xevns LywcH
Kevin Lynch
i STRUCTURE DE LA PERCEPTION URBAINE,
né en 191}
Liarbnisme, art diachronigue
speflacle des villes peut donnes un plaisir spécial, quelle que
la banalté de la vue offerte. Tel ua morceau darchitedture, la
et une construdtion dans Wespace, mais une construdtion 4
échelle, un objet perceptible seulement a travers de longues
nces temporclles. C'est pourquoi Purbanisme? est un att
chronique; mais un art diachronique qui peut rarement utiliser
équences définies et limitées des autees arts temporels, comme
usique. Selon les occasions et les individus qui les persoivent,
quences sont inversées, interrompues, abandonnées, coupées.
outre, la ville eS vue sous toutes les lumitres et par tous les
lassachusets Inte of
Profeseur de city-planning a MALT. (Ma nti
ating ei forme ides diiplines dara. U2 sp i Pa
teture ance FL. Wright, pourouivi des études de psycholgie t ath.
je qui Bont conduit & sme approche nouvelle du probleme: oe
Il s'eft, en fait, essenticllement attaché ei point de | - o ae
percenante, St limitet volonairoment ax domcine vii, il a fait ba
meek nie spcifigoe de le vill of cercé 8 en dager lez
teint ue rat intgrer toate preston daménagement.
Codie ane ego ar « Ie forme perepive de la ei» inane
‘par la Fondation Rocefellr, K. Lynch a ris pour terrain experi
Tae Angeles, Bofln of Jeray-City. a patil en qualité de cone,
a élaboration de plusieurs projets anminagement ance US.A., en par
‘lier au projet allel de remodelement de Botton.
‘Ses principales publications sont :
"The Image of the City, 1960 ;
X site Planning, 1964 ; .
a Fe ibe Bons the Road, onealebratin ae D. Apploed
at R Myer, 1964. ; .
NE at fn be eee
se rapportaient au cas particulier des ville américainas.
La vile jamais totaltable..
chaque instant, elle comprend plus que I’eil ne peut voir,
que loreille ne peut entendre — des dispositions et des pers.
ives qui attendent d’éere explorées. Aucun élément nest vécu
lui-méme; il se révéle toujours lié 4 son environnement, i la
nee d'événements qui y ont conduit, au souvenir dexpé-
passées.- Chaque habitant a eu des rapports avec des
définies de sa ville, et Pimage quil en a eft baignée de sou-
irs et de significations.
ni ace
léments mobiles de la cté — pantculidrement ses habitants,
dans leurs occupations — sont aussi imporants que ses élé.
fixes. Car nous ne sommes pas simplement les observateurs
spe@iacle, nous y participons nous-mémes, sur la scéne, avec
tres aéteurs.*
Nous traduisons ainsi ctydirig, fate d'une expression frangsse plus
ite 385ANTHROPOPOLIS KEVIN LYNCH
cité nes pas seulement un objet de perception (et parfois
mane de plas) pour des milions de personnes, de classe cr de
caraGre tds differents, elle ef aussi le produit de 'aivité de
fombreux construéteurs qui en modifient constamment la struc
tures Alors qu’elle peut demeurer Sable, pendant un certain
temps, dans son aspect général, sans cesse, elle change dans son
Seta, Seul un controle partiel peut étre exercé sur sa croissance
es forme, I a'y pas de rsutat final element une suession
de phases. Il n'est done pas étonnant que l'art de donner une forme
wae Mier sole bien diferent de Farchitfture, de la musique oude
Ialitérarure.
lui-ci, nous ne devons pas considérer la ville simplement comme
chose en soi, mais bien telle que ses habitants la persoivent.
1 sipare de 1m image mentale
Le don de Srafturer et d'identifier environnement ef une
Ité commune & tous les animaux mobiles. Sont utilisées pour
la: les sensations visuelles de couleur, de forme, de mouvement
de polatisation de la lumiére, aussi bien que les données des
tres sens, odorat,oule, toucher, kinesthésie, sens de la pesanteur
peutette, celui des champs éle@triques ou magnétiques. Ces
chniques orientation, depuis celles qui guident la migration
s hirondelles jusqu’a celles qui dirigent le cheminement dune
telle sur la microtopographie d'un rocher, ont été déctites et
importance soulignée dans une abondante littérature. Les
yychologues ont étudié ces mémes facultés chez homme, mais
ez rapidement et de fagon limitée, en Iaboratoire. Malyré la
stance de quelques inconnues, l'existence d'un « instin® »
orientation demeure a€tuellement invraisemblable. On opte
t6t pour un processus d organisation et de séledtion des données
sorielies diverses, recucllies dans environnement. Cette
Ité dVorganisation est fondamentale pour leficacité et méme
survie des espaces doutes de mouvement autonome.
1, LIIMAGE DE LA VILLE
Libis
wus envisagerons la ville américaine sous son aspett visuel,
ca taudisnt Tage mentale quen possedent tes habitants. Now
nous attacherons surtout 4 une qualité visuelle particle
‘Garté apparente ou « lisibilité » du paysage urbain. Nous voulons
Gsgnes par lt la facile avec laquelle ses parties peuvent &
reconnues et organises selon un senéma (patfrn) coherent,
TExadlement comme cette page imprimée, si elle et lsibe, pet
dire visuellement apprthendée comme un ensemble bien lie de
symboles reconnaissables, de méme une cité lsible es celle dost
tes quarters, ou les monuments, ou les voies de circulation, sont
facilement identifables, et aisément intégrables dans un scl
suern) global. a
tt ae a ot ce we
dela ville; nous en analysons les éléments et tentons de mon
‘comment pareil concept peut étre utilisé pour la reconstruction
nos villes.*
Image mentale dela ville ot erientation
Dans Vopération qui consise 4 tronver son chemin, le chainon
tégique eft l'image de l'environnement. Cette image est le
lit, tout a la fois de la sensation immediate ct de lexpérience
ée recucillc pat la mémoire : c'est elle qui permet d'interpréter
formation et de diriger l'aftion. La nécessité de reconnaitre
tre environnement et le pouvoir de lui donner une forme sont
telle importance et plongent des racines tellement profondes
le passé, que cette image revét pour Pindividu une importance
La ville ne post ~ Weeatique et affedtive considerable.
Bien que la clarté tla lisbilité ne soient certes pas le seul cate
tte important d'une bel ville, elles prennent une importance >
tiulitre av regard de V'éehelle urbaine, des dimensions, du #2
et de la complexité de l’environnement. Pour situer corredtes
386
Image de la vile et développement de Vindivis
Une image précise facilite évidemment Maisance et la rapidité
‘os déplacements, mais elle fait méme davantage : elle peut
387ANTHROPOPOLIS
servir de cadre de référence plus vatte, ere un moyen d'organiser
Padtivité, les croyances ou le savoir. A partir d'une apprehension
‘Steaétutelle de Manhattan, par exemple, on peut classer une grande
quantité d'informations concernant le monde dans lequel nous
vivons. Et, comme tout bon cadre de référence, une telle strudture
fournit a Vindividu un éventail de choix et de bases pour l'acqui-
sition d'une plus ample information. Une image claire et précise
de environnement constitue done un faéteur positif de développe-
‘ment personnel.
‘Un cadre physique vivant et bien intégré, susceptible de procurer
tune image solide, joue également un r6le social. Il peut fournir la
matitre premigre des symboles et des souvenirs colledtfs, utilises
dans la communication entre goupes.+
‘Une bonne image de son environnement donne a celui qui la
posséde un sentiment profond de sécurité affeftive. Dés lors, il
peut établir une relation harmonieuse avec le monde extérieur
Davantage, un environnement bien individualisé et sible
sfofire pas seulement une sécurité : il augmente la profondeut et
Tintensité potentelles de l'expérience humaine.
Contre cette importance attribuée 4 la « lisibilité » on peut
objeder que Vesprit humain es merveilleusement adaptable,
quiavec de lexpérience on peut apprendre a trouver son chemin
dans le milieu le moins ordonné et le moins organisé.*
Certes, chacun (ou preque) peut, avec de Vattention, apprendre
4 naviguer dans Jersey City, mais au prix d'efforts et de dif.
cultés considérables, Bien plus, cette agglomération e privée
des avantages d'un environnement lisible: satisfastions affeCives,
cadre de communication et d'organisation conceptuelle, now
velles dimensions que ce cadre e&t susceptible d'apporter a la vie
quotidienne.*
‘Sans nul doute, a myftification, Vimpression labyrinthique
Veffet de surprise, peuvent avoir leur valeur. Nombre d'entre nu!
iment le Palais des Miroirs, et les rues tortueuses de Boston ont u®
charme certain, Mais il n'en eft ainsi qu’a deux conditions. Tovt
Gabord, que nous ne risquiona pas de perdse notre schema géatel
orientation, de nous perdee vraiment. La surprise ne pevt avoiF
lieu qu’ Vintéricur d'un cadre général de référence; la confusion
doit se limiter A des zones restreintes 4 intérieur dune totalité bie®
388
KEVIN LyNcH
puible. En outre, Wélément labyrinthique ou surprenant doit
sméme avoir une forme propre que le temps permette dexplorer
is d'appréhender
Pour une image overte
Jobservateur doit d'ailleurs jouer un réle aif dans organisa:
ce ee a eee ae teal
image. Il doit pouvoir modifier cette image & mesure qu’évo-
tes propres besoins. Un environnement organisé jusque dans
froindre del peu inhiber toute possbiité de nouvelles ruc
. Un paysage dont chaque pierre raconte une histoire
re difcelscrestion de nouvel itcees Bien que mows ea
s pas menacés dans le présent chaos urbain, ces observations
NEED que ce que nous recherchons nef nulement un ordre
ii, ouvert, susceptible de développement
ins Vimage de environnement, analyse peut diftinguer trois
antes + Tidentté, la Srudhre et la sgnifeation, Sil e&t
de les distinguer pour des raisons méthodologiques, elles sont
dant, dans la réalit,indissolublement liées. Une image doit,
ur €tze utilisable, pouvoir étxe identifie, lige a un objet, ces
re diftinguée de ce qui V'entoure, et reconnue en tant qu’entité
ée.* En second lieu, l'image doie impliquer une relation spa-
» formelle, de objet avec Vobservateur et d'autres. objets.
Vobjet doit avoir pour I'observateur une signification pra-
ou affefive. La signification ef, elle aussi, une relation, mais
ente de la relation spatiale ou formelle.«
Image et sgrfcatons
‘question de signification dans la cité eS complexe.* Si nous
ne eae te ci Sars
bre d'individus provenant de milicux extrémement difé-
— ¢t si nous voulons, en outre, qu’elles puissent satisfaire
nt aux besoins imprévisibles de 'avenir — nous gagnerons
centre nos efforts sur la clarté physique de image, et a
et les significations se développer librement sans notre inter-
ion direéte, L’image de Manhattan peut étre interprétée en
de vitalite, puissance, décadence, mySére, congestion,
389)ANTHROPOPOLIS
grandeur, et dans chaque cas, cete image puissante fait criftaliser
ct renforce la signification.
Pour faciliter Vorientation dans espace de comportement,
Vimage doit posséder plusieurs qualiés. Elle doit étre suffisante,
cexadie du point de vue pragmatique, permettant Vindivida d’agit
sa guise dans le champ de son environnement. La carte, exatte
fou non, doit permettre de rentrer chez soi. Elle doit ete assez
claire et bien intégrée pour épargner les efforts mentau.+
‘Elle doit assurer un minimum de sécurité, avec un nombre
suffsant de tepéres pour permettze le choix.” L'image doit ére
ouverte, adaptable au changement, permettant a Vindividu de
continuer 4 explorer et organiser la’ rélité Enfin, elle doit, dans
tune certaine mesure, étte communicable 4 d'autres. L'importance
relative de ces divers critzes varie selon les individus et les situa
tions.
Lieironnement lie
Cequ’on pourrait appeler «imagibilité », cette qualité qui confére
4 un objet physique un fort pouvoir d'évoquer une image vive
chez n'importe quel observateur :, on peut également lappeler
Tuibilié ow peut-etee visibilité aa sens for
Dans la mesure ot a constitution de l'image e6t un processus
Gialediique qui implique Pobservateur et l'observé, il est possible
de renforcer Vimage, soit par I'usage d'instruments symboliques
(Gartes et pancartes), soit par Ventrainement de Vobservateur,
soit encore par le remodélement de 'environnement.+
‘homme primitif était forcé d'améliorer Mimage de son envi=
ronnement en adaptant sa perception & un paysage donné. Il
pouvait effedtuer de petits changements dans son environnemest
A Taide de cairns, de signaux ou de feux; mais les modifications
visuelles significatives se limitaient a la disposition des maisons et
des enceintes sacrées. Seules les civilisations puissantes peuvet
‘commencer a agir sur ensemble de environnement, a une échelle
significative. Le remodélement conscient d'un environnement
physique de vastes dimensions n’a été rendu possible que réce=™”
ent; c'em pourquoi le probleme de Vimagibilité de lenvironne
‘ment eSt nouveau.
390
kevin Lance
Lime de a mitropoe
Nous sommes en train d’édifier une nouvelle unité fon ions
tégjon ropoliaie nous dors corse one aes
He unité elle aussi, doit posséder une image qui lui correspond.
I semble qu'il y ait, de toute cité donnée, une image publique
soit la résultante de nombreuses images individuelles" Chaque
ge individuelle et unique, avee un contenu qui e&trarement ou
mais communiqué; et cependant, elle recoupe Vimage publi
i, selon les cas lus ow mmc i Sr on code
i selon Ls et, plas ou moins conraigant, pos ou mots
Notre analyse se limitera aux effets des objets physiquemer
ptibles. (Nous négligerons les fatteurs de lagi coc
signification sociale d'un quarter, ses fonétions, son histoire et
ime son nom.)= 7
Eliments de Vimage
Le contenu des images de la ville étudiées jusqu’ici' peut étre
waquement ess n ing types ements es chemins (pat,
limites (edges), les quartiers (disrits), les nccuds (nods), el
points de repére (Jandmarks).+ Wel ace
1. Les chemins
Rees trotcirs, promenade, canto
Ce sont les chenaux le long desquels Vobservateur circule de
1 habituelle, occasionnelle ou potenticle. Ce peuvent étre des
des trottoirs, ow des promenades, des lignes de transit,
cana ou des ois de chemin deft. Pour beaucoup ding
lus, ce sont les éléments prédominants de leur image de la ville:
| observent la eité pendant quils circlent et organisent ou
ient les autres éléments de l'environnement aux chemins.
Le cng sa te Paentprconmrc deel dts
les et fers etuies 11a Ts du pet de oes don ea
feur et du point de vue des babitans, au i
ica a pnt de roc des habians,aupts eagle prodie 8
39UL, Les limites
Rinages, mars, letsemny,
Ce sont les éléments linéaires qui ne servent pas ou ne sont pas
considérés comme des chemins pat l'observateur. Ce sont les
Frontidres entre deux phases, les solutions de continuité : rivages,
tzanchées de chemin de fer, bordures de lotissements, murs. Elles
constituent des points de référence latéraux, plut6t que des axes
Ge coordination.» Ces limites bien que n’ayant pas le role prédo.
tminant des chemins, constituent pour beaucoup de citadins un
important faGeur d'organisation, et servent notamment 4 main-
tenir la cobésion de 20nes entiéres.+
TI. Quarters
Personnalié des quar:
Ce sont des fragments de la ville, plus ou moins vastes — consus
comme s'étendant sur deux dimensions — a V'intéricur desquels
Pobservateur a le sentiment de pénétrer et qui sont reconnais:
sables par leur forte identité. Toujours identifables de lintéricot
ils peuvent aussi servir de référence extérieure, s'ls sont visibles
du dehors.* La plupart des citadins struéturent leur ville en par
tie de cette facon, la prédominance des chemins ou des quartiers
variant selon les’ personnes. Ce mode de straéturation semble
Aépendre non seulement des individus, mais aussi des cites
IV, Needs
Enmbranchements,erosements ati
Ce sont les points sratégiques de la ville oi Pobservateur pest
pénéirer, les foyers d'adtiviee autour desquels Vobservateur 22
ite. Ce sont principalement des embranchements, des. poi
d’arrét dans le systtme des transports; des croisements ov point
KEVIN LYNCH
‘convergence de chemins; les lieux de passage d'une Srudture &
autre. Mais les nauds peuvent aussi tier leur importance du
imple fait qu’ls concentrent une somme de fonétions ou de carac-
res physiques : par exemple le bar du coin ou tel square fermé,
rains de ces nceuds de concentration sont le foyer et comme le
sumé d'un quartier, sur lequel leur influence rayonne et dont ils
astituent le symbole. On peut les appeler des noyaux.« Le concept
noyan e&tlié au concept de chemin, puisque les embranchements
it précisément constitués par la convergence d'une série de
ins." left de méme lié au concept de quartier dans la mesure
les noyaux sont les foyers daGiivité des quatiers, leurs centres
polarisation. Certains points nodaux se retrouvent dans presque
te image de la ville; dans certains eas, ils en constituent Pl
t dominant.
V. Points de repére
Ecifes sige graphique, acids segraphigne
Ils constituent un autre type de référence ponétuelle; mais
bservateur ne peut y pénétrer, ils lui demeurent extérieurs. Ce
t habituellement des objets physiques définissables erés sim-
ment : bitiment, signe, magasin, montagne. Leur utilisation
se le choix d'un élément entre une multitude d'autees
ibles. Certains points de repére sont éloignés : ce sont ceux
Von voi: de facon caraétéristique sous des angles et des dis-
3 variées, du sommet d’éléments moins élevés, et qui servent
ints de référence radiaux, Ils peuvent aussi se trouver 4
intéricur de la cité, ow 4 une distance telle que, dans tous les cas
tiques, ils symbolisent une direétion constante. Ainsi en eSt-il
tours isolées, démes, collines.» D’autres repéres sont au
traire, locaux, visibles seulement dans un contexte limité et
certains angles. C'est le cas des innombrables signes, devan-
5 de boutiques, arbres, marteaux de portes, et autres détails
ins qui emplissent image de la plupart des observateurs.
types de repéres sont fréquemment utilisés pour l'identifica-
Qn ct méme la strudturation des villes; ils servent toujours davan-
A mesure qu'un itinéraire devient plus familier.
393ANTHROPOPOLIS
Interconmesion det Wemenes
Ces divers éléments ne constituent que la matitre premiére
partir de laquelle image de environnement et élaborée échelle
Ge la cité?. Pour fournir une forme satisfaisante, ils doivent étce
fntégrés dans une srufture commune. Aprés avoir analysé le
fonéiionnement de groupes semblables (réseaux de chemins,
grappes de repéres, mosaiques de régions) Ia logique commande
eétudier interaction de paires d’éléments hétérogénes.
Confits on anteater
Les éléments de telles paires peuvent se renforeer, résonner de
fagon accroitre leur puissance réciproque; ils peuvent au contraire
entre en confit et s€ dtrire matuellement. Un point de repre
igantesque peut rapetisser la petite région qui eft située a sa base
Sal tare perdre son échelle. Bien situ, un autre repre peat
Contribuer a mettre en place, tonifier un noyau; place hors du
centre, il peut simplement induire en erteus, comme c'eft le eas du
John Hancock building: par rapport 4 Copley Square, & Boston
Une grande ree avee son carte ambivalent ‘de limite et de
chemin, peut traverser un seétcur entier et l'exposer a la vue, en
méme temps qu'elle en perturbe la continuité. Un repére peut étre
si hétérogéne par rapport 4 ensemble d'un quartier qu'il peut en
detruire la contiauité, a moins qu’au conteaie, cette continuité
ne soit accusée par un effet de contraste,*
I, APPLICATIONS POUR L'URBANISME
Milicw adoptd & "bomnve plats gu'boname adapt au mils
La ville devrait étre un monde artificiel au meilleur sens de
terme * fait avee art, modelé en vue dobjeéifs. humains, Noss
avons conservé V'habitude ancettrale de nous adapter 4 notte
tavironnement, de classer et organiser perpétuellement tout
te bon
1. Ke Lynch a érudié dans le chapitre Il, les cara®tees requis pour ls
fonitionnement de ees divers élsments, en s'aidant dTanalyses concretes
394
kevin Lene
se présente 4 nos sens, mais peut-étre arrivons-nous maintenant
nouvelle phase, peuttre pouvons-nous commencer 4
ipter environnement Iui-méme aux SruStures perceptives et
processus symboliques qui caraétérisent Vindivida humain,
La création (designing) des chemins
Intensifies 1" « imagibilté » de Penvioanement humain, cet
liter son identification et sa struéturation visuelle. Les éléments
s plus haut — chemins, limites, repéres, ncuds et régions —
les matérieux qui permettent d'éeablir des étruétures solides
liférenciées 4 V'échelle urbaine.«
Caratiresspleifiques des coming
s chemin, le réseau des lignes de déplacement habituelles ou
atilles & travers le contexte urbain, constituent le moyen le
puissant pour mettre l'ensemble en place. Les lignes de mou-
nt principales doivent pouvoie étze distinguées des chenaux
rronnants par quelque qualité propre : la concentration sur
tives de certaines fonétions ou aétvités, une qualité spatiale
fe, une texture particuliére du sol ow des fasades, un mode
ial d'éclairage, un ensemble spécifique d'odeurs ou de sons,
idécail ou un mode particulier de plantation.-
3s caradtéres doivent étre utilisés de fagon a donner au chemin
continuité. Si une ou plusieurs de ces qualités se retrouvent
ligrement sur tout son parcours, alors le chemin peut devenie
la représentation un élément continu et doté d'unité.+
Pent, axyetre, ices
ligne de déplacement doit étreclairement orientée.« Aux yeux
‘observateurs, les chemins semblent posséder des direétions
ersibles, et les rues sont carafMérisées par leurs points d’abou-
sment. En fait, une rue est toujours orientée, pergue comme
i quelque part. Le chemin renforcera cette impression percep-
par le caraétére remarquable de ses extrémités et par une
érenciation des diredtions qui donne un sentiment de progres-
* La pente et souvent un moyen utilisé & cette fin, mais il y
395weVEN 1
ANTHROPOPOLIS NCH
en a beaucoup autres. L’augmentation progressive des signes,
Boutiques ou passants, peut indiquer approche d'un naxud com.
mercial; il peut aussi y avoir une gradation de la couleur ou de
Ie densité des fondaisons.* On peut aus se verve de Fasymésris
Des flzches peuvent également étre utilisées ow encore routes les
Faces idemiguementorlentécs peuvent étre teaitées selon une
Couleur-code. Tels sont les moyens de conférer aux chemins une
tientation qui serve de référence aux autres éléments du paysage
urbain.
Vesta
Des reptres isolés, sauf lorsquiils dominent complétement,
ituent généralement en eux-mémes de faibles réferences, Tl
t, pour les reconnaitre, une attention soutenue. Sls sont grou-
ils se renforcent de fagon plus qu’additive. Les habitués se
t des grappes de reptres & partir des éléments les plus anodins
Sappuient su des ensembles intégrés de signes, dont chacun,
ividuellement, serait trop faible pour étze enregistré. Les rues
ypeuses de Venise deviennent reconnaissables au bout d'une
deux fois parce qu’elles sont riches en détails distinifs qui
rganisent rapidement en séquences.«
‘Les nezuds sont les points d’anceage conceptuels de nos cités.
Etats-Unis, mise part une certaine concentration des a8ivités,
ssédent rarement une forme propre 4 favoriser cette attention.”
=s noeuds sont pergus comme tels seulement si Yon parvient &
individualiser par la médiation d'une qualité spécifique com-
aux murs, sols, élairage, végéation, topographic, qui en
ituent les @éments. L'essence du nccud eit détre a lew
ind et inoubliable, que l'on ne puisse confondre avec aucun
Liimage miiodigae
Un dernier mode d’organisation des chemins ou ensembles de
chemins prendra une importance croissante dans un monde aux
grandes distances et aux vitesses élevées : on peut le nommer, par
Analogic, mélodigue. Les événements et les traits caraGtéristiques
échelonnés le long du chemin — repéres, changements spaciaus,
sensations dynamiques — sont organisés comme une ligne mélo-
dique, pergus et imaginés comme une forme dont on fait lxpé-
rience au cours d’un laps de temps important. Or, dans la mesure ob
cette image et celle d'une mélodie globale plutdt que celle d'une
série de points séparés, la dite image peut étre tout a la fois plus
riche et moins exigeante. Sa forme peut consister dans la séquence
classique : introdudtion, développement, culmen, conclusion, 8
prendre des aspeéts plus subtils comme ceux qui évitent les conclu
sions formelles.-
Divert pecaptioe dime mie sil
cité n'est pas construite pour une seule personne, mais pour
grand nombre d'usagers appartenant aux miliewx, tempéra-
8, occupations, et lasses sociales les plus variées. Nos analyses
apparaitre des variations substantilles dans la fagon. dont les
rentes personnes organisent leur ville.
Crem pourquoi lurbaniste doit chercher a créer une ville qui
‘aussi abondamment pourvue que possible en chemins, limites,
res, nceuds et quarters, une ville qui a’utilie pas simplement
ou deux des qualités de forme mais leur ensemble. De la
les différents observateurs trouveront respeGiivement toutes
données perceptives propres a leur vision du monde particu-
. Alors que l'un reconnaitra une rue a son pavage de briques,
tre s'en souviendea grice 4 un tourant accusé et un troisieme
identifé la série de repéses mineurs qui s'échelonnent sur
smble de sa longueus.
Repires
La carabtrisique essenticlle d'un repére valabler e&t sa singula
site a fagon dont il contrat avee son contexte; une tour par
des tots peu élevés, des fleurs le long d'un mur de piece, or
surface brllante dans une rue grise, une église parmi des magn
tne salle dans une facade continuc.* Le contra des repéres cde
leur contexte e8t alors nécessaire limitation des signes a des so"
faces déterminées, hauteurs limites pour tous les édities, &I'exceP”
tion d'un seul.» ie
Le repére n'est pas nécssarement important par la tiles
peut étre un marteau de porte aussi bien qu’un déme; en reva
1 localisation eft eruciale.-
396 397ANTHROPOPOLIS
Contre la rigid rater
‘Toute forme qui sofire la Yue sous un aspett trop pasticularise
saver dangereuse:Tenvironnement percep flame une ceraine
plate. Dans les cas ot Yon ne trouve qu'un seul chemin dom.
Piet pour ce rendre dans une direition, ou seulement quelques
Poin sacrowaints, ou un ensemble de quarters rigoureusement
Nepacés,iin'y a, moins d'un effort considérable, qu'un seul moyen
Se ce former ne image de In cite. Ee cette image risque, non seu.
lement de ne pas réponde aux besoins de tous mais davantage de
Aiipas sufi pour une méme personnalité qui varie avec le temp
Reus avore pris comme symboles d'une bonne organisation
les parties de Boson dans lesquelles les chemins choisis par les
a pants interrogés leur paraissent s’offir & eux librement. Dans ce
tas, Thabitant dispose dun large choix de chemins pour se rende
Sree deninations, et tous sont clairement Steubturés et identifi
mes avantages se retrouvent
Froiseene exe formés, lon les gots ct les besoins de chacun
“cat important de conserver un certain nombre de grandes
formes communes: necus intenss,cheminsclé, ou untés Joc
Mais, 4 Pintérieur de ce vaste cadre, on doit trouver
eine paste, ane een de rare elas Pot
woe chaque individu puisse construire sa propre image.*
meee rt Copan a de ie
sésdence, quittant une région pour une autre, une ville pour uot
toute vile. La bonne « magi » de Tenvizomnemeat ée
nit chez soi rapidement.+
Pemete we smanes de nor regions mropolisnes &
ta vtese avec laquelle nous les traversons, soulevent de nombceos
problémes nouveaux pour la perception, La région métropolit
Ef la nouvelle unité fondiionnelle de notre environnement et Y
Se désirable que cette unité fonétionnelle puisse étre conv
blement individualisée et Strudhurée par ses habitants
dans un réseau de limites qui
Remodilemens et sratares Iai
‘Toute agglomeration urbane qui exe et fondtionne posse
aun degré queleonque,
398
tune Seruéture et une identité.Jersey-City
KEVIN LYNCH
Join d’étre un pur chaos. Mais, si elle en était un, elle serait,
bitable. Presque toujours, une image puissante eft latente dans
wironnement : tel eft le cas de Jersey-City, avec ses palissades,
forme de péninsule et la fagon dont elle e&t rattachée & Manhat-
. Un probléme qui se pose fréquemment & Purbaniste et celui
remodeler avec sensibilité un environnement déja exigtant. Il
alors découvrir et préserver les images fortes, résoudre en
equence les difficultés perceptives, et par dessus tout, faire
ratte, rendre manifestes, les Srudtures et Vindividualité
tes au milieu de la confusion.
Le ertation ex mil ses contrantes
Dans d'autres cas, I'urbaniste se trouve devant la nécessité de
sr une nouvelle image.* Le probléme se pose en particulier
5 les extensions suburbaines de nos régions métropolitaines.-
éléments naturels du paysage ne sont pas un guide suffisant,
it données Pétencue et importance des zones 4 construite. AU
thme aétuel de la construétion, on n’a plus le temps de permettre
t ajustement de Ia forme & des séries de petits faéteurs indivi-
s. C’e& pourquoi nous devons faire appel, bien plus qu’aupa-
1.4 une planification consciente : a manipulation délibérée du
nde a des fins perceptives. Bien que nous disposions dun riche
tal d'exemples antérieurs d’aménagement urbain, le probléme
pose maintenant en des termes d'étendue et de délis d'une toute
échelle,
Le plan viuel »
nouveaux modélements ou remodélements devraient étre
irés par ce qu’on pourrait appeler un « plan visuel » de la
le ou de la région métropolitaine : un ensemble de recomman-
ions et de mesures de controle relatives & la forme visuelle envi-
du point de vue de 'habitant. La préparation d'un tel plan
it commencer par une analyse de la forme existante et de
age publique de la zone en cause.* Cette analyse svachéverait
une série de diagrammes et de rapports mettant en évidence
images publiques significatives, les principaux problémes et
ibiltés visuels, ainsi que les éléments critiques de Vimage et
relations.»
399ANTHROPOPOLIS
‘A Vaide de ces éléments analytiques, mais sans s'y limiter,
Turbaniste pourrait commencer & élaborer un plan visuel a échelle
dela cité, qui aurait pour objet de renforcer l'image publique.~
‘Lrobje8tif final d’un tel plan aes pas la Forme physique en soi,
mais la qualité de Pimage mentale qu’elle suscite chez les habi.
tants, C’eft pourquoi il sera également utile de former Vobservs.
teur pat un apprentissage, en lui apprenant a regarder sa ville, 4
observer la diversité et Pintrication de ses formes.*
The Image of the City, The Technology Press & Harvard Universit
pra, Catia Seachasttsy age (Pages 16. 8,9, 115 404,
oe