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page 5
․ Rappel historique
․ Définition de la réassurance
․ Qui pratique la réassurance ?
․ La coassurance
․ La marge de solvabilité
․ La quote-part
․ L'excédent de plein
․ Le plein de conservation et le plein de souscription
․ Les caractéristiques de la réassurance proportionnelle
Ö La commission de réassurance
Ö La participation bénéficiaire
Ö Les provisions techniques
Ö Les entrées / sorties de portefeuille
Publication Campus 3
LES CLAUSES DES TRAITES NON PROPORTIONNELS page 28
LA RETROCESSION page 46
GLOSSAIRE page 47
BIBLIOGRAPHIE page 53
Publication Campus 4
A QUOI SERT LA REASSURANCE ?
La première finalité de la réassurance a été, et est toujours, de diminuer le risque pris par l'assureur.
Pour bien comprendre la réassurance, il faut tout d'abord rappeler certains principes de l'assurance,
puisque l'assurance est la « matière première » de la réassurance.
Pour une compagnie d'assurances, il est vital de savoir quelle part de ses fonds propres elle risque de
perdre au cours d'un exercice, et avec quelle probabilité. En effet, l'assurance est basée sur le calcul
des probabilités de survenance d'un sinistre. A partir de cette probabilité, la compagnie d'assurance
détermine la prime qu'elle demande à ses assurés pour couvrir leurs risques.
En réalité, les sinistres vont osciller autour d'une moyenne statistique. Pour coller au plus près à cette
moyenne statistique, conformément à la loi des grands nombres, l'assureur va souscrire le plus grand
nombre possible de risques, c'est à dire qu'il va collecter le plus grand nombre de primes sur des
risques similaires, de façon à être capable de payer les quelques sinistres qui vont survenir : c'est le
principe de la mutualisation.
Pour réduire sa probabilité de ruine, l'assureur va faire en sorte que les écarts autour de cette
moyenne statistique soient les plus faibles possibles. Il pourrait décider :
․ D'inclure des chargements importants dans ses tarifs, mais il risquerait de ne plus être
concurrentiel;
․ D'accroître ses fonds propres, mais ses actionnaires ne seraient peut-être pas d'accord ;
․ De limiter ses souscriptions, c'est à dire restreindre sa clientèle et ne pas se développer ;
․ D'utiliser la coassurance, avec le risque de perdre une certaine autonomie.
L'assureur préférera donc se réassurer, afin de pouvoir souscrire et se développer, tout en étant
protégé contre les écarts de sinistralité. La réassurance lui apportera :
․ Une protection contre les écarts de sinistralité,
․ Une capacité financière pour souscrire davantage de risques,
․ Des conseils sur les grands risques et sur les produits nouveaux.
En deux mots, nous pourrions dire que la réassurance lui permettra de protéger le bilan de sa
compagnie d'assurances.
Par conséquent, l'assureur va céder au réassureur :
․ Tous les risques dont la taille nuit à l'homogénéité de l'ensemble du portefeuille,
․ Tous les risques dont la loi statistique est encore mal connue,
․ Tous les risques dont les sinistres accumulés peuvent présenter un caractère catastrophique,
․ Tous les risques dont le nombre est insuffisant pour que la loi des grands nombres puisse
s'appliquer et donc pour que l'écart entre les sinistres réels et les sinistres théoriques reste dans
le seuil tolérable.
Par conséquent, le portefeuille d'un réassureur, composé de toutes sortes de cessions dans les
branches les plus variées, y compris les nouvelles branches, en provenance de toutes sortes de
marchés et couvrant, bien entendu, tous les types d'événements de nature catastrophique, est bien
différent de celui d'un assureur.
Publication Campus 5
Le volume mondial des primes de réassurance, pour lequel on ne dispose pas de chiffres précis, peut
être estimé grosso modo à USD 150 Milliards, avec la répartition suivante : 15% en Vie, 85% en
Dommages, c'est à dire l'inverse de la répartition observée en assurance. En effet, un risque de
personne n'a pas une taille comparable à celle d'un risque industriel et la Vie fait donc beaucoup
moins appel à la réassurance que les Dommages.
La concentration de la profession est très forte : les 4 premiers groupes de réassurance détiennent
plus de 30% du marché (contre 20% en 1990).
Les primes de réassurance représentent moins de 6% des primes d'assurance totales, alors que nous
pouvons estimer que la réassurance couvre plus de 80% des risques assurés. Comment la
réassurance peut-elle survivre avec un tel déséquilibre ? :
Le Métier de Réassureur
Ces deux composantes spécifiques de la réassurance permettent aux réassureurs de prendre des
engagements très élevés, mais il est bien évident que cela les oblige également à mener une politique
de réserve appropriée, et à disposer de fonds propres importants.
Contrairement à ce qui se pratique en assurance, les produits de réassurance ne peuvent pas être
standardisés ni définis à l'avance. L'acceptation ou le refus d'une affaire, le renouvellement d'un traité,
vont donner lieu à un examen des résultats passés et surtout à une estimation de leur évolution
future.
Publication Campus 6
HISTORIQUE ET DEFINITIONS
Repères Historiques
La réassurance n'est apparue que bien après l'assurance, car, tout naturellement, les premiers
assureurs se limitèrent à donner une garantie à hauteur de leurs propres ressources.
Quelques dates :
- 1347 : la première police d'assurance connue est une police maritime, établie à Gênes.
- 1370 : sur une police maritime couvrant un trajet de l'Italie aux Pays-Bas, la portion de voyage qui
semblait la plus dangereuse est réassurée, l'assureur gardant pour son propre compte le trajet
effectué en Méditerranée.
- 1584 : on note, sur un trajet de Marseille à Tripoli, une police maritime avec trois souscripteurs.
- 1666 : après le Grand Incendie de Londres, apparition des premières assurances terrestres, en
Grande Bretagne.
- 1681 : ordonnance maritime de Colbert, ministre de Louis XIV : "S'il advient que les assureurs ou
aucun d'eux, après avoir signé en quelque police, se repentent ou aient peur, ou ne voudraient
plus assurer sur tel navire, il sera en leur liberté de faire réassurer par d'autres, soit en plus grand
ou en moindre prix".
- 1688 : à Londres, Edward Lloyd ouvre un café qui devient rapidement un lieu de rencontre pour
les armateurs et les gens de mer. En 1696, Edward Lloyd décide de publier un quotidien, "Lloyd's
News", dont l'objet principal est de recueillir et de publier tous les renseignements concernant les
mouvements des navires. Le café Lloyd's sert aussi de boîte postale pour les clients, de salle des
ventes pour les navires, et les courtiers trouvent commode de fréquenter un lieu où se trouvent
réunies tant de personnes susceptibles de s'intéresser à l'assurance maritime. A la mort d'Edward
Lloyd en 1713, le café continue à fonctionner avec succès. Le Lloyd's List paraît à un rythme
hebdomadaire depuis 1734 (cf page 46 : comment fonctionnent les Lloyd's).
- 1821 : le 15 Décembre est conclu le premier traité de réassurance, entre la Compagnie Royale
d'Assurances, à Paris, et Les Propriétaires Réunis, à Bruxelles. C'est un Excédent de plein et sa
capacité, fort modeste, est de 1 plein.
- 1843 : création de la première société de réassurance, en Allemagne : la WESELER
RÛCKVEREIN, captive de la RHEINISCHE GÛTERASSEKURANZ.
- 1870 : présence de plusieurs réassureurs sur une même traité.
- 1871 : par un acte du Parlement britannique, le Lloyd's Coffee House devient une corporation,
c'est à dire une entité légale, sous le nom de LLOYD'S.
- 1880 : apparition de la première réassurance non proportionnelle, avec calcul d'une prime
spéciale qui n'a plus rien à voir avec la prime originale.
- 1891 : une loi anglaise précise qu'un assureur qui émet une police maritime est autorisé à la
réassurer.
Définition de la Réassurance
Plusieurs définitions sont possibles :
- "Contrat par lequel, moyennant une certaine prime, l'assureur se décharge sur autrui des risques
maritimes dont il s'est rendu responsable, mais dont il ne cesse pas d'être tenu vis-à-vis de
l'assuré primitif ; ce premier contrat subsiste tel qu'il a été conçu, sans altération ni innovation" (M.
Emerigon, 1783).
- "Contrat intervenant pour réaliser la compensation des écarts, soit par insuffisance du nombre de
risques, soit par dépassement anormal des sinistres espérés" (P. Blanc, 1960).
- Opération par laquelle un assureur cède une partie de ses risques à un réassureur qui en accepte
la charge, dans des conditions fixées par un contrat.
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- Opération par laquelle un réassureur s'engage, moyennant rétribution, à contribuer à
l'indemnisation des sinistres à laquelle l'assureur s'est engagé envers ses assurés.
- Epine dorsale de toutes les branches d'assurance.
- Assurance au deuxième degré.
- Non pas l'assurance de l'assurance, mais l'assurance de l'assureur.
La réassurance permet donc à l'assureur de se décharger d'une partie des risques qu'il a souscrits,
mais dont il continue à être juridiquement responsable, de sorte que le contrat d'assurance subsiste
entièrement, sans aucune modification, et que l'assuré n'a aucun recours légal contre le réassureur.
L'assurance et la réassurance sont fondées sur le même principe : la mutualisation des risques.
Un assureur est toujours préoccupé par la couverture de risques susceptibles d'entraîner des pertes
insupportables pour lui, et pouvant mettre en péril son équilibre financier, tels que :
Les opérations de réassurance, qui utilisent à la fois la mutualisation et la dispersion des risques,
permettent à l'assureur :
- Les compagnies d'assurance et de réassurance, mais l'essentiel de leur métier reste l'assurance
directe ;
- Les réassureurs professionnels, qui ne pratiquent que la réassurance et opèrent dans le monde
entier.
La Coassurance
Historiquement, c'est la première technique utilisée par les assureurs pour partager les risques et
donc les niveler : un même risque est réparti horizontalement, chaque assureur n'étant engagé que
pour la fraction de risque qu'il a accepté. Contrairement à la coassurance, la réassurance présente
l'avantage de partager le risque sans partager le client, puisque, à juste titre, un assureur n'aime pas
que son assuré puisse être en relation avec ses concurrents.
Beaucoup de grands risques Incendie, Aviation, Corps Maritimes, sont couverts par le biais de la
coassurance, chacun des coassureurs étant lui-même réassuré par ailleurs.
Publication Campus 8
La coassurance est utile, mais reste limitée : la capacité est souvent insuffisante et, de plus, il est
nécessaire de trouver un bon apériteur. Cet apériteur, chargé de la tarification et de la gestion du
risque, doit en conserver pour son propre compte une part significative, afin de se comporter en
assureur responsable.
La coassurance pose des problèmes particuliers au réassureur : en effet, lorsqu'un sinistre frappe un
risque placé en coassurance, il peut affecter simultanément les traités de plusieurs cédantes. Il existe
donc un danger de cumul, difficile à déceler, et contre lequel le réassureur doit lui-même se prémunir.
La Marge de Solvabilité
Toutes les législations imposent un capital social minimum aux sociétés d'assurances. Mais, de plus
en plus, les législateurs imposent aux compagnies de proportionner leurs fonds propres à leur volume
d'activité.
Il existe deux méthodes pour calculer la marge de solvabilité : l'une basée sur les primes, et l'autre sur
les sinistres. Les normes européennes sont les suivantes :
- Fonds propres / primes nettes : minimum 16%,
- Fonds propres / sinistres nets : minimum 23%.
La marge de solvabilité est calculée sur les agrégats primes et sinistres nets de réassurance ; par
conséquent, les assureurs faiblement capitalisés feront davantage appel à la réassurance, afin de
satisfaire aux normes de solvabilité, tout en maintenant leur chiffre d'affaires brut.
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LES DIFFERENTES FORMES DE REASSURANCE
=> LA FACULTATIVE :
Cette forme de réassurance est la plus ancienne. Elle est utilisée dans de nombreuses branches,
dans les cas où :
- Une gestion affaire par affaire, avec un dossier parfaitement documenté et un « slip » (note de
caractéristiques) aussi détaillé que possible ;
- Un placement auprès de différents réassureurs, qui est parfois long et difficile ; si à la fin ce
placement n'est pas effectué à 100%, l'assureur ne pourra pas réaliser l'affaire.
=> L'OBLIGATOIRE :
L'assureur s'engage à céder une part déterminée de tous ses risques dans une branche clairement
définie, et selon des conditions pré-établies, et le réassureur s'oblige à accepter une part de tous les
risques qui entrent dans ce cadre.
Remarque : il existe une forme de réassurance facultative / obligatoire (FACOB), dans laquelle
l'assureur a la possibilité de céder ou non, mais le réassureur a obligation d'accepter tout ce qui lui est
cédé, selon des conditions définies au préalable.
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Deux Formes Techniques
En terme technique, la réassurance se fait de deux façons :
• Proportionnelle ;
• Non proportionnelle.
Tous les éléments du risque (capital, prime et sinistre) sont partagés proportionnellement entre
l'assureur et le réassureur : l'assureur cède au réassureur x% d'un risque, il lui donne x% de la prime
originale et si un sinistre survient, le réassureur prendra à sa charge x% de ce sinistre, quel qu'en soit
le montant.
Le réassureur s'engage à payer à l'assureur un certain montant, à condition qu'une probabilité (un
sinistre, une perte, une catastrophe ...) se réalise. En contrepartie, le réassureur reçoit une prime,
qu'il calcule de façon à compenser le risque qu'il accepte. La prime que reçoit le réassureur et les
sinistres qu'il s'engage à indemniser ne sont plus du tout calculés comme une proportion des primes
et des sinistres originaux ; c'est pourquoi cette forme de réassurance est dite non proportionnelle.
Contrairement à la réassurance proportionnelle qui est basée sur un partage des conditions
originales entre l'assureur et le réassureur, en réassurance non proportionnelle le réassureur évalue
son risque et le tarifie indépendamment des conditions originales.
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LA REASSURANCE PROPORTIONNELLE
La Quote-Part
C'est la forme de réassurance la plus simple : l'assureur cède au réassureur un pourcentage constant
des risques qu'il souscrit. Le réassureur prendra à sa charge le même pourcentage de tous les
sinistres qui surviennent, et reçoit, pour prix de ce service, exactement le même pourcentage des
primes originales.
Exemple :
Capacité : 1 000 000
Rétention (ou conservation) : 40%
Cession en réassurance : 60%
L'assureur conserve sur chaque risque un pourcentage constant ; par conséquent, sa rétention est
variable en montant.
Exemple :
Risque A : capital assuré 1 000 000 Risque B : capital assuré 500 000
Conservation 40% = 400 000 Conservation 40% = 200 000
Cession 60% = 600 000 Cession 60% = 300 000
Risques C, D, E etc....
700
600
sommes assurées
500
400 rétention
300 cession
200
100
0
risque A risque B risque C risque D risque E
Publication Campus 12
Cette répartition assureur / réassureur en pourcentage est contractuelle, et s'applique à l'identique sur
les primes et sur les sinistres.
Exemple :
Risque A : sinistre 800 000 Risque B : sinistre 250 000
Sinistre conservé 40% = 320 000 Sinistre conservé 40% = 100 000
Sinistre réassuré 60% = 480 000 Sinistre réassuré 60% = 150 000
Un traité en quote-part présente pour l'assureur l'avantage d'être très simple à gérer, mais en cédant
beaucoup de primes. En effet, l'assureur cède au réassureur une grosse partie de son portefeuille, y
compris de petits risques qu'il pourrait fort bien garder pour son propre compte.
De plus, même si la quote-part réduit l'engagement de l'assureur, elle ne permet aucun nivellement
des risques, et un mauvais résultat réassuré en quote-part restera toujours un mauvais résultat.
C'est pourquoi ce mode de réassurance tend à disparaître, mais dans certains cas une réassurance
en quote-part peut néanmoins se justifier :
- Pour une compagnie qui démarre ses activités et qui veut simplifier sa gestion, ou qui commence
à souscrire dans une nouvelle branche, car elle ne connaît pas la façon dont le portefeuille va se
comporter, en terme de taille de risque et de sinistralité ;
- En cas de faiblesse des fonds propres, pour respecter la marge de solvabilité définie par la
réglementation ;
- Pour servir de réciprocité dans le cas où deux compagnies décident de s'échanger leurs cessions
en réassurance, afin de diversifier leurs expositions.
La part que l'assureur conserve pour son propre compte doit être significative (au moins 5%), sinon il
s'agit d'un simple "fronting" (un assureur servant de façade légale à un autre assureur, voire à un
réassureur) et non plus d'une véritable cession en réassurance. Plus la rétention est élevée et plus
l'assureur montre qu'il a confiance dans le risque qu'il a souscrit et plus le réassureur sera enclin à lui
apporter son soutien, en sachant que le partage du sort sur ce risque sera équitable.
La rétention à l'intérieur de la quote-part peut être protégée par un excédent de sinistre ; ce cas sera
étudié dans la partie "Réassurance non proportionnelle".
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L’Excédent de Plein
L'assureur conserve sur chaque risque un montant identique, appelé plein de conservation, et cède au
réassureur, sur chaque risque, la partie qui dépasse ce plein. Du fait que le plein de conservation est
un montant fixe, les pourcentages de rétention et de cession doivent être calculé pour chaque risque.
Une fois que cette répartition en pourcentage a été calculée, elle reste constante pendant toute la
durée de réassurance du risque, tant que la police originale ne subit aucune variation. En cas de
sinistre, le réassureur prendra à sa charge la portion déterminée par son pourcentage de cession.
Exemple :
Plein de conservation : 100 000
Traité de réassurance : 8 pleins, donc capacité du traité : 800 000
Le plein de souscription est donc de 900 000
Exemple :
Risque A : capital assuré 250 000 Risque B : capital assuré 500 000
Conservation 1 plein = 100 000 / 250 000 = 40% Conservation 100 000 / 500 000 = 20%
Cession = 150 000 / 250 000 = 60% Cession = 400 000 / 500 000 = 80%
Risque C : capital assuré 750 000 Risque D : capital assuré 1 000 000 (*)
Conservation 100 000 / 750 000 = 13,33% Conservation 100 000 / 1 000 000 = 10%
Cession 650 000 / 750 000 = 86,67% Cession maxi 8 pleins = 800 000 = 80%
(*) Les capitaux assurés étant supérieurs à la capacité de l'excédent, l'assureur a deux possibilités :
- Soit il reprend à sa charge les 100 000 qui restent, et sa conservation atteint 200 000, ce qui n'est guère raisonnable
puisqu'il a lui-même déterminé qu'il ne pouvait pas s'engager au-delà de 100 000
- Soit il cherche à placer en facultative les 100 000 restants.
800
700
sommes assurées
600
500
rétention
400
cession
300
200
100
0
risque A risque B risque C risque D
Publication Campus 14
C'est ce pourcentage de cession, calculé sur les capitaux assurés au moment où se fait l'application
de réassurance, qui déterminera la part du réassureur lorsqu'un sinistre surviendra.
Exemple :
Risque C : sinistre total 750 000 Risque D : sinistre 500 000 (*)
Conservation 13,33% = 100 000 Conservation 10% = 50 000
Cession 86,67% = 650 000 Cession 80% = 400 000
(*) Même remarque que précédemment : l'assureur a dû décider, au moment d'appliquer la réassurance, soit de garder les 10%
dans sa conservation, soit de les placer en facultative, auquel cas les 50 000 restants seront pris en charge par les réassureurs
de la facultative, selon leurs parts respectives.
Exemple :
L'assureur peut décider de faire varier son plein en fonction de la nature du risque et, dans ce cas, les
pleins sont inversement proportionnels à la probabilité de réalisation du risque. Dans ce cas, le
tableau de pleins fait partie intégrante du traité de réassurance et la capacité de l'excédent,
déterminée en nombre de pleins, varie elle aussi selon la catégorie de risque.
L'assureur peut également décider de souscrire tous ses risques sur la base d'un plein unique, en
sachant que le taux applicable à chaque risque est calculé selon son degré d'exposition.
L'excédent de plein fonctionne avec des risques exprimés en sommes assurées ou en SMP1 : il ne
peut pas s'appliquer lorsque la garantie est illimitée (cas de la RC, par exemple).
1
Sinistre Maximum Possible (Maximum Foreseeable Loss, MFL) : estimation du dommage matériel le plus important pouvant
résulter d'un seul événement garanti touchant le bien assuré, et qui est faite selon les pires hypothèses de sinistre (Worst Case
Loss Scénario). Cette définition suppose que tous les systèmes de détection et de protection, fixes ou mobiles, y compris les
moyens de lutte externe, sont inopérants. Il est préférable de bannir les abréviations PML (Probable Maximum Loss) et EML
(Estimated Maximum Loss) qui sont basées sur des hypothèses optimistes.
Publication Campus 15
Pour l'assureur, l'excédent de plein présente de nombreux avantages : nivellement du portefeuille,
conservation homogène, capacité, aliment conservé puisque beaucoup de petits et moyens risques
sont conservés. La gestion se fait risque par risque, au moyen d'un bordereau de cession dont la
périodicité est fixée dans les conditions du traité.
S'il souscrit fréquemment des risques supérieurs à la capacité de son 1er excédent de plein, l'assureur
aura intérêt à négocier avec ses réassureurs un 2ème excédent, parce que la gestion des facultatives
est très lourde.
Un traité Facob (ou Open Cover - facultatif pour la cédante, obligatoire pour le réassureur) peut être
mis en place lorsque les capacités des excédents sont insuffisantes. Sa limite est fixée par un accord
préalable entre l'assureur et le réassureur, soit en capitaux, soit en SMP. Une fois fixé, le traité
fonctionne comme un excédent de plein.
Le plein de conservation lui-même est souvent protégé par un excédent de sinistre ; ce cas sera
étudié dans la partie "Réassurance non proportionnelle".
Publication Campus 16
Le Plein de Conservation et le Plein de Souscription
Le plein de conservation ou plein de rétention est le montant maximum que l'assureur décide de
conserver à sa charge sur chaque risque qu'il souscrit, sans mettre en péril ni sa trésorerie ni son
patrimoine.
Une fois que l'assureur a fixé son plein de conservation, il doit déterminer de quelle capacité il a
besoin pour pouvoir souscrire. Le plein de souscription sera la somme de son plein de rétention et des
capacités qu'il a pu obtenir en réassurance ; c'est donc le montant maximum sur lequel il peut
s'engager vis à vis de son client assuré.
La détermination du plein de conservation relève d'une décision stratégique, qui est fonction :
- Du niveau des fonds propres : il est d'autant plus important que la compagnie est plus riche ;
- De la composition du portefeuille : il varie selon les branches ;
- De la répartition des capitaux assurés : plus l'éventail des sommes assurées est large, plus le
nombre de risques qui devront être réassurés sera important ;
- De la probabilité de sinistre : le plein est d'autant plus bas que la probabilité de sinistre est plus
élevée ;
- Des marges de sécurité sur les tarifs ;
- De la politique commerciale menée par la compagnie d'assurance ;
- De la législation locale ;
- Et enfin, last but not least, du marché international et des conditions imposées par les
réassureurs.
Aucune formule actuarielle n'est capable de modéliser un plein de conservation, mais, à titre indicatif,
nous pouvons observer qu'il peut varier de :
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Les Caractéristiques de la Réassurance Proportionnelle
․ La commission de réassurance :
C'est la participation du réassureur aux frais de l'assureur, puisque celui-ci a dû rémunérer l'agent ou
le courtier qui lui a apporté l'affaire. Cette commission correspond aux frais réellement engagés par
l'assureur. Dans les traités Vie, la commission peut être supérieure à la prime, car le réassureur
accepte de financer une partie des charges de production pendant les premières années, pour la
récupérer ensuite.
En réalité, la commission de réassurance tend à devenir le prix que le réassureur est prêt à payer
pour participer à un traité, en intégrant des notions comme l'exposition catastrophe et la rentabilité
attendue.
La commission de réassurance peut être fixe ou à échelle, avec un maximum et un minimum, en
fonction de la sinistralité. Dans tous les cas, elle est toujours définie dans le contrat de réassurance.
Commission maximum 38% et minimum 30%, pour une sinistralité variant de 46% à 60% :
supérieure à 60 30
de 58,1 à 60 31
de 56,1 à 58 32
de 54,1 à 56 33
de 52,1 à 54 34
de 50,1 à 52 35
de 48,1 à 50 36
de 46,1 à 48 37
inférieure à 46 38
• La participation bénéficiaire :
Dans les traités en quote-part assortis d'une commission fixe, on prévoit souvent qu'en cas de résultat
bénéficiaire, le réassureur devra ristourner à l'assureur une partie de ce bénéfice, diminuée de ses
frais généraux. Pour être équitable, cette participation bénéficiaire doit être assortie d'une clause de
report de pertes des années antérieures, parfois limitée à 3 ou 5 ans, mais de préférence jusqu'à
extinction.
2
On appelle « équilibre » d'un traité le rapport aliment/engagement. Ce rapport sera toujours plus élevé sur une quote-part
er éme
(parfois même supérieur à 1 !) que sur un 1 excédent de plein, et a fortiori que sur un 2 excédent de plein.
Publication Campus 18
En principe, on n'ajoute pas de participation bénéficiaire à une commission à échelle, puisqu'elle
prend déjà en compte la sinistralité du traité.
Commission 40%; participation bénéficiaire 20% ; frais généraux pour le réassureur 5%, pour une
prime de 100 et une sinistralité de 50 :
Primes 100
Commissions 40
Sinistres payés + réservés 50
Frais généraux du réassureur 5
Bénéfice brut 5
Report de pertes …
Participation bénéficiaire 1
Bénéfice net technique 9
Dans la plupart des compagnies d'assurance, les contrats sont souscrits tout au long de l'année, et
leurs durées ne coïncident pas avec les dates d'ouverture ou de clôture de l'exercice social, si bien
qu'une partie des primes émises au cours d'une année correspond à des risques qui seront courus
durant l'année suivante. Cette portion des primes n'est donc pas acquise à l'exercice, mais doit être
transférée en recette à l'exercice suivant, et donc provisionnée au bilan. L'informatique permet de
calculer exactement la part de prime non acquise par la méthode de calcul au 365ème, c'est à dire en
multipliant cette prime par le nombre de jours restant à couvrir, divisé par 365.
Il existe également des méthodes de calculs forfaitaires qui ne prennent pas le jour comme période de
base, mais le mois (la méthode d'approximation au 24ème, avec 12 mois x 2) ou le trimestre (la
méthode d'approximation au 8ème, avec 4 trimestres x 2).
Pour pouvoir déterminer les engagements du réassureur à la fin d'un exercice N, et établir le compte
de réassurance pour ce même exercice, il convient de déterminer la portion de prime cédée au traité
de réassurance pendant cette année N qui rétribuera le maintien de la garantie pendant l'année N+1
suivant la date d'échéance de la police. Si on admet que les différentes polices réassurées sont
réparties tout au long de l'année, logiquement la moitié des primes cédées devrait être provisionnée
en fin d'année, en retirant la commission de réassurance qui a déjà été payée à la cédante. La
formule serait la suivante : (Primes - Commissions) / 2, mais dans la grande majorité des cas, le traité
prévoit un taux forfaitaire, entre 35% et 40% suivant les marchés.
Les primes acquises se résument donc comme suit : PNA ou REC en début d'exercice + primes
cédées au titre de l'exercice - PNA ou REC en fin d'exercice.
Remarque : certaines sociétés d'assurances, par obligation statutaire ou par décision de Direction,
émettent tous leurs contrats d'assurance de façon à ce qu'ils arrivent à échéance à la date de clôture
de l'exercice social, le plus souvent le 31 Décembre. Les contrats sont ensuite ré-émis pour un an à
compter du 1er Janvier. Ces sociétés n'ont donc pas à constituer de provisions pour primes non
acquises.
3
Certaines compagnies pratiquent une distinction entre PNA et REC : en appliquant au montant de PNA d'un exercice la même
sinistralité (supérieure à 100%) que celle enregistrée sur les primes acquises de cet exercice, on obtient la REC.
Publication Campus 19
o La provision pour sinistres à payer ou sinistres en suspens (SAP) :
De même, il convient de calculer en fin d'exercice la masse des sinistres intervenus qui sont à la
charge du réassureur, mais qui ne lui ont pas encore été débités, puisque l'assureur lui-même ne les a
pas encore réglés.
L'évaluation des sinistres connus n'est pas toujours facile (par exemple : perte d'exploitation après
incendie, ou RC avec des corporels graves). Quant aux sinistres inconnus, déjà survenus mais pas
encore déclarés (Incurred But Not Reported, ou IBNR), ils sont estimés à partir des statistiques de la
branche concernée.
Les sinistres de compétence se résument donc comme suit : SAP en fin d'exercice (N -1) + sinistres
payés durant l'exercice - SAP en fin d'exercice N.
Dans les comptabilités d'assurance inspirées du modèle français (par opposition au modèle anglo-
saxon), la cédante doit représenter ses engagements dans son bilan au brut de la réassurance. La
solvabilité de la cédante est donc liée à la capacité du réassureur à faire face à ses engagements,
capacité sur laquelle il ne serait pas admis d'avoir le moindre doute. Afin de disposer des actifs
nécessaires, les cédantes demandent à leurs réassureurs de déposer leurs parts des provisions
techniques, soit en espèces (rémunérées selon un intérêt fixé au traité), soit en titres.
o Portefeuille primes :
Nous avons vu que la période de validité du traité de réassurance et celle des polices originales
réassurées dans ce traité ne coïncident pas, ce qui nous amène à répartir la prime émise entre prime
acquise et prime non acquise. Cette distinction est cruciale puisque d'une année sur l'autre la liste des
réassureurs participant à un traité connaît des changements (résiliations, modifications de parts,
nouveaux entrants).
o Portefeuille sinistres :
De même que pour les primes, le portefeuille des sinistres restant à payer (SAP) à la fin de l'exercice
(N -1) est crédité au réassureur de N qui, à son tour, sera débité d'une sortie de portefeuille sinistres à
la fin de l'exercice N. De cette façon, le réassureur prend à sa charge tous les sinistres payés par
l'assureur au cours de l'année N, pour autant qu'il ait reçu l'entrée de portefeuille sinistres
correspondante. A l'inverse, après la sortie de portefeuille sinistres, il ne sera plus redevable d'aucun
paiement de sinistre au titre de l'exercice N.
La moindre variation dans l'évaluation des sinistres d'une année sur l'autre ayant une répercussion sur
la réserve pour sinistres en suspens, cette méthode comptable d'entrée / sortie de portefeuilles ne
peut s'appliquer que dans les branches à déroulement court, telles que l'Incendie ou l'Accident. Elle
ne peut donc pas être appliquée dans les branches à déroulement long, telle que la Responsabilité
Civile, en raison de l'incertitude sur le coût final d'un sinistre corporel grave ou d'un sinistre latent ou
sériel, ni dans les traités de rétrocession, où il est fréquent que les sinistres mettent plusieurs années
à se révéler.
Publication Campus 20
LA REASSURANCE NON PROPORTIONNELLE
En réassurance non proportionnelle, le réassureur prend à sa charge :
- Soit tout sinistre au-delà d'un certain montant : c'est ce qu'on appelle un excédent de sinistre,
par risque et/ou par événement.
- Soit le montant annuel global des sinistres, au-delà d'un certain pourcentage ou d'un certain
montant : on parle alors d'excédent de perte annuelle, ou Stop Loss.
La notation la plus couramment utilisée pour ces deux types de traités non proportionnels (Excédent
de sinistre ou Stop Loss) est :
Portée XS priorité
Sinistres
Plafond
Portée
Priorité
Dès que le sinistre ou l'événement excède la priorité, le réassureur prend en charge le montant qui
dépasse, mais sa prise en charge ne peut pas être supérieure à la portée.
Il est fréquent que le besoin de couverture soit trop important pour faire l'objet d'un seul traité ; la
couverture est alors découpée en plusieurs tranches (en anglais, "layer"). Chaque tranche donne lieu
à un traité distinct, et, dans le cas où le sinistre ou l'événement se produit, les réassureurs des
différentes tranches paient leurs parts respectives selon les différentes limites.
Publication Campus 21
L’Excédent de Sinistre par Risque ou par Evénement (XL)
L'assureur détermine le montant maximum qu'il peut conserver sur un seul sinistre pour une branche
donnée, et le réassureur prend en charge l'excédent de ce sinistre (en anglais Excess of Loss, abrégé
en XS ou XL).
750
non compensé
500 Charge réassueur
Charge assureur
250
0
600 200 550 900
Publication Campus 22
․ Excédent de sinistre par événement :
L'événement qui constitue le sinistre n'est plus limité à une police mais à un ensemble de polices
appartenant à une même branche et sinistrées par une seule et même cause.
L'XL par événement peut être utilisé en complément d'un XL par risque, lorsque l'assureur veut être
certain, en cas de cumul, de ne pas payer plus d'une fois la priorité si jamais deux ou plusieurs polices
de son portefeuille venaient à être touchées par un seul et même événement.
Un Working XL ou Working Layer est une tranche "travaillante", c'est à dire une tranche basse qui
est fréquemment touchée parce que sa priorité est peu élevée (cas classique des XL Auto).
Un Cat XL ou Cat Layer est une couverture Catastrophe : contrairement à la Working Layer, la Cat
Layer est une tranche haute, qui n'est pas "travaillante". Très souvent, il s'agit d'un XL par événement
assorti d'une clause "Two Risks Warranty" (un sinistre affectant une seule police ne peut pas faire
jouer le traité ; il faut au minimum que deux polices soient impliquées dans un même sinistre) et sert à
protéger l'assureur contre les cumuls inconnus.
NB : Dans la plupart des cas, un Working Layer est un XL par risque, tandis qu'un Cat Layer est un XL
par événement, mais il ne faut pas confondre ces notions : le fait de fonctionner par risque ou bien par
événement est une définition juridique ; le fait d'être une tranche « travaillante » ou « non travaillante »
est une constatation technique.
Sinistres
750
TRACNHE CAT
500
TRANCHE WORKING
250
Priorité
0
500 200 350
Publication Campus 23
Un traité XL protège soit les affaires souscrites par la cédante (XL sur souscription), soit sa
conservation dans un trait proportionnel (XL sur rétention).
Dans certains cas, plus rares, le traité XL peut protéger ensemble la cédante et les réassurances d’un
traité proportionnel : c’est ce qu’on appelle la Réassurance Pour Compte Commun (RPCC – en
anglais ROJA, Reinsurance on Joint Account).
40% 40%
Réassureurs Réassureurs 4ème tranche
QP QP
4ème tranche
3ème tranche
3ème tranche
Assureur
60% Assureur 60% 2ème tranche
rétention 2ème tranche rétention
nette nette
Priorité Priorité
Publication Campus 24
L’Excédent de Perte Annuelle (Stop Loss)
L'assureur cherche à se protéger, en considérant les montants de sinistres, non plus individuellement
sur un risque ou sur un événement, mais au total sur une période donnée.
La priorité d'un Stop Loss est définie comme la sinistralité annuelle que l'assureur conserve à sa
charge, le réassureur intervenant au-delà. Les limites sont généralement exprimées en pourcentage
du rapport sinistres / primes, mais on peut également trouver une double limitation :
Ce type de traité est recherché dans les branches où la sinistralité haute est due à un grand nombre
de petits sinistres (grêle, maladie...) ou encore dans le cas d'une branche à développement très
rapide, où le réassureur intervient pour financer les écarts qui peuvent être d'autant plus importants
que le portefeuille est encore très petit. Comme pour l'XL, il existe des Stop Loss sur conservation et
des Stop Loss sur souscription.
Le réassureur doit apprécier exactement les raisons pour lesquelles la cédante choisit de se protéger
par un Stop Loss : il n'est pas question de couvrir des résultats qui se dégradent, ni un portefeuille
systématiquement en perte.
Dans tous les cas, le risque de perte ne doit pas être supporté en totalité par le réassureur ; il faut que
la cédante elle-même assume une partie de la perte dans la branche protégée par le Stop Loss. C'est
pourquoi, afin de "moraliser" la couverture, les priorités ne doivent pas être inférieures à 100% des
primes acquises (90% s'il existe une taxe de 10% sur les primes, par exemple).
Publication Campus 25
La Prime De Réassurance D’un Traité Non Proportionnel
Contrairement à ce qui se passe dans un traité proportionnel, la prime de réassurance d'un traité non
proportionnel est déterminée par le réassureur, plus exactement par ses actuaires, qui la calculent à
partir de différents modèles mathématiques appliqués aux statistiques de la cédante et/ou du marché
pour une branche donnée.
La prime de réassurance non proportionnelle est déterminée par un taux en multiplié par une
assiette, définie comme la prime originale de la partie du portefeuille qui est protégée par ce non-
proportionnel. Ce taux est un taux commercial, c'est à dire qu'il a été majoré de divers chargements
de gestion, et peut se décomposer de la façon suivante :
․ Taux de prime pure : modélisation actuarielle de la charge moyenne des sinistres,
․ + chargement de gestion, destiné à couvrir les frais de gestion du réassureur.
Exemple :
Avec un taux de 2,25% et une assiette de 120 millions, la prime de réassurance sera :
120 millions * 2,25% = 2,7 millions.
․ L'assiette de prime :
Cette assiette étant définie sur des primes originales, il faudra préciser s'il s'agit des primes acquises
ou émises. Egalement, le traité non proportionnel peut protéger la rétention de la cédante, ou la
totalité d'un portefeuille qu'elle souscrit, ou encore être pour compte commun ; il faudra donc toujours
préciser si l'assiette est sur 100% des primes ou uniquement sur le pourcentage conservé.
․ Le taux de prime :
․ II peut être exprimé de deux manières : fixe, ou variable selon la sinistralité.
Taux fixe :
La compagnie paie au réassureur un pourcentage fixe de l'assiette de prime, telle qu'elle est définie
dans le traité. Ce taux est re-négocié chaque année.
Taux variable :
Le but est d'ajuster le coût de la protection non proportionnelle en faisant varier le taux de prime en
fonction des résultats. Ce taux variable est défini avec un minimum et un maximum, avec application
d'un chargement sous forme de coefficient multiplicatif ( par ex : 100/70 ; 100/75 ; 100/80).
Schéma de fonctionnement :
․ On calcule pour l'exercice le rapport charge de sinistres / assiette ;
․ On applique le chargement, c'est à dire qu'on multiplie par 100/70 ou 100/75 ou 100/80 ;
․ On compare le taux ainsi obtenu aux bornes du taux variable :
Ö Si c'est inférieur : on applique ce minimum,
Ö Si c'est compris entre le minimum et le maximum : on applique ce taux exactement,
Ö Si c'est supérieur : on applique le taux maximum.
Seuls les sinistres et les primes d'un même exercice sont pris en considération pour calculer
l'ajustement annuel, les exercices successifs étant indépendants les uns des autres.
Exemple :
Taux variable de 2% à 5%, avec un chargement au 100/80.
Publication Campus 26
Prime forfaitaire :
La prime d'un traité non proportionnel peut également être forfaitaire, mais ce cas est relativement
rare.
Ö Excédent de sinistre par risque : pour ce type de traité, il est rare que la prime soit forfaitaire;
elle est généralement à taux fixe ou à taux variable.
Ö Excédent de sinistre par événement : un XL par événement étant par nature une couverture
déséquilibrée, le principe d'une prime à taux variable doit être éliminé. Le taux est donc fixe, ou
bien la prime est forfaitaire parce qu'elle est très faible, parce que l'assiette elle-même est très
petite, ou encore parce qu'elle est très difficile à estimer (par ex : branche nouvelle).
Ö Excédent de perte annuelle : la prime est généralement à taux fixe, mais on rencontre des taux
variables annuels, voire même variables inverses pluriannuels.
․ Prime minimum et de dépôt (en anglais : minimum and deposit premium, ou mindep) :
Pour éviter que les réassureurs ne perçoivent que tardivement la prime qui leur est due, les traités
prévoient le paiement par l'assureur d'une prime provisionnelle, en général équivalente à 80% de la
prime définitive estimée.
․ Provisoire : elle sera ajustée en fin d'année, lorsque l'assiette sera connue ;
․ Minimum : pour protéger le réassureur contre une sous-tarification brutale des polices de
l'assureur, ou la non-réalisation de ses objectifs commerciaux ;
․ Fractionnée : son paiement s'effectue en avance, par moitié ou par quart. Lorsque le taux est
variable, elle est calculée sur 100% du taux minimum.
Remarques :
- A l'exception de quelques XL qui fonctionnent par exercice de souscription (Risk Attaching) dans
les branches Transports ou TRC, les traités non proportionnels fonctionnent par exercice de
survenance (Loss Occurring) ; leur prime est calculée pour 12 mois, sans notion de prime acquise
ou non acquise ; par conséquent, il ne peut pas y avoir de dépôt de prime dans les comptes.
Publication Campus 27
LES CLAUSES DES TRAITES NON-PROPORTIONNELS :
Dans un traité non proportionnel, le réassureur met une certaine portée à la disposition de la cédante
pour le cas où surviendrait un sinistre. Mais la cédante ne doit pas se trouver à découvert si jamais un
second, voire un troisième sinistre survenaient et absorbaient toute la portée. La clause de
reconstitution sert donc à reconstituer la couverture après un sinistre ; autrement dit, à maintenir pour
la cédante le même niveau de protection.
La clause de reconstitution de garantie s'applique dès que la portée a été partiellement ou totalement
absorbée par un sinistre. En droit coutumier de la réassurance, lorsque rien n'est précisé, le traité est
supposé fonctionner avec des reconstitutions illimitées et gratuites. Toutefois, pour éviter tout
malentendu ultérieur, il est préférable de définir le nombre et les conditions des reconstitutions, en
même temps que la cotation.
Cette reconstitution peut être gratuite mais se fait souvent au moyen d'une prime additionnelle, définie
comme un certain pourcentage de la prime initiale, au prorata des capitaux absorbés (prorata capita)
et plus rarement au double prorata de la durée restant à couvrir et des capitaux (prorata temporis +
prorata capita). La prime additionnelle est donc toujours proportionnelle au montant de couverture
absorbé, et éventuellement au temps restant à couvrir sur la période de référence.
On rencontre souvent des reconstitutions illimitées et gratuites sur les tranches Working, mais limitées
et payantes sur les tranches Cat.
Exemple :
10 Mio X S 2 Mio - prime 100 000 - sinistre 5 Mio, survenu le 1er Avril.
Publication Campus 28
La Clause de Franchise Aggregate
Appelée également « clause de franchise annuelle » ; en anglais : « Annual Aggregate Déductible
(AAD) ».
Il arrive que la cédante souhaite augmenter sa rétention annuelle, en fonction de ses possibilités
financières. La clause de franchise Aggregate a pour but de restreindre l'engagement du réassureur,
et donc de diminuer le coût de la réassurance. Elle se comporte comme une franchise annuelle,
appliquée à la somme des montants qui seraient normalement dus par le réassureur sans l'application
de cette clause : la cédante garde à sa charge le ou les premiers sinistres supérieurs à la priorité de
l'XL, jusqu'à ce que leur cumul dépasse le montant de la franchise annuelle. Cette franchise annuelle
(Aggregate) peut être exprimée soit en montant soit en pourcentage de l'assiette.
Exemple de Fonctionnement :
Soit un XL : 500 xs 250, avec clause Aggregate de 1,5%, et une assiette de 30 000.
On enregistre les sinistres suivants : 300, 500, 700, 900 et 100.
Remarques :
Dans le cas où un traité combine une clause de reconstitution de garantie et une clause de franchise
Aggregate, l'ordre de fonctionnement de ces deux clauses devra être clairement précisé, car la
tarification de l'XL en tiendra compte :
- Si la franchise aggregate est appliquée en premier, on le déduit sur les premiers sinistres puis,
une fois que la franchise aggregate est dépassée, on calcule les reconstitutions nécessaires.
Le mot Aggregate employé seul prête souvent à confusion, parce qu'il peut prendre deux
significations: AAD ou AAL.
- AAL : Aggregate Annual Limit : il s'agit de la limite annuelle d'engagement sur la tranche,
autrement dit (N+1) x portée, N étant le nombre de reconstitutions.
Publication Campus 29
La Clause d'Indexation
=> But :
Elle permet de conserver le niveau économique des bornes (priorité et portée) du traité pour des
exercices de survenance successifs.
En effet, avec le temps, les bornes du traité perdent leur signification à cause de l'érosion monétaire.
Afin de conserver une même couverture au fil des années, on peut donc indexer les bornes du traité
sur un indice économique correspondant à l'évolution des coûts des sinistres dans la branche
considérée. Par exemple : indice des salaires pour un traité Individuelle Accident ; indice du coût de la
construction pour un traité Incendie ou Tempêtes.
Charge de l'XL
Sinistres à la base Traité non indexé Tr. Indexé
Franchise = 750 F = 900
Sans inflation Inflation 20% Sans inflation Avec inflation Avec inflation
700 840 0 90 0
750 900 0 150 0
900 1 080 150 330 180
1 000 1 200 250 450 300
1 500 1 800 750 1 050 900
2 000 2 400 1 250 1 250 1 500
Nous voyons que l'impact de l'inflation est encore plus grand pour le réassureur que pour l'assureur.
En effet, le traité non indexé est touché par des sinistres qui ne l'auraient pas concerné sans inflation.
Le traité indexé, par contre, n'est touché que par les sinistres après inflation qui, de toutes façons,
l'auraient touché sans inflation s'il n'avait pas été indexé.
La clause d'indexation présente aussi un intérêt pour la cédante : si le traité n'était pas indexé, la
portée resterait à 1 250 et la cédante se trouverait à découvert pour les sinistres supérieurs à 2 000.
L'indexation permet donc à la cédante de maintenir le niveau de protection qu'elle avait initialement
acheté et de garantir au réassureur que le traité ne se dégrade pas du fait de l'inflation. Cette clause
d'indexation s'applique aussi bien aux XL par risque qu'aux XL par événement.
Publication Campus 30
La Clause de Stabilisation
=> Domaine d'application :
Si dans certaines branches les sinistres sont réglés rapidement, il y en a d'autres, comme la
Responsabilité Civile par exemple, pour lesquelles le règlement d'un sinistre est échelonné dans le
temps, sur 10, 20 ou 30 ans.
Compte tenu de ce long délai entre la survenance et le règlement définitif du sinistre, il se produit une
augmentation du coût liée à l'évolution économique, ainsi qu'à l'évolution de la jurisprudence.
=> But :
L'indice retenu pour le fonctionnement de cette clause doit être défini lors de la négociation du traité.
Pour la Responsabilité Civile, on prend en général un indice fonction des salaires du marché sur
lequel se fait la souscription.
=> Fonctionnement :
A l'aide de l'indice, on calcule pour chaque versement effectué un versement équivalent en monnaie
constante, versement théorique qui aurait été payé à la survenance. La somme de ces versements
théoriques constitue le sinistre théorique qui sert de base pour le calcul du partage. Le sinistre réel est
ensuite partagé selon les mêmes proportions que le sinistre théorique.
PO = Pn X Io
In
On définit :
S : la somme des paiements réels Pn effectués (c'est à dire la valeur totale du sinistre lorsqu'il n'y a
pas de clause de stabilisation).
So : la somme des paiements théoriques Po c'est à dire la valeur totale du sinistre théorique (ou la
somme des montants constituant le sinistre en considérant que les paiements ont été effectués à la
survenance).
Charge de l'assureur = F x S / So
Charge du réassureur = (So - F) x S / So
Publication Campus 31
=> Exemples numériques :
1er exemple :
Soit un excédent de sinistre de 500 xs 100 en 1996, avec un sinistre survenu en 1996 :
- Le même sinistre survenu en 1996 est réglé en 1998 pour un montant de 250, dû à l'évolution
économique et juridique entre 1996 et 1998, correspondant à une inflation de 12% par an.
2ème exemple :
Soit un traité illimité xs 2 000 en 1993 et un sinistre survenu en 1993, et réglé de 1993 à 1998 pour un
montant total de 9 500.
Nous allons calculer la charge de l'assureur et celle du réassureur, avec clause de stabilisation.
8 000
Montant total ramené
Remarque : Pour simplifier, nous n'avons étudié la répartition du sinistre entre l'assureur et le
réassureur qu'à la fin des règlements. Dans la réalité, cette répartition se calcule au moins une fois
par an, en tenant compte des montants réglés, mais aussi des montants en suspens.
Publication Campus 32
=> Les seuils :
Le seuil atteint :
En général, on adopte un seuil atteint de 10%, ce qui signifie que, aussi longtemps que la variation de
l'indice entre la date de survenance du sinistre et la date de règlement n'est pas supérieure à 10%,
on considère que l'indice de règlement est égal à l'indice de base et le montant ramené est égal au
montant nominal. Dès que la variation devient supérieure à 10%, on calcule le montant ramené en
multipliant le montant nominal par l'indice de base divisé par l'indice réel.
Le seuil déduit :
La clause de stabilisation avec seuil déduit est désignée en anglais par « Sévère Inflation Clause ».
On utilise, non pas l'indice réel mais un indice corrigé. Par exemple : pour un seuil déduit de 10%,
l'indice d'origine est supposé être de 110, alors qu'il est de 100. On divise l'indice réel de chaque
année par 1,10. Tant que le quotient est inférieur à 100, on applique l'indice d'origine. Dès que le
quotient dépasse 100, on applique l'indice corrigé, et on calcule alors le montant ramené en multipliant
le montant nominal par le rapport Indice d'origine / Indice corrigé.
Publication Campus 33
Exemple avec un seuil déduit 10% :
Remarque :
La clause de stabilisation s'accompagne fréquemment d'une clause d'indexation, ce qui explique qu'il
y ait souvent une confusion entre ces deux clauses.
- La clause d'indexation s'applique aux bornes du traité ; elle a pour but de maintenir leur niveau
par rapport aux sinistres potentiels, pour des exercices de survenance successifs ;
- La clause de stabilisation s'applique aux sinistres ; elle a pour but de partager les conséquences
de l'inflation, et pour un exercice donné et pour un sinistre donné.
Publication Campus 34
La Clause de Superposition
Cette clause est connue en anglais sous le nom « Interlocking Clause ».
Lorsqu'un XL fonctionne par exercice de souscription et non par exercice de survenance, le sinistre
doit être rattaché à la date de souscription de la police. S'il survenait un événement touchant plusieurs
polices souscrites à des années différentes, comment faire pour que la cédante n'aie pas plusieurs
fois la priorité à sa charge ? La réponse est apportée par cette clause de superposition qui aura pour
effet de recalculer les bornes du traité. Bien que son intervention effective soit plutôt rare, cette clause
est néanmoins présente dans la plupart des XL par exercice de souscription, dans les branches
Transports et Crédit Caution.
Exemple de fonctionnement :
Soit un sinistre de 1 000 survenu le 1er Avril 1997, concernant deux polices avec la répartition
suivante:
- 300 pour la police souscrite en 1996.
- 700 pour la police souscrite en 1997.
L'assureur a protégé son portefeuille avec un XL par risque, identique en 1996 et 1997 : 1 200 xs 500.
Mêmes sinistres, avec clause de superposition, mais les conditions de l'XL ont changé entre 1996 et
1997 :
- En 1996 : 1 200 xs 500
- En 1997 : 1 500 xs 800
Charge du réassureur de 1996 : 300 - (500 x 300 / 1 000) = 150
Charge du réassureur de 1997 : 700 - (800 x 700 / 1 000) = 140
D'où charge totale des deux réassureurs : 150 + 140 = 290
Charge de l'assureur : 1 000 - 290 = 710.
On pourrait obtenir la charge de l'assureur en calculant la nouvelle priorité du traité équivalent aux
deux traités de 1996 et 1997 de la façon suivante :
(500 x 300 / 1 000) + (800 x 700 / 1 000) = 710.
Publication Campus 35
Cas particulier :
En mai 2001 un sinistre Crédit Caution, touchant trois polices, se décompose comme suit :
1999 :
Charge du réassureur de 1999 : 10 000 - 3 540 = 6 460 théoriquement, mais ne peut pas dépasser
4 720. Il reste 6 460 – 4 720 = 1 740 non compensé, à charge de la cédante.
2000 :
2001:
Publication Campus 36
La Clause de Partage des Intérêts
Si, lors d'une transaction ou d'un jugement rendu par un tribunal, aucune distinction n'a été faite entre
l'indemnité et les intérêts judiciaires, le montant total du sinistre sera tout d'abord ramené à sa valeur
au jour de survenance du sinistre, par une simple opération d'escompte au taux annuel légal des
intérêts judiciaires. La différence qui représente les intérêts courus entre la date de survenance du
sinistre et la date du paiement effectif sera répartie entre l'assureur et le réassureur en proportion des
indemnités et frais leur incombant respectivement. Cette clause ne concerne que les sinistres liquidés
dans un délai supérieur à un an.
Si le montant des intérêts réellement payés a été réduit pour tenir compte des provisions et des
avances payées uniquement par la cédante avant que le sinistre ne soit jugé, le montant des intérêts
sera, avant répartition, reconstitué, afin de déterminer le montant des intérêts qui auraient été dus en
l'absence de toute avance ou provision de la cédante. C'est ce montant reconstitué qui est pris en
considération pour le calcul de la répartition entre l'assureur et le réassureur.
Application :
Avec clause de partage des intérêts, ces intérêts n'étant pas ventilés :
D'où S = ST / (1 + i)k = ST x (1+i) –k
Et l = ST - (ST / (1 + i)k
Publication Campus 37
LE PLAN DE REASSURANCE
Nous avons vu que l'équilibre financier d'un assureur peut être mis en danger par différentes sortes de
sinistres :
- Des sinistres de fréquence,
- Des sinistres de pointe,
- Des sinistres de conflagration,
- Des sinistres de cumul.
Pour un assureur, le choix de son plan de réassurance fait partie intégrante de sa stratégie : un plan
de réassurance qui serait mal adapté coûterait cher, serait peu efficace et nuirait à son
développement.
L'assureur cherchera d'abord à mettre en place un système de protection automatique des affaires
qu'il souscrit, ce qui lui permettra :
- De ne conserver que la part des affaires qu'il estime pouvoir souscrire sans mettre en danger son
équilibre financier,
- De souscrire néanmoins des polices qui dépassent son plein de conservation.
Enfin, en dernier lieu, l'assureur cherchera à conclure des traités Facob lorsqu'il aura souscrit un
certain nombre d'affaires facultatives de même nature, susceptibles d'être regroupées dans un même
traité. Pour l'assureur, l'avantage sera double : il conservera sa liberté de souscrire, tout en simplifiant
la procédure de réassurance, et en étant sûr d'être protégé. Le réassureur, par contre, sera plus
réticent : il n'acceptera un Facob que si les résultats sont favorables, ou s'il veut faire un geste
commercial qui lui permettra de participer à un autre traité avec des conditions avantageuses.
Le plan de réassurance obéit à deux finalités : équilibrer les comptes techniques par branche et
contrôler l'exposition. Le choix de l'assureur sera donc guidé par le fait de :
- Pouvoir souscrire un grand nombre de risques ;
- Rendre plus homogène la taille des sinistres potentiels, en fonction de son profil de portefeuille ;
- Réduire la charge des indemnités qu'il aura à supporter ;
- Simplifier sa gestion ;
- Payer sa protection de réassurance à son juste prix.
Remarque : d'un point de vue strictement fiscal, une compagnie a intérêt à se réassurer, car les
primes cédées constituent une charge déductible alors qu'une provision exceptionnelle devrait être
réintégrée dans les bénéfices et supporterait donc l'impôt sur les sociétés.
Publication Campus 38
Une fois que l'assureur aura défini, de façon théorique, la combinaison idéale de traités proportionnels
ou non-proportionnels qui répond à ses besoins propres, il sera confronté, de façon pratique :
- A la législation en vigueur, qui va lui imposer des contraintes directes (par exemple : cessions
légales obligatoires) ou indirectes (par exemple : contrôle des changes) ;
- A l'intervention des courtiers de réassurance (incontournables pour se réassurer aux Lloyd's), qui
vont orienter son choix ;
- Aux différents réassureurs qui négocieront pour faire valoir leurs propres exigences.
Par conséquent, nous pouvons dire qu'un plan de réassurance est un compromis entre les divers
objectifs - parfois contradictoires - de la cédante, de ses courtiers et de ses réassureurs.
Les plans de réassurance varient selon les compagnies et selon les marchés, et suivent les
fluctuations de l'offre et de la demande, mais nous pouvons noter quelques tendances générales, par
branche :
․ Incendie :
Quote-part + Excédent de plein (avec des pleins différents pour les risques simples et pour les risques
industriels) + un XL protégeant la rétention (en général, un XL par événement pour se protéger des
cumuls sur les RS, et un XL par risque pour se protéger d'un sinistre majeur sur les RI).
․ Vol :
Quote-part + Facultative.
․ Responsabilité Civile :
Quote-part + XL illimité.
․ Grêle :
Quote-part avec Stop Loss protégeant la rétention, ou Stop Loss seul.
․ Transport Maritime :
Excédent de plein + XL Catastrophe protégeant la rétention.
Certains plans de réassurance protègent plusieurs branches ensemble : un assureur peut décider de
regrouper tous ses traités (proportionnels ou non-proportionnels) dans un Bouquet, avec placement
unique, ce qui a comme avantage pour l'assureur ou le courtier de simplifier la gestion, tout en
mélangeant parmi les bons traités quelques traités très vulnérables qui ne trouveraient jamais preneur
s'ils devaient être réassurés seuls.
Toutes les réflexions ci-dessus nous amènent à nous poser la question suivante :
Publication Campus 39
LE DOCUMENT CONTRACTUEL DE REASSURANCE
La relation entre l'assureur et le réassureur est sous-tendue, comme celle qui existe entre l'assuré et
l'assureur, par l'existence :
․ D'un risque,
․ D'une prime,
․ Et d'une prestation pécuniaire qui est fonction d'un aléa.
Mais la réassurance se détache des assurances directes souscrites par l'assureur car l'objectif du
contrat de réassurance n'est pas de garantir à l'identique ce que l'assureur a accepté, mais plutôt de
couvrir le patrimoine de l'assureur.
Durant de très nombreuses années, le contrat de réassurance a revêtu une forme aussi simple que
standardisée, pour la raison qu'on y avait peu recours, en l'absence de contentieux. Les affaires se
traitaient de façon informelle, et se fondaient sur des relations de confiance personnelle et sur la
parole donnée.
Si l'intérêt porté au contrat de réassurance s'est accru ces dernières années, cela tient au fait que des
acteurs extérieurs au monde de la réassurance ont eu à s'y intéresser, notamment les liquidateurs et
autres praticiens spécialisés dans le domaine de la faillite.
Du même coup, les juges (essentiellement londoniens) ont eu l'occasion de se livrer à une analyse
plus systématique des clauses, mettant ainsi à jour certaines insuffisances.
Le document contractuel (en anglais, wording) est la forme aboutie de l'accord entre l'assureur et le
réassureur. Mais un délai relativement long peut s'écouler entre la conclusion d'une affaire et la
signature du traité. C'est pourquoi la négociation préalable donne lieu à l'émission d'un slip de
réassurance.
En règle générale, le traité est rédigé par la cédante ou son courtier. Rares sont les définitions des
termes essentiels utilisés. La langue est le plus souvent celle de la cédante, mais l'anglais reste
l'idiome de référence.
Comme tout contrat, celui de réassurance pose des obligations aux deux parties, mais précise
rarement quelles sont les sanctions en cas de non-respect.
Une des difficultés du contrat de réassurance est son caractère international car, malheureusement, il
n'existe pas de droit universel de la réassurance. Le contrat de réassurance s'intègre dans les droits
nationaux : droit de la faillite, fiscalité, etc....
Le courtier agit en vertu d'un contrat de mandat qu'il tient implicitement de la cédante, mais parfois
aussi du réassureur. C'est lui qui reçoit les primes de l'assureur vers le réassureur et c'est par lui que
transitent les paiements de sinistres du réassureur vers l'assureur.
Clause « Follow thé Settlements » : le réassureur s'en remet à la compétence et à la bonne foi de la
cédante dans sa politique de règlements. S'il entend contester un règlement fait par la cédante, le
réassureur doit prouver, soit que celle-ci a agit de mauvaise foi, soit que le sinistre n'est pas
recouvrable, soit qu'il n'entre pas dans le champ de la police originale.
« Ultimate Net Loss Clause » : le sinistre s'entend comme la somme effectivement payée par le
réassuré en règlement des sinistres. Mais la responsabilité du réassureur est indépendante du fait de
savoir si la cédante a ou non satisfait à ses propres engagements (cas d'insolvabilité ou liquidation de
l'assureur).
Publication Campus 40
Exemple d'un Texte de Traité en Excédent de Plein
․ Article I : Objet
La branche et l'étendue territoriale
Au crédit :
Ö Les primes correspondant aux risques cédés,
Ö Entrée de portefeuille prime au 1/1/n (=rec au 31/12/n-1),
Ö Entrée de portefeuille sinistre au 1/1/n (=sap au 31/12/n-1),
Ö Récupérations sur sinistres.
Au débit :
Ö Commissions,
Ö Sinistres payés sur les risques cédés,
Publication Campus 41
Ö Taxes,
Ö Sortie de portefeuille primes (=REC au 31/12/N),
Ö Sortie de portefeuille sinistres (=SAP au 31/12/N).
On définit aussi la périodicité, la monnaie des comptes, le cours de change qui sera retenu. Les
comptes peuvent être ventilés par exercice de souscription (utilisé dans les branches à déroulement
long ; ni entrée, ni sortie de portefeuille) ou par exercice de survenance (utilisé surtout en RC et en
Auto ; entrée de portefeuille primes uniquement).
․ Article X : Dépôts
L'assureur demande au réassureur un dépôt qui correspond aux provisions techniques qui sont à sa
charge (REC et SAP).
․ Article XI : Sinistre
On définit ce qu'est un sinistre.
Publication Campus 42
LA COMPTABILITE D’UN TRAITE DE REASSURANCE
Il existe 3 méthodes de comptabilisation d’un traité de réassurance :
Pour savoir de quelle façon un traité doit être comptabilisé, il suffit, à la réception du slip ou du
document contractuel, de se poser, dans l'ordre, les deux questions suivantes :
1) Le traité prévoit-il une entrée / sortie de portefeuille Sinistres ?
2) Le traité prévoit-il une entrée / sortie de portefeuille Primes ?
Comptabilité
Clause d’entrée / sortie en année
de portefeuille OUI
de compte
sinistre ?
NON
Comptabilité
Clause d’entrée / sortie en année de
de portefeuille OUI
survenance
primes ?
Comptabilité
en année de
NON souscription
Publication Campus 43
Les principales opérations comptables propres à la réassurance concernent :
- Le compte courant,
- Les provisions techniques,
- Les provisions complémentaires.
Le compte courant :
II est établi par la cédante et présente la situation et les mouvements, en se plaçant du point de vue
du réassureur, c'est à dire que les sinistres figurent au débit et les primes au crédit.
Le compte courant comprend habituellement deux parties : une partie technique et une partie
financière. La partie technique du compte courant est la même pour tous les réassureurs d'un traité,
chacun selon sa part ; la partie financière, par contre, varie d'un réassureur à l'autre puisqu'ils peuvent
ne pas être soumis aux mêmes réglementations en fonction de leur pays ou avoir négocié des
conditions différentes en matière de rémunération de ces dépôts.
a) La partie technique :
Au crédit :
Au débit :
b) La partie financière :
La périodicité des comptes est variable : trimestrielle, semestrielle ou annuelle. Les comptes sont
envoyés au réassureur dans le délai indiqué dans le texte du traité. Les comptes sont établis en
monnaie originale ou en monnaie principale. Lorsque les monnaies ne sont pas transférables, les
comptes sont convertis en une monnaie forte. Quelle que soit la monnaie adoptée, il est indispensable
de préciser le cours de change qui sera retenu.
Le règlement s'effectue par la partie débitrice dans un délai relativement court (un mois à six
semaines). Lorsqu'il existe plusieurs affaires entre l'assureur et le réassureur, il peut se produire une
compensation entre les différents soldes.
Publication Campus 44
Les provisions techniques :
Ö Une provision de prime : la provision pour risques en cours (REC) ou primes non acquises (PNA),
Ö Une provision de sinistre : la provisions pour sinistres à payer (SAP).
Puisque les compagnies d'assurance doivent représenter à leur actif les provisions brutes de
réassurance, elles peuvent demander à leurs réassureurs de déposer leurs participations dans ces
provisions. Ce dépôt des provisions primes et sinistres est fait en espèces ou en titres, ou encore sous
forme de lettre de crédit.
II s'agit essentiellement de la provision pour sinistres survenus mais non encore connus (en anglais :
IBNR, Incurred But Not Reported). Ces IBNR sont très importants dans les branches à déroulement
long (RC Médicale, RC Auto, RC Produits etc...). La réserve IBNR est moins importante chez un
assureur direct car des délais de déclaration sont imposés aux assurés.
Publication Campus 45
LA RETROCESSION
Pour diminuer sa probabilité de ruine, le réassureur doit, tout comme l'assureur :
- Déterminer son propre plein de conservation, c'est à dire l'engagement maximum qu'il peut
conserver sur un risque sans mettre en danger son équilibre financier,
- Niveler et rendre plus homogène l'ensemble des risques qu'il a acceptés des assureurs,
- Limiter sa charge de sinistres.
Il se fera donc protéger par un autre réassureur, appelé rétrocessionnaire. La rétrocession peut se
définir comme une réassurance au second degré, le réassureur se retrouvant dans la situation d'un
assureur. La rétrocession étant une opération de réassurance, elle peut être proportionnelle ou non-
proportionnelle.
․ Le pool de rétrocession : nous avons vu qu'un traité de réassurance regroupe toutes les polices
d'un assureur dans une branche donnée et sur un territoire déterminé ; le pool de rétrocession va
faire de même avec le portefeuille du réassureur. Un pool regroupe donc les parties que le
réassureur ne souhaite pas conserver pour son propre compte sur les facultatives et / ou les
traités qu'il a lui-même acceptés auprès d'un ou plusieurs assureurs, dans une branche donnée et
sur un territoire déterminé (dans certains cas, le territoire peut être étendu au monde entier). Les
pools de rétrocession sont des traités proportionnels ; comme dans le cas d'un assureur qui se
protège auprès d'un réassureur, leur fonction est de limiter les engagements, tout en rendant plus
homogène la taille des affaires conservées.
․ La couverture : dans ce type de couverture, le but du réassureur est de se protéger contre les
pointes des sinistres, c'est à dire la survenance d'un ou plusieurs événements catastrophiques au
niveau de la réassurance. Il s'agira alors d'une couverture non-proportionnelle, avec une priorité
très élevée. Elle concernera soit un seul traité, soit plusieurs traités, sur une ou plusieurs
branches, et peut être un programme en plusieurs tranches.
Publication Campus 46
GLOSSAIRE
Acceptation (Acceptance) :
Opération par laquelle un réassureur accepte de prendre en charge une partie d'un risque déjà
souscrit ou accepté par un assureur. Cette notion s'oppose à celle de cession.
Actuaire (Actuary) :
Mathématicien spécialisé qui applique la théorie des probabilités à l'évaluation des risques et à la
tarification, ainsi qu'au calcul des réserves (IBNR) et des provisions mathématiques (en Vie).
Exercice social dans lequel sont enregistrés les comptes. En raison des délais de transmission des
informations, pour une même période de garantie, l'année de compte de la cédante et celle du
réassureur peuvent être différentes. Pour les réassureurs qui souhaitent appréhender plus rapidement
leurs résultats, les comptes des cédantes du ou des derniers trimestres qui ne sont pas encore reçus
à la date de la clôture font l'objet de prévisions.
Arbitrage (Arbitration) :
Les litiges entre assureurs et réassureurs sont réglés par voie arbitrale, les traités de réassurance
comportant systématiquement une clause compromissoire d'arbitrage. Les arbitres et l'éventuel tiers-
arbitre sont des professionnels de la réassurance et leur sentence est prononcée en fonction des us
et coutumes de la profession, plutôt qu'en fonction des règles de droit et de procédures judiciaires.
Garantie contre la perte résultant pour le prêteur de l'insolvabilité d'un débiteur, du défaut
d'exécution d'une obligation.
Assurance qui garantit les dommages causés à l'occasion d'un transport (maritime, terrestre, fluvial,
aérien) : à l'appareil de transport (assurance "Corps"), aux biens transportés (assurance "Facultés").
Catégorie homogène d'assurances. La présentation uniforme utilisée depuis 1985 par les réassureurs
français distingue les branches Vie, Incendie, Grêle, Crédit-Caution, Risques Divers, Responsabilité
Civile Générale, Auto mobile, Transport, Aviation, les huit dernières constituant l'ensemble des
branches Dommages. Sur les marchés anglo-saxons, on distingue le plus souvent les affaires
Casualty (Responsabilité) et Property (Dommages aux Biens).
Capacité (Capacity) :
Montant maximal d'assurance ou de réassurance disponible pour couvrir des risques au niveau d'une
entreprise ou d'un marché en général. Pour un assureur, la capacité est fonction de ses capitaux
propres, de son chiffre d'affaires et de ses traités de réassurance.
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Captive (Captive) :
Société d'assurance ou de réassurance créée par une ou plusieurs entreprises industrielles ou
commerciales, qui en sont les seuls assurés ou réassurés. Une captive permet de prendre en charge
des risques que le marché refuse ou est réticent à couvrir, tout en réalisant des économies sur le
montant des primes. Elles sont le plus souvent implantées dans des paradis fiscaux, proches
(Guernesey, Luxembourg) ou exotiques (Caraïbes, Bermudes).
Cession (Cession) :
Opération par laquelle un assureur (la cédante) transfère une partie de son risque au réassureur, de
façon obligatoire ou facultative.
Cession auquel un assureur est obligé de procéder auprès d'un réassureur définis par les pouvoirs
publics.
Cessionnaire (Cessionaire) :
Autre nom du réassureur lorsqu'il accepte une affaire qui lui est cédée par un assureur.
Coassurance (Co-Insurance) :
Partage proportionnel d'un même risque entre plusieurs assureurs.
Dépôt (Deposit) :
Somme laissée chez la cédante en garantie des engagements pris par le réassureur. Les dépôts
espèces sont en général rémunérés par un taux d'intérêt convenu lors de la souscription des affaires.
Le revenu des dépôts titres reste acquis au réassureur.
Engagement (Liability) :
Montant de la garantie assumée par le réassureur.
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Excédent de sinistre par événement (XL per event) :
Couverture de réassurance non proportionnelle ayant pour but de limiter la charge de la cédante
lorsque plusieurs risques sont touchés par le même sinistre défini comme un événement : une même
cause produisant les mêmes effets, au même moment, sur le même territoire.
Facultative (Facultative) :
Cession en réassurance effectuée risque par risque, le réassureur étant libre d'accepter ou de refuser
l'affaire que lui propose l'assureur, qui lui-même est libre de faire réassurer le risque ou de le
conserver.
Line Slip :
Réassurance obligatoire / facultative dans laquelle l'assureur est obligé de proposer au réassureur
tous les risques qu'il souscrit dans une branche, le réassureur étant libre de les refuser ou de les
accepter à des conditions prédéfinies dans le cadre d'un traité.
Obligatoire (Obligatory) :
Les cessions obligatoires portent sur la totalité des risques d'un portefeuille, à des conditions
strictement définies dans le cadre d'un traité de réassurance.
Prime (Premium) :
Somme perçue par l'assureur ou le réassureur en contrepartie de la couverture d'un risque.
Publication Campus 49
Primes émises (Written Premium) :
Primes figurant dans les comptes que l'assureur envoie au réassureur. Elles se décomposent en deux
parties : la partie acquise qui figure au crédit du compte d'exploitation, la partie non acquise portée en
provision au passif du bilan.
Priorité (Priority) :
En réassurance non proportionnelle, borne inférieure à partir de laquelle le réassureur prend un
sinistre en charge.
Réassurance (Reinsurance) :
Opération par laquelle un assureur s'assure lui-même auprès d'un tiers (le réassureur) pour une partie
des risques qu'il a garantis, moyennant le paiement d'une prime.
Publication Campus 50
Réassurance financière (Financial Reinsurance) :
Opération par laquelle le réassureur permet à l'assureur d'équilibrer sur une durée déterminée des
risques limités, en étalant la sinistralité connue ou anticipée sur une période longue, et en intégrant la
notion de revenu financier dans le calcul de la prime. Elle a une double fonction de lissage de résultat
et de financement.
Réassureur (Reinsurer) :
Compagnie qui s'engage à garantir la fraction de risque que lui cède l'assureur.
Rétention (Rétention) :
Part du risque que l'assureur ou le réassureur conserve pour son propre compte.
Rétrocession (Rétrocession) :
Cession par le réassureur, moyennant le paiement d'une prime au rétrocessionnaire, d'une fraction
des risques qu'il s'est engagé à garantir.
Rétrocessionnaire (Retrocessionaire) :
Celui qui accepte un risque en rétrocession.
Risque (Risk) :
Evénement redouté et aléatoire, c'est à dire incertain et indépendant de la volonté des deux parties,
pour lequel une protection est recherchée.
Run-off :
Arrêt de toute souscription d'affaire nouvelle sur un portefeuille de (Cash risques, qui entraîne le
déroulement, dans le temps, du stock des provisions techniques jusqu'à leur épuisement complet. En
fonction de la branche, l'opération de run-off peut prendre plusieurs dizaines d'années.
Sinistre (Loss) :
Evénement déclenchant la garantie du contrat.
Publication Campus 51
Sinistres de compétence (Underwriting Year Claims) :
II s'agit de la somme des sinistres payés et de la variation des provisions de sinistres à payer, par
exercice de souscription, entre l'ouverture et la clôture d'un bilan.
Note de présentation remise par l'assureur au réassureur et qui résume les conditions de
réassurance, que le réassureur prend la décision d'accepter en signant le slip.
Tarif (Tariff) :
Barème dans lequel figurent les différents taux de prime applicables aux risques entrant dans le cadre
d'une catégorie d'assurance (tarif automobile, tarif incendie).
Convention de réassurance selon laquelle l'assureur s'engage à céder au réassureur, qui est tenu
d'accepter, tous les risques souscrits par cet assureur dans une catégorie d'affaires déterminée
moyennant des condition techniques et financières fixées par cette convention. S'oppose à facultative.
Couverture en excédent de sinistre qui "travaille", c'est à dire qui fonctionne souvent en raison du
faible niveau de la priorité, et sert donc à couvrir la cédante sur des sinistres de fréquence. S'oppose à
Catastrophe Cover ou Cat Cover / Cat XL / Cat Layer, qui désigne une couverture dont la priorité est
si haute qu'elle ne peut intervenir qu'en cas de sinistre catastrophique, d'une exceptionnelle ampleur.
Publication Campus 52
BIBLIOGRAPHIE
Manuel présentant en dix-neuf chapitres l'ensemble de l'activité de l'assurance dans ses données
fondamentales communes aux pays pratiquant l'économie de marché. En introduction, il donne la
définition de l'opération d'assurance. Il présente ensuite :
Manuel expliquant le fonctionnement de la réassurance depuis les concepts de base aux techniques
de transfert de portefeuille, clauses horaires, termes de traités, couvertures XL... Il est complété par
des exercices pratiques.
Publication Campus 53
Principles of reinsurance - Volume 1 & 2 Elliott, Michael W. /Webb, Bernard L. /
Anderson, Howard M./ Kensicki, Peter R, Insurance Institute of America, Malvern
(Pennsylv) 2è éd, vol. 1 & 2, juill.1995, 238p.
Le premier volume de cet ouvrage présente une introduction à la réassurance (fonctions, types,
programmes, souscription de réassurance), un panorama des affaires d'assurance directe et de
réassurance, le rôle des intermédiaires, la souscription dans l'assurance directe et dans la
réassurance, les couvertures, les différents types de traités de réassurance et le programme de
réassurance.
Le deuxième volume de cet ouvrage sur la réassurance est consacré au traitement des sinistres, à
l'audit, à la présentation des comptes annuels, à l'analyse financière et à la solvabilité des compagnies
de réassurance.
Publication Campus 54
Comment se réassurer au moindre coût. Méthode d'optimisation de la
réassurance, Wetzel, Jacques, Dunod, Paris, 1976, 114 p.
Ce livre cherche à répondre à deux questions fondamentales. La 1ère: pourquoi faut-il se réassurer ?
réclame 4 chapitres. Le chapitre 4 explique que la réassurance sert à améliorer la sécurité de
l'assureur qui peut être compromise par la dynamique du hasard. La façon de calculer la force du
hasard dans un portefeuille est décrite au chapitre 3. Elle fait appel au calcul des probabilités dont un
exposé sommaire est proposé au chapitre 2. Le chapitre 1 donne des notions générales d'assurance
et de comptabilité. La 2ème question : quelle est la meilleure façon de se réassurer ? trouve sa réponse
dans le chapitre 5. On y expose en particulier le remarquable théorème de l'unicité des priorités en
XS, qui facilite l'élaboration des programmes de réassurance. Le chapitre 6 analyse la cotation des
XS. Le chapitre 7 traite de la fixation de la commission de réassurance dans les cessions
proportionnelles.
Qu'est ce que la réassurance ? Une étude des notions générales et des bases
techniques élémentaires concernant cette industrie, Blanc, Pierre, Assurance
Française, Paris, 1977, 110 pages.
Notions fondamentales : le plein ; les différents modes de cession : réassurance proportionnelle,
réassurance non proportionnelle. Problèmes techniques : des primes, commissions et charges, des
provisions techniques, les statistiques, la comptabilité. Nature du traité de réassurance. Faillite du
cédant. Clause du réassureur le plus favorisé. Réassurance en excédents par groupes.
Publication Campus 55