You are on page 1of 27
CARON GRONSKY aise etd ae | % DELON een od rea i Ba Ne al i VISA POUR : GOOGLE — LIMAGE STREETVIEW Pe euuclas LES ROBOTS LAPRESSE mau AO CDT LYN) Lwin vey 1G) LERETOUR 1b) -) aS LE TRESOR DES GRIMALDI me du début du 0 site 18 x 24.em. Photographe incon C’est une révélation saisissante dans cette principauté si souvent marquée par le sensationnel :la décou- verte de plus d‘un million de photographies, conservées depuis d ées dans des bott carton, a 'abri des regards. Négatifs, plaques, autochromes, ferrotypes, albums de voyage ou de scénes plus intimes, cent cinquante ans d'histoire dormaient dans le vaste sous-sol du palais de Monaco. Du prince savant » Albert I", au début duXX* siécle, & Rainier et la princesse Grace, la pratique de la photo en était une passion familiale. Leurs images cétoient des ceuvres signées Ansel Adams, Detaille, Helmut Newton et tant d'autres, célébres ou inconnus, réunis dans un ensemble qui constitue un fonds decu- mentaire et artistique inestimable, Polka vous ouvre, en exclus la porte de ces archives extraordinaires qui ne dévoileront tous leurs secrets qu’aprés dix années d’exploration minutieuse coap a ft at L'HISTOIRE LES PRINCES PHOTOREPORTERS LA GAL E RIE. DES CELEBRITE S eo ery a BCOmaReN Nt au eS RARISSIMES ! . et tae wt a e | DF Ms Vv | Coae : = oe ad B: Pg GRACE ET RAINIER INTIMES }] Au XX" sidele, WJ bien avant I"ére du disque dur, AY c'est dans des albums qu'on rangeait les photos de famille Ces gros classeurs aux couvertures en similicuir qu’on ne sortat que pour les grandes occasions. On ouvrait le cahier, et des années de souvenirs défilaient: épousalles, instantanés en bord de mer, événements fameux ou plus ancedlotiques,lointanes figures dan- c&tres en barboteuse... Bef a famille Mais, quand on s*appelle Grimaldi, qu'on est prince, fils de prince, petitfils de prince et qu'on habite la méme demeure depuis 1297, ‘comment fonetionne en pratique le stockage de ee Souvenirs Polka a& invité & passer quelques heures dans les archives photographiques du palais princier de Monaco. Non pas, préci- sion d'usage, celles de la principautéet 4e son exécutif, mais celles stricte- ‘ment privées de la famille d°Abert I. Sur le Rocher, au creux de sa fort resse, quelque part dans ses sous-sls, tune collection inestimable dormait paisiblement. Elle sort a peine de Troublietla découverte est sisissante Que s"est-il passé? Stéphanie, Caroline, Albert, harcelés depuis leur naissance par la presse et les papa razz, décideraien-ilssubitement d’ouvrir leurs albums personnels? Pas exactement ‘Ouplutt pas du tout. ‘Quand on pousseI'épaisse porte der- rigre laquelle sommeillent ces images que nous publions en exclusivité, on déboule dans une caverne d”Ali Baba. Elle appar- tient certes a la famille princiére, mais ‘passe de tr’ loin leeare de intimits Et si certains sur place, dont le prince UI Albert lui-méme, ont jugé opportun d’en dévoiler quelques facettes, c'est justement pour ces raisons: I'intérét documentaire, historique, sthétique (et financier) de cette collection qui ne dit pas encore son nom, ‘Voici le tableau: on découvre non pas un ou deux cartons, mais, selon les estima- tions, plus d'un million de photographies, rangées dans des boites & perte de vue, sur des centaines d’étageres, a ’abri des da sei «Pho pattie en page 20. regards, dans une vaste piéce avec accés sécurisé, température constante et hygro- métrie contrdlée. Ces images étaient abandon, Du moins, personne ne sy inté- ressait vraiment. Il y a encore quelques années, elles étaient traitées par les ser- vices du palais comme des documents amie snvoyé spéclal 4 Monaco parmi d’autres, sans logique ni prise de ‘conscience, Mais, avee I'appui d’ Albert IL ct grice & l’obstination de deux anciens pphotojournalistes passionnés et originaires ‘de Monaco — Sylvie Ruau, longtemps aut «Figaro Magazine» et ayjourd’hui respon- sable du fonds, et Pierre Abramovici, ancien reporter-photographe, historien et Journalist, chargé par le palais princier de valoriser le trésor~, elles sont en train de rodevenir des pitoes do collection. Alors, que trouve-t-on dans la ceaverne? «A peu pres tout, c'est dire! cexplique Pierre Abramovici. Cent cin- quante ans de photographies dans leur jus: négatifs, diapositives, plaques, collodions, stéréos, autochromes, ambrotypes, ferrotypes, albumines, papiers salés, des centaines d’albums, des sacs et des sacs de films, des ‘tirages de toutes les dimensions, dont beaucoup sont exceptionnels. » De nombreuses pices qui composent ce fonds ont été réalisées ou collectées depuis la fin du XIX* sigcle par des princes que nous découvrons trés avertis au 8" art, au méme titre que leur famille et leurs proches. Paroit commencer? Tout le trésor est pas déterré ct done tout est pos ible. Nous avons procédé & des préle- vements aléatoires, avec l'aide de Pierre Abramovici, Sylvie Ruau et Geoffroy Moutilet, photographe des archives et ancien assistant d’ Helmut Newton, Trois pas sur la gauche, étagére n°7, boite n° 4: retour en 1913, voici Albert I*, prince régnant jusqu'en 1922, je-nique dans une forét américaine avec Buffalo Bill, Lui encore, un peu plus loin, concentré sur le pont de son yacht, en Et, en face, un pleine séance photo. Gtrange personnage engoneé dans un ciré, fier comme un pape, moustaches au vent: c'est Guillaume II d”Allemagne. Demi- tour, deux pas en arriére, traversée du couloir. Bréve halte devant une autre boite pour contempler le tsar Nicolas Il, en visite avec ses quatre filles sur le Rocher, quelques années avant le massacre de toute Ja famille, le 17 juillet 1918. Ensuite, direction le futur. Cette fois-ci, c'est le prince Rainict qui est aux ‘manettes, avec son apparel autour du cou. Comme ses aieuls, il photographie en amateur, trés souvent: Monaco, s proches, ses amis, ses voyages et, bien sr, son épouse. Pendant la visite, on s'arréte @allours sur cet album rouge qui détonne est gravé des initiales G.PK.: Grace Patricia Kelly. Etait-elle aussi photo- raphe? Absolument. Nous découvrons de superbes clichés annotés de sa main et rméticuleusement tamponnés, au dos, de Images et thimes continuent de défiler ‘a mesure que I’on souléve des couvercles Tele Cap-Ver, lle Grand Nord. Bt puis la guerre aussi, la politique, la mer, es jeux. On ne sait pas toujours qui photographic quoi, ni a quel moment. Parfois ily a des indices, on fait des suppositions. On croise autant d’inconnus que de vedettes. Et fon tombe sur une kyrictle de grands noms et de signatures habituées du Rocher Helmut Newton, Detaille, Numa Blanc, Paul Almasy, Georges Lukomski, Fausto Picedi. Mais aussi Ansel Adams, dont sept tirages exceptionnels, offers et dédicacés Grace Kelly, ontétéretrouvés, par hasard, dans cet invraisemblable endroit. Un cadean qui dépasse le million 4’ euros. La balade pourrait durer dix ans, C'est ailleurs peu prés le temps qu'il faudra pour inventorier correctement la totalité du fonds. La tiche est immense. Et les perspectives, prometteuses. Préts, expo sitions, ouvrages... et pourquoi pas une vente aux enchéres ? « Les jeux sont ouverts, glisse Pierre Abramovici. Mais si vente un jour ily a ce sera foreément pour des ceuvres caritatives. » D'autant que ce trésor est parti pour prendre de l'ampleur. ‘Contrairementa ses ancétres, Albert IL n’est pas photographe, mais il a pris, conscience de I’importance du médium dans le champ de a création et de son intérét pour histoire de Monaco. Depuis, ensemble s'affine et grandit au gré des acquisitions du service des archives du palais princier et de leur directeur, Thomas Fouilleron. Un exemple récent: des albu- mines et de magnifiques albums de vues du Rocher signées de Walburg de Bra ‘précurseur local Prises entre 1860 et elles ont été rachetées & un collectionneur. Une perle de plus, parmi Tes autres qui se cachent encore dans les cartons. ©

You might also like