LAFRIQUE
EST A VENDRE
LA NEXT
GENERATION
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SNS)
A QUOIPENSENT __
LES ALGERIENS 2
Médias, pouvoir, religion, islamisme, consumérisme. ..
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erat ene Creer ater ee ee Tene ene
ee eee een CMCLe francais, une langue africaine
egy ¢ suis de retour du XI sommet de la
Francophonie, qui s'est tenu du 20 au
24 octobre & Montreux, en Suisse. Un
1 trés joli coin, opulent, tranquille, comme
* a Pécart des soubresauts du monde.
Sauf pour ces affiches xénophobes, racistes, pla-
cardées sans vergogne sur les murs du métro par Ie
tres influent parti diextréme droite local. Pays par
ticulier, quand méme... Un exécutif tournant, une
femme chef C'ftat, deux femmes ministres de haut
rang, une démocratie directe unique au monde. Et
ceci expliquant largement cela, en fin de compte, un
sommet un peu « étroit », sous trés haute surveillance,
otganisé, rigueur oblige, avec des bouts de chandelle
(Montreux aura cofité le tiers de la facture de Qué-
bec en 2008). Quant aux journalistes, ils auront été
traités a la dure, confinés dans un sous-sol lugubre
(et la plupart dentre eux logés A des kilometres de
Montreux...). Commentaire d'un de mes amis sur‘ ma
page Facebook : « Daccord, mais eux, au moins, ils
ont la liberté de la presse...! »
Exact. Revenons done sur le fond. Je ne suis pas
stir que tout le monde ait la méme idée de la Franco-
phonie, Pour les pays duu Nord, la Francophonie c'est
avant tout un instrument de politique multilatérale,
On fait passer les idées, on essaie de mobiliser les
troupes pour les Nations unies, pour le G20, pour le
G8. Cest aussi un moyen pratique pour adresser des
commentaires sur les droits de Yhomme, la gouver:
nance, la corruption, en évitant les téte-a-téte bila:
raux embarrassants. Pour les pays du Sud, la Fran-
cophonie devrait étre avant tout un instrument de
développement. Un canal privilégié de coopération...
Dans les deux cas, le systéme niest pas opérationnel.
Fron aurait envie de dire & nos dirigeants duu Nord
comme du Sud : oublions les grands bla-bla straté-
_8iques et es illusions (la Francophonie nimprime ni les
dollars ni les euros...), Focalisons-nous sur ce qui est
faisable : une action ambitieuse de promotion de la lan-
a2ue frangaise et la défense des exceptions culturelles;
‘une vraie politique d'éducation, de formation, d'appren-
tissage du frangais, avec
des moyens, de la volonté.
politique sincere de libre
‘Am 202 — WovEMaRE 2010
Oublions les grands bla-bla
stratégiques et les illusions.
Et, last but not least, une “ Focalisons-nous sur ce qui
est falsable.
LAIR DU TEMPS
Par ZyaD LIMAM
circulation des personnes dans Fespace francophone.
‘Que les cadres, les étudiants, les artistes, les créateurs,
puissent voyager plus facilement et donner de la vie
cet de la substance a ce concept d'« espace partagé »
organisation dirigée (avec équilibre...) par Abdou
Diouf peut également accentuer sa capacité de média-
tion (on Ia vu en Guinée récemmend), mais aussi ot
surtoutson autorité morale. Exemple : Haiti. La com-
munauté internationale avait promis 100 milliards de
dollars pour la reconstruction, Moins de 10% ont dé
étre décaissés. Le tout remis a des ONG qui ont lit
ralement pris le pouvoir a Port-au-Prince. Et le choléra
arrive aux portes de la ville... On a entendu, un peu,
Iavoix du Québec, les propositions symboliques d’Ab-
doulaye Wade, celles de FOrganisation internationale
de la Francophonie (OTF). Mais on aurait voulu étre
assourdi par la voix commune de la Francophonie.
Ressentir, pour une fois, une vraie « communauté »
Autre point dimportance. La Francophonie, cest
tout de méme la France. Mais elle est absente. Fle
coupe les crédits culturels. Elle na plus vraiment de
politique africaine. On ne lentend pas, ou si peu, sur
Haiti, Ni sur les droits de Phomme. Pour la seconde
fois daffilée, Nicolas Sarkozy aura passé que
‘quelques heures au sommet. On se gratte la téte. Les
Francais veulent jouer dans la cour des grands touten
se sabordant dans leur espace stratégique numero un.
Il faudrait peut-étre prendre les choses a Yen-
vers. Le frangais est en train de devenir une lan.
‘gue africaine, Plus du tiers des locuteurs se trouve
aujourd’hui surle continent, Plus de la moitié demain.
Ft quand Afrique sveillera, quand son économie
‘entrera définitivement dans la globalisation, alors
le continent entrainera le francais avec Iui dans une
nouvelle modernité, ml
Abdou Diouf at ety secrétare gnérl del Francophonie,