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Concept : le Juste-à-Temps (JAT)

L’AMCEQ remercie M. Jean-Pierre Ménard pour nous avoir permis de publier cet article.

Presque dans tous les cours en approvisionnement, il y a une séance consacrée au juste-à-
temps. Plusieurs fournisseurs utilisent le juste-à-temps comme étant une priorité recherchée
par les approvisionneurs professionnels dans le choix d’une source d’approvisionnement.
Pourtant, plusieurs approvisionneurs professionnels croient que la réalisation du juste-à-
temps est utopique. Alors, est-ce approprié au fournisseur d’utiliser ce vocabulaire pour
s’attirer un client? Cet article tente d’y répondre.

Par définition1, le juste-à-temps est une philosophie qui permet de livrer les produits juste au
moment voulu, en quantité suffisante pour la micro période et à l’endroit voulu. Lorsque l’on
parle de philosophie, on fait référence à la nécessité d’une remise en cause totale de
l’entreprise et de la mentalité de celle-ci.

Ce concept a été élaboré vers 1937 par Taiichi Ohno, alors qu’il était au service de Toyota
Textile. Par la suite, Kiichiro Toyota, président de Toyota Motor Company y a donné toute
son ampleur après la Seconde Guerre mondiale. C’était pour lui une des clés de succès
pour prendre une part importante dans l’industrie automobile, industrie occupée
majoritairement par les Américains.

Les succès sont réels pour les entreprises qui suivent les règles à la lettre, tels que :

• Réduction du temps de cycle de 80 % à 90 %


• Réduction des stocks (matières premières, en cours et finis) de 35 % à 70 %
• Réduction du coût de la main-d’oeuvre de 10 % à 50 %
• Réduction des espaces de 40% à 80 %
• Réduction du coût de la non-qualité de 25 à 60 %

Ce succès ne s’obtient pas sans effort. Il faut travailler à optimiser 7 aspects. Le tableau
suivant démontre les aspects à considérer. Les éléments attachés sont des moyens mis en
place par des entreprises ayant adopté cette philosophie pour satisfaire le « zéro »
correspondant.

1
Jean-Paul Durand, Le langage des achats, Éditions Méthodes et Stratégies, 1995, page 71.
Le tout se doit de s’équilibrer, car d’un côté, il y a l’atteinte de façon optimale du zéro-panne,
le zéro-attente, le zéro-délai, le zéro-défaut, le zéro-stock, le zéro-papier et de l’autre le zéro-
frustration. Le déséquilibre d’un des 6 premiers « zéros » apporte une frustration au niveau
de l’entreprise. C’est la raison majeure que cette philosophie doit être entérinée par la haute
direction, car une anomalie se doit d’être un problème d’entreprise et non un problème d’un
département.

Il est reconnu qu’il est impensable d’accroître ses bénéfices sans faire un effort par
l’entreprise. Si un fournisseur offre le juste-à-temps, c’est qu’il est lui-même dans ce
contexte et développera une structure de prix correspondant. Un approvisionneur
professionnel tentera de détecter quel effort son entreprise devra faire pour obtenir ce
bénéfice. Le calcul de cet effort pourra, comme le cas dans plusieurs situations, être néfaste
pour le fournisseur. Ainsi, gare au fournisseur à l’utilisation d’un mauvais vocabulaire pour
s’attirer un client, ceci pourrait lui fermer définitivement la porte.

Source : Article pour la revue le Journal Industriel du Québec


Pour le mois d’août 2005
Écrit par Jean-Pierre Ménard, a.p.a.

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