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Dans le livre VITI des Physiques, Aristote démontre que le premier mouvesent ne peut @tre qu'un mouveent local et, non pas n'importe quel, mais un mouvement local circuleire (463). 11 démontre auparavant que le mouvement est éternel (464), notion oui lui sert ensuite & établir le primauté du mouvemat cireulaire. Ie mouvement a-t-il ua jour commencé de telle sorte qu'au- peravent il ne se produisait eucun mouvement? Cessera-t-il un jour de telle sorte que rien ne sera mi ensuite? Ou, au contraire, n'a~ t-il jamis commencé et ne se terminera-t-il jamais de telle sorte qu'il a toujours existé et qu'il existera toujours? Aristote é- nonce des raisons en faveur de la dernitre alternative. Cependant, comme le souligne saint Thomas (465), cos raisons prouvent seulement que le mouvement ne peut avoir comnén- eé de fagon naturelle. Blles ne prouvent donc pas de fagon abso~ ue. Aristote, en effet, réfute le position de ceux qi soute- naient jue le mouveaent a commencé de fagon mturelle; il ne prow ve pas que le mouvement n'a pus pu comuencer d'une autre fagon, car cette conclusion ne peut en aucune maitre @tre connue par ls rai- son. Seule la foi nous apporte la réponse & ce probléme de 1'éter- nité du mouvement. Les raisons 4'Aristote ne concluent done que de fegon probable. De vlus, dans les Jopiques (466), le Philoso- phe mentionne comme probléme dont nous ne pouvons connaftre 1a so- lution: le monde est-il étemel? lect. 14-18, (488) Aristote, ch. 7-9; S. Thomas, In VIII Phys (464) Aristote, Phys., VIII, ch. Tj S. Thomas, ibid., lect, 1-. (465) In VIII Phys., lect. 2, n. 17. (466) Aristote, Topiauss, 1. I, ch. $, lo4ple. Nec rationes quas ad hoc [éternité du mon- dg) ristoteles inducit, sunt demonstrati- vae simpliciter, sed secundum quid, scili- cet contradicendum rationibus antiquo~ Tum, ponentium mundum incipere secundum quosdam modos in veritate impossibiles. wt hoc apparet ex tribus. Primo quidem, quia tam in VIII Shys. (467) quam in I De'Unelo (468) praemittit quasdam opiniones, ut = naxagorae et Smpedoclis et Platonis, contra guos rationes contradictorias inducit. se cundo, quia ubicumque de hac materia logui- tur, inducit testimonia entiquorum, quod non est demonstratoris, sed probabiliter Persuadentis. Tertio, quia expressa dicit in I libro top, (462), quod quaedam sunt problemata Galectica, de quibus rationes non habemus, ut "utrum mundus sit seternus" (470), Mais alors, si la raison humaine ne veut trouver mcune raison d'adhérer & une partie de la Contradictoire plutét qu'h itautre, pourquoi aristote soutient-il, mame de fagon probable, Me le mouvenent est éternel? Parce que c'est 1h 1s fagon la plus etficace de prouver l'existence d'un oremier moteur. Car si, alors que le monde et le mouvenent sont éternels, il est nécessaire de po~ Ser un premier princine, & plus forte raison cela Sera-t-il néces- ogee eee terne Llcont pacy cox out calauiv ect] nome) oes Glun principe a'innovation. a effet, affirmant 1'éternits au non~ de et du mouvement, 41 pourrait ne pas sembler nécesaaire de poser uo premier principe, alors me c'est mani festement nécessaire dans je cas de l'opinion contraire. crest pourquoi, si, mane alors, il ut ua premier principe, il est démontré de fayon absolue que le premier principe existe (471). (487) ch. 1, 250p24-251b17. (468) Ch. 10, 279b4-260a30. (462) Ch. 9, lo4blé. (470) 3, Thomas, Ia, a. 46, a. 1, oc. (471) 3. Thomas, In VIIT Phys., lect. 1, n. 6. Mais si le mouvement est é ernel, le premier mouvenen t, “ouse du mouvement, deit aussi i'@tre. aristote en donne une au- tre preuve Zondée sur le premier motear (472), mais qu présuppo~ se la premiére. I1 est nécess @, dit-il, que le premier mouve- ment soit éternel, le premier mobile étant ma Par le premier mo- teur étemel et immobile. Cette raison est aussi nanifestenent dialectique car il peut arriver que le Premier moteur ne meuve Pas orr—r—s rc errr LLL ne mutation (473), Tien va dono de méme du temps, le nombre au premier ouvenent. Le temps est éternel parce que le mouvement l'est, Hi stegit done d'une conclusion probable. 3b qu'elle soit vraie ov fausse, cela ne change rien A la doctrine du mouvement et au temps d'Aristote, car ce fait ne les affecte pas intrinséquement. eternité du mouvement et du temps aépend de quelque chose qui leur est extrinséaque, & savoir la volonté divine, et non de leur nature. Aprés avoir prouvé l'existence d'un premier mouvement éternel, le Philosophe cherche & étabdlir dens qelle espace de mou- verent so situe ce demier. 11 aémontre d'aboré que le mouvement wecal est le premier des mouvements (474); ensuite, que le mouvee ment local ciroulaire vieot 16 premier parmi les mouveente locaux (475). (472) aristote, Phys., 1. ITI, ch. 6, 25°b32-260a1, (473) sy Thomas, In VITI Phys., lect. 16, n. S. (474) atistote, Siys., Ir Tit, one F; 3. Ghomas, Thid., lect. 14-15, (475) aristote, ibid.,'ch. 9; 5. Thomas, ibid., lect. 16-20,

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