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Analyse de l’efficacité relative des politiques

monétaire et budgétaire au Sénégal.

Cheikh Tidiane NDIAYE*

Résumé : Ce chapitre évalue l’efficacité relative des politiques monétaire et


budgétaire au Sénégal. L’analyse s’appuie sur les modèles à correction
d’erreur, les tests de causalité à la Granger, la modélisation VARs, les
réponses impulsionnelles et la décomposition de la variance. Les résultats
obtenus de l’estimation montrent qu’à court et long terme les politiques
monétaire et budgétaire influencent l’activité économique. La politique
budgétaire, appréhendée par les recettes est plus efficace que la politique
monétaire sur le court et long terme. La composante de la variable
budgétaire des dépenses totales a un impact très faible à court terme et
négatif à long terme sur l’activité économique. La politique monétaire, par
contre, a des effets positifs réduits à court et long terme sur l’activité
économique. Il ressort du calcul des élasticités du modèle à correction
d’erreur qu’à court et long terme, l’inflation a des répercussions néfastes sur
la croissance économique. Les résultats de l’analyse de la causalité à la
Granger révèlent le caractère endogène des politiques monétaire et
budgétaire. L’analyse des réponses impulsionnelles et la décomposition de la
variance montrent que l’économie est fortement tributaire des chocs
d’innovation affectant les variables étudiées. Elles révèlent également que la
politique monétaire a une réelle influence sur la politique budgétaire. Ainsi,
l’efficacité relative des politiques monétaire et budgétaire demeure soumise à
des sources d’incertitude liées aux chocs imprévisibles émanant de
l’extérieur du fait de la faiblesse des stabilisateurs automatiques.

Mots clés : Politique monétaire, Politique budgétaire, Croissance


économique, Causalité, Cointégration, Modèle à correction d’erreur, réponses
impulsionnelle.
*Doctorant au Laboratoire d’Economie d’Orléans (LEO)

1
Introduction

Les politiques monétaire et budgétaire se révèlent être deux catégories


de politique économique qui ont fait l’objet de plusieurs controverses. La
question de leur interaction et de leur influence sur l’activité économique et
l’inflation se posent avec acuité. Chacune des deux politiques est susceptible
d’accroître ou de ralentir la demande globale. Elles peuvent avoir des
impacts très différents sur l’économie et qu’un changement de l’une peut
affecter l’autre. Cet état de fait explique la distinction faite au niveau de leur
efficacité relative dans plusieurs pays. Les théories récentes de la croissance
endogène, considèrent que la politique budgétaire discrétionnaire est efficace
à la production, du fait, qu’elle permet de propulser la croissance. Celle-ci
induit à son tour un accroissement des recettes publiques et donc de la
dépense publique facteur de croissance. Les monétaristes s’opposent à
l’efficacité de la politique budgétaire en estimant qu’elle peut générer un effet
d’éviction et affirment que les variations de la quantité de monnaie ont, à
court terme, de réels effets sur la production et l’emploi du fait de la rigidité
des prix. Ils postulent également qu’une variation de la masse monétaire à
long terme, n’a d’incidence que sur le niveau général des prix, les variables
réelles resteront constantes. Ils considèrent les phénomènes monétaires
comme cause de perturbations de l’équilibre et de la croissance économique.
Les théories monétaristes s’appuient sur la théorie quantitative de la
monnaie pour établir une relation causale entre inflation et émission
monétaire.

Les politiques monétaire et budgétaire sont perçues comme étant


appropriées pour atténuer les menaces inflationnistes qui sévissent dans
toutes les économies. Ainsi, l’étude basée au Sénégal s’avère extrêmement
utile du fait qu’elle nous permet d’examiner les possibilités de choix et
l’efficacité de court et de long terme de ces politiques.

La modélisation macroéconomique de l’efficacité relative des politiques


monétaire et budgétaire est une approche qui consistera dans le cadre de
cette analyse à étudier à court, moyen et long terme laquelle de ces deux
politiques est la plus efficace. Pour y parvenir, nous utilisons les modèles à
2
correction d’erreur et les modèles VARs. Une abondante littérature portant
sur ces modèles a tenté d’expliquer la crédibilité des politiques
macroéconomiques du fait qu’ils sont réputés être appropriés pour les
études sur la politique économique ou des variables macroéconomiques en
général. Les deux modèles permettent d’identifier les impulsions
responsables des déséquilibres de court ou long terme des différentes
variables macroéconomiques. Ce sont des modèles dynamiques qui intègrent
à la fois les évolutions de court terme et de long terme des variables. L’étude
de ce modèle nous permettra de dégager les conditions de cohérence et
d’efficacité des politiques monétaire et budgétaire. Dans le cadre de cette
modélisation, nous chercherons à évaluer l’efficacité relative des politiques
monétaire et budgétaire. Les variables retenues sont le Produit Intérieur
Brut (PIB), la masse monétaire (Mo), les dépenses totales (Dep), les
recettes totales et l’indice des prix à la consommation (IPC). Toutes les
variables sont exprimées en logarithme et ne sont soumises à aucune
contrainte sur les relations qu’elles entretiennent. La série IPC est disponible
en série trimestrielle tandis que les autres le sont en années. Ces séries
annuelles seront soumises à une procédure d’interpolation de données
trimestrielles à partir de données annuelles, proposée par Goldstein et Khan
(1976). Les données trimestrielles couvrent la période 1981.1 – 2003.4.

Ce chapitre sera centré d’abord sur une brève revue de la littérature et une
analyse brève de la situation macroéconomique, ensuite sur la modélisation
de l’efficacité relative des politiques monétaire et budgétaire et enfin sur les
analyses des résultats des modèles.

3
I°) - Revue de la littérature
Les économistes ne répondent pas de la même manière à l’explication de
l’efficacité relative des politiques monétaire et budgétaire. Cet état de fait a
suscité l’émergence de nombreux tests effectués sur la question, de
nombreuses discussions et des points de vue souvent tumultueux. Selon la
manière dont ils y répondent, certaines explications ont un soubassement
théorique et d’autres empiriques.
Les questions relatives aux politiques monétaire et budgétaire sont perçues
comme étant « un champ de bataille entre les avocats de l’offre et ceux de la
demande, entre tenants des politiques structurelles et partisans des
politiques contra-cycliques, entre chevaliers de la libéralisation et défenseurs
des services publics, entre ceux qui évaluent une politique à l’aune de ses
effets sur la croissance à moyen terme et ceux qui mettent l’accent sur ses
effets immédiats sur la répartition du revenu, etc. »1 Elles sont susceptibles
d’apporter des réponses aux problèmes entre autres de chocs exogènes
(hausse du prix du pétrole, évolution des cours des matières premières,
fluctuation du dollar, accident naturel, conflit des pays voisins), de faiblesse
de la croissance, d’importance du chômage, de déficit de la balance des
paiements, du coût de l’inflation, et de contrainte de l’endettement public.
L’analyse de ces problèmes demeure la cible des politiques monétaire et
budgétaire. Celles-ci ont fait l’objet de nombreuses controverses dans la
littérature économique. Ainsi, la recherche du meilleur arbitrage, constitue le
point de départ de l’analyse positive des représentations de l’économie qui
engendre une controverse traditionnelle entre politiques d’offre (qui visent à
favoriser l’offre de biens et de services, par exemple par une fiscalité légère) et
politiques de demande (qui s’attachent à réguler la demande de biens et de
services, en particulier, au moyen de la politique budgétaire et de la politique
monétaire)2.

1 Agnès Bénassy-QUERE et al. « Politique Economique », De Boeck & Larcier s.a, 2004,
Bruxelles, p. 40.

2 Idem, p. 42.

4
La critique de John Maynard Keynes à l’endroit des politiques
monétaire et budgétaire néo-classiques a marqué un tournant décisif dans la
littérature théorique. Elle s’est surtout située selon Keynes dans la
méconnaissance par les néo-classique du rôle de la demande globale.

En effet, la critique met l’accent sur l’inefficacité des politiques


d’orthodoxie budgétaire et monétaire néo-classiques. Celles-ci se
caractérisent par une limitation des ressources des autorités monétaire et
budgétaire due à un défaut de fonctionnement de l’économie marqué par
une baisse de la production avec accroissement du chômage. Ce
comportement de l’Etat s’explique par un besoin d’ajustement d’une
diminution des recettes3. Keynes déduit que ce type de comportement est
susceptible de générer une diminution de la demande globale du fait que les
dépenses publiques peuvent être utilisées pour influencer la croissance
économique. Il établit ainsi une relation de causalité entre la croissance des
dépenses publiques et celle des revenus. S’il existe des chocs aléatoires qui
éloignent l’économie de l’équilibre causant ainsi l’instabilité des
comportements privés, l’Etat devrait, selon lui, remédiait aux fluctuations de
la demande agrégée car la dépression est uniquement due à l’insuffisance de
la demande globale dans l’économie. Il attribue usuellement à ces politiques
monétaire et budgétaire, la fonction de stabilisation macroéconomique face à
des chocs aléatoires qui éloignent l’économie de l’équilibre. Keynes justifiait
la stabilisation par une intervention publique face à l’instabilité des
comportements privés. Les contributions du courant des anticipations
rationnelles, développées aux Etats-Unis à partir des années 19704, ont mis
en doute l’efficacité des politiques de stabilisation sur l’activité économique.
Elles fustigent la pratique des politiques monétaire et budgétaire
discrétionnaires. Selon le chef de file, Robert Lucas, les agents économiques
s’appuient sur l’activité économique pour faire leurs prévisions et qu’ils

3 Catherine MILLS, « Economie Politique », 2ème édition, Montchrestien, Paris, 1997, p. 214.

4 Robert Lucas de l’Université de Chicago est le chef de file. Il ya d’autres théoriciens comme
T. Sargent, N. Wallace, E. Prescott et R. Barro.

5
connaissent parfaitement le fonctionnement de l’économie, en particulier les
effets des décisions des politiques monétaire et budgétaire. Ainsi, seules des
actions surprises pourraient avoir des effets efficaces escomptés sur l’activité
économique. Cette école de pensée postule que la politique budgétaire ne
doit pas être utilisée à des fins de stabilisation. Elle estime la restauration de
l’équilibre budgétaire dans le but de réduire le ratio de la dette publique sur
le PIB. Néanmoins, Robert Barro, à travers les théories récentes de la
croissance endogène, considère que la politique budgétaire discrétionnaire
est efficace à la production, du fait, qu’elle permet de propulser la
croissance. Cette vision Barro est corroborée par de nombreux modèles
macroéconomiques qui soulignent le caractère exogène des dépenses
publiques et postulent qu’elles sont susceptibles d’influencer la croissance.
Celle-ci induit à son tour un accroissement des recettes publiques et donc de
la dépense publique facteur de croissance. Cette thèse a été approfondie par
Anderson et Jordan (1968) qui soutiennent que les dépenses publiques
peuvent stimuler la croissance de la production ou atténuer les cycles
d’activité mais elles requièrent une modification de la politique monétaire.
Cette vision s’oppose à celle développée par diverses études sur la littérature
des finances publiques Wagner (1890), Friedman et Meiselman (1963).
Autrement dit, les dépenses publiques n’ont pas d’incidence sur la
croissance de la production. Ces auteurs ont tenté de justifier l’inefficacité
des dépenses publiques à accroître la croissance économique mais l’effet
inverse est établi au sens de Granger selon Wagner.

Les économistes monétaristes, dont le chef de file est Milton


Friedman5, par contre, affirment que les variations de la quantité de monnaie
sont responsables, à court terme, de la variation du niveau général des prix
et des fluctuations de la production et l’emploi. Ils postulent également
qu’une variation de la masse monétaire peut influencer un changement du
niveau général des prix. Ils considèrent les phénomènes monétaires comme
cause de perturbations de l’équilibre et de la croissance économique tout en
soulignant la relation positive entre celle-ci et la masse monétaire. Les

5 Milton Friedman, prix nobel d’économie en 1976 et fondateur de l’école de Chicago.

6
théories monétaristes s’appuient sur la théorie quantitative de la monnaie
pour établir une relation causale entre inflation et émission monétaire et sur
les effets d’éviction pour souligner l’inefficacité de la politique budgétaire.

Les travaux précurseurs de R. A. Mundell (1962) constituent un point


de départ déterminant dans la recherche de solution des problèmes des
politiques de demande. Ils ont utilisé un modèle économique d’inspiration
keynésienne pour intégrer à l’analyse des politiques monétaire et budgétaire
les transactions internationales et la mobilité internationale des capitaux
(Mundell (1963)). Ils soutiennent que chacun des deux instruments
conjoncturels (politiques monétaire et budgétaire) avait un rôle déterminant
à jouer dans l’atteinte des objectifs de plein emploi et de l’équilibre de la
balance des paiements. Ainsi, selon Mundell, pour savoir lequel de ces
instruments est susceptible de répondre à tels objectifs, il faut
nécessairement étudier leur efficacité comparée.

Les résultats obtenus par Mundell ont entrainé un foisonnement de


contributions et de critiques. Ainsi, son raisonnement a suscité un vif
polémique de la part de certains auteurs M. Fleming, A.K. Swoboda, et H.G.
Johnson etc… qui se sont appuyés sur sa pensée pour poser de nouveaux
jalons à l’analyse des politiques monétaire et budgétaire.

Par ailleurs, les différentes politiques susceptibles de résoudre des difficultés


et de favoriser le développement des économies capables de répondre aux
problèmes contemporains, les politiques monétaire et budgétaire sont
certainement les politiques les plus sujettes à discussions à l’heure actuelle.
Si ses effets sont mitigés, à cause des effets inverses qui résultent de leur
exécution, ses impacts sur la demande globale et l’activité économique, en
revanche, seraient indubitablement positifs selon la littérature actuelle. Une
grande partie de ces études réalisées sur les politiques monétaire et
budgétaire s’appuie sur les objectifs assignés à chaque politique mais aussi
sur les gains en bien-être de leur coordination et sur les facteurs explicatifs
de l’échec dans leur gestion. En effet, le débat sur les politiques monétaire et
budgétaire met aux prises d’une part, les tenants d’une justification du
principe d’efficience (Tinbergen et Mundell) qui veut que chaque instrument
7
de politique économique soit affecté à l’objectif au regard duquel il est le plus
efficace. Ainsi, l’objectif interne aura comme cible la recherche du plein
emploi et celui externe visera l’équilibre de la balance des paiements ; et
d’autre part, les partisans d’une justification de la coordination des politiques
monétaire et budgétaire pour atteindre les objectifs généraux d’emploi, de
croissance et de stabilité des prix et veiller à la récurrence des chocs
exogènes. D’autres études portent sur les conséquences qui résultent d’une
mauvaise gestion des politiques monétaire et budgétaire sur l’inflation, le
chômage, la balance commerciale et les mouvements de capitaux.

Au plan empirique, de nombreuses études d’inspirations keynésiennes


et monétaristes ont tenté de tester les relations de causalité entre les
politiques monétaire et budgétaire et l’activité économique. L’étude de
Friedman et Meiselman (1963) montre que la consommation prise comme
une mesure de la croissance économique est plus en corrélation avec les
variables de la politique monétaire qu’avec celles de la politique budgétaire.
Ils en déduisent que la politique monétaire est beaucoup plus efficace que la
politique budgétaire pour influencer la croissance économique. Ce résultat a
été corroboré par Andersen et Jordan (1968). Le modèle de Anderson et
Jordan (1968), connu sous le nom de modèle de St. Louis, estime une forme
réduite de l’équation de ce modèle pour ressortir la relation dynamique entre
l’activité économique et les variables monétaire et budgétaire. Leur modèle
sert de référence à l’étude de l’efficacité des politiques monétaire et
budgétaire mais par ailleurs, ils convient de noter que les modèles de
référence dans l’évaluation de l’efficacité relative de ces politiques, sont ceux
de la Federal Reserve Bank de St-Louis. Cet état de fait est corroboré par
l’utilisation de l’équation de St-Louis par de nombreux économistes
notamment Mehta et Kisero (1993). Ces derniers obtiennent le même
résultat que Andersen et Jordan (1968).

D’autres études d’inspiration keynésienne telle que celle développée


conjointement par la Federal Reserve Bank et le Massachussetts Institute of
Technology et celle de Keran (1970) contredisent la thèse de Anderson et
Jordan. L’étude appliquée en Inde de Mehta et Bishnoi (1977) contredit

8
également le résultat de Andersen et Jordan. Ces études soutiennent que la
politique budgétaire est plus efficace que la politique monétaire. Darrat
(1984) et Chowdhury (1986), se lancent dans la même perspective d’étude de
l’estimation de la version modifiée de l’équation de St-Louis pour obtenir le
même résultat en se focalisant sur un échantillon de pays d’Amérique Latine
pour tester l’efficacité relative de ces politiques. Ainsi, Chowdhury (1988) ré-
applique l’estimation de la version modifiée de l’équation de St. Louis pour
étudier six pays Européens (Autriche, Belgique, Danemark, Hollande,
Norvège et Suède). Il ressort de son étude que la politique monétaire était
efficace dans trois pays (Danemark, Norvège et Suède) alors que la politique
budgétaire était juste efficace en Belgique et en Hollande. Les résultats pour
l’Autriche n’ont pas été satisfaisants.

Beaucoup d’études s’inspirant également de la modélisation VAR ont


tenté de justifier le bien fondé, l’interdépendance et les mécanismes de
transmissions des politiques monétaire et budgétaire (Ansari, 1996 ; Funke,
1996 ; Blanchard et Perotti, 1999 ; Bruneau et al., 1999 ; Garcia et
Verdelhan, 2001 ; Wickens et Motto, 2001 ; Aarle et al., 2003 ; Sabaté et al.,
2004 ; Biau et Girard, 2005 ; Komaki, 2008). A ce propos, les résultats qui
ressortent de quelques unes de ces études notamment celle de Sabaté et al.
(2004) appliquée en Espagne sur la période 1874 - 1935, attestent la
dominance de la politique budgétaire vis-à-vis de la politique monétaire.
L’étude de Ansari (1996) appliquée en Inde, utilisant une approche générale
du modèle VAR, soutient la thèse keynésienne de l’importance de la politique
budgétaire par rapport à la politique monétaire.

Les études utilisant l’approche des modèles d’équilibre général (Leith


et al., 2000 ; Perez et al., 2002 ; Muscatelli et al., 2003) ont également
enrichi le débat sur les politiques monétaire et budgétaire. Il ressort de
l’analyse de Muscatelli et al., (2003), que la complémentarité ou la
substituabilité de ces politiques dépendent du type de choc affectant
l’économie.

Par ailleurs, les résultats obtenus par Betten et Hafer (1983) sont
mitigés du fait qu’ils soutiennent que parmi les six pays industrialisés
9
étudiés (Allemagne, Canada, Etats Unis, France, Japon et Royaume Uni), la
politique monétaire est efficace dans tous les pays étudiés, alors que la
politique budgétaire n’était efficace qu’en France et au Royaume Uni.

En ce qui concerne les études faites en Afrique, celle de Bynoe (1994),


s’est basée sur un échantillon de cinq pays africains (Ghana, Nigeria, Kenya,
Sierra Leone et Tanzanie), en s’inspirant de l’équation de St-Louis. Il déduit
de son étude que la politique monétaire n’est efficace qu’au Ghana, au
Nigéria et en Sierra Leone tandis que la politique budgétaire était efficace au
Nigeria. Par contre, il ressort de l’étude de Patrick Guillaumont et al. (1999)
que les politiques macroéconomiques en Afrique demeurent inefficaces du
fait de la stagnation du produit par tête. Ces politiques devraient être
réformées pour qu’elle puisse accroître le niveau de l’investissement, qui
paraît être le facteur limitatif le plus important d’une accélération de la
croissance en Afrique6.

De même, Solomane Koné (2000) a également utilisé un modèle à


correction d’erreur pour tester les effets relatifs des politiques monétaire et
budgétaire sur la croissance économique des pays de l’UEMOA. Les résultats
montrent d’une part, que les politiques monétaire et budgétaire ont un
impact positif sur le PIB nominal et réel. D’autre part, la politique monétaire
n’a été inflationniste dans aucun des pays de l’UEMOA alors que la politique
budgétaire l’a été en Côte d’Ivoire à court terme et au Mali à court et à long
terme7. L’étude de Nubukpo (2002) ajoute qu’une bonne transmission des
taux d’intérêt directeurs demeure une condition nécessaire pour que la
politique monétaire de l’UEMOA ait des répercussions positives sur l’activité
économique8.

6Patrick Guillaumont et al. « Politique économique et perspectives de croissance dans les


économies émergentes d’Afrique », Revue économique – vol. 50, N°3, mai 1999, p. 521.

7Solomane KONE, 2000, « L’impact des politiques monétaire et budgétaire sur la croissance
économique dans les pays de l’UEMOA », BCEAO, (509), décembre.

8 Kako Kossivi NUBUKPO, « L’impact de la variation des taux d’intérêt directeurs de la BCEAO
sur l’inflation et la croissance dans l’UMOA, Notes d’Information et Statistiques de la BCEAO,
juin 2002, N°526.

10
Dans la zone UEMOA, très peu d’études ont été consacrées jusqu’à présent à
l’efficacité relative des politiques monétaire et budgétaire. Les études qui
existent présentent de nombreuses insuffisances parmi lesquelles, nous
pouvons citer :
- La non prise en compte de l’évaluation de la relation dynamique des
effets de court et de long terme des variables de politiques monétaire et
budgétaire sur la croissance économique et le calcul des stabilisateurs
automatiques au niveau des modèles à correction d’erreur, d’une
approche générale des modèles vectoriels autorégressifs (VAR) et d’une
approche au sens de Granger de la relation de causalité entre les
différentes variables.
- La non prise en compte des modèles à tendances stochastiques
communes qui nous renseignent sur les effets permanents et
transitoires des politiques.
En revanche, notre réflexion sur l’efficacité relative des politiques monétaire
et budgétaire propose de combler ces lacunes en intégrant aux modèles VAR
les modèles à correction d’erreur par une analyse dynamique de la relation
de causalité des variables afin de déduire de notre étude une justification
bien fondée de laquelle de ces deux politiques est la plus efficace.

11
II°) - Analyse du cadre macroéconomique au Sénégal
Depuis la période coloniale, la situation macroéconomique du Sénégal a été
marquée par de nombreux déséquilibres. Ils sont surtout liés aux
fluctuations conjoncturelles et aux rigidités structurelles de son économie.
Un survol du cadre macroéconomique des trois décennies dénote une
vulnérabilité de l’économie sénégalaise. La décennie 1970-1980 fut marquée
par des perturbations majeures telles la sécheresse des années 70, 72, 73 et
le choc pétrolier de 73, qui bouleversèrent les équilibres macroéconomiques.
L’amélioration de l’environnement conjoncturel entre 1974 et 1975 permit
un redressement de l’économie qui eut des répercussions positives sur la
demande globale du fait de la hausse du pouvoir d’achat. Une hausse de
cette dernière face à une rigidité de l’offre globale alliée à une baisse des prix
des produits de base provoqua un déséquilibre accentué avec un taux de
croissance de 2,3 %. En effet, ce déséquilibre est dû entre autre, par un
tassement de la croissance, un déficit de la balance commerciale, des
finances publiques et des paiements. Cet environnement délétère est à
l’origine des politiques d’ajustement structurel plus précisément, le
programme de stabilisation à court terme entre 1979-1980 mis en place par
les Institutions de Bretton Woods (FMI et Banque Mondiale) en vue de
juguler les erreurs de gestions des finances publiques et les déficits. D’autres
programmes et plans virent le jour durant toute la décennie 1980-1990 et au
début de celle 1990-2000. Il s’agit du plan de redressement économique et
financier (1980-1985) et du programme d’ajustement structurel à moyen et
long terme (1985-1993). Plus globalement, l'Etat sénégalais cherche à
travers ces plans-programmes successifs, à améliorer la gestion macro-
économique dans le cadre de la mise en œuvre d'une politique ordonnée
d'ajustement concerté et soutenu (Noula A. G. (1994)). Toute cette batterie de
mesure proposée par ces institutions durant cette période n’a pas pu
relancer le taux de croissance économique moyen qui avoisinait 2,3% et
résoudre certaines difficultés. A ce propos, Olivier Bain (2001) affirme que
« ces mesures ont moins conduit à une restauration des équilibres extérieurs
comme cela était espéré qu'à un très fort développement des échanges
informels ». Il s’en suivit la dévaluation en 1994 qui a toucha de plein fouet

12
les principales variables macroéconomiques et les fondements de la société à
tel enseigne que « la majorité de la population n’a pas eu les moyens de se
prémunir contre la taxe inflationniste immédiate, et la confiance dans la
monnaie s’en est trouvée amoindrie »9 Cependant, la période post-
dévaluation est marquée par la mise en place de nouvelles politiques
d’ajustement et de réformes économiques visant à stabiliser les principales
variables macroéconomiques, à une gestion rigoureuse des finances
publiques et une suppression des politiques nationales protectionnistes
susceptibles d’entraver les échanges commerciaux. Ainsi, ces programmes
ont, d’une part, mis en place des conditions appropriées, d’une croissance
économique plus soutenue de l’ordre de 4,4 % et d’une inflation maîtrisée
(32,1% en 1994 contre 8,1% en 1995, 2,8% en 1996, 1,8% en 1997). D’autre
part, ils ont augmenté la vulnérabilité de l’économie aux multiples chocs
exogènes liés à l’environnement extérieur. Les répercussions de ces derniers
sur les objectifs des programmes d’ajustement post-dévaluation ont donné
des résultats mitigés. Au demeurant, il convient de noter que le cadre
macroéconomique du Sénégal reste tributaire des fluctuations
conjoncturelles internationales qui lui ôtent toute son autonomie. De ce fait,
une brève description des politiques monétaire et budgétaire s’avère
nécessaire dans le but d’entrevoir les marges de manœuvre de ces politiques
pour piloter à bien les multiples réformes envisagées liées à la stabilité des
politiques macroéconomiques.
La politique monétaire menée au Sénégal est assurée par l’UEMOA10 dont il
est membre parmi les huit autres. Elle se donne comme objectifs « la
sauvegarde de la monnaie commune et de pourvoir au financement de
l’activité et du développement économique »11 mais aussi de promouvoir « la
convergence des performances et des politiques économiques des Etats

9 G. SEMEDO & P. VILLIEU : « La zone franc : mécanismes et perspectives


macroéconomiques », ellipes/édition marketing S.A., 1997, p. 127.

10La zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) est caractérisée par
une monnaie commune, le franc, regroupant ainsi huit pays membres : le Sénégal, le Burkina
Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau (depuis 1997), le Mali, le Niger, le Bénin et le Togo.

11 Cf. article 12 du Traité de l’UEMOA

13
membres »12. Ainsi, la crédibilité de l’UEMOA repose fondamentalement sur
la convergence des performances économiques des pays membres. Une
absence de celle-ci pourrait ipso facto générer des coûts liés surtout à la
« difficulté de mener une politique monétaire profitant à tous dans le cas d’un
ancrage profond des disparités économiques »13. L’ultime objectif du pacte de
convergence et de stabilité de la zone franc aspire au respect strict des
critères pour l’ensemble des pays membres. Cet objectif demeure le
soubassement de l’efficacité relative et de la crédibilité des politiques
monétaire et budgétaire au sein de la zone monétaire. La convergence de ces
politiques dans l’UEMOA a le mérite d’alléger les multiples chocs
asymétriques entre les membres. La théorie de la zone monétaire optimale de
Mundell (1961), McKinnon (1963) et de Kenen (1969) demeurant le
soubassement pour l’intégration dans une zone monétaire, stipule une
nécessité pour les pays membres d’avoir une corrélation significative de leurs
cycles économiques. Une synchronisation de ceux-ci est bénéfique pour
l’UEMOA. Les nouvelles réformes entreprises par la BCEAO en 2008 visent
essentiellement la stabilité des prix en promouvant la stabilité
macroéconomique et le développement des pays membres (BCEAO, 2008)14.
Ces réformes demeurent soumises au rôle crucial des différents
déterminants de l’efficacité relative de la politique monétaire qui sont entre
autres les taux d’intérêt directeurs, le taux de marché monétaire, le taux
d’inflation et les agrégats monétaires. Beaucoup d’études se sont focalisées
sur un de ces déterminants dans divers pays pour tenter de mesurer le degré
d’efficacité de la politique monétaire. L’étude de (Nubukpo, 2002, 2003)
analyse l’influence des taux directeurs et du taux du marché monétaire sur
l’activité économique. Il ressort de son étude que la politique des taux
directeurs n’influe pas sur la croissance économique au Sénégal, au Bénin,

12 Cf. article 4 du traité de l’UEMOA du 11 janvier 1994.

13 Cf. Conjoncture, septembre 2005, p.20.

14Cf. Note de présentation du quatrième colloque BCEAO-Universités-Centres de Recherche


(Dakar, 16-17 juin 2008).

14
au Niger et au Burkina Faso. Le taux du marché monétaire, par contre, est
susceptible d’avoir des impacts significatifs sur l’activité économique.
La politique budgétaire par contre, demeure le seul véritable levier dont
dispose le gouvernement du Sénégal pour influencer l’activité économique.
Ainsi, l’évaluation de la crédibilité d’une bonne gestion budgétaire est
soumise au respect des critères de convergence15 relatifs à la politique
budgétaire. Ces derniers se donnent comme objectif « d’assurer la viabilité
économique de l’union à travers un exercice de surveillance multilatérale »
(Dufrénot et al. [2007], p. 31.). Le Sénégal est le seul parmi les huit pays
membres à respecter sept critères sur huit16. Le respect de ces critères n’est
pas synonyme d’efficacité et de bonne gestion budgétaire. La forte
dépendance de l’économie à l’aide extérieure combinée à d’autres facteurs
liés à une mauvaise allocation des dépenses publiques vers les secteurs
productifs, à l’insuffisance des recettes fiscales limitent la capacité de
financement, voire l’efficacité relative des variables budgétaires sur l’activité
économique. Les principaux déterminants de la politique budgétaire
susceptibles d’influencer l’activité économique sont les recettes totales, les
dépenses totales et les déficits (primaire, conventionnel, opérationnel).
III°) - Une modélisation macroéconomique de l’efficacité relative des
politiques monétaire et budgétaire
1°) – Analyse de la stationnarité des variables
L’étude de la stationnarité des quatre variables montre qu’elles semblent
exhiber une tendance commune à la hausse sur l’ensemble de la période.
Ces séries paraissent non stationnaires et, du fait de leur apparente
évolution similaire, il est légitime de s’intéresser à leur ordre d’intégration. A
cette fin, nous appliquons les tests de Dickey Fuller Augmenté sur les séries
LPIB, LMO, LDEP, LREC et LIPC.

15 Le Pacte de Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité a été établi dans


l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) en 1999, dans le but de limiter
l’initiative individuelle en matière budgétaire des gouvernements des huit pays membres.

16Cf. Dufrénot et al. (2007) pour de plus amples informations sur l’évolution des performances
en matière de convergence dans l’UEMOA.

15
2°) – Détermination des conditions de stationnarité
L’étude du processus stochastique Yt représentatif des variables
macroéconomiques nécessite l’analyse de la stationnarité. Celle-ci est
soumise aux conditions ci-après :

 La moyenne doit être constante et indépendante du temps :


E(Yt ) = E(Yt + s ) = ν ∀ t et ∀ s
 La variance doit être finie et indépendante du temps ;
 La fonction d’autocovariance est indépendante du temps :
Cov(Yt , Yt + s ) = γ (s )
 Les différentes variables composant le processus Yt doivent fluctuer
autour de leur moyenne qui revient régulièrement vers leur valeur
d’équilibre de long terme.
 Les mécanismes dynamiques définis par le terme εt doivent générer
une dynamique stationnaire.
Globalement, le modèle VAR (p) réduit ( B(L )Yt = εt ) sera stationnaire si le

déterminant : det (I − B1L ) = 0 a ses racines à l’extérieur du cercle unité du


plan complexe.

3°) – Détermination de l’ordre d’intégration des variables


Le test de racine unitaire de Dickey Fuller Augmenté qui permet de
déterminer le degré de stationnarité (ordre d’intégration) consiste à tester la
significativité du coefficient Yt - 1 du modèle suivant.

p
(1) ∆Yt = ρYt - 1 - ∑ φ ∆Y j t - j+1 + εt où ρ = (φ − 1)(1 − θ 1 − ... − θp − 1) et
j= 2

 LPIBt 
 
 LMOt 
Yt =  LDEPt 
 
 LREC t 
 
 LIPCt 

Les hypothèses du test de Dickey Fuller Augmenté sont :

H0 : ρ = (φ − 1)(1 − θ 1 − ... − θp − 1) =0 ⇔ φ = 1 (Racine Unitaire (non stationnaire))

16
H1 : φ < 1 (Non Racine Unitaire (stationnaire))

ADF : ADF Test Statistic (Test de Dickey Fuller Augmenté)

CV : Critical Value (Valeur Critique)

o Si la valeur de ADF est inférieure à la valeur de CV (ou si PROB est


inférieure à 5%) alors on accepte l’hypothèse H1 : la série X est
stationnaire.

o Si la valeur de ADF est supérieure ou égale à la valeur de CV (ou si


PROB est supérieure ou égale à 5%) alors on accepte l’hypothèse H0 :
la série X est non stationnaire.

Les tests sont effectués au seuil de 5%.

Tableau : Tests de racine unitaire sur LPIB, LMO, LDEP, LREC et LIPC

Variables Test de Dickey Fuller Augmenté

Retard k ADF Test Statistic Critical Value

Test en niveau

LPIB 2 -2,829683 -3,4602

LMO 2 -0,882825 -3,4602

LDEP 2 -2,442029 -3,4602

LREC 2 -1,916383 -3,4602

LIPC 2 -2,464609 -3,4602

Test en DP

LPIB 2 -18,93893 -3,4608

LMO 2 -7,929425 -3,4608

LDEP 2 -6,569086 -3,4608

LREC 2 -8,327082 -3,4608

LIPC 2 -4,510981 -3,4608

17
Les résultats figurant dans le tableau ci-dessus indiquent que les séries en
différence première (D(LPIB), D(LMO), D(LDEP), D(LIPC)) sont stationnaires
et intégrée d’ordre 1, ce qui implique que l’hypothèse H0 est rejetée. En effet,
la valeur estimée de la statistique ADF est inférieure à la valeur critique au
seuil de 5% ou encore la valeur de Prob (0,0000) est inférieure à 5%.

18
4°) – Test de cointégration
Le terme cointégration a été introduit par Granger en 1981. Le test de
cointégration permet de vérifier les relations d’équilibre à long terme qui
existent entre les variables LPIB, LMO, LDEP, LREC et LIPC. La présence
d’une relation d’équilibre entre ces variables est testée formellement à l’aide
de procédures statistiques, dont les plus utilisées sont celles d’Engle et
Granger (1987) et de Johansen (1988, 1991).

En effectuant les tests de stationnarité de Dickey-Fuller, nous avons obtenu


les résultats résumés dans le tableau ci-dessous.

Tableau : Ordre d’intégration des variables du modèle

Variables LPIB LMO LDEP LREC LIPC

Ordre I(1) I(1) I(1) I(1) I(1)

Toutes les variables ont le même ordre d’intégration, ce qui justifie


l’utilisation du test de cointégration d’Engle et Granger. Une condition
nécessaire d’utilisation de ce test est que toutes les variables doivent être du
même ordre d’intégration. L’analyse de l’ordre d’intégration des variables
justifie la présence d’une relation de long terme qui relate une tendance
stochastique commune. Celle-ci sera testée par deux approches : l’approche
de d’Engle et Granger et celle de Johansen.

4-1°) – Test de cointégration de Engle et Granger


L’hypothèse de cointégration sera testée sur les variables LPIB, LMO, LDEP,
LREC et LPIC qui sont intégrées d’ordre 1. Une combinaison linéaire de ces
variables s’écrit :

(2) LPIBt = α 0 + α 1 LMO1t + α 2 LDEP2t + α 3 LREC 3t + α 4 LIPC 4t + ε t


Le vecteur α = (α 1 , α 2 , α 3 , α 4 ) est appelé le vecteur de cointégration. Ce test est

basé sur deux étapes. La première est une estimation par la méthode des
moindres carrés ordinaires du modèle de long terme. La deuxième est un
test ADF sur le résidu ε t .

19
• Etape 1 : Estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires du
modèle de long terme.
Les résultats de l’estimation de la relation de long terme (2) sont présentés
comme suit :

Tableau : Estimation des moindres carrés ordinaires

Dependent Variable: LPIB


Method: Least Squares
Date: 02/04/09 Time: 19:57
Sample: 1981:1 2003:4
Included observations: 92
Variable Coefficien Std. Error t-Statistic Prob.
t
C 4.920531 0.071494 68.82428 0.0000
LMO 0.084294 0.058207 1.448170 0.1512
LDEP 0.059397 0.043752 1.357595 0.1781
LREC 0.364845 0.054042 6.751163 0.0000
LIPC -0.163228 0.038847 -4.201862 0.0001
R-squared 0.969810 Mean dependent var 6.451635
Adjusted R-squared 0.968422 S.D. dependent var 0.180970
S.E. of regression 0.032159 Akaike info -3.983459
criterion
Sum squared resid 0.089973 Schwarz criterion -3.846405
Log likelihood 188.2391 F-statistic 698.6932
Durbin-Watson stat 0.638676 Prob(F-statistic) 0.000000

Le modèle est globalement significatif (R2=97%). Les coefficients des variables


des recettes totales et de l’indice des prix à la consommation sont
significatifs (t-statistic > à 1.96) tandis que ceux de la masse monétaire et
des dépenses totales le sont pas. Ce résultat révèle que les variations de la
masse monétaire et des dépenses totales sont liées à des facteurs exogènes.
La bonne qualité statistique du modèle (R2 élevé et coefficients significatifs)
est due au fait que les séries sont non stationnaires (puisque cointégrées)17.

• Etape 2 : Test ADF sur le résidu.

La stationnarité du résidu ε t issu de cette régression demeure la principale

condition pour que la relation de cointégration soit acceptée. Elle sera testée
à l’aide du test de Dickey-Fuller Augmenté sous les hypothèses suivantes :

H0 : Racine Unitaire sur le résidu ε t (Non Cointégration)

H1 : Non Racine Unitaire sur le résidu ε t (Cointégration)

17 Régis Bourbonnais, « Econométrie », 6ème édition, Dunod, Paris, 2005, p. 279.

20
L’équation du résidu ε t représentée comme suit :

(3) ε t = LPIBt − α 0 − α 1 LMO1t − α 2 LDEP2 t − α 3 LREC 3t − α 4 LIPC 4t

La valeur estimée de la statistique ADF (-3,864712) est inférieure à la valeur


critique (-3,4602) au seuil de 5%, l’hypothèse de stationnarité du résidu ε t

est acceptée. Nous en déduisons qu’il existe une relation d’équilibre à long
terme entre le produit intérieur brut, la masse monétaire, les dépenses
totales, les recettes totales et l’indice des prix à la consommation. Ces
variables génèrent des processus de type DS (Differency Stationnary) qui
impliquent qu’un choc à un instant donné se répercute à l’infini sur les
valeurs futures des séries ; l’effet des chocs est donc permanent.

4-2°) – Test de cointégration de Johansen


Johansen (1991, 1995) a proposé une approche multivariée fondée sur la
méthode du maximum de vraisemblance. Elle sert à vérifier la cointégration
des séries LPIB, LMO, LDEP et LIPC par un test de rang de cointégration.

Le test d’hypothèse est le suivant :

H0 : Non cointégration (rang de cointégration vaut zéro)

H1 : Cointégration (rang de cointégration supérieur ou égal à 1)

LR : Likelihood Ratio (Rapport de vraisemblance)

CV : Critical value (Valeur critique)

L’hypothèse de cointégration est acceptée si LR est supérieur à CV. Elle est


rejetée dans le cas contraire.

21
Tableau : Test de la Trace

Sample: 1981:1 2003:4


Included observations: 89
Series: LPIB LMO LDEP LREC LIPC
Lags interval: 1 to 2
Likelihood 5 Percent 1 Percent Hypothesized
Eigenvalue Ratio Critical Critical No. of CE(s)
Value Value
0.295492 76.37470 59.46 66.52 None **
0.241326 45.20197 39.89 45.58 At most 1
*
0.115075 20.62168 24.31 29.75 At most 2
0.094274 9.741196 12.53 16.31 At most 3
0.010378 0.928506 3.84 6.51 At most 4
*(**) denotes rejection
of the hypothesis at
5%(1%) significance level
L.R. test indicates 2
cointegrating equation(s)
at 5% significance level

Les résultats du test de la trace figurant dans le tableau ci-dessus montrent


que les variables LPIB, LMO, LDEP, LREC et LIPC sont cointégrées au seuil
de 5%. L’hypothèse nulle d’absence de cointégration est rejetée du fait que le
test de la trace indique deux équations de cointégration. Nous en déduisons
qu’il est possible d’identifier (5-2)= 3 impulsions persistantes et les deux
autres sources d’aléas n’exercent nécessairement qu’un effet transitoire18.
L’analyse des réponses impulsionnelles nous édifiera sur la nature des chocs
mais surtout sur l’affectation des impulsions (persistantes et transitoires)
comme des chocs d’offre ou de demande.

L’existence de relation de cointégration justifie l’adoption d’un modèle à


correction d’erreur (Engle et Granger (1987). Ainsi, nous en déduisons que le
log du produit intérieur brut, de la masse monétaire, des dépenses totales et
de l’indice des prix à la consommation suivent des évolutions parallèles sur
la période allant de 1981.1 à 2003.4.

18Pierre-Yves HENIN, « L’impact à long terme des chocs de demande », Revue économique,
Vol. 45, N°3, p.886. Pierre-Yves HENIN souligne sur cet article que « si un ensemble de n
variables non stationnaires admet k (k<n) relations de cointégration, alors on ne peut
identifier que (n-k) impulsions persistantes et les k autres sources d’aléas n’exercent
nécessairement qu’un effet transitoire. »

22
4-3°) – Modèle à correction d’erreur
L’utilisation du modèle à correction d’erreur permet de ressortir la relation
commune de cointégration (la tendance commune) et d’en déduire les
interactions entre les variables19. Nous nous proposons d’estimer le modèle à
correction d’erreur conformément à la représentation du modèle de Hendry20
suivant par la méthode des moindres carrés en une seule étape :

D(LPIBt ) = β 0 + β 1 D(LMOt ) + β 2 D(LDEPt ) + β 3 D(LREC t ) + β 4 (LIPC t ) + β 5 (LPIBt −1 ) +


β 6 (LMOt −1 ) + β 7 (LDEPt −1 ) + β 8 (LREC t −1 ) + β 9 (LIPC t −1 ) + ε t
(4) D est l’opérateur de différence première défini par D(Xt) = Xt – Xt-1

Les coefficients β 1 , β 2 , β 3 et β 4 représentent la dynamique de court terme et

les coefficients β 6 , β 7 , β 8 et β 9 caractérisent l’équilibre de long terme. Le

coefficient β 5 est le coefficient de correction d’erreur, il doit être inférieur à

l’unité et négatif. Le coefficient de correction d’erreur indique la vitesse


d’ajustement de la variable endogène du Produit Intérieur Brut (LPIB) pour
retourner à l’équilibre de long terme suite à un choc. Le coefficient β 0

représente la constante du modèle.

Les élasticités de court terme sont : β 1 , β 2 , β 3 et β 4

− β6 − β7 − β8 − β9
Les élasticités de long terme sont : , , , et
β5 β5 β5 β5

Les résultats de l’estimation du modèle à correction d’erreur par les


moindres carrés ordinaires sont donnés dans le tableau ci-dessous :

19 Régis Bourbonnais, « Econométrie », 6ème édition, Dunod, Paris, 2005, p. 279.

20Les modèles à correction d’erreur ont été introduits par Hendry au début des années 80. Ils
ont le mérite de faire ressortir les dynamiques de court et de long terme des variables.

23
Tableau : Estimation MCO du modèle ECM

Dependent Variable: D(LPIB)


Method: Least Squares
Sample(adjusted): 1981:2 2003:4
Included observations: 91 after adjusting endpoints
Variable Coefficien Std. Error t-Statistic Prob.
t
C 0.787996 0.309047 2.549766 0.0127
D(LMO) 0.277708 0.073563 3.775125 0.0003
D(LDEP) 0.045579 0.056688 0.804040 0.4237
D(LREC) 0.387308 0.081154 4.772510 0.0000
D(LIPC) -0.330034 0.053322 -6.189448 0.0000
LPIB(-1) -0.157743 0.062736 -2.514399 0.0139
LMO(-1) 0.016255 0.032949 0.493331 0.6231
LDEP(-1) -0.032572 0.025478 -1.278405 0.2048
LREC(-1) 0.073400 0.036449 2.013775 0.0474
LIPC(-1) -0.008058 0.023708 -0.339877 0.7348
R-squared 0.896195 Mean dependent var 0.007373
Adjusted R-squared 0.884661 S.D. dependent var 0.049110
S.E. of regression 0.016678 Akaike info -5.246036
criterion
Sum squared resid 0.022532 Schwarz criterion -4.970118
Log likelihood 248.6947 F-statistic 77.70129
Durbin-Watson stat 1.299360 Prob(F-statistic) 0.000000

Les résultats issus du tableau ci-dessus montrent que le terme à correction


d’erreur associé à la force de rappel β 5 est négatif (-0.157) et est

significativement différent de zéro au seuil statistique de 5% (le t de student


est supérieur à 1,96 en valeur absolue). Il existe donc bien un rattrapage
vers la valeur d’équilibre autrement dit, un mécanisme à correction d'erreur :
à long terme, les déséquilibres entre le produit intérieur brut, la masse
monétaire, les dépenses totales, les recettes totales et l’indice des prix à la
consommation se compensent de sorte que les séries ont des évolutions
similaires. La valeur de R 2 = 89.6% illustre un bon pouvoir explicatif du
modèle.

β 5 représente la vitesse à laquelle tout déséquilibre entre les niveaux désiré


et effectif du produit intérieur brut est résorbé dans l’année qui suit tout
choc. Autrement dit, il correspond aux stabilisateurs automatiques de
l’économie sénégalaise. Ces derniers désignent l’augmentation automatique
de ressources (l’offre de monnaie ou les dépense publiques) ou une
diminution automatique des impôts quand les conditions économiques se

24
dégradent21. Ils permettent d’ajuster 16% du déséquilibre entre le niveau
désiré et effectif du produit intérieur brut. Ce pourcentage de 16% est trop
faible pour stabiliser les fluctuations de l’économie sénégalaise. En cas de
chocs sur les variables macroéconomiques, le processus de stabilisation
perdure et tend vers le long terme. Ce qui explique la volatilité des
principaux agrégats macroéconomiques.

4-4°) – Analyse des élasticités de court et de long terme


Les élasticités de court et de long terme permettent d’analyser les
répercussions des fluctuations conjoncturelles sur les comportements des
variables.

• Elasticités de court terme


La masse monétaire, les dépenses totales et l’indice des prix à la
consommation génèrent des élasticités de court terme qui sont interprétées
comme suit :

 L’élasticité de court terme du produit intérieur brut par rapport à la


masse monétaire est β 1 = 0,277708, ceci implique qu’à court terme, si
la masse monétaire du Sénégal augmentent de 10%, alors le
produit intérieur brut augmente de 2,77%. La masse monétaire
demeure donc sensible à la variation du produit intérieur brut.
 L’élasticité de court terme du produit intérieur brut par rapport aux
dépenses totales est β 2 =0,045579, ceci implique qu’à court terme, si
les dépenses totales augmentent de 10%, alors le produit intérieur
brut augmente de 0,45%. Le produit intérieur brut demeure donc
sensible à l’accroissement des dépenses totales. Ce résultat
corrobore la thèse keynésienne sur l’importance de la politique
budgétaire et celui obtenu par Koné (2000). La politique budgétaire
peut donc être utilisée comme un instrument de politique dans les
pays de l’UEMOA si elle est soumise dans sa mise en œuvre à des
contraintes à priori, susceptibles d’instaurer une prudence

21 Joseph E. Stiglitz et al., « Principes d’économie moderne », 3ème édition, De Boeck & Larcier
s.a., Bruxelles, 2007, p. 683.

25
naturelle (Dufrénot et al., 2007)22. Ce faible impact positif des
dépenses totales sur l’activité économique est surtout imputable à
l’augmentation des dépenses de consommation finale des ménages.
Les dépenses publiques n’ont aucune incidence positive sur
l’activité économique du fait de leur caractère improductif. A ce
propos, Dufrénot et al. (2007)23 souligne dans leur ouvrage que la
réduction de certaines dépenses courantes surtout liées aux
salaires, permet une meilleure allocation des recettes vers les
dépenses ayant un impact plus soutenu sur l’activité économique
(dépenses d’infrastructures, dépenses sociales).
 L’élasticité de court terme du produit intérieur brut par rapport aux
recettes totales est β 3 = 0,387308, ceci implique qu’à court terme, si les

recettes du Sénégal augmentent de 10%, alors le produit intérieur


brut augmente de 3,87%. Le produit intérieur brut est donc
sensible à la variation des recettes.
 L’élasticité de court terme du produit intérieur brut par rapport à
l’indice des prix à la consommation est β 4 =-0,330034, ceci implique
qu’à court terme, si l’indice des prix à la consommation augmente
de 10%, alors le produit intérieur brut diminue de 3,30%. L’indice
des prix à la consommation a un impact négatif sur le produit
intérieur brut. Ceci illustre la vulnérabilité de l’économie
sénégalaise aux chocs négatifs provenant de l’extérieur qui ont un
impact direct sur l’indice des prix à la consommation. Ce résultat
corrobore celui obtenu par FAME & DIOP (2007). Ils postulent qu’à
« court terme, les chocs externes à l’instar des termes de l’échange
expliquent à plus de 64 % les fluctuations du produit intérieur
brut »24

22DUFRENOT, G . et al. « Politique budgétaire et dette dans les pays de l’UEMOA », Ed.
Economica, 2007, p. 64.

23 Idem, p. 81.

24A. FAME & M. B. DIOP, « Sources de fluctuations économiques au Sénégal », document


d’Etude N°04, 2007, p. 29.

26
• Elasticités de long terme
Les élasticités de long terme sont interprétées de la manière qui suit :

 L’élasticité de long terme du produit intérieur brut par rapport à la


− β6  0,016255 
masse monétaire est = −  = 0,10304 , ceci implique qu’à
β5  − 0,157743 
long terme, si la masse monétaire augmente de 10%, alors le produit
intérieur brut augmente de 1,03%. Les effets de la masse monétaire
sur la croissance économique augmentent sensiblement sur le long
terme. Ce résultat corrobore les arguments développés par les
monétaristes qui estiment que la politique monétaire n’a pas un
impact significatif à long terme sur l’accroissement de la demande
globale et le produit. Il confirme les résultats obtenus par Koné
(2000)25.
 L’élasticité de long terme du produit intérieur brut par rapport aux
− β7  − 0,032572 
dépenses totales est =−   = −0,20648 , ceci implique qu’à
β5  − 0,157743 
long terme, si les dépenses totales augmentent de 10%, alors le
produit intérieur brut diminue sensiblement de 2,06%. Les dépenses
totales n’ont pas beaucoup d’impact à long terme sur la croissance
économique. Les mauvaises performances des dépenses totales en
termes de croissance pourraient être expliquées entre autres « par une
mauvaise gouvernance et l’absence de règles dans la gestion des
finances publiques » mais surtout par « l’insuffisante accumulation du
capital public et sa faible productivité »26
 L’élasticité de long terme du produit intérieur brut par rapport aux
− β8  0,073400 
recettes totales est = −  = 0,46531 , ceci implique qu’à
β5  − 0,157743 
long terme, si les recettes augmentent de 10%, alors le produit

25L’étude de Solomane KONE porte sur l’impact des politiques monétaire et budgétaire sur la
croissance économique dans les pays de l’UEMOA. Il soutient dans cet article que la
politique monétaire influence positivement la croissance économique au sein de l’UEMOA.

26 Op. cit. p.

27
intérieur brut augmente de 4,65%. Les effets des recettes sur la
croissance économique augmentent sensiblement sur le long terme.
 L’élasticité de long terme du produit intérieur brut par rapport à
− β9  − 0,008058 
l’indice des prix à la consommation est =−   = −0,05108 ,
β5  − 157743 
ceci implique qu’à long terme, si l’indice des prix à la consommation
augmente de 10%, alors le produit intérieur brut diminue de 0,51%.
Nous en déduisons qu’une augmentation de l’inflation semble avoir
des effets néfastes sur la croissance du produit à long terme. Cet état
de fait peut être justifié par un accroissement des taux d’intérêts.
L’analyse des élasticités de court et de long terme montre que les effets des
politiques monétaire et budgétaire influencent positivement la croissance
économique. La composante des recettes au niveau de la politique
budgétaire explique les répercussions positives de celle-ci sur l’activité
économique.
4-5°) – Test ARCH

Heteroskedasticity Test: ARCH

F-statistic 2.119329 Prob. F(1,88) 0.1490


Obs*R-squared 2.116523 Prob. Chi-Square(1) 0.1457

Les erreurs du modèle sont homocédastiques car la valeur de la probabilité


est supérieure à 5%.
4-6°) – Test de corrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
H0 : Erreurs non corrélées
H1 : Erreurs corrélées
L’hypothèse de non corrélation des erreurs est acceptée si Probability est
supérieure à 5%.
Tableau : Test de Breusch-Pagan-Godfrey

Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey

F-statistic 1.423659 Prob. F(9,81) 0.1918


Obs*R-squared 12.42874 Prob. Chi-Square(9) 0.1902

28
L’hypothèse H0 est acceptée, la probabilité est supérieure à 5%, ce qui
implique que les erreurs du modèle à correction d’erreur ne sont pas
corrélées, il ya absence d’autocorrélation des erreurs. Les estimateurs
obtenues par les moindres carrés ordinaires sont optimales. Le modèle est
un bruit blanc.

4-7°) – Test de Racine unitaire des résidus

Null Hypothesis: ERREUR has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 2 (Automatic based on SIC, MAXLAG=11)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.293218 0.0000


Test critical
values: 1% level -4.065702
5% level -3.461686
10% level -3.157121

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Les erreurs du modèle sont stationnaires.

29
5°) – Analyse de l’efficacité relative des politiques monétaire et
budgétaire par la méthodologie VAR
Les modèles Vector AutoRegressive (VAR) stationnaires ont été introduits par
Sims (1980) « comme réponse à la critique des méthodes d’identification
généralement utilisées dans les modèles économétriques traditionnels »
(Hairault [1995], p.89). La modélisation de ces modèles VAR consistera dans
le cadre de cette analyse à modéliser les interactions existantes entre les
variables stationnarisées par différence première, à partir de leur passé et de
celui des autres variables. Autrement dit, elle « permet de résumer les
corrélations entre les variables sans préjuger de la forme des liens entre
celles-ci » (Garcia et Verdelhan (2001)27. Ces modèles sont utilisés pour
analyser l’efficacité et la dynamique générale des variables de politiques
monétaire et budgétaire. Ils fournissent une méthode commode d’analyse de
l’impact d’une variable donnée sur elle-même et sur les autres variables en
utilisant des instruments d’analyse portant sur les tests de causalité, la
décomposition de la variance de l’erreur de prévision et les réponses
impulsionnelles qui constituent le soubassement de l’étude de l’efficacité de
ces politiques (Ansari, 1997). Ils permettent également d’analyser les
intéractions des variables entre elles en faisant abstraction aux contraintes
liées à la structure théorique. Cet état de fait explique les nombreuses
critiques qui lui ont été adressées. Certains auteurs comme Garcia et
Verdelhan (2001)28 soutiennent en outre qu’ils sont incapables de détecter
les chocs entre les variables du fait de la forte corrélation des résidus de
l’estimation. D’autres, notamment Wickens et Motto (2001)29 démontrent le
contraire, en affirmant que la présence de relations de cointégration entre
les variables endogènes et exogènes justifie qu’il est bien possible d’identifier
les chocs en faisant abstraction aux restrictions liées à la matrice de

27GARCIA, S. et VERDELHAN, A., « Le policy-mix de la zone euro : une évaluation de l’impact


des chocs monétaires et budgétaires », La Documentation française, Economie et Prévision,
2001/2 - N°148, p. 26.

28 Idem, p. 26.

29WICKENS, M. et MOTTO, R., “Estimating shocks and impulse response functions”, Journal of
Applied Econometrics, 2001, pp. 371 - 387.

30
covariance des résidus ou la dynamique de court terme. Cette étude a la
particularité d’utiliser de s’inspirer de l’approche developpée par Wickens et
Motto (2001) sur les modèles Vector AutoRegressive (VAR) cointégrés pour
analyser l’efficacité relative des politiques monétaire et budgétaire. Pour ce
faire, nous chercherons à modéliser, sous la forme VAR standard, le produit
intérieur brut, la masse monétaire, les dépenses totales, les recettes totales
et l’indice des prix à la consommation puis nous allons tester l’hypothèse de
causalité à la Granger des variables avant d’analyser les simulations des
chocs.
5-1°) – Détermination du nombre de décalages optimal ( p̂ )

Le nombre de décalages optimal p̂ est obtenu par la méthode relative à


l’utilisation de critères d’information. Celle-ci consistera à la minimisation de
la valeur des critères AIC (Akaike Information Criterion) et SC (Schwarz
Criterion) dans l’estimation de quatre modèles différents. Les expressions ci-
dessous correspondent à ces deux critères.

2 pn 2
AIC (Akaike Information Criterion)= Log [det ∑( p )] +
T

Log (T ) 2
SC (Schwarz Criterion)= Log [det ∑( p )] + pn
T

Tableau : Résultat de la recherche du nombre de décalages optimal p̂

Décalages Akaike Schwarz

1 -21,31844 -20,48517

2 -20,10506 -19.26620

3 -20,60024 -19,75569

4 -23,78275* -22,93244*

Le nombre de décalages retenu correspond à la valeur la plus faible des


critères soit : p = 4.

31
5-2°) – Ecriture du modèle VAR(4)

Soit Yt = (LPIBt , LMOt , LDEPt , LREC t , LIPC t ) le vecteur de dimensions (5 × 1) ,
composé des variables stationnaires en différence première. La modélisation
de ce vecteur sous la forme d’un processus VAR(1) non restreint peut être
représentée pour chacune des variables comme suit :

φ15   LPIBt −i   ε t 
1
 LPIBt   C10   φ11 φ12 φ13 φ14
      
 LMOt   C 20   φ 21 φ 22 φ 23 φ 24 φ 25   LMOt −i   ε t 
2

 LDEP  =  C  +  φ  
φ 32 φ 33 φ 34 φ 35   LDEPt −i  +  ε t3  (5)
 t   30   31  
 LREC t   C 40   φ 41 φ 42 φ 43 φ 44 φ 45   LREC t −i   ε t4 
        
 LIPC t   C 50   φ 51 φ 52 φ 53 φ 54 φ 55   LIPC t −i   ε t5 
 

Avec

 LPIBt   C10 
   
 LMOt   C 20 
Yt =  LDEPt  ; Γ0 =  C 30  est un vecteur de constante de dimension (5 × 1) ;
   
 LREC t   C 40 
   
 LIPC t   C 50 
 φ11 φ12 φ13 φ14 φ15 
 
 φ 21 φ 22 φ 23 φ 24 φ 25 
Γ1 =  φ 31 φ 32 φ 33 φ 34 φ 35  est une matrice de dimensions (5 × 5) ; i = 1 …4
 
 φ 41 φ 42 φ 43 φ 44 φ 45 
 
 φ 51 φ 52 φ 53 φ 54 φ 55 

E (ε t ) = 0 ; E (ε t ε t′ ) = ∑


ε t = (ε t1 , ε t2 , ε t3 , ε t4 , ε t5 ) le vecteur des chocs structurels ou des perturbations de
dimensions (5 × 1) , ε t ≈ iidN (0, ∑ ) où ∑ est une matrice diagonale. Ces
perturbations qui sont sources de fluctuations, constituent les chocs
contemporains affectant l’économie sénégalaise. Elles déterminent le rythme
et l’intensité des variables des politiques monétaire et budgétaire. Nous
admettons que celles-ci proviennent des impulsions d’offre ou de demande.
Les premières connues sous le nom de chocs exogènes, représentent les
fluctuations du prix du baril du pétrole ou des matières premières, les

32
fluctuations du dollar, les accidents climatiques ou les conflits des pays
voisins. Les secondes quant à elles, désignent les chocs internes affectant la
productivité globale des facteurs.

L’expression (5) du VAR standard donne : Yt = Γ0 + Γi Yt −i + ε t

⇔ Yt − Γi Yt −i = Γ0 + ε t ⇔ Yt − Γ1Yt −1 − Γ2 Yt − 2 − Γ3Yt −3 − Γ4 Yt − 4 = Γ0 + ε t . L’utilisation de

l’opérateur retard L caractérisé par Lk Yt = Yt − k permet de réécrire l’équation

Yt − Γ1 L1Yt − Γ2 L2 Yt − Γ3 L3Yt − Γ4 L4 Yt = Γ0 + ε t ⇔ Γ(L )Yt = Γ0 + ε t (6)

Où Γ(L ) = (I − Γ1 L − Γ2 L2 − Γ3 L3 − Γ4 L4 )

Le modèle VAR (4) s’écrit sous cette forme : Γ(L )Yt = Γ0 + ε t et sa forme réduite

devient Γ(L )Yt = ε t en admettant que toutes les variables soient centrées.

En admettant que toute série temporelle stationnaire possède une


représentation moyenne mobile. Celle-ci est obtenue en inversant l’équation

(6) comme suit : Yt = Γ −1 ( L)Γ0 + Γ −1 ( L)ε t ⇔ Yt = θ + Ψ ( L)ε t ⇔ Yt = θ + ∑ Ψs ε t − s (7)
s =0


Avec Ψ ( L) = Γ −1 ( L) = ∑ Ψs Ls et θ = Ψ ( L)Γ0
s =0

L’équation (7) représente une forme moyenne mobile infinie et le terme


Ψ sert de multiplicateur d’impact autrement dit, c’est à travers ce terme
qu’un choc est relayé tout au long du processus.

5-3°) – Estimation du modèle VAR(4)


L’estimation sera faite à l’aide d’un modèle VAR (4) non restreint. Elle
s’appuie sur la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) dont les
résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous :

33
Tableau : Estimation du modèle pour p=4.

Sample(adjusted): 1982:2 2003:4


Included observations: 87 after adjusting endpoints
Standard errors & t-statistics in parentheses
D(LPIB) D(LMO) D(LDEP) D(LREC) D(LIPC)
D(LPIB(-4)) 0.516324 1.325816 1.925664 0.848220 0.715027
(0.08962) (0.20583) (0.22383) (0.14475) (0.14458)
(5.76150) (6.44119) (8.60331) (5.85974) (4.94539)

D(LMO(-4)) -0.122781 -0.754615 -0.518271 -0.149715 -0.499652


(0.07429) (0.17063) (0.18555) (0.12000) (0.11986)
(-1.65276) (-4.42256) (-2.79323) (-1.24767) (-4.16879)

D(LDEP(-4)) 0.219422 0.252204 0.115540 0.285964 0.094583


(0.04701) (0.10798) (0.11742) (0.07594) (0.07585)
(4.66725) (2.33563) (0.98398) (3.76573) (1.24697)

D(LREC(-4)) 0.298246 0.216826 -0.454867 0.026151 -0.368225


(0.07735) (0.17767) (0.19320) (0.12495) (0.12480)
(3.85561) (1.22039) (-2.35437) (0.20930) (-2.95051)

D(LIPC(-4)) -0.142228 0.109934 0.209122 0.079281 0.521692


(0.06505) (0.14940) (0.16247) (0.10507) (0.10495)
(-2.18651) (0.73582) (1.28717) (0.75456) (4.97101)

C -0.001325 0.015972 0.016016 0.008670 0.013519


(0.00186) (0.00428) (0.00465) (0.00301) (0.00301)
(-0.71117) (3.73159) (3.44091) (2.88028) (4.49633)
R-squared 0.909063 0.692451 0.678063 0.810715 0.430874
Adj. R-squared 0.903449 0.673466 0.658190 0.799031 0.395743
Sum sq. resids 0.018707 0.098689 0.116698 0.048808 0.048694
S.E. equation 0.015197 0.034905 0.037957 0.024547 0.024519
Log likelihood 243.8994 171.5561 164.2646 202.1830 202.2849
Akaike AIC -5.468952 -3.805886 -3.638266 -4.509954 -4.512296
Schwarz SC -5.298889 -3.635824 -3.468203 -4.339892 -4.342233
Mean dependent 0.006658 0.019411 0.015277 0.017042 0.009685
S.D. dependent 0.048908 0.061084 0.064923 0.054757 0.031542
Determinant Residual 1.62E-17
Covariance
Log Likelihood 1064.550
Akaike Information Criteria -23.78275
Schwarz Criteria -22.93244

Les résultats de l’estimation indiquent les conclusions suivantes :

o Le produit intérieur brut dépend positivement de la masse monétaire,


des dépenses totales, des recettes totales et de l’indice des prix à la
consommation. Ces variables peuvent être influencées par les valeurs
retardées du PIB.

o La masse monétaire dépend négativement du produit intérieur brut,


des dépenses totales, des recettes totales et de l’indice des prix à la
consommation. Ces variables ne peuvent pas être influencées par les
valeurs retardées de la masse monétaire.

o Les dépenses totales dépendent positivement du produit intérieur


brut, de la masse monétaire, des recettes et de l’indice des prix à la
consommation. Ces variables peuvent être influencées par les valeurs
passées des dépenses.

34
o Les recettes totales dépendent négativement des dépenses et de l’IPC et
positivement du PIB, de la masse monétaire et des recettes. Ceux-ci
peuvent être influencés par les valeurs passées des recettes tandis que
les dépenses et l’IPC ne le sont pas.

o L’indice des prix à la consommation dépend positivement de la masse


monétaire, des dépenses totales et des recettes et négativement du
produit intérieur brut. Celui-ci ne peut être influencé par les valeurs
retardées de l’IPC tandis que la masse monétaire, les dépenses et les
recettes le sont.

La validité de ces résultats de l’estimation du VAR sera testée par une


analyse structurelle de la relation entre les variables. Celle-ci étudiera les
transmissions des chocs d’une variable sur les autres par une analyse de
leur causalité.

35
5-4°) – Causalité à la Granger des variables
Granger a introduit le concept de non causalité en 1969 dans le but de
rendre optimale la prévision réalisée au niveau des variables. Ce test se
donne comme objectif d’évaluer l’ordre temporel et la capacité de prévision
des variables (Araujo et al. (2004)30. Ainsi, il permet de formaliser au plan
statistique les relations économiques entre les variables de politiques
monétaire et budgétaire pour des raisons évidentes de politique économique
(Montmarquette et al. (1979)) mais d’étudier également les variables qui
seraient susceptibles de prévoir l’évolution des variables de politiques
monétaire et budgétaire et de l’inflation. L’analyse de la causalité mettra en
exergue les interactions entre les variables des politiques monétaire et
budgétaire. Ainsi, elle permet également d’avoir « une information sur les
liaisons temporelles entre les variables » (Hairault [1995], p.110). L’utilisation
des variables brutes ou filtrées a fait l’objet de nombreuses controverses
entre les statisticiens et les économistes. Les premiers estiment que « le
filtrage des séries brutes évite les corrélations fallacieuses et élimine les
relations qui peuvent exister entre les tendances des séries »31 tandis que les
seconds prétendent que ce procédé de filtrage détruit toutes les informations
économiques contenues dans les séries. Cette étude au sens de Granger des
relations économiques entre les variables de politiques monétaire et
budgétaire s’appuie sur l’approche des économistes. La formulation de la
relation de causalité au sens de Granger s’énonce comme suit :

Soient ( X t ) et ( Yt ) deux séries temporelles avec leur passé : X t = {X t , X t −1 ,...}

et Yt = {Yt , Yt −1 ,...}, X t cause Yt au sens de Granger si et seulement si

Ε(Yt Yt −1 , X t −1 ) ≠ Ε(Yt Yt −1 ) . Autrement dit, les valeurs passées de X t seront ipso

facto nécessaire pour mener d’excellentes prédictions sur Yt 32

30 ARAUJO, C. et al. « Econométrie », Bréal, 2004, p.30.

31 Claude MONTMARQUETTE and Paul FOREST, « Application et interprétation d’un test


statistique de causalité à la politique fiscale et monétaire canadienne », Revue Canadienne
d’Economique, Vol. 12, N°2, (May, 1979), p. 284.

32 Op. cit., p. 30.

36
Les hypothèses du test de causalité se présentent comme suit :

PROB est la probabilité critique (probabilité d’acceptation)

L’hypothèse nulle (non causalité) est acceptée dès que prob est supérieure à
5%.

37
o Causalité à la Granger des variables

Tableau : Test de causalité au sens de Granger des variables

Lags: 2

F-
Null Hypothesis: Obs Statistic Prob.

LMO does not Granger Cause LDEP 90 4.99560 0.0089


LDEP does not Granger Cause LMO 1.01467 0.3669

LMO does not Granger Cause LPIB 90 4.10260 0.0199


LPIB does not Granger Cause LMO 10.4894 8.E-05

LMO does not Granger Cause LIPC 90 1.03938 0.3581


LIPC does not Granger Cause LMO 6.26242 0.0029

LDEP does not Granger Cause LPIB 90 2.44236 0.0930


LPIB does not Granger Cause LDEP 13.8109 6.E-06

LDEP does not Granger Cause LIPC 90 4.02412 0.0214


LIPC does not Granger Cause LDEP 4.60571 0.0126

LPIB does not Granger Cause LIPC 90 1.43025 0.2449


LIPC does not Granger Cause LPIB 4.48212 0.0141

LMO does not Granger Cause LREC 90 3.30238 0.0416


LREC does not Granger Cause LMO 3.43788 0.0367

LPIB does not Granger Cause LREC 90 12.1483 2.E-05


LREC does not Granger Cause LPIB 4.26708 0.0171

LIPC does not Granger Cause LREC 90 10.0411 0.0001


LREC does not Granger Cause LIPC 0.16945 0.8444

LDEP does not Granger Cause LREC 90 4.85682 0.0101


LREC does not Granger Cause LDEP 8.15718 0.0006

Le tableau ci-dessus révèle d’une part, une causalité bi-directionnelle entre


les couples de variables (produit intérieur brut & la masse monétaire),
(l’indice des prix à la consommation & les dépenses totales), (les recettes & la
masse monétaire), (les recettes & le produit intérieur brut), (les recettes & les
dépenses). Cette présence de causalité bi-directionnelle dénote que les
variables s’influencent mutuellement en termes de capacité de prévision.
D’autre part, une causalité uni-directionnelle entre les couples de variables
(la masse monétaire cause les dépenses totales au sens de Granger), (l’indice
des prix à la consommation cause la masse monétaire au sens de Granger),
(l’indice des prix à la consommation cause le produit intérieur brut au sens
de Granger), (l’indice des prix à la consommation cause les recettes au sens
de Granger).

38
L’indice des prix à la consommation, le produit intérieur brut, les recettes et
la masse monétaire influent sur les dépenses totales, il est donc préférable
de se baser sur ces deux variables pour faire de bonnes prévisions sur les
dépenses totales. De même, les bonnes prévisions des recettes demeurent
tributaires des valeurs retardées de la masse monétaire, les dépenses
totales, le produit intérieur brut et l’indice des prix à la consommation. Ce
résultat révèle que la politique budgétaire au Sénégal est fortement
endogène. La politique monétaire, par contre, demeure faiblement endogène
du fait que les bonnes prévisions de la masse monétaire sont obtenues en
tenant compte de l’IPC et des recettes. Ce résultat corrobore la relation
étroite qui lie l’évolution de la masse monétaire et le niveau général des prix.

5-5°) – Analyse des résultats des simulations


La simulation des chocs structurels est une méthode puissante pour
l’analyse de la dynamique entre un groupe de variables. En identifiant un
modèle VAR (4), l’analyse impulsionnelle permet d’expliquer les influences
des chocs structurels d’une des variables sur les autres variables du
système. Ainsi, il sera utile d’examiner les effets réels des chocs identifiés
pour déceler d’éventuelles contradictions entre les effets des chocs
structurels. Les réponses aux impulsions demeure l’un des instruments le
mieux indiqué pour expliquer les sources d’impulsion. Elles reflètent la
réaction dans le temps des variables aux chocs contemporains identifiés.
Leur examen fournit des informations sur les conséquences dans le temps
des chocs. Il nous paraît alors intéressant d’analyser les fonctions de
réponses impulsionnelles et la décomposition de la variance de l’erreur de
prévision dans le but d’interpréter l’impact des chocs sur la dynamique des
variables étudiées.

5-5-1°) – Fonctions de réponses


Les figures qui suivent retracent les réponses à des chocs sur les résidus des
variables étudiées. Les courbes en pointillés représentent l’intervalle de
confiance. L’amplitude du choc est égale à l’écart type des erreurs de la
variable et l’on s’intéresse aux effets du choc sur dix périodes. L’horizon
temporel des réponses est fixé sur ces dix périodes et il représente le délai

39
nécessaire pour que les variables retrouvent leurs niveaux de long terme. Les
variables que nous avons retenues pour simuler les chocs sont : le produit
intérieur brut, la masse monétaire, les dépenses totales, les recettes et
l’indice des prix à la consommation.

40
o Choc sur le produit intérieur brut
La figure ci-dessous retrace la simulation de l’impact d’un choc sur le
produit intérieur brut. Ce choc peut être imputable soit à une dynamique
des impulsions provenant de l’intérieur ou soit à celle émanant de
l’extérieur. Analysons les répercussions de ce choc sur le produit intérieur
brut, la masse monétaire, les dépenses totales, les recettes et l’indice des
prix à la consommation.

 Un choc positif sur un intervalle de 10 périodes sur le produit intérieur


brut génère des effets alternés reflétant des phases de baisse ([1, 2], [5,
6] et [9, 10]), de hausse ([4, 5] et [8, 9]) et de stabilité ([2, 4], [6, 8]).

 Un choc positif sur le produit intérieur brut se traduit par des effets
similaires sur la masse monétaire durant toute la période.

 Un choc positif sur le produit intérieur brut se traduit par des effets
similaires sur les dépenses totales. Le choc affectant le produit
intérieur brut reproduit les mêmes effets sur les dépenses totales à
court, moyen et long terme. Ces deux variables ont des comportements
similaires qui illustrent la pro-cyclicité des dépenses totales. Ce
résultat confirme celui obtenu par Dufrénot et al. (2007) qui
soutiennent une pro-cyclicité des dépenses liée à leur ajustement face
aux fluctuations de l’activité économique. A cet égard, ces auteurs
déduisent que « durant les phases de croissance économique les
dépenses augmentent fortement et qu’elles diminuent pendant les
phases de ralentissement économique. Ce résultat n’est pas surprenant,
en raison de l’absence de stabilisateurs automatiques dans les
économies en développement, contrairement à ce que l’on observe dans
les pays industrialisés »33.

 Un choc positif sur le produit intérieur brut se traduit par des effets
similaires sur les recettes totales. Les liens entre les deux variables
révèlent le caractère pro-cyclique des recettes totales.

33DUFRENOT, G . et al. « Politique budgétaire et dette dans les pays de l’UEMOA », Ed.
Economica, 2007, p. 82.

41
 Un choc positif sur le produit intérieur brut se traduit par des effets
négatifs sur l’indice des prix à la consommation pour la première, la
cinquième et la neuvième période. Les effets positifs concernent tout le
reste de la période. Une baisse (hausse) du PIB induit une hausse
(baisse) de l’inflation. Les phases de stabilité sont similaires. L’indice
des prix à la consommation est fortement corrélé aux fluctuations du
produit intérieur brut. Ce résultat confirme l’analyse susmentionnée
sur le calcul des élasticités de court et de long terme.

Figure : Fonctions de réponses suite à un choc sur le produit intérieur brut

Response to Cholesky One S.D. Innovations ± 2 S.E.


Response of D(LPIB) to D(LPIB) Response of D(LMO) to D(LPIB)
.020 .025

.020
.015

.015
.010
.010
.005
.005

.000
.000

-.005 -.005
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LDEP) to D(LPIB) Response of D(LREC) to D(LPIB)


.025 .020

.020
.015

.015
.010
.010
.005
.005

.000
.000

-.005 -.005
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LIPC) to D(LPIB)


.004

.002

.000

-.002

-.004

-.006

-.008
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

42
o Choc sur la masse monétaire
La figure ci-dessous retrace la simulation de l’impact d’un choc sur la masse
monétaire. Ce choc peut être imputable soit à une dynamique des
impulsions provenant de l’intérieur ou soit à celle émanant de l’extérieur.
Analysons les répercussions de ce choc sur le produit intérieur brut, la
masse monétaire, les dépenses totales, les recettes et l’indice des prix à la
consommation.

 Un choc positif sur un intervalle de 10 périodes sur la masse


monétaire génère des effets négatifs juste pour la cinquième période et
positifs pour le reste des périodes. Les effets se manifestent par des
phases alternées de baisse ([1, 2], [4, 5], [9, 10]), de hausse (([5, 6], [8,
9]), et de stabilité (([3, 4], [7, 8]).

 Un choc positif sur la masse monétaire se traduit par des effets


positifs sur le produit intérieur brut provoquant ainsi une alternance
de phases de hausse (([4, 5], [8, 9]), de baisse (([5, 6], [9, 10]) et de
stabilité ([1, 3], [4, 6], [8, 10]). A court terme [1, 2], une baisse de la
masse monétaire n’a pas d’effet sur le produit intérieur brut qui se
stabilise. Une stabilité de la masse monétaire reproduit les effets
similaires sur le PIB. Leurs effets divergent sur le moyen terme [4, 6] et
convergent sur le long terme. Ce résultat corrobore celui obtenu dans
le calcul des élasticités de court et long terme.

 Un choc positif sur la masse monétaire se traduit sur les dépenses


totales par des effets négatifs juste pour la cinquième période et
positifs pour le reste des périodes. Le choc affectant la masse
monétaire reproduit des effets similaires sur les dépenses totales à
court, moyen et long terme. Ce résultat confirme les conclusions
susmentionnées sur les tests de causalité.

 Un choc positif sur la masse monétaire se traduit sur les recettes par
des effets négatifs juste pour la neuvième période et positifs pour le
reste des périodes. Ces effets se manifestent par des phases alternées
de hausse ([4, 5], [9, 10]), de baisse ([1, 2], [5, 6], [8, 9]) et de stabilité

43
([2, 4], [6, 8]). Ces deux variables ont des effets similaires sur le court
terme [1, 2] mais leurs effets divergent sur le moyen et long terme.

 Un choc positif sur la masse monétaire se traduit sur l’IPC par des
effets négatifs sur la cinquième et la neuvième période et positifs pour
le reste des périodes. Ce choc sur la masse monétaire reproduit les
mêmes effets sur l’IPC dans le court [1, 2] et moyen terme [4, 5]. L’effet
se stabilise dans le long terme [8, 10]. L’indice des prix à la
consommation est relativement élastique aux fluctuations de la masse
monétaire. Ce résultat corrobore les objectifs de stabilité des prix et de
développement économique que s’est fixée la BCEAO.

44
Figure : Fonctions de réponses suite à un choc sur la masse monétaire

Response to Cholesky One S.D. Innovations ± 2 S.E.


Response of D(LMO) to D(LMO) Response of D(LPIB) to D(LMO)
.04 .006

.03
.004

.02
.002
.01
.000
.00

-.002
-.01

-.02 -.004
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LDEP) to D(LMO) Response of D(LREC) to D(LMO)


.03 .020

.02
.015

.01
.010
.00
.005
-.01

.000
-.02

-.03 -.005
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LIPC) to D(LMO)


.02

.01

.00

-.01

-.02
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

45
o Choc sur les dépenses totales
La figure ci-dessous retrace la simulation de l’impact d’un choc sur les
dépenses totales. Ce choc peut être imputable soit à une dynamique des
impulsions provenant de l’intérieur ou soit à celle émanant de l’extérieur.
Analysons les répercussions de ce choc sur le produit intérieur brut, la
masse monétaire, les dépenses totales, les recettes et l’indice des prix à la
consommation.

 Un choc positif sur un intervalle de 10 périodes sur les dépenses


totales génère des effets positifs qui se manifestent par des phases
alternées de hausse légère ([4, 5], [8, 9]), de baisse ([1, 2], [5, 6], [9, 10])
et de stabilité ([2, 4], [6, 8]) durant toute la période. Dufrénot et al.
(2007)34 soutiennent que ces effets positifs s’expliquent dans les pays
de l’UEMOA par les concours extérieurs résultant du financement des
dépenses dites PPTE35. L’effet du choc reflète des fluctuations
modérées dans le court, moyen et long terme.

 Un choc positif sur les dépenses totales se traduit par des effets
positifs sur le produit intérieur brut durant toute la période. Ces effets
se manifestent par des phases alternées de hausse ([4, 5], [8, 9]), de
baisse ([5, 6], [9, 10] et de stabilité ([1, 3], [4, 6], [8, 9]). Une baisse des
dépenses se répercute par une stabilité du PIB dans le court terme [1,
2]. Les deux variables ont des effets similaires sur le moyen et long, ce
qui illustre les liens qui les unissent. Ce résultat montre qu’une bonne
allocation des dépenses (dépenses d’investissement) est susceptible de
générer des répercussions positives sur la croissance économique.

 Un choc positif sur les dépenses totales se traduit par des effets
positifs sur la masse monétaire durant toute la période. Ces effets se
manifestent par des phases alternées de hausse ([4, 5], [8, 9]), de
baisse ([5, 6], [9, 10] et de stabilité ([1, 3], [4, 6], [8, 9]). Une baisse des
dépenses se répercute par une stabilité de la masse monétaire dans le

34Idem, p. 81.

35 Petit Pays Très Endetté.

46
court terme [1, 2]. Les deux variables ont des effets similaires sur le
moyen et long, ce qui illustre les liens qui les unissent. Ce résultat
corrobore les objectifs de croissance économique que s’est fixée la
BCEAO.

 Un choc positif sur les dépenses se traduit par des effets similaires
positifs sur les recettes durant toute la période. Ces deux variables
sont fortement corrélés sur le court, moyen et long terme.

 Un choc positif sur les dépenses totales se traduit sur l’IPC par des
effets négatifs juste pour la neuvième période et positifs pour le reste
des périodes. L’indice des prix à la consommation est corrélé aux
fluctuations des dépenses totales du fait de la convergence de leurs
effets sur le court [1, 2] et moyen terme [4, 6]. L’inflation se stabilise
sur le long terme. Ce résultat confirme l’analyse susmentionnée dans
les tests de causalité à la Granger.

47
Figure : Fonctions de réponses suite à un choc sur les dépenses totales

Response to Cholesky One S.D. Innovations ± 2 S.E.


Response of D(LDEP) to D(LDEP) Response of D(LPIB) to D(LDEP)
.04 .008

.006
.03

.004
.02
.002
.01
.000

.00
-.002

-.01 -.004
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LMO) to D(LDEP) Response of D(LREC) to D(LDEP)


.012 .0100

.0075
.008

.0050
.004
.0025
.000
.0000

-.004
-.0025

-.008 -.0050
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LIPC) to D(LDEP)


.012

.008

.004

.000

-.004

-.008
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

o Choc sur les recettes totales


La figure ci-dessous retrace la simulation de l’impact d’un choc sur les
recettes. Ce choc peut être imputable soit à une dynamique des impulsions
provenant de l’intérieur ou soit à celle émanant de l’extérieur. Analysons les
répercussions de ce choc sur les recettes, le produit intérieur brut, la masse

48
monétaire, les dépenses totales, les recettes et l’indice des prix à la
consommation.

 Un choc positif sur un intervalle de 10 périodes sur les recettes se


traduit des effets positifs répétés durant toute la période. Ces effets se
manifestent par des phases alternées de hausse ([4, 5], [8, 9]), de
baisse ([1, 2], [5, 6], [9, 10]) et de stabilité ([2, 4], [6, 8]).

 Un choc positif sur les recettes se traduit sur le PIB par des effets
positifs qui englobent toutes les dix périodes. Ces effets se manifestent
par des phases alternées de hausse légère ([4, 5], [8, 9]), de baisse ([5,
6], [9, 10]) et de stabilité ([1, 4], [6, 8]). Une baisse des recettes se
répercute par une stabilité de la croissance économique à court terme
[1, 2]. A moyen et long terme, ces deux variables ont des effets
similaires mais l’effet du PIB est beaucoup plus accentué. Ces deux
variables sont corrélées, ce qui illustre les liens qui les unissent. Ce
résultat corrobore les conclusions susmentionnées dans le calcul des
élasticités de court et long terme.

 Un choc positif sur les recettes se traduit sur la masse monétaire, par
des effets positifs qui englobent toutes les dix périodes. Ces effets se
manifestent par des phases alternées de hausse ([4, 5], [8, 9]), de
baisse ([5, 6], [9, 10]) et de stabilité ([1, 4], [6, 8]). Une baisse des
recettes se répercute par une stabilité de la masse monétaire à court
terme [1, 2]. A moyen et long terme, ces deux variables ont des effets
similaires mais l’effet de la masse monétaire est beaucoup plus
accentué. Ces deux variables sont corrélées, ce qui illustre les liens qui
les unissent au niveau des résultats obtenus sur les tests de causalité.

 Un choc positif sur les recettes se traduit sur les dépenses, par des
effets négatifs juste la cinquième période et positifs pour le reste de la
période. Ces effets se manifestent par des phases alternées de hausse
([5, 6], [8, 9]), de baisse ([4, 5], [9, 10]) et de stabilité ([1, 4], [6, 8]). Une
baisse des recettes se répercute par une stabilité des dépenses à court
terme [1, 2]. Leurs effets divergent sur le moyen terme [4, 6] et

49
convergent sur le long terme [8, 9]. L’effet de convergence de long
terme est conforme à celui obtenu par Dufrénot et al. (2007). Ils
estiment que « dans le cas spécifique des pays de l’UEMOA, le caractère
pro-cyclique des dépenses est dû à la corrélation positive entre les
dépenses et les recettes : en période de conjoncture favorable,
l’augmentation des recettes conduit les gouvernements à accroître les
dépenses plus que proportionnellement »

 Un choc positif sur les recettes se traduit sur l’IPC, par des effets
négatifs sur les périodes cinq et neuf et positifs pour le reste des
périodes. Une baisse de l’IPC se manifeste à court terme ([1, 2], par un
effet similaire sur les recettes. Les effets des deux variables divergent
sur le moyen [4, 6] et long terme [8, 10]. Ce résultat corrobore les
conclusions susmentionnées dans les tests de causalité à la Granger.

50
Figure : Fonctions de réponses suite à un choc sur les recettes

Response to Cholesky One S.D. Innovations ± 2 S.E.


Response of D(LREC) to D(LREC) Response of D(LPIB) to D(LREC)
.020 .006

.015 .004

.010 .002

.005 .000

.000 -.002

-.005 -.004
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LMO) to D(LREC) Response of D(LDEP) to D(LREC)


.006 .008

.004
.004

.002
.000
.000
-.004
-.002

-.008
-.004

-.006 -.012
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LIPC) to D(LREC)


.008

.004

.000

-.004

-.008
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

51
Choc sur l’indice des prix à la consommation
La figure ci-dessous retrace la simulation de l’impact d’un choc sur l’indice
des prix à la consommation. Ce choc peut être imputable soit à une
dynamique des impulsions provenant de l’intérieur ou soit à celle émanant
de l’extérieur. Analysons les répercussions de ce choc sur le produit intérieur
brut, la masse monétaire, les dépenses totales, les recettes et l’indice des
prix à la consommation.

 Un choc positif sur un intervalle de 10 périodes sur l’indice des prix à


la consommation se traduit par des effets positifs répétés sur toutes
les dix périodes. Ces effets se manifestent par des phases alternées de
hausse ([4, 5], [8, 9]), de baisse ([1, 2], [5, 6], [9, 10]) et de stabilité ([2,
4], [6, 8]).

 Un choc positif sur l’indice des prix à la consommation se traduit sur


le PIB par des effets négatifs sur les périodes cinq et neuf et positifs
pour le reste des périodes. Ces effets se manifestent par des phases
alternées de hausse ([5, 6], [9, 10]), de baisse ([4, 5], [8, 9]) et de
stabilité ([1, 4], [6, 8]). Une baisse de l’IPC se répercute par une
stabilité du PIB à court terme [1, 2]. A moyen et long terme, ces deux
variables ont des effets qui divergent. Ces deux variables sont
corrélées, ce qui illustre les liens qui les unissent concernant leur
arbitrage. Ce résultat corrobore les conclusions susmentionnées dans
le calcul des élasticités de court et long terme.

 Un choc positif sur l’indice des prix à la consommation se traduit sur


la masse monétaire, par des effets négatifs juste pour la neuvième
période et positifs pour le reste des périodes. Ces effets se manifestent
par des phases alternées de hausse ([4, 5], [9, 10]), de baisse ([5, 6], [8,
9]) et de stabilité ([1, 4], [6, 8]). Une baisse de l’IPC se répercute par
une stabilité de la masse monétaire à court terme [1, 2]. Les effets de
ces deux variables convergent à moyen terme [4, 6] et divergent sur le
long terme [8, 10]. Ces deux variables sont corrélées, ce qui illustre les
liens qui les unissent. Ce résultat corrobore les objectifs de stabilité
des prix et de développement économique que s’est fixée la BCEAO.
52
 Un choc positif sur l’indice des prix à la consommation se traduit sur
les dépenses totales, par des effets négatifs juste pour la neuvième
période et positifs pour le reste des périodes. Ces effets se manifestent
par des phases alternées de hausse ([4, 5], [9, 10]), de baisse ([5, 6], [8,
9]) et de stabilité ([1, 4], [6, 8]). Une baisse de l’IPC se répercute par
une stabilité des dépenses à court terme [1, 2]. Les effets de ces deux
variables convergent à moyen terme [4, 6] et divergent sur le long
terme [8, 10]. Ces deux variables sont corrélées, ce qui illustre les liens
qui les unissent. Ce résultat corrobore les conclusions
susmentionnées dans les tests de causalité à la Granger.

 Un choc positif sur l’indice des prix à la consommation se traduit sur


les recettes, par des effets négatifs juste pour la neuvième période et
positifs pour le reste des périodes. Ces effets se manifestent par des
phases alternées de hausse ([4, 5], [9, 10]), de baisse ([5, 6], [8, 9]) et
de stabilité ([1, 4], [6, 8]). Une baisse de l’IPC se répercute par une
stabilité des recettes à court terme [1, 2]. Les effets de ces deux
variables convergent à moyen terme [4, 6] et divergent sur le long
terme [8, 10]. Ces deux variables sont corrélées, ce qui illustre les liens
qui les unissent. Ce résultat corrobore les conclusions
susmentionnées dans les tests de causalité à la Granger.

53
Figure : Fonctions de réponses suite à un choc sur l’indice des prix à la
consommation

Response to Cholesky One S.D. Innovations ± 2 S.E.


Response of D(LIPC) to D(LIPC) Response of D(LPIB) to D(LIPC)
.025 .004

.020
.002
.015

.010 .000

.005
-.002
.000

-.005 -.004
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LMO) to D(LIPC) Response of D(LDEP) to D(LIPC)


.008 .008

.004 .004

.000 .000

-.004 -.004

-.008 -.008
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Response of D(LREC) to D(LIPC)


.006

.004

.002

.000

-.002

-.004

-.006
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

54
5-5-2°) – Décomposition de la variance de l’erreur de prévision
L’étude précédente, basée sur les fonctions de réponses impulsionnelles,
peut être complétée par une analyse de la décomposition de la variance de
l’erreur de prévision. L’objectif est de calculer la contribution de chacune des
innovations à la variance de l’erreur en pourcentage. Quand une innovation
explique une part importante de la variance de l’erreur de prévision, nous en
déduisons que l’économie étudiée est très sensible aux chocs affectant cette
série. Les résultats relatifs à l’étude de la décomposition de la variance sont
reportés dans le tableau en annexe. Ils indiquent que :

o La variance de l’erreur de prévision du produit intérieur brut, est due à


80% à ses propres innovations, 8% aux innovations des dépenses, 5%
aux innovations des recettes, 4% aux innovations de la masse
monétaire et à 2% à celles de l’IPC. Elle met en évidence le caractère
exogène à moyen et long terme du produit intérieur brut et montre
également que les variables budgétaires réagissent le plus à moyen et
à long terme. A long terme, la variance de l’erreur de prévision du
produit intérieur brut due à ses propres innovations augmente du fait
son caractère endogène. Ces résultats sont conformes à ceux obtenus
sur les fonctions de réponses suite à un choc sur le produit intérieur
brut.

o La variance de l’erreur de prévision de la masse monétaire est due à


72% à ses propres innovations et à 27% à celles du produit intérieur
brut. Ces résultats sont conformes à ceux obtenus sur les fonctions de
réponses suite à un choc sur la masse monétaire. Ils montrent le
caractère exogène à court terme de la politique monétaire. Cette
dernière influence donc fortement le produit intérieur brut en révélant
qu’un choc sur la masse monétaire a donc plus d’impact sur le PIB
que l’impact d’un choc du PIB en a sur la masse monétaire. Les
dépenses totales et les recettes réagissent également à moyen et long
terme au choc sur la masse monétaire. L’IPC réagit faiblement à
moyen et long terme. Ce résultat confirme l’argument des monétaristes
qui estiment qu’à long terme, la masse monétaire a un impact sur le

55
niveau des prix. La variance de l’erreur de prévision de la masse
monétaire due à ses propres innovations diminue à moyen et long
terme, du fait son caractère endogène.

o La variance de l’erreur de prévision des dépenses totales est due à 56%


à ses propres innovations, 28% aux innovations de la masse monétaire
et à 15% à celles du produit intérieur brut à court terme. Ces résultats
sont conformes à ceux obtenus sur les fonctions de réponses suite à
un choc sur les dépenses totales. A court et à long terme, un choc sur
les dépenses totales influence donc plus la masse monétaire que le
PIB, les recettes et l’IPC. Il révèle également que ce choc a donc plus
d’impact sur la masse monétaire que l’impact d’un choc de la masse
monétaire en a sur les dépenses totales. A long terme, les dépenses
ont un impact sur le PIB, les recettes et le niveau des prix. La variance
de l’erreur de prévision des dépenses totales due à ses propres
innovations diminue à moyen et long terme, du fait son caractère
endogène.

o La variance de l’erreur de prévision des recettes totales est due à 49%


à ses propres innovations, 42% aux innovations de la masse monétaire
et à 7% à celles du produit intérieur brut à court terme. Ces résultats
sont conformes à ceux obtenus sur les fonctions de réponses suite à
un choc sur les recettes. A court et à long terme, un choc sur les
recettes influence donc plus la masse monétaire que le PIB, les
dépenses et l’IPC. Il révèle également que ce choc a donc plus d’impact
sur la masse monétaire que l’impact d’un choc de la masse monétaire
en a sur les recettes. A long terme, les recettes ont plus d’impact sur le
PIB mais elles ont également des effets sur la masse monétaire, les
dépenses et le niveau des prix. La variance de l’erreur de prévision des
recettes due à ses propres innovations diminue à moyen et long terme,
du fait son caractère endogène.

o La variance de l’erreur de prévision de l’indice des prix à la


consommation est due à 77% à ses propres innovations, 14% aux
innovations de la masse monétaire, 6% aux innovations des dépenses
56
totales et à 1% à celles des recettes à court terme justifiant le
caractère exogène de la variable de l’IPC. Un choc sur l’IPC a donc plus
d’impact sur la masse monétaire que l’impact d’un choc de la masse
monétaire en a sur l’IPC. Ceci dénote le rôle crucial de stabilisation des
prix attribué à la BCEAO. La variance de l’erreur de prévision due à
ses propres innovations fléchit à moyen et long terme expliquant ainsi
une endogénéisation limité de l’IPC. Cette dernière révèle que d’autres
facteurs exogènes (instabilité de l’environnement international)
peuvent expliqués les fluctuations du niveau général des prix. A long
terme, un choc sur l’indice des prix à la consommation se répercute
plus sur la masse monétaire. Autrement dit, la variable de la masse
monétaire réagit le plus suite au choc sur l’indice des prix à la
consommation. Ces résultats sont conformes à ceux obtenus sur les
fonctions de réponses suite à un choc sur l’indice des prix à la
consommation. Les réactions des dépenses totales au choc
d’innovation du niveau des prix s’expliquent au Sénégal par les
multiples interventions de l’Etat pour subventionner la flambée des
prix des denrées de premières nécessités susceptible de réduire le
pouvoir d’achat des populations à revenus faibles. Il confirme
également la thèse de Wagner36 qui milite pour l’accroissement de
l’intervention de l’Etat dans l’économie. les recettes et le PIB réagissent
également au choc même s’ils ont des impulsions réduites à court et
long terme.

A l’issu du diagnostic des simulations réalisées sur les variables du produit


intérieur brut, de la masse monétaire, des dépenses totales, des recettes et
de l’indice des prix à la consommation, nous en déduisons les conclusions
suivantes :

 l’impact d’un choc d’innovation affectant le produit intérieur brut est


plus significatif à court, moyen et long terme que celui affectant les

36 L’économiste allemand du nom de Adolphe WAGNER formule une loi connue sous le nom
de « loi de wagner » visant à plaider pour une intervention de plus en plus de l’Etat dans
l’économie.

57
autres variables. L’économie sénégalaise reste donc très sensible au
choc affectant le total de la valeur ajoutée des biens et services réalisés
dans le territoire sénégalais pendant une période donnée, y compris
par les ressortissants étrangers. L’impact d’un choc sur le niveau des
prix vient en seconde position suivant l’ordre d’importance de la
variance de l’erreur de prévision dans l’économie. Celui de la masse
monétaire vient en troisième position, les dépenses viennent en
quatrième position et enfin les recettes viennent en dernière position.
La politique budgétaire réagit plus que la politique monétaire à un
choc d’innovation affectant le produit intérieur brut.

 Les chocs affectant le produit intérieur brut, le niveau général des prix, la
masse monétaire, les dépenses totales et les recettes constituent la
principale source de fluctuations de l’économie sénégalaise dans le court
et long terme. Autrement dit, le produit intérieur brut réagit suite aux
chocs sur ces variables. La politique monétaire est fortement corrélée aux
variables budgétaires et au niveau général des prix du fait qu’elle réagit le
plus suite à des chocs d’innovations susceptibles de rétrécir
singulièrement son efficacité. La réaction de la politique monétaire à un
choc d’innovation sur le niveau des prix est corroborée par les études de
la BCEAO. Celles-ci soutiennent que les chocs d’innovations sur l’indice
des prix à la consommation ont des répercussions directes sur le crédit
intérieur37. L’impact des chocs d’innovation met en évidence les effets de
rétroaction d’une variable sur l’autre.

37 Notes d’Information et Statistiques, mars 2001, N°512, p. 4.

58
Conclusion

L’objet de ce chapitre était d’évaluer l’efficacité relative des politiques


monétaire et budgétaire à l’aide d’un modèle à correction d’erreur suivant
l’approche de Johansen, d’un modèle VAR et d’une causalité à la Granger.
Les résultats obtenus de l’estimation montrent qu’à court et long terme les
politiques monétaire et budgétaire influencent l’activité économique. La
politique budgétaire, appréhendée par les recettes est plus efficace que la
politique monétaire sur le court et long terme. La composante de la variable
budgétaire des dépenses totales a un impact très faible à court terme et
négatif à long terme sur l’activité économique. La politique monétaire, par
contre, a des effets positifs réduits à court et long terme sur l’activité
économique. Ceci laisse présager que le Sénégal doit davantage miser sur la
politique budgétaire pour la rendre crédible dans le but de propulser
l’activité économique en réduisant les dépenses publiques non productive
pour ne pas accentuer le déficit budgétaire et en promouvant le
développement du secteur privé. Il ressort du calcul des élasticités du
modèle à correction d’erreur qu’à court et long terme, l’inflation a des
répercussions néfastes sur la croissance économique. Les résultats de
l’analyse de la causalité à la Granger révèlent d’une part, le caractère
endogène de la politique monétaire du fait que son évolution peut être
influencée par les valeurs retardées de l’activité économique, du niveau des
prix et des recettes. D’autre part, ils montrent également que l’évolution de
la tendance de la politique budgétaire peut être influencée par les valeurs
passées de l’activité économique, de la masse monétaire, et du niveau des
prix, impliquant ainsi l’endogénéité de la politique budgétaire. L’analyse des
réponses impulsionnelle et la décomposition de la variance montrent que
l’économie est fortement tributaire des chocs d’innovation affectant les
variables étudiées. Ces derniers influencent l’économie par l’intermédiaire
des variables de l’indice des prix à la consommation, de la masse monétaire,
des dépenses totales, des recettes et du produit intérieur brut. Elles révèlent
également que la politique monétaire réagit plus aux chocs affectant les
dépenses totales, les recettes et l’indice des prix à la consommation. Ainsi, la

59
l’influence de la politique monétaire sur la politique budgétaire pourrait se
justifier par une compensation des effets des variables budgétaires
susceptibles de contrecarrer l’efficacité des instruments monétaires.
L’analyse des chocs d’innovation entre les variables et du sens de causalité à
la Granger donnent ainsi fortement à penser que les impulsions des
variables principales ont des retombées importantes sur la crédibilité des
politiques monétaire et budgétaire. De même, il ressort suivant l’estimation
du modèle à correction d’erreur que le stabilisateur automatique au Sénégal
appréhendé par le coefficient associé à la force de rappel β 4 semble être très
faible (12%). Ce résultat montre que les déséquilibres causés par les chocs
au niveau des variables des politiques monétaire et budgétaire tardent à se
compenser, ce qui explique la persistance des impulsions et de
l’affaiblissement de l’efficacité relative de ces politiques.

L’impact significatif des chocs du produit intérieur brut, de la masse


monétaire, des recettes et de l’IPC sur les dépenses totales, mis en évidence
par l’analyse de la causalité entre les variables, celle des réponses
impulsionnelle et celle de la décomposition des variances de l’erreur donne
ainsi à penser que l’ajustement budgétaire semble se faire principalement à
partir de la composante dépense des budgets publics. Ce résultat, au
demeurant non surprenant, corrobore les conclusions obtenues par
différentes études montrant par exemple que certains pays de l’UEMOA
butent sur la collecte des recettes fiscales (Chambas, 2005)38 ou que les
efforts de convergence relativement importants à propos de certaines
dépenses publiques demeurent faibles dans le cas des recettes.

L’efficacité relative des politiques monétaire et budgétaire demeure soumise


à des sources d’incertitude liées aux chocs imprévisibles émanant de
l’extérieur. Ce type d’incertitude, très globale, doit permettre aux autorités
monétaire et budgétaire de mettre en place un cadre à court, moyen et long
terme adéquat pour une combinaison optimale des politiques monétaire et

38CHAMBAS. G., « Afrique au Sud du Sahara : Mobiliser des ressources fiscales pour le
développement », Economica, Paris.

60
budgétaire qui peut garantir l’atténuation des fluctuations conjoncturelles de
l’économie sénégalaise. Cela signifie que la BCEAO prendra des mesures
pour que l’inflation ne s’écarte pas trop du critère de convergence de
l’UEMOA en matière de prix, qui est de 3,0% et que le gouvernement du
Sénégal veille à une meilleure allocation des ressources vers des dépenses
productives susceptibles d’assurer une viabilité macroéconomique (Dufrénot
et al.(2007) et à une baisse du ratio de sa dette au PIB.

61
Références bibliographiques

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Importance in Economic Stabilization”. Federal Reserve Bank of St-Louis Review, October.

ANDERSEN, C. L. et K. M. CARLSON (1970), “A Monetarist Model for Economic Stabilization”,


Federal Reserve Bank of St-Louis Review 52, April.

BETTEN, S. D. et R. W. HAFER (1983), “The Relative Impact of Monetary and Fiscal Actions on
Economic Activity : A Cross-Country Comparison”, Federal Reserve Bank of St-Louis Review 65,
January.

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63
ANNEXE

Tableau : Décomposition de la variance de l’erreur de prévision (Eviews 3)


Variance Decomposition of
D(LPIB):
Period S.E. D(LPIB) D(LMO) D(LDEP) D(LREC) D(LIPC)
1 0.014664 100.0000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
2 0.014664 100.0000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
3 0.014664 100.0000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
4 0.014664 100.0000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
5 0.020258 80.35419 4.081766 8.304459 5.121979 2.137602
6 0.020258 80.35419 4.081766 8.304459 5.121979 2.137602
7 0.020258 80.35419 4.081766 8.304459 5.121979 2.137602
8 0.020258 80.35419 4.081766 8.304459 5.121979 2.137602
9 0.024319 81.00028 3.791061 9.309395 3.800783 2.098483
10 0.024319 81.00028 3.791061 9.309395 3.800783 2.098483
Variance Decomposition of
D(LMO):
Period S.E. D(LPIB) D(LMO) D(LDEP) D(LREC) D(LIPC)
1 0.033680 27.22704 72.77296 0.000000 0.000000 0.000000
2 0.033680 27.22704 72.77296 0.000000 0.000000 0.000000
3 0.033680 27.22704 72.77296 0.000000 0.000000 0.000000
4 0.033680 27.22704 72.77296 0.000000 0.000000 0.000000
5 0.038645 28.68768 65.60086 4.323213 1.037333 0.350918
6 0.038645 28.68768 65.60086 4.323213 1.037333 0.350918
7 0.038645 28.68768 65.60086 4.323213 1.037333 0.350918
8 0.038645 28.68768 65.60086 4.323213 1.037333 0.350918
9 0.042343 33.83354 59.52483 4.929800 0.916312 0.795520
10 0.042343 33.83354 59.52483 4.929800 0.916312 0.795520
Variance Decomposition of
D(LDEP):
Period S.E. D(LPIB) D(LMO) D(LDEP) D(LREC) D(LIPC)
1 0.036625 15.27470 28.61322 56.11208 0.000000 0.000000
2 0.036625 15.27470 28.61322 56.11208 0.000000 0.000000
3 0.036625 15.27470 28.61322 56.11208 0.000000 0.000000
4 0.036625 15.27470 28.61322 56.11208 0.000000 0.000000
5 0.045202 25.03262 34.22718 37.40406 2.407979 0.928155
6 0.045202 25.03262 34.22718 37.40406 2.407979 0.928155
7 0.045202 25.03262 34.22718 37.40406 2.407979 0.928155
8 0.045202 25.03262 34.22718 37.40406 2.407979 0.928155
9 0.047882 27.20438 33.53853 34.28852 3.108728 1.859846
10 0.047882 27.20438 33.53853 34.28852 3.108728 1.859846
Variance Decomposition of
D(LREC):
Period S.E. D(LPIB) D(LMO) D(LDEP) D(LREC) D(LIPC)
1 0.023686 7.047011 42.27604 0.847314 49.82964 0.000000
2 0.023686 7.047011 42.27604 0.847314 49.82964 0.000000
3 0.023686 7.047011 42.27604 0.847314 49.82964 0.000000
4 0.023686 7.047011 42.27604 0.847314 49.82964 0.000000
5 0.028869 27.95252 29.15626 8.968949 33.59522 0.327044
6 0.028869 27.95252 29.15626 8.968949 33.59522 0.327044
7 0.028869 27.95252 29.15626 8.968949 33.59522 0.327044
8 0.028869 27.95252 29.15626 8.968949 33.59522 0.327044
9 0.032054 38.60936 23.70587 10.03433 27.33675 0.313682
10 0.032054 38.60936 23.70587 10.03433 27.33675 0.313682
Variance Decomposition of
D(LIPC):
Period S.E. D(LPIB) D(LMO) D(LDEP) D(LREC) D(LIPC)
1 0.023658 0.699142 14.27790 6.118870 1.427186 77.47691
2 0.023658 0.699142 14.27790 6.118870 1.427186 77.47691
3 0.023658 0.699142 14.27790 6.118870 1.427186 77.47691
4 0.023658 0.699142 14.27790 6.118870 1.427186 77.47691
5 0.030095 0.441292 28.97503 6.372991 3.302435 60.90825
6 0.030095 0.441292 28.97503 6.372991 3.302435 60.90825
7 0.030095 0.441292 28.97503 6.372991 3.302435 60.90825
8 0.030095 0.441292 28.97503 6.372991 3.302435 60.90825
9 0.030282 0.656212 28.64369 6.295035 3.714712 60.69035
10 0.030282 0.656212 28.64369 6.295035 3.714712 60.69035
Ordering: D(LPIB) D(LMO)
D(LDEP) D(LREC) D(LIPC)

64
Response to Cholesky One S.D. Innovations ± 2 S.E.
Response of D(LPIB) to D(LPIB) Response of D(LPIB) to D(LMO) Response of D(LPIB) to D(LDEP) Response of D(LPIB) to D(LREC) Response of D(LPIB) to D(LIPC)
.020 .020 .020 .020 .020

.015 .015 .015 .015 .015

.010 .010 .010 .010 .010

.005 .005 .005 .005 .005

.000 .000 .000 .000 .000

-.005 -.005 -.005 -.005 -.005


2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10

Response of D(LMO) to D(LPIB) Response of D(LMO) to D(LMO) Response of D(LMO) to D(LDEP) Response of D(LMO) to D(LREC) Response of D(LMO) to D(LIPC)
.04 .04 .04 .04 .04

.03 .03 .03 .03 .03

.02 .02 .02 .02 .02

.01 .01 .01 .01 .01

.00 .00 .00 .00 .00

-.01 -.01 -.01 -.01 -.01

-.02 -.02 -.02 -.02 -.02


2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10

Response of D(LDEP) to D(LPIB) Response of D(LDEP) to D(LMO) Response of D(LDEP) to D(LDEP) Response of D(LDEP) to D(LREC) Response of D(LDEP) to D(LIPC)
.04 .04 .04 .04 .04

.02 .02 .02 .02 .02

.00 .00 .00 .00 .00

-.02 -.02 -.02 -.02 -.02

-.04 -.04 -.04 -.04 -.04


2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10

Response of D(LREC) to D(LPIB) Response of D(LREC) to D(LMO) Response of D(LREC) to D(LDEP) Response of D(LREC) to D(LREC) Response of D(LREC) to D(LIPC)
.020 .020 .020 .020 .020

.015 .015 .015 .015 .015

.010 .010 .010 .010 .010

.005 .005 .005 .005 .005

.000 .000 .000 .000 .000

-.005 -.005 -.005 -.005 -.005


2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10

Response of D(LIPC) to D(LPIB) Response of D(LIPC) to D(LMO) Response of D(LIPC) to D(LDEP) Response of D(LIPC) to D(LREC) Response of D(LIPC) to D(LIPC)
.03 .03 .03 .03 .03

.02 .02 .02 .02 .02

.01 .01 .01 .01 .01

.00 .00 .00 .00 .00

-.01 -.01 -.01 -.01 -.01

-.02 -.02 -.02 -.02 -.02


2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10 2 4 6 8 10

65

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