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Sans jamais théoriser, ilest incontestablement marqué par les innovations du temps. Le mobilier quill dessine pendant les années vingt™ associe la forme cubique a la sobriste du bois ou a la légereté de structures tubulaires metalliques. Soucieux de devancer la demande publique, il envisage la réalisation d'une chambre coucher démontable pour l'Afrique, dont le volume n’excederait pas tun metre cube. Sensible aux théories architecturales de 7 Arts, il congoit aussi tune chambre dont la structure est habillée et rythmée d'une composition picturale abstraite de couleurs vives. Par contre, les commandes pour les firmes Het Binnenhuis et Vanderborght Fréres sont d'un classicisme et d’un conventionnalisme rassurants et répondent a l'attente d'un public bourgeois plus enclin a apprécier les redondances ornementales du style Empire ou Louis Philippe que le dépouillement de l'art contemporain, Sculpteur, inspiré par le cubisme et par l'art africain dont il oosseéde quelques pieces, Kessels s'sttache aux formes géométriques pures. En temoignent la série des Signes du Zodiaque et Le Centaure, terres cuites de 1922-23 qui seront commercialisées par Vanderborght Fréres. Toutefois, Jamais il ne renonce aux références: figuratives, Ceci est d'autant plus vrai pour des réalisations classicisantes, par le sujet et la facture comime Aveugle, téte d'homme nerveusement modelée ou La Vierge a I'Enfant, plus conventionnelle bien que moderme par le style. Cet attrait pour le religieux, inexplicable par la fol (Kessels n’était pas croyant) trouverait sa justification, selon sa fille Margareta Kessels®, dans la nécessité de la référence au pére et 8 la mere, decédés alors qu'il était jeune adolescent: retrouver ses racines. oscillement entre nouveauté et référence au passé se ressent aussi ‘au sein de 7 Arts dont les positions lextrémes s'assagissent des 1928; ‘comme le résume Phil Mertens, «Les structures sont remplacées ar des portraits et des natures mortes, Te fracas des machines devient le murmure de jolies formes décora- tives.»” La ctise économique mondiale qui touche le pays depuis 929, et plus encore des 1932, renforce le désir de sécurité, de sérénité et de repli sur soi SY /OMMmzzZ> Mm Willy Kessels photographe-architecte. 8. Voi les 9:21, 4s t0avll 1827.4 2s'du te mai 1927, 2 4.425 septembre ‘arp 5. duaidecembre ionr p. 6 du decmbre 21, du ave 1928p 3. 9. MA Baugniet, sai dune pychologie de Arthtectore ing are pe 10. Laslo Moholy-Nagy, sis phovograhae. en Coeur ete incohiers Soret, 1928, pp. 29-30 voir Domingue 8a908, dla moserite. Anthologi de textes ‘url photograpnie ie 19198 1939, Tienes, Eaton’ sacqualina chambon 1983p. 38 13, Carlo Rim Vive la photographie! (nfs beaut ars, Bruton, 2 juin 1933, Ps Les années trente. & 1930, Kessels se consacre a la photographie. Volte- face, changement radical? Disons, bien au contraire, continuité par le regard qu'il porte sur Tes choses, avec une sensibilité formelle. affinee et epurée au contact des avant- gardes. Avide de savoir et curieux e tout, Il sait ce que la photographie produit de plus novateur. Entre autres par les publications de 7 Arts™, il Connait les recherches de Man Ray qui redécouvre le principe du photogramme fen 1921 (V'empreinte directe d'un objet en contact avec un papier sensible exposé 2 la lumiére) et qui exploite son rapport immeédiat et magique au réel dans un esprit surréaliste. lla pu observer les photogrammes de Laszlo Moholy-Nagy, artiste multiple tet enseignant au Bauhaus, étre fascine parla radiographie, ou encore par infiniment petit saisi 3 travers tn microscope. Les potentiels révolutionnaires du point de vue photographique, des effets de plongée et contre-plongee, du cadrage, cette découpe arbitraire dans le monde Visible, du montage de négatifs ‘ou de positifs, de la déformation par réflexion dans un miroir ou de la fongueur du temps de pose qui permet de saisir les mouvements successifs d'un objet...: tout cela, qui constitue un langage proprement photographique, 1a plus de secret pour lui La premiere contre-plongée radicale prise par le constructiviste ‘Alexandre Rodtchenko a des fins subversives, volontairement anti-bourgcoises, date de 1927. La volonté de Kessels d’appréhender le visible autrement selon des points de vue inédits le positionne parmi les suiveurs de la premiere heure. Lenseignement de la Plastique pure, le primat de la structure, de la forme ‘et de la lumiere n'y sont certes pas étrangers. Parlant de I'espace architec: tural, Marcel-Louis Baugniet note par ailleurs combien la lumiere est un facteur architectonique essentiel a la construction de la forme, et un agent puissant de la sensibilité et de 'affect.”” II faut attendre les années vingt pour voir la photographie se liberer du diktat des arts plastiques qu'elle était imposé a la fin du siécle passé, Torsqu’elle cherchait @ gagner len reconnaissance. Le piccorialisme, mouvement internationa. auquel adheraient largement de nombreux amateurs et artistes photagraphes, privilégiait les manipulations de l'image et I'usage de techniques de tirages apparentées 3 celles de la gravure. artiste éprouvait alors la necessite de maitriser les processus de création de l'image etd’y inscrire le geste individuel du créateur- La réaction inévitable & c2 mouvement allait apporter au photographe lun nouvel espace de liberté La photographie est reconnue pour sa spécificité; le monde est alors a decouvrir autrement, a réinventer. Le nouvel outil révolutionnaire vise, decoupe, fige l'instant du jamais vu En 1929, Laszlo Moholy-Nagy écrit «llya cent ans que la photographie est inventée, elle vient seulement d'étre vraiment découverte. Elle devrait étre le brillant instrument de notre éducation optique; pendant de nombreuses années on I'a mal employée, elle a donné limage de formes rigides au lieu de fixer le jeu, Jusqu’iciinsafsissable, de Fombre ‘et de a fumiere. (On a fixé une lampe électrique dans la lampe a pétrole.)»°* D'une maniere plus imacee, fon peut lite dans Les Beaux-Arts: «La photographie, qui est venue trop tat, comme cet invité qui surprend Ja maitresse de maison quand elle est encore en chemise, a été devouverte Cent ans apres son invention parce qu'on avait, dans I'intervalle, imaginé automobile et que le bois gravé rvallait plus assez vite.»°" En Belgique, toutefcis, le pictorialisme se maintient jusque dans les années quarante, fort de ses représentants éminents, dont Léonard Misonne. Les tenants de la modernité sont rares; citons les principaux: Charles Buyle, Pierre Dubreuil, René Guiette, Piet Spoor, Jozef Stercken, Cami YI OAMMZZ> Wmir etSasha Stone) lprewe a parrdu reget! rain comple) Paris 23 jullet 1932. et Sasha Stone, Victor Guidalevitch et. bien sir, Willy Kessels, mais aussi les surréalistes Paul Nougé, Reneé Magritte, E.L.T. Mesens et Raoul Ubac. Kesseis fait donc partie des figures de proue de la nouveauté dans un contexte ou I'on apprécie surtout les paysages champétres enoyés de brume». Paradoxalement, Bruxelles connait alors deux temps forts de la photographie d' avant-garde, avec les Expositions internationales {de la Photographie et du Cinéma lorganisées en 1932 et en 1933, ‘au Palais des Beaux-Arts par E.L.T. Mesens, sur le mode universaliste de l'exposition de Stuttgart Film und Foto de 1929. Tous les aspects et usages de la photographie contemporaine y sont envisagés — artistique, industrielle, commerciale, scientifique, lustrative (livres, revues, journaux...) ou de propagande (avec notamment tun stand sovietique), ., - démontrant ainsi la portée de ce support d'information et de communication en pleine expansion. A cette occasion, Te public belge découvre les récentes realisations des photographes les plus fen wue de leur temps: Eva Besnyo, Margaret Bourke-White, Brassai Henri Cartier-Bresson, Cesar Domela- Nieuwenhuis, Max Ernst, Andreas Feininger, E.-0. Hoppe, André Kertész, Edmund Kesting, Germaine Krull, Therese Le Prat, Kefer-Dora Maar, Man Ray, Daniel Masciet, Lee Miller, Lucia et Laszlo Moholy-Nagy, Walter Peterhans, George Platt Lynes, Albert Renger-Patzsch, Paul Schuitema, Emmanuel Sougez, Paul Walther, Edward et Brett Weston, Piet Zwart, Pour la Belgique, on compte, tres remarqués par la critique, Cami et Sasha Stone, Willy Kessels (dont autoportraitillustre la couverture du catalogue de la premiere exposition ‘et un montage, laffiche de la seconde), mais aussi les surréalistes René Magritte et E.LT. Mesens. La presse salue ce souffle nouveau qui secoue la photographie: ‘Nous sommes loin des efforts, dans ensemble, assez timides d'avant guerre. Ce qui frappe surtout, est un parti pris d'expression directe, de verité, de sincérité. Bannis tous les vieux trucs, les flous de mauvais godt, Jes arrangements plus ou moins ‘urieux, les effets pittoresques, toute cette mise en scéne que 'on confondait avec l'art. (..) L'Exposition du Palais des Beaux-Arts démontre qu'un domaine illimité s’offre 4 loriginalité du photographe.»” En 1981, 2 Voccasion d'une exposition certes moins ‘meédiatique, au Cercle artistique et littéraire 8 Bruxelles, a production des photographes modernistes Georges Hoyningen-Huene (des photographies, de mode pour Vogue), André Kertész, Germaine Krull (avec, notamment, Seen dees ‘inl comple). war" cy mI Be Lim eu : i ge “ i= =m | [3 = tecesne part du ngatt we Gres Une vue d'usine et un nu), Man Ray (des portraits) ou Maurice Tabard, est associée pour 'heure aux pictorialistes Robert Demachy, Alexander Keighley, José Ortiz Echagle ou Constant Puyo. Que ce soit au moment de la prise de vue oi il exploite la mobilité de l'appareil, «plongeant» et «contre: plongeant», osant des vues obliques et des mouvements presque cinématographiques, ou en laboratoire (oil travaille longuement ses tirages, Kessels étend son vocabulaire photographique aux limites du possible. Ses photomontages, ‘construits avec la rigueur de I'architecte ‘et la dynamique héritée de la Plastique pure, et ses solarisations (inversion des valeurs obtenue par une nouvelle insolation en cours de développement), incursions dans l'invisible de la matiére {et postisation du reel, en téemoignent. Son sens de I'espace et sa maniére de confronter subtilement les valeurs de 'ombre et de la lumiere confirment quill demeure un architecte, un constructeur de formes, non plus par la matiére dense et tridimensionnelle du bois, du métal ou de la terre, mais par impalpable texture de la photographie, cette «écriture de lumieres. Photographies d’architecture on seulement Kessels approche la photographie ‘comme la continuité logique de sa production de meubles ede sculptures, mais il suit auss| la construction des récentes réalisations architecturales, surtout a Bruxelles. Limportance de ses archives drarchitecture est telle pour les années trente, que l'on saurait difficlement envisage’ le sujet sans y recourir Proche d'Henry van de Velde, ardent defenseur de la forme pure et de architecture rationnelie et fondateur de I'institut Supérieur des Arts Décoratifs (La Cambre) en 1927, Kessels rend part aux débats mouvementés. opposant les tenants de Ia tradition et les modernistes. Ceux-c s‘organisent sur le plan international pour défendre leurs conceptions urbanistiques novatrices. Ainsi, en 1928, le premier Congres international d’Architecture moderne (CIAM) se tient au chateau de La Sarraz en Suisse. Il est préside par Victor Bourgeois et animé, entre autres, par Le Corbusier, Lurcat et Jeanneret pour la France, Gerrit Rietveld pour les Pays-Bas et Hulb Hoste pour la Belgique. Le troisieme congres, centré sur le probleme du clotissement rationnel, a lieu au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1930. Dans 7 Arts, Victor Bourgeois Insiste deja sur «la nécessite(..) de substituer a lindividualisme de Vunité-maison lunité-rue-quartier» et conclut: «Aussi longtemps que les villes n’auront pas organise leur devenir, foi de toute vie consciente, se perpétuera I'ére onéreuse et malsaine des hésitations, des laideurs, des démolitions...! Une fois de plus, Te souci d'économie et de santé veut Vaudace. Le salut de la société réside dans la volonté et la compréhension du futur.» Des projets de villes «afuturistes», des gratte-cel entourés d'espaces verts, inspirés du Plan Voisin de Paris de Le Corbusier, sont imagines sur le papier, mais la réalité est autre, répondant a l'urbanisme éclaté de la ville. A Bruxelles, d'imposants batiments sont construits. sans pour 12, Vicor Bourgeois, UUrbanieme svat, 11 ecembre 1824.2 3 autant mener & une entreprise radicale de démolition du patrimoine existant, et sont étemisés sur la pellicule par Kessels: le Résidence Palace (michel Polak, 1928), institut National de Radio-diffusion (Joseph Diongre, 1933), la Brasserie Wielemans- Ceuppens (Adrien Blomme, 1930), FH6tel Atlanta (Michel Polac, 1930), le siege du journal Le Peuple et celui de la Prévoyance sociale (Fenand fet Maxime Brunfaut, 1931), le cinema Metropole (Adrien Blomme, 1933-36) ‘Commandité par les architectes, Kessels photographie aussi leurs réalisations plus modestes, souvent originales, des immeubles 8 appartements équipés des premiéres cuisines standardisées dessinées par LH. De Koninck et des villas, comme la villa Marie-Jeanne a RhodeSaint- Genése, congue par Marcel Leborgne en 1929. I parcourt aussi les grandes expositions, es pavillons de Exposition Uuniverselle d’Anvers et I'exposition de Liege en 1930, I'Exposition universelle ‘au Heysel & Bruxelles en 1935 et Exposition de I’Eau 8 Liege en 1939. ‘Outre les commandes des architec tes, il offre ses services aux entreprises et industries liges au secteur de la construction, comme les Entreprises ‘génerales et Matériaux Engéma qui lui onfient le reportage photographique ainsi que la présentation de leur album Fetrospectif 1922-1932: usines le long du canal de Charleroi, cites villas, hotels de maitre et constru:tion du stade du Heysel, ou encore, un dépliant sur les travaux de I'Exposition de Bruxelles de 1935... Pho:ographe officiel de la Revue documentaire, scorgane mensuel de 'industrie du batiment édité par les établissements Henri Baudoux S.A», parue de 1931 21933, veritable tribune de réflexion Sur larchitecture contemporaine, il enrichit son experience de nombreux reportages d'architecture, qu'il assortit parfois de photomontages Leur constance formelle est telie qu'il est difficile de faire la part des choses entre les commandes et les projets personnels, tant le regard constructeur Quiles anime est identique. A.BerRT GUISLAIN DECOUVERTE ve BRUXELLES ATMOSPHERE! lO-32 PHOTOS W.KESSELS L’ EGLANTINE PARIS—BRUXELLES ALBERT GUISLAIN La ville ouvante et par la circul des voitures, activité trépidante de ses grandes surfaces commerciales, des boutiques, cinémas, restaurants et cafés, illuminée le soir par I'éclairage électrique, la ville se pare d'atours séduisants, Elle devient pour le photographe un sujet privilégié (04 le quotidien épouse le modernité, Pour traduire cette euphorie, la mobilté et I’éclatement de la ville, Kessels use, avec theatral té et rigueur, des multipies possibilites du cadrage, du point de vue, du photomontage, ‘ou encore des vues nocturnes. Inlassablement, son objectif se balance, fait volte-face, plonge du haut d'un gratte-ciel. Evoquant ces ‘ephotographies vertigineuses> eces images superposées 4 la Kessels» on s‘enthousiasme pour lintrépidité de son approche photographique: «Acrobate et poete, il ne dédaigne pas de se hisser sur une goutiiére ou sur un tolt pour surprendre un panorama sous Un aspect nouveau, se soustraire aux poncifs consacrés et démontrer, sous tel angle de son choix, que la photogra- phie est un art.», remarque l'avocat, écrivain et journaliste Albert Guislain."* Wily Kessels Gabremer pion) taper Guan vere 122 Decouverte de Bruxelles, Crave, 330,18 7 Choisi par lui pour illustrer Découverte de Bruxelles et Bruxelles atmosphere 10-32 (qui devait initialement sintituler Bruxelles cité dfaujourd’hul, parus respectivement ‘en 1930 et en 1932 aux Editions socialistes L’Egiantine, Kessels ‘l'occasion de partager son enthousiasme pour la ville avec Un large public. Dés la couverture des deux livres, le ton est donné: il Sagira de partir a la rencontre d'une ville, porté par le regard inventif du photographe et par l'ecriture coloree, riche d'anecdotes ‘et de remarques personnelles de auteur. Pour Découverte de Bruxelles, un photomontage associe en un meme plan une vue panoramique et plongeante de la Place des Martyrs, la Porte de Hal saisie en contre-piongée et, au revers du volume, les arbres du Bois de la Cambre. Avec Bruxelles atmosphere 10-32 Kessels joue la confrontation de 'ancien et du moderne en une mosaique de cing images emblematiques: calaches et passants évoquent le passé, voiture, train et avion, le present. Le revers fait la part belle a la modernité, avec un montage de vues nocturnes, angle de facade de entreprise Wielemans-Ceuppens et la devanture lumineuse du théatre Valhambra. ‘Albert Guislain, soucieux de travailler en harmonie avec Kessels, lui laisse entire liberte creative, mais il précise toutefois la finalité du projet. Pour la couverture de Bruxelles atmosphere 10-32, il suggere: ‘cl est bien entendu que vous étes seul Juge, mais je pense qu’ll y aurait peut-étre lieu de symboliser le paralile qui sera constant dans le volume, entre la Cité d’Autrefois et la Cité Moderne.» Il fournit au photographe des indications précises quant 2 la structure finale du texte, ainsi que la liste des lieux envisages." Le parcours photographique de Découverte de Bruxelles nous conduit aux lieux strategiques ou pittoresques du tourisme bruxellois, depuis la gare du Midi, premiére ‘approche de la ville pour qui vient de loin, la rue des Bouchers, le Marché Sainte-Catherine, la Grand’blace, la Bourse, la Place des Martyrs, la rue des Renards, le Palais de la Justice, le Vieux-Marché, la maison de Brueghe| rue Haute, le Sablon, le Bois de la Cambre, ou encore la Parte de Hal. Toutefois, les images proposées sont loin d'etre d'anodins clichés ‘touristiques et répondent pleinement 83 injonction quAlbert Guislain fait au lecteur: «il te suffira de parcourir notre capitale, Bruxelles en Brabant, ‘avec des yeux neufs comme si tu devais assister d la genese du Monde.» Plus qu’un guide pour étrangers, ce livre s‘adresse avant tout aux habitants, de la capitale qui sont disaosés 8 la découvrir autrement: «Les historiens et les amateurs de folklore semblent avoir rebuté le contemplateur pur. D'aucuns (..) se sont découragés. lis s‘imaginent qu'il faut étre savant pour comprendre le langege des pierres vétustes. Aussi, la plupart des Bruxellois acceptent-is les clichés {que les agences exploitent: ‘La Grand’Place, Sainte-Gudule, le Palais de Justice, Manneken Fis, Jes grands boulevards, les Serres de Laeken et la Tour chinoise. Crest tout. Ils passent sans voir, devant des maisons anonymes, ‘plus anonymes encore lorsqu’ils Jes appellent des immeubles: lis ignorent les coins ou il fait doux de voir s’allumer le soleil ou s‘épaissir Jes ombres, ou ce qui est plus fréquent, de regarder et a’écouter pleuvoir.» Et Guislain de conclure: «Ce petit live est réservé aux piétons. Qu'ils prennent ‘garde, cependant, car les chemins aujourd'hui sont semés de périls.»°” Voir exigerait donc un engagement personnel non dénué de dangers, celui, fen tout cas, de rompre la monotonie rassurante des gestes stérsotypés u quotidien et déveillerle regard 15, albert Guin, etre a Wily Kessel, en aate du23 septembre 1331, areives Gustain, Archives generales {0 Royeume: pian Se Brdcelies atmosphere 56-32 transmis dare lescourrers des 25 de novembre 1931, ‘aveuglé par 'usure: un programme 16. Guisain éstabilisant et enchanteur auquel Decouverte de Bruxelles, répond pleinement le photographe. "2 ‘Comme le souligne Marcel Schmitz Tre acontbin ans le journal ilustré Les Beaux-Arts: op ct. pp 13-14 19 20 «C'est un Bruxelles vu de haut, un Bruxelles pour aviateurs (..).Varier ses points de vue, savoir s’asseoir (..) ou se percher, n’est-ce pas tout l'art du voyage, (..) ce tourisme intérieur (..), cette découverte de immédiat et du quotidien, de ces choses et de es étres qu’on croit connaitre parce quills font partie de vos horizons.» Sila presse salue loriginalité des mages, elle se monte aussi sceptique quant leur didactisme. Les vues de la Grand’Place, surtout, sont a peine «identifiables» par le Bruxellois avert tant elles construisent un univers presque abstrait (compris dans son sens premier, «extrait de»), o¥ domine Un jeu de formes denses et comme découpées sur un fond de lumiere. La structure d'une arcade ou d'une fenétre, un linteau sont prétexte 2 créer une scéne oui espace et architecture se confondent en un plan imaginaire purement visuel. (On pense alors a la Grand'Place de Pierre Dubreuil (1908), encore pictorialiste par sa texture, mais moderne par le point de vue en plongée, qui affirme la souveraine réativite de la photographie, décidée 28 produire un monde plutot qu’a transposer le réel. Dans le meme esprit, le square du Petit-Sablon, sais d'une hauteur, livre le graphisme de son parc ou les passants deviennent diimperceptibles points d’ombre projetés sur un plan. Les découvertes visuelles de la photographie aérienne sont alors récentes et I'on penserait volontiers que Kessels connaissait The Octopus d’Alvin Langdon Coburn, tune photographie-manifeste de la modernité prise depuis un gratte-cie! new yorkais en 1912 Bruxelles atmosphere 10-32, de par sa thématique, permet davantage encore 4 Kessels de décliner son vocabulaire plastique personnel, avec le photomontage et les prises de vue nocturnes. Enthousiaste, la presse Brolin 1908 sS‘effraye toujours: «Ces photos (..) ne sont pas frappantes et (..) les montages déforment par le rapprochement des sujets(..). Un étranger qui viendrait 4 Bruxelles, le livre en main, cherchant Tes coins, es extérieurs saisis par Willy Kessels, ies trouverait difficilement. Kessels ajoute 4 son travail trop d'extraordinaire. II vise plus a effet qu’au réel. C'est la prise exacte de Celui-ci qui est l'apanage des grands artistes de l'appareil. Willy Kessels y a réussi quelquefois et ses réalisations sont alors parfaites. »™ De fait, le parti pris moderniste simpose ici et la qualité artistique de image plutot que sa valeur illustrative En 1933, Brassal publie Paris de ‘Nuit, le premier livre de photographies {qui soit dédie a la vie nocturne. Reportage sur Paris et ses habitants, travailleurs, flaneurs, amoureux et noctambules, cet album manifeste Venvotitement de la cité aux multiples attraits et artifices, et le souci de surprendre, par le hasard de la rencontre, l'autre visage du quotidien ‘Au contraire, dans ses vues nocturnes, Kessels s attache davantage al'esthétique particuliére et ala photogenie qui se dégagent d'une architecture la nuit, lorsque I'électricité supplante la lumi@re naturelle. Les gens et leur vécu le préoccupent peu: ce sont les dynamiques d'ombre et de lumigre violemment contrastees qui sollicitent son regard, la théatralité et la magie d'un lieu livré & lui-meme et révélé par lartifice d'un éclairage: tne rue, ses réverbéres et ses enseignes lumineuses, le sigge du journal Le Peuple vide de présence humaine, les vitrines féeriques des Grards Magasins de la Bourse... Et Albert Guislain d'ecrire: «Cette locomotive, 4 la cheminée en faux col, ces wagons ppullmans, ces voitures de luxe, Ces roulottes claires, le mouvement, Te brouhaha de la foule, les cris de la réclame dans les halls agrandis: est le rythme d'aujourd'hui-»* Perdu dans I'immensité ursaine, individu se fond dans la masse. Tels les vaingueurs de I’ere machiniste, les espaces publics, rues, boulevards, vehicules, immeubles, enseignes, affiches et autres objets nouveaux, paraissent animés d'une vie propre. ‘Dans Découverte de Bruxelles, Guislain consacre un chapitre, Des sens, aux plaisirs de la ville, auxsorties octurnes et aux «métiers de joie»: «La venus mercenaire, blonde et charnue, opulente et nue, surgit sous la lumiére des ampoules électriques qui ont remplacé le gaz et les lamoes carcel. Ah! ces visions du soir, ces visions et es jeux du demijour (.). Une douceur ‘macabre et bourgeoise, une tiédeur de ‘mauvais champagne, une médiocrité ‘mélancolique dans laquelie es rires sonnent faux comme du strass.»°" En contraste avec le texte, cest en plein jour que Kessels saisit la quiétude anodine de cette rue «chzude» ! Exploité pour son pouvoir subversif par les dadaistes allemands et les Constructivistes productivstes russes au sortir de la Premiere Guerre mondiale, le photomontage gagne ses lettres de noblesse aupres des avant-gardes. Pour les constructivistes et productivistes, est un outil du renouveeu, un «film statique» de propagande' artiste devient un ingenieur, un «monteur» d'images qu'll dynamise par association d’élements vsuels probants, la typographie et la mise fen page. Affiches, tracts, publications et revues portent les idéaux de la revolution grace a la force persuasive 19. Nouvelles ittrares, Pants 20 sot 1922, 20... Guia, ‘rayeles Atmosphere 10.32, Pare rane, Utgianine, 1939, p 137 21. Acomparet is protagraphie Cela Aue Stdaurent, 200, etleexte, en 199 2 2 de ces images «vraies» (ne dit-on pas, «Cela s'est passe. Pour preuve, la photographie en témoigne»), habilement (re)composees, Lees surréalistes reconnaissent au photomontage sa capacité a dépayser, & conquerir le monde par la subversion du quotidien et a produire ainsi du merveilleux. ‘Avec les années trente, ce sont davantage les qualités plastiques et impact visuel du photomontage, envisagé comme une technique de mise ten page dynamique, qui suscitent Vinteret. Les photomontages de Kessels ne prétendent pas questionner le monde et servir la cause sociale du changement radical. Is ne s‘attaquent pas davantage aux objets quotidiens Fepoétises par les actions surréalistes tine cherchent pas & provoquer un doute ou perturber un acquis: il s'agit de produire une ceuvre, de séduire et d'attirer attention. L'architecture de la forme, la composition et assemblage formeis prevalent. ‘On ne saurait trop insister sur la référence a Vart de batir. Le photomontage était un procédé utilise par des architectes modernistes, comme Le Corbusier, pour visualiser leurs projets. Kessels y recourt pour le projet de la rive gauche d’Anvers, d'Henry van de Velde (1926), par la superposition en laboratoire d'une esquisse du maitre et d'une photographie prise in situ. Dédiés our la plupart a l'architecture, ses photomontages sont une opportunité pour concevoir un univers imaginaire ‘ou l'unité perspective et lillusion de la trolsieme dimension seraient anhilées au profit d'un éclatement de formes et ‘une dynamique de forces en tension: une image qui tiendrait de la sculpture cubiste et de l'architecture moderniste, ‘comparable en cela a la série ‘Metropolis de Paul Citroen (1922-25), tune ceuvre d'art 8 part entiére, distanciée du mimetisme de l'image, cet attachement quasi «génétique» au réel de la photographie. On pense 8 lexpression «photoplastique» imaginée par Moholy-Nagy pour ses photomontages: «Composées de diverses photographies assemblées, elles sont une méthode expérimentale de vision simultanée; elles condensent tet résument I'intrication de I'ceil et du verbe; de facon aberrante, elles font passer les moyens les plus réalistes, les plus mimétiques du cote de vers 53 ‘rm, Souhous aia Chane, 19768 22 23. Germaine kel op. ce pp. 82-83 24, Albert Guan fen date du 5 janvler 193 ‘Synthese Danvers Brae, Sjaner 1935 rimaginaire. Elles peuvent aussi étre arfaitement limpides et raconter Une histoire, étre plus véridiques que Ia vie elle-méme.» Il faut relever ici que la Nouvelle Vision & laquelle Kessels se référe n’est pas exempte de paradoxes. Qu’en esti de la prétendue «objectivité» alors que pour les photographes modernistes, ilimporte de faire ceuvre dartiste plus ue de témoigner de la réalité? La technique du photomontage souligne davantage encore l'emprise de la subjectivité. Germaine Krull, dont les albums Métal (1927) et 100 x Paris (1929) ont certes marqué Kessels, qui la connaissait personnellement, ous renseigne sur cette ambiguité, Enthousiaste face & cette machine @ voir qu’est l'appareil photographique, elle note: «La premiere science du photographe, c'est de savoir regarder. On regarde avec ses yeux. Le meme ‘monde, vu par des yeux différents, ce nest plus tout a fait le méme monde. Crest le monde a travers la personnalité (...). Vobjectif est un ceil mieux fait que I'ceil.(..) Chaque angle nouveau multiplie le monde par lui-méme.» paradoxe se confirme lorsqu'elle écrit: «L‘appareil n’a pas 4 inventer, 4 combiner, 8 truquer. Ce n’est pas de la peinture, ni de imagination, Le photographe est un témoin. Le témoin de son époque. Le vrai photographe, c'est le témoin de tous les jours, Cest le reporter.» Entre la machine qui enregistre et l'homme qui exprime, la confusion semble totale! Objectivité et subjectivité se mélent en un inextricable appel 4 la nouveauté, Ainsi le choix du point de vue et du cadrage des modernistes participent-ils autant de la créativité visuelle que le photomontage ou toute autre opération partant du réel pour générer tne image. Les wes de la Tour Eiffel ou du pont transbordeur de Marseille par Germaine Krull participent du méme langage que les photomontages et les vues d'architecture de Kessels, entre réel et artifice. Soumis au regard mobile du photographe, linanimé prend vie, tel un hymne’@ la machine, déesse saivatrice du monde en devenir. Confiant dans laqualré plastique & du traval photographique de Kessel, Albert Gustin ul propose une deus, qui leurinterdirat e «colaborer S's publication aucune cuvre, es0, nouvelle, étude sur Bruretes ou toute autre vile d'Europe. snon ensemble", Le projet demeure lettre morte puisqu‘en 1232 dele, Kessls lustre rouvrage de Roger Avermacte, Synthese o’anvers, apropos duuel Von remarque toujours ces mages superposées la Kessels»=, et cell a'Eugeen Be Ridder, Ons antwerpen, tour deux consacres ala le @ Anvers Gruser de ss talents o'lustateur, our des publications consirees Bia Flandre (voir pus foi > vuswnsele Clichés publicitaires et autres commandes © papier a entéte que Willy Kessels utilise au tout début des années trente annonce publicité par photo/ Wily Kessels! imprimés publictaires/projet devs — execution stands/une photo, image exacte de vos fabrications, facilite votre vente.» Une version de la méme époque propose: «Publicité par Photo Wily Kessels/stands, sculpture publicitaire/photomontage ~ Surimpression». De fai, Kessels est insrit au registre de commerce comme photograph. Il vit de commandes Eommerciales, s'attache ala promotion Grentreprises de construction, de confection, des firmes de produits pharmaceutiques...Iillustre des livres Su des articles de presse. Sowvent, pour Ia série de Hotel Atlanta en 1933, paar exemple, il ceuvre er circuit fermé, Fealisant les cliches et la nise en page Photographe, ilest aussi graphiste et travaille en publctaireevert, usant de la force persuasive dulangage moderniste Le choc des images est une notion qui ne remonte guere au-dela de ces Snnées de la modernité qui portent, fen ce domaine, les structures du monde médiatique daujourd hui. Au lendemain de la Premiére Guerre, {a photographie investit massiverent le monde de la consommation, imposant le concept publictaire au detriment de la «reclame» plus verbale que vsuelle. Au dessin associé au texte, se substitue progressivement image photographique, servie par une mise en page et une typograghie adéquates qui habillent le slogan. Bes agences t des studios spécalsés appareissent en Europe et aux Etats-Unis, comme Te studio de léditeur Deberny-Peignot a Pars, diigé par Maurice Tabard en 1929 Soucieuses de profiter pleinement de la puissance de frappa de limage photographique mise en exergue par les avant-gardes des années vingt, les entreprises commerciales commencent 2 aire appel a la photocraphie publicitaire. Germaine Krull a Paris vit Ge ces expedients: hautsfourneaux de 25 once, pp. 152-153 Varsovie, 1928 pp. 222 eky et peintre photographe 709 adel Van de ariv ARC 19501991, Citroen, a $ CV de Peugeot, les disques Columbia, la firme Sandoz, ies huiles Shell, les parfums Rochas... Une mythologie moderne prend corps, portée par des images-cultes qui frappent l'imaginaire de I'époque: tn col de chemise Idestyle pose sur un échiquier par Paul Outerbridge en 1922; la fourchette d’André Kertesz pour la maison Bruckmann ou les briquets Douglas par Edward Steichen en 1928; le Pétrole Hahn vu par Grete Stern ou Christofle par Maurice Tabard... On pense image comme Un produit. Sa finalité doit induire lun comportement précis: acheter. Et Albert Guislain dans Bruxelles atmosphere10-32 de donner le ton: ‘Vous irez peut-étre au Salon de automobile, au Salon de la T.5.F. et tantét a la Foire Commerciale, pour entendre le modernisme parler son langage (..) isons un tour (..) dans le arc aux attractions de la pubiicité.(..) Vart moderne par excellence.», un art de persuasion ou «il s‘agit de capter attention comme un oiseau et de la lécher avec le nom d'un produit inscrit sous Vaile.»®" Une chaire de distribution et de publicité voit méme le jour a 'Université de Louvain des 1931. Dans le monde entier, journaux, magazines ilustrés et revues en tous genre ~ presse féminine, sportive, d'information, de vulgarisation scientifique... - diffusent et propagent les derniéres innovations photographiques. Ainsi de Harper's Bazaar, Vogue, Vu, Regards, Match, Picture Post, Life, Art et Médecine et, pour la Belgique, parmi d'autres, Le Soir Illustré, Les Beaux-Arts, Reflets (de la mode et du monde), Variétés. Envahissante, image devient incontournable, au point qu'un apprentissage s'impose, aussi essentie! que la connaissance du langage. En 1922 deja, El Lisitzky affirme la mort de lmage peinte: «Le nouveau monde ‘aura pas besoin de petites images. Sil i faut un miroir, ily a la photographie et le cinéma. »®” Et Laszlo Moholy-Nagy de conclure: «Lilletiré de l'avenir rignorera plus seulement alphabet, mais les données premiéres de 'art 1930 photographique, nouvelle vision du monde.» Bien qu'elle soit alimentaire po. Kessels, la publicité est prétexte a des recherches formelies qui anticipent sur les récents concepts de le psychologie publicitaire et son impact sur le Consommateur. Les images qu'il concoit Intuitivement associent Ie produit a sa finalité. Il s'agit parfois de montages photographiques; ainsi d'une réclame médicale ou association d'un tube de comprimés et la sérénité d'un visage endormi signifie I'utilité et I'efficacité du medicament. Ailleurs, la mise fen scene suffit & communiquer les bienfaits apaisants de la science medicale: abstrait de tout contexte superflu, un flacon fortenent éclairé donne a lire le nom de le substance gui irradiera notre corps a I'égal de la luminosite extreme qu'il transmet par image. Cette simplicité du propos Qui induit une «evidence», se retrouve aussi dans le cliché publicitaire qu'il réalise pour les orfévres Bagues en 1932, un chandelier et son ombre, découpés sur un fond uniforme noir et blanc, L’efficacité de ses images lui vaut par ailleurs dob:enir le prix «Pétrole Hahn» lors du concours organise a Bruxelles par la société Komol et Pétrole Hahn en juin 1933, 8 occasion de la Deuxiéme Exposition Internationale de la Pho‘ographie et du Ginéma au Palais des Beaux-Arts, Le prix «Komol» est quant 8 lui remporté par la photographe berlinoise Grete Stern, sous le pseudonyme Ringl + Pit. Ici encore, le montage permet a Kessels de produire une image publicitaire signifiante: le visage de arofil caché parle flacon se fait énigmatique, tandis Que l'objet commercial epouse I’épaisse chevelure ondoyante, suggérant quill lui donne sa brillance On pense aux recherches de Magritte sur la présence troublante d'un objet ordinaire, positionné la ou on ne I'attend pas ou 'absence de ce qui, de toute évidence, «aurait di» étre Id, Le rapprochement est d’autant moins hasardeux que l'on sait que Kessels connaissat les surréalistes belges (il coopera avec E.L.T. Mesens & 2 28. Entretien du peintre lone! Vinehe ddan un arte coneacré. LesBeauarts Sunes, 15 tovier 1930, 5.17 23). Lette de Rene "Pel Nouge (ea), LePerreucsur éneraos du Royaume, Fapiee albert Guslan 28 occasion de I'Exposition internationale de Ja Photographie et du Cinéma) et fréquentait leurs lieux de rencontre, comme le café Au Petit Rouge 2 Bruxelles. Plus explicite dans son Fapport au surréalisme, la série aui llustre l'article Saint Nicolas chez Barbe-Bleue dans le numero de novembre 1937 de la revue belge Reflets, Pris aux Ateliers de la Maison Unica (Van Hoye et Fils) & Courtra, ces visages-masques de poupées, cos mains artficielles et ces yeux de verre provoquent, entre réalité et artifice, entre attraction et repulsion, un ‘trouble comparable au déepaysement radical proné par les surrealistes. On songe a ceil traversé par une lame de rasoir ou a la scene de la main ‘coupée, images emblématiques du film Un chien andafou (1928) de Luis Bunuel. On pense aussi a la série Die Puppe (dés 1932), mises en scéne de poupées désarticulées et érotiques d'Hans Bellmer. Le sentiment generé par toutes ces images serait, paraphrasant Magritte, «un sentiment déquivoque mélé de charme. >" Fantaisiste, inventif et humoriste, Kessels ne peut que se sentir proche d'un certain surrealisme au quotidien, méme si son propos diartiste est autre, Sensible aux jeux triviaux et provocateurs qu’affectionnent les surréalistes, il envoie, vers octobre 1930, une enveloppe a entéte «Willy Kessels, Publicité par photo» a Albert Guislain, agrémentée d'un inventaire manuscrit: «une cigarette (marque Styx)/une allumette/un petit frottoir», soit «trois objets divers», accompagnés d'un dessin explicatif sur la «maniere de s'en servir». A Vintérieur de envelope, on trouve I'allumette, le frottoir et la carte de visite de «Madame Eloyse/voyante célébre/conseil/89, rue Goffart, Ixelles» 1° On confrontera aux realisations de Magritte, la commande d'un catalogue publicitaire pour les fourrures de la saison 1929-1930, de la Maison Samuel, alors dénommeée Maison Charles Muller, S. Samuel & C Succ’., & Bruxelles. Deux années ‘auparavant, René Magritte, pour les images, et Paul Nougé, pour les textes, s'étalent vus confier la méme tache. lls avaient ainsi pu démontrer combien la banalité peut étre prétexte 3 détournement, au point que l'on en vient 2 oublier qu'il s‘agit, &origine de publicité. Deux photographies de Kessel, celles ou Il démultiplie le modele feminin par un montage sont a rapprocher des dessins-collages de Magritte pour 'ambiguité qu’elles génerent, rappelant les propos de Nougé lorsqu'l écrit: «i! s‘agit pour nous d'inventer un univers et non de le décrire.» La comparaison est cependant plus formelle qu‘intellectuelle, Kessels, ne visant en rien 8 changer le monde par la provocation et le détournement Grigés en armes absolues. L'esthétique Voccupe, certes, pas la revolution. MASON ORES MIMI S-SAMLEL GC SLCC™ SHUI, objet et le corps ces années, l'objet slimpose en territoire diinvestigation privilegié il porte lamodernite, étant le produit manufacture et commercialise de ere nouvelle. Avec lui, art s'inscrit pleinement dans le quotidien qu'il tentend marquer de sa volonté Liinanime prend vie ~ macrine, voiture, avion, objet fonctionne! quelconque...-, tandis que le corps humain, découpe par le cadre photographique, et le visage en gros plan, scrute jusqu’a l'épiderme et déformé par I’angle de vue, la solarisation ou le montage, deviennent objets. lest interessant d’appracher conjointement les themes du nu et de la nature morte. L’expression consacrée nature morte» apparaitra aussitot impropre pour les photographies de trains ou 'élements incustriels prises in situ puisqu'il s'agit d'insuffler lune pulsion de vie a objet Ace propos, Albert Renger Patzsch, auteur du fameux album Die Welt ist schon (initialement intitulé Die Dinge, les choses), en 1928, insiste: «Seule la photographie peut traduire par image la rigueur des lignes de la technique moderne, les poutrelles aériennes des grues et des ponts, la puissance des machines de 1000 chevaux (..).»' Les réalisations en studio, des commandes pour la plupart, permettent a Kessels de dominer son sujet, de le composer et de 'animer par un jeu étudié de contrastes lumineux. Cactus™, tulipes, objets geometriques, miroitants ou transparents sont prétexte a la construction de formes ures et au graphisme. Que image ait tne finalité publicitaire ou illustrative importe peu, pourvu qu'elle arréte ci dans Andreas Haus le regard. ese ye Libéré des poncifs dela tradition _Nowelle vison picturale, le nu féminin estun theme Nowell Prteaphe fu offre tous les possbles. Nombre de in howe sre Shotographes partent ala découverte Bye gone as Se Vinexplore, du jamais vu detalls méconnaissables, textures de peau, 34. Voirtartidesur effets c'ombres et ce lumieres ice cer franchants.. Le corps, sa beautéet sa Selavevu eles 29 plénitude sont valorisés par la presse Populaire; le nudisme est une pratique B13 mode que Kessels apprecie {iréatse daileurs, vers 1931, Un reportage dans un comp naturiste a Linkebeet). Vadage mens sana in corpore sano est plus que jamais dactualité. Conges payés et week-ends sont prétextes aux activités sportives en tous genres. Articles et publicites montrent comment se culver Bhysiquement. Les produits minceur miracles font leur apparition: désormais Ta beaute se merite. Un aricle de Paul Werrie fat la part belle aux valeurs nouvelles; art et le sport gagneraient, selon lui, 2 s'exalter Fun Fate." ‘A Pars, en 1929, Germaine Krull publie une serie de nus dans un Fhuméro spécial de la revue Jazz Consacré au nudisme et ur album, Etudes de nu, en 1930 ol corps, décontextualise et volontzirement fragmente, devient une abstraction. En 1933, Sasha et Cami Stone publient tun porte-folios de vingt heliogravures, Femmes, aux Editions «Ars et Metiers Graphiques» a Paris, des nus decoupes par 'éclairage artifciel du studio, Venus de Berlin et établis» Bruxelles en 1931-32, les Stone ont une experience moderniste importante et ont pris part 3 exposition avant-gardiste Internationale Film und Foto & Stuttgart en 1929, Kessesies cotoie notamment lors des deux Expositions Internationales de la Photographie et du Cinéma 2 Bruxelles, en 1932 ft 1933, lors du tournage du film ‘Misere au Borinage (vor glus loin) 0u, plus quotidiennement par Fentremise des revues, comme les Beaux-Arts, qui leur commandent des cliches. Si 'on ne peut parler Samitie (i vagirat plurot de concurrence), fa confrontation et Méchange sont frequents ‘AToccasion d'une exposition des nus de Cami et Sasha stone a la Maison d'Art a Bruxelles en juin 1933, Karl Hamertinck souligne foriginalité de leur démarche: «lL objectf des Stone hnous révele toutes les rugosités tous 35,Paul Were, arcet, Tes accidents de 'épiderme, il nous lespar. nr Beat detaille toutes les curiostes do systeme 155 5 3 2 Saera stone pileux, et dans cette étude de la ‘géographie du corps humain nous ‘apprenons petit a petit 4 reconnaitre la réelfe grandeur de la nudité: ce n’est ‘pas dans le canon de quelques formes pparfaites que réside la beauté d'un corps, mais bien dans ses particularités, dans ses défauts»™ Un article critique du Volksgazet sur la photographie associe les nus de Kessels et de Stone pour leur spécificité, concluant que malgré leffort fourni, ils ne sauraient rivaliser avec le dessin, Parent pauvre et déprécié, la photographie n’a décidément pas encore, aprés cent ans dlexistence, convaincu de ses qualites propres: «Des tableaux marquent davantage notre mémoie que des Photographies. Regardez les nus (..) de Willy Kessels et aussi ceux de Stone. Ces artistes ont, d'aide d'éclairages spéciaux, abouti 8 quelque chose de vraiment photographigue... Mais dans beaucoup de ces photographies, prises pie «sur le vifo, reproduidant donc la vie d'une maniére directe, la vie a disparu! Ce sont des choses mortes. Des dessins de vues donrent, o’un seu! trait, beaucoup mieux l'impression de vie et de beauté que ces photographies»' ‘Au vu des négatifs et des tirages de Kessels parvenus jusqu’a nous, le corps feminin semble Favoir beaucoup inspiré. Proches et amis™ se souviennent d'un horme qui appréciait le charme féminin, aimant 2a faire poser des modéles dans son studio. Souvent hors cadre ou gratté sur le négatit, le visage de ces femmes restera dans I'anonymat. Sil choisit parfois, comme les Stone, lun point de vue ou un cadrage non. conventionnel, il privilégie les effets de laboratoire, comme le solarisation. Kessels se laisse souvent aller aux poses academiques, aux confrontations d'un corps et d'une statuette antique osée sur une table, & I'animation ‘u’apportent les plis d'une nappe ou d'un rideau, éléments qui accentuent cependant le coté posé de la scene. Ce Kessels-a hésite entre modernité et tradition. Sensible a la nouveauté, illest dans le meme temps, proche des conventions du beau idéal. Aussi nest-ce pas un hasard sion compare certains nus avec la sculpture: «Certaines photographies de nus de Willy Kessels ressemblent a des sculptures de marbre, tandis que autres, sombres et brillantes, font penser 3 des bronzes.»° On parle de «style», «une intelligence classique de la vision, de son princpe et de ses hasards.» 26 Kar Homeric, eens de Sarna name ae 37. in olksgazet, ‘vers 23 juin 1533, ‘de Marc Eemans St mes 998 Sede Lone Vnche ‘507 decembre 1956 39. uvy. Temoonssling derfotopraahie in be Standoara B5juin 1933. 40.P, ta Deusieme Sela Photogrephie ‘sau Cem, inka bre Belgique, Brule, 30 juin 1933. 2 Les portraits portraits sont aussi dclasser en deux tendances, résolument modernes ou plus conventionnels. Dutre les photographies de commandes, Kessels, recense presque méthodiquement les visages de personnalités qui, selon lui, marquent leur temps, qu'il les connaisse personnellement, comme Henry van de Velde ou qu'il alle & eur rencontre, comme c'est le cas pour Viaurice Caréme, Paul Valéry, Edith Piaf, le Pere Pire ou, plus tard Teilhard de Chardin, La danseuse Akarova se souvient d’avoir été sollicitée par Kessels qu'elle voyait pour la premiére fois dans son théatre 2 Bruxelles. Esquissant un geste, parée d'un costume de scene, elle apparalt majestueuse et énigmatique: «Kessels 2 réalisé le plus beau portrait qu’on ait fait de moi, insiste-t-elle, «lla su, len un espace de temps trés court, saisir a quintessence de mon étre.»"" Ilaffectionne particuligrement les portraits de personndlités flamandes, écrivains, podtes, artistes ou politiciens: Joris van Severen, sa compagne, la peintre surréaliste Rachel Baes, le romancier Stijn Streuvels, le peintre Prosper De Troyer, le cingaste Charles Dekeukeleire. Il peut ainsi, dans ie meme temps, photographier Akarova, Camille Huysmans, Paul van Zeeland pour sa campagne électorale de 1937 contre le mouvement fasciste Rex et, d'autre part, faire le portrait de personnalités telies que Joris van Severen, leider du Verdinaso ou August Borms, «roi non couronné de Flandre», condamné & mort apres ia Premiere Guerre mondiale, gracié, et finalement exécuté apres la Seconde Kessels apparait ici dans sa complexité et son ambiguité Sensible aux nouveautés de son temps et ne dédaignant pas les commandes, d'ou quielles viennent, il manifeste une réelle nostalgie du terroir qui se traduit par les nombreux portraits qui disent univers rural de I'Escaut, pendant et aprés la guerre et s'attache our défendre la cause flamande ‘abide aux courbes les plus extrames. 23 juin 954 35 engagement du photographe, des années 30 aux années 40. 42 Voir Bert Hogerkamp 3. pute pour ses prises de vue modernistes et ses montages, Kessels Fest aussi pour ses images de reportage pour lesquelles il recourt également au langage construit de la Nouvelle Photographie, En 1930, l'hebdomadaire socialiste A. 2. publie des photographies sur le chomage; année suivante, paraissent quelques clichés dans La vie ouvriere, U Wm Les photographies de tournage de Kessels devaient par ailleurs préparer le public a la confrontation finale dans les salles obscures, populariser le film et, selon expression d'ivens «faire de agitation politique>. Alors que le film, censure, est malaisé a diffuser, elles assurent le role détonateur souhaité par les cinéastes, instituant leur film en objet mythique et indirectement, assurant la réputation du photographe devenu aux yeux de tous un homme socialement et politiquement engagé. Alinsi en 1984, Jacques Meuris écrit: «Kessels a vu de prés cette misére-la des premiéres années de la grande dépression, en un lieu ou l'industrie fut particulierement frappeée. en rend compte avec une émotion {qui se lit dans ses images sans faiblesse, ‘mais avec un sens moins du tragique {que de la compassion. (..) Dans ce reportage Kessels fait évidemment penser a Lewis Hine et a Rls, qui exercerent sur des sujets paralleles, ‘aux Etats-Unis, fin du siécle dernier fet début de celui-i Iles égale. 11 égale aussi les photographes de la Farm Security Administration. Walker Evans, Dorothea .ange, Arthur Rothstein, Ben Shahn, etc, envoyés sur le terrain pour illustrer ~ et combattre - la dépression, et qu’on appela des «documentalstes» encore {ue leurs travaux restent inserits exemplairement dans la magnification de la valeur ajoutée que 'a photo apporte a la réalité. (..) Toutes ces images, que la beauté ne rend pas moins insupportables, expliquent mieux, en definitive, ia revendication ouvriére que toute littéreture syndicale (..). 'exemplarité de ces edocumentalistes» vient done a la fois de leur attachement a leur sujet et aux personages photographiés, @ leur souci de révélation et & leur art.» La comparaison des photographies de Kessels avec celles de la Farm Security Administration rest pas fortuite: cette mission ditigee par Roy Stryker devait faire état de la pauvreté du monde rural américain et soutenir la politique économique du Président Roosevelt, le New Deal, Loriginalité du projet fut de faire appel aux meilleurs reporters et de les stimuler a sinvestir personnellement dans leurs images. La «magnification de la valeur ajoutée» dont parle Jacques Meuris tiendrait dans cette capacité a faire ‘ceuvre tout en «témoignant> d'un vécu, le photographe corstruisant un univers tangible, plus touchant que la réalité elle-meme. Dans ses photograph es du Borinage, Kessels ne fait pas autre chose; il compose et magnifie son sujet par le choix du point de we et du cadrage, par le léger flou de l'image et la densité veloutée du tirage. Certaines images, par leu” texture brumeuse, font d'ailleurs penser a univers de la mine vu par le la photograph photographe carolorégie Emile Into UbreBegiaue Chavepeyer, des images la fois ae 39 pictorialistes et modernistes. Pour apprécier le role constructeur du regard photographique de Kessel, il suffit de comparer le portrait de cet homme entouré de ses deux enfants, avec celui d'un homme réalisé par Dorothea Lange aux Etats-Unis. Ony trouve cette méme volonté d'isoler le personnage et de le magnifier, par la présence d'une forte Oblique — table ou barriére — qui dirige et centre le regard sur 'homme, tout en définissant au-devant de lui un espace infranchissable: sa solitude. On éprouve un meme sentiment a la vue de ces enfants séparés de la table aux maigres Victuailles par ouverture beante d'une porte. La construction de l'image rend la scene crédible. Résumant le propos photographique moderne, un article de la revue Les Beaux-Arts, précise: «La photographie est Un parfait témoignage (..) de ce gu’on lui fait dire. Et il n’est pas facile de découvrir essentiel dans Iimmédiat, dans son époque, autour de soi et d’imposer ainsi aux générations futures sa propre vision de I'époque actuelle.»'* Tandis qu'il est reconnu pour son engagement social avec les photographies de Misére au Borinage, Kessels est déja engage dans le combat flamingant d'extréme-droite du Verdinaso (Verbond van Dietse Nationaal Solidaristen), cree par Joris van Severen en octobre 1931 qui entend reconstituer ‘entité historique des Pays-Bas bourguignons. La Belgique, les Pays-Baset le Luxembourg devraient ainsi retrouver tune unité originelle flamande riche de possibles pour le Peuple thiois, «le Peuple habitant la terre des Pays-Bas»': «on oublie manifestement que si Etat belge et ia Belgique artificielle de 1830 existent depuis 1830, le PEUPLE des Pays-Bas a traversé deux millénaires sans perdre la volonté de devenir en fait ce quil est en puissance: une Nation.» Eternelles, Tes valeurs de la tradition sont mises en exergue: le Peuple, la Nation et, @ la base meme, la Famille et la Religion. Anti-capitaliste, anti-communiste et Saat ae 38 46, auletin Verdinazo, Brisa Brocele Seve de Propagende du verdinaro A), a anti-libéral, le Verdinaso, marqué par les théories maurassiennes, privilégie tun systéme corporatiste, solidariste et militariste; un leider domine une higrarchie savamment organisée, renforcée par une milice (interdite en Belgique suite a d’importants fats de violence, en 1933) et soutenue par tn programme idéologique proclamé lors des manifestations de masse, les «/anddagen» et par la presse interne au mouvement, comme Hier Dinaso. Un attachement particulier a la famille royale, pour sa volonté d'unifier le pays, confirme la volonté de se ressourcer au contact des grandes valeurs incarnées par la monarchie: Fréternité et la sécurité face a la mouvance de l’ére moderne. Les ‘coutumes qui unissent un peuple et ourissent son imaginaire collectif sont défendues avec force: «la Nation est proche de sa ruine, lorsque le Peuple rne participe plus a une mér rythmique sociale traditionnelle, ne communie plus dans les memes souvenirs, n’est plus sensible aux ‘mémes images. Pour citer un ex ple concret, nous ne pouvons pas ‘comprendre qu'un Etat belge dig ce nom n’ait pas invite lueméme «Flamands» et «Wallons» a célébrer ‘ensemble la bataille des Eperons d'Or ou fa bataille de Woeringen, ni qu'il ait toléré les manifestations «étrangéres» de Waterloo.» Anti-moderniste, comme tous les fascismes, le Verdiriaso ‘est sans conteste, L’anelyse d’Alistair Hamilton a ce propos mérite qu'on s'y attarde: «Le fascisme paraissait offrir Une solution a cette menace de Tanonymat, car il conciliit le culte du hhéros avec un mouvement de masse. I! defiait la transformation sociale en protégeant delibérémert les valeurs traditionnelles, et tentait dimposer mérite individuel, sans considération de ‘origine sociale. Ce n’était point la sinistre égalité offerte par les communistes, mais une société ou chaque homme recevait son du, oui! pouvait garder son individualité, ou) le regne de la machine était joliment drapé dans les mythes ds héroisme meédiéval et de la chevalerie.» 42. Bulletin Verdinao, 50, Photograph monteuret operate pou le Verdinos, Kessls ‘photograph le leier et SExproces mas us es 839, fealse un fm sorte anadag ‘pres derugen ‘ura fame 51. Rachel Bes Zune, ations rare 1965, pp 7 et 115. 52, Rachel Bes (op,cit, entrees pages (et 17) compare ce “de Sioylla Sambetha pr teming, une abstoller du male ‘quevon Severen 53, Vol rourage en quatre volumes deter Peieman, oneacs ax artistes de Macau, Ports ongs ‘Se Senokot paul Buscheer utgever "9781960 sa enfeeien de Mare Eemans Gust mas 1988 55. Selon le souvenir ‘Searctemans (entreten aout 1994) Fecteu brace Be Borent au logealt Duss su hs Stat “nance parler. On pourrait s'étonner de savoir que le Kessels moderniste, auteur des photographies d'un film gauchiste, prenait part en uniforme aux bains Ge foule organises par le Verdinaso &t photographiait et filmait pour sa propagande.”" ily a, & premiere vue, Sntithese entre lartiste curieux de tout @t la rigidite de la discipline verdinaso, Te paradoxe se précise lorsqu'on apprend que le leider du mouvement Fretait pas fermé aux arts de son Gpoque. Sa compagne Rachel Baes, peintre surréaliste qui posa pour Magritte, decrit Joris van Severen comme un homme ouvert aux autres révolutions du temps, dadaisme, surrealisme..., appréciant aussi le jazz ft art africain." Néanmoins, ce sont Tes ceuvres du terroir qu'il préfere, surtout les Primitifs Flamands; le portrait du leider qui obtient le plus de succes, réalisé par Kessels, est du reste surnommeé «Le Memling». Arréte par la Sureté 'Etat belge, déporte en France en mai 1940 et executé a Abbeville, Joris van Severen Talsse un mouvement privé de chef qui va aussit6t se disloquer. Cependant of {que beaucoup abandonnent, et u'une fraction refuse la collaboration, tne autre, a laquelle Kessels se rallie, collabore ouvertement avec I'ennemi. Ce groupe extrémiste s'allie au VNV (Viaams Nationaal Verbond), parti mmilitariste nationaliste flamand, et aux SS Flamands, des 1941 ‘Attaché a sa région natale, Kessels crée avec d'autres, poetes, écrivains, peintres, sculpteurs, désireux de Chanter les beautés de I’Escaut™, le cercle artistique De Meivis (Ie poisson {de mai) a Bornem-Sas en 1943 Tes écrivains Filip de Pillecyn et Wies Moens, le peintre et critique d'art ‘Marc Eemans, les poétes Bert Peleman et Paul Leroy, les peintres Door Boezewaard, Tony Van Os, Sander ‘Wijnants, Arthur Meersman. Pour faire partie du cercl, il faut soit tre ne dans la région de I'Escaut, soit le lorifier par son ceuvre."* Aucune option politique précise n'est exigée; neanmoins, la libération, les lieux de rencontre du groupe sont saccagés et certains membres condamnes pour leur attitude pendant la guerre™ ob irelate ser suvents Se prion, Geboeid maar ongebonde, Getugentsen uiteen beioken ti Kempsche Beethardo "383. 56, voir Yourage 57, Lorede Yentretien enate du 31 mai 1984, ‘Mare €emans pale de saldetention au ett ‘riteau & Brunelies son amily Kees ‘du 19 juin 1995. 59, cite por Georges Marie, vers un nouvel humane: Profits wt Petes de Ar Contemporain parwaldemar Georges indies Besue Ares, Sexes, fers 1933. p.2 60, Roger Avermacte, randeurde la Servtude, ines bears 28 ewie 1933, 0-2 61. Voi le dossier Wiliame Kessel rts 'Audtorae mitre, Pala de uses, Brose 46 notament Bert Peleman’, Marc Eemans®” et Willy Kessels. Le poisson, embleme du groupe photographie par Kessels, girouette juchée au sommet d'un mat, existe toujours, précieusement conservé par Bert Peleman qui accompagne, aujourd'hui encore, sa signature {d'un poisson stylise*. Emile Verhaeren qui avait tant aimé lEscaut est fort apprécié du ‘groupe; Kessels photographie sa tombe Sur les rives du fleuve, a Saint-Amand- sur-'Escaut, un emplacement choisi par Henri van de Velde pour un Monument concu par l'architecte Van der Swaelmen, exaucant ainsi les voeux du poete: «Escaut, Sauvage et bel Escaut, (...) Le jour que m’abattra le sort, Crest dans ton sol, lest sur tes bords {Qu’on cachera mon corps, Pour te sentir, méme a travers Ta mort, encore!» Le groupe organise des excursions dans la région. C'est de cette époque ‘que datent les premiers portraits de paysans de I'Escaut, les paysages champétres et les marines tranquilles. Dans le méme esprit empreint de recueillement et de classicisme, Kessels illustre album De Schelde tussen Dendermonde en Doel en 1943. Leur facture oscille entre une modernité assagie et un retour au classisme. On y ressent neanmoins tune volonté prégnante d'idéaliser la Flandre natale. On pense au travail photographique (de propagande) d'Ema Lendvai-Dircksen, sa série Portraits du peuple allemand vers 1940, collection systematique de visages- ‘types d'un peuple ou encore aux paysages pittoresques et idylliques de Paul Wolff. Si le systématisme est absent de la démarche de Kessels, ‘ony décéle le besoin de lartiste de repondre aux gouts d'une collectivité peu encline aux exubérances créatives. Un débat s'engage en effet, qui vise a ramener l/art et artiste au sein du peuple. En 1933 déja, le critique d'art frangais Waldemar Georges, dont les conférences exercent une certaine influence en Belgique, publie Profits ‘et Pertes de I’Art contemporain: «cL’art moderne est coupable (..) de avoir opposé aucune résistance aux suggestions secrétes de ’époque (..). Au lieu d'un reflet et d'un miroir, art doit étre un redresseur et un correct.» Et Roger Avermaete de surenchérir: «Pour étre humain, Vrart doit servi. C'est dans sa servitude que se trouvent les éléments de sa (grandeur. Seuls peuvent étre grands, Tes arts serviteurs. (..) Quant aux arts, its indépendants, ils resteront ce qu'ils rnvont jamais cessé etre: les réves de I’homme, isolé et impuissant.»™ Investi d'un role social essentiel et garant de la tradition, l'artiste pperdrait en originalité (et en liberté) e quill gagnerait en puissance. ‘Arreté en 1945, Willy Kessels est jugé pour faits de collaboration. Mis en liberté provisoire le 11 avr 1947, apres vingt mois de détention, iTest condamné par arrété du 13 juin de la meme année, & quatre années, de detention (contre dix années {au premier jugement), pour avoir ‘servi la politique et les desseins de ennemi.»®"llest, en outre, déchu de ses droits civils. Condamné pour ses activites de photographe, son cas fait explicitement référence aux questions thiques liges & la pratique de la photographie et 2 I'engagement personnel du photographe. Si le fait {quill ait ete écceuré par lEtat belge, victime en mai 1940 d'une arrestation par la Sdreté d'Etat et d'une deportation en France, comme suspect politique, est évoque pour justifier son point de vue germanophile, c'est avant tout son cété «artiste, témoin du temps» qui est souligné par la défense. Son avocat, Maitre Francois Minne, écrita F’Auditeur militaire: «/l convient de ne pas perdre de vue que Kessels exploitait un commerce de photographie avec magasin et qu'il n’avait pas plus que les autres commercants la possibiité d’exclure la présence d’allemands (sic) dans son magasin. (..) Kesselsartiste photographe et parfois reporter a été ftémoin du depart de lég ons recrutées en Belgique pour Allemagne. I convient de prendre la;gement en considération le caractere fortuit de sa présence, le réle instinctif du reporter avide dassister aux Evénements de la rue, etnuliement tune participation quelconque.»" Une lettre de son ami et defenseur, Frans Vandorpe, va danse sens «Crest un sentimental et un artiste, avec trés peu de sens pratique ‘Avant guerre ila appartenu au parti communiste et plus tard aux Dynasos (id. était completement désinteressé et payait toujours de sa personne.» Les pieces 8 conviction abondent cependant, des photogrephies, es preuves comptables, des coupures de presse, des revues de propagande Muni d'une autorisa‘ion de photographe de presse» de la Propagandeabteilung (pour pouvoir se fournir en produits photographiques), Kessels recoit dans son studio les représentants de ordre nouveau, belges et allemands. I réalise ainsi etre ge ransis le portrait de Leon Degrelle de Rex, de MMs att Staf de Clercq et de Hemi Elias du VNV S'euenne be smet u de Jef Van de Wiele ce’De Viag, Susieur malar Tiré en tres grand format, de huit Bruns tee metres sur six, le portrait de Staf de ugnorat miltone, Clerca dans son uniforme de leider, sert_ Palais de ustee, de décor lors d'un meeting au Palais ®vasies des Sports de Bruxelles en 1942." Il ¢3.oecaration realise, entre autres, des photographies Ge rans Vandorpe pour les brochures et revues de SirAvditeur mlfare, Enerbeck (ruaslies, Propagande de la Legioen-Viaanderen, {srbeek Guael Be Viag, les Algemene Ss. Viaanderen” renal Nats ou le Cercle Wallon...Ony retrouve par pres avdtort mites ailleurs, ca et, le regard COnstrUCteUr oe ye rau du photographe-graphiste dans la mise S4volartie. fn pages de certaines images, usant inet Sen von rouw de découpes et de collages modernistes in den Leider, et de points de vue dynamiques. nen aaa Et Kessels de s‘expliquer: «Le fait ue ces mouvements V.N.V. et «Vag», 65. roctsverbal Sesont adressés 3 moi, pendant Ferogie Hoceupation, ext 0 8 une réputation — usereyminice que j'avais déja avant la guerre, comme — de Bruxelles, drtste photographe, et zu fait que 'e17/ane 146 jfavais aie le portrait de von Severen; _ Yoteoxer Wane photo qui fut tres répandue:»*™ wine 49 Entre photographie subjective et tradition. Les années cinquante et soixante. Lnentage des srnees 50 els Photographie a photographie de apres guerre est marquee par un courant de recherche et de créativité qui privilégie la subjectivité de artiste. Cest I'explosion des individualites. En Allemagne, Otto Steinert organise la premiere exposition de la subjektive fotografie 8 Saarbriicken en 1951. La sélection internationale de photographies qui y est présentée confirme la necessite de liberer Iartiste dé tout dogme, de toute contrainte, formelle ou autre, ‘au nom de I'expérimenta:ion, tes belges Julien Coulommier, Filip Tas, Antoon Dries ou Serge Vendercam, membre du groupe Cobre, exploitent le potentiel expressif du nedium photographique en ce sens. Définissant sa démarche, Julien Coulommier écrit: «mes photos sont pour moi les souvenirs figés de visions et d'expériences fantastiques, lumineuses ou sombres. E'les réveillent fantasme, une idée, un sentiment qui se muent en trouble poétique. Elles signifient finalement une suggestion rendue visible, une forme d’envou- tement, parfois un exorcisme (..)>" A propos des photograph es expérimentales de Serge Vandercam, et d'autres, présentées a la galerie Saint: Laurent & Bruxelles en 1960, Christian Dotremont, 'un des fondateurs du {groupe Cobra, parle des «développe ‘ments de I'ceil», de la nécessité de penser une photographie dont le propos ne soit pas décoratif, mais dépaysant et troublant, capable de «: «...La photographie ne se contente pas de les offrir et de les ‘garder, les apparences: elle transforme, et ainsi transforme l'univers (..) L'expérimentation devient la rencontre sur la table de développement, de objet, de Vappareil, de la lumiére et du photographe...» Willy Kessels, qui se réfugie désormais dans l'antre protectrice de son laboratoire, opte pour une demarche de caractére abstrait, la «création photographique absolue» selon Steinert. Usant des possbilites So|OMMZZ> wmr- s4 de optique et de la chimie photographiques, invent procédés de manipulation, il imagine Ges formes organiques, d'un lyrisme poétique nouveau: ses négatifs sont Fetravaillés, inversés, solarisés, Eclaboussés, grattes, superposés. ‘Son art photographique se veut libre de toute reference explicite au réel Le corps humain, la nature, objet sont prétextes a des inventions nouvelles. Ainsi, du couple enlace et de ses infinies variations. Plus figuratif, le Nu *thédrale, superposition d'un nu feminin et d'une vue d'église, participe de cette méme veine creative, line s'agit plus de privilegier le construit comme dans les années trente, mais de laisser limaginaire et Te hasard se rencontrer dans 'obscurité du laboratoire: créer des images qu soient inventées et manipulées, mais avec des moyens proprement photographiques, des images qu'il homme des vindingsfatografieén' En ces années de relatif isolement, Kessels ne participe a aucun projet diampleur internationale, pas meme {Ux expositions de photographie Subjective organisées en Belgique: exposition Images inventées présentée fen 1957 au Palais des Beaux-Ar de Bruxelles par Serge Vandercam et Julien Coulommier ou la troisieme ‘exposition subjektive fotografie accueillie paf le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1959 qui comprenait, parmi la sélection d’Otto Steinert, Quelques belges (dont Julien Coulommier, Pierre Cordier, Gilbert De Keyser, Antoon Dries et Marcel Permantier). II faut attendre les années soixante pour le voir prendre part @ lun groupe d’artistes belges, francais et luxembourgeois, Corrélations, créé et animé par André Desramaux ‘et Roger Otahi en 1964, Parmi les membres, on citera le peintre Lionel Vinche. Une premiere exposition est organisee au Chateau Nijenrode, 3 Breukelen aux Pays-Bas et une autre, ifannée suivante & Knokke, mais le groupe s'étiole trés vite; les theories par trop abstraites d’ André Desramaux font fuir Kessels, Vinche et les quelques autres. Les corrélations esthétiques ‘qui se tissent entre les différentes disciplines artistiques étaient un projet ambitieux en soi, Mais lorsqu'il est demande de jongler avec d’étranges concepts philosophiques, tels «Le chant du corbeau appartient au champ de blé» ou «La cigale appartient a la fumiere»™, un vide d'incompréhension se dresse entre théoriciens de l'art et artistes! Vivant d'expédients, Kessels r’obtient plus guere de commandes, sinon quelque achat d’ceuvre par I'Etat belge ou une aide financiére modeste du Ministére de la Culture. En aoat 4953, il recoit une commande de cliches de l’Abbaye de la Sarte a Huy et,en de sa région natale, I'Escaut et ses rives, 1959, des prises de vue pour le riouvel tel que Verhaeren le chantait album de references des Entreprises, générales et matériaux Engema, «ll n'est qu'un fleuve. un seul, mais rien qui permette de bien vive. Qui méle au déploiement Les plus importants projets qui lui de ses méandres soient configs, outre quelques Mieux que de la grandeur brochures touristiques sur 'Escau' et de la cruauté Villustration douvrages sur la Flandre Et celuila se voue au peuple De Eeuwige Schelde deFilip de Pllecyn, et aux cites publié par De Clauwaert Boekengilde# OU vit, travaile et seredresse Louvain en 1955; les aloums sur 'Escaut encore, et la Lys de Bert Peleman, edites dans ta Flandre!» fa collection Flandria terna chez MIM a Anvers; De Schelde van de Bron tot La quiétude de ces lieux dont die Zee, publié par -£Buschmann_Kesselsinlassablement archivait en 1966.2 Anvers et Sint Niklaas le souvenir, et ou la modernit semble en het Land van Waas édité par avoir aucune emprise, contraste De Nederlandse Boekhandela Arvers _étonnament avec les recherches, 69. ce dan be Sched tine année plus tard I s'agit ici du plus audacleuses du photographe ffs director Willy Kessels plus «classique», attaché Au contact de ces images, ron geben Pelenan) aux acines de sa culture Ses photo- _entend encore Verhaeren.te creas wana graphies magnifient les paysages poete: (eterna) pp. 4243 «de me souviens du village pres de I’Escaut, D’0W I'on voyait les grands bateaux Passer, ainsi qu’un reve empanaché de vent et merveilleux de voiles, Le soir, en cortege, sous les étoiles.» Le peintre Lionel Vinche cétoie willy Kessels des années soixante jusque vers 1973, sans partager pour ‘autant ses convictions politiques. Il se souvient” d'un homme a esprit sans cesse en alerte, sensible la beauté des choses les plus quotidiennes: les veines du marbre des marches d'un escalier un tas de déchets le long d'une route. I connaissait le travail de Marcel Broodthaers et était tres conscient du réle essentie! du photographe dans 'art contemporain, garant de la mémoire diinstallations éphémeres. Lionel Vinche lui doit sa premiere exposition, organisée par Josef Derweduwen, un marchand de peinture a Bruxelles proche des surréalistes. Lrattachement a I'Escaut perdure avec nostalgie, ainsi que admiration pour Joris van Severen; Kessels propose méme a Lionel Vinche de réaliser le portrait de son maitre a penser, ce que ce dernier, non concerne, refuse categoriquement. Kessels se recueille par ailleurs sur sa tombe 3 Abbeville, lors du pelerinage annue organisé parles anciens Dinasos. Ason déces, 70, mia survenu le 10 février 1974 a Bruxelles, Un office religieux lui estrendu Mariekerke, non loin du tombeau de Verhaeren. Crest le musée dédié au poete a Sint-Amands-aan-de-Schelde qui lui consacre une exposition en 1984", Et Achiel Samay, I'am journaliste et premier biographe Emile Veraeren Scheie, mars 59 du photographe de conclure, entre nouveaute et culture ancestrale: «Crest effectivement comme rénovateur de l'art photographique que Willy Kessels trouvera sa place dans histoire de la Culture flamande.» En 1933 déja, un article de La revue documentaire dont Kessels était le photographe attitre, souligne ambivalence du photographe, percue alors comme une richesse et une ‘ouverture. Mais celle-ci peut aussi se révéler, selon le contexte (Ia guerre et les choix qu'elle impose n'en sont-ils, pas le plus cruel exemple), étre le lieu d'hésitations et de contradictions inconclliables: «Le laboratoire de Kessels (...) est certainement un endroit des plus curieux a fréquenter. I rappelle, dans une certaine mesure, Ia librairie chere a M. Bergeret, du fait qu’on y rencontre une humanité des plus variées et que les points de vues et les opinions les plus diamétralement ‘opposés y sont échangés dans lesprit Te plus améne.»°° Portant en lui les contradictions diun siécle de profonds changements, tenté parle positivisme incarne par la puissance de la machine moderne et tout a la fois, nostalgique d'un temps menacé ou homme formait, symbiose avec le monde, Kessels ‘aura pas su choisir. Ses protographies len témoignent, les plus audacieuses, comme les plus conventiornelles. Une question demeure pourtant, qui concerne les photographes, artistes ou reporters, et tous ceux Qui s'expriment par un médium artistique: artiste, poete sensible 3 la beauté, ne seraitil pas aussi responsable de son ceuvre et des cholx, ou des «non-choix», qu'elle implique? Fen Leverschets Wily esses Kunstotogroat, Gent Handelarubker et Volk 1978.6 74 nuns atone romps tiocumentare, Bruxelles fctoore 1935" 5 6 Biographie 1898 Naisance le 26 janvier & Termonde (Dendermonde) petite vile Ge Flandre Orientale, d'une famille siste de miltaires de carriere 1914 Suit son pere en en Allemagne. Ses parents décedent pendant iaguerre captive 1916 Ftudes d'architecture & Sint. Lucas fet a rAcademie des Beaux-Arts {de Gand: sut les cours de sculpture ide Gustaf Vanden Meersche. 1917 Etudie architecture et le modelage Ecole de dessin de Saint-Trond (sine-Truiden) 1919-1920 Dessinateur dans atelier Grarchitecture de Georges Hobé S Bruxelles, pour les ingéniewrs Ven Acker et Petersen 3 Ostende tet pour larchitecte Valeer Duynenwvaert & Roulers (Roctelare) 1921 Concoit une maison particuliére 3 Termonde. Parution de trois photographies Gens un article de décoration Gintérleur du numéro jubilaire ‘du Bouvngids 1909-1921. Devient le premier desinateur Les eptres boars fet ensemblier de la societé shigues sot tab Het Binnenhuis & Routes. farted sue cnfonoiagie publiée par Ache Samay ae Waive de iacompagne thdler e de documents ‘Fepogue en possesion or ees proche. acesogrenire ‘rsager com unpont de depart 1922-23 Cree [a série de terres cuites Les Signes du Zodiaque tLe Centaure. 1923 Membre fondateur du cercl Sitstique Primavera 8 Roulers, ull exposera des projets architecture et de mobile 1925 En avril, importante présentation de meubles modernes créés par Het Binnenhuls, 8 Anvers Bu t=mal au 1" septembre, Sejourne 8 Pars pour ytenir le stand Hat Binnenhuis 8 Exposition Internationale des Arts décoratits ez tindustriels modernes. = projet présente, un salon pour imeurs et une bibliotheque crées ar Farchitecte Huib Hoste trarenitecte d'intérieur ctor Servranck, remporte ine medaille der position de ses projets farchitecture d'interieur pour fet Binnenhuis et ses sculptures notamment 'aveugle, en platre i Le Sacre Coeur), en bo's, sar Te cercle artistique de Rovlers, es artistes anversois Paul Joostens, jozet Peeters (De Driehoek) et H. Van Straten y-sont aussi presents 1926 Engogé par la société Vanderborght Frares a Bruxelles, pour laquelle icrée du mobile Sinstalle & Bruxelles. Siinteresse davantage 3 la photographie qu'il utilise pour reproduite ses ceuvres. Cotoie Marcel Baugniet, Victor Bourgeois et Henry van de Velde, Expose avec Baugniet et Bourgeois urcercl artistique Primavera Routers, du 4 au 13 avel (rapis point nous. Editeur A. Thiers Vierge 2 Enfant et Rythme). [ete septembre, obtient un laissez passer, dlivre par le Ministere des RFiences et des Arts, Adminstration des Beaus-Arts «pour les Muses Fessortissant 8 raaministration des ‘Beaux-Arts pendant les années 1926 5.28: «W.K, Sculpteur Etterbeek, 40, rue de Chambery» ‘Aars, charles Moreau public tun album consacré ala sculpture moderne, avec a reproduction Genuvres de Kessels (Vievge 4 Fentant, Sacré Coeur. Unrumero special du périodique Ua Nerve, Inventaire, reprodult tin bureau moderne cré€ par Il Je'comparant au travail (Gecarlespers, Marcel Baugniet Hulb Hoste et Victor Servranck. Durn4 au 15 décembre, présente 2uXX' Salon de ’Automobile 3 Bruxelles, un projet de decoration interioure de deux voitures de luxe, ppour Jonckheere Freres de Beveren-Rovlers 1928 Cee différents ensembles de eubles modemes demontables our exportation, notamment pour Afrique (chambre 3 coucher Eompacte d'un metre cube). 1929 Vers mars-avi, congoit deux stands pour les Fonderies Bruxelloises, Bia Foire Commerciale de Bruxelles au Cinquantenaire. Presente cing sculptures & La Prove, Cercle artistique d'Uccle, Bruxelles. Photographies publictaires pour [es fourrures de la Maison Charles Muller,5, Samuel & C. Succ e Bruxelles Photographie la construction Ge la nouvelle egise de Abbaye sonal 1930 Prlégie la photographie Gui deviendra sa profession Reportage A "Exposition Universelle GrAnverset a celle de Liege Ilustre Dacouverte de Bruxelles GiAlbert Guslain (editions Feglontine, Bruxeles) qui obtient la meme annee, le Prix Edmond Picard dela Libre Academie de Belgique. Dans Mnetdomadaire socialiste ilustre 2, publication d'un reportage sur le chomage. Photographe-reporter pour institut National de Radio-difusion 2B Bruxelles, cree cette année {premieres emissions en fevrier 1930). 1931 En janvier, publication de photographies dans ia revue be wsuggestions publictaires Notorieten, Reportage dans les Maroles, eal Foire du Midi 8 Bruxeles, Reportage photographique paru Gans la Vie ouvriere: «un complexe de chemin de fer devient un jeu Se lignes, et une locomotive Se change en monstre menacant Reportage sur un camp naturiste B Linkebeck, Photographies d'architecture pour la Revue documentaie, Pergane mensuel de industie {du Batiment édite par les tablissements Henri Baudoux S.A», \eritable tribune libre des architectes& laquelle collabore jusqu'a sa fin, en 1933. Se puliitey figure réquliérement: “iW. Kessels photographie. Rug André Hennebicg, 13, St-Glles». Le octobre création par Joris Van severen du Verdinaso (Verbond Yan Dietse Nationaal-solidaristen) Suquel ise ralliera, 1932 Reportages sur Vnstitut Supérieur es Arts Décoratifs (La Cambre) Ss Sruxelles (es atelier, les fnseignants les batiments..) Serie de portraits "Henry van de Velde. Photographie & Bruxelles fe siege du journal te Peuple tt de la Prévoyance sociale (Gechitecte Ferman et Maxime Brunfaut; [a brasserie ‘Wielemans-Ceuppens (architecte ‘Adrien Blomme) et Hotel Atanta (Grchitecte Michel Polack). Musee les livres Bruxelles tatmosphere 10:32 (Editions Feglantine, Bruxelles) d'Albert {Guislain, Synthese d’Anvers {ditions PEglantine, Bruxeles) {ds Roger Avermaete et Ons ‘Antwerpen d'Eugeen De Ridder. Commande un album Se photosraphies par Ventreprise Se construction Engéma {notamment des vues du stade {du Heyse) 8 occasion Se son dixiéme anniversaire te 17 avril, reportage 3 La Haye ft Rotterdam. Realise un documentaire pour oeuvre Nationale de Fntance. En juinuillet,partcipe 8 exposition Internationale de la Photographie Iu Pats des Beaux Ars de Bruxelles, rganisée par ELT. Mesens et Claude Spaak et realise ia couverture du catalogue (ga propre silhouette). Publication, le 3 décembre, Grune vue audacieuse du batiment de la Prevoyance sociale dans fe journal Le Peuple. Sélour en Allemagne. M—ILU>NOO—-W 1933 Photographie & Bruxelled 13 nouvelle fglise st Jean-Baptiste a Molenbeek (Bruxelles) (architecte Joseph S biongre, Ie cinéma Metropole (1933-36, architecte Adrien Blomme) tia villa Marie-Jeanné 6 8 Rhode Saint-Genése (Bruxelles) (architecte Marcel Leborgne). Photographe de plateau avec ‘Sasha Stone du fim Misére au Borinage, des cinéastes Henri Storck etdoris ens Du'10 juin 2 juillet, participe la Deuxieme Exposition internationale dela Photographie et du Cinéma ‘30 Palais der Beaux-Arts de Bruxelles. Realise affiche de révénement (an montage) et remporte a cette Occasion le prix de publcité ‘étrole Hahn» d'une valeur de deux mile francs, organise parla Societe Komal et Petrole Hahn. Influence probable des théories du Frangals Waldemar George (Profits et Pertes de 'are Contemporain), qui présente alors de nombreuses conferences en Belgique 1934 Le 22 févrer, reportage sur les funerailes du Roi Albert (= Bruxelles, our institut National de Radio-diffusion. 1935 En janvier, participe & exposition des Produits Belges, aux magasins ‘Au Bon Marché, qui présente quelque quatre cents photographies Sur Vindustre et artisanat du pays idee de cette commande Acheter Belge» et «Soyer-en fier!» Reportage lors de Exposition Universelie au Heysel a Bruxeles. A cette occasion, i est membre Gu jury du Festival international Su Film qui y est organisé, Le 29 aod. reportage sur ies ‘uneralles de la Reine Astri 8 Bruxelles, our institut National e Radio-diffusion. Réalise un film de propagande sur le cinguiéme Landdag du Verdinaso 8 Sint-Kruis Male, pres de Bruges, Een volk treedt aan Un Peuple en marche), avec Emiel Cracco {2tJ. Van Dooren. Realise un film Sur ia famille de Joris van Severen, 1936 Participe au Salon du Nu Artistique 8 nvers ainsi qu'au Salon dela Photographie 8 Meir fanvers) Le 7 novembre le fim Een voli treedt aan (Un peuple en marche) produit parle departement Propagande du Verdinaso est projeté fen avant premiére dans la salle (Club du Residence Palace @ Bruxelles, fen presence de Joris van Severen. 1937 Membre du jury au Festival du film beige et unembourgeois En Setebre, in revue Reltspuble des potoraphies de acts et Sn rovemore des photographies Dries dane les Atelers Gel Mason Brice (Van Hoye & Fl) de Courera, our luster Varicle Sin Mcolae hee Barbe Bove Impresion speciale de ix timbre. Dott reprenont une serie de phorographies sur Abbaye donal Portals de Paul van Zeeland pour les slecions parteles, Sirunels Publestion de photographies {ont un portrait Se Paul van Secland ex une photographie prise au Borinage) dane fsccule Belgie toujours, ons Vacerlond 1938 Travail publicitaire pour la firme pharmaceutique Arcienne Maison Cui Sanders En avril, parution dans Refers de photographies des nouveaux Salons de Natan & Co, et de photographie d'orchidees. Film sur une course de voliers a Anvers, le octobre, reportage dns une usine siderurgique de Charleroi. 1939 Série de photographies sur Exposition Internationale de Eau a Liege Portraits de la danseuse Akarova. Participe a exposition Le Visage Ge la France au Palais des Beaux-Arts se Bruxelles. Reportage pour 'entreprise Boel ala louvre, 1940 Décts du leider du Verdinaso, Joris van Severen, déporté en France, ‘rrestation parla Screte belge ft breve periode de deportation fen France comme détenu politique ‘Association de fait entre Willy Kessels qui exploite un studio de photographie drt et industrielle ‘ue Joseph ita Bruxelles, t Malvina Endler qu tient un nagasin ge photographie, rue Simon Stévin Seturelen Le 10 octobre, publication du portrait d'une jeune file tenant Ln épi de bié dans le bouche, fen couverture du premier numéro Ge la revue Arcen-Cel, hebdomadaire edits parle Centre Accueil 3 Bruxelles 1901 En fevrer, éclatement du Verdinaso. Kessels chosit la tendance dure ui sallie au VNV et aux ss flamands, 1983 Prend part la création du cercle artistique De Meivis (le poisson de ‘mai & Borner Sas, qui entend promouvoir les beactés de VEscaut. tons parmi les membres: 'écrivain Filip de Pillecyn, le poete Bert Peleman, le peintre at critique d'art Marc Eemans et les peintres Door Boezewaard, Wies Moens, Tony Van Os, Sander Wiinants et Arthur Meersman. Photographie scaut, ses paysages, sa population et ilutre album De'Schelde tussen Dendermonde fen Doel 1945 Avrestation pour fats de collaboration. 1987 Libération provisoire le 11 avril ‘et condamnation le 13 juin quatre ‘années de détentior pour «avoir Serv la politique et es desseins delennemis, 1950-60 Se retire dans son laboratoire ‘ui crée des photogrammes tet dverses autres manipulations ‘photographiques. Effectue encore quelques reportages cet commandes, surtout Fillustration 65 de livres sur Escaut (notamment Fes albums sur FEscaut et la Lys, de Bert Peleman, parus dans la follection Flandria Atern ‘chez MINN 2 Anvers Realise des portraits 1951 Reportage dans un hospice, rue de Hopital & Bruxelles, 1953 Le 20 juin, réalise le portrait ‘du Pere Pire a Abbaye de la Sarte 8 Huy, ou i poursuit son reportage fenjulllet et en aod ‘Sejour @ Francfort en juillet (wues dela vil). Reportage 9 Anvers en aout ‘et 8 Mons en septembre. 1954 Publication de Abdivrede te Bornem, alluum de planches concu par Bert Peleman, et premier numéro dune serie consacree aux abbayes de Flandre, 1955 Participe illustration du live De Eeuwige Schelde concu par Bert Peleman, et Filip de Pillecyn ft édite 8 Louvain par De Clauwaert Boekengiide Réalise un film d’apres la piéce de theatre de Bere Peleman De trouweloze Wereld ‘Commande pour 'Union des Expositions électriques 8 Bruxelles. Vers 1955, portrait de Theillard de Chardin 1958 Photographies pour la brochure énergie électrique au service de Fhomme éditee par la Fédération professionnelle des producteurs et distributeurs delectricte de Belgique. 1959 Commande de Ventreprise de Construction Engéma pour Iédition ‘un nouvel album de references. 196067 Se consacre la photographie ‘réstve avec une aide Financiere modeste du Minsstere dela Culture et quelques acquitions par at 1963 Sortie d'un timbre-poste Teprenant un portrait dHenry van de Velde, 1968 Les 14 et 15 aot, participe a exposition collective organisée au Chateau Nijenrode a Breukelen, ‘aux Pays-Bas, premiere manifestation publique du groupe international drartstes, Correlations dirigé par André Desramaux et Roger ‘tahi. Parmi les membres, citons: les peintres Guy Lecerca, Marc Reckinger et Lionel Vinche, les photographes Willy Kessels et Locux, et le musicien Leo Kupper 1965 Expose en a00t dans [a salle Chez Broers Bruxelles, En septembre, exposition du groupe Correlations, salle Magritte ' Knokke, dans le cadre de la Biennale Internationale de Possic. 1966 lustre le livre De Schelde van de Bron tot de Zee. (Editions J-€. Bruschmann a Anvers) 1967 lustre fe live Sint.niklaas fen het Land van Wass (Etitions de Nederlandse Boekhande! 3 Anvers), accompagné d'un texte ‘André Stoop et de poemes e’Anton Van Wilderode. 1974 Décéde le 10 février& Brunelle, dans son appartement de la rue Royale, Bibliographie Pool Andries, Entre tradition et medernité 1a photographie dars Fentre-deux. ‘guerres, in pour une Histoire {de a Photographie en Belgique, hare, Musée de‘ photogenic, 1993, pp. 92.94 Lo., Vijfendertifjaren fotografie Kennismaking met Willy Kesels, in De Spectator, 14-15 aout 1965, Muriel Degroote, ‘Quand le prince de ls lumiére éait décorateur, Mémoire (non publi], pour obtention du diplome ensemble -décorateur a FAcadémie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, 1980, Francoise Leplus et Alain Paviot, Willy Kessels, Paris, Galerie Alain Paviot, (catalogue 2), 1980, BP. Een Dendermondensar te Brussel, Willy Kessels, kunstfotograat fen Scheldezoon, in Gns Volk, 4, 3 jan. 1963. Patrick Roegiers, Willy Kessel @ la commanderie Sainte-Luca, 3 Arles, in Le Monde, Paris, 23 juillet 1990, ‘Article repris dans {el multiple, ~ Besancon, la Manufacture, 1992, pp. 140-142, ‘Achiel G.Samoy, Een Levenschets, Wily Kessels Kunstfotograat, Gen’, Handelsdrukeeri Het Volk, 1974 Achiel G. Samoy, Langs de Schelde, Forogratie van Willy Kessel’ 1888-1974 (Gatalogue d'exposition) Provinciaal Museum Emile Verhaeren, Sint-Amands-2an- desSchelde, 1984, Will Kesses, Sacha Stone, Photos de travail, Inert Hegenamp t Hen Storck, Le Borinage. La greve des mineurs de 1932 etl fm de Joris ens ¢ Henn Storck, Braxeles, Revue Belge du Cinéma, 56:7, 1983, pp. 4356. 6 (tl §5e. tat SEDs Musée de la Photographie, ‘centre dart ‘contemporain de la Communauté francaise de Belgique, 11, avenue Paul Pastur 16032 Charleroi Tel. (071) 43 58 10 Fax (071) 36.45.45 Président: sean-Pol Demacq Directeur: Georges Vercheval Mise en page: Patrice Ja Alternatives thedtrales Impximerie Pure & Quaregnon Saut mention contraie, toutes les photographies ‘ont dee trages de Wily Kessel ‘et font partie des callections u Musee de la Photographie. muse de la Photographie. ‘Tous droits reserves, ‘Achevé dimprimer 227 fever 1996 150n.2.97183.026.6 Depot légal 1996/0687/25, n Centre d'Art contemporain dela Communaute frangalie de Belgique & Charleroi, installé | Ancien Carmel de Mont-sue- fet ses nombreuses expositions temporaires. Le musée envisage la photographie sous Ses multiples aspects, a travers Son histoire jusqu‘aux plus récentes emarches contemporaine. Recherches esthétiques, combats humanistes et considerations artistes s'y cOtolent avec, en arrierespan, la technique photographique et son évolution. Be cette confrontation ouverte nait evidence de la richesse et de la ‘dynamique de la photographie. Une bibliotheque specaisee ‘et un centre de documentation sont ‘ouverts aux étudiants et chercheurs, tandis qu'un service pédagogique Propose une approche ludique {et créativede la photographie pour les enfants et les jeunes. Nos publications Musée de la Photographie 1 Triennale Internationale de la Photographie. ‘Au-dela du reportage, 2° Triennale internationale {de la Photographie. Jeanloup Siett, Borinage 1959, Jean-Paul Hubin, Jazz impressions. Emile Chavepeyer, 1893-1958. 3° Triennale internationale {de la Photographie. Seymour Jacobs, Les Naufragés de Brighton Beach, Geographies Humaines, Monika von Boch, 150 ans de photographie,certitudes tinterrogations. ras Roland d'Ursel, Portraits dartistes 1948-1952. 44° Triennale internationale de Ia Photographie. ‘Autour de Léonard Misonne, Pol Piérart, La photographie, comme Cest abusant. ares Lerens, intelligence du Regard. ‘A raube de la photographie fen Belgique, Guillaume Claine (1811-1868) et son cele Nouveaux enrichissements pour le Musee de la Photographie 2 Charleroi Because itis there!, 1933, premieres photographies ‘aeriennes au-dessus de Everest. Gilbert De Keyser. Pour une Histoire de la Photographie en Belgique. Julia Pirotte, une ptiotographe dans la resistance Albert van Ommeslaghe, Bruxelles au conur. Petites rues et impasses dans les années 50 Hubert Grooteclaes, ln réve premédit Collection «Archives de Wallonie» ‘Verreries en Walonie, photographies dier etd'aujourd hu (puis, Les Siderurgistes Le Roton, dernier charbonnage ‘de Wallonie (epuisd) Bois du Cazier, Marcinelle 1956. Agriculture ou Fristoire photographice des gens Sela terre, La revolution alimentaire a aube du'marché européen Uhéritage des queules nores, de Thistorre su patrimoine indus. Christine De Naeyer (Bruxelles, 1965) et licenciée fen Histoire de Ir et Archéologie de Université Libre de Bruxelles, te dans Pour de la photo: n Belgiu la Photographie, Charleroi, en 1993, lb photographie ‘éditeur, en 1995, ‘au Musee de la Photographie 2 charlero Collection «Archives du Musée de la Photographie» Charles Leirens, intelligence du regard Gilbert De Keyser Julia Pirotte, Une photographe dans'a Resistance. Albert van Ommeslaghe, Bruxelles ou corur ly Kessels Photogrephie de tournage (de Misere au Borinage, 1033 Willy Kessels (1898-1974) Témoin et acteur de la modernité Willy Kesels, artiste aux talents multiples, aborde avec bonheur des domaines tres differents, CCrésteur de meubles et sculpteur des les années vingt, en contact avec Marcel Baugniet, Victor Bourgeo's, Henry van de Velde, i est reconnu pour ses photographies architecture {et realise des photomontages, des portraits, des nus, des images publietaires, Ses images les plus célébres sont celles {Quil realise en 1933 lors du tournage du film Misere au Borinage, @'Henti Storck et lori lvens Christine De Naeyer, hstorienne deart a analyse Fccuvre de Willy Kessels a travers le fonds {de photographies et negatifs conserves ‘34 Musée dela Photographie 2 Gharlero. Elle évoque également la biographie de cet auteur Sixigme volume de la collection Archives du Musée de la Photographie. Uétude a été realise par Christine De Naeyer fous la direction de Georges Vercheval, la coordination de la publication 23 éte assurée par Mare Vausort, Conservateur adjoint OrmMnwmns- delaphotographie els Communauts Wangaise 3 Gharera oe ja

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