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REPUBLIQUE FRANÇAISE
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1998 pour la république de Côte-d’Ivoire, d’où il a rejoint la France le 17 juillet 1998 ; il craint de
rentrer dans son pays où il a injustement été accusé de participation au génocide et, de façon
générale, en tant qu’intellectuel hutu modéré, tant de la part du nouveau pouvoir que des extrémistes
hutu ;
Vu la décision attaquée ;
Vu, enregistrés comme ci-dessus le 8 janvier 2002 le dossier de la demande d'asile présentée
par l'intéressé au directeur général de l'O.F.P.R.A. et les observations complémentaires de ce dernier
en date du 11 mai 2007, selon lesquelles la personnalité apolitique affichée par l’intéressé est non
crédible dans la mesure où il ne parvient pas à dissimuler son adhésion aux thèses du M.R.N.D., dont
il est demeuré membre après l’instauration du multipartisme, et où sa carrière n’aurait pu être celle
qu’elle a été s’il n’avait manifesté sans ambiguïté son soutien au régime du président Habyarimana,
dont le nord ouest est le bastion ; qu’il n’étaye d’aucun élément tangible ses justifications selon
lesquelles le Rapport de la Commission internationale d’enquête sur les violations des droits de
er
l’Homme au Rwanda depuis le 1 octobre 1990 serait basé sur une campagne de diffamation par la
presse, alors même qu’il résidait à Kibilira en octobre 1990 comme le prouve sa carte d’identité établie
en septembre 1990 dans cette ville ; que son nom a été cité au cours du procès d’un compatriote à
Bruxelles comme ayant des liens associatifs avec ce dernier, ce que l’accusé n’a pas démenti ; qu’il
se borne à dire qu’il serait resté chez lui durant la période du génocide, alors qu’eu égard à sa
notoriété locale, il ne pouvait pas ne pas être sollicité par les acteurs des massacres et qu’il n’évoque
pas les massacres de Tutsi, nombreux, à Kibilira, où il a résidé pendant les trois mois du génocide ;
qu’il est cité expressément dans le journal de campagne de Mme Pauline Nyiaramasuhuko, ministre
de la Famille et de la Promotion féminine durant le génocide, comme ayant participé à une réunion à
Gisenyi le 3 mai 1994 ; qu’il n’a jamais eu de comportement laissant penser qu’il aurait soutenu d’une
façon ou d’une autre les Tutsi, alors même que, contrairement à ses dires, son départ pour Bukavu
correspond à l’appel du gouvernement intérimaire à fuir le pays ; que ses explications justifiant son
départ à cette période ne servent qu’à masquer un départ volontaire ; qu’il est significatif que la liste
des personnes recherchées par le F.P.R., sur laquelle il figure depuis juillet 1994, amendée à deux
reprises, comporte systématiquement son nom et qu’il est peu vraisemblable que celle de 1994 ait pu
faire l’objet, à l’époque, d’une manipulation ; que la reconnaissance à l’intéressé par l’U.N.H.C.R. du
statut de réfugié sur la base de l’article 1.2 de la convention de l’Organisation de l’Unité africaine est
sans incidence sur l’appréciation de sa situation au regard de la convention de Genève de 1951 ;
Vu les mémoires complémentaires du requérant en date des 30 avril 2002 et 8 juin 2007
tendant aux mêmes fins que la requête, par lesquels l’intéressé affirme que les accusations proférées
à son encontre ne résultent que d’une campagne de calomnie ; que la liste de 1994 est tronquée,
comme le montre le fait qu’il est mentionné à deux reprises à Kibilira et à Ruhengeri, et qu’il aurait été
président d’honneur des Interahamwes, titre inexistant dans la hiérarchie des milices ; que la justice
rwandaise, qui n’a jamais statué sur son cas, a par ailleurs retiré son nom de la dernière version de la
liste publiée en mai 2006 ; que son nom n’a jamais été cité par les rapports collectés au cours de
l’Opération Turquoise ; que l’enjeu du rapport d’enquête internationale susmentionné était de salir
l’élite de Ruhengeri – Gisenyi, afin de sacrifier son avenir politique et de compromettre sa crédibilité et
son éligibilité aux postes prévus dans le partage du pouvoir consacré par les Accords d’Arusha ; que
l’Office ne prend pas en considération les éléments à même de contredire sa position ;
Vu le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile modifié et notamment son
livre VII ;
Après avoir entendu à la séance publique du 24 juin 2008 M. Marsac, rapporteur de l'affaire, les
observations de Maître Piquois, conseil du requérant, et les explications de ce dernier, ainsi que les
observations de M. Ramiara, représentant le directeur général de l’OFPRA ;
Considérant que, pour demander l’asile, M. Pierre TEGERA, qui est de nationalité rwandaise, et
d’origine hutu, soutient, dans le dernier état de ses déclarations, qu’originaire de Kibilira, dans la
préfecture de Gisenyi, ingénieur agronome et docteur de l’Université de Gembloux (Belgique), où il a
séjourné de 1981 à 1986, il était chercheur au sein de l’I.S.A.R., coordinateur au sein du P.N.A.P. et
que, parallèlement à ses activités, il a siégé dans de nombreux comités, parmi lesquels la
Commission nationale d’Agriculture à Kigali, dont tous les membres, excepté lui, ont accédé aux plus
hauts postes politiques ; qu’à la suite d’une offensive du F.P.R. au début octobre 1990, des Tutsi ont
été arrêtés par les autorités ; qu’il a défendu un collègue tutsi, ce qui lui a valu des critiques de la part
de certains Hutu ; que ce collègue, arrêté le 28 octobre 1990 en son absence, n’a été libéré que lors
de l’assaut du F.P.R. sur Ruhengeri en février 1991 ; qu’entre temps, il a protégé comme il a pu la
famille de ce dernier, et qu’il l’a mise en lieu sûr en novembre 1992 ; qu’il a quitté la ville en avril 1993
après avoir été autorisé à poursuivre ses recherches depuis Rubona, à Butare, au Sud, bastion de
l’opposition au président Habyarimana ; que membre du M.R.N.D., il y a fait l’objet de nombreuses
sollicitations de la part de partis d’opposition, comme le P.S.D., le M.D.R., ou le P.D.C. ; qu’il est
toutefois demeuré au sein du M.R.N.D. pour sa sécurité et sa carrière, et qu’il a adopté une position
de neutralité vis-à-vis de l’opposition ; que celle-ci a alors entamé une campagne de diffamation dans
la presse, dont les éléments ont été repris sans discernement dans le Rapport de la Commission
internationale d’enquête sur les violations des droits de l’Homme au Rwanda depuis le 1er octobre
1990, publié en mars 1993 et dans lequel il est accusé d’avoir dirigé des massacres à l’encontre de
Tutsi à Kibilira ; qu’en novembre 1993 et février 1994, il a renoué contact à Kampala avec un membre
du F.P.R. – M. Seth Sendashonga – qu’il connaissait depuis ses études à l’Université nationale du
Rwanda ; que ce dernier l’a intéressé au mouvement, lui proposant de travailler pour son compte et
de récolter des informations depuis Kigali et Butare ; qu’il a refusé et qu’il lui a alors été signifié que le
F.P.R. saurait s’en souvenir ; que le 6 avril 1994, il se trouvait chez lui à Kibilira ; que les Tutsi de la
zone ont pu fuir vers la paroisse du même nom, ou qu’ils ont été hébergés par des amis ; qu’il a quant
à lui hébergé une Tutsi et ses deux enfants pendant trois jours ; que les villageois l’ont soupçonné et
qu’ils ont demandé au bourgmestre de perquisitionner son domicile ; que ce dernier étant un ami, il l’a
prévenu et qu’il a pu évacuer cette famille vers Gitarama ; que lors de la fouille, il a dû s’acquitter de
50 000 francs rwandais ; qu’il est resté cloîtré à son domicile durant tout le génocide et qu’il a dû
quitter la ville le 24 juin 1994 avec ses proches, en raison des menaces proférées par les criminels de
s’en prendre aux Hutu modérés ; qu’après deux jours de route, il est arrivé à Congo Nil, à Rutsiro ;
que, dix jours plus tard, il est parti pour Kibuye, qu’il a gagné le 3 juillet 1994 ; que du fait des
affrontements entre le F.P.R. et les militaires français de l’Opération Turquoise, il a pris peur ; qu’il
s’est déplacé vers Cyangugu, et qu’il a traversé la frontière zaïroise le 16 juillet 1994 ; que du 28 août
au 4 septembre 1994, il a assisté en république d’Ouganda à un colloque scientifique ; qu’il a gagné la
république du Kenya le 11 octobre 1994, qu’il a quittée pour la république togolaise le 9 décembre
1994 ; qu’à Lomé, il s’est enregistré au bureau de l’U.N.H.C.R., qui lui a reconnu le statut de réfugié
sur la base du mandat élargi le 1er août 1996 ; qu’il a fait partir sa famille pour Paris le 21 décembre
1997 à la suite de rumeurs faisant état de la présence de plus en plus grande d’agents du F.P.R. dans
ce pays ; qu’il l’a quant à lui quitté le 18 avril 1998 pour la république de Côte-d’Ivoire, d’où il a rejoint
la France le 17 juillet 1998 ; qu’il craint de rentrer dans son pays où il a injustement été accusé de
participation au génocide et, de façon générale, en tant qu’intellectuel hutu modéré, tant de la part du
nouveau pouvoir que des extrémistes hutu ; qu’enfin, il ne connaît pas la ministre de la Famille et de
la Promotion féminine, Mme Pauline Nyiaramasuhuko ;
Considérant que les pièces du dossier et les déclarations faites en séance publique devant la
Cour permettent de tenir pour établi qu’en raison des accusations portées contre lui par les autorités
rwandaises pour avoir commis des crimes, notamment à Kibilira en 1990 et durant la période
génocidaire entre avril et juin 1994, M. Pierre TEGERA, qui est de nationalité rwandaise et d’origine
hutu, encourt un procès en cas de retour dans son pays ; que, compte tenu de la situation actuelle en
république du Rwanda, ledit procès ne paraît pas offrir toutes les garanties du procès équitable et
impartial en dépit d’adoption formelle par les autorités rwandaises de lois le garantissant ; qu’ainsi,
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ses craintes personnelles et actuelles en cas de retour dans son pays peuvent être regardées comme
fondées ;
Considérant que l’instruction du dossier et les déclarations faites devant la Cour permettent de
constater que le requérant bénéficiait dans son pays d’un statut d’intellectuel et de notable reconnus,
ainsi que l’attestent ses diplômes d’ingénieur et de docteur en agronomie, et les diverses activités et
responsabilités professionnelles exercées au sein de l’I.S.A.R. et du P.N.A.P., ainsi que dans
plusieurs comités nationaux, dont la Commission nationale d’Agriculture (C.N.A.) et à l’étranger ;
Considérant que, concernant la période de mise en œuvre du génocide entre avril et juin 1994,
le requérant ne l’évoque que d’une manière particulièrement lacunaire sans autre explication précise
en dépit du caractère dramatique des événements survenus durant cette période ; qu’il affirme s’être
trouvé à son domicile à Rusomo – Kibilira le 6 avril 1994, déclarant que les Tutsi avaient pu trouver
refuge dans la paroisse de Muhororo, ou qu’ils avaient été hébergés chez des amis, ce qui est
contraire à la réalité ; qu’il n’apparaît pas crédible que, se prétendant politiquement neutre au cours
d’une période où les personnes modérées se trouvaient particulièrement visées, notamment par les
Interahamwe, M. Pierre TEGERA ait pu résider durant trois mois à Kibilira sans connaître d’autres
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problèmes que des rackets de sommes d’argent ; que son statut de notable n’aurait en aucun cas pu
le protéger des massacres ; qu’au demeurant, il n’aurait jamais cherché à fuir alors qu’il était aisément
identifiable par sa position sociale ; que son épouse a vu son passeport renouvelé à Gitarama à la
er
date du 1 juin 1994 ; qu’il ressort de l’agenda de Mme Pauline Nyiaramasuhuko, ministre de la
Famille et de la Promotion féminine, que M. Pierre TEGERA aurait participé à une réunion à Gisenyi
le 3 mai 1994 ; que ces éléments tendent à démontrer, contrairement à ses allégations, qu’il n’était
pas confronté à de sérieuses difficultés et qu’il s’est déplacé sans problème particulier au cours de la
période génocidaire : que ses explications, à savoir que ledit passeport aurait été renouvelé et
antidaté en république du Zaïre par les autorités du gouvernement intérimaire en exil, et qu’il ne
connaissait pas Mme Pauline Nyiaramasuhuko, sont apparues dénuées de toute crédibilité ; qu’en
effet, concernant la réunion susvisée, mention expresse du nom de Pierre TEGERA est faite à la date
du 3 mai 1994 dans l’agenda de campagne de Mme Pauline Nyiaramasuhuko, agenda cité in extenso
dans l’ouvrage de M. André Guichaoua « Rwanda 1994, les politiques du génocide à Butare » : « 3
mai 1994 : notes diverses : « énumération des complices »…3 mai 1994 : conférence préfectorale de
Gisenyi…3 mai 1994 : Gisenyi…TEGERA Pierre, agronome » », avec le renvoi suivant en bas de la
page 390 (TEGERA) : « Hutu M.R.N.D. – Gisenyi, proche de l’Akazu. Déjà en 1992, lorsqu’il était chef
du Projet national d’amélioration des pommes de terre (P.N.A.P.) à Ruhengeri, il se faisait connaître
comme extrémiste en conflit avec les Inkotanyi (cf. Kanguka 12 mai 1992 page 8) » ; qu’en
conséquence, M. Pierre TEGERA ne pouvait prétendre ignorer la politique génocidaire
d’extermination des Tutsi du gouvernement intérimaire, participant même à une réunion tenue par une
des plus farouches zélatrices de cette politique ; qu’ainsi, ses allégations tant écrites qu’orales,
incohérentes et volontairement lacunaires concernant son attitude personnelle d’avril à juin 1994 au
cours de la mise en œuvre du génocide dans sa région d’origine, exprimée par une complicité active
des structures dirigeantes politiques, sociales et intellectuelles avec les organisateurs et acteurs du
plan d’extermination des Tutsi et le caractère général et massif de ces massacres, révèlent sa volonté
manifeste d’occulter un ensemble de faits et d’actions à même d’engager sa responsabilité
personnelle en relation avec les crimes commis dans ce secteur ;
Considérant que, en ce qui concerne son départ de son pays d’origine, il a quitté son domicile
au dernier moment, à l’approche des troupes du F.P.R. et de façon ostensible, emmenant dans sa
voiture et son camion des membres de sa famille et de son personnel de maison ainsi qu’un important
mobilier sans rencontrer de problèmes particuliers, notamment aux barrières, gagnant la ville de
Cyangugu, puis la république du Zaïre, au moment précis où le gouvernement intérimaire ordonnait
de fuir le pays, et non, comme il l’avait affirmé, en raison d’un plan d’élimination par les extrémistes
hutu des « modérés », de ceux s’étant abstenus de participer à la « résistance », arguments
nullement étayés par des propos circonstanciés et crédibles et ce, d’autant plus que le requérant a
plusieurs fois varié dans ses déclarations relatives à sa fuite du Rwanda, allant même jusqu’à
prétendre devant l’O.F.P.R.A., à un retour et séjour forcés en république du Rwanda en 1997, propos
ultérieurement reconnus comme mensongers et rétractés par lui-même ;
Considérant que le nom de M. Pierre TEGERA figurait dès le mois de juillet 1994 sur la liste
provisoire des 220 concepteurs et principaux acteurs du génocide et des massacres publics, élaborée
par le F.P.R., ainsi que sur les listes des personnes poursuivies ou accusées d’avoir commis des
actes les rattachant à la première catégorie révisées en 1996 et 1999, listes issues de la loi organique
du 30 août 1996 ; que l’inscription sur de telles listes, de plus dès l’origine en ce qui concerne celle
établie en juillet 1994 relative aux organisateurs et acteurs les plus notoiremment connus, ne peut être
simplement considérée comme présentant un caractère arbitraire et infondé, et que les explications
de l’intéressé visant à les présenter comme une manœuvre tendant à le discréditer ne peuvent être
tenues pour sincères ; que la disparition de son patronyme de la liste établie en 2006, et l’absence de
poursuites engagées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (T.P.I.R.), comme le fait de ne
point être cité dans les témoignages de M. Michel Bagaragaza devant ce tribunal, sont sans incidence
sur l’appréciation des raisons sérieuses de penser qu’il s’est rendu coupable d’un crime au sens de
er
l’article 1 , F, a) de la convention de Genève précitée ; que par ailleurs, M. Pierre TEGERA est
toujours recherché par le gouvernement rwandais comme l’atteste l’avis de recherche publié sur le
site Internet d’Interpol ; que de plus, concernant l’existence d’une autre personne du nom de Jean
TEGERA présent dans la même région avec lequel, allègue le requérant, il est possible qu’on ait pu le
confondre, le caractère tardif de cette révélation – 2007 – lui ôte toute crédibilité ;
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Considérant qu’ainsi, l’absence de sincérité dont M. Pierre TEGERA a fait preuve par des
déclarations mensongères, l’invraisemblance de certaines d’entre elles en décalage total avec la
réalité vécue sur le terrain concernant les massacres ayant eu lieu dans la préfecture de Gisenyi, son
silence ou ses propos lacunaires sur cette période génocidaire ayant pour but de dissimuler son
comportement personnel d’avril à juillet 1994, sa mise en cause dans le Rapport de la Commission
er
internationale d’enquête sur les violations des droits de l’Homme au Rwanda depuis le 1 octobre
1990 publié en mars 1993, et par l’inscription de son nom à trois reprises sur les listes d’enquête
élaborées par le F.P.R., tout particulièrement celle de juillet 1994 concernant les principaux
organisateurs et acteurs notoirement identifiés, les conditions de son départ du Rwanda, ses relations
de proximité avec les élites politiques, économiques et sociales en place, l’adhésion aux thèses du
M.R.N.D., et l’absence de tout acte ou propos de désolidarisation d’avec le gouvernement intérimaire
et les acteurs du génocide, constituent un faisceau d’indices significatifs et convaincants relatifs à
l’implication de M. Pierre TEGERA dans le génocide rwandais ;
Considérant enfin qu’il résulte de tout ce qui précède que, en dépit de ses affirmations
concernant sa neutralité, son absence de participation à quelque exaction que ce soit à l’encontre de
la communauté tutsi et le fait qu’il ait pu contribuer à sauver des personnes tutsi menacées, il existe,
au vu de l’ensemble des éléments du dossier, des raisons sérieuses de penser que M. Pierre
TEGERA s’est rendu coupable d’un crime au sens du a) du paragraphe F de l'article 1er de la
convention de Genève, et notamment d’un crime contre l’humanité, au sens des instruments
internationaux élaborés pour prévoir des dispositions relatives à ces crimes, tels que la convention
pour la prévention et la répression du crime de génocide qui punit, au même titre que le génocide, la
complicité dans le génocide ; qu’en conséquence, il y a lieu d’exclure M. Pierre TEGERA du bénéfice,
er
tant des stipulations de l’article 1 A, 2 de la convention de Genève, que des dispositions de l’article L.
712-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile relatives au bénéfice de la
protection subsidiaire en application des articles 1er, F, a) et L. 712-2 a) desdits convention et code ;
que, par voie de conséquence, malgré la reconnaissance le 28 février 2001 par l’O.F.P.R.A. de la
qualité de réfugiée à son épouse, le statut de réfugié ne peut lui être accordé au titre du principe de
l’unité de famille ; que la reconnaissance de la qualité de réfugié à ses enfants est sans incidence sur
l’examen de sa situation ; qu’ainsi le recours ne peut être accueilli ;
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DÉCIDE
er
article 1 – Le recours de M. Pierre TEGERA est rejeté.
article 2 – La présente décision sera notifiée à M. Pierre TEGERA et au directeur général de l’OFPRA.
Le Président : H. Desclaux
La présente décision est susceptible d'un pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat qui, pour être
recevable, doit être présenté par le ministère d'un avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de Cassation
et exercé dans un délai de deux mois à compter de la notification de la présente décision. Elle est en
outre susceptible d’un recours en révision devant la Cour nationale du droit d’asile dans le cas où il
est soutenu que la décision de la juridiction a résulté d’une fraude. Ce recours doit être exercé dans
un délai de deux mois après que la fraude a été constatée. Aucune autre voie de recours n'est ouverte
contre les décisions de la Cour nationale du droit d’asile devant d'autres juridictions.