Liunite de Ta vision binocular, et avee ele la profondcur sans laquelle elle n'est pas réalisable, est done Th des Te moment olt les images monoculalres se donnent comme edisparates ». Quand Je me mets au stéréoscope, tun ensemble.se propose oi déja Vordre possible se dessine et ta situation sbauche. Mla réponse motrice assume celle Situation. Cézanne dissit que le. peintre en face de som ‘e motif > va e Joindre les mains ervantes de la nature » (1). Le mouvement de fixation au steréoscope est Tul aussi une réponse i la question poste par les donntes et cette réponse fest eaveloppée dans fa question. Cest le champ lubméme qui Foriente vers une spmétrie aussi parfaite que possible et la profondeur n'est qu'un moment de la fol perceptive fen une chose unique, Le dessin perspectifnvest pas d'abord Derg comme dessin sur un plan, puis organist en profon~ Gent. Les lignes qui fuleat vers Phorizon ne sont pas d'abord données comme des obliques, puis pensées comme des hori- ‘ontales, Lensemble du dessin cherehe son equilibre en 26 ‘reusant selon la profondeur. Le peuplier sur la route qul fst dessiné plus petit qu'un homme ne réussit & deventt ‘ua arbre pour de bon qu'en reculant vers (horizon. Cest le dessin Tukméme qui tend vers la profondeur comme une plerre qui tombe va vere le bas Sia symetrie, la plenitude, a'détermination peuvent étre obtenues de plusieurs fagons “WF. Gasouer, Cézanne, p. 81. 30 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION organisation ne sera pas stable, comme on voit dans Tes fessins ambigus, Alnal dans lafigare {que fen peat perce: ‘oir soit comme wn cube va par ie has avee fa face ABCD Gn avant, soit comme un cube yu de haul avec la face BLP Eisai at ean comne we cnaidue de csi fcomposée de i0 triangles et un carré. La figure 2 au cone {faire sera wie preague inévteblement comme un cube, presque c'est la a seule organisation ui Ta melte en sy- Tnctric parfaite (1). La profondeur nait sous mon regard ree quil cherche & voit quelque chose. Mais quel est ce {inte perceptit 4 Faruvre dana notre champ vsuel, qu tend foajours au plus determine 1 Ne reyenone-nous pas-au tea Teme? Considerons un exemple. Lorgenisation en profon- deur est detrite st jajoute au dessin ambigu non pas des Ae 7 —_— a « > > | i o—* e = Fit. Fig. 2. Tignes quelconques (la figure 3 reste bien un cube) mai dee ignes gut disjoignent les éléments d'un méme plan et Feloighent les elements de differents plans (Dg. 1) C2). Que toulons-noue dire en disant que ces lignes opéreat elles- ‘mimes Ia destruction do 1a profondeur? Ne parlons-nows as comme larsoritionnisme ? Nous ne voulons pas dice fue ia ligne EH (Og. 1) agissant comme une cause disloque Te-cube oa elle est introduite, mais qu'elle Indult une salse ensemble qu nest pits la slsie en profondeur. Il est en~ tendu que la ligne Ell elleméme ne posséde une indivi diualite que si je la sssis comme tlle, sf je la parcours et In trace moisméme. Mais cette saisie ef ce parcours ne sont as arbitrares, lis sont indiqués ow resommandes par les Dhévomeénes. ba demande fel nest pas impérieuse, puisqai agit justement d'une fgore ambighé, mats, dans un champ istel normal, la segregation des plans et des contours est irresistible, et par exemple quand je me proméne sur le GD Rorexa, Some problems of space perception, pp. 104 et ulate. 2) ovr, Ibid, LESPACE 05 boulevard, Je nfarrve yas A voir comme choses tes inter alles ents fesarhros at comme fond Tes arbres cus mea Gest bien mot qui ah Tenperience'dupageager mal Somiclence dans eette experience diassumer ung situation de {Sikde rassembler un seas cpacs dans es phenomence el de dige ce quils vedlent dire Wenenitmes, Acme dane io oof Torganinaion ext ambigue et Te peut Ia fale ve Fier, je n'y parvens pis directement Lune des fates Oa uve ne passe au premier plan quest je a tearde dsbord ft son regard part dele pour ssiee les artles et ounce enfin Ta secon face comaie fond indeterming Si fe vols {a'tgure T comme une morgue de cuisine, ceat conde tion de porter dabord mon regard conte, pis dele repre tir egatement sur toute la igure la fois Comme Berge fitted que Te moreeau de susre at fondu, Je sul que {ols oblige Gattendre que Torgeniation se fesse A gas forte raison dane la pereption normale, le sens du pergd Invayparaitil commie institut en fi st non pas comme couse {itu par moi et te regard comme une sotte de machine & onnaltre, qué prend fen choses par ol eles dolent ei Dries poi devenr spectact, ou qu les scoape sion leurs Enticaltions natures Sans doute ia droite EH ne_peut ‘elo comme dite que at je Ia parcoa ne sagit pas dune inspection de Feiprit, I sagit dune inspection Su regard, cestsdire que mon acte west pas originire ou ‘onsitvant, et soles ou motive, Toate aation est tow ours aston de quelque etose qui wonte comme & fee ‘Quand je fixe la face ABCD du cube, cela ne veut pas dire ‘Sulemett que Je la fis passer ti de vision nelle, mais fuss que jee fale wally comme figure e comme pus pres de mot que Paure face, en un mot que forganise ie cubey et is regard est ce gine percept ausiesous du sujet pene ‘aot uh sait donner au choses la reponse juste queles sitendent pour exlster devant nous, Qurest-ce done enfin Ge vor un cube? Cest ait Fempiriame, aneocter& Vaspet Gitecif du dessin une série Cautres apparences eles qui Stteait va de plus pres, vu de rol vu sous dilféents Sales Nal quand je voig wn ete, jo'ne trouve en mot tucume de ecs images, cles sunt la monnaie ane peseepe tion de fa Deofondeur qui les read posiles te Mésllc pis delle Quel et done cet act unique par lequal fe sais Tejon de toutes les apparences * Cest dit Tinetec- tualiome, a pensée du cube comme solide fit de si faces Gales et e'douse artleségales ul ae. coupent & angie doit a'ia\profondcur west sian autre que lacoste 805 PHENOMENOLOGIE DF LA PERCEPTION tence des faces et das artes éges Mais ek encore on nous nme comme deanition de la profondeur ce qu nem est sine consequence. Les six faces etfs downs artes galea fe font pas tout ie sens de la profondeur et au contaire ‘rts deinition n'a aucun sens sane la profondeur. Les she faces ct les dowrearGles ne peuvent la fos cocaater et demeurerégales pour moi que eles se disposeat en pro- fondeur: 'acte got redress les apparcnees, danse ave an fies aigis ou oblus valeur dangles dots, aux es dele ns vaieus de carr mest pas la pense ds Felations go- Ietrques egal et de Tetre geometeique auquel eles Eppartiennent, — c'est Vinvestitement de Tobjet par moa gard qu le péntte, anime et fat valle Imumediatement Jes faces laérales comme des « carrés vs de hisis >, a Point que nous ne les voyons iéme pas sas Jeur pect Derspedif de losange. Cee présence smultanée & des ex- Diriences qui pourtant s'xcluent, este implication de Fine tre cate contrat teu tte erent de fout un processus posible font Vorigialte de Ia profone deur, ele ext ia dimension scion laguele le choses ou les lements des choses eenveloppent Yun Tauite, tandis cue largeur et haoteur sont Tes dimeasions selon leaqueles is se Jxtaposent, On'ne peut done-pas parler dune eynthtse de a profon- deur puisquune synths suppose, ou au moins, comme ta Snthbse hanlenne, pose des frmes disrcts et gue la Bro- fondeur ne pose pas la multiple des apparcnces pers Dectives que’ analyse explicltera et ne Fenteevoit que sur Te fond de ia chose slab. Cate quasksgnthens clare st cn lv eomprend comme teriporeies Quand je ds que Je vo Sm objet & distance, e-veue dire que Je le fens agja on que Je le ens encore, i est dans Favenit ou dans le passen Ineme temps que’ dane Pespaee (1). On dita peutttre ql Zy est que pour mal en aol a lampe que fe pegots esate fn mene temps que moj [a distance et nine objets simul. fants et cette simltandits est ineuse dana le fens meme deta pereepion: Suns doute. Mas Ta cuerstence, qui deft fn eet Feapace, nest pas ezangére au temps, cil st Pape Dastenance de dom phemomencs & la méme vague tempo Fle. Quant au rapport de Vobjet pergu et de ma pereep- tion ine les ie"pas dans Fespuee et hors da temps is Gy Tide de 1a prefondear comme dimension spatortempo- fell est insiguée par Straus : Vam Sian der Sinne, pp. S02 et Soe. LESPACE a0 font contemporains, 1 c-ordre des coexstants » ne peut pas tlre siparé de I « ordre des suecesils » ou pluto 1 {emps mit poe selene Io onslenee dune seession a perceion me donne tn « champ de presence » (1) a0 fen large qu sciend selon deux dimensions sta dimension fetlicbas et la’ dimension esse peésent futur, La. seconde fait comprendre Ia premidre. Jes lens, eal» Tol distant sana peiton expicte de Ia petstetive spatiale (Gandeur et forme apparentes) comme fe «liens eneare eb Main > (2) le passe prochain sans siteune: deformation, sans ¢souvenie> interpose. St Yon seut encore panier de Synthése, co sera, comme sit Musser, une’ « syntnése de Ensen ate rele pas des preposives dere mals aut effetue te «passage» de Vane & Fautre: La payehologle ‘Fes ennogte dans desditcultés sane in, foreqtell a yout fonder ta mémoite sur la possesion de’ certains contenu ‘ou souvenirs, traces prsentes (Gans le corps ou dans Tine fonseient) ch passe abl, eat & partir de Ees traces on ne Deut jamais ccmprende ta resonnasanee du passe comms Dasse, De méme cn ne comprendra Sarsis la perception de Ta distance si 'on parte eontenvs donnés dane tne sorte equidistance, projection plane du monde comme tex soe ‘enirs sont une projection da passé dans te present. Et ds znéme.que Yan ne peut comprendre fa memolve que comms tne poskession direte du passé se contends {nterposes, fn ne peut comprendto la poreeplion dala distance, que amnme in ren Toinfain qt le reoint I obi appara Femoire eat forte de proche en proche sur le passage coo tinu dium instant dans Vale et sur Vemboitement de ehac un avee tout son horizon dans Fépalsseur du suivants La inéme transition contince imptique Fobjet tel qu'il eat te has, avee sa grandeur « réalle>, tel enfin que je le verraia si feials a ete de ul, dans 1a perception que fen a del, De meme quil n'y a'pas de dheansion & insiter sur la consertalon dos soutenits > mais seement tne eetaine Inanve de regaeder te temps qui rend manifste le passe anime dimension iallnable deta conslence, ty & pas {de prebleme de ladatance eta datance est immédiatemeat Sabie, 8 eonditon que nous suebionsretrouer fe Dresent SWeant ‘of ile se constitu Gomme hous ndiqtlons on commengant, it faut redécou- (Hussey, Prise pp 3235 ‘@) Ibid weld, Best Aliak dans Zetbewnsetein, 308 PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION tir sous ta profondeur comme relation entre des choses ou Ilme entre des plans, qui est la profoneur objectivee, dé ache de Fexpétience et trunsformée en largeur, une pro- fondeur primordiale qui donne son sens & celie-li et qui est Tepaissear d'un médiin sans chose, Quand nous nous lai fons élre au monde sans Tassumer activement, ou dans les maladies qui favorisent cette atltude, les plans ne se dis Tinguent plus les uns des aires, les couleurs ne se conden- Sent plus en couleurs supertiialls, elles dffusent autour es objets et deviennent couleurs atmosphériques, par exem ple le matade qui cert sur une feville de papier doit percer ‘Nec sa plume uae certaine épaisseur de Blane avant de par- enir_au papier, Celle Voluminosité varie avee 1a couleur Eonsiderée, el eile est comme Texpression de son essence ‘Qualitative (0). Ly a done une profondeur qui n'a pas encore flow entre des objets qui, A plus forte raison, qevalue pas ‘encore la distance de Fun & Vautze, t qui est Ta simple ou Werture de la. perception & un fantdme de chose a peme ‘Quali, Méme dans la perception normale la profondeur ne Fapplique pas Premitrement aux choses. De meine que Te Haut ef fe bass la droite et la galiche ne sont pas done ps at sujet avae les contenus pergus et sont constitués Ptvaque moment avee un niveau spatial par rapport Soquel les choses se situent, ~ de méme 1a profondeur et la Grandeur viennent aux choses de ce queles se situent par Eipport & un niveau des distances et des grandeurs (2), qut fhinit le Toin et Te prés, le grand et le petit avant tout objets Fepere. Quand nows disons qirun objet est gigantesque ou Infouseule, quit est loln on prés, cest souvent sans aucune feomparsison, méne implicite, avec aucun autre objet ot meme avee la grandeur et la position objective de notre pro- pre corps, c@ best que par rapport a une eertaine ¢p Bernos gestes, dune certaine «prise » du corps phénoménal Sur som enfosrage. Si nous ne Voullons pas reconnaltre cat fcnracinement des grandeurs et des distances, nous serions senvoyes d'un objet reperea un autre sans comprende com nent il peut jamais y avoir pour nous des grandeurs ou des Ulstances, Leexpérience palfologique de Ta maleropsie ow de fn macropsie, puisqelle change 1a grandeur apparent de tous les objets dt chap, ne laisse aueun reptre par rapport Auguel les objels pulssent apparaitre plus grands ow plus TG Give const Ueber den Weft der Wohrnchmang vot Obeehenarten Fn rimentle Stn. Ana, p. 280261. LESPACE 09 pelts que ordinate, et ne se comprend done que par Fort un cafonpreobject des distances et de grandeur ‘2insita profondear ne peut ele comprise comme pense tun raja scosmigue mis comme posse an sujet engages EK arate de tn profondearrejint celle que nous avons eauyt de faire deta hauteur e de a largeur St nous vung, dan ce paragraphe, commence ar cpsoves la prot fondedr aux aures dimenslons, ext ealement parce que tes arnssen, premiere wat! concerer Ten rappers des thotor ene lies ands que ia profondebr reve ines Sstement te len du suet & Vespee, Mais en Teal, nows ‘Bussh se dfinissent eh derniére analyse. par lame Diise'de notre corps sur le monde. Largeur et hauteur ‘comme relations entre des objets sont derivees ct dans lear sens originaire ells sont, elles aussi, des dimensions « exis- tentieles >. Ite fant pas dice seulement avec Lagneau et Alain que la hauteur et a largeur présupposent Ia profon= ‘sue, patee qu'un spectacle str un seul plan suppose Pequle Aistance de toutes ses parties au plan de mon visage + extte fnalyse ne concerne que la largetr, Ia hauteur et la proton ‘deur defi objectivées et nom pas Pexpérience qui nous euvre fs dimensions. La verticale et Tortzontale, le proche et le fointain sont des désignations abstrates pour tn seul &tre ga situation et supposent femlme« vss > da suet Le mouvement, méme s'il ne peut &tre d8fink par Th est tun déplacement ou un changement de position, Comme nous avons rencontré d'abord une pensée de la position qui la ‘etinit par des rapports dane Tespace objec, My une fonception objective du mouvement qui te définit par des Felations intramondaines, en prenant pour sequise Vexpe- Fence du monde. Et de meme que nous avons db retroaver Torigine de la postion spatiale dans la situation ou la loca Tits préobjective du sujet qui se xe a son’ milew, de ‘ndete nous aurons & redéequvrir sous la pensée objective dy mouvement une experience préabjective & laquelle elle femprunte son sens et ou le mouvement, encore Iie A eelul ‘guile percoit, est une variation dela prise du sujet sur son onde. Quand nous voulons penser le mouvement, fare la Philosophie du mouvement, nous nous plagons aussitOt dans Pattitude erfique ou attitude de vériReation, nous nots de Imandons ee qui nous est donne au juste dans le mouvement,

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