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Dictionnaire de

l'Astronomie
et de l'Espace
PHILIPPE DE LA COTARDIÈRE
JEAN-PIERRE PENOT
Dictionnaire de
l'Astronomie
e t de
l'Espace
Philippe de La Cotardière
Jean-Pierre Penot

Dictionnaire de
l'Astronomie
et de
l'Espace

LES RÉFÉRENTS

LAROUSSE
21, rue du Montparnasse 75006 Paris
Édition
Philippe de La Cotardière
Michel Zelvelder

Coordination de l'illustration
Jacqueline Pajouès

Illustration
Laurent Blondel
Archives Larousse

Mise en pages et maquette de couverture


Jean Castel

Correction-révision
Service lecture-correction Larousse-Bordas

Fabrication
Marlène Delbeken

© Larousse-Bordas/HER 1999, pour la présente édition.


© Larousse-Bordas 1997, pour la première édition.
« Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur,
ou de ses ayants droit, ou ayants cause, est illicite » (article L. 122-4 du Code de la propriété intellectuelle).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon
sanctionnée par l'article L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle. Le Code de la propriété intellectuelle
n'autorise, aux termes de l'article L. 122-5, que les copies ou les reproductions strictement réservées
à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, d'une part et, d'autre part,
que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration. »
Distributeur exclusif au Canada : Messageries A D R 1751 Richardson, Montréal (Québec).

ISBN 2 - 0 3 - 7 2 0 3 3 2 - 2
Préface

Depuis qu'il est sapiens, sans doute, l'homme contemple les cieux : il y
trouve le rêve et la fascination d'un monde aux limites extrêmes.
Un monde qui a livré maintenant bon nombre de ses mystères. Certes, les
astronomes n'expliquent pas encore tout et quelques-uns de leurs postulats
restent fragiles. Mais que de superbes percées de l'intelligence humaine dans le
champ des étoiles ! Des mathématiques à la mécanique, de la physique à la
chimie et même à la biologie, toutes les sciences sont conjuguées dans l'explica-
tion de l'Univers tel qu'il est aujourd'hui et « tel qu'en lui-même enfin l'éternité
le change ».
Les analystes des énigmes astrales ne pouvaient naguère mener leurs
enquêtes qu'à distance. Mais voici maintenant que les techniciens leur procurent
les moyens d'effectuer des visites domiciliaires, en envoyant des sondes magni-
fiquement équipées, voire habitées. La conquête de l'espace restera l'une des
grandes gloires du xxe siècle, et les astronomes ne sont pas les seuls à bénéficier
des techniques spatiales. Pas de météorologie fiable, pas de télécommunications
à haute performance, pas de gestion raisonnée des ressources de notre planète
sans l'usage des satellites.
Pour qui souhaite s'instruire ou vérifier son savoir sur l'astronomie et sur
l'espace, comme en toute autre matière, la consultation d'un dictionnaire est
sans nul doute l'une des pratiques les plus attrayantes. L'exercice est à la fois
apéritif et nutritif. Et, ici, pas de pavés indigestes, mais des touches précises,
utilement complétées par des promenades d'un mot vers d'autres.
Les auteurs sont de parfaites connaisseurs, réputés pour leurs talents scien-
tifiques, techniques et didactiques. L'ouvrage qu'ils nous proposent comble
notre attente. Il trouvera sa place dans notre bibliothèque, bien à l'aise sur le
rayon des livres familiers que l'on fréquente comme les amis fidèles et sûrs.

Hubert CURIEN
Ancien ministre de la Recherche et de l'Espace
Vice-président de l'Académie des sciences
Collection Les Référents

Sciences humaines

Dictionnaire des drogues. Denis Richard et Jean-Louis Senon.


Dictionnaire des peuples. Sous la direction de Jean-Christophe Tamisier.

Dictionnaire de psychiatrie et de psychopathologie clinique. Sous la direction de Jacques Postel.


Dictionnaire de psychanalyse. Sous la direction de Roland Chemama et Bernard Vandermersch.

Dictionnaire de psychologie. Sous la direction de Norbert Sillamy.


Dictionnaire de sociologie. Sous la direction de Raymond Boudon, Philippe Besnard, Mohamed
Cherkaoui et Bernard-Pierre Lécuyer.

Civilisation et religion

Dictionnaire d'histoire et civilisations africaines. Bernard Nantet.

Dictionnaire de la civilisation égyptienne. Guy Rachet.


Dictionnaire des civilisations de l'Orient ancien. Guy Rachet.

Dictionnaire de la civilisation juive. Jean-Christophe Attias et Esther Benbassa.

Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine. Sous la direction de Joël Schmidt.


Dictionnaire de la civilisation romaine. Jean-Claude Fredouille

Communication

Dictionnaire des médias. Francis Balle.

Politique

Dictionnaire de la pensée politique. Dominique Colas.

Sciences et techniques

Dictionnaire de biologie. Denis Buican.


Dictionnaire de la micro-informatique. Michel Grenié.
Dictionnaire du règne animal. Sous la direction de Simon Tillier.
a
A 1. Premier satellite artificiel français, mis spécialiste de l'étude du Soleil, il a, le pre-
sur orbite le 26 novembre 1965, au moyen mier, déterminé la répartition de l'énergie
d'un lanceur Diamant A, depuis la base mili- dans le spectre solaire et donné une valeur
taire d'Hammaguir (Algérie). de la constante solaire.
ENCYCL. Cette performance technique hissa la
France au rang de puissance spatiale, chro- aberration n.f. 1. En astrométrie, déplace-
nologiquement la troisième après l'ex- ment apparent d'un astre sur la sphère cé-
Union soviétique et les Etats-Unis. Ultérieu- leste, dû à la combinaison du mouvement
rement, A 1 fut surnommé Astérix. de la Terre dans l'espace et de la vitesse finie
A 1 était une capsule technologique dont le de la lumière.
rôle consistait à transmettre au sol diverses 2. En optique, imperfection des images don-
informations sur le comportement du pre- nées par un système optique, inhérente au
mier Diamant. A1 cessa d'émettre le jour de système lui-même.
son lancement, mais se trouve toujours en ENCYCL. Le phénomène de l'aberration de la
orbite terrestre. lumière a été découvert en 1727 par l'An-
glais J. Bradley*. Il s'apparente à la variation
A. Symbole de Vangstrôm. de la direction de chute de flocons de neige
ou de gouttes de pluie que peut constater un
A. Type spectral caractérisant, dans la clas- observateur selon que celui-ci est immobile
sification de Harvard, les étoiles dont la tem- ou qu'il se déplace. On distingue l'aberra-
pérature superficielle est comprise entre tion annuelle, due au mouvement orbital de
7 500 et 10 000 K : des étoiles bleues ou la Terre, et l'aberration diurne, beaucoup
blanches dont le spectre est dominé par les plus faible, liée à la rotation de la Terre sur
raies de l'hydrogène et du calcium ionisé. elle-même. Par suite du mouvement de la
Exemples : Sirius, Véga, Altaïr. Terre autour du Soleil, on v.oit les étoiles
décrire en un an dans le ciel de petites ellip-
A A A F . Sigle de Association* Aéronautique ses, parallèles au plan de l'orbite terrestre,
et Astronautique de France. dont le centre coïncide avec la position réelle
des étoiles, et dont le demi-grand axe est
AAS. Sigle de American Astronomical Society. égal au rapport des vitesses de la Terre et de
la lumière : environ 30/300 000 radian ou,
AAVSO. Sigle de American Association of très précisément, 20,495 52" (constante de
Variable Stars Observers. l'aberration). Ces ellipses nous apparaissent
d'autant plus aplaties que les étoiles corres-
Abbot (Charles Greeley), astrophysicien pondantes sont plus proches du plan de l'or-
américain (Milton, New Hampshire, 1872 - bite terrestre. L'aberration diurne a une am-
Washington 1973). plitude négligeable pour les étoiles et n'est
Directeur de l'observatoire de la Smithsonian mesurable que pour les astres du système
Institution, à Washington, de 1907 à 1944, solaire.
ablation 2

OPTIQUE. À l'absence de similitude parfaite leur destruction et permet leur récupé-


entre l'objet et l'image qu'en donne un sys- ration.
tème optique, et au manque de netteté de
certaines images, on associe trois types abondance n.f. Proportion des atomes
d'aberrations : les aberrations géométriques d'un élément chimique présent dans une
(aberration de sphéricité*, coma*, astigma- région de l'espace ou un astre donné, établie
tisme* et courbure* de champ, distorsion*), par comparaison avec le nombre d'atomes
les aberrations chromatiques (de position et d'un autre élément pris comme référence
de grandeur) et les aberrations accidentelles (hydrogène ou silicium, par exemple). On
dues à des inhomogénéités des verres, des dit aussi abondance relative.
irrégularités de taille, etc. ENCYCL On définit l'abondance de tous les
Les aberrations géométriques. Elles ne dépen- éléments chimiques observables, de l'hy-
dent que de la constitution du système opti- drogène à l'uranium, dans des astres ou des
que. Elles sont dues au fait que les rayons régions de l'espace aussi divers que le Soleil
issus d'un même point lumineux ne vont et le système solaire, les étoiles, le milieu
pas tous converger exactement au même interstellaire, les galaxies, etc.
point image après la traversée de l'instru- Une table d'abondance joue un rôle préémi-
ment. nent : la table des abondances standards,
Les aberrations chromatiques. Elles intéressent définie à partir de l'étude spectroscopique
plus particulièrement les systèmes dioptri- des couches externes du Soleil et de l'ana-
ques (lentilles), où les images se forment par lyse des météorites du type chondrites car-
réfraction dans les milieux réfringents. L'in- bonées. On y observe une prédominance
dice de réfraction de ces milieux varie avec marquée de l'hydrogène et de l'hélium (qui
la longueur d'onde des radiations utilisées, représentent à eux seuls environ 98 % du
ce qui entraîne une distance focale particu- nombre des atomes). L'abondance des élé-
lière pour chaque longueur d'onde. Un ments décroît depuis l'hydrogène jusqu'à la
point, source de lumière polychromatique, masse atomique 40-50 (entre le calcium et le
possède alors une série d'images monochro- titane) et remonte ensuite pour atteindre un
matiques réparties le long de l'axe du sys- maximum pour le fer. Pour les masses ato-
tème optique. En interposant sur le trajet de miques supérieures, les abondances décrois-
ces différents faisceaux un écran passant, sent à nouveau, mais de façon moins mar-
par exemple, par l'image monochromatique quée que pour les éléments légers.
rouge, on obtient pour les images de couleur Les abondances observées à la surface de la
différente un défaut de mise au point obser- plupart des étoiles de notre galaxie sont très
vable sous la forme d'un cercle de diffusion semblables aux abondances standards. Tou-
multicolore irisé. tefois, les étoiles les plus vieilles, apparte-
nant par exemple aux amas globulaires, sont
Correction des aberrations. Les aberrations
moins riches en éléments lourds que les
chromatiques peuvent être corrigées en as-
étoiles comme le Soleil, qui appartiennent
sociant des lentilles convergentes et diver-
au disque de la Galaxie. Les abondances
gentes faites avec des verres d'indices diffé-
dans le rayonnement cosmique diffèrent
rents (flint et crovcn). On corrige par des
aussi des abondances standards. L'étude de
méthodes similaires les aberrations géomé-
ces différences permet d'expliquer comment
triques. Le choix des combinaisons de len-
évolue la matière au sein des étoiles et des
tilles optimales est grandement facilité par
galaxies.
l'utilisation de techniques de calcul numéri-
que.
absorption n.f. Diminution que subit l'in-
ablation ni. Transformation d'un maté- tensité du rayonnement émis par un astre
riau (par décomposition, fusion, subli- lors de son trajet entre la source émettrice et
mation, etc.) soumis à un intense flux de l'observateur.
chaleur. La présence d'un bouclier abla- ENCYCL. Le rayonnement que nous recevons
tif à l'avant de certaines capsules spa- des astres est atténué par l'absorption qu'il
tiales limite l'échauffement cinétique, évite subit tout au long de son trajet. Cette ab-
3 Achilles

sorption est continue et affecte toutes les des organes détecteurs de changements de
longueurs d'onde ; elle peut aussi concer- vitesse ou d'orientation.
ner certains domaines très étroits de lon-
gueur d'onde et se manifeste alors sous la a c c o s t a g e n.m. Opération de rapproche-
forme de raies* d'absorption, caractéristi- ment coordonné et progressif de deux en-
ques du milieu absorbant, dans le spectre de gins spatiaux jusqu'à leur contact.
l'astre. Par ailleurs, la lumière émise par les
étoiles et les galaxies elles-mêmes présente accrétion n.f. (du latin médiéval accretio,
des raies d'absorption qui sont caractéris- action d'augmenter). Capture de matière
tiques de la composition chimique de ces par un astre, par attraction gravitationnelle.
astres et des conditions physiques qui y Disque d'accrétion : région discoïdale située
régnent. autour d'une naine blanche, d'une étoile
à neutrons ou d'un trou noir, dans laquelle
A c a d é m i e internationale d'astro- tourbillonne la matière tombant sur la
nautique. Institution non gouvernemen- naine blanche, l'étoile à neutrons ou le trou
tale créée en 1960 par la Fédération interna- noir.
tionale d'astronautique pour contribuer au ENCYCL. L'accrétion est l'un des phénomènes
développement de l'astronautique. fondamentaux à l'œuvre dans l'Univers.
ENCYCL. Ses membres sont des personnalités C'est vraisemblablement par ce processus
qui se sont particulièrement distinguées que se sont formées les planètes du système
dans des domaines en rapport avec l'astro- solaire et, plus généralement, que doivent se
nautique. Elle publie la revue Astronautica former des planètes dans le disque de ma-
acta. tière qui entoure les étoiles naissantes. Dans
ADRESSE : 6, rue Galilée, 75016 Paris. les étoiles doubles dont les deux composan-
tes sont suffisamment proches l'une de
A c a d é m i e nationale de l'air et de l'autre (binaires serrées), un transfert de ma-
l'espace ( A N A E ) . Association française, tière s'établit de la moins massive vers la
sans but lucratif, fondée en 1983, reconnue plus massive ; lorsque cette dernière est une
d'utilité publique en 1987, qui a pour but de naine blanche, une étoile à neutrons ou un
favoriser le développement d'activités scien- trou noir, elle s'entoure d'un disque d'accré-
tifiques, techniques et culturelles de haute tion dans lequel tourbillonne la matière arra-
qualité dans le domaine de l'aéronautique et chée à sa compagne : cette matière
de l'espace. s'échauffe et constitue une source de rayon-
ADRESSE : 1, avenue Camille-Flammarion, nement X qui signale la présence de l'objet
31500 Toulouse. compact responsable du processus. Enfin,
c'est l'accrétion de la matière d'une quantité
A c a m a r . Étoile 0 de l'Éridan. Magnitude d'étoiles par des trous noirs supermassifs
apparente visuelle : 2,9. Type spectral : A2. qui serait à l'origine de la fantastique éner-
Distance : 160 années de lumière. gie libérée par les quasars* et les noyaux de
galaxies* actives.
accélération n.f. Grandeur caractérisant
la variation de vitesse d'un mobile en fonc- A c h e r n a r (de l'arabe aknernahr, le bout du
tion du temps. fleuve). Etoile a de l'Éridan. Magnitude ap-
parente visuelle : 0,5. Type spectral : B5.
a c c é l é r o m è t r e n.m. Capteur qui, dans Distance : 140 années de lumière.
un système de référence donné, mesure l'ac-
célération du corps auquel il est fixé ou l'une Achille. Nom français de l'astéroïde
de ses composantes. Achilles*.
ENCYCL. Généralement, on dispose à bord
d'un engin spatial trois accéléromètres, qui Achilles. Astéroïde 588, découvert par
mesurent l'accélération selon trois direc- l'Allemand Max Wolf en 1906, premier des
tions perpendiculaires entre elles. En cas de Troyens* à avoir été identifié. Diamètre :
navigation inertielle, l'accéléromètre est l'un 116 km.
achondrite 4

achondrite ni. Météorite pierreuse dé- ENCYCL. L'activité solaire se manifeste sur la
pourvue de chondres, constituée de miné- photosphère* par des taches* et des facu-
raux similaires à ceux qui sont observés dans les* ; dans la chromosphère*, par des érup-
les roches lunaires et les basaltes terrestres tions* et des protubérances* ; dans la cou-
(pyroxènes et plagioclases). ronne*, par des jets*. On la détecte dans tous
les domaines de longueur d'onde accessibles
a c h r o m a t i q u e adj. Doué d'achroma- à l'observation. Au terme de 25 ans d'obser-
tisme. Image achromatique : image dépourvue vation quotidienne du Soleil, l'astronome
d'irisations. amateur allemand Samuel Heinrich
ENCYCL. La lunette achromatique, réalisée Schwabe a mis en évidence, en 1843, une
pour la première fois par Chester Moor Hall périodicité de 11 ans dans le nombre de
en 1733, a été largement diffusée à partir de taches solaires. Les observations poursuivies
1758 par l'opticien J. Dollond. ensuite systématiquement par le Suisse R.
L'objectif, dans les modèles les plus simples, Wolf* ont confirmé l'existence de ce cycle
est constitué d'un ensemble de deux len- undécennal de l'activité solaire, marqué no-
tilles (doublet achromatique) en verres diffé- tamment par une alternance de maximums
rents : une lentille convergente en crown et et de minimums du nombre de taches à la
une lentille divergente moins puissante mais surface du Soleil. Pendant une période d'ac-
plus dispersive, en flint. L'aberration chro- tivité maximale (on parle de « Soleil actif »),
matique peut être corrigée encore plus effi- le Soleil se montre couvert en permanence
cacement à l'aide d'un système de trois len- d'un grand nombre de taches, alors qu'en
tilles (triplet achromatique). période d'activité minimale (« Soleil
calme ») sa surface peut rester vierge pen-
a c h r o m a t i s m e n.m. 1. Qualité d'un sys- dant des semaines. Le dernier maximum
tème optique dont la distance focale est in- s'est produit en 1989 ; le prochain est at-
dépendante de la fréquence des radiations tendu vers la fin de l'an 2000, mais on ne
utilisées. Les images obtenues en lumière peut en prévoir exactement l'époque, car le
blanche sont alors dépourvues d'irisations. cycle n'est pas parfaitement régulier et l'on
2. Propriété des verres et des lunettes achro- observe des intervalles de 8 à 17 ans entre
matiques. deux maximums successifs. Il existe aussi
un cycle de 22 ans (cycle de Haie), regrou-
pant deux périodes undécennales successi-
acquisition n.f. Réception d'un signal
ves : c'est la période nécessaire pour retrou-
identifiable provenant d'un émetteur placé
ver dans les groupes de taches solaires la
sur un vaisseau spatial et qui permet d'amor-
même loi de polarité magnétique. Il semble
cer le fonctionnement correct d'une liaison
aussi qu'une activité solaire cyclique à plus
radioélectrique. L'acquisition est générale-
longue période (80 ans), établie sur l'ampli-
ment suivie d'une poursuite.
tude des cycles undécennaux, se superpose
aux précédentes. De nombreuses études
A c r u x . Étoile a de la Croix du Sud. Magni-
s'efforcent de mettre en évidence des rela-
tude apparente visuelle : 0,8.
tions à long terme entre l'activité solaire et
ENCYCL. C'est une étoile double, dont les
les phénomènes géophysiques. On a, no-
composantes, écartées de 4,3", de type
tamment, tenté d'établir une corrélation en-
spectral Bl, sont de magnitude appa-
tre l'activité solaire et les oscillations clima-
rente 1,4 et 2,1. Distance : 300 années de
tiques.
lumière.

actif, ive adj. Galaxie active galaxie. Op- A d a m s (John Couch), astronome britanni-
tique active -» optique. Région active ré- que (Laneast, Cornwall, 1819 - Cambridge
gion. Soleil actif-* activité solaire 1892).
Il partage avec Le Verrier le mérite de la
activité solaire. Ensemble de phénomè- découverte, par le calcul, de la planète Nep-
nes liés à des perturbations magnétiques du tune : dès 1841, indépendamment de Le Ver-
Soleil, d'intensité et de durée variables. rier, il envisagea l'existence d'une planète
5 aéronomie

inconnue pour expliquer les irrégularités du Adonis. Astéroïde 2101, du type Apollo,
mouvement d'Uranus ; au terme de quatre découvert en 1936 par l'astronome belge
ans d'efforts, il parvint, en 1845, à calculer Delporte, perdu, puis retrouvé en 1977.
les éléments de l'orbite de cette planète, Distances extrêmes au Soleil : 66 millions
mais Airy*, directeur de l'observatoire de de km, au périhélie ; 494 millions de km,
Greenwich, refusa de prendre en considéra- à l'aphélie. Période de révolution sidérale :
tion son travail 2,56 ans. Il peut s'approcher à 2 millions
de km seulement de la Terre, comme le
A d a m s (Walter Sydney), astrophysicien 7 février 1936. Son diamètre est estimé
américain (Antakya, Turquie, 1876 - Pasa- à 800 m. Il pourrait être d'origine comé-
dena 1956). taire.
Il s'est illustré surtout par des travaux de
spectrographie solaire, planétaire et stel- A d r a s t é e . Satellite de Jupiter (n° XV) dé-
laire. En étudiant les spectres des taches so- couvert en 1979 grâce aux photographies
laires, il démontra que ces régions sont plus prises par les sondes Voyager. Demi-grand
froides et plus denses que la photosphère axe de son orbite : 129 000 km. Période de
environnante. Il fournit aussi une descrip- révolution sidérale : 0,298 j. Dimensions :
tion détaillée de la rotation différentielle du 26 x 20 x 16 km. On estime que son action
Soleil. En découvrant une corrélation entre gravitationnelle et celle du satellite Thébé*
la luminosité intrinsèque des étoiles de contribuent à expliquer la répartition de la
même température et l'intensité de certai- matière au sein de l'anneau principal de Ju-
nes raies de leur spectre (1914), il a mis au piter.
point un nouveau procédé de détermination
de la distance des étoiles, fondé sur la com- Ae (étoile). Étoile de type spectral A dont
paraison de leur luminosité intrinsèque (dé- le spectre présente des raies d'émission
duite de l'intensité de leurs raies spectrales) de l'hydrogène superposées aux raies
et de leur éclat apparent. d'absorption. Le phénomène d'émission
pourrait résulter des interactions entre les
adaptatif, ive adj. Optique adaptative deux composantes d'un système binaire
-* optique serré.

A d e o s (acronyme de Advanced Earth Obser- Aeritalia Alenia Spazio


vation Satellite, satellite avancé d'observation
de la Terre). Programme japonais de satelli- a é r o c a p t u r e n.f. Mise en orbite d'un ob-
tes d'observation de la Terre (océans, sols et jet spatial autour d'un corps céleste obtenue
atmosphère). par freinage* atmosphérique.
ENCYCL. Lancé le 17 août 1996, Adeos 1 est
tombé en panne le 30 juin 1997. aérolithe n.m. Synonyme ancien de mé-
Le lancement d'Adeos 2 est prévu en 2000. téorite pierreuse.
Polder
a é r o n o m e n. Spécialiste d'aéronomie.
Adhara. Étoile e du Grand Chien. Magni-
tude apparente visuelle : 1,5. Type spectral : a é r o n o m i e n.f. Étude des propriétés phy-
B2. Distance : 400 années de lumière. En siques et chimiques de la moyenne et de la
1992, le satellite Extreme Ultraviolet Explo- haute atmosphère de la Terre ou, plus géné-
rer a découvert que cette étoile est, pour les ralement, des planètes. Les techniques spa-
observateurs terrestres, la source de rayon- tiales, en autorisant la mesure directe des
nement ultraviolet extrême la plus intense paramètres atmosphériques, ont, depuis les
du ciel en dehors du Soleil. Selon certains années 60, fait grandement progresser l'aé-
chercheurs, elle jouerait un rôle prépondé- ronomie de la Terre, mais aussi de Vénus,
rant dans l'ionisation de l'hydrogène inter- Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune et
stellaire situé autour des étoiles les plus pro- de certains gros satellites naturels comme
ches du système solaire. Titan.
aérospatial 6

aérospatial, e adj. Qui a trait aux domai- l'emploi d'un gaz moins dense que celui de
nes aéronautique et spatial, ou qui est l'atmosphère. -» ballon
capable d'évoluer tant dans l'atmosphère
terrestre que dans l'espace extra-atmosphé- AFA. Sigle de Association Française d'As-
rique. tronomie.

Aérospatiale. Société française de cons- A F O E V . Sigle de Association Française


truction aéronautique et spatiale fondée en d'Observateurs d'Étoiles Variables.
1970, sous le nom de Société nationale in-
dustrielle aérospatiale (SNIAS), par la fusion AG. Sigle de Astronomische Gesellschaft.
des sociétés Sud-Aviation (fondée en 1957),
Nord-Aviation (fondée en 1958) et Sereb
âge de la lune. Nombre de jours écoulés
(fondée en 1959) ; elle a pris la dénomina-
depuis la dernière nouvelle lune.
tion d'Aérospatiale en 1984.
ENCYCL. Depuis 1974, elle est architecte in-
dustriel et principal étagiste des lanceurs âge de l'Univers. Durée écoulée depuis
Ariane*. Sous maîtrise d'œuvre du CNES, le Big* Bang.
elle développe la version plus puissante
Ariane 5. Elle a développé aussi la capsule Agena. Étage supérieur utilisé dans les an-
automatique de démonstration ARD*. Par nées 60 sur certains lanceurs américains, no-
ailleurs, elle a contribué à la réalisation de tamment Atlas. Il a servi de véhicule-cible
plus de 100 satellites, lancés depuis 1965, pour les premiers essais de rendez-vous et
assurant notamment la maîtrise d'œuvre des d'amarrage dans l'espace du programme
programmes Arabsat, Eutelsat 2, Turksat, Gemini*.
Meteosat, Hot Bird 1, Nahuel, ISO et
Huygens (sonde interplanétaire). Elle parti- Agena. Étoile (5 du Centaure. Magnitude
cipe également aux satellites d'observation apparente visuelle : 0,6. Type spectral : Bl.
de la Terre SPOT et développe l'ensemble Distance : 500 années de lumière. On l'ap-
de prise de vues des satellites militaires pelle aussi Hadar.
d'observation Hélios. Aérospatiale Ma-
tra A g e n c e spatiale européenne ( A S E
ou ESA). Organisation européenne qui a
pour mission d'assurer et de développer, à
Aérospatiale Matra. Groupe industriel des fins exclusivement pacifiques, la coopé-
français privé de l'aéronautique, de l'espace ration entre États européens dans les domai-
et de la défense, issu de la fusion, en 1999, nes de la recherche et de la technologie spa-
des activités de Matra* Hautes Technologies tiales et de leurs application à aes fins
et d'Aérospatiale* (qui a reçu en outre fin scientifiques et pour des systèmes spatiaux
1998 les 45,76% d'actions de Dassault- opérationnels d'applications.
Aviation détenues jusque-là par l'Etat). ENCYCL. En 1999, elle comprend 14 États
ENCYCL. Avec un chiffre d'affaires de 80,6 membres : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgi-
milliards de francs (dont 12 % pour que, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la
l'espace) en 1998, un portefeuille de com- France, l'Irlande, l'Italie, la Norvège, les
mandes de 232 milliards de francs et 56 000 Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la
employés, ce groupe occupe le 2e rang euro- Suisse. Le Canada participe à certains pro-
péen et le 5e rang mondial dans son secteur. grammes de l'Agence, aux termes d'un ac-
Ses activités s'exercent pour 65 % dans le cord de coopération conclu avec elle. Le 20
domaine civil et 35 % dans le domaine décembre 1972, lors d'une conférence spa-
militaire. tiale européenne, furent prises quatre déci-
sions essentielles :
a é r o s t a t n.m. Appareil dont la sustenta- 1. Une agence spatiale européenne naîtrait
tion dans l'atmosphère d'un astre résulte de la fusion de l'ELDO* avec l'ESRO* ;
principalement d'une poussée obtenue par 2. Cette agence collaborerait au programme
7 Airbus « Zéro g »

de navette spatiale de la NASA en construi- Ahnighito ( m é t é o r i t e ) . Météorite fer-


sant le laboratoire Spacelab ; reuse découverte par R. Peary au Groenland
3. Un lanceur lourd, appelé ultérieurement en 1894 et conservée au planétarium Hay-
Ariane, serait réalisé pour placer des engins den à New York. D'une masse de 31 tonnes,
d'applications sur orbite géostationnaire ; c'est la plus grosse météorite conservée dans
4. Un programme de satellite de télécom- un musée, et, parmi celles que l'on connaît,
munications maritimes Marots serait entre- elle n'est dépassée que par la météorite de
pris, en sus des programmes d'applications Hoba*.
et des programmes scientifiques déjà
conduits par l'ESRO. AIAA. Sigle de American* Institute ofAero-
Signée à Paris le 30 mai 1975, la convention nautics and Astronautics.
créant l'Agence spatiale européenne est en-
trée officiellement en vigueur le 30 octobre Aigle (en latin Aquila, -ae). Constellation
1980. L'organisation, dont le siège est à Pa- équatoriale, traversée par la Voie lactée.
ris, a à sa tête un directeur général, assisté ENCYCL. L'étoile la plus brillante de la constel-
d'un directoire responsable devant un lation, Altaïr*, figure la tête de l'aigle ; elle
conseil assisté d'une structure délibérante est encadrée par deux étoiles de moindre
représentant les pays membres. Elle dispose éclat, à peu près alignées avec elle, qui maté-
de trois grands centres d'activités, hérités rialisent les ailes déployées de l'oiseau. Une
de l'ESRO : un centre de recherche et de nova* remarquable, visible à l'œil nu, est
technologie spatiales, à Noordwijk (Pays- apparue dans cette constellation en 1918. Sa
Bas), l'ESTEC (European Space Research and magnitude visuelle apparente atteignit -1,1
Technology Centre) ; un centre d'opérations au maximum d'éclat (pour une magnitude
spatiales chargé du contrôle des satellites, de 10,8 au minimum). La constellation
situé à Darmstadt (Allemagne), l'ESOC (Eu- abrite aussi une source X découverte en
ropean Space Opérations Centre) ; un centre 1992 par le satellite Granat, GRS 1915 +
de documentation, situé à Frascati (Italie), 105, qui s'est fait remarquer en 1994 par de
l'ESRIN (European Space Research Institute). puissantes émissions d'ondes radio asso-
Elle a établi à Cologne un centre de forma- ciées à l'expulsion, à des vitesses apparem-
tion d'astronautes, l'EAC (European Astro- ment supérieures à celle de la lumière, de
nauts Centre). En outre, l'ESÀ utilise la base deux jets de matière, dans des directions
suédoise de Kiruna pour le lancement de opposées. Il s'agirait d'un système binaire,
fusées-sondes et le centre de lancement situé à 40 000 années de lumière, constitué
français de Guyane, le CSG (Centre spatial d'une grosse étoile associée à une étoile à
guyanais), équipé pour le tir des lanceurs neutrons ou à un trou noir. Cet ensemble
Ariane. offre les propriétés d'un microquasar. C'est
la première fois que l'on observe un mouve-
AGK (sigle de Astronomische Gesellschaft Ka- ment apparent superluminique à l'intérieur
talog). Nom de plusieurs catalogues d'étoiles de la Galaxie.
établis par VAstronomische Gesellschaft.
ENCYCL. AGK 1 est un catalogue de 20 volu- Aigle (nébuleuse de I'). Nébuleuse à
mes, publié entre 1890 et 1924, qui fournit, émission M16 ou NGC 6611, entourant un
avec une précision moyenne de 0,15", les brillant amas de jeunes étoiles, dans la cons-
positions de 188 048 étoiles de l'hémisphère tellation du Serpent.
boréal. AGK 2, issu d'observations photo- ENCYCL. Elle s'étend sur 30' de diamètre appa-
graphiques réalisées à partir de 1921 et pu- rent et sa distance est estimée à 7 000 années
blié de 1951 à 1958, fournit, avec une bien de lumière. Elle présente une teinte rouge
meilleure précision, les positions de près de caractéristique, due à l'hydrogène qu'elle
183 000 étoiles jusqu'à la magnitude 11, renferme, ionisé par le rayonnement des jeu-
situées entre le pôle céleste boréal et la décli- nes étoiles qu'elle entoure.
naison - 2°. AGK 3, issu d'une nouvelle
série d'observations, inclut des mesures de Airbus « Z é r o g ». Prototype (n° 3) de
mouvements propres. l'avion Airbus A-300 qui a remplacé en 1995
aire de lancement 8

la Caravelle exploitée par le CNES (à travers Airy (sir George Biddell), astronome bri-
sa filiale Novespace) pour la réalisation de tannique (Alnwick, Northumberland, 1801 -
vols* paraboliques. Londres 1892).
ENCYCL. La partie centrale de la cabine est Astronome Royal, directeur de l'observa-
complètement vide, avec des emplacements toire de Greenwich de 1835 à 1881, il sut
prévus pour l'installation de différents appa- placer cet observatoire au premier plan des
reils, et elle est capitonnée de mousse pour établissements scientifiques internationaux
éviter que les personnes appelées à y tra- et fit adopter dans toute l'Angleterre, en
vailler ne se blessent. Une campagne type 1880, le temps solaire moyen de Greenwich
comprend 3 vols en 3 jours successifs avec (GMT).
30 à 40 paraboles par vol, chaque parabole Cependant, manquant de confiance dans ses
offrant de 20 à 25 s de micropesanteur jeunes subordonnés, il négligea pendant
(10"2 g). L'Airbus A 300 « Zéro g » est le plus longtemps de prêter attention à un mémoire
gros avion du monde utilisé pour les vols concernant les perturbations d'Uranus que
paraboliques. Il offre un volume utile de lui avait soumis J. C. Adams*, ce qui valut à
300 m3 ce qui permet d'emporter 15 expé- Le Verrier d'acquérir toute la gloire de la
riences et 50 passagers. Les vols ont lieu à découvertre de Neptune.
partir de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac.
L'A 300 « Zéro g » a affectué sa 1000e para- Airy ( t a c h e d') [de G.B. Airy, qui en
bole le 28 octobre 1998. donna la théorie en 1834], Petite tache lumi-
neuse circulaire, d'éclat maximal en son
aire de lancement. Zone où sont réunis centre, entourée d'anneaux concentriques
les équipements qui autorisent la prépara- alternativement sombres et brillants (ces
tion finale et le lancement d'un véhicule derniers d'éclat rapidement décroissant),
spatial. due à la diffraction de la lumière par une
ouverture circulaire, et qui constitue l'image
aires (loi des). Loi du mouvement d'un d'un point lumineux (par exemple une
point matériel se déplaçant dans un champ étoile) donnée par un objectif.
de forces central, et selon laquelle ce mou- ENCYCL. L'observation de cette figure de dif-
vement s'effectue dans un plan contenant le fraction renseigne sur la qualité optique de
centre de forces de façon que le rayon vec- l'objectif (et de l'atmosphère située au-des-
teur, joignant le point matériel au centre de sus de l'observateur). L'angle p représente la
forces, balaie des aires égales en des temps dimension des plus fins détails que permet
égaux. Cette loi est la conséquence de la d'observer l'instrument, ou encore l'écarte-
conservation du moment angulaire du point ment angulaire minimal de deux points qu'il
en mouvement dans le champ de forces cen- permet de voir séparés l'un de l'autre : c'est
tral. C'est la deuxième loi de Kepler* (1609) la limite de résolution théorique de l'instru-
du mouvement des planètes autour du So- ment.
leil. Plus le diamètre de l'objectif est grand, plus
la limite de résolution est petite et meil-
Aire-sur-l'Adour. Commune des Landes leur est le pouvoir* séparateur de l'instru-
où le CNES a créé, en 1963, le premier cen- ment.
tre français de lâcher de ballons stratosphé-
riques. Aitken (Robert Grant), astronome améri-
ENCYCL. Les campagnes s'y déroulent chaque cain (Jackson, Californie, 1864 - Berkeley
année de mars à fin mai et de septembre à 1951).
novembre, avec une moyenne annuelle Il reste surtout célèbre pour ses observations
d'environ 40 lâchers. Durant l'été, parce que d'étoiles doubles et pour avoir publié, en
les vents en altitude se sont inversés (ils 1932, un catalogue de quelque 17 000 étoi-
soufflent alors de l'est vers l'ouest), le CNES les de ce type, le New General Catalogue of
utilise le centre de lâcher de Tallard, près de Double Stars (souvent désigné sous le nom
Gap (Hautes-Alpes), d'où partent chaque de Aitken Double Stars Catalogue [ADS]), qui
année une dizaine de gros ballons. constitue toujours un ouvrage de référence.
9 Alcyone

De 1930 à 1935, il fut directeur de l'observa- ENCYCL. C'est une très belle étoile double*
toire Lick. visuelle, dont la composante principale est
une étoile jaune-orangé de type spectral K3
AJ. Abréviation de AstronomicalJournal. et de magnitude apparente 3,2 et la compo-
sante secondaire, une étoile bleue de type
Akrab (nom arabe signifiant scorpion). spectral B9 et de magnitude apparente 5,4.
Étoile (3 du Scorpion. Magnitude apparente L'écart entre ces deux composantes est de
visuelle : 2,6. Type spectral : Bl. Distance : 35". Distance : 400 années de lumière.
500 années de lumière.
Alcântara. Base spatiale du Brésil située
al. Symbole de l'année de lumière. sur la côte atlantique, près de la ville du
même nom.
A l a m a k (de l'arabe al-naq, le lynx du dé- ENCYCL. Une première tentative de lancement
sert). Étoile y d'Andromède. de satellite, avec une fusée VLS, a échoué le
ENCYCL. Une lunette d'amateur suffit pour la 2 novembre 1997. Coordonnées géographi-
dédoubler en deux composantes, distantes ques : 2,3° S., 44,3° O.
de 10", qui offrent un contraste de couleur
particulièrement remarquable : la compo- Alcatel Space. Division du groupe indus-
sante principale, de magnitude apparente triel français Alcatel qui réunit toutes les
visuelle 2,3, apparaît orangée et la compo- activités spatiales de ce groupe ainsi que
sante secondaire, de magnitude 5,1, bleue. celles de Thomson-CSF, d'Aérospatiale et de
Ce couple a été découvert en 1777 par l'Al- Sextant.
lemand C. Mayer. Il s'agit, en fait, d'un sys- ENCYCL. Avec un effectif de 5 600 personnes
tème quadruple. Celui-ci est situé à 400 an- et un chiffre d'affaires de 10,4 milliards de
nées de lumière et se rapproche du Soleil à francs en 1998, Alcatel Space est le n° 3
raison de 12 km/s. mondial de l'industrie des sateËites et des
systèmes spatiaux. Alcatel Space conçoit et
Albategnius ou Albatenius -» Battani fabrique tous les types de satellites : com-
(al-) munications, navigation, observation de la
Terre, sciences et météorologie. C'est le
albédo n.m. (du latin albedo, blancheur). constructeur des plates-formes Spacebus
Grandeur comprise entre 0 et 1, caractéri- pour les satellites géostationnaires et Pro-
sant la proportion d'énergie lumineuse réflé- teus pour les satellites en orbite terrestre
chie ou diffusée par un corps éclairé. basse. Alcatel Space assure aussi la défini-
ENCYCL. La notion d'albédo a été introduite tion, l'exploitation et la maintenance
par l'astronome américain W.C. Bond au d'infrastructures au sol dans le domaine des
xixe s. L'albédo dépend de la longueur télécommunications, de la navigation par
d'onde et du corps considérés, Une subs- satellite et de l'observation de la Terre.
tance dont l'albédo vaudrait 1 serait un dif-
fuseur parfait, celle dont l'albédo vaudrait 0 A l c o r (de l'arabe al-ejur, le petit cavalier).
serait un absorbant parfait. Ainsi, dans le Étoile 80 de la Grande Ourse. De type spec-
domaine de la lumière visible, la neige fraî- tral A5 et de magnitude apparente 4,2, elle
che, qui renvoie presque tout le rayonne- forme avec Mizar* un couple optique célè-
ment qu'elle reçoit, a un fort albédo, voisin bre, dans la queue de la Grande Ourse. Les
de 0,9, tandis que le carbone, qui absorbe deux étoiles sont séparées l'une de l'autre
pratiquement tout le rayonnement, a un al- par une distance angulaire de 11' 50" dans le
bédo très faible, voisin de 0,05. L'albédo ciel, ce qui permet de les distinguer aisé-
d'une planète est une source précieuse d'in- ment à l'œil nu avec une bonne vue. Dans
formations sur la nature du sol et de l'atmos- l'espace, leur distance mutuelle réelle est de
phère visible de cette planète. 10 années de lumière.

Albireo (nom d'origine arabe signifiant Alcyone. Étoile r| du Taureau. Magnitude


l'oiseau). Étoile (3 du Cygne. apparente visuelle : 2,9. Type spectral : B5.
Aldébaran 10

Distance : 400 années de lumière. C'est trasensibles pour détecter la chaleur déga-
l'étoile la plus brillante de l'amas des Pléia- gée par le jet propulsif des missiles. Aux
des*. Etats-Unis, la fonction d'alerte avancée a
d'abord été remplie, dans les années 60, par
Aldébaran (de l'arabe al-dabaran, la sui- des satellites de type Midas puis ceux-ci ont
vante, parce qu'elle suit les Pléiades). Étoile été remplacés, à partir de 1971, par les
a du Taureau. Magnitude apparente vi- IMEWS (Integrated Multipurpose Early War-
suelle : 0,9. Type spectral : K5. Distance : 65 ning Satellite), placés en orbite géostation-
années de lumière. Rayon : 40 fois celui du naire. Accessoirement, ceux-ci peuvent
Soleil. C'est une géante rouge. aussi détecter les explosions nucléaires. Un
satellite stationné au-dessus de Panama sur-
Alderamin (de l'arabe al-deramin, le bras veille l'Atiantique et le Pacifique est, tandis
droit, par allusion à sa position dans la cons- qu'un second, posté au-dessus de l'océan
tellation). Étoile a de Céphée. Magnitude Indien, surveille l'autre moitié du globe.
apparente visuelle : 2,5. Type spectral : A5. Dans le cadre de leur DSP* (Defense Support
Distance : 49 années de lumière. Program), les Américains utilisent aussi des
satellites géostationnaires conjointement
Aldrin (Edwin Eugene, puis Buzz), astro- avec un réseau de stations de surveillance au
naute et officier américain (Montclair, New sol BMEWS (Ballistic Missile Early Warning
Jersey, 1930). System). Les missiles balistiques interconti-
En 1963, il est admis dans le corps des astro- nentaux sont ainsi repérés trente minutes
nautes de la NASA. Copilote de la capsule avant d'atteindre le territoire américain, ce
Gemini 12 en 1966, il effectue 59 révolu- qui double le délai de quinze minutes offert
tions autour de la Terre et plusieurs sorties par les radars terrestres les plus performants.
dans l'espace. En 1969, lors de la mission L'ex-URSS a, pour sa part, utilisé à partir de
Apollo 11, il pilote le module lunaire et est 1972 (Cosmos 520) des satellites placés sur
ainsi le second homme, après Neil Arm- des orbites elliptiques hautes (entre 600 et
strong, à poser le pied sur la Lune. En 1971, 40 000 km d'altitude), qu'ils décrivaient en
il quitte la NASA et réintègre l'armée de l'air 12 h et dont l'apogée leur valait de survoler
avec le grade de colonel, mais il se retire du à chaque révolution le territoire américain
service actif l'année suivante. durant plusieurs heures.

Alenia Spazio. Principale firme de cons- Alfraganus Farrhani (al-)


truction spatiale italienne.
ENCYCL. Cette firme, qui emploie 2 300 per- Alfvén (Hannes). physicien suédois (Nor-
sonnes, est issue du rapprochement, en rkôpping 1908).
1990, de la division spatiale d'Aeritalia, de Ses principales recherches ont porté sur les
Selenia Spazio et d'une douzaine de filiales. gaz ionisés à hautes températures et les phé-
Son siège est à Rome et elle possède des nomènes de magnéto-hydrodynamique.
établissements à Milan, Turin, Florence, Na- Il est particulièrement connu pour ses théo-
ples, Tarente, L'Aquila et Catane. Elle est ries relatives au déplacement des particules
notamment maître d'œuvre des satellites dans la magnétosphère terrestre ainsi que
européens DRS* et Artemis* et fabrique pour sa découverte des ondes - qui portent
l'élément orbital Columbus (COF*), en col- son nom - naissant et se propageant dans
laboration avec Daimler-Benz Aerospace, les plasmas.
ainsi que les satellites Globalstar*. (Prix Nobel de physique 1970.)

a l e r t e avancée. Détection la plus rapide Algénib (de l'arabe jenah al-faras> l'aile du
possible du lancement de missiles balisti- cheval, par allusion à sa position dans la
ques adverses. constellation). Étoile y de Pégase, l'un des
ENCYCL. Les satellites d'alerte avancée consti- sommets du Carré de Pégase. Magnitude ap-
tuent des spécimens de satellites militaires. parente visuelle : 2,9 (variable). Type spec-
Ils sont équipés de capteurs infrarouges ul- tral B2. Distance : 300 années de lumière.
11 Allende (météorite)

Algol (de l'arabe [ra's] at-ghul, [la tête] de massive vers la plus massive). Enfin, on a
l'ogre, par allusion à sa position dans la découvert en 1972 qu'Algol est une radio-
constellation de Persée : elle figure la tête du source et l'on présume que son rayonne-
monstre tué par Persée). Etoile (3 de Persée. ment radioélectrique provient d'une cou-
Magnitude apparente visuelle variable de ronne de gaz chauds enveloppant la
2,2 à 3,5. Distance : 93 années de lumière. composante la plus volumineuse.
ENCYCL. C'est le prototype d'une classe
d'étoiles variables*, dites binaires à éclipses. Algonquin (observatoire). Observa-
Elle comprend, en fait, deux composantes toire radioastronomique canadien, dans
de dimension et d'éclat différents (une étoile l'Ontario. Son principal instrument est un
bleue brillante de type spectral B8 et une radiotélescope à antenne parabolique entiè-
étoile orangée de type spectral K2, moins rement orientable de 46 m de diamètre, mis
lumineuse et moins massive mais plus volu- en service en 1967.
mineuse), distantes l'une de l'autre de 10,5
millions de kilomètres, qui tournent autour Alioth (de l'arabe al-'ayyuq, la queue).
de leur barycentre. Les occultations mutuel- Étoile e de la Grande Ourse. Magnitude ap-
les de ces deux étoiles provoquent une varia- parente visuelle : 1,8. Type spectral : A0.
tion de leur luminosité globale suivant une Distance : 82 années de lumière.
période de 2,867 39 j. La principale diminu-
tion d'éclat se produit quand la composante Alkaïd (de l'arabe al-qa'id, le conducteur,
de type K s'interpose devant celle de type par allusion à sa position et à une représen-
B ; une diminution beaucoup plus faible et tation ancienne de la constellation, regardée
imperceptible à l'œil nu survient quand la comme un cercueil précédé de pleureuses).
composante de type B passe devant celle de Étoile T] de la Grande Ourse. Magnitude
type K. apparente visuelle : 1,9. Type spectral : B3.
Déjà remarquée par les Hébreux, qui l'appe- Distance : 100 années de lumière. On l'ap-
laient « la tête de Satan », Algol est citée par pelle aussi Benetnasch.
Ptolémée dans l'Almageste, mais sa variation
d'éclat n'a été mentionnée pour la première Allende ( m é t é o r i t e ) . Météorite du type
fois qu'en 1669 par l'Italien G. Montanari, à chondrite* carbonée, tombée le 8 février
Bologne. 1969 près du village de Pueblito de Allende,
Cependant, c'est l'astronome amateur bri- dans l'État de Chihuahua, au Mexique.
tannique J. Goodricke qui. le premier, en ENCYCL. Elle éclata peu avant d'atteindre le
1782, nota le caractère périodique de cette sol, mais on a pu en récolter des centaines
variation et suggéra qu'elle pouvait être due de fragments - le plus gros pesant 110 kg -,
à des passages successifs d'un astre sombre éparpillés sur quelque 150 km2 et représen-
devant l'étoile. Cette hypothèse reçut une tant une masse totale de plus de 2 t. La
brillante confirmation un siècle plus tard, en découverte, dans certaines inclusions de
1889, lorsque l'Allemand H.K. Vogel mit en cette météorite, d'une douzaine d'éléments
évidence un déplacement alternatif des raies chimiques (oxygène, magnésium, calcium,
du spectre d'Algol, qui prouvait l'existence etc.) présentant des anomalies isotopiques,
d'un compagnon invisible tournant autour c'est-à-dire des différences de composition
du barycentre du système. En 1906, le Russe isotopique par rapport à celle qu'ils ont sur
Belopolsky a découvert, grâce à des varia- la Terre, non explicables par des processus
tions du spectre, la présence d'une troisième agissant à l'intérieur du système solaire, a
composante, tournant autour des deux fourni des contraintes nouvelles aux modè-
autres en 1,862 an. On a pu établir qu'il les de formation du système solaire. Il est
s'agit d'une étoile de type spectral Fl, gravi- désormais généralement admis que les élé-
tant à une distance moyenne de 400 mil- ments caractérisés par des anomalies isoto-
lions de kilomètres des deux composantes piques auraient été créés par nucléosyn-
principales. L'étude du spectre d'Algol a ré- thèse*, puis injectés dans la nébuleuse
vélé aussi un transfert de matière entre les solaire lors de l'explosion de supernovae*
deux composantes principales (de la moins voisines.
Almageste 12

A l m a g e s t e (ar. al-midjisti; du gr. megistos fractures parallèles orientées N.E.-S.O. Dans


[biblos], très grand [livre]). Traité composé sa partie est, la sonde américaine Magellan a
par Claude Ptolémée* sous le règne d'Anto- mis en évidence, à l'aide de son radar ima-
nin le Pieux et résumant les connaissances geur, un groupe de sept dômes volcaniques
astronomiques et mathématiques de l'Anti- de 25 km de diamètre et de 750 m d'altitude
quité. Cet ouvrage contient, outre l'exposé chacun, qui s'étend sur plus de 100 km.
d'un système du monde géocentrique, un
traité complet de trigonométrie rectiligne et Alphard (de l'arabe al-fard, la solitaire, par
sphérique, un catalogue de 1 022 étoiles, des allusion à l'absence d'étoiles brillantes dans
recherches sur les distances du Soleil et de la son voisinage). Étoile a de l'Hydre femelle.
Lune, une méthode pour calculer les éclipses Magnitude apparente visuelle : 2,0. Type
et la description des instruments d'astrono- spectral : K2. Distance : 180 années de lu-
mie usités à cette époque. mière. On l'appelle aussi Minchir.

A l m a z (en russe, diamant). Satellites russes Alpheratz (nom d'origine arabe). Étoile a
de très grandes dimensions, comparables d'Andromède Sirrah
aux stations Saliout, pesant environ 20 t et
servant à l'observation de la Terre par ima- Alphonse. Cirque lunaire, dans la région
gerie radar. Le premier exemplaire a été centrale de l'hémisphère de la Lune visible
lancé en juillet 1987, sous le nom de Cos- de la Terre. Coordonnées : 13,5° S., 3° O.
mos 1870. Almaz 1 a été mis en orbite en Diamètre : 118 km. Nom international : Al-
mars 1991. phonsus.
ENCYCL. En 1958 et 1959, l'astronome soviéti-
almicantarat n.m. (de l'arabe almuquan- que N.A. Kozyrev a observé au-dessus du
tara, l'astrolabe). Cercle de la sphère céleste, piton central du cratère une nuée rougeâtre
parallèle à l'horizon. On dit aussi cercle ou dont les caractéristiques spectrales semblent
parallèle de hauteur. pouvoir être expliquées par la présence de
gaz raréfiés contenant du carbone, issus des
Alnaïr (nom arabe signifiant la brillante). roches superficielles et ionisés sous l'effet
Étoile a de la Grue. Magnitude apparente du rayonnement solaire ultraviolet. -* phé-
visuelle : 1,7. Type spectral : B5. Distance : nomène lunaire transitoire
100 années de lumière.
Alphonsines (tables). Tables astronomi-
Alnilam. Étoile e d'Orion. Magnitude ap- ques dressées en 1252, sur l'ordre du roi de
parente visuelle : 1,7. Type spectral : B0. Castille Alphonse X le Sage (1221-1284), par
Distance : 2 000 années de lumière. des astronomes chrétiens, juifs et surtout
arabes, pour remplacer celles de Ptolémée.
Alpes (vallée des). Grande vallée lu-
naire, qui coupe la chaîne des Alpes ; au Altaïr (de l'arabe al-nars al-tatr, l'aigle vo-
nord-est de la mer des Pluies. Longueur : lant). Étoile a de l'Aigle. Magnitude appa-
130 km. Largeur : 7 à 18 km. Nom interna- rente visuelle : 0,8. Type spectral : A7. Dis-
tional : Vallis Alpes. tance : 16,8 années de lumière.
ENCYCL. Son diamètre représente 1,6 fois en-
Alpes. Chaîne de montagnes, sur la Lune, viron celui du Soleil, mais sa surface est net-
entre la mer du Froid et la mer des Pluies. tement plus chaude (8 100 K) et elle est
Nom international : Montes Alpes. environ 11 fois plus lumineuse. Avec Deneb
et Véga, elle forme un triangle d'étoiles
Alpha du C e n t a u r e a Centauri brillantes facilement repérable en été aux
latitudes de la France (les trois « belles de
Alpha Regio. Haut plateau de l'hémi- l'été »).
sphère Sud de Vénus, centré par 25° S. et
5° F C'est l'une des régions volcaniques de Altaïr (du nom de l'étoile la plus brillante
Vénus. Elle est traversée par de nombreuses de la constellation de l'Aigle, qui se trouve
13 Amalthée

au zénith du cosmodrome de Baïkonour, le technique trouve aujourd'hui ses principales


soir, en été). Quatrième mission spatiale ha- applications en géodésie, en géophysique et
bitée réalisée en collaboration entre la en océanographie. Seasat, Topex-Poséi-
France et la Russie. don
ENCYCL. Parti de Baïkonour le 1 er juillet 1993,
en compagnie de deux cosmonautes russes, aluminiage n.m. Synonyme de aluminisa-
J.-P. Haigneré* a rejoint le surlendemain la tion.
station orbitale Mir. Il était chargé de mettre
en oeuvre une dizaine d'expériences portant aluminisation n.f. Opération par laquelle
sur la physiologie humaine, la biologie, s'effectue le dépôt d'une fine couche réflec-
l'étude des fluides et des matériaux, et la trice d'aluminium sur la surface optique
technologie. Son retour au sol a eu lieu le d'un miroir de télescope.
22 juillet. ENCYCL. Le miroir est placé dans une enceinte
où l'on fait le vide ; au-dessus, on vaporise à
altazimutal, e adj. Synonyme de azimu- l'aide d'un courant électrique quelques fils
tal, e. Ce terme tend à se substituer à celui d'aluminium ; la vapeur formée se condense
d'azimutal, mais c'est un anglicisme formé à à la surface du miroir sous l'aspect d'une
partir des mots anglais altitude (hauteur) et couche brillante, de quelques micromètres
azimuth (azimut). d'épaisseur.

altimétrie spatiale. Technique de me- aluminure n.f. Synonyme de aluminisa-


sure d'altitude au moyen de satellites artifi- tion.
ciels.
ENCYCL. La surface moyenne des océans ter- alunir v.i. Se poser sur la Lune. Verbe pros-
restres peut être cartographiée avec une crit par l'Académie française et l'Académie
grande précision (inférieure à 10 cm) par des sciences.
mesure au temps de propagation des impul-
sions émises par un radar embarqué et réflé- A m a l t h é e . Satellite de Jupiter (n° V), dé-
chies par la surface de l'eau. D'autres para- couvert en 1892 par l'Américain E. Bamard.
mètres de surface comme l'intensité du vent C'est un astéroïde sombre et rougeâtre, de
ou la forme des vagues sont aussi mesura- forme irrégulière. Demi-grand axe de son
bles. Inaugurée en 1973 (sur Skylab), cette orbite : 181 300 km. Période de révolution
Principe de l'altimétrie spatiale

satellite Seasat
amarrage 14

sidérale : 0,498 j. Dimensions : 262 x 146 galaxies eux-mêmes se rassemblent souvent


x 134 km. en formant d'immenses superamas* qui
s'étendent parfois sur 100 millions d'années
a m a r r a g e n.m. Jonction d'engins spatiaux de lumière ou plus. Les amas de galaxies
dans l'espace. Pour cette acception, l'emploi semblent s'être formés assez tôt dans l'his-
à'arrimage est incorrect. toire de l'Univers, quelques milliards d'an-
nées au maximum après le Big* Bang. Les
a m a s n.m. Groupe de galaxies (amas de amas proches seraient les plus anciens et
galaxies) ou d'étoiles d'une même galaxie auraient atteint un état d'équilibre stable,
(amas stellaire) liées par leur attraction gra- tandis que les plus lointains seraient des
vitationnelle mutuelle. L'observation révèle structures « jeunes », encore en évolution.
l'existence de très nombreux amas d'étoiles Initialement irréguliers et peuplés en majo-
ou de galaxies. rité de galaxies spirales, les amas se concen-
AMAS STELLAIRES. L'étude de notre galaxie et treraient progressivement et se peupleraient
des galaxies voisines a révélé l'existence de dans leur région centrale de galaxies ellipti-
deux types d'amas stellaires : dans le halo* ques ou lenticulaires (phénomène de ségré-
galactique, des amas globulaires, qui ras- gation morphologique).
semblent jusqu'à plusieurs centaines de mil-
liers d'étoiles, toutes très âgées, en formant a m a t e u r n.m. et adj. Personne qui effec-
des systèmes sphériques très concentrés de tue des observations astronomiques pour
60 à 300 années de lumière de diamètre ; et, son simple plaisir.
au voisinage du disque galactique, des amas ENCYCL. Il y a dans le monde des dizaines de
galactiques (ou amas ouverts), groupements milliers d'astronomes amateurs, souvent re-
assez faiblement concentrés de quelques groupés en associations. Avant l'ère spatiale,
centaines d'étoiles jeunes. Les étoiles d'un ae nombreuses découvertes concernant la
même amas ont une origine commune. Les Lune, le Soleil ou les planètes ont été l'œu-
étoiles très jeunes forment souvent des vre d'amateurs. Dans certains domaines,
groupes diffus appelés associations*. Les pro- comme la recherche des comètes et l'étude
priétés globales des amas globulaires varient des étoiles variables, la contribution des
selon les galaxies. amateurs reste très importante. D'une façon
Parmi les amas globulaires les plus remar- générale, les amateurs, par leur nombre et
quables du halo de notre galaxie figurent M leur répartition sur la Terre, contribuent à
3 des Chiens* de Chasse, M 13 d'Hercule*, assurer une surveillance globale du ciel.
œ du Centaure* et 47 Toucan* ; les amas Cette veille mondiale autorise parfois des
ouverts les plus spectaculaires sont les Hya- découvertes d'intérêt majeur, comme celles
des* et les Pléiades*. d'étoiles subissant des phénomènes explo-
AMAS DE GALAXIES. Sur des distances se comp- sifs (novae, supernovae). Enfin, les amateurs
tant en millions d'années de lumière, la dis- jouent un rôle primordial dans la diffusion
tribution des galaxies n'apparaît pas uni- du savoir astronomique.
forme, mais on observe que celles-ci tendent
à former de vastes concentrations de ma- A m b a r t s o u m i a n (Viktor Amazaspo-
tière. On connaît à présent plusieurs dizai- vitch), astrophysicien arménien (Tiflis, au-
nes de milliers d'amas de galaxies ; ceux-ci jourd'hui Tbilissi, 1908 - Biourakan, 1996).
revêtent des formes très variées et peuvent Directeur de l'observatoire de Biourakan de
contenir jusqu'à plusieurs milliers de mem- 1946 à 1988, il a découvert les associations
bres. On les classe en deux types princi- stellaires, apporté une contribution fonda-
paux : les amas riches, ou réguliers, à mentale à leur étude dynamique ainsi qu'à
concentration centrale et symétrie sphéri- celle des amas ouverts et a été le premier à
que, où prédominent les galaxies elliptiques soupçonner l'existence des phénomènes ex-
ou lenticulaires, et les amas pauvres, ou irré- plosifs dans les noyaux des galaxies.
guliers, sans concentration centrale ni symé-
trie sphérique, avec des galaxies de tous A m e r i c a n Association of Variable
types en proportions variables. Les amas de Stars Observers (AAVSO). La plus
15 analemmatique

importante association d'observateurs revenir sur la terre ferme, leur entraînement


d'étoiles variables du monde, fondée en prend en compte l'éventualité d'un amerris-
1911. sage accidentel dont la simulation a lieu près
ADRESSE : 25 Birch Street, Cambridge, Massa- de Moscou.
chusetts 02138, USA.
A m o r . Astéroïde 1221, découvert en 1932
American Astronomical Society par le Belge E. Delporte, prototype d'un
(AAS). Société fondée en 1899, aux États- groupe de petites planètes qui peuvent
Unis, pour contribuer au progrès et à la pro- s'approcher fortement de la Terre. Distances
motion de l'astronomie. Elle rassemble plus extrêmes au Soleil : 162 et 413 millions
de 5 000 membres, astronomes profession- de km. Période de révolution sidérale :
nels pour la plupart, et publie plusieurs jour- 2,67 ans. Plus courte distance possible à la
naux scientifiques. Terre : 16 millions de km. Diamètre estimé :
ADRESSE : 2000 Florida Avenue NW, Suite 300, 800 m.
Washington DC 20009, USA.
amplificateur de brillance ou de lu-
A m e r i c a n Ephemeris and Nautical minance. Synonyme d'intensificateur
Almanac. Recueil annuel d'éphémérides d'image.
publié de 1855 à 1980 par le United States
Naval Observatory. Depuis 1981, il est rem- A m s a t (abréviation de radioAMateur SATel-
placé par Y Astronomical Almanac. lite corporation). Organisation internationale
créée en 1969 dans le but de soutenir les
A m e r i c a n Institute of Aeronautics efforts des radioamateurs du monde entier.
and Astronautics (AIAA). Société ENCYCL. Son siège se trouve aux États-Unis,
américaine d'astronautique, fondée en 1930 mais elle compte des ramifications dans
sous le nom dAmerican Interplanetary Society, presque tous les pays. Ses activités principa-
devenue en 19311'American Rocket Society, et les concernent la diffusion d'informations
qui a pris son nom actuel en 1963 après sa techniques et la réalisation des satellites OS-
fusion avec une organisation similaire, {'Ins- CAR*. On estime à un million le nombre de
titute ofAerospace Sciences. radioamateurs dans le monde (dont 10 000
en France) : 20 % sont considérés comme
A m é r i q u e du Nord (nébuleuse). Né- actifs et 1 % (soit 10 000 d'entre eux) utilise-
buleuse diffuse NGC 7000, dans la constel- raient les liaisons par satellite.
lation du Cygne, à 3° à l'ouest de l'étoile
Deneb, et dont la forme rappelle celle de A N A E . Sigle de Académie* Nationale de
l'Amérique du Nord. l'Air et de l'Espace.
ENCYCL. C'est une région complexe formée
de nébuleuses à émission, par réflexion, et à analemmatique adj. Relatif à l'ana-
absorption. Découverte en 1786 par W. lemme, qui utilise l'analemme. Cadran so-
Herschel*, elle a été photographiée pour la laire analemmatique : cadran solaire plan sur
première fois en 1890 par M. Wolf*. S'éten- lequel l'heure se lit à l'intersection d'une
dant sur environ 1°, elle est tout juste per- ellipse graduée et de l'ombre d'un style rec-
ceptible à l'œil nu dans les conditions les tiligne qui, en fonction de la déclinaison du
plus favorables. Distance : 2 300 années de Soleil, est déplacé parallèlement à lui-même
lumière. en s'appuyant à la fois sur l'axe du monde et
sur un diamètre quelconque de l'ellipse.
amerrissage n.m. Retombée d'un vais- ENCYCL. Le cadran analemmatique a été décrit
seau spatial dans une étendue d'eau, en gé- pour la première fois par Vaulezard en 1640.
néral un océan. Le modèle le plus répandu est le cadran azi-
ENCYCL. Les États-Unis ont toujours récupéré mutal, dont le style vertical est déplacé sur
en mer leurs capsules habitées (Mercury, le petit axe de l'ellipse (confondu avec la
Gemini et Apollo). Quant aux cosmonautes ligne de midi). Il en existe un beau spéci-
russes, dont les capsules sont conçues pour men, restauré en 1756 par J. Lalande, devant
analemme 16

l'église de Brou, à Bourg-en-Bresse (Ain) ; un Andoya. Centre de lancement de fusées-


autre se trouve à Montpellier (Hérault). sondes situé dans le nord de la Norvège.
ENCYCL. Depuis sa mise en service, en 1962,
a n a l e m m e n.m. Projection cylindrique plus de 600 tirs y ont été effectués. La créa-
verticale (orthographique) des cercles de dé- tion d'une base pour lanceurs de microsatel-
clinaison et des cercles horaires de la sphère lites polaires est en projet. Coordonnées
céleste, qui fournit le canevas des cadrans géographiques : 69,3° N., 16° E.
solaires dits « analemmatiques ».
André-Deshays (Claudie), médecin et
analyse spectrale. Synonyme de spec- spationaute française (Le Creusot 1957).
troscopie. Sélectionnée comme spationaute par le
CNES en 1985, elle devient-le 17 août 1996
Ananke. Satellite de Jupiter (n° XII) décou- - la première Française à partir dans l'es-
vert en 1951 par l'Américain S. Nicholson. pace, au cours de la mission Cassiopée*.
Demi-grand axe de son orbite : 21 200 000
km. Période de révolution sidérale : 631 j. A n d r o m e d a (-ae). Nom latin de la cons-
Diamètre : 20 km environ. tellation d'Andromède (abrév. And).

Ananoff (Alexandre), écrivain et conféren- A n d r o m è d e (en latin Andromeda, -ae),


cier français d'origine russe (Tiflis, auj. Tbi- constellation boréale.
lissi, Géorgie, 1910-Paris 1992). ENCYCL. Ses trois étoiles les plus brillantes,
Il fut un ardent propagandiste de l'astronau- Sirrah* (a), Mirach* (P) et Alamak* (y), sont
tique à ses débuts. Enthousiasmé, à l'âge de pratiquement alignées dans le prolongement
dix-huit ans, par la lecture d'un ouvrage de de la diagonale du Carré de Pégase, dont Sir-
Tsiolkovski, il consacre la première partie de rah marque le sommet supérieur gauche.
sa vie à tenter d'attirer l'attention des scien- Parmi les nombreuses curiosités célestes vi-
tifiques et d'éveiller la curiosité du grand sibles dans la constellation, on peut citer
public sur les possibilités de la propulsion aussi l'étoile R And, une variable du type
par réaction et les voyages interplanétaires. Mira* dont l'éclat fluctue en 409 j avec une
En 1950, il organise à Paris le premier amplitude telle que sa magnitude apparente
congrès international d'astronautique et pu- oscille entre 6,5 et 14,5. L'étoile Z And est le
blie l'Astronautique, ouvrage longtemps prototype des étoiles symbiotiques*. Un
considéré comme une référence en la ma- système de trois planètes a été détecté en
tière. A la fin des années 50, il cesse toute 1999 autour de l'étoile Upsilon d'Andro-
activité d'ordre spatial et se tourne vers l'his- mède, distante de 43 années-lumière. Enfin,
toire de l'art. la constellation abrite la célèbre galaxie M
31, souvent appelée « galaxie d'Andro-
A n a x a g o r e , philosophe grec (Clazomè- mède ».
nes 500 - Lampsaque 428 av. J.-C.).
En supposant que la Lune, de même nature A n d r o m è d e (galaxie d'). Galaxie per-
que la Terre, emprunte sa lumière au Soleil, ceptible à l'œil nu, par nuit pure et très som-
il parvint à expliquer correctement les éclip- bre, dans la constellation d'Andromède,
ses de Lune, par le passage de cet astre dans dans le prolongement de la ligne formée par
l'ombre de la Terre. les étoiles (3 et jiAnd, à 6° environ au N. de (3
And.
Anaximandre, philosophe et astronome ENCYCL. Mentionnée pour la première fois au
grec (Milet v. 610 - v. 547 av. J.-C.). xe s. par l'astronome persan al-Sufî, qui la
Il aurait découvert l'obliquité de l'écliptique signale comme un « petit nuage céleste »,
et, le premier, reconnu que le ciel paraît elle fut observée pour la première fois à la
tourner autour de l'étoile Polaire. lunette le 15 décembre 1612 par l'Allemand
Simon Marius, qui lui trouva une ressem-
And. Abréviation de Andromeda, désignant blance avec une chandelle vue à travers de la
la constellation d'Andromède. corne transparente. Ch. Messier, dans son
17 Ankaa

Catalogue des nébulosités célestes (1781), l'a lise également l'appellation chambre sourde).
répertoriée sous le n° 31, d'où sa désigna- ENCYCL. Les chambres anéchoïques sont utili-
tion courante sous le matricule M 31. Sa sées pour simuler dans une enceinte fermée,
véritable nature n'a été établie qu'en 1924 c'est-à-dire à l'abri des intempéries, les
lorsque l'Américain E. Hubble*, à l'aide du conditions de l'espace libre.
télescope de 2,54 m de diamètre de l'obser-
vatoire du mont Wilson, parvint à la résou- Angara. Lanceur lourd russe dont la mise
dre en étoiles : pour la première fois était en service est prévue vers 2005.
ainsi démontrée l'existence de systèmes ENCYCL. Cette fusée à deux ou trois étages
stellaires extérieurs à notre galaxie. On sait à sera lancée de Plessetsk et capable de placer
présent qu'il s'agit d'une galaxie spirale de 261 de charge utile en orbite basse autour de
même type que la nôtre (type Sb), dotée de la Terre ou 4,5 t sur l'orbite géostationnaire.
bras spiraux bien prononcés, avec une Le premier étage fonctionnera avec un mé-
condensation centrale d'un développement lange d'oxygène et de kérosène ; les deux
moyen. Son diamètre est évalué à 160 000 autres étages, cryotechniques, avec un mé-
années de lumière et l'on estime qu'elle ras- lange d'oxygène et d'hydrogène liquides.
semble environ 400 milliards d'étoiles. Si-
tuée à une distance de 2 900 000 années de angle de phase phase
lumière, c'est l'objet céleste le plus lointain
visible à l'œil nu. Elle constitue la galaxie la angle horaire -» horaire
plus importante du Groupe* local. Elle est
accompagnée de deux petites galaxies satel- anglo-australien (observatoire). Ob-
lites elliptiques : M 32 (NGC 221) et NGC servatoire fondé par les gouvernements
205. A la différence de la plupart des ga- d'Australie et du Royaume-Uni, et implanté
laxies, qui s'éloignent de nous, le décalage sur le site de l'observatoire de Siding*
des raies de son spectre vers le bleu, inter- Spring, en Nouvelle-Galles du Sud (Austra-
prété comme un effet Doppler-Fizeau, indi- lie). Ses deux principaux instruments sont le
que qu'elle se rapproche, avec une vitesse télescope anglo-australien de 3,90 m
radiale de 275 km/s. d'ouverture, mis en service en 1975, et un
Des observations effectuées en 1993, à l'aide télescope de Schmidt de 1,20 m, installé par
du télescope spatial Hubble et du télescope le Royaume-Uni en 1973.
Canada-France-Hawaii, ont montré que son
noyau possède une structure complexe. La a n g s t r ô m n.m. (de A.J. Angstrôm, physi-
galaxie semble comporter deux noyaux sé- cien suédois [1814-1874]). Unité de mesure
parés par une distance de 5 années de lu- de longueur (symb. Â), utilisée particulière-
mière environ. Curieusement, c'est le moins ment pour la mesure des longueurs d'onde,
brillant des deux qui correspond au centre et valant un dix-milliardième de mètre, soit
de rotation de la galaxie. L'autre pourrait ÎO"10 mètre.
être ce qui subsiste d'une petite galaxie qui a
été « cannibalisée » par M 31. L'étude du Anik. Satellites canadiens géostationnaires
mouvement des étoiles dans la région nu- de télécommunications intérieures. Cinq gé-
cléaire suggère que celle-ci abrite un volumi- nérations de ces satellites ont été lancées :
neux trou noir dont la masse représente Anik A (1972-1975), Anik B (1978), Anik C
quelques dizaines de millions de rois celle (1982-1985), Anik D (1982-1984) et Anik E
ou Soleil. (1991). La génération suivante, Anik F, est
attendue vers 2003-2004.
Andromédides. Autre nom des Biélides.
animaux dans l'espace biologie spa-
anéchoïque adj. Chambre anéchoïque : tiale
local dont les parois recouvertes d'un maté-
riau absorbant ne réfléchissent pas les Ankaa. Etoile a du Phénix. Magnitude ap^
ondes électromagnétiques ou les ondes parente visuelle : 2,4. Type spectral : KO.
acoustiques (dans ce dernier cas, on uti- Distance : 78 années de lumière.
anneau d'astéroïdes 18

anneau d'astéroïdes. Synonyme de année cosmique cosmique


ceinture* d'astéroïdes.
année de lumière. Unité de longueur
anneau de crêpe. Nom couramment (symb. al) équivalant à la distance* parcou-
donné à l'anneau C de Saturne, en raison de rue en un an par la lumière dans le vide, soit
son aspect sombre. environ 9,461.10 12 km. On dit couramment,
mais abusivement, année-lumière.
anneau de diamant. Phénomène lumi-
neux observable immédiatement avant ou A n n é e géophysique internationale
après la phase de totalité d'une éclipse* to- (AGI). Ensemble de recherches, coordon-
tale de Soleil, quand la photosphère solaire nées à l'échelle mondiale, menées entre
s'apprête à disparaître derrière la Lune ou juillet 1957 et décembre 1958, lors d'une
vient de réapparaître, et brille à la manière période d'activité solaire maximale, en vue
d'un anneau de diamant à cause des aspéri- d'une meilleure connaissance des propriétés
tés du relief lunaire. physiques de la Terre et des interactions
entre le Soleil et notre planète.
anneau n.m. Zone approximativement cir- ENCYCL. L'AGI permit de réaliser de nom-
culaire de matière, peuplée d'une multitude breuses observations simultanées, portant
de petits corps solides se déplaçant chacun sur divers phénomènes géophysiques, de-
avec sa vitesse propre, que l'on observe puis un grand nombre de zones du globe,
autour des grosses planètes du système so- surtout celles délaissées jusqu'alors comme
laire. les régions polaires, en particulier l'Antarcti-
ENCYCL. Grâce aux sondes américaines Voya- que. Sa préparation stimula puissamment la
ger, on sait à présent que les quatre grosses recherche spatiale, les Etats-Unis et l'URSS
planètes extérieures du système solaire (Ju- ayant annoncé dès juillet 1955 qu'ils lance-
piter*, Saturne*, Uranus* et Neptune*) sont raient chacun un satellite artificiel à l'occa-
entourées, dans leur plan équatorial, d'un sion de l'AGI. Les avatars du programme
système complexe d'anneaux. Ceux-ci pré- Vanguard*, choisi pour représenter la contri-
sentent toutefois des caractéristiques extrê- bution américaine à l'AGI, valurent à l'URSS
mement différentes d'une planète à l'autre : d'être, à la surprise générale, la première
ainsi, ceux d'Uranus sont très sombres, puissance à mettre en orbite un satellite,
parce que constitués vraisemblablement de Spoutnik* 1. Mais c'est le premier satellite
poussières carbonées, tandis que ceux de américain, Explorer* 1, qui permit l'une des
Saturne sont très brillants, parce que formés découvertes les plus importantes de l'AGI :
de blocs recouverts ou à base de glace. Les celle des ceintures* de Van Allen. L'AGI fut
dimensions de leurs constituants sont égale- également l'occasion pour des nations telles
ment très variables (de la taille d'une pous- que la France, le Royaume-Uni, le Japon, le
sière à plusieurs mètres). Enfin, leur struc- Canada et l'Australie de développer des pro-
ture est souvent irrégulière et semble grammes de fusées-sondes pour l'explora-
modelée par l'attraction gravitationnelle de tion de la haute atmosphère. C'est ainsi que
petits satellites. la France développa la version AGI de la
fusée-sonde Véronique, qui pouvait empor-
Les anneaux de Neptune présentent des zo-
ter une charge utile de 60 kg à 210 km d'alti-
nes plus denses, détectées indirectement de-
tude.
puis la Terre à la faveur de l'occultation de
certaines étoiles, ce qui avait conduit à sup-
poser l'existence d'arcs de matière autour ae année n.f. Période de révolution de la Terre
Neptune plusieurs années avant le survol de autour du Soleil, ou durée conventionnelle
la planète par la sonde Voyager 2. L'une des qui en est voisine. Par extension, période de
nombreuses énigmes que posent les an- révolution de toute autre planète autour du
neaux est celle de savoir s'ils sont des rési- Soleil : année martienne, vénusienne, etc.
dus fossiles de la formation des planètes ou ENCYCL. La valeur approchée de l'année peut
le résultat d'un processus d'évolution par être évaluée de diverses manières. L'année
fracture et agrégation successives. sidérale est la durée de la révolution de la
19 anomalie

Terre mesurée par rapport aux étoiles : c'est leurs antiparticules, les positrons. Les obser-
l'intervalle de temps au bout duquel le So- vations effectuées alors par le télescope
leil, dans son mouvement apparent par rap- français Sigma installé à bord du satellite
port aux constellations, se retrouve en face russe Granat ont permis pour la première
des mêmes étoiles. Elle vaut 365,256 3 j., fois de localiser la source avec une précision
soit 365 j 6 h 9 min 9,5 s. suffisante pour l'identifier à une source de
L'année tropique est l'intervalle de temps rayonnement X dur déjà connue,
compris entre deux équinoxes de printemps. 1E1740.7-2942, située à 1° environ (quelque
Elle est un peu plus courte que l'année sidé- 300 années de lumière) du centre dynami-
rale car, du fait de la précession*, le point que de notre galaxie.
vernal* rétrograde lentement sur l'éclipti- Des observations ultérieures ont montré
que. Mais c'est l'année des saisons, sur la- l'existence, à l'emplacement de la source de
quelle se fonde le calendrier. Elle vaut ap- rayonnement y, d'une source compacte
proximativement 365,242 2 j, soit 365 j 5 h d'ondes radio, de laquelle partent deux jets
48 min 46 s. Si le calendrier était établi de matière symétriques, longs de plus de 3
d'après l'année sidérale, on assisterait à une années de lumière chacun. Les corrélations
dérive progressive des saisons : celles-ci, au entre les variabilités des rayonnements X et
fil des siècles, couvriraient des mois diffé- radio ont prouvé sans ambiguïté que ces
rents. émissions proviennent d'un même objet.
Les astronomes utilisent encore l'année ano- L'ensemble des données d'observation sug-
malistique, intervalle de temps séparant gère que le Grand Annihilateur est un petit
deux passages consécutifs de la Terre au trou noir de masse comparable à celle des
périhélie de son orbite. Elle vaut 365,259 6 j, étoiles, plongé dans un nuage de gaz très
soit 365 j 6 h 13 min 53 s. Elle est plus dense et entouré d'un disque de matière
longue que l'année sidérale de 4 min 43 s. En provenant soit d'une étoile compagnon de
effet, le grand axe de l'orbite terrestre, joi- faible masse, soit du nuage moléculaire en-
gnant l'aphélie au périhélie, tourne lente- vironnant. Des instabilités thermiques dans
ment dans le plan orbital en pivotant autour le disque induiraient la production massive
du Soleil ; ce déplacement du périhélie s'ef- de paires électron-positron. Une fraction de
fectue dans le même sens que la révolution celles-ci s'annihilerait à proximité du trou
de la Terre et atteint 11,3" par an; pour noir ; le reste des particules chargées
revenir au périhélie, la Terre, au terme d'une s'échapperaient en deux jets perpendiculai-
année sidérale, doit donc parcourir encore res au disque, à des vitesses proches de celle
sur son orbite ce petit arc supplémentaire. de la lumière, et émettraient des ondes ra-
Pour les besoins de la vie courante, l'année dio, par effet synchrotron*, en interagissant
doit comporter un nombre entier de jours. avec un champ magnétique. Freinées par le
C'est pourquoi on utilise l'année civile, de gaz du nuage moléculaire, ces paires élec-
365 ou 366 j, qui débute le 1er janvier et tron-positron s'annihileraient finalement à
s'achève le 31 décembre. -• calendrier quelque 3 années de lumière de l'objet cen-
tral, pour donner naissance à l'émission de
Annihilateur (Grand). Nom donné à rayonnement y variable enregistrée depuis
une puissante source de rayonnement y pro- la fin des années 1970.
che du centre de la Galaxie.
ENCYCL. Cette source variable a été mise en annulaire adj. -* éclipse (de Soleil)
évidence par diverses observations effec-
tuées à l'aide de ballons ou de satellites. Le anomal, e adj. Queue anomale, synonyme
nom de « Grand Annihilateur » lui a été de antiqueue.
donné par l'Américain M. Leventhal à la
suite d'une émission particulièrement in- anomalie n.f. Angle caractéristique du
tense, observée le 13 octobre 1990, dont mouvement d'un corps qui décrit une orbite
l'énergie, proche de 511 keV, correspondait elliptique.
à celle que libère l'annihilation (c'est-à-dire ENCYCL. L'anomalie vraie est l'angle formé par
la destruction mutuelle) d'électrons avec le rayon vecteur du corps et la direction du
anomalistique 20

périhélie de son orbite (ligne joignant le dicales (Orthostatisme, Illusion, Viminal 92,
foyer au périhélie). L'anomalie moyenne est Nausicaa 1, Biodose et Immunologie 92),
l'angle analogue pour un corps hypothéti- deux sur la physique (Alice et Supraconduc-
que qui décrirait son orbite dans le même teur), deux sur la technologie spatiale (Exeq
temps que le corps réel mais avec une vi- et Microaccéléromètre). La masse totale de
tesse angulaire uniforme. L'anomalie excen- l'instrumentation correspondante représen-
trique est un angle compté à partir du centre tait environ 300 kg.
de l'orbite, qui permet d'exprimer la lon-
gueur variable du rayon vecteur en fonction Antennes (les). Appellation courante de
du demi-grand axe de l'orbite et de son la paire de galaxies en interaction NGC
excentricité. Il existe une relation entre 4038/4039, dans la constellation du Cor-
l'anomalie moyenne et l'anomalie excentri- beau, en raison des deux longs filaments
que, connue sous le nom d'équation de Ke- incurvés de matière qui s'en détachent, au
pler. nord et au sud. Distance : 63 millions d'an-
nées de lumière. Longueur des filaments :
anomalistique adj. -* année 100 000 années de lumière.

A N P C N . Sigle de Association Nationale anthropique (principe). L'un des prin-


pour la Protection du Ciel Nocturne. cipes de la cosmologie moderne, selon le-
quel l'existence de l'homme impose a poste-
A N S (sigle de Astronomische Nederlands Sa- riori des conditions nécessaires à la structure
telliet satellite néerlandais d'astronomie). de l'Univers.
Premier satellite hollandais, mis en orbite le ENCYCL. D'un point de vue strictement théo-
30 août 1974 par une fusée américaine rique, il est possible de concevoir de nom-
Scout. On lui doit notamment la découverte, breux modèles d'univers, qui diffèrent par
en 1975, des sursauts* X. leurs propriétés physiques et par les valeurs
de certaines constantes fondamentales. Le
Ant. Abréviation de Antlia, désignant la principe anthropique faible pose que seuls
constellation de la Machine pneumatique. certains de ces modèles sont compatibles
avec l'existence d'êtres intelligents. Cette
a n t a p e x n.m. Point de la sphère céleste formulation ne suscite guère de controver-
diamétralement opposé à l'apex*. ses parmi les cosmologistes ; toutefois, cer-
tains n'accordent qu'une faible importance
A n t a r è s (du grec anti Ares, rival de Mars, à ce principe, tandis que d'autres le considè-
par allusion à sa couleur rougeâtre, analogue rent comme fondamental, estimant qu'un
à celle de la planète Mars). Etoile a du Scor- grand nombre des propriétés locales ou glo-
pion. Magnitude apparente visuelle : 1 (va- bales de l'Univers peuvent se déduire du fait
riable). Type spectral : Ml. Distance : 700 que nous existons.
années de lumière. Beaucoup plus discuté, et récusé par certains
spécialistes, le principe anthropique fort,
A n t a r è s (du nom de l'étoile la plus formulé par l'astrophysicien anglais Bran-
brillante de la constellation du Scorpion). don Carter, postule, en s'appuyant sur
Troisième mission spatiale habitée réalisée l'abondance de phénomènes naturels appa-
en coopération entre la France et l'URSS remment fortuits qui ont rendu possible
(puis la CEI). l'émergence de la vie, que l'Univers « de-
ENCYCL. Elle a fait suite à PVH (1982) et Ara- vait » conduire à l'apparition de l'homme au
gatz (1988). Parti de Baïkonour le 27 juillet cours de son évolution.
1992, en compagnie de deux cosmonautes
russes, Michel Tognini (3e spationaute fran- Anthrorack. 1. Programme de recherches
çais) a rejoint le surlendemain la station or- de l'Agence spatiale européenne sur la phy-
bitale Mir. Il y a séjourné jusqu'au 10 août, siologie humaine en micropesanteur. 2.
se consacrant principalement à dix expérien- Équipement à usages multiples conçu pour
ces : six portaient sur les recherches biomé- des études diverses sur le cœur, les pou-
21 Apian

mons, les muscles, le sang, etc., des astro- Antlia (-ae). Nom latin de la constellation
nautes. Le premier séjour dans l'espace de ce de la Machine pneumatique (abrév. Ant).
véritable laboratoire médical spatialisé a eu
lieu du 26 avril au 6 mai 1993, en tant qu'élé- Antoniadi (Eugène), astronome français
ment de la charge utile de la mission alle- d'origine grecque (Istanbul 1870 - Meudon
mande D2 du Spacelab. dans la soute 'de la 1944).
navette américaine. Il fut un observateur hors pair des surfaces
planétaires, en particulier celles de Mars et
anti-g adj. inv. Se dit d'un équipement qui de Mercure, dont il a laissé de très nom-
atténue les effets des accélérations et de la breux dessins effectués à l'oculaire de la
pesanteur, comme le pantalon porté par les grande lunette de l'observatoire de Meudon.
pilotes de chasse ou par les spationautes de Ses observations contribuèrent à montrer
retour sur Terre. que les canaux de Mars n'étaient que des
illusions d'optique.
antimatière n.f. Forme de matière consti-
tuée de particules de masse égale mais de Ap J. Abréviation de AstrophysicalJournal.
charge opposée à celles des particules cor-
respondantes de la matière ordinaire. Apennins. Chaîne de montagnes, sur la
ENCYCL. Bien que les théories actuelles décri- Lune, formant une partie du bord oriental
vant les particules et leurs interactions res- de la mer des Pluies. Nom international :
pectent la symétrie matière/antimatière, Montes Apenninus.
l'Univers semble être formé essentiellement
de matière. Des indices de la présence d'an- apesanteur n.f. Synonyme de impesan-
timatière ont toutefois été décelés locale- teur. Terme déconseillé en raison du risque
ment (notamment à proximité du centre de de confusion auditive entre la pesanteur et
notre galaxie) par des émissions de rayonne- l'apesanteur.
ment gamma imputables à des réactions
d'annihilation mutuelle d'électrons et de po- apex n.m. (mot latin signifiant pointe, som-
sitons (anti-électrons). Faut-il admettre que met). Point de la sphère céleste, situé dans la
l'Univers était primitivement constitué à constellation d'Hercule, vers lequel se dépla-
parts égales de particules et d'antiparticules cent le Soleil et le système solaire par rap-
et que son évolution a détruit cette symétrie port aux étoiles voisines, à une vitesse de
initiale ? Ou bien renferme-t-il des îlots 19,6 km/s. Coordonnées approximatives :
d'antimatière qui rétabliraient globalement a = 18 h 00 min; 8 = +30°, a et 5 étant
la parité ? La seconde hypothèse apparaît respectivement l'ascension droite et la décli-
moins probable que la première. naison.

antiqueue n.f. Traînée lumineuse, généra- aphélie n.m. (du grec apo, loin, et hêlios,
lement courte et étroite, apparaissant par- soleil). Point de l'orbite d'un corps tournant
fois, par un effet de perspective, dans le autour du Soleil où la distance de ce corps
prolongement du noyau d'une comète, en au Soleil est maximale, CONTR. : périhélie.
direction du Soleil, à l'opposé de la queue Par extension, cette distance elle-même.
principale, SYN. : queue anomale
ENCYCL. Elle est due à la lumière diffusée par Aphrodite Terra. L'une des principales
des poussières localisées autour du plan or- régions montagneuses de Vénus, près de
bital de la comète et s'éloignant du Soleil l'équateur de la planète.
suivant une trajectoire fortement déviée en ENCYCL. Sa superficie est comparable à celle
arrière du rayon vecteur. de l'Afrique. Elle s'étend sur près de 3 000
km de long et culmine, dans sa partie ouest,
antisolaire adj. Direction antisolaire : direc- à plus de 5 000 m d'altitude.
tion opposée à celle du Soleil, pour un obser-
vateur donné. Lueur antisolaire : synonyme Apian ou Apianus (Peter Bienewitz ou
de Gegenschein. Bennewitz, dit Petrus), mathématicien, géo-
aplanétisme 22

graphe et astronome allemand (Leisnig, (planètes, comètes), aphélie. Le terme s'em-


Saxe, 1495 - Ingolstadt 1552). ploie plus spécialement dans le cas des étoi-
Célèbre pour ses cartes et ses ouvrages d'as- les doubles, CONTR. : périastre.
tronomie richement illustrés, il observa la
comète de Halley lors de son retour de 1531 apogée n.m. (du grec apo, loin, et geos,
et, à cette occasion, fut avec Fracastor le terre). Point de l'orbite d'un satellite de la
premier à remarquer, en Europe, que les Terre où la distance de ce corps à la Terre est
queues cométaires sont dirigées à l'opposé maximale. Par extension, point de l'orbite
du Soleil. Il fut aussi l'un des premiers à d'un corps quelconque du système solaire
suggérer, dans sa Cosmographie (1524), de où la distance de ce corps à la Terre est
déterminer les longitudes d'après l'étude des maximale, CONTR. : périgée.
mouvements de la Lune. Par extension, cette distance elle-même.

aplanétisme n.m. Qualité d'un système Apollo. Astéroïde 1862, découvert en 1932
optique ne présentant pas d'aberration géo- par l'Allemand Reinmuth, perdu, puis re-
métrique pour un point objet situé à faible trouvé en 1973, prototype d'un groupe de
distance de l'axe de l'instrument, c'est-à-dire petites planètes dont l'orbite coupe celle de
tel que tous les rayons lumineux issus d'un la Terre.
même point objet vont se rencontrer au ENCYCL. Distances extrêmes au Soleil : 97 et
même point image. 343 millions de km. Période de révolution
ENCYCL. L'aplanétisme exige, d'une part, que sidérale : 1,78 an. Plus courte distance possi-
les rayons issus d'un point lumineux situé ble à la Terre : 3,7 millions de km. Diamètre
sur l'axe optique de l'instrument convergent estimé : 2,1 km.
vers un point unique de l'axe (stigmatisme
sur l'axe ou suppression de l'aberration Apollo. Programme américain d'explora-
sphérique) et, d'autre part, que cette qualité tion humaine de la Lune décidé en 1961 par
optique de stigmatisme se conserve pour le président Kennedy et qui s'est achevé en
des points voisins de l'axe. On démontre 1972.
que les lentilles à face sphérique ont un apla- ENCYCL. Le programme Apollo avait comme
nétisme assez bon. En revanche, les miroirs objectif le débarquement d'astronautes sur
paraboliques ne sont pas aplanétiques ; le la Lune avant 1970. Ce qui n'était au départ
champ de netteté des télescopes à miroir qu'un défi politique destiné à rétablir aux
parabolique est donc très limité. yeux du monde la suprématie technologi-
Pour réaliser un télescope aplanétique, il que des Etats-Unis, sérieusement entamée
faut recourir à des miroirs hyperboliques. par le succès des premiers vols spatiaux so-
—• Ritchey-Chrétien (télescope) viétiques, s'est transformé en une fantasti-
que aventure industrielle et technologique
aplatissement n.m. Paramètre sans di- de 25 milliards de dollars, à laquelle ont
mension, caractérisant la non-sphéricité collaboré de près ou de loin 20 000 firmes et
d'un astre en rotation, égal à la variation 350 000 personnes.
relative d'une grandeur (distance au centre, Le vaisseau Apollo comprenait trois com-
pesanteur) entre l'équateur et les pôles de partiments : 1) un module de commande
cet astre. Pour une planète, l'aplatissement conique de 61, destiné à assurer le transport
est le rapport (a-b)/a de la différence des aller-retour de 3 astronautes entre la Terre et
rayons mesurés à l'équateur (a) et au pôle une orbite circumlunaire ; 2) un module de
(b), au rayon à l'équateur. service cylindrique de 23 t accroché à l'ar-
rière du précédent et contenant tous les sys-
apoastre n.m. Point de l'orbite d'un corps tèmes de servitude et de propulsion néces-
céleste gravitant autour d'un autre où la dis- saires pour le voyage autour de la Lune ; 3)
tance des deux corps est maximale. un module lunaire de 15 t, destiné à la des-
ENCYCL. L'apoastre d'une orbite autour de la cente, au séjour sur la Lune et à la remontée
Terre (Lune, satellites artificiels) s'appelle en orbite de 2 astronautes. Le module de
apogée, celui d'une orbite autour du Soleil commande et le module de service restaient
23 Aqr

Profil de vol type d'une mission lunaire Apollo (Apollo 15, 1971)

solidaires (formant un vaisseau unique, le apparent, e adj. Caractérise un paramètre


module de commande et de service) jusqu'à physique (diamètre, éclat, magnitude...) ou
l'ultime phase de vol, quand le module de cinématique (vitesse, trajectoire...) d'un as-
commande prenait son autonomie pour ren- tre tel qu'il est perçu ou observé.
trer dans l'atmosphère terrestre. Le module
lunaire comprenait un étage de descente de appulse n i . (du latin appulsus, approche).
10 t, abandonné sur la Lune, et un étage de Rapprochement apparent sur la sphère cé-
remontée de 5 t, largué dans l'espace après leste d'une étoile avec la Lune ou une pla-
que ses deux occupants eussent réintégré le nète, dans lequel l'étoile passe au voisinage
module de commande et de service en or- immédiat du limbe de la Lune ou de la pla-
bite autour de la Lune. nète sans être occultée.
De juillet 1969 à décembre 1972, six mis-
sions Apollo ont permis à 12 astronautes de
séjourner au total près de 12,5 j sur la Lune, Aps. Abréviation de Apus, désignant la
dont 80 h 18 min hors de leur vaisseau spa- constellation de l'Oiseau de Paradis.
tial, de parcourir 92,3 km à la surface de
l'astre et de rapporter sur la Terre 2 196 apside n.f. (du grec apsis, -idos, voûte).
échantillons de roches lunaires représentant Apoastre ou périastre d'une orbite. Ligne des
une masse totale de 381,7 kg. C'est lors du apsides : droite joignant l'apoastre au périas-
vol Apollo 11 qu'eut lieu, le 20 juillet 1969, tre d'une orbite.
le premier atterrissage sur la Lune d'un vais-
seau piloté, à bord duquel se trouvaient Neil
Armstrong et Edwin AIdrin. Apus (-odis). Nom latin de la constella-
tion de l'Oiseau de Paradis (abrév. Aps).
Apollo-Soyouz ASTP
Aql. Abréviation de Aquila, désignant la
aposélène n.m. (du grec apo, loin, et sêlêne, constellation de l'Aigle.
lune). Point de l'orbite d'un corps tournant
autour de la Lune où la distance de ce corps Aqr. Abréviation de Aquarius, désignant la
à la Lune est maximale, CONTR, : périsélène. constellation du Verseau.
Aquarides 24

Aquarides. Essaim de météorites* ou mé- M. Manarov (dans l'espace depuis le 21 dé-


téores associés observables autour du 4 mai cembre 1987). Le 9 décembre, Volkov et
(e Aquarides) ou du 5 août (t Aquarides), Chrétien travaillent environ six heures à
dont le radiant se situe dans la constellation l'extérieur de Mir (à l'époque, c'est la plus
du Verseau. longue sortie extravéhiculaire) pour mettre
en place les expériences Échantillons et
Aquarius (-ii). Nom latin de la constella- ERA (structure déployable qui ne cédera
tion du Verseau (abrév. Aqt). que sous les coups de pied de Volkov). Le
spationaute français revient sur terre le
Aquila (-ae). Nom latin de la constella- 21 décembre 1988 (sa mission a duré
tion de l'Aigle (abrév. Aqt). 26 jours), accompagné de Titov et Mana-
rov, lesquels, partis 366 jours plus tôt, éta-
A r a . î. Nom latin de la constellation de blissent un nouveau record de durée dans
l'Autel (abrév. Ara). 2. Abréviation de Ara, l'espace.
-ae, désignant la constellation de l'Autel.
A r a g o (François), astronome, physicien et
Arabsat. Organisation de communica- homme politique français (Estagel, Rous-
tions par satellites, créée en 1976 par la Li- sillon, 1786 - Paris 1853).
gue arabe. C'est à l'Observatoire de Paris, où il passa
ENCYCL. Elle a pour mission d'acquérir les sa- la plus grande partie de sa vie et dont il
tellites, véhicules de lancement et moyens fut directeur des observations en 1834,
de contrôle et d'opérations pour l'exploita- puis directeur de 1843 à sa mort, qu'il effec-
tion d'un système de télécommunications tua la plupart de ses recherches scientifi-
propre aux pays de la Ligue arabe (21 pays ques. Ses travaux personnels intéressant
en 1995). Son siège est à Riyad. Trois géné- l'astronomie ont été principalement des
rations de satellites Arabsat se sont succédé applications de ses autres recherches (en
depuis 1985. polarimétrie et photométrie notamment) à
la physique solaire, stellaire et atmosphé-
Aragatz. Deuxième mission spatiale habi- rique.
tée réalisée en coopération franco-soviéti- On lui doit d'avoir discerné, dès 1839, l'im-
que. portance que prendrait la photographie en
ENCYCL. Décidée formellement en octobre astronomie ; c'est à son initiative que Fizeau
1986, lors des rencontres d'Erevan, en Ar- et Foucault obtinrent, le 7 décembre 1845, le
ménie, la mission Aragatz (du nom du plus premier daguerréotype du Soleil. Sa contri-
haut sommet de cette ancienne république bution à l'astronomie a été marquée essen-
soviétique) comprendra finalement le séjour tiellement par ses talents de pédagogue, de
d'un spationaute français pendant plus de vulgarisateur, d'administrateur et d'organi-
trois semaines dans la station orbitale Mir, sateur. Le cours public d'astronomie du Bu-
une sortie extravéhiculaire et l'exécution reau des longitudes qu'il assura de 1813 à
d'un important programme d'expériences 1846 connut une grande affluence et fut à
biomédicales (Echographie, Minilab, Physa- l'origine de son Astronomie populaire
lie, Viminal et Circé) - complétées par des (1854-1857 ; 4 tomes), constituant une ency-
mesures au sol (Tissu osseux et Lymphocy- clopédie extrêmement documentée de l'as-
tes) - et technologiques (Amadeus, Ercos, tronomie de l'époque. A l'Académie des
Échantillons, ERA) mettant en œuvre près sciences, il fit accepter en 1825 la présence
de 600 kg d'instruments. des journalistes aux séances, et fit créer les
Sélectionné en juillet 1986, en même temps Comptes rendus, publiés depuis 1835.
que Michel Tognini, son remplaçant, Jean-
Loup Chrétien décolle de Baïkonour le araignée n.f. 1. Support du miroir secon-
26 novembre 1988, à bord de Soyouz daire d'un télescope. 2. Disque très découpé
TM-7, aux côtés des cosmonautes soviéti- s'adaptant sur le tympan d'un astrolabe* et
ques A. Volkov et S. Krikalev. Le 28, ils rejoi- indiquant, à l'aide d'index, les positions des
gnent la station où les accueillent V. Titov et étoiles brillantes.
25 ARD

A r a t o s , poète grec (Soles, Cilicie, v. 315 - nome anglais J. N. Lockyer sur l'orientation
en Macédoine, v. 240 av. J.-C.). Il est l'auteur des pyramides d'Égypte. L'Américain Ge-
d'un poème didactique, les Phénomènes, rald Hawkins lui a donné un nouvel essor au
consacré à l'astronomie et à la météorologie, cours des années 1960 avec ses recherches
où, pour la première fois, les constellations concernant l'ensemble mégalithique de Sto-
sont désignées par des noms empruntés à la nehenge. Ce domaine reste un champ de
mythologie grecque. controverses en raison du caractère souvent
fragmentaire et ambigu des éléments sur
arbalestrille n.f. Instrument ancien de vi- lesquels se fondent les recherches. méga-
sée qui servait à mesurer la hauteur des lithe
astres au-dessus de l'horizon. Il aurait été
inventé au xive siècle par le savant juif Levi A r c t u r u s (du gr. arctos oura, à la queue de
ben Gerson, dit Gersonides. SYN. : bâton de l'Ourse, parce qu'elle se situe dans le pro-
Jacob. longement de la queue de la Grande Ourse).
Étoile a du Bouvier, la quatrième des plus
a r c n.m. Concentration de matière affec- brillantes du ciel et la plus brillante du ciel
tant une portion d'un anneau planétaire. boréal. Magnitude apparente visuelle :
Des arcs ont été détectés dans les anneaux - 0,06. Type spectral : K2. Distance : 37 an-
de Neptune* ainsi que dans certains an- nées de lumière. Rayon: 26 fois celui du
neaux de Saturne* et d'Uranus*. Arc gravita- Soleil. C'est la première étoile à avoir été
tionnel : arc lumineux observable autour du observée en plein jour (Morin, 1635) et dont
cœur d'un amas de galaxies et que l'on inter- on ait déterminé le mouvement propre (Hal-
prète comme l'image d'une galaxie plus ley, 1718).
lointaine déformée par l'attraction gravita-
tionnelle de l'amas, conformément à la ARD (sigle de Atmospheric Reentry Demons-
théorie de la relativité* générale. -> lentille trator, démonstrateur de rentrée atmosphéri-
gravitationnelle, mirage gravitationnel que). Capsule spatiale expérimentale, inha-
bitée et de conception simple, dont l'Agence
Arcadia Planitia. Plaine de l'hémisphère spatiale européenne a décidé la réalisation
nord de Mars. en 1994 et qui a été lancée le 21 octobre
1998 lors du 3e vol de qualification de la
A r c e t r i (observatoire d'astrophysi- fusée Ariane 5.
que d'). Observatoire fondé en 1872 sur la ENCYCL. De forme conique, rappelant celle
colline d'Arcetri, au sud de Florence, en Ita- des capsules Apollo*, avec un diamètre de
lie, à proximité de la maison où Galilée 2,8 m, une longueur de 2 m et une masse
passa les dernières années de sa vie. voisine de 2 800 kg, le véhicule ARD a été
ENCYCL. Longtemps spécialisé dans l'étude du réalisé par une équipe de 22 contractants
Soleil, Arcetri comporte une tour* solaire, appartenant à neuf pays européens, sous la
mise en service en 1925, dont l'objectif a maîtrise d'œuvre d'Aerospatiale*. Largué
une longueur focale de 18 m. Un télescope dans l'espace après l'extinction de l'étage
infrarouge de 1,5 m d'ouverture a été ins- principal cryotechnique du lanceur et avant
tallé en Suisse sur le Gornergrat, près de l'aËumage de son étage à propergol stocka-
Zermatt, à plus de 3 000 m d'altitude. ble, il a suivi une trajectoire suborbitale ba-
listique d'environ 800 km d'apogée et, au
a r c h é o a s t r o n o m e n.m. Spécialiste d'ar- terme d'un vol d'environ 1 h 30, est rentré
chéoastronomie. dans l'atmosphère, puis, freiné par trois pa-
rachutes, a amerri dans l'océan Pacifique où
a r c h é o a s t r o n o m i e n.f. Étude de l'acti- il a été récupéré. Le vol de l'ARD avait pour
vité astronomique des civilisations ancien- principaux objectifs de valider la capacité de
nes grâce aux vestiges qui en subsistent (mo- l'Europe à maîtriser les problèmes aérother-
numents, documents écrits, etc.). modynamiques liés à la rentrée dans l'at-
ENCYCL. L'archéoastronomie a débuté il y a mosphère d'un véhicule spatial récupérable
environ un siècle avec les études de l'astro- (notamment par la mise au point de techno-
Arecibo 26

logies de protection thermique appropriées) la première comète pour laquelle on a pu


et de lui permettre d'acquérir une expé- estimer la taille des poussières éjectées, à
rience opérationnelle en matière de naviga- partir de l'étude de leurs trajectoires dans la
tion, de pilotage, de guidage le long d'une queue.
trajectoire de rentrée et de récupération.
aréographie n.f. (de Ares, dieu grec de la
Arecibo (radiotélescope d'). Radioté- Guerre, à qui les Romains assimilèrent leur
lescope paraboloïdal américain de 305 m de dieu Mars, et -graphie). Etude descriptive de
diamètre (le plus grand du monde), installé la surface de la planète Mars.
dans une dépression naturelle du sol, au
N.-E. de Porto Rico, et mis en service en Argelander (Friedrich Wilhelm August),
1963. astronome allemand (Memel 1799 - Bonn
ENCYCL. La surface collectrice, constituée d'un 1875).
assemblage de 38 778 panneaux d'alumi- Directeur de l'observatoire de Bonn (1837),
nium de 1 m sur 2 m chacun, ajustés à moins il a laissé une oeuvre fondamentale pour
de 1 mm près, couvre plus de 73 000 m 2 . l'astronomie stellaire. Il contribua à déve-
L'équipement de réception est disposé sur lopper l'étude des étoiles variables, et ses
une plate-forme mobile suspendue à 130 m observations confirmèrent l'existence des
au-dessus du sol grâce à un jeu de câbles mouvements propres stellaires ainsi que le
supportés par trois pylônes. En déplaçant déplacement du système solaire dans la Ga-
convenablement cette nacelle, on parvient à laxie. Enfin, on lui doit le plus important
utiliser l'instrument dans un champ d'envi- catalogue d'étoiles jamais réalisé, le Borner*
ron 20° autour du zénith. L'adjonction d'un Durchmusterung et l'atlas céleste correspon-
réflecteur secondaire suspendu à 135 m au- dant.
dessus du collecteur principal donne à l'ins-
trument, depuis 1998, de nouvelles possibi- A r g o -> Navire
lités et lui permet de fonctionner sur une
gamme de fréquences beaucoup plus large, Argos. Système français de localisation et
s'étendant de 300 MHz à 10 GHz. Exploité de collecte de données par satellite.
par l'université Cornell, ce radiotélescope ENCYCL. Fruit d'une coopération entre la
est utilisé non seulement comme récepteur, France (CNES) et les États-Unis (NASA,
pour l'étude de radiosources célestes, mais NOAA), ce système - pour lequel un proto-
aussi comme émetteur. radarastrono- cole d'accord a été signé en 1974 et recon-
mie duit en 1986 - permet de localiser des pla-
Il a servi à émettre, le 16 novembre 1974, sur tes-formes (fixes ou mobiles), ou balises,
la fréquence de 2 380 MHz, en direction des dispersées à travers le monde et de collecter
étoiles de l'amas M13 de la constellation les informations qu'elles émettent.
d'Hercule, distant de 25 000 années de lu- Le système Argos comprend :
mière, le premier message radio jamais en- - une multitude de plates-formes (terrestres,
voyé par l'humanité à l'adresse d'autres civi- maritimes ou aériennes), parfois de très fai-
lisations du cosmos. ble encombrement, qui réalisent diverses
mesures (température, pression...) et en dif-
Arend-Roland ( c o m è t e ) [1957III], Co- fusent les résultats par radio (sur 401,65
mète découverte le 8 novembre 1956 à l'ob- MHz);
servatoire d'Uccle (Belgique) par Arend et - deux satellites météorologiques NOAA,
Roland. héliosynchrones, qui reçoivent et retrans-
ENCYCL. Dans la deuxième quinzaine d'avril mettent ces données ;
1957, elle atteignit une magnitude voisine - trois stations de réception et deux centres
de 0, tandis que sa queue de poussières de traitement (Toulouse et Largo, Etats-
s'étendait sur environ 30° (le sixième de la Unis) qui récupèrent les données et les dis-
voûte céleste). Le 25 avril, date à laquelle la tribuent aux utilisateurs. Principales applica-
Terre traversa le plan de son orbite, elle pré- tions : l'étude des océans (54 % des balises),
senta un beau spécimen d'antiqueue*. C'est le suivi d'animaux (17 %), la surveillance
27 Ariane

d'équipements (6 %), l'hydrologie (6 %), la plan de l'orbite* de la planète ou de la co-


pêche (5 %), la météorologie (4 %), le suivi mète, entre les directions, par rapport au
d'expéditions, les courses de voiliers, etc. Soleil, du point vernal et du périhélie de
La précision de la localisation peut être d'en- l'orbite.
viron 300 m et les deux tiers des résultats
sont mis à la disposition des utilisateurs A r g y r e Planitia. Grand bassin d'impact
moins d'une heure après leur collecte par le circulaire de 900 km de diamètre, dans l'hé-
satellite. misphère sud de Mars.
Le service est opérationnel depuis octobre
1978, grâce au lancement, depuis cette date, Ari. Abréviation de Aries, désignant la cons-
d'une douzaine de satellites successifs. tellation du Bélier.
Depuis 1986, la société CLS en assure l'ex-
ploitation. Ariane. Lanceur spatial européen.
Au 1er janvier 1999, 6 000 balises, réparties ENCYCL. C'est sans doute parce qu'ils ont su
sur le globe, utilisaient le système, au profit tirer les leçons des échecs répétés du pro-
d'environ 300 organisations différentes dans gramme Europa* que les pays européens ont
le monde. développé avec succès le lanceur Ariane.
Un équipement de deuxième génération, HISTORIQUE. Réunis à Bruxelles, le 31 juillet
Argos 2, plus performant, a été installé sur 1973, pour une conférence spatiale euro-
NOAA 15 lancé en mai 1998. La génération péenne, les ministres des pays concernés
suivante, Argos 3, actuellement à l'étude, acceptent la proposition française de déve-
permettra - à partir de 2002/2003 - aux uti- lopper un lanceur lourd de satellites se sub-
lisateurs de « dialoguer » avec leurs balises. stituant au projet Europa III, à l'étude depuis
deux ou trois ans. Ainsi naît le programme
a r g u m e n t n.m. Quantité déterminée dont LIII-S (lanceur de 3e génération de substitu-
dépendent une équation, une inégalité ou tion), ultérieurement rebaptisé Ariane.
un élément quelconque du mouvement d'un Cette décision traduit la volonté européenne
astre. Argument (de latitude) du périhélie : l'un de se doter d'une capacité indépendante de
des éléments orbitaux d'une planète ou lancement pour ses propres satellites scien-
d'une comète, égal à l'angle, compté dans le tifiques et d'applications, et de s'assurer une

Les six versions du lanceur Ariane 4

Ariane 40 Ariane 42 P Ariane 44 P Ariane 42 L Ariane 44 LP Ariane 44 L

charge utile en orbite de transfert géostationnaire

2 130kg 2 970kg 3 530 kg 3 560 kg 4310kg 4 900 kg


Ariane 28

CARACTÉRISTIQUES : (20,1 %) en financent la majeure partie. Plus


hauteur totale : 50,67 m de cinquante sociétés industrielles euro-
diamètre de l'étage
principal : 5,45 m péennes sont impliquées.
DIFFÉRENTES VERSIONS. La conception d'Ariane
coiffe est fondée sur une technologie qui a fait ses
preuves en Europe. Les deux premiers éta-
satellite ges sont équipés de moteurs à ergols stockâ-
composite mes (UDMH et peroxyde d'azote) dont le
supérieur développement avait atteint un stade
avancé quand le nouveau lanceur fut décidé.
La France et l'Allemagne avaient déjà acquis
l'expérience de la propulsion cryotechnique,
à hydrogène et oxygène liquides, utilisée
a équipements
pour le troisième étage.
otage à propergol Par la suite, pour faire face à la concurrence
s t o c k a b l e (EPS) - internationale, l'Agence spatiale euro-
péenne (ESA) décidera diverses améliora-
tions (allongement des réservoirs et de la
coiffe, utilisation de propulseurs d'appoint,
etc.) dans le but d'accroître les performances
d'oxygène
liquide
du lanceur, ce qui conduira aux versions
Ariane 2, 3 et 4. Le développement des dif-
composite férentes versions est réalisé par l'ESA qui en
inférieur confie la maîtrise d'œuvre au CNES tandis
étage qu'Aerospatiale est architecte industriel.
principal L'ESA a confié à Arianespace (société créée
cryotechnique
(EPC)
en 1980) la responsabilité de la production,
des ventes et des lancements des exemplai-
étage res opérationnels dès leur qualification.
d'accélération
à poudre
Ariane 4. C'est la version de base du lanceur
(EAP) Ariane. Ses trois étages contiennent respec-
tivement 144, 34 et 8 t d'ergols. Hauteur :
47,7 m ; masse au décollage : 210 t ; perfor-
mances en orbite de transfert géostation-
naire (GTO) : 1 850 kg. Onze exemplaires
lancés entre le 24 décembre 1979 (LOI) et le
22 février 1986 (V16). Deux échecs : L02
(23 mai 1980) e t L 0 5 (10 septembre 1982).
Ariane 1. Cette version dérive de la précé-
moteur Vulcain tuyère dente par quelques modifications dont la
principale est l'allongement du troisième
Ariane 5 étage (qui emporte 10,7 t d'ergols). Hau-
teur : 49 m ; masse au décollage : 220 t ;
performances (GTO) : 2 175 kg. Six exem-
part du marché international des lanceurs plaires lancés entre le 31 mai 1986 (VI8, seul
spatiaux. échec) et le 2 avril 1989 (V30).
Dix États européens (Allemagne, Belgique, Ariane 3. C'est la version précédente flan-
Danemark, Espagne, France, Italie, Pays- quée de deux propulseurs d'appoint à pou-
Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse) partici- dre (PAP). Grâce au dispositif Sylda, elle
pent au programme de développement du peut emporter simultanément deux satelli-
lanceur dont le coût (hors aléas techniques tes de taille moyenne. Masse au décollage :
fixés à 20 %) est estimé à 2 060 millions de 2401 ; performances (GTO) : 2 700 kg. Onze
francs (aux conditions économiques de exemplaires lancés entre le 4 août 1984
1973). La France (63,8 %) et l'Allemagne
29 Ariane

(VIO) et le 12 juillet 1989 (V32). Un échec : dre ; poussée unitaire maximale : 6 700 kN) ;
VI5 (12 septembre 1985). - d'un composite supérieur, dont la configu-
Ariane 4- Diverses modifications (allonge- ration varie selon la mission (lancement
ment du premier étage qui emporte 226 t simple ou multiple), comprenant un étage
d'ergols, nouvelle case à équipements, struc- supérieur à ergols stockables, la case à équi-
ture SPELDA, coiffe de grand diamètre...) pements, les adaptateurs des charges utiles
conduisent à cette version qui existe en six et la coiffe (diamètre : 5,4 m).
modèles différant les uns des autres par le Hauteur: 51,3 m; masse; environ 750 t;
nombre (0, 2 ou 4) et le type des propulseurs performances : de 5 900 kg (lancement dou-
d'appoint ajoutés au premier étage. ble) à 6 800 kg (lancement simple) en orbite
La désignation du lanceur Ariane 4 est com- de transfert géostationnaire, de 19 à 20,5 t
plétée par un chiffre qui indique le nombre en orbite basse.
de propulseurs et une lettre (L pour liquides Trois vols de qualification ont été effectués :
ou P pour poudre) qui donne leur nature. Par 501 (4 juin 1996, échec), 502 (30 octobre
exemple, Ariane 44LP désigne une version 1997, succès) et 503 (21 octobre 1998, succès).
mixte à quatre propulseurs (deux à liquides L'exploitation commerciale d'Ariane 5 a dé-
et deux à poudre). marré en 1999.
Cette diversification permet de proposer à L'ESA, le CNES et Arianespace préparent
la clientèle la version la plus économique et dès à présent une adaptation du lanceur
la mieux appropriée à ses besoins. Ariane 5 aux évolutions du marché de la
Hauteur : de 54,1 à 58,4 m selon la coiffe prochaine décennie : les satellites de télé-
utilisée ; masse : de 243 t (Ariane 40) à 480 t communications géostationnaires consti-
(Ariane 44L) ; performances (GTO) : de tueront toujours l'essentiel du marché, avec
2 130 à 4 900 kg (soit l'équivalent de deux l'apparition d'une classe de gros satellites.
satellites lourds). Les différentes améliorations et modifica-
Premier lancement : 15 juin 1988. Au 31 tions proposées pour adapter le lanceur et le
décembre 1998, quatre-vingt-quatre exem- faire évoluer sont les suivantes :
plaires avaient été lancés (trois échecs : V36, • Perfo2000 : ce programme d'Ariane-
te 22 février 1990 ; V63, le 24 janvier 1994 ; space a pour objectif l'augmentation des
et V70, le 1er décembre 1994). performances d'Ariane 5 en transfert géo-
BILAN ET PERSPECTIVES. Au 31 décembre 1998, stationnaire d'environ 300 kg (de 5 970 kg à
l'utilisation de cent quinze exemplaires du 6 300 kg) pour l'an 2000.
lanceur Ariane avait permis de placer sur • Ariane-5 Evolution : ce programme, dé-
orbite environ 160 satellites. cidé à la réunion du Conseil de l'ESA de
Ariane 5. Afin de s'adapter à l'évolution du Toulouse en 1995, a pour objectif d'aug-
marché du transport spatial, Arianespace menter les performances d'Ariane 5 en
utilise - depuis 1999 - un nouveau lanceur, transfert géostationnaire de 1 400 kg (de
Ariane 5. Sa mise en œuvre devrait se faire 5 970 kg à 7 400 kg) par augmentation de la
avec une période de recouvrement avec performance du moteur Vulcain et l'allége-
Ariane 4 d'environ trois ans. ment de certaines structures. Le premier vol
Ariane 5 est d'une conception tout à fait est actuellement prévu pour la mi-2002.
nouvelle (il ne dérive pas des lanceurs précé- • Ariane-5 Plus dont la première tranche,
dents), dont le développement a été décidé décidée lors du Conseil de l'ESA réuni à
par les ministres européens à La Haye, en Bruxelles en juin 1998, a pour objectif le
novembre 1987. développement de deux versions améliorées
Il est constitué : d'Ariane 5 :
- d'un composite inférieur, identique pour -Ariane-5V (versatile) qui utilisera le
toutes les missions, comprenant un étage même étage inférieur que celui d'Ariane 5
principal cryotechnique (diamètre : 5,4 m), Evolution ainsi qu'un étage à propergol stoc-
contenant 158 t d'ergols et équipé du mo- kable réallumable. Sa performance sera de
teur Vulcain, et deux étages d'accélération à 7 400 kg en orbite de transfert géostation-
poudre latéraux (hauteur : 30 m, diamètre : naire.
3 m, masse unitaire : 2701 dont 237 de pou- -Ariane-5C (cryotechnique) qui aura
Arianespace 30

un étage supérieur cryotechnique et réallu- récents. Ceux-ci correspondent peut-être à


mable. Dans un premier temps, le moteur des épanchements de « magma » gelé prove-
HM7B d'Ariane 4 sera utilisé pour une capa- nant de l'intérieur. Ces dépôts eux-mêmes
cité sur l'orbite de transfert géostationnaire sont, par endroits, creusés de vallées sinueu-
portée à 91 en 2002 (l'étage non réallumable ses dont l'interprétation (failles ou coulées
sera appelé ESC-A). Ensuite, un nouveau de glace) reste controversée.
moteur cryotechnique à haute performance
sera développé pour une performance dé- Ariel. Satellites scientifiques britanniques
passant 11 t en orbite de transfert géosta- lancés aux Etats-Unis par des fusées améri-
tionnaire en 2006 (l'étage ainsi réallumable caines de 1962 à 1979.
et plus économique sera appelé ESC-B). ENCYCL. On désigne souvent ces satellites par
le sigle UK (United Kingdom). Six ont été
Arianespace. Société commerciale privée lancés. Les quatre premiers eurent pour mis-
de transport spatial. sion d'étudier l'ionosphère, les deux der-
ENCYCL. Créée le 26 mars 1980 par 50 action-
niers furent consacrés à l'astronomie X*.
naires (36 industriels européens des secteurs Ariel 5, lancé en 1974, est l'un des premiers
aérospatial et électronique, 13 banques et le satellites ayant permis de cartographier les
Centre national d'études spatiales), elle as- sources célestes de rayonnement X.
sure le financement et la maîtrise d'œuvre
de la production des lanceurs Ariane, la Aries (-etis) Nom latin de la constellation
commercialisation du service de lancement du Bélier (abrév. Art).
et la conduite des opérations de lancement Ariétides. Essaim de météorites ou mé-
de ces fusées et, au travers de sa filiale S3R,
téores associés observables autour du 7 juin,
la couverture des risques pendant la phase
dont le radiant se situe dans la constellation
de lancement. Son capital social est de 2 088
du Bélier.
millions de francs ; ses effectifs avoisinent
330 personnes. Elle détient plus de 50 % du Aristarque (de S a m o s ) , astronome
marché mondial des lancements commer- grec (Samos 310-v. 230 av. J.-C.).
ciaux à destination de l'orbite géostation- Il fut le premier à tenter de déterminer, par
naire. Fin 1998, elle avait lancé depuis sa des mesures astronomiques, le diamètre du
création 149 satellites, dont 132 de commu- Soleil et de la Lune et leur distance par rap-
nications. port à la Terre. Malgré l'imprécision de ses
mesures, il put ainsi établir que le Soleil était
Ariel. Satellite d'Uranus (n° I) découvert en nettement plus volumineux que la Terre. Il
1851 par le Britannique W. Lassell. Demi- émit alors l'hypothèse du mouvement de la
grand axe de son orbite : 191 000 km. Pé- Terre et des autres planètes autour du Soleil,
riode de révolution sidérale : 2,520 j. Diamè- dix-huit siècles avant Copernic*.
tre : 1 160 km. Densité moyenne : 1,67.
ENCYCL. Sa surface a été photographiée en Aristarque. Cirque lunaire, dans l'océan
1986 par la sonde Voyager 2, d'une distance des Tempêtes. Coordonnées : 23,6° N.,
de 130 000 km environ. Par rapport à celles 47,4° O. Diamètre : 45 km. Nom internatio-
des autres satellites d'Uranus, elle apparaît nal : Aristarchus.
comme la plus brillante (son pouvoir réflé- ENCYCL. Très lumineux (sa surface réflé-
chissant atteint 40 %) et la plus jeune. Elle chit environ 20 % de la lumière qu'elle re-
est grêlée de cratères de 5 à 10 km de diamè- çoit, ce qui représente plus du double de
tre, mais ceux de plus de 50 km y sont rares. l'albédo* moyen de la Lune), il est visible
On y observe un important réseau de val- même lorsqu'il n'est éclairé qu'en lumière*
lées d'effondrement et de failles abruptes. cendrée. Tout autour s'étendent de nom-
Celles-ci pourraient s'être ouvertes sous l'ef- breux rayons* brillants. Des remparts en ter-
fet de l'expansion de la croûte glacée du rasse surplombent de 3 km le fond de
satellite. Les vallées les plus larges et les l'arène, dont le centre est occupé par un
régions situées à leur intersection montrent petit piton montagneux. À plusieurs repri-
un sol lisse, qui témoigne de dépôts plus ses, des observateurs ont signalé l'appari-
31 Artes 3

tion temporaire de lueurs rougeâtres à seau Apollo 11, le conduit sur la Lune, dont
l'aplomb de ce cratère : celles-ci résultent il est le premier homme à fouler le sol, le
peut-être d'un dégazage des roches de la 21 juillet 1969. Nommé responsable, en
surface. —• phénomène lunaire transitoire 1970, des activités aéronautiques de la
NASA, il quitte cet organisme l'année sui-
A r m a g h (observatoire d'). Observa- vante pour devenir professeur d'ingénierie à
toire fondé en 1790 à Armagh, en Irlande du l'université de Cincinnati (1971-1979), puis
Nord. poursuit sa carrière dans l'industrie privée.
ENCYCL. J.L.E. Dreyer, qui en fut directeur de
1882 à 1916, y dressa son célèbre catalogue Arrhenius (Svante), physicien et chimiste
de nébuleuses, d'amas stellaires et de ga- suédois (Wijk, près d'Uppsala, 1859 - Stock-
laxies, intitulé New General Catalogue of Ne- holm 1927).
bulae and Clusters of Stars. C'est à présent un Il développa en 1900 une théorie de la queue
établissement à caractère éducatif, doté d'un des comètes, fondée sur l'existence de la
planétarium qui a été mis en service en pression de rayonnement, émit l'hypothèse
1968. de la yanspermie, selon laquelle la vie pour-
rait se transmettre d'un astre à un autre par
a r m e antisatellite. Dispositif capable de des germes microscopiques circulant dans
détruire ou de mettre hors de service des l'espace, et élabora une théorie cosmogoni-
satellites en orbite. que. Prix Nobel de chimie 1903.
ENCYCL. Les systèmes antisatellites se classent
a r r i m a g e n.m. Action d'arrimer, c'est-à-
actuellement en fonction de leur type d'in-
dire de fixer une charge utile à l'intérieur ou
terception, par missile ou par satellite, et de
à l'extérieur d'un véhicule spatial. À distin-
leur méthode de destruction, par explosion
guer d'amarrage.
nucléaire, par charge explosive classique à
fragmentation ou par impact direct de l'in- Arsia Mons. L'un des grands volcans
tercepteur sur sa cible. Les armes à énergie boucliers du plateau de Tharsis, sur Mars,
dirigée - c'est-à-dire utilisant un faisceau Il a 350 km environ de diamètre et s'élève à
d'énergie très intense étroitement focalisé et 17 km au-dessus du plateau environnant.
dirigé avec précision, sous forme de lumière
(armes à laser) ou de particules atomiques se A r t e m i s . Satellite européen expérimental
déplaçant à des vitesses proches de celle de de télécommunications optiques par laser et
la lumière (armes à faisceau de particules) - de relais de données.
naguère envisagées dans l'IDS*, encore au ENCYCL. Satellite de technologie de pointe,
stade de l'étude, appartiennent elles aussi à Artemis doit être lancé en 2000. Sa charge
cette panoplie. utile comprendra : un équipement de télé-
communications optiques par faisceau laser
a r m e spatiale. Synonyme de arme anti- (Silex), qui permettra l'échange de données
satellite. avec des satellites gravitant en orbite basse
autour de la Terre ; un équipement de dé-
armillaire (sphère) sphère armil- monstration de télécommunications du ser-
laire vice mobile pour véhicules terrestres ; et un
équipement de relais de données qui devait
A r m s t r o n g (Neil Alden), astronaute amé- préfigurer le système DRS* de l'Agence spa-
ricain (Wapakoneta, Ohio, 1930). tiale européenne à présent abandonné.
Après des études d'ingénieur aéronauti- La réception au sol des signaux laser du
que, il devient pilote de l'aéronavale, puis satellite s'effectuera à l'aide d'un téles-
pilote d'essais. Sélectionné dans le corps cope de 1 m de diamètre installé à l'observa-
des astronautes de la NASA en 1962, il toire du Teide, aux Canaries.
commande en 1966 la mission Gemini 8
au cours de laquelle est réalisé le premier A r t e s 3. Programme de satellites de
amarrage de deux véhicules spatiaux. Son l'Agence spatiale européenne destinés à des
second vol dans l'espace, à bord du vais- liaisons multimédias à haut débit.
Ar/abhata 32

A r y a b h a t a (du nom d'un astronome et ENCYCL. Asiago constitue le principal centre


mathématicien indien du Ve s.). Premier sa- d'observation du département d'astronomie
tellite de l'Inde, mis sur orbite le 19 avril de l'université de Padoue et de l'observa-
1975, par un lanceur soviétique, pour une toire de Padoue. Il a été équipé d'abord d'un
mission d'astronomie. Il est tombé en panne télescope de 1,22 m d'ouverture, mis en ser-
quatre jours plus tard. vice en 1942, puis de deux télescopes de
Schmidt : l'un de 50 cm, mis en service en
Arzachel -+ Zarqali (al-) 1958, l'autre de 60 cm, mis en service en
1968. A 12 km à l'est, sur le mont Ekar, plus
Arzachel. Cirque lunaire, de type plaine propice à présent aux observations astrono-
murée, au nord de Ptolémée* et d'Al- miques, a été inauguré en 1973 un télescope
phonse*. Coordonnées : 18° S., 2° O. Dia- de 1,82 m d'ouverture, dédié à Copernic,
mètre : 97 km. qui est le plus puissant télescope implanté
en Italie.
A S A P . Microsatellites qui seront mis en
orbite autour de Mars à partir de 2003, pour Asimov (Isaac), écrivain américain d'ori-
relayer les télécommunications avec la gine russe (Petrovitchi, près de Smolensk,
Terre. 1920-New York 1992).
Chimiste de formation, professeur de bio-
ASAT (contraction de AntiSATellite). chimie à l'université de Boston, à partir de
Abrév. usuelle de arme antisatellite. 1951, durant une dizaine d'années, il a ac-
quis la célébrité par une oeuvre abondante
A S C A (sigle de Advanced Satellite for Cos-
(quelque 400 ouvrages) d'auteur de science-
mology and Astroyhysics, satellite avancé pour
fiction (notamment sa série des « Robots »,
la cosmologie et l'astrophysique). Autre
de 1940 à 1976) et de vulgarisateur scientifi-
nom du satellite japonais d'astronomie X
que dans des domaines aussi variés que la
Astro-D.
biochimie, l'astronomie, la physique et les
mathématiques.
ascension droite. L'une des deux coor-
données équatoriales* permettant de repé-
rer la position d'un point sur la sphère cé- ASLV (sigle de l'angl. Augmented Satellite
leste. Launch Vehicle, lanceur de satellite amélioré).
ENCYCL. Analogue à la longitude sur la Terre,
Lanceur spatial indien utilisé de 1987 à 1994
elle représente la distance angulaire de la (trois échecs en 1987, 1988 et 1992, une
projection d'un point du ciel considéré sur le réussite en 1994).
plan de l'équateur céleste, comptée dans le ENCYCL. Haut de 23 m, pesant 41 t au décol-

sens direct à partir du point vernal, en heu- lage, ce lanceur possédait quatre étages et
res, minutes et secondes. L'autre coordon- deux propulseurs d'appoint, tous à poudre.
née équatoriale, analogue à la latitude, est la Il pouvait placer une masse de 150 kg sur
déclinaison. une orbite circulaire, à 400 km d'altitude.

A s c r a e u s Mons. L'un des grands volcans ASP. Sigle de Astronomical Society of the Paci-
boucliers du plateau de Tharsis, sur Mars. Il fie.
a 250 km environ de diamètre et s'élève à
17 km au-dessus du plateau environnant. assistance gravitationnelle. Technique
consistant à utiliser l'attraction gravitation-
ASI (sigle de Agenzia Spaziale Italiana). nelle exercée par un astre sur un engin spa-
Agence spatiale italienne, créée en 1988. Son tial qui le survole à faible distance pour mo-
siège est à Rome. difier la trajectoire de cet engin et lui fournir
un complément de vitesse sans consomma-
Asiago (observatoire d'astrophysi- tion de combustible.
que d'). Observatoire fondé en 1940 sur ENCYCL. La technique d'assistance gravita-
une colline voisine du bourg d'Asiago, à 90 tionnelle a été envisagée dès 1950 par l'Ita-
km au N. de Padoue, en Italie. lien Luigi Crocco, mais c'est l'Américain
33 assurance spatiale

d'origine italienne Gary Flandro qui, le pre- ENCYCL. On distingue les associations O-B,
mier, au cours des années 60, a calculé les constituées d'étoiles bleues très chaudes de
trajectoires à assigner à des véhicules spa- types spectraux O et B, et les associations T,
tiaux pour qu'ils survolent les planètes exté- composées d'une majorité d'étoiles rouges
rieures du système solaire en utilisant cette des derniers types spectraux, parmi lesquel-
technique. D'une façon générale, la dévia- les des variables du type T Tauri. Une asso-
tion de la trajectoire de l'engin dépend de la ciation typique rassemble d'une dizaine à
masse de l'astre survolé, de l'altitude du sur- une centaine d'étoiles, réparties sur plu-
vol et de la vitesse relative à laquelle il s'ef- sieurs centaines d'années de lumière.
fectue, tandis que la modification de la vi- Comme les amas ouverts, les associations se
tesse du vaisseau spatial dépend de l'angle trouvent dans les bras spiraux de la Galaxie.
sous lequel il aborde l'astre. C'est grâce à la Elles ont été découvertes au cours des an-
technique d'assistance gravitationnelle que nées 1940 par V. Ambartsoumian, qui a
la sonde Voyager* 2 a pu survoler successi- montré qu'elles constituaient des systèmes
vement, après Jupiter (1979), Saturne (1981), dynamiquement instables, condamnés à se
Uranus (1986) et Neptune (1989). Cette disperser sous l'effet de la rotation différen-
technique a été également utilisée par les tielle de la Galaxie.
sondes Galileo*, Ulysse*, Cassini*, etc.
Association nationale pour la pro-
Association aéronautique et astro- tection du ciel nocturne. Association
nautique de F r a n c e ( A A A F ) . Associa- française, sans but lucratif, créée en 1998
tion française sans but lucratif, reconnue pour lutter contre la pollution lumineuse du
d'utilité publique, résultant de l'union de ciel nocturne et, plus généralement, contre
l'Association française des ingénieurs et toutes les atteintes à ^environnement sus-
techniciens de l'aéronautique et de l'espace, ceptibles de contrarier les observations as-
fondée en 1944, et de la Société française tronomiques.
d'astronautique, fondée en 1955. ADRESSE : Société astronomique de France,
ENCYCL. Elle publie la Nouvelle Revue d'aéro- 3 rue Beethoven, 75016 Paris.
nautique et d'astronautique ainsi que des Notes
techniques. Association of Universities for Re-
Elle dispose de groupes régionaux à Béziers, search in A s t r o n o m y (AURA). Asso-
Bordeaux, Cannes, Kourou, Marseille, Poi- ciation constituée par une vingtaine d'uni-
tiers et Toulouse. versités des États-Unis, qui administre
ADRESSE : 6, rue Galilée, 75782 Paris Cedex 16. notamment le National Optical Astronomy
Ohservatories et le Space Telescope Science Ins-
Association française d'astronomie titute.
(AFA). Association française d'astronomes
amateurs, fondée en 1946. Elle publie la re- assurance spatiale. Assurance couvrant
vue mensuelle Ciel et Espace. les sinistres spatiaux, en particulier les dé-
ADRESSE : 17, rue Émile-Deutsch-de-La-Meur- faillances de fusées et de satellites.
the, 75014 Paris. ENCYCL. L'assurance spatiale a été créée à la
fin des années 1960. Le premier sinistre ma-
Association française d'observa- jeur indemnisé fut l'échec du lancement du
t e u r s d'étoiles variables ( A F O E V ) . satellite européen OTS par une fusée améri-
Principale association française d'observa- caine Delta 3914 le 13 septembre 1977. Le
teurs d'étoiles variables, fondée en 1922. satellite était couvert par une assurance de
SECRÉTARIAT : Observatoire du Champ-Aubé, 29 millions de dollars et l'indemnisation du
71140 Bourbon-Lancy. sinistre dépassa les primes d'assurance spa-
tiale versées jusqu'à cette date. Jusqu'en
association n.f. Groupe diffus d'étoiles 1990, les pertes annuelles de l'assurance spa-
jeunes ou en cours de formation, plongées tiale dépassaient les primes encaissées. De-
dans la matière interstellaire dont elles sont puis 1990, la tendance s'est inversée et les
issues. primes cumulées (5 837 millions de dollars)
astérisme 34

dépassent les pertes (4 918 millions de dol- teur de l'observatoire de Berlin, et du baron
lars). L'année 1998 a été la plus mauvaise de von Zach, astronome amateur hongrois, un
l'histoire de l'assurance spatiale, avec un to- groupe d'observateurs dont l'objectif était
tal de pertes proche de 1,8 million de dollars de rechercher systématiquement la planète
et qui représentait le double des primes per- mystérieuse. Cette « police du ciel » fut
çues. Malgré cela, le bilan global reste en- pourtant devancée. En effet, le 1er janvier
core positif. Alors qu'en 1994, précédente 1801, à Palerme, le P. Giuseppe Piazzi eut
année « noire », les trois quarts des sinistres la surprise de découvrir dans la constella-
déclarés provenaient des lanceurs et le quart tion du Taureau un astre ne figurant sur
seulement des satellites, en 1998, ce sont les aucune carte et qui se révéla être une petite
satellites qui ont été responsables des trois planète circulant à une distance moyenne de
quarts des pertes déclarées. Par ailleurs, en 414 millions de km du Soleil avec une pé-
1994, les sinistres relevaient essentiellement riode de révolution de 1 680 j. Mais cette
des polices de lancement alors que, désor- petite planète, qui fut nommée Cérès,
mais, seuls un peu plus de la moitié relèvent n'était pas unique. Bientôt, on découvrit
de ces polices, les autres concernant soit la successivement Pallas (1802), Junon (1804),
vie en orbite des satellites géostationnaires, Vesta (1807) etAstrée (1845).
soit le lancement et la vie en orbite des cons- Depuis 1848, il ne s'est pas passé d'année
tellations* en orbites basses ou moyennes. sans nouvelle découverte. Actuellement, on
Le taux des primes, qui représentait, en a identifié environ 18 000 astéroïdes. Parmi
moyenne, en 1989, un peu plus de 20 % de ceux-ci, plus de 10 000, dont on a pu déter-
la valeur des satellites, s'est ensuite stabilisé miner l'orbite avec précision, ont reçu un
entre 16 et 18 %, puis a chuté brutalement à nom, choisi par leur découvreur, et un nu-
partir de 1996 et n'était plus que de 8,5 % à méro, qui correspond à leur ordre d'inscrip-
la fin de 1998. La capacité mondiale d'assu- tion dans le catalogue des astéroïdes.
rance disponible par lancement est passée Les autres, dont la trajectoire reste encore
de 110 millions de dollars en 1985 à 1,3 mil- imparfaitement connue, sont désignés seu-
liard de dollars en 1999. lement par un nombre indiquant l'année de
leur découverte et deux lettres exprimant la
a s t é r i s m e n.m. Figure dessinée dans le date de leur première observation.
ciel par un groupe d'étoiles brillantes et qui ORBITES. La plupart des petites planètes se
bénéficie généralement d'une appellation concentrent entre l'orbite de Mars et celle de
populaire mais ne constitue pas une constel- Jupiter, à une distance moyenne du Soleil
lation complète (par exemple, le Petit Cha- comprise entre 2,17 et 3,3 unités* astrono-
riot, le Grand Chariot, la Croix du Nord). miques (ua). Mais, dans l'anneau ainsi
formé, que i'on appelle la ceinture principale
Astérix. Autre nom du premier satellite d'astéroïdes, certaines régions, dites « lacunes
français, Al*. de Kirkwood », du nom de l'astronome
américain qui les découvrit en 1866, appa-
astéroïde n.m. (de asterfo]- et -oïde). Petite
raissent pratiquement vides parce qu'elles
planète dont les dimensions ne dépassent
correspondent à des zones de résonance où
pas quelques centaines de kilomètres.
l'attraction de Jupiter interdit aux astéroïdes
ENCYCL. Entre Mars, la dernière des planètes
de se maintenir. Ces lacunes s'observent
telluriques, et Jupiter, la première des géan-
notamment à des distances du Soleil de
tes, s'étend une grande lacune qui partage
2,50, 2,82, 2,96 et 3,28 ua, correspondant à
en deux le système solaire.
des orbites telles que la durée de révolution
Dans la seconde moitié du XVIII6 s., la décou-
des planètes qui les décriraient serait dans
verte d'une relation numérique connue sous
un rapport simple, respectivement 1/3, 2/5,
le nom de loi de Titius-Bode, qui donne empi-
3/7 et 1/2, avec la période de révolution de
riquement les distances relatives des planè-
Jupiter. On a mis en évidence des familles
tes au Soleil, amena les astronomes à envi-
d'astéroïdes (identifiées par leur membre le
sager la présence dans cette lacune d'une
plus anciennement découvert, par exemple
planète encore inconnue. C'est ainsi que se
Flora, Nysa, Eunomia, Thémis, Koronis,
constitua, à l'instigation de J. Bode, direc-
35 astéroïde

Éos, etc.) décrivant pratiquement la même rent suffisant pour que l'on ait pu évaluer
orbite et qui résultent vraisemblablement de directement leur diamètre réel. Cependant,
la fragmentation d'un objet unique dont le depuis 1970, deux nouvelles techniques, in-
diamètre pouvait atteindre 200 à 300 km. directes, ont été utilisées avec succès. Elles
Certains astéroïdes toutefois s'écartent no- font intervenir chacune l'albédo, illustrant le
tablement de la zone dans laquelle la plupart fait qu'on peut déterminer le diamètre ap-
restent cantonnés. Leurs orbites très excen- proximatif d'un astéroïde (supposé sphéri-
triques leur permettent de s'approcher pé- que), si l'on connaît son éclat, sa distance et
riodiquement de la Terre, de Vénus, voire de son albédo. La première consiste à mesurer
Mercure. Parmi ceux qui peuvent ainsi frôler la polarisation de la lumière réfléchie par
la Terre (Earth-Grazers ou Earth-Grazing As- l'astéroïde sous différents angles de phase ;
teroids, en abrégé EGA ; ou Near Earth Aste- l'analyse de météorites au laboratoire a
roids, en abrégé NEA ; ou géocroiseurs) figu- montré, en effet, que cette polarisation est
rent notamment Eros*, Icare* et Hermès*. fonction du.pouvoir réflecteur de la surface :
Certains objets de cette catégorie offrent elle est d'autant plus marquée que la surface
même la particularité de circuler à l'intérieur est plus sombre, autrement dit que l'albédo
de l'orbite terrestre et ainsi d'avoir une pé- est plus faible. La seconde technique est
riode de révolution inférieure à celle de no- fondée sur la mesure de l'éclat de l'astéroïde
tre planète. dans le visible et dans l'infrarouge, qui per-
Les planètes troyennes* constituent d'autres met de comparer la quantité de rayonne-
spécimens particuliers de petites planètes ment solaire incident réfléchie par l'objet à
évoluant en dehors de la ceinture principale celle qu'il absorbe et réémet sous forme de
d'astéroïdes. chaleur.
Par ailleurs, il ne fait plus guère de doute que Une autre méthode de mesure indirecte des
les deux petits satellites de Mars, Phobos et dimensions des astéroïdes est plus rarement
Deimos, sont d'anciens astéroïdes ayant été applicable mais donne les résultats les plus
capturés par une réaction de gravitation. On précis. Elle tire parti du fait que, dans leur
a avancé la même hypothèse pour les satel- déplacement sur la sphère céleste, les asté-
lites extérieurs de Jupiter, Phoebé dans le roïdes passent parfois devant une étoile,
système de Saturne et Néréide dans celui de provoquant son occultation. La largeur de
Neptune. l'ombre de l'astéroïde, qui balaie alors la
Enfin, il existe des astéroïdes très éloignés surface de la Terre, révèle le diamètre du
du Soleil. Depuis 1992, on en a découvert corps selon une direction ; le produit de la
des dizaines qui gravitent à des distances du durée de l'occultation par la vitesse de l'om-
Soleil comprises entre 30 et 45 ua. Cela sem- bre sur la Terre donne le diamètre selon la
ble confirmer la présence, suggérée dès 1951 direction perpendiculaire.
par l'Américain G. Kuiper, d'un anneau de Cérès, Pallas et Vesta ont respectivement
petits corps placés au-delà de l'orbite de 930, 520 et 500 km de diamètre. À eux trois,
Neptune. ceinture de Kuiper ils renferment la moitié de la masse totale de
MASSES ET DIMENSIONS. On peut espérer déduire la ceinture principale (qui est 50 000 fois
la masse d'une petite planète des perturba- inférieure à la masse de la Terre). Un millier
tions gravitationnelles qu'elle inflige au d'astéroïdes ont un diamètre supérieur à
mouvement d'une autre. En fait, ces pertur- 30 km ; plus de 200, un diamètre supérieur à
bations sont en général trop faibles pour 100 km. On estime qu'il en existe environ
être mesurables, et la méthode n'a pu être un million d'un diamètre supérieur ou égal à
appliquée qu'aux trois principaux astéroï- lkm.
des : Cérès, Pallas et Vesta. Pour les autres, il En fait, la plupart des astéroïdes ont une
est nécessaire de connaître leur diamètre et forme irrégulière, que révèlent leurs fluctua-
d'estimer la valeur de leur densité moyenne tions périodiques d'éclat. Les corps les plus
avant de pouvoir évaluer leur masse. petits sont les plus irréguliers et ceux qui
La plupart des astéroïdes apparaissent ponc- tournent le plus rapidement sur eux-mêmes.
tuels dans les instruments d'observation et Des observations au radar ont révélé la
seuls les plus gros offrent un diamètre appa- forme particulièrement curieuse de l'asté-
astéroïde 36

roïde 4769 Castalia, découvert en 1989 : ce- seraient des descendants directs des petits
lui-ci semble être composé de deux lobes corps, appelés planétésimaux, dont la crois-
adjacents, ce qui suggère qu'il a été formé sance a, pense-t-on, donné naissance aux
lors d'une collision entre deux objets lents. planètes du système solaire. Si l'origine de la
COMPOSITION CHIMIQUE. De nombreuses techni- ceinture principale d'astéroïdes est encore
ques (photométrie, polarimétrie, spectro- loin d'être comprise dans le détail, il semble
graphie, radiométrie infrarouge, etc.) sont que ce sont principalement les fortes pertur-
mises en œuvre pour déterminer la compo- bations gravitationnelles engendrées par Ju-
sition chimique des astéroïdes. Ces mesures piter qui ont empêché l'agrégation des pla-
ont permis, depuis les années 1970, de dis- nétésimaux en un seul corps planétaire dans
tinguer une quinzaine de variétés d'astéroï- cette zone. Ces perturbations les ont en effet
des, d'après leurs propriétés spectrales et de accéléré sur des orbites plus excentriques,
réflectivité. Les trois principaux types sont rendant leurs rencontres beaucoup plus
respectivement désignés par les lettres C fréquentes et plus destructrices. Par la
(carboné), S (silicaté) et M (métallique). Les suite, elles ont pu structurer profondément
astéroïdes de type C (75 % environ du total) la ceinture principale, en y créant des lacu-
sont très sombres (albédo voisin de 5 % nes ou des zones de forte concentration.
seulement) et absorbent fortement le rayon- Aujourd'hui, elles se manifestent encore et
nement ultraviolet ; ceux de type S (15 %) seraient la principale explication des astéroï-
ont un albédo moyen et absorbent forte- des dont l'orbite passe près de celle de la
ment la lumière bleue et les ultraviolets ; Terre.
ceux de type M (15 %) sont ceux qui réflé- EXPLORATION SPATIALE. La parenté des astéroïdes
chissent le mieux la lumière et dont la et des comètes et la nécessité d'une
surface est la plus brillante. Les différentes meilleure connaissance de ces petits corps
variétés d'astéroïdes peuvent être regrou- pour retracer l'histoire primitive du système
pées en trois grandes catégories : les asté- solaire expliquent l'intérêt porté aujourd'hui
roïdes primitifs, très sombres, riches en à ces objets. Leur étude rapprochée a com-
carbone et en éléments volatils, qui pré- mencé avec la sonde américaine Galileo. En
dominent dans la région de la ceinture prin- suivant une trajectoire complexe pour at-
cipale la plus éloignée du Soleil ; les astéroï- teindre Jupiter, celle-ci a survolé en 1991
des métamorphiques, moins riches en élé- l'astéroïde Gaspra*, puis en 1993 l'astéroïde
ments volatils, qui ont apparemment été Ida* (auquel elle a découvert un minuscule
chauffés, surtout présents dans la région satellite, Dactyle*). Des projets de missions
centrale de la ceinture principale ; et les asté- spatiales vers d'autres astéroïdes existent
roïdes ignés, qui rassemblent des assembla- dans les différentes agences spatiales du
ges minéraux complexes résultant d'une fu- monde. Aux Etats-Unis, la NASA a lancé en
sion et que l'on rencontre surtout dans la 1997 la sonde NEAR (Near Earth Asteroid
région de la ceinture principale la plus pro- Rendezvous), qui a survolé l'astéroïde Ma-
che du Soleil. thilde et doit se mettre en orbite autour
ORIGINE. L'Allemand W. Olbers avait, au
d'Eros* en 2000. L'Agence spatiale euro-
xixe siècle, émis l'hypothèse que les asté- péenne inclura le survol d'un ou deux asté-
roïdes sont les débris d'une planète impor- roïdes dans la mission de sa sonde comé-
tante qui aurait explosé après sa formation taire Rosetta*. L'Agence spatiale italienne
pour des raisons inconnues. On sait à pré- envisage aussi le survol d'un astéroïde pro-
sent que leur masse totale représente moins che de la Terre à l'aide d'une sonde nommée
du millième de celle de la Terre, et cette Piazzi. Le projet le plus ambitieux est toute-
théorie a été abandonnée. Les découvertes fois celui de l'Institut japonais des sciences
récentes incitent à considérer les astéroïdes spatiales et astronautiques : il envisage le
comme des vestiges du système solaire pri- lancement en 2002 d'une sonde qui se satel-
mitif. L'évolution du type d'astéroïdes pré- liserait l'année suivante autour de la petite
dominant selon la distance au Soleil vient planète Néréus, puis s'y poserait, prélèverait
conforter cette hypothèse. Au même titre des échantillons à sa surface et les rapporte-
que les noyaux de comètes*, les astéroïdes rait sur la Terre.
37 astrographe

astérosismologie n.f. Étude des vibra- mune entre les États-Unis et l'URSS, qui per-
tions des étoiles, SYN. : sismologie stellaire. mit de tester la compatibilité des systèmes
ENCYCL. Certaines étoiles particulières, de rendez-vous et d'amarrage spatial des
comme les céphéides*, les RRLyrae* et les 8 deux pays en vue d'éventuelles opérations
Scuti*, sont connues depuis longtemps pour de sauvetage dans l'espace.
être des étoiles dont la luminosité varie avec ENCYCL. Le 17 juillet 1975, un vaisseau Apollo
régularité, de façon parfois spectaculaire, se- (avec T. Stafford, V. Brand et D. Slayton) et
lon une période de quelques heures à quel- un vaisseau Soyouz (avec A. Leonov et V.
ques jours. On sait aujourd'hui que leurs Kubasov) se rejoignirent en orbite terrestre
variations d'éclat résultent de variations de (à 225 km d'altitude), puis réalisèrent deux
leur rayon : ces étoiles se dilatent et se jonctions suivies de transferts d'équipage
contractent alternativement, comme un bal- d'un engin à l'autre.
lon qui se gonflerait et se dégonflerait.
Au cours des années 1970, on a découvert Astra. Satellites luxembourgeois de télé-
que le Soleil lui-même vibre. Ses vibrations diffusion directe de puissance moyenne. Le
sont beaucoup plus rapides et plus comple- premier, Astra 1A, a été lancé en 1988
xes, et, surtout, ont des amplitudes bien plus lors du 1er vol commercial de la fusée
faibles. Leur étude a donné naissance à une Ariane.
nouvelle discipline, l'héliosismologie*.
Les études théoriques montrent que de A s t r a e a . Astéroïde 5, découvert par l'Alle-
nombreuses étoiles doivent être animées de mand K.H. Hencke en 1845. Diamètre :
vibrations similaires à celles du Soleil. L'as- 125 km.
térosismologie a pour objet de détecter et de
mesurer ces vibrations. Celles-ci sont en gé- a s t r e n.m. Tout corps céleste naturel : pla-
néral très complexes. nète, comète, étoile, galaxie, etc.
INFORMATIONS ATTENDUES. On attend de la dé-
tection systématique des vibrations stellai- A s t r é e . Nom français de l'astéroïde As-
res des informations précieuses sur la struc- traea*.
ture des étoiles, leur masse, leur âge, leur
rotation et leur champ magnétique. En effet, Astro. Satellites japonais d'astronomie X.
ces vibrations prennent naissance au cœur Ces satellites sont rebaptisés après leur mise
des étoiles et leurs répercussions dans les en orbite : Astro-B, lancé en 1983, a été
zones superficielles, seules accessibles à appelé Tenma (Pégase) ; Astro-C, opération-
l'observation directe, dépendent de la struc- nel de 1987 à 1991, Ginga (galaxie); et
ture des régions que les vibrations ont tra- Astro-D, lancé en 1993, Asuka (oiseau vo-
versées au cours de leur propagation (ré- lant).
gions plus ou moins profondes selon le type
et la fréquence des ondes). astrobiologie n.f. Synonyme de exobio-
L'observation des amplitudes et des fré- logie.
quences des vibrations représente notam-
ment un moyen de tester la validité des a s t r o b l è m e n.m. (du grec aster, -eros, as-
modèles théoriques de structure stellaire. tre, et blêma, blessure, coup). Cratère d'im-
pact météoritique fossile.
astigmatisme n.m. Aberration géométri-
que que peut présenter un objectif et qui se astrographe n.m. Instrument destiné
manifeste, sur l'image que donne cet objec- principalement à photographier des champs
tif, par une différence de netteté entre les stellaires, plus particulièrement en vue de
lignes horizontales et les lignes verticales. déterminer les coordonnées des astres qu'ils
L'astigmatisme nuit à la qualité des images renferment. Un modèle d'astrographe a été
de points situés loin de l'axe optique. construit en série pour l'établissement de la
Carte* du ciel ; il équipait tous les observa-
A S T P (sigle de Apollo Soyuz Test Project). toires participant à cette entreprise interna-
Première et unique mission spatiale com- tionale.
astrolabe 38

astrolabe n.m. 1. Instrument utilisé dans - les pilotes, qui remplissent les fonctions de
l'Antiquité et au Moyen Age pour simpli- commandant de bord et de pilote de l'orbi-
fier les calculs d'astronomie et la détermi- teur. Durant le vol, le commandant est res-
nation de l'heure. 2. Instrument d'astro- ponsable du véhicule, de l'équipage et du
métrie servant à déterminer l'instant du déroulement de la mission. Le pilote l'as-
passage d'une étoile à une hauteur détermi- siste ;
née, généralement 60°, au-dessus de l'hori- - les spécialistes de mission, qui coordon-
zon. nent les opérations concernant les expérien-
ENCYCL. L'astrolabe a été inventé par les Grecs ces pour un vol donné. Ils participent aux
et perfectionné dans le monde islamique. Il éventuelles sorties extravéhiculaires ;
fournit une représentation du ciel en projec- - les spécialistes de charge utile, qui n'appar-
tion stéréographique pour une latitude don- tiennent pas nécessairement à la NASA et
née. Le plus ancien astrolabe conservé peuvent être de nationalité étrangère. Ce
jusqu'à nos jours est islamique. Fabriqué en sont généralement des ingénieurs ou des
927-928, il est conservé au musée national scientifiques spécialement formés pour
du Koweït. conduire, en orbite, un programme expéri-
L'astrolabe à prisme, conçu et réalisé au dé- mental particulier.
but du xxe s. par les Français Claude et Le premier astronaute américain, Alan B.
Driancourt, est un appareil portatif destiné à Shepard, effectua son vol suborbital le 5 mai
la détermination de la latitude et de l'heure 1961, trois semaines après la révolution his-
sidérale. A. Danjon l'a perfectionné en astro- torique du premier cosmonaute soviétique
labe impersonnel, insensible aux erreurs in- (Gagarine).
troduites par l'observateur lui-même. L'as- De 1961 à 1974, les États-Unis réalisèrent
trolabe impersonnel est un instrument quatre grands programmes de vols habités
d'observatoire, utilisé à poste fixe. Il permet (Mercury, Gemini, Apollo et Skylab) et mi-
de déterminer la latitude à environ 0,05" rent sur orbite une quarantaine d'astronau-
près. tes, tous américains.
En dix-huit années (avril 1981-avril 1999) et
a s t r o m é t r i e n.f. Branche de l'astrono- quatre-vingt-quatorze lancements (dont un
mie ayant pour objet la mesure de la posi- échec, Challenger, le 28 janvier 1986), les
tion des astres et la détermination de leurs cinq orbiteurs de la navette spatiale ont
mouvements, SYN. ANCIEN : astronomie de posi- transporté plus de 200 astronautes différents
tion. (dont 15 % de femmes), originaires d'une
douzaine de pays.
a s t r o m é t r i s t e n. Spécialiste d'astromé- A la fin de 1998, la NASA entraînait environ
trie. 150 astronautes. cosmonaute, vols ha-
bités
astromobile n.m. Véhicule conçu pour les
déplacements à la surface d'autres astres que astronautique n.f. Science de la naviga-
la Terre. tion dans l'espace. Mot créé en 1927 par
l'écrivain français Joseph Henri Rosny, dit
a s t r o n a u t e n.m. ou f. Occupant d'un vais- Rosny aîné. SYN. : spationautique, cosmonauti-
seau spatial selon l'appellation américaine. que
SYN. : spationaute. L'Agence spatiale euro-
péenne utilise également ce terme pour dé- a s t r o n o m e n. Spécialiste d'astronomie.
signer les hommes et les femmes en forma- ENCYCL. La profession d'astronome exige une
tion dans ses centres. solide formation en physique et en mathé-
ENCYCL. Depuis 1981, le seul moyen utilisé matiques. D'une façon générale, les postes
aux États-Unis pour accéder à l'espace est la sont peu nombreux. On ne compte que
navette spatiale. Chaque équipage, com- quelques centaines d'astronomes profes-
posé de cinq à huit membres le plus sou- sionnels en France, et quelques milliers dans
vent, peut comprendre trois catégories d'as- le monde. Les astronomes amateurs* sont
tronautes : beaucoup plus nombreux.
39 astronomie

A s t r o n o m e Royal. Titre décerné par le ment, leurs dimensions, leur structure, leur
souverain de Grande-Bretagne à un astro- environnement, leur formation et leur évo-
nome de ce pays et qui, jusqu'en 1972, était lution ;
lié à la fonction de directeur de l'observa- - le Soleil, sa structure, les différents phéno-
toire royal de Greenwich*. mènes qui affectent ses couches observa-
ENCYCL. Depuis la fondation de l'observatoire bles, le cycle de son activité ;
de Greenwich, 15 astronomes royaux se - le milieu interplanétaire, ses constituants
sont succédé : J. Flamsteed (1675-1719), E. solides de toutes tailles (depuis les poussiè-
Halley (1720-1742), J. Bradley (1742-1762), res impalpables jusqu'aux astéroïdes), sa
N. Bliss (1762-1764), N. Maskelyne composante gazeuse (vent solaire) et les co-
(1765-1811), J. Pond (1811-1835), G.B. Airy mètes à l'aspect diffus, dont les apparitions
(1835-1881), W. Christie (1881-1910), F.W. ont toujours beaucoup frappé l'humanité ;
Dyson (1910-1933), H. Spencer Jones - les étoiles, leurs différentes propriétés
(1933-1955), R. Wolley (1956-1971), M. Ryle physiques, leur formation, leur évolution,
(1972-1982), F. Graham-Smith (1982-1990), leur groupement éventuel en étoiles multi-
A. Wolfendale (1991-1994), M. Rees (depuis ples ou en amas ;
1995). Les quatre derniers n'ont pas été di- - les nébuleuses, brillantes ou obscures, ma-
recteurs de l'observatoire de Greenwich. nifestations d'une matière interstellaire ex-
trêmement ténue, mais dont la masse totale
A s t r o n o m i a nova. Ouvrage de J. Kepler, est néanmoins considérable ;
publié en 1609, qui renferme ses deux pre- - la Galaxie, immense agglomération dyna-
mières lois du mouvement des planètes. mique d'étoiles, de gaz et de poussières à
Kepler (lois de) laquelle appartient le système solaire ;
- les galaxies, qui constituent la population
Astronomical Almanac. Almanach an- de l'Univers et que des instruments puis-
nuel publié conjointement, depuis 1981, par sants permettent de dénombrer par centai-
le United States Naval Observatory et le Royal nes de millions. Un large éventail de disci-
Greenwich Observatory. Destiné principale- plines concourent aujourd'hui à l'étude de
ment aux astronomes professionnels, il a l'Univers.
remplacé l'American Ephemeris and Nautical L'ASTRONOMIE FONDAMENTALE. La branche la plus
Almanac et [Astronomical Ephemeris. ancienne de l'astronomie est l'astronomie
de position, ou astrométrie, dont l'objet est
Astronomical Journal (AJ). Revue fon- la détermination des positions et des mou-
dée aux États-Unis en 1849 par B.A. Gould vements des astres. C'est à eËe qu'incombe,
et publiée à l'initiative de l'American* Astro- notamment, l'établissement de catalogues
nomical Society pour la diffusion de résultats d'étoiles. L'existence des mouvements pro-
de recherches en astronomie. pres des étoiles et la nécessité pour les astro-
nomes de disposer de mesures de plus en
Astronomical Society of t h e Pacific plus précises font de l'établissement des ca-
(ASP). Association américaine d'astrono- talogues stellaires un travail permanent.
mes professionnels ou amateurs fondée en Mais l'astrométrie s'occupe également de
1889 par E. Holden, premier directeur de l'étude du mouvement relatif des étoiles
l'observatoire Lick. Elle publie la revue de doubles - d'où se déduit la masse de ces
vulgarisation Mercury. objets - et de la mesure des parallaxes, qui
ADRESSE : 390 Ashton Avenue, San Francisco, permet de déterminer la distance des étoiles
CA 94112, USA. proches ; plus généralement, elle commande
les recherches concernant la cinématique et
a s t r o n o m i e n.f. (du grec astron, astre, et la dynamique de notre Galaxie et des autres
nomos, loi). Science qui étudie les positions galaxies. Il lui appartient aussi d'établir
relatives, les mouvements, la structure et l'échelle astronomique de temps. Pratique-
l'évolution des astres. ment, on peut dire que toutes les connais-
ENCYCL. Elle étudie principalement : sances sur la forme et le mouvement de la
- les planètes et leurs satellites, leur mouve- Terre, sur les mouvements du système so-
astronomie spatiale 40

laire et de notre Galaxie, sur l'échelle et ENCYCL. L'astronomie spatiale utilise des
l'évolution de l'Univers dépendent étroite- ballons stratosphériques, des fusées, des
ment des mesures astrométriques. satellites et des sondes automatiques. Grâce
intimement liée à l'astrométrie, la mécani- aux satellites, qui gravitent au-dessus de
que céleste traite des lois régissant les mou- l'atmosphère terrestre, il est possible d'étu-
vements des astres. Les calculs d'orbites re- dier l'Univers sur l'ensemble du spectre élec-
lèvent de son domaine, ainsi que tromagnétique. Néanmoins, compte tenu
l'établissement des annuaires astronomi- du coût de l'instrumentation qu'ils empor-
ques et des éphémérides (tables fournissant tent, on réserve leur emploi aux observa-
des données numériques - quotidiennes ou tions difficiles ou impossibles à réaliser du
autres - sur la position du Soleil, de la Lune, sol, concernant des astres dont le rayonne-
des planètes, etc.). Depuis l'avènement de ment est arrêté par l'atmosphère terrestre
l'astronautique, la mécanique céleste trouve (sources de rayonnements y, X, ultraviolet
une nouvelle application avec le calcul des et infrarouge lointain). Les sondes spatiales
trajectoires des satellites artificiels et des permettent l'étude in situ de la Lune, des
sondes interplanétaires. planètes, des comètes et du milieu interpla-
Astrométrie et mécanique céleste consti- nétaire.
tuent ensemble ce qu'on appelle l'astrono- L'étude systématique du ciel dans l'ultra-
mie fondamentale. violet a débuté en 1968 avec l'observatoire
A ce domaine peuvent être rattachées la orbital américain OAO 2 ; son étude dans le
cosmogonie, qui étudie la formation et domaine des rayons X en 1970 avec un autre
l'évolution des corps célestes particuliers, et engin américain, SAS 1 (ou Uhuru) ; et son
la cosmologie, qui cherche à rendre compte étude dans le domaine des rayons y en 1972
de la structure et de l'évolution de l'Univers avec le satellite SAS 2. A la moisson de
considéré dans son ensemble. Voisine à cer- découvertes qui en a résulté sont venus
tains égards de l'astrophysique, l'astrochi- s'ajouter, depuis, les résultats obtenus grâce
mie s'intéresse à la chimie de l'espace extra- à plusieurs dizaines d'autres satellites, parmi
terrestre. La mise en évidence de lesquels des engins américains comme OAO
nombreuses molécules dans le milieu inters- 3 (ou Copernicus), SAS 3 et les satellites de
tellaire a constitué l'un des facteurs impor- la série HEAO (High Energy Astronomy Obser-
tants de son développement. La bioastrono- vatory) [HEAO 2, en particulier, rebaptisé
mie s'efforce, pour sa part, de répondre aux observatoire Einstein après son lancement,
questions concernant les possibilités d'exis- en 1978, a marqué l'avènement d'une nou-
tence de la vie dans le cosmos. En fait, l'Uni- velle génération de télescopes pour l'étude
vers constitue le plus prodigieux laboratoire des sources célestes de rayonnement X], cer-
dont puisse rêver le chercheur. Des tempé- tains satellites soviétiques du type Cosmos,
ratures les plus hautes aux températures les les satellites européens COS-B (1975-1982)
plus basses, des milieux les plus denses aux et Exosat (1983-1986), le satellite internatio-
milieux les plus raréfiés, des systèmes les nal IUE* (international Ultraviolet Explorer) qui
plus massifs aux systèmes les plus ténus, la a permis des avancées considérables dans le
matière s'y trouve soumise aux conditions domaine de l'astronomie ultraviolette et bé-
les plus diverses, donnant au scientifique le néficié d'une exceptionnelle longévité
loisir d'étudier une gamme extraordinaire- (1978-1996), etc. Tous ces engins ont ap-
ment variée de phénomènes, dont l'inter- porté une contribution fondamentale à la
prétation requiert une approche interdisci- connaissance d'astres (quasars, galaxies acti-
plinaire. Ainsi l'astronomie apparaît-elle ves...) ou de phénomènes (explosions de su-
désormais comme un carrefour où viennent pernovae, accrétion de matière par certaines
se confronter et s'enrichir mutuellement la étoiles...) libérant des quantités fantastiques
plupart des disciplines scientifiques. d'énergie. Plus récemment, en 1983, le satel-
lite IRAS* (Infra-Red Astronomy Satellite),
fruit d'une coopération tripartite entre les
a s t r o n o m i e spatiale. Ensemble des acti-
Pays-Bas, les États-Unis et le Royaume-Uni,
vités de l'astronomie qui mettent en œuvre
a permis la première cartographie complète
des systèmes spatiaux.
41 astrophotographie

du ciel dans l'infrarouge, autorisant, entre LES DÉBUTS. La première photographie d'un
autres, de grands progrès dans l'étude du objet céleste fut un daguerréotype de la
milieu interstellaire et des étoiles en for- Lune obtenu en mars 1840, avec vingt minu-
mation, qui ont été poursuivis par le satel- tes de pose, au foyer d'un télescope de
lite européen ISO. Cet essor plus tardif 13 cm d'ouverture, par l'Américain
de l'astronomie spatiale infrarouge tient à J.W. Draper. Puis, le 7 décembre 1845, à
la difficulté de mise en œuvre de détec- l'Observatoire de Paris, A. Fizeau et L. Fou-
teurs appropriés qui, pour être performants, cault réalisèrent le premier daguerréotype
doivent être refroidis à très basse tempéra- réussi du Soleil. Enfin, dans la nuit du 16 au
ture. 17 juillet 1850, l'astronome américain
Depuis le début des années 90, l'astronomie W.C. Bond et son compatriote le photogra-
bénéficie aussi de la moisson de découver- phe J.A. Whipple, à l'aide de la grande lu-
tes à l'actif du télescope spatial Hubble* (do- nette de 38 cm d'ouverture de l'observatoire
maines optique et infrarouge) et de l'obser- du collège Harvard, prirent, avec une pose
vatoire Compton* (domaine gamma). de 100 secondes, la première photographie
montrant des étoiles : Véga et Castor. Avec
A s t r o n o m i s c h e Gesellschaft. Société le même instrument, ils recueillirent aussi, la
d'astronomie allemande, regroupant des as- même année, de bonnes images de la Lune.
tronomes professionnels. Elle est, notam- Ce n'est toutefois qu'après l'invention, en
ment, à l'origine des catalogues stellaires 1871, de l'émulsion au gélatinobromure
désignés sous le sigle AGK*. d'argent que la plaque photographique com-
mença à présenter une sensibilité suffisante
A s t r o n o m y and Astrophysics. Revue pour concurrencer, puis supplanter l'obser-
européenne fondée en 1968 pour la publica- vation visuelle des étoiles.
tion de résultats de recherches en astrono- L'ESSOR DE LA SPECTROGRAPHIE. On doit à deux

mie et en astrophysique. astronomes amateurs, l'Américain H. Dra-


per et l'Anglais W. Huggins, les premières
astrophotographe n. Personne qui prati- tentatives visant à appliquer la photogra-
que l'astrophotographie. phie à la spectroscopie astronomique. Ils
obtinrent au cours des années 1870 les pre-
astrophotographie n.f. Photographie mières photographies de spectres stellaires.
des astres. Puis Huggins réussit à photographier pour la
ENCYCL. La photographie est l'une des techni-
première fois, en 1881, le spectre d'une co-
ques qui ont permis l'essor de l'astrophysi- mète et, en 1882, celui d'une nébuleuse
que*. Son application à l'astronomie, conju- (M42 d'Orion).
guée à celles de la photométrie* et de Au début du xxe siècle, la mise en service de
l'analyse spectrale (-> spectre), a été à l'ori- grands instruments d'observation astrono-
gine d'une véritable révolution dans l'étude mique conjuguée à l'emploi systématique
de l'Univers. Bien que la plaque photogra- de la photographie a permis de reculer les
phique soit beaucoup moins sensible que frontières de l'Univers observé. C'est en par- '
l'œil, elle présente sur celui-ci un avantage venant à photographier des étoiles dans la
très important, celui d'accumuler la lumière « nébuleuse » d'Andromède que l'Américain
qu'elle reçoit avec la durée de la pose : elle E. Hubble a pu établir, en 1924, l'existence
permet ainsi d'enregistrer l'image d'objets de galaxies extérieures à la nôtre. Puis la
très peu lumineux, imperceptibles à l'œil, photographie a permis l'exploration du
comme des étoiles*, des nébuleuses* ou des monde des galaxies, et leur étude spectro-
galaxies*, la limite étant imposée par la lu- graphique a conduit à mettre en évidence
minosité du fond du ciel qui finit par impres- "expansion de l'Univers.
sionner la plaque. Par ailleurs, les enregistre- L'IMAGERIE ÉLECTRONIQUE. Malgré sa très grande
ments photographiques constituent des capacité de stockage d'éléments d'informa-
documents objectifs, susceptibles d'être ul- tion, la plaque photographique souffre d'un
térieurement analysés, mesurés et compa- défaut majeur : sa faible sensibilité ; il faut,
rés. en moyenne, au moins 100 photons pour
Astrophysical Journal 42

noircir un grain d'émulsion de bromure d'ar- astrophysique des particules. Do-


gent. C'est ce qui a conduit à la mise au maine de la science à l'interface entre l'astro-
point de dispositifs d'imagerie électronique physique et la physique des particules, qui
beaucoup plus efficaces pour coEecter la lu- s'appuie sur les compétences théoriques et
mière : le premier a été la caméra* électroni- observationnelles des deux disciplines.
que, les plus récents sont les dispositifs à ENCYCL. Les recherches de l'astrophysique
transfert de charge, ou CCD* (Charge Cou- des particules (appelée aussi, sous une forme
pied Devices). abrégée, astroparticules) concernent essentiel-
lement l'étude du rayonnement* cosmologi-
Astrophysical Journal (Ap J). L'une que à 2,7 K, l'identification de la matière*
des revues les plus réputées à l'échelle inter- noire, la détection de supernovae*, la détec-
nationale pour la publication de résultats de tion des ondes* gravitationnelles, l'étude des
recherches en astronomie et en astrophysi- sources de rayonnement cosmique*, l'exis-
que, fondée en 1895 par George Ellery Haie tence éventuelle d'antimatière* dans l'Uni-
et publiée par The University of Chicago Press vers, les neutrinos* solaires et l'étude des
pour le compte de Y American* Astronomkal réactions nucléaires qui régissent l'activité
Society. des étoiles.

astrophysique n.f. Branche de l'astrono- Atelier du Sculpteur Sculpteur


mie qui étudie la physique et l'évolution des
diverses composantes de l'Univers. Aten. Astéroïde 2062, découvert en 1976
ENCYCL. On distingue souvent l'astrophysi- par l'Américaine E. Helin à l'observatoire du
que des hautes énergies (étude des rayonne- mont Palomar, prototype d'un groupe de
ments y, X et ultraviolet) et celle des basses petites planètes qui circulent essentieEe-
énergies (études des rayonnements visible, ment à l'intérieur de l'orbite terrestre, le
infrarouge et radio). L'astrophysique s'est demi-grand axe de leur orbite étant inférieur
beaucoup développée depuis 1945 grâce à la à la distance moyenne du Soleil à la Terre,
radioastronomie* et, depuis 1957, grâce aux Distances extrêmes au Soleil : 118 et 171
observations spatiales. La radioastronomie a miUions de km. Période de révolution sidé-
permis de découvrir les quasars*, les molé- rale : 0,951 an. Plus courte distance possible
cules interstellaires, le rayonnement* cos- à la Terre : 16,9 millions de km. Diamètre
mologique à 3 K, les pulsars* et de mettre en estimé : 1,3 km. Type : S (silicaté).
évidence la structure spirale de la Galaxie.
L'astronomie infrarouge* montre les étoiles Athena. Famille de lanceurs à poudre amé-
en formation dans le milieu interstellaire. ricains, précédemment dénommés LLV ou
Les observations en ultraviolet* ont révélé LMLV (Lockheed Martin Launch Vehicle). Des
l'importance des phénomènes de vents stel- sept configurations retenues, seule la pre-
laires et des échanges de masse qui s'établis- mière, Athena 1,capable de placer jusqu'à
sent entre les étoiles chaudes et le milieu 1,71 en orbite basse, a été lancée avec succès
interstellaire et leur impact sur l'évolution en août 1997.
générale des galaxies. Les observations dans
le domaine des rayons X* révèlent l'exis- Atlantis. Nom donné à l'un des orbiteurs
tence d'étoiles effondrées (pulsars, trous de la navette spatiale américaine, dont le
noirs) capturant la matière d'étoiles voisi- premier lancement a eu lieu le 3 octo-
nes, ou de galaxies actives dont le noyau est bre 1985 de cap Canaveral. Des modifica-
le siège de phénomènes cataclysmiques. En- tions lui ont été apportées pour lui permet-
fin, le rayonnement gamma* constitue un tre de s'amarrer à la station orbitale russe
traceur de la matière interstellaire et révèle Mir*.
aussi la présence d'étoiles effondrées.
gamma (astronomie), infrarouge (as- Atlas (sigle de ATmospheric Laboratory for
tronomie), radioastronomie, ultraviolet Applications and Science, laboratoire atmo-
violet (astronomie dans I'), X (astrono- sphérique pour des applications et pour la
mie) science). Bloc expérimental international
43 Attracteur (Grand)

destiné à être embarqué dans la soute de la Atria. Étoile a du Triangle austral. Magni-
navette spatiale américaine pour effectuer tude apparente visuelle : 1,9. Type spectral :
des observations ou des mesures concernant K2. Distance : 400 années de lumière.
la chimie de l'atmosphère, le rayonnement
solaire, la physique des plasmas et l'astro- ATS (sigle de Applications Technology Satel-
physique. lite, satellite de technologie d'applications).
Trois missions ont eu lieu (Atlas 1, en mars Famille de six satellites technologiques géo-
1992, à bord de l'orbiteur Atlantis ; Arias 2, stationnaires américains ayant servi pen-
en avril 1993, à bord de Discovery ; et Atlas dant au moins quinze ans, à partir de 1966,
3, en novembre 1994, à bord d'Atlantis). pour des expérimentations en météorologie
et en télécommunications. On doit à ATS 6
Atlas. Lanceurs américains mis au point les premiers essais de télévision éducative
vers 1960 à partir d'un missile interconti- par satellite.
nental associé, par la suite, à divers étages
supérieurs (Agena, Centaur, etc.). atterrissage n.m. En parlant d'un engin
ENCYCL. Plus de 500 exemplaires, toutes ver- aérospatial, action de se poser sur le sol de la
sions confondues, ont été utilisés notam- Terre et, par extension, sur celui de n'im-
ment pour les premiers astronautes du pro- porte quel corps céleste.
gramme Mercury et pour un grand nombre
de satellites de télécommunications et de atterrisseur n.m. (en anglais, lander). En-
sondes interplanétaires. gin spatial destiné à se poser sur la surface
Depuis la fin des années 80, les lanceurs d'un corps céleste.
Atlas sont commercialisés. Ils sont, avec les
Titan et Delta, les concurrents américains attitude n.f. Orientation d'un engin spa-
des lanceurs européens, russes, chinois et tial par rapport à trois axes de référence.
japonais pour la fin de ce siècle. La version ENCYCL. Pourvu de plusieurs petits propul-
actuellement la plus puissante, Atlas 2 AS, seurs, le système de commande d'attitude
capable de placer 8,6 t en orbite terrestre qui équipe la plupart des satellites actuels a
basse et 3,7 t en orbite de transfert géosta- pour rôle de maintenir cette orientation ou
tionnaire, a été mise en service le 16 décem- de la modifier si la mission l'exige.
bre 1993. De nouvelles versions plus perfor- Connaître l'attitude d'un sateËite répond à
mantes sont attendues : en 1999, Atlas 3A, une nécessité absolue dès lors que doivent
et en 2000 Atlas 3B, capables de lancer res- être orientés, avec précision, une expé-
pectivement 41 et 4,51 en orbite de transfert rience, une antenne ou des propulseurs
géostationnaire. Le premier lancement com- (pour des manoeuvres de correction d'or-
mercial d'un Atlas (version Atlas 1) a été bite).
effectué par General Dynamics le 25 juillet
1990. A t t r a c t e u r (Grand). Vaste concentra-
tion de matière extragalactique dont l'exis-
Atlas. Satellite de Saturne (n° XV) décou- tence a été postulée en 1987 pour expliquer
vert en 1980 par l'Américain R. Terrile grâce les écarts observés de vitesse radiale de ga-
aux photographies prises par la sonde Voya- laxies par rapport à l'expansion uniforme
ger 1. Demi-grand axe de son orbite : découlant de la loi de Hubble*.
137 700 km. Période de révolution sidérale : ENCYCL. Caché derrière la Voie lactée, le
0,602 j. Dimensions : 27 x 37 km. Il gravite à Grand Attracteur se trouverait dans la direc-
1 000 km environ de la limite extérieure de tion des constellations de l'Hydre femelle et
l'anneau A. du Centaure, à une distance de notre galaxie
comprise entre 150 et 350 millions d'années
a t m o s p h è r e n.f. Enveloppe gazeuse en- de lumière. Sa masse représenterait environ
tourant une planète ou un satellite naturel. 50 millions de milliards de fois ceËe du
Atmosphère stellaire : ensemble des couches Soleil. Son existence reste toutefois contro-
superficielles d'une étoile qui contribuent au versée car, selon certains spécialistes, les
rayonnement que l'on en reçoit. mouvements particuliers qui ont conduit à
attraction 44

postuler sa présence peuvent s'expliquer par Un prototype doit voler en 2003 ; il est
la distribution des masses des galaxies des prévu ensuite de construire de sept à onze
principaux amas de galaxies répertoriés : exemplaires, selon la durée de l'exploitation
Hydre, Centaure, Paon, Persée-Poissons. de la Station spatiale internationale.

a t t r a c t i o n (newtonienne ou univer- A U R A (sigle de Analyse Ultraviolette du


selle) ni. Synonyme de gravitation. Rayonnement Astral). Satellite astronomi-
que français lancé le 27 septembre 1975,
a t t r a c t i o n universelle (loi de I'). Loi pour l'étude du Soleil et des étoiles dans
énoncée par Newton en 1687, selon laquelle l'ultraviolet.
deux corps quelconques s'attirent selon la ENCYCL. Il a cessé de fonctionner à la fin de
droite joignant leurs centres, proportionnel- 1976 et est rentré dans l'atmosphère le
lement aux valeurs m et m'de leurs masses 30 septembre 1982. Son lancement marqua
et en raison inverse du carré de la distance d un tournant dans la politique spatiale fran-
qui les sépare, avec une force F d'intensité : çaise : il s'agissait du dernier lancement de la
F = G.mm'/da, où G est une constante de fusée nationale Diamant, désormais aban-
proportionnalité appelée constante de gravita- donnée au profit d'un lanceur européen plus
tion. puissant, Ariane*. La base de Kourou fut
mise en sommeil pour quatre ans, jusqu'en
ATV (sigle de l'angl. Automated Transfer Ve- décembre 1979.
hicle, véhicule de transfert automatique). Re-
morqueur spatial fourni par l'Agence spa- AURA. Sigle de Association ofUniversities for
tiale européenne pour la desserte et les Research in Astronomy.
corrections orbitales de la Station* spatiale
internationale (ISS). Auriga (-ae). Nom latin de la constella-
ENCYCL. Pour remplir ses missions, l'ATV est tion du Cocher (abrév. Aur).
doté d'une architecture modulaire compo-
sée du « Spacecraft » avec la baie de propul- aurore polaire. Phénomène de lumines-
sion, l'avionique et le générateur solaire, et cence atmosphérique, observable générale-
du « Cargo Carrier » qui abrite le fret solide ment à de hautes latitudes nord (aurore bo-
et liquide et comprend les équipements de réale) ou sud (aurore australe) et dû à
rendez-vous et d'amarrage. l'arrivée d'un flux de particules chargées
L'ATV emportera jusqu'à 5 500 kg de char- dans la haute atmosphère terrestre.
ges solides placées dans une soute pressuri- ENCYCL. Les aurores polaires découlent de
sée, jusqu'à 840 kg d'eau et 100 kg d'air, l'interaction du vent solaire et de la magné-
d'oxygène ou d'azote. Il ravitaille aussi l'ISS tosphère. Leur base se situe entre 80 et 300
en ergols, en emportant dans ses réservoirs km d'altitude et leur extension verticale peut
externes 306 kg de carburant et 554 kg de atteindre 500 km. Elles présentent des struc-
comburant. tures variées : taches diffuses, arcs auroraux
Le système, qui peut être « mis en som- isolés, rubans de plusieurs milliers de kilo-
meil » pendant 6 mois en restant amarré à la mètres. La présence de stries parallèles peut
station, est réactivé lors des opérations de leur donner l'aspect de draperies aux multi-
« rehaussement » de l'orbite de l'ISS. Il uti- ples replis ou de couronnes dont les rayons
lise alors ses quatre tuyères de propulsion semblent converger vers le zénith magnéti-
principale ou ses tuyères de contrôle d'atti- que. L'observation spatiale met en évidence
tude pour replacer la station sur la trajec- l'existence simultanée de ces diverses struc-
toire souhaitée. tures tout au long de l'ovale auroral qui
À la fin de la mission, l'ATV se décroche en entoure les pôles géomagnétiques, à 12° en-
emportant les déchets qui lui sont confiés. Il viron du côté jour et 22° du côté nuit. La
effectue automatiquement les manoeuvres luminosité des aurores peut parfois dépasser
de désorbitation et de rentrée dans l'atmo- celle de la pleine lune. Les aurores boréales
sphère terrestre dans laquelle il se consume sont généralement plus lumineuses que les
en toute sécurité. aurores australes qui leur sont conjuguées.
45 avion-fusée

Lorsque le seuil de détection de la couleur lisé notamment pour l'étude des molécules
est atteint, les aurores paraissent verdâtres présentes dans le milieu interstellaire*.
ou, plus exceptionnellement, pourpres, vio-
lettes ou bleutées. L'analyse spectroscopi- Autel (en latin Ara, -ae). Petite constella-
que met en évidence des raies atomiques et tion australe. Ses étoiles les plus brillantes
des bandes moléculaires caractéristiques de sont de magnitude 3 environ.
l'excitation des constituants atmosphéri-
ques. averse météorique. Phénomène qui se
Des phénomènes auroraux ont été mis en produit parfois lorsque la Terre rencontre
évidence dans l'atmosphère des planètes un essaim de météorites et qui résulte de la
géantes Jupiter, Saturne et Uranus, dotées chute dans l'atmosphère de nombreuses
d'une vaste magnétosphère. météorites, signalée par l'apparition de
nombreux météores qui semblent tomber
en pluie vers le sol. SYN. : pluie d'étoiles filantes
Aussat. Société commerciale australienne,
créée en 1981, propriétaire du système na-
tional australien de satellites de télécommu- Aviar. Etoile e de la Carène. Magnitude
nications (dont les premiers ont été lancés apparente visuelle : 1,8. Type spectral : KO.
en 1985) et chargée de son fonctionnement Distance : 700 années de lumière.
et de sa gestion.
avion spatial. Véhicule spatial réutilisa-
ble, généralement habité, qui tient à la fois
austral, e adj. Du Sud. CONTR. : boréal. du satellite artificiel (par son mode de lance-
ment et son aptitude à évoluer dans l'es-
Australia Telescope. Radio-interféro- pace) et de l'avion (par sa façon de revenir
mètre australien, en Nouvelle-Galles du sur Terre en planant dans l'atmosphère),
Sud. navette spatiale
ENCYCL. Mis en service en 1988, il comprend
deux composantes principales : d'une part, avion-fusée n.m. Avion propulsé par un
un réseau compact de six antennes de 22 m ou plusieurs moteurs-fusées.
de diamètre, installées à l'observatoire Paul- ENCYCL. Un tel engin s'apparente à la fois aux
Wild de Culgoora (cinq d'entre elles sont avions (par la présence d'ailes pour évoluer
mobiles sur une base est-ouest de 3 km de dans l'atmosphère) et aux lanceurs (par le
long, la sixième sur une voie distincte, située mode de propulsion).
à 3 km plus à l'ouest) ; d'autre part, pour A la fin des années 20, diverses démonstra-
obtenir un meilleur pouvoir de résolution, tions de propulsion par fusée sont faites en
un réseau à longue base, reliant à une ou Allemagne sur des véhicules dont on veut
plusieurs des antennes précédentes une accroître la vitesse : automobiles, traîneaux,
autre antenne de 22 m, située à Mopra, à avions... C'est ainsi que le 11 juin 1928 le
quelque 100 km plus au sud, et le grand premier planeur-fusée du monde, Ente,
radiotélescope de 64 m de l'observatoire de lancé par catapulte et propulsé par deux fu-
Parkes*, à quelque 200 km encore plus au sées à poudre, parcourt plus de 1 200 m en
sud. Enfin, l'utilisation conjointe d'antennes une minute. Les premiers avions-fusées
situées à Perth, Alice Springs, Hobart, Tid- naissent véritablement durant la Seconde
binbilla et Sydney permet d'obtenir des per- Guerre mondiale. Mais, s'ils surclassent les
formances équivalentes à celles que fourni- chasseurs à hélices, leur autonomie reste
rait un radiotélescope de 3 000 km de limitée... A la fin du conflit, les Etats-Unis
diamètre, avec un pouvoir de résolution lancent un important programme d'expéri-
atteignant 0,002" à 3 cm de longueur mentation afin d'explorer les vitesses voisi-
d'onde. nes de celle du son ou supérieures. Entre
Principal radio-interféromètre à synthèse autres, trois types d'avions-fusées, à propul-
d'ouverture de l'hémisphère Sud, l'Australia sion liquide, baptisés X-l, X-2 et X-15, se-
Telescope permet des observations dans une ront successivement construits et utilisés.
large gamme de longueurs d'onde et est uti- Incapable de décoller seul, un tel engin doit
AXAF 46

être transporté par un avion porteur jusqu'à deux axes de rotation d'un instrument astro-
une altitude élevée (au minimum 15 000 m). nomique à monture équatoriale.
Dès son largage, le pilote met à feu ses ENCYCL. En un lieu donné, l'axe polaire est
moteurs-fusées. situé dans le plan nord-sud et fait avec l'ho-
En une vingtaine d'années, de 1947 (année rizontale un angle égal à la latitude du lieu.
du premier franchissement du mur du son La rotation d'un instrument autour de l'axe
parle X-l de C.-Y. Yeager) à 1968 (année de polaire modifie l'ascension droite de la ligne
l'arrêt du programme X-15), plus de 200 vols de visée mais non sa déclinaison.
(dont la moitié à plus de Mach 5) seront
effectués, et tous les records d'altitude
(107,4 km en 1963) et de vitesse (Mach 6,7, axion n.m. Particule élémentaire hypothé-
soit près de 7 300 km/h en 1967) seront tique de très faible masse (103 eV) qui pour-
battus. rait être un constituant de la matière* noire
froide.
De 1957 à 1963 sera étudié le projet Dyna-
Soar (alias X-20), complémentaire du X-15,
mais il ne donnera lieu à aucune réalisation azimut n.m. (de l'arabe al-samt, le droit
concrète. Par l'abondance des résultats enre- chemin). Angle formé par le plan vertical
gistrés (notamment sur les effets physiologi- contenant un astre et le méridien du lieu
ques du vol à grande vitesse et à altitude d'observation, compté à partir du sud, posi-
élevée, et sur les aspects aérodynamiques, tivement vers l'ouest, soit de 0 à 360°, soit
thermiques, etc., du phénomène de rentrée de 0 à ± 180°. C'est l'une des deux coordon-
atmosphérique), les programmes de recher- nées horizontales, l'autre étant la hauteur*.
ches avec les avions-fusées ont jeté les bases Les géodésiens et les topographes comptent
du vol hypersonique et aidé à la conception l'azimut à partir du nord.
de la navette spatiale américaine.

A X A F (sigle de l'angl. Advanced X-ray As- azimutal, e, a u x adj. Relatif à la défini-


trophysics Facility, équipement perfectionné tion ou à la mesure des azimuts ; caractérise
pour l'astrophysique du rayonnement X). un instrument, une monture mobile autour
Observatoire spatial américain d'astrono- d'un axe horizontal et d'un axe vertical. Ca-
mie X. dran solaire azimutal : cadran solaire à style
ENCYCL. Prévu comme le troisième grand ob- vertical.
servatoire orbital de la NASA, après le téles- ÏNCYCL. La monture azimutale est la plus sim-
cope spatial Hubble* et l'observatoire ple des montures susceptibles d'équiper un
Compton*, il devait comporter six télesco- instrument d'observation astronomique.
pes concentriques à incidence rasante lui C'est pourquoi elle est traditionnellement
conférant une surface collectrice de 1 500 utilisée sur les instruments d'amateur les
cm2 et une sensibilité 100 fois plus grande plus modestes. Mécaniquement, elle est
que celle de l'observatoire Einstein*. Mais, aussi plus satisfaisante que la monture équa-
pour des raisons d'économie, l'Agence spa- toriale*. Cette dernière lui a cependant été
tiale américaine a décidé, en 1992, de lui longtemps préférée pour les gros instru-
substituer un satellite plus petit. Chan- ments en raison de la facilité avec laquelle
dra X-ray Observatory elle permet de compenser la rotation terres-
tre. Au contraire, les instruments dotés
a x e du monde. Direction parallèle à l'axe d'une monture azimutale ne peuvent rester
de rotation de la Terre, orientée vers le pôle braqués sur un objet céleste qu'en se dépla-
céleste Nord, et servant d'axe de référence çant continuellement autour de leurs deux
dans les systèmes de coordonnées horaires axes simultanément. Le pilotage par ordina-
et équatoriales. teur a permis depuis les années 1970 de
résoudre cette difficulté et d'adopter
a x e polaire. Droite parallèle à l'axe de la monture azimutale pour les grands téles-
rotation de la Terre, qui constitue l'un des copes.
b
B. Type spectral caractérisant, dans la clas- des dimensions doubles de celles qu'on lui
sification ae Harvard, les étoiles dont la tem- attribuait auparavant.
pérature superficielle est comprise entre
10 000 et 28 000 K : des étoiles bleues dont B a b c o c k (Harold Delos), astronome amé-
le spectre est dominé par les raies de l'hé- ricain (Edgerton, Wisconsin, 1882 - Pasa-
lium neutre, du silicium simplement et dou- dena, Californie, 1968).
blement ionisé, de l'oxygène et du magné- Il a fourni d'importantes contributions à la
sium ionisés, tandis que les raies de spectroscopie solaire et à l'étude du magné-
l'hydrogène se renforcent quand la tempéra- tisme solaire. Avec son fils Horace Welcom
ture décroît. Exemples : Rigel, l'Epi, Deneb. Babcock (Pasadena 1912), il inventa en 1948
le magnétographe solaire, grâce auquel tous
BAA. Sigle de British* Astronomical Associa- deux procédèrent aux premières mesures du
tion. champ magnétique du Soleil, en exploitant
l'effet Zeeman*.
B a a d e (Walter), astronome américain
d'origine allemande (Schrôttinghausen, Baïkonour. Appellation officielle jusqu'en
Westphalie, 1893 - Gôttingen 1960). juillet 1992, mais toujours usuelle, d'un im-
Sa carrière débuta à l'observatoire de Ham- portant cosmodrome du Kazakhstan, près
bourg (1920-1931), où il s'intéressa aux co- de la mer d'Aral, à plus de 2 000 km au
mètes, aux astéroïdes et aux étoiles varia- sud-est de Moscou.
bles. En 1931, il accepta un poste à ENCYCL. Le nom de Baïkonour est celui d'une
l'observatoire du mont Wilson, aux Etats- ville distante de... 300 km alors que le cos-
Unis. Ses recherches s'orientèrent alors vers modrome se trouve à 60 km de Leninsk (à
la spectroscopie et il travailla avec Hubble l'existence longtemps tenue secrète et qui
sur les galaxies et avec Zwicky sur les super- compte aujourd'hui près de 60 000 habi-
novae. Pendant la Seconde Guerre mon- tants vivant pour et ae l'espace) dont l'ex-
diale, consigné à Pasadena, il se livra, à l'aide tension a englobé le vieux village de Tioura-
des grands instruments auxquels il avait ac- tam.
cès, à une étude observationnelle approfon- Sa construction commence en 1955. Qua-
die de la galaxie M 31 d'Andromède et de rante ans plus tard, on lui attribue un millier
ses satellites. Il parvint ainsi à résoudre en de lancements spatiaux : tous les vaisseaux
étoiles le noyau ae M 31 (1944) et put établir spatiaux habités, les sondes planétaires, les
l'existence, au sein des galaxies, de deux stations orbitales et de nombreux autres sa-
populations steËaires distinctes. Ses travaux tellites (notamment les géostationnaires) de
ultérieurs sur les céphéides* amenèrent les l'ex-URSS.
astronomes, en 1952, à réviser l'échelle de Baïkonour s'étend sur 1 600 km2 et possède
détermination des distances extragalacti- un important réseau de routes, de voies fer-
ques et à doubler toutes celles mesurées jus- rées, de pistes d'atterrissage, des dizaines
que-là, donc à assigner à l'Univers observé d'ensembles de lancement, d'imposants bâ-
Baillaud 48

timents, dont le MIK, vaste hall d'assem- d'étoiles et la découverte des grains qui por-
blage d'où les Zemiorka sortent, à l'horizon- tent son nom, en 1836.
tale, deux jours avant leur lancement, pour
rejoindre le site prévu et y être placées en Baily (grains de). Chapelet de points lu-
position verticale. mineux dû aux indentations du profil lu-
Pendant ce temps, à quelques kilomètres de naire, que l'on observe lors des éclipses tota-
là, à l'hôtel des cosmonautes de Leninsk, les les du Soleil, au début et à la fin de la totalité.
futurs passagers de ces Zemiorka achèvent
leur préparation. Ils n'en partiront que cinq Balance (en latin Libra, -ae). Constellation
ou six heures avant le décollage de leur lan- du zodiaque.
ceur pour gagner, en autocar, le site de ENCYCL. Ses étoiles les plus brillantes sont
Baïkonour. Kiffa* australe (J3) et Kiffa boréale (a). C'est
Et, curieusement, c'est encore dans les step- la seule constellation zodiacale qui évoque
pes du Kazakhstan, au nord de Baïkonour, un objet inanimé.
près d'Arkalyk, que sont récupérées (sauf
incident) les capsules spatiales habitées rus- Baleine (en latin Cetus> -t). Grande constel-
ses. lation équatoriale qui s'étend au S. des cons-
Après de longs mois de négociation, le Ka- tellations zodiacales du Bélier et des Pois-
zakhstan a accepté, en 1994, de louer le cos- sons.
modrome de Baïkonour à la Russie pour une ENCYCL. Citée par Eudoxe, Aratos, Hipparque
durée de vingt ans, avec une prolongation et Ptolémée, elle évoque le monstre marin
ultérieure possible de dix ans. envoyé par Poséidon pour dévorer Andro-
mède. Son étoile la plus remarquable est la
Baillaud (Benjamin), astronome français variable Mira* Ceti.
(Chalon-sur-Saône 1848 - Toulouse 1934).
En 1919, il fut à l'origine de la création des balise n.f. Émetteur électromagnétique uti-
Unions scientifiques internationales et fut le lisé dans un but de localisation.
premier président de l'Union* astronomique ENCYCL. Selon les cas, une balise peut occuper
internationale. une position qui constitue un point (fixe) de
référence ou, au contraire, un point (fixe ou
Bailly (Jean Sylvain), savant et homme po- mobile) dont on cherche à connaître les
litique français (Paris 1736- 1793). coordonnées. Les systèmes spatiaux Argos,
On lui doit une Histoire de l'astronomie an- DORIS, Sarsat, entre autres, font intervenir
cienne (1775), une Histoire de l'astronomie mo- un grand nombre de balises de ce type.
derne (1778-1783) et une Histoire de l'astrono-
mie indienne et orientale (1787). Il fut le balistique 1. n.f. Science du mouvement
premier maire élu de Paris (1789) et périt sur des projectiles. 2. adj. Qui concerne ou rap-
l'échafaud (1793). pelle les projectiles. Qualifie un engin (ou
son mouvement) sur lequel n'agissent que
Bailly. L'un des plus grands cirques lunai- des forces naturelles (principalement de gra-
res, du type « plaine murée », près du bord vitation! par exemple certains missiles.
sud-ouest de l'hémisphère visible de la ENCYCL. À propos d'un engin spatial, on peut
Terre. Coordonnées : 67° S., 69° O. Diamè- opposer la phase balistique d'un vol (d'un
tre extérieur : 303 km. lanceur ou d'une sonde spatiale) à la phase
propulsée (lorsque agissent des moteurs), la
Baily (Francis), astronome et mathémati- rentrée balistique (d'une capsule) à la ren-
cien anglais (Newbury, Berkshire, 1774 - trée planée (des navettes), un vol balistique
Londres 1844). (ou suborbital), sans satellisation, à un vol
L'un des fondateurs de la Société astronomi- orbital, avec satellisation, etc.
que de Londres, il s'illustra notamment par
la réorganisation du Nautical Almanach, la ballon n.m. Nom générique de tout appa-
fixation du yard, une détermination de la reil capable de s'élever dans l'atmosphère
densité de la Terre, la révision de catalogues sous la seule poussée d'Archimède d'un
49 ballon

gaz plus léger que l'air ambiant (par exem- d'épaisseur), d'un volume de 900 000 m 8 ,
ple, de l'air chaud, de l'hydrogène ou de soit une surface de 4 ha et un diamètre de
l'hélium). 120 m. Ils peuvent emporter une nacelle de
ENCYCL. Composé d'une enveloppe et d'une 2,61 jusqu'à 37 km d'altitude et l'y mainte-
charge utile (instruments et expériences), le nir au maximum une vingtaine d'heures.
ballon est aujourd'hui un véhicule apprécié Cette faible durée de vie s'explique par leur
en recherche scientifique (aéronomie, mé- incapacité à absorber la moindre surpres-
téorologie, géophysique, biologie, astrono- sion, ce qui est dû au fait qu'ils sont
mie et exploration planétaire), SYN. : aérostat. « ouverts », c'est-à-dire que l'intérieur de
La première « machine volante » fut un bal- l'enveloppe communique (par des man-
lon. Le 4 juin 1783, Joseph et Etienne de chons situés à la base de celle-ci) avec l'at-
Montgolfier inventent l'aérostation en fai- mosphère. Dans ces conditions, dès que le
sant voler, en public, une volumineuse enve- volume de l'enveloppe - donc sa force as-
loppe de toile remplie d'air chaud. Beau- censionnelle - vient à faiblir (notamment la
coup d'autres vols, avec ou sans passagers, nuit, avec la chute de la température), on ne
sont effectués au xixe et au début du xxe les maintient au plafond qu'en jetant beau-
siècle, à des fins militaires, scientifiques ou coup de lest, opération qu'on ne peut répé-
sportives. ter indéfiniment ;
C'est vers 1960 que la communauté scienti- - les ballons pressurisés, dont l'enveloppe
fique redécouvre véritablement le ballon en est fermée et a un diamètre plus modeste
tant que véhicule adapté au transport d'ex- (quelques mètres). Ils peuvent demeurer
périences spécifiques. A cela, trois raisons plusieurs mois vers 10 km d'altitude. Par
principales : exemple, en 1971, pour l'expérience Eole*,
- l'apparition de films plastiques minces, le CNES a lâché 479 ballons de ce type (de
résistants et étanches, se prêtant à la fabrica- 3,7 m de diamètre) dans l'hémisphère Sud
tion d'enveloppes de qualité ; pour étudier la circulation atmosphérique
- la mise au point de systèmes automati- au niveau 12 km. Treize d'entre eux ont
ques de télémesure et de télécommande ; fonctionné plus d'un an.
- la maîtrise de la technique de récupération En juin 1985, deux ballons pressurisés sovié-
des nacelles accrochées à l'enveloppe. tiques, transportés par les sondes spatiales
Aujourd'hui, plus d'une centaine de gros Vega, ont été libérés dans l'atmosphère de
ballons libres sont lâchés chaque année pour Vénus où ils ont dérivé, vers 55 km d'alti-
les besoins de la recherche spatiale, princi- tude, à la vitesse moyenne de 70 m/s, re-
palement par les Etats-Unis et la France et, à transmettant par radio (pendant près de
un degré moindre, par le Japon, l'Inde, le deux jours) les résultats de leurs mesures
Brésil, la Suède, la Norvège et la Russie. météorologiques et parcourant le tiers du
Comparé aux autres véhicules spatiaux, le tour de la planète. Pour la première fois,
ballon se caractérise par : l'atmosphère d'une planète autre que la
- son aptitude à circuler dans l'atmosphère, Terre était explorée de cette manière ;
plus ou moins haut et longtemps, dans une - les montgolfières, dont le gaz porteur (de
région interdite aux satellites et que les fu- l'air contenu dans une enveloppe ouverte à
sées-sondes traversent en quelques minu- la base) est chauffé naturellement. En
tes ; France, le CNES utilise des montgolfières
- sa capacité d'emporter des expériences infrarouges de 36 000 m3 chauffées le jour
plus lourdes, plus encombrantes et à moin- par le Soleil et la nuit par le rayonnement
dre coût que celles réservées aux fusées-son- infrarouge émis par la surface terrestre et
des et aux satellites. qu'arrête la partie supérieure aluminisée de
CATÉGORIES DE BALLONS. La recherche spatiale leur enveloppe. Elles sont capables de main-
utilise principalement trois catégories de tenir une charge de 50 kg entre 20 km (la
ballons : nuit) et 30 km (le jour) pendant deux ou
- les ballons ouverts (dits stratosphériques). trois mois. Au cours de l'hiver 1982-1983,
Les plus performants possèdent une enve- un ballon de ce type (de forme cylindrique
loppe de polyéthylène (de 15 micromètres et de 40 m de diamètre) a bouclé le tour du
ballon-sonde 50

monde en sept semaines, transportant 65 kg spectre électromagnétique où les ondes tra-


dont 35 d'instruments pour l'étude des on- versent correctement l'atmosphère terrestre
des de gravité. et qui se situe au-dessus de 100 MHz. On
distingue les gammes :
ballon-sonde n.m. Ballon libre non ha- - VHF (Very High Frequency) de 30 à 300
bité, muni d'appareils de mesure dont les MHz,
indications sont retransmises au sol par ra- - UHF (Ultra High Frequency) de 300 à 3 000
dio, utilisé pour faire des mesures locales MHz,
dans l'atmosphère. - SHF (Super High Frequency) au-delà de 3
GHz.
B a l m e r (série ou raies de) [du nom de Les satellites utilisent des bandes de fré-
J.J. Balmer, physicien suisse (1825-1898)]. quences qui leur sont spécifiquement affec-
Série de raies caractéristiques de l'hydro- tées. On peut citer, parmi ces dernières, les
gène, que l'on observe en absorption (raies bandes :
sombres) dans le spectre des étoiles et en - 20-40 MHz (télémesures d'engins russes),
émission (raies brillantes) dans le spectre de - 136-138 MHz (télémesures de satellites
certaines nébuleuses. américains et des satellites français),
ENCYCL. Ces raies sont émises lorsque, dans - 148-150 MHz (télécommandes des satelli-
un atome d'hydrogène, l'électron tombe sur tes français),
le second niveau d'énergie, et absorbées lors - 245-250 MHz (lanceurs),
des transitions inverses. Au fur et à mesure - 450-465 MHz (émissions de balises Sar-
qu'on se rapproche de la limite d'ionisation, sat),
les niveaux d'énergie sont de plus en plus - 2,1-2,3 GHz (télémesures de sondes spa-
rapprochés et les raies deviennent donc de tiales et du lanceur Ariane),
plus en plus voisines. Leur longueur d'onde - 3,4-8 GHz (télémesures, télécommandes
tend vers la valeur limite : 364,598 nm et télécommunications),
(3 645,98 Â). L'accumulation des raies au - 11,7-12,5 et 17-21 GHz, ainsi qu'une mul-
voisinage de cette longueur d'onde provo- titude de bandes de fréquences supérieures
que, dans les spectres stellaires, une diminu- à 30 GHz (télécommunications expérimen-
tion de l'intensité du rayonnement, connue tales).
sous le nom de discontinuité de Balmer. Les Les télécommunications par satellites uti-
raies de Balmer sont désignées par la lettre lisent principalement quatre bandes de
H suivie d'une lettre grecque, a s'appliquant fréquences : la bande C (de 4 à 8 GHz),
à la raie de longueur d'onde la plus élevée, [3 la bande X (de 8 à 12 GHz), la bande Ku
à la suivante, etc. Les longueurs d'onde cor- (de 12 à 18 GHz) et la bande Ka (de 27 à
respondant aux principales raies sont : 40 GHz).
Ha : 656,282 nm (6 562,82 Â) rouge
HP : 486,135 nm (4 861,35 Â) bleu Barbier (Daniel), astrophysicien et géo-
Hy : 434,046 nm (4 340,46 À) violet physicien français (Lyon 1907 - Manosque,
H8 : 410,174 nm (4 101,74 Â) violet Alpes-de-Haute-Provence, 1965).
He : 397,007 nm (3 970,07 Â) violet En astronomie, il est connu pour ses travaux
avec 1 nm = 10 9 m (un milliardième de de spectrophotométrie stellaire et, en parti-
mètre). culier, pour la classification spectrale quanti-
tative des étoiles qu'il mit au point avec
bande (de fréquences) n.f. Intervalle D. Chalonge. En géophysique, il organisa un
du spectre électromagnétique compris entre réseau international d'observation de la lu-
deux fréquences radioélectriques spécifiées. minescence atmosphérique et découvrit
ENCYCL. Les conférences administratives l'existence de certains phénomènes amo-
mondiales des radiocommunications ont at- raux non polaires.
tribué aux divers services utilisateurs des
plages de fréquences pour l'émission et la Barlow (lentille d e ) [du nom de son
réception d'ondes radioélectriques. inventeur, P. Barlow, mathématicien et
En astronautique, on exploite la partie du physicien anglais (1776-1862)]. Doublet
51 base de lancement

achromatique divergent qui permet de dou- deux planètes, l'une dont la masse atteint
bler ou tripler le grossissement d'un ocu- 0,8 fois celle de Jupiter et dont la période de
laire, dans une lunette ou un télescope, en révolution est de 11,7 ans, l'autre, plus pe-
doublant ou triplant la distance focale de tite, dont la masse vaut 0,4 fois celle de
l'objectif. Jupiter et dont la période de révolution est
voisine de 20 ans, mais ces conclusions ont
Barnard (boucle de). Anneau de gaz été infirmées.
interstellaire chaud, perceptible comme une
structure elliptique de 14° sur 10° dans la Barringer ( c r a t è r e ) Meteor Crater
constellation d'Orion*.
ENCYCL. Elle résulterait de l'action sur la ma- b a r y c e n t r e n.m. Centre de masse d'un
tière interstellaire de la pression* de rayon- système de corps en mouvement sous l'effet
nement des étoiles chaudes situées dans la de leur attraction gravitationnelle mutuelle.
région du Baudrier et de l'Epée d'Orion.
baryon n.m. Nom générique désignant une
Barnard (Edward Emerson), astronome particule fondamentale lourde qui subit l'in-
américain (Nashville 1857 - Williams Bay, fluence de la force nucléaire forte, comme le
Wisconsin, 1923). proton ou le neutron.
D'abord amateur, il se fit connaître à partir ENCYCL. T O U S les astres connus par leur rayon-
de 1881 par la découverte de comètes : au nement sont formés de matière baryonique.
cours de sa carrière, il en découvrit une ving- La matière* noire, invoquée pour rendre
taine et, en 1892, il fut le premier à en trou- compte de certaines observations concer-
ver une à l'aide de la photographie. Devenu nant le mouvement des étoiles dans les ga-
professionnel, il travailla d'abord à l'obser- laxies spirales et la dynamique des galaxies
vatoire Lick (1888), puis à l'observatoire Yer- au sein des amas qui les abritent, pourrait
kes, dont il devint le directeur en 1895. On comporter une composante baryonique
lui doit, notamment, la découverte du cin- (étoiles de faible masse, gaz interstellaire
quième satellite de Jupiter, Amalthée (1892), froid) et une composante non baryonique
et des milliers de photographies de la Voie (particules massives hypothétiques n'intera-
lactée. gissant que très peu avec la matière, mono-
pôles magnétiques, cordes cosmiques, etc.).
Barnard (étoile de) Étoile de la constel- Toutefois, ce que l'on sait de la nucléo-
lation d'Ophiucus, découverte en 1916 par synthèse primordiale implique que la quan-
E.E. Barnard. tité de matière noire baryonique ne peut
ENCYCL. C'est une naine rouge, de type spec- excéder 10 fois la quantité de matière visi-
tral M5 et de magnitude visuelle 9,5. Située ble.
à 6 al de la Terre, elle est l'étoile la plus
proche du système solaire après le système base de lancement. Lieu où sont réunis
triple de a du Centaure*. Mais elle est sur- un ou plusieurs ensembles de lancement,
tout connue comme l'étoile ayant le plus des moyens logistiques et des installations
grand mouvement propre : son déplacement permettant le suivi des premières phases de
annuel sur la sphère céleste atteint 10,31". vol d'un véhicule aérospatial et la mise en
Elle se rapproche actuellement de nous à la œuvre des mesures de sauvegarde.
vitesse radiale de 108 km/s et sa distance ENCYCL. Le choix du site d'une base de lance-
diminue de 0,036 al par siècle. Dans quelque ment se fonde sur des critères de sécurité, de
10 000 ans, sa distance ne sera plus que de rentabilité et d'accessibilité du lieu, et de
3,85 al : elle deviendra alors l'étoile la plus stabilité géologique et politique. Le facteur
proche du système solaire. En étudiant, à sécurité est déterminant : pour éviter que
partir de 1937, à l'observatoire Sproul, à des régions très peuplées risquent d'être af-
Swarthmore, en Pennsylvanie, les perturba- fectées par l'explosion au décollage ou la
tions de son mouvement, l'Américain d'ori- chute d'un véhicule spatial après son lance-
gine hollandaise Peter Van de Kamp a cru ment, on est conduit à privilégier des ré-
pouvoir établir que cette étoile possède gions désertiques, des côtes océaniques ou
bassin d'impact 52

des îles, ou encore des régions montagneu- tuant aux méthodes géométriques de
ses (mais celles-ci peuvent être le siège de l'astronome grec des méthodes trigonomé-
séismes et offrent l'inconvénient d'être d'un triques. II fut l'astronome^ arabe le plus
accès difficile). Le facteur rentabilité est éga- connu en Europe au Moyen Âge. On le dési-
lement décisif. Il est lié à des critères géo- gne parfois par son nom latinisé, Albate-
graphiques ou économiques. Plus la latitude gnius.
du site est proche de l'équateur, mieux on
tire parti du surcroît d'accélération dû à la Baudry (Patrick), officier aviateur et spa-
rotation terrestre, pour les tirs vers l'est. La tionaute français (Douala, Cameroun,
possibilité de lancer dans tous les azimuts 1946).
permet d'utiliser le même ensemble de lan- Sélectionné comme spationaute par le
cement pour les missions les plus variées, CNES en 1980, il est remplaçant de Jean-
qu'il s'agisse du lancement de sateËites Loup Chrétien pour la mission PVH* de
géostationnaires ou de celui de satellites po- 1982. En 1985, il participe en tant que spé-
laires. Encore convient-il que les investisse- cialiste de charge utile à la 18e mission de la
ments à réaliser pour l'aménagement de la navette américaine (51 G), du 17 au 24 juin,
base de lancement ne soient pas trop élevés à bord de Discovery, devenant ainsi le
et que le site bénéficie d'infrastructures deuxième spationaute français à effectuer
autorisant des liaisons aériennes et/ou mari- un vol spatial. En 1989, il a créé à Cannes-la-
times et des communications convenables. Bocca un centre d'initiation et d'entraîne-
Il importe enfin de choisir une région épar- ment aux activités spatiales pour les jeunes
gnée par les séismes (ou autres cataclysmes) (Space Camp), qui a cessé de fonctionner à la
naturels ou politiques. fin de 1992.
tableau des principales bases de lan-
cement du monde, en fin d'ouvrage Bayer (Johann), astronome allemand (Rain,
1572 - Augsbourg 1625).
bassin d'impact. Vaste structure circu- Son Uranometria (1603) constitue le premier
laire, peu profonde, à la surface d'une pla- atlas céleste qui ait été imprimé. On y
nète, creusée par l'impact d'une grosse mé- trouve 12 constellations nouveËes (s'ajou-
téorite. Le fond du bassin a parfois été tant aux 48 citées par Ptolémée) et, pour la
rempli de laves provenant d'une activité vol- première fois, les étoËes de chaque constel-
canique ultérieure ; certains bassins sont en- lation désignées, d'après leur éclat apparent,
tourés d'une succession de remparts monta- par des lettres grecques.
gneux concentriques.
BD. Abréviation de Bonner*Durchmusterung.
bâton de Jacob. Synonyme de arbales-
trille. BDL. Sigle de Bureau* Des Longitudes.

Battani (al-), astronome arabe (Harran, Be (étoile). Étoile de type spectral B, non
Turquie, v. 858 - Qasr al-Djiss, près de Sa- supergéante, dont le spectre présente des
marra, 929). raies d'émission de l'hydrogène superposées
Il a laissé un grand traité d'astronomie, le aux raies d'absorption.
Zidj, dont une édition imprimée a été pu-
bliée en 1537 sous le titre De motu stellarum. Becklin-Neugebauer (objet de).
Ses observations lui permirent d'améliorer L'une des plus brillantes sources célestes de
la valeur de la durée de l'année tropique, de rayonnement infrarouge, découverte en
la précession annuelle des équinoxes et de 1967 par les astronomes américains Eric
l'obliquité de l'écliptique. Il démontra que Becklin et Gerry Neugebauer à l'intérieur
la position du Soleil à l'apogée (dans le mou- de la nébuleuse de KÎeinmann-Low, elle-
vement apparent de cet astre autour de la même localisée au sein de la nébuleuse
Terre) varie, ce qui autorise les éclipses* an- d'Orion*.
nulaires du Soleil. Enfin, il améliora les cal- ENCYCL. Il s'agirait d'une étoile massive très
culs astronomiques de Ptolémée en substi- jeune, de type spectral B, presque impercep-
53 Bessel

tible en lumière visible parce que masquée précédé de pleureuses). Autre nom de
par d'épais nuages de poussières interstellai- l'étoile Alkaïd*.
res.
B e n n e t t ( c o m è t e ) . Comète découverte
B e e r (Wilhelm), astronome allemand (Ber- le 28 décembre 1969 par le Sud-Africain
lin 1797 - 1850). J.C. Bennett. Désignation officielle : 1970 II.
Banquier à Berlin et membre de la Chambre ENCYCL. Visible à l'œil nu à partir de février
prussienne, il s'occupa d'astronomie et éta- 1970, elle atteignit en mars 1970, près de
blit un observatoire près de Berlin. En colla- son périhélie, la magnitude 0 et présenta
boration avec Mâdler, il effectua les premiè- une queue de 30° environ de long. Le satel-
res observations qui permirent d'établir une lite américain OGO 5 révéla l'existence d'un
carte de la planète Mars. Il était le frère aîné vaste halo d'hydrogène neutre autour de
du compositeur Meyerbeer. cette comète.

Beijing (observatoire de) Pékin B e p p o - S A X (Beppo pour Giuseppe Oc-


(observatoire de) chialini, astronome italien, et SAX pour Sa-
tellite Italiano yer lAstronomia a raggi X). Satel-
Bélier (en latin Aries, -etis). Constellation lite italien d'étude des sources célestes de
du zodiaque. rayons X dans la gamme d'énergie de 0 à
ENCYCL. Son étoile principale est Hamal y An 300 keV, lancé en 1996. Il a étudié des binai-
est une étoile double visuelle, l'une des pre- res X et des noyaux actifs de galaxies et
mières à avoir été découverte, fortuitement, découvert qu'un faible rayonnement X est
en 1664 par l'Anglais Robert Hooke, alors associé aux sursauts* y.
qu'il suivait une comète. Ses composantes,
blanches, de magnitudes respectives 4,7 et Bercenay-en-Othe. Commune de
4,8 sont écartées de 8" environ et, donc, l'Aube où fonctionne un important centre
facilement séparables avec de petits instru- de télécommunications spatiales.
ments d'amateur. Il y a environ 2 000 ans, le ENCYCL. Ce centre dispose de quatorze gran-
Soleil entrait dans cette constellation à des antennes (d'un diamètre de 11 à 32,5 m)
l'équinoxe de printemps : le Bélier était ainsi et de quelques petites antennes affectées à
considéré comme la première constellation des fonctions particulières.
traversée par le Soleil dans sa course an- Environ 120 agents assurent l'exploitation et
nuelle. Mais, par suite de la précession des la maintenance de ces installations qui fonc-
équinoxes, le point vernal* se situe de nos tionnent 24 heures sur 24.
jours dans la constellation des Poissons, que Le centre de Bercenay-en-Othe travaille es-
le Soleil atteint un mois plus tôt. sentiellement dans quatre réseaux :
- Intelsat, pour les liaisons intercontinenta-
Belinda. Satellite d'Uranus (n° XIV), dé- les, avec sept antennes pointées vers les sa-
couvert en 1986 par la sonde américaine tellites desservant les zones des océans At-
Voyager 2. Demi-grand axe de son orbite : lantique et Indien ;
75 300 km. Période de révolution sidérale : - Eutelsat, pour le trafic téléphonique et
14 h 58 min. Diamètre : 60 km. audiovisuel sur l'Europe (quatre antennes) ;
- Télécom 2, pour les échanges avec les
Bellatrix (nom latin signifiant la guerrière). départements français d'outre-mer et les
Étoile y d'Orion. Magnitude apparente vi- échanges internationaux.
suelle : 1,6. Type spectral : B2. Distance : - Arabsat, pour des services audiovisuels.
250 années de lumière.
B e r g e r (étoile du). Appellation popu-
Benetnasch (de l'arabe al-qa'id aîbenat laire de la planète Vénus*.
al-na'sh, le conducteur des pleureuses, par
allusion à sa position et à une représenta- Bessel (Friedrich Wilhelm), astronome al-
tion ancienne de la constellation de la lemand (Minden 1784 - Kônigsberg 1846).
Grande Ourse, regardée comme un cercueil La publication, à 19 ans, d'un calcul d'orbite
Bêta Pictoris 54

cométaire le fit remarquer par Olbers ; ce- Cycle de B e t h e


lui-ci le mit en contact avec Gauss, qui lui
demanda de l'aider à calculer les orbites de
plusieurs astéroïdes récemment découverts.
En 1806, il devint l'assistant de J.H. Schrôter
à son observatoire de Lilienthal, près de
Brème, et commença à établir un catalogue
d'étoiles. Puis, en 1809, il obtint la chaire
d'astronomie à l'université de Kônigsberg
et fut chargé de diriger la construction
d'un nouvel observatoire en cette ville. C'est
là que se déroula toute sa carrière, consacrée T ^ S 0 ^ ;
à l'astrométrie. De 1821 à 1833, il déter-
mina les positions d'environ 75 000 étoiles
plus brillantes que la magnitude 9, sur un
région du ciel s'étendant entre - 15° et + 45°
de déclinaison, en 1838, il publia la pre-
mière mesure de la parallaxe d'une étoile
(64 Cygni), déterminant ainsi pour la pre- B e t h e (cycle de). Cycle de réactions
mière fois une distance stellaire. En étudiant thermonucléaires de fusion, qui réalise glo-
les mouvements propres de Sirius et de Pro- balement la fusion de quatre protons en un
cyon, il prédit l'existence, autour de ces étoi- noyau d'hélium (voir figure ci-dessus) en par-
les, d'un compagnon obscur, formant avec tant de la fusion de protons et de noyaux de
la composante brillante un système double : carbone, régénérés à la fin du cycle.
ces compagnons furent effectivement dé- ENCYCL. Prépondérant au cœur des étoiles
couverts à partir de 1862. Enfin, en 1835, chaudes, il est à l'origine de l'énergie rayon-
lors du retour près du Soleil de la comète de née par ces étoiles. Sa découverte (en 1938)
Halley, il en effectua des observations très a valu au physicien Hans Albrecht Bethe le
détaillées qui l'amenèrent à élaborer une prix Nobel de physique en 1967. On dit
théorie de la structure des queues cométai- aussi cycle du carbone ou cycle CNO.

B e t h l é e m (étoile de) -» étoile des Ma-


B ê t a Pictoris p Pictoris ges

B ê t a Regio. Vaste région montagneuse de Bianca. Satellite d'Uranus (n° VIII), décou-
l'hémisphère sud de Vénus, autour de 30° S. vert en 1986 par la sonde américaine Voya-
et 75° O., dominée par deux volcans en ger 2. Demi-grand axe de son orbite : 59 200
forme de boucliers, Theia Mons et Rkea km. Période de révolution sidérale : 10 h 26
Mons, qui culminent à 4 500 m environ. min. Diamètre : - 50 km.

Bételgeuse (de l'expression arabe ibt al- Biela ( c o m è t e de). Comète périodique
ghiil signifiant l'épaule du géant). Étoile a découverte en 1826 par l'Autrichien Wil-
d'Orion. Magnitude apparente visuelle helm von Biela (1782-1856), qui l'identifia à
moyenne : 0,8 (elle varie semi-régulière- celle déjà observée en 1772 et en 1805.
ment de 0,4 à 1,2, avec une période On la revit en 1832, puis en 1846, où elle
moyenne de 2 110 jours, par un phénomène apparut scindée en deux fragments que l'on
de pulsation). Type spectral : M2. Distance : réobserva pour la dernière fois en 1852. Elle
400 années de lumière. Rayon moyen : 800 est à l'origine de l'essaim de météorites des
fois environ celui du Soleil. Masse : 20 fois Biélides.
celle du Soleil. C'est une supergéante rouge
5 000 fois plus lumineuse que le Soleil. Lors- Biélides. Essaim de météorites provenant
que son éclat est maximal, c'est la huitième de la désintégration de la comète de Biela ou
des étoiles les plus brillantes du ciel. météores associés observables en novem-
55 Big Bang

bre, dont le radiant se situe dans la constel- Big Bang. Événement qui, selon les modè-
lation d'Andromède. On les appelle aussi les cosmologiques les plus largement accep-
Andromédides. tés aujourd'hui, serait à l'origine de l'Uni-
Des averses météoriques importantes ont vers tel que nous le découvrons. On dit
eu lieu le 27 novembre 1872 et le 27 novem- parfois explosion primordiale.
bre 1885, mais aussi, auparavant, en 1741, ENCYCL. Les modèles cosmologiques établis
1798,1830 et 1838. en 1922 par le Russe A. Friedmann dans le
cadre de la théorie de la relativité* générale
biergol n.m. Synonyme de diergol. (-• cosmologie) et la mise en évidence par
l'Américain E. Hubble, dans les années sui-
Biermann (Ludwig E), astronome alle- vantes, du décalage spectral systématique
mand (Hamm, Westphalie, 1907). Auteur de vers le rouge des galaxies*, interprété
recherches concernant l'évolution et la comme un effet de l'expansion* de l'Uni-
structure des étoiles, la physique des plas- vers, ont conduit à l'hypothèse selon la-
mas et ses relations avec l'astrophysi- quelle l'Univers que nous observons aurait
que, l'atmosphère solaire et la physique été primitivement extrêmement chaud et
cométaire, il a, le premier, en 1951, suggéré dense, et serait brutalement entré en expan-
l'existence du vent solaire pour expliquer sion. Proposée dès 1931 par le Belge G. Le-
la formation des queues de plasma des co- maître, cette théorie a été reprise et déve-
mètes. loppée à partir de 1946 par l'Américain

Big Bang
temps écoulé (en secondes) temps écoulé (en secondes)
Univers actuel

m B m M S Ê Ê ^ m j ^ / g g / g ^ î
1014 -
1^1111111111 ère stellaire
- 1013—i—
1010
ère radiative
103
.• 'oimntion c!c ro/r-j\ jt0[ivouns ri-c"; • .
1
ère leptonique
- TO^-
fusion des quarks
10-io.

soupe de particules
,0-20 (quarks, électrons) ère hadronique
et d'antiparticules

,0-30

inflation - 10"35-

10"

1 Q-43 temps
de Planck
Big Bang 56

G. Gamow. C'est l'un de ses plus farouches cription des premiers instants (voir figure)
adversaires, le Britannique F. Hoyle qui, par fait appel aux acquis de la physique des
dérision, lui a donné le nom de « théorie du particules. L'instant zéro, celui du Big Bang
Big Bang », sans se douter de la popularité lui-même, conserve tout son mystère. L'ar-
qu'allait connaître cette dénomination. senal théorique de la physique actuelle ne
Les modèles standard du Big Bang sont des permet pas, en effet, de décrire la fournaise
modèles théoriques qui décrivent l'évolu- initiale durant le bref instant - 10"43 seconde
tion d'un univers homogène et isotrope en - après le Big Bang pendant lequel la tempé-
expansion, à partir d'un état primitif de tem- rature excéda 100 000 milliards de milliards
pérature et de densité infinies (singularité de milliards de kelvins. Dans cet intervalle,
initiale), en négligeant la constante cosmo- appelé temps de Pknck, les effets quantiques
logique*, les complications topologiques de étaient prépondérants et l'on présume que
l'espace-temps et ses propriétés quantiques. les quatre forces fondamentales à l'œuvre
LES FAITS D'OBSERVATION. Quatre faits d'observa- dans la nature - la force (nucléaire) forte, la
tion peuvent être invoqués aujourd'hui en force (nucléaire) faible, la force électroma-
faveur de la théorie du Big Bang. Le premier gnétique et la gravitation - devaient être
est le mouvement général de récession des réunies en une « superforce » unique. Mais
galaxies, qui témoigne de l'expansion de la théorie permettant cette grande unifica-
l'Univers. Le deuxième est le rayonnement* tion reste à bâtir et, tant que l'on ne dispo-
du fond de ciel : prédit par Gamow en 1948, sera pas d'une théorie quantique de la gravi-
celui-ci a été détecté en 1965 par les Améri- tation, le Big Bang restera inaccessible.
cains A. Penzias et R. Wilson, et s'interprète Infiniment chaud et dense à l'origine, l'Uni-
aisément comme un rayonnement fossile, vers n'a cessé depuis de se dilater et de se
vestige de la chaleur initiale. Un troisième refroidir. L'ère hadronique commença 10"35
fait expérimental est l'abondance, dans seconde après le Big Bang : dans le gaz très
l'Univers, des éléments chimiques les plus chaud, la force nucléaire forte devint pré-
légers, en particulier de l'hydrogène et de pondérante et apparurent des particules ins-
l'hélium : les valeurs observées (notamment tables (principalement des quarks) et leurs
la proportion d'hélium : 25 % en masse, antiparticules. Un milliardième de seconde
quelles que soient les régions cosmiques après le Big Bang, la température étant des-
considérées) impliquent que l'Univers a cendue à 10 13 K, les quarks s'associèrent par
connu une phase primordiale très chaude et triplets pour donner les premières particules
très dense, durant laquelle se sont produites stables lourdes, des protons et des neutrons.
des réactions nucléaires qui ont fabriqué des Un millionième de seconde après le Big
noyaux d'atomes légers (nucléosynthèse Bang, des particules légères, les leptons
primordiale). La quatrième donnée expéri- (électrons, neutrinos), prirent le relais sur le
mentale concerne le nombre de familles de devant de la scène : l'Univers entra dans
particules élémentaires. Depuis 1989, des l'ère leptonique. A ce stade, celui-ci conte-
expériences réalisées dans des laboratoires nait un gaz très chaud de particules élémen-
de physique des particules (Cern, Stanford) taires et, baignant ce gaz de toutes parts, des
ont apporté la preuve que, conformément à photons.
ce que prévoit la théorie du Big Bang, la
Une seconde après le Big Bang, la tempéra-
matière n'est constituée que de trois gran-
ture s'étant abaissée à ÎO10 K, les leptons
des familles de particules élémentaires : la
cessèrent à leur tour d'être la population
famille électronique, la famille muonique et
dominante. Protons et neutrons commencè-
la famille tauique.
rent à se combiner pour former les premiers
LES PREMIERS INSTANTS. Une erreur fréquente noyaux atomiques. La physique de l'Uni-
consiste à concevoir le Big Bang comme vers passa sous la coupe des photons : ce fut
l'explosion d'une sorte d'objet hyperdense le début de l'ère radiative. Dans les minutes
dans un espace préexistant. Il faut, en fait, suivantes, le processus de combinaison des
admettre que cet événement singulier a en- neutrons et des protons s'intensifia. Mais
gendré à la fois l'espace, le temps et la ma- cette étape, la nucléosynthèse primordiale,
tière, tels que nous les connaissons. La des- dura moins d'un quart d'heure : seuls purent
57 Big Bang

se former des noyaux atomiques légers (hy- standard du Big Bang ne peut expliquer, en-
drogène, hélium, deutérium, lithium) avant tre autres l'homogénéité, l'isotropie et l'ab-
que l'expansion cosmique ne sépare les par- sence de courbure de l'Univers à grande
ticules. A cette époque, matière et rayonne- échelle, l'Américain A. Guth et le Soviétique
ment étaient en équilibre thermique, car A. Linde ont introduit, au début des années
électrons et photons interagissaient sans 1980, le concept d'inflation, selon lequel
cesse. l'Univers se serait brutalement dilaté d'un
DES PREMIERS NOYAUX AUX PREMIÈRES GALAXIES. A CES facteur ÎO50 (son volume étant ainsi multi-
premières minutes exceptionnellement ri- plié par 10 150 ) entre 10"35 et 10"32 s après le
ches en événements succéda une longue pé- Big Bang. Nous ne pourrions donc observer
riode tranquille. Continuant à se dilater et à qu'une infime partie de l'Univers entier.
se refroidir, l'Univers resta longtemps en- Le scénario de l'inflation n'est recevable que
core opaque, les photons étant retenus par si la densité* de matière de l'Univers est très
la « soupe » de matière ionisée. Ce n'est que voisine de la densité critique. Compte tenu
vers 300 000 ans plus tard que la tempéra- de la quantité de matière effectivement ob-
ture devint suffisamment basse (3 000 K) servée, il faut alors admettre que l'Univers
pour que les noyaux atomiques et les élec- renferme 100 fois plus de matière* noire que
trons puissent se combiner en formant des de matière lumineuse. 10 % seulement de
atomes. Les interactions des photons avec la cette matière noire peuvent être formés de
matière diminuèrent alors considérable- baryons* ; les 90 % restants seraient des par-
ment d'intensité et les photons commencè- ticules non baryoniques.
rent à se propager librement. Ce sont ces LES THÉORIES RIVALES. La théorie du Big Bang ne
photons que l'on détecte aujourd'hui sous la fait pas l'unanimité. Elle connaît quelques
forme du rayonnement du fond de ciel à 2,7 adversaires irréductibles. Ceux-ci réfutent
K. L'Univers devint ainsi transparent et en- l'idée d'une singularité initiale et considè-
tra dans l'ère stellaire. Les premières galaxies rent comme fragiles et discutables les argu-
se sont vraisemblablement formées un à ments observationnels avancés en sa faveur.
deux milliards d'années après le Big Bang, à Ils contestent notamment l'interprétation
partir de fluctuations locales de densité, sous des décalages spectraux des galaxies vers le
l'effet conjugué de la gravitation et de l'ex- rouge par un mouvement de récession de
pansion cosmique. Mais le mécanisme exact ces objets lié à l'expansion de l'Univers : ils
de leur formation reste incertain. mettent en avant les nombreux spécimens
AGE DE L'UNIVERS. Paradoxalement, la théorie de galaxies décelées par l'Américain H. Arp
du Big Bang permet de décrire minutieuse- qui semblent reliées par des ponts de ma-
ment les premiers instants qui suivirent l'ex- tière et qui présentent cependant des décala-
plosion primordiale sans qu'on sache si ces ges spectraux très différents (dits « anor-
phénomènes ont eu lieu il y a dix, quinze ou maux »). Certains adversaires du Big Bang
vingt milliards d'années. Faute de pouvoir avancent aussi que les quasars* ne sont pas
mesurer avec une précision suffisante la dis- des astres extrêmement lointains, mais des
tance des galaxies lointaines, on ne connaît objets éjectés par des galaxies proches.
encore qu'à un facteur 2 près la valeur de la Le Britannique F. Hoyle, après s'être long-
constante de Hubble* qui fixe le rythme temps fait le champion de la théorie de
d'expansion de l'Univers. Certaines obser- l'état* stationnaire (ou de la création conti-
vations effectuées depuis 1994, tant au sol nue), finalement abandonnée parce qu'elle
qu'à partir du télescope spatial Hubble, don- se révélait incapable d'expliquer le rayonne-
nent à penser que l'Univers ne serait âgé que ment du fond de ciel, a proposé en 1993 un
de 10 milliards d'années environ. Pourtant, nouveau modèle d'Univers sans commence-
par l'étude des étoiles des amas* globulaires, ment, dans lequel l'expansion de l'espace et
il semble que notre galaxie soit âgée d'au l'apparition de matière nouvelle résulte-
moins 15 milliards d'années. Cette contra- raient d'une succession infinie de petites
diction pose un problème encore non résolu. explosions localisées. Il reste cependant à
INFLATION ET MATIÈRE NOIRE. Pour rendre compte trouver des preuves observationnelles
de certains faits d'observation que le modèle convaincantes de cette théorie. Enfin, cer-
Big Bear 58

tains théoriciens tentent d'élaborer des mo- ENCYCL. Si l'Univers est de type fermé, son
dèles d'évolution de l'Univers qui ne s'ins- expansion actuelle ralentira progressive-
crivent pas dans le cadre de la théorie de la ment puis cessera et cédera la place à une
relativité. L'Américain R. Dicke, notam- phase de contraction, durant laquelle la den-
ment, a proposé une théorie selon laquelle sité et la température s'élèveront pour abou-
la force de gravitation varierait au cours du tir à des conditions analogues à celles qui
temps. régnaient lors du Big* Bang. La cosmologie*
ÉVOLUTION FUTURE DE L'UNIVERS. -• Univers moderne permet d'envisager un modèle
d'univers oscillant, qui subit alternative-
Big B e a r (observatoire solaire). Ob- ment des phases d'expansion et des phases
servatoire solaire du California Institute of de contraction.
Technology, situé sur une île du lac Big Bear,
en Californie, à 2 000 m d'altitude. Bigourdan (Guillaume), astronome fran-
ENCYCL. Cet observatoire comprend trois ins- çais (Sistels, Tarn-et-Garonne, 1851 - Paris
truments principaux : un télescope solaire 1932).
de 65 cm ae diamètre, associé à un spectro- Ses travaux portent sur les procédés d'obser-
graphe ; une lunette de 25 cm, équipée d'un vation et la mesure des positions des astres.
magnétographe ; et une lunette de 15 cm Il contribua à l'organisation de la transmis-
pour la surveillance du disque solaire. Un sion des signaux horaires par TSF. On lui
autre instrument est utilisé pour des recher- doit une méthode efficace pour la mise en
ches d'héliosismologie*. station des instruments d'observation astro-
nomique à monture équatoriale : on vise
Big Bird. Type de satellite américain de d'abord une étoile au méridien pour caler
reconnaissance. l'axe horaire dans le sens est-ouest ; on vise
ENCYCL. Satellite cylindrique long de 15 m ensuite une étoile située à plus ou moins
pour un diamètre de 3 m, et d'une masse six heures du méridien, pour régler l'incli-
voisine de 11 t, le Big Bird, appelé aussi naison de l'axe horaire dans le plan du méri-
LASP (Love Altitude Surveillance Platform), est dien.
lancé par une fusée Titan-III D et placé sur
une orbite basse d'environ 200 km de péri- BIH. Sigle de Bureau* International de
gée et 300 km d'apogée qui lui procure une l'Heure.
durée de vie opérationnelle de quelques
mois. Manœuvrable, il accomplit deux ty- binaire ni. Étoile double* physique. (On
pes de mission de reconnaissance : d'une dit aussi système binaire.) Binaire X : binaire
part, il photographie systématiquement de formée d'une étoile normale et d'une étoile
vastes superficies à l'aide de caméras à effondrée ultradense (étoile à neutrons ou
moyenne résolution, les clichés étant en- trou noir), qui constitue une source intense
suite transmis au sol par radio ; d'autre part, de rayonnement X.
il prend des photographies détaillées d'ob- ENCYCL. On distingue deux types de binaires
jectifs précis à l'aide de caméras à haute X : certaines, comme Centaurus* X-3 ou
résolution (inférieure à 30 cm), ces images Hercules* X-l, se signalent par des émis-
étant ensuite rapportées périodiquement sur sions de rayonnement X qui varient de fa-
la Terre par de petites capsules récupérables. çon très rapide et très régulière (pulsations
Le Big Bird a constitué le principal type de X, d'une période de une à quelques secon-
satellite américain de reconnaissance des an- des) ; d'autres, comme Scorpius* X-l, pré-
nées 70. Le premier, lancé le 15 juin 1971, sentent, outre une émission persistante, de
est resté 36 jours en orbite. violentes bouffées de rayons X, durant les-
quelles l'intensité du rayonnement est mul-
Big Crunch (loc. angl. signifiant grand tipliée par dix ou plus. Les binaires X du
écrasement). Ultime stade d'évolution d'un premier type correspondent à des systèmes
univers en phase de contraction gravitation- jeunes, dont la composante normale est
nelle, que permet d'envisager la cosmologie une étoile bleue, lumineuse et massive (de
relativiste. 10 à 40 fois la masse du Soleil) ; celles du
59 bioastronomie

second type, à des systèmes dans lesquels la approfondie d'une atmosphère comme celle
composante non effondrée est une étoile de Titan devrait contribuer à une meilleure
âgée de faible masse (comparable à celle du connaissance de la chimie prébiotique.
Soleil). Par ailleurs, on a tout lieu de penser que la
Dans les binaires massives, le rayonnement formation de planètes est un phénomène
X est émis par la matière arrachée à l'étoile très répandu, une sorte de sous-produit na-
bleue et tourbillonnant dans le disque d'ac- turel de la formation des étoiles. Notre ga-
crétion qui entoure l'étoile à neutrons ou le laxie pourrait donc, à elle seule, renfermer
trou noir. Il est reçu sous forme de pulsa- des milliards de planètes. Parmi celles-ci, il
tions par suite de l'inclinaison de l'axe du en est certainement qui, nées autour d'étoi-
champ magnétique de l'étoile effondrée par les analogue au Soleil, ont connu une évolu-
rapport à taxe de rotation de cette étoile. tion comparable à celle de la Terre. La vie a
Ces binaires représentent une étape normale pu alors s'y développer.
de l'évolution de systèmes formés par deux LA VIE EXTRATERRESTRE. Plusieurs conditions
étoiles proches et dont la masse est supé- semblent indispensables à l'apparition et au
rieure à plusieurs masses solaires. développement, sur une autre planète, de la
Dans les binaires de faible masse, l'émission vie telle que nous la connaissons : il faut
persistante de rayonnement X provient, elle notamment que la planète ne soit ni trop
aussi, de la matière emprisonnée dans le chaude ni trop froide, c'est-à-dire qu'elle ne
disque d'accrétion de l'étoile effondrée, tourne ni trop près ni trop loin de son étoile ;
mais les bouffées de rayons X résultent de la qu'il y ait de l'eau liquide à sa surface ; et
fusion thermonucléaire du gaz accumulé à qu'elle soit enveloppée d'une atmosphère
la surface de l'étoile à neutrons. protectrice. La grande inconnue reste de
savoir s'il suffit que ces conditions soient
bioastronomie n.f. Partie de l'astrono- réunies pendant une durée assez longue
mie qui contribue à la recherche de la vie pour que la vie apparaisse, ou si l'émergence
extraterrestre. de systèmes vivants exige la convergence
ENCYCL. Parmi les principales préoccupations
d'un grand nombre d'autres facteurs encore
de la bioastronomie figurent : l'étude de mal appréhendés. Dans le premier cas, les
l'évolution des planètes* et de leur activité sites abritant la vie doivent être très nom-
biologique éventuelle (en particulier, dans le breux ; dans le second, ils peuvent être très
système solaire, l'étude de Mars* et du prin- rares.
cipal satellite de Saturne, Titan*) ; la recher- Les données de l'exploration spatiale lais-
che de planètes autour d'autres étoiles que sent peu d'espoir de découvrir la vie sur
le Soleil ; la recherche de molécules d'intérêt d'autres astres du système solaire que la
biologique dans le cosmos ; la détection de Terre ; Mars pourrait néanmoins avoir abrité
signaux extraterrestres artificiels ; et la re- jadis des formes de vie très primitives. En
cherche de manifestations de civilisations revanche, la possibilité d'existence d'êtres
extraterrestres avancées. intelligents sur des planètes tournant autour
Un grand nombre de spécialistes pensent d'autres étoiles que le Soleil (planètes extra-
aujourd'hui que l'apparition de systèmes vi- solaires) n'est pas exclue. Malheureuse-
vants sur la Terre a été l'aboutissement d'un ment, dans l'état actuel de la technique, les
long processus d'évolution chimique de la voyages interstellaires restent du domaine
matière inerte. Les avancées récentes de la du rêve : il faudrait des dizaines ou des cen-
biochimie et de l'astronomie permettent taines de milliers d'années à un engin spatial
d'envisager que ce processus, fondé sur la pour atteindre les étoiles les plus proches. Il
chimie du carbone (chimie organique), a pu est donc hors de question d'aller à la rencon-
aussi se dérouler ailleurs dans l'Univers. tre d'autres êtres intelligents.
Beaucoup d'objets extraterrestres se révè- Mais on peut espérer déceler la présence de
lent riches en substances organiques : les civilisations ayant atteint un développement
comètes*, certaines météorites*, l'atmos- technologique comparable au nôtre, en cap-
phère des grosses planètes du système so- tant des signaux électromagnétiques émis
laire, le milieu interstellaire*, etc. L'étude par ces civilisations, l'une des principales
Biocosmos 60

difficultés résidant toutefois dans le choix des grenouilles, des rats, des abeilles, des
de la direction et des fréquences d'écoute : araignées, des poissons, des méduses, des
toutes les expériences menées jusqu'à pré- tortues, des chats, des singes, des chiens,
sent (-• Ozma, SETI) sont restées vaines. etc.

Biocosmos. Satellites russes porteurs Biorack. 1. Programme de recherches en


d'expériences biologiques, réalisées en coo- biologie spatiale de l'Agence spatiale euro-
pération internationale, lancés en moyenne péenne. 2. Appareil à usages multiples (doté
tous les deux ans depuis 1973. Leur récupé- d'incubateurs, d'un réfrigérateur, d'un
ration intervient après un séjour de deux ou congélateur, de centrifugeuses, d'un micro-
trois semaines dans l'espace. scope, d'une caméra, etc.) conçu pour l'exa-
men de divers échantillons biologiques (cel-
biologie spatiale. Science qui étudie l'in- lules, insectes, plantes...) dans le cadre de ce
fluence de l'environnement spatial, essen- programme.
tiellement l'impesanteur et le rayonnement ENCYCL. L'appareil Biorack a séjourné pour la
cosmique, sur les organismes vivants. première fois dans l'espace à l'automne
ENCYCL. Il n'était pas pensable d'envoyer des 1985 (mission Spacelab Dl). Deux autres
hommes dans l'espace sans avoir, au préala- vols ont eu lieu en janvier 1992 (mission
ble, soumis divers représentants du monde IML 1) et en juillet 1994 (mission IML 2).
vivant à cet environnement hostile et très D'autres vols sont prévus.
mal connu afin d'en évaluer les dangers : des
chiens et des singes (au système cardio-vas- Biot (Jean-Baptiste), astronome et physi-
culaire assez proche du nôtre) précédèrent cien français (Paris 1774 - 1862). En géodé-
les premiers cosmonautes. La petite chienne sie, il poursuivit avec Arago, aux Baléares, la
Laïka fut le premier animal placé en orbite mesure d'un arc du méridien de Paris (1806).
terrestre (novembre 1957). En géophysique, il étudia les aurores polai-
La biologie spatiale exploite trois types de res (1828), la constitution de l'atmosphère
véhicules : (1841), et détermina les valeurs du champ
- les ballons, capables de se maintenir de de la pesanteur sous diverses latitudes. En
quelques heures à plusieurs jours entre 20 et astronomie, il fut le premier à démontrer
40 km d'altitude, là où le rayonnement cos- l'origine céleste des météorites après exa-
mique est plus intense qu'au sol tandis que men d'échantillons bien authentifiés re-
la pesanteur est inchangée ; cueillis à la suite de la chute de météorites
- les fusées-sondes, qui propulsent leur survenue près de Laigle (aujourd'hui
charge utile à plusieurs centaines de kilomè- L'Aigle), dans l'Orne, le 26 avril 1803.
tres d'altitude et l'exposent à plusieurs mi-
nutes (quinze au maximum) d'impesanteur ; Biourakan (observatoire de). Obser-
- les satellites artificiels, habités ou automa- vatoire d'astrophysique de l'Académie des
tiques, dont le maintien en orbite peut varier sciences de la république d'Arménie, fondé
de quelques jours à plusieurs années (mais en 1946 à l'initiative de V. Ambartsoumian,
pas plus d'un mois pour les satellites biolo- sur la pente méridionale de l'Aragats, à
giques automatiques). 1 500 m d'altitude, à 40 km au nord d'Ere-
La liste des espèces vivantes soumises à l'ex- van. Son principal instrument est un téles-
périmentation spatiale est d'une grande ri-. cope de 2,60 m d'ouverture, mis en service
chesse. Citons pêle-mêle : en 1976.
- dans le règne végétal (sous forme de grai-
nes, de plantes ou de feuilles) : le haricot, le bipolaire adj. Se dit du flux de gaz
cresson, le maïs, le blé, l'orge, la carotte, le qu'éjecte dans deux directions opposées une
tabac, la lentille, etc. ; étoile nouvellement formée.
- dans le règne animal : des bactéries, des ENCYCL. Le flux émerge du centre du disque
paramécies, des cultures cellulaires variées, d'accrétion de l'étoile et reste confiné le long
des œufs (de poisson, de crevette, de caille, de l'axe de rotation. Éjecté à des vitesses de
de drosophile...), un caméléon, des souris, l'ordre de 200 km/s, il repousse la matière
61 Bode

interstellaire qu'il rencontre et provoque blazar n.m. (mot angl. forgé à partir de to
ainsi la formation, au-dessus de chaque blaze, flamboyer, par analogie avec quasar).
pôle, d'une enveloppe de matière qui Quasar ou galaxie à noyau actif qui consti-
s'étend jusqu'à 1 année de lumière environ tue une source intense de rayonnement
de l'étoile. gamma.
ENCYCL. Les blazars émettent sous forme de
Biruni (al-), savant de l'Islam médiéval rayonnement gamma une énergie plusieurs
(Kath 973 - Rhazni ? apr. 1050). Essentielle- milliers de fois supérieure à celle qu'émet
ment mathématicien et astronome, il écrivit notre galaxie sur tout le spectre électroma-
de nombreux ouvrages, notamment le Kitab gnétique. Cette intensité s'expliquerait par
al-Qanun al-Mas'udi, traité d'astronomie en le fait que le rayonnement se concentre en
onze volumes, dédié au sultan Mas'ud. En un faisceau étroit, dirigé vers la Terre.
compilant les travaux de ses prédécesseurs, Suivant l'hypothèse la plus couramment ad-
il corrigea un grand nombre d'erreurs théo- mise, les noyaux actifs de galaxies abritent
riques ou expérimentales. Bien qu'il ne se un trou noir supermassif. La fantastique
soit pas formellement écarté de la cosmolo- énergie émise par ces noyaux provient de la
gie géocentrique universellement admise matière très chaude qui s'accumule dans un
au Moyen Âge, il n'ignorait pas l'hypothèse disque d'accrétion autour du trou noir. Dans
de l'héliocentrisme (formulée par certains certains cas, des particules élémentaires
astronomes grecs comme Aristarque de Sa- chargées sont éjectées perpendiculairement
mos) et soutint toujours qu'elle n'était nulle- au disque, à des vitesses proches de celle de
ment en contradiction avec les lois astrono- la lumière. Dans ces jets, confinés magnéti-
miques. Il mesura la circonférence de la quement, des photons de basse énergie
Terre, étudia les éclipses de Soleil, décrivit heurteraient fréquemment des électrons très
les diverses phases de l'aurore et du crépus- rapides. Les photons gagneraient alors suffi-
cule, et dressa un catalogue donnant les po- samment d'énergie pour devenir des pho-
sitions de 1 029 étoiles. tons gamma, qui s'aligneraient avec les par-
ticules du faisceau. Lorsque leur focalisation
BIS. Sigle de British* Interplanetary Society. aurait lieu en direction de la Terre, on obser-
verait un blazar.
bissextile adj. Année bissextile : année de
366 j, dont le mois de février comporte 29 j. blink (microscope). Synonyme de com-
ENCYCL. Les années bissextiles sont celles parateur* à clignotement.
dont le millésime est divisible par 4 ; toute-
fois, depuis la réforme grégorienne du calen- B N S C (sigle de British National Space Cen-
drier, la dernière année de chaque siècle tre, Centre national britannique de l'espace).
n'est bissextile que si son millésime est divi- Agence spatiale du Royaume-Uni, créée en
sible par 400 : 1700, 1800 et 1900 n'ont pas 1985 pour coordonner l'ensemble des activi-
été bissextiles, mais 2000 le sera. tés spatiales civiles du Royaume:Uni.
ENCYCL. En 1995, le budget de la BNSC est de
Blaauw (Adriaan), astronome néerlandais 180,5 millions de livres (environ 1,5 milliard
(Amsterdam 1914). de francs). La contribution à l'Agence* spa-
Ses principales recherches ont porté sur tiale européenne représente 57 % de cette
les associations stellaires O-B (formation, somme, mais ne constitue que 7,5 % du
structure, contenu stellaire, évolution). Il fut budget de l'ESA. Le programme national
directeur général de l'ESO (1970-1975) et britannique est consacré à 71 % à la télédé-
président ae l'Union astronomique interna- tection.
tionale (1976-1979).
Bode (Johann Elert), astronome allemand
black-out n.m. Interruption momentanée (Hambourg 1747 - Berlin 1826). Autodi-
de la réception des signaux émis par un dacte, il acquit la célébrité en publiant à
engin spatial, lors de son passage derrière un l'âge de 19 ans une Introduction à l'astronomie
astre ou de sa rentrée dans l'atmosphère. qui connut un grand succès populaire et bé-
Bode 62

néficia de nombreuses rééditions pendant b o l o m è t r e n.m. Appareil à résistance


près d'un siècle. En 1772, il fit connaître une électrique servant à mesurer l'énergie rayon-
relation empirique donnant approximative- nante (infrarouge, visible et ultraviolet).
ment les distances relatives au Soleil des
planètes principales du système solaire Bond (George Philipps), astronome améri-
(-• Titius*-Bode [loi de]). En 1786, il de- cain, fils du précédent (Dorchester, Massa-
vint directeur de l'observatoire de Berlin. On chusetts, 1825 - Cambridge, Massachusetts,
lui doit des tables astronomiques et deux 1865).
atlas célestes (l'un de 17 000 étoiles). II a introduit la notion d'albédo* et décou-
vert l'un des satellites de Saturne, Hypérion
Bode (loi d e ) Titius-Bode (loi de) (1848), ainsi que le troisième anneau de la
planète, dit « anneau de crêpe » (1850).
Boeing Company. Société de construc-
tions aéronautiques et spatiales américaine, Bond (William Cranch), astronome améri-
fondée en 1916 par William E. Boeing cain (Portland, Maine, 1789 - Cambridge,
(1881-1956). Massachusetts, 1859).
ENCYCL. L'ensemble de son domaine indus- Il fut directeur de l'observatoire de Harvard
triel est concentré dans ses usines de Ren- et l'un des premiers à appliquer la photogra-
ton, Seattle et Wichita. Boeing est le plus phie à l'astronomie. astrophotographie
grand constructeur aéronautique du monde.
C'est le principal contractant de la Station* Bonestell (Chesley), dessinateur et pein-
spatiale internationale. tre américain (1888-1986).
Il travailla d'abord pour différents architec-
Boîte à bijoux (la). Amas stellaire ouvert tes puis, à partir de 1938, pendant une di-
NGC 4755, dans la constellation de la Croix zaine d'années, pour l'industrie cinémato-
du Sud, au sud-est de l'étoile p Cru. graphique, en peignant des panneaux pour
ENCYCL. C'est l'amas ouvert le plus spectacu- effets spéciaux. Mais il reste célèbre surtout
laire du ciel austral. Repéré en 1753 par La pour les illustrations très réalistes que lui
Caille qui le prit pour une étoile, il doit son ont inspirées l'astronomie et l'exploration
nom à j. Herschel qui, le premier, le résolut spatiale. Il illustra notamment, entre 1952 et
en étoiles. Il est constitué principalement 1954, une série d'articles sur l'avenir du vol
d'étoiles géantes et supergéantes bleues, spatial, dont l'auteur principal était W. von
dont la luminosité atteint jusqu'à 80 000 fois Braun*, et le réalisme de ses œuvres contri-
celle du Soleil. Son étoile la plus brillante est bua à convaincre les responsables politiques
K Cru, de magnitude 6. américains que l'exploration de l'espace
Cet amas s'étend sur 50 armées de lumière était techniquement réalisable et méritait
de diamètre et il est situé à une distance de d'être largement subventionnée. Son nom a
7 800 années de lumière. été donné à l'astéroïde 3129.

Bok (Bart Jan), astronome néerlandais natu- B o n n e r Durchmusterung (BD). Ca-


ralisé américain en 1938 (Hoom 1906 - Tue- talogue d'étoiles établi à l'observatoire de
son, Arizona, 1983). Bonn, sous la direction de F.W.A. Argelan-
Il a particulièrement étudié la structure spi- der.
rale de la Galaxie, en s'efforçant de concilier ENCYCL. Le catalogue initial, préparé à partir
les résultats obtenus par les observations de 1852 et publié entre 1859 et 1868 par
optiques et ceux fournis parles observations Argelander, donne la position et la magni-
radio. En 1947, il découvrit les globules* qui tude apparente visuelle de 324 198 étoiles
portent à présent son nom et, Te premier, il plus brillantes que la magnitude 9,5 et si-
suggéra que ceux-ci pouvaient être des étoi- tuées entre le pôle céleste nord et - 2° de
les en formation. déclinaison. Après le décès d'Argelander, ce
catalogue a été étendu aux déclinaisons aus-
bolide n.m. Météore brillant offrant l'as- trales. E. Schônfeld a publié en 1886 le
pect d'une boule de feu. Southern Durchmusterung, recensant 133 659
63 Bouvier

étoiles supplémentaires, situées entre - 2° et la Terre, en mode automatique, sans équi-


- 22° de déclinaison. Ce travail a été lui- page à bord. Le deuxième exemplaire, Bou-
même complété ultérieurement par le cata- rane 2, n'a jamais volé.
logue de Cordoba (-> Cordoba Durchmus-
terung), établi à partir d'observations B o u r g e t (Le). Chef-lieu de la Seine-Saint-
effectuées dans l'hémisphère Sud. Denis, dans la banlieue nord-est de Paris.
ENCYCL. L'aérodrome du Bourget, créé au dé-
Bonum 1. Premier satellite russe construit but de la Première Guerre mondiale, a long-
et lancé par les États-Unis le 22 novembre temps été le principal aéroport parisien. II
1998. Il doit servir à la télévision directe en abrite aujourd'hui le musée de l'Air et de
Russie occidentale. l'Espace et est le siège, tous les deux ans
(années impaires), d'un Salon international
Boo. Abréviation de Bootes, désignant la de l'aéronautique et de l'espace.
constellation du Bouvier.
Boussole (en latin Pyxis, -idis). Petite cons-
b o o s t e r n.m. (mot angl.) Synonyme de tellation australe, au N. des Voiles, intro-
propulseur d'appoint. duite par La Caille en 1752, en même temps
que la Machine pneumatique et le Compas,
B o o t e s (-is) Nom latin de la constellation pour compléter l'équipement du Navire. Elle
du Bouvier (abrév. Boo). ne renferme que des étoiles peu brillantes,
dont les plus lumineuses sont de magnitude
bord n.m. Pourtour du disque d'un astre à 4.
diamètre apparent sensible : Soleil, Lune,
planète. Bouvard (Alexis), astronome français (Les
Contamines - Monjoie auj. Haute-Savoie,
boréal, e adj. Du Nord, austral. 1767 - Paris 1843).
Autodidacte, placé comme domestique à
bouclier spatial. Ensemble des moyens Paris à l'âge de 18 ans, il acheva sa carrière
spatiaux destinés à assurer la défense mili- comme directeur de l'Observatoire de Paris,
taire d'un pays : satellites de communica- de 1822 à 1843. Il découvrit 8 comètes et
tions, satellites d'observation et, dans le ca- calcula les éléments de leurs orbites. En mé-
dre de l'ex-Initiative* de défense stratégique canique céleste, il établit de Nouvelles Tables
(IDS), satellites de détection de lancement des planètes Jupiter et Saturne (1808) et des
de missiles, satellites de destruction des mis- tables d'Uranus (1821). Ayant constaté un
siles en vol ou de destruction de satellites en désaccord entre le mouvement réel d'Ura-
orbite. Le bouclier spatial a pour rôle de nus et celui que lui assignaient les lois de la
rendre invulnérable aux attaques nucléaires mécanique, en tenant compte des perturba-
par missiles le territoire à défendre. tions dues aux autres planètes connues, il
émit l'idée de l'existence d'une autre planète
bouclier thermique. Dispositif présent perturbatrice restant à découvrir, qui fut en-
sur certains engins spatiaux (capsules récu- suite reprise avec succès par Le Verrier.
pérables, sondes interplanétaires...) afin de
les protéger lors de la traversée, à grande Bouvier (en latin Bootes, -is). Constellation
vitesse, d'une atmosphère gazeuse : il ab- boréale située dans le prolongement de la
sorbe l'énergie calorifique produite par queue de la Grande Ourse.
échauffement cinétique. ENCYCL. Son étoile la plus brillante est Arctu-
rus*. Elle renferme de nombreuses étoiles
B o u r a n e (en russe, tempête de neige). Nom doubles, dont plusieurs sont séparables avec
des orbiteurs de la navette spatiale russe. de petits instruments : en particulier, e Boo,
ENCYCL. Le premier exemplaire, Bourane 1, de magnitude apparente 2,3, observée avec
n'a effectué qu'une seule mission : le 15 no- une lunette de 80 mm d'ouverture, se dé-
vembre 1988, propulsé par le lanceur Ener- compose en deux étoiles distantes de 3",
gia*, il accomplit deux révolutions autour de l'une jaune-orangé, de magnitude 2,5, l'autre
Bradbury 64

bleue, de magnitude 5. W. Struve, à qui l'on simple météore. Ce phénomène spectacu-


doit la découverte de cette étoile double en laire lui donna l'idée, comme à Hipparque
1829, l'appelait Pulcherrima (« la plus belle »). dix-huit siècles auparavant, d'établir un ca-
En 1981, on a découvert dans cette constel- talogue précis d'étoiles. Il put réaliser cette
lation une zone d'environ 300 millions d'an- ambition grâce à la libéralité du roi de Dane-
nées de lumière de large (à des distances mark, Prédéric II, qui lui fit don, en 1576, de
comprises entre 750 et 1 050 millions d'an- l'île de Hveen, dans le Sund, près de Copen-
nées de lumière), pratiquement dépourvue hague, et lui accorda une pension. Tycho
de galaxies : le « vide du Bouvier ». Brahe s'empressa alors de faire édifier au
centre de l'île un grand observatoire, Urani-
Bradbury (Raymond Douglas dit Ray), borg (le « palais d'Uranie »), qu'il équipa des
écrivain américain (Waukegan, Illinois, instruments les plus grands et les plus précis
1920). de l'époque. Puis, en 1584, il aménagea, à
L'un des premiers auteurs de science-fiction proximité du précédent, un second observa-
à avoir été publié hors des magazines spé- toire, Stellaeborg (le « palais des étoiles »), où
cialisés, il a établi sa réputation avec les les instruments, protégés par des coupoles
Chroniques martiennes (1950) : il s'agit d'un amovibles, étaient installés en sous-sol pour
ensemble de nouvelles racontant les diver- être à l'abri des vents violents qui balaient
ses tentatives des Terriens à l'aube du xxie souvent l'île. En plus de ses deux observatoi-
siècle pour coloniser la planète Mars, mais res, qui préfigurent les grands établisse-
ce thème général n'est qu'un prétexte pour ments modernes, Tycho Brahe disposait
une réflexion sur la solitude, l'apparence et d'un atelier pour ses instruments, d'une pa-
la mort. Les humains débarquent avec leurs peterie et d'une imprimerie pour la publica-
préjugés sur la « planète rouge », dont les tion des résultats de ses recherches et de
habitants quasi inaccessibles oscillent cons- celles de ses nombreux élèves. Pendant plus
tamment entre le rêve et la réalité. de vingt ans, jusqu'en 1597, Tycho Brahe
accumula ainsi des milliers d'observations.
Bradley (James), astronome anglais (Sher- Grâce à lui, les observations astronomiques
borne, Gloucestershire, 1693 - Chalford, atteignirent leur plus haut degré de préci-
Gloucestershire, 1762). sion avant l'invention de la lunette : pour la
On lui doit la découverte de l'aberration* de première fois, les mesures d'angle atteigni-
la lumière (1727) et celle de la nutation* de rent une précision de l'ordre de 0,3' et furent
l'axe terrestre (1748), ainsi qu'une formule corrigées de la réfraction atmosphérique.
empirique de la réfraction atmosphérique et Parmi ses découvertes figurent : la variation
des tables des mouvements des satellites de de l'obliquité de l'écliptique ; deux inégali-
Jupiter. Il succéda à Halley comme Astro- tés du mouvement de la Lune, la variation et
nome Royal, directeur de l'observatoire de l'équation annuelle ; la variation de l'incli-
Greenwich (1742-1762). naison de l'orbite lunaire sur l'écliptique,
etc. En 1577, ses observations d'une comète
brillante lui permirent d'établir que celle-ci
Brahe (Tycho), astronome danois (Knuds-
n'était pas un phénomène atmosphérique,
trup 1546 - Prague 1601).
contrairement à l'opinion admise depuis
Issu d'une famille de l'aristocratie danoise, il
Aristote, mais un astre situé au-delà de la
fut attiré dès son jeune âge par l'astronomie
Lune. Enfin, il a laissé un catalogue de 777
et se consacra définitivement aux observa-
étoiles. Ses observations précises du mouve-
tions célestes à la suite de l'apparition, en
ment de la planète Mars permirent, après sa
1572, d'une brillante étoile temporaire, en
mort, à son disciple Kepler* d'énoncer les
fait une supernova*. Celle-ci le remplit de
lois du mouvement des planètes. Brillant
stupeur, car elle venait contredire la théorie,
observateur, Tycho Brahe fut beaucoup
admise depuis Aristote, de l'immutabilité
moins inspiré comme théoricien. Récusant
des cieux. Il parvint cependant à montrer,
l'héliocentrisme, pour des raisons à la fois
par des mesures précises, que l'objet était
physiques et métaphysiques, il rejeta le sys-
bien une étoile, très lointaine puisque dé-
tème de Copernic, sans pour autant admet-
pourvue de parallaxe sensible, et non un
65 Braun

tre celui de Ptolémée, dont il connaissait les Pologne, 1912-Alexandria, Virginie, 1977).
insuffisances : il proposa un système hy- Il étudie aux instituts technologiques de Zu-
bride, dans lequel les planètes tournent rich et de Berlin, puis à l'université de Berlin,
autour du Soleil, celui-ci tournant lui-même tout en consacrant ses loisirs, à partir de
autour de la Terre avec son cortège plané- 1930, à construire de petites fusées expéri-
taire. mentales au sein d'une équipe réunie par
À'la mort de son protecteur, Frédéric II Hermann Oberth. En 1932, il se voit confier
(1588), sa pension fut supprimée et il tomba la station de Kummersdorf-West, où il en-
en disgrâce. En 1597, il dut quitter le Dane- treprend, pour le compte de l'armée alle-
mark et, en 1599, il se réfugia à Prague, mande, une série d'expériences sur les mo-
comme astronome de l'empereur d'Autri- teurs-fusées. Parallèlement, il écrit une thèse
che, Rodolphe II. Adolescent, il se battit en de doctorat sur la propulsion des fusées
duel ; d'un coup d'épée, son adversaire lui (1934). Nommé, en 1937, directeur techni-
trancha le nez : Tycho Brahe se fit alors que du nouveau centre d'essais de fusées de
confectionner une prothèse en or et en ar- Peenemunde, il assure la mise au point du
gent qu'il porta toute sa vie. V2, dont plus de 4 000 exemplaires seront
lancés, principalement sur la Grande-Breta-
bras cryogénique. Bras articulé qui sup- gne et les Pays-Bas, en 1944 et 1945.
porte les connexions ombilicales permettant Après sa reddition, avec la plupart de ses
le remplissage ou la vidange en ergols cryo- collaborateurs, à l'armée américaine, à la fin
techniques des réservoirs d'un lanceur. de la Seconde Guerre mondiale, il est em-
mené aux États-Unis, où il est d'abord
bras spiral. Partie du disque d'une galaxie nommé chef des projets de missiles guidés
spirale émanant du bulbe et s'enroulant en de l'armée, au centre de Fort-Bliss (Texas).
spirale, dans laquelle se concentrent la ma- Directeur technique de l'Arsenal Redstone à
tière interstellaire et les étoiles les plus jeu- Huntsville (Alabama) pour la mise au point
nes. On explique la structure des bras par la des missiles guidés, à partir de 1950, il est à
théorie des ondes* de densité. l'origine de la fusée Redstone, qui sera le
premier missile balistique guidé de l'armée
bras télémanipulateur. Dispositif arti- américaine et assurera, en 1961, le lance-
culé fixé le long de la paroi bâbord de la ment dans l'espace des premiers astronautes
soute de l'orbiteur de la navette spatiale américains. Naturalisé américain en 1955, il
américaine, commandé depuis la cabine de devient, en 1956, directeur des recherches
pilotage et qui permet le déploiement ou la de l'Agence pour les missiles balistiques de
récupération de charges utiles ou l'assis- l'armée américaine. A ce titre, il assure la
tance à l'activité extravéhiculaire des astro- mise au point des missiles Pershing et Jupi-
nautes. ter et prend une part décisive à la prépara-
tion du lancement du premier satellite artifi-
ENCYCL. Réalisé par la firme canadienne Spar
ciel américain, Explorer 1 (1958).
Aerospace, le bras télémanipulateur de la
En 1960, il entre à la NASA et devieiit, dès
navette américaine pèse 360 kg et mesure
lors, l'un des principaux artisans du pro-
15,2 m de long. Il comporte trois articula-
gramme spatial américain. A la tête du cen-
tions qui lui donnent six degrés de liberté.
tre de vol spatial Marshall de 1960 à 1970, il
Des caméras de télévision permettent sa
dirige la construction de la fusée Saturn V, la
commande à partir d'une console située au
plus grande du monde, qui permet, à partir
niveau du pont supérieur de l'habitacle, près
de 1969, l'envoi d'astronautes sur la Lune.
d'un hublot donnant sur la soute.
Nommé, en 1970, administrateur adjoint de
la NASA, responsable des programmes, il
Brasilsat. Famille de satellites brésiliens de quitte ce poste en 1972, alors que s'achève
télécommunications intérieures lancés de- le programme Apollo d'exploration de la
puis 1985. Lune, pour entrer comme directeur adjoint à
la société Fairchild Industries. En 1977, il
Braun (Wernher von), ingénieur allemand, décède des suites d'un cancer du foie.
naturalisé américain (Wirsitz, auj. Wyrzysk,
bremsstrahlung 66

bremsstrahlung ni. (mot allemand, de vrit l'irrégularité du mouvement de rotation


Bremsen, freinage, et Strahlung, rayonne- de la Terre (1926).
ment). Synonyme de rayonnement de frei-
nage. bruit n.m. Perturbation aléatoire se super-
posant à un signal utile. En astronomie, les
signaux reçus sont souvent très faibles et
brillance n.f. Synonyme ancien de lumi- difficiles à séparer du bruit de fond dû au
nance. récepteur utilisé et à la nature du signal
capté.
British A e r o s p a c e ( S p a c e Systems).
Société britannique de construction aéro- BS (sigle de Broadcasting Satellite). Série de
spatiale. satellites japonais de radiodiffusion.
ENCYCL. Son siège est à Stevenage (Hert- ENCYCL. Inaugurée en 1978 par le lancement
fordshire). Elle a, notamment, été maître d'un engin expérimental, cette série s'est
d'ceuvre de tous les programmes de satelli- poursuivie avec les satellites BS 2
tes de télécommunications de l'Agence spa- (1984-1990), BS 3 (1990-1994) et BSAT 1
tiale européenne (OTS, Marées, ECS, Olym- (1997-1998).
pus), de la sonde spatiale Giotto et des
panneaux solaires du télescope spatial Hub- bulbe n.m. Partie centrale, renflée, d'une
ble. En 1994, elle a cédé ses activités spatia- galaxie spirale.
les à Matra*-Marconi Space.
Bureau des longitudes (BDL). Orga-
British Astronomical Association nisme scientifique français, institué en 1795
(BAA). Association britannique, fondée à par la Convention nationale, en vue du per-
Londres en 1890, pour populariser l'astrono- fectionnement des diverses branches de l'as-
mie et encourager les travaux des astrono- tronomie et de leurs applications à la géo-
mes amateurs. graphie, à la navigation et à la physique du
globe. Institut de mécanique céleste
ADRESSE : Burlington House, Piccadilly, Lon-
ADRESSE : 77, avenue Denfert-Rochereau,
don W1V 9AG.
75014 Paris.

British Interplanetary Society (BIS). Bureau international de l'heure


Association britannique fondée en 1933 (BIH). Ancien organisme qui avait la res-
pour promouvoir l'intérêt populaire en fa- ponsabilité de la mesure du temps à l'échelle
veur de l'exploration de l'espace. Elle a internationale.
contribué à la fondation de la Fédération* ENCYCL. Créé en 1911 et installé à l'Observa-
internationale d'astronautique. toire de Paris, il comprenait deux sections :
ADRESSE : 27-29 South Lambeth Road, Lon- l'une, chargée de l'élaboration de l'échelle
don SW8 1SZ. du temps* atomique international, a été
transférée en 1985 au Bureau international
des poids et mesures ; l'autre, chargée de la
Brooks (William Robert), astronome amé- détermination de la rotation terrestre, est
ricain d'origine anglaise (Maidstone, Kent, devenue en 1988 le Bureau central du Ser-
1844 - Geneva, New York, 1921). vice international de la rotation terrestre,
Observateur assidu du ciel, il découvrit 27 qui reste implanté à l'Observatoire de Paris.
comètes, à partir de 1881.
Burin (en latin Caelum, -t). Petite constella-
Brown (Emest William), astronome anglais tion australe introduite par La CaiEe en
(Hull, Yorkshire, 1866 - New Haven, 1752, entre la Colombe à l'est et l'Eridan
Connecticut, É-U., 1938). et l'Horloge à l'ouest. Elle ne renferme que
Il s'est surtout occupé de mécanique céleste. des étoiles peu brillantes, dont les plus lumi-
On lui doit une nouvelle théorie du mouve- neuses ont une magnitude comprise entre 4
ment de la Lune. En l'établissant, il décou- et 5.
C Ma. Abréviation de Canis Major, dési-
gnant la constellation du Grand Chien.
c J.-C., sous le consulat de Jules César, il se
fonde sur une durée de l'année tropique
égale à 365,25 j. Il se compose de suites
C Mi. Abréviation de Canis Minor, dési- identiques de quatre années, dont trois de
gnant la constellation du Petit Chien. 365 j, dites « communes », suivies d'une de
366 j, « bissextile ». À1 'époque où il fut ins-
C Vn. Abréviation de Canes Venatici dési- titué, l'année commençait aux calendes de
gnant la constellation des Chiens de Chasse. mars, et le jour supplémentaire était ajouté
entre le 6e et le 5e jour précédant cette date.
cadran solaire. Surface portant des divi- Portant le nom de bis sextus dies ante calendas
sions correspondant aux heures du jour et Martii, il est à l'origine du mot « bissextile ».
sur lesquelles le soleil projette successive- Les mois étaient déjà ceux que nous utili-
ment l'ombre d'un style. sons aujourd'hui, mais septembre, octobre,
ENCYCL. L'art de la construction des cadrans novembre et décembre étaient bien les 7 e ,
solaires constitue la gnomonique. Les pre- 8e, 9e, et 10e mois de l'année. En décidant de
miers cadrans solaires (gnomons*) sont ap- ramener au 1er janvier le début de l'année,
parus dans l'Antiquité en Egypte et en Jules César a détruit la concordance entre le
Grèce. nom de ces mois et leur position dans l'an-
née.
Cae. Abréviation de Caelum, désignant la LE CALENDRIER GRÉGORIEN. Institué en 1582 par le
constellation du Burin. pape Grégoire XIII, il a modifié le précédent
par la suppression de 3 jours en 4 siècles, la
cselostat n.m. cœlostat dernière année de chaque siècle, dite « an-
née séculaire », devenant commune lorsque
Caelum (-i). Nom latin de la constellation son millésime n'est pas divisible par 400 :
du Burin (abrév. Cae). ainsi, 1700, 1800 et 1900 n'ont pas été bis-
sextiles, mais 2000 le sera. Avec cette ré-
calendrier n.m. Echelle de temps permet- forme, la durée moyenne de l'année s'est
tant le repérage et le décompte des jours trouvée ramenée à 365,242 5 j, soit une va-
pour les besoins de la vie civile ou religieuse, leur qui ne diffère de la valeur idéale que de
et pour ceux de la chronologie. 3/10 000 de jour environ (3 j en 10 000 ans).
ENCYCL. Les calendriers solaires sont fondés Cependant, pour annuler le décalage que
sur la durée de l'année* tropique et les calen- l'imperfection du calendrier julien avait pro-
driers lunaires, sur celle de la lunaison*. Les gressivement produit sur la date des saisons
calendriers luni-solaires, combinaison des (le calendrier situait l'équinoxe de printemps
deux précédents, sont construits sur l'année 10 j trop tôt), Grégoire XIII décida de suppri-
et le mois : tel est le cas du calendrier actuel mer 10 quantièmes dans la chronologie : à
utilisé à l'échelle internationale. Rome, le lendemain du jeudi 4 octobre 1582
LE CALENDRIER JULIEN. Adopté à Rome en 46 av. fut le vendredi 15 octobre. En France, le
Caliban 68

9 décembre 1582 fut suivi du 20 décembre. 5,08 m d'ouverture de l'observatoire du


Le calendrier grégorien n'a été adopté en mont Palomar et un radiotélescope de
Grande-Bretagne qu'en 1752, en URSS en 10,4 m de diamètre consacré à l'astronomie
1918 et en Grèce en 1923. Son usage est submillimétrique sur le Mauna* Kea, à
désormais universel pour la vie civile. Ce- Hawaii.
pendant, pour la chronologie des phénomè-
nes astronomiques, on utilise toujours l'ère Californie (nébuleuse). Nébuleuse à
julienne*. émission NGC 1499, dans la constellation
LES CALENDRIERS RELIGIEUX. Parmi les calendriers de Persée, dont la forme évoque celle de
utilisés à des fins religieuses, on peut citer : l'État américain du même nom. Elle borde
- le calendrier liturgique catholique, qui s'ar- une nébuleuse obscure et est éclairée par
ticule autour de la date de la fête de Pâques*, l'étoile î, Persei.
dont la détermination fait l'objet du com-
put* ecclésiastique ; Callippos ou Calippos, astronome grec
- le calendrier musulman, dont l'origine est (Cyzique début du ive s. av. J.-C.). Disciple
l'hégire (vendredi 16 juillet 622) et qui com- d'Éudoxe, il poursuivit ses travaux et dirigea
porte une suite d'années de 12 mois lunaires l'école d'astronomie qu'il avait fondée à Cy-
de 29 ou de 30 j, au total 354 j (années zique. Il corrigea le cycle de Méton*.
communes) ou 355 j (années abondantes) ;
30 années, dont 19 communes et 11 abon- Callisto. Satellite de Jupiter (n° IV), décou-
dantes, forment un cycle complet qui se vert par Galilée le 13 janvier 1610. Demi-
répète indéfiniment. La durée moyenne de grand axe de son orbite : 1 883 000 km.
l'année sur ce cycle est de 354,37 j seule- Période de révolution sidérale : 16,689 j.
ment ; Diamètre : 4 806 km. Densité moyenne :
- le calendrier israélite (ou hébraïque), dont 1,85.
l'origine est celle de l'ère judaïque (3761 av. ENCYCL. Comme pour Ganymède*, les don-
J.-C., année supposée de la création du nées de la spectroscopie infrarouge mon-
monde) et qui comporte des années com- trent que ce satellite est un mélange de glace
munes de 12 mois lunaires et d'autres, dites d'eau et de roches plus denses. Sa surface,
« embolismiques » de 13. Un cycle de 19 révélée par les sondes Voyager en 1979, et
années (12 communes et 7 embolismiques) par la sonde Galileo depuis 1997, est très
ramène le début de l'année à la même date sombre et se caractérise par la présence de
solaire. Sur un tel cycle, la durée moyenne très nombreux cratères d'impact. L'abon-
de l'année est de 365,246 8 j. dance de cratères indique que cette surface
est très ancienne. Toutefois, on observe rela-
Caliban. Nom d'un héros de La Tempête de tivement peu de petits cratères, ce qui sug-
W. Shakespeare, proposé pour le satellite gère l'existence d'un processus (encore in-
d'Uranus 1997 U1 (Uranus XVI). Demi- connu) d'érosion permanente et de
grand axe de son orbite : 7 168 900 km. Pé- remodelage de la surface. Le trait du relief le
riode de révolution sidérale : 579 j. Diamè- plus spectaculaire est une structure circu-
tre : 60 km. laire de 600 km de diamètre, Valhalla, issue
de la fusion de la glace provoquée par l'im-
Californie (Institut de technologie pact d'un astéroïde ; celui-ci a également
de). Établissement d'enseignement supé- engendré une série de fractures disposées en
rieur et de recherche situé à Pasadena cercles concentriques sur plus de 3 000 km
(Californie), fondé en 1891 sous le nom de autour du cratère.
Throop Polytechnic Institute et qui a pris en Les nouvelles données fournies par la sonde
1920 son nom actuel, souvent abrégé en Galileo concernent essentiellement la struc-
Caltech. ture interne du satellite. Les mesures du
ENCYCL. Il est l'un des deux partenaires champ de gravité déduites de l'étude précise
(l'autre étant l'université de Californie) de de la trajectoire de la sonde suggèrent que
l'association qui gère les télescopes Keck*. Il Callisto n'est pas constitué d'un mélange
administre également le télescope Haie* de homogène de glace et de roches mais pré-
69 caméra électronique

sente une structure partiellement différen- Calypso. Satellite de Saturne (n° XIV), dé-
ciée. Par ailleurs, Galileo a révélé que l'in- couvert en 1980 par l'Américain B.A. Smith
tense champ magnétique de Jupiter induit à sur des photographies prises par la sonde
l'intérieur de Callisto des courants électri- Voyager 1.
ques qui engendrent à leur tour un champ ENCYCL. Il gravite sur la même orbite que le
magnétique secondaire. Cette découverte a satellite Téthys en se maintenant à 60° de
constitué une surprise : on peut l'expliquer celui-ci, constituant ainsi ce qu'on appelle
en admettant qu'il existe un océan d'eau un satellite lagrangien (-> Lagrange [points
salée à une centaine de kilomètres au-des- de]). On le désigne aussi sous le nom
sous de la surface. de Téthys C. Son diamètre est estimé à
20 km.
c a l m e adj. Soleil calme activité solaire
C a m . Abréviation de Camelopardalis, dési-
caloduc n.m. Elément d'un engin spatial gnant la constellation de la Girafe.
servant au transport de chaleur, soit pour
évacuer celle produite par un équipement C a m é l é o n (en latin Chamatleon, -ontis).
jusqu'aux radiateurs chargés de la dissiper Petite constellation australe, proche du pôle
(par rayonnement) dans l'espace, soit pour céleste austral. Elle n'offre aucune étoile plus
uniformiser sa température. brillante que la magnitude 4.
Caloris Planitia. Grand bassin d'impact,
entouré de plusieurs anneaux montagneux Camelopardalis. Nom latin de la cons-
concentriques, sur Mercure. tellation de la Girafe (abrév. Cam).
ENCYCL. Avec un diamètre de 1 300 km (com-
parable à celui de la plus vaste des mers c a m é r a de poursuite. Appareil cinéma-
lunaires, la mer des Pluies), c'est la plus tographique associé à un dispositif de poin-
grande structure qui ait été photographiée tage, à cadence de prise de vues rapide, per-
sur Mercure par la sonde américaine Mari- mettant de filmer à partir du sol la partie
ner 10. Sa surface apparaît striée par un visible de la trajectoire d'un engin spatial.
grand nombre de failles, qui dessinent un
réseau de figures polygonales. Sa formation c a m é r a électronique ou électrono-
est imputée à l'impact d'un astéroïde, d'un graphique. Dispositif qui, placé au foyer
diamètre de l'ordre de 100 km. Cet impact d'un télescope, transforme l'image lumi-
modifia l'aspect d'un hémisphère entier de neuse donnée par l'instrument en une image
Mercure. Une vaste zone située aux antipo- électronique que l'on peut enregistrer sur
des s'en trouva même affectée, sans doute une plaque sensible.
par suite d'un effet de focalisation des ondes ENCYCL. La caméra électronique a été imagi-
sismiques engendrées : elle présente aujour- née par André Lallemand en 1936. L'image
d'hui un aspect chaotique. Le nom de « bas- optique à enregistrer est formée sur une cou-
sin de la Chaleur » donné à cette formation che photoémissive à l'intérieur d'un tube à
vient de ce qu'elle connaît une température vide ; les électrons émis sont accélérés et
très élevée parce qu'elle fait face au Soleil focalisés sur une plaque sensible qu'ils vien-
une fois sur deux lors du passage de Mer- nent impressionner. Cette plaque est ensuite
cure au point de son orbite le plus proche du retirée du tube et développée. Les princi-
Soleil. paux avantages sur la photographie ordi-
naire sont une meilleure sensibilité, autori-
c a l o t t e polaire. Région circulaire qui en- sant des temps de pose de 50 à 100 fois plus
toure un pôle sur la sphère céleste ou à la courts, l'absence presque totale de grain et
surface d'un astre. la linéarité entre le noircissement et l'inten-
sité de la lumière incidente. Toutefois, il faut
Caltech. Acronyme de CALifornia Institute placer la couche photoémissive dans une
of TECHnology. -* Californie (Institut de enceinte vide et refroidir la plaque sensible à
technologie de) très basse température.
Campbell 70

Campbell (William Wallace), astronome pouvoir confirmer la réalité des canaux.


américain (Hancock County, Ohio, 1862 - Poursuivant l'étude de ces derniers, l'Italien
San Francisco 1938). Schiaparelli annonça, en 1882, avoir cons-
Le premier, il appliqua la spectrographie à la taté le dédoublement (la gémination) d'un
détermination de la vitesse radiale des étoi- grand nombre d'entre eux, à certaines épo-
les par la mesure de l'effet Doppler*-Fizeau. ques. Dès lors, les astronomes se divisèrent
Il étudia la rotation de la couronne solaire en deux camps : ceux qui croyaient à la réa-
ainsi que celle des anneaux de Saturne et lité des canaux (les canalistes) et ceux qui
contribua à la vérification de la théorie de la n'y croyaient pas. En 1894, l'un des plus
relativité générale en mesurant la déviation fervents canalistes, l'Américain P. Lowell,
de la lumière des étoiles par le champ de décida de se consacrer à l'étude de Mars et,
gravitation du Soleil. dans ce but, entreprit la construction d'un
observatoire à Flagstaff*, dans l'Arizona,
Canada-France-Hawaii (télescope) doté d'une lunette de 60 cm d'ouverture. En
[ C F H ] . Télescope de 3,60 m de diamètre, plusieurs années d'observation, il crut dé-
réalisé en coopération par la France et le couvrir tout un ensemble de nouveaux ca-
Canada, installé près du sommet du Mauna naux entrecroisés et acquit la conviction que
Kea (Hawaii), à 4 200 m d'altitude, et mis en ce réseau ne pouvait être que d'origine arti-
service en 1979. ficielle. Il avança l'idée qu'il s'agissait d'un
ENCYCL. Les investissements ont été financés vaste réseau d'irrigation construit par des
à part égales par la France et le Canada, êtres intelligents en vue d'alimenter les plai-
l'université de Hawaii fournissant quant à nes martiennes désertiques avec l'eau de fu-
elle le terrain, l'infrastructure, la voie d'accès sion des calottes polaires. Ces conclusions
et un certain nombre d'équipements. Les frappèrent l'imagination et suscitèrent l'ap-
frais de fonctionnement et les temps d'utili- parition des martiens dans la littérature : en
sation sont répartis sur la base de 42,5 % 1898, H.G. Wells publia sa célèbre Guerre
pour le Canada et la France, et 15 % pour des mondes, mettant en scène des martiens
l'université de Hawaii. en forme de pieuvres qui débarquent sur la
Terre et y sèment la terreur avant d'être
Canard sauvage ( a m a s du). Amas stel- décimés par des microbes.
laire ouvert M 11 (NGC 6705), d'environ Au début du xxe siècle, l'hypothèse des ca-
200 étoiles, dans la constellation de l'Ecu de naux artificiels s'est trouvée sérieusement
Sobieski, facilement accessible à l'aide d'ins- ébranlée lorsque de nouvelles observations,
truments d'amateurs et dont la forme évo- effectuées à l'aide d'instruments plus puis-
que un vol de canards sauvages. sants (en particulier celles de E. Antoniadi
avec la grande lunette de 83 cm d'ouverture
canaux de Mars. Formations rectilignes
de l'observatoire de Meudon), ne permirent
hypothétiques à la surface de Mars.
pas de retrouver aisément des formations
ENCYCL. En 1864, le Britannique W.R. Dawes
rectilignes marquées sur Mars. Ce n'est tou-
remarqua que de nombreuses « mers » mar-
tefois que depuis l'avènement de l'ère spa-
tiennes se terminaient par des pointes effi-
tiale que le débat a pu être définitivement
lées d'où partaient de longs bras sombres
clos : les photographies rapprochées du sol
très étroits, s'étendant ensuite à travers les
martien prises par les sondes américaines
régions « continentales ». L'Italien A. Secchi,
Mariner et Viking Orbiter n'ont montré
observant à son tour ces étranges forma-
aucune trace de canaux, et l'on est à présent
tions, leur donna le nom de canali (bras de
convaincu que ces prétendues formations
mer, chenaux), que l'on traduisit assez im-
n'étaient que des illusions d'optique, dues
proprement par canaux en français et par
au pouvoir de résolution insuffisant des ins-
canals en anglais, ce qui suggérait qu'il
truments d'observation utilisés.
s'agissait de formations artificielles. L'affaire
connut un grand retentissement à partir de
1877 : cette année-là, à la faveur d'un rap- C a n c e r (en latin Cancer, -cri). Constellation
prochement exceptionnel entre Mars et la du zodiaque, entre les Gémeaux (à l'ouest)
Terre, de nombreux observateurs crurent et le Lion (à l'est).
71 Capricorne

ENCYCL. Son nom est un mot latin signifiant assassiné, mais cette appellation fut annulée
écrevisse, dénomination sous laquelle elle et il a retrouvé en 1973 son nom originel. La
était déjà connue dans l'Antiquité grecque. NASA y a installé le principal centre spatial
Ses étoiles sont peu brillantes, aucune des États-Unis, le J.F. Kennedy Space Center, à
n'étant de magnitude inférieure à 4, mais proximité d'un polygone d'essais de l'US
elle renferme un amas stellaire ouvert per- Air Force (Eastern Test Range).
ceptible à l'œil nu, Praesepe* (M 44).
cap York. Péninsule du nord de l'Australie
C a n e s ( - u m ) Venatici ( - c o r u m ) . Nom (État du Queensland) sur laquelle la création
latin de la constellation des Chiens* de d'une base internationale de lancement spa-
Chasse (abrév. C Vn). tial est à l'étude depuis quelques années.
Coordonnées géographiques au site envi-
canicule n.f. (du latin canicula, petite sagé : 12° S., 142° E.
chienne), nom donné par les Romains à
l'étoile Sirius). Époque de l'année où l'étoile Cap. Abréviation de Capricornus, désignant
Sirius* se lève avec le Soleil et qui, dans la constellation du Capricorne.
l'Antiquité, coïncidait avec la crue au Nil et,
approximativement, avec le début de l'été C a p e Photographie Durchmuster-
dans l'hémisphère Nord. ung ( C P D ) . Catalogue d'étoiles établi par
J.C. Kapteyn à partir de plaques photogra-
Canis Major (-is). Nom latin de la cons- phiques obtenues par sir David Gill à l'ob-
tellation du Grand Chien* (abrév. C Ma). servatoire du Cap. Publié entre 1896 et 1900,
il fournit les coordonnées de 450 000 étoiles
Canis Minor (-is). Nom latin de la cons- plus brillantes que la magnitude 10, de décli-
tellation du Petit Chien* (abrév. CMÎ). naison comprise entre -19° et le pôle céleste
sud.
Cannon (Annie Jump), astronome améri-
caine (Dover, Delaware, 1863 - Cambridge, Capella (nom latin signifiant la chèvre).
Massachusetts, 1941). Étoile a du Cocher, la sixième des plus
Elle se spécialisa dans la classification des brillantes du ciel.
spectres stellaires et apporta une contribu- ENCYCL. Magnitude apparente visuelle : 0,08.
tion majeure à l'établissement du monu- Distance : 42 années de lumière. C'est, en
mental Henry* Draper Catalogue. Elle décou- fait, une binaire spectroscopique, dont les
vrit cinq novae* et de nombreuses étoiles composantes, de types spectraux respectifs
variables. G6 et G2, tournent en 104 jours autour de
leur centre de gravité commun.
Canopus (du gr. Kanôhos, nom du pilote de
Ménélas). Étoile a de la Carène, la deuxième Caph. Étoile (3 de Cassiopée. Magnitude
des plus brillantes du ciel. Magnitude appa- apparente visuelle : 2,3 (variable). Type
rente visuelle : - 0,72. Type spectral : Al. spectral : F2. Distance : 54 années de lu-
Distance : 300 années de lumière. mière.
ENCYCL. Les sondes spatiales l'utilisent sou-
vent comme repère d'orientation parce Capricorne (en latin Capricornus, -t).
qu'elle est très écartée angulairement du So- ConsteËation du zodiaque, entre le Sagit-
leil et que son éclat ne permet pas de la taire (à l'ouest) et le Verseau (à l'est).
confondre avec les objets célestes qui l'envi- ENCYCL. Elle emprunte son nom à un animal
ronnent. de la mythologie grecque, à corps de chèvre
et queue de poisson. Ses deux étoiles les
cap Canaveral. Avancée du littoral atlan- plus brillantes, a Cap et (5 Cap, de magni-
tique des États-Unis, sur la côte orientale de tude 3 environ, brillent dans la direction des
la Floride. trois étoiles principales de la constellation
ENCYCL. En 1964, ce cap fut rebaptisé cap Ken- de l'Aigle, a Cap apparaît, même à l'œil nu,
nedy en hommage au président américain composée de deux étoiles de magnitudes
Capricornides 72

3,6 et 4,2, écartées de plus de 6' et qui for- C a r . Abréviation de Carina, désignant la
ment un couple optique. constellation de la Carène.

Capricornides. Essaim de météorites et Caravelle « Z é r o g ». Avion à réaction


météores associés observables autour du du type « Caravelle » du Centre d'essais en
1er août, dont le radiant est voisin de l'étoile vol de Brétigny-sur-Orge (Essonne), modifié
a de la constellation du Capricorne. Cet es- pour le compte du CNES en laboratoire vo-
saim a pour origine la comète Mrkos. lant pour vols* paraboliques et utilisé de
1989 à 1995. Airbus « Zéro g »
Capricornus (-i). Nom latin de la cons-
c a r b o n e (cycle du). Synonyme de cycle
tellation du Capricorne (abrév. Cap).
de Bethe*
capsule (spatiale) n.f. 1. Petit conteneur carboné, e adj. Qui contient une forte
conçu pour être éjecté d'un engin spatial et proportion de carbone. Étoile carbonée : étoile
récupéré au sol. 2. Vaisseau spatial récupé- géante rouge particulière, dont les couches
rable. superficielles contiennent davantage de car-
bone que d'oxygène.
c a p t e u r n.m. 1. En métrologie, dispositif ENCYCL. Le nom d'étoile carbonée a été intro-
sensible à un phénomène physique et tra- duit dans les armées 1940 par les Américains
duisant une grandeur caractéristique de ce W.W. Morgan et P.C. Keenan. Dans les géan-
phénomène sous la forme d'un signal, géné- tes rouges, le carbone et l'oxygène se com-
ralement électrique. Les engins spatiaux binent pour donner du monoxyde de car-
sont munis de capteurs d'attitude, appelés bone. Le plus souvent, au début de ce
aussi capteurs d'orientation, qui mesurent des processus, l'étoile renferme davantage
angles ou des vitesses angulaires de déplace- d'oxygène que de carbone ; l'excès d'oxy-
ment entre les axes d'un engin spatial et des gène se combine alors avec des métaux pour
axes de référence. Selon la nature des gran- donner un spectre caractéristique (où prédo-
deurs mesurées, on distingue des capteurs minent typiquement des bandes de l'oxyde
gyroscopiques, magnétiques, optiques (cap- de titane). Les étoiles carbonées présentent
teur d'horizon, capteur solaire, capteur stel- un spectre très différent, dominé par les ban-
laire) ou radioélectriques. 2. En télédétec- des de nombreux composés organiques.
tion, instrument qui recueille de l'énergie Rares dans notre galaxie, les étoiles carbo-
rayonnante provenant de la scène visée et nées sont nombreuses dans les Nuages de
fournit, à des fins de mesure, un signal élec- Magellan.
trique correspondant.
carburant n.m. Combustible contenant
captif adj. Se dit d'un satellite relié à un des hydrocarbures. Par extension, combus-
autre par un câble. tible entrant en réaction avec l'oxygène at-
ENCYCL. L'Agence spatiale italienne a, la pre- mosphérique utilisé comme comburant.
mière, mis au point un tel système, qui de-
vrait permettre de déployer, sur plusieurs C a r è n e (en latin Carina, -ae). Une des
dizaines de kilomètres, vers le haut ou le constellations constitutives du Navire*
bas, puis de récupérer, une sphère d'alumi- Argo, dans l'hémisphère céleste austral.
nium pour des applications diverses (sonda- ENCYCL. Son étoile principale, a Car ou Cano-
ges atmosphériques, électrodynamique...). pus*, est la plus brillante du ciel après Sirius.
Deux essais, en 1992 et 1996, depuis la na- r) Carinae est une variable irrégulière très
vette américaine, ont échoué, SYN. : en laisse. remarquable.
-* TSS
Carina ( - a e ) . Nom latin de la constella-
c a p t u r e n.f. Satellisation d'un astre autour tion de la Carène (abrév. Car).
d'un autre de masse plus importante, près
duquel il vient à passer, sous l'effet de l'at- t] Carinae. Étoile variable irrégulière, dans
traction gravitationnelle qu'il subit. la constellation de la Carène.
73 Carte

ENCYCL. Située à 9 000 années de lumière instabilité : peut-être celle-ci résulte-t-elle de


environ de la Terre, elle est connue depuis vibrations, de turbulences ou de phénomè-
un siècle et demi pour ses fluctuations spec- nes de mélange affectant l'intérieur de
taculaires d'éclat. Observée par E. Halley en l'étoile, à moins que r| Carinae ne soit une
1677, elle était alors de magnitude 4. De étoile double dans laquelle se produit un
1836 à 1858, elle a subi une violente érup- transfert de matière entre les deux compo-
tion, devenant même en 1843, pendant santes.
quelque temps, la deuxième des plus brillan-
tes étoiles du ciel, après Sirius. Puis, de 1858 C a r m e . Satellite de Jupiter (n° XI), décou-
à 1870, son éclat apparent a diminué forte- vert en 1938 par l'Américain S. Nichol-
ment. Après quoi, il est resté pratiquement son. Demi-grand axe de son orbite :
stable pendant soixante-dix ans, en dehors 22 600 000 km. Période de révolution sidé-
d'une ou deux brèves périodes. Mais depuis rale : 692 j (sens rétrograde). Diamètre es-
1940, il croît à nouveau. timé : 30 km. C'est probablement un asté-
t) Carinae apparaît aujourd'hui entourée roïde capturé.
d'une petite nébulosité, surnommée « l'ho-
muncule » en raison de sa forme. Constituée c a r n e a u n.m. Sur un banc d'essai ou une
de gaz et de poussières, celle-ci se disperse aire de lancement, tranchée servant à canali-
dans l'espace à une vitesse de plusieurs cen- ser le jet des gaz brûlés.
taines de milliers de kilomètres à l'heure.
Elle a, de toute évidence, été éjectée lors de Carpates. Chaîne de montagnes, sur la
l'éruption observée au milieu du siècle der- Lune, formant le pourtour méridional de la
nier, la masse totale de matière abandonnée mer des Pluies. Nom international : Montes
par l'étoile à cette occasion ayant peut-être Catyatus.
représenté l'équivalent de celle du Soleil. La
présence de nébulosités secondaires suggère Carrington ( n o m b r e de). Nombre qui
que d'autres explosions sont survenues sert à identifier chaque rotation du Soleil.
avant 1800, et l'on a par ailleurs la preuve ENCYCL. Cette numérotation a été instaurée
que l'étoile continue de perdre de la matière. par R.C. Carrington, après qu'il eut trouvé
Le déclin apparent de l'étoile entre 1858 et une durée de 27,275 3 j pour la période de
1870 a été provoqué par la formation de rotation synodique moyenne des taches so-
grains de poussière dans l'enveloppe de gaz laires. En fait, cette période varie selon la
éjectée. Ces grains absorbent maintenant latitude, puisque le Soleil ne tourne pas
l'essentiel de la lumière visible et du rayon- comme un corps solide. La date choisie
nement ultraviolet émis par ri Carinae. Ils comme origine de la première rotation est le
subissent de ce fait un chauffage intense et 9 novembre 1853.
émettent, en retour, du rayonnement infra-
rouge, grâce auquel on a pu évaluer la lumi-
Carrington (Richard Christopher), astro-
nosité réelle de l'étoile.
nome amateur anglais (Londres 1826 -
On s'est longtemps demandé si cette étoile
Churt, Surrey, 1875).
était un objet très jeune, où la combustion
Par l'étude attentive et régulière des taches
de l'hydrogène n'était pas encore amorcée,
solaires, il remarqua que celles-ci restent
ou s'il s'agissait au contraire d'une étoile très
toujours confinées à des latitudes inférieures
massive sur le déclin. En analysant la com-
à 45°, mais que leur latitude moyenne varie
position du gaz qu'elle éjecte (riche en
au cours d'un cycle de 11 ans, leur appari-
azote, mais pauvre en carbone et en oxy-
tion intervenant de plus en plus près de
gène), on a pu récemment trancher en faveur
l'équateur solaire au fur et à mesure de la
de la seconde hypothèse. On sait désormais
progression du cycle. Il découvrit la rotation
que sa luminosité atteint 5 millions de fois
différentielle du Soleil, ainsi que les érup-
celle du Soleil, ce qui indique que sa masse,
tions chromosphériques (1859).
à l'époque de sa formation, représentait en-
viron 200 fois celle du Soleil. En revanche,
on ignore toujours la cause exacte de son C a r t e (photographique du ciel). En-
treprise internationale engagée en 1887 à
cartographie spatiale 74

l'initiative de l'amiral Mouchez, alors direc- Télescope de C a s s e g r a i n


teur de l'Observatoire de Paris, en vue d'éta-
blir une carte photographique de l'ensemble
du ciel.
ENCYCL. Répartis sur l'ensemble du globe, 1 8
observatoires y participèrent, équipés d'un
instrument standard conçu par les frères
Henry : une lunette photographique à mon-
ture équatoriale à berceau, munie d'un ob-
jectif de 33 cm d'ouverture. Les étoiles
étaient photographiées jusqu'à la magnitude
14, les valeurs de leurs coordonnées étant
ensuite publiées jusqu'à la magnitude 11. La
carte devait comprendre 10 000 clichés. Elle
est restée incomplète, mais le catalogue a
été achevé.
ment appropriée à l'observation des petits
cartographie spatiale. Élaboration de objets.
cartes à partir de données collectées par des
véhicules spatiaux et complétées par cassegrain n.m. Télescope doté d'une
d'autres informations. Selon la nature des combinaison de Cassegrain. On dit aussi
mesures et des traitements effectués, la car- télescope [de] Cassegrain.
tographie peut être topographique, géologi-
que, gravimétrique, altimétrique, thermi- Cassini (division de). Principale zone de
que, etc. séparation observée dans le système d'an-
neaux de Saturne, entre les anneaux A et B,
Cas. Abréviation de Cassiopeia, désignant les deux plus brillants visibles de la Terre.
la constellation de Cassiopée. ENCYCL. Large de 4 700 km environ, et aisé-
ment observable avec une petite lunette ou
case à équipements. Compartiment un petit télescope d'amateur, cette zone
d'un lanceur, généralement situé au sommet n'est pas complètement dépourvue de ma-
de l'étage supérieur, qui rassemble les prin- tière comme on le pensait naguère. Les son-
cipaux équipements électriques et permet des américaines Voyager* ont révélé qu'elle
d'assurer notamment les fonctions de gui- renferme des poussières sombres, réparties
dage, de localisation, de pilotage et de sau- en une vingtaine au moins de fins annelets.
vegarde.
Cassini (Dominique, comte de), dit Cas-
Cassegrain (combinaison de). Com- sini IV, astronome et géodésien français (Pa-
binaison optique proposée au xviie s. par le ris 1748 - Thury-sous-Clermont, Oise,
Français Laurent Cassegrain, dans laquelle le 1845).
faisceau lumineux se réfléchit sur un miroir Fils de César-François Cassini de Thury, il
principal parabolique concave, puis sur un acheva les travaux de la carte de France et
miroir secondaire hyperbolique convexe, participa aux opérations géodésiques de rac-
pour donner une image finale agrandie à cordement des méridiens de Paris et de
l'arrière du miroir principal, à travers un trou Greenwich. À la mort de son père, en 1784,
percé au centre de ce miroir (voir figure). il lui succéda comme directeur de l'Observa-
ENCYCL. Avec ce système, l'emplacement ha- toire de Paris. Foncièrement attaché à la mo-
bituel des appareils où l'on reçoit l'image narchie, il se démit de ses fonctions en 1793.
pour l'exploiter est particulièrement acces-
sible. En outre, cette combinaison per- Cassini (Jacques), dit Cassini II, astronome
met d'obtenir une longueur focale résul- et géodésien français (Paris 1677 - Thury,
tante entre 2 et 5 fois supérieure à celle du Beauvaisis, 1756).
miroir principal, ce qui la rend particulière- Fils de Jean-Dominique Cassini, il collabora
75 Cassiopée

très jeune avec son père et lui succéda à la Fils de Jacques Cassini, il fut surtout un émi-
tête de l'Observatoire de Paris. Il prit part à nent géodésien et un cartographe de talent.
de nombreuses opérations géodésiques et À la demande de Louis XV, il leva la carte de
astronomiques. Cartésien convaincu, France au 1/86 400. Commencée en 1752,
comme son père, il prit position contre l'hy- l'entreprise ne fut achevée qu'en 1789.
pothèse de l'aplatissement de la Terre : son C'était la première carte moderne de la
mémoire De la grandeur et de la figure de la France. Elle servit plus tard de modèle à la
Terre (1722), célèbre par son exposé des prin- carte d'état-major. Cassini III fut, à partir de
cipes de la triangulation géodésique, vint 1771, le premier directeur en titre de l'Ob-
appuyer les adversaires de la théorie de la servatoire de Paris, où il logeait déjà comme,
gravitation de Newton. avant lui, son père et son grand-père.

Cassini (Jean Dominique), dit Cassini I er Cassini-Huygens. Programme spatial


astronome français d'origine italienne américano-européen d'étude de la planète
(Perimaldo, comté de Nice, 1625 - Paris, Saturne et de son principal satellite, Titan.
1712). ENCYCL. Ce programme prévoit la satellisa-
Il travailla d'abord à Modène avec les pères tion autour de Saturne d'un orbiteur cons-
Riccioli et Grimaldi, et se rendit célèbre par truit par la NASA, qui larguera en temps
des observations de très bonne qualité et opportun dans l'atmosphère de Titan la
des publications de valeur. En 1650, il fut sonde d'exploration Huygens*, réalisée par
nommé professeur d'astronomie à l'univer- l'Agence spatiale européenne. Le vaisseau
sité de Bologne puis, en 1663, entra au ser- Cassini, lancé le 15 octobre 1997, doit se
vice du pape. En 1669, il vint en France, placer en orbite autour de Saturne en 2004
appelé par Colbert, pour organiser l'Obser- après avoir survolé un astéroïde et avoir été
vatoire de Paris, alors en construction. Mal- accéléré par un passage près de Vénus, un
gré plusieurs rappels du pape, il préféra retour près de la Terre, puis un survol de
poursuivre ses recherches à Paris et se fit Jupiter. Il cartographiera une grande partie
naturaliser français en 1673. Il contribua à de la surface de Titan par altimétrie radar,
équiper l'Observatoire de moyens d'obser- étudiera les autres satellites de Saturne, ob-
vation importants pour l'époque, grâce aux- servera les anneaux de la planète sous diffé-
quels il effectua de nombreuses découver- rents angles et explorera sa magnétosphère.
tes, parmi lesquelles celles de quatre Cette mission orbitale est prévue pour une
satellites de Saturne (Japet, 1671 ; Rhéa, durée de quatre ans.
1672 ; Téthys et Dioné, 1684) et d'une divi-
sion (qui porte à présent son nom) dans Cassiopée (en latin Cassiopeia, -ae). Cons-
l'anneau entourant cette planète (1675). Il tellation voisine du pôle céleste nord, située
s'attacha aussi à poursuivre les observations à l'opposé de la Grande Ourse par rapport à
des surfaces planétaires qu'il avait entrepri- l'étoile polaire.
ses avant sa venue en France (dès 1665, il ENCYCL. Elle se reconnaît facilement grâce au
parvint à déterminer la période de rotation W que dessinent ses cinq étoiles principales
de Jupiter, et, en 1666, celle de Mars). Il (a, |3, y, 8, e). Elle renferme une trentaine
dessina une grande Carte de la Lune, achevée d'étoiles visibles à l'œil nu, plusieurs étoiles
en 1679, qui resta sans rivale jusqu'à l'appa- doubles ou multiples aux composantes faci-
rition de la photographie au xixe siècle. En- lement séparables (comme t|, \|/, i), des étoi-
fin, avec O. Rômer, il étudia le mouvement les variables (y, 8) et quelques amas ouverts
des satellites de Jupiter, ce qui permettait, à (M 52, M 103). Son étoile la plus brillante, a
l'époque, de résoudre, au moins approxima- ou Schedir (le « Sein »), présente des fluctua-
tivement, le problème de la détermination tions irrégulières d'éclat de faible amplitude
des longitudes en mer. (magnitude variable de 2,1 à 2,6).
y Cas est une variable irréguiière, distante
Cassini de Thury (César-François), dit de 650 al, dont la magnitude varie entre 1,6
Cassini III, astronome et géodésien français et 3,3, en raison, semble-t-il, de fluctuations
(Thury, Beauvaisis, 1714 - Paris 1784). du volume de son enveloppe gazeuse. Le
Cassiopée 76

11 novembre 1572, Tycho Brahe* aperçut Cassiopée A. La plus puissante radio-


dans cette constellation une étoile tempo- source discrète du ciel (autre que le Soleil),
raire (supernova*) qui devint aussi brillante découverte en 1946 et identifiée à une nébu-
que Vénus et qu'il put observer pendant leuse à émission, en expansion rapide, située
17 mois. Le gaz libéré par l'explosion se ma- à 10 000 al, qui serait issue de l'explosion
nifeste encore par des émissions d'ondes d'une supernova survenue vers 1660 (mais
radio et, faiblement, dans le domaine opti- qui n'a pas été observée, peut-être occultée
que. On a retrouvé également dans la cons- par des nuages de poussières interstellaires).
tellation les vestiges d'une supernova aper-
çue en 1181 par les observateurs de Chine et Cassiopeia ( - a e ) . Nom latin de la cons-
du Japon. Enfin, on y a détecté la plus tellation de Cassiopée (abrév. Cas).
brillante radiosource discrète du ciel en on-
des métriques, Cassiopée A.
C a s t o r (alias D5B). Satellite français mis
sur orbite le 17 mai 1975 (en même temps
Cassiopée (du nom d'une constellation). que Pollux).
ENCYCL. Il emportait l'accéléromètre CAC-
Cinquième mission spatiale habitée franco-
russe, qui a vu l'envoi dans l'espace de la TUS (capteur accélérométrique capacitif
première spationaute française, C. André- triaxial ultrasensible) développé par
Deshays*. l'ONERA afin de mesurer des accélérations
dans la gamme 10"4 à 10"8 m-s"2. Son ex-
ENCYCL. Cette mission a consisté à mettre en
trême sensibilité lui aurait permis de mesu-
œuvre un important matériel scientifique,
rer la décélération d'une voiture dont la vi-
notamment : l'instrument Alice 2, nouvelle
tesse de 100 km/h se serait annulée en un
version de l'instrument Alice pour des expé-
siècle.
riences sur le comportement des fluides près
de leur point critique ; le laboratoire Cogni- Le satellite Castor s'est détruit en rentrant
lab, destiné à étudier l'adaptation du sys- dans l'atmosphère le 18 février 1979, après
tème neurosensoriel dans des conditions 44 mois de vie opérationnelle.
d'impesanteur (perception de l'environne- Un premier modèle de vol n'avait pu être
ment, positionnement du corps, attention, satellisé le 21 mai 1973.
performances) ; l'expérience de biologie Fer-
tile, consacrée à l'étude dans des conditions C a s t o r . Etoile a des Gémeaux.
d'impesanteur des étapes successives du dé- ENCYCL. Magnitude apparente visuelle : 1,6.
veloppement embryonnaire d'œufs d'am- Distance : 52 années de lumière. Il s'agit, en
phibiens (pleurodèles) fécondés in situ ; et le fait, d'une étoile double, dont les compo-
laboratoire modulaire de physiologie hu- santes sont de type spectral A0 et de magni-
maine Physiolab, destiné à l'acquisition et tude apparente 2,0 et 2,9 respectivement.
au traitement des données de mesure d'un Dédoublé pour la première fois en 1718
ensemble de paramètres physiologiques, par les Britanniques Bradley et Pound, ce
principalement cardio-vasculaires. système binaire est le premier à avoir été
Parti de Baïkonour le 17 août 1996, avec le expliqué, en 1804, par William Herschel,
vaisseau Soyouz TM24, l'équipage, compre- par le mouvement de révolution de deux
nant les Russes V. Korzoun et A. Kaléri et la étoiles autour de leur centre de gravité
spationaute française, rejoignit la station mutuel. Chacune des composantes du sys-
Mir le surlendemain. En deux semaines, le tème est elle-même une binaire spectrosco-
programme expérimental complet put être pique.
réalisé. Claudie André-Deshays est revenue
sur la Terre le 2 septembre 1996. catadioptrique adj. Se dit d'un système
Entreprise dans le cadre de la coopération optique qui combine des lentilles et des
spatiale entre la France et la Russie, Cassio- miroirs, c'est-à-dire des éléments qui
pée fait suite aux missions PVH* (1982), réfractent la lumière et des éléments qui la
Aragatz* (1988), Antarès* (1992) et Altaïr* réfléchissent. Les télescopes de Maksutov*,
(1993). de Schmidt* et de Schmidt*-Cassegrain
77 CCD

sont des exemples de systèmes catadioptri- Caucase. Chaîne de montagnes, sur la


ques. Lune, dans le prolongement des Apennins,
entre la mer des Pluies et la mer de la
Sérénité (nom international : Caucasus Mon-
catalogue n.m. Liste importante d'objets
tes).
célestes (étoiles, nébuleuses, galaxies...)
accompagnée de certaines données parti-
cavale n.f. Étoile à grande vitesse, échap-
culières sur ces objets : position, caractéris-
pée d'une association stellaire à laquelle elle
tiques astrométriques ou astrophysiques,
appartenait, vraisemblablement à la suite
etc.
d'un échange d'énergie avec d'autres étoiles
ENCYCL. Le premier catalogue d'étoiles dont
de l'association.
on ait trouvé mention fut établi par Hippar-
ENCYCL. Les cavales sont des étoiles jeunes
que en 127 av. J.-C. Mais le plus ancien qui
et chaudes. Les trois premières ont été dé-
nous soit parvenu est celui publié en 137
couvertes au cours des années 1950 par l'as-
apr. J.-C. par Ptolémée, qui contient
tronome néerlandais Adraan Blaauw, et
1 028 étoiles. Ensuite, des catalogues d'étoi-
semblent fuir l'association d'Orion. L'une
les ont été établis par les astronomes arabes
(AE Aurigae) se trouve à présent dans la
au Moyen Âge, et parTycho Brahe en 1594,
constellation du Cocher, la deuxième
mais, toujours limités à des étoiles visibles à
(53 Arietis) dans celle du Bélier, et la troi-
l'œil nu, ils ne contiennent pas plus d'étoiles
sième (p Columbae) dans celle de la Co-
que celui de Ptolémée. Il a fallu attendre
lombe. Toutes trois s'éloignent d'un point
l'application de la lunette à l'étude du ciel
du ciel situé au centre de la constellation
par Galilée (1609-1610) pour découvrir une
d'Orion. Ce sont des géantes bleues. AE
multitude d'étoiles nouvelles. W. Herschel,
Aurigae et p Columbae s'écartent, à une vi-
à la fin du XVIII6 s., comptait déjà, dans certai-
tesse de 130 km/s, dans des directions dia-
nes portions du ciel, environ 200 000 étoiles
métralement opposées. Elles auraient quitté
par degré carré. Ainsi s'est imposée la néces-
l'association d'Orion il y a 2,5 millions d'an-
sité de disposer de catalogues aussi com-
nées. 53 Arietis, dont la vitesse n'est que de
plets que possible, et toujours plus précis. Le
70 km/s, se serait échappée il y a 4,5 mil-
perfectionnement des instruments et des
lions d'années.
techniques de mesure, à partir du xviie, et
surtout du xviiie s., a permis d'entreprendre
la réalisation de tels catalogues. C C D n.m.inv. (sigle de l'angl. Charge Cou-
Parmi les catalogues d'étoiles les plus célè- pied Device, dispositif à couplage de charge).
bres, on peut citer ceux de La Caille (1757), Récepteur électronique d'images, constitué
concernant 10 000 étoiles du ciel austral; d'une mosaïque carrée ou rectangulaire
celui de Bradley (1763), longtemps consulté de diodes en silicium qui se chargent en
pour l'étude des mouvements propres stel- fonction de la lumière qu'elles reçoivent,
laires ; celui de Lalande (1801), donnant les la lecture du signal électrique étant réa-
positions d'environ 47 000 étoiles ; puis, au lisée ensuite grâce au déplacement des
cours du xixe s., le grand catalogue d'Arge- charges, commandé par l'application de ten-
lander (1857-1863), connu sous le nom de sions aux bornes des éléments photocon-
Bonner* Durchmusterung et ses deux supplé- ducteurs.
ments ; le catalogue AGK* ; et les catalogues ENCYCL. Mis au point en 1969 par deux ingé-
fondamentaux FIC. nieurs américains des laboratoires Bell Télé-
phoné, Boyle et Smith, le CCD a été utilisé
Parmi les catalogues de nébuleuses et de
pour la première fois en astronomie en 1975,
galaxies, les plus célèbres sont ceux de Mes-
aux États-Unis, pour photographier la pla-
sier* et le New General Catalogue (NGC*) de
nète Uranus. Ce dispositif offre toutes les
H. Draper.
qualités attendues d'un récepteur d'images
en astronomie : un excellent rendement (sur
c a t e n a n.f. (mot latin ; pl. catenae). Chaîne 100 photons qu'il reçoit, il en enregistre de
de cratères, dans la nomenclature interna- 60 à 80, contre 2 seulement pour une émul-
tionale du relief des surfaces planétaires. sion photographique), une sensibilité qui le
CD 78

rend utilisable dans une large gamme de au Soleil. Vers le bord intérieur de la cein-
longueurs d'onde, une remarquable linéarité ture, on rencontre 60 % d'astéroïdes silica-
(le nombre d'électrons collectés sur un pixel tés et 10 % de carbonés, tandis que près du
est rigoureusement proportionnel au nom- bord extérieur la situation est inverse avec
bre de photons incidents, de sorte que la 80 % de carbonés et 15 % de silicatés. La
brillance de l'image reflète fidèlement ceinture d'astéroïdes constitue une zone de
celle de l'objet), un bruit de fond très faible transition entre le domaine des planètes tel-
et la capacité d'enregistrer simultanément luriques (système solaire interne) et celui
l'image d'objets ayant des éclats très diffé- des grosses planètes (système solaire ex-
rents (dans un rapport de 1 à 100 000). Enfin, terne).
la forme numérisée du signal se prête bien
au traitement par ordinateur. Ces nombreu- ceinture de Kuiper. Vaste région du sys-
ses qualités, auxquelles s'ajoute l'aptitude à tème solaire, peuplée d'astéroïdes et de
la miniaturisation, expliquent que les CCD noyaux cométaires, qui s'étendrait, dans le
constituent désormais les récepteurs d'ima- plan de l'écliptique, au-delà de l'orbite de
ges privilégiés de l'astronomie. Plus le nom- Neptune.
bre d'éléments photoconducteurs est grand, ENCYCL. Son existence a été postulée dès 1951
meilleure est la résolution des images four- par l'Américain G. Kuiper. Elle permet d'ex-
nies. pliquer les caractéristiques des orbites des
comètes à courte période. Elle abriterait des
CD. Abréviation de Cordoba Durchmuste- vestiges de la formation du système solaire :
rung. des planétésimaux qui n'ont jamais quitté la
région dans laquelle ils se sont formés, mais
C E C L E S (sigle de Conseil Européen pour dont l'agglomération en un corps unique de
la mise au point et la Construction de Lan- taille planétaire a échoué parce qu'ils étaient
ceurs d'Engins Spatiaux, en anglais ELDO). en nombre insuffisant. Les astéroïdes
Organisme européen mis en place en 1964 transneptuniens découverts depuis 1992 en
afin de doter l'Europe d'une capacité auto- seraient des spécimens. La planète Pluton*
nome de lancement (programme Europa). Il elle-même peut sans doute être considérée
comptait sept pays fondateurs : Allemagne, comme le premier des objets de la ceinture
Australie, Belgique, France, Italie, Pays-Bas, de Kuiper. Cette ceinture pourrait s'étendre
Royaume-Uni. L'Agence spatiale euro- jusqu'à une distance du Soleil de l'ordre de
péenne lui a succédé à partir de 1975. 500 unités astronomiques.
-•CERS
ceinture de rayonnement (ou de ra-
CEI. Sigle de Communauté* d'États Indé- diations). Zone de la magnétosphère*
pendants. d'une planète, de forme toroïdale, dans la-
quelle se trouvent confinées un grand nom-
ceinture d'astéroïdes. Région du sys- bre de particules de haute énergie.
tème solaire, à des distances du Soleil com- ENCYCL. La mise en évidence, autour de la
prises entre 2 et 3,3 unités astronomiques Terre, de deux ceintures de rayonnement a
(300 et 495 millions de kilomètres environ), constitué la première grande découverte à
dans laquelle circulent la plupart des astéroï- l'actif des satellites artificiels. J.A. Van Allen,
des* connus. à partir des données recueillies par les pre-
ENCYCL. A l'intérieur de cette région, les asté- miers satellites américains Explorer, en
roïdes sont inégalement distribués : on y 1958, fournit un premier aperçu de leur
trouve à la fois des zones très peuplées, où forme et de leurs caractéristiques, d'où le
de nombreux astéroïdes, groupés en fa- nom de ceintures de Van Allen qui leur est
milles, décrivent des orbites voisines, et des souvent donné. Depuis, de nombreuses mis-
zones pratiquement vides, désignées sous le sions spatiales ont permis de préciser leur
nom de lacunes de Kirkwood*. structure.
La composition superficielle des astéroïdes La ceinture interne s'étend, en moyenne,
varie de façon significative selon la distance entre 1 300 et 25 000 km d'altitude environ.
79 co Centauri

Elle est peuplée surtout de protons (dont le Centaur. Propulseur réallumable construit
flux, pour des énergies supérieures à par les États-Unis au début des années 1960
10 MeV, est maximal vers 7 000 km d'alti- à partir du premier moteur cryotechnique
tude) issus des interactions entre les rayons du monde, le RL-10 de Pratt and Whitney, à
cosmiques* et la haute atmosphère. Sa hydrogène et oxygène liquides. Sous une
configuration est très stable, mais elle est forme modifiée, il est encore utilisé aujour-
sujette à des perturbations occasionnelles d'hui comme étage supérieur des lanceurs
dues aux orages magnétiques et varie égale- Atlas et Titan.
ment avec le cycle de l'activité* solaire. Par
suite de l'inclinaison de l'axe magnétique de C e n t a u r e (en latin Centaurus, -i). Constel-
la Terre par rapport à son axe de rotation, la lation australe, connue depuis l'Antiquité.
limite inférieure de cette ceinture s'appro- ENCYCL. Elle est très riche en curiosités céles-
che à moins de 500 km de la surface terres- tes (étoiles brillantes, étoiles variables, étoi-
tre dans l'Adantique Sud, au large du Brésil les doubles ou multiples, amas stellaires, né-
(anomalie de l'Atlantique Sud). La ceinture buleuses galaxies). Ses deux étoiles
externe s'étend au-delà de la précédente, principales, P Cen (Rigil* Kentarus) et P Cen
jusqu'à 50 000 km environ. Elle est peuplée (Agena), comptent parmi les plus brillantes
essentiellement d'électrons, dont l'énergie du ciel austral. L'une des étoiles du système
ne dépasse pas 10 MeV et dont le flux, pour triple a Cen est, à 4,22 années de lumière de
des énergies supérieures à 1 MeV, est maxi- distance, l'étoile la plus proche du système
mal vers 25 000 km. Ces particules provien- solaire, et appelée pour cette raison Proxima.
nent du vent solaire et des orages magnéti- La constellation renferme aussi l'amas glo-
ques ; elles forment une population bulaire co Centauri, la puissante radiosource
beaucoup plus dynamique que celle de la Centaurus* A et un amas d'environ 250 ga-
ceinture interne. laxies principales, situé à 225 millions d'an-
Une troisième ceinture a été mise en évi- nées de lumière.
dence en 1992 par le satellite américano-ger-
manique Sampex. Incluse dans la ceinture a Centauri. La plus brillante étoile de la
interne, elle présente sa plus forte intensité constellation du Centaure et l'étoile brillante
au niveau de l'anomalie de l'Atlantique Sud. la plus proche du Soleil.
Elle est peuplée d'ions très énergétiques ENCYCL. C'est un système de trois étoiles liées
d'oxygène, d'azote et de néon : ceux-ci pro- par leur attraction mutuelle. L'astre brillant
viennent, pense-t-on, d'atomes de l'espace auquel les Arabes ont donné le nom de Rigil*
interstellaire qui ont pénétré dans le sys- Kentarus et qui, avec une magnitude appa-
tème solaire et ont été ionisés par le rayon- rente de - 0,27, constitue la troisième étoile
nement ultraviolet du Soleil. du ciel par son éclat, est en fait une étoile
Des ceintures de rayonnement ont été éga- double visuelle, située à 4,40 années de lu-
lement découvertes autour des planètes Ju- mière. À 2° 11' de ce couple se trouve une
piter, Saturne, Uranus et Neptune grâce aux troisième composante, bien moins lumi-
sondes spatiales Pioneer 10 et 11 et Voyager neuse, qui est l'étoile la plus proche du
1 et 2. Soleil, à 4,22 années de lumière de distance,
et a reçu pour cette raison le nom de
cellule solaire. Dispositif élémentaire Proxima*.
destiné à produire de l'énergie électrique par
conversion directe de l'énergie lumineuse (O Centauri. Brillant amas globulaire de la
solaire. Les piles solaires et les panneaux constellation du Centaure.
solaires sont constitués d'un assemblage de ENCYCL. Aisément visible à l'œil nu comme
cellules solaires. une petite nébulosité de magnitude 3,6, il a
été primitivement pris pour une étoile par
Cen. Abréviation de Centaurus, désignant les observateurs des pays méditerranéens,
la constellation du Centaure. pour lesquels il reste toujours très bas sur
l'horizon : cela explique que J. Bayer, dans
c e n d r é e (lumière). lumière cendrée son Uranometria, publiée en 1603, l'ait dési-
Centaurus 80

gné par la lettre grecque ffl, et cet usage s'est transmise au sol sous forme de micro-
maintenu. C'est Halley qui, le premier, en ondes.
1677, le reconnut comme un amas stellaire. ENCYCL. Le concept de centrale solaire spa-
Plus riche que les amas d'Hercule et du Tou- tiale a été proposé en 1968 par l'Américain
can, c'est l'un des amas globulaires les plus Peter E. Glaser. Fondamentalement, une
brillants du ciel. Dans les grands instru- telle centrale comprendrait : un satellite
ments, il s'étend sur plus de 1° et l'on per- placé en orbite géostationnaire portant un
çoit bien sa forme elliptique. Avec un dia- générateur photovoltaïque, convertissant la
mètre de 620 années de lumière, c'est le plus lumière en courant continu ; un système de
grand amas globulaire connu. Au centre, on transmission d'énergie hyperfréquence
estime que les étoiles sont, en moyenne, au composé d'un ensemble d'émission porté
moins 50 fois plus proches les unes des parle satellite et d'une antenne de réception
autres qu'au voisinage du Soleil. Sa lumino- terrestre ; un système de conversion trans-
sité globale correspond à celle de 1 million formant le courant continu reçu en courant
de soleils. Il est situé à une distance de alternatif et assurant son injection dans le
16 500 années de lumière. réseau terrestre de distribution d'énergie
électrique. Les études préliminaires déjà ef-
fectuées ont montré que ce concept est tech-
Centaurus (-i). Nom latin de la constella- niquement viable mais à un coût très diffi-
tion du Centaure* (abrév. Cen). cile à évaluer et avec des problèmes
écologiques et institutionnels nécessitant
Centaurus A. Radiosource intense et encore des recherches approfondies. En rai-
étendue, à la structure complexe, dans la son des différents problèmes posés, le déve-
constellation du Centaure. loppement de centrales solaires spatiales
ENCYCL. Son centre coïncide avec la galaxie n'apparaît guère envisageable qu'à l'échelle
elliptique géante NGC 5128. Deux de ses internationale.
composantes sont situées à l'intérieur des
limites optiques de la galaxie, tandis que
deux autres s'étendent très au-delà, symétri- centralité (ligne de). Ligne décrite, à la
quement par rapport à la galaxie, sur quel- surface de la Terre, par la trace de la droite
que 3 millions d'années de lumière. La ga- joignant les centres du Soleil et de la Lune au
laxie elle-même est aussi une source intense cours d'une éclipse de Soleil totale ou annu-
de rayons y et de rayons X. On présume que laire.
son noyau est le siège d'une violente acti-
vité, à l'origine de la colossale énergie libé- c e n t r é ( s y s t è m e optique) système
rée. Sa distance reste incertaine : d'après les optique
observations d'une supernova qui y a été
aperçue en 1986, elle serait comprise entre 7
et 10 millions d'années de lumière. c e n t r e de contrôle. Salle où sont coor-
données diverses opérations spatiales (lors
d'un lancement ou pour la surveillance et le
centrale inertielle. Ensemble mécani- maintien des satellites en orbite), et qui ras-
que et électronique de précision comportant semble d'importants moyens techniques
des accéléromètres, des gyromètres et des (calculateurs, liaisons avec les stations de
moyens de calcul et capable de fournir à poursuite, équipements de visualisation,
chaque instant les coordonnées de position etc.) ainsi que les moyens humains nécessai-
et les composantes de vitesse et d'accéléra- res à ces opérations.
tion du véhicule à bord duquel il est installé.
On dit aussi centrale à inertie. c e n t r e de lancement. Installation pro-
che de l'aire de lancement, en général proté-
centrale solaire spatiale. Ensemble gée contre les effets d'une explosion ou d'un
d'installations permettant la production in- impact, d'où sont dirigées les opérations
dustrieËe d'énergie électrique à partir propres à un véhicule aérospatial jusqu'à son
d'énergie solaire captée dans l'espace et lancement.
81 cercle oculaire

C e n t r e des astronautes européens varie entre les magnitudes 3,7 et 4,6 avec
EAC une période de 5,366 3 j.

centrifuge adj. 1. Dirigé dans le sens qui céphéide n.f. Étoile puisante dont l'étoile
éloigne du centre. 2. Force centrifuge, force 5 Cep est le prototype et dont l'éclat subit
d'inertie qu'on doit introduire en plus de la des variations d'éclat périodiques (de 1 jour
force centripète pour décrire un mouvement à quelques semaines) liées à l'instabilité de
circulaire uniforme dans le référentiel non son atmosphère, qui se dilate et se contracte
galiléen lié au mobile. alternativement.
ENCYCL. Les céphéides se répartissent en deux

centrifugeuse n.f. Machine tournante grandes classes : les céphéides classiques,


destinée à soumettre un sujet ou un matériel qui sont les plus lumineuses et appartien-
aux effets de l'accélération. nent à la population I (jeune) ; les céphéides
ENCYCL. Les centrifugeuses utilisées pour la
de population II, du type de l'étoile WVirgi-
sélection et l'entraînement des pilotes de nis. C'est par l'observation des céphéides du
chasse et des spationautes se présentent Petit Nuage de Magellan que l'Américaine
comme une sorte de manège constitué par Henrietta Leavitt découvrit en 1912 la rela-
un bras très robuste fixé à un axe vertical tion qui existe entre la période des varia-
relié à un moteur, et à l'extrémité duquel est tions d'éclat et la luminosité moyenne des
accrochée une cabine dans laquelle prend céphéides.
place le sujet. L'accélération subie peut at- Des travaux ultérieurs ont montré que les
teindre 10 g. Selon la position du sujet dans deux classes de céphéides obéissent à une
la cabine, elle peut s'exercer dans les direc- relation « période-luminosité » différente.
tions siège-tête, tête-siège, ventre-dos, dos- Cette relation joue un rôle important en
ventre, côté-côté ou suivant toute autre di- astronomie, car elle constitue un critère de
rection intermédiaire. L'installation permet distance extragalactique. En effet, la déter-
de faire varier l'intensité de l'accélération et mination observées dans des amas et des
le rythme d'accélération ou de décélération. galaxies proches permet d'en déduire, à
Le sujet fait l'objet d'une surveillance cardia- l'aide de la relation période-luminosité, leur
que et pulmonaire constante ; il est filmé par luminosité intrinsèque moyenne ; la compa-
une caméra de télévision dont les images raison de celle-ci avec l'éclat .apparent
sont reçues dans une salle de contrôle où se moyen des céphéides observées fournit
tiennent les médecins responsables de l'ex- alors la distance de l'amas ou de la galaxie.
périence. Hubble (loi de)

Cepheus (-i). Nom latin de la constella-


c e n t r i p è t e adj. Dirigé vers le centre. S'em- tion de Céphée* (abrév. Cep).
ploie surtout à propos de l'accélération d'un
mouvement circulaire uniforme et de la cercle de hauteur. Synonyme de almir
force qui produit ce mouvement. cantarat.

Cep. Abréviation de Cepheus, désignant la cercle horaire. Demi-grand cercle de la


constellation de Céphée. sphère céleste, en un lieu donné, passant par
les pôles célestes et l'astre considéré.
C é p h é e (en latin Cepheus, -/). Constella-
tion boréale, proche du pôle céleste nord. cercle méridien. Synonyme de lunette
ENCYCL. Ses principales étoiles (et, (3, y, i et Q méridienne*.
forment un pentagone entre le Dragon et
Cassiopée. Seule son étoile la plus brillante, cercle oculaire. Dans une lunette astro-
a Cep ou Alderamin*, a un éclat supérieur à la nomique, image réelle de l'objectif fournie
magnitude 3. La constellation renferme de par l'oculaire.
nombreuses étoiles variables, en particulier ENCYCL. Son emplacement est celui que doit
ô Cep, prototype des céphéides, dont l'éclat occuper la pupille de l'œil pour embrasser la
Cérès 82

plus grande partie du champ. On l'appelle nisme européen mis en place en 1964 pour
aussi anneau oculaire. la réalisation de satellites scientifiques et la
coordination des technologies spatiales, à
C é r è s . Astéroïde 1, le plus volumineux des l'initiative de dix pays fondateurs : Allema-
astéroïdes et le premier à avoir été décou- gne, Belgique, Danemark, Espagne, France,
vert, par l'Italien G. Piazzi, le l ç r janvier Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède,
1801. Demi-grand axe de son orbite : Suisse. L'Agence spatiale européenne lui a
414 millions de km. Période de révolution succédé à partir de 1975. CECLES
sidérale : 1 680 j. Diamètre : 930 km envi-
ron. Masse : 5,9.lO"10 fois celle du Soleil. C e t . Abréviation de Cetus, désignant la
constellation de la Baleine.
C E R G A (sigle de Centre d'Études et de
Recherches Géodynamiques et Astronomi-
ques). Établissement créé en 1974 pour le Cetus (-i). Nom latin de la constellation
développement des recherches et des tech- de la Baleine (abrév. Cet).
niques dans le domaine de l'astrométrie, de
la géophysique et de la géodynamique, et C F H (télescope). Abréviation de
qui constitue, depuis 1988, l'une des com- Canada*-France-Hawaii (télescope).
posantes de l'observatoire de la Côte
d'Azur. Cha. Abréviation de Chamaeleon désignant
ENCYCL. Il comprend un observatoire, situé à la constellation du Caméléon.
1 250 m d'altitude, sur le plateau de Calem,
au nord de Grasse, et un centre administratif Challenger. Nom de l'un des orbiteurs de
et scientifique à Roquevignon. L'observa- la navette spatiale américaine.
toire dispose notamment de l'un des plus ENCYCL. Son premier lancement a eu lieu le
gros télescopes de Schmidt du monde (dia- 4 avril 1983. Lors de sa 10e mission, le
mètre du miroir : 1,52 m), de télescopes 28 janvier 1986, son explosion en vol, 73 s
autorisant des mesures interférométriques après le décollage, a causé la mort des sept
dans le domaine visible et dans l'infrarouge, astronautes qui composaient son équipage
de stations de télémétrie laser pour des opé- et la perte du satellite TDRS 2.
rations de géodésie spatiale et la mesure de
la distance Terre-Lune, etc. Chalonge (Daniel Henri), astrophysicien
français (Grenoble 1895 - Paris 1977).
C e r r o Paranal. Sommet des Andes, dans Il a établi avec D. Barbier une classification
le nord du Chili, sur lequel un très grand spectrale quantitative des étoiles et a étudié
télescope européen, le VLT*, est en cours la répartition spectrale de l'énergie dans le
d'installation, à 2 640 m d'altitude. Soleil et les étoiles. Fervent alpiniste, il fut
l'initiateur des recherches d'astrophysique
C e r r o Tololo (observatoire inter-
au Jungfraujoch.
américain de). L'un des observatoires
optiques nationaux des États-Unis
(-• NOAO), fondé en 1963, au Chili. Chamaeleon(-tis). Nom latin de la cons-
ENCYCL. Le siège administratif se trouve à La
tellation du Caméléon (abrév. Cha).
Serena, à 480 km au nord de Santiago. L'ob-
servatoire proprement dit est implanté à c h a m b r e de combustion. Dans un mo-
70 km de là, sur le sommet de Cerro Tololo, teur-fusée à liquides, enceinte où sont injec-
à 2 200 m d'altitude. Il comprend sept téles- tés, finement pulvérisés et sous forte pres-
copes dont le plus grand, mis en service en sion, les ergols pour réagir l'un sur l'autre.
1974, à 4 m d'ouverture et est identique au Les gaz produits sont ensuite accélérés dans
télescope Mayall de l'observatoire de Kitt* une tuyère.
Peak.
c h a m p magnétique.
CERS (sigle de Conseil Européen de Re- 1. Zone où s'exercent des forces d'origine
cherches Spatiales, en anglais ESRO). Orga- magnétique. 2. Grandeur physique qui ca-
83 chaos déterministe

ractérise les effets du champ magnétique juiËet 1999. Long de 13,8 m et pesant
existant en un point. 4 620 kg, il doit suivre une orbite très allon-
ENCYCL. La connaissance des champs magné- gée, entre 140 000 et 10 000 km d'altitude ;
tiques permet de rendre compte du compor- ses miroirs à incidence rasante de 0,6 à 1,2 m
tement des particules chargées des plasmas de diamètre devraient lui assurer une résolu-
existant dans l'Univers. Les divers phéno- tion 100 fois plus fine que celle des meilleu-
mènes de l'activité* solaire sont liés à des res images obtenues jusqu'à présent dans le
perturbations magnétiques ; l'espace inter- domaine X.
planétaire est divisé en secteurs magnéti-
ques liés au champ solaire ; sous l'action du chaos déterministe. État désordonné
vent* solaire, le domaine magnétique des d'un système dynamique résultant de l'ac-
planètes se trouve confiné dans des régions tion de forces où le hasard n'intervient pas.
de forme particulière appelées magnéto- ENCYCL. De nombreux systèmes physiques,
sphères*. quoique soumis à des actions connues où
n'intervient aucune forme de hasard, pré-
c h a m p n.m. Portion de la sphère céleste sentent une évolution dynamique imprévi-
accessible à un instrument dirigé vers un sible en raison de leur extrême sensibilité
point fixe du ciel. Il est d'autant plus petit aux conditions initiales. En astronomie, la
que le grossissement est plus élevé. mécanique céleste constitue le domaine
d'étude privilégié de tels systèmes. Après les
travaux de Laplace et de Lagrange, dans la
Chandler (Seth Carlo), astronome améri- seconde moitié du xviiie siècle, il semblait
cain (Boston 1846 - Wellesley Hill, Massa- établi que le mouvement des corps du sys-
chusetts, 1913). tème solaire est quasi périodique et régulier,
Il s'est illustré par ses travaux sur la forme et garantissant ainsi la stabilité du système au
la rotation de la Terre. On lui doit notam- cours du temps : les demi-grands axes, ex-
ment la découverte de la période de Chandler. centricités et inclinaisons des orbites des
—• polhodie planètes ne subissaient, pensait-on, que de
petites variations autour de leurs valeurs
Chandrasekhar (Subrahmanyan), astro- moyennes. Un siècle plus tard, H. Poincaré
physicien américain d'origine indienne (La- tempérait ce bel optimisme, en mettant en
hore 1910 - Chicago 1995). évidence la complexité des solutions de la
Il est l'auteur de travaux théoriques sur la mécanique céleste et en montrant les limites
polarisation de la lumière des astres (qu'il a de certaines méthodes utilisées pour calcu-
prévue avant qu'elle soit observée), le trans- ler les trajectoires planétaires. Depuis 1988,
fert d'énergie dans les étoiles et l'évolution des calculs effectués sur ordinateur mon-
stellaire. Il a, notamment, établi une relation trent que les trajectoires de Mercure, Vénus,
entre la masse et le rayon des étoiles dégé- la Terre et Mars ont un comportement chao-
nérées, qui indique que les naines blanches tique. La distance entre deux orbites initiale-
ne peuvent avoir une masse supérieure à 1,4 ment proches est multipliée par trois tous
fois environ celle du Soleil (limite de Chan- les 5 millions d'années, interdisant toute
drasekhar). Ces travaux lui ont valu de parta- prévision au-delà de 100 millions d'années
ger avec W. Fowler le prix Nobel de physi- environ. Une erreur de 0,000 000 01 % sur
que en 1983. les conditions initiales conduit à une erreur
de 0,000 000 1 % au bout de 10 millions
Chandra X - r a y O b s e r v a t o r y . Satellite d'années mais de 100 % après 100 millions
américain d'astronomie destiné à localiser et d'années. Ce mouvement chaotique pro-
à étudier les sources célestes de rayonne- vient de l'existence de résonances entre les
ment X. périodes de précession des orbites de Mars
et de la Terre d'une part, et de Mercure,
ENCYCL. Appelé primitivement AXAF, il a été
Vénus et Jupiter d'autre part. Il en résulte
rebaptisé ainsi en hommage à l'astronome
que l'on ne peut pas établir les variations
indien S. Chandrasekhar. Sa mise en orbite,
possibles des paramètres orbitaux des pla-
par la navette américaine, est attendue en
chaotique 84

nètes ni prévoir de manière précise l'évolu- peu plus du quart de celui de la Terre, ce qui
tion du mouvement du système solaire au- est déjà exceptionnel). Sa masse reste incer-
delà de 100 millions d'années. taine : selon des observations effectuées de-
Des recherches récentes ont fait également puis le sol terrestre, elle atteindrait 16 % de
apparaître que la dynamique chaotique joue celle de Pluton ; les deux astres auraient une
un rôle important dans la distribution et densité moyenne voisine de 2, et Charon
l'évolution des astéroïdes, des comètes et serait constitué d'environ 70 % de roches et
des météorites. Enfin, on a pu expliquer par 30 % de glace. Mais selon d'autres résultats,
des phénomènes chaotiques à la fois la obtenus à l'aide du télescope spatial Hubble,
forme très irrégulière et allongée d'Hypé- sa masse ne dépasserait pas 8 % de celle de
rion*, l'un des satellites de Saturne, et les Pluton ; sa densité, inférieure à 1,3, serait
fluctuations rapides de sa vitesse de rotation nettement plus faible que celle de sa planète
sur lui-même. et impliquerait que Charon est formé princi-
palement de glace.
chaotique adj. Qui tient du chaos. Terrain
chaotique : formation du relief martien c h a s m a n.m. (mot latin ; pl. chasmaej. Ca-
consistant en une dépression presque fer- non, dans la nomenclature internationale du
mée dont le fond est parsemé d'éboulis et relief des surfaces planétaires.
qui semble avoir été provoquée par un ef-
fondrement local du sol et par le ruisselle-
ment d'une grande quantité d'eau. c h e r c h e u r n.m. Lunette auxiliaire, à
courte focale et à grand champ, montée pa-
c h a r g e utile. Equipement ou ensemble rallèlement au tube d'un télescope ou d'une
d'équipements que transporte un véhicule lunette astronomique de plus grand diamè-
spatial et qui est destiné à remplir une mis- tre afin de diriger plus commodément l'ins-
sion déterminée. Le terme peut s'appliquer trument sur l'astre que l'on désire observer.
aussi bien à un satellite par rapport au lan- Chercheur de comètes : lunette à grand champ
ceur qui le porte qu'au bloc expérimental et faible grossissement utilisée pour la re-
embarqué sur un satellite par rapport au cherche de comètes.
satellite lui-même.
C h é s e a u x ( c o m è t e de). Comète
Chariot (Grand). Appellation populaire brillante découverte indépendamment par
de la figure dessinée dans le ciel par les sept le Hollandais Klinkenberg à Haarlem le 9 dé-
étoiles les plus brillantes de la Grande cembre 1743 et par le Suisse J.P. de Ché-
Ourse*. seaux à Lausanne le 13 décembre 1743.
ENCYCL. A U début de mars 1744, peu après
Chariot (Petit). Appellation populaire son passage à sa plus courte distance du
de la figure dessinée dans le ciel par les Soleil, elle atteignit la magnitude - 7 (elle
sept étoiles les plus brillantes de la Petite devint plus brillante que Vénus) et présenta
Ourse*. une queue particulièrement spectaculaire
qui se déployait sur la moitié du ciel : Ché-
Charon. Unique satellite connu de Pluton, seaux, dans son Traité de la comète, la décrit
découvert en 1978 par l'Américain J.W. comme un vaste éventail sur lequel se dessi-
Christy. Demi-grand axe de son orbite : naient 11 stries brillantes semblant former
19 640 km. Période de révolution sidérale : un système de 6 queues orangées.
6,39 j (identique à la période de rotation de
Pluton, ce phénomène étant imputé à un Cheval (Petit) [en latin Equuleus, -i], La
effet de résonance gravitationnelle). Diamè- plus petite constellation boréale, à l'est de
tre : 1 250 km. Pégase et au nord du Verseau.
ENCYCL. Avec un diamètre de l'ordre de la ENCYCL. C'est dans le catalogue d'Hipparque
moitié de celui de sa planète, Charon repré- qu'on en trouve la première représentation.
sente un cas unique dans le système solaire Son étoile la plus brillante, a Equ, est de
(pour mémoire, celui de la Lune est égal à un magnitude 4,1.
85 Chkslovsky

Chevalet du Peintre (en latin Apparatus Chiens de Chasse (en latin Canes vena-
Pictor, -oris). Constellation australe introduite tici, -orum). Constellation boréale, introduite
par La Caille en 1752 et appelée aujourd'hui par Hevelius vers 1660. Son étoile principale
Peintre*. est Cor Caroli. Elle renferme, entre autres
curiosités, l'amas globulaire M 3, discerna-
Chevelure de Bérénice (en latin Coma ble aux jumelles, et la galaxie spirale M 51 :
-ae Berenices). Petite constellation boréale. celle-ci fut repérée pour la première fois en
Elle ne renferme que des étoiles peu brillan- 1772 par Charles Messier*, comme une pe-
tes, mais elle abrite l'un des amas de galaxies tite nébulosité, mais c'est lord Rosse* qui, le
les mieux connus, l'amas de Coma*. premier, en 1845, mit en évidence sa forme
en spirale. On sait aujourd'hui qu'il s'agit
chevelure n.f. Nébulosité diffuse, approxi- d'une galaxie distante de 15 millions d'an-
mativement sphérique ou ovoïdale, entou- nées de lumière environ.
rant le noyau d'une comète au voisinage du
Soleil, et constituée de gaz et de poussières Chiron. Astéroïde 2060, découvert en
éjectés par ce noyau. 1977 par l'Américain C.T. Kowal. Distance
au Soleil : variable entre 1,3 et 2,8 milliards
Chèvre (la). Nom français de l'étoile Ca- de kilomètres. Période de révolution sidé-
pella*. rale : 50,68 ans. Diamètre : entre 180 et
260 km.
Chicxulub (mot maya signifiant ta queue ENCYCL. Il offre la particularité de décrire une
du diable). Nom donné à un cratère fossile de orbite très allongée (excentricité : 0,379) et
plus de 200 km de diamètre, découvert en de graviter très au-delà de la ceinture d'asté-
1990, centré sur le village de Puerto Chic- roïdes. entre l'orbite de Saturne et celle
xulub, dans la péninsule du Yucatân, au d'Uranus, dans une région du système so-
Mexique. laire où l'on n'avait jamais observé d'asté-
ENCYCL. Les caractéristiques géologiques du roïde avant sa découverte. Des observations
cratère de Chicxulub incitent de nombreux dans l'infrarouge ont révélé qu'il s'agit d'un
spécialistes à considérer qu'il a été creusé, il corps presque sphérique et que sa surface
y a 65 millions d'années, par l'impact d'un est modérément sombre, ce qui suggère
astéroïde ou d'un noyau cométaire de 10 à qu'elle est rocheuse ou poussiéreuse, avec
20 km de diamètre et qu'il représente le peut-être une certaine proportion de glace.
vestige du cataclysme ayant marqué la tran- On a pu établir aussi que Chiron tourne sur
sition entre le crétacé et l'ère tertiaire, qui lui-même en 5,9 h et l'on a constaté qu'il est
provoqua l'extinction de nombreuses espè- sujet à des sursauts d'éclat. En se rappro-
ces, en particulier des dinosaures. chant du Soleil, il a développé une atmo-
sphère ténue de gaz et de poussières et on
Chien (Grand) [en latin Canis Major; le considère désormais comme une comète
-oris]. Constellation australe. périodique (désignée sous l'appellation
Son étoile principale, a C Ma, est Sirius*, 95P/Chiron).
l'étoile la plus brillante du ciel. Celle-ci ré-
glait jadis le calendrier égyptien : son lever Chkslovsky (Iossif S.), astrophysicien so-
héliaque indiquait le retour du solstice d'été viétique (Gloukhov, Arménie, 1916 - Mos-
et de la crue du Nil. cou 1985).
La constellation renferme plusieurs amas Il s'est illustré, notamment, en interprétant,
stellaires accessibles avec de petits instru- en 1953, par un processus de rayonnement
ments, notamment l'amas ouvert M 41, à 4° synchrotron l'émission de rayonnement des
au sud de Sirius, déjà perceptible à l'œil nu restes de supemovae, comme la nébuleuse
comme une tache diffuse. du Crabe*. Pour expliquer certaines sour-
ces périodiques de rayonnement X, il a in-
Chien (Petit) [en latin Canis Minor, -oris]. troduit le concept de binaires* X. Il s'est
Constellation équatoriale. Son étoile la plus également rendu célèbre en défendant l'hy-
brillante, a CMi, est Procyon*. pothèse de l'existence de civilisations extra-
CHON 86

terrestres et en suggérant, avant l'ère spa- intermédiaire entre la photosphère et la cou-


tiale, que les deux petits satellites de Mars ronne.
pourraient être des sphères creuses d'origine ENCYCL. La chromosphère solaire a été décou-
artificielle. verte et observée d'abord visuellement au
cours des éclipses totales du Soleil (1860).
Elle y apparaît comme une mince couche
C H O N n.inv. (mot forgé avec les symbo-
rose vif qui enveloppe le Soleil avec une
les chimiques du carbone, de l'hydrogène,
épaisseur de l'ordre de 10 000 km. Sa colora-
de l'oxygène et de l'azote). Type de poussiè-
tion est due à l'émission de la plus brillante
res constituées principalement d'éléments
raie de son spectre visible, la raie de l'hydro-
légers et riches en carbone, en hydrogène,
gene à 6 563 Â (H a dans la série de Balmer).
en oxygène et en azote, qui ont été décou-
La chromosphère peut être étudiée
vertes au voisinage du noyau de la comète
aujourd'hui en dehors des éclipses au
de Halley*.
moyen de coronographes, de spectrohélio-
graphes, de radiohéliographes travaillant
chondrite n.f. Météorite pierreuse consti- aux très courtes longueurs d'onde (de 1 mm
tuée de sphérules (appelées chondres ou chon- à 3,2 cm). Les observations montrent qu'en
druks) de dimensions micrométriques ou moyenne la température de la chromo-
millimétriques riches en silicates (pyroxène, sphère profonde, proche de la photosphère,
olivine, plagioclase). passe par un minimum d'environ 4 500 K,
ENCYCL. Ces météorites s'opposent aux celle de la chromosphère supérieure pou-
achondrites. Elles représentent environ vant atteindre 20 000 K. Inversement, on
80 % des météorites recueillies. Une catégo- estime généralement que la densité électro-
rie rare est celle des chondrites carbonées, nique moyenne est 100 fois plus faible dans
dont les chondres sont emprisonnés dans la haute chromosphère que dans la région
une matrice de minéraux riches en carbone. basse, proche de la photosphère. En fait, la
Du fait de leur composition chimique chromosphère apparaît très inhomogène, en
moyenne très semblable à celle du Soleil température et en densité, et formée par une
(si l'on excepte l'hydrogène et l'hélium) et grande variété de structures : spicules, fi-
de leur abondance relativement élevée en brilles, protubérances (ou filaments), facules
matériaux volatils, on regarde ces météo- brillantes (ou plages faculaires), etc. Elle est
rites comme des spécimens de la matière le siège de violentes éruptions*.
primitive du système solaire. La météorite
Allende* en est le plus gros échantillon
chronologie de lancement. Succession
connu.
dans le temps des opérations et événements
d'un lancement. Elle est partagée en deux
Chrétien (Jean-Loup), officier de l'armée périodes par l'ordre de mise à feu du lan-
de l'air et spationaute français (La Rochelle ceur : avant, c'est le compte à rebours ;
1938). après, c'est le compte positif, qui englobe
Sélectionné en 1980 comme spationaute par tous les événements de la séquence de vol
le CNES, il a été, au terme de deux ans jusqu'à l'injection sur orbite de la charge
d'entraînement à la Cité des étoiles, le pre- utile transportée.
mier Français à effectuer un vol spatial, en
1982, séjournant 7 j à bord de la station Chryse Planitia. Vaste plaine circulaire
orbitale soviétique Saliout 7 pour la mission dans la région équatoriale nord de Mars.
PVH*. Il participe ensuite à une deuxième ENCYCL. Centrée à 40° O., elle a été choisie
mission franco-soviétique de 26 j à bord de comme site d'atterrissage de la sonde améri-
Mir en 1988, Aragatz*, puis à un vol de la caine Viking* Lander 1, en 1976. C'est pro-
navette spatiale américaine, STS 86 (25 sep- bablement un bassin d'impact.
tembre-6 octobre 1997).
ciel n.m. Fond sur lequel on observe les
c h r o m o s p h è r e n.f. Région de l'atmos- astres, quel que soit le domaine spectral
phère d'une étoile, en particulier du Soleil, considéré (lumière visible, ondes radioélec-
87 Cité des étoiles

triques, etc.). Ciel profond : Univers lointain, cirque n.m. Sur la Lune, grand cratère
extérieur au système solaire (expression d'impact météoritique bordé de remparts
principalement utilisée par les astronomes montagneux.
amateurs).
cirrus infrarouge IRAS
cimier n.m. Trappe orientable d'une cou-
pole abritant un instrument d'observation. Cité de l'espace. Lieu d'expositions et de
manifestations sur les thèmes spatiaux,
ouvert au public le 28 juin 1997, à Toulouse
cinéthéodolite n.m. Instrument d'opti- (Haute-Garonne).
que, comprenant un dispositif de pointage On y trouve notamment le Pavillon des ex-
et un appareil cinématographique, qui four- positions (réparties sur 2 000 m2 et trois
nit, entre autres, des mesures d'angle. On niveaux), un planétarium et le Parc avec un
l'utilise pour localiser un engin spatial pen- jardin astronomique et plusieurs objets spa-
dant la première phase de son vol. tiaux en grandeur réelle (Ariane 5, quatre
modules de la station Mir, un vaisseau
Cir. Abréviation de Circinus, désignant la Soyouz, des satellites...). La construction
constellation du Compas. d'une salle de cinéma Imax/Omnimax,
2D/3D, « pour l'apprentissage des connais-
Circinus X - 1 . Source de sursauts de sance par l'image », est en projet.
rayonnement X, dans la constellation du ADRESSE : avenue Jean Gonord - BP 5855 -
Compas. Elle est associée à un système bi- 31506 Toulouse cedex 5.
naire dont la période orbitale est de 16,5 j et
dont l'une des composantes pourrait être un Cité des étoiles. Nom donné au Centre
trou* noir. Gagarine de préparation des cosmonautes,
situé à 35 km au nord-est de Moscou.
Circinus (-i). Nom latin de la constella- ENCYCL. Créée en i960, c'est aujourd'hui une
tion du Compas (abrév. Cir). véritable petite ville de 5 000 habitants qui
possède quelques commerces, un centre cul-
circularisation d'orbite. Manœuvre turel avec cinéma, un groupe scolaire fré-
destinée à rendre circulaire une orbite. C'est quenté par près de 800 élèves, etc. Sa raison
grâce à une manœuvre de ce type, réalisée d'être ? L'instruction et l'entraînement de
sous l'impulsion de son moteur d'apogée, quelques dizaines de cosmonautes de la CEI
qu'un satellite géostationnaire peut passer et de quelques étrangers appelés à voler à
d'une orbite elliptique de transfert à son kurs côtés.
oibite définitive, à 36 000 km d'altitude. A cette fin s'y trouvent rassemblés tous les
équipements et les installations nécessaires :
circumlunaire adj. Qui entoure la Lune - des laboratoires médicaux pour la sur-
ou s'effectue autour de celle-ci. veillance des cosmonautes (avant et après le
vol);
circumpolaire adj. Qui est ou qui s'effec- - un complexe sportif pour l'entraînement
tue autour d'un pôle. Etoile circumpolaire : physique ;
étoile assez voisine de l'un des pôles céles- - des salles de cours pour l'enseignement
tes pour rester toujours au-dessus de l'hori- théorique (dispensé sur tableau noir) ;
zon en un lieu donné. En France, les étoiles - des simulateurs (maquettes grandeur na-
de la Grande Ourse sont circumpolaires. ture des vaisseaux spatiaux) pour l'appren-
tissage pratique ;
d r c u m s t e l l a i r e adj. Qui entoure une - une vaste piscine (contenant une maquette
étoile. Matière drcumstellaire : enveloppe de à l'échelle 1 de la station Mir) pour la prépa-
ga ou de poussière qui entoure une étoile. ration des activités extravéhiculaires ;
- une centrifugeuse, un caisson de dépressu-
d r c u m t e r r e s t r e adj. Qui entoure la risation (ou chambre d'altitude), etc.
Terre ou s'effectue autour de celle-ci. La préparation à un vol spatial dure au
civil 88

moins dix-huit mois. Elle prend fin avec le Clarke (Arthur Charles), écrivain anglais
départ des cosmonautes pour Baïkonour, (Minehead, Somerset, 1917).
une dizaine de jours avant le décollage de Après des études de physique et de mathé-
leur lanceur. matiques au King's College de Londres et un
En quarante ans, la Cité des étoiles a préparé passage dans la RAF comme instructeur ra-
plus de 200 cosmonautes, dont la moitié dar, il devient l'homologue anglais d'Isaac
(parmi lesquels 20 % d'étrangers) sont effec- Asimov, publiant parallèlement d'innom-
tivement allés dans l'espace. brables articles de vulgarisation scientifique
et des nouvelles et romans de science-fiction
civil, e adj. Année civile : année du calen- (ZOOi : Odyssée de l'espace). Président de la
drier, qui commence le 1er janvier à 0 h et British Interplanetary Society (1946-1947 ;
s'achève le 31 décembre à 24 h. Jour civil: 1950-1953), il vit à Ceylan, où il étudie no-
jour de temps civil. Temps civil : temps solaire tamment l'astronomie et les fonds sous-ma-
moyen augmenté de douze heures. Les jours rins, matières auxquelles il consacre plu-
civils se comptent de minuit à minuit. sieurs ouvrages. Ses préoccupations
scientifiques sont sensibles dans l'ensemble
Clairaut (Alexis), mathématicien français de son œuvre littéraire.
(Paris 1713-1765). Alors qu'il servait dans la RAF, il prévit l'avè-
Enfant précoce, il présenta à 12 ans un pre- nement des satellites de télécommunica-
mier mémoire à l'Académie des sciences, au tions géostationnaires dans un article publié
sein de laquelle il fut admis à 18 ans, après en octobre 1945 dans le Wireless World sous
que le roi lui eut accordé une dispense d'âge. le titre « Extra Terrestrial Relays ».
En 1736, il fut envoyé enLaponie avec Mau-
pertuis pour y déterminer la longueur d'un classe de luminosité. Catégorie d'étoi-
degré de méridien. Peu après son retour, il les pour laquelle la magnitude absolue, qui
publia sa Théorie de la figure de la Terre (1743), caractérise la luminosité, est comprise entre
qui contribua à faire accepter en France la deux limites liées au type spectral.
théorie newtonienne de la gravitation. Son
ouvrage, la Théorie de la Lune (1752) proposa classe spectrale. Synonyme de type*
une première solution approximative du spectral.
problème des trois corps, mouvement de
trois points matériels s'attirant mutuelle- classification spectrale. Système de
ment selon la loi de Newton. Il appliqua son classement des étoiles d'après l'analyse de
résultat au mouvement de la comète de Hal- certaines caractéristiques de leurs spectres.
ley et, tenant compte des perturbations que ENCYCL. Dans une classification unidimen-
la présence de Saturne et de Jupiter fait subir sionnelle, on considère une seule échelle,
à l'orbite de la comète, il calcula, à un demi- fondée sur la présence ou l'absence de cer-
mois près, la date de passage au périhélie, taines raies spectrales et sur les intensités
avec l'aide efficace de Lalande et de M m e relatives de certaines d'entre elles prises
Lepaute. deux à deux. L'échelle obtenue est rangée'
par types* spectraux et peut être graduée
Clark (Alvan Graham), opticien et astro- parallèlement en températures.
nome américain (Fall River, Massachusetts, Dans une classification bidimensionnelle,
1832 - Cambridge, Massachusetts, 1897). on analyse en outre la finesse des raies, ce
Il fournit, dans la seconde moitié du xixe qui conduit aux classes* de luminosité, liées
siècle, l'optique des meilleures lunettes as- aux dimensions des étoiles et à la densité de
tronomiques du monde entier. On lui doit leur atmosphère.
en particulier l'objectif de la lunette de Il existe enfin des classifications tridimen-
102 cm d'ouverture de l'observatoire Yerkes sionnelles, qui mettent en jeu la composi-
et celui de la lunette de 91 cm de l'observa- tion chimique, autrement dit les abondan-
toire Lick. En 1862, il découvrit le compa- ces.
gnon de Sirius, dont l'existence avait été HISTORIQUE. La classification unidimension-
prévue par Bessel. nelle de Harvard (ou classification HD) a été
89 CLS

et reste encore largement utilisée : elle com- cadence de quelque 25 000 clichés par jour,
porte une série de types spectraux, subdivi- une impressionnante collection de plus d'un
sés chacun en dix sous-types. Les Améri- million de photographies de la Lune qui
cains H. Morgan et P.C. Keenan ont constitue un atlas complet de l'astre avec
introduit, en 1943, une classification bidi- une résolution de 100 à 200 m. Pour la pre-
mensionnelle (classification MK), fondée à mière fois, notamment, ont été obtenues
la fois sur le type spectral et sur la classe de des images détaillées des régions polaires,
luminosité, et qui, perfectionnée depuis, est avec une résolution au sol de 40 m seule-
désormais la plus utilisée. Enfin, D. Barbier, ment. La prise de vues sous plusieurs lon-
D. Chalonge et L. Divan, de l'Institut d'as- gueurs d'onde a fourni, par ailleurs, de pré-
trophysique de Paris, ont mis au point une cieux renseignements sur la composition
classification tridimensionnelle fondée sur minérale du sol lunaire. Quant aux données
trois paramètres en rapport respectivement du lidar, elles ont permis d'obtenir un mo-
avec le type spectral, la classe de luminosité dèle géodésique de la surface lunaire avec
et la composition chimique. une précision de 100 m seulement (contre
10 km pour les relevés obtenus lors des mis-
Clavius. L'un des plus grands cirques lunai- sions Apollo).
res, près du bord sud de l'hémisphère visible Au terme de cette première partie de sa mis-
de la Terre. Coordonnées : 58° S., 14° O. sion, la sonde a quitté, le 3 mai, son orbite
Diamètre : 225 km. lunaire et devait revenir frôler la Terre afin
d'acquérir l'impulsion nécessaire pour se
Clémentine. Sonde spatiale américaine propulser vers le petit astéroïde Geographos
d'expérimentation technologique, lancée en et le survoler le 31 août. Mais, le 7 mai, une
1994. erreur de son ordinateur de bord a déclen-
ENCYCL. Conçue dans le cadre de l'Initiative* ché des manœuvres intempestives. Celles-ci
de défense stratégique et fabriquée en moins ont gaspillé les réserves de carburant de la
de deux ans sous l'égide du Département de sonde, interdisant à cette dernière de pour-
la Défense des Etats-Unis, avec la collabora- suivre sa mission.
tion de la NASA, cette sonde était destinée à
tester dans l'espace de nouveaux compo- Clervoy (Jean-François), ingénieur et spa-
sants (réseaux plans focaux infrarouges, sys- tionaute français (Longueville-les-Metz,
tèmes inertiels à gyrolasers et à gyrofibres Moselle, 1958).
optiques, panneaux solaires à l'arséniure de Sélectionné par le CNES comme spatio-
gallium, mémoires à semi-conducteurs de naute en 1985, il entre en mai 1992 dans le
grande capacité, etc.) et de nouvelles tech- corps des astronautes de l'Agence spatiale
nologies pour les satellites militaires ou les européenne. Après une formation à la
missiles futurs des Etats-Unis. Sa mission NASA, il participe - en tant que spécialiste
n'en était pas moins purement civile. Elle de mission - à deux vols de la navette spa-
consistait à procéder à la cartographie de la tiale américaine : STS 66 (3-14 novembre
Lune, puis d'un astéroïde, à différentes lon- 1994) et STS 84 (15-24 mai 1997). Il a été le
gueurs d'onde. Parmi ses équipements figu- cinquième Français à partir dans l'espace.
raient quatre caméras fonctionnant dans
l'ultraviolet, le visible ou l'infrarouge et per- CLS (sigle de Collecte Localisation Satellites).
mettant des prises de vues multibandes ; un Société anonyme créée en avril 1986 par le
lidar, pour des mesures altimétriques ; et un CNES, l'IFREMER et huit établissements
système français de compression de don- bancaires ou financiers pour assurer l'exploi-
nées, permettant d'accroître considérable- tation, le développement et la promotion du
ment la quantité d'informations numériques système Argos ae localisation et de collecte
stockées à bord et retransmises vers la Terre. de données par satellite. Aujourd'hui elle
Lancée le 25 janvier 1994 par une fusée Titan exploite également le système DORIS d'or-
1I-G et satellisée le 19 février autour de la bitographie et de localisation précises par
Lune, la sonde est restée jusqu'au 3 mai en satellite ainsi que les données d'océanogra-
orbite autour de la Lune. Elle a transmis, à la phie spatiale (ERS et Topex-Poséidon).
Cluster 90

Cluster. L'une des deux missions (l'autre - les utilisateurs de l'espace, pour lesquels il
étant Soho) du programme d'étude des rela- identifie les techniques spatiales appro-
tions Soleil-Terre mené en coopération par priées à leurs besoins ;
l'Agence spatiale européenne et la NASA, - l'industrie française vers laquelle il trans-
conçue pour l'étude tridimensionnelle de la fère peu à peu son savoir-faire afin de la
magnétosphère terrestre au voisinage de la rendre plus compétitive pour faire face aux
Terre, au-dessus des régions polaires. Elle enjeux de demain ;
doit comporter 4 satellites identiques, de - les laboratoires des grands organismes
I 200 kg chacun, évoluant en orbite polaire, scientifiques avec lesquels il travaille sur de
dans des plans différents, à des altitudes nombreux programmes de recherche ;
variant de 4 à 20 rayons terrestres, pour - les organismes de défense, avec lesquels il
étudier simultanément, à l'aide de dix ins- participe à la construction d'un programme
truments, les propriétés électriques et dyna- de défense et établit ainsi une synergie entre
miques de la magnétosphère, et permettre, programmes civils et militaires ;
en particulier, de séparer les fluctuations - les agences spatiales d'autres pays avec
spatiales des fluctuations temporelles du lesquels il coopère pour réaliser des pro-
plasma magnétosphérique. Les 4 satellites grammes ambitieux, principalement dans le
ont été perdus lors de l'échec du premier vol domaine scientifique ;
de la fusée Ariane 5, en 1996, mais une nou- - les pays en voie de développement, dont il
velle mission, Cluster II, a été financée et les soutient l'implication dans l'utilisation de
nouveaux satellites seront lancés par paires, techniques spatiales à des fins de connais-
à l'aide de lanceurs russes Soyouz munis sance, de croissance économique et de ges-
d'un étage supérieur Frégate, en principe en tion des ressources.
l'an 2000. AcnvrrÉs, Les domaines dans lesquels
s'exerce cette politique sont ceux porteurs
Cnc. Abréviation de Cancer, désignant la d'enjeux stratégiques et économiques les
constellation du Cancer. plus importants :
- l'accès à l'espace avec le programme
C N E S (sigle de Centre National d'Études Ariane et l'exploitation d'un centre de lance-
Spatiales). Etablissement public à caractère ment en Guyane (le Centre spatial guya-
industriel et commercial (EPIC), chargé du nais). Ce programme est conduit dans le
développement des activités spatiales fran- cadre de l'ESA et la commercialisation des
çaises. services de lancement est assurée par la so-
MISSION. Créé parla loi du 19 décembre 1961, ciété Arianespace ;
le CNES existe effectivement depuis le - les applications spatiales telles que l'obser-
1er mars 1962. vation de la Terre (Spot, Topex-Poséidon,
II a pour mission de proposer au gouverne- Envisat, Polder, Scarab...), la météorologie
ment les orientations de la politique spatiale (Metop), les télécommunications (Télécom
de la France et de mettre en œuvre, avec le 2, Stentor), la localisation (Argos), la naviga-
concours de ses partenaires (industriels, en- tion (GNSS), etc.;
tités de recherche, organismes de défense), - les programmes scientifiques en liaison
les programmes décidés. avec les organismes de recherche, en coopé-
Le CNES conduit la politique spatiale fran- ration européenne ou internationale (Ro-
çaise selon deux axes complémentaires : setta, Cassini-Huygens, ISO, Soho, Inté-
- en participant aux programmes de gral...) ;
l'Agence spatiale européenne (ESA) au sein - les activités liées à la recherche en impe-
desquels il joue un rôle majeur, santeur et à la présence de l'homme dans
- en réalisant un programme national afin l'espace et à la préparation des expériences
de garantir une compétitivité industrielle prévues pour la Station spatiale internatio-
forte au niveau mondial. nale ;
Le CNES est en relation avec de nombreux - les activités liées à la Défense (Hélios,
partenaires, avec lesquels il tisse des liens de satellites radar, etc.).
plus en plus étroits : MOYENS. Pour mener à bien ses activités, le
91 COF

CNES dispose de différents établissements : théorie du Big* Bang en confirmant que le


- le siège social à Paris ; spectre du rayonnement de fond de ciel
- la direction des lanceurs située à Evry coïncide avec celui d'un corps noir à la tem-
(Essonne), chargée du programme Ariane ; pérature de 2,726 K et en mettant en évi-
- un centre technique et opérationnel (CST) dence de très faibles fluctuations de tempé-
situé à Toulouse (Haute-Garonne), chargé rature (de l'ordre de 30 millionièmes de
de la préparation et du développement des degré) selon les directions d'observation, ces
projets spatiaux de satellites et de véhicules fluctuations pouvant être interprétées
planétaires ainsi que de l'exploitation des comme des indices d'inhomogénéités de
moyens opérationnels et des moyens densité susceptibles d'expliquer la forma-
lourds, par exemple pour la mise et le main- tion ultérieure des galaxies.
tien à poste des satellites ;
- une base de lancement et d'essais, le Cen- C o c h e r (en latinAuriga, -ae). Constellation
tre spatial guyanais (CSG), située à Kourou boréale.
(Guyane) ; Son étoile la plus brillante est Capella, facile
- un centre de lâcher de ballons (CLBA) qui à identifier en prolongeant soit l'arc formé
dépend du CST, implanté à Aire-sur- par la queue de la Petite Ourse, soit la ligne
l'Adour, dans les Landes. des étoiles 8 et a de la Grande Ourse dans la
Le CNES réunit 2 500 agents répartis sur ces direction opposée à la queue de l'Ourse.
différents sites. L'étoile e Aurigae* est l'une des plus étranges
BUDGET. En 1999, le budget du CNES était du ciel. La constellation renferme de beaux
d'environ treize milliards de francs. spécimens d'amas stellaires ouverts, parmi
Depuis une quinzaine d'années, le CNES a lesquels M36, M37 et M38, discernables aux
engagé une politique de création de filiales à jumelles.
vocation commerciale de produits et servi-
ces issus des techniques spatiales. Cette c œ l o s t a t n.m. Instrument optique' consti-
vingtaine d'entreprises emploient directe- tué d'un ou plusieurs miroirs plans et utilisé
ment plus de 1 000 personnes. pour donner au faisceau lumineux qui les
DIRIGEANTS. Le conseil d'administration du atteint une direction constante au cours du
CNES est composé de dix;huit membres temps. On écrit aussi cœlostat.
dont sept représentants de l'Etat, cinq mem-
bres choisis en raison de leur compétence en C O F (sigle de l'angl. Columbus Orbital Faci-
matière spatiale et six membres élus par les lity, élément orbital Columbus). Laboratoire
salariés. pressurisé habitable qui constitue le princi-
Les présidents successifs du conseil d'admi- pal élément de la contribution européenne à
nistration du CNES ont été : Pierre Auger la Station* spatiale internationale.
(1962), Jean Coulomb (1962-1967), Jean- ENCYCL. Version réduite du laboratoire atta-
François Denisse (1967-1973), Maurice Lévy ché primitivement envisagé dans le cadre du
(1973-1976), Hubert Curien (1976-1984), programme Columbus*, le COF'se présente
Jacques-Louis Lions (1984-1992), René Pel- comme un cylindre d'une longueur hors
lat (1992-1994), André Lebeau (1995) et tout de 6,7 m et d'un diamètre extérieur de
Alain Bensoussan (depuis janvier 1996). 4,5 m. Sa masse au lancement est voisine de
9 500 kg, sans compter la charge utile. C'est
C N O (cycle). Synonyme de cycle de un laboratoire à usages multiples dont la
Bethe*. configuration peut être modifiée par
l'échange de bâtis normalisés contenant des
C O B E (abréviation de COsmic Background équipements scientifiques et fonctionnels,
Explorer). Satellite scientifique américain un peu à la manière d'une cabine d'avion
lancé en 1989 pour étudier le rayonnement que l'on peut facilement adapter à des utili-
de fond* de ciel à des longueurs d'onde mil- sations diverses. Il peut contenir dix bâtis
limétriques et dans l'infrarouge lointain, et pour des expériences scientifiques et trois
qui a fonctionné jusqu'en 1993. pour le stockage d'équipements destinés à la
wcra,. Ses observations ont conforté la Station et à l'équipage. Chaque bâti offre un
coiffe 92

volume de charge utile d'environ 1,5 m3 et ou de l'eau, vitesse et direction des vents,
peut recevoir jusqu'à 700 kg de charge utile. pression atmosphérique...) en des régions
Le COF sera dépendant du reste de la Sta- inhabitées ou d'accès difficile.
tion pour son alimentation en énergie élec- Un tel système comprend nécessairement :
trique, la dissipation thermique du labora- - des stations de mesure automatiques (ap-
toire, les communications avec le sol lorsque pelées « plates-formes »), dotées de capteurs
les transmissions via le DRS* européen ne et d'un émetteur radio (balise). Elles peu-
sont pas possibles et la réception du ravi- vent être mises en place sur les supports les
taillement en provenance de la Terre. plus variés : navires, bouées dérivantes, ice-
Selon le concept de partage de l'utilisation bergs, véhicules terrestres, ballons, animaux
de la Station et les accords bilatéraux entre sauvages, etc. Lorsqu'elles sont mobiles, le
l'ESA et la NASA, cinq des bâtis du labora- système assure aussi leur localisation* ;
toire européen seront réservés aux expérien- - un ou plusieurs satellites pour capter ces
ces européennes, les autres seront utilisés messages radio et les rediffuser, le moment
par l'ensemble de la Station, la NASA ainsi venu, vers les stations de réception et les
que les autres agences nationales qui contri- centres de traitement, où ils sont mis en
buent aux éléments d'infrastructure de la forme à l'intention des utilisateurs.
Station. Ce laboratoire sera acheminé vers Née pour les besoins de la météorologie,
la Station dans la soute de la navette spatiale cette technique concerne aujourd'hui des
américaine en principe en 2003. Au terme domaines variés : étude de l'environnement,
de sa durée de vie opérationnelle, il pourrait transport maritime, pêche, prospection et
être ramené à terre par le même moyen de exploitation pétrolières, biologie, etc. Ar-
transport. gos, Sarsat

coiffe n.f. Extrémité antérieure d'un lan- collis n.f. (mot latin ; pl. colles). Petite col-
ceur qui a pour rôle de protéger la charge line, dans la nomenclature internationale du
utile et la case à équipements lors des prépa- relief des surfaces planétaires.
ratifs de lancement (contre l'humidité, le
vent, les poussières...) et durant la traversée colocalisation n.f. Regroupement de sa-
de la basse atmosphère. Elle est éjectée au tellites géostationnaires* en une même posi-
cours de l'ascension (dans le cas d'Ariane 5, tion orbitale.
environ 3 min 10 s après le décollage, à un
peu plus de 100 km d'altitude). C o l o m b e (en latin Columba, -ae). Petite
constellation australe.
Col. Abréviation de Columba, désignant la Ses étoiles les plus brillantes, a (ou Phact), (3,
constellation de la Colombe. y, 5 et s Col, forment un alignement caracté-
ristique suivant approximativement un pa-
collecte de données ( p a r satellite). rallèle céleste.
Technique utilisant des satellites artificiels
pour rassembler, en quelques heures et colonie de l'espace. Vaste structure qui
éventuellement en un seul lieu, un volume serait assemblée dans l'espace et où pour-
considérable d'informations prélevées en un raient vivre en totale autonomie des milliers
grand nombre de sites, géographiquement de personnes, dans des conditions rappelant
dispersés. celles de la vie sur la Terre.
Les satellites employés peuvent être : soit ENCYCL. Imaginé au début du siècle par K.
géostationnaires (exemple : Météosat) [dans Tsiolkovski, puis par d'autres précurseurs
ce cas, un seul satellite couvre une zone de l'astronautique, le concept de colonie de
unique, mais très étendue], soit à défilement l'espace a été particulièrement étudié et po-
(exemple : NOAA) [la couverture d'un seul pularisé à partir de 1969 par l'Américain
satellite peut alors être mondiale]. G.-K. O'Neill. De nombreux modèles ont
C'est là un moyen unique (où le satellite est été proposés : habitats en forme de cylin-
sans rival) de recueillir de précieuses don- dres, de tores ou de roues, auxquels on im-
nées d'environnement (température de l'air primerait un mouvement de rotation sur
93 Coma

eux-mêmes pour créer à l'intérieur une pe- devait être lancé par Ariane 5 et desservi en
santeur artificielle et qui pourraient être im- orbite par le véhicule spatial Hermes à des
plantés au voisinage de certains des points intervalles d'environ six mois ;
de Lagrange* du système Terre-Lune afin de - la plate-forme polaire (en anglais, Colum-
rester immobiles par rapport à la Terre et à bus Polar Platform). C'était un véhicule auto-
la Lune. L'alimentation en énergie serait as- matique de 12 tonnes, conçu pour plusieurs
surée par le Soleil. années d'exploitation sur une orbite polaire
héliosynchrone. Cette plate-forme, utilisée
C o l u m b a ( - a e ) . Nom latin de la constel- principalement pour des missions d'obser-
lation de la Colombe (abrév. Col). vation de la Terre, devait être exploitée avec
une ou plusieurs plates-formes internatio-
Columbia. Nom de l'un des orbiteurs de nales.
la navette spatiale américaine. Depuis 1992, le programme Columbus a été
ENCYCL. Son premier lancement a eu lieu le largement réaménagé à la suite des modifi-
12 avril 1981, lors du vol inaugural de la cations de la station spatiale Freedom (deve-
navette. nue la Station* spatiale internationale après
que la Russie ait accepté de s'y joindre) et
Columbus (nom latin de Colomb, en des remaniements des programmes euro-
hommage au navigateur qui découvrit, il y a péens de vols habités.
cinq siècles, le Nouveau Monde). Pro- En particulier, le laboratoire autonome a été
gramme européen de laboratoire spatial. abandonné en 1992, la plate-forme automa-
ENCYCL. Approuvé par le conseil de l'ESA lors tique a été incluse dans le programme d'ob-
de la session ministérielle de La Haye (Pays- servation de la Terre de l'ESA, sous le nom
Bas), en novembre 1987, Colombus repré- d'Envisat* 1, et seul le laboratoire pressurisé
sentait la contribution de l'Europe au projet habitable raccordé subsiste, mais dans une
de station spatiale internationale Freedom. configuration différente. COF
Ce programme comprenait initialement
trois éléments distincts :
colure n.m. Chacun des deux grands cer-
- l e laboratoire attaché (enanglais, Columbus
cles de la sphère céleste passant par les pôles
Attached Laboratory), module cylindrique
célestes et par les équinoxes (colure équi-
pressurisé conçu pour être amarré en per-
noxial) pour l'un, par les solstices (colure
manence à la base habitée de la station Free-
solsticial) pour l'autre.
dom. D'un diamètre de 4 m, d'une longueur
de 12,8 m et d'une masse de 25 t, il devait
être principalement utilisé pour des expé- C o m . Abréviation de Coma Berenices, dési-
riences de science des matériaux, de physi- gnant la constellation de la Chevelure de
que des fluides et de sciences de la vie néces- Bérénice.
sitant la présence permanente de l'homme.
Ce module devait être lancé et desservi par C o m a ( a m a s de). Amas de galaxies situé
la navette spatiale américaine ; au nord-ouest de la constellation de la Che-
- le laboratoire autonome (en anglais, Co- velure de Bérénice, à proximité du pôle ga-
lumbus Free Flying Laboratory). Composé d'un lactique nord.
module pressurisé de 20 tonnes destiné au ENCYCL. Situé à quelque 300 millions d'an-
logement de charges utiles et d'un module nées de lumière et contenant environ un
«le ressources non pressurisé chargé de four- millier de membres, c'est l'amas de galaxies
nir les moyens nécessaires en énergie, traite- riche le plus proche. Il constitue l'une des
ment des données, soutien vie, etc., il était sources de rayonnement X les plus brillantes
destiné à recevoir des charges utiles auto- du ciel. La cartographie de ce rayonnement
matiques ou télécommandées (principale- (dû au gaz chaud présent entre les galaxies)
ment en science des matériaux, physique effectuée par le satellite Rosat a révélé l'exis-
des fluides et sciences de la vie) nécessitant tence de nombreuses hétérogénéités qui
un long séjour dans un environnement suggèrent que cet amas est plus jeune qu'on
exempt de toute accélération. Ce laboratoire ne le pensait, qu'il n'a pas encore atteint son
C o m a (-ae) Berenices 94

équilibre et qu'il s'est formé par aggloméra- combustible n.m. Substance réductrice
tion de structures plus petites. susceptible d'entrer en réaction avec une
substance oxydante (comburant) pour fournir
C o m a ( - a e ) Berenices. Nom latin de la de l'énergie.
ENCYCL. Parmi les combustibles liquides fré-
constellation de la Chevelure de Bérénice
(abrév. Com). quemment utilisés, on peut citer le kéro-
sène, la diméthylhydrazine dissymétrique
(UDMH) et l'hydrogène liquide.
c o m a n.f. (du grec koméchevelure). 1.
Aberration géométrique des systèmes opti- combustion n.f. Réaction chimique exo-
ques centrés pour un point objet situé hors thermique entre un combustible et un com-
de l'axe optique. burant.
ENCYCL. Lorsque l'aberration de sphéricité est
corrigée, la coma se présente comme une c o m é t a i r e adj. Relatif aux comètes.
petite tache brillante, prolongée par une
aigrette lui donnant l'apparence d'une co- c o m è t e n.f. (du grec komêtês, chevelu). As-
mète. Le miroir parabolique fournit de telles tre du système solaire, formé d'un noyau
images. 2. En parlant d'une comète, syno- solide relativement petit qui, au voisinage
nyme de chevelure. du Soleil, éjecte une atmosphère passagère
de gaz et de poussières à l'aspect de cheve-
combinaison spatiale. Vêtement spécial lure diffuse, s'étirant dans la direction oppo-
d'une seule pièce enveloppant le corps et les sée au Soleil en une queue parfois spectacu-
membres que revêtent les spationautes à laire.
l'intérieur d'un vaisseau spatial. ENCYCL. Loin du Soleil, une comète se réduit à
un noyau solide, de forme irrégulière et de
c o m b u r a n t n.m. Substance oxydante sus- dimensions kilométriques, constitué d'un
ceptible d'entrer en réaction avec une subs- conglomérat de glaces, de poussières et de
tance réductrice (combustible) pour fournir de roches. Celui-ci est trop petit pour être ob-
l'énergie. servé directement de la Terre, et son exis-
ENCYCL. Le comburant peut être liquide ou tence a été prévue dès 1950, par l'Américain
solide. Dans ce dernier cas, il est mélangé F. Whipple, avant d'être confirmée en 1986
intimement avec le combustible au sein lors du survol de la comète de Halley* par
d'une poudre. Les comburants liquides les des sondes spatiales.
plus utilisés sont l'oxygène liquide et le À mesure que ce noyau se rapproche du
peroxyde d'azote (N 2 0 4 ). Soleil, il se réchauffe. Vers 600 millions de

Structure d'une c o m è t e
95 comète

kilomètres, les glaces qu'il renferme com- çaient antérieurement sur des orbites plus
mencent à se sublimer, libérant des gaz et allongées. D'autres comètes ont des orbites
des poussières en expansion rapide. Il s'en- elliptiques moyennement allongées et des
toure ainsi progressivement d'une nébulo- périodes comprises entre 20 et 200 ans ; la
sité diffuse, la chevelure (ou coma), que sa comète de Halley appartient à ce groupe de
faible gravité ne peut retenir et dont le dia- comètes. Cependant, la plupart des comètes
mètre peut dépasser 100 000 km. La diffu- connues gravitent sur des orbites quasi para-
sion de la lumière solaire et sa fluorescence boliques, c'est-à-dire des orbites elliptiques
au contact des gaz rendent cette nébulosité très allongées, ou sur des orbites faiblement
lumineuse. C'est alors que la comète devient hyperboliques (provenant d'ellipses ayant
visible. subi des perturbations gravitationnelles) et
Les molécules de la chevelure interne, dites ont des plans orbitaux distribués dans tout
molécules mères, sont peu à peu dissociées et l'espace. L'analyse d'un grand nombre d'or-
ionisées par le rayonnement ultraviolet du bites de comètes à longue période a conduit
Soleil, donnant alors des molécules filles. le Néerlandais J. Oort à postuler l'existence,
Repoussés par le vent* solaire, les ions for- aux confins du système solaire, à des distan-
més dans la chevelure engendrent dans la ces de 40 000 à 100 000 fois, celle de la Terre
direction opposée à celle du Soleil une lon- au Soleil, d'un vaste halo sphérique, appelé
gue queue bleutée, rectiligne, dite queue de aujourd'hui nuage de Oort, dans lequel se
gflz (ou de plasma), qui s'illumine par fluo- concentreraient quelque mille milliards de
rescence et peut s'étirer sur plusieurs centai- noyaux cométaires, représentant une masse
nes de millions de kilomètres (320 millions totale équivalant à plusieurs fois celle de la
de kilomètres dans le cas de la grande co- Terre. C'est à la suite de perturbations gravi-
mète de 1843). Les poussières éjectées du tationnelles provoquées par des étoiles voi-
noyau, repoussées par la pression du rayon- sines du système solaire que certains des
nement solaire, forment elles-mêmes une noyaux cométaires rassemblés dans cette
queue de poussières jaunâtre, plus large, zone se trouveraient injectés sur des orbites
plus diffuse et incurvée, qui s'éclaire par dif- les amenant près du Soleil. Les noyaux co-
fusion de la lumière solaire (voir figure). métaires peuplant plant le nuage de Oort ne
Enfin, on sait depuis 1970, grâce à des obser- se seraient pas formés in situ mais entre
vations effectuées dans l'ultraviolet à l'aide Jupiter et Neptune, et auraient été ensuite
de satellites, que les comètes sont envelop- éjectés sur des orbites beaucoup plus loin-
pées d'un vaste halo d'hydrogène. taines par des perturbations gravitationnel-
O R B m s DES COMÈTES. Moins d'un millier de co- les dues aux planètes géantes. Quant aux
mètes distinctes sont actuellement réperto- comètes à courte période, on admet
riées, dont certaines sont des comètes pério- aujourd'hui qu'elles proviennent d'un se-
diques connues par plus d'une apparition. cond réservoir cométaire, beaucoup plus
En première approximation, une comète dé- proche, mais situé au-delà de Neptune et
crit une conique (ellipse, parabole ou hyper- concentré près de l'écliptique : la ceinture*
bole) autour du Soleil. En fait, les orbites de Kuiper.
sont perturbées par l'action gravitationnelle DÉSIGNATION DES COMÈTES. L'Union astronomi-
des planètes massives et par des forces non que internationale applique depuis le 1er jan-
gravitationnelles (sous l'action conjuguée de vier 1995 un nouveau système de désigna-
h rotation propre de l'astre et de l'éjection tion des comètes, calqué sur celui qu'elle
de matière du côté éclairé par le Soleil). Une utilise déjà pour les astéroïdes. Lors de sa
centaine de comètes répertoriées décrivent découverte, chaque comète reçoit une dési-
des ellipses faiblement allongées, repassent gnation comprenant l'année de l'observa-
fréquemment à proximité du Soleil (périhé- tion, la lettre majuscule correspondant au
Se) et ont des périodes inférieures à 20 ans ; rang de la quinzaine dans l'année où a été
Ions orbites sont généralement peu incli- effectuée l'observation, et un numéro indi-
nées par rapport au plan de l'orbite terrestre quant l'ordre d'annonce de la découverte
rtsemblent fréquemment résulter de la cap- dans la quinzaine. Par exemple, la troisième
( • e par Jupiter de comètes qui se dépla- comète découverte pendant la deuxième
comète 96

quinzaine de février 1995 est désignée 1995 gène, composés extrêmement volatils, indi-
D3. La désignation peut être complétée par que que le matériau cométaire s'est
un préfixe indiquant la nature de l'objet : P/ condensé à des températures particulière-
pour une comète périodique, C/ pour une ment basses. On observe, par ailleurs, de
comète considérée comme non périodique, nombreuses similitudes entre les grains de
X/ pour une comète pour laquelle une orbite poussière cométaires et ceux des nuages in-
significative n'a pu être déterminée, D/ pour terstellaires. Les diverses observations effec-
une comète périodique qui a disparu ou qui tuées sur la comète de Halley confirment
n'existe plus. Les noms attribués aux ancien- que les noyaux cométaires sont bien les
nes comètes ne sont pas modifiés. échantillons les plus représentatifs du sys-
ÉTUDE PHYSICO-CHIMIQUE DES COMÈTES. Le grand tème solaire primitif. Formés loin du Soleil,
intérêt accordé à présent aux comètes vient ils ont pu retenir de nombreux éléments
de ce qu'on les considère comme de vérita- volatils de la nébuleuse solaire sous forme
bles fossiles datant de la formation du sys- de glaces. Maintenus ensuite à des tempéra-
tème solaire et donc susceptibles de nous tures très basses, ils n'ont l'exception peut-
fournir des informations « de première être de leur surface qui a reçu l'irradiation
main » sur la genèse des planètes. De plus, séculaire des rayons cosmiques et de l'ultra-
pour certains chercheurs, les molécules co- violet solaire.
métaires pourraient avoir joué un rôle im- Malgré ces progrès récents, les comètes
portant dans la formation de l'atmosphère conservent encore une bonne part de leur
des planètes, voire dans l'apparition de la mystère. Par exemple, l'abondance de cer-
vie sur la Terre. taines molécules fondamentales, comme
F. Whipple proposa, vers 1950, son fameux l'ammoniac ou le méthane, reste incertaine,
modèle de comète en « boule de neige sale » et l'on ignore aussi le degré de complexité
où domine l'eau sous forme de glace - mé- que peuvent atteindre les molécules des
langée à des impuretés telles que le méthane noyaux cométaires. Une autre énigme
et l'ammoniac, et intimement mêlée à des concerne les sursauts d'activité de certaines
grains de poussière constitués de métaux et comètes, comme Schwassmann*-Wach-
ae silicates effectuées sur la comète de Hal- mann 1, loin du Soleil, sachant qu'à des dis-
ley Halley (comète de). tances du Soleil supérieures à 3 unités astro-
En effet, les radicaux et les ions que l'on nomiques la température d'un noyau comé-
identifie aux longueurs d'onde de la lumière taire est bien trop faible pour que l'eau qu'il
visible ne proviennent pas directement de la contient puisse se sublimer. Un premier élé-
sublimation des glaces du noyau ; ce ne sont ment de réponse a été apporté en 1994 avec
que des « molécules filles », issues de la dis- la découverte d'une grande quantité de mo-
sociation par le rayonnement solaire ultra- noxyde de carbone dans la comète Schwas-
violet de « molécules mères », elles-mêmes smann -Wachmann 1 : ce composé est ex-
nées des glaces du noyau. Ce n'est qu'avec trêmement volatil et peut donc se sublimer
l'essor des observations spectroscopiques loin du Soleil. Le mécanisme qui déclenche
dans l'infrarouge et le domaine radio (où se les sursauts d'activité reste toutefois à déter-
trouvent des bandes d'émission intenses as- miner.
sociées respectivement aux vibrations et aux LA MORT DES COMÈTE s. Des observations récen-
rotations des molécules mères) et grâce à tes ont montré que les astéroïdes et les co-
l'exploration in situ de la comète de Halley mètes ne forment pas deux populations
que l'on a pu enfin mettre en évidence cer- complètement distinctes. Ainsi, Chiron*,
taines des molécules directement échappées classé comme astéroïde lors de sa décou-
du noyau. Si l'eau est bien le composant verte en 1977, est apparu par la suite entouré
essentiel des glaces cométaires, celles-ci d'une nébulosité analogue à une chevelure
contiennent également du monoxyde et du cométaire. Au cours de leurs multiples révo-
dioxyde de carbone, du formaldéhyde, du lutions autour du Soleil, les noyaux comé-
méthanol, du sulfure d'hydrogène et de taires s'appauvrissent progressivement en
l'acide cyanhydrique. La présence du mo- éléments volatils, se recouvrent des poussiè-
noxyde de carbone et du sulfure d'hydro- res qui n'ont pu être entraînées et finissent
97 compagnon

par ressembler aux astéroïdes. Tel sera le sein desquels s'élaborent les normes juridi-
destin de la comète de Halley, dont l'activité ques destinées à réglementer les utilisations
lors de son dernier retour, en 1986, n'affec- pacifiques de l'espace.
tait déjà plus que 20 % de sa surface. Jusqu'à ENCYCL. Il possède deux sous-comités, l'un
40 % des astéroïdes gravitant près de la scientifique, l'autre juridique, qui travaillent
Terre pourraient être des comètes éteintes, soit en réunion plénière, soit en groupes de
dont le dégazage est achevé. travail par sujet particulier, à partir de pro-
Les poussières et les débris que les comètes positions émanant d'un État ou d'un groupe
abandonnent à chacun de leurs retours près d'États. Le rapport annuel que lui transmet
du Soleil se dispersent peu à peu le long de chacun de ces sous-comités sert de base aux
leurs orbites en donnant naissance à des propositions qu'il soumet à l'Assemblée gé-
essaims de météorites*. Lorsque la Terre, nérale des Nations unies. Celle-ci peut, en
dans sa ronde autour du Soleil, croise ces outre, adopter des recommandations ou des
essaims, les petits corps qu'ils rassemblent résolutions contenant des textes de conven-
s'abattent dans l'atmosphère en y provo- tions internationales ouvertes à la signature
quant des pluies d'étoiles filantes. des États. droit spatial
Certaines comètes connaissent un destin
tragique. Leur noyau se fragmente brutale- c o m m a n d e n.f. 1. Action d'intervenir sur
ment, généralement après un passage à très le fonctionnement d'un appareil ou la
courte distance du Soleil. II peut arriver aussi conduite d'une opération selon des procé-
qu'une comète heurte une planète : en juillet dures préétablies.
1994, les fragments du noyau de la comète 2. Dispositif permettant cette action.
Shoemaker*-Levy 9 se sont précipités sur
Jupiter ; de telles collisions doivent être C o m m u n a u t é d'États indépendants
fréquentes à l'échelle cosmique et il n'est (CEI). Organisation, créée en décembre
pas exclu que l'une d'elles ait provoqué, sur 1991, regroupant onze républiques de l'an-
la Terre, il y a 65 millions d'années, la dis- cienne URSS (Arménie, Azerbaïdjan, Biélo-
parition brutale, de nombreuses espèces russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Moldavie,
vivantes, notamment celle des dinosaures. Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, Turkmé-
-> Chicxulub nistan, Ukraine).
Le survol, effectué par
l'EXPLORATION SPATIALE.
c o m p a c t , e adj. Se dit d'une étoile beau-
des sondes spatiales, des comètes coup plus dense qu'une étoile ordinaire (par
Giacobini*-Zinner (1985), de Halley (1986) exemple, une naine blanche, une étoile à
et Grigg*-Skjellerup (1992) a fait largement neutrons ou un trou noir) ou d'une galaxie
progresser la recherche cométaire. On envi- dont la luminosité par unité de surface est
sage désormais des missions spatiales plus bien plus grande que celle d'une galaxie or-
ambitieuses, dans lesquelles une sonde re- dinaire.
joindra une comète pour l'accompagner du-
ENCYCL. Les galaxies compactes ont été dé-
rant plusieurs mois dans son mouvement
couvertes en 1964 par F. Zwicky qui en a.
autour du Soleil et larguera à la surface de
dressé en 1971 un important catalogue. Les
son noyau de petits compartiments scienti-
études spectroscopiques ont montré que
fiques chargés d'effectuer des analyses in
leur compacité ne résulte pas de la présence
situ (projet européen Rosetta* projet améri-
d'un grand nombre d'étoiles dans un faible
cain Contour*) ou prélèvera des échantillons
volume, mais plutôt d'une distribution anor-
de matière cométaire et les rapportera sur la
male des étoiles de différents types spec-
Terre pour qu'ils y soient analysés (projet
traux. Certaines de ces galaxies sont très
américain Stardust).
bleues, les autres très rouges. On pense que
ce sont soit des galaxies jeunes, soit des
C o m i t é de l'espace. Nom usuel du Co- galaxies subissant une phase temporaire
mité des utilisations pacifiques de l'espace d'activé formation d'étoiles.
extra-atmosphérique, créé en 1959 par l'As-
semblée générale des Nations unies, l'un des compagnon n.m. Composante d'éclat le
principaux organismes internationaux au plus faible, dans un système binaire.
comparateur à clignotement 98

c o m p a r a t e u r à clignotement ou à c o m p t e u r proportionnel. Détecteur


permutation. Appareil permettant de de rayonnements y et X, analogue au comp-
comparer deux photographies d'un même teur Geiger, mais qui fonctionne sous une
champ stellaire en permutant leurs images tension plus faible.
de façon périodique dans le champ d'un ENCYCL. L'entrée d'un rayonnement ionisant
microscope. déclenche dans l'appareil une décharge élec-
ENCYCL. Les astres qui ont changé de position trique et celle-ci engendre une impulsion de
ou d'éclat d'un cliché à l'autre se signalent courant, dont l'intensité est proportionnelle
par un sautillement ou un clignotement. On à l'énergie de l'interaction.
peut ainsi découvrir ou reconnaître des étoi-
les variables, des étoiles à grand mouvement C o m p t o n (effet). Processus d'interac-
propre, des astéroïdes, etc. SYN. USUEL : (btink) tion entre matière et rayonnement électro-
microscope. magnétique dû à la diffusion du rayonne-
ment par les électrons des atomes.
ENCYCL. Lors d'une collision élastique avec un
C o m p a s (en latin Circinus, -t). Constella-
tion australe. électron, un photon subit une augmentation
ENCYCL. Ses étoiles sont peu brillantes, la prin-
de longueur d'onde. Cette variation, qui cor-
cipale, a Cir, étant de magnitude 3,5. Elle respond à une perte d'énergie du photon, ne
renferme une source intense de rayonne- dépend pas de la longueur d'onde initiale,
ment X, Circinus* X-l. mais seulement de l'angle de diffusion. L'ef-
fet Compton est d'autant plus sensible que
la longueur d'onde du rayonnement inci-
c o m p o s a n t e n.f. Chacune des étoiles dent est plus petite.
d'un système double ou multiple.
C o m p t o n (observatoire de rayon-
c o m p o s a n t e sol. Partie d'un système n e m e n t g a m m a ) . Satellite américain
spatial comprenant les installations sur Terre d'astronomie gamma, lancé en 1991 sous le
qui participent à son fonctionnement. nom de GRO (Gamma-Ray Observatory) et
rebaptisé ainsi après sa mise en orbite, en
c o m p o s a n t e spatiale. Partie d'un sys- hommage au physicien américain A.H.
tème spatial comprenant essentiellement les Compton (1892-1962) qui a découvert l'ef-
engins spatiaux qui participent à son fonc- fet Compton, l'un des phénomènes autori-
tionnement. sant l'observation du rayonnement gamma.
ENCYCL. Mis en orbite le 7 avril 1991 à 450 km

composition colorée. Représentation d'altitude par l'orbiteur Atlantis de la navette


significative obtenue par une ou plusieurs américaine, c'est le deuxième des grands
combinaisons de couleurs. Ce type de repré- observatoires spatiaux de la NASA, après le
sentation est très utilisé pour l'interpréta- télescope spatial Hubble*. Long de 1J m
tion des images recueillies par télédétection pour 5,5 m de large et d'une masse voisine
spatiale. de 161 (dont 6,61 de charge utile), il emporte
quatre détecteurs permettant la détection, la
c o m p t e à rebours. Partie de la chronolo- localisation et la spectroscopie des sources
gie de lancement qui précède l'ordre de mise célestes de rayonnement gamma dans une
à feu des moteurs du lanceur. gamme d'énergie très large, allant de 20 000
à 30 milliards d'électronvolts. Il a notam-
c o m p t e u r à scintillation. Détecteur de ment mis en évidence l'émission de rayon-
rayonnement y. nement y de haute énergie d'une variété de
ENCYCL. L'appareil renferme des cristaux qui
galaxies actives - les blazars* -, localisé plu-
émettent des éclairs lumineux quand ils sont sieurs centaines de sursauts* y dont la distri-
frappés par des photons y. Chaque éclair bution isotrope semble établir l'origine ex-
(scintillation) est recueilli par un photomul- tragalactique, découvert de nouveaux
tiplicateur et l'on mesure ainsi le flux de pulsars* y, fait progresser l'étude des élé-
rayonnement reçu. ments radioactifs engendrés par des super-
99 constante de Hubble

novae* et dressé la première carte complète ENCYCL.Haute de 15,7 m, cette fusée a une
du ciel dans le domaine y. masse au décollage de 87 t. Sa capacité de
lancement est de 700 kg en orbite polaire
C o m p t o n inverse (effet). Processus basse. Son premier lancement, en 1995, a
d'interaction entre matière et rayonnement échoué.
électromagnétique, inverse de l'effet Comp-
ton. Congreve (sir William), officier d'artillerie
ENCYCL. L'effet Compton inverse correspond anglais (Londres 1772 - Toulouse 1828).
à l'interaction d'un photon de faible énergie Impressionné par les pertes infligées aux
avec un électron de grande énergie : l'élec- troupes britanniques, en Inde, par les atta-
tron perd de l'énergie au profit du photon ; ques des fusées de Tippoo Sahib, dernier
ce dernier acquiert donc une longueur sultan de Mysore, il sut persuader le gouver-
d'onde inférieure à celle qu'il possédait nement de son pays de l'intérêt de posséder
avant l'interaction. des fusées à usage militaire et mit au point, à
Ce processus permet d'expliquer l'émission partir de 1804, plusieurs modèles d'armes
globale de rayonnement X du ciel : des élec- de ce type (fusées à charges explosives, in-
trons se déplaçant à de très grandes vitesses, cendiaires ou de mitraille), pouvant être lan-
donc très énergétiques, cèdent une partie de cées aussi bien du sol que depuis des ba-
leur énergie par interaction avec les photons teaux. D'une portée de 2 500 à 3 000 m, ces
du rayonnement radio et optique de l'espace fusées furent utilisées avec succès contre
(en particulier le rayonnement cosmologi- Boulogne en 1806, contre Copenhague l'an-
que à 2,7 K), et transforment ceux-ci en pho- née suivante, puis lors de la guerre anglo-
tons X. américaine de 1812.

c o m p u t n.m. Calcul du calendrier ecclé- conjonction n.f. Situation de deux ou plu-


siastique comprenant, en particulier, la dé- sieurs astres ayant même longitude géocen-
termination de la date de la fête de Pâques*. trique ou même ascension droite.
Ses éléments sont la lettre* dominicale, le ENCYCL. Deux ou plusieurs astres en conjonc-

cycle* solaire, l'indiction* romaine, le nom- tion sont observables dans la même région
bre* d'or et l'épacts*. du ciel. On peut ainsi, par exemple, appren-
dre à identifier les planètes en profitant de
C ô n e (nébuleuse du). Nébuleuse obs- ce qu'elles sont en conjonction avec la Lune
cure en forme de cône, observable dans la pour les repérer. Chaque mois, le Soleil et la
constellation de la Licorne, près de l'étoile S Lune se retrouvent en conjonction lors de la
Monocerotis. nouvelle lune : c'est la période durant la-
quelle la Lune est inobservable. Les planètes
ENCYCL. Cette nébuleuse de poussière est
inférieures présentent avec le Soleil une
associée à une nébuleuse d'hydrogène
conjonction inférieure lorsqu'elles s'interpo-
ionisé et au très jeune amas stellaire ouvert
sent entre le Soleil et la Terre, et une
NGC 2264, riche en étoiles T Tauri, dont
conjonction supérieure lorsqu'elles passent,
l'âge est estimé à 2 millions d'années seule-
derrière le Soleil. Les planètes supérieures ne
ment. On l'appelle parfois nébuleuse de la
présentent qu'une seule conjonction, qui est
Quille.
supérieure (voir figure page suivante).
c ô n e d'ombre. Région de l'espace pour
c o n s o m m a b l e adj. Se dit d'un matériel,
tous les points de laquelle le Soleil est com-
en particulier d'un lanceur, ne servant
plètement occulté par une planète ou un
qu'une seule fois, par opposition à réutilisa-
satellite. Elle est limitée par l'un des cônes
ble.
circonscrits à la fois au Soleil et à la planète
ou au sateËite. c o n s t a n t e cosmologique cosmolo-
gique
C o n e s t o g a . Petit lanceur à propergol so-
lide développé par la société américaine c o n s t a n t e de Hubble -» Hubble (cons-
Space Services Inc. tante de)
constante solaire 100

C o n j o n c t i o n d'une planète inférieure adoptées à l'échelle internationale pour di-


orbite de la Terre orbite de la planète
verses grandeurs et sur lesquelles se fondent
les calculs astronomiques, en particulier
les éphémérides des corps du système so-
laire.
ENCYCL. C'est en 1896 qu'a été établi pour la
première fois un système de constantes as-
tronomiques. Celui-ci est resté en vigueur
jusqu'en 1964 puis à été remplacé et modifié
jusqu'à donner naissance au système actuel,
en vigueur depuis 1984. L'origine des temps
est le 1 er janvier 2000 à 12 heures. Elle cor-
respond au début du jour julien 2 451 545,0
et est désignée par J2000.0.
LES DIFFÉRENTES CONSTANTES.
Constante de définition
C o n j o n c t i o n d'une planète supérieure
k = 0,017 202 098 95 = 0,985 607 668 6°,
constante de Gauss.
Constantes primaires
c = 299 792 458 m/s, vitesse de la lumière ;
Tf = 499,004 782 s, temps de lumière pour
l'unité de distance ;
R = 6 378 140 m, rayon équatorial de la
Terre ;
J2 = 0,001 082 63, facteur d'ellipticité géo-
potentiel de la Terre ;
GM = 3,986 005 x 10 14 m3/s2, constante
géocentrique de la gravitation ;
G = 6,672 x 10" u nT-kg^-s"2, constante de la
c o n s t a n t e solaire. Flux total d'énergie gravitation ;
solaire reçu au niveau de l'orbite de la Terre, p = 0,012 300 02, rapport de la masse de la
hors de l'atmosphère, perpendiculairement, Lune M à la masse de la Terre M ;
par unité de temps et de surface. p = 5 029,096 6", précession générale en
ENCYCL. Cette notion a été introduite en 1837 longitude par siècle julien, pour J2000.0 ;
par le physicien français Claude Pouillet. s0 = 23° 26' 21,448", obliquité de l'éclip-
À présent, la constante solaire peut être me- tique pour J2000.0.
surée avec précision grâce aux satellites arti- Constantes dérivées
ficiels : les valeurs les plus précises obtenues N0 = 9,202 5", constante de la mutation pour
sont voisines de 1 367 W/m2. J2000.0 ;
Toutefois, on a mis en évidence de légères A = 1,495 978 706 1 x 1 0 n m, unité de
variations liées, semble-t-il, au cycle de l'ac- distance (unité astronomique) ;
tivité* solaire. arcsin (R/A) = (= 8,794 148", parallaxe so-
Compte tenu de l'absorption et de la ré- laire ;
flexion atmosphériques, le flux moyen k = 20,495 52", constante de l'aberration
d'énergie solaire atteignant effectivement la pour J2000.0 ;
surface terrestre n'est que de 240 W/m2 en- f = 0,003 352 81 = 1/298,257, aplatissement
viron. II varie, en fait, ae moins de 50 W/m2 de la Terre ;
dans les régions polaires à plus de 260 W/m2 A 3 ^/D 2 = GS = 1,327 124 38 x 102Om3/s2,
dans la région équatoriale et les déserts sub- constante héliocentrique de la gravita-
tropicaux. tion ;
GS/GM = S/M = 332 946,045, rapport de la
constantes astronomiques. Ensemble masse du Soleil à la masse de la Terre ;
de valeurs numériques conventionnelles (S/M)/(l + p) = 328 900,56, rapport de la
101 constellation

masse du Soleil à la somme des masses de la ciel incluant ce groupe d'étoiles, conven-
Terre et de la Lune ; tionnellement délimitée avec précision par
GS/G = S = 1,989 1 x 10 30 kg, masse du l'Union astronomique internationale.
Soleil. ENCYCL. Dès les premières civilisations, les
SYSTÈME DES MASSES. Rapports de masse entre le observateurs du ciel, pour repérer et dési-
Soleil et les planètes : gner plus commodément les étoiles qui s'of-
fraient à leurs regards, ont imaginé de les
Mercure 6 023 600 réunir d'après les figures plus ou moins arbi-
Vénus 408 523,5 traires qu'elles dessinent dans le ciel. Ainsi
Terre + Lune 328 900,5 sont nées les constellations, auxquelles ont
Mars 3 098 71 été donnés des noms de héros, d'animaux
Jupiter 1 047,355 ou d'objets associés à des mythes et des
Saturne 3 498,5 légendes, qui varièrent donc selon les pays.
Uranus 22 869 La nomenclature actuelle s'inspire large-
Neptune 19 314 ment de la mythologie grecque. C'est, sem-
Pluton 130 000 000 ble-t-il, Aratos, médecin et poète à la cour
du souverain macédonien Ahtigonos Gona-
constellation ni. 1. Groupe d'étoiles ap- tas, au IIIe siècle avant notre ère, qui eut
paremment voisines, dessinant sur la sphère l'idée d'attribuer aux diverses constellations
céleste une figure conventionnelle à laquelle des noms tirés de la mythologie grecque. La
on a donné un nom particulier. 2. Région du carte de l'hémisphère céleste boréal est fon-

Principales constellations de l'hémisphère céleste austral

Fomdhtiul»--.po|sSoN K.
—AUSTRAL i \
constellation 102

Principales constellations de l'hémisphère céleste boréal

T\

! . . GIRAFE I

•"""'PETITE OURSE

dée sur celle établie au IIe siècle par Ptolé- nimement reconnues. Aussi l'Union astro-
mée, qui répertoria 48 constellations (voir nomique internationale a-t-elle procédé, à
figure p. suivante). Les constellations austra- partir de 1992, à une révision des constella-
les, en revanche, sont d'origine beaucoup tions. Suivant une suggestion de l'astro-
plus récente, les astronomes n'ayant pu ob- nome belge E. Delporte, il a été décidé en
server le ciel de l'hémisphère Sud que beau- 1927 de substituer aux délimitations imagi-
coup plus tardivement. Ce sont principale- naires antérieures des arcs de parallèles et de
ment Bayer et Hevelius, au xviie siècle, méridiens. Depuis lors, l'ensemble du ciel
Lalande et La Caille, au xvme, qui les baptisè- est divisé en 88 constellations comprenant
rent. La plupart ont reçu des noms d'oiseaux chacune, outre le groupement d'étoiles
ou d'instruments scientifiques (voir figure). brillantes ayant servi initialement à lui don-
Longtemps, les limites des constellations ner un nom, une région du ciel convention-
restèrent imprécises. Des difficultés surgi- nellement délimitée.
rent lorsqu'il fallut cataloguer les nombreu- DÉSIGNATION DES ÉTOILES. On désignait jadis une
ses étoiles de faible éclat identifiées grâce étoile par un nom rappelant sa position dans
aux lunettes et aux télescopes. D'autant que la figure mythologique identifiée à la cons-
certains astronomes prirent sur eux de dési- tellation à laquelle appartient cette étoile.
gner à leur gré de nouvelles figures célestes, Les étoiles les plus brillantes reçurent par
empiétant sur les anciennes. A la fin du xixe ailleurs, ^ et notamment des Arabes, au
siècle, on comptait ainsi 108 constellations, Moyen Age, des noms propres que l'usage a
dont les limites n'étaient cependant pas una- conservés : Sirius, Rigel, Aldébaran...
103 convection

En 1603, l'astronome allemand Bayer eut -les constellations MEO (MiddleEarth Orbit)
l'idée d'introduire une nomenclature simple dans lesquelles l'altitude est comprise entre
et rationnelle, utilisant les lettres de l'alpha- 13 000 et 20 000 km ce qui correspond à des
bet grec : périodes de 8 à 12 h (ex. : GPS) ;
- les constellations LEO (Low Earth Orbit)
a alpha i iota P rhô dans lesquelles l'altitude est inférieure à
P bêta K kappa c sigma 1 500 km et la période voisine de 2 h (ex. :
y gamma X lambda X tau Teledesic). -» télécommunications spatia-
5 delta F mu u upsilon les
£ epsilon v nu (p phi
Ç dzêta S ksi X khi c o n t a c t (en). Se dit d'un système binaire
T1 êta 0 omicron V psi dont les deux composantes partagent une
0 thêta n P1 0) oméga enveloppe de matière commune.
ENCYCL. Un exemple caractéristique est celui
Dans chaque constellation, l'étoile la plus du système W Ursae Majoris. Dans un tel
brillante est désignée par a, celle d'éclat im- système, les deux étoiles remplissent cha-
médiatement inférieur par p, puis (et ainsi cune leur lobe de Roche* et un transfert de
de suite. Cette nomenclature, aujourd'hui matière peut s'opérer de la moins massive
universellement adoptée, comporte quel- vers la plus massive.
ques exceptions imposées par l'usage : ainsi,
l'étoile la plus brillante de la Grande Ourse c o n t a c t n.m. Lors d'une éclipse de Soleil,
est (et non a. Lorsque l'alphabet grec est chacun des instants où le limbe du Soleil est
épuisé, on utilise l'alphabet latin, puis des tangent à celui de la Lune.
nombres. Encore ne parvient-on ainsi qu'à ENCYCL. Le premier contact se produit quand
désigner les étoiles visibles à l'œil nu. Les le bord est de la Lune vient toucher le bord
étoiles d'éclat plus faible, révélées par les opposé du Soleil ; il marque le commence-
lunettes et les télescopes, sont désignées ment de l'éclipsé. Le deuxième contact a
seulement par leur numéro d'ordre dans des lieu quand les deux astres se touchent par
catalogues de référence. Comme les constel- leur bord ouest ; il marque le commence-
lations sont désignées officiellement par ment de l'éclipsé totale. Le troisième contact
leurs noms latins (compréhensibles dans le survient quand les deux astres se touchent
monde entier), le nom officiel d'une étoile par leur bord est : il marque la fin de l'éclipsé
s'obtient en faisant suivre la lettre qui dési- totale. Le quatrième contact se produit
gne cette étoile du génitif du nom latin de la quand le disque de la Lune cesse de masquer
constellation à laquelle elle appartient. celui du Soleil : il marque la fin de l'éclipsé.

constellation (de satellites) n.f. En- Contour. Sonde américaine d'exploration


semble organisé de satellites identiques ré- cométaire.
partis dans plusieurs plans afin d'assurer, ENCYCL. D'une masse de 775 kg, cette sonde
collectivement, une mission déterminée. du programme Discovery de Ta NASA doit
ENCYCL. Ce concept, apparu dans les années être lancée en juillet 2002 et survoler succes-
1980, concerne essentiellement les télécom- sivement les comètes d'Encke (12 novembre
munications, la messagerie (ex. : Orb- 2003), SW3 (18 juin 2006), d'Arrest (16 août
comm), la téléphonie mobile (ex. : Iridium) 2008), Tempel 2 (2 octobre 2015) et à nou-
et les services multimédia (ex. : SkyBridge). veau la comète d'Encke (12 septembre
La population d'une constellation s'exprime 2023).
souvent en dizaines, voire en centaines, de
satellites. convection ni. Transfert de chaleur ac-
On distingue trois catégories de constella- compagné d'un transport de matière au sein
tions : d'une masse fluide.
-les constellations HEO (Highly Ellipticai Or- ENCYCL. Les mouvements de convection in-
bit) dont les orbites sont très excentriques terviennent, par exemple, dans l'eau chauf-
(ex. : Molnya) ; fée dans une casserole. En astronomie, ce
convergent 104

mode de transfert de l'énergie est très ré- du méridien du lieu avec ce plan (angle ho-
pandu dans les atmosphères stellaires. raire et déclinaison) ;
L'existence de granules* sur la photosphère - les coordonnées équatoriales*, rapportées
du Soleil est, en particulier, directement liée au plan de l'équateur céleste et au point
à la présence d'une zone convective sous- vernal (ascension droite et déclinaison) ;
jacente. - les coordonnées écliptiques*, rapportées
au plan de l'écliptique et au point vernal
convergent n.m. Dans un moteur-fusée, (longitude écliptique et latitude écliptique) ;
partie amont d'une tuyère, située entre la - les coordonnées galactiques*, rapportées
chambre de combustion et le rétrécissement au plan de symétrie de notre galaxie et à un
du col, où débute l'accélération des gaz éjec- point de ce plan situé dans la direction du
tés. Elle se prolonge par le divergent, centre galactique (longitude galactique et la-
titude galactique).
coorbital, e, aux adj. Se dit de satellites
naturels d'une planète qui décrivent des or- Copernic (Nicolas), astronome polonais
bites suffisamment voisines pour que leur (Torun, 1473 - Frauenburg, auj. Frombork,
attraction gravitationnelle mutuelle per- 1543).
turbe de façon cyclique leur mouvement Fils d'un riche négociant, il étudia l'astrono-
orbital. mie d'abord à l'université de Cracovie
ENCYCL. Deux petits satellites de Saturne, Epi- (1491-1495), puis à celle de Bologne (1496).
méthée* et Janus*, présentent la particula- Nommé chanoine de Frauenburg en 1479, il
rité d'être coorbitaux : la différence entre obtint l'autorisation de prolonger ses études
leurs rayons orbitaux moyens est inférieure en Italie, et s'inscrivit aux facultés de méde-
à la somme de leurs diamètres. Ainsi, leurs cine et de droit de l'université de Padoue.
vitesses orbitales sont très voisines mais non Reçu docteur en droit canon à Ferrare
égales : le satellite intérieur rattrape lente- (1503), il retourna à Frauenburg où il fit
ment le satellite extérieur dans son mouve- construire un observatoire et où il demeura
ment orbital. Lorsqu'ils s'approchent l'un de jusqu'à sa mort. Frappé par la complexité du
l'autre, l'attraction gravitationnelle modifie système de Ptolémée, alors universellement
leur moment angulaire. Le moment du satel- accepté, Copernic reprit l'idée, déjà émise
lite intérieur augmente et celui-ci gagne une par certains savants de l'Antiquité comme
orbite plus « haute », où sa vitesse orbitale Aristarque de Samos, d'une rotation des
est plus faible. En revanche, le moment du planètes, dont la Terre, autour du Soleil,
satellite extérieur diminue et ce dernier est considéré comme fixe. Cette hypothèse per-
déplacé sur une orbite plus « basse », où sa mettait d'expliquer simplement des phéno-
vitesse orbitale est plus grande. mènes tels que les mouvements apparents
Les deux satellites échangent donc leurs pla- des planètes dans le ciel ou la variation cycli-
ces. Ce pas de deux se répète tous les quatre que de leur éclat apparent. Conscient des
ans. oppositions véhémentes qu'elle allait susci-
ter, notamment de la part des théologiens,
coordonnées n.f.pl. Paramètres qui per- Copernic en différa pourtant longtemps la
mettent de définir, dans un système de réfé- divulgation. Publié en 1543, juste avant sa
rence approprié, la position d'un point. mort, au terme de longues années de ré-
ENCYCL. Suivant le plan de référence adopté
flexion et de recherche, son ouvrage fonda-
et l'origine choisie dans ce plan, on distin- mental, De revolutionibus orbium coelestium,
gue, en astronomie : expose son système du monde héliocentri-
- les coordonnées horizontales*, rapportées que, qui marque l'avènement de la concep-
au plan de l'horizon (perpendiculaire à la tion moderne de l'Univers : toutes les planè-
verticale du lieu) et au point sud de l'hori- tes tournent autour du Soleil, en décrivant
zon (azimut et distance zénithale ou son des orbites dont les dimensions sont infimes
complément, hauteur) ; en regard de la distance des étoiles. La Terre
n'est qu'une planète comme les autres, ani-
- les coordonnées horaires*, rapportées au
mée d'un mouvement de rotation sur elle-
plan de l'équateur céleste et à l'intersection
105 corde cosmique

même, en 24 heures, et d'un mouvement de C o p r a t e s C h a s m a . L'un des grands ca-


révolution autour du Soleil, en 1 an : sa rota- nons martiens, formant l'extrémité orientale
tion explique le mouvement diurne appa- de Vallès* Marineris.
rent de la sphère céleste, et sa révolution,
l'alternance des saisons. C o r Caroli (en latin Cœur de Charles, nom
Pour la science, comme pour la philosophie, donné à cette étoile, par Halley, au xviie siè-
Copernic a ouvert une ère nouvelle. En cle, en hommage au roi Charles II d'Angle-
affranchissant l'astronomie de l'hypo- terre). Etoile a des Chiens de Chasse.
thèse de l'immobilité de la Terre et en subs- ENCYCL. C'est, en fait, une étoile double, dont
tituant au principe de respect de l'autorité les composantes, de magnitude apparente
des Anciens celui de la soumission aux faits visuelle 2,9 et 5,4, distantes angulairement
comme base de toute connaissance, son œu- de 20", peuvent être séparées à T'aide d'une
vre a marqué un tournant essentiel dans lunette d'amateur. La plus brillante apparaît
l'histoire des idées et du progrès scientifi- jaune d'or, l'autre violacée. Distance :
que : c'est ce qu'on appelle la révolution coper- 110 années de lumière.
nicienne.
Cependant, à l'époque, aucun argument dé-
cisif ne pouvait être avancé pour prouver le C o r b e a u (en latin Corvus, -i). Constella-
mouvement de la Terre autour du Soleil. tion australe.
Aussi le système de Copernic eut-il d'abord Ses étoiles les plus brillantes de magnitude
beaucoup de détracteurs. Il fallut plus d'un voisine de 3, dessinent un quadrilatère, au
siècle et les travaux de Tycho Brahe, de sud de la Vierge. Elle abrite notamment la
Kepler, puis surtout les découvertes de Gali- nébuleuse planétaire NGC 4361, perceptible
lée consécutives à l'invention de la lunette, avec des instruments d'au moins 80 mm
ainsi que l'énoncé de la loi d'attraction uni- d'ouverture, et deux célèbres galaxies en in-
verselle par Newton pour assurer son triom- teraction, NGC 4038-4039, surnommées
phe définitif. « les Antennes* ».

Copernic. L'un des plus célèbres cratères c o r d e cosmique. Filament d'énergie, ex-
de la Lune, au sud des Carpates. Coordon- trêmement mince (10"2S m d'épaisseur) et
nées : 10° N., 20° O. Diamètre : 93 km. Nom dense (1022 g/cm3 de masse volumique), qui
international : Copernicus. se serait formé peu après le Big* Bang,
ENCYCL. Copernic est bordé de remparts à ter- d'après certains théoriciens.
rasses, dont le sommet surplombe de près ENCYCL. Les cordes cosmiques auraient cons-
de 4 000 m le fond du cratère, relativement titué initialement un réseau dense de lignes
plan à l'exception d'un groupe de collines et de boucles se déplaçant à une vitesse pro-
centrales. Les traînées claires radiales qui che de celle de la lumière. Au fur et à mesure
l'entourent, longues de plus de 600 km (on de l'expansion de l'Univers, les boucles exis-
peut les suivre aisément à la surface de la tantes auraient engendré des boucles plus
mer des Pluies), formées de matériaux éjec- petites, qui auraient elles-mêmes rayonné
tés lors de l'impact à l'origine de ce cratère, leur énergie sous forme d'ondes* gravita-
attestent de sa jeunesse. tionnelles. Seules subsisteraient encore
quelques-unes des cordes les plus longues,
copernicien, enne adj. et n. 1. Relatif au s'étendant d'une extrémité à l'autre de l'Uni-
système de Copernic. 2. Partisan du sys- vers observable. Mais celles qui ont disparu
tème de Copernic. auraient induit des effets gravitationnels no-
tables dans la matière froide primordiale.
Copernicus. Nom donné au satellite d'as- Les fluctuations de densité qu'elles auraient
tronomie dans l'ultraviolet OAO* 3 après sa provoquées, ultérieurement amplifiées,
mise en orbite. auraient constitué le germe des galaxies et
copositionné adj. Se dit de satellites géo- des structures les plus larges de l'Univers. Il
stationnaires occupant la même position or- n'existe toutefois aucun indice observation-
bitale. nel de leur existence.
Cordelia 106

Cordelia. Satellite d'Uranus (n° VI), dé- aux régions terrestres dites de points chauds,
couvert en 1986 par la sonde américaine au niveau desquelles du magma très pro-
Voyager 2. Demi-grand axe de son orbite : fond remonte vers la surface.
49 800 km. Période de révolution sidérale :
0,335 j. Diamètre : 26 km. coronal, e adj. Relatif à la couronne solaire
ou à la couronne d'une étoile quelconque.
C o r d o b a Durchmusterung (CD). Ciel coronal : ciel de montagne dont la pureté
Catalogue d'étoiles établi à l'observatoire de permet d'observer la couronne solaire. Trou
Cordoba (Argentine) entre 1892 et 1914, coronal : vaste région relativement froide et
principalement sous la direction de J.M. peu dense de la couronne solaire, par la-
Thome (1843-1908). Il donne les coordon- quelle le vent* solaire s'échappe dans l'es-
nées et la magnitude de 578 802 étoiles aus- pace interplanétaire.
trales, de déclinaison comprise entre - 2° et
-22°. coronium n.m. Élément gazeux dont on a
cru reconnaître l'existence dans la couronne
cordon ombilical. Tuyau, long et flexi- solaire, par analyse spectrale, mais qui s'est
ble, qui relie un spationaute à son vaisseau révélé formé d'atomes connus, fortement
durant une activité extravéhiculaire. Il cons- ionisés.
titue un lien mécanique tout en assurant ENCYCL. L'existence du coronium avait été
l'alimentation en oxygène et la climatisa- imaginée pour rendre compte de raies*
tion du scaphandre. Apparu à l'occasion d'émission de la couronne solaire, alors in-
des deux premières sorties dans l'espace, connues, ayant pour longueurs d'onde 5 303
en 1965, cet équipement n'existe pas sur et 6 374 Â. Ces raies ont été identifiées en
le fauteuil spatial (MMU ou Ikarus), qui 1942, par le Suédois B. Elden et l'Allemand
donne à son occupant une véritable autono- W. Grotrian comme étant des raies interdi-
mie. tes émises par des éléments très ionisés tels
que le fer douze ou treize fois ionisé.
C o r o n a ( - a e ) Australis. Nom latin de la
constellation de la Couronne australe (abrév. coronographe n.m. Lunette astronomi-
CrA). que spéciale qui permet l'étude et la photo-
graphie de la couronne solaire en dehors des
C o r o n a ( - a e ) Borealis. Nom latin de la éclipses totales de Soleil.
constellation de la Couronne boréale (abrév. ENCYCL. Conçu, réalisé et utilisé pour la pre-
CrB). mière fois par le Français B. Lyot en 1930, le
coronographe réalise une éclipse totale de
C o r o n a Borealis ( a m a s ) . Amas de ga- Soleil artificielle grâce à un occulteur (disque
laxies situé au sud-est de la constellation de ou cône) de même diamètre apparent que la
la Couronne boréale. Il rassemble plus de photosphère*, et en éliminant avec le plus
400 galaxies, la plupart elliptiques, et dont grand soin toutes les causes possibles de
les plus brillantes sont de magnitude 16. Sa diffusion instrumentale et de lumière para-
distance est de 1,3 milliard d'années de lu- site : impuretés, défauts de polissage des
mière. lentilles, poussières, etc. Au sol, les corono-
graphes sont en général installés en haute
c o r o n a n.f. (mot latin ; pl. coronae). Struc- montagne, où la diffusion atmosphérique
ture circulaire, dans la nomenclature inter- est faible, et équipés de caméras, spectrogra-
nationale du relief des surfaces planétaires. phes, filtres monochromatiques, etc.
ENCYCL. Les coronae sont particulièrement
nombreuses sur Vénus. Ces structures tecto- C o r o t . Satellite d'astronomie français réa-
niques, dont le diamètre peut atteindre lisé en collaboration internationale.
1 000 km, sont généralement entourées par ENCYCL. Ce minisatellite de la filière Protéus*
un faisceau de rides concentriques. L'inté- aura notamment pour tâche d'étudier la
rieur est le plus souvent rempli de coulées structure interne des étoiles par les techni-
de lave. On considère qu'elles s'apparentent ques d'astérosismologie* et de rechercher
107 cosmique

des planètes extrasolaires. Son lancement l'observation du rayonnement y céleste dans


est envisagé en 2002. la gamme des énergies supérieures à
20 MeV. Il a permis, notamment, de dresser
corps noir. Corps idéal qui absorbe tout le la première carte du ciel dans ce domaine du
rayonnement qu'il reçoit et le réémet inté- spectre et a découvert l'émission de rayon-
gralement. nement y des quasars.
ENCYCL. Le corps noir est en équilibre ther-
modynamique avec le milieu qui l'entoure. cosmique adj. 1. Relatif au cosmos, à
L'intensité au rayonnement d'un corps noir l'Univers. 2. Rayonnement cosmique
à la température absolue T est maximale rayonnement. 3. Vitesse cosmique -» vi-
pour une longueur d'onde Xm dont la valeur tesse
ne dépend que de la température. Cette va-
leur A,m est liée à la température par la rela- cosmique adj. Relatif au cosmos, à l'Uni-
tion Xm.T = constante (loi de Wien). L'inten- vers. Année cosmique : période de révolution
sité totale du rayonnement émis par le corps du Soleil autour du centre de la Galaxie
noir sur l'ensemble des fréquences ne dé- (environ 240 millions d'années). Rayonne-
pend que de la température T : elle est pro- ment cosmique ou rayons cosmiques : flux de
portionnelle à T4 (loi de Stefan). particules chargées de haute énergie qui
sillonnent l'espace dans toutes les directions
corps parent. Corps céleste d'où est issue et dont l'origine est solaire, galactique et
une météorite. Le plus souvent, il s'agit d'un extragalactique.
astéroïde*, mais parfois de la Lune ou de ENCYCL. Les rayons cosmiques sont des
Mars. noyaux d'atomes dont les électrons ont été
arrachés, des électrons et même des posi-
correction d'attitude. Manœuvre vi- trons ; leurs énergies vont de quelques
sant à corriger l'attitude d'un véhicule spa- millions d'électronvolts à une centaine
tial. Faisant suite à une restitution d'atti- de milliards de milliards d'électronvolts
tude, elle s'obtient au moyen d'impulsions (1020 eV). Les noyaux du rayonnement cos-
fournies par un système propulsif. C'est par mique sont essentiellement des noyaux
le biais de telles corrections que peut être d'hydrogène (protons) pour 90 %, des
réalisée la commande de l'attitude d'un en- noyaux d'hélium pour 9 °/o7 et le reste (1 %)
gin spatial, SYN. : pilotage en attitude comprend des noyaux de divers éléments
plus lourds.
correction d'orbite. Manœuvre visant Parmi ces derniers, les noyaux légers (li-
à corriger les éléments orbitaux (excen- thium, béryllium, bore) représentent une
tricité, inclinaison, etc.) d'un véhicule spa- proportion beaucoup plus importante que
tial. Faisant suite à une restitution d'orbite, dans les atmosphères stellaires, où ils sont
elle s'obtient au moyen d'impulsions four- négligeables. Cette particularité de la com-
nies par un système propulsif. C'est par le position chimique du rayonnement cosmi-,
biais de telles corrections que peut être réa- que est due aux collisions avec le milieu
lisée la commande de l'orbite d'un engin interstellaire, qui brisent les noyaux lourds
spatial. primaires et produisent des noyaux secon-
daires plus légers. Par suite des interactions
Corvus (-i). Nom latin de la constellation qu'ils subissent au cours de leur trajet, la
( du Corbeau (abrév. Crv). durée de vie des rayons cosmiques est limi-
tée à environ 10 millions d'années. Leur dis-
C O S - B (abrév. de COsmic-ray Satellite). Sa- tribution observée est à peu près isotrope,
tellite européen d'astronomie gamma (lancé sans que cela implique une isotropie de la
le 9 août 1975, placé sur une orbite très distribution des sources qui les produisent.
excentrique autour de la Terre (périgée : 434 En effet, les particules du rayonnement cos-
km ; apogée : 101 570 km) et qui a fonc- mique ne suivent pas des trajectoires en li-
tionné jusqu'au 26 avril 1982. gne droite, mais sont sans cesse déviées par
ENCYCL. Il emportait un télescope destiné à les champs magnétiques des régions qu'elles
cosmodrome 108

traversent (milieu interplanétaire, milieu in- de l'observation détaiïlée des planètes et de


terstellaire). L'étude des rayons cosmiques leurs satellites qu'a autorisée l'exploration
nous renseigne donc à la fois sur leurs sour- spatiale, ainsi que sur l'analyse des météori-
ces d'émission et sur leur parcours dans l'es- tes. Le système solaire paraît s'être formé il
pace. L'information sur les sources d'émis- y a 4,556 milliards d'années, en moins de
sion est surtout fournie par l'étude des 100 millions d'années, à partir d'une nébu-
électrons, qui représentent environ 1 % du leuse en rotation lente. Celle-ci, en se
total des particules du rayonnement cosmi- contractant sous l'effet de son propre poids,
que et qui sont essentiellement des élec- aurait formé un disque dont la partie cen-
trons primaires et non des éléments secon- trale se serait finalement effondrée pour for-
daires comme les noyaux légers. Les mer le Soleil, tandis que ses parties périphé-
électrons de haute énergie se manifestent riques, plus froides, donnaient naissance
par l'émission de rayonnement synchro- aux planètes. Dans le disque, le gaz se serait
tron*. La production et l'accélération des condensé en petits grains dont la composi-
rayons cosmiques nécessitent des mécanis- tion chimique dépendait de la température,
mes hautement énergétiques. Les rayons donc de la distance au Soleil. Ces grains
cosmiques produits lors des éruptions solai- auraient ensuite grossi par accrétion* et
res ont des énergies de l'ordre de 10 s eV et formé des planétésimaux qui, par le jeu de
ne dépassent pas 109 eV. Dans notre galaxie, collisions mutuelles, auraient finalement en-
la production de rayons cosmiques d'éner- gendré les planètes (voir figure). Le phéno-
gie plus élevée est entretenue par les explo- mène qui déclencha l'effondrement de la
sions de supernovae ; le noyau de notre ga- nébuleuse (explosion de supernovae* ?) et la
laxie, les pulsars sont aussi des sources phase finale de formation des planètes res-
d'émission de particules de haute énergie. tent encore mal compris.
La contribution aux énergies les plus élevées COSMOGONIE STELLAIRE. La formation des étoiles
(1018 eV et plus) est d'origine extragalacti- est liée à l'évolution des nuages de matière
que (galaxies actives). interstellaire, à leur condensation sous l'ef-
fet de la gravitation et à leur fragmentation.
COSMOGONIE DES GALAXIES. On présume que la
c o s m o d r o m e n.m. Synonyme de base de
lancement. S'emploie surtout pour désigner formation d'une galaxie* s'explique elle
les bases de lancement situées sur le terri- aussi dans le scénario général de la contrac-
toire de la CEI. tion gravitationnelle d'un immense nuage
de gaz en rotation. Toutes les galaxies se
seraient formées à peu près à la même épo-
cosmogonie n.f. (du grec kosmos, monde,
que dans l'histoire de l'Univers, 1 à 2 mil-
et gonos, génération). Étude de la formation
liards d'années après le Big* Bang.
des corps célestes.
COSMOGONIE DU SYSTÈME SOLAIRE. Les théories ac-
tuelles sur l'origine du système solaire dé-
coulent des idées de Kant (1755) et de La- cosmographie n.f. Description des systè-
place (1796), et se fondent sur les résultats mes astronomiques de l'Univers.

C o s m o g o n i e : processus de formation d'une planète tellurique

* *{t
\ * \ n

nuage interstellaire modelage de la surface différenciation


par bombardement interne et
de météorites
109 cosmonaute

cosmologie ni. Étude de la structure, de à s'opposer à l'attraction gravitationnelle et


l'origine et de l'évolution de l'Univers consi- accélère l'expansion de l'Univers ; si, au
déré dans son ensemble. contraire, elle est négative, elle équivaut à
ENCYCL. Dans son acception la plus large, la une force attractive et ralentit l'expansion
cosmologie concerne tout à la fois la physi- des galaxies de façon constante. Depuis la
que, l'astronomie et la philosophie. Depuis découverte de l'expansion de l'Univers, la
le début du xxe siècle, les observations astro- constante cosmologique était généralement
nomiques ont révélé que l'Univers est peu- considérée comme ayant une valeur nulle.
plé de galaxies, qu'il est en expansion et Des observations récentes portant sur des
qu'il est rempli d'un rayonnement thermi- supernovae* situés dans des galaxies très
que qui se manifeste sous forme d'un flux lointaines suggèrent cependant que sa va-
d'ondes radioélectriques provenant de tou- leur, quoique petite, est positive et non
tes les directions (rayonnement du fond* de nulle. Ce résultat, s'il était confirmé, impli-
ciel). La cosmologie observationnelle mo- querait que l'expansion de l'Univers serait
derne s'efforce de rassembler le maximum infime et qu'elle connaît, depuis plusieurs
de données sur l'Univers dans son ensemble milliards d'années, une phase d'accélération.
par l'étude de la distribution de la matière à Distance cosmologique : distance d'un objet
grande échelle, celle du mouvement des ga- extragalactique lointain calculée en considé-
laxies (lié au rythme de l'expansion de l'Uni- rant que le décalage spectral de l'objet est dû
vers), celle des propriétés (notamment de à l'effet Doppler-Fizeau et reflète une vitesse
l'isotropie) du rayonnement du fond de ciel, de récession consécutive à l'expansion de
etc. l'Univers. Principe cosmologique : l'une des hy-
La cosmologie théorique bâtit des modèles pothèses fondamentales de la cosmologie
de structure et d'évolution de l'Univers en moderne, selon laquelle l'Univers, hormis
s'appuyant d'une part sur quelques princi- des irrégularités locales, est homogène (la
pes fondamentaux (principe d'uniformité*, distribution de la matière y est partout la
principe cosmologique*, principe d'équiva- même) et isotrope (ses propriétés sont iden-
lence*, principe de Mach* et, parfois, prin- tiques dans toutes les directions), et pré-
cipe anthropique*), d'autre part sur un cadre sente donc le même aspect en tous ses
mathématique qui est, en général, celui de la points. Principe cosmologique parfait : exten-
théorie de la relativité* générale. sion du principe cosmologique selon la-
Depuis un demi-siècle ont été élaborées quelle l'Univers offre le même aspect à tous
principalement deux théories cosmologi- les observateurs, non seulement en tout
ques concurrentes : celle du Big* Bang et point de l'espace et dans toutes les direc-
celle de l'état* stationnaire (ou de la création tions mais également en tout temps. For-
continue). Les indices observationnels en fa- mulé en 1948 par H. Bondi et T. Gold, ce
veur de la théorie du Big Bang sont nom- principe a servi de fondement à la théorie de
breux, mais celle-ci doit néanmoins affron- l'état* stationnaire. Rayonnement cosmologique
ter encore certaines difficultés. à 3 K-* rayonnement

cosmologique adj. Relatif à la cosmolo- c o s m o n a u t e n.m. ou f. Occupant d'un


gie. Constante cosmologique : terme introduit vaisseau spatial selon l'appellation russe.
par Einstein dans ses équations du champ SYN. : spationaute
gravitationnel (théorie de la relativité* géné- ENCYCL. L'ex-URSS a toujours satellisé ses
rale) pour que celles-ci admettent une solu- cosmonautes au moyen de capsules spatia-
tion correspondant à un univers statique et les. Mise en service en 1967, la capsule
qui intervient dans les modèles cosmologi- Soyouz a été successivement construite en
ques relativistes. trois versions. La dernière, Soyouz TM, uti-
ENCYCL. Ce paramètre est proportionnel à la lisée depuis 1986, peut transporter un équi-
densité d'énergie du vide* et sa valeur est page de trois membres :
liée à la structure géométrique de l'Univers. - un commandant de bord, responsable du
Si la constante est positive, elle équivaut en pilotage du vaisseau et de la conduite de la
quelque sorte à une force répulsive qui tend mission ;
cosmonautique 110

- un ingénieur de bord, qui assiste le com- de nom dissimule une très grande diversité
mandant. Une fois parvenus dans une sta- dès lors qu'on examine le type d'engin uti-
tion orbitale, ces deux cosmonautes peu- lisé (forme, dimensions, masse...), son or-
vent participer aux éventuelles sorties bite, sa durée de vie ou sa mission. Mais il
extravéhiculaires ; est généralement admis que plus de la moi-
- un second ingénieur ou un expérimenta- tié des satellites Cosmos ont, partiellement
teur. Expert dans une discipline scientifique, ou totalement, une vocation militaire. Sous
il est chargé de l'exécution d'un programme l'appellation Cosmos sont regroupés pêle-
d'expériences donné, à l'exclusion de toute mêle des satellites militaires (reconnaissance
autre tâche. photographique, surveillance des océans,
Iouri Gagarine, cosmonaute soviétique, fut écoute électronique, navigation, télécom-
le premier homme à tourner autour de la munications...) mais aussi des satellites
Terre (12 avril 1961). Durant les trente-huit scientifiques (biologie, géodésie, géophysi-
années qui suivirent, environ cent vingt cos- que...), des vaisseaux spatiaux inhabités, des
monautes (dont une trentaine d'étrangers) engins expérimentaux, des éléments de sta-
participèrent à une (ou plusieurs) mission(s) tion orbitale, etc. Ce mode de désignation
spatiale(s). aide parfois à passer sous silence des échecs
C'est à la Cité* des étoiles, près de Moscou, (sondes spatiales n'ayant pu quitter le voisi-
que s'entraînent les cosmonautes (russes ou nage de la Terre ou satellites échoués sur
étrangers) appelés à participer aux missions une mauvaise orbite) ou des expériences
habitées de la Russie. Trois femmes russes technologiques ou stratégiques, par exem-
ont participé à un vol spatial : V. Tere- ple des essais d'interception de satellites.
chkova* (16-19 juin 1963), S. Savitskaïa* Enfin, c'est dans l'anonymat du programme
(20-27 août 1982 ; 18-29 juillet 1984) ; et H. Cosmos que l'URSS a lancé ses premiers
Kondakova* (3 octobre 1994-22 mars 1995). satellites météorologiques (Cosmos 44 en
-» astronaute, vols habités 1964 et Cosmos 122 en 1966), son premier
satellite d'alerte avancée (Cosmos 520 en
cosmonautique n.f. Synonyme de astro- 1972), son premier satellite géostationnaire
nautique. (Cosmos 637 en 1974) et qu'elle a réussi, en
octobre 1967, le premier amarrage orbital
C o s m o s . Petit lanceur russe, biétage, à er- entre deux engins automatiques (Cosmos
gols liquides, destiné à des missions scienti- 186 et 188).
fiques ou militaires.
ENCYCL. Dans sa version la plus récente, il C o s m o s Club de France. Association
mesure 32 m de haut, pèse 110 t au décol- française sans but lucratif fondée en 1963,
lage et peut satelliser une charge utile de qui contribue à promouvoir l'astronautique
1,41 en orbite basse. Plus de 700 exemplai- et les activités spatiales, notamment auprès
res (tous modèles confondus) ont été utilisés des jeunes.
depuis 1964. ADRESSE : 18, rue Saint-Benoît, 75006 Paris.

c o s m o s n.m. L'Univers considéré dans son C O S P A R (abrév. de Committee On SPAce


ensemble. Research, Comité sur la recherche spatiale).
Comité créé en 1958 au sein du Conseil
C o s m o s . La plus importante famille de international des unions scientifiques, en
satellites russes. vue de promouvoir, sur le plan internatio-
ENCYCL. Le lancement de Cosmos 1 a eu lieu nal, le progrès des recherches scientifiques,
le 16 mars 1962. Au 31 décembre 1998, plus de toutes sortes mettant en oeuvre l'emploi
de 2 350 satellites portant le nom de « Cos- des fusées, des satellites et des ballons.
mos » avaient été mis en orbite. Les lance- ENCYCL. Il comprend les représentants de
ments s'effectuent à un rythme moyen ac- 13 unions scientifiques internationales et
tuel de dix à vingt engins par an, le des académies des sciences de 35 pays. Son
maximum ayant été atteint en 1976 avec secrétariat est à Paris. Son assemblée an-
101 satellites lancés. En réalité, cette unicité nuelle est l'occasion d'une vaste rétrospec-
111 Couder

tive des résultats obtenus par les différents C ô t e d'Azur (observatoire de la).
pays dans le domaine de la recherche spa- Établissement public qui réunit depuis 1988
tiale. le CERGA et l'observatoire de Nice.

c o u c h e r n.m. 1. Disparition d'un astre


Cospas-Sarsat. Système mondial de lo- sous l'horizon. 2. Instant de cette dispari-
calisation des détresses par satellites. Il a été tion.
décidé en 1979 par les Etats-Unis, le Canada
Principe du télescope c o u d é
et la France qui ont proposé l'instrument
Sarsat (sigle de l'angl. Search And Rescue Sa-
tellite-Aided Tracking, recherche et sauvetage
aidés par satellite), dérivé techniquement
d'Argos*. L'ex-URSS les a rejoint ultérieure-
ment avec le système Cospas (acronyme
russe signifiant système spatial de recherche des
navires en détresse) donnant au service un
couverture mondiale. Plus de trente pays
participent aujourd'hui à l'exploitation du
système.
OBJECTIF. Ce système a pour but de démontrer
que des équipements installés à bord de
véhicules spatiaux peuvent améliorer nette-
ment la détection et la localisation des si-
gnaux de détresse émis par des balises ra-
dioélectriques placées à bord d'avions, de
navires ou d'autres mobiles.
MOYENS. Le système comprend : des balises (à coudé, e adj. Se dit d'une combinaison
déclenchement manuel ou automatique), optique utilisée sur certains instruments
qui émettent sur 121,5 MHz, avec une cou- d'observation à monture équatoriale, dans
verture locale en temps réel, et sur 406 MHz, laquelle le faisceau lumineux collecté par
avec une couverture mondiale en temps dif- l'objectif est ramené le long de l'axe polaire
féré ; plusieurs satellites polaires (NOAA et par un jeu de miroirs plans, l'un étant situé à
Nadezda), qui captent et réémettent les si- l'intersection de l'axe optique et de l'axe de
gnaux de détresse ; au sol, une quarantaine déclinaison, et l'autre à l'intersection de
de stations de réception dans plus de vingt l'axe horaire et de l'axe de déclinaison (voir
pays et une vingtaine de centres de contrôle figure) ; le foyer terminal est aussi un point
pour l'interprétation des données et l'alerte fixe de l'axe horaire que l'on situe, en adap-
des secours. tant la focale, dans un local séparé.
Depuis 1995, l'utilisation de satellites géo- ENCYCL. Ce montage permet l'utilisation
stationnaire pour détecter à 406 MHz les d'instruments auxiliaires lourds (spectrogra-
détresses (mais sans localisation) est en phes, par exemple) à poste fixe dans un
cours d'évaluation. laboratoire distinct. Sur les grands télesco-
BILAN ET PERSPECTIVES. Depuis 1982, environ pes modernes à monture altazimutale, la
6 000 personnes ont été secourues grâce à ce combinaison Nasmyth* joue le même rôle.
système de localisation de détresses par sa-
tellites. C o u d e r (André), astronome français
En 1999, près de 600 000 balises de détresse (Alençon 1897 - Suresnes, Hauts-de-Seine,
sont en service dans le monde. 1979).
Le temps moyen d'attente (temps écoulé Il effectua des recherches variées concernant
entre le déclenchement de la balise et la les instruments d'observation astrono-
première localisation par une station) est mique, l'optique atmosphérique, la vision
d'environ 90 min (par 45° de latitude) et la télescopique, les propriétés des couches
précision de localisation avoisine 2 km. photographiques. Sous sa direction, le labo-
couleur 112

ratoire d'optique de l'Observatoire de Paris mais elles apparaissent, vues de la Terre,


réalisa les pièces d'optique de nombreux dans des directions voisines. Couple physi-
télescopes français ou étrangers. Il a écrit que : étoile double dont les composantes
notamment Lunettes et Télescopes (1935), en sont liées par leur attraction mutuelle et
collaboration avec A. Danjon. tournent autour du centre de gravité du sys-
tème qu'eUes forment, SYN. : binaire, système
couleur ( e x c è s de). Différence entre binaire.
l'indice de couleur observé et l'indice de
couleur intrinsèque d'une étoile, que l'on coupole ni. Dôme hémisphérique mobile,
peut déterminer d'après le type spectral de abritant un instrument d'observation. La
l'étoile. Ce paramètre renseigne sur le rou- coupole est généralement munie d'une
gissement* subi par la lumière de l'étoile trappe orientable utilisée pour l'observation
dans le milieu interstellaire. et fermée par un cimier en dehors des pério-
des de travail.
couleur (indice de). Différence entre les
magnitudes d'une étoile mesurées dans c o u r a n t n.m. Ensemble d'étoiles disper-
deux domaines de longueur d'onde définis. sées sur une grande région du ciel, dont les
ENCYCL. On peut définir, par exemple, l'indice déplacements apparents convergent vers un
de couleur B-V représentant la différence même point de la sphère céleste (appelé ver-
entre la magnitude B mesurée dans le bleu et tex du courant).
la magnitude V mesurée dans le jaune (ré-
gion du domaine visible à laquelle l'œil est c o u r b e de lumière. Courbe représen-
le plus sensible). Pour une étoile de classe tant la variation de la magnitude apparente
spectrale B, qui rayonne plus d'énergie dans d'un astre, en particulier d'une étoile, en
le bleu que dans le jaune, la quantité B-V fonction du temps. Pour que les maximums
sera négative ; au contraire, pour une étoile d'éclat apparaissent vers le haut, on gradue
de classe spectrale G (par exemple le Soleil), l'échelle des ordonnées de haut en bas selon
qui rayonne surtout dans le jaune, eEe sera les magnitudes croissantes.
positive. L'indice de couleur renseigne donc
sur la distribution spectrale de l'énergie dans courbure de champ. Aberration d'un
l'étoile,v donc sur sa température superfi- système optique centré, qui se manifeste
cielle. A la différence de la magnitude, il par le fait que l'image d'un objet plan, per-
présente l'avantage d'être indépendant de la pendiculaire à l'axe et suffisamment étendu,
distance. Divers indices de couleur peuvent n'est pas plane, mais se forme sur une sur-
être mesurés à partir de combinaisons de face courbe de révolution autour de l'axe. La
filtres variés, selon les particularités des étoi- courbure de champ nuit, de même que l'as-
les que l'on veut analyser. tigmatisme, à la netteté des images des
points éloignés du centre du champ.
C o u p e (en latin Crater, -eris). Constellation
australe. courbure de l'Univers. Propriété géo-
ENCYCL. EEe symbolise la coupe d'or dans métrique de l'espace-temps, dont la mani-
laquelle, selon la mythologie grecque, le cor- festation la plus perceptible est la gravita-
beau apporta à boire à ApoEon. Ses étoiles tion, d'après la théorie de la relativité.
sont peu brillantes. Seule l'étoile 5 Crt est de ENCYCL. Les phénomènes physiques ont lieu
magnitude inférieure à 4. dans un espace-temps à quatre dimensions.
La présence de matière dans cet espace-
couple n.m. Couple (stellaire) : synonyme temps y crée une courbure d'autant plus
de étoile double visuelle. Couple optique : forte que la densité de la matière y est plus
étoile double dont le rapprochement des grande.
composantes sur la sphère céleste n'est
qu'apparent, dû à un effet de perspec- Courier (mot anglais signifiant messager).
tive. Les deux étoiles se trouvent, en fait, à Premier satellite actif de télécommunica-
des distances très différentes de la Terre, tions.
113 couronne

ENCYCL. Lancé par l'US Army, il n'assura montré qu'elle pouvait également être ob-
qu'un bref service de retransmission en dif- servée en dehors des éclipses grâce au coro-
féré à usage militaire : les messages émis nographe*. C'est l'atmosphère externe du
depuis le sol étaient enregistrés à bord, sur Soleil, composée d'un plasma très peu dense
bande magnétique, puis rediffusés sur inter- porté à une température supérieure à 10® K.
rogation d'autres stations terrestres. Courier Elle est observable sur tout le spectre élec-
1B a fonctionné dix-sept jours. Son lance- tromagnétique, depuis les rayons X
ment, le 4 octobre 1960, avait été précédé de jusqu'aux ondes radioélectriques. Elle est
l'échec de celui de Courier 1A, en août de la formée d'atomes fortement ionisés.
même année. LA COURONNE BLANCHE. Observée à l'œil nu
autour du Soleil durant les éclipses, elle ap-
C o u r o n n e australe (en latin Corona, -ae paraît très inhomogène, formée par la pro-
Austraîis). Constellation australe. jection sur le ciel de nombreuses structures
ENCYCL. Dépourvue d'étoiles brillantes, elle a fines. Les plus étendues et les plus nombreu-
cependant été remarquée dès l'Antiquité en ses sont en forme de jets fins ou larges, de
raison de la disposition particulière de ses densité et de brillance variables, à allure gé-
étoiles les mieux visibles (à laquelle elle doit nérale radiale. Certains de ces jets peuvent
son nom), et elle figure parmi les 48 constel- être suivis jusqu'à 5 ou 6 rayons solaires du
lations mentionnées dans l'Almageste de Pto- bord. Ils sont généralement associés aux
lémée. L'abondance de gaz et de poussières protubérances*. D'autres apparaissent
interstellaires absorbant la lumière des as- comme des dômes denses et très brillants,
tres situés en arrière-plan dans cette région les condensations coronales, et sont associés
du ciel explique qu'on n'y observe aucune en général aux régions actives et tachées de
étoile plus brillante que la magnitude 4. la photosphère*. L'aspect général de la cou-
ronne varie avec le cycle de l'activité* so-
C o u r o n n e boréale (en latin Corona, -ae laire : très circulaire et régulière en période
Borealis). Constellation boréale. de maximum de taches, elle est étirée déme-
ENCYCL. Ses sept étoiles principales dessinent
surément en période de minimum par les
une couronne bien visible entre Hercule et jets, présents seulement dans la zone équa-
le Bouvier. Son étoile la plus brillante, aCrB, toriale.
ou la Perle*, est de magnitude 2,3. y CrB est COURONNES INTERNE ET EXTERNE. On appelle cou-
une étoile double dont les composantes, de ronne interne les régions comprises entre
magnitudes respectives 4,2 et 5,6, sont aisé- 15 000 et 200 000 km au-dessus de la pho-
ment séparables avec une lunette d'amateur. tosphère, couronne externe les régions situées
R CrB est le prototype d'une classe d'étoiles au-delà de 200 000 km. Les expériences spa-
variables irrégulières. (-»R Coronae Bo- tiales ont étendu les observations de la cou-
realis) T CrB est une nova récurrente : ce ronne jusqu'à plus de 10 rayons solaires, soit
n'est à présent qu'une modeste étoile de à plus de 7 millions de km du bord du Soleil.
magnitude 10 environ, mais en 1866 et 1946 L'analyse spectrale de ces régions au bord
elle a brutalement augmenté d'éclat et at- solaire a permis de reconnaître que leur
teint la magnitude 2. Enfin, au sud-est de la brillance était alimentée par plusieurs com-
constellation, se trouve l'important amas de posantes distinctes :
galaxies Corona* Borealis, a) la couronne K (couronne interne), dont le
spectre, fortement polarisé, est caractérisé
couronne n.f. Région la plus externe de par des raies d'émission sur un fond continu
l'atmosphère d'une étoile, en particulier du provenant de la diffusion du rayonnement
Soleil, inhomogène et très ténue, qui se dilue photosphérique par les électrons libres. Elle
progressivement dans l'espace. atteint la température approximative de
ENCYCL. Observée au cours des éclipses* tota- 2.10 6 K à environ 75 000 km au-dessus de la
les depuis l'Antiquité, la couronne solaire photosphère. La densité moyenne des parti-
apparaît brusquement comme une auréole cules y est de l'ordre de 3.10 électrons/cm3.
brûlante autour du Soleil dès le premier ins- Elle est très hétérogène et responsable des
tant de la totalité. Bernard Lyot, en 1930, a différentes « structures » observées ;
CPD 114

b) la couronne F (couronne externe), où l'on dont la manifestation sous la forme d'une


retrouve le spectre normal de la chromos- étoile très brillante visible en plein jour avait
phère, dit spectre de Fraunhofer* dû à la diffu- été notée dans les annales chinoises en l'an
sion du même rayonnement photosphéri- 1054. Cette nébuleuse est une source in-
que par les particules de poussières tense de rayonnement synchrotron, et la
circumsolaires. C'est cette couronne qui découverte, en 1968, d'un pulsar en son cen-
s'étend dans le milieu interplanétaire et tre a conduit à confirmer la théorie de for-
donne naissance à la lumière zodiacale*. La mation des étoiles à neutrons lors d'une ex-
couronne blanche regroupe les couronnes K plosion de supernova.
et F ;
c) la couronne E (couronne monochromati- C r a b e (pulsar du). Pulsar* situé au cen-
que), caractérisée par un spectre d'émission tre de la nébuleuse du Crabe.
qui se superpose au continu de la couronne ENCYCL. Dès 1942, des astronomes ont sug-
géré qu'un vestige de l'étoile dont l'explo-
d) la couronne T, correspondant à l'émission sion avait engendré la nébuleuse du Crabe
thermique des poussières circumsolaires ob- devait subsister au centre de cette nébuleuse
servées dans l'infrarouge (k = 2,2 pm) de 3,5 et constituer une étoile à neutrons*. Celle-ci
à 10 rayons solaires. Ces poussières sem- a été découverte en 1968 grâce à ses émis-
blent être concentrées dans le plan équato- sions de rayonnement radioélectrique,
rial solaire. consistant en des impulsions séparées par
La couronne est un milieu en perpétuelle des intervalles de 33 miEisecondes (décelées
évolution. Son équilibre est parfois brutale- ensuite également en lumière visible), qui
ment rompu par le passage d'ondes de choc indiquent que l'étoile effectue 30 rotations
(transitoire coronal) provenant des instabili- sur elle-même par seconde. Des observa-
tés des couches basses de l'atmosphère so- tions étalées dans le temps ont montré que
laire (éruptions). Elle subit et répercute dans la période de rotation de ce pulsar s'accroît
le milieu interplanétaire toutes les modifica- de 36 nanosecondes par jour ; à ce rythme,
tions importantes des champs magnétiques sa vitesse de rotation diminue de moitié en
photosphériques. EEe véhicule le vent* so- 1 200 ans environ. Ce pulsar est une source
laire, qui s'échappe principalement par les d'électrons très rapides qui sont à l'origine
trous coronaux. des intenses émissions de rayonnement X et
d'ondes radio de la nébuleuse du Crabe.
CPD. Abréviation de Cape Photographie
Durchmusterung. C r a t e r (-is). Nom latin de la constellation
de la Coupe (abrév. Cri).
C r A . Abréviation de Corona Australis, dési-
gnant la constellation de la Couronne aus- c r a t è r e n.m. Dépression quasi circulaire
trale. creusée par l'impact d'une météorite à la
surface d'un astre. On dit aussi cratère d'im-
C r a b e (nébuleuse du). Nébulosité visi- pact ou cratère mêtéoritique
ble dans une direction voisine de l'étoile S
de la constellation du Taureau*. cratérisé, e adj. Parsemé de cratères, en
ENCYCL. Le nom de cette nébuleuse lui a été
parlant d'un sol, de la surface d'un astre.
donné au xixe siècle par W. Parsons*, en rai-
C r B . Abréviation de Corona Borealis, dési-
son de son aspect. Distante de quelque
gnant la constellation de la Couronne bo-
6 000 années de lumière, elle s'étend pro-
gressivement dans l'espace : ses filaments, réale.
qui lui donnent son aspect caractéristique, création continue (théorie de la).
se déploient à une vitesse d'environ 1 100 Synonyme de théorie de l'état stationnaire.
km/s. La mesure du taux de son expansion
continue a conduit Hubble*, en 1928, à l'as- C r è c h e (la). Nom français de Praesepe*,
socier aux restes gazeux d'une étoile ayant l'amas stellaire M44, dans la constellation
subi une dislocation violente (supernova*) du Cancer.
115 crown

c r é n e a u de lancement. Période pen- maine des ondes millimétriques. C'est, par


dant laquelle un lancement spatial peut être ailleurs, un important observatoire solaire.
effectué pour réaliser une mission détermi-
née. Crises ( m e r des). Grand bassin d'im-
ENCYCL. Cette période comprend une ou plu- pact, approximativement circulaire et bordé
sieurs fenêtres* de lancement. Elle peut être de montagnes, près du bord nord-est de l'hé-
imposée par la manutention du lanceur, en misphère de la Lune visible de la Terre (nom
particulier par la durée limitée pendant la- international : Mare Crisium).
quelle certains ergols, comme l'hydrogène ENCYCL. Visible à l'œil nu dès les premiers
liquide, peuvent être maintenus dans les ré- jours de la lunaison comme une grande ta-
servoirs ; elle peut aussi être déterminée par che sombre, cette formation du relief lunaire
des conditions balistiques, par exemple la est aisément reconnaissable. Son diamètre
trajectoire de la cible pour un rendez-vous est d'environ 500 km.
spatial ou la position d'un astre pour un tir
en direction de celui-ci. Croix du Nord. Nom parfois donné à la
constellation du Cygne.
crépuscule n.m. Lueur atmosphérique
due à la diffusion de la lumière solaire, après Croix du Sud (en latin Crux, -cis). Cons-
le coucher du Soleil (crépuscule du soir) ou tellation australe, la plus petite du ciel, en-
avant son lever (crépuscule du matin). castrée dans celle du Centaure.
ENCYCL. On distingue conventionnellement ENCYCL. Ses quatre étoiles les plus brillantes,
en astronomie trois types de crépuscule : a (Acrux), P (Mimosa), y (Gacrux*) et, Cru,
a) le crépuscule civil, qui correspond à une dessinent une croix très remarquable dont la
position du Soleil à moins de 6° au-dessous grande branche (a-y) est orientée vers le pôle
de l'horizon ; Sud. Visible d'Alexandrie, elle a été obser-
b) le crépuscule astronomique, qui corres- vée dès l'Antiquité. Ptolémée l'a toutefois
pond à une position du Soleil à moins de 18° laissée dans le Centaure sans en faire une
au-dessous de l'horizon et qui permet théo- constellation particulière. Nommée pour la
riquement de distinguer les étoiles les plus première fois en 1515 par le Florentin An-
faibles perceptibles à l'œil nu ; dréa Corsali, puis en 1520 par Pigafetta,
t) le crépuscule nautique, qui permet d'ob- compagono de Magellan dans son tour du
server dans un sextant des étoiles de magni- monde, elle apparaît pour la première fois,
tude 2, alors que la ligne d'horizon reste en tant que constellation, dans l'Uranometria
encore visible. On admet au'il correspond à de 1. Baver, en 1603. Son asoect spectacu-
Crt 116

C r t . Abréviation de Crater, désignant la Culgoora. Localité d'Australie, près de la


constellation de la Coupe. ville de Narrabri, en Nouvelle-Galles du Sud,
site de l'observatoire radioastronomique
Cru. Abréviation de Crux, désignant la Paul-Wild, qui constitue une partie de l'Aus-
constellation de la Croix* du Sud. tralia* Telescope. Un radiohéliographe y a
fonctionné de 1968 à 1983.
C r u x (-cis). Nom latin de la constellation
de la Croix du Sud (abrév. Cru). culminant (point). Point du ciel atteint
par un astre lors de son passage supérieur au
CRV (sigle de l'angl. Crew Rescue Vehicle, méridien d'un lieu donné, correspondant à
véhicule de sauvetage d'équipage). Projet de la plus grande hauteur de cet astre sur l'hori-
capsule spatiale récupérable susceptible de zon du lieu.
permettre, en cas d'urgence, le retour sur la
culmination n.f. 1. Passage d'un astre, du
Terre des astronautes présents à bord de la
fait du mouvement diurne, par le point du
Station* spatiale internationale.
ENCYCL. Le CRV doit permettre de ramener
ciel où cet astre atteint sa plus grande hau-
six astronautes en cas d'urgence, à partir de teur. 2. Ce point lui-même.
2003. Un démonstrateur, le X-38, est en culminer v.i. Atteindre sa plus grande hau-
construction sous la responsabilité de la teur sur l'horizon, en parlant d'un astre. Les
NASA. étoiles culminent lors de leur passage supé-
rieur au méridien*.
Crv. Abréviation de Corvus, désignant la
constellation du Corbeau. Curtis (Heber Doust), astronome améri-
cain (Muskegan, Michigan, 1872 - Ann Ar-
c r y o s t a t n.m. Dispositif servant à main- bor, Michigan, 1942).
tenir à très basse température (quelques Il a publié en 1918 le premier atlas de nébu-
kelvins) un équipement, par exemple les leuses planétaires. Lors d'un débat resté cé-
détecteurs et le télescope d'un satellite d'as- lèbre, en 1920, il s'opposa à H. Shapiey*,
tronomie infrarouge. contestant son estimation du diamètre de la
Galaxie et présentant des arguments fondés
cryotechnique (du grec kruos, froid). 1. sur l'observation de certaines novae pour
n i . Ensemble des techniques, des phéno- défendre l'hypothèse (qui devait se révéler
mènes et des propriétés qui mettent en jeu exacte) de la nature extragalactique des né-
de basses températures, souvent inférieures buleuses spirales.
à la température d'ébullition de l'oxygène
(- 183° C, soit 90 K). À distinguer de la C X O . Sigle de Chandra X-ray Observa-
cryogénie, science et technique de la pro- tory.
duction du froid. 2. adj. Qui met en oeuvre
la cryotechnique (exemple : l'étage cryo- cycle dominical (ou solaire). Période de
technique d'un lanceur) ou qui est élaboré et 28 ans au terme de laquelle l'année recom-
stocké à basse température (l'oxygène et mence par le même jour de la semaine. C'est
l'hydrogène liquides sont des ergols ctyo- l'un des éléments du comput* ecclésiasti-
techniques). que.

CTIO. Sigle de Cerro Tololo Interamerican cycle lunaire (ou de Méton). Période de
Observatory. Cerro Tololo (observatoire 235 lunaisons imaginée au ve s. av. J.-C. par
interaméricain de) l'astronome athénien Méton et adoptée en
Grèce en 432 av. J.-C. pour mettre en accord
C T V (sigle de l'angl. Crew Transport Vehicle, l'année solaire et l'année lunaire.
véhicule de transport d'équipage). Projet de ENCYCL. Cette période représente pratique-
capsule récupérable pour le transport ment l'équivalent de 19 années de 365,25 j.
d'équipages et de fret entre la Terre et la Au terme d'un cycle, les phases de la Lune
Station spatiale internationale. se reproduisent aux mêmes dates.
117 Cyrano de Bergerac

Cyclone. Lanceur russe, à deux ou trois un trou noir, et l'étoile variable particulière P
étages, à propergol liquide. Cygni*.
ENCYCL. Pesant 185 t au décollage, il peut pla-
cer environ 3 t en orbite basse. C'est, avec Cygnus (-i). Nom latin de la constellation
Zénith*, le seul lanceur russe transporté et du Cygne (abrév. Cyg).
érigé sur son aire de lancement de façon
totalement automatique. De 1966 à 1998, Cygnus A. Radiosource la plus intense de
environ 250 exemplaires de Cyclone ont été la constellation du Cygne et l'une des plus
lancés de Plessetsk. intenses du ciel.
ENCYCL. Cette radiosource est associée à une
Cyg. Abréviation de Cygnus, désignant la galaxie elliptique géante, identifiée en 1953,
constellation du Cygne. qui constitue le prototype des radioga-
laxies*. Elle comprend deux lobes d'émis-
Cygne (Boucle du). Vaste nébuleuse fi- sion disposés symétriquement par rapport à
lamenteuse en forme d'anneau incomplet, la galaxie et qui s'étendent au total sur une
observable dans la constellation du Cygne. distance d'environ 300 000 années de lu-
ENCYCL. Elle se situe à une distance d'environ mière. L'énergie associée est de 1053 joules
2 500 années de lumière. Son diamètre appa- environ, soit 10 millions de fois plus intense
rent est voisin de 3°, ce qui, compte tenu de que celle correspondant au rayonnement ra-
sa distance, correspond à un diamètre réel dioélectrique d'une galaxie ordinaire.
de quelque 100 années de lumière. C'est une
source de rayonnement radioélectrique dont Cygnus X - 1 . Source intense de rayonne-
les émissions indiquent qu'il s'agit d'un reste ment X, découverte en 1965 dans la constel-
de supernova. L'explosion qui l'a engendrée lation du Cygne.
se serait produite il y a 30 000 ans environ. ENCYCL. C'est aujourd'hui le meilleur candi-
La célèbre nébuleuse de la Dentelle* est une dat au titre de trou* noir stellaire. On a pu
portion de cette immense structure. établir, en effet, qu'elle est associée à une
étoile géante bleue, HDE 226868, distante
Cygne (en latin Cygnus, -t). Constellation de 6 600 années de lumière, dont la masse
boréale. vaut 20 fois celle du Soleil. Or, cette étoile
ENCYCL. Ses étoiles principales dessinent dans
est l'une des composantes d'un système bi-
la Voie lactée une grande croix (appelée par- naire : sa période orbitale de 5,6 j suggère
fois Croix du Nord). Ses deux étoiles les plus qu'elle possède un compagnon invisible de
brillantes sont Deneb* et Albireo*, qui cons- masse égale à 10 fois celle du Soleil, donc
tituent respectivement la tête et le pied de la trop massive pour être une étoile à neu-
croix. L'étoile 61 Cygni, située à 11,1 années trons. En outre, l'intensité des émissions de
de lumière, est l'une des étoiles les plus pro- Cygnus X-1 fluctue suivant un rythme infé-
ches du système solaire, et la première dont rieur au millième de seconde, ce qui indique
la parallaxe ait été mesurée (par E Bessel, en que le diamètre de la région émettrice des
1838). Elle possède un mouvement propre rayons X ne dépasse pas 300 km : c'est là un
important : son déplacement dans le ciel at- argument supplémentaire en faveur de l'hy-
teint 5,2" par an. C'est, d'autre part, une pothèse du trou noir.
étoile double dont les composantes ont un
mouvement de rotation perturbé, trahissant Cyrano de B e r g e r a c (Savinien de), écri-
la présence d'un autre astre, invisible, pro- vain français (Paris 1619-1655).
bablement une planète dont la masse est On lui doit deux récits de voyages imaginai-
estimée à 16 fois celle de Jupiter (voir figure). res, Histoire comique des États et Empires de la
La constellation, située dans une région du Lune (1657) et Histoire comique des Etats et
ciel très riche en nébuleuses et en amas stel- Empires du Soleil (1662), dans lesquels il envi-
laires, renferme bien d'autres curiosités, no- sage des procédés variés de propulsion dans
tamment les célèbres nébuleuses Amérique* l'espace, notamment un véhicule « mû par
du Nord et de la Dentelle*. Elle abrite égale- des feux successifs de salpêtre » que l'on
ment plusieurs sources intenses de rayonne- peut regarder comme une préfiguration de
ment X, dont Cygnus X-1*, qui pourrait être la fusée.
d
D (initiale de Diamant). Lettre qui, suivie fectionné l'astrolabe* de manière à le rendre
d'un numéro d'ordre, a servi à désigner une insensible aux erreurs inhérentes à l'obser-
dizaine de satellites français mis sur orbite vateur (1951).
par des lanceurs Diamant : D1A (— Diapa-
son), D1C ( - D i a d è m e 1), D1D ( - D i a - Danjon (échelle de). Échelle imaginée
dème 2), D2A (—Tournesol), D2B par A. Danjon pour décrire la luminosité
(—Aura), D2B gamma (—Signe 3), D5A résiduelle et la coloration du disque lunaire
(- Pollux) et D5B (— Castor). lors d'une éclipse totale de Lune.
ENCYCL. Cette échelle comporte cinq degrés,
D (raies). Ensemble de deux raies intenses notés de 0 à 4 :
très voisines du spectre du sodium, dans le - 0 : éclipse très sombre, Lune à peu près
jaune, à 589,0 et 589,6 nanomètres de lon- invisible, surtout au milieu de la totalité ;
gueur d'onde. J. von Fraunhofer* avait dési- - 1 : éclipse sombre, grise ou brunâtre ; dé-
gné par des lettres les principales raies d'ab- tails lunaires difficiles à discerner ;
sorption qu'il avait identifiées dans le - 2 : éclipse rouge sombre ou rouille, avec, le
spectre solaire, et il s'agit là d'un vestige de plus souvent, une tache très sombre au cen-
cette notation. tre de l'ombre ; zone extérieure assez claire ;
- 3 : éclipse rouge brique ; ombre souvent
Dactyle (du nom des Dactyles, divinités bordée d'une zone grise ou jaune assez
secondaires de la mythologie grecque cen- clair ;
sées vivre sur le mont Ida). Satellite de l'as- - 4 : éclipse rouge cuivre ou orangé très
téroïde Ida*, découvert sur des photogra- clair; zone extérieure bleuâtre très lumi-
phies prises en 1993 par la sonde américaine neuse.
Galileo. Dimensions : 1,6 x 1,4 x 1,2 km.
DARA (acronyme de Deutsche Agentur ftir
Daimler-Benz A e r o s p a c e . Nouvelle RAumfahrtangelegenheiten). Agence spatiale
dénomination du consortium aérospatial al- allemande, créée en 1989 et dont le siège est
lemand Deutsche* Aerospace, adoptée de- à Bonn.
puis le 1er janvier 1995.
Darwin (sir George Howard), astronome
Danjon (André), astronome français (Caen et géophysicien britannique (Down 1845 -
1890 - Suresnes 1967). Cambridge 1912).
Directeur de l'Observatoire de Paris de 1945 Second fils du biologiste Charles Darwin, il
à 1963, il a été le principal artisan du renou- s'intéressa à l'origine et à l'évolution du
veau de l'astronomie française après la système solaire, et étudia particulièrement
Seconde Guerre mondiale. Ses principaux les conséquences astronomiques ou géo-
travaux concernent la photométrie, l'enre- physiques des interactions entre la Terre
gistrement des positions d'étoiles, la mesure et la Lune. En 1879, il proposa l'hypo-
des étoiles doubles. En astrométrie, il a per- thèse selon laquelle la Lune serait issue de la
119 débris spatial

Terre primitive, dont elle se serait détachée ENCYCL. Inauguré en 1935, il a été offert à
à une époque où la planète tournait sur elle- l'université de Toronto par M m e Dunlap, en
même beaucoup plus rapidement qu'aujour- souvenir de son mari, un riche avocat pas-
d'hui. sionné d'astronomie, mort en 1928 avant
d'avoir pu soutenir financièrement, comme
DASA, acronyme de Deutsche* Aero-SpAce il en avait l'intention, le projet de construc-
devenu en 1995 Damier Chrysler Aerospace. tion d'un grand télescope défendu par un
professeur d'astronomie de l'université,
Dassault Aviation. Société française de C.A. Chant. Son principal instrument est un
constructions aéronautiques et spatiales. télescope de 1,88 m d'ouverture, le plus
ENCYCL. Ses origines remontent à la fondation grand installé au Canada. Il a fourni d'im-
par Louis Breguet, en 1911, d'une firme dé- portantes contributions à la détermination
nommée « Ateliers d'aviation L. Breguet », des vitesses radiales stellaires ainsi qu'à
rachetée en 1967 par le groupe Marcel Das- l'étude des étoiles variables et des amas glo-
sault fondé en 1945 et fusionnée avec ce- bulaires. L'établissement est utilisé aujour-
lui-ci en 1971 pour constituer la Société ano- d'hui à la fois par des chercheurs et par des
nyme des avions Marcel Dassault-Breguet étudiants, et sert aussi à promouvoir l'astro-
Aviation. Elle a pris son nom actuel en 1990. nomie auprès du public.
Depuis 1981, son capital est contrôlé majo-
ritairement par l'Etat. Dans le domaine de Davida. Astéroïde 511, découvert en 1903
l'Espace, pour lequel elle a créé une Direc- par R.S. Dugan. Demi-grand axe de son or-
tion générale en 1990, elle poursuit de nom- bite : 477 millions de km. Période de révolu-
breuses études de systèmes et de technolo- tion sidérale : 5,70 ans. Diamètre : 320 km.
gies critiques applicables à un avion spatial. C'est l'un des plus gros astéroïdes.
Les domaines étudiés concernent notam-
ment les vitesses hypersoniques, la trajec- Dawes (William Rutter), astronome britan-
toire atmosphérique de rentrée, la sauve- nique (Londres 1799 - Haddenham 1868).
garde des spationautes, les activités Doté d'une excellente acuité visuelle, il se
extravéhiculaires, etc. La Société s'intéresse consacra à l'étude des étoiles doubles et
aussi au marché des microsatellites. Son publia des mesures portant sur quelque
siège est à Paris. 450 étoiles de ce type. En 1850, il fut de-
vancé de peu par W.C. Bond* dans la décou-
Dauphin (en latin Delphinus, -i). Petite verte de l'anneau C de Saturne (anneau de
constellation boréale, à l'est de Pégase. crêpe).
ENCYCL. Dépourvue d'étoiles brillantes, elle
est connue cependant depuis l'Antiquité, en D C - X . Abréviation de Delta Clipper Expéri-
raison de la figure très remarquable formée mental. Delta Clipper
par ses quatre étoiles principales, a, p, 8, et
y, de magnitude voisine de 4 : celles-ci des- De revolutionibus orbium cceles-
sinent un losange dont la grande diagonale tium. Ouvrage publié en 1543 dans lequel
est orientée sensiblement est-ouest, perpen- l'astronome polonais N. Copernic* expose
diculairement à la ligne formée par les étoi- sa conception héliocentrique de l'Univers.
les P-a-y de l'Aigle, situées sur sa droite.
L'étoile y Del est une étoile double, dont les débit n.m. Pour un moteur-fusée, quantité
composantes, de magnitudes 4,5 et 5,5, d'ergols consommée chaque seconde.
écartées de 10", respectivement orange et ENCYCL. Voici deux exemples de valeur
bleu-vert, sont facilement séparables avec concernant les moteurs cryotechniques
une lunette d'amateur. d'Ariane : plus de 14 kg/s pour le HM7 du
troisième étage (versions 1 à 4) et près de
David Dunlap (observatoire). Obser- 250 kg/s pour le Vulcain de la version
vatoire de l'université de Toronto, au Ca- Ariane 5.
nada, à 25 km environ au N. du centre de la
ville. débris spatial (ou orbital). Objet rési-
décalage spectral 120

duaire d'une mission spatiale, se trouvant porte d'en tenir compte et de veiller à ne pas
sur orbite. l'accentuer si l'on souhaite développer, en
ENCYCL. L'activité spatiale au voisinage de la toute sécurité, les activités humaines dans
Terre est génératrice de nombreux résidus, l'espace au voisinage de la Terre. Dans l'état
de dimensions variées, dont le nombre croît actuel des techniques, il n'existe aucun
depuis 1957. Leur origine est diverse : moyen de débarrasser l'espace de ces in-
- satellites artificiels hors service mais aussi nombrables détritus. Port heureusement, la
multiples débris provenant de leur explo- nature s'en charge en partie : depuis 1957,
sion (accidentelle ou intentionnelle lors des près de 14 000 objets de plus de 10 cm -
essais d'armes antisatellites) ou de leur dé- dont environ 2 000 satellites - se sont désin-
gradation (fragments de protection thermi- tégrés en rentrant dans l'atmosphère ter-
que, cellules solaires, éclats de peinture, restre. Mais le processus est lent puis-
etc.) ; que l'espérance de vie d'un objet gravitant
- étages supérieurs de lanceurs ou morceaux vers 800 km d'altitude (là où la densité des
produits par centaines par leur explosion débris semble maximale) est de quelques
accidentelle (assez fréquente) ; siècles.
- équipements divers éjectés après utilisa- En fait, les objets les plus préoccupants ne
tion (sangles, mécanismes de déploiement, sont pas nécessairement les plus volumi-
gaines protectrices,...) ou perdus par les spa- neux : on en connaît la trajectoire et un vais-
tionautes lors d'activités extravéhiculaires seau spatial peut manœuvrer pour les éviter.
(par exemple, un outil ou un boulon lâché Par contre, les résidus difficilement repéra-
par inadvertance). bles sont plus redoutables : pour le moment,
À la fin de 1998, grâce aux radars du NO- on doit se contenter d'en estimer les caracté-
RAD* (capables de repérer des objets d'envi- ristiques (dimensions et répartition) afin
ron 10 cm jusqu'à 1 000 km de distance et d'équiper les vaisseaux spatiaux de blindage
de 1 m jusqu'à 36 000 km), la NASA avait ou de bouclier protecteur suffisamment effi-
répertorié et suivait environ 8 500 « objets » caces.
en orbite terrestre représentant une masse RETOMBÉES SUR TERRE. Des estimations statisti-
totale estimée à plus de 2 000 t : 6 % étaient ques font apparaître qu'en moyenne un dé-
des satellites en activité, 22 % des satellites bris spatial « détectable » rentre, chaque se-
inactifs, 17 % des étages supérieurs, 13 % maine, dans l'atmosphère terrestre et s'y
des débris opérationnels et 42 % des frag- désintègre en général totalement. Néan-
ments. Mais beaucoup d'autres débris, plus moins, dans le cas d'objets de dimensions
petits et plus nombreux, demeurent indétec- ou de masse élevées ou transportant des
tables : les estimations font état de plus de substances radioactives, la retombée sur le
100 000 objets mesurant plus d'un centimè- sol de fragments peut constituer une me-
tre et de centaines de milliers d'autres de nace pour les populations ainsi que l'ont
dimensions millimétriques. Ces débris re- montré les rentrées incontrôlées du satellite
présentent un danger potentiel réel pour les Cosmos 954 au-dessus du Canada (janvier
satellites, automatiques et habités, et pour 1978), du laboratoire Skylab au-dessus de
les hommes qui évoluent en orbite. En rai- l'Australie (juillet 1979) ou de Saliout 7 au-
son de leur vitesse élevée, ils peuvent deve- dessus de l'Amérique du Sud (février 1991).
nir de redoutables projectiles susceptibles D'où l'importance du travail assuré par les
de perforer le scaphandre d'un spationaute réseaux de surveillance des débris spatiaux
ou d'endommager gravement un véhicule pour informer les pays menacés et leur per-
spatial : à 10 km/s, une poussière de 3 mm mettre de prendre les mesures de protection
possède la même énergie cinétique (donc le civile appropriées.
même pouvoir destructeur) qu'une boule de
bowling projetée à 100 km/h. décalage spectral. Ecart entre la position
Divers incidents, jusqu'à présent mineurs, en longueur d'onde des raies d'un élément
prouvent que cette crainte est fondée. La dans le spectre d'un astre et leur position
prise de conscience de ce phénomène de dans un spectre de référence obtenu sur la
« pollution spatiale » est récente, mais il im- Terre.
121 déférent

ENCYCL. On parle de décalage vers le rouge ou données équatoriales permettant de repérer


vers le bleu suivant que les raies observées un point sur la sphère céleste, l'autre étant
sont déplacées vers les longueurs d'onde l'ascension* droite. 2. Angle formé par le
plus grandes ou plus courtes. méridien magnétique et le méridien géogra-
Il peut s'agir d'un effet Doppler*-Fizeau ou phique en un point de la surface terrestre.
d'un décalage gravitationnel*. C'est l'un des deux angles utilisés pour défi-
Dans les modèles cosmologiques relativis- nir la direction du champ magnétique ter-
tes, un univers en expansion implique né- restre, l'autre étant l'inclinaison*.
cessairement un décalage vers le rouge du
spectre des galaxies lointaines. déclinant adj. Caractérise un cadran so-
Certains objets extragalactiques (galaxies, laire vertical dont le plan s'écarte du plan
quasars*) semblent liés physiquement (des perpendiculaire à la direction nord-sud.
ponts de matière sont visibles sur les photo-
graphies), ce qui suggère qu'ils sont situés décollage n.m. Départ d'un véhicule spa-
à la même distance, et présentent cepen- tial de sa base de lancement.
dant des décalages spectraux différents. On
parle alors de décalages spectraux « anor- décours n.m. Période comprise entre la
maux ». pleine lune et la nouvelle lune, durant la-
quelle la fraction éclairée du disque lunaire
décélération n.f. Accélération négative. vue de la Terre décroît, SYN. : lune descen-
dante.
décélération ( p a r a m è t r e de). Nom-
bre qui mesure le ralentissement du taux Deep Space. Famille de sondes automati-
d'expansion* de l'Univers sous l'effet de l'at- ques américaines s'inscrivant dans le pro-
traction gravitationnelle mutuelle des mas- gramme New Millenium de la NASA et
ses que celui-ci renferme. destinées à tester différentes innovations
ENCYCL. Selon que ce paramètre est inférieur, technologiques.
égal ou supérieur à 0,5, l'Univers est ouvert ENCYCL. Deep Space 1 est une sonde lancée
(à expansion perpétuelle), plat (à expansion en octobre 1998, premier engin spatial à
perpétuelle), mais de plus en plus lente) ou propulsion ionique. Placée en orbite autour
fermé (son expansion sera stoppée et suivie du Soleil, elle doit, après une modifica-
d'une phase de contraction). Sa valeur est tion de sa trajectoire, survoler l'astéroïde
liée à la densité de matière de l'Univers. 1992 KD qui coupe l'orbite de Mars et dont
-» densité critique l'orbite est fortement inclinée sur l'éclip-
tique.
déclinaison ( a x e de). L'un des deux axes Deep Space 2 est constituée des petits péné-
autour desquels peut tourner un instrument trateurs embarqués à bord de la sonde Mars
d'observation astronomique à monture Polar Lander, lancée en janvier 1999.
équatoriale (l'autre étant l'axe polaire). Deep Space 3, dont le lancement est prévu
BICYCL. Le mouvement autour de cet axe per- vers 2001, comprendra trois satellites placés
met à l'instrument d'être dirigé vers des en orbite autour du Soleil de manière à for-
points de différentes déclinaisons pour une mer un triangle équilatéral stable de quel-
ascension droite donnée. La déclinaison du ques centaines de mètres de côté, leurs dis-
point vers lequel l'instrument est braqué à tances mutuelles étant mesurées de façon
un instant donné est indiquée par un cercle très précise à l'aide de lasers ; l'ensemble
ou un disque gradué, appelé le cercle de décli- doit former un interféromètre optique four-
waison, fixé à la monture équatoriale. nissant des images dont la résolution attein-
dra lmilliseconde d'arc (ce qui permettrait
déclinaison n.f. 1. Distance angulaire d'un de distinguer, par exemple, les feux d'un
point de la sphère céleste au plan de l'équa- camion circulant sur la Lune).
teur céleste, comptée à partir de ce plan, de
Oà 90°, positivement vers le nord, négative- déférent n.m. Dans le système du monde
ment vers le sud. C'est l'une des deux coor- géocentrique de Ptolémée, cercle décrit
défilement 122

autour de la Terre par le centre de l'épicycle En rotation synchrone autour de Mars, il


d'une planète. On dit aussi cercle déférent. présente toujours la même face à la planète,
vers laquelle son grand axe reste constam-
défilement n.m. —satellite à défile- ment dirigé. Il s'agit vraisemblablement
ment d'un astéroïde capturé par l'attraction de
Mars. — Phobos
dégazage n.m. Libération de gaz d'un ma-
tériau provoquée par une modification in- Del. Abréviation de Delphinus, désignant la
tentionnelle des conditions d'environne- constellation du Dauphin.
ment.
Delambre (le chevalier Jean-Baptiste Jo-
d é g a z e m e n t n.m. Libération spontanée seph), astronome et géodésien français
de gaz d'un matériau, à la suite d'une modi- (Amiens 1749 - Paris 1822). Élève de La-
fication des conditions d'environnement lande, il s'est illustré en mécanique céleste
(abaissement de la pression, élévation de la par des Tables de Jupiter et de Saturne (1789) et
température, etc.) ou sous l'effet du vieillis- une théorie d'Uranus. Après qu'eut été déci-
sement naturel. dée l'instauration du système métrique
(dont l'étalon de longueur devait être la dix
dégénéré, e adj. Se dit de la matière extrê- millionième partie du quart du méridien ter-
mement dense, réduite à l'état de gaz de restre), il participa avec Méchain à la campa-
particules, où la pression usuelle, due à l'agi- gne géodésique destinée à effectuer une
tation thermique, est négligeable devant la nouvelle mesure de l'arc de méridien com-
pression d'origine quantique, et des étoiles pris entre Dunkerque et Barcelone, et fut
constituées de cette matière. chargé plus spécialement de la section com-
ENCYCL. Les étoiles parvenues au stade ultime prise entre Dunkerque et Rodez. Cette
de leur évolution sont constituées de ma- lourde entreprise, plusieurs fois interrom-
tière dégénérée : gaz d'électrons libres dans pue en raison des troubles de la Révo-
le cas des naines blanches, gaz de neutrons lution, ne fut achevée qu'en 1799. De 1804
libres dans le cas des étoiles à neutrons. Les à sa mort, Delambre fut directeur de
propriétés thermodynamiques de la matière l'Observatoire de Paris. Il écrivit une monu-
dégénérée sont très différentes de celles qui mentale Histoire de l'astronomie, publiée de
sont prévues par la thermodynamique clas- 1817 à 1827, qui demeure un ouvrage de
sique. référence.

dégradation d'une orbite. Diminution Delaunay (Charles-Eugène), astronome


progressive de l'altitude d'un satellite causée français (Lusigny-sur-Barse, Aube, 1816 -
par le frottement atmosphérique. Cherbourg 1872).
Sa vocation astronomique naquit à la lecture
Deimos (mot grec signifiant épouvante). Sa- des œuvres de Laplace, qu'il reçut comme
tellite de Mars, découvert en 1877 par prix en tant que major de sortie de l'École
l'Américain Asaph Hall. Demi-grand axe de polytechnique. De 1845 à sa mort, il se
son orbite : 23 460 km. Période de révolu- consacra à' l'étude du mouvement de la
tion sidérale : 1,262 j, soit 30 h 18 min. Dia- Lune ; il en élabora une théorie, dont de
mètre : 15,6 x 10,2 km. Densité moyenne : nombreux éléments sont encore utilisés
1,8. aujourd'hui pour l'étude du mouvement des
ENCYCL. Les engins spatiaux Mariner 9 en satellites artificiels. Il devint directeur de
1971-72, puis Viking Orbiter 1 et Viking l'Observatoire de Paris en 1870, à la suite du
Orbiter 2 à partir de 1976 ont révélé ses renvoi de Le Verrier.
caractéristiques physiques. C'est un bloc ro-
cheux de forme irrégulière, dont la surface, Delisle (Joseph Nicolas), astronome fran-
très sombre (albédo voisin de 0,06), apparaît çais (Paris 1688-1768).
saturée de cratères, partiellement oblitérés Il passa plus de vingt ans en Russie, où il
pour la plupart. fonda l'observatoire ae Saint-Pétersbourg. À
123 Deneb

son retour en France, il fut nommé profes- depuis 1989 de deux nouveaux modèles,
seur au Collège de France et astronome de la formant la gamme Delta 2 : la fusée Delta
Marine. Lalande* fut son élève. Il a été le 6925 et la fusée Delta 7925, capables respec-
premier à exposer une méthode correcte tivement de lancer 1 450 kg et 1 820 kg en
pour déterminer les coordonnées héliocen- orbite de transfert géostationnaire ou 4 t et
triques des taches solaires (1738). 4,5 t en orbite basse à 185 km d'altitude. La
dernière née et la plus puissante fusée de la
Delphinus (-i). Nom latin de la constella- famille, Delta 3 - dotée d'un deuxième étage
tion du Dauphin (abrév. Del). cryotechnique et capable de mettre jusqu'à
3,8 t en orbite de transfert géostationnaire -
Delta. Lanceurs spatiaux américains. a explosé le 27 août 1998, lors de son pre-
ENCYCL. Primitivement conçu à partir du mis- mier vol commercial.
sile balistique à moyenne portée Thor de
l'US Air Force et des étages supérieurs de la Delta Clipper Expérimental (DC-
fusée Vanguard, le lanceur Delta a été cons- X ) . Lanceur expérimental américain, mo-
truit, de 1960 à 1982, en 34 versions diffé- noétage, réutilisable, à décollage et atterris-
rentes, grâce auxquelles sa capacité de lan- sage verticaux, développé par la firme
cement est passée de 45 kg à 1 312 kg. Cet McDonnell Douglas.
accroissement spectaculaire de performance ENCYCL. Le premier essai, réussi, d'un modèle
a été rendu possible en grande partie par réduit de ce lanceur révolutionnaire a eu lieu
une structure très évolutive qui a permis de le 18 août 1993, dans le désert de White
remplacer successivement, à moindres frais, Sands, au Nouveau-Mexique (Etats-Unis).
tous les éléments du lanceur par de nou- En moins d'une minute, l'engin, haut de
veaux éléments déjà éprouvés sur d'autres 12,8 m, pesant 18,9 t et propulsé par quatre
véhicules spatiaux, automatiques ou pilotés. moteurs cryotechniques, s'est élevé à 45 m,
Le lanceur Delta a pu ainsi être adapté à la puis déporté de 105 m et est revenu se poser
demande du marché des lancements spa- au sol. D'autres essais ont suivi afin de tes-
tiaux et à la croissance de la masse des char- ter l'aptitude de ce prototype à regagner sa
ges utiles, ce qui lui a valu d'être le lanceur plate-forme de lancement après une ascen-
américain le plus utilisé des années 1960 et sion et un déport latéral de plusieurs centai-
1970. Il a été associé à quelques « premiè- nes de mètres. Lors de son 4e vol, le 20 juin
res », tels les lancements du premier satellite 1994, le lanceur a atteint l'altitude de 450 m
géostationnaire, Syncom 3, en 1964, du pre- et a ensuite poursuivi son ascension jus-
mier satellite Intelsat, Early Bird, en 1965, de qu'à 780 m, en effectuant un déplacement
plusieurs satellites de la série Explorer, des latéral de 315 m. Une semaine plus tard, lors
sondes interplanétaires Pioneer, etc. Il a de son 5e essai, la fusée a réussi à se poser
aussi contribué au développement de l'Eu- après 78 s de vol, après que l'explosion
rope spatiale en permettant de lancer les d'une canalisation remplie d'hydrogène li-
satellites de l'ESRO et certains satellites de quide eut endommagé sa cellule en fibres de
l'ESA, avant la mise en service du lanceur carbone.
Ariane. Son taux de réussite a été exception-
nel, puisqu'on n'a enregistré que 11 échecs demi-grand axe. L'un des éléments
sur 177 tirs. Malgré l'évolution du lanceur, d'une orbite elliptique, égal à la moitié du
son architecture est restée quasi identique, grand axe de l'ellipse.
avec un premier étage à ergols liquides (oxy-
gène et kérosène), un deuxième étage à er- d é m o n s t r a t e u r n.m. Prototype de véhi-
gols liquides stockables surmonté par la case cule spatial destiné à en démontrer la faisa-
à équipements et, lorsque la mission l'exi- bilité et à servir de moyen d'essai.
geait, un troisième étage à poudre. Arrêtée à
k suite de la décision de la NASA de privilé-
Deneb (de l'arabe al-dhanab al-dajajah, la
gier l'utilisation de la navette spatiale, la
queue de la poule, d'après une représenta-
production de lanceurs Delta a repris à la fin
tion ancienne de la constellation). Etoile a
des années 80, avec la commercialisation
du Cygne. Magnitude apparente visuelle :
Deneb Kaitos 124

1,3. Type spectral : A2. Distance : env. 3 000 spatial, perte de l'atmosphère artificielle qui
années de lumière. Rayon : 145 fois celui du est indispensable à la vie de l'équipage.
Soleil. ENCYCL. Une dépressurisation soudaine peut
avoir des conséquences mortelles comme ce
Deneb Kaitos (d'une locution arabe signi- fut le cas, en juin 1971, pour les trois cosmo-
nautes de Soyouz 11, peu avant leur atterris-
fiant la queue de la baleine). Étoile (3 de la sage. Depuis cette date, et pour se prémunir
Baleine. Magnitude apparente visuelle : 2,0. contre un tel risque, tous les occupants des
Type spectral : KO. Distance : 96 années de capsules Soyouz revêtent systématique-
lumière. On l'appelle aussi Diphda. ment leur scaphandre pour le lancement et
lors du retour sur Terre.
Denebola (de l'arabe al-dhanab alasad, la
queue du Lion, par allusion à sa position
dans la constellation). Étoile p du Lion. Ma- dérive n.f. Variation de la fréquence d'un
gnitude apparente visuelle : 2,1. Type spec- signal radioélectrique observée lorsqu'un
tral : A2. Distance : 36 années de lumière. émetteur et un récepteur se rapprochent ou
s'éloignent l'un de l'autre.
densité (théorie des ondes de) — on- ENCYCL. L'effet Doppler permet de calculer la
des de densité position du récepteur dès lors que la posi-
tion et la fréquence de l'émetteur sont
densité critique. En cosmologie, densité connues. Ce phénomène naturel est à la
de matière minimale qui permet à la gravita- base des mesures réalisées par certains sys-
tion de stopper l'expansion de l'Univers. Sa tèmes spatiaux de localisation (comme Ar-
valeur est comprise entre 10~29 et 2-10"29 gos et DORIS) ou de navigation (comme
g-cm"3, ce qui correspond à peu près à trois Transit).
atomes d'hydrogène par mètre cube.
d é s a m a r r a g e n.m. Séparation d'engins
densité de flux. Quantité d'énergie d'un spatiaux dans l'espace.
faisceau de rayonnement reçue sur une aire
unité disposée perpendiculairement au fais- Desdemona. Satellite d'Uranus (n° X),
ceau pendant une unité de temps. En ra- découvert en 1986 par la sonde américaine
dioastronomie, la densité de flux, mesurée Voyager 2. Demi-grand axe de son orbite :
en janskys (Jy), est la quantité d'énergie re- 62 700 km. Période de révolution sidérale :
çue d'une radiosource par unité d'aire de 11 h 22 min. Diamètre : ~ 58 km.
détecteur et par unité de fréquence.
Deslandres (Henri), astronome français
densité de matière. Expression utilisée (Paris 1853-1948).
en cosmologie pour désigner la masse volu- Il fut appelé, en 1889, par l'amiral Mouchez,
mique de l'Univers. à l'Observatoire de Paris, pour introduire
l'astrophysique dans cet établissement,
densité n.f. 1. Pour un gaz, rapport de la voué jusque-là à la mécanique céleste et à
masse d'un volume de ce gaz à la masse l'astronomie de position. Responsable d'un
d'air qui occupe le même volume à même service de spectroscopie astronomique créé
température et à même pression. 2. Pour un pour lui, il s'y distingua rapidement, inven-
solide ou un liquide, rapport de la masse de tant, indépendamment de l'Américain
corps à la masse d'eau occupant le même G. Haie, le spectrohéliographe*, pour la
volume à la température de 4°C. photographie des spectres du Soleil. En
1877, il rejoignit l'observatoire de Meudon,
Dentelle (nébuleuse de la). Nébuleuse fondé l'année précédente, pour y seconder
filamenteuse observable dans la constella- le directeur, Janssen, auquel il succéda en
tion du Cygne. Elle forme une partie de la 1907. Puis, après la réunion administrative
Boucle du Cygne*. des observatoires de Meudon et de Paris, il
assura, de 1927 à 1929, la direction du nou-
dépressurisation n.f. Dans un vaisseau vel établissement ainsi créé.
125 Diamant

Outre le spectrohéliographe, il a inventé la Motoren und Turbinen Union (MTU) et Te-


table équatoriale, qui permet d'installer côte lefunken Systemtechnik.
à côte plusieurs appareils astronomiques à ENCYCL. Il comprend quatre divisions : avi-
monture équatoriale. Il est aussi le premier à ons, systèmes spatiaux, systèmes de dé-
avoir prévu, dès le début du siècle, l'exis- fense, systèmes de propulsion. Son siège est
tence du rayonnement radioélectrique du à Munich. Il emploie 75 000 personnes et
Soleil, qui n'a été détecté qu'en 1942. son chiffre d'affaires annuel est d'environ
60 milliards de francs. Depuis 1995, il a pris
Deslandres. Cirque lunaire, sur le bord le nom de Daimler Chrysler Aerospace.
méridional de la mer des Pluies.
ENCYCL. Coordonnées : 5° O., 32° S. Diamè- DFS Kopernikus. Satellites allemands de
tre : 234 km. Plusieurs cratères (Regiomon- télécommunications.
tanus, Lexell, etc.) chevauchent ses rem- ENCYCL. D'une masse en orbite de 815 kg,
parts. Il inclut le cratère Hell (33 km de DFS Kopernikus 1 et DFS Kopernikus 2 ont
diamètre). été lancés par des fusées Ariane 4, le premier
en 1989, le second en 1990, et mis à poste
désorbitation n.f. Manœuvre consistant sur l'orbite géostationnaire, respectivement
à faire quitter à un engin spatial l'orbite qu'il par 23,5° E, et 28,5° E.
décrit autour d'un astre en vue de le diriger
vers un point donné de la surface de cet DFVLR. Sigle de Deutsche Forschungs und
astre ou de provoquer sa chute. Le verbe Versuchsanstalt fur Luft und Raumfahrt, Office
correspondant est désorbiter. allemand de recherches aéronautiques et
spatiales. -* DLR
Despina. Satellite de Neptune (n° V), dé-
couvert en 1989 par la sonde américaine Diabolo (nébuleuse du). Nébuleuse
Voyager 2. Demi-grand axe de son orbite : planétaire M 27, dans la constellation du
52 500 km. Période de révolution sidérale : Petit Renard. Distance : 720 années de lu-
8 h 10 min. Diamètre : 150 km. mière.

d e s s e r t e (d'une station orbitale) ni. Diadème. Nom donné à deux satellites


Ensemble des services de transport (d'hom- français de géodésie mis sur orbite en 1967
mes ou de matériel) pouvant être assurés, de par les lanceurs Diamant A.
façon répétitive, entre la Terre et une station Lancé le 8 février, Diadème 1 (ou D1C) a
en orbite, dite desservable. cessé de fonctionner le 2 janvier 1970. Lancé
le 15 février, Diadème 2 (ou D1D) a cessé de
d é t e c t e u r n.m. Dispositif destiné à déce- fonctionner le 5 avril 1967. Ce sont les deux
ler k présence d'un phénomène et éventuel- derniers satellites lancés de la base algé-
lement à mesurer celui-ci. L'Administration rienne d'Hammaguir.
recommande de ne pas utiliser le terme sen-
stur dans cette acception. d i a g r a m m e de Hertzsprung-Russell
-» Hertzsprung-Russell
deutérium n.m. Isotope de l'hydrogène,
de symbole D, dont le noyau atomique est d i a g r a m m e papillon papillon
famé d'un proton et d'un neutron, SYN. :
hydrogène lourd. C'est l'un des éléments chi- Diamant. Programme français de lanceur
•riques qui ont pu être fabriqués dans les spatial léger, le premier développé en Eu-
premières minutes après le Big* Bang. rope.
ENCYCL. Les douze exemplaires utilisés ont
Deutsche A e r o s p a c e . Consortium in- permis à la France, d'une part, de devenir, le
dustriel aérospatial allemand formé, en 26 novembre 1965, la troisième puissance
1989, au sein au groupe Daimler-Benz, par spatiale du monde, d'autre part, de placer
le rapprochement de quatre sociétés : Dor- sur orbite douze satellites en dix ans. Réali-
meç Messerschmitt-Bôlkow-Blohm (MBB), sés pour le CNES par la SEREB (Société pour
Diapason 126

l'étude et la réalisation d'engins balistiques) diergol n.m. Propergol composé de deux


à partir d'étages propulsifs mis au point pour ergols liquides stockés séparément, SYN. :
le programme de vecteurs militaires dit « des biergol.
pierres précieuses » (Topaze, Emeraude, Sa-
phir, etc.), les lanceurs Diamant comprenai- différenciation n.f. Phénomène par le-
ent un premier étage à ergols liquides (pe- quel un astre de composition primitivement
roxyde d'azote et UDMH) surmonté de homogène se stratifié, sous l'effet de la gra-
deux étages à poudre. Masse au décollage : vité, en différentes couches dont la densité
de 20 à 25 t. Hauteur : environ 20 m. Trois augmente avec la profondeur. Ce processus
versions, de capacité croissante, ont succes- explique, en particulier, la structure des pla-
sivement été mises au point : nètes du type de la Terre, formées d'un
- Diamant A, avec un premier étage (Eme- noyau, d'un manteau et d'une croûte.
raude) de 12,61 d'ergols, un deuxième (To-
paze) de 2,2 t de poudre et un troisième de différentiel, elle adj. Se dit d'une rota-
0,64 t de poudre. Quatre exemplaires ont tion qui, à la différence de celle d'un
été lancés d'Hammaguir avec succès de solide, ne s'effectue pas avec une vitesse
1965 à 1967 pour les satellites Astérix, Dia- angulaire identique en tout point de l'astre
pason, Diadème 1 et 2 ; considéré.
- Diamant B, doté d'un premier étage plus ENCYCL. Dans le cas du Soleil et des grosses
volumineux (L-17 emportait 171 d'ergols) et planètes à structure en partie gazeuse (Jupi-
d'un nouveau troisième étage avec 0,681 de ter, Saturne, Uranus...), la rotation différen-
poudre. Cinq exemplaires ont été lancés de tielle se manifeste par une décroissance de la
Kourou (dont deux échecs) entre 1970 et vitesse angulaire de rotation de l'équateur
1973 pour les satellites Wika et Mika (Alle- vers les pôles. Dans le cas de la Galaxie, elle
magne), Péole et Tournesol ; se traduit par une diminution de la vitesse
- Diamant BP4, avec un deuxième étage angulaire de rotation des étoiles autour du
plus puissant (P4, développé pour la force de centre galactique lorsqu'on s'écarte de ce
dissuasion, contenait 4 t de poudre). Trois centre.
exemplaires ont été lancés de Kourou, avec
succès, en 1975, pour les satellites Starlette,
Castor, Pollux et Aura. diffraction n.f. Perturbation que subit la
propagation des ondes (acoustiques, lumi-
Capacité comparative des trois versions
neuses, hertziennes...), lorsqu'elles rencon-
donnée pour une orbite circulaire équato-
trent un obstacle ou une ouverture de di-
riale à 500 km d'altitude : 80 kg pour Dia-
mensions du même ordre de grandeur que
mant A, 120 kg pour Diamant B et 150 kg
leur longueur d'onde.
pour Diamant BP4.
ENCYCL. La diffraction limite les performan-
ces des meilleurs instruments d'optique :
Diapason (alias DIA). Troisième satellite ainsi, l'image d'une source lumineuse ponc-
français, placé en orbite le 17 février 1966, tuelle fournie par une lunette astronomique
depuis Hammaguir (Algérie). ou un télescope n'est jamais un point, mais
ENCYCL- Essentiellement conçu pour expé- une petite tache, appelée tache d'Airy*.
rimenter le lanceur Diamant, Diapason
avait plusieurs objectifs propres : technolo- diffus, e adj. Se dit d'un astre, tel qu'une
gique (étude du comportement global du comète ou un nuage de matière interstel-
satellite) et scientifique (localisation par laire, qui présente un aspect flou, au contour
photographie sur fond d'étoiles et par effet mal défini. Nébuleuse diffuse nébuleuse
Doppler). Il a cessé de fonctionner le 23 jan-
vier 1972.
diffusion n.f. Répartition continue, dans de
nombreuses directions d'un milieu de pro-
dichotomie n.f. Aspect d'un astre du sys- pagation, de l'énergie d'une onde électro-
tème solaire dont la surface éclairée visible magnétique (onde lumineuse, onde hert-
occupe la moitié du disque. zienne) après sa rencontre avec de
127 Discoverer

nombreux obstacles, ou hétérogénéités, dis- Utilisé pour la première fois sur SPOT 4, en
posés au hasard. 1998, le navigateur DIODE a montré qu'il
ENCYCL. La diffusion de la lumière solaire par pouvait fournir, toutes les dix secondes, la
les molécules d'air de l'atmosphère terrestre position du satellite à quelques mètres près.
est responsable de la couleur bleue du ciel et
du virage vers le rouge de cette couleur lors- Dioné B. Nom parfois donné au satellite
que le Soleil est proche de l'horizon. de Saturne n° XII, découvert en 1980, offi-
ciellement dénommé Hélène* en 1985.
digression n.f. Distance angulaire d'un as-
tre (étoile ou planète) à un autre ou à un plan Dioné. Satellite de Saturne (n° IV), décou-
de référence. vert par J.D. Cassini en 1684.
ENCYCL. Le terme s'emploie surtout dans le ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
cas des étoiles circumpolaires*. Une telle 377 420 km. Période de révolution sidérale :
étoile est dite à sa digression maximale lors- 2,736 9 j. Diamètre : 1 120 km. Densité
que le plan vertical passant par l'étoile est moyenne : 1,4.
tangent à la trajectoire de celle-ci sur la ENCYCL. On le présume constitué en majeure
sphère céleste et est perpendiculaire à son partie de glace, avec une certaine quantité
cercle horaire. L'azimut de l'étoile atteint de matériau rocheux qui pourrait être une
alors une valeur maximale (, par rapport à source de chaleur interne. Sa surface, révé-
laquelle elle varie très peu pendant un inter- lée en 1980 par la sonde Voyager 1, pré-
valle de temps appréciable. sente une certaine variété de teintes som-
Pour l'étoile polaire observée sous la lati- bres et claires. On y distingue de grandes
tude de Paris, l'angle (vaut environ 1° 27'. traînées brillantes qui pourraient correspon-
Cet angle ne varie que de 1 minute d'arc en dre à de longues fractures remplies de glace
30 minutes de temps. Cette propriété four- jeune. Les régions plus sombres possèdent
nit l'une des méthodes les plus simples pour de nombreux cratères (atteignant jusqu'à
obtenir un orientement déjà précis, en utili- 100 km de diamètre) et paraissent plus an-
sant des visées sur la Polaire. ciennes.
On emploie quelquefois aussi l'expression
de digression maximale comme synonyme de Diphda. Autre nom de l'étoile Deneb* Kai-
plus grande élongation, pour caractériser la tos.
position d'une planète inférieure lorsque sa
distance angulaire au Soleil, vue de la terre, direct, e adj. Se dit d'un mouvement
atteint sa valeur maximale (voir schéma). qui s'effectue dans le sens N.-O.-S.-E. (sens
inverse du mouvement des aiguilles d'une
Digression montre) autour de la direction du pôle
Nord du système considéré. Le mouve-
ment des planètes autour du Soleil est di-
rect ; on dit aussi qu'il s'effectue dans le sens
direct.

Discoverer. Satellites américains lancés


entre 1958 et 1962 pour mettre au point la
technique de la récupération d'une capsule
spatiale.
ENCYCL. Le premier succès du programme,
qui était aussi la première récupération réus-
sie de l'histoire de l'astronautique, fut ob-
DIODE (sigle de Détermination Immé- tenu le 11 août 1960 avec Discoverer 13. Par
diate d'Orbite par Doris Embarqué). Instru- la suite, les Discoverer furent progressive-
ment français conçu pour être installé à bord ment transformés en satellites de reconnais-
d'un satellite afin de calculer automatique- sance photographique, à mesure que la tech-
ment et instantanément sa trajectoire. nique de la récupération de la capsule était
Discovery 128

de mieux en mieux maîtrisée. Le pro- disque d'accrétion accrétion


gramme Discoverer s'arrêta officiellement
au printemps 1962 après 38 lancements, disque n.m. 1. Surface visible d'un astre,
mais il se poursuivit en fait d'une manière lorsqu'elle apparaît plus ou moins circulaire.
secrète pendant quelques années. Les satel- 2. Composante aplatie d'une galaxie spirale,
lites de reconnaissance Big* Bird utilisés comprenant de la matière interstellaire et
pendant les années 70 sont les descendants des étoiles dites « de population* I ».
directs des Discoverer.
disque protoplanétaire -> protoplané-
Discovery (mot anglais signifiant décou- taire
verte). Programme américain de sondes auto-
matiques engagé au milieu des années 1990 distance n.f. Intervalle qui sépare deux
pour la poursuite de l'exploration du sys- points dans l'espace.
tème solaire. ENCYCL. Les distances astronomiques s'expri-

ENCYCL. Ce programme de la NASA est cons- ment, selon le cas, en unités* astronomiques
titué de missions scientifiques pouvant être (ua), en années* de lumière (al), ou en
réalisées rapidement et au moindre coût. Il parsecs* (pc), avec leurs multiples, le kilo-
comprend notamment une sonde destinée à parsec (kpc) et le mégaparsec (Mpc). Le So-
explorer des astéroïdes (NEAR*), une sonde leil est situé à 8 minutes de lumière, l'étoile
d'exploration de la Lune (Lunar Prospec- la plus proche du système solaire, Proxima*
ter*), un essaim de minisondes pour l'étude Centauri, à 4,25 années de lumière, et le plus
de Vénus (Venus Multiprobe), une sonde lointain objet observé au début de 1985, le
chargée de collecter des poussières cométai- quasar*, dans la constellation du Sculpteur, à
res (Stardust*) et une sonde placée en l'un une distance comprise entre 12 et 16 mil-
des points de Lagrange* du système Terre- liards d'années de lumière.
Lune pour l'étude du vent solaire. A l'intérieur du système solaire, on procède
soit par triangulation (-* parallaxe) ; soit,
pour les planètes voisines, par méthode ra-
Discovery. Nom donné à l'un des orbi- dar (-• radarastronomie) ; soit, pour la
teurs de la navette spatiale américaine, dont Lune, par télémétrie laser.
le premier lancement a eu lieu le 30 août Le procédé fondamental de mesure des dis-
1984. tances stellaires est une méthode géométri-
que, dite « de la parallaxe* ». Elle n'est appli-
discret, è t e adj. Se dit d'une source de cable qu'aux étoiles les plus proches (moins
rayonnement isolée dans le ciel, aux limites de 300 années de lumière), mais c'est la
bien définies. méthode de base qui permet de calibrer tou-
tes les autres méthodes autorisant une péné-
dispersif, ive adj. Se dit d'un milieu, d'une tration beaucoup plus profonde dans l'es-
substance qui disperse la lumière. Pouvoir pace.
dispersif: rapport An/n-1, où An représente DISTANCES EXTRAGALACTIQUES. Toutes les métho-
la variation de l'indice de réfraction de la des utilisées pour déterminer les distances
substance considérée d'une extrémité à d'objets extérieurs de notre Galaxie sont des
l'autre du spectre visible, et n cet indice pour méthodes indirectes. Comme pour les étoi-
les rayons moyens. les les plus lointaines de notre Galaxie, elles
se fondent sur des relations fondamentales,
dispersion n.f. Séparation des composan- ou critères de distance, établies et calibrées
tes spectrales d'un rayonnement électroma- avec des astres de distance connue. Ces cri-
gnétique (lumière visible, en particulier) au tères sont essentiellement de deux types : ils
moyen d'un appareil (prisme, réseau) ou relient soit la luminosité, soit la dimension
sous l'effet de phénomènes naturels. Le phé- géométrique d'un astre donné à un paramè-
nomène est lié à la variation, en fonction de tre qui peut être déterminé par l'observation
la fréquence, de la vitesse de propagation du sans qu'il soit besoin de connaître la dis-
rayonnement. tance. Une fois ce paramètre connu, la dis-
129 distorsion

tance de l'objet étudié se déduit de la mesure 10 mégaparsecs. Au-delà, on doit faire appel
de son éclat apparent ou de son diamètre à des indicateurs secondaires, puis tertiaires,
apparent. étalonnés par les galaxies du Groupe local,
Les indicateurs de distances extragalactiques puis des groupes voisins, mais dont la plus
les plus précis sont ceux qui peuvent être grande portée se paie par une précision
étalonnés à partir d'observations effectuées moindre. Le recours au plus grand nombre
dans notre Galaxie. On les appelle « indica- possible d'indicateurs permet d'améliorer la
teurs primaires ». Ce sont principalement les précision et de réduire les risques d'erreurs
céphéides*, les variables du type RR Lyrae* systématiques.
et les novae*. Parmi les indicateurs secondaires, figurent
La portée des indicateurs primaires reste notamment des amas globulaires, des étoi-
malheureusement limitée aux galaxies les les supergéantes et de vastes nébuleuses
plus proches, celles du Groupe local : les d'hydrogène ionisé (régions H II), intrinsè-
céphéides ne sont observables que jusqu'à quement très brillantes.
4 mégaparsecs, et les novae que jusqu'à

CORRESPONDANCE ENTRE LES DIVERSES UNITÉS DE DISTANCE


UTTLISÉES EN ASTRONOMIE
unité kilomètre unité année de parsec
astronomique lumière
abréviation km ua al pc
kilomètre (km) 1 6,684 587 MO"9 1,057-10~13 3,240 78-10"14
unité astronomique (ua) 149 597 870 1 1,581 3-10"5 4,848 14-10"6
année de lumière (al) 9,460 7-1012 63 241 1 0,306595
parsec (pc) 3,085 68-1013 206 265 3,261 633 1

Quant aux indicateurs tertiaires, ils se fon- nées de lumière environ, on ne dispose plus
dent non plus sur l'observation d'étoiles ou de critère de distance fiable et l'on doit se
de structures individuelles au sein des ga- contenter d'extrapoler la loi de Hubble*,
laxies, mais sur certaines propriétés globales d'où l'importance attachée à la détermina-
ou de structure à grande échelle, telles que le tion de la constante de Hubble, qui fixe la
diamètre ou la luminosité des galaxies. Pour vitesse d'expansion de l'Univers.
les amas de galaxies lointains, on considère,
par exemple, que la magnitude absolue distorsion n.f. Aberration géométrique
moyenne des galaxies les plus brillantes est qui se manifeste par une déformation de
h même dans tous les amas. l'image d'un quadrillage.
Iburles astres les plus lointains (quasars* en ENCYCL. Dans la distorsion en barillet (voir
particulier), au-delà de 500 millions d'an- schéma), les lignes droites ne passant pas

distorsion
en barillet
diurne 130

par l'axe optique ou le centre de l'image Néanmoins, cet instrument n'est pas conçu
sont reproduites avec une concavité dirigée pour l'astrophotographie.
vers ce centre et qui croît avec la distance à
celui-ci ; dans la distorsion en croissant, ou en DOD (sigle de Department Of Defense).
coussinet, les lignes droites ne passant pas par Abréviation désignant le ministère de la Dé-
l'axe optique ou le centre de l'image sont fense des Etats-Unis.
reproduites avec une convexité dirigée vers
ce centre et qui croît avec la distance à ce- Dollfus (Audouin), astronome et aéronaute
lui-ci. français (Paris 1924).
Disciple de B. Lyot* et continuateur de son
diurne adj. Quotidien. Mouvement diurne : œuvre, il est l'auteur de nombreuses décou-
mouvement apparent de rotation de l'en- vertes concernant la Lune et les planètes.
semble du ciel en un jour* sidéral, dû à la
rotation de la Terre autour de son axe. Paral- Dollond (John), opticien anglais (Spital-
laxe diurne -* parallaxe fields, Londres, 1706-1761), d'origine fran-
çaise.
divergent n.m. Dans un moteur-fusée, Après être parvenu, en 1758, à réaliser un
partie aval de la tuyère (en forme de coque- doublet achromatique, il en popularisa l'em-
tier) dans laquelle les gaz poursuivent la ploi comme objectif pour les lunettes astro-
détente amorcée dans le convergent, ce qui nomiques.
accroît leur vitesse d'éjection, donc la pous-
sée du moteur. Dominion (observatoire astrophysi-
que). Observatoire d'astronomie optique
DMSP (sigle de Defense Meteorological Satel- du Canada, situé près de Victoria, en Co-
lites Program, programme de satellites mé- lombie-Britannique.
téorologiques de défense). Famille de satelli- ENCYCL. Fondé par J.S. Plaskett*, il comprend
tes météorologiques militaires de l'US Air notamment un télescope de 1,83 m d'ouver-
Force. ture, mis en service en 1918, et un télescope
ENCYCL. Des satellites DMSP ont joué un de 1,22 m, inauguré en 1962. Il est le siège
rôle important lors de la guerre du Golfe, du Centre canadien de données astronomi-
en 1991. Ils ont aidé à la planification des ques.
opérations militaires, permis d'évaluer cer- II a fourni des contributions importantes à
tains risques particuliers tels que les tempê- l'astronomie stellaire, en particulier dans le
tes de sable et permis de détecter et de sui- domaine des étoiles doubles ou multiples.
vre les fumées des puits de pétrole
incendiés. Dominion (observatoire radioastro-
physique). Observatoire de radioastrono-
dobson n.m. Télescope de type Newton mie du Canada, situé à 20 km au S.-O. de
doté d'une monture altazimutale particu- Penticton, en Colombie-Britannique.
lière inventée vers 1980 par l'Américain ENCYCL. Fondé en 1959, il comprend principa-
John Dobson. lement un radio-interféromètre* à synthèse
ENCYCL. Monté sur une simple plate-forme d'ouverture, formé de sept antennes para-
tournante, robuste, qui assure sa mobilité en boliques de 9 m de diamètre, réparties sur
azimut, ce télescope peut osciller dans le une base est-ouest de 600 m de long; un
plan vertical entre deux tourillons. La mon- radiotélescope parabolique de 26 m de dia-
ture, qui peut être réalisée en contreplaqué, mètre ; et un petit radiotélescope solaire.
est bon marché et facile à construire. Elle est
capable de supporter un instrument de gros Donati (Giovanni Battista), astronome ita-
diamètre, qui devient ainsi aisément trans- lien (Pise 1826 - Florence 1873).
portable et peut être utilisé instantanément Il fut un pionnier de la spectroscopie astro-
sans mise en station préalable. Ces divers nomique et s'illustra par ses travaux sur les
avantages expliquent la faveur croissante du comètes. En 1858, il découvrit une comète
dobson auprès des astronomes amateurs. qui devint très brillante et spectaculaire. En
131 Dôrffel

Effet D o p p l e r - F i z e a u

1864, il obtint le premier spectre d'une co- mouvements internes. En particulier, la me-
mète. Directeur de l'observatoire de Flo- sure des vitesses radiales et des étoiles pro-
rence de 1859 à sa mort, il fut à l'origine de ches, combinée avec les mesures de distance
son transfert à Arcetri (1872). et de mouvement propre, révèle la dynami-
que des étoiles de notre Galaxie, tandis que
Doppler ou Doppler-Fizeau (effet). l'interprétation par un effet Doppler-Fizeau
Phénomène qui se produit lorsqu'une source du décalage systématique vers le rouge des
de vibrations (sons, ultrasons) ou de rayon- raies du spectre des galaxies lointaines est à
nements électromagnétiques (lumière, on- la base des considérations relatives à l'ex-
des radio, etc.) de fréquence donnée est en pansion de l'Univers.
mouvement par rapport à un observateur et L'effet Doppler permet de calculer la posi-
qui se traduit pour celui-ci par une modifica- tion du récepteur dès lors que la position et
tion de la fréquence perçue. la fréquence de l'émetteur sont connues. Ce
ENCYCL. C'est ainsi que le son de l'avertisseur phénomène naturel est à la base des mesu-
d'une locomotive ou d'une automobile pa- res réalisées par certains systèmes spatiaux
raît plus aigu quand celle-ci s'approche, plus de localisation (comme Argos et DORIS) ou
grave quand elle s'éloigne ou encore que la de navigation (comme Transit).
lumière reçue d'une source qui s'éloigne est
décalée vers le rouge. En physique non rela- Dor. Abréviation de Dorado, désignant la
tiviste (cas du son et, pour les faibles vites- constellation de la Dorade.
ses V0 de l'observateur O et de Vs de la
source S par rapport à la vitesse de la lu- D o r a d e (en latin Dorado, -us). Constella-
mière, des ondes électromagnétiques), la tion australe.
fréquence perçue v' est donnée par : v' = v x ENCYCL. Elle a été introduite par J. Bayer dans

c + VD cos ct0/c + Vs cos as son Uranometria, en 1603. Son étoile princi-


où c est la vitesse de propagation de l'onde pale, (Dor, est de magnitude 3,5. Sa partie
et aD et as les angles que font Vc et Vs avec la méridionale est occupée parle Grand Nuage
droite orientée OS. En physique relativiste, de Magellan*, qui renferme notamment la
l'effet Doppler-Fizeau pour les ondes élec- plus grande nébuleuse diffuse connue, la
tromagnétiques (c est alors la vitesse de la nébuleuse de la Tarentule*, et l'étoile super-
lumière) est donné par : géante S Dor.
v' = v x c2 - Vr2/c + Vr cos ar
Dorado (-us). Nom latin de la constella-
où Vr = Vs - VQ est la vitesse relative et Vr
l'angle que fait Vr avec OS. tion de la Dorade (abrév Dor).
L'effet Doppler-Fizeau revêt une importance Dôrffel (Georg Samuel), astronome alle-
fondamentale en astrophysique. La mesure mand (Plauen, Saxe, 1643 - Weida 1688).
du décalage des raies spectrales d'un astre Il s'est particulièrement intéressé aux comè-
par rapport à un spectre de référence obtenu tes et a fait progresser l'étude de leur mou-
sur la Terre permet, par application de la vement en considérant le premier, en 1681,
relation précédente, de déterminer la vitesse qu'elles décrivent des paraboles ayant le
radiale d'ensemble de l'astre et d'étudier ses centre du Soleil pour foyer.
DORIS 132

DORIS (sigle de Détermination d'Orbite Étoile double spectroscopique


et Radiopositionnement Intégrés par Satel-
lite). Système spatial français de positionne-
ment très précis.
ENCYCL. Composé principalement d'un récep-
teur radio et d'un oscillateur à quartz en
place dans un satellite ainsi que d'une cin-
quantaine de balises émettrices (dites d'or-
bitographie), au sol, de position connue, ce
système permet : -violet
- de connaître, avec une précision de quel- il I I 1
ques centimètres, l'altitude du satellite (et 2 II Il II II
de restituer son orbite) par mesure du déca-
lage Doppler, 3 1 I I 1
- ensuite de localiser toute balise (dite de 4 II Il II II
terrain) dont la position est inconnue (si elle H? H5 Hy Hp
est fixe, la précision peut atteindre 2 cm).
Il trouve des applications en orbitographie, double (étoile). Ensemble de deux étoi-
en géodésie, pour la surveillance de phéno- les apparaissant extrêmement rapprochées
mènes naturels (déformation des sols en zo- dans le ciel.
nes sismiques, volcaniques ou d'activité tec- ENCYCL. Parfois, le rapprochement résulte
tonique intense, mouvement des glaciers,...) d'un simple effet de perspective, les compo-
ou de sites lors de travaux de génie civil (les santes se trouvant, en fait, à des distances de
barrages ou les tunnels par exemple). Les la Terre très différentes : on parle alors de
premiers récepteurs DORIS ont été installés couples optiques. Mais, le plus souvent, sur-
sur le satellite SPOT* 2 (1990), sur tout lorsque le dédoublement se révèle diffi-
Topex*-Poséidon (1992), sur SPOT 3 (1993) cile, les composantes sont liées par leur at-
et sur SPOT 4 (1998). - DIODE traction mutuelle et tournent chacune
autour du centre de gravité du système,
D o r n b e r g e r (Walter Robert), officier alle- constituant ce qu'on appelle une étoile double
mand (1895-1980). physique (ou binaire). Lorsque les composan-
Directeur du centre d'essais et de fabrica- tes sont séparables par des observations vi-
tion d'engins balistiques de la Wehrmacht à suelles, à la lunette ou au télescope, on parle
Kummersdorf, près de Berlin, puis à Pee- d'étoiles doubles visuelles. On range égale-
nemiinde, à l'embouchure de l'Oder, il diri- ment dans cette catégorie les binaires sépa-
gea (avec l'aide de Wernher von Braun, qu'il rables à l'interféromètre. D'autres binaires,
engagea en 1932) l'équipe de savants et d'in-
génieurs qui mit au point les V-2. En 1945, il Écoile d o u b l e photométrique
se rendit aux Américains et, après deux an- heures
nées dans un camp de prisonniers, il fut 0 10 20 30 40 50 60 70
transféré aux Etats-Unis.
2,2
Dornier. Société allemande de construc-
tions aéronautiques et spatiales issue de 2,4-
l'entreprise fondée en 1922 par l'ingénieur -8 2,6
Claudius Dornier (1884-1969) et qui consti- système
I 2,8-j hors d'éc!ips«
tue aujourd'hui l'une des sociétés au consor- o
tium Daimler-Benz Aerospace. Son siège est £
3,0
à Friedrichshafen. 3,2 système
au minimum
3,4-
secondaire
dorsum n.f. (mot latin, pl. dorsd) Crête,
dans la nomenclature internationale du re- > système
lief des surfaces planétaires. au minimum principal
133 Draconides

dites spectroscopiques, se révèlent par un dé- une origine générale des étoiles doubles.
doublement périodique des raies de leur La troisième hypothèse considère un nuage
spectre (voir schéma), dû à l'effet Doppler-Fi- interstellaire dans son état initial où deux
zeau. Leurs composantes sont beaucoup noyaux voisins pourraient se condenser sé-
plus serrées que celles des binaires visuelles, parément. C'est la seule qui pourrait rendre
et sous l'effet de leur attraction réciproque compte de la formation de systèmes multi-
elles peuvent échanger de la matière (dans le ples, et la théorie ne lui oppose pas d'objec-
cas où elles ont une masse différente, il y a tions fondamentales. En revanche, elle ex-
transfert de matière de l'étoile la moins mas- plique mal les couples les plus serrés, car on
sive vers l'étoile la plus massive). n'imagine pas deux noyaux capables de se
Une troisième catégorie d'étoiles doubles, former en étoiles s'ils sont très proches au
dites photométriques ou à éclipses, se signale départ. Il faudrait, pour cela, concevoir un
par une variation périodique d'éclat (voir mécanisme qui permettrait aux deux étoiles
schéma) due aux occultations réciproques de se rapprocher une fois formées, et on
des deux composantes passant alternative- n'en a pas trouvé.
ment l'une derrière l'autre, chacune se trou- Une quatrième théorie, plus récente, est une
vant alors plus ou moins complètement ca- sorte d'extension de la précédente : des étoi-
chée selon l'inclinaison de l'orbite et le les pourraient, dans un amas, se grouper en
diamètre des deux étoiles. Enfin, certaines systèmes de quelques dizaines d'objets,
étoiles ont un compagnon invisible, trop dont chacun serait instable et finirait par
peu brillant pour être observé. Chacune des former une étoile multiple centrée sur une
composantes décrit alors une orbite képlé- binaire serrée ; certaines composantes pour-
rienne autour du centre de masse du sys- raient, par la suite, échapper au système.
tème et le mouvement perturbé de l'étoile
principale peut révéler la présence du com- doublet n.m. Ensemble de deux lentilles
pagnon obscur. De tels couples sont dits accolées formant un système achromati-
astrométriques. que*.
UNE ORIGINE MYSTÉRIEUSE. L'origine des étoiles
doubles reste mystérieuse, car on n'a jamais doucissage n.m. Phase de la taille d'un
vu se former de couple, et la variété de leurs miroir de télescope qui succède à l'ébau-
aspects ne peut pas, comme dans le cas des chage*.
étoiles simples, traduire leur évolution. On a ENCYCL. Le doucissage a pour objet d'éliminer
émis sur ce point quatre hypothèses essen- les rayures provoquées par l'ébauchage à la
tielles. surface du miroir et de parfaire la mise en
La première est celle de la capture. Toute- forme de cette surface. Il consiste à user la
fois, une étoile passant près d'une autre ne surface optique par frottement contre celle
peut être retenue que si elle subit un certain d'un autre disque en verre de forme appro-
ralentissement par le milieu ; sinon, le résul- priée, appelé outil, avec interposition
tat est une orbite hyperbolique et non fer- d'abrasifs de plus en plus fins (poudres
mée. En tout état de cause, on explique dif- d'émeri en suspension dans l'eau). A la fin
ficilement par cette hypothèse les couples de l'opération, la surface réalisée est fine-
serrés et les orbites peu excentriques, qui ne ment dépolie, et sa forme est très proche de
sont nullement en minorité dans les couples celle de la surface définitive.
connus.
La seconde hypothèse est celle de la scission DQ. Abréviation de dernier quartier.
d'une étoile en rotation rapide. Elle se heurte
à des objections mécaniques et ne saurait Dra. Abréviation de Draco, désignant la
engendrer de couples très séparés ni de sys- constellation du Dragon.
tèmes multiples. Cependant, une catégorie
de binaires, celle du type W U Ma, pourrait D r a c o (-nis). Nom latin de la constella-
justifier cette hypothèse, et différents tra- tion du Dragon (abrév. Dra).
vaux (depuis 1960) ont étudié cette ques-
tion. Là encore, la scission ne saurait être Draconides. Autre nom des Giacobinides.
draconitique 134

draconitique adj. (du grec drakôn, -ontos, soit parvenu à observer le spectre (W. Hug-
dragon). Se dit de la périodicité d'un mouve- gins, 29 août 1864) et dont le centre se
ment dans un repère mobile dont le plan trouve situé exactement dans la direction du
fondamental est l'écliptique et l'origine, le pôle nord de l'écliptique.
nœud ascendant de l'orbite lunaire. Révolu-
tion draconitique : valeur moyenne de l'inter- Drake (formule de). Formule proposée
valle de temps qui sépare deux passages en 1965 par le radioastronome américain
consécutifs de la Lune à son nœud ascen- Frank Drake pour tenter d'évaluer le nom-
dant. bre de civilisations technologiquement
ENCYCL. Les éclipses de Lune et de Soleil ne avancées existant dans la Galaxie.
peuvent se produire que lorsque la Lune ENCYCL. Elle s'exprime par la relation : N =
passe par la ligne des nœuds de son orbite, R-fp-ne-f^fj-f^L, dans laquelle N représente
alors que le Soleil (qui parcourt l'écliptique) le nombre cherché, R le nombre d'étoiles
est lui-même dans le voisinage immédiat de favorables à l'émergence de la vie qui se
cette direction. Les Anciens disaient de fa- forment chaque année dans la Galaxie, fp le
çon imagée que, au moment d'une éclipse, pourcentage d'étoiles dotées d'un système
la Lune est avalée par un « dragon » qui se planétaire, ne le nombre de planètes d'un
trouve embusqué au voisinage des nœuds système donné sur lesquelles les conditions
de l'orbite lunaire, d'où l'origine du terme sont favorables à l'apparition de la vie, fj la
« draconitique ». Du fait de la rotation de la fraction de ces planètes qui a vu naître effec-
ligne des nœuds de l'orbite lunaire (mouve- tivement la vie, fv la fraction de planètes
ment rétrograde de période 18,6 ans envi- précédentes sur lesquelles se sont dévelop-
ron), la révolution draconitique de la Lune pées une espèce intelligente et une civilisa-
est un peu plus courte que sa révolution tion, fc la fraction des civilisations qui cher-
sidérale (27 j 5 h 5 min 35,6 s au lieu de 27 j chent à communiquer avec d'autres, et L la
7 h 43 min 11,5 s). La révolution synodique, durée moyenne pendant laquelle une civili-
ou lunaison, comptée par rapport à la posi- sation communique.
tion apparente du Soleil, vaut 29 j 12 h Du fait de la grande incertitude régnant
44 min 2,8 s. sur les valeurs des différents paramètres,
les estimations varient, selon les auteurs, de
Dragon (en latin Drago, -onis). Constella- I civilisation (la nôtre) à 1 milliard.
tion boréale.
ENCYCL. La tête du dragon est figurée par qua- Draper (Henry), astronome américain
tre étoiles, P, y (Etamin*), Ç et v, disposées en (Prince Edward County, Virginie, 1837 -
quadrilatère. Son corps serpente entre la New York 1882).
Grande Ourse et la Petite Ourse en se re- II a contribué à développer l'application de
pliant vers l'étoile Polaire. L'étoile a Dm, la photographie à l'astronomie* (l re photo-
visible à mi-distance entre y de la Petite graphie du spectre d'une étoile, Véga, en
Ourse et le couple Mizar-Alcor de la Grande 1872 ; Ve photographie d'une nébuleuse,
Ourse, est aujourd'hui de magnitude appa- celle d'Orion, en 1880) et fut pionnier de la
rente 3,6. Mais il semble qu'elle ait été plus spectrographie stellaire. Son père, le physi-
brillante dans le passé, car J. Bayer la vit de cien américain John William Draper, obtint
deuxième grandeur, comme l'étoile la plus la première photographie de la Lune, en
lumineuse de la constellation. Il y a 4 800 1840. Son nom a été donné au catalogue de
ans, elle brillait à 10' seulement du pôle 225 000 spectres stellaires réalisé à l'obser-
céleste nord et constituait l'étoile Polaire. vatoire Harvard sous la direction de Picke-
L'un des passages existant dans la grande ring* et Cannon* grâce à une fondation
pyramide de Khéops, à Gizeh, a été conçu créée, après sa mort, par sa veuve, et publié
de manière à constituer un puits oblique par de 1918 à 1924.
lequel pouvait pénétrer la lumière de cette
étoile. Parmi les curiosités offertes par la Dreyer 0ohan Ludvig Emil), astronome
constellation figure la nébuleuse planétaire danois (Copenhague 1852 - Oxford 1926).
NGC 6543, la première nébuleuse dont on Il révisa et compléta le catalogue de nébulo-
135 droit de l'espace

sités célestes de John Herschel : en 1888, il bilité pour risque en cas de dommages cau-
publia le New General Catalogue of Nebulae sés à un aéronef en vol ou à tout bien situé à
and Clusters of Stars (couramment désigné la surface de la Terre ;
sous les initiales NGC), qui donne les posi- - la Convention sur l'immatriculation des
tions de 7 840 nébuleuses, amas stellaires et objets lancés dans l'espace extra-atmosphé-
galaxies. En 1895 et 1908, il ajouta deux rique, entrée en vigueur le 15 septembre
suppléments à ce catalogue, recensant 1976;
15 000 objets. - l'Accord régissant les activités des États
sur la Lune et les autres corps célestes, entré
droit de l'espace. Branche du droit inter- en vigueur le 11 juillet 1984.
national qui concerne l'espace. Dans les années 80, sur des sujets particu-
ENCYCL. Jusqu'en 1957, date de lancement du liers, les Nations unies sont intervenues en
premier satellite artificiel soviétique, le droit adoptant des principes annexés à une réso-
ne considérait que l'espace aérien, soumis lution de l'Assemblée générale. Cette for-
au même régime que l'espace sous-jacent mule de substitution a notamment été utili-
(souveraineté territoriale, ou liberté au-des- sée lorsque les antagonismes entre les
sous de la haute mer). partisans de thèses différentes empêchaient
Plusieurs traités ont posé les règles générales d'adopter un traité, par exemple sur la ques-
concernant l'espace extra-atmosphérique, tion de la télévision directe, en 1984, ou
après que l'Assemblée générale de l'ONU bien parce qu'il était plus simple d'adopter
eut voté plusieurs résolutions en ce sens (en un texte n'ayant pas valeur de traité, par
1958,1961 et surtout la résolution du 13 dé- exemple en matière de télédétection, en
cembre 1963 déclarant « les principes juridi- 1986. Les principes adoptés n'ont aucune
ques régissant les activités des États » dans valeur coercitive. Ils ne représentent qu'une
l'espace extra-atmosphérique). incitation pour les États à les appliquer vo-
CONTENU DES TRAITÉS. Le traité fondateur, lontairement. En dehors des traités de por-
ouvert à la signature le 27 janvier 1967 et tée universelle, beaucoup d'autres accords
entré en vigueur le 10 octobre 1967, est inti- ont vu le jour, soit pour instaurer une coopé-
tulé « Traité sur les principes régissant les ration bilatérale, soit pour mettre en place
activités des États en matière d'exploration des organisations spécialisées (Agence spa-
et d'utilisation de l'espace extra-atmosphé- tiale européenne, Intelsat, etc.). Ces traités
rique, y compris la Lune et les autres corps peuvent revêtir une grande diversité de for-
célestes ». Signé par plus d'une centaine mes, mais ils doivent être en conformité
d'États, il interdit l'aménagement de bases avec les dispositions du traité fondamental
ou d'installations militaires sur les corps cé- de 1967. D'une façon générale, le droit de
lestes et la mise en orbite autour de la Terre l'espace se conforme au droit international,
d'armes de destruction massive (dont les y compris à la Charte des Nations unies.
armes nucléaires). Il laisse toutefois la possi- C'est avant tout un droit de liberté, mais
bilité du transit des armes à travers l'espace c'est aussi un droit fondé sur la coopération.
et des reconnaissances par satellites artifi- RÉGLEMENTATION. Le droit de l'espace n'a pas
ciels. posé de limite entre l'espace aérien et l'es-
Il a été suivi par quatre autres traités : pace extra-atmosphérique ; en revanche, il a
- l'Accord sur le sauvetage des astronautes, fixé le principe, repris par les États-Unis et
le retour des astronautes et la restitution des l'Union soviétique, de la non-appropriation
objets lancés dans l'espace extra-atmosphé- de l'espace et des corps célestes.
rique, entré en vigueur le 3 décembre 1968, Après la chute en territoire canadien, en jan-
prévoit, en cas de nécessité, la coopération vier 1978, de débris radioactifs provenant de
internationale pour le sauvetage et le rapa- Cosmos 954, porteur d'un générateur nu-
triement d'astronautes en détresse ; cléaire, le Comité de l'espace de l'ONU a été
saisi de cette question en 1979 afin d'exami-
- la Convention sur la responsabilité inter-
ner la possibilité de réglementer l'utilisation
nationale pour les dommages causés par les
des sources d'énergie nucléaire dans l'es-
objets spatiaux, entrée en vigueur le 1er sep-
pace. A la suite d'un nouvel incident, la
tembre 1972, établit un régime de responsa-
DRS 136

chute non contrôlée de Cosmos 1402, en ques évoluant dans l'espace lointain.
1983, le besoin de mettre en place une pro- ENCYCL. Le Jet Propulsion Laboratory, qui se
cédure de notification internationale a été trouve à Pasadena (Californie), gère ce ré-
reconnu et un modèle de notification a été seau qui comprend entre autres les trois an-
recommandé par les Nations unies. En 1986, tennes géantes, d'un diamètre de 64 m, de
des améliorations ont été apportées à ce Goldstone (Californie), de Canberra (Aus-
modèle, prévoyant notamment l'actualisa- tralie) et de la région de Madrid (Espagne).
tion des informations transmises avec une
fréquence accrue, à mesure de l'approche du DSP (sigle de Defense Support Program,
moment prévu pour la rentrée dans l'atmo- programme de soutien de défense). Pro-
sphère de l'objet spatial en péril. En 1988, gramme de satellites d'alerte avancée des
également, un accord a été obtenu sur le Etats-Unis.
principe d'une assistance mutuelle en cas de ENCYCL. Le programme DSP a débuté en no-
retombée accidentelle d'un objet spatial por- vembre 1970. Le 14 juin 1989 a été lancé le
teur de sources d'énergie nucléaire. premier exemplaire d'une version améliorée
(DSP-Block 14) qui emporte plus de proper-
DRS (sigle de Data Relay System, système gol et est donc plus manoeuvrable.
de relais de données). Programme européen Géostationnaires, les satellites DSP compor-
de transmission de données, quasi perma- tent un télescope muni de 2 000 à 6 000 dé-
nente et à haut débit, entre les véhicules tecteurs infrarouges qui leur permet de dé-
spatiaux de l'Agence spatiale européenne en tecter toute émission de chaleur condensée
orbite basse et le sol, via des satellites géos- anormalement élevée dans la zone terrestre
tationnaires. Deux satellites sont prévus, qu'ils surveillent en permanence. Ils peuvent
dont le premier pourrait être lancé après ainsi détecter les lancements de missiles ba-
2000. listiques. Cette détection infrarouge est
transmise sous forme d'images de type télé-
Dschubba. Étoile 5 du Scorpion. Magni- vision à une station de l'Air Force Space
tude apparente visuelle : 2,3. Type spectral : Command située à Alice Springs en Austra-
B0. Distance : 400 années de lumière. lie et au Space Command's Missile Warning
Center de Colorado Springs, aux États-Unis.
DSCS (sigle de Defense Satellite Communica- Les satellites DSP-Block 14 peuvent com-
tions System, système de communications muniquer entre eux par des liaisons laser,
par satellite pour la défense). Satellites mili- difficiles à brouiller. Lors de la guerre du
taires de télécommunications de l'US Air Golfe, ce sont des satellites de cette famille
Force. qui ont détecté les tirs de Scud et donné
ENCYCL. Trois générations se sont succédé de-
l'alerte.
puis 1967 : DSCS 1, DSCS 2 et DSCS 3. Les
satellites DSCS 3, dont le premier a été lancé Dubhe (de l'arabe dubb, ours). Étoile a de
le 31 octobre 1985 par la navette spatiale la Grande Ourse. Magnitude apparente vi-
(orbiteur Atlantis), sont des engins de 800 kg suelle : 1,8. Type spectral : KO. Distance :
à 1,2 t environ (contre 450 kg pour les DSCS 130 années de lumière.
2), émettant sur les fréquences 7,25-7,75
GHz et recevant sur 7,9-8,4 GHz. Ils possè- Duhr (d'une locution arabe signifiant le dos
dent six canaux. Leur durée de vie est de du lion, par allusion à sa position dans la
10 ans. Ils sont durcis contre une attaque constellation). Autre nom de Zosma*, étoile
nucléaire. Ce sont eux qui ont assuré l'essen- 5 du Lion.
tiel des communications militaires américai-
nes lors de la guerre du Golfe. Dumb-Bell (nébuleuse) [Mot anglais
signifiant battant de cloche]. Autre nom de la
DSN (sigle de Deep Space Network). Réseau « nébuleuse du Diabolo ».
de poursuite que la NASA utilise depuis
1961 pour maintenir un contact radio per- Duque (Pedro), ingénieur et spationaute
manent avec ses sondes spatiales automati- espagnol (Madrid 1963).
137 Dyna-Soar

Sélectionné comme astronaute par l'Agence voqué pour expliquer l'origine des champs
spatiale européenne en mai 1992, il suit une magnétiques observés autour des planètes
phase préparatoire d'entraînement au Cen- et des étoiles, et fondé sur les mouvements
de rotation et de convection de l'intérieur
tre des astronautes européens, à Cologne, et fluide et conducteur de ces astres.
à la Cité* des étoiles, près de Moscou, en
vue des missions EuroMir 94 et 95. En
mai 1995, il est sélectionné par la NASA Dyna-Soar (contraction de Dynamic Ascent
comme spécialiste charge utile suppléant. and Soaring Flight, ascension dynamique et
Membre ae la mission STS 95 de la navette vol plané). Projet américain de planeur spa-
spatiale américaine (29 octobre - 7 novem- tial à aile delta étudié à partir de la fin des
bre 1998), il devient le premier spationaute années 50, comme extension possible du
espagnol. programme de l'avion-fusée X-15, rebaptisé
X-20 en 1962 et finalement abandonné en
dynamo (effet). Phénomène physique in- 1963.
£ Aurigae. Étoile s du Cocher.
e Early Bird. Premier satellite de télécom-
ENCYCL. Sans être brillante, elle est toujours munications géostationnaire opérationnel,
aisément visible à l'œil nu. En 1824, l'astro- lancé de cap Kennedy (cap Canaveral) le
nome amateur allemand J.H. Fritsch décou- 4 avril 1965.
vre qu'elle présente des variations d'éclat, sa ENCYCL. II est aussi connu sous le nom d'Intel-
magnitude évoluant entre 3,3 et 4,2. Plus sat 1, car il constitua le premier satellite de
tard, on constate qu'il s'agit d'une binaire à l'organisation internationale Intelsat*.
éclipses d'un type particulier, ses éclipses ne D'une masse de 38 kg, il pouvait acheminer
se produisant que tous les 27 ans et durant au-dessus de l'océan Atlantique 240 circuits
plus de 700 jours. La composante la plus téléphoniques simultanés ou un programme
brillante est une supergéante jaune extrême- de télévision.
ment lumineuse, à l'éclat 60 000 fois plus
intense que le Soleil. Elle présente des pulsa- e a r t h - g r a z e r n.m. (mot anglais signifiant
tions complexes, d'une périodicité de trois fréteur de terre). Astéroïde décrivant une or-
mois environ, imputées à un anneau de gaz bite du Soleil qui peut l'amener à frôler la
chaud qui l'entourerait, à l'équateur. La Terre.
composante sombre, responsable des éclip- ENCYCL. On distingue trois familles d'earth-
ses, est invisible et n'est connue que par son grazers :
rayonnement infrarouge. - les astéroïdes du type Apollo* (ou earth-
Selon le modèle le plus généralement ac- crossers), dont le périhélie est situé à l'inté-
cepté aujourd'hui, les éclipses partielles de rieur de l'orbite terrestre et dont l'orbite
la supergéante seraient provoquées par un coupe donc celle de la Terre ;
disque de poussières et de petits corps soli- - les astéroïdes du type Amor*, dont le péri-
des, au centre duquel se cacherait un couple hélie est situé légèrement à l'extérieur de
d'étoiles bleues, chaudes, éjectant par leurs l'orbite terrestre et qui peuvent s'approcher
pôles des jets de gaz, au-dessus et au-des- fortement de la Terre lors de leur retour aù
sous du disque. périhélie ;
- les astéroïdes du type Aten*, qui circulent
EAC (sigle de European Astronaut Centre, essentiellement à l'intérieur de l'orbite ter-
Centre des astronautes européens). Établis- restre.
sement de l'Agence spatiale européenne,
créé en 1989 à Cologne (Allemagne), qui est Earthnet. Ensemble des moyens au sol
chargé de recruter les astronautes euro- installés par l'Agence spatiale européenne
péens, de coordonner leur formation et de pour recueillir, archiver, traiter et diffuser
déterminer leur affectation à des activités en des données provenant de satellites de télé-
vol ou au sol. détection.
ENCYCL. Approuvé au niveau ministériel en
EAP. Sigle d'Etage d'Accélération à Pou- 1977, le programme Earthnet a constitué
dre. -» Ariane l'un des programmes obligatoires de l'ESA,
139 éclipse

auxquels tous les États membres de l'Agence cas, par exemple, d'une éclipse de Lune, due
sont tenus de participer. Devenu opération- à l'interposition de la Terre entre la Lune et
nel en 1978, le système Earthnet utilise un le Soleil et, donc, au passage de la Lune dans
réseau de stations de réception qui s'étend l'ombre de la Terre. 2. Disparition passagère
de l'extrême nord de la Suède (Kiruna) d'un objet céleste, pour un observateur
jusqu'aux îles Canaries (Maspalomas) en donné, causée par l'interposition entre cet
passant par l'Italie (Fucino). Les données re- objet et l'observateur d'un objet céleste de
çues des satellites (Landsat, NOAA, Tiros, plus grand diamètre apparent. C'est le cas,
Météosat, SPOT, ERS...) sont gérées par le notamment, d'une éclipse de Soleil, due à
Bureau du programme Éarthnet, implanté à l'interposition du disque de la Lune devant
l'ESRIN, à Frascati (Italie). celui du Soleil ; il est alors préférable de par-
ler d'occultation.
ébauchage n.m. Première phase de la ENCYCL. Un satellite artificiel de la Terre
taille d'un miroir de télescope. connaît une éclipse lorsqu'il passe dans le
ENCYCL. Cette opération consiste à frotter cône d'ombre de la planète. Ce phénomène
deux disques de verre de même diamètre est important pour deux raisons : d'une part,
l'un contre l'autre en interposant entre eux le générateur solaire du satellite ne peut
un abrasif très puissant. L'un des disques fonctionner pendant la durée de l'éclipsé ;
sera le miroir, et l'ébauchage lui donnera d'autre part, le passage de la lumière à l'om-
une forme sphérique concave. L'autre, bre et inversement produit une importante
d'épaisseur plus faible, sera l'outil et devien- variation de température à laquelle le satel-
dra convexe. Pour obtenir approximative- lite doit résister.
ment la concavité désirée, on imprime à l'un ENCYCL. Les éclipses de Lune et de Soleil cons-
des disques une série de mouvements de tituent des phénomènes spectaculaires ob-
va-et-vient (course) de forme particulière servés depuis l'Antiquité et qui ont été long-
pour qu'il frotte convenablement l'autre dis- temps redoutés.
que. ÉCLIPSES DE LUNE. Éclairée par le Soleil, la Terre,
opaque, projette derrière elle un cône d'om-
Echo. Nom de deux satellites de télécom- bre, circonscrit aux deux astres ; un point
munications américains expérimentaux du intérieur à ce cône, derrière la Terre, se
type passif, consistant en des ballons en trouve plongé dans l'obscurité. Si la Lune
Mylar de grand diamètre (respectivement pénètre, en tout ou partie, dans ce cône, elle
30 et 42 m), dont la surface, recouverte cesse, complètement ou partiellement,
d'une fine couche d'aluminium, réfléchissait d'être éclairée, et il y a éclipse totale ou
les signaux radioélectriques. éclipse partielle (voir schéma). À l'intérieur
ENCYCL. Echo 1, lancé le 12 août 1960, pesait d'un second cône circonscrit, l'intensité de
61 kg et gravitait initialement entre 600 et la lumière reçue par la Lune est diminuée :
1 700 km d'altitude ; il retomba le 24 mai c'est la pénombre. Si la Lune se mouvait
1968. Echo 2, lancé le 25 janvier 1964, pesait dans le plan de l'écliptique, il y aurait éclipse
256 kg et gravitait initialement entre 1 000 totale à chaque pleine lune car, à la distance
et 1 300 km d'altitude ; il retomba le 7 juin de la Lune, la largeur du cône d'ombre est
1969. Les deux satellites, du fait de leurs très supérieure au diamètre de notre satel-
grandes dimensions, étaient très facilement lite. Mais l'orbite de la Lune est inclinée sur
visibles à l'œil nu, peu après le coucher du l'écliptique, et, suivant sa latitude éclipti-
Soleil ou peu avant son lever. que, elle passe tantôt au-dessus, tantôt au-
desaoua du ttrAxc de Voiriore ; si 'l'écart est
éclat n.m. Synonyme de luminosité. faible, plus petit que le rayon de l'ombre, la
Lune s'y trouve en partie immergée, et
éclipse n.f. 1. Disparition temporaire, to- l'éclipsé est partielle. Une éclipse de Lune
tale ou partielle, d'un objet céleste (astre ou est visible de tous les points de la Terre où la
engin spatial), causée par l'interposition Lune est au-dessus de l'horizon.
d'un autre objet céleste entre le premier et la Selon la position de la Lune par rapport au
source de rayonnement qui l'éclairé. C'est le cône d'ombre de la Terre, la phase ae tota-
éclipse 140

lité de l'éclipsé dure de quelques minutes à sommet du cône d'ombre de la Lune vient
1 heure 45 minutes au maximum. Il est rare se placer à peu près sur la surface terrestre,
que la Lune disparaisse complètement tantôt un peu en avant, tantôt un peu en
lorsqu'elle se trouve totalement plongée arrière. Dans le premier cas, les observateurs
dans l'ombre. En général, elle se pare d'une situés dans le pinceau d'ombre qui vient
magnifique teinte rougeâtre ou cuivrée. balayer la surface terrestre verront une
Cela est dû au fait que l'atmosphère terres- éclipse annulaire, le diamètre apparent de la
tre réfracte vers la Lune une partie de la Lune étant inférieur à celui du Soleil ; dans
lumière qu'elle reçoit du Soleil, en absor- le second cas, ils verront une éclipse totale,
bant au passage les rayons bleus et en ne plus ou moins longue, le diamètre apparent
laissant passer que les rouges. La luminosité de la Lune étant égal ou supérieur à celui du
résiduelle et la coloration de la Lune éclipsée Soleil. Ceux qui sont situés dans le cône de
dépendent de l'activité solaire et du degré pénombre observeront une éclipse partielle.
de transparence de l'atmosphère terrestre. Il y aurait éclipse de Soleil à chaque nouvelle
On les estime à l'aide de l'échelle de Dan- lune si l'orbite lunaire était sans inclinaison ;
jon*. en fait, les éclipses de Soleil sont trois fois
ÉCLIPSES DE SOLEIL. Par une remarquable coïnci- plus fréquentes que les éclipses de Lune,
dence, la Lune est environ 400 fois plus mais elles ne sont observables qu'à partir
petite que le Soleil, mais aussi 400 fois plus d'une région de la Terre relativement ré-
proche, de sorte que les deux astres présen- duite. Les éclipses totales ne correspondent
tent dans le ciel pratiquement le même dia- qu'à une bande étroite (de l'ordre de
mètre apparent. Une éclipse de Soleil se pro- 250 km) que vient balayer le sommet du
duit lorsque la Lune passe devant le disque cône d'ombre. Le maximum de durée d'une
solaire (voir schéma). Compte tenu des di- éclipse totale est de huit minutes à l'équa-
mensions et des distances relatives moyen- teur, six à la latitude de Paris ; celui d'une
nes de la Terre, de la Lune et du Soleil, le éclipse annulaire, de douze et dix minutes.
141 édiptique

Différents types d'éclipsés de Soleil

éclipse partielle éclipse ar lire éclipse totale

Des éclipses totales de Soleil ne sont obser- ans 11 jours, appelée saros*. En une année, il
vées en un même lieu qu'à de très longs y a au plus 7 éclipses : 5 ou 4 de Soleil et 2
intervalles de temps. Ainsi, depuis le début ou 3 de Lune ; il y en a au minimum 2 et, s'il
du siècle, trois éclipses totales seulement ont n'y en a que 2, ce sont des éclipses de Soleil.
été visibles en France, la première le 17 avril
1912, la deuxième le 15 février 1961, et la édiptique. 1. n.m. Plan de l'orbite terres-
troisième le 11 août 1999. Les éclipses se tre autour du Soleil ; grand cercle de las-
reproduisent au terme d'une période de 18 phère céleste, trace du plan précédent. Axe

LES ÉCLIPSES TOTALES ET ANNULAIRES DE SOLEIL DE 2000 À 2004


Date Type Durée maximale Heure du milieu Zone de visibilité
de la totalité de l'éclipsé en
temps universel
21 juin 2001 annulaire 4 min 56 s 12 h 04 Madagascar
14 décembre 2001 annulaire 3 min 54 s 20 h 54 Océan Pacifique,
Amérique centrale
10 juin 2002 annulaire 1 min 13 s 23 h 45 Océan Pacifique
31 mai 2003 annulaire 3 min 37 s 4 h 10 Groenland
23 novembre 2003 totale 1 min 57 s 22 h 47 Antarctique

LES ÉCLIPSES DE LUNE PAR L'OMBRE DE LA TERRE DE 2000 À 2004


Date Type Grandeur Heure du milieu Visibilité en France
de l'éclipsé en
temps universel
21 janvier 2000 totale 1,33 4 h 46 entièrement visible
16 juillet 2000 totale 1,77 13 h 56 invisible
9 janvier 2001 totale 1,18 20 h 20 entièrement visible
5 juillet 2001 partielle 0,49 14 h 58 invisible
16 mai 2003 totale 1,13 3 h 43 début visible
9 novembre 2003 totale 1,02 1 h 20 entièrement visible
4 mai 2004 totale 1,30 23 h 30 fin visible
28 ocotobre 2004 totale 1,31 3 h 04 entièrement visible
écorce 142

de l'écliptique : diamètre de la sphère céleste, dans la Voie lactée, entre le Sagittaire, l'Aigle
perpendiculaire au pian de l'écliptique. Obli- et la queue du Serpent.
quité de l'écliptique : angle que forment les ENCYCL. Elle a été ainsi nommée vers 1660 par
deux plans de l'écliptique et de l'équateur. J. Hevelius* en l'honneur de Jean III Sobieski
céleste. Pôles de l'écliptique : points où l'axe (1624-1696), qui s'illustra comme général
de l'écliptique rencontre la sphère céleste. 2. dans plusieurs guerres avant de devenir roi
adj. Qui se rapporte à l'écliptique. de Pologne (1674). Ses étoiles sont peu
ENCYCL. L'écliptique doit son nom au fait que brillantes, mais elle abrite les amas stellaires
les éclipses de Soleil et de Lune ne sont ouverts M i l et M26, et l'amas globulaire
possibles que lorsque la Lune en est très NGC 6712, accessibles aux instruments
voisine. d'amateur.
Par suite des perturbations introduites dans
le mouvement de la Terre par les autres pla- Eddington (sir Arthur Stanley), astrophy-
nètes (Jupiter, surtout à cause de sa masse, sicien anglais (Kendal, 1882 - Cambridge
et Vénus, à cause de sa proximité), le plan de 1944).
l'écliptique est animé d'un balancement à Pionnier de l'étude de la physique des étoi-
très longue période (20 000 ans) qui, pour les, il a développé, de 1916 à 1924, la théorie
l'instant, fait diminuer l'angle qu'il forme de leur équilibre radiatif et a pu ainsi, le
avec le plan de l'équateur de 0",48 par an. premier, élaborer un modèle détaillé de leur
structure interne et suggérer qu'elles tirent
é c o r c e n.f. Synonyme de croûte. leur énergie de réactions thermonuciéaires
se produisant dans leurs régions centrales. Il
a pu ainsi établir, en 1924, qu'il existe une
é c o u t e électronique. Ensemble des mé- relation entre leur masse et leur luminosité.
thodes permettant d'obtenir de l'informa- Ses recherches ont porté également sur les
tion sur les activités techniques ou militaires implications, en astrophysique, de la théorie
d'un État en enregistrant et analysant ses de la relativité. En 1919, à l'occasion d'une
émissions électromagnétiques les plus diver- éclipse totale de Soleil, il vérifia, conformé-
ses (celles utilisées en télécommunications ment aux prévisions de cette théorie, que la
ou émises par des avions, des radars, etc.). lumière des étoiles lointaines est déviée par
Telle est la fonction des satellites d'écoute le champ de gravitation du Soleil. Plus tard,
électronique utilisés par les militaires améri- il fut, avec l'abbé Lemaître*, à l'origine de la
cains et russes. L'acronyme américain Elint théorie de l'expansion de l'Univers. On lui
(pour Electronic intelligence) désigne une doit enfin des ouvrages qui ont beaucoup
partie de cette activité. contribué à diffuser les découvertes de son
époque dans le domaine de l'astrophysique.
Écrevisse. Nom français parfois donné à la Il a, en particulier, exposé ses travaux sur la
constellation du Cancer. structure des étoiles dans The Internai Consti-
tution of Stars (1926).
é c r o u l e m e n t gravitationnel. Syno-
nyme de effondrement* gravitationnel. Edwards (base). Base de l'US Air Force,
située dans le désert Mohave, en Californie,
ECS (sigle de European Communications Sa- à 130 km environ au nord de Los Angeles.
tellite). Satellites géostationnaires de télé- ENCYCL. Elle inclut dans son périmètre les ins-
communications européens financés par tallations d'un Centre d'essais en vol de la
l'Agence spatiale européenne et exploités NASA (Hugh L. Dryden Fiight Research Fa-
commercialement par Éutelsat. Cinq exem- cility) et un lac asséché de plus de 100 km2
plaires ont été lancés, dont quatre avec suc- utilisé notamment comme piste d'atterris-
cès, par des fusées Ariane entre 1983 et sage des navettes spatiales.
1988.
Effelsberg (observatoire radio d').
Écu de Sobieski (en latin, Scutum, -ti So- Observatoire radioastronomique du Max-
biescanum, -ni). Petite constellation australe, Planck-Institut fur Radioastronomie, situé à
143 Einstein

40 km au S.-O. de Bonn, en Allemagne. s'installa d'abord à Paris, puis en Belgique,


Fondé en 1967, il abrite le plus grand radio- avant d'accepter la première chaire de pro-
télescope paraboloïdal orientable du monde fesseur à l'Institute for Advanced Study de
(100 m de diamètre), mis en service en 1972, Princeton, où s'acheva sa carrière. En dé-
qui permet des observations aux longueurs montrant l'existence du photon*, en établis-
d'onde comprises entre 92 cm et 4 mm. sant l'équivalence de la masse et de l'éner-
gie, et en développant la théorie de la
effet de s e r r e -> serre relativité* (1905 sous sa forme restreinte,
1916 sous sa forme généralisée) qui a révisé
effondrement gravitationnel. Événe- les notions d'espace et de temps, et intro-
ment cataclysmique de la vie d'une étoile, duit une conception nouvelle de la gravita-
survenant lorsque les forces de gravitation tion*, il a bouleversé la physique et l'astro-
l'emportent sur les forces nucléaires au sein nomie, et renouvelé la cosmologie*.
de cette étoile.
Einstein (anneau d'). Image circulaire
EGA. Abréviation de Earth-GrazingAsteroid d'une source céleste ponctuelle distante, ob-
désignant un astéroïde qui peut frôler la tenue lorsqu'une concentration de masse si-
Terre, SYN. : earth-grazer, Near Earth Asteroid tuée sur la ligne de visée agit comme une
(NEA géocroiseur). lentille* gravitationnelle. Prévue par la théo-
rie de la relativité générale, cette figure est
Egalité. Nom donné à l'un des arcs de observée pour certains quasars* dont le
matière observés dans l'anneau de Neptune rayonnement est dévié par des galaxies plus
le plus éloigné de la planète. proches.

egg n.m. (mot angl. signifiant œuf et acro- Einstein (effet). Nom sous lequel on dé-
nyme angl. de globule gazeux en évapora- signe indifféremment deux phénomènes
tion). Structure sombre ovoïdale abritant d'origine gravitationnelle prévus par la théo-
une étoile en formation, dans une nébu- rie de la relativité générale : la déviation des
leuse. SYN. : larme cosmique rayons lumineux ou le décalage* spectral
vers le rouge affectant le rayonnement d'un
Egnos (acronyme de l'angl. European Geos- astre qui passe au voisinage d'une très
tatioNnary Overlay Service). Système euro- grosse masse avant d'atteindre la Terre.
péen de navigation par satellites. -* GNSS
Einstein (observatoire). Nom donné
Einstein (Albert), physicien américain au satellite américain d'astronomie X HEAO
d'origine allemande (Ulm 1879 - Princeton, 2, en hommage au physicien A. Einstein* à
New Jersey 1955). l'occasion du centenaire de sa naissance.
Après des études secondaires peu brillantes ENCYCL. Lancé le 13 novembre 1978, et placé
au lycée de Munich, il entra en 1896 à l'Ins- initialement sur une orbite circulaire à
titut polytechnique de Zurich. Il trouva en 537 km d'altitude, il comportait essentielle-
1902 un emploi à l'Office fédéral des bre- ment un télescope à incidence rasante de
vets de Berne. Nommé, non sans mal, 58 cm de diamètre, capable de donner des
chargé de cours à l'université de Zurich en images à haute résolution du ciel dans le
1909, il n'y resta que deux ans. Après un domaine des rayons X, dans la bande d'éner-
séjour à l'université de Prague (1911-12) gie 0,4 à 4 keV (—astronomie X, téles-
suivi d'un bref retour à Zurich, il accepta, cope X). Il permettait également de faire de
après mûre réflexion, un poste de professeur la spectroscopie à basse et à moyenne réso-
à l'institut Kaiser-Wilhelm de Berlin. Il y lution. Ce fut le premier observatoire spatial
lesta jusqu'à la prise du pouvoir par Hitler, capable d'être pointé (avec une précision
sans toutefois s'y fixer complètement de 1') dans une direction donnée pour col-
puisqu'il effectua de nombreux voyages et lecter le flux de rayonnement X émis par
séjours dans les universités étrangères. une source donnée. Son pouvoir de résolu-
Obligé de quitter l'Allemagne en 1933, il tion était d'environ 4", correspondant à celui
Eiscat 144

des télescopes optiques au sol dans des d'une planète ou d'un satellite naturel par
conditions d'observation moyennes. Fonc- l'impact d'un corps céleste.
tionnant jusqu'en avril 1981, il a détecté plus ENCYCL. Les éjecta se répartissent, en général,
de 10 000 sources célestes de rayonnement dans une zone circulaire autour du lieu d'im-
X, la luminosité des plus faibles n'excédant pact ou du centre volcanique. Dans le cas
pas le millionième de celle du Soleil dans le d'impacts très violents, ou sur des astres où
domaine optique. la vitesse* de libération est faible, certains
éjecta peuvent s'échapper dans l'espace. Les
rayons* observés autour de certains cirques
Eiscat (acronyme de European Incohérent
lunaires sont vraisemblablement des éjecta.
SCATter facitity, équipement à diffusion inco-
hérente européen). Sondeur ionosphéri- Ekran (en russe, écran). Satellites géosta-
que européen destiné à l'étude des relations tionnaires servant à la diffusion de la télévi-
Soleil-Terre et de l'environnement terrestre sion moscovite vers certaines régions du ter-
en région aurorale, grâce à la diffusion d'on- ritoire de la CEI. De 1976 à 1998, une
des électromagnétiques de fréquence élevée vingtaine de satellites de ce type ont été
par les électrons libres de la haute atmos- lancés.
phère.
ENCYCL. L'installation comprend deux systè- El Nath (nom arabe signifiant ta corne).
mes de sondage indépendants : un système Étoile (3 du Taureau. Magnitude apparente
UHF pourvu d'une antenne émettrice et ré- visuelle : 1,7. Type spectral : B8. Distance :
ceptrice installée à Troms0 (Norvège), et de 130 années de lumière.
deux antennes réceptrices situées respecti-
vement à Kiruna (Suède) et à Sodankylà ELA (sigle de Ensemble de Lancement
(Finlande), et un système VHF comportant Ariane). Installations techniques du Centre
une antenne émettrice et réceptrice à spatial guyanais utilisées pour la prépara-
Tromso. Ces équipements sont gérés par tion et le lancement des différentes versions
l'association scientifique Eiscat, créée en du lanceur Ariane.
1975, dont le siège est à Kiruna, et à laquelle ENCYCL. On distingue :
participent l'Allemagne (25 %), la Grande- ELA 1, opérationnel de décembre 1979 à
Bretagne (25 %), la Norvège (10 %) et la juillet 1989, pour les versions Ariane 1, 2 et
3;
Suède (10 %).
Eiscat permet l'observation des hautes cou- ELA 2, opérationnel depuis mars 1986, d'où
ches de l'ionosphère et de la magnétosphère décollent tous les lanceurs Ariane 4 ;
terrestres. L'étude de la circulation à grande ELA 3, construit à partir de 1988 pour les
échelle des particules ionisées apporte des lanceurs Ariane 5. Kourou
informations sur les interactions du vent so-
laire avec l'environnement ionosphérique et Elara. Satellite de Jupiter (n° VII), décou-
magnétosphérique de la Terre. Les program- vert par l'Américain C.D. Perrine en
mes de recherche, coordonnés pour la 1905. Demi-grand axe de son orbite :
plupart à l'échelle mondiale, ont pour objec- 11 737 000 km. Période de révolution sidé-
tif une couverture globale des couplages rale : 259,653 j. Diamètre : 80 km.
magnétosphère - ionosphère - thermos-
phère, l'analyse des sous-orages magné- ELDO (sigle de European Launcher Develop-
tiques ou la mise au point d'une carte glo- ment Organization). Ancienne organisation
bale de la thermosphère. Un nouveau radar, spatiale européenne dont le sigle français
ESR (Eiscat Svalbard Radar), installé dans était CECLES (Conseil européen pour la
l'archipel du Spitzberg, au Svalbard, va per- mise au point et la construction de lanceurs
mettre d'étendre les mesures au voisinage d'engins spatiaux).
du pôle. ENCYCL. La convention créant l'ELDO fut si-
gnée en 1962 par la Belgique, la France, l'Ita-
lie, les Pays-Bas, la République fédérale d'Al-
é j e c t a n.m.pl. Matériaux libérés par une lemagne et le Royaume-Uni. Elle est entrée
éruption volcanique ou arrachés à la surface en vigueur en 1964.
145 élongation

En 1973 l'ELDO fusionna avec un autre or- É l é m e n t s orbitaux


ganisme, l'ESRO*, pour donner naissance à
l'Agence* spatiale européenne (ESA).

électromagnétique adj. -+ rayonne-


ment

é l e c t r o n o g r a m m e n.m. Image obtenue


par électronographie.

électronographie n.f. (de électron [ique]


et -graphie). Technique d'enregistrement
d'une image électronique sur une plaque
photographique, grâce à une caméra élec-
tronique.

électronvolt n.m. Unité d'énergie (sym-


bole : eV). utilisée en physique atomique et du périastre (ta), l'ascension droite du nœud
nucléaire, qui équivaut à l'énergie acquise ascendant (£2) et l'anomalie moyenne (M).
par un électron lorsqu'il est accéléré, dans le SYN. : paramètres orbitaux.
vide, sous une différence de potentiel de
1 volt. Elint -» écoute électronique
ENCYCL. L'électronvolt est une unité pratique
pour exprimer l'énergie des particules ato- élongation n.f. 1. Distance angulaire d'un
miques. On utilise aussi ses multiples : le astre au Soleil, pour un observateur situé sur
kiloélectronvolt (keV), qui vaut 1 000 eV ; le la Terre. 2. Dans le cas d'un satellite d'une
mégaélectronvolt (MeV), qui vaut 105 eV ; planète, distance angulaire géocentrique du
et le gigaélectronvolt (GeV), qui vaut 109 eV. satellite à la planète.
Ces unités servent notamment à exprimer ENCYCL. Alors que l'élongation d'une planète
l'énergie des rayonnements X et y (1 eV = supérieure peut prendre toute valeur com-
1,602-10~19 joule). prise entre 0° et 180°, elle passe, dans le cas
des planètes inférieures, par des maximums
é l e c t r o p h o r è s e n.f. Technique de sépa-
ration de molécules par un champ électri-
que. Élongation

ENCYCL. Mise en œuvre dans l'espace à plu-


sieurs reprises, notamment sur certains vols
Apollo et quelques missions de la navette
américaine, cette technique semble fournir
de meilleurs rendements que sur Terre et
des produits de plus grande pureté du fait de
la suppression des effets de la pesanteur et
de la convection.

é l é m e n t s orbitaux. Ensemble de valeurs


numériques permettant de définir, sans
aucune ambiguïté, d'une part l'orbite d'un
objet céleste, d'autre part sa position à tout
instant sur cette orbite.
ENCYCL. Ces éléments sont au nombre de six,
à savoir une distance, un rapport de distan-
ces et quatre angles : le demi-grand axe (a),
l'excentricité (e), l'inclinaison (i), l'argument
Elysium Planitia 146

appelés « plus grandes élongations ». En fait, en 1825 et dont il découvrit, en 1838, l'accé-
le terme s'emploie presque exclusivement lération séculaire du mouvement.
pour les planètes inférieures*, Mercure et ENCYCL. De toutes les comètes périodiques
Vénus. Les élongations maximales de Vénus actuellement connues, elle est celle dont la
varient entre 45° et 47°45', celles de Mer- période est la plus courte (3,31 ans). Au péri-
cure entre 16°15' et 27°45' (voir schéma), hélie, elle s'approche à 5i millions de kilo-
variation plus forte en raison de l'impor- mètres du Soleil ; à l'aphélie, elle s'en éloi-
tante excentricité de l'orbite de cette pla- gne à 615 millions. Depuis 1818, elle a été
nète. L'élongation est dite orientale ou occi- observée à chacun de ses retours, sauf en
dentale, suivant que l'astre se trouve à l'est 1944. Les instruments actuels permettent de
ou à l'ouest du Soleil, pour l'observateur. la suivre sur toute son orbite.

Elysium Planitia. Grande plaine volcani- Encke (Johann Franz), astronome allemand
que de Mars, de plus de 5 000 km de large, (Hambourg 1791 - Spandau 1865).
centrée approximativement par 25° N. et Directeur ae l'observatoire royal de Berlin,
2 1 0 ° O. auteur de nombreux ouvrages sur l'astrono-
mie, il s'est rendu célèbre par ses travaux sur
émersion n.f. Réapparition d'un astre les comètes, particulièrement sur la comète
ayant subi une occultation. périodique qui porte son nom. On lui doit
aussi une détermination de la parallaxe* so-
émission n.f. Processus au cours duquel laire (1824), déduite des passages de Vénus
un système physique produit un flux de devant le Soleil observés en 1761 et 1769,
matière ou de rayonnement porteur d'éner- qui donnait une valeur d'environ 153 mil-
gie. -» spectre lions de kilomètres pour la distance
moyenne de la Terre au Soleil.
Encelade. Satellite de Saturne (n° II), dé- Encke (sillon d'). L'une des divisions ob-
couvert en 1789 par W. Herschel. servées depuis la Terre dans le système d'an-
ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
neaux de Saturne, à l'intérieur de l'anneau
238 040 km. Période de révolution sidé- A, l'un des deux plus brillants visibles de la
rale : 1,370 j. Diamètre : 500 km. Densité Terre.
moyenne : 1,1. De tous les satellites connus ENCYCL. Bien que la découverte de ce sillon
de Saturne, c'est celui dont la surface pré- soit souvent attribuée à J. Encke, il semble
sente le plus fort pouvoir réfléchissant (pro- plutôt que ce soit J. Keeler qui l'ait observé
che de 100 %). Elle est, de ce fait, particu- le premier. Large de 300 km environ, le sil-
lièrement froide (72 K, soit -201 °C). lon est situé à une distance moyenne de
Essentiellement constituée de glace, elle ap- 133 600 km du centre de Saturne. Sur une
paraît, dans l'ensemble, très uniforme sur photographie prise par la sonde américaine
les photographies qui en ont été prises à Voyager 2, on y distingue un mince anneau
faible distance par Voyager 2 en 1981. ondulé.
À l'exception ae quelques zones grêlées de
cratères d'impact, on y observe surtout de Endeavour. Nom d'un orbiteur de la na-
grandes plaines rayées de fractures, considé- vette spatiale américaine qui a remplacé l'or-
rées comme des formations assez jeunes, et biteur Challenger détruit par une explosion
l'on présume qu'elle subit un remodelage en vol en janvier 1986.
périodique, consécutif à une fusion de la ENCYCL. Sa construction a été engagée en
glace emprisonnée à l'intérieur de l'astre, 1987 et son premier vol a eu lieu en mai
peut-être sous l'effet de marées induites par 1992. Il se distingue des trois autres orbi-
Saturne et Dioné. teurs en service par des systèmes infor-
matiques et des appareils de navigation
Encke ( c o m è t e d'). Comète périodique améliorés, une plus longue autonomie en
dont J.F. Encke démontra l'identité avec les orbite (28 j) et le déploiement d'un para-
comètes apparues en 1786, 1795, 1805 et chute de 12 m de diamètre à chaque atterris-
1818, dont il prédit le retour près du Soleil sage.
147 énergie de bord

E n e r g i a (mot russe signifiant énergie). Lan- procéder, que les États-Unis utilisent aussi
ceur soviétique, le plus puissant des lanceurs pour le réservoir extérieur de leur navette,
spatiaux jamais construits au monde, utilisé évite les risques d'un retour incontrôlé sur
à deux reprises en 1987 et 1988 et aban- Terre d'objets pesant plusieurs dizaines de
donné ensuite. tonnes.
ENCYCL. Energia était un lanceur biétage, d'as- Deux exemplaires seulement ont été utili-
pect très trapu, composé : sés :
- d'un corps central cylindrique (longueur : - le 15 mai 1987, pour le vol inaugural. Pour
60 m, diamètre : 8 m) qui jouait le rôle de la circonstance, le lanceur n'emportait
second étage. Il était comparable, par sa qu'une maquette de satellite (représentative
forme et ses dimensions, au réservoir exté- par sa masse et ses dimensions), accrochée
rieur de la navette américaine. À sa base, latéralement, entre deux éléments du pre-
quatre moteurs cryotechniques (consom- mier étage. Les deux étages ont fonctionné
mant de l'hydrogène et de l'oxygène) d'une normalement mais, par suite d'une dé-
poussée unitaire de 2 000 kN. C'était la pre- faillance de son moteur propre, la charge
mière utilisation par l'ex-URSS de la propul- utile n'a pu être satellisée et est retombée
sion cryotechnique, et d'emblée avec un dans le Pacifique. Néanmoins, l'objectif es-
modèle très performant, légèrement plus sentiel étant atteint, ce premier vol constitua
puissant que les moteurs principaux (SSME) un succès ;
des orbiteurs américains ; - le 15 novembre 1988, pour le premier lan-
- de quatre propulseurs d'appoint accolés à cement de la navette Bourane. Propulsée
ce corps central, qui constituaient le premier sans équipage, celle-ci accomplit deux fois
étage. Chacun de ces éléments possédait un le tour du globe terrestre avant d'atterrir à
moteur à propergol liquide (oxygène et ké- une douzaine de kilomètres de son aire de
rosène) d'une poussée de 8 000 kN. lancement, quittée 3 h 25 min auparavant.
L'ensemble mesurait 60 m de haut et pesait Mais les difficultés économiques ont
plus de 2 000 t. Au décollage, sa poussée contraint l'URSS à abandonner l'exploita-
totale avoisinait 40 000 kN. Il pouvait satel- tion de ce lanceur.
liser en orbite terrestre basse^ une charge
utile d'une centaine de tonnes. A Baïkonour, é n e r g i e de b o r d . Équipement assurant
un site de lancement lui était réservé. l'alimentation électrique d'un véhicule spa-
A titre de comparaison, on peut indiquer tial.
que : ENCYCL. Par nature, tout satellite est nécessai-
- le lanceur américain Saturn V, construit rement autonome sur le plan énergétique. Il
pour le programme Apollo, mesurait 110 m doit produire lui-même l'électricité indis-
de haut et avait, au décollage, une masse de pensable aux organes de sa plate-forme et
2 900 t et une poussée de 33 850 kN ; aux instruments de sa charge utile. Le sous-
- la navette spatiale américaine, haute de système « énergie de bord » comprend les
56 m, développe une poussée initiale de moyens de production, de stockage et de
30 800 kN pour une masse de 2 000 t. distribution de l'énergie électrique. Il peut
Au décollage, les deux étages (soit les huit représenter de 20 à 30 % du coût total de la
moteurs) d'Energia étaient allumés simulta- plate-forme. Les satellites actuels réclament
nément. Environ deux minutes plus tard, les souvent de fortes puissances électriques :
quatre propulseurs latéraux se séparaient et quelques kilowatts pour ceux de fplpmm.
étaient récupères au moyen d'un système munications, une dizaine de kilowatts pour
de parachutes (Energia était donc un lanceur les navettes et certains satellites militaires
partiellement réutilisable). Le second étage de surveillance, des dizaines de kilowatts
continuait à fonctionner afin d'atteindre une pour une station orbitale.
vitesse légèrement inférieure à celle de satel- La source d'énergie peut être de nature so-
laire, chimique ou nucléaire. Le choix entre
lisation (le complément de vitesse devant
ces àffléïeo.tes> ,possi1ov\.\tés ptenà en. compte
être fourni, çat la charge utile) •. Il pouvait
la nature de la mission et les spécificités de
ainsi retomber dans une zone du Pacifique
la source.
déterminée à l'avance. Cette manière de
engin spatial 148

- Des générateurs* solaires équipent la tronomique de l'écrivain français Bernard


plupart des satellites de la Terre. Par conver- Le Bovier de Fontenelle, publié en 1686.
sion photovoltaïque, ils produisent environ L'auteur s'imagine à la campagne, après dî-
100 W par mètre carré de générateur. ner, en compagnie d'une belle marquise à
- Les piles* à combustible conviennent aux qui il présente les mécanismes de la nature,
missions habitées de courte durée. comparant le spectacle du cosmos à celui de
- Les réacteurs nucléaires (à fission) de cer- l'Opéra.
tains satellites militaires d'observation
dotés d'un radar sont capables de fournir enveloppe n.f. Couche gazeuse entourant
pendant plusieurs années de fortes puissan- un corps céleste, spécialement une étoile
ces (de 10 à quelques centaines de kilo- (enveloppe drcumstellaire.).
watts). Mais l'emploi de substances radioac-
tives (comme l'uranium enrichi) et la environnement spatial. Ensemble des
création de produits de fission ne sont pas agents et conditions physiques, chimiques
sans risque en cas de rentrée fortuite dans et biologiques auxquels est soumis un engin
l'atmosphère ainsi que l'ont montré les acci- spatial dans l'espace.
dents liés à des satellites soviétiques ENCYCL. Un engin spatial, durant son séjour
(comme Cosmos 954 et 1900). dans l'espace, se trouve placé dans un envi-
- Les générateurs thermoélectriques à radio- ronnement particulier qui se caractérise no-
isotope (RTG en anglais) sont utilisés sur tamment par l'impesanteur, un vide poussé,
certaines sondes spatiales trop éloignées du des échanges thermiques essentiellement
Soleil pour bénéficier d'un flux lumineux radiatifs et des écarts importants de tempé-
suffisant. L'électricité est obtenue par effet rature, la présence de rayonnements parti-
thermoélectrique (chauffage des thermoélé- culaires, de micrométéorites et de débris
ments par l'énergie dégagée par la désinté- spatiaux.
gration d'isotopes radioactifs, en général le Cet environnement impose de sévère
plutonium). Les puissances délivrées restent contraintes à l'architecture des satellites. Le
faibles : quelques centaines de watts au vide poussé provoque, par exemple, un dé-
maximum. gazement, une évaporation et même une
décomposition des matériaux avec, notam-
engin spatial. Objet de fabrication hu- ment, pour conséquence le grippage des sys-
maine situé dans l'espace ou destiné à y tème mécaniques. Les échanges thermiques,
aller. essentiellement radiatifs, et les importantes
modifications thermiques liées aux varia-
tions d'ensoleillement (passages dans l'om-
Enif. Étoile s de Pégase. Magnitude appa-
bre de la Terre, écarts de température entre
rente visuelle : 2,4. type spectral : K2. Dis-
la face d'un satellite éclairée par le Soleil et
tance •. 700 années de lumière.
sa face non éclairée) imposent un contrôle
thermique rigoureux apte à maintenir les
ensemble de lancement. Partie d'une équipements embarqués dans des plages de
base de lancement comprenant les installa- température très strictement spécifiées. Les
tions spécifiques destinées à la préparation, rayonnements particulaires (ions lourds du
aux essais et au lancement d'un véhicule rayonnement cosmique et particules char-
aérospatial. gées piégées dans les ceintures de rayonne-
ment) provoquent une dégradation des
Enterprise. Nom de l'orbiteur prototype semi-conducteurs (d'où résulte, en particu-
de la navette spatiale américaine, dépourvu lier, une baisse progressive du rendement
de moteurs et de bouclier thermique, qui a des générateurs solaires) et peuvent induire
été utilisé en 1977 pour des essais dans l'at- l'apparition de pannes dans certains compo-
mosphère. sants, spécialement les composants forte-
ment intégrés. L'oxygène atomique, résidu
Entretiens sur la pluralité des mon- atmosphérique rencontré aux altitudes des
des. Célèbre ouvrage de vulgarisation as- orbites basses autour de la Terre, ainsi que
149 épicycle

les micrométéorites* et les débris* spatiaux peut prendre que 19 valeurs correspondant
peuvent provoquer l'endommagement des aux 19 nombres* d'or du cycle de Méton*.
surfaces. Dans le calendrier grégorien, on utilise des
La biologie* et la médecine* spatiales étu- épactes modifiées, pour tenir compte à la
dient les effets de l'environnement spatial fois des années séculaires non bissextiles et
sur les êtres vivants, en particulier sur l'orga- de l'erreur propre du cycle de Méton, soit
nisme humain. environ un jour tous les 300 ans. Les épactes
grégoriennes ne sont donc plus invariable-
Envisat (acronyme de ENVIronment SATel- ment liées au nombre d'or comme dans le
lite, satellite pour l'environnement). Plate- calendrier julien.
forme européenne d'observation de la Terre
à partir d'une orbite polaire. E P C (sigle d'Etage Principal Cryotechni-
ENCYCL. Développée dans le prolongement que). Étage principal du lanceur Ariane* 5
des satellites ERS*, la plate-forme Envisat propulsé par le moteur Vulcain*. Hauteur :
est destinée à accroître le potentiel européen 30,5 m, diamètre : 5,4 m, masse à vide :
dans le domaine de l'observation de la Terre 12,41, masse d'ergols (hydrogène et oxy-
(étude de l'atmosphère, de l'océan et des gène liquides) transportés : environ 1561.
glaces). Envisat 1, d'une masse de 8 t, em- ENCYCL. Dix minutes après le décollage, à l'al-
portera une deuxième génération d'instru- titude de 140 km, cet étage est séparé du
ments ayant déjà volé sur ERS, notamment composite supérieur (L9). Ilpoursuit seul un
un radar imageur de pointe et plusieurs ins- vol balistique et retombe naturellement
truments d'analyse de l'atmosphère. Son dans l'océan Pacifique dans des conditions
lancement est prévu en 2000. assurant la sécurité des personnes et des
biens.
Éole. Satellite météorologique expérimen-
tal français. éphémérides n.f.pl. Tables donnant de
ENCYCL. Lancé, de la base de Wallops Island jour en jour, ou pour d'autres intervalles de
(Virginie), le 16 août 1971 par une fusée temps, les valeurs calculées de diverses gran-
américaine Scout et placé sur une orbite de deurs astronomiques variables, telles que les
903 km d'apogée et 678 km de périgée, coordonnées des planètes, de la Lune, du
d'une masse de 84 kg, stabilisé par gradient Soleil, etc.
de gravité, il avait pour mission de localiser
les répondeurs de 479 ballons lancés depuis Epi (I'). Nom français de l'étoile Spica*.
trois stations situées en Argentine et déri- épicycle n.m. Courbe décrite par un point
vant dans l'atmosphère, à niveau constant (à fixé sur un cercle quand ce cercle roule sur
12 000 m d'altitude environ), de collecter les un autre cercle fixe (voir figure). Les astrono-
données recueillies par les capteurs de ces mes grecs de l'Antiquité tentèrent d'expli-
ballons et de retransmettre les informations
météorologiques enregistrées vers les sta- Épicycle et é q u a n t
tions de télémesure implantées au sol. La
dispersion progressive des ballons ayant en-
traîné sa disponibilité, le satellite fut ensuite
utilisé pour des expériences complémentai-
res (localisation d'icebergs, de bouées déri-
vantes, de navires de la marine marchande,
etc.).

é p a c t e n i . (du grec epaktai [hêmerai],


[jours] intercalaires). Age de la lune au
1er janvier, en convenant d'appeler 0 son âge
le jour où elle est nouvelle.
ENCYCL. L'épacte est un nombre qui peut, en
principe, prendre toutes les valeurs de 0 à
29. Dans le calendrier* julien, l'épacte ne
Épiméthée 150

quer par un système d'épicycles les trajec- tante, le centre de l'épicycle d'une planète et
toires des planètes autour de la Terre. qui était situé à l'opposé du centre de la
Terre par rapport au centre du déférent (voir
Épiméthée. Satellite de Saturne n° XI, dé- schéma).
couvert en 1980 par une équipe d'astrono-
mes dirigée par l'Américain R. Walker. é q u a t e u r n.m. 1. Ligne selon laquelle le
ENCYCL. Nom international : Epimetheus. De-
plan contenant le centre de masse d'un astre
mi-grand axe de son orbite : 151 420 km. en rotation (en particulier, la Terre), perpen-
Période de révolution sidérale : 16 h 39 min. diculaire à l'axe de rotation (ou axe des pô-
Dimensions : 140 x 120 x 100 km. Il décrit les), coupe la surface de cet astre. 2. Inter-
pratiquement la même orbite que le satellite
section du plan de l'équateur terrestre avec
Janus*. coorbital
la sphère céleste. On dit aussi équateur cé-
leste.
époque n i . 1. Instant origine à partir du- ENCYCL. L'équateur terrestre est l'un des deux
quel sont comptés les temps servant à défi- plans de référence choisis pour la définition
nir la position d'un astre du système solaire des coordonnées géographiques d'un point
sur son orbite. 2. Date à laquelle sont rap- de la surface terrestre : latitude et longitude.
portées les coordonnées d'un astre sur la De même, l'équateur céleste est l'un des
sphère céleste ou les constantes astronomi- deux plans de référence choisis pour la défi-
ques. nition des coordonnées équatoriales d'un as-
ENCYCL. Les équations du mouvement képlé- tre sur la sphère céleste : ascension droite
rien donnent la position de l'astre considéré (équivalent de la longitude) et déclinaison
à partir de son passage au périhélie*. Or, les (équivalent de la latitude).
directions des grands axes des orbites plané-
taires (et leurs plans eux-mêmes) sont sujet-
tes à des perturbations*, petites, certes, mais équation annuelle. Irrégularité du mou-
non négligeables, et dont les effets sont cu- vement de la Lune, de période annuelle,
mulatifs. Pour étudier de façon continue le introduite par le Soleil.
mouvement d'une planète sur son orbite, on
fait choix d'un instant origine, que l'on ap- équation du t e m p s . Différence entre le
pelle l'époque, et l'on précise la longitude temps solaire moyen et le temps solaire vrai.
édiptique moyenne à cet instant. On appelle ENCYCL. Si l'on désigne par T m le temps so-
cette quantité la longitude de l'époque. laire moyen, et Tv le temps solaire vrai,
l'équation du temps E s'exprime par la rela-
E P S (sigle d'Étage à Propergol Stockable). tion : E = Tm - T v . Au cours de l'année, elle
Élément propulsif du composite supérieur oscille autour de la valeur 0, mais de manière
du lanceur Ariane* 5. non sinusoïdale (voir schéma) ; elle vaut 4
ENCYCL. Propulsé par le moteur Aestus, il est minutes environ au 1er janvier ; elle atteint
assez proche du HM7 d'Ariane 4. Sa capa- 14 min 15 s (sa valeur maximale) le 11 fé-
cité est de 9,7 t d'ergols : peroxyde d'azote vrier, s'annule le 16 avril, devient négative,
et monométhylamine. Il entre en action égale - 3 min 41 s le 14 mai, s'annule le
après la séparation de l'étage principal cryo- 14 juin, atteint 6 min 30 s le 26 juillet, s'an-
technique, dix minutes après le décollage, nule au 1er septembre, atteint - 16 min 25 s
afin de donner à la charge utile là vitesse de (sa valeur minimale) le 4 novembre, pour
satellisation. Pour les satellites géostation- redevenir nulle le 24 décembre.
naires, il fonctionne 1 100 secondes. A ces variations correspondent celles de
l'heure de passage du Soleil au méridien
Equ. Abréviation de Equuleus, désignant la d'un lieu (midi vrai). L'équation du temps
constellation du Petit Cheval. résulte de l'addition de deux effets : celui dû
à l'excentricité de l'orbite de la Terre autour
équant n.m. Dans le système du monde du Soleil et celui dû à l'inclinaison de l'axe
géocentrique de Ptolémée, point autour du- des pôles par rapport à la perpendiculaire au
quel se déplaçait, à vitesse angulaire cons- plan de l'orbite terrestre.
151 équilibre

É q u a t i o n du t e m p s au cours de l'année
minutes 11 février

v. févr. mars avril juin juill. août sept. oct. nov. déc.

équation n i . En mécanique céleste, quan- pôle nord, de ce système et le pôle Nord


tité dont il faut modifier la position d'un terrestre sont situés du même côté du plan
corps céleste pour la ramener à ce qu'elle équatoriai. Les coordonnées équatoriales
serait si ce corps était animé d'un mouve- sont l'ascension* droite et la déclinaison* :
ment circulaire uniforme. voir schéma ci-contre. Monture équatoriale :
dispositif permettant de faire tourner un ins-
équation personnelle. Erreur systéma- trument astronomique autour de deux axes
tique imputable à l'auteur d'une série d'ob- perpendiculaires, dont l'un, dit « axe ho-
servations astronomiques. raire », est parallèle à l'axe du monde.
ENCYCL. L'intérêt majeur de ce dispositif est
équatoriai, e, aux adj. Relatif à l'équa- de permettre, par une rotation de l'instru-
teur ; situé à l'équateur (terrestre, céleste ou ment autour de son axe horaire à une vitesse
d'un astre quelconque). Coordonnées équato- appropriée, de compenser exactement le
riales : coordonnées sphériques dans un sys- mouvement diurne et ainsi de suivre, dans
tème direct dont le plan fondamental est le leur déplacement, les astres visés. Ceux-ci,
plan de l'équateur. La direction origine est restant fixes dans le champ, peuvent alors
celle du point vernal* ; le pôle positif, ou être photographiés avec de longues poses.
Coordonnées é q u a t o r i a l e s
Table équatoriale : support plan, à monture
équatoriale, sur lequel peuvent être fixés dif-
pôle Nord
écliptique férents instruments d'observation ou appa-
reils de mesure.

équilibre n.m. Situation physique telle


que les forces qui tendent à la faire évoluer
se compensent mutuellement. En astrono-
mie, des systèmes comme les étoiles, dont
l'évolution est très lente, peuvent être consi-
dérés comme en équilibre. Équilibre hydrosta-
tique ; état d'équilibre (d'une atmosphère
stellaire, en particulier) dans lequel la force
de gravitation est compensée par la force de
pression. Equilibre radiatif: état d'équilibre
d'un milieu dans lequel toute l'énergie est
pôle Sud céleste
transportée par rayonnement. Équilibre ther-
a = ascension droite de l'étoile E modynamique : état d'équilibre dans lequel la
5 = déclinaison de l'étoile E
y = point vernal distribution statistique des atomes à diffé-
équinoxe 152

rents niveaux d'excitation est constante printemps. La ligne EE' de l'écliptique per-
(toutes les propriétés physiques du milieu pendiculaire à yy' est dite ligne des solstices*.
sont commandées par la température, qui Les arcs successifs yE, Ey', yE' et E' (sont
est constante ; le rayonnement suit la loi du parcourus par le Soleil au cours des quatre
corps noir, ou loi de Planck). saisons* du printemps, de l'été, de l'au-
ENCYCL. L'énergie apportée par rayonnement tomne et de l'hiver, saisons légèrement iné-
est évacuée par rayonnement : le flux total gales entre elles. L'égalité des jours et des
est constant. Cette hypothèse est valable, en nuits, le jour de l'équinoxe, est valable pour
première approximation, pour la plupart des tous les points de la Terre, quelle que soit la
étoiles. On doit, en seconde approximation, latitude. Du fait de la précession* de l'axe
tenir compte du transfert d'énergie par des pôles terrestres, le point vernal n'est pas
convection. fixe, mais rétrograde lentement sur l'éclipti-
que.
équinoxe n.m; du latin aequus, égal, et nox,
noctis, nuit). 1. Époque de l'année (se repro- équinoxial, e, a u x adj. Relatif à l'équi-
duisant à six mois d'intervalle) où le Soleil, noxe. Cadran équinoxial : cadran solaire tracé
dans son mouvement propre apparent sur dans un plan parallèle à l'équateur. Point
l'écliptique, traverse l'équateur céleste, et équinoxial d'automne : synonyme de point
qui correspond à l'égalité de durée des jours automnal*. Point équinoxial de printemps : sy-
et des nuits. 2. Synonyme de point vernal*. nonyme de point vernal*.
Ligne des équinoxes ; droite d'intersection des
deux plans de l'écliptique et de l'équateur équipementier n.m. Société industrielle
céleste. assurant la fabrication du matériel néces-
ENCYCL. Les deux plans de l'écliptique* et de saire au fonctionnement d'un engin spatial
l'équateur céleste* se coupent suivant une (à l'exception du groupe propulsif et des élé-
ligne yy' (voir schéma). Le point y, corres- ments de structure).
pondant au passage du Soleil de l'hémis-
phère céleste austral dans l'hémisphère cé- Equuleus (-i). Nom latin de la constella-
leste boréal, est dit équinoxe de printemps, ou tion du Petit Cheval (abrév. Equ).
point vernal ; le point y', correspondant au
passage du Soleil de l'hémisphère céleste ERA (sigle de European Robotic Arm, bras
boréal dans l'hémisphère céleste austral, est robotique européen). Bras télémanipulateur
dit équinoxe d'automne. Dans le calendrier* que l'Agence spatiale européenne fournira à
grégorien, le Soleil passe par le point (le 20 l'Agence spatiale russe et qui constituera un
ou le 21 mars tous les ans. C'est le début du outil essentiel pour l'assemblage du segment
russe de la Station* spatiale internationale.
ENCYCL. L'ERA est un bras télémanipulateur
Équinoxes
symétrique de 10 m de longueur. A chaque
pôle Nord
extrémité, on trouve un organe phéhenseur
sphère
céleste identique. Son utilisation alternée en tant
I que « main » et « pied » permet au bras de se
déplacer d'un point d'accrochage à un autre.
Ces organes sont conçus pour saisir et relâ-
cher des charges utiles équipées d'un dispo-
F^ÊÊSÊÊBÊÊBBBBÊÊ sitif standard d'accrochage, pour mesurer
des forces et des couples et pour transmettre

f^fPPl
des signaux électriques, de données et de
vidéo aux charges utiles qu'ils ont saisies.
Pour les interventions mécaniques, les orga-
nes préhenseurs sont équipés d'un outil de
service intégré que l'on pourrait comparer à
un tournevis. Associé à une plate-forme
pôle Sud équipée de cale-pieds et de mains courantes,
153 ergol

FERA peut également servir à transporter circonférence de la Terre. Pour cela, il déter-
des astronautes lors des sorties extravéhicu- mina de façon très ingénieuse l'amplitude
laires. de l'arc méridien entre Syène et Alexandrie :
L'ERA sera en principe mis en œuvre à partir ayant appris qu'au solstice d'été le Soleil, à
d'un dispositif d'accrochage monté sur une Syène, était à la verticale dans le ciel, puis-
petite plate-forme mobile qui, tel un cha- que ses rayons pénétraient dans les puits les
riot, se déplacera sur des rails le long de la plus profonds, il mesura lui-même, à l'aide
structure ae la plate-forme russe scientifique de l'ombre projetée par un gnomon, l'angle
et d'énergie. En se déplaçant d'un point d'ac- formé à Alexandrie par les rayons solaires,
crochage à un autre monté sur d'autres élé- le jour du solstice d'été, avec la verticale.
ments de la Station, l'ERA élargit sa zone L'angle ainsi mesuré correspondait exacte-
d'intervention. ment à l'angle formé au centre de la Terre
Des caméras et des dispositifs d'éclairage par le rayon terrestre de Syène et celui
montés sur le bras et sur les deux organes d'Alexandrie, et donnait l'amplitude de l'arc
préhenseurs permettent de surveiËer le intersecté par ces deux villes surle méridien.
chantier et d'inspecter l'extérieure de la Sta- Puis il mesura sur le terrain la dimension
tion. de cet arc. Il obtint pour la circonférence
L'ERA a été conçu pour, en un premier entière, c'est-à-dire pour le méridien :
temps, être directement commandé par un 252 000 stades, soit près de 40 000 km.
astronaute en activité extravéhiculaire ; à un
stade ultérieur, il pourra être télécommandé Ératosthène. Cratère lunaire, à l'extré-
de l'intérieur de la Station. Toutes les tâches mité sud-ouest des Apennins.
de l'ERA sont préprogrammées dans son ENCYCL. Coordonnées : 11° O., 14° N. Dia-
calculateur intégré de telle façon qu'il suffit mètre : 60 km. Nom international : Eratos-
aux astronautes de lancer les tâches et de thenes. Il est entouré d'une énorme muraille
conserver le contrôle visuel des travaux ainsi à terrasses et présente une élévation cen-
effectués. trale. Sa profondeur est de 3 500 m environ.
L'ERA apportera son soutien à l'équipage de
la Station pendant l'assemblage et la des-
serte extérieure du segment russe. Pendant è r e n.f. 1. Point de départ d'une chronolo-
cette phase d'assemblage, l'ERA servira à gie particulière. 2. Période écoulée depuis
monter les panneaux solaires et les ensem- cette origine : ère chrétienne, ère julienne.
bles propulseurs et à installer les radiateurs
thermiques de la plate-forme scientifique et ergol n.m. Substance utilisée pour alimen-
d'énergie. On pourrait également l'utiliser ter un moteur-fusée et lui fournir son éner-
pour transférer et mettre en place des modu- gie propulsive.
les entiers. Lorsque l'assemblage de la Sta- ENCYCL. C'est le plus souvent en faisant réagir
tion sera terminé, l'ERA servira à remplacer l'un sur l'autre deux ergols que sont obte-
les panneaux solaires et les ensembles pro- nues la réaction chimique exothermique et
pulseurs, manipuler des charges utiles exté- l'éjection de gaz recherchées. Un tel couple
rieures et procéder à des inspections sur le porte le nom de propergol.
segment russe de la Station. Selon leur rôle dans la réaction, on distingue
La Russie et l'Europe se chargeront, en deux catégories d'ergols : les comburants,
étroite collaboration, de l'assemblage, du qui sont des substances oxydantes, comme
lancement, de l'instaËation, de la validation l'oxygène, le peroxyde d'azote, l'acide nitri-
et de l'exploitation de l'ERA. que, le perchlorate d'ammonium, etc. ; et les
combustibles, qui sont des substances ré-
Ératosthène, astronome, géographe, ma- ductrices, comme l'hydrogène, le kérosène,
thématicien et philosophe grec (Cyrène v. l'hydrazine, la diméthylhydrazine dissymé-
284 - Alexandrie v. 192). Il séjourna à Athè- trique (UDMH), l'aluminium, etc. Une autre
nes puis à Alexandrie, dont il dirigea la fa- classification considère l'état physique de
meuse bibliothèque. Il fut le premier à éva- l'ergol : celui-ci peut être solide, liquide ou
luer correctement la longueur de la gazeux.
ergolier 154

La température de stockage permet de dis- Éros. Astéroïde 433, du type Amor*, dé-
tinguer : couvert par Witt, à Berlin et Charlois, à Nice,
- les ergols stockables, stables chimique- en 1898.
ment, pouvant être conservés dans des ré- ENCYCL. Éros décrit en 643 jours (1,76 an) une
servoirs à pression modérée entre - 50 et orbite inclinée de 10,8° sur l'écliptique et
+ 70 °C. Tel est le cas des ergols solides et, dont l'excentricité atteint 0,223. Au périhé-
pour les liquides, du peroxyde d'azote, du lie, il s'approche à 169,5 millions de kilomè-
méthane, du kérosène et de l'UDMH, entre tres du Soleil ; à l'aphélie, il en est distant de
autres ; 267 millions. Dans les conditions les plus
- les ergols cryotechniques. qui doivent être favorables (oppositions périhéliques), il peut
stockés à très basse température (par exem- passer à quelque 22 millions de kilomètres
ple l'hydrogène et l'oxygène liquides) et seulement de la Terre. Un tel rapproche-
dont la production et le stockage relèvent de ment a eu lieu en 1975 et se reproduira en
la cryotechnique. 2056. Diverses mesures photométriques,
Pour des missions de longue durée, la notion polarimétriques ou au radar ont permis
d'ergol stockable dans l'espace a été intro- d'établir que cette petite planète est un corps
duite : la température d'ébullition (au niveau allongé d'environ 33 x 13 x 13 km, et qu'elle
de la mer) doit être supérieure à - 150 °C. tourne sur elle-même autour de son petit
axe en 5 h 16 min 13,4 s. Elle serait principa-
lement constituée de fer natif et de silicates
ergolier n.m. Technicien chargé de la ma- ferromagnésiens ; sa surface semble recou-
nipulation des ergols sur une base spatiale. verte d'une couche de poussière finement
pulvérisée. Les oppositions d'Éros sont mi-
Eri. Abréviation de Eridanus, désignant la ses à profit pour déterminer avec une grande
constellation de l'Éridan. précision la parallaxe du Soleil et, par la
suite, la distance de la Terre au Soleil, ainsi
Éridan (en latin Eridanus, -î). Constellation que la masse du système Terre-Lune. On
australe, qui porte le nom donné au Pô par attend son étude rapprochée par la sonde
les Grecs dans l'Antiquité. Near* en l'an 2000.
ENCYCL. Éridan serpente sur la sphère céleste
entre l'équateur et 58° de latitude Sud, attei- ERS (sigle de European Remote sensing Satel-
gnant sa plus grande largeur entre les cons- lite). Programme européen d'observation de
tellations du Lièvre et de la Baleine. Elle est la Terre par satellite.
dessinée par une ligne sinueuse d'étoiles, la ENCYCL. Il comprend deux sateËites lancés par
plupart de magnitude 3 à 4, partant du voisi- des fusées Ariane, ERS 1 en 1991 et ERS 2 en
nage de Rigel* (P Orion) au nord pour 1995, qui décrivent une orbite polaire hélio-
s'achever par l'étoile la plus brillante de la synchrone à 780 km d'altitude environ. Pe-
constellation, Achernar*, au sud. L'étoile e sant 2,4 t, ceux-ci comportent une plate-
Eridani, située à 10,7 années de lumière, pos- forme dérivée de celle des satellites français
sède un compagnon planétaire dont la SPOT, qui supporte plusieurs instruments'
masse serait comprise entre 6 et 50 fois celle scientifiques parmi lesquels un radar à syn-
de Jupiter, et la période de révolution, voi- thèse d'ouverture, un altimètre radar, un ra-
sine de 25 ans. En 1960, le radiotélescope de diomètre à balayage et un rétroréHecteur
Green Bank (Virginie-Occidentale) a été bra- laser permettant des observations perma-
qué pendant plusieurs semaines dans la di- nentes, par tous les temps, des océans, des
rection de cette étoile, dans l'espoir de cap- terres émergées et des glaces polaires ainsi
ter des signaux émis par une civilisation que des mesures de géodésie spatiale. Les
extraterrestre, à 21 cm de longueur d'onde, données recueillies favorisent une meilleure
mais cette tentative s'est soldée par un compréhension des interactions entre l'at-
échec. mosphère et les océans, une surveillance de
la végétation, des glaces polaires, de la pol-
Eridanus (-i). Nom latin de la constella- lution des côtes, etc. ; elles permettent de
tion de l'Éridan (abrév. En). mieux apprécier l'impact des activités hu-
155 Esnault-Pelterie

Satellite européen d'observation de la Terre E R S traduisent le plus souvent par deux sortes de
perturbations : 1° une perturbation instanta-
antennes du diffusiomètre née (à quelques minutes près) des commu-
nications radiotélégraphiques, surtout à
courtes longueurs d'onde, et un léger cro-
chet sur les appareils enregistrant de façon
continue les éléments magnétiques ; 2° un
orage magnétique et des aurores polaires, se
manifestant avec un début brusque, mais
avec un décalage de l'ordre de 26 heures. Ce
retard est dû au temps mis par les particules
chassées du Soleil au moment de l'éruption
pour atteindre la Terre (vitesse 1 500 km/s
environ). L'importance des éruptions chro-
mosphériques a conduit les astronomes à
organiser un service international perma-
nent d'observation solaire.

ESA (sigle de European Space Agency)


-> Agence spatiale européenne

Esdangon (Ernest Benjamin), astronome


maines sur l'environnement de la Terre et et physicien français (Mison, Basses-Alpes,
d'affiner les modèles d'évolution future du 1876 - Eyrenville, Dordogne, 1954).
climat. Directeur de l'Observatoire de Paris de 1929
à 1944, il réalisa l'horloge parlante de l'Ob-
éruption (solaire). Brusque décharge servatoire, mise en service public le 14 fé-
d'énergie, associée le plus souvent aux ré- vrier 1933.
gions actives du Soleil, qui provoque locale-
ment dans la chromosphère et la couronne Esnault-Pelterie (Robert), ingénieur,
des perturbations importantes. aviateur et précurseur de l'astronautique
ENCYCL. Une éruption se manifeste par un français (Paris 1881-Nice 1957).
accroissement brusque de brillance, d'une Il se distingua dans le domaine de l'aviation
durée de quelques minutes à quelques heu- comme constructeur de monoplans robus-
res, dans une région limitée de la chromos- tes et sûrs et comme auteur de nombreuses
phère située le plus souvent au voisinage inventions, parmi lesquelles le moteur en
des taches solaires, qui affecte les raies étoile (qui resta, jusqu'à l'avènement du tur-
d'émission chromosphériques, telle la raie boréacteur, le propulseur le plus utilisé en
H (de l'hydrogène (6 563 A), et plus généra- aviation) et le dispositif de commande ap-
lement tout le domaine spectral allant des pelé manche à balai. C'est en 1907 qu'il com-
rayons X aux ondes radioélectriques. mença à s'intéresser à la théorie de la pro-
L'énorme quantité d'énergie (de l'ordre de pulsion par réaction et aux possibilités
1032 ergs) libérée au cours des éruptions les offertes par la fusée pour les voyages inter-
plus importantes est la source d'une éjection planétaires, dont il devint ensuite un ardent
de particules rapides (photons, électrons) propagandiste.
qui, transitant par la couronne, peuvent at- En 1912, il prononça à Saint-Pétersbourg
teindre l'atmosphère terrestre. Durant la puis à Paris, devant la Société française de
phase impulsive de l'éruption, avant le physique, une conférence restée célèbre in-
maximum d'éclat, la matière chromosphéri- titulée Considérations sur les résultats d'un allé-
que peut être éjectée dans la couronne gement indéfini des moteurs, titre allusif au fait
jusqu'à des hauteurs considérables à des vi- qu'une fusée, au fur et à mesure qu'elle
tesses de 200 000 km/s. Au niveau de l'at- consomme ses réserves de propergol, ne
mosphère terrestre, les éruptions solaires se cesse de perdre une partie de sa masse.
ESO 156

Après la Première Guerre mondiale, il fonda, Le Centre de contrôle des opérations est
avec son ami le banquier André-Louis relié en permanence, via le réseau de télé-
Hirsch, un prix de 5 000 F destiné à être communications de l'ESOC, à l'ESTRACK,
décerné annuellement à l'auteur du travail le réseau mondial de stations de télécomman-
plus remarquable en matière d'astronauti- de-télémesure. L'un des éléments les plus
que. Ce prix, intitulé REP-Hirsch (REP pour importants du Centre de contrôle des opéra-
Robert Esnault-Pelterie), fut attribué pour la tions est le Centre de calcul, dénommé Sys-
première fois en 1925, à Hermann Oberth, tème de soutien multisatellites. Utilisé pen-
considéré si digne de le recevoir que son dant les phases du lancement et des
montant fut porté à 10 000 F pour la circons- premières opérations en orbite, il assure éga-
tance. Le 8 juin 1927, il prononça une autre lement un soutien pour les phases de rou-
conférence célèbre, cette fois devant la tine des missions qui ne nécessitent pas
Société astronomique de France, pour entre- d'installations de calcul spécifiques.
tenir les astronomes (professionnels et ama- Ce système peut traiter simultanément des
teurs) de ses nouvelles recherches théori- données provenant de six satellites diffé-
ques en astronautique. rents ; il peut en outre émettre des télécom-
Le texte de cet exposé a été publié par la SAF mandes en temps réel et commande les affi-
sous le titre l'Exploration par fusées de la très chages dans la salle de contrôle.
haute atmosphère et la possibilité des voyages
interplanétaires. e s p a c e n.m. 1. Domaine situé au-delà de
Mais sa plus importante contribution à l'as- la partie de l'atmosphère terrestre où peu-
tronautique a été la publication, en 1930, de vent évoluer les aéronefs. En droit interna-
son ouvrage l'Astronautique, qui, après l'in- tional, on parle d'espace extra-atmosphérique,
clusion d'un supplément en 1934, couvrait par opposition à l'espace aérien. 2. Ensemble
pratiquement l'ensemble des connaissances des activités industrielles ou de recherche se
de l'époque en matière de vol spatial. Il y rapportant à ce domaine.
envisage, en particulier, la possibilité de ce ENCYCL. L'ère de la conquête de l'espace s'est
que l'on appelle aujourd'hui la navigation ouverte le 4 octobre 1957 avec le lancement
par inertie et en décrit les modalités. et la mise sur orbite, par l'URSS, du premier
Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, il effec- satellite artificiel de la Terre, Spoutnik 1.
tua aussi des essais de mise au point de Depuis lors, près de 4 000 satellites ont été
moteurs-fusées à ergols liquides. Il fut élu à lancés, par neuf puissances* spatiales. Les
l'Académie des sciences en 1936. États-Unis, la CEI (ex-URSS), l'Europe, Je
Japon et la Chine représentent les cinq prin-
ESO. Sigle de European Southern Observa- cipaux centres d'activité spatiale mondiale.
tory. Cette activité spatiale est financée pour
l'essentiel par les budgets publics, civils et
E S O C (sigle de European Space Opérations militaires, et les facteurs politiques sont dé-
Centre, Centre européen d'opérations spa- terminants dans ses perspectives de déve-
tiales). Établissement de l'Agence spatiale loppement.
européenne, situé à Darmstadt (Allemagne), Quatre justifications politiques principales
responsable de l'exploitation des satellites sont généralement données au financement
de l'Agence. public dans le domaine de l'espace :
ENCYCL. Avant le lancement d'un satellite, le - le prestige national lié à la conquête de
rôle des spécialistes du Centre consiste prin- l'espace, qui, par son aspect de démonstra-
cipalement à analyser les impératifs de la tion publique, visible de tous, constitue un
mission pour déterminer l'orbite, à calculer domaine particulièrement favorable à l'af-
les fenêtres de lancement et à préparer la frontement technologique pacifique entre
composante sol. Après le lancement, ils as- nations et à la démonstration politique d'un
surent, outre les opérations de poursuite et certain niveau de développement sur la
de télécommande, la réception, le traite- scène internationale ;
ment et la diffusion des données du satellite - le soutien à la science et à la technologie ;
et de sa charge utile. - le développement d'applications civiles,
157 ESSA

essentiellement les télécommunications et Esrin (acronyme de European Space Research


l'observation de la Terre, et les enjeux indus- INstitute, Institut européen de recherches
triels et commerciaux importants qui y sont spatiales). Etablissement fournisseur d'infor-
liés ; mations de l'Agence spatiale européenne,
- les applications militaires, en croissance situé à Frascati, près de Rome, dans les lo-
extrêmement rapide en raison du rôle déter- caux précédemment occupés par l'Institut
minant pris par la technologie spatiale dans européen de recherches spatiales (disparu
les problèmes de défense. au début des années 70), dont il a conservé
Les principaux enjeux économiques, indus- la dénomination.
triels et commerciaux du développement
des programmes spatiaux pour les prochai- ESRO (sigle de European Space Research
nes années concernent l'espace militaire, les Organization). Ancienne organisation spa-
télécommunications spatiales, l'observation tiale européenne, dont le sigle français était
de la Terre et les systèmes de lancement. CERS (Conseil européen de recherches spa-
tiales).
e s p a c e - t e m p s n.m. Concept d'un do- ENCYCL. Créée en 1962 et mise en place en
maine multidimensionnel dans lequel il est 1964, avec comme objectif la réalisation de
possible de localiser les événements et de satellites scientifiques, l'ESRO eut beaucoup
décrire leurs relations mutuelles à l'aide de plus de succès dans son entreprise que
coordonnées d'espace et de temps. l'autre organisme spatial européen fondé à
ENCYCL. Ce concept dérive de l'observation
la même époque, l'ELDO*. En décembre
de l'invariance de la vitesse de la lumière, 1972, face aux déboires de l'ELDO, fut déci-
quel que soit le mouvement de la source qui dée la fusion de cet organisme avec l'ESRO
émet celle-ci ou celui de l'observateur. L'es- en une nouvelle organisation, l'ESA, qui a
pace-temps permet à tous les observateurs été créée en 1975.
présents dans l'Univers de décrire la réalité
indépendamment de leur mouvement rela-
tif. Selon la théorie de la relativité* générale, ESRO (sigle de European Space Research Or-
la gravitation est une courbure de l'espace- ganization). Nom donné aux premiers satelli-
temps. tes mis au point par l'ESRO.
ENCYCL. Trois ont été placés sur orbite, par

espionnage par satellite(s). Utilisation des fusées américaines Scout : ESRO-2B


de satellites à des fins militaires comme ins- (80 kg), le 17 mai 1968 ; ESRO-1A (86 kg), le
truments d'observation (optique ou radar), 3 octobre 1968; et ESRO-1B (86 kg), le
de détection radar, d'écoute électronique, de 1er octobre 1969. Ils étaient destinés à des
détection d'explosions nucléaires ou d'alerte recherches sur le géomagnétisme et l'iono-
et de détection de lancement de missiles sphère.
adverses. alerte avancée, écoute élec-
tronique, reconnaissance photographi- ESSA (sigle de Environmental Science Servi-
que, surveillance par satellite ces Administration). Administration améri-
caine ayant précédé la NOAA* et sous la
Esrange (acronyme de European Space re- responsabilité de laquelle furent lancés avec
search RANGE). Base de lancement de bal- succès, entre 1966 et 1969, neuf satellites
lons et de fusées-sondes installée par météorologiques constituant la première gé-
l'ESRO* et mise en service en 1996 à 40 km nération de TIROS* opérationnels.
de Kiruna, en Suède du Nord, au-delà du ENCYCL. Les satellites ESSA fournirent, pour
cercle arctique. la première fois, de manière continue, des
ENCYCL. Propriété de l'ESRO jusqu'en juil- données météorologiques à l'échelle de la
let 1972, elle est exploitée depuis par la Terre entière. Ils fonctionnaient par paires,
Swedish Space Corporation (SSC), qui pro- l'un fournissant des renseignements météo-
jette d'y construire une infrastructure pour rologiques généraux, l'autre des images en
le lancement de petits satellites en orbite temps réel. ESSA 8, lancé le 15 décembre
polaire. 1968, fonctionna jusqu'en mars 1976.
essaim 158

essaim n.m. Ensemble groupé de météo- 1 800 W/m2 créé par dix-neuf lampes au xé-
rites qui décrivent autour du Soleil des non de 25 kW chacune.
orbites très voisines, souvent associées à
celle d'une comète périodique, et dont la é t a g e n.m. Partie autonome et séparable
rencontre avec la Terre peut donner lieu à d'un véhicule spatial, généralement dotée
une averse météorique (pluie d'étoiles filan- de moyens de propulsion et assurant certai-
tes). nes fonctions pendant une phase donnée du
vol.
E s t e c (abréviation de European Space re-
search and TEchnology Centre, Centre euro- Etamin. Etoile y du Dragon. Magnitude
péen de recherche et de technologie spatia- apparente visuelle : 2,2. Type spectral : K5.
les). Principal établissement technique de Distance : 150 années de lumière.
l'Agence spatiale européenne, situé à
Noordwijk (Pays-Bas).
é t a t stationnaire (théorie de I').
ENCYCL. En 1962, alors que l'Europe spatiale
fait ses premiers pas, le besoin se fait sentir Théorie cosmologique proposée en 1948 par
d'un centre spécifiquement conçu pour les les astrophysiciens Thomas Gold, Herman
aspects techniques de ce nouveau domaine Bondi et Fred Hoyle, selon laquelle l'Univers
de la recherche. Le choix se porte sur les conserverait globalement le même aspect
Pays-Bas et les pionniers s'installent dans pour tous les observateurs, à toutes les épo-
des locaux de l'université de Delft. La cons- ques. Rivale de la théorie du Big* Bang dans
truction d'un véritable centre technique est les années 50, la thèse de l'état stationnaire
entreprise en 1965, à Noordwijk, à 20 km au est contredite par diverses observations, et
nord de La Haye, sur le rivage de la mer du la découverte, en 1965, du rayonnement
Nord. Il est inauguré le 3 avril 1968 : près de thermique du fond du ciel lui a porté un
500 personnes y travaillent. C'est alors le coup fatal.
plus important centre européen de techni-
que spatiale. étoile de B e t h l é e m , des Mages ou de
Aujourd'hui, l'établissement s'étend sur en- Noël -» Mages (étoile des)
viron 50 hectares et emploie un millier de
personnes dont les deux tiers appartiennent étoile filante. Synonyme de météore.
à l'ESA. Il est doté d'une grande diversité de
laboratoires, d'appareils de mesure et de étoile n.f. Sphère de gaz très chauds, au
moyens d'essais importants (pour des tests cœur de laquelle se produisent des réactions
thermiques, mécaniques, acoustiques, etc.) de fusion nucléaire qui en font une source
utilisés pour la conception, l'intégration et la de lumière et de chaleur.
vérification des véhicules spatiaux, en colla- ENCYCL. Les étoiles forment avec la matière
boration avec l'industrie et la communauté interstellaire* le matériau constitutif des ga-
scientifique. Il est également chargé de tra- laxies*. L'étoile la plus proche et la mieux
vaux de recherche appliquée en technologie connue est le Soleil*. De la Terre, on peut
spatiale. voir à l'œil nu quelque 6 000 étoiles sur
L'Estec a conçu la plupart des satellites euro- l'ensemble du ciel ; toutes appartiennent à la
péens ainsi que des éléments du lanceur Galaxie, dans laquelle est inclus le système
Ariane et du laboratoire Spacelab. Nombre solaire. -* constellation, distance, magni-
de ses installations ont été modernisées et tude, parallaxe, spectre
agrandies pour pouvoir accueillir les véhicu- ÉVOLUTION STELLAIRE. Les étoiles naissent de la
les spatiaux actuels : Ariane 5, Columbus, contraction de vastes nuages de matière in-
Envisat, etc. terstellaire, les nébuleuses*. Cette contrac-
Un de ses équipements les plus spectacu- tion s'accompagne d'une élévation de tem-
laires, le grand simulateur spatial, abrite le pérature. Lorsque leur température devient
plus grand et le plus puissant « soleil artifi- suffisante ( - 1 0 millions de degrés), des réac-
ciel » du monde : un faisceau lumineux de tions thermonucléaires s'amorcent dans
6 m de diamètre et d'une intensité d'environ leurs régions centrales et leur permettent de
159 étoile

rayonner. L'évolution des étoiles comporte Ophiuchi* par une équipe franco-britanni-
une succession de périodes durant lesquelles que. Associée à la radio source VLA 1623,
elles se contractent sous l'effet de la gravita- elle aurait moins de 10 000 ans.
tion : la matière qui les constitue subit ainsi LUMINOSITÉ, DIMENSIONS. D'après leur lumino-
un échauffement de plus en plus intense, sité, on distingue 3 grandes familles d'étoi-
qui autorise le déclenchement de réactions les :
nucléaires entre éléments de plus en plus - les supergéantes (10 000 fois environ plus
lourds. Pendant la majeure partie de leur vie, lumineuses que le Soleil) ;
les étoiles tirent leur énergie de la transfor- - les géantes (100 fois environ plus lumineu-
mation d'hydrogène en hélium (cas du Soleil ses que le Soleil) ;
actuel). Aussi observe-t-on de nombreuses - les naines (de luminosité comparable ou
étoiles à ce stade de leur évolution. Plus une inférieure à celle du Soleil).
étoile est massive, plus son hydrogène sera A ces différences de luminosité correspon-
brûlé rapidement, cette phase pouvant durer dent des différences de dimensions. Les
de quelques millions à plus de 10 milliards étoiles les plus volumineuses sont les super-
d'années. En revanche, il existe des étoiles géantes rouges (environ 1 000 fois le rayon
de faible masse, appelées naines* brunes, où du Soleil) et les géantes rouges (environ
la combustion de l'hydrogène ne parvient 100 fois le rayon du Soleil). Les naines re-
jamais à s'amorcer faute d'une masse et, groupent aussi bien les étoiles alimentées
donc, d'une température suffisantes. en énergie par la fusion de leur hydrogène
Lorsque l'hydrogène s'épuise au cœur de en hélium, comme le Soleil (environ
l'étoile, celui-ci se contracte, permettant 700 000 km de rayon), que des étoiles par-
ainsi à l'hydrogène de brûler sur des cou- venues au terme de leur évolution, comme
ches moins profondes pendant que l'enve- les naines blanches (environ 5 000 km de
loppe stellaire se dilate : c'est la phase dite rayon) et les étoiles à neutrons (environ
de géante rouge. Le Soleil atteindra ce stade 10 km de rayon). La plus grosse étoile
dans quelque 5 milliards d'années. Son connue est (du Cocher, dont le diamètre
rayon aura alors centuplé, et la Terre sera atteint 2 700 fois celui du Soleil : si elle se
devenue une fournaise. Après la combus- trouvait au centre du système solaire, elle
tion de l'hélium en couches, de nouvelles engloberait toutes les planètes jusqu'à Sa-
réactions nucléaires se déclenchent au cœur turne.
de l'étoile. Celle-ci connaît une phase d'ins- L'éclat d'une étoile s'exprime par une gran-
tabilité, puis un destin lié à sa masse. deur appelée magnitude*. Cet éclat, tel qu'on
Si l'étoile est peu massive (de masse infé- le perçoit de la Terre, dépend à la fois de la
rieure à 1,4 fois celle du Soleil), elle subit luminosité intrinsèque de l'étoile et de sa
une ultime contraction qui la transforme en distance (voir tableau des étoiles les plus
ce qu'on appelle une naine* blanche. Celle-ci brillantes).
s'éteint ensuite lentement. Si l'étoile est
MASSE. Il existe dans l'espace un très grand.
massive, elle explose complètement et de-
nombre d'étoiles multiples, et plus spéciale
vient 10 à 100 millions de fois plus brillante
ment d'étoiles doubles dont les composan-
(supernova*) avant de décliner inexorable-
tes gravitent l'une et l'autre autour de leur
ment. Seul subsiste son cœur très dense, qui
centre de gravité commun, selon la loi de
se contracte ensuite pour donner une étoile
l'attraction universelle, comme le fait une
à neutrons* (si la masse est comprise entre
planète autour du Soleil. En interprétant à
1,4 et 3 fois environ celle du Soleil) ou un
l'aide des lois de la mécanique les paramè-
trou* noir (si la masse est supérieure à 3 fois
tres observés des mouvements de chacune
celle du Soleil). La matière de l'étoile éjectée
des composantes, on arrive à déterminer les
lors de l'explosion forme une nébuleuse en
masses de chacune des étoiles du couple.
expansion (reste de supemova) qui se dis-
perse progressivement dans l'espace. 11 existe aussi un moyen indirect d'accéder à
La plus jeune protoétoile connue serait une la connaissance des masses stellaires. En
source de rayonnement millimétrique iden- 1924, I'astrophysicien britannique A.S. Ed-
tifiée en 1993 dans le nuage moléculaire Rho dington a montré que la luminosité d'une
étoile varie en fonction de sa masse, les étoi-
étoile 160

LES 25 ÉTOILES LES PLUS BRILLANTES À L'ŒIL NU


Nom Nom Constellation Magnitude Magnitude Type Distance en
usuel inter- visuelle visuelle spectral années de
national apparente absolue lumière®
Sirius a CMa le Grand Chien - M + 1,41 Al 8,6
Canopus a Car la Carène -0,7 + 0,16 F0 300
Arcturus a Boo le Bouvier -0,06 -0,2 K2 37
Rigil Kentarus a Cen le Centaure + 0,01 + 4,3 G2 4,4
Véga aLyr la Lyre + 0,04 + 0,5 A0 25,3
Capella a Aur le Cocher + 0,1 -0,6 G8 42
Rigel POri Orion + 0,2 -7,0 B8 800
Procyon a CMi le Petit Chien + 0,4 + 2,65 F5 11,4
Achenar a Eri l'Éridan + 0,5 -2,2 B5 140
Bételgeuse a Ori Orion + 0,5* -6,0 M2 400
Agena P Cen le Centaure + 0,6 -5,0 B1 500
Altaïr a Aql l'Aigle + 0,7 + 2,3 Kl 17
Acrux a Cru la Croix du Sud + 0,8 -3,5 B2 400
Aldébaran a Tau le Taureau + 0,8 -0,7 K5 65
l'Épi a Vir la Vierge + 0,9 -3,4 B1 270
Antarès a Sco le Scorpion -4,7 Ml 700
Pollux P Gem les Gémeaux + 1,1 + 0,95 A0 34
Fomalhaut aPsA le Poisson austral + 1,2 -0,08 A3 25
Deneb aCyg le Cygne + 1,3 -7,3 A2 3 000
Mimosa P Cru la Croix du Sud + 1,3 -4,7 B0 400
Régulus a Léo le Lion + 1,4 -0,7 B8 78
Adhara e CMa le Grand Chien + 1,5 -5,1 B1 400
Castor a Gem les Gémeaux + 1,6 A0 52
Schaula X Sco le Scorpion + 1,6 -3,3 B2 700
BeEatrix X Ori Orion + 1,6 -4,2 B2 250
*en moyenne (variable entre 0,0 et 1,3>) ** en moyenne (variable entre 0,9 et 1,8)
(1) déduites des mesures du satellite Hipparcos

les les moins lumineuses étant les moins étoile les réactions nucléaires qui permet-
massives, et les plus lumineuses, les plus tront à cette étoile de briller, il faut que
massives. Il existe en fait des relations diffé l'étoile ne soit pas trop petite : sa masse, à la
rentes selon le type spectral de l'étoile : pour naissance, doit représenter au minimum
les étoiles dont la masse est comprise entre 6 % de celle du Soleil.
0,3 et 20 fois celle du Soleil, la luminosité Mais, pour vivre, une étoile ne doit pas non
varie approximativement comme la puis- plus être trop lourde. Sinon, eEe est instable
sance quatrième de la masse. Cette relation et explose. Les astronomes ont longtemps
masse-luminosité permet de calculer la admis qu'il ne pouvait exister d'étoiles ayant
masse d'une étoile en fonction de sa magni- une masse dépassant 60 fois celle du Soleil.
tude absolue. Seules les naines blanches Cependant, grâce à des observations faites
n'obéissent pas à cette loi. par des satellites, on a découvert que toutes
Pour que puissent s'allumer au cœur d'une les étoiles massives laissent échapper en per-
161 Eumetsat

manence de la matière dans l'espace qu'il estima à 365 jours 1/4, valeur adoptée
(-• vent* stellaire). Par exemple, une étoile plus tard dans le calendrier julien. La plus
dont la masse vaut 30 fois celle du Soleil célèbre de ses hypothèses astronomiques
maigrit de 20 % de cette façon au cours de est celle dite des sphères homocentriques, qui
sa vie. De ce fait, l'existence d'étoiles extrê- tente d'expliquer les mouvements apparents
mement massives n'est plus impossible : il des astres, la Terre étant présumée immo-
suffit qu'elles perdent suffisamment de ma- bile. Eudoxe supposa que chaque planète
tière pour ne pas être instables. était attachée à des sphères homocentri-
On a identifié dans la Galaxie et dans certai- ques, c'est-à-dire ayant toutes un centre
nes de ses plus proches voisines, comme les commun, celui de la Terre, et dont les mou-
Nuages de Magellan, quelques étoiles très vements se combinaient pour former celui
lumineuses dont la masse semble dépasser de l'astre considéré. Cette hypothèse fut re-
100 fois celle du Soleil. prise par Aristote et Callippos, mais, comme
STRUCTURE INTERNE. Pour déterminer la struc- elle ne rendait pas compte des variations de
ture interne d'une étoile, on combine les distance entre la Terre et les planètes, elle
relations entre les paramètres physiques qui fut assez vite abandonnée.
expriment : l'équilibre d'une sphère de gaz
sous les actions opposées de sa propre gravi- E u m e t s a t (acronyme de EUropean organi-
tation et de la variation de pression ; la pro- sation for the exploitation ofMETeorological SA-
duction d'énergie thermonucléaire dans les Tellites, organisation européenne pour l'ex-
régions centrales ; le transport de cette éner- ploitation de satellites météorologiques).
gie jusqu'à la surface de l'étoile. On démon- Organisme intergouvernemental officielle-
tre que, pour une masse totale fixée et une ment constitué le 19 juin 1986 par seize
composition chimique fixée, l'ensemble des Etats européens et leurs services météorolo-
équations mathématiques qui traduisent les giques, dont le siège se trouve à Darmstadt,
relations physiques décrites précédemment près de Francfort, en Allemagne, et qui a
admet une solution unique. pour objectif principal la mise en place, le
C'est-à-dire que toutes les autres caractéris- maintien et l'exploitation des systèmes
tiques de l'étoile et la distribution interne de européens de satellites météorologiques
ses paramètres sont déterminées ; en parti- opérationnels, en tenant compte dans la me-
culier, ces modèles fournissent les valeurs sure du possible des recommandations de
de la température, de la densité et de la l'Organisation météorologique mondiale
pression au centre de l'étoile. Ces modèles (OMM).
permettent aussi d'expliquer pourquoi les ENCYCL. En 1999, Eumetsat exploite deux sa-
étoiles se répartissent au début de leur vie tellites géostationnaires, Météosat* 6 et 7,
le long de la série principale du diagramme lancés en 1993 et 1997. Plus de 30 pays
de Hertzsprung-Russell, les étoiles étant utilisent leurs données.
d'autant plus lumineuses et chaudes qu'elles Tandis qu'Eumetsat finance et administre ce
sont massives. programme, l'ESA continue d'en assurer
l'exécution en supervisant la construction
euclidien, enne adj. Se dit d'un espace des satellites. Depuis décembre 1995, l'ex-
plan, d'un modèle d'univers à courbure ploitation de tous les satellites géostation-
nulle, dont la géométrie est celle qui a été naires d'Eumetsat, le traitement, la distribu-
étudiée par Euclide (me siècle av. J.-C.) : par tion et l'archivage des données sont réalisés
un point donné, on ne peut tracer qu'une à partir du siège de l'organisation à Darm-
parallèle à une droite, et la somme des an- stadt (Allemagne).
gles d'un triangle est égale à 180°. Eumetsat exploite son système sur des bases
non commerciales. Son financement est
Eudoxe de Cnide, astronome, mathéma- presque entièrement couvert par les contri-
ticien et philosophe grec (Cnide v. 406 - v. butions de ses 17 États membres en fonction
355 av. J.-C.)., d'une clé de répartition arrêtée d'un com-
Il rapporta d'Egypte en Grèce une connais- mun accord. Sur la période 1997-1999, les
sance plus exacte de la durée de l'année, contributions les plus importantes ont été
Euphrosyne 162

versées par l'Allemagne (25,5 %), la France et la technologie, la charge utile européenne
(16,6 %), l'Italie (13,6 %) et le Royaume- étant cette fois de l'ordre de 200 kg.
Uni (12,9 %).
Trois satellites de seconde génération, MSG, Europa. Programme européen de lanceur
seront lancés à partir de 2000 et exploités spatial lourd.
jusqu'en 2012. Par ailleurs, Eumetsat a dé- ENCYCL. A U cours d'une conférence tenue à
cidé de se doter d'un système constitué par Strasbourg, en février 1961, le Royaume-
trois satellites polaires Metop* dont le pre- Uni et la France proposent aux nations in-
mier sera lancé en 2003. dustrielles de l'Europe de s'associer en vue
de construire un lance-satellite de trois éta-
Euphrosyne. Astéroïde 31, découvert en ges capable de placer une charge utile de
1854 par le Britannique}. Ferguson. une tonne sur une orbite circulaire de
ENCYCL. Distance moyenne au Soleil : 562,5 500 km d'altitude.
millions de km. Période de révolution sidé- L'organisme mis en place à cette fin, le
rale : 5,61 ans. Diamètre : 370 km. C'est le CECLES, tient sa première réunion le 5 mai
cinquième astéroïde par ordre décroissant 1964. Le lanceur envisagé, Europa I, com-
de taille. prendra un premier étage britannique (Blue
Streak), un deuxième français (Coralie) et un
E u r e c a (abrév. de EUropean REtrievabîe troisième allemand (Astris). Il sera lancé de
CArrier, plate-forme européenne récupéra- Woomera (Australie),
ble). Plate-forme autonome, récupérable de En 1966, il est décidé de réorienter le pro-
l'Agence spatiale européenne, conçue pour gramme vers la construction d'un lanceur
servir de support à des instruments destinés plus puissant, Europa II, susceptible d'em-
à des expériences de recherche et de techno- porter, depuis la Guyane, des satellites géo-
logie en micropesanteur. stationnaires d'environ 200 kg, mieux adap-
D'une masse totale de 4,5 t, elle pouvait tés aux besoins futurs. Mais les dix premiers
emporter jusqu'à 11 de charge utile. Mise en essais en vol des éléments d'Europa I, réali-
orbite en juillet 1992 et récupérée en juin sés à partir de 1964, à Woomera, dans des
1994 par la navette américaine, elle est configurations évoluant progressivement
aujourd'hui inutilisée. vers le lanceur complet, sont décevants. Et,
le 5 novembre 1971, le premier exemplaire
EuroMir. Programme de coopération entre d'Europa II explose en vol peu après avoir
l'Agence spatiale européenne et l'Agence décollé de Kourou.
spatiale russe qui a permis à des astronautes La crise qui secoue alors les organisations
européens d'effectuer des vols spatiaux de spatiales européennes se dénoue le 20 dé-
longue durée à bord de la station orbitale cembre 1972, lors de la Conférence spatiale
russe Mir. européenne de Bruxelles, qui décide, notam-
ENCYCL. Deux missions ont eu lieu. La pre- ment, de fusionner en une seule entité (la
mière, EuroMir 94, s'est déroulée du 3 octo- future ESA) le CERS et le CECLES, d'aban-
bre au 4 novembre 1994, avec la participa- donner le projet Europa III (à l'étude depuis
tion de U. Merbold ; elle a permis deux ou trois ans), lanceur comportant un
d'emporter à bord de la station Mir une deuxième étage cryotechnique, et d'exami-
trentaine d'expérimentations représentant ner le nouveau projet LIII-S (lanceur de 3e
une charge utile de 150 kg et concernant génération de substitution), dont le dévelop-
essentiellement la physiologie humaine, la pement est décidé le 31 juillet 1973, date de
science des matériaux et la technologie. La naissance du programme Ariane. Le pro-
seconde, EuroMir 95, s'est déroulée du gramme Europa II, quant à lui, avait été
3 septembre 1995 au 29 février 1996, avec la arrêté le 1er mai 1973.
participation de T. Reiter ; elle a comporté
deux sorties dans l'espace, les premières Europe. Satellite de Jupiter (n° II), décou-
d'un astronaute de l'ESA, et permis une nou- vert par Galilée le 7 janvier 1610. Demi-
velle série d'expériences intéressant les grand axe de son orbite : 671 000 km. Pé-
sciences de la vie, la science des matériaux riode de révolution sidérale : 3,551 j.
163 Eutelsat

Diamètre : 3 130 km. Densité moyenne : sage de poursuivre l'étude détaillée de cet
2,97. Nom international : Europa. astre à l'aide d'un orbiteur dont le lance-
ENCYCL. Sa surface a été révélée par les photo- ment pourrait intervenir à la fin de 2003 en
graphies des sondes américaines Voyager en vue d'une arrivée à proximité de Jupiter en
1979 et, depuis 1996, par celles de la sonde 2006.
Galileo. Largement recouvert de glace, ainsi
que le laissaient prévoir son albédo élevé European Astronomical Society. So-
(0,64) et son spectre infrarouge, il apparaît ciété fondée en 1990 à Davos (Suisse) et
très lisse, mais on y remarque un réseau de regroupant des astronomes professionnels,
lignes sombres enchevêtrées, s'étendant qui a pour objet de favoriser les contacts
parfois sur des centaines de kilomètres, qui entre les astronomes européens et de pro-
correspondent à des fractures. Sa densité mouvoir la coopération entre les différents
suggère qu'il est composé d'un mélange de pays d'Europe dans le domaine de l'astrono-
glace et de roches denses. Cela est confir- mie.
mée par des mesures de spectroscopie infra-
rouge : d'une part, celles-ci indiquent que la European Southern O b s e r v a t o r y
surface d'Europe est essentiellement com- ( E S O ) . Organisation européenne pour des
posée de glace d'eau ; d'autre part, combi- recherches astronomiques dans l'hémis-
nées avec des données gravifiques, ces ob- phère Sud.
servations révèlent la présence d'une couche ENCYCL. Fondée en 1962, cette organisation
de glace superficielle de 150 km d'épaisseur compte 8 Etats membres : l'Allemagne, la
et, au centre de l'astre, la présence d'un Belgique, le Danemark, la France, l'Italie, les
noyau de sulfure de fer. Quelques indices Pays-Bas, la Suède et la Suisse. Son siège est
suggèrent l'existence d'un champ magnéti- à Garching, près de Munich, en Allemagne.
que créé par le noyau, mais ce point reste Elle dispose d'un observatoire implanté au
encore incertain. Une faible atmosphère Chili, à La Silla, dans la partie sud du désert
d'oxygène a, par ailleurs, été décelée autour Atacama, à 600 km environ au nord de San-
du satellite. tiago du Chili, à 2 400 m d'altitude. Sur ce
Les vues du satellite prises par les sondes site fonctionnent 15 télescopes, parmi les-
Voyager et Galileo montrent que sa surface quels un télescope de 3,60 m de diamètre,
est très lisse : elle ne présente pas de relief un télescope de nouvelle technologie
de plus d'un kilomètre d'altitude. Elle est (-• NTT) de 3,50 m et un télescope de 15 m
aussi très brillante. Cette croûte de glace est réalisé en coopération avec la Suède pour
traversée par de nombreuses rides et des l'étude des sources célestes de rayonnement
bandes noires, longues parfois de plus de submillimétrique (SEST, Swedish ESO Sub-
1 000 km. Elle est pratiquement dépourvue millimetre Telescope).
de cratères d'impact, ce qui indique qu'elle Depuis 1991, un nouvel observatoire est en
est sensiblement plus jeune que celle de Cal- cours d'aménagement plus au nord, sur le
listo ou de Ganymède, et suggère qu'Europe Cerro Paranal, pour accueillir quatre télesco-
est encore aujourd'hui géologiquement ac- pes de 8,20 m d'ouverture chacun, dont l'en-
tif. La croûte de glace pourrait être séparée semble formera un très grand instrument, le
du noyau par un océan d'eau maintenu à VLT* (Very Large Telescope).
l'état liquide par des forces de marée. Cer-
taines images en gros plan de la surface Eutelsat (acronyme de EUropean TELecom-
montrent que celle-ci est fracturée en pla- munications SATellite organization, organisa-
ques de glace évoquant l'aspect de la ban- tion européenne de télécommunications par
quise ; elles suggèrent que de l'eau à l'état satellite). Organisation européenne de télé-
liquide a existé dans un passé très récent à communications par satellite créée, sous
très faible profondeur. Ainsi, avec l'apport une forme provisoire, le 30 juin 1977, par
de matières organiques par des comètes ou dix-sept membres de la Conférence euro-
des météorites, Europe pourrait posséder péenne des administrations des postes et
tous les ingrédients nécessaires à l'appari- télécommunications (CEPT), afin d'amélio-
tion de la vie. C'est pourquoi la NASA envi- rer les communications et de distribuer des
EUVE 164

programmes télévisés en Europe et mise en aux réseaux câblés et aux récepteurs indivi-
place, en tant qu'organisation intergouver- duels.
nementale, le 14 mai 1982, et dont le siège En 1998, le transport de programmes de
est à Paris. télévision représentait 70 % du trafic d'Eu-
ENCYCL. Eutelsat est chargée de mettre en œu- telsat. À cette époque, le système Eutelsat se
vre, d'exploiter et d'entretenir la compo- composait d'une douzaine de satellites en
sante spatiale d'un système de télécommu- orbite. Plus de 60 millions de foyers euro-
nications, fixes et mobiles, nationales et péens captaient leurs programmes, par câble
internationales, publiques et privées, sur le ou par antenne.
continent européen.
La participation financière de ses membres EUVE. Abréviation de l'angl. Extreme* VI-
(au nombre de 47 le 31 décembre 1998) est traViolet Explorer, explorateur de l'extrême
proportionnelle à leur utilisation du système ultraviolet.
(21,6 % pour le Royaume-Uni, 15,3 % pour EVA (sigle de Extra-Vehicular Activity, acti-
la France...). vité extravéhiculaire). Expression améri-
Après avoir utilisé les satellites ECS de caine désignant l'activité d'un spationaute à
l'ESA, Eutelsat a commandé ses propres sa- l'extérieur d'un vaisseau spatial, que ce soit
tellites (dits « de deuxième génération », do- en orbite ou à la surface d'un astre. Le terme
tés de seize répéteurs de 50 W), dont les contraire, IVA (Intm-Vehicular Activity), est
quatre premiers exemplaires ont été lancés d'un emploi moins fréquent. -• sortie dans
en août 1990, en janvier 1991, en décembre l'espace
1991 et en juillet 1992.
W2, le premier des trois satellites de troi- évection n.f. L'une des inégalités périodi-
sième génération, dotés de 24 répéteurs, a ques du mouvement de la Lune. Elle a une
été lancé par une fusée Ariane en octobre période de 31,81 jours et une demi-ampli-
1998. D'autres satellites, nommés Hot* Bird, tude de 1° 16'. Elle était déjà connue de
dédiés à la télévision directe, sont lancés Ptolémée, au if siècle.
depuis 1995. Début 1999, la flotte exploitée
par Eutelsat comprenait 19 satellites, totali- excentricité n.f. L'un des éléments d'une
sant près de 200 répéteurs. orbite* (symbole : e), égal au rapport de la
Les satellites Eutelsat offrent une gamme distance des foyers à la longueur du grand
complète de services de télécommunica- axe.
tions comprenant les reportages d'actualités
par satellite, la téléphonie, les communica- exobiologie n.f. Science qui étudie les
tions d'entreprise, les services multimédias, possibilités d'existence de la vie dans l'Uni-
les services mobiles terrestres, les échanges vers. -» bioastronomie
de programmes dans le cadre de l'Union
européenne de radiodiffusion et la distribu- exoplanète n.f. Synonyme de planète* ex-
tion de programmes de télévision et de radio trasolaire.
165 Explorer

Exosat. Satellite européen d'astronomie portionnalité entre l'importance du décalage


X*, lancé le 26 mai 1983, et qui a fonctionné et la distance de la galaxie considérée.
jusqu'au 9 avril 1986.
ENCYCL. Il emportait deux télescopes ima- Explorer. Famille de satellites scientifi-
geurs couvrant la gamme des rayons X de ques américains.
basse énergie jusqu'à 2 keV environ, un ENCYCL. Explorer 1 fut le premier satellite
compteur proportionnel à réseau de grande lancé par les Etats-Unis, le 31 janvier 1958. Il
surface et un spectromètre à scintillation à s'agissait d'un engin de 14 kg seulement, y
gaz couvrant les rayons X d'énergie supé- compris la masse du dernier étage de la
rieure à 2 keV. Placé sur une orbite caractéri- fusée porteuse, beaucoup plus léger donc
sée par sa grande inclinaison sur l'équateur que les deux Spoutnik* mis sur orbite l'an-
(72,5°) et sa forte excentricité (350 km de née précédente par l'URSS, qui pesaient res-
périgée et 191 700 km d'apogée, initiale- pectivement 83,6 kg et 508,3 kg. On lui doit,
ment), qu'il décrivait en 4 jours, il a permis en particulier, la découverte des ceintures de
pour la première fois d'observer sans inter- rayonnement entourant la Terre, dites
ruption pendant de longues périodes l'inten- « ceintures de Van Allen ». La série inaugu-
sité des émissions de rayons X provenant de rée par Explorer 1 s'est poursuivie jusqu'en
diverses sources. 1975, totalisant 55 engins, relativement lé-
Il a effectué au total plus de 2 000 observa- gers et peu coûteux, voués à la recherche
tions. On lui doit notamment la mise en géodésique, géophysique ou astronomique.
évidence, dans la constellation du Sagittaire, Explorer 8, 20,22 et 27 furent des Ionosphere
à quelque 20 000 années de lumière de dis- Explorer, chargés de mesurer la densité
tance, d'un système de deux étoiles qui gra- d'électrons de l'ionosphère dans le cadre
vitent l'une autour de l'autre en 11 minutes d'un programme international mené de
seulement, ce qui représente la plus courte 1960 à 1964. Explorer 9,19, 24, 25, 39 et 40
période de révolution jamais observée en furent des Air Density Explorer : il s'agissait
astronomie. Ce système binaire tiendrait fa- de sphères gonflables de près de 4 m de
cilement entre la Terre et la Lune, bien que diamètre placées sur une orbite d'environ
sa masse totale représente une fois et demie 300 km de périgée et 2 500 km d'apogée ;
celle du Soleil. l'étude de la modification de cette orbite au
cours du temps renseignait sur les fluctua-
tions saisonnières de la densité de la haute
e x o s p h è r e n.f. Région la plus élevée de atmosphère. Dix Explorer lancés de 1963 à
l'atmosphère d'une planète, dans laquelle 1973 (Explorer 18, 21, 28, 33, 34, 35, 41, 43,
certains atomes peuvent échapper à l'attrac- 47 et 50) furent des Interplanetary Monitoring
tion gravitationnelle de la planète et s'éva- Platforms (IMP), placés sur des orbites éloi-
der dans le milieu interplanétaire. L'exos- gnées de la Terre et même, dans un cas, sur
phère terrestre commence à une altitude de orbite lunaire, pour étudier les relations en-
400 à 500 km. tre les phénomènes solaires et la magnéto-
sphère terrestre sur un cycle d'activité so-
expansion (de l'Univers). Phénomène laire de 11 ans. Explorer 29 et Explorer 36
envisagé à partir de la théorie de la relativité furent des satellites de géodésie (GEOS 1 et
générale, par W. De Sitter*, en 1917, puis 2) et Explorer 38, 39 et 49 des satellites de
par A. Friedmann* en 1922 et G. Lemaître* radioastronomie chargés d'étudier des ra-
en 1927, et d'après lequel les différentes diosources galactiques. La mission d'Explo-
galaxies* de l'Univers s'écarteraient les unes rer 38 ayant été contrariée par des interfé-
des autres avec une vitesse proportionnelle rences avec des émissions radioélectriques
à leur distance mutuelle. d'origine terrestre, Explorer 49 fut satellisé
ENCYCL. La conception théorique d'un Uni-
autour de la Lune. Explorer 42, 43 et 53
vers en expansion rend bien compte de l'ob- formèrent la série des Small Astronomy Satel-
servation du décalage* vers le rouge des lite (SAS), consacrés à l'astrophysique des
raies des spectres des galaxies et de la décou- hautes énergies : Explorer 42, appelé aussi
verte faite par Hubble*, en 1929, de la pro- SAS 1 ou Uhuru, lancé en 1970, ouvrit la
explosion primordiale 166

voie à l'étude spatiale des sources célestes dont les longueurs d'onde sontles plus cour-
de rayons X, dont il dressa la première carte. tes, et contribue donc à faire paraître les
À la fin des années 70, le programme Explo- astres plus rouges qu'ils ne sont réellement.
rer s'est internationalisé avec les trois satel-
lites ISEE* {International Sun-Earth Explorer), extragalactique adj. Situé hors de notre
dédiés à l'étude des relations Soleil-Terre, et Galaxie.
le satellite IUE* (International Ultraviolet Ex-
plorer), destiné à l'étude des sources célestes extrasolaire adj. Extérieur au système
de rayonnement ultraviolet. solaire.
En 1992 a été lancé le satellite EUVE* (Ex-
treme Ultra Violet Explorer), 67e engin de la e x t r a t e r r e s t r e . 1. adj. Situé à l'extérieur
famille Explorer, pour l'étude du ciel dans de la Terre. 2. n.m. Habitant supposé d'une
l'ultraviolet extrême. planète autre que la Terre.

explosion primordiale. Expression extravéhiculaire adj. Qualifie l'activité


française désignant le Big* Bang. d'un spationaute qui évolue à l'extérieur de
son vaisseau spatial.
extinction n.f. Diminution que subit, par
absorption ou diffusion, l'intensité du
rayonnement émis par un astre, lorsque ce Extreme Ultraviolet Explorer
rayonnement traverse un milieu donné. ( E U V E ) . Satellite américain d'astronomie,
ENCYCL. La matière interstellaire provoque
lancé en 1992, qui étudie l'Univers dans l'ul-
une forte extinction de la lumière visible des traviolet extrême, à des longueurs d'onde
étoiles lointaines : c'est ce qu'on appelle comprises entre 6 et 80 nanomètres, grâce à
l'extinction interstellaire. Celle-ci augmente quatre télescopes (trois dédiés à la cartogra-
fortement lorsque la longueur d'onde dimi- phie des sources célestes de rayonnement
nue : elle est plus marquée vers le bleu que UV, le quatrième à la spectroscopie à faible
vers le rouge, ce qui explique le phénomène résolution). Fin 1998, il avait déjà catalogué
de rougissement* interstellaire. Pour une quelque 1 100 sources galactiques, dont
longueur d'onde de 550 nanomètres (jaune), 30 % restaient encore non identifiées.
elle est d'environ 1,5 magnitude par kilo-
parsec. Dans l'ultraviolet, l'extinction inters- Eyharts (Léopold), officier de l'armée de
tellaire est très importante. En revanche, l'air et spationaute français (Biarritz 1957).
l'infrarouge et les ondes radio ne sont pas Sélectionné comme spationaute par le
affectées par le phénomène. CNES en décembre 1990, il participe au pro-
L'atmosphère terrestre contribue aussi à ré- jet Hermes. En 1992, il réussit les épreuves
duire l'intensité de la lumière qui nous par- de sélection des astronautes de l'ESA. En
vient des astres : c'est l'extinction atmosphéri- juillet 1994, le CNES le désigne comme dou-
que. Celle-ci affecte davantage les astres les blure de Claudie André-Deshays pour la
plus proches de l'horizon, parce que leur mission Cassiopée* de 1996. En tant que
lumière nous arrive après avoir traversé une cosmonaute expérimentateur, il participe à
plus grande épaisseur d'atmosphère. Par la mission franco-russe Pégase*, du 29 jan-
ailleurs, comme l'extinction interstellaire, vier au 19 février. Il est le huitième Français
elle est plus marquée pour les radiations à partir dans l'espace.
fication de Harvard, les étoiles dont la tem-
pérature superficielle est comprise entre
6 000 et 7 500 K : des étoiles blanches ou
bleutées, dont le spectre est dominé par les
nombreuses raies de métaux neutres ou io-
nisés une fois. Exemples : Canopus, Pro-
f
F. Type spectral caractérisant, dans la classi- Faraday (rotation). Rotation du plan de
polarisation du rayonnement radio synchro-
tron*, provoquée par la présence d'électrons
libres et d'un champ magnétique dans la
région que traverse le rayonnement.

Farnborough. Ville de Grande-Bretagne,


cyon. dans le Hampshire, au S.-O. de Londres.
ENCYCL. Sa base aérienne abrite tous les deux
F / D (rapport). Rapport de la distance fo- ans (années paires) un Salon international de
cale F au diamètre D de l'objectif d'un téles- l'aéronautique (en alternance avec celui du
cope ou d'une lunette astronomique. Appelé Bourget).
aussi rapport d'ouverture, c'est une caractéris-
tique importante de l'instrument. Farrhani (Muhammad ou Ahmad ibn Ka-
thir al-), astronome arabe du ixe siècle.
Fabricius (David), astronome et théolo- Il a composé un Livre de la science des étoiles et
gien hollandais (Esens 1564 - Osteel 1617). des mouvements célestes, traduit en latin au
Il est connu pour avoir découvert, en 1596, xne s. Il est connu également sous le nom
la première étoile variable Mira* Ceti ; il fut latinisé à'Alfraganus.
aussi l'un des premiers à observer les taches
solaires à la lunette (1610). fausse couleur. Couleur artificielle d'une
image, obtenue en redistribuant dans la par-
faculaire adj. Relatif à une facule. Plage tie visible du spectre électromagnétique le
faculaire : région de l'atmosphère du Soleil résultat d'une observation comportant géné-
située au-dessus d'une facule. Elle apparaît ralement une ou plusieurs composantes si-
formée de structures appelées naguère floc- tuées en dehors de cette partie.
culi. ENCYCL. Pour permettre aux instruments de
télédétection d'accéder au proche infra-
facule n.f. (du latin facula, dimin. de fax, rouge, portion du spectre électromagnéti-
facis, torche). Région d'activité solaire qui que non perçue par l'œil humain mais dans
apparaît brillante dans les raies photosphé- laquelle la végétation est très active, des
riques. émulsions spéciales, sensibilisées par des
ENCYCL. Les facules sont visibles en lumière pigments particuliers, ont été mises au
blanche, par raison de contraste, près du point. Photographiée avec une émulsion in-
bord du Soleil. Ce sont des régions de ren- frarouge couleur (dite, à l'origine, « fausse
forcement du champ magnétique qui entou- couleur »), une scène est rendue par des
rent les taches quand les régions actives sont couleurs différentes de celles que verrait
jeunes. Elles se dispersent ensuite lentement l'œil humain, qui résultent d'un décalage
après la disparition des taches. spectral : l'infrarouge apparaît en rouge, le
fauteuil spatial 168

rouge en jaune, le jaune-vert en bleu et le rayonnement solaire n'est pas absorbé par
bleu en noir. Aujourd'hui, d'une façon très l'atmosphère terrestre.
générale, on dit qu'un document de télédé- ENCYCL. L'atmosphère terrestre absorbe ou
tection est en fausse couleur dès lors que ses réfléchit, totalement ou partiellement, la
couleurs ne sont pas les couleurs naturelles, plupart des rayonnements électromagnéti-
celles que percevrait l'œil humain s'il obser- ques provenant du cosmos. Depuis l'avène-
vait le paysage étudié. ment des satellites artificiels, l'accès à la
gamme complète de ces rayonnements est
fauteuil spatial (ou volant). Appella- devenu possible. Mais, au sol, on ne dispose
tion familière de l'appareil de propulsion que de deux « fenêtres » d'observation assez
autonome utilisé par un spationaute pour étroites ; l'une couvre les longueurs d'onde
évoluer librement dans l'espace à proximité comprises entre 0,3 jim et quelques dizaines
de son vaisseau spatial. Un tel dispositif a de micromètres : c'est la « fenêtre optique »,
été mis en service par les États-Unis sous le qui comprend la lumière visible (de 0,4 à 0,8
nom de MMU et par l'ex-URSS sous celui de pm) ainsi que les radiations ultraviolettes et
Ikarus. infrarouges qui en sont les plus voisines ;
l'autre couvre les longueurs d'onde compri-
Favier Qean-Jacques), ingénieur et spatio- ses entre 1 mm et 20 m environ : c'est la
naute français (Kehl, Allemagne, 1949). « fenêtre radio », qui comprend les ondes
Sélectionné comme spationaute par le hertziennes millimétriques, centimétriques,
CNES en 1985, il participe - en tant que décimétriques, métriques et décamétriques.
spécialiste de charge utile - à la mission STS
78 de la navette américaine, du 20 juin au fenêtre de lancement. Intervalle de
7 juillet 1996, devenant le premier scientifi- temps pendant lequel un lancement spatial
que et sixième Français à partir dans l'es- permettant de réaliser une mission donnée
pace. peut être effectué à tout instant. A distin-
A bord de Columbia, il a mis en œuvre un guer de créneau* de lancement.
programme scientifique d'une quarantaine
d'expériences concernant les sciences de la fermé, e adj. Univers fermé : modèle d'uni-
vie et de la matière. vers évolutif qui contient une quantité de
matière suffisante pour stopper son expan-
Fédération internationale d'astro- sion et provoquer sa contraction à une épo-
nautique (IAF). Organisation scienti- que déterminée, dans le futur.
fique non gouvernementale, à but non
lucratif, fondée en 1950 par les représen- fibrille n.f. Elément de la structure fine de
tants des sociétés d'astronautique de huit la chromosphère solaire.
pays (Allemagne fédérale, Argentine, Autri- ENCYCL. Les fibrilles forment un réseau or-
che, Danemark, Espagne, France, Grande- donné de filaments dans les régions actives
Bretagne et Suède) pour favoriser le déve- ou autour de ces régions ; elles sont orien-
loppement de l'astronautique dans des buts tées en direction du champ magnétique lo-
pacifiques. cal. Leur largeur est de 725 à 2 200 km, leur
ENCYCL. En 1960, elle a créé l'Académie inter- longueur de 11 000 km en moyenne. Elles
nationale d'astronautique et l'Institut inter- sont visibles en lumière monochromatique
national de droit spatial. Son congrès annuel de certaines raies fortes de Fraunhofer (Ha).
est une manifestation de haut niveau qui Le réseau de fibrilles reste stable durant plu-
réunit l'élite de l'astronautique mondiale. En sieurs heures, bien qu'une fibrille n'ait qu'un
1994, elle regroupe 129 sociétés issues de temps de vie de 10 à 20 minutes.
45 pays.
ADRESSE : 10-12, rue du Capitaine-Ménard, filament n.m. Protubérance* solaire vue
75015 Paris. en projection sur le disque du Soleil.

fenêtre atmosphérique. Intervalle du filigree n.m. (mot anglais signifiant fili-


spectre électromagnétique dans lequel le grane). Structure fine de la haute photo-
169 Flamsteed

sphère solaire visible sur les images prises à FK (abréviation de l'allemand Fundamental
très haute résolution. Katalog, catalogue fondamental). Désigna-
ENCYCL. Les Eligrees, localisés généralement tion abrégée de plusieurs catalogues fonda-
dans les espaces intergranulaires, sont des mentaux d'étoiles publiés par l'observatoire
points brillants qui s'allument et s'éteignent de Heidelberg, en Allemagne, depuis 1907.
en deux à trois minutes de temps. Ils appa- La version actuelle, dite FK 5, renferme des
raissent souvent en alignement dont la du- données sur 1 535 étoiles d'éclat supérieur
rée de vie est de l'ordre de la demi-heure. ou égal à la magnitude 7.

filtre n.m. Objet ou dispositif servant à Flagstaff. Ville des États-Unis, dans le cen-
modifier, par transmission, le flux, la répar- tre de l'Arizona, à 2 100 m d'altitude, où est
tition spectrale, ou l'un et l'autre, du rayon- implanté l'observatoire Lowell*.
nement qui le traverse. On distingue les fil-
tres non sélectifs (neutres) et les filtres Flammarion (Camille), astronome fran-
sélectifs (colorés). Filtre interférentiel : ensem- çais (Montigny-le-Roi, Haute-Marne, 1842 -
ble de couches minces déposées sur du Juvisy-sur-Orge 1925). Il fut un vulgarisa-
verre, et qui ont la propriété de ne laisser teur enthousiaste et talentueux des connais-
passer que certaines radiations. Les filtres sances astronomiques de son époque. Son
simples sont constitués par une pellicule dié- Astronomie populaire (1879) recueillit un im-
lectrique (MgF2, par ex.) emprisonnée entre mense succès et suscita de nombreuses vo-
deux couches métalliques (Ag, Al), et le prin- cations d'astronomes. En 1887, il créa la
cipe de leur fonctionnement est fondé sur Société astronomique de France. Établi à Ju-
les interférences entre les diverses vibrations visy, au sud de Paris, il y fonda en 1883 un
réfléchies par les couches métalliques. observatoire où il se livra jusqu'à sa mort à
des recherches très diverses (astronomie,
FIRST (sigle de l'angl. Far Infra Red and météorologie, climatologie), effectuant no-
Submillimetre space Telescope, télescope spa- tamment de nombreuses observations des
tial pour l'infrarouge lointain et le domaine planètes.
submillimétrique). Projet de télescope spa-
tial européen dédié à l'observation de l'Uni- Flamsteed (John), astronome anglais
vers dans l'infrarouge lointain et aux lon- (Denby, Derbyshire, 1646 - Greenwich
gueurs d'onde submillimétriques (entre 80 1719).
et 670 pm). Premier Astronome Royal, nommé par le
ENCYCL. Cette mission constitue la 4 e pierre souverain Charles II l'année même de la
angulaire du programme scientifique Hori- fondation de l'observatoire de Greenwich
zon 2000 de l'Agence spatiale européenne. (1675), il équipa et aménagea cet observa-
Le télescope aura un diamètre de 3,5 m ; ses toire en vue d'accomplir la mission que lui
instruments focaux seront refroidis à très assignait le roi : rectifier les tables des mou-
basse température à l'aide d'hélium super- vements célestes et les positions des étoiles
fluide. Son lancement est prévu en 2007 par de façon à permettre une meilleure détermi-
une fusée Ariane 5 ; il formera une charge nation des longitudes en mer et, par suite,
utile commune avec la mission Planck*. Le améliorer la navigation. De 1676 à 1705,
satellite doit être placé au voisinage du point il accumula les observations. Celles-ci abou-
de Lagrange* L2 du système Terre-Soleil, à tirent à la publication, en 1712, d'un cata-
1,5 million de kilomètres environ de la logue d'étoiles intitulé Historia cœlestis
Terre. britannica. Mais, mécontent de cette publi-
cation, effectuée sans son autorisation,
fixe adj. Se disait autrefois des étoiles, qui Flamsteed se querella avec ses collègues,
paraissent conserver des positions invaria- dont Newton, et brûla de ses propres mains
bles les unes par rapport aux autres, par 300 des 400 exemplaires imprimés. Son
opposition aux planètes (astres errants), qui catalogue, révisé, fut finalement republié
se déplacent parmi les constellations. Sphère par ses assistants après sa mort, en 1725 : il
des fixes : -> sphère* céleste renferme les coordonnées de 2 866 étoiles.
flare 170

En 1729 fut aussi publié l'atlas céleste cor- cipal d'un système centré au plan principal
respondant. du système. Dans un système mince (miroir,
lentille mince), c'est la distance de la surface
flare n.m. (mot anglais signifiant flamboie- du système au foyer. Plan focal : plan normal
ment). Synonyme de sursaut. à l'axe d'un système optique et contenant le
foyer.
flash de l'hélium. Événement explosif
qui marque, à l'intérieur des étoiles peu f o c o g r a m m e n.m. Photographie permet-
massives (dont la masse est inférieure à tant de visualiser les défauts de courbure de
2 fois environ celle du Soleil), le début de la la surface d'un miroir de télescope révélés
combustion thermonucléaire de l'hélium, par la méthode de Foucault.
après l'épuisement des réserves d'hydro-
gène. -• étoile Fomalhaut (de/arabe fom al-hut, la bou-
che du poisson). Étoile a du Poisson austral.
Flèche (en latin Sagitta, -ae). Petite constel- Magnitude apparente visuelle : 1,2. Type
lation boréale. spectral : A3. Distance : 25,1 années de lu-
Aucune de ses étoiles n'a une magnitude mière. Rayon : 1,5 fois celui du Soleil. En
inférieure à 3,5. Les plus brillantes dessinent 1983, le satellite IRAS a découvert autour de
approximativement une flèche orientée sud- cette étoile, par son émission de rayonne-
ouest/nord-est, au nord de l'Aigle. La princi- ment infrarouge, un nuage de particules so-
pale curiosité de la constellation est l'amas lides qui pourrait être un système planétaire
globulaire M71, à mi-distance entre y et S en formation.
Sge, qui est situé à 18 000 années de lumière.
fond du ciel. Ensemble des sources de
F l e e t s a t c o m . Satellites géostationnaires rayonnement contribuant au signal reçu par
américains de télécommunications militai- un instrument astronomique, sur lequel se
res lancés depuis 1978. détachent les astres observés. Pour un obser-
ENCYCL. Pesant environ 2 t, ils sont équipés vateur terrestre, il comprend la lumière zo-
chacun de 23 canaux UHF de télécommuni- diacale, les émissions atmosphériques, les
cations et peuvent relayer plus de 1 300 étoiles et les astres invisibles et, le jour, la
communications téléphoniques simultanées lumière solaire diffusée par l'atmosphère.
et assurer des transmissions télégraphiques
ou de données. fondamental, e adj. 1. Qualifie un catalo-
gue stellaire donnant des positions d'étoiles
flint n.m. (mot anglais, abréviation de flint- qui ont été déterminées de façon absolue et
glass). Verre à base de plomb, fortement dis- avec la plus haute précision possible en
persif, utilisé dans les instruments d'opti- compilant de nombreuses observations.
que, en association avec des lentilles en ENCYCL. On détermine les positions absolues
crown, pour obtenir la correction des aberra- des étoiles en observant les instants de leurs
tions chromatiques. passages au méridien. La combinaison des
résultats obtenus dans plusieurs observatoi-
flocculi n.m.pl. (mot latin). Structures fines res permet d'accroître la précision. Une série
d'apparence floconneuse, que l'on distingue de catalogues fondamentaux a été publiée
sur les images monochromatiques de la par l'observatoire de Heidelberg. FK
chromosphère solaire. 2. Qualifie l'époque choisie comme origine
d'une échelle de mesure du temps. 3. Quali-
fluorite n.f. Bifluorure de calcium utilisé fie le plan de référence d'un système parti-
pour la fabrication de doublets achromati- culier de coordonnées. Par exemple, l'équa-
ques*. teur est le plan fondamental du système de
coordonnées équatoriales.
focal, e adj. Relatif au foyer d'une lentille,
d'un miroir, d'un système optique. Distance For. Abréviation de Fornax, désignant la
focale ou focale (n.f.) : distance du foyer prin- constellation du Fourneau.
171 Fowler

F o r n a x (-acis) Nom latin de la constella- puisqu'ils n'y passent pas. La figure obtenue
tion du Fourneau (abrév. For). (qui peut être aisément photographiée) re-
présente, très exagérés, les creux et les bos-
fossa (mot latin ; pl. fossae). n i . Vallée lon- ses de la surface par des ombres plus ou
gue, étroite et peu profonde, dans la nomen- moins marquées ; les défauts mis en évi-
clature internationale du relief des surfaces dence sont, en général, d'une dimension in-
planétaires. férieure au micron. On peut ainsi procéder
aux retouches de polissage nécessaires.
Foucault (Léon), physicien français (Paris
1819 - id. 1868). Foucault (pendule de). Pendule conçu
Collaborateur de Fizeau*, puis d'Arago*, il en 1851 par L. Foucault pour démontrer la
détermina, en 1850, la vitesse de la lumière rotation de la Terre.
dans l'air, dans l'eau et dans divers milieux ENCYCL. Il est constitué par une lourde masse
transparents ; les résultats qu'il obtint suspendue par un long fil attaché de telle
confortèrent la théorie ondulatoire de la lu- sorte que la masse puisse se balancer dans
mière et contribuèrent à ruiner la théorie de n'importe quel plan. Mis en oscillation dans
l'émission. A la même époque, il montra un plan vertical, le pendule continue son
l'existence, dans les masses métalliques, de mouvement de balancement dans un plan
courants induits, nommés depuis courants de qui, pour un observateur lié à la Terre,
Foucault. En 1851, il mit en évidence le mou- tourne dans le sens des aiguilles d'une mon-
vement de rotation de la Terre grâce à une tre, faisant un tour complet en 24 h/sin cp,
expérience, restée célèbre, qui consistait à <p étant la latitude du lieu. Cette expérience
observer la rotation du plan d'oscillation met en évidence le mouvement de rotation
d'un pendule suspendu sous la coupole du de la Terre.
Panthéon. L'année suivante, il inventa le gy-
roscope et établit la théorie des phénomènes foucaultage n.m. Opération de contrôle
gyroscopiques. En 1857, il eut l'idée de subs- de la surface optique d'un miroir de téle-
tituer, dans les télescopes, des miroirs de scope par la méthode de Foucault.
verre argenté aux miroirs métalliques. Enfin,
en 1858, il inventa une méthode de retou- Fourneau (en latin Fornax, -acis). Constel-
ches locales pour la fabrication des miroirs lation australe, au sud de la Baleine et à
paraboliques, dont l'emploi est devenu clas- l'ouest de l'Eridan, introduite par La Caille
sique dans la réalisation des télescopes. en 1752 sous la dénomination de « Fourneau
du chimiste ».
Foucault ( m é t h o d e de). Méthode de ENCYCL. Son étoile la plus brillante est de ma-
contrôle de la surface optique d'un miroir de gnitude apparente voisine de 4. Située à
télescope due à L. Foucault. proximité du pôle galactique sud, c'est-à-
ENCYCL. Le principe de cette méthode dire dans une direction où l'on peut obser-
consiste à déterminer le rayon de courbure ver plus facilement l'espace extérieur à notre
des zones concentriques du miroir. On ap- galaxie, cette constellation recèle, notam-
proche une lame de couteau, dans le plan ment dans sa partie sud-est, de nombreuses
focal du miroir, du foyer lui-même, tout en galaxies, dont les plus brillantes sont obser-
observant le miroir, éclairé en lumière paral- vables avec un télescope de 100 à 150 mm
lèle dans la direction de l'axe optique. Le d'ouverture. Elle renferme aussi une galaxie
miroir parfait doit donner une image ponc- naine, membre du Groupe* local, située à
tuelle au foyer. On voit donc, si la lame se 600 000 années de lumière, mais celle-ci est
déplace bien dans le plan focal, le miroir inaccessible aux instruments d'amateur.
éclairé uniformément s'éteindre d'un coup
sur toute sa surface au moment où la lame Fowler (William Alfred), astrophysicien
passe au foyer. S'il subsiste des défauts de américain (Pittsburgh, Pennsylvanie, 1911 -
courbure, certains rayons seront occultés Pasadena, Californie, 1995).
avant que la lame n'atteigne le foyer, Entré en 1933 au California Institute of
d'autres continueront à être visibles après, Technology, il y a enseigné la physique à
foyer 172

partir de 1939. Physicien nucléaire de for- par la chromosphère de cette étoile des ra-
mation, il s'est orienté ensuite vers l'astro- diations émises par sa photosphère.
physique, au développement de laquelle il a ENCYCL. Découvertes en 1814 par Fraunhofer
apporté une contribution majeure dans le dans le spectre du Soleil, ces raies ont été
domaine de la nucléosynthèse* stellaire. Il a détectées depuis dans certains spectres stel-
partagé le prix Nobel de physique 1983 avec laires, et l'on a pu en identifier au total envi-
S. Chandrasekhar. ron 25 000. Les raies les plus fortes sont
dues à la présence de calcium ionisé, d'hy-
foyer n.m. 1. Point où convergent les drogène neutre, de sodium et de magné-
rayons lumineux (ou les ondes radio) émis sium ; les plus faibles, à la présence de fer.
par un astre après avoir été collectés par un Leur étude permet de déterminer non seule-
miroir ou un objectif (ou une antenne). 2. ment la composition chimique, mais aussi
Point fixe qui, associé à une droite donnée les conditions physiques dans les couches
(directrice), permet met de définir une coni- extérieures du Soleil et des étoiles.
que (ellipse, parabole ou hyperbole).
freinage ( r a y o n n e m e n t de). Rayonne-
FR1 (abréviation de France). Nom du pre- ment émis lors du ralentissement subi par
mier satellite scientifique français, placé sur des particules chargées électriquement de
orbite le 6 décembre 1965 par un lanceur grande énergie lorsqu'elles traversent la ma-
américain Scout depuis la base de Vanden- tière.
berg (Californie). Il était chargé d'étudier les
ENCYCL. Une particule chargée qui passe assez
couches ionisées de l'atmosphère par obser-
près d'un noyau est déviée par le champ
vation de la propagation d'ondes radioélec-
électrostatique que crée celui-ci. Ce change-
triques de très basse fréquence. Conçu pour
ment de direction est accompagné de l'émis-
une durée de vie de trois mois, il fonctionna
sion d'un photon gamma. L'énergie perdue
parfaitement jusqu'au 26 août 1968, accom-
par la particule, du fait de son ralentisse-
plissant plus de 14 000 révolutions terres-
ment, se retrouve dans celle du photon. Ce
tres.
phénomène est d'autant plus important que
la particule est plus rapide et que le noyau
F r a Mauro. Cratère lunaire, au nord-ouest
est plus lourd, SYN. : Bremsstrahlung.
de la mer des Nuées. Coordonnées : 6° S.,
17° N. Diamètre : 95 km. La mission Apollo
14 a atterri au nord de ce cratère. freinage atmosphérique. 1. Diminu-
tion de la vitesse d'un satellite provoquée
Fraunhofer (Joseph von), opticien et phy- par l'atmosphère résiduelle qu'il traverse. 2.
sicien allemand (Straubing, Bavière, 1787 - Utilisation de la traînée aérodynamique
Munich 1826). pour diminuer la vitesse d'un engin spatial
D'abord apprenti chez un fabricant de gla- pénétrant dans une atmosphère ; résultat de
ces, devenu très jeune orphelin, il reçut un cette opération.
don de l'Électeur de Bavière et entra comme ENCYCL. Pour une orbite elliptique, le freinage
élève à la fabrique d'instruments d'optique se produit pour l'essentiel au voisinage du
de Munich. Il inventa le spectroscope et put, périgée, où la densité atmosphérique est la
grâce à son emploi, repérer les raies du spec- plus forte. La diminution de vitesse du satel-
tre solaire (1814), auxquelles on a donné son lite qui en résulte provoque un abaissement
nom. Il se spécialisa ensuite dans la réalisa- de l'altitude de l'apogée, l'orbite tend à de-
tion de lentilles achromatiques. Par la suite, venir circulaire et le processus s'accélère
vers 1822, il imagina d'utiliser des réseaux, jusqu'à la rentrée du satellite dans les cou-
commença l'analyse de la lumière prove- ches denses de l'atmosphère. En général, le
nant des principales sources naturelles ou freinage atmosphérique peut être considéré
artificielles et dressa une première classifica- comme une simple perturbation du mouve-
tion spectrale des étoiles. ment orbital du satellite, mais, lorsque l'alti-
tude est inférieure à 200 km, la densité at-
Fraunhofer (raies de). Raies sombres mosphérique devient trop élevée et il faut
du spectre d'une étoile dues à l'absorption appliquer les lois de l'aérodynamique hyper-
173 fusée

sonique qui régissent les conditions de ren- si l'on franchit la ligne de changement de
trée dans l'atmosphère. date de l'ouest vers l'est (inversement, si
On utilise le freinage atmosphérique pour la l'on franchit cette ligne de l'est vers l'ouest,
récupération de capsules spatiales sur la on doit ajouter 1 au quantième). La ligne de
Terre ou pour l'atterrissage de sondes à la changement de date ne coïncide pas rigou-
surface d'autres planètes, durant la première reusement avec le méridien 180° (antiméri-
phase de leur descente dans l'atmosphère, dien de Greenwich) sur toute sa longueur,
avant l'ouverture de parachutes. aéro- de manière à éviter certaines îles, notam-
capture ment dans la région du détroit de Béring et
du groupe des îles Aléoutiennes.
Friedmann (Aleksandr), astronome et En principe, chaque pays, ou chaque pro-
mathématicien russe (Saint-Pétersbourg vince pour les pays étendus, devrait adop-
1888-1925). ter comme heure légale l'heure du fuseau
En se fondant sur la théorie de la relativité* qui contient la majeure partie de son terri-
d'Einstein*, il a développé, en 1922, des mo- toire. Mais il existe en fait de nombreuses
dèles d'univers isotrope, dont la densité dérogations, notamment par suite de l'usage
moyenne et le rayon varient au cours du de l'heure d'été. Toutefois, la règle essen-
temps, et qui sont à la base de la cosmolo- tielle selon laquelle l'heure légale doit diffé-
gie* moderne. rer du temps universel d'un nombre entier
d'heures est presque universellement res-
Frimout (Dirk), ingénieur, chercheur et pectée.
spationaute belge (Poperinge 1941).
Sélectionné comme astronaute par la NASA F U S E (sigle de l'angl. Far Ultraviolet Spec-
en 1985, il devient, en 1992, le premier ci- troscopie Explorer). Satellite d'astronomie
toyen belge à accomplir un vol spatial, en dans l'ultraviolet, fruit d'une collaboration
participant, du 24 mars au 2 avril, en tant entre les agences spatiales des Etats-Unis, de
que spécialiste de charge utile, à la 46 e mis- la France et du Canada.
sion de la navette américaine et au pro- ENCYCL. Lancé le 24 juin 1999, il a été placé en
gramme Adas 1 d'étude de l'atmosphère. orbite à 768 km d'altitude. Il emporte un
spectrographe à haute résolution et ses ob-
Fucino. Ville d'Italie, à 120 km de Rome. servations s'effectuent dans la bande de lon-
ENCYCL. Un centre de télécommunications gueurs d'onde comprise entre 90,5 et 118,5
spatiales (32 antennes), géré par Telespazio, nm, où se trouvent les principales raies spec-
assure l'exploitation des systèmes euro- trales de l'hydrogène. Les principaux objec-
péens et internationaux (ESA, Intelsat, In- tifs scientifiques de sa mission sont la déter-
marsat, etc.). mination de l'abondance du deutérium
(pour une meilleure compréhension de l'his-
fuseau horaire. Chacun des vingt-quatre toire de l'Univers), l'étude du milieu inter-
fuseaux géométriques conventionnels, stellaire et une meilleure compréhension de
d'une amplitude de 15°, entre lesquels est l'évolution chimique des galaxies.
partagée la surface de la Terre, et dont tous
les points ont en principe la même heure fusée (du latin fusus, fuseau, en raison de
légale. l'analogie de forme) n.f. 1. Projectile qui
ENCYCL. Les fuseaux horaires sont numérotés assure lui-même sa propulsion. 2. Véhicule
de 0 à 23 à partir du méridien* origine, en mû par un moteur à réaction (dit « moteur-
allant vers l'est. Par convention, l'heure cor- fusée ») et capable d'évoluer hors de l'at-
respondant à chacun d'eux est le temps* mosphère.
universel coordonné augmenté d'un nom- ENCYCL. Inventeurs de la poudre noire (mé-
bre d'heures égal au numéro du fuseau. lange savamment dosé de salpêtre, de sou-
Lorsque ce numéro dépasse 12, il faut, en fre et de charbon de bois), les Chinois ont
outre, retrancher 1 au quantième. Dans la construit et lancé les premières fusées, vrai-
zone du globe correspondant au douzième semblablement vers le XIe ou le xne siècle. La
fuseau, on ne retranche 1 au quantième que période précise de cette invention demeure
fusée-sonde 174

incertaine tant il est difficile de déterminer (qui plafonnent vers 40 km) ni les satellites
si les « flèches à feu », souvent citées dans (qui gravitent au-delà de 200 km).
les textes anciens, étaient porteuses de feu Les premières connaissances sur l'environ-
ou propulsées par fusée. nement terrestre (ionosphère, magnétos-
Par contre, les armes incendiaires utilisées phère...) ont été acquises de cette façon par
par les guerriers de l'Antiquité et du Moyen les États-Unis et l'ex-URSS vers le milieu du
Age, par exemple le feu grégeois, ne peu- siècle. Depuis cette époque, des milliers de
vent être assimilées à des fusées puisqu'il fusées-sondes ont été lancées de par le
s'agissait simplement de mélanges incen- monde à des fins scientifiques (géophysique
diaires projetés par baliste ou catapulte. externe, aéronomie, météorologie, astrono-
L'emploi de flèches à feu propulsées par la mie, physique solaire et même biologie au
combustion de poudre est attesté en Chine moyen de cobayes : chats, singes, rats, etc.).
au xiie siècle. L'invention gagne l'Occident, Pour sa part, la France a mené pendant une
qui l'utilise largement au cours des siècles quinzaine d'années (approximativement en-
suivants, principalement pour le divertisse- tre 1960 et 1975) un important programme
ment (feux d'artifice) et la guerre. de recherches scientifiques et technologi-
L'idée d'employer la fusée comme moteur ques avec des centaines de fusées-sondes
de gigantesques machines aptes au voyage (Centaure, Véronique, Dragon, Eridan...)
dans l'espace semble être émise, pour la pre- lancées en France (île du Levant, Kourou), en
mière fois, par le Russe Tsiolkovski à la fin Algérie (Hammaguir, Colomb-Béchar, Reg-
du xixe siècle. gane) et au cours de campagnes à l'étranger
Après lui, trois chercheurs isolés, qui ne se (Brésil, Norvège, Islande, îles Kerguelen,
sont pas connus, travaillent à la théorie et à terre Adélie, etc.).
la construction des fusées : l'Américain R.H. Le second type d'applications concerne les
Goddard, l'Allemand H. Oberth et le Fran- recherches en micropesanteur. Dans ce cas,
çais R. Esnault-Pelterie. Leurs travaux abou- on met à profit la très faible pesanteur rési-
tissent à la mise au point des grosses fusées, duelle observée dans la partie supérieure de
capables de placer sur orbite des satellites la trajectoire de la pointe lorsque la propul-
artificiels, auxquelles on réserve générale- sion a cessé et que le frottement aérodyna-
ment le nom de lanceur*. mique est encore réduit. Selon les vols, on
peut obtenir une micropesanteur de 10"4 g
pendant cinq à quinze minutes. C'est là une
fusée-sonde n.f. Fusée décrivant une tra- application, plus récente que la précédente,
jectoire suborbitale qui permet d'effectuer qui permet aux scientifiques de préparer des
des mesures et des expériences. expériences appelées à voler sur un véhicule
ENCYCL. Lancée verticalement, une fusée- spatial du type navette ou satellite. Les ap-
sonde peut emporter des centaines de kilo- plications concernent surtout la science des
grammes d'instruments ou d'expériences matériaux (expériences de fusion et de soli-
scientifiques à une altitude très élevée, entre dification) et intéressent notamment les
une centaine et un millier de kilomètres se- États-Unis, le Japon et l'Europe, qui a décidé,
lon les modèles. Sa charge utile, abritée dans en 1982, un programme de ce type avec les
la pointe de l'engin, est récupérée avec un fusées-sondes Texus et, depuis 1991,
parachute. Cette possibilité a donné lieu à Maxus.
deux catégories d'applications. La première
est l'exploration (ou sondage) de la haute fuséologie n.f. Science et technique des
atmosphère, que n'atteignent ni les ballons fusées.
g
G. Type spectral caractérisant, dans la clas-
sification de Harvard, les étoiles dont la tem-
pérature superficielle est comprise entre
5 000 et 6 000 K : des étoiles jaunes ou blan-
galactique adj. Relatif à la Galaxie ou à
une galaxie. Coordonnées galactiques : coor-
données sphériques (latitude et longitude
galactiques) dans un système direct dont le
ches, dont le spectre est dominé par les raies plan fondamental est le plan galactique, le
de métaux neutres. Exemple : le Soleil, Ca- pôle positif étant situé dans l'hémisphère
pella. céleste boréal. L'origine des longitudes est la
direction du centre de la Galaxie. Plan galac-
G a c r u x (du latin gafmma] aux). Etoile y de tique : plan de symétrie de la Galaxie. Pôles
la Croix du Sud. Magnitude apparente vi- galactiques : points d'intersection de la
suelle : 1,6. Type spectral : M4. Distance : sphère céleste avec une normale au plan
88 années de lumière. galactique. Les coordonnées équatoriales du
pôle galactique nord, rapportées à l'équi-
Gagarine (Iouri Alekseïevitch), pilote mili- noxe 1950, sont : ascension droite = 12 h 49
taire et cosmonaute soviétique (Klouchino, min, déclinaison = + 27° 24'. Rotation galacti-
district de Gjatsk, auj. Gagarine, région de que : mouvement de rotation d'ensemble de
Smolensk, 1934 - région de Kirjatch 1968). la Galaxie.
Sélectionné en 1960 dans la première équipe
de cosmonautes, il a été le premier homme Galatea. Nom international du satellite
à accomplir un vol spatial, le 12 avril 1961, à Galatée.
bord du vaisseau Vostok 1. Au cours de ce
vol, qui dura 108 minutes, il effectua une Galatée. Satellite de Neptune n° IV, dé-
révolution autour de la Terre. Il a trouvé la couvert en 1989 par la sonde américaine
mort le 27 mars 1968 dans un accident Voyager 2. Nom international : Galatea. De-
d'avion d'entraînement militaire. mi-grand axe de son orbite : 62 000 km.
Période de révolution sidérale : 10,3 h. Dia-
GAIA. Projet de satellite d'astrométrie en- mètre : 160 km.
visagé par l'Agence spatiale européenne
dans le cadre du programme scientifique galaxie n.f. (du grec galaksias, Voie lactée,
Horizon 2000+. de gala, -aktos, lait). Vaste ensemble d'étoi-
ENCYCL. Ses performances seraient très supé- les et de matière interstellaire, isolé dans
rieures à celles, déjà remarquables, du satel- l'espace, dont la cohésion est assurée par la
lite Hipparcos*. Placé en orbite au point de gravitation.
Lagrange* L2 du système Terre-Soleil, il per- ENCYCL. Le système solaire est inclus à l'inté-
mettrait de mesurer les distances et les vites- rieur d'une galaxie que l'on désigne par une
ses de plus d'un milliard d'objets célestes, majuscule. -—^
jusqu'à la magnitude 20 ou 21. La précision LA GALAXIE. En première approximation, on
des mesures astrométriques effectuées at- peut considérer la Galaxie comme consti-
teindrait 10 microsecondes d'arc. tuée par un disque très aplati dont le diamè-
galaxie 176

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tre est voisin de 30 000 parsecs (100 000 al), voisinage des étoiles chaudes, et sous forme
et dont l'épaisseur est à peu près uniforme, de gaz froid, décelable seulement dans le
avec une grosse boursouflure vers le centre domaine des ondes radio, loin des étoiles
(5 000 pc), appelée le bulbe. Le centre est chaudes. L'ensemble du gaz et des poussiè-
situé pour nous vers la constellation du Sa- res constitue le milieu interstellaire* ; il re-
gittaire. La position du Soleil y est sensible- présente environ 10 % de la masse de la
ment excentrée, aux deux tiers d'un rayon à Galaxie.
partir du centre et légèrement au N. du plan Le disque renferme environ 70 % de la
moyen, l'épaisseur du disque aux environs masse totale ; il contient des étoiles d'âges
du Soleil étant d'environ 1 000 pc. La et de masses variés, et toute la matière in-
concentration de matière diminue du centre terstellaire. Cette dernière et les étoiles les
vers les bords. Autour du disque se répartis- plus jeunes sont réparties le long de bras
sent des amas* globulaires dans un système spiraux dans un disque d'épaisseur très fai-
sphéroïdal appelé le halo. ble, de l'ordre de 200 al. Les étoiles plus
Différents constituants. La Galaxie est un en- vieilles et les nébuleuses planétaires sont
semble d'étoiles, de gaz et de poussières. La moins concentrées dans le disque galacti-
présence de gaz se manifeste sous forme de que, avec une épaisseur moyenne de l'ordre
nébuleuses* brillantes, ou régions H II, au de 700 à 1 000 al.
177 galaxie

Le bulbe contient une très faible proportion cela correspond à une durée de 240 millions
de gaz : il est pour l'essentiel constitué d'années pour effectuer un tour complet. En
d'étoiles vieilles riches en métaux et d'étoi- plus de ce mouvement d'ensemble, le Soleil
les de population* II. La répartition du gaz a, par rapport aux étoiles de son voisinage,
interstellaire révélée par les observations ra- un mouvement particulier. Celui-ci s'effec-
dioastronomiques de l'hydrogène neutre à tue à une vitesse de 19,6 km-s"1, en direction
21 cm de longueur d'onde et du monoxyde d'un point du ciel appelé apex*.
de carbone indique une structure complexe Structure spirale. La structure spirale du dis-
et d'importants mouvements d'expansion que de la Galaxie a été révélée en 1950-51
du gaz à partir du centre galactique, avec en par les observations de la raie à 21 cm de
particulier une concentration en anneau à l'hydrogène neutre émise par le gaz inter-
environ 10 000 al du centre. La région cen- stellaire. Plus récemment, le tracé détaillé
trale, la plus dense, est appelée noyau. des bras a été obtenu à partir de la réparti-
Le centre même de la Galaxie coïncide avec tion des régions d'hydrogène ionisé et de
une radiosource compacte, Sagittarius* A, leurs étoiles excitatrices, en utilisant à la fois
d'un diamètre inférieur à 20 fois la distance les observations optiques et en ondes radio
Terre-Soleil. C'est aussi une source de de ces régions.
rayons X et d'infrarouge, et il est entouré de Le maintien d'une structure spirale malgré la
nuages d'hydrogène ionisé en mouvement. rotation différentielle s'explique à partir du
On ne sait s'il s'agit d'un amas très dense concept d'« ondes* de densité ». Dans cette
d'étoiles ou d'un trou* noir d'une masse de théorie, la formation des bras spiraux est
plusieurs millions de fois celle du Soleil. liée à la propagation d'une perturbation du
Le halo est essentiellement peuplé d'étoiles potentiel gravitationnel qui se superpose à
âgées et de population II réparties dans les la rotation galactique.
amas globulaires. Certaines observations ré- LES GALAXIES. L'existence d'autres galaxies plus
centes donnent à penser qu'il y a également ou moins semblables à la nôtre fut pressen-
une large couronne gazeuse autour du dis- tie dès le xvnie siècle par des savants comme
que. les Britanniques J. Wright et W. Herschel*
Mouvements et rotation différentielle. En ou des philosophes comme l'Allemand E.
1926-27, B. Lindblad et J.H. Oort ont établi Kant. Mais la preuve n'en a été apportée
que le système des étoiles constituant le dis- qu'en 1924, lorsque E. Hubble* mit en évi-
que est animé d'une rotation d'ensemble dence des étoiles dans la nébuleuse M31
autour d'un centre situé dans la direction du d'Andromède et établit que cette nébuleuse
Sagittaire - la direction du centre de notre était en fait une gigantesque concentration
Galaxie - et suivant un axe perpendiculaire d'étoiles et de matière interstellaire, située à
au disque. Cette rotation d'ensemble ne l'extérieur de la Galaxie. On connaît à pré-
s'effectue pas comme celle d'un corps so- sent des dizaines de millions de galaxies et
lide, mais est une rotation différentielle qui celles-ci apparaissent comme le constituant
peut être caractérisée par une courbe de ro- fondamental de l'Univers.
tation donnant la vitesse de rotation en Ce sont de vastes systèmes dont le diamètre
fonction de la distance au centre. Dans les typique est de l'ordre de 100 000 al, qui
régions centrales, à moins de 2 000 al du contiennent des étoiles (de l'ordre de
centre, cette vitesse reste proportionnelle à 100 milliards en moyenne), du gaz (de 0 à
la distance au centre, ce qui traduit une rota- 30 % de la masse totale) et des poussières.
tion identique à celle d'un corps solide. Plus Classification. Hubble a proposé en 1926 de
loin du centre, la vitesse augmente, passe classer les galaxies en trois grandes catégo-
par un maximum (voisin de 250 km/s), puis ries : elliptiques, spirales (barrées ou non) et
diminue avant de croître à nouveau, ce qui irrégulières. Cette classification essentielle-
indique la présence d'une couronne de ma- ment morphologique comporte des subdivi-
tière invisible au-delà du bord visible du sions plus fines, qui caractérisent ce que l'on
système. Le Soleil et le système solaire dé- appelle le type morphologique de la galaxie.
crivent dans la Galaxie une trajectoire circu- Des classifications plus détaillées ont été
laire avec une vitesse d'environ 250 km-s"1 ; élaborées à partir des clichés modernes.
galaxie 178

Les galaxies elliptiques (en réalité, ellipsoï- bras, ne sont pas les étoiles des galaxies,
dales) constituent environ 15 % de l'ensem- mais les nébuleuses brillantes (ou régions
ble des galaxies. HII) entourant les étoiles chaudes.
Les galaxies lenticulaires et spirales (classi- La distribution du gaz froid dans les galaxies
ques ou barrées) sont des systèmes plats et se manifeste dans le domaine des ondes
constituent environ 80 % de l'ensemble. Les radio, essentiellement par l'émission de la
galaxies lenticulaires n'ont pas de bras spi- raie à 21 cm de l'hydrogène neutre (princi-
raux, alors que les galaxies spirales, comme pal constituant du milieu interstellaire) et
notre Galaxie, ont leur gaz et leurs étoiles des raies émises par certaines molécules (les
concentrés dans des bras spiraux. Les ga- plus importantes sont OH à 18 cm et CO à
laxies spirales se distinguent en type Sa, S b, 2,6 mm). Les cartographies détaillées obte-
Sc suivant l'importance relative de leur nues avec les radio-interféromètres mon-
noyau - qui décroît des Sa vers les Se - et le trent clairement que le gaz froid (essentielle-
degré d'enroulement des bras autour du ment l'hydrogène neutre) est lui aussi
noyau, ceux-ci étant très serrés pour les S a réparti le long de la structure spirale visible
et s'ouvrant progressivement vers les Se. en optique.
Les galaxies irrégulières n'ont pas de forme Mouvements. La mesure des décalages des
géométrique bien définie et elles sont beau- raies observées (en optique et en radio) en
coup moins fréquentes ; elles ne représen- différents points sur une galaxie permet de
tent que 3 % environ de l'ensemble des ga- déterminer les mouvements de cette ga-
laxies. laxie, à la fois le mouvement d'ensemble du
Enfin, une très petite proportion de galaxies système et les mouvements internes dans la
(2 %) n'entre pas dans cette classification ; galaxie.
ces galaxies sont dites particulières. La plu- La rotation interne de l'ensemble des consti-
part résultent vraisemblablement de l'inter- tuants d'une galaxie est un phénomène gé-
action ou de la collision de deux ou de plu- néral. Pour les galaxies spirales, elle se tra-
sieurs galaxies. duit par une rotation différentielle du même
Propriétés physiques. L'analyse du contenu type que celle observée pour notre Galaxie,
des galaxies (proportion relative des diffé- mais dont l'amplitude maximale dépend de
rents types d'étoiles, nébuleuses brillantes, la luminosité de la galaxie. Les galaxies irré-
gaz froid loin des étoiles chaudes) par les gulières apparaissent également comme des
méthodes optiques et radioastronomiques systèmes légèrement aplatis et animés d'une
(en particulier, à partir de la raie à 21 cm de très faible rotation d'ensemble (de l'ordre de
l'hydrogène neutre) montre que la séquence quelque 10 km-s"1). Les mouvements dans
des types morphologiques a une significa- les galaxies elliptiques sont essentiellement
tion physique liée à la proportion d'étoiles aléatoires ; les dispersions sont de quelques
jeunes (chaudes et bleues) et de gaz. centaines de km-s"1, alors que les vitesses de
Les galaxies elliptiques ne possèdent ni étoi- rotation ne semblent pas dépasser quelques
les jeunes ni poussières, et ont très peu de dizaines de km-s"1.
gaz. Distance et répartition. La détermination des
Les galaxies Sa ont peu d'étoiles jeunes et de distances des galaxies repose sur des métho-
gaz, et cette proportion augmente régulière- des indirectes. Elles appliquent des relations
ment quand on parcourt la séquence vers les (ou critères de distance) établies et calibrées
irrégulières. Ces dernières sont très riches avec des astres de distance connue, entre un
en étoiles jeunes et en région HII, et une paramètre observationnel et la luminosité
part importante (environ 30 %) de leur ou une dimension géométrique. On utilise,
masse est sous forme de gaz (essentielle- par exemple, la période des céphéides* ou le
ment de l'hydrogène neutre). / diamètre des régions HII. On construit ainsi
La distribution des étoiles chaudes et des une échelle de distance de proche en proche
régions HII en bras spiraux dans le disque en partant des indications primaires que
des galaxies spirales est clairement visible sont les critères fondés sur des relations et
sur les photographies ; les taches quasi cir- calculs de calibre, dans notre Galaxie, et en
culaires très lumineuses, qui dessinent ces établissant une succession d'autres critères
179 Galilée

qui, eux, ne sont plus directement calibrés est aussi lié à son environnement. En parti-
dans notre Galaxie. distance culier, les interactions gravitationnelles en-
La distance moyenne entre deux galaxies tre galaxies proches induisent des déforma-
représente une trentaine de fois leur diamè- tions de structure et peuvent stimuler le taux
tre. Mais la répartition des galaxies n'est pas de formation des étoiles.
uniforme ; seulement 20 % des galaxies Galaxies actives. Certaines galaxies (moins
sont isolées, les autres étant groupées en de 5 % de l'ensemble) présentent des carac-
paires, triplets, groupes, amas* et supera- téristiques anormales qui traduisent une ac-
mas*. tivité importante localisée dans leur noyau ;
Décalage spectral vers le rouge. Les raies des il s'agit des galaxies à noyau actif : radioga-
spectres des galaxies sont systématique- laxies*, galaxies de Seyfert*, galaxies N*,
ment décalées vers le rouge, et le décalage quasars*. D'autres galaxies particulières : ga-
est proportionnel à leur distance. Ce phéno- laxies de Haro, galaxies de Markarian, ga-
mène s'interprète simplement dans le cadre laxies à grumeaux, présentent un excès
de la théorie de la relativité générale comme d'émission ultraviolette et bleue qui pour-
une conséquence de l'expansion de l'Uni- rait traduire une production récente et in-
vers. Au début de 1999, le plus grand déca- tense d'étoiles très bleues et lumineuses. Le
lage spectral observé est de 6,68 (raies spec- satellite IRAS* a découvert en 1983 des ga-
trales décalées de 668 %), pour une galaxie laxies qui émettent principalement du
de magnitude 28 découverte avec le téles- rayonnement infrarouge. On pense que les
cope spatial Hubble dans la constellation de galaxies de ce type, dites galaxies infrarouges,
la Grande Ourse. ont un taux de formation d'étoiles anorma-
Évolution. Les grandes lignes de l'évolution lement élevé, ce qui leur vaut d'être appe-
des galaxies sont réglées par les transforma- lées aussi galaxies à flambées d'étoiles. Toutes
tions mutuelles subies par leurs constituants ces anomalies pourraient correspondre à
fondamentaux, qui sont les étoiles et le gaz certaines phases brèves d'activité d'une ga-
interstellaire. Les étoiles au cours de leur laxie, au cours de son évolution.
évolution restituent une faible partie du gaz
initial au milieu interstellaire, mais cette pe- Galilée (Galileo Galilei, dit), astronome et
tite fraction a une composition chimique physicien italien (Pise 1564 - Arcetri 1642).
qui s'est enrichie en éléments lourds fabri- Il est l'un des fondateurs de la mécanique
qués par les étoiles. Ainsi, l'évolution d'une moderne. Ses vues sont encore assez dépen-
galaxie se traduit par un appauvrissement dantes de l'aristotélisme dans le De motu
progressif de son contenu global en gaz au (1590). Si, dès 1604, il s'intéresse à la loi de
profit des étoiles et par un enrichissement la chute des corps dans le vide, il ne la déter-
en éléments lourds de la composition chimi- minera exactement qu'après de nombreuses
que du milieu interstellaire résiduel. années, ayant d'abord cru que c'était le
On admet généralement aujourd'hui que temps, et non la vitesse, qui était propor-
toutes les galaxies se sont formées simul- tionnel à la longueur. Et c'est surtout à partir
tanément, environ un ou deux milliards de 1632, dans le Dialogo sopra i due massimi
d'années après le Big* Bang (selon un pro- sistemi del mondo, qu'il démontre clairement
cessus encore mal élucidé), mais que les dif- que cette loi est indépendante de la masse et
férents types morphologiques traduisent de la densité du corps, deux corps de masse
des rythmes très différents du taux de for- ou de densité différente lâchés de la même
mation des étoiles. Ainsi, les galaxies ellipti- hauteur tombant au sol au même instant.
ques seraient celles qui ont transformé prati- Ses expériences concernant la descente d'un
quement tout leur gaz en étoiles dès leur corps le long d'un plan incliné vont le
formation. Les irrégulières, au contraire, conduire, par la considération du cas limite
transformeraient très lentement leur gaz en du plan horizontal, à la première formula-
étoiles. Les spirales auraient un rythme in- tion du principe d'inertie, mais sous une
termédiaire de transformation du gaz en forme n'ayant pas la généralité que lui don-
étoiles. Toutefois, des résultats récents indi- nera Descartes. D'ailleurs, Galilée demeure
quent que le contenu gazeux d'une galaxie attaché à l'idée aristotélicienne que le mou-
galiléen 180

vement circulaire est un mouvement parfait m, qui prend l'accélération y. On dit aussi
et naturel. En revanche, il a le grand mérite référentiel d'inertie, référentiel inertiel. Transfor-
d'affirmer le premier, bien que sous une mation galiléenne : loi de transformation des
forme un peu imparfaite, le principe de la coordonnées d'espace-temps en cinémati-
relativité du mouvement de deux mobiles que non relativiste. Satellite galiléen : chacun
en déplacement rectiligne et uniforme l'un des quatre principaux satellites de Jupiter
par rapport à l'autre. que découvrit Galilée.
En astronomie, il a introduit l'usage de la
lunette, apportant ainsi une révolution dans Galileo - GNSS
les techniques d'observation de l'Univers.
Grâce aux lunettes rudimentaires qu'il cons- Galileo. Sonde automatique américaine
truisit à partir de 1609 et qu'il eut l'idée de destinée à l'exploration de Jupiter.
braquer vers le ciel, il effectua les premières ENCYCL. Lancée le 19 octobre 1989 par l'orbi-
observations du relief de la Lune, découvrit teur Atlantis de la navette américaine, Gali-
les phases de Vénus et les quatre principaux leo a suivi une trajectoire complexe qui lui
satellites de Jupiter, comprit que la Voie lac- a permis de bénéficier de l'assistance gravi-
tée renferme un fourmillement d'étoiles, et tationnelle de Vénus et de la Terre, et de
put distinguer dans les constellations des survoler les astéroïdes Gaspra* et Ida*. Le
étoiles jusque-là insoupçonnées. Annoncées 12 juillet 1995, elle a largué un module
en 1610 dans le Sidereus nuncius (« le Messa- de 337 kg (dont 28 kg d'instruments scien-
ger sidéral »), ces découvertes démontraient tifiques), qui a plongé dans l'atmo-
clairement que l'Univers n'avait pas les ca- sphère de Jupiter le 7 décembre pour en
ractéristiques que lui attribuait Aristote et étudier les caractéristiques (profil vertical de
vinrent, à des titres divers, renforcer l'hypo- la température et de la pression, altitude et
thèse de Copernic. Ainsi, la présence sur la composition des nuages, etc.). Le vaisseau
Lune de montagnes (dont Galilée détermina principal, de 1138 kg (dont 103 kg de maté-
la hauteur en mesurant leurs ombres por- riel scientifique, analogue à celui des sondes
tées) et de vallées prouvait que celle-ci n'est Voyager hormis un dispositif de prise de
pas fondamentalement différente de la vues plus performant), a servi à relayer les
Terre, et, puisqu'elle se déplace dans le ciel, données transmises par la sonde d'explora-
il n'était pas absurde d'envisager que la tion de l'atmosphère ; resté en orbite autour
Terre aussi est en mouvement. L'apparence de Jupiter, il étudie sa magnétosphère, ana-
des phases de Vénus, inexplicable dans le lyse sa composition physico-chimique, pho-
système de Ptolémée, fournissait une tographie la planète et ses principaux satelli-
preuve empirique indiscutable du système tes dont il s'approche à faible distance. Pour
néliocentrique, dont la validité était attestée les communications avec la Terre, la sonde
par l'existence de satellites autour de Jupiter, est équipée de deux antennes, l'une à gain
formant avec la planète elle-même un véri- élevé, l'autre à faible gain. Malgré de nom-
table système solaire en réduction. Enfin, la breuses tentatives, l'antenne principale n'a
distinction entre étoiles et planètes qu'auto- pu être déployée, ce qui limite considérable-
risait la lunette - les premières restant ponc- ment le débit des transmissions.
tuelles lorsqu'on les observe à l'aide o,'un tel
instrument, tandis que les secondes mon- Galle 0ohann Gottfried), astronome alle-
trent un diamètre apparent sensible - prou- mand (Pabsthaus, Prusse, 1812 - Potsdam
vait que les étoiles sont considérablement 1910).
plus éloignées que les planètes et révélait Le 23 septembre 1846, à l'observatoire de
l'immensité de l'Univers stellaire. Berlin, il découvrit la planète Neptune, sur
les indications de Le Verrier qui en avait
galiléen, enne adj. Relatif aux concep- prévu l'existence et la position par le calcul.
tions de Galilée. Référentiel galiléen : référen-
tiel dans lequel la loi fondamentale de la Gallex. Expérience de mesure du flux de
dynamique est valable sous la forme f = my, neutrinos* solaires avec un détecteur au gal-
f étant la force appliquée au corps de masse lium, effectuée en collaboration par l'Aile-
181 gamma

T r a j e c t o i r e d e l a s o n d e spatiale G a l i l e o

1 e r ppaassssaagge p r è s d e l a Terre : — 1 — 2 e p a s s a g e p r è s d e l a Terre


8 décembre 1 9 9 0 8 adééic e m b r e 1 9 9 2

lancement : 1 9 o c t o b r e 1 9 8 9
ceinture d ' a s t é r o ï d e s

rencontre a v e c V e n u s
9 février 1 9 5

la Terre

. 3nus

arrivée p r è s d e Jupiter rencontre a v e c G a s p r a :


7 décembre 1 9 9 5 2 9 octobre 1 9 9 1

magne, la France et l'Italie dans un labora- moyen le plus direct, et parfois le seul, pour
toire souterrain, sous le Gran Sasso, dans le explorer les sites où s'effectuent les plus
massif des Abruzzes, près de L'Aquila (Ita- grands transferts d'énergie. Elle est particu-
lie). lièrement bien adaptée à l'étude des proces-
ENCYCL. Le principe de l'expérience repose sur sus violents intervenant dans la plupart des
la transformation de gallium 71 en germa- phénomènes qui déterminent la dynamique
nium 71 (avec dégagement d'électrons) sous et l'évolution des étoiles et des galaxies.
l'action des neutrinos. L'expérience met en Cependant, des difficultés expérimentales
œuvre un réservoir contenant 30 t de gal- sévères ont longtemps limité son essor. Elles
lium à l'état de solution concentrée de chlo- tiennent au fait que la longueur d'onde asso-
rure de gallium. Elle fonctionne depuis 1991. ciée aux photons (est toujours très inférieure
Les théoriciens sont perplexes devant les aux distances interatomiques dans les soli-
résultats obtenus, car ceux-ci montrent que des. Il est donc impossible de réfléchir le
le flux de neutrinos solaires observé est infé- rayonnement (et de le concentrer sur des
rieur (d'un bon tiers) à celui théoriquement détecteurs de petites dimensions par des dis-
prévu. Des physiciens français oni-çepen- positifs équivalant à des miroirs courbes,
dantpu démontrer en 1994 la fiabilité incon- comme on le fait dans les autres domaines
testable du détecteur. de longueurs d'onde. De plus, les astres
émetteurs de rayonnement y, même les plus
g a m m a (astronomie). Partie de l'astro- puissants, rayonnent peu de photons y, du
physique qui étudie les sources célestes de fait de la grande énergie qu'emporte chacun
rayonnement y. . d'eux. Enfin, l'atmosphère terrestre consti-
ENCYCL. L'astronomie gamma a pour but la tue un écran infranchissable aux rayonne-
découverte et l'étude des astres émettant ments de haute énergie, de sorte que l'astro-
dans la partie à plus haute énergie du spec- nomie gamma doit se pratiquer à bord de
tre électromagnétique. Conventionnelle- ballons stratosphériques, de fusées ou,
ment, on a fixé la limite de ce domaine à des mieux, de satellites artificiels, qui seuls per-
énergies de photon de l'ordre de 0,1 MeV, mettent les longues périodes d'observation
correspondant à un rayonnement d'environ imposées parla faiblesse des flux reçus.
10"11 m de longueur d'onde ou 10 19 Hz de Il a donc fallu attendre 1968 pour que soient
fréquence. L'astronomie gamma fournit le effectuées les premières observations astro-
gamma 182

nomiques dans le domaine gamma, et ce ENCYCL. D'une masse de 7,3 t, il a été lancé le
n'est qu'à la fin de la décennie suivante que 11 juillet 1990 de la base de Tiouratam par
l'astronomie gamma est passée véritable- une fusée Soyouz et placé sur une orbite
ment de la phase exploratoire au stade des circulaire à 400 km d'altitude, inclinée de
découvertes. Lés techniques d'observation 51,6° sur l'équateur.
les plus couramment utilisées correspon- Réalisée avec une participation française, sa
dent aux différentes conditions d'interaction charge utile, de 1,71, comprenait essentielle-
des photons (avec la matière. A basse éner- ment le télescope Gamma ,1 destiné à l'étude
gie (inférieure à quelques MeV), les proces- fine des sources célestes de rayonnement y
sus dominants sont l'effet photoélectrique - de haute énergie (de 50 MeV à 5 GeV) ; elle
électron extrait du cortège électronique des était complétée par deux détecteurs, l'un
atomes auquel le photon transfère l'essen- pour l'étude des sources de rayons y de
tiel de son énergie -, ainsi que l'effet Comp- 20 keV à 5 MeV, l'autre pour celle des sour-
ton - diffusion au photon avec changement ces de rayons X de 2 à 25 keV.
d'énergie et apparition d'un électron de re- Les objectifs de la mission n'ont été que très
cul. Dans les deux cas, l'électron résultant partiellement atteints, la chambre à étincel-
peut être mis en évidence par la scintillation les constituant le télescope n'ayant pu être
qu'il provoque dans certains matériaux, par connectée. Le satellite est retombé dans l'at-
exemple un cristal d'iodure de sodium ; on mosphère le 28 février 1992.
réalise alors un télescope à rayons (en pla-
çant le cristal derrière un collimateur qui G a m o w (George Anthony), physicien
définit le champ de vue de l'instrument. A américain d'origine russe (Odessa 1904 -
plus haute énergie, le photon (passant au Boulder, Colorado, 1968).
voisinage immédiat d'un noyau atomique En cosmologie, il a repris et développé
se matérialise en un couple électron-posi- (1948) l'hypothèse selon laquelle l'Univers,
tron (effet de paire). On reconstitue la direc- actuellement en expansion, aurait connu
tion du photon en provoquant sa « matéria- une explosion primordiale. Big Bang
lisation » dans un dispositif où l'on visualise
et mesure la trajectoire de la paire électron- Ganymède. Satellite de Jupiter (n° III),
positron. découvert par Galilée le 7 janvier 1610.
Dès le début des années 70, une couverture ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
systématique du ciel a été entreprise dans 1 070 000 km. Période de révolution sidé-
la gamme des hautes énergies (au-delà de rale : 7,155 j. Diamètre : 5 260 km (c'est le
50 MeV), avec des instruments placés à bord plus gros satellite planétaire du système so-
de satellites artificiels. Commencées en laire). Densité moyenne : 1,93. Sa surface,
1972-73 avec le satellite américain SAS 2, les révélée par les photographies des sondes
observations ont été poursuivies et complé- américaines Voyager en 1979, juxtapose des
tées par le satellite européen COS-B, dont terrains d'âges très différents, ce qui semble
l'exceptionnelle longévité a permis de dres- refléter une histoire géologique complexe.
ser la première carte du ciel dans le domaine Des zones sombres très anciennes criblées
des rayons (de haute énergie. de cratères d'impact voisinent avec des ré-
Depuis le début des années 90, de substan- gions claires, apparemment beaucoup plus
tiels progrès ont été accomplis grâce au té- jeunes (car la densité des cratères y est net-
lescope français Sigma* et au satellite améri- tement plus faible), parcourues de longs
cain Compton*. Ils devraient se poursuivre sillons parallèles, s'étendant sur plusieurs
au début au xxf siècle avec le lancement du centaines de kilomètres, qui correspondent
satellite européen Intégral*. sans doute à des fractures. On estime que le
satellite renferme, en masse, environ 50 %
g a m m a (point). Synonyme de point ver- d'eau et 50 % de silicates, avec une struc-
nal* ture différenciée, comportant une croûte de
glace qui repose sur un large manteau de
G a m m a . Satellite russe d'astronomie X glace et de roches entourant un noyau mé-
et y. tallique. Comme Io*, Ganymède est enve-
183 Gemini

loppée d'une atmosphère très ténue. La G e m . Abréviation de Gemini, désignant la


sonde Galileo a découvert qu'il possède constellation des Gémeaux.
aussi un champ magnétique propre, dont
Fintensité est environ un millième de celle G é m e a u x (en latin Gemini, -orum) Cons-
du champ terrestre. tellation du zodiaque, située entre le Tau-
reau et le Cancer.
G a m e a u (Marc), astronaute canadien ENCYCL. Caractérisée par deux étoiles brillan-
(Québec 1949). tes, Castor et Pollux, disposées parallèle-
Membre de l'équipage de la treizième mis- ment à la Voie lactée, elle renferme plusieurs
sion de la navette spatiale américaine, du 5 étoiles doubles, dont les composantes peu-
au 13 octobre 1984, en tant que spécialiste vent être séparées à l'aide de petits instru-
de charge utile, il est le premier astronaute ments d'observation, et un grand nombre
canadien à avoir effectué un vol spatial. d'étoiles variables, souvent irrégulières.
L'étoile U Gem est le prototype d'une classe
Gassendi (Pierre Gassend, dit), philoso- d'étoiles éruptives. La constellation abrite
phe, astronome, mathématicien et physi- aussi, à l'ouest, un bel amas ouvert, M 35,
cien français (Champtercier, près de Digne, accessible aux jumelles, qui est situé à
1592 - Paris 1655). 2 200 années de lumière.
En astronomie, pionnier de l'observation à
la lunette, il a observé les satellites de Jupi- Geminga (contraction de Gemini gamma et
ter, Saturne (sans distinguer ses anneaux), mot signifiant il n'y a rien en dialecte mila-
plusieurs éclipses et Mercure, dont il a été le nais). Source très intense de rayonnement
premier à observer un passage devant le (découverte en 1972, dans la constellation
Soleil (1631). On lui doit aussi la première des Gémeaux, par le satellite américain
description scientifique d'une aurore bo- SAS 2.
réale (1621). ENCYCL. Son identification est restée long-
temps douteuse. Grâce aux observations des
GDTA (sigle de Groupement pour le Déve- satellites HEAO 2, Rosat et Compton et du
loppement de la Télédétection Aérospa- télescope européen NTT, on sait désormais
tiale). Groupement d'intérêt économique qu'il s'agit d'un pulsar situé à 140 années de
créé en 1973 par le Centre national d'études lumière environ et qui tourne sur lui-même
spatiales et l'Institut géographique national en 0,237 seconde. Sa contrepartie optique,
pour développer les méthodes de télédétec- découverte en 1988, est une étoile très fai-
tion aérospatiale et promouvoir leur exploi- blement lumineuse, de magnitude 25.
tation.
Gemini ( - o r u m ) . Nom latin de la cons-
g é a n t e n.f. Type d'étoile lumineuse et de tellation des Gémeaux (abrév. Gem).
grand rayon, peu dense.
Gemini. Nom de deux télescopes jumeaux
gegenschein n.m. (mot allemand). Lueur de 8,1 m de diamètre implantés l'un dans
très faible apparaissant dans le ciel dans la l'hémisphère Nord, l'autre dans l'hémi-
direction opposée à celle du Soleil. sphère Sud, dans le cadre d'un programme
ENCYCL. Découverte par Humboldt au début international auquel participent les États-
du xixe siècle, cette lueur, en Europe, n'est Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, le
guère visible qu'à l'automne dans la constel- Brésil, le Chili et l'Argentine, et dont la
lation des Poissons. Elle a pendant long- direction est assurée par un groupe d'univer-
temps été attribuée à un nuage de poussiè- sités américaines, l'AURA*.
res lié à la Terre, mais les observations de ENCYCL. Le premier télescope (Gemini Nord)
sondes spatiales ont prouvé que le phéno- inauguré en 1999 sur le Mauna Kea, à
mène est en réalité lié aux propriétés de Hawaii (latitude : 19°49' N.), à 4 100 m d'al-
rétrodiffusion des fines particules solides titude, est muni d'un équipement optimisé
présentes dans l'espace interplanétaire, SYN. pour l'infrarouge et de quelques instruments
lueur antisolaire. spécifiquement dévolus au visible. Le se-
Gemini 184

cond (Gemini Sud), destiné seulement à des miers vols orbitaux américains habités, ceux
observations dans le visible, devrait entrer du programme Mercury), et l'étage à oxy-
en service en 2001 sur le Cerro Pachon, au gène et hydrogène liquides Centaur, qui,
Chili (latitude : 30°21' S.), à 2 725 m d'alti- combiné à l'Atlas, a donné naissance à partir
tude. Les deux télescopes ont pour miroir de 1963 à l'Atias-Centaur, devenu l'un des
primaire un ménisque mince en silice. principaux lanceurs spatiaux non récupéra-
bles des États-Unis.
Gemini. Programme américain de vols
spatiaux pilotés réalisés en 1965 et 1966 à g é n é r a t e u r solaire. Équipement assu-
l'aide de vaisseaux biplaces, dans le but rant l'alimentation en énergie électrique de
d'étudier le comportement d'astronautes la plupart des satellites artificiels. La pré-
dans l'espace lors de séjours allant jusqu'à sence de batteries d'accumulateurs chimi-
deux semaines et de maîtriser la technique ques reste toutefois nécessaire en tant que
des rendez-vous spatiaux. source secondaire, surtout pendant les pé-
ENCYCL. Il comporta deux vols d'essai sans riodes d'éclipsé.
équipage, suivis de dijjxvols pilotés, tous ENCYCL. C'est en 1954 que des chercheurs
réussis malgré divers incidents. Lors du vol américains de la Bell Téléphoné mettent au
Gemini 4, en juin 1965, eut lieu la première point la première cellule photovoltaïque à
sortie extravéhiculaire d'un astronaute amé- haut rendement : elle transforme en électri-
ricain dans l'espace, Edward White. Le cité 6 % de l'énergie lumineuse reçue. A la
15 décembre 1965, Gemini 6 et Gemini 7 même époque, l'industrie spatiale naissante
réalisèrent le premier rendez-vous spatial de cherche des solutions nouvelles pour ali-
l'histoire de l'astronautique et, le 16 mars menter ses satellites : dès 1958, les États-
1966, l'amarrage du vaisseau Gemini 8 avec Unis lancent le premier satellite équipé de
un étage de fusée Agena choisi comme cible cellules solaires, Vanguard 1.
constitua le premier amarrage de deux en- Cette technique s'est largement généralisée
gins dans l'espace. aujourd'hui, avec des rendements pouvant
atteindre jusqu'à 18 % avec des cellules à
Géminides. Essaim de météorites, ou mé- l'arséniure de gallium (AsGa), épitaxiées sur
téores associés, observables autour du un substrat de germanium, ce qui permet
13 décembre, dont le radiantse situe dans la d'obtenir jusqu'à 160 W/m2 de cellules
constellation des Gémeaux. (contre seulement 110 W/m2 avec les cellu-
les au silicium utilisées auparavant). Les gé-
G e m m a . Nom latin de la Perle*, l'étoile a nérateurs solaires sont de deux types, fixes
de la Couronne Boréale. ou orientables.
GÉNÉRATEURS FIXES. La solution la plus simple
General Dynamics Corporation. So- consiste à coller les cellules sur les parois du
ciété américaine de construction aérospa- satellite, souvent de forme cylindrique. La
tiale issue de la fusion, intervenue en 1943, moitié du générateur se trouvant toujours
de la Consolidated Aircraft Corporation, dans l'ombre, la puissance disponible dé-
fondée en 1923, et de la Vultee Aircraft. passe rarement un millier de watts, ce qui
ENCYCL. En 1954, la General Dynamics Cor- suffit cependant pour certaines missions.
poration a absorbé une autre société de On accroît la puissance en recouvrant de
construction aéronautique, la Convair Cor- cellules des panneaux rigides extérieurs au
poration. En aéronautique, elle est à l'ori- corps du satellite : ils sont repliés pour le
gine de la construction des ailes triangulai- lancement et déployés en orbite.
res en delta, et c'est aussi à elle que l'on doit GÉNÉRATEURS ORIENTABLES. Un progrès a consisté
le premier bombardier intercontinental à rendre orientable le générateur par un sys-
« B-36 ». tème d'entraînement qui le maintient sans
Dans le domaine de l'espace, elle a mis au cesse face au Soleil.
point le missile intercontinental Atlas*, qui a Aujourd'hui, les satellites géostationnaires
connu un grand développement comme lan- de télécommunications possèdent deux
ceur spatial (il permit notamment les pre- grandes « ailes » rigides couvertes de cellules
185 géodésie spatiale

solaires qui, une fois déployées, leur don- sie un nouvel outil qui accroît ses possibili-
nent une envergure de 20 à 30 m. Elles leur tés : les satellites artificiels. Il existe deux
assurent une puissance électrique de 7 à façons de les utiliser :
8 kW en début de vie (et de 5 à 6 kW en fin - soit en tant que repères élevés, donc visi-
de vie). bles simultanément de régions très éloi-
Le télescope spatial Hubble* est porteur gnées les unes des autres. Les réseaux de
du premier générateur solaire conçu pour triangulation n'ont plus 30 km mais plu-
un remplacement en orbite : ses deux ailes sieurs milliers de kilomètres de côté (géodé-
souples (de 29 m2 chacune), couvertes de sie géométrique) ;
48 760 cellules solaires, ont été échangées - soit en tant que projectiles évoluant dans
une première fois en décembre 1993. le champ de gravité de la Terre et soumis à
diverses perturbations (dues à la forme et à
G E O (sigle de Geostationary Earth Orbit). la structure interne de la Terre, au frotte-
Sigle courammektutilisé pour désigner l'or- ment atmosphérique, à la pression de radia-
bite des satellites géostationnaires. tion solaire, aux effets lunisolaires...) qui se
répercutent sur leurs trajectoires. L'analyse
géocentrique adj. Relatif à un système de des orbites et des perturbations permet de
coordonnées dont l'origine est le centre de modéliser les forces (gravitationnelles et
la Terre. autres) qui agissent sur les satellites et de
localiser les stations d'observation (géodésie
g é o c e n t r i s m e n.m. Système astronomi- dynamique).
que d'après lequel on considérait la Terre TECHNIQUES. Plusieurs techniques ont été utili-
comme le centre de l'Univers autour duquel sées depuis les débuts de l'ère spatiale :
tournaient les autres astres. Ce fut le sys- - la photographie sur fond d'étoiles (pour la
tème de Ptolémée (ne s. apr. J.-C.), qui fit localisation des stations au sol) ;
autorité jusqu'au xvie siècle. - la télémétrie laser (pour la mesure de dis-
tances Terre-satellite ou Terre-Lune avec
g é o c o u r o n n e n.f. Enveloppe d'hydro- une précision qui est passée de 2 m vers
gène atomique qui constitue la région la plus 1967 à quelques centimètres aujourd'hui) ;
élevée de l'atmosphère terrestre, appelée - les mesures Doppler (pour la localisation
exosyhère. Elle commence vers 400 à 500 km de repères fixes ou mobiles), dont la préci-
d'altitude et s'étend jusqu'à 15 rayons ter- sion, en trente ans, est passée de 50 à 0,3
restres environ (près de 100 000 km) autour mm/s ;
du globe. - l'altimétrie spatiale (pour la mesure di-
recte, par radar, de l'altitude d'un satellite
géocroiseur n.m. Astéroïde dont l'orbite au-dessus de la surface des océans).
autour du Soleil est suffisamment allongée QUELQUES RÉSULTATS. Les résultats obtenus par
pour croiser celle de la Terre. la géodésie spatiale intéressent divers as-
Les astéroïdes de ce type constituent des pects des sciences de la Terre :
dangers potentiels pour notre planète. - la géodésie (réalisation de réseaux géodé-
siques, aide à la localisation, à la navigation
géodésie spatiale. Science utilisant les et à la cartographie) ;
satellites artificiels afin d'étudier la forme de - la géophysique interne (connaissance du
la Terre, sa structure interne, son mouve- champ de gravité donnant des informations
ment de rotation, son champ de pesanteur sur la structure de la lithosphère et du man-
(variations et anomalies). teau, et sur la convection, connaissance de la
b j c y c l . La mesure de notre planète (objet de rotation terrestre, des marées, du champ
h géodésie) est une préoccupation très an- magnétique...), l'océanographie dynamique
tienne. Pendant des siècles, les cartographes (courants, marées, tourbillons, variations du
durent se contenter de méthodes d'arpen- niveau de la mer, etc.). D'autres domaines,
tage pour localiser et raccorder des points scientifiques ou techniques, exploitent éga-
remarquables (repères) de la surface du lement ses données, par exemple la trajecto-
g)obe. Mais l'ère spatiale a donné à la géodé- graphie des satellites, l'astrométrie et la mé-
géoïde 186

canique céleste (évolution du système magnétosphère terrestre à partir de l'orbite


Terre-Lune) et la planétologie. géostationnaire.
ENCYCL. GEOS 1 et GEOS 2 ont été lancés par

géoïde n.m. Surface théorique particulière des fusées américaines Thor-Delta, respecti-
caractérisée par la constance du potentiel de vement en 1977 et 1978. Le premier n'a pu
pesanteur terrestre en rotation. atteindre l'orbite prévue à cause d'une dé-
ENCYCL. Le géoïde coïncide avec le niveau
faillance du troisième étage de son lanceur,
moyen des océans supposés au repos (c'est- mais il a néanmoins fourni des données
à-dire en faisant abstraction des marées, des jusqu'en 1979. Le second a fonctionné
vents, des courants, etc.) et, en zone conti- jusqu'en 1981. Ses observations faites à
nentale, avec son prolongement défini ma- proximité de l'équateur géomagnétique se
thématiquement. Il s'écarte assez peu (d'une sont révélées particulièrement intéressantes.
centaine de mètres au maximum) de l'ellip- Il a joué aussi un rôle important dans l'iden-
soïde de révolution auquel on assimile géné- tification de la composition et du mouve-
ralement la forme sphérique, légèrement ment du plasma entourant la magnéto-
aplatie aux pôles, de la planète Terre. Le sphère. GEOS 1 et GEOS 2 ont apporté une
géoïde est une surface très irrégulière, parse- contribution importante au programme in-
mée de « trous » et de « bosses » qui reflè- ternational d'étude de la magnétosphère qui
tent les variations locales et régionales de s'est déroulé à la fin des années 70.
gravité. Il constitue l'équipotentielle de réfé-
rence (donc l'altitude zéro) pour la mesure G E O S (sigle de Groupe Européen d'Obser-
des altitudes en géodésie. Par extension, on vations Stellaires). Groupe d'observateurs
parle des géoïdes lunaire, martien, etc. d'étoiles variables né en 1973 de la fusion de
plusieurs petits groupes européens (France,
Belgique, Espagne et Italie).
géophysique n.f. Étude de la Terre par les ENCYCL. Il rassemble une centaine d'observa-
méthodes de la physique. teurs qui réalisent globalement environ
ENCYCL. On distingue la géophysique interne, 100 000 mesures chaque année.
qui s'intéresse à la surface et à l'intérieur de ADRESSE : 12, rue Bezout, 75014 Paris.
la Terre, et la géophysique externe, qui étudie
les propriétés physiques de l'environnement géostationnaire adj. Se dit d'un satellite
terrestre, depuis les basses couches de l'at- géosynchrone qui décrit une orbite directe,
mosphère jusqu'au milieu interplanétaire : équatoriale et circulaire.
cette dernière inclut en particulier l'aérono- ENCYCL. Aux yeux d'un observateur terrestre,
mie terrestre et l'étude de l'ionosphère, de la les sateËites géostationnaires apparaissent
magnétosphère ou des relations Soleil-Terre, fixes dans le ciel parce qu'ils tournent à la
auxquelles l'instrumentation spatiale ap- même vitesse angulaire (autour du même
porte désormais une contribution fonda- axe et dans le même sens) que la Terre.
mentale. L'orbite qu'ils décrivent, appelée orbite
géostationnaire, est unique ; son altitude est
G E O S (sigle de Geodynamic Expérimental d'environ 35 800 km. C'est l'écrivain britan-
Océan Satellite). Satellites américains de géo- nique Arthur C. Clarke qui, le premier, en
désie. 1945 (Extra-Terrestrial Relays, Wireless World)
ENCYCL. Trois satellites GEOS ont été lancés, pressentit l'intérêt de ce type de satellites en
par des fusées Delta, respectivement en tant que relais extraterrestres, en particulier
1965, 1968 et 1975. Ils ont fourni des mesu- pour les radiocommunications à l'échelle
res précises de la forme de la Terre et de son mondiale. Le lancement du satellite améri-
champ de gravité. GEOS 1 et GEOS 2 appar- cain Syncom 1, le 14 février 1963, constitua
tenaient à la famille des satellites Explorer*. la première tentative pour atteindre l'orbite
géostationnaire, mais ce n'est qu'avec Syn-
G E O S (sigle de Geostationary Earth Orbiting com 3, en août 1964, que la réussite fut
Satellite). Satellites de l'Agence spatiale euro- totale. Depuis, les lancements de satellites
péenne qui étaient destinés à l'étude de la géostationnaires se sont multipliés.
187 Giotto

géosynchrone adj. Se dit d'un satellite de solaire dont la surface éclairée visible occupe
la Terre lorsque sa période de révolution est plus de la moitié du disque. Pour un obser-
très proche de 24 heures, période de la rota- vateur terrestre, la Lune apparaît en phase
tion terrestre. gibbeuse entre le premier quartier et la
pleine lune, et entre la pleine lune et le der-
Geotail. Satellite japonais chargé d'étudier nier quartier; la planète Mars se présente
la queue magnétique de la Terre. magné- toujours sous un aspect gibbeux.
tosphère
ENCYCL. Lancé le 24 juillet 1992 de cap Cana- GIFAS (sigle de Groupement des Indus-
veral, par une fusée américaine Delta, il a tries Françaises Aéronautiques et Spatiales).
été placé sur une orbite ayant son apogée à Syndicat professionnel regroupant plus de
341 000 km de la Terre. 200 entreprises (100 500 salariés) de l'indus-
trie aérospatiale française.
GEPAN (sigle de Groupe d'Études des ENCYCL. Issu d'une Chambre syndicale créée
Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés). en 1908, il a pour missions essentielles
Groupe créé en 1977 par le Centre national d'étudier et de défendre les intérêts de la
d'études spatiales en vue de recherches et profession, de la représenter auprès des ins-
d'enquêtes sur les phénomènes célestes in- tances gouvernementales, de coordonner
solites, notamment les objets volants non l'activité industrielle et l'action économique
identifiés (OVNI). Il a été dissous en 1988 de ses membres, d'organiser des concours et
mais sa mission a été confiée à un nouveau expositions, en particulier le Salon interna-
service du CNES, le SEPRA. tional de l'aéronautique et de l'espace du
Bourget.
Giacobinides. Essaim de météorites pro- ADRESSE : 4, rue Galilée, 75782 Paris Cedex
venant de la comète Giacobini-Zinner, ou 16.
météores associés, observables le 9 octobre
avec une périodicité voisine de 6 ans, et Gill (sir David), astronome et géodésien
dont le radiant se situe dans la constellation écossais (Aberdeen 1843 - Londres 1914).
du Dragon. On les appelle aussi Draconides. On lui doit une carte photographique du ciel
austral (1885-1891) et une détermination de
Giacobini-Zinner ( c o m è t e ) . Comète la parallaxe du Soleil.
périodique découverte en 1900 par le Fran-
çais M. Giacobini et retrouvée en 1913 par Ginga (mot japonais signifiant voie lactée ou
l'Allemand Zinner. galaxie). Satellite japonais d'astronomie X.
ENCYCL. Elle tourne autour du Soleil en 6,52 ENCYCL. Il a été lancé le 5 février 1987 (sous le
ans, dans le sens direct, sur une orbite incli- nom d'ASTRO-C) et placé sur une orbite de
née de 32,9° par rapport à l'écliptique. Elle 528 km de périgée et 593 km d'apogée,
passe tous les 13 ans à proximité de la Terre inclinée de 31,2° sur l'équateur et parcourue
et peut alors engendrer des pluies d'étoiles en 96 minutes. D'une masse de 420 kg, il
filantes assez spectaculaires (Giacobini- était équipé d'un ensemble de huit détec-
des*). C'est la première comète à avoir été teurs de rayons X, le LAC (Large Area Coun-
survolée par une sonde spatiale : la sonde ter), offrant une surface collectrice de
américaine ICE*, qui, le 11 septembre 1985, 0,45 m 2 . Il est retombé dans l'atmosphère le
a traversé sa queue et est passée à 8 000 km 1er novembre 1991.
environ de son noyau. Les mesures effec-
tuées alors ont révélé que la queue de gaz de Giotto (en hommage au peintre italien
la comète était beaucoup plus large qu'on ne Giotto, qui semble avoir représenté la co-
le prévoyait et qu'il n'existait pas d'onde de mète de Halley sur son Adoration des mages,
choc dans la zone d'interaction entre le vent peinte en 1303-1304 dans la chapelle des
solaire et la comète. Scrovegni, à Padoue). Sonde européenne
d'exploration de la comète de Halley, lancée
gibbeux, euse adj. (du latingibbus, bosse). le 2 juillet 1985 par une fusée Ariane 1.
Se dit de l'aspect d'un astre du système ENCYCL. D'une masse de 960 kg, elle était
Girafe 188

destinée à étudier la chevelure interne et le Grigg-Skjellerup, qu'elle a survolée d'une


noyau de la comète. Stabilisée par rotation distance de moins de 200 km le 10 juillet
autour de l'axe tangent à la trajectoire de 1992.
survol, elle était dotée d'un bouclier protec-
teur à deux couches, l'une pour vaporiser les Girafe (en latin Camelopardalis, -is). Cons-
grains de poussières rencontrés, l'autre pour tellation boréale.
arrêter les gaz résultants. Les instruments Elle s'étend depuis le voisinage du pôle cé-
embarqués comprenaient : une chambre leste nord jusqu'aux constellations de Persée
photographique à petit champ (1 m de fo- et du Cocher, au sud.
cale, 16 cm de diamètre), trois spectromè- ENCYCL. Au xvme siècle, ses parties occidenta-
tres de masse, deux analyseurs de plasma, les, en bordure de Cassiopée et de Céphée,
un détecteur d'impact de poussières, une furent divisées en deux autres constella-
sonde optique photopolarimétrique, un ma- tions, qui n'ont pas été conservées dans la
gnétomètre et un détecteur de particules. nomenclature moderne : le Messier* (le
Le survol de la comète a eu lieu le 14 mars Moissonneur), créé par Lalande en 1774
1986, à une distance minimale du noyau de pour honorer la mémoire de l'astronome
605 km, avec une vitesse relative de 68,4 Charles Messier, célèbre découvreur de co-
km/s (près de 250 000 km/h). Plus de 2 000 mètes, et le Renne, introduit en 1776 par Le
photographies ont été prises, à des distances Monnier en souvenir d'un voyage qu'il avait
du noyau comprises entre 767 000 et 1 350 effectué dans les régions polaires. La Girafe
km. Malgré une brève interruption de la ne renferme que des étoiles peu brillantes, la
télémesure après le survol, en raison des plus lumineuse étant de magnitude appa-
mouvements de précession et de nutation rente 4,2. L'étoile Z Cam est le prototype
de la sonde autour de son axe, la mission d'une famille d'étoiles variables éruptives du
s'est parfaitement déroulée, et six expérien- type « novae naines ».
ces ont survécu à la traversée de la cheve-
lure. En 1990, la sonde est repassée à moins GIRD (sigle d'une locution russe signifiant
de 20 000 km de la Terre et, avec l'assistance Groupe pour l'étude de la propulsion par réac-
gravitationnelle de la planète, sa trajectoire a tion). Organismes créés par l'Administration
été réorientée en direction de la comète soviétique en 1931 à Moscou (MosGIRD) et
à Leningrad (LenGIRD), puis à Kharkov, à
Sonde européenne G i o t t o Bakou et en diverses autres villes pour ras-
sembler les compétences et développer les
antenne
recherches dans le domaine de la propulsion
par fusées.
ENCYCL. Ces structures relevaient de l'Ossoa-
viakhim, un organisme soviétique de pro-
motion des recherches dans les domaines de
la défense, de l'aéronautique et de la chimie.
En 1932, l'Ossoviakhim créa à Moscou
un nouveau GIRD, chargé des recherches
et des études techniques concernant les
propulseurs et les fusées. Présidé par S. Ko-
rolev, ce nouvel organisme intégra le pre-
mier MosGIRD, créé l'année précédente et
dirigé par F. Tsander. Pépinière de savants et
d'ingénieurs, il fut, avec le Laboratoire de
dynamique des gaz (GDL), à la base de
l'essor des fusées soviétiques. Financé par
l'Office des inventions militaires (RKKA), il
comportait trois sections : la première pour
l'étude et la mise au point de missiles balis-
tiques à propergol liquide, la deuxième pour
189 Globalstar

la réalisation de statoréacteurs et d'installa- uitté la NASA en 1964 et a été sénateur


tions d'essais de dynamique des fluides, la émocrate de l'Ohio de 1974 à 1998. En
troisième pour l'étude d'avions à réaction et retournant dans l'espace à 77 ans, du 29 oc-
de missiles dotés de voilure. La première tobre au 7 novembre 1998, à bord de la
fusée expérimentale, à propergol hybride navette américaine, il est devenu le vétéran
conçue et réalisée par le GIRD fut lancée le des astronautes.
17 août 1933. Haute de 2,4 m pour un dia-
mètre de 18 cm, et pesant 19 kg au décol- glitch n.m. (mot anglais). Variation sou-
lage, elle emportait 5 kg de propergol. Son daine et temporaire de la période de rota-
moteur fonctionnait avec de l'oxygène li- tion d'un pulsar*. Ce phénomène serait pro-
quide amené sous la pression de sa propre voqué par un séisme dans la croûte d'une
vapeur dans une chambre de combustion étoile à neutrons, d'où résulterait une brus-
garnie d'essence gélifiée et il délivrait une que variation du moment d'inertie de
puissance de 24,5 à 32 daN. Elle atteignit l'étoile.
400 m d'altitude. En 1933 et 1934, neuf
exemplaires de cette fusée furent construits. Global Change. Programme scientifique
L'un d'eux atteignit 1 500 m d'altitude. Le d'étude des changements de la Terre à
25 novembre 1933, le GIRD lança la pre- l'échelle mondiale qui réunit deux sous-pro-
mière fusée soviétique à deux ergols liqui- grammes complémentaires : le programme
des, la GIRD-X. Haute de 2,2 m et pesant international géosphère-biosphère (PIGB) et
29,5 kg au décollage, elle emportait 8,3 kg le programme mondial de recherche sur le
de propergol (oxygène liquide et alcool climat (WCRP, World Climate Research Pro-
éthylique) et délivrait une poussée de gram), lancé par l'Organisation météorolo-
65 aaN. La fusée s'éleva jusqu'à 70-80 m gique mondiale.
puis, déviant brusquement, retomba à
150 m du point de lancement. Globalstar. Réseau mondial de télépho-
Les activités du GIRD et du Laboratoire de nie mobile et de radiolocalisation par satelli-
dynamique des gaz couvrant des domaines tes développé à l'initiative de la société amé-
voisins, les deux organismes furent regrou- ricaine Loral Corporation.
pés en septembre 1933 pour donner nais- ENCYCL. Lancé en 1994, ce projet est financé
sance à l'Institut de recherches scientifiques par neuf investisseurs internationaux : Loral
sur la propulsion à réaction (RNII), le pre- Space Systems (filiale spatiale de Loral), Pac-
mier du genre dans le monde, au sein duquel tel (devenu Air Touch Communications) et
V. Glouchko mit au point de 1933 à 1938 Qualcomm aux Etats-Unis, Dacom et Hyun-
une série de moteurs-fusées à propergol li- dai Electronics en Corée du Sud, DASÂ en
quide, les moteurs ORM 53 à ORM 102, Allemagne, Alcatel en France, Alenia Spazio
délivrant des poussées de 80 à 600 daN. Un en Italie et Vodaphone au Royaume-Uni. Il
alignement de cratères, long de 520 km, sur prévoit l'utilisation d'une constellation de
la face arrière de la Lune, a reçu le nom de 56 satellites de 450 kg répartis par groupes
Gird. de 8 sur six plans orbitaux à une altitude de
1 420 km, et dont la durée de vie sera de
Glenn (John Herschel), officier de marine, sept ans et demi. Ce réseau permettra de
pilote militaire et astronaute américain transmettre des conversations téléphoni-
(Cambridge, Ohio, 1921). ques, des télécopies et des données informa-
Après sa sortie de l'école de pilotes d'avia- tiques ou de localiser des mobiles. Les satel-
tion du centre d'entraînement de FUS Navy lites ne dialogueront pas entre eux, mais
dans le Texas, en 1943, il a servi dans diffé- seront de simples relais. De ce fait, ils seront
rentes unités de l'Aéronavale. Sélectionné plus légers et moins complexes que ceux du
par la NASA comme astronaute en 1959, il a réseau Iridium*. En revanche, le réseau
été le premier Américain à accomplir un vol nécessitera l'installation de plus d'une cen-
orbital, le 20 février 1962, effectuant trois taine de passerelles connectées aux réseaux
révolutions autour de la Terre en 4 h 55 min terrestres et il ne couvrira pas les zones les
à bord de la cabine Mercury MA-6. Il a moins peuplées du globe, comme les régions
globule 190

polaires. Son exploitation doit débuter en au Laboratoire de dynamique des gaz, où


1999. Loral Space Systems assure la maîtrise il met au point le premier propulseur élec-
d'œuvre des satellites, Qualcomm la trothermique puis une série de moteurs-
conception des terminaux et Alcatel la fusées à propergol liquide appelés ORM
conception et la fourniture des charges uti- (sigle du russe Opytnyj Raketnyj Motor : mo-
les. teur-fusée expérimental), de plus en plus
puissants. Après la fusion du Laboratoire de
globule n.m. Petite nébulosité sombre du dynamique des gaz et du Groupe pour
milieu interstellaire, de forme circulaire, l'étude ae la propulsion par réaction et la
dont le diamètre apparent varie de quelques création de l'Institut de recherches scientifi-
secondes d'arc à une dizaine de minutes. ques sur la propulsion par réaction (RNII), il
ENCYCL. Découverts par B.J. Bok*, les globules poursuit ses travaux au sein de ce nouvel
apparaissent sombres, par contraste avec organisme, construisant des moteurs-fusées
certaines nébuleuses brillantes. Leur obser- à acide nitrique et à kérosène. Puis, en 1939,
vation dans l'infrarouge et le domaine radio il forme un groupe autonome qui réalise, à
montre qu'ils sont associés dans le milieu Moscou, des fusées d'assistance au décol-
interstellaire aux zones de formation d'étoi- lage des avions. En 1941, il déménage à
les. Ils ont quelques années de lumière de Kazan, où il fabrique des moteurs-fusées à
diamètre et une masse comprise entre 1 et propergol liquide qui, jusqu'en 1945, seront
200 fois celle du Soleil. On les regardait installés sur des avions militaires. Promu
naguère comme des embryons d'étoiles (en constructeur principal des moteurs-fusées
contraction gravitationnelle) mais cela ne des missiles balistiques à longue portée, en
semble pas être le cas. 1946, il construit ensuite une série de mo-
teurs à propergol liquide destinés aux fusées
globule c o m é t a i r e . Petite nébuleuse de Korolev ou à celles de Yangel. En 1974,
sombre généralement associée à une très il devient constructeur général, et son orga-
jeune étoile, dont l'aspect rappelle celui nisation absorbe celle qui, sous la direction
d'une comète, avec une tête au bord brillant de Korolev, construit les stations orbitales
(en raison d'un phénomène d'ionisation) et Saliout.
une longue queue diffuse (pouvant s'éten-
dre sur 10 années-lumière). GMS (sigle de Geostationary Meteorological
Satellite). Satellites géostationnaires météo-
Glonass (acronyme de GLObal NAvigation rologiques japonais, également appelés Hi-
Satellite System). Système russe de naviga- mawari (tournesol, en japonais), mis à poste,
tion par satellites, mis en place de 1982 à au-dessus du Pacifique, en 1977,1981,1984
1995. et 1989.
ENCYCL. Analogue au système américain
GPS*, il comporte théoriquement 24 satelli- GMT (abrév. de l'expression anglaise
tes en orbite (21 opérationnels et 3 en ré- Greenwich Mean Time, temps moyen de
serve), mais répartis sur 3 plans orbitaux Greenwich). Échelle de temps où les jours
inclinés de 64,8° sur l'équateur et séparés de sont comptés de 0 à 24 h avec changement
120°. Ces satellites (de 1,3 t) gravitent à de quantième à midi.
19 100 km d'altitude, avec une période de ENCYCL. On utilise souvent, mais à tort,
révolution de 11 h 15 min. Leurs performan- cette abréviation pour désigner l'heure d'un
ces sont comparables à celles du système événement dans l'échelle de temps univer-
GPS. sel coordonné (UTC ou UT), sur laquelle
sont fondés les fuseaux horaires et le temps
Glouchko (Valentin Petrovitch), ingénieur légal des différents pays. En effet, dans
ukrainien (Odessa 1908-Moscou 1989). l'échelle de temps universel, les jours sont
Dès 1921, il commence à s'intéresser à l'as- comptés de 0 à 24 h avec changement de
tronautique et, à partir de 1923, il corres- quantième à minuit.
pond avec K. Tsiolkovski. Après des études L'emploi du sigle GMT, ou de son équiva-
à l'université de Leningrad, il entre en 1929 lent français TMG, comme synonyme des
191 GPS

sigles UT ou UTC est proscrit par l'Union On lui doit, notamment, un récit de fiction
astronomique internationale. astronautique, The Man in the Moon, or a
Discourse of a Voyage Thither (« l'Homme
gnomon n.m. Cadran solaire primitif, dans la Lune ou Discours d'un voyage à ce
constitué d'une simple tige, appelée style, monde »), publié en 1638, qui inspira Cy-
dont l'ombre se projette sur une surface rano de Bergerac et dont le héros atteint la
plane. Lune (qu'il découvre habitée) et en revient
ENCYCL. Il présente un grave inconvénient dans un engin tracté par des oies sauvages.
pour la division du jour, à cause de la varia-
tion continuelle de la déclinaison du Soleil : G O E S (sigle de Geostationary Operational
pour une même heure, suivant la date consi- Environmental Satellite). Satellites géostation-
dérée, la longueur de l'ombre n'est pas la naires météorologiques américains utilisés
même, non plus que sa direction, sauf celle pour la surveillance des océans Adantique et
de midi. Pacifique.
Dix exemplaires ont été mis à poste de 1975
GNSS (sigle de 1' angl. Global Navigation à 1997.
Satellite System, système mondial de naviga-
tion par satellite). Système de localisation et Gorizont (mot russe signifiant horizon). Sa-
de navigation par satellite développé par tellites géostationnaires utilisés par la Russie
l'Agence spatiale européenne, la Commu- pour les télécommunications intérieures et
nauté européenne et Eurocontrol pour amé- internationales. Plus de quarante exem-
liorer le contrôle du trafic maritime et aé- plaires ont été lancés de 1978 à 1998.
rien.
ENCYCL. Avec GNSS 1 (alias EGNOS), qui a Gould (ceinture de). Bande de la sphère
débuté en 1995, il s'agit d'accroître les per- céleste inclinée de 16° sur le plan de la Voie*
formances du système américain GPS* et du lactée, qui contient un grand nombre d'étoi-
système russe Glonass* en utilisant de nou- les brillantes.
veaux satellites géostationnaires comme les ENCYCL. J. Herschel* fut le premier à signaler
Inmarsat 3. son existence, en 1847 ; elle fut étudiée ulté-
Avec GNSS 2 (alias Galileo), encore au stade rieurement (1879) par l'Américain Benjamin
des études préliminaires, il s'agira de s'af- Gould, dont elle porte le nom. Elle inclut,
franchir des satellites russes et américains et entre autres, les étoiles brillantes d'Orion et
de mettre en place, vers 2008, une constella- du Taureau, dans l'hémisphère Nord, et cel-
tion complète de satellites sous contrôle des les du Loup et du Centaure dans l'hémis-
autorités civiles européennes. phère Sud. D'une façon générale, elle ren-
ferme de nombreuses étoiles chaudes, de
Goddard (Robert Hutchings), ingénieur et types spectraux B ou O. Il s'agit sans doute
physicien américain (Worcester, Massachu- d'une extension du bras spiral de la Galaxie
setts, 1882 - Baltimore 1945). le plus proche du Soleil.
Auteur de travaux sur la cristallisation et les
gaz raréfiés, il est surtout connu comme l'un g o u t t e noire. Phénomène observable lors
des précurseurs de la propulsion par fusées. de la phase initiale ou terminale d'un pas-
Dès 1919, il exposa les résultats de ses étu- sage ae Mercure ou de Vénus devant le So-
des expérimentales et théoriques en ce do- leil, quand le petit disque sombre de la pla-
maine dans un ouvrage resté classique, A nète, très proche du limbe solaire, semble
Method of Reaching Extreme Altitudes, et, le lui être relié par une goutte noire.
16 mars 1926, à Worcester, il lança la pre-
mière fusée à ergols liquides. Celle-ci fonc- G P S (sigle de GlobalPositioning System, sys-
tionna pendant 2,5 s et s'éleva à 12,5 m. tème mondial de positionnement). Système
de navigation par satellites décidé en 1973
Godwin (Francis), évêque, écrivain et his- par les Etats-Unis.
torien anglais (Hannington 1562 - Whit- ENCYCL. Pleinement opérationnel depuis
bourne 1633). 1992, il comprend vingt-quatre satellites
Granat 192

Navstar à défilement (orbites circulaires, éclipse de l'un de ces deux astres. Si l'éclipsé
à 20 000 km d'altitude, de période 12 h) est totale, la grandeur peut être supérieure
répartis dans six plans inclinés de 55° à l .

sur l'équateur. Sa. couverture est quasi ENCYCL. L'échelle des grandeurs, introduite
mondiale et quasi permanente. Les premiers par Hipparque, comporte six degrés, les
satellites opérationnels ont été lancés à par- étoiles les plus brillantes étant dites « de pre-
tir de 1989. mière grandeur » et les plus faibles visibles à
Captant les signaux radio de quatre d'entre l'œil nu, de « sixième grandeur ». Cette clas-
eux, tout utilisateur (véhicule terrestre, ma- sification ancienne prête à confusion, car
ritime, aérien ou spatial) peut connaître ins- elle peut laisser croire qu'elle se rapporte
tantanément sa position (obtenue par me- aux dimensions des étoiles. En outre, elle ne
sure du temps de propagation de deux s'applique qu'aux astres visibles à l'œil nu.
ondes radio entre un satellite et le mobile) et Elle a donc été abandonnée et remplacée par
son heure locale. l'échelle des magnitudes* apparentes.
Ce système militaire est accessible à des
utilisateurs civils après dégradation volon- granulation solaire. Réseau formé par
taire des performances (de 50 à 100 m sur la l'ensemble des granules, sur la photosphère
localisation absolue, contre une dizaine de solaire.
mètres pour les usagers militaires ; 0,2 m/s
sur la vitesse et 0,4 microseconde sur la réfé-
rence de temps). granule n.f. Élément brillant, d'allure poly-
gonale irrégulière, de faibles dimensions
Un complément européen géostationnaire
(environ 1 000 km) et de courte durée de
est actuellement mis en place. -+ GNSS
vie (~ 8 min), observable en dehors des
taches sur les images de la photosphère du
Granat. Satellite de l'ex-URSS dédié à l'as- Soleil obtenues en lumière blanche.
tronomie des hautes énergies. ENCYCL. Observées pour la première fois en
ENCYCL. Pesant environ 5 t au lancement, il a 1748 par l'opticien anglais James Short et
été lancé le 1er décembre 1989 de la base de dénommées alors grains de riz, les granules
Tiouratam par une fusée Proton et placé sur forment un réseau continu en étant séparées
une orbite très allongée, dont l'altitude varie les unes des autres par des espaces sombres
de 2 000 à 200 000 km environ afin d'éviter de 0,5" environ, dans lesquels apparaissent
les ceintures de rayonnement entourant la les filigrees*.
Terre, inclinée de 51,6° sur l'équateur et qu'il
parcourt en 4 jours. Sa charge utile, de 2,2 t,
comprenait trois télescopes (deux soviéti- gravifique adj. Qui concerne la pesanteur.
ques et le français Sigma*) destinés à l'étude
(imagerie, spectroscopie, étude de la varia- gravitation n.f. L'une des quatre interac-
bilité temporelle) des sources quasi perma- tions fondamentales de la physique, qui se
nentes de rayonnements X et y dans une traduit par des forces attractives entre tous
gamme d'énergie allant de 4 keV à 1,5 MeV, les corps ayant une masse et dont Newton a
ainsi qu'un ensemble d'instruments (2 so- le premier formulé la loi : deux corps ponc-
viétiques, 1 français, 1 danois) destinés à tuels de masses m et m' situés à une distance
l'étude détaillée des sources de rayonne- r l'un de l'autre, s'attirent avec une force
ment gamma. 11 a cessé de fonctionner en dirigée selon la droite qui les joint, et d'in-
septembre 1994. tensité proportionnelle aux masses et inver-
sement proportionnelle au carré de la dis-
tance :
grandeur n.f. Nombre entier permettant F = G • m - m'/ r2
de caractériser l'éclat apparent d'un astre (G est une constante universelle, appelée
dans une échelle de classification subjective constante de gravitation, de valeur G = 6,672 •
ancienne. Grandeur d'une- éclipse : valeur 10'11 N • m • kg 2 ).
maximale de la fraction éclipsée du dia- ENCYCL. Le champ de gravitation g en un
mètre du Soleil ou de la Lune lors d'une point P de l'espace se définit à partir de la
193 Grigg-Skjellerup

force s'exerçant sur une masse m placée en observations s'effectuent désormais essen-
ce point : tiellement à l'observatoire de Roque* de los
F = mg Muchachos, aux Canaries. Sur le plan admi-
g dépend donc de l'ensemble des masses qui nistratif, l'observatoire royal de Greenwich
agissent sur m, et de leurs distances par rap- a cessé d'exister le 31 octobre 1998. La ges-
port à P. Un champ de gravitation tel que la tion des télescopes britanniques utilisés
valeur de g ne dépende pas de la position pour la recherche est désormais assurée par
de P est appelé champ uniforme. l'observatoire royal d'Edinbourg.
Historiquement, l'importance de la loi de
gravitation a été considérable : elle a permis grégorien, enne adj. Année grégorienne :
d'unifier les théories de la chute des corps, année dont la durée est conventionnelle-
du mouvement des planètes et des autres ment fixée à 365,242 5 jours (valeur
astres, donnant ainsi à la mécanique céleste moyenne de l'année dans le calendrier gré-
des fondements quantitatifs clairs. gorien). Calendrier grégorien : calendrier* issu
La théorie de la relativité* intègre la gravita- de la réforme instaurée par le pape Grégoire
tion dans un cadre géométrique, dans lequel XIII en 1582.
un champ de gravitation est interprété
comme une courbure de l'espace-temps pro- Gregory (James), mathématicien et astro-
duite par la présence de masse. nome écossais (Drumoak, près d'Aberdeen,
La gravitation est le phénomène prépondé- 1638 - Edimbourg 1675). En astronomie, il
rant qui commande l'évolution de la matière préconisa de substituer aux instruments
dans l'Univers. d'observation à lentilles (lunettes) des ins-
truments à miroirs (télescopes), qui donnent
gravitationnel adj. Qui concerne la gravi- des images dépourvues d'aberration chro-
tation. matique, et il conçut un télescope à miroir
secondaire concave (1663).
gravité n.f. Force de gravitation exercée
par un astre sur un corps quelconque. Grifiith (observatoire). Observatoire
d'éducation populaire, construit selon le
graviter v.i. Se mouvoir selon les lois de la vœu du colonel américain J. Griffith, admi-
gravitation. nistré et financé par la ville de Los Angeles.
ENCYCL. Tous les corps célestes gravitent : les Inauguré en 1935, il comprend notamment
planètes, les satellites (artificiels ou natu- un planétarium, une salle d'exposition et un
rels), les comètes, les étoiles, les galaxies, télescope de 30 cm d'ouverture.
etc.
Grigg-Skjellerup ( c o m è t e ) . Comète à
Greenwich (observatoire royal de). courte période découverte en 1902 par le
Observatoire anglais fondé en 1675 par le Néo-Zélandais J. Grigg et retrouvée en 1922
roi Charles II dans le parc de Greenwich, au par le Sud-Africain J.F. Skjellerup.
sud-est de Londres. ENCYCL. Son aphélie est situé à 4,93 ua du

ENCYCL. Le bâtiment primitif fut construit Soleil. Depuis sa découverte, cette comète
sous la direction de l'architecte Christopher est passée à trois reprises près de Jupiter, ce
Wren, à qui l'on doit aussi la cathédrale qui a sérieusement perturbé son mouve-
St Paul de Londres. En 1887, le site de l'ob- ment. Son périhélie est ainsi passé de 0,75 à
0,99 ua du Soleil (et se situe donc, à présent,
servatoire a été choisi pour définir le méri-
juste à l'intérieur de l'orbite terrestre), tan-
dien origine international. En 1957, l'obser- dis que sa période orbitale passait de 4,8 à
vatoire a été transféré à Herstmonceux 5,1 ans et son inclinaison par rapport au plan
(Sussex), en un site plus favorable, les bâti- de l'écliptique, de 8 à 21°. C'est un spéci-
ments de Greenwich étant transformés en men de « vieille » comète, appauvrie en ma-
un musée. En 1986, pour des raisons tech- tériaux volatils par ses nombreux passages
niques et financières, a été décidé un nou- près du Soleil. Elle a été étudiée par la sonde
veau transfert de l'observatoire, à l'univer- européenne Giotto* qui est passée à quel-
sité de Cambridge, qui a eu lieu en 1990. Les
Grimaldi 194

que 200 km seulement de son noyau, le grossissement est utile pour l'observa-
10 juillet 1992. tion des détails de la surface lunaire, de la
planète Mars ou des étoiles doubles. Le
Grimaldi (Francesco Maria), jésuite et grossissement maximal peut servir à l'obser-
physicien italien (Bologne 1618 - id. 1663). vation d'étoiles doubles très serrées, lors-
11 fit paraître, avec Riccioli, en 1651, une que la turbulence atmosphérique est très
carte de la Lune, dont la nomenclature est faible.
toujours utilisée.
Groupe local. Petit amas de galaxies
GRO (sigle de Gamma-Ray Observatory) auquel appartient la Galaxie.
-t Compton (observatoire de rayonne- ENCYCL. Il comprend une trentaine de mem-
ment gamma) bres, parmi lesquels les Nuages de Magel-
lan* et la galaxie M 31 d'Andromède*, répar-
grossissement n.m. Rapport du diamètre tis dans un volume ellipsoïdal d'environ
apparent de l'image fourme par un système 7 millions d'années de lumière d'extension
optique à celui de l'objet observé. maximale. Il contient deux sous-groupes as-
ENCYCL. Pour une lunette astronomique ou un sez nettement séparés : l'un autour de la
télescope, le grossissement s'exprime par le Galaxie et des Nuages de Magellan, l'autre
rapport de la distance focale de l'objectif à autour des galaxies M 31 d'Andromède et
celle de l'oculaire. Pour faire varier le gros- M 33 du Triangle. La plupart de ses mem-
sissement, il suffit donc de changer l'ocu- bres sont des galaxies naines elliptiques ou
laire : plus l'oculaire utilisé a une courte fo- sphéroïdales. Sa masse totale est estimée à
cale, plus le grossissement est important. Le 650 milliards de fois celle du Soleil. Il est
grossissement G s'exprime aussi par le rap- situé à la périphérie d'un ensemble de ga-
port du diamètre D de l'objectif au diamètre laxies beaucoup plus important, le Supera-
d de l'anneau oculaire (ou cercle* oculaire), mas* local.
ce dernier étant appelé pupille de sortie. On
appelle grossissement minimal celui qui assure groupe n.m. Petit amas de galaxies qui
une pupille de sortie égale à la pupille de comporte typiquement une à deux dizaines
l'œil dans l'obscurité, soit environ 6 mm : de membres.
G min - D(mm)/6. On appelle grossissement ré-
solvant le plus petit grossissement qui per- Gru. Abréviation de Grus, désignant la
mette théoriquement de distinguer tout ce constellation de la Grue.
que contient l'image donnée par l'objectif,
c'est-à-dire tout ce que le pouvoir sépara- Grue (en latin Grus, -uis). Constellation
teur de l'instrument permet d'observer. Ce australe, au sud du Poisson austral.
grossissement est compris entre 1 et 1,2 fois ENCYCL. Son étoile la plus brillante est Alnaïr*.
le diamètre D de l'objectif, exprimé en milli- Les étoiles Sj et 52 Gru, de magnitude 4
mètres : D {mm) (Gres (1,2 • D(mm). Enfin, on environ, forment un couple optique facile-
appelle grossissement maximal celui qui per- ment séparable à l'œil nu. Avec un télèscope
met de voir confortablement tout ce que d'au moins 100 mm, on peut distinguer,
contient l'image donnée par l'objectif : ce dans l'angle nord-est de la constellation, les
grossissement représente à peu près 2,5 fois galaxies les plus lumineuses de l'amas de la
le diamètre de l'objectif exprimé en millimè- Grue.
tres : G max = 2,5 • D (mm) . Le grossissement
minimal, qui exige un oculaire à grande g r u m e a u x (galaxies à). Classe particu-
focale, peut servir pour les recherches ; il lière de galaxies de Markarian au sein des-
est très utile pour l'observation des étoiles quelles on distingue des formations très
variables et des astres étendus ou peu brillantes d'aspect grumeleux.
contrastés (amas, nébuleuses et galaxies). ENCYCL. Le spectre optique de ces grumeaux
Le grossissement résolvant est idéal pour présente des raies d'émission caractéristi-
la Lune, les planètes peu contrastées (Jupi- ques des régions H II, c'est-à-dire des nébu-
ter, Saturne) et les étoiles doubles. Un fort leuses d'hydrogène ionisé par le rayonne-
195 gyromètre

ment ultraviolet d'étoiles jeunes et très guidage n.m. Processus visant à assigner
chaudes. Mais leur diamètre (jusqu'à 3 000 une trajectoire à un véhicule aéronautique
années de lumière), leur luminosité, leur ou spatial par référence à une trajectoire
contenu en hydrogène neutre et leur masse donnée, à un but assigné ou à une loi de
(100 millions de fois au moins celle du So- mouvement déterminée (loi de guidage).
leil) en font des objets d'une nature excep-
tionnelle. Les observations révèlent, en Guidoni (Umberto), astrophysicien et as-
outre, qu'il s'agit d'objets extrêmement jeu- tronaute italien (Rome 1954). Membre du
nes à l'échelle cosmique : chacun renferme corps des astronautes européens depuis
une à plusieurs dizaines de milliers d'étoiles août 1998, il devrait être le premier Euro-
âgées de 10 à 20 millions d'années seule- péen à visiter la Station spatiale internatio-
ment. Ces grumeaux semblent être de gi- nale, avec la navette américaine, au cours
gantesques creusets d'étoiles nouvelles. d'une mission (STS 102) prévue en avril
Leur formation pourrait résulter de la colli- 2000.
sion entre deux galaxies d'un même amas,
ou d'effets de marée dus à l'attraction gravi- Gum (nébuleuse de). Vaste nébuleuse
tationnelle de galaxies voisines. du ciel austral, découverte en 1955 par
l'Australien Colin Gum sur des photogra-
phies prises avec le télescope de Schmidt de
Grus (-is). Nom latin de la constellation de l'observatoire anglo-australien de Siding
la Grue (abrév. Gru). Spring.
ENCYCL. Presque circulaire, elle s'étend sur
GSL.V (sigle de l'angl. Geostationary Satellite près de 40° de diamètre apparent. Sa dis-
Lauch Vehicle, lanceur pour satellite géo- tance est évaluée à quelque 1 300 années de
stationnaire). Lanceur spatial indien. lumière et son diamètre, à 800 années de
ENCYCL. Ce lanceur comprend trois étages (un lumière. Les observations montrent qu'il
premier à poudre, un deuxième à ergols s'agit d'une enveloppe de gaz en expansion
liquides, un troisième cryotechnique : hy- à la vitesse de 20 km/s. Son origine reste
drogène et oxygène) et quatre propulseurs controversée. Selon l'hypothèse qui paraît la
d'appoint à liquides. Haut de 51 m, pesant plus plausible, il s'agirait d'un reste de super-
400 t au décollage, il peut placer 1,5 t (puis nova dont l'explosion remonterait à 1 mil-
2,5 t ultérieurement) en orbite de transfert lion d'années au moins. La présence, au sein
géostationnaire. Sa mise en service est pré- de la nébuleuse, d'une association* d'étoiles
vue en 2000. de types spectraux O et B, chaudes et forte-
ment émettrices de rayonnement ultravio-
let, expliquerait la luminosité actuelle du gaz
G T O (sigle de Geostationary Transfer Orbit, issu de l'explosion qui, normalement, aurait
orbite de transfert géostationnaire). Orbite dû suffisamment se refroidir pour n'être
provisoire décrite par les satellites appelés à plus visible.
devenir géostationnaires.
ENCYCL. Pour les lancements Ariane 5, cette
g y r o m è t r e n.m. Capteur gyroscopique à
orbite est du type 1 000 km - 36 000 km. Les un ou plusieurs degrés de liberté, utilisé
satellites la quittent par mise à feu de leur pour la mesure des vitesses angulaires.
moteur d'apogée. ENCYCL. Le fonctionnement de certains gyro-
mètres, appelés gyrolasers, se fonde sur la
guerre des étoiles. Appellation sous la- propagation de la lumière cohérente. Les
quelle a été popularisé l'ex-projet américain gyromètres servent, notamment, au
d'Initiative* de défense stratégique (IDS). contrôle d'attitude des engins spatiaux.
H (raie). L'une des principales raies du
h (poussée de 100 000 daN) du lanceur euro-
spectre visible du calcium ionisé, dans le péen Ariane 5. Le premier vol d'essai du
violet, à 393,4 nanomètres de longueur lanceur H 2 a été réussi le 4 février 1994.
d'onde. Avec la raie K* voisine, elle se déta- Quatre autres lancements réussis ont suivi
che, en absorption, dans le spectre de nom- (1994, 1995, 1996 et 1997). Une version
breuses étoiles, en particulier dans celui du améliorée, H 2A, est en développement.
Soleil ; elle a conservé le nom que lui donna
J. von Fraunhofer* après qu'il l'eut identifiée habitacle n.m. Partie habitable d'un véhi-
dans le spectre solaire. cule spatial, SYN. : cabine

Ha. Première raie spectrale de la série de Hadar. Autre nom de l'étoile Agena*.
Balmer*.
Haigneré 0ean-Pierre), officier de l'armée
H. Lanceur spatial japonais. de l'air et spationaute français (Paris 1948).
ENCYCL. La version H 1, utilisée de 1986 à Sélectionné comme spationaute par le
1992, est à présent abandonnée. Elle com- CNES en 1985, il est d'abord suppléant de
portait deux ou trois étages selon les mis- M. Tognini* lors de la mission Antarès* en
sions. Le modèle le plus performant (deux 1992, puis devient en juillet 1993 le qua-
premiers étages à propergol liquide, un troi- trième spationaute français en participant à
sième étage et neuf propulseurs d'appoint à la mission Altaïr*. En février 1999, il est
poudre) pesait 140 t au décollage. Il pouvait retourné dans l'espace pour la mission Per-
placer 1,11 en orbite de transfert géostation- seus*.
naire (soit 550 kg sur l'orbite géostation-
naire) et 2,2 t en orbite circulaire à 1 000 km. Haie (George Ellery), astronome américain
Neuf exemplaires ont été lancés avec succès. (Chicago 1868 - Pasadena, Californie, 1938).
La version H 2, utilisée à présent, est plus Inventeur du spectrohéliographe (1891), in-
puissante. Haute de 51 m pour un diamètre dépendamment de H. Deslandres*, il fut l'un
de 4 m, pesant 280 t au décollage, elle peut - des fondateurs de l'astrophysique solaire. Il
grâce à deux étages cryotechniques (hydro- établit, notamment, que les taches solaires
gène et oxygène) et à deux gros propulseurs constituent les sites d'émergence de boucles
d'appoint à poudre - placer près de 4 t sur de champ magnétique à la surface du Soleil
l'orbite de transfert géostationnaire (soit 2 t (1908) ; avec W.S. Adams*, il mit en évi-
sur l'orbite des satellites géostationnaires), dence l'inversion des polarités magnétiques
de l'ordre de 4 t en orbite polaire à 700 km des taches, dans les groupes bipolaires, de
ou un petit planeur spatial (tel le projet japo- part et d'autre de l'équateur solaire et d'un
nais Hope) en orbite basse. Avec une pous- cycle d'activité de 11 ans au suivant
sée au sol de 900 kN, le moteur de son pre- (1919-1925). En 1891, il fonda le journal As-
mier étage, LE-7, a des performances tronomy and Astrophysics, devenu le presti-
comparables à celles du moteur Vulcain gieux Astrophysical Journal. Il sut convaincre
197 Halley ( c o m è t e de)

quelques riches industriels et hommes d'af- nes, elle a offert aux observateurs un magni-
faires américains de financer l'équipement fique spectacle, atteignant une magnitude
de grands observatoires aux États-Unis : maximale de - 0,5 environ, tandis que sa
ainsi, le magnat des tramways, Charles Yer- queue de gaz se déployait sur 20° environ et
kes, fit construire l'observatoire de l'univer- sa queue de poussières sur 25° (correspon-
sité de Chicago et le dota de la plus grande dant à des longueurs réelles de plus de
lunette astronomique du monde (1,02 m de 150 millions de kilomètres). On lui a décou-
diamètre) ; le mécène Andrew Carnegie vert aussi une queue de sodium, qui s'éten-
donna les fonds nécessaires pour construire dait sur quelque 50 millions de kilomètres
l'observatoire du mont Wilson et, ensuite, de long à la mi-avril 1997. Son orbite, incli-
pour développer le Caltech (California Insti- née de 89,4° sur l'écliptique et dont l'excen-
tute of Technology) ; John D. Hooker, le roi tricité est de 0,995, ne la ramènera près du
californien de la quincaillerie, immortalisa Soleil que dans 2 400 ans environ. On a pu
son nom par la construction, au mont Wil- établir que son noyau tourne sur lui-même
son, du plus puissant télescope de l'époque en 11 h 34 min.
(2,54 m de diamètre) ; enfin, la fondation
Rockefeller, en 1928, finança la construc- Halley ( c o m è t e de). Célèbre comète pé-
tion, au mont Palomar, d'un télescope géant riodique dont Edmond Halley calcula, le
de 5 m d'ouverture. premier, l'orbite.
ENCYCL. L'aphélie de la comète se situe à
Haie (observatoires). Nom utilisé de 5 300 millions de kilomètres du Soleil, un
1970 à 1980 pour désigner un groupe d'ob- peu au-delà de l'orbite de Neptune, et son
servatoires américains comprenant celui du périhélie, à 88 millions de kilomètres, entre
mont Palomar*, celui du mont Wilson*, celui l'orbite de Mercure et celle de Vénus. Sa
de Big* Bear et celui de Las* Campanas. période moyenne est de 76 ans, mais elle
peut varier entre 74,7 et 79,1 ans sous l'ac-
Haie (télescope). Télescope de 5,08 m tion perturbatrice des planètes géantes, se-
de diamètre mis en service en 1948 à l'obser- lon qu'elle passe près de l'une ou de l'autre.
vatoire du mont Palomar. Son miroir pri- En calculant les dates de ses passages anté-
maire, en Pyrex, pèse 20 t et sa mise au rieurs au périhélie, on a pu l'identifier à
point (coulée, taille, polissage) a duré diverses comètes mentionnées dans les
11 ans ; jusqu'à la mise en service du téles- chroniques anciennes.
cope de 6 m de Zelentchouk*, ce fut le plus OBSERVATIONS. La comète de Halley a peut-être
grand télescope du monde. été aperçue par les Chinois dès 467 av. J.-C.,
et même dès 1057 av. J.-C. Mais sa plus
Hale-Bopp ( c o m è t e ) , comète à très lon- ancienne observation considérée comme
gue période découverte indépendamment le certaine remonte à 240 av. J.-C. et l'on a
23 juillet 1995 par les astronomes amateurs retrouvé trace de toutes ses apparitions ulté-
américains Alan Haie et Thomas J. Bopp. rieures. Son dernier retour près du Soleil, en
Nom officiel : C/1995 0 1 . 1986, était le trentième observé et le qua-
ENCYCL. Lors de sa découverte, elle se trouvait trième attendu depuis les travaux de Halley.
à plus de 1 milliard de kilomètres du Soleil À cette occasion, elle a, pour la première
et se révélait déjà nettement plus lumineuse fois, été observée non seulement depuis le
que la comète de Halley* à la même dis- sol mais aussi depuis l'espace, par des satel-
tance. Des observations ultérieures ont lites qui l'ont étudiée de loin et, surtout, par
montré qu'elle possédait un volumineux cinq sondes qui l'ont explorée in situ : deux
noyau, de 40 km environ de diamètre. Les sondes soviétiques Véga ; deux sondes japo-
astronomes ont pu ainsi suivre son évolu- naises, Suisei et Sakigake ; une sonde euro-
tion sur une longue période de temps. Elle péenne, Giotto.
est passée au plus près du Soleil, à 0,91 ua Ces engins avaient des missions complé-
de distance, le 1er avril 1997, quelques jours mentaires : alors que Giotto et les Véga
après être passée au plus près de la Terre, le avaient pour objectif essentiel l'étude de la
22 mars, à 1,32 ua. Pendant plusieurs semai- chevelure et du noyau de la comète (avec
Halley 198

prise de vues du noyau), Suisei était équipée chondrites* carbonées. Les analyses, par
d'une caméra sensible à l'ultraviolet pour spectrométrie de masse, ont donné des ré-
cartographier le halo d'hydrogène, et d'ins- sultats très différents. Certaines poussières
truments pour l'étude du vent solaire et de ont une composition proche de celle des
son interaction avec l'atmosphère de la co- silicates terrestres ; d'autres sont constituées
mète ; enfin, Sakigake était porteuse d'ins- principalement de carbone (C), d'hydrogène
truments complémentaires pour l'étude de (H), d'oxygène (O) et d'azote (N), d'où le
la queue de plasma. sigle « CHON » utilisé pour les désigner. Les
PRINCIPAUX RÉSULTATS. Les informations les plus sondes spatiales ont permis, enfin, une
attendues concernaient le noyau. Les obser- étude détaillée de l'interaction de la comète
vations ont apporté une éclatante confirma- avec le vent solaire. C'est à plus d'un million
tion au modèle de la « boule de neige sale » de kilomètres du noyau que Giotto a com-
proposé en 1950 par l'Américain Fred Whip- mencé à déceler une perturbation du vent
ple. Les images obtenues ont toutefois mon- solaire par la comète. Puis, après avoir tra-
tré que ce noyau n'est pas sphérique, mais versé dans la chevelure cométaire des flux
qu'il ressemble à une grosse pomme de terre de poussières beaucoup moins homogènes
d'environ 16 km de long sur 8 km de large, que prévu, la sonde a enregistré une inten-
très sombre (le pouvoir réfléchissant de sa sité maximale du champ magnétique (voi-
surface n'excède pas 4 %), alors qu'on l'ima- sine de 60 nanoteslas) à 16400 km du noyau
ginait très brillant puisque constitué en ma- pendant la phase d'approche, et à 8 200 km
jeure partie de glace. Sans doute sa surface après la rencontre. Un peu moins mysté-
est-elle recouverte d'une grenaille carbonée rieuse, la comète de Halley s'éloigne main-
qui enrobe la glace sous-jacente. Cette sur- tenant tout à la fois de la Terre et du Soleil.
face est, au demeurant, très irrésulière : on y Son prochain retour au périhélie est attendu
distingue des collines et des vallees ainsi que pour le 29 juillet 2061.
des structures annelées d'environ 0,5 km de
diamètre qui correspondent vraisemblable- Halley (Edmond), astronome et physicien
ment à des cratères par où s'échappent les anglais (Haggerston, Londres, 1656 -
gaz et les poussières issus du matériau sous- Greenwich 1742).
jacent. Car, ainsi qu'on le présumait, le Auteur de nombreuses recherches concer-
noyau, chauffé par le rayonnement solaire, nant la géophysique, la météorologie et l'as-
libère des bouffées de matière qui alimen- tronomie, il fut l'ami de Newton qu'il décida
tent ensuite la chevelure et la queue. Mais à publier ses Principes mathématiques de philo-
ces émissions, limitées à l'hémisphère sophie naturelle. Il reste surtout connu pour
éclairé par le Soleil, ne parviennent que d'un son étude du mouvement des comètes.
petit nombre de régions actives, n'affectant Dans son Synopsis d'astronomie cométaire
que 10 % environ de la superficie totale. (1705), il identifia les comètes apparues en
Avec une densité moyenne comprise entre 1531 et 1607 à celle qu'il avait lui-même
le dixième et le quart de la densité de la observée en 1682, montrant ainsi qu'il
glace, le noyau s'avère moins dense qu'on s'agissait d'une comète périodique, dont il
ne le pensait. prédit le retour en 1758. De 1720 à sa mort,
L'étude des constituants du noyau d'après il fut astronome royal et dirigea l'observa-
les molécules et les ions qu'il libère a mon- toire de Greenwich, succédant à J. Flams-
tré, comme on le prévoyait, une nette pré- teed.
dominance de la vapeur d'eau, celle-ci repré-
sentant à elle seule, en volume, environ halo (orbite en). Orbite d'un satellite artifi-
80 % des gaz éjectés. Lors de son survol par ciel qui gravite non pas autour d'un astre
Giotto, la comète éjectait cinq fois plus de mais d'un point d'équilibre comme le point
gaz que de poussières, la production ga- de Lagrange L 1; situé sur l'axe Soleil-Terre (à
zeuse approchant 20 tonnes par seconde. 1,5 million de kilomètres de celle-ci), où se
Avant le survol de la comète, on pensait que compensent les forces gravitationnelles du
les poussières libérées par le noyau devaient Soleil et du système Terre-Lune et la force
avoir une composition proche de celle des d'inertie d'entraînement. Cette région de
199 Haute-Provence (observatoire de)

O r b i t e e n h a l o q u e d o i t s u i v r e l e satellite e u r o p é e n S o h o

l'espace se prête particulièrement bien à Guillermo Haro, qui se caractérise par un


l'observation continue des phénomènes so- excès d'émission de rayonnement dans le
laires. bleu.
E N C Y C L . La sonde américaine ICE (ISEE 3),

lancée en 1978, fut la première à décrire, Harvard College (observatoire du).


pendant plus de trois ans, ce type d'orbite. Observatoire de l'université Harvard, à
De même, en 1995, la sonde européenne Cambridge (Massachusetts), aux Etats-Unis.
Soho* a été placée sur une trajectoire ellipti- E N C Y C L . Fondé en 1839, il eut pour premier
que autour du point Ll, dans un plan per- directeur W.C. Bond* et fut équipé en 1847
pendiculaire à l'axe Terre-Soleil. d'un réfracteur de 38 cm d'ouverture. Sous
l'impulsion de E.C. Pickering*, puis de H.
halo n.m. 1. Volume sphérique autour Shapley*, il est devenu un centre de recher-
d'une galaxie spirale, peuplé d'étoiles ches en astrophysique très important. En
vieilles groupées en amas globulaires qui 1973, il a fusionné avec le Smithsonian* Astro-
gravitent autour du centre de la galaxie. 2. physical Observatory pour donner naissance à
Vaste enveloppe d'hydrogène atomique un nouvel organisme, le Harvard-Smithsonian
autour d'une comète. Center for Astroyhysics.

Hamal (nom arabe signifiant le bélier). Hat C r e e k (observatoire). Observa-


Etoile a du Bélier. Magnitude apparente vi- toire radioastronomique situé en Californie
suelle : 2,0. Type spectral K2. Distance : 67 et administré par le Laboratoire de radioas-
années de lumière. tronomie de l'université de Californie, à Ber-
keley. Il comprend un radio-interféromètre
Hammaguir. Siège, de 1961 à 1967, de la formé de 3 antennes de 6 m de diamètre
principale base du Centre interarmées d'es- chacune et un radiotélescope de 26 m de
sais d'engins spéciaux (CIEES) de Béchar, diamètre opérant dans le domaine des ondes
situé à une centaine de kilomètres au S.-O. millimétriques.
de Béchar, dans le Sahara algérien. C'est de
Hammaguir qu'a été testé le premier lanceur Haute-Provence (observatoire de).
de satellite français Diamant en 1965. Le site Observatoire français d'astrophysique situé
a été rendu à l'Algérie en juillet 1967. sur le territoire de la commune de Saint-Mi-
chel-l'Observatoire (Alpes-de-Haute-Pro-
Haro (galaxies de). Type de galaxies, vence), à 650 m d'altitude.
découvert par l'astronome mexicain E N C Y C L . Entré en service en 1945, il dépend
hauteur 200

du CNRS. Il comporte notamment un téles- elle dure 50 millions d'années. Les étoiles à
cope de 1,93 m d'ouverture (mis en service ce stade d'évolution sont appelées T Tauri*.
en 1958) et un télescope de 1,52 m (mis en C'est à l'époque où le Soleil traversait cette
service en 1969), équipés particulièrement phase d'évolution que se sont formées les
en vue de la spectroscopie des étoiles et des planètes qui l'entourent aujourd'hui.
galaxies.
Haystack (observatoire). Observatoire
hauteur ni. Angle que forme la direction radioastronomique américain, situé au
d'un astre (ou de son centre, s'il présente un N.-O. de Boston, dans le Massachusetts, et
diamètre apparent sensible) avec le plan ho- dépendant du Massachusetts Institute of
rizontal. C'est l'une des deux coordonnées Technology.
horizontales, l'autre étant l'azimut. ENCYCL. Il comporte un radiotélescope para-
boloïdal à antenne Cassegrain entièrement
Hawaii (observatoire d') -»Mauna orientable de 37 m de diamètre, conçu prin-
Kea (observatoire du). cipalement pour des observations à des lon-
gueurs d'onde millimétriques. Il a permis
Hawking (Stephen). Mathématicien et l'étude radar de la Lune, de Mercure et de
physicien britannique (1942). Il est l'auteur Vénus ainsi que la découverte de nombreu-
de recherches théoriques concernant la ther- ses molécules interstellaires. Il est utilisé
modynamique, la mécanique quantique, la aussi pour de l'interférométrie à très longue
relativité. En astrophysique, il a apporté une base.
importante contribution à l'étude des pro-
priétés des trous* noirs. Il s'est efforcé aussi
HD. Préfixe utilisé pour la nomenclature
d'incorporer la mécanique quantique dans
la cosmologie* relativiste, de façon à élimi- des étoiles figurant dans le Henry* Draper
ner la singularité du big* bang. Catalogue.

Hayashi (limite de) [du nom de l'astro- H E A O (sigle de l'angl. High Energy Astrono-
nome japonais qui l'a découverte vers i960]. mical Observatory, observatoire astronomi-
Frontière du diagramme de Hertzsprung*- que de haute énergie). Satellites astronomi-
Russell au-delà de laquelle, vers les basses ques américains.
températures, on ne trouve plus d'étoiles. ENCYCL. HEAO 1, lancé le 12 août 1977, pro-

ENCYCL. C'est une ligne presque droite et pa- céda à la recherche systématique des sour-
rallèle à l'axe des luminosités sur le dia- ces célestes de rayons X ; HEAO 2, appelé
gramme HR. Sa position varie légèrement aussi « Observatoire Einstein », lancé le 13
avec la masse des étoiles considérées. Four novembre 1978, permit l'étude détaillée de
les étoiles de la masse du Soleil, elle reste certaines sources particulières de rayonne-
voisine de 4 000 K. Cette limite traduit le ment X, grâce à un télescope à incidence
fait que les étoiles ne peuvent exister en rasante de 58 cm de diamètre ; HEAO 3,
équilibre hydrostatique que si leur tempéra- lancé le 20 septembre 1979, se consacra à
ture de surface est suffisamment élevée. l'étude des sources célestes de rayons y.

Hayashi (phase de) [du nom de l'astro- H e c t o r . Astéroïde 624, le plus gros des
nome japonais qui l'a décrite vers i960]. Troyens*, découvert en 1907 par A. Kopff.
Phase de l'évolution d'une étoile consistant ENCYCL. Son éclat varie d'un facteur 3,1 au
en une contraction gravitationnelle, qui pré- cours de sa rotation, dont la période est de
cède la combustion nucléaire de l'hydrogène 6,9 h. D'après sa courbe de lumière, on a pu
et, par suite, l'arrivée de l'étoile sur la sé- établir qu'il s'agit d'un objet allongé, d'envi-
quence principale du diagramme de Hertz- ron 300 km de long pour 150 de large. Selon
sprung-Russell. certains spécialistes, il serait formé de deux
ENCYCL. Cette phase évolutive a une durée astéroïdes en contact et offrirait un exemple
très variable selon les étoiles, liée à leur du processus d'accrétion par collision qui
masse. Pour une étoile de la masse du Soleil, présida à la formation des planètes.
201 Helios

Hélène. Satellite de Saturne n° XII, décou- héliographe n.m. Appareil destiné à la


vert en 1980 par les Français Pierre Laques et surveillance photographique ou cinémato-
Jean Lecacheux. graphique du Soleil.
ENCYCL. Nom international : Helene. Demi-
grand axe de son orbite : 377 400 km. Pé- héliographique adj. Qui se rapporte à la
riode de révolution sidérale : 2 737 j. Diamè- surface du Soleil. Latitude héliographique : dis-
tre : 32 km. Il décrit la même orbite que tance angulaire d'un point du disque solaire
Dioné*, dont il reste angulairement distant à l'équateur solaire, comptée positivement
de 60°. vers le nord et négativement vers le sud.
L'équateur solaire fait un angle de 7°15' avec
le plan de l'orbite terrestre ; au cours de
héliaque adj. (du grec hêliakos, relatif au l'année, vu de la Terre, il paraît se déplacer
Soleil). Se dit du lever (ou du coucher) d'un sur le disque solaire. Des tables donnent,
astre qui a lieu sensiblement au même mo- pour une date donnée, la latitude héliogra-
ment que le lever (ou le coucher) du soleil. phique du centre du disque solaire, qui sert
ENCYCL. Le lever héliaque d'une étoile, auquel
de base pour calculer la latitude d'autres
les Égyptiens et, avant eux, les Chaldéens points du Soleil. Longitude héliographique :
prêtaient une particulière attention, est mar- distance angulaire d'un point du disque so-
qué par l'époque où cette étoile apparaît à laire à un méridien de référence, comptée
l'aube dans la région de l'horizon où le soleil vers l'est ou vers l'ouest. Par convention, le
va se lever. Par la suite, l'étoile, qui se lève méridien de référence est le méridien solaire
de plus en plus tôt avant le soleil et qui qui est passé au nœud ascendant de l'équa-
s'éloigne de lui de plus en plus dans le ciel, teur solaire sur l'écliptique le 1er janvier 1854
se voit de mieux en mieux. Les levers hélia- à 12 h UT. Des tables permettent aux obser-
ques de Régulus* et de Sirius* étaient les vateurs de déterminer sa position à une date
plus attentivement guettés. et à une heure données. Pour calculer la lon-
gitude d'un point par rapport à ce méridien
Hélice ou Hélix (nébuleuse). Nébu- origine, on suppose que le Soleil a une pé-
leuse planétaire NGC 7293, dans la constel- riode de rotation sidérale uniforme de
lation du Verseau. 25,38 jours.
ENCYCL. Son diamètre angulaire est de 30'
environ, soit approximativement celui de la héliomètre n.m. Lunette dont l'objectif
Lune, ce qui correspond à une extension était divisé en deux parties, mobiles l'une
dans l'espace de 4 années de lumière. Visible par rapport à l'autre, ce qui permettait de
en son centre, l'étoile qui lui a donné nais- dédoubler l'image et de mesurer de petites
sance est une naine blanche. Sa forme parti- distances angulaires.
culière, à laquelle elle doit son nom, peut ENCYCL. D'abord destiné à la mesure du dia-
avoir diverses causes : rotation de l'étoile mètre apparent du Soleil (Bouguer, 1748), il
centrale sur elle-même ; binarité de cette a été ensuite utilisé pour la mesure du dia-
étoile, répartissant la matière éjectée en mètre apparent des planètes et dès positions
fonction du mouvement orbital, etc. relatives des étoiles. C'est à l'aide de cet
instrument que F.W. Bessel* détermina les
premières parallaxes stellaires.
héliocentrique adj. Relatif à un système
de coordonnées dont l'origine est le centre héliopause n.f. Limite supposée de l'hé-
du Soleil. liosphère, le long de laquelle la densité
d'énergie du vent solaire et celle du milieu
héliocentrisme n.m. Système astrono- interstellaire seraient en équilibre.
mique d'après lequel on considère le Soleil
comme le centre de l'Univers (astronomie Helios. Nom de deux sondes interplanétai-
ancienne) ou comme l'astre autour duquel res réalisées par l'Allemagne fédérale et lan-
tournent les planètes. Ce système s'oppose cées par des fusées américaines pour l'étude
au géocentrisme*. de l'espace dans des régions voisines du So-
Hélios 202

leil. Helios 1, lancée le 10 décembre 1974, satellites, Hélios 2A, devrait être lancé
s'approcha à 48 millions de kilomètres du en 2003 pour assurer la continuité du sys-
Soleil le 15 mars 1975 ; Helios 2, lancée le tème.
15 janvier 1976, abaissa ce record à 45 mil-
lions de kilomètres. héliosismologie n.f. Etude des oscilla-
tions du Soleil, SYN. : sismologie solaire
Hélios. Système spatial militaire français
d'observation optique de la Terre. héliosphère n.f. Région de l'espace dans
ENCYCL. Décidé en 1986 par le ministère de la laquelle la densité d'énergie du vent solaire
Défense (suite aux études préliminaires du est supérieure à celle du milieu interstellaire.
projet SAMRO), le programme Hélios 1 est ENCYCL. Limitée par l'héliopause, l'hélio-
réalisé en coopération avec l'Italie (partici- sphère se comporterait vis-à-vis du milieu
pation de 14 %) et l'Espagne (6 %), chaque interstellaire comme la magnétosphère
pays disposant sur son territoire de ses pro- d'une planète vis-à-vis du vent solaire. De
pres installations de réception et de traite- dimensions variables selon l'activité solaire,
ment des images. elle s'étendrait jusqu'à une distance du Soleil
Le système comporte deux composantes : de l'ordre de 75 à 100 fois celle de la Terre
l'une, dite « spatiale », comprend le satellite au Soleil. Les sondes Pioneer 10, Pioneer 11,
(d'environ 2,5 t) en orbite polaire héliosyn- Voyager 1 et Voyager 2, qui s'enfoncent pro-
chrone* à quelque 800 km d'altitude et un gressivement dans l'espace, permettent de
centre de maintien à poste, installé sur le l'étudier à de grandes distances du Soleil. En
territoire français ; l'autre, dite « utilisa- 1992 et 1993, les deux sondes Voyager ont
teur », comprend les centres de réception, détecté de très puissantes émissions d'ondes
de traitement et d'exploitation des images, radio de très basses fréquences (de l'ordre
installés dans chaque pays participant. de 2 000 à 3 000 Hz), considérées comme
Le satellite est constitué de la plate-forme l'écho électromagnétique de l'interaction du
multimission développée dans le cadre du vent solaire avec le milieu interstellaire au
programme SPOT 4 et d'une charge optique niveau de l'héliopause. D'ici à la fin du siè-
spécifiquement militaire (caméra vidéo à cle, l'étude de l'héliosphère doit se poursui-
très haute résolution et enregistreurs ma- vre notamment avec le satellite Soho*.
gnétiques permettent de stocker à bord des
données images numériques transmises en- héliostat n.m. Cœlostat à un seul miroir,
suite au sol). utilisé pour réfléchir la lumière du Soleil
Après le lancement d'un premier exem- dans une direction donnée.
plaire, Hélios 1A, le 7 juillet 1995, un se-
cond, Hélios 1B, est prêt dans l'attente d'un héliosynchrone adj. (du grec helios, Soleil,
lancement prévu pour la fin de 1999. Les et sunkhronos, avec le temps). Se dit d'un
performances de ce dernier seront amélio- satellite artificiel dont le plan de l'orbite
rées par un nouveau logiciel d'exploitation conserve en permanence la même orienta-
des images, un enregistreur électronique (en tion par rapport à la direction Terre-Soleil.
remplacement d'un enregistreur magnéti- ENCYCL. Un tel comportement est obtenu en
que emprunté à SPOT 4) et une station de exploitant un phénomène naturel : la pré-
réception et d'exploitation des images trans- cession du plan orbital de tout satellite arti-
portable sur les théâtres d'opérations. ficiel terrestre, c'est-à-dire la rotation de la
La réalisation des satellites de deuxième gé- ligne des noeuds autour du centre de la
nération, Hélios 2, a débuté en avril 1995. Ils Terre. L'origine de cette précession réside
bénéficieront de plusieurs améliorations : dans la forme irrégulière du globe, plus pré-
l'adjonction d'un moyen d'observation in- cisément dans l'existence d'un renflement,
frarouge autorisera la surveillance nocturne d'un « bourrelet » au niveau de l'équateur.
et la détection des activités sur les sites ob- Si la Terre était parfaitement sphérique et
servés, les prises de vues seront plus nom- homogène, le plan de tout satellite resterait
breuses et les images obtenues présenteront fixe par rapport aux étoiles (du moins en
une meilleure résolution. Le premier de ces première approximation). Comme ce n'est
203 hélium

O r b i t e d ' u n satellite h é l i o s y n c h r o n e

pas le cas, il y a précession. Mais, si on ne 30 min (heure solaire locale) dans le sens
peut la supprimer, du moins peut-on en nord-sud et vers 22 h 30 min dans le sens
choisir l'amplitude. En particulier, il est pos- inverse. Le même raisonnement est valable
sible d'obtenir une précession de 360° par pour toute autre latitude (mais à une heure
an : dans ces conditions, le plan pivote régu- locale différente). Toutefois, en raison d'in-
lièrement de 0,985° par jour et maintient un fluences perturbatrices, il est nécessaire de
angle quasiment invariable avec la direction procéder, périodiquement, à des corrections
du Soleil. On est en présence d'une orbite à d'orbite pour maintenir la condition d'hélio-
ensoleillement constant, ce qui est la carac- synchronisme au moyen d'un système pro-
téristique de tout sateÉte héliosynchrone. pulsif dont est muni tout satellite héliosyn-
Dès lors, une zone donnée de la surface chrone. D'ailleurs, c'est souvent la quantité
terrestre est observée dans des conditions d'ergols embarquée à cet usage qui limite sa
d'éclairement stables d'une orbite sur durée de vie utile.
l'autre : c'est là un avantage appréciable L'orbite géostationnaire est unique ; par
pour la météorologie, la télédétection et la contre, il existe une infinité d'orbites hélio-
surveillance militaire. synchrones.
Sur le plan mathématique, la condition d'hé- Un satellite géostationnaire est synchronisé
liosynchronisme (une précession quoti- avec la rotation terrestre alors que le plan
dienne de 0,985°) se traduit par l'existence d'un satellite héliosynchrone l'est avec la
d'une relation linéaire très simple entre la révolution terrestre.
valeur de l'inclinaison de l'orbite et celle de Le premier satellite héliosynchrone du
son demi-grand axe : à une altitude donnée monde, Samos 2, a été lancé par les Etats-
correspond une (et une seule) inclinaison, et Unis, le 31 janvier 1961, à des fins militaires.
inversement. Concrètement, pour des orbi-
tes circulaires comprises entre 200 et hélium n.m. (du grec hêlios, soleil). Elément
1 500 km, l'inclinaison correspondante varie chimique de symbole He.
de 96 à 102°. ENCYCL. En 1868, J. Janssen* et N. Lockyer*
De ce fait, tout satellite héliosynchrone est, observèrent dans le spectre solaire une raie
en outre, polaire : il est en mesure de survo- lumineuse différente de celles qui corres-
ler la totalité du globe, ce qui constitue un pondaient aux éléments connus ; cette raie
attrait supplémentaire pour le type de mis- fut attribuée à un élément spécial au Soleil,
sion évoqué. qu'ils nommèrent hélium. C'est seulement
Du fait du couplage entre la précession de en 1895 que Ramsay reconnut la présence
son orbite et la rotation terrestre, tout satel- de cet élément dans le dégagement gazeux
lite héliosynchrone survole une latitude produit par certains minerais d'uranium, no-
donnée à une heure solaire locale constante, tamment la clévéite. On a ensuite découvert
quelle que soit la longitude du lieu. Par l'existence d'hélium dans l'air, à raison de
exemple, les satellites SPOT ont été lancés 5 cm3 pour 1 m 3 . Gaz rare sur la Terre, l'hé-
de façon à franchir l'équateur vers 10 h lium est l'élément le plus abondant dans
hémisphère 204

l'Univers (environ 25 % en masse) après dans les nuages interstellaires de la constel-


l'hydrogène. C'est l'un des éléments légers lation du Taureau. Leur spectre, qui montre
qui ont pu être synthétisés après le Big* des raies d'émission assez intenses, conduit
Bang. Il se forme également au cœur des à leur attribuer une température d'environ
étoiles de la séquence principale du dia- 10 000 K et une densité de l'ordre de
gramme de Hertzsprung*-Russell, par fusion 10 000 atomes par cm3. Le décalage de leurs
de l'hydrogène nucléosynthèse. raies spectrales révèle des mouvements très
rapides de la matière (jusqu'à des vitesses de
hémisphère n.m. Chacune des deux moi- plusieurs centaines de kilomètres par se-
tiés du globe terrestre, d'un astre sphérique conde). Leur luminosité n'excède pas quel-
ou sphéroïdal quelconque ou de la sphère ques centièmes de celle du Soleil et leur
céleste, séparées par un plan diamétral, en masse est estimée à moins du dix-millième
particulier par l'équateur (hémisphère Nord, de celle du Soleil. Ces astres semblent repré-
ou septentrional, ou boréal ; hémisphère Sud, sentatifs d'une phase particulière de la for-
ou méridional, ou austral). mation des étoiles : il s'agirait des ondes de
choc engendrées par l'arrivée dans le milieu
Henry (Paul) [Nancy 1848 - Montrouge interstellaire des jets de matière expulsés à
1905] et son frère Prosper (Nancy 1849 - grande vitesse par les étoiles naissantes.
Pralognan, Savoie, 1903), astronomes fran-
çais. Hercule ( a m a s d'). Amas globulaire
Pionniers de la photographie de champs M 13 découvert en 1714 par E. Halley, dans
stellaires, célèbres pour leur habileté à tailler la constellation d'Hercule. Il est visible à
et à polir les pièces optiques des instruments l'œil nu comme une petite nébulosité de
astronomiques, ils réalisèrent notamment la magnitude 5,8. Sa distance est de 25 000 an-
lunette de 33 cm de diamètre, à monture nées de lumière environ et son diamètre est
équatoriale, installée en 1885 à l'Observa- estimé à 170 années de lumière. Dans sa
toire de Paris, prototype des lunettes utili- partie centrale, les étoiles sont trop nom-
sées pour réaliser la Carte* photographique breuses et trop rapprochées pour qu'on
du ciel. puisse les distinguer : au total, cet amas doit
renfermer plusieurs centaines de milliers
H E O S (sigle de Highly Eccentric Orbit Satel- d'étoiles. L'éclat global est supérieur à
lite). Nom ae deux satellites de l'ESRO*, pe- 300 000 fois celui du Soleil. Un message à
sant respectivement 108 et 117 kg, lancés le l'adresse d'éventuelles civilisations extrater-
5 décembre 1968 et le 31 janvier 1972, par restres a été émis dans sa direction, en 1974,
des fusées américaines, et placés sur des à l'aide du radiotélescope d'Arecibo*.
orbites très elliptiques (450 km de périgée et
210 000 km d'apogée pour HEOS 1, 410 km Hercule. Constellation boréale, l'une des
de périgée et 240 000 km d'apogée pour plus étendues du ciel, entre la Lyre et la
HEOS 2) pour des études du vent solaire et Couronne boréale.
du milieu interplanétaire. ENCYCL. Son étoile principale est Ras Algethi.
Parmi les curiosités de cette constellation
Herbig-Haro (objet de). Petite nébulo- figurent les étoiles Ç et HZ Herculis, et l'amas
sité brillante observée dans les régions de globulaire M 13 (-• amas d'Hercule*). Ç
formation stellaire, associée à de vastes Herculis est une étoile double dont la période
complexes de matière interstellaire. orbitale n'est que de 34,4 ans, ce qui a déjà
ENCYCL. Désignés couramment sous l'appel- permis de l'étudier durant cinq révolutions
lation abrégée d'objets HH, les objets de complètes depuis sa découverte, par J. Hers-
Herbig-Haro doivent leur nom aux deux as- chel*, en 1782. Les irrégularités de son orbite
tronomes qui les ont découverts dans les révèlent l'existence, autour de la compo-
années 1950, l'Américain George H. Herbig sante principale, d'un troisième astre invisi-
et le Mexicain Guillermo Haro. On en ob- ble. HZ Herculis est une binaire à éclipses. Sa
serve de nombreux spécimens, notamment composante secondaire, qui s'éclipse pen-
dans la grande nébuleuse d'Orion (M 42) et dant 5,8 h tous les 1,7 j derrière la compo-
205 Herschel

santé principale, est, pense-t-on, une étoile à spatial Ariane 5/Hermes résidait dans la dis-
neutrons captant par accrétion la matière de sociation des lancements automatiques et
sa compagne. La chute, sur les pôles magné- des lancements habités. Hermes était des-
tiques de l'étoile, de gaz extrêmement tiné à assurer diverses missions répondant
chaud expliquerait les propriétés d'une puis- aux besoins de l'Europe en matière d'inter-
sante source de rayonnement X associée au vention humaine en orbite. Sa mission prin-
système, Hercules X-4, dont les émissions se cipale devait consister à desservir le labora-
présentent sous forme de brefs éclairs surve- toire autonome de Columbus (CFFL),
nant à intervalles de 1,24 seconde. évoluant sur une orbite circulaire, à 460 km
La constellation est également célèbre pour d'altitude, inclinée de 28,5° sur l'équateur.
avoir abrité en 1934 une nova qui, lors de Des vols autonomes de quelques jours, sans
son maximum d'éclat, le 22 décembre 1934, amarrage à une station, pour diverses opéra-
atteignit la magnitude 1,5. On y observe, tions ou expérimentations, auraient aussi
enfin, l'un des superamas de galaxies les été possibles.
plus proches et les mieux étudiés : formé de
trois amas principaux et de cinq plus petits, Herschel (Caroline), astronome anglaise
il est situé à quelque 500 millions d'années d'origine allemande (Hanovre 1750 - 1848).
de lumière et renferme environ 3 000 ga- Sœur de William, elle l'aida notamment à
laxies dans un volume de 60 millions d'an- constituer son catalogue d'étoiles et décou-
nées de lumière de diamètre. vrit 8 comètes.

Hercules A. La plus puissante radiosource Herschel (sir John), astronome anglais


de la constellation d'Hercule, associée à une (Slough, Buckinghamshire, 1792 - Collin-
galaxie elliptique. Ses émissions révèlent gwood, Kent, 1871).
Pexistence de deux jets de matière s'éten- Fils de sir William, il continua les travaux de
dant sur une distance de 500 000 années de son père et se consacra surtout à l'étude des
lumière de part et d'autre du noyau de la étoiles doubles, des étoiles variables et des
galaxie. nébuleuses, notamment dans l'hémisphère
austral. Son Catalogue de nébuleuses et d'amas
Hercules X - l . Pulsar X de la constellation (1863) recense 5 096 objets.
d'Hercule*, associé au système binaire HZ
Herculis. Herschel (sir William), astronome anglais
d'origine allemande (Hanovre 1738 -
H e r m è s . Astéroïde du type Apollo décou- Slough, Buckinghamshire, 1822).
vert en 1937 par Karl Reinmuth, à l'observa- Venu très jeune se fixer en Angleterre, il fut
toire de Heidelberg. d'abord organiste et professeur de musique.
ENCYCL. Ce petit astre, dont le diamètre es- Mais, passionné d'astronomie, il entreprit,
timé n'est que de 800 m, décrit en 2,10 ans en amateur, à partir de 1773, la réalisation
une orbite très elliptique, sa distance au So- de télescopes de plus en plus puissants
leil variant entre 92 et 398 millions de km : (jusqu'à 1,20 m de diamètre) et devint un
au périhélie, il est plus proche du Soleil que observateur du ciel extrêmement actif. Le
Vénus ; à l'aphélie, il en est plus éloigné que 13 mars 1781, il découvrit dans la constella-
Mars. Le 30 octobre 1937, il est passé à tion des Gémeaux un objet nouveau qu'il
moins de 800 000 km de la Terre, mais, dans prit pour une comète. Il s'agissait en fait
les conditions les plus favorables, il peut s'en d'une planète jusqu'alors inconnue : Uranus.
approcher à 300 000 km seulement. En 1787, il découvrit deux satellites de cette
nouvelle planète, Titania et Obéron, et, en
H e r m e s . Projet d'avion spatial européen, 1789, deux satellites de la planète Saturne :
né en 1976 en France, au Centre national Encejade et Mimas. Outre l'observation de
d'études spatiales, intégré aux programmes plus de 2 500 nébuleuses, Herschel confirma
de l'Agence spatiale européenne (ESA) en la fuite du système solaire vers un point,
1987, et finalement abandonné en 1992. l'apex, situé dans la constellation d'Hercule.
ENCYCL. L'originalité du système de transport Véritable fondateur de l'astronomie stel-
Herschel (télescope d') 206

laire, il étudia systématiquement les étoiles tral ou l'indice de couleur (B-V) des étoiles,
doubles et, le premier, comprit que cette et en ordonnée leur magnitude absolue, qui
duplicité est due à un lien physique entre les est une mesure de leur luminosité. Deux
étoiles et non à un effet de perspective. Il étoiles ayant la même température sont si-
montra que le mouvement du couple s'ef- tuées sur une même verticale du dia-
fectue autour du centre de gravité du sys- gramme ; si l'une est plus lumineuse que
tème, selon les lois de Kepler. Il fonda égale- l'autre, c'est qu'elle est plus grosse : le dia-
ment la photométrie visuelle des étoiles et, gramme permet donc d'estimer le diamètre
le premier, tenta de dénombrer les étoiles de des étoiles. On constate que les étoiles se
la Galaxie. Enfin, vers 1800, il découvrit les repartissent approximativement en quatre
effets thermiques du rayonnement infra- zones :
rouge. - la branche des supergéantes, tout en haut
du diagramme ;
Herschel (télescope d'). Type de téles- - la branche des géantes, en haut, à droite ;
cope inventé par W. Herschel, dans lequel le - la séquence (ou série) principale, qui re-
miroir principal paraboloïdal est incliné de groupe 90 % des étoiles (dites naines), le
manière que son foyer se trouve hors du long d'une diagonale allant du haut à gauche
tube de l'instrument et soit donc accessible au bas à droite ;
sans obstruction d'une partie du faisceau de - enfin, la zone des naines blanches, en bas,
lumière incidente. Ce système a l'inconvé- à gauche.
nient d'introduire des déformations dans les Le diagramme HR (voir schéma) revêt une
images et il a été rapidement abandonné au importance capitale en astrophysique stel-
profit d'autres types de télescopes. laire. En utilisant un diagramme HR de réfé-
rence, construit à partir d'étoiles dont on a
Herschel (télescope William). Téles- pu mesurer la distance, on peut notamment
cope de 4,2 m de diamètre, mis en service en connaître la magnitude absolue, donc la lu-
1987 à l'observatoire Roque* de los Mucha- minosité et, par suite, la distance d'une
chos, sur l'île de La Palma, dans l'archipel étoile quelconque dont on a mesuré la ma-
des Canaries, et dont l'utilisation est parta- gnitude apparente. Un procédé analogue
gée entre le Royaume-Uni, l'Espagne et les permet de déterminer la distance d'un amas
Pays-Bas. stellaire, à partir d'un diagramme HR de
référence établi entre l'indice de couleur
Hertzsprung (Ejnar), astronome danois (B-V) et la magnitude absolue.
(Frederiksberg, près de Copenhague, 1873 -
T0ll0se 1967). H ET. Sigle de Hobby-Eberly Telescope.
Il eutl'idée, en 1905, de classer les étoiles*
d'un même type spectral en plusieurs classes heure n.f. Unité de mesure d'angle plan
de luminosité, d'autant plus distinctes qu'il valant 15°. On l'utilise notamment pour ex-
s'agit d'étoiles moins chaudes. Le dia- primer les ascensions droites.
gramme auquel il aboutit, perfectionné par
H.N. Russell*, est universellement connu Hevelius (Johannes Havelke ou Hewel,
sous le nom de diagramme de Hertzsprung- dit), astronome polonais (Dantzig
Russell. 1611-1687).
Brasseur à Dantzig, il installa un observa-
Hertzsprung-Russell (diagramme toire sur le toit de sa maison et fut l'un des
d e ) [en abrégé, diagramme HR], Diagramme observateurs du ciel les plus actifs du xviie
établi indépendamment par le Danois E. siècle. De 1642 à 1645, il étudia les taches
Hertzsprung en 1911 et l'Américain H. N. solaires et en déduisit la période de rotation
Russell en 1913, qui établit une corrélation du Soleil ; il fut le premier à décrire les facu-
entre le type spectral des étoiles et leur lumi- les. En 1647, il publia la première carte dé-
nosité. taillée de la Lune ; il évalua la hauteur des
ENCYCL. On construit habituellement ce dia- montagnes lunaires. En 1690, il publia, avec
gramme en portant en abscisse le type spec- l'atlas correspondant, un catalogue stellaire
207 Hidalgo

Diagramme de Hertzsprung-Russelt

magnitude absolue température de surface en K luminosité

I 30 000 10 0 0 0 7 500 6 000 5 000 3 500

-0,0001

M
t y p e spectral

donnant les positions de plus de 1 500 étoi- Hibou (nébuleuse du). Nébuleuse pla-
les, malheureusement déterminées à l'œil nétaire M97 (ou NGC 3587) dans la constel-
nu (donc relativement peu précises). Dans lation de la Grande Ourse.
sa Cométographfc (1668), il suggère que les E N C Y C L . C'est l'une des plus grandes nébuleu-

comètes décrivent des trajectoires paraboli- ses planétaires connues, avec un diamètre
ques ou hyperboliques autour du Soleil. de 1,5 année de lumière. Elle est située à
1 600 années de lumière de distance.
Hewish (Antony), astrophysicien britanni-
que (Fowey, Cornwall, 1924). Il a été profes- Hidalgo. Astéroïde 944, découvert en
seur de radioastronomie à l'université de 1920.
Cambridge (1971). Ses recherches effec- E N C Y C L . Son orbite, qu'il décrit en 5 183 j, est
tuées à l'observatoire de Mullard l'ont remarquable à cause des valeurs exception-
conduit, avec son élève Jocelyne Bell-Bur- nellement fortes de son inclinaison sur
nell, à découvrir, en 1967, les pulsars*. Il a l'écliptique (42°) et de son excentricité
partagé avec Martin Ryle le prix Nobel de (0,66) : au périhélie, il s'approche à 300 mil-
physique en 1974. lions de km du Soleil, mais, à l'aphélie, il
s'en éloigne à 1 450 millions de km, attei-
Hl (région) région. gnant presque l'orbite de Saturne.
Hll (région) 208

Hll (région) région. plexe. Malgré ce handicap, les objectifs


scientifiques initiaux ont été intégralement
Himalia. Satellite de Jupiter (n° VI), décou- atteints. Le catalogue Hipparcos, publié en
vert en 1904 par l'Américain C. Perrine. De- 1997, fournit les coordonnées célestes, la
mi-grand axe de son orbite : 11 480 000 km. parallaxe* annuelle et les composantes
Période de révolution sidérale : 250,566 j. du mouvement* propre de quelque
Diamètre : 180 km. 118 000 étoiles avec une précision 10 à
100 fois plus grande que les catalogues anté-
Hind (John Russell), astronome anglais rieurs, établis à l'aide d'instruments au sol
(Nottingham. 1823 - Twickenham 1895). (la précision est de l'ordre de 0,002" pour les
Il calcula les orbites de plus de 70 petites parallaxes et de 10 -6 degré pour les posi-
planètes et comètes, et, entre 1847 et 1854, tions). On disposera aussi d'un catalogue
découvrit 10 astéroïdes. À partir de 1853, il photométrique (catalogue Tycho) de plus
dirigea le Nautical Almanac. d'un million d'étoiles. De plus, Hipparcos a
découvert près de 10 000 nouveaux systè-
Hipparcos (acronyme de l'angl. High Pré- mes binaires (étoiles doubles), mesuré avec
cision PARallax COllecting Satellite qui rap- précision les variations de luminosité de plu-
pelle aussi le nom d'Hipparque*, astronome sieurs centaines de milliers d'étoiles, et
grec pouvant être considéré comme le fon- contribué, par des méthodes de mesure in-
dateur de l'astronomie de position). Satellite dépendantes, à confirmer les prévisions fon-
européen d'astrométrie. dées sur la théorie de la relativité générale.
ENCYCL. Premier satellite dédié à l'astromé-
trie, Hipparcos a concrétisé un projet conçu Hipparque, astronome grec (IIe s. av. J.-C.).
en 1966 par Pierre Lacroute, alors directeur Il peut être considéré comme le fondateur
de l'observatoire de Strasbourg. Lancé le de l'astronomie de position. Parmi ses nom-
8 août 1989 par une fusée Ariane, il a fonc- breux travaux, connus grâce à Ptolémée, fi-
tionné jusqu'au 24 juin 1993. Il emportait gurent la mesure précise de la période de
une charge utile de 210 kg comprenant es- révolution de la Lune, la détermination de la
sentiellement un télescope de 29 cm distance Terre-Lune, l'établissement de ta-
d'ouverture, qui balayait le ciel de manière bles du mouvement du Soleil et de la Lune.
continue et systématique en visant simulta- Sa principale découverte est celle de la pré-
nément deux régions célestes distinctes, ce cession* des équinoxes : ayant constaté que
qui permettait ae mesurer, pour un grand le Soleil, dans son mouvement apparent an-
nombre d'étoiles prises deux à deux, l'écart nuel, met un peu plus de temps à revenir au
angulaire qui les sépare. En combinant nu- même point du zodiaque qu'à rejoindre
mériquement plusieurs millions de mesures, l'équateur céleste d'un printemps au sui-
chacune relative à un couple d'étoiles, on vant, il expliqua correctement le phéno-
pouvait ensuite déterminer les paramètres mène par un lent déplacement, par rapport
astrométriques d'étoiles présélectionnées. aux étoiles, des points équinoxiaux, c'est-à-
Par suite d'une panne d'allumage de son dire des intersections de l'écliptique et de
moteur d'apogée, le satellite n'a pu attein- l'équateur céleste.
dre, comme prévu, l'orbite géostationnaire. En 134, l'apparition soudaine d'une nova*
Cela a nécessité de réviser sa mission. Il a l'incita à mesurer avec précision les coor-
finalement fonctionné plus de trois ans sur données célestes des étoiles afin de pouvoir
une orbite très allongée d'environ 560 km déceler toute nouvelle apparition insolite et
de périgée et 36 000 km d'apogée, qu'il dé-
mettre en évidence d'éventuels mouve-
crivait en 10 h 40 min. De ce fait, il n'était
ments des étoiles les unes par rapport aux
utilisable que 17 h par jour, et la réception
autres. Il réalisa ainsi un catalogue de 1 025
des données exigeait d'autres stations
étoiles, où celles-ci sont, pour la première
d'écoute que celle d'Odenwald, en Allema-
gne : celles de Perth, en Australie, et de fois, classées en six grandeurs selon leur éclat.
Goldstone, en Californie. Par ailleurs, la ré- Il jeta aussi les bases de la trigonométrie,
duction des mesures s'avérait plus com- inventa la projection stéréographique (utili-
sée pour la confection des astrolabes*) et
209 horaire

proposa la première méthode de détermina- met d'atteindre une autre planète avec une
tion des longitudes. consommation d'énergie minimale.
ENCYCL. Cette trajectoire de transfert la plus
Hispasat. Premiers satellites espagnols économique est aussi la plus longue. Si l'on
lancés en 1992 et 1993 pour les télécommu- considère, en première approximation, que
nications et la radiodiffusion depuis l'orbite les planètes évoluent dans un même plan,
géostationnaire. cette trajectoire optimale est une demi-el-
lipse képlérienne dont le Soleil constitue l'un
H M 7 (abréviation de hydrogène moteur 7 des foyers, tangente à la fois à l'orbite ter-
tonnes). Moteur cryotechnique utilisé pour la restre (au moment du lancement du véhi-
propulsion du troisième étage d'Ariane (ver- cule spatial) et à celle de la planète visée (au
sion HM 7 A sur Ariane 1 et HM 7B sur moment de l'arrivée). La trajectoire de Hoh-
Ariane 2, 3 et 4). mann a essentiellement une valeur de réfé-
ENCYCL. Sa masse est de 155 kg. Consomma- rence. Elle nous apprend, par exemple, que,
tion : 14,2 kg/s d'ergols (hydrogène et oxy- moyennant une vitesse, en orbite terrestre
gène liquides). Poussée (dans le vide) : 62 kN basse, comprise entre 11,40 km/s (pour Vé-
(sur Ariane 4). Impulsion spécifique (dans le nus) et 16,20 km/s (pour Pluton), la totalité
vide) : environ 445 s. Durée de fonctionne- du système solaire peut être explorée par
ment : environ 12 min. des sondes automatiques au prix d'un
voyage d'une durée variant de 105 jours
Hoba ( m é t é o r i t e de). La plus grosse (Mercure) à 45 ans et demi (Pluton).
météorite connue, une sidérite de 60 tonnes
environ, découverte en 1928 à Hoba, en H o m o n c u l e (nébuleuse de I'). Petite
Namibie. nébuleuse qui entoure l'étoile r| Carinae*.

Hobby-Eberly Telescope (HET) [du H o p e (abrév. de l'angl. H-Z Orbiting PlanE).


nom de William P. Hobby et Robert E. Projet de navette spatiale japonaise dépour-
Eberly, défenseurs de l'éducation publique, vue d'équipage et fonctionnant de façon en-
respectivement au Texas et en Pennsylva- tièrement automatique.
nie], Télescope américain doté d'un miroir ENCYCL. Cette navette sera lancée et satellisée
primaire de 11 m de diamètre mais de 9,2 m après l'an 2000 par une version améliorée de
d'ouverture effective, de l'observatoire Mc- la fusée H 2* et reviendra au sol en consti-
Donald", construit sur le mont Fowlkes, au tuant un planeur hypersonique. Mesurant
Texas, à 1 980 m d'altitude, par un consor- 16,5 m de long sur 12 m d'envergure et
tium d'universités américaines et alleman- pesant 131 au lancement, elle pourra empor-
des, et mis en service en 1997. Son miroir ter 3 t de charge utile en orbite à 400 km
primaire est formé de 91 segments hexago- d'altitude et rapporter 3 t au sol au terme de
naux de 1 m de large. Cet instrument, conçu sa mission. Son autonomie en orbite sera de
principalement pour la spectroscopie, col- 4 j. Elle assurera la desserte du module spa-
lecte presque autant de lumière que chacun tial japonais de la Station* spatiale interna-
des deux télescopes Keck*, mais il est beau- tionale.
coup plus léger et a coûté bien moins cher. Un modèle réduit de 1 040 kg, appelé « Hy-
En effet, s'il est parfaitement mobile en azi- flex » (Hypersonic Flight Experiment) a été
mut, il reste en revanche constamment lancé en 1996 mais a coulé à son retour et
pointé au voisinage de 55° de hauteur, avec n'a pu être récupéré.
une amplitude de 6° seulement. Malgré
cette contrainte, il couvre 70 % du ciel visi- Hor. Abréviation de Horologium, désignant
ble de son site, en ayant accès aux déclinai- la constellation de l'Horloge.
sons comprises entre -10° et +71°.
horaire adj. Angle horaire d'un point : dis-
Hohmann (trajectoire de) [du nom de tance angulaire de la projection de ce point
l'Allemand Walter Hohmann (1880-1943), sur le plan équatoriai, comptée dans le sens
qui la calcula]. Trajectoire théorique qui per- rétrograde, à partir du méridien, en un lieu
Horizon 2000 210

donné. Coordonnées horaires : coordonnées au télescope spatial Hubble*). En 1995 a eu


sphériques, pour un lieu donné, dans un sys- lieu le lancement du satellite d'astronomie
tème rétrograde, dont le plan fondamental infrarouge ISO* puis, en 1997, celui du vais-
est le plan de l'équateur, dont la direction seau américain Cassini* emportant la sonde
origine est l'intersection de ce plan avec le européenne Huygens* pour l'exploration de
méridien du lieu, et dont le pôle positif (ou l'atmosphère de Titan, le plus gros satellite
pôie^nord) est situé du même côté du plan de Saturne. Par ailleurs, en 1993, une nou-
équatoriai que le pôle Nord terrestre. Lignes velle mission moyenne a été choisie parmi
horaires : lignes marquant d'heure en heure les quatre ayant fait l'objet d'une présélec-
la position de l'ombre du style sur un cadran tion en 1991 : Intégral* (Laboratoire interna-
solaire. tional d'astrophysique du rayonnement
gamma) dont le lancement est prévu en
Horizon 2 0 0 0 . Programme européen à 2001.
long terme de recherche scientifique dans Parmi les petites missions, deux méritent
l'espace. plus particulièrement d'être citées : la réacti-
ENCYCL. Conçu pour donner à l'Europe une vation de la sonde Giotto* pour l'observa-
place de premier plan dans le développe- tion de la comète Grigg-Skjellerup, en juillet
ment mondial de la science spatiale durant 1992, et l'embarquement sur la plate-forme
la dernière décennie du xxe siècle et la pre- récupérable Eureca* 1 de cinq instruments
mière du xxie siècle, ce plan a été élaboré en consacrés à l'étude des variations du flux
1984 et approuvé en 1985, à Rome, par le solaire.
Conseil de l'Agence spatiale européenne. Le programme Horizon 2000 s'inscrit dans
Il s'articule autour de quatre missions fon- le cadre des activités scientifiques de
damentales, dites « pierres angulaires », qui l'Agence spatiale européenne, au finance-
déterminent les directions dans lesquelles ment desquelles les Etats membres de l'ESA
les développements technologiques doivent doivent obligatoirement participer au pro-
être entrepris. Un certain nombre de mis- rata de leur PNB.
sions moins coûteuses (moyennes ou peti- Destiné à poursuivre ce programme au-delà
tes missions), sélectionnées progressive- de l'an 2000, jusque vers 2015, le pro-
ment et en compétition, lui permettent de gramme Horizon 2000 Plus comporte trois
conserver la souplesse nécessaire pour nouvelles pierres angulaires, à savoir : une
s'adapter à l'évolution des exigences de la mission vers la planète Mercure (-+Mer-
communauté scientifique. cury Orbiter), une mission d'interféromé-
Les quatre pierres angulaires du programme trie spatiale orientée vers des observations
sont deux grands observatoires orbitaux - astrométriques (->GAIA) et un observa-
l'un (XMM*) pour l'étude et la spectroscopie toire spatial pour la détection des ondes gra-
des sources célestes de rayonnement X, vitationnelles de basse fréquence (-• LISA),
l'autre (FIRST*) pour l'observation de l'Uni- ainsi que trois ou quatre missions moyen-
vers dans le domaine des longueurs d'onde nes ou petites.
submillimétriques - et deux missions
d'étude du système solaire : l'une compre- horizon des événements. Limite à l'ob-
nant en fait deux volets complémentaires servation des phénomènes physiques au
(Soho* et Cluster*) pour l'étude du Soleil et voisinage d'un trou* noir.
des relations Soleil-Terre ; l'autre (Rosetta*)
destinée à étudier le noyau d'une comète et horizon des particules. Limite de l'Uni-
le développement de l'activité cométaire. vers visible, en deçà de laquelle la lumière a
Les deux missions du programme d'étude eu le temps de nous parvenir depuis le début
des relations Soleil-Terre font l'objet d'une de l'expansion* de l'Univers.
coopération entre la NASA et l'Agence spa-
tiale européenne. horizon n.m. 1. Grand cercle de la sphère
Parmi les missions moyennes, certaines sont céleste formé, en un lieu donné, par l'inter-
déjà achevées (Hipparcos*) ou opérationnel- section de cette sphère et du plan horizon-
les (Ulysse* et la contribution européenne tal. 2. Synonyme de plan horizontal.
211 Houston

Coordonnées horizontales cation de l'énergie interne d'un atome spéci-


zénith fié (césium, rubidium, hydrogène, etc.)
E N C Y C L . Depuis 1994, grâce à Putilisation des

techniques de refroidissement d'atomes par


laser, un nouveau type d'horloge à césium,
la fontaine atomique, réalisée à l'Observa-
toire de Paris, possède les meilleures perfor-
mances au monde : sa stabilité est telle
qu'elle ne devrait pas dériver de plus d'une
seconde en 30 millions d'années PHA-
RAO

Horologium (-ii). Nom latin de la cons-


tellation de l'Horloge (abrév. Hor).

H o t Bird (loc. angl. signifiant oiseau de feu).


s p h è r e céleste nadir
Satellites de télévision directe de l'organisa-
z = d i s t a n c e z é n i t h a l e de l'étoile E, tion européenne Eutelsat.
h = hauteur, a = a z i m u t de l'étoile E
E N C Y C L . Colocalisés à 13° E, ces satellites

horizontal, e, aux adj. (de horizon). Paral- géostationnaires possèdent 20 répéteurs et


lèle à l'horizon, perpendiculaire à la direc- assurent la réception directe de programmes
tion de la pesanteur, en un lieu donné. Coor- de télévision dans environ 70 millions de
données horizontales : coordonnées sphé- foyers en Europe, avec des antennes de
riques, pour un lieu donné, dans un système moins de 60 cm de diamètre. Leur masse au
rétrograde dont le plan fondamental est le lancement est de 2,9 t et leur espérance de
plan horizontal du lieu, le pôle positif le vie est estimée à douze ans. Cinq exemplai-
zénith, et la direction origine l'intersection res ont été lancés : Hot Bird 1 et 2 (1996),
du plan horizontal avec le plan méridien du Hot Bird 3 (1997), Hot Bird 4 et 5 (1998).
lieu. Les coordonnées horizontales sont
l'azimut et la hauteur (ou son complément Hotol (abrév. de Horizontal Take-Off and
algébrique, la distance zénithale). Plan hori- Landing). Projet britannique de navette spa-
zontal : plan passant par l'observateur et per- tiale monoétage à décollage et atterrissage
pendiculaire à la direction de la pesanteur, horizontaux.
en un lieu donné. E N C Y C L . Jugé trop hasardeux et trop coûteux,

ce projet a été remplacé, en 1990, par un


Horloge (en latin Horologium, -gii). Petite concept moins futuriste de navette aéropor-
constellation australe. Introduite par La tée, dite « Intérim Hotol », étudiée en coo-
Caille au xviiie s., elle ne renferme que des pération avec la Russie. Longue de 36,5 m
étoiles peu brillantes, la plus lumineuse pour 21,6 m d'envergure et 11,3 m de haut,
étant de magnitude apparente 3,8. pesant 250 t au décollage (dont 210 t envi-
ron d'ergols), cette navette pourrait empor-
horloge astronomique. Appareil fixe ter une charge utile de 7 t en orbite quasi
de mesure du temps, de dimensions généra- équatoriale à 300 km d'altitude. Montée sur
lement importantes, qui, outre l'indication un avion porteur Antonov-225, elle serait
de l'heure, fournit divers renseignements as- larguée à 9 400 m d'altitude et serait ensuite
tronomiques, tels que les phases de la Lune, propulsée par quatre moteurs ciyotechni-
la position apparente du Soleil dans le zodia- ques fournis par la Russie.
que, etc.
Houston. Ville des Etats-Unis, au Texas, à
horloge atomique. Appareil qui délivre proximité du golfe du Mexique.
un signal périodique extrêmement stable, E N C Y C L . A quelque 30 km au sud-est se trouve

pouvant servir d'étalon de temps, dont la le Centre spatial Lyndon B. Johnson de la


fréquence est définie à partir d'une modifi- NASA, fondé en 1961, chargé de la concep-
Hoyle 212

tion, du développement et des essais des laxies, libérée de tout biais systématique, est
vaisseaux spatiaux habités américains, de la très délicate.
sélection et de l'entraînement des astronau- Les valeurs obtenues vont de 50 à
tes, du planning et du contrôle des vols pilo- 110 km-s^-Mpc, ce qui situe l'explosion pri-
tés, et d'une importante participation aux mordiale (Big* Bang) il y a 10 à 20 milliards
équipements médicaux, scientifiques et d'années.
technologiques emportés lors des missions
spatiales américaines. Hubble (Edwin Powell), astrophysicien
américain (Marshfield, Missouri, 1889 - San
Hoyle (sir Fred), astrophysicien et mathé- Marino, Californie, 1953). Il effectua ses re-
maticien britannique (Bingley 1915). cherches successivement aux observatoires
Il a étudié la nucléosynthèse à l'intérieur des de Yerkes (1914), du mont Wilson (1919) et
étoiles (1954-57) et a été l'un des pionniers du mont Palomar (1948). La mise en évi-
de l'astrophysique nucléaire avec W.A. dence d'étoiles dans la nébuleuse M
Fowler*. En cosmologie, il s'est fait l'ardent 31 d'Andromède (1923) lui permet d'établir
défenseur, à partir de 1948, de la théorie de l'existence de galaxies extérieures à celle qui
l'état* stationnaire, à présent abandonnée, abrite le système solaire. Puis, se fondant
puis, avec l'astronome indien J. V. Narlikar, sur le rougissement systématique du spectre
il a élaboré un modèle d'univers sans expan- des galaxies, interprété comme un effet
sion, où le décalage spectral vers le rouge Doppler-Fizeau, il formula une loi empiri-
des galaxies s'explique par un changement que selon laquelle les galaxies s'éloignent les
de la masse des particules subatomiques au unes des autres à une vitesse proportion-
cours du temps, avant de proposer, en 1993, nelle à leur distance (1929), et conforta ainsi
une nouvelle alternative à la théorie du Big* la théorie de l'expansion de l'Univers.
Bang. Avec l'astronome indien C. Wickra-
masinghe, il a remis à l'honneur la théorie
de la panspermie (1978), en soutenant que Hubble (loi de). Loi empirique formulée
les substances qui ont permis l'éclosion de la par Hubble en 1929, selon laquelle les ga-
vie sur la Terre venaient de l'espace et qu'el- laxies sont animées d'une vitesse de fuite
les ont été apportées par les comètes. apparente proportionnelle à leur distance.
On l'interprète comme une conséquence de
l'expansion de l'Univers.
HR ( d i a g r a m m e ) -» Hertzsprung-Rus-
sell (diagramme de).
Hubble (nébuleuse de). Nébuleuse
H S T (sigle de Hubble Space Telescope) NGC 2261, découverte par W. Herschel en
-* Hubble (télescope spatial) 1783, dans la constellation de la Licorne.
ENCYCL. De forme triangulaire, elle s'étend
Hubble ( c o n s t a n t e de). Facteur de pro- sur environ 2' x V dans le ciel. Sa magnitude
portionnalité entre la vitesse de fuite des globale moyenne est voisine de 10, mais son
galaxies et leur distance, selon la loi de Hub- éclat présente des fluctuations. Elle ren-
ble. ferme à sa pointe une étoile très jeune en
ENCYCL. Habituellement désigné par H0, ce cours d'allumage, R Monocerotis, sujette à des
paramètre fixe le taux d'expansion de l'Uni- variations d'éclat très irrégulières. On a pu
vers au cours du temps et joue un rôle im- mettre en évidence des interactions comple-
portant dans les modèles cosmologiques. Sa xes entre cette étoile et la nébuleuse, à partir
valeur avait été estimée primitivement par de laquelle R Mon s'est formée. La quasi-to-
Hubble à 526 km-s^-Mpc, mais elle était lar- talité du rayonnement de l'étoile est trans-
gement surévaluée car la luminosité des formée en rayonnement infrarouge par les
céphéides*, étoiles utilisées comme indica- énormes quantités de poussières qui l'enve-
teurs de distance, n'était pas corrigée de loppent. Un important nuage moléculaire
l'effet d'absorption interstellaire. Les déter- associé à cette nébulosité contribuerait à ex-
minations modernes restent controversées, pliquer sa forme particulière. Sa distance est
car la mesure précise des distances des ga- estimée à 6 500 années de lumière.
213 Hubble (télescope spatial)

Hubble (télescope spatial). Satellite pu être obtenues grâce à un traitement infor-


d'astronomie développé et exploité en coo- matique poussé.
pération par la NASA et l'Agence spatiale MAINTENANCE. Un dispositif correcteur appelé
européenne. COSTAR a été installé à la place du photo-
ENCYCL. Long de 13,3 m pour un diamètre de mètre en décembre 1993, lors d'une mission
4,3 m, et pesant 11,3 t, Hubble est l'un des de la navette. A cette occasion, on a rem-
grands observatoires spatiaux conçus par la placé également la caméra planétaire à
NASA. Emporté dans l'espace par l'orbiteur grand champ par une autre dotée de compo-
Discovery, il a été satellisé le 25 avril sants plus élaborés et d'une optique correc-
1990 autour de la Terre, à 612 km d'altitude, trice intégrée, et l'on a changé les panneaux
sur une orbite inclinée de 28,5° sur l'équa- solaires, dont les vibrations dues aux effets
teur, qu'il décrit en 95 minutes. thermiques des passages du satellite d'une
INSTRUMENTATION. Sa charge utile comprend zone de jour à une zone de nuit perturbaient
un télescope de type Cassegrain, de 2,40 m le pointage du télescope et réduisaient la
de diamètre, muni, à son foyer, de deux partie utilisable de l'orbite. Cette mission
chambres photographiques : l'une, à grand correctrice a parfaitement réussi et a rendu à
champ, pour l'observation des planètes, l'instrument ses qualités d'origine ; en parti-
l'autre pour celle des astres de faible lumi- culier, la résolution angulaire et la sensibilité
nosité ; de deux spectrographes : l'un à atteignent les valeurs théoriques.
haute résolution, l'autre pour les objets fai- Lors d'une deuxième mission de service, en
blement lumineux ; et d'un photomètre ul- février 1997, les astronautes ont installé un
tra rapide. Cette instrumentation focale spectrographe imageur (STIS) ainsi qu'un
rend le télescope utilisable dans une gamme ensemble de trois caméras associées à un
d'énergie allant de l'ultraviolet à l'infra- spectromètre opérant dans le proche infra-
rouge. L'Europe a contribué pour 15 % au rouge (NICMOS) à la place d'un spectrogra-
coût du satellite en développant les pan- phe pour objets faiblement lumineux (FOS)
neaux solaires (qui fournissent plus de et d'un spectrographe à haute résolution
4,5 kW de puissance électrique) et la caméra (GHRS). Ils ont également changé divers dis-
pour objets faiblement lumineux, ou FOC positifs des systèmes d'orientation, de stabi-
(Faint Objects Caméra), capable, grâce à son lisation, de protection thermique ou d'enre-
dispositif de comptage de photons, d'obser- gistrement des données.
ver des objets 30 fois moins lumineux que Une troisième mission de service, en octo-
ceux qu'on peut observer au sol et, grâce à bre 1999, doit procéder notamment au rem-
sa capacité d'agrandissement des images, placement des gyroscopes défaillants et à
d'atteindre la limite de résolution du téles- l'installation d'un nouvel ordinateur de
cope, soit 0,1 seconde d'arc. En échange de bord. Puis, en 2000, une quatrième mission
leur contribution, les Européens ont accès à devrait poursuivre la maintenance et la mo-
15 % du temps d'observation. Un groupe de dernisation de l'instrumentation.
chercheurs européens participe aussi à l'ex- Les images fournies par le télescope Hubble
ploitation du télescope à l'Institut du téles- ont permis de nouveËes découvertes' sur les
cope spatial, à Baltimore (Etats-Unis). planètes du système solaire. A l'échelle de
Conçu pour rester opérationnel pendant au notre galaxie, elles ont permis d'affiner les
moins 15 ans, le télescope peut être réparé connaissances sur la naissance et la mort des
en orbite par des astronautes ou ramené au étoiles. A plus grande échelle, Hubble a
sol à bord de la navette spatiale pour révi- scruté en détail des galaxies actives ou en
sion ou une remise en état complètes. On a interaction ; il a permis de mesurer avec pré-
découvert après sa mise en orbite que son cision la distance de galaxies proches et il a
miroir primaire était affecté d'un défaut de découvert des milliers de galaxies lointaines,
courbure (sphéricité trop faible de 2 milliè- révélant que la population de galaxies de
mes de millimètre à la circonférence). Cette l'Univers est encore plus nombreuse qu'on
aberration de sphéricité rendait inexécuta- ne le pensait. Des études sont déjà en cours
bles certains programmes d'observation pré- pour mettre au point le futur successeur du
vus, même si des images remarquables ont télescope Hubble NGST
Huggins M *

Huggins (sir William), astronome britanni- Hubble, obtenant ies sœctr^s àc rcodfaRu-
que (Stoke Newington, Londres, 1824 - Lon- ses galaxies et déterminant leurs vitesses
dres 1910). radiales, afin d'évaluer leurs distances.
Pionnier des recherches spectroscopiques, il
établit la nature gazeuse de certaines nébu- Huygens (Christiaan), mathématicien et
leuses (1864), confirma que les comètes astronome hollandais (La Haye 1629 -1695).
émettent un rayonnement propre (1866), C'est pendant son séjour à Paris, où il resta
puis identifia dans le spectre de cette lu- jusqu'en 1680, qu'il fit ses principaux tra-
mière la signature d'hydrocarbures (1868) et vaux. En astronomie, il inventa une combi-
détermina les vitesses radiales de nombreu- naison de lentilles éliminant l'aberration
ses étoiles. En 1881, il obtint la première chromatique, toujours utilisée sous le nom
photographie d'un spectre de comète. Il étu- d'« oculaire de Huygens », et il doubla la
dia aussi les protubérances solaires et publia longueur des lunettes astronomiques, ce qui
en 1899, avec l'aide de sa femme, un atlas de en accrut de beaucoup le grossissement. Ces
spectres stellaires. améliorations lui permirent de découvrir
l'anneau de Saturne, ainsi que le premier
Hughes Aircraft Company. L'une des satellite de cette planète, Titan (1655), la
principales firmes américaines de construc- rotation de Mars et sa période, et d'observer
tions aérospatiales, au sein du groupe Gene- la nébuleuse d'Orion (1656). Il eut l'intuition
ral Motors. que les étoiles sont des soleils extrêmement
ENCYCL. Sa filiale Hughes Space and Commu- lointains et, dans son Cosmotheoros (1698),
nications est le premier constructeur mon- développa l'idée de la pluralité des planètes
dial de satellites de télécommunications. habitées.
Une autre filiale, Hughes Network System,
est un intégrateur de réseaux de télécommu- Huygens (sonde). Sonde spatiale auto-
nications et un constructeur de stations ter- matique européenne d'exploration du prin-
riennes, leader sur le marché des télécom- cipal satellite de Saturne, Titan, qui est pla-
munications domestiques. cée à bord de la sonde Cassini*.
ENCYCL. Larguée au voisinage de Titan, en
Hulse (Russel), astrophysicien américain
principe en 2004, elle atteindra l'astre après
(New York 1950).
un vol balistique de 22 j, traversera son at-
Avec J. Taylor*, dont il fut l'élève, il décou-
mosphère, freinée d'abord par un bouclier
vrit (1974) puis étudia le premier pulsar*
aérodynamique, puis par un parachute, et se
binaire, grâce auquel tous deux ont pu éta-
posera à sa surface, sur son hémisphère
blir de manière indirecte l'existence des on-
éclairé. La descente dans l'atmosphère de-
des* gravitationnelles, prévues en 1916 par
vrait durer 2 ou 3 h et l'impact au sol s'effec-
la théorie de la relativité générale d'Einstein,
tuer à une vitesse suffisamment faible (4 à
ce qui leur a valu le prix Nobel de physique
7 m/s) pour autoriser une analyse de la sur-
en 1993.
face avant que la sonde cesse de fonction-
Humason (Milton La Salle), astronome ner. D'une masse de 343 kg, Huygens em-
américain (Dodge Centre, Minnesota, porte une charge utile de 48 kg, constituée
1891 - Californie, 1972). de six instruments pour l'étude de la struc-
Sa passion pour l'astronomie naquit alors ture et de la composition de l'atmosphère,
qu'il transportait à dos de mulet les pierres des caractéristiques des vents et des nuages
destinées à la construction de l'observatoire ainsi que de celles du sol de Titan. La re-
du mont Wilson, en Californie. Après avoir transmission des données vers la Terre s'ef-
été quelques années contremaître dans une fectuera via la sonde Cassini.
orangeraie, il revint à l'observatoire en 1917,
comme concierge-factotum. Amené à se- Hya. Abréviation de Hydra, désignant la
conder souvent les astronomes, il devint peu constellation de l'Hydre femelle.
à peu un remarquable praticien de la photo-
graphie, puis de la spectrographie astrono- Hyades. Amas stellaire ouvert, en forme
miques. À partir de 1928, il collabora avec de V oblique, dans la constellation du Tau-
215 Hyades

La s o n d e e u r o p é e n n e H u y g e n s et sa descente dans l'atmosphère de Titan

altitude :
1 2 7 0 km
altitude : alKtude :
3 0 0 - 2 5 0 km 1 9 0 - 1 7 0 km altitude :
1 7 5 - 1 5 5 km
T2=T0 + 30S

vitesse : m a c h 2 0

vitesse : m a c h 1 , 5

ouverture
du parachute
pilote

vitesse : 8 0 m / s

séparation
du bouclier

altitude :
1 4 0 - 1 1 0 km
T4 = 7q + 15 min largage du parachute
principal et déploiement
du parachute stabilisateur

atterrissage

T6 m T0 + 1 5 0 m i n ( m a x i m u m )

vitesse : 4 0 m / s
vitesse : 1 0 0 m / s
vitesse : 5 - 6 m / s

reau, au voisinage de l'étoile brillante Aldé- 140 étoiles, mais plusieurs centaines
baran. d'autres sont susceptibles d'en faire égale-
ENCYCL. Ce n'est en fait que le noyau d'une ment partie. Son âge serait d'environ
agglomération stellaire plus étendue, le 600 millions d'années. L'étude des mouve-
« courant du Taureau ». On a pu établir avec ments propres des étoiles de cet amas mon-
certitude l'appartenance à cet amas de tre que leurs trajectoires apparentes conver-
Hyakutake ( c o m è t e ) 216

gent vers un point déterminé du ciel : on en 113,5 °C ; sa masse volumique est de 1 004
déduit que l'amas est en mouvement et kg/m3. C'est une base et un réducteur. Du
s'éloigne du système solaire, à une vitesse fait de son instabilité aux températures éle-
d'environ 45 km/s. Toutes les étoiles de vées (en présence d'un catalyseur approprié,
l'amas se déplacent, en fait, parallèlement elle se décompose en gaz chaud), on l'utilise
dans l'espace, mais, sous l'effet de la per- comme ergol dans des propulseurs de faible
spective, leurs trajectoires semblent conver- poussée (de quelques newtons à quelques
ger. Situé, selon le satellite Hipparcos*, à centaines de newtons), tels ceux servant à la
149 années de lumière seulement de dis- commande d'orbite ou d'attitude des satelli-
tance, cet amas est, de beaucoup, le plus tes. L'impulsion spécifique correspondante,
proche de tous ceux que l'on connaît dans la dans le vide, vaut approximativement 230 s.
Galaxie. Il constitue, pour cette raison, l'éta- L'un de ses dérivés, la diméthylhydrazine
lon fondamental utilisé pour déterminer les dissymétrique, ou UDMH*, est un ergol lar-
distances d'amas stellaires plus lointains. gement employé.

Hyakutake ( c o m è t e ) , comète à très lon- Hydre femelle (en latin Hydra, -ae).
gue période découverte le 31 janvier 1996 Constellation la plus vaste du ciel, qui dé-
par l'astronome amateur japonais Yuuji bute dans l'hémisphère boréal, au sud du
Hyakutake. Nom officiel : C/1996B2. Cancer, et se déploie ensuite dans l'hémi-
ENCYCL. Elle est passée à 15 millions de kilo- sphère austral jusqu'à la Balance, bordant au
mètres seulement de la Terre le 25 mars sud le Sextant, la Coupe, le Corbeau et la
1996, et atteignit alors la magnitude -1, tan- Vierge.
dis que sa queue de plasma se déployait sur ENCYCL. Elle s'étend sur environ 100° en as-
70° environ. Son passage au périhélie, à cension droite, et sa forme évoque bien le
0,23 ua du Soleil, a eu lieu le 1er mai 1996. serpent aquatique qu'elle symbolise depuis
Des mesures au radar ont révélé que le dia- l'Antiquité. Son étoile la plus brillante, Al-
mètre de son noyau est compris entre 1 et phard*, de magnitude 2, forme avec Régulus
3 km. Le satellite Rosat a détecté une émis- et Procyon un triangle rectangle dont elle
sion de rayonnement X provenant de cette constitue le sommet le moins lumineux. À
comète, ce qui constitue une première : il l'extrémité nord-ouest de la constellation,
s'agit vraisemblablement de rayonnement X où celle-ci s'élargit, Lalande avait créé, à la
solaire absorbé par les gaz cométaires et fin du XVIIIe s., la petite constellation du
réémis par fluorescence. Les substances dé- Chat, qui ne renfermait que des étoiles peu
tectées dans la comète (parmi lesquelles, brillantes, réparties à présent entre l'Hydre
pour la première fois, de l'acétylène), ont femelle et la Machine pneumatique.
confirmé que la composition des comètes
est très proche de celle des poussières inter- Hydre mâle (en latin Hydrus, -t). Constel-
stellaires. Son orbite a une période d'envi- lation voisine du pôle austral, introduite par
ron 63 000 ans, une excentricité de 0,9997 et J. Bayer dans son Uranometria, en 1603.
est inclinée de 124,9° sur l'écliptique. ENCYCL. Son étoile la plus lumineuse, a Hyi,
se situe à 5° au sud-est de la brillante Acher-
Hydra (-ae). Nom latin de la consteEation nar* (a Eridani). Elle dessine avec p et a Hyi
de l'Hydre femelle (abrév. Hya). un triangle isocèle dont la base (ligne (3-y)
est tournée vers le sud.
hydrazine n.f. Combinaison d'azote et
d'hydrogène, de formule H2N-NH2 (molé- hydrogène n.m. Élément chimique de
cule formée de 4 atomes d'hydrogène liés à symbole H.
2 atomes d'azote). ENCYCL. L'atome d'hydrogène ordinaire est
ENCYCL. A U X conditions ordinaires, l'hydra- constitué d'un unique proton, autour duquel
zine est un liquide incolore, très toxique et gravite un seul électron. On connaît deux
corrosif. Ses propriétés physiques sont pro- isotopes de l'hydrogène : le deutérium et le
ches de celles de l'eau : sous pression nor- tritium. L'atome d'hydrogène peut être io-
male, elle se solidifie à 2 °C et bout à nisé sous la forme d'ions positifs H+ ou
217 hypersonique

négatifs H". L'hydrogène est de loin l'élé- ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
ment le plus abondant de l'Univers -» abon- 1 481 100 km. Période de révolution sidé-
dance. rale : 21,276 6 j. Dimensions : 410 x 260 x
Dans le milieu interstellaire froid, on l'ob- 220 km. De forme irrégulière, il ne présente
serve à l'état neutre par l'émission d'une raie aucun signe d'activité interne, mais sa sur-
à 21 cm de longueur d'onde ; il peut être face est criblée de cratères météoritiques, ce
ionisé comme dans les régions* HII, au voi- qui témoigne de son ancienneté : de tous les
sinage des étoiles chaudes -> nébuleuse. satellites de Saturne dont on a pu étudier la
C'est à partir de l'hydrogène que se forment surface, il paraît être celui qui possède la
les éléments plus lourds dans les étoiles*, surface la plus ancienne. On le présume
lors des réactions thermonucléaires. constitué entièrement de glace. On explique
L'hydrogène est utilisé sous forme liquide sa forme irrégulière et allongée par l'exis-
en tant que combustible dans les moteurs- tence, à proximité de son orbite, d'une zone
fusées les plus performants. chaotique pour les mouvements orbitaux du
Dès 1903, Tsiolkovski a, le premier, suggéré système Hypérion-Titan-Saturne. On pré-
l'emploi du couple hydrogène-oxygène li- sume qu'à l'instar de nombreux astéroïdes
quides pour la propulsion des fusées. Par Hypérion a subi des collisions répétées avec
rapport aux autres couples, il permet un gain d'autres petits corps, mais que, à l'inverse de
d'impulsion spécifique de près de 50 %. ce qui se produit généralement, les frag-
Deux particularités physiques compliquent ments issus de ces collisions, placés sur des
son utilisation : orbites instables de la zone chaotique, se
- une très basse température de liquéfaction seraient dispersés au lieu de se réagglomé-
(- 253 °C sous la pression atmosphérique rer. Certaines observations semblent indi-
normale), qui rend délicats son transport, quer, par ailleurs, des fluctuations rapides
son stockage et sa manutention ; (sur une échelle de temps de quelques pério-
- une faible densité (quatorze fois plus fai- des orbitales seulement) de la vitesse de
ble que celle de l'eau), ce qui conduit à de rotation du satellite sur lui-même et de la
volumineux réservoirs et à des puissances direction de son axe de rotation. Celles-ci
de pompage extrêmement élevées. seraient également le résultat de phénomè-
nes chaotiques.
Hydrus (-i). Nom latin de la constellation
de l'Hydre mâle (abrév. Hyi).
hypernova n. f. Phénomène s'accompa-
gnant d'une libération d'énergie bien supé-
Hygiea. Astéroïde 10, découvert en 1849
rieure à celle d'une supernova* et qui pour-
par l'Italien A. De Gasparis.
rait résulter de la coalescence de deux étoiles
ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
à neutrons ou de l'accrétion d'étoiles hyper-
471 millions de km. Période de révolution
massives (masse atteignant plusieurs dizai-
sidérale : 5,59 ans. Diamètre : 430 km (c'est
nes de fois celle du Soleil) par un trou noir.
le quatrième astéroïde par la taille). Type
ENCYCL. L'exceptionnel sursaut* de rayonne--
spectral : C.
ment gamma, d'une énergie de 10 J, ob-
servé pendant moins de 2 minutes le 23
Hyi. Abréviation de Hydrus, désignant la janvier 1999, en provenance d'une source
constellation de l'Hydre mâle. (GRB 990123) située à 10 milliards d'an-
nées-lumière, est un exemple d'hypernova.
hypergol n.m. Propergol dont les ergols
s'enflamment spontanément dès qu'ils sont
mis en contact ; par exemple le peroxyde hypersonique adj. Se dit des vitesses cor-
d'azote et l'hydrazine ou l'UDMH. L'adjec- respondant à un nombre de Mach égal ou
tif correspondant est hyyergolique. supérieur à 5 (soit, à haute altitude, environ
5 000 km/h) ainsi que des engins se dépla-
Hypérion. Satellite de Saturne (n° VII), çant à ces vitesses. Lors de son retour sur
découvert en 1848 par W. Bond* et, indé- Terre, l'orbiteur de la navette américaine se
pendamment, par W. Lassell. comporte comme un planeur hypersonique.
#

/
IAF (sigle de International Astronautical Fédé- Icare. Fils de Dédale, dans la mythologie
ration) ->• Fédération internationale d'as- grecque, héros légendaire du premier vol
tronautique spatial.
Avec son père, il fut emprisonné par Minos
IAP. Sigle de Institut d'astrophysique de Paris. dans le Labyrinthe. Pasiphaé, femme de Mi-
nos, les ayant délivrés, ils s'envolèrent au
IASI (sigle de Interféromètre Atmosphéri- moyen d'ailes fixées à leurs épaules avec de
que de Sondage dans l'Infrarouge). Principal la cire. Icare s'éleva si près du Soleil que la
instrument emporté par les satellites météo- cire fondit ; il perdit alors ses ailes et fut
rologiques européens Metop, à partir de précipité dans la mer.
2003.
ENCYCL. Réalisé sous la maîtrise d'œuvre du ICE (sigle de l'angl. International Cometary
CNES, ce sondeur infrarouge est un spectro- Explorer, explorateur cométaire internatio-
mètre conçu pour mesurer le spectre d'émis- nal). Première sonde spatiale à s'être appro-
sion de l'atmosphère entre 3,7 et 15,5 micro- chée d'une comète et à avoir étudié in situ
mètres. Il permettra d'établir des profils de l'interaction du vent solaire et du plasma
température et d'humidité avec une résolu- cométaire.
tion verticale de 1 km et une précision res- ENCYCL. Il s'agissait, en fait, d'un satellite
pectivement de 1 K et de 10 %. américain d'étude de la magnétosphère ter-
restre, ISEE 3, lancé en 1978. Celui-ci fut
IC. Abréviation de Index Catalogue. rebaptisé ICE en 1984, à l'issue des manœu-
vres complexes entreprises pour lui permet-
Icare. Astéroïde 1566, du type Apollo, dé- tre de quitter l'environnement de la Terre et
couvert en 1949 par W. Baade*, à l'observa- de la Lune, et de se diriger vers la comète
toire du mont Wilson (Californie). Giacobini*-Zinner, dont il survola le noyau
ENCYCL. Son orbite, qu'il décrit en 1,12 an, se le 11 septembre 1985, d'une distance de
caractérise par une excentricité particulière- quelque 8 000 km. L'engin fut ensuite dirigé
ment forte (0,827) et une inclinaison impor- vers la comète de Halley, qu'il observa d'une
tante sur l'écliptique (23°). Son périhélie se distance de 31 millions de kilomètres, le 28
situe à l'intérieur de l'orbite de Mercure, à mars 1986.
28 millions de kilomètres seulement du So-
leil ; son aphélie au-delà de l'orbite de Mars, ICO. Projet de système mondial de télé-
à 294,5 millions de kilomètres du Soleil. Il phonie mobile par satellites décidé par une
peut s'approcher, dans les conditions les partie des membres de l'organisation Inmar-
plus favorables, à 5 500 000 km seulement sat qui ont constitué, dans ce but, en janvier
de la Terre. Son diamètre estimé n'est que 1995, la société privée et commerciale, de
de 1,6 km et l'on pense qu'il s'agit d'un droit anglais, ICO Global Communications.
ancien noyau cométaire dépouillé de tous Lorsqu'il sera complet, il comprendra une
ses matériaux volatils. constellation de dix satellites (plus deux en
219 image

réserve), de 2,7 t au lancement, répartis éga- gné sous le sigle CPK, d'une expression
lement dans deux plans, à 10 355 km d'alti- russe qui signifie « moyen de déplacement
tude. Sa mise en service est attendue en pour cosmonaute ».
2000. ENCYCL. Tout comme le MMU* mis au point
par les États-Unis, Ikarus ressemble à un
IDA. Sigle de InternationalDark-sky Associa- fauteuil dépourvu de siège. Il pèse 220 kg et
tion. est équipé de trente-deux propulseurs qui
consomment de l'air comprimé. Ikarus est
Ida (du nom de la nourrice de Zeus dans la utilisé pour la première fois en 1990, depuis
mythologie grecque). Astéroïde 243, décou- la station Mir :
vert en 1884. - l e 1er février, A. Serebrov est le premier
ENCYCL. Cet astéroïde, membre de la famille cosmonaute à l'expérimenter ; il multiplie
de Koronis*, tourne autour du Soleil en les modes de déplacement, fait varier sa
1,83 an à une distance moyenne de 428,4 vitesse, sans toutefois s'éloigner de plus
millions de kilomètres. C'est un corps ap- d'une trentaine de mètres ;
proximativement ellipsoïdal, dont les dia- - le 5 février, A. Viktorenko manœuvre à
mètres principaux mesurent 52,30 et 24 ki- son tour ce « fauteuil spatial », s'éloigne
lomètres. Il tourne sur lui-même en 4,63 h. jusqu'à 45 m de la station en parcourant un
Deuxième astéroïde à être approché par une total d'environ 200 m.
sonde spatiale, il a été survolé le 28 août
1993 par la sonde Galileo*, d'une distance Ikeya-Seki ( c o m è t e ) . Comète décou-
minimale de 2 400 km. Lors de ce survol, la verte le 18 septembre 1965 par les deux
sonde a pris 150 photographies d'Ida, mon- astronomes amateurs japonais dont elle
trant le tiers environ de sa surface ; sur les porte le nom, Kaoru Ikeya et Tsutoma Seki,
meilleures photographies, les plus fins dé- et qui devint très brillante.
tails perceptibles mesurent moins de 40 m ; ENCYCL. Le 21 octobre 1965, elle passa à
sa surface apparaît très accidentée, criblée 480 000 km seulement du Soleil et son
de cratères dont certains ont des bords très noyau se brisa en deux. Elle développa en-
érodés, ce qui témoigne de leur ancienneté. suite une très longue queue de poussières.
L'une des images a révélé la présence d'un Celle-ci, à la fin octobre, couvrait le quart de
minuscule satellite, gravitant à une centaine la sphère céleste et s'étendait sur près de 200
de kilomètres de la surface d'Ida. Ce petit millions de kilomètres, avant l'aube. C'est
corps a été nommé Dactyle*. Les deux objets l'une des comètes du groupe de Kreutz*.
semblent être des astéroïdes de type S (à Désignation officielle : 1965 VIII.
base de silicates).
IKI (sigle russe signifiant Institut de recherches
IDS -*• Initiative* de défense stratégique cosmiques). Institut de l'Académie des scien-
ces russe, situé à Moscou, qui constitue
IFHE. Sigle de Institut français de l'histoire de aujourd'hui le plus important laboratoire de
l'espace. recherche spatiale de la CEI.

I H W (sigle de International Halley Watch, image n.f. Dans les techniques spatiales
Veille internationale de Halley). Organisa- d'observation de la Terre (météorologie, té-
tion internationale créée en 1982 pour coor- lédétection, reconnaissance militaire, etc.)
donner, normaliser, archiver et diffuser les ou de l'Univers (satellites astronomiques et
observations de la comète de Halley* durant sondes spatiales), représentation plane d'un
sa période de visibilité, avant et après son paysage obtenue à partir d'un enregistre-
retour près du Soleil en 1986. ment structuré de données.
ENCYCL. Selon le procédé de prise de vues
Ikarus. Équipement individuel russe per- utilisé, on distingue deux catégories d'ima-
mettant aux cosmonautes d'évoluer dans ges : la photo-satellite, obtenue par le pro-
l'espace en toute autonomie au voisinage de cédé photographique, et l'image-satellite,
leur station orbitale. Il est également dési- obtenue au moyen d'un capteur électroni-
image-satellite

que, par exemple un radiomètre ou un ra- gravitationnelles, à l'exclusion de toute


dar : les images recueillies par les satellites autre force.
météorologiques ou de télédétection Une situation imaginaire aidera à préciser la
comme Landsat ou SPOT sont de ce type. nuance. Tout homme connaît, à la surface
de la Terre, une pesanteur « normale ».
image-satellite n.f. Document réalisé de- Qu'advient-il si le sol s'entrouvre sous ses
puis un satellite artificiel au moyen d'un pieds ? Il est précipité dans ce gouffre et (à
capteur non photographique comme un ra- condition de le supposer débarrassé de toute
diomètre ou un radar. trace d'atmosphère laquelle freinerait le
mouvement) tombe en chute libre, donc se
imageur n.m. et adj. En télédétection, dé- trouve en état d'impesanteur. Telle est
signe ou qualifie un instrument (radar, radio- d'ailleurs, dans un tout autre contexte, la
mètre, etc.), permettant d'obtenir des ima- situation des spationautes en orbite terres-
ges. tre.
Pour accéder à l'impesanteur, la recherche
imbrûlés n.m.pl. Résidus d'ergols subsis- spatiale dispose de différents moyens. Tous
tant après l'extinction d'un moteur-fusée. sont fondés sur la mise en chute libre
d'hommes ou d'expériences au moyen de
IML (sigle de InternationalMicrogravity Labo- satellites, de fusées-sondes, d'avions ou de
ratory, laboratoire international de microgra- tours d'impesanteur.
vité). Laboratoire spatial habité (construit à CONSÉQUENCES DE L'IMPESANTEUR. Elles sont spec-
partir du module Spacelab) proposé par les taculaires dans les vaisseaux habités : le
Etats-Unis à la communauté scientifique poids a disparu, les spationautes flottent
mondiale pour des recherches sur les scien- dans l'habitacle, ils éprouvent des difficultés
ces de la vie et des matériaux, à bord de la pour se déplacer, travailler, se nourrir et dor-
navette américaine, et dont la première mis- mir, leur organisme est agressé (redistribu-
sion a eu lieu en 1992. tion de la masse sanguine, perturbations de
l'équilibre, déminéralisation osseuse).
immersion n.f. Début d'une occultation. Sur les animaux, les espèces végétales et la
matière inerte, les modifications sont égale-
impesanteur n.f. Disparition des effets ment très importantes : elles font l'objet de
de la pesanteur. ce qu'on appelle les recherches en microgra-
ENCYCL. Pour les physiciens, l'impesanteur est vité*.
un état caractérisé par le fait que la résul- SIMULATION DE L'IMPESANTEUR. Sur Terre, il est
tante des forces gravitationnelles et inertiel- impossible de supprimer durablement la pe-
les agissant sur un corps est nulle. santeur. Mais certains effets sur l'homme
Dans l'espace, en réalité, on n'observe ja- peuvent être partiellement simulés, par
mais la suppression totale de la pesanteur exemple :
mais sa réduction dans des proportions plus - sur son système cardio-vasculaire : il suffit
ou moins importantes : il subsiste toujours d'allonger un patient sur le doS, les pieds
une pesanteur résiduelle, généralement légèrement surélevés par rapport à la tête,
comprise entre un millième et un millio- pour observer une redistribution de la masse
nième de la pesanteur terrestre, soit de 10~3 sanguine comparable à celle provoquée par
à 1CT5 g. Il serait donc plus approprié de l'impesanteur ; les chercheurs en médecine*
parler de sous-pesanteur ou de micropesan- spatiale utilisent fréquemment ce mode de
teur*. Les deux termes existent mais sont simulation ;
rarement utilisés : le terme microgravité, - sur sa mobilité au cours des sorties dans
pourtant impropre, leur est préféré. l'espace, il suffit de l'immerger dans une
OBTENTION DE L'IMPESANTEUR. D'un point de vue piscine pour constater que la poussée d'Ar-
physique, l'impesanteur est nécessairement chimède l'aide à flotter et à évoluer dans des
associée à la notion de chute libre. Un spa- conditions apparemment proches de celles
tionaute (ou un instrument) se trouve en rencontrées en orbite. Pour cette raison, l'en-
impesanteur s'il n'est exposé qu'à des forces traînement en piscine constitue la meilleure
221 inégalité

façon de préparer, sur Terre, les activités non stellaires (nébuleuses et galaxies) publié
extravéhiculaires des spationautes. par J.L. E. Dreyer en 1895 (IC I) et en 1908
(IC II) en supplément de son New General
Catalogue. Il répertoire environ 5 000 objets,
impulsion spécifique. Paramètre carac- désignés par le sigle IC suivi d'un numéro
térisant les performances d'un moteur-fusée d'ordre.
et le pouvoir propulsif d'un propergol.
ENCYCL. C'est le rapport de la poussée au
débit de poids éjecté (produit de l'accéléra- indiction (romaine). Nombre expri-
tion de la pesanteur au niveau du sol, g0, par mant le rang qu'occupe une année dans une
le débit massique d'ergols, q) : Isp = F/q-g0 (F période de quinze ans, perpétuellement re-
en newtons, q en kg/s, g0 = 9,81 m/s2). nouvelée.
L'impulsion spécifique est un temps et s'ex- ENCYCL. Introduite à Rome, au temps des em-
prime en secondes. Sa valeur dans le vide pereurs, en relation avec la perception d'un
diffère de celle au sol. Lorsque la poussée et impôt exceptionnel prélevé tous les 15 ans,
le débit restent constants, l'impulsion spéci- l'indiction est devenue, plus tard, l'un des
fique correspond au temps pendant lequel le éléments du comput ecclésiastique, mais
moteur pourrait fournir une poussée égale elle ne joue aucun rôle dans la détermina-
au poids du propergol consommé. tion de la fête de Pâques. Elle a pour valeur
le reste de la division par 15 du millésime de
IMRT. Sigle de Indo-Mauritian Radio Teles- l'année, augmenté de 3 ; toutefois, lorsque
cop>e. ce reste est nul, l'indiction vaut 15. Depuis le
pape Grégoire VIII, la date prise pour ori-
inclinaison n.f. Angle que forme le plan de gine des périodes de l'indiction est le 1er jan-
l'orbite d'un astre ou d'un engin spatial avec vier 313.
un plan de référence, et orienté dans le sens
du mouvement. Indien (en latin Indus, -î). Constellation
ENCYCL. Sa valeur est comprise entre 0 et 90° australe. Introduite par J. Bayer en 1603,
si le mouvement est direct, entre 90 et 180° dans son Uranometria, elle ne renferme que
s'il est rétrograde. Lorsque l'orbite considé- des étoiles peu brillantes, de magnitude ap-
rée est celle d'une planète, le plan de réfé- parente supérieure à 3.
rence choisi est l'écliptique ; lorsque l'orbite
considérée est celle d'un satellite, naturel ou Indo-Mauritian Radio Telescope
artificiel, le plan de référence choisi est en (IMRT). Radiotélescope indien mis en ser-
général celui de l'équateur du corps autour vice en 1993 à l'île Maurice, dans l'océan
duquel gravite le satellite. Indien.
Dans le cas des satellites artificiels de la ENCYCL. Il comprend un réseau d'antennes en
Terre, l'inclinaison initiale d'une orbite ne hélice, de 4 m2 de surface collectrice cha-
peut être inférieure à la latitude de la base de cune, disposées en T. Le bras est-ouest, long
lancement (sauf manœuvres coûteuses en de 2 km, comporte 1 024 antennes fixes ; le
énergie). La valeur de l'inclinaison (i) déter- bras nord-sud, long de 1 km, 32 groupes de
mine la fraction de la surface terrestre survo- quatre antennes disposés sur des chariots
lée par le satellite c'est la bande délimitée mobiles, sur une voie ferrée. L'ensemble re-
par les latitudes i° nord et i° sud. -* élé- présente une aire collectrice équivalente à
ments orbitaux celle d'un radiotélescope de 1 km de diamè-
tre et a une résolution de 4'. L'instrument
inclinant adj. Caractérise un cadran solaire est utilisé sur une longueur d'onde de 2 m.
dont le plan n'est ni vertical ni horizontal, Sa situation est idéale pour l'étude du centre
mais oblique. galactique, des Nuages de Magellan et des
régions du ciel austral, où se forment de
Ind. Abréviation de Indus, désignant la nouvelles étoiles.
constellation de l'Indien.
inégalité n.f. Expression mathématique
Index Catalogue. Catalogue d'objets qui traduit l'écart entre le mouvement ob-
inflation 222

servé d'un corps céleste et un mouvement Un objet sombre à la température ambiante


idéal, circulaire et uniforme de ce corps émet surtout vers 10 pm. Tout l'environne-
autour d'un corps central. ment est donc une source d'émission infra-
rouge parasite : télescope, coupole, instru-
ments, atmosphère. Le rayonnement de
inflation n.f. Phase d'expansion extrême-
l'astre observé est alors noyé dans un fond
ment rapide qu'aurait connue l'Univers une
général d'intensité jusqu'à un miËion de fois
fraction de seconde après le Big* Bang, selon
supérieure. Pour s'affranchir de cet obstacle,
certains cosmologistes.
on isole au maximum le détecteur (bolomè-
ENCYCL. L'énergie colossale nécessaire à cette
tre*, détecteur à semi-conducteurs) en l'en-
expansion aurait eu pour origine une trans-
fermant dans une enceinte à très basse tem-
formation du vide quantique. Aux tempéra-
pérature - donc peu émissive - refroidie à
tures extraordinairement élevées qui ré-
l'azote ou à l'hélium liquides, et on dispose
gnaient juste après le Big Bang, matière et
des filtres froids qui absorbent les radiations
antimatière évoluaient alors en parfaite sy-
non étudiées. Malgré cela, le rayonnement
métrie. 10"35 seconde après le Big Bang, la
parasite reste important, notamment celui
température étant tombée à 10 K, cette
de l'atmosphère qui, lui, en outre, varie dans
symétrie se serait brisée spontanément, pro-
le temps. Pour réduire ce problème, on ob-
duisant une transition de phase : l'interac-
serve alternativement dans la direction de
tion* nucléaire et l'interaction électrofaible
l'astre visé et dans une région suffisamment
se seraient différenciées. L'énergie colossale
voisine du ciel pour que l'émission de l'at-
du vide quantique lui aurait permis d'exer-
mosphère y soit identique. L'astronome tra-
cer une pression importante sur l'espace en-
vaillant dans l'infrarouge peut observer de
vironnant : l'Univers, poussé par cette pres-
jour comme de nuit, l'environnement de-
sion fantastique, aurait alors connu une
meurant toujours aussi brillant pour lui.
phase exponentielle d'expansion. Celle-ci se
L'atmosphère terrestre offre un obstacle
serait arrêtée lors d'une nouvelle transition
supplémentaire de taille puisque la vapeur
de phase.
d'eau qu'elle contient la rend opaque sur la
La théorie de l'inflation de l'Univers, dont il plus grande partie du spectre infrarouge.
existe plusieurs variantes, demeure encore Seules existent quelques « fenêtres » de
très spéculative. transparence, toutes situées en deçà de
30 pm de longueur d'onde. Ce sont les uni-
infrarouge (astronomie). Branche de ques radiations infrarouges célestes que l'on
l'astronomie qui étudie le rayonnement peut capter depuis le sol. La qualité de ces
électromagnétique émis par les astres dans fenêtres est très notablement améliorée
le domaine de longueurs d'onde situé entre lorsqu'on s'élève en altitude ; le plus grand
celui du visible et celui des ondes radio sub- centre mondial d'observation infrarouge du
millimétriques, c'est-à-dire 0,8 pm à 0,1 mm ciel se trouve ainsi à 4 200 m d'altitude, au
environ. sommet du Mauna Kea, un volcan éteint de
l'île d'Hawaii. Pour gagner encore en alti-
ENCYCL. Couvrant plus de 10 octaves sur la
tude, on utilise l'avion, le ballon ou le satel-
gamme du spectre électromagnétique, ce
lite. Le principal observatoire aéroporté est
domaine est très étendu, avec pour corol-
le Kuiper* Airbome Observatory de la NASA.
laire une grande diversité parmi les sources
Le ballon stratosphérique est une autre pos-
de rayonnement étudiées : depuis les
sibilité largement exploitée. Le développe-
noyaux de galaxies actives jusqu'aux sour-
ment de ballons de très grande capacité
ces les plus froides comme les grands nua-
(1 million de m3) permet désormais d'em-
ges de gaz interstellaires, en passant par les
porter des appareillages de plusieurs tonnes
planètes et les étoiles en formation. La dé-
à 40 km d'altitude pour des durées de vol de
tection du rayonnement infrarouge se
plusieurs dizaines d'heures. Mais c'est en
trouve cependant confrontée à de très sé-
accédant à l'espace que l'astronomie infra-
rieuses limitations, dont les principales sont
rouge a franchi une étape nouvelle de son
l'absorption atmosphérique et l'émission
développement. -» IRAS, ISO
parasite de l'environnement.
223 Inmarsat

infrarouge couleur fausse couleur ENCYCL. L'objectif de tout lancement spatial


est d'amener une charge utile en un « point »
infrastructure orbitale. Ensemble des précis de l'espace (le point d'injection) et de
éléments interdépendants placés en orbite lui communiquer, en ce point (qui est géné-
terrestre et constitutifs d'un système spatial. ralement le périgée de l'orbite visée), une
vitesse bien définie (en grandeur et en direc-
Initiative de défense stratégique tion). Par exemple, lors d'une injection sur
(IDS). Ensemble de programmes d'études l'orbite de transfert géostationnaire, Ariane
lancés aux Etats-Unis visant à l'élimination 4 arrive, en fin de course, avec une vitesse
de la menace des missiles balistiques inter- (dirigée perpendiculairement à la verticale
continentaux, notamment à partir de systè- locale) qui vaut 10 250 m/s... à 5 m/s près.
mes spatiaux. Tout écart par rapport aux valeurs théori-
ENCYCL. L'IDS, parfois appelée « guerre des ques se répercute sur les caractéristiques de
étoiles », est née du discours prononcé par le l'orbite obtenue (sa position dans l'espace,
président Reagan, le 23 mars 1983, dans l'altitude de l'apogée...), SYN. : mise en orbite,
lequel il proposait d'entamer « un pro- satellisation
gramme visant, par des mesures défensives,
à contrecarrer la terrible menace que les mis- Inmarsat (acronyme de INternationalMA-
siles soviétiques font peser sur nous ». L'ob- Ritime SATellite organization). Organisation
jet initial de l'IDS était d'engager un vaste internationale de télécommunications mari-
programme de recherches dans le but de times par satellites, officiellement consti-
construire une défense en strates devant être tuée le 16 juillet 1979, dont le siège est à
en mesure d'intercepter toute frappe de mis- Londres. Elle est devenue compagnie privée
siles balistiques lors des quatre phases suc- en avril 1999.
cessives de leur trajectoire : propulsion, sé- ENCYCL. Au 1 er janvier 1999, elle comptait
paration des leurres et des ogives, apogée, 84 pays membres (contre 28 à l'origine) et
rentrée dans l'atmosphère. exploitait un système de neuf satellites
Le 13 mai 1993, Lee Aspin, secrétaire améri- (dont quatre utilisés de façon opération-
cain à la Défense, annonçait officiellement nelle) lui permettant de fournir des services
l'abandon de l'IDS, au motif que les Etats- de téléphonie, télex, télécopie, transmission
Unis avaient désormais besoin d'un système de données et de communications d'urgence
de défense antimissiles balistiques mais non et de détresse à des milliers de bateaux de
du programme massif d'armes spatiales pré- toutes sortes (pétroliers, méthaniers, navires
conisé dix ans auparavant par R. Reagan. de forage, yachts, cargos, bateaux de pêche,
Au total, en dix ans, plus de 32 milliards de etc.) et terminaux transportables. En 1989,
dollars ont été consacrés à l'IDS. Cet effort elle a étendu ses services à deux autres caté-
d'innovation technologique sans précédent, gories d'usagers : les mobiles terrestres et les
s'il n'a pas débouché sur des systèmes opé- avions.
rationnels, a du moins bénéficié à un grand Pour disposer d'une couverture quasi mon-
nombre de laboratoires de recherche et de diale, Inmarsat a commencé par louer, tota-
firmes industrielles travaillant dans le do- lement ou partieËement, certains satellites
maine aérospatial. géostationnaires (Marisat, Marées et Intel-
sat), à poste au-dessus des océans Atlanti-
injecteur n.m. Elément d'un moteur-fusée que, Pacifique et Indien, avant de comman-
servant à la pulvérisation et à l'homogénéi- der ses propres satellites (quatre exemplaires
sation des ergols liquides dans la chambre ont été lancés entre octobre 1990 et avril
de combustion. 1992). La génération suivante, Inmarsat 3,
comprend cinq satellites qui ont été lancés
injection sur orbite. Phase cruciale de entre avril 1996 et février 1998. Ils sont équi-
toute satellisation correspondant, à la fois, à pés d'une charge utile de navigation qui leur
la fin du lancement et à la libération de la permettra de compléter les systèmes de sa-
charge utile, qui entame sa première révolu- tellites de navigation américains GPS* et
tion. russes Glonass* GNSS, ICO.
Insat 224

Insat. Système spatial de l'Inde concernant les travaux concernant l'histoire de la


à la fois les télécommunications, la radiodif- conquête spatiale et favoriser l'identification
fusion, la collecte de données et la sur- et la conservation du patrimoine spatial
veillance météorologique. Il utilise des satel- français.
lites géostationnaires mis à poste au-dessus ADRESSE : 139, rue de Picpus 75012 Paris.
de l'océan Indien.
ENCYCL. La première génération, Insat 1, a Institut national des sciences de
compté quatre satellites opérationnels lan- l'Univers ( I N S U ) . Établissement du
cés entre 1982 et 1988. Les cinq premiers Centre national de la recherche scientifique,
satellites de la deuxième génération, Insat 2, créé par décret le 13 février 1985, qui a suc-
ont été lancés entre 1992 et 1999. cédé, en France, à l'Institut national d'astro-
nomie et de géophysique (créé en 1967) en
Institut d'astrophysique de Paris élargissant sa mission à l'ensemble des
( I A P ) . Laboratoire français de recherche en sciences de la Terre.
astrophysique, créé en 1936 et dépendant
du département des sciences de l'Univers du I N S U . Sigle de Institut* National des Scien-
CNRS. ces de l'Univers.
ADRESSE : 98 bis, boulevard Arago 75014
Paris. Intégral (abrév. de l'angl. INTErnational
Gamma Ray Astrophysics Laboratory, Labora-
Institut de mécanique céleste et de toire international d'astrophysique du
calcul des éphémérides. Organisme de rayonnement gamma). Observatoire spatial
recherche français créé en 1998 et dont les d'astronomie gamma, dont la réalisation a
attributions sont celles antérieurement dé- été décidée en 1993 par l'Agence spatiale
volues au Service des calculs et de mécani- européenne.
que céleste du Bureau des longitudes (re-
ENCYCL. Développé en collaboration avec la
cherches en mécanique céleste et en
astronomie fondamentale, calculs et publi- NASA et l'Institut de recherche spatiale
cations d'éphémérides). russe IKI, ce satellite doit poursuivre, avec
de bien meilleures performances, les obser-
Institut de radioastronomie milli- vations réalisées par le satellite russe Granat
métrique ( I R A M ) . Organisme franco- et le satellite américain Compton*. Il opé-
germano-espagnol créé en 1979 pour le dé- rera dans une gamme d'énergies allant de
veloppement des recherches en 3 keV à 10 MeV. Il combinera une haute
radioastronomie dans le domaine des ondes sensibilité, un haut pouvoir de résolution en
millimétriques. énergie (20 fois meilleur que celui de Comp-
ENCYCL. Il comporte un centre scientifique,
ton) et une haute résolution angulaire
technique et administratif, situé à Greno- (15 fois meilleure environ que celle de
ble ; des bureaux et un laboratoire à Gre- Compton). Sa charge utile scientifique com-
nade (Espagne), et deux observatoires : l'un, prendra quatre instruments, alignés et capa-
en Espagne, à 2 920 m d'altitude, légère- bles d'observer simultanément la même ré-
ment au-dessous du sommet du pico Veleta, gion du ciel. Il utilisera une plate-forme
dans la Sierra Nevada, qui est doté d'un identique à celle de XMM*.
radiotélescope à antenne unique de 30 m de Les deux instruments principaux sont un
diamètre, mis en service en 1985 ; l'autre, en imageur, pour l'imagerie de sources discrè-
France, à 2 552 m d'altitude, sur le plateau tes dans la gamme d'énergies comprises en-
de Bure, près de Gap, qui est équipé d'un tre 50 keV et 10 MeV, et un spectromètre
radio-interféromètre, en service depuis pour des mesures fines de raies gamma et la
1990, formé de 5 antennes de 15 m de dia- cartographie de sources diffuses. Les sour-
mètre. ces discrètes devraient être localisées à quel-
que 17' près dans le ciel. Les deux autres
Institut français d'histoire de l'es- instruments sont destinés à permettre des
pace ( I F H E ) . Association française sans observations complémentaires, l'un dans le
but lucratif fondé en 1999 pour promouvoir domaine du rayonnement X, l'autre dans
225 interaction fondamentale

celui de la lumière visible (pour capter les seau de plus de 900 stations terrestres (qui
éclairs lumineux susceptibles d'accompa- restent la propriété des pays où elles sont
gner les sursauts de rayonnement gamma). situées). Plus de 200 États, territoires et dé-
Le lancement du satellite, sur une orbite de pendances sont reliés entre eux via Intelsat.
forte excentricité, est prévu en septembre Chaque jour, des centaines de millions
2001, par une fusée russe Proton. Sa durée d'usagers sont desservis.
de vie espérée sera de deux ans (avec une Intelsat fournit environ les deux tiers des
prolongation souhaitée de cinq ans). télécommunications intercontinentales (té-
léphone, télévision, transmission de don-
intégration ni. Opération qui consiste à nées...). Plus de 40 pays utilisent également
assembler les différentes parties d'un sys- le système pour des télécommunications à
tème et à assurer leur compatibilité ainsi l'intérieur de leurs propres frontières.
que le bon fonctionnement d'un système Depuis 1965, une cinquantaine de satellites
complet. Intelsat ont été lancés. Aujourd'hui, ce sont
ENCYCL. L'assemblage et les essais d'un satel- ceux des 5 e , 6 e , 7e et 8e générations qui
lite exigent un environnement très propre : servent (ces derniers ayant une capacité
ils ont lieu dans un local spécifique, la salle pouvant atteindre 112 500 circuits télépho-
d'intégration (ou salle blanche), dont l'at- niques numériques simultanés... contre
mosphère est contrôlée et dépoussiérée. Les 240 circuits en 1965). La génération sui-
intervenants n'y pénètrent que revêtus vante, Intelsat 9, est attendue après l'an
d'une tenue adaptée (blouse, bonnet, bot- 2000.
tillons et gants) qui rappelle celle du person-
nel qui travaille en salle de chirurgie.
Le terme intégration désigne aussi bien la intensificateur d'image. Tube électro-
construction du satellite que sa mise en nique à cible photosensible formant, sur la
place sur le lanceur. couche fluorescente opposée, une image
dont la luminance est un multiple de celle
formée sur la cible, SYN. : amplificateur de
Intelsat (acronyme de INternational TELe- brillance (ou de luminance), tube image.
communications SATellite organization). Orga- ENCYCL. Ce dispositif est un récepteur très
nisme international qui possède et exploite utilisé en astronomie. Plusieurs étages pho-
un système de télécommunications par sa- tomultiplicateurs successifs permettent
tellites à couverture quasi mondiale (les ré- d'obtenir une image considérablement plus
gions de latitude élevée en sont exclues), et lumineuse que l'image initiale : avec quatre
dont le siège se trouve à Washington. étages, l'amplification est de l'ordre de 108.
ENCYCL. Intelsat naît le 20 août 1964 avec la
Le détecteur final peut être une caméra de
signature (par onze pays) d'accords intéri- télévision ou un CCD*.
maires. Au 1 er janvier 1999, 143 États en
étaient membres.
Son fonctionnement est celui d'une coopé- interaction fondamentale. Action réci-
rative financière. Ses recettes, qui provien- proque entre les constituants fondamentaux
nent de la location de répéteurs de satellites, de la matière.
sont calculées de façon à couvrir les dépen- ENCYCL. La matière constituant l'Univers peut
ses d'exploitation, l'amortissement du sys- subir quatre types d'interactions fondamen-
tème et la rémunération du capital des si- tales :
gnataires. Au 24 avril 1998, les États-Unis - l'interaction gravitationnelle, régie soit par
détenaient la part la plus importante d'Intel- la loi d'attraction de Newton, soit par la
sat avec 18 %, devançant le Royaume-Uni théorie de la relativité générale d'Einstein ;
(5,7 %), l'Italie (5,1 %), la Norvège (4,6 %), - l'interaction électromagnétique (qui expli-
l'Allemagne (3,4 %), la France (2,9 %), etc. que les phénomènes électriques et magnéti-
Le système Intelsat se compose aujourd'hui ques), décrite par les équations de Maxwell ;
d'une vingtaine de satellites géostationnai- - l'interaction nucléaire (ou interaction
res, maintenus à poste au-dessus des océans forte), qui explique la cohésion et les pro-
Atlantique, Pacifique et Indien, et d'un ré- priétés des noyaux atomiques ;
Interamnia 226

- l'interaction faible, responsable notam- tées internationales à bord des stations Sa-
ment de la radioactivité |3. liout et Mir, etc.
L'interaction gravitationnelle (infime à C'est par son intermédiaire que la France a
l'échelle microscopique) et l'interaction entrepris, en 1966, une coopération dans le
électromagnétique peuvent agir à longue domaine spatial avec l'URSS (programmes
distance, tandis que l'interaction forte et Araks, PVH, Vega, Phobos...).
l'interaction faible sont à courte portée et ne
s'exercent qu'à l'échelle atomique ou nu- Intercosmos. Satellites scientifiques réa-
cléaire. Des travaux récents ont permis lisés dans le cadre du comité Intercosmos et
d'unifier, c'est-à-dire de décrire par le même lancés par l'ex-URSS.
formalisme, l'interaction faible et l'interac- ENCYCL. Les résultats obtenus appartiennent à
tion électromagnétique : l'interaction uni- la communauté des chercheurs impliqués.
que qui en résulte est dite électrofaible. De 1969 à 1994, 25 satellites ont été mis sur
On espère pouvoir un jour réaliser l'unifica- orbite.
tion de cette dernière avec l'interaction
forte : les physiciens s'efforcent de bâtir une interétage n.m. et adj. Désigne ou quali-
théorie de la grande unification (GTU). fie la partie de la structure d'un lanceur (jupe
Enfin, la théorie de la supergravité est une ou compartiment) qui assure la séparation
tentative d'unification incluant la gravita- par découpage pyrotechnique de deux éta-
tion. ges adjacents.

interface n.f. Limite commune à deux sys-


Interamnia. Astéroïde 704, découvert en
tèmes leur permettant des échanges.
1910 par l'Italien V. Cerulli. Demi-grand axe
de son orbite : 458 millions de km. Période
i n t e r f é r o m è t r e n.m. 1. Dispositif qui
de révolution sidérale : 5,34 ans. Diamètre :
utilise l'interférence de deux faisceaux lumi-
330 km (c'est le sixième astéroïde par la
neux distincts issus d'une même source et
taille). Type spectral : C.
pénétrant dans une lunette ou un télescope.
2. Ensemble de deux ou plusieurs instru-
Intercosmos. Comité de l'Académie des ments (télescopes, radiotélescopes) braqués
sciences russe créé pour favoriser la coopé- simultanément sur le même objet et reliés
ration internationale dans le domaine de la de teËe sorte que les signaux (lumineux,
recherche spatiale à des fins pacifiques. radio) qu'ils captent subissent le phénomène
ENCYCL. Cette collaboration se développe d'interférence. On accroît ainsi le pouvoir
progressivement dès 1957 entre nations so- de résolution des instruments utilisés, ce qui
cialistes, et neuf d'entre elles signent la permet de séparer les composantes de cer-
Convention d'Intercosmos, à Moscou, en taines étoiles doubles ou de mesurer les dia-
avril 1967 : Allemagne de l'Est, Bulgarie, mètres de diverses étoiles, des planètes et de
Cuba, Hongrie, Mongolie, Pologne, Rouma- leurs satellites. ->• interférométrie, radio-
nie, Tchécoslovaquie et URSS. Le Viêt-nam interférométrie
les rejoindra en 1979. Rapidement, d'autres
pays comme la France, l'Inde ou la Suède interférométrie à t r è s longue base
collaborent à leurs travaux. —• radio-interférométrie
Aux thèmes de recherches initiaux (étude de
l'atmosphère, météorologie, géophysique, interférométrie n.f. Technique de me-
télécommunications...) s'ajoutent notam- sure utilisant les interférences. Interférométrie
ment, vers 1975, l'observation de la Terre, optique : technique utilisant les interférences
l'astronomie, la médecine et la biologie spa- de la lumière des étoiles ou, plus générale-
tiales, les vols habités, etc. ment, de sources de petit diamètre appa-
Intercosmos a permis le lancement d'une rent, en vue d'améliorer la résolution des
vingtaine de satellites et d'une dizaine de observations effectuées au moyen de lunet-
fusées-sondes de géophysique (Vertikal), la tes ou de télescopes.
réalisation d'une dizaine de missions habi- ENCYCL. L'interférométrie optique fournit un
227 International Space Year (ISY)

moyen de mesurer le diamètre des étoiles lequel baigneraient les galaxies et les amas
ou l'écartement des composantes d'étoiles qui les rassemblent, est menée à la fois entre
doubles serrées en améliorant le pouvoir de les amas et à l'intérieur de ceux-ci. L'émis-
résolution des instruments d'observation, sion radio des radiogalaxies avec une struc-
dégradé par la turbulence atmosphérique (et ture double très étendue présentant une
donc en approchant de la limite théorique queue plus ou moins courbée s'interprète
imposée par la diffraction). comme étant due à l'interaction avec un gaz
HISTORIQUE. C'est Armand Hippolyte Fizeau intra-amas lors du déplacement de ces ga-
qui, le premier, en 1868, songea à utiliser les laxies au sein des amas auxquels elles appar-
interférences lumineuses pour la mesure des tiennent. La présence d'un tel gaz (dont la
diamètres des étoiles. masse volumique est comprise entre 10"17 et
Pour ce faire, il proposait de placer devant 10"30 g • cm"3) très chaud (sa température est
l'objectif de l'instrument d'observation (lu- d'environ 10 K) a été confirmée, à l'aide de
nette ou télescope) un écran percé de deux satellites, par la détection de l'émission de
petites ouvertures, afin que l'image d'une rayonnement X de plusieurs dizaines
étoile, observée à l'aide d'un oculaire forte- d'amas de galaxies. Le gaz intra-amas repré-
ment grossissant, apparaisse comme une ta- sente une masse égale à celle des galaxies de
che zébrée de franges d'interférences pro- l'amas considéré. En revanche, il y a peu
duites par la combinaison des faisceaux d'évidence d'une masse importante entre les
lumineux issus de chacune des deux ouver- amas, sous la forme de nuages intergalacti-
tures et plus ou moins visibles selon l'écarte- ques.
ment de ces dernières. Cette idée fut appli-
quée pour la première fois en 1873 par International Dark-sky Association
H. Stephan à l'observatoire de Marseille, (IDA). Association sans but lucratif fondée
avant d'être reprise aux Etats-Unis, à partir en 1988 parles astronomes amateurs améri-
de 1890, par A. Michelson, puis par E G. cains David Crawford et Tim Hunter pour
Pease. combattre la pollution lumineuse du ciel
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale nocturne afin de préserver les observations
sont apparues de nouvelles techniques d'in- astronomiques.
terférométrie stellaire optique, notamment ADRESSE : 3225 N. First Avenue, Tucson, AZ
l'interférométrie des tavelures*, au début 85719, USA
des années 70, fondée sur l'analyse statisti- E-mail : ida@darksky.org
que de nombreuses images instantanées.
Toutefois, l'interférométrie réalisée à l'aide International Space University
d'un dispositif monté sur un grand télescope (ISU). Association à but non lucratif, fon-
ne permet pas, dans le meilleur des cas, dée en 1987, spécialisée dans l'enseigne-
d'obtenir une résolution angulaire inférieure ment de troisième cycle de programmes
à 0,02" environ, soit la limite de résolution d'études spatiales pluriculturels et pluridis-
imposée par la diffraction à un télescope de ciplinaires.
6 m environ de diamètre. Pour obtenir des ENCYCL. Son siège est à Cambridge (Etats-
performances supérieures, on doit combiner Unis). Elle organise des sessions d'été, qui
les signaux reçus par deux ou plusieurs téles- ont lieu chaque année dans une ville diffé-
copes indépendants. Cette méthode est déjà rente. Son campus permanent est installé à
couramment employée en radioastronomie Strasbourg, sur le complexe universitaire et
(-» radio-interféromètre). Son application scientifique d'Illkirch.
au domaine optique conduit à superposer
dans un même plan focal les images formées International Space Y e a r (ISY). Nom
au foyer de plusieurs télescopes. donné à l'année 1992, dans le cadre d'une
initiative soutenue par l'Assemblée générale
intergalactique adj. Qui est situé entre des Nations unies et par plus de 30 pays et
les galaxies. organisations internationales.
ENCYCL. La recherche d'un milieu intergalacti- ENCYCL. Cette initiative a été prise en vue de
que, constitué de gaz et de poussières, dans marquer à l'échelle mondiale l'utilité des
interplanétaire 228

technologies spatiales pour la surveillance et masse du Soleil. C'est au sein de ces régions
la protection de l'environnement terrestre que se forment les étoiles.
ainsi que la nécessité d'accroître la coopéra- Le gaz interstellaire situé à proximité des
tion internationale dans ce domaine. étoiles chaudes est ionisé et se manifeste
sous forme de nébuleuses* brillantes, ou ré-
interplanétaire adj. Qui est situé ou s'ef- gions H II, à des températures de quelques
fectue entre les planètes du système solaire. milliers de degrés. Des observations récen-
tes ont mis en évidence une autre compo-
sante du milieu interstellaire, répartie entre
intersidéral, e adj. Qui est situé entre les les nuages et appelée milieu interstellaire inter-
astres. nuage. Il s'agit d'un gaz chaud (température
de l'ordre de 1 000 K), mais encore neutre.
interstellaire adj. Se dit de ce qui se situe L'existence et l'interprétation de ce milieu
ou se produit entre les étoiles. Matière inter- constituent encore des sujets de discussion.
stellaire : ensemble des matériaux extrême- POUSSIÈRE INTERSTELLAIRE. La poussière interstel-
ment diffus (gaz et poussières) répartis en laire est caractérisée par une température
nuages plus ou moins denses entre les étoi- relativement faible. Elle se manifeste par
les d'une galaxie. trois phénomènes observationnels : l'ab-
GAZ INTERSTELLAIRE. Le gaz interstellaire neutre sorption et le rougissement de la lumière
diffus se manifeste par des raies d'absorp- des étoiles et des galaxies ayant traversé la
tion dans le spectre des étoiles, observées zone de poussière, la diffusion de la lumière
dans le visible depuis le début du siècle, et par les grains de poussière et, enfin, la pola-
plus récemment dans l'ultraviolet grâce aux risation de la lumière.
satellites. L'absorption par les poussières varie forte-
On a pu ainsi préciser la composition des ment avec la longueur d'onde ; elle est plus
nuages de gaz interstellaire : outre de l'hy- importante dans l'ultraviolet que dans l'in-
drogène, qui en est le principal constituant frarouge, ce qui explique le rougissement
(90 %), ils contiennent des atomes neutres des objets que l'on observe à travers une
(calcium, potassium, sodium), des ions (cal- zone de poussière.
cium, fer, titane) et quelques molécules (CN, Les recherches sur la nature des grains de
CH+, CH, H2, CO, OH, C2). poussière se poursuivent, aucun modèle ne
L'hydrogène se manifeste par l'émission de réussissant à expliquer tous les faits d'obser-
la raie à 21 cm de longueur d'onde détectée vation ; l'hypothèse la plus courante
pour la première fois en 1951. Ce gaz inter- consiste à les considérer comme un mélange
stellaire neutre diffus est très dilué (un de glace et de graphite ou de silicates. Il est
atome par cm3 environ, soit une masse volu- important de comprendre la physique des
mique de l'ordre de 10 g-cm"3) et très froid poussières interstellaires, car celles-ci inter-
(de quelques kelvins à 100 K). viennent dans la formation de molécules ;
Plus récemment, depuis la découverte, en elles sont, de plus, associées à la phase de
1963, des raies d'émission de la molécule condensation des protoétoiles dans le milieu
OH à 18 cm de longueur d'onde, de très interstellaire.
nombreuses molécules ont été détectées
dans le milieu interstellaire neutre et froid. Intespace (abréviation de Ingénierie Tests
En 1996, on en connaît une centaine, dont en Environnement Spatial). Société qui, de-
certaines très complexes (jusqu'à 13 ato- puis 1983, gère et exploite le Centre d'essais
mes). Toutes ces molécules sont construites spatiaux situé à Toulouse, au sein du Centre
à partir des éléments fondamentaux : hydro- spatial de Toulouse du CNES. Elle emploie
gène, oxygène, carbone, azote. Elles se trou- 145 personnes, en majorité des ingénieurs et
vent dans des nuages particulièrement den- des techniciens.
ses appelés nuages moléculaires. La ENCYCL. Son capital, de 8,8 millions de francs,
concentration de matière y dépasse plu- est réparti entre cinq actionnaires : le CNES
sieurs centaines de molécules par cm , et et la Sopeméa (35 % chacun), Alcatel Space
leur masse est de l'ordre de 10 000 fois la Industries (13 %), Matra Marconi Space et
229 lo

le personnel Intespace (9 % chacun). (Mise à lisé par le CNES, l'Agence spatiale euro-
jour : 31 déc. 1998.) péenne et beaucoup d'industriels euro-
Son activité principale consiste à tester les péens. Intespace a testé la plupart des
véhicules spatiaux pour vérifier leur apti- satellites fabriqués en Europe (Télécom,
tude à supporter les contraintes sévères du TDF, Hipparcos, Giotto, Eutelsat 2, SPOT,
lancement et du séjour dans l'espace : accé- Météosat, Inmarsat 2, Italsat, HotBird, As-
lérations, bruits et vibrations générés par le tra, Intelsat,...) ainsi que des éléments de
lanceur, exposition au vide, au rayonnement lanceur ou de structure orbitale (coiffes et
solaire et aux écarts de température pendant moteurs HM7 d'Ariane, cases à équipe-
la vie orbitale. ments, ...).
Pour l'accomplir, Intespace dispose - sur Ses moyens d'essais servent également à
20 000 m2 - d'un ensemble de moyens per- d'autres secteurs industriels (automobile, ar-
mettant de réaliser des essais mécaniques, mement, aéronautique).
thermiques, climatiques et électromagnéti- Depuis quelques années, Intespace exploite,
ques ; des laboratoires de métrologie et des en partenariat avec des industriels alle-
outils informatiques performants. mands et danois, les moyens d'essais spa-
Les principaux moyens d'accueil et d'essais tiaux de l'Agence spatiale européenne à
sont : Noordwijk (Pays-Bas).
- quatre halls d'accueil et d'intégration de
satellite contigus aux moyens d'essais ; lo. Satellite de Jupiter (n° I) découvert par
- des excitateurs électrodynamiques de vi- Galilée, le 7 janvier 1610.
brations ayant une force de 150 à 300 kN ; ENCYCL. Diamètre : 3 642 km. Densité
- un caisson de simulation spatiale de moyenne : 3,53. Demi-grand axe de son or-
600 m3 équipé d'un soleil de 4 m de diamè- bite : 422 000 km. Période de révolution
tre et d'un simulateur d'attitude d'une capa- sidérale : 1,769 j. Des images particulière-
cité de 2 500 kg ; ment saisissantes en ont été recueillies par
- un caisson de vide thermique de 10 m de Voyager 1, qui s'en est approché à
diamètre et 8 m de long équipé d'un dispo- 18 170 km seulement le 5 mars 1979. Sa sur-
sitif de simulation de charges thermiques face apparaît dominée par la présence de
par trois puits thermiques indépendants per- formations volcaniques, entre lesquelles
mettant de simuler les contraintes orbitales s'étendent de vastes plaines. Une centaine
en fin de vie des satellites ; de cheminées volcaniques de plus de 25 km
- une chambre acoustique réverbérante de de diamètre y ont été repérées. Des coulées
1100 m 3 , simulant un niveau maximal de de lave, riches en soufre, lui donnent une
156 dB ; coloration vive rouge-orangé. On y observe
- une chambre d'essais de compatibilité aussi des dépôts blanchâtres d'anhydride
électromagnétique de 1 600 m3 ; sulfureux.
- une base compacte de mesure d'antennes La découverte la plus spectaculaire a toute-
dans la gamme 1,4 GHz à 40 GHz extensi- fois été celle de volcans en éruption, d'où
ble à 100 GHz et offrant une zone tranquille s'échappent des panaches de gaz (notam-
de 10 m de large ; ment anhydride sulfureux), à des altitudes
- des moyens de mesures physiques allant atteignant jusqu'à 280 km. Les observations
jusqu'à des masses de 2 500 kg. effectuées par la sonde Ulysse* en 1992 et
Intespace offre de plus son assistance tech- par la sonde Galileo* depuis 1996 ont per-
nique dans le domaine des études liées à mis d'étudier l'évolution des volcans actifs
l'environnement, assure l'ingénierie de cen- depuis le survol de lo par les sondes Voya-
tres d'essais à l'étranger et a développé un ger. L'activité volcanique assure un remode-
progiciel de traitement de données très per- lage continuel de la surface, comme en té-
formant « DynaWorks » largement commer- moigne l'absence de cratères d'impact,
cialisé hors du secteur spatial. indice d'une extrême jeunesse (un million
Par l'importance de ses installations, Intes- d'années tout au plus). Elle implique la pré-
pace constitue un tout unique en France et sence, en profondeur, de matériaux en fu-
l'un des premiers en Europe, largement uti- sion.
ionisation 230

On considère que cet échauffement interne quelles se réfléchissent les ondes hertzien-
serait entretenu par des phénomènes de ma- nes. Grâce aux sondes spatiales on a pu
rée résultant de l'attraction combinée d'Eu- détecter la présence d'une ionosphère
rope, de Ganymède et de Jupiter. Près de autour d'autres planètes que la Terre : Vé-
l'orbite du satellite ont été détectés un tore nus, Jupiter, Saturne, etc.
de plasma riche en soufre et en hydrogène
ionisés, provenant vraisemblablement des ionosphérique adj. Relatif à l'ionosphère.
éjections volcaniques, et un anneau de so- Couche ionosphérique : partie d'une région de
dium neutre, constitué, pense-t-on, d'ato- l'ionosphère dans laquelle, en fonction de
mes arrachés au sol par les particules char- l'altitude, l'ionisatipn présente un maximum
gées qui le bombardent en permanence, Io ou un palier.
évoluant à l'intérieur des ceintures de rayon-
nement de Jupiter. Cet astre aurait une struc- IRAM. Sigle de Institut de Radio-Astrono-
ture interne différenciée où prédominent les mie Millimétrique.
silicates.
IRAS (sigle de Infra Red Astronomical Satel-
ionisation n.f. Processus au terme duquel lite, satellite astronomique infrarouge). Sa-
un atome ou une molécule neutre devient tellite d'astronomie infrarouge, fruit d'une
porteur d'une charge électrique positive ou coopération entre la NASA (qui a conçu et
négative. construit le télescope), l'Agence spatiale des
ENCYCL. On appelle ion un atome ou une mo- Pays-Bas (responsable du satellite) et le
lécule qui a perdu sa neutralité électrique, Conseil de la Recherche scientifique du
soit en gagnant des électrons (ion négatif), Royaume-Uni (chargé de la réception des
soit en en perdant (ion positif). Un atome données), qui a fonctionné du 25 janvier au
neutre peut perdre un ou plusieurs électrons 23 novembre 1983.
et se transformer en ion positif soit en absor- ENCYCL. Sa charge utile, d'une masse de
bant des photons d'énergie suffisante, soit 500 kg environ, consistait essentiellement
lors d'une collision avec une particule élé- en un télescope infrarouge de 60 cm
mentaire ou avec un autre atome. L'ionisa- d'ouverture, équipé, au plan focal, de 62
tion résulte, par exemple, d'une élévation de détecteurs infrarouges fonctionnant dans
température, celle-ci ayant pour effet d'ac- quatre bandes spectrales, entre 8,5 et 119
croître l'agitation des atomes (et des molé- pm de longueur d'onde. Le refroidissement
cules), dont le nombre de leurs chocs mu- du télescope et des détecteurs à une tempé-
tuels. rature aussi basse que possible étant indis-
pensable pour diminuer au maximum
ionosphère n.f. Zone de la haute atmo- l'émission de rayonnement parasite propre
sphère d'une planète, en particulier de la à l'instrumentation, l'ensemble était placé
Terre, caractérisée par la présence de parti- dans un cryostat contenant de l'hélium li-
cules chargées (électrons et ions), formées quide superfluide à une température de
par photo-ionisation sous l'effet du rayon- - 271 °C. La mission principale d'ÏRAS
nement solaire. consistait à dresser un inventaire complet
ENCYCL. La mise en évidence de l'ionosphère des sources infrarouges de l'Univers. C'est
terrestre remonte à 1901. On la partage tra- la première fois qu'une étude systématique
ditionnellement en trois régions qui diffè- du ciel dans l'infrarouge lointain (pour des
rent par la concentration et la nature des longueurs d'onde supérieures à 12 pm) était
ions qu'elles renferment : D entre 60 et réalisée. Au total, quelque 250 000 sources
85-90 km d'altitude (102 à 104 ions/cm3, célestes de rayonnement infrarouge ont été
ions polyatomiques hydratés), E entre 90 et détectées et localisées, dont 99 % étaient
120-140 km (10à à W ions/cm3, ions NO+, inconnues auparavant.
0 2 + et ions métalliques) et F entre 140 et Dans le système solaire, IRAS a découvert
600 km (105 à 10® ions/cm3, ions N2+, NO+, 6 comètes, observé 1 181 astéroïdes, repé-
0 + , H+). L'ionosphère terrestre constitue un rant notamment Phaéton, qui s'approche à
ensemble de couches conductrices sur les- 20,7 millions de km du Soleil, et identifié de
231 Iridium

fins anneaux de poussière dans la ceinture rayonnement provient de poussières chauf-


d'astéroïdes, entre les orbites de Mars et de fées par des « flambées » d'étoiles.
Japiter. Dans la Galaxie, le satellite a détecté
de longs filaments de poussière, insoupçon- IRAS Araki-Alcock ( c o m è t e ) . Co-
nés auparavant, qui parsèment l'espace in- mète repérée dans l'infrarouge le 25 avril
teistellaire et auxquels on a donné le nom de 1983 par le satellite IRAS, puis découverte
« tiirus infrarouges ». Les plus étranges d'en- indépendamment le 3 mai suivant par le
tre eux se trouvent vers le centre ae la Ga- Japonais Genichi Araki et les Britanniques
laxie et sont étirés radialement dans sa direc- George Alcock et John Davies.
tion, comme s'ils en avaient été éjectés. ENCYCL. Elle resta visible à l'œil nu du 7 au
IRAS a détecté aussi des étoiles en forma- 14 mai 1983. Le 11 mai, elle passa à 4,65
tion, trop jeunes encore pour émettre de la millions de kilomètres de la Terre. Depuis la
lumière visible (leur âge est vraisemblable- comète de Lexell*, en 1770, aucune comète
ment inférieur à 1 million d'années), mais ne s'était approchée autant de notre planète.
qui deviendront plus tard des astres compa- Le radiotélescope d'Arecibo, utilisé en radar,
rables au Soleil, et dont l'étude s'avère donc permit de détecter son noyau et d'en perce-
extrêmement précieuse pour comprendre la voir l'hétérogénéité.
genèse de celui-ci. Enfin, il faut noter la
découverte, autour des étoiles brillantes Iridium (du nom de l'élément chimique
Véga et Fomalhaut, d'un disque de particu- portant le n° 77 dans le tableau de Mende-
les solides qui pourrait être un système pla- leïev). Premier réseau mondial de téléphonie
nétaire en formation, et, autour de Bétel- mobile par satellites, développé à l'initiative
geuse, celle de trois enveloppes de la société américaine Motorola.
asymétriques de poussière résultant proba- ENCYCL. Annoncé en 1990, ce projet a re-
blement d'éjections successives de matière groupé une vingtaine d'investisseurs des
par cette vieille étoile. Etats-Unis, du Canada, de la Chine, de l'Eu-
La découverte la plus fascinante reste toute- rope, du Japon, de la Russie, de la Thaïlande,
fois celle de puissantes sources infrarouges du Venezuela et de l'Arabie Saoudite. Mis en
identifiées à des galaxies lointaines dont le service le 1er novembre 1998, ce système

Système de télécommunications Iridium


1RS 232

mondial de télécommunications par télé- ISEE (sigle de International Sun-Earth Explo-


phone sans fil exploite une constellation de rer, explorateur international Soleil-Terre).
66 satellites (77 dans le projet initial), de Satellites destinés à l'étude de la magnéto-
690 kg chacun au lancement, répartis sur 6 sphère terrestre et des relations Soleil-Terre,
orbites circulaires polaires basses, à 780 km qui ont été réalisés et lancés dans le cadre
d'altitude, complétés par 6 satellites en ré- d'un programme de coopération entre
serve à 648 km. Pour la mise en orbite, l'Agence spatiale européenne (ESA) et la
Motorola a fait appel à des fusées américai- NASA.
nes (Delta 2), russes (Proton), et chinoises ENCYCL. Trois satellites pesant 160 kg en or-
(Longue Marche). bite ont été construits : ISEE 1 et 3 par la
Les satellites Iridium suscitent l'inquiétude NASA, ISEE 2 par l'ESA. ISEE 1 et 2 ont été
des radioastronomes en raison des perturba- lancés en tandem en 1977 par une fusée
tions que leurs émissions sont susceptibles américaine Thor-Delta. Placés sur une orbite
d'induire dans la bande de fréquences com- très allongée dont le périgée se trouvait à
prise entre 1 610,6 et 1613,8 MHz réservée 280 km et l'apogée à 140 000 km d'altitude
aux observations astronomiques et qui environ, ils opéraient en conjonction, circu-
abrite notamment l'émission à 1 612 MHz lant à travers la magnétosphère avec un
du radical hydroxyle OH, qui joue un grand écartement connu et variable. Leurs charges
rôle dans les nuages interstellaires. Par utiles étaient soigneusement appariées. En
ailleurs, en début ou en fin de nuit, ces satel- comparant les observations faites à partir
lites, situés à une altitude relativement fai- des deux plates-formes, on pouvait calculer
ble, peuvent perturber les observations as- la vitesse et la direction des phénomènes et
tronomiques en réfléchissant la lumière du distinguer les variations spatiales des varia-
Soleil et en se manifestant soudainement tions temporelles, ce qui a permis pour la
par un éclair lumineux quelque 100 fois plus première fois une étude approfondie de la
brillant que Vénus. dynamique de la magnétosphère.
Le troisième satellite, ISEE 3, a été lancé en
1978, également par une fusée américaine
1RS (sigle de Indian Remote sensing Satellite, Delta, et mis en orbite entre le Soleil et la
satellite indien de télédétection). Pro- Terre au point de libration le plus proche du
gramme spatial de l'Inde pour la télédétec- Soleil, à 1,5 million de kilomètres du Soleil
tion des ressources terrestres au moyen de (point de Lagrange* Lj).
satellites héliosynchrones. Décrivant une orbite en halo autour de ce
ENCYCL. Les deux premiers satellites ont été
point, il permettait d'étudier les caractéristi-
mis sur orbite en mars 1988 et en août 1991 ques du vent solaire avant son arrivée au
par l'ex-URSS. Puis l'Inde a entrepris de lan- voisinage de la Terre. Il était également por-
cer elle-même d'autres exemplaires dès teur d'instruments d'étude des particules de
1994 (à l'exception d'un lancement russe en haute énergie.
1995). Plusieurs lancements sont prévus
jusqu'en 2002. Le fonctionnement simultané des trois satel-
lites ISEE a permis d'étudier les causes et les
effets des processus magnétosphériques de
Isaac Newton (télescope) -> Newton façon plus détaillée que jamais auparavant.
(télescope Isaac) Le programme s'est achevé en 1981.

ISAS (sigle de Institut of Space andAstronau- Ishtar Terra. L'une des grandes régions
tical Science). Institut japonais des sciences montagneuses de la planète Vénus. Ses di-
spatiales et astronautiques créé, sous sa mensions sont comparables à celles de l'Aus-
forme actuelle, en 1981 et chargé de la re- tralie ; elle renferme la plus haute chaîne
cherche et du développement des satellites vénusienne, celle des monts Maxwell.
scientifiques et de leurs lanceurs.
ENCYCL. Il constitue, avec la NASD A, le noyau ISO (sigle de Infrared Space Observatory, ob-
de la recherche spatiale du Japon. Il exploite servatoire spatial infrarouge). Satellite euro-
la base de Kagoshima. péen d'astronomie infrarouge.
233 IUE

Satellite a s t r o n o m i q u e e u r o p é e n I S O nouvelle population de galaxies, contribuant


rayonnement infrarouge par leur rayonnement à la lueur diffuse
émise par le fond de l'Univers, l'identifica-
tion de plusieurs centaines d'étoiles très jeu-
module de charge
nes et la mise en évidence de vapeur d'eau
utile (cryostat)
dans les atmosphères de Saturne, d'Uranus
et de Neptune.

isophote n.f. Courbe reliant les points


d'égale intensité lumineuse sur une carte
montrant la répartition spatiale de l'inten-
sité de rayonnement d'une source lumi-
neuse.
d'hélium
superfluide
isotope n.m. Chacun des différents types
possibles de noyaux atomiques d'un même
élément.
télescope a v e c ENCYCL. Les isotopes ont le même numéro
instruments atomique, c'est-à-dire le même nombre de
scientifiques et
détecteur d'étoiles
protons, donc sont les noyaux d'atomes
interface a v e c
ayant le même cortège électronique, et, par
le l a n c e u r A r i a n e conséquent, ils ont des propriétés chimiques
identiques. En revanche, ils diffèrent par leur
ENCYCL. Il a été lancé le 17 novembre 1995. Sa masse, c'est-à-dire par leur nombre de neu-
charge utile de 1 600 kg (pour une masse trons. Exemples : le carbone 12, le carbone
totale de 2 400 kg) comportait un télescope 13 et le carbone 14.
de 60 cm de diamètre, refroidi par un cryo-
stat de 2 140 litres d'hélium superfluide pour isotrope adj. Dont les propriétés sont in-
maintenir les détecteurs à une température dépendantes de la direction (en parlant d'un
de - 271 °C, et quatre instruments focaux : milieu, d'un rayonnement, etc.).
un ensemble caméra + polarimètre opérant
de 2,5 à 5,5 pm de longueur d'onde, avec un isotropie n.f. Caractère d'un corps, d'un
champ de prise de vues de 3' ; un photomè- milieu ou d'un rayonnement qui présente
tre sensible entre 2,5 et 250 pm ; et deux des propriétés identiques dans toutes les di-
spectromètres, l'un pour les courtes lon- rections.
gueurs d'onde (2,5-45 pm), l'autre pour les
grandes longueurs d'onde (45-180 pm). Son ISRO (sigle de Indian Space Research Orga-
orbite elliptique de 24 h de période (péri- nization). Agence spatiale de l'Inde, créée en
gée : 1 000 km ; apogée : 70 000 km) avait 1969.
été choisie pour lui permettre de se trouver
16 h par jour à l'extérieur de ceintures de ISU —» International Space University
rayonnement terrestres, de telle sorte que
ses instruments puissent alors fonctionner à ISY International Space Year
leur maximum de sensibilité.
Il devait poursuivre les études entreprises en Italsat. Premiers satellites italiens lancés en
1983 par le satellite IRAS*, mais avec une 1991 et 1996 pour les télécommunications
sensibilité 1 000 fois supérieure et une réso- opérationnelles depuis l'orbite géostation-
lution bien meilleure. Alors que sa mission naire.
était prévue pour 18 mois, il a fonctionné
plus de 28 mois, jusqu'à l'épuisement de ses IUE (sigle de l'angl. International Ultraviolet
réserves d'hélium, le 8 avril 1998, observant Explorer, Explorateur ultraviolet internatio-
plus de 26 000 objets célestes différents. On nal). Satellite d'astronomie dans l'ultravio-
lui doit notamment la découverte d'une let, fruit d'une collaboration entre l'Agence
lus 234

spatiale européenne, le Royaume-Uni et la exceptionnels, comme l'explosion de super-


NASA. novae ou le passage de comètes auprès du
ENCYCL. Lancé le 26 janvier 1978 par une fu- Soleil, ont pu être suivis immédiatement
sée américaine et placé sur une orbite géo- après leur découverte au sol. Au total, plus
synchrone, d'environ 46 000 km d'apogée et de 100 000 spectres ultraviolets d'objets cé-
25 700 km de périgée, inclinée de 28,7° sur lestes les plus divers ont été obtenus et les
l'équateur, il était équipé d'un télescope de observations du satellite ont donné lieu à
45 cm de diamètre et de spectrographes à plus de 3 600 articles scientifiques, publiés
haute résolution opérant à des longueurs par plus de 3 000 astronomes issus de
d'onde comprises entre 115 et 320 nm, et 25 pays différents.
pouvait être commandé en temps réel
comme un instrument implanté au sol. Ses
émissions étaient reçues par deux stations, IUS (sigle de Inertial Upper Stage, étage su-
l'une au Goddard Space Flight Center de la périeur inertiel). Propulseur à deux étages à
NASA, aux États-Unis, dans le Maryland, poudre construit aux États-Unis pour le pro-
l'autre à Villafranca del Castillo, en Espagne. gramme de la navette.
Grâce à cet engin d'une exceptionnelle lon- ENCYCL. De forme cylindrique, il pèse 13 t. Il
gévité, qui a fonctionné jusqu'au 26 septem- sert à transférer les engins libérés en orbite
bre 1996, des données nouvelles ont été re- basse par l'orbiteur de la navette soit vers
cueillies sur les vents stellaires, sur différents l'orbite géostationnaire (il est successive-
types d'étoiles particulières telles que les ment moteur de périgée et moteur d'apo-
binaires émettrices de rayons X, ainsi que gée), soit vers des trajectoires interplanétai-
sur les quasars et certaines galaxies actives ; res (comme pour les sondes Magellan,
un halo de gaz chaud a été découvert autour Galileo et Ulysse). Il sert aussi d'étage supé-
de notre galaxie ; enfin, des phénomènes rieur sur certaines versions du lanceur Titan.
la NASDA*.
/
J 1. Lanceur spatial japonais, développé par

ENCYCL. C'est une fusée à trois étages à pou-


dre pesant 90 t au décollage. Son premier
alors inconnu sur la Terre, l'hélium, grâce à
l'analyse spectrale des protubérances. En
1874, il se rendit au Japon pour observer le
passage de Vénus devant le Soleil à l'aide
vol, le 12 février 1996, a permis le lancement d'une nouvelle technique, la ch.ronoph.oto-
du modèle réduit Hyflex de la navette graphie, qui préfigurait déjà la cinématogra-
Hope*. phie. En 1874 fut décidée la création, près de
Paris, d'un observatoire d'astrophysique et
Janssen eut à choisir entre deux sites : la
Jansky (Karl Guthe), ingénieur américain
Malmaison ou l'ancien château de Meudon.
(Norman, Oklahoma, 1905 - Red Bank, New
Il choisit Meudon et commença, en 1876, à
Jersey, 1950).
aménager ce nouvel observatoire, qu'il diri-
En recherchant pour le compte des Bell Télé- gea jusqu'à sa mort : il y installa notamment
phoné Laboratories les causes des parasites une grande lunette dotée d'un objectif visuel
perturbant les radiocommunications tran- de 83 cm de diamètre et d'un objectif photo-
satlantiques sur ondes courtes, il découvrit graphique de 62 cm, ainsi qu'un télescope
l'émission radioélectrique du centre de la ae 1 m, et fit du nouvel établissement un
Galaxie (1931), ouvrant ainsi l'ère de la ra- centre important de recherches en astrophy-
dioastronomie. sique solaire et planétaire. De 1887 à 1897, il
effectua plusieurs expéditions au sommet
Janssen (Jules), astronome français (Paris du mont Blanc pour bénéficier de la transpa-
1824 - Meudon 1907). rence du ciel à haute altitude. Il y aménagea
Sa carrière scientifique débuta par des tra- même un observatoire qui nécessita le trans-
vaux d'optique. En 1862, il installa sur le toit port de 15 t de matériel à dos d'homme,
de sa maison, à Montmartre, un petit obser- mais qui fut englouti sous la neige au bout
vatoire personnel et commença des recher- de quelques années. Il fut enfin un pionnier
ches de spectroscopie solaire. Il put ainsi de l'observation astronomique et météoro-
établir l'origine terrestre de certaines raies logique en ballon.
du spectre solaire, qu'il proposa d'appeler,
pour cette raison, raies telluriques, Janus. Satellite de Saturne (n° X), décou-
Tout en poursuivant l'étude de ces raies, il vert en 1966 par le Français A. Dollfus*.
entreprit ensuite l'étude spectroscopique ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
des atmosphères planétaires et découvrit, en 151 500 km. Période de révolution sidérale :
1867, la présence de vapeur d'eau dans l'at- 0,694 j. Diamètre : 198 x 152 km. Il décrit
mosphère de Mars. En 1868, il se rendit en pratiquement la même orbite que le satellite
Inde pour y observer une éclipse totale de Epiméthée* (satellites coorbitaux) et
Soleil : il découvrit à cette occasion, en contrôle, par un effet de résonance gravita-
même temps que Lockyer, la présence dans tionnelle, la limite extérieure de l'anneau A
l'atmosphère solaire d'un élément chimique de Saturne.
Japet 236

Japet. Satellite (n° VIII) de la planète Sa- Il consacra ses premiers travaux à la physi-
turne*, découvert en 1671 par Jean Domini- que moléculaire puis se spécialisa dans l'as-
que Cassini. Nom international : Iapetus. trophysique théorique. S'intéressant plus
ENCYCL. Période de révolution sidérale : particulièrement à la formation des astres et
79,331 j. Demi-grand axe de son orbite : de l'Univers, il réfuta l'hypothèse cosmogo-
3 561 300 km (59 fois le rayon de Saturne). nique de Laplace et proposa une théorie
Diamètre : 1 440 km. Densité : 1,0. Ce satel- (abandonnée aujourd'hui) selon laquelle les
lite, qui tourne toujours la même face vers planètes du système solaire seraient issues
Saturne, présente une étonnante particula- du Soleil lui-même, dont elles se seraient
rité, remarquée dès le xvif s. par J. D. Cas- détachées par effet de marée lors du passage
sini* et encore inexpliquée : son hémisphère d'une autre étoile à proximité.
arrière (celui qui se trouve en arrière par De 1928 à sa mort, il se consacra à la vulga-
rapport à la direction du mouvement orbi- risation de l'astronomie et de la physique.
tal) est très brillant, avec un pouvoir réflé-
chissant de l'ordre de 50 %, tandis que son JEM (sigle de Japanese Experiment Module,
hémisphère avant est extrêmement sombre, module japonais d'expérimentation). Labo-
avec un pouvoir réfléchissant de 3 à 5 % ratoire spatial japonais destiné à s'amarrer,
seulement. La frontière bien marquée et en 2002, à la Station spatiale internationale.
complexe entre régions claires et régions ENCYCL. Il comprendra quatre éléments prin-
sombres de l'astre et la présence, sur l'hé- cipaux, unis les uns aux autres : un module
misphère arrière, d'un certain nombre de pressurisé, de forme cylindrique, servant de
cratères au fond obscur suggèrent que la laboratoire ; une plate-forme exposée au
matière sombre provient de l'intérieur vide, pour diverses expériences manipula-
même de Japet. bles au moyen d'un bras articulé ; un mo-
dule de logistique, en partie pressurisé, pour
Jason. Programme d'océanographie spa- le stockage d'échantillons et de produits di-
tiale décidé le 20 décembre 1996, par le vers et leur transport entre le sol et la sta-
CNES et la NASA, afin d'assurer la conti- tion.
nuité de la mission Topex-Poséidon, à moin-
dre coût et avec le même niveau de perfor- jet coronal. Structure élémentaire mince,
mances. brillante, approximativement radiale, de la
ENCYCL. Utilisant la première plate-forme de couronne solaire.
la filière Protéus*, le satellite Jason 1, pesant ENCYCL. Les jets coronaux déterminent la
moins de 500 kg (contre 2,5 t pour Topex- morphologie générale de la couronne obser-
Poséidon), sera lancé en mai 2000. Ses don- vée au cours des éclipses ou à l'aide de coro-
nées seront distribuées quelques heures nographes. Ils sont généralement implantés
après leur collecte. au-dessus des structures actives de la basse
atmosphère solaire, et leur disposition
JC-Sat (acronyme de Japan Communications autour du disque varie au cours du cycle
SATellite, satellite de communications japo- d'activité solaire. Aux époques voisines du
nais). Premier système privé japonais de minimum d'activité, ils sont localisés autour
communications par satellite. de l'équateur solaire, alors qu'en période de
ENCYCL. Il utilise des satellites géostationnai- maximum d'activité ils se trouvent répartis
res de 1 378 kg, dotés de 32 répéteurs (+ 8 de autour du disque solaire jusque près des
secours) d'une puissance de 20 W, fonction- pôles. On appelle « plumes polaires » les jets
nant en bande Ku. Deux satellites ont été fins radiaux et très ténus qui apparaissent
lancés, par des fusées Ariane 4, le 1er en alors aux pôles.
mars 1989 (mis à poste par 150° E.), le 2e en
janvier 1990 (mis à poste par 154° E.). jet n.m. Structure filiforme qui émerge du
noyau de certaines galaxies actives ou de
Jeans (sir James Hopwood), astronome, certains quasars.
mathématicien et physicien anglais (Lôn- ENCYCL. Les jets sont observés dans le do-
dres 1877 - Dorking, Surrey, 1946). maine visible (jets optiques) ou dans le do-
237 képlérien, enne

maine des ondes radio (jets radio). Ce sont ENCYCL. La Terre tourne sur elle-même en
des faisceaux de particules rapides électri- 23 h 56 min 4 s environ par rapport aux
quement chargées, qui se déplacent dans un étoiles lointaines (jour sidéral). Comme elle
champ magnétique et, par suite, émettent se déplace aussi autour du Soleil, il lui faut
un rayonnement synchrotron. tourner un peu plus sur elle-même pour que
le Soleil se retrouve dans une même direc-
Jet Propulsion Laboratory. Établisse- tion : cette nouvelle période constitue le jour
ment scientifique des États-Unis, situé à Pa- solaire, de durée variable selon l'époque de
sadena (Californie), dont le fonctionnement l'année, mais en moyenne plus long d'envi-
est assuré par l'Institut de technologie de ron 4 min que le jour sidéral. Le jour civil est
Californie (Caltech) pour le compte de la un jour solaire moyen dont la durée est de
NASA et d'autres organismes américains. 24 h exactement, avec origine à minuit.
ENCYCL. C'est le principal établissement —• temps
chargé, aux États-Unis, de la mise au point,
de la commande, du contrôle et de la récep- jovien, enne adj. De Jupiter.
tion des données des sondes spatiales auto-
matiques. Environ 6 000 personnes y tra- JPL. Sigle de Jet* Propulsion Laboratory.
vaillent. Le Deep Space Network (DSN),
réseau de stations de poursuite et de com- julien, enne adj. (du latin Julius, Jules).
munications utilisé pour maintenir le Année julienne : année commune de
contact avec les engins spatiaux américains, 365,25 jours. Calendrier julien : calendrier
est placé sous son autorité. issu de la réforme de Jules César en 46 av.
J.-C. (valeur moyenne de l'année dans le
Jiuquan. Base de lancement chinoise, en calendrier* julien) [-* calendrier]. Correction
Chine du Nord, dans la province du Gansu, julienne : correction qui introduisit l'année
à l'orée du désert de Gobi, à quelque 150 km bissextile. Ere ou période julienne : période de
au nord de la ville du même nom. 7 980 années juliennes, comptée à partir du
ENCYCL. Construite dans les années 60, elle a 1er janvier 4713 av. J.-C., pour la chronologie
servi à l'expérimentation des premiers mis- astronomique. Siècle julien : siècle de 36 525
siles chinois et, à partir de 1970, au lance- jours.
ment des premiers satellites chinois. Elle ENCYCL. Les problèmes de chronologie à longue
renferme des ensembles de lancement de période sont rendus beaucoup plus difficiles
fusées Longue Marche 1 et Longue Marche par la non-uniformité d'introduction des an-
2 et est utilisée régulièrement pour le lance- nées bissextiles dans le calendrier grégorien,
ment de satellites d'observation munis de ainsi que par les deux discontinuités intro-
capsules récupérables ou de satellites scien- duites lors des deux réformes julienne et
tifiques ou technologiques en orbite basse. grégorienne. Aussi, dans toutes les formules
En raison de la proximité de la Mongolie, au d'astronomie dans lesquelles le temps inter-
nord, les lancements s'effectuent en direc- vient sous forme d'une variable t, cette va-
tion du sud-est. riable est uniformément exprimée en siècles
juliens de 36 525 jours. Pour utiliser de telles
JNLT. Sigle de l'angl. Japanese National formules et pour résoudre tous les problè-
Large Telescope —» Subaru mes de chronologie ancienne, on a créé une
ère, fictive (ère julienne), remontant très loin
jour n.m. 1. Période de rotation sur elle- dans le passé, et dans laquelle les jours sont
même de la Terre, ou d'une autre planète du numérotés dans un système unique à partir
système solaire, rapportée à certains repères d'une origine fixée par convention. La pé-
astronomiques (étoiles lointaines, Soleil, riode adoptée est celle imaginée au xvie s.
etc.). 2. Unité de temps (symb. d ou j) valant par J.J. Scaliger, qui embrasse une période de
86 400 secondes. 3. Intervalle de temps 7 980 années juliennes allant du début de
compris entre le lever et le coucher du Soleil l'année - 4 712 jusqu'à la fin de l'année
en un lieu donné de la Terre, ou d'une autre 3267. Par convention, l'année qui précède
planète du système solaire. l'an 1 de l'ère chrétienne est numérotée 0,
Juliet 238

elle-même précédée de l'année - 1. L'intérêt 10 (1973), Pioneer 11 (1974), Voyager 1 et


du nombre 7 980 est qu'il est le produit des Voyager 2 (1979). Sa masse représente près
nombres 28, 19 et 15. Ceux-ci correspon- de 2,5 fois la somme de celles de toutes les
dent à trois périodes (cycle dominical, cycle autres planètes réunies, ce qui lui vaut de
de Méton et indiction romaine), qui inter- jouer un rôle important en mécanique cé-
viennent plus ou moins directement dans le leste, en raison des perturbations qu'elle
comput ecclésiastique. En divisant le rang exerce sur les orbites des autres astres du
d'une année donnée par 28, par 19 et par 15, système solaire.
les restes obtenus font connaître les trois ATMOSPHÈRE. Sa surface visible, fluide, est une
éléments indiqués : cycle dominical, cycle épaisse atmosphère constituée de 82 %
de Méton et indiction romaine. d'hydrogène, de 17 % d'hélium et de 1 %
de composés divers (méthane, ammoniac,
Juliet. Satellite d'Uranus n° XI, découvert etc.). On y voit des bandes, alternativement
en 1986 par la sonde américaine Voyager 2. sombres et brillantes, distribuées parallèle-
Demi-grand axe de son orbite : 64 360 km. ment à l'équateur, qui correspondent en fait
Période de révolution sidérale : 11 h 50 min. à des formations nuageuses d'altitudes dif-
Diamètre : ~ 84 km. férentes (l'altitude des zones brillantes est
supérieure d'environ 20 km à celle des ban-
jumelles n.f.pl. Instrument d'optique des sombres), étirées longitudinalement par
formé de deux lunettes identiques associées la rotation rapide de Jupiter jusqu'à former
de façon à permettre la vision binoculaire. de véritables ceintures autour de la planète.
ENCYCL. Les jumelles constituent un instru- Au sein de ces bandes, on observe de nom-
ment privilégié pour contempler les éclipses breuses taches plus ou moins rapidement
de Lune, la lumière cendrée, les comètes, les changeantes, qui témoignent d'une extrême
amas stellaires et les nébuleuses les plus turbulence. Des mesures dans l'infrarouge
remarquables, etc. Sur le corps d'une paire ont montré que Jupiter rayonne environ 2,5
de jumelles, on trouve généralement gravés fois plus d'énergie qu'il n'en reçoit du Soleil.
deux nombres séparés par le signe x. Par Ainsi, à la différence de l'atmosphère terres-
exemple : 7 x 50. Le premier nombre indi- tre, dont les mouvements sont dirigés de
que le grossissement, en nombre de fois (7 l'extérieur par le rayonnement solaire inci-
dans l'exemple choisi), le second le diamètre dent, l'atmosphère jovienne est gouvernée
des objectifs en millimètres (50). de l'intérieur par le rayonnement issu de la
Pour l'observation du ciel avec des jumelles, planète eËe-même. Ce rayonnement, en
les grossissements forts sont déconseillés. s'élevant dans l'atmosphère, y établit des
Le principal intérêt des jumelles en astrono- courants de convection. Les zones brillantes
mie n'est pas en effet de grossir les astres, représentent des régions où s'élève la ma-
mais de permettre de « mieux voir » des ob- tière ainsi chauffée par en dessous ; les ban-
jets faiblement lumineux et présentant une des sombres constituent, au contraire, des
certaine étendue comme les nébuleuses, ou fosses dans lesquelles retombe la matière
des phénomènes tels que ceux déjà cités. après s'être refroidie. A cette circulation ver-
ticale se superpose une circulation horizon-
tale qui se traduit par des courants est-ouest
Junon. Astéroïde 3, découvert par Cari
circulant en sens opposés au nord et au sud
Ludwig Harding (1765-1834) à l'observa-
de chaque zone brillante. Les différences de
toire de Lilienthal, près de Brème, le 1er sep-
vitesse entre ces courants peuvent engen-
tembre 1804. Demi-grand axe de son or-
drer des vents de 600 km/h. Il en résulte la
bite : 399 millions de km. Période de
formation d'énormes tourbillons. Le plus re-
révolution sidérale : 1 593 j. Diamètre es-
marquable apparaît dans l'hémisphère Sud
timé : 250 km.
sous l'aspect d'une grande tache rouge, qui
s'étend sur 28 000 à 40 000 km en longitude
Jupiter. La plus grosse et la plus massive
et 13 000 km en latitude. Les photographies
des planètes du système solaire.
spatiales à haute résolution ont permis
ENCYCL. Elle a été survolée et étudiée à faible
d'établir qu'il s'agit d'un ouragan géant,
distance par les sondes américaines Pioneer
239 Jupiter

émergeant à quelque 8 km au-dessus de la celle de l'eau, implique une composition très


couche nuageuse environnante. En 1994, différente de celle des planètes telluriques.
une campagne d'observations de Jupiter Elle traduit une structure à base d'hydro-
mettant en œuvre à la fois de nombreux gène et d'hélium. Gazeux dans l'atmo-
télescopes au sol et des observatoires spa- sphère, l'hydrogène, en profondeur, serait
tiaux (Hubble*, IUE*, etc.) a permis de sui- liquide, puis métallique (une phase dans la-
vre la chute sur la planète, entre le 16 et le quelle il acquiert les propriétés d'un métal,
22 juillet, des fragments de la comète Shoe- ses atomes n'étant plus regroupés en molé-
maker-Levy* 9, puis les conséquences de ces cules, mais disposés selon une structure en
impacts. De nombreuses informations nou- réseau au sein de laquelle les électrons se
velles ont ainsi été obtenues sur la structure déplacent librement). La migration progres-
verticale et la composition chimique de l'at- sive de l'hélium, plus lourd, vers le centre de
mosphère jovienne. L'exploration spatiale la planète constitue une source de chaleur
de Jupiter va se poursuivre d'ici à la fin du capable d'expliquer le rayonnement interne
siècle avec la sonde américaine Galileo*. de la planète. Au cœur de Jupiter existerait
STRUCTURE INTERNE. La faible densité moyenne un noyau rocheux dont la masse représente-
de Jupiter, qui est seulement de 1,31 fois rait 10 à 20 fois celle de la Terre.

CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES DE JUPITER


diamètre équatorial 142 984 km (11,2 fois celui de la Terre)
diamètre polaire 133 540 km
aplatissement 0,065
masse par rapport à celle de la Terre 317,71
densité moyenne 1,33
intensité de la pesanteur à l'équateur 2,64 fois celle de la Terre
vitesse de libération 59,64 km/s
période de rotation sidérale 9 h 50 min à 9 h 56 min •
inclinaison de l'équateur sur l'orbite 3°04'
albédo 0,45
intensité du champ magnétique 4-10"4 T (à l'équateur) à 15-10"4 T (au pôle nord)
(au niveau de la couverture nuageuse)

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES DE JUPITER


demi-grand axe de l'orbite 778 300 000 km, soit 5,202 6 ua
distance maximale au Soleil 816 000 000 km
distance minimale au Soleil 740 000 000 km
excentricité 0,048
inclinaison sur l'écliptique 1° 18' 28"
période de révolution sidérale 11 ans 314,84 j
vitesse orbitale moyenne 13,06 km/s
période de révolution synodique 1 an 33 j
distance maximale à la Terre 960 000 000 km
distance minimale à la Terre 590 000 000 km

CHAMP MAGNÉTIQUE. Jupiter possède un champ qu'on observe actuellement pour le champ
magnétique dipolaire dont l'axe est incliné terrestre (le pôle magnétique sud est situé au
d'environ 11° par rapport à l'axe de rotation voisinage du pôle géographique nord) et le
de la planète. Sa polarité est inverse de celle centre du dipôle ne coïncide pas exactement
Jupiter 240

avec le centre géométrique de la planète. Ce offre en outre l'avantage de briller toute la


champ magnétique, à l'instar de celui de la nuit durant de longues périodes - l'une des
Terre, serait engendré par effet dynamo au plus intéressantes pour l'amateur.
sein du noyau de la planète. Son existence Une simple longue-vue grossissant 30 à
vaut à Jupiter d'être doté d'une magnétos- 40 fois suffit pour percevoir l'aplatissement
phère* très étendue. marqué du disque. Avec une lunette de
LES ANNEAUX. L'analyse des photographies pri-
60 mm d'ouverture, on commence à perce-
ses par les sondes Voyager a conduit à la voir les bandes nuageuses parallèles à
découverte autour de Jupiter d'un système l'équateur. La grande tache rouge apparaît
d'anneaux, constitués de particules dont la dans les instruments d'au moins 80 mm.
nature et les dimensions restent inconnues. Avec un télescope de 150 mm et des grossis-
L'anneau principal, large de 6 000 km, et son sements de 150 à 200 fois, une étude dé-
bord extrême se trouvent à 57 000 km des taillée des formations nuageuses devient
plus hauts nuages entourant Jupiter. Il se possible : on y observe de nombreuses irré-
prolonge vers la planète par un halo diffus et gularités, notamment des nodosités et des
à l'opposé par un large anneau extérieur, filaments en évolution plus ou moins rapide,
extrêmement ténu. qui révèlent une circulation atmosphérique
extrêmement turbulente.
De nouvelles révélations sur ces anneaux En dehors de Jupiter lui-même, ses quatre
ont été fournies depuis 1997 par la sonde principaux satellites, lo, Europe, Ganymède
Galileo : vers l'extérieur, l'anneau principal et Callisto (ou, plus simplement, I, II, III et
ne s'étend pas au-delà de l'orbite des satelli- IV), visibles avec la plus modeste paire de
tes Métis et Adrastée. De même, les deux jumelles, fournissent à l'amateur matière à
anneaux beaucoup plus ténus situés au-delà, de passionnantes observations. Gravitant
appelés « fils de la Vierge », s'arrêtent res- dans un plan très voisin de celui de l'équa-
pectivement au niveau des orbites d'Amal- teur de Jupiter, ces quatre satellites apparais-
thée et de Thébé. Il est acquis maintenant sent toujours pratiquement alignés. Mais,
que le système d'anneaux de Jupiter est ali- très souvent, l'un d'eux manque à l'appel.
menté par des poussières provenant des sa- Plusieurs phénomènes peuvent en effet sur-
tellites les plus proches de la planète. venir durant leur ronde autour de Jupiter :
LES SATELLITES. D U fait de sa forte masse, Jupi- éclipse (disparition dans l'ombre de la pla-
ter a pu s'entourer d'un cortège de nom- nète), occultation (disparition derrière la pla-
breux satellites. En 1995, on lui connaissait nète), ou passage sur le disque de la planète
16 satellites. Parmi ceux-ci, quatre (lo*, Eu- (phénomène s'accompagnant d'un passage
rope*, Ganymède* et Callisto*) jouent un de l'ombre du satellite sur le disque de Jupi-
rôle prépondérant. On leur donne le nom de ter). Ces phénomènes, qui se reproduisent à
satellites galiléens, car ils furent découverts chaque révolution des satellites I, II et III
par Galilée, en 1610. Ils possèdent des di- (par un effet de perspective, le satellite IV,
mensions planétaires (le plus gros, Gany- dont l'orbite est beaucoup plus grande, évite
mède, est plus volumineux que Mercure) et, le plus souvent le disque de Jupiter et son
avec Jupiter lui-même, ils constituent une ombre), peuvent être aisément suivis avec
véritable réplique en miniature du système une lunette de 80 mm d'ouverture, à l'excep-
solaire. Les autres satellites, dont les dimen- tion des passages des satellites sur le disque
sions n'excèdent pas quelques dizaines de de Jupiter, qui exigent un instrument d'au
kilomètres, sont très probablement des asté- moins 100 mm. Le ballet des satellites est
roïdes qui ont été capturés par l'attraction particulièrement intéressant à suivre lorsque
de Jupiter. Jupiter se trouve en position oblique (qua-
JUPITER ET L'AMATEUR. Le nombre et la diversité drature) par rapport à la Terre et au Soleil,
des détails observables sur Jupiter à l'aide car on peut alors observer le maximum de
d'une lunette ou d'un télescope, même de phénomènes.
faible puissance, font de cette planète - qui
K (bande). L'une
ces utilisées pour
k
des bandes de fréquen-
les télécommunications
utiliser ce centre spatial pour les tirs des
fusées de la NASDA* et de créer à cet effet
par satellites, qui contient les fréquences un autre centre, sur l'île de Tanegashima*, à
comprises entre 18 et 27 GHz. une centaine de kilomètres au sud.
Les services de pêcherie nippons ont exigé,
K. Type spectral caractérisant, dans la clas- par ailleurs, que les lancements, tant à Ka-
sification de Harvard, les étoiles dont la tem- goshima qu'à Tanegashima, n'aient lieu que
pérature superficielle est comprise entre durant deux périodes de l'année : en janvier-
5 000 et 3 500 K : des étoiles orangées à rou- février et en juillet-août.
ges, dont le spectre est dominé par les raies
de métaux à l'état neutre et les bandes de Kaliningrad Tsoup
certaines molécules.
Kapoustine lar. Localité de Russie, à
Ka (bande). L'une des bandes de fréquen- 100 km environ au sud-est de Volgograd. À
ces utilisées pour les télécommunications proximité se trouve une base de lancement
par satellites, qui contient les fréquences de missiles et d'engins spatiaux (coordon-
comprises entre 27 et 40 GHz. nées géographiques : 48,4° N, 45,8° E).
ENCYCL. Dès 1947, celle-ci fut utilisée pour
Kagoshima. Centre spatial japonais, au l'expérimentation de missiles à moyenne
sud de l'île de Kyushu, en bordure de l'océan portée et pour des tirs de fusées-sondes.
Pacifique, près de la localité d'Uchinoura. Depuis 1962, elle constitue uncosmodrome
Coordonnées géographiques : 31,2° N, utilisé pour le lancement de petits satellites
131,1° E. scientifiques ou d'espionnage (Cosmos et
ENCYCL. Édifié par l'université de Tokyo à Intercosmos notamment).
partir de février 1962, il est exploité par
FIS AS* depuis 1963 pour le lancement de Kapteyn (Jacobus Cornélius), astronome
fusées à poudre : fusées-sondes expérimen- néerlandais (Barneveld 1851 - Amsterdam
tales, fusées-sondes Kappa et Lambda, lan- 1922).
ceurs Mu. Les installations, réparties sur plu- Il s'efforça de préciser la structure de la Ga-
sieurs collines boisées, occupent une laxie par des dénombrements d'étoiles en
superficie totale de 71 ha. C'est de ce site fonction de leur magnitude dans une série
qu'ont été lancés notamment le premier sa- de régions du ciel (Sekcted Areas) régulière-
tellite japonais, Ohsumi, en 1970, les sondes ment réparties sur la sphère céleste. Il déve-
d'exploration de la comète de Halley Saki- loppa ainsi les études de statistique stellaire.
gake et Suisei, en 1985, et la sonde lunaire
Muses-A (ou Hiten), en 1990. Sous la pres- Kaus australis. Étoile s du Sagittaire. Ma-
sion des pêcheurs japonais, qui protestaient gnitude apparente visuelle : 1,8. Type spec-
contre les nuisances liées aux lancements, le tral : A0. Distance : 140 années de lumière
gouvernement nippon a décidé de ne pas environ.
Keck (télescopes) 242

Keck (télescopes). Les deux plus grands de 50 km de longueur et 8 à 16 km de lar-


télescopes optiques et infrarouges du geur. Il assure le lancement de tous les vais-
monde, installés à Hawaii, sur le Mauna seaux spatiaux pilotés américains, mais éga-
Kea, à 4 150 m d'altitude, par l'université de lement d'une large gamme d'engins
Californie et l'Institut de technologie de Ca- automatiques, notamment de toutes les
lifornie, grâce aux fonds procurés par la fon- sondes lunaires, planétaires ou interplané-
dation W.M. Keck. taires réalisées aux États-Unis. Depuis le dé-
ENCYCL. Identiques et implantés à 85 m l'un but des années 80, l'activité du centre se
de l'autre, ces deux télescopes, à monture concentre essentiellement autour de deux
azimutale, sont de type Ritchey-Chrétien. pôles : la cité administrative et industrielle,
Leur miroir primaire est constitué d'une mo- proche du cap Canaveral, et l'aire de lance-
saïque de 36 miroirs hexagonaux, de 1,80 m ment de la navette* spatiale, à quelque
de large chacun, et il offre une surface équi- 10 km au nord, dominée par un impression-
valente à celle d'un miroir circulaire de 10 m nant bâtiment d'assemblage, le VAB (Vehicle
de diamètre. La forme de la surface réflé- Assembly Building), dont la hauteur atteint
chissante est optimisée pendant les observa- 158 m et la largeur 215 m.
tions par un système d'optique* active. Le
premier télescope, Keck 1, a été achevé en Kepler (Johannes), astronome allemand
1992 et a fourni sa première image le 17 avril (Weil, auj. Weil der Stadt, Wurtemberg,
1993. Le second, Keck 2, est entré en service 1571 - Ratisbonne 1630).
en 1996. Vers l'an 2000, les deux instru- 11 est l'un des créateurs de l'astronomie mo-
ments pourront être utilisés simultanément derne. D'origine modeste, il fut admis gra-
pour former un interféromètre* optique. Au tuitement aux séminaires d'Adelberg (1584)
début du XXIe siècle, ils seront surpassés en et de Tiibingen (1589), où l'un des plus ar-
dimension par le VLÎ* européen. dents défenseurs de l'hypothèse coperni-
cienne, Mâstlin, l'initia à l'astronomie. Pro-
Keeler (sillon de). Étroite division dans fesseur de mathématiques à Graz, il en fut
le système d'anneaux de Saturne, près du chassé vers 1600 par les persécutions reli-
bord extérieur de l'anneau A, l'un des deux gieuses. Il se réfugia alors à Prague, où il
plus brillants visibles de la Terre. Situé à devint le disciple et l'assistant de Tycho
quelque 136 500 km du centre de Saturne, Brahe*, auquel il succéda, en 1601, comme
ce sillon n'a que 35 km de largeur. astronome de l'empereur Rodolphe II, puis
de l'empereur Matnias, qui le nomma pro-
Keldysh (Mstislav Vsevolodovitch), ingé- fesseur de mathématiques à Linz. Sur les
nieur russe (1911-1978). instances du duc de Wallenstein, il vint rési-
Directeur de l'Institut de recherches scienti- der à Ulm. A court d'argent, il en était réduit
fiques sur la propulsion par réaction (RNII) pour vivre à dresser des horoscopes et à
en 1946 et de la section de mécanique de vendre de petits almanachs. Partisan du sys-
l'Institut de mathématiques en 1949, il a été tème héliocentrique, il avait dans un pre-
un théoricien de la cosmonautique (étude de mier ouvrage, le Prodomus... mysterium cosmo-
la dynamique du vol des fusées à étages, de graphicum, publié en 1596, déjà expliqué
la rentrée des satellites dans l'atmosphère, pourquoi le système de Ptolémée devait cé-
etc.) avant de devenir l'un des dirigeants du der la place à la représentation coperni-
programme spatial soviétique. Élu membre cienne du monde. Mais, hanté par les idées
de l'Académie des sciences de l'URSS en pythagoriciennes, il croyait l'Univers cons-
1946, il en fut le président de 1961 à 1974. truit selon une architecture géométrique.
Aussi élabora-t-il un ingénieux modèle géo-
Kennedy Space C e n t e r (John F.). Princi- métrique du système de Copernic dans le-
pal ensemble de lancement d'engins spa- quel l'orbe de chaque planète occupait une
tiaux des États-Unis, sur la côte orientale de sphère circonscrite à un polyèdre régulier et
la Floride, au nord-ouest du cap Canaveral*. inscrite dans un autre. En fait, Kepler avait la
ENCYCL. Créé au début des années 60, le cen-
conviction que le nombre de planètes, leurs
tre spatial John F. Kennedy s'étend sur plus distances au Soleil et leurs vitesses de révo-
243 képlérien, enne

lution ne sont pas le fruit du hasard. Il se fixa Lois de K e p l e r


pour objectif de trouver les lois de leur mou-
vement ainsi que celles qui régissent la dis-
tribution et la dimension de leurs orbites.
C'est en se livrant à une étude systématique
du mouvement de la planète Mars (dont la
trajectoire restait mal interprétée par Ptolé-
mée et par Copernic), après de laborieux
calculs qu'il contrôla grâce aux observations
précises de Tycho Brahe, que Kepler décou-
vrit les deux premières lois qui ont immor-
talisé son nom. Celles-ci furent publiées en
1609 dans son Astronomia nova. Toujours
hanté par les idées pythagoriciennes, il s'ef-
força ensuite de démontrer l'existence d'un
rapport harmonique (au sens musical du
terme) entre la plus grande et la plus petite
vitesse des planètes. Il découvrit ainsi la troi-
sième loi fondamentale du mouvement des Soleil. Elle indique qu'une planète se déplace
planètes, qui établit une relation entre les d'autant plus vite qu'elle est proche du Soleil
dimensions des orbites planétaires et les et d'autant plus lentement qu'elle en est plus
temps mis à les parcourir. Il publia cette loi éloignée. Ainsi, la vitesse de la Terre à son
en 1619 dans son Harmonices mundi, où il périhélie (2 janvier) atteint 30,27 km/s, alors
décrit sa vision quelque peu mystique de qu'elle n'est plus que de 29,28 km/s à son
l'Univers. Dans les dernières années de sa aphélie (3 juillet). Ces variations de vitesse
vie, il se consacra à l'établissement de tables en fonction de la distance au Soleil ont une
aussi précises que possible des positions des répercussion notamment sur la durée des
planètes, fondées sur les lois qu'il avait mi- saisons.
ses en évidence et sur les observations de Quant à la troisième loi, elle règle la période
Tycho Brahe : les Tables Rudolphines, qu'il de révolution autour du Soleil - autrement
publia en 1627. dit, la durée de l'année - d'une planète quel-
Dans un ouvrage posthume, le Songe, publié conque, en fonction de sa distance au Soleil.
en 1634, il fait état des contraintes que ren- Elle établit que la période de révolution est
contre un voyageur dans l'espace - raréfac- d'autant plus longue que l'orbite de la pla-
tion de l'air et apesanteur - et esquisse une nète a un plus grand diamètre, les temps de
description imaginaire de la vie sur la Lune. révolution croissant toutefois plus vite que
les distances au Soleil. Quelles que soient la
Kepler (lois de). Lois expérimentales du planète que l'on considère et les dimensions
mouvement des planètes autour du Soleil, de son orbite, le quotient du carré de sa
énoncées par Kepler. période de révolution par le cube du grand
ENCYCL. Elles sont au nombre de trois. axe de son orbite est un nombre constant.
1. Chaque planète décrit dans le sens direct Les lois de Kepler ont, en fait, une portée
une ellipse dont le Soleil occupe un des très générale et s'appliquent à tout corps en
foyers. mouvement orbital autour d'un autre, en
2. Les aires décrites par le rayon vecteur particulier aux satellites (naturels ou artifi-
allant du centre de la planète au centre du ciels) qui gravitent autour des planètes.
Soleil sont proportionnelles aux temps em-
ployés à les décrire. képlérien, enne adj. Relatif à Kepler.
3. Les carrés des temps des révolutions sidé- Mouvement képlérien : mouvement qui s'ef-
rales des planètes sont proportionnels aux fectue selon les lois de Kepler. Orbite képlé-
cubes des grands axes de leurs orbites. rienne : orbite décrite par un corps autour
La deuxième loi, dite loi des aires, règle la d'un autre sous la seule action de leur attrac-
vitesse de révolution des planètes autour du tion gravitationnelle mutuelle. Les orbites
kérosène 244

réelles ne sont généralement pas képlérien- Il apparaît, à ce titre, comme l'un des précur-
nes, en raison des perturbations*. seurs de l'astronautique.

kérosène n.m. Hydrocarbure employé Kiffa australe (d'un nom arabe signifiant
comme combustible pour la propulsion des balance). Étoile a de la Balance. Magnitude
étages inférieurs de certains lanceurs (améri- apparente visuelle : 2,7. Type spectral : A3.
cains, russes et japonais), en association Distance : 78 années de lumière.
avec l'oxygène liquide. C'est aussi un carbu-
rant bien connu en aéronautique. Kiffa boréale (d'un nom arabe signifiant
balance). Étoile (3 de la Balance. Magnitude
apparente visuelle : 2,6. Type spectral : B8.
Key Hole (expression angl. signifiant trou Distance : 160 années de lumière.
de serrure). Satellites de reconnaissance opti-
que américains. Kirkwood (lacunes de) [du nom de
ENCYCL. Utilisés depuis le début des années
l'Américain Daniel Kirkwood, qui en a
60, les satellites Key Hole (souvent désignés fourni le premier l'explication, en 1866]. Zo-
par l'abréviation KH) ont été construits en nes de la ceinture d'astéroïdes* pratique-
différentes versions, chacune ayant des per- ment dépourvues de petites planètes parce
formances améliorées par rapport à la précé- que correspondant à des zones de réso-
dente. nance* gravitationnelle où l'attraction de Ju-
Les KH 11, lancés de 1976 à 1988 par des piter interdit aux astéroïdes de se maintenir.
fusées Titan III-D, étaient des engins de 13 t, ENCYCL. Ces lacunes s'observent notamment
qui ont inauguré la transmission des images à des distances du Soleil voisines de 374,
au sol sous forme numérique (alors qu'elle 422, 443 et 491 millions de kilomètres, cor-
nécessitait auparavant la récupération de respondant à des orbites telles que la pé-
capsules éjectables dans lesquelles étaient riode de révolution des planètes qui les dé-
placés les films). La génération actuelle, criraient serait dans un rapport simple -
inaugurée en 1989, est celle des KH 11 amé- respectivement 1/3, 2/5, 3/7 et 1/2 - avec
liorés (ou KH 12 Crystal), lancés par la na- celle de Jupiter.
vette spatiale ou par des fusées Titan IV.
Placés sur des orbites polaires de 230 à
Kiruna Esrange
300 km de périgée et de 500 à 530 km d'apo-
gée, ils ont une longévité de quelques an-
Kistler (ou K 1). Lanceur américain entiè-
nées, supérieure à celle des Big* Bird. Des
rement réutilisable, à deux étages à ergols
capteurs infrarouges leur permettent de
liquides, haut de 33 m et pesant 335 t, capa-
fonctionner de nuit. Les images obtenues
ble de mettre en orbite basse une masse de
auraient une résolution au sol inférieure à
5 t. Son premier vol, depuis la base austra-
15 cm.
lienne de Woomera, est attendu pour 2000.

Kibaltchitch (Nicolaï Ivanovitch), inven- Kitt Peak National Observatory. Ob-


teur et révolutionnaire russe (1853-1881). servatoire national des États-Unis, en Ari-
Membre de la société secrète Narodnaïa Vo- zona, dans le désert de Sonora, à 80 km
lia (Volonté du peuple), il fut l'un des insti- environ de la ville de Tucson, à plus de
gateurs de l'attentat qui coûta la vie au tsar 2 000 m d'altitude.
Alexandre II en 1881. Arrêté et condamné à ENCYCL. Inauguré en 1960, il rassemble à pré-
mort, il élabora, durant sa brève incarcéra- sent une dizaine de télescopes, parmi les-
tion, un projet original d'appareil volant pi- quels le télescope N.U. Mayall, ae 4 m de
loté, propulsé par fusée. Dans ce projet, pu- diamètre, mis en service en 1973, et le téles-
blié pour la première fois en 1918, il eut le cope McMath, le plus grand télescope so-
mérite de prévoir un moteur-fusée à poudre, laire du monde, achevé en 1962 (miroir pri-
le contrôle de la trajectoire par modification maire de 1,50 m de diamètre installé au fond
de l'angle d'inclinaison du moteur, le régime d'un tunnel, partiellement enterré, de 150 m
de combustion, la stabilité de l'appareil, etc. de long et incliné de 32° par rapport à l'hori-
245 Koronis (famille de)

zontale ; l'image du Soleil obtenue a 75 cm aéronautique (1929), il travaille d'abord


de diamètre). dans des bureaux d'études de l'industrie aé-
ronautique et crée pendant ses loisirs une
Kleinmann-Low (nébuleuse de). série de modèles de planeurs dont le vol est
Source étendue de rayonnement infrarouge, un succès. Après avoir pris connaissance des
incluse dans la nébuleuse d'Orion*, et qui travaux de K. Tsiolkovski, il abandonne
constitue une région de formation d'étoiles. l'aviation pour se consacrer entièrement aux
fusées. En 1931, il rencontre F. Tsander, pas-
Kochab (de l'arabe Kaucab-al-She-mali, sionné par les vols interplanétaires, et parti-
l'étoile du nord). Étoile P de la Petite Ourse. cipe avec lui à l'organisation du Groupe de
Magnitude apparente visuelle: 2,1. Type Moscou pour l'étude de la propulsion par
spectral : K5. Distance : 130 années de lu- réaction (MosGIRD), dont il prend la direc-
mière. tion. L'année suivante, il est l'un des organi-
sateurs, puis le directeur, du Groupe pour
Kohoutek ( c o m è t e ) . Comète décou- l'étude de la propulsion par réaction
verte le 7 mars 1973, à l'observatoire de (GIRD*), au sein duquel est réalisée, en
Hambourg, par l'astronome tchèque Lubos 1933, la première fusée soviétique à proper-
Kohoutek. gol liquide. Après la création, en 1933, de
ENCYCL. Son passage au périhélie intervint le l'Institut de recherches scientifiques sur la
28 décembre 1973, suivi, le 15 janvier 1974, propulsion par réaction (RNII), il est nommé
de son passage à sa plus faible distance de la adjoint scientifique du directeur de cet orga-
Terre, à 120 millions de kilomètres de notre nisme et, à partir de 1934, directeur de la
planète. Elle devint alors perceptible à l'œil section des engins volants du type fusée.
nu, le soir, mais sans jamais dépasser l'éclat Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est
d'une modeste étoile de magnitude 4. La chargé d'équiper en fusées de décollage les
campagne d'observations, sans précédent avions militaires de série. En 1946, il est
pour une comète, fut très fructueuse. Elle a placé à la tête du Bureau de construction
permis, en particulier, de déceler, pour la expérimentale chargé du développement
première fois dans un spectre cométaire, les des missiles soviétiques balistiques à longue
raies du radical OH à 18 cm de longueur portée. C'est sous sa direction qu'est réalisé,
d'onde, en absorption puis en émission, à partir de 1954, le premier missile balisti-
ainsi que des raies de l'acide cyanhydrique que intercontinental du monde, le R-7, dont
HCN et du cyanure de méthyle CH3CN. le premier lancement a lieu le 21 août 1957.
Six semaines plus tard, sa version lanceur
Kondakova (Helena), ingénieur et cosmo- place sur orbite le premier satellite artificiel
naute russe (1957). de la Terre. Dès lors, Korolev, en tant que
constructeur principal des lanceurs spatiaux
ENCYCL. Le 3 octobre 1994, elle devient la
soviétiques, sera l'un des principaux artisans
troisième femme russe lancée dans l'espace.
des succès de l'astronautique en URSS : pre-
Elle séjourne cinq mois et demi à bord de la
miers vols habités, première sortie extrâvé-
station Mir* et revient sur la Terre le 22 mars
hiculaire d'un cosmonaute, premières son-
1995 après avoir pulvérisé le record de durée
des lunaires, premier impact d'une sonde
féminin de séjour en orbite avec un vol de
sur une autre planète (Vénus), etc. Constam-
169 j 5 h. Elle a épousé le cosmonaute russe
ment perfectionnée, la « fusée de Korolev »,
Valeri Rioumine .
la célèbre Zemiorka*, est devenue le fer de
lance du programme spatial russe.
Kopernikus — DFS Kopernikus

Korolev (Sergueï Pavlovitch), ingénieur Koronis (famille de). Famille d'astéroï-


ukrainien (Jitomir 1906 - Moscou 1966). des située à une distance moyenne du Soleil
Après des études à l'Institut polytechnique de 2,88 unités astronomiques.
de Kiev, à l'Institut technique supérieur de ENCYCL. Cette famille emprunte son nom à
Moscou et à l'École des pilotes de Moscou, l'astéroïde 158 Koronis, découvert en 1876
diplômé comme ingénieur en construction et qui a 40 km environ de diamètre. Son
Kourou 246

représentant le plus volumineux est l'asté- concernent exclusivement le programme


roïde 208 Lacrimosa, avec un diamètre de Ariane, dont le développement et la prc~
plus de 40 km. Tous ses membres sont des tion se sont déroulés dans le cadre de
astéroïdes silicatés, et l'on présume qu'ils l'Agence spatiale européenne et dont la
proviennent de la fragmentation d'un corps commercialisation, la production opération-
unique dont le diamètre devait être voisin nelle et les lancements ont été confiés à la
de 90 km. société Arianespace. L'ESA participe au fi-
nancement du fonctionnement du CSG
Kourou. Ville de Guyane française à proxi- dans le cadre d'un accord conclu entre les
mité de laquelle a été construit le Centre États membres de cette organisation.
spatial guyanais (CSG), le port spatial de La mission du CSG, qui s'achève avec la
l'Europe. Population : env. 17 000 hab. (dont séparation de la charge utile du dernier étage
50 % de créoles, 25 % de métropolitains et du lanceur, comprend trois volets :
25 % d'immigrés). - apporter un soutien logistique général aux
ENCYCL. Les accords d'Évian (mars 1962) pré- équipes industrielles lors de la campagne en
voyaient l'abandon par la France de la base assurant des services divers (les télécommu-
algérienne d'Hammaguir avant le 1 er juillet nications, la régie, la météorologie, les trans-
1967. Après une année d'études comparati- ports, l'hébergement, la mise à disposition
ves portant sur quatorze sites possibles (îles d'installations ou de laboratoires) ;
Seychelles, Guadeloupe, Polynésie, Dji- - assurer la réception et le traitement des
bouti, Australie, Mauritanie, Ceylan, Brésil, informations qui sont mesurées à bord du
Madagascar, etc.), le gouvernement français lanceur et qui permettent une bonne
décide, en avril 1964, de créer un centre connaissance de son fonctionnement et éta-
spatial en Guyane et d'en confier la réalisa- blir la trajectoire précise du lanceur à l'aide
tion au CNES. Kourou ne compte alors que de moyens optiques et de radars ;
600 habitants. - assurer la sécurité des personnes et la sau-
Le site idéal doit permettre les lancements vegarde des biens en particulier pendant les
aussi bien vers l'est (sens de la rotation ter- opérations dangereuses et les lancements.
restre) que vers le nord ou le sud (pour les MOYENS. Les infrastructures du CSG sont ins-
orbites polaires), être situé au voisinage de tallées le long de la côte adantique, entre
l'équateur (afin de profiter au maximum de Kourou et Sinnamary, dans une zone de
l'effet de fronde dû à la rotation du globe et 90 000 ha. Les principaux moyens mis en
d'optimiser la mise en orbite des satellites œuvre sont :
géostationnaires). La région doit aussi être - le centre technique, qui abrite divers servi-
peu peuplée et épargnée par les cyclones et ces, et le centre de contrôle, d'où est assu-
les séismes. rée, en temps réel, la direction opération-
La Guyane présente la plupart de ces carac- nelle des lancements ;
téristiques, notamment une faible latitude - les trois ensembles de lancement (ELA),
(environ 5° N pour le CSG) et un profil de construits à plus de 10 km au nord-ouest du
côte autorisant des lancements dans un sec- centre technique : ELA 1, désaffecté en 1989
teur de plus de 100° entre le nord et l'est après 25 lancements, ELA 2, d'où partent
(entre - 10,5° et + 93,5°). Dans ces condi- tous les lanceurs Ariane 4, ÉLA 3, réservé
tions, les véhicules spatiaux ne survolent aux lanceurs Ariane 5 ;
aucune terre avant 4 000 km. Grâce à cette - un centre météorologique ;
situation privilégiée, tout lancement vers - des moyens de localisation (optique et
l'est conduit à un gain de masse sur la charge radar), qui restituent la trajectoire du lanceur
utile d'environ 17 % par rapport à un lance- et fournissent les informations nécessaires à
ment depuis cap Canaveral (28,5° N). la sauvegarde et au diagnostic de satellisa-
Opérationnel depuis avril 1968, le CSG a tion ;
effectué près de 500 lancements : ballons, - des stations de réception de télémesure,
fusées-sondes et satellites (programmes complétées par des stations aval implantées
Diamant, Europa et Ariane). près de Natal (Brésil), sur l'île d'Ascension,
MISSIONS. Depuis 1977, les activités du CSG près de Libreville (Gabon), à Malindi (Ke-
247 Kuiper

nya) et à Hartebeesthoek (Afrique du Sud), Krikalev (Sergueï Konstantinovitch), cos-


qui enregistrent les données transmises au monaute russe (Leningrad, auj. St Péters-
cours du vol ; bourg, 1958).
- des moyens de communication entre les Après avoir participé à deux vols de longue
différentes installations et avec le réseau in- durée dans la station Mir (nov. 1988-avril
ternational ; 1989, puis mai 1991-mars 1992, avec sept
- des ensemble de préparation de charges sorties extravéhiculaires au cours de ce
utiles (EPCU), mis à la disposition des clients deuxième séjour), totalisant ainsi quinze
pour la préparation de leurs satellites depuis mois passés dans l'espace, il a été le premier
l'arrivée en Guyane jusqu'au montage sur le Russe invité à participer à une mission de la
lanceur ; navette spatiale américaine (Discovery, 3-11
- enfin, des moyens logistiques très variés février 1994). En décembre 1998, il fait par-
(fourniture d'énergie et de fluides divers, tie de l'équipage de la navette qui met en
transport de matériels et de personnel, dis- orbite Unity, le deuxième élément de la Sta-
positifs de sécurité, etc.). tion spatiale internationale. A cette occa-
Pour produire et assembler les composantes sion, il est - avec l'Américain R. Cabana - le
du nouveau lanceur Ariane 5, des industriels premier homme à pénétrer, le 10 décembre,
sont installés à proximité de la base de lan- dans l'embryon de la future station.
cement. Les blocs de poudre sont fabriqués Krikalev a été désigné comme membre du
par l'usine de propergol de Guyane, l'assem- premier équipage qui doit occuper la Station
blage des propulseurs et le montage des lan- spatiale internationale, en 2000.
ceurs étant assurés par Europropulsion et
Aérospatiale. L'Air Liquide fabrique l'oxy-
gène et l'hydrogène liquides nécessaires aux Kristall. Troisième module expérimental
lancements et aux essais. raccordé à la station orbitale russe Mir le
Environ 1 500 personnes travaillent en per- 10 juin 1990. Long de 13,7 m, pesant 19,61,
manence à Kourou pour assurer la mise en 11 est plus spécialement dédié à la biotech-
œuvre des installations et équipements du nologie et à la science des matériaux.
CSG et d'Arianespace.
Ku (bande). L'une des bandes de fréquen-
ces utilisées pour les télécommunications
K P N O -» Kitt Peak National Observa- par satellites, qui contient les fréquences
tory comprises entre 12 et 18 GHz.

Kuiper (Gérard Pieter), astrophysicien


Kreutz (groupe de). Groupe de comètes américain d'origine néerlandaise (Haren-
qui frôlent le Soleil lors de leur passage au karspel 1905 - Mexico 1973). On lui doit la
périhélie. mise en évidence de la présence de méthane
ENCYCL. Ce groupe porte le nom de l'astro- dans l'atmosphère de Titan (1945) et de gaz
nome allemand Heinrich Kreutz carbonique dans celle de Mars (1947), des
(1854-1907) qui fut l'un des premiers, à la mesures du diamètre de Neptune (1949) et
fin du XIXe siècle, à étudier ce type de comè- de celui de Pluton (1950), l'identification de
tes. Les astres concernés ont une distance bandes d'absorption caractéristiques de la
minimale au Soleil comprise entre 0,01 et glace dans le spectre des calottes polaires de
0,001 fois la distance Terre-Soleil, et leur Mars et des anneaux de Saturne (1948), la
période de révolution est, en général, de découverte du cinquième satellite d'Uranus,
l'ordre de 700 à 1 000 ans. À ce groupe Miranda (1948), et du deuxième satellite de
appartient notamment la grande comète de Neptune, Néréide (1949). Il a aussi fait l'hy-
mars 1843, celle de 1880, la comète pothèse d'une concentration d'astéroïdes
Ikeya*-Seki et la comète Howard-Koomen- au-delà de Neptune (ceinture* de Kuiper).
Michels, qui s'est désagrégée dans l'atmo- Sous sa direction a été réalisé, en 1960, un
sphère du Soleil le 30 août 1979. atlas photographique de la Lune.
Kuiper Airborne Observatory (KAO) 248

Kuiper Airborne Observatory les découvertes à l'actif de ce télescope fi-


(KAO). Télescope américain de type Cas- gure celle des anneaux de la planète Ura-
segrain, de 91 cm de diamètre, embarqué à nus*.
bord d'un avion Lockheed C-141 et utilisé
par la NASA depuis 1975.
ENCYCL. Les observations à l'aide de cet ins- Kvant (mot russe signifiant quantum). Véhi-
trument s'effectuent à 12 km d'altitude, à un cules spatiaux automatiques russes lancés
niveau où 85 % environ de l'atmosphère vers la station orbitale Mir afin d'en accroî-
terrestre et plus de 99 % de la vapeur d'eau tre le volume habitable et les capacités de
qu'elle renferme sont éliminés. La précision recherches. Deux exemplaires ont été satel-
de pointage peut être inférieure à 2". Parmi lisés en mars 1987 et en novembre 1989.
L (bande). L'une des bandes de fréquen-
/ Laboratoire de recherches balisti-
ces utilisées pour les télécommunications ques et aérodynamiques (LRBA).
par satellites, qui contient les fréquences Etablissement militaire français créé en 1949
comprises entre 1 et 2 GHz. à Vernon (Eure) pour mettre au point et
expérimenter les prototypes de missiles. En
développant, à partir de 1950, la filière de
L Mi. Abréviation de Léo Minor, désignant
fusées-sondes Véronique, il a permis aux in-
la constellation du Petit Lion.
génieurs français d'acquérir une première
expérience en matière de propulsion à ergols
La Caille (abbé Nicolas Louis de), astro- liquides.
nome français (Rumigny, Champagne, 1713
- Paris 1762). laboratoire spatial (ou orbital). Élé-
De 1750 à 1754, au cap de Bonne-Espérance, ment d'une station spatiale (ou orbitale) où
il procéda à une révision générale du ciel sont menées des activités de recherche
austral, observant environ 10 000 étoiles scientifique ou technologique.
groupées dans 14 constellations et dressant
la première liste systématique de nébuleu- labyrinthus (mot latin ; pl. labyrinthi) n.m.
ses ; il fit des mesures méridiennes impor- Réseau complexe de vallées qui s'entrecroi-
tantes, et, conjointement avec Lalande à Ber- sent, dans la nomenclature internationale du
lin, effectua la première détermination relief des surfaces planétaires.
précise de la parallaxe de la Lune.
Lac. Abréviation de Lacerta, désignant la
La H ire (Philippe de), astronome et mathé- constellation du Lézard.
maticien français (Paris 1640-1718).
Avec J. Picard*, il détermina les coordonnées L a c e r t a (-ae). Nom latin de la constella-
géographiques de plusieurs villes de France tion du Lézard (abrév. Lac).
(1679-1682) ; puis, en 1683, il entreprit avec
J.D. Cassini* la mesure de l'arc de méridien lacertide n.f. Radiosource extragalactique,
traversant la France de Dunkerque à Perpi- dont l'objet BL Lacertae est le prototype, qui
gnan. Il installa le premier instrument méri- s'apparente aux quasars*, mais dont le spec-
dien de l'Observatoire de Paris. tre est pratiquement dépourvu de raies d'ab-
sorption ou d'émission. Les lacertides se
présentent optiquement sous l'aspect d'un
La Palma. L'une des îles Canaries, sur noyau extrêmement lumineux entouré
laquelle est situé l'observatoire de Roque* de d'une faible nébulosité assimilable à une ga-
los Muchachos. laxie.

La Silla (observatoire d e ) -+ Euro- Lacrosse. Satellites américains de sur-


pean Southern Observatory veillance militaire par radar.
lacus 250

ENCYCL. Ces satellites, lancés par la navette tions à très longue période, dues aux pertur-
spatiale, orbitent entre 250 et 700 km d'alti- bations mutueËes des planètes. Ces
tude, avec une inclinaison de 57° sur l'équa- perturbations ont un caractère périodique,
teur. Ils ont 18 m de longueur et 4,5 m de de sorte que, à longue échéance, le système
diamètre pour une masse de 151 environ. Ils reste stable.
sont dotés d'un radar imageur qui les rend
opérationnels de jour comme de nuit et Lagrange (points de). Points situés dans
quelle que soit la couverture nuageuse. Les le plan orbital d'un système de deux corps
images obtenues sont transmises sous célestes en rotation autour de leur centre de
forme numérique à la station de White* gravité mutuel, où peut se maintenir, sous
Sands, par l'intermédiaire de satellites relais l'attraction gravitationnelle conjuguée de
de télécommunications TDRS* de la NASA. ces deux corps, un troisième corps de masse
La capacité de résolution au sol serait de 1 à négligeable par rapport à celle des compo-
5 m pour une largeur balayée de 20 km. Le santes du système.
premier satellite Lacrosse a été lancé le 2 dé- ENCYCL. Ces points portent le nom de J.L. de
cembre 1988. Lagrange qui démontra leur existence en
1772. Ils sont au nombre de cinq, notés res-
lacus (mot latin ; pl. lacus) n.m. Dans la pectivement L 1; L2, L3, L4 et L5. Trois (L3, L4
nomenclature du relief de la surface lunaire et L5) se trouvent sur l'orbite de la compo-
et dans la nomenclature ancienne du relief sante la moins massive du système, à 60°,
de la surface de Mars, petite formation som- 180° et 300° respectivement de la direction
bre, isolée, que l'on pensait autrefois être formée par les deux composantes du sys-
une étendue d'eau. tème. Les deux autres se trouvent sur la ligne
joignant les centres des deux composantes
Lageos (abrév. de LAser GEOdynamics Sa- du système : l'un (LJ entre ces composan-
tellite) Satellites géodésiques. tes, l'autre (L2) au-delà de la composante la
ENCYCL. Lageos 1, américain, a été lancé le moins massive. Les Troyens* sont des asté-
4 mai 1976. Grâce à son altitude élevée roïdes qui gravitent au voisinage des deux
(5 900 km) et aux 426 réflecteurs qui recou- points stables du système Soleil-Jupiter sur
vrent sa surface sphérique, il peut servir de l'orbite de Jupiter, respectivement à 60° en
cible pour des expériences de télémétrie la- avant et 60° en arrière de la planète (formant
ser pour la mesure de distances à quelques ainsi un triangle équilatéral avec le Soleil et
centimètres près. Pendant au moins cin- Jupiter). De même, certains petits satellites
quante ans, il sera utilisé pour des recher- de Saturne (Hélène*, Calypso*, Télesto*)
ches sur les mouvements de la croûte terres- sont des exemples de corps stabilisés aux
tre ou des pôles, la tectonique des plaques, points de Lagrange d'une orbite et sont ap-
etc. Il devrait rester en orbite pendant plu- pelés pour cette raison satellites lagrangiens.
sieurs millions d'années. Lageos 2, identique L'observatoire solaire et héliosphérique
mais de fabrication italienne, a été lancé le Soho* gravite sur une orbite en halo* à
23 octobre 1992 par la navette américaine proximité du point de Lagrange Lt du sys-
en vue de compléter les mesures de La- tème Terre-Soleil.
geos 1 : il gravite à la même altitude, mais
son orbite est inclinée de 52° au lieu de Lagune (nébuleuse de la) [ou nébu-
110°. leuse du Lagon], Nébuleuse à émission,
cataloguée M8 (ou NGC 6523), dans la
Lagrange (Joseph Louis de), mathémati- constellation du Sagittaire.
cien français (Turin 1736-Paris 1813). ENCYCL. C'est un vaste nuage d'hydrogène et
II publia en 1788 un volumineux traité de de poussières, situé à quelque 4 500 années
Mécanique analytique réunissant notamment de lumière du système solaire. Ses parties
les résultats de ses calculs sur la stabilité du brillantes correspondent à du gaz ionisé par
système solaire, montrant que les inégalités le rayonnement ultraviolet d'étoiles jeunes
progressives remarquées dans les mouve- très chaudes, en particulier celles de l'amas
ments des planètes sont en fait des varia- NGC 6530, âgées de 2 millions d'années
251 Lalande

Points de Lagrange

L2 •

a = 1,5 million de km
r = 150 millions de km
(échelles non respectées)

seulement. Sa partie centrale constitue la Lalande (Joseph Jérôme Lefrançois de), as-
nébuleuse du Sablier, chauffée par l'étoile tronome français (Bourg-en-Bresse 1732-Pa-
Herschel 36, qui serait âgée de moins de ris 1807).
10 000 ans. La nébuleuse tire son nom (ima- Il participa en 1751 à la vaste opération de
giné au début du xxe siècle par l'Américaine triangulation conçue pour déterminer la dis-
Agnès M. Clercke) des bras sombres qui la tance moyenne de la Lune : il fut envoyé à
traversent : ceux-ci sont formés de poussiè- Berlin pour mesurer la parallaxe lunaire, tan-
res qui absorbent le rayonnement du gaz et dis que La Caille opérait au cap de Bonne-
des étoiles situées derrière. Espérance. La comparaison des résultats ob-
tenus par les deux astronomes fournit une
Laïka. Nom de la petite chienne qui fut le excellente valeur de la parallaxe cherchée,
premier être vivant installé dans une capsule 57' 11", la valeur moyenne admise de nos
spatiale (Spoutnik 2) afin d'étudier ses réac- jours étant 57' 2". Reçu membre de l'Acadé-
tions, d'abord aux accélérations et aux vi- mie de Berlin, et élu en 1753 à l'Académie
brations du lancement, ensuite à l'état d'im- des sciences, il effectua ensuite des travaux
pesanteur qui caractérise tout séjour en de mécanique céleste. En 1761 et en 1769, il
orbite. joua un rôle important dans les opérations
ENCYCL. Satellisée le 3 novembre 1957, Laïka internationales menées pour observer le
fut surveillée pendant une semaine, jusqu'à passage de Vénus devant le Soleil et déter-
la panne de l'émetteur radio. Elle dut mourir miner ainsi la parallaxe solaire. En 1762, il
peu après, à l'épuisement des réserves succéda à Delisle comme professeur au Col-
d'oxygène. Sa capsule s'est désintégrée en lège de France. De 1795 à 1800, il fut direc-
rentrant dans l'atmosphère le 14 avril 1958. teur de l'Observatoire de Paris, délégué par
Lallemand 252

le Bureau des longitudes. Il publia en 1801 aspect extérieur et leur mode de fonctionne-
une Histoire céleste française, groupant les ob- ment.
servations qu'il avait effectuées, avec son Leur silhouette est celle d'un long cylindre,
neveu (en fait, probablement son cousin) haut de 30 à 60 m : au sommet, protégée par
Michel de Lalande, entre 1789 et 1798, et une coiffe, la charge utile, composée d'un
qui indique la position de 50 000 étoiles ou de plusieurs satellites ; à la base, un
jusqu'à la magnitude 9, comprises entre le groupe de moteurs.
pôle et la déclinaison 20°. Il s'illustra aussi Pour pouvoir fonctionner dans l'atmosphère
comme vulgarisateur de l'astronomie. et dans le vide, un lanceur met en œuvre une
propulsion* appropriée, la propulsion par
Lallemand (André), astronome français réaction, grâce à des moteurs-fusées.
(Cirey-lès-Pontailler, Côte-d'Or, 1904-Paris Il décolle toujours verticalement, le déplace-
1978). ment étant obtenu par éjection, vers l'ar-
Il a mis au point des photomultiplicateurs rière, à vitesse très élevée, d'importantes
très sensibles pour la photométrie stellaire quantités de gaz produits par les moteurs.
et inventé la caméra électronique (1936). Ceux-ci brûlent divers ergols, selon les mo-
dèles, des poudres ou des liquides. Dans le
Lambda. Premier lanceur japonais, qua- cas des liquides, les couples les plus utilisés
driétage, à poudre, mis au point à partir d'un sont oxygène-hydrogène, oxygène-kéro-
modèle de fusée-sonde. Il a cessé d'être uti- sène et peroxyde d'azote-UDMH.
lisé, au profit des lanceurs Mu*, après la Les ergols constituent l'essentiel de la masse
mise sur orbite du premier satellite japonais, d'un lanceur au moment de son décollage,
Ohsumi, le 11 février 1970. par exemple 90 % pour Ariane 4 ou 5
(contre 9 % pour les structures et 1 %, seu-
l a n c e m e n t n.m. Envoi d'un engin dans lement, pour la charge utile).
l'espace. Pour des raisons d'efficacité, un lanceur
comprend toujours plusieurs étages, le plus
lanceur n.m. Véhicule aérospatial propul- souvent trois, qui fonctionnent successive-
sif capable d'envoyer une charge utile dans ment et sont largués une fois vides. De plus,
l'espace. depuis quelques années, afin d'améliorer les
ENCYCL. La fonction du lanceur consiste à performances, un certain nombre de propul-
amener sa charge utile en un « point » donné seurs d'appoint (à liquides ou à poudre) sont
de l'espace (le point d'injection) avec la vi- ajoutés latéralement contre l'étage de base.
tesse précise (définie en grandeur et en di- Autre particularité des lanceurs spatiaux : la
rection) qui correspond à la mission prévue. brièveté de leur fonctionnement (de dix à
À 200 km d'altitude, cette vitesse vaut vingt minutes selon les missions).
7,80 km/s pour une orbite circulaire et Un lanceur se caractérise, notamment, par la
10,25 km/s pour l'orbite de transfert géosta- valeur de la masse qu'il peut emporter : il est
tionnaire. Sa direction est perpendiculaire à d'autant plus puissant qu'il est plus lourd au
la verticale locale. Le satellite est générale- moment du décollage et qu'il emploie des
ment injecté au périgée de son orbite, que le ergols plus performants.
lanceur atteint en dépensant un minimum Des dizaines de versions de lanceurs spa-
d'énergie. Dans le cas d'un satellite hélio- tiaux ont été mises au point dans le monde,
synchrone, le point d'injection se trouve à certaines étant à présent abandonnées.
800 ou 900 km d'altitude : le lanceur doit y L'éventail des modèles disponibles
parvenir avec une vitesse d'environ aujourd'hui est délimité :
7,50 km/s. - d'une part, par le petit lanceur israélien
À l'exception des navettes* spatiales, d'une Shavit (environ 20 t au lancement), capable
conception tout à fait originale, tous les lan- de satelliser une masse de 160 kg ;
ceurs actuels sont du type consommable ; ils - d'autre part, par les puissants lanceurs
ne servent qu'une seule fois et aucun de Ariane 5 (Europe) et Proton (Russie) qui peu-
leurs éléments n'est récupéré. Ils se ressem- vent emporter jusqu'à une vingtaine de ton-
blent plus ou moins, notamment par leur nes en orbite basse.
253 Landsat

Principaux l a n c e u r s consommables utilisés dans le monde

hauteur en mètres
70

SOYOUZ
(Russie) |
PSLV DELTA 7 9 2 5 ARIANE 44L PROTON K ZENITH 2
(Inde) (États-Unis) (Europe) (Russie) (Russie-
Ukraine)

Tous les autres lanceurs (à l'exception de la lander (mot américain) atterrisseur


navette américaine) ont des performances
qui s'échelonnent entre ces deux extrêmes. Landsat. Satellites civils américains desti-
Depuis le lancement de Spoutnik 1, en 1957, nés à l'observation des ressources terrestres
près de 4 000 lanceurs ont servi à mettre sur depuis l'espace.
orbite à peu près autant de satellites artifi- ENCYCL. Le lancement du premier satellite
ciels. Le rythme actuel des lancements est Landsat, le 23 juillet 1972, a marqué un tour-
inférieur à une centaine par an. nant dans le développement des applica-
Seules les puissances spatiales possèdent tions spatiales. Cet engin était en effet entiè-
leurs propres lanceurs : la CEI (Proton, rement voué, pour la première fois, à
Soyouz, Molnia, Cosmos, Zénith, Cyclone, l'observation civile de la Terre depuis l'es-
etc.), les Etats-Unis (la navette, Atlas, Delta pace.
et Titan), l'Europe (Ariane 4 et 5), le Japon Auparavant, l'observation spatiale dé la
(H 2), la Chine (Longue Marche), l'Inde Terre à des fins civiles, en dehors du do-
(PSLV) et Israël (Shavit). maine très particulier de la météorologie,
En quarante ans, l'ex-URSS a utilisé plus de avait été testée à partir des vaisseaux spa-
2 500 lanceurs, les États-Unis, plus de 1 100 tiaux américains pilotés circumterrestres
et l'ensemble des autres puissances, près de Mercury, Gemini et Apollo.
300 (dont plus d'une centaine pour l'Éurope, L'intérêt des photographies spatiales avait
une cinquantaine pour le Japon et autant été clairement établi pour de nombreuses
pour la Chine et une vingtaine pour la applications : cartographie, aménagement
France avant qu'elle n'arrête ses activités des territoires, classification des terrains et
nationales en ce domaine au profit du lan- des végétations, évaluation des cultures et
ceur européen Ariane). fusée, tableau des forêts, géologie, hydrologie, océanolo-
des principaux lanceurs en service en gie. En particulier s'était avérée très intéres-
1999, en fin d'ouvrage sante la technique dite « de photographie
Langley 254

multibande », qui consiste à prendre simul- Langley (Samuel Pierpont), astronome et


tanément une vue de la même région dans physicien américain (Roxbury, Massachu-
plusieurs gammes de longueurs d'onde, cha- setts, 1834-Aiken, Caroline du Sud, 1906).
cune étant choisie pour faire ressortir cer- Ses travaux astronomiques les plus impor-
tains éléments de l'environnement. D'une tants se rapportent au domaine infrarouge
masse voisine de 1 t, Landsat 1 gravitait à du spectre solaire, qu'il étudia à l'aide au
environ 900 km d'altitude, sur une orbite bolomètre, qu'il inventa en 1881.
quasi polaire inclinée à 99° sur l'équateur et
ajustée pour être héliosynchrone*. Au cours Langrenus. Cirque lunaire, sur le bord de
de son mouvement, Landsat 1 photogra- la mer de la Fécondité. Coordonnées : 61°
phiait sous sa trajectoire une bande de ter- E., 9° S. Diamètre : 132 km. Facile à identi-
rain large de 185 km, ce qui lui permettait en fier, il possède des remparts à terrasses et,
principe de photographier la totalité de la au centre, un important massif montagneux.
surface terrestre tous les 18 jours. Ce satel-
lite était équipé de deux instruments princi- Lannion. Chef-lieu d'arrondissement des
paux : d'une part, un ensemble de trois ca- Côtes-d'Armor, siège depuis 1962 du Cen-
méras de télévision de type Vidicon, tre d'études de météorologie spatiale
fournissant des images en couleurs dans le (CEMS), chargé de l'exploitation et de la
domaine visible ; d'autre part, une chambre diffusion en France des données transmises
multibande à balayage obtenant d'une par les satellites météorologiques.
manière continue des vues dans quatre Depuis sa création, le CEMS a notamment
gammes de longueurs d'onde, la 1K située assuré la diffusion des images fournies par
dans le vert (de 0,5 à 0,6 pm), la 2e dans les satellites américains TIROS, ESSA, Nim-
l'orange (de 0,6 à 0,7 pm), la 3e dans le rouge bus, NOAA ; par les satellites soviétiques
et le proche infrarouge (0,7 à 0,8 pm), Meteor ; et par les satellites européens Mé-
et enfin la 4e dans l'infrarouge (0,8 à téosat. En 1974, il fut l'un des premiers cen-
1 , 1 pm). tres à recevoir les images du premier satel-
lite météorologique géostationnaire, SMS 1.
Landsat 1 a fonctionné 8 ans, mais sa relève
a été assurée dès le 22 janvier 1975 par Laplace (Pierre Simon, marquis de), astro-
Landsat 2, pratiquement identique, qui a lui- nome, mathématicien et physicien français
même cessé d'être exploité en février 1982. (Beaumont-en-Auge, Normandie, 1749-Pa-
Landsat 3, mis sur orbite le 5 mars 1978, ris 1827).
possède une caméra multibande à balayage Fils d'un cultivateur, il fut nommé, à vingt
obtenant des images dans une cinquième ans, grâce à d'Alembert, au poste de profes-
gamme de longueurs d'onde (dans l'infra- seur de mathématiques à l'Ecole royale mili-
rouge thermique, de 10,4 à 12,6 pm). taire. Professeur à l'Ecole normale, puis exa-
Landsat 4, lancé le 16 juillet 1982, et sa répli- minateur à l'Ecole polytechnique, il fut
que, Landsat 5, lancé le 1er mars 1984, pos- nommé ministre de l'Intérieur, au lende-
sèdent un nouvel instrument, une caméra main du 18-Brumaire ; mais, peu doué pour
multibande « thématique » à 7 gammes de la politique, il fut bientôt remplacé à ce
longueurs d'onde, qui fournit des images du poste par Lucien Bonaparte. Entré en 1799
sol offrant une résolution de 30 m dans le au Sénat, dont il devint le vice-président en
visible et le proche infrarouge, contre 80 m 1803, comblé d'honneurs par Napoléon, qui
seulement pour les images fournies par les le nomma comte de l'Empire en 1806, il
trois premiers engins de la série. vota cependant en 1814 la déchéance de
Landsat 6, lancé le 5 octobre 1993 par une l'Empereur, et se rallia à Louis XVIII, qui le
fusée Titan II, n'a pu atteindre son orbite. fit marquis et pair de France. L'œuvre astro-
Landsat 7, identique au précédent, a été nomique de Laplace concerne la mécanique
placé sur orbite par une fusée Delta le 15 céleste. Son Exposition du système du monde
avril 1999. Sa durée de vie espérée est de six (1796) contient sa célèbre hypothèse cos-
ans. Ses images offrent une résolution de mogonique, selon laquelle le système solaire
15 m en mode panchromatique. serait issu d'un nébuleuse en rotation; le
255 laser

refroidissement des couches extérieures Las C a m p a n a s (observatoire de).


joint à la rotation aurait engendré dans le Observatoire américain, appartenant à la
plan équatoriai de la nébuleuse des anneaux Carnegie Institution de Washington et qui
successifs, tandis que le noyau central aurait est situé au Chili, dans la Sierra del Condor,
formé le Soleil. La matière de chacun de ces à 2 300 m d'altitude. En attendant la mise en
anneaux aurait donné naissance, par service du télescope Magellan*, ses princi-
condensation en un de ses points, à une paux instruments sont un télescope de
planète qui, par le même processus, aurait 2,57 m d'ouverture et un télescope de 1 m.
engendré à son tour des satellites. Cette hy-
pothèse connut un immense succès et les laser (sigle de l'angl. Light Amplification by
théories actuelles de la formation du sys- Stimulated Emission of Radiation), dispositif
tème solaire s'en inspirent encore. Dans sa produisant un faisceau intense de lumière
Mécanique céleste (1798-1825), Laplace a syn- cohérente.
thétisé les travaux de Newton, de Halley, de ENCYCL. La lumière émise par un laser est
Clairaut, de d'Alembert et d'Euler sur les cohérente (apte à produire des interféren-
conséquences de la loi de l'attraction univer- ces) à la fois dans le temps et dans l'espace.
selle. Il en résulte deux conséquences fondamen-
tales.
largable adj. Se dit d'un élément de véhi- 1. Contrairement au rayonnement des sour-
cule spatial destiné à être éjecté dès qu'il a ces incohérentes, le rayonnement laser est
cessé de servir. Par exemple, la coiffe et les directif ; la divergence du faisceau peut être
étages d'un lanceur, le bouclier thermique et limitée à quelques secondes d'angle. On
le module de service d'une capsule spatiale peut donc concentrer dans un faible angle
sont des éléments largables. solide une énergie ou une puissance consi-
dérable.
Large Binocular Telescope ( L B T ) . 2. Par focalisation d'un faisceau laser, on
Grand télescope binoculaire comportant obtient, au foyer du dispositif optique uti-
deux miroirs primaires identiques de 8,4 m lisé, une tache focale de très petites dimen-
de diamètre (à structure allégée en nid sions et donc une très grande concentration
d'abeilles) disposés côte à côte sur une mon- d'énergie par unité de surface.
ture unique, qui doit être mis en service en Le laser trouve dans l'espace des applica-
2001 à 3 170 m d'altitude, sur le mont Gra- tions scientifiques et militaires. Sur le plan
ham, dans l'est de l'Arizona (États-Unis), scientifique, on l'utilise en géodésie spatiale
dans le cadre d'une coopération entre les pour des mesures de télémétrie laser :'née
universités américaines d'Arizona et d'Ohio en France au cours des années 60, cette tech-
et l'observatoire italien d'Arcetri. Sa surface nique consiste à émettre des trains d'impul-
collective de lumière sera équivalente à celle sions de rayonnement laser à partir d'une
d'un télescope à miroir unique de 11,8 m de station au sol en direction d'un satellite
diamètre. muni de prismes catadioptres, puis- à en re-
cueillir les échos. Connaissant l'intervalle de
Large Millimeter Telescope. Projet de temps qui sépare l'émission de la réception,
radiotélescope américano-mexicain, de on en déduit la distance du satellite à la
50 m de diamètre, qui sera implanté sur le station avec une précision qui était initiale-
Cerro La Negra (Mexique), à 4 640 m d'alti- ment de 1 à 2 m et qui atteint aujourd'hui
tude, et sera le plus grand radiotélescope du quelques centimètres. Avec un réseau de
monde opérant dans la gamme des lon- stations au sol, on peut ainsi réaliser des
gueurs d'onde de 1 à 4 mm. rattachements géodésiques précis. Alors que
les distances entre les continents étaient
Larissa. Satellite de Neptune (n° IV), dé- connues en 1960 avec une précision de l'or-
couvert ^en 1989 par la sonde américaine dre de 100 m, elles le sont aujourd'hui avec
Voyager 2. Demi-grand axe de son orbite : une précision de l'ordre de 1 cm.
73 600 km. Période de révolution sidérale : Des réflecteurs laser ont été déposés sur la
13 h 26 min. Dimensions : 208 x 178 km. Lune lors des missions Apollo 11 à 17, entre
Lassell 256

1969 et 1972 ; de plus, un réflecteur laser de effets de l'impesanteur sur l'organisme hu-
fabrication française équipait chacune des main, qui consiste à appliquer une pression
deux stations soviétiques Lunokhod dépo- négative sur la moitié inférieure du corps
sées sur la Lune en 1970 et 1973. Les mesu- afin de rétablir une circulation sanguine
res effectuées à partir de stations situées presque normale dans les membres infé-
dans l'ex-URSS (en Crimée), aux Etats-Unis rieurs.
(au Texas, en Arizona, en Californie) et en
France (observatoire du pic du Midi et Cen- LBT. Sigle de Large* Binocular Telescope.
tre d'études et de recherches géodynami-
ques et astronomiques [CERGA]) ont per- LDEF (sigle de l'angl. Long Duration Expo-
mis de déterminer la distance instantanée de sure Facility). Plate-forme autonome passive,
la Lune à 10 cm près seulement et ainsi de récupérable, américaine, destinée à la réali-
déterminer avec une précision accrue les pa- sation d'expériences nécessitant de longues
ramètres de la rotation du globe lunaire sur durées d'exposition à l'environnement spa-
lui-même, d'améliorer les théories du mou- tial.
vement orbital de la Lune, de mieux connaî- ENCYCL. Le satellite LDEF a été placé sur or-
tre la dynamique du système Terre-Lune, bite le 7 avril 1984 lors du 11e vol de la
etc. Des faisceaux laser sont utilisés dans la navette spatiale. Long de 9,1 m pour 4,3 m
technique de l'optique* adaptative. Enfin, de diamètre, il emportait 57 expérimenta-
diverses expériences mettent en œuvre l'uti- tions
lisation spatiale de lidars* pour l'étude de Le satellite devait être récupéré six mois
l'atmosphère. après sa mise en orbite. Cependant, par
suite de retards successifs, puis de la suspen-
Lassell (William), astronome anglais (Bol- sion temporaire des vols de navette consé-
ton, Lancashire, 1799-Maidenhead 1880). cutive à l'explosion en vol de Challenger, sa
Il découvrit le premier satellite de Neptune, récupération n'est intervenue que le 11 jan-
Triton, en 1846, le septième satellite de Sa- vier 1990. Cet événement eut lieu lors du
turne, Hypérion, en 1848 (deux jours après 33e vol de navette, quelques semaines seule-
G.P. Bond, qui l'avait observé à Cambridge, ment avant la rentrée dans l'atmosphère du
Etats-Unis), et les deux premiers satellites satellite, qui aurait provoqué sa destruction.
d'Uranus, Ariel et Umbriel, en 1851. Il se trouvait alors à 324 km d'altitude et
avait accompli 32 418 révolutions autour de
latitude n i . Dans un système de coordon- la Terre.
nées sphériques, distance angulaire d'un
point à l'équateur, comptée de 0 à 90° vers
le Nord ou vers le Sud. Dans le système de Le Verrier (Urbain-Jean-Joseph), astro-
coordonnées équatoriales célestes, l'équiva- nome français (Saint-Lô 1811-Paris 1877).
lent de la latitude est la déclinaison*. Après sa sortie de l'Ecole polytechnique, il
travailla d'abord au laboratoire de chimie de
Lavotchkine. Entreprise de construction Gay-Lussac, puis obtint un poste de répéti-
spatiale russe. teur de géodésie et d'astronomie, qui
ENCYCL. Implantée à Khimki, dans la banlieue l'amena à se consacrer à la mécanique cé-
nord-ouest de Moscou, cette firme est maî- leste. En 1845, Arago l'incita à tenter de
tre d'œuvre des vaisseaux spatiaux russes résoudre l'énigme posée par le désaccord
automatiques pour l'exploration du système entre les positions observées et les positions
solaire et construit également des satellites calculées de la planète Uranus. L'année sui-
de télécommunications ou d'observation de vante, il fournit les éléments orbitaux d'une
la Terre. Son financement est assuré par planète hypothétique susceptible de pro-
l'Académie des sciences de Russie, le minis- duire sur le mouvement d'Uranus les pertur-
tère de la Défense russe et des clients de bations observées. Il écrivit à l'astronome
projets commerciaux. berlinois Galle pour lui préciser la position
éventuelle de la planète inconnue : le 23 sep-
L B N P (sigle de l'angl. Low Body Négative tembre 1846, jour même où la lettre lui par-
Pressure). Technique utilisée pour limiter les vint, Galle découvrit la planète cherchée, à
257 Lemaître

l'emplacement prévu. Cette découverte variation de leur luminosité. Comme il


constituait un remarquable succès pour la existe une relation simple entre la magni-
mécanique céleste et connut un grand reten- tude apparente et la magnitude absolue,
tissement. cette découverte fournit une méthode très
Dès janvier 1846, Le Verrier avait été admis précieuse pour évaluer la distance des amas
à l'Académie des sciences. Sa notoriété lui stellaires et des galaxies proches par mesu-
valut de faire de la politique : en 1849, le res simultanées de la magnitude apparente
département de la Manche l'envoya siéger à et de la période des céphéides qu'on y ob-
l'Assemblée législative. Rallié ensuite au se- serve.
cond Empire, il fut nommé sénateur en
1852, puis inspecteur général de l'enseigne- LEDA (sigle de l'angl. Lunar European De-
ment supérieur. En 1854, il fut désigné monstrator Approach, démonstrateur euro-
comme directeur de l'Observatoire de Paris péen d'approche lunaire). Projet de mission
- un poste qu'il convoitait - avec les pou- lunaire automatique envisagé par l'Agence
voirs étendus qu'il souhaitait. Son œuvre spatiale européenne.
majeure fut d'élaborer des théories cohéren-
ENCYCL. Ce projet consisterait à déposer au
tes aptes à rendre compte des mouvements
pôle Sud de la Lune (encore très mal connu,
des planètes. Il organisa aussi de façon sé-
mais où les résultats de la mission Clémen-
rieuse les observations méridiennes (dotant
tine* font suspecter la présence possible de
l'Observatoire d'un grand cercle méridien
glace) un robot mobile pour y effectuer des
en 1863) et créa les Annales de l'Observatoire
analyses d'échantillons du sol lunaire. La
de Paris. Il eut enfin le mérite d'organiser le
mission aurait un intérêt à la fois scientifi-
service météorologique, tant en France
que et technologique (mise au point d'un
qu'en Europe : à son initiative, les informa-
véhicule robotisé mobile du type de celui
tions reçues des stations météorologiques
étudié pour l'exploration de Mars). Le lance-
furent centralisées et diffusées par télégra-
ment serait assuré par une fusée Ariane 5.
phe ; un bulletin quotidien indiquant la
pression atmosphérique, la température et
la direction du vent relevées dans les sta- Léda. Satellite de Jupiter (n° XIII), décou-
tions commença à être publié en 1858 ; un vert en 1974 par l'Américain Charles Kowal.
service des avertissements aux ports fut ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
inauguré en 1863 ; le réseau s'étendit à 11 094 000 km. Période de révolution sidé-
l'étranger ; un réseau d'observation des ora- rale : 238,72 j. Diamètre : 10 km environ. Il
ges se mit en place, etc. s'agit vraisemblablement d'un astéroïde
Cependant, Le Verrier s'aliéna la sympathie capturé par l'attraction de Jupiter. Ses para-
des astronomes par son caractère autoritaire mètres orbitaux suggèrent une origine com-
et ses manières hautaines. De nombreux mune avec Himalia, Lysithea et Élara.
incidents avec ses collaborateurs, qu'il
considérait comme de simples exécutants, LEM ou LM (abréviation de Lunar Module,
amenèrent finalement le gouvernement à le module lunaire). Véhicule biplace qui per-
relever de ses fonctions en 1870. Il retrouva mettait aux astronautes du programme
néanmoins son poste trois ans plus tard et, Apollo*, après leur satellisation autour de la
malade, put alors achever paisiblement Lune, de descendre se poser sur l'astre et de
avant de mourir des Tables de Saturne et la regagner leur vaisseau à l'issue de leur mis-
théorie du mouvement de Neptune. sion sur le sol lunaire.

Leavitt (Henrietta Swan), astronome amé- L e m a î t r e (Mgr Georges Henri), astrophy-


ricaine (Lancaster, Massachusetts, 1868- sicien et mathématicien belge (Charleroi
Cambridge, id., 1921). 1894-Louvain 1966). Prêtre en 1923, profes-
En étudiant à l'observatoire Harvard, en seur à l'université de Louvain, spécialiste des
1912, les céphéides* du Petit Nuage de Ma- conséquences astronomiques de la relativité
gellan, elle montra que la magnitude* abso- et de l'histoire des sciences physiques et
lue de ces étoiles est liée à la période de mathématiques, il fut le premier à envisager,
lentille gravitationnelle 258

en 1927, un univers en expansion, dans le matique, on associe deux ou trois lentilles


cadre de la théorie de la relativité. Cette en verres différents. achromatique
hypothèse fut confortée par les découvertes
de Hubble*. Il formula alors l'hypothèse dite
L E O (sigle de Low Earth Orbit, orbite terres-
« de l'atome primitif » (1931), aux termes de
tre basse). Sigle couramment utilisé pour
laquelle toute la matière de l'Univers aurait
désigner une orbite terrestre basse (généra-
été initialement concentrée dans un très pe-
lement d'altitude inférieure à 1 000 km) par
tit volume et serait entrée en expansion à la
opposition à l'orbite, très haute, des satelli-
suite d'une gigantesque explosion.
tes géostationnaires (à 36 000 km). C'est - à
l'exception des missions lunaires - le do-
lentille gravitationnelle. Objet céleste maine d'évolution de tous les véhicules spa-
massif, tel qu'une galaxie, dont la présence tiaux habités : capsules, navettes ou sta-
modifie l'apparence d'objets plus lointains tions.
situés sur la même ligne de visée.
ENCYCL. La théorie de la relativité* générale
prévoit que la lumière doit être affectée lors L é o Minor. Nom latin de la constellation
de la traversée d'un champ de gravitation du Petit Lion (abrév. L Mi).
intense et qu'elle subit, en particulier, des
effets de déflexion et d'amplification. Les
concentrations de masse dans l'Univers peu- Léo. Nom latin de la constellation du Lion
vent donc agir comme le font des lentilles (abrév. Léo).
sur les rayons lumineux qui les traversent.
Ce phénomène est illustré par certains qua- Léonides. Essaim de météorites, ou mé-
sars*, découverts depuis 1979, dont on ob- téores associés observables autour des
serve plusieurs images (mirage gravitationnel), 17-18 novembre, dont le radiant se situe
parce que leur lumière est courbée par le dans la constellation du Lion.
champ gravitationnel de galaxies plus pro- ENCYCL. Associé à la comète périodique
ches situées dans la même direction. 55P/Tempel-Tuttle, cet essaim donne des
averses météoriques importantes tous les
lentille n.f. Pièce optique transparente qui 33 ans environ. Des pluies spectaculaires
modifie la direction d'un faisceau de lumière d'étoiles filantes ont été observées notam-
qui la traverse (voir figure). ment en 1799,1833,1866,1966 et 1998.
ENCYCL. Les lentilles convexes et biconvexes
font converger en leur foyer un faisceau de
Leonov (Alekseï Arkhipovitch), cosmo-
rayons lumineux parallèles, tandis que les
naute russe (Listvianka, région de Novossi-
lentilles concaves et biconcaves font diver-
birsk, 1934).
ger un tel faisceau. On utilise souvent des
combinaisons de plusieurs lentilles pour ob- Lancé dans l'espace à bord du vaisseau Vos-
tenir des résultats qu'il est impossible d'at- khod 2 en compagnie de Pavel Beliaïev, il
teindre avec une seule lentille, par exemple effectue, le 18 mars 1965, une sortié de
pour confectionner des oculaires* de diffé- 12 min dans le cosmos, en s'éloignant
rents types. Pour éliminer l'aberration* chro- jusqu'à 5 m de la cabine, à laquelle il reste
relié par un filin. Il devient ainsi le premier
homme ayant effectué une sortie en sca-
Diverses formes possibles d'une lentille simple phandre dans l'espace. En juillet 1975, il re-
ménisque plan tourne dans l'espace à l'occasion du vol
biconvexe convergent concave Apollo-Soyouz, comme commandant de
A / / Y7
Iv 1\ \IAI [ÀI
~ï (7 bord du vaisseau Soyouz 19. Il est chargé
ensuite de diriger l'entraînement du corps
des cosmonautes de l'ex-URSS.

plan biconcave ménisque


Lep. Abréviation de Leyus, désignant la
convexe divergent constellation du Lièvre.
259 libration

Lepaute (Jean André), horloger français samment du Soleil pour devenir observable
(Mogues, Ardennes, 1720-Saint-Cloud 1787 depuis la Terre, et il en est de même depuis
ou 1789). 1779, ce qui explique qu'on ne l'ait jamais
Il construisit, pour la plupart des observatoi- revue.
res d'Europe, un grand nombre de pendules.
Lézard (en latin Lacerta, -ae). Constellation
Lepaute (Nicole Reine, née Étable de la boréale. Introduite par Hevelius en 1690,
Brière) mathématicienne française, épouse elle ne renferme que des étoiles de faible
de J.A. Lepaute (Paris 1723-Saint-Cloud éclat, de magnitude apparente supérieur à 4.
1788). L'objet BL Lacertae, longtemps considéré
En 1758, avec Lalande, elle aida Clairaut à comme une étoile variable, est en fait le
calculer la date de retour au périhélie de la prototype d'une classe particulière d'objets
comète de Halley* en tenant compte pour la extragalactiques, les lacertides*.
première fois des perturbations apportées
au mouvement de la comète par l'attraction libération (vitesse de) vitesse
de Jupiter et de Saturne.
libration n.f. (du latin libration, -onis, de
leptonique ( è r e ) . Période comprise entre librare, balancer). 1. Léger balancement du
un millionième de seconde et une seconde globe lunaire autour de son axe, que l'on
après le Big* Bang durant laquelle l'Univers perçoit depuis la Terre.
aurait été constitué principalement de parti- ENCYCL. Bien que sa rotation sur elle-même et
cules élémentaires légères, telles que l'élec- sa révolution autour de la Terre aient la
tron et le neutrino, appelées leptons. même durée moyenne, la Lune ne montre
pas toujours exactement le même hémis-
Lepus (-oris). Nom latin de la constella- phère vers notre planète.
tion du Lièvre (abrév. Lep>). On peut, en fait, observer de la Terre seule-
ment 59 % de sa surface. Cela tient, pour
lettre dominicale. Lettre de l'alphabet, l'essentiel, à un ensemble de phénomènes
de A à G, affectée à une année et indiquant cinématiques d'où résulte, pour un observa-
le jour de la semaine par lequel celle-ci com- teur terrestre, un balancement apparent du
mence. C'est l'un des éléments du comput globe lunaire au cours d'une lunaison (libra-
ecclésiastique. La lettre dominicale de l'an- tion apparente) et cela tient, accessoirement,
née est A si le 1er janvier est un dimanche, B, à une oscillation effective de la Lune (libra-
si c'est un samedi, etc. tion physique) autour d'une position
moyenne, due à la forme non sphérique de
lever n.m. 1. Apparition d'un astre au-des- l'astre.
sus de l'horizon. 2. Instant de cette appari- La libration apparente a plusieurs compo-
tion. santes :
- une libration en latitude, provenant de ce
Lexell ( c o m è t e de). Comète découverte que l'axe de rotation de la Lune n'est pas
en 1770 par C. Messier, mais à laquelle a été perpendiculaire au plan de son orbite ;
donné le nom du Suédois Anders Lexell - une libration en longitude, due au fait que
(1740-1784) qui en calcula l'orbite. l'orbite lunaire n'est pas circulaire et, donc,
ENCYCL. Le 1 er juillet 1770, la comète de Lexell parcourue par la Lune à une vitesse variable
passa à 2 300 000 km seulement de la Terre (alors que sa vitesse de rotation autour de
(moins de 6 fois la distance Terre-Lune). son axe est constante) ;
Aucune autre comète observée ne semble - une libration diurne, due à la rotation de la
s'être approchée davantage de la Terre, à Terre sur elle-même, qui se traduit par une
l'exception peut-être d'une comète obser- légère modification de l'orientation de la
vée en Corée en 1491. En 1767 et en 1779, Lune entre son lever et son coucher.
elle s'est approchée de Jupiter et son mouve- 2. Oscillation d'un astre autour d'une posi-
ment a été considérablement perturbé : tion moyenne. Le terme s'emploie, en parti-
avant 1767, elle ne s'approchait pas suffi- culier, pour désigner l'oscillation des plané-
Lick (observatoire) 260

tes troyennes* autour des points de sphériques). Les impulsions optiques en-
Lagrange de l'orbite de Jupiter. voyées et dont on observe le signal rétrodif-
fusé par l'atmosphère sont émises par un
Lick (observatoire). Observatoire amé- laser. Le lidar LITE a été embarqué sur la
ricain, appartenant à l'université de Califor- navette en 1994.
nie, sur le mont Hamilton, à 80 km au sud-
est de San Francisco, à 1 280 m environ Lièvre (en latin Lepus, -oris). Constellation
d'altitude. australe, au sud d'Orion.
ENCYCL. Sa construction, achevée en 1888, a ENCYCL. C'est l'une des 48 constellations qui
été financée par le mécène américain James étaient connues dans l'Antiquité grecque.
Lick (1796-1876). Il fut équipé, dès l'origine, Son étoile la plus brillante, a Lep (ou Arneb),
d'une grande lunette* de 91 cm d'ouverture a une magnitude apparente de 2,6.
et de 17,6 m de focale : celle-ci était, à l'épo-
que, la plus grande du monde, et elle n'a été LIGO (sigle de l'angl. Laser Interferometer
supplantée que par celle de l'observatoire Gravitationnal- waves Observatory, interféro-
Yerkes. Aujourd'hui, son principal instru- mètre laser observatoire d'ondes gravita-
ment est le télescope Shane, de 3 m de dia- tionnelles). Détecteur américain d'ondes*
mètre, en service depuis 1959. gravitationnelles qui, lorsqu'il sera complet,
associera deux antennes interférométriques
Licorne (en latinMonoœros, -otis). Constel- dotées chacune de deux bras perpendiculai-
lation équatoriale. Introduite en 1624 par res de 4 km de long. La première est en voie
l'astronome danois S. Bartsch, gendre de d'achèvement à Hanford, dans l'Etat de
Kepler. Washington ; la seconde est en construction
ENCYCL. Elle ne renferme que des étoiles de à Livingstone, en Louisiane.
faible éclat, mais, traversée par la Voie lac-
tée, elle est riche en nébuleuses et en amas limbe n.m. 1. Bord lumineux d'un astre du
stellaires. système solaire. 2. Partie extérieure d'un
On y observe, notamment, la nébuleuse Ro- cercle divisé, portant les graduations.
sette*, celle de la Quille (ou du Cône*) et
celle de Hubble*, qui enveloppe l'étoile va- Lindblad (Bertil), astronome suédois (Ore-
riable R Mon. L'étoile S Mon constitue une bro 1895 - Stockholm 1965).
autre curiosité : c'est une géante bleue, de Auteur de nombreuses publications sur le
type spectral O, 8 500 fois plus lumineuse rayonnement et le spectre du Soleil et des
que le Soleil. Avec un télescope d'amateur, étoiles, les distances et le mouvement des
on la découvre flanquée de deux compa- astres, il détermina en 1927, en même temps
gnons : l'un de magnitude 7,5, l'autre de que J. Oort*, les principales caractéristiques
magnitude 9. Deux autres astres, d'éclat plus du mouvement cfe rotation de la Galaxie.
faible pour être aisément distingués, com-
plètent ce système multiple, situé à 2 600 al. Linné. Petit cratère lunaire, dans la mer de
la Sérénité.
lidar (abréviation de l'angl. LIght Détection ENCYCL. Coordonnées : 28° N., 12° E. Diamè-
And Ranging, détection et mesure de dis- tre : 2,4 km. Malgré sa petite taille, ce cra-
tance par la lumière) n.m. Dispositif analo- tère ne passe pas inaperçu, car il est entouré
gue au radar, fonctionnant dans le domaine d'un matériau clair (sans doute une cou-
optique. ronne d'éjecta*) et, lorsqu'il est éclairé verti-
ENCYCL. Le lidar est utilisé depuis la fin des calement par le Soleil, il se distingue comme
années 70 pour le sondage à distance de une tache blanche et brillante.
l'atmosphère. Il est bien adapté à la mesure
précise de l'altitude des nuages, au sondage Lion (en latin Léo, -nis). Constellation du
des profils en altitude des constituants de zodiaque, entre le Cancer (à l'ouest) et la
l'atmosphère et à la mesure de la vitesse du Vierge (à l'est).
vent à différentes altitudes (en utilisant l'ef- ENCYCL. Ses principales étoiles dessinent as-
fet Doppler de l'écho des aérosols atmo- sez exactement la silhouette d'un lion assis,
261 Lockheed Martin Corporation

les deux plus brillantes, Régulus* et Dene- ques, grâce aux petites fluctuations de dis-
bola*, marquant respectivement le cœur et tance entre les satellites provoquées par ces
la queue de l'animal, renferme de nombreu- ondes.
ses galaxies, dont les plus brillantes sont
accessibles à des instruments d'amateur LLV -> Athena
d'au moins 80 à 100 mm d'ouverture.
localisation n.f. Obtention, en un centre
Lion (Petit) [en latin Leo(-nis) Minor (-o- de contrôle, des coordonnées d'un mobile.
ris)]. Constellation boréale. Introduite par ENCYCL. Selon les cas, cette localisation est
Hevelius vers 1660, elle ne renferme que des faite en temps réel ou en différé. Pendant sa
étoiles de faible éclat, dont les plus brillantes brève existence, tout lanceur de satellite est
ont une magnitude apparente voisine de 4. localisé par divers instruments (radars, ca-
Mais sa situation dans le ciel, à l'écart de la méras...) qui réalisent des mesures d'angles
Voie lactée, permet d'y apercevoir, avec des et de distances, -f trajectographie
télescopes assez puissants, de nombreuses Ensuite, tout satellite fait l'objet d'une sur-
galaxies. veillance par un réseau de stations de pour-
suite qui le localise régulièrement (souvent à
Lion givré (nébuleuse du). Nébuleuse quelques centaines de mètres - plus diffici-
enveloppant une étoile fortement évoluée lement à quelques dizaines de mètres -
de la constellation du Lion et constituant près). Un système comme DORIS permet
une source de rayonnement infrarouge dé- une précision de localisation de quelques
tectée par le satellite IRAS. centimètres.
ENCYCL. Cette nébuleuse doit son nom au fait Certains systèmes spatiaux offrent (à des
qu'on y a détecté, dans l'infrarouge, la pré- fins de surveillance) un service de localisa-
sence de glace. Elle enveloppe une étoile tion (parfois associé, comme pour Argos, à
géante rouge qui a éjecté de la matière et va un service de collecte de données) : ils cap-
probablement engendrer une nébuleuse pla- tent les signaux radioélectriques diffusés par
nétaire. De forme sphérique, légèrement al- un émetteur et les retransmettent, loin de là,
longée, elle est partagée en deux par un dis- à un centre de traitement qui les analyse et
que qui renferme environ 1/10 de la matière détermine la position de l'émetteur.
éjectée par l'étoile, soit environ 0,002 fois la A distinguer du service de radionavigation,
masse du Soleil. Cette source infrarouge est dans lequel le véhicule à localiser est uni-
cataloguée sous le matricule IRAS 09371 + quement récepteur de signaux radioélectri-
1212. ques (que diffusent des satellites) et calcule,
par ses propres moyens, sa position en vue
U S A (sigle de Laser Interferometer Space An- de son déplacement ultérieur.
tenna, interféromètre laser à antenne spa-
tiale). Projet de mission spatiale européenne Lockheed Martin Corporation.
destinée à la détection des ondes gravita- Groupe aérospatial américain issu de la fu-
tionnelles à des fréquences comprises entre sion des firmes Lockheed Corp. et Martin
0,0001 et 0,1 Hz. Marietta Corp.
ENCYCL. Envisagée comme l'une des pierres ENCYCL. Effectif depuis le 15 mars 1995, le
angulaires du programme Horizon* 2000 rapprochement de Lockheed et de Martin
Plus, cette mission comporterait trois satelli- Marietta a donné naissance à un nouveau
tes identiques disposés aux sommets d'un groupe, employant 170 000 personnes envi-
triangle de 5 millions de kilomètres de côté ron et réalisant environ 23 milliards de dol-
incliné de 60° sur le plan de l'orbite terres- lars de chiffre d'affaires, dont les activités se
tre, et reliés mutuellement par des faisceaux concentrent dans quatre secteurs princi-
laser infrarouges. L'ensemble formerait un paux : l'espace et les missiles, l'aéronauti-
interféromètre à très longue base permet- que, l'électronique, l'information et la tech-
tant de détecter les ondes gravitationnelles nologie. Les satellites représentent 55 % de
émises par des étoiles doubles de notre ga- son activité spatiale.
laxie ou des trous noirs massifs extragalacti- Le siège du groupe se trouve à Bethesda
Lockyer 262

(Maryland), où Martin Marietta avait déjà moyen du lanceur CZ-2C, toujours en ser-
son siège. vice. Hauteur : 35 m, masse au décollage :
1911, capacité en orbite basse : 1,81, propul-
Lockyer (sir Joseph Norman), astronome sion : deux étages à ergols liquides.
anglais (Rugby, Warwickshire, 1836-Sal- - 8 avril 1984 : lancement du premier satel-
combe Régis, Devon, 1920). Spécialiste de la lite géostationnaire chinois au moyen du
spectroscopie solaire, il imagina, indépen- lanceur CZ-3, toujours opérationnel. Hau-
damment de J. Janssen*, une méthode pour teur : 45 m, masse au décollage : 202 t, capa-
l'observation des protubérances solaires en cité : plus de 4 t en orbite basse et 1,5 t en
dehors des éclipses. Il découvrit la chromos- orbite de transfert géostationnaire, propul-
phère et, en 1868, dans le spectre des protu- sion : deux étages à ergols liquides, un troi-
bérances, une raie spectrale qu'il attribua à sième à propulsion cryotechnique.
un nouvel élément, alors inconnu sur la - 6 septembre 1988 : lancement du premier
Terre, pour lequel il proposa le nom d'« hé- satellite héliosynchrone chinois au moyen
lium », et qui fut isolé seulement en 1895. Il du lanceur CZ-4, toujours en service. Hau-
fut aussi l'un des premiers à s'intéresser à teur : 42 m, masse au décollage : 249 t, capa-
l'évolution des étoiles et le fondateur de la cité : 2,5 t en orbite héliosynchrone, propul-
revue scientifique Nature (1869). Enfin, il sion : trois étages à ergols liquides
s'intéressa à l'orientation astronomique des stockables.
mégalithes et des pyramides antiques, fon- En 1999, une dizaine de versions (amélio-
dant ainsi l'archéoastronomie*. rées par rapport aux configurations de base)
sont opérationnelles (CZ-2C, 3, 4, 2E, 2D,
longitude n.f. (du latin longitudo, -inis, lon- 3A, 3B), en développement (CZ-1D, 3C,...)
gueur). Dans un système de coordonnées ou à l'étude (CZ-4B,...).
sphériques, distance angulaire de la projec- La version la plus puissante, CZ-3B, opéra-
tion d'un point sur le plan fondamental, tionnelle depuis août 1997, peut placer 13 t
comptée à partir d'une direction origine, en en orbite basse et 4,8 t en orbite de transfert
principe de 0 à 360°, parfois de 0 à ± 180°. géostationnaire. Haute de 55 m, pesant
Sur la Terre, les longitudes sont comptées à 425 t au décollage, elle comprend deux éta-
partir du méridien de Greenwich, de 0 à + ges et quatre propulseurs d'appoint à ergols
180°, positivement vers l'ouest, négative- liquides stockables (UDMH et tétraoxyde
ment vers l'est. d'azote), et un troisième étage cryotechni-
que (hydrogène et oxygène liquides).
Longue Marche (en chinois Chang- Grâce à l'ensemble de ces lanceurs, la Chine
Zheng), famille de lanceurs chinois, égale- a pu, en une trentaine d'années, placer en
ment désignés par les initiales CZ. orbite une cinquantaine de satellites dont
ENCYCL. Etudiés dès les années 1950, avec certains étrangers.
l'aide de l'URSS, à partir de missiles balisti- En octobre 1985, le gouvernement chinois
ques, ces lanceurs ont subi des améliora- annonçait la commercialisation de certains
tions régulières. Au cours du temps, quatre de ses lanceurs. Le premier lancement com-
générations - composées de plusieurs ver- mercial a eu lieu le 8 avril 1990 : un CZ-3 a
sions - ont vu le jour et permis à la Chine de mis sur orbite le satellite de télécommunica-
franchir des étapes importantes : tions d'un consortium asiatique, AsiaSat 1,
- 24 avril 1970 : grâce à son premier lanceur, le premier satellite « d'occasion » de l'his-
CZ-1, la Chine met en orbite son premier toire spatiale (puisque lancé une première
satellite artificiel et devient puissance spa- fois sous le nom de Westar 6 en février 1984,
tiale. Ce lanceur, aujourd'hui abandonné, puis récupéré en orbite et ramené au sol par
était composé de deux étages à ergols liqui- la navette américaine en novembre 1984).
des et d'un troisième à poudre. Haut de Depuis cette date, la Chine a entrepris diver-
28 m, pesant 80 t au décollage, il pouvait ses satellisations pour des pays étran-
satelliser 300 kg en orbite basse. gers (Aussat/ Optus, Echostar, Intelsat 7,
- 26 novembre 1975 : lancement de la pre- Iridium, etc.) mais avec un taux élevé
mière capsule récupérable chinoise au d'échecs.
263 Lunik

Loup (en latin Lupus, -î). Constellation aus- Son Histoire vraie et son Icaro-Menippos cons-
trale. tituent les deux premiers récits de fiction
ENCYCL. Elle figurait déjà parmi les 48 constel- astronautique qui nous soient parvenus, sur
lations citées par Ptolémée. Sa plus brillante le thème du voyage vers la Lune.
étoile est de magnitude apparente 2,3. En
l'an 100b, une supernova* plus brillante que lumière cendrée. Lumière faible dont
Vénus y apparut; elle demeura visible à brille la partie de la Lune qui n'est pas éclai-
l'œil nu plus de deux ans et fut observée en rée par le Soleil. Elle résulte de l'éclairement
Europe, en Egypte, en Chine et au Japon. de la Lune par la Terre, elle-même illuminée
Une radiosource découverte en 1965, une par le Soleil.
faible source de rayonnement X et un réseau
ténu de filaments gazeux identifiés en 1976
en seraient les vestiges. lumière zodiacale zodiacal

Lowell (Percival), astronome américain luminosité n.f. Puissance totale rayonnée


(Boston 1855-Flagstaff, Arizona, 1916). par un astre sur tout le spectre électroma-
H se consacra surtout à l'étude de la planète gnétique et dans toutes les directions.
Mars. En vue de confirmer l'hypothèse de
l'existence de canaux à la surface de cet Luna. Sondes spatiales automatiques so-
astre, il fonda à ses frais, en 1894, un obser- viétiques qui étaient destinées à l'explora-
vatoire dans les environs de Flagstaff. En tion de la Lune ; 24 ont été lancées, de 1959
perfectionnant la méthode utilisée par U. Le à 1976.
Verrier* qui aboutit à la découverte de Nep- ENCYCL. Les sondes de première génération '
tune, il fut conduit à envisager la présence avaient une masse d'environ 400 kg et fu-
d'une planète transneptunienne, et, en 1915, rent lancées en 1959. Luna 1, lancée le 2
il indiqua l'orbite probable de cette nouvelle janvier 1959, fut le premier objet spatial à
planète, ainsi que la région du ciel où elle frôler la Lune, à une distance de 6 500 km,
devait se trouver. Le 13 mars 1930, Clyde avant de se satelliser autour du Soleil. Luna
William Tombaugh découvrit, à Flagstaff, la 2, lancée le 12 septembre 1959, mit à son
planète Pluton, à six degrés de la position actif le premier impact sur la Lune. Luna 3,
prévue par Lowell. lancée le 4 octobre 1959, obtint et retrans-
mit les premières images de la face cachée
LRBA —» Laboratoire* de recherches de la Lune. Les sondes de deuxième généra-
balistiques et aérodynamiques tion avaient une masse voisine de 1 500 kg
sur le trajet Terre-Lune et avaient pour but le
Lucid (Shannon W.), chimiste et astronaute dépôt en douceur de laboratoires sur la sur-
américaine (Shangai 1943). face lunaire et la mise de satellites sur orbi-
Devenue astronaute de la NASA en 1979, tes sélénocentriques. Luna 4 fut lancée en
elle participa à cinq missions de la navette 1963 pour tester la technique du lancement
américaine en 1985, 1989, 1991, 1993 et en deux temps vers la Lune. Les sondes Luna
1996. Pour ce dernier vol, elle quitta la Terre 5, 6, 7 et 8 tentèrent ensuite en 1965 de
le 22 mars et fut la première Américaine réussir un atterrissage en douceur sur la
accueillie dans la station Mir : elle y séjourna Lune, mais toutes échouèrent. Le succès
188 jours (retour le 26 septembre) ce qui vint, enfin, le 3 février 1966 avec Luna 9, qui
constitue le record féminin de durée à bord se posa sur l'océan des Tempêtes et fonc-
de la station. tionna pendant 3 jours sur la Lune en re-
Avec un total de 223 jours, elle détient - transmettant les premières images rappro-
pour les femmes et pour les étrangers à la chées du sol. Un second succès fut obtenu
Russie - le record du plus long séjour dans en décembre 1966 avec Luna 13, mais, en-
l'espace. tre-temps, les Soviétiques inscrivirent à leur
actif une autre « première » : la mise sur or-
Lucien de S a m o s a t e , écrivain et philo- bite d'un satellite lunaire, avec Luna 10, le 3
sophe grec (Samosate, Syrie, v. 125 - v. 192). avril 1966. Les sondes Luna 11 et 12 furent
lunaire 264

satellisées autour de la Lune en 1966, de propriétés physico-mécaniques du sol lu-


même que Luna 14 en 1968, qui mit un naire, ainsi que d'un réflecteur laser* (fabri-
terme à ces expériences. qué en France) pour des mesures de la dis-
Les sondes de troisième génération avaient tance Terre-Lune.
une masse d'environ 5 t sur la trajectoire Lunokhod 1 pesait 756 kg. Déposé dans la
Terre-Lune. La première, Luna 15, fut lancée mer des Pluies par Luna 17 le 17 novembre
le 13 juillet 1969, 3 jours seulement avant le 1970, il a fonctionné jusqu'au 4 octobre
début de la mission pilotée américaine 1971, parcourant durant ce temps 10 540 m
Apollo 11. Mais l'atterrissage sur la Lune en sous contrôle télécommandé, procédant à
deux temps qu'elle tenta le 20 juillet 1969 l'étude des propriétés physico-mécaniques
fut un échec. Il fut en revanche mené à bien du sol lunaire en 500 points, à l'analyse de sa
par Luna 16 en septembre 1970. Puis, en composition chimique en 25 points et trans-
novembre 1970, Luna 17 déposa sur la Lune mettant à la Terre 210 vues panoramiques et
le premier véhicule explorateur automati- plus de 20 000 clichés de la surface lunaire.
que, Lunokhod* 1, qui fonctionna 11 mois Lunokhod 2, version améliorée du véhicule
dans la mer des Pluies. Luna 18 connut précédent (avec, notamment, une caméra de
l'échec en septembre 1971 dans une mission télévision supplémentaire), pesait 840 kg.
de prélèvement d'échantillons dans une Déposé par Luna 21 à l'intérieur du cratère
zone montagneuse, qui fut reprise avec suc- Le Monnier, près du bord est de la mer de la
cès par Luna 20 en février 1972. Entre- Sérénité, le 16 janvier 1973, il fonctionna
temps, Luna 19 se plaça sur orbite lunaire en jusqu'en mai 1973, parcourut 37 km, effec-
octobre 1971. Luna 21 déposa en janvier tua plusieurs centaines de tests mécaniques
1973 Lunokhod 2 en bordure de la mer de la et chimiques du sol et prit 8 000 clichés et
Sérénité, où il fonctionna près de 4 mois. 86 photographies panoramiques.
Luna 22 se plaça sur orbite lunaire en mai
1974, cependant que Luna 23 échoua en Lunar A. Sonde japonaise d'étude de la
octobre 1974 dans une tentative de prélève- Lune.
ment de sol, réalisée avec succès par Luna ENCYCL. Son lancement est attendu en 1999.
24 en août 1976. Satellisée autour de la Lune, elle larguera
vers le sol lunaire trois pénétrateurs de 13 kg
lunaire adj. Relatif à la Lune. Année lunaire : qui s'enfonceront jusqu'à une profondeur de
période de douze mois lunaires. Mois lu- 30 cm. Les mini-séismes ainsi créés seront
naire : synonyme de lunaison. enregistrés par la sonde restée en orbite.

lunaison n.f. Intervalle de temps compris Lunar Orbiter. Sondes lunaires automa-
entre deux nouvelles lunes consécutives, tiques américaines lancées en 1966-1967 et
dont la durée moyenne est de 29 j 12 h destinées à la photographie détaillée de la
44 min 2,9 s, avec des fluctuations pouvant Lune, dans le but de permettre la sélection
atteindre 13 h de part et d'autre de cette des sites d'atterrissage du programme
valeur, SYN. : mois lunaire Apollo.
ENCYCL. D'une masse proche de 400 kg, lan-
Lunakhod (ou Lunokhod). Nom de cés par des fusées Atlas-Agena B, les engins
deux véhicules automatiques soviétiques Lunar Orbiter étaient équipés d'un système
déposés à la surface de la Lune par des son- de prise, de développement et de transmis-
des Luna pour y effectuer des prises de vues sion de photographies très performant, per-
et des recherches scientifiques en se dépla- mettant d'obtenir une résolution de 1 m sur
çant à des distances importantes de leur des clichés pris depuis 40 km d'altitude. Ils
point d'atterrissage. évoluaient typiquement sur des orbites sélé-
ENCYCL. Les Lunokhod étaient des véhicules à nocentriques dont la distance à la surface
huit roues, de 2,2 m de long sur 1,6 m de lunaire variait entre 40 et 1 850 km. Le pre-
large, munis de caméras de télévision, de mier Lunar Orbiter fut lancé le 10 août 1966
dispositifs de prélèvement d'échantillons, et quatre autres engins du même type parti-
d'analyse de la composition chimique et des rent dans les 12 mois suivants. Les cinq mis-
265 Lunik

Formation de la L u n e

sions furent des succès complets, aboutis- Lune. Satellite naturel de la Terre.
sant chacune à la transmission d'environ ENCYCL. La Lune a fait, dès la plus haute Anti-
200 clichés. Les photographies des Lunar quité, l'objet d'études attentives. Les Grecs
Orbiter sont à la base des atlas détaillés de la parvinrent, avant notre ère, à évaluer ses
totalité de la surface lunaire. dimensions, sa distance et à établir les lois
de son mouvement apparent.
Lunar Prospector. Satellite américain L'invention de la lunette, à l'aube du xviie
d'étude de la Lune. siècle, ouvrit une ère fructueuse pour l'étude
ENCYCL. Premier engin construit dans le cadre de sa surface et de ses particularités physi-
du programme Discovery de la NASA, ce ques. Enfin, à l'ère spatiale, l'homme en a
satellite de 295 kg a été lancé le 6 janvier entrepris l'exploration directe. Compte tenu
1998 et s'est placé cinq jours plus tard en de sa proximité, la Lune a été le premier
orbite autour de la Lune. Le 15 janvier, il objectif de l'exploration planétaire. Pour des
s'est stabilisé sur une orbite circulaire à raisons politiques, l'ex-URSS et les États-
100 km d'altitude pour étudier les caracté- Unis se sont livrés à une compétition achar-
ristiques magnétiques, gravifiques et chimi- née, au cours des années 60, pour y envoyer
ques de l'astre. Le résultat le plus spectacu- le premier équipage de spationautes. Cette
laire, obtenu grâce à l'étude spectrométrique compétition a finalement tourné à l'avan-
de la surface, a été la confirmation de ce que tage des États-Unis. L'exploration lunaire
semblaient révéler certains échos radar re- s'est effectuée du côté soviétique à l'aide du
çus par la sonde Clémentine*, à savoir la programme de sondes automatiques Luna*
présence de glace au fond de cratères situés et de certains engins Zond* qui ont
aux pôles et qui ne sont jamais éclairés par le contourné la Lune en l'étudiant et en la pho-
Soleil (Peary, Hermite, Rozhdestvenskii et tographiant ; et, du côté américain, à l'aide
Plaskett au pôle Nord, Aitken au pôle Sud). des programmes de sondes automatiques
Selon certaines estimations, la quantité de Ranger*, Surveyor* et Lunar* Orbiter, puis
glace présente serait voisine de 6 milliards du programme de vols habités Apollo*.
de tonnes. À partir de décembre 1998, le MOUVEMENTS DE LA LUNE. En première approxi-
satellite s'est progressivement rapproché de mation, on peut considérer que la Lune
la surface lunaire (jusqu'à 15 km seulement), obéit aux lois de Kepler et qu'elle gravite
pour effectuer des mesures à plus haute ré- autour de la Terre en décrivant, en 27 j 7 h
solution. Sa chute volontaire sur le pôle Sud 43 min environ, une orbite elliptique, incli-
de la lune, en juillet 1999, devait permettre née de 5° 9' sur l'écliptique, dont le demi-
d'y vérifier la présence d'eau. grand axe vaut 384 400 km et l'excentricité
Lune 266

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES DE LA LUNE


Demi-grand axe de l'orbite 384 400 km (60,266 59 rayons terrestres équato-
riaux)
Excentricité moyenne de l'orbite 0,054 9
Distance minimale au périgée 356375 km
Distance maximale à l'apogée 406 720 km
Inclinaison moyenne de l'orbite 5,145 3°
sur l'écliptique
Inclinaison moyenne de l'équateur 1°32'32,7"
lunaire sur l'écliptique
Inclinaison de l'équateur lunaire 6°41'
sur l'orbite
Période de révolution :
- sidérale (retour à la même position 27,321 660 9 j, soit 27 j 7 h 43 min 11,5 s
dans le ciel par rapport aux étoiles)
- synodique (retour à la même position 29,530 588 1 j, soit 29 j 12 h 44 min 2,9 s
par rapport au Soleil = lunaison)
- tropique (retour à la même position 27,321 581 6 j, soit 27 j 7 h 43 min 4,7 s
par rapport au point vernal)
- anomalistique (retour au périgée) 27,554 550 2 j, soit 27 j 13 h 18 min 33,1 s
- draconitique (retour au nœud ascendant) 27,212 217 8 j, soit 27 j 5 h 5 min 35,8 s
Période de rotation sidérale rigoureusement égale à la période de révolution
sidérale
Libration :
- en latitude 6,8°
- en longitude 7,7°
- diurne 1,0°

0,054 9. Mais ces valeurs ne sont que des la Lune de tourner toujours la même face
valeurs moyennes, compte tenu des nom- vers la Terre. Ce synchronisme résulte de la
breuses inégalités qui affectent l'orbite de la forme non sphérique du globe lunaire : l'hé-
Lune. misphère lunaire qui fait face à la Terre est
A ces variations s'ajoutent un grand nombre légèrement aplati, et l'hémisphère opposé
d'inégalités dans le mouvement de la Lune légèrement surélevé par rapport au rayon
dues aux influences du Soleil ou aux confi- moyen (1 738 km), l'écart n'étant toutefois
gurations du système Soleil-Terre-Lune. Les que de 4 km environ. Le grand axe s'est
plus importantes sont ce qu'on appelle orienté jadis dans la direction de la Terre,
l'évection* et la variation*. On observe aussi suivant un processus de stabilisation bien
une très lente accélération séculaire du mou- connu et utilisé pour la mise en place de
vement de la Lune, due principalement à un certains satellites artificiels (stabilisation
ralentissement de la rotation de la Terre « par gradient de gravité »), et c'est autour
autour de son axe sous l'effet des marées*, de l'axe le plus court que s'effectue la rota-
qui produit une augmentation de la lon- tion.
gueur du jour. De ce fait, la Lune s'éloigne PRINCIPALES FORMATIONS DU RELIEF LUNAIRE. Obser-
actuellement de la Terre d'environ 2 m par vée à l'œil nu, la surface de la Lune apparaît
siècle. parsemée de taches sombres. Celles-ci cor-
Comme tous les astres, la Lune tourne sur respondent à de vastes plaines, légèrement
elle-même, mais cette rotation s'accomplit déprimées, plus ou moins ondulées et bor-
exactement dans le même temps et le même dées de montagnes. Appelées mers par les
sens que la révolution sidérale, ce qui vaut à premiers observateurs, qui avaient cru y voir
267 Lunik

CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES DE LA LUNE


Diamètre moyen 3 476 km (0,272 5 fois le diamètre équatorial
de la Terre)
Diamètre apparent :
- minimal 29' 22"
- maximal 33' 29"
Masse 73,4.10 21 kg 0,012 3 fois celle de la Terre)
Volume 22.19 9 km 3 (0,020 3 fois celui de la Terre)
Densité moyenne 3,34 (eau = 1)
Albédo géométrique 0,12
Pesanteur à l'équateur 1,627 m/s2 (0,166 fois celle de la Terre)
Vitesse de libération 2,37 km/s (8 550 km/h)
Magnitude visuelle -12,7
Température à la surface + 117 °C à - 173 °C
Pression atmosphérique moyenne à la surface ~ 10"11 torr
Intensité du champ magnétique à la surface 6 à 313 y

des étendues d'eau liquide, elles conservent Terre). Les montagnes lunaires s'apparen-
de nos jours cette dénomination. Certaines tent aux massifs terrestres anciens : dépour-
possèdent une forme circulaire ou ovale vues de pics et d'aiguilles, elles présentent
bien délimitée (mer des Crises, mer de la toujours des sommets arrondis et des for-
Sérénité, etc.) ; d'autres, au contraire, pré- mes douces.
sentent un contour irrégulier (océan des Les formations les plus caractéristiques du
Tempêtes, mer des Pluies, etc.) et se rami- relief lunaire sont des dépressions circulaires
fient en golfes, caps, lacs ou marais. On en ou polygonales, creusées par des impacts de
dénombre 22 sur l'ensemble de la Lune, météorites : les cratères ou cirques (ce der-
mais la face arrière de l'astre n'en compte nier terme désignant plus particulièrement
qu'une minorité - la principale étant la mer les cratères les plus vastes, bordés de rem-
de Moscou, révélée pour la première fois en parts montagneux). Les plus grands dépas-
1959 par les clichés de Luna 3 -, de sorte que sent 200 km ae diamètre, mais les plus petits
la plupart sont visibles de la Terre, certaines discernables de la Terre n'excèdent pas 1
en partie seulement (mer Australe, mer Mar- km, et l'exploration spatiale en a révélé une
ginale, mer Orientale, mer de Smyth). Cette multitude dont les dimensions s'expriment
dissymétrie tient sans doute à la différence en mètres, voire en centimètres. L'astro-
d'épaisseur de l'écorce entre les deux hémis- nome Julius Schmidt, au xixe siècle, en dé-
phères lunaires. nombra plus de 30 000, mais l'on estime
On appelle continents les régions claires de la aujourd'hui que la seule face visible de la
surface lunaire. Ce sont des zones extrême- Lune en renferme environ dix fois plus dont
ment accidentées, saturées de cratères. Les le diamètre dépasse 1 km.
formations montagneuses, parfois groupées Outre des cratères, on observe à la surface
en véritables chaînes, y sont nombreuses, des « mers » lunaires des crevasses, appelées
particulièrement en bordure des mers. Cer- aussi rainures, des vallées, des falaises et des
tains sommets atteignent des altitudes éle- pitons rocheux isolés.
vées, le record étant détenu par les monts LE SOL LUNAIRE. Le sol de la Lune apparaît jon-
Leibniz, près du pôle Sud, qui culminent à ché de pierres plus ou moins enfoncées dans
8 200 m au-dessus des régions environnan- une couche de poussière, épaisse, selon les
tes (on ne dispose pas sur la Lune, pour la endroits, de quelques millimètres à une
mesure des altitudes et des profondeurs, quinzaine de centimètres. Il est, par ailleurs,
d'un niveau général de référence compara- criblé de microcratères creusés par l'impact
ble au niveau moyen des mers utilisé sur la de micrométéorites. Sa couleur varie sui-
Lune 268

vant l'angle d'éclairement, passant du gris ment très calme. Les secousses (quelque
cendré, lorsqu'il est éclairé à contre-jour, au 3 000 par an) qui l'affectent ont une inten-
brun chocolat, lorsqu'il reçoit perpendiculai- sité très faible : aucune n'a dépassé la magni-
rement les rayons du Soleil. tude 3 sur l'échelle de Richter.
Sous le tapis de poussière s'étend une cou- L'une des caractéristiques les plus remar-
che de roches brisées, le régolithe (ou régo- quables des séismes lunaires est la profon-
lite), dont l'épaisseur varie entre 2 et 20 m deur à laquelle ils surviennent. La majorité
suivant les régions et dont la compacité, très des foyers se situe à une profondeur allant
faible en surface, augmente avec la profon- de 700 à 1 100 km.
deur. STRUCTURE INTERNE. L'existence d'un noyau fer-
Les six missions Apollo* qui comportèrent reux au centre de la Lune reste controversée.
un atterrissage sur la Lune ont permis de Toutefois, les données gravifiques transmi-
récolter 2 196 échantillons de roches lunai- ses par le satellite Lunar Prospector* renfor-
res, représentant une masse totale de cent cette hypothèse : le diamètre de ce
382 kg. Il faut y ajouter quelques échan- noyau serait compris entre 600 km (s'il est
tillons prélevés par carottage et rapportés formé principalement de fer) et 1 000 km
sur la Terre par des engins automatiques (s'il est formé surtout de sulfure de fer).
soviétiques Luna*. TEMPÉRATURE. La quasi-absence d'atmosphère

Comme sur la Terre, l'oxygène est l'élément entraîne une amplitude thermique considé-
le plus abondant des roches lunaires (38 %, rable, pouvant atteindre 100 °C en un point
sous forme d'oxydes). L'ordre d'abondance donné de la surface entre le jour et la nuit,
décroissant des éléments est en gros le contre quelques dizaines de degrés seule-
même sur les deux astres, mais avec des ment sur la Terre. On a relevé + 117 °C au
écarts significatifs. Comparée à la croûte ter- maximum le jour et - 173 °C au minimum
restre, celle de la Lune apparaît plus pauvre la nuit.
en éléments volatils, comme le carbone et CHAMP MAGNÉTIQUE. La particularité la plus re-
l'oxygène, en sidérophiles (sauf le fer lui- marquable du champ magnétique de la Lune
même), comme le cobalt et l'argent, et aussi est d'être extrêmement variable d'un lieu à
en potassium, sodium, silicium, rubidium, un autre en intensité et en direction. Les
scandium et europium. Elle est, en revan- magnétomètres déposés sur le sol lunaire
che, plus riche en calcium, titane magné- lors des missions Apollo ont enregistré des
sium, fer et terres rares. intensités allant de 6 à 313 y. Toutefois, un
Les minéraux les plus abondants sont des bon nombre de roches rapportées par les
silicates, comme sur la Terre. astronautes, datant toutes d'au moins 3 mil-
Alors que les roches terrestres se caractéri- liards d'années, présentent une aimantation
sent par leur extrême diversité, celles de la bien plus forte, exigeant qu'un champ de
surface lunaire ne se répartissent pratique- plus de 3 000 y ait régné sur la Lune à l'épo-
ment qu'en deux types : les anorthoses, très que où elles se solidifièrent. Les observa-
abondantes dans les régions montagneuses, tions du satellite Lunar Prospector, ont
et les basaltes, qui emplissent les « mers ». confirmé l'existence d'un champ magnéti-
Lors d'impacts de météorites, certaines ont que rémanent aux antipodes des grands bas-
été cassées ; leurs débris, projetés dans l'es- sins d'impact, ce qui suggère un lien entre ce
pace, puis retombés pêle-mêle au sol, se magnétisme et les impacts violents qui ont
retrouvent sous forme de brèches, agglomé- creusé ces bassins.
rats plus ou moins friables de petits frag- ORIGINE ET ÉVOLUTION. La Lune s'est formée en
ments rocheux cimentés par des matrices même temps que la Terre et les autres astres
vitreuses, dont la composition est voisine de du système solaire, il y a 4,6 milliards d'an-
celle de la poussière. nées. Peu après, elle se liquéfia au moins sur
Grâce au réseau de sismo-
ACTIVITÉ SISMIQUE. 200 km de profondeur, et ses divers maté-
mètres mis en place lors des missions riaux constitutifs se répartirent du centre
Apollo, on a pu procéder à une étude appro- vers la surface par ordre de densités crois-
fondie de la sismicité de la Lune. D'une santes. A peine solidifiée, sa croûte se trouva
façon générale, l'astre apparaît tectonique- bombardée de façon intense par d'énormes
269 Lunik

météorites, abondantes à l'époque dans l'es- glace dans les régions polaires déduite des
pace interplanétaire, qui y creusèrent de données recueillies par la sonde Clémen-
grands bassins et provoquèrent une fusion tine* et par le satellite Lunar* Prospecter sti-
des roches. Cette ère cataclysmique mule de nouvelles recherches. Par ailleurs, la
s'acheva il y a 3,9 milliards d'années. Lune représenterait une base d'observation
La Lune connut ensuite, pendant 800 mil- astronomique idéale : elle est dépourvue
lions d'années, une grande activité interne. d'atmosphère et, de son sol, on a donc accès
Celle-ci provoqua une seconde fusion en à la totalité du spectre électromagnétique.
profondeur et la formation de laves basalti- La pesanteur à la surface y est faible et la
ques, qui remontèrent et s'épanchèrent à la sismicité réduite. Sa face arrière offre l'avan-
surface, remplissant les bassins pour consti- tage supplémentaire d'être protégée de tous
tuer le fond des mers tel qu'on l'observe les rayonnements parasites provenant de la
aujourd'hui. Terre (clair de Terre, bruit radioélectrique,
Depuis quelque 3 milliards d'années, l'acti- émission ultraviolette de la géocouronne).
vité interne s'est assoupie, les impacts de
météorites à la surface sont devenus plus lune bleue. Nom donné (particulièrement
rares, et la Lune s'est lentement refroidie, aux Etats-Unis) à la seconde pleine lune d'un
devenant rigide jusqu'à une profondeur d'au mois qui en renferme deux, comme cela se
moins 1 000 km. Tout au plus, le bombarde- produit, en moyenne, tous les deux à trois
ment météoritique, en se poursuivant ans.
jusqu'à nos jours, a-t-il entraîné à la surface
la formation de quelques grands cirques
(Copernic, Aristarque, Tycho...) - dont la lunette n.f. (diminutif de lune). Instrument
jeunesse est attestée par les longues traînées d'optique destiné à l'observation des objets
radiales de matériaux éjectés qui les entou- éloignés et dont l'objectif est constitué d'une
rent encore -, de nombreux cratères de lentille convergente ou d'un système achro-
moindre dimension, de la couche superfi- matique équivalent.
cielle de roches brisées (régolithe) ainsi que ENCYCL. On distingue la lunette astronomi-

du tapis de poussière qui la recouvre. que (ou simplement lunette), destinée à l'ob-
On admet aujourd'hui que la Lune s'est for- servation des astres et qui fournit des ima-
mée à la suite d'une collision tangentielle ges renversées, et la lunette terrestre,
survenue entre la Terre et un autre corps du destinée à l'observation des objets terrestres
système solaire, d'une masse au moins égale et qui fournit des images non renversées. La
à celle de Mars, à la fin de l'époque de la lunette astronomique se compose d'un ob-
formation des planètes, alors que la Terre jectif et d'un oculaire, constitués l'un et
présentait déjà une structure différenciée, l'autre par un système de lentilles (à la diffé-
avec un noyau ferreux entouré d'un man- rence du télescope*, dont l'objectif est un
teau rocheux. Sous l'effet de la collision, des miroir). L'objectif est, en général, un sys-
lambeaux du manteau terrestre auraient été tème achromatique*. L'objectif constitue un
projetés dans l'espace ; mais ils auraient disque éclairé dont l'oculaire donne une
perdu la plupart de leurs éléments volatils image réelle, appelée cerck ou anneau ocu-
en raison du dégagement de chaleur. Ces laire, qui est un petit cercle lumineux situé à
fragments de matière se seraient ensuite dis- peu de distance en arrière de l'oculaire.
persés en anneau autour de la Terre, avant
de se condenser très rapidement pour don- lunette-guide n.f. Lunette associée à un
ner naissance à la Lune (voir illustration). astrographe ou, plus généralement, à tout
EXPLORATION FUTURE Bien que la Lune soit instrument d'observation astronomique uti-
aujourd'hui le corps du système solaire le lisé pour la photographie, et qui permet de
mieux connu après la Terre, elle recèle en- maintenir un pointage correct sur l'astre ou
core bien des secrets qui justifient la reprise le champ visé.
de son exploration. Différents projets en ce
sens existent aux États-Unis, en Éurope et
au Japon. La présomption de la présence de Lunik. Nom donné initialement aux son-
des lunaires soviétiques Luna* 1,2 et 3.
luni-solaire 270

luni-solaire adj. 1. Qui a rapport à la fois à 1660 par Hevelius, qui lui donna ce nom
la Lune et au Soleil. 2. Année luni-solaire : parce qu'il faut des yeux de lynx pour la
année calculée sur la révolution de la Lune, distinguer.
mise en accord avec l'année solaire, -•ca-
lendrier Lyot (Bernard), astronome français (Paris
1897-Le Caire 1952). ,
Lunokhod Lunakhod Assistant de Pérot à l'Ecole polytechnique, il
entra à l'observatoire de Meudon en 1920. Il
Lup. Abréviation de Lupus, désignant la se consacra à l'étude de la polarisation de la
constellation du Loup. lumière diffusée par la Lune et les planètes
et réalisa, dans ce but, un polarimètre de
Lupus (-i). Nom latin de la constellation haute sensibilité. Ensuite, il inventa et cons-
du Loup (abrév. Lup). truisit en 1931 le coronographe, qui permet
d'observer la couronne en dehors des éclip-
Lyman (série ou raies de) [du nom de ses totales et grâce auquel il réalisa en 1935
Theodore Lyman, physicien américain le premier film montrant le mouvement des
(1874-1954)]. Série de raies caractéristiques protubérances. En 1933, il inventa un filtre
du spectre de l'hydrogène neutre dans l'ul- monochromatique polarisant, qui sélec-
traviolet, absorbées lorsque, dans un atome tionne les radiations propres aux différentes
d'hydrogène, l'électron passe du niveau fon- structures du Soleil et en fournit les premiè-
damental d'énergie à des niveaux supé- res images monochromatiques. En 1948, il
rieurs, et émises lors des transitions inver- réalisa, grâce aux progrès ae l'électronique,
ses. le polarimètre photoélectrique, dont il avait
ENCYCL. Les raies de Lyman sont désignées indiqué le principe dès 1924. Il mourut au
par la lettre L suivie d'une lettre grecque, a retour d'une mission à Khartoum pour l'ob-
s'appliquant à la raie de longueur d'onde la servation d'une éclipse totale de Soleil. Il est
plus élevée, P à la suivante, etc. Les lon- l'un de ceux qui ont le plus fait progresser,
gueurs d'onde correspondant aux principa- avant l'ère spatiale, notre connaissance du
les raies sont : Soleil et des surfaces planétaires. Son nom a
La : 121,57 nm (1 215,7 À) été donné au télescope de 2 m de l'observa-
LP : 102,58 nm (1 025,8 À) toire du Pic* du Midi.
Ly : 978 25 nm (972,5 Â)
Comme dans le cas des raies de Balmer, il Lyr. Abréviation de Lyra, désignant la cons-
existe une longueur d'onde limite de cette tellation de la Lyre.
série : 91,2 nm (912 Â).
Lyra (-ae). Nom latin de la constellation de
Lyn. Abréviation de Lynx, désignant la la Lyre (abrév. Lyr).
constellation du Lynx.
Lyre (en latin Lyra, -ae). Constellation bo-
Lynden-Bell (Donald), astrophysicien bri- réale.
tannique (Douvres 1935). ENCYCL. Son étoile principale, Véga*, est l'une
Spécialiste de l'étude de la structure et de la des plus brillantes du ciel, s Lyrae constitue
dynamique des galaxies, il est le premier à un système quadruple : à l'œil nu, si l'on
avoir émis l'hypothèse, communément ad- possède une très bonne vue, ou bien avec
mise aujourd'hui, de la présence d'un trou des jumelles, on parvient à distinguer deux
noir extrêmement massif au centre des qua- composantes de magnitude 5 environ, écar-
sars (1969). tées de 208" ; à la lunette ou au télescope,
ces étoiles apparaissent à leur tour dédou-
Lynx (en latin Lynx, Lyncis). Constellation blées. L'étoile RR Lyrae est le prototype
boréale, dessinée par une ligne sinueuse d'une classe d'étoiles variables puisantes
d'étoiles peu brillantes (toutes ae magnitude analogues aux céphéides* mais moins lumi-
apparente supérieure à 3), entre la Grande neuses et de périodes plus courtes, inférieu-
Ourse et le Cocher. Elle fut introduite vers res à 0,8 jour. La constellation renferme
271 Lysithea

aussi, entre ses étoiles p et y, la célèbre Lyrides. Essaim de météorites, ou météo-


nébuleuse planétaire M 57, en forme d'an- res associés, observables autour du 21 avril
neau, découverte en 1779 par le Français et dont le radiant se situe dans la constella-
Antoine Darquier et perceptible avec des tion de la Lyre. Cet essaim est issu de la
jumelles. comète Thatcher (18611).
Située à 5 400 années de lumière de dis-
tance, elle représente une enveloppe de gaz Lysithea. Satellite de Jupiter (n° X), décou-
d'environ 10 000 milliards de km de rayon, vert en 1938 par l'Américain S. Nicholson.
qui se disperse dans l'espace à une vitesse ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
moyenne de 38 km/s. 11 720 000 km. Période de révolution sidé-
L'étoile qui lui a donné naissance est visible rale : 259,22 j. Diamètre : 20 km. Il s'agit
au centre, comme un objet de magnitude vraisemblablement d'un astéroïde capturé
14,7. Son rayonnement très énergétique par l'attraction de Jupiter. Ses paramètres
vaut à la nébuleuse de briller par lumines- orbitaux suggèrent une origine cçmmune
cence. avec les satellites Léda, Himalia et Élara.
m
M. Initiale de Messier* qui, suivie d'un nu- carte aréographique, redétermina avec pré-
méro d'ordre, sert à désigner les objets ré- cision la période ae rotation de Mars, établit
pertoriés dans le catalogue des nébulosités une grande carte de la Lune (1834-1836) et
célestes établi par C. Messier*. publia un ouvrage de sélénographie (1837).
Successeur d'Otto Struve comme directeur
M. Lettre parfois utilisée pour désigner les de l'observatoire de Dorpat (1840-1865), il
lanceurs japonais Mu*. poursuivit son œuvre dans le domaine de
l'observation des étoiles doubles.
M. Type spectral caractérisant, dans la clas-
sification de Harvard, les étoiles dont la tem- Maffei (galaxies). Nom de deux galaxies
pérature superficielle est inférieure à proches, découvertes par l'astronome italien
3 500 K : des étoiles rouges dont le spectre Paolo Maffei en 1968.
est dominé par les raies de métaux à l'état ENCYCL. Masquées par des nuages de pous-
neutre et les bandes de certaines molécules, sière de notre galaxie, ces deux galaxies ne
en particulier de l'oxyde de titane. Exem- sont visibles que dans l'infrarouge. Maffei I
ples : Antarès, Bételgeuse. est une galaxie elliptique géante, située à la
périphérie du Groupe* local, à 4 millions
Mach (principe de). Hypothèse propo- d'années de lumière environ, et Maffei II
sée par le physicien autrichien Ernst Mach une galaxie spirale de taille moyenne envi-
(1838-1916), selon laquelle la masse d'un ron cinq fois plus lointaine.
objet - qui mesure son « inertie », sa résis-
tance au mouvement - est déterminée par la Magellan (Nuages de). Nom donné à
distribution de toute la matière dans l'Uni- deux petites galaxies visibles à l'œil nu dans
vers. Une conséquence de cette hypothèse, le ciel austral, remarquées pour la première
importante pour la cosmologie*, est que la fois par Magellan en 1519.
géométrie de l'Univers est déterminée par la ENCYCL. Ce sont les galaxies les plus proches
répartition des masses qu'il contient. de la nôtre, dont elles sont des satellites, et à
laquelle elles sont reliées par un long fila-
Machine pneumatique (en latin Antlia, ment^ d'hydrogène appelé courant magellani-
-ae). Constellation australe. Elle ne renferme que. Etant donné cette proximité, leur dia-
que des étoiles de faible éclat, dont la plus mètre apparent est important.
brillante est de magnitude apparente 4,4. On distingue le Grand Nuage de Magellan, à
cheval sur les constellations de la Dorade et
Mâdler (Johann Heinrich), astronome alle- de la Table, situé à 180 000 al environ, qui a
mand (Berlin 1794-Hanovre 1874). un diamètre apparent de 15°, et le Petit
En collaboration avec W. Beer, il effectua Nuage de Magellan, au sud-est de la constel-
entre 1830 et 1840 de nombreuses observa- lation du Toucan, situé à 200 000 al, dont le
tions de la surface de la Lune et des planètes, diamètre apparent est de 5°. Ces galaxies
spécialement de Mars. Il dressa la première sont de type irrégulier et contiennent une
273 magnétomètre

proportion importante d'étoiles bleues jeu- Mages (étoile des). Astre qui, d'après
nes et de gaz interstellaire. Les céphéides* l'Evangile de saint Matthieu, aurait averti
du Petit Nuage ont été à la base d'une mé- des mages de l'Orient de la naissance du
thode d'évaluation de la distance des ga- Christ et les aurait ensuite guidés vers Beth-
laxies. En 1987 a été observée dans le Grand léem, lieu de cette naissance.
Nuage une supernova*, qui est devenue visi- ENCYCL. Parmi les événements astronomiques
ble à l'œil nu. susceptibles d'étayer le récit évangélique,
celui qui semble le mieux s'accorder à la
chronologie historique est un rapproche-
Magellan. Grand télescope doté d'un mi- ment exceptionnel (conjonction) de Jupiter
roir primaire de 6,5 m de diamètre, en cours et de Saturne dans le ciel, survenu à trois
d'installation à l'observatoire de Las* Cam- reprises en l'an 7 av. J.-C. (on sait
panas, au Chili. Le miroir, en verre aux boro- aujourd'hui que la naissance du Christ a eu
silicates, aura une structure allégée ; la mise lieu plusieurs années avant le début de l'ère
en service de l'instrument est attendue en chrétienne, une erreur de chronologie ayant
1999. été commise au vie siècle par le moine Denys
le Petit). Certains astronomes proposent de
Magellan. Sonde automatique américaine retenir plutôt le rapprochement apparent de
d'exploration de Vénus. Jupiter et de Vénus intervenu en l'an 2 av.
ENCYCL. Constituée en grande partie d'élé- J.-C. Mais peut-être l'étoile des Mages ne
ments utilisés pour d'autres sondes (Voya- représente-t-elle qu'un symbole dont il est
ger, Viking, Galileo, Ulysse), elle a été lancée vain de chercher à établir la réalité astrono-
le 5 mai 1989 par l'orbiteur Atlantis et s'est mique.
placée le 10 août 1990 sur une orbite quasi
polaire autour de Vénus, dont l'altitude va-
riait entre 250 et 8 070 km et qu'elle décri- magnétogaine n.f. Zone de turbulence
vait en 186 min. Sa mission principale qui, dans l'environnement d'une planète
consistait à obtenir, à l'aide d'un radar à pourvue d'une magnétosphère, sépare la
synthèse d'ouverture, des images d'au magnétopause de l'onde de choc magnéto-
moins 90 % de la surface de la planète avec sphérique.
une résolution meilleure que le kilomètre et
de l'ordre de 100 m seulement sur plus de la m a g n é t o g r a p h e n.m. Instrument utilisé
moitié de l'astre. Elle était munie également en astronomie solaire pour cartographier
d'un altimètre radar destiné à fournir une l'intensité, la direction et la répartition du
carte des altitudes de la surface vénusienne champ magnétique à la surface du Soleil.
avec une précision verticale supérieure à
100 m et une résolution horizontale
moyenne de 20 à 59 km. Enfin, des mesures magnétohydrodynamique n.f. Bran-
de trajectographie utilisant l'effet Doppler che de la physique qui étudie l'écoulement
devaient permettre d'utiliser la sonde pour des fluides conducteurs (gaz ionisés, plas-
établir une carte des anomalies de gravité de mas) en présence de champs magnétiques.
Vénus avec une résolution de 500 à 700 km Abréviation : MHD.
et une précision de l'ordre de quelques mil- ENCYCL. L'astrophysique joue un rôle impor-
ligals. Après avoir accompli quelque tant dans le développement de la magnéto-
15 000 révolutions autour de Vénus et car- hydrodynamique. Celle-ci intervient, par
tographié 98 % de la surface de la planète, la exemple, dans l'explication de la structure
sonde s'est abîmée dans l'atmosphère vénu- des atmosphères stellaires ou des interac-
sienne le 12 octobre 1994, suivant les ins- tions entre le vent solaire et le plasma comé-
tructions qui lui avaient été envoyées de la taire.
Terre, en transmettant d'ultimes données au
cours de sa descente.
m a g n é t o m è t r e n.m. Instrument permet-
Magellan a fait considérablement progresser tant de mesurer l'intensité et la direction
notre connaissance du relief de Vénus. d'un champ magnétique.
magnétopause 274

m a g n é t o p a u s e ni. Limite externe de la tral entouré par une zone de plasma chaud ;
magnétosphère d'une planète. les lignes de champ y sont ouvertes, orien-
tées vers le Soleil dans l'hémisphère Nord et
m a g n é t o s p h è r e ni. Zone dans laquelle vers la direction antisolaire dans l'hémis-
le champ magnétique d'une planète se phère Sud.
trouve confiné par le vent solaire. La magnétosphère terrestre est une région
ENCYCL. L'exploration de la magnétosphère facilement accessible aux satellites, qui peu-
terrestre, dont l'existence était soupçonnée vent mesurer in situ les caractéristiques du
depuis les travaux de l'Allemand L.F. Bier- plasma qu'elle renferme : densité, degré
mann sur le vent solaire, a commencé en d'ionisation, composition, distribution en
1957 avec l'Année géophysique internatio- énergie des particules, etc.
nale et la mise en oeuvre de moyens d'explo- Trois régions sont particulièrement intéres-
ration spatiaux. C'est au cours des années santes à étudier :
suivantes que le nom de « magnétosphère » - les régions d'interface avec le vent solaire
fut pour la première fois utilisé (Gold, 1959) (onde ae choc, magnétogaine, magnéto-
et que furent découvertes les ceintures* de pause), où celui-ci est brusquement ralenti,
rayonnement (Explorer 1, Spoutnik 3...), chauffé et dévié de sa trajectoire par le
l'onde de choc magnétosphérique, la ma- champ magnétique terrestre ;
gnétogaine et la magnétopause. La limite - les « réservoirs » de plasma froid que cons-
basse de la magnétosphère terrestre se situe tituent l'ionosphère et la magnétosphère in-
dans l'ionosphère supérieure. Sa limite terne (plasma-sphère) ;
haute, ou magnétopause, qui sépare les par- - les régions d'accélération des particules,
ticules solaires et celles d'origine ionosphé- c'est-à-dire la queue magnétosphérique et
rique, est située en deçà de l'onde de choc surtout les régions aurorales.
qui se forme à quelque 14 rayons terrestres Mercure* possède une magnétosphère ré-
de notre planète ; il existe en effet une zone duite, dépourvue de ceintures de rayonne-
de turbulence intermédiaire, appelée magni- ment. Vénus* et Mars*, sans champ magné-
togaine. Du côté du Soleil, la magnétopause tique intrinsèque, n'ont pas de
apparaît à une distance telle que la pression magnétosphère. Jupiter*, Saturne*, Uranus*
magnétique soit équilibrée par la pression et Neptune*, en revanche, possèdent des
du plasma solaire, soit à 10 rayons terrestres champs magnétiques intenses et des magné-
environ du centre du globe. Du côté nuit, la tosphères gigantesques, dont les sondes
cavité magnétosphérique s'étire sur plu- américaines Voyager* ont révélé les princi-
sieurs centaines de rayons terrestres, bien pales caractéristiques.
au-delà de l'orbite lunaire. Cette région
(queue de la magnétosphère) est caractéri- magnitude n.f. Nombre qui caractérise
sée par la présence d'un feuillet neutre cen- l'éclat apparent (magnitude apparente) ou la

Coupe méridienne de ia magnétosphère terrestre

, onde de magnétopause_
275 magnitude

o
luminosité intrinsèque (magnitude absolue) Magnitude
d'un astre.
B J C Y C L Au ne av. J.-C., Hipparque eut l'idée -26 Soleil
de classer les étoiles en six grandeurs*, par
ordre d'éclat décroissant. Depuis l'invention -24
des instruments d'optique, la découverte
-22
d'astres d'éclat plus faible que ceux visibles
à l'œil nu a conduit les astronomes à étendre -20 bolide frès lumineux.
et à préciser l'échelle des grandeurs, qui est
ainsi devenue l'échelle des magnitudes. - 1 8
MAGNITUDE APPARENTE. La magnitude apparente
m d'un astre d'éclat E est définie par la rela- - 16

tion établie en 1856 par Norman Pogson : m


-14
= 2,512 log E + k, où k est une constante
arbitraire. On utilise plutôt la définition rela- - 1 2 pleine lune ^ j
tive m - m0 = - 2,512 log E0/E dans laquelle
m et m 0 désignent les magnitudes de deux - 1 0 premier (ou dernier) §• j
astres dont les éclats respectifs sont E et E0. quartier de lune ^ L - - ^
En attribuant conventionnellement une ma-
gnitude donnée à quelques étoiles prises
comme référence, on peut déterminer ainsi - 6

la magnitude de toutes les autres.


-4 Vénus (plus grand éclat) o
Sur l'échelle des magnitudes, les nombres
les plus petits correspondent aux astres les - 2 Jupiter (plus grand éclat)
plus brillants. L'échelle des magnitudes a été Sirius °
définie de telle sorte qu'il existe un rapport — 0
Véga o
d'éclat de 100 entre les étoiles de magnitude
1 et celles de magnitude 6. À une différence + 2
étoile Polaire o
de 1 magnitude entre deux astres corres-
+ 4
pond un rapport d'éclat de 2,512 ; à une
différence de n magnitudes, un rapport + 6 limite de visibilité à l'oeil
d'éclat de (2,512)". L'échelle des grandeurs
définie empiriquement par Hipparque cor- + 8
respond approximativement à l'échelle des limite des jumelles
magnitudes par suite d'une propriété de + 10
de 50 mm
l'œil en vertu de laquelle les variations limite visuelle d'une
d'éclat que celui-ci peut apprécier suivent + 12
lunette de 75 mm
une échelle logarithmique. Toutefois, certai- + 14
limite visuelle d'un
nes étoiles reconnues de première grandeur télescope de 1 5 0 mm
par Hipparque sont en réalité plus brillantes, limite visuelle d'un
+ 16 télescope de 300 mm
ce qui leur vaut, dans l'échelle moderne,
d'avoir une magnitude nulle ou négative. + 18
L'œil nu permet de discerner les astres
jusqu'à la magnitude 6 (voir figure) ; avec + 20 limite visuelle
télescope de 5
une paire de jumelles, on peut atteindre la du mont Palomar
+ 22
magnitude 9 ; avec une lunette d'amateur de
75 mm d'ouverture, la magnitude 11 ; avec + 24 limite photo télescope de 5 m
un télescope de 200 mm, la magnitude 13,5. du mont Palomar
Dans les conditions les plus favorables, le + 26
télescope de 5,08 m du mont Palomar per-
met d'observer des astres de magnitude 20,6 + 28
limite VLT et Keck
et de photographier des objets célestes de
+ 30 limite télescope
magnitude 23,5. Les télescopes récents les spatial Hubble m
maintenance 276

plus performants installés au sol permettent déformation de cette orbite sous l'effet de
d'atteindre la magnitude 28. La détermina- diverses perturbations, ces manœuvres cor-
tion des magnitudes repose sur des mesures rectrices sont effectuées périodiquement
précises de l'intensité du rayonnement des tout au long de la vie opérationnelle du sa-
astres. Selon le récepteur utilisé, on distin- tellite (soit plusieurs années), SYN. : maintien
gue, notamment, les magnitudes visuelles, en position
photographiques ou photoélectriques. En
effet, les différents récepteurs (œil, plaque Maksutov (télescope de). Télescope
photographique, photomètre photoélectri- compact à grand champ, inventé vers 1940
que, etc.) ne réagissent pas de façon identi- par le Soviétique Dimitri Maksutov
que au rayonnement qui les atteint : ils ont (1896-1964), qui comporte, comme le téles-
des sensibilités spectrales différentes. Seules cope de Schmidt*-Cassegrain, un miroir pri-
les magnitudes bolométriques prennent en maire sphérique percé en son centre, mais
compte la totalité du rayonnement émis, dont la lame correctrice est un ménisque
visible et invisible. On a fixé le zéro des bisphérique. Ce type d'instrument est très
magnitudes visuelles en attribuant la magni- répandu parmi les télescopes portables
tude 6,55 à l'étoile X de la Petite Ourse. La d'amateurs.
distribution d'énergie des étoiles variant sui-
vant les longueurs d'onde, il est indispensa- mal de l'espace. Ensemble des symptô-
ble de préciser le domaine spectral sur lequel mes souvent observés chez l'homme en état
ont porté les mesures. Le système photomé- d'impesanteur. SYN. : syndrome d'adaptation à
trique le plus courant est le système UBV, où l'espace
l'on détermine la magnitude dans l'ultravio- ENCYCL. Un spationaute victime de ce syn-
let (U), le bleu (B) et le jaune proche de la drome peut demeurer prostré pendant plu-
sensibilité maximale de l'œil (V pour visible). sieurs jours dans un coin du vaisseau spatial,
La différence entre les magnitudes apparen- incapable du moindre mouvement (sous
tes d'un même astre mesurées à deux lon- peine de vomissements), et bien sûr, de la
gueurs d'onde distinctes constitue un para- moindre activité.
mètre permettant de caractériser de façon Deux spationautes sur trois, estime-t-on,
objective la couleur de l'astre : on l'appelle sont sujets au mal de l'espace, qui se carac-
indice de couleur. Dans le système UBV, on térise par des manifestations souvent de
considère, en général, les indices U-B et B-V. type neurovégétatif :
MAGNITUDE ABSOLUE. La magnitude apparente
- sur le plan fonctionnel : malaise général,
d'un astre dépend non seulement de sa lumi- nausées, douleurs épigastriques, céphalées,
nosité, mais aussi de sa distance. Pour pou- vertiges, angoisse, désorientation, difficul-
voir comparer la luminosité des astres, on tés de concentration, fatigue ;
considère la magnitude qui les caractérise-
- sur le plan objectif : vomissements, pâ-
rait s'ils se trouvaient à une distance uni-
leurs, sueurs, hyperventilation, somnolence.
forme de 10 parsecs (magnitude absolue).
Ces symptômes, qui se manifestent dès les
Connaissant la magnitude apparente et la
premières heures de la mission, dispatais-
magnitude absolue d'un astre, on peut cal-
sent le plus souvent en deux ou trois jours.
culer sa distance. module* de distance
Trois hypothèses sont avancées pour expli-
quer ce syndrome :
m a i n t e n a n c e n.f. En astronautique, en- - l'hypothèse du conflit neurosensoriel, pro-
semble des opérations permettant de main- voqué par les informations contradictoires
tenir ou de rétablir un système (mais aussi adressées au cerveau par les systèmes vesti-
un satellite artificiel ou une station orbitale) bulaire, proprioceptif et visuel ;
dans son état de fonctionnement. - l'hypothèse digestive, dans laquelle une
nouvelle répartition des liquides et des gaz
maintien à poste. Ensemble des opéra- dans l'estomac provoquerait une stimula-
tions visant à maintenir un satellite sur une tion excessive de certains récepteurs de la
orbite donnée, celle obtenue à l'issue de la paroi gastrique ;
mise à poste. Rendues nécessaires par la - l'hypothèse hémodynamique, dans la-
277 marée

quelle la redistribution des liquides organi- MAP (sigle de l'angl. Microwave Anisotropy
ques pourrait provoquer une stase veineuse Probe). Satellite américain pour l'étude du
au niveau cérébral et une élévation de la rayonnement* du fond de ciel à 3 K.
pression intracrânienne. ENCYCL. Sa mission s'inscrit dans le prolonge-
En fait, les trois mécanismes sont peut-être ment de celle du satellite COBE*. Elle aura
associés avec, cependant, un rôle majeur pour objectif de mesurer les anisotropies du
pour le premier d'entre eux dans la mesure rayonnement cosmologique à des échelles
où l'on sait que l'apparition du syndrome angulaires beaucoup plus petites que celles
est liée aux mouvements de la tête par rap- observées par COBE. Son lancement est
port au corps du spationaute. prévu en 2001.
Le moyen le plus efficace, à ce jour, de pré-
venir ou de combattre le mal de l'espace est m a r e (mot latin ; pl. maria) n.f. Dans la
d'ordre pharmacologique. On utilise notam- nomenclature du relief lunaire, plaine de
ment le Scopdex, association de scopola- lave solidifiée formant une grande tache
mine et d'une amphétamine (la dexédrine). sombre regardée autrefois comme une vaste
Dans certains cas, des méthodes de contrôle étendue d'eau. En français, le terme équiva-
de la respiration peuvent donner des résul- lent est mer ; l'appellation océan (oceanus) est
tats satisfaisants. utilisée pour les mers les plus étendues.

Malerba (Franco), ingénieur et spationaute Marées (sigle de l'angl. MARitime European


italien (Gênes, 1946). Communication Satellite, Satellite européen de
Il devient le premier Italien à effectuer un communication maritime). Satellites géosta-
vol spatial en participant, en tant que spécia- tionnaires européens destinés aux télécom-
liste de charge utile, à la 49e mission de la munications avec des navires.
navette spatiale américaine (emportant le Le premier a été lancé le 20 décembre 1981
premier satellite captif, TSS* 1, développé par la fusée Ariane. Ces satellites ont été
par l'Agence spatiale italienne), du 31 juillet utilisés par Inmarsat.
au 8 août 1992.
m a r é e n.f. 1. Oscillation quotidienne de la
mer dont le niveau monte et descend alter-
Manarov (Moussa), cosmonaute azerbaïd- nativement sous l'attraction gravitationnelle
janais (Bakou, 1951). conjuguée de la Lune et du Soleil. On dit
Premier homme, avec Vladimir Titov, à aussi marée océanique. 2. Toute déformation
avoir vécu plus d'une année dans l'espace d'un astre provoquée par l'attraction d'un
(essentiellement à bord de la station orbitale autre.
Mir), très exactement 365 j 22 h 40 min, du
ENCYCL. Les marées océaniques que l'on ob-
21 décembre 1987 au 21 décembre 1988, il
serve habituellement ne sont que la diffé-
est devenu à l'issue d'une deuxième mission
rence entre les mouvements de la surface
spatiale de longue durée, du 2 décembre
des océans et ceux de la surface du sol. Il est
1990 au 26 mai 1991, le nouveau détenteur
à noter par ailleurs que ces derniers ne sont
du record de temps de présence dans l'es-
pas négligeables par rapport aux premiers,
pace, avec une durée de séjour cumulée de
leur amplitude pouvant atteindre quelques
541 j 31 min, battu en 1995 par Poliakov*.
dizaines de centimètres dans les régions
équatoriales.
m a n œ u v r e orbitale. Changement de Compte tenu des masses relatives de la Lune
position, d'orientation ou de trajectoire exé- et du Soleil, et des distances de ces astres à
cuté par un véhicule spatial en orbite au la Terre, l'attraction de la Lune en un point
moyen d'un système propulsif. de la surface terrestre est 2,17 fois plus forte
que celle du Soleil.
m a n t e a u n.m. Partie d'une planète telluri- En fait, les caractéristiques de l'onde de ma-
que ou d'un satellite naturel à structure chi- rée sont plus ou moins modifiées par le
miquement différenciée qui est comprise milieu géographique.
entre la croûte et le noyau. La force génératrice de la marée varie en
Margarita 278

Marées

^ . Soleil =» Soleil
<v

intensité selon que les attractions de la Lune en particulier pour l'obtention d'images des
et du Soleil s'ajoutent (en syzygie, produi- astres qu'ils survolent ; les sondes Voyager*
sant une vive-eau) ou se retranchent (en 1 et 2, qui ont observé Jupiter puis Saturne
quadrature et en opposition, créant une entre 1979 et 1981, Voyager 2 étant ensuite
morte-eau). Ainsi, l'amplitude est forte en allée survoler Uranus en 1986 puis Neptune
vive-eau, mais faible en morte-eau. Ces en 1989, appartiennent à cette catégorie
changements cycliques du marnage (diffé- d'engins, comme en témoigne leur nom ini-
rence entre la hauteur de la pleine mer et tial : Mariner-Jupiter-Saturn. Les sondes de
celle de la basse mer) sont exprimés en coef- type Mariner ont ainsi fourni des observa-
ficients de marée. L'amplitude, la période et le tions rapprochées de Mercure, de Vénus, de
parcours de l'onde théorique sont modifiés Mars, de Jupiter, de Saturne, d'Uranus, de
par les formes des bassins océaniques. Fai- Neptune et de leurs satellites.
ble au centre des océans, le marnage est Le premier succès planétaire de l'histoire
amplifié par effet de résonance dans les bas- spatiale a été le fait de Mariner 2 : lancé le
sins larges (principalement sur les rivages) : 27 août 1962, cet engin survola Vénus à une
ainsi, l'amplitude atteint souvent plusieurs distance de 34 830 km le 14 décembre 1962,
mètres, et les hauteurs records s'observent en découvrant notamment que la tempéra-
dans la baie du Mont-Saint-Michel ture et la pression à la surface de cette pla-
(16,10 m) et la baie de Fundy (19,60 m), au nète devaient être très élevées (plus de
Canada oriental. A l'inverse, le marnage est 400 °C et de 20 bars), fait confirmé ultérieu-
réduit dans certaines mers marginales, rement par les sondes soviétiques Venera*.
comme la Méditerranée. Vénus a été survolée par deux autres engins
Mariner : Mariner 5 en 1967, qui la frôla à
Margarita. Autre nom de la Perle*, l'étoile 4 000 km de distance, et Mariner 10 en
a de la Couronne boréale. 1974, qui retransmit les premières images
rapprochées de sa couche nuageuse. L'étoile
Mariner. Sondes spatiales américaines du Berger n'était cependant pas le principal
destinées à l'étude des planètes et de leur objectif de Mariner 10 : sa trajectoire ayant
environnement. été modifiée par son passage près de Vénus.
ENCYCL. Les Mariner, stabilisés suivant leurs
Mariner 10 se dirigea vers Mercure, qu'i
trois axes, sont des engins assez lourds survola pour la première fois le 29 mars
(jusqu'à 1 t) disposant d'une instrumenta- 1974, à 690 km d'altitude seulement, en ob-
tion plus complexe que les Pioneer*, conçue tenant des milliers de photographies. Anté
279 Mars 96

oeuiement aux missions Mariner-Jupiter- Markab (nom arabe signifiant selle, par al-
Satum/Voyager, le grand objectif du lusion à la représentation ancienne de la
programme Mariner n'a cependant pas été constellation). Étoile a de Pégase. Magni-
Vénus ou Mercure, mais Mars. Dès le tude apparente visuelle : 2,5. Type spectral :
14 juillet 1965, Mariner 4, passant à A0. Distance : 140 années de lumière.
9 600 km de la planète rouge, transmit les
premières images rapprochées de celle-ci. Markarian (galaxies de). Type de ga-
Quatre ans plus tard, les sondes Mariner 6 et laxies découvertes vers 1970 par B. E. Mar-
7 renouvelèrent cette performance en obte- karian à l'observatoire de Biourakan (Armé-
nant des images plus nombreuses (201 au nie) et caractérisées par leur très forte
total contre 22 pour Mariner 4) et de émission de rayonnement ultraviolet.
meilleure résolution. Un progrès beaucoup ENCYCL. Ces galaxies se répartissent en deux
plus important encore fut accompli en 1971 classes : des galaxies spirales à noyau très
avec Mariner 9 : le 13 novembre, celui-ci brillant, s'apparentant aux galaxies de Sey-
devint le premier satellite artificiel de Mars, fert* et dont l'émission est concentrée dans
qu'il devait par la suite photographier dans le noyau, et des galaxies dont l'émission est
sa totalité (plus de 7 000 clichés au total), en plus diffuse et semble due à une population
révélant un monde inattendu, avec des vol- stellaire comprenant une proportion très
cans, des canons, des vallées glaciaires, et en élevée d'étoiles massives et chaudes de type
ouvrant la voie aux engins Viking. spectral O et B.
Trois lancements de ces engins ont échoué à
cause de défaillances des fusées porteuses : Markeb. Étoile a des Voiles. Magnitude
ceux de Mariner 1 en 1962, de Mariner 3 en apparente visuelle : 2,5. Type spectral : B3.
1964 et de Mariner 8 en 1971. Distance : 300 années de lumière environ.

Marots (acronyme de MARitime Orbital


Marisat. Programme expérimental de télé- Test Satellite), projet de satellites européens
communications avec des navires par l'inter- de communications maritimes qui auraient
médiaire de satellites géostationnaires. utilisé la plate-forme des satellites OTS*.
ENCYCL. Trois satellites Marisat ont été lancés (Envisagé à partir de 1973 sur la base d'une
en 1976 par la NASA pour le compte de la proposition du Royaume-Uni, ce projet a
société américaine Comsat. Us ont d'abord été ultérieurement modifié pour donner
été utilisés par des bâtiments des forces ma- naissance, en 1978, au programme Marées*.)
ritimes américaines, puis progressivement
par des utilisateurs privés. Avec les satellites Mars. Planète du système solaire, située
européens Marées* et des répéteurs installés au-delà de la Terre.
sur des satellites Intelsat*, ils ont constitué le ENCYCL. Observée depuis l'Antiquité, Mars
réseau de départ de l'organisation interna- est souvent désignée sous le nom de planète
tionale Inmarsat*. rouge en raison de sa teinte caractéristique,
aisément perceptible à l'œil nu. On lui
connaît deux petits satellites, découverts en
Marius (Simon Mair, ou Mayr, ou Mayer), 1877 : Phobos* et Deimos*.
astronome allemand (Gunzenhause, Franco- EXPLORATION SPATIALE. Elle a commencé avec la
nie, 1573 - Oettingen ou Ansbach, Bavière, sonde américaine Mariner*4, qui passa à
1625). 9 780 km de la surface de la planète le
Il observa, indépendamment de Galilée, les 14 juillet 1965, en prit 22 images (dont la
quatre principaux satellites de Jupiter (aux- meilleure avait une résolution au sol de
quels il donna leur nom) et fut le premier à 3 km) et étudia son environnement magné-
publier des tables de leur mouvement pério- tique et particulaire. Cette exploration s'est
dique moyen, à reconnaître leurs variations poursuivie avec Mariner 6 et Mariner 7, qui
d'éclat et à identifier le plus brillant d'entre s'approchèrent respectivement à 3 330 et à
eux. Il est aussi le premier à avoir observé à 3 518 km de la surface, le 31 juillet et le
la lunette la galaxie d'Andromède* (1612). 5 août 1969, transmirent la première
Mars 280

76 images et la seconde 159 et étudièrent la éteint depuis 100 millions d'années environ.
structure et la composition de l'atmosphère. Juste au sud de l'équateur, une immense
Mariner 9 fut la première sonde à se placer fracture, Vallès Marineris, s'étend sur près de
en orbite martienne, le 13 novembre 1971, à 4 000 km. Cette grande faille, qui mesure
1 390 km d'altitude, pour effectuer une car- par endroits 120 km de large et 6 km de
tographie complète de la surface. Elle four- profondeur, est sans doute un fossé d'effon-
nit au total 7 329 images. Après l'échec des drement ouvert dans la croûte martienne à
sondes soviétiques Mars, une nouvelle étape la suite d'un violent mouvement tectonique.
de l'exploration martienne s'est ouverte en Les clichés spatiaux ont révélé aussi la pré-
1976 avec les sondes américaines Viking*, sence sur Mars de vallées sinueuses qui sui-
comprenant chacune un orbiteur (destiné à vent presque toujours la déclivité du terrain,
poursuivre la cartographie de Mars, avec possèdent souvent des affluents et présen-
une meilleure résolution que Mariner 9) et tent toutes les caractéristiques de lits de fleu-
un atterrisseur (chargé d'un ensemble de ves asséchés avec, notamment, la présence
mesures et d'analyses d'échantillons du sol de dépôts alluvionnaires et d'îlots en forme
sur le site d'atterrissage, en particulier pour de larme orientés dans le sens de la pente.
tenter d'y déceler la présence de vie). L'ex- Ces formations indiquent, à l'évidence,
ploration de Mars a repris en 1997 avec qu'un liquide a coulé jadis à la surface de
Mars* Pathfinder. Mars. On présume que ce fut de l'eau, mais
RELIEF. Il comprend des cratères et des bassins cette hypothèse implique que la planète ait
d'impact analogues à ceux que l'on rencon- connu un climat à la fois plus chaud et plus
tre sur Mercure ou sur la Lune, mais aussi humide qu'aujourd'hui. En effet, l'eau ne
des plaines volcaniques, de nombreuses peut exister de nos jours à l'état liquide à la
failles, des vallées sinueuses, des champs de surface de Mars ; elle se transformerait en
dunes, etc. On y observe tout à la fois des glace puis en vapeur. Toutefois, il est proba-
indices d'un bombardement météoritique ble que le sous-sol martien renferme d'im-
ancien et des preuves d'une activité tecto- portantes quantités d'eau sous forme de per-
nique, de phénomènes de volcanisme très mafrost.
intense, d'érosion par l'eau, d'usure et Les régions polaires sont recouvertes de ca-
de sédimentation à grande échelle par le lottes de glace et de neige carbonique, bien
vent. visibles depuis la Terre, qui s'étendent et
Alors que l'hémisphère Nord est occupé en régressent alternativement au rythme des
majeure partie par des plaines volcaniques saisons (l'équateur de Mars est incliné de
très semblables aux « mers » lunaires, l'hé- 24° sur le plan de l'orbite de la planète ;
misphère Sud offre un relief beaucoup plus l'astre est donc soumis à des saisons aussi
tourmenté, avec une prédominance de accusées que celles de la Terre, mais, compte
grands cratères, de dimensions supérieures à tenu de la durée de l'année martienne, près
une dizaine de kilomètres. Cette dissymé- de deux fois plus longues).
trie provient vraisemblablement de ce que, STRUCTURE ET COMPOSITION DU SOL. Les photogra-
dans l'hémisphère Nord, les coulées de laves phies transmises par les sondes Viking après
qui se sont infiltrées à travers la croûte pour leur atterrissage sur Mars, en 1976, mon-
recouvrir les plaines ont fait disparaître les trent un sol rocailleux, auquel des oxydes de
cratères qui s'étaient formés à une époque fer donnent une couleur rouge-orangé carac-
antérieure. téristique.
Le plus vaste bassin d'impact, Hellas, dans Comme sur la Lune, les roches constitutives
l'hémisphère Sud, a 2 000 km de diamètre. du sol sont des roches éruptives et des brè-
Les grand volcans, éteints, se concentrent ches, mais il semble que le régolite soit plus
dans la région équatoriale, sur le plateau important que le régolite lunaire, avec une
Tharsis. Le plus imposant, Olympus Mons, épaisseur dépassant une centaine de mètres.
atteint 600 km de diamètre à la base, et il se L'analyse d'échantillons du sol de Mars par
dresse à 26 km au-dessus du niveau moyen le spectromètre à rayons X dont était doté
de Mars ; c'est le plus grand volcan actuelle- chaque engin Viking a fait apparaître une
ment connu dans le système solaire. Il serait proportion d'environ 50 % d'oxygène,
281 Mars 96

CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES DE MARS


Diamètre équatoriai 6 792 km (0,533 fois celui de la Terre)
Diamètre polaire 6 760 km
Aplatissement 0,0069
Masse par rapport à celle de la Terre 0,107
Densité moyenne 3,91
Accélération de la pesanteur à l'équateur 0,38 fois ceËe de la Terre
Vitesse de libération 5,02 km/s
Période de rotation sidérale 24 h 37 min 22,7 s
Inclinaison de l'équateur sur l'orbite 25,19°
Albédo 0,154

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES DE MARS


Demi-grand axe de l'orbite 227 940 000 km, soit 1,523 7 ua
Distance maximale au Soleil 249 000 000 km
Distance minimale au Soleil 207 000 000 km
Excentricité 0,093
Inclinaison sur l'écliptique 1° 51'
Période de révolution sidérale 686,930 j
Vitesse orbitale moyenne 24,14 km/s
Période de révolution synodique 779,94 j
Distance maximale à la Terre 400 000 000 km
Distance minimale à la Terre 56 000 000 km

20 % de silicium, 14 % de fer, 2 à 7 % poussières ferrugineuses qui provoquent


d'aluminium et des proportions moindres une absorption et une diffusion de la lu-
d'autres éléments. Par rapport à la composi- mière solaire, donnant à l'atmosphère une
tion moyenne des roches terrestres, la diffé- teinte rose ocre.
rence essentielle réside dans la teneur en fer, De violentes tempêtes, avec des vents dont
environ trois fois plus importante. la vitesse dépasse 200 km/h, soulèvent des
ATMOSPHÈRE ET MÉTÉOROLOGIE. L'atmosphère nuages de poussière qui peuvent monter
martienne, extrêmement ténue, renferme jusqu'à 50 km d'altitude. Des tempêtes par-
95,3 % de gaz carbonique, 2,7 % d'azote, ticulièrement violentes ont été observées en
1,6 % d'argon et des traces d'oxygène, 1892,1924,1941,1956 et 1971, modifiant la
d'oxyde de carbone, de vapeur d'eau et forme et la teinte de certaines régions vues
d'autres gaz. La pression atmosphérique au de la Terre. Le vent est aujourd'hui le princi-
niveau du sol des plaines varie de 5 à 7 mil- pal agent d'altération de la surface mar-
libars et l'on a choisi la valeur 6,1 millibars tienne. L'intense activité éolienne est attes-
comme pression standard de référence défi- tée par l'existence de champs de dunes. Le
nissant l'altitude zéro (sur la Terre, la pres- plus important, Hellespontus, à l'ouest du
sion correspondante vaut 1 013 millibars). bassin Hellas, occupe une zone de
Les températures sont basses et les écarts 1 600 km 2 .
thermiques diurnes importants + 22 °C au STRUCTURE INTERNE. Les modèles de structure
maximum pendant le jour et - 73 °C au interne prévoient que Mars, à l'instar des
minimum pendant la nuit à l'équateur. La autres planètes telluriques, comporte un
plus basse température (-143 °C) a été rele- noyau central, entouré d'un manteau et
vée par Viking Orbiter 2 au pôle Sud pen- d'une croûte superficielle. Il semble que
dant l'hiver austral. l'écorce ait une épaisseur moyenne de 40 à
Balayant un sol sec, les vents soulèvent des 50 km, atteignant plus de 80 km sous les
Mars 282

hautes montagnes pour s'abaisser à 8 km vie » ont fourni des réponses nettement po-
seulement sous les grands bassins d'impact. sitives, mais l'analyseur chimique, pourtant
Elle serait donc beaucoup plus épaisse que la extrêmement sensible (il était capable de
croûte terrestre (dont l'épaisseur n'est que détecter une proportion de matière organi-
de 30 km environ, pour une planète dont le que égale à une part pour quelques dizaines
diamètre est approximativement le double de millions de parts de substance inorgani-
de celui de Mars), ce qui expliquerait sa que), n'a pas trouvé la moindre trace de
grande stabilité. Le noyau, au contraire, doit molécules organiques. Il semble, en fait, que
être relativement petit : son diamètre serait les réponses des « détecteurs de vie » tradui-
de l'ordre de 2 500 km. sent une activité chimique très particulière
LA RECHERCHE DE LA VIE. La mission la plus ambi- du sol martien, soumis continuellement au
tieuse des deux laboratoires automatiques rayonnement ultraviolet du Soleil. Selon cer-
Viking déposés sur Mars en 1976 consistait tains experts, cette activité serait due à la
à détecter d'éventuels indices de vie sur le présence de superoxydes et d'hyperoxydes
sol martien. Mars est, en effet, après la Terre, à la surface de Mars, mais d'autres proces-
la planète du système solaire où les condi- sus chimiques ont été également proposés.
tions sont les plus propices à l'apparition de POURSUITE DE L'EXPLORATION SPATIALE. Mars recèle
la vie. La présence d'argon dans l'atmos- encore de nombreuses énigmes : sa struc-
phère est l'indice que celle-ci fut jadis plus ture interne reste incertaine et son histoire
dense, ce qui renforce l'hypothèse selon la- géologique imprécise ; mais, surtout, en re-
quelle de l'eau a pu, dans les temps anciens, lation avec la question fascinante de la pos-
couler sur la planète. Aussi, tout en considé- sibilité d'éclosion de la vie sur cette planète,
rant comme très improbable la présence on aimerait en savoir davantage sur son acti-
d'une vie macroscopique sur Mars, de nom- vité fluviale passée, connaître la durée pen-
breux scientifiques estiment plausible l'exis- dant laquelle de l'eau a subsisté sous forme
tence de micro-organismes sur la planète. liquide à sa surface et vérifier s'il existe bien
Bien que la vie puisse adopter, sur d'autres d'importantes quantités de glace emprison-
mondes, des formes différentes de celles que nées dans son sous-sol. Cela justifie la pour-
nous connaissons, les responsables du pro- suite de son exploration : celle-ci, après le
gramme Viking sont partis de l'hypothèse succès des missions Mars* Pathfinder et
que d'éventuels organismes martiens Mars* Global Surveyor, va s'intensifier au
avaient de grandes chances de se manifester cours des prochaines années, pour culminer
par l'un au moins des deux phénomènes avant 2010 avec le retour sur la Terre
caractéristiques de la vie terrestre : la respi- d'échantillons martiens Mars Express,
ration des animaux, qui consomment de Mars Sample Return, Mars Surveyor
l'oxygène pour leurs réactions de combus-
tion et rejettent du gaz carbonique, et la Mars. Sondes soviétiques destinées à
photosynthèse des végétaux, fondée au l'étude de la planète Mars.
contraire sur l'absorption de gaz carbonique ENCYCL. Sept engins de ce type ont été lancés
et le rejet d'oxygène. avec succès au cours des années 60 et 70.
Afin de détecter ces manifestations de la vie, Mars 1, lancé le 1er novembre 1962, était
chaque atterrisseur Viking était doté de trois une sonde de première génération, pesant
dispositifs d'analyse. Un quatrième appa- 890 kg, qui tomba en panne pendant le tra-
reil, qui combinait la technique de la chro- jet Terre-Mars. Les six autres engins de la
matographie gazeuse et celle de la spectro- famille appartenaient à la seconde généra-
métrie de masse, avait pour fonction tion des sondes planétaires soviétiques,
d'analyser la composition chimique du sol d'une masse proche de 5 t. Mars 2 et Mars 3
et, en particulier, de révéler la présence furent lancés en mai 1971 et parvinrent à se
éventuelle de molécules organiques. satelliser autour de Mars six mois plus tard,
Les différentes expériences effectuées ont mais ils échouèrent dans leur tentative de
donné des résultats qui, dans un premier déposer en douceur des laboratoires sur le
temps, ont laissé les spécialistes extrême- soi martien. Les quatre engins suivants,
ment perplexes. En effet, les « détecteurs de Mars 4, 5, 6 et 7, furent lancés au cours de
283 Mars Lander 2001

l'été 1973, les deux premiers pour se satelli- porter un atterrisseur britannique, Beagle 2,
ser autour de Mars et les deux autres pour destiné à fournir des informations sur la chi-
déposer des laboratoires à sa surface. Seul mie de la surface et de l'atmosphère mar-
Mars 5 parvint à accomplir la mission qui lui tiennes. Par ailleurs, il est prévu que Mars
était dévolue. Les trois autres engins Express serve de relais de télécommunica-
échouèrent. A la suite de ce revers, les Sovié- tions aux autres engins qui opéreront sur le
tiques ont temporairement renoncé à en- sol martien entre 2004 et 2007.
voyer des sondes vers Mars (jusqu'en 1988).
Mars Geochimical Mapper. Sonde
Mars C l i m a t e Orbiter. Sonde améri- américaine d'étude de la planète Mars.
caine d'étude de la planète Mars. ENCYCL. Lancée en mars 2001, elle se mettra
ENCYCL. Lancée le 11 décembre 1998, elle doit
en orbite autour de Mars en décembre 2001
se placer en orbite autour de Mars le 23 pour étudier la composition chimique et la
septembre 1999 pour étudier la météorolo- minéralogie globale de la planète en prin-
gie martienne. Dotée d'une caméra couleurs cipe jusqu'en décembre 2003, puis servir de
jumelée à un radiomètre, elle a pour mission relais de télécommunications pour d'autres
de recueillir le rayonnement infrarouge de sondes martiennes jusqu'en octobre 2006.
l'atmosphère et d'en déduire la concentra-
tion en poussières et en vapeur d'eau, pen-
dant une année martienne (687 j) ; elle doit Mars Global Surveyor. Sonde améri-
aussi servir de relais de communication avec caine d'étude de la planète Mars.
la Terre pour la sonde Mars* Polar Lander. ENCYCL. Lancée de cap Canaveral le 7 novem-
bre 1996, cette sonde de 965 kg s'est satelli-
Mars Express. Sonde européenne d'ex- sée autour de Mars le 11 septembre 1997 sur
ploration de la planète Mars. une orbite de 276 km de périastre et de
ENCYCL. Cette sonde inaugure une nouvelle
54 024 km d'apoastre. En utilisant ses pan-
catégorie de missions scientifiques de neaux solaires comme aérofreins (ce qui
l'Agence spatiale européenne, dites flexi- s'est révélé beaucoup plus délicat que prévu,
bles, relativement peu onéreuses et devant une quantité inhabituelle de poussière ayant
être menées rapidement. Sa réalisation a été accru la densité de l'atmosphère), elle s'est
engagée en 1999, sous la maîtrise d'œuvre ensuite rapprochée très lentement de la pla-
de Matra Marconi Space, en vue d'un lance- nète, pour se caler finalement en mars 1999
ment en juin 2003 et d'une mise en orbite sur une orbite quasi polaire et circulaire à
martienne en décembre 2003. Sept instru- 380 km environ d'altitude. Munie de six ins-
ments scientifiques (dont certains équi- truments de recherche, d'une masse totale
paient déjà la sonde Mars 96) seront embar- de 75 kg, elle procède notamment à une
qués sur le véhicule : une caméra cartographie de la surface martienne, à l'aide
stéréoscopique à haute résolution, qui four- d'une caméra à triple objectif (deux objectifs
nira des images de la surface de Mars en grand-angle et un téléobjectif dont les vues
relief et en couleurs, sur lesquelles on pourra ont une résolution de l'ordre de 4 . à 5 m
distinguer des détails de 12 à 15 m ; des seulement). Ses deux magnétomètres ont
spectromètres dans l'ultraviolet, le visible et confirmé que le champ magnétique actuel
l'infrarouge, pour l'étude des gaz et des de Mars est insignifiant, tout en découvrant
poussières de l'atmosphère ainsi que des par endroits les traces d'un champ magnéti-
matériaux de la surface martienne ; un dé- que ancien, figé dans le sous-sol, qui suggè-
tecteur de particules atomiques, pour tenter rent que la planète a connu un champ ma-
d'élucider les mécanismes qui ont conduit à gnétique puissant à une époque de son
la déshydratation de Mars ; et un radar alti- histoire.
mètre, qui dressera une carte topographique
de la surface martienne, mais surtout qui Mars Lander 2 0 0 1 . Sonde américaine
sondera le sous-sol de la planète pour y met- d'étude de la planète Mars.
tre en évidence les étendues de glace ou ENCYCL. Lancée en mars 2001, elle déposera
d'eau liquide. La sonde pourrait aussi em- sur Mars en décembre 2001 un atterrisseur
Mars Observer 284

et l'astromobile « Marie Curie » pour étu- doute en raison de l'épuisement des batte-
dier la surface martienne in situ, en principe ries de la sonde. Cette mission avait essen-
jusqu'à la fin de 2002. tiellement un rôle d'éclaireur, pour tester de
nouvelles technologies et préparer une nou-
Mars Observer. Sonde américaine desti- velle vague d'exploration de Mars.
née à l'observation de la planète Mars.
ENCYCL. D'une masse de 769 kg, dont 96 kg Mars Polar Lander. Sonde américaine
d'instruments scientifiques, cette sonde, d'étude de la planète Mars.
lancée par une fusée Titan 3 le 25 septembre ENCYCL. Lancée le 3 janvier 1999, elle doit
1992, devait se placer d'abord sur une orbite atterrir sur Mars le 3 décembre 1999, à
elliptique autour de Mars, inclinée de 92,8° proximité du pôle Sud, protégée par un bou-
sur l'équateur (orbite polaire) et décrite en clier thermique et freinée par des parachutes
24 h, puis être transférée sur une orbite cir- et par des rétrofusées, après avoir largué
culaire à 361 km d'altitude, décrite en 116 deux pénétrateurs conçus pour se planter
minutes. Sa charge utile comprenait huit dans le sol jusqu'à 2 m de profondeur et
instruments (spectromètres, radiomètres, l'analyser au laser (si possible pendant plu-
magnétomètre, caméra...) destinés à étudier sieurs jours) pour y mesurer la concentra-
plus particulièrement la géologie et la clima- tion en glace. Son atterrissage est prévu par
tologie martiennes. La sonde a malheureu- 75° de latitude Sud, dans une région que
sement été perdue le 22 août 1993, juste l'on pense riche en sédiments déposés au fil
avant sa mise en orbite autour de Mars, en des avancées et des retraits de la calotte
raison de la rupture d'une canalisation de glaciaire. Munie d'une pelle mécanique de
son système de propulsion. 2 m de long, la sonde creusera dans le sol de
petites tranchées qui seront ensuite photo-
Mars Pathfinder. Sonde américaine graphiées par une caméra dotée d'un objec-
d'étude de la planète Mars. tif macro, faisant office de loupe, pour ten-
ENCYCL. Lancée le 2 décembre 1996, elle s'est ter de mettre en évidence la stratification du
posée sur Mars le 4 juillet 1997 (jour anni- terrain. Les spécialistes espèrent ainsi pou-
versaire de l'indépendance américaine), en voir retracer l'histoire climatique de Mars au
aval d'Ares Vallis, l'un des plus longs che- cours des derniers millénaires. Un dispositif
naux martiens, par 18,86 °N. et 33,84° O., d'analyse permettra, en outre, de préciser la
au terme d'un vol direct, sans étape préala- nature et la quantité d'éléments volatils pré-
ble de mise en orbite, et en plongeant dans sents dans les échantillons prélevés par la
l'atmosphère à une vitesse de 26 460 km/h pelle. Enfin, la sonde mesurera la tempéra-
avant d'être ralentie par un parachute (vers ture, la pression, la direction et la vitesse du
10 km d'altitude), puis par trois rétrofusées. vent, ainsi que la teneur de l'atmosphère en
Lors de son arrivée au sol, elle était protégée aérosols et en poussières. On espère qu'elle
par une grappe de 24 airbags (dégonflés en- fonctionnera jusqu'au mois de mars de l'an
suite), qui lui permirent de rebondir parmi 2000.
les rochers avant de s'immobiliser. Elle s'est
ensuite ouverte en trois « pétales », permet- Mars Sample Return. Programme de
tant, le 5 juillet, au petit robot automobile sondes d'exploration de la planète Mars en-
Sojourner* de descendre sur le sol martien, gagé par la NASA, en collaboration avec
par une rampe inclinée. La plate-forme d'at- d'autres agences spatiales, en vue du retour
terrissage était munie de deux caméras sur la Terre d'échantillons du sol martien.
montées sur des mâts télescopiques et four- ENCYCL. Le programme Mars Sample Return,
nissant des images stéréoscopiques en cou- auquel la France participe activement, se dé-
leur, d'un mât porteur d'instruments météo- roulera en deux temps :
rologiques, et d'un émetteur radio ; elle - en mai 2003, aura lieu le lancement, par
relayait les communications entre Sojourner une fusée américaine Delta 3, d'un atterris-
et la Terre. Interrompu le 28 septembre, le seur de 1,8 t, emportant un astromobile (ro-
contact radio entre la plate-forme et la Terre ver) de 50 kg, un véhicule de satellisation
a été définitivement perdu le 7 octobre, sans (MAV : Mars Ascent Vehicle) de 120 kg doté
285 Mars 96

Orbiteur "Mars Sample Return" cera d'abord, par aérocapture*, sur la même
orbite que le conteneur lancé en 2003 ; puis,
il le récupérera lors d'un rendez-vous guidé
module de croisière par laser et par radio. En octobre 2006, le
second MAV sera alors mis à feu pour placer
atterrisseurs atterrisseurs
Netlandei Netlanders en orbite le second conteneur; ce dernier
sera récupéré à son tour par l'orbiteur, au
terme d'un nouveau rendez-vous orbital. En
juillet 2007, l'orbiteur, muni de sa précieuse
cargaison, commencera à revenir vers la
Terre ; son arrivée au voisinage de notre pla-
nète est prévue en avril-mai 2008. L'orbiteur
bouclier
thermiqi larguera alors dans l'atmosphère la petite
capsule de 36 kg renfermant les échantillons,
capsule pour panneaux et celle-ci viendra se poser dans une zone
le retour d'échantillons solaires désertique. A l'issue d'une période de qua-
rantaine, au cours de laquelle on vérifiera
d'un propulseur à poudre à trois étages, et qu'ils ne présentent aucune toxicité vis-à-vis
une charge utile scientifique. Après son dé- de l'environnement terrestre, les échan-
pôt sur le sol martien, onze mois plus tard, tillons seront attribués pour analyse à diffé-
l'astromobile effectuera des boucles autour rents laboratoires.
de l'atterrisseur pour collecter des échan- Au-delà de ce programme, pourraient avoir
tillons, tant à la surface qu'en effectuant des lieu : en 2007, une réplique de la mission de
forages jusqu'à un ou deux mètres de pro- 2003 et, en 2009, une réplique de la mission
fondeur ; à chaque boucle, les échantillons de 2005.
seront déposés dans le MAV de l'atterris-
seur. Une fois la mission de l'astromobile M a r s S u r v e y o r . Programme de sondes
achevée, le MAV sera mis à feu et placera en américaines destinées à l'étude de la planète
orbite autour de Mars, à 600 km d'altitude, Mars.
un conteneur métallique de 15 cm de dia- ENCYCL. Ce programme inclut les sondes
mètre, pesant 3,6 kg, contenant les précieux Mars* Global Surveyor, Mars* Climate Ob-
échantillons ; server, Mars* Polar Lander et un nouveau
- en août 2005, aura lieu le lancement, par couple orbiteur/atterrisseur dont le lance-
une fusée Ariane 5 fournie par la France, ment est prévu en mars/avril 2001 : l'atter-
d'un atterrisseur américain et d'un orbiteur risseur déposera sur Mars, en janvier 2002,
français à deux étages. Identique au précé- une réplique améliorée du véhicule Sojour-
dent, l'atterrisseur (porteur d'un astromo- ner, dénommée Marie Curie, qui évoluera
bile) accomplira la même mission, mais en dans un rayon de quelques mètres ; l'orbi-
un site martien différent, à partir de juillet teur servira de relais de télécommunications
2006. L'orbiteur, de 2,7 t (dont 11 d'ergols), avec la Terre et procédera à la télédétection
aura deux missions essentielles : il empor- minéralogique des régions qu'il survolera (à
tera quatre petites sondes Nedander qui se- la recherche, notamment, de carbonates).
ront larguées successivement sur Mars pour
constituer un réseau de stations de mesure M a r s 9 6 . Sonde russe destinée à l'étude de
(magnétomètres, séismomètres, capteurs la planète Mars, réalisée dans le cadre d'un
météorologiques, etc.) à la surface de la programme de coopération internationale.
planète ; après son insertion en orbite ENCYCL. Elle devait se placer en orbite basse
martienne, il localisera les conteneurs autour de Mars pour étudier la planète et
d'échantillons, les récupérera et les trans- larguer à sa surface deux pénétrateurs et
férera dans une capsule qui les rapportera deux petites stations scientifiques. Les péné-
sur la Terre. L'opération se déroulera en trateurs, d'une durée de vie relativement
plusieurs phases, qui représentent un formi- brève, auraient étudié la composition chimi-
dable défi technologique : l'orbiteur se pla- que du sol ; les stations, conçues pour fonc-
Martin Marietta Astronautics Group 286

tionner pendant une année terrestre, la phy- Nommé Astronome Royal, directeur de
sique ae la basse atmosphère et de l'observatoire de Greenwich en 1765, il
l'intérieur de la planète. Mais, lors de son fonda en 1767 le Nautical Almanac. Par des
lancement, le 16 novembre 1996, le qua- mesures de la déviation du fil à plomb sur
trième étage de la fusée porteuse Proton une montagne d'Écosse (1774), il s'efforça
tomba en panne et la sonde se désintégra de déterminer la valeur de la constante de
dans l'atmosphère au-dessus de l'Amérique gravitation et put évaluer la densité
du Sud. moyenne de la Terre.

Martin Marietta Astronautics m a s s e c a c h é e -» matière noire


Group. Groupe industriel américain, filiale
de Martin Marietta Corporation, qui réunis- m a s s e m a n q u a n t e -*- matière noire
sait quatre firmes principales spécialisées
respectivement dans la construction de sys- m a s s e n.f. Quantité de matière contenue
tèmes de défense, de systèmes spatiaux ci- dans un corps matériel. Relation masse-lumi-
vils, de systèmes stratégiques. Après avoir nosité, relation entre la masse et la lumino-
racheté en 1992 les activités aérospatiales de sité des étoiles.
General Electric et en 1993 les fusées Adas ENCYCL. Prévue dès 1917 par Eddington, la
de General Dynamics, il a fusionné en 1995 relation masse-luminosité a été vérifiée ex-
avec Lockheed -• Lockheed Martin. périmentalement à partir de 1924. Il existe
en fait des relations différentes selon le
m a s c o n n.f. (mot angl., acronyme de type* spectral de l'étoile : la luminosité est
MASs CONcentration). Concentration de proportionnelle au carré de la masse pour
matière, dans le sous-sol de certaines mers les étoiles les moins lumineuses de type
lunaires, se manifestant par un accroisse- spectral compris entre G4 et M, et à la puis-
ment de l'intensité du champ de gravitation. sance quatrième de la masse pour les étoiles
Les mascons ont été découvertes grâce à les plus lumineuses, de type spectral com-
l'étude précise de la trajectoire des engins pris entre 0 et GO. Inversement, la connais-
satellisés autour de la Lune. sance du type spectral d'une étoile et de
l'énergie totale qu'elle émet (déduite de la
m a s er n.m. (sigle de Microwave Amplifica-
mesure de sa luminosité apparente et de sa
tion by Stimulated Emission of Radiation). 1.
distance) permet d'en déduire la masse.
Amplificateur de micro-ondes par émission
stimulée de rayonnement électromagnéti-
que. 2. Maser cosmique : phénomène se pro- Mâstlin (Michael), astronome et mathéma-
duisant dans certaines enveloppes stellaires ticien allemand (Gôppingen, Wurtemberg,
et dans des nuages moléculaires, qui 1550-Tiibingen 1631).
consiste en une forte amplification des émis- Professeur de mathématiques, à Heidelberg
sions de rayonnement micro-ondes de mo- (1580) et à Tiibingen (1584), il enseigna l'as-
lécules particulières par des processus natu- tronomie à Kepler, qu'il convertit aux idées
rels analogues à ceux exploités dans les coperniciennes. Le premier, il donna une ex-
lasers. plication de la lumière cendrée de la Lune.
ENCYCL. Le maser peut être utilisé en radioas-
tronomie comme un excellent amplificateur m â t ombilical. Mât métallique qui sup-
incorporé dans le système de détection des porte le faisceau de câbles et de canalisa-
signaux extrêmement faibles provenant des tions souples reliant des dispositifs d'ali-
radiosources. mentation, de contrôle et de commande au
Le premier maser cosmique a été observé en sol à un véhicule spatial sur son aire de lan-
1965 dans la nébuleuse d'Orion et concer- cement.
nait le rayonnement émis par des molécules
OH (hydroxyles). Mathilde. Astéroïde de la ceinture princi-
pale d'astéroïdes, entre Mars et Jupiter. Dia-
Maskelyne (Nevil), astronome anglais mètre : 60 km environ.
(Londres 1732-Greenwich 1811). ENCYCL. La sonde américaine NEAR l'a sur-
287 matière noire

volé à moins de 1 800 km de distance le traction gravitationnelle des régions situées


27 juin 1997, et a pu photographier 60 % plus près du centre de la galaxie. Or, on
de sa surface. Celle-ci se révèle particulière- constate que la vitesse de rotation, lorsqu'on
ment sombre, avec un pouvoir réflecteur de s'écarte du centre, cesse de décroître à partir
3 % seulement. La densité de petits cratères d'une certaine distance et reste à peu près
y est analogue à celle observée sur Ida* et constante, même dans les régions où l'on
Gaspra*, deux astéroïdes ayant déjà fait n'observe pratiquement plus d'étoiles, mais
l'objet d'un survol rapproché ; en revanche, seulement du gaz. Cela implique la présence
le nombre de grands cratères d'impact a sur- de matière obscure au-delà des limites du
pris les spécialistes : pas moins de cinq cra- disque observable de la galaxie. Cette ma-
tères de plus de 20 km de diamètre y ont été tière peut se trouver soit dans un halo plus
découverts. ou moins sphérique entourant la galaxie,
soit dans un disque épais concentrique à
m a t i è r e noire ou m a t i è r e s o m b r e . celui que l'on observe. La présence de ma-
Matière obscure dont on postule l'existence tière noire est également invoquée dans les
dans l'Univers. théories qui tentent d'expliquer comment se
ENCYCL. La présomption de l'existence de ma- sont formées les galaxies à la suite du Big*
tière noire s'appuie sur plusieurs faits d'ob- Bang.
servation. Le premier, mis en évidence dès le NATURE DE LA MATIÈRE NOIRE. Différentes hypo-
début des années 30 par F. Zwicky*, thèses ont été avancées concernant la nature
concerne la dynamique des amas de ga- de la matière noire. Les unes invoquent de la
laxies. Un tel amas n'est stable que si l'at- matière ordinaire, dite baryonique, consti-
traction gravitationnelle mutuelle des mas- tuée de particules ayant une masse au repos,
ses qu'il renferme équilibre les mouvements les baryons (protons, neutrons, électrons) ;
qui tendent à disperser les galaxies. En me- les autres de la matière hypothétique, dite
surant ces mouvements (c'est-à-dire, en pra- non baryonique, dont l'énergie peut produire
tique. les vitesses des galaxies), on peut donc des effets gravitationnels analogues à ceux
estimer la masse totale de l'amas. Celle-ci de la masse selon la théorie de la relativité*.
peut également être évaluée en additionnant La matière noire baryonique pourrait être
les masses individuelles des galaxies de constituée d'étoiles de faible masse (infé-
l'amas, déduites de la luminosité de ces ga- rieure à quelques dixièmes de la masse du
laxies (elle-même liée à la quantité d'étoi- Soleil), en particulier de naines* brunes. Ces
les). objets seraient répartis en halo autour des
Or, la première méthode fournit une masse galaxies et sont couramment désignés sous
toujours environ dix fois supérieure à la se- le nom de MACHO (sigle de l'anglais Mas-
conde. Il faut donc admettre que les neuf sive Astronomical Compact Halo Objects). Quel-
dixièmes de la masse des amas de galaxies ques objets de ce type semblent avoir été
sont formés de matière invisible. Une partie détectés autour de notre galaxie par l'effet
de cette matière n'est autre que du gaz très de microlentille* gravitationnelle qu'ils pro-
chaud réparti entre les galaxies et mis en duisent sur la lumière des étoiles du Grand
évidence depuis quelques années par ses Nuage de Magellan*, mais des observations
émissions de rayonnement X. La masse de du télescope spatial Hubble* prouvent que
ce gaz chaud est 2 à 3 fois supérieure à celle leur nombre doit être assez limité. II n'est
des étoiles, mais reste néanmoins insuffi- pas exclu que la matière noire baryonique se
sante pour maintenir la cohésion des amas présente aussi sous la forme de grands nua-
de galaxies. ges de gaz moléculaire froid.
Une autre preuve indirecte de la présence de Quant à la matière noire non baryonique,
matière noire vient de l'étude dynamique de elle serait formée de particules subatomi-
galaxies isolées. Les galaxies spirales sont ques massives n'interagissant que fai-
des systèmes aplatis de gaz et d'étoiles qui blement avec la matière ordinaire (donc,
tournent sur eux-mêmes. Chaque point du très difficiles à détecter), les WIMP (sigle
disque de ces galaxies est en équilibre entre de l'anglais Weakly Massive Interacting
la force centrifuge due à la rotation et l'at- P articles).
Matra Marconi Space 288

Matra Marconi Space. Société de cons- du volcan éteint du Mauna Kea, dans l'île
truction spatiale franco-britannique. d'Hawaii, à 4 200 m environ d'altitude.
ENCYCL. Créée en 1990, elle regroupe les acti- ENCYCL. C'est l'un des meilleurs sites au
vités spatiales du groupe français Lagardère monde pour les observations astronomiques
et du groupe britannique GEC. Elle emploie optiques et infrarouges. Il abrite notamment
4 500 personnes, pour moitié en France et les télescopes Keck* (10 m d'ouverture équi-
pour moitié au Royaume-Uni. Elle a réalisé, valente) ; le télescope japonais Subaru*
en 1998, un chiffre d'affaires de 1 262 mil- (8,3 m) ; le télescope international Gemini*
lions d'euros (8,3 milliards de francs). Ses Nord (8,1 m) ; des télescopes infrarouges du
activités s'exercent dans les domaines sui- Royaume-Uni (UKIRT, 3,80 m d'ouverture)
vants : science et observation de la Terre, et de la NASA (IRTF, 3 m d'ouverture) ; un
télécommunications, programmes militai- télescope franco-canadien (CFHT, 3,60 m
res, lanceurs et infrastructures orbitales. d'ouverture), un télescope de l'université
Dans le domaine des télécommunications, d'Hawaii (2,24 m d'ouverture) et un radioté-
elle a obtenu la maîtrise d'œuvre d'une cin- lescope dédié à l'astronomie millimétrique
quantaine de satellites de télécommunica- (James Clerk Maxwell Telescope, 15 m de
tions. diamètre).
Dans le domaine de l'observation de la
Terre, elle est maître d'œuvre des satellites Maunder (Edward Walter), astronome bri-
SPOT*, dont la plate-forme est utilisée par tannique (Londres 1851- id. 1928).
les autres satellites européens d'observation Dès son entrée, en 1873, à l'observatoire de
de la Terre : ERS*, Envisat* et Metop*. Matra Greenwich, où se déroulera toute sa car-
Marconi Space réalise aussi des instruments rière, il y installa un service spécialisé dans
optiques, des radars embarqués et des seg- la photographie journalière du Soleil. S'inté-
ments sol associés. ressant surtout aux taches solaires, il établit
Dans le domaine des satellites militaires, elle notamment, en s'appuyant sur les observa-
a réalisé tous les satellites européens en ser- tions antérieures, que le Soleil avait été tota-
vice : Hélios* 1, pour des missions de sur- lement dépourvu de taches entre 1645 et
veillance ; Skynet* 4 (Royaume-Uni) et 1715 (d'où le nom de minimum de Maunder
NATO IV (OTAN) pour les télécommunica- donné aujourd'hui à cette période). Avec sa
tions. La société est également maître d'œu- femme Annie Russell et son frère Thomas, il
vre de la composante sol utilisateur d'Hélios a beaucoup fait pour le développement de
et fournit de nombreuses stations de télé- l'astronomie populaire en Grande-Bretagne.
communications sol ou embarquées pour Il fut l'un des fondateurs de la British Astrono-
les forces armées d'une dizaine de pays. mical Association (1890).
Dans le domaine scientifique, elle a été maî-
tre d'œuvre des satellites européens Giotto*, Max Planck-lnstitut fur Radioastro-
Hipparcos* et Soho*, et a développé divers nomie. Institut de recherche radioastrono-
instruments, dont une caméra pour objets mique allemand dont le siège est à Bonn et
faiblement lumineux, pour le télescope spa- qui exploite l'observatoire d'Effelsberg*.
tial Hubble* ; elle fournira la sonde euro- Max-Planck-Institut fur Astrono-
péenne Mars* Express. mie. Institut de recherche astronomique
Enfin, dans le domaine du transport spatial allemand dont le siège est à Heidelberg et
et. des infrastructures orbitales, Matra Mar- qui possède un observatoire à Calar Alto, en
coni Space est responsable de la case à équi- Espagne, équipé notamment d'un télescope
pements des lanceurs Ariane* et participera, de 3,50 m d'ouverture, mis en service en
en tant que spécialiste de l'avionique et de 1986.
l'informatique embarquée, aux éléments du
programme européen de la Station spatiale Maxus. Fusée-sonde européenne fabriquée
internationale. conjointement par la société suédoise Swe-
dish Space Corporation et par la société alle-
Mauna Kea (observatoire du). Obser- mande MBB-Erno pour des recherches en
vatoire international établi près du sommet micropesanteur.
289 médecine spatiale

ENCYCL. Elle peut atteindre une altitude maxi- tiale américaine issue de la fusion, interve-
male de 1 000 km et offrir ainsi jusqu'à nue en 1967, des deux firmes McDonnell
15 minutes de micropesanteur. On prévoit Aircraft Corporation et Douglas Aircraft
notamment de l'utiliser pour des expérien- Company.
ces de fusion de cellules et d'électrophorèse. ENCYCL. Dans le domaine spatial, elle a été le
Son premier vol réussi a eu lieu le 8 novem- principal constructeur des capsules Mer-
bre 1992 (420 kg de charge utile emportés à cury* et Gemini*, a mis au point le troisième
716 km d'altitude). étage (S-IV B) de la fusée Saturn puis le labo-
ratoire orbital Skylab* et réalise les lanceurs
Maxwell (monts). Les plus hautes mon- Thor ainsi que la gamme des lanceurs Delta*
tagnes de Vénus, à l'extrémité est d'Ishtar et que la fusée monoétage Delta* Clipper.
Terra, qui culminent à 11 500 m au-dessus Son siège est à Saint Louis (Missouri).
du niveau moyen de la planète. Coordon-
nées : 61°-67° N., 355°-10° O. Nom interna- McMath (télescope solaire). Grand té-
tional : Maxwell Montes. lescope solaire mis en service en 1962 à
l'observatoire de Kitt* Peak, aux États-Unis.
Maxwell (sillon de). L'une des divisions
observées dans le système d'anneaux de Sa-
turne, à l'intérieur de l'anneau C. Large de mécanique céleste. Branche de l'astro-
270 km, il est situé à une distance moyenne nomie qui étudie les mouvements des astres
de 87 500 km du centre de Saturne. sous l'effet de la gravitation universelle.

Mayall (télescope). Télescope optique mécanique spatiale. Branche de l'astro-


de 4 m de diamètre mis en service en 1973 à nautique qui étudie les mouvements des en-
l'observatoire de Kitt* Peak, aux Etats-Unis. gins spatiaux et s'applique à déterminer
leurs orbites ou leurs trajectoires.
McDonald (observatoire). Observa-
toire américain, situé sur le mont Locke, Méchain (Pierre François André), astro-
près de Fort Davis (Texas), à 2 070 m d'alti- nome et géodésien français (Laon 1744-Cas-
tude, et qui appartient à l'université du tellon de la Plana, Espagne, 1804).
Texas. Il fut l'élève de Lalande, qui l'aida à faire ses
ENCYCL. Il a été fondé en 1932, grâce à un legs débuts en astronomie et le fit nommer, en
d'un riche banquier et astronome amateur 1772, astronome hydrographe du Dépôt des
texan, William J. McDonald. L'instrument cartes de la marine. Entre 1780 et 1802, il
primitif, toujours en service, est un téles- découvrit 12 comètes, dont il calcula les or-
cope de 2,08 m d'ouverture. En 1969 a été bites, ainsi que celles de 13 autres comètes,
mis en service un télescope de 2,72 m repérées par d'autres astronomes. Il com-
de diamètre, et en 1997 le télescope pléta, par ailleurs, le catalogue des nébulosi-
Hobby*-Eberly, de 9,2 m d'ouverture. Parmi tés célestes établi par Messier*.
les autres instruments employés figure un De 1800 à 1804, il fut directeur de l'Obser-
télescope de 91 cm, installé en 1956, et un vatoire de Paris, délégué par le Bureau des
télescope de 76 cm (1970), dont le miroir longitudes.
primaire n'est autre que la partie centrale de
celui du télescope de 2,08 m. Enfin, on a m é d e c i n e spatiale. Science qui a pour
recours à un autre télescope de 76 cm pour objet l'étude et la protection de la santé des
la télémétrie laser (mesures de la distance hommes et des femmes appelés à vivre et à
Terre-Lune, en particulier) et une antenne de travailler dans l'espace.
5 m de diamètre permet des observations ENCYCL. Tout participant à une mission spa-
radioastronomiques dans le domaine des tiale expose inévitablement son organisme à
ondes millimétriques. des situations de stress physique et psycho-
logique que provoquent :
McDonnell Douglas Aircraft Corpo- - les accélérations, les vibrations et le bruit
ration. Société de construction aérospa- du lanceur en fonctionnement ;
mégalithe 290

- l'impesanteur et une irradiation (solaire et ment des yeux et de la tête, l'aptitude à


cosmique) plus intense qu'au sol ; l'effort, etc. ;
- l'isolement et le confinement ; - au retour sur Terre, pour l'assistance médi-
- les décélérations lors du retour sur Terre. cale immédiate des spationautes qui retrou-
L'absence de pesanteur qui caractérise tout vent la pesanteur terrestre (dangereuse pour
séjour orbital est, pour l'organisme humain, l'organisme déconditionné), puis durant la
une source de perturbations affectant princi- période de réadaptation, avec de nombreux
palement : examens (par exemple de densité osseuse)
- le système cardio-vasculaire (qui se désa- qui complètent ceux réalisés avant ou pen-
dapte et est contraint de fonctionner dans dant le vol.
des conditions inhabituelles) ; Les résultats obtenus par la médecine spa-
- le système neurosensoriel (qui ne perçoit tiale intéressent :
plus la verticale et dont les informations - - la recherche appliquée, avec le souci de
d'origine vestibulaire, visuelle et proprio- donner la meilleure protection aux spatio-
ceptive - sont contradictoires) ; nautes en orbite, de leur permettre d'y vivre
- le système osseux (dont certains éléments dans des conditions confortables et d'y tra-
se déminéralisent) ; vailler avec le maximum d'efficacité ;
- le système musculaire (qui s'atrophie). - la recherche technologique, qui profite de
Néanmoins, l'organisme s'adapte mais en l'instrumentation et des techniques déve-
mettant en œuvre des mécanismes qui res- loppées pour l'espace et en fait bénéficier la
tent mal compris. Divers troubles, de gra- médecine terrestre ;
vité et de durée variables, apparaissent : il - la recherche fondamentale, dont l'objectif
convient de les surveiller, d'en déterminer est une meilleure compréhension et
l'origine et d'en prévoir les conséquences, connaissance du corps humain, SYN. : mal de
de les prévenir ou de les contenir dans des l'espace
limites acceptables au moyen de contre-me-
sures (physiques ou pharmacologiques) ; mégalithe n.m. Monument préhistorique
tels sont les principaux objectifs de la méde- formé d'un ou de plusieurs blocs de pierre.
cine spatiale. Les interventions de la méde- ENCYCL. Selon l'astronome britannique
cine spatiale peuvent avoir lieu : Alexander Thom, un grand nombre de mo-
- avant le vol, pour la sélection des spatio- numents mégalithiques auraient servi à l'ob-
nautes, leur préparation physique, physiolo- servation des phases et des mouvements de
gique et psychologique, la définition précise la Lune. En particulier, les alignements de
de leurs conditions et cadre de vie (aména- Carnac (Morbihan) auraient fait partie d'une
gement intérieur des vaisseaux, alimenta- sorte d'immense observatoire destiné à viser
tion, sommeil, travail...), la mise au point les levers et couchers du Soleil et de la Lune
d'un programme d'exercices physiques pour permettre de prédire les éclipses. Le
compensateurs (tapis roulant, bicyclette, point central de cet ensemble aurait été le
caisson LBNP...), etc. Une place importante grand menhir brisé de Locmariaquer, qui
est tenue par les expériences de simulation aurait constitué un cran de mire pour un
de l'impesanteur (par alitement prolongé). grand nombre de visées lointaines depuis
- pendant le vol, pour la surveillance médi- des points remarquables situés à plusieurs
cale, depuis le sol, de l'équipage (qui, par- kilomètres. Le célèbre monument mégali-
fois, comprend un médecin) et sa prépara- thique de Stonehenge, dans le sud de l'An-
tion au retour en pesanteur terrestre. Les gleterre, avait peut-être aussi un rôle astro-
expériences les plus fréquemment effec- nomique.
tuées à bord consistent en des prélèvements
d'urine et de sang (à des fins d'analyse), des m é g a p a r s e c n.m. Unité de distance utili-
mesures de rythme cardiaque, de débit san- sée en astronomie extragalactique, égale à
guin, de poids, de flux d'irradiation, etc. Des un million de parsecs (symbole : Mpc).
électrocardiogrammes peuvent être réalisés
ainsi que diverses expériences sur la pos- Men. Abréviation de Mensa, désignant la
ture, l'orientation, le contrôle du mouve- constellation de la Table.
291 Mercure

Men. Étoile a du Loup. Magnitude appa- Mercure. Planète du système solaire, la


rente visuelle : 2,3. Type spectral : B2. plus petite des planètes telluriques et la plus
proche du Soleil.
m e n s a (mot latin ; pl. mensae) n.f. Émi- ENCYCL. Grâce à son éclat, qui rivalise avec

nence de terrain en forme de table, dans la celui des étoiles les plus brillantes, Me/cure
nomenclature internationale du relief des fut repérée dès l'Antiquité. Mais les Égyp-
surfaces planétaires. tiens crurent longtemps à l'existence de
deux astres distincts, car Mercure apparaît
tantôt à l'ouest, après le coucher du Soleil,
Mensa(-ae). Nom latin de la constellation tantôt à l'est, avant son lever. La planète ne
de la Table (abrév. Men). s'écarte jamais à plus de 28° du Soleil ; au
mieux, elle ne se lève que 2 h 15 min avant
Méphisto (abréviation de Matériel pour lui ou ne se couche que 2 h 15 min après lui.
l'Étude des Phénomènes Intéressant la Soli- Elle n'apparaît donc qu'à proximité de l'ho-
dification sur Terre et en Orbite). Projet fran- rizon, dans une région du ciel souvent char-
co-américain (associant le CEA, le CNES et gée de brumes, et ne se détache jamais sur
la NASA) d'expérience de solidification d'al- un fond totalement sombre, restant toujours
liages en micropesanteur. plus ou moins baignée dans les lueurs de
ENCYCL. L'instrument (un four à gradient ther- l'aurore ou du crépuscule. Aussi son obser-
mique) a participé à quatre missions de la vation à l'œil nu est-elle généralement diffi-
navette américaine, en 1992, 1994, 1996 et cile. Les meilleures périodes pour l'observer
1997. correspondent aux époques de ses plus gran-
des élongations, le matin en octobre et no-
m e r (lunaire) n.f. Vaste étendue plane, vembre, ou le soir en avril, mai et juin, dans
sombre, de la surface lunaire, constituée de l'hémisphère Nord (c'est l'inverse dans l'hé-
roches basaltiques Lune misphère Sud).
En dépit des tentatives de cartographie ef-
Mérak (de l'arabe merak al-dubb alakbar, fectuées depuis les observatoires terrestres à
« les reins du grand ours », par allusion à sa la fin du xixe s. (Schiaparelli) et dans la pre-
position dans la constellation). Étoile p de la mière moitié du xxe (Antoniadi), les caracté-
Grande Ourse. Magnitude apparente vi- ristiques du relief de Mercure sont restées
suelle : 2,3. Type spectral : AO. Distance : pratiquement ignorées jusqu'au survol de la
80 années de lumière. planète par la sonde américaine Mariner 10,
le 29 mars 1974, à une altitude de 705 km, le
Merbold (Ulf), physicien et astronaute al- 21 septembre 1974, à une distance de
lemand (Greiz 1941). 48 069 km, enfin le 16 mars 1975, à une alti-
Il vole à bord de l'orbiteur Columbia, lors de tude de 327 km seulement. Au total, la
la mission STS-9, en novembre-décembre sonde a recueilli quelque 4 000 clichés de la
1983, et devient alors le premier astronaute planète couvrant 40 % de sa surface et dont
de l'ESA à aller dans l'espace en même la résolution varie entre 5 km et 100 m, cer-
temps que le premier étranger à participer à taines images montrant même des détails de
une mission spatiale américaine. Il retourne 50 m seulement.
dans l'espace en janvier 1992, à bord de RELIER La surface de Mercure offre une res-
l'orbiteur Discovery en tant que spécialiste semblance frappante avec celle de la Lune.
charge utile pour la première mission inter- On y retrouve des régions montagneuses et
nationale de recherches en micropesanteur, de grands bassins, criblés de cratères météo-
IML 1. En 1994, il accomplit son troisième ritiques. Cependant, les zones comprises
vol spatial comme membre de l'équipage de entre les cratères et les bassins sont beau-
la mission EuroMir* 94 ; il séjourne alors un coup moins accidentées que sur la Lune, et
mois à bord de la station russe Mir* et ravit les grands bassins sont plus rares, puisqu'on
à cette occasion à J.-L. Chrétien* le titre de n'en compte qu'un seul de plus de 500 km
spationaute européen ayant effectué le plus de diamètre, contre cinq sur la Lune, dont
long vol dans l'espace. la superficie totale est pourtant deux fois
Mercure 292

CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DE MERCURE


Diamètre équatoriai 4 880 km (0,382 fois celui de la Terre)
Aplatissement 0
Masse par rapport à celle de la Terre 0,055
Densité moyenne 5,43
Accélération de la pesanteur à l'équateur 0,37 fois celle de la Terre
Vitesse de libération 4,25 km/s
Période de rotation sidérale 58 j 15 h 38 min
Inclinaison de l'équateur sur l'orbite 0°
Albédo 0,055

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES DE MERCURE


Demi-grand axe de l'orbite 58 000 000 km, soit 0,387 1 ua
Distance maximale au Soleil 69 700 000 km
Distance minimale au Soleil 45 900 000 km
Excentricité 0,206
Inclinaison sur l'écliptique 7° 00'
Période de révolution sidérale 87,969 j
Vitesse orbitale moyenne 47,89 km/s
Période de révolution synodique 115,9 j
Distance maximale à la Terre 220 000 000 km
Distance minimale à la Terre 80 000 000 km

moindre. Par ailleurs, on observe très peu de Mercure (5,44) est très élevée pour sa taille :
cratères de dimensions importantes, supé- celle de la Terre est comparable (5,52) mais
rieures à 20 ou 50 km. serait plus faible de 20 % sans l'effet de
Comme sur la Lune, on remarque des failles compression dû à la forte gravité. Cette forte
rectilignes, parfois très longues, qui coupent densité implique l'existence d'un très volu-
la plupart des autres formations topographi- mineux noyau métallique (à base de fer) :
ques sans être déviées. Mais on observe celui-ci occuperait 42 % du volume de la
aussi, dans les plaines séparant les cratères, planète et représenterait près de 80 % de sa
des escarpements sans équivalent sur la masse (contre 30 et 15 % respectivement
Lune ni sur Mars. Ce sont des falaises, dont dans le cas de la Terre).
l'altitude peut atteindre 2 000 à 3 000 m et la ATMOSPHÈRE, TEMPÉRATURES. Tout comme la
longueur plusieurs centaines de kilomètres ; Lune, Mercure est pratiquement dépourvue
elles semblent dues à de violents mouve- d'atmosphère, en raison de sa faible taille et
ments tectoniques. La structure la plus spec- de l'absence d'activité interne. Son atmos-
taculaire est un vaste bassin d'impact qui phère se réduit à un flux modeste de gaz
n'est pas sans rappeler la mer Orientale sur légers (hydrogène, hélium), apportés en per-
la face arrière de la Lune. Les astronomes lui manence par le vent solaire, et de gaz iner-
ont donné le nom de Planitia Calons (« bas- tes (argon, néon), résultant probablement
sin de la Chaleur »), parce qu'il fait face au d'un dégazement du sol sous l'action de
Soleil une fois sur deux lorsque Mercure minéraux radioactifs. Une atmosphère aussi
passe à son périhélie, et, de ce fait, connaît ténue entraîne des écarts considérables de
une température très élevée. Son diamètre température entre le jour et la nuit à la sur-
atteint 1 350 km et il est entouré d'un triple face de la planète. Le radiomètre infrarouge
anneau montagneux de quelque 2 000 m de Mariner 10 a mesuré jusqu'à 300 °C,
d'altitude. mais on estime qu'à midi, heure locale, à
STRUCTURE INTERNE. La densité moyenne de l'équateur, lorsque Mercure se trouve à sa
293 Mercury Orbiter

distance,minimale du Soleil, la température las. Compte tenu de la charge utile relative-


peut dépasser 400 °C. En revanche, la nuit, ment faible de la fusée, cette cabine était
lorsque la planète se trouve à sa distance beaucoup plus légère (1 350 kg) que son
maximale au Soleil, elle tombe à -170 °C, ce concurrent soviétique, le Vostok* (4 500 kg).
qui donne une amplitude thermique de l'or- En dépit de cette légèreté, elle pouvait em-
dre de 600 °C, environ deux fois supérieure porter un passager dans l'espace et le faire
à celle, déjà considérable, que l'on relève sur revenir sur Terre d'une manière entièrement
la Lune. automatique. Son autonomie était toutefois
CHAMP MAGNÉTIQUE. L'une des grandes révéla- limitée à un jour et demi (contre une se-
tions de Mariner 10 a été la mise en évi- maine pour le Vostok) et elle devait se poser
dence, autour de Mercure, d'un champ ma- en mer, alors que le vaisseau soviétique at-
gnétique propre à la planète. Dipolaire, terrissait sur la terre ferme. La cabine Mer-
celui-ci est incliné de 12° par rapport à l'axe cury avait la forme d'un cône tronqué, avec
de rotation de Mercure et son intensité est à sa base un ensemble de trois rétrofusées
environ 100 fois plus faible que celle du lui permettant de quitter sa trajectoire orbi-
champ terrestre. Son existence conforte tale pour rentrer dans les couches denses de
l'atmosphère, et un bouclier thermique en
l'hypothèse de la présence d'un volumineux
résine la protégeant pendant la traversée de
noyau métallique à l'intérieur de la planète.
celles-ci. L'astronaute était assis avec le bou-
Il détermine autour de Mercure, comme clier thermique derrière lui, et il disposait de
autour de la Terre mais à une échelle bien commandes manuelles pour orienter son vé-
plus réduite, une magnétosphère, dont Ma- hicule dans l'espace et mettre à feu les rétro-
riner 10 a pu observer l'onde de choc, très fusées.
proche de Mercure du côté du Soleil en rai-
Deux vols suborbitaux d'une durée d'un
son de la pression du vent solaire et de la quart d'heure environ, culminant à quelque
faible valeur du champ magnétique. L'inten- 185 km d'altitude, ont d'abord été effectués
sité de ce champ n'est pas suffisante pour en 1961 en utilisant une petite fusée Reds-
que l'on observe autour de Mercure des tone comme lanceur : le premier eut lieu le
ceintures de rayonnement comparables à 5 mai avec Alan Shepard à bord ; le second,
celles qui enveloppent la Terre. le 21 juillet avec Virgil Grissom comme as-
EXPLORATION PUTURE. Un regain d'intérêt pour tronaute. Les vols orbitaux commencèrent
Mercure se manifeste depuis que certaines en 1962 avec John Glenn (20 février, durée
observations effectuées au radar à partir de 4 h 55 min), Scott Carpenter (24 mai, durée
la Terre suggèrent la présence de glace dans 4 h 56 min) et Walter Schirra (3 octobre, 9 h
les régions polaires de la planète. L'Agence 13 min). Le programme s'acheva en 1963
spatiale européenne projette de lancer au avec une mission plus longue de Gordon
début du siècle prochain (Mercury Orbiter) Cooper (15 mai, 34 h 20 min), après avoir
une sonde chargée d'étudier et de photogra- atteint son principal objectif : montrer que
phier Mercure depuis une orbite polaire. l'homme pouvait vivre dans l'espace. John
Aux Etats-Unis, un projet analogue d'orbi- Glenn fut le premier astronaute américain à
teur polaire (pour cartographier la surface et accomplir un vol orbital, dix mois après
effectuer des mesures du magnétisme) a été Iouri Gagarine.
proposé à la NASA, concurremment à celui
d'une simple sonde de survol de la planète. Mercury Orbiter. Projet de sonde spa-
Le Japon envisage aussi de lancer, en 2005, tiale destinée à se placer en orbite autour de
une sonde vers Mercure. Mercure, proposé comme troisième mission
de taille moyenne du programme scientifi-
que Horizon* 2000 de l'Agence spatiale
Mercury. Premier programme américain européenne.
de vols spatiaux humains. ENCYCL. Lancée par Ariane 5, cette sonde de
ENCYCL. La cabine Mercury fut conçue et réa- 1,6 t serait dotée d'une caméra pour photo-
lisée entre 1958 et 1960 pour pouvoir être graphier les 60 % de la surface de Mercure
satellisée par un missile intercontinental At- qui n'ont pu l'être par la sonde Mariner* 10.
méridien 294

Elle emporterait aussi des instruments desti- MERLIN (sigle de l'angl. Multi-Element Ra-
nés à l'étude de la magnétosphère de la pla- dio Linked Interferometer Network). Réseau de
nète et de la composition chimique de sa radiotélescopes installés en différents points
surface. Un petit atterrisseur pourrait éven- du Royaume-Uni, dont l'exploitation est as-
tuellement être fourni par une autre agence surée depuis Jodrell Bank par l'université de
spatiale. Manchester. Ce réseau est utilisé pour l'in-
terférométrie à longue base et peut être
méridien n.m. 1. Lieu des points ayant connecté à d'autres antennes ou à d'autres
une même longitude à la surface de la Terre. réseaux pour effectuer de l'interférométrie à
On appelle méridien origine ou méridien inter- très longue base. VLBI
national le méridien de l'ancien observatoire
royal de Greenwich*, choisi conventionnel- Messerschmitt - Bolkow - Bloehm
lement comme origine des longitudes. 2. En (MBB). Société de construction aérospa-
un lieu donné, plan vertical qui contient tiale allemande issue de la fusion, interve-
l'axe du mode. On dit aussi flan méridien. 3. nue en 1968, de la société Messerschmitt-
En un lieu donné, demi-grand cercle de la Werke-FIugzeug-Union Sud, dont les
sphère céleste limité aux pôles et passant origines remontent à la Messerschmitt Flug-
par le zénith. 4. A la surface d'un astre en zeugbau, fondée à Bamberg en 1923 par
rotation, trace d'un demi-plan issu de l'axe Willy Messerschmitt, et de la société Bôlk-
de rotation. Méridien central d'un astre : trace ow-Entwicklungen, fondée à Stuttgart en
à la surface de cet astre du demi-plan issu de 1956 par Ludwig Bolkow, puis de l'absorp-
son axe de rotation qui passe par l'observa- tion, en 1970, de la firme Bloehm ; depuis
teur. Méridien principal d'un astre : méridien 1989, c'est l'une des filiales de Deutsche*
origine des longitudes sur cet astre. Aerospace.
ENCYCL. MBB a été, notamment, premier
méridien, enne adj. (du latin meridies, contractant du Spacelab* et de la plate-
midi). Se dit d'une direction, d'un axe nord- forme Eureca* ; elle est responsable du 2e
sud. Cercle méridien ou lunette méridienne : ins- étage, des propulseurs d'appoint à liquides
trument constitué essentiellement d'une lu- et de la chambre de combustion du 3e étage
nette astronomique, dont le seul degré de d'Ariane* 4 ; elle développe des générateurs
liberté est une rotation autour d'un axe hori- solaires, des systèmes de commande d'atti-
zontal est-ouest (SYN. : instrument [ou lunette] tude ou d'orbite, des systèmes de stabilisa-
des passages.) Instrument méridien : instrument tion « trois axes », des systèmes thermiques
conçu pour effectuer des observations méri- et des structures pour de nombreux satelli-
diennes. Observation méridienne : observation tes, des charges utiles scientifiques ou d'ap-
effectuée dans le plan méridien d'un lieu plications, des stations de communications
pour déterminer l'instant du passage d'un ou de télémesure, etc. Elle procède enfin aux
astre dans ce plan et/ou la hauteur (ou la études de définition de la navette hyperso-
distance zénithale) de l'astre à cet instant. nique biétage Sànger*.
Les observations méridiennes jouent un rôle
fondamental en astrométrie, pour l'établis- Messier (Charles), astronome français (Ba-
sement des catalogues d'étoiles de réfé- donviller 1730 - Paris 1817).
rence. Plan méridien : synonyme de méri- Infatigable observateur du ciel, il découvrit
dien. 16 comètes et en observa plus de 40, ce qui
lui valut d'être surnommé « le Furet des co-
méridienne n.f. Cadran solaire indiquant mètes » par Louis XV.
l'heure de midi. Méridienne d'un lieu : ligne Mais il reste surtout célèbre pour son Cata-
d'intersection du plan méridien et du plan logue des nébuleuses et des amas d'étoiles, pu-
horizontal de ce lieu. Méridienne de temps blié initialement dans les Mémoires de
moyen : courbe en forme de 8, lieu des points l'Académie des sciences pour 1771 et com-
indiquant midi en temps moyen local, aux plété ensuite à plusieurs reprises. Celui-ci
différentes dates de l'année, sur un cadran décrit une centaine d'objets galactiques ou
solaire. extragalactiques que l'on désigne aujour-
295 météorite

d'hui par la lettre M suivie de leur numéro lumineux qui résulte de la traversée de l'at-
d'ordre dans le catalogue. mosphère terrestre par un corps solide ve-
nant de l'espace, SYN. : étoile filante
Métagalaxie n.f. Ensemble de l'Univers ENCYCL. Certains météores paraissent émaner
observable. d'un même point de la sphère céleste, le
radiant. Ils constituent les essaims. D'autres
m é t a l n.m. En astrophysique, tout élément n'ont pas de direction privilégiée ; ce sont
plus lourd que l'hélium. les météores sporadiques. Les hauteurs aux-
quelles apparaissent puis disparaissent les
métallurgie spatiale. Branche de la re- météores dépendent notamment de leur
cherche spatiale qui étudie le comportement masse et de leur vitesse à leur entrée dans
de divers métaux ou alliages, à l'état liquide l'atmosphère. En général, l'apparition se
ou en cours de solidification, en micrope- produit à 100 ou 110 km de hauteur et l'ex-
santeur. SYN. : science des matériaux tinction à 70 ou 80 km.

M e t e o r C r a t e r . Le plus grand cratère mé- m é t é o r i q u e adj. Relatif à un météore ou à


téoritique connu à la surface de la Terre, à des météores.
30 km à l'ouest de Winslow, dans le sud du
plateau du Colorado, en Arizona. m é t é o r i t e n.f. Fragment d'astéroïde ou de
ENCYCL. Son diamètre dépasse 1 200 m et sa noyau cométaire circulant dans l'espace in-
profondeur atteint quelque 180 m, ses rem- terplanétaire, ou considéré après sa chute à
parts dominant de 60 m la plaine environ- la surface d'une planète, et notamment de la
nante. On évalue son âge à 50 000 ans envi- Terre.
ron. Il a été découvert en 1891, mais son ENCYCL. L'authenticité des pierres tombées du
origine météoritique n'est unanimement ad- ciel ne fut acceptée qu'en 1803, lorsqu'une
mise que depuis 1960. chute spectaculaire se produisit, le 26 avril,
au-dessus de L'Aigle (Orne). Trois mille
Meteor. Satellites météorologiques sovié- fragments pierreux arrivèrent au sol, quel-
tiques lancés depuis 1969 et qui constituent ques-uns pesant jusqu'à 10 kg. On a re-
un réseau opérationnel de météorologie spa- trouvé depuis, en divers points du globe, des
tiale, exploité par le Service hydrométéoro- météorites beaucoup plus importantes ; la
logique de la Russie. plus grosse, celle de Hoba, en Namibie, pèse
ENCYCL. D'une masse voisine de 2 t, ces en- 60 t.
gins évoluent entre 600 et 900 km d'altitude On divise les météorites en trois grandes
sur des orbites quasi polaires, en photogra- classes : les sidérites, qui contiennent princi-
phiant continûment la couche nuageuse palement du fer et du nickel, mélangés à de
dans les domaines des rayonnements visible petites quantités de minéraux ; les météori-
et infrarouge. Des satellites de première gé- tes pierreuses, composées surtout de silica-
nération, Meteor 1, ont été lancés de 1969 à tes ; les sidérolithes (ou lithosidé rite s),
1977 et des satellites d'un type plus avancé, contenant en quantités à peu près égales du
Meteor 2, depuis 1977. À partir de 1981, fer-nickel et des silicates.
certains Meteor 2 ont été utilisés comme Les météorites pierreuses se divisent en
plates-formes expérimentales de télédétec- chondrites* et achondrites, suivant qu'elles
tion des ressources terrestres, à la manière contiennent ou non des chondres, petites
des satellites américains Landsat. Une troi- inclusions sphériques de silicates inconnues
sième génération de Meteor a été introduite dans les roches terrestres.
en 1985. Ces Meteor 3 sont lancés sur des On distingue aussi : les météorites différen-
orbites sensiblement plus hautes (de l'ordre ciées, qui ont été fondues dans leur corps
de 1 200 km d'altitude) pour couvrir une d'origine, subissant une modification de
région du globe plus étendue. structure et de composition chimique ; et les
météorites non différenciées, qui ont
m é t é o r e n.m. (du grec meteôra, les espa- conservé leurs caractéristiques primitives.
ces, les phénomènes célestes). Phénomène L'Antarctique se prête bien à la recherche
météorite 296

LES PLUS GROSSES MÉTÉORITES RETROUVEES


Lieu Masse (t) Année
Hoba (Afrique du Sud) 60 1920
Ahnighito 31 1894
Cape York (Groenland)
Chingo (Chine) 30 p
Bacubirito (Mexique) 27 1863
Mbosi (Tanzanie) 25 1930
Armanty(Mongolie) 20 ?
Agpalilik (Groenland)^ 17 1963
Willamette (Oregon, É.-U.) 15 1902
Chapaderos (Mexique) 14 1852
Otumpa (Argentine) 13,6 1783
Mundrabilla (Australie) 12 1966
Morito (Mexique) 11 1600

des météorites : celles-ci, après leur chute, éléments chimiques qui présentent des dif-
sont transportées par les mouvements de la férences de composition isotopique par rap-
glace vers les marges du continent et se port à celle qui est observée sur la Terre.
concentrent dans des zones bien délimitées LE BOMBARDEMENT MÉTÉORITIQUE. On estime que
dont le relief forme une barrière pour la la Terre balaie chaque année sur son orbite
glace. Depuis 1969, quelque 10 000 échan- plus de 200 000 t de matière météoritique,
tillons de météorites ont été récoltées sur la dont 1/100 environ seulement parviendrait
banquise antarctique par des expéditions au sol. Lorsqu'elles explosent dans l'atmos-
polaires, principalement américaines et ja- phère, les grosses météorites peuvent en-
ponaises ; certaines sont sans doute des gendrer des pluies de fragments. Celles qui
morceaux provenant d'un même objet qui parviennent au sol y creusent des cratères
s'est fragmenté lors de l'impact. En défini- d'impact : le plus grand connu sur la Terre
tive, ces échantillons correspondraient à est le Meteor Crater, dans l'Arizona, qui a
plus d'un millier de météorites différentes, 1 200 m de diamètre. La surface des astres
qui viennent s'ajouter aux quelque du système solaire dépourvus d'atmosphère
2 600 météorites recueillies sur le reste de la (comme la Lune) porte la marque du bom-
Terre. bardement météoritique intensif qu'elle a
On a mis aussi en évidence quelques spéci- subi depuis sa formation. Sur la Terre, les
mens qui s'apparentent aux roches lunaires processus de sédimentation et d'érosion
ou martiennes et qui pourraient être des contribuent à effacer progressivement les
fragments du sol de la Lune ou de Mars cratères météoritiques.
LES RISQUES DE COLLISION. Au début de l'ère spa-
éjectés à la faveur d'impacts d'astéroïdes.
SNC. Parmi les météorites les plus remar- tiale, on s'est beaucoup préoccupé des
quables figurent les chondrites carbonées, conséquences de la collision éventuelle d'un
qui constituent les spécimens les plus primi- engin spatial avec des météorites. De nom-
tifs. À cette variété appartient notamment la breux satellites (Explorer 3, 13, 16 et 23 ;
météorite Allende*. Les analyses révèlent Vanguard 3 ; Pegasus 1,2 et 3 ; Spoutnik 3...)
dans ces météorites la présence d'acides furent chargés de mesurer la densité du flux
aminés, mais ceux-ci ne présentent pas de météorites dans l'environnement terres-
l'asymétrie optique des constituants corres- tre. Ces mesures ont montré que les météo-
pondants d'origine biologique, et plusieurs rites ne constituent pas un véritable danger
sont même absents chez les organismes vi- pour les véhicules spatiaux : en orbite basse
vants, ce qui témoigne de leur origine extra- autour de la Terre, un satellite ayant une
terrestre. En outre, on trouve dans ces mé- surface frontale de 1 m2 ne risque, en
téorites des inclusions renfermant des moyenne, d'entrer en collision avec une mé-
297 météorologie spatiale

téorite de 1 mm de diamètre (dimension dynamique de l'atmosphère et de l'océan


minimale susceptible d'occasionner un superficiel. Leurs instruments essentiels
dommage catastrophique) qu'une fois tous sont des radiomètres travaillant dans l'infra-
les 100 ans. rouge ou les hyperfréquences pour reconsti-
tuer la distribution de température et d'hu-
météorifique adj. 1. Relatif à une météo- midité dans l'épaisseur de l'atmosphère. Ils
rite ou à des météorites. 2. Cratère météoriti- disposent également de radiomètres ima-
que : dépression creusée à la surface d'un geurs qui permettent, notamment, de déter-
astre par une météorite. miner la température superficielle des
océans, la couverture neigeuse des conti-
météorologie spatiale. Ensemble des nents, l'étendue des glaces de mer.
activités de la météorologie qui mettent en Bien que la Russie entretienne des satellites
œuvre des systèmes spatiaux. météorologiques (Meteor) en orbite polaire,
ENCYCL. Le premier satellite météorologique, les seules données utilisées de manière opé-
TIROS* 1, a été lancé par les Etats-Unis le rationnelle dans le monde entier provien-
1er avril 1960. Depuis, plusieurs dizaines de nent de deux satellites américains de la
satellites dévolus à l'observation et à la re- NOAA, dénommés respectivement « satel-
cherche météorologiques ont été mis en or- lite du matin » et « satellite de l'après-midi »
bite autour de la Terre : satellites américains parce que leurs plans orbitaux ont été choi-
TIROS, Nimbus*, ESSA*, NOAA*, SMS, sis de manière à ce qu'ils passent aux latitu-
GOES* ; satellites russes Meteor* ; satellites des tempérées, au-dessus de chaque point
européens Météosat*, etc. du Globe, l'un en début de matinée, l'autre
Ils se répartissent en deux catégories : des en début d'après-midi. Faute de ressources
satellites géostationnaires, qui conservent suffisantes, les Etats-Unis cesseront d'entre-
une position pratiquement fixe par rapport tenir le satellite du matin à partir de 1997,
à la Terre, à quelque 36 000 km d'altitude, mais leur capacité d'observation météorolo-
permettant l'observation continue d'une ré- gique n'en sera pas pour autant gravement
gion très étendue, mais toujours la même ; dégradée, car ils disposent d'un système mi-
et des satellites à défilement, généralement litaire de deux satellites en orbite polaire qui
placés en orbite quasi polaire, héliosynchro- duplique le système civil et auquel la NOAA
nes, entre 600 et 900 km d'altitude, qui sur- a accès (mais pas les organisations météoro-
volent de manière répétitive l'ensemble du logiques d'autres pays). Le système opéra-
globe en repassant toujours à la même heure tionnel de météorologie spatiale actuel reste
solaire au-dessus d'une région donnée. Les cependant très insuffisant pour satisfaire les
satellites météorologiques géostationnaires besoins d'un système mondial d'observa-
ont pour mission principale la surveillance tion du climat. Celui-ci nécessiterait d'une
des phénomènes à développement rapide part un meilleur échantillonnage spatio-
(orages, cyclones, nappes de brouillard) et la temporel et une précision de mesure supé-
mesure de leurs déplacements. Ils fournis- rieure des paramètres déjà mesurés, d'autre
sent également la seule base de données dis- part la mesure d'autres quantités concernant
ponible pour l'étude du rôle de la couverture l'océan, la physico-chimie de l'atmosphère
nuageuse à l'échelle mondiale. Ils ont enfin et la biosphère. Divers programmes expéri-
une mission accessoire de collecte de don- mentaux ont déjà pour objet la surveillance
nées émanant de plates-formes de mesures de l'environnement climatique. Ainsi, l'ob-
situées dans des zones d'accès difficile. servation du bilan radioactif de la Terre
L'Organisation météorologique mondiale amorcée par les satellites Nimbus et NOAA
(OMM) a recommandé en 1979 un système se poursuit avec l'instrument français Sca-
composé de cinq satellites géostationnaires rab* sur des satellites russes Meteor, tandis
répartis autour au Globe. -» Veille météo- que le satellite UARS, lancé en 1991 par la
rologique mondiale navette américaine, s'est consacré à une
étude détaillée de la haute atmosphère.
Les satellites en orbite polaire ont plutôt L'étude de la circulation océanique, ressort
pour mission de fournir les données quanti- de missions spécifiques telles que ERS* en
tatives nécessaires à la compréhension de la
Météosat 298

Europe, MOS, JERS et Adeos au Japon, Ra- section de l'équateur et du méridien de


darsat au Canada, ou encore la mission fran- Greenwich. Depuis 1987, le financement et
co-américaine Topex*-Poséidon. Certains l'administration du programme sont assurés
dispositifs embarqués à bord de la navette par l'organisation intergouvernementale
américaine (mission Atlas) ou de la station Eumetsat*, l'ESA supervisant la réalisation
russe Mir (expérience Miras) ou de satellites des satellites et assurant leur lancement et
automatiques (ERS 2, Meteor, Adeos) sont leur exploitation pour le compte d'Eumet-
destinés à des études de physico-chimie de sat.
l'atmosphère et, notamment, de la teneur en Un accord sur le développement d'une nou-
ozone. Vers la fin du siècle, de grandes pla- velle génération de satellites, appelés MSG
tes-formes d'observation polaire permet- (Météosat de seconde génération), a été si-
tront d'emporter des charges utiles de 2 500 gné en 1994 par l'Agence spatiale euro-
à 3 500 kg. péenne et Eumetsat.
11 a été décidé qu'Eumetsat en définirait les
Météosat. Satellites météorologiques impératifs, l'ESA étant chargée du dévelop-
géostationnaires européens. pement et de la mise en service du proto-
ENCYCL. Le programme Météosat représente type, dont le financement est assuré par les
la contribution de l'Europe au système mon- Etats membres de l'Agence avec une contri-
dial d'observation mis en place par l'Organi- bution d'Eumetsat.
sation météorologique mondiale sous le Après la recette en orbite du prototype,
nom de Veille météorologique mondiale. l'ESA transférera la responsabilité des satel-
Trois satellites ont été mis en œuvre dans le lites MSG à Eumetsat, qui assurera l'intégra-
cadre d'un programme préopérationnel fi- lité du financement et de l'exploitation des
nancé par huit Etats membres de l'Agence satellites ultérieurs.
spatiale européenne : Météosat 1, lancé en Plus perfectionnés que leurs prédécesseurs,
1977 ; Météosat 2, lancé en 1981 ; Météosat les satellites MSG fourniront des images des
3, lancé le 15 juin 1988 lors du premier vol nuages et de la surface des terres émergées
d'une fusée Ariane 4. et des océans toutes les 15 minutes dans
A ce programme expérimental a succédé le 12 bandes spectrales (contre une fréquence
programme Météosat opérationnel au titre de 30 minutes et 3 bandes spectrales seule-
duquel a été engagée la construction de trois ment pour les satellites actuels). Avec une
autres satellites et qui doit être au service de résolution spatiale comprise entre 1 et 3 km,
la communauté météorologique au moins les images montreront plus de détails qu'ac-
jusqu'à la fin de 1995. Ces trois nouveaux tuellement, et les mesures de température
satellites, hauts de 3,1 m pour un diamètre seront plus précises (à 0,25 °C près au lieu
de 2,1 m et pesant 316 kg en orbite, compor- de 0,4 °C).
tent, par rapport aux précédents, plusieurs Une importance particulière sera accordée à
améliorations destinées à accroître leurs ca- l'amélioration des applications dans le do-
pacités et leurs performances : en particu- maine de la prévision des risques liés à la
lier, les quatre canaux de prise d'images (2 météorologie et dans la collecte des données
dans le visible, 2 dans l'infrarouge) sont in- pour la surveillance du climat.
dépendants et entièrement redondants et le Le lancement du premier satellite MSG est
répéteur de bord assure deux canaux de té- prévu pour l'an 2000. À cette date, l'ESA
lécommunications pour une mission de dis- lancera également son premier satellite mé-
sémination des données météorologiques. téorologique sur orbite polaire, Metop* 1,
Le premier Météosat opérationnel, MOP-1, destiné à fournir des mesures complémen-
rebaptisé Météosat 4 après sa mise en ser- taires de celles fournies par les satellites
vice, a été lancé le 6 mars 1989 ; le américains de la NOAA*.
deuxième, MOP-2 ou Météosat 5, le 2 mars
1991 ; le troisième, MOP-3 ou Météosat 6, Métis. Satellite de Jupiter (n° XVI), décou-
le 20 novembre 1993, Ces satellites sont mis vert en 1979 par l'Américain S. P. Synnot sur
à poste sur l'orbite géostationnaire par 0° de des photographies prises par les sondes
longitude, c'est-à-dire à l'aplomb de l'inter- Voyager.
299 microgravité

ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite : solaire. La grande lunette, dotée d'un objec-
128 000 km. Période de révolution sidérale : tif de 0,83 m de diamètre et de 16,3 m de
0,295 j. Diamètre : 40 km. Métis coïncide focale, qui y a été installée en 1891 est, par
avec le bord extérieur de l'anneau principal son diamètre, la troisième du monde.
de Jupiter et l'on pense que son attraction
gravitationnelle empêche les particules MHD. Abréviation de magnétohydrodyna-
constitutives de cet anneau de se disperser, mique.
expliquant ainsi le bord tranché de l'anneau.
Miaplacidus. Étoile P de la Carène. Ma-
Méton (cycle de). Période de 235 lunai- gnitude apparente visuelle : 1,7. Type spec-
sons imaginée au ve s. av. J.-C. par l'astro- tral : A0. Distance : 110 années de lumière.
nome athénien Méton et adoptée en Grèce
en 432 av. J.-C. pour mettre en accord l'an- Mic. Abréviation de Microscopium, dési-
née solaire et l'année lunaire. Cette période gnant la constellation du Microscope.
représente pratiquement l'équivalent de
19 années de 365 j. Au terme d'un cycle, les microgravité n.f. Quasi-absence de force
phases de la Lune se reproduisent aux mê- d'origine gravitationnelle.
mes dates. ENCYCL. Pour les physiciens, c'est un état ca-
ractérisé par le fait que la résultante des for-
Metop (acronyme de METeorological OPe- ces gravitationnelles agissant sur un corps
rational satellite, satellite météorologique est très faible par rapport à la gravité à la
opérationnel). Programme préparatoire de surface de la Terre.
plate-forme européenne pour la météoro- Une microgravité de l'ordre de 10"3 g existe,
logie. par exemple, à la surface d'un astéroïde ou à
ENCYCL. Le programme Metop constitue la 200 000 km d'une planète comme la Terre,
contribution européenne à l'exploitation de ou encore à 120 millions de kilomètres
l'orbite polaire à des fins météorologiques. d'une étoile comme le Soleil.
Les satellites de ce programme fourniront Par un abus de langage regrettable (qu'il est
des mesures complémentaires de celles des désormais difficile de corriger), la commu-
satellites américains de la NOAA*. Ils seront nauté scientifique a retenu l'expression « re-
équipés d'un certain nombre d'instruments cherches en microgravité » pour désigner les
fournis par la NOAA, en particulier d'un expériences réalisées, en fait, en micrope-
imageur à très haute résolution et d'un son- santeur*.
deur infrarouge à haute résolution. Deux (Dans un satellite, la gravité n'a nullement
radiomètres micro-ondes, développés en disparu... puisque c'est elle qui entretient le
Europe et déjà éprouvés, feront également mouvement de gravitation : elle est le « mo-
partie de la charge instrumentale, à côté teur » du satellite. On y observe une micro-
d'instruments plus originaux, comme un pesanteur mais aucune microgravité.)
sondeur infrarouge par interférométrie et, Quoi qu'il en soit, il est vrai qu'un vaisseau
probablement, un imageur et un diffusomè- spatial peut constituer un laboratoire d'un
tre micro-ondes. Le lancement du premier type nouveau, exceptionnel, donnant aux
satellite, Metop 1, est attendu en l'an 2000. chercheurs la possibilité d'expériences iné-
dites, irréalisables au sol.
Meudon (observatoire de). Etablisse- RECHERCHES EN MICROGRAVUÉ. Plusieurs moyens
ment de recherche astronomique créé en permettent de créer une pesanteur très ré-
1875 et implanté sur le site de l'ancien do- duite (on en distinguera, entre parenthèses,
maine royal de Meudon. la valeur et la durée) :
ENCYCL. Rattaché administrativement à l'Ob- - la tour d'impesanteur (ou à chute libre),
servatoire de Paris depuis 1926, il constitue destinée aux expériences compactes (10"s g
la section d'astrophysique de celui-ci. pendant quelques secondes) ;
C'est l'un des centres mondiaux de docu- - l'avion en vol parabolique (10~2 g pendant
mentation planétaire et de surveillance sys- des périodes de dix à quinze secondes) ;
tématique des phénomènes liés à l'activité - la fusée-sonde, capable de propulser une
microgravité 300

charge utile de 200 ou 300 kg au-dessus des phorèse), etc. Leurs objectifs relèvent
couches denses de l'atmosphère (10's g pen- généralement de la recherche fondamen-
dant quelques minutes) ; tale : physique des fluides, physico-chimie
- le satellite, habité ou automatique, récupé- des surfaces, thermodynamique, mécanis-
rable ou non, en orbite terrestre (de 10 à mes d'échange de matière et d'énergie...
10~7 g pendant plusieurs mois). Que peut-on en attendre ? A court terme,
DOMAINES D'APPLICATION. Traditionnellement, certainement pas la fabrication industrielle
les recherches en microgravité sont scindées de produits inconnus mais plus vraisembla-
en deux disciplines : la science des maté- blement de nouvelles connaissances scienti-
riaux et les sciences de la vie. fiques et une meilleure compréhension des
La science des matériaux met à profit, d'une processus de fabrication, sur Terre, de subs-
part, la disparition de plusieurs phénomènes tances usuelles.
considérés comme « naturels » sur Terre (sé- Les sciences de la vie étudient l'influence de
dimentation, poussée d'Archimède, pres- la micropesanteur sur le comportement des
sion hydrostatique, convection...), d'autre organismes vivants. Elles peuvent se classer
part, l'importance prise, en l'absence de pe- en deux grandes catégories :
santeur, par des phénomènes qui sont inob- - la médecine* spatiale, qui s'intéresse aux
servables ou simplement secondaires en spationautes, qu'il convient de surveiller
temps normal (par exemple, la tension su- médicalement mais qui peuvent se prêter à
perficielle). des recherches concernant principalement le
Ces modifications étant particulièrement système cardio-vasculaire, le système de
sensibles sur la matière fluide, les expérien- l'équilibre, le squelette et les muscles ; elle
ces comportent le plus souvent au moins se préoccupe également de mettre au point
une phase liquide : croissance cristalline, so- les mesures indispensables pour contrer les
lidification d'alliages, séparation électroci- effets néfastes de l'impesanteur sur l'orga-
nétique de substances biologiques (électro-

Microlentille gravitationnelle

' ' . -ê'ii'-f: 'oin'taiie liiHililBMWÉiWWK ptoSeioiHihi»}.' .-• •'.


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301 micropesanteur

- la physiologie et la biologie* fondamenta- micropesanteur n.f. Pesanteur forte-


les qui étudient les phénomènes de base ment réduite, généralement de mille à un
concernés par la gravité et qui font appel à million de fois plus faible que la pesanteur
différents types d'expérimentation sur les terrestre normale.
cellules, les animaux (des dizaines d'espèces E N C Y C L . Pour désigner cet environnement

différentes ont participé à des missions spa- physique particulier qui ne peut s'obtenir
tiales) et les végétaux en vue d'études sur les durablement (du moins aujourd'hui) qu'au
phénomènes de croissance, de tropisme et moyen des satellites artificiels, l'usage a
de mutation. malheureusement consacré le mot microgra-
vité*, qui est impropre. Chacun de ces deux
microlentille gravitationnelle. Ampli- termes a pourtant une signification spécifi-
fication de la luminosité apparente d'une que :
étoile, due à la déviation de la lumière issue - sur Phobos, le satellite naturel de Mars, un
de cette étoile par un objet dense plus pro- spationaute serait à la fois en microgravité
che, situé sur la ligne de visée ou proche de (parce que l'attraction gravitationnelle de cet
celle-ci. astre est très faible) et en micropesanteur ;
E N C Y C L . On tire parti de cet effet, prévu par la - en orbite terrestre, les occupants d'un vais-
théorie de la relativité générale, pour tenter seau spatial sont en micropesanteur (car,
de mettre en évidence l'existence de naines* dans un repère lié au vaisseau, les forces
brunes (invisibles). En effet, de tels objets gravitationnelles et d'inertie se compensent)
pourraient, par leur influence gravitation- mais non en microgravité (car la Terre est
nelle, modifier l'éclat d'étoiles plus loin- proche du vaisseau) ;
taines situées dans la même direction. - sur une planète comparable à la Terre mais
-» matière présentant une vitesse de rotation dix-sept
fois plus rapide, les habitants seraient sou-
Micromégas. Conte philosophique de mis à une micropesanteur à l'équateur, à
Voltaire (1752), dont le héros est un géant,
habitant sur l'étoile Sirius, qui décide d'ex-
plorer l'Univers et, en traversant la Voie lac- Niveau et durée de m i c r o p e s a n t e u r obtenus
tée d'étoile en étoile, aborde le système so- avec différents é q u i p e m e n t s o u engins

laire, s'installe sur Saturne puis, en durée en secondes


compagnie du secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie de cette planète, entreprend de visiter 108 -
les autres planètes. Il parvient finalement
sur la Terre et découvre avec étonnement
107
qu'un monde aussi petit (à son échelle) satellites
automatiques
abrite des êtres raisonnables. Ce roman très
court est une satire de la folie des grandeurs 106 -
de l'homme.
105 -
m i c r o m é t é o r i t e n.f. Météorite de très satellites

petite dimension (inférieure au millimètre) 10 4


habités

qui fond à son entrée dans l'atmosphère heure


sans se vaporiser.
E N C Y C L . Les micrométéorites tombent très

lentement sur la Terre. On peut les recueillir


au sol ou dans la stratosphère et on les
10 3

10 - 2
• fusées-sondes

minute
détecte à bord des satellites artificiels. avions

10 - tours et tubes
m i c r o m è t r e n.m. Appareil lié à l'oculaire à chute libre
d'un instrument de visée et permettant de niveau d'accélération en g
mesurer avec précision de petites distances
angulaires. 1 0 -7 1 0 -5 1 0 -3 10"
microphotomètre 302

une pesanteur normale aux pôles et à une millimétrique (astronomie). Partie de


gravité normale en tous lieux ; la radioastronomie qui étudie les sources
- dans une station spatiale en forme d'hal- célestes de rayonnement radioélectrique à
tère, circulant dans l'espace lointain et en des longueurs d'onde comprises entre 1 et
rotation rapide autour de son centre de 10 mm environ. Cette région du spectre
masse, un spationaute pourrait se trouver électromagnétique est riche en raies dues à
exposé à la fois à une microgravité (en rai- des molécules interstellaires.
son de l'éloignement de tout corps céleste)
et à une pesanteur normale (recréée artifi-
ciellement par rotation). Milne (Edward Arthur), astronome et ma-
thématicien anglais (Hull 1896-Dublin
m i c r o p h o t o m è t r e n.m. Photomètre de 1950).
précision pour la mesure de l'éclairement Ses travaux concernent surtout l'astrophysi-
des diverses plages d'une photographie. que théorique et la relativité. Il étudia la
thermodynamique des étoiles, la structure
micropropulseur n.m. Propulseur de fai- de la matière stellaire, les variations des
ble poussée (généralement quelques new- céphéides*, qu'il expliqua par des pulsations
tons) utilisé pour la commande d'attitude régulières, et l'atmosphère solaire (1921).
d'un engin spatial. On lui doit également une théorie originale
sur l'expansion de l'Univers.
microsatellite n.m. Petit satellite destiné
à expérimenter, à faible coût et rapidement,
Mimas. Satellite de Saturne (n° I), décou-
diverses technologies ou applications et em-
vert en 1789 par W. Herschel.
barqué en tant que passager auxiliaire en
ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
même temps qu'une charge utile principale.
185 500 km. Période de révolution sidérale :
L'usage réserve généralement cette appella-
0,942 4 j. Diamètre: 398 km. Densité
tion aux satellites dont la masse est infé-
moyenne : 1,1. Sa surface a été révélée par
rieure à une centaine de kilogrammes.
les sondes américaines Voyager en 1980 et
1981. Saturée de cratères d'impact anciens,
Microscope (en latinMicroscopium, -ii). Pe- elle porte les marques du bombardement
tite constellation australe, introduite par La météoritique intensif auquel se trouvèrent
Caille en 1752, au sud du Capricorne. Elle ne soumis les corps du système solaire peu
renferme que des étoiles de faible éclat, dont après leur formation. Le plus grand cratère
la plus brillante est de magnitude 4. atteint 130 km de diamètre et renferme un
pic central haut de 9 km ; aux antipodes, on
Microscopium (-ii). Nom latin de la observe de grandes fissures, vraisemblable-
constellation du Microscope (abrév. Mie). ment créées par l'ébranlement consécutif à
l'impact : sans doute Mimas est-il entré jadis
Milankovic (Milutin), astronome yougos- en collision avec un astéroïdè qui manqua
lave (Dalj, Croatie, 1879-Belgrade 1958). de peu de le fragmenter. D'après sa densité
Il formula en 1941 la théorie, qui porte son moyenne, le satellite serait constitué de
nom, selon laquelle les fluctuations à long glace, avec des inclusions de roches.
terme du climat sont liées à des variations
cycliques de trois paramètres orbitaux de la
Terre (l'excentricité de son orbite ; l'inclinai- Mimosa. Étoile (3 de la Croix du Sud. Ma-
son de son axe de rotation par rapport à la gnitude apparente visuelle : 1,2. Type spec-
perpendiculaire au plan de l'orbite ; et la tral : Bl. Distance : 400 années de lumière.
date de son passage annuel au périhélie).
Celles-ci, avec chacune une périodicité dif-
férente, se combineraient pour provoquer Minchir (d'une locution arabe signifiant le
au cours du temps des modifications sensi- nez de l'Hydre, par allusion à sa position dans
bles de l'ensoleillement, suffisantes pour dé- la constellation). Autre nom d'Alphard*,
clencher les glaciations. étoile a de l'Hydre femelle.
303 Mir

Mineur (Henri), astronome français (Lille 4,1 m de diamètre maximum, pesant 20 t, il


1899 - Paris 1954). offre un volume habitable d'environ 100 m 3 .
Il a été l'un des fondateurs du CNRS et de Treize hublots (de 8 à 43 cm de diamètre)
l'observatoire de Haute-Provence. À son ini- sont utilisés pour l'observation visuelle ou
tiative fut créé en 1936 l'Institut d'astrophy- l'installation d'instruments scientifiques. Ce
sique de Paris, qu'il dirigea jusqu'à sa mort. compartiment sert à la fois :
On lui doit des contributions à la mécanique - au pilotage de la station et à la surveillance
céleste, à la statistique et au calcul numéri- de ses multiples systèmes : deux sièges, te-
que. En astrophysique, ses travaux les plus nant à la fois du tabouret et de la selle, qui
importants touchent à l'astronomie stellaire. seraient d'un emploi malaisé sur Terre, per-
Vers 1945, il montra notamment l'existence mettent aux cosmonautes de demeurer as-
de deux classes de céphéides*, dont la sis, face aux écrans de contrôle, malgré l'im-
confusion conduisait à une échelle de dis- pesanteur ;
tances extragalactiques erronée. - aux nombreuses expériences et observa-
tions de toutes sortes inscrites au pro-
minisatellite n.m. Petit satellite dont la gramme de chaque mission ;
masse est généralement comprise entre une - aux préparatifs culinaires et aux repas (pris
centaine de kilogrammes et une demi- sur une table qui peut accueillir jusqu'à qua-
tonne. tre personnes en même temps) ;
- aux exercices physiques (sur le tapis rou-
Minkowski (Rudolph), astronome améri- lant et la bicyclette).
cain d'origine allemande (Strasbourg L'application de couleurs différentes sur le
1895-BerkeIey 1976). plancher, les murs et le plafond facilite
Il fut le premier à distinguer l'existence de l'orientation des cosmonautes que l'impe-
deux types de supernovae (1941). Avec W. santeur prive de tout autre repère. La tem-
Baade*, il découvrit la première radioga- pérature intérieure est maintenue entre 18
laxie, Cygnus A (1954), et, avec l'essor de la et 28 °C et l'humidité de l'atmosphère entre
radioastronomie, il s'attacha à identifier les 30 et 70 %. L'air respiré a la même compo-
contreparties optiques des radiosources sition et pression que sur la Terre.
nouvellement découvertes. On y trouve également des réserves d'eau
potable (dont la conservation est considéra-
Minnaert (Marcel Gilles Jozef), astronome blement accrue par l'ajout d'ions d'argent et
néerlandais (Bruges 1893-Utrecht 1970). l'utilisation de récipients stérilisés), un réfri-
Il fut l'un des pionniers de l'astrophysique gérateur, un stock de vivres, un petit lavabo
solaire. Sous sa direction (1937-1963), l'ob- (pour se laver les mains) et des toilettes.
servatoire de l'université d'Utrecht s'est Deux cabines individuelles sont réservées à
transformé en institut d'astrophysique, sur- l'équipage principal : elles possèdent un hu-
tout orienté vers l'étude des spectres solai- blot, une petite table de travail et un stra-
res et plus généralement stellaires. pontin ainsi qu'un sac de couchage, le long
de la paroi latérale.
minuit n.m. Instant postérieur de douze Le module central de Mir est doté de six
heures à celui de midi. pièces d'amarrage (alors qu'il n'y en avait
que deux sur Saliout 6 et 7 et une seule
Mir (mot russe signifiant paix, ou monde), auparavant) : une pièce se trouve à l'arrière,
Station spatiale russe dont le premier élé- les cinq autres à l'avant, à 90° les unes des
ment a été mis sur orbite terrestre le 19 fé- autres. Cette innovation a permis d'ajouter
vrier 1986 par un lanceur Proton. divers éléments (appelés modules) au noyau
De 1971 à 1982, l'URSS a satellisé sept sta- central et d'assembler un important com-
tions Saliout à présent détruites. Mir est plexe orbital, à la façon d'un Meccano.
donc son huitième laboratoire orbital. Ce module comporte aussi notamment un
MODULE CENTRAL. La station Mir a été cons- compartiment de propulsion comprenant
truite à partir d'un élément central : de trente-deux moteurs de faible poussée (137
forme cylindrique, mesurant 13 m de long et N) pour les corrections d'attitude et deux
Mir 304

La station Mir (en 1999)

Spectre

moteurs de forte poussée (2,94 kN) pour et pèse environ 130 t. Son volume utile avoi-
modifier les paramètres orbitaux, principa- sine 400 m 3 .
lement l'altitude de la station. OCCUPATION. La station Mir peut fonctionner
ASSEMBLAGE. Au cours du temps, cinq modules en régime automatique, sans occupant, mais
cylindriques supplémentaires, mesurant de elle est conçue pour une présence humaine.
6 à 13 m de long et pesant de 10 à 20 t, ont Lancé vide, l'élément central a reçu ses deux
été satellisés et accrochés au module cen- premiers occupants le 15 mars 1986, puis est
tral : Kvant 1 (1987), Kvant 2 (1989), Kristall resté inhabité du 16 juillet 1986 au 7 février
(1990), Spectre (1995) etPriroda (1996). 1987. Depuis cette date, il n'a jamais cessé
Dans cette configuration définitive, l'en- d'être occupé.
semble mesure plus de 30 m de long Evoluant sur une orbite inclinée de 51,6°
(lorsqu'un vaisseau Soyouz et un vaisseau sur l'équateur, entre 350 et 400 km d'alti-
Progress sont amarrés à chaque extrémité) tude, Mir ne peut être exploitée qu'au prix
305 Mir

d'un ravitaillement périodique assuré par mes entre les deux véhicules et d'apporter
deux types de véhicules spatiaux : un complément de matériel dans Mir. En
- les vaisseaux pilotés Soyouz, pour le trans- particulier, l'astronaute américaine Shannon
port des cosmonautes et d'un peu de maté- Lucid y est restée plus de six mois (mars /
riel entre la Terre et la station (et dans le sens septembre 1996), établissant le record du
inverse) ; plus long séjour féminin dans la station
- les vaisseaux Progress, capables de rejoin- russe.
dre la station et de s'y amarrer de façon ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES. Les centai-
automatique ; ils servent au ravitaillement nes d'expériences réalisées à bord de Mir
(nourriture, eau, instruments scientifiques, ont porté notamment sur l'astronomie, l'as-
objets personnels et courrier pour les cos- trophysique, l'observation de la Terre, la
monautes mais aussi ergols pour les moteurs géophysique, la médecine, la biologie, la bo-
de la station). tanique et la science des matériaux. La main-
Freinée par l'atmosphère résiduelle qui sub- tenance de la station, divers travaux d'amé-
siste encore à son niveau, Mir se rapproche nagement ou de réparation à l'extérieur, la
continûment de la Terre et doit, de temps à mise en place ou le retrait d'expériences
autre, être rehaussée grâce à ses moteurs ou exposées à l'environnement spatial ont né-
aux vaisseaux Progress employés comme un cessité plus de 70 sorties extravéhiculaires
remorqueur. (de deux cosmonautes à chaque fois).
Pendant les treize premières années de son INCIDENTS. Initialement prévue pour une mis-
exploitation, de février 1986 à février 1999, sion d'environ cinq ans, la station Mir a
Mir a reçu : connu, après une dizaine d'années en orbite,
- une soixantaine de vaisseaux Progress, un grand nombre de défaillances le plus sou-
- une trentaine de vaisseaux Soyouz qui ont vent sans gravité pour l'équipage. Elles
transporté près de 80 personnes (certaines concernaient par exemple les ordinateurs de
faisant plusieurs voyages) ce qui correspond bord, le système d'orientation de la station,
à environ 60 cosmonautes différents : une les générateurs d'oxygène, le système de
quarantaine étaient russes et une vingtaine pompage des eaux usées, etc.
originaires d'une dizaine de pays. En revanche, deux incidents majeurs - les
La durée des séjours a varié d'une semaine à plus redoutés dans l'espace - auraient pu
plusieurs mois, avec un séjour record de avoir des conséquences catastrophiques :
quatorze mois (janvier 1994 / mars 1995) - un début d'incendie dans le module cen-
pour le médecin russe Valéri Poliakov. tral, dans la nuit du 23 au 24 février 1997,
Pour assurer une occupation permanente de que les six cosmonautes présents ont pu
la station, les spécialistes russes ont mis en maîtriser ;
place un système de rotation qui permet de - la collision, le 25 juin 1997, entre un cargo
concilier les séjours courts (généralement Progress et le module Spectre au cours d'une
ceux des étrangers) et les séjours de longue manœuvre d'amarrage. Sous le choc, le mo-
durée. Lorsqu'on souhaite faire revenir sur dule a été dépressurisé et a dû être isolé du
Terre deux Russes en orbite depuis plusieurs reste de la station. En dépit de plusieurs
mois, on lance un vaisseau Soyouz avec tentatives de réparation, il n'a pas pu être
leurs deux remplaçants et un troisième cos- remis en état.
monaute destiné à une courte mission. Le LA VIE QUOTIDIENNE A BORD. La vie des cosmo-
moment venu, celui-ci reviendra en compa- nautes à bord de Mir est planifiée à la mi-
gnie de l'ancien équipage. nute près. Leur plan quotidien d'activité,
LES RENDEZ-VOUS DE MIR AVEC LA NAVETTE AMERI- préparé avec soin, leur dit exactement
CAINE. Pour préparer les opérations futures quand ils doivent se réveiller, travailler sur
d'assemblage et d'exploitation de la Station telle expérience, manger et prendre de
spatiale internationale, la Russie et les États- l'exercice. Les week-ends sont des jours de
Unis ont réalisé, de février 1995 à juin 1998, repos pendant lesquels ils peuvent lire, re-
neuf rendez-vous (dont huit amarrages) en- garder par les hublots, parler à leur famille,
tre Mir et la navette spatiale. Ce fut l'occa- écrire des lettres, écouter de la musique ou
sion de transférer des hommes et des fem- visionner des films.
Mira Ceti 306

Sur les douze heures du programme quoti- jumelles. Elle est le prototype d'une classe
dien d'un cosmonaute à bord de Mir, envi- d'étoiles variables à longue période : les
ron 90 minutes sont consacrées à l'exercice étoiles Mira.
physique et six heures en moyenne aux tra-
vaux scientifiques. Mirach (nom arabe signifiant pagne, par
EN ORBITE JUSQU'EN 2002 ? En janvier 1999, le gou- allusion à la position de l'étoile dans la cons-
vernement russe autorisait les exploitants tellation). Etoile |3 d'Andromède. Magnitude
de la station Mir, l'Agence spatiale russe apparente visuelle : 2,0. Type spectral : MO.
(RKA) et la société RKK Energia, à recher- Distance : 200 années de lumière.
cher des fonds privés pour financer son ex-
ploitation pour trois années supplémentai- MIRACL (sigle de l'angl. Mid-Infrared Ad-
res. vanced Chemical Laser). Laser de haute éner-
Lorsque son exploitation sera terminée, Mir gie de l'armée américaine, mis en service en
devra être détruite. En effet, comme toutes 1980, et utilisé notamment pour des essais
les stations orbitales antérieures, elle ne peut antisatellites.
pas revenir intacte sur Terre. Elle est ENCYCL. Installé au centre national d'essais de
condamnée à être détruite en rentrant, à lasers à haute énergie des États-Unis, à
grande vitesse, et à brûler dans les couches White Sands, ce laser chimique au fluorure
denses de l'atmosphère. Mais, le moment de deutérium, fonctionnant dans l'infra-
venu, il devrait être possible de choisir la rouge moyenne, est le plus puissant laser
zone où certains débris atteindront la Terre. des Etats-Unis. Sa puissance maximale, clas-
L'altitude de la station sera abaissée pro- sifiée, doit être supérieure à 2 mégawatts.
gressivement grâce au moteur des vaisseaux Le 17 octobre 1997, il a été utilisé pour une
Progress qui la rejoindront spécialement première expérience de défense antisatel-
pour ce travail. Une série d'impulsions per- lite : son faisceau (dont la puissance avait
mettront de projeter violemment Mir, inha- été limitée) a illuminé à plusieurs reprises le
bitée, dans la haute atmosphère où elle ex- satellite militaire américain MSTI 3, gravi-
plosera. Si tout se passe comme prévu, ses tant à 440 km d'altitude. Cet essai visait à
débris retomberont dans le Pacifique, près apprécier la vulnérabilité d'un satellite actif
de la Nouvelle-Zélande. illuminé par un laser à haute énergie, de
façon intentionnelle ou non. Le succès n'a
été que partiel, le satellite n'ayant pu ren-
Mira Ceti (en latin la Merveilleuse de la voyant les données espérées concernant les
Baleine), étoile o de la Baleine, ainsi nommée effets du faisceau laser sur ses capteurs opti-
en raison de ses variations d'éclat. ques.
ENCYCL. Première étoile reconnue comme va-
riable (par David Fabricius, en 1596), c'est mirage gravitationnel. Ensemble des
une supergéante rouge, de type spectral M, images d'un astre lointain que l'on observe
située à 200 al environ. Son rayon moyen par suite de la modification de trajet des
représente 400 fois celui du Soleil. Avec une rayons lumineux issus de cet astre au voisi-
température superficielle de 3 000 K seule- nage d'un objet massif plus proche situé sur
ment, c'est l'une des étoiles les plus froides la ligne de visée (lentille* gravitationnelle).
connues. Etoile instable, parce que déjà par- ENCYCL. Ce phénomène est prévu par la théo-
venue à un stade d'évolution avancé, elle rie de la relativité* générale et A. Eddington*
varie suivant une période moyenne de a tenté de le mettre en évidence dès 1923, Il
331,6 j. Ses fluctuations d'éclat se caractéri- se manifeste notamment dans le cas de cer-
sent par une montée rapide, une décrois- tains quasars, dont on voit deux ou trois
sance lente et une longue persistance du images (quasars doubles, quasars triples),
minimum. Alors qu'au maximum elle peut parce que la lumière qui nous en parvient
atteindre la magnitude 2, devenant ainsi est courbée par son passage à proximité
plus brillante que la Polaire, au minimum, sa d'une importante concentration de matière
magnitude reste comprise entre 8,6 et 10,1 - galaxie géante ou amas de galaxies - inter-
et elle n'est plus perceptible qu'avec des posée sur la ligne de visée. Mais le phéno-
307 mise à poste

mène peut se manifester sur tous les objets chit les rayons lumineux. Miroir concave : mi-
astronomiques lointains. Dans le cas d'un roir à surface concave, qui fait converger les
alignement parfait de la source lumineuse, rayons lumineux qu'il réfléchit. Miroir
de l'objet déflecteur et de l'observateur, la convexe : miroir à surface convexe, qui fait
théorie prévoit la formation d'un anneau diverger les rayons lumineux qu'il réfléchit.
lumineux autour de l'objet déflecteur. Ce Miroir parabolique : miroir concave à surface
phénomène a été observé pour la première en forme de paraboloïde. Miroir plan : sur-
fois en 1985 au centre de l'amas de galaxies face plane réfléchissante. Miroir primaire :
AbeË 370, un amas riche de galaxies situé à miroir principal d'un télescope, qui collecte
quelque 5 milliards d'années de lumière, par la lumière issue des sources observées. Son
une équipe française utilisant le télescope foyer image est appelé foyer primaire. Miroir
Canada*-France-Hawaii. Depuis, d'autres secondaire : miroir auxiliaire d'un télescope
spécimens d'anneaux ou d'arcs (appelés arcs qui intercepte la lumière collectée par le mi-
gravitationnels) ont été décelés, associés à des roir primaire et la renvoie dans une direction
amas de galaxies. spécifiée. Miroir sphérique : miroir à surface
sphérique.
Miranda. Satellite d'Uranus (n° V), décou-
ENCYCL. Les télescopes* ont pour objectif un
vert en 1948 par l'Américain G. Kuiper.
miroir. On utilisa d'abord des miroirs métal-
ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
liques (Newton, Cassegrain), puis en bronze
129 800 km. Période de révolution sidérale :
(Herschel, Parsons). L'introduction, par Fou-
1,413 5 j. Diamètre : 480 x 466 km. Den-
cault, au milieu du xixe s. des miroirs en
sité : 1,2. La sonde américaine Voyager 2
verre, à la surface métallisée, constitua un
s'en est approchée à moins de 30 000 km en
progrès décisif. Pour les grands diamètres,
1986 et a permis d'obtenir des photogra-
on emploie aujourd'hui des verres cérami-
phies de sa surface sur lesquelles les plus
ques à très faible coefficient de dilatation. La
fins détails perceptibles ne mesurent que
métallisation de la surface s'effectue soit par
600 m : c'est mieux que ce que l'on peut
des procédés chimiques d'argenture, soit par
voir sur la Lune avec les plus grands télesco-
la technique d'aluminiage par dépôt sous
pes terrestres. Son relief est étonnamment
vide.
complexe : on y voit, par exemple, des ter-
rains chaotiques cratérisés rappelant ceux
de Phobos*, de grandes coulées de glace miroir spatial. Surface réverbérante pla-
comme sur Encelade*, et des craquelures cée en orbite terrestre et capable de réfléchir
géantes comme sur Europe*. Mais on y re- vers la Terre un peu de lumière solaire. Deux
marque aussi des escarpements impression- essais, peu concluants, ont été réalisés en
nants dont les pentes ont jusqu'à 20 km et 1993 et 1999 depuis un vaisseau Progress,- à
des fossés d'effondrement spectaculaires de proximité de la station Mir, au moyen d'une
10 à 15 km de profondeur. L'ampleur et la voile de Kevlar aluminisé, de 20 m de dia-
diversité de l'activité tectonique sont sur- mètre.
prenantes pour un corps aussi petit et aussi
froid (température superficielle : - 187 °C). Mirzam (nom arabe signifiant celui qui pré-
Peut-être Miranda s'est-il, à plusieurs repri- cède). Étoile P du Grand Chien. Magnitude
ses, fragmenté lors de collisions avec apparente visuelle : 2,0. Type spectral : Bl.
d'autres corps, avant que ses débris ne se Distance : 500 années de lumière.
réassemblent. Ainsi pourrait s'expliquer
l'extraordinaire mosaïque géologique qu'on
y découvre. mise à poste. Pour un satellite, passage
de l'orbite initiale fourme par le lanceur à
Mirfak. Étoile a de Persée. Magnitude ap- l'orbite (et dans l'attitude) qu'exige sa mis-
parente visuelle : 1,8. Type spectral : F5. Dis- sion.
ENCYCL. Cette période comporte diverses
tance : 500 années de lumière.
manœuvres correctrices réalisées au moyen
miroir n.m. Pièce optique à la surface polie de moteurs (dont le moteur d'apogée dans le
et métallisée (argent, aluminium) qui réflé- cas des satellites géostationnaires).
mise sur orbite 308

La phase de mise à poste est relativement faillants (SMM en avril 1984 et Syncom IV
courte : pour les satellites géostationnaires, F3 en septembre 1985) ou de récupérer en
elle dure de trois à quatre semaines. orbite et ramener au sol deux satellites de
télécommunications gravitant sur une mau-
mise sur orbite. Ensemble des opéra- vaise trajectoire (Westar 6 et Palapa B2, en
tions permettant de placer un engin spatial novembre 1984).
sur une orbite donnée, autour de la Terre ou Depuis 1995, les astronautes américains,
de tout autre astre, SYN. : satellisation disposent d'un équipement plus perfor-
mant. -» Safer
mission spatiale. Tâche spécifique L'ex-URSS a mis au point un équipement
confiée à un lanceur, à un satellite automati- analogue, Ikarus*.
que ou à l'équipage d'un vaisseau spatial.
Par exemple, la mission d'un lanceur m o d è l e n.m. Dans le cas d'un programme
s'achève avec l'injection de sa charge utile de satellite, chacun des exemplaires fabri-
sur l'orbite prévue. qués pour des essais préliminaires comme
les modèles d'ingénierie, de thermique, de
qualification, etc., ou pour être mis sur or-
Mizar (nom arabe signifiant tablier). Etoile bite (modèles de vol). De plus, il est fré-
de la constellation de la Grande Ourse*. Ma- quent qu'un système spatial comprenne un
gnitude apparente 2,2. Type spectral A2. modèle de secours, qui n'est lancé que pour
Distance : 78 années de lumière. remplacer un satellite défaillant.
ENCYCL. Riccioli, en 1650, parvint à la dédou-
bler en deux composantes, séparées de module de distance. Différence entre la
14,5° : elle fut ainsi la première étoile dou- magnitude apparente d'une étoile, corrigée
ble identifiée. Mais c'est, en fait, une étoile du rougissement dû à la matière interstel-
multiple, et Pickering, en 1889, y a décelé la laire, et sa magnitude absolue.
première binaire spectroscopique. En outre, ENCYCL. Entre la magnitude absolue M de
elle forme avec Alcor* un couple optique l'étoile, sa magnitude apparente m et sa dis-
célèbre. tance d, exprimée en parsecs, existe la rela-
tion m - M = 5 log d - 5. Cette formule
MMT. Sigle de Multiple* Mirror Telescope et permet de déterminer la distance de l'étoile
de Monolithic* Mirror Telescope. dès lors qu'on a pu estimer sa magnitude
absolue. Elle joue un rôle fondamental pour
M MU (sigle de Manned Maneuvering Unit, la détermination des distances des étoiles
unité de manœuvre individuelle). Equipe- lointaines.
ment individuel permettant aux astronautes
américains d'évoluer dans l'espace en toute module n.m. Élément d'un véhicule spa-
autonomie, à proximité de leur orbiteur tial.
mais sans lien avec lui.
ENCYCL. Appelé couramment scooter spatial, moléculaire (nuage). Nuage de matière
sac à dos propulsif ou fauteuil volant, le interstellaire dont le gaz se trouve principa-
MMU se présente comme un fauteuil avec lement sous forme de molécules.
un dossier et deux bras mais sans siège. ENCYCL. Deux types distincts de nuages molé-
Masse approximative : 150 kg, hauteur : culaires ont été identifiés dans les bras spi-
1,25 m, largeur : 83 cm. raux de notre galaxie. Le premier type est
En temps normal, il est accroché dans la représenté par des petits nuages, de quel-
soute de l'orbiteur de la navette. ques années de lumière de diamètre, renfer-
Le MMU a été mis en service le 7 février mant 1 000 à 10 000 molécules par centimè-
1984 : Bruce McCandless est ainsi devenu le tre cube et constitués principalement
premier « homme-satellite », capable d'évo- d'hydrogène moléculaire (H2). Ce sont des
luer librement dans le vide spatial. nuages très froids (températures de l'ordre
D'autres utilisations ont suivi, notamment de 10 à 20 K), parce qu'ils ne renferment pas
afin de réparer sur place des satellites dé- d'étoiles susceptibles de les chauffer par leur
309 monochromatique

rayonnement. Le deuxième type correspond leur nombre dépasse cent cinquante. Us ap-
à des nuages moléculaires géants, constitués partiennent à trois catégories : Molnia 1 (à
principalement d'hydrogène moléculaire et ce jour, près de 90 exemplaires lancés), Mol-
de monoxyde de carbone (CO), mais qui nia 2 (17 exemplaires de 1971 à 1977) et
renferment aussi de nombreuses autres mo- Molnia 3 (environ 50 exemplaires depuis
lécules interstellaires. 1974).
S'étendant typiquement sur 150 à 250 an- Contrairement à la plupart des satellites de
nées de lumière de longueur, les nuages mo- télécommunications en service aujourd'hui,
léculaires contiennent jusqu'à plus de les Molnia ne sont pas géostationnaires. En
100 millions de molécules par centimètre effet, pour couvrir tout le territoire de la
cube et leur masse peut atteindre 10 mil- CEI, très étendu vers le nord, il faut disposer
lions de fois celle du Soleil. Ils sont presque d'engins visibles depuis les hautes latitudes.
toujours associés à des amas* d'étoiles jeu- On leur a donc attribué une orbite particu-
nes et chaudes, dont le rayonnement engen- lière, inclinée d'environ 63° sur l'équateur,
dre des nébuleuses d'hydrogène ionisé (ré- fortement elliptique avec un périgée assez
gions HII). bas (environ 600 km) et un apogée très élevé
Des spécimens de ces nuages, faisant l'objet (environ 40 000 km), au-dessus de l'hémis-
d'études approfondies, sont observés no- phère Nord ; la période de révolution cor-
tamment près du centre de la Galaxie, près respondante est de 12 heures. De ce fait,
de l'étoile Ophiuchi* et derrière la nébu- tout satellite Molnia demeure les deux tiers
leuse d'Orion*. du temps dans la partie haute de sa trajec-
toire, donc en visibilité d'une large fraction
de l'hémisphère Nord.
molécule n.f. Groupement d'atomes qui
Pour disposer d'un système opérationnel
représente, pour un corps pur, la plus petite
24 heures sur 24, il suffit d'exploiter une
quantité de matière pouvant exister à l'état
constellation de tels satellites évoluant soit
libre.
sur la même orbite (mais espacés les uns des
ENCYCL. Les molécules se manifestent dans le
autres), soit sur des orbites décalées.
spectre de certaines étoiles froides et dans
Avec les satellites Molnia, l'Union soviéti-
celui de la matière interstellaire* neutre et
que a pu mettre en place un système de
froide. Une centaine de molécules ont été
télécommunications spatiales, d'abord na-
détectées dans le gaz interstellaire, la plus
tional (réseau Orbita), puis international,
complexe en 1996, étant celle de cyanodéca-
complété - à partir de 1975 - par le réseau
pentayne, de formule HC n N, qui comporte
Statsionar, qui utilise des satellites géosta-
13 atomes. nuage
tionnaires. Grâce à eux, il est possible d'éta-
blir des liaisons téléphoniques et télégraphi-
Molnia (ou Molnya). Lanceur triétage ques à grande distance, de retransmettre
russe conçu pour obtenir des orbites très vers les régions éloignées les programmes
allongées (périgée : 600 km, apogée : radio et télévisés de Moscou, d'imprimer à
40 000 km, inclinaison : 63°) sur lesquelles il distance des journaux et de distribuer des'
peut placer une charge utile de 1,6 t. données météorologiques.
ENCYCL. Les quelque trois cents exemplaires
utilisés depuis sa mise en service, en 1961,
Mon. Abréviation de Monoceros, désignant
ont principalement servi à propulser les sa-
la constellation de la Licorne.
tellites de télécommunications Molnia et
certains satellites Cosmos pour l'alerte avan-
Monoceros (-otis). Nom latin de la cons-
cée.
tellation de la Licorne (abrév Mon).

Molnia (parfois écrit Molnya ; mot russe m o n o c h r o m a t i q u e adj. Se dit d'un


signifiant éclair), satellites russes de télécom- rayonnement électromagnétique ayant une
munications. longueur d'onde dans le vide bien détermi-
ENCYCL. Le premier Molnia a été lancé le née ; se dit d'un filtre qui permet d'isoler un
23 avril 1965. Trente-quatre ans plus tard, tel rayonnement.
Monolithic Mirror Telescope 310

Monolithic Mirror Telescope. Nou- Zambie le 2 février 1983 après avoir volé
veau nom du Multiple Mirror Telescope après pendant sept semaines entre 18 et 29 km
le remplacement, en 1996, de son miroir à d'altitude avec une charge utile de 65 kg,
six éléments par un miroir unique de 6,5 m dont 35 kg de matériel scientifique. Depuis,
de diamètre. l'optimisation de la forme des aérostats, du
choix des matériaux et de la répartition des
monopôle n.m. Particule magnétique hy- diverses surfaces transparentes ou absor-
pothétique qui n'aurait qu'un seul pôle, bantes dans l'infrarouge a permis d'amélio-
nord ou sud. rer cette performance : une montgolfière in-
ENCYCL. L'existence des monopôles magnéti- frarouge, lancée le 20 novembre 1989, est
ques est prédite par les théories de grande retombée le 27 janvier 1990 après avoir ac-
unification. interaction fondamentale compli deux fois et demie le tour du monde
Leur masse serait très importante pour des en 69 jours de vol. Les vols de montgolfières
particules élémentaires, atteignant peut-être infrarouges sont utilisés pour la réalisation
10 16 à 1017 fois celle du proton. Ils seraient d'expériences intéressant la physique, la chi-
apparus moins de 10~35 seconde après le Big* mie et la dynamique de la haute atmo-
Bang. sphère.

m o n s (mot latin ; pl. montes) n.m. Monta- m o n t u r e n.f. Ensemble mécanique des-
gne, dans la nomenclature internationale du tiné à supporter un instrument d'observa-
relief des surfaces planétaires. tion et à le rendre mobile autour de deux
ENCYCL. Le terme est utilisé au singulier pour axes perpendiculaires afin de pouvoir le diri-
désigner une montagne isolée (par exemple ger vers un point quelconque du ciel.
les grands volcans martiens : Olympus Mons, ENCYCL. On distingue deux types principaux
Arsia Mons, Ascraeus Mons ...). Il est employé de montures : la monture azimutale* et la
au pluriel pour désigner une chaîne de mon- monture équatoriale*. Il existe deux familles
tagnes (par exemple Caucasus Montes sur la de montures équatoriales :
Lune, Maxwell Montes sur Vénus...). - les montures allemandes, où l'axe de décli-
naison est en porte à faux par rapport aux
montgolfière n.f. Ballon ouvert dont l'aé- paliers supportant l'axe horaire ;
rostation est assurée par du gaz atmosphéri- - les montures anglaises, où l'axe de décli-
que chauffé. naison est fixé sur l'axe polaire intérieure-
ENCYCL. La montgolfière infrarouge (en ment aux paliers de ce dernier. Ces deux
abrégé MIR) est une montgolfière utilisant familles comportent des variantes :
le rayonnement infrarouge ambiant, qui per- - la monture à fourche est une monture
met des expérimentations scientifiques de allemande symétrique, dans laquelle l'extré-
longue durée dans la haute atmosphère. mité de l'axe horaire porte une fourche entre
La partie supérieure d'une montgolfière in- les branches de laquelle l'instrument se
frarouge est constituée d'un matériau alumi- meut en déclinaison ;
nisé absorbant dans l'infrarouge à l'intérieur - la monture à berceau est une monture
et un peu émissif à l'extérieur pour capter le anglaise symétrique dans laquelle l'axe de
maximum d'énergie (dans les modèles les déclinaison est supporté par un cadre rec-
plus récents, il s'agit de Nylon aluminisé) ; tangulaire, lui-même mobile autour de l'axe
et sa partie inférieure est réalisée dans un horaire ;
matériau léger particulièrement transparent - la monture en fer à cheval est une variante
à l'infrarouge (du polyéthylène linéaire de la monture à berceau, où la traverse nord
basse densité dans les modèles les plus ré- du berceau (dans l'hémisphère Nord) est
cents). En 1982-1983, une montgolfière in- remplacée par un grand disque échancré en
frarouge réalisée en France sous la responsa- fer à cheval pour permettre de viser le pôle.
bilité du Centre national d'études spatiales Le choix d'un type de monture s'effectue en
a, pour la première fois, effectué le tour du fonction de la masse totale de l'instrument
monde : lancée de Pretoria (Afrique du Sud) et du type d'observations auquel celui-ci est
le 11 décembre 1982, elle est retombée en principalement destiné.
311 mouvement propre

Morehouse ( c o m è t e ) . Comète décou- tionnaires. Allumé au voisinage de l'apogée


verte en 1908 par l'Américain Morehouse et de l'orbite de transfert, il accroît la vitesse
donc l'aspect fut très spectaculaire. Désigna- du satellite et l'injecte sur la trajectoire circu-
tion officielle : 1908 III. Ce fut la première laire prévue ; au lancement, sa masse (pro-
comète à être étudiée de manière approfon- pergol inclus) représente approximative-
die grâce à la photographie ; sa structure ment 50 % de celle du satellite complet.
présenta de nombreux changements
m o t e u r de périgée. Propulseur équipant
Morelos. Premiers satellites mexicains lan- les satellites géostationnaires lancés par la
cés à partir de 1985 par la navette améri- navette américaine et utilisé pour transfor-
caine pour les télécommunications intérieu- mer l'orbite basse circulaire initiale en orbite
res du Mexique. La génération suivante, de transfert qui, ultérieurement, sera rendue
Solidaridad, est apparue en 1993. circulaire, à 36 000 km, au moyen d'un mo-
teur d'apogée.
Moreux (abbé Théophile), météorologiste
et astronome français (Argent-sur-Sauldre moteur-fusée n.m. Propulseur à réaction
1867-Bourges 1954). emportant le comburant et le combustible
Il installa à Bourges un observatoire, à pré- nécessaires à son fonctionnement.
sent disparu, et se consacra principalement
à l'étude du Soleil et de ses influences possi- Mouche (en latin Musca, -ae). Petite cons-
bles sur les phénomènes terrestres, mais il tellation australe, au sud de la Croix du Sud,
demeure surtout connu pour ses nombreux introduite au xvif s. par le Danois D. Bartsch
ouvrages de vulgarisation scientifique. après que J. Bayer, dans son Uranometria, en
1603, eut imaginé une abeille dans cette
MORO (acronyme de l'angl. Moon ORbi- zone du ciel. Ses étoiles les plus brillantes
ting Observatory, observatoire en orbite ont des magnitudes apparentes comprises
autour de la Lune). Projet de satellite en entre 3 et 4.
orbite autour de la Lune proposé comme
troisième mission de taille moyenne du pro- Mouchez (Ernest Barthélémy), officier de
gramme scientifique Horizon* 2000 de marine et astronome français (Madrid
l'Agence spatiale européenne. 1821-Wissous, Essonne, 1892).
ENCYCL. Ce satellite aurait pour objectif prin- Contre-amiral en 1878, nommé la même
cipal de cartographier la surface de la Lune année directeur de l'Observatoire de Paris, il
avec une résolution de 10 m seulement. Son fut notamment le promoteur de la Carte* du
lancement, si le projet est retenu, pourrait ciel. On lui doit aussi la création d'un musée
intervenir en 2003. astronomique à l'Observatoire. Enfin, il
réorganisa la diffusion télégraphique de
MOS (sigle de Marine Observations Satellite). l'heure à la Ville de Paris et suscita cette
Satellites japonais d'observation terrestre. diffusion à la province.
ENCYCL. Le premier exemplaire, MOS 1, sur-
nommé Momo 1 (en japonais, fleur de pê- m o u v e m e n t propre. Déplacement an-
cher), a été lancé le 19 février 1987. gulaire d'une étoile sur la sphère céleste dû à
son mouvement dans l'espace, exprimé en
mosaïque n.f. En télédétection, assem- secondes de degré par an.
blage d'images spatiales ou de photogra- ENCYCL. Sur des intervalles de temps limités à
phies aériennes pour obtenir des vues sy- quelques siècles, les figures que dessinent
noptiques de vastes ensembles. Les les constellations dans le ciel semblent im-
mosaïques sont également très utilisées en muables, mais un observateur qui vivrait
planétologie, notamment avec les prises de plusieurs dizaines de milliers d'années cons-
vues des sondes spatiales. taterait qu'elles se déforment progressive-
ment. En effet, les étoiles qui les composent
m o t e u r d'apogée. Propulseur (à liquides se déplacent lentement les unes par rapport
ou à poudre) équipant les satellites géosta- aux autres. C'est l'astronome britannique
moyen spatial 312

Edmond Halley qui mit en évidence le pre- cement et d'un séjour dans l'espace. ES-
mier, en 1718, ce déplacement des étoiles TEC, Intespace.
sur la sphère céleste, en remarquant que les
étoiles brillantes Sirius, Arcturus, Procyon et Mrkos ( c o m è t e ) . Comète brillante dé-
Aldébaran occupaient une position légère- couverte en 1957, à l'oeil nu, par l'astronome
ment différente de celle indiquée par le cata- amateur tchèque dont elle porte le nom.
logue de Ptolémée, établi seize siècles aupa- Désignation officielle : 1957 V.
ravant. Depuis lors, on a mesuré le
mouvement propre de très nombreuses Mu (ou M). Lanceurs spatiaux japonais dé-
étoiles. Hipparcos veloppés par l'ISAS*.
L'étoile dont le mouvement propre est le ENCYCL. Les lanceurs Mu sont des fusées à
plus rapide est l'étoile de Barnard*, qui se poudre utilisées depuis 1971. Cinq généra-
déplace de 10,31" par an; vient ensuite tions successives ont été construites : la pre-
l'étoile de Kapteyn, dans la constellation du mière, Mu-4S, était une fusée à quatre éta-
Peintre, dont le déplacement annuel est de ges, haute de 23,6 m pour 1,41 m de
8,76". Mais la plupart des étoiles, en raison diamètre, pesant 43,6 t au décollage et per-
de leur éloignement, ont un mouvement mettant de placer 180 kg de charge utile en
propre annuel inférieur à 1". orbite circulaire à 250 km d'altitude. Ont été
Certains mouvements propres, tel celui de mises en service successivement ensuite les
Sirius*, présentent une allure sinusoïdale, versions, à trois étages, Mu-3C (1974),
trahissant l'existence, autour de l'étoile étu- Mu-3H (1977) et Mu-3S (1980), grâce aux-
diée, d'un astre massif, d'éclat trop faible quelles la capacité de satellisation en orbite
pour qu'on puisse l'observer directement. circulaire basse a été portée à 195 kg, puis
La mesure des mouvements propres permet 290 kg. Depuis 1985 est utilisée une cin-
aussi de mettre en évidence des courants quième version, Mu-3S II, dotée de propul-
d'étoiles (par exemple, celui du Taureau seurs d'appoint et, éventuellement, d'un
-+ Hyades) et d'en déterminer la distance. quatrième étage. Cette version est encore
Le mouvement propre d'une étoile ne tra- plus performante puisqu'elle permet de sa-
duit que l'une des composantes de son mou- telliser 770 kg en orbite terrestre basse ou
vement réel dans l'espace : celle qui est per- 170 kg en orbite solaire : elle a servi notam-
pendiculaire à la direction d'observation. ment à lancer les sondes Suisei* et Sakigake*
Une étoile qui se déplace dans l'espace sui- vers la comète de Halley et la sonde Muses*
vant la ligne de visée a un mouvement pro- A vers la Lune.
pre nul et semble immobile dans le ciel.
Pour connaître le mouvement réel d'une Mullard (observatoire de radioas-
étoile, il est donc indispensable de connaître t r o n o m i e ) . Observatoire de radioastrono-
aussi sa composante suivant la direction mie de l'université de Cambridge (Angle-
d'observation, qu'on appelle vitesse radiale. terre), fondé en 1946.
ENCYCL. Son principal instrument est un ra-
moyen spatial. Synonyme de système dio-interféromètre constitué de 8 antennes
spatial. paraboloïdales de 13 m de diamètre cha-
cune, réparties sur une ligne est-ouest de
moyen, enne adj. Se dit d'un mouvement 5 km de long. L'une des spécialités de cet
ou d'une durée définis par des relations observatoire est l'établissement de catalo-
complexes, dans lesquelles on se borne à gues de radiosources (désignés par un nu-
considérer les termes qui croissent comme méro d'ordre suivi de la lettre C, initiale de
un polynôme du temps sans s'occuper des Cambridge). Les premiers pulsars* y ont été
termes périodiques. détectés en 1967, et l'on y a découvert aussi
de nombreux quasars* ainsi qu'un grand
moyens d'essais (spatiaux). Ensemble nombre de radiogalaxies*.
des équipements et des installations pour
tester les engins spatiaux et contrôler leur multimiroir adj. Se dit d'un télescope
aptitude à supporter les contraintes d'un lan- dont le miroir primaire est constitué de plu-
313 Mylar

acms miroirs distincts fournissant des ima- 2,7. Type spectral : G0. Distance : 32 années
ges que l'on fait converger en un même de lumière.
point, en vue d'obtenir une image résultante
équivalente à celle que donnerait un miroir Mus. Abréviation de Musca, désignant la
inique de plus grand diamètre. constellation de la Mouche.

Musca (ae). Nom latin de la constellation


multiple (étoile). Système d'au moins de la Mouche (abrév. Mus).
trois étoiles (appelées composantes du sys-
tème) liées par leur attraction gravitation- Muses A. Première sonde spatiale japo-
nelle mutuelle. Par exemple, s de la Lyre naise destinée à l'étude de la Lune.
constitue un spécimen célèbre d'étoile qua- ENCYCL. Lancée de Kagoshima le 24 janvier
druple et 9 d'Orion un spécimen d'étoile 1990 par une fusée M3SII, elle a d'abord été
sextuple. placée sur une orbite très elliptique, de
435 000 km environ d'apogée, qu'elle décri-
vait en douze jours. Puis, le 19 mars 1990,
Multiple Mirror Telescope. Télescope
alors qu'elle se trouvait à 16 472 km de la
multimiroir américain, mis en service en
Lune, elle s'est scindée en deux. Le premier
1979 à l'observatoire EL. Whipple, en Ari-
de ces deux éléments, le plus léger (11 kg),
zona, sur le mont Hopkins, à 2 600 m d'alti-
dénommé Hagoromo (voile d'un ange), s'est
tude.
placé en orbite autour de la Lune. Le second,
Ses miroirs ont été remplacés en 1996 par un
appelé Hiten (jeune fille céleste), était un véhi-
miroir unique (monolithique) de 6,5 m de
cule spatial de 185 kg, doté d'un moteur
diamètre. L'instrument a pris alors la nou-
pouvant être mis en marche à volonté et
velle appellation de Monolithic Mirror Teles-
d'une réserve de combustible (hydrazine*).
cope.
Au terme de savantes manœuvres télécom-
mandées depuis la Terre, elle s'est écrasée
multiplet n.m. 1. Ensemble de plusieurs sur la Lune le 10 avril 1993, près du cratère
lentilles accolées, formant un système cen- Furnerius, par 55,3° N. et 34,0° S. Elle avait
tré. 2. Ensemble de plusieurs raies spectrales pour principal objectif de permettre l'étude
très voisines dans le spectre d'émission d'un de nouvelles trajectoires susceptibles de
atome. conduire des engins légers vers la Lune ; elle
a permis d'étudier aussi le champ de gravita-
Mur (le Grand) ou Muraille (la tion lunaire. Avec le lancement de cette
Grande). Chaîne de galaxies mises en évi- sonde, le Japon est devenu la troisième puis-
dence en 1989 par les Américains Margaret sance spatiale à envoyer un engin vers la
Geller et John Huchra, du Centre d'astro- Lune (après l'ex-URSS et les États-Unis).
physique de Cambridge, aux Etats-Unis. Ré-
partie surplus de 120° sur le ciel, elle s'étend Mylar. Nom commercial d'un film plasti-
sur plus d'un milliard d'années de lumière que transparent fabriqué par la firme améri-
de longueur, environ 400 millions d'années caine Du Pont de Nemours.
de lumière de largeur et 30 millions d'années ENCYCL. C'est un polyester (très exactement
de lumière d'épaisseur. un téréphtalate de polyéthylène) qui se
prête à diverses applications industrielles
Murphrid (d'une locution arabe signifiant (emballage, électronique, etc.).
l'étoile de la lance, par allusion à la représenta- Partiellement aluminisé, le Mylar constitue
tion ancienne de la constellation). Etoile r| l'enveloppe des montgolfières infrarouges
du Bouvier. Magnitude apparente visuelle : (MIR) utilisées par le CNES.
n
N (galaxies). Type de galaxies actives, N I . Fusée géante construite par l'URSS
caractérisées par un noyau extrêmement lu- dans les années 60 en vue d'envoyer des
mineux, d'aspect quasistellaire, entouré hommes sur la Lune.
d'une très faible nébulosité (peut-être une ENCYCL. Conçue par S. Korolev*, cette fusée
galaxie elliptique). était haute de 105 m pour un diamètre à la
base de 17 m et avait une masse au décol-
lage de 2 200 t. Elle était propulsée au départ
N. Lanceurs spatiaux japonais développés par 30 petits moteurs de 1 500 kN de pous-
par la NASDA. sée, fixés à la base du premier étage. Lancée
ENCYCL. Les lanceurs N comportent trois éta- de Baïkonour*, elle devait satelliser en orbite
ges, les deux premiers à propergol liquide, le terrestre un complexe spatial de 95 t, com-
troisième à poudre et des propulseurs d'ap- portant un vaisseau destiné à faire atterrir
point à poudre améliorant la poussée au un homme sur la Lune et à le ramener sur la
décollage. La première version, NI, mise en Terre. La fusée connut quatre échecs en vol
service en 1975, dérivait du lanceur améri- et, à l'issue du dernier, le 23 novembre 1972,
cain Thor-Delta. Longue de 32,6 m pour un au terme de 107 s d'ascension, sa construc-
diamètre maximal de 2,44 m, pesant 90 t au tion a été abandonnée.
départ et disposant de 3 propulseurs d'ap-
point, elle assurait une poussée au décollage nadir n.m. (de l'arabe nazir, opposé [au
de 1 490 kN. Elle était capable de placer une zénith]). 1. Direction située selon la verti-
charge utile de 800 kg en orbite basse autour cale et vers le centre de la Terre. 2. Point de
de la Terre ou de 130 kg sur l'orbite géosta- la sphère céleste situé dans cette direction.
tionnaire. Une version améliorée, N2, dis- Le nadir est le point opposé au zénith.
posant d'étages plus performants et de
9 propulseurs d'appoint, a été introduite en Nahuel 1. Premier satellite argentin de té-
1981. Longue de 35,4 m, pesant 134,5 t au lécommunications, lancé le 30 janvier 1997
départ, elle fournit une poussée au décollage par Ariane.
de 2 200 kN et peut placer 1 600 kg en orbite
basse ou 350 kg sur l'orbite géostationnaire. Naïade. Satellite de Neptune (n° VI), dé-
couvert en 1989 par la sonde américaine
Voyager 2. Nom international : Naiad. De-
N-Star. Famille de satellites géostationnai- mi-grand axe de son orbite : 48 000 km. Pé-
res japonais de télécommunications qui ont riode de révolution sidérale : 6 h 57 min.
succédé à la série CS 3. Diamètre : ~ 60 km.
En début de vie, leur masse en orbite est
d'environ 2 t. Leur espérance de vie est de naine blanche. Étoile de température su-
dix ans. Deux exemplaires ont été lancés perficielle relativement élevée (~ 10 000 K)
par Ariane : N-Star A (1995) et N-Star B et de luminosité très faible (de l'ordre du
(1996). millième de celle du Soleil).
315 NASP

B K Y C L Son rayon, très petit, de l'ordre de l'une sur la côte est (John F. Kennedy* Space
celui de la Terre, pour une masse voisine de Center, cap Canaveral), l'autre sur la côte
celle du Soleil, lui confère une masse volu- ouest (Vandenberg) des États-Unis, et de
mique moyenne très élevée, de l'ordre de la plusieurs centres spatiaux dont les plus
tonne par cm3 ; la matière y est dégénérée*. connus sont Ames (Mountain View, Califor-
L'état de naine blanche constitue l'étape ul- nie), Goddard (Greenbelt, Maryland), Lan-
time de l'évolution des étoiles peu massives. gley (Hampton, Virginie), Lewis (Cleveland,
Ohio), le Jet* Propulsion Laboratory (Pasa-
naine brune. Étoile hypothétique de fai- dena, Californie), qui dépend de plusieurs
ble masse, restée trop froide pour être le organismes, et le Johnson Space Center
siège de réactions nucléaires. (Houston*, Texas) pour les vols habités. En
ENCYCL. Les naines brunes pourraient être une 1999, elle emploie près de 20 000 personnes
composante de la matière* noire de l'Uni- et son budget est de 13,46 milliards de dol-
vers. On s'efforce de détecter celles qui se- lars, consacrés principalement aux vols ha-
raient présentes autour de notre galaxie en bités (40,9 %, dont 23 % pour la navette* et
utilisant l'effet de microlentille* gravitation- 17 % pour la Station* spatiale internatio-
nelle qu'elles doivent provoquer sur des nale), aux programmes scientifiques
étoiles plus lointaines, situées dans des ga- (15,3 %), à l'observation de la Terre
laxies voisines. (10,2 %), à l'aéronautique (9,6 %), etc. De-
puis 1991, elle doit opérer d'importantes
naine n.f. Étoile ou galaxie naine. réductions budgétaires.

Nançay. Commune située à 18 km au NASDA (acronyme de NAtional Space De-


N.-E. de Vierzon (Cher), siège d'une station velopment Agency of Japan, Agence nationale
de radioastronomie rattachée à l'Observa- de développement spatial du Japon). Agence
toire de Paris. spatiale du Japon, créée en 1969.
ENCYCL. L'instrument principal, spécifique- ENCYCL. Elle est chargée principalement de la
ment destiné aux études galactiques et ex- mise au point et du développement de lan-
tragalactiques, en particulier à 18 cm (raies ceurs et de satellites destinés à des applica-
du radical OH) et 21 cm (raie de l'hydrogène tions civiles ; du lancement, de la poursuite
neutre) de longueur d'onde, est un grand et de la commande des satellites ; de la ré-
radiotélescope de 7 000 m2 de surface utile, ception et du traitement des données en
associant un miroir sphérique fixe de 300 m matière de télédétection spatiale ; ainsi que
de long et 35 m de haut et un miroir plan de la promotion d'expérimentations dans
mobile constitué de 10 panneaux de 20 m l'espace. Elle exploite notamment le Centre
sur 40 ; divers autres instruments autorisent spatial de Tanegashima, le Centre spatial de
l'étude du Soleil sur une gamme de lon- Tsukuba et le Centre de propulsion de
gueurs d'onde allant de quelques centimè- Kakuda.
tres à une dizaine de mètres.
Nasmyth (James), ingénieur écossais
nanosatellite n.m. Petit satellite pesant (Édimbourg 1808-Londres 1890).
entre un et dix kilogrammes. 11 est l'inventeur de la combinaison optique
permettant, dans les télescopes à monture
N A S A (sigle de National Aeronautics and altazimutale, de former l'image hors de l'axe
Space Administration). Organisme fondé en du miroir principal, en un point fixe.
1958, chargé de diriger et de coordonner les
recherches aéronautiques et spatiales civiles NASP (sigle de National AeroSpace Plane).
aux États-Unis. Projet américain d'avion orbital, monoétage,
ENCYCL. La NASA a succédé au NACA (Natio- à décollage et à atterrissage horizontaux,
nal Advisoty Committee for Aeronautics), avec conçu pour atteindre des vitesses hyperso-
des attributions beaucoup plus étendues. niques (jusqu'à Mach 25) et se satelliser
Son siège administratif est à Washington. autour de la Terre.
Elle dispose de deux bases de lancement, ENCYCL. Aujourd'hui abandonné, ce pro-
National Optical Astronomy Observatories

gramme, qui a mobilisé les chercheurs de de lancement dont un élément - l'orbiteur -


cinq grandes entreprises aérospatiales amé- est réutilisable : c'est le premier véhicule
ricaines, de plus de 500 sous-traitants et de spatial de ce type. Lieu de vie et de travail
15 laboratoires gouvernementaux, a eu des pour l'équipage, il peut aussi transporter
retombées technologiques importantes, no- jusqu'à 30 t de charge utile (satellites, labo-
tamment dans le domaine des matériaux et ratoire, éléments de station orbitale...). Il
dans celui des techniques de simulation. Il a décolle comme un lanceur (verticalement),
été remplacé en 1995 par le HySTP. gravite comme un satellite artificiel puis re-
vient sur Terre comme un planeur. Incapa-
National Optical A s t r o n o m y Obser- ble de décoËer par ses propres moyens, cet
vatories. Organisme créé aux Etats-Unis avion spatial doit obligatoirement être em-
en 1984 pour administrer les équipements porté, jusqu'en orbite, par un système pro-
nationaux d'astronomie optique installés pulsif très puissant. Les États-Unis ont choisi
dans les observatoires de Kitt* Peak, de de faire soulever l'orbiteur et son volumi-
Cerro* Tololo et de Sacramento* Peak. neux réservoir au moyen de deux propul-
seurs à poudre. Mais ce n'est pas l'unique
National Radio A s t r o n o m y Obser- possibilité puisque, dans la navette russe,
vatory. Ensemble d'équipements de ra- l'orbiteur était accroché sur le côté du lan-
dioastronomie exploités, aux États-Unis, par ceur Energia, tandis que dans le projet de
un consortium d'universités, en coopération navette européenne aujourd'hui abandonné
avec la National Science Foundation. Les l'avion spatial (Hermes) devait être placé à
instruments exploités par le NRAO sont le l'extrémité du lanceur Ariane 5.
Very Large Array [VLA], au Nouveau-Mexi- LA NAVETTE AMÉRICAINE. Elle se compose de plu-
que, un radiotélescope de Kitt Peak, dans sieurs éléments principaux : un orbiteur, son
l'Arizona, consacré à l'astronomie en ondes réservoir extérieur et deux propulseurs à
millimétriques, et les radiotélescopes de poudre.
l'observatoire de Green Bank, en Virginie- - L'orbiteur ressemble à un avion à aile delta
Occidentale. (longueur : 37 m ; envergure : 24 m ; masse
à vide : 70 t). Sa structure est en alliage d'alu-
NATO (sigle de North Atlantic Treaty Orga- minium. Les ailes et le fuselage sont recou-
nization, en français, OTAN, Organisation verts d'une protection thermique souple
du traité de l'Atlantique Nord). Satellites de pour la partie supérieure et de tuiles de silice
télécommunications géostationnaires mis pour la partie inférieure. Le nez et le bord
en orbite depuis 1970 pour assurer les d'attaque des ailes et de la dérive, particuliè-
liaisons entre les états-majors des différents rement exposés à un flux thermique élevé
pays membres de l'OTAN et avec le SHAPE lors de la rentrée atmosphérique, sont re-
(quartier général des puissances alliées en couverts de carbone.
Èurope de l'Ouest), en Belgique. La partie avant de l'orbiteur est constituée
par l'habitacle, où prend place l'équipage.
navette spatiale. Véhicule aérospatial Deux étages sont habitables : le pont supé-
réutilisable conçu pour assurer la desserte rieur avec le poste de pilotage et de com-
des stations spatiales en orbite basse mais mande de l'orbiteur, le pont intermédiaire
pouvant assurer d'autres types de mission avec les couchettes, la cuisine, le cabinet de
en orbite. toilette, l'avionique et un sas pressurisé pour
ENCYCL. Pendant exactement vingt ans (avril les sorties extravéhiculaires. Un pont infé-
1961-avril 1981), un seul type de véhicule rieur contient divers équipements (pompes
spatial fut utilisé pour lancer des astronautes à eau, climatisation, purificateurs d'air, etc.).
et des cosmonautes dans l'espace : la cap- L'habitacle est pressurisé (on y évolue sans
sule. Celle-ci, malgré de nombreux inconvé- scaphandre et l'air respiré est identique à
nients, offrait deux avantages majeurs : une celui de l'atmosphère terrestre) et peut ac-
simplicité de conception et un coût relative- cueillir jusqu'à huit astronautes pour des
ment limité. Mais, le 12 avril 1981, les États- missions de deux à trois semaines. Son vo-
Unis ont mis en service un nouveau système lume est de 71 m 3 . La partie centrale de
317 navette spatiale

Forbiteur est occupée par une soute, d'un la soute, sorties* extravéhiculaires pour ré-
volume de 300 m3 (longueur : 37 m ; diamè- parer un satellite ou le récupérer et le rame-
tre : 4,5 m), dans laquelle est installée la ner au sol.
charge utile, dont la nature varie d'une mis- Sa mission achevée, l'orbiteur se prépare à
sion à l'autre. Un bras télémanipulateur, de revenir sur Terre : pour cela, il effectue un
15 m de long, fixé contre la paroi interne de demi-tour sur lui-même, et ses deux mo-
la soute, permet de manipuler des satellites teurs secondaires sont utilisés comme rétro-
(pour les extraire de la soute ou, au fusées pour réduire la vitesse d'environ
contraire, les y installer) ou peut servir de 300 km/h et placer l'avion sur une trajec-
plate-forme pour les astronautes durant les toire de rentrée. L'orbiteur reprend ensuite
activités extravéhiculaires. Des caméras et son attitude normale et entame sa descente
des projecteurs en facilitent l'utilisation. vers l'atmosphère.
A l'arrière de l'orbiteur, le compartiment de C'est alors un mauvais planeur d'au moins
propulsion comprend les trois moteurs prin- 801. En l'absence de tout moteur suffisam-
cipaux (poussée unitaire : 1 670 kN) et les ment puissant, il ne peut pas maîtriser sa
deux moteurs secondaires de manœuvre descente ni s'y reprendre à deux fois. Par
(poussée unitaire : 26,7 kN), utilisés aussi contre, sa voilure delta va lui donner des
pour la désorbitation. possibilités que n'avaient pas les capsules
- Le réservoir extérieur (longueur : 47 m ; spatiales classiques, lesquelles, au retour,
diamètre : 8,4 m) contient les ergols cryo- une fois la descente amorcée, suivaient pas-
techniques (environ 600 t d'oxygène liquide sivement des trajectoires balistiques. Dans
et 100 t d'hydrogène liquide) qui alimentent l'atmosphère, il va retrouver le comporte-
les trois moteurs principaux de l'orbiteur. Il ment d'un avion hypersonique classique et,
est décroché en fin d'ascension, juste avant du fait d'une bonne manœuvrabilité, il peut
l'obtention de la vitesse de satellisation : il se déporter considérablement (jusqu'à
retombe ensuite, en débris dans l'océan ; 2 000 km) de part et d'autre de sa trajectoire
c'est le seul élément consommable de la de rentrée.
navette. En permanence, il faut concilier diverses exi-
- Les deux propulseurs à poudre, longs de gences : éviter une rentrée trop rapide, qui
45 m, sont remplis de 500 t de poudre cha- créerait un flux thermique trop élevé, ou
cun (poussée unitaire : 12 900 kN). Ils jouent trop lente, qui entraînerait l'orbiteur bien
le rôle de premier étage. Décrochés 130 s au-delà de la piste d'atterrissage ; ne pas
après le décollage, ils retombent en mer sous soumettre l'équipage à des décélérations
parachutes, ce qui permet leur récupération. trop importantes (elles doivent rester infé-
CYCLE D'UTILISATION. Lorsqu'elle est prête au rieures à 1,5 g), etc. Cela explique que le
lancement, la navette - qui pèse alors 2 000 t trajet orbite terrestre-sol dure une trentaine
- décolle sous la poussée des propulseurs à de minutes pour l'orbiteur contre une quin-
poudre (pour 85 %) et celle des moteurs zaine seulement (avec des décélérations de
principaux de l'orbiteur (pour 15 %). l'ordre de 4 à 8 g) dans le cas des capsules
Dix minutes plus tard, après s'être débar- Apollo.
rassé des propulseurs (2 min 10 s après le Les manœuvres sont faites automatique-
décollage) et de son réservoir (9 min après le ment mais à tout moment les pilotes peu-
décollage), l'orbiteur se retrouve en orbite vent reprendre la commande manuelle de
basse (vers 250 ou 300 km d'altitude), animé l'engin. Lorsque la piste est en vue, le train
de la vitesse de satellisation (28 000 km/h), à d'atterrissage est sorti et l'orbiteur se pose.
la suite de l'impulsion fournie par les deux S'il n'a pas atterri sur sa base de départ (cas
moteurs secondaires. le plus fréquent), il y sera transporté sur le
Débute alors la phase d'exploitation propre- dos d'un Bœing 747 spécialement aménagé
ment dite, qui peut comprendre des événe- à cet effet. Soumis à une révision complète
ments variés : mise sur orbite de plusieurs et remis en état, l'orbiteur est alors prêt pour
satellites, réalisation d'un programme de re- une nouvelle mission.
cherches soit dans l'habitacle, soit dans un En dix-huit années d'exploitation de la na-
laboratoire (du type Spacelab) installé dans vette (avril 1981-avril 1999), la NASA a réa-
327 navette spatiale

N a v e t t e spatiale américaine au décollage (en haut) et en configuration de vol (en bas, avec la sonde
Magellan dans la soute de l'orbiteur)

réservoir externe

propulseur auxiliaire
à poudre

orbiteur

moteur
de propulsion
orbitale
(2 moteurs)

habitacle
et poste de pilotage

radiateurs

tunnel d'accès
319 navigation spatiale

lisé quatre-vingt treize missions au moyen Pour son premier et unique vol, la navette
de cinq orbiteurs (Columbia, Challenger, russe a été testée sans équipage, de façon
Discovery, Atlantis et Endeavour) qui ont entièrement automatique : en 3 h 25 min,
transporté plus de cinq cents passagers. Plus Bourane a parcouru deux fois le tour du
de deux cents astronautes différents d'une globe terrestre et est revenue se poser à
douzaine de nationalités ont cumulé de l'or- Baïkonour, à une douzaine de kilomètres de
dre de 120 000 heures de présence dans l'es- son aire de lancement.
pace, soit l'équivalent de quatorze années. Les autorités russes ont par la suite fait sa-
L'explosion en vol de Challenger, le 28 jan- voir que ce premier orbiteur ne volerait plus
vier 1986, a provoqué la mort de sept astro- et que le programme de navette spatiale
nautes et l'arrêt du programme pendant plus était abandonné.
de trente mois. Les lancements de la navette
ont néanmoins repris à l'automne 1988 au navigation n.f. Art de conduire un véhi-
rythme moyen de six à huit par an. Le 24 cule spatial à une destination donnée, par la
juillet 1991, le vice-président des Etats-Unis, détermination de sa position, le calcul de sa
Dan Quayle, présentant à Vandenberg la trajectoire optimale et le guidage par réfé-
nouvelle politique spatiale américaine, an- rence à celle-ci.
nonçait qu'aucun autre orbiteur ne serait
construit, que l'exploitation de la « flotte » navigation spatiale. 1. Navigation dans
disponible serait prolongée mais que le l'espace. 2. Navigation à l'aide de systèmes
temps était venu de produire une nouvelle spatiaux.
famille de lanceurs classiques, consomma- ENCYCL. Il existe trois méthodes fondamenta-
bles, capables de satelliser des charges les de navigation dan? l'espace : la naviga-
moyennes et lourdes. tion astronomique, la navigation inertielle et
LA NAVETTE RUSSE. Le 15 novembre 1988, la radionavigation. La navigation astrono-
l'URSS procède au premier lancement de sa mique consiste à mesurer les angles entre les
navette spatiale. Contrairement à ce qui se axes reliant l'engin spatial considéré à des
passe dans le système américain, l'orbiteur astres du système solaire (Soleil, planètes)
russe ne participe pas à la poussée initiale : il ou les angles que forment ces axes avec les
se comporte comme une charge utile pas- directions d'étoiles connues. La navigation
sive, accrochée au lanceur Energia. Que ce inertielle se fonde sur le calcul de la vitesse
soit par son aspect extérieur (avion à voilure et de la position de l'engin spatial à partir de
delta, dérive arrière, protection thermique l'accélération, mesurée par des accéléromè-
bicolore...) ou ses caractéristiques générales tres disposés soit directement sur l'engin,
(longueur : 36 m ; envergure : 24 m ; diamè- soit (dans les systèmes de navigation précis)
tre du fuselage : 5,6 m ; superficie de l'aile : sur une plate-forme stabilisée. Enfin, dans la
250 m2 ; habitacle de 70 m3 ; soute d'une radionavigation, la position et la vitesse de
longueur de 18,3 m et d'un diamètre de l'engin spatial sont déterminées à l'aide de
4,7 m, etc.), cet orbiteur - dénommé Bou- liaisons radio avec des stations terriennes.
rane - est très semblable aux orbiteurs amé- L'origine de la navigation par satellite re-
ricains. Sa masse peut atteindre 105 t au monte au premier satellite artificiel, Spout-
décollage et 82 t à l'atterrissage. Il peut em- nik 1, en 1957. En mesurant, à partir d'une
porter jusqu'à 30 t de charge utile en orbite station terrienne, la fréquence d'émission de
basse et ramener sur Terre une vingtaine de l'engin, les chercheurs du Laboratoire de
tonnes. physique appliquée de l'université John Ho-
Seule différence notable : alors que le pkins, aux Etats-Unis, constatèrent une va-
groupe de propulsion des orbiteurs améri- riation apparente de celle-ci, imputable à
cains est équipé de trois moteurs principaux l'effet Doppler (lié au déplacement relatif du
et de deux moteurs secondaires, Bourane satellite et des observateurs au sol). Des me-
n'en possède que deux - sans réservoir exté- sures précises du phénomène leur permirent
rieur -, utilisés en fin d'ascension (pour ob- alors de déterminer l'orbite complète du sa-
tenir la vitesse de satellisation) et au retour tellite. Peu après, ils comprirent qu'inverse-
(pour la désorbitation). ment un navigateur pourrait trouver sa posi-
Navire (Argo) 320

tion en mesurant l'effet Doppler affectant (100 à 200 K) et les moins denses (quelques
les ondes envoyées par un satellite qui émet atomes par cm3), sont formées surtout d'hy-
sur une fréquence fixe donnée à partir d'une drogène neutre, et appelées, de ce fait, « ré-
orbite connue avec une grande précision. gions HI ». Elles se manifestent notamment
Sur cette base s'est constitué le système par une émission intense de rayonnement
Transit*, à présent remplacé par le système radioélectrique à 21 cm de longueur d'onde.
GPS*-Navstar, beaucoup plus performant, Au voisinage des étoiles chaudes, sources
comme son équivalent russe Glonass*. puissantes ae rayonnement ultraviolet, l'ex-
citation du gaz interstellaire engendre des
Navire (Argo). Ancienne constellation nébuleuses brillantes constituées majoritai-
australe qui symbolisait le vaisseau sur le- rement d'hydrogène ionisé, d'où leur nom
quel s'embarquèrent les Argonautes pour de « régions HII », dont la température varie
aller prendre la Toison d'or. Très étendue, de 5 000 à 10 000 K et la densité de 50 à
elle a été divisée, dans la nomenclature mo- 1 000 atomes par cm3. Ces nébuleuses se
derne, en trois constellations : la Carène*, la manifestent notamment par l'émission
Poupe* et les Voiles*. d'une radiation rouge intense (raie Ha). À ce
type se rattache, par exemple, la célèbre
Navstar (abréviation de NAVigation STAR, nébuleuse d'Orion.
étoile pour la navigation). Autre nom du
La formation de nouvelles étoiles s'effectue
système de navigation GPS*.
au cœur d'immenses nuages moléculaires*.
NEAR (sigle de l'angl. Near Earth Asteroid Certaines nébuleuses sont, au contraire, as-
Rendezvous, rendez-vous avec un astéroïde sociées au stade final de l'évolution stel-
proche de la Terre). Sonde américaine desti- laire : ainsi, les nébuleuses planétaires (ainsi
née à l'étude détaillée de l'astéroïde Éros, nommées en raison de leur aspect lorsqu'on
dont l'orbite passe au voisinage de la Terre. les observe avec de petits instruments, qui
ENCYCL. Première sonde du programme Dis- rappelle celui des planètes), enveloppes ga-
covery* de la NASA, NEAR a été lancée le zeuses sphériques éjectées par des étoiles
17 février 1996. Le 27 juin 1997, elle est devenues instables, qui se diluent dans l'es-
passée à moins de 1 800 km de l'astéroïde pace en quelques dizaines de milliers d'an-
Mathilde* dont elle a pris quelque 500 vues. nées, et les restes de supernovae, envelop-
Elle devait ensuite se placer en orbite autour pes riches en éléments lourds éjectées lors
de l'astéroïde Éros le 10 janvier 1999 après de l'explosion cataclysmique d'étoiles mas-
une série de trois manœuvres destinées à lui sives et précédées par une onde de choc qui
permettre de rattraper sa cible et de s'en comprime et chauffe le milieu interstellaire.
approcher doucement. Mais la première de Certaines nébuleuses, enfin, ne se manifes-
ces manœuvres a avorté, le 20 décembre tent que par la poussière qu'elles renferment
1998, à la suite d'une défaillance du moteur en abondance : tel est le cas des nébuleuses
de la sonde et d'une perte momentanée de obscures, qui absorbent la lumière des astres
contact avec l'engin. NEAR n'a fait que sur- situés derrière et se détachent en ombres
voler rapidement Éros, le 23 décembre 1998, chinoises sur le fond étoilé du ciel.
d'une distance minimale de 4 100 km, et en
prendre 28 clichés. Après une correction de nébuleuse solaire. Appellation usuelle
trajectoire effectuée le 3 janvier 1999, un de la nébuleuse qui aurait donné naissance
nouveau rendez-vous avec l'astéroïde est at- au système solaire. cosmogonie.
tendu en février 2000.
nébulium n.m. (de nébuleuse). Élément
nébuleuse n.f. Nuage de gaz et de pous- chimique hypothétique auquel on attribua
sières interstellaires. initialement les raies* brillantes du spectre
ENCYCL. On distingue plusieurs types de né- des nébuleuses brillantes et planétaires, dé-
buleuses, qui correspondent à des concen- couvertes en 1914. Cet élément chimique
trations de matière interstellaire placées n'existe pas et les raies observées correspon-
dans des conditions différentes. dent à des raies interdites d'atomes et d'ions
Les nébuleuses diffuses, les plus froides communs (azote ou oxygène, en particulier).
321 Neptune

Neptune. Planète du système solaire si- grande tache sombre. Celle-ci rappelle, par
tuée au-delà d'Uranus", découverte en 1846 son aspect, la grande tache rouge de Jupiter,
par l'Allemand J.G. Galle sur les indications et elle est sans doute aussi le siège de vio-
de Le Verrier. lents mouvements tourbillonnaires, mais les
ENCYCL. Cette planète est beaucoup mieux mouvements des nuages environnants sont
connue depuis son survol, à moins de différents de ceux que l'on décèle sur Jupi-
5 000 km de distance, par la sonde améri- ter. Le moteur de l'activité atmosphérique
caine Voyager 2, en 1989. À l'instar d'Ura- se situe, semble-t-il, à l'intérieur de la pla-
nus, elle est enveloppée d'une épaisse at- nète. Le champ magnétique de Neptune a,
mosphère à base d'hydrogène, d'hélium et lui aussi, réservé quelques surprises. Son axe
de méthane (absorbant les radiations rou- est non seulement incliné de 50° par rapport
ges, ce dernier gaz est responsable, avec la à l'axe de rotation, mais il est aussi décalé de
diffusion de la lumière solaire par les molé- près de 8 000 km, l'équateur magnétique ne
cules de l'atmosphère, de la teinte bleue de passant pas par le centre de la planète, ce qui
la planète). Mais cette atmosphère apparaît constitue une dissymétrie unique dans le
beaucoup plus turbulente et dynamique que système solaire.
celle d'Uranus. On y observe, en particulier, Comme on le présumait depuis des obser-
de nombreux nuages semblables à des cirrus vations effectuées à partir de la Terre en
qui se déplacent à grande vitesse (leur rota- 1984 et 1985, Neptune est entourée d'un
tion autour de la planète s'effectue en 18 h à système d'anneaux formés de roches et de
l'équateur et en 16 h près des pôles) et dont poussières. Cinq anneaux distincts ont été
la durée de vie est très courte. Dans l'hémi- identifiés, dont deux très diffus, à des dis-
sphère sud, près de l'équateur, tourne une tances comprises entre 42 900 et 62 900 km

CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES DE NEPTUNE


Diamètre équatorial 49 532 km (3,88 fois celui de la Terre)
Diamètre polaire 48 690 km
Aplatissement 0,017
Masse par rapport à celle de la Terre 17,14
Densité moyenne 1,64
Accélération de la pesanteur à l'équateur 1,12 fois celle de la Terre
Vitesse de libération 23,52 km/s
Période de rotation sidérale 16 h 6,6 min
Inclinaison de l'équateur sur l'orbite 29,56°
Albédo 0,53
Intensité du champ magnétique 1,4- 1 0 - 5 T (à la surface)

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES DE NEPTUNE


Demi-grand axe de l'orbite 4 504 000 000 km, soit 30,109 6 ua
Distance maximale au Soleil 4 540 000 000 km
Distance minimale au Soleil 4 460 000 000 km
Excentricité 0,009
Inclinaison sur l'écliptique 1° 47'
Période de révolution sidérale 164 ans 280,3 j
Vitesse orbitale moyenne 5,48 km/s
Période de révolution synodique 1 an 2,2 j
Distance maximale à la Terre 4 650 000 000 km
Distance minimale à la Terre 4 350 000 000 km
Néréide 322

de la planète. Le plus extérieur renferme venir depuis le cœur du Soleil Or, le flux de
trois régions de plus forte densité qui corres- neutrinos observe est nettement inférieur
pondent aux arcs observés depuis la Terre. aux prédictions théoriques, sans que l'on
Voyager 2 a permis aussi la découverte de sache encore s'il faut incriminer notre
six nouveaux satellites de Neptune, portant connaissance des propriétés du neutrino ou
à huit le nombre de satellites connus de la celle de la structure profonde du Soleil.
planète. Gallex. Les neutrinos, s'ils ont une
Des images obtenues parle télescope spatial masse, même très faible, pourraient consti-
Hubble* ont révélé, en 1994, d'importants tuer une composante de la matière* noire et
changements dans l'atmosphère de Neptune permettre à la densité de matière de l'Uni-
par rapport aux observations qu'avait effec- vers d'être supérieure à la densité* critique.
tuées Voyager 2. On a constaté, en particu- En 1998, une équipe de physiciens japonais
lier, la disparition de la grande tache sombre et américains a annoncé avoir mis en évi-
dans l'hémisphère sud et l'apparition tem- dence à l'aide du détecteur japonais Super-
poraire de nuages brillants dans la région Kamiokande, un déficit de neutrinos de
polaire nord. Ces modifications confirment basse énergie attribuée à la transformation
que l'atmosphère de Neptune est beaucoup de neutrinos nuoniques en un autre type de
plus active que celle d'Uranus. neutrino, et qui impliquerait que les neutri-
nos ont une masse très faible.
Néréide. Satellite de Neptune (n° II), dé-
couvert en 1949 par l'Américain G.P. Kuiper.
neutron n.m. Particule électriquement
ENCYCL. Demi-grand axe de son orbite :
neutre, dont la masse est très voisine de
5 510 000 km. Période de révolution sidé-
celle du proton.
rale : 360,21 j. Diamètre estimé : 400 km.
Nom international : Nereid. De tous les sa-
tellites naturels du système solaire, c'est ce- neutrons (étoile à). Étoile extrêmement
lui dont l'orbite est la plus elliptique : au dense et de très petites dimensions, consti-
cours d'une révolution, il s'approche à tuée essentiellement de neutrons.
140 000 km seulement de Neptune avant de ENCYCL. D'une masse comprise entre 1,5 et
s'en éloigner à 9 500 000 km. En outre, son 3 fois la masse du Soleil et d'un rayon de
orbite est très fortement inclinée (28°) sur le l'ordre de 10 km seulement, les étoiles à
plan équatoriai de la planète. II pourrait neutrons (voir figure) ont une masse volumi-
s'agir d'un astéroïde qui a été capturé par le que moyenne de l'ordre de 100 millions de
champ d'attraction de Neptune. D'après cer- tonnes par cm3. Elles constituent le résidu
taines observations effectuées depuis la
Terre, ce satellite présenterait une teinte rou-
geâtre et de surprenantes variations cycli-
ques d'éclat, sur des périodes de quelques Structure d'une étoile à neutrons
heures. croûte externe : noyaux de fer
croûte interne : noyaux
riches en neutrons +
neutrino n.m. Particule de charge nulle et neutrons superfluides
de masse nulle ou très faible, dont il existe
plusieurs espèces, associées aux différents océan superfluide
de neutrons
leptons chargés (électron, muon, tau).
et de protons
ENCYCL. Les neutrinos revêtent une grande
importance en astrophysique. Émis par les
réactions nucléaires qui ont lieu au cœur du
Soleil*, ils constituent une source précieuse
d'informations sur la structure interne de
cette étoile, dans la mesure où, une fois 0,3 km
émis, ils n'ont qu'une probabilité infime
d'être réabsorbés, à la différence des pho- 10 1 S 4.107
tons, qui n'ont aucune chance de nous par- masse volumique (g/cm3) 4.10"
323 Newton (télescope Isaac-)

stellaire des explosions des supernovae et se Newton (sir Isaac), physicien, mathémati-
manifestent à l'observation en tant que pul- cien et astronome anglais (Woolsthorpe,
sars*. Lincolnshire, 1642-Londres 1727).
Après des études au Trinity College de
New Technology Telescope ( N T T ) . Cambridge, il devint professeur de mathé-
Télescope optique doté d'un miroir primaire matiques à l'université de Cambridge, en
de 3,50 m de diamètre, mis en service en 1669. Nommé en 1672 membre de la Royal
1989 à l'observatoire européen austral de La Society, il en devint président en 1703.
Silla, au Chili. En mécanique, Newton réunit le premier en
ENCYCL. La particularité essentielle de cet ins-
une théorie scientifique complète et rigou-
trument est d'avoir un miroir primaire rela- reuse les acquisitions antérieures importan-
tivement mince (24 cm d'épaisseur) et défor- tes, mais en les rectifiant en partie, en leur
mable, qui repose sur 75 vérins motorisés, donnant toute leur généralité, et en les com-
permettant d'optimiser la forme de sa sur- plétant, essentiellement par la notion de gra-
face réfléchissante durant les observations vitation universelle qui identifie, quant à
par la technique de l'optique* active. Par leur nature, la pesanteur terrestre et les at-
ailleurs, ce télescope, doté d'une monture tractions entre les corps célestes.
azimutale, est logé dans un bâtiment qui a La mécanique de Newton, exposée dans ses
été conçu après des essais en soufflerie pour Principes mathématiques de philosophie natu-
minimiser la turbulence atmosphérique : ce relle (1687), est fondée sur trois principes :
bâtiment, octogonal, tourne en même temps - le principe d'inertie ;
que le télescope autour d'un axe vertical, - la proportionnalité de la force à l'accéléra-
pour amener l'ouverture du toit dans la di- tion ;
rection d'observation souhaitée. Le plancher - l'égalité de l'action et de la réaction. New-
est réfrigéré et les écarts entre la tempéra- ton, qui avait adhéré à l'héliocentrisme, ap-
ture à l'extérieur et celle à l'intérieur sont pliqua sa mécanique à l'explication des
réduits au maximum. Un système de mouvements des planètes et de la Lune, qui
contrôle autorise une très grande précision n'avait été que partiellement établie par Ke-
de pointage et de suivi des astres visés. En- pler* et à un degré de précision plus faible. Il
fin, l'instrument peut être piloté en temps expliqua aussi la précession des équinoxes,
réel depuis le siège de l'European* Southern les marées et l'aplatissement de la Terre,
Observatory, près de Munich, grâce à des grâce aux mesures de l'astronome J. Picard*
liaisons par satellite. Le NTT a été conçu (v. 1670). La mécanique de Newton sera,
comme un banc d'essai de nouvelles tech- sans modification de fond, la base de tous
nologies, en prélude à la construction du les développements ultérieurs de la mécani-
VLT (Very* Large Telescope). que (mécanique céleste notamment) jusqu'à
l'avènement de la théorie de la relativité*.
En optique, outre la réalisation du premier
N e w c o m b (Simon), mathématicien et as- télescope (1671), l'apport de Newton
tronome américain (Wallace, Nouvelle- concerne surtout la théorie des couleurs fon-
Écosse, 1835-Washington 1909). dée sur l'étude de la dispersion de la lumière
Calculateur au Nautical Almanac Office blanche par le prisme. Ses premiers travaux
(1857-1877), puis surintendant de l'Ameri- à ce sujet datent de 1666 et d'un mémoire
can Ephemeris et du Nautical Almanac fameux présenté à la Royal Society en 1672,
(1877-1897), il a particulièrement étudié les où il s'opposa à Hooke. Mais leur exposé
mouvements de la Lune et des planètes. développé ne se trouve que dans son Opti-
que (1704).
newton (prononcer nioutôn) n.m. Unité de
force (symb. : N) correspondant à une accé- Newton (télescope Isaac-). Télescope
lération de 1 m/s par seconde communiquée de 2,5 m de diamètre implanté à l'observa-
à une masse de 1 kg. Le décanewton (daN), toire Roque* de los Muchachos, et dont
qui vaut 10 N, et le kilonewton (kN), qui l'utilisation est partagée entre le Royaume-
vaut 1 000 N, sont des unités dérivées. Uni, l'Espagne et les Pays-Bas. Installé pri-
Next 324

Télescope de Newton ENCYCL. Les études préliminaires envisagent


un télescope très léger, de plus de 4 m de
diamètre (donc, au miroir probablement
segmenté). Son développement pourrait
commencer en 2003, en vue d'un lancement
en 2007. Il serait placé en orbite au point de
Lagrange* L2 du système Terre-Soleil, à
I 500 000 km environ de la Terre en direc-
tion du Soleil. Optimisé pour des observa-
tions dans l'infrarouge, de 1 à 5 pm de lon-
gueur d'onde, il serait parfaitement
complémentaire des très grands télescopes
terrestres et des autres observatoires spa-
tiaux prévus à cette échéance. L'Agence spa-
tiale européenne devrait y participer à hau-
teur de 15 % ou plus.

Nice (observatoire de). Observatoire


astronomique, édifié en 1881 sur le mont
Gros grâce au mécène Raphaël Bis-
choffsheim et qui constitue depuis 1988
l'une des composantes de l'observatoire de
la Côte d'Azur.
ENCYCL. Il abrite l'une des plus grandes lunet-
tes du monde (0,76 m d'ouverture, 18 m de
distance focale), sous une coupole réalisée
mitivement à Herstmonceux, site de l'obser- par Gustave Eiffel. Il est le siège, depuis
vatoire de Greenwich de 1948 à 1990, il a 1973, d'un centre de dépouillement des cli-
été transféré ensuite à son emplacement ac- chés astronomiques.
tuel, où il est entré en service en 1984, en
étant doté d'un nouveau miroir. Nicollier (Claude), astronaute suisse (Ve-
vey 1944).
Next. Projet de petit lanceur commercial En juillet 1978, il est sélectionné comme
israélien développé à partir du lanceur Sha- astronaute par l'ESA, puis retenu en mai
vit. 1980 par la NASA pour suivre un entraîne-
ENCYCL. Mesurant 20 m de haut environ et ment de spécialiste de mission.
pesant 30 t, il comprendra quatre étages, II a participé à trois vols sur la navette amé-
dont trois à poudre et le dernier à ergols ricaine : STS 46 en 1992 (il devient alors le
liquides. Il est destiné au lancement de petits premier spationaute suisse), STS 61 en 1993
satellites pesant jusqu'à 500 kg environ. et STS 75 en 1998. Il totalise plus de
828 heures dans l'espace.
NGC. Sigle de New General Catalogue, dési- En octobre 1999, il doit participer à la troi-
gnant le catalogue des nébuleuses, amas sième mission de maintenance du télescope
stellaires et galaxies publié par J.L.E. Dreyer* Hubble (STS 103).
en 1888. Suivi d'un numéro d'ordre, ce sigle
sert à désigner les objets répertoriés dans le Nilesat 101. Premier satellite égyptien,
catalogue. construit en Europe, mis en orbite géosta-
tionnaire le 28 avril 1998 par Ariane pour la
N G S T (sigle de l'angl. New Génération télévision directe. C'est aussi le premier sa-
Space Telescope, télescope spatial de nouvelle tellite du continent africain.
génération). Projet de télescope de la NASA
pour assurer la succession du télescope spa- Nimbus. Satellites météorologiques amé-
tial Hubble. ricains expérimentaux, destinés principale-
325 Nor

ment à l'étude et à la mise au point des alignées selon la direction est-ouest. La sta-
technologies permettant la reconstitution, tion de radioastronomie cosmique, inaugu-
depuis l'espace, des profils atmosphériques. rée en 1982, abrite un radiotélescope à an-
La série a comporté 7 engins, lancés entre tenne unique parabolique de 45 m de
1964 et 1978. diamètre et un interféromètre formé de cinq
antennes de 10 m de diamètre, construits
Nix Olympica. Ancienne dénomination tous deux pour capter les ondes millimétri-
du volcan martien éteint appelé aujourd'hui ques.
Olympus Mons.
Noël (étoile de) Mages (étoile)
NL. Abréviation de nouvelle lune.
nœud n.m. Chacune des deux intersections
N O A A (sigle de National Oceanic and At- de l'orbite d'un corps en mouvement orbital
mospheric Administration, Administration at- avec un plan de référence, qui est en général
mosphérique et océanique nationale). l'écliptique (cas des planètes ou des sondes
Agence fédérale des Etats-Unis, créée en en orbite autour du Soleil), le plan équatorial
1970 et regroupant divers organismes océa- du corps principal (cas des satellites) ou le
nologiques : National Marine Fisheries Service, plan tangent à la sphère céleste (cas des étoi-
National Océanographie Data Center et sur- les doubles).
tout l'ESSA (Environmental Science Services ENCYCL. L'un des nœuds est appelé nœud as-

Administration) [prévision marine, explora- cendant, l'autre, nœud descendant. Par conven-
tion du plateau continental], tion, si le plan de référence est le plan équa-
ENCYCL. Son siège est à Washington. Elle dis- torial du corps principal, le nœud ascendant
pose d'une trentaine de navires. Elle est est celui que le satellite franchit en traver-
aussi chargée de l'exploitation opération- sant ce plan du sud vers le nord. La longi-
nelle de satellites météorologiques et de té- tude céleste du nœud ascendant est l'un des
lédétection. Au 1er janvier 1999,15 satellites éléments orbitaux. La ligne des nœuds est
NOAA avaient été lancés. -» météorologie l'intersection du plan orbital et du plan de
spatiale, observation de la Terre référence.

n o m b r e d'or. Rang d'une année dans le


NOAO. Sigle de National Optical Astronomy cycle* de Méton (19 ans), constituant l'un
Observatories. des éléments du comput* ecclésiastique.
ENCYCL. Introduit au V e s. av. J.-C. par l'astro-
Nobeyama. Localité du Japon, à 150 km à nome athénien Méton, ce nombre fut jugé si
l'ouest de Tokyo, sur un haut plateau important pour l'établissement du calen-
(1 350 m d'altitude), près de laquelle sont drier que les Grecs le gravaient en lettres
implantées une station de radioastronomie d'or sur leurs monuments publics, d'où son
solaire et une station de radioastronomie nom. Pour l'établissement du comput ecclé-
cosmique de l'observatoire astronomique siastique, l'an 1 de l'ère chrétienne s'est vu
de Tokyo. attribuer conventionnellement le nombre
ENCYCL. La station de radioastronomie so- d'or 2.
laire, construire en 1970, comprend divers
instruments pour l'étude du Soleil à des lon- nominal, e adj. Qualifie une grandeur, un
gueurs d'onde allant de plusieurs mètres à état ou un processus conforme à une réfé-
quelques centimètres. Elle abrite notam- rence prédéterminée, aux erreurs de mesure
ment deux interféromètres : l'un, fonction- près.
nant sur 160 MHz, comporte neuf antennes
paraboliques de 6 m de diamètre et deux de Noordwijk. Ville des Pays-Bas (Hollande-
8 m alignées selon la direction est-ouest, Méridionale), sur la mer du Nord, près de
ainsi que six antennes de 6 m de diamètre Leyde ; 22 400 habitants. Siège de l'ESTEC*.
alignées selon la direction nord-sud ; l'autre,
fonctionnant sur 17 GHz, se compose d'une Nor. Abréviation de Norma, désignant la
douzaine d'antennes de 1,2 m de diamètre constellation de la Règle.
Norad 326

Norad (abrév. de NORth American aerospace Nordic Optical Telescope ( N O T ) .


Defense command). Organisme chargé de la Télescope de 2,5 m de diamètre à monture
défense aérienne de l'Amérique du Nord. azimutale installé à l'observatoire Roque*
ENCYCL. Son centre de commandement, le de los Muchachos par la Suède, la Norvège,
Space Surveillance Center (SSC), est, depuis la Finlande et le Danemark et mis en service
1966, enfoui sous la montagne Cheyenne, en 1989.
près de Colorado Springs, dans le Colorado.
A partir des éléments fournis par un réseau N o r m a . Nom latin de la constellation de la
de radars et de systèmes optiques répartis Règle (abrév. Nor).
sur les cinq continents, il suit en perma-
nence tous les corps en orbite autour de la NOT. Sigle de Nordic Optical Telescope.
Terre (-• débris spatiaux). Les plus petits
objets que les radars puissent discerner en nouvelle lune. Phase de la Lune corres-
orbite mesurent 10 cm ; la limite de détec- pondant au début d'une lunaison, lorsque la
tion passe à 1 m pour un objet situé à envi- Lune, pour un observateur terrestre, se
ron 4 000 km. Plus performante, la sur- trouve pratiquement dans la même direc-
veillance optique permet de photographier tion que le Soleil. Elle tourne alors vers la
des objets de 10 cm jusqu'à 8 000 km et de Terre son hémisphère obscur et, de ce fait,
25 cm sur l'orbite géostationnaire. Le SSC est inobservable dans le ciel.
reçoit en moyenne 40 000 observations
quotidiennes, qui lui permettent notam- nova n.f. (pl. novae) [du latin nova Stella,
ment de prévoir les dates et lieux de retom- étoile nouvelle]. Etoile qui, soudainement,
bée d'objets spatiaux et de prévenir les na- devient quelque 10 000 à 100 000 fois plus
tions concernées. Le catalogue établi par le brillante pendant un laps de temps très
Spadoc (SPAce Defense Opération Center), le court, de l'ordre de quelques heures à un
département spatial du Norad, recense cha- jour, et paraît constituer ainsi une étoile nou-
que objet spatial lancé depuis Spoutnik 1, en velle, qui reprend peu à peu son éclat initial
1957. Les principaux radars qui forment le après plusieurs mois (novae rapides) ou plu-
réseau de Norad sont installés en Alaska, au sieurs années (novae lentes).
Groenland et en Ecosse. D'autres ont été ENCYCL. La brusque augmentation d'éclat est
mis en service plus récemment au cap Cod due à l'explosion des couches superficielles
dans le Massachusetts, en Géorgie, en Cali- de l'étoile. Pour la plupart des novae, il est
fornie, au Texas et dans le nord du Dakota. généralement admis que cette explosion est
Cette couverture doit être complétée par des causée par des réactions thermonucléaires à
radars transhorizon, capables de porter la surface d'une naine* blanche, chaude
jusqu'à 3 000 km par réflexion sur l'iono- (température superficielle de l'ordre de
sphère, et par des radars de grande puis- 10 000 K), appartenant un système binaire
sance Haystack, qui permettront de suivre très serré (distance approximative entre les
des débris de 1 cm seulement. Les systèmes composantes : 1 million de km), dont la
optiques ont longtemps consisté en un ré- deuxième composante est une étoile
seau de télescopes-caméras du type Baker- 100 fois plus grosse, plus froide (tempéra-
Nunn, dotés d'un obturateur tournant. Ce ture superficielle de l'ordre de 5 000 K), qui
réseau est maintenant complété par un nou- évolue vers le stade de géante* rouge. La
veau système, le GEODSS (Ground based naine blanche exerce une forte attraction
Electro Optical Deep space Surveillance Sys- gravitationnelle sur les couches extérieures
tem), qui compte déjà quatre stations sur les en expansion, riches en hydrogène, de la
cinq prévues. Chaque installation comprend géante. Il y a transfert de masse de la géante
deux télescopes de 1 m d'ouverture et un vers la naine blanche sous la forme d'un jet
plus petit de 40 cm, reliés à des caméras en spirale en formant un disque d'accrétion
vidéo dont les images alimentent directe- aplati tournant à très grande vitesse autour
ment un ordinateur. Ce système a toutefois de la naine blanche. Au contact avec la sur-
l'inconvénient de ne fonctionner que la nuit face de l'étoile, la matière fortement accélé-
et par ciel dégagé. rée est portée à haute température : quand
327 nucléosynthèse

cette dernière atteint 20 millions de degrés noyau a une luminosité exceptionnelle, on


environ, les réactions nucléaires s'amorcent parle de noyau actif.
et conduisent à une libération d'énergie de
10 44 à 1045 ergs qui est explosive car la Nozomi (mot japonais signifiant espoir).
matière en cause est un gaz dégénéré, donc Sonde japonaise destinée à l'étude de Mars.
incompressible. ENCYCL. Appelée initialement Planet-B, cette
Cependant, de nombreux problèmes se po- sonde de 540 kg constitue la première sonde
sent encore, notamment celui de l'apparte- martienne japonaise. Elle doit se placer en
nance de toutes les novae à un système orbite autour de Mars pour étudier la struc-
binaire cataclysmique. Par ailleurs, le méca- ture et la dynamique de sa haute atmo-
nisme d'explosion n'est pas connu dans le sphère ainsi que pour la photographier. Lan-
détail ignore encore le rôle joué par les insta- cée de Kagoshima le 3 juillet 1998, elle a
bilités dans la composante secondaire, dans d'abord suivi une trajectoire complexe entre
le disque d'accrétion... Il en est de même la Lune et la Terre, afin de pouvoir s'élancer
pour le processus de perte de masse des à moindre coût vers Mars, qu'elle devait
novae, les propriétés la prénova et son évo- atteindre en octobre 1999. Mais, à la suite
lution jusqu'au maximum de brillance, cette d'une défaillance de son moteur, le 20 dé-
pfaase étant très difficile à observer à cause cembre 1998, la sonde a dû être maintenue
de son caractère fugitif (1 à 2 jours). Pour sur une orbite d'attente et n'arrivera à proxi-
Élire progresser les études théoriques, de mité de Mars qu'en décembre 2003.
nouvelles données sont indispensables et
doivent être fournies par des observations NRAO. Sigle de National Radio Astronomy
détaillées portant sur le plus grand nombre Observatory.
possible de novae. Malheureusement, ces
objets sont relativement rares : on estime N T T . Sigle de New Technology Telescope.
qu'une vingtaine seulement apparaissent
annuellement dans une galaxie spirale typi- nuage de O o r t Oort
que, mais la plupart sont situées dans des
légions riches en matière interstellaire et en nuage interstellaire. Synonyme de né-
ussières absorbantes qui empêchent de buleuse.
voir.
Nuages de Magellan Magellan (Nua-
ges de)
Novespace. Société anonyme créée le
8 juillet 1986 par le CNES, huit établisse-
ments bancaires et l'ANVAR pour valoriser nucléosynthèse n.f. Ensemble des pro-
les technologies spatiales auprès des sec- cessus qui conduisent à l'apparition des élé-
teurs industriels non spatiaux et promou- ments chimiques constituant la matière de
voir les futures utilisations industrielles et l'Univers.
ENCYCL. Les éléments légers, hydrogène et
commerciales de l'espace. Elle commercia-
lise notamment des vols* paraboliques per- hélium, constituent la part prépondérante
mettant d'obtenir pendant de brefs instants (soit 97 % environ en masse) de la matière
des conditions de micropesanteur. dans l'Univers, et cette abondance ne peut
ADRESSE : 15, rue des Halles, 75001 Paris.
s'expliquer par la nucléosynthèse qui
s'opère dans les régions centrales des étoi-
les*. En effet, l'hélium produit dans les étoi-
noyau n.m. 1. Partie solide, permanente, les, par les réactions de fusion thermonu-
d'une comète. Loin du Soleil une comète se cléaire à partir de l'hydrogène, est consumé
réduit à son noyau. 2. Partie centrale et la au cours des réactions de fusion ultérieures
plus dense d'une étoile, où se déroulent les qui produisent des éléments plus lourds. Les
réactions thermonucléaires. 3. Partie cen- éléments les plus légers (hydrogène, deuté-
trale et la plus dense d'une planète. 4. Ré- rium, hélium) on été vraisemblablement
gion centrale d'une galaxie, où la densité et synthétisés dans la phase initiale très chaude
la luminosité sont maximales. Lorsque le et dense de l'Univers (-• Big Bang). Les
nuit 328

autres éléments légers (lithium, béryllium, plissent alternativement dans la lumière et


bore) sont synthétisés dans les galaxies par dans l'ombre des trajets inégaux.
transformation de certains atomes (carbone, —• saison
oxygène, azote, essentiellement) du milieu
interstellaire soumis au bombardement des nutation n.f. (du latin nutatio, balance-
particules de haute énergie du rayonnement ment). Petit mouvement périodique que su-
cosmique*. La nucléosynthèse des éléments bit l'axe de rotation de la Terre autour de sa
plus lourds s'effectue dans les étoiles au position moyenne et qui s'ajoute à la préces-
cours des différentes étapes de leur évolu- sion (voir figure illustrant « précession »).
tion. Jusqu'au fer, les éléments sont produits ENCYCL. La nutation a été découverte en 1748
par des réactions de fusion successives, soit par J. Bradley*. La Terre n'étant pas une
en phase calme, soit en phase explosive sphère homogène, les forces d'attraction
(-•supernova). Les éléments plus lourds exercées par le Soleil et par la Lune sur son
que le fer ne peuvent être produits par le bourrelet équatorial font que l'axe de rota-
mécanisme de fusion. Divers phénomènes tion de la planète n'a pas une direction fixe
complexes de capture de neutrons par les dans l'espace. Le point vernal* (ou point y),
noyaux, dans le stade de géante rouge ou au n'est donc pas fixe sur l'écliptique et l'obli-
cours de l'explosion des supernovae, expli- quité de l'écliptique, c'est-à-dire l'angle que
quent leur formation. L'ensemble de ces mé- fait l'équateur avec l'écliptique, varie au
canismes permet finalement d'expliquer cours du temps.
l'origine des éléments présents dans l'Uni- La mécanique céleste permet de calculer les
vers. mouvements du point y et les variations de
l'obliquité de l'écliptique. Les fonctions du
nuit n.f. Intervalle de temps qui s'écoule temps que l'on obtient comportent des ter-
entre le coucher et le lever du Soleil en un mes dits séculaires parce qu'ils augmentent
lieu donné d'une planète ou d'un satellite du ou diminuent constamment avec le temps,
système solaire et des termes périodiques. On convient
ENCYCL. Sur la Terre, la nuit a, comme le jour, d'appeler précession* les phénomènes repré-
une durée variable selon la latitude. La suc- sentés par les termes séculaires et nutation
cession du jour et de la nuit est déterminée ceux représentés par les termes périodiques.
par la rotation de la Terre ; l'inégalité de leur La nutation se traduit par une oscillation de
durée, par l'inclinaison de l'axe autour du- l'axe de rotation de la Terre d'une amplitude
quel s'effectue cette rotation. Suivant les po- maximale de 17,2" sur une période de
sitions que la Terre occupe par rapport au 18,6 ans environ. Elle a pour effet de modi-
Soleil, les différents points du globe accom- fier les coordonnées équatoriales des étoiles.
0
O. Type spectral caractérisant, dans la clas- O b e r t h (Hermann), ingénieur et physicien
sification de Harvard, les étoiles dont la tem- allemand, pionnier de l'astronautique (Her-
pérature superficielle est supérieure à mannstadt, auj. Sibiu, Roumanie, 1894-
30 000 K : des étoiles bleues dont le spectre Feucht, près de Nuremberg, 1989).
est dominé par les raies de l'hélium neutre ENCYCL. Il commença à réfléchir aux voyages
et ionisé, du carbone doublement ionisé et dans l'espace dès l'âge de douze ans, fasciné
du silicium triplement ionisé. Exemple : X par la lecture des ouvrages de Jules Verne. À
Orion. partir de 1919, il étudia la physique à Klau-
senburg (auj. Cluj, en Roumanie), Munich,
O A O (sigle de Orbiting Astronomical Obser- Gôttingen et Heidelberg. Un opuscule qu'il
vatory). Nom donné à des satellites astrono- publia en 1923, la Fusée dans les espaces inter-
miques américains lancés entre 1966 et planétaires, le Ht connaître. Il s'agissait, en
1972. fait, du texte d'un projet de thèse qu'il avait
ENCYCL. OAO 1, mis en orbite le 8 avril 1966, proposé à l'université de Heidelberg l'année
tomba rapidement en panne. OAO 2, lancé précédente et qui avait été refusé car jugé
le 7 décembre 1968, fut le premier satellite à trop peu sérieux. Dans ce petit livre figurait
effectuer une étude systématique du ciel pourtant la démonstration d'un certain
dans l'ultraviolet, et OAO 3 [rebaptisé Co- nombre de notions aujourd'hui admises, par
pernicus à l'occasion du 500 e anniversaire exemple le fait qu'une fusée puisse fonc-
de la naissance de Copernic], mis en orbite tionner dans le vide ou qu'elle puisse attein-
le 21 août 1972, étudia les sources célestes dre une vitesse supérieure à celle des gaz
de rayonnements X et ultraviolet. qu'elle éjecte. De même, Oberth avait com-
pris qu'il serait possible à une fusée de pla-
Obéron. Satellite d'Uranus (n° IV), décou- cer une charge utile en orbite autour de la
vert en 1787 par W. Herschel. Demi-grand Terre, pourvu que la vitesse requise fût at-
axe de son orbite : 582 600 km. Période de teinte, condition qui l'amena, à la suite de
révolution sidérale : 13,463 2 j. Diamètre : Tsiolkovski et de Goddard, à étudier plu-
1 520 km. Densité moyenne : 1,63. sieurs combinaisons d'ergols. Il traitait enfin
ENCYCL. La surface d'Obéron a été photogra- de diverses applications de la technique des
phiée par la sonde américaine Voyager 2 en fusées. Nommé en 1924 professeur de ma-
1986. Elle est grêlée de très nombreux cratè- thématiques et de physique au lycée alle-
res d'impacts, ce qui atteste de son ancien- mand de Médias, en Transylvanie, il déve-
neté, mais on y observe peu de traces de loppa ses idées dans un ouvrage beaucoup
modifications du relief survenues depuis la plus important, la Route des voyages spatiaux,
fin de la période de cratérisation et révélatri- qui parut à Munich en 1929, constituant le
ces d'une certaine activité interne. Tout au premier véritable traité d'astronautique :
plus, le fond de nombreux cratères paraît-il Oberth y passe notamment en revue les
tapissé d'un matériau sombre qui pourrait divers modes de propulsion spatiale, préco-
être d'origine plus récente. nisant le recours à des moteurs ioniques
objectif 330

pour obtenir des performances supérieures server, par opposition à l'oculaire, contre
à celles des fusées chimiques. Il imagine lequel on place l'œil.
aussi la navette spatiale, qu'il dénomme
Pendelrakete., et prévoit l'utilisation de sta- objet spatial. Synonyme de engin spatial.
tions orbitales pour l'observation de la Terre
et de satellites pour la recherche astronomi- observation de la Terre. Ensemble des
que ou météorologique, les télécommunica- techniques (photographie dans le visible ou
tions, l'aide à la navigation, etc. Salué par l'infrarouge, étude par radar, etc.) permet-
Robert Esnault-Pelterie comme la « bible de tant d'obtenir, depuis l'espace, des vues de
l'astronautique scientifique » , cet ouvrage la Terre.
valut à son auteur le prix REP-Hirsch de la ENCYCL. L'objectif très général de l'observa-
Société astronomique de France. tion de la Terre est d'obtenir une connais-
À la différence de Goddard, Oberth ne mé- sance quantitative et suffisamment détaillée
nagea pas ses efforts pour diffuser ce qui des variations de l'environnement terrestre
concernait la technique des fusées et ses tra- en vue d'organiser une gestion rationnelle
vaux personnels. En 1928, il devint le des ressources naturelles. Il s'agit notam-
conseiller scientifique de la société UFA et ment d'explorer les ressources limitées ou
du réalisateur Fritz Lang pour le tournage du lentement renouvelables que constituent les
film intitulé Une femme dans la Lune. Cela lui sols, les eaux et l'atmosphère, d'établir l'in-
donna l'occasion d'étudier une fusée expéri- ventaire de ces ressources et de tenir à jour
mentale à ergols liquides, dont le lancement cet inventaire ; d'observer et de quantifier,
devait coïncider, à des fins publicitaires, dans leur diversité régionale et temporelle,
avec la sortie du film. Davantage théoricien les processus écologiques naturels, induits
qu'ingénieur, Oberth ne réussit pas à tenir la ou modifiés par les activités humaines ; de
gageure. Cependant, le petit moteur expéri- contribuer à l'efficacité d'activités telles que
mental qu'il construisit, le Kegeldtise, fut es- la pêche et l'agriculture ; de surveiller des
sayé avec succès au sol le 23 juillet 1930. phénomènes naturels ou artificiels dange-
Dès 1927, Oberth avait adhéré à la Verein fur reux (inondations, sécheresse, pollution) ;
Raumschiffahrt (la célèbre VFR, Société pour de détecter des évolutions préjudiciables tel-
la navigation interplanétaire), qui venait les que l'érosion des sols ou la désertifica-
d'être fondée, avec pour premier objectif la tion, etc. Cet objectif ambitieux met en œu-
construction de petites fusées à liquides. Il vre des programmes de recherche, d'étude
en devint président en 1929. Affecté à Pee- et d'expérimentations multidisciplinaires
nemùnde en juillet 1941, avec pour mission s'appuyant sur un ensemble de moyens
d'optimiser des fusées à plusieurs étages, il complémentaires et auxquels les satellites
y travailla jusqu'en septembre 1943 sans ja- apportent désormais une contribution es-
mais participer au développement en cours sentielle.
de l'Aggregat 4, c'est-à-dire du V 2, bien que Dès les années 60, l'étude des photographies
ce fussent ses travaux théoriques et ses ex- rapportées par les équipages des program-
périences qui en avaient permis la construc- mes de vols pilotés américains Gemini et
tion. Apollo et de celles transmises par les satelli-
Resté en Allemagne en 1945, il s'installa tes météorologiques, lorsqu'elles étaient
ensuite en Suisse (1948), puis en Italie (1950) exemptes de nuages, révéla les potentialités
avant de se rendre aux Etats-Unis, en 1955, de l'observation spatiale de la Terre comme
et d'y séjourner plusieurs années, à Hunts- nouvelle source d'informations : possibilité
ville, aux côtés de Wernher von Braun, qu'il d'obtenir des informations homogènes sur
conseilla pour le scénario du vol piloté vers de grandes étendues et d'obtenir périodi-
la Lune. En 1960, il rentra en Allemagne et quement le même type de données sur une
s'établit à Feucht, où il acheva sa vie dans zone définie, accès à une grande diversité
une semi-retraite. d'informations par l'observation à différen-
tes longueurs d'onde.
objectif n.m. Élément d'un instrument L'orbite géostationnaire (équatoriale à quel-
d'optique tourné vers l'objet qu'on veut ob- que 36 000 km d'altitude) permet l'observa-
331 occultation

tion très répétitive d'une vaste zone de la tutelle directe du ministère chargé de la Re-
Terre, mais avec une résolution limitée à cherche. Le bâtiment historique constitue
quelques centaines de mètres en raison de toujours le siège de l'Observatoire. Il abrite
l'altitude. Elle est utilisée par un réseau de aujourd'hui des laboratoires, un musée
satellites météorologiques positionnés de scientifique et une importante bibliothèque,
manière à assurer la couverture complète du ainsi que l'horloge parlante diffusant l'heure
Globe. météorologie spatiale légale en France. Toutefois, le site reste uti-
Les orbites basses (de 600 à 900 km environ) lisé pour des observations astrométriques à
sont utilisées pour obtenir des images of- l'astrolabe.
frant une résolution plus fine. Elles doivent L'observatoire de Meudon* constitue depuis
être circulaires pour que la résolution obte- 1926 la section d'astrophysique de l'Obser-
nue pour un type d'instrument donné soit vatoire de Paris, auquel est également ratta-
constante tout au long de l'orbite ; quasi chée, depuis 1954, la station de radioastro-
polaires pour permettre d'observer la Terre nomie de Nançay*.
entière ; héliosynchrones* pour que la suc-
cession des images d'une même zone soit
toujours prise à la même heure solaire (afin observatoire n.m. Établissement spécia-
que l'intensité d'éclairement et donc de ré- lement affecté aux observations astronomi-
flexion du sol reste la même) ; et phasées, ques.
c'est-à-dire choisies de telle sorte que, après
un certain nombre de révolutions, le satellite
repasse à la verticale du même point à la occultation n.f. Disparition temporaire
même heure locale. d'un astre derrière un autre de diamètre ap-
Les premiers satellites d'observation de la parent supérieur.
Terre ont été le satellite américain expéri- ENCYCL. En pratique, les occultations les plus
mental ERTS 1, lancé en 1972, qui a inau- fréquemment observées par les astronomes
guré la série des Landsat*. La France, en col- amateurs sont des occultations d'étoiles ou
laboration avec la Suède et la Belgique, de planètes par la Lune. La plus ancienne
développe la filière de satellites SPOT*, dont observation connue d'occultation remonte à
le premier a été placé sur orbite en 1986. Aristote (ive siècle av. J.-C.), qui, dans son
L'Europe développe les satellites ERS*, dont ouvrage Du ciel, mentionne la disparition de
le premier a été mis en orbite en 1991 et qui, Mars derrière la Lune. Selon Kepler, ce phé-
grâce à un radar à synthèse d'ouverture, per- nomène se serait produit le 4 avril 357 avant
mettent des observations tout temps, de notre ère. Ce n'est qu'au xviie siècle, après
jour comme de nuit. La France et les Etats- l'invention de la lunette, que les observa-
Unis ont réalisé en collaboration le satellite tions d'occultations sont devenues réguliè-
Topex*-Poséidon, lancé en 1992, destiné à res. En 1637, l'Anglais Jeremiah Horrocks
l'observation de la surface des océans par la observa l'occultation de l'amas des Pléiades*
technique d'altimétrie spatiale. L'Europe et par la Lune. Il constata que chaque étoile
les Etats-Unis préparent des plates-formes disparaissait instantanément derrière le
conçues pour recevoir des charges utiles cor- bord de la Lune et en déduisit que leur dia-
respondant à des missions variées et qui mètre apparent était très faible. Le 28 mai
seront placées en orbite polaire au début du 1737, un autre Anglais, John Bevis, réussit, à
xxie siècle. l'aide d'une lunette de 70 mm de diamètre,
à l'observatoire de Greenwich, une observa-
Observatoire de Paris. Établissement tion restée unique jusqu'à présent : celle de
de recherche astronomique français, fondé l'occultation de Mercure par Vénus. Le
en 1667, à Paris. 10 mars 1977, c'est lors de l'occultation
ENCYCL. C'est le plus ancien observatoire au
d'une modeste étoile de la Balance (SAO
monde à être encore utilisé pour la recher- 158 687) par Uranus que des astronomes
che. Son statut actuel est celui d'un établis- américains sont parvenus à détecter pour la
sement public national, à caractère scientifi- première fois la présence d'anneaux de ma-
que, culturel et professionnel, placé sous la tière autour d'Uranus, grâce à une série de
333 Olbers (paradoxe d')

nant leur face convexe vers l'objectif, et ENCYCL. Offeq 1 et Offeq 2, satellites pesant
l'oculaire de Ramsden, formé de deux len- 157 kg, ont été placés en orbite basse autour
tilles plan-convexes identiques tournant leur de la Terre, par une fusée israélienne Sha-
convexité l'une vers l'autre. L'oculaire de vit*, respectivement le 19 septembre 1988 et
Huygens est dit négatif car le plan focal où le 3 avril 1990. Israël est ainsi devenu la
se forme l'image donnée par l'objectif est huitième puissance spatiale au monde capa-
situé entre les deux lentilles ; au contraire, ble de lancer des satellites par ses propres
l'oculaire de Ramsden est dit positif car moyens. Le troisième satellite de la série,
l'image donnée par l'objectif se forme à l'ex- Offeq 3, lancé le 5 avril 1995, est un engin de
térieur des deux lentilles (en fait, sur la face nouvelle génération.
plane de la lentille de champ). Parmi les ocu-
laires plus perfectionnés, on peut citer : O G O (sigle de Orbiting Geofhysical Obser-
- l'oculaire de Kellner (utilisé dans les jumel- vatory, observatoire géophysique en orbite).
les usuelles), qui associe une lentille plan- Satellites américains lancés entre 1964 et
convexe (lentille de champ) et un doublet 1969 pour des recherches en géophysique.
achromatique (lentille d'œil) ; ENCYCL. Six satellites, d'une masse de 475 à
- l'oculaire orthoscopique, constitué d'un 630 kg, ont été lancés et placés les uns en
triplet achromatique (lentille de champ) orbite polaire dont l'altitude variait entre
comprenant deux lentilles biconvexes de 250 et 1 000 km (OGO 1, 2, 4 et 6), les
part et d'autre d'une biconcave, et d'une autres sur une orbite très allongée d'environ
lentille simple plan-convexe (lentille d'œil) 270 km de périgée et de 120 000 à
tournant sa convexité vers l'objectif ; 150 000 km d'apogée (OGO 3 et 5).
- l'oculaire de Plôssl, qui comprend deux Ils ont permis d'étudier l'ionosphère, la ma-
doublets achromatiques dont les lentilles bi- gnétosphère, les ceintures de rayonnement
convexes sont en regard l'une de l'autre. terrestres et le rayonnement cosmique.
Alors que le champ apparent des oculaires
de Huygens, de Ramsden et de Kellner est Oiseau de Paradis (en latin Apus, -odis).
voisin de 40°, celui des oculaires orthoscopi- Petite constellation australe introduite par
ques est de 45° environ et celui des oculaires J. Bayer en 1603 dans son Uranometria sous
de Plôssl de 50° environ. le nom d'Oiseau indien et qui s'étend entre
l'Octant, au sud, le Compas, le Triangle aus-
Œil de C h a t (nébuleuse). Nébuleuse tral et l'Autel, au nord.
planétaire NGC 6543, dans le Dragon. Elle ne renferme que des étoiles de faible
ENCYCL. C'est la première nébuleuse plané- éclat, dont les plus brillantes ont une magni-
taire dont on ait obtenu le spectre (W. Hug- tude apparente de 4.
gins, 1864) et l'une des plus complexes que
ron connaisse. Elle se compose d'une bulle Olbers (Heinrich Wilhelm), astronome al-
de gaz de forme allongée, enveloppée per- lemand (Arbergen, près de Brème,
pendiculairement à son grand axe d'un large 1758-Brême 1840).
anneau gazeux, lui-même entouré d'une Après avoir retrouvé, grâce aux calculs effec-
autre bulle de gaz d'où s'échappent des jets tués par Gauss, la petite planète Cérès* dé-
de matière dans deux directions opposées. couverte par Piazzi, il découvrit Pallas*
Cette étrange configuration résulterait de (1802), puis Vesta* (1807), et émit l'hypo-
plusieurs éjections successives de matière thèse selon laquelle les astéroïdes constitue-
par l'étoile située au centre, qui pourrait être raient les fragments d'une planète disparue.
en fait une étoile double dont les composan- Auteur d'une nouvelle méthode de détermi-
tes sont trop proches l'une de l'autre pour nation des orbites des comètes (1797), il
qu'on ait réussi, jusqu'à présent, à les sépa- s'efforça d'expliquer la formation des
rer. Cette nébuleuse est située à environ queues cométaires (1811) et découvrit une
3 000 années de lumière comète périodique (1815).

Offeq (mot hébreu signifiant horizon). Satel- Olbers ( p a r a d o x e d'). Paradoxe formulé
lites israéliens. en 1826 par H.W. Olbers, qui oppose un fait
Olympus Mons 334

d'observation, la noirceur du ciel nocturne, Olympus 1. Satellite géostationnaire


à la conception classique d'un univers eucli- européen de télécommunications expéri-
dien, infini, statique et uniformément peu- mentales de forte puissance.
plé d'étoiles, dans lequel le calcul montre Il a été lancé le 12 juillet 1989 par une fusée
que le ciel nocturne doit apparaître unifor- Ariane 4. Sa mission a pris fin le 26 août
mément brillant. 1993.
ENCYCL. Ce paradoxe fut soulevé dès le début
du xvif siècle par Kepler* avant d'être dis- ombilical, e adj. En technologie spatiale,
cuté en 1720 par E. Halley*, en 1743 par qualifie certains équipements dont le rôle
J.P.L. de Chéseaux et enfin en 1826 par H.W. rappelle celui du cordon naturel rattachant
Olbers, dont il a gardé le nom ; Halley, de un fœtus à sa mère : canalisations d'ergols
Chéseaux et Olbers crurent pouvoir résou- ou liaisons électriques qui alimentent un
dre ce problème en supposant que l'espace lanceur jusqu'à son décollage, filin qui relie
interstellaire est rempli d'un gaz qui absorbe un spationaute - en sortie extravéhiculaire -
la lumière des étoiles. Bien que l'existence à son vaisseau, etc.
d'un tel gaz, extrêmement ténu, se soit trou-
vée confirmée par la suite, cette explication o m b r e n.f. 1. Partie centrale, la plus som-
n'est pas satisfaisante : on peut prévoir, en bre, d'une tache solaire. 2. Zone sombre de
effet, que le gaz, s'échauffant progressive- l'espace, résultant de l'interception par un
ment, réémettra finalement autant d'énergie astre de la lumière d'un autre, qui l'éclairé.
qu'il en absorbe, si l'univers est en équilibre.
En revanche, le paradoxe se trouve résolu o m b r e s volantes. Phénomène observa-
dans le cadre d'un univers relativiste en ex- ble lors des éclipses totales de Soleil et qui se
pansion, dont l'âge est fini (la vitesse finie manifeste par des ombres ondulantes se
de la lumière imposant alors un horizon à propageant rapidement sur le sol ou sur
l'univers observable), ce qui correspond à la toute surface uniforme (mur clair, par exem-
représentation cosmologique encore la plus ple), à l'arrivée de l'ombre de la Lune. Les
généralement acceptée aujourd'hui. Par ombres volantes résultent des ondulations
ailleurs, l'hypothèse d'un univers infini, or- des surfaces, qui réfractent alors la lumière
ganisé selon une structure hiérarchisée issue de la très petite portion du Soleil en-
d'étoiles, d'amas stellaires, de galaxies, core visible comme s'il s'agissait d'une étoile
d'amas de galaxies, etc., où la masse volu- lointaine, à l'aspect ponctuel.
mique tena vers zéro lorsque le rayon ex-
ploré augmente, permet, elle aussi, de lever O m é g a (nébuleuse). Nébuleuse décou-
le paradoxe. verte par Charles Messier en 1746 (et catalo-
guée M 17), dans la constellation du Sagit-
taire, à la limite des constellations du
Serpent et de l'Écu de Sobieski.
Olympus Mons. Grand volcan bouclier ENCYCL. C'est une région H II, qui doit son
(éteint) de la planète Mars, au nord-ouest de rayonnement à l'ionisation de l'hydrogène
la région de Tharsis. interstellaire par un groupe d'étoiles chau-
ENCYCL. C'est la plus haute montagne mar- des voisines. Elle est associée à un nuage
tienne et le plus grand volcan du système moléculaire, observable dans l'infrarouge et
solaire. Son diamètre à la base atteint dans le domaine radio, qui est un site de
600 km et il s'élève à 26 km au-dessus du formation d'étoiles et qui renferme de nom-
niveau de référence de la surface de Mars. breuses sources maser. Son nom vient de la
Sa caldeira a 90 km de large. Il est entouré forme qu'elle présente sur les photogra-
de falaises de plus de 4 km de hauteur. On phies. Elle est située à environ 4 800 années
l'appelait autrefois Nix Olympica (Neige de lumière.
Olympique) parce que les nuages qui le
surmontent avaient été remarqués par les O m é g a du C e n t a u r e to Centauri
observateurs terrestres comme une petite
tache brillante suggérant la présence de onde gravitationnelle. Déformation de
neige. l'espace-temps, se propageant à la vitesse de
335 ondes de densité (théorie des)

la lumière, qui serait engendrée par tout de mesurer des variations relatives de lon-
ensemble de masses accélérées, d'après la gueur de l'ordre de 10"21 à 10"22 seulement.
théorie de la relativité générale. Pour sa part, l'Agence spatiale européenne
ENCYCL. En pratique, seuls des événements envisage, après l'an 2005, une mission, dé-
cosmiques mettant en jeu des masses énor- nommée LÎSA (Laser Interferometry Satellites
mes et des vitesses très grandes (formation Array, réseau de satellites d'interférométrie
de trous noirs, explosion de supernovae, ro- laser), qui comprendrait un réseau de six
tation d'étoiles à neutrons, mouvement or- satellites séparés de plusieurs millions de
bital d'étoiles doubles ou multiples, etc.) kilomètres, formant un interféromètre à très
pourraient produire des ondes gravitation- grande base, et donc à très haute résolution,
nelles détectables depuis la Terre. Les pre- susceptible de détecter la présence dans l'es-
mières tentatives de détection ont eu lieu pace d'ondes gravitationnelles de basse fré-
dans les années 60, à l'initiative du physi- quence.
cien américain Joseph Weber. Les dispositifs
utilisés étaient des cylindres métalliques se ondes de densité (théorie des). Théo-
comportant comme des résonateurs, sus- rie qui explique la structure des galaxies spi-
ceptibles de vibrer s'ils captaient des ondes rales par la propagation d'une perturbation
gravitationnelles ; l'état vibratoire était ana- gravitationnelle à travers leur disque.
ENCYCL. La structure des galaxies spirales, et
lysé par une série de capteurs piézoélectri-
ques, qui transformaient en courant la vibra- tout particulièrement de la nôtre, a long-
tion détectée. Weber annonça en 1969 avoir temps posé aux astrophysiciens une
détecté des signaux significatifs provenant énigme : comment peut-elle subsister au
de la région centrale de la Galaxie. Toute- cours du temps malgré la déformation pro-
fois, malgré d'autres expériences effectuées gressive imposée par la rotation ? l'âge de
notre galaxie est évalué à quelque 15 mil-
aux Etats-Unis, en Europe, en URSS, au Ja-
liards d'années. Si les bras spiraux existaient
pon et en Australie, cette observation n'a
depuis l'origine, ils devraient apparaître en-
jamais pu être confirmée. On est parvenu,
roulés sur une ou deux centaines de tours.
en revanche, à obtenir une preuve indirecte
Or, pas plus dans notre galaxie que dans
de l'existence des ondes gravitationnelles, d'autres spirales, on n'observe de bras en-
en étudiant les particularités du mouvement roulés sur plusieurs tours.
orbital d'un pulsar* double découvert en Une amorce de réponse a été proposée par
1974, PSR 1913+16 : les deux composantes le Suédois B. Lindblad, dès la fin des années
de ce pulsar tournent l'une autour de l'autre 50. Celle-ci a été reprise, puis développée,
en 7 h 45 min environ, mais on constate que par C.C. Lin et EH. Shu, aux États-Unis, à
cette durée diminue de 67 nanosecondes par partir de 1964. Ces chercheurs ont montré
révolution. Les calculs montrent que la perte que les bras spiraux ne sont pas des chaînes
d'énergie associée à cette accélération cor- de matière, mais seulement des phénomè-
respond au rayonnement sous forme d'on- nes ondulatoires : des ondes de densité. Une
des gravitationnelles prévu par la théorie de analogie simple peut nous aider à compren-
la relativité générale. dre ce phénomène. Imaginons, sur une
Aujourd'hui, de nouveaux détecteurs, beau- route, une file de voitures gênées par un
coup plus sensibles, sont en projet ou en obstacle, par exemple un poids lourd. Au
construction. Ce sont des interféromètres voisinage de cet obstacle, le flux de voitures
optiques à deux bras Les projets LIGO* ralentit, puis reprend sa vitesse moyenne :
(américain) et VIRGO* (franco-italien) se autrement dit, la densité de voitures s'ac-
fondent sur ce principe : le passage d'un croît. En cette zone, on observe toujours une
train d'ondes gravitationnelles induira une accumulation de voitures, mais, au cours du
légère modification de la longueur parcou- temps, ce sont des voitures différentes qui
rue par la lumière dans chaque bras du dis- subissent un ralentissement. De même, le
positif et, par suite, un changement de l'in- gaz en rotation autour du centre galactique
terférence entre les deux faisceaux rencontre périodiquement des régions où la
lumineux. Cette technique est cependant densité du milieu interstellaire est plus éle-
très délicate à mettre en œuvre, car il s'agit
O'Neill 336

vée. Ces régions sont engendrées par des ouvrages, dont le plus célèbre est Frontier,
ondes de densité qui se déplacent dans le publié en 1976.
disque de la Galaxie comme des ondes so-
nores dans l'air. Mais, dans ce cas, un obsta-
cle n'est plus nécessaire pour créer et entre- O N E R A (sigle de Office National d'Études
tenir l'accumulation de matière : les ondes et de Recherches Aéronautiques, puis - à
de densité sont d'origine gravitationnelle. partir de 1963 - Aérospatiales). Établisse-
Elles représentent la réponse de la matière ment public scientifique et technique, à ca-
galactique à une perturbation gravitation- ractère industriel et commercial, créé en
nelle. Celle-ci peut avoir pour origine l'inte- 1946.
raction avec une galaxie voisine ou bien la ENCYCL. Doté d'installations et de moyens
présence d'une barre d'étoiles dans le noyau d'essais importants (souffleries, calcula-
de la galaxie considérée, ou être la résultante teurs...), il mène des recherches pluridiscipli-
des deux effets conjugués. Le gaz galactique naires (aérodynamique, propulsion, maté-
se trouve comprimé périodiquement au pas- riaux, résistance des structures, physique
sage de l'onde de densité (qui tourne, elle, générale, etc.) concernant les projets
comme un corps solide, à vitesse constante). d'avions, d'hélicoptères, de missiles, de lan-
Les bras spiraux ne sont autres que ces zo- ceurs et de véhicules spatiaux. Ses quelque
nes de compression. L'augmentation de 2 000 agents sont répartis entre la région
pression peut détruire le fragile équilibre des parisienne (Châtillon, Chalais-Meudon et
vastes nuages de matière interstellaire. Palaiseau) et la province (Lille, Modane-
Ceux-ci commencent alors à s'effondrer sur Avrieux, Salon-de-Provence, Toulouse et Le
eux-mêmes. Le processus ensuite s'accélère Fauga Mauzac). Le 28 avril 1998, l'ONERA
et conduit à la formation en chaîne de nou- et le CNES* ont signé un accord de partena-
velles étoiles. Ainsi s'expliquerait pourquoi riat afin de renforcer leurs synergies, par
les jeunes étoiles se concentrent dans les exemple en mettant en place des équipes
bras spiraux des galaxies. mixtes sur de pôles de compétence com-
muns concernant les satellites et les lan-
O'Neill (Gérard), physicien américain ceurs.
(New York 1927 - Redwood City, Califor-
nie, 1992).
Professeur à l'université de Princeton, il s'est O o r t (Jan Hendrik), astronome néerlandais
fait connaître par ses travaux portant sur des (Franeker 1900-Wassenaar 1992).
concepts avancés en technologie spatiale. Ses travaux se rapportent principalement à
Ardent propagandiste de la colonisation de la Galaxie ; après avoir mis en évidence sa
l'espace, il a imaginé que celle-ci pourrait rotation différentielle (1927), il s'est attaché
s'effectuer à l'aide de vastes habitats spa- à déterminer sa masse, par l'étude des mou-
tiaux (planètes creuses ou îles de l'espace) tour- vements des étoiles et de leur répartition
nant sur eux-mêmes pour bénéficier d'une dans l'espace (1932) ; il a pu aussi établir sa
pesanteur artificielle, et il a fondé en 1977 le structure spirale après avoir découvert,, en
Space Studies Institute pour l'étude appro- 1951, indépendamment d'équipes de cher-
fondie de ce concept. Il a aussi conçu et cheurs américains et australiens, l'émission
breveté un système de radiolocalisation par de l'hydrogène neutre à 21 cm de longueur
satellite (RDSS : Radio Détermination Satel- d'onde prédite en 1944 par Van de Hulst. Il a
lite Service) pour l'exploitation duquel il développé, en 1950, la théorie, aujourd'hui
fonda en 1983 la société Geostar Corpora- généralement admise, selon laquelle il exis-
tion (mise en liquidation en 1991). En 1985, terait, à des distances du Soleil comprises
il fut nommé membre de la Commission entre 40 000 et 100 000 unités astronomi-
nationale de l'espace, créée par le président ques, une vaste concentration de comètes
Reagan en vue d'émettre des recommanda- (nuage de Oort). Directeur de l'observatoire
tions pour le programme spatial à très long de Leyde de 1945 à 1970, il y a constitué une
terme des Etats-Unis. Il a exposé ses vues équipe de chercheurs prestigieuse, notam-
sur la colonisation de l'espace dans plusieurs ment en radioastronomie.
337 optique active

o p é r a t e u r n.m. Dans le domaine spatial, 13 200 éclipses de Soleil et de Lune de 1207


société investie d'une responsabilité à carac- av. J.-C. à 2161 apr. J.-C.
tère opérationnel. Exemples : Arianespace
(opérateur de transport spatial), Eutelsat et opposition ni. Configuration présentée
France Télécom (opérateurs de satellites). par deux astres dont l'écart angulaire sur la
sphère céleste vaut 180°.
Oph. Abréviation de Ophiuchus, désignant E N C Y C L . Par leur mouvement apparent dans

la constellation d'Ophiucus (ou du Serpen- un plan qui est voisin de l'écliptique, les
taire). planètes supérieures comme Mars, Jupiter,
Saturne, etc., se trouvent périodiquement
Ophiuchus (-i). Nom latin de la constella- en opposition avec le Soleil. En revanche, les
tion d'Ophiucus (abrév. Oph). planètes inférieures, Mercure et Vénus, dont
les orbites sont intérieures à celle de la Terre,
Ophiucus (en latin Ophiuchus, -t). Constel- ne peuvent jamais se trouver en opposition
lation équatoriale enchevêtrée avec celle du avec lui. L'opposition de la Lune et du Soleil
Serpent et parfois désignée sous le nom de correspond à la période de la pleine lune ;
Serpentaire. c'est à ce moment qu'il peut y avoir éclipse
E N C Y C L . Son étoile principale est Rasalhague*. de Lune.
L'étoile 5 Oph est au cœur d'un vaste com-
plexe de nuages moléculaires*. optique active. Technique qui permet
d'améliorer les performances d'un télescope
Oppolzer (Theodor Von), astronome en optimisant en permanence, à l'aide de
autrichien (Prague 1841-Vienne 1886). dispositifs pilotés par ordinateur, le profil de
Ses travaux portent sur la mécanique cé- la surface réfléchissante du miroir primaire
leste, en particulier sur la détermination des et l'agencement du miroir secondaire pen-
orbites planétaires et cométaires. On lui doit dant, r utilisation de l'instrument.
le Canon der Finsterntsse (1887), célèbre cata- E N C Y C L . Le miroir primaire repose sur un en-

logue rassemblant les éléments de semble de vérins motorisés (voir figure).

Optique active

miroir s e c o n d a i r e

ordinateur

miroir p r i m a i r e
moteurs d ' a s s e r v i s s e m e n t
optique adaptative 338

Ceux-ci, par un jeu de contraintes locales, Optique adaptative


optimisent automatiquement le profil de sa
surface réfléchissante à partir des signaux de o° étoile double
correction que leur envoie un ordinateur - étoile artificielle
central relié à un dispositif qui analyse à
chaque instant la qualité des images d'une couche turbulente
étoile de référence et compare ses caracté-
ristiques à celles que présenterait une image
idéale. On obtient ainsi les meilleures ima-
ges que l'on puisse attendre, compte tenu de
la qualité de l'optique du télescope et de la
turbulence* atmosphérique.
Cette technique permet l'avènement d'une
nouvelle génération de grands télescopes,
dotés d'un miroir primaire plus mince et
plus léger. Le premier télescope à avoir été
équipé d'un système d'optique active est le
New* Technology Telescope, mis en service au
Chili en 1969.

optique adaptative. Technique qui per-


met d'améliorer les performances d'un téles-
cope en corrigeant, lors de son utilisation,
les effets de la turbulence atmosphérique.
ENCYCL. L'optique adaptative compense les
déformations, par la turbulence atmosphéri-
que, du front des ondes émises par les étoi-
les. Un système optique concentre d'abord
la lumière entrant dans le télescope en un
mince faisceau (voir figure) qui est ensuite
réfléchi par un miroir déformable situé à
proximité du foyer du télescope et par un
autre miroir qui corrige les mouvements de
l'image.
Le faisceau est scindé de façon qu'un détec- proche ultraviolet, ainsi que des instruments
teur de front d'ondes mesure la déforma- opérant dans ce domaine spectral.
tion, à chaque instant, des divers points du
front d'ondes et commande les déforma- o r a g e magnétique. Brutale perturbation
tions du miroir déformable par un jeu de transitoire du champ magnétique terrestre,
vérins piézo-électriques. Le faisceau com- affectant la totalité du globe. Les orages ma-
pensé est finalement focalisé dans une ca- gnétiques sont déclenchés, notamment, par
méra qui enregistre l'image corrigée. Le sys- les éruptions* solaires.
tème est calibré en analysant la lumière
émise par des étoiles brillantes voisines de la
O r b c o m m . Réseau américain de satellites
source étudiée. En l'absence de telles étoiles,
destinés à la transmission et la réception de
on utilise des faisceaux laser focalisés dans
messages sur l'ensemble de la planète. Dès
l'atmosphère ; la partie de ciel qu'ils éclai-
1999, sa constellation - 36 satellites de 45 kg
rent sert d'étoile artificielle de référence.
- devrait assurer un service commercial.

optique adj. Se dit de la partie du spectre Orbita. Réseau national de télécommuni-


électromagnétique qui comprend les radia- cations par satellites mis en fonctionnement
tions visibles, le proche infrarouge et le très en URSS à partir de 1967.
339 orbite

Inauguré avec les satellites à défilement Orbite


Molnia, il bénéficie depuis 1975 des satelli- n œ u d ascendant
tes géostationnaires Radouga (appelés aussi
Statsionar ou Ekran). Les stations terriennes
sont équipées d'antennes paraboliques
orientables de 12 à 15 m de diamètre munies
d'un dispositif automatique de pointage et
de poursuite.

orbital, e adj. Relatif à une orbite.

Orbital Express. Fusée américaine à pou-


dre destinée au lancement de petits satelli-
tes.
ENCYCL. Développée par MicroSpace Inc., elle
comprend quatre étages qui reprennent des de l'orbite terrestre v - piar, orbital
(écliptique) " de la planète
propulseurs existants. Haute de 21 m et pe-
sant 16 t au décollage, elle peut placer en Éléments de l'orbite d'une planète autour du Soleil.
orbite basse une charge utile pesant jusqu'à
180 kg. Le marché plus particulièrement
visé est celui des microsatellites scientifi- Ainsi, pour les planètes et les comètes du
ques, technologiques ou de télécommunica- système solaire, le plan de référence adopté
tions, civils ou militaires. Son premier vol a est celui de l'écliptique, l'origine des coor-
eu lieu en 1993. données, le Soleil, et l'axe des abscisses, la
direction du point vernal y (voir figure). Le
orbite d'attente. Orbite sur laquelle est plan de l'orbite coupe le plan de référence
placé temporairement un véhicule spatial. suivant une droite appelée ligne des nœuds.
Les nœuds sont les points d'intersection de
l'orbite avec cette droite, le nœud ascendant
orbite de rebut. Orbite sur laquelle est étant celui pour lequel l'astre s'élève au-des-
transféré un satellite (particulièrement, un sus du plan de référence. La position du plan
satellite géostationnaire) en fin de vie active. orbital est définie par la longitude du nœud
ascendant fi et l'inclinaison i du plan de
orbite de transfert. Orbite sur laquelle l'orbite. La forme et les dimensions de l'or-
est placé temporairement un véhicule spa- bite sont déterminées par son excentricité t,
tial entre une orbite initiale, ou la trajectoire son demi-grand axe a et la position du péri-
de lancement, et une orbite visée. hélie, donnée par l'angle co entre ce point et
la direction du point vemal (angle compté
orbite n.f. Trajectoire décrite par un corps positivement dans le sens du mouvement et
céleste ou un véhicule spatial autour d'un appelé argument du périhélie). Enfin, la po-
astre, sous l'effet de la gravitation. sition de la planète (ou de la comète) est
ENCYCL. Dans le cas où le mouvement s'effec- déterminée par l'instant de son passage au
tue sous la seule action de la gravitation périhélie, d'où se déduit sa période de révo-
d'un astre de masse prépondérante, l'orbite, lution sidérale T.
dite képlérienne, est une ellipse, une para- En fait, à l'exception du cas des étoiles dou-
bole ou une hyperbole. Le mouvement est bles, il y a toujours plus de deux corps en
parfaitement déterminé dans un système de présence et le mouvement est soumis à des
coordonnées rectangulaires par un ensem- perturbations*, de sorte que l'orbite n'est ni
ble de six paramètres (éléments* orbitaux) plane, ni fermée, ni képlérienne, même si
qui définissent le plan de l'orbite, l'orbite elle ne s'écarte jamais beaucoup d'une orbite
elle-même et la position instantanée de l'as- moyenne bien définie. Tous ses éléments, et
tre sur cette orbite. surtout ceux qui la situent dans l'espace,
orbiter 340

Différents types d'orbites d'un satellite de la Terre.

inclinée polaire équatoriale

varient avec le temps selon des termes sécu- ENCYCL. À l'œil nu, elle se caractérise par un
laires* ou périodiques. groupe de sept étoiles brillantes : quatre (Bé-
Un satellite artificiel subit diverses perturba- telgeuse*, Bellatrix*, Rigel*, Saïph*) dessi-
tions que l'on peut classer en deux catégo- nent un grand quadrilatère (la silhouette du
ries : chasseur) ; les trois autres, alignées oblique-
- celles qui sont d'origine gravitationnelle ment au milieu de ce quadrilatère, forment
(attraction de la Lune et du Soleil, phénomè- le Baudrier ou la Ceinture d'Orion (elles sont
nes de marées - terrestres, océaniques, at- aussi connues sous d'autres appellations : le
mosphériques -, non-sphéricité du potentiel Râteau, les Trois Rois, les Trois Mages). Au-
terrestre, etc.) ; dessous de l'étoile centrale du Baudrier, on
- celles qui sont d'origine non gravitation- distingue un filet lumineux formé de trois
nelle (frottement atmosphérique, pression étoiles de magnitude 4, très rapprochées,
de radiation solaire, etc.). disposées verticalement : c'est ï'Epée
d'Orion.
orbiter (mot américain) n.m. orbiteur Au télescope, l'étoile constituant le milieu
de l'Épée, 9 Orionis, se révèle multiple : elle
o r b i t e r v.i. Décrire une orbite. forme un système sextuple, dont les quatre
composantes principales dessinent ce qu'on
appelle le Trapèze d'Orion. Autour de ce sys-
orbiteur n.m. Partie d'un engin spatial res-
tème s'étend la grande nébuleuse* M 42,
tant en orbite autour d'un astre pour accom-
découverte en 1610 par Peiresc, et l'une des
plir sa mission. rares qu'on puisse apercevoir à l'œil nu : ce
vaste nuage d'hydrogène, situé à 1 600 an-
orbitographie ni. Détermination des élé- nées de lumière, éclairé par les étoiles chau-
ments orbitaux d'un satellite artificiel. des qu'il renferme et ionisé par leur rayon-
nement ultraviolet, constitue un prototype
Ori. Abréviation de Orion, désignant la des nébuleuses à émission. C'est une région
constellation d'Orion. très riche en jeunes étoiles.
Elle ne représente elle-même que la partie
orientation n.f. Synonyme de attitude. centrale d'un vaste complexe nébuleux, la
Boucle de Barnard, qui couvre la constellation
Orion (en latin Orion, -is). Constellation presque tout entière. Près de l'étoile Ç Orio-
équatoriale, l'une des plus spectaculaires du nis, la plus à l'est de celles du Baudrier, se
ciel. trouve une autre curiosité du ciel : la nébu-
341 Ourse (Grande)

leuse obscure dite « Tête* de Chevai » . En- O S O (sigle de Orbiting Solar Observatory).
fin, à l'ouest de Bellatrix, une série d'étoiles Nom donné à des satellites américains desti-
peu brillantes, disposées en ligne courbe, nés à l'observation du Soleil dans une large
dessinent le Bouclier d'Orion. gamme de longueurs d'onde (rayonnements
Proche de l'équateur céleste, la constellation y, X et ultraviolet) ainsi qu'à la surveillance
d'Orion est observable depuis n'importe de l'activité solaire. Huit ont été lancés avec
quel point de la surface terrestre, les pôles succès de 1962 à 1975.
exceptés.
OTAN -» NATO
Orionides. Essaim de météorites, et mé-
téores associés observables autour du 20 oc- O T S (sigle de Orbital Test Satellite, satellite
tobre, dont le radiant se situe dans la cons- d'essais en orbite). Satellites géostationnai-
tellation d'Orion. Cet essaim a pour origine res de télécommunications de l'Agence spa-
la comète de Halley*. tiale européenne.
ENCYCL. Deux modèles de vol ont été lancés :
OTS 1, détruit le 15 septembre 1977 par
O S C A R (sigle de Orbiting Satellite Cartying l'explosion de son lanceur américain Delta,
Amateur Radio, satellite transportant un équi- et OTS 2, mis à poste le 11 mai 1978 à 10°
pement pour radioamateurs). Satellites des- de longitude est. Utilisé effectivement pen-
tinés aux radioamateurs du monde entier et dant cinq ou six ans, il a préparé la venue
construits par leurs clubs. des satellites opérationnels ECS.
Depuis OSCAR 1, lancé le 12 décembre
1961, une trentaine de satellites ont été mis
O u r s e (Grande) [en latin Ursa major, au
sur orbite.
génitif Ursae majoris ]. Constellation boréale.
ENCYCL. Dès l'Antiquité, on a remarqué la
oscillation solaire. Mouvement périodi- figure caractéristique dessinée par ses sept
que vertical observé dans l'atmosphère du étoiles les plus brillantes, qui évoque la sil-
Soleil. houette d'un chariot avec son timon ou celle
ENCYCL. L'atmosphère du Soleil est le siège de d'une casserole avec son manche. Les Chi-
nombreux mouvements périodiques liés à nois y voyaient le « char du souverain » , les
son activité. Des ondes de différentes natu- Egyptiens un hippopotame, les Gaulois un
res se manifestent dans toutes les direc- sanglier, les Romains un attelage de sept
tions : ondes de gravité, ondes acoustiques, bœufs, les Arabes un cercueil suivi par trois
ondes d'Alfvén, ondes évanescentes, ondes pleureuses ; pour les Anglo-Saxons, elle re-
de choc, etc. D'une manière générale, la pé- présente une louche, etc. Son nom actuel
riode diminue avec l'altitude. Les oscilla- vient des Grecs, qui l'identifiaient à la prin-
tions les mieux connues sont des oscilla- cesse Callisto, après sa transformation en
tions radiales, globales et de longue durée. ourse par Héra, épouse jalouse de Zeus, ou
Une oscillation photosphérique dont la pé- par Zeus lui-même. Mais elle est aussi très
riode est de 300 s a été découverte et confir- populaire sous l'appellation de Grand Cha-
mée dans les années 70. La variation du dia- riot. Les étoiles a, p, y, 5 limitent le contour
mètre solaire apparent qui en découle est de de la caisse du chariot; les étoiles e, Ç, r)
l'ordre de la milliseconde d'arc. Depuis lors, tracent le timon du véhicule. Ces étoiles
d'autres oscillations ont été trouvées dont sont désignées par leurs noms arabes : a,
les périodes sont de 160, 66 et 45 min res- Dubhe ; P, Mérak ; y, Phecda ; 5, Mégrez ; e,
pectivement. La chromosphère est le siège Alioth ; Mizar ; r|, Alkaïd. Parmi les nom-
d'oscillations de plus courte période : 240 s, breuses curiosités observables avec une lu-
180 s, etc. Celles-ci sont interprétées comme nette d'amateur dans cette constellation fi-
des phénomènes de résonance aux instabili- gurent l'étoile variable RUMa, de type
tés photosphériques. La recherche et l'étude Mira* ; une vaste nébuleuse planétaire, la
des oscillations solaires globales débouchent nébuleuse du Hibou, M 97, près de Mérak ;
sur des modèles théoriques du cycle d'acti- les galaxies spirales M 81 et M 101 et la
vité et de la structure interne du Soleil. galaxie irrégulière M 82. Aux latitudes de la
Ourse (Petite) 342

France, la Grande Ourse reste toujours au- le sensationnel attaché aux « rencontres rap-
dessus de l'horizon, quelle que soit l'époque prochées » , une fois écartées les nombreu-
de l'année : c'est une constellation circum- ses observations qui se réfèrent, en fait, à
polaire. des objets connus (Vénus, Jupiter, Mars, la
Lune, étoiles brillantes, météorites, ballons-
O u r s e (Petite) [en latin Ursa minor, au sondes éclairés par le Soleil, satellites artifi-
génitif Ursae minons ], constellation boréale ciels rentrant dans l'atmosphère, etc.) et mal
dont l'étoile principale, a, est actuellement interprétés par manque de connaissance du
très voisine du pôle céleste Nord et appelée ciel ou du fait de conditions d'observation
pour cette raison Polaire*. insolites, il reste environ 20 % d'observa-
ENCYCL. Les étoiles les plus brillantes de cette tions inexpliquées. En France, un organisme
constellation dessinent une figure similaire à officiel, le Groupement d'étude des phéno-
celle de la Grande Ourse, mais plus petite et mènes aérospatiaux non identifiés (GE-
orientée différemment. On peut aisément la PAN), dépendant du Centre national d'étu-
Polaire (extrémité de la queue de l'ourse) à des spatiales, à Toulouse, a été créé en 1977
partir de la Grande Ourse en prolongeant la pour centraliser, analyser et interpréter les
ligne formée par les roues arrière du Grand données d'observation disponibles. Le Ser-
Chariot d'environ cinq fois sa longueur. vice d'étude des phénomènes de rentrée at-
mosphérique (SEPRA), qui lui a succédé en
ouvert, e adj. Univers ouvert : modèle 1988, est chargé de l'expertise de tous les
d'univers évolutif en expansion perpétuelle. cas qui lui sont soumis par l'Administration
(gendarmerie, armée de l'air, etc.).
o u v e r t u r e n.f. Surface d'un miroir de té-
lescope, d'un objectif de lunette, exposée Oweris Valley (observatoire radio
aux rayons lumineux. L'ouverture des ins- d'). Observatoire de radioastronomie du
truments d'optique détermine, d'une part, California Institute of Technology, situé à
leur luminosité et, d'autre part, leur pouvoir 400 km au nord de Los Angeles, à 1 200 m
séparateur. Diamètre d'ouverture : diamètre de d'altitude.
cette surface. Ouverture relative : rapport du ENCYCL. Il comprend un radio-interféromètre
diamètre d'ouverture à la distance focale. à deux antennes paraboliques de 27 m de
diamètre, installé en 1960 et rééquipé de-
OVNI (sigle de Objet Volant Non Identifié) puis principalement pour des observations
n.m. Objet ou phénomène aérien ou spatial du Soleil ; un radiotélescope parabolique de
dont la nature n'est pas connue ou reconnue 40 m de diamètre, construit en 1965, utilisé
par les personnes qui l'observent, SYN. : phé- pour de l'interférométrie à très longue base
nomène aérospatial non identifié, soucoupe vo- (-• VLBI) ; et un radio-interféromètre à trois
lante, UFO (sigle de l'expression anglaise antennes de 10,4 m de diamètre, employé
Unidentified Flying Object) pour des observations aux longueurs d'onde
ENCYCL. On admet généralement que l'his- millimétriques.
toire des OVNI a débuté le 24 juin 1947,
quand un industriel américain, Kenneth Ar- oxygène n.m. Corps simple utilisé sous
nold, affirma avoir observé, pendant qu'il forme liquide en tant que comburant dans
survolait les montagnes Rocheuses avec son divers moteurs-fusées.
avion personnel, 9 objets lumineux de forme ENCYCL. L'oxygène peut être associé soit à
discoïdale, dont le mouvement ondulant l'hydrogène* (pour constituer le propergol le
évoquait celui de soucoupes ricochant à la plus performant, à l'impulsion spécifique la
surface d'une eau calme. Depuis lors, des plus élevée), soit au kérosène, pour alimen-
milliers de témoignages ont été répertoriés ter le premier étage de certains lanceurs ac-
dans le monde, les observations ayant été tuels (Zemiorka, Atias, Delta...).
particulièrement nombreuses durant certai- Température de liquéfaction (sous pression
nes années comme 1947, 1950, 1954, 1957, normale) : - 183 °C ; densité : 1,14. Sym-
1959, 1964, 1974, etc. Une fois éliminé tout bole chimique : O.
p-q
P. Symbole dont on fait précéder le nom loppe gazeuse très étendue et en rapide ex-
des comètes périodiques de période infé- pansion: la lumière émise par l'étoile et
rieure à 200 ans. absorbée par la matière de l'enveloppe est à
l'origine des raies d'absorption ; celle émise
P 230. Nom donné aux propulseurs auxi- par les portions de l'enveloppe situées de
liaires à poudre du lanceur européen Ariane part et d'autre de l'étoile pour les observa-
5, qui devaient initialement contenir chacun teurs terrestres est à l'origine des raies
230 t de poudre (mais qui en renferment d'émission. L'expansion de l'enveloppe se
finalement 238 t). manifeste par le décalage, par effet Doppler-
Fizeau, entre les raies d'émission et les raies
P Cygni (étoile). Étoile variable irrégu- d'absorption qui leur sont associées. Des
lière du Cygne, prototype d'une catégorie études fines ont montré que l'étoile est en-
d'étoiles dont les raies spectrales présentent tourée, en fait, de trois enveloppes distinc-
un profil caractéristique que l'on interprète tes, dont la plus extérieure est animée de
par l'existence, autour de l'étoile, d'une en- pulsations d'une période de 114 jours.
veloppe gazeuse en expansion. Une signature spectrale analogue se re-
ENCYCL. L'attention s'est portée sur cette trouve notamment dans les étoiles super-
étoile en août 1600, lorsque le Danois W. géantes de type spectral O, B ou A qui éjec-
Braeuw remarqua qu'elle était brutalement tent brutalement de grandes quantités de
devenue de troisième grandeur. Ensuite, son matière.
éclat resta inchangé pendant six ans, puis
déclina au point que l'astre devint invisible à Pageos (abréviation de PAssive Geodetic
l'œil nu. Après un nouveau sursaut de 1655 Earth Orbiting Satellite, satellite géodésique
à 1659, suivi d'un nouveau déclin, l'éclat a passif en orbite autour de la Terre). Gros
fluctué autour de la magnitude 6 et, depuis ballon américain de Mylar* aluminisé utilisé
1715, semble s'être stabilisé autour de la comme satellite géodésique pour des mesu-
magnitude 5. res de localisation par triangulation afin de
P Cygni est considérée aujourd'hui comme préciser les dimensions de la Terre.
une nova* récurrente. On estime que sa ENCYCL. Lancé à plus de 4 000 km d'altitude
masse représente 50 fois celle du Soleil, que par une fusée de la NASA, le 23 juin 1966, il
son diamètre vaut 76 fois celui du Soleil et se gonfla automatiquement sur orbite. Son
que c'est une étoile 300 000 fois plus lumi- important diamètre (40 m) et ses caractéris-
neuse que le Soleil. Sa distance est évaluée à tiques orbitales (altitude élevée, inclinaison
7 000 années de lumière. de 87°) le rendaient observable pendant
Son spectre présente des raies d'émission presque une heure d'affilée. L'utilisation ces-
(brillantes) bordées, du côté du violet, par sa en 1975 lorsqu'il commença à se dépecer.
une raie d'absorption (sombre) plus étroite.
Ce profil caractéristique (profil/' Cygni) indi- PAH n.m.inv. (sigle de l'angl. Polycyclic Aro-
que que l'étoile est entourée d'une enve- matic Hydrocarbon, hydrocarbure aromatique
PAL 344

polycyclique). Type de macromolécule sus- Diego sur un haut plateau (ait. 1 680 m) du
ceptible de jouer un rôle important dans la mont Palomar.
physique et la chimie du milieu interstel- ENCYCL. Prospecté dès 1928 par G.E. Haie, le
laire. Les PAH pourraient être les consti- site a été choisi en 1934. Son principal ins-
tuants des petits grains de matière interstel- trument est un télescope de 5,08 m d'ouver-
laire à l'origine de certaines particularités du ture, mis en service en 1948 : le miroir pri-
rayonnement infrarouge émis par cette ma- maire, en Pyrex, pèse 20 t et sa mise au
tière. point (coulée, taille, polissage) a duré 11 ans.
Il abrite également un télescope de Schmidt
PAL (sigle de Propulseur d'Appoint à Liqui- de 1,22 m d'ouverture, grâce auquel a été
des). Elément propulsif auxiliaire muni d'un réalisé un atlas photographique du ciel
moteur Viking, utilisé en deux ou quatre jusqu'à -30° de déclinaison (Palomar Sky
exemplaires sur certains lanceurs Ariane 4 SUrvey) ; un télescope de 1,50 m spéciale-
pour en accroître la poussée initiale. ment conçu pour la photométrie photoélec-
ENCYCL. Accrochés au premier étage du lan- trique et un télescope de Schmidt de 45 cm
ceur, les PAL sont éjectés après utilisation. utilisé pour la recherche des supernovae.
Poussée : 668 kN. Masse : 43,5 t dont 39
d'ergols. Durée de fonctionnement : 140 s. Pamplemousse. Surnom donné au satel-
lite américain Vanguard l, en raison de sa
Palapa. Satellites géostationnaires de télé- forme sphérique et de sa petitesse.
communications intérieures de l'Indonésie.
ENCYCL. Le premier a été lancé le 8 juillet 1976 Pan. Satellite de Saturne (n° XVIII), décou-
par une fusée américaine et mis à poste par vert en 1990 par l'Américain M. Showalter
83° de longitude est, au-dessus de l'océan sur des photographies prises en 1981 par la
Indien. Palapa B2, lancé le 3 février 1984 par sonde américaine Voyager 2. Demi-grand
l'orbiteur Challenger, en même temps que axe de son orbite : 133 580 km. Période de
Westar 6, ne put, comme ce dernier, attein- révolution sidérale : 13 h 50 min. Diamètre :
dre l'orbite géostationnaire, par suite d'une - 2 0 km.
défaillance de son moteur. Les deux satelli-
tes furent récupérés en orbite basse le 12 no- PanAmSat. Système de télécommunica-
vembre 1984 et ramenés au sol à bord de tions de la Pan American Satellite Corpora-
l'orbiteur Discovery. Après sa remise en état, tion couvrant l'Amérique et l'Europe. 7 sa-
Palapa B2 a été relancé par une fusée améri- tellites lancés de 1988 à 1998,
caine le 13 avril 1990.
Ultérieurement, trois autres satellites Palapa panneau solaire. Association, sur un
ont été lancés (un en 1992, deux en 1996). panneau, d'un grand nombre de cellules so-
laires, constituant un générateur* solaire.
Pallas. Astéroïde 2, découvert le 28 mars
1802 par l'Allemand H.W. Olbers. Demi- panspermie n.f. (du grec pansyermia, mé-
grand axe de son orbite : 414 millions de lange de semences). Théorie selon laquelle
km. Période de révolution sidérale : 1 686 j. la vie serait apparue sur la Terre à la suite
Période de rotation : 7,81 h. Il a approxima- d'un ensemencement de la planète par des
tivement la forme d'un ellipsoïde de révolu- germes venus de l'espace.
tion triaxial de 558 X 536 X 532 km. ENCYCL. Cette théorie a été proposée dans la
seconde moitié du XIXe s. par le chimiste
Palmachim. Base de lancement israé- suédois Arrhenius. Une version moderne est
lienne située au sud de Tel-Aviv. Pour ne pas défendue par F. Hoyle* et l'Indien Chandra
survoler les pays arabes, à l'est, les lance- Wickramasinghe. Selon ces auteurs, la Terre
ments sont effectués vers l'ouest. aurait été ensemencée par des poussières
interstellaires d'un type particulier (bacté-
P a l o m a r (observatoire du m o n t ) . ries ou spores protégées par des coques de
Observatoire des Etats-Unis, dans le sud de graphite) véhiculées par des noyaux comé-
la Californie, à 80 km au nord-est de San taires qui auraient heurté notre planète du-
345 parallaxe

rant les premiers millions d'années de son fixée, après remise à jour des calendriers
existence. julien et grégorien, sur la base des données
astronomiques, le dimanche après la pre-
Paon (en latin Pavo, -onis). Constellation mière pleine lune qui suit l'équinoxe de
australe, au nord de l'Octant, introduite par printemps et sur la base du méridien de
J. Bayer en 1603 dans son Uranometria. Son Jérusalem. Cependant, la hiérarchie ortho-
étoile principale, située à la limite du Téles- doxe n'a finalement pas donné son aval à ce
cope et de l'Indien, est Peacock*, appelée projet, par crainte qu'il provoque des schis-
également l'Œil du Paon mes à l'intérieur des Églises.

PAP (sigle de Propulseur d'Appoint à Pou- parallaxe n.f. Angle sous lequel on verrait,
dre). Elément propulsif auxiliaire utilisé en d'un astre donné, une longueur convention-
deux ou quatre exemplaires sur certains lan- nellement choisie située à la distance de la
ceurs Ariane 4 pour en accroître la poussée Terre.
initiale. E N C Y C L . La connaissance de la parallaxe d'un

E N C Y C L . Accrochés au premier étage du lan- astre est équivalente à la connaissance de sa


ceur, les PAP sont éjectés après utilisation. distance. Si l'astre considéré appartient au
Poussée : 650 kN. Masse : 12,5 t dont 9,5 t système solaire, on prend comme longueur
de poudre. Durée de fonctionnement : 30 s de référence (appelée aussi base) le rayon
environ. équatorial de la Terre et la parallaxe ainsi
définie porte le nom de parallaxe diurne. La
Pâques. Dans la liturgie chrétienne, fête parallaxe du Soleil, par exemple, vaut 8,8",
célébrée à date variable chaque année au ce qui revient à dire que, du Soleil, on voit le
printemps, en mémoire de la résurrection rayon de l'équateur terrestre sous un angle
du Christ. de 8,8" (et le globe terrestre sous un angle
E N C Y C L . Suivant une règle traditionnellement double). Si l'astre considéré est extérieur au
attribuée, mais à tort semble-t-il, au concile système solaire, une étoile par exemple, on
de Nicée (325), la fête de Pâques est fixée au prend comme référence le demi-grand axe
dimanche qui suit la pleine lune de l'équi-
noxe de printemps (2i mars). D'après cette
règle, la fête de Pâques doit être célébrée, P a r a l l a x e annuelle d ' u n e étoile

chaque année, le premier dimanche qui suit


le 14e jour de la lunaison tombant, d'après le
comput, soit à l'équinoxe de printemps, fixé étoile E
le 21 mars, soit immédiatement après.
Comme le premier jour de cette lunaison se
:
situe entre le 8 mars et le 5 avril, Pâques
peut tomber au plus tôt le 22 mars et au plus
tard le 25 avril. Toutes les confessions chré-
-lip
tiennes ne célèbrent pas, en général, Pâques
à la même date. Les catholiques et les pro-
testants suivent, en effet, le calendrier gré-
gorien, tandis que les orthodoxes suivent le n : p a r a l l a x e a n n u e l l e de l'étoile E / J

calendrier julien. Le deuxième concile du


Vatican a affirmé en 1963 la disponibilité de
l'Eglise catholique à réviser le calendrier pas-
cal, mais à la condition d'avoir l'assentiment
des autres Eglises. En 1975, le pape Paul VI
proposa de célébrer Pâques le dimanche sui-
vant le deuxième samedi d'avril. Une confé- -J»,
rence panorthodoxe étudia cette proposi-
tion. Ses conclusions furent rendues
publiques en septembre 1982 : Pâques serait
parallèle 346

de l'orbite terrestre et la parallaxe ainsi défi- ENCYCL. Le parsec est l'équivalent de 3,26 an-
nie, liée au mouvement orbital annuel de la nées de lumière, 206 265 unités* astronomi-
Terre, porte le nom de parallaxe annuelle (voir ques ou 30 900 milliards de km environ. La
figure). Par suite du mouvement orbital de la distance D d'une étoile, exprimée en
Terre, les étoiles les plus proches semblent parsecs, et donnée d'une manière approchée
décrire en une année une petite ellipse sur le par la relation D=l/ n où n est la parallaxe
fond du ciel. Le demi-grand axe de cette annuelle de l'étoile exprimée en secondes de
ellipse est vu de la Terre sous un angle K qui degré.
n'est autre que la parallaxe annuelle de
l'étoile considérée. On détermine cette pa- Parsons (William), 3e comte de Rosse, as-
rallaxe par une méthode trigonométrique à tronome irlandais (York 1800-Monkstown,
partir de clichés qui permettent de suivre les comté de Cork, 1867).
variations de la direction de l'étoile au cours Passionné par l'astronomie, il se consacra à
de l'année. la réalisation de télescopes de très grande
Les distances des étoiles étant considérable- ouverture, perfectionnant les techniques de
ment plus grandes que le demi-grand axe de confection et de polissage des miroirs en
l'orbite terrestre, les parallaxes stellaires bronze. Il construisit, de 1842 à 1845, le plus
sont toujours petites : par exemple, celle de grand télescope du XIX e s. : le « Léviathan
l'étoile la plus proche, Proxima*, n'est que de de Parsonstown ». Celui-ci comportait un
0,76". En pratique, depuis le sol terrestre, la miroir de 1,83 m de diamètre, pesant près de
précision des mesures, ne permet pas de 4 t, monté au fond d'un tube de 13 m de
déterminer des parallaxes inférieures à long et mobile seulement dans la direction
0,01", ce qui correspond à des étoiles situées du méridien. À l'aide de cet instrument, W.
à moins ae 100 parsecs*. Pour des étoiles Parsons se livra à une étude approfondie des
plus lointaines, il faut recourir à des métho- formations célestes répertoriées alors
des fondées sur des mesures statistiques, comme des nébuleuses ; il mit ainsi en évi-
spectroscopiques ou photométriques. La dence la structure spirale de certaines d'en-
méthode trigonométrique est néanmoins la tre elles, qui ont été plus tard reconnues
seule qui permette de connaître la distance comme des galaxies.
d'une étoile sans faire aucune hypothèse sur
son état physique : c'est la méthode de base
qui sert à calibrer toutes les autres Aussi la pas de tir. Synonyme de aire de lance-
mesure par le satellite Hipparcos* de la pa- ment.
rallaxe de quelque 120 000 étoiles avec une
précision de l'ordre de 0,002" représente-t- Paschen (série ou raies de) [du nom
elle un progrès considérable. de F. Paschen, physicien allemand
(1865-1947)]. Série de raies caractéristiques
parallèle n.m. 1. Cercle parallèle à un du spectre de l'hydrogène neutre, dans le
grand cercle fondamental de coordonnées, proche infrarouge, émises lorsque, l'électron
sur la sphère céleste. On définit, selon le cas, tombe sur le troisième niveau d'énergie, et
des parallèles de latitude, de hauteur, de absorbées lors des transitions inverses.
ENCYCL. Les raies de Paschen sont désignées
déclinaison, etc. 2. Cercle parallèle à l'équa-
teur, sur le Soleil, la Lune ou les planètes. par la lettre P suivie d'une lettre grecque, a
s'appliquant à la raie de longueur d'onde
la plus élevée, (3 à la suivante, etc. Les
p a r a m è t r e s orbitaux. Synonyme de longueurs d'onde correspondant aux deux
éléments* orbitaux. principales raies sont : Pa : 1 875,1 nm
(18 751 À) Pp : 1 281,8 nm (12 818 À)
parsec n.m. (de par [allaxe] et sec [onde]). La longueur d'onde limite de la série est
Unité de distance (symbole : pc) utilisée en 820,4 nm (8 204 A). Ces raies apparaissent
astronomie et correspondant à la distance en absorption dans le spectre des étoiles de
d'un astre dont la parallaxe annuelle serait type A, avec une intensité moindre que celle
de 1". des raies de la série de Balmer.
347 Pégase

Pasiphaé. Satellite de Jupiter (n° VIII), dé- passivation n.f. Opération de vidange des
couvert en 1908 par le Britannique P. Me- réservoirs du dernier étage d'un lanceur spa-
lotte. Demi-grand axe de son orbite : tial, après satellisation de sa charge utile,
23 500 000 km. Période de révolution sidé- destinée à éviter son explosion qui serait
rale -, 735 j. Diamètre : ~ 40 km. génératrice de débris spatiaux.
ENCYCL. Son orbite est inclinée de 153° sur
celle de Jupiter, sa révolution s'effectuant p a t e r a n.f. (mot latin ; pl. paterne). Cratère
dans le sens rétrograde. Il s'agit vraisembla- irrégulier et peu profond, à la bordure sou-
blement d'un astéroïde capturé par l'attrac- vent dentelée, dans la nomenclature interna-
tion de Jupiter, tout comme les satellites tionale du relief des surfaces planétaires.
Sinopé, Carme et Ananké, qui décrivent des
orbites voisines. Pav. Abréviation de Pavo, désignant la cons-
tellation du Paon.
passage n.m. 1. Traversée, par un astre,
d'un plan ou d'une ligne remarquables sur la Pavo (-onis). Nom latin de la constella-
sphère céleste. 2. Phénomène au cours du- tion du Paon (abrév Pav).
quel, pour un observateur terrestre, une pla-
nète passe devant le Soleil, ou un satellite pc. Abréviation de parsec.
devant le globe de sa planète. Instrument des
passages : synonyme de lunette méridienne* Peacock (nom anglais signifiant paon).
ou de cercle méridien*. Passage d'un astre au Etoile a du Paon. Magnitude apparente vi-
méridien : instant où cet astre se présente, suelle : 1,9. Type spectral : B3. Distance :
par suite de la rotation de la Terre, exacte- 300 années de lumière.
ment dans le plan méridien d'un lieu.
ENCYCL. Les planètes inférieures, Mercure et Pecker (Jean-Claude), astrophysicien fran-
Vénus, passant entre la Terre et le Soleil, çais (Reims 1923).
peuvent s'interposer devant celui-ci, et alors Ses recherches concernent le Soleil, les at-
on les voit comme de petits disques noirs, mosphères stellaires, l'évolution galactique
qui, en quelques heures, traversent le disque et la cosmologie. Il est aussi l'auteur
du Soleil. Les passages de Mercure devant le d'ouvrages de vulgarisation de l'astronomie.
Soleil ont toujours lieu en mai et en novem-
bre. On en compte, en moyenne, 13 par Peg. Abréviation de Pegasus, désignant la
siècle. La première observation connue de constellation de Pégase.
ce phénomène est celle qu'effectua Gas-
sendi, le 7 novembre 1631, d'un passage qui Peenemiinde. Port d'Allemagne, sur le
avait été calculé par Kepler. Louis XV en cordon littoral qui limite l'estuaire de la
personne suivit le passage du 6 mai 1753 Peene.
depuis la terrasse du château de Meudon. ENCYCL. De 1937 à 1945, ce fut le siège du
Depuis lors, la plupart des passages de Mer- centre de fabrication et d'essais des engins
cure ont été observés, ce qui a permis de autopropulsés allemands (VI, V2), dirigé par
déterminer avec une bonne précision l'or- W. Dornberger. Malgré les bombardements
bite et le diamètre de la planète. Les pro- de la RAF, le travail s'y poursuivit jusqu'à
chains passages auront lieu le 15 novembre l'évacuation en Bavière (1945). Une centaine
1999 et le 5 mai 2003. d'ingénieurs qui y travaillaient (dont W. von
Beaucoup plus rares, les passages de Vénus Braun) et Dornberger lui-même se rendirent
surviennent début juin ou début décembre, à la 7e armée américaine le 2 mai 1945,
selon le cycle suivant : 121 ans et demi, tandis que la base fut investie par la 2e ar-
8 ans, 105 ans et demi, 8 ans, etc. C'est, mée soviétique le 5 mai.
semble-t-il, le Britannique J. Horrocks qui, le
premier, en observa un, en 1639. Le dernier Pégase (en latin Pegasus, -t). Constellation
passage remonte au 6 décembre 1882 ; les boréale.
prochains s'observeront le 8 juin 2004 et le ENCYCL. Très étendue, elle est facilement
6 juin 2012. identifiable grâce au grand quadrilatère que
Pégase 348

dessinent ses étoiles brillantes a (Markab*), cacement les vaisseaux Apollo contre ces
P (Scheat*) et X (Algénib*) avec l'étoile a agressions.
Andromède (Sirrah*). Connu sous le nom de ENCYCL. Construits à partir d'étages supé-
Carré de Pégase, cet astérisme forme, avec rieurs de fusées Saturn I, les satellites Pégase
les étoiles P et y Andromède et a Persée une étaient munis d'ailes repliées en accordéon
sorte de fausse Grande Ourse, beaucoup au lancement et qui se déployaient en or-
plus vaste que la vraie et située à l'opposé bite, leur conférant alors une envergure de
par rapport à la Polaire. 37 m avec 210 m2 de détecteurs de météori-
La constellation renferme l'amas globulaire tes. Trois furent mis en orbite. Les données
M 15 (distance 40 000 al), perceptible avec recueillies (jusqu'en 1968) révélèrent moins
des instruments d'amateur, et de nombreu- d'impacts météoritiques que les spécialistes
ses galaxies parmi lesquelles, à l'extrême ne le prévoyaient, ce qui permit d'alléger
nord, la galaxie spirale NGC 7331. sensiblement la structure des vaisseaux
Certaines observations suggèrent qu'une Apollo.
planète de la masse de Jupiter tourne en 4,7 j
autour de l'étoile 51 Peg, distante de 40 al. Pégase (ou Pegasus). Système américain
de lancement spatial aéroporté.
Pégase (du nom d'une constellation de ENCYCL. Développé par la firme Orbital Scien-
l'hémisphère Sud). Sixième mission spatiale ces Corp., il comprend une fusée à poudre
habitée franco-russe. de 181 (dans la version d'origine), emportée,
ENCYCL. Cette mission a permis de compléter, jusqu'à 12 km d'altitude, par un avion por-
dans les domaines suivants, les mesures ef- teur (B-52 jusqu'en 1994, TriStar ensuite), et
fectuées lors de la mission Cassiopée* de il autorise la mise sur orbite (basse ou géo-
1996 : stationnaire) de satellites de quelques cen-
- les sciences de la vie avec l'expérience taines de kilogrammes, pour des missions
Physiolab en physiologie cardio-vasculaire scientifiques, commerciales ou de défense.
et l'expérience Cognilab en neurosciences Son premier lancement réussi a eu lieu le
d'une part, et l'expérience Fertile en biologie 5 avril 1990.
du développement animal d'autre part ; La version originelle a connu sept autres
- les sciences physiques avec l'expérience succès jusqu'en 1996. Une version amélio-
Alice II en physique des fluides. rée, Pegasus XL, après des débuts difficiles
Un volet technologique de caractérisation (notamment l'échec de la première tenta-
des structures en orbite (l'expérimentation tive, le 27 juin 1994), totalisait une quin-
Castor) a complété l'ensemble du travail zaine de lancements réussis à la fin de 1998.
scientifique de l'équipage.
Parti de Baïkonour le 29 janvier 1998, avec le Pegasus (-i). Nom latin de la constellation
vaisseau Soyouz TM 27, l'équipage - com- de Pégase (abrév Peg).
posé des Russes T.A. Moussabaiev et N.M.
Boudarine et du spationaute français Léo- Peintre (en latin Pictor, -oris). Constellation
pold Eyharts - a rejoint la station Mir le australe, à l'ouest de la Carène et de la
surlendemain. Poupe, introduite par La Caille en 1752 sous
A l'exception de l'expérience Castor, réali- le nom de « Chevalet du Peintre ».
sée partiellement en raison d'une panne du ENCYCL. Sa plus brillante étoile a une magni-
calculateur, la majorité des objectifs scienti- tude apparente de 3,3. Dans l'angle nord-
fiques et techniques de la mission ont été ouest de la constellation se tient l'étoile de
atteints. Kapteyn, naine rouge de magnitude 8,5, re-
Léopold Eyharts est revenu sur Terre le marquable par son mouvement* propre, mis
19 février 1998. en évidence en 1897 par le Néerlandais J.C.
Kapteyn. Sa grande vitesse spatiale (plus de
Pégase (ou Pegasus). Satellites améri- 300 km/s) et sa proximité de la Terre (13 an-
cains lancés en 1965 pour étudier les impacts nées de lumière), expliquent cette particula-
de météorites et de micrométéorites sur les rité. L'étoile P Pictoris* est entourée d'un sys-
engins spatiaux de manière à prémunir effi- tème planétaire en formation.
349 période

Peiresc (Nicolas Claude Fabri de), savant ENCYCL. Sa mission était à la fois technologi-
français (Belgentier, Var, 1580-Aix-en-Pro- que (mise au point du lanceur Diamant B et
vence 1637). essai de certains équipements du futur satel-
Conseiller au parlement de Provence (1604), lite Eole) et scientifique (mesures géodési-
passionné d'astronomie, ami de Galilée ques par laser dans les zones équatoriales). Il
(qu'il défendit contre l'Inquisition) et de a cessé d'émettre le 28 mars 1972, mais les
Gassendi, il compta parmi les premiers utili- expériences géodésiques se sont poursuivies
sateurs de la lunette en France et se livra à de au-delà de cette date.
nombreuses observations de la Lune, du So-
leil, des planètes, etc. En 1611, il découvrit la Per. Abréviation de Perseus, désignant la
nébuleuse d'Orion*. constellation de Persée.

Pékin (observatoire de). Institut de re- périastre n.m. 1. Point de l'orbite d'un
cherche d'astrophysique de l'Académie des corps céleste en mouvement orbital qui est
sciences de Chine, fondé en 1958. Il dispose le plus proche du centre d'attraction. 2.
d'équipements pour l'astronomie optique, Point de l'orbite d'un objet spatial situé au
la radioastronomie, les observations solaires plus près du centre de l'astre attracteur.
et l'astrométrie répartis à travers cinq sta- CONTR : apoastre.
tions d'observation. ENCYCL. Le périastre d'une orbite autour de la
Terre (Lune, satellites artificiels) s'appelle
p é n é t r a t e u r n.m. Dispositif destiné à périgée, celui d'une orbite autour du Soleil
s'ancrer à la surface d'un astre pour effec- (planètes, comètes), périhélie. Le terme s'em-
tuer, en un point fixe, la saisie de divers ploie plus spécialement dans le cas des étoi-
paramètres physico-chimiques. les doubles physiques pour désigner le point
où les deux étoiles du système sont les plus
p é n o m b r e n.f. 1. Zone entourant le cône proches l'une de l'autre.
d'ombre d'un astre du système solaire d'où
une partie seulement du disque solaire est périgée n.m. (du grec péri, autour de, et ge,
visible. Au cours des éclipses de Lune, tota- terre). Point de l'orbite d'un satellite de la
les ou partielles, la trace de la pénombre Terre où la distance de ce corps à la Terre est
borde l'ombre portée par la Terre sur la minimale. Par extension, point de l'orbite
Lune. 2. Partie périphérique d'une tache so- d'un corps quelconque du système solaire
laire, à structure filamenteuse approximati- où la distance de ce corps à la Terre est
vement radiale. minimale, CONTR. : apogée.

Penzias (Arno), radioastronome américain périhélie n.m. Point de l'orbite d'un corps
(Munich 1933). Entré aux Bell Laboratories céleste où la distance de ce corps au Soleil
en 1961, il effectua d'abord des recherches est minimale*. Par extension, cette distance
dans le domaine des radiocommunications. elle-même, CONTR. : aphélie. Avance du périhé-
En 1965, il découvrit fortuitement, avec lie : lente rotation de l'orbite d'une planète
R. Wilson*, le rayonnement thermique du dans son plan, de même sens que le mouve-
fond du ciel à 3 kelvins. Cette découverte et ment orbital, et exprimée par un terme sécu-
son interprétation, qui confortent la théorie laire de la longitude du périhélie. La mécani-
cosmologique du Big* Bang, lui a valu de que céleste classique explique la partie
partager avec R. Wilson le prix Nobel de principale de cette avance et laisse, notam-
physique en 1978. Il a pris ensuite une part ment pour la planète Mercure, un résidu
active au développement de la radioastro- dont rend compte la théorie de la relativité*
nomie millimétrique et à l'étude des molé- générale.
cules interstellaires.
période n.f. Intervalle de temps constant
Péole (pour « préliminaire à Eole »). après lequel, dans l'évolution d'un phéno-
Sixième satellite français, mis sur orbite le mène dit périodique, une grandeur reprend
12 décembre 1970 depuis Kourou. la même valeur. Période de révolution : en par-
période-luminosité (relation) 350

lant d'un corps en mouvement orbital Perséides. Essaim de météorites, et mé-


autour d'un autre, intervalle de temps sépa- téores associés observables fin juillet et dé-
rant deux passages consécutifs de ce corps but août, avec un maximum le 12 août, dont
en un point quelconque de son orbite. le radiant se trouve dans la constellation de
Persée.
ENCYCL. Cet essaim provient de la comète
période-luminosité (relation). Rela-
tion entre la période des variations d'éclat périodique Swift-Tuttie (1862 III). En Eu-
de certaines étoiles variables régulières rope, ces météores, parce qu'ils surviennent
(céphéides*, RR Lyrae*) et leur magnitude durant des nuits d'été, sont les plus connus
absolue. du grand public. Le plus grand nombre était
observable autrefois le 10 août, jour de la
Saint-Laurent, d'où l'appellation populaire
périsélène n.m. (du grec péri, autour de, et de « larmes de Saint-Laurent » qui leur a été
sêlêne, lune). Point de l'orbite d'un corps donnée.
tournant autour de la Lune où la distance de
ce corps à la Lune est minimale, CONTR. :
Perseus (-i). Nom latin de la constellation
de Persée (abrév. Per).

Perle (la). Étoile a de la Couronne boréale. Perseus (nom latin de la constellation de


Magnitude apparente visuelle : 2,2. Type Persée). Septième mission spatiale habitée
spectral : A0. Distance : 74 années de lu- franco-russe, avec la participation du spatio-
mière. C'est une binaire spectroscopique. naute français Jean-Pierre Haigneré, mem-
On l'appelle aussi Gemma ou Margarita. bre du corps des astronautes de l'ESA.
ENCYCL. Perseus a présenté plusieurs particu-
peroxyde d'azote. Ergol stockable, de larités :
formule chimique N 2 04, utilisé comme - la désignation du spationaute français en
comburant dans les moteurs des étages infé- tant qu'ingénieur de bord et expérimenta-
rieurs de nombreux lanceurs, en général as- teur alors que ses prédécesseurs n'étaient
socié à i'UDMH ou à l'UH 25. qu'expérimentateurs,
ENCYCL. C'est un liquide rouge-brun, toxique. - sa durée (six mois contre deux à quatre
Température d'ébullition (sous pression nor- semaines auparavant),
male) : 21,1 °C. Masse volumique : - la réalisation de deux sorties extravéhicu-
1 434 kg/m3. laires.
Parti de Baïkonour le 20 février 1999, avec le
Perrin (Philippe), officier de l'armée de l'air vaisseau Soyouz TM 29, l'équipage - com-
et spationaute français (Meknès, Maroc, posé du Russe Victor. M. Afanassiev, du Slo-
1963). vaque Ivan Bella et du Français J.-P. Haigneré
Sélectionné comme spationaute par le - a rejoint la station Mir le surlendemain.
CNES en juillet 1996, il suit à Houston Le programme expérimental de cette mis-
(Texas, Etats-Unis) une formation de spécia- sion a principalement porté sur les sciences
liste de mission. de la vie (expériences Physiolab, Cognilab,
Genesis,...), la physique (expérience Alice
Persée (en latin Perseus). Constellation bo- 2), l'astronomie (expériences Cornet et Exo-
réale, voisine de Cassiopée. biologie) et la technologie (expériences
ENCYCL. Ses étoiles principales sont Mirfak* Spica et Castor).
et Algol*. Traversée par la Voie lactée, elle
est riche en amas stellaires, parmi lesquels perturbation n.f. Effet sur le mouvement
les amas ouverts h et X Persei, perceptibles à d'un corps céleste gravitant autour d'un
l'œil nu, et M 34, bien visible avec des ju- autre de toute action naturelle s'ajoutant à
melles. Elle renferme également un amas l'attraction du corps principal.
riche de galaxies, situé à 250 millions d'an- ENCYCL. Le mouvement képlérien d'une pla-
nées de lumière environ, qui constitue une nète autour du Soleil est perturbé par les
source très intense de rayonnement X. attractions mutuelles des planètes. Les ac-
351 PHARAO

tions correspondantes, bien que faibles, sont - en mettant en marche un système de pro-
loin d'être négligeables, parce qu'elles sont pulsion ;
continues et que leurs effets s'additionnent - en le reliant par un câble à un second
dans le temps. vaisseau, l'ensemble (en forme d'haltère) pi-
Les perturbations des mouvements des votant autour du centre de masse ;
corps célestes peuvent être de différentes - en utilisant un vaisseau en forme de tore
natures : perturbations dues à l'aplatisse- mis en rotation.
ment du corps central (sensible pour les sa- C'est à l'un de ces artifices qu'il faudrait
tellites de Jupiter ou les satellites artificiels recourir si l'on souhaitait restituer, plus ou
de la Terre), perturbations dues à l'action du moins partiellement, un facteur de l'envi-
Soleil sur le mouvement de la Lune autour ronnement terrestre dans les stations orbita-
de la Terre, perturbations dues à des effets les ou les vaisseaux interplanétaires appelés
de relativité* générale (sensibles sur le mou- à de longs séjours dans l'espace. micro-
vement du périhélie de Mercure autour du pesanteur
Soleil), etc.

pesanteur n.f. Force s'exerçant sur les ob- Phact. Etoile a de la Colombe. Magnitude
jets situés à la surface ou au voisinage d'un apparente visuelle : 2,6. Type spectral : B5.
astre. Distance : 270 années de lumière.
ENCYCL. D'un point de vue physique, tout
corps placé à la surface d'un astre subit une
accélération dont le module est donné par la P H A R A O (sigle de Projet d'Horloge Ato-
relation : mique par Refroidissement d'Atomes en Or-
g = GM/R2, bite). Projet d'instrument développé à la
dans laquelle G désigne la constante de la demande de l'ESA en vue d'une expérimen-
gravitation universelle tation sur la Station spatiale internationale
(G = 6,672 10"11 N-m2-kg"2), vers 2002-2003.
M la masse de l'astre et R son rayon. Cette ENCYCL. Sa conception résulte de travaux
grandeur g (appelée accélération ou intensité de scientifiques et techniques conduits avec le
la pesanteur) est l'une des caractéristiques soutien du CNES par trois laboratoires fran-
fondamentales de tout corps céleste. Sur la çais : le laboratoire Kastler Brossel de l'École
Terre, elle varie avec la latitude : de normale supérieure, l'Observatoire de Paris
9,78 m-s"2 à l'équateur à 9,83 m-s"2 aux pô- (Bureau national de métrologie-Laboratoire
les, la valeur moyenne retenue pour le ni- primaire temps fréquence) et le Laboratoire
veau de la mer étant 9,81 m-s"2. de l'horloge atomique.
Si un astre ne pivotait pas sur lui-même, la PHARAO consiste à développer un nouveau
pesanteur serait identique à la gravité. Et il type d'horloge atomique embarquée ultra-
est vrai que sur Terre l'écart entre les deux stable utilisant la technique de refroidisse-
est minime puisque l'accélération associée à ment et piégeage par laser d'une vapeur
la force centrifuge est au maximum (à d'atomes de césium, technique récompen-
l'équateur) trois cent fois plus faible que sée parle prix Nobel de physique 1997.
celle de la pesanteur. Aussi a-t-on tendance, Basé sur le principe d'une première réalisa-
dans la pratique, à assimiler la pesanteur à la tion de laboratoire dite " fontaine atomique"
gravité, mais formellement elles ne sont pas - à ce jour la meilleure horloge atomique à
équivalentes. Observons toutefois que si la césium du monde - un prototype "avion" a
rotation terrestre était dix-sept fois plus ra- été fabriqué et expérimenté au cours d'une
pide, tout objet aurait, à l'équateur, un poids campagne de vols paraboliques de l'Airbus
nul : il y régnerait l'état d'impesanteur*. zéro g en mai 1997.
PESANTEUR ARTIFICIELLE. Dans l'espace, tout vais-
PHARAO pourrait être utilisé lors de futures
seau spatial se trouve normalement en état expériences spatiales de physique fonda-
d'impesanteur. Une pesanteur artificielle mentale, pour de nouveaux systèmes de dis-
peut cependant y être recréée de diverses tribution du temps ou pour des systèmes de
façons : positionnement ultraprécis.
phase 352

phase n.f. (du grec phainein, faire briller, nom de phase 0 l'analyse de la mission, qui
faire paraître). Chacun des aspects succes- précède la phase A, et sous l'appellation de
sifs sous lesquels apparaissent la Lune et les phase E la phase d'exploitation (dite phase
planètes au cours d'une révolution synodi- d'utilisation), qui succède à la phase D.
que, selon leur position dans l'espace par
rapport à la Terre et au Soleil. Le cycle des Phe. Abréviation de Phœnix, désignant la
phases de la Lune (voir figure) constitue la constellation du Phénix.
lunaison, appelée aussi mois lunaire. Parmi
les planètes, seules Mercure et Vénus, plus P h e c d a (de l'arabe fekhah-al-dubb-al-akbar,
proches du Soleil que la Terre, présentent la cuisse du grand ours, par ajlusion à sa
pour un observateur terrestre des phases position dans la constellation). Etoile y de la
bien marquées. Angle de phase : angle ayant Grande Ourse. Magnitude apparente vi-
son sommet au centre d'un corps éclairé, suelle : 2,4. Type spectral : AO. Distance :
entre la direction de l'astre éclairant (Soleil 84 années de lumière environ.
pour un corps du système solaire, étoile
principale pour une binaire à éclipses) et Phénix (en latin Phœnix, -icis). Petite cons-
celle qui est à l'opposé de l'observateur. tellation australe, au nord-ouest de l'étoile
ENCYCL. Pour une planète, c'est l'angle a des brillante Achernar, introduite par J. Bayer en
directions planète-Soleil et planète-Terre. La 1603 dans son Uranometria. Son étoile la plus
fraction éclairée du disque de la planète vue brillante est de magnitude apparente 2,4.
de la Terre vaut k = 1/2 (1 + cos p).
phénomène lunaire transitoire
phase n.f. Partie d'un projet spatial consti- (PLT). Eclairement ou assombrissement
tuée par un ensemble ordonné de tâches, fugitif et localisé d'une région de la surface
engagées par une décision et conclues par lunaire.
un rapport ou une revue. ENCYCL. De nombreux observateurs de la
ENCYCL. On distingue généralement quatre Lune ont affirmé avoir été les témoins de
phases : la phase A, qui comprend l'étude de phénomènes lunaires transitoires. Ceux-ci
faisabilité des systèmes, sous-systèmes et se concentrent sur le pourtour de mers cir-
équipements susceptibles de répondre à la culaires et dans certaines vallées ; la plupart
mission ; la phase B, qui comprend la défini- ont été signalés à des époques voisines d'un
tion et la confirmation de faisabilité des passage de la Lune au périgée de son orbite.
sous-systèmes et équipements ; la phase C, Les observations les plus nombreuses
qui comprend la conception industrielle des concernent les régions des cratères Aristar-
sous-systèmes et équipements et de leurs que* et Alphonse*. Bien que la réalité physi-
interfaces ; et la phase D, qui comprend la que des PLT reste controversée, on pense
fabrication, l'intégration, les essais et la qua- généralement qu'ils s'expliquent par des
lification. Certains désignent aussi sous le bouffées de gaz provenant de l'intérieur de

P h a s e s de la Lune

L
., Lune

positions relatives d e l a Terre, d e l a Lune e t d u Soleil a u c o u r s d ' u n e l u n a i s o n

nouvelle premier premier lune pleine lune dernier dernier nouvelle


lune croissant quartier gibbeuse lune gibbeuse quartier croissant lune
353 photoélectrique (effet)

la Lune ou libérées par des roches de la dier pour la première fois en détail les quali-
surface. tés thermiques du régolite martien.
La sonde a pu également s'approcher
Phobos. Satellite de Mars (n° I), découvert jusqu'à une distance de 190 km du satellite
en 1877 par l'Américain Asaph Hall. Demi- Phobos, dont elle a fourni des images attei-
grand axe de son orbite : 9 380 km. Période gnant, pour un quart du satellite, une résolu-
ae révolution sidérale : 0,319 j, soit 7 h 39 tion spatiale de 500 m, meilleure que celle
min. obtenue lors des précédentes missions spa-
ENCYCL. Les engins spatiaux américains Mari- tiales. Ces images ont permis, notamment,
ner 9 en 1971-72, puis Viking Orbiter 1 et de mieux connaître la forme du satellite, les
Viking Orbiter 2 à partir de 1976 ont révélé variations de teinte de sa surface et la valeur
ses caractéristiques physiques. Comme Dei- de sa densité. Mais la sonde a, elle aussi,
mos*, l'autre satellite martien, c'est un bloc cessé de fonctionner (le 27 mars 1989) avant
rocheux de forme irrégulière (approximati- son survol très rapproché de Phobos et,
vement un ellipsoïde de révolution triaxial donc, sans avoir pu larguer à sa surface les
de 27 X 21 X 19 km), à la surface saturée de instruments scientifiques qu'elle devait y
cratères météoritiques, en rotation syn- déposer.
chrone autour de Mars ; il s'agit vraisembla-
blement d'un astéroïde capturé. En 1989, Phoebé. Satellite de Saturne (n° IX), le plus
deux sondes soviétiques Phobos devaient extérieur, découvert en 1898 par l'Américain
effectuer un survol très rapproché de ce sa- W.H. Pickering. Demi-grand axe de son or-
tellite et larguer des instruments scientifi- bite : 12 954 000 km. Période de révolution
ques à sa surface. Elles sont malheureuse- sidérale : 550,4 j.
ment tombées en panne avant d'avoir pu ENCYCL. Cet astre se distingue des autres sa-
remplir leur mission. Phobos 2 s'est appro- tellites de Saturne par son éloignement
chée néanmoins à 190 km de Phobos, et en beaucoup plus grand de la planète, sa révo-
a fourni des images atteignant, pour un lution rétrograde et la forte excentricité de
quart de la surface de l'astre, une résolution son orbite : sans doute s'agit-il d'un asté-
spatiale meilleure que celle obtenue lors des roïde qui a été capturé par l'attraction de
missions antérieures. Saturne. Les photographies qu'en a fournies
la sonde américaine Voyager 2 en 1981 révè-
Phobos. Sondes spatiales soviétiques des- lent un astre approximativement sphérique
tinées à l'étude de Mars et de son satellite de 230 x210 km de diamètre, tournant sur
Phobos. lui-même en 9 h environ, dont la surface est
ENCYCL. Deux sondes, lancées les 7 et très sombre et rougeâtre.
12 juillet 1988, avaient pour mission de se
mettre en orbite autour de la planète Mars, Phœnix (-icis). Nom latin de la constella-
puis de survoler son satellite Phobos à une tion du Phénix (abrév. Phe).
altitude inférieure à 100 m et de larguer à sa
surface deux modules chargés d'instruments photodiode n.f. Diode à semi-conducteur
scientifiques, l'un conçu pour s'ancrer dans dans laquelle un rayonnement lumineux in-
le sol, l'autre pour effectuer une dizaine de cident détermine une variation du courant
bonds, à la manière d'une sauterelle. électrique.
Le contact avec Phobos 1 a été perdu le
2 septembre 1988, à la suite d'une erreur de photoélectrique (effet). Émission d'élec-
télécommande. Phobos 2 s'est correctement trons par certains métaux sous l'effet de
mise en orbite en janvier 1989 autour de radiations lumineuses dont la fréquence est
Mars, dont elle a permis d'obtenir près de supérieure à un seuil caractéristique du mé-
40 000 spectres infrarouges couvrant près de tal considéré.
15 % de la région de la planète comprise ENCYCL. L'effet photoélectrique est à la base
entre 30° de latitude nord et 30° de latitude du fonctionnement des photomètres pho-
sud, ainsi que des cartes thermiques des toélectriques (notamment, les photomulti-
régions équatoriales, qui ont permis d'étu- plicateurs) et des divers récepteurs photo-
photographie spatiale 354

électriques utilisés en astronomie : caméra photon n.m. Objet quantique spécifique


électronique, caméra à comptage de pho- de la lumière, véhicule des interactions élec-
tons, caméra CCD, etc. Ces détecteurs ont tromagnétiques. Une onde lumineuse mo-
un bien meilleur rendement que la plaque nochromatique de fréquence v est formée
photographique : ils autorisent des temps d'un ensemble de photons, porteurs chacun
de pose plus réduits tout en donnant accès à d'une énergie hv, h étant la constante de
des astres moins lumineux, c'est-à-dire, sou- Planck.
vent, plus lointains.
Photon. Capsules spatiales russes, auto-
photographie spatiale. Prise de vues ef- matiques et réutilisables, destinées à des re-
fectuée à l'aide de moyens spatiaux. cherches en micropesanteur.
ENCYCL. La photographie spatiale de la Terre ENCYCL. Pesant environ 61, elles peuvent em-
est très répandue, à des fins civiles (télédé- porter au moins 500 kg de matériel pour des
tection* des ressources naturelles, météoro- missions de deux semaines.
logie*) ou militaires (reconnaissance* photo- Depuis 1988, date de leur commercialisa-
graphique). Elle s'effectue dans le visible ou tion, une douzaine d'exemplaires ont été
rinfrarouge. La résolution des images est de lancés.
10 à 30 m pour les applications civiles ; elle Le 3 mars 1995, Photon 10 a été victime
peut atteindre une dizaine de centimètres d'un accident peu banal : en raison de mau-
pour les applications militaires. Les systè- vaises conditions météorologiques, elle a dû
mes d'imagerie jouent aussi un rôle essentiel être larguée, à 100 m du sol, par l'hélicop-
à bord des sondes* chargées d'explorer les tère qui la transportait de son lieu d'atterris-
autres corps du système solaire et des obser- sage vers un terrain d'aviation. La plupart
vatoires spatiaux placés en orbite autour de des expériences qu'elle contenait ont été dé-
la Terre pour scruter les astres lointains. truites au cours de cette chute.

p h o t o m è t r e n.m. Instrument qui sert à photopile n.f. Dispositif qui produit de


mesurer l'intensité d'une source lumineuse. l'énergie électrique par conversion directe
d'énergie lumineuse (issue, en particulier, du
p h o t o m é t r i e n.f. Ensemble des techni- Soleil), SYN. : cellule solaire, file solaire
ques utilisées pour déterminer la magnitude ENCYCL. Une photopile comprend essentielle-
des astres dans des intervalles de longueurs ment une couche d'un matériau semi-con-
d'onde spécifiés. ducteur, suffisamment épaisse pour absor-
ENCYCL. Les mesures photométriques révè- ber la quasi-totalité du rayonnement
lent certaines caractéristiques physiques des incident, et une jonction semi-conductrice.
étoiles, indépendamment de l'étude de leur Les photons du rayonnement incident qui
spectre. Elles sont à la base de la détermina- ont une énergie suffisante sont absorbés en
tion de la courbe de lumière des étoiles va- donnant naissance à une paire électron-trou.
riables. Ces mesures sont généralement À l'intérieur de la jonction existe un champ
effectuées à l'aide de dispositifs photoélec- électrique, dont l'action sépare les couples
triques. L'un des systèmes photométriques électron-trou en provoquant la naissance
le plus couramment utilisé, de l'ultraviolet à d'un courant. Celui-ci est collecté au moyen
l'infrarouge, est le système UBV*. de contacts métalliques reliés à un circuit
électrique fermé.
photomultiplicateur n.m. Cellule pho- Une photopile se caractérise notamment par
toélectrique dans laquelle le flux d'électrons son rendement, qui est le rapport entre la
émis parla cathode est amplifié progressive- puissance maximale qu'elle délivre et la
ment avant d'atteindre l'anode grâce à une puissance qu'elle reçoit. Les photopiles ac-
série d'électrodes protées à des potentiels tuellement en usage dans les activités spa-
croissants et qui provoquent chacune une tiales ont des rendements de 10 à 20 % en
émission d'électrons secondaires. Ce dispo- orbite terrestre basse, mais deviennent inu-
sitif est utilisé notamment en photométrie tilisables à de grandes distances du Soleil (en
photoélectrique. raison des basses températures auxquelles
35 5 pic du Midi (observatoire du)

elles sont alors soumises et de la faible inten- Cette convention globale, jointe à la rota-
sité lumineuse qu'elles reçoivent). Cepen- tion différentielle du Soleil, fournit des
dant, en 1994, des industriels européens ont conditions favorables à la génération de
mis au point des photopiles au silicium champs magnétiques intenses, à l'origine de
ayant un rendement record de 25 % et qui phénomènes tels que les taches*, les pores*
pourront être utilisées notamment pour de et les facules*.
futures missions spatiales lointaines. La photosphère perd de l'énergie vers l'exté-
rieur par rayonnement des photons, accélé-
photopolarimètre n.m. Polarimètre ration de particules, mouvements convec-
comportant une cellule photoélectrique. tifs, ondes acoustiques, ondes magnétiques ;
ENCYCL. Dépourvues de caméras, les sondes mais elle reçoit aussi une partie de l'énergie
Pioneer* 10 et 11 ont obtenu les premières perdue par rayonnement et conduction et
images spatiales rapprochées de Jupiter et provenant de la couronne*. Ces échanges
de Saturne à l'aide d'un photopolarimètre sont à l'origine des phénomènes de coupla-
auquel la combinaison de leur déplacement ges aérodynamiques et électromagnétiques,
sur leur trajectoire et de leur rotation sur transitoires et/ou permanents, qui s'obser-
elles-mêmes imprimait un mouvement de vent dans la chromosphère*.
balayage.
photosphérique adj. Relatif à la photos-
photo-satellite n.f. Prise de vue photo- phère du Soleil ou d'une étoile quelconque.
graphique effectuée depuis un satellite arti-
ficiel. physiologie spatiale. Science qui étudie
l'influence du milieu spatial sur les fonctions
photosphère n.f. Région de l'atmosphère organiques d'un être humain ou d'un ani-
d'une étoile, en particulier du Soleil, d'où mal.
provient la quasi-totalité du rayonnement
optique. physique spatiale. Ensemble des activi-
ENCYCL. La photosphère la mieux étudiée est tés de la physique qui mettent en œuvre des
celle du Soleil. De faible épaisseur relative, systèmes spatiaux.
elle forme ce qu'on appelle la « surface »
solaire, séparant les régions où le gaz est Piazzi (père Giuseppe), astronome et reli-
opaque au rayonnement lumineux (intérieur gieux italien (Ponte in Valtellina 1746-Na-
du Soleil) de celles où il devient transparent. ples 1826).
Son épaisseur ne dépasse pas 200 km. La Fondateur de l'observatoire de Palerme
masse volumique y est de l'ordre de (1791), il fut le premier à découvrir une pe-
10"8g/cm3. La température électronique va- tite planète, Cérès*, le 1er janvier 1801, entre
rie de 8 000 K pour les couches profondes à Mars et Jupiter.
4 500 K vers l'extérieur. La photosphère se
situe juste au-dessus de la région où la cha- pic du Midi (observatoire du). Obser-
leur provenant des réactions nucléaires qui vatoire français, au sommet du pic du Midi
se produisent à l'intérieur du Soleil se de Bigorre, à 2 870 m d'altitude, dans les
convertit en mouvements convectifs, et cer- Hautes-Pyrénées, construit à partir de 1878.
tains de ces mouvements sont encore obser- ENCYCL. Il est réputé pour la qualité des obser-
vables à son niveau : la granulation, formée vations solaires et planétaires qui peuvent y
par un ensemble de cellules convectives être effectuées. B. Lyot y installa son pre-
dont la dimension horizontale est de l'ordre mier coronographe en 1930. Son télescope
de 1 500 km et la durée de quelques minutes de 1 m a permis de réaliser, avant l'ère spa-
à quelques heures ; la supergranulation, tiale, les meilleures photographies de la sur-
dont les cellules s'étendent en moyenne sur face lunaire et des surfaces planétaires. Son
quelque 30 000 km et durent de quelques principal instrument est, depuis 1979, le té-
heures à quelques dizaines d'heures ; enfin, lescope Bernard Lyot, de 2 m de diamètre (le
d'autres cellules convectives à beaucoup plus gros télescope installé sur le sol fran-
plus grande échelle spatiale et temporelle. çais), implanté au sommet d'une tour de
Pic 356

28 m de hauteur, sous une coupole à ouver- ENCYCL. Des clichés pris dans l'infrarouge par
ture circulaire exactement ajustée au tube de le satellite IRAS* en 1983 ont révélé, autour
l'instrument. de cette étoile (âgée de moins de un milliard
Pour des raisons de coût d'exploitation, la d'années environ), la présence d'un disque
fermeture de l'observatoire avait été envisa- de gaz et de poussières. Celui-ci a pu être
gée pour la fin du siècle. Un plan (Pic 2000) photographié pour la première fois en 1986
prévoyant une contribution financière des dans le domaine visible.
collectivités locales et régionales ainsi que le Il fait depuis l'objet de nombreuses études.
développement du tourisme sur le site per- Vu par la tranche, il s'étend sur plus de
met finalement la poursuite des activités de 1 000 fois la distance qui sépare la Terre du
recherche. Soleil. Toutefois, près de l'étoile, on ne dis-
tingue pas sa structure à moins de 40 fois la
Pic. Abréviation de Pictor, désignant la cons- distance Terre-Soleil ; en effet, l'étoile, un
tellation du Peintre. milliard de fois plus brillante que le disque,
en masque la région centrale. Plusieurs indi-
Picard (abbé Jean), astronome et géodé- ces observationnels donnent à penser que ce
sien français (La Flèche 1620-Paris 1682). Il disque est un jeune système planétaire.
mesura un arc du méridien de Paris entre Ainsi, des observations spectrales suggèrent
Sourdon, au sud d'Amiens, et Malvoisine, que de nombreuses comètes tombent sur
au sud de Paris (1669-70), et procéda, avec l'étoile et, pour expliquer le phénomène, on
La Hire, à des relevés géodésiques pour dé- doit considérer que le mouvement de ces
terminer les coordonnées géographiques de petits corps est perturbé par l'attraction gra-
plusieurs villes de France (1679-1682). A vitationnelle d'une ou de plusieurs planètes.
l'Observatoire de Paris, où il entra en 1673, Par ailleurs, la distribution des poussières du
il collabora avec J.D. Cassini* et O. Rômer*. disque, qui n'est pas symétrique, peut égale-
ment s'expliquer par des perturbations pla-
Pickering (Edward), astronome américain nétaires. Ênfin, on a constaté une impor-
(Boston, Massachusetts, 1845-Cambridge, tante variation de la magnitude de p Pictoris
Massachusetts, 1919). au cours du mois de novembre 1981 avec,
Directeur de l'observatoire de l'université en particulier, une brusque diminution de
Harvard de 1877 à sa mort, il fut un pionnier l'éclat de l'étoile dans la nuit du 10 novem-
de l'astrophysique, s'illustrant par de nom- bre ; une explication possible du phéno-
breux travaux de photométrie, de photogra- mène est que l'étoile a été occultée par une
phie et de spectroscopie stellaires. planète géante d'un diamètre de l'ordre
d'une à deux fois celui de Jupiter.
Pickering (William Henry), astronome
américain (Boston, Massachusetts, pile à combustible. Équipement de pro-
1858-Mandeville, Jamaïque, 1938). duction d'énergie électrique à partir de la
Frère de E. Pickering, il fut l'un des premiers réaction entre un oxydant et un réducteur,
à obtenir des photographies de Mars (1888), en général l'oxygène et l'hydrogène, en pré-
découvrit l'un des satellites de Saturne, sence d'un catalyseur.
Phœbé (1898), et fut à l'origine de l'atlas ENCYCL. Comme tout générateur électrochi-
céleste photographique de Harvard. Il sug- mique, la pile à combustible crée directe-
géra, indépendamment de Lowell, l'exis- ment une circulation d'électrons (donc un
tence, au-delà de Neptune, d'une planète courant électrique) à partir de la réaction
inconnue dont il calcula l'orbite. d'oxydo-réduction observée, au sein d'un
électrolyte, entre deux substances appro-
Pictor (-is). Nom latin de la constellation priées. Stockées dans des réservoirs dis-
du Peintre (abrév. Pic). tincts, celles-ci alimentent continûment la
pile. Dans son principe, elle repose sur la
P Pictoris. Étoile P du Peintre. Magnitude réaction inverse de l'électrolyse de l'eau (dé-
apparente : 3,8. Type spectral : A5. Dis- composition en hydrogène et oxygène par
tance : 63 années de lumière. un courant électrique).
357 Pioneer

C'est en 1802 que le chimiste anglais sir H. Pacifique. Après l'échec de Pioneer 2, vic-
Davy découvre le principe de la pile à com- time d'une défaillance de son lanceur, le
bustible et en 1839 que son compatriote, sir 8 novembre, Pioneer 3, le 6 décembre, s'éloi-
W. R. Grove, construit la première cellule gna à 102 000 km. Puis Pioneer 4, lancée le
combinant l'hydrogène et l'oxygène. Les 3 mars 1959, passa à 60 000 km de la Lune
premières piles à combustible opérationnel- avant de se placer en orbite autour de Soleil
les sont réalisées (en Grande-Bretagne et aux et de devenir ainsi une planète artificielle.
États-Unis) au^milieu du xxe siècle, à une Munie d'un compteur de Geiger-Mùller,
époque où les États-Unis sont à la recherche cette sonde fournit de précieux renseigne-
de générateurs électriques pour leurs véhi- ments sur les ceintures de rayonnement ter-
cules spatiaux habités. Elles connaîtront par restres.
ailleurs d'autres applications, notamment Les sondes Pioneer 5 à 9, lancées entre
dans le secteur militaire. 1960 et 1968, furent de véritables sondes
Comparée aux autres sources d'électricité interplanétaires, placées en orbite autour du
utilisables sur les engins spatiaux, la pile à Soleil. Stabilisées par rotation, elles étaient
combustible se caractérise par : encore très simples et très légères (60 kg
- un bon bilan d'énergie massique, environ), mais leurs mesures ont fait beau-
- un excellent rendement (de 50 à 60 %), coup progresser notre connaissance du mi-
- une bonne fiabilité, lieu interplanétaire et des effets de l'activité
- la production annexe d'eau utilisable par solaire sur l'environnement magnétique de
les astronautes, la Terre. A l'exception de Pioneer 5, elles ont
- une faible autonomie (liée aux difficultés fait preuve d'une remarquable longévité en
de stockage prolongé des gaz réactifs, néces- fonctionnant plus de 20 ans alors qu'elles
sairement réalisé par voie cryotechnique). n'avaient été conçues que pour une mission
En conséquence, son emploi reste réservé à de 6 mois. Pioneer 6, lancée le 16 décembre
des missions habitées de courte durée (quel- 1965, s'illustra notamment en étudiant, en
ques semaines au maximum). 1973, la queue de la comète Kohoutek ;
Les piles à combustible spatialisées sont vingt-cinq ans après son lancement, elle
opérationnelles aux États-Unis depuis trente transmettait encore des données sur le vent
ans (capsules des programmes Gemini et solaire, alors qu'elle avait parcouru 24,7 mil-
Apolio, orbiteurs de la navette) et en cours liards de kilomètres et qu'elle accomplissait
de développement en Europe. sa vingt-neuvième révolution autour du So-
leil. Une ultime sonde de cette série ne put
pilotage n.m. Commande de l'orientation être placée en orbite le 7 août 1969, par suite
et, éventuellement, de la vitesse d'un véhi- d'une défaillance de son lanceur, et n'a donc
cule aéronautique ou spatial. Le pilotage pas reçu de numéro d'ordre.
peut s'effectuer notamment par jet de gaz, Les quatre dernières sondes Pioneer, lancées
volant d'inertie, tuyère orientable, etc. à partir de 1972, ont été consacrées à l'étude
des planètes. Elles se distinguaient des son-
Pioneer. Sondes spatiales lancées par les des Mariner*, Viking* ou Voyager*, exploi-
États-Unis entre 1958 et 1978. tées parallèlement par la NASA, par leur
ENCYCL. Issues d'un programme engagé par
plus grande simplicité, leur stabilisation par
l'US Air Force et l'US Army, les sondes Pio- rotation, et leur coût plus réduit. Deux son-
neer 1 à 4 furent les premières sondes amé- des eurent pour mission d'étudier les planè-
ricaines lancées vers la Lune, en 1958-1959. tes géantes. Lancée le 3 mars 1972, Pioneer
Très légères (40 kg environ), elles devaient 10 fut la première sonde à survoler Jupiter*,
survoler la Lune ou se satelliser autour de en décembre 1973. Lancée un an plus tard,
celle-ci. Aucune n'atteignit cet objectif, mais le 5 avril 1973, Pioneer 11 accomplit une
elles apportèrent une contribution significa- mission identique en décembre 1974 avant
tive à une meilleure connaissance de l'envi- d'utiliser l'attraction jovienne pour rebondir
ronnement magnétique de la Terre. Le vers Saturne* et devenir le premier engin à
11 octobre 1958, Pioneer 1 s'éleva à survoler cette planète, le 1er septembre
114 000 km avant de retomber dans l'océan 1979. Ces deux sondes ont été aussi les pre-
Pioneer Venus 358

mières à traverser la ceinture d'astéroïdes. relevés topographiques effectués par le ra-


Pioneer 10 a été le premier engin de fabrica- daraltimètre ont permis de couvrir 93 % de
tion humaine à franchir l'orbite de Pluton. la surface, avec une résolution au sol de
Jusqu'au 17 février 1998, c'était la sonde la 25 km, l'altitude du relief étant déterminée à
plus lointaine (elle se trouvait alors à 200 m près. La sonde s'est consumée dans
10,4 milliards de km environ de la Terre), l'atmosphère de Vénus en octobre 1992. De
mais elle a alors été "doublée" par Voya- structure différente, Pioneer Venus 2 empor-
ger 1, plus rapide. Pioneer 11 n'est plus tait quatre sondes (une grosse et trois peti-
écoutée depuis la fin de 1995 (après 22 ans tes), chargées d'explorer in situ l'atmo-
de service et un parcours de 6,5 milliards de sphère vénusienne au-dessus de régions
km). géographiques éloignées les unes des autres
Pour le cas où elle tomberait aux mains d'ex- et représentatives de régimes météorologi-
traterrestres, chacune des deux sondes em- ques différents : respectivement du côté nuit
porte une plaque en aluminium doré de 15 x et du côté jour, en zone équatoriale (grande
23 cm, sur laquelle sont gravées des indica- sonde) et en zone polaire. La grande sonde
tions destinées à expliquer leur provenance : était équipée de sept instruments scientifi-
un schéma du système solaire et de la trajec- ques et chacune des petites (identiques) de
toire de l'engin, la position du système so- trois, pour l'étude de la structure et de la
laire par rapport à 14 étoiles particulières composition des nuages et des couches bas-
(pulsars) pouvant être considérées comme ses de l'atmosphère ainsi que pour celle des
des balises célestes, et la silhouette d'un vents entre les nuages et la surface. Larguées
homme et d'une femme nus se détachant trois semaines environ avant d'atteindre Vé-
devant celle de la sonde (dont le rôle est de nus, ces quatre sondes pénétrèrent dans l'at-
donner une échelle approximative de taille). mosphère vénusienne le 9 décembre 1978 et
Les deux dernières sondes Pioneer, lancées remplirent parfaitement leur mission. Leur
en 1978, ont eu pour rôle d'étudier Vénus et descente dans l'atmosphère dura une heure
sont désignées habituellement sous l'appel- environ (la grande sonde, contrairement aux
lation de Pioneer Venus 1 et 2. petites, était ralentie par un parachute) avant
qu'elles ne soient détruites lors de leur im-
Pioneer Venus. Nom de deux sondes pact à la surface. Le véhicule porteur, muni
américaines Pioneer destinées à l'étude de de deux spectromètres de masse, fut lui-
Vénus, qui ont été lancées en 1978. même utilisé comme une cinquième sonde
ENCYCL. Lancées respectivement le 20 mai et
et permit d'étudier l'ionosphère de Vénus
le 8 août 1978, par des fusées Atlas-Centaur, avant de se consumer dans l'atmosphère de
les sondes Pioneer Venus 1 et Pioneer Venus la planète à 115 km d'altitude.
2 atteignirent Vénus à quelques jours seule-
ment d'intervalle. Pioneer Venus 1, destinée Pisces (-ium). Nom latin de la constella-
à une mission orbitale, fut satellisée le 4 dé- tion des Poissons (abrév. Psc).
cembre 1978 autour de Vénus sur une orbite
très elliptique (périastre : 150 km ; apoastre : Piscis Austrinus (i). Nom latin de la
66 900 km), fortement inclinée sur l'équa- constellation du Poisson austral (abréviation
teur, décrite en 24 h, dont la géométrie lui PsA).
permettait de survoler l'ensemble de la pla-
nète (et, notamment, pour la première fois, pixel (abréviation de Picture Element, élé-
ses pôles) à des distances variées. La sonde ment d'image) n.m. Tache élémentaire
emportait douze instruments scientifiques, d'une image restituée par télédétection.
dont un radaraltimètre destiné à cartogra- Selon le champ du capteur utilisé et l'alti-
phier la surface de Vénus et divers appareils tude du satellite, le pixel représente un élé-
(analyseur de plasma, détecteur de champ ment de dimensions variables du paysage
électrique, magnétomètre, photopolarimè- étudié : par exemple, de l'ordre de 10 m x
tre, etc.) chargés d'étudier les caractéristi- 10 m pour SPOT (en mode panchromati-
ques de l'atmosphère vénusienne et l'inter- que) et de 2,5 km x 2,5 km pour Météosat
action de l'ionosphère et du vent solaire. Les (canal visible).
359 planète

plaine m u r é e . Grand cratère lunaire au planète n.f. (du grec planètes, errant).
fond relativement plan, bordé d'un rempart Corps céleste non lumineux par lui-même
montagneux circulaire. qui gravite autour d'une étoile, en particu-
lier autour du Soleil. Petite planète : syno-
Planck. Satellite de l'Agence spatiale euro- nyme de astéroïde. Planète inférieure : pla-
péenne pour l'étude du rayonnement* du nète plus proche du Soleil que la Terre.
fond de ciel à 3 K. Planète supérieure : planète plus éloignée du
ENCYCL. Comme le satellite américain MAP*, Soleil que la Terre. Planète tellurique : planète
cet engin aura pour mission de mesurer les du type de la Terre.
anisotropies du rayonnement cosmologi- ENCYCL. On connaît autour du Soleil neuf pla-
que. Mais, grâce à une instrumentation cou- nètes principales, qui sont, de la plus proche
vrant une gamme de fréquences plus éten- du Soleil à la plus éloignée : Mercure*, Vé-
due et à des détecteurs refroidis à très basse nus*, la Terre*, Mars*, Jupiter*, Saturne*,
température, il offrira une sensibilité nette- Uranus*, Neptune* et Pluton*. Elles se répar-
ment supérieure. Son lancement, par une tissent en deux familles :
fusée Ariane 5, est prévu en 2007, conjointe- - près du Soleil, les planètes telluriques
ment avec celui du satellite FIRST*, les deux (Mercure, Vénus, la Terre et Mars), petites
engins devant être placés sur orbite au voisi- mais denses, dotées d'une croûte solide (voir
nage du point de Lagrange* L2 du système figures), et qui ont profondément évolué
Terre-Soleil. depuis leur formation ;
- plus loin du Soleil, les planètes géantes
planétaire adj. 1. Qui se rapporte aux pla- (Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune), nette-
nètes : mouvement planétaire. 2. Qui a l'aspect ment plus massives et volumineuses, mais
d'une planète : nébuleuse planétaire. Système peu denses et dont l'atmosphère, à base
planétaire : ensemble des planètes gravitant d'hydrogène et d'hélium, a gardé une com-
autour d'une étoile position très proche de celle de la nébuleuse
dont elles sont issues. cosmogonie. Plu-
planétaire n.m. 1. Dispositif qui permet ton, encore mal connue, paraît s'apparenter
de figurer le mouvement des planètes autour aux planètes telluriques par ses dimensions
du Soleil. 2. Appareil de projection d'un pla- et aux planètes géantes par sa densité. Le
nétarium. système solaire renferme aussi une multi-
tude d'astéroïdes*.
planétarium n.m. Installation permettant L'EXPLORATION DES PLANÈTES. Elle^ est restée,
de représenter sur une voûte hémisphéri- jusqu'à présent, l'apanage des États-Unis et
que, grâce à des projections lumineuses, les de la Russie. C'est le 12 février 1961 qu'un
principaux éléments de la sphère céleste, les engin spatial, la sonde* soviétique Venera 1,
mouvements des astres, l'aspect du ciel a, pour la première fois, quitté la Terre en
étoilé à différentes époques et certains phé- direction d'une autre planète, Vénus. Les
nomènes astronomiques. Le premier a été sondes planétaires lancées au cours des an-
installé en 1925, à Munich. On en compte à nées 60 avaient pour mission d'entrepren-
présent plus d'un millier dans le monde. dre l'étude rapprochée des deux planètes les
plus voisines de la Terre, Vénus et Mars : les
Planetary Society (The). Association Américains, avec leurs sondes Mariner*,
privée créée aux États-Unis par Louis Fried- s'intéressèrent aux deux planètes, tandis que
man, Bruce Murray et Cari Sagan afin de les Soviétiques, après l'échec d'une sonde
promouvoir la planétologie auprès du grand lancée vers Mars en 1962, se consacrèrent
public. exclusivement à l'exploration de Vénus, à
ENCYCL. Avec plus de 100 000 membres ré- l'aide de leurs sondes Venera*.
partis dans 120 pays, elle constitue la plus Au cours des années 70, l'exploration de
importante association privée s'intéressant Vénus et de Mars est entrée dans une phase
à l'espace dans le monde. Elle édite une nouvelle avec la satellisation d'engins autour
publication bimensuelle : The Planetary Re- de ces planètes (premiers succès : Mariner 9,
port. en 1971, autour de Mars ; Venera 9 et 10, en
planète 360

3°04'

0° 2°07' 23°26' 25-1T

Mercure Vénus Terre Mars

9 A°AA'

Jupiter

Saturne Uranus Neptune

Dimensions comparées des planètes du système solaire et inclinaison de l'axe des pôles par rapport à la perpendicu-
laire au plan de l'orbite.

1975, autour de Vénus) et l'atterrissage à américaines Mars* Surveyor, Mars* Pathfin-


leur surface de capsules (sondes Venera 7 et der, Mars* Climate Observer et Mars* Polar
suivantes, à partir de 1970, sur Vénus) ou de Lander) et de celle des planètes géantes (arri-
véritables laboratoires scientifiques (sondes vée de la sonde américaine Galileo* près de
américaines Viking* 1 et 2, en 1976, sur Jupiter, lancement de la mission américano-
Mars) permettant la collecte in situ d'infor- européenne Cassini* - Huygens* vers Sa-
mations retransmises ensuite sur la Terre. turne). À l'actif de la sonde Galileo s'inscrit,
Durant la même période, l'exploration des par ailleurs, le premier survol rapproché
planètes s'est étendue, grâce à des sondes (avec une transmission d'images) d'une pe-
américaines, à Mercure (Mariner 10, 1974) tite planète, l'astéroïde Gaspra* le 29 octo-
et, au-delà de Mars, à Jupiter (Pioneer* 10, bre 1991).
1973; Pioneer 11, 1974; Voyager* 1 et 2, PLANÈTES EXTRASOLAIRES. Epicure, au III siècle
E

1979) et Saturne (Pioneer 11, 1979). av. J.-C., semble avoir été le premier à soule-
Au cours des années 80, les deux sondes ver la question de l'existence éventuelle de
américaines Voyager ont poursuivi l'étude planètes autour d'autres étoiles que le Soleil.
de Saturne (1980-1981), avant que Voyager La théorie actuelle de la formation des pla-
2 n'étende l'exploration jusqu'à Uranus nètes (à partir d'une nébuleuse de gaz et de
(1986), puis Neptune (1989). poussières en rotation, qui s'aplatit progres-
Les années 90, après le succès de la mission sivement en un disque, puis dans laquelle se
de cartographie radar de Vénus par la sonde condensent des objets de plus en plus gros)
américaine Magellan*, ont été marquées par donne à penser que de très nombreuses étoi-
une reprise de l'exploration de Mars (sondes les sont susceptibles d'être entourées de pla-
361 Planète vivante

Structure comparée des planètes telluriques


r a y o n (kilomètres]

6 000

4 000

2 000

noyau
interne
(graine)
Lune Mercure Mars Vénus Terre

nètes. Cette hypothèse est confortée par des servations effectuées, ce pulsar doit être en-
observations dans l'infrarouge qui ont révélé touré de trois planètes. Leurs masses respec-
l'existence de disques de matière autour de tives seraient 0,015 fois, 3,4 fois et 2,8 fois
plusieurs étoiles proches. On a tout lieu de celle de la Terre, et les distances qui les sépa-
penser, en particulier, que le disque décou- rent de leur étoile 0,19 fois, 0,36 fois et
vert autour de l'étoile (3 Pictoris* est un jeune 0,47 fois celle de la Terre au Soleil. Puis, en
système planétaire. octobre 1995, à l'aide du télescope de
Cependant, la détection de planètes extraso- 1,93 m de l'observatoire de Haute-Provence,
laires est extrêmement difficile, car ces pla- les astronomes suisses Michel Mayor et Di-
nètes n'ont qu'un éclat infime et sont angu- dier Queloz ont découvert la première pla-
lairement très proches des étoiles auxquelles nète extrasolaire autour d'une étoile du type
elles sont liées, donc littéralement noyées du Soleil, 51 Pégase. Depuis, des planètes
dans leur lumière. L'imagerie directe de tel- ont été détectées autour d'une vingtaine
les planètes est hors de portée des télesco- d'étoiles. Ce sont de grosses planètes, com-
pes actuels implantés au sol et même, du parables à Jupiter, mais dont certaines gravi-
télescope spatial Hubble*. tent très près de leur étoile ou sur des orbites
Les principales techniques de détection indi- très allongées, ce qui doit être expliqué par
recte se fondent sur la mise en évidence de la théorie de la formation des systèmes pla-
perturbations du mouvement des étoiles, nétaires.
susceptibles d'être provoquées par des pla-
nètes, à partir de mesures astrométriques ou planète artificielle. Engin spatial qui
spectroscopiques, ou encore du chronomé- gravite autour du Soleil ou, le cas échéant,
trage de signaux (radioélectriques, par de toute autre étoile.
exemple) issus des étoiles considérées. Ces
mesures sont extrêmement délicates. Elles Planète vivante. Programme européen
ont cependant permis les premières détec- d'observation de la Terre, lancé en 1999.
tions de planètes autour d'autres étoiles. ENCYCL. Comprenant des missions principa-
Une première découverte a été annoncée en les (d'un coût inférieur à 400 millions
janvier 1992. En chronométrant avec une d'euros) et des missions d'opportunité (d'un
grande précision (1 microseconde) les ins- coût de 80 millions d'euros environ), il sera
tants d'arrivée des impulsions émises par le réalisé grâce au recours à des sources de
pulsar* PSR 1217+12, situé à 1 600 années financement privées, en complément de l'in-
de lumière, dans la constellation de la vestissement de l'Agence spatiale euro-
Vierge, les astronomes américains Alex Wol- péenne. Deux missions d'opportunité ont
szczan et Dale Frail ont pu montrer que ce été déjà été choisies. La première, Cryostat,
pulsar s'approchait ou s'éloignait alternati- est un satellite destiné à l'observation des
vement, présentant un mouvement perturbé fluctuations des glaces polaires, pour appré-
par la présence de planètes. D'après les ob- cier les effets du réchauffement global ; il
planétésimaux 362

devrait être lancé en 2002. La seconde, ENCYCL. Presque toute la matière de l'Univers
SMOS (Soil Moisture and Océan Salinity), se trouve sous la forme de plasmas : l'inté-
est un satellite porteur d'un radiomètre qui rieur des étoiles est un plasma dense, tandis
permettra d'obtenir à quelques jours d'inter- que la couronne solaire, le vent solaire, les
valle des cartes mondiales de la salinité des nébuleuses d'hydrogène ionisé, etc., sont
océans, de l'humidité atmosphérique et du des plasmas très ténus.
contenu en eau de la végétation ; son lance- Un plasma est un milieu particulier sur le-
ment est prévu vers 2004. quel les champs électromagnétiques exer-
cent une influence prépondérante.
planétésimaux n.m.pl. Petits corps soli-
des résultant d'une condensation localisée plate-forme n.f. 1. Partie d'un engin spa-
de matière, au sein d'une nébuleuse entou- tial qui supporte la charge utile. 2. Petite
rant une jeune étoile, et dont le développe- installation terrienne, au fonctionnement
ment ultérieur, par accrétion, conduirait à la automatique, chargée de collecter des don-
formation de planètes. nées d'environnement et de les retransmet-
tre par radio vers des satellites spécialisés.
planétoïde n.m. Terme parfois utilisé
comme synonyme de petite planète. Platon. Cratère lunaire, du type plaine*
murée, en bordure de la mer des Pluies.
planétologie n.f. Science qui a pour objet Coordonnées : 51° N., 9° O. Diamètre :
l'étude des planètes et, plus généralement, 100 km. Nom international : Plato.
de tous les corps du système solaire excepté
le Soleil lui-même. Pléiades (les). Amas stellaire ouvert, dans
la constellation du Taureau, parfois appelé
planétologue n.m. Spécialiste de planéto- aussi la Poussinière.
logie. ENCYCL. A l'œil nu, on y distingue habituelle-
ment 6 étoiles, exceptionnellement de 7 à
planisphère n.m. Carte représentant les 10. Aux jumelles, on en dénombre une
deux hémisphères célestes, ou la surface bonne trentaine. Avec des moyens photo-
d'un astre, en projection sur un plan. graphiques associés à de puissants télesco-
pes, on en a recensé plus de 3 000. Cet amas,
planum n.m. (mot latin; pl. plana). Pla- d'un diamètre de 30 al environ, situé à
teau ou plaine élevée, dans la nomenclature 410 al, est constitué d'étoiles chaudes, très
internationale du relief des surfaces plané- jeunes à l'échelle astronomique (leur âge est
taires. de 60 millions d'années env.) et qui appa-
raissent enveloppées de nébulosités (nébu-
Plaskett (John Stanley), astronome cana- leuses par réflexion) décelées visuellement
dien (Woodstock, Ontario, 1865-Esquimalt, pour la première fois en 1859 par l'Allemand
Colombie-Britannique, 1941). W. Tempel. Observées dès la plus haute an-
Il fut le premier directeur de l'observatoire tiquité, les principales étoiles du groupe
astrophysique Dominion* (1918). En étu- sont, encore aujourd'hui, désignées par des
diant la vitesse radiale de nombreuses étoi- noms tirés de la mythologie grecque : Al-
les, il confirma l'hypothèse de la rotation de cyone (la plus brillante, qui est l'étoile r| du
la Galaxie (1927) et indiqua la localisation la Taureau), Maïa, Mérope, Electra, Taygète,
plus probable du centre galactique. Il étudia Atlas, Astérope, Pléione et Celasno.
aussi la distribution de la matière interstel-
laire, démontrant, comme l'avait suggéré Plessetsk (ou Plesetsk). Cosmodrome
A.S. Eddington*, que celle-ci n'est pas situé dans la partie septentrionale de la Rus-
concentrée dans les amas stellaires mais lar- sie, à 170 km au sud d'Arkhangelsk, à
gement répartie dans le disque galactique. 900 km de Moscou. On l'appelle aussi le
« cosmodrome du Nord ». Superficie :
plasma n.m. Gaz dont tous les atomes 1 762 km2.
sont ionisés, consistant donc en un mélange ENCYCL. Si sa construction remonte à 1957,
d'électrons libres et de noyaux atomiques. son existence - reconnue tardivement par
363 Pluton

les Russes - n'a été révélée, fortuitement, tale, est entrée en exploitation commerciale
qu'en 1966, grâce à des lycéens anglais : avec le satellite géostationnaire Intelsat* 1
captant les signaux radio émis par les pre- (Early Bird).
miers satellites lancés de Plessetsk, ils re- Par la suite, le développement des télécom-
constituèrent les trajectoires et conclurent munications spatiales a conduit à la cons-
que l'URSS devait posséder une base spa- truction d'autres stations : PB-2 (27,5 m de
tiale encore inconnue (... en fait déjà locali- diamètre ; 1969), PB-3 (30 m ; 1973), PB-4
sée par les Etats-Unis). (32,5 m ; 1976), PB-5 (16,5 m ; 1974), PB-6
Longtemps Plessetsk fut le cosmodrome le (32,5 m ; 1984), PB-7 (32 m ; 1985), PB-8
plus actif au monde avec plus d'un lance- (13 m ; 1988), PB-9 (13 m ; 1988), PB-10 (16
ment par semaine. Mais depuis la fin des m ; 1991), PB-11 (16 m ; 1992) etPB-12 (14,5
années 1980, ce rythme a nettement dimi- m ; 1991). La plupart de ces stations ont été
nué : depuis 1994, il est inférieur à vingt conçues pour assurer des liaisons avec les
lancements par an. satellites Intelsat.
Néanmoins, par la latitude élevée, Plessetsk Depuis 1978, une partie du trafic a été trans-
reste particulièrement adapté aux lance- férée au centre de Bercenay-en-Othe*, dans
ments vers des orbites polaires ou à forte l'Aube.
inclinaison, pour l'observation de la Terre, la
surveillance militaire, la météorologie et les PLT. Sigle de Phénomène Lunaire Transi-
télécommunications (type Molnia). toire.

pluie d'étoiles filantes. Synonyme de


Pleumeur-Bodou. Commune des Cô-
tes-d'Armor, à 7 km au N.-O. de Lannion, averse météorique.
3 711 habitants, siège depuis 1962 d'un im- plume (polaire). Jet fin de la couronne
portant centre de télécommunications spa- solaire, de grande extension radiale, obser-
tiales. vable près des pôles du Soleil au cours des
ENCYCL. En juillet 1962 a été achevée la cons- éclipses totales de Soleil se produisant en
truction d'une première station terrienne dehors des périodes de maximum d'activité
(PB-1, aujourd'hui désaffectée), réplique solaire.
exacte d'une autre, installée à Andover
(É-U). La pièce maîtresse en est une anten- Pluton. Par ailleurs, Pluton fait l'objet
ne-cornet ayant une ouverture de 20 m de d'observations à l'aide du télescope spatial
diamètre, haute de 29 m, longue de 54 m et Hubble*. La caméra pour objets faibles de ce
pesant 340 t, fonctionnant sous un radôme télescope (fournie par l'Agence spatiale
constitué d'une enveloppe de Dacron en- européenne) a permis, pour la première fois,
robé de caoutchouc synthétique, perméable d'obtenir des images distinctes de la planète
aux signaux radioélectriques, de 64 m de et de son satellite (alors que, vus de la Terre,
diamètre et 50 m de hauteur, pesant 27 t. ils forment une tache oblongue)
Grâce à une légère surpression interne four-
nie par une soufflerie, cette enveloppe reste Pluton. Planète du système solaire, dont
constamment tendue, quoique aucune ar- l'orbite se situe principalement au-delà de
mature ne la soutienne, et peut résister à des celle de Neptune.
rafales de vent de 160 km/h. ENCYCL. Au début du xxe siècle, deux astrono-
Le 11 juillet 1962, à 0 h 47 min, la station mes américains, P. Lowell et W. Pickering, se
reçut les premières images de télévision fondant sur des anomalies constatées dans
transmises au-dessus de l'Atlantique par le mouvement des planètes Uranus et Nep-
Telstar 1, premier satellite actif de télécom- tune, suggérèrent, indépendamment, l'exis-
munications, placé en orbite la veille par la tence d'une planète inconnue située au-delà,
NASA. Le 23 juillet débuta la mondovision, dont ils indiquèrent très approximativement
avec la transmission de deux programmes, la position dans le ciel. Malgré des recher-
l'un dans le sens Amérique-Europe, l'autre ches intensives, cette planète ne put être
dans le sens inverse. En juin 1965, la station identifiée. Elle fut découverte par hasard, en
de Pleumeur-Bodou, jusque-là expérimen- 1930, par un jeune assistant de l'observa-
Pluton 364

toire Lowell, à Flagstaff (Arizona), Clyde Pluton. Mais, en 1992, des mesures de spec-
Tombaugh, et reçut le nom de Pluton, dont troscopie infrarouge effectuées à l'observa-
les deux premières lettres se trouvent être toire au Mauna* Kea ont balayé cette hypo-
les initiales de Percival Lowell. thèse et révélé la prédominance de l'azote,
Pluton reste très mal connue, tant elle est sous forme de glace à la surface et sous
difficile à observer de la Terre en raison de forme de gaz dans l'atmosphère. Pluton pré-
sa petitesse et de son éloignement. sente de nombreuses analogies avec Triton*,
Avec un diamètre inférieur à 2 500 km, Plu- le principal satellite de Neptune, dont la
ton est la plus petite des planètes principales densité et les dimensions sont comparables.
du système solaire. Elle ne peut donc expli- Sa température superficielle, très basse, est
quer à elle seule les perturbations constatées comprise entre - 150 X 176 °C et - 240 °C.
dans le mouvement d'Uranus et de Nep- Les modèles de structure interne envisagés
tune, ce qui pose la question de l'existence prévoient l'existence, au cœur de Pluton,
éventuelle d'une planète encore plus loin- d'un noyau de silicates ; celui-ci serait en-
taine. planète X*. De la composition su- touré d'un large manteau de glace, d'eau et
perficielle de la planète on ne sait que peu d'ammoniaque, lui-même surmonté d'une
de chose, son faible éclat rendant extrême- couche de dioxyde de carbone gelé située
ment difficile l'étude du spectre et de la immédiatement sous la surface.
polarisation de la lumière qu'elle réfléchit. L'excentricité considérable de l'orbite de
Après la détection de méthane solide à sa Pluton, qui vaut à la planète de pénétrer
surface, on a pensé que cet hydrocarbure périodiquement à l'intérieur de l'orbite de
était le principal constituant des glaces qui la Neptune (c'était le cas de 1979 à 1999), et
recouvrent, ainsi que de l'atmosphère de la l'inclinaison très importante de cette orbite-
planète (très ténue mais s'étendant au moins sur l'écliptique (plus de 17°) laissent à pen-
jusqu'à 1 000 km d'altitude), décelée en ser que la planète ne s'est pas formée sur
1988, lors de l'occultation d'une étoile par l'orbite qu'elle décrit actuellement. Pour cer-

CAKACTÉRISTIQUES PF1YSIQUES DE PLUTON


diamètre équatoriai -? 2 300 km (0,18 fois celui de la Terre)
aplatissement
masse par rapport à celle de la Terre ~ 0,002
densité moyenne ~ 2
accélération de la pesanteur à l'équateur 0,07 fois celle de la Terre
vitesse de libération - 1,1 km/s
période de rotation sidérale 6 j 9 h 18 min
inclinaison de l'équateur sur l'orbite 119,6°
albédo 0,61

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES DE PLUTON


demi-grand axe de l'orbite 5 916 000 000 km, soit 39,544 7 ua
distance maximale au Soleil 7 400 000 000 km
distance minimale au Soleil 4 425 000 000 km
excentricité 0,249
inclinaison sur l'écliptique 17° 10'
période de révolution sidérale 248 ans 8 j
vitesse orbitale moyenne 4,74 km/s
période de révolution synodique 366,74 j
distance maximale à la Terre 7 500 000 000 km
distance minimale à la Terre 4 300 000 000 km
3 65 Poisson austral

tains astronomes, ce serait un ancien satel- d'une échasse montée sur un ressort qui per-
lite de Neptune qui prit jadis son indépen- met de se déplacer par petits bonds succes-
dance ; pour d'autres, ce serait un résidu de sifs et dont le principe présente une certaine
la formation des planètes qui n'est jamais analogie avec le phénomène évoqué : dans
entré en collision avec un objet plus gros. un cas comme dans l'autre, un système vi-
L'intérêt pour cette planète lointaine s'est bratoire (le jouet ou les structures du lan-
renforcé depuis qu'on lui a découvert, en ceur) est excité par une force variable (celle
1978, un satellite, Charon*, dont les dimen- du sauteur ou de la poussée des moteurs)
sions sont importantes vis-à-vis de celles de avec possibilité de résonance.
Pluton elle-même et imposent de considérer
désormais l'ensemble des deux astres poids n.m. Force attractive exercée par un
comme une planète double. astre sur les corps matériels en raison de la
Pluton reste la seule planète principale du pesanteur. ^
système solaire à n'avoir été approchée par ENCYCL. Le poids est donné par la relation : P
aucune sonde spatiale. La NASA envisage = mg, où m désigne la masse du corps consi-
désormais le lancement, en décembre 2004 déré et g l'accélération de la pesanteur au
d'une petite sonde, Pluto/Kuiper Express, lieu considéré. Il s'exprime en newtons
qui, après avoir bénéficié de l'assistance* (symb. : N).
gravitationnelle de Vénus et de Jupiter, sur- Le poids d'un objet donné varie avec :
volerait le couple Pluton-Charon en 2013, - la distance au centre de l'astre attracteur
puis certains petites corps de la ceinture* de (le poids est inversement proportionnel au
Kuiper. carré de cette distance),
- la masse de l'astre attracteur (le poids est
Poe (Edgar Allan), écrivain américain (Bos- proportionnel à cette masse).
ton 1809-Baltimore 1849). Il a publié en DISTINCTION ENTRE MASSE ET POIDS. La masse d'un
1885 l'Aventure sans pareille d'un certain Hans objet correspond à la quantité de matière
Pfaal, un conte dont le héros effectue un qu'il renferme. C'est une constante indépen-
voyage vers la Lune à bord de la nacelle d'un dante du lieu : elle caractérise l'objet et s'ex-
ballon qu'il a construit. prime en kilogrammes.
Le poids de cet objet correspond à l'attrac-
pogo (effet). Phénomène vibratoire insta- tion qu'un astre - par exemple la Terre -
ble pouvant se manifester sur les étages à exerce sur sa masse. Il dépend du lieu consi-
propergol liquide d'un lanceur. déré.
ENCYCL. Il résulte d'un couplage entre les vi- Soit un livre dont la masse est 2 kg (elle a la
brations de structures et ae lignes, les fluc- même valeur en tout point de l'Univers, du
tuations de débit correspondantes et les mo- moins tant qu'on n'arrache aucune des pa-
dulations de poussée induites. En cas de ges de ce livre). Son poids est de 19,62 N à
résonance, il peut endommager les satellites Paris, au niveau du sol, d'environ 19,61 N au
ou même provoquer la destruction du lan- sommet du mont Blanc, de 19,66 N au pôle
ceur. Nord, de 7,4 N, sur la planète Mars et de
Sur le lanceur Ariane, on y remédie en im- 3,2 N sur la Lune. En impesanteur, par
plantant, dans la ligne oxygène, un système exemple dans un vaisseau spatial en orbite
correcteur qui consiste essentiellement en terrestre, son poids serait nul (mais sa masse
un petit manchon disposé autour de la serait toujours égale à 2 kg).
tuyauterie et en communication avec cel-
le-ci par de petits orifices, tandis que la par- Poisson austral (en latin Piscis Austrinus,
tie supérieure renferme de l'hélium gazeux. -i). Constellation australe, à l'ouest du
L'ensemble de ce dispositif constitue un fil- Sculpteur et au sud du Verseau et du Capri-
tre amortisseur. corne.
Le mot « pogo » n'est pas un sigle (bien que ENCYCL. Les Grecs de l'Antiquité y voyaient
les Etats-Unis lui associent l'expression pro- un poisson sur le dos buvant le filet d'eau
pulsion generated oscillations) : il est emprunté que laisse couler le Verseau. Son étoile la
à un jouet d'enfant - pogo stick - constitué plus brillante est Fomalhaut*. L'une des eu-
Poisson volant 366

riosités de la constellation est l'étoile La- cause de ce phénomène reste, pour l'instant,
caille 9352, de magnitude 7,5, remarquable mal comprise.
par l'amplitude de son mouvement propre Par suite du mouvement de précession* de
(6,9" par an) : c'est une naine rouge, située à l'axe de rotation de la Terre, cette étoile va
12 années de lumière du système solaire, se rapprocher encore du pôle céleste Nord
dont elle s'éloigne à une vitesse de 10 km/s. jusqu'en 2102, époque à laquelle elle n'en
sera plus distante que de 27° 30' (moins du
Poisson volant (en latin Volans, -antis). diamètre apparent de la pleine lune), puis
Petite constellation australe, entre l'étoile P elle s'en écartera progressivement. Vers l'an
de la Carène et le Grand Nuage* de Magel- 7600, la nouvelle étoile Polaire sera Aldera-
lan, introduite par J. Bayer en 1603 dans son min*, puis, vers 14000, ce sera Véga*.
Uranometria. Elle ne renferme que des étoiles
de faible éclat, dont les plus brillantes ont polaire adj. Se dit d'un engin spatial et de
une magnitude apparente de 4 environ. son orbite lorsque celle-ci passe au-dessus
de la région des pôles géographiques de l'as-
Poissons (en latin Pisces, -ium). Constella- tre attracteur. Dans ce cas, l'inclinaison de
tion zodiacale, entre le Bélier (à l'est) et le l'orbite sur le plan équatoriai de l'astre est
Verseau (au sud-ouest). proche de 90°.
ENCYCL. Les Anciens y voyaient la silhouette
de deux poissons attachés par la queue à polarimètre n.m. Instrument destiné à
l'aide d'un ruban. Elle ne renferme que des mesurer la rotation que subit le plan de po-
étoiles de faible éclat, dont les plus brillantes larisation de la lumière à la traversée de cer-
ont une magnitude apparente voisine de 4. taines substances.
L'une des curiosités de la constellation, à 2° ENCYCL. La lumière diffusée par de fines parti-
au sud de 5 Psc, est l'étoile du Van Maanen, cules subit une polarisation partielle.
de magnitude 12, une naine blanche dotée L'étude de la polarisation de la lumière réflé-
d'un mouvement propre important (3" par chie par la surface d'une planète, sous diffé-
an). C'est aussi dans cette constellation que rents éclairements, fournit des indications
se situe, de nos jours, le point vernal*. précieuses sur la composition de cette sur-
face. Aussi certaines sondes spatiales em-
Polaire (la) ou l'étoile Polaire. Étoile a portent-elles des polarimètres parmi leurs
de la Petite Ourse, située actuellement à instruments scientifiques.
moins de 1° du pôle céleste boréal, et qui
constitue, de ce fait, un repère commode polarisation n.f. Phénomène affectant
pour trouver la direction du nord. une onde électromagnétique, en particulier
ENCYCL. C'est une étoile géante, 8 fois plus la lumière, dont le vecteur caractéristique
massive et 1 600 fois plus lumineuse que le garde une direction fixe ou se distribue selon
Soleil, située à quelque 400 années de lu- une loi déterminée.
mière de distance. Elle présente les caracté- ENCYCL. La lumière peut être considérée
ristiques d'une céphéide* de faible ampli- comme une onde électromagnétique carac-
tude, dont la magnitude apparente varie térisée dans un milieu isotrope par deux
entre 2,1 et 2,2 suivant une période de 3,97 j, vecteurs orthogonaux : un champ électrique
et dont le type spectral varie selon le même et un champ magnétique. Les récepteurs
rythme entre F7 et F8 (ce qui indique une usuels (œil, émulsion photographique, cel-
température superficielle moyenne de lule photoélectrique...) étant sensibles au
6 300 K). Curieusement, cependant, l'ampli- seul vecteur champ électrique, on considère
tude de ses variations d'éclat n'a cessé de celui-ci comme vecteur caractéristique de
décroître depuis le début du siècle, à un l'onde. Les sources habituelles émettent des
rythme qui s'est accéléré depuis 1940 envi- trains d'ondes successifs dont le vecteur
ron : alors qu'elle dépassait 0,1 magnitude à champ électrique change d'orientation de
l'origine, elle n'était plus que de 0,05 magni- manière rapide et aléatoire. La lumière pré-
tude en 1983, de 0,01 magnitude en 1992, et sente alors une symétrie de révolution
elle est devenue quasiment nulle en 1994. La autour de sa direction de propagation : on
367 pollution spatiale

dit qu'elle est naturelle ou non polarisée. Mais, coïncider avec le sens inverse de celui des
dans certains cas, la vibration lumineuse est aiguilles d'une montre ; le pôle Sud, ou aus-
orientée dans une direction fixe privilégiée tral, est le pôle opposé.
du plan perpendiculaire à sa direction de
propagation : on dit alors que la lumière est pôle n.m. Chacun des deux points de la
polarisée rectilignement. Ou bien la vibra- surface d'un astre situé sur l'axe de rotation
tion, dans le plan perpendiculaire à la direc- de cet astre.
tion de propagation, s'effectue selon un cer-
cle ou une ellipse : on dit alors, selon le cas, polhodie n.f. (du grec polos, pivot, et hodos,
que la lumière possède une polarisation cir- voie, route). Trajectoire observée du pôle
culaire ou elliptique. terrestre Nord dans un repère lié à la Terre.
Certains processus d'émission produisent ENCYCL. Cette trajectoire, complexe, com-
une lumière entièrement polarisée, tandis prend trois composantes :
que la diffusion par de fines particules peut - une sorte d'ellipse annuelle, dont le grand
entraîner une polarisation partielle du axe est dirigé selon le méridien de
rayonnement. C'est ainsi que la lumière in- Greenwich ;
teragissant avec la poussière interstellaire - une oscillation liée à l'élasticité de la Terre,
est partiellement polarisée. Il en est de avec une période de 427 j (période de Chan-
même de la lumière solaire réfléchie par les dler) ;
surfaces planétaires. Le pourcentage de lu- - une dérive lente dans la direction perpen-
mière polarisée, ou taux de polarisation, est diculaire au méridien de Greenwich (vers le
lié à la nature et aux dimensions des particu- Canada), qui ne serait pas réelle mais reflé-
les diffusantes et varie avec l'angle de terait seulement des changements de lati-
phase*. tude moyenne des stations d'observation.

Polder (acronyme de l'angl. POLarization Poliakov (Valeri), médecin et cosmonaute


and Directionality of Earth Réflectances, polari- russe (Toula 1942).
sation et directivité des réflectances de la Il a effectué deux séjours de longue durée à
Terre), instrument français d'observation de bord de la station Mir*, l'un de huit mois
la Terre intégré dans la charge utile du satel- (31 août 1988-27 avril 1989), l'autre de plus
lite japonais Adeos* 1, lancé en 1996. Il a de quatorze (10 janvier 1994-22 mars 1995).
fonctionné jusqu'au 30 juin 1997, date de la A l'issue de sa deuxième mission spatiale, il
panne du satellite, et produit huit mois de est devenu le nouveau détenteur du record
données. de temps de présence dans l'espace, en un
ENCYCL. Polder est le premier instrument spa- seul vol (437 j 18 h) et en durée cumulée
tial capable de mesurer en lumière polarisée (678 j 16 h).
et d'observer dans de multiples directions ce
qui permet de mieux connaître les proprié- polissage n.m. Phase finale de la taille d'un
tés au rayonnement solaire réfléchi par la miroir de télescope, qui succède au doucis-
Terre et l'atmosphère. Chacune des images sage et qui a pour but de donner un fini de
prises par sa caméra couvre une surface au surface élevé, ne laissant subsister aucune
sol de 1 800 km sur 2 400 km, avec une diffusion perceptible de la lumière. Cette
résolution de 6 km sur 7 km. Un deuxième opération doit en outre produire une surface
instrument sera embarqué sur Adeos 2, en géométrique qui s'écarte le moins possible
2000. ae la surface théorique désirée.

pôle ( c é l e s t e ) n.m. Chacun des deux pollution spatiale. Prolifération de dé-


points d'intersection de la sphère céleste et bris* spatiaux autour de la Terre.
de l'axe du monde. ENCYCL. Les débris spatiaux représentent, à
ENCYCL. L'équateur céleste étant orienté dans mesure qu'augmente leur nombre, un dan-
le sens de la rotation de la Terre, le pôle ger croissant pour les engins placés en orbite
Nord, ou boréal, est celui des deux pôles autour de la Terre et leur éventuel équipage.
célestes d'où l'on voit le sens d'orientation Le 16 septembre 1991, pour la première fois
Pollux 368

au cours d'un vol spatial, des astronautes auxquels il se mit à observer le ciel, et il se
ont dû modifier la trajectoire de leur vais- spécialisa dans la recherche des comètes : de
seau, afin de respecter une règle de vol de la 1801 à 1827, il n'en découvrit pas moins de
NASA qui exige une marge de sécurité de 37, méritant ainsi le surnom d'« aimant des
cinq kilomètres à l'avant de la navette et de comètes ».
deux kilomètres de chaque côté. Sans cette
correction, l'orbiteur Discovery serait passé à population stellaire. Ensemble des étoi-
350 m seulement d'un gros débris de fusée les d'une galaxie qui possèdent certaines
russe. Pour réduire la pollution spatiale, la propriétés intrinsèques communes (âge,
NASA envisage de lancer des satellites récu- composition chimique, etc.).
pérateurs de déchets ou d'utiliser des lasers ENCYCL. La notion de population stellaire a
orbitaux pour vaporiser les gros débris en été introduite en 1944 par l'Américain W.
particules moins dangereuses. Baade. Suivant leur stade d'évolution, les
étoiles se partagent en deux populations qui
Pollux (alias D5 A). Satellite français mis se différencient par leur composition chimi-
sur orbite le 17 mai 1975 (en même temps que :
que Castor) pour une mission technologi- - les étoiles de population I comprennent les
que. étoiles plus récemment formées ; leur com-
ENCYCL. Sa mission consistait à étudier, en position chimique est proche de celle de la
ambiance spatiale, le fonctionnement d'un matière interstellaire où elles sont apparues ;
petit moteur-fusée développé par la SEP, un elles sont donc relativement riches en élé-
micropropulseur à décomposition catalyti- ments lourds qui proviennent de l'explosion
que d'hydrazine, susceptible ultérieurement des étoiles plus vieilles arrivées au terme de
d'équiper d'autres satellites pour les correc- leur évolution ; elles se concentrent dans le
tions d'attitude et d'orbite. disque et les bras galactiques ;
Bien que rentré prématurément dans l'at- - les étoiles de population II sont, au
mosphère, le 5 août 1975 (alors qu'on lui contraire, des étoiles vieilles relativement
prévoyait une durée de vie de sept mois), il a pauvres en ces éléments lourds ; leur com-
transmis d'intéressants résultats concernant position chimique est celle de la matière
environ 3 000 poussées. Un premier modèle interstellaire originelle. Ces étoiles sont ca-
de vol n'avait pu être satellisé le 21 mai ractéristiques des amas globulaires.
1973. La classification en deux types de popula-
tion est schématique, des anomalies d'abon-
Pollux. Étoile |3 des Gémeaux. Magnitude dance existant pour des étoiles de la même
apparente visuelle : 1,2. Type spectral : KO. population. En 1974, cette notion a été éten-
Distance : 34 années de lumière. Elle est due, en postulant l'existence d'une nouvelle
1 000 fois plus volumineuse et 35 fois plus classe d'étoiles, dites de population III, très
lumineuse que le Soleil. âgées et dépourvues d'éléments métalli-
ques. Celles-ci, naines, très peu lumineuses
ponctuel, elle adj. Se dit d'une source et de couleur rouge, pourraient constituer
céleste de rayonnement électromagnétique un halo massif autour des galaxies. La pré-
de très faible diamètre apparent et qui peut sence d'un tel halo permettrait d'expliquer,
donc être assimilée à un point. Les étoiles en particulier, la stabilité des disques des
sont des sources ponctuelles. galaxies spirales.

Pons (Jean-Louis), astronome français pore n.m. Petite tache solaire souvent
(Peyre, Dauphiné, 1761-Florence 1831). éphémère, qui se compose généralement
D'origine modeste, il entra comme d'une ombre sans pénombre.
concierge à l'observatoire de Marseille en ENCYCL. Les pores apparaissent dans les ob-
1789. Les leçons que lui donnèrent les direc- servations photosphériques de granulation
teurs successifs de l'établissement lui permi- solaire, soit près des grosses taches dans les
rent de s'initier à l'astronomie. Il entreprit groupes, soit isolés dans des régions appa-
alors la construction d'instruments grâce remment calmes. Leur durée de vie peut
369 précession

aller de quelques minutes à quelques heu- ENCYCL. Elle résulte de l'éjection par la tuyère
res. d'une certaine masse de gaz à vitesse élevée.
Sa valeur maximale est donnée par la rela-
p o r t spatial. Synonyme de base de lance- tion : F = q-Vc, avec q, débit de masse éjec-
ment. tée et Vc, vitesse d'éjection.
Elle s'exprime en newtons (symb. : N),
Portia. Satellite d'Uranus (n° XII), décou- éventuellement en kilonewtons (1 kN =
vert en 1986 par la sonde américaine Voya- 1 000 N) ou en décanewtons (1 daN = 10 N),
ger 2. Demi-grand axe de son orbite : cette dernière unité étant assez commode
66 100 km. Période de révolution sidérale : puisqu'elle est très proche - l'écart est de
12 h 19 min. Diamètre : environ 80 km. 2 % - du kilogramme-force (kgf) dont l'em-
ploi (comme celui de la tonne-force) est
positionnement n.m. Dans les techni- aujourd'hui déconseillé.
ques de navigation par satellites, synonyme
de localisation. poussière n.f. Composant solide de la ma-
tière interplanétaire ou interstellaire*.
Poulkovo (observatoire de). Observa-
toire de l'Académie des sciences de Russie, Poussinière (la). Nom français parfois
près de "Saint Pétersbourg. donné à l'amas stellaire des Pléiades*.
ENCYCL. Fondé en 1835 à l'initiative de F.G.W.
Struve*, qui en fut le premier directeur, il est PQ. Abréviation de premier quartier (de la
entré en service en 1839. Détruit pendant la Lune).
Seconde Guerre mondiale, il a été recons-
truit à l'identique. Son activité concerne Praesepe. Amas stellaire ouvert, dans la
principalement l'astrométrie et le dévelop- constellation du Cancer, entre les étoiles y et
pement de l'instrumentation astronomique. 5 Cnc, appelé aussi la Crèche ou la Ruche.
ENCYCL. Perceptible à l'œil nu comme une
Poupe (en latin Puypis, -is). Constellation lueur diffuse de magnitude 4 environ, il peut
australe issue de la subdivision de l'ancienne être aisément résolu en étoiles avec des ju-
constellation du Navire Argo, dont elle cons- melles ou une petite lunette. Il figure dans le
titue la partie septentrionale, à l'est et au sud catalogue de Messier sous le n° 44 (d'où sa
du Grand Chien. désignation habituelle M 44). Galilée y dis-
ENCYCL. Son étoile la plus brillante, Ç Puppis, a tingua 36 étoiles, mais, avec des instruments
une magnitude apparente de 2,2 mais est plus puissants et l'aide de la photographie,
intrinsèquement très lumineuse et contribue on en a identifié, au total, environ 500, de
à éclairer la nébuleuse de Gum*. Cette cons- magnitudes comprises entre 6 et 17. Cet
tellation renferme de nombreux amas stel- amas tend à se disperser ; son centre dyna-
laires ouverts, en particulier M 46 et M 47, mique est situé à 577 années de lumière et
aisément discernables avec des jumelles, à se déplace à une vitesse de 27 km/s vers un
13° environ à l'ouest de Sirius. point du ciel situé entre Sirius et Bételgeuse.

poursuite n.f. Détermination, depuis le précession n.f. Mouvement conique dé-


sol, de divers paramètres relatifs au mouve- crit autour d'une direction fixe par l'axe de
ment d'un véhicule spatial (trajectoire d'un rotation d'un corps animé d'un mouvement
lanceur, paramètres orbitaux d'un satellite, de rotation ; en particulier, mouvement co-
etc.). Chaque puissance spatiale dispose à nique très lent, effectué par l'axe de rotation
cet effet de moyens appropriés (réseau de terrestre autour d'une position moyenne
stations, éventuellement navires, etc.) dont correspondant à une direction normale au
les données sont regroupées et exploitées plan de l'écliptique.
dans un centre de contrôle. ENCYCL. La Terre n'étant pas une sphère ho-
mogène, les forces exercées par le Soleil et la
poussée n.f. Force créée par un moteur-fu- Lune sur le bourrelet équatorial terrestre
sée. font que l'axe de rotation de la Terre n'a pas
pression de rayonnement 370

une direction fixe dans l'espace. Il en résulte Précession des équinoxes et nutation
que le nœud ascendant de l'écliptique dans étoile p o l a i r e
l'équateur, appelé point vernal ou point y, p ô l e céleste N o r d actuel

n'est pas fixe sur l'écliptique et que l'angle


que fait l'équateur avec l'écliptique n'est pas
constant. Il y a, dans l'ensemble, rétrograda-
tion continue de la ligne équinoxiale, ce qui
correspond à une avance de l'instant de
l'équinoxe de printemps, appelée précession
des équinoxes.

\
En fait, on ne désigne sous ce nom que la
partie uniforme du mouvement complexe
de précession. La partie périodique porte le \

nom de nutation* en longitude, qui est à met- \


tre en parallèle avec le phénomène de nuta-
tion en obliquité. La précession annuelle vaut é q u a t e u r terrestre

environ 50,39". On l'appelle précession luni-


solaire.
Mais il y a lieu de tenir compte, également,
du fait que l'ensemble des perturbations pla-
nétaires modifie la position, dans l'espace,
du plan de l'écliptique d'un petit angle de
0,47" par an, qui a pour effet, dans la posi-
tion actuelle des orbites, de faire avancer le
point y de 0,10" par an environ. Ce petit a, depuis Hipparque, un décalage de l'ordre
mouvement est dit de précession planétaire. de 28° sur la position dans laquelle se trouve
La précession générale est la somme algébri- le point y par rapport aux constellations,
que de ces deux mouvements. soit, à peu de chose près, un signe du zodia-
Sa valeur annuelle actuellement admise que*, ce qui a créé un décalage d'une unité
constitue la précession générale en longi- entre les constellations zodiacales et les si-
tude, qui est une des constantes* primaires gnes correspondants.
de l'astronomie. Sa valeur est, pour l'époque
2000, 5 029,096 6" par siècle julien. pression de rayonnement. Pression
Du fait de la précession des équinoxes, l'in- exercée par un rayonnement électromagné-
tervalle de temps qui s'écoule entre deux tique sur une surface réfléchissante ou ab-
passages du Soleil par l'équinoxe de prin- sorbante placée sur son trajet, SYN. : pression
temps (année tropique) est moindre que le de radiation.
temps nécessaire pour que la longitude ENCYCL. La pression de rayonnement s'expli-
écliptique du Soleil, comptée à partir d'un que en considérant le rayonnement comme
point fixe, s'accroisse de 360° (année sidé- formé de photons possédant une quantité
rale). de mouvement, dont une partie est transfé-
C'est Hipparque, au IIe s. av. J.-C., qui dé- rée lors de la rencontre avec la surface, qui
couvrit la précession des équinoxes en com- subit ainsi une force de pression. La pression
parant ses observations à celles de Timocha- de rayonnement solaire produit une force
ris et d'Aristille, antérieures d'un siècle et perturbatrice susceptible d'affecter l'orbite
demi environ. Ces mesures furent reprises d'un satellite selon sa géométrie. Souvent
par Bradley, entre 1742 et 1762, à négligeable, elle peut affecter de façon sensi-
Greenwich, et par La Caille, entre 1746 et ble le mouvement de satellites géostation-
1762, à Paris et au Cap. Enfin, Newton naires dotés de panneaux solaires de très
trouva l'explication du phénomène par l'ac- grande surface. Elle produit aussi des effets
tion du Soleil et de la Lune sur le renflement observables sur la marche des comètes* pas-
équatoriai de la Terre. sant au voisinage du Soleil. C'est elle qui
Par suite de la précession des équinoxes, il y assure la stabilité des étoiles* de la série
371 Programme international géosphère-biosphère (PIGB)

principale du diagramme de Hertzprung profil d'une raie spectrale. Distribu-


Russell. tion de l'intensité d'une source électroma-
gnétique dans l'intervalle de longueurs
pressurisation, ni. Production et main- a'onde ou de fréquences occupé par une raie
spectrale, en fonction de cette longueur
tien d'une pression déterminée dans une en-
d'onde ou fréquence.
ceinte (cabine spatiale ou réservoirs d'ergols,
par exemple).
Prognoz (mot russe signifiant prévision).
Satellites scientifiques soviétiques utilisés
Priroda (en russe, nature). Module dédié à pour des études de géophysique externe à
la télédétection, destiné à accroître le vo- partir d'orbites à apogée élevé (en général
lume utile et la capacité de recherche de la 200 000 km). Dix exemplaires ont été lancés
station orbitale russe Mir*. entre 1972 et 1985.
Pesant 20 t, mesurant 13 m de long, il a été
lancé le 23 avril 1996. Ce fut le dernier mo- p r o g r a m m e (spatial). Ensemble d'acti-
dule raccordé à cette station. vités combinant des moyens humains, ma-
tériels et financiers qui permet d'atteindre
prisme n.m. Solide en forme de prisme à des objectifs techniques, scientifiques ou
section triangulaire, constitué d'une matière d'application par la mise en œuvre de tech-
transparente à la lumière (verre, quartz), qui niques spatiales.
sert à dévier, à réfléchir, à polariser ou à
décomposer la lumière. En spectroscopie et Programme international géo-
en spectrographie, on l'utilise pour décom- sphère-biosphère (PIGB). Programme
poser la lumière d'une source en radiations scientifique pluridisciplinaire décidé en
de diverses longueurs d'onde, c'est-à-dire 1986 par le Conseil international des unions
produire son spectre*. scientifiques (CIUS) et lancé effectivement
en 1990, dont le principal objectif est de
« décrire et comprendre les processus physi-
prisme-objectif n.m. Système optique ques, chimiques et biologiques interactifs
constitué d'un objectif astronomique réfrac- qui régissent l'ensemble du système terres-
teur précédé d'un prisme dispersif et qui tre et les conditions favorables exception-
permet d'obtenir dans le plan focal un spec- nelles qu'il offre à la vie, les changements
tre de chacune des étoiles du champ. qui interviennent à l'intérieur de ce système
et la façon dont ils sont influencés par l'acti-
Procyon (du grec pro [tou] kunos, avant le vité humaine ».
chien, parce que son lever précède celui de ENCYCL. Les recherches effectuées dans le ca-
Sirius, la brillante étoile du Grand Chien). dre de ce programme portent notamment
Etoile a du Petit Chien, la huitième des plus sur les interactions entre la biosphère terres-
brillantes du ciel. Magnitude apparente vi- tre et la chimie de l'atmosphère ; les interac-
suelle : 0,4. Type spectral : F5. Distance : tions entre la biosphère marine et l'atmo-
11,4 années de lumière. Masse : 1,8 fois celle sphère ; les aspects biologiques du cycle
du Soleil. Rayon : 2,1 fois celui du Soleil. hydrologique ; l'incidence des changements
Luminosité : 6 fois celle du Soleil. climatiques sur les écosystèmes terrestres ;
ENCYCL. Procyon possède un mouvement et l'intégration des différentes composantes
propre important, son déplacement angu- du système terrestre dans un modèle numé-
laire annuel dans le ciel atteignant 1,25". rique autorisant une prévision à long terme.
C'est une étoile double visuelle, dont le Ces recherches s'appuient sur un Système
compagnon, suspecté dès 1840 par Bessel d'information et de données (Data Informa-
mais décelé en 1896, est une naine blanche tion System) mis à la disposition de la com-
de magnitude 11 et de masse égale à 0,7 fois munauté scientifique et sur des centres de
celle du Soleil. Les deux composantes tour- recherche régionaux, implantés dans des
nent autour de leur centre de gravité com- écosystèmes caractéristiques, en particulier
mun en 40 ans. dans les pays en voie de développement.
Progress 372

Progress (mot russe signifiant progrès). tembre 1996, a permis une trentaine d'heu-
Vaisseau spatial automatique russe servant res d'observations.
au ravitaillement des stations orbitales (er-
gols, matériel divers, produits alimentaires, propergol n.m. Produit composé d'un ou
eau, objets personnels des cosmonautes...) de plusieurs ergols* et capable, par réaction
et, au retour, pour l'évacuation de leurs dé- chimique, de fournir l'énergie de propulsion
chets. d'un moteur-fusée.
ENCYCL. Plus de 80 exemplaires ont été lancés ENCYCL. Selon le nombre d'ergols utilisés, on
entre 1978 et 1998. Depuis l'été 1990, les distingue les monergols (un seul ergol ; l'hy-
Progress sont en mesure d'éjecter une cap- drazine, décomposable catalytiquement, en
sule récupérable (Radouga*) alors que les est l'exemple le plus courant) ; les diergols
modèles précédents brûlaient totalement en ou biergols (deux ergols liquides ; ils consti-
rentrant dans l'atmosphère. La structure du tuent le type le plus fréquent) ; et les trier-
Progress est analogue à celle du vaisseau gols (trois ergols ; ils sont d'un emploi assez
habité Soyouz. Masse au décollage : 7,3 t rare).
(dont un tiers de charge utile). Un propergol peut se présenter sous forme
solide (homogène ou composite), liquide,
projet (spatial) Ensemble des activités gazeuse ou hybride (un ergol solide et un
d'études et de réalisation d'un système spa- ergol liquide, le propergol correspondant
tial, menées dans le cadre d'un programme. étant alors appelé aussi lithergol). Selon son
Un projet spatial comprend plusieurs pha- aptitude au stockage, il est dit stockable ou
ses*. cryotechnique.
Un propergol dont les ergols s'enflamment
Pronaos (acronyme de PROgramme Na- spontanément dès qu'ils entrent en contact
tional d'AstrOnomie Submillimétrique). est dit hypergolique. Le couple peroxyde
Programme français de recherche astrono- d'azote-UDMH est de ce type : c'est un hy-
mique par ballon stratosphérique mettant pergol. Cette particularité permet de se dis-
en œuvre une nacelle stabilisée porteuse penser d'un système d'allumage alors que
d'un télescope observateur dans le domaine celui-ci reste nécessaire pour les autres pro-
des ondes submillimétriques. pergols, par exemple pour le couple hydro-
ENCYCL. Le télescope, de type Cassegrain, est gène-oxygène liquides.
doté d'un miroir primaire de 2 m de diamè-
tre en fibre de carbone, composé de six prophylactorium n.m. Bâtiment de la
pétales identiques et pesant 248 kg. La posi- Cité* des étoiles dans lequel les cosmonau-
tion de chaque pétale est asservie par ordi- tes achèvent leur préparation à un vol spa-
nateur pour garder une qualité optique opti- tial, au calme et sous surveillance médicale
male pendant le vol. Cette nouvelle accrue (quarantaine). Leur mission termi-
technologie sera utilisée sur le miroir du née, ils y reviennent pour la période de réha-
futur satellite européen FIRST*. Le détecteur bilitation, d'une durée de une à trois semai-
peut être doté en alternance de deux instru- nes selon le temps passé dans l'espace; afin
ments : un spectromètre photométrique de retrouver leur condition physique anté-
multibande, opérant dans quatre bandes rieure.
spectrales entre 180 m et 1 200 pm de lon-
gueur d'onde, ou un spectromètre hétéro- propulseur n.m. Moteur utilisé pour accé-
dyne destiné à l'observation simultanée des lérer un véhicule spatial. De nombreux lan-
raies spectrales de l'eau et de l'oxygène mo- ceurs modernes sont flanqués de propul-
léculaire. Plusieurs vols (à plus de 30 km seurs d'appoint [ou auxiliaires], à liquides
d'altitude) sont prévus, en mai ou septem- ou à poudre, qui leur donnent un supplé-
bre (lorsque les vents s'inversent) ; le pre- ment de poussée au décollage.
mier, en septembre 1994, n'a pas permis
d'obtenir tous les résultats escomptés par propulsion n.f. Mise en mouvement d'un
suite de difficultés survenues dans le poin- objet par production d'une force appelée
tage du télescope ; un deuxième vol, en sep- poussée.
373 propulsion

ENCYCL. Pour lancer des engins dans l'espace, Ce moteur est donc capable de soulever plus
ou pour leur permettre de manœuvrer dans de... 250 fois la masse d'ergols qu'il
ce milieu dépourvu d'oxygène, il est néces- consomme chaque seconde.
saire de recourir à des moyens de propul- A l'heure actuelle, les systèmes propulsifs
sion particuliers. de la plupart des véhicules spatiaux utilisent
LA PROPULSION PAR RÉACTION. En astronautique, une énergie d'origine chimique. La classifi-
la propulsion des véhicules spatiaux est ob- cation traditionnelle prend en compte l'état
tenue par réaction. Connu et mis en prati- physique du propergol : liquide ou solide.
que depuis très longtemps (invention de - Les propergols liquides sont les plus large-
l'éolipile par Héron d'Alexandrie au IER siècle ment employés aujourd'hui. Ils se compo-
de notre ère, utilisation - au Moyen Âge - sent généralement de deux ergols (un com-
de feux d'artifice et de fusées de guerre), ce burant et un combustible) stockés dans des
mode de propulsion n'est interprété sur le réservoirs distincts. Leurs principaux avan-
plan théorique qu'à la fin du xvif siècle, lors- tages tiennent à leur impulsion spécifique
que Newton énonce le principe de l'action élevée, à leur souplesse d'utilisation (possi-
et de la réaction qui repose sur une loi natu- bilité de moduler la poussée, d'éteindre et
relle, dite de la conservation de la quantité de rallumer le moteur) et à leur aptitude à un
de mouvement. fonctionnement prolongé.
Deux siècles plus tard, le Russe Tsiolkovski - Les propergols solides, dits à poudre (bien
- auteur de l'Espace libre (1883) - semble être qu'ils aient davantage l'aspect d'une pâte
le premier à songer à la propulsion par réac- caoutchouteuse que d'une substance pulvé-
tion pour les voyages dans l'espace cosmi- rulente), sont moins énergiques et souvent
que. Les premiers moteurs-fusées expéri- plus chers que les précédents. Par contre,
mentaux sont construits au début du leur stockage est plus aisé et leurs moteurs
xxe siècle. sont moins complexes. Mais ils ne sont pas
Le moteur-fusée constitue un système auto- rallumables : une fois amorcée, leur com-
nome : il emporte les substances (appelées bustion se poursuit jusqu'à l'épuisement du
ergols) nécessaires à son alimentation. propergol. Pour toutes ces raisons, on les
Puisqu'il ne prend appui sur aucun support, réserve généralement à des fonctions parti-
il est capable de fonctionner dans l'atmo- culières : propulseurs d'appoint ou auxiliai-
sphère comme dans le vide (où son rende- res, étages supérieurs de certains lanceurs,
ment est même accru). moteurs d'apogée.
Son déplacement repose sur l'éjection, en PROPULSION DES SATELLITES. La plupart des satelli-
sens opposé, de matière à l'état gazeux. Là tes (ceux utilisés pour les télécommunica-
réside l'explication du mouvement des lan- tions ou l'observation de la Terre mais aussi
ceurs spatiaux mais aussi des manœuvres les sondes et les stations spatiales) possè-
réalisées sur orbite par les satellites artifi- dent un système de propulsion.
ciels et les stations spatiales. Son rôle n'est nullement de contribuer au
PROPULSION DES LANCEURS. On peut s'étonner déplacement du véhicule (assuré, de façon
qu'il soit possible de soulever un lanceur de naturelle, par le phénomène de gravitation)
plusieurs centaines de tonnes au moyen de mais de permettre :
moteurs-n'éjectant que quelques centaines - les manœuvres importantes de change-
de kilogrammes de gaz par seconde (par ment d'orbite (par exemple, pour les satelli-
exemple 275 kg/s pour chaque moteur Vi- tes géostationnaires, le passage de l'orbite
king 5 d'Ariane 4). de transfert à l'orbite définitive au moyen
C'est oublier que dans la propulsion par du moteur d'apogée),
réaction le paramètre à prendre en considé- - les manœuvres plus fines de maintien ou
ration est la quantité de mouvement, ce de modification des paramètres orbitaux
qu'on appelle la poussée (égale au produit (commande d'orbite) ou de l'orientation du
de la masse de gaz éjectée chaque seconde véhicule (commande d'attitude).
par la vitesse d'éjection). Dans le cas du Les systèmes propulsifs servant à ces diver-
Viking 5, cette vitesse est de 2 500 m/s, ce ses fonctions brûlent des ergols qui sont
qui lui donne une poussée de 680 kN au sol. liquides ou solides dans le cas des moteurs
Prospace 374

d'apogée (leur poussée peut atteindre quel- port spatial sont à l'étude en Europe (Hotol*,
ques milliers de newtons), mais toujours li- Sànger*) et aux Etats-Unis (Orient-Express,
quides - puisqu'ils doivent être rallumés des NASP). Ils concernent un véhicule réutilisa-
milliers de fois - pour les petits moteurs du ble, mono- ou biétage, à décollage et atter-
système de commande d'attitude et d'orbite rissage horizontaux.
(leur poussée est souvent comprise entre Par ailleurs, la propulsion nucléaire pourrait
quelques newtons et quelques dizaines de convenir aux longs voyages interplanétaires,
newtons). par exemple entre la Terre et Mars. Telle
PROPULSION DES STATIONS SPATIALES. Comme tout était la finalité du programme américain
satellite artificiel de la Terre en orbite basse, NERVA, aujourd'hui abandonné. Ce mode
une station spatiale est freinée par l'atmo- de propulsion, qu'on appelle également la
sphère et, par conséquent, se rapproche sans propulsion nuclêothermique, consiste en l'utili-
cesse du sol. En absence de toute manœuvre sation d'un réacteur nucléaire à fission pour
correctrice, elle serait condamnée à rentrer, chauffer un fluide léger, par exemple de l'hy-
et être détruite, dans les couches atmosphé- drogène, lequel est ensuite accéléré dans une
riques denses en quelques mois ou quelques tuyère.
années. C'est ainsi que la première station Pour les satellites, deux procédés principaux
américaine, Skylab, pourtant satellisée vers peuvent être envisagés. Les faibles poussées
430 km d'altitude, ne s'est maintenue que obtenues, inférieures au newton, limitent
six ans sur orbite. Pour accroître la durée de les applications :
vie d'une station, il est indispensable de - la propulsion électrique repose sur l'utili-
compenser cette perte d'altitude au moyen sation de l'énergie électrique pour accélérer
d'un système de propulsion, déclenché à le fluide propulsif. Les générateurs de pous-
intervalles plus ou moins réguliers. La sta- sée se rangent en trois catégories - les pro-
tion russe Mir, lancée en 1986, est « remon- pulseurs électrothermiques, les propulseurs
tée » de cette manière en moyenne toutes ioniques, les propulseurs plasmiques - selon
les six ou huit semaines (grâce au propergol que le fluide est un gaz, un flux d'ions ou un
apporté par les cargos Progress). plasma globalement neutre.
Pour la future Station* spatiale internatio- Ce type de propulsion connaît quelques ap-
nale, qui sera satellisée vers 445 km d'alti- plications pour la stabilisation des satellites
tude, il est prévu de procéder environ quatre et des sondes spatiales ;
fois par an à de telles manœuvres et de - la propulsion photonique tire parti de la
veiller à ce qu'elle ne descende pas au-des- poussée que les photons de la lumière peu-
sous d'un niveau plancher (fixé à 335 km), vent exercer sur de grandes surfaces légères.
altitude retenue pour les rendez-vous avec Susceptible de convenir aux missions loin-
la navette spatiale (pour le ravitaillement et taines des sondes spatiales, elle est à la base
la rotation des équipages). du concept de voile* solaire.
PROPULSIONS FUTURISTES. Longtemps encore, la
propulsion des engins spatiaux restera d'ori- Prospace. Groupement d'intérêt écono-
gine chimique. Pourtant, d'autres procédés mique créé en juillet 1974 à l'initiative du
ont été imaginés depuis de nombreuses an- CNES et d'une quarantaine de sociétés in-
nées. Ils n'ont connu que peu de réalisations dustrielles françaises dans le but de promou-
concrètes, principalement en raison de diffi- voir les produits et les services du secteur
cultés technologiques ou de l'absence de spatial français à l'étranger.
performances. SIÈGE : 2, place Maurice-Quentin, 75039 Paris
Pour les lanceurs, le moteur combiné sem- Cedex 01.
ble le plus prometteur. Il s'agit d'un système
de propulsion associant, simultanément ou protection thermique. Revêtement uti-
successivement, un moteur aérobie lisé sur un véhicule spatial pour maintenir sa
(consommant l'oxygène de l'air) pour le vol température interne dans une gamme de
atmosphérique à un moteur-fusée pour le valeurs compatibles avec son fonctionne-
vol dans le vide. ment.
Plusieurs avant-projets de système de trans- ENCYCL. Sur un satellite artificiel ou une sonde
375 Proton

spatiale, la protection thermique consiste très variées, scientifiques ou d'applications.


souvent en un revêtement de couleur jaune- La première de ces missions, Jason 1, est
orangé, rappelant le papier qui enveloppe le attendue pour mai 2000.
chocolat. Il s'agit d'une couverture de supe-
risolation constituée d'une dizaine de protoétoile n.f. ère interstellaire se trou-
feuilles très minces de matériaux plastiques vant dans une phase de condensation qui
(le Kapton et le Mylar), aluminisées. Utilisé prélude à la naissance d'une étoile.
conjointement avec d'autres dispositifs ENCYCL. La contraction gravitationnelle d'un
(peintures absorbantes ou réfléchissantes, nuage de gaz suffisamment massif (de
surfaces radiatives, réchauffeurs...), ce type masse supérieure à 0,06 fois celle du Soleil)
de revêtement contribue à assurer aux di- permet d'augmenter ia température centrale
vers éléments du satellite une température jusqu'au seuil (~ 107 K) où les réactions de
confortable alors que, sans lui, elle varierait fusion thermonucléaire d'hydrogène et
entre+ 100 e t - 1 5 0 ° C . d'hélium peuvent s'amorcer et entretenir
Sur une capsule récupérable (pour les vols une étoile. Par contrecoup, la contraction
habités ou les missions biologiques par s'accélère, puis se stabilise : la protoétoile
exemple), la protection thermique prend la s'est transformée en étoile. FU Orionis, dans
forme d'un épais bouclier isolant dont la la nébuleuse d'Orion, est un exemple fa-
substance se sublime en absorbant l'énergie meux de protoétoile observée pendant la
calorifique dégagée par le flux aérothermi- phase où la contraction s'accélère. La durée
que lors de la rentrée dans l'atmosphère. de vie d'une protoétoile est d'autant plus
Sur un avion spatial (comme les orbiteurs brève que celle-ci est massive.
américains), engin réutilisable, la protection
thermique est permanente et conçue pour
supporter, sans altération, les températures protogalactique adj. Relatif à une proto-
très élevées du retour dans l'atmosphère. galaxie.
Elle se compose de divers matériaux dont la
nature varie selon les zones et le flux ther- protogalaxie n.f. Nuage de gaz à partir
mique attendu : matériaux composites ou duquel se forme une galaxie, par contraction
céramiques réfractaires à base de silice, de gravitationnelle.
carbone ou de carbure de silicium. Par
exemple, le nez et le bord d'attaque des ailes Proton. Puissant lanceur russe utilisé pour
(dont la température peut dépasser la mise en orbite des éléments de station
1 500 °C) sont recouverts d'un composite orbitale (Saliout, Mir et la Station spatiale
carbone-carbone. internationale), de tous les satellites géosta-
La protection thermique des orbiteurs amé- tionnaires de la Russie et de nombreuses
ricains pèse 71, soit 10 % de la masse totale sondes spatiales.
du véhicule. ENCYCL. La version biétage d'origine, utilisée
en 1965 et 1966, a laissé la place aux ver-
P r o t é e . Satellite de Neptune (n° III), dé- sions à quatre étages (en service depuis
couvert en 1989 par la sonde américaine 1967) ou à trois étages (en service depuis
Voyager 2. Nom international : Proteus. De- 1968) appelées Proton K. Tous les étages
mi-grand axe de son orbite : 117 650 km. sont à ergols liquides.
Période de révolution sidérale : 1,122 j. Dia- Les lanceurs Proton K pèsent environ 7001
mètre : 436 x 402 km. au décollage et mesurent jusqu'à 61 m de
haut. Ils peuvent placer jusqu'à 211 en orbite
Protéus (sigle de Plate-forme Reconfigura- basse (avec 3 étages) ou 4,5 t en orbite de
ble pour l'Observation, les TEIécommunica- transfert géostationnaire, inclinée de 48°
tions et les Usages Scientifiques). Filière de (avec 4 étages).
minisatellites français (pesant au maximum A la fin de 1998, plus de 250 exemplaires
500 kg) développés conjointement par le (toutes versions confondues) avaient été lan-
CNES et Aérospatiale (aujourd'hui Alcatel cés, tous de Tiouratam.
Space Industries) et destinés à des missions Depuis 1995, la société américano-russe ILS
protoplanète 376

(International Launch Services) commercialise chromosphère et affectées de très nombreux


au plan mondial ces lanceurs. mouvements internes (voir figure).
Une version plus performante, Proton M, Observées en lumière monochromatique et
dotée d'un quatrième étage cryotechnique, en projection sur le disque solaire, elles ap-
est attendue pour 2000. paraissent en forme de lames quasi radiales,
sombres par effet de contraste et générale-
protoplanète n i . Planète en formation ment très allongées sur le Soleil. On les ap-
par contraction gravitationnelle, au sein du pelle souvent filaments chromosphéricjues.
disque de gaz et de poussières enveloppant L'aspect général, tant sur le disque qu'au
une étoile après que celle-ci s'est condensée bord solaire, est très dépendant de la direc-
au cœur d'une nébuleuse. La formation ra- tion d'implantation et de l'effet de perspec-
pide de grandes protoplanètes gazeuses, tive par rapport à la ligne de visée. C'est
pourvues d'un noyau central solide, est l'un pourquoi les classifications actuelles s'ap-
des mécanismes envisagés aujourd'hui pour puient plus sur les critères dynamiques des
expliquer comment se sont constituées les objets que sur leur morphologie apparente.
planètes du système solaire. -*cosmogo- On peut regrouper les protubérances en
trois classes selon qu'elles sont quiescentes,
actives ou éruptives.
protostellaire adj. Relatif à une protoé- LES PROTUBÉRANCES QUIESCENTES marquent, en

toile. général, la limite de l'influence magnétique


des groupes de taches. Elles peuvent attein-
prototype n.m. 1. Premier exemplaire dre plus d'un rayon solaire d'extension lon-
construit industriellement d'un dispositif gitudinale, leur épaisseur est de l'ordre de
destiné à des essais en vue de la construc- 4 000 à 5 000 km et leur altitude de
tion en série. 2. Synonyme de modèle de 100 000 à 200 000 km. Elles peuvent avoir
qualification. une durée de vie de quelques jours à
300 jours. Ces protubérances peuvent subir
protubérance (solaire) n.f. Structure de au cours de leur vie des disparitions brus-
l'atmosphère solaire, haute et étroite. ques, phénomènes dus à des perturbations
ENCYCL. Toutes les protubérances sont consti- magnétiques transitoires ou définitives.
tuées par de très nombreuses structures fi- LES PROTUBÉRANCES A C T I V E S sont, en général, des

nes généralement en forme d'arches, serrées protubérances en mouvement; elles sont


et entrelacées. Elles sont ancrées dans la souvent implantées dans les régions actives

Protubérance solaire

protubérances
en boucle

rayons X mous /

couronne

chromosphè

phorosphère ®
mouvement convectif
377 Puiseux

et par là même sont susceptibles de subir P t o l é m é e (Claude), astronome, géogra-


des transformations morphologiques à phe et mathématicien grec (Ptolémaïs de
l'échelle de quelques heures ou de quelques Thébaïde ? v. 100-Canope ? v. 170).
jours. On peut mesurer pour leurs structures Héritier de toute la tradition scientifique et
fines des mouvements de matière pouvant philosophique grecque, il reprit, poursuivit
atteindre plusieurs dizaines de kilomètres et compléta les travaux de ses prédéces-
par seconde. Généralement de faible alti- seurs. Sa Syntaxe mathématique, qui nous est
tude, leurs extensions dépassent rarement parvenue dans sa traduction arabe, 1' Aima-
50 000 km et elles s'observent au bord so- geste, renferme tout à la fois l'exposé des
laire principalement au moment de leurs ac- connaissances astronomiques et la descrip-
tiva tions. tion des instruments d'observation du ciel
LES PROTUBÉRANCES ÉRUPTIVES sont des protubé- des Grecs ainsi qu'un traité complet de tri-
rances de très courte durée (de quelques gonométrie plane et sphérique. On y trouve
minutes à quelques heures). C'est la projec- présenté le célèbre système géocentrique du
tion sur le fond du ciel des mouvements de monde qui fit autorité jusqu'à la Renais-
matière associés aux éruptions solaires. On sance : au centre de l'Univers trône la Terre,
y observe parfois des éjections de matière immobile ; autour d'elle se déploient les
pouvant atteindre des altitudes de plusieurs sphères célestes successives sur lesquelles se
rayons solaires dans la couronne et des meuvent la Lune, le Soleil et les planètes ; la
mouvements de retombée importants. huitième sphère, très lointaine, à laquelle
sont accrochées les étoiles, marque la limite
protubérantiel, elle adj. Relatif à une de l'Univers. Aboutissement des efforts de
protubérance solaire. toute une lignée d'astronomes, ce système
ne prétend pas décrire la réalité mais consti-
Proxima. Étoile de la constellation du tue seulement une représentation cinémati-
Centaure qui, de toutes les étoiles connues, que conforme aux observations de l'époque
est la plus proche du Soleil. et aux principes de la physique d'Aristote.
ENCYCL. C'est une naine rouge, de type spec-
tral M 5, dont la masse vaut 0,12 fois celle
du Soleil, et qui est située à une distance de P t o l é m é e . Cratère lunaire, du type
4,22 années ae lumière (d'après les mesures plaine* murée, qui forme une chaîne avec
effectuées par le satellite Hipparcos*). Elle les cratères Alphonse* et Arzachel. Coor-
constitue l'une des composantes du système données : 14° S., 3° O. Diamètre : 150 km.
triple a Centauri. Nom international : Ptolemœus. Son fond est
tapissé de lave sombre et ses remparts sont
Ps A. Abréviation de Piscis Austrinus, dési- criblés de petits cratères.
gnant la constellation du Poisson austral.
Puck. Satellite d'Uranus (n° XV), découvert
Psc. Abréviation de Pisces, désignant la en 1985 par la sonde américaine Voyager 2.
constellation des Poissons. Demi-grand axe de son orbite : 86 000 km.
Période de révolution sidérale : 18 h 17 min.
PSLV (sigle de l'angl. Polar Satellite Launch Diamètre : 154 km.
Vehicle, lanceur pour satellite polaire). Lan-
ceur spatial indien.
ENCYCL. Haut de 44 m pour 2,8 m de diamètre Puiseux (Pierre), astronome français (Paris
et pesant 280 t au décollage, ce lanceur pos- 1855-Fontenay, Jura, 1928).
sède quatre étages (deux à ergols liquides et Il étudia l'accélération séculaire du mouve-
deux à poudre) et six propulseurs auxiliaires ment de la Lune, le mouvement des astéroï-
à poudre. Il permet de placer une charge des, détermina la constante de l'aberration
utile de 11 en orbite polaire, à 900 km d'alti- et, avec M. Lœwy, à l'Observatoire de Paris,
tude. Son exploitation a débuté avec un participa activement à l'élaboration de la
échec (1993) et trois succès (1994, 1996 et Carte du ciel et d'un atlas photographique
1997). de la Lune.
puissance spatiale 378

puissance spatiale. État ou groupe Modèle schématique d'un p u l s a r


d'États ayant prouvé sa capacité à placer des axe

satellites en orbite à l'aide de ses propres


lanceurs.
ENCYCL. L'ex-URSS est devenue la première
puissance spatiale en plaçant sur orbite le
premier satellite artificiel, Spoutnik 1, le
4 octobre 1957. Elle a précédé les États-Unis
(1958), la France (1965), le Japon (1970), la
Chine (1970), le Royaume-Uni (1971), l'Eu-
rope réunie au sein de l'Agence spatiale
européenne (1979), l'Inde (1980) et Israël
(1988).
Èn 1999, on ne compte donc encore que
neuf puissances spatiales, la CEI (qui a suc-
cédé à l'URSS) et les États-Unis demeurant
celles qui disposent des moyens les plus
importants et les seules à posséder des vais-
seaux habités. Le Royaume-Uni n'a procédé
au lancement que d'un seul satellite à l'aide
d'un lanceur de sa fabrication et a aban- 1,5 ms et plus de 3 s. Les impulsions, ou
donné (en 1973) son programme de lanceur puises, qu'ils émettent ne durent que 1/100 à
national. La France, elle aussi, a abandonné 1/10 de la période. On les décèle parfois
(en 1975) sa filière de lanceurs nationaux simultanément dans les domaines radio, op-
(Diamant*), au profit du lanceur européen tique, X et y. La régularité de la période
Ariane*. s'explique en admettant que l'on a affaire à
L'Italie, malgré plusieurs tentatives (missile des étoiles en rotation très rapide, dont un
Alfa et fusée San Marco Scout) n'a jamais point source émet des ondes électromagné-
disposé de son propre lanceur. Elle a, en tiques, à la manière d'un phare. Une étoile
revanche, lancé des satellites - italiens et tournant si vite ne peut être stable que si elle
étrangers - avec des fusées américaines est très petite et elle ne peut émettre suffi-
Scout, depuis la plate-forme San Marco samment d'énergie que si elle est massive.
qu'elle a installée au large des côtes du Ke- Les pulsars seraient des étoiles à neutrons,
nya. avec une masse voisine de celle du Soleil
Enfin, l'Irak semble avoir inauguré un lan- pour un diamètre d'une dizaine de kilomè-
ceur avec succès, mais sans satellite, le 5 dé- tres. L'émission d'impulsions radio serait
cembre 1989. due à des champs magnétiques intenses pro-
voquant un rayonnement synchrotron di-
pulsar n.m. (de l'anglais pulsa[tingj[sta]r). rectif observable seulement quand l'axe ma-
Source de rayonnement électromagnétique gnétique de l'étoile passe en direction de la
(le plus souvent radio), se caractérisant par Terre (voir figure).
des émissions très brèves à intervalles extrê- Les pulsars permettent d'étudier le milieu
mement réguliers. interstellaire. En effet, la quantité de matière
ENCYCL. Les pulsars ont été découverts en située entre l'observateur et un pulsar pro-
1967. Plus d'un millier sont actuellement voque une dispersion des impulsions du pul-
connus, quasiment tous situés dans la Ga- sar; celles qui sont observées à basse fré-
laxie (le premier pulsar extragalactique a été quence nous arrivent en retard par rapport à
identifié en 1993 dans le Grand Nuage de celles observées à haute fréquence. Le pas-
Magellan). On les désigne conventionnelle- sage de nuages de matière sur la ligne de
ment par les lettres PSR suivies d'un matri- visée, en diffusant légèrement les ondes ra-
cule exprimant leurs coordonnées célestes dio, fait scintiller le signal reçu sur la Terre.
équatoriales. Leurs périodes (temps séparant Ce phénomène renseigne sur la taille et la
leurs impulsions successives) s'étalent entre vitesse des nuages de gaz interstellaire. En
379 Quadrantides

1974, les Américains R. Hulse* et J. Taylor* PVH (sigle de Premier Vol Habité). Pre-
ont découvert dans la constellation de mière mission spatiale franco-soviétique ha-
l'Aigle un pulsar, PSR 1913+16, dont la fré- bitée, qui a vu l'envoi dans l'espace du pre-
quence de pulsation fluctue régulièrement mier spationaute français, J.-L. Chrétien*.
en 7 h 45 min autour d'une valeur moyenne ENCYCL. Elle avait pour objet la réalisation, à
de 640 Hz. En fait, la fréquence d'émission bord de Saliout* 7, d'un programme scienti-
est bien stable et seule la fréquence reçue fique (médecine, biologie, métallurgie et as-
varie : ce phénomène (effet Doppler*) révèle tronomie) représentant, au total, une di-
le mouvement orbital du pulsar autour d'un zaine d'expériences et plus de 400 kg de
compagnon invisible (vraisemblablement matériel. Parti de Baïkonour le 24 juin 1982,
une autre étoile à neutrons). Ce premier spé- avec la capsule Soyouz T 6, l'équipage, com-
cimen identifié de pulsar binaire (ou pulsar prenant Djanibekov, Ivantchenkov et Chré-
double) a été utilisé pour tester la théorie de tien, rejoignit Saliout 7 le lendemain. En
la relativité générale. Hulse et Taylor ont 27 séances de travail, le programme prévu
accumulé de nombreuses données d'obser- fut exécuté. Le retour des trois cosmonautes
vation grâce auxquelles ils ont pu établir les au sol eut lieu le 2 juillet, après un séjour
caractéristiques de l'orbite du pulsar et étu- dans l'espace de 189 h 51 min et 127 révolu-
dier leurs variations au cours du temps. Ils tions autour de la Terre (soit 5,4 millions de
sont ainsi parvenus à confirmer avec un haut km parcourus).
degré de précision certaines prédictions de
la théorie de la relativité. En particulier, leur pyrotechnie n.f. Science et technique des
mesure de la décroissance de la période or- poudres et des matières explosives.
bitale a fourni la première preuve indirecte
de l'existence d'ondes* gravitationnelles. pyrotechnique adj. Relatif à la pyrotech-
Depuis 1982 ont été identifiés plusieurs pul- nie.
sars ultrarapides, dont la période des impul-
sions n'est que de quelques millisecondes Pyx. Abréviation de Pyxis, désignant la
(d'où le nom de pulsars millisecondes donné à constellation de la Boussole.
ces objets célestes). Leur décélération est
plus lente et leur champ magnétique plus Pyxis (-idis). Nom latin de la constellation
faible que ceux des pulsars ordinaires. Il de la Boussole (abrév. Pyx).
pourrait s'agir d'anciens pulsars binaires
dont le processus d'évolution aurait été mo- PZT. Abréviation de l'anglais Photographie
difié par accrétion de la matière de leur com- Zenith Tube, couramment utilisée pour dési-
pagnon aujourd'hui disparu. Depuis 1992, gner la lunette zénithale* photographique.
enfin, on suspecte la présence de planètes*
autour de plusieurs pulsars.
Q S O . Abréviation de l'anglais Quasi Stellar
Object, utilisée pour désigner un objet qua-
pulsation n.f. Variation périodique du vo- sistellaire*.
lume de certaines étoiles (céphéides* en par-
ticulier) qui se traduit par des fluctuations QSS. Abréviation de l'anglais Quasi Stellar
régulières de leur luminosité. Source, utilisée pour désigner une source
quasistellaire*.
puise n.m. (mot anglais signifiant vibra-
tion, impulsion). Impulsion électromagnéti- quadrant n.m. Synonyme de quart-de cer-
que émise à intervalles très réguliers par un cle.
pulsar.
Quadrantides. Essaim de météorites, et
Pup. Abréviation de Puppis, désignant la météores associés observables autour du
constellation de la Poupe. 3 janvier, dont le radiant se trouve au nord
de l'étoile P du Bouvier, dans une région du
Puppis. Nom latin de la constellation de la ciel ou Lalande avait introduit au xviiie siècle
Poupe (abrév. Pup). la constellation du Quadrant mural.
quadrature 380

quadrature n.f. Configuration présentée quasar n.m. (acronyme de QUAsi Stellar


par deux astres dont l'écart angulaire sur la Astronomical Radiosource, radiosource astro-
sphère céleste est de 90°. Dans le cycle des nomique quasistellaire). Astre d'apparence
phases de la Lune, le premier quartier et le stellaire et de très grande luminosité, dont le
dernier quartier correspondent aux époques spectre présente des raies d'émissions affec-
où la Lune et le Soleil sont en quadrature. tées d'un fort décalage* vers le rouge.
ENCYCL. Le premier quasar a été découvert en
qualification n.f. Reconnaissance de l'ap- 1960, lorsque A. Sandage* identifia une ra-
titude d'un composant, d'un équipement ou diosource compacte (3C 48) à une source de
d'un engin spatial (lanceur ou satellite) à rayonnement visible d'aspect stellaire (dia-
remplir normalement sa mission. mètre apparent inférieur à 1") et de couleur
très bleue. Les quasars (dont le nom a été
quarantaine n.f. Isolement provisoire de forgé en 1963) sont cependant des astres
durée variable (quelques jours à plusieurs tout à fait différents des étoiles. Leur spectre
semaines) imposé à l'équipage d'un vaisseau présente des raies d'émission correspondant
spatial avant ou après le vol, dans un but à une forte excitation, et ces raies sont très
prophylactique. décalées vers le rouge, comme l'a montré M.
ENCYCL. Aussitôt après leur amerrissage, au Schmidt* en 1963. Ce décalage est si impor-
terme de leur mission, les astronautes des tant que des raies émises dans l'ultraviolet
vols Apollo* revenant de la Lune étaient sont observées dans les longueurs d'onde du
enveloppés dans des vêtements d'isolation visible. Le décalage spectral relatif z des qua-
biologique, enfermés dans une enceinte, sars a des valeurs allant de z = 0,1 à z = 5, et
puis transportés par air jusqu'au centre spa- 80 % environ des quasars présentent des
tial de Houston et mis en quarantaine pen- valeurs du décalage z supérieures à 0,8.
dant près de trois semaines dans le labora- L'origine de ces grands décalages s'inter-
toire de réception lunaire spécialement prète de manière cohérente dans le cadre de
construit à cet effet. Aujourd'hui, les astro- l'expansion* de l'Univers. Cela implique que
nautes de la navette américaine sont mis en les quasars sont situés à de grandes distan-
quarantaine la semaine précédant leur vol ces.
pour bénéficier d'un environnement calme Compte tenu de leur dimension apparente
et sain. De même, au cours des trois derniè- faible et de leur éclat apparent élevé, les
res semaines de leur préparation (au pro- quasars sont des astres de dimensions intrin-
phylactorium* de la Cité des étoiles et à sèques très petites (de l'ordre de 1/100 de
Baïkonour), les cosmonautes des vaisseaux diamètre d'une galaxie) et de luminosité
russes Soyouz n'approchent plus qu'un considérable (de l'ordre de celle qu'auraient
nombre restreint de personnes afin de limi- 100 à 1 000 galaxies).
ter les risques contagieux. PROPRIÉTÉS. Parmi les quasars qui sont des ra-
diosources (moins de 10 % au total), cer-
quart-de-cercle n.m. Instrument ancien tains peuvent présenter une émission radio
de mesure des angles, en particulier des hau- aussi puissante que celle des radiogalaxies*.
teurs, constitué d'une lunette de visée mo- Les quasars radio sont constitués d'une
bile accolée à un grand secteur de 45° très source centrale extrêmement compacte,
finement divisé, sur lequel on lisait les rota- mais présentent parfois, comme les radioga-
tions de la lunette, SYN. : quadrant. Très uti- laxies, une structure avec plusieurs compo-
lisé au xvine siècle, il a cédé la place ensuite santes qui semblent s'écarter à des vitesses
aux instruments méridiens. plusieurs fois supérieures à celle de la lu-
mière (-»• superluminique). Certaines com-
quartier n.m. Phase de la Lune dans la- posantes, révélées par l'interférométrie à
quelle la moitié du disque lunaire est visible. très longue base, ont des diamètres infé-
On distingue le premier quartier, avant la rieurs à 1 année de lumière.
pleine lune, visible le soir, avant minuit, et le Les quasars manifestent une variabilité com-
dernier quartier, qui suit la pleine lune, visi- plexe du flux reçu dans le domaine optique
ble le matin, après minuit. et radio. Les fluctuations peuvent être très
381 Quille (nébuleuse de la)

rapides, à l'échelle de quelques jours, ou constellation des Chiens de Chasse : son


beaucoup plus lentes, à l'échelle de quelques décalage spectral z=4,9 le place à une dis-
années ; leur amplitude peut être supérieure tance comprise entre 12 et 16 milliards d'an-
à une magnitude. Une variabilité importante nées de lumière selon la valeur adoptée pour
est en général observée lorsqu'il y a une la constante de Hubble. La lumière qui nous
structure complexe, avec la présence de jets, en parvient a été émise alors que l'Univers
comme dans le cas de la radiosource 3C 273. n'avait que 5 à 10 % de son âge actuel. Plu-
Ces phénomènes complexes sont plus large- sieurs spécimens de quasars doubles ou tri-
ment rencontrés dans les galaxies* actives, ples ont été décelés : ils illustrent le phéno-
dont l'essentiel de la puissance rayonnée mène de mirage gravitationnel prévu par la
provient d'un minuscule noyau central. théorie de la relativité générale, tout comme
L'idée que les quasars sont la partie visible - le quasar dit Trèfle* à quatre feuilles. Du fait
parce que très lumineuse - d'un noyau de de leur éloignement, les quasars permettent
galaxie active très lointaine (dite galaxie hôte) de sonder l'espace intergalactique. La lu-
est confortée par l'observation, autour de mière qu'ils émettent parcourt des distances
certains quasars, d'une faible nébulosité dif- considérables avant de nous parvenir et peut
fuse. Celle-ci s'interprète comme étant le être altérée par la présence de matière sur
disque d'une galaxie sous-jacente dont le son chemin. Son analyse spectrale révèle des
quasar serait le noyau devenu lumineux au objets que l'on ne pourrait détecter directe-
cours d'une phase particulière de l'évolution ment, soit parce qu'ils se trouvent trop loin
de la galaxie. et sont trop peu brillants, soit parce qu'ils ne
Alors que les quasars radio semblent tou- contiennent pas d'étoiles. On a pu ainsi
jours nichés dans des galaxies elliptiques montrer que l'espace intergalactique ren-
géantes, les quasars qui n'émettent pas d'on- ferme de nombreux nuages de gaz et que les
des radio semblent être associés à des ga- galaxies sont entourées d'enveloppes gazeu-
laxies spirales. Cela tient peut-être à ce que ses géantes (ou halos).
le potentiel gravitationnel plus important
des galaxies elliptiques et leur pauvreté en quasistellaire adj. Se dit d'un astre dont
gaz et en poussières rendent possible le pas- l'image sur un cliché photographique est
sage des jets de matière qui forment les ponctuelle comme celle d'une étoile, mais
lobes d'où provient l'émission de rayonne- dont la nature n'est pas stellaire (-• quasar).
ment radio. Objet quasistellaire (QSO) : quasar découvert
On pense aujourd'hui que les quasars doi- à partir d'un échantillon d'objets optiques.
vent leur exceptionnelle luminosité à la pré- Source quasistellaire (QSS) : quasar découvert
sence, au centre de la galaxie dont ils consti- à partir d'un échantillon de radiosources.
tuent le noyau, d'un trou noir extrêmement
massif (jusqu'à 100 millions de fois la masse
du Soleil). Des étoiles entières seraient ainsi queue de poussée. Poussée résiduelle
aspirées, disloquées, et viendraient grossir d'un moteur-fusée en fin de combustion.
un immense tourbillon de gaz.
Cette matière, en rotation très rapide, por- queue n.f. Traînée lumineuse, constituée
tée à haute température par des phénomè- de gaz ou de poussières, issue de la tête
nes de friction et de turbulence, émettrait, d'une comète et toujours dirigée à l'opposé
avant de s'engouffrer dans le trou noir, la du Soleil, sous l'effet de forces non gravita-
fantastique énergie que l'on observe. tionnelles (vent solaire, pression de rayon-
DISTANCES EXTRÊMES. On connaît à présent des nement).
milliers de quasars. Le plus lointain, décou-
vert en 1991, à l'observatoire du mont Palo- Quille (nébuleuse de la). Autre nom de
mar, est le quasar PC 1247+3406, dans la la nébuleuse du Cône.
r
R C o r o n a e Borealis. Étoile variable irré- qui atteignent l'obstacle et, après réflexion,
gulière de la constellation de la Couronne retournent vers l'émetteur. La connaissance
boréale, découverte en 1795 par l'Anglais de la durée du trajet aller et retour des ondes
E. Pigott. permet de déterminer la distance de l'obsta-
ENCYCL. D'une magnitude habituellement cle. La vitesse de la cible est donnée par le
voisine de 6, son éclat décroît brutalement, décalage en fréquence de l'onde de retour
passant à une magnitude comprise entre 7 et par rapport à l'onde émise (effet Doppler).
15, mais le plus souvent voisine de 12,5, et Les premiers radars fonctionnaient en ondes
se stabilise pendant plusieurs mois avant de métriques. Puis on passa aux ondes décimé-
revenir subitement à son stade initial. C'est triques et, dans bien des cas, on utilise
le prototype d'une classe de variables irré- aujourd'hui des ondes centimétriques. Plus
gulières dont l'éclat reste longtemps cons- les ondes sont courtes, plus on les concentre
tant puis, en quelques jours ou semaines, facilement en un faisceau étroit, et plus elles
baisse de plusieurs magnitudes avant de re- sont aptes à détecter des obstacles présen-
trouver sa valeur initiale au bout d'un délai tant une faible surface de réflexion. Les on-
qui peut atteindre plusieurs années. Ces des sont émises par impulsions de très
étoiles sont des supergéantes très lumineu- courte durée (fraction de microseconde) et
ses, de type spectral F, G, K ou R. Leur spec- de puissance élevée (jusqu'à plusieurs mé-
tre révèle qu'elles sont riches en carbone : gawatts). Une technique fréquemment utili-
leur diminution sporadique d'éclat s'expli- sée est celle du balayage électronique, qui
que par l'éjection d'une enveloppe de pous- permet de changer la forme de l'antenne
sières, qui constitue un écran temporaire point par point en un temps négligeable et
pour leur lumière. Quand cette enveloppe se ainsi, avec le même dispositif, sans déplace-
dissipe ou est réabsorbée par l'étoile, l'éclat ment de pièce métallique, de faire varier la
réaugmente. direction du rayonnement ou la forme du
diagramme de rayonnement.
r a d a r (acronyme de l'angl. RAdio Détection L'« épaisseur » de l'antenne est contrôlée (à
And Ranging, détection et télémétrie par ra- intervalle d'une demi-longueur d'onde) le
dio) n.m. 1. Procédé de détection ou de loca- plus souvent grâce à des dispositifs appelés
lisation d'un objet et, éventuellement, de « déphaseurs électroniques » (ou « retards
détermination de certaines de ses caractéris- électroniques ») commandés par un calcula-
tiques (telles que sa vitesse), fondé sur teur numérique, qui modifie donc en fonc-
l'émission d'ondes radioélectriques et sur tion des besoins la direction d'examen et la
l'analyse des ondes réfléchies ou émises en forme du faisceau ainsi rayonné. On peut
retour par l'objet. 2. Appareil mettant en aussi introduire dans l'épaisseur de l'an-
œuvre ce procédé. tenne, avec chaque déphaseur, des éléments
émetteurs et un récepteur élémentaire ;
ENCYCL. Le principe du radar consiste à émet-
ceux-ci répartissent la fonction d'émission
tre, en un faisceau étroit et pendant une
dans toute l'antenne.
durée très courte, des ondes radioélectriques
383 radarastronomie

Cela permet de disposer, tout le long de visée se trouve à l'intérieur du faisceau ra-
l'antenne, de nombreux signaux reçus, puis dar.
de les combiner entre eux de diverses façons L'écho reçu en retour véhicule deux infor-
pour obtenir des performances nouvelles. mations : l'intensité (liée aux caractéristi-
Une telle antenne est dite « à balayage élec- ques de la cible) et la durée du trajet aller-re-
tronique actif ». Le radar trouve de nom- tour (qui dépend de la distance). Le mélange
breuses applications dans le domaine spa- final des signaux permet ainsi d'obtenir une
tial. image en relief. Celle-ci est construite par
LES DIFFÉRENTS RADARS. Au sol, des radars de ordinateur; elle nécessite un très grand
poursuite permettent de suivre automati- nombre de calculs et de manipulations de
quement les véhicules spatiaux après leur données.
lancement, à des fins de localisation. En or- UTILISATION DES RADARS À SYNTHÈSE D'OUVERTURE.
bite, des radars imageurs fournissent des Depuis la mise en orbite, en 1978, du satel-
images du sol et des océans de jour comme lite américain Seasat* 1, premier engin spa-
de nuit, quelle que soit la nébulosité : leur tial civil équipé d'un radar, des radars à syn-
capacité de vision nocturne et à travers la thèse d'ouverture ont été mis en service
couverture nuageuse en fait des instruments dans l'espace (à bord de la navette améri-
très appréciés, en complément des disposi- caine, des satellites européens ERS*, etc.).
tifs de photographie dans le visible ou l'in- En avril et en octobre 1994 ont eu lieu les
frarouge, pour l'observation de la Terre, tant premières expérimentations du SRL (Space
sur le pian civil (télédétection, océanogra- Radar Laboratory) associant, à bord de la
phie, surveillance des glaces...) que sur le navette américaine, un radar germano-ita-
plan militaire (reconnaissance), ou pour la lien monofréquence (X-SAR) et un radar
cartographie d'autres planètes, comme Vé- américain bifréquence (SIR-C). Les territoi-
nus, dont la surface est cachée par des nua- res survolés ont ainsi été « filmés » par ban-
ges ; des radaraltimètres autorisent des me- des de 15 à 90 km de large avec une résolu-
sures d'altitude (altimétrie* spatiale) ; des tion de 10 à 200 m. C'est la première fois
radars de sondage permettent de déterminer (hormis d'éventuelles expérimentations mi-
les caractéristiques météorologiques par litaires restées secrètes) qu'était utilisé un
l'analyse des ondes radioélectriques rétro- système de radars spatiaux multifréquences.
diffusées par les différentes couches de l'at- Les images du sol ont été enregistrées simul-
mosphère ; enfin, les radars de surveillance tanément dans deux longueurs d'ondes dif-
militaire guettent les moindres mouvements férentes (3,6 et 24 cm) correspondant à des
de troupes ou de navires à la surface du hyperfréquences (entre 1 et 10 GHz).
globe.
Les radars utilisés pour l'observation de la radaraltimètre n.m. Radar placé à bord
Terre sont dits « à synthèse d'ouverture » d'un satellite, qui permet de déterminer la
(ou « SAR »). Ce sont des radars à visée laté- différence d'altitude entre celui-ci et la sur-
rale (c'est-à-dire qui observent au sol une face de l'astre autour duquel il gravite.
bande de terrain décalée latéralement par
rapport à la trajectoire du satellite à bord r a d a r a s t r o n o m i e n.f. Technique du ra-
duquel ils se trouvent) munis d'un dispositif dar appliquée à l'astronomie.
de traitement des signaux rétrodiffusés qui ENCYCL. La puissance émettrice nécessaire
permet d'améliorer la résolution géométri- pour obtenir un écho radar étant propor-
que des images selon l'axe du déplacement tionnelle à la quatrième puissance de la dis-
en superposant les échos successifs d'un tance entre l'émetteur et la cible, l'utilisation
même point identifiés par leur effet Dop- du radar en astronomie exige la réalisation
pler. Tout se passe comme si les signaux d'une puissance élevée à l'émission et d'une
rétrodiffusés avaient frappé les différentes sensibilité très poussée à la réception des
parties d'une grande antenne ou une longue échos. Pratiquement, le radar ne peut être
série de petites antennes. La longueur maxi- utilisé que pour l'exploration des astres du
male de l'ouverture correspond à la distance système solaire.
le long de la trajectoire pour laquelle la cible En 1946, deux ingénieurs du corps des trans-
Radarsat 384

missions de l'armée américaine, De Witt et radioastronomie n.f. Branche de l'astro-


Stodola, ont obtenu pour la première fois un nomie qui étudie le rayonnement radioélec-
écho radar de la Lune. En 1961, une nouvelle trique des astres.
étape a été franchie avec la détection ENCYCL. Le domaine de la radioastronomie
d'échos radar de la planète Vénus*, plus de est limité, au niveau du sol par la transpa-
100 fois plus éloignée. rence de l'atmosphère, et couvre les lon-
Depuis, la radarastronomie s'est considéra- gueurs d'onde allant de quelques millimè-
blement développée et s'est révélée un puis- tres à environ 15 m. Sa limitation vers les
sant moyen d'investigation des planètes, des courtes longueurs d'onde provient de l'ab-
astéroïdes* et des noyaux de comètes*. Elle sorption du rayonnement électromagnéti-
a permis, notamment, de déterminer les pé- que par les molécules d'oxygène et de va-
riodes de rotation de Mercure* et de Vénus peur d'eau de l'atmosphère. Sa limitation
(1965) et de dresser la carte du relief de vers les grandes longueurs d'onde est due à
Vénus. l'ionosphère, qui réfléchit vers l'extérieur le
—• Arecibo, Magellan rayonnement électromagnétique des astres
dont la longueur d'onde est supérieure à
Radarsat. Satellites canadiens d'observa- 15 m.
tion de la Terre par imagerie radar. PARTICULARITÉS DES INSTRUMENTS. Les caractéristi-
ENCYCL. Ce programme a été engagé en 1989. ques des systèmes collecteurs - appelés ra-
Un premier satellite, Radarsat 1, doté d'un diotélescopes* - sont différentes de celles
radar imageur à synthèse d'ouverture, a été des télescopes dits optiques. Pour réfléchir
lancé en 1995 ; un deuxième, Radarsat 2, est correctement des ondes électromagnéti-
prévu en 2001 (résolution de 3 à 100 m) et ques, il faut que la surface collectrice ait une
un troisième, Radarsat 3, qui sera équipé précision de l'ordre du dixième de la lon-
d'un radar multifréquence à double polari- gueur d'onde d'utilisation. C'est pourquoi
sation et antenne active, vers 2006. La com- les antennes des radiotélescopes sont le plus
mercialisation des images est assurée par le souvent constituées d'un simple grillage. En
consortium Radarsat International, dont le revanche, la grande longueur d'onde d'ob-
siège est à Vancouver. servation constitue une limitation sérieuse
du pouvoir séparateur des radiotélescopes.
En effet, ce pouvoir séparateur, pour une
radial, e adj. Vitesse radiale d'un astre : com-
surface collectrice donnée, est proportionnel
posante de la vitesse de l'astre parallèle à la
à la longueur d'onde d'utilisation. Ainsi, un
direction d'observation. Elle se déduit du
radiotélescope de 100 m a un pouvoir sépa-
décalage des raies dans le spectre de l'astre,
rateur de 8' à la longueur d'onde de 21 cm,
dû à l'effet Doppler-Fizeau.
alors qu'un télescope optique avec un miroir
de 1 m de diamètre a un pouvoir séparateur
radiant n.m. Point de la sphère céleste d'où de 0,15".
semblent émaner les météores d'un essaim.
Cependant, les techniques de l'interféromé-
trie permettent d'atteindre un pouvoir sépa-
radiation n.f. Emission de particules ou rateur meilleur qu'en astronomie optique
d'un rayonnement de longueur d'onde mo- (-• radio-interférométrie). Les observa-
nochromatique ; ces particules ou ce rayon- tions faites sur de grandes longueurs d'onde
nement lui-même. présentent l'avantage de pouvoir être exécu-
tées de jour comme de nuit et de n'être pas
radiative (ère). Période comprise entre gênées par les nuages de l'atmosphère ter-
une seconde et 300 000 ans environ après le restre ; celle-ci peut cependant perturber les
Big* Bang, durant laquelle la physique de observations dans le domaine millimétri-
l'Univers aurait été dominée par des pho- que. De plus, les ondes radioélectriques peu-
tons. vent traverser la matière interstellaire* sans
être arrêtées par les poussières absorbantes
r a d i o a s t r o n o m e n.m. Spécialiste de ra- qui bloquent la lumière visible. Ainsi, l'ex-
dioastronomie. ploration optique ne permet pas de perce-
385 radiogalaxie

voir le centre galactique, alors que la ra- teurs et de réémetteurs, la radiodiffusion par
dioastronomie permet d'explorer satellite présente les avantages suivants :
entièrement tout le plan de la galaxie. une couverture immédiate du pays à desser-
DÉCOUVERTES MAJEURES. La première émission vir sans devoir attendre une installation lon-
radio d'origine céleste a été observée en gue, coûteuse et progressive d'équipements
1931-32 par Karl Jansky : elle provenait du au sol ; une qualité uniforme sur toute la
centre de notre galaxie. Le développement zone de couverture et la disparition quasi
de la technique des radars a suscité un essor totale des zones d'ombre en région monta-
rapide de la radioastronomie après la Se- gneuse, problème bien connu des réseaux
conde Guerre mondiale, avec la découverte de diffusion terrestres ; l'utilisation d'une
de nombreuses radiosources*. seule fréquence par programme diffusé au
La radioastronomie est à l'origine de la dé- lieu d'une multitude de canaux nécessaires
couverte d'astres nouveaux, tels les quasars* par programme dans les réseaux terrestres ;
ou les pulsars*. Enfin, elle a apporté à la des contraintes extrêmement réduites pour
cosmologie une observation fondamentale la maintenance au sol des équipements de
par la mesure du rayonnement à 3 K. contrôle, à comparer aux moyens nécessai-
Le rayonnement radioélectrique observé res pour la maintenance d'un réseau terres-
dans l'Univers se présente comme dans le tre (faisceaux hertziens, émetteurs et réé-
domaine visible sous forme de rayonne- metteurs) ; une zone de couverture pour les
ment continu et de rayonnement spectro- émissions par satellite largement ouverte
scopique (analogue aux raies observées dans au-delà des frontières du pays à cause de
le domaine visible). La principale raie obser- débordements techniquement inévitables,
vée dans le spectre radio est celle de l'hydro- donnant une large audience aux program-
gène neutre, à 21 cm de longueur d'onde, mes.
découverte en 1951. D'autres raies ont été Les premières expérimentations de radiodif-
découvertes depuis 1965, dans le domaine fusion par satellite ont été menées aux Etats-
centimétrique ; ces raies, liées aux régions Unis, à partir de 1974, avec le satellite ATS
d'hydrogène ionisé, sont appelées raies de 6, puis quelques années plus tard au Canada
recombinaison. Enfin, un nouveau domaine (programme Hermès/CTS) et au Japon. En
spectroscopique s'est ouvert à la radioastro- 1999, plusieurs systèmes spatiaux sont opé-
nomie avec les raies émises par les molécu- rationnels, comme BS (Japon), Astra
les du milieu interstellaire : raie du radical (Luxembourg), Eutelsat (Europe) et PanAm-
OH à 18 cm, découverte en 1963 ; raie de la Sat (États-Unis).
molécule CO à 2,6 mm, découverte en 1970,
et nombreuses raies de molécules plus com- radiofréquence n.f. Fréquence d'une
plexes, dans le domaine millimétrique, dé- onde radioélectrique. -«bande (de fré-
couvertes depuis 1968. quences)

radiodiffusion par satellite. Technique radiogalaxie n.f. Galaxie émettrice d'un


de transmission d'informations au moyen puissant rayonnement radioélectrique.
de satellites artificiels géostationnaires dont ENCYCL. La première radiogalaxie a été identi-
les émissions radioélectriques peuvent être fiée en 1953 ; elle est associée à la radio-
reçues directement par le public en général, source Cygnus* A. Alors qu'une galaxie nor-
à l'aide d'antennes (individuelles ou com- male émet au moins 10 000 fois plus dans le
munautaires) de faible diamètre (entre 50 et domaine visible que dans le domaine radio,
180 cm, selon les zones de réception). On la une radiogalaxie émet un rayonnement
désigne couramment sous le nom de « télé- aussi intense en radio qu'en optique. Il s'agit
vision directe » ou « télédiffusion directe ». le plus souvent d'une galaxie elliptique
ENCYCL. La radiodiffusion par satellite peut géante présentant certaines particularités
être sonore (programmes radiophoniques) morphologiques (bande de poussières, jet,
ou visuelle (programmes télévisés). etc.). Leur rayonnement radio provient pour
Par rapport à un réseau terrestre de radiodif- une part des régions centrales de la galaxie
fusion, qui utilise un grand nombre d'émet- visible, sous la forme d'une source centrale
radiohéliographe 386

compacte, mais, le plus souvent, il provient lent à celui d'un radiotélescope unique dont
pour l'essentiel de régions diffuses beau- la dimension serait l'espacement des deux
coup plus étendues que la galaxie visible et radiotélescopes. Comme, pour une lon-
situées symétriquement de part et d'autre gueur d'onde fixée, le pouvoir séparateur est
de celle-ci. La cartographie détaillée de ces inversement proportionnel au diamètre de
régions montre généralement l'existence de l'instrument, la technique interférométrique
jets d'émission radio dirigés de la galaxie permet d'augmenter le pouvoir séparateur à
visible vers la source double étendue. Les mesure que l'on augmente l'espacement des
radiogalaxies sont également des émetteurs deux radiotélescopes.
de rayonnement X au moins 100 fois plus Dans le radio-interféromètre dit à réseau in-
puissants que les galaxies normales. La venté en 1953 par l'Australien Willem Chris-
quantité d'énergie émise par les radioga- tiansen et employé surtout pour les obser-
laxies ne peut s'expliquer par la contribution vations solaires, une série d'antennes
globale du rayonnement de leurs étoiles ; équidistantes (souvent des paraboloïdes de
d'autres mécanismes mettant en jeu les élec- révolution) sont alignées suivant une direc-
trons très rapides du milieu interstellaire tion est-ouest ou nord-sud et reliées conve-
sont à l'origine de cette émission. Il s'agit en nablement. La croix de Mills comporte deux
particulier d'émission par rayonnement syn- très longs réflecteurs linéaires orientés res-
chrotron* et d'émission par rayonnement de pectivement est-ouest et nord-sud : il en
freinage*, dit bremsstrahlung. De gigantes- existe notamment un exemplaire à Bologne
ques explosions survenues dans le noyau (deux branches de 1 000 m) et un autre à
des galaxies visibles et ayant éjecté des plas- Sydney (deux branches de 1 600 m). Dans
mas à hautes énergies, ainsi que le champ l'interféromètre dit à base variable, utilisé
magnétique de ces galaxies permettent d'ex- principalement pour l'étude de la structure
pliquer l'existence et la nature des deux lo- des radiosources, en particulier de leurs di-
bes d'émission radio diamétralement oppo- mensions, on emploie deux antennes mobi-
sés qui caractérisent les radiogalaxies. les (sur des tronçons de voie ferrée) dont on
fait varier la distance.
radiohéliographe n.m. Radiotélescope SYNTHÈSE ET SUPERSYNTHÈSE D'OUVERTURE. Techni-
destiné spécifiquement à fournir des images que mise au point en 1960 par sir Martin
du Soleil dans le domaine radioélectrique. Ryle à Cambridge (Angleterre), la synthèse
ENCYCL. L'émission radio du Soleil provient d'ouverture met en œuvre un interféromè-
de la couronne, à des altitudes d'autant plus tre dont on peut déplacer les antennes de
élevées que la longueur d'onde est grande : manière à faire varier la distance qui les
les émissions centimétriques proviennent de sépare. En effectuant une série d'observa-
la région de transition, les émissions métri- tions avec des écartements d'antennes diffé-
ques, de la moyenne- couronne, les émis- rents, on obtient une « image » radio de la
sions décamétriques, de la haute couronne. source étudiée équivalente à celle que don-
L'imagerie radio permet ainsi, en utilisant nerait un réflecteur dont la surface serait
des longueurs d'onde différentes, de sonder égale à celle sur laquelle on déplace les an-
la couronne solaire à plusieurs niveaux. tennes.
L'émission solaire étant très rapidement va- Ainsi, on réalise la synthèse d'une antenne
riable, les radiohéliographes sont caractéri- de grande dimension avec une série de peti-
sés par leur capacité à fournir des images tes antennes mobiles En fait, si le pouvoir
complètes à une cadence élevée. séparateur est équivalent à celui d'un grand
instrument, la sensibilité (liée à la surface
radio-interféromètre n.m. Radiotéles- réelle des antennes) est plus faible. Sous sa
cope composé de plusieurs antennes plus ou forme la plus simple, un radiotélescope à
moins distantes observant simultanément synthèse d'ouverture comporte une antenne
un même astre. fixe et une autre mobile, à laquelle on donne
ENCYCL. Le radio-interféromètre le plus sim- toutes les positions possibles à l'intérieur de
ple, constitué de deux radiotélescopes, per- la surface à synthétiser. En fait, pour réduire
met d'obtenir un pouvoir séparateur équiva- le nombre d'observations, on utilise un ré-
387 radiosource

seau d'antennes fixes dans la direction est- le cadre de son VLBI Space Observatory Pro-
ouest et une antenne mobile sur un axe gram, prévoit de lancer une antenne de 8 m
nord-sud. de diamètre dans l'espace et de l'utiliser
On peut aussi utiliser la rotation de la Terre conjointement avec des antennes situées au
pour modifier l'orientation relative des an- Japon, en Europe, en Australie et aux Etats-
tennes par rapport au ciel : en 12 heures, la Unis, afin d'obtenir les performances d'un
ligne de base prend toutes les orientations radiotélescope qui aurait de deux à trois fois
possibles par rapport à la direction de la le diamètre ae la Terre.
source. Cette technique, appelée supersyn-
thèse d'ouverture, a été mise au point à Cam- r a d i o m è t r e n.m. En télédétection, cap-
bridge, où plusieurs instruments l'utilisent, teur mesurant une fraction du rayonnement
et elle est employée avec beaucoup d'effica- électromagnétique, par exemple celui que la
cité à Westerbork* (Pays-Bas) ; mais le plus surface terrestre et les nuages émettent ou
grand réseau d'antennes qui l'utilise est le réfléchissent de façon naturelle.
Very Large Array (VLA*), aux Etats-Unis. ENCYCL. Contrairement au capteur photogra-
On obtient un pouvoir séparateur encore phique (qui impressionne directement des
meilleur en associant des antennes situées à films qu'il convient de rapporter sur terre),
des centaines, voire à des milliers de kilomè- le radiomètre effectue des mesures aptes à la
tres de distance, parfois sur des continents numérisation, au traitement informatique et
différents : c'est l'interférométrie à très à la transmission automatique, sous forme
grande base ou VLBI (Very Long Base line d'ondes radio, vers le sol où sont élaborés
Interferometry) —• radio-interférométrie. des produits variés (entre autres, des ima-
Dans ce cas, les antennes ne sont pas asso- ges). Pour cette raison, on embarque cet ins-
ciées « en direct », mais leurs signaux, enre- trument sur de nombreux satellites d'obser-
gistrés sur bandes magnétiques, sont corré- vation de la Terre (comme Landsat ou
lés « en différé » à l'aide d'un ordinateur. SPOT) et de météorologie (comme Météo-
Australia Telescope, VLBA sat ou NOAA).

radio-interférométrie n.f. Technique radionavigation (par satellites) n.f.


de la radioastronomie qui fait appel à l'em- Utilisation de satellites artificiels pour aider
ploi de radio-interféromètres. la navigation de véhicules terrestres, mariti-
ENCYCL. La recherche des meilleurs pouvoirs mes, aériens ou spatiaux.
séparateurs possibles, pour étudier la struc- ENCYCL. La notion de navigation implique ici
ture détaillée des radiosources* compactes, que le mobile est capable de déterminer lui-
a conduit à développer la radio-interféromé- même, à son bord, ses coordonnées géogra-
trie intercontinentale. Cette technique, ap- phiques.
pelée VLBI (Very Long Baseline Interferometry), Une constellation de satellites diffuse des
fournit aux longueurs d'onde centimétri- signaux radioélectriques codés que tout mo-
ques un pouvoir séparateur de l'ordre de bile, équipé du récepteur adéquat, peut cap-
1/10 000 de seconde d'arc, pour un espace- ter et traiter pour en déduire sa position (et,
ment de l'ordre du diamètre de la Terre. La dans certains cas, sa vitesse).
radioastronomie permet alors d'obtenir une
résolution plus fine que celle fournie par les radiosource n.f. Astre émetteur de rayon-
télescopes optiques. nement radioélectrique continu.
On songe à présent à étendre les hases d'ob- ENCYCL. On distingue les radiosources bien
servation en plaçant en orbite autour de la localisées dans l'espace (par ex. le Soleil ou
Terre des radiotélescopes qui fonctionne- une galaxie), et les radiosources présentant
ront en liaison avec les réseaux VLBI au sol. une distribution continue dans l'espace (par
Le projet russe Radio-Astron prévoit la mise ex. le rayonnement du halo de notre galaxie
en orbite de deux radiotélescopes de 10 m ou le rayonnement cosmologique à 3 K). La
de diamètre, qui graviteront respectivement première radiosource autre que le Soleil a
en un jour et une demi-journée ; la première été découverte en 1946 par des radioastro-
antenne a été testée en 1992. Le Japon, dans nomes britanniques. Située dans la direction
radiotélescope 388

de la constellation du Cygne, elle a été appe- l'observatoire radioastronomique de Nan-


lée Cygnus* A. Le premier catalogue de ra- çay*, en France. De tels radiotélescopes ne
diosources a été établi en 1950 par les ra- peuvent étudier les radiosources que lors-
dioastronomes de Cambridge (catalogue IC que celles-ci sont proches du méridien. Un
[premier catalogue de Cambridge], suivi dernier type de radiotélescope à très grande
d'autres catalogues : 2C, 3C, etc.). Plusieurs antenne est celui où l'antenne est fixe : tel
milliers de radiosources sont actuellement est le cas du radiotélescope d'Arecibo*
répertoriées, la plupart étant extragalacti- (Porto Rico), dont l'antenne paraboloïdale,
ques de 300 m de diamètre, pointe dans la direc-
Les radiosources localisées dans notre ga- tion du zénith. De meilleurs pouvoirs sépa-
laxie sont essentiellement liées aux nébuleu- rateurs sont obtenus en utilisant des réseaux
ses gazeuses, aux pulsars, aux restes de su- d'antennes.
pernovae, aux étoiles éruptives. radio-interféromètre
Le rayonnement radio continu observé dans
l'Univers est produit par trois mécanismes :
émission thermique du corps noir (Lune, Radouga (mot russe signifiant arc-en-ciel).
planètes, rayonnement cosmologique) ; Satellites russes géostationnaires utilisés
émission thermique de gaz ionisé (bremsstra- pour les télécommunications nationales (té-
hlung) [nébuleuses gazeuses, galaxies] ; léphone, télégraphie et télévision). Près de
émission synchrotron (restes de supernovae, 40 satellites de ce type ont été lancés de
galaxies actives, quasars). 1975 à 1998.

radiotélescope n.m. Instrument destiné Radouga. Capsule récupérable éjectée par


à l'étude du rayonnement radioélectrique certains vaisseaux Progress avant leur des-
des astres. truction dans l'atmosphère. Elle peut rap-
ENCYCL. Un radiotélescope est constitué d'un porter sur Terre de 80 à 150 kg d'échan-
collecteur appelé « antenne », qui joue le tillons divers ou de cassettes vidéo.
même rôle que le miroir d'un télescope opti-
que, et d'un système détecteur, qui mesure
raie (spectrale) n.f. Ligne brillante (raie
le rayonnement radioélectrique collecté. Les
d'émission) ou sombre (raie d'absorption)
antennes des radiotélescopes sont le plus
qui interrompt un spectre continu. L'ensem-
souvent des réflecteurs paraboliques ou
ble des lignes brillantes forme un spectre
sphériques, garnis de grillage métallique,
d'émission ; l'ensemble des lignes sombres,
dont la maille doit être au moins dix fois
un spectre d'absorption.
plus fine que la longueur d'onde d'observa-
tion. Des collecteurs de grandes dimensions
sont nécessaires pour atteindre de grandes raie interdite. Raie spectrale inobserva-
sensibilités et mesurer des flux très faibles ; ble au laboratoire dans les conditions ordi-
la radioastronomie* présente de ce point de naires parce que sa probabilité d'occurrence
vue un avantage sur l'astronomie du do- est très faible ou parce qu'elle résulte d'une
maine visible. En effet, on a pu réaliser des transition entre un niveau d'énergie métas-
antennes dont le diamètre est de l'ordre de table et le niveau fondamental. Son émis-
100 m. Cependant, il est difficile d'obtenir à sion est observée, en revanche, dans certai-
la fois la plus grande surface collectrice pos- nes régions de l'Univers constituant des
sible et la faculté d'orienter ce collecteur milieux extrêmement raréfiés, comme les
dans toutes les directions du ciel. La limite nébuleuses* ou les atmosphères stellaires.
maximale actuelle, pour une antenne com- On la désigne par le nom de l'élément chi-
plètement orientable, est celle du radiotéles- mique émissif suivi d'un nombre en chiffres
cope d'Effelsberg, près de Bonn (Allema- romains exprimant son état d'ionisation, le
gne), mis en service en 1972, qui est un tout placé entre crochets : [O III], par exem-
paraboloïde de 100 m de diamètre. Des an- ple, correspond à une raie interdite de l'oxy-
tennes plus grandes équipent des radiotéles- gène ionisé deux fois ([OI] étant l'oxygène
copes de type « méridien », comme celui de neutre, c'est-à-dire non ionisé).
389 rayonnement

rainure ni. Entaille longue et étroite creu- tude 5,4 qui est elle-même une étoile dou-
sée à la surface de la Lune. La rainure Hygi- ble* spectroscopique. Distance : 400 al.
nus et celles voisines du cratère Triesnecker,
dans la région centrale du disque lunaire, RAS. Sigle de Royal Astronomical Society.
comptent parmi les plus célèbres.
Rasalhague (d'une locution arabe signi-
r a m p e de lancement. Structure orien- fiant tête du porteur de serpent, par allusion à la
table servant au maintien et au guidage ini- représentation ancienne de la constellation).
tial de divers engins propulsés par moteur- Etoile a d'Ophiucus. Magnitude apparente
fusée (fusée-sonde, missile, etc.). visuelle : 2,1. Type spectral : A5. Distance :
47 années de lumière.
Ranger. Sondes américaines d'étude de la
surface lunaire lancées entre 1961 et 1965. RASC. Sigle de Royal Astronomical Society of
ENCYCL. Le programme Ranger avait un dou- Canada.
ble objectif, s'inscrivant dans les préparatifs
du programme Apollo : photographier le sol Ratan-600. Radiotélescope de l'observa-
lunaire avec une résolution métrique ; dépo- toire spécial d'astrophysique de l'Académie
ser sur ce sol, avec une vitesse réduite des sciences de Russie, situé près de Zelent-
(200 km/h), de petits sismomètres. Lorsqu'il chouk, dans le Caucase.
s'avéra que le second objectif était techni- ENCYCL. Il comprend 895 panneaux orienta-
quement irréalisable, seul le premier fut bles de 2 m sur 7,4 m, formant une antenne
conservé. circulaire de 600 m de diamètre qui peut
Les six premières sondes échouèrent pour être utilisée soit d'un seul tenant, soit frac-
des raisons diverses (défaillance du lanceur, tionnée en plusieurs segments autonomes,
mauvaise trajectoire, panne des équipe- pour capter des rayonnements de 8 mm à
ments de bord). 20 cm de longueur d'onde. A l'intérieur du
Seules les trois dernières s'acquittèrent avec cercle figurent un miroir plan orientable de
succès de leur mission : Ranger 7 transmit 400 m de long et 8,3 m de haut, ainsi que
4 316 images de la surface lunaire en juillet plusieurs dispositifs focaux mobiles sur des
1964 avant de s'écraser dans la région du rails.
cratère Fra Mauro ; Ranger 8, 7 137 images
en février 1965 avant de s'écraser dans la rayon vecteur. Droite qui, à tout instant,
mer de la Tranquillité ; et Ranger 9, joint le centre d'un corps en mouvement
5 814 images en mars 1965 avant de s'écra- orbital au centre de mouvement de ce corps.
ser dans le cratère Alphonse. Dans le cas d'une orbite circulaire, le centre
de mouvement coïncide avec le centre du
rapport de masse. Rapport de la masse cercle ; dans le cas d'une orbite elliptique,
totale d'une fusée, au moment du décollage, c'est l'un des deux foyers de l'ellipse.
à sa masse après l'arrêt de la propulsion.
C'est une caractéristique fondamentale des rayonnement n.m. 1.Ondes, et éventuel-
fusées, qui permet notamment de calculer la lement particules associées, assurant un
vitesse finale' qu'elles peuvent atteindre. K. transport d'énergie dans un milieu, à partir
Tsiolkovski* fut le premier à en saisir toute d'une source. 2. Ce transport d'énergie lui-
l'importance. même. 3. Rayonnement corpusculaire : rayon-
nement considéré comme formé essentielle-
Ras Algethi (locution arabe signifiant tête ment par des particules telles que électrons,
de l'homme agenouillé). Etoile a d'Hercule. protons, neutrons, noyaux. 4. Rayonnement
ENCYCL. C'est, en fait, un système de deux électromagnétique : rayonnement caractérisé
étoiles liées par leur attraction mutuelle. La par des ondes électromagnétiques, ou éven-
composante principale est une supergéante tuellement par des photons associés.
rouge dont l'éclat varie de façon semi-régu- ENCYCL. Les rayonnements électromagnéti-
lière en 90 j entre les magnitudes 3 et 4, et la ques sont caractérisés par l'existence d'un
composante secondaire une étoile de magni- champ magnétique et d'un champ électri-
rayonnement cosmique 390

que variables, étroitement associés, qui se rayonnement constitue un danger pour les
propagent à une vitesse, dans le vide, à c = spationautes, particulièrement lorsque
300 000 km/s et, dans un milieu matériel, à ceux-ci effectuent des sorties extravéhiculai-
c/n, où n est l'indice de réfraction du milieu. res : l'irradiation subie peut être alors de
Un rayonnement électromagnétique dit plusieurs dizaines de millirems à l'heure. La
« monochromatique » est caractérisé par dose reçue pourrait être ainsi relativement
une fréquence notée v, ou une longueur importante si le spationaute était conduit,
d'onde clans le vide X = c/v. au cours d'une même mission, à multiplier
Rayonnement thermique : émission d'un ses sorties dans l'espace.
rayonnement électromagnétique par un La dose pourrait être même beaucoup plus
corps porté à une certaine température. On élevée si les sorties se faisaient lors du pas-
caractérise le rayonnement thermique des sage dans l'anomalie de l'Atlantique Sud
corps par comparaison avec le rayonnement (-• ceinture de rayonnement) ou si le vais-
d'un corps idéal, appelé corps noir*, qui ab- seau spatial tournait autour de la Terre en
sorbe tout le rayonnement qu'il reçoit. passant près des pôles : les orbites polaires,
Rayonnement thermique à 3 K : rayonnement intéressantes pour les satellites d'observa-
radioélectrique provenant de toutes les di- tion parce qu'elles permettent de balayer
rections du ciel et qui présente les propriétés successivement toute la surface de la Terre,
du rayonnement thermique d'un corps noir sont par contre très dangereuses sur le plan
à une température voisine de 3 K. SYN. : radiobiologique ; en rejoignant la Terre vers
rayonnement cosmologique, rayonnement du fond le pôle Nord et le pôle Sud, les lignes de
de ciel. Découvert en 1965 par A. Penzias* et force du champ magnétique créent deux sor-
R. Wilson*, il s'explique aisément dans le tes d'entonnoirs dans lesquels les particules
cadre de la théorie du Big* Bang, qu'il a très du rayonnement cosmique pénètrent facile-
solidement confortée. Rayonnement visible : ment, ce qui explique les débits de dose
rayonnement électromagnétique suscepti- élevés des orbites polaires.
ble de produire une sensation visuelle. En dehors de ces cas particuliers, un
deuxième danger de l'irradiation par le
rayonnement cosmique. Flux de parti- rayonnement cosmique est lié à la possibi-
cules chargées de très haute énergie (princi- lité qu'une éruption solaire importante se
palement, des noyaux d'hydrogène [pro- produise au cours d'une mission habitée.
tons] et d'hélium [particules alpha] ; dans Dans la majorité des cas, ces éruptions ne
une faible proportion, des noyaux atomi- donnent que des doses de quelques dizaines
ques plus lourds) d'origine solaire, galacti- ou quelques centaines de millirads, mais il
que ou extragalactique. en est de bien plus fortes, comme celle du
ENCYCL. Les principales sources de rayonne-
16 juillet 1959, qui donna une dose de
ment cosmique sont les éruptions solaires, 600 rads, et celle du 4 août 1972, qui donna
le noyau de notre galaxie, des explosions une dose de 5 300 rads : doses redoutables si
stellaires (supernovae) et des objets extraga- l'on sait qu'une irradiation de 500 à 700 rads
lactiques tels que les noyaux de galaxies est mortelle pour la majorité des individus.
actives et les quasars. Al 'intérieur des véhicules spatiaux, la dose
de rayonnement est évidemment plus éle-
Le rayonnement cosmique solaire et le
vée qu'au sol (où la dose annuelle reçue par
rayonnement galactique ou extragalactique
un individu est estimée à 200 miËirads, dont
forment le rayonnement cosmique primaire,
50 millirads correspondant au rayonnement
constitué de 89 % de protons, de 10 % de
cosmique), mais elle reste relativement
particules alpha et de 1 % seulement d'ions
basse, car une partie du rayonnement cos-
lourds. Ces particules ont des énergies très
mique primaire est arrêtée par la paroi des
variables, souvent de plusieurs centaines de
vaisseaux; d'autres particules, notamment
MeV (millions d'électronvolts) et pouvant
des neutrons, sont, par contre, créées par
même atteindre plusieurs dizaines de GeV
suite d'interactions des particules du rayon-
(milliards d'électronvolts).
nement cosmique primaire avec les consti-
L'IRRADIATION DES SPATIONAUTES. Alors qu'il est
tuants de la paroi de la cabine spatiale. La
partiellement arrêté par l'atmosphère, ce
391 reconnaissance photographique par satellite

dose de rayonnement, dans les conditions des spationautes au rayonnement cosmique


des vols habités actuels, est de l'ordre de lors des futurs vols spatiaux de longue durée
20 à 40 millirads par jour. Dans la navette, la (assemblage et exploitation de stations orbi-
dose est en général plus faible, variant de 5 à tales autour de la Terre, vols vers Mars, etc.).
10 millirads par jour ; dans Skylab, qui volait Et ce d'autant plus qu'il n'y a pas en ce
à 435 km d'altitude au lieu de 250 à 300 km domaine de possibilité d'adaptation,
pour la navette et dont l'orbite était plus comme c'est le cas vis-à-vis de l'impesan-
proche des régions polaires, la dose quoti- teur : la dose absorbée et ses effets ne font
dienne était plus élevée et a pu atteindre qu'augmenter au fur et à mesure du dérou-
87 milliards lors de la mission Skylab 4. lement des missions spatiales.
PRINCIPAUX EFFETS BIOLOGIQUES. L'action des ions
lourds sur l'organisme des spationautes se réaction n.f. Force qu'exerce en retour un
manifeste notamment par l'apparition de corps soumis à l'action d'un autre corps.
phénomènes lumineux appelés phosphè- ENCYCL. Selon le principe de l'action et de la
nes : à l'occasion des vols Apollo, les astro- réaction, l'un des principes fondamentaux
nautes signalèrent, pour la première fois, de la dynamique, énoncé par Newton au
qu'ils « voyaient » des éclairs lumineux le xviie siècle, si un point matériel A exerce une
plus souvent blancs mais parfois colorés, force sur un autre point matériel B, B exerce
prenant la forme d'étoiles, de traits ou de sur A une force égale et opposée. Une fusée
nuages plus ou moins délimités alors qu'ils fonctionne selon ce principe : elle se pro-
étaient dans l'obscurité ou qu'ils fermaient pulse par réaction. L'éjection, vers l'arrière,
les yeux depuis une dizaine de minutes. Ces des gaz brûlés par ses moteurs provoque,
phosphènes étaient d'origine radiative : ob- par réaction, son déplacement en sens in-
servés à l'occasion d'autres missions spatia- verse.
les, ils sont beaucoup plus fréquents lors des
passages dans les ceintures de Van Allen ; réalité de terrain. En télédétection,
leur fréquence est comparable à celle des connaissance de caractéristiques de la scène
ions lourds et on peut les reproduire au sol étudiée à partir d'observations et de mesu-
avec un accélérateur d'ions lourds, comme res réalisées sur place. Les expressions véri-
l'ont fait deux médecins du département de té-terrain et vérité de terrain, bien que d'un
biophysique de l'université de Berkeley. emploi très courant, sont considérées
Les effets du rayonnement cosmique peu- comme incorrectes.
vent se manifester aussi sur le développe-
ment des organismes : en détruisant certai- r é c e p t e u r n.m. Tout dispositif qui reçoit
nes cellules embryonnaires dans une graine, une énergie ou un signal et fournit une éner-
les ions lourds peuvent être ainsi à l'origine gie ou un signal différents.
de malformations qui apparaissent au mo-
ment de la germination et de la croissance
récession n.f. Eloignement mutuel des ga-
de la plante, comme cela a été bien vu sur
laxies, dû à l'expansion* de l'Univers.
des graines de tabac embarquées dans Sa-
liout 7 ou dans les biosatellites Cosmos.
r e c h e r c h e spatiale. Toute recherche me-
Un autre danger du rayonnement cosmique
née au moyen de systèmes spatiaux.
tient à sa capacité à induire des effets géné-
tiques : des anomalies chromosomiques et
des effets mutagènes ont été observés chez reconnaissance photographique par
diverses espèces animales ou végétales après satellite. Prise de vues de la Terre effec-
des vols spatiaux. Il n'est pas exclu enfin que tuée par un engin spatial en orbite autour de
le rayonnement cosmique ait des effets sur la planète, dans le but de recueillir des ren-
l'organisme qui ne se manifestent que de seignements d'intérêt tactique ou stratégi-
façon tardive, par exemple en accélérant le que.
ENCYCL. De toutes les applications militaires
vieillissement.
de l'espace, la reconnaissance photographi-
Pour toutes ces raisons, il sera nécessaire de que est la plus importante. Elle permet aux
porter une grande attention à l'exposition responsables militaires et au gouvernement
récupération 392

des puissances qui y ont recours d'obtenir mille la plus nombreuse : plusieurs centai-
discrètement des informations sur les instal- nes ont été lancés (la plupart, dans le cadre
lations militaires et les grands équipements du programme Cosmos*), le premier en
technologiques des autres pays, et de sur- 1962, sous le nom de Cosmos 4. Pendant
veiller à l'échelle planétaire les mouvements longtemps, les engins utilisés ont été des
de troupes et de matériels, les zones de dérivés au Vostok*, permettant respective-
conflits, etc. Tous les grands conflits des ment l'obtention de clichés de 'haute,
trente dernières années (guerres israélo-ara- moyenne et basse résolution. Pour les cli-
bes, guerre Iran-Irak, bataille des Malouines, chés de haute résolution, le Vostok photo-
conflit d'Afghanistan, guerres du Golfe et de graphique a été remplacé, à partir de 1975,
Yougoslavie...) ont été étroitement surveillés par un dérivé du Soyouz*, évoluant généra-
par des satellites de reconnaissance améri- lement entre 170 et 400 km d'altitude et
cains et soviétiques. muni de deux capsules récupérables en
Les premiers satellites de reconnaissance cours de vol. A la différence des Américains,
photographique ont été lancés au début des les Soviétiques, jusque dans les années 80,
années 60, par les États-Unis et l'ex-URSS. ont utilisé exclusivement la technique de
Les Américains utilisèrent d'abord des satel- récupération des clichés obtenus par leurs
lites Discoverer*, dotés d'une caméra à satellites. Cette procédure leur permettait
haute résolution dont le film revenait au sol d'obtenir des clichés de très bonne qualité
dans une capsule munie d'une rétrofusée, avec des caméras classiques, à défaut de
qui pouvait être récupérée pendant sa des- maîtriser les technologies optiques et élec-
cente en parachute, à l'aide d'un avion de troniques nécessaires à la transmission au
transport spécialement modifié pour cette sol d'images par voie radioélectrique. Mais,
tâche ; et des satellites SAMOS*, équipés comme les satellites concernés avaient un
pour transmettre leurs images par radio cha- périgée très bas (pour accroître la résolution
que fois qu'ils survolaient les États-Unis. À des images), leur durée de vie était très
partir de 1971, ils disposèrent de satellites courte (une douzaine de jours, en moyenne),
Big* Bird, évoluant entre 160 et 250 km d'al- et il fallait donc en lancer beaucoup pour
titude et recueillant d'une part des images à assurer une surveillance permanente. De-
moyenne résolution transmises au sol par puis 1983, cependant, l'ex-URSS dispose de
radio après un traitement approprié, d'autre satellites de reconnaissance photographique
part des images à haute résolution (quelques ayant une durée de vie de plusieurs mois et
décimètres) envoyées au sol dans des capsu- capables de transmettre au sol par radio les
les récupérables, chaque satellite disposant vues qu'ils prennent, à l'instar des engins
de six capsules larguées successivement à américains. Én 1999, les États-Unis, la CEI et
des intervalles de trois à quatre semaines. la France (avec le système Hélios*) sont les
Depuis la fin des années 70, les Big Bird sont seules puissances mondiales à disposer de
remplacés par les engins de la famille KH*. satellites de reconnaissance photographi-
Ceux-ci circulent sur des orbites plus éle- que.
vées (plus de 300 km), ce qui leur assure une
durée de vie plus longue (2 ans environ). Ils récupération n.f. Opération consistant à
transmettent leurs images au sol sous forme faire revenir un véhicule spatial à la surface
numérisée (donc sans aucune dégradation) terrestre.
et possèdent, par ailleurs, des détecteurs
opérant dans l'infrarouge. Une première ver- redondance n.f. 1. Existence dans un pro-
sion, le KH-11, a été introduite en 1976 ; elle duit (composant, sous-système, système,
est aujourd'hui remplacée par une version service) de deux ou plusieurs moyens per-
plus lourde et plus performante, le KH-12, mettant d'accomplir une fonction requise.
dont le lancement est confié à la navette 2. En télécommunication, existence, dans
spatiale. un signal, de plus d'éléments qu'il n'est stric-
Dans l'ensemble du programme spatial de tement nécessaire pour représenter l'infor-
l'ex-URSS, les satellites de reconnaissance mation à transmettre. On peut ainsi pallier
photographique constituent, de loin, la fa- certains défauts de transmission.
393 satellisation

redshift n.m. (mot anglais). Décalage spec- cosmologie. Il est l'auteur d'un grand nom-
tral vers le rouge. bre d'ouvrages de vulgarisation.

Redstone. Missile balistique américain à référentiel n.m. Système de repérage per-


propergol liquide fortement inspiré du V2*, mettant de situer un événement dans l'es-
conçu aux États-Unis à partir de 1950 par pace et dans le temps. Il est idéalement cons-
l'équipe de W. von Braun. titué d'un trièdre, repère spatial, et d'une
ENCYCL. Pesant 281 pour une hauteur de 21 m horloge, repère temporel. relativité
et un diamètre de 2 m, le missile Redstone
était propulsé par un moteur à oxygène li- réflecteur n.m. Synonyme de télescope
quide et à alcool et guidé par une centrale (par opposition à réfracteur).
inertielle. Il pouvait atteindre un objectif dis-
tant de 320 km. Son premier essai en vol eut r é f r a c t e u r n.m. Synonyme de lunette as-
lieu en 1953 et, en 1958, il fut mis en service tronomique (par opposition à réflecteur).
dans les forces armées américaines dé-
ployées en Europe. C'est un dérivé de ce réfraction n.f. Changement de la direc-
missile, le lanceur Mercury-Redstone, qui tion de propagation d'une onde électroma-
permit en 1961 de qualifier la capsule Mer- gnétique ou acoustique lorsque les caracté-
cury* en vol suborbital, puis de lancer les ristiques du milieu de propagation varient le
deux premiers astronautes américains, A. long de cette direction, soit brusquement
Shepard et V. Grissom. (interface de deux milieux), soit progressive-
ment (milieu non isotrope). Réfraction astro-
Redu. Ville de Belgique, dans les Ardennes, nomique : modification apportée à la direc-
à 50 km environ au sud-est de Namur, siège tion d'un astre par suite de la traversée de
d'une station européenne de télécommuni- l'atmosphère terrestre par les rayons lumi-
cations spatiales depuis 1968. neux issus de cet astre.
ENCYCL. La station de Redu assure les opéra- ENCYCL. Par suite de la réfraction astronomi-
tions de poursuite, de télécommande et de que, la distance zénithale* observée est infé-
télémesure pour les satellites de l'Agence rieure à la distance zénithale vraie ; Près de
spatiale européenne. Elle constitue égale- l'horizon, la réfraction, qui ne valait que 1' à
ment une station de secours pour l'exploita- la distance zénithale de 45°, atteint une va-
tion des satellites météorologiques euro- leur de l'ordre de 36' et s'accroît d'environ 5'
péens Météosat. C'est aussi le site d'un pour une variation en plus ou en moins de
camp spatial destiné à permettre aux jeunes 30' de la distance zénithale.
de suivre des stages simulant la préparation Par suite de la réfraction, le Soleil et la Lune
et la réalisation d'un vol spatial habité, qui a (à la pleine lune) [diamètre apparent 32'],
ouvert en 1991. ont, pour un observateur, leur disque aplati
de 1/5 au moment de leur lever et de leur
réduction n.f. Opération par laquelle on coucher, ce qu'il est facile de constater expé-
ramène les résultats bruts obtenus au cours rimentalement.
d'une observation à leur valeur telle qu'elle
doit être introduite dans les calculs. réfracto-réflecteur n.m. Lunette astro-
nomique dans laquelle le faisceau lumineux
Rees (sir Martin John), astrophysicien bri- collecté par l'objectif parcourt un Z avant de
tannique (Cambridge 1942). Directeur de parvenir à l'oculaire, la longueur totale de
l'institut d'astronomie de Cambridge, il est l'instrument se trouvant ainsi réduite à
spécialiste de cosmologie. Depuis 1995, il a moins du tiers de la distance focale de l'ob-
le titre d'Astronome royal. jectif.

Reeves (Hubert), astrophysicien canadien région n.f. Zone particulière d'un astre ou
(Montréal 1932). de l'espace. Région active : région de l'atmos-
Ses principaux travaux portent sur l'astro- phère du Soleil, associée à l'existence de
physique stellaire, la nucléosynthèse et la groupes de taches, où s'observe une forte
Règle 394

variabilité de l'émission de rayonnement, de ENCYCL. Le calendrier primitif des Chaldéens


la température et des mouvements. Région H et des Babyloniens était réglé sur cette étoile
I : région du milieu interstellaire très riche (son observation servait à déterminer les
en hydrogène neutre. Région HII : région du équinoxes et les solstices). C'est aussi l'une
milieu interstellaire très riche en hydrogène de celles qui permirent à Hipparque* de dé-
ionisé. couvrir la précession des équinoxes, en com-
ENCYCL. Le rayonnement ultraviolet émis par parant leur position dans le ciel, telle qu'il
une étoile chaude ionise l'hydrogène inters- l'observait, à celle indiquée par Aristillus et
tellaire : l'étoile baigne donc dans de l'hy- Timocharis deux siècles avant lui. On l'ap-
drogène ionisé, qui émet de la lumière et pelle parfois le cœur du Lion,
apparaît sous l'aspect d'une nébulosité
brillante (région H II ou nébuleuse à émis- Reiter (Thomas), ingénieur, pilote et spa-
sion) ; plus loin, le rayonnement ultraviolet tionaute allemand (Francfort-sur-le-Main
ayant été absorbé, l'ionisation de l'hydro- 1958). Sélectionné par l'Agence spatiale
gène n'est plus possible et l'hydrogène reste européenne comme spationaute en 1993, il
sous forme neutre. C'est une région HI. Si la a participé à la mission EuroMir* 95, séjour-
température de l'étoile centrale est insuffi- nant 180 j dans l'espace et effectuant deux
sante, ou à plus grande distance des étoiles sorties extravéhiculaires.
chaudes, l'ionisation de l'hydrogène est im-
possible : il n'existe alors pas de région HII.
Les régions H I sont essentiellement étu- relativiste adj. 1. Qui relève de la théorie
diées grâce à la raie 21 cm caractéristique de de la relativité. 2. Se dit d'une particule ani-
l'hydrogène neutre ; les régions H II sont mée d'une vitesse proche de celle de la lu-
également étudiées en radioastronomie, mière et dont les effets propres à la théorie
mais par le rayonnement thermique des de la relativité* d'Einstein soient sensibles.
électrons libres ; on les observe aussi en in-
frarouge. relativité (théories de la). Ensemble
de théories qui affirment qu'il existe des
Règle (en latin Norma, -ae). Petite constella- référentiels équivalents pour décrire les phé-
tion australe, au sud-ouest du Scorpion, in- nomènes, les grandeurs relatives à un réfé-
troduite par La Caille en 1752. Elle ne ren- rentiel se déduisant, selon certaines trans-
ferme que des étoiles peu brillantes, dont la formations (propres à chaque théorie), des
principale a une magnitude apparente de 4. mêmes grandeurs relatives à un autre réfé-
Elle constituait initialement la constellation rentiel, les lois physiques exprimant les rela-
de l'Equerre et de la Règle. tions entre ces grandeurs restant invarian-
tes.
régolite ou régolithe n.m. Couche su-
ENCYCL. En mécanique newtonienne, on pos-
perficielle de roches brisées, sur la Lune ou
tule que deux expériences identiques réali-
sur tout autre corps du système solaire dé-
sées dans deux référentiels en translation
pourvu d'atmosphère, qui résulte du bom-
uniforme l'un par rapport à l'autre donnent
bardement de la croûte de l'astre par des
des résultats identiques.
météorites.
Les lois de la physique classique sont inva-
régulation n.f. Opération visant à mainte- riantes par rapport aux lois de transforma-
nir une certaine grandeur entre des limites tions galiléennes reliant les coordonnées
fixées. Exemples : régulation thermique, ré- d'espace-temps d'un même événement ex-
gulation d'orientation, etc. Dans cette accep- primées dans deux référentiels R et R', où R'
tion, l'emploi du mot contrôle est à éviter. est animé d'une vitesse V (de composantes
vx, V , VJ constante par rapport à R :
Régulus (nom latin signifiant petit rot). (D
Etoile a du Lion. Magnitude apparente vi- t' = t
suelle : 1,4. Type spectral : B8. Distance : x' = x - vxt
78 années de lumière. Rayon : 3,6 fois celui y' = y - V
du Soleil. z' = z - vzt.
395 Renard (Petit)

Une conséquence de ces relations est la loi de relativité restreinte au cas des systèmes
d'addition des vitesses dans un changement accélérés, Einstein a formulé le principe
de référentiel. d'équivalence : l'égalité des masses pesantes
RELATIVITÉ RESTREINTE. Au COURS du XIX E siècle, il (intervenant, par ex., dans : P = mg) et des
est apparu que les lois de l'électromagné- masses inertes (dans F = tny) a pour consé-
tisme ne sont pas invariantes par la transfor- quence qu'il est impossible de distinguer,
mation (1) et que la vitesse c de la lumière dans un espace clos et limité, entre les effets
est la même quel que soit le référentiel, en d'un champ de gravitation et ceux des forces
contradiction avec la loi de composition des d'inertie résultant de mouvements accélé-
vitesses. Einstein a postulé une nouvelle loi rés. La relativité générale fait ainsi la syn-
de transformation (transformation de Lorentz), thèse de la mécanique et de la gravitation.
qui a conduit à la théorie de la relativité res- L'interaction de gravitation est décrite
treinte (1905) et entraîné une révision fonda- comme une courbure de l'espace induite par
mentale de la mécanique ; pour deux réfé- la présence de masses.
rentiels en translation uniforme l'un par Parmi les conséquences les plus importantes
rapport à l'autre, à la vitesse v parallèle à de la relativité générale, il faut citer l'interac-
l'axe des abscisses Ox : tion entre masse et rayonnement : les
rayons lumineux sont déviés lorsqu'ils pas-
x' = (x-vt)/l-v 2 /c 2 , sent au voisinage de masses importantes et
y' = y, z' = z les longueurs d'onde des rayonnements
t' = (t-v x /c 2 )/l-v 2 /c 2 émis par les atomes situés dans un champ
Les conséquences sur la cinématique sont de gravitation subissent un décalage vers le
nombreuses. L'intervalle de temps séparant rouge. Ces divers effets ont pu être observés
deux événements change selon qu'on le me- expérimentalement.
sure dans un référentiel où les deux événe- -•effet EinStein*, lentille* gravitation-
ments ont lieu au même endroit ou dans un nelle, mirage* gravitationnel
référentiel en mouvement uniforme par rap-
port au précédent (dilatation des durées). La r e m o r q u e u r spatial (en anglais tug). Vé-
notion de simultanéité n'est plus absolue : hicule spatial réutilisable envisagé pour
deux événements ayant lieu au même ins- transférer des charges utiles entre différen-
tant, en des endroits différents, dans un réfé- tes orbites au voisinage d'un corps céleste
rentiel, n'ont pas lieu au même instant dans (comme la Terre, la Lune ou Mars), par
des référentiels différents. La distance sépa- exemple d'une orbite terrestre basse à l'or-
rant deux objets change d'un référentiel à bite géostationnaire.
l'autre (contraction des longueurs) et la loi
de composition des vitesses est différente Renard (Petit) [en latin Vulpecula, -ae].
de la loi classique. Petite constellation boréale, au sud du Cy-
L'ensemble des phénomènes décrits n'est gne, introduite par Hevelius en 1690.
observable que si la vitesse des objets est ENCYCL. Elle ne renferme que des étoiles de
voisine de celle de la lumière (v/c # 1). Si v/c faible éclat, la plus brillante étant de magni-
est petit, les équations (2) se réduisent aux tude apparente 4,6. Sa principale curiosité
équations (1). accessible aux instruments d'amateur est la
La relativité restreinte a aussi entraîné une nébuleuse planétaire M 27 (dite Dumb-bell,
révision de la dynamique. L'énergie totale E Haltère ou du Diabolo), de magnitude 8, dé-
d'une particule de masse ma et de vitesse v couverte par Messier en 1764, dans le pro-
est • longement de la ligne joignant Véga (a Lyraé)
E = m 0 c 2 1 - v2/c2. à Albireo (P Cygni), à 8° au-deîa de cette
L'énergie d'une particule au repos (maâ) dernière : cette bulle gazeuse, située à une
peut se transformer en d'autres formes distance comprise entre 600 et 1 000 années
d'énergie par disparition de la masse et, réci- de lumière, a dû être éjectée par une étoile
proquement, l'énergie peut se matérialiser parvenue au stade de nova* il y a un peu
sous forme de masse. moins de 50 000 ans. Traversée par la Voie
RELATIVITÉ GÉNÉRALE. En généralisant le principe lactée, cette constellation est très riche en
rencontre 396

amas stellaires ouverts. On y a découvert, Elles peuvent atteindre 5 000 à 10 000 km


en 1967, le premier pulsar* (CP 1919) et, en de diamètre.
1982, le premier pulsar milliseconde (PSR
1937 + 1214), dont la période vaut réseau d'antennes. Radiotélescope
1,558 milliseconde. constitué d'un ensemble d'antennes dispo-
sées régulièrement selon un ou plusieurs ali-
r e n c o n t r e n.f. 1. Instant du passage d'une gnements, et dont on combine les signaux,
sonde spatiale au plus près d'un corps cé- radio-interféromètre
leste au cours d'une mission de survol. 2.
Période, avant et après cet instant, durant réseau de poursuite poursuite
laquelle l'observation est effectuée.
réseau n.m. Surface sur laquelle sont gra-
rendez-vous spatial. Rapprochement in- vés de nombreux traits parallèles et équidis-
tentionnel dans l'espace d'engins spatiaux tants très rapprochés (plusieurs milliers par
satellisés séparément. millimètre) et utilisée comme élément dis-
persif en spectroscopie.
r e n t r é e atmosphérique. Retour dans ENCYCL. Les réseaux employés en astronomie
l'atmosphère terrestre d'un véhicule spatial. sont du type « à réflexion ». Ils sont consti-
ENCYCL. Pour l'orbiteur d'une navette ou pour tués d'un support de verre (miroir) revêtu
une capsule récupérable, cette phase de vol d'une couche mince d'aluminium sur lequel
est cruciale car elle s'accompagne d'un in- sont gravées de très fines rayures parallèles
tense dégagement énergétique (dû au frotte- et équidistantes. Un faisceau de Lumière
ment aérodynamique) ; l'engin doit en effet blanche tombant sur le réseau se trouve dif-
pénétrer dans l'atmosphère selon une trajec- fracté suivant une série de spectres d'autant
toire et avec une attitude très précises sous plus étalés qu'ils se forment à une plus
peine d'être détruit. grande distance angulaire de l'image non
dispersée, directement réfléchie par le mi-
r é p é t e u r n.m. Dans un satellite de télé- roir. On obtient ainsi des spectres dits « de
communications, appareil chargé d'ampli- premier ordre », « de deuxième ordre », etc.
fier les signaux radioélectriques collectés par
l'antenne de réception (éventuellement résolution n.f. En télédétection, aptitude
après en avoir, au préalable, modifié la fré- d'un système de mesure à distinguer deux
quence) et de les retransmettre vers le sol valeurs voisines.
grâce à l'antenne d'émission. Un satellite ENCYCL. On mesure la résolution soit par le
récent peut compter une dizaine ou une pouvoir de résolution (radiométrique, spec-
vingtaine de répéteurs actifs et un petit trale, géométrique, temporelle, etc.), soit par
nombre de répéteurs de secours. la limite de résolution (grandeur inverse de
la précédente). Dans le cas d'un satellite
réseau (solaire) n.m. Motif en cellules d'observation, la limite de résolution géo-
jointives, principalement observé loin des métrique est la plus petite surface sur la-
taches solaires dans les larges régions cal- quelle on peut effectuer des mesures compte
mes de la basse atmosphère du Soleil. tenu de l'altitude et du champ des capteurs.
ENCYCL. Des réseaux sont observés au niveau Par exemple, elle est de 10 m x 10 m pour
de la photosphère et de la chromosphère. les satellites SPOT (en mode panchromati-
Au niveau de la photosphère, le réseau est que).
formé par la juxtaposition des granules*. La
dimension des cellules est de l'ordre de résolution (limite de). La plus petite
1 000 à 2 000 km. Leur comportement est distance, angulaire ou spectrale, entre deux
directement contrôlé par la convection cel- points dont un instrument (lunette, téles-
lulaire sous-jacente. Au niveau de la chro- cope, spectrographe, etc.) fournit des ima-
mosphère, le réseau se compose de mailles ges distinctes.
plus larges, les supergranules*, délimitées ENCYCL. Par suite de la diffraction*, l'image
entre elles par les alignements des spicules*. d'une source lumineuse ponctuelle donnée
39 7 rétrogradation

par un instrument d'observation n'est pas Réticule (en latin Reticulum). Petite constel-
un point mais une petite tache (tache lation australe, introduite par La Caille en
d'Airy*). Celle-ci détermine la limite de ré- 1752, à l'ouest de la Dorade. Ses quatre étoi-
solution théorique de l'instrument. De les les plus brillantes, de magnitudes appa-
même, l'image d'une raie spectrale mono- rentes comprises entre 3,4 et 4,5, dessinent
chromatique fournie par un système disper- un losange irrégulier au nord-est du Grand
sant la lumière (prisme, réseau) est toujours Nuage de Magellan*.
quelque peu « étalée » et, pour que deux
raies voisines soient séparées par le système, réticule n.m. Disque percé d'une ouver-
il faut que leur écartement soit supérieur à ture circulaire dans laquelle deux fils très
un intervalle minimal de longueur d'onde. fins se croisent à angle droit et servent à la
visée dans les lunettes astronomiques ou
terrestres.
résolution (pouvoir de). Synonyme de
pouvoir séparateur*. Reticulum (-i). Nom latin de la constella-
tion du Réticule (abrév. Ret).
résonance n.f. Situation d'un corps en
mouvement orbital qui subit une perturba- r e t o m b é e s spatiales. Effets bénéfiques,
tion gravitationnelle périodique de la part parfois inattendus, d'ordre économique,
d'un autre. scientifique ou technique, de la recherche
ENCYCL. On connaît, dans le système solaire, spatiale. |
de nombreux cas de résonance, entre des
planètes ou des satellites naturels dont les r e t o u r d'échantillons. Mission spatiale
périodes de révolution sont dans un rapport consistant à faire revenir sur terre une cap-
simple, par exemple 1/2, 2, 3/2, 4/3, etc. Ce sule contenant quelques fragments du sol
sont des phénomènes de résonance qui ex- d'un corps céleste prélevés par une sonde
pliquent notamment la présence de lacunes automatique.
dans la ceinture d'astéroïdes* et de divisions ENCYCL. L'opération a été réussie à trois repri-

dans le système d'anneaux de Saturne. ses par l'ex-URSS pour le sol lunaire, au
moyen des sondes Luna, en 1970, 1972 et
1976. Elle est en cours pour une comète
Ressource. Système spatial opérationnel (-•Stardust) et en projet pour Mars
russe pour l'étude des ressources naturelles, (-• Mars Sample Return).
de la Terre mis en place à partir de 1986.
Plus de 40 satellites (séries F ou O) ont été rétrofusée n.f. Moteur-fusée utilise pour
lancés). ralentir un véhicule spatial, par exemple au
cours de la désorbitation d'une capsule récu-
restitution d'attitude. Reconstitution pérable, de la satellisation ou de l'atterris-
de l'orientation d'un engin spatial. On l'ob- sage en douceur d'une sonde planétaire.
tient en déterminant la position d'un trièdre SYN. : fusée de freinage
lié au centre de masse de l'engin par rapport
à un trièdre de référence. rétrogradation n.f. Phase du mouve-
ment apparent d'une planète par rapport à la
Terre durant laquelle la longitude géocentri-
restitution d'orbite. Reconstitution, au que de cette planète décroît.
cours du temps, des paramètres orbitaux ENCYCL. Si l'on observe régulièrement pen-
d'un engin spatial au moyen de méthodes dant plusieurs mois une planète plus éloi-
prenant principalement en compte diverses gnée du Soleil que la Terre, on constate
mesures (d'angle, de distance et de vitesse) qu'elle décrit de vastes boucles dans le ciel
effectuées entre les stations au sol et le mo- parmi les constellations (voir figure) ; tantôt
bile. orbitographie elle se déplace dans le même sens que le
Soleil par rapport aux étoiles, tantôt elle se
Ret. Abréviation de Reticulum, désignant la dirige en sens opposé : on dit alors qu'elle
constellation du Réticule. rétrograde. Ce phénomène résulte de ce que
rétrograde 398

Rétrogradation

20 h 20 h 19 h 18 h
a s c e n s i o n droite

Dans /es positions de Junon en 1978, la phase de rétrogradation s'étend de la première station (vers le 10 juin) à la
seconde (vers le 10 septembre). L'opposition (0) se situe sensiblement au milieu de la rétrogradation. (Éphémérides
1978 de l'annuaire du Bureau des longitudes).

la Terre et la planète considérée se déplacent tion sidérale : 4,517 5 j. Diamètre :


autour du Soleil à des vitesses différentes, la 1 528 km. Densité moyenne : 1,2.
plus rapide étant la Terre à cause de sa plus ENCYCL. Sa surface a été révélée pour la pre-
grande proximité du Soleil. mière fois en 1980 par la sonde américaine
Voyager 1, qui s'en est approchée à
r é t r o g r a d e adj. Mouvement qui s'effec- 59 000 km. Elle est criblée de cratères d'im-
tue dans le sens nord-est-sud-ouest (sens du pacts (dont certains atteignent 100 km de
mouvement des aiguilles d'une montre) diamètre) et elle semble avoir connu deux
autour de la direction du pôle Nord du sys- périodes de bombardement : la plus an-
tème considéré. Ce mouvement s'oppose au cienne aurait engendré les plus grands cratè-
mouvement direct. On dit aussi qu'il s'effec- res et la plus récente les plus petits. Au cen-
tue dans le sens rétrograde. tre de l'hémisphère arrière, des bandes
brillantes révèlent peut-être l'extrusion de
réutilisable adj. Susceptible d'être utilisé matériau sous-jacent le long de lignes de
plusieurs fois. Qualifie certains lanceurs spa- fracture.
tiaux comme les navettes dont l'orbiteur est Comme les autres satellites de Saturne de
récupéré et réutilisé par opposition aux lan- dimensions comparables, Rhéa doit être
ceurs consommables classiques, qui ne ser- constitué principalement de glace.
vent qu'une fois.
Riccioli (Giovan Battista), astronome et
révolution n.f. 1. Mouvement périodique géographe italien (Ferrare 1598-Bologne
d'un corps suivant une trajectoire décrite 1671).
autour d'un corps principal. 2. Accomplisse- En 1650, il fut le premier à observer une
ment de ce mouvement pendant la durée étoile double : Mizar, dans la Grande Ourse.
d'une période. Par extension, période de ce Son Almagestum Novum (1651) renferme
mouvement. l'une des premières cartes de la Lune.

révolution ni. Synonyme de période de Richer 0 ea n), astronome français


révolution. (1630-Paris 1696).
Lors d'une mission géodésique à Cayenne
Rhéa. Satellite de Saturne (n° V), découvert (1672-73), il découvrit que la longueur du
en 1672 par J.D. Cassini. Demi-grand axe de pendule battant la seconde varie avec la lati-
son orbite : 527 040 km. Période de révolu- tude, ce qui lui permit d'introduire, pour la
399 Roche (lobe de)

détermination de la forme de la Terre, des conception, la construction, les essais et l'ex-


méthodes dynamiques, très différentes des ploitation de divers systèmes spatiaux (vais-
méthodes classiques de la triangulation. Il seaux automatiques et habités, stations or-
découvrit aussi le mouvement propre d'Arc- bitales, etc.). Elle emploie plus de
turus et détermina la parallaxe de Mars. 20 000 personnes, dont un millier à Baïko-
nour.
Ride (Sally Kristen), astrophysicienne et as-
tronaute américaine (Los Angeles 1951). RNII (sigle russe de Reaktivnyï Nautchno-Is-
Elle fut la première Américaine et la troi- sledovatel'skii Institut, Institut de recherches
sième femme (après les Russes V. Tere- scientifiques sur la propulsion par réaction).
chkova, en 1963, et S. Savitskaïa, en 1982) à Organisme de recherche et d'essais sur la
partir dans l'espace. Elle participa à deux propulsion à réaction fondé à Moscou en
missions de la navette spatiale, respective- 1933 par fusion du Laboratoire de dynami-
ment en juin 1983 et en octobre 1984. que des gaz et du Groupe pour l'étude de la
propulsion par réaction (GIRD*).
Rigel (de l'arabe Rijl Jauzah, la jambe gau- ENCYCL. Cet institut joua un rôle important
che du Géant). Étoile |3 d'Orion, la septième dans la formation des premiers spécialistes
des plus brillantes du ciel. Magnitude appa- des fusées dans l'ex-URSS. Il fut en relation
rente visuelle : 0,2. Type spectral : B8. Dis- étroite avec K. Tsiolkovski* jusqu'à la mort
tance : 800 années de lumière. Rayon : de celui-ci, en 1935, et réalisa de nombreu-
74 fois celui du Soleil. C'est une supergéante ses fusées expérimentales.
bleue, environ 50 000 fois plus lumineuse
que le Soleil. Roche (Édouard), astronome, mathémati-
cien et géophysicien français (Montpellier
Rigil kentarus. Composante principale 1820-1883).
du système triple a du Centaure, la troi- II est l'auteur d'études sur la cosmogonie du
sième des étoiles les plus brillantes du ciel. système solaire, la structure interne de la
Magnitude apparente visuelle : - 0,3. Type Terre, les comètes, ainsi que de recherches
spectral : G2. Distance : 4,40 années de lu- météorologiques et climatologiques. En mé-
mière. Masse : 1,1 fois celle du Soleil. canique céleste, il a établi, en 1849, ce qu'on
Rayon : 1,06 fois celui du Soleil. appelle la limite de Roche.

Ritchey-Chrétien (télescope). Téles- Roche (limite de). Distance en deçà de


cope aplanétique mis au point vers 1930 par laquelle un satellite est détruit par les forces
le physicien français Henri Chrétien de marée dues à l'attraction du corps autour
(1879-1956) et l'opticien américain George duquel il gravite.
Willis Ritchey (1864-1945). Sa combinaison ENCYCL. Cette distance est donnée par la rela-
optique est analogue à celle du télescope de tion R = 2,45 L r, où R désigne le rayon de
Cassegrain*, mais avec un miroir primaire l'orbite du satellite mesuré à partir du centre
hyperbolique. du corps principal, r le rayon du corps prin-
cipal et L un facteur qui dépend du rapport
RKA (sigle russe de Rousskoye Kosmitches- des densités des deux corps. Lorsque le
koye Agentsvo). Agence spatiale russe créée corps principal et le satellite ont la même
en 1992 et chargée de l'élaboration ainsi que densité, L est égal à 1 et la relation devient
de la coordination des programmes spatiaux R = 2,45 r.
civils de la Russie.
Roche (lobe de). Région de l'espace en-
RKK Energia (sigle de Roussiskaïa Kos- tourant l'une des étoiles constitutives d'un
mitscheskaïa Korporatsia, groupement spatial système binaire, dans laquelle cette étoile
russe). Importante firme industrielle et exerce une attraction gravitationnelle pré-
scientifique de la Russie, fondée en 1946 et pondérante.
antérieurement dénommée NPO Energia. ENCYCL. Lorsque chacune des composantes
Ses activités portent notamment sur la du système occupe un volume inférieur à
Rockot 400

celui de son lobe de Roche, on dit que le le 29 décembre, au terme d'un séjour d'envi-
système est détaché. Au cours de son évolu- ron 326 j et demi dans l'espace. Avec ses
tion, l'une des deux étoiles peut subir une deux précédentes missions dans la station
expansion qui amène son volume à dépas- Saliout 6 (96 j en 1977-78 et 7 j en 1980), il
ser celui de son lobe de Roche : le système totalise ainsi plus de 430 j dans l'espace, un
devient alors semi-détaché, et un transfert de record de durée qu'il a détenu jusqu'en
matière s'établit de l'étoile en expansion 1991.
vers l'autre composante. Si les deux étoiles
subissent une expansion qui remplit leur R ô m e r (Olaus ou Ole), astronome danois
lobe de Roche, le système devient en contact. (Ârhus 1644-Copenhague 1710).
Si cette expansion se poursuit, les noyaux Chargé, tout jeune, de classer les manuscrits
des deux étoiles, où des réactions nucléaires de Tycho Brahe, il vint à Paris sur les conseils
continuent à se produire, partagent une en- de l'abbé Jean Picard, qui s'était rendu au
veloppe commune. Danemark en 1671. En observant les immer-
sions et émersions des satellites de Jupiter
Rockot (mot russe signifiant rugissement). dans le cône d'ombre de la planète, il mpn-
Petit lanceur spatial russe. tra, en 1676, pour la première fois, que la
ENCYCL. Rockot permet de mettre de 250 kg à lumière se propage à une vitesse finie. Il
1,85 t de charge utile en orbite basse. Son construisit plusieurs instruments, notam-
premier lancement (réussi) a eu lieu le 26 dé- ment la lunette méridienne.
cembre 1994 ; il a placé sur orbite le satellite
Rosto destiné aux communications entre ra- Ronchi ( t e s t de) Test permettant de
dioamateurs. Il est commercialisé par la contrôler la qualité optique d'un miroir
firme germano-russe Eurockot. concave.
ENCYCL. Ce test est utilisé notamment par les
Rockwell Corporation, Firme améri- astronomes amateurs qui polissent eux-mê-
caine de constructions aéronautiques et spa- mes le miroir primaire de leur télescope. On
tiales issue de la fusion, en 1967, de la North éclaire le miroir près de son centre de cour-
American Aviation et de Rockwell Standard. bure, à l'aide d'une source lumineuse ponc-
Maître d'œuvre de la navette spatiale améri- tuelle, et on l'observe à travers un réseau de
caine (après avoir contribué notamment aux minces traits parallèles tracé sur du verre. Si
programmes Apollo, Skylab et Saturn 5) et la surface du miroir est parfaitement sphéri-
le plus important fournisseur de la NASA, que, on voit des bandes rectilignes ; si elle
Rockwell fournit également l'US Air Force est parabolique, on voit des bandes ondu-
(satellites Navstar). lées.
Rocsat I. Premier satellite taïwanais lancé
par les États-Unis le 26 janvier 1999 pour Roque de los Muchachos (observa-
une mission scientifique (océanographie, as- toire de). Observatoire international situé
tronomie et télécommunications). sur l'île de La Palma, dans l'archipel des
Canaries, sur le mont Roque de los Mucha-
Rohini (mot hindi signifiant étoile). Pre- chos, à 2 400 m d'altitude.
miers satellites construits et lancés par l'Inde ENCYCL. Administré par l'Institut d'astrophy-

depuis la base de Sriharikota : Rohini 1B sique des Canaries, il abrite des instruments
(18 juillet 1980), Rohini 2 (31 mai 1981), appartenant à différents pays européens : les
Rohini 3 (17 avril 1983). Un premier lance- télescopes William Herschel* (4,2 m de dia-
ment (Rohini 1A, en 1979) avait échoué. mètre), Isaac Newton* (2,5 m) et Jacobus
Kapteyn (1 m) de l'observatoire de
Romanenko (Iouri), cosmonaute russe Greenwich* ; un télescope de 2,5 m, le Nor-
(Koltoubanovski, région d'Orenbourg, dic Optical Telescope (NOT), exploité conjoin-
1944). tement par la Suède, la Norvège, la Finlande
En 1987, à bord de la station Mir, il a été le et le Danemark ; une tour solaire suédoise ;
premier homme à franchir le cap des 300 j et un télescope astrométrique exploité
en impesanteur, avant de regagner la Terre, conjointement par le Danemark, l'Espagne
401 Rosetta

et le Royaume-Uni. Un grand télescope es- placé sur une orbite circulaire à 580 km d'al-
pagnol, le GTC (Gran Telescopio Canarias), titude, il emportait un télescope X imageur à
doté d'un miroir primaire segmenté de incidence rasante de 83 cm de diamètre des-
même type que celui des télescopes Keck* tiné à la cartographie du ciel dans le do-
et qui aura aussi une ouverture de 10 m, y maine des rayons X « mous », à des lon-
est en construction. gueurs d'onde allant de 6 à 100 angstrôms,
et une caméra à grand champ opérant entre
Rorsat (acronyme de Radar Océan Recon- 60 et 300 angstrôms, à la frontière du do-
naissance SATellite). Nom donné par les Amé- maine X et du domaine ultraviolet. Fonc-
ricains à des satellites de surveillance océa- tionnant pendant-4ïuit ans, il a fourni un
nique par radar lancés parl'ex-URSS de 1975 atlas complet du ciel X, recensant plus de
à 1988. 150 000 sources, et il a effectué de nombreu-
ENCYCL. Destinés à localiser les bâtiments des ses découvertes, parmi lesquelles celles d'un
flottes militaires adverses et à suivre leurs amas de quasars très lointain au pôle nord
déplacements, les Rorsat étaient lancés par de la Galaxie, d'un reste de supernova dans
paires et satellisés à 250 km environ d'alti- la constellation du Cocher, et l'identifica-
tude. Les deux engins formant une paire se tion, dans la constellation des Gémeaux,
suivaient à une vingtaine de minutes d'inter- d'une source déjà connue par son rayonne-
valle sur une même orbite inclinée à 65° sur ment gamma et qui restait mystérieuse (Ge-
l'équateur, ce qui leur permettait de déter- minga).
miner avec précision la vitesse et la direc-
tion de déplacement des navires qu'ils repé- Rosetta. Projet de mission d'exploration
raient. Equipés d'un radar à impulsions, ils cométaire de l'Agence spatiale européenne.
offraient la particularité d'être alimentés en ENCYCL. Succédant à Giotto*, qui a survolé
énergie par un réacteur nucléaire à uranium successivement la comète de Halley et la
fortement enrichi ; au terme de leur mission comète Grigg-Skjellerup, la sonde Rosetta
(deux mois environ), ce réacteur était déta- aura une mission beaucoup plus ambitieuse,
ché du reste du satellite et propulsé à l'aide consistant à se placer en orbite autour d'un
de petits moteurs-fusées à poudre à une alti- noyau cométaire et à en analyser la surface
tude voisine de 1 000 km, afin d'éviter une in situ. Selon le scénario prévu, la sonde sera
retombée prématurée de substances ra- lancée par une fusée Ariane 5 en janvier
dioactives au sol. A trois reprises cependant, 2003 ; après avoir survolé Mars en mai 2005
avec Cosmos 954 en 1978, Cosmos 1402 en et être repassée près de la Terre en octobre
1982 et Cosmos 1900 en 1988, l'échec de 2005 puis en octobre 2007 (technique de
cette procédure et la perte de contrôle du l'assitance* gravitationnelle), elle s'écartera
satellite firent naître une certaine inquiétude du Soleil pour aller à la rencontre de la co-
à l'approche de la rentrée de l'engin dans mète Wirtanen*, avec laquelle elle aura ren-
l'atmosphère. dez-vous le 27 novembre 2011 et qu'elle sui-
vra sur son orbite jusqu'en juillet 2013. Au
Rosalind. Satellite d'Uranus (n° XIII), dé- terme de plusieurs mois de manœuvres de
couvert en 1986 par la sonde américaine freinage, elle s'approchera à moins de 2 km
Voyager 2. Demi-grand axe de son orbite : du noyau de la comète et se placera en
69 900 km. Période de révolution sidérale : orbite autour de celui-ci le 28 mai 2012. Em-
13 h 24 min. Diamètre : ~ 60 km. portant 12 équipements scientifiques, elle
effectuera de nombreuses mesures, procé-
Rosat (acronyme de l'allemand ROntgen- dera à une cartographie complète du noyau
SATellit, en hommage au physicien W. Rônt- et observera les modifications d'activité de
gen, qui découvrit les rayons X en 1895). la comète au fur et à mesure que celle-ci
Satellite allemand d'étude des sources céles- s'approchera du Soleil. Elle larguera aussi
tes de rayonnement X. sur le noyau cométaire un atterrisseur de
ENCYCL. Fruit d'une collaboration avec les 100 kg dont on espère qu'il fonctionnera
États-Unis et le Royaume-Uni, lancé le 1er pendant un mois environ et fournira des
juin 1990 par une fusée américaine Delta et informations inédites sur la nature et la
Rosette (nébuleuse de la) 402

Trajectoire prévue de la sonde européenne R o s e t t a

distance en unités
astronomiques (ua) o(b«e
do Mors

lancement
1,0
de Rosetta
(2003) comète Wirtanen
0,5-

0,0

-0,5-

-1,0-

-1,5-
-2,0- trajectoire commune
de la comète
-2,5 et de la sonde

-3,0

-3,5

-4,0
rendez-vous avec la comète (2011 )
-4,5

-5,0-1

-5,5 —i—
-3,5 -2,5 -1,5 -0,5 0,0 0,5 1,5 2,5 distance en unités
astronomiques (ua)

composition de l'astre. Avant de parvenir ENCYCL. Elle forme une auréole lumineuse à
près de la comète, la sonde survolera deux peu près circulaire d'environ 80' de diamè-
astéroïdes de la ceinture principale : tre. C'est un vaste nuage d'hydrogène ionisé
Otawara (diamètre inférieur à 20 km) en par le rayonnement ultraviolet des étoiles de
juillet 2006, et Siwa (110 km de diamètre) l'amas NGC 2244, situé au centre et consti-
deux ans plus tard. tué d'étoiles très jeunes (moins d un million
La matière cométaire étant regardée comme d'années) et très chaudes. Elle renferme
la matière solide la plus proche, par ses pro- aussi une grande quantité de poussières in-
priétés, de celle de la nébuleuse dont est issu terstellaires. Sa distance est de 4 500 années
le système solaire, on attend des mesures de lumière.
qui seront effectuées une bien meilleure
compréhension de la formation du système Rosse (William Parsons, 3e comte de)
solaire, d'où le nom donné à la mission, par Parsons
analogie avec la « pierre de Rosette », qui
permit à Champollion de déchiffrer les hié- rotation n.f. 1. Mouvement d'un astre
roglyphes égyptiens. autour d'un axe passant par son centre de
masse. 2. Mouvement, dans un plan, d'un
axe (ligne des apsides, ligne des nœuds
R o s e t t e (nébuleuse de la). Nébuleuse d'une orbite) autour d'un point.
diffuse à émission NGC 2237, dans la cons- Rotation différentielle : -* différentiel
tellation de la Licorne. Rotation synchrone : synchrone
403 Rus

rougissement interstellaire. Modifi- en 1890 pour contribuer au progrès de l'as-


cation dans la composition de la lumière tronomie et des sciences connexes. Elle pu-
parvenant d'une étoile, due à l'absorption blie un Journal et un Bulletin bimensuels,
sélective des poussières interstellaires, qui ainsi qu'un Observer's Handbook annuel.
laissent passer le rouge mieux que le bleu. ADRESSE : 136 Dupont Street, Toronto, Onta-
rio, Canada M5R 1V2.
rover (mot anglais signifiant vagabond)
n.m. Véhicule automobile destiné à l'explo- RR Lyrae Lyre
ration planétaire, SYN. : astromobile
ENCYCL. Lors des trois dernières missions du
RS C a n u m Venaticorum. Catégorie
programme Apollo*, les astronautes dispo- d'étoiles variables, à la fois binaires à éclip-
sèrent, pour leurs déplacements sur la Lune, ses et variables hors d'éclipsés.
d'un véhicule de 3 m de long et 1,8 m de ENCYCL. Les deux composantes du système
large, le Lunar Roving Vehicle ou Lunar Rover, binaire sont habituellement des étoiles de
familièrement appelé « Jeep lunaire ». Cette type spectral G (parfois F ou K) et présentent
automobile ressemblait à un simple une intense activité du type de celle du So-
« buggy », mais était en fait un véhicule très leil. Les variations d'éclat hors d'éclipsés
perfectionné conçu pour opérer dans le vide, sont attribuées à des sortes d'immenses ta-
sous de larges écarts de température et sur ches sombres, alternativement visibles et in-
terrain accidenté. Doté de quatre roues mo- visibles de la Terre par suite de la rotation de
trices munies de « pneus » en treillis d'acier l'étoile. Ces étoiles présentent parfois de
galvanisé tressé à la main et mues par quatre puissantes éruptions, analogues à celles que
moteurs électriques alimentés par deux bat- l'on observe sur le Soleil, et la couronne
teries zinc-argent de 36 V, il pouvait attein- chaude qui les enveloppe constitue une
dre une vitesse maximale de 14 km/h et source de rayonnement X.
disposait d'une autonomie de 65 km. À
pleine charge, il pouvait franchir des crevas-
ses de 70 cm de large, monter ou descendre RTG énergie de bord
des pentes à 20°, s'immobiliser sur des pen-
tes à 30°, rouler le long de flancs monta- Ruchbach (d'une locution arabe signifiant
gneux à 45°, ou encore franchir des obsta- le genou de la femme sur le trône, par allusion à
cles de 30 cm de haut. Constitué la position de l'étoile dans la constellation).
principalement d'aluminium, pour être le Étoile 8 de Cassiopée. Magnitude apparente
plus léger possible, il avait une masse de visuelle : 2,7 (variable). Type spectral : A5.
217 kg (mais, sur la Lune, compte tenu de la Distance •. 99 années de lumière.
pesanteur réduite, son poids était six fois
plus faible que sur la Terre) et pouvait trans- Ruche (la). Autre appellation de la Crèche,
porter 454 kg. l'amas stellaire Praesepe*, dans le Cancer.
Dans le cadre du programme soviétique
Luna, deux petits véhicules automatiques Rudolphines (tables). Tables des posi-
Lunakhod*, télécommandés depuis la Terre, tions des planètes publiées par J. Kepler* en
furent déposés sur la Lune. 1627.

Royal Astronomical Society (RAS). rupes n.m. (mot latin ; pl. rupes) Escarpe-
Association britannique de spécialistes en ment, dans la nomenclature internationale
astronomie et en géophysique. du relief des surfaces planétaires.
ENCYCL. Elle a été fondée en 1820, par un
groupe d'astronomes réunis autour de John Rus. Lanceur russe triétage appelé à rem-
Herschel, sous le nom de Astronomical Society placer les lanceurs Vostok, Molnia et
ofLondon. Soyouz.
ENCYCL. Construit, comme les fusées aux-
Royal Astronomical Society of Ca- quelles il doit succéder, par la firme KB Pho-
nada (RASC). Société fondée au Canada ton, ce lanceur reprendra les trois étages du
Russell 404

Soyouz, avec une propulsion et un guidage RV Tauri. Classe d'étoiles variables pui-
améliorés. Il pourra placer 71 de charge utile santes très lumineuses.
en orbite terrestre basse circulaire. En fonc- ENCYCL. Ces étoiles sont des supergéantes de
tion de la charge utile à lancer, trois modèles type spectral F, G ou K. Leur éclat varie sur
de coiffe pourront s'y adapter, ayant respec- des périodes de 30 à 150 jours et peut fluc-
tivement 3 m (coiffe du Soyouz), 3,3 m et tuer de quatre magnitudes, avec une alter-
3,7 m de diamètre. nance de minimums plus ou moins mar-
qués. Elles sont enveloppées d'une énorme
atmosphère gazeuse constituant une puis-
Russell (Heniy Norris), astronome améri- sante source de rayonnement infrarouge.
cain (Oyster Bay, New York, 1877 - Prince- L'observation révèle qu'il s'agit d'étoiles
ton, New Jersey, 1957). Ses travaux de phy- âgées éjectant un vent stellaire intense.
sique stellaire l'amenèrent à établir,
indépendamment de E. Hertzsprung*, une Ryle (sir Martin), astrophysicien britanni-
classification des étoiles en fonction de leur que (Brighton 1918-Cambridge 1984).
luminosité et de leur type spectral, illustrée Directeur de l'observatoire de radioastrono-
par le diagramme dit de Hertzsprung-Russell mie Mullard, à Cambridge, à partir de 1959,
(1913), universellement utilisé à présent. Il il a fourni une contribution fondamentale au
étudia aussi les binaires à éclipses, dont il fut développement de la radioastronomie, tant
le premier à analyser de façon systématique par ses observations que par les perfection-
les variations d'éclat (1912). Il détermina en nements qu'il a apportés à l'instrumenta-
outre de nombreuses distances stellaires par tion. Il est notamment l'inventeur de la tech-
des méthodes photographiques de mesure nique de la synthèse d'ouverture
de parallaxes. (-• radio-interférométrie). Il a partagé
avec Antony Hewish le prix Nobel de phy-
R.V Tauri Tauri sique en 1974.
5
S Doradus. Étoile variable irrégulière très le 17 septembre 1994, autour de Discovery,
lumineuse de la constellation de la Dorade. lors de la mission STS-64.
ENCYCL. Située près de l'extrémité nord de la
barre médiane du Grand Nuage de Magel- Sagan (Cari), astrophysicien américain
lan, cette étoile offre un éclat variable entre (Brooklyn 1934-Seattle 1996).
les magnitudes 8,5 et 9,5. Il s'agit en fait Spécialiste de planétologie et d'exobiologie,
d'une supergéante très massive (sa masse il a décrit, dès 1961, à partir d'observations
est estimée à 60 fois environ celle du Soleil) radioastronomiques, les conditions atmo-
et aussi lumineuse qu'une brillante nova*. sphériques et climatologiques de Vénus,
Comme P Cygni*, elle possède une succes- prévoyant l'effet de serre induit par le gaz
sion d'enveloppes gazeuses en expansion. carbonique de son atmosphère, hypothèses
confirmées ultérieurement par l'exploration
S a c à Charbon. Vaste nébuleuse obscure spatiale. Il a joué un rôle majeur dans la mise
de forme ovale, qui s'étend à la frontière des au point des programmes américains de
constellations de la Croix du Sud et du Cen- sondes planétaires Viking et Voyager . Il fut
taure, semblant constituer un trou dans la aussi un vulgarisateur très apprécié.
Voie lactée. Sa distance est de 550 années de
lumière. Sagitta (-ae). Nom latin de la constella-
tion de la Flèche (abrév. Sge).
SAF. Sigle de Société Astronomique de
France. Sagittaire (en latin Sagittarius, -h). La plus
australe des constellations zodiacales, entre
SAFER (en anglais, plus sûr; sigle de Sim- le Scorpion et le Capricorne.
plified Aid for EVA Rescue, assistance simpli- ENCYCL. Située dans la direction du centre de
fiée pour le sauvetage lors d'une activité la Galaxie, elle constitue une région du ciel
extravéhiculaire). Équipement américain particulièrement riche en étoiles et en ma-
donnant une autonomie de déplacement tière interstellaire. Toutefois, l'atténuation
aux astronautes hors de leur vaisseau spa- de l'éclat des étoiles provoquée par la ma-
tial. tière interstellaire explique qu'elle ne ren-
ENCYCL. Semblable à un sac à dos, moins ferme aucune étoile très brillante : sa princi-
complexe et trois fois plus léger que le pale étoile est de magnitude 2. On y décèle
MMU* (sa masse n'est que de 37 kg), il est un grand nombre d'amas stellaires et de né-
conçu pour permettre aux astronautes de buleuses (M 8 ou « la Lagune* », M 17 ou
travailler à proximité d'un vaisseau spatial « Oméga* », M 20 ou « Trifide* »), observa-
(un orbiteur ou une station orbitale), sans bles avec de petits instruments. Le centre de
lien et sans risque de s'éloigner irrémédia- la Galaxie coïncide avec une radiosource
blement de lui. La propulsion est assurée par compacte (Sagittarius A) d'un diamètre infé-
24 petits moteurs à azote. Sa première utili- rieur à 20 fois la distance Terre-Soleil. C'est
sation expérimentale dans l'espace a eu lieu aussi une source de rayonnements y, X et
Sagittarius (-ii) 406

infrarouge. On ne sait s'il s'agit d'un amas de décembre, il passe au zénith du tropique
très dense d'étoiles ou d'un trou* noir d'une du Capricorne et c'est l'hémisphère Sud qui
masse de quelques miËions de fois celle du connaît les jours les plus longs. Aux équino-
Soleil. xes (mars et septembre), le Soleil se trouve
exactement dans le plan de l'équateur de
Sagittarius (-ii). Nom latin de la constel- sorte qu'en tout point du globe le jour et la
lation du Sagittaire (abrév. Sgr). nuit ont une durée égale. Le phénomène des
saisons est commun à toutes les planètes
Saha (Meghnad), astrophysicien indien dont l'axe de rotation n'est pas perpendicu-
(Dacca 1893-New Delhi 1956). Il a étudié laire au plan de l'orbite. Sur Mars, il se tra-
l'effet des hautes températures et des fortes duit, notamment, par une variation impor-
pressions sur les spectres ; il a établi, en tante de l'étendue des calottes polaires.
1920, une loi qui règle les équilibres entre les
atomes et les ions et détermine, en fonction Sakigake (mot japonais signifiant pionnier).
de la densité, à l'équilibre thermodynami- Sonde japonaise d'exploration du milieu in-
que, la fraction ionisée dans un milieu ga- terplanétaire et de la comète de Halley.
zeux. Cette relation a permis, notamment, ENCYCL. Lancée le 8 janvier 1985, cette sonde
de classer les étoiles des plus chaudes aux emportait un magnétomètre, un détecteur
plus froides, d'après leur type spectral. d'ondes de plasma et un analyseur d'ions et
elle a étudié les caractéristiques du vent so-
Saïph. Etoile % d'Orion. Magnitude appa- laire et du champ magnétique interplané-
rente visuelle : 2,1. Type spectral : B0. Dis- taire avant de traverser en mars 1986 la
tance : 700 années de lumière. queue de plasma de la comète, à quelque
6 millions de kilomètres de son noyau.
saison n.f. Chacune des quatre parties l'an-
née par les équinoxes et les solstices. Saliout (mot russe signifiant salut). Sta-
ENCYCL. La division de l'année en saisons ré- tions orbitales lancées entre 1971 et 1982
sulte de l'inclinaison (23° 26') de l'axe de par l'URSS.
rotation de la Terre par rapport au plan de ENCYCL. De forme cylindrique (longueur : en-
son orbite. Comme l'axe des pôles garde au viron 15 m, diamètre maximal : environ
cours de l'année une direction fixe dans l'es- 4 m), ces stations pesaient 19 t et offraient
pace, c'est tantôt le pôle Nord, tantôt le pôle un volume habitable d'environ 100 m 3 . Elles
Sud qui est éclairé par le Soleil (voir figure), étaient mises en orbite basse (entre 200 et
Au solstice de juin, le Soleil passe au zénith 350 km d'altitude), sans occupant, par des
du tropique du Cancer et l'hémisphère Nord lanceurs Proton. Les cosmonautes les rejoi-
connaît les jours les plus longs ; au solstice gnaient ou en revenaient au moyen de cap-

S a i s o n s terrestres
équinoxe de prinfempe . —'' f\j
407 San Marco

suies récupérables, les vaisseaux Soyouz, 175, 184 et 74 j) et onze autres équipages
tandis que des vaisseaux automatiques Pro- (dont huit avec un cosmonaute non soviéti-
gress assuraient périodiquement le ravi- que) y ont travaillé environ une semaine. Au
taillement (à partir de Saliout 6 seulement). total, Saliout 6 aura été occupée pendant
SALIOUT 1. Satellisée le 19 avril 1971, cette
676 j et plus de 1 600 expériences et obser-
première station spatiale (lancée deux ans vations diverses y auraient été effectuées
avant le Skylab des États-Unis) est occupée (astronomie, médecine, biologie, télédétec-
en juin pendant 23 jours par trois cosmo- tion, technologie, etc.). Le 29 juillet 1982, les
nautes. Le 11 octobre, sur télécommande du Soviétiques provoquent sa destruction dans
centre de contrôle, elle se désagrège dans l'atmosphère terrestre.
SALIOUT 7. Lancée le 19 avril 1982, elle n'est
l'atmosphère après environ 2 800 révolu-
tions terrestres. véritablement exploitée que pendant les
quatre premières années durant lesquelles
SALIOUT2. Lancée le 3 avril 1973, elle ne reçoit s'amarrent dix vaisseaux Soyouz T (trans-
aucun équipage. Elle se désagrège dans l'at- portant 26 cosmonautes) et quinze vais-
mosphère le 28 mai suivant. seaux automatiques (12 Progress et 3 Cos-
SALIOUT 3. Lancée le 25 juin 1974, elle est mos). Quatre séjours de longue durée y sont
occupée pendant deux semaines, en juillet, effectués (211, 149, 237 et 168 j). Mais, à
par deux cosmonautes. Elle est détruite dans partir de 1986, elle est délaissée au profit de
l'atmosphère, sur ordre de télécommande, la nouvelle station Mir, satellisée le 19 fé-
le 24 janvier 1975. vrier de cette année-là. La station Saliout 7,
accrochée au module Cosmos 1686, aussi
SALIOUT 4. Lancée le 26 décembre 1974, elle volumineux qu'elle, se désagrégera en ren-
est occupée à deux reprises l'année suivante trant dans l'atmosphère le 7 février 1991.
(un mois, puis deux mois). Le 3 février 1977,
après plus de 12 000 révolutions, elle est
volontairement détruite dans l'atmosphère. salle blanche. Local dépoussiéré et clima-
tisé, où sont exécutées certaines opérations
SALIOUT 5. Lancée le 22 juin 1976, elle est de fabrication, de montage, de démontage
occupée à deux reprises (46 j en 1976 et 18 j ou d'essai de matériel dont on exige une
en 1977). Le 8 août 1977, après 6 630 révo- grande fiabilité, SYN. : chambre propre
lutions autour de la Terre, elle se désagrège
dans l'atmosphère. SAM OS (sigle de Satellite And Missile Ob-
Avec Saliout 5 s'achève la première généra- servation System), programme américain de
tion des stations spatiales soviétiques dotées surveillance photographique militaire au
d'un unique collier d'amarrage auquel la moyen de satellites polaires.
capsule de l'équipage visiteur restait accro- ENCYCL. Une vingtaine de satellites auraient
chée tout au long du séjour, empêchant tout été lancés entre octobre 1960 et janvier 1963
ravitaillement : les cosmonautes devaient dans le cadre de ce programme, mais sou-
apporter avec eux la quantité suffisante de vent répertoriés sous d'autres noms. Us re-
nourriture et d'eau, et la durée de la mission transmettaient leurs images par radio au
s'en trouvait nécessairement limitée. Les moment du survol des Etats-Unis. Par la
deux stations suivantes, de deuxième géné- suite, ces missions ont été confiées à
ration, posséderont chacune deux colliers d'autres catégories d'engins (Big Bird, I<H,
d'amarrage. etc.).
SALIOUT 6. Lancée le 29 septembre 1977, cette Samos 2, lancé le 31 janvier 1961, est consi-
station est la première de la série à connaître déré comme le premier satellite héliosyn-
une intense activité. En moins de cinq ans, chrone du monde.
31 vaisseaux s'y amarrent : 16 Soyouz trans-
portant 33 cosmonautes, 3 engins automati- San Marco (nom italien du saint patron
ques et 12 Progress contenant près de 20 t des navigateurs). Nom donné à la fois à une
de fret divers. plate-forme italienne off shore de lancement
Cinq équipages y ont séjourné pendant de spatial et à une famille de satellites scientifi-
longues périodes (respectivement 96, 139, ques italiens.
Sandage 408

ENCYCL. Installée en 1964 à 5 km au large de la Sânger. Projet allemand de navette spa-


côte du Kenya, par 2,9° de latitude sud et tiale biétage à décollage et atterrissage hori-
40,2° de longitude est, la plate-forme San zontaux.
Marco mesure 90 m de longueur sur 27 m ENCYCL. Le premier étage serait un avion hy-
de largeur et pèse 3 0001. Elle est maintenue personique de 84,5 m de long et 41,5 m
au-dessus du niveau de la mer par vingt d'envergure pesant 149 t à vide et 345 t au
piliers qui prennent appui au fond de l'eau, décollage, doté de moteurs combinés tur-
et elle supporte une tour métallique de 26 m bostatoréacteurs à hydrogène liquide et vo-
de hauteur, conçue pour le lancement de lant à une vitesse de croisière de Mach 4,4.
fusées américaines Scout. Sa proximité de Cet étage serait surmonté, selon les mis-
l'équateur en fait un site privilégié pour la sions, soit d'une navette habitée, appelée
mise en orbite de satellites équatoriaux ; elle HORUS (Hypersonique ORbital Upper
permet, lors des lancements, de bénéficier Stage) pouvant emporter dans l'espace, pour
du surcroît d'accélération dû à la rotation un vol de 48 h, deux astronautes et 3 t de
terrestre. charge utile, soit d'un vaisseau-cargo CAR-
A 500 m de distance, une autre plate-forme, GUS (CARGo Upper Stage) pouvant empor-
de dimensions plus réduites, Santa Rita, ter de 10 à 15 t de charge utile en orbite
supporte tous les équipements de servitude basse. Le deuxième étage se séparerait du
pour la surveillance des lancements : centre premier à 31 km d'altitude, lorsque la vitesse
de contrôle, installations de télémétrie et de de l'avion porteur atteindrait Mach 6,6, puis
télémesure, etc. serait injecté sur une orbite de transfert ellip-
Les deux plates-formes sont la propriété du tique, circularisée ensuite à 450 km d'alti-
Centre de recherches aérospatiales de l'uni- tude.
versité de Rome. Ce système de transport spatial a été retenu
Le premier lancement de satellite depuis la comme concept de référence pour un pro-
plate-forme San Marco a eu lieu le 26 avril gramme national allemand de technologie
1967 (v. ci-dessous). Il a été suivi de sept hypersonique. Il pourrait être opérationnel
autres lancements réussis (dont celui du pre- durant la première décennie du xxie siècle.
mier satellite américain lancé d'une base
n'appartenant pas aux Etats-Unis, Explorer SAR (sigle de l'angl. Synthetic Aperture Ra-
42 alias Uhuru, le 12 décembre 1970) dar, radar à antenne synthétique ou radar à
jusqu'en 1974, puis la plate-forme est restée synthèse d'ouverture). Capteur actif utilisé
inutilisée jusqu'en 1988. en télédétection spatiale.
Les satellites San Marco ont longtemps re- ENCYCL. C'est un radar à visée latérale dont le
présenté l'essentiel du programme spatial fonctionnement en vol équivaut à celui
italien. Cinq ont été lancés, de 1964 à 1974, d'une antenne virtuelle plus grande que l'an-
pour des missions scientifiques concernant tenne réelle et conduit à une résolution ac-
l'étude de l'atmosphère et la géophysique. crue. Il a été installé sur des sondes (Venera
Le premier, San Marco 1, fut lancé de la base 15 et 16, Magellan...) et sur des satellites
de Wallops Island, aux Etats-Unis ; les océanographiques (comme Seasat et ERS 1
autres, de la plate-forme San Marco, respec- et 2).
tivement en 1967, 1971, 1974 et 1988. San
Marco 2 fut le premier satellite lancé de la saros n.m. Période de 18 ans 11 jours (ou
plate-forme du même nom. 18 ans 10 jours s'il y a 5 années bissextiles
dans l'intervalle) qui règle approximative-
ment le retour des éclipses de Soleil et de
Sandage (Allan Rex), astrophysicien amé- Lune.
ricain (Iowa City 1926). ENCYCL. Cette période comprend 223 lunai-
Ses premiers travaux ont porté sur les amas sons, temps équivalent à 242 révolutions
globulaires, l'évolution des étoiles et la draconitiques, ou encore à 19 fois l'inter-
structure de la Galaxie. En 1960, il découvrit valle de 346,6 j (soit 11,74 lunaisons) qui
le premier quasar ; il s'est consacré ensuite à sépare deux passages du Soleil par le nœud
l'étude de ce nouveau type d'astres. lunaire. Dans cette période, il y a en
409 satellisation

moyenne 84 éclipses : 42 de Soleil et 42 de Aux vitesses relativement faibles, l'objet re-


Lune. tomberait toujours sur terre, mais de plus en
plus loin selon l'intensité de l'impulsion ini-
Sarsat -t Cospas-Sarsat tiale. Puis, au-delà d'une certaine vitesse
(qu'on dirait, aujourd'hui, de satellisation),
l'objet ne percuterait plus le sol mais
SAS (sigle de Small Astronomy Satellite, petit contournerait le globe terrestre avant de re-
satellite d'astronomie). Nom donné à trois venir à son point de départ et de poursuivre
satellites américains de la famille Explorer* ainsi, indéfiniment, son mouvement : il se-
lancés respectivement en 1970,1972 et 1975 rait devenu un satellite artificiel capable de
et consacrés à l'astrophysique des hautes se maintenir naturellement (c'est-à-dire sans
énergies. faire usage du moindre moteur) en orbite
terrestre.
sas n.m. Compartiment muni de deux por- En réalité, la résistance de l'air rend impossi-
tes étanches utilisé par les spationautes pour ble toute satellisation au voisinage du sol et
quitter l'habitacle pressurisé de leur vais- aucune montagne n'est suffisamment éle-
seau spatial et effectuer une sortie extravé- vée pour nous soustraire à l'atmosphère ter-
hiculaire dans le vide. restre.
L'idée était trouvée, mais, faute des moyens
Satel Conseil. Organisme public français techniques appropriés, elle resta un rêve
pour l'ingénierie des systèmes de télécom- pendant très longtemps : les lanceurs spa-
munications par satellite. tiaux ne seront mis au point qu'au milieu du
ENCYCL. Satel Conseil est un groupement xxe siècle.
d'intérêt économique fondé en 1978 par le Dans le cas d'un satellite artificiel terrestre,
Centre national d'études spatiales, la Direc- le rôle du lanceur consiste à transporter sa
tion générale des télécommunications (via charge utile au-delà de l'atmosphère et à lui
sa filiale France Câbles et Radio) et TéléDif- donner la vitesse horizontale nécessaire. En
fusion de France. Il fournit des services de fait, il lui communique à la fois une énergie
consultant international pour les systèmes potentielle (en accroissant sa distance au
de télécommunications et de radiodiffusion centre du globe) et une énergie cinétique (en
par satellite et assure l'ingénierie complète augmentant sa vitesse). Pour y parvenir, il
de tels systèmes, depuis les études prélimi- consomme énormément d'énergie en peu
naires incluant la planification du réseau de temps (de dix à vingt minutes, selon les
jusqu'à la réalisation, le lancement, la récep- cas) : pour satelliser une charge utile d'une
tion en orbite et l'exploitation des satellites. tonne en orbite basse, un lanceur brûle en
ADRESSE : 5, rue Louis-Lejeune, 92128 Mont- moyenne de cinquante à cent tonnes d'er-
rouge cedex. gols.^
La réussite de la satellisation implique le
satellisation n.f. Opération consistant à respect de conditions précises :
propulser un engin sur une trajectoire fer- - l'injection sur orbite du satellite doit être
mée autour d'un astre pour qu'il en de- effectuée au-dessus des couches denses de
vienne le satellite artificiel. l'atmosphère, en pratique au moins à
ENCYCL. Le concept de satellisation est envi- 200 km d'altitude ;
sagé pour la première fois à la fin du xviie - la vitesse (convenablement orientée) doit
siècle par le physicien anglais Isaac New- avoir l'intensité voulue, généralement com-
ton. S'interrogeant sur la cause de la chute prise entre 7,8 et 11 km/s (selon l'altitude et
des corps et du mouvement de la Lune (no- la trajectoire visée). En deçà de 7,8 km/s,
tre unique satellite naturel), Newton décou- l'engin retombe sur le sol ; au-delà de
vre et met en équations le phénomène de 11 km/s, il quitte le voisinage de la Terre et
gravitation universelle. En particulier, il ima- devient une sonde spatiale.
gine l'expérience qui consisterait à lancer un Point important : la valeur de cette vitesse
objet, depuis le sommet d'une montagne, de satellisation est indépendante de la masse
avec une vitesse horizontale croissante. à satelliser. Qu'il s'agisse d'un microsatellite
satelliser 410

de 15 kg ou d'une station orbitale de 201, qui diffèrent les unes des autres par la valeur
elle reste la même. de leurs éléments orbitaux (inclinaison, ex-
centricité, demi-grand axe, etc.). Cependant,
satelliser v.t. Placer un véhicule spatial en certains d'entre eux parcourent des orbites
orbite autour d'un astre. particulières qui leur confèrent des proprié-
tés exceptionnelles nécessaires à leur mis-
satelliser (se) v.pr. Devenir le satellite sion. Tel est le cas des satellites héliosyn-
d'un astre. çhrones (premier lancement : Samos 2,
États-Unis, 31 janvier 1961) et des satellites
satellitaire adj. Qui concerne les satellites géostationnaires (premier lancement : Syn-
artificiels ou est fondé sur leur utilisation com 3, États-Unis, 19 août 1964).
(par exemple la télédétection satellitaire, UTILISATIONS. L'ensemble des satellites lancés
l'imagerie satellitaire, le suivi satellitaire). depuis 1957 se répartit très inégalement en-
tre ceux utilisés à des fins militaires (environ
satellite n.m. Corps en mouvement orbi- 75 % du total) et les autres (applications
tal autour d'une planète. civiles et recherche scientifique).
ENCYCL. On connaît une soixantaine de satel- La majeure partie de leurs nombreuses ap-
lites naturels dans le système solaire : 1 (la plications peut se ranger en quatre catégo-
Lune) autour de la Terre, 2 autour de Mars, ries principales définies à partir de la fonc-
16 autour de Jupiter, 18 au moins autour de tion remplie par le satellite dont on utilise :
Saturne, 18 autour d'Uranus, 8 autour de soit la position élevée (pour les télécommu-
Neptune et 1 autour de Pluton. nications et l'observation de la Terre, au sens
large : télédétection, surveillance et recon-
satellite à défilement. Satellite artificiel naissance militaires, météorologie, géodé-
qui se déplace par rapport au sol, contraire- sie, géophysique, collecte de données, loca-
ment aux satellites géostationnaires, qui, lisation, navigation, etc.) ; soit la situation
pour un observateur terrestre, demeurent extra-atmosphérique (pour la recherche
fixes dans le ciel. En raison de la rotation de scientifique, notamment l'astronomie) ; soit
la Terre, la trace au sol de l'orbite d'un satel- l'aptitude au déplacement dans le vide (pour
lite à défilement se décale régulièrement l'exploration planétaire) ; soit le mouvement
vers l'ouest au fil des révolutions. de chute libre et l'impesanteur qui en résulte
(pour les recherches en micropesanteur).
ANATOMIE. Quelle que soit leur mission, les
satellite artificiel (du latin satellitis, es-
corte, garde du corps). Objet de fabrication satellites artificiels se composent tous d'un
humaine gravitant autour d'un corps céleste certain nombre d'éléments, appelés systè-
(Soleil, planète ou satellite naturel). mes ou sous-systèmes, qui concourent à leur
ENCYCL. Le premier satellite artificiel de la
bon fonctionnement durant leur vie orbi-
Terre, Spoutnik 1, a été mis sur orbite le tale. Il s'agit de la structure, de tous les
4 octobre 1957 par l'ex-URSS. Depuis cette ensembles mécaniques remplissant des
date, près de quatre mille autres satellites fonctions statiques ou dynamiques (telles
ont été lancés par une dizaine de puissances que le déploiement et l'orientation de pan-
spatiales, non seulement autour de la Terre, neaux solaires, le pointage fin d'antennes,
mais aussi : etc.) et des équipements assurant la régula-
tion thermique ; la génération, le stockage et
- du Soleil (premier lancement : Lunik 1,
la distribution d'énergie ; la correction ou la
Union soviétique, 2 janvier 1959) ;
modification d'orbite ; la stabilisation ; la té-
- de la Lune (premier lancement : Luna 10, lémesure, la télécommande et la gestion des
Union soviétique, 31 mars 1966) ; données à bord.
- de la planète Mars (premier lancement :
Mariner 9, États-Unis, 30 mai 1971) ; La structure assure l'interface avec le lan-
- de la planète Vénus (premier lancement : ceur, supporte les divers équipements et
Pioneer-Venus 1, États-Unis, 20 mai 1978). joue un rôle d'écran protecteur contre les
ORBITES. La plupart des satellites artificiels de rayonnements et les micrométéorites. Elle
la Terre décrivent des orbites à défilement est essentiellement conçue en fonction de la
411 Saturn

mission du satellite, de la masse à supporter d'ëclairement : l'observateur doit se trouver


et des contraintes mécaniques imposées par plongé dans l'obscurité tandis que le satel-
le lanceur. Sa conception fait appel à des lite, lui, doit être éclairé par le Soleil, ce qui
logiciels spécialisés. En général, on utilise est réalisé chaque jour à deux reprises, après
pour sa construction des alliages légers à le coucher et avant le lever du Soleil. De
base d'aluminium, de magnésium, de titane plus, quelques précautions élémentaires
ou des matériaux composites. Tous les mo- s'imposent : rechercher un site à l'écart des
des de fabrication (usinage mécanique, lumières parasites de la ville, éviter les pério-
moulage, forgeage) ou d'assemblage (sou- des de pleine Lune, choisir un ciel sans
dage, rivetage, collage) peuvent intervenir. nuage, etc. Dans ces conditions, il est cou-
Des méthodes d'essais statiques et dynami- rant d'observer jusqu'à une dizaine de satel-
ques très élaborées permettent de soumettre lites en moins d'une heure. Leur aspect est
les modèles à des contraintes et à des am- toujours ponctuel : ils ressemblent à une
biances représentatives de celles qui seront étoile blanchâtre qui serait animée d'un
rencontrées lors de la mission. mouvement rectiligne et régulier sur la
DURÉE DE VIE. Les deux tiers des sateËites mis voûte céleste. Leur vitesse angulaire est
sur orbite depuis 1957 n'existent plus comparable à celle des avions (d'où de fré-
aujourd'hui : ils se sont consumés en ren- quentes méprises). La durée d'un passage,
trant dans l'atmosphère terrestre. débris variable avec l'altitude de l'orbite, n'excède
spatiaux généralement pas quelques minutes.
La majorité de ceux qui sont encore dans
l'espace (soit de l'ordre d'un millier) sont à Saturn. Lanceurs spatiaux américains dé-
présent inactifs et « muets », leurs instru- veloppés pour les besoins du programme
ments ayant cessé de fonctionner. En effet, Apollo*.
on estime qu'environ quatre cents satellites ENCYCL. La fusée Saturn 1, modèle purement
artificiels seulement (dont près de la moitié expérimental à 2 étages, était destinée à tes-
géostationnaires) sont actuellement en ser- ter un premier étage de forte poussée, com-
vice. Et ce nombre ne s'accroît que lente- prenant un faisceau de 8 moteurs de 850 kN
ment dans la mesure où la plupart des nou- de poussée, et un second étage S-4 à hydro-
veaux venus (lancés au rythme moyen d'une gène liquide. Haute de 50 m, elle avait une
petite centaine chaque année) ne possèdent masse de 510 t au départ. Son premier tir
qu'une courte durée de vie. eut lieu le 27 octobre 1961. Neuf autres lan-
Pour tout satellite, on distingue : cements de cette fusée eurent lieu jusqu'en
- sa durée de vie utile, qui est la période de 1965.
fonctionnement nominal de sa charge utile Saturn 1-B était destinée à l'expérimenta-
et de ses divers éléments (au maximum une tion sur orbite terrestre basse des éléments
quinzaine d'années pour les satellites géo- du vaisseau Apollo. D'une masse de 590 t,
stationnaires et certaines sondes spatiales, pour une hauteur de 68 m, elle différait de
mais environ quatre fois moins pour les sa- Saturn 1 par son second étage S-4B et pou-
tellites héliosynchrones) ; vait placer sur orbite 18 t de charge utile.
- sa durée de vie sur orbite, qui correspond à Neuf exemplaires ont volé entre 1966 et
sa présence dans l'espace, en tant qu'objet, 1975, d'abord pour le programme Apollo,
quel que soit son état. Dans le cas des satel- puis pour les missions habitées Skylab et le
lites terrestres, elle est directement liée à vol Apollo-Soyouz. La fusée Saturn, 5, fusée
leur altitude. Voici quelques ordres de gran- géante de 110 m de hauteur, d'une masse de
deur (valables pour des orbites circulaires) : 2 700 t au décollage, développant 34 000 kN
quelques jours à 200 km, quelques années à de poussée au départ (5 moteurs F-l de
400 km, quelques siècles à 800 km, plus 6 800 kN de poussée chacun, les plus puis-
d'un million d'années à 36 000 km. sants jamais construits), était capable de pla-
VISIBILITÉ. L'observation visuelle, à l'œil nu, de cer une charge de 140 t sur orbite terrestre,
certains satellites artificiels - notamment les et d'envoyer vers la Lune les 45 t du vais-
plus proches du sol - est possible dès lors seau Apollo complet. Son premier lance-
que sont réunies certaines conditions ment intervint le 9 novembre 1967. Elle a
Saturne (nébuleuse) 412

servi au total 13 fois, dont la dernière pour courants horizontaux est-ouest de sens
satelliser la station orbitale américaine Sky- contraires, mais la vitesse des vents décroît
lab, en 1973. de l'équateur (1 800 km/h) vers les pôles et
s'annule pratiquement vers 40° de latitude.
Saturne (nébuleuse). Nébuleuse plané- STRUCTURE INTERNE. Elle s'apparente à celle de
taire NGC 7009, dans la constellation du Jupiter, mais la plus forte proportion d'hy-
Verseau, dont l'aspect rappelle celui de la drogène se traduit pour Saturne par une den-
planète Saturne. Elle résulte vraisemblable- sité moyenne plus faible (0,69, la densité de
ment de plusieurs éjections successives de l'eau étant prise pour unité). La majeure par-
matière par l'étoile, située au centre tie du globe serait constituée d'un mélange
d'hydrogène et d'hélium, d'abord liquides
Saturne. Planète du système solaire, située jusque vers 30 000 km de profondeur puis
au-delà de Jupiter*. sous une phase métallique. La lente migra-
ENCYCL. Comme Jupiter, Saturne n'a pas de tion de l'hélium, plus lourd que l'hydrogène,
surface solide et est entourée d'une atmos- vers les régions profondes, constitue une
phère épaisse, à base d'hydrogène et d'hé- source d'énergie interne susceptible d'expli
lium auxquels s'ajoutent du méthane et de quer pourquoi Saturne émet 3 fois plus
l'ammoniac, qui sont probablement les d'énergie qu'elle n'en reçoit du Soleil. Au
composants majeurs des nuages. Au som- centre existerait un noyau dense, rocheux,
met des nuages, la température varie entre d'environ 12 000 km de rayon et d'une
-181 °C et -191 °C. La circulation atmosphé- masse égale à 25 fois celle de la Terre.
rique s'apparente à celle de Jupiter, avec des CHAMP MAGNÉTIQUE. Saturne possède un

CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES DE SATURNE


diamètre équatorial 120 536 km (9,45 fois celui de la Terre)
diamètre polaire 108 724 km
aplatissement 0,098
masse par rapport à celle de la Terre 95,16
densité moyenne 0,69
accélération de la pesanteur à l'équateur 0,92 fois celle de la Terre
vitesse de libération 35,5 km/s
période de rotation sidérale 10 h 14 min à 10 h 39 min
inclinaison de l'équateur sur orbite 26° 44'
albédo 0,45
intensité du champ magnétique 2,2-10"5 T (à l'équateur, au niveau de la
couverture nuageuse)

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES DE SATURNE


demi-grand axe de l'orbite 1 429 400 000 km, soit 9,5547 ua
distance maximale au Soleil 1 511 000 000 km
distance minimale au Soleil 1 346400 000 km
excentricité 0,056
inclinaison sur l'écliptique 2° 29'
période de révolution sidérale 29 ans 167 j
vitesse orbitale moyenne 9,64 km/s
période de révolution synodique 1 an 13 j
distance maximale à la Terre 1 650 000 000 km
distance minimale à la Terre 1 200 000 000 km
413 Savitskaïa

champ magnétique dipolaire, découvert en les, de nombreuses irrégularités y apparais-


1979 par la sonde Pioneer 11, dont l'axe est sent : variations d'épaisseur, hétérogénéités
presque confondu avec l'axe de rotation de dans la distribution de matière, longues
la planète. structures radiales temporaires tournant
LES ANNEAUX. L'une des particularités de Sa- avec le champ magnétique, etc.
turne tient au vaste système d'anneaux qui Pour certains, les anneaux seraient issus du
l'entoure, découvert par C. Huygens* en morcellement d'un ou de plusieurs gros sa-
1655. Ce système s'étend, dans le plan équa- tellites qui, gravitant à proximité immédiate
toriai de la planète, jusqu'à plus de de Saturne, se brisèrent sous l'effet des for-
300 000 km du centre de Saturne, mais avec ces de marée auxquelles ils étaient soumis.
une épaisseur inférieure à 1 km. Jusqu'à la Pour d'autres, il s'agit plutôt de résidus de
fin des années 1960, on considérait que les formation de la planète elle-même. Mais les
anneaux étaient au nombre de trois, séparés deux processus ont pu se conjuguer.
par deux divisions, soit, de l'extérieur vers LES SATELLITES. On a identifié autour de Saturne
l'intérieur : l'anneau A (rayons extrêmes : une vingtaine de satellites (en 1995, 18 offi-
136 200 à 121 000 km du centre de Sa- ciellement, et peut-être 2 ou 4 nouveaux
turne) ; la division de Cassini (largeur : décelés sur des photographies mais dont
4 500 km) ; l'anneau B, nettement le plus l'existence reste à confirmer). Le plus gros,
brillant (rayons extrêmes: 117 500 à Titan*, avec un diamètre de plus de
92 200 km) ; la division de Lyot (largeur : 5 000 km, a les dimensions d'une planète ;
4 200 km) ; l'anneau C, ou anneau de crêpe les plus petits n'excèdent pas une dizaine de
(rayons extrêmes : 89 300 à 73 000 km) ; une kilomètres de rayon. Certains se trouvent en
division interne (division d'Encke) séparant, bordure d'anneaux dont ils confinent la ma-
en outre, deux parties d'éclat un peu diffé- tière entre d'étroites limites (« satellites ber-
rent dans l'anneau A. gers »). D'autres décrivent la même orbite
En 1969, le Français Pierre Guérin, sur des qu'un satellite plus gros (satellites lagran-
photographies prises au pic du Midi (en giens*) ; d'autres enfin suivent des trajectoi-
masquant le disque de Saturne), a décelé un res très voisines et voient leur mouvement
anneau intérieur supplémentaire, l'anneau perturbé par leur attraction mutuelle (satelli-
D, très pâle. Puis, en 1979, la sonde améri- tes coorbitaux). L'exploration spatiale de Sa-
caine Pioneer l i a découvert l'anneau F, qui turne et de son satellite Titan se poursuivra
s'étend sur une largeur inférieure à en 2004 avec la mission américano-euro-
1 000 km, à une distance moyenne de péenne CassiniVHuygens*.
141 000 km du centre de Saturne, séparé de
l'anneau A par une division large de saturnien, enne adj. De Saturne.
4 000 km désignée sous le nom de division
Pioneer; peu après, le Français Audouin sauvegarde n.f. Sur une base de lance-
Dollfus et son assistant Serge Brunier ont ment, ensemble des moyens permettant de
mis en évidence un anneau encore plus exté- garantir l'intégrité des personnes et • des
rieur, l'anneau E. Les photographies à haute biens.
résolution recueillies en 1980 et 1981 par les ENCYCL. On distingue la sauvegarde « sol » et
sondes américaines Voyager ont révélé que la sauvegarde « vol ». Cette dernière repré-
les anneaux observés de la Terre se subdivi- sente l'ensemble des moyens mis en œuvre
sent, en fait, en une multitude de fins an- pour suivre l'évolution d'un lanceur et pro-
nelets. Ceux-ci sont constitués de blocs de céder à sa destruction en cas de nécessité :
glace « sale » (glace mêlée à des poussières, en fonction des informations qu'il reçoit en
des fragments minéraux, etc.) qui gravitent temps réel, le responsable sauvegarde vol
indépendamment sur des orbites voisines, peut, à tout instant, décider de détruire un
comme autant de petits satellites. Ils se dif- lanceur en lui adressant l'ordre de télécom-
férencient principalement par la densité de mande approprié.
matière et les dimensions des corps qu'ils
renferment (de quelques micromètres à plu- Savitskaïa (Svetlana), cosmonaute russe
sieurs mètres). Sur les photographies spatia- (Moscou 1948).
scanneur 414

Elle a participé à deux missions dans la sta- torse et recevant le bassin et les jambes de
tion orbitale Saliout 7 : la première, du 20 au longueur réglable ; des gants ; un casque
27 août 1982, lui valut de devenir la avec une visière amovible de protection
deuxième femme au monde à accomplir un contre les rayons ultraviolets solaires ; un
vol dans l'espace (dix-neuf ans après sa com- système d'alimentation en oxygène et de
patriote V. Terechkova) ; au cours de la se- régulation thermique, fixé sur le dos ; un
conde, du 18 au 29 juillet 1984, elle fut la boîtier de contrôle et de commande placé
première femme à effectuer une sortie extra- sur la poitrine. L'atmosphère interne est
véhiculaire, d'une durée de 3 h 35 min. constituée d'oxygène pur sous pression ré-
duite (environ 0,4 bar), de manière à favori-
scanneur (de l'angl. to scan, explorer, ba- ser la souplesse du scaphandre. Les liaisons
layer) n.m. Capteur de rayonnement élec- avec le vaisseau sont assurées soit par radio,
tromagnétique capable, grâce à un dispositif soit par un cordon ombilical. Un module de
adapté, de balayer les lignes d'un paysage propulsion piloté par l'astronaute peut être
afin d'en obtenir une image. Le balayage le adjoint au scaphandre, de manière à per-
long des colonnes, donnant les lignes suc- mettre des évolutions autonomes jusqu'à
cessives de l'image, est obtenu par le dépla- quelques dizaines ou centaines de mètres
cement naturel du satellite, SYN. : radiomètre à du vaisseau spatial. -* Ikarus, MMU
balayage La protection du spationaute contre l'exté-
rieur est assurée par plusieurs couches de
S C A O (sigle de Système de Commande matériaux souples : Nylon, caoutchouc syn-
d'Attitude et d'Orbite). Ensemble d'équipe- thétique (pour assurer l'étanchéité), tissu
ments et de logiciels de bord qui assure le polyester (pour maintenir la pression), My-
pilotage d'un engin spatial en vue de lui lar revêtu d'aluminium (couche de protec-
imposer l'attitude voulue et d'ajuster son tion thermique, antichocs et antiradiations),
orbite aux exigences de sa mission. etc.
Les scaphandres utilisés sur la Lune par les
scaphandre (spatial). Vêtement pressu- astronautes du programme Apollo* ne com-
risé hermétique que doivent porter les spa- portaient pas moins de 14 couches superpo-
tionautes, par sécurité, dans certains vais- sées. A bord de la navette spatiale améri-
seaux spatiaux ou, pour assurer leur survie, caine, les astronautes ne portent qu'une
lors de sorties extravéhiculaires. combinaison de vol ; l'usage du scaphandre
ENCYCL. Le rôle de tout scaphandre spatial (131 kg) est réservé aux sorties extravéhicu-
consiste à protéger l'organisme contre la dé- laires. Dans les vaisseaux russes Soyouz, en
pressurisation du milieu ambiant ; à permet- revanche, les cosmonautes portent toujours
tre la respiration en fournissant de l'oxygène un scaphandre, en prévision d'un incident
et en éliminant le gaz carbonique ; et à grave de dépressurisation.
maintenir une température et une humidité Le scaphandre américain comprend quatre
données. Le scaphandre destiné aux sorties parties distinctes : le pantalon, la veste, le
extravéhiculaires doit, en outre, protéger casque et les gants. Dans le scaphandre
des chocs de micrométéorites ; isoler le spa- russe, le corps et le casque sont constitués
tionaute des sources de chaleur extérieures ; d'une seule structure métallique. Le cosmo-
assurer une protection contre les radiations ; naute pénètre à l'intérieur au scaphandre
et garantir la liaison avec le vaisseau. par une ouverture située à l'arrière de cette
Les scaphandres de sortie confèrent à ceux structure rigide. II introduit successivement
ou à celles qui les portent une autonomie les jambes, les bras, puis la tête, avant de
presque totale pour une période de plusieurs refermer et de verrouiller l'ouverture ; c'est
heures. Ils comprennent généralement : un le bloc contenant 1s système autonome de
sous-vêtement parcouru par un réseau de survie qui constitue la « porte hermétique »
petites canalisations où circule un fluide de du scaphandre.
refroidissement ; un torse rigide auquel sont Les scaphandres ne sont pas faits sur me-
fixés des bras souples de longueur ajusta- sure. Des éléments intermédiaires permet-
ble ; une partie souple venant se fixer sous le tent de les ajuster, dans certaines limites, à la
415 Schmidt

taille du spationaute. Seuls les gants sont S c h é a t (nom arabe signifiant épaule, par
spécialement adaptés. allusion à la représentation ancienne de la
constellation). Etoile |3 de Pégase. Magni-
tude apparente visuelle : 2,4 (variable). Type
S c a r a b (acronyme de l'angl. SCAnner for spectral : M2. Distance : 200 années de lu-
RAdiation Budget, radiomètre à balayage mière environ. C'est l'un des sommets du
pour le bilan radiatif). Radiomètre multi- Carré de Pégase.
bande réalisé dans le cadre d'une coopéra-
tion entre les agences spatiales française
(CNES), russe (RKA) et allemande (DARA) Schédar ou Schédir (nom arabe signi-
et destiné à mesurer le bilan radiatif de la fiant sein, par allusion à la représentation
Terre. ancienne de la constellation). Étoile a de
Cassiopée. Magnitude apparente visuelle :
ENCYCL. Un premier exemplaire, emporté le
2,2 (variable). Type spectral : KO. Distance :
25 janvier 1994 par le satellite météorologi-
230 années de lumière.
que russe Meteor 3-7, est tombé en panne
en avril 1995. Un deuxième exemplaire a été
lancé le 10 juillet 1998 sur un satellite russe Scheiner (père Christoph), jésuite, astro-
Ressource. nome et mathématicien allemand (Wald,
Souabe, 1575 - Neisse, Silésie, 1650).
Il est probablement le premier à avoir cons-
scène SPOT. 1. Ensemble de lignes truit une lunette astronomique avec oculaire
consécutives (6 000 en mode panchromati- et objectif convexes, dans laquelle l'image
que ou 3 000 en mode multibande) de don- est redressée, le champ plus grand et l'obser-
nées image extrait d'un segment de prise de vation plus commode. En 1611, à Ingolstadt,
vue effectuée par l'un des satellites SPOT, il observa les taches solaires à la lunette sans
repéré par rapport à une grille de référence savoir que Galilée* et Fabricius* les avaient
et accompagné des données auxiliaires né- remarquées avant lui, mais il les étudia lon-
cessaires à l'exploitation des données image guement à travers un écran coloré, ce qui
(étalonnage, attitude du satellite, etc.). était alors une nouveauté. Dans son ouvrage
ENCYCL. Enregistrée en neuf secondes à bord Rosa Ursina (1626-1630), il compléta ses ob-
du satellite, une scène SPOT comporte servations en dressant des cartes du Soleil,
27 millions de mesures (en mode multi- de ses taches et de leurs mouvements, mon-
bande) ou 36 millions de mesures (en mode trant que cet astre est soumis à des change-
panchromatique). Elle est proposée aux uti- ments et qu'il tourne sur lui-même.
lisateurs sous différentes formes : film ou
papier photographique, bande magnétique,
cédérom. Schiaparelli (Giovanni Virginio), astro-
nome italien (Savigliano, Piémont, 1835-Mi-
Les satellites SPOT sont dimensionnés pour lan 1910).
fournir environ 900 000 scènes par an. Il découvrit la petite planète Hesperia (1861).
2. Zone couverte au sol correspondante En 1866, il montra que les orbites de plu-
(60 km x 60 km, en visée verticale). sieurs essaims de météorites coïncident avec
celles de certaines comètes et en conclut que
S c h a t z m a n (Évry), astrophysicien fran- ces essaims sont des débris cométaires. Il est
çais (Neuilly-sur-Seine 1920). surtout connu pour ses observations des pla-
Il a créé à la Sorbonne, en 1954, la première nètes et des prétendus « canaux* » de Mars,
chaire d'astrophysique de France. Théori- dont il fut l'un des plus ardents défenseurs.
cien, spécialiste des problèmes concernant
la nature et l'évolution des étoiles, il est Schmidt (Maarten), astrophysicien améri-
l'auteur d'importantes contributions à cain d'origine néerlandaise (Groningen
l'étude du Soleil, des atmosphères stellaires, 1929).
des réactions thermonucléaires au sein des En 1963, il identifia les raies du spectre des
étoiles, des relations entre rotation, magné- quasars, découvrant leur très important dé-
tisme et degré d'évolution des étoiles, etc. calage vers le rouge.
Schmidt (télescope de) 416

Schmidt (télescope de) [de B.V. Télescope de Schmidt-Cassegrain


Schmidt, opticien allemand (1879-1935)].
Télescope photographique à grand champ,
comportant un miroir sphérique devant le-
quel est placée, au centre de courbure, une
lame correctrice en verre de forme spéciale
(lame de Schmidt), convergente au centre et
divergente sur les bords (voir figure).

Schmidt-Cassegrain (télescope). Téles-


cope associant la combinaison optique de
Schmidt et celle de Cassegrain.
La compacité de cet instrument le rend très
populaire auprès des astronomes amateurs.

S c h r ô t e r (vallée de). La plus grande val-


lée à méandres de la surface lunaire, dans
l'océan des Tempêtes.
ENCYCL. Cette vallée porte le nom d'un pion-
nier de l'observation de la Lune, l'astronome
amateur allemand Johann Hieronymus
Schrôter (1745-1816). Elle commence à
25 km au nord du cratère Hérodote dans
une zone appelée Tête de cobra en raison de
son aspect, et elle s'étend sur 200 km envi-
ron de longueur. Sa largeur maximale est de portionnelle à la masse du système ; pour
10 km et sa profondeur de 1 000 m environ. une masse égale à celle du Soleil, ce rayon
limite vaut 3 km.
Schwarzschild (Karl), astrophysicien alle-
mand (Francfort-sur-le-Main 1873 - Pots- Schwassmann-Wachmann I (co-
dam 1916). m è t e ) . Comète périodique, découverte à
11 a été le premier à appliquer la photogra- Hambourg en 1927 par les deux astronomes
phie aux mesures de photométrie stellaire. allemands dont elle porte le nom.
Mais il reste surtout connu pour son apport ENCYCL. Elle décrit en 16,1 ans une orbite

à la théorie de la relativité* générale (1916) : presque circulaire, située entre celles de Ju-
il a donné la première solution exacte des piter et de Saturne et connaît des sursauts
équations d'Einstein, relative à la courbure d'éclat imprévisibles, sa magnitude - habi-
d'un espace vide imposée par le champ gra- tuellement de 18 - pouvant descendre à 13
vitationnel d'une masse sphérique, et il a en quelques heures seulement. En 1994, on
prédit l'existence des trous* noirs. a découvert qu'elle renfermait de grandes
quantités de monoxyde de carbone ; la su-
Schwarzschild (rayon de). Le plus petit blimation de ce matériau serait à l'origine
rayon théorique d'une masse gazeuse sphé- des sursauts d'éclat observés.
rique pour lequel l'équilibre pourra être réa-
lisé malgré la tendance à la contraction gra- scintillation n.f. Phénomène de fluctua-
vitationnelle*. tion rapide de l'intensité du rayonnement
ENCYCL. Si le rayon devient égal ou inférieur reçu d'un astre ponctuel, dû à des fluctua-
au rayon de Schwarzschild, aucune force tions de densité dans les milieux que tra-
physique connue ne peut s'opposer à l'ef- verse ce rayonnement avant de parvenir à
fondrement gravitationnel du système, qui l'observateur.
devient alors ce que l'on appelle un trou* ENCYCL. La scintillation des étoiles visibles est
noir. Cet effet, prévu dans le cadre de la due à la turbulence de l'atmosphère terres-
théorie de la relativité générale, conduit à tre : c'est le phénomène de scintillation atmo-
une valeur du rayon de Schwarzschild prô- sphérique. La scintillation affecte également
417 Sculpteur

le rayonnement radioélectrique des radio- lanceur Scout est un lanceur léger dont tous
sources ponctuelles, tels les pulsars* ; les les étages utilisent la propulsion à poudre.
fluctuations de densité à l'origine de cette Plus de cent exemplaires ont été lancés, en
scintillation sont celles du milieu interplané- neuf versions différentes : la dernière, Scout
taire, en relation étroite avec le vent solaire G-l, date de 1979 ; haute de 23 m pour une
(on parle alors de scintillation interplanétaire), masse au décollage de 21,7 t et munie de
et celles du milieu interstellaire*(scintillation quatre étages, elle délivre une poussée au
interstellaire). décollage de 464 kN et permet de placer en
orbite basse autour de la Terre une charge
Sel. Abréviation de Sculptor, désignant la utile de moins de 400 kg. L'industrie ita-
constellation du Sculpteur. lienne a été autorisée à développer une ver-
sion améliorée, comportant quatre propul-
Sco. Abréviation de Scorpius, désignant la seurs d'appoint à poudre, pour le lancement
constellation du Scorpion. de charges utiles atteignant jusqu'à 600 kg,
depuis la plate-forme San Marco*, dans
s c o o t e r spatial — Ikarus, MMU l'océan Indien.
Les lancements de fusées Scout s'effectuent
S C O R E (sigle de l'angl. Signal Communica- de Wallops Island (Virginie) pour les satelli-
tion by Orbiting Radio Equipment, signal de sations sous inclinaison moyenne, de Van-
communication par équipement radio en or- denberg (Californie) pour les mises en orbite
bite). Objet spatial lancé par les États-Unis le polaire et de la plate-forme San Marco, au
18 décembre 1958 et considéré comme le large du Kenya, pour les mises en orbite
premier satellite de télécommunications. équatoriale.
ENCYCL. II s'agissait de 68 kg d'instruments Utilisés par la NASA pour promouvoir la
(dont un magnétophone et un émetteur ra- coopération internationale, les lanceurs
dio) logés dans l'ogive d'un missile Atlas Scout ont servi, avant l'avènement de la fi-
décrivant une orbite elliptique (périgée : lière Ariane, au lancement de vingt petits
185 km ; apogée : 1 470 km ; inclinaison : sateËites européens : cinq au profit de
32,3° ; période : 101,5 min). Un message l'ESRO* et quinze au profit de divers États
préenregistré - les vœux de Noël du prési- européens. La France, en particulier, a eu
dent Eisenhower - fut diffusé pendant treize recours à deux reprises à une fusée Scout : le
jours. Il s'est désagrégé dans l'atmosphère le 6 décembre 1965, pour le lancement, depuis
21 janvier 1959. Vandenberg, du premier satellite scientifi-
que français, FR1*, et le 16 août 1971, pour
Scorpion (en latin Scorpius, -«). Constella- le lancement, depuis Wallops Island, du sa-
tion zodiacale située entre la Balance et le tellite de collecte de données météorologi-
Sagittaire. ques Éole*.
ENCYCL. Son étoile la plus brillante est Anta-
rès*. Elle renferme notamment les amas Set. Abréviation de Scutum (Sobiescianum)
ouverts M 6 et M 7 et les amas globulaires désignant la constellation de l'Écu de So-
M 4 et M 80, accessibles avec de petits ins- bieski.
truments d'amateur.
Sculpteur (en latin Sculptor, -oris). Petite
Scorpius (-ii). Nom latin de la constella- constellation australe introduite par La
tion du Scorpion (abrév. Sco). Caille en 1752, à l'ouest de l'étoile brillante
Fomalhaut, et appelée primitivement « Ate-
Scout. Lanceurs spatiaux légers améri- lier du Sculpteur ».
cains. ENCYCL. Elle ne renferme que des étoiles peu
ENCYCL. Construit à partir de 1958 sous brillantes, de magnitude apparente supé-
contrat conjoint de la NASA et du DOD, par rieure à 4,5. Mais elle abrite des galaxies,
LTV Aerospace and Defense Company, fi- parmi lesquelles une petite galaxie elliptique
liale de LTV Corporation, et utilisé depuis du Groupe* local, située à 280 000 années
1960 en version triétage puis quadriétage, le de lumière.
Sculptor (-oris) 418

Sculptor (-oris). Nom latin de la constel- arrivent en pièces détachées à Long Beach
lation du Sculpteur (abrév. Sel). pour être assemblés, puis installés sur la pla-
te-forme qui gagne, en un dizaine de jours,
S c u t u m (-i) Sobiescianum (-i). Nom son site de lancement, dans l'océan Pacifi-
latin de la constellation de l'Écu de Sobieski que, près de l'équateur. Pour les lancements
(abrév. Set). vers l'est, on profite ainsi des effets de la
rotation terrestre.
SDI (sigle de StratégieDefenseInitiative), sigle Télécommandés depuis le navire de
américain désignant l'Initiative* de défense contrôle, éloigné de quelques kilomètres, les
stratégique. lancements pourront se faire aussi bien vers
l'orbite géostationnaire que vers les orbites
S e a Launch (en anglais, lancement en mer). basses ou polaires.
Base spatiale flottante réalisée par un Le premier lancement, réussi, a eu lieu le
consortium international rassemblant la 28 mars 1999. De six à douze lancements
firme américaine Bœing (40 % des parts) et par an sont prévus.
des industriels russes (25 %), norvégiens
(20 %) et ukrainiens (15 %). Seasat. Premier satellite océanographique
ENCYCL. La base est constituée d'une ancienne civil américain.
plate-forme pétrolière transformée pour la ENCYCL. Lancé de Vandenberg par une fusée
circonstance, Odyssey (longueur : 133 m, Atlas le 26 juin 1978, il fut placé sur une
hauteur : 78 m, masse : 46 000 t), et d'un orbite de 769 km de périgée et 799 km
navire d'assemblage et de commande (lon- d'apogée, inclinée de 108° sur l'équateur et
gueur : 200 m, largeur : 32 m, masse : décrite en 100,7 min. Sa charge utile com-
34 000 t), ancrés en temps normal à Long portait : un radaraltimètre, pour mesurer la
Beach (Californie, États-Unis). topographie de la surface océanique, la hau-
Fabriqués en Ukraine, les lanceurs Zenith teur des vagues et la vitesse des vents ; un

Sea Launch

lanceur Zenith

table de flotteurs
lancement semi submersibles

1 Lj fusée est assemblée dsns le navire de comrranac, en C.ilifoi nie

2 Elle est ensuite transportée sur la pl.ue-forine Puis les deux bâtiments
se rendent dans le Pacifique
3 et 4 La fusee est mise en place automatiquement p o u r le lancement, declciichee à p a r t i r
419 SEP

radiomètre à balayage micro-ondes multica- sélénocentrique adj. Relatif à un sys-


naux, pour mesurer les températures de la tème de coordonnées dont l'origine est le
surface océanique, la vitesse des vents et la centre de la Lune.
teneur de l'atmosphère en vapeur d'eau ; un
diffusomètre, pour mesurer la vitesse des sélénographie ni. Étude descriptive de la
vents en direction et en intensité ; un radar à surface de la Lune.
synthèse d'ouverture (le premier embarqué
sur un satellite), pour mesurer la hauteur et sélénologie n.f. Etude scientifique de la
la direction des vagues et suivre les mouve- Lune.
ments des glaces ; et un radiomètre opérant
dans le visible et l'infrarouge, pour l'étude sélénologue n.m. Spécialiste de l'étude de
des nuages. Bien qu'il ait cessé prématuré- la Lune.
ment de fonctionner le 10 octobre 1978,
après seulement trois mois d'observation, il senseur n.m. Synonyme de capteur ou de
a fourni les premières données de topogra- détecteur. Anglicisme dont le Conseil inter-
phie dynamique globale des océans par alti- national de la langue française proscrit l'em-
métrie et montré l'immense intérêt des dé- ploi.
tecteurs micro-ondes, opérationnels de jour
comme de nuit et quelles que soient les SEP (sigle de Société Européenne de Pro-
conditions météorologiques, pour la mesure pulsion). Société industrielle et commerciale
des variables océaniques ainsi que pour française du groupe SNECMA, créée en
l'étude des vagues, des courants marins et 1969 pour regrouper toutes les activités de
des glaces. moteurs-fusées existant en France depuis
1945. Depuis le 31 octobre 1997, la SEP est
Secchi (père Angelo), jésuite et astronome une division de la SNECMA (Société natio-
italien (Reggio Emilia 1818-Rome 1878). nale d'étude et de construction de moteurs
Directeur de l'observatoire du Collège ro- d'aviation).
main (aujourd'hui observatoire du Vatican) ENCYCL. La SEP est le leader européen de la
à partir de 1849, il fut un pionnier de la propulsion spatiale. Elle emploie environ
spectroscopie stellaire. Le premier, il eut 3 000 salariés, répartis dans plusieurs éta-
l'idée de classer les étoiles d'après l'aspect blissements (Paris, Vernon, Villaroche, Bor-
de leur spectre (1868) et il suggéra que ce- deaux et Kourou).
lui-ci est lié à leur température de surface. Sa vocation est double : dans le domaine
militaire (le quart de son C.A.), la SEP fabri-
séculaire adj. Se dit, en mécanique céleste, que les propulseurs de nombreux missiles
d'une variation périodique qui s'étend sur français et toute une gamme de matériaux
plusieurs siècles et peut, de ce fait, être re- composites ; dans le domaine civil, elle pro-
présentée sur un court intervalle de temps duit les moteurs principaux des lanceurs
par une fonction constamment croissante Ariane : Viking et HM7 (versions Ariane 1 à
ou décroissante. 4), Vulcain (version Ariane 5).
Pour réaliser les tests qu'exige la mise au
seeing n.m. (mot angl.). Evaluation des point de tout moteur, la SEP dispose d'un
conditions d'observation en un lieu et à un espace de 120 ha à Vernon (Eure), où ont été
moment donnés d'après l'altération de la construits d'importants moyens d'essais -
qualité des images imputable à l'atmos- uniques en Europe -, en particulier des bancs
phère. sur lesquels les prototypes subissent des
ENCYCL. Lorsque le seeing est bon, les images centaines d'essais dans des conditions réel-
sont nettes et stables ; lorsqu'il est mauvais, les de fonctionnement.
elles sont floues et tremblantes. E. Anto- Ses autres activités à caractère spatial
niadi est l'inventeur d'une échelle d'appré- concernent principalement la production de
ciation qualitative du seeing qui comprend moteurs d'apogée Mage, le développement
cinq degrés, notés de I (excellent) à V (extrê- et la production de moteurs de commande
mement mauvais). d'attitude et d'orbite (à hydrazine ou bili-
séparateur (pouvoir) 420

quides) et des systèmes de propulsion asso- tellation avec de petits instruments d'ama-
ciés, le développement et la production de teur figurent notamment l'amas globulaire
mécanismes d'orientation de panneaux so- M 5, l'amas ouvert M 16, enchâssé dans une
laires, le développement de fours de traite- nébuleuse, et l'étoile variable R Serpentis,
ment de matériaux en micropesanteur. dont la magnitude oscille entre 14 et 5,6 en
357 jours.
s é p a r a t e u r (pouvoir). Aptitude d'un
instrument d'observation à distinguer de Serpentaire. Nom parfois donné à la
fins détails ou deux points rapprochés. En constellation d'Ophiucus.
principe, c'est l'inverse de la limite de réso-
lution* : plus cette limite est petite, meilleur s e r r e (effet de). Processus de chauffage
est le pouvoir séparateur interne d'une atmosphère planétaire, dû à
l'opacité de celle-ci au rayonnement infra-
séparation n.f. Distance angulaire, mesu- rouge.
rée en secondes d'arc, entre les deux compo-
santes d'une étoile double* visuelle. serré, e adj. Se dit d'une binaire dont les
deux étoiles sont suffisamment proches
S E P R A (sigle de Service d'Expertise des l'une de l'autre pour pouvoir échanger de la
Phénomènes de Rentrée Atmosphérique). matière sous l'effet de leur attraction mu-
Service créé en novembre 1988 au sein du tuelle.
CNES, à Toulouse, avec une double mis-
sion : d'une part, élaborer une base de don- SETI (sigle de Search for Extra-Terrestrial In-
nées sur les objets spatiaux français et euro- telligence, recherche d'intelligence extrater-
péens, établir des prévisions concernant la restre). Programme de recherche mis en œu-
rentrée dans l'atmosphère des objets satelli- vre par la NASA en vue de capter
sés ; d'autre part, reprendre une partie des d'éventuels signaux radioélectriques émis
activités du GEPAN (collecte et centralisa- par des civilisations extraterrestres.
tion d'informations, enquêtes sur le terrain, ENCYCL. Les premières expériences remontent
études spécifiques, etc.) concernant les phé- à 1960, lorsque l'Américain Frank Drake uti-
nomènes aérospatiaux non identifiés. lisa le radiotélescope de Green Bank, aux
Etats-Unis, pendant trois mois, pour « écou-
séquence (ou série) principale. Bande ter », à une longueur d'onde voisine de
s'étendant en diagonale de l'extrémité supé- 21 cm, les étoiles Epsilon Eridani et Tau Ceti,
rieure gauche à l'extrémité inférieure droite distantes de 11 années de lumière seulement
du diagramme de Hertzsprung-Russell, le et susceptibles d'être entourées de planètes.
long de laquelle se situent les étoiles qui, à De nombreuses autres tentatives, toutes res-
l'exemple du Soleil, tirent leur énergie de la tées vaines, ont eu lieu depuis, à l'aide de
fusion d'hydrogène en hélium. grands radiotélescopes, tels ceux d'Arecibo
(Porto Rico) ou de Nançay (France).
Ser. Abréviation de Serpens, désignant la Le 12 octobre 1992 a été lancé un pro-
constellation du Serpent. gramme plus ambitieux, appelé HRMS
(High Resolution Microwave Survey), qui met
Serpens. Nom latin de la constellation du en œuvre un dispositif capable d'analyser
Serpent (abrév. Ser). 10 millions de fréquences par seconde et qui
comporte deux volets : l'écoute spécifique
S e r p e n t (en latin Serpens, entis). Constella- de quelque 800 étoiles comparables au So-
tion équatoriale très étendue en longitude, leil, toutes situées à moins de 80 années de
scindée par la constellation d'Ophiucus en lumière de distance ; et une surveillance de
deux parties : la Tête du Serpent (Serpens l'ensemble du ciel.
caput) et la Queue du Serpent (Serpens La NASA a dû cesser de financer ce pro-
cauda). gramme à la fin de 1993. Rebaptisé Phoenix,
ENCYCL. Son étoile la plus brillante est Unuk*. 11 se poursuit désormais grâce à des fonds
Parmi les curiosités visibles dans cette cons- privés.
421 Shepard

Sex. Abréviation de Sextans, désignant la tes. Puis, à l'observatoire du mont Wilson,


constellation du Sextant. en Californie, de 1914 à 1921, il se consacra
à l'étude des amas* globulaires connus à
Sextans (-antis). Nom latin de la constel- l'époque, dont il parvint à déterminer la dis-
lation du Sextant (abrév. Sex). tance après avoir calibré la relation période-
luminosité des céphéides, mise en évidence
S e x t a n t (en latin Sextans, -antis). Petite peu auparavant par H. Leavitt*. Il montra
constellation équatoriale, au sud du Lion, ainsi que l'ensemble de ces amas forme un
introduite par Hevelius vers 1660. Elle ne immense système sphérique enveloppant le
renferme que des étoiles de faible éclat, dont disque dans lequel se concentrent la majo-
la plus brillante est de magnitude apparente rité des étoiles de notre Galaxie. Il établit
4,5. aussi que le Soleil occupe dans ce disque
une position très périphérique, et imposa
Seyfert (galaxies de). Type de galaxies donc une conception nouvelle de notre Ga-
à noyau actif, ainsi appelées du nom de laxie, tout en commettant initialement l'er-
l'astrophysicien Cari K. Seyfert (1911-1960), reur d'identifier cette dernière à l'univers
qui, le premier, les étudia en 1943. entier. Après que Hubble eut établi l'exis-
ENCYCL. Ce sont des galaxies spirales ayant tence de galaxies extérieures à la nôtre, il
un noyau particulièrement lumineux ; si leur entreprit l'exploration photographique de
luminosité dans le domaine visible est voi- vastes régions du ciel et découvrit ainsi des
sine de celle des galaxies normales, elles sont milliers ae galaxies nouvelles, dont il mon-
par contre des sources infrarouges beaucoup tra la distribution fréquente en amas.
plus puissantes. Certaines sont aussi des
sources de rayonnements plus énergétiques Sharman (Helen), chimiste et spationaute
que la lumière visible. britannique (Sheffield 1963).
Le spectre des galaxies de Seyfert se distin- En participant du 18 au 26 mai 1991 à la
gue de celui des galaxies normales par la mission spatiale russo-britannique Juno, du-
présence de raies d'émission intenses et très rant laquelle elle procéda à des expériences
larges qui révèlent des mouvements du gaz physiologiques, elle est devenue la première
avec des vitesses de plusieurs milliers de spationaute du Royaume-Uni et la première
km/s. femme - ni Américaine ni ex-Soviétique - à
Ces galaxies (environ 1 % des galaxies spi- effectuer un vol dans l'espace.
rales) semblent représenter une phase d'acti-
vité de la vie d'une galaxie, intermédiaire Shavit (mot hébreu signifiant comète). Lan-
entre les galaxies normales et les quasars*. ceur israélien.
ENCYCL. Triétage, à propergol solide, pesant
SFSA. Sigle de Société Française des Spé- une vingtaine de tonnes au décollage, il est
cialistes d'Astronomie. capable de mettre sur orbite basse (périgée :
250 km ; apogée : 1 000 km) et rétrograde
Sge. Abréviation de Sagitta, désignant la (inclinaison : 143°) une charge utile de
constellation de la Flèche. 160 kg. Il a permis de lancer les trois pre-
miers satellites israéliens, Offeq*.
Sgr. Abréviation de Sagittarius, désignant la
constellation du Sagittaire. Shepard (Alan Bartlett). astronaute améri-
cain (East Derry, New Hampshire, 1923 -
Shapley (Harlow), astrophysicien améri- Monterey, Californie 1998).
cain (Nashville, Missouri, 1885-Boulder, Co- Membre du « groupe des 7 », tous pilotes
lorado, 1972). militaires, constitué par la NASA en avril
Ses premières recherches, qu'il effectua en 1959 pour le programme Mercury, il réalisa
collaboration avec H.N. Russell, portèrent le premier vol suborbital (d'une durée de
sur les étoiles variables à éclipses. Il montra 15 min 22 s) : le 5 mai 1961, un missile Red-
que les céphéides* ne se rangent pas dans stone propulsa sa capsule Mercury Freedom
cette catégorie mais sont des étoiles puisan- 7 sur une trajectoire balistique ; elle culmina
Shoemaker-Levy 9 ( c o m è t e ) 422

à 187 km, puis retomba dans l'Atlantique, à dans l'atmosphère de Jupiter, à l'origine
moins de 500 km de cap Canaveral, son d'informations nouvelles tant sur la struc-
point de départ. Shepard aurait supporté ture de la planète que sur celle du matériau
une accélération de 6 g au décollage et une cométaire.
décélération de 12 g au retour. En 1971, il fut
commandant de bord de la mission lunaire S h o r t (James), opticien britannique (Edim-
Apollo 14. Il quitta la NASA en 1974 et se bourg 1710-Londres 1768).
reconvertit dans les affaires. Célèbre constructeur de télescopes (il en
aurait réalisé plus d'un millier), il effectua
Shoemaker-Levy 9 ( c o m è t e ) . Comète aussi des observations astronomiques et dé-
découverte le 24 mars 1993 à l'observatoire couvrit la granulation solaire (1748).
du mont Palomar par les Américains Eugene
et Carolyn Schoemaker et David Levy, sous Shuttle. Mot américain signifiant navette,
l'aspect d'un chapelet d'une vingtaine de fréquemment utilisé pour désigner la na-
fragments. vette* spatiale américaine.
ENCYCL. Le calcul des éléments orbitaux de
cette comète a montré qu'elle avait dû se sidéral, e, a u x adj. Relatif aux astres.
briser en frôlant Jupiter le 8 juillet 1992 et (Période de) révolution sidérale : intervalle de
que ses fragments observés (de dimensions temps qui sépare deux passages consécutifs
kilométriques ou hectométriques), capturés d'une planète (ou d'un satellite) en un point
par le champ d'attraction de la planète de son orbite d'une direction donnée par
géante, gravitaient sur une trajectoire qui les rapport aux étoiles lointaines. Temps sidéral
amènerait à percuter cette planète à la mi- -•temps
juillet 1994. Une telle collision d'une comète
avec une planète n'ayant jamais été obser- sidérite n.f. (du grec sidêritês [lithos], [pierre
vée auparavant, bien qu'elle représente vrai- de] fer). Météorite constituée essentielle-
semblablement un phénomène fréquent à ment de fer et de nickel.
l'échelle cosmique, l'événement a suscité
une mobilisation exceptionnelle dans les ob- sidérolithe ou sidérolite n.f. Météorite
servatoires du monde entier. Grâce aux don- dans laquelle la roche et l'alliage fer-nickel
nées du satellite Hipparcos*, les dates et sont en proportions équivalentes, SYN. : litho-
heures des impacts ont pu être calculées sidérite
avec une grande précision. Du 16 au 22
juillet 1994, la succession des impacts des sidérostat n.m. Type de cœlostat* ne
fragments de la comète sur Jupiter a été sui- comportant qu'un seul miroir.
vie, au sol ou dans l'espace, dans tous les
domaines spectraux s'étendant des rayons Siding Spring (observatoire de). Ob-
X aux ondes radio décimétriques. servatoire d'Australie, en Nouvelle-Galles
Au sol, les sites d'observation étaient répar- du Sud, sur l'un des sommets de la chaîne
tis tout autour du globe, de la Russie (Ze- des monts Warrumbungle, à 1 000 m envi-
lentchouk) à l'Australie, en passant par la ron d'altitude.
France (pic du Midi), les Canaries, le Chili ENCYCL. Fondé en 1962, il appartient à l'uni-
(ESO), Hawaii (Mauna Kea), et même le versité nationale australienne et constitue
pôle Sud. Dans l'espace ont été mis à contri- une seule entité administrative avec l'obser-
bution la sonde Galileo* (qui, en raison de sa vatoire du mont Stromlo*.
position par rapport à Jupiter, a permis les Il abrite notamment un télescope de 2,3 m,
seules observations en visée directe des im- un télescope de 1 m et un télescope de
pacts), le télescope spatial Hubble*, les satel- 0,66 m d'ouverture, ainsi que les instru-
lites IUE* et Rosat*, auxquels il faut ajouter ments de l'observatoire anglo-australien et
le Kuiper* Airborne Observatory pour les un télescope de Schmidt* suédois.
observations aéroportées.
Les impacts ont provoqué d'énormes per-
SIGMA (sigle de Système d'Imagerie
turbations (thermiques, chimiques, etc.)
Gamma à Masque Aléatoire). Télescope
423 Sirius

français embarqué à bord du satellite russe révolution sidérale : 758 j. Diamètre : 30 km.
Granat* pour l'étude des sources célestes de Son mouvement rétrograde, sa petite taille
rayonnement gamma. et l'excentricité de son orbite suggèrent qu'il
ENCYCL. Long de 3,5 m pour un diamètre à la s'agit d'un astéroïde capturé par Jupiter.
base de 1,2 m et pesant 1 018 kg, ce téles-
cope constituait la principale charge utile du SIRIO (sigle de l'ital. Satellite Italiano Ricerca
satellite Granat. Il comprenait essentielle- Industriale Operativa), programme de satelli-
ment un masque en tungstène, percé d'une tes expérimentaux d'origine italienne.
multitude de trous, que traversait le rayon- ENCYCL. Deux satellites SIRIO ont été lancés.
nement gamma incident avant d'atteindre SIRIO 1 fut le premier satellite italien de
un détecteur sensible aux photons gamma télécommunications expérimentales. D'une
dont l'énergie était comprise entre 35 et masse de 398 kg au lancement (et de 220 kg
1 300 keV. Une découverte majeure en orbite), il fut lancé de cap Canaveral le
concerne, en particulier, la région centrale 25 août 1977 par une fusée américaine Delta
de notre galaxie, où SIGMA a localisé un et placé sur l'orbite géostationnaire. SIRIO
astre qui s'est avéré être le site d'une intense 2, après avoir été primitivement étudié en
annihilation électron-positon, phénomène Italie, a été inclus en 1978 dans le pro-
signalant à coup sûr la présence d'un trou gramme de satellites d'applications de
noir, ce dernier, toutefois, ne se situant pas l'Agence spatiale européenne. Lancé de
au centre dynamique de la Galaxie mais à Kourou le 10 septembre 1982, lors du cin-
plus de 300 années de lumière de celui-ci. II quième vol de la fusée Ariane, il ne put être
a fonctionné jusqu'à l'automne 1994. placé sur orbite par suite d'une défaillance
du lanceur et retomba dans l'océan Atlanti-
SIGNE 3 (sigle de l'angl. Solar Interplane- que.
tary Gamma Neutrons Experiment, expérience
de neutrons gamma interplanétaires solai- Sirius. Étoile a du Grand Chien*. Magni-
res), satellite scientifique français mis sur tude apparente visuelle : - 1,46. Type spec-
orbite le 17 juin 1977 par un lanceur soviéti- tral : A0. Distance : 8,6 al. Masse : 2,14 fois
que et initialement appelé D2B gamma. celle du Soleil.
Tombé en panne le 26 mars 1978, il est ren- ENCYCL. C'est l'étoile la plus brillante du ciel,
tré dans l'atmosphère le 20 juin 1979. et l'une des plus proches. En 1844, l'Alle-
mand Friedrich Bessel, ayant observé des
Silex (abréviation de l'angl. Semi-conductor irrégularités dans le mouvement propre de
laser Intersatellite Link EXperiment, expérience cette étoile, les attribua à la présence d'un
de liaison entre satellites par laser à semi- compagnon de faible éclat (les deux compo-
conducteur). Programme européen visant à santes gravitant autour de leur barycentre et
démontrer l'intérêt des fréquences optiques constituant une étoile double).
pour la transmission de données, en particu- Découvert en 1862 par l'Américain Alvan
lier à haut débit, entre engins spatiaux. Le Clark, ce compagnon, de magnitude 8, ap-
premier instrument a été installé sur le satel- pelé Sirius B, est une naine blanche
lite SPOT 4 en 1998. 10 000 fois moins lumineuse que la compo-
sante principale et dont le diamètre est éva-
simulation n.f. Reproduction d'un équi- lué à 10 000 km seulement pour une masse
pement ou de conditions spécifiques procu- égale à celle du Soleil. Il décrit son orbite en
rant un environnement proche de la réalité, 50 ans. Dès 1894, l'existence d'un deuxième
qu'on utilise par exemple pour l'entraîne- compagnon peu brillant, Sirius C, a été
ment des spationautes ou des essais de ma- avancée pour expliquer des variations rési-
tériel. duelles du mouvement de l'étoile principale.
Par une analyse approfondie des observa-
Sinopé. Satellite de Jupiter (n° IX), le plus tions de Sirius accumulées depuis 1862, les
éloigné de la planète, découvert en 1914 par Français Daniel Benest et Jean-Louis Duvent
l'Américain S. Nicholson. Demi-grand axe ont pu confirmer en 1995 la réalité de ces
de son orbite : 23 700 000 km. Période de variations. Celles-ci sont imputées à une
Sirrah 424

naine rouge gravitant à très faible distance SkyBridge. Système de télécommunica-


de Sirius A et donc noyée dans sa lumière. tions spatiales constitué, à terme, d'un en-
Le lever héliaque de Sirius était guetté atten- semble de 80 satellites en orbite basse. Ini-
tivement dans l'Antiquité canicule. tialisé par Alcatel Espace, il a fait l'objet d'un
D'après certaines observations anciennes, accord de partenariat conclu le 14 janvier
Sirius serait apparue jadis rougeâtre (alors 1998 entre le CNES et Alcatel Space Indus-
qu'elle est blanche de nos jours). Cette mo- tries, aux côtés d'Aerospatiale, de Loral
dification de teinte, si elle est réelle, pourrait Space and Communication, Toshiba, Mitsu-
être l'indice d'une évolution particulière- bishi Electric, Sharps, SPAR et de la SRIW.
ment rapide de Sirius B : celle-ci aurait été Dès 2002, il permettra l'accès rapide à Inter-
jadis une géante rouge dont l'éclat surpas- net ainsi qu'aux différents services interac-
sait celui de Sirius A, mais qui, entre la fin tifs comme le télétravail, le télé-enseigne-
du vie siècle et le début du xvf, se serait ment, les vidéoconférences et les jeux
effondrée pour devenir la naine blanche interactifs.
connue aujourd'hui.
Skylab. Station orbitale expérimentale
Sirrah (de l'arabe sirrah [al-faras], l'ombilic américaine, réalisée à partir du matériel dé-
[du cheval], par allusion à sa position sur la veloppé dans le cadre du programme Apollo
silhouette de Pégase). Étoile a d'Andro- de conquête humaine de la Lune.
mède, l'un des sommets du Carré de Pégase. ENCYCL. Le corps de la station était constitué
Magnitude apparente visuelle : 2,1. Type par un troisième étage S-IVB de la fusée
spectral : AO. Distance : 96 années de lu- géante Saturn V, vide de propergols et amé-
mière. On l'appelle aussi Alphératz. nagé pour le séjour de trois astronautes. Cet
élément, l'« atelier orbital », était complété à
SIRTF (sigle de Space Infra Red Telescope l'avant par un sas équipé de deux pièces
Facility). Projet de télescope spatial destiné à d'amarrage pour des vaisseaux de transport
l'astronomie infrarouge, développé aux Apollo, et par un télescope solaire construit
États-Unis par la NASA. à partir de la structure d'un module lunaire
ENCYCL. Sa conception a été plusieurs fois Apollo. L'ensemble avait une masse de 90 t,
révisée. Doté d'un miroir de 85 cm de dia- une longueur de 36 m, un diamètre de 6,6 m
mètre et placé en orbite autour du Soleil, il hors panneaux solaires, et offrait un volume
fournira des images du ciel à des longueurs habitable de 330 m 3 . La station Skylab fut
d'onde comprises entre 12 et 160 pm, effec- lancée le 14 mai 1973 par une fusée Saturn
tuera des mesures spectrophotométriques à V, dont les deux premiers étages seulement
faible résolution entre 50 et 100 pm et ob- étaient actifs, et placée sur une orbite à
tiendra des spectres à plus haute résolution 450 km d'altitude, inclinée à 56° sur l'équa-
entre 4 et 40 pm. Son lancement est prévu teur. Elle fut endommagée au cours de son
en 2001 et sa mission devrait durer deux ans lancement (non-déploiement d'un panneau
et demi. solaire et détérioration partielle du bouclier
de protection thermique de la station), mais
Sitter (Willem de), astronome et mathé- l'opération fut sauvée grâce au travail des
maticien néerlandais (Sneek 1872 - Leyde trois premiers astronautes, arrivés le 25 mai
1934). à bord d'un vaisseau Apollo. La suite du
Directeur de l'observatoire de Leyde de programme se déroula normalement, avec
1919 à sa mort, il est connu pour ses travaux la succession de trois équipages : Charles
de cosmologie relativiste. En 1917, il a mon- Conrad, Joseph Kerwin et PaulWeitz, pour
tré que la théorie de la relativité permet une durée de 28 jours, du 25 mai au 22 juin
d'envisager un modèle d'Univers dans le- 1973 ; Alan Bean, Owen Garriott et Jack
quel la densité tend vers 0, c'est-à-dire dont Lousma, pour un vol de 59 jours, du 28
le rayon tend vers l'infini, ce modèle consti- juillet au 25 septembre 1973 ; Gerald Carr,
tuant une alternative au modèle d'Univers Edward Gibson et William Pogue, pour une
statique uniformément rempli de matière mission de 84 jours, du 16 novembre 1973
proposé par Einstein. au 8 février 1974.
425 Smithsonian Astrophysical Observatory (SAO)

Au cours de ces trois séjours, les astronautes sphère de ces planètes. Appliquant ensuite
réalisèrent 10 sorties dans l'espace pour une l'analyse spectrale aux astres lointains, il a
durée totale de 41 h 56 min. Un programme été le premier à déterminer la vitesse radiale
considérable d'expériences scientifiques fut de galaxies (1912-1914) et à déceler leur
réalisé, permettant notamment d'obtenir mouvement de rotation.
quelque 180 000 photographies du Soleil et
46 000 vues de la Terre. SLS (sigle de l'angl. Spacelab Life Sciences,
Le programme Skylab a établi la possibilité Spacelab sciences de la vie). Bloc expérimen-
pour l'homme de séjourner plusieurs mois tal utilisant le Spacelab*, embarqué à bord
dans l'espace, et démontré l'intérêt du tra- d'un orbiteur de la navette spatiale améri-
vail des astronautes dans des laboratoires caine pour la mise en œuvre d'expériences
spatiaux pluridisciplinaires. concernant les sciences de la vie, en particu-
La station est retombée dans l'atmosphère lier la médecine spatiale.
et s'est désintégrée au-dessus de l'océan In- ENCYCL. Son premier vol, SLS 1, a eu lieu du 5
dien et de l'Australie, le 11 juillet 1979, au au 14 juin 1991 (41e mission de la navette). Il
cours de sa 34 981e révolution. a autorisé la mise en œuvre de 18 expé-
riences.
Skynet. Satellites géostationnaires de télé-
communications militaires britanniques lan- SLV 3 (sigle de l'angl. Satellite Launch Vehi-
cés depuis 1969. cle, lanceur de satellite troisième généra-
ENCYCL. La génération la plus récente est celle
tion). Lanceur spatial indien composé de
des Skynet 4. Trois satellites ont été lancés quatre étages à poudre, pesant 171 au décol-
de 1988 à 1990, complétés par deux satelli- lage, capable de satelliser une masse de
tes NATO 4 de 1991 à 1993. Ils ont été 50 kg en orbite basse, il a permis à l'Inde de
utilisés notamment lors de la guerre du devenir une puissance spatiale en mettant
Golfe et lors des interventions en Somalie et sur orbite, le 18 juillet 1980, le sateËite
dans l'ex-Yougoslavie. Deux satellites sup- Rohini 1. Il a été abandonné pour des lan-
plémentaires, Skynet 4D et 4E, ont été lan- ceurs plus puissants : ASLV, PSLV et GSLV.
cés en 1998 et en 1999, respectivement par
une fusée américaine Delta 2 et une fusée SMART (sigle de l'angl. Small Missions for
européenne Ariane 4. Advanced Research in Technology). Programme
européen destiné à tester de nouvelles tech-
nologies susceptibles d'être utilisées lors de
Slipher (Earl), astronome américain (Mul- futures missions scientifiques dans des do-
berry, Indiana, 1883 - Flagstaff, Arizona, maines tels que la propulsion, la navigation,
1964). les télécommunications ou l'instrumenta-
Pionnier de la photographie planétaire, il tion scientifique.
prit quelque 200 000 photographies de la ENCYCL. Ce programme comportera un en-
planète Mars. Il fut l'un des premiers à nor- semble de missions peu coûteuses. La pre-
maliser ses plaques pour les mesures photo- mière, SMART 1, permettra de tester un
métriques et à reconnaître l'intérêt des cli- moteur à propulsion ionique pendant un vol
chés composites. de longue durée sur une sonde lancée vers la
Lune.
Slipher (Vesto Melvin), astronome améri-
cain (Mulberry, Indiana, 1875 - Flagstaff, Smithsonian Astrophysical Obser-
Arizona, 1969). v a t o r y (SAO). Etablissement de recher-
Collaborateur de P. Lowell, il utilisa d'abord che astronomique américain fondé en
la spectrographie pour déterminer les pério- 1890 parla Smithsonian Institution.
des de rotation des planètes et mit en évi- ENCYCL. Il disposait initialement de modestes
dence, dans les spectres de Jupiter, de Sa- installations à Washington. Son siège a été
turne, d'Uranus et de Neptune, des bandes transféré en 1955 sur le site de l'observatoire
d'absorption grâce auxquelles il identifia du Harvard* College, à Cambridge, et ses
plus tard certains constituants de l'atmo- activités se sont développées. En 1967, a été
SMM 426

installé sur le mont Hopkins, en Arizona, un nomie et le bulletin trimestriel Observations et


observatoire (désigné aujourd'hui sous le travaux.
nom d'observatoire EL. Whipple), qui abrite ADRESSE : 3, rue Beethoven, 75016 Paris.
notamment le Multiple* Mirror Telescope.
En 1973, le SAO a fusionné avec l'observa- Société européenne d'astronomie
toire du Harvard College pour donner nais- (EAS). Société fondée en 1990 pour pro-
sance à un nouvel organisme, le Harvard- mouvoir l'astronomie en Europe et contri-
Smithsonian Center for Astrophysics. buer à son développement. Elle rassemble
environ 1 500 membres individuels et une
SMM (sigle de l'angl. Solar Maximum Mis- vingtaine de sociétés affiliées.
sion, mission pour le maximum solaire). Sa-
tellite astronomique américain lancé le S o c i é t é française des spécialistes
14 février 1980 pour l'étude du Soleil pen- d'astronomie (SFSA). Société fondée
dant une de ses périodes d'activité maxi- en 1978 pour regrouper les astronomes pro-
male. fessionnels français et promouvoir l'astro-
ENCYCL. Victime d'une défaillance partielle nomie. En 1999, elle a pris le nom de Société
après dix mois seulement de fonctionne- française d'astronomie et d'astrophysique.
ment, il est le premier satellite à avoir été Elle publie le Journal des astronomes français.
réparé dans l'espace : en avril 1984, après ADRESSE : 61, avenue de l'Observatoire, 75014
avoir été saisi par le bras télémanipulateur Paris.
de l'orbiteur Challenger, il a pu être réparé
par deux astronautes dans la soute de l'orbi- Soho (acronyme de l'angl. SOlar and He-
teur puis replacé en orbite. Il s'est désintégré liospheric Observatory, observatoire solaire et
en rentrant dans l'atmosphère, le 2 décem- héliosphérique). Satellite destiné à l'étude
bre 1989, après avoir observé quelque du Soleil et de l'héliosphère, réalisé dans le
12 500 éruptions solaires. cadre d'un programme de collaboration en-
tre la NASA et l'Agence spatiale euro-
S N C ( m é t é o r i t e s ) . Petit groupe de mé- péenne.
téorites basaltiques aux caractéristiques par- ENCYCL. Construit en Europe, mais lancé par
ticulières, que l'on suppose provenir de la une fusée américaine, le 2 décembrel995, il
planète Mars. est placé en orbite autour de l'un des points
ENCYCL. Ce groupe est désigné par les initiales de Lagrange du système Soleil-Terre à
des trois sous-groupes qui le composent : les 1,5 million de kilomètres de la Terre, sur la
shergottites, ainsi appelées parce que le pre- ligne Soleil-Terre, et stabilisé selon les trois
mier spécimen fut découvert à Shergotty axes, de telle sorte que ses instruments res-
(Inde) en 1865 ; les nakhlites, du nom de la tent pointés en permanence sur le Soleil, il
ville égyptienne de Nakhla où fut recueillie, étudie les oscillations du Soleil, le méca-
en 1911, la première météorite de ce type ; nisme de chauffage de la couronne solaire et
et les chassignites, dont on ne connaît, en fait, les processus à l'origine du vent solaire.
qu'un seul spécimen, recueilli après sa chute C'est l'une des deux missions du pro-
à Chassigny, Haute-Marne, en 1815. Au to- gramme international d'étude des relations
tal, on n'a identifié que 14 météorites SNC. Soleil-Terre (ISTP), l'autre étant Cluster*.
C'est essentiellement leur composition chi- Le 25 juin 1998, le satellite a échappé à tout
mique ou isotopique et leur âge (1 300 mil- contrôle et, pendant près d'un mois, il a été
lions d'années seulement) qui conduisent à perdu dans l'espace, aucun contact ne pou-
leur imputer une origine martienne. vant plus être établi avec lui. Enfin localisé le
23 juillet à l'aide du grand radiotélescope
S o c i é t é astronomique de F r a n c e d'Arecibo*, il a commencé le 3 août à répon-
(SAF). Association française d'astronomes dre aux appels qui lui étaient lancés de la
amateurs et d'astronomes professionnels, Terre. Une très délicate opération de sauve-
fondée en 1887 par C. Flammarion* et re- tage a pu alors être menée, au terme de
connue d'utilité publique en 1897. Elle pu- laquelle, le 16 septembre, le satellite s'est
blie notamment la revue mensuelle l'Astro- réorienté correctement par rapport au Soleil.
427 Soleil

Porteur de 12 instruments tout à fait com- dessus s'étendent la chromosphère* et la


plémentaires, tant par le domaine de lon- couronne* (voir figure). Depuis une vingtaine
gueurs d'onde dans lequel ils opèrent que d'années, un domaine de recherche en plein
par la région du Soleil qu'ils observent, Soho essor est celui de l'héliosismologie (ou sis-
a permis des avancées importantes dans la mologie solaire), qui étudie les modes d'os-
connaissance du Soleil, en particulier pour la cillation* du Soleil et favorise ainsi la
compréhension du mécanisme de chauffage connaissance de sa structure interne. Une
de la couronne. Malgré les défaillances ae énigme toujours irrésolue est celle de la défi-
ses gyroscopes, sa mission a été prolongée cience du nombre de neutrinos* solaires ob-
pour lui permettre d'observer le Soleil lors servés par rapport aux estimations théori-
de son maximum d'activité, attendu en ques.
2000 ou 2001. ÉTUDE DU SOLEIL. Situé à 150 millions de kilo-
mètres seulement, le Soleil présente le dou-
Sojourner (en hommage à Sojourner ble avantage d'être une étoile extrêmement
Truth, héroïne de l'esclavage aux États-Unis, proche (Proxima du Centaure, l'étoile la plus
mais aussi mot angl. signifiant « voyageur proche du système solaire, est 270 000 fois
de passage). Petit robot automobile déposé plus lointaine !) et du type le plus courant.
sur Mars en 1997 par la sonde américaine Son étude constitue de ce fait un moyen
Mars* Pathfinder. d'information permettant d'accéder à cer-
ENCYCL. Gros comme une valise, il ne pesait tains processus fondamentaux d'évolution
que 11 kg, mais comportait trois caméras des étoiles et de vérifier certaines hypothè-
(deux à l'avant, une à l'arrière) ainsi qu'un ses et méthodologies utilisées en astrophy-
spectromètre à rayons X et rayons alpha, sique stellaire. Les observations spatiales
pour analyser la composition chimique du viennent utilement compléter les observa-
sol et des roches. Doté de six roues motrices tions faites au sol en autorisant l'étude du
indépendantes, il se déplaçait à une vitesse Soleil dans des domaines du spectre corres-
de croisière de 40 centimètres par minute. pondant à des rayonnements arrêtés par l'at-
Alors que son fonctionnement n'était prévu mosphère terrestre : rayonnements y, X et
que pendant une semaine, il a exploré la ultraviolet. Telle a été la mission confiée à
surface martienne, dans un rayon de 20 m de nombreux satellites placés en orbite
autour de la plate-forme d'atterrissage, et autour de la Terre (par exemple, les satellites
pris des milliers d'images, pendant près de américains OSO* et SMM* le satellite japo-
trois mois, du 6 juillet au 27 septembre 1997, nais Yokkoh*, le satellite européen Soho*)
jusqu'à ce que soit perdu le contact avec la ainsi qu'à des instruments embarqués à bord
plate-forme d'atterrissage, qui servait de re- de stations spatiales (Skylab*, Saliout*,
lais pour les télécommunications avec la Mir*). Un autre domaine de recherche qui
Terre. s'est beaucoup développé depuis l'avène-
ment de l'ère spatiale est celui des relations
Solar Max. Appellation familière du satel- entre les phénomènes de l'activité solaire et
lite SMM* (Solar Maximum Mission). l'environnement (atmosphère, magnétos-
phère...) de la Terre. Parmi les satellites
Soleil n.m. Étoile centrale du système so- ayant apporté une contribution importante
laire, autour de laquelle gravite la Terre. à ces recherches figurent les engins des sé-
ENCYCL. Le Soleil est une sphère de gaz incan-
ries OGO* et Explorer* (IMP ; Etats-Unis),
descents au centre de laquelle la tempéra- ISEE* (États-Unis et Europe), Prognoz* (ex-
ture (env. 15 millions de kelvins) et la den- URSS), Intercosmos* (Europe de l'Est)... En-
sité permettent des réactions nucléaires qui fin, les sondes spatiales constituent des
réalisent la fusion de noyaux d'atomes d'hy- outils irremplaçables pour l'étude du vent
drogène en noyaux d'atomes d'hélium, ac- solaire, de sa propagation dans le milieu
compagnée d'un dégagement d'énergie interplanétaire et de ses interactions avec le
rayonnante. La région ordinairement visi- champ magnétique des planètes (Pioneer*,
ble, appelée photosphère*, n'est qu'une mince Voyager*...) ou pour l'observation rappro-
couche d'environ 200 km d'épaisseur. Au- chée au Soleil (Helios*, Ulysse*).
Soloviev 428

C o u p e schématique de la structure du Soleil

rayonnement
êlectromagnétiqU'

o n d e s d e gravité,
a c o u s t i q u e s et
magnélohydrodynamiques

protubérance - couronne

solaire

spicules

facules

taches solaires

zone convecfive

Les particules chargées du vent* solaire pié- Point correspondant de la trajectoire appa-
gées par le champ magnétique terrestre et rente du Soleil sur l'écliptique.
qui peuplent les ceintures* de rayonnement E N C Y C L . Les solstices sont situés sur le diamè-

entourant la Terre, ainsi que les rayonne- tre de l'écliptique perpendiculaire à la ligne
ments ionisants émis de façon brutale lors des équinoxes*. Le passage du Soleil en ces
des éruptions solaires représentent des sour- points, le 21 ou le 22 juin et le 21 ou le
ces d'irradiation dangereuses pour les spa- 22 décembre, marque respectivement le dé-
tionautes. but de l'été et celui de l'hiver, ou le jour le
plus long et le jour le plus court de l'année
Soloviev (Anatoli L), cosmonaute russe dans l'hémisphère Nord. La situation est in-
(Riga, Lettonie, 1948). verse dans l'hémisphère Sud. saison
Membre de cinq missions spatiales (entre
1988 et 1998), il a effectué une quinzaine de solsticial, e, a u x adj. Relatif aux solstices.
sorties extravéhiculaires (totalisant environ Point solsticial : chacun des deux points de la
75 h), ce qui représente une performance sphère céleste pour lesquels la hauteur de
inégalée. culmination du Soleil, qui allait croissant (ou
décroissant) passe par un maximum (ou un
solstice n.m. (du latin sol, soleil, et status, minimum).
de stare, s'arrêter). 1. Époque de l'année où
le Soleil, dans son mouvement apparent sur
l'écliptique, atteint sa plus forte déclinaison S o m b r e r o (galaxie du). Nom donné,
boréale ou australe, et qui correspond à une en raison de son aspect, à la galaxie spirale
durée du jour maximale ou minimale. 2. Ml 04, visible de profil, barrée par une large
429 sonde spatiale

PRINCIPALES DONNÉES RELATIVES AU SOLEIL


Diamètre 1 391 000 km (~ 109 fois celui de la Terre)
Masse 2 • 1027 t (~ 333 000 fois celle de la
Terre)
Composition (en masse) ~ 75 % d'hydrogène, - 25 % d'hélium
Densité moyenne 1,4 (~ 100 fois plus forte au centre)
Température de surface 5 770 K
Type spectral G2 (étoile jaune)
Magnitude visuelle apparente -26,8
Magnitude visuelle absolue + 4,8
Pesanteur à la surface 28 fois celle régnant sur la Terre
Distance moyenne à la Terre - 149 600 000 km (unité astronomique
de distance)
Localisation dans la Galaxie à 28 000 années de lumière du centre
Période de rotation sidérale 25,4 j à l'équateur ; ~ 37 j aux pôles
Période de révolution autour du centre 240 millions d'années
de la Galaxie
Âge ~ 5 milliards d'années

bande de poussières, dans la constellation très grande distance (quelques centaines de


de la Vierge. millions de kilomètres pour atteindre Mer-
cure, Vénus ou Mars, davantage pour les
sonde spatiale. Engin non habité destiné autres), ce qui exige beaucoup de temps (de
à l'étude rapprochée ou in situ d'astres du 3 à 4 mois pour Vénus, de 5 à 8 mois pour
système solaire et/ou à l'exploration du mi- Mars, de 18 à 20 mois pour Jupiter...). D'où
lieu interplanétaire. Selon que la sonde est la nécessité de résoudre deux problèmes es-
lancée vers une planète, vers une comète, ou sentiels. D'abord, celui de la fiabilité du ma-
n'est destinée qu'à étudier le milieu interpla- tériel : pour ce type de mission, il est indis-
nétaire, on parle de sonde planétaire, comé- pensable de disposer de composants
taire ou interplanétaire. électroniques et d'instruments de mesure
ENCYCL. Les premières sondes spatiales ont capables de fonctionner longtemps tout en
été lancées en 1959, vers la Lune (sondes résistant aux contraintes de l'environne-
Luna) par l'ex-URSS, à qui l'on doit aussi le ment* spatial. Ensuite, le problème des
lancement en 1961, vers Vénus, de la pre- transmissions : tout au long de son voyage,
mière sonde planétaire (Venera 1). Depuis la sonde doit rester en contact avec la Terre
lors, plusieurs dizaines de sondes ont été (pour recevoir des ordres ou pour communi-
lancées, presque exclusivement par les quer le résultat de ses mesures ou encore
États-Unis et l'ex-URSS, la plupart pour pour transmettre les photographies qu'elle a
l'étude de la Lune (Luna, Zond, Ranger, Sur- prises). Il faut donc la doter d'une puissante
veyor, Lunar Orbiter) ou des planètes (Ve- antenne d'émission, d'un dispositif de stabi-
nera, Mars, Phobos, Mariner, Viking, Pio- lisation pour la maintenir pointée vers la
neer 10 et 11, Voyager, Galileo, Magellan, Terre et y associer une source d'énergie
Mars Observer), les autres pour l'étude du adaptée. Au sol, les stations de réception
Soleil et du milieu interplanétaire (sondes doivent également disposer de vastes anten-
américaines Pioneer 5 à 9, sondes alleman- nes radioélectriques (de plusieurs dizaines
des Helios, sonde européenne Ulysse) ou de de mètres de diamètre).
comètes (sonde américaine ICE, sondes so- Autre conséquence des grandes distances
viétiques Vega, sonde européenne Giotto, mises en jeu : la nécessité, pour la sonde,
sondes japonaises Sakigake et Suisei). d'assurer elle-même certaines manoeuvres
LES CONTRAINTES. Pour parvenir au voisinage sans compter sur l'aide des contrôleurs de la
des planètes, toute sonde doit parcourir une mission. Far exemple, au moment de son
sonde spatiale 430

atterrissage sur Mars, une sonde doit faire tres, pour la mesure des champs magnéti-
face à toute situation imprévue et, à l'aide ques, et différents capteurs ou détecteurs,
de son ordinateur de bord, prendre toute pour l'étude des particules chargées, des
décision nécessaire : par suite du délai de rayonnements, des micrométéorites, du
transmission, une « question » adressée à la vent solaire, etc.
Terre ne saurait en effet, dans ce cas, connaî- LES MISSIONS. Certaines sondes n'effectuent
tre de réponse avant une quinzaine de minu- qu'un simple survol de l'astre visé et se limi-
tes. tent donc à une exploration rapide. Dans ce
Selon la mission envisagée, l'éloignement cas, il arrive qu'on mette à profit l'occulta-
du Soleil (vols vers Jupiter ou au-delà) peut tion de la sonde par l'astre pour étudier
requérir la mise au point de nouvelles sour- l'interaction entre les signaux émis par la
ces d'énergie (par exemple, des générateurs sonde et l'atmosphère de l'astre, et en dé-
isotopiques) qui se substitueront aux pan- duire des données sur cette dernière (épais-
neaux solaires trop faiblement éclairés pour seur, pression, densité, température, etc.).
pouvoir délivrer une puissance électrique Grâce à la technique d'assistance* gravita-
suffisante ; ou bien un rapprochement ex- tionnelle, plusieurs planètes peuvent être
cessif du Soleil (mission vers Mercure) im- survolées successivement.
posera l'utilisation de dispositifs de protec- D'autres sondes se mettent en orbite autour
tion ou d'isolation thermique. de l'astre qu'elles doivent étudier : elles peu-
Enfin, dernière contrainte, et non des moin- vent alors répéter les mêmes mesures un
dres, de l'exploration planétaire : la néces- grand nombre de fois, ce qui permet d'obte-
sité absolue de respecter la date de lance- nir une image globale, dans le temps et l'es-
ment prévue. Une mission planétaire est un pace, de l'astre et de son environnement.
véritable rendez-vous qui est organisé entre Cette satellisation permet aussi d'augmen-
la planète visée et la sonde. Comme la pla- ter la résolution spatiale des caméras et des
nète ne saurait ralentir son mouvement ou autres instruments de télédétection ; de sui-
modifier sa trajectoire, c'est la sonde qui vre l'évolution temporelle de phénomènes
doit se plier aux exigences de la mécanique météorologiques, volcaniques ou autres ;
céleste. Les périodes favorables au lance- d'effectuer des mesures d'altimétrie radar
ment d'une sonde spatiale (appelées « fenê- ou de gravimétrie (qui contribuent à une
tres de lancement ») se réduisent à quelques meilleure connaissance de la topographie et
jours et ne se reproduisent qu'à des interval- du champ gravitationnel de l'astre observé) ;
les de plusieurs mois. et de mettre en œuvre des techniques d'ana-
LES INSTRUMENTS SCIENTIFIQUES.Les instruments lyse in situ (capsules de descente dans l'at-
qu'emporte une sonde planétaire pour rem- mosphère, atterrisseurs, pénétrateurs).
plir sa mission comprennent généralement : Un troisième type de sondes est conçu pour
une ou plusieurs caméras, pour la transmis- se poser à la surface de l'astre à étudier. Les
sion de photographies (qui permettent en- expérimentations mentionnées plus haut
suite de déterminer la période de rotation de peuvent alors être complétées par des mesu-
l'astre observé, la dynamique de son atmo- res portant sur l'atmosphère (composition,
sphère, etc.) ; des spectromètres et des pho- température, pression, vitesse des vents...)
tomètres pour l'analyse (nature, abondance, et le sol (texture, densité, propriétés phy-
distribution) des constituants d'une éven- sico-chimiques, activité sismique...). Au
tuelle atmosphère ; un radiomètre (infra- stade le plus élaboré, l'exploration in situ
rouge) pour la mesure des températures (du peut comporter le prélèvement et le retour
sol, de l'atmosphère, des nuages...) ; divers sur la Terre d'échantillons du matériel cons-
détecteurs pour la mise en évidence d'une titutif de l'astre, en vue de leur analyse très
magnétosphère, de ceintures de rayonne- poussée en laboratoire.
ment, d'émissions radioélectriques. À cet Dans tous les cas, l'analyse fine de la trajec-
appareillage s'ajoutent des instruments des- toire d'une sonde planétaire peut contribuer
tinés à l'étude du milieu interplanétaire que à préciser la masse de la planète cible, de ses
traverse la sonde avant d'atteindre l'astre satellites et de leur champ de gravité.
vers lequel elle se dirige : des magnétomè- L'ensemble des observations et des mesures
431 sortie dans l'espace

effectuées par les sondes spatiales concourt - le 18 mars pour le Soviétique A. Leonov
à la compréhension d'une multitude de pro- (durée : 10 minutes environ) ;
blèmes se rattachant à la formation et à - le 3 juin pour l'Américain E. White (durée :
l'évolution des planètes et de leurs satellites, 20 minutes environ), qui expérimenta un
des astéroïdes ou des comètes, à l'interpré- « pistolet à réaction » pour essayer de
tation de certains phénomènes terrestres, contrôler ses évolutions.
aux effets du rayonnement solaire et, d'une D'autres sorties, plus opérationnelles, ont
façon générale, à l'origine et à l'évolution du été ensuite réalisées à l'occasion des mis-
système solaire. sions américaines Gemini et, plus tard, Sky-
lab. Mais c'est le programme Apollo d'ex-
sortie dans l'espace. Désignation fami- ploration lunaire (1969-1972) qui a donné
lière de l'activité à laquelle se livre un spa- lieu aux activités extravéhiculaires les plus
tionaute à l'extérieur de son vaisseau spa- nombreuses (quatorze sorties) et les plus
tial. SYN. : activité extravéhiculaire longues (durée totale supérieure à 80 h) : la
ENCYCL. C'est l'une des phases les plus dange- deuxième des trois excursions lunaires des
reuses d'une mission dans l'espace, car elle astronautes d'Apollo 17, en décembre 1972,
oblige le spationaute à quitter son enceinte est restée, jusqu'en mai 1992, la plus longue
protectrice et à évoluer dans un milieu très sortie effectuée par l'Homme dans le vide
hostile (atmosphère différente ou inexis- spatial (7 h 37 min).
tante, températures extrêmes, flux inhabi- L'intensification des vols habités, depuis le
tuel de radiations et de micrométéorites). Il début des années 1980, s'est accompagnée
ne peut le faire que revêtu d'une combinai- d'un accroissement du nombre de sorties
son adaptée, jouant le même rôle que son extravéhiculaires :
vaisseau. Ainsi protégé, il est en mesure de - d'une part, avec l'exploration des stations
s'aventurer sur le sol lunaire ou martien. soviétiques Saliout 6, Saliout 7 (le 25 juillet
Mais d'autres difficultés surgissent si cette 1984, S. Savitskaïa fut la première femme à
sortie se déroule en orbite (donc en impe- travailler à l'extérieur d'un vaisseau spatial)
santeur) : dès qu'il s'éloigne de son vaisseau, et Mir. Pendant les treize premières années
le spationaute ne dispose plus du moindre d'utilisation de celle-ci (février 1986-février
point d'appui et tout déplacement devient 1999), une trentaine de cosmonautes ont
quasiment impossible. Les premiers « pié- accumulé, en plus de 70 sorties (auxquelles
tons de l'espace » ont, pour cette raison, participèrent à chaque fois deux cosmonau-
souvent été comparés à des nageurs débu- tes), près de 600 heures d'activités extra-
tants en train de se débattre pour ne pas véhiculaires. Ces sorties répondaient
couler. Fort heureusement un filin de à des nécessités d'ordre technologique
sécurité (le cordon ombilical), relié à la cap- (maintenance de la station : mise en place de
sule, les empêchait de se perdre dans l'es- générateurs solaires supplémentaires, ins-
pace. pection des systèmes d'amarrage, répara-
Aujourd'hui, la partie externe des vaisseaux tion d'une porte de sas ou d'une, protection
habités comporte un grand nombre de poi- thermique, etc.) ou scientifique (déploie-
gnées pour aider aux déplacements ou au ment d'expériences, installation ou récupé-
maintien dans une position donnée. De ration d'échantillons exposés à l'environne-
plus, les sorties extravéhiculaires font à pré- ment spatial, etc.) ;
sent l'objet d'une intense préparation spéci- - d'autre part, avec l'utilisation de la navette
fique durant l'entraînement. Celle-ci se dé- spatiale américaine. Pendant les dix-huit
roule en piscine, qui constitue - au dire des premières années de son exploitation (avril
intéressés - le meilleur endroit pour retrou- 1981-avril 1999), environ le quart des qua-
ver, sans quitter la Terre, des sensations as- tre-vingt treize missions réalisées ont donné
sez proches de celles provoquées par l'état lieu à une quarantaine de sorties dans l'es-
d'impesanteur et pour répéter, efficacement, pace de deux astronautes et à une sortie de
les gestes à accomplir en orbite. trois astronautes : une quarantaine d'astro-
Les premières sorties dans l'espace ont eu nautes différents - dont trois femmes (K.
lieu en 1965 : Sullivan, la première Américaine à « mar-
soucoupe volante 432

cher dans l'espace », le 11 octobre 1984, K. ration (dite Soyouz TM) est en service de-
Thornton et L. Godwin) - ont totalisé envi- puis mai 1986 (28 vols pilotés effectués au
ron 500 heures d'activités extravéhiculaires 1er janvier 1999). Auparavant, cinquante-
(durées cumulées). Les tâches accomplies cinq vaisseaux avaient été lancés, donnant
durant ces sorties furent, là encore, très va- lieu à 38 vols pilotés de Soyouz A entre
riées : inspection de la soute, expérimenta- 1967 et 1981, et à 14 vols de Soyouz T entre
tion de nouveaux outils ou équipements, 1981 et 1986.
déploiement de structures métalliques, ré- Naguère utilisé pour des vols autonomes
paration ou récupération de satellites en or- prolongés, le Soyouz sert, depuis 1971, au
bite, etc. transport de cosmonautes (trois au maxi-
Les 13 et 14 mai 1992, la récupération et la mum) jusqu'aux stations orbitales qui gravi-
remise en état du satellite Intelsat VI (F3) par tent entre 350 et 400 km d'altitude.
l'équipage de l'orbiteur Endeavour ont Trois éléments le composent :
donné lieu à la première sortie extravéhicu- - un compartiment orbital (de forme sphéri-
laire de trois astronautes (T. Akers, R. Hieb que);
et P. Thuot), d'une durée record de - une capsule de rentrée (conique) ;
8 h 29 min. - un module de service (cylindrique), dont le
groupe propulsif et le générateur solaire as-
soucoupe volante. Synonyme de objet surent autonomie et manœuvrabilité à l'en-
volant non identifié. Appellation familière semble. Masse totale : 6,8 t. Volume habita-
calquée sur la locution anglaise fJying saucer, ble : 10 m 3 . Charge utile : 50 kg (pour trois
en raison de la forme souvent attribuée aux passagers) ou 230 kg (pour un passager).
OVNI par ceux qui affirment en avoir ob- Toujours lancé de Baïkonour, le Soyouz re-
servé. joint la station orbitale en moins de 48 h et
s'y accroche. Il ne peut y rester plus de trois
sous-orbital, e adj. Synonyme de suborbi- mois sous peine de dégradation. Leur mis-
tal. sion terminée, les cosmonautes, y repren-
nent place pour revenir sur la Terre. Séparée
Soyouz (mot russe signifiant union). Vais- des deux autres éléments, la capsule de ren-
seau spatial que l'ex-URSS utilise pour tous trée leur permet (grâce à son bouclier ther-
ses vols habités depuis 1967. mique) de traverser sans dommages l'at-
ENCYCL. Soyouz a succédé aux premières cap- mosphère, puis de descendre jusqu'au sol
sules Vostok et Voskhod. La troisième géné- sous parachute. Elle n'est jamais réutilisée.

V a i s s e a u spatial S o y o u z T M

module
d e service p a n n e a u x solaires

m o d u l e orbital

système
d'amarrage

module
de commande antenne de rendez-vous
433 Spacenet

S o / o u z . Lanceur russe, version à trois éta- de la 9e mission de la navette américaine.


ges de la fusée Zemiorka*, qui est utilisé C'était une mission commune ESA/NASA :
pour la mise en orbite des vaisseaux Soyouz. le laboratoire, constitué d'un module pres-
surisé long et d'un seul porte-instruments,
accueillit alors 6 astronautes, dont l'Alle-
Space C o m m a n d . Appellation du Com-
mand Ulf Merbold (1er astronaute de
mandement américain pour l'espace consti-
l'Agence spatiale européenne à effectuer un
tué le 1er septembre 1982, à Colorado
vol spatial), et permit la réalisation de 72 ex-
Springs, et chargé de coordonner toutes les
périences (57 européennes représentant
activités militaires dans l'espace, considéré
50 % de la charge utile, 14 américaines et 1
comme un théâtre possible d'opérations.
japonaise) concernant principalement la
science des matériaux, la cristallographie, les
Spacelab. Laboratoire spatial modulaire, sciences de la vie, l'astronomie et la physi-
polyvalent, habitable et réutilisable, conçu, que de l'atmosphère.
mis au point, financé et construit par Les États-Unis ont utilisé le Spacelab pour la
l'Agence spatiale européenne, pour être em- mise en œuvre de nombreuses expériences
barqué dans la soute des orbiteurs de la concernant la physico-chimie de l'atmo-
navette spatiale américaine. sphère (Atlas*), les sciences de la vie (SLS*),
ENCYCL. Le Spacelab représentait la contribu- les recherches en micropesanteur (IML,
tion de l'Europe au système de transport USML), etc. Pour certains vols, réalisés en
spatial des Etats-Unis. Sa construction a été collaboration bilatérale, la charge utile a été
décidée en 1973, aux termes d'un accord fournie par l'Allemagne. Ces vols sont dé-
entre la NASA et l'ESRO. Neuf États mem- nommés Spacelab D, la lettre D, initiale de
bres de l'Agence spatiale européenne (Alle- Deutschlana, rappelant la participation de
magne, Belgique, Danemark, Espagne, l'Allemagne : le premier de ces vols, Space-
France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et lab Dl, a eu lieu du 30 octobre au 6 novem-
Suisse) ainsi qu'un État associé (Autriche) bre 1985, lors de la 22e mission de la na-
ont participé à sa construction, les contribu- vette ; parmi les huit astronautes de
tions les plus importantes ayant été celles de l'équipage figuraient deux Allemands de
l'Allemagne (54,9 %), de l'Italie (15,6 %) et l'Ouest et un Néerlandais. Un vol, dé-
de la France (10,3 %). Une cinquantaine de nommé « Spacelab J », du 12 au 18 septem-
sociétés réparties dans ces dix pays ont bre 1992, lors de la 50e mission de la navette,
contribué à son développement, le maître a été réalisé en collaboration avec le Japon,
d'œuvre étant la firme allemande VTW Emo qui a fourni l'essentiel de la charge utile et a
(devenue ensuite MBB-Erno). L'investisse- pu ainsi voir figurer l'un de ses astronautes
ment européen a représenté près d'un mil- parmi les membres de l'équipage.
liard de dollars. Deux Spacelab ont été construits. Ils ont, au
STRUCTURE. Le Spacelab se composait de deux total, effectué 22 missions dans l'espace, la
éléments principaux : un laboratoire pressu- dernière en avril 1998.
risé habitable, appelé « module », dans le-
quel des chercheurs pouvaient travailler Spacenet. Système américain de télécom-
sans avoir à revêtir des combinaisons spatia- munications intérieures par satellites.
les, et des plates-formes non pressurisées ENCYCL. Les satellites offrent des services
appelées « porte-instruments » et conçues, dans les bandes de fréquences C (4/6 GHz)
comme leur nom l'indique, pour le montage et Ku (12/14 GHz). Quatre ont été lancés
d'instruments tels que des télescopes, des par des fusées Ariane, entre 1984 et 1988 :
capteurs et des antennes devant être expo- Spacenet 1, charge utile du premier vol com-
sées directement à l'environnement spatial. mercial d'Ariane, le 22 mai 1984, fut le pre-
Ces éléments pouvaient être utilisés séparé- mier satellite américain lancé par la fusée
ment ou ensemble, être ramenés sur la Terre européenne ; Spacenet 3, lancé le 12 sep-
et réutilisés lors d'autres missions. tembre 1985, lors du 15e vol d'Ariane, ne
MISSIONS. Le premier vol, Spacelab 1, a eu lieu put être mis en orbite par suite de la dé-
du 28 novembre au 8 décembre 1983, lors faillance du troisième étage du lanceur.
spaceport 434

s p a c e p o r t n.m. Néologisme américain spatiologie n.f. Ensemble des sciences et


utilisé parfois pour désigner une base spa- des techniques spatiales.
tiale. SYN. : port spatial
spationaute n.m ou f. Occupant d'un
spallation n.f. (de l'anglais to spall, éclater). vaisseau spatial, quelle que soit sa nationa-
Eclatement d'un noyau atomique en nu- lité. SYN. : astronaute, cosmonaute
cléons ou en noyaux plus légers sous l'effet
d'une particule incidente très énergétique. spationautique n.f. Synonyme de astro-
Dans le milieu interstellaire, le rayonnement nautique.
cosmique interagissant avec la matière pro-
duit ainsi des noyaux légers [lithium, bore...] speckle n.f. (mot angl. signifiant tavelure).
qui ne peuvent se former à l'intérieur des Interférométrie speckle : synonyme de interfé-
étoiles. rométrie des tavelures*.

spectral, e, aux adj. Relatif au spectre.


Spartan (acronyme de l'angl. Shuttle Poin- Analyse spectrale : analyse qualitative et
ted Autonomous Research Tool for AstroNomy, quantitative d'une substance à l'aide du ou
pointeur astronomique autonome pour la des divers spectres (émission, absorption,
navette). Plate-forme porteuse d'instru- diffusion, fluorescence) qu'elle peut fournir.
ments d'observation astronomique, qui est ENCYCL. La présence d'un spectre d'une entité
larguée dans l'espace puis récupérée après (atome, molécule) est la preuve de la pré-
quelques jours de vol autonome, à l'aide de sence de cette entité dans la substance. L'in-
la navette américaine. tensité des composantes de ce spectre est
Un premier vol de cette plate-forme a eu liée à la concentration de l'entité en ques-
lieu en 1985, pour l'étude des émissions de tion dans la substance.
rayonnement X de sources extragalactiques. L'analyse spectrale est une méthode fonda-
mentale de l'astrophysique : elle s'applique
spatiabilisation n.f. Action de spatiabili- au rayonnement des astres (Soleil, étoiles,
ser. galaxies, etc.) dont elle permet de détermi-
ner la constitution et les conditions physi-
ques des régions responsables des spectres
spatiabiliser v.t. Rendre un matériel apte
étudiés.
à supporter les conditions de lancement et
d'environnement spatial, telles que vibra-
tions, variations de température, vide et s p e c t r e n.m. 1. Ensemble des radiations
rayonnement cosmique. monochromatiques résultant de la décom-
position d'une lumière ou, plus générale-
ment, d'un rayonnement complexe. 2. En-
spatial,e adj. 1. Qui est situé dans l'es- semble des radiations émises, absorbées,
pace : un engin spatial. 2. Qui se rapporte à diffusées, etc., par un élément, une espèce
l'espace : la technologie spatiale. 3. Qui utilise chimique, dans des conditions déterminées.
des systèmes spatiaux : la météorologie spa- ENCYCL. Les spectres obtenus en dispersant en
tiale. longueur d'onde (par un prisme ou un ré-
seau) la lumière reçue des étoiles compor-
spatialisation n.f. Action de spatialiser. tent un fond coloré continu - appelé spectre
continu - sur lequel se détachent pour certai-
spatialiser v.tr. Envoyer dans l'espace. nes longueurs d'onde des accidents corres-
pondant à un manque de lumière, appelés
s p a t i o c a r t e n.f. Carte obtenue à partir de raies d'absorption ; pour quelques étoiles par-
données collectées par les satellites d'obser- ticulières, peu nombreuses, il peut y avoir
vation, éventuellement combinées avec au contraire des renforcements de lumière -
d'autres informations. Elle peut concerner appelés raies d'émission - pour certaines lon-
aussi bien la Terre que d'autres planètes ou gueurs d'onde (voir figure). L'analyse des
leurs satellites naturels. raies observées et l'interprétation des spec-
435 Spectre

/. La lumière blanche est décomposée par le prisme en bandes colorées aux teintes de l'arc-en-ciel (Spectre continu,
ou continuum).
2. Un gaz léger porté à l'incandescence donne des raies brillantes de longueurs d'onde spécifiques (spectre d'émis-
sion) ; la disposition des raies est caractéristique de la substance émissive.
3. Le même gaz interposé devant la source de lumière blanche absorbe certaines des radiations émises par cette
source; on observe cette fois des raies sombres (spectre d'absorption).

très à partir des lois régissant la distribution reposent sur la classification développée à
des états possibles pour chaque élément chi- Harvard, au début du siècle. Les types
mique placé dans certaines conditions de spectraux sont dénommés, des types chauds
température et de pression permettent de vers les types froids, par les lettres sui-
déduire la composition chimique et les vantes de l'alphabet : O, B, A, F, G, K, M. On
conditions physiques qui régnent dans les peut retenir cette séquence à l'aide de la
atmosphères stellaires. La couleur d'une phrase anglaise : O Be A Fine Girl, Kiss Me !
étoile reflète, grossièrement, sa température Chaque type est divisé en 10 sous-types, de
superficielle : une étoile chaude comme Ri- 0 à 9.
gel est bleue ; le Soleil est jaune ; une étoile Ce sont les rapports d'intensité de certaines
très froide comme Antarès est rouge. Cela raies, de même que la simple présence ou
signifie que le spectre d'une étoile est absence de certaines raies, qui constituent
d'autant plus riche en rayonnement de les critères de classification.
courte longueur d'onde - bleu ou même
ultraviolet - que l'étoile est plus chaude. Spectre. Module dédié à la géophysique,
Le spectre de raies est très différent suivant destiné à accroître le volume utile et la capa-
la température des atmosphères stellaires, cité de recherche de la station orbitale russe
ce qui a permis de classer les étoiles par Mir*.
types spectraux. Les classifications* spec- D'une masse de 21,8 t (23,5 t avec le com-
trales sont empiriques. Les systèmes de bustible), il a été lancé par une fusée Proton
classification qualitatifs les plus répandus le 20 mai 1995 et s'est amarré à la station
spectrographe 436

Mir le 1er juin. Endommagé le 25 juin 1997, grand nombre de récepteurs qui analysent
lors d'une collision avec un vaisseau Pro- simultanément de nombreux éléments du
gress, le module Spectre a dû être spectre.
condamné.
s p e c t r o m é t r i e n.f. 1. Étude des spectres
spectrographe n.m. Appareil équipé effectuée à l'aide de spectromètres. 2. Appli-
d'un récepteur d'images qui explore le spec- cation de la spectroscopie aux méthodes
tre dans l'espace (plaque photographique, physiques d'analyse par la mesure qualita-
récepteurs photoélectriques d'image). tive (fréquence) et quantitative (intensité)
ENCYCL. Les spectrographes possèdent un sys- des radiations.
tème dispersif (prisme, réseau), comme les
spectromètres, mais ils reçoivent et enregis- s p e c t r o p h o t o m è t r e n.m. Appareil asso-
trent sous forme d'image la totalité des ra- ciant un spectromètre, utilisé en monochro-
diations dispersées. mateur, et un dispositif photométrique per-
mettant de comparer la répartition spectrale
spectrographie n.f. Étude des spectres au de deux rayonnements.
moyen du spectrographe. ENCYCL. Le spectrophotomètre est surtout uti-
lisé pour étudier l'absorption des diverses
spectrohéliographe n.m. Spectrographe substances. Il permet, par exemple, de me-
à haute résolution, utilisé pour l'étude du surer la transparence d'une atmosphère pla-
spectre solaire. nétaire à diverses longueurs d'onde et d'en
ENCYCL. Un spectrohéliographe comporte déduire le contenu en aérosols.
une fente sélective permettant d'analyser la
lumière émise par le Soleil, à une longueur s p e c t r o s c o p e n.m. Instrument permet-
d'onde choisie dans son spectre et qui est le tant l'observation visuelle des spectres*.
plus souvent celle d'une raie particulière.
Des versions plus récentes de cet instrument spectroscopie n.f. Ensemble des métho-
comportent plusieurs fentes permettant des et des techniques d'étude des spectres*,
l'étude simultanée de plusieurs raies. visant en particulier à déterminer la compo-
Des analyseurs divers peuvent être installés sition chimique et les conditions physiques
derrière l'instrument : plaques photographi- des sources de rayonnement correspondan-
ques, films, cellules photoélectriques, ré- tes.
seaux de diodes... Un système de balayage
permet de reconstituer une image, dite mo- SPELDA (sigle de Structure Porteuse Ex-
nochromatique, du disque solaire. terne pour Lancements Doubles Ariane).
Structure mise en place au sommet des lan-
s p e c t r o m è t r e n.m. Appareil destiné à la ceurs Ariane 4 afin d'emporter simultané-
mesure de la répartition d'un rayonnement ment jusqu'à trois satellites. Elle est réalisée
complexe en fonction de la longueur d'onde en nid d'abeilles d'alliage d'aluminium avec
ou de la fréquence s'il s'agit d'ondes, de la un revêtement en fibres de carbone et existe
masse ou de l'énergie des particules indivi- en deux hauteurs (2,8 et 3,8 m).
duelles s'il s'agit de particules. Spectromètre
de masse : appareil d'analyse physico-chimi- Speltra (sigle de Structure Porteuse Ex-
que permettant l'étude des ions ou des mo- terne pour Lancements TRiples Ariane).
lécules chargées formés à partir d'un échan- Structure porteuse éventuellement installée
tillon dans des conditions appropriées. au sommet d'un lanceur Ariane 5, sous la
ENCYCL. Les spectromètres sont constitués coiffe, en cas de lancement de deux ou trois
d'un système dispersif (prisme, réseau, in- gros satellites. De forme cylindrique ; dia-
terféromètre, etc.) qui décompose le rayon- mètre : 5,4 m ; hauteur : 7 m ; volume in-
nement à étudier et soit d'un récepteur terne : 138 m3 ; masse : 850 kg.)
transmettant à chaque instant une seule fré-
quence et procédant à un balayage du spec- sphère armillaire. Assemblage de cer-
tre (spectromètre à un seul canal), soit d'un cles (ou armilles) en métal, en bois ou en
437 Spôrer

carton figurant les principaux cercles de la S p h è r e céleste


sphère céleste, au centre desquels est placé
un petit globe représentant la Terre ou le
Soleil, et reposant sur un pied, que l'on utili-
sait autrefois comme instrument d'observa-
tion, de démonstration ou à des fins décora-
tives.

sphère céleste. Sphère fictive, de rayon


indéterminé, ayant pour centre l'œil de l'ob-
servateur et servant à définir la direction des
astres indépendamment de leur distance.
ENCYCL. On distingue la sphère des fixes, liée
aux astres lointains (étoiles, galaxies), sur
laquelle les points de repère (pôles de l'éclip-
tique, centre galactique, etc.) sont indépen-
dants du lieu d'observation, et la sphère cé-
leste locale, dont les éléments sont
spécifiques de ce lieu (zénith, nadir, points
cardinaux, horizon, méridien).
ENCYCL. Jets fins de matière se présentant en
La sphère céleste, à laquelle semblent fixées
rangs serrés à la frontière de supergranules,
les étoiles, tourne autour d'une ligne PP',
les spicules sont visibles tout autour du
dite ligne des pôles ou axe du monde (voir
limbe du Soleil dans les raies de la série de
figure). Le plan EE", qui lui est perpendicu-
Balmer* ainsi que dans d'autres raies chro-
laire, constitue l'équateur céleste. Ce mou-
mosphériques du spectre solaire. Leur dia-
vement s'effectue dans le sens des aiguilles
mètre moyen est de 1 000 km, pour une
d'une montre pour un observateur placé le
hauteur de 6 000 à 10 000 km et une tempé-
long de l'axe de rotation dans l'hémisphère
rature de 10 000 à 20 000 K. Leur durée de
Nord. Soit ZZ' la verticale correspondant à
vie est de l'ordre de 5 à 10 minutes. Ils pa-
cet observateur (Z s'appelle le zénith*, Z' le
raissent jaillir de la basse chromosphère à
nadir*) : le plan perpendiculaire à cette verti-
une vitesse de l'ordre de 20 à 30 km/s.
cale et sur lequel se trouve l'observateur
constitue l'horizon* ; le plan formé par les
droites ZZ' et PP' est le plan méridien du spiral, e, a u x adj. Qui a la forme d'une
lieu ; sa trace NS sur l'horizon constitue la spirale. Galaxie spirale : galaxie dont les étoi-
méridienne du lieu. La direction ON est celle les brillantes et les nébuleuses sont réparties
du nord, la direction OS est celle du sud. La dans des bras ayant une forme spiralée (bras
direction perpendiculaire horizontale est la spiraux) autour d'un noyau central.
ligne est-ouest : un observateur regardant
vers le nord a l'est à sa droite. Spitzer (Lyman), astronome américain
(Toledo, Ohio, 1914-Princeton, Californie,
Spica (nom latin signifiant Épi). Etoile a de 1997).
la Vierge. Magnitude apparente visuelle : 0,9 On lui doit d'importants travaux sur la phy-
(variable). Type spectral : Bl. Distance : sique des galaxies et la formation des étoi-
270 années de lumière. Rayon : 7,8 fois celui les. En cosmogonie du système solaire, il a
du Soleil. Cette étoile est l'une de celles qui mis fin aux théories « catastrophiques » en
permirent à Hipparque* de découvrir la pré- montrant qu'un filament de matière arraché
cession des équinoxes, en comparant leur au Soleil se volatilise instantanément et ne
position dans le ciel, telle qu'il l'observait, à peut donc pas être à l'origine des planètes.
celle indiquée notamment par Timocharis
deux siècles auparavant.
S p ô r e r (Gustav Friedrich Wilhelm), astro-
spicule n.m. Elément constitutif de la chro- nome allemand (Berlin 1822-Giessen 1895).
mosphère solaire. Il a découvert la migration des taches solai-
SPOT 438

res au cours d'un cycle undécennal de l'acti- être observée jusqu'à 11 fois sur une période
vité solaire : les premières taches du cycle de 26 jours, pour favoriser l'étude de phéno-
apparaissent à haute latitude (40 à 50°) mènes à évolution rapide comme le mûris-
mais, au fur et à mesure de l'évolution du sement des cultures. Enfin, des images pré-
cycle, les nouvelles taches émergent à des cises en relief peuvent être obtenues à partir
latitudes de plus en plus basses, les derniè- de couples d'images stéréoscopiques d'une
res ne s'écartant que de 5 à 10° de l'équateur même scène, prises sous des angles diffé-
lors de leur apparition (c'est ce qu'on appelle rents. Ce mode d'exploitation est appelé vi-
la loi de Spôrer). sée en oblique de part et d'autre de la trace du
satellite.
S P O T (sigle de Satellite Pour l'Observation Le programme de travail est transmis pério-
de la Terre). Programme de satellites civils diquement par le centre de mission et le
d'observation de la Terre réalisé par la réseau de télécommande aux satellites, qui
France, avec la participation de la Suède et le mettent en mémoire. Les données
de la Belgique. « image » sont enregistrées à bord des satel-
ENCYCL. Le programme SPOT a été engagé en
1978 par le gouvernement français sur une Fonctionnement d'un satellite S P O T
base essentiellement nationale, avec la par-
ticipation de la Suède et de la Belgique. Le
système SPOT est constitué, d'une part, de
satellites et, d'autre part, d'infrastructures
terrestres de contrôle, de programmation
des prises de vues et de production d'ima-
ges. La commercialisation des images est
assurée par SPOT Image, créé en 1982.
APPAREILLAGE ET FONCTIONNEMENT. Les satellites
SPOT (voir figure) décrivent une orbite quasi
polaire, héliosynchrone (c'est-à-dire dont le
plan conserve toujours la même orientation
par rapport à la direction Terre-Soleil), à
830 km environ d'altitude. Ils comportent
deux instruments de prise de vues à haute
résolution, dits HRV (Haute Résolution dans
le Visible), permettant d'obtenir soit des
vues en couleurs (résultant d'un enregistre-
ment dans le vert, ie rouge et le proche infra-
rouge) avec une résolution de 20 m au sol,
soit des vues en noir et blanc avec une réso-
lution de 10 m, privilégiant la finesse géo-
métrique de l'image. En visée verticale, le détail de détail de
champ d'observation de chaque instrument îa visée verticale la visée oblique
couvre 60 km de large au sol ; le champ total
pour les deux instruments est de 117 km
(compte tenu d'un recouvrement de 3 km),
ce qui assure la couverture complète de la
Terre en 26 jours.
Mais il est possible de faire varier la direc-
tion d'observation en décalant l'axe de visée
jusqu'à + ou -27° de la verticale du satellite
par rapport au plan de l'orbite.
Cette possibilité de visée oblique permet
d'augmenter la fréquence d'observation de
sites spécifiques : une même zone peut ainsi
439 Spoutnik

lites en attendant d'être retransmises à des mances améliorées (résolution des images
stations de réception au sol pendant les pé- portée à 5 m et même 3 m pour certains
riodes où les satellites sont visibles de ces produits dits Supermode), pourrait être
stations. Le flux de données reçu est frac- lancé vers 2002.
tionné en scènes de 60 x 60 km pour mise
en mémoire, et un catalogue est établi pour
S P O T Image. Société anonyme française
consultation par les utilisateurs. Ces scènes,
créée le 1er juillet 1982 pour assurer la pro-
après avoir été éventuellement soumises à
motion du système SPOT ainsi que la repro-
un traitement (étalonnage, corrections géo-
duction, le traitement et la diffusion des
métriques, traitement spécial pour une ap-
données fournies par ce système.
plication spécifique), sont livrées aux utilisa-
ENCYCL. Ses actionnaires sont : des organisa-
teurs sous forme de photographies, sur une
tions représentant les gouvernements qui
bande magnétique exploitable sur ordina-
participent au programme SPOT (CNES :
teur ou sur cédéroms. Les données re-
34,5 % ; Swedish Space Corporation : 6 % ;
cueillies permettent l'établissement et la
Société nationale d'investissement, Belgi-
mise à jour des inventaires de ressources
que : 2 %) ; des firmes industrielles contri-
terrestres telles que les ressources minérales,
buant à la fabrication des secteurs spatial ou
la végétation, les cultures permanentes, et le
terrien de SPOT (Matra Marconi Space :
suivi de leur évolution par suite des phéno-
2 3 % ; SEP: 1 1 , 2 5 % ; autres firmes:
mènes naturels ou de l'activité humaine. La
1,2 %) ; des organismes concernés par les
cartographie terrestre et la surveillance de
applications de l'imagerie spatiale (Institut
l'aménagement du territoire sont des exem-
géographique national: 1 1 , 2 5 % ; Institut
ples d'autres applications importantes.
français du pétrole : 3,3 % ; Bureau de re-
télédétection cherches géologiques et minières : 1 % ; Te-
LES SATELLITES. SPOT 1 a été lancé le 22 février lespazio, Italie : 2,3 %) ; et des banques
1986, par une fusée Ariane. Retiré du service (Crédit Lyonnais, BNP, Société générale, Pa-
opérationnel le 31 décembre 1990, il a été ribas : 4,2 %). Elle comprend des filiales
réactivé en avril 1992 pour satisfaire aux étrangères (Etats-Unis, Australie, Asie), des
demandes croissantes de la clientèle en ima- stations de réception (23 à l'été 1999) et des
gerie. Lancé le 22 janvier 1990, SPOT 2 est centres de distribution de données répartis à
en service opérationnel. Sa charge utile travers le monde.
d'observation est semblable à celle de SPOT
1, mais il expérimente en outre le système ADRESSE: B.P. 4359, 31030Toulouse ce-
DORIS* de localisation de haute précision. dex 04.
SPOT 3, semblable aux deux premiers satel-
lites de la série, a été lancé le 26 septembre Spoutnik (mot russe signifiant compagnon).
1993 mais est tombé en panne le 14 novem- Premiers satellites artificiels de la Terre lan-
bre 1996. SPOT 4 a été lancé le 24 mars 1998 cés par l'ex-URSS.
en vue d'assurer la pérennité du système ENCYCL. Le lancement de Spoutnik 1, le 4 oc-
jusqu'à l'an 2000. Par rapport à ses prédéces- tobre 1957, ouvrit l'ère spatiale. L'engin était
seurs, il dispose d'une durée de vie plus lon- extrêmement simple : une sphère en alumi-
gue, qui devrait atteindre cinq ans. De plus, nium de 58 cm de diamètre, à laquelle
pour mieux répondre aux souhaits des utili- étaient fixées deux paires d'antennes, lon-
sateurs, ses instruments de prise de vues ont gues de 2,4 m et 2,9 m respectivement.
été améliorés par l'adjonction d'une capa- Cette sphère était remplie d'azote et conte-
cité d'observation dans le moyen infra- nait essentiellement des batteries chimiques
rouge. Le développement de ce satellite s'ef- alimentant deux émetteurs radio de 1 W, qui
fectue parallèlement à celui du satellite fonctionnaient sur 20,005 et 40,002 MHz.
d'observation militaire Hélios* 1, qui utilise Pesant 83,6 kg, le satellite tournait autour de
une plate-forme analogue mais avec un pou- la Terre en un peu plus de 96 minutes, à une
voir de résolution supérieur. En 1994, le altitude variant entre 228 et 947 km. Il émit
Gouvernement a décidé d'engager le pro- des signaux jusqu'à l'épuisement de ses bat-
gramme SPOT 5 ; un satellite, aux perfor- teries, le 26 octobre 1957, avant de retomber
Spoutnik 40 ans 440

dans les couches denses de l'atmosphère et naute russe Pavel Vinogradov, le 3 novem-
de s'y désagréger, le 4 janvier 1958. bre 1997, au cours d'une sortie extravéhicu-
Dépourvu d'appareillage scientifique, Spout- laire depuis la station Mir, pour
nik 1 était principalement destiné à tester sa commémorer le 40e anniversaire du lance-
fusée porteuse, la R-7, ou Zemiorka*. Dès le ment de Spoutnik 1.
3 novembre 1957 fut placé en orbite Spout- Cette petite sphère de 20 cm de diamètre,
nik 2, à la mission beaucoup plus ambi- pesant environ 3 kg, a émis pendant près de
tieuse. Cet engin de 508 kg emportait à son deux mois pour les radioamateurs du
bord une petite chienne, Laïka (premier être monde entier, puis a été détruite en rentrant
vivant satellisé), ainsi qu'un appareillage dans l'atmosphère le 21 mai 1998.
destiné à enregistrer son comportement en
impesanteur. L'animal mourut au bout SRET (sigle de Satellite de Recherches et
d'une semaine de vol, après l'épuisement d'Etudes Technologiques). Nom donné aux
des batteries chimiques qui entretenaient le satellites technologiques français lancés par
système de régénération de l'air de son habi- l'URSS en même temps qu'un satellite Mol-
tacle. Cette expérience révéla qu'un orga- nia, dans le cadre de la coopération spatiale
nisme animal supporte bien la mise en or- entre les deux pays.
bite et quelques jours en impesanteur; ENCYCL. SRET 1 a été lancé le 4 avril 1972 afin
résultat capital pour la préparation des vols de tester, en milieu spatial, la dégradation de
spatiaux humains. Spoutnik 2 poursuivit si- cellules solaires françaises. Il rentra (et fut
lencieusement sa ronde autour de la Terre détruit) dans l'atmosphère le 13 juillet 1973
jusqu'à sa retombée dans l'atmosphère le après 966 révolutions terrestres et 737 enre-
14 avril 1958. gistrements de télémesure. SRET 2, lancé le
Spoutnik 3, placé sur orbite le 15 mai 1958, 5 juin 1975, emportait un système radiatif
était un laboratoire automatique de 1 327 kg du même type que celui qui devait équiper
renfermant 968 kg d'appareils scientifiques, le futur satellite Météosat afin de tester sa
valeur record qui resta inégalée pendant dix capacité à refroidir (jusqu'à environ -170 °C)
ans. Sa charge utile comportait 12 instru- les détecteurs infrarouges du système de
ments qui fournirent jusqu'en juillet 1959 de prise de vues. Son comportement fut satis-
nombreux renseignements sur l'environne- faisant.
ment de la Terre (mesure de la pression et de
la composition de la haute atmosphère, des Sriharikota. Principale base de lancement
champs magnétique et électrostatique, du de l'Inde, dans l'île du même nom, à une
flux de micrométéorites, de la concentration centaine de kilomètres de Madras. Coor-
en particules chargées etc.). Ses mesures per- données géographiques : 13,9°N., 80,4° E.
ENCYCL. Cette base est exploitée par l'ISRO
mirent notamment d'établir l'existence
d'une ceinture de rayonnement extérieure à (Indian Space Research Organization). Des
celle décelée par le satellite américain Explo- lancements de fusées-sondes y sont effec-
rer 1. Le satellite retomba le 6 avril 1960. tués depuis 1971 et c'est le site d'où décol-
Spoutnik 4 à 10, lancés en 1960 et 1961, lent, depuis 1980, les lanceurs indiens (SLV,
furent des prototypes du vaisseau Vostok*, ASLV, PSLV). La base abrite, par ailleurs, de
testés en orbite soit en vol automatique, soit nombreux bancs d'essai de moteurs-fusées
avec des chiens ou des mannequins. et une unité de production d'ergols.

SS Cygni (étoile). Type de nova naine


Spoutnik 40 ans (alias PS 2 ou RS 17).Un qui présente des sursauts d'éclat (de 2 à 6
des rares satellites artificiels mis en orbite magnitudes) durant plusieurs jours.
manuellement.
ENCYCL. Construite par des élèves russes et SSO (sigle de l'angl. Sun-Synchronous Orbit).
des élèves français, dans le cadre d'un projet Abréviation couramment utilisée pour dési-
coordonné par la Fédération astronautique gner une orbite héliosynchrone.
de Russie et l'Aéro-Club de France, cette
maquette à l'échelle 1/3 du premier satellite SSTO (sigle de l'angl. Single. Stage To Orbit,
artificiel a été lancée à la main par le cosmo- en orbite avec un seul étage). Concept futu-
441 Start 1

riste de lanceur récupérable, à décollage ho- Son utilité réside dans les 60 réflecteurs insé-
rizontal, qui serait capable de satelliser une rés dans sa surface : ceux-ci servent de cible
charge utile en orbite terrestre basse en à des tirs laser (effectués depuis le sol), ce
n'utilisant qu'un seul étage. -#• TSTO qui permet de mesurer, avec une grande pré-
cision (aujourd'hui, quelques centimètres),
stabilisation n.f. Maintien de l'orientation la distance du satellite et de déterminer son
d'un engin spatial entre des limites fixées. orbite. Starlette a servi à étudier le champ de
ENCYCL. On distingue : gravité et l'élasticité de la Terre, les marées
- la stabilisation à trois axes (dans ce cas, terrestres et océaniques, les irrégularités du
l'engin est maintenu fixe par rapport à un mouvement des pôles, le mouvement des
trièare de référence ; les satellites SPOT et plaques tectoniques, etc.
de nombreux satellites géostationnaires Son orbite et sa densité élevée lui confèrent
sont de ce type) ; une espérance de vie de plusieurs milliers
- la stabilisation gyroscopique (obtenue par d'années.
mise en rotation de l'engin autour d'un axe
qui se comporte alors comme un gyroscope
pointé vers une direction fixe de l'espace ; STARS (sigle de l'angl. Seismic Telescope for
les satellites Météosat sont de ce type) ; Astrophysical Research front Space, télescope
- la stabilisation par gradient de gravité (ob- sismique pour la recherche astrophysique
tenue en mettant à profit la différence de depuis l'espace). Projet de satellite d'astro-
gravité existant entre les extrémités d'un nomie proposé comme troisième mission
engin de grandes dimensions ; l'orbiteur de de taille moyenne du programme scientifi-
la navette américaine y recourt en certaines que Horizon* 2000 de l'Agence spatiale
occasions). européenne. Son principal objectif serait
l'étude des oscillations des étoiles (astérosis-
Stardust. Sonde américaine destinée à mologie), qui constituent une source pré-
l'exploration de la comète Wild 2. cieuse d'informations sur leur structure in-
ENCYCL. Quatrième sonde du programme
terne.
Discovery* de la NASA, pesant 380 kg, elle
a été lancée le 7 février 1999. Après un S t a r s e m . Société anonyme créée le
retour près de la Terre le 16 janvier 2001, 17 juillet 1996 par la France (Arianespace et
pour bénéficier de l'assistance* gravitation- Aérospatiale) et la Russie (RRA et le Centre
nelle de notre planète, elle suivra une trajec- spatial de Samara) pour l'exploitation indus-
toire qui l'amènera à survoler le noyau de la trielle et commerciale sur le marché mondial
comète Wild 2, d'une distance de 160 km, le des lanceurs Soyouz, en particulier pour les
1er janvier 2004 ; elle doit en prendre des missions en orbite basse ou moyenne de
photographies, étudier la composition chi- petits satellites et de constellations. Son
mique des gaz qui s'en échappent et préle- siège est à Suresnes (Hauts-de-Seine).
ver des poussières de la chevelure de cette La première fusée commercialisée par la so-
comète au moyen de 132 collecteurs consti- ciété Starsem, un lanceur quadriétage
tués de cubes d'aérogel. Ceux-ci seront en- Soyouz-Ikar, a été lancée, de Baïkonour, le
suite enfermés dans une petite capsule qui 9 février 1999 et a placé sur orbite quatre
reviendra vers la Terre et devrait atterrir, satellites Globalstar*.
freinée par un parachute, le 16 janvier 2006.

S t a r l e t t e (acronyme de Satellite de Taille S t a r t 1. Lanceur russe de petits satellites.


Adaptée avec Réflecteurs Laser pour les ENCYCL. Dérivé de missiles stratégiques
ETudes de la TErre). Satellite géodésique SS-25, il comprend quatre étages à poudre, a
français lancé le 6 février 1975. 22,7 m de hauteur et pèse 47 t. Sa capacité
ENCYCL. De forme sphérique, très dense maximale de mise en orbite est de 500 kg en
(grâce à son cœur d'uranium 238, isotope orbite polaire basse. Un premier lancement
non radioactif), il n'emporte aucun instru- a été réussi le 25 mars 1993. Une version à
ment scientifique : c'est un satellite passif. cinq étages est en développement.
stationnaire 442

station ni. Phase du mouvement apparent l'entreprendre, dans un cadre international,


d'une planète dans le ciel, durant laquelle est prise officiellement en janvier 1984, par
celle-ci semble temporairement immobile le président R. Reagan, lors de son discours
parmi les étoiles. annuel sur l'« état de l'Union ». En septem-
bre 1988, un accord de coopération est signé
station-aval ni. Installation terrestre si- avec l'Europe (ESA), le Japon et le Canada
tuée en visibilité d'une portion de la trajec- pour la réalisation et l'exploitation de cette
toire d'un lanceur et utilisée pour communi- future station dénommée Freedom (mot an-
quer avec lui lorsqu'il se trouve hors de glais signifiant liberté). Aux termes d'un nou-
portée de sa base de lancement, à cause de vel accord signé en 1998 à Washington,
la courbure de la Terre. 16 nations participent à la Station : outre les
ENCYCL. Pour recueillir continûment les don- États-Unis, la Russie, 11 États de l'Agence
nées (télémesure et localisation radar) spatiale européenne, le Canada, le Japon et
jusqu'à la mise sur orbite, plusieurs stations- le Brésil.
aval complémentaires sont nécessaires. Par Depuis 1988, la configuration d'ensemble
exemple, pour tout lancement d'Ariane 5, le de la Station spatiale internationale a été
Centre spatial guyanais exploite successive- plusieurs fois redéfinie : lorsque le gouver-
ment les stations de Natal (Brésil), de l'île nement de la Russie a accepté l'invitation
d'Ascension, de Libreville (Gabon), de Ma- que lui ont adressée les partenaires de la
lindi (Kenya) et de Hartebeesthoek (Afrique Station spatiale internationale en décembre
du Sud). 1993, il en a résulté une nouvelle modifica-
tion conceptuelle de la Station. Sa configu-
station orbitale. Installation spatiale en ration est désormais une combinaison de
orbite autour de la Terre ou d'un autre astre, l'ancienne Station spatiale internationale
ne disposant pas de moyens de propulsion Freedom et des plans russes de Mir 2 qui
autonomes ou ne disposant que de moyens devait succéder à la station Mir* actuelle.
de propulsion réduits, et destinée à assurer L'arrivée de ce nouveau partenaire a égale-
une ou plusieurs missions déterminées avec ment obligé à revoir complètement le
une certaine permanence. concept logistique de la Station, l'attribution
-• Skylab, Saliout, Mir des installations et des ressources, et le
concept de partage des coûts d'exploitation
station spatiale. Installation spatiale en communs.
orbite ou déposée sur un astre, ne disposant PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DE LA STATION. La Station
pas de moyens de propulsion autonomes ou spatiale internationale (voir figure) compren-
ne disposant que de moyens de propulsion dra les éléments orbitaux suivants :
réduits, et destinée à assurer une ou plu- - le module de fret fonctionnel Zarya, cons-
sieurs missions déterminées avec une cer- truit par la Russie mais financé par les États-
taine permanence. Unis. Il s'agit d'un véhicule orbital auto-
nome assurant les fonctions d'alimentation,
Station spatiale internationale. Sta- régulation thermique, navigation, propul-
tion spatiale issue d'un projet des Etats- sion et télécommunications ;
Unis, en cours d'assemblage autour de la - le module de servitude (SM), fourni par
Terre depuis 1998 et qui est exploitée dans l'Agence spatiale russe (RKÀ) où, en un pre-
le cadre d'une coopération internationale. mier temps, pourront travailler et dormir
ENCYCL. A U début des années soixante, la jusqu'à trois membres d'équipage ; le SM
NASA amorce les premières réflexions sur assurera également les fonctions de propul-
un projet de station spatiale qui serait située sion et de commandes d'orientation en plus
en orbite terrestre et occupée, en perma- du FGB. La partie arrière du module de ser-
nence, par dix ou vingt astronautes. Les uti- vitude sera équipée d'un port d'amarrage où
lisations envisagées sont multiples : labora- accosteront, en principe, les véhicules russes
toire, observatoire, installation de montage, automatiques Progress. On envisage que le
unité de dépôt, station-service, nœud de véhicule automatique de transfert (ATV)
transport, base relais, etc. La décision de européen, en configuration « fret mixte »
443 Station spatiale internationale

La Station spatiale internationale


véhicule de transfert
automatique (ATV)
[Europe]

module de service
JRussie)

•4ÉC. Unitv
W f r (E-UI
'.t'i'

L module d'expérimentation
japonais (JEM)

centrifugeuse (E-U)
nœud de liaison
laboratoire américain (US Lab)

CARACTÉRISTIQUES: laboratoire européen


longueur hors tout : 110 m
largeur hors tout : 88 m
( C O F ; Columbus Orbital Facility)
%
direction de vol
masse : 450 t

(Mixed Cargo), accoste également à ce port ; - le module de soutien-vie (LSM), fourni par
- six modules de laboratoire pressurisés la RKA, qui complète les fonctions de sou-
pour des recherches scientifiques : le mo- tien-vie du module de servitude (SM) ;
dule laboratoire américain (US Lab) fourni - le module d'accostage universel russe
par la NASA ; trois modules de recherche (UDM), qui servira de point d'amarrage aux
(RM1, RM2, RM3) russes fournis par la modules de recherche RM1 et RM2, ainsi
RKA ; le module d'expérimentation japonais qu'au module de soutien-vie (LSM), au com-
(JEM), fourni par l'Agence pour la science et partiment d'amarrage (DC) et aux véhicules
la technologie (STA) du Japon ; et le module de transport spatial russes ;
laboratoire européen, dénommé Elément or- - l e module d'accostage et de stockage russe
bital Columbus (COF), fourni par l'Agence (DSM) pour l'accostage des véhicules de
spatiale européenne (ESA) ; transport spatial russes ;
- plusieurs emplacements non pressurisés, - le compartiment d'accostage russe (DC)
situés sur les éléments américains, russes et qui peut également être utilisé comme sas
japonais, pour l'installation à l'extérieur pour les activités extravéhiculaires (EVA) de
d'expériences scientifiques et technologi- l'équipage de la Station ;
ques ; - le sas (Airlock) américain pour les activités
- le module d'habitation (Hab) fourni par la extravéhiculaires ;
NASA, pour le logement de quatre mem- - les noeuds de jonction (Node 1, rebaptisé
bres d'équipage ; Unity, et Node 2), adaptateurs nécessaires au
stationnaire 444

raccordement des divers modules pressuri- spatiaux (navette américaine et lanceurs rus-
sés ; ses) sont prévus pour l'assemblage, qui doit
-les ports d'accostage de la Navette spatiale s'achever en 2004. Dès l'an 2000, la station
américaine, situés sur le point de branche- commencera à être habitée. Dans sa confi-
ment de servitudes N° 2 (Node 2) et sous le guration complète, elle aura une masse de
module d'habitation (Hab) américain ; 415 t. ; elle sera longue de 108 m et large de
- un véhicule de sauvetage des équipages 74 m. Gravitant à des altitudes comprises
(CRV) raccordé à la Station de manière per- entre 335 et 460 km, sur une orbite inclinée
manente, en mode « vie ralentie » : ce véhi- de 51,6° sur l'équateur, elle offrira un vo-
cule de rentrée habité tiendra lieu de « canot lume habitable ae 1 200 m 3 . Son coût est
de sauvetage » et garantira le retour à terre estimé (hors exploitation) à près de 25 mil-
de l'équipage en toute sécurité en cas d'ur- liards de dollars.
gence. Temporairement, la fonction de CRV EXPLOITATION. La Station spatiale internatio-
sera assurée par un véhicule russe Soyouz nale sera un institut scientifique complet.
TM; Elle servira de base à des travaux de recher-
- trois systèmes télémanipulateurs exté- che scientifique et technologique ainsi qu'à
rieurs : le système télémanipulateur de la l'observation de la Terre et d'autres corps
Station spatiale (SSRMS) fourni par le Ca- célestes. Ce sera également le tremplin tech-
nada ; le bras télémanipulateur européen nique et opérationnel de futures missions
(ERA) qui sera installé sur une petite plate- d'exploration et d'exploitation de l'espace
forme mobile située elle-même sur la plate- par l'homme.
forme russe scientifique et d'énergie (SPP) ;
et le bras télémanipulateur japonais (JEM- stationnaire adj. Se dit d'une planète en
RMS) installé sur le module d'expérimenta- station. Théorie de l'état stationnaire : état
tion japonais (JEM) ;
- deux grandes structures servant d'ossa- s t a t o r é a c t e u r n.m. Moteur à réaction aé-
ture : l'une fournie par la NASA et dénom- robie dont la poussée résulte de la combus-
mée « Truss » (poutre), l'autre par la Russie tion de carburant dans de l'air comprimé
et dénommée « Plate-forme scientifique et sous le seul effet de la vitesse.
d'énergie » (SPP). Ces deux structures ac- ENCYCL. Le statoréacteur a été inventé en
cueilleront les divers éléments de la Station ; 1907 par le Français R. Lorin, puis perfec-
- les panneaux de photopiles (Solar Array), tionné et mis en application à partir de 1936
les radiateurs thermiques (Radiator), les sys- par R. Leduc. C'est le plus simple des mo-
tèmes de commande d'orientation, les équi- teurs à réaction ; il ne comporte aucun or-
pements de télécommunications et les sys- gane mobile. Il comporte une entrée d'air
tèmes associés de distribution de la par laquelle l'air pénètre directement pour
puissance et des télécommunications. être comprimé par la vitesse même de
ASSEMBLAGE. Après le lancement du module l'avion (ou du missile) qui l'utilise. Au centre
russe Zarya, le 20 novembre 1998, par une du moteur se trouvent disposées plusieurs
fusée Proton, et du premier nœud de jonc- couronnes d'injecteurs alimentés en carbu-
tion américain, Unity, le 3 décembre, par rant ; la combustion de ce dernier dans l'air
l'orbiteur Endeavour de la navette spatiale, comprimé émet des gaz, éjectés à vitesse
l'assemblage de la station a commencé avec accrue dans l'atmosphère par une tuyère,
la jonction en orbite de ces deux éléments, qui assure ainsi, par réaction, la propulsion
le 7 décembre. En 1999, il se poursuit avec de l'avion.
un vol logistique en mai-juin ; l'adjonction, Léger dans sa construction, le statoréacteur
en septembre, du module de service russe, possède un rendement élevé aux très hautes
premier quartier d'habitation et cœur de la vitesses supersoniques ; il est également ca-
station ; et l'installation, en octobre, par la pable de délivrer des poussées incompara-
navette spatiale, d'une structure porteuse blement plus élevées que celles des plus
pour un futur panneau solaire, d'un système puissants turboréacteurs actuels ; à faible vi-
de communication et du port d'amarrage tesse, sa consommation est toutefois très
pour la navette. Au total, quelque 45 vols importante.
445 stratosphère

Son principal inconvénient réside dans son sième mission de taille moyenne du pro-
incapacité à développer une poussée au gramme scientifique Horizon* 2000.
point fixe. Son fonctionnement n'est conce- ENCYCL. Cette mission de physique fonda-
vable que si le véhicule porteur possède déjà mentale a pour objectif essentiel de vérifier
unë certaine vitesse. la validité du Principe d'équivalence à quel-
C'est pourquoi l'utilisation du statoréacteur que 10"17 près. La charge utile se compose-
intervient après une première phase propul- rait de neuf accéléromètres fixés dans un
sée, réalisée le plus souvent avec un turbo- bloc de quartz, lui-même installé à bord
réacteur ou un moteur-fusée. On peut alors d'une enceinte Dewar refroidie à très basse
atteindre des vitesses de Mach 3 à Mach 6 température par 200 1 d'hélium super-
ou 7. Dans les statoréacteurs classiques, la fluide.
vitesse moyenne de l'air dans la chambre de
combustion est subsonique. stockable adj. Se dit d'un ergol présentant
Les recherches actuelles visent à mettre au une certaine stabilité chimique.
point des statoréacteurs dans lesquels la vi-
tesse est supersonique. -* superstatoréac- s t r a t o s p h è r e n.f. Zone de l'atmosphère
teur terrestre qui surmonte la troposphère
jusqu'à une altitude d'environ 50 km et dans
Statsionar. Programme de satellites géo- laquelle la température augmente avec l'alti-
stationnaires de télécommunications russes tude.
englobant trois séries complémentaires : Ra- ENCYCL. Parmi les composants minoritaires de
douga, Gorizont et Ekran. l'atmosphère terrestre, l'ozone, présent dans
la troposphère et la stratosphère, est au
Stella. Petit satellite français de télémétrie cœur des préoccupations liées à l'évolution
laser destiné à cartographier le champ de de l'environnement. En 1985, l'annonce de
gravité terrestre depuis une orbite polaire. la découverte d'un amenuisement sensible,
ENCYCL. En association avec Starlette (dont il au-dessus de l'Antarctique, au cours du prin-
est la réplique exacte), ainsi que Lageos 1 et temps austral, de la mince couche d'ozone
Lageos 2, le satellite Stella doit permettre de stratosphérique (« trou d'ozone ») a relancé
mesurer les variations temporelles du le débat sur les risques biologiques liés à la
champ de gravité et d'en déduire les para- destruction de cette couche, qui protège les
mètres géophysiques de la Terre, par exem- êtres vivants des rayonnements ultraviolets
ple la viscosité du manteau. Son lancement nocifs.
a eu lieu le 26 septembre 1993, en même Les processus en jeu, étudiés par des sta-
temps que SPOT 3. Sa durée de vie théori- tions au sol, des ballons stratosphériques,
que est d'environ 2 000 ans. des satellites (Nimbus 7, UARS*, etc.) et des
modélisations théoriques, ne sont pas en-
S t e n t o r (sigle de Satellite de Télécommu- core totalement compris. Néanmoins, il est
nications pour Expériences de Nouvelles clair que le trou d'ozone polaire, plus ou
Technologies en ORbite). Projet de satellite moins marqué selon les années, est lié à la
expérimental français destiné à tester des présence d'atomes de chlore dans l'air po-
techniques avancées de télécommunica- laire. Les différences observées dans l'Arcti-
tions. Il a été décidé le 4 octobre 1994 par le que et l'Antarctique sont liées aux différen-
gouvernement ; son lancement est prévu en ces de circulation météorologique régnant
2000. dans ces régions. Les molécules des chioro-
fluorocarbures (CFC) provenant des activi-
S T E P (sigle de l'angl. Satellite Test of the tés humaines montent lentement jusqu'à la
Equivalence Principle, satellite test du principe stratosphère polaire où elles libèrent, par
d'équivalence). Projet de satellite de vérifi- photodissociation, des atomes de chlore
cation du principe d'équivalence entre la destructeurs des molécules d'ozone lors de
masse inertielle et la masse gravitationnelle cycles catalytiques ; les CFC sont donc sus-
des corps, proposé à l'Agence spatiale euro- ceptibles d'être à l'origine du trou d'ozone
péenne comme deuxième, puis comme troi- ou de le favoriser, ce qui explique les mesu-
Strômgren 446

res de réglementation prises à l'échelle inter- Poulkovo, près de Saint-Pétersbourg, dont il


nationale depuis 1987 (protocole de Mon- fut le premier directeur (1839-1862). Il fut
tréal) pour réduire leur consommation. aussi l'un des premiers astronomes à déter-
miner des parallaxes stellaires.
S t r ô m g r e n (Bengt), astronome suédois Son fils Otto (Dorpat 1819 - Karlsruhe 1905)
(Gôteborg 1908 - Copenhague, 1987). Il a lui succéda à la tête de l'observatoire de
déterminé l'abondance relative de l'hydro- Poulkovo de 1862 à 1890. On lui doit aussi
gène et de l'hélium dans le Soleil (1940), la découverte d'un grand nombre d'étoiles
puis étudié, par la spectrographie, la compo- doubles.
sition chimique des atmosphères stellaires. Le petit-fils de ce dernier, Otto (Kharkov
Il a montré que, lorsqu'une étoile chaude, de 1897 - Berkeley 1963), naturalisé américain
type spectral O ou B, est entourée de gaz, en 1927, s'est illustré par des travaux de
cette enveloppe, ionisée par l'intense rayon- spectroscopie et d'astrophysique stellaire et
nement ultraviolet de l'étoile, se trouve fut président de l'Union astronomique inter-
confinée dans une région sphérique (appe- nationale de 1952 à 1955.
lée sphère de Strômgren).
STS (sigle de l'angl. Space Transportation
S t r o m l o (observatoire du m o n t ) . System, système de transport spatial). Appel-
Observatoire d'Australie, sur le mont lation officielle de la navette spatiale améri-
Stromlo, près de Canberra, en Nouvelle- caine, dont chaque vol est identifié au
Galles du Sud. moyen de ces initiales et d'un numéro de
ENCYCL. Fondé en 1924, comme observatoire référence. Toutefois, en raison des modifica-
solaire du Commonwealth, il est devenu, tions dans la planification des missions, on
après la Seconde Guerre mondiale, l'obser- n'observe pas toujours la correspondance
vatoire d'astrophysique de l'université na- entre cette référence et le rang du lance-
tionale australienne. Il abrite des télescopes ment : c'est ainsi que STS-28 fut la 30e mis-
de 1,9 m, 1,3 m, 0,76 m et 0,66 m. Le déve- sion, STS-34 la 31e, STS-36 la 34e, STS-52 la
loppement de la ville de Canberra a conduit 51e, etc.
à la construction d'un nouvel observatoire,
en un site plus favorable aux observations
optiques, celui de Siding* Spring. Les deux Subaru (mot japonais signifiant les Pléia-
établissements sont administrés ensemble, des). Nom d'un grand télescope japonais im-
sous le nom de observatoires du mont Stromlo et planté sur le Mauna Kea, à Hawaii, à
de Siding Spring. 4 140 m d'altitude. Son miroir primaire est
un ménisque mince, en silice, de 8,3 m de
diamètre et il utilise la technique de l'opti-
Struve ou Strouve, famille d'astronomes
que* active ; sa première lumière a eu lieu en
russes d'origine allemande.
1999.
Friedrich Georg Wilhelm von Struve (Al-
tona, Holstein, 1793 - Saint-Pétersbourg
1864), astronome à l'observatoire de Dorpat submillimétrique adj. 1. Se dit du rayon-
(1813), en devint directeur en 1817. En 1824, nement électromagnétique dont la longueur
il l'équipa d'une lunette de 24 cm d'ouver- d'onde est comprise entre 0,1 et 1 mm. 2.
ture (montée par Fraunhofer*) qui fut le pre- Qualifie la branche de l'astronomie qui étu-
mier instrument astronomique à être doté die les sources célestes de ce rayonnement.
d'une monture équatoriale* mue par un L'astronomie submillimétrique vient com-
mouvement d'horlogerie. À l'aide de cette pléter la couverture spectrale du ciel à la
lunette, il se consacra à la recherche des frontière de l'astronomie infrarouge et de la
étoiles doubles et à leur mesure précise. Il radioastronomie. European Southern
examina ainsi quelque 120 000 étoiles, et Observatory, FIRST, Mauna
mesura plus de 3 000 étoiles doubles ou
multiples, dont les trois quarts étaient aupa- suborbital,e adj. Qualifie le mouvement
ravant inconnues. A partir de 1835, il super- d'un engin spatial qui n'a pas atteint la vi-
visa la construction de l'observatoire de tesse de satellisation, SYN. : sous-orbital.
447 supernova

subsolaire adj. Se dit du point de la sur- supergranule n.f. Formation caractéristi-


face d'un corps du système solaire d'où un que de la surface solaire, engendrée par des
observateur verrait le Soleil au zénith. mouvements de gaz dans les régions calmes
de la photosphère.
Suisei (mot japonais signifiant comète). ENCYCL. Les supergranules sont dessinées par

Sonde japonaise a'exploration de la comète des mouvements divergents, en étoile, des


de Halley. gaz photosphériques solaires : la matière
ENCYCL. Lancée le 18 août 1985, elle était
s'élève au centre et redescend à la limite de
munie d'une caméra sensible dans l'ultra- la supergranule.
violet pour étudier le halo d'hydrogène en- La composante verticale de la vitesse obser-
tourant la comète et de deux analyseurs de vée est faible, de 100 à 200 m/s ; la compo-
plasma pour étudier l'interaction entre le sante horizontale peut atteindre 300 à
vent solaire et la comète. Elle est passée à 400 m/s. La dimension de ces cellules est de
150 000 km environ du noyau de la comète l'ordre de 30 000 km, leur durée de vie, de
le 8 mars 1986. l'ordre d'un jour.

superluminique ou supraluminique
S u p e r a m a s local. Superamas dont fait adj. Se dit d'une vitesse qui paraît supérieure
partie notre Galaxie. C'est un vaste système à celle de la lumière.
légèrement aplati, centré sur l'amas de la ENCYCL. D'après la théorie de la relativité*
Vierge et contenant une cinquantaine de restreinte, aucun corps ne peut atteindre, ni
groupes de galaxies. Son diamètre est de a fortiori dépasser, la vitesse de la lumière.
40 millions de parsecs. Pourtant, certaines radiosources (quasars*,
radiogalaxies*) présentent une structure
s u p e r a m a s n.m. Amas d'amas de ga- double et les observations révèlent que leurs
laxies. composantes s'écartent l'une de l'autre à des
ENCYCL. Les superamas sont des structures vitesses qui, en apparence, peuvent attein-
fondamentales de l'Univers à très grande dre jusqu'à 10 fois celle de la lumière. Selon
échelle. On les désigne par le nom des prin- l'explication la plus généralement admise, il
cipaux amas de galaxies qui les constituent ; s'agit d'un effet purement géométrique, ré-
ce nom étant, pour les structures les plus sultant de ce que les deux sources de rayon-
proches, celui de la constellation (ou des nement ont été éjectées par un même objet,
constellations) dans la direction de laquelle à une vitesse proche de celle de la lumière,
(ou desquelles) on observe l'amas (ou les dans une direction très voisine de la ligne de
amas) depuis la Terre : la Chevelure de Béré- visée ; le rayonnement reçu des deux sour-
nice (Coma), Hercule (Hercules), Poissons- ces a donc été émis à des époques différen-
Persée (Pisces-Perseus), Hydre-Centaure tes : les deux sources sont, en fait, à des
(Hydra-Centaurus), etc. En moyenne, un su- distances différentes et leur rayonnement ne
peramas rassemble une dizaine d'amas dans met pas le même temps à parvenir sur la
un volume dont le diamètre est de l'ordre de Terre.
100 millions d'années de lumière.
supernova n.f. (pluriel supernovae). Etoile
Supergalaxie n i . Synonyme de Supera- massive ayant atteint un stade avancé de
mas local. son évolution, qui explose et se manifeste
temporairement par un éclat considérable-
supergéante n.f. Type d'étoile extrême- ment plus élevé.
ment lumineuse, de grand rayon et de très ENCYCL. Une bonne dizaine de supernovae
faible densité. ont été observées avant l'époque moderne.
-*• diagramme de Hertzsprung-Russell La plus ancienne supernova mentionnée,
dans les chroniques chinoises, remonte à
supergranulation n.f. Réseau que for- l'an 185. L'explosion d'une supernova est un
ment les supergranules au niveau de la pho- phénomène relativement rare ; en effet, on
tosphère solaire. observe seulement, en moyenne, trois su-
supernova 448

Structure er pelures d'oignon d'une s u p e r n o v a de type II

pernovae par siècle dans une galaxie. Dans troscopiques indiquent que de la matière est
notre Galaxie, quatre supernovae ont été éjectée avec des vitesses de l'ordre de plu-
particulièrement observées au cours de ce sieurs milliers de kilomètres par seconde.
millénaire. La plus ancienne a été vue en l'an Le phénomène de supernova est un cata-
1006 dans la constellation du Loup. Ce fut la clysme très violent. La plus grande partie de
plus brillante, avec un éclat comparable « au la masse de l'étoile est éjectée au cours de
quart de la pleine lune ». La suivante a été l'explosion et constitue ce que l'on appelle
aperçue en 1054 dans la constellation du un reste de supemova ; celui-ci est observé
Taureau et a donné comme résultat la nébu- sous la forme d'une nébuleuse* en expan-
leuse du Crabe*, avec un pulsar* au centre. sion, également source de rayonnements ra-
La troisième est l'étoile nouvelle signalée dio et X produits par émission synchrotron*.
par Tycho Brahe* en 1572 dans la constella- La fraction de masse non éjectée (cœur de
tion ae Cassiopée. Enfin, la supernova de l'étoile) constitue un résidu très compact,
1604 dans la constellation d'Ophiucus a été sous la forme d'une étoile à neutrons*, déce-
décrite à la fois par Kepler* et par Galilée*. lable en tant que pulsar*, ou d'un trou* noir.
Les supernovae s'observent beaucoup plus CLASSIFICATION. On distingue deux types prin-
communément dans les galaxies extérieu- cipaux de supernovae. Celles du type I sont
res, parce que celles-ci sont très nombreu- les plus brillantes, et leur éclat décroît plus
ses. lentement que celui des supernovae du type
La première supernova extragalactique a été II, dont le spectre se distingue par la pré-
observée en 1885 dans la galaxie M31 d'An- sence de raies de l'hydrogène. Selon les
dromède. Depuis, on en a découvert plus de conceptions actuelles, une supernova de
400 ; la plus brillante, SN 1987A, qui a at- type I résulte de l'évolution d'un système
teint la magnitude 3, a été observée en 1987 binaire dont l'une des composantes est une
dans le Grand Nuage de Magellan*. À son naine* blanche. Celle-ci arrache progressive-
maximum d'éclat, une supernova peut deve- ment, par attraction gravitationnelle, de la
nir aussi lumineuse que la galaxie qui matière à sa compagne et finit ainsi par
l'abrite, sa luminosité est alors de l'ordre de exploser.
10 milliards de fois celle du Soleil. L'énergie Les supernovae de type II sont des étoiles
libérée au cours du phénomène est énorme, massives (d'une masse au moins égale à
de l'ordre de 10 45 J, et les observations spec- 10 fois celle du Soleil) qui explosent après
449 sursaut

épuisement de leur combustible nucléaire : la présence (attendue) d'un pulsar à l'empla-


leur noyau, principalement constitué de fer, cement de l'étoile qui a explosé, ce qui intri-
implose brutalement lorsque les réactions gue les spécialistes.
thermonucléaires s'y arrêtent, alors qu'elles
se poursuivent entre les couches périphéri- s u p e r s t a t o r é a c t e u r n.m. Type de stato-
ques de l'étoile, dont la structure est alors réacteur pour lequel la vitesse moyenne de
« en pelures d'oignon » (voir figure). l'air dans la chambre de combustion est su-
L'explosion d'une supernova contribue à en- personique.
richir le milieu interstellaire en éléments chi- ENCYCL. Ce propulseur aérobie n'a encore fait
miques plus lourds que l'hydrogène et l'hé- l'objet d'aucun développement ailleurs
lium. qu'en laboratoire. Mais on estime qu'il per-
LA SUPERNOVA SN 1987A. L'observation de la su- mettrait d'atteindre des vitesses de l'ordre
pernova du Grand Nuage de Magellan, dé- de Mach 10 à Mach 15 (3 000 à 4 500 m/s) et
couverte dans la nuit du 23 au 24 février on le considère comme particulièrement
1987, a permis de confirmer le mécanisme adapté à la propulsion de futurs avions de
d'explosion des supernovae de type II, sui- transport hypersoniques ou de lanceurs spa-
vant lequel l'effondrement des régions cen- tiaux entièrement réutilisables, mono- ou
trales d'une étoile massive conduit à la for- biétages.
mation d'un étoile à neutrons (ou d'un trou
noir), suivie d'un choc qui expulse l'enve- sursaut n.m. Emission soudaine et tempo-
loppe de l'étoile à des vitesses de plusieurs raire d'un rayonnement électromagnétique
dizaines de milliers de kilomètres par se- intense par un objet céleste.
conde. La relative proximité de l'événement ENCYCL. Le Soleil est le siège de sursauts ra-
a permis, pour la première fois, la détection dioélectriques. Ces sursauts sont principale-
de quelques-uns des neutrinos émis massi- ment considérés comme la réponse de la
vement au cours de l'effondrement. L'étoile couronne à l'apparition d'une éruption chro-
qui a explosé, baptisée Sk-69202, était une mosphérique.
étoile de masse comprise entre 15 et 20 fois SURSAUTS y. Des bouffées de rayonnement y,
celle du Soleil pour un rayon d'une quaran- intenses et brèves, ont été observées dans
taine de rayons solaires, et membre d'un l'espace dès la fin des années 60, par des
système triple. Stable au moins depuis un satellites militaires américains conçus pour
siècle, sa luminosité était 100 000 fois supé- la détection d'explosions nucléaires. Sitôt les
rieure à celle du Soleil. Toutefois, il s'agissait enregistrements publiés, en 1973, les astro-
d'une étoile bleue et non d'une supergéante physiciens se sont efforcés d'identifier l'ori-
rouge. Son explosion a définitivement fait gine de ces sursauts, tâche d'autant plus
admettre l'existence d'un sous-type particu- délicate qu'il n'a jamais été possible de leur
lier de supernovae, les II b, dont l'émission associer une source de rayonnement visible,
lumineuse ressemble, en plus faible, à celle radio ou X. Vers 1990, on imputait ces sur-
des supernovae de type I, mais qui sont le sauts à de violents séismes ou à des explo-
résultat d'un effondrement gravitationnel. sions nucléaires affectant des étoiles à neu-
La particularité de ces étoiles tient au fait trons* de notre galaxie. Si tel était le cas, on
qu'elles ont été dépouillées, bien avant leur devait constater toutefois une répartition
explosion, d'une partie de leur enveloppe spatiale des sursauts analogue à celle des
d'hydrogène. étoiles dans le plan de la Voie lactée. Or, les
Les débris éjectés lors de l'explosion de SN observations effectuées par le satellite
1987A forment aujourd'hui un nuage de gaz Compton*, qui portent sur des centaines de
et de poussières en expansion rapide qui sursauts y, montrent que ceux-ci sont répar-
rayonne dans les domaines X, optique, radio tis à peu près uniformément dans le ciel.
et infrarouge. Ce nuage illumine des an- Cela implique que leur origine est soit très
neaux de matière qui ont sans doute été proche, intérieure au système solaire, soit
expulsés par l'étoile lors d'instabilités anté- très lointaine, extérieure à la Galaxie.
rieures. Malgré d'activés recherches, on Certains théoriciens ont imaginé que les sur-
n'avait pu encore, à la fin de 1995, détecter sauts proviennent d'étoiles à neutrons qui
sursauts (étoile à) 450

seraient dispersées en un gigantesque halo que, d'observation radar*, d'écoute* électro-


concentrique autour de la Voie lactée ; mais nique et d'alerte* avancée.
cette hypothèse ne tient qu'au prix d'hypo-
thèses ad hoc sur la taille et sur la forme du Surveyor. Nom donné aux sondes auto-
halo et elle n'explique pas pourquoi les étoi- matiques américaines, lancées entre 1966 et
les à neutrons du disque galactique produi- 1968, qui avaient pour mission d'atterrir en
sent si peu de sursauts. Une majorité de douceur sur la Lune, d'en photographier et
spécialistes penche aujourd'hui pour une d'en étudier le sol, en prélude aux vols habi-
origine cosmologique des sursauts y et sup- tés du programme Apollo*.
pose que les objets qui les émettent sont ENCYCL. Ces sondes avaient une masse de 11
répartis dans tout l'Univers. En outre, l'ex- sur le trajet Terre-Lune. Une rétrofusée à
trême variabilité de l'intensité observée propergol solide les freinait à proximité de
pour un même sursaut implique que le dia- la Lune. Après leur atterrissage, elles pe-
mètre des sources n'excède pas quelques saient 283,5 kg pour une largeur de 4,2 m
centaines de kilomètres : pour certains, un (pieds déployés) et une hauteur de 3 m. Leur
cataclysme tel que la collision de deux étoi- équipement comportait principalement une
les à neutrons permettrait de rendre compte caméra panoramique, une petite pelle méca-
des données de l'observation. nique permettant de prélever des échan-
tillons de sol lunaire et un appareil (diffuso-
sursauts (étoile à). Type d'étoile varia- mètre alpha) pour l'analyse de sa
ble, dont l'éclat peut s'accroître d'une ma- composition chimique. Sept sondes ont été
gnitude ou plus pendant quelques minutes, lancées. Surveyor 1, lancée le 30 mai 1966,
ae façon imprévisible, SYN. : étoile à flares atterrit le 2 juin dans l'océan des Tempêtes,
ENCYCL. Il s'agit de naines rouges de type
quatre mois seulement après le premier at-
spectral M. Leur spectre présente des raies terrissage en douceur sur la Lune, réussi par
d'émission et l'on présume que leur chro- la sonde soviétique Luna 9.
mosphère est le siège de phénomènes com- Le programme n'a connu que deux échecs :
parables aux éruptions* solaires, mais beau- Surveyor 2, en septembre 1966, et Surveyor
coup plus énergétiques. Ces étoiles sont 4, en juillet 1967, qui s'écrasèrent sur la
connues aussi sous le nom de étoiles UV Ceti Lune. Les cinq missions réussies ont permis
(du nom de la première étoile de ce type qui d'obtenir plus de 85 000 images du sol lu-
a été identifiée). L'étoile la plus proche du naire et de nombreuses données sur ses pro-
système solaire, Proxima*, en est un spéci- priétés physico-chimiques. Des éléments de
men. Surveyor 3 ont été récupérés par les astro-
nautes de la mission Apollo 12, en novem-
bre 1969, et rapportés sur la Terre afin qu'on
surveillance (par satellite) n.f. Mis- étudie leur dégradation après un séjour pro-
sion de renseignement militaire accomplie longé sur la Lune.
par un satellite.
ENCYCL. La surveillance comprend l'obtention
d'informations de fond sur le potentiel de survol n.m. Passage d'un engin spatial à
défense des armées étrangères (renseigne- proximité d'un astre à étudier, sans mise en
ment de documentation), le suivi au jour le orbite autour de l'astre considéré ni impact
jour des événements intéressant la défense sur celui-ci.
et les armées (renseignement de situation) et
la surveillance d'activités ainsi que le Svobodny. Ville de l'Extrême-Orient
contrôle de potentiels militaires étrangers russe, sur le trajet du transsibérien, non loin
dans le cadre de la maîtrise des armements. de la frontière avec la Chine.
Le recours au satellite permet l'accomplisse- ENCYCL. A proximité se trouve une base mili-
ment de ces missions de façon permanente taire, Svobodny 18, qui était, jusqu'à la si-
et discrète sur l'ensemble de la Terre. La gnature des accords Start 2 (1991) de réduc-
surveillance par satellite met en œuvre des tion des armements stratégiques, une base
satellites de reconnaissance* photographi- de missiles pointés sur des objectifs améri-
451 Télécom

cains dans le Pacifique et sur des cibles si- les variations d'éclat de ces étoiles, dont le
tuées sur le territoire chinois. prototype est l'étoile Z Andromedae.
La Russie y a installé un nouveau cosmo-
drome (qui a une latitude de 51,4° N.) pour Symphonie. Programme expérimental de
remplacer, à long terme, celui de Baïko- télécommunications spatiales franco-alle-
nour*, qu'elle doit désormais louer au Ka- mand, décidé en 1967 et achevé en 1984.
zakhstan. Inauguré le 4 mars 1997 avec le ENCYCL. Deux satellites ont été lancés par les
lancement du satellite Zeia à l'aide d'une États-Unis : Symphonie 1, le 19 décembre
fusée Start 1, il devrait également servir au 1974, Symphonie 2, le 27 août 1975. Cha-
lanceur léger Rockot* et au lanceur lourd cun pouvait relayer simultanément jusqu'à
Angara*. 750 communications téléphoniques, 2 ca-
naux de télévision, 48 canaux de radiodiffu-
Swift Tuttle ( c o m è t e ) . Comète périodi- sion, ou une combinaison de ces services.
que découverte le 16 juillet 1862 par l'Amé- Pour la première fois au monde, un satellite
ricain Lewis Swift et, indépendamment, civil de télécommunications était stabilisé
trois jours plus tard, par l'Américain Horace selon les trois axes.
Tuttle.
ENCYCL. Elle devint aisément visible à l'œil
synchrone adj. Se dit de la rotation d'un
nu, atteignant la magnitude 2 dans les pre- satellite lorsque celui-ci a une période de
miers jours de septembre 1862, puis son rotation et de révolution identiques, présen-
éclat déclina rapidement et elle fut observée tant de ce fait toujours la même face à sa
pour la dernière fois le 31 octobre. En 1866, planète. La Lune offre un exemple de rota-
G. Schiaparelli* montra que l'essaim de mé- tion synchrone.
téorites des Perséides* lui est associé.
Cette comète décrit son orbite en 131 ans et, synchrotron (rayonnement). Rayon-
lors de son dernier retour au périhélie, en nement électromagnétique émis par des
1992, l'astronome américain Brian Marsden électrons en' mouvement dans un champ
a évoqué la possibilité qu'elle heurte la Terre magnétique.
le 14 août 2126. Des calculs plus précis de sa ENCYCL. Ce mécanisme est à l'origine de
trajectoire ont permis, depuis, d'écarter l'émission radioélectrique de nombreux as-
cette éventualité. Désignation officielle : tres : le Soleil* (lors de certains grands sur-
1862 III. sauts accompagnant les éruptions chromos-
phériques), les restes de supernovae*, les
pulsars*, les radiogalaxies* et les quasars*.
Sycorax. Nom proposé pour le satellite
d'Uranus découvert en 1997 par une équipe Syncom (acronyme de SYNchronous
d'astronomes dirigée par l'Américain P. Ni- COMmunkations, communications synchro-
cholson. Demi-grand axe de son orbite : nes). 1. Série des trois premiers satellites
12 213 600 km. Période de révolution sidé- géosynchrones de télécommunications lan-
rale : 1 289 j. Diamètre : ~ 120 km. cés par les États-Unis en 1963 et 1964.
ENCYCL. Syncom 3, lancé le 19 août 1964, fut
symbiotique (étoile). Étoile présentant le premier satellite véritablement géosta-
un spectre inhabituel dans lequel on observe tionnaire ; il servit pour la retransmission
à la fois la signature d'une étoile froide et des images des jeux Olympiques de Tokyo,
des raies d'émission caractéristiques d'un puis pour des liaisons militaires avec le Viêt-
gaz à très haute température. nam ; sa réussite prépara la venue du pro-
ENCYCL. On pense que de telles étoiles sont, gramme Intelsat.
en fait, des systèmes binaires associant à 2. Série de satellites américains de télécom-
une grosse étoile froide une naine blanche munications militaires, plus récents, Syn-
qui capture par accrétion* la matière de sa com IV (alias Leasat), dont cinq exemplaires
compagne. L'irrégularité du transfert de ont été lancés par la navette entre 1984 et
masse et l'éclipsé périodique de la matière 1990. Syncom TV-3, défaillant, fut réparé en
chaude par la grosse étoile froide expliquent orbite en septembre 1985.
synodique 452

synodique adj. Relatif à tout mouvement dans laquelle le Soleil exerce une attraction
en longitude ayant comme origine la ligne prépondérante par rapport à celle des autres
joignant le centre du Soleil au centre de la étoiles.
Terre. (Période de) révolution synodique : inter- ENCYCL. En dehors du Soleil lui-même, le sys-
valle de temps qui s'écoule entre deux pas- tème solaire comprend neuf planètes* prin-
sages successifs d'une planète ou d'un satel- cipales, des milliers d'astéroïdes*, des comè-
lite dans une situation déterminée par tes*, des météorites* et des poussières
rapport au Soleil et à la Terre (conjonction, interplanétaires. Son exploration est effec-
opposition, etc.). tuée par des sondes* spatiales. L'ensemble
ENCYCL. La période de révolution synodique des planètes principales se concentrent dans
(d'une planète se calcule en composant sa un disque d'environ 6 milliards de kilomè-
période de révolution sidérale* T avec celle tres de rayon (c'est-à-dire 40 fois la distance
de la Terre autour du Soleil A d'après la moyenne de la Terre au Soleil), mais l'on
formule l/(= ± (1/T - 1/A) où l'on prend le présume qu'il existe une vaste concentra-
signe + pour les planètes inférieures et le tion de noyaux cométaires (nuage de Oort)
signe - pour les planètes supérieures. On à des distances du Soleil comprises entre
obtient les valeurs suivantes : 115,9 j pour 40 000 et 100 000 fois celle de la Terre au
Mercure ; 1 an 218 j pour Vénus ; 2 ans 49 j Soleil.
pour Mars ; 1 an 3 j pour Jupiter ; 1 an 4,4 j L'étoile la plus proche du système solaire,
pour Saturne et Uranus ; 1 an 2,2 j pour Proxima du Centaure, se trouve à une dis-
Neptune et 1 an 1,5 j pour Pluton. tance de 4,2 années de lumière (soit plus de
40 000 milliards de kilomètres).
synthèse d'ouverture. Technique utili-
sée en radioastronomie, qui permet d'obte- s y s t è m e spatial. Ensemble des moyens
nir le pouvoir de résolution d'un très grand mis en œuvre, sur Terre et dans l'espace,
radiotélescope à partir d'observations effec- pour accomplir une mission spatiale déter-
tuées à l'aide d'un réseau d'antennes plus minée. Exemples : le système spatial Météo-
petites. sat de météorologie, le système spatial
radio-interféromètre. Landsat pour la télédétection des ressources
terrestres, SYN. : moyen spatial
Un système spatial se subdivise générale-
Syracuse (acronyme de SYstème de RA- ment en deux parties.
diocommuniCation Utilisant un SatellitE). LA COMPOSANTE SPATIALE. Elle comprend un (ou
Système français de télécommunications plusieurs) satellite(s) sur orbite (et, dans le
militaires mis en service en 1984 qui utilise, cas de systèmes opérationnels tenus d'offrir
depuis 1992, les satellites Télécom 2. un service continu, un satellite de secours,
également sur orbite).
Syrtis Major Planum. Plaine volcanique LA COMPOSANTE SOL. Elle comprend :
cratérisée, à la surface de Mars, aisément 1. la composante sol de contrôle, constituée
visible de la Terre, même avec une petite des moyens pour assurer le dialogue avec
lunette, sous l'aspect d'une tache triangu- les satellites, les localiser, surveiller leur état
laire sombre. Coordonnées : 20° N. à 1° S., de fonctionnement, parfois programmer
283 à 298° O. leurs séances de travail, recueillir, traiter, dif-
fuser ou archiver leurs données, etc. Divers
s y s t è m e optique. Ensemble de lentilles, moyens y concourent : des centres spéciali-
de miroirs, de prismes, destiné à former une sés (de contrôle, de mission, de traitement,
image. Les systèmes utilisés présentent sou- d'orbitographie, etc.), les antennes des sta-
vent un axe de révolution : on parle alors de tions du réseau de poursuite et celles du
systèmes centrés. réseau d'exploitation, les équipements de
transmission de l'information entre ces di-
s y s t è m e solaire. 1. Ensemble du Soleil et vers sites, etc. ;
des astres, en particulier des planètes, qui 2. la composante sol de mission (ou d'utili-
gravitent autour de lui. 2. Région de l'espace sateur), constituée de l'ensemble des équi-
453 syzygie

by t e m e olaire

pements des clients, tels les plates-formes systémier n.m. Firme industrielle chargée
émettrices du système de localisation et de de l'intégration d'un engin spatial ou de la
collecte de données Argos, les récepteurs fourniture d;un système spatial complet.
individuels du système de positionnement
GPS ou les antennes individuelles du sys- syzygie ni. (du grec suâzugia, union, cou-
tème de radiodiffusion Eutelsat. ple, paire). Nouvelle lune ou pleine lune.
t
X Ceti. Étoile t de la Baleine. Magnitude t a b o u r e t tournant. Siège rotatif utilisé
apparente : 3,5. Type spectral : G8. Dis- lors de la sélection et de l'entraînement des
tance : 11,9 années de lumière. spationautes pour étudier leur résistance au
ENCYCL. En raison de sa proximité du système déséquilibre.
solaire et de ses caractéristiques peu diffé- ENCYCL. Le siège est mobile autour d'un axe
rentes de celles du Soleil, elle a été choisie, vertical. Une fois le sujet installé et main-
en 1960, comme l'une des premières étoiles tenu par des sangles, les yeux bandés, il est
(avec e Bridant) autour desquelles il conve- mis en rotation (à l'aide d'un moteur électri-
nait de chercher à détecter une civilisation que réglable) à une vitesse pouvant attein-
intelligente. Dans le cadre du projet Ozma, dre 30 tours/minute. On commande alors
elle a ainsi été « écoutée » pendant plusieurs au patient de déplacer la tête vers l'avant,
mois à l'aide du radiotélescope de Green vers l'arrière, à gauche ou à droite. Ces mou-
Bank, en Virginie-Occidentale, sur une lon- vements, combinés à la rotation du siège,
gueur d'onde voisine de 21 cm, avec l'espoir perturbent le système vestibulaire du sujet
de capter des signaux dont l'origine non et provoquent des symptômes comparables
naturelle aurait pu être établie. Cette expé- à ceux du mal* de l'espace. Lors de certaines
rience s'est soldée par un échec. expériences, des appareils spéciaux mesu-
rent l'orientation visuelle du patient dans
deux dimensions et son aptitude à évaluer
T Tauri. Étoile de la constellation du Tau- son orientation.
reau, prototype d'une classe de variables
irrégulières dont le spectre présente de nom-
breuses et intenses raies d'émission et qui t a c h e (solaire) n.f. Structure temporaire
sont des spécimens de très jeunes étoiles en sombre, évolutive, de diamètre variable, sur
contraction gravitationnelle. la photosphère du Soleil.
ENCYCL. Les taches solaires apparaissent iso-
lément ou en groupes. Leur superficie peut
Table (en latin Mensa, -ae). Petite constella- atteindre plusieurs centaines de millions de
tion voisine du pôle céleste austral, intro- km2. Les plus grandes peuvent être obser-
duite parla Caille en 1752. vées à l'œil nu depuis la Terre, lorsque le
ENCYCL. Elle ne renferme que des étoiles de Soleil est bas sur l'horizon. Quatre siècles
faible éclat, dont les plus brillantes sont de avant notre ère, les astronomes chinois
magnitude 5. Le Grand Nuage de Magellan* avaient déjà remarqué leur existence. Fabri-
chevauche cette constellation et celle de la cius* et Galilée* furent les premiers à les
Dorade. étudier à la lunette, au début du xviie siècle.
Toutes les taches, à l'exception des plus pe-
table de lancement. Dispositif qui tites, comportent deux régions distinctes :
supporte un véhicule spatial et le maintient l'ombre, très sombre, au centre, et la pé-
par sa partie inférieure jusqu'à son lance- nombre, plus claire, à la périphérie. Le plus
ment. souvent, cependant, elles s'observent en
455 Tau

groupes où deux d'entre elles prédominent. d'Osaki, pour les lancements de satellites (à
Ce sont des régions de forts champs magné- l'aide de lanceurs N-l, N-2 et H-l), et celui
tiques dont l'origine se situe dans la photos- de Takesaki, plus au sud, pour les fusées-
phère profonde. Leur température (4 000 à sondes. Un troisième ensemble de lance-
6 000 K) est inférieure à celle des régions ment a été construit à 1 kilomètre à l'est
environnantes, ce qui les fait paraître som- d'Osaki, sur le site de Yoshinobusaki, pour
bres, par contraste. Elles sont à l'origine d'un les lanceurs H-2. Le premier lancement
très grand nombre d'éruptions* solaires. Les réussi, à partir du site d'Osaki, a eu lieu le
groupes de taches simples sont, en général, 9 septembre 1975. Les satellites lancés de ce
des ensembles magnétiques bipolaires et les site sont, pour la plupart, des satellites
taches principales présentent des polarités d'applications (télécommunications, télé-
opposées, suggérant la présence de boucles vision, observation de la Terre) géostation-
de champs magnétiques qui traversent la naires.
photosphère. La tache principale, à l'ouest,
est dite « tache de tête », et son homologue, tapis roulant. Instrument d'exercice mus-
à l'est, « tache de queue ». La polarité ma- culaire comprenant une plate-forme mobile
gnétique des taches de tête et de queue reste qui permet d'effectuer des séances de mar-
constante pendant la durée du cycle solaire che sur place.
de 11 ans et s'inverse au cycle suivant. Elle
ENCYCL. Lors des tests de sélection des spatio-
s'inverse également pour un cycle donné, de
nautes, l'un des instruments utilisés pour
l'hémisphère Nord à l'hémisphère Sud du
apprécier l'aptitude physique des candidats
Soleil. Les taches ont une durée de vie limi-
est un tapis roulant que l'on incline progres-
tée, qui peut aller de quelques heures à quel-
sivement pour simuler la montée d'une côte
ques mois, et elles évoluent au cours de leur
de plus en plus raide. À bord des stations
existence. La latitude héliographique
spatiales, les spationautes doivent effectuer
moyenne d'apparition des taches varie au
des séances quotidiennes de tapis roulant
cours d'un cycle de l'activité solaire (loi de
(l'équivalent de 5 km de marche, à bord de
Spôrer*). La fréquence d'apparition, le nom-
la station russe Mir) pour limiter les effets
bre et la surface des taches présentes simul-
de l'impesanteur sur leur organisme.
tanément sur le Soleil fournissent de bons
indices de référence de l'activité solaire
(nombre de Wolf*). Tarentule (nébuleuse de la). La plus
vaste nébuleuse diffuse connue, située dans
Taiyuan. Base de lancement chinoise, près le Grand Nuage de Magellan.
ENCYCL. On l'appelle aussi 30 Doradus. Sa par-
de la ville du même nom, dans le Shanxi.
Coordonnées géographiques : 37,8° N., tie la mieux visible a un diamètre de 6Ô0 à
111,5° E. 700 années de lumière mais la photographie
ENCYCL. La base de Taiyuan sert au lancement
révèle qu'elle s'étend en un réseau de fila-
de satellites destinés à être placés en orbite ments ténus sur 6 000 années de lumière de
polaire pour des missions de reconnais- diamètre. Sa masse représente environ
sance, de télédétection ou d'observation 500 000 fois celle du Soleil. Ce vaste nuage
météorologique. Elle a été utilisée pour la d'hydrogène ionisé, situé dans une région
première fois le 6 septembre 1988 pour le riche en jeunes étoiles très chaudes, brille
lancement, à l'aide d'une fusée Longue Mar- suivant un processus analogue à celui qui
che 4 (dont c'était le premier vol), du pre- explique le rayonnement de la nébuleuse
mier satellite météorologique chinois. d'Orion*. Au cœur de cette nébuleuse, on a
découvert un amas d'étoiles formant un
noyau très brillant de 80 années de lumière
Tanegashima. Centre spatial japonais, au
de diamètre (désigné sous le matricule R
sud de l'île du même nom, au sud de
136).
Kyushu. Coordonnées géographiques :
30,4° N., 131,0° E.
ENCYCL. Exploité par la NASDA*, ce centre Tau. Abréviation de Taurus, désignant la
couvre 8,6 km , répartis entre le site constellation du Taureau.
Taureau 456

Taureau (en latin Taurus, -t). Constellation donnés. En traitant par ordinateur un grand
zodiacale, entre le Bélier et les Gémeaux. nombre d'images instantanées prises à l'aide
ENCYCL. Son étoile la plus brillante est Aldé- d'une caméra à comptage de photons, on
baran*. EËe abrite deux amas stellaires parvient à obtenir un modèle statistique du
ouverts perceptibles à l'œil nu, les Hyades* déplacement des tavelures. Il est ainsi possi-
et les Pléiades*, ainsi que la nébuleuse du ble d'apprécier la déformation subie par
Crabe*. L'étoile . T Tauri*est un spécimen l'onde lors de l'observation, et de reconsti-
d'étoile très jeune. Autour de l'étoile HL tuer l'image telle qu'elle serait reçue en l'ab-
Tauri, incluse dans le même nuage molécu- sence de turbulence, donc d'atteindre la li-
laire, au nord des Hyades, on a détecté, mite de résolution théorique du télescope.
grâce à ses émissions de rayonnements in- Par ce procédé, on est parvenu à mesurer
frarouge et radio, un disque de matière so- différents diamètres stellaires et à observer
lide et gazeuse de 1 000 unités astronomi- des détails à la surface de certaines étoiles.
ques de rayon et d'une masse évaluée au
dixième de celle du Soleil, qui pourrait être Taylor (Joseph), astrophysicien américain
un système planétaire en formation. (Philadelphie, Pennsylvanie, 1941).
Avec son élève R. Hulse, il découvrit en 1974
Taurides. Essaim de météorites, et météo- le premier pulsar formant un système bi-
res associés observables autour du 10 no- naire avec un autre pulsar. Grâce à cette
vembre, dont le radiant se trouve dans la découverte, l'existence des ondes* gravita-
constellation du Taureau. Cet essaim pro- tionnelles a pu être établie d'une manière
vient de la comète d'Encke. indirecte, ce qui lui a valu, ainsi qu'à R.
Hulse, le prix Nobel de physique en 1993.
Taurus (-i). Nom latin de la constellation
Tcherenkov (effet). Emission de rayon-
du Taureau (abrév. Tau). nement électromagnétique par des particu-
les chargées se déplaçant dans un milieu à
Taurus. Petit lanceur américain quadrié- une vitesse supérieure à celle qu'aurait la
tage à poudre pesant 68 t au décollage. lumière dans ce milieu.
ENCYCL. Il peut satelliser 1 1 en orbite basse et
ENCYCL. Cet effet porte le nom du physicien
400 kg en orbite de transfert géostation- soviétique Pavel Tcherenkov, qui l'a décou-
naire. Son premier lancement réussi a été vert en 1934 ; le rayonnement émis est ap-
effectué le 13 mars 1994. pelé rayonnement Tcherenkov. Le rayonne-
ment cosmique* qui traverse l'atmosphère
tavelures (interférométrie des). terrestre produit un rayonnement Tcheren-
Technique d'interférométrie optique qui kov qui peut être détecté au niveau du sol à
permet de réduire la dégradation - due à la l'aide de photomultiplicateurs.
turbulence atmosphérique - des images
fournies par un télescope. Tchibis (mot russe signifiant vanneau).
ENCYCL. Cette technique a été inventée en Équipement spatial russe, semblable à un
1970 par le Français Antoine Labeyrie. pantalon, utilisé pour créer une dépression
Lorsqu'on observe une étoile au télescope, sur la partie inférieure du corps et y provo-
l'onde lumineuse provenant de l'étoile est quer un afflux sanguin proche de celui ob-
déformée par la turbulence de l'air. Si le servé en pesanteur terrestre. Il sert dans les
diamètre du miroir du télescope est infé- stations orbitales, lors des séjours de longue
rieur ou égal à la taille moyenne des « bos- durée, afin de maintenir en bonne condition
ses » de l'onde déformée, on observe une physique les cosmonautes et préparer leur
tache lumineuse dont la position évolue très retour sur Terre.
rapidement en raison des variations locales
d'inclinaison de l'onde. Si le diamètre du T D F (sigle de TéléDiffusion de France).
miroir du télescope est grand par rapport au Système de radiodiffusion par satellite.
« bosses », l'image se compose d'une multi- ENCYCL. Décidé à l'automne 1979 par le gou-
tude de « grains », appelés tavelures (speckles vernement français, le programme TDF 1/
en anglais), animés de mouvements désor- TDF 2 a fait l'objet d'une convention de
457 Télécom

coopération bilatérale signée le 29 avril vocaux), d'une part entre véhicules spatiaux,
1980 avec le gouvernement allemand : il d'autre part entre ceux-ci et la Terre.
était prévu de fabriquer en commun deux Sept satellites ont été lancés, à l'aide de la
satellites (IDF 1 pour la couverture fran- navette spatiale, entre 1983 et 1995, tous
çaise, TV-Sat 1 pour la couverture alle- avec succès à l'exception de TDRS-2, qui a
mande) ainsi qu'un modèle de rechange. En été détruit lors de l'explosion en vol de l'or-
décembre 1984, le gouvernement français biteur Challenger, en 1986.
opta pour un système opérationnel et décida
la construction d'un autre modèle de vol, t e c t i t e n.f. (du grec têktos, fondu). Petit
TDF2. fragment de roche d'aspect vitreux.
L'objectif de ce programme était d'expéri- ENCYCL. Ces roches sont riches en Si0 2 (68 à
menter, pour la première fois en Europe, ce 82 %), très pauvres en eau (0,005 %) et leur
qu'on appelle familièrement la « télévision forme est aérodynamique (goutte, larme).
directe ». Cette technique consiste en la dif- On les trouve éparses dans des aires bien
fusion, par des satellites géostationnaires de délimitées (Australie, Côte d'Ivoire, Molda-
forte puissance, de programmes télévisuels vie, Thaïlande, etc.) et elles n'ont aucun rap-
et raaiophoniques que les particuliers peu- port avec leur contexte géologique ; il s'agit
vent capter directement au moyen d'un vraisemblablement de fragments de roches
équipement approprié (notamment une an- terrestres qui ont été fondues et projetées
tenne de petites dimensions). sous l'impact de météorites.
L'innovation technologique du programme
tenait à la présence, sur chaque satellite, de Teide (observatoire du) Observatoire
six amplificateurs (à tube à onde progressive européen, situé sur l'île de Tenerife, dans
ou TOP) de forte puissance - 230 W chacun l'archipel des Canaries, à 2 400 m d'altitude.
(contre une moyenne de 20 à 50 W pour les ENCYCL. Administré par l'Institut d'astrophy-
amplificateurs des satellites de télécommu- sique des Canaries, il abrite des instruments
nications) -, dont la mise au point, en France de différents partenaires européens et il est
et en Allemagne, s'avéra délicate. principalement consacré aux observations
En moins de trois ans, les quatre satellites solaires. Il renferme notamment : quatre té-
furent mis à poste par Ariane, à 19° de lon- lescopes solaires ayant respectivement 25,
gitude ouest : TV-Sat 1 et 2 en 1987 et 1989, 40, 45 et 60 cm d'ouverture ; un héliosismo-
TDF 1 le 28 octobre 1988 et TDF 2 le graphe ; quatre télescopes de 0,50 m à
24 juillet 1990. Mais, à l'automne 1990, à la 1,55 m (ce dernier destiné aux observations
suite de divers incidents, le système TDF se dans l'infrarouge) et le télescope franco-ita-
trouva amputé d'une partie de sa capacité lien Thémis*.
(initialement six canaux par satellite). Ce-
pendant, cinq programmes pouvaient en- Tel. Abréviation de Telescopium, désignant
core être diffusés (la Sept, Canal Plus, Euro- la constellation du Télescope.
musique, Canal J et Antenne 2), mais avec
des équipements de secours en nombre plus T é l é c o m . Programme français de télé-
limité que prévu initialement. communications spatiales.
Le 26 novembre 1990, le ministre des Pos- ENCYCL. Le 20 février 1979, le gouvernement
tes, des Télécommunications et de l'Espace français décide la réalisation d'un système
- déclarant qu'il n'y aurait pas de TDF 3 - national de télécommunications par satelli-
annonçait l'abandon de la filière opération- tes géostationnaires. Cinq ans plus tard, le
nelle des satellites de forte puissance. programme Télécom 1 est opérationnel
avec deux satellites, Télécom 1A et 1B, lan-
T D R S (sigle de l'angl. Tracking and Data cés le 4 août 1984 et le 8 mai 1985. Un
Relay Satellite, satellite de poursuite et de troisième modèle de vol, Télécom 1C, est
relais de données). Satellites de télécommu- mis à poste le 11 mars 1988, moins de deux
nications géostationnaires de la NASA des- mois après la défaillance de Télécom 1B.
tinés à assurer des liaisons presque perma- Chaque satellite avait une masse de 1 200 kg
nentes (données numériques et messages (au lancement) et une durée de vie théori-
télécommande 458

que de sept ans. La charge utile comprenait ploration lunaire ou de l'antenne d'une
douze répéteurs : quatre d'une puissance de sonde spatiale.
8,5 W, en bande 4/6 GHz, pour les liaisons
métropole-outre-mer ; deux de 20 W, en télécommunications spatiales. Bran-
bande 7/8 GHz, couvrant la surface terrestre che des télécommunications utilisant des sa-
vue du satellite, pour les forces armées fran- tellites artificiels en tant que relais.
çaises ; et six de 20 W, en bande 12/14 GHz, ENCYCL. Ce domaine constitue l'une des prin-
couvrant l'Europe. cipales applications de la recherche spatiale.
Le système Télécom 1 a permis d'acheminer Les liaisons de télécommunications à grande
des signaux de télécommunications (télé- distance ont longtemps buté sur la capacité
phone, télex, données et télévision) entre la limitée des câbles sous-marins et des ondes
métropole et cinq départements et un terri- décamétriques. Les ondes centimétriques
toire d'outre-mer (Martinique, Guadeloupe, utilisées par les faisceaux hertziens appor-
Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon, Réunion tent une solution, mais elles ne se propagent
et Mayotte) ; de fournir des services numéri- qu'en ligne droite : en raison de la courbure
ques professionnels aux entreprises françai- terrestre, l'intervalle entre deux relais ne
ses et européennes et d'assurer les transmis- peut excéder quelques dizaines de kilomè-
sions télévisuelles nécessaires à leurs actions tres. D'où l'idée de se libérer de supports au
d'information interne, d'animation et de sol et de faire jouer à un satellite artificiel de
promotion ; de transporter sur le territoire la Terre le rôle de relais. Grâce à son altitude
national des programmes de radio et de télé- élevée, il est en mesure de « voir » simulta-
vision (comme les cinquième et sixième nément, donc de relier, des antennes terres-
chaînes françaises) ; et de doter la défense tres éloignées les unes des autres de plu-
nationale de liaisons téléphoniques et télé- sieurs milliers de kilomètres.
graphiques sûres, discrètes et protégées Dès 1945, l'ingénieur britannique A. C.
contre le brouillage (programme Syracuse). Clarke* propose le recours à des satellites
Pour garantir la continuité de ces différents géostationnaires, à 36 000 km du sol, se
services, un programme Télécom 2 a été comportant comme des relais fixes, afin
décidé en 1987. Il comprend quatre satelli- d'accroître la portée des communications.
tes, Télécom 2A, 2B, 2C et 2D, respective- Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1962, l'huma-
ment lancés le 16 décembre 1991, le 15 avril nité entre dans l'ère des télécommunications
1992, le 6 décembre 1995 et le 8 août 1996. spatiales : pour la première fois, des images
Chaque modèle de vol est doté de vingt-six de télévision - relayées par le satellite Tel-
répéteurs : dix (de 11 W) à 4/6 GHz, cinq (de star* 1 - franchissent en direct l'Atlantique.
20 ou 40 W) à 7/8 GHz et onze (de 55 W) à Auparavant, le seul moyen de transmettre
12/14 GHz. Leur durée de vie prévue est de des séquences télévisées entre l'Europe et
dix ans. l'Amérique du Nord consistait à transporter
les films par avion.
Les satellites français assurent aujourd'hui
15 % des liaisons téléphoniques au départ LES RELAIS GÉOSTATIONNAIRES.Jusqu'à l'arrivée ré-
de la France métropolitaine et 99,6 % des cente des constellations* de satellites en or-
relations avec les DOM-TOM. Outre les bite basse, tous les systèmes civils de télé-
retransmissions de télévision et de radio, communications spatiales (sauf Molnia*)
Télécom 2A offre, par exemple, une capa- exploitaient des satellites géostationnaires,
cité de 52 000 circuits téléphoniques et 4 ca- essentiellement pour deux raisons :
naux de télévision en direction des DOM- - leur fixité dans le ciel, ce qui permet d'as-
TOM. surer un service continu et d'employer, au
sol, des antennes également immobiles mais
t é l é c o m m a n d e n.f. 1. Élaboration à dis- qu'il convient d'orienter avec une précision
tance d'un signal porteur d'un ordre. 2. extrême (par exemple 0,015° pour les sta-
Commande à distance. Dans le premier tions Intelsat), car à une distance de
sens, on parle, par exemple, d'antenne de 36 000 km un satellite n'est qu'une cible mi-
télécommande ; dans le second, de la télé- nuscule ;
commande d'un véhicule automatique d'ex- - l'étendue de leur couverture au sol, ap-
459 Teledesic

proximativement le tiers du globe (mais les Eutelsat, dont la couverture est européenne,
zones polaires sont inaccessibles). ou Arabsat, pour les pays de la Ligue arabe,
Sur le pian technique, les fréquences utili- qui sont des systèmes dits régionaux) ;
sées s'expriment en gigahertz. Elles sont - soit au niveau d'un seul pays (systèmes
comprises entre 4 et 14 GHz, mais des expé- nationaux ou de télécommunications inté-
rimentations en cours portent au-delà, rieures, tels Aussat* en Australie, Solidari-
jusqu'à 60 GHz. dad* au Mexique, Anik* au Canada, Télé-
Autre donnée significative, l'accroissement com* en France et Palapa* en Indonésie).
considérable de la capacité de transmission De tous les marchés commerciaux ouverts à
de ces relais spatiaux : en vingt-cinq ans, elle l'industrie spatiale, celui des télécommuni-
est passée de 240 circuits téléphoniques cations civiles est, de loin, le plus important.
(avec les deux répéteurs d'EarlyBird, 1965) à LES CONSTELLATIONS. Amorcée au début des an-
presque 120 000 (en utilisant un système de nées 1990, la politique de déréglementation
multiplication de circuits numériques) plus et de libéralisation du domaine des télécom-
trois canaux de télévision (pour les Intelsat 8 munications a provoqué l'éclatement des
actuels, dotés de 44 répéteurs chacun). monopoles traditionnels et l'ouverture à la
LES SERVICES. Les systèmes spatiaux de télé- concurrence des services de télécommunica-
communications actuels offrent une grande tions et engendré une très profonde évolu-
diversité de services puisqu'ils permettent : tion non seulement au niveau des systèmes
- de relayer des conversations téléphoni- et réseaux au sol mais également au niveau
ques, des programmes radiophoniques ou des systèmes de télécommunications spa-
télévisés ; tiaux.
- d'échanger des données informatiques en- Cette libéralisation des télécommunications
tre les ordinateurs d'établissements bancai- a ouvert la voie à une multitude d'initiatives
res, industriels, scientifiques, etc. ; privées visant à offrir de nouveaux services
- de maintenir un contact radio (pour le par satellites, généralement à destination di-
téléphone, le télex, éventuellement un mes- recte de l'utilisateur final et ciblés sur des
sage de détresse) avec des mobiles (navires marchés spécifiques, et à terme, celui des
de commerce, bateaux de pêche, pétroliers, activités multimédia, domaine de conver-
et bientôt avions et véhicules terrestres) ; gence des télécommunications, de l'audiovi-
- de rétablir rapidement une liaison avec le suel et de l'informatique.
reste du monde dans un pays dont le réseau Une série de grands programmes reposant,
terrestre de télécommunications a été dé- pour certains, sur des constellations* de
truit par une catastrophe naturelle (inonda- nombreux satellites, en orbite basse ou
tions ou séismes) ; moyenne, ont été engagés.
- de diffuser vers des régions isolées des Les orbites basses présentent divers avanta-
programmes éducatifs de télévision (sur la ges par rapport à l'orbite géostationnaire :
santé, l'agriculture, l'enseignement ou la for- couverture permanente et totale de la Terre,
mation professionnelle) ; puissance plus élevée reçue au sol, réduction
- de transmettre par télécopie divers docu- du temps d'acheminement du signal, emploi
ments (comme les cartes météorologiques de satellites plus petits et moins chers, etc.
ou les photographies d'agences de presse) ; En contrepartie, la faible zone de couverture
- d'imprimer les mêmes journaux simulta- des satellites évolue avec le défilement du
nément en des lieux différents ; satellite par rapport au sol, ce qui implique
- d'organiser des téléconférences (visiocon- l'utilisation d'un grand nombre de satellites,
férences ou vidéotransmissions) entre des avec des répercussions sur les coûts. Le nou-
interlocuteurs géographiquement dispersés. veau secteur porteur des télécommunica-
Ces différents services peuvent, selon le tions par satellite concerne les services large
type de système spatial, être assurés : bande et multimédia, accessibles à tous les
- soit au niveau mondial (par exemple avec utilisateurs.
Intelsat* ou Inmarsat*, qui sont des systè-
mes internationaux) ; Teledesic. Projet de réseau mondial de té-
- soit entre pays voisins (par exemple avec lécommunications par satellites lancé en
télédétection spatiale 460

1994 par la société américaine Teledesic une plate-forme aérienne (ballon ou avion),
Corp., créée par Bill Gates, président de la ou bien depuis un satellite. Cette dernière
firme Microsoft (principal fabricant mondial solution, qui permet d'observer rapidement
de logiciels), et Craig McCaw, président de de vastes superficies, a d'abord été étudiée
la firme McCaw Cellular Communications et exploitée par les Etats-Unis avec leur fa-
(principal fabricant américain de radiotélé- mille de satellites Landsat*, dont le premier
phones). En 1998, la firme Motorola a pris a été lancé en 1972. Son très grand intérêt a
une participation de 26 % dans le projet. conduit au développement de plusieurs
ENCYCL. Ce projet prévoit la mise en service, à autres systèmes : programme français
partir de 2003, d'une constellation* de 288 SPOT*, européen ERS*, japonais MOS, ca-
satellites semi-autonomes interconnectés, nadien Radarsat*, etc.
placés en orbite basse autour de la Terre, à Les satellites de télédétection évoluent à une
700 km d'altitude, pour l'acheminement de altitude d'environ 900 km, sur une orbite
communications téléphoniques et la trans- quasi polaire inclinée d'un angle voisin de
mission simultanée de sons, d'images ou de 98° sur l'équateur. Une telle orbite est hélio-
données informatiques. synchrone*, ce qui signifie qu'elle garde tou-
jours la même orientation dans l'espace par
télédétection spatiale. Ensemble des rapport au Soleil.
connaissances et des techniques utilisées Les satellites héliosynchrones survolent pra-
pour déterminer les caractéristiques de la tiquement tous les sites de même latitude à
surface et de l'atmosphère de la Terre ou la même heure locale, ce qui est très favora-
d'une autre planète, par des mesures effec- ble pour l'observation de la Terre.
tuées à partir d'un engin spatial évoluant à LA PHOTOGRAPHIE MULTIBANDE. La première et
distance convenable de cette dernière. principale technique développée pour la té-
ENCYCL. Lorsque les techniques employées lédétection spatiale est celle de la photogra-
utilisent l'interaction de rayonnements élec- phie multibande. Elle consiste à photogra-
tromagnétiques avec la matière, on parle de phier la surface terrestre simultanément
télédétection électromagnétique. Les trois types dans plusieurs gammes de longueurs
les plus courants de télédétection électroma- d'onde, généralement dans les domaines des
gnétique sont : dans le domaine visible et rayonnements visible ou proche infrarouge.
dans l'infrarouge proche, l'analyse de la lu- De cette manière, on peut déterminer la
mière solaire réfléchie par l'objet ; dans l'in- « signature spectrale » des points de la pho-
frarouge moyen, l'analyse du rayonnement tographie, c'est-à-dire la manière dont varie
thermique émis par l'objet ; dans le domaine la réflectivité de ces points en fonction de la
hyperfréquence, l'analyse du rayonnement longueur d'onde. L'analyse de ces « signatu-
rétrodiffusé par l'objet soumis au rayonne- res spectrales » permet ensuite, si les bandes
ment d'une source artificielle. spectrales d'observation ont été bien choi-
La manière dont un point de la surface ter- sies, de déterminer, par exemple, la nature
restre émet un rayonnement électromagné- des roches ou de la végétation, ou bien le
tique propre (dans l'infrarouge) ou réfléchit degré de turbidité d'une surface aquatique,
les rayonnements du Soleil (domaine visi- etc. Les caméras multibandes sont en géné-
ble) ou de radars (ondes hyperfréquences ou ral des caméras « à balayage », qui n'utili-
micro-ondes) dépend de certaines caracté- sent pas une pellicule, mais des détecteurs
ristiques de la surface terrestre en ce point : électroniques, pour enregistrer les rayonne-
température, degré d'humidité, présence ou ments électromagnétiques. Les informa-
absence de végétation, nature de celle-ci, tions obtenues sont transmises par voie ra-
propriétés des roches ou des sols apparents, dioélectrique aux stations au sol. La
etc. La télédétection consiste à enregistrer à résolution possible est, selon les techniques,
distance ces rayonnements électromagnéti- de 10 m (SPOT) à 80 m (premiers Landsat).
ques émis ou réfléchis, et à en déduire un Une image standard a 100 à 150 km environ
certain nombre de caractéristiques des de large, et la totalité de la surface terrestre
points observés. est couverte en 2 à 3 semaines. À la diffé-
rence des capteurs optiques, les radars* of-
La télédétection peut être effectuée depuis
461 télescope

frent l'avantage de pouvoir fournir des ima- Newton*, de Schmidt*, de Maksutov*, etc.
ges utilisables de jour comme de nuit et Les caractéristiques principales d'un téle-
quelle que soit la nébulosité. scope sont :
APPLICATIONS. Les principaux domaines d'acti- - son ouverture, c'est-à-dire le diamètre D
vités intéressés par la télédétection spatiale de l'objectif (plus est grand, plus le télescope
sont : la cartographie (révision de cartes permet d'observer des astres faibles) ;
existantes, élaboration de nouvelles cartes, - son ouverture relative, égale au rapport de
cartographie thématique) ; l'agriculture (sta- la distance focale F de l'objectif à son diamè-
tistiques agricoles, aménagement rural, ges- tre. Plus le rapport F/D est petit, plus les
tion des grands domaines agricoles) ; la syl- temps de pose nécessaires pour photogra-
viculture (connaissance du couvert végétal phier les objets faibles étendus, comme les
naturel, inventaire forestier, aménagement nébuleuses, sont courts.
forestier) ; l'hydrologie (gestion des ressour- Les télescopes, qui sont des collecteurs de
ces en eau, inventaire des zones humides, lumière, sont de plus en plus rarement utili-
hydroélectricité, suivi des inondations, qua- sés pour l'observation visuelle par les astro-
lité des eaux) ; l'aménagement du territoire nomes professionnels. On leur adjoint
(études et suivi des schémas d'aménage- différents récepteurs tels que plaque photo-
ment, grandes infrastructures, urbanisa- graphique, photomultiplicateurs, caméra
tion) ; l'exploration minière et pétrolière CCD*, etc. et analyseurs : spectrographes,
(prospection, exploitation des gisements) ; photomètres photoélectriques, etc.
l'océanographie (cartographie marine, ges- La présence de l'atmosphère terrestre cons-
tion des zones côtières, cartographie des gla- titue pour les observations astronomiques
ces). un important handicap dont on parvient dé-
sormais à s'affranchir à l'aide de télescopes
opérant dans l'espace, en orbite autour de la
télédiffusion directe -> radiodiffusion
Terre. Cependant, l'avènement des observa-
par satellite
toires spatiaux ne sonne pas le glas de l'as-
tronomie au sol. Pour les observations dans
t é l é m e s u r e n.f. Élaboration et transmis- le domaine visible, il existe une complémen-
sion à distance d'un signal porteur d'infor- tarité entre les télescopes spatiaux, de taille
mations qui résultent d'une mesure. modeste et très coûteux en investissement
et en exploitation, mais dont les performan-
t é l é m é t r i e n.f. Mesure de distances par ces ne sont pas limitées par l'atmosphère, et
des procédés optiques (télémétrie laser*), ra- les télescopes au sol, qui, pour un coût
dioélectriques ou acoustiques. moindre, peuvent offrir une surface collec-
trice beaucoup plus importante.
T é l e s c o p e (en latin Telescopium, -ii). Petite LA NOUVELLE GÉNÉRATION DE TÉLESCOPES.Depuis la
constellation australe, au sud du Sagittaire, fin des années 80, on assiste à l'installation,
introduite par La Caille en 1752. Elle ne ren- au sol, d'une nouvelle génération de grands
ferme que des étoiles de faible éclat, dont la télescopes (voir tableau), faisant appel à de
plus brillante est de magnitude apparente nouvelles technologies. Pour diminuer le
3,5. coût des investissements, on réduit les mas-
ses (monture, coupole...) ; on supprime le
t é l e s c o p e n.m. Instrument d'observation foyer primaire avec sa cage d'observation ;
astronomique dont l'objectif est un miroir. on substitue à la traditionnelle monture
SYN. : réflecteur équatoriale une monture azimutale, beau-
ENCYCL. Le télescope diffère de la lunette par coup plus satisfaisante mécaniquement ; on
le fait que l'objectif en est un miroir et non réalise des instruments plus compacts ; en-
une lentille (ou une combinaison de len- fin, on utilise des miroirs beaucoup plus
tilles). Le premier a été réalisé par Newton minces, donc plus légers qu'auparavant,
1671. dont la surface est ajustée lors des observa-
Suivant la combinaison optique utilisée, on tions par la technique de l'optique* active.
distingue les télescopes de Cassegrain*, de Les grands miroirs primaires sont désormais
télescope spatial (Hubble) 462

LES PLUS GRANDS TÉLESCOPES DU MONDE EN SERVICE OU EN CONSTRUCTION


Nom Diamètre Apparte- Site Latitude Altitude Mise en
nance service
Keck 1 10 m États-Unis Mauna Kea, 19°49'N. 4150 m 1993
Hawaii
Keck 2 10 m États-Unis Mauna Kea, 19°49'N. 4150 m 1996
Hawaii
Hobby-Eberly 9,2 m États-Unis, Mont Fowlkes, 1 980 m 1997
Telescope (HET) Allemagne États-Unis
Large Binocular 8,4 m Italie, Mont Graham, 32°42'N. 3 170 m 2001
Telescope (LBT) États-Unis États-Unis
Subaru (JNLT) 8,3 m Japon Mauna Kea, 19°49'N. 4140 m 1999
Hawaii
VLT1 8,2 m Europe Cerro Paranal, 24°51'S. 2 635 m 1998
(Antu) (ESO) Chili
VLT2 8,2 m Europe Cerro Paranal, 24°51'S. 2 635 m 1999
(Kueyen) (ESO) Chili
VLT3 8,2 m Europe Cerro Paranal, 24°51'S. 2 635 m 2000
(Melipal) (ESO) Chili
VLT4 8,2 m Europe Cerro Paranal, 24°51'S. 2 635 m 2001
(Yepun) (ESO) Chili
Gemini Nord 8,1 m Internat. Mauna Kea, 19°49'N. 4100 m 1999
Hawaii
Gemini Sud 8,1 m Internat. Cerro Pachon, 30°21'S. 2 720 m 2001
Chili
Monolithic Mirror 6,5 m États-Unis Mont Hopkins, 31°41'N. 2 600 m 1999
Telescope États-Unis
Magellan 6,5 m États-Unis Las Campanas, 29°00'S. 2 300 m 1998
Chili
BTA-6 6m Russie Mont Pastoukhov, 43°39'S. 2 070 m 1976
(Acad. des se.)i Caucase
Haie Telescope 5m États-Unis Mont Palomar, 33°21'N. 1 700 m 1948
États-Unis

soit des miroirs monolithiques minces, soit d'une puissance inégalée dont le miroir pri-
des miroirs segmentés constitués d'une mo- maire ne serait plus une galette de verre
saïque d'éléments de taille moyenne, ou en- mais une surface liquide très réfléchissante
core des miroirs rigides épais allégés par une en rotation (la NASA utilise déjà un téles-
structure en nid d'abeilles. Tous ces perfec- cope de 3 m à miroir de mercure pour la
tionnements permettent de construire surveillance des débris spatiaux). De tels mi-
aujourd'hui de très grands télescopes, dont roirs seraient beaucoup plus légers et bien
la réalisation semblait naguère impossible. moins coûteux que les miroirs en verre. Tou-
Dans un proche avenir, les performances de tefois, les télescopes qui en seront équipés
ces instruments seront encore améliorées ne pourront être pointés qu'au voisinage du
par la technique de l'optique* adaptative zénith et devront disposer de systèmes opti-
(qui corrige les effets de la turbulence de ques de correction pour pouvoir observer
l'air) et par l'utilisation combinée de plu- une vaste portion du ciel.
sieurs télescopes en mode interférométri- Hubble (télescope spatial)
que.
On songe aussi à construire des télescopes t é l e s c o p e spatial (Hubble) Hubble
463 température effective

Telescopium (-ii). Nom latin de la cons- Tele-X. Satellite géostationnaire de radio-


tellation du Télescope (abrév. Tel). diffusion et de télécommunications com-
merciales des pays nordiques.
Télesto. SateËite de Saturne (n° XIII), dé- ENCYCL. Décidé en 1983, le programme Te-
couvert en 1980 par les Américains B. le-X est le fruit d'une coopération entre la
Smith, H. Reitsema, S. Larson et J. Fountain Suède, la Norvège et la Finlande.
sur des photographies prises par la sonde Son exécution (développement et lance-
Voyager 1. ment du satellite, développement des sta-
ENCYCL. Il décrit la même orbite que Téthys*, tions au sol et contrôle du satellite en orbite)
dont il reste constamment écarté de 60° (sa- a été confiée à la Swedish Space Corpora-
tellite lagrangien*) et, pour cette raison, il est tion (SSC).
appelé aussi Téthys B. Dimensions : 30 x D'une masse de 2 130 kg au décoËage, le
16 km. satellite géostationnaire a été placé en orbite
le 2 avril 1989 par une fusée Ariane 2 et mis
télévision par satellite. Technique à poste par 5° ae longitude est.
d'acheminement de programmes télévisés
faisant intervenir un système spatial. tellurique adj. Relatif à la Terre. Planète
ENCYCL. Depuis 1962 (année du lancement de
telluricjue : planète du type de la Terre, carac-
Telstar 1), les satellites artificiels peuvent térisée par des dimensions relativement mo-
contribuer à transmettre jusqu'aux téléspec- destes mais une forte densité moyenne.
tateurs des programmes ae télévision. Sché- Mercure, Vénus et Mars forment, avec la
matiquement, on distingue deux façons de Terre, les planètes telluriques.
les utiliser :
- ou bien en tant que relais hertzien à faible
puissance d'émission (de 10 à 30 W par ca- Telstar. Satellites américains de télécom-
nal), dont les signaux radioélectriques ne munications.
ENCYCL. Telstar 1, lancé de cap Canaveral le
peuvent être captés que par de grandes an-
tennes (leur diamètre variant de 3 à 30 m). 10 juillet 1962 et placé sur une orbite de
Exploitées par des administrations, ces an- 950 km de périgée et 5 600 km d'apogée,
tennes servent à alimenter en images venant inclinée à 45° sur l'équateur, fut le premier
de l'étranger les réseaux terrestres classiques satellite actif de télécommunications. Cet
(faisceaux hertziens ou réseaux câblés), qui engin de 77 kg permettait d'établir des
vont permettre d'atteindre le domicile des liaisons d'une vingtaine de minutes entre les
particuliers. On est en présence d'un service Etats-Unis et l'Europe. En autorisant les pre-
de télécommunications* (dites spatiales) mières transmissions de télévision en direct
dans lequel les programmes de télévision au-dessus de l'Atlantique, il inaugura la
voisinent avec des conversations téléphoni- Mondovision. Il fonctionna jusqu'au 21 fé-
ques ou des données numériques. Le sys- vrier 1963. Telstar 2, lancé le 7 mai 1963, fut
tème Intelsat appartient à cette première placé sur une orbite de 974 km de périgée et
catégorie ; 10 797 km d'apogée, et fonctionna jusqu'en
mai 1965. Les satellites Telstar 3 sont des
- ou bien en tant que relais hertzien à satellites géostationnaires commerciaux, pe-
moyenne puissance d'émission (environ sant 1 200 kg au décollage et 635 kg en or-
50 W par canal), dont les signaux peuvent bite. Trois ont été lancés, respectivement en
être captés directement par les téléspecta- 1983, 1984 et 1985, mis à poste par 123°,
teurs, sans autre intermédiaire entre le satel- 97° et 85° de longitude ouest. Leur relève est
lite et leur récepteur qu'un équipement adé- assurée depuis 1994 par des satellites Telstar
quat (incluant une antenne d'environ 50 cm 4, qui pèsent 3 500 kg au décollage et
de diamètre). 2 700 kg en orbite.
On est en présence d'un service de radiodif-
fusion* qu'on appelle plus familièrement la
« télévision directe ». Les systèmes Astra t e m p é r a t u r e effective. Mesure de la
(Luxembourg) et Eutelsat (Europe) appar- quantité d'énergie émise par un astre, en
tiennent à cette seconde catégorie. particulier par une étoile, exprimée par la
Tempêtes (océan des) 464

température d'un corps* noir ayant la même système international qui porte le nom de
luminosité totale que cet astre. temps universel (UT).
TEMPS ATOMIQUE INTERNATIONAL (TAI). Cette
T e m p ê t e s ( o c é a n des). La plus grande échelle de temps, établie sur la base d'indi-
mer lunaire et, à ce titre, la seule désignée cations fournies par des horloges atomiques,
sous le nom d'océan, située dans la partie est constituée par une succession ininter-
occidentale du disque lunaire. Cette vaste rompue de secondes internationales (SI).
plaine de lave renferme notamment les cra- TEMPS UNIVERSEL COORDONNÉ. Le retour du Soleil
tères Aristarque* et Kepler - une formation au même méridien sous l'effet conjugué de
de 35 km de diamètre, remarquable par les la rotation de la Terre et du mouvement du
traînées radiales brillantes d'éjecta qui en Soleil parmi les étoiles est la base de l'échelle
émanent - ainsi que la vallée de Schrôter*. du temps universel. Celle-ci ne coïncide pas
avec l'échelle TAI, aussi les signaux horaires
t e m p s n.m. 1. Paramètre permettant de et les horloges parlantes diffusent-ils le
repérer les événements dans leur succession. temps universel coordonné (UTC), défini
2. Durée d'un phénomène mesurée par la depuis 1972, qui est, comme le "TAI, une
différence entre les valeurs finale et initiale succession de secondes internationales mais
du paramètre précédent. numérotées de telle sorte que l'échelle ainsi
ENCYCL. L'établissement d'une chronologie constituée coïncide avec le temps universel
exige de définir un instant origine et une à moins de 0,9 seconde près. Quand les
unité de mesure du temps constante. On échelles TAI et UT ont trop divergé, on
réalise ainsi une échelle de temps. effectue un saut dans la numérotation de
TEMPS SIDÉRAL. La rotation de la Terre sur elle- secondes de l'échelle UTC, en général à la
même donne une première mesure du fin de juin et à la fin de décembre.
temps, la durée d'une rotation constituant Depuis 1978, le temps légal en France est le
un jour* sidéral. Mais on sait à présent que temps universel coordonné auquel on ajoute
la vitesse de rotation de la Terre subit des une ou deux heures suivant la saison.
fluctuations, dont certaines sont imprévisi-
bles. t e m p s universel. Échelle de temps étroi-
TEMPS SOLAIRE. La vie quotidienne impose de tement reliée au mouvement apparent quo-
prendre en compte un temps solaire. Ce- tidien du Soleil rapporté au méridien de
lui-ci est, en fait, calculé d'après la position Greenwich, où les jours sont comptés de 0 à
instantanée du Soleil par rapport au point 24 h, avec changement de quantième à mi-
vernal (. Mais le Soleil ayant un mouvement nuit, et qui sert de référence mondiale pour
sur l'écliptique irrégulier, on définit un Soleil les besoins de la vie civile. Elle est désignée
moyen, décrivant l'équateur (et non plus internationalement par l'abréviation UT.
l'écliptique) d'un mouvement uniforme. ENCYCL. En observant la rotation de la Terre
L'écart entre les heures de passage au méri- par rapport aux étoiles, on détermine une
dien du Soleil vrai et à celui du Soleil moyen échelle de temps appelée UTO (UT zéro),
s'appelle 1' équation* du temps. d ou se déduisent l'échelle UT1 (UT un),
TEMPS UNIVERSEL. On a choisi un méridien ori- corrigée des effets des petits mouvements
gine, celui de l'ancien observatoire de de la Terre par rapport à son axe de rotation,
Greenwich. Puis on a divisé la Terre en et l'échelle UT2 (UT deux), corrigée en outre
24 fuseaux*, correspondant à des décalages des variations saisonnières de la rotation de
d'une heure. Chaque pays a décidé de se la Terre. L'échelle de temps diffusée par les
rattacher (suivant son étendue) à un ou plu- signaux horaires et les horloges parlantes est
sieurs de ces fuseaux internationaux. Cer- le temps universel coordonné (abrév. : UTC),
tains pays changent de fuseau selon la sai- qui n'est autre que le temps atomique inter-
son (heure d'été, heure d'hiver). Le temps national - échelle continue de temps établie
ainsi défini est dit temps légal. La connais- par le Bureau international des poids et me-
sance du numéro du fuseau auquel on est sures sur la base des indications fourmes par
rattaché permet de repérer l'instant d'un des horloges atomiques étalons réparties à
phénomène quelconque par rapport à un travers le monde - ajusté par sauts d'une
465 Terre

scande de telle sorte qu'il concorde tou- ENCYCL. Prototype des planètes telluriques, la
juuis à moins de 1 seconde près avec Terre décrit autour du Soleil une orbite ellip-
récbeQe UT1. tique de faible excentricité à une distance
moyenne voisine de 149,6 millions de kilo-
l ë r e c h k o v a (Valentina Vladimirovna), mètres. Le plan de cette orbite est appelé
cosmonaute russe (près de Iaroslavl 1937). l'écliptique. Indépendamment de sa transla-
ftemière femme lancée dans l'espace, elle a tion sur cette orbite, la Terre tourne autour
effectué 48 révolutions autour de la Terre, à d'un axe passant par son centre de gravité
bord du vaisseau Vostok* 6, lors d'un vol de (axe des pôles ou axe sud-nord géographi-
70 h 41 min, du 16 au 19 juin 1963. que). Sa révolution autour du Soleil déter-
mine la durée de l'année*, et sa rotation
temninateur n.m. Ligne de séparation en- autour de l'axe des pôles celle du jour*, avec
tre la partie d'un astre du système solaire ses variations suivant les saisons*. Aucun de
éclairée par un autre et sa partie obscure. ces deux mouvements n'est uniforme.
-* nutation, perturbation, précession.
t e r r a n.f. (mot latin ; pl. terrae). Vaste ré-
Comme les autres planètes du système so-
gion accidentée, dans la nomenclature inter- laire, la Terre s'est formée au sein d'une
nationale du relief des surfaces planétaires. masse gazeuse, avec condensation et diffé-
terraforming (mot angl.) n.m. Sur un as- renciation chimique sous les effets combi-
tre autre que la Terre, création par l'Homme, nés de la gravité et des divers processus de
à l'échelle de cet astre, de conditions per- transformation énergétique. Elle se distin-
mettant une vie de type terrestre. (Le gue des autres planètes telluriques par la
Conseil international de la langue française présence d'un gros satellite naturel, la Lune*,
préconise le néologisme écogénèse.) ainsi que par son champ magnétique relati-
vement fort qui a subi un grand nombre de
Terre n.f. Planète du système solaire habi- renversements (ou inversions) au cours des
tée par l'homme. temps géologiques.

CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES DE LA TERRE


diamètre équatorial 12 756 km
diamètre polaire 12 713 km
aplatissement 0,0034
masse 5,98-1024 kg
densité moyenne 5,52
accélération de la pesanteur à l'équateur 9,78 m/s2
vitesse de libération 11,2 km/s
période de rotation sidérale 23 h 56 min 04 s
inclinaison de l'équateur sur l'orbite 23° 26'
albédo 0,39
intensité du champ magnétique 5-10"5 T (en moyenne, à la surface du globe)

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES DE LA TERRE


demi-grand axe de l'orbite 149 597 870 km, soit 1 ua (unité astronomique)
distance maximale au Soleil 152 100 000 km
distance minimale au Soleil 147 100 000 km
excentricité 0,0167
inclinaison sur l'écliptique 0 par définition
période de révolution sidérale 365 j 6 h 9 min 9,5 s
vitesse orbitale moyenne 29,79 km/s
tessera 466

L'âge de la Terre est aujourd'hui estimé à changement de l'état cristallin de la matière.


4,6 milliards d'années. Ce découpage est le suivant :
STRUCTURE. La Terre est une succession de - la lithosphère, enveloppe externe rigide
couches, solides, liquides ou gazeuses, plus pouvant atteindre 100 km d'épaisseur sous
ou moins emboîtées. L'enveloppe gazeuse les continents (c'estla zone mise enjeu dans
constitue l'atmosphère, formée d'éléments la théorie de la tectonique des plaques) ;
légers volatils (essentiellement 78 % d'azote - l'asthénosphère, marquée par une faible
et 21 % d'oxygène, en volume), qui pro- résistance mécanique due à un état visqueux
viennent du dégazage du globe solide. L'en- des matériaux la composant, jusqu'à 350 à
veloppe liquide, appelée hydrosphère, com- 400 km de profondeur environ ; - la méso-
prend l'ensemble des mers, océans, rivières sphère, rigide dans sa partie haute jusqu'à
et glaciers ; sa composition moyenne est 650 km environ.
pratiquement celle de l'eau de mer. Les cou- SATELLITES D'ÉTUDE DE LA TERRE. L'utilité des satel-
ches solides sont, en proportion de leur lites comme instruments d'étude de la Terre
masse, les plus importantes. et de son environnement est apparue dès les
LA PARTIE SOLIDE. Schématiquement, la partie débuts de l'ère spatiale avec la découverte
solide de la Terre se divise en trois zones des ceintures* de rayonnement de la planète
concentriques : la croûte, le manteau (subdi- par Explorer 1, en 1958, et la transmission
visé en manteau supérieur et manteau infé- des premières images de la couverture nua-
rieur) et le noyau (subdivisé en noyau ex- geuse du globe par TIROS 1, en 1960. De-
terne et noyau interne ou graine). puis, grâce aux engins spatiaux, d'impor-
Globalement, on distingue : la croûte conti- tants progrès ont été accomplis en
nentale, de 30 à 40 km d'épaisseur environ géodésie*, en géophysique*, en météorolo-
(atteignant 75 km parfois, sous les monta- gie*, en océanographie*, ainsi que pour la
gnes), comprenant des roches sédimentaires télédétection* des ressources terrestres.
ou métamorphiques sur quelques kilomè- Avec les préoccupations récentes concer-
tres, « posées » sur une couche de type gra- nant les transformations de l'environnement
nitique ; la croûte océanique, d'environ 5 à engendrées par les activités humaines et sus-
10 km d'épaisseur, composée en majorité de ceptibles, en retour, de perturber, voire de
basalte. menacer le développement de la société,
Le passage de la croûte au manteau se situe l'observation* de la Terre est devenue une
le long de ce qu'on appelle la discontinuité de priorité dans les programmes spatiaux : pro-
Mohorovicic (ou moho), liée à une variation grammes EOS (Earth Observing System) des
brusque de vitesse des ondes sismiques la Etats-Unis, Envisat de l'Agence spatiale
traversant, qui est considérée comme enve- européenne, JPOP (Japanese Polar Orbiting
loppant le manteau d'une façon continue. Platform) du Japon, etc.
Sous cette discontinuité, le manteau s'étend
jusqu'à une profondeur de 2 900 km envi- t e s s e r a n.f. (mot latin ; pl. tesserae). Struc-
ron. ture tectonique polygonale dans la nomen-
La base du manteau est limitée par la discon- clature internationale du relief des surfaces
tinuité de Gutenberg. Le fait marquant à ce planétaires, typique en particulier de celui
niveau est la disparition des ondes sismi- de Vénus.
ques de cisaillement, montrant le passage de
matériaux solides à un noyau fluide. Ce T ê t e de Cheval (nébuleuse de la).
noyau se divise en noyau externe, jusqu'à Nébuleuse obscure, en forme de tête de che-
une profondeur de 5 100 km, et noyau in- val, dans la constellation d'Orion.
terne, solide, ou graine. Le noyau externe, ENCYCL. Elle se détache en ombre chinoise sur
composé en majorité de fer en fusion, serait le fond lumineux d'une nébuleuse diffuse à
le siège de phénomènes convectifs à l'ori- émission. Ce n'est en fait qu'une protubé-
gine du champ magnétique terrestre. rance d'un immense nuage sombre et dense
A cette décomposition de nature chimique de poussières interstellaires qui absorbe en-
et minéralogique se superpose une décom- tièrement la lumière des étoiles situées à
position de nature physique qui traduit un l'arrière-plan.
467 théodolite

Téthys. Satellite de Saturne (n° III), décou- 50 075 km. Période de révolution sidérale :
vert en 1684 par J.D. Cassini. Demi-grand 7 h 26 min. Diamètre : 80 km.
axe de son orbite : 294 660 km. Période de
révolution sidérale : 1,888 j. Diamètre : Tharsis. Vaste région volcanique de la pla-
I 058 km. Densité moyenne : 1. nète Mars, dans l'hémisphère Nord, près de
ENCYCL. La surface de Téthys, révélée en l'équateur, à l'ouest de Vallès Marineris.
1980 et 1981 par les sondes américaines ENCYCL. Elle forme un dôme qui s'élève à
Voyager, est criblée de cratères météoriti- 10 km environ au-dessus du niveau de réfé-
ques, donc très ancienne ; mais ces cratères rence martien. Elle renferme une chaîne de
sont inégalement distribués selon les ré- trois volcans boucliers géants (Tharsis Mon-
gions, ce qui laisse supposer que le satellite a tes), de plus de 20 km d'altitude, alignés se-
pu connaître un remodelage superficiel sous lon une direction nord-est-sud-ouest : As-
l'effet d'une activité interne. Les deux for- craeus Mons, Pavonis Mons et Arsia Mons. Au
mations les plus spectaculaires qu'on y dis- nord-ouest de cette chaîne se trouve le plus
tingue sont un cratère de 400 km de diamè- grand volcan martien, Olympus* Mons.
tre (Odyssée) et une vallée de 2 000 km de
long (Ithaca Chasma) qui résulte peut-être de Thébé. Satellite de Jupiter (n° XIV), décou-
mouvements d'expansion de la croûte. Cet vert en 1979 par l'Américain S.P. Synnot, sur
astre est vraisemblablement constitué es- des photographies prises par la sonde amé-
sentiellement de glace entourant un noyau ricaine Voyager 1. Demi-grand axe de son
rocheux. orbite : 221 000 km. Période de révolution
sidérale : 0,675 j. Diamètre : 80 km.
Texus (abrév. de l'allemand Technologische
Expérimente Unter Sehwerelosigkeit). Pro- T h é m i s (acronyme de Télescope Héliogra-
gramme allemand de recherche en science phique pour l'Etude du Magnétisme et des
des matériaux, en micropesanteur, effectué Instabilités Solaires). Télescope sous vide
à l'aide de fusées-sondes. (pour éviter la turbulence dans le tube) de
ENCYCL. Le premier vol a eu lieu en 1977. Les 90 cm de diamètre et de 15 m de focale,
dispositifs expérimentaux sont placés dans construit dans le cadre d'une coopération
une charge utile qui revient se poser au sol, franco-italienne, installé à l'observatoire du
freinée par un parachute, à l'issue du vol. pic de Teide*, sur l'île de Tenerife, et destiné
Les expérimentations sont exécutées pen- à l'étude^ du Soleil.
dant la phase du vol balistique de la fusée, ENCYCL. Equipé d'un magnétographe à très
qui dure 6 min. La micropesanteur obtenue haute résolution, cet instrument est conçu
est d'un cent-millième à un dix-millième de pour l'observation des structures fines du
la pesanteur régnant à la surface de la Terre. champ magnétique et des mouvements de
la matière dans l'atmosphère solaire. Sa
Thagard (Norman E.), astronaute améri- mise en service a eu lieu en 1996. Ses obser-
cain (Marianna, Floride, 1943). vations sont corrélées avec celles du satellite
II fut le premier astronaute américain à par- Soho*.
ticiper à un vol spatial avec les Russes
(Soyouz TM 21, le 14 mars 1995) et à séjour- Thémis. Satellite hypothétique de Sa-
ner dans la station Mir (jusqu'au 7 juillet turne, qui aurait été découvert en 1900, sur
1995). des photographies, par l'astronome améri-
cain W.H. Pickering et observé à nouveau en
Thaïcom. Premiers satellites thaïlandais. 1904, mais qui n'a jamais été retrouvé de-
Trois exemplaires ont été lancés sur l'orbite puis, et dont l'existence est considérée dé-
géostationnaire en 1993, 1994 et 1997 pour sormais comme très douteuse.
les télécommunications.
théodolite n.m. Instrument portatif ser-
Thalassa. Satellite de Neptune (n° VII), vant à montrer des angles horizontaux et
découvert en 1989 par la sonde américaine verticaux, en particulier les azimuts et les
Voyager 2. Demi-grand axe de son orbite : hauteurs.
Théophile 468

Théophile. Cirque lunaire, au nord-ouest dant 78 jours et transmit près de 23 000 vues
de la mer du Nectar. Coordonnées : 12° S., de la surface terrestre et de sa couverture
26° E. Diamètre : 100 km. Nom internatio- nuageuse • chaque vue couvrait environ
nal : Theophilus. 1 000 km et montrait des détails de l'ordre
ENCYCL. Ce très beau cratère est entouré de du kilomètre. Neuf engins analogues lui suc-
remparts en terrasse de plus de 4 km de haut cédèrent, de 1960 à 1965, et fonctionnèrent
et possède, au centre, un massif monta- tous avec succès. Un sur deux était équipé
gneux de 2 000 m d'altitude. Il forme une d'un radiomètre infrarouge et d'un disposi-
chaîne avec les cratères Cyrille (97 km de tif destiné à mesurer l'intensité du rayonne-
diamètre) et Catherine (88 km de diamètre). ment reçu et réfléchi par la Terre. À partir de
TIROS 8, en 1963, ces satellites furent dotés
t h e r m i q u e adj. Se dit du rayonnement d'un système de transmission automatique
électromagnétique qui résulte de l'état ther- des images, permettant la réception de cel-
mique (c'est-à-dire de la température) de la les-ci en temps réel par un réseau de stations
source considérée, par opposition au rayon- réparties sur la Terre. Les premiers TIROS,
nement dit non thermique, émis par des élec- placés sur des orbites inclinées à 48°, puis
trons énergétiques qui ne sont pas nécessai- 58°, sur l'équateur, ne permettaient pas
rement en équilibre thermodynamique. d'observer les formations nuageuses à
l'aplomb des régions polaires. TIROS 9, en
tholus n.m. (mot latin ; pl. thoh). Colline ou 1965, fut le premier engin de la série à dé-
petite montagne en forme de dôme, dans la crire une orbite polaire.
La seconde génération de TIROS comporta
nomenclature internationale du relief des
neuf engins, lancés de 1966 à 1969 : ces
surfaces planétaires.
satellites opérationnels TOS (TIROS Opera-
tional Satellite) furent rebaptisés ESSA*, du
Thor. Missile américain à moyenne portée,
nom de l'administration américaine respon-
à propergol liquide, développé à la fin des
sable de leur exploitation. Ils disposaient de
années 50 et qui a été à l'origine de la famille
caméras vidicon de 2,54 cm de diamètre
des lanceurs Thor Delta, puis Delta*.
contre 1,27 cm pour celles des premiers TI-
ROS : la qualité des images fournies était,
T i o u r a t a m . Bourgade du Kazakhstan, au
par suite, bien meilleure.
N.-E. de la mer d'Aral, à 40 km au nord de
La technologie éprouvée des TIROS et des
laquelle se trouve le principal cosmodrome
ESSA permit l'avènement, en 1970, d'une
de la Russie, officiellement désigné sous le
troisième génération, celle des ITOS (Impro-
nom de Baïkonour* jusqu'en juillet 1992.
ved TIROS Operational Satellite), qui cumu-
laient en un unique satellite les fonctions
tir n.m. Action de lancer un projectile vers combinées de deux engins ESSA : transmis-
un objectif au moyen d'une arme. L'emploi sion automatique directe des images et stoc-
de ce terme pour désigner un lancement kage de données avant leur transmission et
d'engin spatial est tout à fait impropre. leur traitement au sol. ITOS 1, lancé le
23 janvier 1970, fournissait à lui seul une
TIROS (sigle de Télévision and InfraRed Ob- vue complète de la couverture nuageuse ter-
servation Satellite, satellite d'observation par restre en 12 h alors qu'il fallait 24 h à deux
télévision et dans l'infrarouge). Satellites engins ESSA pour parvenir au même résul-
météorologiques américains, dont quatre tat. 7 satellites ITOS ont été lancés (dont un
générations se sont succédé au cours des ne put être placé en orbite), de 1970 à 1976.
années 60 et 70. Contrairement à leurs prédécesseurs, stabi-
ENCYCL. TIROS 1, lancé le 1er avril 1960 et lisés par rotation, ils étaient stabilisés selon
placé en orbite à quelque 700 km d'altitude, trois axes ; pour la première fois, ils possé-
peut être considéré comme le premier satel- daient des radiomètres à très haute résolu-
lite météorologique. Cet engin de 120 kg, en tion, opérant dans le visible et l'infrarouge,
forme de tambour (1,10 m de diamètre pour et permettant l'identification de toutes les
0,60 m de hauteur), était doté de deux peti- formations nuageuses, de jour comme de
tes caméras de télévision. Il fonctionna pen-
469 Titan

nuit ; ils pouvaient également relever la tem- orbite basse autour de la Terre. Il sert sur-
pérature de l'atmosphère à différentes alti- tout à lancer divers satellites militaires amé-
tudes. A partir d'ITOS 2, lancé le 11 décem- ricains. De 1989 à 1998, une vingtaine de
bre 1970, ils furent rebaptisés NOAA* (du lancements ont été effectués, dont deux ont
nom de l'administration qui les exploite) échoué (en août 1993 et août 1998).
après leur mise en orbite.
TIROS-N, en 1978, a marqué l'avènement Titan. Le plus gros des satellites de Saturne
d'une quatrième génération de TIROS, équi- (n° VI) et le premier qui ait été découvert, en
pés de radiomètres encore plus performants, i655, par C. Huygens. Demi-grand axe de
de sondeurs infrarouges et micro-ondes et son orbite : 1 222 000 km. Période de révo-
du système ARGOS* de localisation et de lution sidérale : 15,945 j. Diamètre :
collecte de données. Placés en orbite polaire 5 150 km.
héliosynchrone à 850 km environ, ces en- ENCYCL. Par bien des aspects, Titan s'appa-
gins poursuivent la série des satellites rente aux planètes telluriques. Sa taille est
NOAA, qui constituent, avec les satellites intermédiaire entre celle de Mercure et celle
géostationnaires GOES, le réseau de satelli- de Mars et, de tous les satellites du système
tes météorologiques opérationnels des solaire, il est le seul à posséder une atmos-
Etats-Unis. Les lancements sont effectués de phère substantielle, détectée pour la pre-
telle sorte que deux satellites, écartés angu- mière fois en 1944 par spectroscopie. L'es-
lairement ae 90°, fonctionnent toujours si- sentiel de ce que l'on sait à son sujet
multanément. provient de la sonde américaine Voyager 1,
qui, le 12 novembre 1980, est passée à
Tisserand (Félix), astronome français 4 400 km de sa surface. Son atmosphère,
(Nuits-Saint-Georges 1845-Paris 1896). comme celle de la Terre, est constituée prin-
Ses principaux travaux concernent la méca- cipalement (à plus de 80 %) d'azote molé-
nique céleste : théorie de la Lune, des per- culaire. Le méthane y joue un rôle important
turbations planétaires, etc. Son Traité de mé- par la photochimie qu'il engendre. Sous l'ac-
canique céleste (1889-1896) constitue une tion du rayonnement ultraviolet solaire, la
mise à jour de l'œuvre de Laplace. photodissociation du méthane et de l'azote
provoque la formation de divers hydrocar-
Titan. Lanceurs américains développés, bures (éthane, éthylène, acétylène...). Les
dans les années 1950, à partir d'un missile à molécules ainsi formées se condensent au-
longue portée. dessous de 200 km d'altitude en particules
ENCYCL. Trois générations ont vu le jour :
microscopiques d'aérosols qui tombent len-
- Titan 2, biétage, à ergols stockables, qui a tement vers le sol et sont à l'origine d'une
essentiellement servi au programme Gemini couche de brume, épaisse et uniforme, de
(1964-1966) ; couleur orangée, qui voile entièrement la
- Titan 3, qui comporte 2 ou 3 étages et, le surface. Au sol, où règne une pression de 1,6
plus souvent, 2 propulseurs d'appoint à pou- bar environ, la température, voisine de
dre. Depuis 1964, plus de 150 exemplaires -180 °C, laisse supposer la présence d'éten-
(toutes configurations confondues) ont été dues de méthane et d'éthane liquides, tandis
lancés, presque exclusivement à l'usage des que, dans l'atmosphère, la présence de nua-
militaires. Le 1er janvier 1990 a eu lieu le ges et même de pluies de méthane paraît
premier vol d'une version aujourd'hui com- probable. Avec une densité moyenne de
mercialisée : elle pèse 680 t au décollage et 1,88, Titan doit être constitué de roches et
peut placer environ 14 t en orbite basse ou de glace en proportions à peu près égales.
4,61 sur l'orbite de transfert géostationnaire, D'après les mesures de Voyager 1, il ne pos-
ce qui en fait un concurrent d'Ariane 4 ; sède pas de champ magnétique notable, ce
qui indique qu'il est dépourvu de noyau
- Titan 4, mis en service le 14 juin 1989 et
métallique conducteur. Sans doute sa struc-
qui utilise comme étage supérieur tantôt
ture interne s'apparente-t-elle beaucoup à
l'étage à poudre IUS, tantôt l'étage cryo-
celle des deux principaux satellites de Jupi-
technique Centaur. Dans sa version la plus
ter - Ganymède et Callisto - avec un noyau
performante, il peut placer près de 20 t en
Titania 470

rocheux entouré d'un épais manteau de de la découverte des astéroïdes*. Elle résulte
glace. des conditions de symétrie initiales du sys-
Les premières images de sa surface ont été tème solaire.
obtenues en 1994 dans le proche infrarouge,
grâce au télescope spatial Hubble* : elles ont Titov (Vladimir), cosmonaute russe (Sre-
révélé la présence, au sud de l'équateur, tensk, Russie orientale, 1947).
d'une région brillante de la taille d'un conti- Il fut, avec Manarov, le premier homme à
nent, qui pourrait être une zone accidentée. séjourner plus d'une année dans l'espace (es-
L'exploration spatiale de Titan doit se pour- sentiellement à bord de la station orbitale
suivre en 2004 avec la sonde européenne Mir), très exactement 365 j 22 h 40 min
Huygens*. (21 décembre 1987-21 décembre 1988).

Tognini (Michel), officier de l'armée de l'air


Titania. Satellite d'Uranus (n° III), décou-
et spationaute français (Vincennes 1949).
vert par W. Herschel en 1787, en même
Sélectionné comme spationaute par le
temps qu'Obéron. Demi-grand axe de son
CNES en 1985, il suit, en 1987 et 1988, un
orbite : 436 000 km. Période de révolution
entraînement à la Cité* des étoiles, en Rus-
sidérale : 8,706 j. Densité moyenne : 1,7.
sie, pour la mission Aragatz*, en tant que
Diamètre : 1 580 km.
remplaçant éventuel de Jean-Loup Chrétien.
ENCYCL. C'est le plus gros satellite d'Uranus.
Après un nouvel entraînement à la Cité des
Sa surface, révélée en 1986 par la sonde étoiles, en 1991 et 1992, il participe, du
Voyager 2, apparaît grêlée de cratères d'im- 27 juillet au 10 août 1992, à la mission spa-
pacts de 10 à 50 km de diamètre. Ceux-ci tiale franco-russe Antarès*. En 1999, il doit
résultent, semble-t-il, d'un bombardement participer à une nouvelle mission (STS 93)
plus récent que celui ayant affecté Umbriel de la navette américaine.
et Obéron, et dû à des corps qui gravitaient
autour d'Uranus. On y observe aussi un ré- Tokyo (observatoire astronomique
seau de failles profondes, dont certaines at- de). Ancien nom d'un institut de recherche
teignent 1 500 km de long et 75 km de large. de l'université de Tokyo, fondé en 1888 et
qui constitue aujourd'hui l'une des compo-
Titius-Bode (loi de). Relation donnant santes de l'observatoire astronomique na-
de manière approximative les distances rela- tional du Japon, dont il abrite le siège.
tives moyennes au Soleil des planètes prin- ENCYCL. Fondé en 1988, l'observatoire astro-
cipales du système solaire. nomique national du Japon réunit, outre
ENCYCL. Signalée en 1766 par l'Allemand Jo- l'observatoire de Tokyo, ceux d'Okayama
hann Daniel Titius (1729-1796), elle est sur- et de Dodaira, la station d'observation de
tout connue grâce à J.E. Bode, qui la publia Norikura et l'observatoire radioastronomi-
en 1772. D'après cette loi, les distances que de Nobeyama*. Il a engagé, à l'observa-
moyennes des planètes au Soleil (celle de la toire du Mauna* Kea, à Hawaii, la construc-
Terre étant prise pour unité) s'obtiennent en tion d'un grand télescope optique et
considérant la série 0 3 6 12 24 48 96..., où infrarouge, le JNLT (Japanese National Large
chaque nombre, à partir du troisième, est le Telescope), plus couramment appelé Subaru*.
double du précédent en ajoutant 4 à chacun
des termes et en divisant par 10 chacun des Tombaugh (Clyde), astronome américain
nombres ainsi obtenus. Mathématique- (Streator, Illinois, 1906 - Las Cruces, Nou-
ment, la relation s'exprime par une progres- veau-Mexique, 1997). D'abord astronome
sion géométrique : D = 0,4 + 0,3 x 2n avec n amateur, il fut engagé à l'observatoire
égal à - °° pour Mercure, à 0 pour Vénus, à 1 Lowell où il découvrit photographiquement
pour la Terre, à 2 pour Mars, etc., D étant la la planète Pluton en 1930. On lui doit aussi,
distance de la planète considérée (exprimée notamment, la découverte de treize astéroï-
en unités astronomiques). Cette relation est des et de deux comètes.
à peu près vérifiée jusqu'à Uranus, mais
n'est pas correcte pour Neptune et Pluton. Topex-Poséidon. Programme franco-
Elle a joué un rôle important dans l'histoire américain d'océanographie spatiale.
471 Toulouse

ENCYCL. Décidée en 1987, cette mission scien- 27 juin 1991 d'y créer un Centre européen
tifique résulte de la réunion du programme de traitement et d'interprétation d'images
Topex (océan TOPograyky EXyeriment) de la satellitaires pour la vérification du respect
NASA et du projet Poséidon du CNES. Elle des accords ae désarmement.
se propose d'établir, au moyen d'un satellite Il s'agit d'une première étape vers la mise en
artificiel, la topographie de la surface des place d'un système européen d'observation
océans à l'échelle de la planète sur au moins spatiale militaire.
cinq ans, de manière à déterminer la circula-
tion océanique mondiale et à étudier son total, e adj. 1. Se dit d'une éclipse de Soleil
influence sur le climat. durant laquelle le disque solaire est complè-
Le satellite Topex-Poséidon emporte plu- tement occulté par la Lune et, plus précisé-
sieurs instruments : ment, de la phase de l'éclipsé correspondant
- deux altimètres radars (l'un de fabrication à ce phénomène. 2. Se dit d'une éclipse d'un
américaine, l'autre - Poséidon - réalisé en astre quelconque durant laquelle cet astre
France par Alcatel Espace) dont le rôle est pénètre complètement dans le cône d'ombre
d'émettre, 1 700 fois par seconde, une im- d'un autre et, plus précisément, de la phase
pulsion électromagnétique très brève (de de l'éclipsé correspondant à ce phénomène.
trois milliardièmes de seconde) et de capter
le faible écho rétrodiffusé par la mer. L'ana-
lyse de cet écho donne la valeur de l'altitude Toucan. Petite constellation australe, pro-
du satellite (à quelques centimètres près), la che du pôle céleste Sud, introduite par J.
hauteur des vagues et la vitesse du vent (qui Bayer dans son Uranometria, en 1603. Son
agit sur la puissance de l'écho) ; étoile la plus brillante est de magnitude ap-
- un radiomètre américain pour déterminer parente 2,9.
ENCYCL. Le Toucan renferme, au sud, le Petit
la quantité de vapeur d'eau présente sur le
trajet des impulsions (et corriger les données Nuage de Magellan* et l'amas globulaire
altimétriques) ; NGC 104 (ou 47 Toucan), situé à 13 000 an-
- trois instruments d'orbitographie précise nées de lumière, tous deux visibles à l'œil
(dont le capteur français DORIS) pour nu.
connaître, à tout instant et par trois métho-
des indépendantes, la position du satellite. Toulouse. Chef-lieu de la Région Midi-Py-
C'est le 10 août 1992 qu'un lanceur Ariane a rénées (plus de 600 000 hab. avec la ban-
propulsé le satellite Topex-Poséidon vers lieue), l'une des grandes métropoles de l'Eu-
une orbite circulaire, à 1 330 km d'altitude, rope spatiale.
inclinée de 66°. ENCYCL. Toulouse compte environ 7 000 sala-
Depuis cette date, il n'a cessé de fournir des riés du secteur de l'espace, soit plus du tiers
informations essentielles sur les océans ex- des emplois spatiaux de la France. Mais, sur
ploitées par plus de 400 utilisateurs dans le le plan industriel, son renom lui est d'abord
monde. venu de ses activités dans le domaine de
La réussite de cette mission ouvre des pers- l'aviation.
pectives scientifiques et opérationnelles HISTORIQUE. La vocation aéronautique de Tou-
nouvelles. Le 20 décembre 1996, le CNES et louse date de la Première Guerre mondiale :
la NASA ont décidé de poursuivre leur coo- en 1917, l'industriel P. Latécoère y installe
pération en altimétrie spatiale en réalisant le son usine de fabrication d'avions pour l'ar-
successeur de Topex-Poséidon, Jason* 1, qui mée. Peu après, il crée la première ligne
sera lancé en mai 2000. aérienne reliant la France à l'Afrique de
l'Ouest. Les noms de ses pilotes et de ses
Torrejôn. Ville d'Espagne, dans la région ingénieurs sont légendaires : Saint-Exupéry,
de Madrid. Mermoz, Daurat, Guillaumet, etc., tout
ENCYCL. Le Conseil des ministres de l'Union comme celui de Montaudran, dont l'aéro-
de l'Europe occidentale (UEO), organisation drome était le point de départ pour le Séné-
de concertation des politiques de défense gal et l'Amérique du Sud.
des pays d'Europe occidentale, a décidé le Le développement de cette activité attire .
Toungouska (cataclysme de la) 472

d'autres entreprises : Potez, Breguet, Sud- télécommunications et de radiodiffusion,


Aviation... Les regroupements qui s'opèrent qui emploie 1 700 salariés.
avec la Seconde Guerre mondiale donnent Parallèlement, l'agglomération toulousaine
naissance, entre autres, à la SNIAS voit éclore un grand nombre de sociétés, de
(aujourd'hui Aérospatiale). Installé à proxi- taille variable, qui consacrent une part plus
mité de l'aéroport international de Blagnac, ou moins importante de leurs activités au
son établissement toulousain - dont les spatial en tant que bureaux d'études, presta-
chaînes de montage ont produit les avions taires de services (notamment en informati-
Caravelle, Concorde, Airbus, etc. - emploie que) ou fournisseurs d'équipements divers.
à présent 8 000 personnes, soit la moitié des A l'est de la ville, la Cité* de l'espace, lieu
effectifs de l'aéronautique toulousaine. d'expositions et de manifestations illustrant
Dans les années 60, le gouvernement fran- les grands thèmes liés à l'aventure spatiale, a
çais encourage la synergie entre l'aéronauti- ouvert ses portes en juin 1997.
que et l'espace, industrie alors naissante
dont les techniques et les méthodes exigean- Toungouska ( c a t a c l y s m e de la). Cata-
tes sont assez proches. Sa volonté de décen- clysme survenu le 30 juin 1908 dans la ré-
tralisation profite à Toulouse, qui étend gion de la Toungouska Pierreuse, en Sibérie
ainsi sa vocation au secteur spatial. centrale, à 800 km au nord-ouest du lac Baï-
LES ACTIVITÉS SPATIALES. Dès 1968, le CNES kal.
(Centre national d'études spatiales) crée à ENCYCL. Un météore aveuglant traversa le ciel
Toulouse son principal centre technique, au vers 7 h 15 (heure locale) de l'est-sud-est à
sud-est de la ville, dans le complexe scienti- l'ouest-nord-ouest, laissant derrière lui une
fique de Rangueil-Lespinet, à deux pas de la énorme traînée de poussière grise. Une vio-
piste historique de Montaudran. Ses fonc- lente explosion, entendue dans un rayon de
tions, multiples, vont de la conception des 1 500 km, engendra un souffle de feu qui
programmes spatiaux à l'exploitation des dévasta toute la forêt dans un rayon de
satellites en orbite. Vingt ans plus tard, envi- 10 km et une onde de choc qui déracina les
ron 2 000 personnes y travaillent. D'autres arbres sur 100 km. Les nuits suivantes, en
sociétés, à vocation complémentaire, s'ins- Europe, en Asie et en Amérique, le ciel pré-
tallent à proximité : SPOT Image, le GDTA, senta une luminosité inhabituelle, qui per-
Sat-Control, Intespace, IGN Espace, etc. sista pendant près de deux mois. L'hypo-
Progressivement, des laboratoires de recher- thèse la plus généralement admise
che spatiale se constituent : le CESR (étude aujourd'hui pour expliquer ce phénomène
des rayonnements), le GRGS (géodésie), le invoque l'explosion dans la haute atmo-
GRBS (biologie), le LERTS (télédétection), sphère, à une altitude comprise entre 6 et
etc. Sont également créées une université 9 km, d'un fragment de noyau cométaire
scientifique (Paul-Sabatier) et des structures (peut-être issu de la comète d'Encke*) ou
d'enseignement : en 1968, « Sup'Aéro », d'un petit astéroïde d'une masse voisine de
l'Ecole nationale supérieure de l'aéronauti- 100 000 t. Des tonnes de poussières auraient
que et de l'espace, quitte Paris pour le com- été libérées dans l'atmosphère L'énergie dé-
plexe de Lespinet. gagée aurait été de l'ordre de 2 000 fois celle
Enfin, ce sont les « grands » industriels de émise plus tard par l'explosion de la bombe
l'espace qui décident d'y décentraliser une d'Hiroshima.
partie de leurs activités et d'y créer, à leur
tour, leur centre spatial : t o u r de lancement. Type particulier de
- Matra Espace (aujourd'hui Matra Marconi rampe de lancement dans laquelle le dispo-
Space), à partir de 1975, qui dispose de la sitif mécanique de guidage initial est réalisé
plus grande salle blanche d'intégration de par des rails équidistants inclus dans une
satellites d'Europe et fait travailler quelque charpente.
1 500 personnes ;
- Thomson (aujourd'hui Alcatel Space In- t o u r d'impesanteur. Bâtiment élevé
dustries), en 1982, premier constructeur abritant un puits conçu pour l'expérimenta-
européen de charge utile de satellites de tion en impesanteur.
473 Traité de l'espace

ENCYCL. Dans une tour d'impesanteur, l'objet km. Le 8 décembre 1992, il est passé à 3,6
à étudier est soumis, pendant quelques se- millions de km seulement de la Terre mais il
condes, à une simple chute libre dans le peut s'en approcher à moins de 900 000 km.
vide. Les nombreuses études au radar effectuées à
La hauteur des installations existantes est cette occasion ont permis notamment de
généralement d'une centaine de mètres. mesurer avec précision sa période de rota-
Cependant, le Japon a mis en service, à la fin tion (10,5 j) et d'établir qu'il est formé de
de 1991, un puits profond de 710 m amé- deux blocs rocheux accolés, ayant respecti-
nagé dans une mine de charbon désaffectée, vement 4 km et 2,6 km de diamètre.
dans lequel on peut soumettre une capsule
de 51 (dont 11 d'expériences) à dix secondes Tr A. Abréviation de Triangulum Australe,
d'impesanteur. L'Allemagne travaille à un désignant la constellation du Triangle Aus-
projet comparable. tral.
La plus haute tour d'impesanteur d'Europe
est celle du Centre de technologie spatiale t r a c e (d'un satellite). Courbe décrite à
appliquée et de micropesanteur de Brème, la surface de la Terre par la droite joignant le
en Allemagne. Elle mesure 146 m de hau- centre de masse d'un satellite au centre de
teur totale, et une capsule de 170 kg y effec- masse de la Terre.
tue 110 m de chute libre, ce qui permet
d'obtenir à l'intérieur de cette capsule une traîne (étoile à la). Étoile bleue, chaude
micropesanteur de 10"6 g pendant 4,7 secon- et jeune que l'on observe dans certains amas
des. globulaires, où sa présence semble contre-
dire les lois de l'évolution stellaire.
t o u r solaire. Construction en hauteur uti- ENCYCL. Les étoiles à la traîne ont été décou-
lisée pour les observations solaires et au vertes en 1953 par A. Sandage, qui leur a
sommet de laquelle est placé un cœlostat* donné ce nom car leur évolution semble
qui recueille la lumière du Soleil, de façon à avoir pris du retard par rapport à celle des
permettre l'emploi de grandes longueurs fo- autres étoiles des amas globulaires, essen-
cales et à éliminer les perturbations thermi- tiellement peuplés de vieilles étoiles. Selon
ques se produisant au niveau du sol. Dans la une hypothèse proposée en 1964 par F.
tour se trouve un télescope et, en sous-sol, Hoyle* et W.H. McCrea, indépendamment
divers instruments de mesure, en particulier l'un de l'autre, elles résulteraient de la ren-
des spectrographes. contre de deux étoiles et de la formation
d'un système binaire serré. Dans le cas de
Tournesol (du nom de la fleur qui se rencontres frontales, les deux étoiles fusion-
tourne vers le Soleil). Septième satellite fran- neraient en mélangeant leur combustible, ce
çais, lancé le 15 avril 1971, depuis Kourou, qui leur procurerait un surcroît de longévité.
pour une mission d'astronomie et appelé La concentration d'étoiles existant au cœur
aussi D2A. des amas globulaires rend ce scénario plau-
En dépit d'une défaillance de son enregis- sible. Diverses observations, en particulier
treur magnétique de bord (à partir du 4 mai celles effectuées à l'aide du télescope spatial
1971), il a pu être exploité pendant 27 mois, Hubble au centre de l'amas 47 Toucan*, cor-
totalisant 12 525 révolutions terrestres, roborent cette hypothèse.
20 331 télécommandes et 10 509 enregistre-
ments de télémesure. Traité de l'espace. Désignation usuelle
du traité sur les principes régissant les activi-
Toutatis. Astéroïde 4179, du type Apollo*, tés des États en matière d'exploration et
découvert dans la nuit du 4 au 5 janvier 1989 d'utilisation de l'espace extra-atmosphéri-
à l'aide du télescope de Schmidt du CERGA que, élaboré dans le cadre du Comité* de
par les Français J.L. Heudier, C. Pollas, R. l'espace de l'Organisation des Nations unies
Chemin et A. Maury. et ouvert à la signature le 27 janvier 1967, à
ENCYCL. Il tourne autour du Soleil en 3,57 ans, Londres, Washington et Moscou.
à une distance moyenne de 376 millions de ENCYCL. Ce traité, qui a jeté les bases du droit*
trajectographie 474

spatial, repose sur des principes juridiques orientale du disque lunaire. C'est dans cette
de non-appropriation de l'espace, de liberté vaste plaine de lave que se sont écrasées les
d'exploration et d'utilisation et d'égalité sondes Ranger* 6 et 8, que s'est posée la
d'accès. sonde Surveyor* 5 et qu'ont atterri, le
ARTICLE PREMIER. L'exploration et l'utilisation 20 juillet 1969, les premiers astronautes
de l'espace extra-atmosphérique, y compris ayant marché sur la Lune, N. Armstrong et
la Lune et les autres corps célestes, doivent E. Aldrin, à bord du module lunaire Eagle,
se faire pour le bien et l'intérêt de tous les lors de la mission Apollo* 11.
pays, quel que soit le stade de leur dévelop-
pement économique ou scientifique ; elles transatmosphérique adj. 1. Qui
sont l'apanage de l'humanité tout entière. concerne à la fois l'atmosphère et l'espace
L'espace extra-atmosphérique, y compris la extra-atmosphérique. 2. Se dit en particulier
Lune et les autres corps célestes, peut-être d'un véhicule aérospatial doté de moyens
exploré et utilisé librement par tous les Etats de propulsion, notamment aérobie, suscep-
sans aucune discrimination, dans des condi- tible d'atteindre l'espace extra-atmosphéri-
tions d'égalité et conformément au droit in- que et d'en revenir par ses propres moyens
ternational, toutes les régions des corps cé- dans les conditions d'un aérodyne.
lestes devant être librement accessibles.
Les recherches scientifiques sont libres dans transfert de masse. Écoulement de ma-
l'espace extra-atmosphérique, y compris la tière d'une étoile à une autre, dans un sys-
Lune et les autres corps célestes, et les États tème binaire serré.
doivent faciliter et encourager la coopéra- —• accrétion, Roche (lobe de)
tion internationale dans ces recherches.
ARTICLE 2. L'espace extra-atmosphérique, y transfert n.m. Pour un véhicule spatial,
compris la Lune et les autres corps célestes, passage d'une orbite à une autre.
ne peut faire l'objet d'appropriation natio- ENCYCL. On appelle transfert de Hohmann la
nale par proclamation de souveraineté, ni manœuvre la plus économique, du point de
par voie d'utilisation ou d'occupation, ni par vue énergétique, permettant de passer, au
aucun autre moyen. moyen de deux impulsions, d'une orbite cir-
AUTRES ARTICLES. Parmi les dispositions faisant culaire à une autre orbite circulaire copla-
l'objet des autres articles du traité figurent : naire, décrite dans le même sens. La trajec-
l'interdiction d'installer dans l'espace des ar- toire correspondante (orbite de transfert) est
mes nucléaires ou de destruction massive une demi-ellipse képlérienne, tangente, à
(articles 3 et 4) ; le statut d'envoyés de l'hu- l'une des extrémités de son grand axe, à
manité accordé aux astronautes (article 5) ; l'orbite initiale et, à l'autre extrémité, à l'or-
l'obligation de restitution des objets spa- bite finale.
tiaux et de retour des astronautes (articles 5 Par extension, on désigne aussi sous le nom
et 8) ; l'obligation d'informer la commu- de transfert de Hohmann tout transfert orbi-
nauté scientifique mondiale (article 11); tal effectué avec une dépense minimale
l'accessibilité de toutes les stations et instal- d'énergie.
lations, de tout le matériel et de tous les La plupart des satellites géostationnaires,
véhicules spatiaux se trouvant sur la Lune après leur lancement, sont d'abord placés
ou sur les autres corps célestes (article 12). sur une orbite de transfert, très allongée,
dont le périgée se situe à 200 km environ
trajectographie ni. Opération qui d'altitude et l'apogée à quelque 36 000 km,
consiste à tracer ou à reconstituer la trajec- c'est-à-dire à l'altitude de l'orbite géosta-
toire d'un engin spatial. tionnaire. Lors d'un de leurs passages à
l'apogée de cette orbite provisoire, dite or-
trajectoire n.f. Courbe décrite par le cen- bite ae transfert géostationnaire (désignée
tre de masse d'un corps en mouvement. aussi par le sigle anglais GTO), la mise à feu
de leur moteur d'apogée leur communique
Tranquillité ( m e r de la). Grande mer une impulsion suffisante pour les transférer
lunaire, au contour irrégulier, dans la partie sur une orbite circulaire équatoriale très voi-
475 Triangle

T r a j e c t o i r e d'une fusée Ariane 4 après s o n lancement

île d e l ' A s c e n s i o n
station d e poursuite

1 : séparation des propulseurs à poudre


2 : s é p a r a t i o n d e s p r o p u l s e u r s à liquides
Natal 3 : l a r g a g e du 1 e r é t a g e
station 4 : l a r g a g e de la coiffe
Amérique du Sud d e poursuite 5 : l a r g a g e du 2 e é t a g e
6 : fonctionnement du 3 e é t a g e
7 : extinction du 3 e é t a g e

sine de celle sur laquelle ils seront finale- 5,1, 6,7, 6,7 et 8, dessinent un trapèze aisé-
ment opérationnels. ment perceptible avec un petit instrument
d'amateur. Un télescope plus puissant révèle
Transit. Premier système de navigation par la présence de deux autres étoiles, de magni-
satellites. tude 11.
ENCYCL. Mis en place par les États-Unis à par-
tir de 1960, il a été ouvert aux applications Trèfle à q u a t r e feuilles. Nom donné au
civiles en 1967. Il utilisait une constellation quasar H 1413+117, dans le Bouvier, dont la
de satellites polaires (à 1 100 km d'altitude) lumière, amplifiée par un effet de lentille
et localisait les mobiles à environ 300 m gravitationnelle, produit quatre images dis-
près. Il a été arrêté en décembre 1996 au tinctes, angulairement séparées les unes des
profit du système GPS/Navstar. autres par moins d'une seconde d'arc.
ENCYCL. L'effet de lentille gravitationnelle est
transneptunien, enne adj. Qui est situé produit par une galaxie 20 fois plus proche,
au-delà de la planète Neptune. située sur la ligne de visée. L'image de cette
galaxie forme avec celles du quasar une fi-
transplutonien, enne adj. Qui est situé gure connue sous le nom de Croix d'Einstein.
au-delà de la planète Pluton.
Tri. Abréviation de Triangulum, désignant la
t r a n s p o r t spatial. Ensemble des divers constellation du Triangle.
moyens permettant l'envoi d'hommes ou
d'expériences dans l'espace. Triangle (en latin Triangulum, -t). Petite
constellation boréale, entre le Bélier et An-
Trapèze. Appellation usuelle du système dromède, connue depuis l'Antiquité et qui
stellaire multiple 0 d'Orion qui est inclus doit son nom à la figure dessinée par ses
dans la nébuleuse d'Orion et qui l'éclairé. trois étoiles principales, dont la plus
Quatre étoiles du système, de magnitudes brillante est de magnitude apparente 3.
Triangle Austral 476

ENCYCL. Au xviie siècle, elle fut séparée de la 25 août 1989, par la sonde américaine Voya-
constellation du Bélier par deux nouvelles ger 2. Sa calotte polaire sud, très brillante,
constellations, la Mouche et l'Abeille, sup- est couverte de givre d'azote et de glace de
primées par la suite. Elle renferme, à l'ouest, méthane, Elle est ponctuée de traînées som-
en bordure de la constellation des Poissons, bres, que l'on interprète comme les traces
l'une des galaxies du Groupe* local : la ga- laissées sur le givre d'azote par des geysers
laxie spirale M 33, découverte par Messier ayant une activité saisonnière. Cette calotte
en 1764, distante de 2 700 000 années de polaire est bordée par une région plus som-
lumière et perceptible avec de petits instru- bre et plus ancienne, comme l'attestent les
ments. nombreux cratères d'impacts météoritiques
qui la parsèment. Au-delà de l'équateur, vers
Triangle Austral (en latin Triangulum le nord, on rencontre des terrains plus jeu-
Australe). Petite constellation australe, au nes dont certains, modelés par des réchauf-
nord de l'Oiseau de Paradis et au sud-est de fements et des refroidissements successifs
la brillante étoile a du Centaure, introduite de la glace, présentent l'aspect d'une peau
par J. Bayer en 1603 dans son Uranometria, de melon entrecoupée de nombreuses frac-
vraisemblablement d'après les descriptions tures, tandis que d'autres terrains ont été
des navigateurs. Ses trois principales étoiles, aplanis par un volcanisme de glace très actif.
de magnitudes apparentes comprises entre 2 Voyager 2 a aussi révélé l'existence, autour
et 3, dessinent un triangle quasiment équila- de l'astre, jusqu'à 800 km d'altitude, d'une
téral. atmosphère très ténue, composée d'azote
avec quelques traces de méthane. La pres-
Triangulum(-i) Australe(-is). Nom la- sion atmosphérique près du sol est de 10 mi-
tin de la constellation du Triangle Austral crobars seulement. A la surface, Voyager 2 a
(abrév. TrA). relevé une température de -236 °C. On pré-
sume que Triton présente une structure in-
Triangulum(-i). Nom latin de la constel- terne bien différenciée comportant près de
lation du Triangle (abrév. Tri). 60 % de silicates, concentrés dans un noyau
rocheux, et plus de 40 % de glaces (eau,
Trifide (nébuleuse). Nébuleuse diffuse méthane, azote), rassemblées près de la sur-
M 20 (ou NGC 6514) dans la constellation face. C'est l'astre du système solaire le plus
du Sagittaire. lointain à avoir été approché et photogra-
ENCYCL. C'est un vaste nuage d'hydrogène
phié par une sonde spatiale.
qui est ionisé par un petit groupe d'étoiles
jeunes situées à l'intérieur. Un réseau de 3 S (sigle de Suite du Système SPOT). Nom
bandes de poussières interstellaires sombres provisoire du système appelé à succéder à
la partage en trois lobes principaux, d'où SPOT 5, au-delà de 2005.
son nom. Sa distance est de 4 600 années de
lumière environ. tropique adj. (du grec tropikos, de tropos,
tour). Année tropique : intervalle de temps qui
Triton. Satellite de Neptune (n° I), décou- s'écoule entre deux passages du Soleil à
vert le 10 octobre 1846 par W. Lassell. De- l'équinoxe de printemps. (Période de) révolu-
mi-grand axe de son orbite : 354 760 km. tion tropique d'un satellite, d'une planète : inter-
Période de révolution sidérale : 5,877 j. Dia- valle de temps qui s'écoule entre deux pas-
mètre : 2 706 km. Densité moyenne : 2. sages du satellite ou de la planète par l'un
ENCYCL. Il offre la particularité, encore inex- des points d'intersection des plans de l'équa-
pliquée, de graviter dans le sens rétrograde teur et de l'orbite de ce satellite ou de cette
(contrairement à tous les autres satellites planète.
importants du système solaire), en décrivant
une orbite très inclinée (160°) par rapport au tropique n.m. 1. Chacun des deux parallè-
plan équatorial de Neptune. les de la sphère céleste, de déclinaisons (lé-
Cet astre est beaucoup mieux connu depuis gèrement variables) + et -23° 26', passant
son survol, d'une distance de 38 500 km, le par les points solsticiaux. 2. Chacun des
477 trou noir

deux parallèles terrestres de latitudes + et trou noir. Région de l'Univers en effon-


-23° 26' qui délimitent la zone dans laquelle drement gravitationnel irréversible, dont le
il arrive que le Soleil passe au zénith au champ de gravitation est si intense que rien,
cours de l'année. 3. Tropique du Cancer : tro- pas même la lumière, n'en peut sortir.
pique situé dans l'hémisphère Nord. Tropi- ENCYCL. La théorie prévoit que le stade ultime
que du Capricorne : tropique situé dans l'hé- de l'évolution des étoiles* les plus massives
misphère Sud. doit être un trou noir, résultant de la contrac-
tion gravitationnelle indéfinie du noyau de
t r o p o s p h è r e ni. Partie inférieure de l'at- l'étoile après que celle-ci a explosé en super-
mosphère terrestre, qui s'étend du sol nova*. De tels trous noirs stellaires sont de
jusqu'à une altitude variant d'environ 8 km petite taille et sont extrêmement denses ;
aux pôles à environ 17 km à l'équateur, et ainsi, pour une masse de 4 fois la masse du
dans laquelle la température décroît réguliè- Soleil, leur rayon est de l'ordre de 12 km
rement avec l'altitude. seulement. Bien que non décelable par son
ENCYCL. La troposphère est la zone de l'at- rayonnement, un trou noir peut être détecté
mosphère qui abrite la plupart des phéno- indirectement par les effets gravitationnels
mènes étudiés par la météorologie. Elle pré- qu'il exerce sur les astres voisins (-<• accré-
sente trois caractères essentiels qui la tion). Ainsi, l'analyse du mouvement pério-
distinguent des autres régions de l'atmo- dique de certaines étoiles a fourni quelques
sphère : exemples où il s'agirait d'un système binaire
- c'est la couche la plus troublée (d'où son dont l'une des composantes serait un trou
nom), agitée sans cesse de mouvements ver- noir. Le cas le plus convaincant est celui de
ticaux et horizontaux ; la source X appelée Cygnus* X-1. D'autres
- le brassage lui assure une composition candidats sont A0620-00 dans le Scorpion
relativement constante sur toute son épais- et LMC-X-3 dans le Grand Nuage de Magel-
seur (elle renferme les trois quarts de la lan. Par ailleurs, l'hypothèse la mieux fon-
masse atmosphérique, pratiquement tous dée pour expliquer la fantastique énergie
les corps solides en suspension et toute l'eau émise par les galaxies actives et les quasars*
sous ses trois états) ; suppose la présence, au centre de ces astres,
- la température y décroît régulièrement de trous noirs dits supermassifs, dont la
avec l'altitude, d'environ 0,6° C par 100 m masse atteindrait jusqu'à 100 millions de
en moyenne, par suite des mouvements ver- fois celle du Soleil. Enfin, certains théori-
ticaux dont elle est le siège. ciens pensent que de très petits trous noirs
ont pu se former dans l'Univers primitif, peu
trou blanc. Astre hypothétique, aux pro- après le Big* Bang. r f
priétés mathématiques inverses de celles
d'un trou noir, qui constituerait un site d'ap-
parition spontanée de matière.

trou coronal. Région étendue de l'atmos-


phère solaire, généralement située au voisi-
nage des pôles du Soleil, qui émet peu de
rayonnements X et ultraviolets, et dont la
densité ainsi que la température peuvent
s'interpréter comme une absence locale de
couronne.
ENCYCL. Associés, semble-t-il, à des champs
magnétiques divergents, les trous coronaux
sont les régions par lesquelles s'échappe le
vent* solaire. Leur durée de vie est de l'ordre
de plusieurs mois. Ils peuvent s'étendre par-
fois des régions polaires jusqu'aux basses
latitudes.
troyen (astéroïde) 478

troyen (astéroïde) ou Troyen. Asté- Tsih. Étoile 5 de Cassiopée. C'est une varia-
roïde dont le mouvement est synchrone de ble irrégulière, dont la magnitude apparente
celui de Jupiter, en suivant ou en précédant varie entre 1,6 et 3 en raison, semble-t-il,
cette planète d'environ 60° sur la même or- d'une fluctuation du volume de son enve-
bite. loppe gazeuse. Type spectral : B0.
ENCYCL. Maintenus en place par l'attraction
conjuguée du Soleil et de Jupiter, les astéroï- Tsiolkovski (Konstantin Edouardovitch),
des troyens se concentrent le long de l'orbite enseignant russe (Ijevskoïe 1857-Kalouga
de Jupiter au voisinage de deux points de 1935), l'un des principaux précurseurs et
Lagrange* du système Soleil-Jupiter, situés théoriciens de l'astronautique.
l'un à 60° en avant de la planète, l'autre à Autodidacte, il devient professeur de ma-
60° en arrière, et qui forment donc avec le thématiques en 1880 à Borovsk, près de Ka-
Soleil et Jupiter deux triangles équilatéraux. louga. Dès 1883, dans un premier ouvrage,
Ces astéroïdes sont qualifiés de « troyens » l'Espace libre, il exprime la conviction que
parce qu'on leur a donné des noms de héros seule la propulsion par réaction permettra
de la guerre de Troie. Le premier à avoir été de réaliser des vols dans le cosmos.
découvert, Achille, a été détecté le 22 février Dix ans plus tard, c'est lui qui évoque pour
1906 à l'observatoire de Heidelberg. On en la première fois la possibilité de réaliser un
connaît environ 70. Ceux qui précèdent Ju- satellite artificiel de la Terre.
piter constituent le « groupe d'Achille », En 1903, il publie son ouvrage majeur, Explo-
ceux qui le suivent le « groupe de Patrocle ». ration des espaces cosmiques par des engins à
Leurs dimensions vont de quelques kilomè- réaction, où se trouvent énoncées pour la pre-
tres à 200 km. mière fois les lois du mouvement d'une fu-
sée, et notamment la formule donnant la
vitesse finale de la fusée en fonction de la
T s a n d e r (Fridrikh Artourovitch), ingé- vitesse d'éjection des gaz et de la quantité
nieur russe (1887-1933). de propergol consommée. Dans une série de
Il était encore étudiant à l'Institut polytech- mémoires ultérieurs, il développe ses
nique de Riga lorsqu'il commença à s'inté- conceptions relatives aux fusées et aborde
resser aux vols spatiaux et se plongea dans tous les grands problèmes posés par les vols
la lecture des œuvres de Tsiolkovski. En humains dans l'espace.
1924, il publia, dans un article intitulé Il a proposé une série d'innovations techno-
Voyage vers d'autres planètes, un projet origi- logiques qui trouvent à présent leur applica-
nal d'avion-fusée dont l'idée fondamentale tion dans la fabrication des fusées et des
résidait dans l'association d'une fusée à un engins spatiaux : emploi du moteur-fusée à
avion qui servait à assurer le départ de la propergol liquide et, particulièrement, du
Terre, les parties métalliques de l'avion étant moteur à hydrogène et oxygène liquides ;
utilisées ensuite comme combustible dans forme particulière des tuyères ; alimentation
la chambre de combustion du moteur-fusée par pompes des chambres de combustion ;
afin d'accroître la durée de vol de l'engin. En stabilisation en vol par des gyroscopes ; etc.
1930, il contribua à créer, à Moscou, le On lui doit aussi les concepts de fusées à
Groupe pour l'étude de la propulsion par étages, de stations orbitales, de colonies spa-
réaction (GIRD*) et construisit son premier tiales, etc. Il fut élu en 1919 à l'Académie des
moteur-fusée, l'OR-1, fonctionnant à l'air sciences de l'URSS.
comprimé et à l'essence. En 1932, il publia
un important ouvrage théorique intitulé Pro- Tsoup (acronyme d'une expression russe
blèmes du vol à l'aide de dispositifs à réaction et signifiant centre d'opérations en vol). Centre de
acheva la fabrication d'un second moteur- contrôle des vols spatiaux russes, créé en
fusée, l'OR-2, à essence et oxygène liquide, 1970 et situé à Kaliningrad, près de Moscou.
qui ne put être essayé qu'après sa mort. Ce Il emploie plus de 2 000 personnes.
pionnier de la fuséologie fut aussi un vulga-
risateur, qui donna de nombreuses confé- TSS (sigle de l'angl. Tethered Satellite System,
rences sur l'astronautique. système de satellite captif). Système spatial
479 tuyère

consistant en un satellite relié à un autre, tuile n.f. Élément de la protection thermi-


plus gros, par un câble. que des avions spatiaux fabriqué à partir de
ENCYCL. Les applications potentielles concer- fibres de silice. Chaque orbiteur de la na-
nent l'étude de l'atmosphère, l'électrodyna- vette américaine en compte plus de 30 000,
mique, le transfert orbital, l'exploration pla- de dimensions et d'épaisseur variables. Den-
nétaire, etc. sité : de 0,15 à 0,30.
Étudié conjointement par la NASA et
l'Agence spatiale italienne à partir des an- Tully-Fisher (relation de). Relation en-
nées 70, ce concept a donné lieu à deux tre la largeur de la raie d'émission à 21 cm de
expérimentations (en août 1992 et en février l'hydrogène neutre interstellaire des galaxies
1996) depuis la navette spatiale américaine spirales et la magnitude photographique de
qui ont échoué. ces galaxies, étalonnée en 1977 par les astro-
nomes anglais Brent Tully et Rick Fisher.
Ts SKB-Progress. Principal constructeur Cette relation est à la base d'une méthode
de satellites de Russie, implanté à Samara. Il d'évaluation de la distance de ces galaxies.
a déjà construit plus de 900 satellites.
t u r b o p o m p e n.f. Dans un moteur-fusée à
T S T O (sigle de Two Stages To Orbit, en liquides, dispositif qui sert à pressuriser les
orbite avec deux étages). Concept futuriste ergols entre le réservoir et la chambre de
de lanceur récupérable, à décollage horizon- combustion.
tal, qui serait capable de satelliser une ENCYCL. Sa vitesse de rotation est très élevée,
charge utile en orbite terrestre basse en par exemple 60 500 tours par minute pour le
n'utilisant que deux étages. SSTO moteur HM7 du troisième étage d'Ariane (1
à 4).
tube d'impesanteur. Équipement des- Le moteur Vulcain d'Ariane 5 possède deux
tiné à l'expérimentation en impesanteur*. Il turbopompes, l'une pour l'oxygène
consiste en un conduit de faible diamètre, (13 500 tours/min), l'autre pour l'hydrogène
de 15 à 30 cm, aménagé dans un bâtiment (34 900 tours/min). Construite par la SEP, la
qui peut être très élevé, par exemple 105 m turbopompe hydrogène développe une
pour le tube de la NASA, à Huntsville (Ala- puissance nominale de 11 900 kW
bama), et 50 m pour celui du Centre d'étu- (16 000 ch) pour une masse de 250 kg, soit
des nucléaires de Grenoble (CENG), mis en un rapport puissance/poids quinze fois su-
service en 1989. périeur à celui d'un moteur de voiture de
formule 1.
Les matériaux utilisés (titane, Inconel 718...)
tube image. Synonyme de intensificateur ont été choisis pour leur capacité à suppor-
d'image. ter des modes de fonctionnement sévères et
d'importants écarts thermiques (de + 625 °C
Tubsat (acronyme de Technical University of à - 253 °C) dans un espace restreint.
Berlin SATellite). Famille de petits satellites
allemands dont un exemplaire a été mis en
orbite, le 7 juillet 1998, depuis un sous-ma- turbulence (atmosphérique) n.f.
rin russe, en plongée dans la mer de Barents, Ecoulement tourbillonnaire de l'air. Ce phé-
au moyen d'un missile balistique reconverti nomène nuit à la qualité des images fournies
en lanceur spatial, ce qui n'avait jamais été par un télescope ou par une lunette astrono-
réalisé auparavant. mique.

Tiirksat. Premiers satellites de la Turquie


Tue. Abréviation de Tucana, désignant la lancés en 1994 et 1996 sur l'orbite géosta-
constellation du Toucan. tionnaire pour les télécommunications.

Tucana (-ae). Nom latin de la constella- tuyère n.f. Élément d'un moteur-fusée ser-
tion du Toucan (abrév. Tue). vant à détendre les gaz issus de la chambre
TV-Sat 480

de combustion et à leur faire acquérir une (230 W) pour la diffusion directe de pro-
vitesse d'éjection suffisante (plus de grammes de télévision dans 5 canaux diffé-
2,5 km/s pour les moteurs Viking d'Ariane 4 rents. Ils ont été lancés par des fusées
et 4,3 km/s, au sol, pour Vulcain) pour obte- Ariane, respectivement le 21 novembre
nir l'effet propulsif. 1987 et le 8 août 1989, et mis à poste sur
ENCYCL. C'est la partie visible des propul- l'orbite géostationnaire par 19° de longitude
seurs, à la base des lanceurs. Les tuyères est. Le premier, TV-Sat 1, n'a pu être ex-
peuvent avoir des dimensions impression- ploité, par suite du non-déploiement de l'un
nantes : par exemple, une hauteur de 3,5 m des panneaux solaires.
et un diamètre de 3 m pour celle du moteur
à propergol solide d'Ariane 5. Lorsque la
Tycho. Cirque lunaire, au sud de la mer des
tuyère est articulée autour d'un ou deux
Nuées. Coordonnées : 11° O., 43° S. Diamè-
axes, ce qui permet d'orienter l'axe de pous-
tre : 85 km.
sée, on parle de « tuyère orientable ».
ENCYCL. C'est l'un des cirques lunaires les plus
célèbres. Il est bordé de remparts en terras-
TV-Sat. Programme allemand de satellites ses de 4,5 km de haut et comporte un massif
de radiodiffusion. montagneux central qui s'élève à 2 300 m
ENCYCL. À la suite d'une convention de coo-
au-dessus du fond du cratère. Les traînées
pération bilatérale signée le 29 avril radiales d'éjecta (ou rayons) qui en émanent
1980 avec la France, le programme TV-Sat a sont particulièrement brillantes et étendues,
été réalisé sur une base commune avec le ce qui témoigne de sa jeunesse : son âge est
programme français TDF*, pour le compte évalué à 250 millions d'années.
de la Deutsche Bundespost. Deux satellites
ont été construits, d'une masse au décollage
d'environ 2 t, équipés d'amplificateurs à tu- type spectral. Classification attribuée à
bes à ondes progressives de forte puissance une étoile d'après l'aspect de son spectre*.
u
U Ma. Abréviation de Ursa Major désignant instrument, indépendant des neuf précé-
la constellation de la Grande Ourse. dents, est un radiomètre destiné à mesurer
la constante* solaire, un paramètre impor-
ua ou UA. Symbole de l'unité* astronomi- tant pour l'étude du climat de la Terre.
que. Un programme international concerté de
mesures de validation et de corrélation com-
UAI. Sigle de Union* Astronomique Internatio- plémentaires de celles effectuées par le satel-
nale. lite, à l'aide d'instruments au sol ou empor-
tés par des ballons stratosphériques et des
UARS (sigle de l'anglais Upper Atmospheric avions, doit également être réalisé.
Research Satellite). Satellite américain d'aéro- L'un des principaux enjeux de toutes ces
nomie. recherches est une meilleure appréciation
ENCYCL. Premier satellite lancé dans le cadre des effets des activités humaines sur l'at-
de l'ambitieux programme de la NASA mosphère, en particulier sur la couche
« Mission vers la planète Terre », qui repré- d'ozone.
sente la contribution américaine au Pro-
gramme* international géosphère-bio- U B V ( p h o t o m é t r i e ) . Système photo-
sphère, il a été emporté dans l'espace par métrique, introduit vers 1950 parles Améri-
l'orbiteur Discovery lors du 43 e vol de la na- cains H.L. Johnson et W.W. Morgan, qui se
vette spatiale et satellisé le 15 septembre fonde sur la mesure des magnitudes stellai-
1991, à 600 km environ d'altitude, sur une res dans trois bandes spectrales désignées
orbite circulaire, inclinée de 57° par rapport par U (ultraviolet), B (bleu) et V (visible),
à l'équateur. On en attend les premières centrées respectivement à 350, 430 et
données complètes sur la chimie, la dynami- 550 nanomètres de longueur d'onde. Les
que et le bilan énergétique des couches de quantités U - B et B - V sont des indices de
l'atmosphère comprises entre 20 km et couleur d'où se déduisent certaines proprié-
80 km environ d'altitude (stratosphère et tés physiques des étoiles ou des groupes
mésosphère) et certaines informations sur la d'étoiles observés. En 1965, le système a été
couche supérieure (thermosphère). étendu à l'infrarouge, par l'introduction de
Pour remplir cet objectif, il comporte une nouvelles bandes spectrales.
charge utile de quelque 2,5 t (pour une
masse totale de 6,5 t), constituée de neuf UDMH (sigle de l'angl. Unsymmetrical Di-
instruments : quatre pour l'étude de la MethylHydrazine, diméthylhydrazine asy-
concentration de différents constituants chi- métrique ou dissymétrique). Ergol stockable
miques et l'obtention de profils verticaux de de formule chimique (CH3)2N-NH2 utilisé
température ; deux pour la cartographie des comme combustible dans les moteurs des
vents (par interférométrie utilisant l'effet étages inférieurs de nombreux lanceurs, le
Doppler) ; et trois pour la mesure du flux de plus souvent associé au peroxyde d'azote
rayonnement solaire incident. Un dixième ou à l'oxygène (l'impulsion spécifique du
ufologie 482

propergol dans le vide est alors comprise Aussi le développement de l'astronomie


entre 280 et 300 s). dans l'ultraviolet reste-t-il essentiellement
ENCYCL. Température d'ébullition (sous pres- tributaire d'instruments embarqués sur des
sion normale) : 63,1 °C. Masse volumique : ballons, des fusées-sondes ou des satellites.
785 kg/m3. C'est un liquide incolore, toxi- L'instrumentation utilisée ne diffère pas fon-
que, à l'odeur d'urine de souris. damentalement de celle qui est employée
dans le domaine visible. Les systèmes opti-
ufologie (de UFO, abréviation de l'angl. ques sont réalisés en matériaux transparents
Unidentified Flying Object) n.f. Étude des ob- à l'ultraviolet (quartz jusqu'à 1 800 Â, fluo-
jets volants et phénomènes aérospatiaux rure doe calcium ou de lithium jusqu'à
non identifiés. 1 100 A, etc.), les miroirs sont recouverts
d'aluminium et l'on fait appel à des émul-
UH 25. Ergol stockable composé d'UDMH sions photographiques sensibilisées à l'ul-
(75 %) et d'hydrate d'hydrazine (25 %). On traviolet. L'analyse des spectres est assurée
l'utilise comme combustible pour les mo- par des spectrophotomètres opérant généra-
teurs des deux premiers étages d'Ariane lement entre 100 et 320 nm environ (il est
(versions 2, 3 et 4) et ceux des propulseurs très difficile, en effet, d'observer des sources
d'appoint à liquides. lointaines d'ultraviolet en dessous de
91,2 nm, leur rayonnement étant alors ab-
Uhuru (mot swahili signifiant liberté). Nom sorbé par l'hydrogène interstellaire).
donné, après sa mise en orbite, au satellite INTÉRÊT DES OBSERVATIONS. C'est dans l'ultravio-

américain d'astronomie SAS 1, alias Explo- let que les étoiles chaudes émettent l'essen-
rer 42, parce que son lancement, de la plate- tiel de leur énergie. D'autre part, de nom-
forme italienne San Marco, au large du Ke- breuses raies de résonance du spectre
nya, intervint le 12 décembre 1970, jour du d'atomes abondants dans l'Univers (hydro-
septième anniversaire de l'indépendance du gène, hélium, oxygène, carbone, azote, etc.)
Kenya. sont émises dans l'ultraviolet : l'analyse de
ENCYCL. Il effectua la première cartographie
ces raies contribue à une meilleure connais-
des sources de rayonnement X sur l'ensem- sance de la composition chimique des étoi-
ble du ciel, recensant 161 sources, dont il les, et celle-ci, corrélée à leur âge, permet de
aida, par ailleurs, à préciser la nature. On lui retracer l'évolution de la composition chi-
doit aussi la mise en évidence des premières mique de la Galaxie en même temps que
binaires X. d'obtenir des informations capitales sur les
processus de formation des éléments au sein
ultraviolet ( a s t r o n o m i e dans I'). des étoiles. D'une façon très générale, les
Branche de l'astrophysique qui a pour objet régions de l'Univers étudiées de façon privi-
l'étude des sources célestes de rayonnement légiée dans l'ultraviolet sont des milieux
ultraviolet. chauds (de 10 000 K à 1 000 000 de K) et/ou
dilués.
ENCYCL. Le domaine ultraviolet s'étend au-
delà du domaine visible, à l'opposé de l'in- HISTORIQUE. La première observation astrono-
frarouge, c'est-à-dire du côté des faibles lon- mique spatiale dans l'ultraviolet a été effec-
gueurs d'onde, de 320 nm à 10 nm environ. tuée en octobre 1946, depuis une fusée-
On distingue habituellement le proche ultra- sonde qui s'éleva à 80 km : les photo-
violet (320 à 200 nm), l'ultraviolet lointain graphies obtenues correspondaient à une
(200 à 100 nm) et l'extrême ultraviolet (EUV, longueur d'onde de 220 nm et concernaient
de 100 à 10 nm). L'ultraviolet le plus ex- le Soleil. En 1955 a été observée, dans les
trême, à la frontière du rayonnement X constellations des Voiles et de la Poupe, la
(moins de 60 nm) est aussi désigné parXUV. première source ultraviolette céleste non so-
Le rayonnement ultraviolet est encore plus laire.
fortement absorbé que l'infrarouge par l'at- C'est en 1968 qu'a été lancé, aux États-Unis,
mosphère terrestre, par suite de la présence le premier satellite d'observation astrono-
d'ozone et d'oxygène moléculaire. Seul le mique dans l'ultraviolet, OAO 2, auquel a
proche ultraviolet parvient jusqu'au sol. succédé en 1973 OAO 3, rebaptisé Coperni-
483 Umbriel

eus après sa mise en orbite. OAO 3 était un sortir du plan de l'écliptique et de revenir
engin très perfectionné, que l'on a pu poin- vers le Soleil pour survoler son pôle Sud,
ter dans le ciel au centième de seconde d'arc puis son pôle Nord. Sa charge utile (55 kg)
près. Il a fonctionné plus de huit ans, et sa comporte neuf appareils pour l'étude du
mission a été arrêtée pour des raisons finan- vent solaire, du champ magnétique autour
cières. Cependant, ce n'est qu'à partir de du Soleil, des poussières interplanétaires et
1978 que l'on a pu disposer d'un véritable des rayons cosmiques.
observatoire spatial dans l'ultraviolet : IUE*. Le 13 septembre 1994, la sonde est passée
Celui-ci a battu tous les records de longé- par son point de latitude sud maximale
vité, fonctionnant encore en 1995. (80,6°), à 300 millions de km du Soleil. Ses
mesures ont révélé que le vent solaire au
Ulug Beg (Muhammed Turgay). Savant et voisinage du pôle Sud du Soleil est deux fois
souverain d'Asie centrale (Soltaniyyè 1394 - plus rapide qu'à l'équateur, que les rayons
Samarkand 1449). Il aménagea à Samar- cosmiques y sont beaucoup moins nom-
kand, en 1424, un observatoire doté notam- breux qu'on ne le pensait et que le pôle
ment d'un immense sextant méridien (40 m magnétique Sud du Soleil ne peut être loca-
de rayon), grâce auquel il effectua des obser- lisé de façon précise (champ magnétique
vations astronomiques extrêmement préci- radial, uniforme et turbulent). Des résultats
ses pour son époque : il put ainsi dresser des analogues ont été obtenus en 1995 lors du
tables du Soleil et des planètes et établir un survol du pôle Nord (passage le 31 juillet à la
catalogue de 1 018 étoiles, donnant pour la latitude maximale, soit 80,2° N.).
première fois leurs coordonnées célestes à la On doit également à Ulysse la première dé-
minute près. tection directe sans équivoque de grains de
poussière interstellaire, d'ions lourds inter-
Ulysse. Sonde spatiale européenne chargée stellaires (azote, oxygène, néon) et d'atomes
d'étudier le vent solaire et le milieu interpla- neutres d'hélium d'origine interstellaire,
nétaire hors du plan de l'écliptique, et de ainsi qu'une mesure précise de la composi-
survoler, pour la première fois, les pôles du tion isotopique des particules lourdes du
Soleil. rayonnement cosmique.
E N C Y C L . Lancée le 6 octobre 1990 par la na-

vette américaine, elle s'est d'abord dirigée Umbriel. Satellite d'Uranus (n° XI), décou-
vers Jupiter. En février 1992, l'assistance gra- vert en 1851 par l'Anglais W. Lassell. Demi-
vitationnelle de cette planète lui a permis de grand axe de son orbite : 266 000 km. Pé-

Trajectoire de la s o n d e U l y s s e

survol d e l a r é g i o n p o l a i r e
n o r d du Soleil :
UMi 484

riode de révolution sidérale : 4,144 j. dans le domaine de l'astrométrie, du calcul


Diamètre : 1 170 km. Densité moyenne : des éphémérides et de la mesure du temps.
1'4
ENCYCL. Fondé en 1830, il a reçu son nom
ENCYCL. Sa surface a été révélée en 1986 par la actuel en 1844. Son principal instrument, à
sonde américaine Voyager 2. Elle apparaît Washington, est une lunette de 66 cm
très ancienne : on y voit de nombreux d'ouverture, mise en service en 1873, avec
grands cratères d'impacts (de 100 à 200 km laquelle Asaph Hall (1829-1907) découvrit
ae diamètre), mais peu de traces de modifi- en 187/ les deux satellites de la planète
cation du relief survenues depuis la fin de la Mars. A Flagstaff (Arizona) a été inauguré
période de cratérisation. Le satellite Ariel*, en 1963 un télescope astrométrique de
de taille comparable, qui gravite sur une 1,55 m de diamètre, à l'aide duquel James
orbite voisine, témoigne d'une activité tec- Christy a découvert en 1978 le satellite de la
tonique beaucoup plus intense et cette diffé- planète Pluton, Charon*.
rence entre les deux astres reste inexpliquée.
Avec un pouvoir réfléchissant de 19 % seu- Univers n.m. Ensemble de tout ce qui
lement, Umbriel est, de tous les satellites existe (les astres et le milieu qui les sépare).
d'Uranus, celui dont la surface est la plus ENCYCL. L'Univers, à grande échelle, se révèle
sombre. peuplé de galaxies*. Celles-ci sont rarement
isolées, mais plutôt rassemblées en groupes,
UMi. Abréviation de Ursa Minor désignant amas* ou superamas. L'étude de leur distri-
la constellation de la Petite Ourse. bution spatiale semble même indiquer
l'existence d'hyperamas (amas de supera-
Union astronomique internationale mas) s'étendant sur des centaines de mil-
(UAI). Organisation internationale, fondée lions d'années de lumière.
en 1919, qui constitue la plus haute instance D'une façon générale, amas et superamas
mondiale dans le domaine de l'astronomie. semblent se concentrer principalement sur
ENCYCL. Cette organisation compte plus de les facettes et, tout particulièrement, le long
7 000 membres, issus de plus de 50 Etats. des intersections d'immenses cellules polyé-
C'est lors de ses assemblées générales, qui driques à l'intérieur desquelles les galaxies
se tiennent tous les trois ans, que sont prises sont rares ou absentes, ainsi que l'ont noté
les décisions intéressant la communauté as- les premiers, en 1975, Jan Einasto et ses col-
tronomique internationale : définition des laborateurs, à l'observatoire de Tartu, en Es-
constantes, adoption de la nomenclature des tonie. À grande échelle, la structure de l'Uni-
formations du relief des astres du système vers serait donc, en quelque sorte,
solaire, dénomination des astres du système comparable à celle d'une éponge ou d'un
solaire récemment découverts, etc. fromage de gruyère ou encore au volume
SECRÉTARIAT : 61, avenue de l'Observatoire, d'eau savonneuse tel qu'il se répartit dans
75014Paris. une grappe de bulles de savon. L'origine de
cette étonnante structure reste encore très
unité astronomique. Unité de distance* discutée ; elle pourrait être liée à l'apparition
égale au demi-grand axe de l'orbite de la de fluctuations de densité dans l'Univers
Terre autour du Soleil, et qui représente primordial.
149 597 870 km. ÉVOLUTION PUTURE. De nombreuses observa-
ENCYCL. On l'utilise pour exprimer les distan- tions ont permis d'établir que l'Univers est
ces à l'intérieur du système solaire. Il en expansion* et confortent l'hypothèse
n'existe pas de symbole international pour qu'il est en évolution depuis une explosion
la désigner : on emploie ua (ou UA) en fran- primordiale (Big* Bang). Si son expansion
çais et AU en anglais. actuelle se poursuit indéfiniment, l'Univers,
à force de se dilater, deviendra progressive-
United S t a t e s Naval O b s e r v a t o r y . ment de plus en plus vide, car toutes les
Observatoire national des Etats-Unis, dont galaxies continueront sans trêve à s'éloigner
le siège est à Washington, qui constitue les unes des autres. Simultanément, l'espace
l'une des principales institutions mondiales deviendra de plus en plus froid. Avec le
485 Uranus

temps, les étoiles finiront par s'éteindre et Université internationale de l'es-


leurs cadavres s'accumuleront dans le cos- pace. Dénomination française de l'Interna-
mos. L'Univers s'enfoncera peu à peu dans tional* Space University.
une profonde léthargie. Si, au contraire,
l'Univers cesse un jour de se dilater pour se Unuk (d'une locution arabe signifiant cou
contracter, en s'effondrant progressivement du serpent, par allusion à sa position et à la
sur lui-même, il se réchauffera jusqu'à at- représentation ancienne de la constellation).
teindre des températures colossales qui dé- Étoile a du Serpent. Magnitude apparente
truiront tout, jusqu'aux noyaux des atomes : visuelle : 2,6. Type spectral : KO. Distance :
ce sera le « Big Crunch ». Ce destin est scellé 72 années de lumière.
parla densité moyenne de masse dans l'Uni-
vers. Les estimations fondées sur l'étude de
u r a n o m é t r i e . n.f. Appellation ancienne
la luminosité des galaxies conduisent actuel-
de l'astronomie de position (ou astrométrie).
lement à considérer que les masses addi-
tionnées de tous les astres visibles confèrent
à l'Univers une densité inférieure à la valeur Uranus. Planète du système solaire située
critique. L'Univers serait donc appelé à au-delà de Saturne.
connaître une expansion perpétuelle. Ce- ENCYCL. Inconnue des Anciens, Uranus n'a
pendant, l'analyse dynamique des galaxies été découverte qu'en 1781, par W. Herschel*
et des amas de galaxies suggère que ces sys- mais elle avait été observée auparavant à
tèmes sont beaucoup plus massifs que leur 22 reprises au moins et considérée comme
contenu visible ne le laisse prévoir (-• ma- une étoile. Bien qu'appartenant à la famille
tière noire). La solution de cette énigme de des planètes géantes, elle est sensiblement
la masse « cachée » conditionne donc la ré- plus petite et plus dense que Jupiter et Sa-
ponse au problème du destin de l'Univers. turne. On la connaît beaucoup mieux depuis

CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES D'URANUS


diamètre équatorial 51 118 km (4 fois celui de la Terre)
diamètre polaire 49 947 km
aplatissement 0,023
masse par rapport à celle de la Terre 14,53
densité moyenne 1,32
accélération de la pesanteur à l'équateur 0,89 fois celle de la Terre
vitesse de libération 21,3 km/s
période de rotation sidérale 17,2 h
inclinaison de l'équateur sur l'orbite 97,86°
albédo 046

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES D'URANUS


demi-grand axe de l'orbite 2 875 000 000 km, soit 19,218 1 ua
distance maximale au Soleil 3 008 000 000 km
distance minimale au Soleil 2 742 000 000 km
excentricité 0,047
inclinaison sur l'écliptique 0° 46'
période de révolution sidérale 83,747 j
vitesse orbitale moyenne 6,83 km/s
période de révolution synodique 1 an 4,6 j
distance maximale à la Terre 3 150 000 000 km
distance minimale à la Terre 2 600 000 000 km
Ursides 486

survol par la sonde américaine Voyager 2 en ron*, du plus proche de la planète au plus
1986. Elle se présente comme une boule éloigné. Onze autres, dont les diamètres
bleuâtre sur laquelle on distingue fort peu vont de 40 à 170 km, ont été identifiés sur
de détails. Un voile de brume dissimule aux des photographies prises par Voyager 2. En-
regards la plupart des nuages de son atmos- fin, deux, de 60 et 120 km de diamètre res-
phère, contrairement à ce que l'on observe pectivement, ont été découverts en 1997 sur
sur Jupiter et sur Saturne. Son atmosphère, à des clichés pris à l'aide du télescope de 5 m
base d'hydrogène, renferme environ 12 % de l'observatoire du mont Palomar, en Cali-
d'hélium (ainsi qu'une faible proportion de fornie ; ce sont vraisemblablement d'an-
méthane) et offre donc une composition très ciens astéroïdes qui ont été capturés par
proche de celle attribuée à la nébuleuse qui l'attraction gravitationnelle d'Uranus. À des
engendra le système solaire. Elle tourne sur distances du centre d'Uranus comprises en-
elle-même en 17,2 h, période déterminée tre 42 000 et 51 000 km ont été décelés, en
grâce à l'étude des fluctuations de l'intensité 1977, depuis la Terre, neuf anneaux de ma-
du champ magnétique. La température y est tière, elliptiques, très fins (20 à 30 m d'épais-
de l'ordre de -215 °C. Les régions les moins seur) et très étroits (1 à 10 km de large, sauf
froides se situent vers 30° de latitude. Cu- pour le plus extérieur, dont la largeur varie
rieusement, la température est identique à de 20 à 100 km). Voyager 2 les a photogra-
l'équateur et au pôle tourné vers le Soleil, phiés et étudiés et a permis d'en découvrir
mais légèrement supérieure au pôle plongé deux autres, dont un beaucoup plus large
dans la nuit. A l'instar de la Terre, de Jupiter (2 500 km) et diffus. Tous ces anneaux sont
et de Saturne, Uranus dispose d'un champ très sombres, comme la surface des satelli-
magnétique dipolaire : son comportement tes, et constitués sans doute de matière car-
magnétique s'apparente à celui d'un barreau bonée.
aimanté. Mais, cas unique dans le système
solaire, l'axe magnétique est très fortement
Ursides. Essaim de météorites, et météo-
incliné (55°) par rapport à l'axe de rotation
res associés observables autour du 22 dé-
de la planète, alors que cette inclinaison ne
cembre, dont le radiant se situe dans la cons-
dépasse pas 13° dans le cas de Jupiter et
tellation de la Petite Ourse. Cet essaim
11,5° dans le cas de la Terre. Pour l'instant,
provient de la comète périodique Tuttle.
les théoriciens se perdent en conjectures sur
la cause de cette particularité. Peut-être est-
elle liée à une autre bizarrerie d'Uranus, cel- US Naval O b s e r v a t o r y United
le-là déjà connue depuis longtemps : la pla-
nète tourne sur elle-même presque couchée usine spatiale (ou orbitale). Structure
sur le plan de son orbite. Cette anomalie satellisée en orbite terrestre où seraient éla-
remonterait à la jeunesse du système solaire. borées, en quantité industrielle, des subs-
A l'époque où celui-ci, sillonné en tous sens tances spécifiques : alliages, semi-conduc-
par des corps erratiques de toutes dimen- teurs, médicaments, etc. Aucune réalisation
sions, s'apparentait à un gigantesque ma- de ce type n'a encore vu le jour.
nège d'autos tamponneuses. Uranus aurait
été alors violemment heurtée par un corps UT (abréviation de Universal Time). Abré-
de la taille de la Terre et, sous l'effet du choc, viation internationale de Temps* Universel.
son axe des pôles aurait brutalement bas- On emploie souvent, à tort, l'abréviation
culé. GMT*, -•temps
Un imposant cortège de
SATELLITES ET ANNEAUX.
satellites accompagne Uranus. Les cinq plus U T C (sigle de Universal Time Coordinated).
gros ont été découverts de la Terre : Mi- Abréviation internationale de temps univer-
randa", Ariel*, Umbriel*, Titania* et Obé- sel coordonné. temps
V
V I , V2 (initiales de l'allemand Vergel- de 2 700 °C. Pour pouvoir supporter une
tungswaffen, armes de représailles) n.m. Sys- telle température, la tuyère était refroidie
tèmes d'armes à base de missiles sol-sol à par une circulation d'alcool. La poussée du
long rayon d'action, utilisés par les Alle- dispositif de propulsion ainsi constitué était
mands en 1944 et 1945. de l'ordre de 260 kN. Le guidage du V2 était
ENCYCL. Les VI étaient de petits avions sans encore rudimentaire ; l'engin quittait le sol
pilote mus par un pulsoréacteur et porteurs verticalement, atteignait une altitude de
de 500 kg d'explosif. Longs de près de 8 m, 30 km puis s'inclinait à 40° dans la direction
d'un poids de 5 t, les VI étaient lancés sur voulue. Cette inclinaison était réalisée par
des rampes de 45 m de long inclinées à un système de pilotage comprenant des vo-
10 %, stabilisés par gyroscopes, et mis en lets de graphite placés dans le jet des gaz
piqué sur l'objectif grâce à un système de propulsifs s'échappant de la tuyère.
compte-tours à hélice réglé avant le départ Une fois parvenu à l'altitude de 50 km (une
et qui, stoppant l'arrivée d'essence et la pro- minute après le départ), sa vitesse atteignait
pulsion, provoquait la chute de l'engin. Un environ 5 000 km/h. À ce moment, la com-
contact électrique déclenchait, lors de l'arri- bustion était coupée du sol par radio, et le
vée au sol, l'explosion de la bombe transpor- projectile continuait son mouvement d'as-
tée par l'appareil. La portée du VI était de cension jusqu'à une altitude de 100 à
l'ordre de 250 km. Sa vitesse relativement 120 km pour retomber ensuite en chute li-
réduite (650 km/h) et sa faible altitude de bre. Quelques exemplaires de V2 furent do-
vol (800 à 900 m) en faisaient une proie fa- tés d'un système de guidage inertiel consti-
cile pour l'aviation de chasse et la DCA, si tué de gyroscopes et d'accéléromètres. Ce
bien que 23 % seulement des VI, lancés à système entièrement autonome devait per-
partir de soixante bases de départ, atteigni- mettre de remédier à la sensibilité au
rent Londres et 15 % Anvers. brouillage ennemi du système radio.
Les V2, plus redoutables que les VI, furent
les véritables précurseurs des missiles balis- vaisseau spatial. Appareil, le plus sou-
tiques et des lanceurs spatiaux. Ils furent vent habité, destiné aux vols dans l'espace.
mis au point par von Braun et son équipe à
Peenemiinde. D'un poids de 13 t, longs de Valier (Max), inventeur allemand (Bozen,
14 m et d'un diamètre de 1,70 m, ils étaient Tyrol, 1895-Berlin 1930).
capables d'emporter une tonne d'explosif à Enthousiasmé par la perspective des voya-
une distance de 350 km. La propulsion, réa- ges spatiaux que lui révéla un ouvrage de H.
lisée par un moteur-fusée, utilisait comme Oberth, il entra en correspondance avec
ergols l'alcool et l'oxygène liquide. L'ali- l'auteur, puis participa, le 5 juillet 1927, à
mentation de la chambre de combustion de Breslau, à la création d'une société savante,
la tuyère unique en alcool et oxygène li- la VFR (Verein fur Raumschiffahrt, association
quide était réalisée par des turbopompes, et pour la navigation dans l'espace), dont l'un
la température de combustion était voisine des objectifs était la construction de fusées.
Vallès Marineris 488

Une intense activité lui permit de mettre au ment de missiles et d'engins spatiaux, et qui
point plusieurs moteurs-fusées (à poudre, constitue l'un des deux principaux centres
puis à liquides) destinés à la propulsion de de lancements spatiaux des États-Unis,
véhicules terrestres (automobiles, traî- l'autre étant le centre spatial J.F. Kennedy*,
neaux...) qu'il pilota lui-même. Il trouva la en Floride.
mort le 17 mai 1930, lors de l'explosion d'un ENCYCL. Autorisant, compte tenu de sa situa-
nouveau moteur, au cours d'un essai, dans tion géographique, des lancements vers le
les ateliers de l'usine Heylandt. sud, cette base est particulièrement bien
adaptée au lancement de satellites en orbite
Vallès Marineris. Système complexe de polaire. Elle est utilisée pour le lancement de
canons, dans la région équatoriale de la pla- la plupart des satellites militaires américains
nète Mars. mais sert également au lancement de satelli-
ENCYCL. Cette zone de fracture de l'écorce tes civils : c'est de là, notamment, que sont
martienne s'étend, selon une direction ap- partis le satellite français FR 1 (en 1965) et
proximativement ouestest, sur 5 000 km en- les premiers satellites européens (à partir de
viron de long, 120 km de largeur moyenne 1968). Le premier lancement spatial effectué
et jusqu'à 6 km de profondeur, au sud de de Vandenberg fut, le 2 février 1959, celui de
l'équateur, entre 30° et 110° de longitude Discoverer 1, premier satellite de reconnais-
ouest. Son extrémité occidentale est une ré- sance des États-Unis et premier engin spatial
gion striée de fossés d'effondrement, Noctis placé sur une orbite polaire. A présent, la
Labyrinthus. Sa partie principale consiste en base est équipée aussi pour le décollage et
plusieurs canons parallèles, aux bords escar- l'atterrissage des orbiteurs de la navette spa-
pés. A l'est, elle s'achève par des terrains tiale.
chaotiques*, Capri Ckasma. On pense que
cet immense système de failles s'est formé à Vanguard. Premier programme spatial
la suite du soulèvement de la région volcani- américain.
que Tharsis*. ENCYCL. Annoncé officiellement le 9 septem-
bre 1955, il avait pour objectif la mise sur
vallis n.f. (mot latin ; pl. valks). Vallée large orbite autour de la Terre de petits satellites
et sinueuse, dans la nomenclature interna- artificiels, dans le cadre de l'Année géophy-
tionale du relief des surfaces planétaires. sique internationale, à partir du second se-
mestre de 1957, une fusée civile spéciale
étant développée à cet effet. Ce programme
Van Allen (James Alfred), physicien amé- prit du retard, et Vanguard 1, surnommé
ricain (Mount Pleasant, Iowa, 1914). Pamplemousse en raison de sa taille et de sa
Il a particulièrement étudié les propriétés masse réduites (16 cm de diamètre ; 1,5 kg),
physiques et biologiques de la haute atmo- ne fut que le deuxième satellite artificiel
sphère, et il a découvert, en 1958, grâce aux américain : il fut lancé le 17 mars 1958. Cet
mesures des premiers satellites artificiels engin, complexe pour l'époque (ce fut le
américains, l'existence, autour de la Terre, premier satellite équipé de cellules solaires),
de ceintures* de rayonnement auxquelles on fonctionna pendant sept ans. L'étude très
a donné son nom. précise de son orbite conduisit à la décou-
verte des irrégularités de forme du globe
Van Allen (ceintures de) ceintures terrestre.
de rayonnement
variable (étoile). Étoile dont l'éclat appa-
Vandenberg. Localité des États-Unis (Ca- rent varie au cours du temps. On dit aussi :
lifornie), près de la côte du Pacifique, à mi- une variable.
distance entre Los Angeles et San Francisco, ENCYCL. La première étoile variable qui ait été
à proximité de laquelle se trouve une base scientifiquement étudiée est l'éclatante su-
de l'US Air Force (coordonnées géographi- pernova apparue en 1572, qui fut soigneuse-
ques : 34,7° N., 120,6° O.; superficie: ment observée par Tycho Brahe. Puis, en
40 000 ha environ) équipée pour le lance- 1596, Fabricius remarqua les étranges appa-
Vega

ritions et disparitions de l'étoile Ceti qui lui regroupent les observateurs d'étoiles varia-
valent le nom, conservé depuis, de Mira Ceti. bles et centralisent leurs travaux.
On connaît à présent plus de 30 000 étoiles - AAVSO, AFOEV, GEOS
variables. Fondamentalement, on distingue
plusieurs catégories d'étoiles variables vastitas n.f. (mot latin ; pl. vastitates). Vaste
d'après la nature du phénomène responsa- plaine basse, dans la nomenclature interna-
ble de leurs variations d'éclat. Au sein de ces tionale du relief des surfaces planétaires.
catégories se rencontrent des types particu-
liers que l'on désigne du nom d'une étoile
prototype. Ainsi, les variables dites éruptives Vaucouleurs (Gérard de), astrophysicien
et les variables cataclysmiques se caractéri- américain d'origine française (Paris
sent par leurs variations d'éclat imprévisi- 1918-Austin, Texas, 1995).
bles. Il en existe une grande variété, depuis Il s'est d'abord distingué comme astronome
les étoiles en formation T Tauri jusqu'aux amateur par ses observations des planètes et
supernovae*, qui connaissent une fin explo- le perfectionnement qu'il a apporté^ aux
sive, en passant par ce qu'on appelle les techniques de l'astrophotographie. Établi
étoiles à sursauts et les novae*. Les variables aux États-Unis en 1957, il est devenu en
dites puisantes sont des étoiles qui se dilatent 1960 professeur d'astronomie à l'université
et se contractent alternativement par suite du Texas, à Austin. On lui doit notamment
d'instabilités internes : cette catégorie inclut une classification multidimensionnelle des
les céphéides*, les étoiles RR Lyrae et les galaxies, des travaux portant sur l'étalon-
variables du type Mira*. Une autre catégorie nage des échelles de distances extragalacti-
importante est celle des binaires à éclipses, ques, la détermination de la valeur de la
dont les variations d'éclat résultent du pas- constante de Hubble* et la mise en évidence
sage périodique d'une étoile devant une du Superamas* local ainsi que de divers
autre (cas d'Algol*). Certaines étoiles enfin, autres superamas plus lointains.
comme celles du type BYDraconis, changent
d'éclat au cours de leur rotation parce que Vega (abréviation de Venera-Galley, signi-
leur surface n'est pas uniformément fiant en russe Vénus-Halley). Nom de deux
brillante. sondes soviétiques ayant permis l'étude de
NOMENCLATURE. La nomenclature des étoiles Vénus et de la comète de Halley.
variables s'inspire très largement de celle ENCYCL. Lancées en décembre 1984, pesant
introduite au XIX e siècle par F. Argelander*. environ 4 t, elles sont d'abord passées près
Dans chaque constellation, les neuf varia- de Vénus, en juin 1985. Chacune a alors
bles les plus brillantes sont désignées par les éjecté un module d'atterrissage de 750 kg
lettres R à Z suivies du génitif du nom latin qui est descendu se poser sur la planète
de la constellation. Pour les variables suivan- après avoir largué dans l'atmosphère vénu-
tes, on utilise des paires de lettres : RR à RZ, sienne un ballon-sonde qui a dérivé pendant
SS à SZ, etc., jusqu'à ZZ. Puis on emploie les 46 h environ à une cinquantaine de kilomè-
paires de lettres AA à AZ, BB à BZ, etc., ce tres d'altitude en mesurant divers paramè-
qui porte à 334 le nombre de désignations tres (pression, température, vitesse du vent,
possibles. Au-delà de ce nombre, les varia- etc.). Elles ont ensuite poursuivi leur route
bles d'une constellation donnée sont dési- en direction de la comète de Halley. Munies
gnées seulement par V335, V336, etc. d'une plate-forme orientable stabilisée selon
ASTRONOMIE AMATEUR. L'observation des étoi- trois axes et porteuse de 11 instruments
les variables constitue l'un des domaines de scientifiques (masse totale : 144 kg), elles
l'astronomie où l'amateur peut effectuer des ont survolé le noyau de la comète à une
travaux utiles. Pour un amateur, étudier une distance de 9 000 et 8 000 km respective-
étoile variable consiste à estimer sa magni- ment, les 6 et 9 mars 1986, aidant à préciser
tude par une méthode d'interpolation vi- les caractéristiques physico-chimiques de ce
suelle. La multiplication des estimations au noyau et de la chevelure qui l'entourait alors
cours du temps permet de tracer la courbe et préparant le survol de la comète par la
de lumière de l'étoile. Plusieurs associations sonde européenne Giotto*.
Véga 490

Véga. Nom d'origine arabe donné à l'étoile terre, en mer, à bord d'aéronefs et de satelli-
a de la Lyre*. Magnitude apparente visuelle : tes d'observation pour la mesure des fac-
0 (c'est l'étoile la plus brillante du ciel boréal teurs météorologiques ;
après Arcturus). Type spectral : A0. Dis- - un système mondial de télécommunica-
tance : 25,3 al. En 1983, le satellite IRAS* a tions, qui assure l'échange rapide des don-
détecté autour de cette étoile un disque de nées analysées et traitées, et tout particuliè-
poussières et de gaz. rement des prévisions établies par les
centres de traitement. Ce système fait de
Véga. Projet de lanceur léger, complémen- plus en plus appel aux télécommunications
taire d'Ariane, étudié par l'ESA. Haut de par satellites. On peut citer, à titre d'exem-
26,5 m, composé de trois étages à poudre, il ple, la couverture intégrale des océans, qui
pourrait - depuis Kourou - satelliser une permet la collecte et la centralisation des
charge utile d'une tonne en orbite polaire, à messages météorologiques élaborés par les
700 km d'altitude. navires d'observation ainsi que la diffusion
des prévisions et avis aux navires circulant
Végétation. Radiomètre imageur installé sur les océans ;
sur SPOT 4 (1998) pour permettre une ob- - un système de traitement des données, qui
servation quasi journalière du couvert végé- regroupe les centres de traitement mon-
tal de la planète (champ total : 2 250 km, diaux et régionaux.
résolution : 1 km). Cet instrument a été fi- LES SATELLITES UTILISÉS. Le système mondial de
nancé par l'Union européenne, la Belgique, météorologie élabore les données à partir de
l'Italie, la Suède et la France. deux orbites distinctes, et donc à partir de
deux types de satellites :
véhicule spatial. Engin spatial destiné - les satellites géostationnaires, qui ont une
principalement au transport d'une charge position fixe au-dessus de l'Equateur et déli-
utile. C'est une notion relative applicable vrent des images du disque terrestre toutes
aussi bien à un lanceur (par rapport au satel- les trente minutes. Les Etats-Unis fournis-
lite transporté) qu'à un satellite (par rapport sent les satellites GOES*, l'Europe gère les
aux instruments scientifiques qu'il em- Météosat*, le Japon les GMS*, et l'Inde par-
porte). ticipe à cette activité avec une partie de la
charge utile des Insat*. Le satellite russe
Veille météorologique mondiale GOMS, initialement prévu pour 1978, mais
(VMM). Programme international de col- retardé d'année en année à cause de difficul-
lecte, d'analyse et de diffusion de données tés techniques et financières, a été enfin
relatives aux conditions atmosphériques et lancé le 26 octobre 1994 sous le nom
à l'environnement, lancé en 1967. d'Elektro 1. Devant l'importance des don-
ENCYCL. La Veille météorologique mondiale nées météorologiques, la Chine étudie un
regroupe les installations et les services na- système national et viendra ainsi enrichir la
tionaux mis en place et exploités par les collecte de données ;
pays membres de l'Organisation météorolo- - les satellites à défilement polaire, qui gra-
gique mondiale (OMM). vitent autour de la Terre quatorze fois par
Cette structure repose sur un principe fon- jour à une altitude de l'ordre de 850 km.
damental : chacune des 160 nations mem- Deux fois par jour, ils transmettent des ima-
bres s'engage à assumer certaines responsa- ges et différentes données de l'ensemble de
bilités aans le cadre d'un programme la Terre. La NOAA* américaine exploite en
mondial, de sorte que la communauté des permanence deux satellites dénommés TI-
nations bénéficie de cet effort collectif. Ce ROS ou NOAA et la Russie, un satellite
programme est un exemple concret et effi- Météor* ou Metsat.
cace de coopération internationale. Cette Toutes les données-images issues des satelli-
veille météorologique comporte trois élé- tes géostationnaires sont transmises aux sta-
ments fondamentaux : tions utilisateurs par le système internatio-
- un système mondial d'observation, qui nal WEFAX. De même, le réseau APT se
comprend les moyens et les installations sur charge de la distribution des images géné-
491 vent so\a\re

rées par les satellites polaires. Des milliers Venera 5 et 6 renouvelèrent la performance
de stations WEFAX/APT sont actuellement de Venera 4. En 1970, Venera 7 atteignit le
exploitées à travers le monde. sol de Vénus, et, le 22 juillet 1972, Venera 8
devint le premier engin à fonctionner sur le
Vel. Abréviation de Vela, désignant la cons- sol d'une autre planète, mesurant une pres-
tellation des Voiles. sion au sol proche de 100 bars, et une tem-
pérature de 470 °C.
Vela ( - o r u m ) . Nom latin de la constella- Â ce stade, les Soviétiques remplacèrent
tion des Voiles (abrév. Vel). leurs sondes vénusiennes de première géné-
ration, qui avaient une masse voisine de 11,
Vela. Satellites américains de détection par des sondes de seconde génération, d'une
d'explosions nucléaires lancés (en douze masse proche de 5 t, pouvant déposer sur
exemplaires) entre 1963 et 1970. Ensuite, ce Vénus des capsules de 11 porteuses d'instru-
rôle fut confié aux satellites IMEWS d'alerte ments. En 1975, Venera 9 et 10 transmirent
à grande distance. les premières photographies du sol vénu-
sien, exploit renouvelé en couleurs en 1982
v é l o e r g o m è t r e n.m. Bicyclette spéciale parles sondes Venera 13 et 14 (entre-temps,
permettant l'étude et la mesure du travail deux autres sondes se posèrent sur Vénus,
musculaire, SYN. : bicyclette ergométrique mais sans prendre de photographies). En
ENCYCL. Le véloergomètre est utilisé lors des 1983, les deux sondes Venera 15 et 16 se
tests de sélection des spationautes et pen- satellisèrent autour de Vénus pour observer
dant leur période de préparation à un vol sa surface à travers l'épaisse couche de nua-
spatial. A bord des stations spatiales, il per- ges qui la masque en permanence, grâce à
met aux spationautes d'accomplir des exer- des radars à balayage latéral. En décembre
cices musculaires rigoureusement contrôlés 1984, deux sondes Venera ont été lancées en
qui contribuent à restreindre les effets de direction de Vénus, mais avec comme se-
l'impesanteur sur l'organisme. cond objectif la comète de Halley. -+ Vega

Venera (mot russe désignant Vénus). Son- vent solaire. Flux de particules chargées,
des spatiales soviétiques destinées à l'étude principalement protons et électrons, qui
de la planète Vénus. s'échappent en permanence de la couronne
ENCYCL. Venera 1, lancée le 12 février 1961, solaire dans le milieu interplanétaire et dont
constitua la première sonde spatiale en- l'expansion est contrôlée par le champ ma-
voyée en direction d'une planète du sys- gnétique du Soleil.
tème solaire, mais tomba en panne quelques ENCYCL. L'émission continue de particules
semaines après son départ. Venera 2 et 3, chargées par le Soleil a été postulée dès 1951
lancées en novembre 1965, échouèrent éga- par l'astrophysicien allemand L. Biermann,
lement dans leurs missions. lorsqu'il attribua à la pression exercée par de
Le premier succès soviétique dans l'explora- telles particules l'orientation systématique
tion spatiale de Vénus fut enregistré le des queues de comètes dans une direction
18 octobre 1967, lorsque la sonde Venera 4 opposée à celle du Soleil. L'existence du
largua une capsule de 1 m de diamètre, por- vent solaire a été confirmée au début des
teuse d'instruments scientifiques, dans l'at- années 60 par les premières sondes spatia-
mosphère de la planète. Cette capsule fut les. Depuis, de nombreux engins spatiaux
d'abord freinée très brutalement par le frot- ont eu pour mission de mesurer ses caracté-
tement atmosphérique, puis procéda à des. ristiques. Celles-ci sont à présent connues
mesures in situ de l'atmosphère au cours sur des distances allant de quelques dizaines
d'une descente de 93 min ralentie par un de millions de kilomètres du Soleil (sondes
parachute. Elle révéla une atmosphère com- allemandes Helios, en 1975 et 1976) à plu-
posée presque uniquement de gaz carboni- sieurs milliards de kilomètres du Soleil (son-
que, et cessa de fonctionner à 27 km d'alti- des américaines Pioneer 10, Pioneer 11,
tude lorsque la pression atteignit 20 bars et Voyager 1 et Voyager 2). Localement et tran-
la température 270 °C. En 1969, les sondes sitoirement accéléré à l'occasion d'éruptions
vent stellaire 492

solaires ou de perturbations de la couronne L'exploration spatiale de Vénus s'est pour-


solaire, ce flux de particules atteint, au voisi- suivie avec les sondes soviétiques Venera et
nage de l'orbite terrestre, une vitesse les sondes américaines Mariner 5 (1967),
moyenne de l'ordre de 400 km/s. Les don- Mariner 10 (1974), Pioneer Venus 1 et 2
nées recueillies par la sonde Ulysse* ont tou- (1978) et Magellan (1990-1994). Venera 3, le
tefois révélé que le vent solaire s'échappe 1 er mars 1966, a été la première sonde à
beaucoup plus rapidement des régions po- descendre dans l'atmosphère vénusienne
laires du Soleil que de ses régions équatoria- (où elle a malheureusement été détruite à 32
les. km d'altitude) ; Venera 7, le 15 décembre
1970, a réussi le premier atterrissage en dou-
vent stellaire. Flux continu de particules ceur à la surface de la planète ; Venera 9, le
chargées s'échappant de l'atmosphère de 22 octobre 1975, a retransmis les premières
certaines étoiles chaudes et massives. Il est à photographies de la surface ; Pioneer Venus
l'origine d'une importante perte de masse 1, le 4 décembre 1978, a été la première
de ces étoiles au cours de leur vie. sonde placée en orbite autour de la planète.
ATMOSPHÈRE. Vénus est enveloppée en perma-
VentureStar. Projet de navette spatiale nence d'une épaisse atmosphère de gaz car-
américaine monoétage conçue, dans un pre- bonique (96,5 %) et d'azote (3,5 %) qui
mier temps, pour transporter des hommes masque sa surface. Les nuages s'étendent
ou du matériel entre la Terre et la Station entre 50 et 70 km d'altitude et se répartis-
spatiale internationale. Son premier vol est sent en trois couches qui diffèrent par la
prévu pour 2004. concentration et la dimension des aérosols
qu'elles renferment. La couche supérieure
Vénus. Planète du système solaire située est constituée principalement de gouttelet-
entre Mercure et la Terre. tes d'acide sulfurique en solution aqueuse.
ENCYCL. C'est l'astre le plus lumineux du ciel Dans les couches inférieures, ces gouttelet-
après le Soleil et la Lune. Première « étoile » tes donnent des précipitations d'acide sulfu-
qui s'allume le soir et dernière qui s'éteint le rique qui s'évaporent bien avant d'atteindre
matin, elle est très populaire sous le nom la surface, formant une région de brume sul-
d'étoile du Berger. Vénus est la première pla- furique, sous les nuages. Mais, à moins de
nète du système solaire en direction de la- 30 km d'altitude, l'atmosphère reste tou-
quelle ont été lancés des engins spatiaux. jours limpide.
Dès le 12 février 1961, l'URSS lança la sonde La haute température (470 °C) de la surface
Venera 1, destinée à passer à 100 000 km vénusienne (où la pression est 92 fois plus
environ de la planète, mais le contact radio forte que sur la Terre) s'explique par un effet
avec l'engin fut perdu au bout de quelques de serre dû au gaz carbonique de l'atmos-
semaines, alors qu'il se trouvait à 7 millions phère. On présume que cette surface abri-
de kilomètres de la Terre. tait jadis des océans qui se sont ensuite éva-
Le premier succès dans l'exploration de Vé- porés. La circulation atmosphérique est
nus depuis l'espace a finalement été obtenu complexe. Des cellules de convection assu-
grâce à la sonde américaine Mariner 2, lan- rent le transfert vers les pôles de la chaleur
cée le 27 août 1962 et qui a survolé la pla- reçue du Soleil à l'équateur. Mais cette circu-
nète à une distance de 34 830 km le 14 dé- lation nord-sud, assez lente (25 km/h), est
cembre 1962. Les observations effectuées à éclipsée par une rapide rotation est-ouest de
l'aide de ses deux radiomètres (l'un à ondes la couverture nuageuse (400 km/h à l'équa-
ultracourtes, l'autre à infrarouge) permirent teur, au sommet des nuages). Par ailleurs, les
d'établir que Vénus possède une surface régions polaires correspondent à des zones
sèche et extrêmement chaude (plus de tourbillonnaires où le plafond des nuages
400 °C). D'autres données, recueillies à s'abaisse d'environ 15 km.
l'aide d'un magnétomètre et de détecteurs ROTATION. De longues séries d'observations
de particules, montrèrent que le champ ma- au radar ont montré que Vénus tourne sur
gnétique vénusien, s'il existe, a une intensité elle-même en 243 j, en sens rétrograde.
inférieure au dixième de celui de la Terre. Cette particularité, conjuguée à la période
493 Uranus

de révolution de Vénus autour du Soleil L'origine du volcanisme de Vénus est évi-


(224,7 j), vaut au jour solaire vénusien demment liée à des processus de convection
d'avoir une durée de 117 jours terrestres. à l'intérieur de la planète, analogues à ceux
TOPOGRAPHIE. Dissimulé derrière un voile de de la Terre. L'une des questions non réso-
nuages, le relief de Vénus est révélé par des lues est le mode de formation de la croûte
mesures au radar réalisées depuis la Terre à vénusienne. L'observation des cratères
l'aide de puissants radiotélescopes ou par d'impact qui parsèment la surface de Vénus
des sondes automatiques placées en orbite suggère en tout cas que cette surface est
vénusienne. Les données les plus complètes jeune et permet d'affirmer qu'elle n'est pas
sont celles obtenues grâce à la sonde améri- actuellement le siège d'une tectonique des
caine Magellan* depuis 1990. Environ 85 % plaques. D'une part, en effet, les cratères
de la surface sont occupés par des plaines. vénusiens ont, en majorité, conservé leur
Deux grands plateaux ayant les dimensions morphologie initiale, ce qui indique que les
de continents terrestres, Aphrodite Terra et processus d'érosion n'ont pratiquement pas
Ishtar Terra, dominent les plaines. Sur le se- affecté leurs formes. D'autre part, la distri-
cond se trouve, à l'est, le plus haut sommet bution du nombre de cratères suivant la
de Vénus, le mont Maxwell (11 800 m). taille se révèle remarquablement uniforme,
L'une des principales surprises a été la dé- ce qui prouve que l'âge de la surface est très
couverte de très nombreuses structures vol- homogène. Au total, plus de 800 cratères,
caniques et de coulées de laves en de nom- avec des diamètres de 2 à 280 km, ont été
breuses régions. Dans les plaines, des observés sur environ 90 % de la surface.
groupes d'édifices volcaniques ont été mis Parmi ceux-ci, plus de 60 % ont conservé
en évidence ainsi que des zones fracturées, leur forme d'origine, alors que seulement
témoins d'une déformation importante de 5 % sont partiellement recouverts de laves.
la surface sous les contraintes tectoniques. Ces observations suggèrent que la surface

CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DE VENUS


diamètre équatorial 12 102 km (0,949 fois celui de la Terre)
diamètre polaire 12 102 km
aplatissement 0
masse par rapport à celle de la Terre 0,815
densité moyenne 5,20
accélération de la pesanteur à l'équateur 0,91 fois celle de la Terre
vitesse de libération 10,4 km/s
période de rotation sidérale 243,02 j (rétrograde)
inclinaison de l'équateur sur l'orbite 177,4°
albédo 07

CARACTÉRISTIQUES ORBITALES DE VÉNUS


demi-grand axe de l'orbite 108 200 000 km, soit 0,723 3 ua
distance maximale au Soleil 109 000 000 km
distance minimale au Soleil 107 400 000 km
excentricité 0,007
inclinaison sur l'écliptique 3° 23'
période de révolution sidérale 224,695 j
vitesse orbitale moyenne 35,03 km/s
période de révolution synodique 583,92 j
distance maximale à la Terre 258 000 000 km
distance minimale à la Terre 41 000 000 km
vérité-terrain 494

de Vénus s'est créée très rapidement, il y a tant et scrupuleux. Ne dit-on pas qu'il
500 millions à 1 milliard d'années. Elle serait poussa le zèle jusqu'à confier à l'astronome
donc beaucoup plus jeune que celles de Mer- Jules Janssen et au mathématicien Joseph
cure, de Mars et de la Lune. Bertrand le soin de refaire ses calculs et de
vérifier l'exactitude des courbes représen-
vérité-terrain (ou vérité de terrain) tant la trajectoire de son vaisseau spatial ?
-* réalité de terrain Toujours est-il qu'en mêlant très habilement
la science et la fiction, Jules Verne aura eu le
vernal (point). Point de la sphère céleste, grand mérite de stimuler les recherches pour
situé à celle des deux intersections de l'équa- que se concrétise enfin le très vieux rêve du
teur et de l'écliptique que le Soleil franchit voyage dans l'espace.
en ayant une déclinaison croissante, SYN. :
équinoxe de printemps, point équinoxial de prin- Verseau (en latin Aquarius, -ii). Constella-
temps, point gamma tion zodiacale, entre le Capricorne et les
ENCYCL. Habituellement désigné par la lettre Poissons.
y, ce point marque le début du printemps, ENCYCL. Les Anciens y voyaient la silhouette
du point de vue astronomique. Il est animé d'un homme agenouillé, versant l'eau d'une
d'un lent mouvement rétrograde sur l'éclip- amphore. Ses étoiles principales, de magni-
tique, qui se traduit par une avance annuelle tude apparente comprise entre 3 et 4, ne
de l'instant de l'équinoxe de printemps. sont que modérément brillantes. Elle ren-
-» précession. Il sert d'origine pour le calcul ferme l'amas globulaire M 2 et les nébuleu-
des ascensions droites et des longitudes cé- ses planétaires NGC 7293 (« Hélix ») et
lestes. Il intervient aussi dans la définition NGC 7009 (« Saturne »), accessibles aux ins-
du temps sidéral. truments d'amateur.

Verne (Jules), écrivain français (Nantes Vesta. Astéroïde 4, découvert le 27 mars


1828-Amiens 1905). 1807 par H. Olbers. Demi-grand axe de son
Créateur du roman d'anticipation scientifi- orbite : 2,362 ua (soit env. 353 millions de
que, il a abordé le thème du vol dans l'es- km). Période de révolution : 3,63 ans. Pé-
pace dans ses ouvrages De la Terre à la Lune riode de rotation : 5,34 h. Diamètre :
(1865), Autour de laLune (4870), Hector Serva- 510 km. Masse : 1,2-10"10 fois celle du Soleil.
dac (1877) et les Cinq Cents Millions de la Sa surface semble formée d'un assortiment
Bégum (1879)- Les deux premiers racontent complexe de roches ignées. Ses caractéristi-
l'odyssée de trois astronautes envoyés vers ques spectrales en font le prototype d'une
la Lune et satellisés par erreur autour de cet catégorie d'astéroïdes.
astre. Nous savons à présent que le voyage
tel que l'imagine Jules Verne, à bord d'un vide n.m. Ambiance correspondant à un
obus lancé par un immense canon enfoui état dont la pression est très inférieure à
dans le sol, est irréalisable : l'accélération au celle de l'atmosphère terrestre au niveau de
départ écraserait les passagers et l'obus les la mer.
transportant flamberait avec leurs cadavres ENCYCL. L'une des caractéristiques du milieu
en traversant l'atmosphère à grande vitesse. spatial est le vide très poussé qui y règne,
Néanmoins, le choix de la Floride comme qu'aucun dispositif expérimental ne permet
lieu de lancement préfigure déjà de façon actuellement de reproduire sur la Terre.
tout à fait remarquable l'utilisation future Alors que la pression atmosphérique nor-
du cap Canaveral, et ce n'est pas fortuit. male au sol est de 760 mm de mercure, à des
L'état d'impesanteur se trouve pour la pre- altitudes de l'ordre de 250 à 400 km ne rè-
mière fois décrit en détail. gne plus qu'une pression inférieure à 10"12
Enfin, l'œuvre fourmille d'informations mm (un millième de milliardième de milli-
scientifiques qui reflètent très exactement mètre) de mercure .; elle est cependant un
les connaissances de l'époque : sensible à la peu plus élevée au contact même des vais-
richesse des découvertes de son temps, Jules seaux spatiaux par suite d'un léger dégaze-
Verne s'en tenait informé avec un soin cons- ment de leurs parois. Le nombre de particu-
495 Viking

les par centimètre cube, qui atteint 2,6-1019 Ergols consommés : peroxyde d'azote et, se-
(26 milliards de milliards) dans l'air, au ni- lon les cas, UDMH ou UH 25. Impulsion
veau de la mer, n'est plus que de 0,1 dans spécifique (dans le vide) : de 278 à 295 s
l'espace interplanétaire : dans l'air que nous selon les versions.
respirons, deux molécules ne peuvent par-
courir, en moyenne, plus de 80 nanomètres Viking. Programme américain de sondes
(80 milliardièmes de mètre) sans entrer en spatiales automatiques destinées à l'explo-
collision, mais dans l'espace interplanétaire ration de la planète Mars.
cette distance représente 20 milliards de ki- BNCYCL. Deux sondes Viking ont été lancées,
lomètres (plus de 130 fois la distance de la respectivement les 20 août et 9 septembre
Terre au Soleil). En dépit de son vide appa- 1975, par des fusées Titan III Centaur. D'une
rent, l'espace interplanétaire recèle beau- masse de 3 400 kg, elles étaient formées
coup de matière sous forme de micrométéo- chacune de deux parties : 1° un orbiteur,
rites et de poussières (débris cométaires), et destiné à étudier la planète depuis une orbite
il est traversé par des rayonnements électro- de satellite artificiel et équipé d'un moteur-
magnétiques et corpusculaires : rayons cos- fusée permettant de freiner la course de l'en-
miques, rayonnement solaire, vent solaire, semble du véhicule et d'insérer celui-ci sur
etc. Le vide spatial impose aux spationautes orbite martienne ; 2° un atterrisseur, destiné
le port d'un scaphandre* lors de leurs sorties à se poser en douceur sur Mars pour procé-
extravéhiculaires. der à des études in situ du sol et de l'atmos-
phère. Ce compartiment comportait : une
rétrofusée, lui permettant de quitter l'orbite
Vierge (en latin Virgo, -inis). Constellation martienne de l'orbiteur ; un bouclier thermi-
zodiacale, entre le Lion et la Balance. que conique, le protégeant pendant la ren-
ENCYCL. Son étoile la plus brillante est l'Epi*
trée dans les couches denses de l'atmos-
(ou Spica). Son étoile y est l'une des premiè- phère martienne et le freinage intense qui
res étoiles doubles à avoir été découvertes : s'ensuit ; un parachute servant à compléter
ses deux composantes, séparées de 4,6", ont le freinage aérodynamique ; et trois petites
le même éclat (magnitude 3,6) et le même rétrofusées, pilotées par un radaraltimètre,
type spectral (F0), et tournent autour de leur servant à assurer un atterrissage en douceur.
centre de gravité mutuel en 171,8 ans. Son Les deux Viking se placèrent sur orbite mar-
étoile s est Vindemiatrix*. La constellation tienne au début de l'été 1976. L'atterrisseur
renferme aussi un très important amas de de Viking 1 se posa le 20 juillet 1976 dans la
galaxies (amas Virgo). région de Chryse Planifia, et celui de Viking 2
renouvela cet exploit le 3 septembre dans la
Viking. Moteurs développés et réalisés par région de Utopia Planitia ; le premier fonc-
la SEP, à partir de 1973, pour équiper les tionna jusqu'en novembre 1982, le second
premier et deuxième étages (et, le cas jusqu'en avril 1980.
échéant, les propulseurs d'appoint à liqui- Les atterrisseurs des Viking, d'une masse de
des) des lanceurs Ariane 1 à 4. 576 kg, une fois posés à la surface de la
ENCYCL. Le lanceur Ariane 4 en utilise plu- planète, comportaient chacun (voir figure) :
sieurs versions : 1° une caméra à balayage panoramique per-
-Viking 5 (poussée au sol : 678 kN, pression mettant d'obtenir des images en couleurs
de combustion : 58 bars, durée de fonction- des environs du point d'atterrissage et mon-
nement : 209 s, débit d'ergols : 276,4 kg/s), trant des détails de 2,5 mm près des pieds
en quatre exemplaires pour le premier du véhicule ;
étage ; 2° un bras télécommandé équipé d'une pe-
- Viking 4 (poussée dans le vide : 805 kN, tite pelle permettant de prélever des échan-
durée de fonctionnement : 125 s) pour le tillons de sol et de les introduire dans les
deuxième étage ; appareillages d'analyse ;
-Viking 6 (poussée au sol : 678 kN, durée de 3° un spectromètre de masse couplé avec un
fonctionnement : 140 s) pour les éventuels chromatographe à gaz, permettant de déter-
PAL. miner la composition des substances miné-
Vinci 496

Atterrisseur d'une sonde V i k i n g

raies et organiques présentes dans le sol et étoile était jadis le signal du début des ven-
l'atmosphère ; danges). Etoile s de la Vierge. Magnitude
4° trois expériences biologiques intégrées apparente visuelle : 2,8. Type spectral : KO.
dans un même appareil et destinées à déce- Distance : 100 années de lumière.
ler la présence d'éventuels micro-organis-
mes dans le sol martien, en recherchant des Vil". Abréviation de Virgo, désignant la cons-
manifestations métaboliques de ces organis- tellation de la Vierge.
mes.
Les expériences biologiques n'ont pas per- Virgo (-inis). Nom latin de la constella-
mis de découvrir l'existence d'une vie mar- tion de la Vierge (abrév. Vif).
tienne.
Elles ont, au contraire, permis de constater Virgo ( a m a s ) . Amas de galaxies observa-
que le sol martien, sans doute sous l'effet du ble dans la constellation de la Vierge.
rayonnement ultraviolet solaire, comporte E N C Y C L . Situé à une distance de 15 millions de

des composés extrêmement oxydants, dont parsecs environ, il occupe le centre du Supe-
la présence interdit l'existence de toute mo- ramas* local. Il s'agit d'un amas irrégulier
lécule organique. qui rassemble plusieurs centaines de ga-
laxies de tous types morphologiques. Il ren-
Vinci. Moteur cryotechnique réallumable ferme notamment la galaxie elliptique
destiné à la propulsion de l'étage supérieur géante M87, dont la région centrale semble
du lanceur Ariane 5, dans la version amélio- abriter un trou* noir de très grande masse.
rée Ariane 5C. Poussée : 150 kN. Sa mise en
service est prévue en 2006. Virgo. Programme franco-italien de détec-
tion des ondes* gravitationnelles à l'aide
Vindemiatrix (nom latin signifiant la ven- d'un interféromètre optique à laser. Dans le
dangeuse, parce que le lever héliaque de cette cadre de ce programme a été décidée en
497 VLBA

1994 la construction à Cascina, près de Pise, trique, cette vitesse est d'environ 11,2 km/s.
d'une antenne interférométrique compor- La troisième vitesse cosmique est la vitesse
tant deux bras perpendiculaires de 3 km de minimale théorique qu'il faut communiquer
long ; celle-ci, financée à 45 % par la France à un corps pour lui permettre de quitter le
et à 5 % par l'Italie, devrait entrer en service système solaire. À partir de la Terre, dans un
vers l'an 2000. repère inertiel géocentrique, cette vitesse est
d'environ 16,6 km/s.
viriel ( t h é o r è m e du). Théorème énon-
çant que, dans un système gravitationnelle- vitesse de libération. Vitesse minimale
ment stable, la somme de l'énergie poten- que doit atteindre théoriquement un corps
tielle globale et du double de l'énergie pour s'éloigner indéfiniment d'un astre, sous
cinétique est nulle. certaines conditions, malgré l'attraction gra-
ENCYCL. Ce théorème joue un rôle important vitationnelle de ce dernier. vitesse cos-
en astronomie, dans l'étude des amas d'étoi- mique
les ou de galaxies. On l'utilise notamment
pour estimer la masse des amas de galaxies vitesse de satellisation minimale. Vi-
d'après leurs dimensions et d'après la vitesse tesse minimale qu'il faudrait théoriquement
moyenne des galaxies lumineuses qu'ils ren- communiquer à un corps au départ d'un
ferment. Les valeurs obtenues ont conduit à astre pour le satelliser au plus près de ce
postuler l'existence de matière* noire. dernier sur une orbite circulaire. vitesse
cosmique
vitesse cosmique. Vitesse minimale
théorique que doit atteindre un corps soit VLA (sigle de Very Large Array, très grand
pour être satellisé autour de la Terre, soit réseau). Grand radio-interféromètre des
pour échapper à son attraction, soit pour Etats-Unis, dans la plaine de San Augustin, à
quitter le système solaire. 80 km à l'ouest de Socorro (Nouveau-Mexi-
ENCYCL. Le concept de vitesse cosmique, in- que) et à 2 100 m environ d'altitude.
troduit par K. Tsiolkovski*, recouvre trois ENCYCL. Achevé en 1980, il comporte 27 an-
notions distinctes. tennes paraboloïdales orientables de 26 m
La première vitesse cosmique (voir figure) de diamètre chacune, mobiles sur des rails
est la vitesse minimale théorique qu'il faut et disposées en un immense Y dont les bran-
communiquer à un corps, au départ de la ches est et ouest s'étendent sur 21 km de
Terre, pour le satelliser autour de la planète. long et la branche nord sur 19 km. Chaque
Cette vitesse, dans un repère inertiel géo- antenne, qui pèse 210 t, est conçue pour
centrique, est voisine de 7,9 km/s. résister à des tempêtes atteignant jusqu'à
La deuxième vitesse cosmique est la vitesse 180 km/h. Ce réseau, qui opère sur 21 cm,
de libération d'un corps quittant la surface 6 cm, 2 cm et 1,3 cm de longueur d'onde,
de la Terre. Dans un repère inertiel géocen- bénéficie, avec la technique de la synthèse
d'ouverture, d'un pouvoir de résolution
comparable à celui des grands télescopes
Vitesses cosmiques
optiques.
I V
V L B A (sigle de l'angl. Very Long Baseline
Array, réseau à très longue base). Réseau
américain de radiotélescopes destiné à la
radio-interférométrie à très longue base.
Achevé en 1992, il comporte dix antennes
paraboloïdales de 25 m de diamètre, répar-
ties de Hawaii, dans le Pacifique, aux îles
Vierges, dans l'Adantique, et fonctionne sur
neuf longueurs d'onde entre 7 mm et 90 cm,
avec une résolution qui varie de 0,02" à
0,000 2".
VLBI 498

VLBI. Sigle de Very Long Base Interferometry, voile, de sa masse, de son orientation et de
utilisé pour désigner l'interférométrie à très ses propriétés de surface. Plus une voile est
longue base. radio-interférométrie grande, légère et réfléchissante, plus l'accé-
lération est forte. Les changements d'orien-
VLT (sigle de l'angl. Very Large Telescope). tation de la voile sont obtenus en appliquant
Très grand télescope européen de l'ESO, en des forces de mise en rotation. Vers 1975, la
cours d'installation au Chili, sur le Cerro NASA et le CNES ont étudié des projets de
Paranal, à 2 640 m d'altitude. sondes propulsées par la pression de rayon-
ENCYCL. instrument, lorsqu'il sera complet, nement solaire pour rejoindre la comète de
sera constitué d'un réseau de quatre télesco- Halley. Faute de disposer à l'époque de ma-
pes de 8,2 m de diamètre chacun, utilisables tériaux adaptés (films réfléchissants suffi-
indépendamment ou en mode combiné, en samment légers), ces projets ont été aban-
particulier pour former un interféromètre donnés. Avantageuses pour de longs trajets
équivalent à un télescope à miroir unique de puisqu'elles ne consomment pas d'ergols,
16 m de diamètre, bénéficiant des techni- les voiles solaires pourraient être utilisées
ques d'optique* active. pour de futures missions d'exploration du
Le premier télescope devrait être achevé en système solaire.
1997, le deuxième en 1998, le troisième en
2000 et le quatrième en 2001. Chacun aura
pour miroir primaire un ménisque mince en Voiles (en latin Vela, -orum). Constellation
verre céramique de 17,5 cm d'épaisseur, pe- australe issue de la subdivision de l'ancienne
sant 23 t, supporté par 150 vérins pilotés par constellation du Navire* Argo.
ENCYCL. Elle renferme plusieurs étoiles
ordinateur et grâce auxquels sa forme
pourra être optimisée durant les observa- brillantes, de magnitude 2 environ. Elle
tions. De même, leur miroir secondaire abrite aussi un pulsar*, découvert en 1968,
pourra être réglé en position et en orienta- qui émet des ondes radio, de la lumière visi-
tion pour compenser à tout instant les varia- ble et du rayonnement (de haute énergie.
tions de géométrie inévitables dues aux dé- Celui-ci constituerait le reliquat d'une étoile
formations structurelles. ayant explosé en supernova il y a environ
12 000 ans et qui serait, en outre, à l'origine
d'une vaste nébulosité révélée par la photo-
Voie lactée. Bande blanchâtre, irrégulière, graphie.
qui ceinture tout le ciel étoilé.
ENCYCL. Les Anciens en attribuaient l'origine
à des gouttes de lait tombées du sein de la vol habité. Mission de vaisseau spatial
déesse Junon alors qu'elle allaitait Hercule. transportant des hommes ou des femmes.
Galilée, le premier, l'observa à la lunette et ENCYCL. L'ère des vols habités s'ouvre le
découvrit qu'elle se résolvait en une multi- 12 avril 1961, lorsque la capsule soviétique
tude d'étoiles non décelables à l'œil nu. Elle Vostok 1 - emportant Iouri Gagarine - ac-
représente, en fait, la trace, dans le ciel, du complit le tour de la Terre en 108 min. De-
disque de la Galaxie*, vu par la tranche. puis, au moins une mission spatiale habitée
a été enregistrée chaque année.
voile solaire. Surface réfléchissante dont En trente-huit ans (avril 1961-avril 1999),
la propulsion dans l'espace est assurée par la près de 400 êtres humains sont allés dans
pression* de rayonnement du Soleil. l'espace (certains plusieurs fois), un tiers en-
ENCYCL. K.E. Tsiolkovski fut le premier à en- viron en utilisant un vaisseau russe, deux
visager, au début du siècle, l'utilisation de la tiers un vaisseau américain.
poussée due aux photons de la lumière so- Parmi eux :
laire comme moyen de propulsion dans l'es- - 9 % étaient des femmes (une Britannique,
pace. Cette poussée correspond, au voisi- une Canadienne, une Française, deux Japo-
nage de la Terre, à une pression de l'ordre de naises, trois Russes, vingt-sept Américai-
8 grammes par hectare. Appliquée à une nes) ;
voile solaire, elle induit une accélération - 12 % n'étaient ni américains, ni russes ; ils
dont l'intensité dépend de la surface de la représentaient une vingtaine de nations.
499 vol habité

Sur la même période, les États-Unis ont Premier vol avec deux astronautes. Gemini 3 (V.
lancé : Grissom et J. Young, 23 mars 1965).
- une trentaine de capsules habitées (Mer- Premier vol avec quatre astronautes. Columbia,
cury, Gemini et Apollo) qui ont transporté 5e vol navette (V. Brand, R. Overmyer, J.
une quarantaine d'astronautes différents ; Allen et W. Lenoir, 11 novembre 1982).
- quatre-vingt treize orbiteurs qui ont trans- Premier vol avec cinq astronautes. Challenger,
porté quelque deux cent cinquante astro- 7e vol navette (R. Crippen, F. Hauck, S. Ride,
nautes différents. J. Fabian et N. Thagard, 18 juin 1983).
Sur la même période, l'ex-Union soviétique Premier vol avec six astronautes. Columbia, 9e
a lancé environ quatre-vingt-dix capsules vol navette (J. Young, B. Shaw, O. Garriott,
habitées (Vostok, Voskhod et Soyouz) qui R. Parker, B. Lichtenberg et U. Merbold,
ont transporté plus d'une centaine de cos- 28 novembre 1983).
monautes différents. Premier vol avec sept astronautes. Challenger,
Les quelque deux cents quinze vols habités 13e vol navette (R. Crippen, J. McBride, S.
effectués en trente-huit ans représentent Ride, K. Sullivan, D. Leestma, M. Garneau
5 % du nombre total de satellites lancés et P. Scully-Power, 5 octobre 1984).
dans l'espace depuis 1957. Premier vol avec huit astronautes. Challenger,
Autrement dit, les vaisseaux habités ont été 22 e vol navette (H. Hartsfield, S. Nagel, J.
vingt fois moins nombreux que les véhicu- Buchli, G. Bluford, B. Dunbar, R. Furrer, É.
les automatiques. Messerschmid et W. Ockels, 30 octobre
LES DURÉES. La durée totale de toutes les mis- 1985).
sions habitées (obtenue en cumulant les LES « RÉCIDIVISTES ... Une cinquantaine de spatio-
temps de vol de tous les spationautes sur nautes ont participé à au moins quatre mis-
trente-huit ans) est de l'ordre de sions spatiales. Quatre d'entre eux, Améri-
500 000 heures, soit l'équivalent de plus de cains, sont partis six fois en orbite :
cinquante-sept ans, partagée très inégale- - John W. Young (Gemini 3 en 1965, Gemini
ment entre la Russie (70 %) et les Etats- 10 en 1966, Apollo 10 en 1969, Apollo 16 en
Unis (30 %). 1972, premier vol de la navette en 1981 et
Premier vol supérieur à un jour. 25 h 18 min (G. neuvième vol de la navette en 1983) ;
Titov, Vostok 2, URSS, 6 août 1961). - F. Story Musgrave (vols de la navette en
Premier vol supérieur à une semaine. 7 j 22 h 55 1983,1985,1989,1991,1993 et 1996) ;
min (G. Cooper et C. Conrad, Gemini 5, - Jerry L. Ross (vols de la navette en 1985,
É-U, 21-29 août 1965). 1988,1991,1993,1995 et 1998) ;
Premier vol supérieur à quatre semaines. 28 j - Franklin R. Chang-Diaz (vols de la navette
49 min (C. Conrad, J. Kerwin et P. Weitz, en 1986,1989,1992,1994,1996 et 1998).
Skylab 2, É-U, 25 mai-22 juin 1973). LES ACCIDENTS MORTELS. Quatorze personnes
Premier vol supérieur à huit semaines. 59 j 11 h ont péri dans un vaisseau spatial (en vol ou
9 min (A. Bean, O. Garriott et J. Lousma, au sol) :
Skylab 3, É-U, 28 juillet-25 septembre - les Américains R. Chaffee, V. Grissom et
1973). E. White, le 27 janvier 1967, dans l'incendie
Premier vol supérieur à douze semaines. 84 j 1 h d'une capsule Apollo, lors d'une séance
16 min (G. Carr, E. Gibson et W. Pogue, d'entraînement au sol ;
Skylab 4, É-U, 16 novembre 1973-8 février - le Soviétique V. Komarov, le 24 avril 1967,
1974). dont la capsule Soyouz 1 s'écrase au sol, au
Premier vol supérieur à six mois. 211 j 9 h 4 min moment du retour, par suite d'une dé-
(V. Lebedev et A. Berezovoï, Saliout 7, faillance du système de parachutes ;
URSS, 13 mai-10 décembre 1982). - les Soviétiques G. Dolbrovolski, V. Volkov
Premier vol supérieur à un an. 365 j 22 h 40 min et V. Patsaiev, le 29 juin 1971, en raison de la
(V. Titov et M. Manarov, Mir, URSS, 21 dé- dépressurisation soudaine de leur capsule
cembre 1987-21 décembre 1988). Soyouz 11, au cours de la rentrée atmosphé-
LES LANCEMENTS MULTIFLES. Premier vol avec trois rique ;
cosmonautes. Voskhod 1 (V. Komarov, C. - les Américains F. Scobee, M. Smith, J. Res-
Feoktiskov etB. Egorov, 12 octobre 1964). nik, E. Onizuka, R. McNair, G. Jarvis et C.
vol parabolique 500

McAuliffe, le 28 janvier 1986, dans l'explo- qui le conduit à atteindre un niveau de cul-
sion de Challenger, soixante-treize secondes mination puis à amorcer sa descente.
après le décollage. -* astronaute, cosmo- Dès qu'il risque de se trouver en survitesse,
naute, sortie dans l'espace le pilote réactive les moteurs de l'appareil
pour le placer progressivement sur une tra-
vol parabolique. Vol en forme de para- jectoire horizontale. Le niveau de micrope-
bole qui permet de placer un avion sur une santeur atteint est assez bon, mais en raison
trajectoire de chute libre et d'obtenir ainsi, à de diverses perturbations cette technique
l'intérieur de l'appareil, un état temporaire convient surtout aux missions n'exigeant
de micropesanteur. pas une grande précision : entraînement de
ENCYCL. Un avion en vol balistique permet spationautes, vérification du comportement
d'accéder à un faible niveau de pesanteur ae certains équipements ou de certains dis-
résiduelle pendant quelques dizaines de se- positifs expérimentaux appelés à être em-
condes (20 à 30 s en général). barqués sur des engins spatiaux.
L'avion (voir figure) est d'abord amené à une Les appareils utilisés (un KC-135 aux Etats-
altitude suffisamment élevée (de l'ordre de Unis, un Ilyouchine-76 en Russie, un Airbus
8 000 m) pour limiter la résistance de l'air, A300 en Europe) bénéficient d'un aména-
puis il entame une trajectoire ascendante. A gement spécial : l'intérieur de la carlingue
ce stade, sa vitesse est élevée, de l'ordre de est muni de parois capitonnées, avec des
celle du son, et l'accélération inférieure ou poignées disposées en plusieurs endroits,
égale à 2g. Peu de temps après, le pilote etc.
réduit fortement la poussée des moteurs de Une mission type dure de deux à trois heu-
façon à faire suivre à l'avion la trajectoire res et peut comporter jusqu'à quarante ou
qu'il décrirait dans le vide parfait ; pour cela, cinquante paraboles successives.
il règle leur régime de telle façon que celui-ci
équilibre le mieux possible la résistance de vol spatial. Déplacement dans l'espace
l'air à l'avancement. d'un engin spatial par opposition au vol aé-
L'appareil suit donc une trajectoire voisine rien qui a lieu dans l'atmosphère.
d'une parabole (durant laquelle ne subsiste, ENCYCL. Selon ses caractéristiques, le vol spa-
à l'intérieur, qu'une très faible pesanteur) tial pourra être automatique ou habité, ba-
Trajectoire d'un avion en v o l p a r a b o l i q u e

2 4 0 km/h

accélération en g ^
501 Voyager

listique (suborbital) ou orbital, propulsé ou sule monoplace sphérique offrant un vo-


non, etc. lume habitable de 1,6 m , dans laquelle pre-
nait place un cosmonaute en scaphandre,
Vol. Abréviation de Volans, désignant la installé sur un siège éjectable, et un compar-
constellation du Poisson volant. timent des appareils muni d'une rétrofusée
de désorbitation.
Volans (-antis). Nom latin de la constella- Au terme de la mission, le cosmonaute était
tion du Poisson volant (abrév. Vol). éjecté vers 7 000 m d'altitude et, freiné par
un parachute, se posait au sol à une vitesse
Volgograd. Nom officiel du cosmodrome de 5 à 6 m/s, tandis que la capsule, elle-
russe situé près de Kapoustine* Iar. même munie d'un parachute qui s'ouvrait à
4 500 m, atterrissait à proximité avec une
volume sous coiffe. Volume disponible vitesse résiduelle voisine de 10 m/s.
sur un lanceur spatial pour y placer la Après sept vols d'essai (le premier inhabité,
charge* utile. les autres emportant des chiens), dont deux
échouèrent au lancement et un troisième
Voskhod (mot russe signifiant élévation). lors de la rentrée dans l'atmosphère, entre
Vaisseau spatial habité soviétique, dérivé du mai 1960 et mars 1961, Vostok 1, le 12 avril
Vostok, utilisé de 1964 à 1966. 1961, permit à Iouri Gagarine d'accomplir le
ENCYCL. Le vaisseau spatial Voskhod était un premier vol humain dans l'espace. Le pro-
Vostok amélioré, doté d'une cabine plus gramme Vostok s'acheva en 1963 après cinq
spacieuse (2,3 m de diamètre), pouvant abri- autres vols habités : Vostok 3 et Vostok 4, en
ter jusqu'à trois cosmonautes qui, cette fois, août 1962, furent les deux premiers vais-
ne disposaient plus d'un siège éjectable et seaux habités à effectuer un vol groupé, en
demeuraient dans leur cabine jusqu'à leur s'approchant à 5 km l'un de l'autre ; Vostok
retour au sol. 6, dernier vaisseau de la série, permit de
11 ne fut utilisé que pour deux missions habi- lancer pour la première fois dans l'espace
tées, précédées chacune d'un vol d'essai une femme, Valentina Terechkova, en juin
avec deux mannequins : 1963.
- Voskhod 1, lancé le 14 octobre 1964, em- Pendant longtemps, les Soviétiques ont en-
menait trois cosmonautes à bord et permit tretenu le mystère sur la récupération de
le premier vol dans l'espace d'un équipage Gagarine, indiquant qu'il avait atterri avec
de plusieurs hommes ; sa capsule et évitant soigneusement de faire
- Voskhod 2, le 18 mars 1965, n'eut que état de son éjection en vol, peut-être par
deux passagers, mais l'un d'eux, Aleksei crainte que celle-ci soit interprétée comme
Leonov, accomplit la première sortie extra- le résultat d'une défaillance et empêche la
véhiculaire jamais effectuée dans l'espace, mission Vostok 1 d'être homologuée au ni-
restant 23 min 41 s hors de la cabine, dont veau international comme le premier vol
12 min 09 s hors du sas du vaisseau spatial. spatial habité. Ce n'est toutefois qu'en 1978
En 1966, une mission prévue pour une durée que son éjection de la capsule du Vostok a
de deux semaines avec deux cosmonautes été pour la première fois décrite dans un
fut annulée. Elle fut remplacée par le vol de livre.
deux chiens, pendant 22 j, sur une orbite de
187 km de périgée et 904 km d'apogée ame- Voyager. Programme américain de sondes
nant le vaisseau (dénommé Cosmos 110) à spatiales automatiques destinées à l'étude et
traverser les ceintures de rayonnement ter- à la photographie rapprochées des plus gros-
restres et permettant ainsi d'étudier la dose ses planètes du système solaire et de leurs
de radiations reçue par ses passagers. satellites.
ENCYCL. Deux sondes identiques ont été lan-
Vostok (mot russe signifiant orient). Pre- cées en 1977, du cap Canaveral, par des
mier vaisseau spatial habité soviétique. fusées Titan-Centaur : Voyager 2 le 20 août
ENCYCL. D'une masse au décollage ae 4,7 t, et Voyager 1 le 5 septembre. D'une masse
Vostok comportait deux parties : une cap- de 815 kg, elles se rattachent à la famille des
vrai 502

Mariner*, mais elles ont été spécialement ultime manoeuvre d'assistance* gravitation-
conçues pour fonctionner à grande distance nelle l'a ensuite propulsée vers Neptune,
du Soleil. qu'elle a survolée, à une distance de moins
Trois générateurs nucléaires radio-isotopi- de 5 000 km, le 24 août 1989, s'approchant
ques au plutonium 238 délivraient à l'ori- encore, le lendemain, du principal satellite
gine une puissance électrique de 400 W pour de la planète, Triton*. Après ce remarquable
l'alimentation en énergie des instruments périple, qui a fait considérablement progres-
scientifiques et des autres équipements de ser notre connaissance des grosses planètes
bord. du système solaire et de leur environne-
Les communications radio de Voyager avec ment, Voyager 2, comme Voyager 1, s'en-
la Terre sont assurées par une antenne para- fonce dans Pespace. Les deux sondes, dont
bolique de 3,7 m de diamètre qui reste tou- on espère capter les émissions jusque vers
jours orientée vers notre planète. Les émet- 2015, poursuivent leur exploration du mi-
teurs ont une puissance de 23 W. lieu interplanétaire à plusieurs milliards de
Chaque sonde est également munie d'un kilomètres du Soleil. Voyager 1 est, depuis
enregistreur numérique d'une capacité de le 17 février 1998, l'engin de fabrication hu-
500 millions de bits. maine situé le plus loin de la Terre (avant
L'équipement scientifique comprend onze cette date, il s'agissait de Pioneer 10).
instruments : —» héliosphère
- les uns pour l'étude in situ du milieu inter- Pour le cas où elles seraient un jour re-
planétaire et des magnétosphères traversées cueillies par des extraterrestres, les sondes
(magnétomètres ; détecteurs de particules Voyager emportent chacune un vidéodisque
chargées, de rayons cosmiques de plasma et renfermant une véritable encyclopédie
d'ondes radio) ; audiovisuelle de la Terre.
- les autres, montés sur une plate-forme
orientable, pour l'étude à distance des astres vrai, e adj. Coordonnées vraies d'un astre :
survolés (interféromètre ; spectromètres in- coordonnées moyennes de cet astre corri-
frarouge et ultraviolet ; photopolarimètre ; gées de la nutation. On les obtient en retran-
ainsi que deux caméras, l'une grand angle, chant, aux coordonnées fournies directe-
avec un champ de prise de vues de 3 degrés, ment par les observations, des termes dus à
l'autre petit angle, avec un champ de 0,4 de- la réfraction et à l'aberration. Hauteur vraie :
gré). hauteur corrigée de la réfraction (par oppo-
Jupiter* et ses principaux satellites ont cons- sition à la hauteur apparente). Midi vrai:
titué le premier objectif des deux sondes : heure de passage du Soleil au méridien d'un
Voyager 1 a survolé la planète à une distance lieu donné. Temps solaire vrai : angle horaire
minimale de 278 000 km le 4 mars 1979 et apparent du centre du Soleil, pour un lieu
Voyager 2 d'une distance de 650 000 km le donné (par opposition au temps solaire
10 juillet 1979. moyen).
En utilisant la gravité de cette planète
géante, les deux sondes Voyager ont ensuite
été propulsées vers Saturne*, dont elles se Vul. Abréviation de Vulpeeula, désignant la
sont approchées respectivement à constellation du Petit Renard.
124 000 km le 12 novembre 1980 et
101 000 km le 26 août 1981, avec, en sus, Vulcain. Moteur cryotechnique utilisé
dans le cas de Voyager 1, un passage à proxi- pour propulser l'étage principal d'Ariane 5.
mité du gros satellite Titan*, la veille de son ENCYCL. Développé par la SEP, avec la coopé-
survol de Saturne. ration de nombreux partenaires européens,
Les trajectoires des deux sondes ont ensuite il est alimenté en ergols à haute pression
divergé : Voyager 1 s'est enfoncée dans l'es- (hydrogène et oxygène liquides) par deux
pace tandis que Voyager 2 a utilisé la gravité turbopompes indépendantes.
de Saturne pour « rebondir » vers Uranus*, Hauteur : 3 m ; diamètre (sortie de tuyère) :
planète plus lointaine, à 107 000 km de la- 1,76 m ; masse totale : inférieure à 1 700 kg.
quelle elle est passée le 24 janvier 1986. Une Poussée totale dans le vide : 1 075 kN ; pous-
5C6 W Cephei (étoile)

sée totale au sol : 815 kN ; impulsion spéci- Vulpecula(-ae). Nom latin de la constel-
fique dans le vide : 431 s ; pression de com- lation du Petit Renard (abrév. Vul).
bustion : 105 bars ; temps de fonction-
nement en vol : 600 s ; débit total d'ergols : W Cephei (étoile). Type de super-
255 kg/s. La mise au banc du premier mo- géante binaire dont le spectre présente des
teur Vulcain a eu lieu en avril 1990, à Vernon raies d'émission. La composante primaire
(Eure). Il a atteint le régime nominal en dé- est une supergéante de type spectral G ou
cembre 1990, et sa durée nominale de fonc- M, et la composante secondaire, une étoile
tionnement (600 s) en juin 1991. chaude de type spectral B.
w
Wallops Island. Base de lancement amé- bord d'un vaisseau spatial, grâce à l'emploi
ricaine, sur la côte est des États-Unis, en d'une substance antigravifique, la cavorite,
Virginie. Coordonnées géographiques : et qui découvrent le satellite de la Terre peu-
37,9°N., 75,5° O. plé de créatures semblables à des insectes,
ENCYCL. Inaugurée en 1945, elle s'étend sur vivant dans un réseau souterrain de caver-
près de 2 500 ha, répartis sur trois sites voi- nes et de tunnels.
sins. Dépendance du centre spatial Goddard
de la NASA, elle est utilisée pour des lance- W e s t ( c o m è t e ) . Comète découverte le
ments de ballons, de fusées-sondes ou de 5 novembre 1975 par le Danois Richard
petits satellites scientifiques (à l'aide de fu- West sur des plaques photographiques obte-
sée Scout). Le premier lancement d'un satel- nues quelque temps auparavant à l'Obser-
lite (qui ne put être placé sur orbite) eut lieu vatoire européen austral, au Chili, et qui
le 4 décembre 1960. devint très brillante. Désignation officielle :
C 1975 VI.
Wells (Herbert George), écrivain anglais ENCYCL. Elle devint visible à l'œil nu en jan-
(Bromley, Kent, 1866-Londres 1946). vier 1976 et passa à sa plus faible distance
Après avoir obtenu un diplôme de zoologie du Soleil (30 millions de km environ) le
à l'université de Londres, il débuta comme 25 février 1976. Au début de mars, elle appa-
vulgarisateur scientifique et comme journa- raissait, avant l'aube, comme un objet assez
liste avant de devenir l'un des maîtres du spectaculaire, de magnitude comprise entre
roman de science-fiction. Parmi ses ouvra- - 1 et - 2, avec une queue de poussière
ges, The War of the Worlds (la Guerre des mon- longue de 25 à 30° pour 10 à 15° de large.
des, 1898) eut un retentissement considéra- On assista ensuite à ia fragmentation de son
ble : inspiré par les observations de certains noyau en quatre morceaux.
astronomes qui accréditaient à l'époque
l'hypothèse de la présence d'une civilisation W e s t a r . Satellites américains géostation-
avancée sur Mars, il y décrit l'invasion de la naires de télécommunications intérieures
Terre par les Martiens. Ce roman a ouvert la exploités initialement par la Western Union
voie à d'innombrables récits d'invasions de Telegraph Company et à présent par Hu-
notre planète par des extraterrestres. En ghes Communications.
1938, le cinéaste et acteur américain Orson ENCYCL. Lancé le 13 avril 1974, et mis à poste
Welles sema la panique aux États-Unis en par 99° de longitude ouest, Westar 1 fut le
reprenant le même thème et en racontant premier satellite de télécommunications in-
l'arrivée des Martiens sur la Terre, à la ma- térieures des États-Unis. Westar 6, largué de
nière d'un reportage, au cours d'un pro- l'orbiteur Challenger le 4 février 1984, ne
gramme radiophonique. Dans une autre de put atteindre l'orbite géostationnaire par
ses œuvres, The First Men in the Moon (les suite d'une défaillance de son propulseur
Premiers Hommes dans la Lune, 1901), Wells d'appoint; récupéré le 14 novembre 1984,
imagine des astronautes atteignant la Lune à lors du 14e vol ae la navette spatiale et ra-
505 WOCE

mené au sol dans la soute de l'orbiteur Dis- ries, il a découvert, avec A. Penzias, en 1965,
covery, il a ensuite été revendu à un consor- le rayonnement thermique du fond du ciel à
tium asiatique pour le compte duquel il a été 3 kelvins - confortant ainsi la théorie cos-
à nouveau lancé, sous le nom d'Asiasat 1. le mologique de l'explosion primordiale (Big*
8 avril 1990, par une fusée chinoise Longue Bang) - découverte qui a valu à ses auteurs
Marche 3. le prix Nobel de physique en 1978.

W e s t e r b o r k (observatoire de). Ob- W I M P (mot d'argot américain signifiant


servatoire néerlandais de radioastronomie. mauviette et sigle de l'angl. Weakly Interacting
Il renferme un radio-interféromètre à syn- Massive Partides, particules massives intera-
thèse d'ouverture, mis en service en 1970, gissant faiblement). Terme utilisé pour dési-
qui comporte quatorze antennes paraboloï- gner d'hypothétiques particules subatomi-
dales de 25 m de diamètre réparties sur une ques lourdes n'interagissant aue faiblement
Wolf 506

des océans sans précédent : sections hydro- taches, réunies en g groupes, visibles sur le
graphiques à partir de navires, lâcher et suivi disque solaire à une date donnée, k dési-
ae plusieurs centaines de bouées de surface gnant un coefficient lié à l'observateur et à la
et de flotteurs immergés à différentes pro- qualité des images.
fondeurs, déploiement de courantomètres,
mesures de gradients de température, son- Wolf (Rudolf), astronome suisse (Fàllan-
dages acoustiques actifs, mise en place de den, près de Zurich, 1816 - Zurich 1893).
marégraphes côtiers ou en eau profonde. En s'appuyant sur les observations antérieu-
Mais ce sont les observations spatiales qui res disponibles, il établit une courbe de va-
constituent la pièce maîtresse du pro- riation de l'activité solaire depuis les pre-
gramme. Outre la collecte des données par mières observations à la lunette, au début
le système Argos*, deux autres types de me- du xvif siècle. Il établit aussi les principes
sures par satellite ont été choisis : d'une statistique des taches solaires, tou-
- les mesures des champs de surface : tem- jours admise à quelques perfectionnements
pératures et vents. Les vents sont mesurés près.
par une technique radar appelée « diffuso-
métrie » ; Wolf-Rayet (étoiles de) [de C. Wolf et
- les mesures intégrant les propriétés de la G. Rayet, qui les ont découvertes en 1867],
colonne d'eau : mesures de la topographie Type d'étoiles chaudes et massives dont le
de surface par altimétrie* spatiale. C'est le spectre se caractérise par de larges raies
seul moyen d'accès à la variabilité de la cir- d'émission, spécialement du carbone ou de
culation générale océanique à l'échelle de la l'azote, qui proviendraient d'une enveloppe
planète. en expansion rapide.
Le satellite franco-américain Topex-Poséi-
don et le satellite européen ERS 2 contri- W o o m e r a . Ancienne base de lancement
buent activement au programme. anglo-australienne, en Australie du Sud, près
de la localité du même nom. Coordonnées
W o l f (Max), astronome allemand (Heidel- géographiques : 31,1 °S., 136,8 °E.
berg 1863-1932). ENCYCL. Primitivement centre d'essais pour
En 1891, il eut l'idée de substituer à l'obser- missiles et fusées-sondes, cette base fut uti-
vation visuelle l'emploi de la photographie lisée, de 1964 à 1969, pour les dix essais en
pour la recherche des astéroïdes. Il en dé- vol du lanceur européen Europa* 1, qui
couvrit ainsi une quarantaine. échouèrent tous. Deux satellites seulement,
lancés depuis cette base, ont été placés sur
W o l f ( n o m b r e de). Indice normalisé, dé- orbite : le petit satellite scientifique austra-
fini par R. Wolf, qui exprime l'importance et lien Wresat, le 29 novembre 1967, par une
la durée des cycles d'activité solaire à partir fusée Sparta, dérivée du missile américain
du nombre de taches et de groupes de taches Redstone ; et le satellite britannique Pros-
observés sur le Soleil. péra, le 28 octobre 1971, par le lanceur bri-
ENCYCL. Cet indice se traduit par la formule tannique Black Arrow. Inutilisée ensuite, la
R = k (10 g + f), où f représente le nombre de base a été fermée en 1976.
xy
X (astronomie). Branche de l'astrophy- a une luminosité en rayons X 1 000 fois plus
sique qui a pour objet l'étude des sources grande que celle du Soleil.
célestes de rayonnement X. Ën 1964, à la suite d'un autre vol de fusée,
ENCYCL. On considère habituellement que le H. Friedman réussit à enregistrer la première
rayonnement X couvre le domaine des lon- occultation par la Lune d'une source X déjà
gueurs d'onde comprises entre 10 et 0,01 na- détectée, mais non identifiée, dans la cons-
nomètre, entre l'extrême ultraviolet et le tellation du Taureau, Tau X-l. Cela permit
rayonnement (. Les énergies correspondan- de trouver aussitôt la contrepartie optique
tes vont de 0,1 à 100 keV. Le rayonnement X de la source : la nébuleuse du Crabe*.
d'origine cosmique, quelle que soit son éner- Dès 1969, des satellites militaires américains
gie, est arrêté par l'atmosphère terrestre. Vela emportèrent des détecteurs de rayon-
L'astronomie X exige donc d'emporter des nement X, mais le premier satellite d'astro-
instruments dans l'espace, à bord de fusées- nomie X fut Uhuru*, lancé en décembre
sondes ou de satellites. 1970, bientôt rejoint par d'autres engins :
LES SOURCES x. Le rayonnement X thermique ANS (américano-néerlandais) en 1975, SAS
provient de sources dont la température dé- 3 (américain) en 1977, etc.
passe un million de kelvins. Le rayonnement Une nouvelle génération de satellites est en-
X non thermique résulte de processus tels trée en service avec le lancement, le 13 no-
que l'interaction entre des ions et des élec- vembre 1978, du satellite HEAO 2, appelé
trons dans des plasmas ou des réactions nu- aussi Einstein*. Cette nouvelle génération se
cléaires dans des systèmes stellaires binai- caractérise par la possibilité de pointer le
res. De nombreuses sources X brillantes satellite dans une direction donnée (pendant
correspondent à des étoiles doubles* physi- plusieurs heures si nécessaire), pour permet-
ques dont l'une des composantes est une tre de collecter le flux X d'une source sur des
naine* blanche, une étoile à neutrons* ou un miroirs spéciaux. Ces derniers sont consti-
trou* noir capturant par accrétion la matière tués de surfaces approximativement coni-
de l'autre composante. Les autres principaux ques dont l'axe est aligné le long de la direc-
types de sources X célestes sont les restes de tion de pointage, les rayons X arrivant alors
supernovae, les noyaux actifs de galaxies et sous une incidence très faible (« rasante ») et
le gaz chaud présent entre les galaxies, au étant ainsi (et seulement ainsi) concentrés
sein des amas de galaxies. vers des détecteurs placés sur un barillet au
HISTORIQUE. Dès 1948, Herbert Friedman et foyer des miroirs. Le système forme ce
son équipe, aux États-Unis, détectèrent les qu'on appelle un « télescope X », très diffé-
rayons X provenant du Soleil. rent des dispositifs utilisés antérieurement,
Il a fallu attendre 1962 pour que soit décou- qui ne repéraient la position des sources
verte fortuitement, dans la constellation du qu'au moyen d'un collimateur.
Scorpion, grâce à un vol de fusée, la pre- L'ère des observatoires du type Einstein s'est
mière source X non solaire, Sco X-l. Celle-ci poursuivie avec des engins tels que l'euro-
X (planète) 508

péen Exosat*, les japonais Astro*, l'allemand pesant jusqu'à 1,2 t. Il entrera en compéti-
Rosat*, etc. Les satellites X de la prochaine tion avec d'autres petits lanceurs améri-
décennie, parmi lesquels l'engin européen cains, comme le Pégase*, le Taurus*, le Co-
XMM*, viseront à améliorer la qualité des nestoga* et le LLV *1. Placé, au décollage, sur
informations spectroscopiques sur les sour- le dos d'un avion porteur, il sera largué dans
ces étudiées, ce qui permettra d'affiner les l'atmosphère à 11 km d'altitude puis pro-
modèles théoriques relatifs à ces astres. pulsé de manière autonome pendant trois
minutes. Ayant atteint la vitesse de 4 km/s,
X (planète). Planète hypothétique du sys- il larguera à son tour un véhicule orbital, qui
tème solaire qui graviterait au-delà de l'or- placera le satellite sur orbite. Il reviendra
bite de Pluton. ensuite se poser sur une piste d'aéroport, à
ENCYCL. L'existence d'une planète transpluto- la manière des orbiteurs de la navette spa-
nienne massive a été envisagée par certains tiale. La première version, appelée X 34A,
astronomes pour expliquer les perturbations aura 22 m de long pour 10 m d'envergure et
observées du mouvement d'Uranus et de pèsera 34,5 t. Son avion porteur sera un L
Neptune, depuis que l'on sait que la masse 1011. Ses deux étages utiliseront un moteur
de Pluton est trop faible pour en rendre déjà existant à oxygène liquide et kérosène.
compte. L'appellation choisie pour désigner Un premier vol d'essai a eu lieu le 29 juin
cette planète traduit à la fois son caractère 1999. Ce sera un démonstrateur du pro-
hypothétique et le fait que, si on la décou- gramme RLV (Reusable Launch Vehicle) de
vre, elle constituera la Xe planète impor- la NASA. Ultérieurement est envisagée une
tante du système solaire. Les recherches ef- version plus performante, appelée X 34B, de
fectuées en vue de mettre en évidence cette 26 m de long pour 15 m d'envergure, pesant
planète sont, jusqu'à présent, restées vaines. 49, 1 t, et qui sera placée sur le dos d'un
En revanche, depuis 1992, on a découvert Bœing 747.
des astéroïdes transplutoniens, ce qui accré-
dite l'hypothèse d'une concentration de pe- X 38. Véhicule spatial expérimental améri-
tits corps (ceinture* de Kuiper) éloignée du cain qui préfigure le CRV, vaisseau spatial
Soleil, et celle-ci contribue sans doute à per- de secours de la Station spatiale internatio-
turber légèrement le mouvement de Nep- nale. Son premier vol atmosphérique a eu
tune. Par ailleurs, des études récentes sem- lieu le 12 mars 1998 aux Etats-Unis. Son
blent indiquer qu'avec les valeurs précises premier vol orbital est prévu en 2001.
des masses des planètes Jupiter, Saturne, L'Agence spatiale européenne participe à sa
Uranus et Neptune obtenues grâce aux son- réalisation.
des Voyager*, on ne décèle plus de perturba-
tions inexpliquées dans le mouvement de Xichang. Base de lancement chinoise, au
Neptune. sud-ouest de la Chine, dans la province du
Sichuan. Coordonnées géographiques :
X. Série d'avions-fusées* expérimentaux 28,1°N., 102,3 °E.
américains utilisés de 1947 à 1968. ENCYCL. Cette base est utilisée pour les lance-
ments de satellites en orbite géostationnaire
X 33. Démonstrateur de lanceur américain ou polaire. Le premier lancement réussi, de-
monoétage réutilisable. Son premier vol, puis cette base, a eu lieu le 29 janvier 1984.
plusieurs fois retardé pour des problèmes
techniques, est prévu en l'an 2000. XMM (sigle de l'angl. X-ray MultimirrorMis-
sion). Satellite européen destiné à l'imagerie
X 34. Projet de lanceur spatial réutilisable et à la spectrométrie des sources célestes de
américain. rayonnement X.
ENCYCL. Développé par la firme American ENCYCL. C'est un satellite de 10 m de long et
Space Lines (ASL), issue d'un partenariat en- 4 m de diamètre, pesant 3 900 kg. Il com-
tre Orbital Sciences Corp. et Rockwell, ce porte 3 télescopes à incidence rasante, de
lanceur est destiné à réduire le coût de lan- 7,5 m de focale, formés chacun de 58 co-
cement en orbite basse de petits satellites quilles coaxiales de 70 cm de diamètre maxi-
509 Young

mal, alimentant un ensemble de trois camé- ENCYCL. Situé à 320 m d'altitude, il a été fondé
ras CCD et de deux spectrographes à haut à l'initiative de G.E, Haie* pour abriter la
rendement. Cet équipement offre la surface plus grande lunette du monde, dotée d'un
collectrice la plus grande jamais réalisée objectif de 1,02 m de diamètre et de 19 m de
pour l'observation dans le domaine des longueur focale. Financé par l'industriel
rayons X (300 m2). Il est complété par un américain Charles T. Yerkes, il a été inau-
moniteur optique destiné à l'identification guré en 1897.
de la contrepartie visible des sources X dé-
tectées et au suivi photométrique. Son lan- Yokhoh (mot japonais signifiant rayon de
cement, par une fusée Ariane 5, est attendu soleil). Satellite japonais d'étude des rayon-
en l'an 2000. Il sera placé sur une orbite très nements X et y au Soleil. Il a été lancé en
allongée, d'environ 110 000 km d'apogée et août 1991, alors que le Soleil se trouvait
7 000 km de périgée, inclinée à 40°, qu'il dans une période de maximum d'activité.
décrira en 48 h. Sa durée de vie prévue est Les images du Soleil qu'il a fournies dans le
de dix ans. domaine des rayons X ont une résolution
très supérieure à celle des satellites anté-
Yantar. Nom d'une famille de satellites rieurs.
russes de reconnaissance militaire optique
dont plusieurs générations ont été lancées Young (John W.), astronaute américain
depuis les années 1970. (San Francisco, Californie, 1930).
Premier astronaute ayant accompli six mis-
Yerkes (observatoire). Observatoire du sions spatiales (entre 1965 et 1983), un re-
département d'astronomie et d'astrophysi- cord qu'il partage aujourd'hui avec F.S. Mus-
que de l'université de Chicago, près de grave, J. L. Ross et F.R. Chang-Diaz. -+ vol
Williams Bay (Wisconsin), aux Etats-Unis. habité
z
Zarqali (Abu Ishaq Ibrahim ibn Yahya al-), cain Keck* 1. Les performances de cet ins-
dit aussi Arzachel, astronome et mathémati- trument restent toutefois inférieures à celles
cien arabe (v. 1029 - Cordoue 1100). que l'on pouvait espérer d'un télescope de
Il inventa divers instruments d'observation cette dimension, en raison d'une optique
du ciel et dressa des tables astronomiques, qui laisse à désirer (le miroir primaire a déjà
dites tables de Tolède. été remplacé en 1984) et de conditions d'ob-
servation souvent médiocres. Dans une
Z a r y a (mot russe signifiant aube). Premier plaine en contrebas est installé le grand ra-
élément de la Station spatiale internationale, diotélescope en anneau Ratan*-600.
lancé par une fusée Proton le 20 novembre
1998. Zemiorka. Lanceur de l'ex-URSS, mis en
Construit par la Russie, ce module de service en 1957 et le plus utilisé depuis, sous
contrôle ressemble au bloc central de la sta- différentes versions.
tion Mir. Il pèse 201, mesure 12 m de long et ENCYCL. Développée à partir de 1953, sous la
3 m de diamètre. direction de S. Korolev*, la fusée Zemiorka,
appelé aussi R7, était à l'origine un missile
Z e e m a n (effet). Perturbation des ni- intercontinental (d'une portée de 7 000 km),
veaux d'énergie des électrons d'un atome dont le premier tir, le 21 août 1957, fit de
sous l'action d'un champ magnétique, qui se l'URSS la première nation à disposer de cet
traduit par une modification du spectre de équipement, deux ans avant les États-Unis.
raies d'émission du corps considéré. On ob- Une dizaine d'exemplaires de ce missile,
serve 3 raies là où, en l'absence de champ, il appelé SS-6 Sapwood en Occident, sont de-
n'y en aurait qu'une. L'effet Zeeman est très venus opérationnels. Avec sa version spa-
couramment utilisé pour mesurer le champ tiale, inaugurée le 4 octobre 1957, l'URSS est
magnétique des astres. devenue la première puissance mondiale à
avoir mis en orbite un satellite artificiel de la
Zelentchouk. Localité de la République Terre.
des Karatchaïs-Tcherkesses, au nord du Lancée depuis à plus de 1 600 exemplaires,
Caucase, près de laquelle est implanté l'ob- sous différents modèles (selon les perfor-
servatoire spécial d'astrophysique de l'Aca- mances souhaitées), cette fusée est, de loin,
démie des sciences de Russie. la plus utilisée au monde. Pesant environ
ENCYCL. L'observatoire optique abrite, à 270 t au décollage, elle offre une structure
2 070 m d'altitude, sur une crête du mont biétage originale : quatre accélérateurs à er-
Pastoukhov, un télescope à monture azimu- gols liquides (kérosène et oxygène liquide),
tale, doté d'un miroir principal de 6 m de munis chacun de quatre chambres de com-
diamètre (pesant 42 t) et logé sous une cou- bustion et de quatre tuyères, constituent le
pole de 46 m de diamètre. Inauguré en 1975, premier étage ; ils sont disposés autour du
il a été le plus grand télescope du monde corps central servant de second étage, doté
jusqu'à l'achèvement du télescope améri- d'un moteur de conception analogue à ceux
511 zodiacal, e

des accélérateurs mais dont la poussée est Titan 34D (États-Unis), Longue Marche
modulable et le temps de combustion supé- (Chine) et H 2 (Japon).
rieur. Chaque accélérateur délivre une pous- Les Ukrainiens étudient une version Zenith
sée de 100 000 daN, et le moteur du M4, qui serait dotée d'un 3e et d'un 4e étage
deuxième étage une poussée maximale de à ergols stockables. Une version aéroportée
94 000 daN. Au décoflage, tous les moteurs (Svitiaz) est également à l'étude : larguée de
fonctionnent simultanément (ceux des accé- l'avion Mrya, elle pourrait placer 9 t de
lérateurs à plein régime, celui du corps cen- charge utile en orbite basse autour de la
tral à poussée réduite) et fournissent une Terre ou 11 sur l'orbite géostationnaire. Elle
poussée totale de l'ordre de 440 000 daN. En offrirait l'avantage d'autoriser des lance-
fin de combustion, les accélérateurs se sépa- ments spatiaux depuis l'Ukraine, qui ne dis-
rent du corps central et la poussée du mo- pose pas de cosmodrome.
teur du second étage atteint sa valeur maxi- Plusieurs vols de fusées Zenith sont prévus
male. Douze petits moteurs verniers pour l'assemblage d'éléments de la future
assurent le pilotage lors du vol du premier Station* spatiale internationale.
étage, et quatre durant le vol du second Le lancement, sur orbite polaire, à la fin de
étage. 1994, d'un satellite de télédétection Res-
Dans sa première version, la Zemiorka pou- source avec, en charge additionnelle, le mi-
vait placer 1 300 kg environ en orbite basse. crosatellite allemand Safir-R, a inauguré une
Pour le lancement des vaisseaux Voskhod, plus large utilisation de la fusée Zenith. De-
au début des années 60, on lui a adjoint un puis sa mise en service, celle-ci ne servait en
troisième étage (également à ergols liqui- effet qu'au lancement de satellites militaires
des), lui permettant de placer en orbite basse d'écoute électronique ou de reconnaissance.
une charge utile dont la masse peut attein-
dre 7 500 kg. Cette configuration reste utili- zénithal, e, a u x adj. Relatif au zénith.
sée pour le lancement des vaisseaux Soyouz Distance zénithale : distance angulaire d'un
et celui de nombreux satellites Cosmos. Une point de la sphère céleste au zénith. C'est le
version encore plus puissante, munie d'un complément algébrique de la hauteur. Elle
quatrième étage, sert au lancement de son- se compte de 0 à 180° à partir du zénith.
des interplanétaires : Luna, Venera, Mars... Lunette zénithale photographique : lunette as-
tronomique d'axe vertical spécialement
zénith n.m. (lecture erronée de l'arabe samt conçue pour photographier les étoiles au
[ar-ra's], chemin [au-dessus de la tête]). Point voisinage du zénith.
de la sphère céleste représentatif de la verti- ENCYCL. Cette lunette, mise au point aux
cale ascendante, en un lieu donné. États-Unis vers 1950, est souvent désignée
par l'abréviation PZT (Photographie Zenith
Zenith. Lanceur spatial de la Russie et de Tube). Elle sert à déterminer avec précision
l'Ukraine, utilisé en version biétage ou trié- les coordonnées de certaines étoiles, dans le
tage. but d'établir, notamment, les faibles varia-
ENCYCL. Dans sa version biétage (Zenith 2), tions des coordonnées géographiques du
mise en service en 1985, il mesure 57 m de lieu d'observation dues aux déplacements
haut, pèse 459 t au décollage et permet de du pôle.
placer 13,7 t en orbite circulaire à 200 km
d'altitude ou 11,41 en orbite héliosynchrone z é r o g. Expression traduisant l'absence de
depuis le cosmodrome de Tiouratam. Com- pesanteur et, d'une façon plus générale, de
plété par un étage (Zenith 3), il peut placer toute accélération notable telle qu'on peut
2 t en orbite géostationnaire. Il sert au lance- l'observer dans un vaisseau spatial ou un
ment de charges utiles en orbite basse ou avion en vol parabolique. Elle ne signifie pas
moyenne jusqu'à 1 500 km d'altitude ainsi « zéro gravité ».
qu'à celui des vaisseaux habités Soyouz TM
améliorés et des vaisseaux cargos Progress zodiacal, e adj. Relatif au zodiaque. Cons-
améliorés. Ses performances en font un tellations zodiacales : constellations que tra-
concurrent des lanceurs Ariane 4 (Europe), verse l'écliptique. Lumière zodiacale : faible
zodiaque 512

Baleine
n Éridan*
G r a n d Chien

lueur du ciel nocturne, approximativement s'étend sur environ 8° de latitude de part et


centrée sur l'écliptique, et due à la diffusion d'autre de l'écliptique et dans laquelle on
de la lumière solaire sur un nuage de pous- voit se déplacer le Soleil, la Lune et les pla-
sières interplanétaires qui s'étend en forme nètes principales du système solaire sauf
de lentille autour du Soleil (nuage zodiacal). Pluton (voir figures).
E N C Y C L . Lors d'une nuit claire et sans lune, et E N C Y C L . Le zodiaque est partagé depuis l'An-
quand la latitude et la saison sont telles que tiquité en douze signes, qui s'étendent cha-
l'angle écliptique-horizon est grand, la lu- cun sur 30° de longitude : le Bélier, le Tau-
mière zodiacale se manifeste à l'œil nu reau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la
comme une portion d'ellipse dont le grand Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire,
axe est voisin de la trace de l'écliptique et le Capricorne, le Verseau et les Poissons.
dont le centre se confond avec le Soleil, alors Ces signes portent les noms des constella-
à une vingtaine de degrés au-dessous de tions avec lesquelles ils coïncidaient il y a
l'horizon. Cette lueur devient plus intense environ 2 000 ans. À cette époque, le pas-
en direction de l'écliptique d'une part, du sage du Soleil par le point vernal (équinoxe
Soleil d'autre part ; des détecteurs plus sen- de printemps) coïncidait avec son entrée
sibles que l'œil permettent de constater que, dans le signe qui comprenait la constellation
à des niveaux de luminance plus faibles, elle du Bélier. Mais, par suite du phénomène de
couvre toute la sphère céleste. Son origine la précession des équinoxes, le point vernal
zodiacale a été expliquée au xviie siècle par rétrograde sur l'écliptique à raison de 50,26"
Cassini. Aujourd'hui, son étude est un puis- par an, soit de 30° (ou un signe du zodiaque)
sant moyen d'investigation du nuage de en 2 150 ans. De nos jours, à l'équinoxe de
poussières interplanétaires, encore appelé printemps, le Soleil a dépassé le milieu de la
nuage zodiacal. Globalement, la lumière zo- constellation des Poissons : il existe donc un
diacale constitue un phénomène stable et décalage d'environ une unité entre les signes
les fluctuations observées sont mineures. du zodiaque et les constellations correspon-
Pourtant, les poussières interplanétaires dis- dantes. D'autre part, il existe une treizième
paraissent peu à peu du système solaire sous constellation, Ophiucus (ou le Serpentaire),
l'effet de la pression du rayonnement solaire entre le Scorpion et le Sagittaire, que le Soleil
ou, à l'opposé, tombent vers le Soleil sous traverse dans son mouvement apparent an-
l'effet Poynting-Robertson. Il semble que les nuel dans le ciel, mais à laquelle ne corres-
comètes et les essaims météoriques qu'elles pond aucun signe du zodiaque.
engendrent constituent des sources qui re-
peuplent en permanence le nuage zodiacal. Zond. Engins spatiaux soviétiques utilisés
dans les années 60 pour la mise au point de
zodiaque n.m. (du grec dzôdiakos, de zôon, sondes interplanétaires automatiques et de
être vivant). Zone de la sphère céleste qui vaisseaux circumlunaires pilotables.
513 Zwicky

ENCYCL. Les trois premiers Zond, lancés entre décélérations pouvaient être maintenues au-
1964 et 1965, étaient des stations interpla- dessous de 7g. Le vol suivant aurait dû être
nétaires automatiques d'environ 1 t, du l'envoi d'un cosmonaute autour de la Lune,
même modèle que les sondes « Venera » et mais les Soviétiques y renoncèrent. Deux
« Mars » de première génération, et desti- autres vols réussis sans cosmonaute (Zond 7
nées à résoudre les problèmes de fiabilité en 1969 et Zond 8 en 1970) mirent fin à
rencontrés avec ces derniers engins. Les cette série d'expériences.
Zond lancés à partir de 1967 étaient en re-
vanche des vaisseaux pilotables de 5,4 t en- Z o s m a . Étoile 6 du Lion. Magnitude appa-
viron, capables d'aller survoler la Lune et de rente visuelle : 2,6. Type spectral : A3. Dis-
revenir se poser ensuite sur Terre. tance : 57 al. On l'appelle aussi Duhr.
Ils étaient dérivés des vaisseaux pilotés
Soyouz*, et lancés par la fusée Proton. Le Zwicky (Fritz), astrophysicien suisse
premier vol réussi, celui de Zond 5, sans (Varna, Bulgarie, 1898 - Pasadena, Califor-
cosmonaute à bord, a eu lieu en septembre nie, 1974).
1968, et s'est terminé par un amerrissage Il a étudié les supemovae ; prédit l'existence
dans l'océan Indien. Le vol suivant, celui de des étoiles à neutrons (1935) ; étudié la ré-
Zond 6, en octobre 1968, toujours sans équi- partition des galaxies dans l'Univers, postu-
page, s'est achevé par un atterrissage sur le lant dès 1933 l'existence de matière* noire ;
territoire soviétique après une rentrée dans il a aussi découvert les galaxies compactes et
l'atmosphère contrôlée grâce à la faible por- dressé un catalogue photographique de ga-
tance de la cabine. De cette manière, les laxies.
Annexes

LES GRANDES DATES DE L'ASTRONAUTIQUE MONDIALE


Dates Evénements
4 octobre 1957 Premier satellite artificiel (Spoutnik <t; URSS).
3 novembre 1957 Premier être vivant satellisé (chienne Laïka, URSS).
31 janvier 1958 Premier satellite américain (Explorer i, É-U).
2 janvier 1959 Premier engin spatial échappant à la gravité terrestre (Luna 1, URSS,
qui survole la Lune le 4.01.59, puis devient la première planète
artificielle du système solaire).
17 février 1959 Première photographie de la Terre prise en orbite (Vanguard 2, É-U).
13 septembre 1959 Premier impact sur la Lune d'une sonde spatiale (Luna Z, URSS).
7 octobre 1959 Retransmission des premières photographies de la face cachée de la
Lune (Luna 3, URSS).
1 er avril 1960 Lancement du premier satellite météorologique (Tiros 1, É-U).
22 juin 1960 Premier lancement simultané de deux satellites (Transit et Sohad, É-U).
11 août 1960 Première récupération d'une capsule spatiale (éjectée par le satellite
Discoverer 13, É-U).
12 avril 1961 Premier homme satellisé autour de la Terre (/. Gagarine, URSS).
5 mai 1961 Vol suborbital du premier astronaute américain (A Shepard, É-U).
20 février 1962 Premier vol orbital d'un astronaute américain (J. Glenn, É-U).
10 juillet 1962 Lancement du premier satellite actif de télécommunications (Telstar 1,
É-U), qui permet le 11.07.62 les premières transmissions d'images
de télévision au-dessus de l'Atlantique.
14 décembre 1962 Premier survol d'une planète (Vénus) par une sonde spatiale (Mariner Z,
É-U).
16 juin 1963 Première femme dans l'espace {V. Terechkova, URSS).
31 juillet 1964 Retransmission des premières vues rapprochées de la Lune (Ranger 7,
É-U).
19 août 1964 Lancement du premier satellite géostationnaire (Syncom 3, É-U).
12 octobre 1964 Lancement du premier vaisseau spatial habité abritant trois
cosmonautes (Voskhod 1, URSS).
18 mars 1965 Première sortie extravéhiculaire d'un cosmonaute (A. Leonov, URSS).
14 juillet 1965 Retransmission des premières vues rapprochées de la planète Mars
(Mariner 4, É-U).
26 novembre 1965 Mise en orbite du premier satellite français, A1, alias Astérix. La France
devient la troisième puissance spatiale du monde.
annexes 516

Dates Evénements
3 février 1966 Premier atterrissage en douceur sur la Lune d'un engin spatial (Luna 9,
URSS).
1 er mars 1966 Première traversée de l'atmosphère de Vénus par une sonde spatiale
(Venera 3, URSS).
3 avril 1966 Première satellisation d'un engin spatial (Luna 10, URSS) autour de
la Lune.
27 janvier 1967 L'incendie accidentel d'une capsule Apollo, au cours d'un entraînement
au sol, provoque la mort de trois astronautes américains (V. Grissom,
E. White, R. Ckaffee.)
24 avril 1967 Par suite de la défaillance de son système de parachutes, la capsule
soviétique Soyouz 1 s'écrase en revenant au sol ; son pilote (V. Komarov)
est tué.
24 décembre 1968 Premier survol de la Lune par un vaisseau spatial habité (Apolio 8, É-U).
16 janvier 1969 Premier amarrage dans l'espace de deux vaisseaux spatiaux habités
(Soyouz 4 et 5, URSS).
21 juillet 1969 Premier débarquement d'astronautes (N. Amstrong et E. Aldrin, mission
Afolio 11) sur la Lune.
11 février 1970 Mise en orbite du premier satellite japonais, Ohsumi. Le Japon devient
la quatrième puissance spatiale du monde.
24 avril 1970 Mise en orbite du premier satellite chinois, DongFangHong 1. La Chine
devient la cinquième puissance spatiale du monde.
24 septembre 1970 Retour sur la Terre des premiers échantillons du sol lunaire collectés
par une sonde automatique (Luna 16, URSS).
17 novembre 1970 Mise en service du premier véhicule automatique d'exploration lunaire,
Lunokhod 1, déposé en douceur par la sonde soviétique Luna 17.
15 décembre 1970 Premier atterrissage en douceur sur le sol de Vénus d'une sonde
spatiale, Venera 7 (URSS), qui fonctionne pendant 23 minutes.
19 avril 1971 Satellisation de la première station orbitale, Saliout 1 (URSS).
28 octobre 1971 Mise en orbite du satellite britannique Prospero. Le Royaume-Uni
devient la sixième puissance spatiale du monde.
13 novembre 1971 Première satellisation d'un engin spaitaie (Mariner 9, É-U) autour de
la planète Mars.
3 mars 1972 Lancement de la première sonde spatiale destinée à l'étude de Jupiter
(.Pioneer 10, E-U).
23 juillet 1972 Mise en orbite du premier satellite de télédétection (ERTS 1, alias
Landsat 1, É-U).
14 mai 1973 Satellisation de la première station spatiale des États-Unis, Skylab.
29 mars 1974 Retransmission des premières vues rapprochées de la planète Mercure
(Mariner 10, É-U).
30 mai 1975 Création de l'Agence spatiale européenne.
17 juillet 1975 Première jonction dans l'espace entre un vaisseau spatial habité
des États-Unis et un vaisseau spatial habité de l'URSS (mission
Apollo-Soyouz).
22 octobre 1975 Retransmission des premières vues du sol de Vénus (Venera 9, URSS).
20 juillet 1976 Atterrissage en douceur, sur le sol de la planète Mars, d'un engin
spatial, le laboratoire scientifique Viking 1 (É-U).
517 annexes

Dates Evénements
20 janvier 1978 Lancement du premier vaisseau de ravitaillement automatique
d'une station orbitale (Progress 1, URSS).
4 décembre 1978 Première satellisation d'un engin spatial (Pioneer Venus 1, E-U) autour de
la planète Vénus.
1 er septembre 1979 Premier survol de la planète Saturne par un engin spatial
(Pioneer 11, E-U).
24 décembre 1979 Premier lancement (réussi) de la fusée européenne Ariane.
L'Europe devient la septième puissance spatiale du monde.
18 juillet 1980 Mise en orbite du satellite indien Rohini 1. L'Inde devient la huitième
puissance spatiale du monde.
12 mars 1981 100 e être humain lancé dans l'espace (V. Savinikh, URSS).
12 avril 1981 Premier lancement de la navette spatiale américaine (orbiteur
Columbia).
1 e r mars 1982 Premières analyses in situ du sol de Vénus (Venera 13, URSS).
24 juin 1982 Mise sur orbite du premier spationaute français, Jean-Loup Chrétien
(mission PVH).
13 juin 1983 Pour la première fois, une sonde spatiale (Pioneer 10, E-U) atteint
l'orbite de Pluton, planète du système solaire la plus éloignée du Soleil.
7 février 1984 Première utilisation dans l'espace d'un équipement individuel de
propulsion autonome, le M M U (B. McCandless, É-U).
10-12 avril 1984 Première réparation dans l'espace d'un satellite artificiel (SMM, E-U).
25 juillet 1984 Première sortie extravéhiculaire d'une femme dans l'espace
(S. Savitskaïa, URSS).
16 novembre 1984 Retour sur la Terre, grâce à la navette américaine, des premiers
satellites artificiels récupérés dans l'espace (Palapa BZ et Westar é).
11 et 15 juin 1985 Libération, par les sondes Vega 1 et Z (URSS), de deux ballons porteurs
d'instruments de mesure, dans l'atmosphère de la planète Vénus.
17 juin 1985 Première participation française à une mission de la navette américaine,
avec le spationaute P. Baudry.
2 juillet 1985 Lancement de la première sonde spatiale européenne, Giotto, destinée
à l'étude de la comète de Halley.
30 octobre 1985 Pour la première fois, la navette spatiale américaine transporte
huit astronautes.
24 janvier 1986 Retransmission des premières vues rapprochées de la planète Uranus
(Voyager Z, É-U).
28 janvier 1986 Explosion en vol, 72 s après le décollage, de la navette américaine
(orbiteur : Challenger), provoquant la mort de sept astronautes.
19 février 1986 Lancement de la station spatiale sovétique Mir 1.
13 mars 1986 Survol du noyau de la comète de Halley (à la distance minimale
de 5 9 6 km) par la sonde européenne Giotto.
19 septembre 1988 Mise en orbite du satellite israélien Offecj 7. Israël devient la neuvième
puissance spatiale du monde.
15 novembre 1988 Premier et unique vol (automatique) de la navette spatiale soviétique
Bourane, lancée par la fusée Energia.
9 décembre 1988 Première sortie extravéhiculaire effectuée par un spationaute européen
(J.-L. Chrétien, Fr., mission Aragatz).
annexes 518

Dates Evénements
21 décembre 1988 Retour au sol de deux cosmonautes soviétiques (V. Titov et M. Manarov)
au terme d'un séjour dans l'espace d'une durée record de 365 j 22 h
40 min.
25 août 1989 Retransmission des premières vues rapprochées de la planète Neptune
(Voyager 2, É-U).
25 avril 1990 Mise en orbite autour de la Terre du télescope spatial Hubble
(E-U/Europe), le plus grand jamais satellisé (2,40 m de diamètre).
6 octobre 1990 Lancement de la sonde européenne Ulysse, premier engin spatial conçu
pour sortir du plan de l'écliptique.
7 avril 1991 Mise en orbite de l'observatoire astronautique GRO, le plus lourd (161)
des satellites scientifiques lancés par les États-Unis.
17 juillet 1991 Lancement du premier satellite européen de télédétection, ERS 4.
29 octobre 1991 Survol de l'astéroïde Gaspra par la sonde américaine Galileo.
13-14 mai 1992 Première sortie extravéhiculaire conjointe de trois astronautes et
sauvetage en orbite d'un satellite Intelsat 6 (mission STS-49, É-U).
10 juillet 1992 Survol du noyau de la comète Grigg-Skjellerup (à la distance minimale
de 200 km) par la sonde européenne Giotto.
10 août 1992 Lancement du satellite océanographique franco-américain
Topex-Poséidon.
25 septembre 1992 Lancement de la sonde spatiale américaine Mars Observer pour l'étude
de la planète Mars.
18 août 1993 Premier essai réussi de Delta Clipper, le premier lanceur expérimental
des États-Unis à décollage et atterrissage verticaux.
2-13 décembre 1993 Première mission de réparation du télescope spatial Hubbie.
4 février 1994 Premier vol réussi du lanceur japonais HZ.
13 septembre 1994 Survol du pôle sud du Soleil par la sonde spatiale européenne Ulysse.
3 octobre 1994 Début d'EuroMir 94, première mission spatiale habitée conjointe entre
la Russie et l'Europe.
6 février 1995 Premier rendez-vous spatiale entre la station russe Mir et la navette
américaine (orbiteur Discovery).
29 juin 1995 Premier amarrage de la navette américaine (orbiteur Atlantis) à la
station orbitale russe Mir.
30 juillet 1995 Survol du pôle nord du Soleil par la sonde spatiale européenne Ulysse.
17 février 1996 Lancement de la sonde spatiale NEAR pour l'étude des astéroïdes.
17 août 1996 Début de la mission Cassiopée, avec la première spationaute française,
Claudie André-Deshays.
4 juillet 1997 Atterrissage de la sonde américaine Mars Pathfinder sur la planète Mars.
23 septembre 1997 Décollage, à Kourou, du centième exemplaire du lanceur européen
Ariane.
15 octobre 1997 Lancement de la sonde américano-européenne Cassini pour l'étude de
Saturne et de Titan.
30 octobre 1997 Réussite du deuxième lancement à'Ariane 5 (vol 502).
4 juin 1998 Dernier amarrage de la navette américaine (orbiteur : Discovery) et de la
station Mir.
20 novembre 1998 Lancement de Zarya, premier élément de la Station spatiale
internationale.
519 annexes

Q U E L Q U E S RECORDS SPATIAUX (MISSIONS HABITÉES)


Nature Nom Pays Vaisseau Date Performance
du record spatial
Le plus long vol
en solitaire
homme V. Bikovski URSS Vostok 5 14-19.6.1963 = 4 j 23 h
femme V. Terechkova URSS Vostok 6 16-19.6.1963 = 2 j 23 h
Le plus long vol
en equipage
• en capsule A. Nikolaiev
URSS Soyouz 9 l e r -19.6.1970 = 17 j 17 h
spatiale V. Sevastianov
• En station
orbitale
( Soyouz TM 18 |
8.1.1994
homme V. Poliakov Russie Mir = 437 j 18 h
22.3.1995
l Soyouz TM 20 J

[ Atlantis 1
femme S. Lucid États- 22.3.1996
j Mir 1 = 188 j 4 h
Unis 26.9.1996
( Atlantis )
La plus longue
sortie extravéhiculaire
• en orbite
terrestre
hommes T. Akers ] États- Endeavour 13-14.5.1992 8 h 30 min
R. Hieb Unis
P. Thuot 1

femme K. Thomton États- Endeavour 14-15.5.1992 7 h 47 min


Unis
• sur la Lune
(hommes H. Schmitt États- Apollo 17 12.12.1972 7 h 37 min
exclusivement) E. Cernan Unis
Le plus grand nombre Etats- Challenger 30.10.1985 8
d'astronautes lancés Unis
simultanément
(Données valables au
i" janvier 1999-)
annexes 520

LES PREMIERS SPATIONAUTES NATIONAUX (SITUATION AU IER MARS 1999)


Pays Nom Sexe Âge Vaisseau (pays) Date de Durée
lancement du vol
I. Gagarine M 27 Vostok 1 (URSS) 12 avril 1961 1 h 48 min
URSS
V. Terechkova F 26 Vostok 6 (URSS) 16 juin 1963 70 h 41 min
États-Unis A. B. Shepard M 37 Mercury/MR 3 (É-U) 5 mai 1961 15 min 22 s*
J. H. Glenn M 40 Mercury/MA 6 (É-U) 20 février 1962 4 h 55 min 23 s "
S. K. Ride F 32 Challenger (É-U) 18 juin 1983 = 6 jours
Tchécoslovaquie V. Remek M 29 Soyouz 28/Saliout 6 2 mars 1978 = 8 jours
(URSS)
Pologne M. M 36 Soyouz 30/Saliout 6 27 juin 1978 8 jours
Hermaszzewski (URSS)
Allemagne de S. Jâhn M 41 Soyouz 31/Saliout 6 26 août 1978 = 8 jours
l'Est (URSS)
Bulgarie G. I. Ivanov M 38 Soyouz 33 (URSS) 10 avril 1979 » 2 jours***
Hongrie B. Farkas M 30 Soyouz 36/SaIiout 6 26 mai 1980 = 8 jours
(URSS)
Viêt-nam P. Tuan M 33 Soyouz 37/Saliout 6 23 juillet 1980 - 8 jours
(URSS)
Cuba A. T. Mendez M 38 Soyouz 38/Saliout 6 18 septembre = 8 jours
(URSS) 1980
Mongolie J. Gourragtcha M 33 Soyouz 39/Saliout 6 22 mars 1981 = 8 jours
(URSS)
Roumanie D. Prunariu M 28 Soyouz 40/Saliout 6 15 mai 1981 = 8 jours
(URSS)
France J.-L. Chrétien M 43 Soyouz T6/SaIiout 7 24 juin 1982 = 8 jours
(URSS)
Allemagne de U. Merbold*** M 42 Columbia (É-U) 28 novembre — 10 jours
l'Ouest 1983
Inde R. Sharma M 35 Soyouz Tll/Saliout 3 avril 1984 <* 8 jours
7 (URSS)
M. Gameau M 35 Challenger (É-U) 5 octobre 1984 » 8 jours
Canada
R. L. Bondar F 46 Discovery (É-U) 22 janvier 1992 = 8 jours
Arabie Saoudite A. A. Al-Saud M 28 Discovery (E-U) 17 juin. 1985 = 7 jours
Pays-Bas W. Ockels*"* M 39 ChaËenger (É-U) 30 octobre 1985 - 7 jours
Mexique R. Neri-Vela M 33 Atlantis (É-U) 26 novembre = 7 jours
1985
Syrie M. Paris M 36 Soyouz TM3/Mir 22 juillet 1987 = 8 jours
(URSS)
Afghanistan A. A. Mohmand M 29 Soyouz TM6/Mir 29 août 1988 = 9 jours
(URSS)
T. Akiyama M 48 Soyouz TMll/Mir 2 décembre 1990 = 8 jours
Japon (URSS)
C. Mukai F 42 Columbia (É-U) 8 juiËet 1994 = 14,5 jours
Royaume-Uni H. Sharman F 27 Soyouz TM12/Mir 18 mai 1991 8 jours
(URSS)
521 annexes

Pays Nom Sexe Âge Vaisseau (pays) Date de Durée


lancement du vol
Autriche E Viehbôck M 31 Soyouz TM13/Mir 2 octobre 1991 — 8 jours
(URSS)
A. Viktorenko M 44 Soyouz TM 14/Mir
Russie***** 17 mars 1992 = 145 jours
A. Kaleri M 35 (Russie)
Belgique D. Erimout M 51 Atlantis (É-U) 24 mars 1992 = 9 jours
Suisse C. Nicollier**** M 47 Atlantis (É-U) 31 juillet 1992 8 jours
Italie F. Malerba**** M 45 Atlantis (É-U) 31 juillet 1992 = 8 jours
Kazakhstan T. Moussabaïev M 43 Soyouz TM19/Mir 1 er juillet 1994 = 127 jours
(Russie)
Espagne P. Duque M 35 Discovery (É-U) 29 octobre 1998 = 9 jours
Ukraine L. Kadeniouk M 46 Columbia (É-U) 19 novembre = 15,5 jours
1997
Slovaquie I. Bella M 35 Soyouz TM29/Mir 20 février 1999 - 8 jours
(Russie)
* Vol suborbital.
" Vol orbital.
*** Échec de l'amarrage à Saliout 6.
**** A volé en tant qu'astronaute européen (ESA).
***** Premier vol de la Russie.
annexes 522

L E S BASES DE LANCEMENT DANS LE MONDE


Pays Base Latitude Longitude Date du 1er lancement
réussi (satellite)
CEI Tiouratam 45,6° N. 63,4° E. 4 octobre 1957
(Kazakhstan) (Baïkonour) (Spoutnik 1)
Russie Kapoustine Iar 48,4° N. 45,8° E. 16 mars 1962
(Cosmos 1)
Russie Plessetsk 62,8° N. 40,1° E. 17 mars 1966
(Cosmos 112)
Russie Svobodny 51,4° N. 128° E. 4 mars 1997
(Zeïa)
Etats-Unis Cap Canaveral, 28,5° N. 80,6° 0 . 1 e r février 1958
(Floride) Centre spatial (Explorer 1)
Kennedy
États-Unis Vandenberg 34,7° N. 120,6° O. 28 février 1959
(Californie) (Discoverer 1)
États-Unis Wallops Island 37,9° N. 75,5° O. 16 février 1961
(Virginie) ' (Explorer 9)
France Centre spatial 5,2° N. 52,8° O. 10 mars 1970
guyanais, Kourou (Dial)
Italie San Marco 2,9° S. 40,3° E. 26 avril 1967
(San Marco 2)
Japon Kagoshima 31,2° N. 131,1° E. 16 février 1970
(Ohsumi)
Tanegashima 30,4° N. 131,0° E. 9 février 1975
(Kiku 1)
Chine Jiuquan 40,6° N. 99,9° E. 24 avril 1970
(Dong Fang Hong 1)
Xichang 28,2° N. 102,0° E. 29 avril 1984 (STW 1)
Taiyuan 37,5° N. 112,6° E. 6 septembre 1988
(Feng Yun 1)
Inde Sriharikota 13,7° N. 80,2° E. 18 juillet 1980
(Rohini RS1)
Israël Palmachim 31,5° N. 34,4° E. 19 septembre 1988
(Offeq 1)
n Sea Launch/ Base flottante équatoriale 28 mars 1999
Odyssey
Brésil Alcântara 2,3° S. 44,3° 0. Mise en service
attendue en 1999
(*) Base financée par les États-Unis, la Russie, la Norvège et l'Ukraine.
523 annexes

LES PRINCIPAUX LANCEURS EN SERVICE EN 1999


Nom Hauteur Nbre Ergols Propul- Masse et poussée Masse satellisée Premier
(pays) d'étages seurs au décollage O B (1) OTG (2) vol
d'appoint réussi
Soyouz -49 m 2 liquides 4 - 3 0 0 1 - 4 800 kN ~7t - 1963
(Russie)
Proton K -60 m 3 ou 4 liquides 0 - 700 t - 8 800 kN -211 -4,5 t 1967
(Russie)
Zenith 2 -57 m 2 liquides 0 - 460 t - 7 300 kN -131 - 1985
(Russie/
Ukraine)
Delta 2 -40 m 3 ét. 1 et 2 : 9 ~ 2 3 0 1 ~ 3 500 kN - -1,8 t 1990
(7925) liquides ;
(Etats-Unis) ét. 3 :
solide
Atlas 2AS -45 m 2 liquides 4 ~ 2 3 0 1 - 2 700 kN ~8,6t - 3,71 1993
(Etats-Unis)
Titan 3 -46 m 2 ou 3 liquides 2 - 6 8 0 1 ~ 12 500 kN - 14t ~4,6t 1990
commercial
(Etats-Unis)
Navette ~ 56 m 1 liquides 2 - 2 0001 - 30 800 kN ~ 30 t - 1981
(Etats-Unis)
Ariane 4 -58 m 3 liquides 4 - 4 7 0 1 - 5 400 kN -lOt ~4,7t 1989
(44 L)
(Europe)
Ariane 5 -50 m 2 liquides 2 - 7 5 0 1 - 11 700 kN —18 t - 6,8 t 19 97
(Europe)
H2 -51m 2 liquides 2 - 2 8 0 1 - 4 000 kN - 9,41 ~ 41 1994
(Japon)
PSLV -44 m 4 ét. 1 et 3 : 6 - 2 8 0 1 - 4 500 kN -3 t - 1994
(Inde) solide
ét. 2 et 4 :
liquides
Longue -51m 2 liquides 4 - 460 t - 5 600 kN - 71 -2,9 t 1990
Marche 2E
(Chine)
(1) Orbite basse.
(2) Orbite de transfert géostationnaire.
annexes 524

LES PUISSANCES SPATIALES


Puissances Date de la Lanceur utilisé Charge utile
spatiales 1 re satellisation réussie satellisée
Russie 4 octobre 1957 R7 Spoutnik 1
États-Unis 31 janvier 1958 Jupiter Explorer 1
France 26 novembre 1965 Diamant A Astérix Al
Japon 11 février 1970 Lambda 4s Oshumi
Chine 24 avril 1970 Longue Marche 1 Dong Fang Hong 1
Grande-Bretagne 28 octobre 1971 Black Arrow Prospero
Europe (ESA) 24 décembre 1979 Ariane 1 CAT1
Inde 18 juillet 1980 SLV3 Rohini RS1
Israël 19 septembre 1988 Shavit Offeql
525 annexes

AIDE-MÉMOIRE D'ASTRONAUTIQUE

Loi de l'attraction universelle :


T, „ m . m'

avec G (constante de la gravitation) = 6,67-10"11 unité SI, m et m'la masse des corps et r
leur distance.

Vitesses cosmiques
• Première vitesse cosmique
(ou vitesse de satellisation en orbite circulaire) :

/ GM
Vc = V R+h
avec M, masse du corps attracteur, R, son rayon et h, l'altitude considérée.

• Deuxième vitesse cosmique


(ou vitesse parabolique, vitesse d'évasion ou de libération) :
Ve = V c - V2
• Cas particulier de la Terre
Altitude (km) 0 200 400 800 36 000
Vc (km/s) 7,91 7,78 7,66 7,45 3,07
Ve (km/s) 11,18 11,01 10,84 10,54 4,34

• Autres corps célestes


(pour h = 0, soit à la surface du corps)
Astre Soleil Mercure Vénus Lune Mars Jupiter Saturne Uranus Neptune Pluton
v e (km/s) 620 4,25 10,36 2,38 5,02 59,64 35,41 21,41 23,52 ?

Accélération de la pesanteur d'un astre :


a - _GM_
(K+h)2
• Valeur moyenne de l'accélération de la pesanteur à la surface terrestre : 9,81 m • s 2 .

• Autres corps célestes (pour h = 0)


Astre Soleil Mercure Vénus Lune Mars Jupiter Saturne Uranus Neptune Pluton
g 28 0,37 0,88 0,16 0,38 2,64 1,15 1,17 1,18 ?
(Terre = 1)
annexes 526

Caractéristiques d'un satellite artificiel


• Période orbitale :

avec a, demi-grand axe de l'orbite.


(Valeur approchée : T # a s ' 2 • 10"2, dans laquelle a est exprimé en kilomètres et T en
secondes.)

• Longueur d'une orbite elliptique (valeur approchée) :

1 = 2 ^ ( 1 - - f )

avec a, demi-grand axe, et e, excentricité de l'orbite.

• Vitesse instantanée :

v
=VGM(-f - i)
avec r, distance du satellite au centre de l'astre attracteur.

• Vitesse d'injection au périgée :

avec rF, distance du périgée au centre de l'astre attracteur.

• Vitesse à l'apogée :

avec ra, distance de l'apogée au centre de l'astre attracteur.


N° de projet 100 68538 (I) 6 (BSBM 80)
Dépôt légal : septembre 1999
Imprimé en France. 572 332-01
Achevé d'imprimer sur les presses de
MAME Imprimeurs à Tours (n° 99082025)
Flashage numérique CTP

MAME

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