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RASOARINORO Jeannine

HABITUDES ALIMENTAIRES DES FEMMES EN AGE


DE REPRODUCTION DANS LE FOKONTANY DE MORARANO-
MORARANO-
ANDOHARANOFOTSY

Mémoire
pour l'obtention de Diplôme de licence en Nutrition
REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana

MINISTERE DE LA SANTE MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE


ET DU PLANNING FAMILIAL ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

ANNEE 2006 N° _______/

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DE DIPLOME DE

LICENCE EN NUTRITION

par
Mademoiselle Jeannine RASOARINORO

Soutenue le 27 septembre 2006 devant la commission d’examen:

jury: Professeur Lala RANAIVOHARISOA


Président du jury:

jury: Professeur Vahiniarison


Membres du jury: D. RANDRIANARIMANANA
Docteur Vololomiarana RASOARIVAO
Encadreur: Docteur Simon Christophe RAKOTONIRINA
Encadreur:
REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana

MINISTERE DE LA SANTE
ET DU PLANNING FAMILIAL
SECRETARIAT GENERAL
INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

LISTE DES PRINCIPAUX RESPONSABLES

I – DIRECTION GENERALE
Directeur Général :
Pr RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin

II – DIRECTION DE LA FORMATION ET DE LA RECHERCHE


Directeur :
Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie

Chef du Service Pédagogique et Scientifique :


Docteur RATSIMBAZAFY Marie Rolland

Chef du Service et Expertise :


Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio

Responsable du Secrétariat Permanent de l’Enseignement à Distance :


Docteur RARIVOARILALA Esther

III – DIRECTION DES AFFAIRES ADMINISTRATIVES ET FINANCIERES


Directeur :
Monsieur RASOANAIVO ANDRIANASOLO Simon

Chef du Service Administratif :


Madame RABODOHARY Ranorohelimiadana Eléonore
LICENCE EN NUTRITION

UE1 NUTRITION ET ALIMENTATION HUMAINES


Module 1 : Méthodologie
Module 2 : Principes fondamentaux de la nutrition /alimentation
Module 3 : Aspects socioculturels et écologiques de la nutrition
Module 4 : Biochimie de la nutrition
Module 5 : Métabolisme et Physiologie de la nutrition
Module 6 : Besoins nutritionnels à travers le cycle de la vie

UE2 MALADIES DE CARENCE ET URGENCES


NUTRITIONNELLES EN CAS DE CATASTROPHE
Module 1 : Principaux troubles nutritionnels dans le pays en développement
Module 2 : Prévention et prise en charge des maladies carentielles
Module 3 : Urgences nutritionnelles en cas de catastrophe

UE3 ACTIVITES DE LABORATOIRE EN NUTRITION ET DE


TERRAIN
Module 1 : Analyse biologique pour le dépistage de carences en micronutriments
au niveau d’une population
Module 2 : Analyse physico-chimique des aliments
Module 3 : Hygiène alimentaire et salubrité environnementale
Module 4 : Législation des denrées alimentaires

UE4 APPROCHE COMMUNAUTAIRE


Module 1 : Diagnostic communautaire sur le plan alimentaire et nutritionnel
Module 2 : Planification des programmes communautaires de nutrition
Module 3 : Suivi et évaluation des programmes de nutrition
Module 4 : IEC en matière de nutrition
Module 5 : Notions de sécurité alimentaire des ménages (SAM)
Module 6 : Politiques nationales en matière de nutrition
Module 7 : Anthropologie
Module 8 : Recherche opérationnelle sur la situation nutritionnelle d’une localité
UE 5 ETUDES NUTRITIONNELLES QUANTITATIVES
Module 1 : Statistiques sanitaires et démographiques
Module 2 : Epidémiologie de la nutrition et statistiques
Module 3 : Informatique appliquée

UE6 PREPARATION SOUTENANCE DE MEMOIRE


Préparation de mémoire

Encadrement et Soutenance de mémoire


LISTE DES ENSEIGNANTS

Pr RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin

Pr RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie

Pr ANDRIANASOLO Roger

Pr RANDRIANARIMANANA Vahiniarison Dieudonné

Pr RAMAMBAZAFY Ralainony

Pr RAMAKAVELO Maurice Philippe

Pr RANAIVOHARISOA Lala

Dr RAKOTONIRINA Simon

Dr RALAIARISON Raharizelina

Dr RAKOTONIRINA El-C Julio

Dr RANDRIAMAMPIANINA Hanta

Dr RASOARIVAO Vololomiarana

M. RAKOTOZANAKA Julien

Mme RAMINO Vololona

M. TARA Celestin
REMERCIEMENTS

Je me permets d’exprimer toute ma gratitude et mes vifs remerciements :

 A Monsieur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin, Directeur de l’INSPC,


pour l’excellente administration de notre institution.

 A Madame RANAIVOHARISOA Lala, enseignante à l’INSPC et directeur de ce


mémoire qui m’a fait bénéficier de ses expériences pendant la réalisation de ce travail.

 A Monsieur RAKOTONIRINA Simon Christophe, enseignant à l’INSPC et


encadreur de ce mémoire pour ses précieux conseils.

 A tous les membres du jury, le professeur RANDRIANARIMANANA Vahiniarison


Dieudonné et le docteur RASOARIVAO Vololomiarana, qui vont juger ce modeste
travail.

 A toute ma famille qui m’a appuyée moralement et matériellement au cours de mes


études et sur l’élaboration de ce mémoire.

 A mes amies fidèles et sincères qui m’ont soutenue durant ce travail.

 A tous les gens, de près ou de loin, qui m’ont aidée dans l’élaboration de ce mémoire.

Je n’oublierai certainement pas de remercier DIEU tout puissant de m’avoir illuminée


pour l’élaboration de ce travail, de m’avoir donné et, j’espère, me donnera encore la force de
continuer.
DEDICACES

A ma famille,

pour leurs aides et soutien

dans les moments difficiles


SOMMAIRE

LISTE DES GRAPHIQUES


LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
INTRODUCTION ……………………………………………………….….………… 1
I- GENERALITES ……………………………………………………….….………... 3
II- MATERIELS ET METHODE …………………………………………...………. 8
III- RESULTATS ……………………………………………………….……………. 12
1- ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES EN AGE DE REPRODUCTION ………. 12
2- CARACTERISTIQUES DES FEMMES ENQUETEES …………………………… 14
2-1- Caractéristiques socio-démographiques …………………………………………... 15
2-2- Interdits alimentaires ………………………………………………………...……. 18
2-3- Activités professionnelles ……………………………………………………….… 19
2-3-1- profession de la femme ………………………………………………..……..….. 19
2-3-2- profession du conjoint …………………………………………………………... 19
2-4- Revenu et alimentation ………………………………………………………….… 20
2-4-1- Revenu mensuel ……………………………………………………………….… 20
2-4-2- dépenses alimentaires …………………………………………………………… 21
3- CARACTERISTIQUES DU MENAGE ………………………………………….…. 21
3-1- la taille de la famille …………………………………………………………….… 22
3-2- Productions alimentaires ………………………………………………….……….. 22
3-2-1- agriculture ……………………………………………………………….……… 22
3-2-2- élevages ……………………………………………………………….…..….…. 24
3-3- hygiène ……………………………………………………………………..……… 24
3-3-1- accès à l’eau potable ……………………………………………………..……... 24
3-3-2- Installations sanitaires ………………………………………………………….. 25
4- LES CARACTERISTIQUES DE LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE ……... 26
4-1- Aliments de base ……………………………………………………………….….. 26
4-2- aliments de base secondaire ……………………………………………………….. 27
4-3- structures de la ration journalière …………………………………………………. 28
4-3-1- Le plat principal ………...………………………………………………………. 28
4-3-2- Le «laoka» ………………………………………………………………………. 29
4-3-3- les goûters ……………………………………………………………………….. 30
4-4- fréquence de consommation des aliments ………………………………………… 30
IV- COMMENTAIRES ..…………………………………………………….……….. 33
V- RECOMMANDATIONS ………………………………………………….….…… 39
CONCLUSION ……………………………………………………………….….……. 45
REFERENCES (Bibliographie, Webographie)
ANNEXES
RESUME
LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: répartition des femmes selon leur état nutritionnel ………………..……... 12

Graphique 2: répartition des femmes selon le nombre d'enfants vivant ………………… 17

Graphique 3: répartition des femmes selon la pratique d’interdit alimentaire au ………. 18


cours de la grossesse

Graphique 4: répartition selon la profession du conjoint ……………………………….. 20

Graphique 5: répartition suivant le revenu mensuel du ménage ………………………... 20

Graphique 6: répartition selon la taille du ménage ………………………………….…... 22

Graphique 7: répartition des ménages selon la destination de la production …………… 23

Graphique 8: répartition des ménages selon le type d’animaux élevés …………………. 24

Graphique 9: répartition des ménages selon le type de toilette utilisé ………………….. 25

Graphique 10: type d'aliment de base secondaire ……..………………………………... 27

Graphique 11: mode de cuisson du riz ………………………………………………….. 28

Graphique 12: répartition des goûters ou collation selon le groupe d'aliment ………….. 30

Graphique 13: répartition de la fréquence alimentaire par groupe d’aliment …………... 32


LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: état nutritionnel des femmes selon la classe d’âge …………………………... 13

Tableau 2: croisement entre état nutritionnel des femmes et leurs caractéristiques …….. 14

Tableau 3: caractéristiques socio-démographiques des femmes enquêtées ………...…… 16

Tableau 4: répartition des ménages selon la profession de la femme enquêtée …………. 19

Tableau 5: croisement entre état nutritionnel des femmes et caractéristiques du ménage. 21

Tableau 6 : production moyenne annuelle par ménages ………………………………… 23

Tableau 7: répartition des ménages selon la principale source d’eau ………………….... 24

Tableau 8: croisement entre état nutritionnel des femmes et caractéristiques …………... 26


de la consommation alimentaire

Tableau 9 : répartition des ménages selon le nombre de louches de riz par …………….. 27
personne lors de la distribution de la ration

Tableau 10: répartition des ménages selon la prise de repas ……………………………. 28

Tableau 11: répartition des ménages selon le type de « laoka » ou mets de la veille …… 29

Tableau 12: tableau synthétique de fréquence alimentaire classée par groupe d’aliments. 31
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACC : Administrative Committee on Coordination


ACN : Activité Communautaire en Nutrition
AME : Allaitement Maternel Exclusif
BM : Banque Mondiale
CCC : Communication pour le Changement de Comportement
CDC : Centers for Disease Control and Prevention
CHUA : Centre Hospitalier Universitaire d’Antananarivo
CSB II : Centre de Santé de Base niveau 2
DDSS : Direction de la Démographie et des Statistiques Sociales
DES : Diplôme d’Etude Supérieur
ECODISM : ECODevelopement et Initiative Service Madagascar
EDSMD III : Enquête Démographique et de Santé Madagascar troisième édition
FAO : Organisation des Nations-Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation
FAP : Femmes en Age de Procréer
FAR : Femmes en Age de Reproduction
HIMO : Haute Intensité Main d’œuvre
IMC : Indice de Masse Corporel
INSTAT : Institut National de la Statistique
MEFB : Ministère de l’Economie, de la Finance et du Budget
MICS : Enquête à Indicateurs Multiples
MINSANPF : MINistère de la SANté et du Planning Familial
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAM : Programme Alimentaire Mondiale
PIB : Produit Intérieur Brute
PRONUMAD : PROgramme d’appui à la NUtrition à MADagascar
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SAM : Sécurité Alimentaire des Ménages
SCN: Sub-Committee on Nutrition
SEECALINE : Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en matière
d’ALImentation et de Nutrition Elargie
SSD : Service de Santé de District
UE : Union Européenne
UN: United Nation
UNFPA : Fond des Nations Unies pour la Population
UNICEF : Fond des Nations Unies pour l’Enfance
USA : les Etats Unis d’Amérique
WHO: World Health Organisation
INTRODUCTION
Les femmes en âge de reproduction (FAR) ou femmes en âge de procréer (FAP) sont
celles qui appartiennent au groupe d’âge entre 15 à 49 ans.

Il est important pour les femmes de bien s’alimenter durant toute la période de
procréation. Une alimentation saine contribue au sentiment général de bien-être et constitue
un important facteur qui permet d’améliorer le potentiel de santé et de maintenir la qualité de
vie au cours des différentes étapes de la vie. (1)

La femme enceinte a besoin d’un apport nutritionnel et énergétique supplémentaire


pour faire face aux changements physiologiques inhérents à la grossesse : augmentation du
volume sanguin, croissance des tissus maternels à l’accouchement et préparation à la
lactation. Plus précisément, les bonnes habitudes alimentaires permettent d’assurer un apport
nutritionnel suffisant pour le déroulement normal de la grossesse et l’allaitement. (1)

Les femmes en âge de procréer constituent un groupe vulnérable à la malnutrition en


raison des dépenses nutritionnelles liées à la grossesse et à la lactation. (1) Si les interventions
ne répondent pas aux attentes, les jeunes filles sous-alimentées vont devenir des femmes
enceintes sous-alimentées et peuvent courir plus de risques pendant la grossesse et
l’accouchement. Elles vont mettre au monde des enfants présentant une insuffisance
pondérale, ce qui compromet leur chance de survie et de s’engager dans de meilleures
conditions sur la voie du développement, tant physique que mental. Mal nourris et tenaillés
par la faim, les enfants auront de mauvais résultat scolaire et un retard de développement
pendant l’enfance et l’adolescence les rendant moins productifs une fois devenue adultes. La
malnutrition a donc des mauvaises retombées sur la production et l’économie. (2) cf. annexe 1

Devant le problème de malnutrition à Madagascar, le présent travail étudie les


habitudes alimentaires des femmes en âge de reproduction du fokontany Morarano de la
commune rurale d’Andoharanofotsy, district d’atsimondrano et ses conséquences sur leur état
nutritionnel. Elle vise à répondre à la question : est-ce que les habitudes alimentaires des
femmes en âge de reproduction respectent-t-elles les exigences nutritionnelles liées à leur
état ?

L’objectif général de cette étude est de déterminer les facteurs de la malnutrition chez
les femmes en âge de reproduction dans le fokontany de Morarano, commune rurale
d’Andoharanofotsy.
Les objectifs spécifiques sont de:

 Décrire les habitudes alimentaires des femmes en âge de reproduction dans le


fokontany de Morarano.
 Identifier les facteurs influençant sur ces habitudes alimentaires.
 Identifier l’impact de ces habitudes alimentaires sur l’état nutritionnel des femmes.
 Proposer des mesures d’interventions pour l’amélioration de l’état nutritionnel des
femmes du fokontany de Morarano, commune rurale d’Andoharanofotsy.

Pour mieux situer l’étude et faciliter la compréhension des résultats, il convient


d’énoncer quelques généralités sur les exigences nutritionnelles des femmes en âge de
reproduction. La deuxième partie expose la méthodologie choisie afin de conduire l’étude
effectuée dans le fokontany de Morarano. Les résultats de l’évaluation sont rassemblés dans
quatre parties de ce devoir. Il convient d’abord de déterminer, en premier lieu, l’état
nutritionnel des femmes de notre échantillon. Les trois parties suivantes traitent
successivement des caractéristiques des femmes enquêtées, du ménage et de la consommation
alimentaire. Enfin, la conclusion générale va clore ce devoir après les discussions et quelques
recommandations.
I- GENERALITES
L’énergie provient des aliments et des boissons que l’être humain consomme. Les
besoins nutritionnels des femmes en âge de reproduction (surtout enceintes et allaitantes), de
jeunes enfants, des adolescents et des personnes âgées ne sont pas les mêmes que ceux des
hommes. Les quantités de nourriture ne doivent donc pas être les mêmes pour tout le monde.
(3)
Selon les périodes du cycle de la vie, les besoins en nutriments diffèrent. Les femmes
en âge de procréer ont davantage de besoins du fait de la menstruation et, bien sûr, pendant la
grossesse et la lactation. (3)

1- Femmes en âge de procréation :

Les femmes nubiles ont des besoins nutritionnels supérieurs à ceux des hommes
adultes. Une des raisons est que l’écoulement de sang durant la menstruation entraîne
régulièrement une perte de fer et d’autres nutriments, ce qui rend la femme plus sujette aux
anémies. En outre, dans de nombreux pays en développement, les femmes travaillent
beaucoup plus que les hommes. Dans les zones rurales, elles accomplissent souvent les tâches
agricoles ; dans les zones urbaines, elles travaillent de longues heures à l’usine ou ailleurs. Et
quand elles rentrent du champ ou de l’usine, elles doivent encore travailler à la maison,
préparer le repas et s’occuper des enfants. Il est fréquent que la lourde tâche de collecte de
bois et de l’eau revienne à la femme. Tout ce labeur augmente les besoins énergétiques et
nutritifs de la femme. (3)
Besoins énergétiques des femmes en âge de reproduction (ni enceinte ni allaitante):
 15 à 19 ans = 1970 Cal
 femmes adultes (47 kg)
- sédentaire : 1 690 Cal
- active : 1 880 Cal
- Très active : 2 210 Cal (4)
L’état nutritionnel des femmes avant, pendant et après la grossesse est pour beaucoup
dans leur bien-être, mais aussi dans celui de leurs enfants et des autres membres de la famille.
La nutrition maternelle axe ses activités sur les femmes en tant que mères. Elle s’intéresse
essentiellement à leur état nutritionnel parce que de lui dépendent le bien-être des enfants
qu’elles mettent au monde et leur aptitude à les allaiter, à les nourrir et à les élever. La santé et
le bien-être de la femme elle-même sont des aspects relativement négligés dans les différents
politiques des pays en développement. Le domaine de la santé maternelle et infantile a surtout
mis l’accent sur l’enfant et sur les moyens d’offrir des services aux mères dans le seul but
qu’elles réussissent leurs grossesses et l’allaitement. Mais c’est encore dans l’intérêt de
l’enfant plutôt que dans celui de la mère. Un régime alimentaire pauvre et une santé précaire
sont des facteurs qui compromettent l’efficacité du rôle des femmes, qui est double : elles sont
mères et travaillent. Non seulement leur propre bien-être en est affecté, mais également celui
de toute la famille. Une charge de travail excessive peut précipiter une femme sous-alimentée
dans un état de malnutrition. (3)
Un régime alimentaire pauvre, des infections chroniques aiguës et fréquentes, des
grossesses répétées, un allaitement et une charge de travail trop lourde sont des facteurs qui
favorisent l’affaiblissement physiologique et conduisent parfois à un état évident de
malnutrition appelé « syndrome d’affaiblissement maternel ». Dans de nombreux pays, les
jeunes femmes de moins de 20 ans sont vigoureuses, heureuses, attrayantes et en bonne santé.
De 10 à 15 ans plus tard, dans la trentaine, elles sont prématurément vieillies, fatiguées,
diminuées et maladives. (3)

2- La femme enceinte :

Durant la grossesse, les besoins nutritionnels de la femme sont encore plus importants
qu'à toute autre période. Son régime alimentaire doit fournir tous les éléments nécessaires au
développement de l'ovule fécondé en fœtus viable pour qu'il devienne un bébé. En même
temps qu'elle s’alimente, la femme nourrit le fœtus ainsi que le placenta auquel le fœtus est
relié par le cordon ombilical. Les seins se préparent également à produire du lait. (5)

Durant la première et la deuxième moitié de la grossesse, la femme enceinte doit faire


face à des besoins supplémentaires nécessaires au développement du fœtus, mais aussi pour la
formation, l’entretien et le fonctionnement des annexes tels que l'utérus, les seins, le sang et
aussi le placenta qui se développe (4). Mais durant le dernier trimestre, la croissance rapide du
fœtus exige encore plus d'éléments nutritifs, d'autant plus qu'il doit accumuler des réserves de
nutriments, notamment vitamine A, fer, autres micronutriments, et des réserves énergétiques
de graisse. Un régime alimentaire adéquat durant la grossesse permet à la mère de prendre le
poids physiologiquement désirable et d'assurer un poids de naissance normal au nouveau-né.
(3)

Le métabolisme de base augmente généralement durant la grossesse, entraînant aussi


une hausse des besoins énergétiques. En début de grossesse, on préconise au minimum
100Kcal par jour en supplément de la ration habituelle et de 200 à 250 Kcal par jour en fin de
grossesse (4). Pour la femme surchargée de travail des pays en développement, qui se repose à
peine et qui n'a pas beaucoup à manger, la perte de poids est une perspective réelle et
dangereuse. (3)

Il est indéniable que les avortements, les fausses couches et les accouchements de
bébés mort-nés sont plus fréquents chez les femmes sous-alimentées. Les carences
alimentaires augmentent aussi la probabilité de malformation du fœtus. Une malnutrition
sévère diminue la fertilité et donc la possibilité de conception. Une femme souffrant de
malnutrition sévère cesse d'avoir ses règles. Il est clair que c'est un moyen naturel de stopper
la perte de nutriments via le flux menstruel et de protéger la femme contre les rigueurs de la
grossesse et de l'accouchement. Néanmoins, il n'a pas été démontré que les femmes souffrant
de malnutrition moins sévère étaient moins fertiles. (3)

Une femme enceinte devrait aller en consultation dans une clinique à intervalles
réguliers pour des examens prénataux qui devraient comprendre le contrôle du taux
d'hémoglobine et de la prise de poids. Elle devrait recevoir des conseils pratiques concernant
son régime alimentaire, compte tenu des aliments disponibles localement et des moyens dont
elle dispose. De nombreux pays reconnaissent qu'il faut conseiller aux femmes enceintes de
prendre des suppléments médicaux de fer et parfois de fer et folate. (3)

Tableau d’apport de sécurité de certains nutriments pour la femme active en âge de


procréer
Condition Poids Energie Protéine Fer Vitamine A Vitamine C Folate
unité (kg) (kcal) (g) (mg) (µg rétinol) (mg) (µg)
Ni enceinte 55 2 210 49 24-48 500 30 170
ni allaitante
Enceinte 55 2 410 56 38-76 600 30 420
Allaitante 55 2 710 69 13-26 850 30 270

Les apports de sécurité recommandés pour le fer et le folate ainsi que pour la vitamine
A et C sont indiqués au tableau ci-dessus. Dans le cas des autres nutriments, l'enfant agit
comme un parasite et prend tout ce dont il a besoin, que la mère soit carencée ou non. (3)

Dans certaines cultures, on craint qu'un supplément alimentaire durant la grossesse


n’engendre un bébé trop gros, et que cela rend l'accouchement plus difficile et compliqué. Ce
n'est pas vrai pour les femmes en bonne santé de taille normale. (4)
Au moment de l'accouchement, la femme perd de 500 à 1 000 ml de sang. Elle a donc
besoin de nutriments pour refaire ce sang. (3)

3- La femme allaitante :

Dans un grand nombre de pays en développement, la majorité des femmes allaitent


leur nouveau-né durant un certain nombre de semaines ou de mois après la délivrance. Les
réserves nutritionnelles d'une femme qui allaite peuvent déjà être plus ou moins appauvries du
fait de la grossesse et de la perte de sang liée à l'accouchement. La lactation augmente les
besoins en nutriments, principalement à cause de leur passage via le colostrum d'abord, le lait
ensuite. (3)

La quantité de lait maternel varie énormément, mais, pour un bébé de 4 mois nourri
exclusivement au lait maternel, elle est de 700 à 800 ml par jour. Plus tard, elle peut dépasser
les 1000 ml par jour. Les nutriments présents dans ce lait viennent de l'alimentation de la
mère ou de ses réserves nutritionnelles. La conversion des nutriments présents dans la
nourriture en nutriments dans le lait maternel n'est pas totale. Dans le cas de l'énergie, elle est
de 80 pour cent, c'est-à-dire que, pour que le lait maternel fournisse 800 Kcal, la mère doit
consommer 1 000 Kcal. Pour avoir un état nutritionnel satisfaisant, la mère allaitante doit
augmenter son apport nutritionnel (550 Kcal supplémentaire surtout pendant les 6 premiers
mois). (3)

Il est recommandé aux mères d'allaiter son enfant jusqu'à 6 mois, puis de commencer à
introduire d'autres aliments tout en continuant à donner le sein aussi longtemps qu'elles le
désirent, jusqu'à 2 ans et au-delà. Durant la période d'allaitement exclusif, la femme présente
une aménorrhée qui dure de 4 à 18 mois, voire plus, après l’accouchement. Durant cette
période, la femme qui allaite ne perdra pas le fer qu'elle perd normalement chaque mois quand
elle a ses règles. (3)

Le lait maternel de la femme a une composition constante qui n'est influencée de


manière sélective que par le régime alimentaire de la femme. Un litre de lait fournit environ
750 calories et contient environ:

• 70 g de glucides
• 46 g de lipides
• 13 g de protéines
• 300 mg de calcium
• 2 mg de fer
• 480 µg de vitamine A
• 0,2 mg de thiamine
• 0,4 mg de riboflavine
• 2 mg de niacine
• 40 mg de vitamine C (3)

La teneur en matières grasses du lait maternel varie quelque peu. Les contenus en
glucide, en protéines, en lipides, en calcium et en fer ne varient pas beaucoup, même si la
mère en a très peu dans son régime alimentaire. Cependant, une mère dont l'alimentation est
carencée en thiamine et en vitamines A et C en aura moins dans son lait. Une carence en
thiamine chez une femme allaitante peut provoquer un béribéri infantile chez son enfant. De
manière générale, dans le cas d'une alimentation pauvre chez une femme allaitante, c'est la
quantité plutôt que la qualité du lait qui est affectée. (3)

La femme allaitante devrait être encouragée à fréquenter une clinique accompagnée de


son bébé durant les mois suivant l'accouchement pour y être examinés. Le taux d'hémoglobine
de la mère et son poids seraient contrôlés. On lui prescrirait la même quantité de fer que celle
recommandée durant la grossesse. On lui conseillerait d'avoir un régime varié. Ce serait le
moment idéal pour discuter avec elle de ses futures grossesses, de sa vision sur l'espacement
de naissance et lui fournir les informations utiles en matières de planification familiale. Du
point de vue nutritionnel, un écart relativement grand entre les naissances est généralement
bénéfique à la mère, au bébé et même au fœtus suivant. Des naissances rapprochées ne
permettent pas à la mère de reconstituer ses réserves nutritionnelles avant la grossesse
suivante, lui donnent plus de travail, moins de temps à consacrer à son enfant, et peuvent
l'amener à raccourcir la période d'allaitement, ce qui n'est pas souhaitable. (3)

A chaque visite postnatale, la mère et le bébé devraient être examinés. Des conseils
sur son alimentation et sur celle de son enfant lui seraient donnés. Un gain satisfaisant de
poids chez l'enfant est le meilleur moyen pour juger la qualité de son régime alimentaire.
Durant les tous premiers mois, quand l'alimentation au sein est exclusive, un gain de poids
adéquat chez le nourrisson est révélateur d'une production suffisante de lait maternel.
Quasiment toutes les mères peuvent allaiter avec succès leur bébé. (3)
II- MATERIELS ET METHODE
1- Cadre de l’étude:

Cette étude a été effectuée dans le fokontany de Morarano, commune rurale


d’Andoharanofotsy qui fait partie de la région d’Analamanga, du département
d’Atsimondrano et du Faritany d’Antananarivo. cf. annexe 2
Le Fokontany de Morarano se trouve au sud-ouest du chef lieu de la commune. Il faut
en moyenne 30 minutes pour parcourir à pied la distance entre le bureau de Fokontany et le
Centre de santé de base (CSB II) au chef lieu de la commune. Il a une superficie de 2,2km² et
une population totale estimée à 3.252 habitants. (Source : données sur la commune)
Dans ce fokontany, il y a présence d’un centre ACN-SEECALINE qui travaille en
étroite collaboration avec l’ONG ECODISM pour la surveillance de l’état nutritionnel des
enfants de moins de 3 ans. Les activités de sensibilisation en matière de nutrition et
alimentation du fokontany sont assurées par deux comités de santé, une assistante
nutritionnelle et un mobilisateur communautaire.
Un grand atout de ce fokontany est la présence de deux entreprises franche (GROOVE
et MADAPROD) et d’un programme HIMO (haute intensité main d’œuvre) qui génèrent des
emplois pour la population.
Il faut noter la présence d’un observatoire privé à Ankadiefajoro, sur la route vers
Ankadivoribe.

2- Type d’étude:

Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective et transversale.

3- La période d’étude:

Cette étude a été réalisée durant trois mois allant du mois de juillet 2006 au mois de
septembre 2006.

4- La population d’étude:

Sont considérés comme population d’étude les femmes incluses dans la tranche d’âge
de 15 à 49 ans.

5- Le mode d’échantillonnage:

Pour la rigueur scientifique, il est plus commode de faire un échantillonnage que


d’effectuer une étude exhaustive de la population. Ainsi, nous avons essayé de prendre un
échantillon qui pourra être représentative de toute la population cible en utilisant
l’échantillonnage pseudo-aléatoire.
6- Taille de l’échantillon:

La population totale du fokontany de Morarano est de 3.252 habitants


 D’après les données RGPH (recensement général de la population et de l’habitat),
les femmes en âge de reproduction constituent 23,4% de la population totale.
(Source : données du CSB II)
 Femmes en âge de reproduction N = 761 femmes.
Selon les résultats de EDSMD III 2003-2004, la prévalence de la malnutrition chez les
femmes en âge de reproduction est estimé à 19% ce qui nous a permis d’avoir une taille de
l’échantillon minimum de 145 femmes en âge de reproduction.
 Notre étude sera effectuée sur n = 180 Femmes à enquêter soit 23,6%
Pour obtenir la taille de notre échantillon, une liste des femmes âgées de 15 à 49 ans
du fokontany a été dressée à partir du recensement obtenu auprès du chef quartier et ensuite,
les noms ont été numérotés de 1 à 761.
Vingt trois virgule six pour cent n’est autre que 2,36 sur 10 soit environ une femme
sur quatre. Le tableau de reconstitution de l’échantillon est représenté en annexe 3.

7- Critère d’inclusion des sujets:

Sont inclus dans l’étude toutes personnes du genre féminin âgées de 15 à 49 ans au
moment de l’enquête (les adolescentes et les mères de familles).

8- Critère d’exclusion des sujets:

En revanche, ont été exclus de l’étude toutes les femmes appartenant au même tranche
d’âge (de 15 à 49 ans) rencontrées dans le foyer au moment de l’enquête mais qui ne résident
pas dans le fokontany (visiteuses, de passage…).

9- Les variables étudiées:

Les variables suivantes ont été collectées chez les femmes en âge de reproduction :

Variables quantitatives:

 Variables quantitatives discrètes : nombre d’enfants vivants, taille de la famille,


 Variables quantitatives discrétisées : âge au moment de l’enquête (en année révolue),
poids (mesuré au moment de l’enquête exprimé en kilogramme), taille (mesurée au
moment de l’enquête exprimé en mètre).
Variables qualitatives:

 Variable nominale : situation matrimoniale, profession,


 Variable ordinale : niveau d’instruction,
 Variables dichotomiques, mutuellement exclusive : grossesse actuelle, allaitement,
planification familiale,
 Variable exhaustive : Interdits alimentaires

10- Le mode de collecte des données:

Pour collecter les données, des questionnaires pré testés ont été utilisés auprès des
femmes. Les données concernant l’alimentation des femmes ont été collectées selon la
méthode de rappel des 24 heures préconisée par le FAO. (6) Les différentes mesures
anthropométriques ont été rapportées dans les mêmes questionnaires. Le questionnaire est
représenté en annexe 4.
Les femmes sont pesées au balance électronique avec une précision de 100 grammes
près et mesurées à l’aide d’une toise à curseur de fabrication locale au 0,5 centimètre près. Cf.
annexe 5.
Les valeurs ont été ensuite conversées en indice de masse corporel (IMC) ou indice de
Quételet suivant la formule : IMC = P / T²
Où P = poids en kg
T = taille en m
IMC en kg/m² (7)

LES VALEURS LIMITES DE L’IMC : (7)

 supérieur à 30,5  obèses

 ]25,6-30,5]  corpulente

 ]21,4-25,6]  moyen

 ]18,4-21,4]  maigre

 ]17,0-18,4]  maigreur légère

 [16,0-17,0]  maigreur modérée malnutrition chronique

 inférieur à 16  maigreur sévère


11- Considérations éthiques:

Avant d’effectuer les enquêtes au niveau communautaire, un contact préalable auprès


des autorités locales a été effectué.
Chaque questionnaire requiert le consentement éclairé des personnes à enquêter ainsi
que l’information préalable sur les objectifs de l’enquête. On doit leur expliquer ce que l’on
attend d’eux et elles ont la possibilité de demander des éclaircissements tout au long de
l’enquête. Elles peuvent aussi refuser de participer à tout ou partie de l’enquête.
Pour les jeunes filles de moins de 18 ans, on doit requérir antérieurement le
consentement des parents ou des tuteurs responsables. Le respect de la confidentialité, du
secret professionnel et de l’anonymat des questionnaires doivent être de rigueur.

12- Saisie et analyse des données :

La vérification des questionnaires remplis s’effectue à chaque fin de journée et les


améliorations sont immédiatement répercutées sur le terrain afin d’améliorer la qualité des
données.

Les données collectées ont été saisies et analysées à l’aide du logiciel EPIINFO 2000.
software. Les tests statistiques (moyenne, écart-type, p-value) ont été calculés sous EPIINFO
6.04. Ces logiciels sont distribués gratuitement par le Centers for Disease Control and
Prevention (CDC) USA et utilisé par le Ministère de la Santé et du Planning Familial
(MINSANPF) pour entrer et analyser les activités communément rencontrées pendant l’étude
d’une épidémie.

Le seuil de signification choisi est de 0,05. (6)


III- RESULTATS
L’échantillon est composé de 180 femmes en âge de reproduction (de 15 à 49 ans) qui
habitent dans le fokontany de Morarano, commune rurale d’Andoharanofotsy.

1- ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES EN AGE DE REPRODUCTION:

La malnutrition désigne les carences, excès ou déséquilibres de l'apport énergétique,


protéique et/ou nutritif. Contrairement à l’usage courant, le terme ' malnutrition ' englobe à la
fois la dénutrition et la surnutrition. (8)

La dénutrition est due à une ration alimentaire continuellement insuffisante par


rapport aux besoins énergétiques, à une malabsorption et/ou une utilisation biologique
insuffisante des nutriments consommés. Elle se traduit habituellement par une perte de poids
corporel. (8)

La surnutrition est un état chronique d’absorption d’aliments en quantité excessive


par rapport aux besoins énergétiques, et engendre une surcharge pondérale et/ou l’obésité.(8)

L’indice de masse corporel (IMC) ou indice de Quételet, calculé en divisant le poids


en kilogramme par le carré de la taille en mètres (kg/m²), est l’indice utilisé pour évaluer la
déficience énergétique chronique des femmes. (7)

Un IMC inférieur à 18,5 indique un état de malnutrition chronique. (7)

obèse bon etat nutritionnel malnutrition

1%
16%

83%

Graphique 1: répartition des femmes selon leur état nutritionnel


L’IMC moyen des femmes du fokontany de Morarano est de 21,63, valeur qui se
trouve dans les limites d’un indice de bon état nutritionnel. 83,89% des femmes étudiées ont
un IMC compris dans l’intervalle ]18,4-25,6] donc en bon état nutritionnel. Un seul cas
(0,56%) d’obésité a été rencontré.

En outre, 15,56% d’entre elles sont classées comme en état de malnutrition chronique
(IMC inférieur ou égal à 18,4) dont 11,11% présentant une malnutrition légère (IMC compris
dans l’intervalle ]17,0-18,4]), 1,11% de malnutrition modérée (dont l’IMC est compris entre
17,0 et 16,0) et 3,34% de femmes atteintes de malnutrition sévère (ou maigreur sévère avec
IMC < 16).

Tableau 1: état nutritionnel des femmes selon la classe d’âge


Classe d’âge IMC > 18,4 IMC <=18,4 TOTAL
(année) n % n % n %
[15-20[ 25 83,33 5 16,67 30 100
[20-25[ 47 90,39 5 9,61 52 100
[25-30[ 37 75,51 12 24,49 49 100
[30-35[ 21 87,5 3 12,5 24 100
[35-40[ 13 86,67 2 13,33 15 100
[40-45[ 6 85,71 1 14,29 7 100
[45-50[ 3 100 0 0 3 100
TOTAL 152 84,45 28 15,55 180 100

Si on se réfère à la classification par âge, on constate que le taux de la malnutrition est


le plus élevé dans la classe d’âge de [25-30[ avec ses 24,49%, période qui correspond à la
période de procréation (grossesse, allaitement, période inter-génésique). La classe d’âge
[15à20[ qui correspond à l’adolescence arrive en second place avec 16,67%. La classe d’âge
[40-45[ qui correspond à la période pré-ménopausique tient la troisième place. La quatrième
et cinquième place, avec presque les mêmes pourcentages (entre 12 et 13%), sont tenues
respectivement par les classes d’âge [35-40[ et [30-35[.

L’association entre l’état nutritionnel de la femme selon la classe d’âge n’est pas
significatif avec p>0,05.

Afin de connaître les facteurs influençant sur l’état nutritionnel des femmes en âge de
reproduction du fokontany de Morarano, il convient de faire une étude de corrélation entre cet
état nutritionnel et les facteurs tels que les caractéristiques des femmes (âge, situation
matrimoniale, présence de grossesse…), les caractéristiques du ménage (revenu, pratique de
l’agriculture, élevage…) et les caractéristiques de la consommation alimentaire tels que
l’aliment de base, fréquence de prise de repas….

2- CARACTERISTIQUES DES FEMMES ENQUETEES:

Tableau 2: croisement entre état nutritionnel des femmes et leurs caractéristiques

Caractéristiques IMC > 18,4 IMC <=18,4 TOTAL


Age
< 35 130 25 155
> 35 22 3 25
Situation matrimoniale
Mariée 132 20 152
Non mariée 20 8 28
présence actuelle de grossesse
OUI 9 2 11
NON 143 26 169
Allaitement maternel
OUI 117 21 138
NON 35 7 42
Utilisation d’une méthode contraceptive
OUI 35 5 40
NON 117 23 140
Niveau d’instruction
Au plus primaire 84 18 102
Secondaire et plus 68 10 78
A déjà eu d’enfant (s)
OUI 135 23 158
NON 17 5 22
Nombre d’enfants vivant
Moins de 5 134 26 160
5 et plus 18 2 20
Nombre d’enfants vivant dans le foyer
Moins de 5 141 26 167
5 et plus 11 2 13
Interdits alimentaires
OUI 12 3 15
NON 140 25 165
Profession de la femme
OUI 86 20 106
NON 66 8 74
Revenu mensuel
<= 100.000 ariary 105 26 131
> 100.000 ariary 47 2 49
Revenu alloué à l’alimentation
<= 50 % 70 4 74
> 50 % 82 24 106
TOTAL 152 28 180

2-1- Caractéristiques socio-démographiques :

L’âge des enquêtées est compris entre un minimum de 15 ans et un maximum de 49


ans. L’âge moyen de ces femmes est de 27,27±7,55 ans.
Concernant la situation matrimoniale des enquêtées, sont considérées comme mariée
toutes les femmes qui sont actuellement en union c’est à dire celles qui vivent en couple
(mariée légitime, mariée selon les coutumes, concubinage). On a considéré comme non
mariées les femmes qui vivent seules dont les célibataires, les veuves et les divorcées. Nous
avons recensé 152 soit 84,44% de femmes mariées et 28 (15,56%) femmes non mariées.
Parmi les femmes enquêtées, 11 étaient enceintes au moment de l’enquête dont 4
(36,36%) sont enceinte de leur premier enfant. L’âge moyen de la grossesse est de 5,11±2,61
mois variant de 1 mois à 9 mois.
Plus du trois quart (76,67%) des femmes que nous avons enquêtées pratiquent
l’allaitement maternel actuellement dont 24 (13,33%) pratiquent l’Allaitement Maternel
Exclusif (AME).
Tableau 3: caractéristiques socio-démographiques des femmes enquêtées

Femmes de 15 à 49 ans
Caractéristiques effectif (n) pourcentage (%) p
Age 0,81
[15-20[ 30 16,67
[20-25[ 52 28,89
[25-30[ 49 27,22
[30-35[ 24 13,33
[35-40[ 15 8,33
[40-45[ 7 3,89
[45-50[ 3 1,67
Situation matrimoniale 0,07
Mariée 152 84,44
Non mariée 28 15,56
présence actuelle de grossesse 0,85
OUI 11 6,11
NON 169 93,89
Allaitement maternel 0,82
OUI 138 76,67
NON 42 23,33
Utilisation d’une méthode contraceptive 0,54
OUI 40 22,22
NON 140 77,78
Niveau d’instruction 0,37
Sans instruction 7 3,89
Primaire 95 52,78
Secondaire 75 41,67
Supérieur 3 1,66
A déjà eu d’enfant (s) 0,49
OUI 158 87,78
NON 22 12,22
TOTAL 180 100
La planification familiale permet de limiter le nombre d’enfants et d’éviter les
grossesses non désirées. Le taux d’utilisation des méthodes contraceptives dans la commune
rurale d’Andoharanofotsy est de 22,22%, toutes méthodes confondues. 87,9% de ces femmes
utilisent les méthodes modernes (75,8% la méthode injectable et 12,1% les pilules) contre
12,1% utilisant la méthode naturelle (« manisa daty »). Il faut signaler que ce sont
exclusivement les femmes mariées qui utilisent ces méthodes contraceptives.
Pour le niveau d’instruction des femmes enquêtées, 3,89% déclarent n’avoir pas étudié
à l’école contre 96,11% qui ont fréquenté au moins jusqu’à l’enseignement primaire.
L’enseignement primaire est le plus fréquenté avec un taux de 52,78%. En outre, 41,67% des
femmes ont pu aller jusqu’au niveau secondaire de la sixième à la terminale tandis que
seulement 1,66% d’entre-elles ont pu effectuer des études supérieures.
Concernant la parité des femmes, 12,22% des enquêtées n’ont pas encore eu d’enfants
au moment de l’enquête.
Toutes les caractéristiques socio-démographiques des ces femmes enquêtées (âge,
situation matrimoniale, grossesse, allaitement maternel, contraception, niveau d’instruction et
parité) étudiées dans le tableau 1 ne présentent aucune association significative avec leur état
nutritionnel.

nombre d'enfant vivant nombre d'enfant vivant dans le foyer

5 et plus

0 10 20 30 40 50 60
effectif

Graphique 2: répartition des femmes selon le nombre d'enfants vivant


Parmi les 87,78% des femmes qui ont déjà d’enfants, 76,67% ont, au maximum, 4
enfants vivant et les 11,11% ont plus de 4 enfants. Les femmes enquêtées ont en moyenne
2,73±1,77 enfants par femme. La variation entre la parité et l’état nutritionnel de la mère n’est
pas significative (p=0,68).
En moyenne, seulement 2,44±1,42 de leurs enfants vivent avec elles dans le ménage.
L’association entre le nombre d’enfants habitant avec la mère et l’état nutritionnel de la mère
n’est pas aussi significative (p=0,72).

2-2- Interdits alimentaires:

Les restrictions associées aux tabous et interdits sociaux, bien que certaines formes
soient en régression, limitent encore la consommation alimentaire (9). Certains sont associés à
l’état de la femme comme la présence de grossesse. Au cours de cette enquête, nous avons
demandé aux femmes quels aliments elles ne mangent pas du tout ou « fady » spécialement
parce qu’elles sont enceintes.

aucun "fady" possède de "fady

8%

92%

Graphique 3 : répartition des femmes selon la pratique


d’interdit alimentaire au cours de la grossesse

La plupart des femmes (91,62%) déclarent ne pratiquer aucun interdit alimentaire lié à
la grossesse. L’aliment le plus cité est le rognon avec une proportion de 1,66%. Entre autre, il
y a l’anguille, les jeunes feuilles de taro, les œufs, le « voanemba », le tamarin, l’alcool, les
pistaches, l’« anantsinahy », les haricots, les gros oignons, l’ail et le gingembre.
L’association entre l’état nutritionnel des femmes avec interdit alimentaire n’est pas
significative (p=0,90).
2-3- Activités professionnelles :

2-3-1- profession de la femme:

Le secteur primaire regroupe la population active qui travaille dans la production des
matières premières. Les principales branches de ce secteur sont l’agriculture et l’élevage. Le
secteur secondaire englobe les entreprises qui s’occupent de la transformation des matières
premières en produits manufacturés. Dans cette commune, ce sont les entreprises franches qui y
occupent la plus grande place. Le secteur tertiaire est largement dominé par le secteur informel
comme les petites commerces pour les femmes et la construction de bâtiments (maçons) pour
les hommes.

Tableau 4: répartition des ménages selon la profession de la femme enquêtée

Profession de la femme n % p=0,14


Etudiante 4 2,22
Ménagère 70 38,89
Secteur primaire 20 11,11
Secteur secondaire 26 14,45
Secteur tertiaire 60 33,33
TOTAL 180 100

Plus de la moitié (58,89%) des femmes enquêtées exercent une activité


professionnelle. En outre, 2,22% sont étudiantes au moment de l’enquête et 38,89% restent
chez elles pour s’occuper de leur famille. Parmi les femmes mariées, nous avons demandé
l’activité professionnelle du mari.
Comme la valeur de p>0,05, l’association entre l’état nutritionnel des femmes avec
leur activité professionnelle reste non significatif.

2-3-2- profession du conjoint:

Dans la société malgache, c’est au père, chef de famille, que revient la responsabilité
de gagner de l’argent pour nourrir sa famille.
Parmi les 152 hommes, un seul ne travaille pas et est à la recherche d’un travail. On
constate que le secteur tertiaire est le plus fréquenté avec un taux de 79,60%. Le secteur
secondaire et primaire n’occupe que respectivement 12,50% et 7,24%.
1% 7%

13%

79%

chômeur secteur primaire secteur secondaire secteur tertiaire

Graphique 4: répartition selon la profession du conjoint

2-4- Revenu et alimentation:

2-4-1- Revenu mensuel:

Le revenu mensuel du ménage est l’ensemble des rétributions pécuniaires provenant


du travail de la femme et de son conjoint.

90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
]0- ]50.000- ]100.000- ]150.000- ]200.000- ]250.000- ]300.000- ]350.000-
50.000] 100.000] 150.000] 200.000] 250.000] 300.000] 350.000] 400.000]
effectif 46 85 26 13 4 4 1 1

effectif

Graphique 5: répartition suivant le revenu mensuel du ménage

Les ménages de la commune rurale d’Andoharanofotsy gagnent par mois en moyenne


93.340±63.448 ariary. Le revenu minimum est de 15.000 ariary par mois tandis qu’un autre
ménage peut mensuellement gagner jusqu’à 400.000 ariary. Le revenu moyen par tête revient
à 21.408,25 ariary par mois.
Il y a présence d’une association fortement positive entre l’état nutritionnel des
femmes et le revenu mensuel du ménage avec p=0,009
2-4-2- dépenses alimentaires :

En moyenne, les ménages du fokontany de Morarano, de la commune rurale


d’Andoharanofotsy allouent plus de la moitié (59,83±23,54 %) de leur revenu mensuel pour la
dépense en nourriture.
Ceux qui dépensent moins du quart du revenu en aliments appartiennent aux ménages
les plus riches (qui gagnent au moins 200.000 ariary par mois) ou aux ménages qui pratiquent
les cultures d’autosubsistances. Il faut aussi remarquer que plus le revenu mensuel est élevé,
plus le taux alloué à la nourriture diminue et vice versa : les 6,67% des ménages enquêtés qui
dépensent jusqu’à concurrence de 90% de leur revenu appartiennent tous aux ménages qui
gagnent 100.000ariary ou moins par mois.
L’association entre l’état nutritionnel des femmes et la proportion du revenu allouée à
la nourriture est aussi fortement significative (p=0,0016).

3- CARACTERISTIQUES DU MENAGE :

Tableau 5: croisement entre état nutritionnel des femmes et caractéristiques du ménage

Caractéristiques IMC > 18,4 IMC <=18,4 TOTAL

Taille de la famille
Moins de 5 85 20 105
5 et plus 67 8 75
Agriculture
OUI 48 6 54
NON 104 22 126
Elevage
OUI 51 8 59
NON 101 20 121
Eau potable
OUI 55 6 61
NON 97 22 119
Latrines
OUI 147 25 172
NON 5 3 8
TOTAL 152 28 180
3-1- la taille de la famille :

effectif

80

70

60

50

40

30

20

10

0
1 2 3 4 5 et plus

Graphique 6: répartition selon la taille du ménage

La taille moyenne des ménages dans l’ensemble de la commune est de 4,36±1,64


personnes par ménage. Presque la moitié (41,67) des ménages enquêtés sont composés de 5
personnes ou plus.
L’association entre l’IMC et la taille de la famille n’est pas significative (p=0,12).

3-2- Productions alimentaires:

Les ménages peuvent produire les denrées alimentaires de deux façons : la culture et
l’élevage.

3-2-1- agriculture:

Trente pour cent des ménages visités pratiquent l’agriculture dont la production de riz
tient la première place avec 46,29%. Le manioc arrive au deuxième rang avec ses 44,44%
tandis que la production de légumes et de brèdes sont de même taux à 37,03%. La patate
douce et le taro sont cultivés respectivement par 29,62% et 11,11% des ménages.
Tableau 6 : production moyenne annuelle par ménages
Pour l’ensemble parmi les ménages
de la population cultivateurs
Produits quantité par ménage (kg) quantité par ménage (kg) p=0,28
Riz 50 360
Tubercules 31 221
Légumes 8 68
Brèdes 38 340
TOTAL 127 989

La production de riz tient la première place, du point de vue quantité, dans le


fokontany de Morarano. Cette localité produit aussi une grande quantité de brèdes et de
tubercules qui occupent respectivement le deuxième et troisième place. Une grande partie
(86,80%) de la production de riz est destinée à l’auto-consommation des ménages. Pour les
tubercules et les légumes, elle est respectivement de l’ordre de 77,20% et de 59,50%. A
l’inverse, moins de la moitié (41,75%) des brèdes est destinée à l’auto-consommation.

400

350

300

250

kg 200

150

100

50

0
1 2 3 4

riz tubercules légumes brèdes

Graphique 7: répartition des ménages selon la destination de la production


1 = production annuelle totale
2 = auto-consommation
3 = vente
4 = reste (réserve semence ou nourriture du bétail)
D’après la valeur du p-value (p>0,05), il n’y a pas d’association entre l’état
nutritionnel des femmes et la pratique de l’agriculture par le ménage.
3-2-2- élevages :

Parmi les ménages enquêtés, 32,78% pratiquent l’élevage.

6%

15%
volailles

bovin

porcs
58%
21%
lapins

Graphique 8: répartition des ménages selon le type d’animaux élevés

Les volailles sont les préférées des éleveurs avec 61,01% suivi par les porcs (22,03%)
et du bétail (15,25%). L’élevage de lapins tient la dernière place avec seulement 6,77%. Un
ménage éleveur possède en moyenne 8,92±7,72 volailles, 1,66 têtes de bovin, 2,61 porcs et 4
lapins. Pour la moitié des ménages éleveurs de volailles, 100% des produits sont destinés à
l’auto-consommation.
De même que pour l’agriculture, la pratique de l’élevage ne présente aucune
association significative avec l’état nutritionnel des femmes avec p=0,60.

3-3- hygiène:

3-3-1- accès à l’eau potable :

L’eau c’est la vie. Assurer une bonne hygiène débute par l’approvisionnement en eau
potable du ménage.

Tableau 7: répartition des ménages selon la principale source d’eau


Source d’eau n %
Puits protégés 85 47,23
Pompes publiques 53 29,44
Sources 34 18,89
Robinet dans la maison ou dans la cour 8 4,44
TOTAL 180 100
Près de la moitié (47,23%) des ménages du fokontany de Morarano s’approvisionnent
en eau dans des puits protégés (puits abrités par une maison et/ou avec couvercle). On a
recensé pendant l’enquête que 61 ménages (soit 33,88%) disposent d’une adduction d’eau. Le
reste (18,89%) des ménages puisent encore de l’eau dans des sources surtout ceux qui habitent
dans les quartiers éloignés des grandes agglomérations.
L’association entre la malnutrition des femmes en âge de reproduction et la
consommation d’eau n’est pas significative avec p=0,12.

3-3-2- Installations sanitaires:

L’existence de latrines est la condition essentielle d’une bonne hygiène. Les mesures
d’assainissement requièrent la disponibilité de latrines par ménage.

4% 2%

fosse perdue

dans la nature

fosse septique

94%

Graphique 9: répartition des ménages selon le type de toilette utilisé

Lors de l’enquête, on a recensé 8 ménages (4,44%) qui ne possèdent pas encore de


latrines, et cela dans le même village d’Ankadiefajoro. Ces gens font leurs besoins dans la
nature et c’est l’un des grands facteurs de la diarrhée, surtout en période de pluie.
Il n’y a pas d’association entre l’IMC des femmes et la possession de latrines par le
ménage (p=0,21).
4- LES CARACTERISTIQUES DE LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE :

Tableau 8: croisement entre état nutritionnel des femmes et caractéristiques de la


consommation alimentaire

Caractéristiques IMC > 18,4 IMC <=18,4 TOTAL

Ration de riz
<= 3 louche 128 20 148
> 3 louche 24 8 32
Aliment de base secondaire
OUI 76 11 87
NON 76 17 93
Prise de goûter
OUI 94 11 105
NON 58 17 75
TOTAL 152 28 180

4-1- Aliments de base:

Le riz est la base fondamentale de l’alimentation des malgaches et occupe ainsi la


première place dans la ration alimentaire (10). Dans le fokontany de Morarano, le riz est
l’aliment de base de 98,88% des ménages.
Nous avons voulu savoir la quotité de riz de chaque membre de la famille lors de la
distribution: du père de famille ou le mari de l’enquêtée (A), de l’enquêtée elle-même (B), des
jeunes hommes et des garçons de 5 ans ou plus (C), des jeunes filles et celles de 5 ans ou plus
(D), des petits garçons de moins de 5 ans (E) et des fillettes de moins de 5 ans (F).
Tableau 9 : répartition des ménages selon le nombre de louches de riz par personne lors
de la distribution de la ration
Moyenne - ET Moyenne Moyenne + ET
Membre de nombre de nombre de nombre de
la famille louche poids (g)* louche poids (g)* louche poids (g)*
A 2,45 306,25 3,35 418,75 4,25 531,25
B 1,94 242,50 2,80 350 3,66 457,50
C 1,84 230 2,80 350 3,76 470
D 1,59 198,75 2,41 301,25 3,23 403,75
E 1,11 138,75 1,73 216,25 2,35 293,75
F 0,92 115 1,48 185 2,04 255
TOTAL 9,85 1231,25 14,57 1821,25 23,05 2881,25
* 1 louche = 125g

La ration moyenne qu’obtient chaque membre du ménage est de l’ordre de 2,43


louches par personne à chaque distribution. Une femme adulte obtient en moyenne 2,80±0,86
louches par repas. On peut aussi constater que la quantité de riz du genre masculin est
supérieure à celle du genre féminin, quel que soit l’âge.
L’association entre le nombre de louche de riz que mangent les femmes et leur IMC
n’est pas significative (p=0,17).

4-2- aliments de base secondaire :

Pour remplacer le riz en cas de pénurie, les ménages malgaches ont recours aux
aliments de base secondaires constitués essentiellement de tubercules et racines. (11)

riz

banane verte

pain

pate

taro

patate douce

maïs

manioc

0 10 20 30 40 50 60 70

Graphique 10: type d'aliment de base secondaire


Près de la moitié (51,67%) des ménages consomment exclusivement du riz comme
aliment de base. Parmi les 48,33% ménages ayant un aliment de base secondaire, le Manioc
est de loin le plus consommé avec une contribution de 74,71%. Le Maïs arrive en second lieu
avec 34,48% suivi par la patate douce avec une proportion de 22,98%.
Il n’y a pas d’association significative entre l’IMC des femmes et la consommation
d’aliment de base secondaire (P=0,29).

4-3- structures de la ration journalière:

Dans la journée, le repas se repartit habituellement en trois prise : le petit déjeuner le


matin, le déjeuner aux environs du milieu de la journée (à midi) et le dîner le soir.
Tableau 10: répartition des ménages selon la prise de repas
prise petit déjeuner déjeuner dîner
de repas n % n % n %
OUI 178 98,89 175 97,22 180 100
NON 2 1,11 5 2,78 0 0
TOTAL 180 100 180 100 180 100

Parmi les femmes enquêtées, 97,22% déclarent avoir pris 3 repas le jour qui a précédé
l’enquête. En outre, 1,67% ont pris deux repas par jour contre 1,11% qui n’ont mangé qu’une
seule fois la veille. Une femme prend donc en moyenne 2,96 repas par jour.
Le menu du repas malgache est essentiellement composé de deux éléments
fondamentaux : le plat de riz accompagné du « laoka ».

4-3-1- Le plat principal :

Le riz peut être préparé de trois façons : riz sec (vary maina), riz mou (vary sosoa) et
riz aux brèdes ou aux feuilles vertes (vary amin’anana). (10)

Riz sec Riz mou Riz aux brèdes

1%

37%

62%

Graphique 11: mode de cuisson du riz


Le type de cuisson du riz varie suivant l’habitude et la préférence: au petit déjeuner, le
riz mou est le préféré de la majorité des ménages avec un taux de consommation de 93,10%
alors que c’est le riz sec qui est le plus consommé pendant le déjeuner et le dîner avec
respectivement un taux de 89,88% et de 79,09%.

4-3-2- Le «laoka» :

Le « laoka » est le met qui accompagne le riz. Il est constitué à partir de produits
d’origine animale et végétale. (10)

Tableau 11: répartition des ménages selon le type de « laoka » ou mets de la veille

Type de mets n %
Huile végétal 79 24,77
Légumes 62 19,44
Brèdes 58 18,18
Viande 43 13,48
Poissons et crustacés 38 11,92
Légumineuses 18 5,64
Abats 6 1,88
Œufs 5 1,57
Pâte 4 1,25
Condiments (jumbo) 3 0,94
Volaille 1 0,31
Pistache 1 0,31
Lait 1 0,31
TOTAL 319 100

Les mets d’origine animale constituent le 29,47% des laoka selon cet échantillon. La
viande (viande de bœuf ou porc) est la plus consommée avec 13,48%, suivie par les poissons et
crustacés (frais ou sec).
Les produits d’origine végétale peuvent être cuits seuls ou avec de l’huile. Ils peuvent
être aussi utilisés comme « fangaron-daoka » c’est à dire cuits avec des produits animaux. On a
recensé 138 ménages qui ont mangé ces produits la veille de l’enquête.
4-3-3- les goûters :

Entre les repas, les membres de la famille ont l’habitude de prendre un ou plusieurs
goûters ou collations. Ce sont des petits repas que l’on prend pour soulager la faim soit en
milieu de matinée (à 10 heures) soit au cours de l’après-midi (vers 16 heures).

aliments énergétiques aliments protecteurs aliments contructeurs

6%
13%

81%

Graphique 12: répartition des goûters ou collation selon le groupe d'aliment

Plus de la moitié (58,33%) des femmes ont pris au moins un goûter entre les repas au
cours de la journée précédant l’enquête. 81,48% de ces goûters appartiennent au groupe
d’aliments énergétiques dont principalement des produits céréaliers. Les aliments protecteurs
constituent les 12,59% et le reste (5,93%) appartiennent au groupe d’aliments constructeurs.
La valeur de p (p<0,05) est significative : il y a une association positive entre l’état
nutritionnel des femmes et la prise de goûter.

4-4- fréquence de consommation des aliments:

Une consommation plus d’une fois par semaine est une consommation dont la
fréquence se trouve entre tous les jours (7 jours sur 7) à deux fois par semaine. Cette
consommation peut être classée comme fréquente. Est classé comme moins d’une fois par
semaine la consommation dont la fréquence dépasse plus de 7 jours y compris rare et jamais.
Le groupe I est le groupe des aliments énergétiques riches en glucide (riz, sucre) et en
lipides (huile, beurre). Le deuxième groupe englobe les aliments bâtisseurs, riches en
constructeurs cellulaires, de nature protidique dont principalement les viandes, les poissons et
crustacés, les laits et produits laitiers et les légumineuses. Les aliments protecteurs (groupe III)
sont constitués par les fruits et les légumes dont les brèdes (feuilles vertes fréquemment
consommées par les malgaches).

Tableau 12: tableau synthétique de fréquence alimentaire classée par groupe d’aliments

Plus d’une fois une fois moins d’une fois


par semaine par semaine par semaine TOTAL
Aliments n % n % n % n %
Riz 180 100 0 0 0 0 180 100
Sucre 152 84,44 17 9,44 11 6,12 180 100
Huile 165 91,67 10 5,55 5 2,78 180 100
Beurre 73 40,56 36 20 71 39,44 180 100
Viande 66 36,67 45 25 69 38,33 180 100
Poisson et crustacés 83 46,11 47 26,11 50 27,78 180 100
Lait et dérivés 52 28,89 34 18,89 94 52,22 180 100
Légumineuses 63 35 63 35 54 30 180 100
fruits 40 22,22 51 28,33 89 49,45 180 100
légumes 168 93,33 5 2,78 7 3,89 180 100

Après l’aliment de base (le riz), les légumes sont les aliments les plus fréquemment
consommés par les ménages avec 93,33% qui en mangent plus d’une fois par semaine. Ils
sont suivis de près (91,67%) par les huiles alimentaires et le sucre avec ses 84,44%. Les
produits animaux comme les poissons et crustacés tiennent la quatrième place et les viandes
arrivent à la sixième place avec respectivement un pourcentage de 46,11% et 36,67%.
Pour ce qui est des aliments les moins consommés (moins d’une fois par semaine), les
trois premières places sont tenues par, par ordre décroissant, les laits et dérivés, les fruits et le
beurre. Les viandes tiennent la quatrième place des aliments les moins consommés avec ses
38,33%.
groupe I groupe II groupe III

80

70

60

50
%
40

30

20

10

0
plus d'une fois par une fois par semaine moins d'une fois par
semaine semaine

Graphique 13: répartition de la fréquence alimentaire par groupe d’aliment

En assemblant ces aliments par groupe, on peut constater que les aliments du groupe
énergétique (groupe I) sont les plus consommés avec 79,17% dans la colonne plus d’une fois
par semaine, suivi du groupe protecteur ou groupe III (57,78). Au contraire, dans la deuxième
colonne (manger une fois par semaine), les aliments constructeurs (groupe II) sont les plus
consommés avec 26,25% contre 11,55% et 8,75% respectivement pour les aliments
protecteurs et énergétiques. De même pour les aliments les moins consommés, le groupe II
occupe toujours la première place avec un pourcentage de 37,08% qui est le triple de celui du
groupe I (12,08%).
IV- COMMENTAIRE
Cette étude a permis de déterminer un certain nombre de caractéristiques de la
consommation alimentaire des femmes en âge de reproduction et des ménages du fokontany de
Morarano. L’alimentation est essentiellement à base de produits d’origine végétale, dominée
largement par le riz qui constitue l’aliment de base principal. Les produits animaux occupent
une place très limitée. La plupart des ménages prennent trois repas par jour et plus de la moitié
déclarent bénéficier d’au moins un goûter dans la journée.

D’après les résultats de cette étude, 15,56% des femmes enquêtées souffrent de
malnutrition chronique dont 3,34% sous sa forme sévère. Par ailleurs, les facteurs suivants
influent sur cet état nutritionnel des femmes de notre zone d’étude : revenu familial, la
proportion du revenu allouée à la nourriture et la prise de goûter.

Ainsi, dans ce commentaire, nous allons essayer de répondre aux questions suivantes :

• Est-ce qu’il y a apport suffisant des besoins nutritionnels des femmes enquêtées ?

• Quels sont les conséquences de cet apport sur l’état nutritionnel de ces femmes ?

• Quels sont les facteurs qui influent sur la consommation alimentaire et l’état
nutritionnel des femmes ?

1- L’apport nutritionnel des femmes enquêtées :

1-1- la ration alimentaire :

Le riz est l’aliment de base pour presque la totalité (98,88%) de la population de la


région et même ceux qui possèdent un autre aliment de base ne peut s’en passer complètement
et le garde comme aliment de base secondaire. Cette situation résulte du fait que le riz est
l’aliment ancestral des malgaches et possède une valeur culturelle sans conteste. Dans la
mentalité des malgaches, le verbe « manger » signifie « manger du riz » ou pour
« nourriture » (11) et avoir bien mangé veut dire un ventre plein de riz. (10)
Un petit tour du monde sur l’aliment de base des pays du monde renseigne que le riz
sert d’aliment de base de plus de la moitié de la population mondiale (10), en Europe, c’est le
blé, en Amérique le maïs, en Afrique diffère selon la région comme en pays arabes le pois
chiches et la semoule de blé, tandis qu’au sud, c’est le mil. L’Asie est bien sûr le continent du
riz (11). A Madagascar, quel que soit le milieu, le riz est le plus consommé des céréales. Au
niveau des faritany, Antananarivo se place à la troisième place après Antsiranana et
Mahajanga. A l’intérieur du faritany d’Antananarivo, le niveau de consommation de riz varie
de 342g à Antsirabe à 396g dans la capitale. (12)
Après le riz, les légumes sont les aliments les plus fréquemment consommés par les
ménages avec 93,33% qui en mangent plus d’une fois par semaine. Les poissons et crustacés
et les viandes ne tiennent que le quatrième et sixième place avec respectivement un
pourcentage de 46,11% et 36,67%. Les viandes tiennent encore la quatrième place des
aliments les moins consommés avec ses 38,33%. La consommation des femmes de cette
région est donc dominée par les produits d’origine végétale et ne laisse que peu de place aux
produits animaux. En partant de la connaissance que les protides d’origine animale sont les
mieux pourvu en acides aminés indispensables que les produits d’origine végétale, et que la
ration idéale doit contenir des quantités à peu près égales de protides animaux et végétaux
(13), on constate un déficit en protéine dans cette consommation locale.
A l’instar de nombreux pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale et d’Amérique du
sud, l’alimentation malgache est essentiellement à base de produits d’origine végétale (12).
Ce résultat reflète la situation existante dans tout Madagascar où les produits animaux
occupent une place très limitée (12). Les causes sont multiples dont l’accessibilité
économique, liée essentiellement à la faiblesse du pouvoir d’achat et au coût relativement
élevé des produits animaux courants par rapport aux produits végétaux. Il faut remarquer que
les produits de substitutions (comme les cubes Jumbo, Maggi, solon-kena…) prennent de plus
en plus de place dans l’alimentation du ménage afin de pallier à l’absence de produits
d’origine animale dans le menu courant. Le piège dans cette tendance est que ces produits
donnent des goûts (de viande de bœuf, de poulet, de crevettes…) à la nourriture mais ne
peuvent suppléer aux protéines dont a besoin l’organisme.

1-2- les besoins spécifiques :

Durant la période de procréation, les exigences alimentaires des femmes en âge de


reproduction sont variables selon la période considérée. Une femme enceinte a besoin d'un
apport énergétique plus grand et au cours de l'accouchement, elle a encore besoin d'un apport
en nutriments plus grand pour refaire le sang qu’elle a perdu. Les nutriments présents dans le
lait viennent de l'alimentation de la mère ou de ses réserves nutritionnelles. Pour avoir un état
nutritionnel satisfaisant, la mère allaitante doit augmenter son apport nutritionnel surtout
pendant les 6 premiers mois après l’accouchement. (4)
Il ressort de cette étude effectuée dans le fokontany de Morarano que seulement
19,44% des femmes déclarent avoir changé leur consommation alimentaire pendant la période
de la grossesse dont 37,14% d’entre-elles ont diminué la quantité de leur nourriture au cours
de cette même période. Les aliments concernés par cette diminution sont surtout les aliments à
base de farine à cause de la peur d’avoir de gros bébé et de s'exposer à des risques de
difficultés au cours de l’accouchement. Le reste (62,86%) a augmenté leur consommation
mais dans la limite de leurs moyens. L’alimentation des ces femmes est donc, dans la plus
grande partie, sans changement au cours des différentes périodes de sa vie reproductive.
La période de grossesse constitue une période précaire car la femme enceinte doit faire
face à des besoins supplémentaires nécessaires au développement du fœtus, mais aussi pour la
formation, l’entretien et le fonctionnement des annexes tel que l’utérus, le placenta et le
liquide amniotique (5). Durant cette période, elle doit prendre au moins 3 repas par jour et en
plus du goûter. Parmi les femmes enquêtées, 97,22% déclarent avoir pris 3 repas le jour qui a
précédé l’enquête. En outre, 1,67% ont pris deux repas par jour contre 1,11% qui n’ont mangé
qu’une seule fois la veille. Une femme prend donc en moyenne 2,96 repas par jour. Le
déjeuner est le repas le plus sauté avec un pourcentage de 2,78% alors que le dîner est pris par
la totalité des ménages. En effet, le dîner a une valeur culturelle à Madagascar puisque le fait
de dormir le ventre creux (« mandry fotsy ») est synonyme de misère.
Le goûter de la femme enceinte a un double objectif : compléter l’apport des repas et
couvrir les besoins spécifiques de la grossesse (calcium notamment). Pour notre échantillon, 4
sur les 11 femmes enceintes n’ont pris aucun goûter au cours de la journée donc leurs besoins
nutritionnels ne seront pas couverts. La prise de goûter est surtout influencée par la possession
d’argent de poche car le goûter n’est pas conçu comme une exigence mais seulement comme
une fantaisie, non compris dans le budget du ménage sauf, cas exceptionnel, pour les enfants.
Il faudrait remarquer qu’il existe une association significative entre la prise de goûter et l’état
nutritionnel de la femme en âge de reproduction c’est à dire que le manque de goûter favorise
la survenue de la malnutrition (4).
Pendant la période reproductive, les femmes subissent régulièrement des pertes de
sang soit par la menstruation soit par l’accouchement. Pour remédier à ces pertes, elle doit
consommer des aliments riches en fer notamment les fers d’origine animale beaucoup mieux
absorbés par l’organisme que le fer végétal. On peut citer les abats ou dérivés (boudins),
viande rouge, légumes secs et légumineuses (lentilles, pois, haricot sec), légumes verts et à
feuille vert foncé (épinard…), jaune d’œuf. Il est souhaitable d’augmenter la consommation
notamment au cours du même repas de la consommation de légumes et de fruits riches en
vitamines C (citron, orange, pamplemousse). (4)
Concernant ces aliments riches en fer, on peut retenir que les abats et les viandes
rouges sont consommés à une fréquence médiane de une fois par semaine, de une fois par
quinzaine pour les légumineuses, de 6 à 4 fois par semaine pour les légumes vertes (brèdes) et
de une fois par semaine pour les oeufs. Mais il faut remarquer que, depuis peu, la fréquence
de la consommation des œufs a diminué à cause de l’inflation du prix de celui-ci. Les
ménages n’achètent qu’une petite quantité de viande (la moitié des ménages soit 50,7%
n’achètent que 250 grammes de viande) avec un effectif moyen de 4,36±1,64 de personnes
par ménage et parfois même achètent des viandes de mauvaise qualité vendue en tas. Ce type
d’alimentation ne peut satisfaire les besoins recommandés en fer, tant du point de vue de la
fréquence que de la quantité.
L’alimentation de ces femmes reste monotone et déséquilibrée pendant toute la
période de procréation et ne peut satisfaire aux exigences nutritionnelles liées à leur état. Cette
réalité est surtout due à l’ignorance des besoins supplémentaires et de la manque de
ressources. Ce manque d’apport ne peut conduire qu’à une déficience chronique et à la
malnutrition.

2- Etat nutritionnel des Femmes :

Cette étude a permis de dégager un certain nombre de caractéristiques du régime


alimentaire de la population de cette localité pour mieux appréhender la problématique de la
malnutrition chez les femmes. (13)

L’indice de masse corporel (IMC) ou indice de Quételet est l’indice utilisé pour
évaluer la déficience énergétique chronique des femmes (6). L’IMC moyen des femmes du
fokontany de Morarano est de 21,63, valeur un peu au-dessus de la normale (21,4). Les
résultats ont montré que 15,56% de ces femmes souffrent de malnutrition chronique avec un
IMC inférieur ou égale à 18,4 dont 11,11% présentant une malnutrition légère (IMC compris
dans l’intervalle ]17,0-18,4]), 1,11% de malnutrition modérée (dont l’IMC est compris entre
17,0 et 16,0) et 3,34% atteintes de malnutrition sévère (ou maigreur sévère avec IMC < 16).

Comparés aux résultats de l’Enquête Démographique et de Santé de Madagascar


troisième édition 2003-2004 (EDSMD III), la valeur moyenne de l’IMC de notre échantillon
se trouve un peu au-dessus de la moyenne pour le faritany d’Antananarivo qui est de l’ordre
de 21,2 et nettement au-dessus de la moyenne nationale (20,8). Le taux de malnutrition dans
cette localité est nettement moins élevé par rapport aux taux nationaux de l’ordre de 19,2%.
Par rapport à l’ensemble du faritany d’Antananarivo, le taux de malnutrition dans le
fokontany de Morarano est un peu au-dessus de la moyenne régionale qui est de 14,5%. Il en
est de même pour la maigreur légère avec 11,11% pour l’échantillon contre 13,4% au niveau
national et 10,8% à Antananarivo. En outre, le taux de malnutrition modérée est moins élevé à
Morarano en comparaison du niveau national et régional : respectivement 1,11% contre 3,8%
et 2,6%. En revanche, pour la malnutrition sévère, c’est le cas inverse avec un taux local plus
élevé (3,34%) contre respectivement 2,0% et 1,2% pour l’ensemble du pays et dans la
capitale. (7)

Les femmes en âge de reproduction dans le fokontany de Morarano sont donc mieux
nourri par rapport à l’ensemble du pays mais le taux reste élevé par rapport au faritany
d’Antananarivo. Cet état nutritionnel précaire est le résultat d’une interaction entre une
alimentation pauvre en protéine et déséquilibré et l’inaccessibilité économique aux aliments.
En effet, cette étude présente une association fortement positive entre l’état nutritionnel des
femmes et le revenu mensuel du ménage ainsi que la proportion du revenu allouée à la
nourriture.

3- Les facteurs influençant la consommation alimentaire et l’état nutritionnel des


femmes:

3-1- le revenu mensuel:

Le niveau très faible des revenus est généré par le niveau insuffisant de la productivité
des activités de production et la faiblesse de la rémunération. La baisse du niveau du revenu
par tête n’arrive pas à faire face à une très forte hausse des prix à la consommation. Ce
phénomène est caractéristique d’un tissu économique défaillant dans un pays moins
développé et il s’ensuit que le faible capacité des gens à consommer s’exprime par une
insatisfaction probante du besoin fondamental d’alimentation. (15)
Les ménages du fokontany de Morarano gagnent en moyenne 93.340±63.448 ariary
par mois. Près des trois quarts (72,78%) des ménages gagnent mensuellement moins de
100.000 ariary et le revenu minimum est de l’ordre de 15.000 ariary. Le revenu moyen par
tête revient à 21.408,25 ariary par mois soit 256.899 ariary par an.
D’après le rapport de suivi des objectifs du millénaire pour le développement (OMD)
en 2003, le PIB par habitant était évalué à 294$ US et que 74% de la population vivait au-
dessous du seuil national absolu de pauvreté estimé à 230.800 ariary par adulte et par an, (16)
valeur qui, en dépit de l’inflation et la période écoulée, ne diffère que de peu celle de
l’échantillon.
Le faible revenu dans cette localité est dû à l’absence de revenu fixe du secteur
informel, qui tient une place importante dans l’activité de la population, du manque de
qualification professionnelle et du faible rémunération pour les travailleurs dans le secteur
industriel (zone franche). Cette situation aboutit à une situation d’auto-consommation
caractérisée par une tendance à l’augmentation du budget consacrée à l’alimentation sur fond
de budget en forte régression. (14)

3-2- proportion du revenu allouée à la nourriture:

Le facteur responsable d’une telle situation est le niveau très bas du pouvoir d’achat
du ménage (15). En moyenne, les ménages de la commune rurale d’Andoharanofotsy allouent
plus de la moitié de leur revenu mensuel pour la dépense en nourriture (59,83±23,54%).
Il faut remarquer que plus le revenu mensuel est élevé, plus le ‘poste alimentation’ du
budget du ménage diminue et vice versa : les ménages qui dépensent jusqu’à concurrence de
90% de leur revenu appartiennent tous aux ménages qui gagnent 100.000ariary ou moins par
mois. Ceux qui dépensent moins du quart de leur revenu en nourriture appartiennent aux
ménages qui gagnent au moins 200 000 ariary par mois ou aux ménages qui pratiquent des
cultures d’autosubsistances.
Pour l’ensemble de Madagascar, 75% des dépenses totales des ménages sont
consacrées à l’alimentation. La faiblesse du revenu contribue fortement à l’insécurité
alimentaire (17). Pour les ménages urbains, le revenu des plus pauvres ne parvient pas à
couvrir leurs dépenses essentielles dominées à plus de 70% par l’alimentation, ce qui laisse
peu de possibilités de satisfaire les autres besoins jugés indispensables, tels la santé,
l’éducation, le logement… (18)
L’état nutritionnel des femmes en âge de reproduction du Fokontany de Morarano est
fonction des ressources dont elles disposent pour s’assurer une bonne alimentation. L’un des
plus importants facteurs de la malnutrition dans cette localité est donc la pauvreté de la
population.
V- RECOMMANDATIONS
Les principales causes de la malnutrition des femmes en âge de procréer du fokontany
de Morarano sont la disponibilité économique des aliments ainsi qu’une déficience
protéinique dans la ration alimentaire. Afin de réduire le taux élevé de la malnutrition, il
convient de travailler sur deux axes stratégiques:
- Amélioration du revenu
- Amélioration de l’apport protéinique

STRATEGIE I: AMELIORATION DU REVENU:

Les programmes suivants peuvent contribuer à l’amélioration du niveau d’accessibilité


économique de la population aux aliments:

Programme 1 : Assurer une croissance des revenus :

Accroître le pouvoir d’achat pour la nourriture des familles passe par la création de
nouveaux emplois (19) :
 Relever le niveau d’instruction de la population par une politique de scolarisation
appropriée.
 Appui à la formation professionnelle pour l’acquisition de capacité de production
et de travail des actifs démunis : développer, en partenariat avec les centres de
formations existants, des programmes de formation professionnelle et technique
des jeunes non scolarisés et adultes, adaptés aux besoins du marché du travail.
 Développer des projets à haute intensité de main d’œuvre pour créer des emplois.
 Promotion des entreprises créatrices d’emplois rémunérateurs.
 Appui aux initiatives (inciter la diversification agricole, transformation du lait en
fromage, fabrication de pâté de lapin…)
 Elever le salaire de base, des fonctionnaires et des travailleurs du secteur privé, qui
devrait être suffisant pour assurer une alimentation correcte et une vie saine.
Mais augmenter le seul revenu n’est pas suffisant pour améliorer la nutrition sur une
génération (19), la recherche économique visant à rétablir l’équilibre entre la production et la
consommation est à développer.
Programme 2 : maîtrise de l’inflation dans le secteur alimentation :

Entre 1993 et 1995, le secteur alimentation, a connu une détérioration importante : en


moyenne, 60% d’inflation et 25% de diminution du pouvoir d’achat. La crise économique du
premier semestre de l’année 2002 a détérioré cette situation.
 Défendre la valeur de la monnaie en préservant l’équilibre budgétaire de l’état.
 Amélioration des moyens d’accès aux marchés (développement de marché local).
 Diversification des produits, tant en quantité que qualité, au niveau de l’offre.
 Régulariser le secteur de commerce de denrées alimentaires.
 Amélioration des infrastructures routières pour assurer l’approvisionnement de la
population.
 Développement des échanges communaux, inter-régionales, inter-provinciales et
internationales.
 Amélioration du système d’information sur la filière alimentation pour équilibrer
les distributions (afin d’éviter les monopoles du marché).
 Création d’association avec les groupements de producteurs.
 L’état n’intervient plus dans l’établissement du différentiel des prix et les
subventions de prix qui ont été supprimés dans le cadre de la libéralisation
économique (12). Mais il lui revient de suivre les coûts de production et des prix à
tous les stades, d’évaluer les facteurs expliquant la hausse excessive de prix et
d’apporter des ajustements relevant de ses domaines.
Une éducation nutritionnelle pour changer le comportement est nécessaire pour
accélérer l’effet des revenus sur la nutrition. (19)

STRATEGIE II : AMELIORATION DE L’APPORT EN PROTEINE :

Une bonne nutrition nécessite un régime alimentaire à la fois suffisant et équilibré.


L’amélioration de l’état nutritionnel des femmes en âge de reproduction, doit impérativement
passer par la correction des déséquilibres constatés dans ce régime alimentaire. (20)

Programme 1 : renforcement les activités de communication pour le changement


de comportement (CCC) en matière de nutrition et alimentation :

Le souci de ce chapitre est : comment assurer un bon apport en protéine sans exiger
trop d’argent?
 Pour ce faire, il faut apprendre aux femmes que la viande n’est pas la seule source
de protéine. On peut aussi trouver les protéines animales dans les poissons, les
œufs ou les produits laitiers qui offrent les protéines animales les moins chères. 18
à 20 g de protéines sont apportés par (au choix) :
 100g de viande
 100g d’abats
 100g de poisson
 100g de volaille
 2 œufs
 1/2 litre de lait
 4 yaourts
 180g de fromage blanc (4)
 Promouvoir les élevages d’animaux domestiques destinés à la consommation du
ménage (volailles, vache laitière…) surtout les lapins qui est un animal très facile à
élever et se reproduit rapidement.
 Inciter à la diversification agricole (exemple : promotion des cultures d’oléagineux
et de légumineuses).
 Conseils individuels lors des consultations prénatales et postnatales sur
l’alimentation de la mère en même temps que son enfant.
 Impliquer les hommes dans l’éducation alimentaire.
 Le thème sur l’inégalité de traitement nutritionnel entre le genre féminin et
masculin doit faire partie des CCC.
 Aider les intervenants dans les activités de CCC à compléter leurs connaissances
en matière d’alimentation et de nutrition pour une meilleure efficacité des
prestations (recyclage périodique).
 Les sensibilisations au niveau communautaire doivent s’adapter aux spécificités du
milieu et des ressources disponibles localement (connaissance des problèmes, des
« fady », des potentialités du milieu…).
 Pour assurer la pérennité des interventions, incorporer dans les programmes
scolaires les Connaissances - attitudes - pratiques sur l’équilibre alimentaire.
Les activités de CCC devraient d’abord s’adresser aux différents intervenants tels les
enseignants, les médecins, les infirmiers, les animateurs communautaires, les ONG’s, les
médias… qui assumeront la responsabilité de conduire les mêmes types d’activités de
promotion de la nutrition (12). Mais comme il est difficile de changer les habitudes
alimentaires des gens et le processus risque de s’étaler sur un long moment, des procédures
rapides et efficaces d’apport alimentaire en protéine sont à développer.

Programme 2 : promotion des recherches en nutrition et alimentation :

Un des plus grands problèmes qui entravent la lutte contre la malnutrition à


Madagascar est l’insuffisance de techniciens ayant des qualifications requises dans les
disciplines de l’alimentation et de la nutrition. (12)
 Renforcer les compétences nationales dans le domaine de l’alimentation et la
nutrition.
 Une formation de perfectionnement et de recyclage pour les agents déjà en place.
 Multiplication de bourses de stages et de formation à l’intérieur et/ou à l’extérieur.
 Faire des recherches sur les aliments à haute valeur nutritives et riches en
protéines :

Sous-programme 1 : Les aliments qui peuvent substituer aux viandes :

 Le tempeh: C’est un produit de la fermentation de haricots de soja. Le tempeh abonde en


protéines et est une excellente source de vitamines B 12. 100g de ce produit apporte 193
Calories, 9,39g de glucides, 10,80g de lipides, 18,54g de protéines et 111mg de calcium.
(21)
 Le tofu : c’est le caillé qu’on obtient après l’extraction du lait de soja des haricots de soja.
On l’appelle aussi pâté ou fromage de soja, car il ressemble au fromage. 100g de tofu
apporte 145 calories, 2,3g de fibres alimentaires, 4,28g de glucides, 8,72g de lipides,
15,7g de protéines et 683mg de calcium. (21)
 Le Nuoc-Mam : c’est un ingrédient de la cuisine vietnamienne, jus issu d’une saumure de
poissons et d’anchois que l’on laisse fermenter pendant plusieurs mois dans des tonneaux
(24). On a ainsi un liquide très riche en vitamines, iode, sels minéraux et protéines qui
constituent d’ailleurs bien souvent le seul apport de protéine ajouté au riz dans certaines
régions. C’est un aliment de grande valeur nutritive, très facilement assimilable. Il donne
bon goût aux soupes et ragoûts mais attention, il contient beaucoup de sel. (25)
 La spiruline : ou appelé scientifiquement « Cyanobactérie Arthrospira Platentis » est une
algue bleue. Micro algue aussi vieille que la vie sur terre, elle croît à l’état naturel dans
des lacs salés et alcalins des régions chaudes de la terre. C’est l’aliment le plus riche
actuellement connu en protéine (60 à 70% en poids sec) et ces protéines sont d’excellente
qualité puisqu’elles contiennent tous les acides aminés essentiels (22). Elle est aussi une
source intéressante de fer, de bêta-carotène et de vitamines du groupe B. tout ceci fait de
cette petite algue un allié précieux dans le domaine très délicat de la rénutrition et elle est
considérée comme l’aliment providentiel du futur (23). Elle est tout particulièrement
recommandée aux jeunes enfants et aux femmes enceintes. (22)

Sous-programme 2 : utilisation de la recherche pour corriger le déficit en


protéine :

Ces aliments peuvent être incorporés dans les aliments qui font déjà partie de
l’habitude alimentaire des ménages. Pour ce faire, il faut développer des recherches sur les
aliments riches en protéines cités ci-dessus :
 Introduire dans le programme scolaire des travaux manuels de culture de Spiruline.
 Spécialement pour la spiruline séchée qui dégage une mauvaise odeur (rappelant celle du
foin coupé ou du poisson séché) souvent peu apprécié (22), développer des arômes qui
arrivent à masquer cette mauvaise odeur et peut inciter les gens à la consommation.
 Diversifier les goûts et les saveurs.
 Collaborer avec les entreprises agroalimentaires fabricants de cubes (Jumbo, Taf…) afin
d’incorporer ces aliments riches en protéines dans la composition des produits distribués
sur le marché. De cette façon, ces substituts peuvent apporter à la fois la saveur et les
apports nutritionnels sans perturber l’habitude alimentaire des ménages.
 Création d’entreprise pour fabriquer localement ces aliments.
 Effectuer des recherches pour donner une forme plus attrayante aux aliments et attirer
ainsi la clientèle.
 Former les mères de famille sur la possibilité de transformer artisanalement les aliments :
lapin en pâté, yaourt … qui pourrait aussi être source un de revenu.
 Faire les campagnes publicitaires suffisantes
 Accessibilité physique : disponibilité au niveau communautaire (vente dans les épiceries).
 Travailler avec les bailleurs pour développer les recherches afin que les dépenses
n’influent pas sur les prix de vente : ces aliments doivent être abordables car la population
cible appartient en grande partie aux ménages les plus pauvres.
 L’anémie ferriprive est aussi un problème de santé publique touchant particulièrement les
femmes enceintes à cause d’un faible biodisponibilité en fer. Elle est une des causes
importantes de la mortalité maternelle et de l’insuffisance de poids à la naissance ainsi que
la baisse de la productivité des adultes. La diversification alimentaire et la fortification
alimentaire doivent complémenter la supplémentation en fer/acide folique. (4)

A moyen terme, l’enrichissement des aliments est l’intervention la plus efficace (par
rapport à son coût) qui puisse être mise en oeuvre pour faire reculer l’anémie ferriprive dans
les milieux urbains et ruraux. Cette stratégie implique l’identification d’un aliment déjà
consommé régulièrement par la majorité des membres du groupe cible et qui servira à
véhiculer le fer. Un avantage considérable de cette approche est qu’aucun système spécial de
distribution n’est requis, puisque la distribution du produit fortifié se fait à travers les réseaux
commerciaux existants. Cette stratégie nécessite un contrôle continu pour que la teneur ne
puisse pas dépasser le seuil requis.
CONCLUSION
A Madagascar, la malnutrition demeure un problème majeur à la fois de santé
publique et socio-économique qui touche une grande partie de la population, particulièrement
les enfants et les femmes enceintes et allaitantes.(17)
Les habitudes alimentaires des femmes en âge de reproduction du fokontany de
Morarano est monotone et pauvre en protéines d’origine animale due, en grande partie, à la
pauvreté. La conséquence de ce manque d’apport est le taux élevé de malnutrition dans ce
groupe vulnérable.
Pour parer à ces problèmes, des mesures permettant d’améliorer le revenu et l’apport
en protéine ont été proposé. En effet, il est très difficile de changer les mauvaises habitudes
alimentaires des ménages sans un changement de comportement au niveau même de la
population.
De cette étude, nous attirons l’attention des décideurs sur :
 La mise en place d’un programme de prise en charge nutritionnel des femmes
enceintes et allaitantes.
 L’amélioration de la sécurité alimentaire du ménage.
 La lutte contre la féminisation de la pauvreté car dans le ménage, c’est la
femme qui gère.
 Dans la lutte contre le VIH/SIDA, le dépistage systématique des femmes
enceintes surtout dans les zones rurales.
Cette étude s’est limitée à l’aspect qualitatif des habitudes alimentaires et mérite
ultérieurement d’être complétée par une étude quantitative. Il y a lieu de signaler que, la
possibilité d’extrapoler les résultats dans d’autres communes que celle d’Andoharanofotsy est
limite.
Au terme de ce travail, il convient de rappeler que dans notre monde plus riche que
jamais, c’est un impératif moral de faire en sorte que chaque habitant de la planète jouisse du
droit d’être libéré de la faim. (27)
REFERENCES (Bibliographie, Webographie)

1- Santé Canada, lignes directrices nationales à l’intention des femmes en âge de procréer-
nutrition pour une grossesse en santé, 2000, 12
2- United Nations Administrative Committee on Coordination et Sub-Committee on
Nutrition (ACC/SCN): Nutrition throughout the life cycle, 2000, 121p
3- FAO, la nutrition durant certaines périodes de la vie, 1999, 12
4- Nutrition et grossesse, http://www.cerin.org/upload/
5- CAMARA B., DIOUF S., DIA A.T., DIAGNE I., EL HADJ OUSSEYNOU FAYE,
SALL G., BA M., SOW D., NIOUKY P., COUMBA FAYE, Médecine d’Afrique noire,
1999, 46
6- RANDIMBY TSIALONINA H. A., allaitement maternel et état nutritionnel des enfants
de 12 à 23 mois dans la commune rurale de Mahanoro, mémoire en vue de l’obtention de
diplôme d’étude supérieur (DES) en santé publique, Antananarivo, 2004, 51
7- RAZAFIARISOA B., RANDRIANAIVO A., RAKOTONIRINA S. et MARIKO S.,
Allaitement et état nutritionnel, in : EDSMD III 2003-2004, 2005 : 161-190
8- Organisation Mondiale de la Santé, Normes OMS de croissance de l’enfant,
http://www.who.int/nutrition/media_page/backgrounders_4_fr.pdf
9- SECALINE, évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle à Madagascar-faritany
Antananarivo, 1996, 75
10- RABEHAJA A., Les aliments de Madagascar, 2001, 225
11- Le céréale, http://www.notrefemille.com/v2/editorial-dossiers-865/aliments-base.asp
12- SECALINE, évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle à Madagascar-national,
1996, 75
13- RALAIARISON RAHARIZELINA R., contribution à l’étude anthropologique et
nutritionnelle des Sakalava et Tsimihety du nord-ouest de Madagascar, thèse de docteur
de troisième cycle en anthropologie biologique, Université de Madagascar 1983, 128
14- CHALIAC M., GALLE V., RASAMOELINA D., consommation et éducation alimentaire
des écoliers des écoles, 2003, 30
15- SECALINE, la situation alimentaire et nutritionnelle à Madagascar-stratégie nationale de
sécurité alimentaire et de nutrition, 1997,134
16- RABEZA R. V. et MARIKO S., Caractéristiques du pays et présentation de l’enquête et
de méthodologie des tests sérologiques, in : EDSMD 2003-2004, 2005 : 1-16.
17- République de Madagascar, Politique National de Nutrition, 2004, 34
18- Programme d’appui à la nutrition à Madagascar (PRONUMAD), appel à proposition
2005, 2005, 8
19- Banque Mondiale (BM), santé, nutrition et population, 1997, 83
20- FAO, la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, 2000, 329
21- Les substituts de viande,
http://www.xquis.com/_scripts/search_product.pl?query=20&language=frquorn
22- La Spiruline, http://www.abcburkina.net/spiruline/spiruline.htm
23- Spiruline contre malnutrition et faim dans le monde,
http://perso.orange.fr/marc.oberle/spiruline.htm
24- Le comptoir colonial : épices du monde, http://www.bienmanger.com/1f1227-
nuoc_mam.html
25- Suzi Wan sauce nuoc mam : avis de consommateurs,
http://www.ciao.fr/Suzi_Wan_sauce_nuoc_mam__109891
26- FAO, Les interventions alimentaires et nutritionnelles, 1997, 7
27- http://www.fao.org/documents/show_cdr.asp?url_file=/docrep/008/w0078f/w0078f0i.htm
ANNEXES
ANNEXE 1 : nutrition à travers le cycle de la vie (graphe)
ANNEXE 2 : situation socio-démographique et cartes d’Andoharanofotsy
ANNEXE 3 : tableau de reconstitution de l’échantillon
ANNEXE 4 : questionnaire
ANNEXE 5 : méthode de pesée et de mesure de la femme
Annexe 2

DONNEES SUR LA COMMUNE RURALE D’ANDOHARANOFOTSY

La commune rurale d’Andoharanofotsy se trouve à 9km d’Antananarivo Renivohitra


et à 18km au sud-est du Service de Santé de District (SSD) d’Atsimondrano.
Avec une superficie de 12km², elle est limitée au Nord par la commune rurale de
Tanjombato, au Nord-Ouest par la commune rurale d’Ankaraobato, au Sud par la commune
Bongatsara, à l’Est par la commune rurale d’Ambohijanaka et à l’Ouest par les communes
d’Ampanefy, de Soavina et d’Ankadivoribe.
Cette commune compte 8 Fokontany et une population totale de 33.503 habitants dont
7.840 femmes en âge de reproduction. La répartition de la population par Fokontany se fait
comme suit:

fokontany Population par fokontany

- Andoharanofotsy 8.072

- Belambanana 1.829

- Ambohimanala 4.035

- Iavoloha 3.695

- Mahabo 3.447

- Mahalavolona 5.847

- Morarano 3.252

- Volotara 3.326

TOTAL 33.503

La densité de la population est de 2.792 habitants / Km².


Annexe 3

TABLEAU DE RECONSTITUTION DE L’ECHANTILLON

Pour obtenir la taille de notre échantillon, une liste des femmes âgées de 15 à 49 ans
du fokontany a été dressée à partir du recensement obtenu auprès du chef quartier et ensuite,
les noms ont été numérotés de 1 à 761.
Vingt trois virgule six pour cent n’est autre que 2,36 sur 10 soit environ une femme
sur quatre.
Prendre au hasard un chiffre compris entre 1 et 4 soit 2.
 2+4=6
 6 + 4 = 10
 10 + 4 = 14

2 6 10 14 18 22 26 30 34 38 42 46

50 54 58 62 66 70 74 78 82 86 90 94

98 102 106 110 114 118 122 126 130 134 138 142

146 150 154 158 162 166 170 174 178 182 186 190

194 198 202 206 210 214 218 222 226 230 234 238

242 246 250 254 258 262 266 270 274 278 282 286

290 294 298 302 306 310 314 316 320 324 328 332

336 340 344 348 352 356 360 364 368 372 376 380

384 388 392 396 400 404 408 412 416 420 424 428

432 436 440 444 448 452 456 460 464 468 472 482

486 490 494 498 502 506 510 514 518 522 426 430

434 438 442 446 450 454 458 462 466 470 474 478

482 486 490 494 498 502 506 510 514 518 522 526

530 534 538 542 546 550 554 558 562 566 570 574

578 582 586 590 594 598 602 606 610 614 618 622
Annexe 4

FANADIHADIANA MOMBA NY FAHAZARANA


ARA-TSAKAFON’NY VEHIVAVY
INSTITUT NATIONAL DE SANTE FORMATION EN VUE DE L’OBTENTION
PUBLIC ET COMMUNAUTAIRE DE DIPLOME DE LICENCE EN
( INSPC ) NUTRITION
FIZARANA I: FAMANTARANA NY TAKELA-PANADIHADIANA
F1 Daty
F2 Kaominina : ANDOHARANOFOTSY
F3 Fokontany MORARANO
F4 Laharan’ny grappe
F5 Laharan’ny reny
FIZARANA II: FANADIHADIANA MOMBA NY RENY / VEHIVAVY
F6 Oviana ny daty nahaterahanao?
F7 Firy taona ianao izao?
F8 Efa nandia sekoly ve ianao ? ENY TSIA F 11
F9 Raha eny, kilasy fahafiry no vitanao
hatramin’ny farany?
F 10 Ambaratonga fahafiry no nataonao farany ? Ambaratonga: voalohany
Faharoa
ambony
F 11 Manambady ve ianao ? ENY TSIA
F 12 Misy olona firy ianareo no miara-mipetraka?
F 13 Efa niteraka ve ianao? ENY TSIA F 19
F 14 Raha eny, firy ny isan’ny zanakao … mbola Lahy :
velona? Vavy :
F 15 Firy ny zanakao … miara-mipetraka aminao? Lahy :
Vavy :
F 16 Mbola mampinono ny zanakao farany ve
ianao amin’izao fotoana izao?
F 17 Tamin’ianao bevohoka ny zanakao farany ENY TSIA F 19
nahazo (nomena na nividy) pilifera ve ianao?
F 18 Firy andro ianao no nihinana io pilifera io?
F 19 Mitoe-jaza ve ianao amin’izao fotoana izao? ENY TSIA F 21
F 20 Raha ENY, firy volana izao ny kibonao?
Annexe 4

F 21 Aminao, inona avy ny sakafo tsy maintsy


fadian’ny vehivavy rehefa bevohoka?

F 22 Aminao, inona avy ny sakafo tokony


hohanin’ny vehivavy bevohoka bebe kokoa?

F 23 Misy fiovana amin’ny mahazatra ve ny ENY TSIA F 25


sakafonao rehefa bevohoka?
F 24 Raha eny, inona no fanovàna nataonao?

F 25 Manao fanabeazana aizana ve ianao ENY TSIA F 27


amin’izao fotoana izao?
F 26 Inona ny fomba fanabeazana aizana
ampiasainao?
F 27 Inona ny asa fivelomana ataonao ?

F 28 Raha manambady, inona ny asan’ny


vadinao?
FIZARANA III: FANADIHADIANA MOMBA NY SAKAFO
F 29 Inona avy ny sakafo nohaninao omaly …
• maraina

F 30 • atoandro

F 31 • hariva
Annexe 4

F 32 • anelanelan’ny sakafo

F 33 Inona ny foton-tsakafonareo?
F 34 Isaky ny misakafo, firy sotrobe no
anjaran’ny tsirairay? Lehilahy:
• lehibe Vehivavy:
F 35 • tanora Lehilahy:
Vehivavy:
F 36 • ankizy Lahy:
Vavy:
F 37 Inona avy no foto-tsakafo fihinanareo
matetika ato an-tokatrano ka mety mahasolo
ny … (foton-tsakafo)?

Isaky ny hafiriana ianareo no mihinana “…..…” ary mba omeo ny fatra (lanja na isa)
vidianareo isaky ny mihinana?
Karazan- Impiry isaky (andro, herinandro, Fatrany isaky ny mividy
tsakafo volana, taona) ianao no mihinana…? (mahandro)
F 38 Hena kg
F 39 Voamaina kg
F 40 legioma kg
F 41 siramamy isa
F 42 menaka ariary
F 43 Trondro (maina kg
na lena)
F 44 Ronono na
zavatra vita avy Litatra
amin’ny ronono (Yaourt : …….vera)
F 45 dobera kapoaka
F 46 Voankazo kapoaka
Annexe 4

FIZARANA IV: FANADIHADIANA MOMBA NY TOKANTRANO


F 47 Ohatrinona ny totalin’ny vola miditra
(karama) ato an-tokatranonao isam-bolana?
F 48 Amphafirin’io vola miditra io no laninareo
hividianana sakafo?
F 49 Mamboly ve ianareo? ENY TSIA F 51
F 50 Inona avy ny karazan-tsakafo ambolenareo ary omeo ny habetsaky ny vokatra sy ny
ampiasana azy?
Karazan-tsakafo Habetsaky ny Ampahany atao Ampahany amidy
ambolena vokatra sakafo (%) (%)
Kg
Kg
Kg
F 51 Miompy ve ianareo? ENY TSIA Q 53
F 52 Inona avy ny karazam-biby fiompianareo ary misy firy izy ireo?
Anaran’ny biby fiompy isa Ampahany atao sakafo Ampahany amidy

FIZARANA V: FANADIHADIANA MOMBA NY FAHADIOVANA / RANO


F 53 Aiza ianareo no matsaka ? - Ao an-trano (robinet)
- Amin’ny paompy
- Loharano
- Lava-drano
F 54 Inona no karazana trano fivoahana (kabone) - Tsy manana
ampiasainareo? - Kabone lavaka
- Kabone fosse septique
F 55- FIZARANA VI: FANDREFESANA SY FANDANJANA
Laharan’ny vehivavy 15 ka Taona Lanja (kg) Refy (cm)
hatramin’ny 49 taona
Annexe 5

METHODE DE PESEE ET DE MESURE DE LA FEMME:

MESURE DU POIDS :

 Utiliser une balance électronique ou balance à trébuchet UNICEF

 Porter des vêtements légers.

 Enlever les chaussures

 Peser au dixième de gramme près

 Noter

MESURE DE LA TAILLE :

 Mensuration débout

 Enlever les chaussures

 Le corps doit être dans un alignement correct le long de la toise

 Mettre le curseur sur le sommet de la tête en comprimant les cheveux

 Noter
Auteur: RASOARINORO Jeannine

Titre du mémoire: HABITUDES ALIMENTAIRES DES FEMMES EN AGE DE REPRODUCTION


DANS LE FOKONTANY DE MORARANO-
MORARANO-ANDOHARANOFOTSY
Rubrique: Santé Publique
Nombre de pages: 45
Nombre de tableaux: 12
Nombre de figures: 13
Nombre d'annexes: 5
Nombre de références bibliographiques: 27

RESUME

Les femmes en âge de reproduction constituent un groupe vulnérable à la malnutrition en


raison des dépenses nutritionnelles liées à la menstruation, à la grossesse et à la lactation.
Le présent travail traite des habitudes alimentaires des femmes en âge de reproduction du
fokontany de Morarano, commune rurale d’Andoharanofotsy, district d’Atsimondrano-
Antananarivo. Il a pour objectif d’identifier les facteurs déterminants de la malnutrition. Pour ce
faire, une étude descriptive a été réalisée durant trois mois, de juillet au septembre 2006, sur 180
femmes appartenant à la tranche d’âge de 15 à 49 ans résidant dans la localité.

Les résultats montrent que 15,56% des femmes présentent une malnutrition chronique
avec un indice de masse corporel (IMC) inférieur ou égal à 18,4 dont 11,11% présentant une
malnutrition légère, 1,11% de malnutrition modérée et 3,34% atteintes de malnutrition sévère ou
maigreur sévère avec un IMC inférieur à 16.

L’alimentation présente un déficit en protéine dû surtout à la manque de connaissance sur


les aliments et à cause de la faiblesse du revenu.
Afin de réduire le taux élevé de la malnutrition, les interventions doivent se porter sur
l’amélioration de l’apport en protéine par l’incorporation dans l’habitude alimentaire des aliments
riches en protéine et de relever le niveau du revenu.

Mots clés: habitudes alimentaires, état nutritionnel, femmes en âge de reproduction, grossesse,
allaitement, MADAGASCAR
Directeur de mémoire: Professeur RANAIVOHARISOA Lala
Encadreur: Docteur RAKOTONIRINA Simon Christophe
Adresse: lot IVM 131 Pbis Antetezanafovoany I, Antananarivo (101)
Author: RASOARINORO Jeannine

Title of thesis: FEEDING HABITS OF WOMEN IN REPRODUCTION AGE

IN MORARANO-ANDOHARANOFOTSY QUARTER
Major: public health
Number of pages: 45
Number of tables: 12
Number of figures: 13
Number of annexes: 5
Number of bibliographical references: 27

SUMMARY

The women in reproduction age set up a group vulnerable to malnutrition because of the
nutritional expenditure related on the menstruation, the pregnancy and lactation.
This work treats food practices of the women in age of reproduction of the quarter of
Morarano of Andoharanofotsy, Atsimondrano-Antananarivo. It aims to identify the determining
factors of malnutrition. With this intention, a descriptive study was carried out during three
months, of july to september 2006, out of 180 women belonging to the age bracket from 15 to 49
years lying in the locality.
The results show that 15,56% of the women present a chronic malnutrition with a index
of mass body less than or equal to 18,4 including 11,11% presenting a light malnutrition, 1,11%
of moderate malnutrition and 3,34% attacks of severe malnutrition or severe thiness with a index
of mass body lower than 16.
The food especially presents a protein deficit due to the lack of knowledge on food and
because of the weakness of the income.
In order to reduce the high rate of malnutrition, the interventions must go on the
improvement of the protein contribution by incorporation in the food practice of rich foods in
protein and to record the level of the income.

Key words: food practices, nutritionnal state, women in reproduction age, pregnancy, breast
feeding, MADAGASCAR
Thesis supervisor: Professor RANAIVOHARISOA Lala
Docteur RAKOTONIRINA Simon Christophe
Address: lot IVM 131 Pbis Antetezanafovoany I, Antananarivo (101)

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