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VIATOR WEB No 80 Octobre 2017

Ma joie et mon espérance: en Jésus-Christ,


je suis une mission sur cette terre ;
et pour cela je suis dans ce monde. (Pape François)

La mission au cœur du peuple n’est ni une partie de ma vie


ni un ornement que je peux quitter, ni un appendice ni un moment de l’existence.
Elle est quelque chose que je ne peux pas arracher de mon être si je ne veux pas me détruire.

Evangelii Gaudium 273

Tel est le thème retenu pour le chapitre général qui réunira 40 Viateurs religieux en
juillet prochain. Déjà le programme des questions est parvenu aux provinces et à la
délégation de France qui ont comme mission de s’assurer qu’elles seront étudiées partout
où les Viateurs sont présents. Au total, 43 questions qui traduisent – on ne peut en
douter parce qu’elles proviennent de la base – la pensée, les convictions, les
préoccupations réellement vécues. Puisse ce travail de réflexion et de solidarité
internationale nous aider à bien préparer le chapitre général de 2018, un moment capital
d’orientation pour nous tous !

La mission du Viator Web se poursuit donc ! Depuis le début, nous avons voulu non pas
en faire un « bulletin de nouvelles » car celles-ci sont communiquées directement par le
site Web. Notre revue électronique n’est pas non plus le moyen choisi pour communiquer
les orientations pastorales ou la réflexion du supérieur général et de son conseil. À chaque
année, non seulement une lettre pastorale du supérieur général est publiée, mais d’autres
communiqués répondent à cette mission. Non ! Le Viator Web est un carrefour permettant
aux Viateurs, religieux et associés, de prendre la parole et de partager leurs convictions.
Cette mission se continuera et elle correspondra à notre responsabilité de bien préparer
le chapitre général de 2018.

La dernière lettre pastorale du supérieur général (mai 2017) dévoilait le thème du chapitre
général et, en lien avec le document récemment publié par la Congrégation pour les
Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique (CIVCSVA) précisait certains
défis incontournables. Ces orientations sont un coup de fouet ! Au vin nouveau de
l’Évangile, il faut offrir des outres neuves. Un appel à des adaptations, de l’audace, de la
fidélité et certainement de multiples conversions !
Tout au cours de l’année, nous appellerons des Viateurs à réagir à des extraits de ce
document. Nous les remercions d’ores et déjà de nous aider, comme communauté de
Viateurs, à réfléchir à l’avenir de la vie consacrée et ainsi à fortifier une des composantes
essentielles de la communauté que nous formons.
Bonne lecture !

Viator Web No 80 – p. 2
Pour les trois évangélistes synoptiques, il est
important de souligner la nouveauté du style
avec lequel le Seigneur Jésus, en révélant au
monde le visage miséricordieux du Père, se
situe à une distance critique par rapport au
simple maintien des schémas religieux
habituels. Pardonner les péchés et accueillir
toutes les personnes dans leur mystère de
souffrance et même d’errance, est une
nouveauté radicale. (...)
Le style avec lequel Jésus annonce le
Royaume de Dieu se fonde sur la loi de la
liberté (Jc 2, 12) (...)
Ce style a toute la couleur et la saveur d’un
vin nouveau qui risque toutefois de faire
éclater les vieilles outres. L’image révèle
clairement la nécessité pour les formes
institutionnelles, religieuses et symboliques,
de gagner toujours en souplesse. Sans la
nécessaire souplesse, aucune forme
institutionnelle, aussi vénérable soit-elle,
n’est en mesure de supporter les tensions de
la vie ni ne peut répondre aux appels de
l’histoire. (pp. 12-13).

Viator Web No 80 – p. 3
Diego Mauricio Ríos,
associé de Colombie

Les défis de la vie consacrée

Un des défis des communautés religieuses dans le monde moderne se réfère d’abord à
un changement de mentalité à l’intérieur d’elles-mêmes qui pratiquement peut permettre
leur survie face aux changements actuels. Il est dit : ils sont ensemble sans se connaître,
vivent sans s’aimer, meurent sans pleurer. C’est pour cela que je considère que la vie
consacrée sera toujours importante dans notre spiritualité de catholiques et dans la mission
de l’Église. Ainsi, des changements pourraient faire en sorte que la crise des vocations
que nous vivons puisse disparaître et c’est notre tâche comme laïcs engagés d’évangéliser
pour que les jeunes s’approchent de la vie consacrée et ainsi en assurent la vitalité et la
continuité.
Le pape François, dans ses exhortations, nous appelle toujours à chercher de nouveaux
chemins qui permettent la revitalisation des communautés religieuses. Que devons-nous
faire pour que s’opèrent des changements importants de structure et de forme de vie qui
soient un apport significatif pour l’Église et la société de notre temps ? Devrons-nous
chercher à faire en sorte que les communautés religieuses soient plus laïques, moins
cléricales, plus engagées avec les pauvres, moins confortables, qu’elles vivent une
mystique de l’amour communautaire et solidaire, moins perdues dans des fonctions
ecclésiastiques, plus centrées sur Jésus et le service ? Mais comment trouver ce chemin ?
Afin de franchir de nouveaux pas, nous devons partir d’une perception commune de la
réalité et d’un appel à l’humilité. Je crois que c’est la parole adéquate ! Ils ne sont pas si
indispensables, disent certaines personnes. Ni le fait qu’ils soient nés de l’inspiration de
leur fondateur ou que leur charisme et leur mission aient été pensés et planifiés en
termes de nécessité. Mais certains des membres continuent à croire que tel est le cas !
Ainsi s’expliquent certains symptômes de supériorité, d’abus de pouvoir, de dépréciations
et d’éloignements des laïcs, de commodités, de regrets que tant de choses aient changés,
de renoncements à d’autres qui existaient dans le passé.

Viator Web No 80 – p. 4
Toutefois, malgré ce que pense une certaine partie de la société, les religieux méritent
l’importance et le respect et ils l’obtiendront de tous dans la mesure où les communautés
religieuses s’efforceront de comprendre les dynamiques existantes dans ce nouveau monde
globalisé et diversifié ; ils doivent être capables de voir, avec espérance, les horizons et
les espoirs qui se vivent réellement. Les communautés doivent devenir des lieux qui
nourrissent la réflexion profonde et qui permettent l’orientation et la fidélité à l’esprit de
fondation, à l’esprit charismatique et non aux structures qui ont été construites au cours
des années. Bref, que les religieux se consacrent à la recherche d’une sainteté nouvelle
qui ouvre la voie à de nouvelles vocations; qu’à leur exemple, ils permettent la découverte
des intentions du fondateur et les rendent pertinentes pour aujourd’hui tout en étant
conscients que cela causera des désaccords, des conflits et même des échecs.
Dans un certain sens, en ce temps que nous vivons, les difficultés humaines créent une
crise d’identité, de foi, véritable crise religieuse et spirituelle présentant un choix d’une
vie consacrée peu attrayante. Également, au sein des vocations existantes, des doutes
persistent poussant des religieux, ou ceux qui cheminent, à abandonner les communautés
et à laisser de côté ce modèle de vie fraternelle. Il faut aussi souligner la vieillesse et la
mort de plusieurs des membres qui espéraient un changement à l’intérieur de ces
communautés.
Il existe donc de grands appels comme celui de créer une pastorale vocationnelle adaptée
aux défis et aux nouvelles perspectives de vie pour permettre alors d’assumer et de
promouvoir la place des laïcs pour ce temps. Il ne faut pas qu’elle soit perçue comme une
menace pour les communautés religieuses mais bien comme une aide désintéressée de
personnes qui ont la vocation de servir et de toujours préserver le charisme et la spiritualité
du fondateur. Les laïcs doivent être guidés et formés par des religieux qui, en réalité et
de façon radicale, s’engagent à vivre la vie consacrée.
De cette manière, les religieux peuvent former leurs collaborateurs, les invitant à travailler
ensemble afin d’être de vrais témoins au service aux autres, de la dignité même de l’être
humain et du respect des valeurs, de l’accueil et de l’inclusion. Ils sont invités à être un
rayon de lumière au milieu de l’obscurité, une invitation à assumer, grâce à l’amour que
Dieu a pour nous, les problèmes et les nouveaux défis du monde actuel et ainsi, rechercher
la sainteté.

Viator Web No 80 – p. 5
Michael Rice, c.s.v.,
religieux de la province de
Chicago

Regarder le passé avec gratitude

Nous sommes les porteurs modernes du charisme du père Querbes. Nos devanciers ont
eu une influence importante sur nous tous afin que nous devenions les personnes que
nous sommes aujourd’hui. À leur tour, ils furent également guidés par d’autres qui leur
ont tendu la main. Le cercle du passé, du présent et de l’avenir est un entrecroisement, il
nous définit aujourd’hui et nous donne la raison d’être fiers de notre histoire et de notre
service à l’Église en ce 21e siècle tant au plan local, national qu’international.
Le chemin allant du présent vers le futur ne doit jamais être statique. Tout au contraire,
afin qu’il soit vivant, il doit continuellement être revitalisé, renouvelé et redécouvert.

Vivre le présent avec passion


Il existe une expression en anglais qui nous est très familière : when the rubber meets
the road. Une traduction possible serait : lorsque vient de moment de passer à l’action.
Comment cette expression peut-elle s’appliquer à notre réalité comme religieux et associés
? Une vie bien vécue a besoin de passion. Une vie bien vécue, lorsque le message de
l’Évangile en constitue le centre et qu’il nous motive à réaliser ce que Jésus nous a
enseigné et à l’incarner concrètement dans notre vie de tous les jours, devient une vie
passionnée par tout ce qu’embrasse la création de Dieu. Vivre ainsi sa vie devient
dynamisant et libérant. Mettant notre foi en Dieu et offrant le meilleur de nous-mêmes,
nous n’avons alors aucune raison de craindre. Dieu sera toujours à nos côtés, dans les
moments heureux comme tous les autres. Nous ne sommes jamais seuls !

Viator Web No 80 – p. 6
L’accomplissement de la loi, ce sont les Béatitudes
Dans son sermon sur la montagne, Jésus nous a enseigné dans un langage clair ce qu’est
être disciple. Jésus nous aime de tout cœur et il nous invite à aimer toute sa création,
incluant ceux qui nous volent et nous dérangent. Dieu sait comment aimer ; il est
maintenant de notre responsabilité de trouver la voie pour rendre concret cet enseignement
dans nos vies.
Lire les Béatitudes avec des yeux bien ouverts, un cœur et un esprit revitalisés peut être
libérateur. Alors, nous voyons et comprenons pleinement ce que Jésus nous a enseigné
et comment nous pouvons devenir de meilleurs disciples.
Le sens du « vin nouveau dans des outres neuves » à un niveau personnel, c’est la
découverte de ce que Jésus représente et a été pour moi tout au cours de ma vie. La
couleur et la texture de cette relation au Christ se répercutent dans plusieurs événements
de ma vie et auprès de nombreuses personnes : famille, la communauté viatorienne,
amis, collaborateurs, etc. Chaque jour se veut une opportunité nouvelle pour être
davantage disciple. Que fais-je de cette opportunité ? Comment je transporte cette
responsabilité dans l’espace public devient un défi très stimulant. Finalement, je dois
avouer que le support de la communauté viatorienne de Las Vegas et la province de
Chicago ont toujours été pour moi une aide appréciable tout au long de mon parcours.

Viator Web No 80 – p. 7

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