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TD Méthodologie de la dissertation

En première sur le chapitre comptabilité nationale vous avez eu une question de synthèse :
Vous montrerez dans une première partie que la croissance économique mesurée par le PIB
n’assure pas toujours une augmentation du bien être économique et social, vous en
expliciterez alors les raisons . Dans une seconde partie, vous indiquerez pourquoi la
commission Stiglitz n’a pas cherché à construire un BIB (bonheur intérieur brut). Vous
présenterez alors les évolutions qu’elle préconise pour mesurer le développement
durable :cliquez ici pour voir le sujet

Rappel sur le blog de première : les compléments de l’année dernière : Compléments sur le PIB

Sujet: le PIB est-il un indicateur fiable de la croissance et du


développement d’un pays ?

Etape 1 : Travaillez méthodiquement sur l’intitulé du sujet

Etape 2 : opérez une ébauche de problématique et de plan

Etape 3 : Complétez le tableau suivant en vous aidant de tous les documents du dossier

Sous-parties du plan Références du document :

Le PIB représente un progrès


Le PIB est le meilleur indicateur de la richesse et du bien être
matériel dont on dispose donc on ne peut s’en passer
Il n’est plus adapté à l’évolution de notre société
C’est un indicateur qui comporte des faiblesses structurelles
Le PIB est idéologiquement connoté,
Il est donc nécessaire de le compléter par la construction de
nouveaux indicateurs prenant en compte le développement et
le développement durable

Etape 4 : A partir de l’ébauche de plan élaboré dans le tableau , trouvez la problématique qui corresponde

DOSSIER DOCUMENTAIRE

DOCUMENT 1 :
La comptabilité nationale et, avec elle, l'évaluation du PIB sont apparus après la Seconde Guerre mondiale, à un
moment où la priorité était de reconstruire et de moderniser le pays. Dans ce contexte « fordiste », caractérisé par une
production et une consommation de masse de biens fortement standardisés, le taux de croissance du PIB était perçu par
la grande majorité des concitoyens comme l'indice essentiel de réussite de notre société. Tout accroissement de celui-ci
semblait alors signifier une avancée vers une meilleure satisfaction des besoins de chacun. Le taux de croissance du PIB
était tout à la fois synonyme de progrès et de bonheur. L'économie du « bien être » s'affirmait, selon le mot de Jean
Gadrey, comme une économie du « beaucoup avoir »
.La comptabilité nationale a ainsi pu servir de support à une idéologie productiviste, faisant de la croissance de la
production matérielle l'horizon ultime de notre société. En ce sens, cette course à la croissance que nous avons connue
durant les Trente glorieuses n'est pas si lointaine du productivisme soviétique, la concurrence des systèmes aidant. Pour
autant, l'élaboration de ces « comptes de la puissance », pour reprendre le titre du beau livre de François Fourquet , a
aussi permis d'améliorer la transparence de notre société. En identifiant quels secteurs produisaient combien de
richesses, la comptabilité nationale a permis aux pouvoirs publics et aux agents privés de mieux maîtriser le
fonctionnement de l'économie. Elle a également amélioré la perception de la façon dont cette richesse était répartie
entre entreprises et ménages et au sein de ceux-ci selon la nature de leurs revenus.
Aujourd'hui encore, les évaluations de la croissance du PIB occupent une place majeure dans le débat économique et
social, dans la mesure où il fonde de multiples décisions qui ont un impact essentiel sur la répartition des revenus et
donc des richesses marchandes : la fixation des minima sociaux, du Smic, les négociations salariales sont directement
influencées par l'évolution de la croissance du PIB.
SOURCE : L.Toubal et P.Fremaux , comment mesurer la richesse ? Alter éco , juin 2001

DOCUMENT 2 :
Le PIB prend en compte toutes les richesses validées par le marché - partant de l'idée que si un bien ou un service est
vendu, c'est qu'une utilité lui est reconnue - ; il intègre également tous les biens et les services produits par la
collectivité et financés par prélèvements obligatoires — il comptabilise ce que la collectivité produit à côté du marché,
bien souvent pour en corriger les effets. Le PIB propose ainsi une conception de la richesse qui reflète à la fois les libres
choix des individus qui dépensent leur argent, mais aussi les choix collectifs, validés démocratiquement et qui sont de
ce fait préjugés utiles à la société.
Sur ces bases, on peut s'interroger, comme le fait Albert Hirschmann , sur ce qui pourrait fonder une vision du bien
collectif qui soit réellement supérieure — sur le plan de l'éthique et de la morale - au système de valeurs implicite que
prend en compte le PIB. Pour être imparfait, le PIB reflète les deux principaux mécanismes par lesquels se construit le
lien social dans les démocraties de marché : l'expression libre de chacun via les mécanismes du marché et l'expression
démocratique qui fonde l'action de l'Etat.
L'argument ne manque pas de poids. Il y a eu suffisamment de régimes, au cours du XXe siècle, qui voulaient faire le
bien du peuple malgré lui, pour se méfier de tous ceux qui voudraient décréter ce qu est une « vraie » richesse et ce qui
ne l'est pas, en imposant à la société leur propre échelle de valeurs, par l'intermédiaire de tel ou tel indicateur.
SOURCE : L.Toubal et P.Fremaux, op cité

DOCUMENT 3 :
On reproche souvent au produit intérieur brut de ne pas « tout » évaluer.
Tous ces reproches sont fondés mais manquent leur cible. Reprocher au PIB d'être un mauvais indicateur du bien-être
ou de la production utile est vain parce que le PIB n'a jamais été construit dans cette perspective : ce n'est pas un
bonheur intérieur brut (BIB), mais d'abord et avant tout un indicateur pour la politique économique, notamment
conjoncturelle. Dans cette perspective, c'est moins son niveau que sa variation relative qui intéresse l'économiste. Sur
longue période , cette variation est elle-même très délicate à interpréter car les conditions de vie et les produits changent
trop pour qu'on puisse considérer qu'on mesure la croissance d'un ensemble homogène.
Nous sommes dans une société qui veut toujours réduire le qualitatif à du quantitatif, et le quantitatif à du monétaire.
Pourquoi participerions-nous à ce réductionnisme ? N'est-ce pas un symptôme d'aliénation que de revendiquer que le
PIB aille encore plus loin dans cette réification des rapports sociaux ? Faudrait-il mesurer tous nos actes, y compris les
plus intimes, aux prix du marché pour que le PIB ait un sens ?
Pour tenter des comparaisons de « bien-être », nécessairement très approximatives, mieux vaut laisser tomber le PIB,
qui est un indicateur de moyens (les biens et services sont des résultats de l'activité productive, mais des moyens pour
satisfaire des besoins individuels et collectifs), et construire un indicateur de résultats (espérance de vie, espérance de
vie sans incapacité, illettrisme, etc.).
SOURCE : J.P.Piriou , Le PIB n'est pas un BIB , la decouverte, 1999

DOCUMENT 4 :
Depuis trente ans, le produit de chaque heure de travail a beaucoup plus augmenté en Europe qu'aux Etats-Unis.
Autrement dit, la croissance de la productivité y a été bien plus élevée. En France, la productivité horaire dépasse même
le niveau américain. Comment est-il possible dans ces conditions que notre niveau de vie ait cessé de rattraper celui des
Américains ? L'augmentation de la productivité a été compensée par une baisse du nombre d'heures travaillées, dans
une proportion comparable Ainsi, entre 1970 et 2000, la productivité, mesurée par le produit par heures travaillées, a
augmenté de 83 en France, contre 38 aux Etats-Unis. Mais, dans le même temps, le nombre d'heures travaillées pour
chaque habitant a diminué de 23 chez nous, alorsqu'il augmentait de 26 là-bas. Résultat, le PIB par habitant a enregistré
à peu près la même progression de part et d'autre de l'Atlantique.
Au total, l'écart de niveau de vie s'est donc maintenu : le retard européen ne tient pas à une moindre efficacité
productive, mais à une moindre utilisation du facteur travail. Les Européens travaillent moins : ils sont moins nombreux
à travailler et ceux qui ont un emploi travaillent moins longtemps dans l'année et moins longtemps dans la vie. La
divergence dans le nombre d'heures travaillées par habitant de part et d'autre de l'Atlantique est « en train de devenir un
déterminant majeur des performances relatives de croissance », note aussi l'OCDE dans les dernières Perspectives de
l'emploi.
Que faut-il en conclure ? Pour le FMI, c'est clair : il faut travailler plus. L'augmentation de la quantité de travail doit
être la priorité absolue pour la zone euro, et ce par tous les moyens. Et de saluer les accords d'allongement du temps de
travail conclus récemment en Allemagne et en France.
Mais on peut, à partir du même constat, tirer des conclusions opposées. C'est ce que fait notamment Olivier Blanchard,
professeur d'économie au Massachusetts Institute ofTechnology (MIT), dans un récent article qui prend la vulgate
catastrophiste à rebrousse-poil. Selon lui, il faut voir dans le décrochage européen l'expression d'un choix de société et
non une défaillance économique. « Les niveaux de productivité sont aujourd'hui à peu près les mêmes dans l'Union
européenne et aux Etats-Unis. La principale différence est que l'Europe a utilisé une partie de la hausse de productivité
pour augmenter le temps de loisir plutôt que le revenu, tandis que les Etats-Unis ont fait l'inverse. »Cet argumentaire a
le mérite de rappeler que le niveau de PIB par habitant n'est pas un objectif en soi. Une société peut préférer une durée
du travail plus faible quitte à limiter son revenu par habitant, sans que cela lui procure moins de bien-être. Le PIB ne
mesure pas en effet la satisfaction liée au libre usage de son temps. Il ne valorise pas non plus le produit du travail non
rémunéré que l'on effectue durant le temps libre et dont l'importance varie beaucoup d'un pays à l'autre

Document 5 : une animation pour comparer IDH et PIB de 2 pays : Voir en ligne : UNDP

Document 6 :
A:
Mis en place par les Canadiens Osberg et Sharpe, il est construit en
B : L’indicateur de bien-être économique :
faisant la moyenne de quatre indicateurs synthétiques, portant respectivement sur les flux de consommation
au sens large, les stocks de richesses (économique, humaine et environnementale), les inégalités et la pauvreté
économiques, et l’insécurité économique (risques économiques liés au chômage, à la maladie, à la vieillesse,
et ceux des familles monoparentales)

C :L’Indicateur de Progrès Véritable (Genuine Progress Indicator, GPI) : Cet indicateur élaboré par un institut
californien, part de la mesure de la consommation des ménages, à laquelle on ajoute des contributions au
bien-être exprimées en termes monétaires, telles que les activités bénévoles et le travail domestique. Puis on
soustrait la valeur estimée des richesses naturelles perdues (dommages à l’environnement, destruction des
ressources non renouvelables, ...) et des dégâts sociaux (chômage, délits, accidents, inégalités, ...). Les
mesures effectuées aux Etats - Unis donnent les résultats suivants :

D:
E : L’indice de santé sociale - ISS (mis au point aux Etats-Unis) : Il se traduit dans 16 indicateurs
sociaux à partir desquels est opérée une moyenne. Sont ainsi regroupés dans cet indice des
critères de santé, d’éducation, de chômage, de pauvreté et d’inégalités, d’accidents et de risques
divers.

Document 7 : Empreinte écologique et PIB par personne en France, 1961-2005

- Empreinte écologique par personne (en hectares globaux par personne), en rouge
- PIB réel par personne (en dollar en PPA), en bleu

Empreinte écologique et PIB par personne en Espagne, 1961-2005

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