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aes Beton armé BAEL 91 modifié 99 Jean-Pierre Mougin EYROLLES age 44. ¢4.09F Beton armé BAEL 91 modifié 99 et DTU associés EYROLLES ae AVANT-PROPOS Le présent guide de calcul s‘applique au calcul du béton ‘selon les Régles B.A.B.L. 91. Objectif est de présenter les méthodes pratiques de calcul léments simples et des s ‘tures de base d'un batiment en béton armé. Chaque point a tun bet théorique, puis de I"exposé des formules et techniques habituellesd de kk illus- Wé par des exemples numériques entigrement développés, permettant au lecteur de vérifier sa Parfaite compréhension de I'exposé précédent. Les parties principales de I'ouvrage sont ainsi : * une présentation du réglement B.A.E.L, 91 : objectifs et grands principes, unités et notations utilisées, caractéristiques des matériaux ; * les rappels de mécanique et de résistance des matériaux (définitions, caractéristiques des sections, statique des poutres et dalles, etc.), nécessaires pour abrder l'étude des éléments en béton armé ; puis les méthodes particuligres de calcul du béton armé pour les éléments hyperstatiques ; * les méthodes pratiques de calcul des éléments simples en béton armé : sections en flexion simple et composée, calculs & I'effort tranchant et calculs de déformations : * enfin, on aborde Je ealcul des éléments de structures de bitiments : tirants, poteaux, poutres, dalles et semelles de fondation, Pour chacun des chapitres comportant des méthodes de calcul, et chaque fois que cela est pas- sible de facon simple, des tableaux numériques perniettant d’effectuer des calculs rapides sont présentés sen revanche, il ne nous « pas pani soubaitable d’insérer dans I'ouvrage des abaques complexes, souvent rencontrés dans la littérature, dont I'emploi est en général beaucoup plus délicat ct long que I'application directe des formules de ealeul, Pour tcrminer, un petit exemple de bétiment permet de faire une synthése de ce qui a été déve- Joppé dans l’ouvrage. mpte la nouvelle formulation de la contrainte de traction des te d’ ouverture des fissures. TABLE DES MATIERES Chapitre 1 : Calcul du béton armé aux états-limites __ 1 Régles BALE.L. 91 IL. Notion d'état-limite 1. Définition des états limites 2. Les différems états-limites__. I. Actions 1, Actions permanentes (G) 2. Actions variables (Q, - i= 1, 2 3. Actions accidentelles (F,)..— IV. Solficitations. 1, Définition, 2. Combinaisons d'actions Exercice.. 3. Combinaisons de calcul v. Yaa snumériques des actions et coefficients de aban . Actions permanentes dans le batment. ra zi Charges d’exploitation dans le biitiment, 3. Charges climatiques dans le bétiment __ 4, Combinaisons d' actions. Chapitre 2 : Unités et notations Te Units UL Notations... TIL Précision des calcals, Chapitre 3: Etude statique des poutres et des dalles L._ Les poutres : généralites ~ définitions 1, Introduetion 2, Définition de la poutre droite en flexion simple plane nL baat tranchant et normal - moment de flexion . Torseur des éléments de réduction 2 Expression mathématique de I'effort uanchant et du moment de flexion 3, Diagrammes représentatifs (cas des poutres isis ) Exercice n? |_ Exercice n? 2, BRSSESASAS RRRR ERE OG 2 a a7 31 3 33 33 33 37 37 38 39 2 Béton armé : guide de calcu! IIT. Caleul des poutres hypersiatiques et des poutres continues... 1. Portées 8 prendre en compte. 2. Combinaisons d'actions et cas de charges sis wna en 3. Différenis types de planchers_.__. 4, Méthode forfataire applicable aux planchers charge d'exploitation moderée. Brercke . 5. Méthode de Caquot applicable aux Places charge d’exploitation relativement levee — Exercice de Exercice i i ra aa TY. Dalles de planchers 1, Définitions - géméralités = 2, Panneau rectangulaire isostatique — Exercice —— . 3, Dalles continues iad es cbt - EXEPCICE opm aie ee 'Y. Charges sur un plancher a poutres et poutrelles, 1. Appuis d'un panneau de dalle 2. Charges sur une poutrelle Exercice ; 3. Charges sur une poutre Exercice — . Chapitre 4; Caractéres des matériaux Eo Beg se 1. Résistance du béton ee eae 2, Résistances caracténistiques des bétons..__ a 3. Deformations longitudinales du bét08 4. Coefficient de Poisson Se TL. Lesaciers — — — = 1. Prescriptions générales... i ty 2. Diagramme contraintes-déformations 3. Aciers disponibles ae = Chapitre 5 : Justification des sections soumises 4 des sollicitations normales — régles générales. TE etredeecibom soe = penser Ti. Etat-limite uitime de résistance . - 1, Hypothases de C81 00h suo a 2. Diagramme contraintes-déformations du béton = 3, Diagramme contraintes-déformations des aciers 4. Diagramme des déformations limites de la section -r2gle des trois pivots. m. Etat-imite ultime de stabiité de forme.. i a4 ye Bi tas service “as de adorable a strctre = 84 « Hypothtses de cal 84 2 Etat-limite de com 35 3. Buat-limite d’ouver 85 V. Etat-limite de service vis-a- 88 Chapitre 6 : Caractéristiques des sections. L Feldr ol omioe de grave a 1 Poids .. ; ‘ on : Poids d'un comps et centre de gravité neuen. “Ol TL Moment statique d'une section homogine.__ cece m™. Meee atid rat — wets | Se . Définitions seer 94 2. ‘Théoréme d'Huygens 3. Axes et moments principaux IV. Sections simples et exer 1. Section rectangulaire___. 2, Section eirculaire. 3. Scotion trapézoidale. Exercice : section en Té V. Caractéristiques des sections en béton armé._ 1, Généralités._. 2. Section rectangulaire, 3. Section en Té_. Exercice iapitre 7 : Calcul d aaa 103 L._ Hypothéses.. 103 103 1. Condition de résistance &"ELU. 104 2. Condition de résistance & "ELS 104 3. Condition de non-fragilité : 104 4, Dispositions constructives ne TOM 5 104 106 107 107 107 a 108, 4, Dispositions constructives nt cone, HD Il, Justification des poteaux ee 109 1. Evaluation forfaitaire de l'effort normal résistant a 0 2. Détermination des armatures longitudinales. seston ut 3. Détermination complete de 1a section en ul 4, Détermination des armatures transversales on... — 2 Exercices * oi a 113 1, Poteaux dont les dimensions sont cones - 113 2. Poteau rectangulaire de dimensions inconntes <0. lia 3, Poteau rectangulaire avec wne dimension imposbe no 14 Chapitre 9 : Justification des sections soumises a des sollicitations normales =a flexion simple 4 'état-limite ultime de résistance_._ - 1. Hypotheses de calcul peace nT] I. Méthode générale de calcul isi minninanocs “EG TEL. Calcul des armatures longitudinales pour une section rectangulaire........_ 119 1. Section sans armatures comprimées. pa 9 2. Section avec armatures comprimées uu imac, AL TV. Dimensionnement d’une section rectangulaire = 124 Brercices. Scns oe 125 V. Etude des sections en TE _ eee co 26 1. Largeur efficace de la table de compression... 126 2. Mode de calcul des sections em TE ou peanut: AD Exercices. accent Se 129 Chapitre 10 : Justification des sections soumises & des sollicitations normales - la flexion simple a état-limite de service... ji 13t 1. Hypothéses de ealeul soe gue 131 I, Méthode générale de calcul — — 132 132 Détermination du centre de gravité “ Inertie de la section homogéne réduite : suman 158. Calcul des containtes .—..— — ee Cas de la section rectangulaire a 13 Cas de Ia section en Te. 4 134 Vérification rapide des sections reciangulaires & I's Calcul des sections lorsque I’é1at-limite de service est le plus défavorable,... 143 Nowauye Table des matiores Exercices ~ 1. Utilisation des vableaucx de 2. Etude complete des mémés exemples J. Exemple de section en TE. Chapitre 11 ; Déformation des poutres. L_ Evaluation des Mehes TL. Valeurs limites des fléches . si 1. Flbche & calouler 2. Fltches admixsibles TIL. Caleul pratique des Meches He Le Thborie 3 ssc 2. Détermination des courbures parla méthode générale. 3. Deseo ution des comnnes par lame de Ther fissurée. 4, Cas des dalles rectangulaires Exercices : comparaison des méthodes. Méthode générale oo Méthode de l'inertie fissurde Estimation des feches an CaRIONE esas Chapitre 12 : Justification des sections soumises a des sollicitations normales — la flexion composée (sections rectangulaires) a 1. Hypothéses et dispositions générales 1, Définition st ‘2. Notion de flambement 3, Sollicitations & considérer IL Sections entitrement tendues... 1. Etat-limite ultime— 2, Btat-limite de service.. 3, Dimensionnement global BRN st i IIL. Flexion composée avee compression justification a P’état-limite ultime 1. Définition de 1"état-imite ultime._._ - 2. Dimensionnement des sections partiellement comprimées. 3. Dimensionnement des sections entidrement comprimées IV. Flexion composée avec compression : vérifieation a I’état-limite de service 1, Définition de I"état-limite de service __ pi i 2. Vérification d'une section partiellement comprimée 3, Vérification dune section entirement comprimée____ 148, 149 149 152 153 153, 155 155 155 156 156 186 158 158 159 160 160 161 161 163 163 163 164. 167 168 169 169 170, 170 m1 m1 175 175 176 176 177 178 Béton armé : guide de calcul V. Flexion composée avec compression : dimensionnement a ’état-limite OO oes a — 1 DDimensionnement dee sections purtiellement comprimées earns, 2. Dimensionnement des sections entitrement comprimées Exercice n° | pict Exercice n° 2. Chapitre 13 : Justification des sections soumises a des contraintes tangentes — leffort tranchant...... L Introduetion i TI. Bases du calcul sas - . Poutres sans armatures transversales...... 5 ‘Poutres avec armatures transversales (ou armatures TIL, Résistance des dimes ~ Sections courantes ‘Généralités Vérification du béton de I"fme ‘Vérification des armatures d'ame ‘Vérification des armatures longitudinales. Dimensionnement des Ames... a Répartition des armatures transversales... — Arrétdes armatures principales 2 ‘Cas des dalles et poutres-dalles IV. Zones d'application des efforts... ee 1. Appuis de rive. 2. Appuis intermédiaires Birra ic aici Pra aha ene ‘Chapitre 14 : Dalles en flexion simple_____ 1. Introduction... a. mics anaes meri — sia Dispositions constructives .... — — on 4, Blat-limite de déformation a. geome cses — . Les produits. Z Disposition des irellis soudés —. Exercice : ferraillage d'une dalle continue... 179 179 179 180 184 2it aun a 2u1 214 24 24 215 25 25 220 Chapitre 15 : Semelles de fondation_.. LL Généralités i, Définitions 2, Stabilité des fondations x 3. Différents types de fondations. 4, Dispositions constructives HL. Fondations sur semelles - généralités.... 1. Dispositions générales 2. Semelles continues sous murs mi. Semelleszigites sous mur soumnises hunt charge verticae ceatrée, 1, Répartition rectangulaire des contraintes Table des matiéras. 9 TV. Sarai recengulatrs sous poten rectangolire ommise ds une charge verticale centrée..._ . Ripastition reptangulaire des conmaiates an sol_. 2. Répartition bi-triangulaire des contraintes (ureocher ow béton) 3. Ancrage des barres Exercice Vv Semler su pier dea wi den leer ocelot Dimensions de la semelle 2 Semele armée par des nappes dz barres cage - 3, Sepals mie actor see Exercice__ VI. Semelle sur deux ou quatre pleut pias Semelle sur deux pieux soumise & un effort normal centré Exercice 2. Semele camrée sur quatre pieux soumise 4 un effort normal centré...._. Exercice.. ‘VIL Semelles filantes sous mur - semelles rectangulaires sous poteau sepconnt per un eo et oounaes wm effort normal ean! moment de flexion. 1, Diagramme des contraintes 2, Condition de résistance du sol... 3. Armatures dune semelle repasant sur le sol 4, Semelle continue sous mur 5, Semele rectanguluire sous poleau rectangulaire..... Exercices 225 225 225 225 22s 247 248 249 249 250 251 251 252 10 __| Béton armé : guide de calcul Chapitre 16 ; Exemple d’étude d'une structure mettapie de batiment___._.. — — cranes, 2D I. Description et données... ca IL, Caractéristiques utiles des matériaux. — 260 TEL. Etude de la dalle D; =< = 261 TV. Etude de Ia poutre C,_ cs cot = 263 V. Btude du potesu Py Pe 269 VL Btnde dela semelle sous Py. ios 7 270 Chapitre 17 : Dispositions diverses ‘concernant les armatures. omens FR 1. Principales dispositions concernant les armatures longitudinales. — m 1. Recommandations canna — - mm 2. Fissuration. = sami | OTS 3. Bnrobage des armatures a = 274 4. Pourcentages minimaux d’armatures. ecroomceen TS IL. Mise en place des armatures longitudinales a OS 1, Diamétres utilisables. = =_— 276 2. Disposition géométrique des armatures 277 TIL Adhérence et ancrages —.--n-__ 278 1. Ancrages rectilignes a ——— 8 2, Ancrages par courbure des bares tenducs 2 —. 79 3. Trellis soudés ee | 8D IV, Sections réelles d’armatures PRINCIPAUX TABLEAUX ET ORGANIGRAMMES Actions permanentes dans le bitiment —____ cram. Charges d’exploitation dans le bitiment Dingrammes des poutres ® ume trav Méthode de Caquot - cas courants Coefficients |1, et |, pour les panneaux de dalles rectangulaires ee Résistances caractéristiques et de calcul du béton een oe al Contraintes admissibles 4 1°ELS dans les aciers tendus — 88 ‘Tableaux pour le calcul des tirants 108 Caractéristiques des aciers i "ELU. 120 ‘Tableau 09-1 : sections Al"ELU : By = f(j.)- poe eememnccmm OD ‘Tableau 09-II ; sections & 'ELU : B, et B’, = fx). ~ _ a. 19 Sections et Té A 'ELU : , = fifty) aes 127 ‘Tableaux 10-4 10-VIIT: vérification rapide a "ELS gions ABS ‘Tableau 10-IX : dimensionnement des aciers AV'ELS_.._.. ecco ‘Tableau 10-X et 10-X1 : redimensionnement & MELS sce ia? Flexion composée 4 )"BLU : organigramme général on. = wa dad Flexion composée : excentricité critique relative ¢ = f(y) neni 174 ‘Valeurs limites des contraintes tangentes ullimes — 193 Armatures trans versales dans les dalles See 201 ‘Treillis soudés : différents produits et caractéristiques = 216 281 Sections réelles d*armatures itt » CALCUL DU BETON ARME AUX ETATS-LIMITES > I. Régles B.A.E.L. 91 Les ouvrages et constructions en béton armé, soumis & des ambiances s"écartant peu des seules influences climatiques, et dont le béton est constitué de granulats maturels normaux, avec un dosage en ciment au moins égal & 300 kg/m? de béton mis en ceuvre (pour les ciments Portland habituels comportant peu d'ajouts), doivent ére congus en respectant les normes et les Documents Techniques Unifiés (D.T.U.}, ainsi que les : REGLES TECHNIQUES DE CONCEPTION ET DE CALCUL DES OUVRAGES ET CONSTRUCTIONS EN BETON ARME, SUIVANT LA METHODE DES ETATS-LIMITES (REGLES B.A.E.L. 91), Sont considésées en béton armé, les pices qui sont encore aptes i jouer leur rOle dans la struc- ture dont elles font partie, lorsque Ia résistance a la traction par flexion de leur béton est suppo- sée nulle (ce qui conduit habituellement & prévoir un pourcentage minimal d’armatures, en application de la régle de non fragilité). Restent en dehors du domaine des présentes regles = * es constructions en béton nom armé ; + les constructions en béton constitu’ de granulats égers ; + les constructions en béton caverneux ou cellulaire armé ; * les éléments armés de profilés laminés et les structures mixtes acier-béton ; * les éléments soumis en service & des ternpératures s*écartant sensiblement de celles qui résultent des seules influences climatiques. Certains cuvrages peuvent faire l'objet de rgles particulidres auxquelles il est alors fait néfé- rence. 14] Béton armé : guide de esicut > Il. Notion d’état-limite > 4, Définition des états-limites Un état-limite est un état dans lequel se trouve une structure ou un élément de structure et tel que, s'il est dépassé dans le sons défavorable, cette structure ou eet élément ne rEpond plus aux fonctions pour lesquelles il est congu, On distingue deux catégories d'éiats-limites : les états-Himites ultimes dont le dépassement équivaut a la ruine de la stracture, et les é1ars-limites de service dont le non respect compromet la durabilité de Youvtage ou contrarie les conditions d’exploitation habituelles. Un état-limite particulier n'a pas é1é considéré : c'est celui de la fatigue dont I'expérience a montré qu'il n'a aucune incidence pratique sur la sécurité des structures les plus courantes, dans la mesure 02 Jes dimensionnements habituels et un minimum de qualité dans |'cxGcution sont respectés. Cependant, dans le cas de structures dont les sollicitations seraient essentiellement dues & des charges d’exploitation atteignant fréquemment leur niveau ceractéristique ou nominal, il conviendrait de procéder & des justifications particulidres vis-A-vis de I"état-limite de fatigue. Conformément aux Directives Communes 79, auxquelles il convient de se reporter pour de plus amples explications, les justifications font intervenir : + des résistances caractéristiques des matériaux acier et béton : on se réfere pour le béton a Mnstruction sur le contréle de ta qualité des bétons, et pour les aciers aux valeurs garanlies par les. producteurs et contrdlées sous Tégide de la Commission Interministériclle d'agrément des armanures pour béton armé ; + des valeurs représentatives des actions, essentiellement basées sur les valeurs nominales ow caractéristiques, multipliées par des coefficients y tenant comple de I'intensité de l'action ot de sa probabilité de concomitance avec d'autres actions : + des combinaisons d'actions spécifigues aux érats-limites considérés : dans chacune d'clles, chaque action est multipliée par un coefficient yi lié & Faction et 4 |'état-limite considérés. Les coefficients Yq englobent & 1a fois les incertitudes liées aux actions et celles résultant des sollicitations, car pour la plupart des justifications il n'est pas indispensable de faire ressortir Ia partig de Yq (désignée Yp3) s‘appliquant aux sollicitations ; * des coefficients Yq appliqués aux résistances des matériaux constitatifs, leur quotient don- nant des résistances de calcul intervenant dans les sollicitations de calcul résistantes. Les coefficients Yq, dépendent notamment de la nature du matériau et de 1a sollicitation de calcul. > 2, Les différents états-limites 2.1. Etats-limites ultimes Tis correspondent & ce que l'on entend généralement par la limite de résistance mécanique au- dela de laquelle il y a ruine de l'ouvrage ; on distingue ainsi - + létat-limite ultime d'éguilibre statique qui conceme la stabilité de l'ouvrage : par exemple, ‘un mur de souttnement ne doit ni basculer ni glisser sous I'ensemble des charges qui s'exer- cent sur lui : poussée des teres, poids de l’ouvrage, frottement sur la base de la semelle, etc. ; * ['état-limite ultime de résistance, qui le premier vient & l'espril, ct concerne la non rupture de Louvrage : le mur de souttnement préeédent ayant &6 calculé pour que sa stabilité soit Calcul du béton armé aux états-limites 15 assurée, il ne doit pas se rompre sous l'effet des efforts qui lui sont appliqués ; cela conduira par exemple a déterminer les quantités d°armatures on acier a placer dans Ie volume de béton; + ['état-limite ultime de stabilité de forme conceme les pidces élancées soumises, entre autres, un effort de compression axiale : ces pices doivent résister au risque de flambement (voir chapitre 12, § 1.2). 2.2. Etats-limites de service Ils correspondent & des critéres dont le non respect me permet pas a I'élément d'étre exploité dans des conditions satisfaisantes ou compromet sa durabilité ; on distingue : + Pétat-limite de service vis-a-vis de la compression du béton ; des désordres graves peuvent apparaiire dans les éléments ; + Pétat-limite de service d’ouvenure des fissures : a corrosion des armatures, insuffisamment protégées, compromet la durabilité de l’ouvrage ; des fonctions d’étanchéité ou des eritéres esthétiques d'aspect extérieur peuvent également me pas étre respectés $ + Vétat-limite de service de déformation : des déformations trop importantes de l'ouvrage peu- ‘vent créer des désordres : fissuration de cloisons ou de camrelages sur une dalle trop fléchie par exemple. > Ill. Actions Les actions sont l'ensemble des charges (forces, couples, etc., permanentes, climatiques et d'exploitation) appliquées & la structure, ainsi que les conséquences des modifications sta- tiques ou d'état (retrait, variations de températures, tassements d'appuis, etc.) qui entrainent des déformations de la structure Les valeurs des actions ont généralement un caractére nominal ; elles sont définies soit par les textes réglemeniaires et nommatifs en vigueur, soit par différents articles du réglement B.A.E.L. 91 (A.3.1, annexe D, etc.), soit par les textes particuliers & I’ouvrage (CCTP), Les actions sont classées en trois catégories en fonction de leur probabilité d'occurrence et de leur variation intensité dans le temps. > 1. Actions permanentes (G) Elles sont appliguées pratiquement avec 1a méme intensité pendant toute la durée de vie de Touvrage et comportent : + le poids propre de la structure, calculé d’aprés les dimensions prévues aux dessins d'exécu- tion, le poids volumique du béton armeé étant pris gal & 25 kN/m? ; + les charges de superstructure, d’équipements fixes, les efforts dus a des terres ou & des liquides dont les niveaux varicnt peu, les efforts dus aux déformations permanentes impo- ses dla construction... 416 Béton armé : guicte de calcul > 2. Actions variables (Qi -i = 1, 2..., n) Ce sont des actions dont |'intensité est plus ou moins constante, mais qui sont appliquées pen- dant un temps court par rapport aux actions permanentes. Elles sont définies par les textes réglementaires et normatifs en vigueur ; on distingue : * les actions d’exploitation qui sont définies par les conditions propres d'utilisation de Vrouvrage ou par des normes et réglements dont les principaux sont : NF P 06-001 (charges. exploitation des batiments), NF P 06-004 (charges permanentes et charges d’ exploitation dues aux forces de pesanteur) et CPC fascicule 61 ~ citre [I (ponts et routes) ; = les actions climatiques définies par les régles Neige et Vent D.T.U. P 06-002 et D.T.U. P 06-006; + les actions dues @ la température : & défaut de justification plus précise, ces actions corres- pondent a des dilatations lingaires relatives, & partir d'une température initiale prise entre Bet 14°C, des 1,5.104 dans les climats trés humides, 2.10 en climat humide (France sauf son quart sud-est), 3.104 en climar tempéré sec (quart sud-est de la France), 4.10% en climat chaud et sec, 5.10 en climat ues sec ou désertique. * les actions appliquées en cours d'exécution qui peuvent &tre combinges avec les actions cli- matiques. > 9. Actions accidentelles (Fa) Séismes, action du few, chocs de véhicules, etc., ne sont & considérer que si des documents ordre public ou le marché le prévoiem, > IV. Sollicitations > 1. Définition Les sollicitations sont les effets provoqués, en chaque point et sur chaque section de Ia struc- ture, par les actions qui s'exercent sur elle ; elles sont exprimées sous Ia forme des grandeurs “classiques” de la Résistance des Matériaux qui vont permettre: d’effectuer les justifications prévues par le réglement (calculs de dimensionnement, verifications de résistance ou de défor- mations, etc.) : ce sont le moment de flexion, Veffort tranchant, l'effort normal, ete., en tel ou tel point de la structure. Ces sollicitations sont calculées en utilisant les lois de la mécanique (statique) pour les struc- tures isostatiques, c’est-A-dire pour lesquelles l'application de ces lois suffit pour déterminer toutes les solicitations ; dans le cas inverse, pour les structures dites hyperstatiques, les sollici- tations sont déterminées en utilisant pour la structure un modéle élastique et linéaire, les cal- Calcul du béton armé aux états-limites 17] ‘culs étant meads a partir des sections brutes, c'est-2-dire sans déduction des vides qui peuvent tre réservés dans centaines sections, Par ailleurs, on tiendra compte de certains phénoménes particuliers : redistributions d'efforts, variations d'inertie, etc., en adaptant les méthodes de la Résistance des Matériaux en élasticité linéaire au matériau particulier qu’est le béton armé : cela conduit & certaines méthodes expo- 3€es dans la suite de cet ouvrage ( méthode de Caquot pour les poutres par exemple). > 2. Combinaisons d'actions Les justifications produites doivent montrer, pour les divers éléments constitutifs et pour Tensemble de la structure, que les sollicitations dé calcul définies dans la suite ne provoquent pas le phénoméne que l'on veut éviter, Le reglement impose que ces sollicitations de calcul soient calculdes & partir des actions appliquées & la structure affectées de coefficients particu- liers, selon le type de I'aetion et selon le type de justification que l'on effectue : cela conduit & ‘ce que l'on nomme les combinaisons d’actions. Pour effectuer ces combinaisons, les actions permanemes et variables sont classées en quatre calégories et notées comme suit : Goux: ensemble des actions permanentes défavorables (vis-a-vis de la sollicitation que Yon est en train d'examines), Gain ensemble des actions permanentes favorables, Q); une action variable dite de base, Q (i >1) : es autres actions variables dites d’accompagnement. 2.1. Actions permanentes Dans une combinaison donnée, Gag: €t Gain Uésignent des actions d'origine et de nature diffe- rentes, ce qui exclut de partager une méme action permanente entre ces deux parties.; en parti- culier Je poids propre d'une poutre continue est introduit avec le méme coefficient sur toute sa Tongueur : il seta ainsi considéré soit toujours en Gg, défavorable ou en Gyg favorable. Si on ne sail pas a priori si une action est défavorable ou favorable pour une sollicitation donnée (ce qui est souvent le cas pour les structures hyperstatiques — vair a titre d'exemple la méthode de Caquot, ch. 3, § ILL5.2), on examine successivement les deux possibilités. Sot & étudier l"dquilibre statique du mur de souténement cl-aprés, vis-a-vis du baseulement autour du point A. En négligeant la réaction du terrain aval, ce mur est soumis & son poids propre W qui est évi- demment favorable a I"équilibre, ainsi qu'A action des terres amont : les méthades de la ‘Mécanique des Sols permettent de calculer cette action en la décomposant en deux forces ; Ia poussée P, sur le parement amont et l'action verticale P, sur la semelle amont. P, est évi- 18 _| Béton ame : guide de calcul demment défavorable & 1" équilil alors que P, lui est favorable ; cependant, ces deux forces nétant que deux parties “arbitrairement” s6parées pour les besoins du cal- cul de I'action globale des terres amont sur le mur, elles doivent obligatoirement tre considérées toutes les deux soit comme Guus soit comme Gun. Ignorant a priori laquelle des deux situations sera Ia plus défa- vorable 2 1’ équilibre, on considére successivement les deux cas; compte tenu des coefficients (voir plus loin) 1,35 sur Gas et | sur Gain I’état-limite ultime de stabi- lité du mur sera assuré si: + avec Gar ? dy X (18 W) +4, x (1.35 x Py) 2 da 8 (1,35 x PA) + avec Gri? dy x (Ix W) +4 x (xP) 2d, K(X PA) Figue 01.01 2.2, Actions variables Elles sont réparties en : + une action dite de base, notée Q, d’accompagnement et notées Q, (>). = les autres actions, L’action de base Q; est : * Vaction unique si c'est le cas, + sinon : ~ a plus fréquente si l'une est neltement plus fréquente que les autres, — Ia plus élevée si I"une est nettement plus élevée que les autres, — enfin I'une ou l'autre des actions variables, les différentes combinaisons devant étre envi- sagées pour trouver la situation la plus défavorable. _Exemple : supposons une toiture terrasse susceptible de recevoir une charge de neige dlevée Sy {par exemple le poids de 1,5 m de neige mouillée) ; 4 Premier cas : elle est accessible au public, ce qui correspond A une change P : sur cette ter- ase, on aura soit 1,5 m de neige mouillée, soit un public nombreux, mais pas les deux simul- tanément : Q)=S, 0uPetQi=0: Calcul du béton anné aux états-timites [~ 19] Second cas : elle est utilisable en parking, ce qui correspond & une charge P il peut y avoir 1,5 mde neige mouillée par dessus des véhicules occupant toute la terrasse : Q) = Max (Sn; P) ct Qo = min (Sn; P). > 3, Combinaisons de calcul 3.1. Pour les justifications aux états-limites ultimes La combinaison 4’actions & considérer, pour déterminer les sollicitations lors des situations durables ou transitoires (par opposition aux situations accidentelles), est appelée combinaison fondamentale ; 1,35 Gas + Goin + ¥Q1Qi +E 13 Wor = 1,5 dans le cas général, 1,35 pour la température, les bitiments agricoles & faible densité d'occupation humaine (et sans action humaine permanente), les charges routiéres étroitement bornées ou de- caractére particulier. ‘Les coefficients w,, de pondération des valeurs d’accompagnement sont définis & I'annexe [ du réglement B.A.ELL, (voir § ¥), Pour délerminer les sollicitations lors d'une situation accidentelle, la combinaison d’actions & considérer, si elle n'est pas définie par des textes spécifiques, est la combinaison accidentelle : Te [Gras + Gouin + Fa + Wi-Qi +E Wai.Q] avec Fy aleur nominale de "action accidentelle, Wu-Q valeur fréquente d'une action variable, Yo.0, = valeur quasi-permanente d'une action variable. 3.2. Pour les justifications aux états-limites de service La combinaison d'actions & considérer est appelée combinaison rare : Gnas + Gain + Qi +E Vo O > V. Valeurs numériques des actions et coefficients de combinaison ‘Les différentes valeurs indiquées ci-aprés découlent des normes NF P 06-001, NF P 06-004, ANF P 22-615 et des régles NV 65 révisées. 20 Béton armé : guide de calcul > 1, Actions permanentes dans le batiment MaaTeRAD "Poivs voimnaue] RevErEusnT ‘Poivs SuRFACIOUE (ktU’ bbéton ams 25 ‘hapa en morte, dalla flotanta 02 béton non ard 2 (oar om d'épaisseurh plata 10 carrelages y compris mortier aux tants hycrauliques: 18 mottier de pose : ‘briques pieinas 19 g*8s oBrame 4.5 mm 05 briques crouses 3 978s cérame 9 mm 08 parpaings ploins a1 dallage céramique o7at pparpaings craux porteurs a parquet da 23 mm chane a yy compris lambourdes. 025 sapin 55 sols minces textiles [> 2. Charges d’exploitation dans le batiment NaTuRe ou LOCAL Hébargement on chambres, salles:de Jeux et repos das créchess alivett(dortolrs) Salles de restaurants, cafés, cantinas (nombre da places assises < 100) Salles co réunions avec tables de traval Halls divers (gares, etc:) ue pubic se dépiace ‘Salles clexposition de moins de 50 m* Salles exposition de plus do 50 m? Salles de réunion et lleux de cuits avec assistance debout Salles, tibunes ot gradins des leux de spactacte at de sport aver places debout 60 Salles do théAtre, de conférences, amahithéatres, tribunes avec sidges 40 Culsinas des colleetivités, non compris gros matériel 25 Boutiques ot annexes 5a" Balcons 35 Balcans da batiments recevant du public 6.0 Loggias Cireulations intériaures des balimonts Calcul du béton armé aux états-imites | 21 ‘Gaance INATUREET ESTIMATION OULOCAL expLomaTion | NATUREETOESTAATONOU LOCAL — grexpLontaTION (Nim?) [Batimens & usage cthabitation B. scolaires et universitaires lLogements y compris Salles de classes, saritaires 25 aménageabies is Dortoirs collects 25 35 ‘Atolios,laboratoires Escaliers (nat. lourd exctu) 25 (marches isoldas exciues) 25 ce ot 40 /Greniars ts 25 Biblothéques, salles de réunion 40 [Garage et statonnement des Guisines collectives 50 voitures Kégres 25 [Batiments de bureaux B. hospitaliers et dispensaires [Bureaux propromont cits 25" | Chambres 1s" Circulations ot escaliers 25 Girulations intornes 25 Hails de récaption 25 Locaux médicotechniques Halls & guichets ao (aallas de travail et opération) 35 @ Dégression horizontale Les valeurs ci-dessus sont susceptibles de minoration lorsqu’elles sont appliquées & de grandes surfaces, et éventuellement de majoration pour de petites surfaces : a) Garages et parcs de stationnement pour les véhicules légers, de surface S en m? $$ 20m?:q=2,5 kN 20 m? < § $60 m?: q=(3,0-0.025 S$) kNim? $2 60 m?: q= 15 kNim? b) Charges repérées par * dans la liste précédente La valeur de base du tableau est & multiplier le cas échéant par le coefficient défini ci- apres : Ss 15m?:A=1 15 m? 3. Charges climatiques dans le batiment 3.1. Valeurs nominates des charges climatiques a) Action du vent La valeur nominale est en regle générale prise égale & 1,2 fois 1a charge normale des régles NV 65 révisées pour les justifications aux états-limites ultimes de résistance, et 1,0 fois cette charge normale aux états-limites de service, Il est précisé que la charge normale est In valeur calculée cn utilisant la pression dynamique de base définie & l'article TIL1 des régles NV 65 et aprés application des coefficients dajustement liés Ia position et & la nature de la construction. La valeur nominale définie ci-dessus peut cependant étre réduite : * pour certains états-limites de service autres que ceux susceptibles de mettre en cause In dura bilité des constructions, par exemple les états-limites de service liés & des restrictions dexploitation, des questions d’aspect ou de confort ; * en situation d’cxécution lorsque les conditions locales ou météorologiques le permetient (notamment en fonction de Ia durée de In phase de chantier considérée). Calcul du béton armé aux états-imites [23] b) Action dela neige La valeur nominate de I’action de la neige est en général prise égale i: * Ia charge normale S, des régles NV 65 révisées lorsque S, < 0,5 kN/m?, Ia méme charge majorée de 0,12 (S,-0,5) en KN/m? lorsque S, > 0,5 KN/m?, Lattention est attirée sur le fait que, dans certaines régions montagneuses mais de faible alti- tude et exposées & des situations climatiques particuliéres (“fond” des grandes vallées alpines par exemple), I'expérience conduit & prendre des charges de neige souvent largement supé- Ficures & celles prévues ci-dessus, ¢) Compatibilité des actions de la neige et du vent Pour les constructions situées en un liew dont t'altitude est inférieure & 500 m, les actions de Ia neige et du vent sont considérées comme incompatibles, sauf dans le cas od des dispositions de la toiture rendent pratiquement impossible l'enlavement de la neige par le vent (sheds, noues, ‘terrasse avec acrotére). Pour les constructions situées dans un liew dont I'altitude est supérieure & 500 m, les actions de Ja neige et du vent sont considérées comme = + particllement compatibles dans le cas général, la valeur nominale de la neige (qui n’inclut pas le coefficient y,) étant alors prise égale 2 la moitié de la valeur définie en b) ; * compatibles lorsque les dispositions de Ia toiture rendent pratiquement impossible l'enléve- ment de la neige par le vent (cf. ei-dessus). 3.2. Coefficients y pour les actions climatiques Les valeurs des coefficients y relatifs aux charges d’exploitation sont fixées par I'annexe & la norme NF P 06-001. Pour les actions climatiques, elles figurent dans le tableau suivant : NATURE Des CHARGES Vent Neige pour altitude ¢ 500 m o77 Neige pour altitude » 500 m O77 Variations uniformes do la température 08 > 4. Combinaisons d’actions Les paragraphes suivants précisent les combinaisons d'actions & considérer dans les cas cou- rants pour la vétification des états-limites ultimes de résistance et des états-limites de service. Tl est rappelé que toutes. les combinaisons mentionnées ne sont pas & considérer simultané- ment. Seules sont A étudier celles qui apparaisseat comme les plus agressives ; en particulier Vindication “oa” dans les tableaux qui Suivent marque Ia nécessité d’effectuer un choix dans ce sens. Rappelons les notations utilisées : [24] Béton anne de calcel G : charges permanentes, Op : charges d’ exploitation des batiments, W,S, —_ : action du vent, de la neige, 7 : variations uniformes de Ia température. Les combinaisons d'actions & considérer en situation d’exploitation figurent dans les tableaux en précisant que : * en situation d’exécution, il est loisible de se reporter aux dispositions relatives aux ponts- routes : + les combinaisons faisant intervenir la neige et le vent dépendent des conditions de compati- bilité indiquées ci-dessus ; elles sont d’ailleurs rarement défavorables pour les toitures, les sollicitations dues au vent étant en général de sens contraire & celles dues & la neige ; + pour les halles équipées de ponts roulants, les actions variables de base et d’accompagne- ‘ment sont déterminées en tenant compte des conditions de service simultané de ces ponts roulants (NF P 22-615). 4.1. Pour la vérification des états-limites ultimes de résistance ACTIONS PERMANENTES ACTIONS VARIABLES: ‘de base : Taccompagnement + accompagnement ; 1.88 Gn + Bron Yor. 13 v1, 13 ¥en 1,50, oouWouS, QounsT ouW+ 8, 135 G ous 0.00 1.3 vo.Op ou S, OovosT 001.3 ¥p Gp +Sy 00U 1,3 v_.Q, ouW OouosT L 01,3 ¥p.Qy +W (Ghee ps det 887 (33+ 077 = ream nn can carte gu By cara conarcat voces EUUSTERES Se tne ne ara uodrtrant papa corte Sober ener ener acter ee Aue hts to covet 108 4.2. Pour la vérification des états-limites de service 0 0u0,77 W 00,77 S, w 0.0U YoQp Sn 0.0U vos {i} Levey au Praca ls Wp ort afacton 60 ba, he ior! enc var rein (2) vee a gal 40.77 (0.90% 0.77 = 1) ar Tous sets evra Oye dans cara cas ie? au8t Calcul du béton armé aux états-limites 25 Test rappelé que les combinaisons a considérer dépendent de la définition des états-limites de service. En général les actions de base sont seules a intervenir, par exemple, pour les états- limites de service de déformation, Les effets des variations dimensionnelles (notamment dues a la température) peuvent étre négligés sous réserve de respecter certaines dispositions constructives relatives aux distances cenire joints, a la flexibilité des appuis et aux pourcentages minimaux d’armatures. UNITES ET NOTATIONS > I. Unités Pour les calculs et sauf indications contraires exceptionnelles, les formules utilisent les unités indiquées dans le tableau suivant ; les résultats doivent étre fournis avec les mémes unités. En aucun cas des calculs ou des résultats utilisant des unités non conformes & la liste des unités de mesure Iégales en France (D 75-1200 du 4.12.75) ne saucaient étre admis, PI. Notations lest recommandé de faire usage des notations de la liste ci-aprés qui énumre l'essentiel de ve qui eat utilisé en béton armé. Dans la mesure od cette liste n'est pas exhaustive, il convient de la compléter en se référant & la norme NF P 06-005, 28 | Beton armé : guide de calcul > 1. Principes 4 Majuscules romaines Elles désignent les actions et sollicitations (forces, moments), les grandeurs géométriques & Trexception des longueurs!, les modules de déformation et d’élasticité. Minuscules romaines Elles désignent les longueurs et les quantités géomeéiriques ayant la dimension d'une longucur, les densités de forces réparties, les résistances, certains coefficients. Majuscules greeques Biles ne sont employées que dans quelques cas consacrés par l'usage. + Minuscules grecques Elles désignent les contraintes, les grandeurs réduites (sans dimensions) telles que les défarma- tions relatives, certains coefficients @ Indices Tis sont employés pour distingver des grandeurs de méme nature représentables par le méme symbole mais sc rapportant & des matériaux, a des Ages ou A des roles mécaniques differents ; les indices sont constitués, sauf exception, par une ow plusieurs minuscules romaines ow une majuscule romaine éventuellement suivie de minuscules ou de chiffres ; un indice ou une suite d'indices peuvent étre omis dans le but d'alléger I' écriture s'il ne risque pas d'en résulter de confusion. + L’apostrophe File peut servir & distinguer deux grandeurs de méme nature mais différant par leur emplace- ment géométrique. > 2. Indices 2.1, Majuscules romaines A actions accidentelles, Q action variable quelconque, B charges d'exploitation sur les plan- |S _actions dues a Ja neige, sollicitations, chers de bitiments, T actions dues aux vz jons de tempé- E séismes, rature, G charges permanentes, W actions dues au vent. M charges d'exploitation & caractére particulier, 1. Avercepdon dL fréquemnment utilisé ts place det qu: peut re coafondu avec (un). 2.2, Minuscules romaines et abréviations b ——béton, © compression, 4 valeur de dimensionnement ou de calcul, limite d°élasticité, Est (point cardi- nal), entrainement, fissuration, flambement, Aluage, centre de gravité, granulat, initial ou instantané, fige de j jours, caractéristique, longitudinal, moyenne, matériay, maximal, perce a & 3. Notations La signification des principales notations est Ja suivante : 3.1, Notations en majuscules romaines aire d'une section d’acier, somme des aires des sections droites d’un cours d’ armatures transver- AA > aire d'une section de béton, diamete, rigidité, module d'élasticité longitudinale, module de déformation longitudinale dubéton, module de déformation instantanée (Ey A l'Age de j jours), module de déformation sous fluage, module d’élasticité de V'acier, module de déformation différée (Ej pour chargement appliqué 2 T'age de j jours), F force ou action en général, PQ mp pooe min a ° r réd s XYZ e FRR Re GPRO . Zz Unités et notations minimal, section nette, Nord, section brute, origine, retrait du béton, rupture de l’acier, réduit, acier pour les armatures de béton amné, Sud, scellement ow adhérence, service ou utilisation, wansversal ou traction, ultime, Along terme, Ouest, afférent & des axes de coordonnées de direction x, y ou z, module d’ élasticité transversale, action permanente, moment d'inertic, coefficient, Jongueur ou poriée, Jongueur libre, longueur de flambe- ment, moment en général, moment de flexion le plus souvent, moment fléchissant développé par Jes charges permanentes, moment fléchissant développé par les charges ou actions variables, moment de calcul ultime, moment de calcul de service, effort normal (peut étre indicé comme M), 30. Béton armé : guide de calcul P action (de pesanteur) pouvant com- prendre une partie permanente et une partie variable, action ou charge variable, charge d'exploitation sur les plan- chers de baments, R réaction d’appui, sollicitation résis- tante, force résultante, s moment statique, sollicitation quel- conque (avee indices), pe 3.2. Notations en minuscules romaines a une dimension, b une dimension transversale (largeur ou épaisseur d'une section), by épaisseur brute de lame d'une poutre, ca grosseur du granulat, d distance du barycentre des armatures tendues a la fibre extréme 1a plus comprimée, @ distance du barycentre. des armatures comprimées a la fibre extréme la plus comprimée, @ ——_excentricité d'une résultante ou ¢’'un effort par rapport au centre de gra- vité de la section, comptée positive- ment vers les compressions, f résistance d'un matériau (avec indice), fléche, fe limite d'lasticité de l'acier, fj résistance caractéristique & la com- pression du béton Agé de j jours, fy résistance caractéristique & la trac- tion du béton figé de j jours, fog Ot fgg grandeurs précédentes avec j = 28 jours, 8 aceélération de la pesanteur, effort d'entrainement par unité de lon- gueur, h, —_€paisseur d’une membrure de béton, hauteur totale d'une section de béton anmé, <4 £ a ae espacement des armatures transver- sales, neige, température, effort tranchant (peut 8tre indicé comme M), vent. rayon de giration dune section, nombre de jours, coefficient en général, Jongueur ou portée (on utilise: aussi Ly, longueur libre, longueur de flambe- ment, longueur de scellement, coefficient d*équivalence acier- béton ; grandeur exprimée par un nombre entier, action unitaize (de pesanteur) pou- vant comprendre une partie variable et une partie permanente, charge variable unitaire, rayon de courbure, espacement des armatures en g6né- ral, espacement des armatures transver- sales, temps, périmétre, coordonnés en général, abscisse en particulier, ordonnée, parallélement au plan moyen, a partir de l’axe central d'inertie, profondeur de l'axe neutre indice s'il y alieu (y, et Yuu), coordonnee daltirade, bras de lever. Unités etnotations | 31 3.3. Notations en minuscules grecques e angle d'une armature avec la fibre | v coefficient de Poisson, coefficient moyenne d'une pitce, coefficient sans dimension, sans dimension, Pe rapport de deux dimensions ; en par- 1 coefficient partiel de sécurité défini ticulier rapport de l’aire d'acier a dans les Directives Communes, Vaire de béton, e déformation relative, contrainte normale en général, Soe raccourcissement relatif du béton | o%. contrainte de compression du béton, comprimé, Se contrainte de traction, de compres- & retrait du béton, sion dans l'acier, également notées & allongement relatif de l'acier tendu, G28", e', raccourvissement relatif de Iacier | 7 contrainte tangente (de cisaillement), comprimé, u contrainte d’adhérence, 1) —_ coefficient de fissuration relatif & | ty contrainte d’adhérence d’entraine- une armature, ment, e température, angle, 9 coefficient de fluage, 4% Glancement mécanique d'une pitcc | y _—(avee indices) coefficients définis comprimée, dans les Directives Communes, Kt ——_evefficient de frottement, coefficient | y, coefficient de scellement relatif & de “remplissage”, ‘une armature, 3.4, Symboles spéciaux A variation, ® ——diamnttre nominal d'une armature, = sommation, a aire. > Ill. Précision des calculs Les justifications réglementaires des éléments en béton armé se traduisent in fine par le dimen- sionnement des pitces en bélon et par la détermination des sections d'armatures et de leur ‘emplacement dans Ia pide considérée. Pour les pices en béton, les dimensions obtenues sont utilisées pour la mise en place des cof- frages : pour cette raison, la précision retenue est en général de lordre du centimetre pour les. sections de poutres, potesux, ete. ; pour les éléments de plus grandes dimensions, tels que les: semelles de largeur supérieure au metre, les résultats sont le plus souvent arrondis au déci- metre ou au demi-décimétre ; on obticnt ainsi des résultats du type ; poutre de section 32 em x 60 cm, semelle de cBiés 125 cm x 240 cm, de hauteur totale 70 cm. La précision finale est donc de ordre de 1&5 %. [32 | Béton ame : guide de ealoul Pour les calculs d’armatures, qui se traduisent par le choix d’un certain nombre de barres dont les diamétres sont fixés, ou par celui d'un treillis soudé, puis par des espacements (cours armatures transversales par exemple), la précision attendue des calouls est du méme ordre. Lorsque les calculs sont effectués & l'aide d'un logiciel, le probldme de la précision des calculs intermédiaires ne se pose pas, l'ordinatcur manipulant un nombre de chiffres significatifs exacts largement supérieur A ce qui est nécessaire ; lorsque les calculs sont effectués & la main, Tobtention d'un résultat final garantissant une peécision de quelques % implique de manipuler toutes les grandeurs avec 3 ou 4 chiffres significatifs ; les calculs intermédiaires avec 2 chiffres significatifs seulement ne gont pas admissibles : ! opération suivante permet de le verifier aisé- ment ; ar, 14 88 l anes” *'etagezaT Varrondi au deuxiéme chiffre significatif le plus proche, pour chacun des termes de T'opéra- tion, conduit & une diffiérence de pres de 4 % ; si cette approximation est admissible pour le résultat final, il est facile d"'imaginer quelle sera sa précision s'il découle d'une suite de 20 opérations du méme type. Enfin, lorsqu’un calcul se termine par un chaix d'armatures, il est parfaitement admis de choi- sir une solution fournissant une section réelle inférieure de quelques % 4 la section théorique calculée : il faut en effet étre bien conscient du fait, par exemple, que l'obtention d'une arma- ture de semelle de fondation est la conséquence des opérations suivantes : * détermination des charges permanentes et variables appliquées aux différents niveaux du batiment ; les valeurs forfaitaires ou réglementaires n’étant d’ailleurs fournies qu'avec deux chiffres significatifs * répartition des charges d'un niveau entre les différents éléments porteurs : les diverses méthodes forfaitaires. qui fournissent cette répartition comportent des hypothéses et/ou des coefficiemts qui rendent illusoire toute recherche de précision ; + descente de charge ; les transmissions de charge de niveau a niveau se font également de fagon tres forfaitaire : + justifications de résistances, etc. : elles font appel A des valeurs réglementaires de résistances ou déformations limites également forfaitaires. ‘Souhaiter que les calculs intermédiaires soient faits au moins avec trois chiffres significatifs ‘pourrait laisser croire que l'on souhaite travailler avec une précision supérieure & celle des données et des méthodes et formules utilisées, ce qui serait absurde ; en fait, cette exigence permet d'éviter d°ajouter une incertitude importante & celle qui existe dés Le début des calculs sur les données et Jes méthodes. ‘Tous les calculs numériques qui serant traités dans cet ouvrage tiendront compte de ces remarques, =1,20: oS ETUDE STATIQUE DES POUTRES ET DES DALLES >» I. Les poutres : généralités - définitions > 1. Introduction Pour dimensionner un objet (poutre, dalle, poteau, etc.) de sorte qu'il résiste aux efforts qui lui sont appliqués, il importe dans un premier temps de connaftre la totalité de ces efforts, puis d'en déduire certaines grandeurs.particuliéres qui permettront d'effectuer le dimensionnement. La premitze partie de I"étude consiste ainsi & déterminer les réactions de liaison de l’objet avec son environnement = par exemple, si une poutre repose sur deux poteaux et supporte une charge donnée, il faudra calculer la part de cette charge que supporie chaque poteau ; la seconde phase consistera & déterminer certaines grandeurs (efforts normal et tranchant, moment de flexion) qui permettent le dimensionnement. Pour réaliser ce travail, on effectue une étude statique de l'objet : on. écrit qu'il est en équilibre et I"application des Equations correspondantes (si elles sont en nombre suffisant) permet de déterminer tes réactions de liaison. Pour cela, on suppose que le corps étudié est indéfor- mable : les déformations sont en général suffisamment petites par rapport aux dimensions du corps pour que leur influence puisse Gtre négligée Si le nombre d’équations obtenues est suffisant pour calculer toutes les réactions de liaison, le ‘probleme est dit isostatique ; si ce n'est pas Je cas, le probléme est dit hyperstatique et on ‘ntroduit des calculs de déformation du corps pour obtenir les équations manquantes. & 2. Définition de la poutre droite en flexion simple plane 2.1. Poutre droite Une poutre est un corps dont une des dimensions est grande devant les deux autres ; le liew des ‘centres de gravité des sections perpendiculaires A la grande dimension est ia ligne moyenne de Ja poutre ; lorsque cette ligne moyenne est une droite, la poutre est une poutre droite. 2.2. La flexion simple plane ‘La poutre est soumise & Ia flexion plane lorsqu’elle supporte des forces coplanaires appliquées dans un plan passant par la ligne moyenne, ainsi que des couples d”axe perpendiculaire au plan Précédent. 34 | Béton anné ; guide de calcul Si les charges appliquées sont orthogonales & la ligne moyenne, la poutre est en flexion simple ; si elles ont une composante selon la ligne moyenne, la poutre est en flexion compo- sé¢, Nous nous limiterons dans un premier temps au cas de la poutre droite en flexion simple plane, Les équations de la statique appliquées & une telle poutre se résument & deux équations concer- nant la somme des forces selon leur unique direction et la somme des moments autour de I'axe perpendiculaire au plan des forces. Les poutres isostatiques comportent uniquement deux inconnues de liaison ; les deux cas pos- sibles sont donc Ia poutre sur deux appuis simples sans frotiement (deux réactions normales & Ia ligne moyenne) et Ia poutre A un encastrement (une réaction et un moment d’encastrement) — voir figures au § 3.7. 2.3. Les différentes forces appliquées Les forces appliquées & un solide appartiennent 3 l'une des catégories suivantes : a) Forces de volume : ce sont des forces exeroées & distance et qui s’appliquent sur chaque volume élémentaire du corps ; elles sont représentées par unc intensité d(m) dont les caractéristiques (direction, sens, intensité) sont définics en chaque point m du corps. Le volume élémentaire dv subit Ia force ¢{m) dv et le corps de volume V subit Is force fac. dv ; dans le cas des forces de pesanteur, kw B=P.z, od p est la masse volumique ct & |’ accélération de la pesanteur. L'unité $,1. de force de volume est le N/m’. ‘p) Forces de surface : ce sont les forces exercées au contact entre deux corps sur une surface de contact (S) ; en chaque point m de cette surface de contact, on définit une intensité de force de surface 6(m) telle que la surface élémentaire dS autour de m subisse une force fm) 4S ; la surface totale de contact (S) subit la force Shee as. L'umité S.1. de force de surface est le N/m? ou pascal (Pa). ¢) Forces réparties sur une ligne : lorsque Ia surface de contact ($) a uno dimension trés petit: ppar rapport & l'autre et par rapport aux dimensions du corps étudié, on peut I"assimiler A une Tigne (L) et définir une intensité de force par wnité de longueur f(m) telle que I'élément de: ligne dl subisse la force f(m) dletla ligne F Jima. L’unité S.1. de force lingique est le Nim, 1d) Forces concentrées ; lorsque la surface (S) a des dimensions trés petites par rapport & celles du corps étudié, an peut considérer que la force s’exerce ponctuellement il s'apit d'une force concentrée en un point. Etude stalique des poutres et des dalles F Pour l'étude des poutres, nous ne considérerons que des forces réparties sur une ligne et des forces concentrées. % ©) Forces concentrées équivalentes aux forces réparties : pour Tétude de I'équilibre statique 4’ une poutre, on peut remplacer ‘une force répartie par une force concentrée équivalente, c"est-i- . fb dire ayant méme résultante et méme moment résultant par rap- Fepl port 4 un point queleonque, P En particulier, dans le cas d'une force normale répartie sur un segment de droite (a,b), d'intensité f(x), elle pourra étre rempla- ieée par une force concentrée F appliquée au point d'abseisse X, * avec: me + équivalence des forces : F= f° f(x).dx > + Equivalence des moments par rapport 4.0 : Fe [x too.de xed fPxtorex fix. i Xed [x Liintensité F de la force équivalente est égale & I'aire du dia- gramme qui la représente et sa ligne d'application passe par le Figure 0301 centre de gravité de ce diagramme, Principe de I’action et de la réaction ; si deux corps (1) et (2) sont en contact selon une surface (S), le long 4’ une ligne (L) ou en un point P, au niveau de ce contact, le corps (1) exerce sur le corps (2) une action F)..¢2) et le corps (2) exerce sur Te corps (1) une action Fa, 415. Ces deux actions sont évidernment égales et de signe contraire : Fyy_.(2)=—F2)-scr) Comme 'y a pas d’ambiguité, on parlera simplement de I’action F sans préciser de quel corps sur quel corps. 24, Les différentes liaisons Les principales liaisons d’une poutre avec son ‘environnement sont les suivantes : a) Appui simple : deux corps sont simple- ment appuyés s'ils sont en contact ponctuelle- ment et si le mouvement relatif des deux ‘comps est possible dans toutes les directions autour du point de contact. L'appui est sans frottement si la réaction F est normale au plan tangent commun aux deux surfaces en contact : dans ce cas la direction yee frottement:@q sans frottement de la réaction est connue et le probléme pré- sente une inconnue : Iintensité de la réaction. Figure 0302 [36 | Béton arms : guide de calcul L’appui est avec frottement si la réaction fait un angle o avec Ia normale au plan tangent com- mun aux deux surfaces de contact ; angle ot reste inférieur & un angle @, angle de frottement des deux corps, qui est caractéristique des matériaux en contact ct de leur état de surface. Lorsque langle ot atteine la valeur @, il y a mouvement relatif, par glissement, entre les deux corps. La réaction a done comme inconnues : lintensité et la direction. La réaction est toujours & l'intérieur d'un cine dont I'axe est Ia normale aux surfaces en contact, et dont le demi-angle au sommet vant . Pour l'étude des poutres courantes, on supposera toujours que l'appui est sans frottement. b) Articulations : deux, corps sont ligs par une articulation lorsqu’ils sont en contact par Vintermédiaire de deux surfaces (ou d’un systéme mécanique) qui permettent un mouvement Telatif de rotation entre ces deux corps ; 1a rotation peut s¢ faire : + autour d'un axe : I’articulation est eylindrique et la réaction est normale & l’axe de rotation ; + autour d'un point: I'articulation est sphérique et la réaction passe par le centre de rotation Ce type de liaison est trés rare pour les constructions en béton armé (contrairement aux constructions métalliques ou en bois) ; nous ne le considérerons pas ici. Ry c) Encastrement : deux corps sont liés par un encastrement total si aucun mouvement relatif n'est possible entre eux. La liaison se traduit alors par une réaction de direction et d’inten- inconnues et par un moment d’encastrement d’axe ct d'intensité incoanus. Il existe également des encastrements partiels dans lesquels une ou plusieurs libertés peuvent étre autorisées, ce que nous ne considérerons pas dans le cadre du béton armé. Figue 0303 2.5. Equilibre d'une poutre en flexion simple plane L’équilibre d°un corps est régi par le théoréme fondamental de la statique dont la démonstra- tion se fait en dynamique en écrivant que le mouvement du corps est nul : eee eee ‘Théoréme + pour qu'un solide queleonque, soumis a des efforts, soit en équi- libre, it faut et it suffi que : + fa somme des forces appliquées au solide soit nulle, * ia somme des moments, par rapport d un point quelconque, des forces appli- quées, et des moments directement appliqués au solide soit nulle, En appelant Fi, tes forces appliquées aux points Mjet C, les couples, il est évident que si Ia premiére condition est remplie ( EF; =) et que si la seconde est vérifiée par rapport un point A ( E(AM)AE)+ EC, = 0), elle est également vérifiée par rapport & tout autre point B: Sah Af) +DE,= EUBA+ AMIABI+EC, =BAA(EE)+E(AMAF)+ EC, = 6 des poutres ot des dalles a) Résolution algébrique : appliquer le théoréme précédent revient & érire six équations (les trois composantes de la somme des forces et les trois composantes de la somme des moments sont nulles) ; cela permet donc de déterminer six inconnves. 1. Si toutes les forces sont dans un m&me plan, il ne reste que trols équations (deux pour les forces et une pour les moments). 2. Si toutes les forces sont coplanaires et paralléles, il ne reste que deux équations (une pour les forces et une pour les moments) : c'est le cas de la poutre droite en flexion simple plane. b) Résolution graphique : i! existe des méthodes graphiques (systémes des polygones dyna migue et funiculaire) dont l'emploi ne se justifie plus aujourd’hui avec l'utilisation des moyens informatiques. ©) Systémes isostatiques et syst#mes hyperstatiques : I'écriture des conditions 4’ équilibre se traduit par un nombre n d’équations (au maximum six dans le cas général), ce qui permet de. déterminer n inconnues. En fonction du nombre et du type des liaisons du corps avec le milieu extérieur, le probleme présente un nombre i d'inconnues. + sin =i: le systéme est isostatique et peut étre résolu ; * sin> i: ily a n-i équations surabondantes et le systtme se réduit 2 i Equations, ce qui ramine au cas précédent; il est également possible que le syste comporte réellement plus d'équations indépendantes que d’inconnues : en dehors d'une erreur d’analyse du probléme, cela traduit une impassibilité physique de réalisation du systtme étudi€ ; + sin Il. Efforts tranchant et normal ~ moment de flexion > 1. Torseur des éléments de réduction Soit une poutre droite soumise A des efforts (forces et couples) parmi lesquels sont comptées Jes réactions de liaisons ; soit une section droite (S) de la poutre d’abscisse x (x est I'abscisse du centre de gravité G de Ia section Je long de la ligne moyenne) : dans le plan de cette section, Tespace est repéré par rapport aux axes Gy et Gz ; Gy étant dans le plan d'application des forces et Gz paralléle 4 l'axe des couples. [38] Beton arm On appetle torseur des éléments de réduetion en G, l'ensemble constitué de : + Ia fowe Rg égale & la somme de toutes les forces appliquées sur la poutre a gauche de la section (S) ; de calcul + Ie moment Mg égal A la somme de tous les couples appliqués sur la poutre A gauche dé la section (S) et des moments par rapport G de toutes les forees appliquées sur la poutre & gauche de (S). Nowa: expression “& gauche” correspond évidemment & une convention de travail : fa pourre étant en équilibre, la somme des forces & gauche est égale et de signe contraire & la sonune des forces & droite ; méme chose pour les moments, Les deux vecteurs préeédents ont chacun ois composantes selon les axes Gx, Gy et Gz, appelées éléments de réduction en G : * Rog est effort normal (2 la section $) en + Roy est l'effort tranchant d' axe Gy en G, + Rg, est I'effort tranchant d'axe Gz en G, *+ Moxest le moment de torsion en G, * Mgy est le moment de flexion d'axe Gy enG, ‘+ Mo, est le moment de flexion d'axe Gz en G. Dans le cas de la poutre droite en flexion simple plane, ces quantités sont nulles & l'exception de : + l'effort wanchant d’axe Gy en G> Rey qui sera naté V, = le moment de flexion d’axe Gz en G: Moe qt sera ots bl Figure 03.04 2. Expression mathématique de l’effort tranchant et du moment de flexion Les définitions de ces deux grandeurs permet- tent d’€crire leur expression mathématique : soit la poutre droite ci-contre représentée par ga seule ligne moyenne (puisque son épais- seur n'intervient pas dans les considérations statiques) ; elle supporte une force répartie d'intensité p(t) ~ si elle n’existe pas, ou sur les intervalles oi) elle n’existe pas : p(t)=0 — ainsi que des forces concentrées F, appliquées aux points M, d'abscisse x, et des couples C; ; Figue 0305 Etude statique des poutres ot des dalles 39 Jes réactions de liaison sont comprises dans ces solicitations. Au point G d’abscisse x, on obtient : @ Effort tranchant : V=ZoFi+ [n.d Moment deflesion: M=EqC,+Eo(%i—x)Fit[ plt-xdat Plc stamens il vient : dM oye x) Mas Ste, Ae sen, Sif" pote x).4t) =0-ToFi+ nf piddt=ped=-ZeFi- |" pww.d=-v > 3. Diagrammes représentatifs (cas des poutres isostatiques) L'obtention des diagrammes représentant la variation de J'effort tranchant et du moment de flexion le long de la poutre est indispensable pour déterminer les valeurs de ces grandeurs qui permettront de dimensionner la poutre, puis de calculer ses déformations. Nous ne traiterons dans ce paragraphe que le cas des poutres isostatiques, car la méthode est valable pour tous les types de matériaux ; le cas des poutres hyperstatiques, dont !’étude dépend du matériau utilisé, Sera examiné av paragraphe IIT. 3.1. Aéactions de liaisons Les réactions étant incluses dans les sollicitations appliquées & la poutre, il importe d’abord de Jes calculer : on appliquera les équations de Ia statique : en conséquence, il est possible pour cela de remplacer une force répartie sur un intervalle par sa force concentréc équivalente défi- nie plus haut, Ce calcul sera illustré par les deux exemples taités en fin de paragraphe. 3.2, Diagramme de leffort tranchant L’effort tranchant se calcule par application directe de sa définition : au point G, on fait le bilan des forces situées A gauche, Si la poutre ne comporte que des forces concentrées, !'effort tranchant est constant sur tout trongon séparant deux de ces forces : le diagramme correspondant est constitué de segments V=Cte. Si la poutre comporte une ou plusieurs forces réparties : I'effort tranchant est une primitive de la fonction de répastition p(x) : si p = Cte, V varie linéairement ; si p(x) est linéaire, V varie paraboliquement (les deux cas courants) ; si on veut la forme analytique de V, il faut intégrer p(X) ; si on ne cherche que le diagramme représentatif, il suffit de calculer V juste avant Pintervalle concerné ; juste apres, V a augmenté de Ia résultante de In force répartie : entre ces deux paints, V varie comme indiqué ci-dessus. 40 | aston armé : guide de calcu! ‘Continuité : Ia fonction V(x) est une fonction discontinue au passage dime foree concentrée puisque juste @ gauche, cette force “ne compte pas”, juste & droite “elle compte”, 3.3, Diagramme du moment de flexion Le moment de flexion se calcule par application de Ia relation, démontrée précEdemment, indi- quant que sa dérivée est égale & moins I'effort tranchant : il suffit donc d’intégrer la fonction V(x) déterminée ci-dessus. Si on recherche la forme analytique du moment de flexion, il faut intégrer la fonction V ; les constanies d’intégration sont calculées par continuité (voir ci-aprés). Si on ne recherche que le diagramme, il suffit de mesurer les aires obtenues sur le diagramme de I'effort tranchant, les courbes représentant le moment de flexion sont des fonctions linéaires si V(x) = Cie, des paraboles si p(x) = Cte, etc. On utilisera la encore la propriété de continuité ci-aprés. I] est important de noter qu’au signe prés, l'effort tranchant en un point représente 1a pente de la tangente a la courbe M(x) ; en particulier la fonction M(x) présente un maximum lorsque V(x) s’annule. ‘Continuité : 1a fonction M(x) est continue au passage d'une force concentrée : en effet, juste & Bauche, cette force “ne compte pas” ; juste A droite, “elle doit compter”, mais comme elle est située & une distance infiniment petite du point de calcul, son moment par rapport & ce point est infiniment petit. Par ailleurs, il est évident que le moment de flexion est nul & l'extrémité non encastrée d'une poutre. 3.4, Conventions de signe et de représentation Elles sont variables selon es ulilisateurs ; le plus courammeat, les forces et efforts tranchants sont comptés positivement vers le bas et le diagramme est orienté dans ce sens ; les moments ‘sont comptés positivement lorsqu’ils “tournent” dans le sens des aiguilles d'une monte et le diagramme est orienté positivement vers le bas. Dans cet exemple, nous considérans une poutre sur deux appuis simples, soumise & une ‘force concentrée et a une force répartie, et nous cherchons a obtenir tes diagrammes par le ‘calcul et par construction graphique. & Calcul des réactions ‘On peut remplacer la force de 1 KNim pendant 2 m par une force concentrée équivalente de ‘ZEN appliquée au centre de lintervalle, Les équations de la statique donnent : * somme des forces : Ry +Rg+6+2=0 * somme des moments (par rapport & A par ex.) * trongon CB : aire sous-tendue par V : rectangle 3 x (~2)=-6 : Mg =4~6=—2 ‘+ trongon BD ; aire sous-tendue par V ; triangle 2 x 2/2=2:Mp=~2+2=0 Mest représentés: par des segments de droite sur les deux premiers troncons et par un arc de parabole sur le demier : sa tangente est horizontale en D puisque V y est nul. On considére une poutre encastrée soumise R= GxN trois forces concentrées, et on éablit les dia- grammes par construction graphique. Calcul des réactions + somme des forces : Ry +2+2+2=0: R.=-GkN + somme des moments par rapport & Q : M,+0xR,+1,5x243x2+4,5x2=0 soit M, =~ 18 kNm aon 'Z cere ek a SK (dire = QNzzzzz WWE [SOA ane Yi4 + trongon BC: Vge==4+2==-2 @ Moment de flexion ‘On mesure les aires sous-tendues par l'effort tranchant et on les ajoute ; M varie linéaire- ment puisque V est constant par trongon : M,=-18 3.5. Cas courants Les planches suivantes fournissent pour des poutres isostatiques simples, sous chargements courants : les diagrammes de I’effort tranchant et du moment de flexion, la valeur des réac- tions de liaison et les déformations (fléche et rotation) de Ia ligne moyenne de la poutre. Les poutres ont une longueur L. et une inertie constante ; les notations utilisées sont les sui- vantes : + ffl fp: flgches aux points indiqués sur les diagrammes. © ©, O et @p : rotations (en radians) aux points indiqués sur Ies diagrammes E: module d’ Young du matériau —I: inertie de la poutre — EI : raideur de la poutre. 2b F L a b < sow FB got) py oo. F t. Ry=a™ RT fo vg Path? _ Pal? —4°) ef Sap" asET M Pa . Pa(L = a)(2L—a) ~Pa(t? -a? rouations:0, = “2 =e = tay =) Figure 03-08 EE pL a BE P 2 A B wi fo M, pl? Figue 03.09 [44] aéton arme A B fy 1oPL* fldches: fy = faa =f = 0 Taser foto pour x=0,5191. RPL th — PLS 360EI * 36081 P 4 = A = & 4 fy M ne 12 rotations : @, = Figure 03-10 Figure 03-11 v Pa Ry=-P M,=-Pa f aL a fibticn: FoPEGL— A) p|_ Pe 3EL M. Seen Gem rotation: @p ===> (x=a) Figue 03-12 pb(8 a? + 18ba? + 12ab? + 3b?) 24EI _ Pb(Ga24-3ab +b?) 1) wi(L) ran] Figure 0315 46 | Séton arms : quide do calcut Figure 03-16 > Il, Calcul des poutres hyperstatiques et des poutres continues Les poutres hyperstatiques sont les poutres. présentant un autre systéme de liaison que deux appuis simples ou un encasirement. Parmi celles-ci, on niomme poutres continues celles qui reposent sur plus de deux appuis simples, sans encastrement. Pour les poutres hyperstatiques ne rentrant pas dans le cadre des poutres continues, on effectue les calculs a Taide des méthodes pénérales de la résistance des matériaux appliquée aux maté- riaux homoganes et élastiques, ce qui n'est évidemment pas le cas du béton armé : les méthodes utilisées sont du type “Equation des trois moments”, “intégrales de Mohr", etc. il n'est pas dans notre propos de développer ces méthodes assez complexes ct peu souvent uti sées. Pour le cas des poutres hyperstatiques & une seule travée, les résultats sont fournis dans les formulaires de résistance des matériaux. Pour le cas des poutres continues sur appuis multiples, le réglement B.A.E.L. 91 fournit deux méthodes dont le choix dépend de la valeur des sollicitations appliquées : la méthode forfui- taire ot la méthode de Caguot. > 1. Portées & prendre en compte La portée & prendre en compte dans les calculs est mesurée entre points d’application des résultantes des réactions d*appui : + dans le cas des poutres munies d’apparcils d°appuis, + dans le cas des poutres reposant sur des massifs de magonnerie. Etude statique des poutres et des dalies | 47 Dans les autres cas, en particulier dans le cas tres fréquent od les éléments du plancher repo- sent sur des appuis en béton (poutres, poteaux ou voiles), la portée a prendre en compte est mesurée entre nus des appuis. > 2. Combinaisons d'actions et cas de charges 2.1, Eléments de planchers soumis uniquement aux actions des charges permanentes et des charges d'exploitation, alexclusion des charges climatiques Les seules combinaisons i considérer vis-d-vis des états limites ultimes sont : COMBINAISONS TRAVEES CHARGES: TRAVEES DECHARGEES a) 185644505 1356 @ 5 G La combinaison (2) n'est en général pas déterminante sion tient compte de l'adaptation qui permet un décalage de la courhe enveloppe des moments, sous réserve qu'une partie de Ja sec- tion des aciers inférieurs soit prolongée jusqu' aux appuis. En revanche, dans le cas d'une tra- vée prolongée par un porte-A-faux, la combinaison (2) doit étre prise en considération (4° cas). Dans le cas d’une poutre sur deux appuis simples prolongée par un porte-a-faux, les différents, cas de charge:& considérer sont les suivants : 1,95G-+1,5 Oy 4950415 2.2. Eléments de planchers susceptibles d’étre soumis aux actions des charges permanentes, d'expioitation at du vent ‘Les combinaisons suivantes sont, en principe, 4 considérer : Comanassons ‘Travers cuanates ‘TravEes peonancites w 1,856+15 Oy 135.6 @) G+i5G5 6 3%) TBEG +15 Ops W ia6+W Gr i5Qs+W Grw TBE G+ 15W+ 13¥9 05, 725 G+ 15W 185G415W4 19 ¥)0— 113'ye= 1 pow is constuction courains, &excAnon des sales de spectacia, 13 Y¢ 215 pourles euler de spectacle bitimorts Go sosape a eniuetoment ceices constctors atialon, 48 | Béton arms: guide de caicul ‘Suivant les valeurs respectives de Qp et W, et leur signe, certaines combinaisons ne sont pas & retenir ; (1) et (2) sont incluses dans (3) et (4) avec W = 0 ; (2) et (4) appellent la méme remarque que (2) au § 2,1 ; (3) et (4), dans le eas des travées déchargées, sont incluses dans (5) et (6). Dans la grande majorité des cas, on aura normalement & retenir, pour la vérification des ‘moments sur appuis et en Lravée, la plus défavorable des deux combinaisons ; (1,35 G + 1,5 Qa + W)- (1.35 G+ 1,5 W +13 Yo Op) Ja combinaison (G + 1,5 W) étant éventuellement & prendre en considération dans la vérifica- tion aux moments positifs sur appuis. 2.3. Planchers susceptibles d’étre soumis I’action de la neige ‘Les combinaisons & considérer sont celles du paragraphe précédlent 2.2, en remplagant W par Si ‘Sur les toitures-terrasses, il est d'usage de prendre en compte soit la charge d"exploitation Qa soit la charge de neige S, mais non les deux simultanément, sauf dans certains cas particuliers comme les parkings en terrasse 00 il convient de se référer aux textes spécifiques 4 ces ouvrages. > 3. Différents types de planchers. 3.1. Planchers 4 charges d'exploitation modérées Constructions courantes : la charge d’exploitation est au plus égale & deux fois les charges permanentes ou A 5 000 Nim? ; de plus, les charges localisées appliquées & un élément quel- ‘congue de plancher et généralement associées implicitement aux charges réparties doivent étre inféricures & la plus grande des deux valeurs : 2 000 N et quart de Ia charge d’exploitation totale susceptible d’éire appliqués & cet élémemt. Les valeurs des charges indiquées ci-avant sont des valeurs de service (ou d’utilisation) ; en principe, ce sont des valeurs nominales, Entrent normalement dans cette catégorie, les batiments & usage d'habitation et d’héberge- ment, de bureau, les constructions scolaires ot hospitalitres. Les cas n’entrant pas dans le cadre normal ci-dessus sont, par exemple, ceux ol les points d’appui des différents niveaux de la steucture ne sont pas superposés. 3.2. Planchers 4 charges d'exploitation relativement dlevées ‘Dans les “constructions industrielles”, les charges d’exploitation sont relativement élevées : les valeurs (de service ou d'utilisation, en principe nominales) de ces charges, sont alors supé~ ristces & deux fois celles des charges permanentes ow & 5 000 N/m? (Qn > 2.G ou 5 000 Nim). Filles comprennent le plus souvent des charges localisées importantes, éventuellement mobiles, et pouvant donner liew a des effets. dynamiques. Entrent normalement dans celte categorie les entrepéts et les timents industriels proprement dlits (usines, ateliers...) Etude statique ces poutres et des dailies 49 Dans certains locaux, il existe des charges particulitres qui ne peuvent ére décrites par la par- tie | de Ia nome NF P 06-001, avec des charges réparties. C'est le cas par exemple des plan- hers supportant des charges roulantes lourdes, Dans ce cas, il appartient au maitre d'ouvrage ou au mafire d'ccuvre de définir les charges de fagon plus précise en fixant la valeur du coeffi- cient d' amplification dynamique. > 4, Méthode forfaitaire applicable aux planchers 4 charge d'exploitation modérée 4.1, Domaine d'application HL: la méthode s’applique aux “constructions courantes” oit la charge d'exploitation est axa plus égale & deux fois la charge permanente ou 5.000 Nim? : Q = Max (2G ; 5 000 . Nim?} Elle ne s'applique qu’aux éléments fléchis (poutres ou dalles ealculées en flexion dans un seul sens) remplissant les conditions suivantes ; H2:; les moments d'inertic des sections tansversales sont Jes mémes dans les différentes tra ‘vées en continuité ; HG: les poriées successives sont dans un rapport compris entre 0,8 et 1,25 ; 114 ; Ia fissuration est considérée comme non préjudiciable & la tenve du béton armé et de ses revétements. ‘Dans le cas 00 l'une de ces trois demiéres hypothéses n'est pas vérifide, on peut appliquer la méthode de calcul des planchers a charge d’exploitation relativement élevée (Méthode de Coquot), et il est possible d’atténuer les moments sur appuis dus aux scules charges perma- nnentes par application aux valeurs trouvées d'un coefficient compris entre 1 et 2/3 ; les valeurs ‘des moments en travée sont majorées en conséquence. 4.2. Principe de la méthode Blle consiste & évaluer les. valeurs maximales des moments en travée et des moments sur appuis & des fractions fixées forfaitairement de la valeur maximale du moment M, dans la tra- ‘yée dite de comparaison, c’est-a-dlire dans la wavée isastatique indépendante de méme portée et soumise aux mémes charges que Ia travée considérée. 4.3. Application de la méthode Soit : *+ ote rapport des charges d”exploitation a la somme des charges permanentes et d’ exploi- tation, en valeurs non pondétées : a= 22: G+Q, + M, [a valeur maximale du moment fiéchissant dans la travée de comparaison ; dans une tra- ‘vée de portée L (entre nus des appuis) supportant une charge uniformément répartie q, ce moment vaut : [50 | Béton arms : guide de calcu M, dL? ce + M, et M, les valeurs absolues des moments sur appuis de gauche (w) et de droite (e) dans la wavée considérée ; * M, le moment maximal en travée dans la travée considérée. Les valeurs de M,, M,, et M, daivent vérifier les conditions suivantes : 1: M,2 Max {1,05 M, ; (1+0,3 0) M, } - MesM, 2: M2 Ode ‘M, dans une travée intermédiaire ng 282208 M, dans une travée de rive 3: Ia valeur absolue de chaque moment sur appui imtermédiaire doit ée au moins égale a: 0,6 M, pour une poutre A deux travées, 0,5 M, pour les appuis voisins des appuis de rive d'une poutre & plus de deux travées, 04 M, pour les autres appuis intermédiaires dune poutre & plus de trois travées, Dans la pratique, on calcule dans chaque travée le moment isostatique équivalent M, ; on 5. Méthode de Caquot applicable aux planchers a charge d’exploitation relativement élevée 5.1. Domaine d'application Elle s'applique essentiellement aux planchers des “constructions industrielles" tels qu’ils sont définis au § 3.2 ; elle s*applique également a des planchers & charge d’exploitation modérée, ‘compte tenu de la remarque concernant le coefficient réducteur. 54 | Bét0n anmé : guide de catcut 5.2. Principe de la méthade Cette méthode, due & Albert Caquot, repose sur la méthode “des trois moments” qu'elle sim- Plifie et corrige pour tenir compte : * de la variation du moment «inertie efficace des sections transversales le long de Ia ligne moyenne, ce qui a pour effet de réduire [es moments sur appuis ct d'accroftre les moments on travée ; + de l'amortissement des effets du chargement des travées successives, qui est plas important que F'amortissement prévu par la continuité théorique, ce qui permet de limiter le nombre des travées recevant les charges d’exploitation. La méthode de Caquot, initialement établie pour les poutres non solidaires des Poteaux, a 16 éendue au calcul des poutres solidaires des poteaux ; clle peut étre appliquée en tenant compte ‘ou non de cette solidarité. Nous nous contenterons ici du cas courant ob les poutres sont consi- dérées comme non solidaires des poteaux, soit simplement appuyées sur ceux-ci ; dans le cas des structures porteuses de type poteaux-poutres solidaires, on se reportera 2 la littérature ou au réglement pour adapter la méthode, Le principe consiste & calculer les moments de flexion selon la démarche suivante : + le moment de flexion sur un appui est fourni par une formule forfailaire i partir des charges appliquées sur les deux travées qui I’encadrent, en supposant qu'il ne dépend que des charges appliquées sur ces deux travées ; * le moment de flexion dans une travée dépend ensuite évidemment des charges appliquées ‘sur cette travée et des moments aux deux appuis qui I'encadrent, En conséquence, le moment de flexion en un point quelconque dépend des charges appliquées Sur trois travées consécutives ; comme il faut rechercher pour chaque grandeur la valeur la plus défavorable, les combinaisons de charges & considérer 4 |'ELU sont au nombre de 16(*), ce qui impose un nombre élevé de calculs et nécessite I"emploj de l'informatique ; nous donne ‘ons ici Ie principe des calculs, pour permettre une éventuelle programmation de la méthode, un exemple de calcul, et les résultats pour les cas simples de poutres i travées égales et & Charges uniformes de méme valeur sur toutes les travées. (*) il faut en effet considérer, pour trais travées conséeutives, les changements suivants — len ois travées chases ny maximum, ~ deux travees chargées aa macimurn, une travée déchargée (soit trois possibitités), ~~ deux travées déchargées, une travée chargée (soit trois possibilitds), — les trois teavées : ~ enfin Ia charge permanenie-G peut tre défavorable (Guy) Ou favorable (Gin) 5.3. Application de la méthode Soit l'appui numéro i d'une poutre continue, entouré Par les deux travées ouest (w) et est (e) de longueurs respectives L, et L, ; ces travées supportent respectivement : * une charge r€partic uniforme d’ intensité q,, et g.. + des charges concentrées Py ¢t Pe, appliquées & des distances a, et a, de l'appui (attention : ces distances sont caleulées & partir de I'appui, soit vers la gauche dans la travée w et vers la droite dans la travée ¢). Les travées ont toutes le méme moment d’inertie (sinon, voir en fin de Pparagraphe). . . . Etude statique des poutres ot des dailes [55] 8) Moments sur appuis ‘On caleule-les quantités suivantes = + la longueur réduite de chaque tavée L’ : L’ = pour une travée de sive, L’ =0,8 L pour une través intermédiaire ; ars = (X= x-2) Pour chaque force soncenmrée: x=7'> puis k= 77>" OE= = . | charges réparties : Le moment sur I'appui (caleulé ici en valeur . . absolue) est Ia somme des trois moments sui- Ww vants : M, : d0.aux charges néparties sur les deux avées, Ly Mpy + dé aux charges concentrées de la tra- véew, ‘Mp, ! il aux charges concentrées de la travée-e: M, = SEG LE 85 (L'y+L’e) kw Py LS M3 re Ee keP..L Mp, = To! no ET sL, Figure 03-20 Avec la convention de signe utilisée, le moment sur appui est Evidemment néga- tif er la valeur algébrique, qui sera utilisée dans la suite, est égale & ta valeur obtenue par le calcul précédent, affectée du signe {—). Dans le cas des poutres “a goussets normaux”, les moments d'appui sont obtenus : pour les charges répar- tics, en remplacant le coefficient 8,5 par 7,7 ; pour les charges concentrées, en remplagant k par ky =X - 1).x 21,925 ; ow en multipliant les résul- tats de formules précédentes par 1,1. b) Efforts tranchants Soit la travée numéro i pour laquelle on a calculé les Figure 03-21 moments de flexion (en valeur algébrique) sur les deux is : My sur 'appui gauche et M, sur I'appui droit : les efforts tranchants d’appuis (V., sur V’appui gauche et V, sur I'appui droit) sont calculés par la méthode générale applicable aux poutres continues en faisant état des moments de contiauité 56 Béton de calcul oi les P, sont les charges concentrées appliquées sur la travée aux abscisses x) & partir de Vappui gauche (w). c) Moment de flexion maximal en travée Le moment est maximal au point d'effort tranchant nmol dont on nomme x, labscisse & partir de Pappui gauche (Ww) * si la travée ne comporte pas de force concentrée, , mais uniquement une charge répartie constante q, il est évident que : =e) vi q sb + sila eavée comporte des forces concentrées, il faut construire le diagramme de I'effort tranchant V2 pour déterminer s'il coupe I'axe en un point cou- rant ou au niveau d'une forve concentrée (cas de la figure) ; les valeurs successives de I'efforttran- chant sont ; =Vq+qai-V= Vi +P; M Va=V"j+q.a)~ V'= V+ P)~ ete Figure 03-22 Le moment maximal en través vaut : Z M=M,-Vy.%.-222= 5 Pima My Vu Xo ¥, Pie~ai) y Py Vi 4) Poutre & inertie variable par travée Lorsque linertie de la poutre est constante dans une travée, mais variable d'une travée & autre, Jes formules permettant de ealeuler le moment sur un appui sont modifiées comme. suit: sot appoinum i entoud det deux través w ee de longicun fleet et ine 1, etI, ; les charges restant les mémes que Lt+B Mj= oS +84, L2 a 8.5 (+p) AL oncalcule: B=E2.2* puis: Mpg tsbeits Lyk I+p k Mya Phete ds 1+8 Le calcul des efforts tranchants et des moments en travée reste le méme que précédemment. Etude statique des poutres et des dalies | 57, Soit ta poutre continue & quatre travées (ayant toutes la méme inertie) représentée ci- dessous : elle supporte une charge permanente uniformément répartte de 30: kNém et une charge d’exploisation uniformément répartie par travée de 40 kN/m sur les deux premieres travées et de 20 kN/m sur les deux sitivantes ; les travées centrales supportent chacune une charge concentrée : d'abscisse, de valeur permanente et de valeur d'exploitation respective- ment: * travée 2: x= 3m~-G=90KN~Q = 80kN + nravée3;x=2m-G=60IN-Q = 40IN WT ie TA = Figure 03:23 On supposera que la poutre appartient & un plancher & charges exploitation modérées ; les portées successives sont dans un rapport compris entre 0,8 et 1,25; mais on se place dans le cas d'une fissuration compromettant la tenue du béton armé et de ses revéte- ‘ments : la méthode forfaitaire n'est pas applicable, mais on pet utiliser la méthode de Caquot en réduisant par le coefficient 2/3 les moments sur appuis dus aux charges perma- nentes. Dans cet exemple, nous nous contenterons du calcul a J"ELU sous la combinaison de charges maximales sur toutes les travées : * pour les moments sur appuis, nous appliquerons le coefficient réducteur de 2/3 aux charges permanentes, ce qui permet de calculer une charge réduite : Goatdic = 1,35. 2 G3) + 1,5Q; * pour les autres.calculs nous utiliserons la charge ultime habituelle : q = 1,35G+ 1,5Q. Dans le tableau récapitulatif ci-aprés, les index renvoient aux calculs explicatifs dannés ensuite. [58 _] Béton arms 0g (charge répartie permanente) cq (charge réparie variable) 8s [Pa (charge concentrée permanerta) 8)8/s\8 Pg (charge concentra variable) { (longueurréelle de iravée) als 3 3] 318] 8/8] 8/s {E (ongusur réculte de trawée) 408 4 foci qt8et 3 Pyrat Pyréot eee [as | tat ele me fn [ee [ne “ay. = a (Gistance do F A Fanpul) PEPE EE fo Raf ae yam from /E) 201 a a7 | 05 0856 | o6e4 [i =k, (= xine) 272,125) ort [oi 0168 [0.131 |, emomant sur appul od aug) 164 a = Meg moment sur Epo! dO 8 Py) ‘Mp moment sur appa dk P,) total, + Mpa ps [1m — Mi, (en valours eigébraues) ‘Vue (ont tranchari) 1, (etfon tranchant) [4 (abscisse cotter nchant nut) 1M, (memant masémall en través en %) 51°18 5/5/55 F wm: @: @: o © m: ®: @: ta): any: L = L=4.0 rae de ive) Lr 2081. =08150240 m (eave items) een 38 (2 3008) + 15 420=57 aa 1350504 15120071 wpe LEHGLD 7.0178 RSME) &SC4+R) BaP 17720104 MeeT st, ase -rat-ye SE_ spas Vee Vetq bt EF <3 4101053202 aI rer es hen gaee ste Chek idiadiadaien A Stake 0 he ‘effort ranchsat et nal an point application deb force concent +0250 } 5 Mya My= Vip = SE Pot, = 0) 208 6 344 ee Etude statique des poutres et des dailies [ 59 5.4 Résultats pour les cas courants Nous considérerons ici des poutres continues présentant les caractéristiques suivantes : * les travées sont de méme longueur L, + les travées ont une section constante (pas de goussets) et la méme inertie, + la poutre supporte uniquement une charge uniformément répartie de méme intensité sur toutes les travées, sans charges concentrées ; la charge répartic a pour intensité : ~ charge permanente qa a-1 a — charge o’ exploitation gp. 1 2 3 a rt L L rE 0 1 2 3 Figure 03.24 muméro d'appui numéro de trav Résultats Pour un nombre de travées allant de 2 2 n> 5, les tableaux fournissent des coefficients A et B tels que les grandeurs indiquées sont obtenues en effectuant l'opération suivante = + pour les moments : M=(Agg + B.ag).L? * pour les efforts tranchants: = V = (A.go + B.ap).L ‘Les tableaux fournissent les valeurs maximales (en valeur absolve), pour toutes les combinai- sons de charges réglementaires, des grandeurs suivantes : M, = moment de flexion sur I'appui gauche (w) de la travée M, — : moment de flexion sur I'appui droit (c) de 1a travée ‘V_ + effort tranchant sur [’appui gauche (w) de la travée V_ + effort tranchant sur l'appui droit (e) de la travée ‘M, — : moment de flexion positif dans la travée Le tableau fournit ces résultats : © Al 'état-limite ultime (ELU) et a I"état-limite de service (BLS), ‘= Jes moments sur appuis dus aux charges permanentes étant pris sans réduction (R = 1) ou avec le coefficient de réduction de 2/3 (R = 2/3). Les diagrammes sont évidemment symétriques par rapport & I'appui central pour un nombre pair de travées et par rapport & !'axc de la travée centrale pour un nombre impair. '60__| Béton arms : guide de calcul 2 TRAVEES: Etude statique des poutres et des dalies | 61 N25 TRAVEES ns Te Ret Raga a 5 A 5 o ° 2 @ = 0/868 | —0.0886 | ~ 088s | -cose6 zit =oaot2 | —043i6 | ~ 0404s | 0.4046 “osae | o.sa86 | oses0 | 0.5968 1.0806 | 0.0945] o.0s<2 | 0.0045 = 0.0008 | 0.0008 [ = 0.0659 | - 00988 =0768| —a,078a| - 00802 | -o0753 m8 =oseas | ~o.ser2 | - 05187 | -osei2 ‘ooae2|o.0m96 | “ooert | ao8e6 = 0.0268 | —0.0768 | ~ 00802 | — a.07s5 00753) 0.0783 | -e.osae | 00755 se 05000 | — 0,887 | -0,5000 | - 08577 ae 5000 | 0.5877 | 0.8000 |osa7F oou7| overs] cove | 0.0674 Soit la poutre continue comprenant trois travées de méme longueur L = 4 m, de section constante (pas de goussets) et de méme inertie ; elle supporte uniquement une charge unifor- mément répartie de méme intensité sur toutes les travées, d'intensité : = charge permanente ac = 60 kN/m, * charge d’exploitation qg = 60 kN/m. (Cette poutre appartient 2 un plancher @ charges d'exploitation modérées, mats la fissuration est tres préjudiciable : on ne peut pas appliquer la méthode forfaitaire, mais on peut appli- quer la méthode de Caquot avec le coefficient réducteur de 2/3 pour les moments sur appuis dus aux charges permanentes. On applique done les coefficients du tableau "3 travées”, colonnes “R = 2/3". A partir des coefficients A et B, les grandeurs indiquées sont obtenues en effectuant les opé- rations suivantes : * pour les moments : M=(Ago + Bigg). L? =A x 60+B x 80) x16 * pour les efforts tranchanis : V =(A.gg + Bgp).L= (A x 60 +B x 80) x4 Le tableau ci-aprés fournit le rappel des coefficients A et B et les résultats obtenus. pour les différentes grandeurs, avec deux calculs explicités : > IV. Dalles de planchers ‘Nota : nous ne considérerons ici que les dlls constituées de panncaux rectangulaircs, chaque pannea reposant sur eux ow quatre bords; les mutes configurations son d'une étode complexe : elles sont sbordées dans les cuvrages spé- cialisés, mais requiérent surtout une grande expérience de la part du concepteur. > 1. Définitions — généralités Les planchers rencontrés dans les bitiments de destinations diverses ou dans les constructions industrielles se classent en quatre grandes catégories : 1. planchers avec dalle, poutres secondaires (poutrelles) et poutres principales ; 2, planchers & poutrelles paralléles rapprochées ; 3, planchers & hourdis creux (ou & “corps creux"); 4, planchers champignons et planchers-dalles, Un plancher d’habitation ou d'usine est une aire généralement plane, destinée & limiter les ‘Gtages et & supporter les revétements de sols, dont les deux fonctions principales sont : + une fonction de résistance mécanique il doit supporter son poids propre et les surcharges : + une fonction d'isolation acoustique et thermique qui peut étre assurée complémentairement par un faux plafond ou un rev8tement de sol approprié ; dans le cas des bétiments d’habita- tion, les épaisseurs de dalle sont Ie plus souvent fixées par des crittres d'isolation et sont insi supérieures aux épaisseurs imposées par les crittres de résistance. Les planchers peuvent tre préfabriqués ou coulés en place : nous ne nous intéresserons ici qu’a examen du second cas. Etude statique des poutres ot des dalles 63, @ Planchers constitués d'une dalle associée des poutres principales et secondaires Ce type de plancher est le plus cou- rant pour les bitiments industriels ou @Phabitation, Il est constitué par une dalle (également appelée hourdis), d’épaisseur constante, reposant sur tun systime de poutres secondaires et de poutres principales ; I"espacement des poutrelles est généralement com- pris entre 1,5 ct 2,5 m, celui des ppoutres entre § et 6 m (ces valeurs représentent de simples ordres de Figue 03-25 grandeur approximatif) Les panneaux de la dalle regoivent les charges statiques et dynamiques et les transmetient aux poutrelles et aux poutres qui regoivent en outre ponctuellement les actions des poutrelles. L’ensemble des efforts est finalement repris par des poteaux ou par des murs de refend por- teurs. © Portées a prendre en compte Dans le cas le plus fréquent od les éléments dus plancher Teposent sur des appuis en béton (poutres, potcaux ou voiles), Ia portée & prendce en compte est mesurée entre ‘nus des appuis. Sur Je schéma du plancher, les portées d'un panneau de dalle sont les longueurs notées |, et ly ; par convention, on nommera toujours 1, Ia plus petite des deux portées : kSly ‘On appellera ¢iancement du panneau le rapport (évidem- ment inférieur ou égal 1): a Figure 03-26 @ Dalles et poutres-dalles ‘Une dalle est une plaque portant dans les deux directions (appuyée sur ses quatre bords) ; une poutre dalle est une plaque présentant deux bords libres sensiblement parallales, distants d’ au ‘moins trois fois |" épaisseur. Lorsqu’un panneau rectangulaire repose sur ses quatre bords, et lorsque son élancement est inférieur & 0,4, Je panneau est considéré comme ne reposant que sur ses deux grands bors. Une poutre-dalle, réelle au fictive (ot < 0/4) se calcule comme une poutre. ; 64 | Bétan armé : guide de calcus ‘@ Charges appliquées Nous limiterons cette Gude au cas le plus courant ot les panneaux de dalle supportent des charges (permanente et variable) uniformément réparties sur fa totalité de chaque panneau ; le cas des charges “ponctuelles” ou réparties sur une petite zone du panneau est abordé dans les ouvrages spécialisés. > 2. Panneau rectangulaire isostatique Considérons un panneau de dalle rectangulaire (de dimensions 1, et ly), simplement appuyé sur ses quatre bords et supportant une charge uniformément répartie d'intensité q. 2.1, Etude théorique La théorie du calcul des plaques chargées transversalement et dont les déformations restent petites conduit & Ia résolution de I’équation aux dérivées partielles : Mul, Hu aug : Eh} ar rat at ob D esta rigidié de i plaque: D= E et v sont le module d° Young et le coefficient de Poisson du matériau ct h Tépaisseur de la plaque ; est Ia flache de la plaque, c’est-a-dire sa déformation perpendiculairement & son plan. Les moments de flexion et efforts tranchants par unité de longueur sont donnés par : Bue Bu, Pu M, -0[ F405] my=-0[ Steve] m hy = =D (I= vee V,=-D = BH S] Vy=-D = af les contrainics étant ensuite calculées par les ¢quations classiques. aed 2.2. Résultats pratiques La résolution de ce probléme est généralement Laborieuse et on utilise en pratique des Inéthodes approchées et des résultats fournis sous forme de tableaux ou d’abaques. Les moments de flexion M, et M, par unité de longueur, an centre de la plaque, sont obtenus par les formules qui suivent, dans lesquelles les coefficients p, et j2y découlent de la résolution des équations précédentes par la méthode de Rite-Galerkin, en prenant comme valeurs du coefficient de Poisson v du béton, conformément au réglement BA.E.L. : 0 AI"ELU et 0,2 & ELS, le réglement imposant par ailleurs que le rapport jl, entre les moments M, et My ne peut tre inférieur & 0,25, Le tableau des valeurs numériques des coefficients 1, et yt, est extrait de l'article suivant : Etude statique des poutres et des dalles ‘65 J-P. MOUGIN, Abagues pour le ealeul des dalles rectanguiaires articulées sur leur contour ~ Annales de I'LT.B.T-P. — Série Théories et Méthodes de Calcul 275 — n° 436 — juillet-aot 1985 — pages 30-56. Le panneau ayant une petite poriée |, et supportant une charge uniformément répartie q, les moments de flexion par unité de longucur, au centre de ta plaque, valent : = dans Je sens de la petite portée : M, + dans le sens de la grande portée : M, = M,=HEg M, =H,.M, Soit un panneau rectangulaire appuyé sur ses quatre bords, de portées entre nus des appuis 3,5 et 5m ; il supporte une charge uniformément répartie permanente de 2 kNém? et d’exploitation de 2,5 kNém?. Calculer Jes moments de flexion. 3s y étre-calculé par la méthode précédente. @ Charges de calcul * ATELU: q,=1,35%2+ 15x25 = 6,45 KN/m?* © ADELS : qu = 2+ 2,5 = 4,5 kNim? =0,7>0,4 : le panneau peut Moments de flexion Pour ct= 0,7, le tableau donne : Mux =540KNmim | * ADELU: fg, = 0.0684 et p,, = 0,4320 Figure 03-27 M,,=H,,.12.4, = 0,0684 x 3.5% x 6,45=5,40 kNm/m Myy =H Ma = 0,432 « 5,40=2,33 kNmi mt + AVTELS : pause = 0,0743 et Hyyper = 0,5817 Myce = Piper HE Iyer = 0.0743 x 3.5% 4,5=4,1 KNm/m Myc = Pigee-Mayer = 0,5817 x 4,12 2,38 KNow/m Remargue ; om trouve ic, pour le moment i, dans le sens ele la grande portée, une valeur & (ELS (2,38) supé ‘lewre d la valeur & U ELU (2,33): cect pravient de la valeur des coefficients jp. de ELS qui sont calculés avec ¥ = 02 ; ce résubat est quasi systémaique : dans le sens de la petite porte, c'est presque toujours UELS qu sera V. Charges sur un plancher 4 poutres et poutrelles Soit un plancher constitué d'une dalle associée 4 des poutres principales et secondaires (ou outrelles), et soumis a une charge d’ exploitation uniformément répartie d’ intensité ga, tel que représenté sur la figure du § 1V.1 préeédent. Quelles sont les charges & considérer pour justifier les différents éléments de ce plancher, qui sont: 70 Béton armé. de calcul + les panneaux de dalles, * les poutres secondaires ou poutrelles, * les poutres principales. Pour justifier les panneaux de dalles, on considére, comme charge uniformément répartic d’intensité permanente ag (poids propre, etc.) et d'exploitation gg, soit une charge globale qo transmise par la dalle ( ELS, on applique pour déterminer qo les coefficients de combinaison réglementaires).. Pour justifier les poutres principales et les poutrelies, il faut examiner le processus de transfert de gp dices éléments 646 fait précédemment, une , revétement, > 1. Appuis d’un panneau de dalle Soit le panneau de dalle rectangulaire ABCD sq ‘= Tes petits cOtés AD et BC si nt respecti-. = F 40 Py tee ee + les grands c8tés AB et CD supportent Ia charge appliquée sur les trapezes ABFE ct DEF; Figure 03.30 + les points E et F étant les intersections des bis- sectrices (45°) des angles droits A, B, Cet D, 2 Lecbtés AD supporte: dy Hf et i o8t4 AB: ao #(1,-#): > 2, Charges sur une poutrelle Un élément de poutrelle de longueur ly recoit les charges suivantes, exprimées en charge par unité de longucur = + son poids propre uniformément répatti ’intensité permanente py : * la charge de la partie de dalle directe- ment placée aur-cessus de la poutrelle, tuniformément répartie, d'intensité per~ manent ppg et d'exploitation Pg + + la charge provenant des deux parties Jidales de la dalle appuyées sur Ja poutrelle, avee une répartition tra- pézoidale dintensités maximales per- manente pyg et d’exploitation pro. Figwe 03:30 Etude statique des poutres et des dalles 71 [Le moment de flexion au centre de la poutrelle, 40.8 une charge uniformément répartie p sur In Jongueur I, vaut ; p1P/8 ; Je moment de flexion au centre de la poutrelle, d0 & une charge répartic trapézoidalement sur la Jongueur |,, la variation linéaire se faisant de chaque cOté sur 0,5 1, = 0,5 0. ly vat: Bf gt Sf e8(-2), Panneau |, = 24 m—1, = 4,0 m—a = 24/4 = 0,6 - épalsseur 15 cm + chape de 4 cm - charge d exploitation de 2.5 kN/m? ~ section d'une poutrelle ; 20 cm x 32 cm. Calculer le moment isostatique au centre, sous charges permanentes et d’ exploitation, 1 Charge permanente sur la dal O15 x 25) + (0,04 x 20) = 4,55 kN/m? @ Charges sur la poutrelle 1. uniformément réparties * permanentes = ~ Poids propre : 0.2.x 0,32 x 25 = 1,60 kNim — poids de la dalle : 0.20 x 4,55 =091 kim: = total 2,51 kN/m = d'exploitation : 0,2 x 2,5 = 0.5 kN/m Figue 02:32 2, réparties en traptze (valeur maximale) Ia valeur maximale, par métre, correspond & la charge p par m? multipliée par 1 m et par deux fois 1/2, soit px ly: permanente: 4,55x 2,4= 10,92 KN‘ * ‘exploitation: 2,5x2,4=6kN‘m @ Moment “isostatique” au centre 1. dé aux charges uniformes: 72__| Béton anmé : guide de calcul * permanent : 2,51 x2=5,02 kNm + exploitation: —0,5x2= 1kNm 2, dé aux charges en trapéze z 4 P 8 aye B (- = 1,76 © permanent : 10,92 x 1,76 = 19,22 kNm © d'exploitation: 6 x 1,76 = 10,56 kNm 3. moment total * permanent: 5,02 + 19,22 = 24,24 kNm + exploitation: 1+ 10,56 = 11,56 kNm > 3. Charges sur une poutre Une poutre supporte : + son poids propre et le poids de la dalle située au-dessus elle, uniformément répartis : (1) 5 © les triangles de dalle (2) qui I’ entourent et s"appuient sur elle ; « les poutrelles qui s'appuient sur clle et lui transmettent lear poids propre, les charges de ta dalle situées directement sur elles (3) et des parties trapézoidales de dalle (4) s"appuyant sur elles. Pour faire le bilan de ces efforts et déterminer Je moment dans la poutre, nous allons traiter exemple numérique commencé ci-dessus, avec les valeurs suivantes : Etude statique des el des dalies: 73 Poutres de section 40 cm x 60 cm, ayant un écartement constant de 4,40 m (ly = 4 m), repo- sant sur des poteaux 40 em x 40 cm toutes les trois poutrelles, soit une distance entre axes des poteaux de (3 x 2,4 +3 x0,2) = 7,8 m et une partée de poutre entre appuis de 7,4 m. Le calcul est fait a VELS. Figure 03-33 Calculons les charges appliquées et le moment “isostatique” au centre d'une travée de poutre : AT'ELS, la charge de dalle est de 4,55 + 2,5 = 7,05 kN/m?. (1): poids propre de la poutre : 0,4 x 0,6 x 25 = 6,0 kN/m 4 charge directe de dalle : 0,4 x 7,05 = 2,82 kN/m : total : 8,82 kN/m @Q): charge de dalle d"un triangle : 0,5 x 2,4 x 1,2x 7,05 = 10,152 kN 3)+ (4): une demi poutrelle : poids propre :2 x 0,2 x 0,32. 25=3,2 KN + dalle directement sur elle : 2 x 0,2 x 7,05 = 2,82 KN + charge de 2 demi trapézes : 3,36 x 7,05 = 23,668 KN : total 29,708 kN Le schéma statique de la travée de poutre devient : Le moment “isostatique” au centre M, vaut : = dO. 48,82 kNim : 8,82 x 7.4/8 = 60,38 Nm = dO aux charges concentrées (poutrelles) de 2 x 29,708 = $9,416 KN : 59,416 x 7.4/2 - 59,416 x 1,3 = 142,60 KNm + dO aux trois triangles de 2 x 10,152 = 20,304 KN: 20,304 x (1,5 x 7,4/2 ~ 2,6 - 0,4/2) = 55,84 kNm © total : My = 60,38 + 142,6 + 55,84 = 259 kNm_ ‘Calculons le moment “isostatique”” M’, qui s’exercerait au centre de la travée si la poutre suppor- ait, de facon uniforme, la totalité des charges du plancher entre les axes de ses appuis et entre les ‘axes A mi-distance avec ses voisines, soit sur le rectangle ABCD de dimensions 44 m x 7,8 m. ‘Charge totale du rectangle ABCD: # dalle: 4,4x 7,8 x 7,05 = 242 KN + poutre : 7,8 x 0,4 x 0,6 x 25 = 46,8 KN + poutrelles (3 poutrelles de 4m) : 12 x 0,2 x 0,32 25 = 19,2 kN + total ; 308 KN Répartissons uniformément cette charge sur les 7,8 m : q = 308/7,8 = 39,5 kN/m Dans Ia travée de portée 7,4 m, cela crée un moment M’, = 39,5 x 7,47/8 = 270 kNm_ On retrouve ainsi le résultat précédent de 259 kNm avec une majoration de 4 % : cette approximation est done parfaitement justifiée, la différence diminvant encore si le nombre de poutrelles par travée augmente. Conclusion Qn étudie une poutre principale de plancher en répartissant uniformément Ix totalité des charges du plancher (exploitation et poids de Ia dalle, des revétements, des poutrelles et de la poutre) prises entre les axes séparant I’influence des diverses poutres, c’est-2- 1. Le béton > 1. Résistance du béton Pour I'établissement des projets, dans les cas courants, un béton est défini par Ia valeur de sa résistance & la compression I'dge de 28 jours dite valeur caractéristique requise (ow spéci- fiée). Celle-ci, notée faq, est choisie a priori compte tenu des possibilités locales et des régles de contrOle qui permestent de vérifier qu'elle est atteinte. Lorsque les sollicitations s’exercent sur un béton dont I'Age de j jours (en cours ’exécution) est inférieur & 28, on se référe a la résistance fy obtenue au jour considéré ; on peut adthetine en premiére approximation que pour j £ 28, la résistance des bétons non traités thermiquement suit approximativernent les lois suivantes : fog pour fyoq< 40 MPa fox pour f.24>40 MPa ‘La valeur de fest conventionneliement prise égale & fas pour j > 28 lorsqu’il s'agit de véri- fier la résistance des sections ; cependant, pour !’évaluation des déformations, il convient de tenir compte des valeurs probables des caractéristiques du beéton au-dela de 28 jours : on peut alors admettre que, pour les grandes valeurs de j, on a sensiblement f,j = 1,1 frag: & condition que le béton ne soit pas traité thermiquement et que sa résistance fg ne dépasse pas 40 MPa ; sinon, on peut évaluer fy par la premitre des formules ci-dessus pour 28 < j < 60 et prendre f= 1,1 fey pourj 260. Dans tous les eas, la résistance & la compression ést mesurée par compression axiale de cylindres droits de révolution de diamétre: 16 cm (section 200 cm?) et de hauteur 32 om, pour un granulat de grosseur au plus égale 4 40 mm. Les éprouveties, conformes & la norme NF P18-400, sont confectionnées et essayées selon le mode opératoire des normes NF P18-404 et P18-406, La résistance caractéristique & Ja traction du béton A j jours, notée fy est conventionnellement définie par la relation : 640,06 Fj (unite: le mégapascal) cette formule étant valable pour les valeurs de f.j au plus égales & 60 MPa. 76] Béton arms : quide de calcul > 2, Résistances caractéristiques des bétons A défaut de précédents et d’études préalables an peut admettre a priori, pour des bétons cou- rants, lors de la rédaction des projets, des valeurs de la résistance fxg dont la pratique a montré qu’elles peuvent étre normalement atteintes sur les chantiers, Pour le choix de la valeur de f2g on peut considérer que + 20 MPa sont facilement atteints sur les chantiers convenablement outillés ; + 25 MPa sur les chantiers faisant objet d'un contréle régulier ; + on peut obtenir 30 MPa dans toutes les régions & condition, en outre, de choisir convenable- ment les matériaux et d’étudier la composition du béton ; + des résistances supérieures peuvent @tre atteintes moyennant une sélection rigoureuse des matériaux ulilisés. Test aussi rappelé qu'une bonne résistance est généralement lige A une bonne compacité, ce qui est favorable & la durabilité du béton. En outre, l’attention est attirée sur le fait que les Msistances. moyennes du béton doivent tre supérieures aux caractéristiques requises d'environ 15 830 %, les differences ¢tant d’autant plus grandes que le chantier est moins bien contsSlé et Je béton moins régulier. D'autre part, le dosage en ciment doit tenir compte du pourcentage en volume des armatures ; ‘pour assurer un bon enrobage et une bonne protection des armatures, le béton doit étre d’autant plus dosé en ciment que les armatures sont plus nombreuses et plus divisées. Dans le cas des piéces moyennement ou fortement armées, les dosages usuels oscillent entre 350 et 400 kg de ciment par métre cube de béton ; on peut remarquer en outre que I'augmentation du dosage en ciment constitue un moyen d'augmenter la résistance du béton. Le tableau suivant (faisant référence aux normes NF P 15-300 ct NF P 15-301) indique les dosages permetiant d'obtenir, dans la trés grande majorité des cas, les résistances caractéris« tiques dont la normalisation est en cours ; les indications correspondent & des bétons présentant un affaissement de Vordre de 10 em a I’essai normalisé. Rien ne s'oppose, bien entendu, lorsque les conditions requises sont remplies, i ce qu'on adopte pour les mémes compositions des valeurs de résistances supérieures. 55et55.A ‘Conditions de fabrication TEMP 300 kg? fege | MOMPO a60kgim® =| 325 key? | 325 kai! 300 kgin® a" 25 MPa (1) 400 kom? =| 975 kgm? 30MPa ‘non admis ) “0 OC) (1): ater par une éuce appccrde L’auto-controle surveillé imtervient essentiellement par la rigueur accrue qu'il introduit dans le processus de fabrication Tl est loisible également d’envisager l'utilisation de bétons présentant des résistances supé- rieures a celles indiquées ci-dessus ; de tels bétons présentent cn outre l'avantage d'une plus grande durabilié. Caractores des malériaux 7 (> 3. Déformations longitudinales du béton Sous des contraintes normales d'une durée d'application inférieure 4 24 heures, on admet, défaut de mesures, qu’a I'age de j jours, le module de déformation longitudinale instantanée du ‘béton Ey vaut : ‘Eyj=11 000. foi’? (Ey et fg en MPa) Cette formule n’est valable que pour Ies bétons habituels durcissant naturelle ment sur le chan- tier. Bille n'est pas valable pour les vérifications & |'état-limite ullime de stabilité de forme pour lesquelles des régles particuliéres sont données. Les déformations différées du béton coniprennent le retrait et le fluage ; on considére dans les calculs que les effets de ces deux phénoménes s’additionnent sans atténuation ; & défaut de mesures, on admet que sous contraintes de longue durée d' application, les déformations longi- tudinales complémentaires dues au fluage du béton sont doubles de celles dues aux mémes contraintes supposées de courte durée et appliquées au méme age. Le module de déformation longitudinale difféée du béson E, qui permet de calculer Ia défor- mation finale du béton (déformation instantanée augmentée du fluage) est donné par la for- mule: Ey=3 700, fg? (unité le MPa) A défaut de mesures, on estime que Je raccourcissement unitaire dé au retrait atteint les valeurs suivantes dans le cas des pitces non massives & I'air libre (compte tenu d'un pourcentage moyen d’annatures) : 3.10 dans le quart sud-est de la France, 2.104 dans le reste de la France. > 4, Coefficient de Poisson Le coefficient de Poisson du béton est pris égal 4 0,2 pour le calcul des déformations, et & 0 pour le calcul des sollicitations. Pour le calcul des éléments bidimensionnels (dalles, ‘coques...), on prendra v= 0,2 pour les justifications aux états-limites dc service (béton non fis- suré), et'v = 0 dans le cas des états-limites ultimes (béton fissuré). Les aciers > 1, Prescriptions générales Les armatures doivent étre conformes aux textes réglementaires en vigueur : titre [ du CC.T.G. et textes s'y référant, Le caracttre mécanique servant de base ux justifications est La limite d’élasticité garantie f,. Le module d’lasticité longitudinale de I'acier est pris égal &: E, = 200 000 MPa 78 Béton armé: guide de calcul > 2. Diagramme contraintes-déformations Le diagramme contraintes (6,) ~ déformations (¢,) est conventionnellement défini Figure 0401 il est cependant loisible d'utiliser une forme de courbe se rapprochant du diagramme réel de Vacier employé & condition de se référer & la valeur garantie de la limite 4’ élasticité f, et de contrBler la résistance prise en compte pour I’allongement limite de 10 %o (anciens aciers écrouis). > 3. Aciers disponibles Les armatures pour béton armé sont constituées par des aciers qui se distinguent par leur nuance et leur état de surface : on trouve les ronds lisses (norme A 35-015) et les barres & haute adhérence (norme A 35-016). Pour les ronds lisses, il existe deux nuances : Fe E 215 et Fe E 235, correspondant & des limites d’élasticité garantie de 215 et 235 MPa (les diamétres disponibles sont 6 — 8 - 10 et 12 mm) ; pour les barres a haute adhérence, les nuances sont Fe E 400 et Fe E 500 corespondant a des limites d’élasticité garantie de 400 et 500 MPa (les dia- metres disponibles sont 6 ~ 8 - 10 ~ 12 — 14 - 16 - 20 ~ 25 - 32 et 40 mm). Les aciers sont &galement disponibles sous forme de treillis soudés (voir leur description au chapitre 14, § IU). © JUSTIFICATION DES SECTIONS SOUMISES A DES SOLLICITATION NORMALES REGLES GENERALES > I. Introduction ‘Ce chapitre s' applique aux pices prismatiques désignées par les termes de poutres ou de dalles. ‘On entend par sollicitations normales celles qui peuvent éire équilibrées par des contraintes normales développées sur les sections droites des pices. Les éléments de réduction de ces sol- Jicitations sont dans les cas les plus courants le moment fléchissant et I’effort normal : toute- fois, dans le cas des pices soumises & une torsion génée et notamment lorsque la section com- porte des parois minces, les éléments de réduction des sollicitations normnales sont plus com- plexes et comportent le terme appelé “bi-moment” ; ce dernier (lorsqu’il existe) mérite un ‘examen particulier. + Sections nettes, ‘Les sections & prendre en comple sont les Sections nettes obtenues aprés décuction de tous les vides, qu’ ils soient réservés au bétonnage ou créés par refouillement ; cette déduction subsiste, Jorsque tes vides sont remplis aprés coup de bétan, si des précautions spéciales ne sont pas prises pour le rebouchage. ® Armatures comprimées ‘Les armatures longitudinales comprimées ne sont prises en compte dans les calculs de résis- tance que si elles sont entourées tous les 15 diamgtres au plus par des armatures transversales. + Changements de section paris fictives Aconsiéer [29] RA] _parcs fives &considrer Figure 0501 80 | Béton anmé : guide de calcu Lorsque Jes dimensions transversales d'une poutre varient le long de Is poutre, on prend en ‘compte les dimensions effectives sous réserve que les pentes des parois sur I'axe des abscisses ne dépassent pas 1/3. Dans le cas contraire, on prend en compte des sections fictives raccor- dées aux sections minimales par des parois fictives de pente 1/3. > Il. Etat-limite ultime de résistance Les sollicitations de calcul définies au chapitre 3 ne doivent pas dépasser dans le sens défavo- rable les sollicitations limites ultimes résultant des r®gles énoncées dans Ia suite. > 1. Hypothéses de calcul (hypothtse de Navier) les sections droites restent planes aprés déformation, iln’y a pas de glissement relatif entre les armatures d'acier et le béton, la résistance a Ia traction du béton est négligée & cause de la fissuration, le diagramme contraintes-déformations du béton est celui défini au paragraphe 2, Je diagramme contraintes-déformations de 'acier est celui défini au paragraphe 3, les positions que peut prendre le diagramme des déformations d'une section droite pas- gent au moins par l'un des trois pivots définis au paragraphe 4, 7; on peut supposer concentrée en son centre de gravité la section d'un groupe de plu- sieurs barres, tendues ou comprimées, pourvu que T'erreur ainsi commise sur la d&for- mation unitaire ne dépasse pas 15 %. Hi H2 3: 4: HS He > 2. Diagramme contraintes-déformations du béton En compression pure, le diagramme est constitué par la partie parabolique du graphe ci-contre, les déformations relatives étant limitées & 2 %o. En compression avec flexion (ou induite par la flexion), le diagramme qui peut étre utilisé dans tous les cas est le diagramme de calcul dit “para- bole -rectangle” (PR). O Se, 52%: Gy, = 0.25 fie 10° Ey (4 - 107.6.) 2HeSe S35 %e ye = hye fi, est la résistance de calcul du béton, qui vaut : eee te 0 20 3,580 a% Figure 05-02 Justification des sections soumises & des solicitations normale ‘% vaut 1,5 sauf en cas de combinaisons accidentelles pour lesquelles il vaut alors 1,15. © vaut 1 lorsque la durée probable d'application de la combinaison d' actions considérée est supérieure & 24 h, 0,9 lorsque cette durée est comprise entre I h et 24 h, et 0,85 lorsqu'elle est inférieure a { h. Lorsque Ia résistance n'est pas définie au moyen d’essais, on peut admettre les valeurs sui- ‘antes, compte tenu des indications fournies au chapitre précédent concernant Te choix des résistances caractéristiques & 28 jours : Résistances canacrénesniaues [RESISTANCES DE CALCUL Toe EN MPa 2:28 JOURS EN MP (avee = 1) AU coupnEssion ‘ALATRACTION ‘SITUATIONS DURABLES smuanons Seon OU TRANSITOIRES, ACCIOENTELLES: 16 1.56 | a 118 18 1.68 10.2 13.3 20 1,80 413 148 Ea 210 14.2 85 30 2.40 17.0 222 40 3.00 22.7 29.6 50 3.60 28,3 37.0) 60. 420 34.0 a3 Canoe Ome Lorsque la section droite n'est pas entigrement comprimée, on peut utiliser un diagramme rec- tangulaire simplifi¢, défini ci-aprés, dans lequel y,, représente la distance de I'axe neutre & la fibre Ia plus tendue. \ i i i ! Figuie 0503 La contrainte vaut 10 SE pour les zones comprimées dont la largeur est croissante ow is constante vers les fibres les plus comprimées (cas le plus fréquent : sections rectangulaires ou 62__| Beton anmé : guide de calcul en Té en particulier) et f= MSs pour les zones comprimées dont la largeur est décrois- is sante vers ces mémes fibres. & 3. Diagramme contraintes-déformations des aciers Le diagramme de calcul des aciers se déduit de celui du chapitre 4, § 11.2 en remplagant f, par fJ/, et en conservant la pente E, de la droite d’élasticité, Le coefficient y, est pris égal a 1,15 sauf vis-&-vis des combinaisons accidentelles pour Jesquelles on adopte 1 On rappelle que le module d’lasticité lon- gitudinale de lacier est: E,=200 000 MPa. Liabscisse limite de Ia droite d*élasticité vault: 0 te 10°%Fs0 Ey, Figure 05.04 se re Les relations entre contraintes et déformations (Equations des droites) sont : Sh 9, = E.G Eye SE pe $10 oe 6,= 042 > 4. Diagramme des déformations limites de la section ® Régie des trois pivots Le probléme consiste & trouver les positions limites du diagramme des déformations d'une section, de sorte qu'aucune des déformations limites fixées précédemment ne soit dépassée, la section étant sollicitée, & l'état-limite ullime, selon les différents types de solicitations nor- males qui sont : la traction pure, la traction excentrée, la flexion simple, la flexion composée, Ia compression pure. Le raisonnement, effectué uniquement sur les déformations, conduit & ta régle des trois pivots, ® Traction pure Toutes les fibres s’allongent de la méme quantité ; le béton se fissure et ne participe donc pas & l'équilibre des sollicitations ; Ia piéce sera hors service lorsque la déformation de |'acier vau- Justification das sections soumises & des sollicitations normales: 83 dra 10 %o : donc toute la section sera “allongée” de 10 %e (I'acier doit étre réparti dans toute la section) ; Ia limite correspond, sur le diagrame, a la verticale passant par A. # Traction excentrée A Pétat-limite, la fibre la plos tendue aura un allongement de 10 %e, la moins tendue un allon~ ‘gement inféricur & 10 %o ; plus I'excentrement augmente, plus I"allongement minimal tend ‘vers 0 : les droites de déformation pivotent donc autour de A (appelé pour cela pivot A) Jjusqu'a Ia position AO. '# Flexion (simple ou composée) (On ne peut dépasser la position AB qui correspond & un raccourcissement fy, = 3,5 the de la fibre de béton Ia plus raccourcie ; |’état-limite ultime est atteint avec @, = 10 %e OW Exc S 3,5 oo. [0 2% 35%e0 ee Figure 0505 ‘La position limite AB correspond A un axe neutre situé a fa distance y = ‘Gyyd de la fibre la plus comprimée, avee Ong = ma = 0,259 ; In flexion simple ov composée avec 0 <0 £0,259 correspond a un diagramme passant par le pivot A. Le cas particulier oi €, = 10 %o et &g¢ = 2 Se correspond & an A H0167 Pour augmenter la zone comprimée, on ne peut plus augmenter ty. av-dela de 3.5 %s; il faut done diminuer e, ; la droite des déformations pivote alors autour de B jusqu’a ce que & = 0: c= yld varie de 0,259 a 1. La flexion simple ou composée avec armatures tendues, avec 0,259 Sa. | admet le pivor B. Si on fait tourner Ia droite autour de B, la petite partie de section située au-dessous des arma- tures pourra travailler en partie en traction (pas de contraintes) et les aciers seront comprimeés : c'est de Ia flexion compasée : la flexion composée avec aciers comprimés (section de béton particllement comprimée) avec 1 S$ b/d admet le pivot B. 84 | Béton armé: guide de calcul Compression Si toute la section de béton est comprimée : + en compression simple, Ia déformation du béton ne peut dépasser €,. = 2 %o: c"est In droite verticale passant par j= 2 So correspondant 2 la compression simple maximale ; cette Sroite coupe la précédente en un point 2, = 2 %o invariant od &,. ne peut étre supérieur & 2 %o : le pivot C ; + a partir de BC, toute la section est comprimée et la droite des déformations toume autour de: C: la compression simple ou composée amet le pivot C 2 eS €y 3,5 Se sur la fibre fa plus comprimée Epc S$ 2 She Sur la fibre la moins comprimée. Récapitulation pivot A: traction simple ov composée, flexion avec étai-limite ultime atteint dans Macier, pivot B flexion avec état-limite ultime atteint dans le béton, pivot C: compression simple ou composée. > Ill. Etat-limite ultime de stabilité de forme Les pices (poutres, poteaux, etc.) soumises & une sollicitation de flexion composée avec com- pression sont exposées au risque de flambement ; pour s’en prémunir, le réglement impose jus tifications et dispositions adaptées, particuliérement des majorations d'excentricité. L’ensemble des définitions et dispositions réglementaires & appliquer ne sont pas exposées dans ce chapitre pour des raisons de simplification, mais au chapitre 12 relatif & la flexion composée. Pour les cas complexes sortant du cadre du chapitre 12, on se référera aux articles spécifiques du réglement B.A.E.L. 91. > IV. Etat-limite de service vis-a-vis de la durabilité de la structure Les vérifications a effectuer portent sur un état-limite de compression du béton et un état- Timite d’onverture des fissures. > 1, Hypothéses de calcul Les calculs sont conduits & partir des hypothéses suivantes, les solicitations étant obtenues & l'aide de la combinaison d’actions correspondant 8 |’état-limite de service + Justification des sections soumises & des sollicitations normales 85) HI: les sections droites restent planes, il n'y a pas de glissement relatif entre les armatures d’acier et le béton, + Tavier et le béton sont considérés comme des matériaux élastiques linéaires et il est fait abstraction du retrait et du fluage du béton, le béton tendu est négligé, Par convention, le rapport entre les coefficients d’ élasticité longitudinale de |’acier et du béton, ou coefficient d’équivalence, est pris égal & 7 15 con ne déduit pas les aires d°acier de I’aire de béton comprimé ; on suppose en outre que Ia section d’ acier est concentrée en son centre de gravité, pourvu que I'erreur ainsi com- mise sur les déformations unitaires ne dépasse pas 15 %. GE EE > 2, Etat-limite de compression du béton ‘La contrainte de compression du béton doit éire au plus égale 8: La limitation de Ia compression du béton comespond & un état-limite de formation de fissures paralléies a la direction des contraintes de compression. Cette régle est susceptible d°étre pré- pondérante pour les sections rectangulaires fléchies, surtout si elles comportent des pourcen- tages d’ armatures €levés (titre indicatif : A,fbd = 0,015), > 3, Etatlimite d'ouverture des fissures 3.1. Prescriptions générales ‘Les formes des divers. éléments et les dispositions des armatures sont congues de manize & limi- ‘er la probubilité d’ apparition de fissures d'une largeur supérieure & celle qui est tolérable en rai~ son du rOle et de la situation de Vouvrage. Dians tous les cas, il convient de bien répartr les arma- tures ; il faut avoir recours A des pourcentages suffisants d’armatures tendues et proportionner leur diamtre aux dimensions transversales des piéces ; en général, il faut utiliser le plus petit dia- mitre, c'est-t-dire le plus grand nombre de barres, compatible avec une mise en place correcte du béton, sans nécessiter d’accroissement injustifié des dimensions trans versales des pices. A titre d’exemple, les dispositions telles que celles figurées en (1) et (2) sont nettement plus défavorables que les dispositions (3) ct (4) qui assarent une meilleure répartition des fissures : ro) 86 _| Béton armé : guide de calcul [Les fissures de largeur excessive peuvent compromettre l’aspect des paremente, 1'étanchéité des parois, Ia tenue des armatures vis-a-vis de la corrosion. II est cependant reconnu qu'il n’est as possible de fixer a priori une largeur de fissure & respecter, vu la tres. grande variabilité du phénoméne ; en outre la durabilité des structures me parait lige qu’ un ordre de grandeur de Vouverture des fissures (quelques dixitmes de millimétre pour les cas les plus courants), Test done impossible de fixer des régles générales concernant le degré de nocivvité, d'autant plus que I’appréciation dépend de nombreux facteurs parmi lesquels + l'environnement : le fascicule AFNOR P 18011 donne une classification des environne- ments agressifs + 1a nature de la structure : parmi les facteurs d€favorables, on peut citer la présence de pitces minces et la multiplication des surfaces de reprise ; + Vutilisation de l’ouvrage avec comme facteurs défavorables I'importance des charges quasi permanentes et des actions tris fréquentes ainsi que le contact régulier avec des produits nocifs tels que les sels de déverglagage ; + La prise en compte dans les calculs d’une limite élastique supérieure 3 la valeur la plus cou- rante 400 MPa ; + Vexpérience acquise sur les ouvrages analogues qui doit englober Ie colt initial (compte tenu du ratio d’armatures), le coit d'entretien et la durabilité effective trés variable en fonc- tion du site et de la qualité de la construction. Les prescriptions de ces paragraphes concement les dispositions constructives des armatures ; il faut cependant garder en mémoire que la durabilité de la structure dépend en fait surtout du res- pect des enrobages et de In qualité du béton en place, en particulier de sa compacité. Il est aussi rappelé que les surfaces de reprise peuvent constituer un point faible si elles sont mal exécutées. Les paragraphes suivants donnent les prescriptions & appliquer en fonction du “degré de noci- vité" des ouvertures de fissures, qu'il appartient au maitre d°ceuvre d'apprécier en I' absence de précisions figurant dans le marché. 3.2. Gas oi Ja fissuration est peu préjudiciable La fissuration est considérée comme peu préjudiciable lorsque : + les éléments en cause sont situés dans des locaux couverts et clos, non soumis (sauf excep- tionnellement et pour de courtes durées) A des condensations ; « les parements susceptibles d"étre fissurés ne sont pas visibles ou ne font pas l'objet de condi- tions spécifiques concemant l'ouverture des fissures. Dans ce cas, aucune vérification particulitre n'est requise en dehors des prescriptions exigées par ailleurs (condition de non-fragilité, prescriptions générales et dispositions particuliéres a certains éléments), Pour éviter les fissurations abusives dans les pices relativement sollicitées, il convient, & défaut de régles consacrées par l'expérience, de concevoir des éléments non fragiles pour les parties ne comportant pas de joint de dilatation, et de prévoir des armatures de peau conformé- ment aux indications fournies au paragraphe suivant. Certains éléments font lobjet de régles forfaitaires consacrées par l'expérience. Il s'agit notamment des dalles sur appuis continus, des poutres et de certaines parties des batiments courants, Justitication des sections soumises & des sollicitations normales 87 Lorsque Ia membrure d'une poutre est constituée de barres de diamétre supérieur & 20 mm, Jeur écartement horizontal entre axes ne doit pas dépasser quatre fois leur diamete. 3.3, Cas oi la fissuration est considérée comme préjudiciable La fissuration est considérée comme préjudiciable lorsque les éléments en cause sont exposés aux intempéries ou 4 des condensations, ou peuvent étre altemativement émergés ou noyés en eau douce (les conditions considérées comme préjudiciables donnent lieu 4 appréciation de la part du maitre de l’ouvrage). ‘Dans ce cas, il importe de respecter les régles suivantes : * la contrainte de traction des armatures est limitée & : 1) est un coefficient numérique, dit coefficient de fissuration, dont la valeur est égalc & 1 pour les ronds lisses y compris les treillis soudés formés de fils tréfilés lisses et 1,6 pour les armatures A haute adhérence, sauf le cas des fils de diaméwe inférieur & 6 mm pour lesquels on prend 1,3, fy est Ia résistance caraciéristique & la traction du béton, exprimée en MPA ; ++ le diamétre des armatures les plus proches des parois est au moins égal & 6 mm ; + des armatures de peau sont réparties et disposées parallélement a la fibre moyenne des poutres de grande hauteur ; eur section est d’au moins 3 cm? par métre de longueur du pare- ment mesurée perpendiculairement & leur direction (périmétze de la section droite) ; une ‘poutre est considérée comme étant de grande hauteur si la hauteur h, de son me vérifie : n.22(80- 2) (hy encm, fen MPa) * lorsque la membrure tendue d'une poutre est constituée de barres d’un diametre supéricur & 20 mim, la distance horizontale entre axes de deux barres consécutives doit éure inférieure ‘ou égale & 4 fois leur diamétre ; * dans le cas des dalles et des volles faisant au plus 40 cm d’épaisseur, I’écartement des armatures d'une méme nappe doit ire inféricur ou égal a la plus petite des deux valeurs 25 cm et 2h, h étant I"épaisseur totale de I'élément.. 3.4. Cas ai la fissuration est considérée comme trés préjudiciable La fissuration est considérée comme trés préjudiciable lorsque les éléments en cause sont ‘exposés 4 un milicu agressif ou doivent assurer une Les conditions considérées comme trés préjudiciables donnent lieu & appréciation de la part du maftre de l"ouvrage ; parmi les milicux agressifs, on range l'eau de mer ou I"atmos marine (embruns, brouillards salins), l'eau trés pure, les gaz ou sols particulitrement corro- sifs ; certains ouvrages comme les cuves et réservoirs & eau ou A vin font l'objet de preserip- tions particuligres. 6a Béton arms: quide de calcul Dans ce cas, on observe les régles suivantes : contrainte de traction des armatures est limitée a: * le diamitre des armatures les plus proches des parois est au moins 6gal 48 mm ; + les armatures de pean des poutre de grande hauteur ont une section égale a au mois 5 cm* par mdtre de longueur de parement ; * lorsque 1a membrure dune poutre est constituée de barres de diametre supérieur 4 20 mm, I'écartement de celles-ci dans le sens horizontal est au plus égal a trois fois leur diamatre ; + dans le cas des dalles et des voiles faisant au plus 40 cm d’épaisseur, |'écartement des armatures d'une méme nappe cst au plus égal a la plus petite des deux valeurs 20 cm et 1,5 h, h étant lépaisseur totale de I"élément. Contrainte de traction admissible 1 ELS , dans les aciers tendus en fissuration préjudiciable (FP) et ts préjudiciable (FTP) (unité : le MPa) : pees re se itilbe Soul Stee foe 215 to F235 fo 400 fe E 500 Fee 500 @z26mm @<6mm net a1 n=i6 e186 n= 19 fp _( erp | rp | ere | FP | erp | re Fe_| 137, 110 137 140 | 200 160 | 250 200 143 114 4143, a4 200 160_| 250 200 143 118 148 118 200, 160 | 250 200 26 2.10 | 143 15, 157 125 202 161 250 200 30 2,40 | 143 115, 187 125, 216 172 250 200 40, 3,00 | 143 116 187 125 2a 193 250, 200 50 3,60 | 143 15, 157 125 264 264 200 60 | 420] 443 [115 | as7 | 125 | 267 285, [ 208 | V. Etat-limite de service vis-a-vis des déformations Les états-limites de déformations s'expriment par des valeurs admissibles des déplacements d'un élément, Le calcul des déformations globales doit tenir compte des phases successives de Ia construction et des sollicitations exercées. Mais les déformations obtenues lors des phases successives de la construction ne sont pas automatiquement cumulables en raison de la fissura- tion de béton, Les déformations dues a la flexion sont obtenues par une double intégration des courbures le long des pitces, alors qu'on néglige en général celles qui sont dues & I’effort tranchant. Justification des sections soumises & des sollicitations normales 89 Ce calcul des déformations est pratiqué : * soit pour limiter les déformations de I"ouvrage en service, ig ‘soit pour évaluer les contre fléches & donner lors de la construction de l"ouvrage. ensemble des dispositions, hypotheses et méthodes de calcul correspondantes sexont expo- sées au chapitre 11. © CARACTERISTIQUES DES SECTIONS Ce chapitre a pour objectif de donner la définition et le mode de calcul d'un certain nombre de grandeurs géométriques et mécaniques qui permettront de calculer la résistance des éléments de poutres, poteau, dalles, etc. > I. Poids et centre de gravité > 1. Poids 1.1. Loi de Newton Deux masses ponctuelles m et m’, situées 4 une distance d l'une de l'autre, s‘attirent mutuelle- ment aveo une force : of k ést la constante de la gravitation universellle : k = 667 . 10"! USI (kgs). 1.2. Poids d'un point matériel Un point matériel de masse m est soumis & attraction de ta terre et & Ia force centrifuge (la vitesse de rotation de la terre au 45* paralléle est voisine de 1 000 km/h) ; le tout donne une force passant & peu prés par le centre de la terre et définissant la verticale : F = mg od g est!'accélération de la pesanteur qui varie avec le lieu et I'altitude * ATaltitudeOm: aupdle: — g=9,8322 ms? ; a Paris: g= 9,8097 ms AVéquateur: g=9,7804 ms?, avec V'altitude 2 : g = go (1 - 2 2/R) si z << R rayon terrestre ; cette variation est faible puisque g diminue de 1 % en 30 km, + pour Ia plupart des applications en génie civil, od la précision des ealculs est de l'ordre de quelques %, on prend couramment g = 10m.s?. [92 | Bétan arms : guide de calcul > 2. Poids d’un corps et centre de gravité ‘Le poids 'un corps est la résultante de tous Jes poids @émentaires des particules composant le corps ; ce poids ‘résultamt s'applique en wa point appelé centre de gravité ‘qui est done defini par les relations suivantes = "Te poids est égal a la résultamte de tous les poids élé- mentaires : B= hvy4B= MhyoB-dm =Efffyo.dv= mg (sip esteonstant) ‘Te centre de gravité G est tel que le moment du poids P appliqué en G, par rapport & un point O quelconque, soit égal A la somme des moments par rapport & ce Figg GO méme point O des poids élémentaires : OMAP = m(GbqF) = Mky,(OBs d.p.dv ce qui permet de calculer les coondonnées X, ¥ et Z du centre de gravité, avec x, y et 2 coor. données du point courant M : Iyxdm Y= Elly yd Z= 2 fhyyedm Yy 2.1, Section plane homogéne (S) Soit une section (S), plane d’¢paisseur constante finie ou infini- ment petite e, et de masse volumique constante p ; avec ree m=Sep:il vient: 1 1 Xa= E fhgXdS Yo> 5 Shyy-ds 1 a xg x Figure 06-02 2.2. Section composée Soit une surface (S) composée de plusieurs surfaces S, de centres de pravité G; (de coordonnées x, et yi): Fon BS © “ = ee L . 2.3, Théorémes de Guldin Enoncé du 1° théoréme : le volume engendré par la rota- fy tion d'une surface plane autour d'un axe situé dans son plan et ne Ja coupant pas est égal au produit de I'aire de Ja surface par la longueur de la circonférence parcourue par son centre de gravité. aed fers 2n.S.Xq= Ihg)(2n-x).dS=V i Bnoncé du 24 théoreme : \'aire engendrée par la rotation Figure 06-05 d'une ligne plane autour d"un axe situé dans son plan et ne la coupant pas est égale au produit de Ia longueur de la ligne par la longueur de la circonfé- ‘ence parcourue par son centre de gravité. L Noob frie 2RLXo={y@nx)dl=S Ces deux théorémes permetient de caleuler le volume ov Ja surface d'un corps de révolution, mais également, & l'inverse, la position du centre de gravité, comme le montre l'exemple sui- vant: Calcal de la position du centre de gravité d'un demi-disque ‘Une sphére est obtenue par la rotation d'une surface semi-circu- Jaire autour de son diamétre = ‘volume engendré (sphére) : V= 4 R13 surface en rotation (demi-cercle) : § = x R°/2 application du {* théoréme : xq = Vi2n'S) = 4R/3x 94 | Béton armé : guide de calcul > Il. Moment statique d’une section homogéne Soit une section plane homogene (S), repérée par rapport aux axes Ox et Oy, de centre de gra~ vité G : on nomme moments statiques de la section par rapport aux axes Ox et Oy les quantités : Sac = Ms) ¥-45 Soy = fs) x45 En comparant avec les formules définissant les coordonnées Xg et Yg du centre de gravité G: Si =S.¥G et Sh)=S.Xo > Ill. Moments quadratiques d'une section homogéne > 1. Définitions Soit une surface plane homogene (S), repérée par rapport aux axes Ox et Oy, de centre de gravité G : on nomme : * moments quadratiques de (S); — parrapport aTaxe Oy: 1, = [].,x2.dS © partapport araxeOx: += fhyy.S + moment polaire de (5) par rapport Vorigine Q : 1,=ffgy?.dS = +1, + moment produit de (S) par rapport & Ox et Oy : Tay = ffs) 37-48. > 2. Théoréme d'Huygens: Soient les axes GX et GY passant par le centre de gravité G et paralleles aux axes Ox et Oy, dont ils sont respectivement distants de xg et yg (coordonnées du point G). m On nomme ex, Toys kes et Foxy: les moments quadratiques, polaire et produit par rapport & ces nouveaux axes + Ty = fhg)X*.08 = Jf 5X04 XY. dS = xB, fk s)48-+2.Xo. ffs) X-d8-+ ig) X?-d8 =XB,8+2.46.0-+oy Caractéristiques des sections d’oi, avec des caleuls analogues : be = lov S38 he oer n= Tox 8.9 _ y= lox +S.%0-Yo > 3. Axes et moments principaux Soient deux syst8mes d'axes Oxy el OXY faisamt entre eux un angle & ; calculons les moments quadratiques et produit d’une surface (S) par rapport 2 ces deux sys- \, femes d°axes, avec X =x.cos 04+ y sin wet Y =-x sin .+y cos a: Tx fg) ¥7.65 = [kg (-xsin+y cosa)? dS doa: Tx =T,cos%a. +1, sin2ar—21y cosctsin Ty=I, sin? +1, cos? +2],ycosersina Ixy = (1x — 1, )coscrsin & + Ly (008? ax—sin?ax) On appelle axes principaux les axes OX et OY tels que Ixy ils sont définis par I'angle 0, tel que : 2m " a en portant dans les expressions précédentes, on obtient les moments principaux : Leyte Ly +4By Tt yal +4By| et Ty Moments maximal et minimal : a = (-21, +21) )oosasing.— 2Ty (cost a. sin?er)=— 2 Ixy ela montre que Jes axes principaux sont les axes pout lesquels les moments quadratiques sont . . . | de méme : a. =2 Igy 106 dérivées s'annulent pour Ipy =O , Soit o = Oy, ___respectivement maximal et minimal 96 __| Béton armé : guide de calcul » IV. Sections simples et exemples > 1. Section rectangulaire Le centre de gravité d'un rectangle est évidemment confondu avec son centre péométrique, Soit le rectangle de base b et de hauteur h = 7.1, Section complete ht hos Moments quadratiques: Toy=——= Toy = 24h Moment polaire : Tq= Hox + toy = BSD ‘Moments statiques : Six = Siy =0 1.2. Section partielle ‘Moments quadratique et statique de la surface hachorée, par rep- port AGX: ba(3h?—-Gah+4a?) ., _ ba (h= Tox = S24 Diy ba hme) 12 2 aeate yg oht bm, pat oe Q* Pog guage Dok Figue 06-11 > 2, Section circulaire Le centre de gravité du cercle de rayon R et de diamétre D est confondu avec son centre péo- métrique. xR! Dé Jax = lay = = = 5 Me _ Rt _xDt Jo=loxtlor=-=G- =i [a QR-a)P? od Sgy est Ie moment statique par rapport & GX de la tranche- supérieure hachurée de hauteur a, Fique 06-12 > 3. Section trapézoidale _ (a+ byh “"3(a+b) _ ba? + 4ab +b?) Tox= 36(a+b) a oe) ‘od Sfx est le moment statique par rapport 4 GX de la tranche supérieure hachurée de hauteur c. Figure 06-13 Cateuler ta position du centre de gravité, le moment quadratique de la section et le moment statique de ia table de la section en Té. a nee eertirantll el] Figure O6-14 On calcule le moment quadratique de la section totale et le moment statique de la table ¢(par- tie supérieure} par rapport & I’axe GX. La section globale est décomposée en deux rectangles de centres de gravité et aires respectifs Gy, etS,, Gz et Sp: 98 Béton armé ; guide de catcu! $1 =40 x 60=2.400 cm? S2=20x 1503 000em? S=S,+S,=5400 cm? @ Centre de gravité Soit G,G, = d,GG, = d, et GG, =d,: 4d id Ld 40 3 8, S 2400 3000 5400 @ Moment quadratique de Ia section totale (On applique le théoréme d’ Huygens : Tox = (SPsse') «(AP ise) h h 40 x 60 ire eS 409s 1742 +3 000 » 22,27=3 060 000 cm* x 2. Moment statique Shiax = 82. Yo2 = S2.42=3 000 x 22,2 =66 700 em* > V. Caractéristiques des sections en béton armé > 1. Généralités Une section en béton armé comporte du béton et des armatures d'acier : selon les solicitations appliquées, le béton peut étre entidrement tendu, enti¢rement comprimé ou partiellement tendu/comprimé, et il peut y avoir des armatures tendues evou des armatures comprimées. ‘Comme cela sera justifié par ailleurs, le calcul de la résistance de ces sections fait intervenir le moment quadratique (qui sera appelé moment d'inertie ou plus simplement inertie) de la sec- tion : pour ce calcul, on néglige le béton tendu, et les armatures sont supposées concentrées en. leur centre de gravité et remplacées par une section équivalente de béion n fois plus grande (n= 15) : la section ainsi définie est appelée homogéne réduite. Les formes les plus courantes Caractéristiques des sections | 99) ant a section rectangulare et Ia section en Té, nous exposerons la démarche dans le premier ‘cas et fournirons uniquement les résultats pour le second. D 2. Section rectangulaire Soit la section rectangulaire ci-dessous, de base b et de hau! pits inté- rieurs de section A, et des aciers supéricurs de section A’, dont Tes pravité sont & tune distance respective d et d’ de la fibre supérieure : dans le cas général od In section com- prend du béton tendu (en partie inférieure) et du béton comprimé, I'axc neutre qui sépare ces deux zones est & une distance y de la fibre supéricure ; selon les lois de la résistance des maté- riaux, l'axe neutre passe par le centre de gravité G de la section. Figure 0615 2.1. Position du centre de gravité On Ia calcule en écrivant que l'ordonnée Yq du centre de gravité par rapport & lui-méme est nulle : Yg est le barycentre des sections élémentaires de la section générale = ey) + ANE CAA VO~ A by +n) +(0 4) =0 Jaa= y est donc solution de I'équation du second degré ; b.yt+30 (AAG). y—30 (LA, Hd A) =O dont I"unique solution positive est : 2b dA, +d". AYy ea | 100 _| Béton anmé : guide de calcul 2.2. Inertie de la section homogéne réduite En appliquant le théoréme d’Huygens et en considérant que l'inertie d'une section d’armatures par rapport a I’'axe passant par son propre centre de gravité est nulle (section supposée concen- tréc en son centre de gravité), il vient: 1 gt +15[A, (-¥P +A% (-47] > 3, Section en Té En appliquant les mémes principes et modes de calcul, il vient : « po -—-k bs Figue 06-16 3.7. Position du centre de gravité yest solution de l'équation du second degré : bo ¥®+12 (b~ bo) +30 (A, + A'5)}y-[(b—by) bf + 30 (6-4, +0". ASI =0 2.2. Inertie de la section hamagéne réduite a , (6-0 5h + boy no (9-82) 41 [A, (dea +A 47] serene, oad DPW ALS aN ia ASA eae Attention : ces dew formules ne sont valables que si la section est effectivement ‘en Té au sens du béton armé, c’est-d-dire si l'axe neutre est dans la nervure (si Ja premidre Equation donne y > ho) : sinan, it fat recaleuler y puls calculer T par les formules de la section rectangulaire. Voir chapitre 10 : la flexion simple a l'état-limite de service. Caractéristiques des sections | _101 Soit la section rectangulaire ci-aprés, de base b = 32 em et de hauteur h = 55 cm, avec un enrobage extérieur de 4 cm, comportant les aciers suivants ¢ section inférieure : 80 16 (A, = 16,1 cm), section supérieure : 4 @ 12 (A', cm). Calculer l'inertie de ia section homogene réduite. Figue 06-17 Ltenrobage extérieur (épaisseur de béton) de ces armatures étant de 4 cm, on en déduit : d=35-4~1,6=49,4 cm @=4412/2=4,60em. La position y de I'axe neutre est donnée par I"équation du second degré : 32.¥7-+30 (16,1 + 4,5).¥-30 (49,4 x 16,14+4,6 x 4,5)=0 dont la solution est: years Wlt45 | [2232 44 AGL 8 62 65 1/196 om 32 13 6,144,5" L'inertie de la section homogéne réduite vaut : 3 eI is [16.1 « (49,4-19,67-+4,5 x (19,6-4,6)']=310 000 em* v wet v © CALCUL DES TIRANTS > I. Hypothéses Un tirant est une poutre droite soumise uniquement a la traction simple centrée : l'ensemble des forces extérieures agissant & gauche d'une section () se réduit & un effort normal unique N de action perpendiculaire & (5) appliquée au centre de gravité G ; dans un tirant, le centre de gravité des aciers est confondu avec celui de la section puisque le béton (tendu) n'intervient pas dans la résistance et que les aciers seront évidemment placés de facon symétrique par rap- port au centre de traction. Figure 07-01 Remarque Les tirants en béton anné sont relativement rares ; il est én effet préférable de les réaliser en béton précontraint qui permet de bien meilleures performances (bonne résistance & Ia corro- sion, donc longévité, faible allongement sous charge, etc.) pour un cofit qui s'avére en général ‘plus faible, > Il. Dimensionnement Le-dimensionnement d'un tirant se fera en respectant les conditions suivantes ; 104] Béton anmé: guide de calcul > 1, Condition de résistance 8 l'ELU La totalité de effort de traction est supporiée par les armatures de section A, qui subissent toutes la méme contrainte (en raison de la symétrie) ; I'ELU est atteint au pivot A (puisque seuls les aciers sont pris en compte) : la contrainte dans les aciers est done Gy, =f. N, L'effort normal ultime valant N,, il vient: As 2 un > 2. Condition de résistance a ELS Comme précédemment, la totalité de I"effort de traction est supportée par les armatures de sec~ tion A, qui subissent toutes 1a méme contrainte qui ne doit donc pas dépasser la limite admis- sible 7, (quand elle existe en fissuration préjudiciable ou trés préjudiciable (*)). L’effort normal de service valant N,.,. il vient : Azte (*) en raison do risque de corrosion des armature, il est judicieux de toajours considérer un tirant commie étant fou ‘ais au minimam aux conditions de fa fissurtion prejudicial, b> 3. Condition de non-fragilité Le réglement impose que Ia sollicitation provoquant Ia fissuration du béton ne doit pas entrat- ner le dépassement de la limite d’élasticité dans I'acier : cela conduit & une quantité minimale d'acier pour une section de béton donnée B, ou a une section maximale de béton pour une:sec- tion d'acier donnée : A, fe2 Bly > 4, Dispositions constructives Les armatures utilisées auront un diamétre au moins égal & 6 mm, valeur portée & 8 mm dans Je-cas de la fissuration trts préjudiciable, La section de béton doit étre suffisante pour assurer le bon enrobage des armatures et per- mettre les éventuelles jonctions de barres par recouvrement. > 5. Résumé La formule générale de dimensionnement s'éerit done : A, 2 Max Ces dispositions sont résumées sur les tableaux ci-aprés qui permettent, selon les matériaux et Ja fissuration, de caleuler rapidement ces trois quantités. Calcul des tirants ‘Tableaux pour le calcul des tirants (situations permanentes ou transitoires — 7 = 1,15) 2376 | 47,38 0,900 2075 | 46,08 Soit wn tirant qui doit supporter les efforts de traction simple suivants : sous charges permanentes Ng = 0,33 MN et d'exploitation Ng = 0,57 MN. Calculer les sections nécessaires dans (es deux cas suivants : 1. le tirant est réalisé avec du béton f.25 = 30 MPa, armé par des aciers HA fe E400, en fis- suration préjudiciable ; la section du tirant est carrée, de cdté 40 cm. 2. le tirant est réalisé avec du béton f.2q = 30 MPa, des aciers HA fe E 500, en fissuration trés préjudiciable ; ta section est carrée, de coté non fixé, mais si possible voisin de 50m, N, = 1,35 x 0,33 + 1,5 x 0,57 = 1,30 MN-N,,, = 0,33 + 0,57 = 0,90 MN Wcas4 ‘On lit sur Le tableau : Kk, = 28,75 om?/MN Ay=28,75 x 13=374-cm* Kee = 46,39 eMYMN + Age =46,39K 0.9 = 41,8 em? kege = 0,6 % 2 Age= 0,6.107 x 40? = 12 em? La section d’acier sera done de 41,8 em?, ce qui peut étre réalisé avec 4 HA 32 (dans les coins) et 4 HA 20 (au milieu des faces). Figure 07:02 mCas2 On lit sur le tableau = k, = 23 cm7/MN 1 Ay=23 x 1,3 = 29.9 cm? eee = 50 cm 'VMIN Acer = 50x 0,9 = 45 cm? ke O48 Ge : =220,48 % - Bs. =9375 cm? — cité s 9375 =97 cm B 0,48.107 Le tirant aura donc une section carée de e6té 50 cm, avec une section d'acier de 45 cm?, ce qui peut étre réalisé avec 4 HA 32 (dans les coins) et 4 HA 25 (au milieu des faces). N.B. : cette section de 45 cnz! pourrait étre réalisée avec 4 HA 32 et 4 HA 20 qui représen- tent 44,74 em? soit une différence de 0,58 % par rapport aux #5 cm? calculés ; tes sotlicita- tions de calcul (No et No) n'ont vraisemblablement pas &é obtenues avec cette précision. 3) CALCUL DES POTEAUX > I. Hypothéses © 1, Définition Un poteau est une poutre droite verticale soumise uniquement 3 Ja compression simple contréc : ensemble des forces extéricures agissant & gauche d'une section s¢ réduit 4 un effort normal tunique N de compression perpendiculaire a Ja section et appliquée au centre de gravité G. Le béton résiste trés bien & la compression ; Jes armatures sont donc théoriquement inutiles. En fait, les charges appliquées ne sont jamais parfaitement centrées (dissymétrie de chargement, imperfections d’exécution, solidarité avec les poutres) ; pour cette raison, om introduit des armatures destinées & résister aux moments ainsi créés ; ces moments étant difficiles & évaluer, Jes armatures sont calculées forfaitairement dans le cas des batiments courants. Le poteau ainsi constitué de béton et d°armatures longitudinales scules a une résistance médiocre au flambement des armatures ; on introduit done des armatures transversales pour y remédier. La méthode forfaitaire exposée dans ce chapitre s' applique aux poteaux de batiments courants, supportant des poutres et planchers de sorte que l'on puisse considérer que les appuis des poutres sur les poteaux sont assimilables i des appuis simples ne transmettant pas de moment aux poteaua ; cette méthode ne s’ applique évidemment pas aux batiments a structures poteaux- poutres de type portiques multiples : les poleaux sont alors soumis & un moment de flexion et sont calculés par Jes méthodes dela flexion composée. > 2. Longueur de flambement et élancement Voir la définition et le calcul de ces grandeurs au chapitre 12, § 1.2. La Jongueur libre 1, d’un poteau appartenant & un bitiment & étages multiples est comptée entre faces supérieures de deux planchers consécutifs ou de sa jonction avec a fondation & la face supérieure du premier plancher. La longueur de flambement ly d'un poteau est prise égale a : + 0,7 |, si le potcau est, & ses extrémités, soit encastré dans un massif de fondation, soit assem- BIE a des poutres de plancher ayant au moins la méme raideur (El) que le poteau dans le sens considéré et le traversant de part en part ; * 1, dans les autres cas. L*lancement }.d°un poteau vaut : Vi2 a * poteau rectangulaire ax bavecasb: A= 108 | Aston ane : guide de calcut « pothen eifculaire de diamatre D :'3= 4 > 3. Solicitations a considérer Lorsque l'étude statique des éléments supportés par Ie poteau (poutres, planchers, etc.) a été effectuée préalablement, les réactions d’appui sont connues et correspondent aux efforts nor- maux exercés sur les poteaux ; il n'y a donc pas licu d’effectuer d’ autres calculs pour les déter- miner, Lorsque ce n’est pas le cas, on pourra appliquer les régles forfaitaires suivantes : * on évalue les charges supportées par chaque poteau en supposant que Ia poutre continue sup- portée par Ia file de poteaux est constituée de travées indépendantes isostatiques ; + les charges ainsi obtenues sont majorées forfsitairement de : ~ 15 % pour les poteaux centraux dans le cas des batiments & trois tavées, ~ 10 % pour les poteaux intermédiaires voisins des pateaux de rive dans les bitiments com- portant plus de trois travées. charge répartie : q (par mere) a oe 2q+2q 2q+25q =4q + 10% =495q Figure 0801 Soit la poutre continue a 4 travées de longueurs 3, 4, 4 et 5 métres supportant une charge uni- formément répartie q ; on suppose que chaque travée est indépendante (second schéma) : chaque: appui supporte donc Ja moitié de la charge totale de la travée : par exemple la travée n° 2, de 4-m, regoit une charge 4 q supportée par moitié sur chaque appui ; chaque poteau sup- porte ainsi les deux demi-charges provenant des travées qui I'entourent porte ainsi 1,5 q provenant de la gauche et 2 q provenant de 1a droite ; on majore enfin de 10% le résultat obtenu par les poteaux voisins des poteaux de rive, soit les poteaux 2 et 4, Les poteaux supportent ainsi successivement 1,5 q-3,85q-4.q-4,95q-2,5q. Calcul dos poteaux | 109 > 4. Dispositions constructives 4.1. Armatures longitudinales b Elles peuvent étre constituées de ronds lisses, bares A haute adhérence ou treillis soudés ; Tl faut utiliser des aciers de nuance f, 2330 MPa ; La section A des armatures longitudinales doit res- pecter (avec B section de béton) = ‘Az4 cm* par metre de parement (perpendiculaire- ment aux armatures), © (40cm;a+t 10cm) O2%SA/BS5% Pour les sections rectangulaires (a < b) la distance maximale ¢ de deux barres voisines doit respecter : Smin { (a+ 10cm); 40 cm } Les armatures doivent étre réparties le long des parois : * sections polygonales : ‘au moins une barre dans chaque angle, * sections circulaires : au moins 6 barres réguliérement répartics. 4.2. Armatures transversales Elles doivent entourer toutes les barres longitudinales de diamdtre supérieur ou égal & 20-mm ; compte tenn du fait que les armatures longituclinales ne sont prises en compte pour les calculs de résistance que si elles sont mainlenues par des cadres espacés de 15 fois leur diamétre au maximum, dans la pratique, toutes les barres seront maintenues. Figue 08-02 4.3, Conditions de mise en asuvre Par ailleurs, les conditions de mise en eeuvre et, en particuliet la qualité des coffrages, doi- vent tre telles que I"imperfection de rectitude des poteaux puisse étre estimée au plus égale & la plus grande des deux valeurs : 1 cm et longueur divisée par $00. > IL. Justification des poteaux Lecalcul est mené a I'état-limite ultime. On notera : B = aire de béton, A = aire des armatures. 110 | Béton armé : guide de calcut Dans Az + toute barre longitudinale de dianidire © non maintenue par des armatures transversales espa- cées au maximum de 15 @ ne peut étre prise en compte pour la résistance ; + si I’élancement 4 est supérieur & 35, on. ne prend en compte que les armatures qui angmen- tent efficacement la rigidité dans le plan de flambement (aciers disposés dans le grand c6té dans les sections rectangulaires), > 1. Evaluation fortaitaire de effort normal résistant Act B étant-connus, on cherche l'effort normal New qué peut supporter le poteau &1'état-limite ultime. On s”assurera que Ia section d’acier A respecte la section minimale définie plus haut. En compression “‘centrée”, le diagramme des déformations passe par le pivot C = %o Re Ey ie = fc = 0,85 fel Th o1= nt La valeur théorique de I'effort normal résistantest : Nous = B fye +A Sram, En fait, les regles B.A.E.L. apportent & cette formule de nombreux correctifs : + elles pénalisent les poteaux de faible section, sensibles aux imperfections d’exécution, en introduisant 4 la place de B une aire de béton réduite B, obtenue en déduisant des dimen- sions réelles 1 cm d’épaisseur sur toute la périphérie du poteau ; pour une section rectangu- laire (axb), cette aire réduite vaut: B,=(a~2cm)x(b-20m) * les charges étant appliquées généralement aprés 90 jours, Ia résistance du béton est majorée : 2 fre oe Toy, elles compensent le fait de négliger les effets dus second ordre (flambement) en minorant la valeur de I'effort normal résistant par un coefficient réducteur fonction de I’élancement = ee “se 140, #) pour A $50 35 ay it B=1+0,2[ — soit B=1+ (4) 2 none 2) 88 pour 50 70, on ne peut calculer le poteau par la méthode forfaitaire ; + ofles admettent enfin que 2.5, = 2° (faux pour les Fe E 500). Galeul des poteaux [111 Avec ces correctif, I"effort normal résistant ultime vaut : f, f, f f nee e2t_4 «fs) 4) p.N,=B, tt 40,85 ale of aeatat] wt 8 feos al Si plus de la moitié des charges est appliquée avant 90 jours, les valeurs de ct soat A diviser par 1,1 (B multiplié par 1,1) ; si la majeure partie des charges est appliquée avant 28 jours, il faut prendre fy au liew de fag et diviser 0: par 1,2 (multiplier Bi par 1,2). & 2, Détermination des armatures longitudinales La section B ct l’effort normal ultime Ny sont connus ; a formule préoédente donne = assortic des vérifications : A® Max {4.em?x u; 0,2 % B ) (u périmétre de Ia section en metres) A-S5 %B (le dépassement de cette valeur n'est autorisé que dans les zones de recouvre- ment de barres) > 3, Détermination compléte de la section ‘Seul N, est connu ; om cherche B et A. B peut &tre totalement libre ou une de ses dimensions peut tre imposée. 3.1. Le choix de B est fotalement libre La formule générale donne: B, = aya aH 40,85 = 0,9 BY Un certain nombre de choix étant libres, on peut prendre A/B, = 1 %, soit : 3,24" se = Le dénominateur de cette expression se calcule pour chaque cas de matériaux utilisés ; on ‘trouve donc : Klee, f.)=4————r_ |" —* +0,0085 = 142 _| Béton armé : guide de calcul a) Poteau rectangulaire (a ca cost le grand cOté,¢ =b : 0m doit avoir a=0, 02+ — ‘Le probléme se résout par itération : k, = on se fine Atel que n> AE son calcul By pis a= ky Br +002 dod y= Mt puis Bp, puis ao, etc. ; la convergence est assez rapide. , ‘Nota wn choix restant toujours libre, fe premicr résultat four parl-calcul effectué avec I"hypothac A = B,/100 peut servir d'indication & partir de laquetlc ont peut choisr les dimensions du potesw puis recalculer es armatures d'un ‘poteau dont les dimensions sont eoritues (6 2) > 4, Détermination des armatures transversales Elles se déterminent par des régles forfaitaires. 4.1. Diamétre Le diamétre des armatures transversales est au moins égal i la valeur normalisée la plus proche du tiers du diamétre des armatures longitudinales qu’elles maintiennent, Galoul des poteaux | _ 113) 4.2, Espacement * hors des zones de recouvrement, I'espacement de deux cours d’armatures transversales doit 4tre inférieur ou égal & la plus petite des trois valeurs suivantes : = 15 fois le diamétre minimal des armatures longitudinales, = 40 cm, —a+ 10cm, od a est la plus petite dimension de la section ou son diaméire, + dans les zones od 1a proportion des armatures présentant des jonctions est supérieure & 50 %, ‘on dispose sur Ia longueur de recouvrement au moins trois nappes.d’armatures transversales, tout en respectant la regle précédente, Déterminer, dans les trois cas ci-dessous, les sections d'acier pour les poteaux. 1. Poteaux dont les dimensions sont connues Soient trois poteaux de section rectangulaire 30 x 60 cm, de longueur de flambement 3,2 m, réalisés en béton de résistance fig = 25 MPa armé par des barres HA fe E 400 ; ils suppor- tent respectivement les efforts normaux ultimes suivants: 1,65-2,15 - 2,77 MN. ‘® Grandeurs et calculs communs fi = 14,2 MPa — f,/y, = 348 MPa — B, = (0,30 — 0,02).(0,60-— 0,02) = 0,1624 m? =1,223 2 gn VBL IE 32 96 95 p=1+02(2) =140.2{ a 0,3 35, 35 Amin = 4 cm?x [2 x (0,3 + 0,6)]=7,2 em? 0,2 % x B= 0,002 x 30 x 60 = 3,6 cm*-5 % xB =0,05 x 30 x 60 =90 cm* 14,2 fe. .N,-B,=% 1,223 Ny—0, 1624. BN oo Az = A2 (41,34 N,-86,62).104 m? as fe 0,85 x 348 % # Nombre de barres * au moins une dans chaque coin, * ¢Smin {40 cm ; (30+ 10) cm} =40 cm; soit au moins une barre de plus dans la grande face. Béton armé. de calcul Calcul des armatures longitudinales z 3 nee Bie a7 calcul (cm?) <0 226 279 ‘en 72 72 279 Choix de bares AHA 1442HA 10 HA 14+ 2HA10 BHA 25 ‘® Calcul des armatures transversales Poteaux {et 2: G,~ @/3=6 mm Espacement S, = 15 0, = 15 em Poteau 3: 0, = @y3 = 8mm Espacement 8, = 15 @, = 37,5 om 2. Poteau rectangulaire de dimensions inconnues: Soit un poteau rectangulaire de section inconnwe, de longueur de flambement 3,2 m, réalisé avec les mémes matériaux que ci-dessus, supportant un effort normal ultime de 3,12 MN Calculons : K(Feasy fe) = a =a “40,0085 « re 348 on 0.0085 Choix de départ: a = 1/10 = 320m : B= 1,2 B, = K.B.N, = 0,00534 x 1.23.12 0,2 m* o2 b= 002+ Tagg TORE m On peut ainsi conserver le poteau obtemu, de section 32 x 69 cm avec A, = BY100 = 20 cm? ‘oui choisir d'autres dimensions & partir des résultats précEdents pris 3 titre indicatif: prenons les mémes dimensions que précédemment : 30 x 60cm: nM 82 51,67 B= 1023282) « 164 1164 x 3.12- 928 OSE AT? i =0, 2 Az as: 0,00362. ce qui peut tre réalisé avec 8 HA 25 maintenus par des cadres de 8 mm espacés de 37,5 cm. 3. Poteau rectangulaire avec une dimension imposée Soit un poteau rectangulaire dont une dimensions doit valoir 50 cm, de longueur de flambe- ment 3,2 m, réalisé avec les mémes matériaux que ci-dessus, supportant un effort normal ultime de 3,44 MN > Calcul des. 115 2 =22,17 p=1+0,0( 227) =1,080 B, = KB.N, = 0,0534 x 1,08 x 3,44 = 0,1984 m? c, = 0,02 +B, =0,02+/0,1984 = 0,465 m ¢ > ¢, : $0.em représente le grand cBté ; on se contente généraloment de choisir les dimen- sions & partir des indications précédentes (par exemple 50 x 45), mais nous allons appliquer ici In méthode exacte pour I’expliciter ; nous constaterons qu'elle n'apporte aucun surcroit de précision. k= a - v2 32 05 No fos +0, 0085 oo Choisissons 2, = 25 (> 22,17): ay = ky By +.0,02 = 0,3827 x 1,102 40,02 = 0,442 m _ V2 3.2 tas 9 aD = 25,08 : By = 1,103 ay = ky By + 0,02 = 0,3827 x 1,103 +0,02 = 0,442 m ‘On constate que la seconde itération était parfaitement inutile. © JUSTIFICATION DES SECTIONS SOUMISES A DES SOLLICITATIONS NORMALES LA FLEXION SIMPLE A VETAT-LIMITE ULTIME DE RESISTANCE > I. Hypothéses de calcul Une section de poutre ou de dalle est sollicitée en flexion simple lorsque le torseur gauche des éléments de réduction dans cette section se réduit, outre I"effort tranchant, & un couple de moment M. Le dimensionnement des sections 4 |"¢tat-limite ultime de résistance, vis-a-vis du moment de flexion, s'effectue en appliquant la régle des trois pivots énoncée au chapitre 5 ; les hypothéses de calcul seront les suivantes > + section de béton rectangulaire ou en Té j + répartition des contraintes dans le béton comprimé selon le diagramme rectangle simplifié ; = contraintes de traction négligées dans le béton. ® Grandeurs de calcul correspondant aux cas courants (situations durables ou fransitoires) * combinaison d'actions : 1,35 G + 1,5Q * contrainte de compression du béton : fyg= ao + module d’ Young de 'acier : E, = 200 000 MPa * contrainte de traction ou de compression de l'acier : o 6,=E,.6, si &<8, — aciers HA fe B 400 : ty, = 1,74 Roo — ~ aciers HA fe E 500 + 5 = 2,17 Fo = f, =0,=— si &.28,210 Ko Sm aT ig f eSS 118 _ | ston armé : guide de calcu! > IL, Méthode générale de calcul Le dimensionnement des armatures s'obtient en écrivant I'équilibre de la section soumise au moment de flexion M, et un effort normal nul. La résultante des contraintes de compression dans le béton vaut ; Ny = {°" aye(y).b(y). dy ‘b(y) étant la Jargeur de Ia section a I’ordonnée y. La résultante des contraintes de traction (0,) dans la section d’acier A, vaul : N, = A, La résultante des contraintes de compression (6,) dans la section d’ acier e Vaut Les équations d*équilibre s'obtiennent en écrivant que la somme des résultantes des contraintes est nulle et que la somme des moments de ces résultantes (exprimés par rapport au centre de gravité des aciers tendus A,) équilibre le moment extérieur M, : * somme des forces: Ny +N’,-N,=0 = somme des moments: M, = Z.N, + (d-d’).A’,.0, od Z est Je bras de levier de Ny c’est-a-dire la distance entre les points d’application de N, et Ny. On dispose de deux équations pour déterminer trois inconnues : Ia position de I"axe neutre (représeniée par O,) et les sections dacier A, et A’, : on a ainsi Ia faculté de faire un choix. Les aciers tendus A, sont obligatoires, alors que les aciers comprimés ne le sont pas, le béton résistant bien a la compression ; nous choisissons donc de ne pas placer d’aciers comprimés sauf si cela conduit & un mauvais ferraillage de la section. Figue 0901 La section d’ armatures tendues A, est au moins égale & la valeur minimale fixée par la régle du milli&me et la condition de non-fragilité : La flexion simple & rétat-imite whime de résistance | 119 > Calcul des armatures longitudinales pour une section rectangulaire En fonction des hypotheses retenues, I’état-limite ultime peut étre atteint de deux fagons : * par écoulement plastique des acicrs (€, = 10 %o— pivot A), * par écrasement du béton (e, = 3,5 %e— pivot B). > 1. Section sans armatures comprimées 1.1. Etat-limite ultime par écrasement du béton (pivot 8) Nbc ~ 3 it N ~e, 10%e | pee e 0 deformations contraintes - efforts Figue 09.02 tc = 3/5 %e ~ Ope = fhe Sur In hauteur 0,8 oF, d - €,=3,5 %e et 10 %e ~ om $0,259 Np =0,8 oy d b fy et Z=d-0,4 oy d= d (1-04.04) Les équations 4” équilibre donnent successivement (forces puis moments) : 18 Oy bd fye = Ag, My = 0,8 0% (1 ~ 0,4 Oy) © d? fie M, Ba TOE = O4 soit: Oy = 1,25 (i-Vi-2e mn appelle moment néduit : [t= our Of = 0,259, 11 = 0,186 : I’état-limite ultime est atteint au pivot B pour toute valeur de jt upérieure ou égale & 0,186. Lorsque 0 6st Supérieur A Oiinie, Cest-i-dire lorsque } est supéri@ur D imi, la contrainte Oy tans les armatures est inférieure a {,/y,, donc ces armatures sont mal utilisées ; il convient alors fe redimensionner la section de béton ou dintroduire des armatures comprimées. II est donc tile de connaitre jlypie dont les valeuts, qui dépendent de la nuance des armatures, sont don- es. dans le tableau de Ia page suivante. de calcul ‘Caractéristiques des aciers a "ELU ‘COMBNAISONS DURABLES ‘Ou TRANSTONRES (y= 1,15) ACOIDENTELLES (y= 1) fot Dimensionnement des armatures tendwes Les données du probléme sont : + les earactéristiques des matériaux, + la sollicitation M, supportée par la section, + Jes dimensions b et d de Ia seetion de béton. ‘On calcule le moment réduit : b= + si f.< 0,186 ; I’état-limite ultime est atteint au pivot A ; «si [L> fyme : 0m redimensionne la section ou on intraduit des armatures comprimées ; voir plus loin pour ces deux cas. * 810,186 SUS Hamie c=1094,ot in goction d’acdocstendne cat figaie A's A= 228 Oa bd fae Fa onpose: B,=0,8 0,=1-f-2p et: Ash bd By est donné par le tableau 09-L 1.2. Etat-limite ultime atteint par écoulement plastique des aclers (pivot A) ‘Si 4. <0,186, le diagramme des déformations de 1a section passe parle pivot A + kyo < 3,5 So £,= 10 Ko 0, = Sn ‘On utilise la méme méthode que ci-dessus, mais le diagramme des contraintes dans le béton tant différent, Ie calcul de B, & partir de }1 utilise une formole nettement plus complexe. Il est possible "utiliser 1a formule précédente qui conduit & une erreur sur la section d'armatures jinféricure & 2 %. EEE La flexion simple & Iélat-limite ultime de résistance | 121 Les valeurs exaetes de fi, sont données sur le tableau 09-1. Si < 0,104 : ey, <2 %e, Ope < fi se béton est mal utilisé, et on peut dans ce cas choisir une section de dimensions plus faibles pour pallier cet inconvénient. Cette situation se retrouvera fréquemment pour Ie calcul des dalles dans lesquelles I'¢peisseur (h donc d) est fixée par des ccrittres d’ isolation acoustique et thermique. Calcul rapide approché Lorsque jt est faible — en particulier pour 1 $ 0,1 — la courbe B, fonction de j1 peut étre assimi- ge & une droite d'équation fi, = 1,07 |; on obtient alors les formules rapides ci-aprés : > 2. Section avec armatures comprimées. Lorsque jest supérieur & Unie, les aciers tendus travaillent insuffisamment, mais le béton tra- vaille son maximum ; on est donc en pivot B. Les deux équations d'équilibre sont insuffisantes pour calculer les trois inconnues dy A, ct Ay: on doit faire un choix. La solution la plus couramment retenue et qui conduit 4 une section totale d’armatures (A’, + A,) trés proche du minimum consiste & prendre 0, = Qhimite et HL Haine: Dans ce.cas, 6, = 0", = Get on obtient, pour les deux types d’aciers courants : HA fe E400: A/,=™Ma=0.391 bo he wary BS fe e Ai Syeaaay MOAR 0.371 b of bdf, HAfe E500: 4’, —-Mux0.371 b o? foe wat Othe ie “saat MA ey Le réglement impose que : + pour empécher le flamhement des armatures comprimées, celles-ci doivent ére entourées de ‘cadres tous les 15 diamétres au maximum ; + la part du moment de flexion équilibrée par les aciers comprimés doit ée inférieure & 40 % du moment total, soit : 0°, A’, (d—d”) < 0,4 M,. Cette derniére condition est vérifiée si #< 0,667. Le tableau 09-11 fournit les valeurs de B, et f, permettant de calculer directement les sections A, ct A’y lorsque jlinie S }t S 0,667, pour les aciers fe E 400 et 500, avec I"approximation

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