The Culture of Thracians
and their Neighbours
Proceedings of the International Symposium in
Memory of Prof. Mieczyslaw Domaradzki,
with a Round Table “Archaeological Map of Bulgaria”
Edited by
Jan Bouzek
Lidia Domaradzka
BAR International Series 1350
2005Contents
Foreword... it
Bibliography of M.Domaradzki by L. Domaradzka.
I. Settlement investigations and structures:
a. The Pistiros emporion
Jan Bouzek, Urbanisation in Thrace.
Zofia Archibald, Pre-Roman Cities in Thrace and the notion of civic identity
Louisa Loukopoulou, Addendum on the inscription of Vetren: custom duties of the Odrysians
Lidia Domaradka, Graeco-Thracian relations in the Upper Maritza valley (5°.4" c. B.C.)
(based on epigraphic evidence)
Valentina Taneva, The rade contacts of Pistiros during the second half ofthe 4 century B.C..
Daniela Katinéarova, Die Metalleralagerstatten im Pistirosgebiet
Enilia Ivanova, Investigation and conservation of finds from various materials excavated at Pistiros
Ib. Settlement investigations in Thrace
‘Stefan Alexandrov, The Earliest Mycenaean pottery imports in Bulgatia..n nomen AT
Valeri Sirbu, fon Niculiti, Viadimir Vanciugov, Le sud du Budgeae au {*miliénaire av. J
(découvertes archéologiques et interprétations historique’). So st
Vera Kolarova, Mina Bospatchieva, The fortress walls onthe Nebetepe, Plovdiv, before
establishment of Roman rule in Thrace.
Anelia Boskova, A pottery group with Geometric decoration from a Thracian site at Koprivlen in
southwestern Bulgaria ...
Veselin Hadjiangelov, Pithoi from the archaeological site at Koprivien 91
‘Tevetana Popova, Palaeobotanical and anthropological analysis from the Koprivlen site
Gotze Deichev district). 9
Peter Delev, Clnisto Popov, Das antike Strallennetz im mittleren Mestagebict 103
‘Bogdana Lilova, The Thracian settlement on the Tsarevets hill from the 5" to the 3 century B.C. n.eueun107
I. Burial customs:
Nedyalka Gizdova, Thracian turnuli in the Pazardchik district. US
Totko Stoyanov, The Mal-tepe complex near Mezek .. 123
Diana Dimitrova, Tumulat atchitectonie monuments from the present-day Bulgarian land
(Gocond half of the frst millennium B.C.) and their relation to Thracian religion 129
Roumen Radev, Problems of the gcil structure ofthe communities in Thrace and lia reflected
in the burial practices of the 6"-4" centuries B.C. emt _ 139
Momchil Kuzmanov, The horse in Thracian burial rites... 1483
IML. Cult places:
Svetlina Ganeva, An attempt at characterisation of the slabs from the town of Razlog in the
ccultural-rligious context of the Late Bronze Age in Bulgarian Lands ..o.1n 147
Georgi Nekirizov, Cult places of the Thracians in the Eastem Rhodope Mountains
(end of the 2"1* millennium B.C.) 153
Alexey Gotzev, Contributions tothe study of the Thracian eult practices ofthe 1” millennium B.C.
in the Wester Rhodopes... 159
Milena Tonkova, Les depots d’offandes du deuxiéme age du fer dans le sanctuairethrace de Babjak,
le Rhodope Occidental 163
Venetzija Liubenova, Das Heilighum zu ebener Erde in einem der Tarme der hellenistischen Festung
beim Dorfe Bosnek, Kreis Pe 187
Darina Vulcheva, Stoyanka Dimitrova, The pit sanctuary tthe village of Koprivien 193
Sergey Buyskykh, The Beykush Sanctuary of Achilles from the Greek Colonisation Period in the
Lower Bug Region.
201IV. Thracians and their neighbours:
Vincent Megaw, Celts in Thrace? A reappraisal 209
‘Mariusz Mielezarek, The Celts and the northern limits of Thracian coinage in Central Europe 215
Ivan Marazov, “Der Schlat von Orpheus” bei Thrakern und Kelten, 221
Gocha R. Tsetskhladze, Pontic notes (without notes). 229
Eugenya Redina, Scytho-Thracian cultural contacts in the northwestern Black Sea Littoral 231
Tatjana Samoilova, The Getae and Tras in the Hellenistic age, 239
Stratis Papadopoulos, The island of Thasos before written sources:
Palacolithic, Neolithic, and Bronze Ages.
Boriana Rousseva, A new interpretation ofthe god treasure from Dobrouda (IGCH 796?)..
Kosjo Zarev, Thracian coins from the Seuthopolis region recently acquired by the
Historical Museum “Iskra
ent investigations into the
245
253
259
V. Round Table “The Archaeological Map of Bulgaria”:
Mieceyslaw Domaradzki, The Archaeological Map of Bulgaria. 261
Georgi Nekhrizov, Carte archéologique de la Bulgarie (1994-2000) - 267
Janusz Ostrowski, Polish-Bulgarian investigations in the Middle Struma Valley. . 269
Veronique ChanKowski, Carte archéologique, archéologie des teritoires: quelques exemples de
prospections en Gréce 275
Florentina Manea, The Institute for Cultural Memory {CMEC a the Netra Cana Heiaes
Record in Romania. an 279
iidemigres années, l'étude des problémes des
tes rupestres thraces a enregistré des progrés,
En résultat des fouilles, des sondages et des
tions de terrain, on en dénombre beaucoup sur la
arvhéologique de Bulgarie (Domaradzki 1986;
1994; Kucsos 1990; Kucsos 1998;
napatckH 1 KosteKTHB 1999, 15-19; Gotzev 1994 ;
“ikem 1995 ; Nekhrizov et Goyzev dans ce volume). Pour
‘Fe moment, le sanctuaire prés du village de Babjak
Je liew de culte thrace parmi les plus importants
“gion est en train d’explorer en Bulgaric. Il nous offre la
possibilité d’étudier les vestiges des pratiques
es des Thraces en l’espace de 1500 ans environ, a
pent par endroits des couches culturclles de trois
“Tesanctusre a été localisé par LOgnenova en 1957. Elle
“ayisté le mont Babjaska Cuka avant I’édification de la
de télévision qui a eu pour résultat la destruction de
‘Tepurte centrale du sanctuaire, Au sommet, dans un tas
“te fagments de plaques votives, elle a su identifier
quesenes dédiées a Zeus et & Héra (Ornenona 1959,
Deux plaques votives provenant du sanctuaire - &
Zevs ot Héra (PuGaposa 1972) et une déesse thrace,
inepréiée comme Artémis - Bendis (Ornenona 1959)
‘oat publies. En 1983, M, Domaradzki y a entrepris des
files archéologiques, reprises plus tard par A.Gotzev et
¥, Tonkova. A certaines campagnes archéologiques ont
>pispar |. Kuloy et R. Mikov.
Dans quelques ouvrages de synthése (Domaradzki 1986;
Towapagcist 1990; Domeradzki 1994) ct surtout dans une
publication exhaustive des résultats des premiéres fouilles
achéologiques du sanctuaire, M. Domaradzki a étudié
‘ks problémes importants concernant la topographie et la
Staigraphie générale des couches archéologiques, la
fenctéistique des dépéts d'ofitandes, tes différentes
fatégries dobjets votifS et la chronologie de certains
(owepaacia w xo.texrus 1999, 64-73). Ila proposé une
‘nrprétation nouvelle de ta céramigue omementée de
Taacien groupe “‘Cepina”, emblématique pour le
saacusie, il V’a fait dater du Deuxitme Age du Fer et a
foduit le terme de “oéramique de culte thrace”. En
initve, il a mis Paccent sur Ia place importante du
stiunire de Babjak dans le systéme des lieux de culte
‘aces en Iattribuant aux Besses. Pour sa part, A. Gotzev
((994, 1996) a analysé les rites et les offfandes relatifs &
Lapremiére couche archéologique, datée du Premier Age
ia Fer, et les dépéts d’offrandes - dans le contexte des
ws de culte du Rhodope occidental (Gotzev dans ce
olume). Certains des principaux résultats des demiéres
ampagnes archéologiques sont aussi signalés (Tonxona,
Tones 1999).
163,
Les depts d’ offrandes du deuxiéme Age du fer dans le sanctuaire thrace
de Babjak, le Rhodope occidental
Milena Tonkova
Dans la présente étude, on se propose d’analyser les
différentes structures - le péribole et les dépdts,
d'ofirandes du Deuxiéme Age du Fer, de restituer certains
aspects des rites pratiqués dans le sanctuaire sur la base
des situations archéologiques et des objets votifs et
aborder la question qui est-ce qui et & quelle divinité a
apporté les offiandes dans le sanctuaire de Babjak.
Le sanctuaire rupestre de Babjak est situé & un sommet
(fig.1) de 1653 métres d’altitude, qui domine le paysage
ct ouvre un panorama splendide sur la vallée de Razlog,
le Pirin, le Rila et le Rhodope occidental. Cela lui assure
le contact (par le feu, Ia fumée) avec les sites, en
particulier avec les sanctuaires sur les versents visibles ~
par exemple avec le sanctuaire dans le lieu-dit Stolovatec,
prés de Razlog (Jlomapaacku 1 onextim 1999, 16), ainsi
gu’avec Ie sanetuaire contemporain de Babjak dans le
liew-dit Temnicko au nord de Belica, dans le Rila,
récemment découvert.
Le créte du sommet dit Babjaska Cuka est découpée de
deux éminences - la Grande éminence, la plus haute, et la
Petite éminence, au nord, religes par un petit ensellement
(fig2). Les matériaux archéologiques jonchent une
superficie de plus de 12 ha. Le sanctuaire a été féquenté
au Premier et au Deuxiéme Age du Fer, a ’époque
romaine et dans la Basse Antiquité (Jlomapacen 1
xonexrin 1999, 18, 64-65). Au début, le sommet n’était
qu’en roche, Les premiers autels en argile et offrandes
eposent sur le roc méme (fig.3). L’actuelle couche de
terre est le résultat de activité humaine et les couches
culturelles formées par les restes des rites y pratiqués sont
épaisses par endroits de 3 m. La topographie des restes
des rites a subi des changements dans les différentes
ppériodes du fonctionnement du sanctuaire. Les premiers
vestiges de cléture de la Petite éminence sont datés du
début de sa fréquentation au Premier Age du Fer. Plus
tard, toujours & cette époque, elie a été recouverte de
couches culturelles. et le sanctuaire ne possédait pas
longtemps de murs, Ce n’est qu’au Deuxiéme Age du Fer,
plutot aux demiers siécles du ler mill. av. J-C., que le
territoire du téménos dans sa partie centrale et
septentrionale a été de nouveau délimité par un mur
léger. Toutes les structures qu’on y a découvertes -
rangées et amas de pierres, fosses rituelles, fentes et
niches rupestres comblées de matériaux archéologiques,
autels en argile, mettent en évidence le principal acte qui
se rattache au culte - de faire des offrandes. II n'y a pas de
traces d’édifices, au moins d’époque préromaine. La
présence de clous sur le territoire du sanctuaire reste &
éclaircir,‘THE CULTURE OF THRACIANS AND THEIR NEIGHBOURS
Fig, 1 Le sanctuaire de Babjak - vue de nord
SENS
Fig. 2 3D-vue du sanctuaire de Babjak
164Us foulles ont été concentrées sur le terain au nord et
asad de la Grande éminence (fig. 4. Nos conclusions
sunt fondées surtout sur les résultats de l'exploration de la
atic septentrionale du sanetuaire (la Petite éminence)
(fig. 5) ou la superficie étudiée est d’environ de 1000 m’.
Dats ce secteur nord du sanctuaire on a établi deux
touches culturelles - Tune, du Premier Age du Fer et
Taare, du Deuxitme Age du Fer présentée surtout par
des matiriaux des demiers sigcles du Ter mill av.J-C. Les
‘ests de I'époque romaine et de la Basse Antiquitéy sont
spoadiques,
Le mur(?) et les dépots d'offrandes du Premier Age du
Fer
Le début de la fréquentation du sanctuaire se situe vers le
9s.av. J-C. et les couches culturelles, vestiges de la
frenitre période de sa prospérité, sont de la deuxitme
amuitié du Premier Age du Fer (Gotzev 1994, 267; Gotzev
1886, 242; flowapancen 4 Konexrim 1999, 72). Les
‘ouchcs culturelles de ceite période sont épaisses par
eackitsjusqu'd 1.50 m, De cette période peuvent étre
datés les premiers autels en argile de formes et de
dincasions différentes, concentrés dans la partie sud-
‘ust dela Petite éminence. L'autel de plusieurs niveaux
Yytouvé est interprété comme tn autel central oi avaient
lisa les rites & cette époque. Dans ce secteur on a
documenté les plus anciennes rangées de grands blocs de
piemes grossitrement taillées, considérées comme
vestiges de la premiére cléture (Gotzev 1994, 267-268).
ls offiandes du Premier Age du Fer sont avant tout des
céramiques, entre autres beaucoup de vases & décor varié,
tks fusaioles et des poids de métier 4 tisser (Gotzev
1996). L’exploration des autres. secteurs au nord - ouest
4 est du sanctuaire a montré que les restes de cette
oque recouvrent toute la périphérie de la Petite
165
MILENA TONKOVA : LES DEPOTS D'OFFRANDES DU DEUXIEME AGE DU FER DANS LE SANCTUAIRE THRACE DE BABIAK
Fig. 3 Autel en argile surle roc
éminence. Dans deux endroits (aux B3, H4-HS), dans les
couches profondes du Premier Age du Fer, sur le roc
méme on a étudié de nouveau des restes de rangées. de
grands blocs de pierres, ce qui donne aussi liew de
supposer que dans cette premiére période encore, tout ce
territoire a été probablement entouré de grandes piertes,
qu'on pourrait considérer comme un premier péribole, A
un certain moment, il a été détruit, ce dont témoigne la
couche culturele qui le recouvre, épaisse par endroits de
1m, de phases plus tardives (mais toujours dans le cadre
du Premier Age du Fer) de l'existence du sanctuaire. Ce
fait, ainsi que la position stratigraphique des différents
complexes (sur le plan horizontal et vertical) permet de
parler de phases différentes dans le cadre de In période
Qui se refltent dans divers équipements et types de vases,
On a découvert aussi deux sortes de dépéts encore
inexplorés de cette époque. C'est un amas de pierres (fig.
6) d'une longueur de 12 m et d’une largeur de 1.50 m
‘dans la périphérie sud-est de la Petite éminence, entassé
de céramiques, ossements, fusafoles, et un équipement
rectangulaire (fosse ou tranchée)' (fig. 7) d'une longueur
tudiée de 1.90 m, large de 0.90 m et profond de 0.40 m.
On ya découvert de la terre « grasse noire », des restes de
ppoutres brides, des fragments de céramique et au-dessus
= un petit vase intact de la fin du Premier Age du Fer. Ce
complexe négatif se trouve entre les autels d’argiles
imentionnés plus haut & louest et I'amas de pierres & I'est
dans la partie méridionale de la Petite éminenee.
Le mur et les dépéts d'offrandes du Deuxiéme Age du Fer
Une autre période de prospérité du sanctuaire se situe aux
demiers sigcles du Deuxiéme Age du Fer, pendant lequel
on procéde, & différentes étapes, ai 'aménagement de tout
"La pane sud demeureinexplose.‘THE CULTURE OF THRACIANS AND THEIR NEIGHBOURS
‘Sp10)0x9 sunoysos sop otydesBodeL ¥ 8.
166MILENA TONKOVA : LES DEPOTS D'OFFRANDES DU DEUXTEME AGE DU FER DANS LE SANCTUAIRE THRACE DE BABJAK
Fig. 6 Amas de pierre et des fosses Fig. 7 Equipement rectangulaire et des fosses
167‘THE CULTURE OF THRACIANS AND THEIR NEIGHBOURS
le territoire exploré de la Petite éminence. Sur le plan
stratigraphique, on n’a enregistré un hiatus évident que
dans sa partie sud-est. Les pratiques rituelles y n'ont été
reprises qu’aprés la moitié du Ile s.avJ-C, mais la
tradition dans les espices des dépots et les rites s'est
maintenue. Le secteur aux équipements négatifs est resté
le méme - les fonds des fosses du Deuxitme Age du Fer
ont détruit I'équipement rectangulaire du Premier Age du
Fer (fig. 7). Les offrandes ont été déposées toujours dans
des amas de pierres, des fosses, autour d’autels en argile,
mais aussi dans des fentes et des niches rupestres. Dans
cette période, le sanctuaire a été entouré de nouveau, cette
fois d'un mur léger encore visible par endroits sur le
terrain,
Ce péribole récent est poursuivi sur la Grande et la Petite
éminences, Des vestiges du mur ont été identifiées au
pied est de la Grande éminence et on peut en supposer
‘quill ait entouré la partie la plus élevée du sommet, d’une
superficie d'environ 0,7 ha (JJomapasickit # KoslextHE
1999, 17, 65). Le tracé du mur de Ia Petite éminence est
documenté dans presque toute sa périphérie. Dans sa
partie nord-ouest, le mur a été poursuivi sur plus de 30 m
(fig. 8). Il est édifié en pierres grossiérement tallées et sa
face intérieure est visible partout. Sa face extérieure, qui
permet d’établir son épaisscur - 1.30 m, n’est visible que
dans un petit secteur. Du mur ne sont conservées que 2 ou
3 rangées de pierres et seulement dans un secteur de la
périphérie occidentale - plus de 3 rangées & une hauteur
de 1.50 m, Le mur repose sur la couche culturelle du
Premier Age du Fer ou, en d'autres endroits, sur des
secteurs rocheux aplanis. Dans certains secteurs, le mur
est détruit. Il manque par exemple dans la périphérie
orientale de le Petite Eminence qui est le seul tiew
accessible. Aussi ne peut-on établir Pexistence dune
entrée éventuelle. Le temps de lédification du. mur
pourrait ére lié grosso modo la fréquentation du
sanctuaire au Deuxime Age du Fer, mais il est aussi
possible qu'il soit lié a la période de la plus grande
prospérité du sanctuaire & cette époque - la deuxiéme
moitié du Ile-Ile - ler sav.J-C.
Les dépats doffrandes sont des amas de pierres - en
rangées ou en couches alternant, ou formant parfois des
pplates-formes, des niches rupestres, couvertes de petits
cailloux arrangés, des fosses. Des autels en argile sont
aussi documentés. Il y a des citconstances qui prouvent
que tous les dépats envisagés ont servi dautels oi ont cu
lieu les actes rituels et non pas de depots de restes de
sacrifice.
Les amas de pierres, sont le principal dépét d'oftrandes
du Deuxitme Age du Fer. L’amas le plus grand couvre
toute la périphérie ouest et nord-est de Ia Petite éminence
le long de plus de $0 m. Dans la périphérie sud-ouest, il
est large de 6-8 m (Gotzev 1994, 268) s"amincissant au
nord de 3.4 1 m, Plus au nord, et au nord-est I'amas de
pierres continue de suivre la périphérie du versant
remplissant I'espace entre Je mur et Je secteur rocheux
qui recouvre cette partie de I’éminence (fig. 8). Il et
formé de pierres concassées de taille différente, surtout
petites et moyennes. Elles sont disposées en deux, et par
endroits, en plusieurs assises sans étre rangées. On y a
recueilli' des centaines de tessons de céramique, une
‘grande quantité d’objets et d'ossements, Tl y 2 des
observations sur la répartition des trouvailles en quelques
bandes (Jlowapastexn 1 xozextu 1999, 66).
Fig. 8 Amas de pierres entre le mur et la roche
Cette situation archéologique permet de reconstitue les
pratiques rituelles - les offrandes étaient déposts
(probablement jetées) sur la roche, respectivement su es
pierres de l'assise supérieure, pour étre recouvertes de
nouveau de pierres. La présence de terre entre les asses
pourrait étre expliquée par le caractére cyclique de cs
pratigues. Dans la terre abondant en fragments de
céramique, i est difficile de déterminer 1a postion ds
différents objets, c'est-i-dire de délimiter les trouvalls
isolées et collectives. A cet égard, d'une grande
importance est ln réitération des groupes ou de types
objets. Dans la premigre assise de lamas, a proxi
immédiate du mur, on a retrouvé cing fois un méme
groupe d’offrandes - un plateau, une coupe, un poids de
tiers & tisser, une fusaiole et souvent un outil en mé
(aucille ou couteau). L’amas dans In périphitie
168MILENA TONKOVA : LES DEPOTS D'OFFRANDES DU DEUXIEME AGE DU FER DANS LE SANCTUAIRE THRACE DE BABJAK
Fig. 9 Autelcirculaire
occidentale a livré presque tous les bijoux, tandis que
salui de la périphérie est - la plupart des armes. On peut
fenconclure que 'amas de pierres est desting & faire des
offrandes,c’est-A-dire il joue le rOle d'autel.
Les niches, Le rite décrit dans les amas de pierres imite,
sn effet, 1e dépot d’ofirandes dans les fentes, les plates-
formes et les bassins formés par les processus d’érosion
das les roches calcaires. Ces niches rupestres, souvent de
forme réguliére, ont été utilisées intensément par
Thomme. Elles sont remplies de céramiques, d'ossements
animaux et autres objets votifs recouverts ensuite
dans a pantie supérieure élargie de pierres concassées ou
de dlles de pierre.
Une plate.forme de pierres concassées a été découverte
thos la partie méridionale de la Petite éminence. Elle
resemble a l'amas de pierres mais n’est pas amorphe et,
tm section elle affecte la forme rectangulaire, Elle est
formée de quelques rangées de pierres entassées abondant
fn trouvailles. Voila ordre des actes rituelles. Sur un
tute! en argile in situ on jetait (déposait) différentes
ofiandes - des fragments de vases brisés d'avance, des
fustioles, des poids de métier & tisser, des astragales, duu
flex, une pice de cristal de roche, des parties de chenets,
es couteaux. On les recouvrait de rangées de pierres
‘liemant avec des couches de terre relativement
homogene. La demigre rangée était constituée des plus
igandes pierres, mesurant jusqu’a 30 em.
les fossesritelles. Le secteur aux fosses se trouve au
sud et au sud-ouest de la plate-forme en pierres. Elles sont
Gauls il surface et leurs parois vont se rétrécissant
vers le fond. Jusqu’ici on a exploré hit fosses. Elles
faverent I'amas de pierres, un autel en argile et
169
équipement rectangulaire du Premier Age du Fer (fig,
6,7). Une des fosses en forme de ruche est remplie de
pierres, d'ossements, de petits fragments de céramique et
de charbons. La stratigraphie d'une autre fosse explorée
dans le carté G6 présente un grand intézét par les deux
vyases - I'un est en position habituell, et l'autre, renversé,
ainsi que par la présence d'une couche de charbons au
fond et de fragments d’autels en argile & la surface. Les
‘vases sont déposés sur la braise méme au fond de la fosse,
si l'on en juge de la couleur rougeatre de lengobe du
vase en forme de cratére (Table I,1). Ce demicr est daté
du Ile s.av.J.-C. A Vouest de cette fosse, au niveau de son
fond, on a documenté les fonds de cing fosses formant un
are (fig. 7). Le vase sur les charbons de lancien
Equipement, ainsi que inversion des vases sur la braise
dans la fosse du Deuxiéme Age du Fer témoignent d'actes
symboliques intemtionnels. Les données sur la présence de
braise et de charbons sont significatives de rites au feu.
Liawtel en argile: Des Ue - ler s. av. J-C. ,représentés
par le plus grand nombre de trouvailles, est aussi I'autel
en argile (fig, 9), au sud-ouest de la Grande éminence. II
est de forme circulaire et d’un diamétre de 1.10 mau
corps cylindrique, haut de 0.30 m et muni d'une corniche.
Ly deux niveaux de construction. Le premicr niveau
représente une couche d’argile épaisse de 3 cm qui repose
sur une base de cailloux d'une épaisseur de $ em, Le
deuxitme, c'est le niveau de lautel plus ancien. La base
est de nouveau formée de cailloux de 6 & 8 om, Au
dessus, sur Te terrain méme il y a encore des pierres
mesurant 15 & 20 cm, Lors de Iédification du niveau plus
récent, tout I'équipement a été enduit dehors d'une argile
jaunitre et a pris une forme eylindrique. L'existence de
A Vexploration de aut! a pantipé R Miko.‘THE CULTURE OF THRACIANS AND THEIR NEIGHBOURS
deux périodes d’édification de Vautel est significative de
la permanence des actes rituels dans un assez long espace
de temps. Lautel est lié aux rangées de pierres se
développant vers le sud. Tout autour de Mautel, on a
découvert une quantité dobjets des He-ler sav. J-C.,
parmi lesquels beaucoup de fragments de céramique de
culte omementée. Les plus importants pour sa datation
sont des fragments d'une coupe grecque décorée de
palmettes en relief.
Ces types de dépdts doffrandes du sanctuaire de Babjak
sont connus de méme d'autres sanetuaires rupestres du
Deuxiéme Age du Fer. Les amas de pierres sont
caractéristiques pour les sanctuaires dans le Rhodope
central et le Rhodope occidental. Des fosses, plus rares,
sont aussi signalées dans les sanctuaires rupestres
(Domaradzki 1994, 81-82; Jomapancka um xonexTHE
1999, 17, 19; Nekhrizov dans ce volume). Les dépéts