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Fond
Ø Ce ne sont que des notes de cours, gratuites. Elles ne doivent en aucun cas
ne
être vendues, revendues, bref monnayées d’une quelconque façon.
hi
Ø Ce ne sont que des notes de cours, perfectibles. La critique est donc toujours
ac
la bienvenue, si tant est qu’elle soit constructive. aM
Forme
est en PDF.
m
Ø Par conséquent, et c’est ballo, d’une part, les niveaux de texte (partie, sous-
co
Annotations
w
Ø Un (x) signifie qu’un morceau manque à l’appel. Un –x–, --x– ou –x-- signifie
w
que le morceau qui manque à l’appel est plus gros, probablement un cours
en moins.
w
Ø Un (≈⋲) signifie que le morceau est à prendre avec des pincettes car
éventuellement avarié. C’est pareil lorsque le texte est écrit en rouge.
ne
1945.
Conseil de Sécurité des Nations Unies,
hi
remonte toujours à 1945 (prononcer
CSNU · http://www.un.org/french/docs/cs/
Ssnuh, sans donner l’impression de
ac
renifler).
Convention relative au statut des
aM
· http://www.unhcr.fr/cgi-
réfugiés, ou Convention de Genève,
CRSR bin/texis/vtx/basics/opendoc.pdf?tbl=BASICS&id=
adoptée le 28 juillet 1951 (prononcer
41a30b9d4
/L
protocoles.
d.
avril 1948.
Convention américaine relative aux
· http://www.cidh.org/basicos/french
w
CIDH http://www.cidh.org/french.htm
de l'Homme, créée en 1959.
Cour interaméricaine des Droits de
CiADH http://www.corteidh.or.cr/
l'Homme, établie en 1979.
Introduction
Droit international public & Droits de l'Homme,
Entre interférences et interactions
Le Droit international des Droits de l'Homme s’interpose entre le Droit international
public et les Droits de l'Homme. Il y a une dynamique commune. Elle se caractérise par le
mouvement partant d’une prétention universaliste qui va aboutir à un prolongement
normatif régional. Au niveau universel, il y a une protection universelle des Droits de
l'Homme qui se distingue au travers de l’énonciation de droits à deux vitesses.
ne
La première a pour objectif de définir de façon générale des droits devant être
hi
garantis au profit des individus, au travers d’une volonté consensuelle, donc politique. Ce
qui est prépondérant par rapport à la protection individuelle de droits. Le texte de référence
ac
ici, c’est la DUDH (Déclaration universelle des Droits de l'Homme) de 1948. Ce n’est pas
aM
une convention internationale. Sa valeur juridique ne dépasse pas le cadre d’une simple
résolution de l’AGNU adoptée le 10 décembre. Sur le plan juridique, sa portée n’est donc
que déclaratoire. Son viol n’engage pas de responsabilité. Mais cette déclaration n’en a pas
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moins une valeur juridique obligatoire engageant la totalité des membres des Nations Unies,
bref de la communauté internationale. C’est le deuxième effet kiss cool. Lorsqu’on regarde
m
ce texte, on constate qu’en 1948, la DUDH se focalise sur l’ensemble des droits déjà reconnus
co
au niveau international par les États. Ce n’est qu’un instrument de codification des Droits de
l'Homme. bon alors, elle n’a pas de plan apparent, mais on peut quand même lui attacher
d.
une certaine structure virtuelle, basée sur l’existence d’un socle composé de PGD en
matière de liberté, non-discrimination, fraternité, sur lequel on peut déterminer 4 piliers.
rib
contre la torture, les différentes garanties contre les arrestations et les peines
w
Ø Un deuxième pilier vise lui les droits de l’individu dans ses rapports avec
les groupements dont il fait partie. Des droits à dimension sociale
surgissent. Comme le droit de se marier, le droit de fonder une famille, le
droit d’avoir un foyer, le droit d’avoir un domicile, le droit d’asile en cas de
persécution, et enfin un droit, qui révèle ici particulièrement le caractère
socialisant de ce pilier, le droit pour tout être humain à exercer sa maîtrise sur
les décisions de la cité, bref le droit de prendre part aux activités publiques
dans son État.
Ø Un troisième pilier vise les facultés spirituelles. Buk. On entend par là les
libertés publiques et les droits politiques fondamentaux. Les Art. 18 à 22 sont
à noter. la liberté de conscience, la liberté de penser, la liberté de croyance, la
liberté d’expression, la liberté de réunion, d’association, ou encore le droit de
participer à des élections périodiques et sincères.
Bon, on l’a compris, la DUDH est une simple résolution. Néanmoins, dans ce texte,
il existe un certain nombre de droits qui ont dorénavant une valeur juridique contraignante.
En effet, s’il s’avère que cet instrument est souvent défini comme purement politique,
ne
l’existence des droits proclamés dans ce dernier a été consacrée. Les différents droits
découlant de tout ça ont vocation à créer des obligations pour les Etats. Un arrêt du 24 mai
hi
1980 de la CIJ sur l’affaire relative aux personnels diplomatiques et consulaires des USA à
Téhéran, voit la CIJ considérer que priver des individus de leurs libertés, et bah c’est pas bien.
ac
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Il n’en demeure pas moins qu’il est tributaire de la souveraineté des États, qui
s’oppose sur le fond et la forme à une affirmation et une effectivité des droits reconnus aux
personnes. Le seul moyen pour le DIDH de dépasser cette souveraineté, c’est d’imposer aux
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Les États des Nations Unies ont entendu ainsi traduire des notions juridiques d’une
résolution pour en pondre une convention universelle. Malgré les effets de la Deuxième
d.
Guerre Mondiale, et la frilosité des États à aller au-delà d’une simple résolution des Nations
Unies, deux pactes internationaux ont été signés le 16 décembre 1966, l’un relatif aux
rib
droits civils et politiques – entré en vigueur le 23 mars 1976, et l’autre relatif aux droits
économiques, sociaux, et culturels – entré en vigueur le 3 janvier 1976. Ces deux pactes ont
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été élaborés différemment. Leur conclusion repose sur une succession de trois étapes
distinctes. Avant d’en arriver à la conclusion officielle, il va y avoir une première étape, qui
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universelle. En effet, dans ce laps de temps, les États sont opposés sur le fait d’avoir une
w
convention internationale protégeant les Droits de l'Homme et sur le fait que ce soit ou non
un objet de compétence exclusive des États, sans emprise du Droit international.
Le pacte relatif aux droits civils et politiques est la reprise des droits proclamés dans
la DUDH, dits inhérents à la personne humaine. Seront ainsi affirmés le droit à la vie,
l’interdiction de la torture et de l’esclavage, le droit à la sûreté individuelle, l’interdiction des
détentions arbitraires, les différents droits de la défense… Ce pacte international va être
complété par un protocole facultatif qui instaure un comité de surveillance des engagements
interétatiques. Chose intéressante, le pacte sur les droits civils et politiques est complété le 15
décembre 1989 par un protocole additionnel relatif à l’abolition de la peine de mort. Celui-ci
entre en vigueur en 1991. Pour le pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels,
sont proclamés des droits tels quel le droit au travail, le droit au travail sous des conditions
ne
justes et équitables, la liberté syndicale, la Sécurité Sociale…
hi
L’absence remarquable de ces deux pactes, c’est le droit au respect de la
propriété et au respect des biens, quand bien même il est présent dans la DUDH. En effet,
ac
la Russie s’opposait à la reconnaissance internationale du Droit au respect de la propriété
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privée, quand les USA refusaient eux que soit intégré dans un instrument conventionnel un
quelconque droit d’asile aux individus persécutés dans leur pays. Le compromis a été
pragmatique. Celui de s’en taper.
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Convention sur les droits de l’enfant, entrée en vigueur le 2 septembre 1990. On peut
encore noter la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels
rib
Bon alors évidemment, cela prend du temps, d’où la volonté, au niveau régional,
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sur un plan géographique donc plus restreint, d’élaborer des instruments proclamant des
droits et libertés au profit de la personne privée, en y adjoignant si possible des mécanismes
de contrôle. La lenteur des négociations internationales a été dépassée par les priorités
régionales. Le Conseil de l’Europe, dès 1949, a eu un rôle ainsi important. Vu son statut, il a
vocation à protéger les libertés individuelles, les libertés politique et la prééminence du Droit.
Si bien que la CESDH est adoptée. Elle est adoptée le 4 novembre 1950. Relativement
rapidement donc. Cette convention lie aujourd'hui 47 États, membres du Conseil de
l’Europe. En 1950, droits et libertés de nature civile et politique sont dégagés. Au niveau
régional est affirmé un ensemble de droits inhérents à la personne humaine, des droits qui
vont être élargis par une brochette de protocoles. Aujourd'hui en 2010, des droits
économiques, sociaux et culturels y sont ainsi visés.
Chez les américains, en 1948, au sein d’une OEA (Organisation des États
Américains), a été adoptée la déclaration américaine des droits et devoirs de l’Homme,
complétée en 1969 par une convention américaine relative aux Droits de l'Homme. De là
découle une Commission interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH) et une Cour
interaméricaine des Droits de l'Homme (CiADH, IACHR in English)
Il doit y avoir dans l’appli des différentes conventions la prise en compte d’une
donnée fondamentale, la souveraineté de l’État, mais également une donnée juridique
essentielle qui est qu’on ne soit pas dans un rapport normatif normal de Droit international.
D’où une spécificité formelle consacrant la spécificité des rapports entre État et individu.
Chapitre I
Les sources formelles de protection des Droits de l'Homme
ne
au plan international
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Section 1
ac
aM
Les principes fondamentaux
/L
monobloc làà}
rib
Ici, lorsqu’on prend les différentes conventions en matière de protection des Droits
.sc
de l'Homme, on constate qu’elles sont ratifiées… par des États, sur une question spécifique,
à savoir la protection des Droits de l'Homme.
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Sous couvert d’une relative simplicité, cela ramène à la SDN, qui a intégré l’Art. 15
w
§8 qui prévoit en substance qu’il existe certaines questions, certains domaines, qui relèvent
w
de ce que l’on appelle le domaine réservé de l’État. Cette affirmation d’un domaine réservé
soulevait in fine trois points fondamentaux. Le traitement des étrangers faisait l’objet de leur
compétence nationale exclusive, que le Droit international ne pouvait les limiter. Point
suivant, la nationalité, conférée par un État à un individu est également une compétence
réservée aux États. Troisième point, le traitement des individus sur le territoire national. Il est
aussi du domaine réservé de l’État. L’Art. 2 §7 CNU reprend cet article. Des domaines restent
donc sans emprise par le Droit international.
Paragraphe 1er
La souveraineté étatique
ne
Les droits de l’Homme sont l’expression de la dignité humaine et l'obligation des
États à ratifier ces droits est la reconnaissance de cette dignité. L’interdiction de non-
hi
ingérence des affaires intérieures ne doit pas se faire au détriment des droits et libertés
ac
humaines. Obligation générale de garantir la dignité humaine. Pour ce faire, il faut fonder
juridiquement ce Droit. Si cette dignité n’est pas respectée par un État, sa responsabilité peut
aM
être engagée.
/L
développée par les États afin de protéger leurs ressortissants lorsque ceux-ci, sur le territoire
d’un autre État, faisaient l’objet d’une violation massive de leurs droits fondamentaux. Un
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État pouvait traditionnellement utiliser la force comme tout moyen de Droit pour faire cesser
cette violation. Les États ont utilisé cette exception au principe de non-ingérence pour agir
.sc
Les USA ont entendu justifier l'intervention militaire au Kosovo en se basant sur le
w
Paragraphe 2e
La subsidiarité des instruments conventionnels
en matière de protection des Droits de l'Homme
Derrière ça est traduite l’idée selon laquelle l’application des traités en matière de
protection des Droits de l'Homme repose principalement sur leur application en Droit
interne. Autrement dit, les instruments conventionnels n’ont pas vocation au Droit national.
Ils n’ont que pour vocation d’affirmer au niveau international des minimas que les droits
nationaux peuvent dépasser.
ne
L’interprétation va être pro victima, fixée non seulement sur les besoins de l’État
hi
mais les droits des individus. Cette interprétation va être selon une méthode dynamique
caractérisée par l’idée selon laquelle le minima est devenue la norme nationale, et non plus
ac
la norme internationale. C’est particulièrement vrai dans le contentieux européen, car la
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CEDH va de manière continue avoir pour objectif d’instaurer au niveau européen un Ordre
public européen sur la base d’une interprétation de la CESDH. Et c’est pareil du côté de la
Cour interaméricaine. Sur le plan institutionnel, cela se traduit par une redéfinition des
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Section 2
rib
repose aucunement sur une transcription parfaite des obligations des États découlant
traditionnellement des traités. Cela va être particulièrement visible dans deux cas, les
w
Paragraphe 1er
Les obligations spatiales des États :
Flexibilité territoriale des instruments conventionnels
Vu la Convention de Vienne de 1969 sur le Droit des traités, un traité en Droit
international a vocation à s’appliquer sur le territoire d’un État. L’Art. 29 l’exprime.
Il existe ainsi des obligations territoriales qui imposent aux États d’assurer l’application des
conventions sur leur territoire. On constate que les différentes conventions en matière de
protection des Droits de l'Homme ne vont pas utiliser de façon systématique une perspective
territoriale. Il va y avoir deux visions qui, juridiquement, vont se traduire par un certain
ne
territorialité et le critère de l’imputabilité sont joints. La solution se veut là aussi pragmatique.
hi
Au niveau européen, la CESDH, dans son Art. 1er, les htes parties contractantes
reconnaissent à toute personne relevant de leur juridiction les droits et libertés définis par la
ac
présente convention. Une nouvelle notion apparaît, et ce n’est ni la notion de territorialité, ni
aM
la notion d’imputabilité, mais une notion indéfinie, générale de juridiction. Il va être tenté
d’identifier un champ d’application géographique tel que celui-ci a été défini dans la
jurisprudence européenne, mais aussi interaméricaine.
/L
faire droit à certaines formes de responsabilités de l’État dans des situations particulières.
co
C’est pourquoi il faudrait envisager dans un premier temps le cas de figure le plus simple,
l’étendue de la responsabilité de l’État pour les faits qui se déroulent sur son territoire
d.
national.
rib
Autre cas de figure, c’est si la responsabilité d’un État membre d’une organisation
internationale pour les faits de celle-ci.
.sc
Troisième possibilité, c’est la responsabilité de l’État pour le fait d’un autre État avec
w
lequel il coopère.
w
A · La responsabilité de l’État pour les faits qui se déroulent sur son territoire
Là, la solution pourrait sembler simple. La solution est que, par principe, tout
instrument conventionnel en matière de protection des Droits de l'Homme, a vocation à
s’appliquer sur le territoire d’un État, au profit des individus qui se trouvent sur son territoire.
Le problème ici, c’est que, sous couvert de cette affirmation, il n’y a pas de prise en
considération des spécificités constitutionnelles des États. D’où la question de savoir si, dans
certaines situations, quant à leur portée géographique au sein des Etats, ne devraient pas
être redéfinies. Cela a été mis en évidence concernant les États fédéraux. Il fallait déterminer
si le particularisme constitutionnel d’un État pouvait conduire à redéfinir les obligations
géographiques de cet État. Le critère de territorialité devrait intégrer le particularisme fédéral.
Le problème, c’est que le condamné était emprisonné dans une province qui refuse
de le remettre en liberté.
ne
éventuellement opposer à l’argument géorgien un principe du Droit international qui veut
qu’un État ne puisse exciper des insuffisances de son Droit interne pour échapper à ses
hi
obligations internationales. Cet argument manque de force contre les Droits de l'Homme car
ac
il ne fait que se focaliser sur la responsabilité internationalité des État.
aM
La CEDH va contrer l’argument de la Géorgie en relevant dans un premier temps
que la notion de juridiction telle qu’entendue à l’Art. 1er CESDH est principalement
territoriale. La province relou fait partie du territoire géorgien. Elle est assujettie à la
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La Géorgie est donc présumée compétente pour déterminer les mesures à adopter
d.
de la Convention américaine des Droits de l'Homme. Il en découle une clause fédérale qui
w
permet à l’État fédéral de relativiser pour partie ses obligations au titre de la Convention
w
américaine de 1969. Et bah dans la CESDH, y en a pas. D’où le principe selon lequel, s’il n’y
en a pas, et bah la Convention ne doit pas s’appliquer de manière différente sur une partie
du territoire de l’État. l’État doit respecter la CESDH, quelle que soit la partie de son territoire.
Le renversement de la présomption est possible, mais n’est pas prévu par la CESDH. Elle en
déduit que l'obligation souscrite par l’État est une obligation intégrale qui appelle donc de
sa part une application sur la totalité du territoire sur lequel il a un contrôle effectif.
ne
considérer que la Transnistrie fait l’objet d’un soutien public de la part du Gouvernement
russe. Le contrôle, s’il n’est pas effectué par la Moldavie, est donc subsidiairement exercé par
hi
le Gouvernement russe. La Cour va finalement mettre les deux États dans le même panier, en
ac
deux temps, en considérant d’abord que même en l’absence de contrôle effectif sur la région
de Transnistrie, la Moldavie demeure tenue en vertu de l’Art. 1er de la CESDH par l'obligation
aM
positive de prendre les mesures qui sont en son pouvoir et en conformité avec le Droit
international afin d’assurer dans le chef des requérants le respect des droits garantis par la
Convention. L’affirmation de la jurisprudence ASSANIDZÉ est claire et nette, en tempérant
/L
sabrer la Russie également car elle exerce une influence sur les autorités de Transnistrie afin
que les violations des obligations cessent. La notion de juridiction ne concerne pas
co
vigueur le 22 avril 1954, sous l’égide des Nations Unies, apporte quelques tempéraments à la
solution européenne. Des dispositions intègrent ainsi la donnée constitutionnelle nationale.
w
Une clause fédérale permet théoriquement aux États fédéraux de différencier le régime de
responsabilité entre la responsabilité de l’État central et la responsabilité des États fédérés.
Dans cette convention, on apprend qu’il y a présomption de compétence de l’État
fédéral. Mais s’il s’avère que les autorités fédérées ont des compétences qui peuvent aboutir
à une violation de la Convention, la responsabilité de l’État fédéral n’est pas forcément
engagée. Cette disposition reconnaît que l’État fédéral peut ne pas forcément contrôler tout
sur la totalité de son territoire. Cette convention en déduit une responsabilité allégée pour
cet État fédéral. La solution européenne n’est pas reprise dans le cadre plus large onusien.
La CiADH intègre elle aussi une clause dite fédérale. L’Art. 28 de cette CiADH
prévoit que le Gouvernement central de tout État partie constitué en État fédéral engendre
que l’État fédéral ne soit responsable des violations de la convention que si elles découlent
directement de son action ou de ce qui ressort de sa compétence.
L’État doit tout faire – l’obligation est positive - pour que les entités fédérées
appliquent et respectent les dispositions de la Convention.
La clause fédérale n’exonère donc pas l’État central de sa responsabilité. Il reste responsable.
S’il n’est pas compétent, il doit tout faire pour que la CiADH soit respectée.
Paragraphe 1er · Les obligations spatiales des États :
Flexibilité territoriale des instruments conventionnels 12
2009-2010 Protection internationale des Droits de l'homme Les sources formelles de protection des Droits de l'Homme
au plan international
b · en passant par la CESDH : Alignement jurisprudentiel : responsabilité de l’État sur son territoire,
indépendamment des contrôles sur celui-ci et de sa structure fédérale
Dans l’affaire GARRIDO C/ ARGENTINE, du 27 août 1998, la Cour a considéré qu’en
vertu d’une jurisprudence internationale évolutive, au regard de la CESDH, un État ne peut
pas exciper de sa structure fédérale pour s’exonérer de ses obligations au titre de la
convention. Sous couvert d’une interprétation croisée des conventions, il y a alignement
jurisprudentiel confirmant le fait qu’un État soit responsable sur l’intégralité de son territoire,
indépendamment de sa structure fédérale et du fait qu’il exerce ou non un contrôle sur ce
territoire.
ne
dissocie l'organisation internationale de coopération de l'organisation internationale
d’intégration. L’organisation internationale d’intégration voit une donnée juridique avoir
hi
une incidence en matière de protection internationale des Droits de l'Homme. Lorsqu’un
ac
État adhère à l’Union Européenne, celui-ci transfère une partie de ses compétences à celle-ci.
Le problème, c’est de savoir si ce transfert de compétence se traduit par un transfert
aM
d’obligations. Est-ce que l’État qui adhère reste responsable, ou est-ce l'organisation
internationale, qui exerce alors la compétence dans le domaine, visé qui devient
responsable ?
/L
établi un principe fondamental en vertu duquel un État ne peut se délier d’un Traité
antérieur par la conclusion d’un Traité postérieur avec d’autres parties.
rib
des États. On en déduit qu’un État qui est partie à une convention en matière de protection
internationale des Droits de l'Homme, ne peut s’en délier lors de la conclusion d’une autre
w
convention. Ceci dit, les obligations des États membres de l’Union Européenne, au titre de la
w
Mais que se passe-t-il lorsqu’un État membre de l’Union Européenne doit appliquer
le Droit de l’Union Européenne alors que ce Droit le conduit à adopter des mesures
individuelles contraires à la CESDH ? Les obligations communautaires ne sont pas celles
de la CESDH. Or l’Union Européenne n’est pas membre à la CESDH.
Dans cet arrêt, deux droits, le Droit communautaire, et le droit de la CESDH, sont
en conflit. Il y a confrontations d’obligations juridiques distinctes. Plus encore, ce sont deux
ordres juridiques distincts qui se croisent, d’où la question de savoir si le Droit de l’Union
Européenne peut être sanctionné sur le terrain de la CESDH.
La Cour impose ici aux États membres de l’Union Européenne une obligation
de vigilance, dans la mesure où elle affirme dans un premier temps que la Convention
n’exclue absolument pas le transfert de compétence à des organisations internationales.
ne
de compétence ne fait donc pas disparaître la responsabilité des États membres ».
En l’espèce, la décision du Gouvernement britannique résultait d’un accord avec l’Union
hi
Européenne, ce n’était pas le fruit d’un choix unilatéral du Gouvernement britannique. La
Cour prend en compte cette donnée, affirmant que l’acte de 1976 et le Traité de Maastricht
ac
rappelle que le Royaume-Uni y a librement souscrit. De ce fait, le Royaume-Uni,
aM
conjointement avec l’ensemble des autres parties au Traité de Maastricht, est responsable
rationæ materiæ au titre de l’Art. 1er CESDH, et en particulier de l’Art. 3 du protocole I.
/L
Dans le cadre des sanctions adoptées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies
d.
au sujet du conflit yougoslave, des résolutions font l’objet d’une transposition au niveau
rib
Unies, avait imposé aux États membres des Nations Unies de geler toutes les propriétés en
provenance de l’État yougoslave. Bref, embargo, boycott. Ces résolutions ont donc été
w
transposées par un Règlement qui voit le Conseil imposer aux États membres de l’Union
Européenne le gel de tout objet en provenance de la Yougoslavie. Une société irlandaise qui
w
b · La présomption de conformité des mesures adoptées en application des obligations internationales de l’État
Le respect des obligations internationales d’un État est un motif légitime de
restriction des droits garantis par la Convention.
ne
La Cour reconnaît une présomption de conformité des mesures adoptées en
application des obligations internationales de l’État. Les autorités irlandaises bénéficient
hi
d’une présomption de conformité des obligations litigieuses dans la mesure où elles
ac
découlent d’obligations internationales, découlant du Droit communautaire et de la Charte
des Nations Unies. Cette présomption pourra être renversée. La Cour va menacer l’Union
aM
Européenne. Elle conditionne cette présomption de conformité à la présence d’un contrôle
juridictionnel effectif au sein de l'organisation internationale, au sein de l’Union Européenne.
S’il s’avère qu’État membre de l’Union Européenne applique un règlement communautaire
/L
communautaire et donc la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Là, elle se
d.
épée de Damoclès au-dessus de la CJUE, enfin la CJCE. Ce qui n’empêche pas la CJUE de
s’accrocher au rocher.
ne
Avec l’affaire BEHRAMI C/ FRANCE du 31 mai 2006, la CEDH valide l’action de
l’ONU dans la mesure où celle-ci se fonde sur des impératifs juridiques supérieurs à ceux de
hi
la CESDH.
ac
Voilà ce qui concerne la responsabilité de l’Etat du fait d’une action internationale.
aM
Une autre forme de responsabilité de l’Etat peut être envisagée : la responsabilité de l’Etat
pour le fait d’un autre Etat. D’une part une responsabilité en amont, et puis une
responsabilité en aval.
/L
m
C · Les types de responsabilité de l’État pour le fait d’un autre État avec lequel il coopère
co
1 · La responsabilité en amont
d.
rib
de violer des droits proclamés par une Convention internationale en matière de protection
des droits de l’homme.
w
ROYAUME-UNI. C’est le cas de la responsabilité d’un Etat avant que n’intervienne un autre
w
Etat. M. SOERING condamné à mort aux US, est arrêté au RU, et les US demandaient son
extradition.
Alors tout d’abord, la peine de mort n’est pas interdite par la CESDH : le droit à la
vie (Art. 2) peut être limité par la peine capitale (on en déduit que ce n’est donc pas une
obligation absolue). Donc le Royaume-Uni est en droit d’extrader, sous l’angle de la
Convention. La responsabilité du Royaume-Uni ne pouvait donc pas être engagée. Mais dans
l’argumentaire, M. SOERING considère que la décision des autorités britanniques, si elle
aboutissait à son extradition, le conduirait à subir non pas une atteinte à la vie, mais un
traitement inhumain et dégradant (Art. 3, qui pose, lui, une obligation absolue de
prohibition de la torture). Mais selon le Royaume-Uni, ce fait, qui constituerait une torture,
aurait été le fait des US et non pas du Royaume-Uni, si bien que la responsabilité du
Royaume-Uni ne pourrait donc pas être engagée, l’extradition étant elle licite. Dans sa
réponse, la Cour procède en deux temps :
Dans l’affaire F. CONTRE ROYAUME-UNI du 22 juin 2004, l’État qui va extrader n’est
pas obligé d’assurer en amont que tous les droits garantis par la Convention soient
entièrement respectés dans le pays de destination. Il faut que le risque de violation soit
suffisamment réel et sérieux. S’il s’avère que ce risque est vérifié par la CEDH, la
responsabilité de l’État pourra être engagée.
ne
La solution rendue dans la jurisprudence SOERING a été suivie par le Comité des
Droits de l'Homme des Nations Unies dans l’affaire JOSEPH KINDLER C/ CANADA dans une
hi
communication individuelle qui a fait l’objet de constatations finales le 18 novembre 1993.
Dans cette affaire, le sieur KINDLER était détenu aux USA, s’échappe et se réfugie au Canada
ac
et s’y fait chopper. Les autorités canadiennes ont immédiatement voulu l’extrader en vertu
aM
d’un accord d’extradition, mais celui-ci a saisi le Comité des Droits de l'Homme pour les
Nations Unies en se basant sur l’Art. 6 §6 du Pacte international sur les droits civils et
politiques. Cette disposition énonce qu’aucune disposition de l’Art. 6 ne peut être invoquée
/L
pour retarder ou empêcher l’abolition de la peine capitale par un pays partie au présent acte.
Les États qui s’amusent à supprimer la peine de mort ne peuvent revenir en arrière. Mais le
m
Comité des Droits de l'Homme pour les Nations Unies n’est pas la CEDH. Le problème
co
se focaliser sur une interprétation orientée vers les USA ou vers le Canada ? Toujours est-il
que le Canada extrade M. KINDLER et le Comité des Droits de l'Homme va se retrouver
rib
Le Comité est revenu dans sa décision COX C/ CANADA via une communication
w
individuelle donnant lieu à des constatations finales le 31 décembre 1994 : lorsqu’un État
w
abolie la peine de mort, il ne peut pas revenir en arrière, ni extrader vers un État un individu
qui risque de l’encourir.
w
2 · La responsabilité en aval
Il peut y avoir également une responsabilité en aval. La responsabilité doit alors être
examinée après l’acte d’un autre État. Elle est rendue problématique dans la mesure où, la
reconnaître, c’est affirmer qu’une décision non liée par des obligations internationales puisse
être sanctionné quand bien même il n’est pas lié à un instrument.
Dans un premier temps, accepter une responsabilité en aval supposerait l’idée d’un
effet extraterritorial de la convention comme étant opposable à d’autres parties qui ne sont
pas membres à la Convention. Bref les instruments de protection des Droits de l'Homme ne
sont pas seulement opposables aux seuls États qui ont ratifié la Convention mais aussi les
États qui ne l’ont pas ratifiée.
Dans une affaire rendue contre la France et l’Espagne dans le cadre d’une requête
présentée par M. DROZD & JANOUSEK, donnant lieu à un arrêt de la CEDH du 26 juin 1992,
Paragraphe 1er · Les obligations spatiales des États :
17 Flexibilité territoriale des instruments conventionnels
Protection internationale des Droits de l'homme Les sources formelles de protection des Droits de l'Homme 2009-2010
au plan international
un principe de responsabilité en aval est dégagé. Ces deux individus sont condamnés dans la
principauté d’Andorre, et l’exécution de la peine a lieu en France. Les requérants invoquent
d’abord l’Art. 6 CESDH. La Cour va analyser le statut des juges andorrans. Ceux-ci exercent
leurs fonctions à titre individuel, ne sont pas liés à leurs États – France et Espagne.
La composition du Tribunal, même si française et espagnole, n’engage pas ces deux États.
Reste que la peine est exécutée en France. Si la Cour considère que la France est responsable,
cela signifierait que les jugements, provenant d’États tiers non parties à la CESDH qu’elle
déciderait d’appliquer, obligeraient la France à devoir vérifier que ceux-ci ont été rendus
conformément à l’Art. 6 CESDH. La Cour accepte le principe en multipliant les précautions
dans un sens, affirmant que la responsabilité est engagée, mais au regard de l’Art. 5 relatif au
droit à la liberté et à la sûreté. La Cour va prendre pour formule que la Convention
n’obligeant pas les parties contractantes à imposer leurs décisions aux États tiers, il
n’incombe pas à la France de rechercher si la procédure donnant lieu à condamnation était
conforme à l’Art. 6. Néanmoins, les États contractants doivent toutefois se garder d’apporter
leur concours s’il apparaît que la condamnation résulte d’un déni de justice flagrant. La
jurisprudence SOERING est reprise. Les États doivent donc vérifier que certains droits garantis
par la CESDH n’ont pas été enfreints en cas de déni de justice flagrant. La Cour va aller plus
loin dans l’affaire PELLIGRINI C/ Italie engendrant un arrêt du 20 juillet 2001. A l’origine, le
ne
Vatican, non partie à la CESDH, rend une décision annulant un mariage. L’exécution du
jugement rendu par les tribunaux du Vatican avait été validée par les autorités italiennes.
hi
Une violation de l’Art. 6 était invoquée par le requérant qui estimait que cette procédure
devant les juridictions du Vatican n’était pas conforme à l’Art. 6. Lorsque l’Italie soumet à
ac
l’exequatur cette décision, elle engage sa responsabilité. La Cour estime qu’il incombait au
aM
Juge italien de vérifier que la Convention avait été respectée au Vatican avant même
d’exécution le jugement du Vatican. Cela suppose donc que les États doivent vérifier que la
Convention ait bien été respectée par un État qui n’est pas partie à la Convention. Cela
/L
parties à la Convention. Dans l’affaire LINDBERG C/ SUEDE donnant lieu à une décision du 15
co
invoque une responsabilité en aval : la Suède avait violé l’Art. 10 CESDH, dans la mesure où
les autorités n’avaient effectué aucun contrôle pour déterminer si le jugement rendu par la
rib
Cour accepte que les juridictions suédoises puissent présumer le respect par la Norvège de la
CESDH. La volonté de la CEDH est de dissocier les parties à la Convention de ceux qui ne le
w
sont pas. Si les deux États sont parties, il y a présomption de conformité à la CESDH. Si le
w
jugement provient d’un État qui n’en est pas partie, ceux qui sont chargées d’en faire
application doivent contrôler au regard de la CESDH. Sa portée s’en retrouve élargie.
w
D · La responsabilité extraterritoriale
Peut-il exister une responsabilité extraterritoriale des États ? Est-ce que les États sont
liés par leurs obligations indépendamment du territoire sur lequel leurs autorités vont agir.
En principe, il y a dimension territoriale des instruments conventionnels. Ce n’est toutefois
pas exclusif. Différentes hypothèses vont voir la responsabilité de l’État engagée pour des
activités exercées par celui-ci hors de son territoire.
Le comité sur les droits économiques, sociaux et culturels dans ses affirmations sur
Israël du 26 juin 2003, que les obligations de l’État partie s’appliquent à l’ensemble des
territoires et populations qui sont effectivement sous son contrôle. Cette solution a été
validée dans un avis consultatif de la CIJ du 9 juillet 2004 au sujet de l’édification du mur sur
le territoire palestinien occupé. La CIJ estime alors que l’application du Pacte international
sur les droits civils et politique, le pacte sur les droits économiques et culturels, s’étend aux
territoires occupés.
La responsabilité extraterritoriale est validée pour les organes qui exercent sur leurs
prérogatives sur le territoire d’un autre État touchant une personne ou un bien. Ce principe a
ne
été validé très tôt au niveau européen dans une décision du 28 mai 1975 par la Commission
européenne des Droits de l'Homme (éteinte en 1998), dans une saloperie d’affaire ILSE HESS
hi
C/ ROYAUME-UNI (saloperie étant dû à la dimension imbuvable de la fin du cours et au gars
ac
derrière moi qui reniflait toutes les 5 sec !!). La Commission européenne des Droits de
l'Homme devait établir si la responsabilité du Royaume-Uni pouvait être engagée au regard
aM
des conditions de détention imposées à des individus emprisonnés dans la prison de
Spandau, située en territoire allemand, charmante petite bâtisse en brique, d’époque XIXème,
tout confort, ayant à peine servi de lieu de détention aux criminels nazis condamnés à
/L
l’incarcération après les procès de Nürnberg. Bon, mais la Commission a estimé que la
m
CESDH en raison d’une détention arbitraire d’un individu sur le territoire du Kenya. Dans une
d.
affaire OCALAN C/ TURQUIE entraînant un arrêt de section le 13 mars 2003 puis un arrêt en
grande chambre du 12 mai 2005, la CEDH a établi que la Turquie violait les Droits de
rib
l'Homme car en l’espèce, la détention relevait de l’État turc, dans la mesure où il avait dans
cette situation un contrôle réel et effectif. De ce contrôle effectif, on en déduit la
.sc
responsabilité de l’État.
w
Un navire est en haute mer. Il est identifié par la marine française comme le navire au
w
ne
n’avaient pas envisagé cette obligation générale comme tel. Cette disposition va
progressivement avoir plusieurs composantes.
hi
Le Comité sur les droits économiques, sociaux et culturels, va confirmer cette
ac
interprétation. Il en déduit par rapport au droit à la santé proclamé à l’Art. 12 du même
aM
pacte 6 obligations distinctes. Sous couvert d’une obligation générale d’aide internationale
au développement, il y a mise en perspective propre au droit de la santé, donnant pour
première obligation de limiter leur marge d’appréciation dans le cadre de la négociation et
/L
ratification d’accords internationaux. Les États sont, dans une deuxième obligation, tenus de
veiller, en tant que membres d’organisations internationales, à ce que les actes de ces
m
obligation repose sur les États qui doivent s’abstenir imposer embargo ou mesures
restrictives sur l’approvisionnement d’un autre État lorsque ceux-ci affectent les droits que le
d.
pacte reconnaît. Cet argument a été avancé devant l’AGNU et le CSNU pour contester la
légalité de l’embargo lors de l’accession au pouvoir du Hamas.
rib
Les États doivent encore respecter l’exercice des droits reconnus dans le pacte dans les autres
pays, empêcher tout tiers de violer ces droits dans d’autres pays. La problématique s’est ici
.sc
focalisée sur une donnée contemporaine du Droit international, à savoir l'activité des sociétés
transnationales. Les États sont aussi tenus de coopérer aux fins de la fourniture de secours en
w
cas de catastrophe naturelle ou humanitaire. Les droits garantis par le Pacte doivent être
w
maintenus dans leur application même en cas de telles situations. Dernière obligation, c’est
w
celle qui voit les États fournir de l’aide publique au développement. Ce qui est même chiffré.
Selon les objectifs, 0,7 % du PIB, mais seuls 4 États le respectent pour l’instant.
Paragraphe 2e
Les obligations substantielles des États, une typologie réorientée
Le problème, c’est qu’elle n’est absolument pas juridique. Sous l’angle des droits,
obligations, sanctions, il apparaît que cette inscription des Droits de l'Homme dans un cadre
générationnel n’est pas convaincante car non juridique.
ne
obligations élémentaires en matière de travail.
hi
➌ Une troisième obligation, c’est l'obligation de réalisation des droits. Là encore,
l’approche est transversale. Le PNUD illustre l'obligation étatique en affirmant la nécessité
ac
pour les États d’adapter leurs législations pour assurer l’égalité entre Hommes et Femmes,
aM
bref réaliser le droit à la non-discrimination. L'obligation de réalisation des droits visera
également l'obligation faite aux États d’adopter des mesures juridiques au plan national
pour venir en aide à des régions défavorisées.
/L
m
Au niveau national, l’exercice effectif des différents droits garantis ne repose pas sur
une seule et unique autorité, mais au contraire sur une complémentarité des actions
rib
fonctions des différents rôles assignés aux autorités. C’est pourquoi le caractère « effectif des
Droits de l'Homme » ne pourra être vérifié qu’à travers une action complémentaire des
.sc
autorités nationales.
w
conjointe des autorités quelles que soient les tâches assignées. Le respect des droits de
l’homme est souvent problématique lorsqu’on combine l’effectivité au développement de
w
certains Etats. Oui car encore faut-il pouvoir déterminer quel est degré de développement
économique dont dispose l’État.
Des droits indérogeables consistent à ceux qui ne pourront pas être suspendus
temporairement. L’Art. 4 §2 du pacte international sur les pactes civils et politiques révèle
qu’en cas de danger public exceptionnel menaçant l’existence de la nation, bref guerre,
catastrophe naturelle, terrorisme, diarrhée aigue, les États peuvent adopter des mesures
dérogeant à certains droits garantis. Genre la liberté d’expression. Sauf certains d’entre eux,
des droits indérogeables. Il n’y aura ainsi pas de dérogation au Droit à la vie. De même qu’il
n’y aura pas de dérogation à l’interdiction de la torture, mais encore l’esclavage et la
servitude, la contrainte par corps, la légalité en matière pénale, la reconnaissance de la
personnalité juridique ou finalement la liberté de penser.
Les droits absolus, eux, sont ceux qui ne peuvent faire l’objet de restrictions.
Moralité, dans les droits fondamentaux, y a primo des droits absolus, auxquels si tu
y touches, on te refait le dentier, ensuite de quoi viennent secundo les droits non absolus qui
comprennent droits dérogeables et droits indérogeables.
ne
a · La condition de légitimité
hi
ac
En effet, la convention va utiliser un vocable général en vertu duquel les mesures
doivent être nécessaires dans une société démocratique à la sécurité nationale, à l’intégrité
aM
territoriale ou encore à la sûreté publique, à la défense de l’ordre et à la prévention du crime,
à la protection de la santé ou de la morale, voire encore la protection des droits et libertés
d’autrui. D’où une liste relativement précise de motifs légitimes avec une forme juridique
/L
permet de filtrer les motifs illégitimes dans la mesure où l’État est dans l'obligation de
désigner un objectif désigné. Il faudra donc motiver, de façon conforme à l’Intérêt public
w
Une affaire SMITH & GRADY, rendue par la CEDH le 27 septembre 1999, a vu le
w
Royaume-Uni être accusé par deux requérants pour mener une politique discriminatoire en
vers les homosexuels. Au Royaume-Uni, ceux-ci étaient exclus de l’armée suite à une enquête
menée par le Ministère de la défense déterminant combien l’orientation sexuelle était tabou.
Le motif légitime, selon le Royaume-Uni, consistait à dire que « la présence au sein de
l’armée d’homosexuels a un effet très important sur le moral des troupes, sur la puissance de
combat et l’efficacité opérationnelle de l’armée ». La CEDH a donc refusé, considérant que ce
motif était illégitime, affirmant que la décision du Gouvernement britannique ne peut être
considérée comme une justification suffisante pour révéler un motif légitime.
ne
de jeu un peu plus grand. La CEDH a donc été saisie pour se prononcer sur cette restriction.
La France affirmait que la Loi avait pour but d’assurer une meilleure organisation technique
hi
de la chasse, histoire de permettre aux chasseurs une meilleure traque de la gallinette
cendrée. La Loi VERDEIL entendait assurer un exercice démocratique de la chasse pour offrir
ac
au plus grand nombre l’accès à un loisir qui sinon ne serait restreint qu’à une frange de la
aM
population réduite à ceux disposant d’un patrimoine foncier. Il y avait donc volonté de
restreindre le droit de propriété pour protéger le droit… à la chasse. L’objectif invoqué, bien
que d’intérêt général, ne s’appuie aucunement sur l’existence d’un droit fondamental,
/L
l’intérêt légitime poursuivi, la marge d’appréciation des États n’est pas la même.
co
d’appréciation il y a, s’il apparaît que la protection d’un droit garanti passe obligatoirement
par la restriction, la marge d’appréciation sera plus grande. S’il apparaît que ces droits et
.sc
libertés ne sont que des droits et libertés envisagés que sous une optique nationale, la marge
d’appréciation est réduite. si l’optique est conventionnelle, la marge d’appréciation est plus
w
grande. Le Droit de chasse par exemple hein, bah ça n’est qu’une déviation d’une liberté qui
w
n’est envisagée que dans un cadre national. La marge d’appréciation ne peut être que
réduite.
w
b · La condition de la légalité
Elle fait l’objet d’une application autonome. Son interprétation diffère qu’on est sur
un plan national ou non. Pourquoi conditionner la restriction d’un droit garanti à l’existence
d’une base légale ? Cela permet d’éviter l’imposition arbitraire de ces restrictions. On entend
prévenir les abus de pouvoirs des autorités nationales. La condition de la légalité permet
aussi d’éviter l’autocensure des ressortissants. Tout individu doit pouvoir s’appuyer sur
ne
La condition de légalité soulève une question de pratique importante. Impose-t-elle
hi
l’adoption d’une Loi à proprement parler, ou suffit-il qu’une Loi, quelle que soit sa source,
soit en vigueur.
ac
aM
La condition de légalité est posée à l’Art. 8 CESDH. Mais qu’entendre par exigence
de base légale ? Exige-t-on une Loi au sens formel ou au sens matériel ? Finalement, exige-t-
on une Loi ?
/L
similaires.
co
raisonnement
rib
En ce qui concerne la CEDH, la jurisprudence révèle qu’il suffit qu’une norme soit
énoncée avec assez de précision et qu’elle soit suffisamment accessible. Ceci ressort d’une
.sc
jurisprudence constante qui a eu très tôt à se prononcer sur la condition de légalité et sur la
notion de base légale. La CEDH a une interprétation autonome de la base légale, sans
w
référence aux droits nationaux. L’arrêt fondamental ici, c’est celui qui a posé la question de
w
savoir si une norme jurisprudentielle qui ne se retrouve pas reformulée au sens strict dans la
w
législation nationale pouvait permettre la restriction d’un Droit garanti. Cet arrêt, c’est celui
SUNDAY TIMES C/ Royaume-Uni du 26 avril 1979.
Une Loi matérielle ou une jurisprudence suffisamment établie suffit pour remplir la
condition de légalité.
Dans le cadre du Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies, la solution est
similaire. C’est davantage l’aspect matériel qui est déterminant, insistant également sur les
notions d’accessibilité et de précision. L’affaire PINKNEY C/ CANADA, issue d’une
communication du 29 octobre 1981, l’illustre.
ne
n’est pas autonome. La CiADH s’attache à consolider un régime démocratique encore jeune
qui doit être validé par l'intervention obligatoire d’un législateur qui est un contrepoids
hi
nécessaire à l’exécutif.
ac
Au sens de la jurisprudence européenne et onusienne, l’interprétation est focalisée
aM
sur l’individu titulaire de droits. C’est lui qui doit pouvoir en connaître portée la base légale
et l’éventuel régime de limitations. Au sens de la jurisprudence interaméricaine, l’État
démocratique est au centre du raisonnement.
/L
c · La condition de la proportionnalité
m
co
Les organes de protection des Droits de l'Homme n’ont pas vocation à se substituer aux
w
La difficulté pour le Juge international, c’est qu’on lui impose un exercice qui n’a
pas lieu d’être, un contrôle de proportionnalité teinté d’opportunité. Le Juge international
va, dans son contrôle de proportionnalité davantage exercer un contrôle procédural,
renonçant de fait à un contrôle de la proportionnalité substantiel.
La jurisprudence KLASS & AUTRES C/ RFA du 6 septembre 1978 est ici à soulever
malgré le tas de poussière. Une Loi est adoptée le 13 août 1968 et autorise l’interception de
communications téléphoniques. Le sieur KLASS s’estime être mis sur écoutes, sans pouvoir le
prouver. La question posée, c’était de savoir si la Loi en vertu de laquelle des mesures de
contrôle étaient adoptées, constituait une ingérence dans un droit garanti par la CESDH, et si
oui, est-ce que cette ingérence répondait aux conditions de restriction autorisées par la
CEDH ? Est-ce qu’il y a ingérence, bah oui, car l’Art. 8 §1 CESDH précise que tout individu a
droit au respect de sa vie privée (…) et de sa correspondance. Est-ce que cette ingérence vise
ou non un motif légitime, en l’occurrence la sécurité nationale ? Oui. Mais est-elle
ne
proportionnelle dans une société démocratique ? la CEDH ne va pas se prononcer sur
l’aspect substantiel de la mesure pour déterminer si elle est ou non proportionnelle. Elle va
hi
préférer mesurer l’exclusion du contrôle judiciaire, pour savoir si celle-ci ne transgresse pas
les limites de ce qui peut passer pour nécessaire dans une société démocratique. La Cour
ac
constate qu’il existe un comité de 5 parlementaires et une commission technique
aM
indépendante, chargés de l’application de la Loi nationale. La Cour, en relevant le contrôle
parlementaire complété par une commission indépendante, va tenter de déterminer si ces
deux entités vont être suffisantes pour justifier la restriction. Le contrôle exercé par la Cour se
/L
Dans l’affaire HATTON & AUTRES C/ RU, découlant d’un arrêt du 8 juillet 2003, ce
co
qui est en jeu, c’est le Droit à la vie familiale, au Droit à la vie privée, mais encore, et là
implicitement, le Droit pour tout un chacun de vivre dans un environnement sain. Ce qui
d.
était en question là, c’était les vols de nuit. La CEDH se porte sur la conventionalité des
autorisations de vols de nuit prenant départ à l’aéroport de Londres. La Cour relève le viol de
rib
l’Art. 8. Il semble toutefois que la jurisprudence ne soit pas totalement fixée. Ces mesures
dénotent une atteinte disproportionnée à la CESDH et à l’environnement sain. La Cour va se
.sc
demander si l’État a tout mis en œuvre pour que les droits et intérêts particuliers soient
suffisamment pris en considération. La Cour va éplucher la totalité des enquêtes menées, des
w
rapports effectués, pour mettre en balance les intérêts individuels et l’intérêt général. L’angle
w
reste procédural.
w
Une autre affaire du 13 juillet 2006, l’affaire KEEGAN C/ RU, s’intéresse à une
problématique toute autre. Le 21 octobre 1999, 7h du matin. Trop tôt. Les autorités
britanniques croient qu’un suspect qu’elles pourchassent joue à cache-cache dans la maison
du couple KEEGAN. Tout naturellement, les services de police pénètrent dans la maison,
défonçant porte et mobiliers. Mais manque de bol, ils se sont trompés de domicile. Les
époux KEEGAN estiment avoir subi un traumatisme psychologique. La CEDH va considérer
au niveau national, dans le cadre de la proportionnalité. Mais la Police n’a pas agi avec
l’intention de nuire. La Police agissait en suivant des motifs d’intérêt… légitime. Néanmoins,
l'intervention résulte d’une mauvaise prise en considération des faits. L’erreur aurait
finalement pu être évitée. Moralité, les services de police n’ont pas pris assez de précaution.
L’exercice des pouvoirs permettant de porter atteinte au domicile et à la vie privée doit être
confiné dans des précautions pour éviter toute disproportion de l’atteinte à un droit garanti
par la CESDH. La Cour va condamner le Royaume-Uni car les autorités qui sont intervenues
n’avaient pas entouré l’ingérence de suffisamment de précautions.
Une autre obligation substantielle, c’est celle de protéger les Droits de l'Homme.
cette obligation s’attachait à la définition d’une obligation négative imposée aux États,
l'obligation de ne pas limiter outre mesure l’exercice d’un Droit garanti. A travers de cette
obligation de ne pas faire, il y a une obligation de protéger. Les instruments conventionnels
de protection des Droits de l'Homme, adoptés au lendemain et surlendemain de la
Deuxième Guerre Mondiale, voient apparaître une obligation positive de protéger les Droits
de l'Homme.
Ces obligations positives en matière de protection des Droits de l'Homme sont une
réalité jurisprudentielle. Les États vont devoir garantir l’effectivité des Droits de l'Homme,
conventionnellement garantis. Il en découle plusieurs caractéristiques.
a · L'obligation de prévention
ne
hi
L’État, au titre de ces obligations positives, a une obligation de prévention.
ac
L'obligation de protéger les Droits de l'Homme implique que tout État qui ratifie les
conventions internationales doive prendre toute mesure raisonnable propre à empêcher la
aM
réalisation de l’événement à prévenir, c'est-à-dire la violation d’une norme conventionnelle
de protection des Droits de l'Homme. Cette obligation de prévention va se traduire
juridiquement par l’engagement de la responsabilité si le résultat n’est pas atteint, si les
/L
mesures adoptées ne sont pas suffisantes, ou si elles sont suffisantes mais sans que le résultat
m
n’ait été atteint. L'obligation de prévention va se traduire par la conjonction d’une obligation
de moyen et d’une obligation de résultat. L’État doit prendre toute mesure possible mais
co
surtout toute mesure que l’on pouvait raisonnablement attendre de lui pour aboutir à
l’objectif de protection des Droits de l'Homme. Un État va devoir ainsi devoir prendre toutes
d.
les mesures pour protéger le Droit à la vie. On va constater que les Droits de l'Homme dans
rib
la relation verticale entre États et individus protégée doivent être protégés par l’État. Mais pas
seulement. La relation entre individus aussi.
.sc
L’arrêt du 21 juin 1988 PLATTFORM ÄRRTZE FÜR DAS LEBEN a été rendu à ce titre
w
par la CEDH. En l’espèce, des gens manifestent contre le Droit à l’avortement. Ils en sont
empêchés par des contre-manifestants. La relation est strictement privée. est-ce qu’il y a
w
ingérence dans un Droit garanti ? si oui, est-ce imputable à l’État ? La Cour va considérer
w
que, dans la mesure où le Droit garanti à l’Art. 11 §1 CESDH ne doit pas être un Droit illusoire,
il appartient à l’État de faire tout son possible pour que celui-ci puisse être réalisé par des
titulaires. La Convention n’a pas pour vocation de reconnaître des droits et libertés illusoires
mais des droits et libertés effectifs. De cette recherche d’effectivité, il découle une obligation
de protection positive. La CEDH va se prononcer sur le respect par l’État pour prévenir
l’atteinte à l’Art. 11 §1 CESDH. L’individu, même en l’absence des actions positives de l’État,
pourra engager sa responsabilité. En l’espèce, les médecins ayant été empêchés dans la
manifestation de leur droit de réunion, il y a atteinte. S’il y a restriction du Droit, il n’y a
toutefois pas restriction à l’Art. 11 car l’État a adopté des mesures raisonnables et appropriées
pour que l’exercice du Droit par les requérants soit garanti.
S’il incombe aux États contractants d’adopter des mesures appropriées, ce n’est
garanti de manière absolue.
ne
Cette obligation de protéger observée sous l’angle de l’imputabilité permet de tacler
l’omission de l’État. L’arrêt du 7 janvier 2003, dans l’affaire YOUNG, JAMES et WEBSTER C/
hi
RU, est intéressant. Les individus souhaitant travailler dans cette compagnie de chemins de
ac
fer devaient s’affilier à un syndicat. A défaut, sanction, c'est-à-dire le licenciement.
Cette obligation ne découle pas d’une Loi. Mais la Loi autorise l’exigence d’affiliation
aM
syndicale. La Loi, dans la mesure où elle l’autorise, ne permet pas de garantir de manière
effective le droit de réunion et d’association, que, de ce fait, la Loi est incomplète dans
l’effectivité à garantir le Droit protégé par la CESDH. Le Droit interne rend finalement
/L
l’omission du législateur.
co
Dans une affaire NAHLIK C/ AUTRICHE de 1995, le Comité des Droits de l'Homme
des Nations Unies relève la responsabilité de l’État autrichien, non pas en raison d’une
d.
omission du législateur, mais du Juge lorsque celui-ci a interprété les textes protégeant
rib
contre les discriminations, que ce soit dans la sphère publique, semi-publique, ou privée.
.sc
privées, mais le fait que l’État se voit reprocher le défaut de mesure qu’on pouvait
w
D’une manière générale, des limitations vont être soulevées, en tête desquelles il y
a l’imprévisibilité du comportement humain. L’État ne peut et ne doit pas tout anticiper.
Il n’adopte que les mesures qu’on est en droit d’attendre raisonnablement.
Outre l’imprévisibilité, l’État doit protéger les droits mais corrélativement avec le respect des
droits fondamentaux d’autrui. Une autre limitation, c’est le fait que l'obligation de protection
soit restreinte par les contraintes budgétaires de l’État. Enfin, l'obligation de protection sera
limitée dans l'hypothèse où l’individu dispose d’une faculté de renonciation aux droits dans
certains cas.
L’arrêt ici intéressant, c’est l’arrêt du 28 octobre 1998, dans l’affaire OSMAN C/ RU,
où la CEDH devait se prononcer sur le respect par le Royaume-Uni. Un professeur tombe
éperdument amoureux d’un de ses élèves, harcèle la famille de celui-ci pendant plus de 20
Progressivement, la Cour va tenter de préciser cette obligation, faisant peser sur les
épaules de l’État une obligation totalement indéfinie. La sécurité juridique en prend un coup.
ne
des rapports (v. infra). Toujours est-il que la requérante alléguait que si les autorités avaient
agi avec une vigilance raisonnable notamment en mettant en place l’examen d’un médecin,
hi
il… aurait été possible de se rendre compte des tendances suicidaires de son fils. La Cour
n’accepte pas une spéculation d’une situation en cas de contrôle médical. Il faut un risque
ac
réel immédiat connu par les autorités nationales.
aM
Cette jurisprudence se maintient et se propage à d’autres domaines, telle la
maltraitance d’enfance par un beau père. (volontairement –x--)
/L
Dans les jurisprudences OSMAN et YOUNGER, l’Art. 2 est soulevé quand, dans les
m
suivantes, comme celle sur la maltraitance d’enfant, c’est l’art 3 d’où la critique de certains
co
auteurs. M’enfin, le détail de l’histoire, c’est qu’on n’est pas en présence d’un droit
indérogeable dans les décisions YOUNGER et OSMAN. Dans les dernières affaires on invoque
d.
l’art 3 qui est, lui, un droit absolu et indérogeable. Dès lors, la responsabilité des Etats est
accrue, quand la protection des individus est par contrecoup l’est également.
rib
surtout de l’interprétation de la CEDH du droit en cause. Pour que l’État manque a son
obligation de protection il y a deux conditions :
w
w
Ø Une absence de mesures raisonnables, qui n’est pas une condition sine qua
non (OSMAN m’entends-tu).
ne
de l’Art. 3. Mais pour la Cour, il y a viol de l’obligation de protection, qui apparaît finalement
infinie. La CEDH se fonde ici sur le défaut de vigilance des surveillants de prison qui n’ont pas
hi
suffisamment vérifié que M. R. prenait bien ses médicaments. La CEDH exige des autorités
nationales des pratiques auprès des États sans que celles-ci soient clairement définies. Un kit
ac
antisuicide est-il donc suffisant pour prévenir les tentatives de suicide… ?
aM
c · La renonciation d’un individu à un Droit de l'Homme
/L
La problématique peut mettre en avant le fait que l’obligation de protection imposée aux
États soit ou non maintenue lorsqu’il y a de la part de l’individu une renonciation aux droits
co
garantis par la CESDH ? Il va falloir admettre que les conventions internationales peuvent,
dans certains cas, limités, reconnaître cette possibilité aux individus. La renonciation d’un
d.
individu à un Droit de l’Homme doit avoir deux fonctions. ➀ Dans un premier temps, la
rib
renonciation peut être vue comme un Droit fondamental que l’État doit respecter.
La renonciation va être envisagée comme une opposition à des mesures étatiques que
.sc
l’individu considère comme trop paternalistes. ➁ Deuxième fonction, c’est le fait que la
renonciation puisse être vue comme une liberté reconnue à l’individu qui va donc limiter la
w
Ce Droit de ne pas est le reflet d’une liberté pour les individus. Ce Droit de ne pas
signifie que la renonciation consiste en la possibilité pour l’individu de ne pas exercer un
Droit. Dans certaines hypothèses, l'obligation de protection va se traduire comme
l'obligation de protéger le non-exercice d’un Droit. L’État va devoir respecter le droit de ne
pas exercer un Droit. La renonciation devra être préservée, protégée par l’État. l’État verra
son obligation de protection traduite comme une obligation de protéger la possibilité pour
l’individu de ne pas exercer un Droit.
L’arrêt GUSTAFSSON du 25 avril 1996 est notable à ce titre. Ici, l’affaire visait la
liberté d’association. Un restaurateur conteste le boycott décidé par un syndicat hôtelier,
visant tous les hôteliers non affiliés à l’organisation syndicale. Pour la CEDH, l’Art. 11 garantit
donc pour tout un chacun de s’associer, de s’affilier à une organisation syndicale, mais
l’Art. 11 doit encore être interprété comme le droit de ne pas s’affilier à une organisation
syndicale. Il n’y a pas renonciation, juste la liberté pour l’individu de ne pas exercer un Droit.
ne
pas invoquer la renonciation à un droit garanti, mais se focaliser simplement sur le manque
de protection de l’État contre la renonciation à un Droit. L’État n’a pas suffisamment protégé
hi
l’exercice de la renonciation à un Droit. L’État va devoir encadrer juridiquement la
renonciation, afin qu’elle ne puisse pas être imposée par une personne privée. Dans cette
ac
affaire, la renonciation reste un Droit qui, s’il est exercé, peut placer l’individu dans une
aM
situation de vulnérabilité, situation qui doit pousser l’État à encadrer la renonciation,
protéger encore plus le droit de ou de ne pas.
/L
Dans une affaire PRETTY C/ RU, donnant lieu à un arrêt du 29 avril 2002, célèbre car
mettant en avant le droit de ne pas vivre, en miroir de l’Art. 2 garantissant le Droit à la vie.
m
Une ressortissante britannique, en phase terminale d’une sclérose, souhaitait que son mari
co
puisse mettre fin à ses jours sans que celui-ci se prenne une tarte sur un plan pénal.
Sous l’angle de l’Art. 2, la CEDH se trouve confrontée à un problème juridique important,
d.
qui ne peut pas être tranchée qu’au travers d’une interprétation distincte de celle à l’origine
du texte. L’euthanasie n’était certainement pas envisagée en 1950. La CEDH, comme toute
rib
actuelles. D’où une interprétation dynamique de la CESDH. Dans cette affaire, la CEDH va
tout d’abord se raccrocher aux législations nationales pour déterminer si, oui ou non, un
w
principe peut être dégagé au regard des considérations actuelles. La CEDH farfouille dans
w
les législations nationales, pour ne relever finalement qu’il n’y a aucun dénominateur
commun entre les États. C’est le mimi, c’est le rara… c’est la mémerde. La CEDH va alors
w
ne
spécifique. Ces trois conditions ressortent de la jurisprudence, mais transversalement.
hi
Ù ➀ La renonciation est l’expression d’un consentement libre et éclairé
ac
Qui dit consentement libre et éclairé de l’individu suppose que l’individu l’a
aM
exprimé lors de la mise en œuvre d’un droit garanti. L’individu doit donc être informé de
façon précise de la portée et des conséquences de la renonciation, mais encore qu’il a eu la
liberté de choisir librement de renoncer à un droit garanti par une convention internationale.
/L
individu renonce à son droit d’accès à la justice, dans la mesure où il accepte un règlement à
co
l’amiable avec les autorités nationales, histoire d’éviter des peines importantes pour avoir
violé certaines règles économiques. La CEDH va considérer que, dans cette affaire, M.
d.
DEWEER n’a pas renoncé de façon conforme à la liberté de renoncer à un procès équitable.
Car il y avait contrainte. Les autorités nationales avaient mis en avant l’argument selon lequel
rib
s’il allait en justice, il allait s’en mordre les doigts. Le consentement n’est donc pas ici libre et
éclairé. Ce consentement doit avoir été exprimé à la suite de la communication de
.sc
qu’en réalité, pèse sur les autorités nationales une obligation d’information.
w
La renonciation doit en outre être explicite. Cette condition est en réalité plurielle.
Il y a un comportement individuel à apprécier. Le caractère explicite s’apparente à une
renonciation non équivoque. En réalité, il appartiendra une nouvelle fois aux autorités
nationales d’apprécier ce caractère non équivoque. Finalement, la condition est une
obligation. L’arrêt du 25 février 1992, PFEIFER, l’illustre. Dans cette affaire, le requérant
déclare en l’absence de son avocat ne pas vouloir se prévaloir d’une clause de révocation
d’un magistrat en vertu de son manque d’impartialité. L’Art. 6 CESDH est en toile de fond. La
question était finalement de savoir si la renonciation de l’individu était ou non suffisamment
explicite. La CEDH, dans cette affaire, considère que la renonciation n’est pas suffisamment
explicite car le requérant n’a pas été suffisamment protégé dans les mesure où son avocat
n’était pas présent lorsqu’il a renoncé à son droit. Certains commentateurs ont estimé qu’il
n’avait pas eu accès à suffisamment d’informations. La Cour se contente de considérer que
l’individu, lorsqu’il s’est exprimé, ne l’a pas fait conformément aux règles procédurales, de
façon explicite, dans la mesure où le Droit qu’il avait de récuser un magistrat, selon la
procédure nationale, ne pouvait être exprimé que par le biais de son conseil. L’approche est
ne
Elle doit être assez spécifique. Ici, la CEDH ne va pas admettre que la renonciation
hi
ne soit pas rattachée à l’exercice d’un Droit garanti. L’arrêt M. S. C/ SUEDE est à noter. On
relève deux exceptions, Ordre public et imprévisibilité du comportement humain.
ac
aM
Concernant l’exception d’Ordre public, même pour certains droits, et sous
certaines conditions, l’État ne peut invoquer la renonciation sur le fondement qu’elle est
serait contraire à l’Ordre public. Là, l’arrêt à relever, c’est l’arrêt DE WILDE c/ BELGIQUE du 18
/L
juin 1971. En l’espèce, M. DE WILDE, vagabond au sens du droit belge, et donc considéré
comme criminel, a considéré qu’il y avait atteinte à l’Art. 5 CESDH. On le prive de sa liberté.
m
arrêter, que, dès lors, Il avait alors renoncé de façon libre et éclairée à son Droit à la liberté et
à la sûreté. Ce Droit est-il dérogeable ou non ? La Cour se focalise sur le caractère
d.
fondamental de certains droits. Pour la Cour, l’Art. 5 est d’Ordre public et aucun individu ne
peut y renoncer. L’État ne peut donc pas invoquer la limitation de sa responsabilité pour un
rib
Droit qui ne peut pas faire l’objet d’une renonciation. Le fait de se présenter à la police en
vue de se faire interner nécessite de prendre en considération la situation de l’individu, sa
.sc
L’État peut invoquer que la renonciation crée une imprévisibilité qui peut l’exonérer. Ici, on
retrouve l’arrêt du 16 octobre 2008, ou l’arrêt KEENAN C/ RU. Dans ce dernier, M. KEENAN
est un toxico arrêté à plusieurs reprises. Quelques jours avant sa sortie de prison, et malgré
des mesures pour l’empêcher de se donner la mort, M. KEENAN parvient à suicider. La CEDH
relève que l’État avait pris toutes les mesures raisonnables pour protéger M. KEENAN. Mais
dans l’affaire R. C/ FRANCE, l’État devait prévenir par tout moyen le suicide du détenu. L’État
doit prendre en compte l’imprévisibilité du comportement humain. Il doit prendre en
compte sa situation, sa vulnérabilité.
b · Une obligation de fournir, de mettre en place des systèmes pour permettre réalisation
ne
hi
L’obligation de réaliser les Droits de l'Homme va se traduire comme une obligation
de fournir. L’État va être obligé de fournir une prestation pour assurer la réalisation d’un
ac
droit internationalement garanti. Dans le cadre de l’acquisition de la propriété, l’État a pour
aM
obligation de mettre en place un système administratif permettant l’enregistrement de la
propriété.
/L
qu’une obligation générale qui n’a aucune valeur juridique. C’est une obligation qui ne
d.
Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies pour la surveillance du pacte sur les droits
civils et politiques sont à relever. Pour la première, l’observation 15 relative au Droit à l’eau
.sc
du 20 janvier 2003 voit le Comité sur les droits économiques, sociaux et culturels, relève
l'obligation de promouvoir. Cette obligation requiert de l’État qu’il mène des actions pour
w
Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies considère l'obligation de promotion
w
Pour les critères substantiels, ceux-ci sont de plusieurs ordres. Un premier, qui
semble se dégager, c’est celui de la disponibilité. Au regard de ce critère, chacun doit
disposer d’une quantité suffisante du bien en cause. Il y aura un deuxième critère, qualitatif.
Il incombera à l’État de vérifier si des normes qualitatives sont atteintes. L’eau potable doit
être exempte de substances nocives et l’État doit le vérifier. Troisième critère, l’accessibilité.
Section 3
Les spécificités des instruments de protection des Droits de l'Homme
ne
hi
Paragraphe 1er
L’inefficience du principe de réciprocité ac
aM
A · Un principe mutuel
/L
m
fondamental dans la définition d’un traité. Il est mutuel. Il crée des obligations mutuelles et
réciproques entre États. Suivant cette définition, le traité matérialise un rapport juridique
d.
horizontal, concrétisé entre sujets du Droit international. Cette horizontalité permet de faire
rib
droit à l’idée qu’en cas de non-respect, il y a violation des droits des cocontractants. La
Convention de Vienne suppose donc que ces obligations soient réciproques. Dans certaines
.sc
législations nationales, des États maintiennent l’idée qu’il y application d’un Traité à la
condition de réciprocité. Cette condition répond à une démarche volontariste du Droit
w
international.
w
interétatique, signée, ratifiée par les États et opposable. Les traités créent des obligations et
droits réciproques. La réponse sera… double.
Le principe de réciprocité ne peut pas être invoqué par un État pour s’exonérer de
sa responsabilité internationale. Lorsque l’État invoque la réciprocité pour ne plus respecter
ses obligations, c’est en se fondant sur le non-respect par un autre État. Ici, on voit mal l’État
faire la même chose avec un individu.
ne
reconnus au profit des États. La CiADH poursuit en affirmant que leurs objets et buts sont la
protection des droits fondamentaux des êtres humains pris individuellement. Le rapport
hi
vertical est consacré. Les États sont supposés se soumettre à un ordre légal au sein duquel ils
ac
assument des obligations diverses non liées à d’autres États, mais en vers tous les individus
placés sous leur juridiction.
aM
Ì Moralité, Le Droit est individuel, l’obligation est étatique.
/L
communication interétatiques. Un État peut saisir la CADH s’il apparaît qu’un autre État n’a
pas respecté la CiADH. Un État pourra voir sa responsabilité engagée que dans le cas où il
rib
apparaît que l’État qui invoque cette responsabilité, comme l’État défendeur, ont accepté la
compétence de la CiADH à cette fin.
.sc
de l'Homme, dans une affaire AUTRICHE CONTRE ITALIE de 1961 a vu être adopté le même
w
raisonnement. Elle affirmé qu’en participant à la CESDH, le but des hautes parties
contractantes n’était pas de se concéder l’un et l’autre des droits et obligations réciproques.
w
Les obligations endossées par les États ont essentiellement un caractère objectif, et sont
conçues pour protéger les droits des êtres humains pris individuellement, contre des
violations commises par tout État. Les obligations des États ne sont pas là pour créer des
droits subjectifs et réciproques en faveur des États eux-mêmes. La Commission européenne
des Droits de l'Homme reprend l’idée de verticalité qui manifeste l’absence de réciprocité
entre droits et obligations, obligations qui restent étatiques.
Paragraphe 2e
Le régime des réserves
Les réserves permettent aux États de restreindre le champ d’application d’une
disposition, ou d’en préciser les modalités de mise en œuvre à leur endroit. C’est limiter le
champ d’application de la convention. En matière de PIDH, vu les conventions actuelles, ce
droit de réserve existe. Cependant, un clivage net entre la règle applicable au regard du Droit
international des traités et celle applicable au regard du DIDH.
ne
La question va être de savoir dans un premier temps quelles sont les conditions de
fond qui vont être imposées aux États, bref quelles vont être les conditions de validité des
hi
réserve. Mais encore faut-il déterminer qui est apte à l’apprécier.
ac
Pour les conditions de fond, la Convention de Vienne sert de fil directeur. Un État
aM
peut formuler des réserves si le texte l’autorise, si cette réserve est acceptée par les parties
contractantes, si la réserve n’est pas contraire aux buts et objectifs du traité, et si la réserve
n’est pas contraire à une norme impérative du Droit international, une norme de jus cogens.
/L
m
Hein Forcément, restent les limites, tenant à l’identité de celui qui peut valider ou
d.
invalider la réserve.
rib
Ces conventions instaurent un rapport juridique vertical. Les droits sont reconnus au profit
des individus, les obligations, au profit des États. Encore une fois, il faut un contrôle vertical
w
du respect des droits et obligations. Le caractère vertical va encore tâter les réserves. En
w
DIDH, l’État qui adhère à une convention internationale pourrait formuler des réserves,
w
réserves qui pourront être acceptées par les autres États, sans que cela signifie l’admission
juridique de la validité de ces réserves sur un plan conventionnel. D’où l’exigence verticale
rendant possible d’invalider une réserve pourtant acceptée par les parties.
ne
peut pas être admise par l’État en raison d’une législation nationale, l’État va pouvoir la
mettre en avant pour écarter certaines obligations. La Cour affirme également qu’il est
hi
impossible d’admettre que cette faculté soit absolue et illimitée dans le temps. Absolue, car
certaines dispositions de la CESDH ne peuvent pas faire l’objet de réserve, genre la torture
ac
(Art. 3), l’esclavage (Art. 4), la sûreté (Art.5). lorsque les États ratifient la CESDH, ils admettent
aM
le vœu de mettre en place un ordre public européen. La Cour déduit que cet Art. 57 met en
place un droit de réserve temporaire au profit de l’État. Cet Art. 57 doit permettre à l’État
d’adapter sa législation nationale afin qu’il puisse se conformer à la totalité des engagements
/L
Avec l’affaire BURGHARTZ CONTRE SUISSE, donnant lieu à l’arrêt 22 février 1994, la
d.
Cour se voit confrontée à l’Art. 8, combiné à l’Art. 14. Dans cette affaire était en cause la
législation suisse en matière de nom de famille. Un couple se marie. Conformément à la
rib
législation suisse, ils choisissent d’utiliser non pas le nom de l’époux mais celui de l’épouse.
Le mâle ayant été touché dans son orgueil, il souhaite adosser son nom à celui de sa Femme.
.sc
Qu’à cela ne tienne, la CEDH est là pour ça. Il y a discrimination quant aux effets du mariage.
Allez ouste. La Suisse, lorsqu’elle a ratifié la CESDH, a admis le principe d’égalité des époux
w
dans les effets du mariage. Par conséquent, sa législation doit être jugée comme étant
w
réserve relative au nom de la famille. Alors déjà, la Cour se déclare compétente. Elle invalide
la réserve helvétique, constatant que, depuis la formulation de la réserve, aucun travail
législatif n’a été engagé en Suisse. Par conséquent, la Suisse ne respecte pas ses
engagements conventionnels. Sa réserve est contraire à la CESDH. L’obligation sous-jacente
étant pour le législateur de retourner au charbon pour permettre au requérant d’adosser son
nom à côté de celui de son épouse.
La Suisse va pourtant s’amuser à faire pareil pour le pacte international sur les
droits civils et politiques. Le Comité va s’en émouvoir. Le Comité des Droits de l'Homme va
s’aligner de façon très progressive sur l’esprit de la solution européenne. Le schéma est le
même, les conséquences sont sensiblement différentes. Lorsque les USA ont ratifié ce pacte,
ceux-ci ont émis deux réserves, l’une sur l’Art. 6 et l’autre sur l’Art. 7. Concernant l’Art. 6, le
Gouvernement américain se réservait d’appliquer la peine de mort aux mineurs. De la même
manière, concernant l’Art. 7, la réserve faisait office de déclaration interprétative, dans la
mesure où la torture devait être interprétée au seul regard de la Constitution américaine. Le
Comité des Droits de l'Homme, dans son observation générale 24, se prononce sur le régime
des réserves sous l’angle du Pacte international sur les droits civils et politiques. Pour ce faire,
encore faut-il trouver un cadre juridique permettant de définir quelles sont les réserves
ne
ces énoncés que les USA ont entendu rappeler que des domaines voient leur législation
nationale primer sur les engagements conventionnels. Le Comité des Droits de l'Homme
hi
affirme que les réserves faites par les USA aux Art. 6 et 7 du pacte sont tout bonnement
incompatibles avec les fins de cet instrument. Pour le Comité des Droits de l'Homme, il y a
ac
des conditions de validité spécifiques. Ces réserves étant incompatibles avec ces conditions,
aM
le Comité les sanctionne de fait. forcément, France, Royaume-Uni et USA ne vont pas
l’entendre de cette oreille, considérant qu’il outrepasse ses compétentes, et qu’il n’est pas
question pour eux de remettre en cause leurs réserves. France, Royaume-Uni, et USA vont
/L
traité multilatéral, même à ceux concernant les Droits de l'Homme. La CDI va reconnaître
co
tout de même l’exception européenne, à qui elle concède que cette règle d’applicabilité
ne doit pas porter préjudice aux organes de contrôle dans des contextes régionaux.
d.
Certaines réserves, si elles sont sanctionnées par des organes régionaux, auront des
conséquences sur le plan universel, où elles n’ont alors plus raison d’être.
rib
.sc
Paragraphe 3e
w
w
Les États peuvent conclure des traités sur tout domaine. Il existe des régimes
dérogatoires qui permettent de déroger à leurs obligations, sous certaines conditions.
En matière de Droits de l'Homme, c’est possible, dans des situations particulières. Reste à
savoir comment.
ne
obligations prévues par la présente convention, dans la stricte mesure où la situation l’exige,
et à la condition que ces mesures ne soient pas en contradiction avec les autres obligations
hi
découlant du Droit international.
ac
La France considère que les notions présentées aux Art. 4 et 15 précités doivent être
aM
interprétées conformément à l’Art. 15 C, c'est-à-dire que la notion de guerre, danger public
et compagnie sont un renvoi à l’état d’urgence. Il va falloir méditer sur la définition de ces
notions de guerre, danger public menaçant la vie de la Nation.
/L
1 · Approche comparative
co
d.
Dans l’Art. 4 PICP, le danger est dit exceptionnel, quand, dans l’Art. 15, le
rib
Dans l’affaire LAWLESS CONTRE IRLANDE, la CEDH se prononce le 1er juillet 1961 sur
une dérogation à la CESDH par les autorités irlandaises pour lutter contre les actes de l’IRA.
w
la population soit menacée dans sa totalité. La CEDH va, pour interpréter cet Art. 15, se
w
fonder sur une approche comparative, avec le PICP, mettant en avant la notion de danger
imminent, qui justifie la possibilité pour un État de déroger à ses obligations
conventionnelles. Comme elle le fera également dans un arrêt du 18 janvier 1978 IRLANDE
CONTRE ROYAUME-UNI, confirmé dans l’arrêt AKSOY CONTRE TURQUIE du 18 décembre
1996. Mais la CEDH, comme le Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies, vont être
amenés à vérifier que l’État respecte bien ses autres engagements conventionnels, qu’il se
conforme bien à des traités ne relevant pourtant pas de sa compétence.
Avec l’arrêt BRANNIGAN Contre Mc Bride, la CEDH fait un renvoi explicite à l’Art. 4
PICP, pour déterminer si la dérogation est conforme aux obligation du Royaume-Uni sous
l’angle du PICP. La CEDH va relever que le PICP fait état d’une obligation à l’État, lorsqu’il
veut déroger à ses obligations, d’exiger que le danger public exceptionnel soit proclamé par
un acte officiel. La CEDH va considérer dans un premier temps qu’il ne lui appartient pas de
se prononcer sur la définition à donner au mot « proclamé par un acte officiel ». La Cour va
rechercher si l’argumentation des requérants s’appuie sur une base plausible, et affirmer
qu’une déclaration devant la Chambre des communes est l’équivalent d’un acte officiel. La
CEDH se prononce sur l’Art. 4 mais, du fait de l’interprétation croisée, rajoute en réalité à
Le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies va affirmer que l’obligation de
limiter les dérogations à ce qui est exigé par la situation trouve son origine dans le principe
de proportionnalité qui est commun au pouvoir de dérogation et de restriction.
ne
L’Art. 4 PICP prohibe toute mesure dérogatoire qui serait fondée sur une
discrimination fondée uniquement sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion ou
hi
l’origine sociale. Est-ce que cette condition doit être appliquée dans le cadre européen en
ac
application de l’Art. 15 CESDH ? aM
Par une référence au respect des obligations internationales, la CEDH va reprendre
à son compte cette condition de non-discrimination, qui se retrouve comme « sous-
entendue », même si la CESDH ne l’explicite pas à l’Art. 15. L’arrêt BRANNIGAN & Mc BRIDE
/L
voit la CEDH enrichir nettement l’Art. 15, se reconnaissant également compétente pour
m
dérogations. Un premier exemple, c’est le Droit à la vie. L’Art. 4 §2 PICP le rappelle. L’Art. 15
§2 CESDH aussi. L’Art. 27 §2 CARDH également. L’interdiction de la torture est un deuxième
.sc
certains droits étant comme indérogeables quand, dans d’autres, ils ne le sont pas. La
w
CARDH a un panel de droits bien plus important. Le PICP ajoute à ce noyau dur 3 droits. La
CESDH n’accepte quant à elle qu’un seul autre droit. Le Droit à la liberté et à la sûreté est
w
intégré sous l’angle européen sans forcément l’être sous l’angle des autres conventions. Est-
il donc possible d’intégrer des biens qui ne sont pas définis comme indérogeables ? genre la
liberté de conscience ?
Paragraphe 4e
La dénonciation limitée ou l’interdépendance conventionnelle : l’effet de cliquet
Cela repose à la fois sur un argument juridique et autre… moins.
En droit international général, on apprend qu’un État partie à un traité peut dénoncer celui-
ci lorsqu’il n’est pas mis en œuvre, lorsqu’il y a un changement fondamental de
circonstances, ou s’il apparaît que les deux parties s’accordent sur le fait de dénoncer el
traité qu’elles ont conclu entre elles. Les États peuvent librement conclure et mettre fin aux
traités.
ne
le type de traité qui, en raison de sa nature, implique un droit de dénonciation. Il n’y aurait
alors pas d’utiliser un droit de dénonciation. Mais l’Art. 78 CADH ? l’Art. 58 CESDH ?
hi
juridiquement, cela ne suffit pas.
ac
Deux arguments vont toutefois le permettre. Le premier, relevé dans l’observation
aM
générale 26, c’est le fait que les conventions internationales en matière de PIDH n’ont fait
que codifier des droits individuels qui avaient été proclamés avant même leur rédaction,
genre en 1948 avec la DUDH, qui, elle-même, avait vocation à codifier les droits individuels
/L
économiques de l’Union Européenne s’engager à respecter les Droits de l'Homme, sans quoi
w
1
Art. 34 : Succession d’États en cas de séparation de parties d’un État.
1. Lorsqu’une partie ou des parties du territoire d’un Etat s’en séparent pour former un ou plusieurs Etats, que l’Etat
prédécesseur continue ou non d’exister :
a) Tout traité en vigueur à la date de la succession d’Etats à l’égard de l’ensemble du territoire de l’Etat prédécesseur reste
en vigueur à l’égard de chaque Etat successeur ainsi formé;
b) Tout traité en vigueur à la date de la succession d’Etats à l’égard uniquement de la partie du territoire de l’Etat
prédécesseur qui est devenue un Etat successeur reste en vigueur à l’égard de cet Etat
successeur seul.
2. Le paragraphe 1 ne s’applique pas :
a) Si les Etats intéressés en conviennent autrement; ou b) S’il ressort du traité ou s’il est par ailleurs établi que
l’application du traité à l’égard de l’Etat successeur serait incompatible avec l’objet et le but du traité ou changerait
radicalement les conditions d’exécution du traité.
2
Art. 16 : Position à l’égard de l’État prédécesseur.
Un Etat nouvellement indépendant n’est pas tenu de maintenir un traité en vigueur ni d’y devenir partie du seul fait qu’à
la date de la succession d’Etats le traité était en vigueur à l’égard du territoire auquel se rapporte la succession d’Etats.
Section 4
Evolution des instruments conventionnels de protection des DH
A · L’accroissement qualitatif et quantitatif des instruments conventionnels
C’est de leur interprétation qu’est apparue une spécificité. Parler de spécificité,
c’est mettre en lumière la problématique qui attrait à la fragmentation du Droit international,
donc l’idée qu’il y ait des droits internationaux interdépendants, et non plus un droit
ne
international unique. De cette idée de fragmentation découlent des conséquences propres
au droit international, genre la volonté de l’État, qui n’est pas dominante, et qui peut donc
hi
être écartée. Si le volontarisme n’est pas totalement exclu en PIDH, du fait que le
ac
consentement de l’État est requis au niveau conventionnel, s’il demeure, s’il reste nécessaire,
il n’est cependant plus considéré comme une finalité. il suit un certain objectivisme dans son
aM
interprétation. L’État accepte de s’engager par voie conventionnelle. Une fois cet
engagement formalisé, l’interprétation qui en résulte est objective, finaliste et relègue
la volonté de l’État, la souveraineté des États, au second plan, accordant plus
/L
En droit interne, la question a été de savoir si, dans le cadre des instruments
conventionnels de PIDH, les organes chargés de leur surveillance et application pouvaient-ils
.sc
ordonner aux États à prendre des mesures provisoires. La solution n’est pas unanime.
Certaines conventions, genre la CARDH sont avancées, d’autres en retard, comme la CEDH.
w
l’exige. Au niveau de la CEDH, pendant longtemps, elle n’avait pas le pouvoir d’indiquer ou
ordonner des mesures provisoires. Sur le plan conventionnel, les pays considéraient qu’il
w
s’agissait d’une entrave au principe de subsidiarité. La CEDH ne s’est pas s’arrêtée à cette
opposition. Elle va intégrer dans son règlement intérieur un Art. 39 qui donne la possibilité
au Président de la Cour, si la situation l’exige, si le risque de violation est flagrant, d’indiquer
à l’État défendeur des mesures provisoires. La faculté est autoproclamée.
Mais, juridiquement, ce pouvoir reconnu créait-il une obligation juridique pour les États ?
Est-ce que cette indication créait-elle une obligation pour l’État de respecter une mesure
provisoire demandée par le Président de la CEDH ? Dans un premier temps, la CEDH affirme
que les États ne sont pas obligés de les suivre. Il n’y aurait donc aucune sanction sur le
terrain de la Convention si les États ne respectent pas les mesures provisoires indiquées.
La CiADH, Elle, peut le faire. Les juges de Strasbourg étant jaloux, mais liés par
l’interprétation de la CESDH, vont bénéficier de l’aide de la CIJ, inespérée. La CIJ n’est
pourtant pas encline à toucher à la PIDH, préférant d’ailleurs la notion de protection
individuelle à la notion Droits de l'Homme. L’arrêt LAGRAND de 2001 de la CIJ opposait USA
et ALLEMAGNE, portant sur le respect par les USA des relations consulaires. Au départ, on
retrouve nos ressortissants allemands, KARL et WALTER, condamnées pour meurtre et dans
l’attente de leur exécution. Les autorités allemandes réagissent et actionnent leur protection
diplomatique en faveur des deux ressortissants, considérant que les USA n’avaient pas
ne
pas admettre ce caractère obligatoire, c’est ne pas reconnaître les recours individuels
effectifs. La CEDH va finalement mettre en lumière une jus commune, se référant à la
hi
CARDH, à la CIJ, aux solutions rendues par le CDHNU (…), faisant se rejoindre les solutions
internationales.
ac
aM
B · Qui veut gagner des conflits normatifs et systémiques
Reste qu’il existe des situations conflictuelles quant à l’interprétation des
/L
conventions invoquées. Un État va pouvoir être lié par plusieurs conventions internationales
m
clause de la protection la plus favorable. L’Art. 5 §2 du PIDCP évoque qu’il ne peut être
admis aucune restriction ou dérogation aux droits fondamentaux de l’homme reconnus ou
w
en vigueur dans tout État partie au présent pacte en application de lois, conventions,
w
règlements, ou coutumes, sous prétexte que le présent pacte ne les reconnaît pas ou les
w
reconnaît à un moindre degré. La Convention contre la torture prévoit à son Art. 16 §2 que
les dispositions de la présente convention sont sans préjudice de tout autre instrument
international ou de lois nationales qui interdisent les peines ou traitements cruels, inhumains
ou dégradants, ou qui ont trait à l’extradition ou expulsion. L’Art. 53 de la CESDH énonce
quant à lui qu’aucune disposition de la présente convention ne sera interprétée comme
limitant ou portant atteinte aux Droits de l’Homme et libertés fondamentales qui pourraient
être reconnus aux lois de toute partie contractante ou à toute autre convention à laquelle
cette partie contractante est partie. Face à l’accumulation des conventions internationales, et
en vertu de cette clause de la protection la plus favorable se matérialise un fait pour
l’individu, celui de choisir celle lui octroyant un niveau de protection élevé. D’où le risque de
forum shopping.
Un individu étranger en France risque une expulsion. S’il considère que cette
mesure d’éloignement forcé peut constituer un traitement inhumain ou dégradant, un peu
comme la peine de mort, l’étranger aura alors le choix. Il pourra invoquer la convention
contre la torture, prévoyant l’interdiction faite aux États reposant sur l’impossibilité
d’expulser un individu si celui-ci risque de faire l’objet d’actes de torture dans son pays de
destination (Art. 3). Ce devant le Juge national ou devant le Comité contre la torture.
Avec l’affaire HANS ADAM, des allemands saisissent des biens à la famille du
requérant pendant la Deuxième Guerre Mondiale, dont un tableau. Le prince Hans ADAM
souhaite récupérer ce qu’il s’est fait chopper. Les autorités allemandes considéraient que
non. Hans décide de saisir la CEDH, non pas en tant que Prince, mais seulement individu du
Lichtenstein, au regard de l’Art. 1 CESDH et du droit de propriété. La CEDH déboute Hans.
ne
Non, il n’y a pas violation de l’Art. 1. Mais Hans est aussi Prince, chef d’État, et saisit alors la
CIJ, présentant le problème comme un différend entre États, invoquant la responsabilité
hi
internationale de l’Allemagne. La CIJ rejette. La solution rendue par la CEDH lie la CIJ. Même
si Hans se présente sous une autre forme, celui-ci ne peut obtenir de la CIJ une autre
ac
solution.
aM
Dans l’affaire des écoles en Norvège, des parents invoquent une violation de la
liberté de religion, et se regroupent en 2 associations, une qui saisit le Comité des Droits de
/L
l'Homme des Nations Unies, qui se prononce le 23 novembre 2004 (Aff. UNN ET AUTRES
CONTRE NORVEGE), puis une autre devant la CEDH qui elle se prononce le 29 juin 2007
m
2004 pour consacrer l’existence d’une violation d’un Droit de l’homme. La CEDH suit
l’interprétation du Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies. Il y a ici une volonté de
d.
l’affaire NADA CONTRE SUISSE, elle aussi pendante devant la même Cour, pose la question
de la conventionalité de l’application nationale de résolutions du Conseil de Sécurité des
w
Nations Unies. La décision du 22 octobre 2008 SAYADI & VINCK CONTRE BELGIQUE voit
w
celle-ci soulever l’Art. 46 PICP (aucune disposition du pacte porte atteinte à la CNU), ce à
quoi le CDHNU répond que l’Art. 46 est inapplicable car la requête vise une résolution du
CSNU et non la CNU, si bien qu’il se déclare compétent pour étudier la requête et pond que
les mesures adoptées par la Belgique contre les individus contreviennent à la liberté de
circulation des individus, atteinte à l'honneur et à la réputation des individus. Mais aucune
violation sous l'angle procédural n’est soulevée. Finalement, il n’y a pas de parallélisme
entre les différentes décisions de la CJCE et du CDHNU.
ne
prévoit pas l’incompétence du comité si l’organe s’est préalablement prononcé
définitivement. L’Autriche a précisé que la compétence du Comité n’était pas reconnue par
hi
l’Autriche s’il s’avérait qu’un autre organe avait tranché la question soumise au Comité.
ac
Dans une décision du 4 avril 2002, KARAKURT CONTRE AUTRICHE, le Comité des Droits de
l'Homme des Nations Unies écarte cette réserve, en estimant que la question qui lui est
aM
posée n’a pas la même teneur que celle tranchée par le CEDH. Il lui appartient d’établir si
oui ou non la question est similaire, si oui ou non cette décision lie ou non le Comité. Ici,
non, donc l’Autriche peut remballer sa réserve fonctionnelle pour faire échec au recours
/L
D’autres réserves sont plus croustillantes, genre les réserves substantielles. Celles-ci
vont aussi être contournées par les différents organes de protection des Droits de l'Homme.
rib
raciste, y compris pour les organes de presse. Cette précision est une source potentielle de
conflit. l’Art. 4 tel que formulé va plus loin que les instruments généraux comme la CESDH
w
ou le pacte sur les droits civils et politiques. D’où la réserve d’États. Comme la Suisse qui, lors
w
de la ratification de cette convention, a formulé pour réserve le droit de prendre les mesures
w
Dans une autre affaire BLADET TROMSØ CONTRE NORVEGE du 20 mai 1999, une
gazette BLADET TROMSØ locale ne faisait que reproduire un rapport sur la chasse au phoque
assez compromettant pour les marins qui, du coup, attaquent le journal en diffamation. Les
requérants estimaient que l’Art. 10 CESDH devait être interprété au regard de l’Art. 17 du
pacte sur les droits civils et politiques relatif à la protection de l’honneur et de la réputation.
La Cour fait droit à cet argument, en adoptant une interprétation conforme, interprétant
ne
l’Art. 10 au regard de l’Art. 17. Les frontières conventionnelles sont inexistantes. Le Juge peut,
lorsqu’une garantie ne lui semble pas suffisamment précise, faire appel à un autre
hi
instrument conventionnel pour développer son interprétation normative. Le Comité des
Droits de l'Homme des Nations Unies va reprendre cette méthode.
ac
aM
L’affaire G. JACOBS CONTRE BELGIQUE donnant lieu à un arrêt du 7 juillet 2004 du
Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies, voit être en cause la question de la
discrimination au sujet de l’accès aux emplois publics et la discrimination vis-à-vis des
/L
femmes. Au conseil supérieur de Justice belge, un traitement préférentiel vise les Femmes.
Sur les 11 magistrats nommés, au moins 4 doivent être Femmes. Une requête est déposée par
m
sur les droits civils et politiques interdit en effet toute discrimination faite au regard du sexe.
Le Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies ne va pas se focaliser sur le pacte sur les
d.
droits civils et politiques. Il va se reposer sur une recommandation générale n°23 de 1997
pour l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes, accompagné d’un
rib
des deux sexes ne doit être inférieur à 40% dans la composition d’un organe public.
Le Comité reprend cette recommandation pour considérer que la Belgique n’a rien violé.
w
w
En droit international, il y a le jus cogens. Ces normes sont des normes acceptées et
reconnues par la communauté internationale des États dans son ensemble, en tant que
norme à laquelle aucune dérogation n’est permise, et qui ne peut être modifiée que par une
nouvelle norme de Droit international ayant le même caractère. Toute convention qui
contreviendrait serait violée d’une nullité absolue.
Chapitre II
La garantie et l’effectivité des Droits de l'Homme au plan international
Ça, c’est plus une question nature qu’une question de moyens.
ne
chargés d’assurer la protection et l’application des instruments conventionnels des Droits de
l'Homme n’ont de valeur que dans le suivi qui est accordé à leurs décisions.
hi
ac
Le principe de subsidiarité est à la fois un argument de politique conventionnelle et
un argument juridique. Lorsqu’un État ratifie un instrument conventionnel de protection des
aM
Droits de l'Homme, il reste persuadé qu’il reste souverain, que ses autorités nationales de
doivent pas voir leur action entravée. Mais le fait est qu’on fasse face à des instruments
conventionnels, juridiques, et pour que sa responsabilité soit engagée, l’État doit se faire
/L
conventionnelles.
co
Section 1
w
Paragraphe 1er
Typologie des organes non juridictionnels
Reste à définir ce qu’est un organe non juridictionnel.
Dans le cadre des Nations Unies, plusieurs systèmes se caractérisent par une
dynamique décroissante. Buk. Il va y avoir des mécanismes plus ou moins aboutis, pour aller
sur le terrain accidenté de certaines procédures qui ne sont plus juridictionnelles mais
diplomatiques ou politiques. Allez, sors le Cayenne chérie.
La Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies pour les Droits de
l'Homme a été créée en 1946. L’Art. 68 de la Charte des Nations Unies la vise. Elle était
composée de 53 représentants des États, qui sont nommés selon des critères géographiques,
soi-disant équitables entre États. Cette Commission des Droits de l'Homme se réunissait de
deux manières, une session annuelle à Genève, entre mars et avril, pendant 6 semaines, le
meilleur moment pour aller skier. En parallèle de quoi il peut y avoir des sessions
extraordinaires. La dernière session ordinaire s’est déroulée du 14 mars au 22 avril 2005.
Elle devait mettre en place des procédures dites spéciales. Sur le fond, sa création n’était pas
totalement absurde. Il fallait conférer à un organe politique des compétences de contrôle,
thème par thème, État par État. La Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies
ne
pouvait délivrer des mandats pour contrôler l’état des Droits de l'Homme dans tel ou tel État
ou l’état de tel Droit de l’Homme au niveau universel. Elle avait encore pour fonction de
hi
mettre en place des groupes de travail, chargés de l’examen de certains droits en particulier,
ac
mais encore de groupes de travail chargés d’assurer leur effectivité. aM
La sous-commission de la promotion et de la protection des Droits de l'Homme des
Nations Unies a été instituée pour aider la précédente. Pour cette sous-commission, 26
experts indépendants, élus pour 4 ans, se réunissait annuellement pour des sessions de 3
/L
l’Amérique. Elle mène des études sur les Droits de l'Homme, élabore des recommandations à
destination de la commission. Commission qui pourra alors mettre en place des procédures
co
spéciales, procédures soit thématiques, soit par État. en 2006, on se rend compte que la
d.
Commission perdait la main sur la sous-commission. Celle-ci a en effet mal supporté ce rôle
secondaire attribué. Sa composition est rapidement modifiée, la conduisant à aller chercher
rib
de l’autonomie, à élargir son mandat pourtant défini comme purement technique, quitte à
supplanter la Commission.
.sc
w
Paragraphe 2e
w
w
ne
La volonté de la Commission n’est pas tant d’instaurer un contrôle juridique
hi
sur les États, mais d’instaurer une certaine pression politique sur certains États, du
moins en matière de Droits de l'Homme. Mais bon, finalement, cette pression est plus
ac
symbolique qu’autre chose.
aM
D’autres domaines ont été visés, l’état physique et mental, les enfants, les
disparitions forcées ou involontaires, les détentions arbitraires, le droit au hamburger, les
/L
D’autres mécanismes vont viser certains États. La Commission va ainsi nommer des
co
rapporteurs spéciaux dont la mission est de se pencher sur des problèmes liés à la protection
des Droits de l'Homme sur le territoire de certains États définis. Il va ainsi y avoir un
d.
rapporteur spécial sur les Droits de l'Homme en Belarus, un autre au Burundi, au Cambodge,
rib
la RDC, les territoires palestiniens occupés, l’Ouzbékistan…mais bien souvent, ils n’arrivent
pas à se rendre sur place, ne se basant que sur des informations transmises.
.sc
B · De la méthode garçon !
ne
A côté de tout ça, d’autres procédures existent.
hi
ac
Une première est fondée sur la résolution 15/03 de 1970 du CES (Conseil
économique et social). Cette procédure met en avant l’existence pour l’individu d’un droit
aM
de saisine de la sous-commission des Droits de l'Homme des Nations Unies. Au terme de
cette procédure, la sous-commission reçoit les plaintes, les instruit, s’il apparaît toutefois
qu’il y a une violation directe des Droits de l'Homme dans le cadre d’un État déterminé. En
/L
dehors de tout cadre conventionnel, il y a amorce d’un droit de recours individuel devant un
m
organe de contrôle.
co
Une autre est fondée sur la résolution 12/35 de 1967 du même CES. Celle-ci vise une
communication introduite par des victimes de violation de Droits de l'Homme qui est
d.
transmise au SGNU, et dont l’esprit général est de lutter contre l’ensemble des
rib
De façon générale, le contrôle sur rapport étatique voit les États recevoir des
observations élaborées par des experts indépendants, qui y affichent ou non leur satisfaction.
Les communications individuelles sont la forme la plus aboutie du contrôle conventionnel
dans le cadre des Nations Unies, car il va y avoir instauration d’un comité chargé de les
recevoir, leur permettant de rendre une décision condamnant l’État violant ses engagements
conventionnels. Enfin, il y a la possibilité dans certaines conventions d’un contrôle sur visite.
Un comité, face à une situation de violation des engagements conventionnels d’un État,
envoie des experts enquêter. Le contrôle sur rapport étatique se solde par la satisfaction ou
l’insatisfaction.
ne
Il peut en résulter des difficultés politiques, car les États ne respectent pas leur
obligation de transmettre des rapports. Dans certains instruments conventionnels, certains
hi
ont… oublié depuis plus de 15 ans de communiquer leurs rapports. Le problème est que les
comités accumulent aussi les retards. Certains comités poireautent pendant très précisément
ac
23,25 mois après la communication de rapports par les États liés. Le Comité des Droits de
aM
l'Homme des Nations Unies accuse lui un retard de… 12 mois dans le traitement des rapports
étatiques fournis par les États. Dans certains instruments conventionnels, il y a un manque
flagrant en ressources, humaines, matérielles. La fréquence imposée par les instruments
/L
institutionnelle, juridique, des États qui ont rédigé, transmis ces rapports… Une autre
co
explication, c’est que les États ne donnent tout bonnement pas suite aux sollicitations des
comités. Puisqu’il n’y a aucune sanction du non-respect des obligations conventionnelles,
d.
après tt… Enfin, les membres des comités font ça pour la gloire, d’où une motivation
forcément réduite.
rib
Le projet est accueilli positivement par les États membres du Conseil de l’Europe
qui l’adoptent le 26 juin 1987, ouverte à la signature des États le 26 novembre 1987, ratifiée
en moins de 11 mois par 7 États, et entrée en vigueur le 1er février 1988. Depuis 2002, la
ne
La Convention européenne pour la prévention de la torture ne mentionne aucun
hi
droit nouveau, aucune liberté nouvelle, mais instaure un Comité européen pour la
ac
prévention de la torture (CPT). A son article premier, on apprend d’ailleurs qu’il est institué
un comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains
aM
ou dégradants. Et par le moyen de visites, le comité examine le traitement de personnes
privées de libertés en vue de renforcer leur protection contre la torture et les peines ou
traitements inhumains ou dégradants. Il en résulte un système institutionnel autonome ayant
/L
Ù Champ d’application
rib
voyage. Il fait des visites. Mais que peut-il visiter, concrètement ? Non parce que c’est bien
beau de rafler les miles. Bon, en fait, le Comité examine le traitement de personnes privées
w
de libertés, bref toute personne qui n’a pas la possibilité de se déplacer librement en vertu
d’une décision étatique. Autant dire que c’est une compétence bien élargie. C’est pourquoi,
w
chaque année, le comité visite des commissariats, des établissements pénitentiaires, des
w
locaux de GAV, des centres de rétention, des unités de détention militaire, et des hôpitaux
psychiatriques. Mais pas de Club Med. Enfin, il peut visiter quand même des hôpitaux privés,
des domiciles privés, et même des aéroports. Et dans un cas de conflit armé ? Et dans cas de
privation de la liberté suite à une décision étatique mais sur un État étranger ? En cas de
conflit armé, l’Art. 17 prévoit que le comité exerce ses compétences en concertation avec le
Comité international de la Croix-Rouge. Pour l’autre cas, le comité européen n’intervient pas
pour évaluer la situation d’une personne visée par un TPI. Et pour les centres de détention
secrets de la CIA ? Brrr. Le Comité européen pour la prévention de la torture en a été saisi.
Mais sachant qu’ils sont secrets, cela suppose que les États européens acceptent de livrer la
liste de ces centres de détention secrets.
Ù Modalités
ne
cette décision de refus, ne faisant qu’accroître la suspicion sur eux.
hi
Mais finalement, ces effets, d’ordre politique, ont aussi un arrière-goût juridique
ac
(ça, c’est donc le deuxième effet kisscool), sur des plans à la fois normatif et juridictionnel
(genre pour enlever la mauvaise haleine). Mais comment une convention, un comité, qui
aM
n’ont aucune compétence normative, y aboutissent ? Le Comité est très rapidement devenu
le géniteur de normes impératives pour les États. Dans la totalité des rapports du Comité, il y
a des situations concrètes. Buk. Mais rapidement, au bout de 8-9 ans d’exercice, le Comité va
/L
développer des normes générales de protections devant être garanties à toute personne
m
privée de libertés. C’est ainsi que, sous couverts d’une thématique de la torture, vont naître
des normes de protection des Droits de l'Homme au niveau européen. Rapidement, le
co
Comité va développer des droits que les autorités nationales doivent garantir aux
ressortissants. Dans un rapport de 1990, le Comité va user d’une formule on ne peut plus
d.
torture attache une importance particulière à un triptyque de droits devant être garantis aux
personnes placées en détention.
.sc
détention un tiers de son choix, ce qui vient compléter l’Art. 5 CESDH, ce que la CEDH va
reprendre. Deuxièmement, c’est le droit d’avoir accès à un avocat. Les Art. 5 et 6 CESDH le
w
torture vise toute personne dont la liberté est privée. Troisièmement, c’est l’accent mis sur le
droit d’obtenir un examen à un médecin de son choix, en sus de tout examen effectué par
un médecin appelé par les autorités de police.
La convention sur la prévention des Droits de l'Homme qui le vise s’appuie sur le
principe de subsidiarité, laissant aux États une appréciation assez large.
ne
Au niveau des Nations Unies, il y a affirmation conventionnelle avec pour possibilité
hi
aux États d’accepter un contrôle sur communication interétatique ou communication
individuelle. Le protocole additionnel au pacte civil sur les droits civils et politiques le vise.
ac
Le contrôle effectué par un État tiers requiert l’adoption d’un protocole additionnel.
aM
Le contrôle international en matière de protection des Droits de l'Homme, dans la
perspective des Droits de l'Homme, doit être respectueux de la souveraineté des États et basé
/L
sur le principe de subsidiarité, car le pacte va mettre en avant une subsidiarité normative et
une subsidiarité institutionnelle. Le pacte énonce des garanties minimales que les autorités
m
Les autorités nationales ne sont pas du tout obligées de réparer. D’où problème quand la
convention internationale qui voit son application devoir être assurée au niveau national.
rib
Si un État ne la respecte pas, le titulaire des droits se trouve dépourvu des droits pour
demander réclamation. D’où une légère lacune. Résultat des courses, toute violation par un
.sc
État de ses obligations n’entraîne pas nécessairement réparation pour l’individu titulaire des
droits. Les États ont entendu littéralement le principe de subsidiarité institutionnelle.
w
Les institutions nationales sont réputées s’en charger. Le contrôle international est exclu.
w
w
Dans les années 1980, l’efficacité, l’effectivité des organes de protection des Droits
de l'Homme s’en retrouvée relativisée. Les États ont tenté de développer un contrôle
obligatoire. On s’est limité à un contrôle facultatif. On va alors catégoriser les États, ceux qui
respectent les droits garantis, avec ceux qui s’y engagent sous contrôle d’un organe
compétent. Le protocole qui le permet, est facultatif, mais, une fois ratifié, celui-ci octroie au
comité des Droits de l'Homme des Nations Unies la compétence pour recevoir des
communications introduites par un autre État partie ou des communications introduites par
des individus. D’où la mise en place d’un système de contrôle assimilé à un mécanisme de
mise en œuvre de la responsabilité d’un État pour non-respect de ses engagements
conventionnels sous l’angle du pacte civil sur les droits civils et politiques.
Tout État qui est partie au pacte ou qui devient partie au présent protocole le
permet. Vu l’Art. 1er du protocole, il y a droit de recours individuel devant le Comité des
Droits de l'Homme des Nations Unies. l’individu qui était limité au national peut là agir à
l’international. La responsabilité d’un État est engagée que si celui-ci n’a pas constaté une
violation de ses engagements conventionnels et réparé cette éventuelle violation. Le contrôle
effectué par le Comité ne se substitue pas à celui des autorités nationales. Ce n’est
finalement qu’en ultime recours. Il y a toujours d’abord épuisement des voies de recours
avant d’aller taper à la porte du Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies.
ne
Autre exigence, mentionnée à l’Art. 2, celle que l’individu doive être victime.
hi
C’est une condition de recevabilité. La notion de victime est ramasse miette. C’est tout
ac
particulier, donc toute personne physique, et non les personnes morales. Ensuite, ce droit
de communication individuelle vise l’individu pour faire engager la responsabilité
aM
internationale d’un État.
Mais l’individu peut saisir un organe international pour la violation d’un Droit de
/L
l’Homme. On pourrait imaginer qu’il y ait des recours parallèles, ce qui est dangereux.
m
Le Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies, une fois saisi, a un réflexe.
Pour toute disposition du pacte, il rédige des observations générales pour donner son
.sc
interprétation qui ne va pas à l’encontre du pacte civil sur les droits civils et politiques,
w
des réserves et autres interprétations des États. Le Comité des Droits de l'Homme des Nations
Unies entend toujours respecter la souveraineté de l’État. Et pour l’instant, il n’a pas le
w
Section 2
Le contrôle juridictionnel
Pendant un temps, on le voyait comme un domaine réservé des États. Droits de
l'Homme compris. A partir du moment où l’État ratifie une convention le soumettant à un
contrôle juridictionnel international, c’est synonyme de deux symboliques, politique et
juridique, véritable droit recours pour les individus.
Paragraphe 1er
La saisine des organes juridictionnels
à Cette saisine passe par un recours effectif, d’où l’application du principe
de subsidiarité, mais encore du recours individuel
La volonté de ces États était de mettre en place un recours effectif, pour mettre en
œuvre la responsabilité de l’État dans un cadre juridictionnel. Plusieurs questions vont alors
ne
se poser. La première, se posant avant même la question de la recevabilité, est de savoir si,
au regard des différentes conventions internationales existantes, des dispositions
hi
procédurales, le droit de recours individuel est totalement effectif, ce par rapport à la nature
ac
des violations alléguées. La problématique des Droits de l'Homme est-elle en accord avec
cette effectivité ? Cette problématique préventive, est apparue qu’au travers d’un certain
aM
type de contentieux, visant notamment les expulsions, bref les recours individuels.
Les mesures provisoires, d’urgence sont-elles transposables en matière de Droits de
l'Homme ?
/L
m
internationale devrait pouvoir imposer aux États des mesures provisoires tendant à la
suspension provisoire de la décision litigieuse. La CESDH ne reconnaissant rien de tel, il n’est
w
pas possible de lui permettre de prendre des mesures provisoires. Le problème est venu du
w
fait que sa voisine, la CiADH être dotée de cette compétence. L’Art. 63 §2 CARDH prévoit
dans des cas d’extrême gravité requérant la plus grande sévérité dans l’action, et lorsqu’il
w
s’avère nécessaire d’éviter des dommages irréparables à des personnes, la Cour pourra, à
l’occasion d’une espèce dont elle saisie, ordonner les mesures provisoires qu’elle juge
pertinente. On a entendu y intégrer l’urgence en parallèle d’une gravité d’une situation.
l’État qui se voit ordonner de telles mesures provisoires doit les respecter. Il a l'obligation
juridique de les respecter, sans quoi il engage sa responsabilité.
La CEDH va donc copier innover. C’est pourquoi elle va se doter dans le cadre de
son règlement intérieur d’un Art. 39, dont il ressort que la chambre ou, le cas échéant, son
président, peuvent, soit à la demande d’une partie, ou de toute autre personne intéressée,
soit d’office, indiquer aux parties toute mesure provisoire qu’ils estiment devoir être adoptée
dans l’intérêt des parties ou du bon développement de la procédure. Les États parties à la
CESDH ont évidemment vu ça d’un très bon œil. Au départ d’ailleurs, ils vont s’en taper
ostensiblement. Certains requérants ne vont pas laisser cette insolence sans suite. Certains
vont invoquer qu’un État qui ne respecte pas une mesure provisoire violerait ses
engagements conventionnels. La CEDH va se ramasser à ce sujet plusieurs affaires. La CEDH
va prendre son temps avant de réagir. Plusieurs affaires vont en effet la mettre dans
l’embarras.
ne
La CIJ, juridiction universelle, va se retrouver dans l’affaire LAGRAND confrontée à
des mesures provisoires. L’Allemagne saisit la CIJ et sollicite d’elle une ordonnance en
hi
indication de mesure provisoire en 1999 pour empêcher l’exécution des deux ressortissants.
ac
Les USA ont relu le statut de la CIJ et considéré qu’elle n’avait pas la compétence pour
prendre des mesures provisoires. La CIJ se fonde comme la CEDH sur son règlement
aM
intérieur. Les USA exécutent quand même un des deux frères. L’Allemagne, en plus
d’affirmer que les USA n’avaient pas respecté la Convention de Vienne sur les relations
consulaires, n’avaient pas non plus respecté l’ordonnance de la CIJ. Contre toute attente,
/L
mesures provisoires. En dépit de toute base textuelle, elle va affirmer que les ordonnances de
la CIJ, indiquant des mesures provisoires, ont un caractère obligatoire et leur non-respect
co
nettement sur les Droits de l'Homme, mais d’autre part que l’urgence justifie sa mesure
provisoire. L'obligation de respecter les mesures provisoires permet le respect de droits
rib
individuels et des engagements conventionnels. Il n’en demeure pas moins que la CIJ se
dégage une compétence sans base textuelle. Ce faisant, elle ouvre une porte à la CEDH.
.sc
Dans l’affaire MAMATKULOV & ASKAROV faisant l’objet d’un arrêt en date du
w
6 février 2003, suscitant un appel dont l’arrêt est rendu le 1er mai 2008. Dans cette affaire,
MM MAMATKULOV et ASKAROV sont membres d’un parti politique d’opposition en
Ouzbékistan. Eux deux arrivent en Turquie, et sont arrêtés, placés en garde à vue car
soupçonnés d’homicide, d’attentat et allez tentative d’attentat contre le président ouzbèke.
Traduits devant un Juge, leur mise en détention provisoire est décidée. L’Ouzbékistan
invoque une convention d’extradition. Le Juge turc, considérant que les infractions étaient
de droit commun, a décidé d’appliquer ladite convention. Bien entendu, les deux accusés
ont saisi la CEDH car doutaient de leur retour triomphal en Ouzbékistan. La requête
s’appuyait sur une violation potentielle de l’Art. 3 CESDH. Avec succès. Il était donc demandé
à la Turquie de suspendre l’exécution de la convention d’extradition. La Turquie n’a pas
respecté l’indication de mesure provisoire. Ils se sont fait donc éjecter en Ouzbékistan pour y
purger une peine dans une obscure prison. Au titre de l’Art. 34 CESDH, et de l’art 39 du
règlement intérieur, les États doivent tout mettre en œuvre pour garantir à l’individu un droit
de recours effectif devant la CEDH. La CEDH vient interpréter de manière toute substantielle
une mesure procédurale, la mesure provisoire, en rattachant à celle-ci une obligation
incombant aux États. Bref, la Turquie n’a pas respecté ses obligations conventionnelles, sa
responsabilité doit être engagée.
ne
une entorse au principe de subsidiarité. Par l’exercice du droit de recours
individuel, de nouvelles obligations peuvent apparaître.
hi
à Envisager un contrôle juridictionnel de nature conventionnel limite la marge
ac
d’appréciation de l’État.
aM
à Mais l’État a toujours possibilité de réparer la violation.
/L
recours interne. Cette règle est une obligation imposée à l’individu souhaitant se prévaloir de
co
Dans le cadre du DIDH, cette logique de l’épuisement des voies de recours en droit
rib
interne va être reçue différemment. L’interprétation repose sur le caractère mixte d’une règle
tant de forme que de fond. L’individu doit épuiser les voies de recours, mais doit également
.sc
devant le Juge national invoquer en substance les droits. l’épuisement des voies de recours
en interne serait le formel. Le fond étant le contenu des droits soulevés. C’est en parallèle
w
États. Ces obligations sont de plusieurs ordres. La première, c’est que l’individu, devant
épuiser les voies de recours en interne sur le fond et la forme, doit pouvoir agir devant les
juridictions nationales. Finalement, l’État a une obligation de moyen et de résultat.
Vu l’Art. 35 CESDH, 46 CARDH, l’État doit mettre en place des voies de droit effectives pour
se prononcer sur des violations en matière de protection internationale des Droits de
l'Homme.
à La voie de droit de recours interne doit être effective, exister, mais encore
assurer dans des délais raisonnables le traitement des requêtes individuelles.
Le recours doit être efficace.
Va falloir savoir ce qu’est une victime. Pour une mesure provisoire, la victime est
potentielle. S’il y a eu violation, il va falloir savoir si le requérant est une victime.
ne
des communications dénonçant un droit garanti par la charte par un État partie à ladite
charte. Lorsque la Commission africaine des Droits de l'Homme reçoit une communication,
hi
étatique ou individuelle, elle va exercer des fonctions juridictionnelles. Le système de
ac
contrôle hybride voit la Commission être compétente pour des rapports, visites mais aussi
pour rendre de véritables décisions juridictionnelles. Le cas échéant, elle peut constater la
aM
violation de la Charte. Mais lorsqu’il y a constat de violation, la Commission ne peut
formuler que des recommandations qui n’ont pas force juridique contraignante… Mais bon,
en dépit de ça, la Commission africaine des Droits de l'Homme va avoir une jurisprudence
/L
africaine des Droits de l'Homme et des peuples reprenait une perspective onusienne, un
contrôle plus politique que juridique.
d.
rib
l’Art. 55 §1 évoque, lui, des communications soumises « par d’autres personnes que les États
parties », bref d’autres sujets de Droit international, plus des États, groupes d’États ou
w
organisations internationales, pas des badauds. Mais peu à peu, cela va leur être permis.
Jusqu’ici, une seule communication interétatique a été introduite sur le fondement de l’Art.
w
49, devant la Commission africaine des Droits de l'Homme, par la RDC contre le BURUNDI,
w
RWANDA et OUGANDA. Elle avait été introduite en 1999. Ces trois pays étaient intervenus
militairement en RDC et la Commission a relevé des violations des dispositions de la charte.
Ces États devaient donc se conformer à leurs obligations internationales et verser une
réparation pour ces différentes violations. La Commission s’est prononcée en 2003, quand la
présence militaire des trois États sur la RDC avait cessé. La publication de la recommandation
n’a eu lieu qu’en 2006.
Plus que la victime, ce sont ici toutes les entités susceptibles d’avoir subi des
atteintes qui peuvent soumettre une communication à la Commission des Droits de
l'Homme pour dénoncer la violation de droits garantis subis par des individus. L’ouverture
aux titulaires est large. Il va ainsi découler un véritable droit de recours pour les ONG qui
dénoncent la violation d’une disposition de la Charte à l’endroit d’un individu. La CiADH et
la Commission interaméricaine des Droits de l'Homme le reconnaissent aussi sans que la
victime ait consenti. Dans une recommandation de 2000 opposant Malawi contre
Mauritanie, un droit à agir pour une ONG est reconnu dans la mesure où la victime pour
laquelle elle agissait n’était pas informée des actions à sa disposition, d’où son intérêt à agir.
ne
suppose quand même un délai raisonnable, mais lui non plus non délimité. Moralité, il est
apprécié par la Commission, de manière très large.
hi
ac
Ù Le cumul de procédures fait aussi partie de conditions de recevabilité
aM
Ù La possibilité mesures provisoires
provisoires. Dans certaines hypothèses, ces mesures provisoires peuvent même suffire à
m
mettre fin au contentieux. Dans certaines affaires, genre celle du Nigéria, la Commission
africaine des Droits de l'Homme et des peuples avait demandé dans une mesure provisoire
co
pour que ne soit pas exécuté un condamné à mort. raté, quitte à en buter un autre au
passage. La Commission a fini par consacrer le caractère obligatoire des mesures provisoires.
d.
Au titre de l’Art. 1er de la charte, les États ont l'obligation de se conformer aux mesures
rib
Au titre de l’Art. 52, la commission s’est fondée sur le règlement amiable, sur le
souhait d’y aboutir, pour mettre un terme à certaines communications individuelles. La
w
amiable.
2 · Le système hybride, la suite : La Cour africaine des Droits de l'Homme et des peuples
a · Optiques contentieuse et consultative
ne
Le protocole portant création de cette Cour a été adopté le 10 juin 1998 à
Ouagadougou par la conférence des chefs d’État de l’OUA. En janvier 2006, lors du sommet
hi
de Khartoum, 11 juges vont être élus par des chefs d’État et de Gouvernement de l’OUA. Mais
ac
en 2005, les chefs d’État et de Gouvernement africains ont décidé de faire fusionner la Cour
africaine des Droits de l'Homme et des peuples avec la Cour africaine de justice des Droits de
aM
l'Homme et des peuples, dont il découle la Cour de Justice et des Droits de l'Homme, à
l’optique contentieuse, d’où des modalités de contrôle, ce qui n’empêche pas qu’il y
ait des modalités consultatives, histoire de pouvoir interpréter les droits
/L
conventionnels dont elle est chargée d’assurer la surveillance. Cette compétence assure
m
peut, à la demande du comité des ministres, donner des avis consultatifs concernant les
questions juridiques notamment sur l’interprétation des droits garantis. La CiADH peut être
.sc
saisie par l’organe politique mais aussi par un État partie à la CARDH. La saisine étatique pour
avis consultatif va être le facteur déterminant. Sur les 19 avis consultatifs rendus par la
w
CiADH, les ⅔ l’ont été après saisine étatique. Dans un souci de sécurité juridique, afin de
w
prévenir une certaine violation, les États sollicitent l’interprétation des dispositions
w
conventionnelles pour régler leur comportement en fonction. Dans une opinion consultative
16/99, la CiADH a interprété la Convention sous une perspective très clairement préventive.
L’État mexicain avait saisi la CiADH d’une question en apparence anodine. Le Mexique
demandait si le droit au procès équitable devait être interprété comme en faveur des
ressortissants étrangers faisant l’objet d’une poursuite, à disposer d’un droit à l'assistance
consulaire. La CiADH affirme que l’Art. 36 §2 B garantit un droit individuel à l'assistance
consulaire. Il va y avoir des répercutions devant la CIJ (Allemagne, Uruguay, Mexique), mais
aussi dans les ordres internes. L’opinion consultative voit la CiADH dire le droit de façon
abstraite, dont il découle un renforcement au profit des individus, traduits sur un plan
contentieux même pour les États qui ne sont pas liés par la CARDH.
Paragraphe 2e
L’effectivité des systèmes de protection des Droits de l'Homme :
satisfaction équitable, réparation intégrale, réformation ou désindividualisation
Est-ce que, dans un contentieux comme celui-ci, doit-il y avoir réparation ?
Ce principe de réparation est-il conforme au principe de subsidiarité ? Le constat de
violation par un organe de protection des Droits de l'Homme suppose-t-il de se porter sur le
champ de la réparation ? L’Art. 41 CESDH, intitulé satisfaction équitable, voit la Cour
accorder sous condition accorder cette satisfaction équitable au titre de réparation. Cette
compétence reste conditionnée. En Droit international, il y a réparation in integro. L’État doit
réparer intégralement les dommages causés par une violation de ses obligations
internationales. Cela découle de la jurisprudence de la CPJI.
ne
où les États ne peuvent réparer la violation. La Cour doit alors évaluer. La CEDH va se
reconnaître une compétence générale pour déclarer si oui ou non l’État doit octroyer
hi
réparation. La méthode réparatrice part d’un principe clair, la satisfaction équitable, la
ac
jurisprudence est, elle, tout à fait désorganisée. Les critères ne sont pas réguliers, le constat
de violation pas stabilisé, mais les sommes allouées restent conséquentes.
aM
En cas de constat de violation d’une procédure, la réparation est simple, on
recommence zéro. Il s’agit d’une forme de réparation, pourtant souvent négligée. En cas de
/L
réparation car la CEDH s’écarte dans le cadre réparatoire de la seule perspective individuelle.
Elle va imposer dans son arrêt de véritables injonctions à l’État pour que celui-ci modifie sa
d.
conventionalité de certaines lois, alors même que ce contrôle est en principe national. La
perspective n’est plus individuelle mais vise toujours la réparation, le fait de rétablir une
situation de légalité par rapport aux obligations conventionnelles. La Cour devient une
.sc
ne
de
compétence
.................................................................................................................................
c
∙
D’un
contrôle
partagé
on
déduit
une
responsabilité
conjointe
.............................
hi
2
∙
Les
tempéraments
jurisprudentiels
.......................................................................................
ac
a
∙
de
la
CRSR
et
de
la
CiADH
:
présomption
de
responsabilité
de
l’État
fédéral
.
b
∙
en
passant
par
la
CESDH
:
Alignement
jurisprudentiel
:
responsabilité
de
aM
l’État
sur
son
territoire,
indépendamment
des
contrôles
sur
celui-‐ci
et
de
sa
structure
fédérale
...........................................................................................................................
B
∙
Le
respect
des
engagements
souscrits
........................................................................................
/L
1
∙
Les
interférences
entre
CESDH
et
Droit
Européen
:
le
transfert
de
m
compétences
...........................................................................................................................................
2
∙
Les
interférences
entre
CESDH
et
CNU
.................................................................................
co
coopère
...........................................................................................................................................................
1
∙
La
responsabilité
en
amont
........................................................................................................
2
∙
La
responsabilité
en
aval
.............................................................................................................
w
2
∙
Le
fait
d’être
placé
sous
l’autorité
d’un
État
partie
à
la
CESDH
..................................
§
2e
Les
obligations
substantielles
des
États,
une
typologie
réorientée
..................................
A
∙
Le
régime
juridique
des
différentes
obligations
.....................................................................
1
∙
L'obligation
de
respecter
les
Droits
de
l'Homme
..............................................................
a
∙
La
condition
de
légitimité
......................................................................................................
b
∙
La
condition
de
la
légalité
.....................................................................................................
c
∙
La
condition
de
la
proportionnalité
..................................................................................
2
∙
L'obligation
de
protéger
les
Droits
de
l'Homme
...............................................................
a
∙
L'obligation
de
prévention
....................................................................................................
b
∙
L'obligation
d’adopter
des
mesures
raisonnables
et
appropriées
......................
c
∙
La
renonciation
d’un
individu
à
un
Droit
de
l'Homme
..............................................
3
∙
L'obligation
de
réaliser
les
Droits
de
l'Homme
.................................................................
a
∙
Une
obligation
de
faciliter
la
jouissance
de
droits
internationalement
garantis
................................................................................................................................................
b
∙
Une
obligation
de
fournir,
de
mettre
en
place
des
systèmes
pour
permettre
réalisation
..........................................................................................................................................
c
∙
L'obligation
de
promouvoir
les
Droits
de
l'Homme,
générale
et
réelle
.............
Paragraphe 2e · L’effectivité des systèmes de protection des Droits de l'Homme :
satisfaction équitable, réparation intégrale, réformation ou désindividualisation 64
2009-2010 Protection internationale des Droits de l'homme La garantie et l’effectivité des Droits de l'Homme au plan international
Section
3
Les
spécificités
des
instruments
de
protection
des
Droits
de
l'Homme
....................
Paragraphe
1er
L’inefficience
du
principe
de
réciprocité
..............................................................
A
∙
Un
principe
mutuel
..............................................................................................................................
B
∙
L’exclusion
de
principe
du
principe.
Ahah.
...............................................................................
a
∙
Saloperie
de
nouveaux
sujets
de
Droit
international
................................................
b
∙
La
jurisprudence
n’allait
pas
rater
une
occasion
pareille
de
s’y
intéresser
....
c
∙
Les
conséquences
de
l’exclusion
du
principe
de
réciprocité
..................................
Paragraphe
2e
Le
régime
des
réserves
...................................................................................................
A
∙
Par
défaut,
toute
réserve
peut
être
formulée
...........................................................................
B
∙
Toute
réserve…
Sauf
limites
............................................................................................................
C
∙
Les
traductions
juridictionnelles
vont
illustrer
tout
ça
à
coup
de
petit
suisse
..........
Paragraphe
3e
Le
régime
limité
des
dérogations
...............................................................................
A
∙
Des
consentements
des
États
aux
instruments
internationaux
.......................................
B
∙
A
l’interprétation
croisée
des
organes
créés
par
ces
instruments
.................................
1
∙
Approche
comparative
.................................................................................................................
2
∙
Contrôle
commun
et
petite
piqure
de
rappel
sur
les
droits
indérogeables
..........
Paragraphe
4e
La
dénonciation
limitée
ou
l’interdépendance
conventionnelle
:
l’effet
de
cliquet
..............................................................................................................................................................
ne
Section
4
Evolution
des
instruments
conventionnels
de
protection
des
DH
...............................
A
∙
L’accroissement
qualitatif
et
quantitatif
des
instruments
conventionnels
................
hi
B
∙
Les
conflits
normatifs
et
systémiques
.........................................................................................
ac
1
∙
L’individu
va
casser
de
l’État…
.................................................................................................
a
∙
A
coup
de
clause
de
protection
la
plus
favorable
?
.....................................................
aM
b
∙
A
coup
d’émulation
des
instruments
conventionnels
?
...........................................
2
∙
L’État
se
défend,
mais
comment
?
...........................................................................................
a
∙
A
coup
d’arme
fonctionnelle
................................................................................................
/L
co
d.
rib
.sc
w
w
w
ne
contrôle
facultatif)
..........................................................................................................................
b
∙
Les
communications
individuelles
....................................................................................
hi
ac
Section
2
Le
contrôle
juridictionnel
...............................................................................................................
Paragraphe
1er
La
saisine
des
organes
juridictionnels
...................................................................
aM
A
∙
La
question
des
mesures
provisoires
..........................................................................................
1
∙
Chez
Jean-‐Paul
COSTA
(Le
président
de
la
CEDH),
ça
se
passe
comment
?
..........
2
∙
Et
chez
Hisashi
(le
président
de
la
CIJ),
y
a
du
bon
son
?
..............................................
/L
B
∙
La
saisine
des
organes
juridictionnels
par
les
États
ou
les
victimes
..............................
1
∙
Le
système
africain,
un
système
hybride
:
Commission
africaine
.............................
co
a
∙
conditions
de
recevabilité
devant
la
Commission
africaine
des
Droits
de
l'Homme
..............................................................................................................................................
d.
2
∙
Le
système
hybride,
la
suite
:
La
Cour
africaine
des
Droits
de
l'Homme
et
des
peuples
......................................................................................................................................................
.sc