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Les expressions imagées

québécoises
Se prendre pour le patron et agir comme celui qui sait et connaît tout.
Agir en petit chef.

Le mot boss, de l'anglais : «boss »,  signifie patron.


Le mot bécosses vient de l’anglais : «back house » et signifie les toilettes sèches, car anciennement situées derrière la maison.
Les Canadiens français, historiquement défavorisés économiquement, ont probablement dû utiliser longtemps des «back
house ». Les bécosses désignent généralement aujourd'hui des toilettes d'une qualité médiocre. L'expression boss des bécosses
est une insulte faite à celui qui se croit supérieur ou qui croit avoir de l'autorité sur son entourage exaspéré par son attitude.
C’est démodé, de mauvais goût, laid, affreux.

Plusieurs histoires circulent au sujet du mot quétaine. La plus  probable suggère que le mot est une déformation du nom de famille Keaton ou 
Kitten. Cette famille vivait dans un quartier défavorisé de Saint-Hyacinthe au cours des années 1940. On disait qu’elle avait des goûts
vestimentaires discutables. C’est ainsi que c’est quétaine  a commencé par désigner une personne mal habillée et ensuite un style, une
personne ou une manière de vivre démodé ou de mauvais goût.
Prendre une chaise

Se tirer une bûche ne signifie pas porter un tronc d'arbre, mais simplement prendre une chaise. Cette expression vient du début de
la colonie. Elle est facile à comprendre quand on connaît les conditions de vie des colons de cette époque. Les maisons étaient
bâties de bois coupé à même les terres défrichées. À moins de faire partie de la bourgeoisie, les meubles étaient rares et construits
par le père de famille. À part les paillasses pour dormir, on y trouvait seulement une table de cuisine et puisque les chaises étaient
souvent plus difficiles à construire, elles étaient facilement remplacées par de simples bûches taillées à la hauteur nécessaire.
Avoir de l’argent

 Les bidous sont probablement un dérivé du vieux français bidet qui était une monnaie du nord de la France jusqu’au XVIIe siècle. En français
québécois bidou « argent », s'emploie souvent par plaisanterie. Le mot est encore largement utilisé au Québec.
Être peureux, lâche. Avoir peur de tout.

Pissou, attesté comme terme d'injure, est connu en québécois depuis la fin du XVIIIe siècle, mais il remonte probablement au début du régime
français. En français standard populaire du nord-ouest de la France, pissou signifiait « enfant qui pisse au lit ».  Pissou dériverait du verbe pisser, du
latin populaire pissiare  « uriner ». 
On a longtemps cru que pissou « lâche, peureux » venait de l'anglais pea soup. L'appellation anglaise pea soup est d'abord signalée, chez les
anglophones, pour parler des  « Canadiens français », reconnus pour manger de la soupe aux pois. La rencontre des deux mots, pissou « lâche » et
« pea soup » sur le plan formel et phonétique, a certainement joué dans l'évolution de pea soup, puisque sa valeur dépréciative est signalée vers
1896. Pissou, sobriquet populaire,  a aussi existé en France, mais aujourd'hui il est sorti de l'usage courant.
Faire une crise de colère ou d’impatience

Pogner vient possiblement, du mot pogne, de l’ancien français qui signifiait : attraper, empoigner, prendre, obtenir au sens propre et au figuré.
Au Québec, on utilise aussi le mot pogne dans le sens d’attraper une maladie ou capter une station de télévision ou de radio.
Pogner les nerfs signifie donc perdre patience, comme quelqu’un qui serait sur les nerfs ou à bout de nerfs. Pour calmer quelqu’un, on dit : les
nerfs! C’est-à-dire du calme!
On dit aussi se pogner avec : se battre contre quelqu’un.
Avoir des goûts vestimentaires douteux

Cette expression proviendrait du bas du fleuve Saint-Laurent où vivait un certain Jacques Aubert. Il possédait une chienne qui avait une
maladie. Elle avait perdu tout son poil.   Pour qu'elle survive l'hiver,  Jacques Aubert lui mettait des vêtements usés et inutilisables. Alors, on
voyait passer cette chienne vêtue de vieux gilets. Ainsi, quand on voulait se moquer de quelqu'un qui était mal vêtu, on disait de lui qu'il était
habillé comme la chienne à Jacques.
Afficher une mine dépitée. Avoir l’air abattu, découragé, déprimé.

Avant de signifier avoir l’air déprimé, avoir la falle basse signifiait avoir très faim. Le mot falle désigne d’abord le « trou dans lequel on emmanche la
pointe d'une lance ». Par une extension facile à imaginer, le mot en vint à signifier tube, mais également estomac, jabot des oiseaux et poitrine. 
L’oiseau qui a la falle basse fait image, car il est facile de se le représenter l’air abattu et découragé.
Être ravi, être dans un tel transport de joie, qu’on en paraît extasié

Dans la francophonie, on utilise l’expression : être aux anges. Dans beaucoup de religions, s'il y a un endroit où on ne peut qu'être
extrêmement heureux, c'est bien le paradis avec les anges. De là, il est facile de comprendre qu'être parmi les anges ou être aux anges
est une image de grand bonheur.
Les Québécois ont remplacé le mot anges par le mot oiseaux. Les oiseaux, tout comme les anges, symbolisent le bonheur et la liberté
d’être et d’aller où bon leur semblent.
Passer une mauvaise nuit, mal dormir

On dit de quelqu’un qui a l’air fatigué qu’il a passé la nuit sur la corde à linge. Cela peut signifier qu’il n’a pas fermé l’œil de la nuit, qu’il a
passé une nuit houleuse, car il a fait la fête ou simplement qu’il a mal dormi. Cette expression s’explique par la comparaison entre des
vêtements qui auraient passé la nuit au grand vent, sur la corde à linge, et des personnes qui auraient subi le même sort.
Dans la francophonie, on utilise l’expression passer une nuit blanche, c'est-à-dire passer une nuit sans dormir ou rester debout toute la nuit.
Avoir l’air en mauvais état
Cette expression s’applique autant aux personnes qu’aux objets.
En ancien français, mahaignier signifie « blesser, estropié ». En Bretagne, on retrouve maganner « remuer avec vivacité, brutaliser » et maganer « agacer
quelqu'un ». Avec des sens voisins, le mot, et plusieurs variantes phonétiques sont signalés en Normandie, dans le Poitou, en Wallonie, en Lorraine et en Suisse.
Au Québec, le premier relevé date de 1856. Il est toutefois certain que le mot magané était utilisé au début de la colonisation en raison de ses nombreuses
relations sémantiques avec l’ancien et le moyen français.
Chercher les aventures galantes et amoureuses

Avant 1761, courir la galipote signifiait « aller au sabat sur un manche à balai; être ensorcelé ». C’est un mot dialectal de l'ouest
et du centre de la France sous différentes formes : galipotte, ganipote, et ces deux formes sont attestées dès le XVIIIe siècle.
Galipote a développé les sens de « course effrénée », « loup-garou; animal ou être fantastiques que certains prétendent voir
courir la nuit ». Galipote représente probablement une variante régionale de galipette, c'est-à-dire pirouette, au propre et au
figuré avec une influence de la famille de galoper : courir, aller vite. Dans la francophonie, courir la prétentaine équivaut à courir
la galipote. Le nom galipote ne s’emploie que dans cette expression.
Accroche-toi, ça va décoiffer. Se préparer à affronter des difficultés.
Au Québec, le mot tuque signifie un bonnet d’hiver.
Le mot broche est utilisé dans le langage populaire québécois pour désigner une
« agrafe ».
L’image fait allusion à un grand vent qui se lève, et qui risque d’arracher les tuques qui ne seraient pas agrafées aux têtes. Ainsi, cela suppose que
celui qui porte une tuque est sur le point d’être mis en mouvement de façon abrupte et rapide. Par analogie, l’expression annonce une situation
qui pourrait s’avérer mouvementée, déstabilisante et dérangeante par les propos ou actions qui vont suivre. Dans certains contextes, attache ta
tuque avec de la broche fait part d’un avertissement de conséquences malencontreuses où il faut se préparer à affronter des difficultés.
Parler de quelque chose qu’on connaît à peine ou pas du tout

Parler à travers son chapeau est une expression calquée de l’anglais : to speak through one’s hat. Elle signifie parler pour ne rien dire,
parler pour parler et s’écouter parler. Dans la francophonie, on utilise l’expression : parler à tort et à travers, c'est-à-dire parler sans savoir
vraiment de quoi on parle.
Laisser libre cours à ses impulsions, faire la fête

Lâcher vient du latin laxare « détendre » dont sont aussi issus « laxatif », « laxiste » ou « relax » en français. Le mot lousse vient
de l’anglais loose au sens de non attaché et de se donner une liberté totale, ne connaître aucune limite.
Ceci a donné naissance à l’expression se lâcher lousse pour exprimer l’idée de faire ce dont on a envie en toute liberté.

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