Professional Documents
Culture Documents
Kyo
Kyo, trahi par May, médite sur l’amour: « seule chose aussi forte que la mort ».
Gisors
Il forme des êtres. Sa passion est celle de comprendre. Il cherche la vérité des
êtres, leur originalité.
Gisors est le plus intelligent des personnages trop intelligents de Malraux. Son
intelligence est souveraine, son pessimisme – lucide.
Katow
Personnage attachant. Sa façon de placer le mot « absolument » dans toutes les
langues qu’il parle. Révolutionnaire, exilé en Sibérie. Sobre de mot. Escamote ses
mérites.
Tchen
Elevé à la chinoise, il a une haine solide contre la Chine traditionnelle. Instruit par
un pasteur chinois, il a l’horreur de la chair et la passion du Christ jusqu’à ce que
Gisors substitue en lui la passion politique à la passion religieuse.
Ses traits favorables sont: l’amitié pour Kyo et l’affection pour Gisors. Il risque sa vie
pour la Révolution.
En décidant de tuer Chang Kaï-Shek, il réveille les pulsions de mort qui gisaient en
lui. Il devient possédé par son meurtre, il est fasciné par le terrorisme.
Vrai kamikaze avant l’heure, il est happé par le désir de tuer, le sublime en sacrifice
à une cause plus grande que lui-même.
Clappique
C’est le négatif des autres, un anti-héros. Il illustre à quel néant parvient l’homme
qui refuse toutes les valeurs, celles de la tradition (amour, travail, famille) et celles
de la Révolution et de la fraternité.
Il désigne l’humanité moyenne, celle qui peut tout perdre, sauf le goût pour la vie.
Ferral
Il estime l’intelligence, mais elle est avant tout pour lui la possession des moyens de
contraindre les choses ou les hommes.
Sa volonté de domination lui ouvre la voie vers l’érotisme, mais non pas vers
l’amour.
Grand brasseur d’affaires, moins intéressé par le succès matériel que par le risque
et le goût du triomphe.
« Le Destin n’est pas la mort. Il est fait de tout ce qui impose à l’homme la
conscience de sa condition. »
Le thème de la prison: les héros n’accèdent à la vraie liberté qu’après avoir passé
par la pire servitute. La prison pousse à leur maximum les traits particuliers à la
condition humaine: solitude, promiscuité, dépendance.
Mais à la fin, la prison est le tremplin d’où les élus s’élancent vers le ciel.
Plusieurs personnages de La Condition humaine ont quelque chose en commun: ils
ressentent une humiliation.
Sources de l’humiliation:
- aliénation chez les uns;
- aspiration à la dignité ches les héros;
- orgueil démesuré chez les autres.
Chez tous les personnages, sauf Clappique, il y a la douleur, la solitude. Pour Gisors,
le fond de l’homme est l’angoisse.
Tous les personnages cherchent le sens de la vie en tatônnant dans une obscurité
presque complète.
La Condition humaine n’est pas autre chose qu’un moment d’une enquête fiévreuse
où, dans des circonstances exceptionnelles, des être exemplaires cherchent le sens
de leur existence en essayant de briser leur solitude.
Le personnage qui incarne la volonté de puissance et l’érotisme est Ferral. Pour lui,
l’érotisme n’est qu’une variété du désir d’humilier.
Pour les héros de Malraux, l’enfance et le rêve sont des faux paradis. Ils veulent se
créer, regarder l’avenir, et non le passé.
L’Art donne un sens à la vie. L’Amour peut être une clef pour sortir de soi. Le
service de la Révolution entraîne le sacrifice consenti, libère le combattant de lui-
même en lui donnant l’espoir de libérer les hommes de l’humiliation.
L’Art oriental délivre l’homme parce qu’il est un système de signes et qu’il traduit
l’accord du peintre avec le monde.
Le peintre japonais Kama dit: « Quand je suis allé en Europe, j’ai vu les musées.
Plus vos peintres font des pommes, et même des lignes qui ne représentent pas
des choses, plus ils parlent d’eux. » (p. 57)
En amour l’Orient a ses solutions qui dérivent d’une ancienne organisation sociale:
la soumission traditionnelle de la femme est un moyen commode de faire régner
l’harmonie entre les sexes.
Gisors aime une Japonaise parce que « l’amour, à ses yeux, n’était pas un conflit
mais la contemplation confiante d’un visage aimé. »
Pour Malraux, comme plus tard Sartre, l’homme est la somme totale de ses actes.
Dans le roman, la mort tient le premier rôle, parce qu’elle rend vaine toute
prétention humaine à fonder quoi que ce soit.
Les idées sont incarnées dans des personnages originaux, enracinés dans une
réalité visible et sensible.