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SOS SUCCESSIONS
Association à but non lucratif, Loi de 1901
Aide au règlement de successions
Après avoir lu avec un immense intérêt votre dernier livre, « Une brève histoire de l’avenir »,
nous avons noté avec plaisir votre nomination à la tête de la commission sur les conditions de
la libération de la croissance économique en France.
Vous évoquez d’ailleurs, à juste titre, le travail effectué par les équipes qui vous ont précédé
dans cette action salutaire (Rapports Rueff – Armand, Cahuc Cramarz, Camdessus, Doing
Business, Direction Générale de la Concurrence de la Commission européenne, …).
Parmi les obstacles reconnus à la croissance économique figurent les réglementations inutiles,
les professions excessivement réglementées qui, à défaut de véritable concurrence, bénéficient
d’authentiques rentes de situation.
La corporation des notaires en est l’exemple le plus caractéristique, que vous ne devez pas
oublier dans les propositions de réformes qui émaneront de votre commission.
En effet, au travers de l’action de l’association « SOS SUCCESSIONS », nous constatons
chaque jour les excès et les effets pervers du statut de cette profession.
Parmi ceux-ci, il faut citer :
républicain !
les vendeurs et les acquéreurs, que cet acte n’avait aucune existence, puis a changé subitement
d’avis à la suite des protestations des clients,
. etc,
. la consoeur de ce notaire, qui exerce dans l’étude voisine, est premier syndic de la même
chambre des notaires, donc plus spécialement chargée de la discipline des notaires de son
département :
. dans une affaire dont notre association a connaissance : après avoir fait signer un acte
de « licitation » aux personnes concernées, et devant deux témoins instrumentaires, a déchiré
cet acte après que sa cliente eut refusé de lui régler des honoraires supplémentaires au-delà du
tarif réglementaire, la cliente ayant considéré à juste titre que ces honoraires supplémentaires,
dérogatoires au tarif obligatoire, n’étaient pas fondés ;
Cette attitude est la négation même de l’acte authentique, notarié, ce qui est particulièrement
grave venant d’un notaire chargé de la déontologie, de la discipline, et de la surveillance de
tous ses confrères du département !
L’acte ainsi déchiré par ce notaire sans conscience n’a toujours pas été réitéré, et les clients et
leurs témoins « instrumentaires » en restent stupéfaits !
. le local de son étude est un ancien local commercial, avec vitrine donnant
directement sur la place principale de la ville. Elle affiche dans cette vitrine, le descriptif, avec
photos, des immeubles qu’elle désire vendre moyennant rémunération en honoraires de
négociation, et ceci au mépris de la réglementation propre aux notaires et de la jurisprudence
qui interdisent de telles pratiques « trop commerciales pour un officier public ».
Comment ces notaires responsables de leurs instances ordinales pourraient-ils imposer leur
autorité à leurs Confrères ?
Quel exemple donnent-ils aux autres notaires, et à leurs concitoyens ?
Dans le même département, une autre jeune notaire se permet de réclamer à ses clients (qui,
de ce fait, ont contacté notre association), des honoraires particuliers, non tarifés et en
supplément des honoraires obligatoires, avant même d’avoir accompli son travail et proposé
un acte à la signature.
Un autre notaire, tout juste entré en fonction dans la ville universitaire capitale de la Région et
où siègent les instances ordinales, s’est permis d’encaisser les fonds d’une succession sur son
propre compte de notaire, sans l’accord des ayants droit mais en se « portant fort » pour ceuxci
auprès du banquier pour mieux le convaincre de lui envoyer les fonds et le décharger de
toute responsabilité.
Ce notaire refuse maintenant de rendre l’argent, et s’est même plaint à sa chambre des
notaires qui, bien entendu, ne réagit pas, ni dans un sens, ni dans l’autre.
Les ayants droit de cette succession sont consternés par de telles pratiques !
Ce système notarial, qui n’évolue pas puisque les jeunes notaires sont, étrangement, la copie
conforme des plus anciens, est vraiment à bout de souffle, « au bout du rouleau », au bord de
l’implosion !
La négociation immobilière :
Les notaires, malgré leur statut très particulier d’officiers publics, pratiquent la négociation
immobilière de façon très commerciale (vitrines donnant directement sur les rues et places
publiques, affichage commercial, journaux gratuits dans les boîtes à lettres avec les
prospectus des grandes surfaces, …).
Ils entrent ainsi en concurrence directe avec les vrais commerçants que sont les agents
immobiliers, mais abusent de leur monopole sur tout l’immobilier pour fausser cette
concurrence.
Ainsi, dans le journal gratuit, mensuel, intitulé « Notaires 86 », figurent ces commentaires qui
tendent à démontrer que les clients ont tout intérêt à aller chez le notaire, où ils seront mieux
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servis que dans les agences immobilières, et y trouveront des avantages particuliers propres à
la position privilégiée du notaire dans les affaires :
Extraits :
. « En intervenant dans le cadre de successions, de divorces, le notaire est au courant des
logements mis en vente. »
(Sous entendu : il peut vous faire réaliser de bonnes affaires, en profitant de la détresse des
familles en deuil, ou brisées par un divorce)
. « Bref, le notaire connaît les bons plans ! »
(Remarquez la délicatesse de la formule !)
. « Parfaitement informé de la législation, il est capable de donner des conseils éclairés sur les
incidences patrimoniales et fiscales qui découlent de la transaction. »
(Il se présente comme une personne plus qualifiée que les agents immobiliers – Ce qui ne va
pas de soi)
. « Il vous évite la multiplication des intermédiaires, les frais qui en découlent et les risques
d’erreurs. »
(Il faut observer que l’intermédiation du notaire n’est pas gratuite – honoraires de
négociation - et qu’il n’y a pas moins d’erreurs chez les notaires que dans les agences
immobilières !)
. « La négociation notariale se pratique dans le respect d’une éthique et d’une déontologie. »
(Mais il arrive que le notaire fasse lui-même une très bonne affaire en achetant, lui-même ou
par ses proches, les biens de ses propres clients, notamment dans le cadre des successions –
ses règles éthiques et déontologiques pèsent alors bien peu – et les agences immobilières ont
aussi leurs règles éthiques et déontologiques, dont il n’est pas certain qu’elles soient moins
bien respectées)
. « De par son statut d’officier public, il est responsable financièrement et juridiquement des
actes qu’il établit et engage sa responsabilité sur chaque opération. »
(Sa responsabilité ne résulte pas de son statut d’officier public, mais tout simplement de son
intervention en qualité de professionnel, au même titre que tous les agents immobiliers qui,
eux, ne sont pas des officiers publics ! – Cette argumentation est totalement fallacieuse, ce qui
est grave venant précisément d’un « officier public »).
. « Une information objective sur les prix pratiqués »
(Ainsi, les notaires prétendent mieux connaître le marché que les autres professionnels ! – Ce
qui n’est pas avéré)
. « Un besoin de transparence et de conseils. En effet, la négociation immobilière notariale se
caractérise par une réglementation qui en définit les modalités d’exercice, mais aussi et
surtout un conseil personnalisé sur les conséquences patrimoniales, financières et fiscales de
l’opération envisagée. »
(Ainsi, les notaires se prétendent d’une essence supérieure, et affichent avec une arrogance
déplacée une très hypothétique supériorité par rapport aux autres professionnels que sont les
agents immobiliers, pourtant tout aussi compétents, efficaces, et réglementés !
On observe par ailleurs qu’un nombre significatif de notaires achètent les biens de leurs
propres clients, constituant ainsi des patrimoines immobiliers important et néanmoins
indécents, et même particulièrement scandaleux eu égard à leurs obligations particulières
d’officiers publics qu’ils n’hésitent pas à revendiquer par ailleurs !)
. « Pourquoi les honoraires de négociation des notaires sont-ils avantageux ?
Réponse : LE TARIF !
Tranche de 0 à 45 735 € : 5,00 % hors taxes
Au-dessus de 45 735 € : 2,50 % hors taxes »
(Il faut constater que le tarif des notaires, concernant particulièrement la négociation :
. peut être négocié à la baisse par les clients, ce qui n’est pas indiqué et induit ainsi les clients
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en erreur, lesquels supposent légitimement que ce tarif est obligatoire comme pour les autres
prestations du notaire ! C’est une tromperie de plus, inadmissible de la part de ces personnes
qui revendiquent avec autant d’assurance et d’arrogance leur statut d’officier public,
. que les commissions des agences immobilières ne sont pas nécessairement plus élevées ;
elles sont même souvent plus faibles que les honoraires des notaires du fait de la concurrence
très active et sévère en vigueur dans cette activité. Là aussi, les notaires utilisent une
argumentation trompeuse, inadmissible eu égard à leur statut revendiqué d’officier public
supposé protéger les clients !).
… (et la suite à l’avenant).
Il faut bien remarquer que cette forme de publicité, de type purement commercial, qui
constitue un étonnant mélange des genres avec le statut d’officier public hautement
revendiqué dans les documents commerciaux émis et distribués par les notaires, est aussi
totalement déloyale à l’égard des agences immobilières.
La Commission européenne :
Monsieur Mario MONTI, alors qu’il était Commissaire Européen à la concurrence, indiquait,
en invoquant les restrictions inutiles à la concurrence : "tous les consommateurs ne
recherchent pas le meilleur service au prix le plus élevé ; tous les professionnels n'entendent
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Comment la France pourrait-elle tenir sur une telle ligne de défense, dans l’intérêt exclusif des
notaires en place, compte tenu des ambitions européennes quotidiennement proclamées par le
nouveau Président de la République et son Gouvernement ?
« L’aryanisation économique » :
La Chambre des notaires de Paris a organisée, au printemps 2004, une exposition à l’Hôtel de
Ville de Paris, intitulée « Les Parisiens et leurs Notaires ».
Une abondante documentation y figurait, depuis l’origine du notariat jusqu’à nos jours.
Toutefois, on n’y trouvait aucun document, aucun commentaire, sur la période 1940 – 1944 !
La raison de cette curieuse « omission » est très simple :
Les notaires ont été placés au centre du système de spoliation des Juifs, afin de donner à ces
opérations, évidemment inqualifiables et illégales (comme le constatait à l’époque le
Professeur René Cassin, éminent juriste et conseiller particulier du Général de Gaulle), une
apparence de légalité.
Ainsi, les notaires ont été appelés à rédiger, servilement et en faisant abstraction de leur
supposée conscience, non seulement les actes de vente des « immeubles juifs » selon
l’épouvantable appellation de l’époque, mais aussi les cessions de fonds de commerce, de
parts et d’actions de sociétés, et tous autres documents pouvant accréditer la légalité et la
légitimité des opérations de spoliation et de persécution des Juifs, donnant ainsi leur caution
formelle d’officiers publics à cette monstruosité qui déshonore à jamais leur corporation !
Nous n’avons pas le souvenir de notaires qui aient démissionné et rejoint le Général de Gaulle
à Londres pour se soustraire à cet exercice honteux de leur mission officielle !
L’intérêt financier et patrimonial des notaires était alors évident : honoraires importants,
ventes et cessions des biens à des proches ; un rapport très officiel de la Caisse des Dépôts et
Consignations s’interroge même sur la destination des sommes représentant les prix de ces
ventes forcées et illégales (voir le livre « L’honneur d’un notaire – Spoliations et raison
d’Etat »).
Les archives du Commissariat Général aux Questions Juives (véritable « Ministère français de
la spoliation ») sont maintenant accessibles aux Archives Nationales, où elles constituent le
fonds AJ 38.
Elles représentent environ 650 mètres linéaires de rayonnages, de dossiers classés
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verticalement, où il est possible de consulter les originaux des courriers échangés entre ce
CGQJ et les notaires, et constater le zèle déployé par cette profession, et la grande célérité des
services du Notariat, particulièrement à l’approche prévisible de la Libération de Paris.
Naturellement, tous ces faits sont aisément vérifiables, mais encore très peu évoqués à ce
jour – Comme si la République, et ses Institutions, cherchaient à sauver les apparences.
Les notaires ont obstinément refusé de s’expliquer sur cette période honteuse de leur histoire !
Bien entendu, nous détenons les preuves formelles de tout ce que nous avançons.
Personne ne comprendrait que vous ne meniez pas une réflexion approfondie sur le statut très
particulier des notaires, sur les graves dérives qui en résultent dont nos concitoyens font les
frais, sur ses pratiques d’un autre âge hautement préjudiciables, sur son absence d’honneur
(« L’aryanisation économique »).
Il nous est évident que la « modernisation de l’Etat », thème récurrent qui motive votre
nomination à la tête de la commission, ne sera pas accomplie tant que cette corporation
existera avec ses privilèges anachroniques et incongrus (monopole démesuré sur l’immobilier,
numerus clausus, système dynastique, tarif obligatoire, autodiscipline dévoyée, impunité, …).
Nous comptons sur vous pour ne pas oublier cette profession dans les propositions de
réformes que vous êtes appelé à formuler et vous prions de croire, Cher Monsieur Attali, à nos
sentiments les plus cordiaux.