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Conseil d'État

N° 318985
Inédit au recueil Lebon
5ème et 4ème sous-sections réunies
M. Arrighi de Casanova, président
M. Philippe Ranquet, rapporteur
SCP DIDIER, PINET, avocats

lecture du mercredi 27 janvier 2010


REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

Vu le pourvoi, enregistré le 30 juillet 2008 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, présenté par le MINISTRE
DE L'INTERIEUR, DE L'OUTRE-MER ET DES COLLECTIVITES TERRITORIALES ; le ministre demande au Conseil d'Etat :

1°) d'annuler l'arrêt du 29 mai 2008 par lequel la cour administrative d'appel de Lyon, d'une part, a annulé sur appel
de M. Carlos B l'ordonnance du 27 septembre 2007 du président du tribunal administratif de Dijon rejetant la demande
de ce dernier tendant à l'annulation de la décision ministérielle constatant la perte de validité de son permis de
conduire pour solde de points nul et, d'autre part, a renvoyé M. B devant le tribunal administratif de Dijon pour qu'il
soit statué sur sa demande ;

2°) réglant l'affaire au fond, de rejeter la requête d'appel de M. B ;

Vu les autres pièces du dossier ;

Vu le code de la route ;

Vu le code de justice administrative ;

Après avoir entendu en séance publique :

- le rapport de M. Philippe Ranquet, Auditeur,

- les observations de la SCP Didier, Pinet, avocat de M. B,

- les conclusions de Mme Catherine de Salins, rapporteur public ;


La parole ayant été à nouveau donnée à la SCP Didier, Pinet, avocat de M. B,

Considérant qu'il ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond que M. Carlos B a saisi le tribunal
administratif de Dijon d'une demande tendant à l'annulation de la décision du ministre de l'intérieur constatant la perte
de validité de son permis de conduire pour solde de points nul ; qu'invité par la juridiction à régulariser sa demande en
produisant la décision attaquée, il a produit le relevé d'information intégral relatif à la situation de son permis de
conduire ; que par l'arrêt du 29 mai 2008 contre lequel le MINISTRE DE L'INTERIEUR, DE L'OUTRE-MER ET DES
COLLECTIVITES TERRITORIALES se pourvoit en cassation, la cour administrative d'appel de Lyon a annulé l'ordonnance
du 27 septembre 2007 du président du tribunal administratif de Dijon rejetant comme irrecevable la demande de M. B
et a renvoyé ce dernier devant le même tribunal administratif pour qu'il soit statué sur ses conclusions ;

Considérant qu'aux termes de l'article R. 412-1 du code de justice administrative : La requête doit, à peine
d'irrecevabilité, être accompagnée, sauf impossibilité justifiée, de la décision attaquée (...) ; qu'aux termes de l'article
R. 222-1 du même code : Les présidents de tribunal administratif (...) peuvent, par ordonnance : (...) 4° Rejeter les

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requêtes manifestement irrecevables, lorsque la juridiction n'est pas tenue d'inviter leur auteur à les régulariser ou
qu'elles n'ont pas été régularisées à l'expiration du délai imparti par une demande en ce sens (...) ;

Considérant que s'il est procédé à l'enregistrement, dans le traitement automatisé dénommé système national des
permis de conduire, de toutes décisions portant modification du nombre de points dont est affecté le permis ou
invalidation de ce titre pour solde de points nul, cet enregistrement ne saurait être regardé comme constituant, en
lui-même, la décision prise par l'autorité administrative ; qu'en revanche, aux termes des quatrième et cinquième
alinéas de l'article R. 223-3 du code de la route : Si le retrait de points (...) n'aboutit pas à un nombre nul de points
affectés au permis de conduire de l'auteur de l'infraction, celui-ci est informé par le ministre de l'intérieur par lettre
simple du nombre de points retirés. (...) / Si le retrait de points aboutit à un nombre nul de points affectés au permis
de conduire, l'auteur de l'infraction est informé par le ministre de l'intérieur par lettre recommandée avec demande
d'avis de réception du nombre de points retirés. Cette lettre récapitule les précédents retraits ayant concouru au solde
nul, prononce l'invalidation du permis de conduire et enjoint à l'intéressé de restituer celui-ci (...) ;

Considérant que le titulaire du permis qui demande l'annulation d'une décision portant retrait de points ou invalidation
de son permis ne peut ainsi se borner à produire le relevé d'information intégral issu du système national des permis
de conduire où elle est enregistrée, mais doit produire la décision elle-même telle qu'il en a reçu notification dans les
conditions prévues à l'article R. 223-3 du code de la route ou, en cas d'impossibilité, apporter la preuve des diligences
qu'il a accomplies pour en obtenir la communication ; qu'en jugeant que la production du relevé d'information intégral
par M. B suffisait pour que sa demande de première instance soit présentée conformément aux dispositions de l'article
R. 412-1 du code de justice administrative, la cour administrative d'appel a commis une erreur de droit ; que le
MINISTRE DE L'INTERIEUR, DE L'OUTRE-MER ET DES COLLECTIVITES TERRITORIALES est, par suite et sans qu'il soit
besoin d'examiner l'autre moyen de son pourvoi, fondé à demander l'annulation de son arrêt du 29 mai 2008 ;

Considérant qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de régler l'affaire au fond par application des dispositions
de l'article L. 821-2 du code de justice administrative ;

Considérant qu'ainsi qu'il a été dit ci-dessus, la demande de première instance de M. B, à l'appui de laquelle il n'a
produit ni la décision qu'il attaque, ni la preuve des diligences accomplies pour en obtenir communication, n'est pas
présentée conformément aux prescriptions de l'article R. 412-1 du code de justice administrative et est, dès lors,
irrecevable ; que c'est donc à bon droit qu'après expiration du délai qu'il lui avait imparti pour régulariser cette
demande, le président du tribunal administratif de Dijon l'a rejetée par ordonnance ; que M. B n'est, dès lors, pas fondé
à demander l'annulation de cette ordonnance ;

DECI DE:
--------------
Article 1er : L'arrêt du 29 mai 2008 de la cour administrative d'appel de Lyon est annulé.
Article 2 : La requête de M. B devant la cour administrative d'appel de Lyon est rejetée.
Article 3 : La présente décision sera notifiée à M. Carlos B et au MINISTRE DE L'INTERIEUR, DE L'OUTRE-MER ET DES
COLLECTIVITES TERRITORIALES.

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