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Philippe Creissen Avocat 202 Chemin Couturier 977440 Saint-André Telécopie : 02.62 7210 84 Monsieur le Procureur de a République de Saint- Denis, Télécopie : 0262 20 16 37 et 21 95 32 4o2zo4 Monsieur le Procureur de la République de Paris, ‘Télécopie : 01 44 32 60 67 Monsieur le Procureur Général prés la Cour de Cassation Par télécopie : 01 44 32 74 20 ‘A Saint-André-de-la-Réunion, le 03 septembre 2015 Objet : Plainte pénale contre Monsieur LAPLAUD, procureur général en exercice prés Ja Cour d’appel de Saint-Denis de la Réunion, pour abus d’autorité (article 432-1 du code pénal) a Poceasion de Pexercice de ses prérogatives légales en matiére de discipline des avocats. ‘Vu la loi et ses réglements d°application sur la profession d’avocat qui prévoient la procédure applicable en matiere de discipline des avocats. Vu les demandes du Procureur général de Saint-Denis de la Réunion tendant & ouverture denquétes déontologiques contre Me Philippe CREISSEN, avocat au barreau de Saint-Denis de la Réunion au titre de prétendus manquements professionnels ; ‘Vu la décision du Procureur général de Saint-Denis de la Réunion de faire entendre Pavocat concerné par les services de police, en lieu et place des organes de la procédure disciplinaire prévus par Ia loi et ses réglements d’application ; ‘Vu la lettre de Monsieur le Batonnier de Saint-Denis informant Me CREISSEN de la décision du procureur général de recourir aux services de police judiciaire pour I’établissement d’un procés verbal audition sur les manquements allégués dans le cadre d’une simple procédure enquéte déontologique ; Monsieur le Procureur de la République de Saint-De1 J'ai Phonneur de porter plainte entre vos mains, 4 l’encontre de votre supérieur hiérarchique, Monsieur LAPLAUD, Procureur Général en exercice prés de la Cour d’appel de Saint-Denis, pour avoir, a Saint-Denis de la Réunion, en aodit 2015, et depuis temps non prescrit sur le territoire national, dans Vexercice de ses fonctions, donné ordre & Monsieur le Procureur de la République de Saint-Denis de requérir les services de police aux fins de procéder & mon audition sur les manquements professionnels qui sont allégués par la partic demanderesse aux enquétes disciplinaires dont je suis I’objet, au motif d’une prétendue carence de Monsieur le Batonnier dans la mise en ceuvre d’enquétes disciplinaires a mon encontre. Ce faisant, le Procureur général en exercice a commis un abus d’autorité visé et réprimé par les dispositions de I’article 432-1 du code pénal : « Le fait, par une personne dépositaire de Lautorité publique, agissant dans l'exercice de ses fonctions, de prendre des mesures destinées 4 faire échec & l'exécution de la loi est puni de cing ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende ». En effet, Monsieur LAPLAUD ne peut ignorer que la profession d’avocat et sa discipline sont spécialement prévues par la loi et ses réglements d’application (Loi n° 71-1130 du31 décembre 1971 modifiée) ; L'article 277 du décret du 27 novembre 1971 dit notamment qu'il est procédé comme en matiére civile pour tout ce qui n'est pas réglé par le présent décret. De sorte que ni la loi, ni ses réglements d”application n’ont prévu que l’enquéte déontologique, instruction disciplinaire et l’établissement de procés verbaux d’audition de ’avocat visé sur les manquements allégués par le procureur général, partie poursuivante, puissent relever de la compétence des services de police placés sous l’autorité du parquet. Dés lors, il n’est pas contestable qu’en s’abstenant de procéder conformément a la loi en matiére disciplinaire et donnant ordre au procureur de république de recourir, hors la loi, aux services de la police judiciaire pour faire entendre un avocat sur de prétendus manquements propres & la discipline des avocats, le procureur général a commis un abus d’autorité consistant a soumettre Vavocat concemé a une procédure d’enquéte disciplinaire (établissement d’un procés-verbal d’audition sur les manquements allégués) non prévue par la loi et ses réglements d'application sur la profession d’avocat ; L’exécution éventuelle de l’ordre donné par abus d’autorité étant susceptible d’induire des faits de complicité et de recel de pices obtenues dans des conditions iméguliéres (procés-verbaux audition). PREUVES DU DELIT Au cas présent, les preuves consistent dans des lettres et soit-transmis écrits et signés de la main de Monsieur LAPLAUD, procureur général prés la Cour d’appel de Saint-Denis de la Réunion, I s’agit de la preuve de l’ordre illégal donné par abus d’autorité. Cela résulte deja trés clairement de la lettre adressée par le Procureur général prés la Cour appel de Saint-Denis a Monsieur le Batonnier de I’Ordre des Avocats, qui détient done un exemplaire signé en orignal par Monsieur LAPLAUD ; Le parquet général devrait a I’évidence en détenir une copie. La preuve de ’ordre donné doit également se trouver dans le soit-transmis du procureur général au procureur de la république pour I’inviter & faire procéder a 'audition de l’avocat par les, services de la police dans le cadre d’une enquéte disciplinaire. Elle se trouve, le cas échéant dgja, dans le soit-transmis que le procureur de Saint-Denis aurait pu transmettre aux services de la police pour I’exécution de ’abus dautorité de son supérieur higrarchique, ce qui ne manquerait pas d’établir alors la preuve d’acte de complicité par un membre du parquet de Saint-Denis. Au jour de la plainte, l'exposant produit la copie des lettres qui lui ont été adressées par le Batonnier de Saint-Denis et en particulier celle l’informant de la décision en cause du procureur général prés la Cour d’appel de Saint-Denis (lettres des 26 aodt, 31 aodt et 2 septembre 2015) : (Lettre du 31 aodit 2015 : Objet : discipline) - « «j'ai &té avisé ce jour par Monsieur le Procureur général, que Monsieur le procureur de Ia République de Saint-Denis a été saisi par tui afin de vous faire entendre » (Lettre du 2 septembre 2015 : méme objet) - «Le courrier de Monsieur le procureur général m'annoncant votre audition intégre le dossier réferencé & V'ordre 208 JCSC 2014, s'agissant de la réclamation de Monsieur DALLEAU contre le fait que vous occupiez & la fois le banc des avocats et celui des prévenus... » PARQUET COMPETENT Au cas présent, la compétence du parquet de Saint-Denis est déterminée par le lieu de infraction et de résidence des parties concernées; Toutefois, le procureur de la république de Saint-Denis, étant requis par son supérieur hiérarchique 4°étre son complice de l'abus d’autorité en donnant lui-méme instruction & la police de le consommer totalement, il apparait que le parquet de Saint-Denis ne présente aucunement Ia garantie d’impartialité qui s*impose & lui pour appréciation des faits et infractions qui lui sont dénoneées ; Dans ces conditions, ot lautorité territorialement compétente pour apprécier la plainte est également celle chargée de fournir les moyens de consommer le délit, il parait nécessaire, eu égard a la personnalité du délinquant présumé et de ses éventuels complices et aux fonctions quills exercent dans le ressort de la Cour d’appel de Saint-Denis, pour une bonne administration de la justice, de saisir conjointement le procureur de Paris des faits dénoncés et d’en informer le Procureur général prés la Cour de Cassation pour qu’ll saisisse, le cas échant, la chambre criminelle de la Cour de Cassation d’une demande de délocalisation, pour assurer l’examen impartial des faits graves portés sa connaissance ; Cette « nouvelle procédure d’enquéte déontologique » paraissant s’établir désormais comme une norme contre les avocats du barreau de Saint-Denis. Le cas du plaignant n’étant pas une exception. Ace titre, il est ici précisé que la plainte de Monsieur CHARVE, membre du parquet général de Saint-Denis de la Réunion, contre Monsieur Philippe CREISSEN, en janvier 2015, du chef de dénonciation calomnieuse et dont le parquet de Saint-Denis s’est saisi jusqu’au stade de la citation a comparaitre (pour le 4 septembre 2015), a été immédiatement délocalisée, par la Chambre criminelle sur la requéte du procureur général de Saint-Denis, pour une bonne administration de la justice, au profit du parquet de Paris. 1 parait done raisonnable de penser que I’appréciation impartiale des faits dénoncés require également, pour une bonne administration de la justice, une délocalisation immédiate. Je vous prie de croire, Monsieur le Procureur de la République, en l’expression de ma haute et parfaite considération. Pour plainte, Fait Saint-André de la Réunion, le 03 septembre 2015. Philippe Creiss cat Pigces jointes : 3 lettres du Batonnier de Saint-Denis, Dont copie a Monsieur le Batonnier Fax émis par : 0262 98 @3 19 MAISON DE L avocaT 26-08-15 16:58 Py? 14 eo? Saint-Denis, le 26 aodt 2015 Ordre des ‘Avocats atreau de St Denis Réunion Cour a’Appe! de Maitre Philippe CREISSEN ‘SAINT DENIS DE LA REUNION FAX; 02 6272.10 84 Le Batonnier Jean-Claude SAINTE-CLAIRE Palais de Justice 5 avenue André Malraux 97490 SAINTE CLOTILDE Tél, : 02.62.41.31.94 Fax: 02.62.98.03,19 Objet : Disciptine des Avocats et enquétes déontologiques demandées par Monsieur le Procureur Général de la Cour d’Appel do SAINT-DENIS DE LA REUNION Vos Réf Nos R6f : 208 JCSC 2014 - 04 JCSC 2015 - 109 JSC 2015 Mon Cher Confiére, Dans le cadre de manquements déontologiques allégués par Monsicur le Procureur Général de votre part, dans une affaire ot vous auriez manqué de délicatesse et d’honneur & l’encontre de Monsieur le vice Procureur THEVENOT de SAINT-PIERRE, et dans une autre 0 il vous est reproché davoir annoneé le décés de Monsieur Roland ROBERT, sous la qualité d’Avocat résistant CEDH, je porte a votre connaissance les avoir confiés & Maitre Mathieu GIRARD, membre du Conseil de 'Ordre et membre de la Commission de Régles et Usages aux fins

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