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Le droit des contrats fait partie du droit des obligations. La notion
fondamentale est donc d’abord celle d’obligation. Dans le langage
courant obligation est synonyme de devoir. Le droit retient une
définition plus technique. L’obligation est un lien de droit unissant
deux personnes, le créancier et le débiteur, obligeant ce dernier à
accomplir une prestation au profit du créancier (par ex. en présence
d’un contrat de vente, le vendeur a l’obligation de délivrer la chose
vendue, l’acquéreur a l’obligation de payer le prix ; si une personne
cause un dommage à une autre, elle a l’obligation de réparer ce
dommage, par ex. en versant des dommages et intérêts…).
L’obligation apparaît alors comme le versant négatif du droit
personnel, ie le droit de créance. Par exemple, si, en vertu d’un
contrat, une personne doit une somme d’argent à une autre, le
débiteur est tenu d’une obligation (payer) tandis que le créancier
bénéficie d’un droit personnel, le droit de créance.
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imprudence ou négligence : ex. : une personne cause un accident en
raison d’une inattention). Ils occupent une place majeure puisqu’ils
donnent naissance au droit de la responsabilité civile, qui est la 2e
composante majeure du droit des obligations, à côté du droit des
contrats. La responsabilité civile oblige l’auteur du dommage à le
réparer.
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les modifier unilatéralement. Seul un nouvel accord des parties
pourrait produire cet effet. Cela implique ensuite que le juge lui-
même doit respecter la convention des parties. Par exemple, il n’a
aucun pouvoir pour réviser le contrat ; il doit assurer l’exécution du
contrat tel qu’il a été voulu par les parties.
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formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ». Il critiquait
ensuite les idées économiques dominant l’autonomie de la volonté :
ce principe repose sur le postulat selon lequel les hommes sont
libres et égaux, qu’ils peuvent donc négocier sur un pied d’égalité et
défendre chacun leurs propres intérêts. Or, il constatait que ce
n’était pas toujours le cas, les contractants étant parfois très
inégaux (ex. l’ouvrier face à son employeur). Dans ces conditions,
l’autonomie de la volonté permet au fort de dicter sa loi au faible au
lieu d’assurer la réalisation du bien être social.
A cet égard, il faut s’attarder quelque peu sur l’une des évolutions
majeures en droit contemporain qu’est l’avènement du droit de la
consommation. Celui-ci est né à partir du constat suivant : la
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majeure partie des contrats de consommation courante ne se
conclue pas selon le schéma envisagé par les rédacteurs du Code
civil. Il en résulte que les règles posées par celui-ci ne sont pas
toujours adaptées à ce contexte. En effet, le contrat de
consommation, conclu entre un professionnel et un simple
consommateur, est un contrat d’adhésion. Il est rédigé par le
professionnel, sans que le consommateur puisse en discuter les
termes et conditions. La liberté et l’égalité des parties présumées
par le Code civil n’est alors qu’une vue de l’esprit. Puisque le contrat
est rédigé par le professionnel, il peut aisément contenir des clauses
abusives, profitant au professionnel au détriment du consommateur.
Le droit de la consommation s’est donc construit dans le but avoué
d’apporter au consommateur une protection que le Code civil ne lui
apporte pas suffisamment. Depuis 1993 il existe même un Code de
la consommation rassemblant (de façon incomplète néanmoins) ces
règles protectrices du consommateur. La philosophie qui le domine
est ainsi en rupture totale avec les principes classiques du droit des
contrats : le droit de la consommation postule l’inégalité des parties
là où le droit commun du contrat postule la liberté et l’égalité.
Désavouant Fouillée (« qui dit contractuel, dit juste »), le droit de la
consommation couronne Lacordaire (« entre le fort et le faible, c’est
la liberté qui opprime et la loi qui libère »). Ici, la loi impose au
professionnel le respect de normes entièrement tournées vers la
protection du consommateur. Il faut préciser que le droit de la
consommation est entièrement d’ordre public, faute de quoi il ne
pourrait atteindre son but.
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Mais le droit des contrats spéciaux déborde très largement du Code
civil puisque l’on trouve aujourd’hui une multitude de dispositions
relatives à certains contrats spéciaux dans d’autres codes ou dans
d’autres textes non codifiés (code de la consommation, code de
commerce, code monétaire et financier, code du travail, code des
baux…). L’une des évolutions majeures en droit contemporain, au
regard des sources du droit des contrats, est cet éparpillement de la
réglementation.
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d’attraction certain : par exemple, les projets de réforme français
s’inspirent parfois ouvertement des règles proposées par ces textes.
2 Cass. 3e civ., 6 mars 1996, JCP G 1996, I, 3958, obs. Ch. Jamin, RTD civ. 1996, p. 897,
obs. J. Mestre (même sens : Cass. 3e civ., 22 mars 2006, RDC 2006, obs. J.-B. Seube) ; v.
aussi Cass. 3e civ., 18 déc. 2002, RTD civ. 2003, p. 290, obs. J. Mestre et B. Fages, et p.
383, obs. J.-P. Marguénaud, RDC 2003, p. 220, obs. A. Marais (affaire du digicode).
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du livre 3e du Code civil, est resté presque intégralement inchangé
depuis deux siècles, contrairement à d’autres parties de ce code. Le
droit de la famille par exemple a fait l’objet de réformes d’ensemble
au 20e siècle. Le droit des contrats, et plus largement le droit des
obligations, est resté extérieur aux mouvements de réforme du 20e
siècle. Cela pourrait être le signe de la qualité des textes, celle-ci
leur ayant permis de traverser les âges. Mais il reste que le contexte
économique et social actuel n’est plus celui qui régnait en 1804. Du
reste, le sentiment d’immobilisme n’est justifié qu’à la lecture du
Code civil car le droit des contrats a bel et bien évolué depuis 1804.
Mais c’est essentiellement la jurisprudence qui a permis de faire
évoluer ce qui le devait.
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obligations et de la prescription, dit avant projet Catala, du nom du
professeur qui a mené le projet. Cet avant projet, rédigé par des
universitaires, a été déposé au Garde des sceaux en 2005. Un autre
groupe de professeurs a ensuite été constitué, dirigé par le Pr
François Terré, qui a élaboré son propre projet (couramment appelé
projet Terré). Enfin, de manière plus officielle, la Chancellerie a elle-
même fait connaître un projet de réforme du droit des contrats,
rendu public en octobre 2008, qui s’inspire souvent beaucoup de
l’avant-projet Catala, même s’il s’en éloigne parfois (proposition de
suppression de la cause par ex., ce qui lui a valu des critiques
virulentes). Ce projet a une importance particulière dans la mesure
où il ne résulte pas de l’initiative de professeurs mais a été rédigé
par les services du ministère de la Justice.
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contracter ou non, liberté de choisir le cocontractant et liberté de
déterminer le contenu du contrat). Il rappelle ensuite le principe de
la force obligatoire en prévoyant que « le contrat légalement formé
s’impose aux parties qui ne peuvent ni le révoquer ni le modifier
unilatéralement… ». Enfin, il précise que « chacune des parties est
tenue d’agir de bonne foi ». En effet, la bonne foi est devenue un
principe général du droit des contrats. Le Code de 1804 ne l’évoque
qu’au sujet de l’exécution du contrat (art. 1134 al. 3 : les contrats
« s’exécutent de bonne foi »), mais la jurisprudence en a fait un
principe général s’appliquant à toutes les étapes du processus
contractuel. Ce principe constitue aujourd’hui un tempérament à la
force obligatoire suffisamment reconnu pour pouvoir être énoncé
comme principe directeur. Le projet Terré adopte une démarche
comparable. Il s’en démarque simplement à deux égards. D’abord il
précise que le contrat ne doit pas porter atteinte à l’ordre public et
aux bonnes mœurs, mais encore aux droits fondamentaux. Il précise
ainsi que l’on ne peut « porter atteinte aux droits et libertés
fondamentaux que dans la mesure indispensable à la protection d’un
intérêt sérieux et légitime ». Cette disposition prend donc en compte
l’importance grandissante des droits fondamentaux en droit des
contrats. Ensuite il ajoute également le devoir de cohérence, en
vertu duquel une partie ne peut agir en contradiction avec ses
déclarations ou son comportement antérieur au détriment de son
cocontractant. Cette proposition a suscité quelques réserves.
D’abord parce que l’existence du devoir de cohérence ne fait pas
l’unanimité. La jurisprudence semble en avoir fait quelques
applications, mais il n’est pas certain que l’on puisse en faire un
principe général au même titre que la force obligatoire ou la bonne
foi. Ensuite, certains estiment que la précision est inutile parce qu’en
admettant que le devoir de cohérence existe, il n’est qu’une
illustration du devoir plus général de bonne foi. L’affirmation du
principe de bonne foi serait donc suffisante. L’avant-projet Catala
quant à lui n’a pas jugé utile d’exposer ces principes généraux en
tête des dispositions relatives au contrat. De ce point de vue, il
conserve donc la présentation actuelle du Code où ces principes sont
noyés, de manière disparate, au milieu des autres dispositions.
Pourtant, la proposition d’énoncer des principes directeurs au début
des dispositions relatives au contrat a au moins une valeur
symbolique, en mettant immédiatement l’accent sur les grands
principes et donc la philosophie du droit français des contrats. Elle
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permet de montrer l’esprit qui domine la matière, d’afficher ses
valeurs essentielles.
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Il ne faut pas confondre le contrat unilatéral et l’acte juridique
unilatéral. Dans le contrat unilatéral il n’y a certes qu’une seule
personne qui s’engage, mais cet engagement résulte tout de même
d’un accord de volonté (par ex. la donation est un contrat unilatéral :
le donateur et le donataire concluent en accord, en vertu duquel le
donateur s’engage à gratifier le donataire). Dans l’acte juridique
unilatéral au contraire, il n’y a pas d’accord de volonté. L’acte
résulte de la volonté unilatérale de son auteur (ex. le testament est
rédigé par le testateur sans avoir besoin du consentement du ou des
gratifiés).
3 Les biens fongibles ou choses de genre sont ceux qui sont interchangeables parce que
de même catégorie et pour lesquels il est d’usage de les vendre au poids ou à la mesure
(par ex. un kg de blé) V. cours 6, droit des biens.
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regardée comme l’équivalent de ce qu’on lui donne, ou de ce qu’on
fait pour elle. Lorsque l’équivalent consiste dans la chance de gain
ou de perte pour chacune des parties, d’après un événement
incertain, le contrat est aléatoire » (art. 1104).
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juridique (autonomie de la volonté…), alors que l’impossibilité
d’invoquer la lésion dans les contrats aléatoires résulte de leur
nature même. Il suffit de prendre l’exemple de la vente d’immeuble :
elle peut en principe être annulée en cas de lésion (de plus des
7/12e) ; mais elle ne le peut pas si la vente a été conclue moyennant
versement d’une rente viagère.
5 Par ex. sur le terrain de l’erreur sur la personne. L’article 1110 du Code civil dispose
que l’erreur « n’est point une cause de nullité, lorsqu’elle ne tombe que sur la personne
avec laquelle on a l’intention de contracter, à moins que la considération de cette
personne ne soit la cause principale de la convention ».
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Le contrat à exécution instantanée est celui qui donne naissance à
des obligations qui s’exécutent en un trait de temps. Tel est le cas
de la vente par exemple. Les contrats à exécution successive sont
ceux dont l’exécution se poursuit dans le temps. Il s’agit, par
exemple, du bail, du contrat de travail….
Il s’agit tout d’abord des contrats solennels, qui sont soumis à des
exigences de forme, pour leur validité même. Ainsi la loi exige
parfois que le contrat soit établi par écrit (ex. vente de fonds de
commerce). D’autres fois elle exige même un acte authentique (ex.
donation).
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parties libres et égales. Le contrat d’adhésion au contraire est rédigé
par une seule partie, la partie forte, et l’autre partie se contente d’y
adhérer en apposant sa signature. Il n’y a aucune négociation : c’est
à prendre ou à laisser. Les contrats d’adhésion sont aujourd’hui
particulièrement fréquents (contrats de consommation, contrats
d’assurance, contrats bancaires, de téléphonie, d’accès à internet…).
C’est précisément en raison des dangers que font courir les contrats
d’adhésion, rédigés par la partie économiquement forte, que le droit
de la consommation s’est développé. Néanmoins, les notions de
contrat d’adhésion et de consommation ne se recoupent pas
nécessairement. Certes, les contrats de consommation sont à peu
près tous des contrats d’adhésion. Mais le contrat d’adhésion peut
aussi exister entre professionnels (par ex. entre un puissant
producteur et un distributeur, le 1er imposant ses conditions au
second sans possibilité de négociation). Or, dans ce cas, les
dispositions protectrices du Code de la consommation ne
s’appliquent pas. A cet égard on peut remarquer que, conscients du
fait que le phénomène du contrat d’adhésion déborde celui des
contrats de consommation, certains pays ont fait le choix d’intégrer
la notion de contrat d’adhésion au droit commun des contrats (Code
civil du Québec par ex.). Tel n’est pas, pour l’heure en tout cas, le
cas de la France8.
8 Des propositions demeurées célèbres ont pourtant été faites en ce sens depuis
longtemps (v. en particulier Saleilles, L’évolution technique du contrat, thèse 1930, qui
proposait de soumettre les contrats d’adhésion à un régime propre). Mais ces
propositions doctrinales n’ont pas été reçues et les contrats d’adhésion ne sont pas
soumis à un régime particulier (sauf, bien sûr, dans le champ d’application du droit de la
consommation).
9 « le contrat de gré à gré est celui dont les stipulations sont négociées par chacune des
parties. Le contrat d’adhésion est celui dont les stipulations essentielles, soustraites à la
discussion, ont été unilatéralement déterminées à l’avance ».
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1 prévoit ainsi qu’en cas d’ambiguïté du contrat conclu sous
l’influence dominante d’une partie, on doit l’interpréter en faveur de
l’autre. Ensuite, l’article 1122-2 prévoit que « la clause qui créé dans
le contrat un déséquilibre significatif au détriment de l’une des
parties peut être révisée ou supprimée à la demande de celle-ci dans
les cas où la loi la protège par une disposition particulière,
notamment en sa qualité de consommateur ou encore lorsqu’elle n’a
pas été négociée ». Ce texte permettrait ainsi d’étendre la sanction
des clauses abusives au-delà du domaine des contrats de
consommation, en l’admettant dès lors que les clauses n’ont pas été
négociées, peu important la qualité des parties. Le projet Terré est
dans le même sens, alors même qu’il ne consacre pas en toutes
lettres la notion de contrat d’adhésion (art. 67 : « une clause non
négociée qui créé dans le contrat un déséquilibre significatif au
détriment de l’une des parties peut être révisée ou supprimée à sa
demande »).
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ANNEXE – Extraits des projets de réforme
PROJET CHANCELLERIE
LIVRE III
TITRE III – Les Obligations
Chapitre préliminaire – La source des obligations
Article 1
Les obligations naissent d’actes, de faits juridiques ou encore de l’autorité
seule de la loi.
Article 2
Les actes juridiques sont des manifestations de volontés destinées à produire
des effets de droit. Ils peuvent être conventionnels ou unilatéraux.
L’acte juridique conventionnel est un accord de volontés conclu entre deux
ou plusieurs personnes. L’acte juridique unilatéral émane d’une ou plusieurs
personnes unies dans la considération d’un même intérêt. L’acte juridique
obéit, en tant que de raison, pour sa validité et son effet, aux règles qui gouvernent
les contrats.
Article 3
Les faits juridiques sont des agissements ou des événements auxquels la loi
attache des effets de droit. Le fait qui procure à autrui un avantage auquel il
n’a pas droit constitue un quasi-contrat. Les obligations qui en découlent
sont régies par le Sous-titre « Des quasi-contrats ». Le fait qui cause sans
droit un dommage à autrui oblige son auteur à le réparer. Cette obligation
est régie par le Sous-titre « De la responsabilité civile ».
Sous-titre I – Le Contrat
Article 4
Tous les contrats sont soumis aux règles générales qui sont l’objet du présent
sous-titre.
Des règles particulières à certains contrats sont établies, soit sous les titres
du présent code, soit par d’autres codes et lois. Elles ne portent pas atteinte
aux droits des parties de se prévaloir des dispositions du présent sous-titre
en tant qu’elles n’y sont pas contraires.
Chapitre I – Définitions
Article 5
Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes
s’obligent envers une ou plusieurs autres.
Article 6
Le contrat est synallagmatique ou bilatéral lorsque les contractants
s’obligent réciproquement les uns envers les autres. Il est unilatéral lorsqu’une
ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres
sans qu’il y ait d’engagement réciproque de celles-ci.
Article 7
Le contrat à titre onéreux est celui en vertu duquel chacune des parties entend
recevoir de l’autre un avantage en contrepartie de celui qu’elle procure.
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Le contrat à titre gratuit est celui en vertu duquel l’une des parties entend
procurer à l’autre un avantage sans recevoir de contrepartie.
Article 8
Le contrat est commutatif lorsque chacune des parties s’engage à procurer à
l’autre un avantage qui est regardé comme l’équivalent de celui qu’elle reçoit.
Il est aléatoire lorsque les parties, sans rechercher l’équivalence de la
contrepartie convenue, acceptent de faire dépendre les effets du contrat,
quant aux avantages attendus, d’un événement incertain.
Article 9
Le contrat est consensuel lorsqu’il se forme par le seul échange des consentements
quel qu’en soit le mode d’expression. Le contrat est solennel lorsque
sa formation est subordonnée, à peine de nullité, à des formalités déterminées.
Le contrat est réel lorsque sa formation est subordonnée à la remise effective
d’une chose.
Article 10
Le contrat de gré à gré est celui dont les stipulations sont négociées par chacune
des parties.
Le contrat d’adhésion est celui dont les stipulations essentielles, soustraites
à la discussion, ont été unilatéralement déterminées à l’avance.
Article 11
Le contrat cadre est un accord par lequel les parties conviennent de relations
contractuelles dont elles déterminent les caractéristiques essentielles. Des
conventions d’application en précisent les modalités d’exécution, notamment
la date, la quantité, la qualité et le prix des prestations.
Article 12
Le contrat à exécution instantanée est celui dont les obligations peuvent
s’exécuter en une prestation unique. Le contrat à exécution successive est
celui dont les obligations d’au moins une partie se renouvellent et
s’échelonnent dans le temps.
Article 13
Sont interdépendants les contrats concomitants ou successifs dont
l’exécution est nécessaire à la réalisation de l’opération d’ensemble à laquelle
ils appartiennent.
Article 14
Les contrats innommés sont ceux que la loi ne réglemente pas sous une dénomination
propre. Ils sont soumis par analogie aux règles applicables à des
contrats comparables, dans la mesure où leur spécificité n’y met pas obstacle.
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AVANT-PROJET CATALA
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SOUS-TITRE I – DU CONTRAT ET DES OBLIGATIONS
CONVENTIONNELLES EN GENERAL
(ARTICLES 1102 A 1326-2)
Art. 1102 Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes
s’obligent envers une ou plusieurs autres à accomplir une prestation.
Art. 1102-1 Le contrat est synallagmatique ou bilatéral lorsque les contractants
s’obligent réciproquement les uns envers les autres.
Il est unilatéral lorsqu’une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou
plusieurs autres sans qu’il y ait d’engagement réciproque de celles-ci.
Art. 1102-2 Le contrat est à titre onéreux lorsque chacune des parties entend
recevoir de l’autre un avantage en contrepartie de celui qu’elle procure.
Le contrat est à titre gratuit lorsque l’une des parties entend procurer à
l’autre un avantage sans recevoir de contrepartie.
Art. 1102-3 Le contrat est commutatif lorsque chacune des parties s’engage à
procurer à l’autre un avantage qui est regardé comme l’équivalent de celui qu’elle
reçoit.
Il est aléatoire lorsque les parties, sans rechercher l’équivalence de la
contrepartie convenue, acceptent une chance de gain ou de perte pour chacune ou
certaines d’entre elles, d’après un événement incertain.
(Obs. : Il est tenu compte de l’article 1964.)
Art. 1102-4 Le contrat est consensuel lorsqu’il se forme par la seule manifestation
des consentements quel qu’en soit le mode d’expression.
Le contrat est solennel lorsque sa formation est subordonnée, à peine de
nullité, à des formalités déterminées par la loi.
Art. 1102-5 Le contrat d’adhésion est celui dont les conditions, soustraites à la
discussion, sont acceptées par l’une des parties telles que l’autre les avait
unilatéralement déterminées à l’avance.
Un tel contrat peut, cependant, leur adjoindre des conditions particulières
sujettes à négociation.
Art. 1102-6 Le contrat cadre est un accord de base par lequel les parties
conviennent de négocier, nouer ou entretenir des relations contractuelles dont elles
déterminent les caractéristiques essentielles.
Des conventions d’application en précisent les modalités d’exécution,
notamment la date et le volume des prestations, ainsi que, le cas échéant, le prix de
celles-ci.
Art. 1103 Les contrats, soit qu’ils aient une dénomination propre, soit qu’ils n’en
aient pas, sont soumis à des règles générales qui sont l’objet du présent titre.
Des règles particulières à certains contrats sont établies, soit sous les titres du
présent code relatifs à chacun d’eux, soit par d’autres codes et lois, notamment dans
les matières touchant au corps humain, aux droits intellectuels, aux opérations
commerciales, aux relations de travail et à la protection du consommateur.
Les contrats innommés sont soumis par analogie aux règles applicables à des
contrats comparables, dans la mesure où leur spécificité n’y met pas obstacle.
PROJET TERRÉ :
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Livre III : Des obligations
Article 1er :
Les obligations naissent des contrats, des délits, de l’avantage indûment reçu
d’autrui ou de la gestion d’affaires ; ces obligations forment la matière du présent
livre.
D’autres obligations naissent de l’autorité seule de la loi, comme les obligations
attachées aux charges publiques.
Article 2 :
L’obligation naturelle peut donner lieu à une exécution volontaire, sans
répétition, ou à une promesse exécutoire de s’en acquitter.
Article 3 :
Les parties sont libres, dans les limites fixées par la loi, de choisir leur
cocontractant
et de déterminer la forme et le contenu du contrat.
Article 4 :
On ne peut déroger, par contrat particulier, aux règles qui intéressent l’ordre
public et les bonnes moeurs.
On ne peut porter atteinte aux libertés et droits fondamentaux que dans la
mesure indispensable à la protection d’un intérêt sérieux et légitime.
Article 5 :
Les contrats se forment et s’exécutent de bonne foi ; les parties ne peuvent
exclure ni limiter ce devoir.
Article 6 :
Une partie ne peut agir en contradiction avec ses déclarations et comportements
antérieurs sur la foi desquels son cocontractant s’est légitimement fondé.
La simple tolérance ne suffit pas à rendre la confiance légitime.
Article 7 :
Le contrat est un accord de volontés par lequel deux ou plusieurs personnes
établissent, modifient ou suppriment entre elles un rapport de droit.
Article 8 :
Le contrat est unilatéral lorsqu’il ne fait naître d’obligations qu’à la charge
d’une des parties.
Il est bilatéral lorsqu’il fait naître des obligations à la charge des deux parties.
Si ces obligations sont corrélatives, il est synallagmatique.
Article 9 :
Le contrat synallagmatique est aléatoire lorsqu’il est convenu que les avantages
ou les pertes qui en résulteront dépendront d’un événement incertain. Dans
les autres cas, le contrat est commutatif.
Article 10 :
Le contrat est à titre onéreux lorsque chacune des parties reçoit de l’autre un
avantage en contrepartie de celui qu’elle procure.
Il est à titre gratuit lorsqu’une des parties procure intentionnellement à
l’autre un avantage sans recevoir de contrepartie.
Article 11 :
Les contrats, soit qu’ils aient une dénomination propre, soit qu’ils n’en aient
pas, sont soumis à des dispositions générales, qui sont l’objet du présent titre.
Les règles propres à certains contrats sont établies soit sous les titres relatifs à
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chacun d’eux soit par d’autres codes et lois.
Article 12 :
Les actes juridiques autres que les contrats sont régis, en tant que de raison,
par les dispositions du présent titre.
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