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Université de Paris XI L1 – Calculus Math101

Mathématiques 1er semestre 06/07

Premier Partiel de Mathématiques


IFIPS–Le 25 Octobre 2006–10h45-12h45

– Barème indicatif–
Documents écrits, électroniques, calculatrices et téléphones portables interdits

Question de Cours (4 pts)


1. On suppose que f est une fonction de classe C 2 sur l’intervalle ]−1, 1[. Montrer comment déduire
la formule de Taylor-Young à l’ordre 2 en 0 de f à partir de la formule de Taylor-Lagrange.
2. Donner le développement limité à l’ordre 2 en 0 de la fonction f définie pour x ∈] − 1, +1[ par
la formule f (x) = ecos x en utilisant la formule de Taylor-Young.
Exercice 1 (2 pts)
Montrer, en appliquant la formule de Taylor-Lagrange à l’ordre 2, que pour tout réel x,

x2 |x|
|ex − x − 1| ≤ e
2
On pourra distinguer les cas x < 0 et x > 0.

Exercice 2 (4 pts)
Soit f : [0, 1] → R une fonction continue sur [0, 1], dérivable en tout point de ]0, 1[ et telle
que f (0) = f (1) = 0. Le but de cet exercice est de démontrer que si a 6∈ [0, 1] alors il existe une
tangente au graphe de f passant par le point (a, 0).
1. Faire un dessin illustrant ce résultat.
2. Soit x0 un point de ]0, 1[. Donner l’équation de la tangente au graphe de f en x0 .
3. Soit a 6∈]0, 1[. A quelle condition la tangente au graphe de f en x0 passe-t-elle par le point
(a, 0) ?
4. On considère la fonction φ : [0, 1] → R définie par

f (x)
φ(x) = .
a−x
Justifier brièvement que φ est une fonction définie, continue sur [0, 1], dérivable sur ]0, 1[ et donner
une formule pour sa dérivée.
5. Montrer qu’il existe x0 ∈]0, 1[ tel que la tangente au graphe de f en x0 passe par le point (a, 0).

Exercice 3 (10 pts)


Le but de cet exercice est l’étude de la fonction réelle de variable réelle f : [0, +∞[→ R définie,
pour x ≥ 0, par

0  si x = 0
f (x) =
x2 (ln(x + 1) − ln x) = x2 ln 1 + x1 si x > 0

1. a. Etudier la continuité de f sur [0, +∞[.


b. Etudier la dérivabilité de f sur ]0, +∞[ et donner une formule pour sa dérivée.
c. f est-elle dérivable en 0 ?
d. Déterminer le signe de f ′ suivant les valeurs de x.
Indication: On pourra étudier succinctement une fonction auxiliaire .
e. Quelle est la limite de f (x) lorsque x tend vers +∞ ?
f. Construire le tableau de variations de f .

2. a. Déterminer des réels a, b et c tels que, pour x voisin de +∞,


 
c 1 1
f (x) = ax + b + + ǫ
x x x

où ǫ est une certaine fonction de limite nulle en 0 que l’on ne demande pas de préciser.
1
Indication: On pourra poser u = x
et effectuer des développements limités en 0 en la variable u.
b. En déduire que f admet une asymptote oblique lorsque x tend vers +∞, donner l’équation
de cette droite et déterminer la position du graphe de f relativement à cette droite, au voisinage
de +∞.
Premier Partiel de Mathématiques
Correction

Correction Ex.–Q.1 1. Soit x ∈] − 1, +1[. La formule de Taylor-Lagrange appliquée à f entre 0


et x (ce qui est légitime car f est 2 fois dérivable sur un intervalle ouvert contenant 0 et x) donne
que
1
f (x) = f (0) + xf ′ (0) + x2 f ′′ (cx )
2
pour un certain cx entre 0 et x. On a donc
1 1
f (x) = f (0) + xf ′ (0) + x2 f ′′ (0) + x2 (f ′′ (cx ) − f ′′ (0))
2 2
Appelons ǫ(x) = 12 (f ′′ (cx ) − f ′′ (0)). Comme, lorsque x tend vers 0, cx tend vers 0 par le théorème
des gendarmes, comme f ′′ est continue en 0, cela montre que ǫ(x) tend vers 0 en 0 avec
1 1
f (x) = f (0) + xf ′ (0) + x2 f ′′ (0) + x2 ǫ(x)
2 2
2. f est clairement de classe C 2 car composée de deux fonctions de référence exp et cos qui sont
toutes deux C 2 sur R. Par ailleurs, f (x) = ecos x , f ′ (x) = − sin xecos x , f ′′ (x) = (sin2 x − cos x)ecos x
et donc
f (0) = e1 = e, f ′ (0) = 0, f ′′ (0) = −e
La formule de Taylor-Young donne donc que
e
f (x) = e − x2 + x2 ǫ(x)
2
(ǫ étant bien entendu une fonction de limite 0 en 0.)

Correction Ex.–1 Appliquons la formule de Taylor-Lagrange à l’ordre 2 à la fonction expo-


nentielle entre 0 et x. La fonction exponentielle étant de classe C 2 sur R, cette formule s’applique
bien.
On obtient l’existence d’un nombre c compris entre 0 et x tel que

x2 c
ex = 1 + x + e
2
1. Si x < 0, c étant entre 0 et x, on a ec ≤ 1 ≤ e|x| .
2. Si x > 0 c étant entre 0 et x, on a donc ec ≤ ex = e|x| .
Dans tous les cas,
x2 c x2 |x|
|ex − 1 − x| = | e |≤ e .
2 2
Correction Ex.–2 Soit f : [0, 1] → R une fonction continue sur [0, 1], dérivable en tout point de
]0, 1[ et telle que f (0) = f (1) = 0.
1. cf figure 1 .

2. Soit x0 un point de ]0, 1[. L’équation de la tangente au graphe de f en x0 est

y = f ′ (x0 )(x − x0 ) + f (x0 )


3. Soit a 6∈]0, 1[. La tangente au graphe de f en x0 passe par le point (a, 0) si et seulement si

0 = f ′ (x0 )(a − x0 ) + f (x0 )

4. On considère la fonction φ : [0, 1] → R définie par


f (x)
φ(x) = .
a−x
1
Comme a 6∈ [0, 1] la fonction g : x 7→ x−a est définie, continue sur [0, 1], dérivable sur ]0, 1[. Comme
f l’est aussi, φ = f.g l’est aussi. On a pour x ∈]0, 1[,
f ′ (x)(a − x) + f (x)
φ′ (x) =
(a − x)2
5. Comme φ(0) = φ(1) = 0, que φ est continue sur [0, 1], dérivable sur ]0, 1[ le lemme de Rolle (ou
le théorème des accroissements finis) implique qu’il existe x0 ∈]0, 1[ tel que φ′ (x0 ) = 0. Au vu de
la formule de φ′ , on a donc pour cet x0 que

f ′ (x0 )(a − x0 ) + f (x0 ) = 0

C’est exactement la condition pour que (a, 0) appartienne à la tangente en x0 au graphe de f .


Correction Ex.–3 Soit f : [0, +∞[→ R définie, pour x ≥ 0, par

0  si x = 0
f (x) =
x2 (ln(x + 1) − ln x) = x2 ln 1 + x1 si x > 0

1. a. f est clairement continue en tout point de ]0, +∞[ par les théorèmes de continuité de
produits et de composées ( en particulier du fait que ln est continue sur ]0, +∞[).
On a x2 ln(x + 1) → 0 lorsque x → 0, x > 0 et x2 ln(x) → 0 lorsque x → 0, x > 0 du fait des
résultats sur les croissances comparées. La fonction f tend donc vers 0 et en 0 et, comme f (0) = 0,
f est donc continue en 0.
b. La dérivabilité de f sur ]0, +∞[ est immédiate du fait des théorèmes de dérivabilité de produits
et de fonctions composées : on a, pour x > 0,
   
′ 2 1 1 1
f (x) = x − + 2x(ln(x + 1) − ln x) = x − + 2(ln(x + 1) − ln x)
x+1 x x+1
c. Pour x > 0, on a
f (x) − f (0)
= x(ln(1 + x) − ln x)
x
Cette quantité tend vers 0 lorsque x → 0 (croissance comparée de ln x et x en zéro). f est donc
dérivable à droite en 0 avec fd′ (0) = 0.
d. Pour x > 0, le signe de f ′ est le même que celui de
1 1 1
g(x) = − + 2(ln(x + 1) − ln x) = − + 2 ln(1 + )
x+1 x+1 x
Etudions rapidement cette fonction g. Elle est dérivable sur ]0, +∞[ avec

1 2 2 +x + 2x(x + 1) − 2(x + 1)2 2+x


g ′ (x) = + 2
+ − = 2
=−
(x + 1) x+1 x x(x + 1) x(x + 1)2
Cette quantité est clairement strictement négative et donc g est strictement décroissante sur
]0, +∞[. Comme la limite de g en +∞ est 0, g est donc strictement positive sur ]0, +∞[.
e. On a, en utilisant le développement ln(1 + u) = u + uǫ(u), que
1 1 1 1 1
f (x) = x2 ln(1 + ) = x2 ( + ǫ( )) = x(1 + ǫ( )))
x x x x x
où ǫ est une fonction de limite nulle en 0. La limite de f (x) lorsque x tend vers +∞ est donc +∞.
f. On a donc le tableau de variations suivant
x 0 +∞
f ′ (x) 0
+
+∞
f (x)
ր
0

2. a. On a
u2 u3
ln(1 + u) = u − + + u3 ǫ(u)
2 3
où ǫ est une fonction de limite nulle en 0.
En posant u = x1 (qui tend vers 0 lorsque x tend vers +∞), on a donc

1 1 1 1 1
f (x) = x2 ln(1 + )=x− + + ǫ( )
x 2 3u u u
b. f admet donc y = x − 21 comme asymptote oblique lorsque x tend vers +∞. f (x) − (x − 21 ) =
1 1
x(3 + ǫ( x1 )) et donc, comme la parenthèse tend vers 31 lorsque x tend vers +∞, cette différence
est > 0 dès que x est suffisamment grand. Le graphe de f est donc au dessus de son asymptote
pour les grandes valeurs de x.
x0
x′0
0 1 a

Fig. 1 – Il existe une tangente au graphe passant par (a, 0) : deux exemples.

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