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LA CONCEPTION DES RESEAUX D’ASSAINISSEMENT DES COMMUNES RURALES AU MAROC INTRODUCTION Le nombre de réseaux dassainissement des agglomérations rurales projetés et consiruits cu Maroc va en s‘accroissant rapidement. Cependant les projeteurs n'ont & leur dis: position que des critfres de choix inadap'és Torscru'il sx ment (Unitaire ou Séporatif) et des mé de calcul inadéquates lorsqu'il sagit d’évaluer Jes quantiiés d'ecu plaviales & évacuer. Il en résulte soit un investissement excessif ou méme parlois inutile soit une fréquence de dé- bordement des égotits bion supérieure a celle prévue. LA SITUATION ACTUELLE, LES METHODES DE, CALCUL ET LEURS INSUFFISANCES I- LES DOCUMENTS K) a C.G, 1939 du Ministére de Ia Recons- ttuction et de I'Urbonieme Frangais (établie en 1849 en France) reste le document Je plus connu et le plus utilisé par les Services du Ministre de VAgriculture Marocain. Cotte circulatre offre Deux gros avantages = — Elle répond avec préc'sion & tous les problémes posés por la conception des — Elle propose sous forme diabaque épar- gant tout calcul une formule d'évalua- tion des apports d'eaux pluviales (for mule Parisienne de M. CAQUOT). (1) Ingésiews du GREP (LAV. Hossan 1D. =e LOIC LEMOINE (1) Un inconvénient : Elle « un inconvénient majeure, et, & notre avis, rédbitoire 616 congue pour Ia France et pour I région Parisienne. B) Les documents techniques publiés en 1955 par la Direction des Travaux publics du Maroc, nous en connaissons to's — Le devis général pour les travaux dltssci- nissement — La note sur Vexécution des trove — Les recommandations techniques relati- ves & ’établissement des Projets d’as- sainissement des villes et centres, Les deux premiers documents donnent des {instructions technologicues concernant lq con ception des réseaux (CPC) Le troisiéme est une adaptation de la circu- laire C.G. 1333 cux conditions Marocaines, Ca document est trés iniéressant en ce qui concer ne la conception des réseaux, il souléve, mais ne résout malheureusement pas le probléme du calcul des apporis d’eaux pluvicles. Enfin il a &é concu pour les agglomérations urbaines plu- t8t que rurales. Il- LES INSUFFISANCES DE LA C.G. DANS LE CAS DU MAROC 1333 A) Pour le: conception des réseaux Le choix entre réseau unitaire et sSparatif est guidé tout cu long de Ia circulaire Francaise par quelques postulais tacites ou non : —Le climat est pluvieux — les périodes s8ches sont courtes — limpemméabilisation résultont du fait de Thomame est importante (la circulaire nest en foit applicable qu’en milieu ur- bain, cost foute d'autre document que cetle circulaire est utilisée en milieu mx ral en France). Dans le cas du Maroc oli les régimes plu- viométriques sont extrémement voriés. il existe de vastes zones of simultanément = — la période séche est longue —le nombre annuel de jours de plu'e est fille — a poussiére et les apporis éoliens de toutes sories sont extrémement abon- ants. Dans ces zones des réseaux unitaires cu pluviawx ne fonctionnercient que quelques jours par an, le reste de Tannée I'écoulement des eaux usées en Unilcire y serait ts mauvais Les premiéres pluies provoqueraient un les- sivage des sols et des apporis abondants d’é- Iéments flottants cu en suspension qui obstrue- raient les bouches d'égoiits, méme sélectives, et rendraient le réseau inopérant, Encore s‘agit‘l Ia d'une hypothése optimiste car simultanément et malgré la sélectivits des bouches d’égotit il se fercit des dépéte cbondants dans les collec teurs, Co qui sorait exixémement dangereux pour Iq durée de vie du réseau (cl. entretien de ré- secux pluvicux en climat plus clément comme ceux de Rabai-Salé), Crest pourguci il parattrait logique de déti- nir une zone du Marec & longue période sdche et petit nombre de jours dé pluies ob les ré- seoux unitcires ou pluviaux enterrés ne seraient admis que dans des cas particuliers, B) La formule de CAQUOT (PARIS) Crest la formule traduite sous forme d'cbo: que, dane la CG1393, qui permet de catculer les débits provoqués par la pluie de fréquence décennale & Paris. Elle s'écrit Quy = 1940 189 CAAT AO (Gébit décennal) Cette formule a 616 établie — Pour la région Parisienne — Pour les eaux pluviales en provenance d'une zone de construction et tient compte d'u- ne imperméabilisation résultant du fait de Thom- me. — Elle tient compte de l'efiet_ de capacité des réseaux 4 lintérieur d'une zone dament co- nalisée. Liétude statistique des plutes de la région Parisionne a perm's par ailleurs q’établir une Joi de passage des débits décennaux & tout cu- tre débit de fréquence plus élevée (quinquen- nai, biennal etc... Cette loi, tracluite aussi sous forme diabaque, donne pour exemple pour le débit quinquennal & Paris Qu : débit décennal Q= 08 Qe Qs : débit quinquennal 2 Qe Qu : débit décennal A: evelficient de passage des débits Po- risiens de fréquence décennal aux débits par'siens de fréquence diffé rente. C) Liutilisation de cette formule Sauf dans le cas de lassainissement de vil los importantes (Tanger, Salé) ob des formules approchées du type Caquot ont été établies, la formule Parisienne est trés généralement em= ployée por les bureaux d'Etudes et I’Adminis- tration ou Maroc. A notre avis il s'agit 14 d'une erreur lourde de conséquences, le résultat ob- temu n’ayant rien & vo'r avec la réalité. Le type de calcul présenté est souvent le suivant ¢ Q, (localité rurale Marocaine) = 2/3x0.8xQw (Paris) Avec 2/3 Coolticient de passage des pluies parisien: nee aux pluies de Casablanca 08 = confficient de passage de Qs Paris & Qs Poris (cf, paragraphe B ci-dessus) Certains projeteurs tiennent compte d'un coefficient supplémentaire (variant de 0,5 & 0,9) pour ten'r compte de I’éloignement de la céte, de la localit8 considérée. (Passage des pluics de Casablanca cux pluies du lieu étudié), tps — Dans cette maniére de procéder : —Le premier facteur 2/3 (mais on trouve ‘euussi par‘ois 0,7) est tird, sembletil d'une étude des intensilés moyennes des pluies sur 12 h ow 24h & Paris et Casablanca, En effet les météoro- logues nfavaient jusqu’en 1953 cu Maroc que es données des pluviométres.totclisateurs. A partir de 1953 des pluviog:aphes enregis- trevrs ont é16 installés et une analyse des in- tens‘iés moyennes maximales aménercit sans doute & revoir ce cceificient, — Le deuxime facteur = 0,8 est tiré de Yéiude statistique des pluies de la région Pori- sfenne. il est donc inapplicable au Maroc. — Le troisiéme facteur Quy est le résultat de la formule de Caquot établie pour une ag- glomération urbaine, en tenant comple de T'el- fet de capacité du réseau. Le résultat est donc eniaché d'une troisiéme ereur puisqus le bos- sin versant rural Marocain considéré est peu construit, trés peu imperméabiliss por le fait de Thomme (méme dans le centre de Vagalo- mération frottoirs et chaussées ne seront pas tous revétus) et ne possédera, méme dans a: venir, pas de réseau pluvial (elfet de capac'- QUELQUES PROPOSITIONS PRATIQUES 1- DANS LIMMEDIAT A) Il sercit utile de faire une ompliation et une diffusion des recommandations techn’- gues, relatives a I'é‘ablissoment des proiets d’as- sainissement des villes et centres (TP. 1955). aprés correction et mise & jour, en collabora- fion étroite avec tous les Minisigres intéressés (travaux Publics, Intérieur, Sonté Publique). 5) ll serait assez facile de détinir une vaste zone ob il serait recommandé de ne projeter gue des réseaux séporatifs equx usées, scuf ception, Nous dennons cijoint deux limites & titre d'exemple Carle 1: zone ot le nombre de jours de pluie jest iniéricur & 40 jours por an (1), Carte 2 : zone ol le nombre de mois secs est supérieur ou égal & 6 mois par en (1). €) La troisiéme proposition est la mise ou point d'une ou plusieurs formules Maracaines de type Caguot permettant d’évaluer les apporis d’ecux pluviales pour les zones urba'nes Mo- rocaines. (Toujours en licison avec les autres Minisiéres). 1) La méthode d’établissement d'une formu: le du type Qo HK RO A est banale, le soul obstacle & son éteblissement jusqu’4 présent était l'inexistence d'une série d‘chservationa pluviométriques en continu (plu viocrammes (2)) sur une période suffisamment longue, La série d'observat‘ons exisantes est_main- tenant suffisamment longue (22 ans diobserva- tions de 1953 & 1975) pour définir avec une bon- ne précision les débits quinquennaux. Cette né- riode de retour (5 ans) est en général celle qui est utilisé dans le calcul des résecux pluvicux qu Maroc dans les centres ruraux Nous avons signalé en II C que des formu- les « approchées » avaient 416 défnies & Voc casion de I'établissement ov de Ia rénovation des réseaux pluviaux de Salé ot Tanger, Lim précision de ces formules tient uniquement & la faiblesse de la série d'observations utilisée (10 ou 18 ons) et & la fréquence de retour du dé- Bit recherché (débit décennal). Cotte étude devrait cboutir & T'étoblissement d'une formule Marocaine type, sous forme d/- baque pour Ia commodité de son utilisation, trés largement diffusée cuprés des services inté- ressés de maniére & supplonter définitivement Ix formule et surtout Vabaque Parisionne, 2) Cette étude devrait cussi founir que! ques costficients de passage de la formule de aso & la zone étudiée, Por exemple Ja formule de bose : Casablan- Coelficients de passage pour : — Khémisset (plaine intérieure) — Meknés (altitude, iniérieur) G) Diapris rinstitut Scientifique Chérifien, Atlas cu Maroc On appelle mols sec un mois dont le total mensuel des précipitations, exprimé en millimétres est gal ou inférieur au double de la température moyenne mensuelle exprimée en degré ontigraites P< oT (2) Bn effet la détermination de KX, ¥, Z, nécessite Ia connaissance des intensités moyennes maxima- Jes sur des périodes de : ©, 15, 80,1, 2 h etc... 39, — Tanger (zone pluvieuse du Rif) — Oujda (Oriental). Le coGt d'une telle étude serait extrémement minime face aux économies qu'elle permettrait de récliser sur la conception des réseaux. IL- A MOYEN TERME A) Confficient de ruissellement C Lorsque les débits écoulés proviennent de bossins extérieurs cr Vagglomération ou lorsque Vimpermécbiliscton résuliont du fait de Thom- me est faible, la C.G. 1933 (p. 11) admet l'appli- cation de la formule de Caquot, iaute de mieux, & condition @utiliser un cosfficient de muisselle- ment approprié. La circulaire propose d'ailleurs C = O11 pour les bassins d’apporis extérieurs (en France). Il serait souhaitable de définir un coeffi cient de ruissellement correspondant aux ter rains découverls que Yon trouve trés générale- ment aux abords des agglomérations rurales Marocaines, It faudrait done —rechercher de manigre minutieuse tou tes les observations faites dana ce domaine d’a- bord au Maroc ensuite dans autres pays du Maghreb (por exemple au Moroc consulter les Eaux et Foréts et la DRE). —confier & un organisme Ja mesure de sur un bassin versant expérimental, B) Circulaire Marocaino A plus long terme il serait souheitable de rédiger, en accord avec les différents organis- mes intéressés, une circulaire Marocaine adap- le cux nécessités de lassainissement des ag- glomérations au Maroc. A cot effet Yavis des services gestionnaires de réseaux existants ac rait extrémement utile, Signolons par exemple que Tutilisation systématique des tampons de regards en béton armé pourrait étre préconiséa & la place des tampons de fonte qui ont ten- dence & disparaitre rapidement, EN CONCLUSION : ADAPTATION ET ENTRETIEN ADAPTATION Les techniques étrangéres d'assainissement des agglomérations ont ét6 congues pour répon- dre aux besoins d'un mode de vie d'un type d'habitat et d'un climat particulier, Limportation de ces techniques diassainis- sement dans des communes rurales Marocaines ott le mode de vie le type habitat et le climat sont différents ne peut cboutir qu’é des échecs si un effort dimagination et dladeptation n'est pas fait ENTRETIEN Tous les Ingénieurs qui ont réalisé des écmi- pements publics rurcux au Maroc se sont heur- % au probléme de Tentretien de ces équipe- ments, Pour les réseaux d'cdduction d'Eau Po- tablo un défaut d'entretien n’aboutit souvent qu’a Yarét temporaire du réseau sans préjur dice majeur pour I’équipement. Par contre pour jes résecux diassainiss tretien aboutit tes rapi parfois) au bouchage des collecteurs ce qui est irrémédiable, Vu le cot de ces réseaux I'Etct ne pout admettre, en aucun cas, qu'un. investis- sement importimt calculé pour durer 20 ans ou plus so't compléiement détruit on 2 ou 3 ans. Crest pourquoi il serait judicioux de n'en- treprendre la réalisation de nouveaux résecux dossainissoment qu’qprés s‘étre assuré que la collectivité intéressée disposera des moyens né- cesscires & lentretien

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