BELGIQUE – BELGIE

ECOLO Forest P.P

1190 Bruxelles 19
BC 1062
D site : http://ecolo-forest.be
D mail : info@ecolo-forest.be
D Forest&Vert : redaction@ecolo-forest.be

BUREAU DE LA LOCALE
D bureau@ecolo-forest.be
• Secrétaire politique : Jean-Claude Englebert
D jeanclaude.englebert@ecolo-forest.be
D 0478.87.92.72
• Secrétaire administratif : René Vanderhaegen
D rene.vanderhaeghen@ecolo-forest.be
• Groupe actions : Thierry Lucy
D thierry.lucy@ecolo-forest.be
• Groupe communication : François Jourde
D francois.jourde@ecolo-forest.be
• Trésorier : Michel De Wijngaert
D michel.dewijngaert@ecolo-forest.be
MANDATAIRES
• Echevine Travaux publics, Environnement, N° 27 automne 2008
Propreté, Mobilité, Développement durable, Périodique Trimestriel
Energie, Bâtiments communaux : N° P102029
Marianne Courtois
D marianne.courtois@ecolo-forest.be
Éditeur Responsable : J.-C. Englebert, rue des Alliés 167, 1190 Forest

• Echevin Cohésion sociale, Prévention, Culture

et Jeunesse, Tourisme, Coopération au déve-
loppement et Affaires européennes :
José Angeli
D jose.angeli@ecolo-forest.be
• Echevin Matières néerlandophones (Ensei-
gnement, Culture, Bibliothèque) :
Luckas Vandertaelen (Groen!)
D luckas.vandertaelen@ecolo-forest.be
• Chef de groupe au Conseil : Annie Richard
D annie.richard@ecolo-forest.be
Dans ce numéro
• Conseillères communales : Myriam Delville : D Edito
myriam.delville@ecolo-forest.be et Naoual DOSSIER : Forest, Centre Culturel P. 2
Laarissi : naoual.laarissi@ecolo-forest.be.
• Président du CPAS : Stéphane Roberti D La culture, ça bouge à Forest ! • J.-C. En-
P. 2
D stephane.roberti@ecolo-forest.be glebert
• Président du Foyer forestois : Daniel Cremer D Entretien • José Angeli, Échevin Ecolo de
P. 3
D daniel.cremer@ecolo-forest.be la culture
D Un Centre Culturel, pour quoi faire ? • J.-
P. 4
FOREST & VERT est un périodique gratuit. C. Englebert
Pour être abonné, il suffit de nous contacter : D Dialogue au pied du Brass • R. Burton P. 5
ECOLO Forest
C/O Jean-Claude Englebert D Action Énergie • T. Lucy P. 5
167, rue des Alliés ⎮ 1190 FOREST D ECOLO Forest à Beckerich • G. Bertholomé
0478.87.92.72⎮ info@ecolo-forest.be & T. Lucy P. 6
D Action Parc Jacques Brel
P. 7
Retrouvez en ligne tout l’agenda de la locale et des D Sans-papiers : l’urgence d’une vraie poli-
actions de nos mandataires : http://ecolo-forest.be tique • S. Roberti & M. Plovie P. 8
D Coup de cœur pour Ph. Swaelus
Imprimé à Forest par COPY-SYSTEMS • F. Jourde & T. Lucy P. 9
sur papier recyclé FSC (100% fibres de récu-
pération) blanchi sans chlore. D Dans le panier d’Annie • A. Richard P. 10
Plus d’infos : www.erapure-papers.com
D Cadrage forestois (photo)
P. 10

FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 1

 Edito
Forest&Vert “nouvelle formule” trouve ses marques, tout en con-
tinuant à évoluer. Cette édition colle particulièrement avec l’ac-
tualité, puisque nous consacrons notre dossier à une réalisation
majeure de notre Échevin ECOLO de la culture, José Angeli. Aussi
invraisemblable que cela puisse paraître, Forest n’avait à ce jour
pas de centre culturel ! Cette défaillance est désormais réparée :
le 25 septembre vit l’inauguration de Forest, Centre Culturel dans
le nouveau bâtiment du Brass. Notre dossier revient donc sur cet
événement, notamment à travers l’entretien que nous a accordé
José Angeli (p. 3), mais aussi deux textes de Jean-Claude Engle-
bert, portant désormais la nouvelle casquette de Président du
Centre Culturel (p. 4). Roger Burton, Directeur artistique, nous
rappelle avec originalité tout l’extra-ordinaire d’un tel renouveau
à Forest (p. 5).
L’actualité, c’est hélas aussi les sans-papiers. Stéphane Roberti
(Président ECOLO du CPAS) et Magali Plovie (Conseillère) nous
donnent les clés de ce dossier sensible, et réaffirment la position
et le combat d’ECOLO en ce domaine.
Notre locale est décidément très active ! Thierry Lucy et Guy
Bertholomé rendent compte de notre récent voyage d’étude et
d’échange à Beckerich, l’une des communes les plus avancées
d’Europe en matière d’écologie (p. 6-7). Notre locale organise ce
dimanche 5 octobre la journée “Parc Jacques Brel”, action origi-
nale autant que nécessaire, qui invite les Forestois à se mobiliser
pour la sauvegarde de ce magnifique parc, pourtant méconnu
(p.  7). Enfin, Thierry Lucy pose les jalons de l’action Énergie, la-
bellisée “Solutions pour chacun” (p. 5).
Notre coup de cœur ira à Philippe Swaelus, probablement le pre-
mier forestois à entreprendre la construction d’une maison pas-
sive (p. 9).
Annie Richard poursuit sa désormais fameuse rubrique “culina-
ro-éthique”, en nous invitant à réfléchir sur notre consommation
de viande, et à savourer sa recette de légumes farcis végétariens.
Le “Cadrage forestois” attirera votre regard sur la fière proue du
Wiels. Nous renouvelons d’ailleurs notre appel à photographies !
Sur notre site (http://ecolo-forest.be), vous pourrez toujours réa-
gir aux principaux articles du Forest&Vert.
D François JOURDE & Guy BERTHOLOMÉ
Nouvelle station Cambio à Saint-
Denis
Les Forestois disposent désormais d’une
photographie cc F. Jourde
nouvelle station de voitures partagées
“Cambio”. Elle est située au cœur du
quartier Saint-Denis, rue de Barcelone (à
l’angle de l’Hôtel Communal). Il s’agit de
la deuxième station Cambio inaugurée à
Forest, après celle de Jupiter (Altitude
Cent). Marianne Courtois, Échevine de la
mobilité, entend inaugurer au moins deux autres stations de
carsharing d’ici la fin de la législature. Les prochains sites pour-
raient être Forest National et la place de Rochefort.
> renseignements : 02/227.93.02, www.cambio.be
• Rédacteur en chef : François Jourde
• Comité de rédaction : François Jourde, Guy Bertho-
lomé, Sophie Maquoi, Richard Kalisz, Roger Burton,
Pernilla Jourde.
• Ont collaboré à ce numéro : Annie Richard et Thierry
Lucy... et les autres auteurs modestes et géniaux.
FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 2
D O S S I E R
Forest,
Centre Culturel
La culture,
ça bouge à Forest !
Depuis juin 2008, la Commune de Fo-
rest s’est dotée d’un Centre Culturel,
sous la forme d’une ASBL para-com-
munale1. Cette ASBL se voit dotée des
moyens en personnel, fonctionnement
et investissement du service “Culture”
de l’échevin ECOLO, José Angeli. En ou-
tre, le Centre Culturel se voit confier une partie du site de
l’Abbaye ainsi que la majeure partie du bâtiment rénové
du Brass, inauguré ce 25 septembre. L’entretien avec José
Angeli, échevin ECOLO de la Culture, détaille ces points.
José a par ailleurs respecté au pied de la lettre les valeurs
d’ECOLO puisque, ne voulant pas mêler le fonctionne-
ment du Centre Culturel avec sa fonction d’échevin, il
m’a demandé d’en assumer la présidence2. Merci à toi,
José, pour la confiance que tu mets en moi.
Le Centre Culturel dispose donc non seulement du
somptueux cadre de l’Abbaye, mais également du Brass ;
le bâtiment superbement rénové des anciennes brasse-
ries Wielemans-Ceuppens, à côté du centre d’art con-
temporain Wiels. C’est une chance, mais c’est surtout
d’un défi. Exploiter au mieux de ses possibilités une telle
surface, qui n’a en outre pas été conçue pour une telle
utilisation, tient de la gageure. Il ne s’agit pas seulement
d’assurer une programmation culturelle de qualité, mais
aussi de “tenir la distance” au niveau logistique : gérer le
matériel, obtenir les contacts, faire en sorte que le bâti-
ment soit ouvert et que du personnel qualifié s’y trouve,
— rien de tout cela ne se fait tout seul.
L’équipe en place s’active donc. Rencontres, prise de con-
tacts avec des artistes, mais aussi résolution de problè-
mes bien concrets sont notre lot quotidien. Entre un rac-
cordement téléphonique, le déblocage des subsides et
l’audition de candidats à un poste, les journées sont sou-
vent longues !
Nous trouvons notre énergie dans l’ambition, la fierté, la
beauté du projet, que nous espérons partager avec vous
à travers ce dossier du Forest&Vert.
1. Les membres de l’Assemblée Générale sont désignés par le Con-
seil Communal, selon les poids des groupes politiques.
2. La présidence du Conseil d’Administration. La direction du Centre
Culturel est confiée à un directeur artistique, Roger Burton.
D Jean-Claude Englebert
Secrétaire politique Ecolo Forest
jeanclaude.englebert@ecolo-forest.be ⎮ 0478 87 92 72
Entretien
échevin ECOLO de la culture
Une renaissance culturelle à Forest : le Centre culturel de Forest est né, et le Brass a ou-
vert ses portes le 25 septembre 2008. Une première pierre fondatrice a été posée, permettant enfin à l’offre
culturelle et à la vie artistique de se déployer pleinement dans notre Commune. Un vrai premier pas… qui
est aussi un pas de géant.
Quel est la situation culturelle à Forest ?
Forest a trop longtemps été un véritable désert culturel,
avec une offre culturelle d’une extrême pauvreté, disper-
sée, et sans aucune volonté politique d’ensemble. Ma
priorité a donc été double : mettre la culture au centre de
Forest, mais aussi remettre Forest sur la carte culturelle
bruxelloise. Forest doit proposer un axe culturel géogra-
phique, une route culturelle cohérente. On va aujour-
d’hui pouvoir le faire, en reliant différents lieux par deux
sites classés : l’Abbaye et le Brass.
Ainsi on va couvrir un grand spec-
tre en matière d’offre culturelle
par la création d’un Centre cultu-
rel !
C’est un renouveau radical ?
Absolument. Et ECOLO compte
pour beaucoup dans ce renouveau
culturel, qui est soutenu par le
collège communal, et notamment
par l’échevine des travaux publics.
La nouvelle majorité a changé la
donne. José ANGELI, Échevin Ecolo de la culture
Cela se fait-il en considération des
quartiers ?
Oui, puisque ces deux pôles sont insérés dans des con-
trats de quartier. Le Brass contribuera notamment à la
revitalisation du quartier St Antoine. Quant à l’Abbaye,
elle converge avec les exigences de l’Atrium (agence de
soutien à l’économie locale). On va travailler à entrer
aussi en synergie avec les contrats de quartier.
Pourquoi un Centre culturel à Forest ?
L’équation était : gérer à la fois l’Abbaye (avec son per-
sonnel et ses moyens) et le Brass (sans personnel et sans
moyens). L’idée a donc été de fonder une ASBL privée, un
opérateur culturel conventionné avec la Commune et
permettant de regrouper l’Abbaye et le Brass. À partir de
ces deux pôles, Forest, Centre culturel déploiera des
moyens sur l’ensemble du territoire de Forest. L’ASBL
travaillera à la diffusion culturelle, à l’éducation perma-
nente ainsi qu’au soutien à la création. Un tel outil man-
quait cruellement à notre Commune !
Quels sont les moyens de Forest, Centre culturel ?
L’ASBL recevra de la Commune l’intégralité du budget de
la culture. Elle emploiera 5,5 temps pleins. Pour le reste,
la chasse aux subsides est ouverte ! Nous comptons aus-
FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 3
José Angeli
si sur la collaboration avec les milieux associatifs : nous
fournissons l’outil, et eux les animations.
Forest, Centre culturel se développera-t-il encore ?
Le projet, d’ici deux ou trois ans, est de demander la re-
connaissance de la Communauté française. C’est un
combat important, car il y a une place à prendre dans le
sud-ouest de Bruxelles.
Pourquoi le Brass ?
J’avais d’abord l’obligation de réussir l’engagement de la
majorité précédente  : la mise en
œuvre du Brass. Mais Le Brass a été
un héritage difficile à gérer  : il
n’avait pas de budget de fonction-
nement, et il était lié par les obli-
photographie F. Jourde
gations d’Urban II (fonds euro-
péens) de combiner du multimé-
dia (75%) et de la vie associative
(25%).
Où se situe le Brass ?
Il est installé sur le site des an-
ciennes brasseries Wielemans-
Ceuppens, à côté du Wiels (centre d’art
contemporain régional). Et il faut aussi
rappeler ici, qu’il s’agit d’un des plus gros investisse-
ments régionaux en rénovation d’un bâtiment indus-
triel. Les 1.800 m2 du Brass se partagent en cinq niveaux :
espace numérique, studios, bibliothèque, salle polyva-
lente…
Que fera-t-on au Brass ?
Le Brass sera un Centre culturel multimédia, un véritable
espace public numérique, — et pas seulement un cyber-
café de luxe, comme le proposait en fait l’ancienne majo-
rité ! Il donnera à tous, et notamment aux plus défavori-
sés, la possibilité de se former, de s’informer et de débat-
tre. Il se spécialisera dans la culture des nouvelles tech-
nologies : savoir y accéder, savoir les utiliser, savoir créer
avec elles et savoir réfléchir sur elles.
Quel lien le Brass aura-t-il avec les réseaux associatifs
locaux ?
Le Brass sera un lieu d’animation, un lieu d’excellence et
un lieu de formation pour les animateurs de l’associatif
local. Il va mettre en réseau les animateurs associatifs. Le
but n’est pas d’assécher l’associatif, que du contraire. À
toutes les associations, le Brass offrira une formidable
ouverture et une possibilité supplémentaire de se déve-
➜ lopper ! Avec le Brass, Forest disposera d’un outil de créa-
tion et de formation proche des technologies actuelles.
Y a-t-il une volonté de travailler avec la culture néer-
landophone ?
Tout à fait ! Un plateau entier du Brass lui sera dévolu,
avec l’arrivée de la bibliothèque néerlandophone, an-
ciennement au Centre culturel Ten Wijngaert, et qui est
rebaptisée BLI:B ! Travailler avec la culture néerlando-
phone devient enfin une réalité au niveau local !
Le Brass va-t-il fonctionner à plein régime ?
Après l’ouverture de septembre, le Brass fonctionnera,
mais il devra encore se développer et évoluer vers sa
pleine maturité. Ce projet sera en chantier durant encore
quelques mois. Une première pierre est posée, avec très
peu de moyens. Il y a là de l’audace et un risque. Mais il
faut réaliser à quel point il est véritablement fondateur
pour Forest !
Quels sont les projets de programmation du Centre cul-
turel ?
D’abord, nous allons réfléchir à notre capacité de pro-
grammation propre. Puis, nous allons devoir répondre
aux besoins communaux (la formation du personnel,
l’allocation d’une salle d’examen pour l’école de musi-
que…). Enfin, une commission culturelle sélectionnera les
candidatures (entre 12 et 15 par an), selon les axes de pro-
grammation déterminés par le conseil d’administration.
Et le Centre culturel sélection-
nera et organisera ensuite les
projets.
La direction artistique a été
confiée à Roger Burton, dont le
premier objectif concret et
immédiat sera de remplir nos
obligations européennes au
Brass. Il vivra au rythme du
numérique. Sa salle des ma-
chines, plus singulière mais
aussi plus polyvalente, permet-
tra des expositions, des rencon-
tres, des réceptions, des specta-
cles ou des soirées.
L’Abbaye continuera d’abriter des expos, du théâtre, de la
musique, de la danse, pour tous les publics. Et au pôle
culturel qu’est déjà l’Abbaye s’adjoindra bientôt une bi-
bliothèque.
Enfin, il s’agira d’initier et d’animer en permanence le
débat public en matière culturelle — ce qui est vaste,
puisque cela embrasse les questions les plus brûlantes
de notre temps. Cela se construira pas à pas... et pour
suivre cette aventure et y participer, allez jeter un coup
d’œil sur www.forestcentreculturel.be !
D Propos recueillis par F. JOURDE & R. KALISZ
•D Vos réactions : www.ecolo-forest.be
FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 4
Un centre culturel,
pour quoi faire ?
Forest, entre le local et l’international
De la culture, évidemment, mais aussi de la formation et
de l’éducation permanente. De la culture, cela veut dire
avant tout créer un échange. La programmation des cé-
rémonies d’ouverture (25 septembre – 4 octobre) l’a bien
illustré. Il s’agit d’une part de faire de Forest un autre
point d’aboutissement du “terminal TGV” de la gare du
Midi, puisque des personnalités de format international
s’y produisent et s’y produiront, en provenance de Paris,
Londres, Amsterdam, Cologne… Il s’agit d’autre part de
montrer à ceux-là mêmes qui proviennent de ces capita-
les européennes tout ce qui se fait à Forest, dans toute sa
diversité. Le Centre Culturel se veut donc à la fois acteur
international et local : du Quartier Saint-Antoine, près
duquel il est implanté, jusque dans les pays voisins.
Accompagner et former
Nos ambitions sont donc élevées. Nous nous voulons
également pragmatiques et concentrés sur les ressources
et besoins locaux. Ainsi, un Espace Public Numérique
ouvrira ses portes au public, permettant l’expression des
talents locaux par le biais de l’informatique et de tous ses
moyens de création. Des espaces seront réservés aux ar-
tistes ayant besoin de studio. Et Radio Vibration émettra
à partir du dernier étage. “Forest, Centre Culturel” porte
donc bien son nom : il fait de Forest dans son ensemble
un gigantesque centre culturel, peuplé de 48.500 artistes,
mettant à leur disposition les moyens multimédias les
plus divers.
Le Centre Culturel a également vocation d’acteur de for-
mation et d’éducation permanente. Des contacts sont
déjà bien avancés pour mettre sur pied des formations
accessibles à toutes et tous, indépendamment de l’âge, de
la condition sociale, de l’origine ou de la “langue d’ex-
pression préférée”.
Nous n’avons évidemment pas vocation à ré-inventer la
roue ni à refaire ce qui se fait déjà. Aussi, le Centre Cultu-
rel travaillera en étroite collaboration avec les acteurs
associatifs et institutionnels  : écoles de devoir, Maison
des Femmes, Maison des Jeunes, Mission Locale, service
prévention, CPAS.
Pourquoi investir dans la culture ?
Je me plais à répéter que Forest est riche de sa diversité.
Ne nous voilons pas la face, cette “diversité” présente
également nombre de difficultés. Héritière d’un manque
de gestion de la cohésion entre quartiers, Forest est éga-
lement un foyer de tensions sociales, d’incompréhen-
sions, d’attentes déçues. ECOLO n’a attendu personne
pour savoir que l’écologie politique est forcément une
écologie sociale. Nos mandataires engrangent les réalisa-
tions sur les terrains de la cohésion et de l’action sociale
ainsi qu’en matière de prévention.
En tant qu’ECOLO, nous savons que les questions sociales
ne se limitent pas à des questions de pouvoir d’achat. ➜
➜ Sauf à croire que le bonheur se trouve dans la fonction
“bluetooth” du GSM, dans les jantes en alliage de la voi-
ture ou dans le “temps de cerveau mis à disposition des
annonceurs publicitaires”1. Il ne s’agit évidemment pas
de décrier l’ensemble des inventions des cent dernières
années. Mais il faut mettre en avant la nécessité vitale,
existentielle, présente en tout humain de créer, de s’ex-
primer et d’être reconnu pour cela, — avant la quête pro-
ductiviste du “toujours plus, toujours plus vite, toujours
plus loin, toujours moins cher”. Cette nécessité et ces dé-
sirs sont, selon moi, les plus puissants moteurs pour créer
une nouvelle égalité dans la diversité, entre le rappeur,
l’écrivaine, le créateur de sites internets, la photographe
et l’acteur. Une égalité et une diversité dans la création. Le
plus sûr moyen de respecter la création et ce qu’est l’autre
n’est il pas de soi-même créer, de se mettre à risque, de
s’exposer aux critiques, prenant ainsi pleinement con-
science de qui on est soi-même ? Et le plus sûr moyen de
se mettre à créer ne réside-t-il pas dans la vibration res-
sentie en voyant la création d’autres ?
C’est pour cela que, pour la majorité PS/ECOLO, investir
dans la culture est une priorité. Parce que nous considé-
rons cela d’abord et avant tout comme une mission
d’émancipation sociale.
1. Ainsi s'exprimait Patrick Le Lay, PDG de TF1, en juillet 2004, à pro-
pos de son métier.
D Jean-Claude Englebert
Président de Forest, Centre Culturel
jcenglebert@forestcentreculturel.be ⎮ 0478 87 92 72
Tout sur Forest, Centre Culturel :
www.forestcentreculturel.be
Dialogue au pied du Brass
- Un Centre Culturel à Forest ?
- Hé oui… cela fait 178 ans que les Forestois-es l’atten-
dent. Alors, on l’ouvre ! On n’est pas vraiment prêt, mais
on n’en pouvait plus… fallait que ça sorte !
- L’économie mondiale menace, le réchauffement clima-
tique menace, la pauvreté menace, l’éclatement de la
Belgique menace... tu crois qu’on a vraiment besoin de
culture ?
- Devant tant de menaces, il faut bien des guetteurs,
non ? Ceux qui veillent devant le feu et l’entretiennent…
- Des guetteurs ? Tu veux parler des artistes ?
- Oui, mais pas seulement. Je veux parler de chacun de
nous, dans ce moment de rupture où l’on prend con-
science que tout cela ne va pas de soi, que rien de cela
n’est “naturel”, et qu’il nous appartient de faire l’histoire,
vaille que vaille, qui sera celle que nous léguerons à nos
enfants. Hé oui, l’histoire n’est pas écrite, et personne ne
connaît la fin. Alors, dans ce cheminement de l’exil —
nous sommes tous des exilés, on raconte. Et cela suffit
pour rassembler les femmes et les hommes autour d’un
point de feu, comme on dit "un point d’eau". La culture,
c’est ce rassemblement-là.
- Ça parle là ?...
- Oui ça parle, ça interroge, parfois avec des questions
que personne n’a encore jamais posées ! Et même...
Dans un souffle et comme l’on confie un secret :
- … et même parfois… ça agit.
D Roger BURTON
Directeur artistique de Forest, Centre Culturel
rburton@forestcentreculturel.be

ECOLO Forest en action

Nos actions traduisent notre engagement. Par elles,
nous portons notre projet politique dans l’espace
public : “une terre plus verte, un monde plus juste” !
ACTION Energie
La récente montée des prix des énergies nous a poussés à mettre en place une action énergie. Le but : aider
les Forestois à poser les bons gestes pour à la fois moins et mieux consommer l’énergie.
Pour développer cette opération, la locale Ecolo Forest a répondu à l’appel à projet lancé par le
Fédéral. Grâce à notre sélection, parmi d’autres projets, nous bénéficions de précieuses aides
du Fédéral et de la Régionale. Cette action est ainsi labellisée "Solutions pour chacun".
Nous serons présents en différents lieux de Forest, que nous occuperons en différents moments :
place Albert, place Saint Denis, Altitude 100, place Saint Antoine et plaine du Bempt. Nous inviterons les Forestois à
nous rencontrer, pour leur donner des conseils en matière d’économie d’énergie. Et pour effectivement réaliser ces éco-
nomies, nous les inviterons à s’engager à accomplir quelques gestes simples.
Nous distribuerons des ampoules économiques. Sur la base des consommations actuelles,
nous proposerons des simulations montrant l’intérêt de changer éventuellement de fournis-
seur. Nous entendons soutenir le passage aux énergies vertes, et par la même occasion géné-
rer des économies financières.
Nous vous rencontrerons certainement au cours de l’une des ces actions, et nous espérons
vous y voir nombreux.
D Thierry LUCY
Vous retrouverez toutes les informations et les dates Responsable du groupe Actions
sur notre site, et vous en serez informés par courriel. thierry.lucy@ecolo-forest.be

FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 5

 Ecolo Forest à Beckerich :
de l’utopie à la réalité
Une réussite économique
photographies T. Lucy

En 1980, la commune est exsangue : ses caisses sont vi-

Le photovoltaïque collectif
Notre délégation accueillie par Camille Gira
Lundi 30 juin, 6h30, une petite troupe se réunit devant la
Maison communale. La vingtaine de courageux qui
composent notre délégation sont prêts à se rendre à
Beckerich, cette commune rurale du Grand-Duché de
Luxembourg, dont le Bourgmestre, Camille Gira, an-
nonce l’autonomie énergétique pour 2020.
Sur place, nous sommes chaleureusement accueillis par
Camille Gira, qui consacre sa matinée à nous présenter
sa commune, ses objectifs et sa méthode (voir l’encadré).
Le processus dont Beckerich et ses habitants bénéficient
photographie T. Lucy
des, ses habitants la désertent et ses bâtiments aban-
donnés tombent en ruines. La première tâche a été d’in-
suffler un nouveau départ économique. Par chance, des
analyses montrent que l’eau de Beckerich peut rivaliser
en qualité avec n’importe quelle eau minérale distribuée
dans le commerce. En 1986, une entreprise française
investit dans la création d’une unité d’embouteillage de
l’eau minérale. La commune reste propriétaire des sour-
ces et actionnaire à 15% dans le capital de l’entreprise,
elle veille ainsi à sa gestion durable. Outre la création
d’emploi local,
les droits de
t i ra g e a n-
nuels sur les
sources et
les dividen-
des de l’ac-
t io n n a r i at
rapportent

250.000 €/
aujourd’hui s’est effectué sur une période de 25 ans. Pas
an à la
de révolution donc, — mais une évolution en profon-
commune ! Exposé technique sur la chaufferie
deur. Élu échevin à 23 ans, en 1982, Camille Gira devient
Ensuite, il a fallu
bourgmestre en 1990. Cet ancien aiguilleur du ciel de
attirer de nouveaux habitants en développant les trans-
l’aéroport de Luxembourg a d’abord bénéficié d’un con-
ports, en améliorant les infrastructures collectives (crè-
gé politique de 12 h par semaine pendant 8 ans, avant de
ches, écoles, piscine, centre sportif, centre commercial).
se consacrer pleinement à son
Enfin, des emplois seront créés
mandat. Il est aujourd’hui aussi
dans de nouveaux secteurs
député Vert et partage son LA “MÉTHODE GIRA”
(tourisme, artisanat, travail à
temps entre Beckerich et • Transformer une petite entité rurale en modèle distance).
Luxembourg. sociétal et énergétique a demandé du temps
(25 ans !), mais aussi une forte adhésion des La dimension écologique est
Vers l’autarcie énergétique habitants. Pour obtenir la meilleure participa- omniprésente à Beckerich. Pro-
En 1995, la commune de Becke- tion citoyenne possible, Camille Gira a ouvert à duction d’énergie verte, bien
rich adhère à l’Alliance Euro- tous, dès 1982, des commissions consultati- sûr, mais aussi gestion de la
ves jusque-là réservées aux élus communaux. mobilité (les transports collec-
péenne pour le climat. Cette
À ce jour plus de 80 citoyens sont actifs dans
campagne regroupe des com- tifs ont été encouragés et déve-
12 commissions permanentes.
munes de différents pays euro- loppés), gestion de l’eau (15% de
• Ces commissions autonomes reçoivent un
péens qui, en solidarité avec les diminution de la consomma-
petit budget de fonctionnement et planchent
communes du Sud de la pla- sur des problèmes pratiques. Leurs rapports tion d’eau), gestion des déchets,
nète, s’engagent à réduire leurs débouchent souvent sur des réalisations con- préservation de la biodiversité
émissions de gaz à effet de crètes. ou bioconstruction. Peu à peu,
serre (CO2) de 50% d’ici 2010. • Intéresser largement les citoyens à la vie de le réflexe écologique s’est ancré
Au début des années 2000, le leur commune permet d’optimiser le potentiel dans tous les domaines de dé-
pari est réussi et Camille Gira des habitants et de combattre le sentiment cision.
propose à ses concitoyens un d’impuissance généré par une société toujours
Le social aussi
nouveau défi  : l’autarcie éner- plus distante et anonyme.
La dimension sociale n’est pas
gétique complète pour 2020.
Son programme repose sur trois piliers  : l’économie, le oubliée  : les écoles de Beckerich
ont toutes été rénovées pour le bien-être des enfants,
social et l’écologie.
une crèche s’est ouverte ainsi qu’un service d’accueil

FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 6

 pour les enfants de 6 à 12 ans en dehors des heures
scolaires, pour favoriser l’égalité des chances hom-
me/femme (Beckerich a d’ailleurs reçu le prix de la
meilleure politique de l’égalité des chances hom-
me/femme du Grand Duché). Une politique active
d’intégration des personnes d’origine étrangère a
aussi été menée. Toutes ces réalisations se sont fai-
tes avec la collaboration des citoyens (voir l’enca-
dré).
Du photovoltaïque à la biométhanisation
L’exposé du bourgmestre fut suivi d’une séance de
questions, dense et enrichissante. Après un bon
repas, Isabelle Bernard, une sympathique immigrée
d’origine… belge, nous a fait visiter les infrastructu-
res : hall des sports basse énergie, maisons passives,
champs de panneaux photovoltaïques, usine de
biométhanisation (voir l’encadré), ancien moulin
transformé en centre d’accueil touristique…
Il ne restait plus, à notre délégation, qu’à prendre
congé de nos hôtes d’un jour et à rentrer sur Forest,
des idées plein la tête ; car si la réalité de Beckerich
est difficilement comparable à la nôtre, Camille
Gira nous a montré que l’opiniâtreté et les convic-
tions pouvaient abattre des montagnes et trans-
former une commune en paradis vert.
D Thierry LUCY & Guy BERTHOLOMÉ
BIOMÉTHANISATION ET COLLECTIVISATION DES ÉNERGIES
• Beckerich s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre l’autarcie
énergétique pour 2020. En clair : la quantité d’énergie produite
à partir de sources naturelles, renouvelables et locales, sera
égale à celle consommée sur l’ensemble de la commune.
• Pour cela, Beckerich a surtout misé sur la production collective
des énergies. À côté des initiatives individuelles, encouragées
financièrement, existent de nombreuses possibilités de profi-
ter des équipements collectifs : acheter ou louer des m² de
panneaux photovoltaïques placés sur les toits des bâtiments
publics, participer à la Société Anonyme créée par des habi-
tants, qui gère la vente de l’énergie fournie par les panneaux
solaires et qui projette de construire un parc de 4 éoliennes, ou
encore se chauffer grâce à la biométhanisation agricole.
• Le procédé de biométhanisation est assez simple   : laisser
“pourrir” des déchets végétaux (fumier et lisier de 19 exploita-
tions agricoles) dans un milieu sans oxygène et à une tempé-
rature constante de 38°. En gros, on reproduit dans des cuves
la digestion de la vache ! On obtient du biogaz et un résidu so-
lide, excellent engrais. Le biogaz alimente une petite centrale
qui produit électricité et chauffage par cogénération. Plus de
90% des ménages ont désormais introduit une demande de
raccordement au réseau de chauffage communal. Le succès
incroyable de cette démarche s’explique par l’augmentation
considérable du prix du fuel de chauffage. Conséquence   :
l’usine de biométhanisation n’y suffit pas   ! Il a fallu lui adjoin-
dre une unité de production de chaleur à partir de copeaux de
bois. Beckerich dispose d’un potentiel forestier de 700 ha de
forêts, et les bénéficiaires du réseau de chauffage peuvent
d’ailleurs payer leur facture en euros ou en stères de bois !

Dimanche 5 octobre 2008

ACTION Protéger et aménager le parc J. Brel
Le quartier forestois Kersbeek-Baeck dispose d’un formidable espace vert, possédant un des
arbres les plus remarquables de la Région Bruxelloise : le chêne Joséphine. Devenu propriété
communale en 1982, et appelé “parc J. Brel” (une statue du Grand Jacques y étant érigée), ce
parc n’a jamais reçu dans le passé l’attention qu’il méritait de la part des autorités commu-
photographie Th. Lucy

nales. Les étangs en particulier, qui ne sont plus alimentés par leur source, sont dans un état
déplorable.
Profitant de l’opportunité du 30e anniversaire de la disparition du chanteur, la locale fores-
toise d’Ecolo organise dans le dimanche 5 octobre une journée de sensibilisation à l’aména-
gement du parc J. Brel (254, avenue Kersbeek). Au programme :

1. Le matin dès 11h, une balade naturaliste

avec des guides nature et…un sourcier La statue de J. Brel
professionnel.
Photographie F. Jourde

2. Le midi, petite restauration (producteurs forestois) et tour de chant

d’Yvan Aufort, qui interprète Brel.
3. L’après-midi, présentation des projets de la commune par Ma-
rianne Courtois, Échevine ECOLO des Travaux Publics et des Espa-
ces Verts, et discussion avec les habitants.

D Contact : Annie Richard,. 9, rue du Texas 1190 Forest

Tel : 02/345.24.43 ⎮annie.richard@ecolo-forest.be
D Parc Jacques Brel, 254, avenue Kersbeek, Forest.
L’entrée du parc
FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 7
Sans-papiers :
l’urgence d’une vraie politique de régularisation
À Forest, une grève de la faim désespérée
En 2006, comme dans d’autres communes bruxelloises,
une soixantaine de sans-papiers ont décidé d’occuper, à
Forest, l’église de la paroisse du Curé d’Ars (Avenue Havers-
kercke, 25). Par cette occupation, ils se mobilisaient pour
affronter, ensemble, les difficultés des procédures de régu-
larisation. Mais ils se mobilisaient aussi pour revendiquer
une régularisation générale de tous les sans-papiers. Ils
voulaient rendre visible leur situation. Accueillis par les
paroissiens, ils se sont très vite intégrés dans le quartier.
Se refusant à suivre les mouvements de sans-papiers d’au-
tres communes qui entamaient des grèves de la faim, ils
continuaient à mener des actions telles que des interpella-
tions aux Parlements, l’organisation de journées festives,
des conférences de presse… Mais alors qu’ils voyaient les
grèves de la faim aboutir ailleurs à des régularisations, leur
action ne fut jamais prise en considération par le Gouver-
nement fédéral. Malgré l’appui des paroissiens et des habi-
tants du quartier, leurs tentatives n’aboutirent jamais.
Ainsi, le 12 mai dernier, au bord du désespoir, 39 sans-pa-
piers décidèrent d’entamer une grève de la faim, accompa-
gnés notamment par les sans-papiers
mobilisés à l’église du Beguinage
(Place du Béguinage, Bruxelles-Ville).
Ils poursuivirent ce mouvement de
la dernière chance pendant 15 se-
maines.
L’Office des Étrangers a délivré un
permis de séjour de 3 mois aux sans-
papiers forestois, — avant d’en oc-
troyer un de 9 mois aux sans-papiers
de l’église du Béguinage. Cette situa-
tion a créé dans le chef des occupants de la paroisse du
Curé d’Ars un sentiment d’injustice. Cela les a amenés à
reprendre, jusqu’au 26 juillet dernier, leur mouvement de
grève de la faim.
En définitive, ils ont obtenu un permis de séjour de 3 mois
pour des raisons médicales, avec engagement du Ministre
Cerexhe (Ministre de l’emploi de la Région de Bruxelles-Ca-
pitale) de faciliter l’octroi d’un permis de travail. Bien
qu’ayant obtenu un permis de séjour pour raisons médica-
les, les sans-papiers de Forest ont aujourd’hui trois mois
pour se remettre d’une grève de la faim qui a été pénible,
puisque très longue, mais aussi pour trouver un travail !
L’engagement du CPAS et de la Commune
Les autorités communales et le CPAS ont été à l’écoute des
sans-papiers. Ils ont chacun pris des décisions politiques
importantes, en vue de soutenir les actions de ces person-
nes et de trouver, dans la mesure de leurs compétences, des
solutions à leurs situations. Le CPAS de Forest a réagi rapi-
dement par l’octroi d’une aide médicale urgente pour tous
les sans-papiers, qui couvre le remboursement des frais de
soins de santé. Une collaboration fructueuse avec l’autorité
FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 8
communale, et plus particulièrement avec la Bourgmestre
Magda de Galan, a permis d’assurer un suivi médical par
une concertation entre les médecins, l’hôpital Molière et la
Croix-Rouge. Il a aussi apporté à la paroisse un soutien lo-
gistique, afin que les soins puissent être prodigués dans les
conditions d’hygiène adéquates. Avec ACTIRIS et la Mission
Locale, le CPAS accompagne actuellement les sans-papiers
dans la recherche d’un emploi. C’est un véritable défi au vu
du délai imparti  : ce type d’accompagnement nécessite
bien souvent plusieurs étapes indispensables (formations,
remises à niveau…), et prend du temps.
Une circulaire inefficace ?
Depuis plusieurs mois, ces mouvements de désespoir se
sont accrus, amenant des personnes à mettre leur vie en
danger pour être régularisées. Cette situation récurrente
s’explique par l’absence d’une politique en la matière. Les
mesurettes prises ces derniers temps au cas par cas par les
différents Ministres ne sont que des leurres face aux situa-
tions des sans-papiers.
Le Gouvernement fédéral, qui a pourtant inscrit dans sa
Déclaration gouvernementale (20/03/2008) l’engagement
d’adopter une circulaire fixant des critè-
res pour la régularisation des sans-pa-
piers, traîne à l’adopter. Nous avons
cc. Aperture First (flickr.com)
connaissance de plusieurs versions
d’un projet de circulaire préparé par
Mme Turtelboom, Ministre fédérale en
charge du dossier. Dans ses grandes
lignes, cette circulaire définirait des
critères de régularisation basés sur
l’évaluation de l’ancrage local durable,
le travail déclaré actuel, les enfants sco-
larisés, la connaissance de la langue, l’engagement socio-
culturel, l’avis positif du bourgmestre. Nous ne discuterons
pas ici de la validité de ces critères. En réalité, cette circu-
laire ne permettra pas d’atteindre son but (la régularisa-
tion d’un certain nombre de sans-papiers). En effet, le pré-
alable à la remise d’un dossier de régularisation serait de
prouver, au moins, une durée de séjour légale en Belgique
de deux ans. Cette circulaire établit donc des conditions
que la plupart des sans-papiers ne pourront pas remplir…
La position d’ECOLO
Pour ECOLO, il faut que le gouvernement adopte d’urgence
une circulaire qui établit des critères objectifs, clairs et
permanents de régularisation. Une nouvelle commission
indépendante de régularisation doit être chargée d’exami-
ner les demandes et de prendre les décisions de régularisa-
tion. Tant qu’aucune politique cohérente et humaine ne
sera menée pour régler la situation des sans-papiers, nous
continuerons à être les témoins d’actes de désespoir, de
décisions outrageusement inhumaines, de vies brisées…
D Stéphane ROBERTI (président du CPAS de Forest)
& Magali PLOVIE (conseillère au CPAS)
COUP DE CŒUR POUR... un actif du passif !
Philippe Swaelus habite à Forest, en haut de la Chaussée de Bruxelles. Dans le grand terrain
derrière son actuelle maison, il va construire une maison passive. Il va y gagner en confort énergétique, —
mais son engagement profitera à toute la communauté : le chauffage domestique est responsable pour
près de 20 % des émissions de CO2 en Belgique !
Votre maison sera-t-elle réelle-
ment passive ?
Elle se veut totalement passive,
mais elle sera probablement
basse énergie, en fonction du
budget. La contrainte principale
vient du triple vitrage  : les gran-
Philippe Swaelus des surfaces vitrées prévues sont
très coûteuses !
Quel est votre budget ?
Le budget s’élève à 370 000 euros (hors architecte, TVA et amé-
nagement du jardin). Une maison passive implique un surcoût
de 10 à 15 % à la construction, mais il sera
vite récupéré à l’usage, du fait de la très
faible consommation énergétique !
Comptez-vous sur le système de primes
de la Région Bruxelles-Capitale ?
Oui, en espérant qu’il fonctionne aussi
bien qu’en région wallonne.
Votre terrain est-il bien adapté pour réali-
ser une telle construction ?
La maison (250m2 au sol), sera bâtie sur un
terrain instable et non homogène. L’ossa-
ture de bois sera donc montée sur des puits
Bientôt ici, une maison passive !
de 7 à 8 m. L’idée est de ne pas travailler sur une
dalle de béton traditionnelle…
L’orientation a été étudiée pour bénéficier d’un ensoleillement
optimal. Pour éviter une surchauffe en été, le 1er étage sera dé-
calé, créant ainsi des zones d’ombre. Des panneaux permettront
au besoin de fermer les fenêtres.
Prévoyez-vous un long chantier ?
Non, et c’est justement l’avantage d’une telle construction. L’os-
sature de bois sera préfabriquée en usine, et les panneaux as-
semblés sur le chantier. Pour les fondations, nous prévoyons un
mois de travaux. Puis le montage de l’ossature bois : 3 semaines.
Les finitions internes et externes (le parement sera en cèdre)
dureront environ 2 mois ½. C’est donc une construction très
rapide : 3 mois ½ !
Est-il facile de trouver des professionnels actifs dans ce do-
maine en Belgique ?
Il y a d’excellents spécialistes du passif, mais ils sont encore peu
nombreux, en raison du nombre réduit de projets à Bruxelles. Il
est rare de trouver des terrains permettant de construire du
neuf, et le principe des maisons passives est plus difficilement
applicable en rénovation. Sur le plan technique, l’isolation et la
ventilation doivent être absolument parfaites !
Que prévoyez-vous pour l’eau ?
Je veux que cette maison soit aussi indépendante vis-à-vis de
l’eau. Je vais utiliser des citernes pour récupérer l’eau de toiture,
qui alimentera le circuit sanitaire. Cette eau sera également
“potabilisée”. J’envisage à plus long terme de récupérer les eaux
sales et les filtrer par lagunage (étangs), — ce sera un jour peut-
être, si le budget le permet !
FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 9
Quelles sources d’énergie utiliserez-vous ?
Notamment un puits canadien : c’est un conduit enfoui au
moins deux mètres sous l’habitation, profondeur à laquelle la
température du sol est supérieure à celle de l’air en hiver, et
inférieure en été. L’air qui le traverse est donc réchauffé de quel-
ques degrés en hiver, et rafraîchi en été ! Bien sûr, il y aura un
dispositif de pompe à chaleur, et peut-être des panneaux pho-
tovoltaïques… mais je dois réfléchir à leur impact environne-
mental réel.
Votre projet intéresse-t-il les gens ?
Ce projet fait envie aux gens  ! Quant à ceux qui doutent de
pouvoir vivre dans une maison sans chauffage, je les invite à
visiter une maison passive lors des journées
“maisons vertes” (www.ibgebim.be). Ils
seront impressionnés par le confort ther-
mique incroyable que l’on y sent. La tem-
Photographiess : F. Jourde
pérature y est homogène, sans sensation
d’humidité.
Vos motivations sont d’abord économi-
ques ou écologiques ?
Il y a d’abord le problème du prix crois-
sant de l’énergie. Mais aussi l’impact envi-
ronnemental de l’énergie consommée. J’ai
le désir de transmettre quelque chose de
propre à mes enfants. Pour moi, réduire au
maximum l’impact écologique est devenu une évidence !
Vous avez donc choisi une habitation radicalement écologi-
que ?
Oui… avec une concession tout de même : les toilettes sèches
ont reçu un refus catégorique de mes enfants !
D Propos recueillis par F. JOURDE & Th. LUCY
En Europe, durant tout son cycle de vie (construction,
transformation, utilisation, déconstruction), le bâtiment
est responsable de 50% du total des ressources naturel-
les exploitées, de 40% des consommations d’énergie
(dont 70% en chauffage et climatisation), de 30% des
émissions de CO2, de 16% des consommations d’eau
(140 litres par personne et par jour) et de 40% des dé-
chets produits (450 millions de tonnes de déchets de
construction et de démolition par an).
Source : http://www.ecoconso.be/spip.php?article271
Maison passive : maison évitant les pertes et maximi-
sant les gains, quasiment autonome en termes de chauf-
fage. Elle assure un climat intérieur très confortable, en
été comme en hiver, en combinant une isolation optimale
avec un système de ventilation capable de récupérer la
chaleur.
Voir http://fr.ekopedia.org/Maison_passive
et www.maisonpassive.be.
 Dans le panier d’Annie
Prolongez l’été...
L’été est par excellence l’époque des fruits
et légumes. Mais les belges en consomment
très peu : 60 % mangent moins d’un fruit
par jour, alors qu’il faudrait 5 portions de fruits et légu-
mes/jour ou 400 gr. de légumes/jour contre 50 gr. de
viande (ces chiffres variant selon les efforts physiques
quotidiens). Pourtant, outre les problèmes de santé liés à
l’abus de viande (cancers, obésité, hypertension, affections
chroniques comme le diabète, etc.), on doit tenir compte
des risques écologiques de l’élevage intensif d’animaux de
boucherie. Rappelons quelques données :
✓ Surface de sol nécessaire pour produire 1 kg de viande
= 300 m2, contre 6m2 pour 1 kg de légumes (à surface
égale, on peut produire 6000 kg de carottes contre 50
kg de viande…).
✓ Quantité d’eau nécessaire
pour produire 1 kg de viande
= 15m3, contre 1m3 d’eau
pour 1 kg de fruits (10 kg de
viande = 7 ans de douche
cc. tricky (flickr.com)
trouvent dans les céréales que nous consommons…
Tout cela est disséminé dans l’écosystème et pollue
forêts et cours d’eau.
✓ Il faudrait doubler ou tripler le prix de la viande si on
prenait en considération les coûts environnemen-
taux : utilisation de l’énergie fossile, de l’eau de
source, pollution chimique des sols ou émission de
gaz nocifs.
Bref, tant pour la santé que pour l’environnement, es-
sayons de manger moins de viande et plus de légumes !
...mangez des légumes farcis
Prévoir un panaché de légumes à farcir (courgettes, toma-
tes, champignons, poivrons). Les laver, éplucher les poi-
vrons (qui seront alors moins durs à digérer). Couper les
courgettes et poivrons dans le sens de la longueur, vider
l’intérieur, leur garder la queue pour faire joli. Couper et
conserver le chapeau des tomates. Les vider. Equeuter les
champignons. Disposer les légumes dans des plats à gra-
tin. Les saler et poivrer généreusement. Les farcir avec une
farce au pistou sauvage, ou un fromage aux fines herbes

quotidienne d’1 personne…). et parmesan pour ceux qui n’ont pas le temps.
✓ L’élevage intensif produit Recette du pistou sauvage : hacher finement du basilic, de
nitrates et ammoniac ; l’ortie, de la sauge, du romarin, de la lavande
l’épandage des déjections et du thym. Ajouter du fromage frais de
animales brûle les sols  ; les chèvre et du parmesan haché gros. Saler,
antibiotiques utilisés se re-

cc. gmalras (flickr.com)

poivrer, ajouter noix de muscade et huile
d’olive. Mélanger, en tartiner l’intérieur
des légumes et poser les chapeaux (at-

CADRAGE FORESTOIS tention, ne pas mettre trop de farce pour

ne pas alourdir). Enfourner pendant 20

Le Wiels minutes à 220° (mettre les poivrons 5’

avant les autres). Servir avec du riz. Prévoir un
potage ou une entrée ou un dessert.
Wiels museum, photographie de Lounge! (flickr.com)

Ne nous leurrons pas sur la facilité de changer nos habi-

tudes et de manger moins de viande. Mais si nous pré-
voyons le repas principal sans viande une ou deux fois
par semaine, cela ne serait déjà pas si mal. !
D Annie RICHARD
cc. Tim Morgan (flickr.com)

Vous pouvez vous ex-

Réagissez
primer et débattre à sur notre
propos de chacun des
articles de Forest&Vert, site !
sur notre site :
http://ecolo-forest.be

FOREST & VERT⎮27⎮automne 2008⎮p. 10