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Une poignée de feuilles

Par
Supawan P. Panawong Green

ISBN 974-409-070-7
Premiere edition 2001

MENTAL HEALTH PUBLISHING


14/349-350 MOO 10 Rama II Rd. (Soi 38),
Bangmod Chomthong Bangkok,
10150 Thaïlande.

Téléphone. (662) 415-2621, (662) 4156507, (662) 415-6797


Fax. (662) 416-7744

TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR Kouam Kamdem Bertin


DEDICACES
Je voudrais dédier le bonheur de ce livre au :

Bouddha exalté, le premier professeur qui a fait briller la lumière du dhamma sur le monde.

Défunt vénérable Buddhadasa Bhikku, qui a été la première personne a me montrer la lumière du
Dhamma.

A Laung Por Tien Chiitasupo, le premier professeur qui m'


a enseigné le premier fondement de l`
éveil de la conscience.

A Ajahn Kowit Khemanandha, le seul professeur qui a fixe en mon cœur la Lumière du Dhamma
pour qu’elle y brille toujours.

Mes défunts et très aimés parents qui m'


ont donné la vie et m’ont ainsi permis de pouvoir
connaître le Bouddhisme.

Mon humble respect, mes remerciements et toute ma gratitude envers toutes ces personnes.

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Remerciements

Je voudrais remercier le frère Nicholas Alan de la société de Saint Francis que je peux fièrement
appeler ` un cher ami à moi '
. Bien qu'
il soit un moine chrétien, je peux facilement partager mes
pensées bouddhistes avec lui. Il m'
a aidé avec le procédé « painstaking » d'
édition de ce livre et
m'
a donné de sains conseils et commentaires, dont j’avais vraiment besoin. J'
apprécie vraiment
son amitié honnête.

Je voudrais remercier ma famille, Barry, Cian Andrew et Colin qui ont accepte d`assurer le
ménage et se sont accommodes du fast food pendant toute la période ou j`écrivais. Cian 18 ans,
est devenu un expert du repassage, Colin de la cuisine et Andrew pour garder sa chambre à
coucher propre.
Je prends seule la pleine responsabilité de toutes les erreurs ou incorrections qui peuvent
être contenues dans ces pages.

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Avant-propos I

Ca faisait environ dix-huit ans que Supawan était venue à


mon monastère avec son mari. Il est tout à fait habituel, dans les pays du sud-est
asiatique que, toutes les fois que les gens ont des problèmes, qu` ils
aillent voir un moine pour lui exprimer leurs préoccupations. Elle venait juste d`arriver
en Angleterre, une terre étrange, et c`était probablement en raison de ce
choc de cultures qu'
elle a éprouvé le besoin de parler à un moine. De plus, j`étais
le seul moine bouddhiste résidant dans cette partie du pays.
Malheureusement, je ne pouvais pas comprendre le thaï, et elle ne pouvait non plus
exprimer ses sentiments en anglais. Ainsi n'
avons nous pas pu beaucoup communiquer, et elle est
repartie sans avoir pu exprimer sa pensée.

Quelques années plutard, quand je l'


ai rencontrée quelque part à Birmingham, elle parlait
couramment anglais et semblait avoir une bonne connaissance de la langue. Quand elle est
venue me voir l'
année dernière, j'
ai été très impressionné par le progrès qu'
elle avait effectue
aussi bien en anglais que sur le plan professionnel. J'
ai alors appris qu'
elle enseignait le Tai Chi à
l'
université de Birmingham, tout en écrivant des livres et des articles en anglais.

ai reçu le manuscrit pour "une poignée de feuilles" j'


Quand j' ai été surpris de voir avec quel
talent elle a pu exprimer par l`écriture sa compréhension du Dhamma. Beaucoup de gens peuvent
parler une langue étrangère, et quelques uns peuvent présenter un exposé en public mais écrire
ses pensées et sentiments en anglais courant est difficile. Dans ce livre, Supawan exprime
clairement ses pensées page après page, ce qui est une prouesse remarquable de la part d`une
mère travailleuse venue d'
Asie.

Quand j'
ai commencé à lire le manuscrit, j'
étais étonné d'
apprendre qu'
elle a étudié avec Ajahn
Buddhadasa en Thaïlande. Ajahn Buddhadasa était l'
un des plus grands professeurs
contemporains en Thaïlande. Ses enseignements, idées et points de vues étaient controversés pour
les bouddhistes thaïs traditionnels. En Thaïlande et d'
autres pays du Bouddhisme Theravada, le
bouddhisme est bien établi, et la plupart des enseignements sont basés sur des interprétations
traditionnelles des textes de Pali. Quiconque s`écarte de cette interprétation traditionnelle, devient
immédiatement controversé. Ajahn Buddhadasa était courageux et n'
a eu aucune hésitation à

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exprimer publiquement ses pensées et sentiments, que les gens aient étés d'
accord avec lui ou pas.
Néanmoins, ses enseignements sont maintenant largement acceptés par les intellectuels en
Thaïlande, et même ceux en dehors de la tradition de Theravada. Personnellement, j'
apprécie ses
idées parce que son approche est très franche, logique et facile à comprendre.

Dans ce livre, Supawan explique l'


enseignement d'
Ajahn Buddhadasa en langage peu compliquée
qu`il sera facile pour les gens du commun de suivre. Ses explications sur l'
essence du
bouddhisme, la nature du nibbana et sur la Réalité Ultime sont particulièrement lucides.
J'
apprécie beaucoup ses efforts pour présenter les enseignements d'
Ajahn Buddhadasa en langage
non scolastique.

Supawan démontre comment appliquer les quatre fondements de l`éveil pour comprendre le
nibbana, et réaliser la Vérité. En quelques chapitres elle exprime ses propres opinions au sujet de
l'
état dégénéré du bouddhisme thaï, de la culture occidentale, du christianisme, etc. Bien que cela
puisse être provocant pour eux de le lire, ce livre aidera les thaïlandais à mieux comprendre leurs
propres culture et religion. Il sera également très salutaire pour d'
autres qui veulent comprendre le
bouddhisme du point de vue d'
une Asiatique moderne.

J`espère que cette publication sera pleinement couronnée de succès, et qu'


elle réalisera son but
qui est de favoriser la compréhension du Bouddhisme thaï tel que enseigné par Ajahn
Buddhadasa. J'
espère que son livre aidera à inverser le déclin que connaissent le bouddhisme et la
culture thaïs, qui l`intéressent par-dessus tout.

Ven. Dr. Rewata Dhamma (M.A.,PhD.)

Spiritual Directory

Bouddhiste Vihara De Birmingham

Août 1999

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Avant-propos II

Ceux d`entre nous qui ont eu la précieuse opportunité d`être formés et de pratiquer en Thaïlande
selon les enseignements du seigneur Bouddha, ressentent une profonde gratitude envers les sages
moines et les généreux laïcs de ce pays.

Le livre de Mme Green « Une poignée de feuilles » est excellemment présenté et bien pensé. Il
est sans aucun doute, de la part de Mme Green l`heureux résultat de nombreuses années de
pratique et de réflexion sur la vie, la signification de la vie et les moyens pratiques pour la
réalisation de la Vérité ultime. Sa vision et son espoir pour l'
humanité sont des plus exaltants. Sa
prise de conscience de la superbe opportunité que nous partageons tous de pouvoir trouver la paix
intérieure et qui se trouve au cœur de toutes les religions et de ce fait en tous les êtres humains est
pratique et inspirant.

Quoique Mme. Green se dise que nous pouvons la traiter de naïve et de sotte, la vision qu`elle
présente offre aussi bien l`espoir que quelques directives claires pour réaliser la Vérité.

L'
enseignement du Bouddha est simplement à propos de ‘l`éveil’ - il n'
est pas à propos du fait
d`être bouddhiste. Par conséquent, tous les enseignements ont pour objectif d` encourager et
diriger notre attention, étudier et examiner l'
expérience dans l`instant présent. Pour faire ceci, on
doit être entièrement éveillé. On doit prêter attention à la vie comme elle vient.

‘Une poignée de feuilles’ est un guide. Mme Green écrit sur la base de ses expériences, de son
propre vécu, ce n`est n'
est donc pas simplement un autre réchauffé de l'
enseignement bouddhiste
par quelqu'
un qui ne l'
a pas pratiqué. Il a une fraîcheur et une confiance qui ne peuvent provenir
que de la connaissance directe ,de l`expérience.

J`ai été assez chanceux pour avoir vécu pendant dix années au Nord-est de la Thaïlande, suivant
une formation et pratiquant comme bhikkhu1. Ainsi je pouvais m'
immerger dans la culture de
transformation et d'
effacement bouddhiste - la culture de l`éveil - sous sa forme relativement
classique et traditionnelle. Je ne peux rien faire d`autre qu`être d'
accord avec le respect et la
considération qu`a Mme Green pour cette culture.

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Toutes les conventions, cependant, sont sujettes au changement et il n'
y a aucun moyen de revenir
dans le passé. Notre foi est dans la Réalité atemporelle. En Europe, le réveil a lieu. Malgré les
nouvelles décourageantes habituelles sur les masses médias, j'
ai encore seulement la foi dans la
bonté de l'
humanité et me réjouis toujours dans "les océans infinis de bonnes actions effectuées
par les êtres conscients depuis les temps immémoriaux". La réflexion de Mme Green nous aide à
établir un rapport positif les uns avec les autres et à développer en nous l'
énergie pour cultiver une
attitude ouverte et sensible à nos expériences de la vie quotidienne, à nos habitudes et à nos
émotions qui autrement pourraient nous dominer et nous mener au cynisme et à la négativité.

’Une poignée de feuilles’ de Mme Green est un ajout extrêmement bienvenu à la bibliothèque de
la littérature bouddhiste.

1) moine bouddhiste

VEN. Ajahn Sumedho

Septembre1999

Monastère Bouddhiste D'Amaravatj

Great Gaddesden,

Hemel Hemstead, Hertfordshire

HP I 3BZ

UK

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AVANT-PROPOS III

Dans un monde rempli de souffrance, avec des personnes désespérées de trouver


une signification à la vie avec laquelle ils luttent chaque jour, un mot qui
apporte la paix et le bonheur est toujours un cadeau des plus précieux. Ce livre une poignée de
feuilles est rempli de tels mots en ce qu'il
montre la manière de trouver la paix au milieu de l'agitation de notre
vie intérieure. Supawan Green enseigne le Tai chi et la méditation bouddhiste
et, dans les deux cas elle part directement de ses propres
expériences pour amener les gens à trouver par eux mêmes la voie qui mène à
la paix d'un esprit serein. La grande force de ce livre est qu`il est basé sur la réalité vécue, sur une
expérience réelle, et non simplement
sur la recherche ou l'étude livresque. C`est la sincère
conviction de sa propre expérience qui transporte le lecteur
et lui donne un avant goût de la réalité de l`esprit serein.

C'
est également un livre qui n'
a pas peur de dire les choses qui peuvent défier ceux des religions
établies, particulièrement le bouddhisme et le christianisme. Je ne pense pas que nous devons être
offensés par une expression si franche d'
un point de vue. C`est seulement par le libre partage de
nos pensées et sentiments véritables que nous pourrons atteindre une compréhension durable. Les
chrétiens ne peuvent pas être d'
accord avec tout ce qui est dit dans ce livre à propos du
christianisme, mais cela ne devrait pas les empêcher d'
apprendre d’un point de vue différent que
Supawan Green apporte à leur propre religion. En particulier, cela ne devrait pas les empêcher
d'
apprendre le merveilleux enseignement des quatre fondements de l`éveil de la conscience qui
est expliqué ici avec la clarté et l'
éclat de l`expérience personnelle.

Supawan Green est une femme laïque qui est entrée profondément dans sa propre tradition
religieuse bouddhiste. En tant qu'épouse et mère, elle sait combien il est difficile pour les gens
dans leurs occupations quotidiennes de la vie de trouver du temps pour des disciplines spirituelles
telles que la méditation. Néanmoins, elle a persévéré et est ainsi devenue un excellent guide pour
les autres qui vivent une situation semblable. Personnellement, j`ai beaucoup bénéficié de son
encouragement sur le chemin spirituel et dans ma pratique de la méditation en tant que chrétien.
J'
espère que beaucoup d'
autres seront pareillement inspirés par ce livre.

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Frère Nicolas Alan

La société de Saint Francis

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Préface

J'ai rencontré Supawan la première fois en 1991, quand j'étudiais à l'université de


Birmingham pour un master en Science sur la Science cognitive, j'avais toujours eu un
intérêt vif pour les philosophies orientales, que je suspectais d`offrir une compréhension
différente à la connaissance occidentale (telle que les techniques délicates de la cérémonie
du thé!) .Un jour que je recherchais un moyen de décompresser de l'accumulation intense
de connaissances sur mon cours, je me suis retrouvé dans la classe de Tai chi de Supawan,
apprenant, en ordre et dans le détail des mouvements ,et étant encouragé à observer le
mouvement de l'esprit. Quelle tâche difficile cela s'est avérée être ! Je dois avoir un mental
des plus distrait qui soit. L'observer est des plus épuisant. Peut-être se déplace t-il autant
parce que j'ai passé un long temps essayant de lui faire faire le saut dans la bonne direction.

Après mon année à Birmingham, je suis allé à Oxford, où j'


ai fait un doctorat en psychologie
expérimentale. Et après avoir enseigné quelque temps la psychologie, je fais maintenant des
recherches scientifiques sur les développements désordonnés chez les enfants. C` est de ce fait
que Supawan m'
a demandé d'
écrire cette préface, d'un point de vue scientifique et intellectuel. En
reconnaissance de ce qu`elle m`a mis sur le chemin de l`observation de mon mentale, je me sens
son obligé !

Sur certains points, je me sens sur la défensive en ce qui concerne la science. C'
est une discipline
qui peut autant découvrir la pénicilline que concevoir la bombe atomique. Je pense qu'
il y a un
parallèle ici avec un des messages du livre de Supawan. Nous ne devrions pas poursuivre la
méditation sans moralité. Également, nous ne devrions pas poursuivre la science sans moralité.
Je pense que Supawan pourrait être étonné par un point de vue scientifique sur son livre. Je crois
que si le Nirvâna est atteint en pratiquant une technique physique (et mentale), il ne se trouverai
pas en dehors du royaume de la science. C'
est-à-dire que, la science pourrait être compatible et
complémentaire à une approche orientale dans la réalisation de l’illumination.

Pour comprendre ceci, il est important d'


être clair au sujet du rôle de la science. Le but de la
science est de proposer des descriptions de la structure du monde qui peut être objectivement
vérifié. Depuis toujours, l’objectif de la science a été à la fois de prévoir et de contrôler
l'
environnement physique afin de rendre la vie plus facile à vivre. La psychologie moderne est la

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science de notre vécu mental. Intéressant, depuis sa naissance, cette discipline accorde une grande
importance à l’expérience interne. Cette approche, appelée maintenant « Introspectionisme »,
s’est épanouie à la fin du siècle. Son but était d'
établir une science de l'
esprit qui fonctionnerait
comme la chimie. Cependant, au lieu d'
établir la structure des substances physiques elle dériverait
la structure de nos vies intérieures. Les introspectionistes ont voulu établir les éléments de base de
l'
expérience (- le goût du citron, la couleur d'
une rose ) -et établir les lois déterminant la manière
dont ces éléments pourraient être combinés pour arriver à des expériences plus complexes. Vingt
ans après qu'
elle ait commencé, cette approche a été abandonnée. Pourquoi ? Pour une raison
simple. Il n'
y avait aucune manière de taire les désaccords au sujet de ce qu’était vraiment
l'
expérience . L'
expérience de chaque personne n’est ressentie que par cette seule personne. Elle
ne peut pas être vérifiée de l’extérieur. Donc, il n'
y avait aucune manière de savoir qui avait
l’exacte description de l’expérience. Après ceci, les scientifiques de l'
esprit(mental) ont décidé
que la seule preuve qu'
ils emploieraient dans leurs théories devrait être vérifiable et visible pour
tous. Depuis lors, la psychologie s'
est concentrée sur le comportement des personnes. Très
récemment, la technologie disponible nous permet d’examiner de l’extérieur l'
activité des
cerveaux des personnes tandis qu'
elles pensent, nous fournissant une autre source de preuves
vérifiables

Le scientifique dès lors, considère l'


esprit d'
un point de vue externe. Aujourd'
hui, nous voyons le
cerveau comme un type d'
ordinateur, et le mental comme un programme fonctionnant sur
l'
ordinateur. Nous posons dès lors des questions telles que « comment fait ce programme pour
permettre à l'
individu de vivre dans le monde physique et social où il doit faire face à plein de
choses?'et aussi « comment l'
évolution a t-elle produit un tel ordinateur? ». Quand j'
ai eu
connaissance des quatre fondements de l’éveil de la conscience, deux idées intéressantes me sont
venues à l'
esprit. Premièrement, bien que l’illumination ne soit fondamentalement observable par
personne d’autre que l'
individu lui même, elle est vérifiable, parce que chaque individu qui
effectue la pratique correctement la réalisera. Ceci s’est vérifié pendant des centaines d'
années.
De ce point de vue, l'
illumination est scientifique. Secondaire, il illustre les objectifs tout à fait
différents de la science et de la pratique bouddhiste. Si je peux le mettre ainsi, la science nous dira
comment l'
ordinateur fonctionne et La pratique bouddhiste nous indiquera comment bien utiliser
l'
ordinateur.
En tant que scientifique, je peux concevoir comment l’illumination fonctionne du point de vue du
cerveau. La Science est tout à fait heureuse avec la notion que la connaissance puisse venir sous
forme de capacités plutôt que de faits verbaux. Il est tout à fait heureux qu’il soit nécessaire d

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étudier ces capacités d'
une façon très différente de la connaissance factuelle, sous forme de
pratique guidée par opposition à la communication explicite. En considérant la pratique en
matière de méditation, il semble clair que le but de la pratique est de former l'
attention à observer
le moniteur et d'
intervenir finalement dans les processus des pensées associatives (c'
est-à-dire, la
capacité qu’a la pensée à susciter une autre). La terminologie de « pensées causant les
sentiments » est aisément caractérisée en termes d'
interaction entre les parties plus sophistiquées
du cerveau impliqué dans le raisonnement et les parties plus primaires du cerveau qui sont à la
base de notre expérience des émotions.

D'
autre part, en tant que personne ordinaire, je ne peux immédiatement pas voir comment cette
sorte d’information sur comment le cerveau fonctionne puisse m’aider à mieux utiliser mon
mental. (mes excuses pour l'
artificiel distinction entre moi et mon mental!). Elle ne m’offre
aucun indice pour savoir ce qu'
est le but de la vie. C'
est à cet égard que Supawan nous a offert
un si essentiel et démystifiant guide sur comment utiliser notre mental et pourquoi il existe . J'
ai
fréquemment été découragé des écritures bouddhistes par leur utilisation (pour moi) de
terminologie incompréhensible. Et j’avais des difficultés à séparer
l’essence de la pratique de ses piéges culturels. Dans ce livre j’ai
trouvé exactement cette essence, avec beaucoup d'
analogies utiles pour
mieux l’assimiler. Ici j’ai découvert que le but de la vie est le calme du mental.
Ce calme du mental est moralité à 50% et méditation à 50%. Ici
j’ai appris que le calme du mental peut être réalisé à travers les quatre fondements de l’éveil
de la conscience, qui sont :

1) se rende compte des expériences sensorielles ;

2) se rende compte des expériences mentales ;

3) observer les pensées sans s’y attacher ;

4) observer le vide entre les pensées (mais jamais la pensée du vide !)

Cette pratique clairement indiquée mènera finalement à l'


illumination.
Si facilement indiquée mais tellement dur à poursuivre, parce que les pensées et
les sentiments se suivent si rapidement que nous avons l'
illusion de
la vie mentale comme ruban incassable et sans fin. De façon très clair, SUPAWAN nous offre les
ciseaux !

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Il y a beaucoup d'
autres choses dans ce livre. Nous découvrons beaucoup au sujet du
danger que représentent les chefs de culte, au sujet des mérites des différentes techniques de
salutation, et au sujet du fardeau dont souffrent les occidentaux à avoir de longues jambes !

Dans « Une poignée de feuilles », Supawan GREEN nous dit que son rêve est l’enseignement
d'
une méthode universelle et non-religieuse pour atteindre l'
illumination. Dans ce rêve, je peux
juste lui offrir mon soutient en espérant qu’un jour, la science l’aidera à l’atteindre.

Micheal Thomas, BSc, MSc, D. Phil (Oxford)

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Introduction

Il y a trois mois, je suis passé par un longue épisode d’agitation mentale qui a duré pendant dix-
huit heures mais il m’a semblé que c’était toute une vie. Non seulement je pouvais sentir chaque
torsion et tour dans mon cœur mais également sentir la douleur s'
infiltrer par chaque cellule
vivante de mon corps. Il m'
a semblé qu'
une si extraordinairement douloureuse expérience était
presque utile parce qu’une fois que j'
en étais sorti, j'
a gagné tellement de force que je me suis dit
que je devrais la partager avec d’autres personnes, particulièrement les thaïlandais, et partager
avec eux la voie pour vaincre la souffrance. Aussi étrange que cela puisse paraître, ceci a été en
incident qui a conduit à la naissance de ce livre-Une poignée de feuilles.
effet l'

J'
ai parlé du peuple thaïlandais parce que depuis que j'
ai compris le dhamma un peu mieux, je
l’avais toujours partagé principalement avec mes étudiants en Grande-Bretagne et tout mon
travail a été écrit en anglais mais pas en thaï. Ce moment cependant est plutôt différent. J’aimerai
donner quelque chose en retour aux thaïs comme une façon de montrer mon appréciation et de
renvoyer ma gratitude à tous mes professeurs spirituels et à la culture ancestrale thaïlandaise qui
m'
a entretenue jusqu'
à ce que j'
aie trouvé l’ incomparable dhamma. Par conséquent, l'
approche de
ce livre vise les bouddhistes thaïlandais, particulièrement la génération moderne qui a un esprit
scientifique et peut se retrouver prise entre les deux mondes de la science et de la religion.

Les personnes thaïes modernes pourraient être peu disposés à explorer un peu plus profondément
dans leur propre religion du fait de scandales fréquents dans les communautés bouddhistes(
Sangha). Les huit premiers chapitres, que j’ai fait courts, contiennent les notions préliminaires
d’où je tire des incidences de différents angles de sorte que je puisse les relier au concept suprême
du bouddhisme, le Nirvâna et donc finalement au centre de la pratique des quatre fondements de
l’éveil de la conscience. Ceci pour donner aux lecteurs une image claire du but de la vie. J'
ai
passé beaucoup de temps fouillant et m’étendant sur les quatre fondements de l’éveil de la
conscience de sorte que les lecteurs puissent commencer leur voyage dans le mental s'
ils se
sentent prêts à le faire. La culture de l’illumination qui est la dernière section pourrait aider le thaï
à mieux comprendre leur façon de vivre thaïe, que je pense est la touche finale dans le sens de
l'
harmonie de ce livre. Je ne peux pas oublier le peuple avec lequel je vis en ce moment en
Grande-Bretagne, ainsi j'
ai décidé d'
écrire aussi la version anglaise. Je fais de mon mieux pour

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maintenir les chapitres et les contours identiques à celle de la version thaïe mais les détails
pourraient être un peu différents puisque je dois m’exprimer avec une approche différente et j’ai
parfois éprouvé des difficultés à écrire la même chose deux fois. Je suggérerais que les thaïlandais
qui ont une bonne connaissance de l’anglais puisse lire la version anglaise de ce livre et vice
versa.

Pour être passée par le processus d'


être ignorant au sujet du but final de la vie à la lutte dans
l’effort d'
obtenir une juste pratique jusqu’au stade actuel de la connaissance de l’essence des
choses, j'
ai une vision plus claire de la façon dont je peux aider les autres à accélérer leur voyage
difficile pour le Nirvâna ; en d'
autres termes, pour entrer dans le royaume de Dieu. Je pense que
la manière dont je m’adresse aux lecteurs dans ce livre est exactement la manière par laquelle
j'
aurais voulu être enseignée personnellement. Je peux vivement me rappeler le contraste de deux
sentiments différents la frustration et la paix essayant chacun de s’enraciner dans mon cœur alors
que j’essayais d’obtenir une pratique correcte. C'
était alors un réel moment d'
anéantissement
C'
est-à-dire, tu ne peux pas faire marche arrière et tu ne peux non plus aller de l’avant.La
manière d'
éliminer ces sentiments chez les lecteurs est exprimer le but final de la vie de telle
manière qu'
il soit à notre portée.C'
est pourquoi j'
essaye de trouver tous les différents moyens et
approches pour convaincre les gens que l'
illumination du Bouddha a un impact direct sur chacun
de nous. Entrer dans le Nirvâna ou rentrer dans le royaume de Dieu est notre devoir principal en
tant q’être d'
humain et ainsi nous ne devrons pas perdre plus de temps avant de commencer notre
voyage-mental. Comparé à la longueur infinie du samsara (le cycle de la renaissance), la durée
d'
une vie est trop courte pour poursuivre quelque chose qui a moins de signification que la liberté
spirituelle finale. Nous devons vivre nos vies jusqu’à se dire comme les thaïs qu’ : « il est
extrêmement chanceux d’être né comme être humain et de se retrouver dans le bouddhisme ».

J'
espère que ce livre pourra aider à encourager les lecteurs à faire leurs premiers pas d'
un long
voyage vers la destination finale de la vie. Veuillez être très patient et faites de votre mieux.

Je souhaite à chacun le meilleur de la chance.

SUPAWAN GREEN

17May 1999

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Table des matières

Dédicaces 3

Remerciement 4

Avant-propos par Dr. Rewata Dharnma 5

Avant-propos par Ven. Ajahn Sumedho 8

Avant-propos par Brother Nicholas Alan 11

Préface par Dr. Michael Thomas 13

Introduction 18

Chapitre un

Qu’est ce que c’est que le Bouddhisme ? 23

Chapitre deux

Pourquoi le fruit vient-il avant le chemin ? 27

Chapitre trois

Où est le Nirvâna ? 31

Chapitre quatre

Où est la vérité finale ? 37

16
Chapitre cinq

La structure de la vie 43

Chapitre six

La vérité universelle 49

Chapitre sept

Raffiner le diamant 55

Chapitre huit

Comment se couper des pensées non désirées 65

Chapitre neuf

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience 71

Chapitre dix

Le troisième fondements de l’éveil de la conscience 81

Chapitre onze

Le quatrième fondement de l’éveil de la conscience 99

Chapitre douze

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont un cycle complet 109

Chapitre treize

La culture de l’illumination 125

Chapitre quatorze

Méditation et - culture 143

17
Chapitre quinze

Culture et Sagesse 159

Chapitre seize

Sommaire 169

Post-scriptum 173

Réactions 176

Auto- évaluation 187

Proverbes bouddhistes 194

Exercices mentaux utiles et pratiques 201

18
CHAPITRE UN

QU’EST CE QUE LE BOUDDHISME

Les gens qui sont intéressés par le bouddhisme savent que le Bouddha a enseigné les quatre
nobles vérités. Certains peuvent penser qu’être bouddhiste c’est de gagner beaucoup de mérite de
sorte qu'
on puisse aller au ciel.

L'
histoire suivante peut nous donner une image plus claire de ce que c’est que le bouddhisme .
Une fois un Hermite employa sa baguette magique et immédiatement changea un homme en
tigre. Quelle est la chose la plus importante pour cet homme ? Devrait- il continuer à vivre
comme un tigre ou devrait il rapidement trouver un moyen de se changer de nouveau et de
redevenir un homme ? Évidemment, il n y a qu’une seule réponse : Nous devons retrouver la
baguette magique et dire le mot magique de sorte que nous puissions retourner à notre état
normal. Il est à remarquer que quelqu'
un d'
autre peux le faire pour nous. La personne qui veut
nous aider doit savoir que ce tigre n'
est pas vraiment un tigre mais un être humain sous l’effet d’
un charme. Avec la puissance de l'
affectueuse bonté et de la compassion, une telle personne devra
chercher intensivement jusqu'
à ce qu'
elle ait trouvé la baguette magique et les mots magiques.
Alors elle revient rapidement au tigre et change le tigre de nouveau en son état normal.

Cette histoire contient l'


essence du bouddhisme. La baguette magique est l'
ignorance. L'
homme
fait référence à l'
esprit(mental) innocent, qui est totalement exempt de la souffrance. Le tigre se
rapporte à l'
esprit(mental), qui est saturé par l’avarice, la colère et l’illusion. L'
homme aimable et
compatissant se réfère au Bouddha qui a trouvé la manière de mettre fin à toute douleur. De façon
métaphorique, nous étions tous des tigres jusqu'
à ce que le Bouddha vienne et trouve la baguette
magique et qu’il nous aide à retourner de nouveau à notre être normal. L'
état normal est en effet
l'
état de Arahant.

Nous avons perdu notre innocence à cause de l'


ignorance. Notre seul devoir dans cette vie doit
être de nous débarrasser de l'
ignorance de sorte que nous puissions retourner à notre
esprit(mental) innocent ou entrer dans l’état d’Arahant. Métaphoriquement parlant, le Bouddha
était celui qui nous a fait comprendre que nous n'
étions pas des tigres et qu'
il nous aiderait tous à
retourner à l’état d’Homme.

19
Il y a, cependant, un problème. Quand l'
homme aimable est venu annoncer la bonne nouvelle au
tigre et lui a demandé de se tenir tranquille de sorte qu'
il puisse défaire la magie, le tigre a refusé
et a dit qu'
il avait toujours été un tigre et il n'
y avait aucun besoin de retourner à autre chose. C'
est
le type de personnes qui pensent qu'
ils n'
ont pas besoin du dhamma. Aussi longtemps qu'
ils
peuvent faire de l'
argent, se livrer à tous les plaisir et survivre physiquement, il n'
y a aucun besoin
d'
avoir une religion.

Quant à ceux qui recherchent les mérites et comptent aller au ciel, cela est comparable au fait de
changer un tigre en un léopard. C'
est tout à fait cela. Tous les êtres doués de sentiments dans les
différents royaumes du samsara (réincarnation) : Brahmas, les dieux, les humains, les fantômes,
des animaux aux êtres atroces, ne sont que différents types de tigres, dans un sens comparatif,
naturellement. Cependant, parmi les Brahmas, les dieux et les humains, il y en a qui sont en cours
de transformation de l’état de tigre à celui d'
Homme. Ceux qui sont profondément intéressés par
le bouddhisme et s'
engagent dans le vipassana-bhavana doivent connaître les 16 niveaux de
l’introspection ou du Solasa-nana. Cependant, le 13ème niveau de l’introspection s'
appelle
Gotrabhu-nana ou la connaissance à l'
heure de "changer de lignée". En d'
autre termes, c'
est le
moment où une personne laisse le statut humain et entre dans celui de la Sainteté.
Comparativement parlant, c'
est le moment où le tigre se transforme de nouveau en un Homme
suivant différentes étapes qui sont :

1) Sotapana- Celui qui entre dans la voie de transformation (transformation à 25%)

2) Sakadagami- Celui qui ne retournera qu’une seule fois (transformation à 50%)

3) Anagami-Celui qui ne retourne plus (transformation de 75%)

4) Arahanta- Celui qui est digne (transformation 100%)

Les Phra Arahants sont ceux qui ont accompli leur devoir pendant leurs vies successives et ont
conquit avec succès et pour toujours leur innocence d'
esprit(mental). C’est entrer dans l’état de la
suprême simplicité et du naturel ou le Ta-tha-ta ou le Nirvâna. Ils se réfèrent tous au même état.

La comparaison ci-dessus nous permet de comprendre la structure de la vie. Le but final de la vie
pour tous les êtres doués de sentiments est en effet d'
atteindre cette simplicité suprême ou devenir
un Phra Arahant. Nous ne pouvons pas être satisfaits même en atteignant les trois premiers

20
niveaux de la sainteté devenant juste des dieux ou Brahmas. Aussi longtemps que nous ne
sommes pas encore revenus à notre état normale d’individu et entrons dans l’état Arahant, nos
vies ne sont pas complètes et nous ne pouvons pas nous permettre d'
arrêter notre effort en
pratiquant le dhamma. Le vipassana-bhavana est la pratique exacte, qui permet à la
transformation d'
avoir lieu. Les personnes qui peuvent vraiment comprendre ce morceau de
bonnes nouvelles demanderont rapidement à des experts de leur enseigner le vipassana-bhavana,
qui existe seulement dans le bouddhisme.

Etre né en tant qu'


un humain est considéré comme un événement considérablement chanceux
parce que cela nous permet d’apprendre ce morceau de bonnes nouvelles ou les quatre nobles
vérités et nous avons également une chance de nous engager dans cette cruciale pratique de sorte
que nous puissions être de nouveau normaux. Si nous ne pouvons pas accomplir notre tâche dans
cette vie, le Parami ou le bon Kamma passera au moins à notre prochaine incarnation et nous
pourrions être un peu plus prêts de l’état d’Arahant.

La chose la plus importante est de savoir si nous avons déjà entendu parler de ce morceau de
bonnes nouvelles. Ne prêter aucune attention au dhamma et à la pratique du dhamma signifie que
nous acceptons notre statut de tigre. Pour les Illuminés, ces personnes sont reconnues en tant
qu'
étant ignorantes.

21
CHAPITRE DEUX

POURQUOI LE FRUIT VIENT-IL APRES LE CHEMIN ?

J'
ai raconté une histoire à propos d'
un homme qui était sous un charme et a été transformé en
tigre. Cette histoire peut donner une image claire des bonnes nouvelles que le Bouddha nous a
dites. Le but final de la vie c’est de retrouver notre état originel, c’est d’ entrer dans l’état
Arahant.

Quant à ce chapitre, j’y présenterais le but et le chemin. L'


illumination du Bouddha a signifié qu'
il
avait vu le but avant le chemin. C'
est le point important que les gens doivent comprendre afin de
saisir l'
essence du bouddhisme.

Cette histoire-ci pourrait nous aider à en avoir une image plus claire. Un homme était perdu dans
une jungle. Soudain, il a trouvé un étang d'
eau sainte, qui pourrait donner aux gens la vie
éternelle. Quand il a su que cette eau sainte était bonne pour l'
humanité, il s’est lentement et avec
précaution éloigné de cet étang et a essayé de se rappeler le chemin pour y revenir.

Avant l'
illumination du Bouddha, tous les êtres doués de sentiments vivaient dans l'
obscurité de
l'
ignorance spirituelle. Personne ne savait ce qu’était réellement la vie : Quel est le but de la vie ?
Quelle est la vérité ultime ? Quelle est la fin de toutes les souffrances ?Le prince Siddhatha est né
pendant la période où la société indienne était au faîte des recherches de réponses à ces questions
dans toutes les directions ; par exemple l’auto complaisance, auto-mortification, les explorations
dans les niveaux les plus élevés de la méditation, etc. malgré cela, personne n'
a compris
exactement à quoi s’en tenir. Siddhârta ascétique s'
est joint également à la culture de la recherche
de l'
illumination finale. Tout comme les autres, il a essayé toutes sortes de méthodes jusqu'
à ce
qu'
il ait été sur le point de perdre sa propre vie. Toutes ces activités peuvent être comparées à
l'
homme perdu dans la jungle. Cependant, l'
illumination du Bouddha peut être comparé à
l'
homme trouvant juste par hasard le "point d'
eau sainte ou découvrant qu’après tout nous ne
sommes pas des tigres. L'
illumination du Bouddha voulait dire qu'
il avait trouvé la vérité ultime
ou l'
Entité absolue, au delà de laquelle rien n’existe. Il a donc appelé cette réalité Nibbanas ou
Nirvâna.

La vérité Ultime nous est reliée en tant qu'


individu dans le sens que c'
est le but final de notre vie,
ce qui signifie également la fin de toute douleur .Ceci est le but de tous les êtres doués de

22
sentiments. Avant cela, personne n’avait connu la vérité ; c’est-à-dire que nous ne sommes pas
des tigres. C'
est en cela que le Bouddha est unique. Il a trouvé quelque chose que personne
n’avait jamais découvert avant. Après son illumination, il a comprit qu'
il était difficile que les
gens comprennent une telle chose et était enclin à ne pas enseigner. Toutefois, il a plus tard pensé
que les gens ont différents niveaux de développement spirituel ; ceux qui ont une petite poussière
dans leurs yeux pourraient comprendre. Avec une grande compassion et une affectueuse-bonté
envers tous les êtres doués de sentiments, il a soigneusement établi la voie ou le chemin vers ce
but de sorte que nous puissions comme lui voir la Vérité.

Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le fruit vient avant le chemin. Selon les Quatre
Nobles Vérités, la troisième Noble Vérité ou l’extinction de la douleur vient avant la Quatrième
Noble Vérité le Noble Octuple Chemin. D’un point de vue scientifique cela semble illogique
parce que le chemin devrait venir avant la destination. Ceci peut ne pas être mauvais parce que
c'
est la première expérience d’une personne. Les quatre nobles vérités sont le résultat de
l'
expérience unique du Bouddha juste comme l'
homme qui a trouvé l'
étang magique par hasard. Si
personne ne découvraient le fait que nous ne sommes pas des tigres, est-ce qu'
il y aurait un
moyen pour que nous sachions la vérité? Nous aurions alors continué de vivre et de nous battre
comme les tigres, nous montrant stupides et complètement ignorants pour l’éternité. Nous
pouvons clairement voir que sans l’aide du Bouddha, nous ne serions aussi chanceux du moins en
ce qui concerne la connaissance de la Vérité. L'
illumination du Bouddha bénéficie non seulement
à nous les humains mais bénéficie également à tous les êtres doués de sentiments qui vivent dans
les différents royaumes du samsara (réincarnation). Alternativement, l'
illumination du Bouddha
envoie des tremblements dans les trois mondes : le ciel, la terre et l'
enfer.

Une fois que nous acceptons l'


illumination du Bouddha, le processus pour que nous sachions la
vérité est maintenant basé sur la structure normale du chemin à la destination. De la même
manière que nous devons suivre les poteaux indicateurs jusqu’à l'
étang magique, nous devons
suivre le Noble Octuple Chemin pour connaître la vérité Ultime. C'
est pourquoi dans le
bouddhisme, nous avons un concept très familier du chemin, du fruit et de Nibbana.

Nous avons un adage thaïe qui dit qu’il est extrêmement chanceux de venir au monde en tant
qu’être humain et de connaître le bouddhisme ; ceux qui n’accordent aucun intérêt à la pratique
du dhamma sont considérés comme ayant gaspillé leur précieux statut d’être humain. C'
est parce
qu'
ils pourraient ne pas être aussi chanceux dans leur prochaine vie. C'
est une honte que la plupart

23
des gens ne puissent pas comprendre la réelle signification d'
un tel adage. J'
espère que cet article
pourra aider les gens à avoir une meilleure compréhension.

Maintenant, nous atteignons le point de savoir comment suivre le chemin pour connaître la
Vérité. Le Noble Octuple Chemin commence par une bonne vision. Ceci signifie que nous devons
avant tout accepter l’illumination du Bouddha. Sans cette considération, nous n'
aurions aucune
foi pour suivre la difficile pratique qui suit. Cela signifie que nous admettions notre statut de
tigre et la-dessus, aucun besoin de s’étendre. Les personnes sages qui peuvent comprendre ce
concept fondamental poseront immédiatement à des experts tels que les moines bouddhistes une
question très directe : "s’il vous plait montrez moi la voie pour connaître la Vérité." La voie la
plus directe pour connaître l’illumination ultime est le vipassana-bhavana ou les quatre
fondements de l ‘éveil de la conscience.

Nous ne devons pas être complaisant ni perdre du temps dans la recherche de la vérité ultime.
Nous ne pouvons probablement pas connaître toute autre chose si nous ne savons pas
la vérité fondamentale au sujet de nous-mêmes, bien que nous puissions apparaître comme
possédant une grande connaissance intellectuelle.

24
CHAPITRE TROIS

OU EST LE NIRVANA ?

Quand j'
étais une petite fille, j'
avais l'
habitude d'
imaginer que le Nirvâna était l'
endroit le plus
beau du ciel où de beaux dieux et de magnifiques déesses dans leurs costumes vivaient et où nous
les personnes normales ne pourrions jamais arriver parce qu'
il était au delà de notre portée. Les
personnes qui pourraient y arriver étaient le Bouddha et tous les vieux moines bouddhistes
privilégiés. Je crois que la plupart des bouddhistes pensent toujours ainsi. Cette mythique image a
changée quand j'
ai connu l'
enseignement du défunt professeur Ven. Buddhadasa de Suan Mokkh,
le monastère de la forêt à Chaiya, province de Surajthanee. J'
étais très étonné d'
entendre le défunt
professeur dire que le Nirvâna n'
était pas le ciel mais qu’il pourrait signifier l'
élément frais. J'
étais
alors âgée de vingt ans et étudiante à l'
université de Thammasat qui venait juste de traverser une
affreuse répression sur des étudiants, l'
événement du 14 Octobre 1973. En conséquence, mon
cœur était assailli par de nombreuses questions au sujet de la vie en général. J'
étais désespéré de
trouver quelqu'
un qui me dise pourquoi ces jeunes, ambitieux et charitables étudiants qui ont
voulu aider leur pays ont été assassinés. J'
ai commencé à m’interroger sur ce qu'
était la véritable
signification de la vie. J'
ai particulièrement voulu savoir ce qu'
était la vérité Ultime. Après avoir
rencontré le défunt Ven. Buddhadasa et Suan Mokkh, j'
ai ressenti que j'
étais un peu plus près de
la vérité ultime, bien que je n'
avais toujours pas une idée précise de ce qu’elle était. Le
bouleversement politique, qui avait causé la mort de mes camarades étudiants, aussi bien que mes
problèmes personnels, m'
avaient plongé dans une profonde dépression et créé tellement de
douleur dans mon cœur que je cherchais à m’en soulager d’une façon ou d’une autre. C'
était la
raison pour laquelle je me suis tellement accrochée à la technique de méditation que Suan Mokkh
m'
avait enseignée ,car elle m’avait soulagée de certaines de mes douleurs. Il y a 25 ans de cela.

Bien que je n’ai pas eu de réponse à toutes les questions, je suis parvenu à répondre à certaines
d'
entre elles. Elles sont cependant assez pour me permettre de mener une vie accomplie ce qui
selon l'
adage thaïe veut dire que je suis chanceuse d’être née comme être humain et d’avoir connu
le bouddhisme. Transmettre ma connaissance est à mon sens un moyen d’exprimer humblement
ma gratitude à tous mes professeurs spirituels, particulièrement le Bouddha.

Je peux maintenant rapporter que la vérité ultime et le Nirvâna sont en fait la même chose. En
outre, je sais également que le Nirvâna n'
est pas un bel endroit dans le ciel réservé seulement pour
le Bouddha et les personnes favorisées comme les vieux moines, et où les personnes normales

25
comme nous ne peuvent aller. En fait, le Nirvâna est exact ici devant nous. La seule difficulté est
que nous ne pouvons pas le voir. C'
est quelque chose à laquelle je n’aurais pas pensé dans le
passé et j’ose à peine même penser ainsi maintenant. C'
est pourquoi le Bouddha a dit que ceux
qui ont eu juste une petite poussière dans leurs yeux pourraient le voir. La comparaison suivante
peut aider les lecteurs à en avoir une meilleure compréhension.

Je crois que les lecteurs connaissent les images magiques dans lesquelles une belle image
tridimensionnelle est cachée dans un modèle bidimensionnel. Si nous plaçons une telle image
devant nous, bien que l'
image tridimensionnelle soit exacte ici devant nous, nous ne pouvons pas
la voir. Si nous voulons la voir pour la première fois, nous devons apprendre une méthode. Une
des techniques populaires est de placer l'
image entière près de notre visage, détendre nos yeux et
éloigner lentement l'
image de notre visage. Graduellement la belle image tridimensionnelle va
apparaître. La personne qui ne possède pas de méthode ne pourrait pas soutenir l'
image
tridimensionnelle très longtemps avant qu'
elle ne disparaisse de sa vue. Les personnes habiles, qui
très souvent sont des enfants, auraient seulement à détendre un peu leurs yeux et elles verraient
facilement l'
image tridimensionnelle cachée.

Néanmoins, il y a certains qui ne peuvent jamais maîtriser la technique et ne peuvent pas


apprécier la beauté de l'
image cachée.

La comparaison faite ci-dessus fonctionne exactement de même pour savoir si nous pouvons ou
non voir le Nirvâna. Le Nirvâna n'
est pas un sujet que nous pouvons analyser avec nos pensées
pour le comprendre. Nous pouvons penser ce que nous voulons au sujet de l’image en trois
dimensions des dix tulipes rouges. Nous savons également que l'
image à laquelle nous pensons
n’est nulle part ailleurs que près de l'
image réelle. De la même manière, comprendre le Nirvâna
est une question de trouver l'
expérience vraie et certainement pas une question de raisonnement
intellectuel. Pour être plus précis, je voudrais soutenir pour le moment que nous pouvons
vraiment voir le Nirvâna avec nos yeux nus juste comme nous pouvons voir une image
tridimensionnelle cachée. La différence est que l'
image tridimensionnelle cachée n'
est pas
identique à la bidimensionnelle, tandis que le Nirvâna et notre vue normale sont exactement la
même image. Nous asseyons deux personnes devant un vase rempli de différentes fleurs, l’une ne
sait rien au sujet des quatre fondements de l’éveil de la conscience et l'
autre est soit au troisième
niveau de la sainteté (Phra Anagami) ou au quatrième niveau de la sainteté (Phra Arahant).Nous
laissons les deux personnes regarder le même vase avec les fleurs, le premier ne peut pas voir le
Nirvâna mais l'
autre le peut. Le Phra Anagami et le Phra Arahant peuvent voir le Nirvâna tandis

26
qu'
ils regardent le vase. La différence est que Phra Anagami ne peut pas voir le Nirvâna de façon
permanente comme le Phra Arahant. Il perdra de vue le Nirvâna à certains moments juste comme
ces personnes sans maîtrise perdent de vue l'
image tridimensionnelle. Le Phra Arahant peut voir
le Nirvâna sans avoir à faire un quelconque effort. C'
est devenu sa nature. C'
est juste une
explication très brève pour que le lecteur saisisse le concept précis du Nirvâna.

Nous pouvons également dire que voir le Nirvâna est la chose la plus facile et en même temps la
chose la plus difficile. Elle est facile parce qu'
elle est exactement ici devant nous. Elle est difficile
parce que si quelque chose est exactement là sous notre nez et que nous ne pussions pas la voir,
alors que peut-il avoir de plus difficile ? C'
est en effet une question comme le dit un adage thaïe
d’un cheveux qui cache toute une montagne. C’est trop simple jusqu'
à ce que nous le découvrions
totalement. Ceux qui peuvent voir le Nirvâna savent que c'
est en effet une question très simple.
Ceux qui ne peuvent pas voir doivent faire face à de grandes difficultés jusqu'
à ce qu'
elles
voyagent à travers les différents royaumes du samsara pendant longtemps juste pour espérer que
peut-être tout le bon karma ou parami accumulé leur permettra de voir le Nirvâna dans une de
leurs futures vies. C'
est ce qui fait que le Nirvâna soit unique.

Finalement, nous arrivons à la question essentielle de savoir comment nous préparer à voir le
Nirvâna. De la même manière que nous devons apprendre une technique pour voir l'
image
tridimensionnelle cachée, nous devons apprendre une méthode pour voir le Nirvâna caché. La
technique la plus directe enseignée par le Bouddha à tous les êtres doués de sentiments dans le
samsara (réincarnation) s'
appelle vipassana-bhavana ou les quatre fondements de l’éveil de la
conscience. Le pratiquant doit trouver une ou deux techniques qui conviennent à sa personnalité
et s’y accrocher. Une des techniques les plus populaires est le vide du mental avec l’attention
portée sur la respiration. La marche méditative est également très efficace si on peut maîtriser la
méthode. On enseignera aux vétérans la pratique d’observer surgir et disparaître les pensées et
toutes autres formations mentales. Tout ceci sont les différentes techniques que nous devons
apprendre et maîtriser si nous voulons voir le Nirvâna caché. C’ est comme apprendre comment
conduire ou tenir l'
image à l'
angle droit de sorte que nous puissions voir l'
image -
tridimensionnelle cachée. Toutes ces techniques de méditation ne sont pas une question de
raisonnement mais plus tôt une question de prendre de nouvelles habitudes. Nous avons tous
l’habitude d'
avoir beaucoup de pensées tandis que nous nous engageons dans les activités du
quotidien par exemple, manger, marcher, etc.… La nouvelle habitude résultant de la pratique de
la méditation est pour nous d’avoir le moins de pensées possible de sorte que nous puissions juste
faire la marche, juste manger et ainsi de suite.

27
Je voudrais encourager les gens en leur disant que le Nirvâna n'
est pas aussi loin que nous le
pensons. Nous devons seulement trouver le bon accès qui nous y conduise. Grâce soit rendue au
Bouddha qui nous à montrer un raccourci pour le Nirvâna. Ceux qui n'
ont jamais entendu parler
des quatre fondements de l’éveil de la conscience doivent trouver des experts et rapidement
apprendre d’eux. Veuillez être très patient et constant dans la pratique, un jour, le Nirvâna caché
nous sera révélé. Si cela ne se produit pas dans cette vie, au moins le bon effort que nous avons
fourni dans cette vie sera continué dans notre prochaine incarnation et il arrivera un temps où
nous verrons certainement le Nirvâna. Voir le Nirvâna de façon permanente et atteindre
l’extinction de toute douleur sont en effet la même chose.

28
CHAPITRE QUATRE

OU EST L’ULTIME VERITE ?

Si le Nirvâna est exactement ici devant nous comme l'


image tridimensionnelle cachée, la vérité
ultime est également bien ici devant nous parce qu'
ils se réfèrent à la même chose. Pour avoir
une meilleure compréhension, les lecteurs ne doivent pas oublier le fait du simple cheveux
cachant la montagne. La première chose que nous devons faire est de changer le mot "vérité" en
"réalité" et nous laissons le terme "ultime" de côte pour le moment. Je vais d'
abord expliquer le
terme "réalité".

Tout d’abord, je dois demander aux lecteurs de ne pas chercher trop loin , ni penser trop
complexe. Je ne parle pas de la réalité en termes d’événements réels se produisant dans le monde,
et qui se relient à toutes sortes de problèmes d'
aujourd'
hui. Nous allons regarder quelque chose
beaucoup plus près de nous ; si près que c'
est une question d'
ici et maintenant. Il importe où nous
sommes et ce que nous faisons. Je voudrais que vous regardiez autour de vous en ce moment très
précis. Notre expérience sensorielle en ce moment est exactement le genre de réalité dont je
voudrais parler. Nos vues, sons, odeurs, goût et toucher sont en ce moment les seules vraies
choses dont personne ne peut refuser l’existence. Ce sont la réalité et certainement pas des rêves,
des pensées ou des concepts. Si nous nous tenons au milieu d'
un vaste champ de jonquille, et
quelqu'
un vienne et nous dit que ce ne sont pas des jonquilles mais des chiots, nous savons qu'
il
n'
y a aucun besoin de discuter. Alternativement, si nous écoutons notre musique préférée et
quelqu'
un dise que c'
est le bruit d'
un avion ; ou si nous frottons notre nouveau cardigan de soie
douce et que quelqu'
un dise qu'
il le sent très lisse comme du plastique froissé, nous savons qu'
il
n'
y a aucun besoin d’en dire plus.

Nos expériences sensorielles sont suffisamment vraies pour que nous n'
ayons besoin d'
aucune
confirmation. En conséquence, ce que nous ne pouvons pas éprouver en ce moment est non réel
selon la définition ci-dessus. Supposez que nous soyons dans la salle de bain pour une raison
quelconque, nous savons que les trois chambres à coucher sont à côté de la salle de bains et la
salle de séjour est en bas et nos enfants y regardent la télévision, mais bien que nous sachions que
se sont des faits, ils ne sont pas réels. La réalité est notre expérience sensorielle immédiate, qui est
tout ce que nous pouvons sentir dans la salle de bains. Tout autre chose, bien qu'
elle soit un fait,
n’est pas réelle et donc elle peut être défectueuse parce que nos enfants pourraient plus tôt être

29
dans la cuisine et notre séjour pourrait être en feu ou inondé. Nous pouvons voir que l'
événement
immédiat des chambres à coucher et de la salle de séjour existe seulement dans nos pensées et
mémoire et n’est donc pas réel. En conséquence, toutes les pensées qui sont trop lointaines
comme penser à hier, à demain ou penser à notre connaissance intellectuelle et ainsi de suite ne
sont pas la réalité selon cette définition que je propose. Elles ne sont pas la réalité parce qu'
elles
ne sont pas notre expérience sensorielle immédiate. Nous pouvons donc voir que la réalité selon
cette définition se déplace avec nous. S'
il n'
y a aucun organe sensoriel, il n'
y a aucune réalité. En
conséquence, la réalité comme moment immédiat est un moment constant et dynamique, qui
existe exactement comme la deuxième aiguille d'
une horloge, qui ne s'
arrête pas. Une fois que
nous finissons ce que nous avons à faire dans la salle de bains et marchons vers la chambre à
coucher, notre réalité change. La salle de bains devient un rêve et la chambre à coucher devient la
réalité. Nous descendrons plus tard les escaliers et dans la salle de séjour, notre réalité immédiate
se déplace avec nous. Si nous voulons comprendre la réalité ultime ou le Nirvâna dont le
Bouddha a parlé, nous devons d'
abord comprendre la réalité selon cette simple explication.

Après, je rapprocherais ceci du terme Rupa utilisé par le Bouddha et qui signifie la matière, la
corporalité. La plupart des bouddhistes pensent qu'
il se rapporte seulement à notre corps physique
quand il est employé avec le mot « Nam », qui signifie la fonction mentale. En fait, quand le
Bouddha a parlé de Rupa, il voulait dire tout que nous pouvons sentir avec nos yeux, oreilles, nez,
langue et peau. En d'
autres termes, Rupa se rapporte à toutes les images, sons, goût, odeur et
contacts. Parfois le Bouddha utilisait les termes « le monde, l'
univers ou l'
océan » au lieu de
Rupa. Le Bouddha ne se referait pas au globe rond ou l'
espace illimité ou la vaste étendue d'
eau.
Le monde, l'
univers et l'
océan sont seulement quelques images parmi toutes les images que nous
pouvons percevoir par nos yeux. En conséquence, Rupa, monde, univers ou océan ont la même
signification qui se rapporte à tous les images, sons, odeurs, goût et contacts et cette définition
concerne absolument tout dans l'
univers. Nous pouvons commencer à voir le rapprochement entre
Rupa ou univers et le mot « réalité » dont j'
ai parlé plus tôt. La réalité de l'
univers selon le
Bouddha signifie la réalité de notre expérience sensorielle à ce moment immédiat. Trouver la
réalité de l'
univers ne signifie pas que nous devons monter sur un vaisseau spatial et voyager dans
l'
espace de sorte que nous puissions connaître une nouvelle expérience et probablement la
frontière finale. La réalité de l'
univers est exactement ici devant nous.

Si nous pouvons comprendre la réalité dans une définition si simple, nous devons seulement y
rapporter le terme "ultime". Où est l’ultime réalité de l'
univers ? Partout où notre réalité est,
l’ultime réalité est également là. elle ne peut pas être ailleurs. L'
histoire vraie suivante pourrait

30
aider ceux qui ont juste une petite poussière dans leurs yeux à comprendre la réalité ultime de
l'
univers.

Quand Ajahn Kowit Khemanafldha, mon professeur spirituel le plus aimé, était un moine sur une
île éloignée dans la province de Songhla, un garçon de 7-8 ans lui a posé une question très
directe. "Vénérable monsieur mon oncle, pourquoi toute chose à un nom?"beaucoup de gens
pourraient penser que c'
est là une question innocente d'
un enfant. Certains pourraient même se
dire ,qu’elle stupide question c’était ! Naturellement, tout doit avoir un nom. J'
ai rapporté cette
histoire maintenant comme dans chacun de mes écrits parce que pour moi, cette question est la
réponse au cœur du bouddhisme.

Pour être plus précis, ce garçon pouvait voir la réalité ultime de l'
univers et c'
est pourquoi il a
posé une question si intrigante. C'
est exactement ce qui s’est passé quand Pahiya a prié le
Bouddha de lui enseigner l'
essence du bouddhisme. Le Bouddha lui a gentiment dit :
"Pahiya, quand tu vois des images, regardes seulement ; quand tu entends des sons, écoute
seulement ; quand tu sens des odeurs, hume seulement ; quand tu as à goûter , goûtes seulement ;
quand tu sens quelque chose, sens seulement. Si tu peux faire toutes ces choses, le Nirvâna n'
est
pas loin de toi." Pahiya a atteint l’état d’Arahant lorsque le Bouddha a fini son enseignement.

Si nous pouvons faire ce que le Bouddha a dit à Pahiya, nous ne verrons pas des noms dans toute
chose. Ceci était ce que le garçon pouvait vivre; il ne voyait pas de nom sur chaque chose et c'
est
pourquoi il ne pouvait pas comprendre pourquoi les adultes donnaient un nom à chaque chose. En
d'
autres termes, ce garçon pouvait voir les choses tel qu'
elles sont (Ta-tha-ta). C'
est l'
état de la
réalité ultime que rien ne peut surpasser. L’état qui ne peut être rien d’autre que ce qu’il est (A-
nan-ya-tha-ta). Cependant, bien que ce garçon pouvait voir la réalité ultime de l'
univers, il n'
a pas
été illuminé comme Pahiya parce qu'
il n'
a pas su ce qu’était cet état. Voir la réalité ultime et
savoir ce qu'
elle est sont deux états différents. Faire l'
expérience est comparé à tenir un morceau
de puzzle dans nos mains tandis que savoir ce qu'
elle est, est comparé à pouvoir trouver le bon
endroit pour ce morceau de puzzle . Nous pouvons tenir un morceau de puzzle pendant longtemps
sans pouvoir trouver le bon endroit pour lui. Après que nous ayons pu voir ou éprouver la réalité
ultime, nous avons encore besoin d’ avoir la connaissance intuitive (gnana) qui nous indique que
cette expérience est en fait la réalité ultime. Cette connaissance intuitive (gnana) peut seulement
se produire quand nous suivons la quatrième noble vérité ou le noble et octuple sentier qui
commence par avoir les point de vue justes et se termine par la pratique correcte de la méditation.
C'
est pourquoi ce garçon sur l'
île ne pouvait pas entrer dans l’état d’Arahant comme Pahiya .

31
Néanmoins, ce garçon tient un morceau crucial de puzzle dans sa main. Dans le cas où il serait
assez chanceux pour pratiquer les quatre fondements de l’éveil de la conscience, il n'
aura pas de
problèmes à comprendre le quatrième fondement de l’éveil de la conscience. J'
ai raconté
l'
histoire du garçon parce que je veux encourager les personnes à comprendre que la réalité ultime
n'
est pas aussi lointaine que nous le pensons. Elle est juste ici caché tout comme l'
image
tridimensionnelle. Nous devons seulement enlever le simple fil de cheveux de nos yeux et alors
nous pourrons voir la montagne entière devant nous. Ce garçon pouvait voir la réalité ultime où
rien n’a de nom parce que son esprit était innocent et moins complexe. Nous les adultes avons
trop de pensées et de souvenirs et pensons d’une manière si complexe que ça obstrue notre
perception innocente. Les gens dont le mental tourne autour du gain et la perte ne peuvent jamais
voir la montagne juste devant eux. Néanmoins, la réalité ultime ou la vérité ultime où tout n'
a
aucun nom, le Nirvâna et la fin de la douleur sont tous la même chose.

En fin, nous arrivons au point de poser la question cruciale de savoir comment nous pouvons
nous mêmes faire l'
expérience de la réalité ultime. La réponse est que nous devons pratiquer le
Vipassana-Bhavana ou les quatre fondements de l’éveil de la conscience. Ce sont là les
différentes étapes de la pratique qui peuvent aider à réduire la complexité de l'
esprit. La simplicité
de l'
esprit nous permettra d'
éprouver l'
univers de la vue, du son, des odeurs, du goût et du contact
de la manière la plus innocente. Le jour où nous ne pourrons vraiment plus voir aucun nom dans
absolument tout, nous pourrons également voir la réalité ultime ou la vérité ultime.
Métaphoriquement parlant, nous avons trouvé le morceau crucial du puzzle et nous commençons
à le tenir dans nos mains. Aussi longtemps que nous serons constants dans la pratique, la
connaissance intuitive (nana) suivra et alors nous saurons exactement comment la réalité ultime
nous est liée. Quand cela se produit, entrer dans le Nirvâna ou éteindre les causes de la souffrance
de manière permanente est la lumière que nous pouvons clairement voir à l'
extrémité du tunnel.
Les gens qui n'
ont pas entendu parler des quatre fondements de l’éveil de la conscience devraient
rapidement trouver des experts et apprendre d'
eux. Si nous ne pouvons pas connaître la réalité
ultime, nous pourrons à peine savoir toute autre chose bien que nous semblerons tellement savoir.

32
CHAPITRE CINQ

LA STRUCTURE DE LA VIE

J'
ai essayé d'
inciter le lecteur à comprendre ce qu’a impliqué l'
illumination du Bouddha. Si le
lecteur a toujours des doutes sur l'
illumination du Bouddha et ne croit pas qu'
il a en effet trouvé
la vérité ultime, il lui sera très difficile de comprendre le message suivant. Quant à ceux qui n'
ont
aucun doute dans la sagesse du Bouddha, nous verrons ce que la structure de la vie devrait être.
Les disciples et les intellectuels sont très vifs pour parler et analyser la structure de ceci et de cela
mais personne ne semble parler de la structure de notre vie dans l'
ensemble.

Sans l’illumination du Bouddha, nous n'


aurions pas su ce qu'
est la structure de notre vie. La
structure de la vie doit commencer au point de savoir la réalité ultime ou le but final de la vie.
Pour une meilleure compréhension du lecteur, je recueillerai tous les mots et termes concernant le
but final de sorte que nous sachions qu'
ils signifient tous la même chose.

Le but final de la vie est la même chose que voir la vérité ultime ou la réalité ultime qui nous
permet de savoir ce qu’est chaque chose. Ceci est la même chose qu’entrer dans le Nirvâna et
devenir de façon permanente un Phra Arahant, ce qui est également la fin de toute la douleur.
C'
est également l'
état de retour à la grande simplicité ou de devenir ce qui est (Ta-tha-ta-).

Sans l’illumination du Bouddha, nous n’aurions pas probablement pu tisser le filet de notre vie
parce que nous n'
aurions pas su ce à quoi nous sommes censés nous relier. Pour faciliter au
lecteur la vue de l'
image et pour que je puisse expliquer, je dépeindrai la structure de la vie
comme un triangle.

Voir la vérité ultime, entrer dans le Nirvâna , la fin de la souffrance, devenir Phra Arahant

principes de morale sagesse, Méditation, bhavana

33
Le sommet du triangle est la troisième noble vérité - - le but final de la vie et de tous les
différents termes, qui se rapportent à la même chose. La base du triangle est la méthode ou les
moyens pour atteindre le but, qui est la quatrième noble vérité ou le noble octuple sentier.
Alternativement, nous pouvons regrouper la quatrième noble vérité en trois groupes principaux,
qui sont la moralité, la sagesse et la méditation. Je place la sagesse au centre tandis que la
moralité est du côté gauche et la méditation du côté droit.

En conclusion, nous avons un triangle, qui peut clairement expliquer ce que devrait être la
structure de la vie. La flèche du milieu qui va de la sagesse au sommet nous indique que nous
devons connaître le but final de la vie, ce qui nous permet de savoir ce qu'
est chaque chose. Le
terme "pour savoir ce qu’est chaque chose» a une signification profonde et couvre la définition la
plus large de la vie. Il signifie que l’on sait exactement où l’on est situé dans cet univers colossal.
Une fois que nous connaissons le but, nous devons ensuite savoir comment réaliser ce but.
Alternativement, nous devrions savoir comment devenir Phra Arahants et entrer dans le Nirvâna
de manière permanente. En ce qui concerne le moyen, il y a deux principes fondamentaux, qui
sont : observer les préceptes moraux et s'
engager dans la pratique de la méditation ou bhavana en
pali. Ainsi la sagesse est une question de connaître "quoi ?", tandis que la morale et la méditation
sont une question de savoir comment parvenir à ce "quoi."

Entre les deux principes de savoir comment, la plupart des personnes peuvent se demander ce qui
est plus important, la morale ou la méditation. Certaines écoles mettent davantage d’efforts sur la
morale tandis que d’autres soulignent plus la méditation. Pour trouver la réponse, nous devons
revoir le sommet du triangle ; ce sera plus facile si nous comprenons ce qu'
est l'
esprit d'
un Phra
Arahant. Pour entrer dans l’état Arahant , il faut que l'
esprit ait cessé de se balancer vers le haut
ou vers le bas. Un esprit complètement serein, tel est l'
esprit d'
un Phra Arahant qui a atteint la fin
de toute la douleur. Si c'
est le but que nous voulons réaliser, nous comprendrons plus clairement
le rapport entre la morale et la méditation. L'
esprit de l'
humain est loin d'
être toujours serein. Pour
aider l'
esprit à être toujours serein, nous devons observer les préceptes moraux. L'
esprit peut être
équilibré de moitié si nous pouvons suivre les principes moraux parce que dès lors, nous ne
sommes plus inquiets d'
être attrapé en raison d’un mauvais acte. Les personnes qui violent la
morale sont constamment sur leur garde et, cela rend leurs esprits très agité. Si nous comparons
ceci à un travail à accomplir, nous pouvons dire que le travail est à moitié fait par la seule
observance des préceptes moraux.

34
Cependant, l'
esprit agité ne l’est pas seulement sur la base de ce que nous soyons ou non une
bonne personne. Nous pouvons faire de notre mieux et tout faire pour être plus blancs que neige
mais cela ne nous empêche pas d’avoir peur ; par exemple de l'
obscurité, du vieillissement, la
peur des moqueries, peur d'
être pauvre, d'
avoir le cancer, de perdre ceux que nous aimons et la
peur finale de la mort. Sans compter qu'
en plus de la peur, qu’importe notre décret de bonté, nous
avons aussi l'
envie, le ressentiment, la haine, la colère et la jalousie que nous le montrons ou pas
c’est autre chose. Quand cela se produit notre esprit balance de haut et en bas et nous cause un
bon nombre de peine et tristesse. Nous avons également le désir qu'
importe comment bon nous
sommes. Nous voulons tous le meilleur pour nos enfants. Même si nous ne voulons jamais rien
attendre des autres, nous voulons toujours quelque chose. Nous voulons toujours être remarqué
quand nous bon et noble. Nous tous voulons être spéciaux. Nous ne
serons pas humains si nous n’avions tous ces sentiments. Le problème commence quand nous ne
pouvons pas avoir ce que nous voulons, nous sommes dérangés ne pouvons nous reposer ; la vie
n’est pas aussi simple que nous l’aurions souhaité, n’est-ce pas ?

Les autres 50%de notre déséquilibre mentale peuvent être résolus grâce à diverses techniques de
méditation. Il y a deux principales techniques de méditation qui sont le « samatha-bhavana » et le
« vipassana-bhavana ».
Si nous nous concentrons seulement sur le samatha-bhavana, nous pouvons
facilement être attaché au calme et cela ne résoudra pas notre
problème de l'
esprit agité. Nous pouvons tout à fait être calmes et paisibles
tant que nous sommes dans la méditation mais quand nous en sortons, nous pouvons
trouver plutôt difficile de vivre dans le monde réel. Pour résoudre vraiment ce
problème, nous devons nous engager dans le vipassana-bhavana jusqu'
à ce que nous atteignions
les troisième ou quatrièmes fondement de l’éveil de la conscience. La pratique du Vipassana
nous conduira beaucoup plus près du point de l'
arrêt de l’agitation de l’esprit. Rendre l'
esprit
complètement serein est le but final de la vie.

Nous pouvons voir que cette structure de la vie est le résultat direct de
l’illumination du Bouddha, qui est simple et franc.
Il y a seulement deux questions importantes : connaître quoi et connaître comment.
Si notre sagesse vers le but final de la vie n'
est pas assez claire, nous pouvons facilement perdre
la voie de la raison lorsque nous observons les préceptes moraux et nous engageons dans la
pratique de la méditation. Les bonnes et morales personnes peuvent facilement penser qu'
elles
sont meilleures que les autres et causer le saint pêché final. Nous ne pouvons pas être

35
plus blanc que le blanc, n’est-ce pas ? Ceux qui sont bons dans la pratique de la méditation
peuvent être accrochée à l'
état de calme et poursuivre d’autres buts spirituels plutôt que l'
état
simple de Ta-tha-ta (juste être). Nous devons comprendre que les préceptes moraux et le samatha-
bhavana existaient même avant l'
illumination du Bouddha, ils n'
étaient pas nouveaux. Cependant,
ils sont des facteurs complémentaires pour entrer dans le nirvana. La marque de la nouvelle
pratique résultant de l’illumination du Bouddha est en fait le vipassana-bhavana ou les quatre
fondements de l’éveil de la conscience.

Les personnes chanceuses qui ont pu entendre cette bonne nouvelle doivent rapidement se mettre
sur le chemin pour s’accorder avec l’adage thaïe qui dit que c’est être extrêmement chanceux que
de naître en tant que être humain et de connaître le bouddhisme.

36
CHAPITRE SIX

La Vérité Universelle

Avoir trouvé Suan Mokkh et le défunt Ven. Buddhadasa était comme trouver un pot de sagesse,
cela m'
a permis de comprendre la vie intérieur d'
une manière que je n'
avais jamais éprouvé avant.
Il y avait en effet une nouvelle façon de pensée que le défunt professeur avait planté en mon
cœur. Il a dit que le Nirvâna, le Tao et l'
arbre de la vie étaient en fait la même chose. Je dois
admettre que j'
ai beaucoup douté de ce qu'
il a dit. Je ne voyais pas ce que le bouddhisme et le
christianisme pouvaient avoir en commun. Je n'
ai pas été convaincu du tout. Je suis sûr qu'
un
grand nombre de bouddhistes en Thaïlande n'
ont pas été non plus convaincus. J'
ai gardé mon
doute pendant plusieurs d'
années.

Ma sagesse intuitive s'


est développée et s'
est épanouie avec le temps.
Avoir vécu en Angleterre pendant 18 années et travaillé comme professeur de Taï chi dans une
université sont également les facteurs principaux qui permettent à cette petite plante de se
développer en mon cœur. Maintenant, je ne doute plus du concept religieux légué par le défunt
professeur. Je suis totalement convaincu que les buts du bouddhisme et du christianisme sont en
effet les mêmes. Ma certitude est venue de l'
expérience de voir la Vérité Ultime devant moi. En
conséquence, j'
ai gagné assez de courage pour exprimer mon opinion qui peut être bénéfique
pour le public en dépit des difficultés. La vie dans une société chrétienne m'
a fait me rend compte
que le concept du défunt professeur est vraiment un peu osé pour qu'
un chrétien l’accepte et que
ce concept est pratiquement inconnu dans la société occidentale dominée par la tradition du
Christianisme. Après avoir vu combien préoccupé le monde est devenu et combien instables les
esprits des personnes sont, je pense que peut-être les gens peuvent gagner un certain avantage si
cette pensée est évoquée de nouveau avec une toute nouvelle approche.
Je ne peux rien exprimer de plus nouveau que ce que les deux professeurs ont dit. S'
il y avait
véritablement une vérité ultime, il doit y avoir seulement une vérité, non deux ou trois. Nous ne
pouvons pas dire que la vérité bouddhiste est différente de la vérité chrétienne ou de n'
importe
quelle autre vérité clamée par d'
autres croyants religieux. Toutes les fois qu'
il y a une référence à
la vérité ultime, ça doit être cette vérité universelle. Ceux qui sont témoins de cette vérité unique
exprimeront certainement la même chose. Le goût de la vérité ultime est un goût unique juste
comme le goût des océans. En fait, nos saints ont parlé tous de la même chose tout au long de
leurs vies mais nous ne pouvons pas comprendre leur langage. Nos esprits sont trop limités et

37
donc nous avons tordu et avons interprété leur langage de façon erronée. En ce qui me concerne,
le Bouddha, l'
auteur du livre de la genèse, le Christ et lao Tzu ont eu la même expérience. Aucune
importance si ça s'
appelle Nirvana, l'
arbre de la vie, le royaume de Dieu ou Tao, tous ces
différents noms se rapportent à la même Vérité universelle. C'
est pourquoi tous ces saints peuvent
clamer que leur arrivée sur terre a pour but de libérer l’humanité de l'
ignorance spirituelle.
Ce que je peux ajouter c’est de montrer les différents moyens employés par les différents saints
pour atteindre la vérité.

Savoir comment arriver à la destination est tout aussi important que connaître la destination elle-
même. Si nous connaissons la destination mais n'
avons aucune idée sur la façon d’y arriver, cela
est encore inutile. De même, connaître la vérité ultime comme but de la vie mais ne pas savoir
comment y arriver, signifie que nous ne nous sommes pas encore déplacés hors de notre abri d’
ignorant. Dans mon chapitre précédent, j'
ai présenté une triangle représentant la structure de la
vie. Tandis que le sommet du triangle est le but final de la vie, la base est le moyen de parvenir au
but. Nous pouvons voir qu'
une telle structure de la vie n'
est pas réservée seulement aux
bouddhistes mais est pour tous les êtres doués de sentiments dans le samsara (le cercle de la re-
incarnation). Cette structure de la vie peut cependant démontrer les capacités des différents
grands professeurs dans le passé. Le témoin de la vérité montre toujours la sagesse en premier
lieu (la flèche du milieu) en parlant aux gens à propos de cette entité universelle par nature. La
toute première la phrase dans le tao Te Ching indique que le Tao n'
a pas de nom, cela qui a un
nom n'
est pas le Tao. Une telle unique phrase dépeint un témoignage clair de la vérité ultime.
Cette sagesse ultime est mentionnée aussi bien dans le vieux et que dans le nouveau testament.
Le Dieu tout-puissant a averti les gens un jour de manger en abondance du fruit de l'
arbre de la
vie (Tao) et de ne pas aller près de l'
arbre de la connaissance (pas Tao). Dans le livre des psaumes
46:10 il dit soit en paix et sache que je suis Dieu. le Christ est venu pour confirmer l'
existence du
Dieu Unique en disant aux gens d'
aimer Dieu davantage que toute autre chose. Il est même allé
un peu plus loin en disant aux gens qu'
il était le fils de Dieu. Si quelqu’un veut connaître Dieu, il
doit passer par lui. Tous ces mots uniques et ce courage remarquable ne peuvent exister que chez
ceux qui ont vraiment expérimenté la vérité. Lao Tzu a clairement expliqué que la vérité ultime
ne peut être pénétrée par le langage et peut donc rester universelle. Ainsi, il n'
est pas étrange que
différentes personnes qui sont nées dans des périodes différentes et dans différentes cultures
puissent voir la même Vérité Universelle. Bien que la vraie vérité n’ait aucun langage, pour des
raisons de communication, un nom doit être employé pour faire savoir l'
existence de cette entité
ultime en nature aux peuples. Une fois qu'
un nom est employé même pour la raison la plus

38
cruciale, elle devient une lame à double tranchant. Les Gens s’accaparent des mots et les
interprètent sans avoir vécu l’expérience de la vraie vérité. En ce qui concerne le fait de savoir la
vérité ultime, ceci est le voyage du mental ce qui ajoute plus de difficultés dans l'
essai de le dire
aux gens.

Dire la voie qui mène à la destination finale est le but exacte, c’est ce qui a distingué le Bouddha.
Bien que le Tao Te Ching souligne la nécessité de la sagesse pour commencer,

la Vérité Ultime, Nirvâna , Dieu, Tao

principes de morale sagesse, Méditation

le contenu ne donne pas davantage des directives claires sur la façon de pénétrer la sagesse que de
dire aux gens de s'
harmoniser avec la nature. En effet, vivre en harmonie avec le Tao ou la nature
est la pratique exacte mais ceci peut trop facilement être triché si les gens ne savent pas
exactement comment faire. Ainsi, en regardant le triangle représentant la structure de la vie, le
Tao Te Ching mentionne seulement une flèche , celle du milieu mais manque toujours les deux
flèches des deux côtés.

Quant au christianisme, l'


emphase est mise sur deux flèches, la sagesse et la moralité, ce qui fait
que le triangle se renverse du côté gauche. Tous les concepts au sujet d’aimer nos ennemis et nos
voisins comme nous nous aimons, tourner l'
autre joue, courir après les gens et leur donner aussi
notre seule chemise et ainsi de suite font partie des principes moraux très peu communs qui
préparent les gens à aller au ciel. Ceux qui réussissent à suivre de tels principes moraux élevés
doivent êtres uniques et posséder un potentiel très élevé en eux. Un grand nombre de chrétiens a
échoué à suivre une telle pratique à cause d'
une seule raison. C'
est trop difficile. C’ est difficile
parce qu'
il y a trop de résistance dans les esprits des gens. Se débarrasser de la résistance est la
réponse directe à pourquoi nous devons faire la méditation. La méditation est la pratique qui

39
manque toujours le plus dans le christianisme traditionnel. La méthode du Bouddha est plutôt
saine parce qu'
elle se compose de la sagesse, de la moralité et de la méditation et les formes la
triangle parfaite. La Méditation particulièrement le vipassana-bhavana est la véritable pratique sur
la façon de vivre en harmonie avec Tao et sur la façon vomir les fruits défendus déjà mangés de
l'
arbre de la connaissance et entrer dans le royaume de Dieu. Cette pratique évidemment n'
est pas
inscrite clairement dans le Tao Te Ching ou la bible. La vérité ultime ne peut pas être atteinte par
la pensée mais seulement par l’expérience. Quand la carte de la vie n'
est pas claire, les gens
peuvent facilement se perdre dans leur jungle spirituelle. À mon avis, c'
est la raison principale qui
affaiblit le christianisme et il y a trop de preuves pour démontrer ce point de vue de nos jours. Le
succès de la science ne peut pas s’accorder avec le suprême concept de Dieu tout-puissant.
Pendant que les croyants en Dieu essayent de s’accrocher à leur Dieu, la science essaye de
prouver la non existence de Dieu. En fait, c'
est des mots et de leurs définitions qu'
ils ne
conviennent pas et pas sur la réelle entité ultime elle-même. Les différents mouvements religieux
sont également le résultat évident d'
être perdu dans la jungle spirituelle.

Si nous voulons aller à une île dans le Pacifique, sans une bonne carte, nous nous perdrons
certainement. L'
entité ultime de la nature est exactement devant nous. Nous pouvons y arriver par
le voyage de l’esprit seulement. Si la carte n'
est pas assez détaillée, nous pouvons ne jamais y
arriver bien qu'
il soit exactement là. Le Bouddha est le seul professeur au monde qui nous donne
la carte la plus détaillée pour parvenir à cette destination. Les quatre fondements de l’éveil de la
conscience sont le voyage exact de l’esprit qui sont le cycle complet en eux-mêmes. Les
pratiquants qui suivent les quatre fondements de l’éveil de la conscience seront placés bien devant
la porte de la sagesse sans devoir aller loin de leurs propres maisons. Quand la porte de la
sagesse est ouverte, il n’est plus besoins de compter sur un livre saint de plus, ceci est la véritable
liberté spirituelle. Tous les livres saints sont seulement des cartes ; une fois que nous atteignons la
destination, nous n'
avons plus besoin de la carte.

En regardant en arrière ma propre expérience, je peux seulement dire qu'


il n'
y a aucun moyen que
j’ai pu faire ce voyage de la vie sans la carte du Bouddha des quatre fondements de l’éveil de la
conscience.

40
CHAPITRE SEPT

RAFFINER LE DIAMANT

Le monde se prépare à dire au revoir au 20ème siècle. En effet, ça fait presque deux mille ans
depuis la naissance du Christ aussi bien que son travail et sa vie-sacrifice pour l'
humanité. S'
il
retournait physiquement maintenant, il serait très choqué de voir que sa vie de sacrifice a eu très
peu de signification pour les peuples d’aujourd’hui. L'
institution chrétienne perd de sa force sur la
société. Les gens renient le Dieu que le Christ leur a présenté et le remplacent par le Dieu qui a le
pouvoir d'
achat. La diffusion du « consommationisme » et des sites Web ont rapidement détruit
les bonnes valeurs et les traditions qui ont étés avec les différentes sociétés depuis toujours .
L'
institution familiale qui traditionnellement sauvegarde l’unité de la société a été détruite. Les
institutions religieuses, qui sont censées être un pilier pour les membres de la société ont été
défiées et secouées sur une échelle qu’on avait jamais vu avant. En conséquence, les esprits des
gens sont dans une grande confusion et sont totalement perdus. Quand ils ne savent pas à quoi
s'
accrocher dans leur recherche du bien être, ils se retournent vers la recherche de plus de
richesse, de puissance et de renommée de quelque manière que se soit, même si cela signifie des
agressions et les massacres de personnes innocentes y compris des enfants à l'
école. Les gens sont
emprisonnés dans un cercle vicieux. L'
agitation mentale a poussé un groupe de personnes dans la
société à rechercher la liberté spirituelle.

C'
est la raison pour laquelle le bouddhisme s'
épanouit dans l'
ouest, mais jusqu’à quel point les
gens peuvent comprendre des concepts orientaux, c’est une autre paire de manches. Il est difficile
pour les bouddhistes nés qui ont grandis dans une culture bouddhiste de comprendre l'
essence du
bouddhisme. Il est par là plus difficile pour les personnes occidentales qui ont grandis dans une
culture qui ne les prépare pas à penser et à mettre en pratique le concept oriental. Récemment un
manager du football a été licencié parce qu'
il a dit que les gens sont nés handicapés à cause de
leur karma précédent. Le public a trouvé son opinion extrêmement blessante et controversé et
ceci lui a par la suite fait perdre son travail. L'
aura t-il dit dans n'
importe quel pays bouddhiste, les
gens ne soulèveraient même pas leurs sourcils parce que les bouddhistes grandissent avec une
telle croyance. La croyance à la re-incarnation est une grande partie de la vie de ces personnes.
Les gens font toutes sortes de choses dans cette vie parce qu'
ils veulent garantir qu'
ils auront une
meilleure vie dans leur prochain incarnation. C'
est quelque chose que les personnes occidentales
trouveront très difficile à comprendre. Le cas du manager du football est un très bon exemple de
ce que je veux dire au sujet de combien les personnes occidentales peuvent vraiment comprendre

41
le bouddhisme. Certains disent que le bouddhisme pourrait s'
éteindre à l'
est et renaître dans
l'
ouest. Je ne serai jamais d'
accord avec une telle opinion. En ce qui me concerne, ce qui pourrait
être possible c’est d’essayer de voir les possibles points communs entre le bouddhisme et le
christianisme.

À mon avis, le christianisme est un diamant inestimable, qui n'


a pas été entièrement raffiné.
Comme je l’ai dit dans mon chapitre précédent, le vieux et le nouveau testament contiennent déjà
la sagesse ultime qui indique aux gens le but final de la vie. Le Connaisseur nous a dit qu’en
mangeant du fruit de l'
arbre de la vie, nous vivrions pour l'
éternité. La naissance du Christ venait
confirmer ce destin éternel et c'
est pourquoi il nous a dit d'
aimer Dieu davantage que toute autre
chose. Ayant vu la vérité là devant moi, je sais que l'
arbre de la vie et Dieu sont simplement des
personnifications qui n'
ont pas été correctement expliquées aux chrétiens et c'
est la raison
principale qui affaiblit la totalité de l'
institution. La personne qui a expérimenté la vérité ultime
qui est l'
état neutre dans la nature, jusqu'
à ce qu'
il n'
y ait pas le plus léger grain de doute dans leur
cœur, saura combien il est difficile de pénétrer cette unique et réelle vérité. Des bases Appropriés
(principes moraux et méditation) doivent être assurées avant que les pratiquants puissent
suffisamment équilibrer leurs esprits pour expérimenté la vérité ultime devant eux. Je n'
ai aucun
doute que l'
état neutre dans la nature (abyakata), en laquelle aucun nom ne pénètre est la seule
vérité que tous les Connaisseurs ont vue, y compris l'
auteur du livre de la Genèse et le Christ. Cet
état ultime est appelé Dieu ou l'
arbre de la vie. Dans le livre des psaumes 46:10 il est dit soit en
paix et saches que je suis Dieu. À mon avis un tel verset contient le message le plus significatif
pour confirmer que Dieu est en effet l'
esprit serein qui est également poursuivi par les
bouddhistes et tous les autres croyants religieux et non croyants religieux aussi. C'
est parce que
l'
esprit serein est la paix de l'
esprit, qui est un sentiment universel. C'
est l'
esprit serein ou Dieu
qui joue le rôle principal de garder notre santé d'
esprit en place. Sans cet esprit serein ou Dieu, le
monde serait dans le chaos. Le fait est que le monde est dans le chaos en ce moment même parce
que les gens n'
ont pas l'
esprit serein ou Dieu.

La difficulté est qu'


une telle sagesse est connue seulement des éveillés. Les non éveillés ne
comprennent pas que Dieu est en effet l'
esprit serein. Bien que la sagesse profonde soit déjà là
dans le livre saint, les moyens pour atteindre le but ne sont pas assez clairs. En conséquence, les
gens n’en bénéficient pas suffisamment, ce qui est une honte. Quand la signification véritable de
Dieu n'
est pas correctement revelée, Dieu devient un être surnaturel qui est au delà des questions
et les gens se sont habitués à croire en lui .Croire en Dieu tournent autour du processus
fondamental de la pensée et de l’imagination, à moins qu'
on puisse vraiment expérimenter Dieu

42
comme esprit serein où il n'
y a aucune pensée impliquée. Penser ou imaginer Dieu et vraiment
expérimenter Dieu comme l’esprit serein ou l’état neutre de la nature sont deux choses différentes
qu’il n’est pas possible de comparer. Il n'
y a rien à comparer. Ceci est la chute du christianisme.
Avoir la foi en Dieu ne peut pas permettre de défier la science mais expérimenter Dieu comme
l’esprit serein peut répondre aux questions auxquelles la science ne peut pas répondre et
n'
interfère pas dans la révélation de la science. Par conséquence, la science peut aider à
augmenter la puissance de Dieu à cet égard. Toutes les réponses que la science veut avoir existent
déjà dans le bouddhisme, mais naturellement de la même manière que les scientifiques ont besoin
du langage scientifique pour exprimer les vérités appropriées de la nature, on doit employer le
bon langage et la bonne approche pour exprimer la vérité finale que le Bouddha a trouvée.

La foi peut facilement être minée et c'


est ce qui est arrivé à l’ensemble de l'
institution chrétienne.
Quand les moyens concernant la façon d’aller de nouveau au royaume de Dieu (l’esprit serein) ne
sont pas clairs, les gens créent Dieu selon leur propre imagination. En conséquence, la bible a été
interprétée et tordue pour convenir au besoin des personnes. Quand j'
ai essayé de découvrir ce qui
a causé la guerre des Balkans en ce moment, la vérité est autant compliquée que choquante. La
guerre aux Balkans peut faire penser à une guerre qui s'
est produite il y a presque 500 ans. Les
Serbes vaincus se sont assurés de ne pas oublier cet événement douloureux. En conséquence, la
haine et la vengeance se sont retransmises de générations en générations, et l'
institution qui rend
cette mémoire douloureuse fraîche est l'
église chrétienne. C'
est la raison principale du nettoyage
ethnique ayant cours qui cause tellement de douleur inutile à l'
humanité.

Je suis sûr que cela fera beaucoup de différence si les gens pouvaient voir Dieu comme l’esprit
serein au lieu de lui ou il. Quand Dieu est mentionné en tant que lui ou il, les gens tendent à le
rechercher dans le ciel et ils manquent de voir tout ce qui est bien devant eux. Il y a beaucoup de
différence parce que quand Dieu est considéré comme l'
esprit serein, les gens regarderont droit
devant eux et ils verront tout y compris le ciel . Cela signifie que si nous pouvons trouver une
approche pour tous les croyants en Dieu de telle manière qu'
ils ne doivent pas sortir de leur
propre culture familière, le public en bénéficiera immédiatement. Ce que je veux suggérer est
que devons nous trouver une nouvelle approche à cette sagesse ultime (Dieu en tant que l’esprit
serein) si le monde l'
a déjà ? En effet le monde a déjà la connaissance au sujet de la manière de
trouver Dieu comme l’esprit serein. Avons-nous besoin de rechercher autre chose qui pourrait
nous faire courir le risque de nous perdre dans la jungle spirituelle ?

43
Pour revenir au sujet, les quatre fondements de l’éveil de la conscience ou vipassana est en effet
le chemin qui peut rapidement nous mener à l’expérience de Dieu non en tant que lui ou il mais
simplement comme l’esprit serein. C'
est la seule manière dont tous les croyants en Dieu peuvent
voir Dieu comme lumière, vérité, esprit serein ou simplement comme état neutre de la nature. Les
quatre fondements de l’éveil de la conscience peuvent indiquer avec exactitude aux gens
comment ne pas manger du fruit de l'
arbre de la connaissance. Les gens qui sont passés par la
pratique du troisième fondement de l’auto éveil savent que c'
est l'
étape où l’on vomi toute la
connaissance accumulée dans nos pensées et notre mémoire(souvenirs). C’est seulement quand
nous finissons de nous débarrasser de toute notre connaissance accumulée, que notre esprit peut
être serein et stable. L'
esprit serein est identique à l'
esprit innocent qui nous permet
d’expérimenter le monde innocent ou l'
univers ce qui est le même endroit que le royaume de
Dieu ou le jardin d'
Éden ou l'
arbre de la vie. L'
esprit serein ou l'
esprit innocent a été clairement
défini par le Bouddha et est le point centrale du quatrième fondement de l’éveil de la conscience.
Tous ces personnifications religieuses ne sont pas aussi éloignées que nous sommes amenés à
penser et à croire. Dieu et la vérité ultime que nous tous voulons tellement connaître sont ici
devant nous ; ils sont tout au sujet de nous et au sujet de l'
univers dans lequel nous vivons.

Je crois fortement que si tout les croyants en Dieu suivent la carte de la vie des quatre
fondements de l’éveil de la conscience, ils découvriront bientôt que chaque être humain ordinaire
fait face à la même vérité ultime juste devant lui. En effet, c'
est la seule manière par laquelle
l'
humanité peut vraiment être unie. Je sais que cette opinion est trop loin de pouvoir être acceptée
par les croyants en Dieu. Si seulement le Christ avait eu la chance de vivre aussi longtemps que
l'
a fait le Bouddha, sa manière de trouver Dieu aurait pu s’avérer être les quatre fondements de
l’éveil de la conscience. Un jour il y a quelques années, j'
ai trouvé la chronique des questions et
des réponses dans le « Daily Mail » où les gens écrivent pour poser toutes sortes de questions
sous le soleil et le chroniqueur , doit rechercher la réponse pour les lecteurs. La question et la
réponse ce jour là étaient ce qui suit :

Question : De quel pays de l'


Est les hommes sages sont-ils venus ?
Réponse : Suite à la réponse précédente, la théorie du théologien allemand Holger Kerstern au
sujet des hommes sages est qu'
ils étaient des moines bouddhistes du Kashmir, en Inde, cherchant
la réincarnation d'
un maître spirituel bouddhiste, qui s'
est avéré être Jésus. Plus tard à l'
âge de 13
ans, Jésus a voyagé en Inde avant de retourner en Palestine à 20 ans, où il a recueilli et a enseigné
à ses disciples jusqu'
à sa crucifixion. Il a survécu à cela et est revenu en Inde, y passant le reste de
sa vie jusqu'
à ce qu'
il meurt à l'
âge de 120 ans, selon le prophète Mohamed. Son tombeau y est

44
toujours. Quel sérieux devez vous accorder à tout ceci, c’est votre problème. George Gordon,
Cardonald, Glasgow.

J'
ai également entendu Ajahn Khemananda à différentes occasions dire qu'
il y avait un temple au
Tibet où sur un mur on a écrit qu'
il y avait un garçon appelé Jésus qui y est venu et y est resté
pour apprendre la méditation. Après que le garçon soit revenu à sa ville natale et ait prêché ce
qu'
il a cru, il a été crucifié. Il ne sera jamais facile de découvrir la vérité historique au sujet du
Christ. J'
ai rapporté ceci juste au cas où il pourrait y avoir un certain lien. Je ne serais pas étonné
du tout si le Christ avait été influencé par les concepts bouddhistes. Après avoir vu le
documentaire sur le christianisme dans le Millénaire sur BBC2 récemment, je suis stupéfait
d'
apprendre que certains disent que la bible est incertaine, et leurs opinions ont gagné une large
adhésion. Beaucoup écartent aujourd'
hui ce que la bible dit comme étant invraisemblable,
particulièrement le vieux testament. Si les chrétiens discutent toujours de savoir si la bible est
digne de confiance ou pas, je pense que nous avons toujours un long chemin à parcourir avant de
trouver la vérité ultime ou Dieu. Je ne suis pas une chrétienne en tant que telle et je n'
ai pas
encore lu la bible en totalité mais toutes les fois où j'
ai lu la bible, j y ai toujours trouvé les mots
de la vérité et rien d’autre que la vérité. Comment pouvons-nous douter de la personne qui a écrit
le livre de la genèse et qui a parlé de l'
arbre de la vie et de l'
arbre de la connaissance ? Il a essayé
de nous dire qu’une montagne colossale existe bien ici devant nous mais nous ne pouvons pas la
voir parce que nous sommes trop petits et trop stupides, ainsi nous le blâmons en le traitant de
menteur. Cela n'
est pas juste, n'
est-ce pas ? Je peux dire que je n'
ai aucun doute sur la bible Je n'
ai
aucun doute parce que je peux voir la vérité moi-même, ou métaphorique parlant, je peux voir la
montagne. La bible me confirme la vérité que je peux voir bien ici devant moi. Nous ne devons
pas nous en faire et nous accrocher à la bible comme si elle était en elle même l’objectif . La bible
est seulement un guide, une carte indiquant le chemin vers notre destination. Nous devons être
libres de la bible avant que nous puissions atteindre notre destination éternelle. Avoir la foi en
Dieu est totalement différent d’expérimenter Dieu par nous-mêmes. Si nous avons toujours la foi
en Dieu, cela signifie que nous n'
avons pas encore trouvé le vrai Dieu. Si nous avons trouvé le
vrai Dieu, nous n'
avons pas besoin de foi puisque nous pouvons parler de la vérité nous-mêmes.
Ce dont nous avons besoin en ce moment est le savoir-faire, qui nous permettra de trouver le vrai
Dieu. C'
est la raison pour laquelle je dois parler de cette issue sérieusement.

Les gens se demanderont comment nous pouvons appliquer la pratique bouddhiste dans la façon
de vivre chrétienne ? Bien, c'
est le point central de ce chapitre. Les gens qui sont passés par la
pratique détaillée des quatre fondements de l’éveil de la conscience savent que c'
est une question

45
de créer une nouvelle habitude qui permet à des personnes de se rapprocher de la vérité ultime ou
de Dieu comme l’esprit serein. La pratique elle-même est universelle juste comme apprendre
comment conduire ou nager. Les gens peuvent facilement oublier leur identité nationale et
religieuse tandis que la pratique se poursuit. Par conséquent, il n'
y a aucun besoin d'
inclure
n'
importe quelle cérémonie religieuse si nous ne le voulons pas. Ceci sera bénéfique à ceux qui
n'
ont aucune croyance en Dieu. D'
autre part, si nous le voulons , nous pourrons toujours fondre
les quatre fondements de l’éveil de la conscience dans toute tradition religieuse de sorte que les
gens ne se sentent pas trop aliénés. Les gens peuvent pratiquer les quatre fondements de l’éveil de
la conscience dans leurs propres cultures religieuses familières, ce qui peut facilement les aider à
l’enraciner plus profond. Cela signifie que la pratique et la technique doivent être très clairs pour
les professeurs d'
abord.

Je dois souligner à ce stade que je ne parle pas de ceci à partir du dessus de ma tête ni je ne
l'
imagine. Mon travail à l'
université de Birmingham en tant que professeur de Taî chi est tout au
sujet d’amener les jeunes de l'
occident à s'
engager dans cette pratique positive des quatre
fondements de l’éveil de la conscience. Naturellement personne ne m'
a demandé de le faire mais
moi je le fais parce que je sais que les gens peuvent tirer bénéfice de cette pratique. Cela n'
a pas
été facile du tout d’essayer de trouver la bonne approche et la bonne méthode pour eux,
particulièrement comme j'
ai dû seule y penser et seule y travailler toutes ces années. Néanmoins,
tous ces pensées et concepts ont été matérialisés et deviennent de plus en plus clairs
particulièrement ces deux dernières années qui ont suivi mon expérience unique. C'
est comme
cela que je gagne le courage pour proposer cette pensée. Je suis sûr que si le bouddhiste et le
chrétien pouvaient prêter attention à cette opinion, le public pourrait certainement y gagner.

Naturellement, cela signifie que toutes les personnes concernées doivent mettre leur moi de côté.
Mon entretien aujourd'
hui non seulement peut causer le tumulte parmi les chrétiens mais
également parmi les bouddhistes. Il est tout à fait normal que les gens pensent que leur religion
est meilleure que celle des autres et que nous ne devrions pas nous mélanger. Mais c'
est
exactement le problème que connaît le monde aujourd'
hui. Ce que les gens ne réalisent pas c’est
que pour être capable d’expérimenter la vérité ultime ou voir Dieu comme esprit serein, ils ont
besoin de détruire la barrière mise en place par les différentes croyances religieuses d'
abord. Dès
que l'
esprit serein ou Dieu ou le monde innocent sera vraiment expérimenté, cette personne n'est
plus une chrétienne, une bouddhiste, une musulmane et ainsi de suite, encore moins ayant une
considération de la nationalité, du sexe, de l’âge ou de la race. C'
est la seule vraie sagesse de
l'
univers, qui a été partagée par tous les illuminés de tous les temps et de tous les pays.

46
Je sais que ce n'
est vraiment pas mes affaires d’interférer dans ce que les chrétiens croient au sujet
de leur Dieu puisque je ne me considère pas chrétienne et pourquoi je voudrais-je m y mêler ? Je
suis sûr que les gens peuvent voir que je ne gagne rien à dire toutes ces choses mais probablement
des moqueries, polémiques et même de l’hostilité de tous les côtés. Ce n'
est pas ce qu'
une mère de
trois adolescents voudrait. Je peux être tout à fait heureuse et satisfaite d’accomplir des choses
autour de ma maison pour le reste de ma vie juste comme n'
importe quelle mère dans le monde.
Je suis sûr que les gens peuvent voir cela. La seule raison qui m'
incite à parler est mon devoir
envers la vérité. Je le dois à la vérité que je peux voir bien devant moi et je le doit à des
personnes qu'
importe leur petit nombre qui pourrait comprendre. Je peux seulement être
totalement folle et ne pas savoir de quoi je parle ou je sais exactement de quoi je parle. Ce n'
est
pas à moi d’en juger. Le jugement est à vous. Néanmoins, je pense vraiment que le monde est
devenu si troublé que nous ne devrions pas être trop têtus pour convenir de quelque chose qui
pourrait créer un certain résultat positif pour un changement. Je voudrais saisir cette occasion
pour inviter tous les chefs religieux à parler sérieusement de ce sujet.

47
CHAPITRE HUIT

COMMENT COUPER LES PENSEES INDESIRABLES

Presque chaque problème dans le monde aujourd'


hui peut être ramené à une cause. C'
est le fait de
pensée excessive chez un individu et son incapacité à couper ces pensées. Les trois groupes de
manifestation la cupidité, la colère et la désillusion que tous les bouddhistes connaissent bien ne
peuvent pas se produire tous seuls. Ils ne peuvent venir qu’avec un transporteur et celui est la
pensée.

Le propriétaire de la pensée de cupidité qui ne l'


arrête pas répondra certainement à sa pensée
avide, tout dépend de combien il en est obsédé . Les gens qui ont moins de cupidité voudrons
moins tandis que ceux qui ont plus de cupidité voudrons naturellement plus. Le Mahatma Gandhi
a dit que les ressources naturelles dans le monde sont assez pour alimenter chaque être humain
sur terre mais elles ne sont pas assez pour satisfaire une seule personne cupide. Nous avons
seulement à regarder autour de nous et nous verrons que Gandhi avait tout à fait raison. La
pauvreté dans le monde est certainement le fait de l’Homme. Ce monde a seulement quelques
personnes riches qui peuvent manipuler le destin de tant de choses et d'
événements aussi bien que
leur propre richesse. Quant à la pensée qui porte la colère et la haine avec elle, nous savons tous
ce dont une telle pensée destructive est capable et ce à quoi elle peut mener. Quand les gens ne
peuvent pas couper leurs pensées de colère, ils ne peuvent pas arrêter leur sentiment de colère qui
bouillonne1. Le propriétaire de cette pensée de colère sera forcé de répondre et de réagir comme
sa pensée lui demande de faire. Beaucoup très souvent un simplement ressentiment dans le cœur
du propriétaire d’une pensée, va se développer en discussion entre deux personnes, va pousser
l’un à être violent envers l’autre, à commettre différents niveaux de crime menant finalement au,
degré extrême ,à causer une guerre. La pensée de cupidité et la pensée de colère sont
naturellement reliées en cela que si nous ne pouvons avoir ce que nous voulons ou mourons
d'
envie d’avoir, nous nous mettons en colères. Cependant, la cupidité et la colère sont surpassés
par la désillusion. La pensée illusoire, telle qu'
elle est décrite, n'
a pas une nature distincte comme
la cupidité et la colère. Néanmoins, la désillusion se reflète dans, d’autres pensées et sentiments
par exemple, l’embarras, l’incertitude, le doute, l’insécurité, le mécontentement, l’ennui et la
crainte. Parmi ces sentiments, la crainte est la plus mauvaise de tous par exemple la crainte des
fantômes, de la pauvreté, des moqueries, de la vieillesse, de la maladie, de la mort, etc.

48
Nous tous savons que si nous ne pensons pas à nos problèmes, nous n'
aurons pas de problèmes.
La difficulté est que nous ne pouvons pas le flot de pensées et donc nous ne pouvons pas résoudre
nos problèmes. La pensée persistante elle-même devient le problème dans lequel nous sommes
emprisonnés et qui se transforme en cercle vicieux. En conséquence, les gens cherchent les voies
de sortie dans toutes les directions possibles de sorte qu'
ils puissent cesser de penser à leurs
problèmes. Si le problème n'
est pas important, la personne peut sortir, s'
amuser et bientôt il oublie
le problème. Si le problème est sérieux, la personne doit prendre des mesures plus énergiques
pour cesser de penser à leurs problèmes et la solution la plus vulgaire sont les médicaments
antidépresseurs, bien qu'
un grand nombre dans notre société moderne choisissent de prendre les
drogues illégales. Manger en désordre et boire abondamment sont également des moyens
alternatifs que beaucoup de gens choisissent de sorte qu'
elles puissent cesser de penser. Si toutes
ces mesures ne fonctionnent pas, beaucoup de gens qui n’ont plus de choix se retournent vers la
solution finale, le suicide. Il n'
y a aucun doute que la dépression est l'
une des maladies les plus
communes de notre société moderne. Cet état mental sérieux qui frappe un Britannique sur
quatre, coûte à la Grande-Bretagne plus de 8 milliards de livres de perte par an en matière de
santé, de prestation de la sécurité sociale. L’organisation mondiale de la santé prévoit que dans 20
ans la dépression sera la seconde maladie la plus onéreuse dans le monde2.

Chaque jour, nous entendons l'


expression "ne pensent pas cela". Nous sommes soit celui qui
donne le précieux conseil , soit nous prenons le conseil nous-mêmes. Nous savons tous qu’il est
plus facile de dire que de faire particulièrement si nous sommes du côté de celui qui reçoit le
conseil. Aucun de nous ne veut garder ses pensées désagréables , inquiétantes et douloureuses.
Quand nous sommes face à face avec les pensées qui nous bombardent et tirent sur nous comme
des mitrailleuses, nous sommes tous impuissants. C'
est la situation que le Bouddha a comparée à
la poussière qui est emprisonnée dans la roue d'
un chariot. Se libérer de ce cercle vicieux est la
tâche la plus difficile sur terre. Sans l’aide du Bouddha, nous serions tous toujours emprisonnés
dans la roue aussi longtemps qu’elle tournerait. Cependant, la triste vérité est que la majorité de
personnes dans le monde ne savent toujours pas qu'
il y a en effet une sortie de ce cercle vicieux.
C'
est la raison principale de tous ces mots.

Ceux qui vont dans les temples de nos jours sont considérés comme des personnes ayant
beaucoup de problèmes personnels et c'
est pourquoi elles doivent rechercher l'
aide des moines.
Très peu de gens peuvent lier leur maladie mentale ( qui est due au fait de ne pas pouvoir arrêter
les pensées non désirées) à l'
illumination du Bouddha. En fait, l'
illumination du Bouddha peut
directement nous aider à traiter ce problème fondamental ; c’est à dire être capables de cesser de

49
penser quand nous voulons. Voir l'
état de Nirvâna ou de vérité ultime est une question de trouver
la stabilité de l'
esprit et en effet une question de savoir contrôler nos pensées. Les quatre
fondements de l’éveil de la conscience ou vipassana-bhavana est la pratique exacte qui permet de
créer une nouvelle habitude mentale. C'
est-à-dire l'
habitude de pouvoir arrêter les pensées non
désirées, des déchets, et en même temps pouvoir générer des pensées utiles et créatrices. C'
est
exactement l'
habitude mentale que les gens n'
ont pas et c’est la cause racine de tous les problèmes
dans le monde aujourd'
hui. Les gens ne réalisent pas que laisser notre mental vagabonder au loin
dans des pensées, l'
imagination, la fantaisie et les rêves est une mauvaise habitude mentale que
nous avons besoin de corriger. Les gens pourraient se demander, quel mal y a t-il à avoir de
l’imagination, de la fantaisie ou des rêves ? Nous ne parlons pas des rêves, de l'
imagination et la
fantaisie positifs qui peuvent éclairer le monde et l’aider à avancer mais regardons étroitement les
négatifs. Je suis sûr qu'
au moins une fois dans nos vies, nous avons tous eu un rêve surnaturel(
éveillé), une imagination ou une fantaisie étrange. En fait, une fois au moins dans nos vies ceci
dans le cas extrême ou quelqu’un pourrait dire qu’il n’en a jamais eu parce qu’un grand nombre
de personnes vit quasiment dans leurs rêves, leur imagination ou leur fantaisie tout le temps . La
chose suivante est le degré d’étrangeté qui s'
ajoute au résultat choquant. Je suis sûr que les
lecteurs commencent à se rappeler l'
image des crimes liés à une imagination bizarre. La
Pédophilie et les tueurs en séries sont des exemples évidents des personnes qui ne peuvent pas
cesser de penser à leur fantaisies étranges. Quant aux deux adolescents qui ont juste abattu 15
jeunes dans un lycée y compris eux-mêmes : c'
était également le résultat de l’impuissance à
arrêter leurs pensées persistantes de haine, plus quelques autres facteurs qui ont rendu le massacre
possible. Un facteur principal est Hollywood qui a aidé à établir dans leurs imaginations le
massacre de personnes qu'
ils ont détesté juste comme leurs stars le font dans les films qu’ils
idolâtrent. Un autre facteur important est que les pistolets sont des articles disponibles en
Amérique. Si ces deux garçons étaient en Grande-Bretagne, cet incident de tuerie pourrait ne pas
s'
être produit parce qu'
ils n'
auraient pas pu mettre la main sur les pistolets aussi facilement. Un
autre facteur crucial qui fait de ce crime quelque chose de si affreux est l'
Internet. Je ne sais pas
si je devrais employer le terme chanceux ou malheureux que notre société moderne ait une
technologie aussi élevée que l'
Internet qui était censé unir l'
humanité. Maintenant, nous pouvons
voir le côté très noir de cette technologie. Sans Internet, les deux garçons n'
auraient pas eu l'
accès
aussi facile aux informations sur la façon de faire des bombes. Cependant, nous devons
comprendre que Hollywood, la loi sur les armes aux USA et l'
Internet sont seulement des facteurs
secondaires qui font que la fantaisie étrange devienne possible. La racine de ce problème revient
toujours au manque de capacité à couper les pensées étranges et destructrices. Ceci permet de voir

50
combien dangereux cette mauvaise habitude mentale peut être. La douleur des personnes dans le
monde aujourd'
hui est le résultat final de toutes nos mauvaises habitudes mentales que nous
infligeons non seulement à nous-mêmes mais également aux autres. Le problème est que nous
n'
avons pas besoin que beaucoup de personnes réalisent leur imagination destructrice pour causer
le pire. La situation difficile et déchirante des réfugiés bosniaques en ce moment est provoquée
par une seule personne. Pendant les cinquante dernières années, cinq principales personnes étaient
responsables de la mort tragique d'
approximativement 50 millions de personnes innocentes ou
plus. Nous ne devons pas prendre cette mauvaise habitude mentale avec trop de légèreté.

La mauvaise habitude mentale (s’évader dans ses pensées et son imagination) n'
est pas quelque
chose que les gens peuvent facilement détecter et corriger par eux-mêmes. Nous savons même
que se ronger les ongles de la main est une mauvaise habitude physique mais il est difficile de
changer quoique nous puissions voir ce qui se produit. Quelle chance avons nous de pouvoir
changer nos mauvaises habitudes mentales que nous ne pouvons même pas voir ? En fin de
compte, nous devons admettre que nous avons besoin d'
aide. L'
arrivée de tous les grands
professeurs dans le passé, le Bouddha et le Christ par exemple, n’a été que dans ce but même
mais nous ne pouvons pas comprendre ces saintes paroles suffisamment pour en tirer un bénéfice
et nous en détourner pour rechercher d’autres refuges. C'
est une grande honte !

Je fais de mon mieux pour rendre les choses le plus simple pour les gens. Pour revenir à
l’essentiel, les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont là pour corriger nos habitudes
mentales jusqu'
à ce que nous puissions vraiment trouver notre vraie liberté mentale. Les gens qui
n'
ont jamais entendu parler des quatre fondements de l’éveil de la conscience devraient
rapidement trouver des experts et apprendre d'
eux.

51
CHAPITRE NEUF

LES QUATRE FONDEMENTS DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE

Qu'
importe l'
angle sous lequel j'
a parlé dans les huit chapitres précédents, j'
ai toujours tout relié
aux quatre fondements de l’éveil de la conscience. Cependant, pour rendre ce chapitre plus
approprié au besoin immédiat des personnes, je ferai de ce chapitre une suite du chapitre huit où
j'
ai parlé du pensée excessif qui est la cause racine de tous les problèmes. Alternativement, ce
chapitre est au sujet de la façon dont nous pouvons exactement nous couper de nos pensées et
sentiments non désirés. C'
est le refuge, qui ne nous laisse aucun effet secondaire et nous a été
recommandé par le Bouddha.

Fausse Opinion

Quand nous parlons de la pratique de l’auto-conscience, la majorité des personnes sont


enclines à se demander pourquoi nous devons faire ainsi puisque nous semblons déjà
avoir un sens de la conscience de soi-même. Par conséquent, il est très important d’avoir
une claire compréhension de ce concept avant que nous parlions de la pratique elle-
même. Nous devons comprendre que l’auto-conscience des personnes qui ne se sont pas
encore engagées dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la conscience ne
peut pas encore être considérée comme la véritable conscience. Selon la quatrième noble
vérité ou le noble chemin octuple, la bonne conscience (Samma-sati) doit être au
commencement guidée par un bon point de vue ou la bonne compréhension (Samma-
ditthi) du but final de la vie. En d'
autres termes, nous devons accepter l'
illumination du
Bouddha d'
abord. Sans être guidé par une bonne compréhension, la conscience de soi-
même que nous avons tend à s'
accrocher étroitement à la valeur matérielle, à la
renommée, au statut, au gain et à la perte, etc. Si elle n'
est pas liée avec la conscience
matérielle, la méditation de nos jours est employée pour la relaxation qui s'
avère tout à
fait populaire aussi bien à l'
Ouest qu’à l'
Est. Les gens en ressortent avec différent niveau
de bien être ce qui suppose avoir des niveau élevés de la conscience de soi-même.
Certains pensent que de telles pratiques positives pourraient avoir quelque chose à voir
avec la méditation bouddhiste. Ceci est le point dont j’ai fait état dans le chapitre cinq. Il
est très important que le but de la vie soit clair au moins au niveau de la pensée. Si non

52
nous risquons de nous égarer dans le processus puisque c’est quelque chose
d’extrêmement complexe. Faire la méditation et avoir un niveau élevé de la conscience
de soi-même est comme s’embarquer sur un bateau mais sans connaître la destination
exacte (bonne connaissance ou Samma-ditthi). Ce bateau peut facilement dériver
n'
importe où dans l'
océan. Nous devons d'
abord savoir où nous allons. C'
est pourquoi je
dois continuer à souligner le but final de la vie, qui est le résultat de l'
illumination du
Bouddha. Nous devons faire très attention.

La conscience matériel-connexe est considérée comme étant une fausse conscience


(Miccha-sati) en ce qui concerne l'
enseignement du Bouddha. Les termes "faux ou
mauvais" ne signifient pas nécessairement destructif. Les personnes dont le travail exige
une totale concentration par exemple les chirurgiens, hommes et femmes de sports, les
gardes du palais de Buckingham, etc. ont assurément un niveau élevé de la conscience de
soi-même et leurs esprits sont entièrement concentrés. Une telle conscience de soi-même
positive est encore considérée en tant que la conscience fausse ou Miccha-sati. Pour être
capable de comprendre ce chapitre clairement, comprenons que les quatre fondements de
l’éveil de la conscience sont la pratique qui nous mène à un but particulier. C’est à dire
aller au delà de toutes les douleurs ou entrer dans le Nirvâna, qui est la même chose que
retourner à notre état normal. Du point de vue chrétien, les quatre fondements de l’éveil
de la conscience sont la pratique qui nous aide à vomir tous les fruits de l'
arbre de la
connaissance de sorte que nous puissions commencer à manger des fruits de l'
arbre de la
vie avec appétit. C'
est également au sujet de la façon dont nous pouvons vraiment aimer
Dieu davantage que toute autre chose aussi bien que vivre la vie éternelle tandis que
nous sommes encore en vie. Ce but final de la vie est clairement définit dans le Maha-
sati-pattana-sutra, le Bouddha dit : Ce chemin unique qui mène à l'
innocence de toutes
les vies, pour aller au delà de toutes les misères et douleurs, pour réaliser le bon
Dhamma, pour expérimenter le Nirvâna, est les quatre fondements de l’éveil de la
conscience. C'
est la cause à un des résultats suivants - pour entrer dans l’état Arahant
maintenant, ou non, pour atteindre l'
état d’anagami (celui qui ne retourne plus) dans un
délai de 7 jours à 7 ans."

53
Les gens qui sont prêts à s'
engager dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la
conscience devraient au moins avoir la foi et ne pas douter de l'
illumination du Bouddha.
C'
est le facteur le plus significatif et le plus important pour permettre au pratiquant de
voir et comprendre la sagesse profonde du Bouddha. Les croyants en Dieu ne doivent pas
se mettre de côté en pensant que ceci est une pratique bouddhiste et n'
a rien à voir avec
eux. Avec de la persévérance dans la pratique, je peux assurer à chacun que le pratiquant
oubliera non seulement son statut religieux mais également son âge, son sexe, sa
nationalité et sa race. Cette pratique est purement une expérience scientifique, qui
implique notre corps et notre esprit, que chaque être humain ordinaire a identique.

Le fondement de l’éveil est l'outil pour attraper la vitesse des pensées.

Dériver au loin avec ses pensées, son imagination et sa fantaisie est considérée comme
manquer d'
un sens fort de la conscience de soi-même dans le bouddhisme. Ceci est notre
mauvaise habitude mentale, qui, de façon sérieuse et urgente a besoin d’être corrigé parce
que comme je l’ai dit ceci est la racine de tous les problèmes. Alternativement, je peux
dire que la raison pour laquelle nous dérivons au loin avec nos pensées est que les
pensées affluent dans nos têtes à une vitesse étourdissante et nous ne pouvons pas nous
en rendre compte suffisamment vite pour les arrêter. En conséquence, nous vagabondons
avec elles et devenons impuissants juste comme la poussière qui est emprisonnée dans la
roue d'
un chariot. Pour pouvoir cesser de dériver ou cesser d'
avoir des pensées non
désirées, nous devons attraper les pensées la main dans le sac. Ceci semble plutôt
compliqué. Pour le rendre plus précis et aller droit au but, les quatre fondements de
l’éveil de la conscience dans l'
ensemble sont l'
outil (moyens) utilisé pour attraper les
pensées malgré leur vitesse étourdissante. En conséquence, nous pouvons cesser d'
être
emporté par une certaine imagination morbide et plus tard arrêter cette action
destructrice.

Contemplation du corps (Kaya-nu.passana)

Le premier fondement de l’éveil de la conscience est la contemplation des mouvements


corporels, qui est le processus du rappel de la fondamentale conscience de soi. Les

54
pratiquants apprendront à prendre conscience de leur propre respiration, et tous les
moindres mouvements de la vie quotidienne par exemple, marcher, se courber, s’étirer,
ainsi de suite. Les mouvements sereins du Tai chi sont une manière idéale de pratiquer
cette technique fondamentale de la conscience de soi. En prenant simplement et
directement conscience de notre souffle ou de nos mouvements sans penser à quoi que se
soit est la pratique correcte de ce premier niveau. Les pratiquants devraient trouver une
ou deux techniques appropriées et s y adonner. Certains pourraient constater que la
recherche du calme du mental par la respiration est trop structuré et tend à faire tomber
dans le sommeil, tandis que d’autres pourraient trouver que s’asseoir les jambes croisées
est trop à difficile à tenir. Cette position peut être modifié en s’asseyant sur une chaise
haute au lieu de s’asseoir les jambes croisées, particulièrement pour les occidentaux qui
ont de longues jambes. La marche méditative et le Tai chi peuvent être de bonnes
solutions de rechange pour ceux qui tendent à s’endormir. Cependant, certains pourraient
penser qu'
elles vont oublier d’être conscientes après qu'
elles sortent d'
une heure ou plus
de méditation structurée. De ce fait, les pratiquants doivent faire de leur mieux pour rester
conscients tout le temps ou chaque fois qu’ils peuvent se le rappeler. C'
est le secret pour
avancer dans la pratique. C’est-à-dire être conscient de tous les moindres mouvements
tout au long du jour. Être conscient c’est tout faire avec une pleine présence d’esprit. Si
nous sommes entrain de nettoyer des fenêtres , nous les nettoyons avec toute notre
présence d’esprit et nous faisons l’effort de ne pas nous éloigner de ce mouvement
present et pas pour longtemps si cela arrivait. Ceci est l’idée général de l’exercice. Cette
pratique est idéal pour ceux dont le travail ne demande pas une trop grande participation
du cerveau ou qui n’entraîne pas beaucoup de réflexion. Les travaux domestiques ou les
simples tâches qui nécessitent les mouvements de la main sont presque parfaits à ce
niveau de la pratique.

Être conscient du moment présent est la voie directe pour donner de nouvelle habitude à notre
mental. Cette pratique est concrète parce que les pratiquants savent exactement sur quoi se
focaliser. Bien que ce niveau soit classé comme étant facile et élémentaire comparé aux trois
autres niveaux, les débutants le trouveront certainement extrêmement difficile. La raison
principale est que l'
esprit ne cessera pas de dériver au loin à l’immédiat. Les pratiquants seront
confrontés à des échecs répétés. Aussi longtemps que les pratiquants ne renoncent pas à la

55
pratique, ils se relèveront et apprendront bientôt par eux-mêmes que ces échecs apparents répétés
sont en fait un saut géant. Si les pratiquants ne le comprennent pas ainsi et sont sur le point
d’abandonner, il est important d'
écouter ceux qui ont plus d'
expérience. Ce dont je suis entrain de
parler à ce moment même est le chemin par où je suis passée. Bien que nous tendions à penser
que nous n'
avons accompli aucun progrès notable, en fait, le processus de la formation d’une
habitude adéquate pour le mental a déjà commencé depuis que nous avons entrepris la pratique de
la conscience de soi-même. Alternativement, nous sommes réellement entrain de nous préparer à
être illuminés, bien que nous le sentions à peine ainsi. Comparé à d'
autres personnes qui n'
ont
jamais fait ce genre de pratique, nous avons réellement fait un long chemin loin d'
elles. Les
pratiquants doivent trouver les moyens de se soulager, s’encourager et se cajoler pour suivre la
pratique et pour ne jamais abandonner l’espoir. C’est véritablement comme apprendre une
nouvelle langue ce qui fondamentalement consiste à donner une nouvelle habitude à la langue.
Cela est difficile au début mais lorsque la langue s’est habituée au nouveau mouvement cela
devient plus facile. De la même manière, quand nos esprits seront habitués à la nouvelle habitude
mentale, nous trouverons la pratique plus facile. Combien de temps cela demandera tout dépend
de la quantité d’effort que nous y aurons mis.

Contemplation des sensations (Vedana-nu-passana)

Tandis que la contemplation des mouvements corporels est tangible, la contemplation des
sensations devient un peu plus subtile, raffiné et intangible. À condition que les pratiquants
continuent avec le premier niveau de la pratique, ils commenceront à noter les sensations
(sentiments) du corps et de l'
esprit. Les sensations physiques tournent autour de sentir la chaleur,
le froid, la douceur, la dureté, la douleur et ainsi de suite. Avec les conseils d'
un professeur, les
étudiants apprendront à prendre conscience de leurs sensations physiques d'
une manière qu'
ils
n’avaient jamais éprouvée avant. Un professeur expérimenté est une grande chance pour les
étudiants parce que la partie la plus difficile de cette pratique concerne la simplicité. Nous
tendons à nous demander ce que sur terre nous pouvons gagner juste en observant les sensations
que nous aimons penser que nous connaissons déjà. En conséquence, une telle simplicité ne peut
attirer notre attention et nos esprits se retournent vers l'
imagination et les fantaisies qui peuvent
nous offrir bien plus d'
excitation. C'
est pourquoi il y a toujours seulement un nombre restreint de
personnes qui peuvent vraiment survivre à ce chemin vers l'
illumination. Nous ne devons pas
oublier que nous nous sommes engagés dans un voyage de l’esprit où tous les poteaux indicateurs
sont abstraits, informes et intangibles. Par conséquent, écouter les conseils d'
un professeur
expérimenté est très important.

56
Cependant, j’entraîne mes étudiants de Tai chi à observer les sensations de picotement et de
vibration dans leurs mains et leurs corps selon ce qui est fait. Observer la sensation physique
exige un meilleur degré de concentration parce qu'
il est très facile de dériver au loin. Je
rappellerai normalement aux étudiants de ne pas dériver au loin même pendant quelques
secondes. Dix secondes d'
observation de toutes sensations physiques sans dériver au loin est
considérées comme un grand accomplissement pour les débutants. Ils auront une bonne base
pour se développer plus tard.

Sentiments mentaux

En outre, nous avons également des sentiments mentaux : les sentiments positifs, les sentiments
négatifs et les sentiments neutres, bien que ce soit simplement un generalisation3. en fait, il y a
tant de différents types de sentiments mentaux, dont certains sont impossibles à décrire. Les
sentiments mentaux sont très individuels, profonds et privés et parfois extrêmement difficiles à
exprimer. Seul le propriétaire des sentiments sait exactement ce qu’elles sont. La contemplation
en ce qui concerne les sentiments est une manière précise de comprendre les sentiments de façon
objective, pas en expliquant avec des mots excessifs mais en observant tranquillement et
patiemment les sentiments tel qu’ils sont. Par conséquent, si nous n'
essayons pas de comprendre
nos sentiments en pratiquant la conscience de soi, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que
d'
autres nous comprennent entièrement quand nous sommes frappés par une agitation
émotionnelle.

Observer des sentiments mentaux

Observer les sensations physiques est une chose mais c’est quelque chose de plutôt différent et
peut être plus difficile d'
observer le sentiment mental parfois. À condition que les pratiquants
aient assez de patience, ils commencent à expérimenter l'
esprit agité qui bouge et s’agite chaque
fois que surgit une pensée. L'
esprit peut seulement se déplacer vers le haut (des sentiments
positifs) ou vers le bas (des sentiments négatifs). Nous découvrirons que chaque fois que le
mental s’agite spécialement vers le bas, nous en tant que propriétaire de ce sentiment seront
mordus et blessés. C'
est le moment où nous pouvons éprouver les différents visages des
sentiments et de l'
émotion de la manière dont nous les considérons, juste comme
nous regardons des blessures dans nos mains. Juste en observant nos sentiments avec grande
patience, la sagesse surgit, et nous constatons plus tard que ces sentiments ne restent jamais
longtemps. En réalité, ils viennent, restent pendant un moment et s’en vont (être impermanent).

57
Quand nous faisons quelque chose d’amusant et d’excitant, nos esprits s’élèvent avec la joie et
l'
excitation et alors ces sentiments disparaissent dans l'
air. Quand nous rencontrons et parlons à
quelqu'
un de meilleur que nous, nous nous sentons tristes, insatisfaisants et probablement
envieux. Puis, ces sentiments composés restent en nous pendant un moment et puis disparaissent
dans l'
air. Néanmoins, chaque fois que nous pensons à ces conversations et à ces moments,
chaque sentiment revient et nous tracasse encore. Jusqu’à ce que nous nous mettions sincèrement
à observer de cette façon, nous commencerons à voir son caractère impermanent. cette manière,.
Voir tous ces sentiments aller et venir est quelque chose de douloureux. Si les blessures sont sur
nos mains, nous pouvons y mettre de la crème antiseptique et rendre les blessures moins
douloureuses et les guérir. Mais comment pouvons-nous soulager notre blessure mentale ? La
réponse Est exactement le sujet de ce niveau de la pratique. Aussi longtemps que les pratiquants
aurons assez de patience pour observer les mouvements du mental de la manière sus-indiquée, cet
exercice peut être comparé à mettre de la crème antiseptique sur nos blessures mentales.
Naturellement, les pratiquants ne le ressentent pas ainsi parce que le processus est si douloureux
parfois. Néanmoins, celui qui a atteint ce point sait qu'
il n'
y a aucun retour. C'
est un aller simple
vers la liberté finale de la vie. Le mieux que nous puissions faire c’est de nous réconforter nous-
mêmes et avoir confiance en le Bouddha et en le professeur qui nous guide.

Tandis que les pratiquants accomplissent le deuxième fondement de l’éveil de la conscience, cela
ne signifie pas qu'
ils doivent abandonner complètement le premier fondement complètement. Les
pratiquants apprendront bientôt que la pratique du premier fondement leur permet de mieux
observer leurs sentiments physiques et mentaux. Toutes les fois qu'
ils se sentirons un peu
suffisant concernant le premier fondement de l’éveil de la conscience, ils se trouveront bientôt
emprisonnés dans leurs propres sentiments au lieu de les observer comme ils avaient l'
habitude
de faire quand ils étaient totalement conscients. Les gens qui s'
engagent dans la pratique peuvent
facilement comprendre ce que je veux dire par là, tandis que ceux qui n'
ont jamais pratiqué
pourraient être plutôt embarrassés. La comparaison suivante pourrait aider à comprendre ce que
signifie réellement observer les sentiments.

Il y a deux manières de connaître un train.

Depuis que les sentiments et les émotions existent dans notre vie, nous ne pouvons pas les voir
avec nos yeux nus. Nous pouvons seulement les sentir.Ca c’est la supercherie. Supposons qu’un
train est le sentiment ou l'
émotion et "nous" est notre conscience ou la nature qui sait (vinnana).
Les gens qui ne savent rien de cette pratique éprouveront leurs sentiments comme s’ils étaient

58
assis dans un train. Nous nous comportons comme si nous connaissons les sentiments ou comme
si nous savons exactement comment nous allons juste parce que nous y sommes assis . Une telle
expérience, cependant, est totalement différente de ceux qui apprennent à observer leurs
sentiments. Observer les sentiments peut être comparé à la personne (conscience ou vinnana) qui
choisit de se reposer plutôt sur la plate-forme d'
une station et de regarder le train (sentiment et
émotion) venant et passant par la station. Par conséquent, les pratiquants peuvent voir les
sentiments mais d'
un chemin différent des non-pratiquants. Nous pouvons voir que tout ceci est
très abstrait et ne peut être clair que si nous expérimentons . Un génie intellectuel trouvera
certainement tout ceci très difficile à comprendre parce que cette pratique n'
a rien à faire avec le
raisonnement et la pensée. Cependant, c'
est seulement le commencement de la complication et
des difficultés, parce que plus tard ce train se transformera en pensées et fonctionnera à une
vitesse stupéfiante. Ce n'
est pas pour décourager les gens mais il est important de comprendre les
premières parties clairement avant que nous passions aux suivantes.

59
CHAPITRE DIX

LE TROISIEME FONDEMENT : LA CONSCIENCE DES PENSEES

Être spontané

Je disais de ne jamais être complaisant et auto suffisant ou abandonner le premier fondement de la


conscience de soi-même. Les pratiquants apprendront à appliquer la pratique appropriée
spontanément. Par exemple, nous pourrions être entrain d’observer notre respiration et soudain
un moustique nous mord; nous notons immédiatement la démangeaison ce qui signifie que nous
sommes naturellement passés au deuxième fondement de la conscience de soi.
Nous regardons alors la démangeaison comme on nous a appris à le faire jusqu'
à ce qu'
elle
disparaissent et donc nous ramenons notre attention sur notre respiration. Ces deux fondements
sont très importantes parce qu'
elles seront les propulseurs vers le troisième fondement de la
conscience. À condition que les pratiquants aient continué à soutenir la pratique, leur
esprits seront naturellement raffinés. Plus la pratique avance, les pratiquants se trouveront
davantage à l'
aise et auront moins à se battre avec la pratique, ce qui est le signe de leur
progression. Ceci est précisément le processus pour se débarrasser de nos vieilles habitudes
mentales (rejeter les fruits de l'
arbre de la connaissance) et de les remplacer avec de bonnes
habitudes mentales (avoir plus de conscience de soi-même). Cependant, il y a encore beaucoup de
travail à faire.

La contemplation en ce qui concerne les pensées (Citta-nu-passana)

Avant que j'


entre dans les détails de ce fondement de la conscience, j’aimerai dire que les quatre
fondements de l’éveil de la conscience sont une progression normale, qui ne peuvent être compris
que quand les pratiquants sont passés par les différentes étapes tout en examinant le travail déjà
accompli au fur et à mesure. Je dis ceci parce que maintenant je peux regarder en arrière et voir ce
qui m’est arrivé à moi, et que j’ai pas compris à l’époque. Je me rappelle vivement que je m’en
suis terriblement voulu et me suis considérée comme un échec alors que j'
étais au milieu de la
lutte pour le troisième niveau de la conscience de soi-même. Plus je pouvais voir mes pensées,
plus je pensais que je n'
était bon à rien et étais très souvent frappée par la culpabilité. Tout ceci ne
sont que des pièges d’où seul un vétéran pourrait tirer un étudiant. Si non, l'
étudiant devra être
extrêmement patient pour s’en tirer lui-même ou elle-même. Néanmoins, je me suis rendu compte

60
que ce que j'
ai cru être un échec était en fait un progrès d'
une manière drôle, je suppose. Cette
prise de conscience est intervenue plusieurs années après que je sois passée par ce difficile stade.
Ceci est un tuyau, si je peux l'
appeler ainsi, pour ceux qui pourraient passer par le même genre
d'
expérience que moi-même. Ainsi ce que je vais dire en ce qui concerne le troisième fondement
sera basé sur mon expérience actuelle parce que je peux réellement regarder en arrière et décrire
l'
image entière de mon voyage mental. Les pratiquants qui entrent dans ce niveau ou qui sont au
milieu de ce niveau pourraient ne pas voir ou sentir la même chose. Tout ce que je peux dire est
de bien vouloir être très patient et de continuer sincèrement avec la pratique. Tu en sortiras et tu
seras bien .

Observer la pensée est comme attraper un train en plein allure.

Le troisième fondement de la conscience c’est attraper la moindre pensée qui nous passe à travers
la tête. Comment exactement pouvons-nous faire cela ? Nous devons revenir à la comparaison du
train encore. Cette fois le train est nos pensées au lieu d’être nos sentiments et émotions. À
condition que les pratiquants soient très bons avec les deux premiers niveaux de la conscience de
soi-même, le troisième niveau concernant le fait de saisir chaque pensée se produira
graduellement bien que les pratiquants ne le réalisent pas entièrement. Que nous soyons prêts ou
non pour nous engager dans le troisième niveau ne dépend pas vraiment de nous. C'
est le résultat
d’un mécanisme naturel - aussi longtemps que la bonne cause est intégrée, le bon résultat se
produira tout seul. C'
est exactement pourquoi le Bouddha clame que son illumination est un défi à
relever, parce que la pratique entière est scientifique mais naturellement difficile à imaginer.
Ceux qui sont prêts sont ceux qui peuvent réellement comprendre ce que je dis à propos de se
mettre sur une plate forme et d'
observer le train aller et venir. C'
est une analogie précise pour
observer nos pensées librement. En fait, voir surgir et disparaître les pensées s'
est déjà produit
quand nous avons commencé la première fois la contemplation des mouvements corporels mais à
ce moment-là nous ne savions pas vraiment les implications.

Plus notre conscience de soi-même devient plus aiguë et spontanée, nous commencerons à noter
librement les pensées juste comme si nous étions assis sur la plate forme d'
une station et faisions
un repérage de train. C'
est l'
étape la plus douloureuse de la pratique mais aussi celle qui apporte le
plus de récompenses parce que nous sommes sur le point d'
entrer dans la sagesse la plus
profonde. La douleur est le résultat d’arriver à un face à face avec la moindre pensée ou le
moindre sentiment de telle façon que nous ne pouvons aucunement nous en détourner et fuir

61
comme nous en avions l’habitude. Les lecteurs pourraient être confus par le terme fuir les pensée
et les sentiments. Je dois clarifier ce sujet d'
abord.

Mettre des pierres sur de l’herbe qui pousse.

Indépendamment de cette pratique, que nous voudrions l'


entendre ou pas, nous tous fuions nos
propres pensées et sentiments d’une manière ou d’une autre. Nos problèmes ont leur origine dans
les pensées et les sentiments. Quand cela se produit, nous avons tendance à les aplanir d’une
façon ou d’une autre. Le tout premier moyen que nous utilisons pour le faire c’est en essayant de
penser à autre chose que nous appelons la pensée positive, qui peut impliquer de raisonner avec
nous-mêmes et ainsi de suite. Si non, nous sortirons et ferons quelque chose de complètement
différent pour pouvoir oublier nos ennuis. Si le problème n'
est pas important, nous pouvons
réussir à oublier la chose entière tout à fait facilement en sortant et en nous s'
amusant. Cependant,
parfois nos problèmes sont trop nombreux et ils ne partiront pas juste par le raisonnement , nous
devons alors chercher l'
aide professionnelle d’un médecin, de psychiatres et ainsi de suite. Par
conséquence, on pourra nous donner des conseils ou nous prescrire des médicaments, par
exemple un antidépresseur ou du Prozac de sorte que nous puissions calmer notre esprit
préoccupé. Sans faire mention de ceux qui choisissent d'
employer l’alcool et les drogues illégales
comme leur refuge, ce qui les plonge plus profondément dans leur abîme mental. Cependant, si
toutes ces options ne marchent pas et les gens ne pouvant plus faire face à leur agitation mentale,
la dernière solution de ces personnes pour fuir leur problème est le suicide.

Nous pourrions penser que raisonner avec nous-mêmes pour résoudre nos problèmes est la
manière la plus civilisée et la plus positive, ce qui est très vraie dans ce contexte. Je n'
ai aucun
argument contre cela. Ce que je veux souligner est que toutes ces options sont toujours dans le but
de couvrir les problèmes et non de les résoudre à la source, juste comme mettre une pierre au-
dessus de l’herbe grandissante au lieu de tirer l'
herbe par ses racines. Ceci offensera un grand
nombre de personnes particulièrement les intellectuels qui pensent qu'
ils peuvent résoudre leurs
problèmes de la manière la plus civilisée et la plus intellectuelle. Je ne peux rien dire de plus ou
de moins que la vérité. La vérité est que résoudre nos problèmes mentaux à la source ne peut que
signifier observer les pensées surgissantes sans parti pris. Et comment pouvons-nous faire cela ?
Cela signifie que nous devons nous engager dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de
la conscience. Peut-être les lecteurs commencent à comprendre pourquoi je ressent le besoin
pressant de laisser cette culture de l’éveil s'
infiltrer dans la façon de vivre chrétienne aussi bien
que dans toutes les traditions religieuses. La raison unique est que les quatre fondements de

62
l’éveil de la conscience sont l'
itinéraire le plus court pour le voyage mental qui peut apporter la
stabilité immédiate à notre état mental indépendamment du sexe, de l'
âge, de la religion, de la
nationalité, de la race et du statut social.

Tirer l'herbe par ses racines

Tout problème dans le monde est créé par les pensées. En d'
autres termes, SI NOUS NE
PENSONS PAS, NOUS N'
AVONS PAS DE PROBLEME. Aussi longtemps que nous pensons,
nous aurons toujours un problème. En effet, le problème vient avec nos pensées. Maintenant,
nous atteignons le point de fouiller dans cette source de problème, qui est de savoir comment
traiter nos pensées. En toute franchise, si nous pouvons arrêter nos pensées, nous pouvons arrêter
nos problèmes. Je sais que ceci doit sembler idiot et même stupide particulièrement pour des
intellectuels. Je peux seulement dire que la véritable sagesse est cachée dans la plus grande
simplicité et ce qui est probablement ce que les gens considèrent comme stupidité. Si les gens
sont si arrogants pour penser que ceci n’ a aucun sens, ils sont sur le point de nier la sagesse la
plus profonde de l'
univers.

Les pratiquants engagés dans le troisième fondement de la conscience de soi-même découvrent


bientôt qu'
il n'
y a plus aucun verni sur leurs problèmes. Au contraire, ils devront affronter leurs
problèmes. Ce n'
est pas la teneur ou le contexte du problème qu'
ils doivent affronter mais juste
simplement comprendre la nature globale des pensées. Car à ce niveau où la pratique progresse,
les pratiquants devrons affronter chaque pensée de façon individuelle et éprouveront chaque
torsion et tournure des sentiments apportés par chaque pensée. C'
est certainement un processus
très douloureux, bien qu'
il soit le plus récompensant. Nous pouvons commencer à attraper le
moment où la pensée surgit et cause instantanément le sentiment, qui va blesser notre esprit ou
notre cœur4. Ainsi, bien que nous soyons mordus (aussi bien de manière indirecte en tant que
sentiment positif que de manière directe en tant que sentiment négatif) chaque fois que le mental
se déplace de son état neutre, cette fois nous savons également la raison pour laquelle nous
sommes blessés. Cette connaissance est la sagesse principale, qui nous mènera plus tard à notre
liberté mentale finale.

Noter la différence entre se reposer dans un train et observer un train de la plate forme.

Si la pensée est comparée à un train et nous sommes la conscience ou la nature connaissante, au


début de ce niveau de la pratique, nous commençons à noter la différence entre se reposer dans un

63
train et se poser simplement sur la plate forme et regarder un train. Nous apprenons
graduellement que toutes les fois que les pensées surgissent dans nos têtes et nous n’en sommes
pas toujours conscients, nous dériverons avec elles jusqu'
à ce que nous en soyons conscients et
instantanément nous nous sortons d'
elles. Ceci peut être comparé à attraper le train au moment où
il rentre en gare, se reposer à l’intérieur et laisser le train nous conduire jusque la fin de son
voyage ou peut-être sauter un peu plus tôt. Quand ceci (dériver avec la pensée) se produit à
l'
intérieur de nous, nous découvrons aussi bientôt que les sentiments suivent. Nous pouvons voir
notre mental tantôt s’élever (sentiments positifs de joie, de bonheur, etc.) ou s’abaisser
(sentiments négatifs - tristesse, douleur, etc.) selon le contenu de nos pensées. J'
ai dit que Ce
moment peut être tout à fait douloureux parce que nous pouvons voir ces sentiments avec
beaucoup de clarté. Cependant, l’entraînement des deux premières fondements de la conscience
de soi-même donne aux pratiquants une force énorme et leur permet de chasser la pensée au loin
immédiatement. C'
est juste comme sauter d'
un train au moment où nous réalisons que nous avons
pris le mauvais train. C'
est le processus de la résistance ou ne pas être entraîné par nos propres
pensées ou ne pas sauter du train trop rapidement.

Néanmoins, cela ne signifie pas que les pensées ne viennent plus du tout dans notre tête . Les
pensées viennent toujours dans nos têtes comme d'
habitude mais cette fois-ci, nous pouvons nous
asseoir sur un banc sur la plate forme et observer le train aller et venir pour un changement. Cela
signifie que nous ne devons plus dériver avec les pensées, mais devons juste les observer aller et
venir. Cet état est considéré comme le sommet de ce niveau de la pratique. Ce qui se produit
réellement est que nous arrêtons simplement la prolifération de la pensée. Nous devons
comprendre que les pensées viennent dans nos têtes une à une mais une vitesse étourdissante.
Ainsi, la nature de dériver au loin avec les pensées est en fait une chaîne successive de pensées
qui continue à se reproduire sans fin. Nous sautons d'
une pensé à une autre tout le temps sans en
être conscient. C'
est ainsi que nos problèmes se produisent. Les pensées apportent également
avec elles toutes sortes de sentiments et d’émotions. Une fois que les sentiments et les émotions
sont placés dans notre mental, nos problèmes deviennent malpropres, collants et empêtrés. C'
est
parce que les sentiments en retour génèrent plus de pensées et plus de sentiments et crée un
cycle vicieux. Si notre conscience est assez pointue pour saisir l’arrivée de chaque pensée, nous
pouvons alors tout de suite arrêter la prolifération de la pensée et briser le cercle vicieux. Ca
signifie que nous laissons juste cette pensée passer par notre tête sans intervenir, juste comme
observer un train entre dans la station sans sauter dessus. En d'
autres termes, nous maintenons
nos pensées courtes en ne pas dérivant avec elles. En conséquence, nous avons moins de pensées

64
en les maintenant courtes et avons moins de sentiments ce qui veut dire moins de problèmes.
Comme je l’ai dit ,nos problèmes viennent avec les pensées et les sentiments. Simplement en se
rendant compte du surgissement des pensées résout nos
problèmes à la source, ce qui peut être comparée à arracher l'
herbe par ses racines. Cette habileté
unique ne peut pas se produire en dehors de l’entraînement dans les deux premiers fondements
de la conscience de soi-même. Une fois que nous avons moins de pensées, nos perceptions vers
le monde deviennent purs et innocents ce qui est le quatrième fondement de la conscience de soi.
J’en parlerai dans le prochain chapitre.

De la genèse au Mahabharata

Je n'
ai aucun doute que se rendre compte du surgissement de la pensée (le troisième fondement
de la conscience de soi-même) est l'
action précise de comment ne pas manger du fruit de l'
arbre
de la connaissance. C'
est l'
avertissement de Dieu ou de celui qui connaît tellement bien le
fonctionnement du mental qu’il a dû ainsi le dire en cachant la véritable signification dans
d’ingénieuses métaphores du genre :l'
arbre de la vie et l'
arbre de la connaissance du bien et du
mal. La véritable signification cachée de ces deux arbres n'
a pas encore été correctement revelée
par manque de pratique. Le savoir-faire est en effet le lien absent dans le saint livre chrétien.
quand le savoir-faire n'
est pas clair, les gens ne comprennent pas l'
avertissement de Dieu à propos
de comment ne pas manger du fruit du mauvais arbre. En conséquence, nous continuons de
manger les fruits empoisonnés avec appétit et c'
est pourquoi nous ne pouvons jamais nous
débarrasser de nos problèmes.

Tandis que le livre de la genèse dépeint les deux natures significatives de notre mental comme
l’arbre de la connaissance et l’arbre de la vie, le Mahabharata qui est une grande épopée indienne,
dépeint la même nature de notre mental d'
un autre angle et cela est se battre sur un champ de
bataille. Pour se retrouver face à face avec nos pensées et essayer de ne pas dériver avec elles est
un processus douloureux pour tous les pratiquants du vipassana. Ceci a été dépeint comme une
guerre entre deux frères et leurs familles dans la grande épopée, Mahabharata. C'
est la
personnification de ce qui se passe dans le mental humain, entre les bonnes pensées et les
mauvaises pensées. Les pratiquants qui sont au milieu de la formation dans le troisième
fondement de la conscience de soi-même se rendent compte que ce mental est en effet un champ
de bataille. Observer chaque pensée et la laisser aller est certainement comme un combat dans un
champ de bataille. Si nous sommes forts (ayant la conscience aiguë), nous gagnerons et nous
parviendrons à tuer les pensées. Cependant, si nous sommes faibles (ayant la conscience faible),

65
les pensées nous tueront en nous entraînant avec elles et nous ferons mal quand elles se
transformeront en sentiments. Cette bataille a lieu tout le temps tandis que nous sommes éveillés
mais nous ne savons pas. Parfois, elle continue toujours dans notre sommeil avec les rêves à
moins que nous puissions entrer dans un sommeil profond sans rêves. Se rendre compte de
chaque pensée est en effet un travail épuisant, qui continue de façon strictement privée et
individuelle. Nul ne le sait excepté le pratiquant.

Le point saillant en ce qui concerne la grande épopée Mahabharata est la question de savoir
pourquoi nous devrions tuer nos parents proches. Tuer des ennemis est une action franche en ce
qui concerne la guerre mais tuer nos proches parents et ceux que nous aimons est une question
beaucoup plus complexe. Quelle est la signification derrière cette personnification ? Nous
pouvons comprendre la raison de se débarrasser de nos mauvais et destructifs pensées et
sentiments ce qui est un combat franc. Se débarrasser aussi de nos bonnes pensées et les bons
sentiments peut soulever beaucoup d’énigmes et de doute. C'
est pourquoi nous ne pouvons pas
nous satisfaire d’être moralement corrects parce que les problèmes n'
ont pas encore été résolus à
la source. Les gens déterminés à se tenir sur leur socle morale ont toujours des problèmes et le
chagrin d'
amour. Nous tous savons cela. En fait et tristement, ce type de personne est une cible
ouverte et soumise aux tirs incessants dans notre société moderne où il y a un vide de la moralité.
C'
est pourquoi la moralité n'
est pas suffisante pour rendre les gens complètement heureux. C'
est
pourquoi nous devons parler des quatre fondements de l’éveil de la conscience.

L'
auteur qui a écrit le Mahabharata et particulièrement le Bhagavad-Gita doit avoir eu une
compréhension claire du troisième fondement de la conscience de soi - observer surgir des
pensées - pour pouvoir créer une ligne d'
histoire si unique. Jusqu'
à ce que nous nous engageons
au troisième niveau de la pratique nous ne réalisons pas que confronter les pensées est une tâche
ardue. Si nous (conscience) sommes assis sur une plate forme repérant les trains, notre travail est
simplement de repérer tous les trains (pensées) qui viennent dans la station ; certains trains sont
peints en noirs (mauvaises pensées) et d’autres sont peints en blancs (bonnes pensées). Les trains
(pensées) et nous (conscience) sont deux natures séparées. Ceci signifie qu’en observant
simplement aller et venir chaque pensée, nous (conscience) coupons aussi le cours de bonnes
pensées et également de bons sentiments. Ceci doit être compris très soigneusement. Veuillez ne
pas conclure rapidement que nous devons nous débarrasser de toutes les pensées créatrices aussi.
C’est pas de ça dont il est question. Plus tard je dirai comment produire des pensées créatrices.

66
Les bonnes pensées et les bons sentiments dans le contexte ci-dessus se rapportent à l'
attachement
envers ceux que nous aimons. Nous savons tous qu’aimer quelqu'
un est bon. Ce matin j’ai
entendu quelqu’un dire en plaisantant à la radio que celui qui a créer l’amour devrait être tuer. J'
ai
ri et j’ai dit à mon mari "mais c'
est Dieu qui a créé l'
amour". Bien, je ne comprends pas tout à fait
dans quel contexte cette personne a dit une telle phrase, qui frappe au cœur sur cette question.
C’est plutôt ironique mais il est également très vrai que l'
amour, aussi positif qu’il peut
apparaître, crée également le chagrin d'
amour, la douleur et un immense chagrin. La cause de la
plupart de douleurs parmi les humains dans le monde d’ aujourd'
hui c’est la perte d'
amour. Dans
les pays déchirés par la guerre, les scènes déchirantes devenues familières des femmes qui ont
perdu leurs êtres chers tel que nous voyons très souvent dans les reportages en disent long.
L'
amour est une lame à double tranchant. Il peut engendrer une force énorme et beaucoup de
créativité quand il dure. Mais quand les choses tournent mal pour quelque raisons que se soient,
l’amour peut facilement être remplacées par la haine et l'
enfer peut se déchaîner. Ca c'
est quand
nous pouvons voir le côté destructif de l'
amour. L'
amour agit comme la colle, qui attache les
personnes aux personnes ou les objets et les gens ensemble. Quand l'
objet de l'
amour disparaît,
nous nous affligeons de cette perte et la douleur peut être affreuse parfois. Quand nous pensons à
ceux que nous aimons, nous ne pouvons pas nier que nous ressentons également la crainte - la
crainte que quelque chose de terrible leurs arrive. Quand les parents regardent leurs enfants, les
pensées défilent dans leurs têtes et ils peuvent voir l’inquiétude et la peur qui viennent avec ces
pensées. C'
est la raison qui a poussé le jeune prince Siddhârta à rechercher la fin de la souffrance,
et il l'
a finalement trouvée. Voir surgir chaque pensée signifie que le pratiquant peut également
détecter l'
attachement, le souci et la crainte qui viennent avec certaines pensées positives. Ceci est
la raison pour laquelle nous avons besoin également de laisser ces bonnes pensées traverser nos
têtes sans s'
accrocher à elles. Cela est autant difficile à expliquer qu’à comprendre parce que cela
est étroitement lié à la pratique. La logique ne peut pas aider à expliquer clairement cette
question, j'
en ai peur. Seule l'
expérience peut clarifier.

Je l’ai mentionné juste pour faire le lien avec le thème dans le Bhagavad-gita à savoir pourquoi
Arjuna a dû tuer tous ses parents. Ce contexte doit être correctement clarifié, autrement il pourrait
être employé pour un faux et mauvais but. Je ne sais pas si cela est vrai. J'
ai seulement entendu de
la bande audio de mon professeur que Hitler a commandé un grand nombre de copies de la
Bhagavad-Gita pour les Nazis de sorte qu'
ils aient pu être encouragés et ne trouver aucun mal à
tuer les juifs. Je me rappelle vaguement que les tyrans thaïs ont également mentionné la

67
Bhagavad-Gita pour les soutenir dans la tuerie de leurs compatriotes dans le soulèvement de mai
1992. Nous devons faire très attention à ce sujet.

Cela deviendra automatique

Observer surgir et disparaître les pensées est une tâche extrêmement difficile aux premiers
abords. Combien de temps cela prendra dépend de différents facteurs. Le facteur le plus important
est de ne pas être complaisant ou insouciant. Au début, les pratiquants se blâment souvent de ne
pas attraper les pensée au bon moment et ceci les fait dériver au loin dans leurs pensées. Les
pratiquants ne doivent jamais se découragés bien qu'
ils ne puissent voir aucun progrès en eux-
mêmes. Ce n’est que plutard qu’ils comprendront que cet état est une phase de leur progression.
Cependant, aussi longtemps que les pratiquants n’abandonnent pas les deux premiers niveaux de
la pratique, ils découvriront que repérer chaque pensée est graduellement devenu plus facile et
presque automatique. Il y a de moins en moins d’effort à fournir et la pratique devient plus
naturelle. C'
est l'
étape où les pratiquants peuvent être sûrs qu'
ils sont en effet dans le troisième
fondement de la conscience de soi-même ce qui est quelque chose dont ils n’auraient pas pu s’en
convaincre avant. En ce moment là, les pratiquants peuvent s'
asseoir sur la plate-forme tout à fait
confortablement et repérer chaque train passant par la station sans sauter dessus bien que cela
puisse se produire de temps en temps. Tous les pratiquants qui atteignent cette étape vont parler
de l'
automation de leur mécanisme mental. Ils parleront de l'
expérience semblable d’avoir un
observé et un observateur ce qui est quelque chose que les non-pratiquants ou même les débutants
ne peuvent pas totalement comprendre. Mais personne ne devrait être découragés parce qu'
aussi
longtemps que la marche le long du chemin continue, on atteindra bientôt une telle étape.
Autrement, comment le Bouddha peut-il même supposer la durée pour être un Phra Arahant ?
Cela ne peut que signifier qu'
il soit très sûr de ce qu'
il sait.

Une autre expérience semblable est que les pratiquants qui atteignent l'
étape automatique, ont
leurs propres signaux pour balayer au loin chaque pensée. Chaque fois que la pensée surgit, ils
pourraient juste secouer leur tête ou dire un mot pour que la pensée disparaisse instantanément.
Pendant les 12 dernières années au moins, ma famille a eu l’habitude de m’entendre dire l’une de
ces expressions selon le contenu de mes pensées "ya loog (aucun son), oh non, s’il te plait non ,
sois maudit, je ne t’aimes pas…" Parfois il pouvait être très ennuyeux pour elle quand
soudainement je m’écriais "laisses moi, je te déteste!" Ceci est une version de l'
étape

68
automatique, qui appartient à une femme laïque qui était également occupée par un important
ménage. Veuillez ne pas demander pourquoi. Il n'
y a aucune logique à cela. La logique peut
seulement se comprendre quand nous croyons que nous sommes celui qui fait la pensée. Quand
nous pouvons vraiment repérer le surgissement et la disparition de chaque pensée, nous saurons
qu'
il n'
y a pas un "Je" qui fait la pensée. Nous pouvons seulement voir un mécanisme naturel
avoir cours en ce qui concerne notre état mental. Ces mots qui sont les miens sont le résultat de la
sagesse du vipassana - se rendre compte de la pensée - et fonctionnent comme un réflexe
mental de sorte qu'
ils puissent instantanément supprimer les pensées non désirées. Juste comme le
réflexe physique est une réponse involontaire à un stimulus, de la même manière que je n'
ai aucun
contrôle sur mon éternuement, mon clignement de paupières ou le hoquet, je n'
avais aucun
contrôle sur mes mots instantanés toutes les fois que les pensées non désirées surgissaient.

Automation mentale et l'anti-missile

Notre cœur ou la nature abstraite derrière notre poitrine est comparé à un champ de bataille parce
que c'
est l'
endroit ou tous les sentiments débarquent. Les sentiments et les émotions sont le
résultat des pensées. Pour protéger notre champ de bataille afin qu’il ne soit pas meurtri par les
sentiments, les pensées doivent être détruites dans le ciel avant que tous les sentiments puissent
débarquer dans nos cœurs. Quand la pratique atteint sa maturité, cette fonction travaille
automatiquement et elle fonctionne définitivement comme un antimissile (conscience) détruisant
un missile (pensé) dans le ciel. Chaque fois que la pensée surgit, la conscience (anti-missile)
augmentera rapidement et arrêtera automatiquement la pensée (missile) en l’air. En conséquence,
l'
esprit peut demeurer totalement serein et stable et ne pas être blessé ou secoué par tous les
sentiments aussi futiles soient-ils. Le vétéran peut même être rapide et assez sensible pour
détecter la vibration de la formation de la pensée juste comme le bidon antimissile détectent la
vibration du missile même avant qu'
il n’apparaisse sur l'
écran du radar. En conséquence, la
conscience ou l'
antimissile est envoyée à la source et arrête l'
ennemi caché à la source. Dans de
telles circonstances, les pratiquants ne savent même pas quelle pensée a été détruite. C'
est ainsi
pointue et aiguë que la conscience est quand elle a atteint l'
étape automatique. Ce niveau de
conscience est connu comme sagesse qui a la capacité d'
annihiler l'
obscurité ou l'
ignorance
spirituelle qui vient avec les pensées.

69
Seuls les Phra Arahants n'ont aucun problème.

Bien que le mécanisme automatique semble idéal et complet en ce qui concerne parcourir le
chemin, nous ne devons pas arrêter notre effort aussi longtemps que nous ne sommes pas encore
devenus Phra Arahants. Si ce tigre maudit n'
a pas encore été totalement transformé de nouveau en
Homme, nous ne pouvons pas dire que notre devoir est fini. Nous ne pouvons pas admettre être
moitié-tigre et moitié- humain, n’est-ce pas ? Nous pouvons voir que la vie a seulement une sortie
et celle-ci est de gagner la complète liberté spirituelle- d’entrer dans le Nirvana ou de devenir un
avec Dieu. Si les pratiquants qui ont atteint ce stade continu d’être des Sekha5, des personnes qui
sont suffisantes et insouciantes, l'
automation peut facilement disparaître selon la loi de
l'
impermanence. Quoique les personnes de Sekha travaillent dur, l'
automation peut toujours
disparaître à tout moment. Hors de l’effort, l'
antimissile (conscience) qui augmente normalement
et rapidement seule pour arrêter le missile (pensé) dans le ciel ne fonctionne pas et le champ de
bataille (cœur ou esprit) est étouffé avec des accidents (meurtris par les sentiments et les
émotions). Quand ceci se produit, l'
automation, qui est considérée comme acquise, semblera se
trouver dans une autre galaxie au loin. Ceci peut facilement se produire. Les pratiquants qui
atteignent cette étape automatique apprécieront considérablement la signification profonde du
dernier sermon du Bouddha quand il nous a rappelé de ne pas être insouciants. Les personnes
réellement sages, qui peuvent observer aller et venir leurs pensées sans effort, ne négligeront
jamais les deux premiers fondements de la conscience de soi-même.

Bien que l'


étape automatique soit en effet l'
étape de la sainteté, le sens de je ou de l’égoïsme
disparaît graduellement. L'
oubli de soi, le vide ou l'
Annata devient plus clair aux étudiants. La
personne Sekha verra le mécanisme normal des états mentaux. C'
est une question d'
entrée et de
sortie, de cause et d'
effet. Aussi longtemps que nous mettons en mouvement une cause (les quatre
fondements de l’éveil de la conscience) dans nos vies, nous éprouverons la liberté mentale ( en
atteignant l'
état automatique). C'
est exactement pourquoi le bouddhisme est réputé être
scientifique et logique. Le processus entier est en effet scientifique mais entièrement dans un style
sans forme.

Les quatre nobles vérités sont une question d’expérience.

Tous les bouddhistes enthousiastes connaissent les quatre nobles vérités mais cela ne fait
toujours pas de nous des Bouddha. À la différence de n'
importe quelle connaissance intellectuelle,
qui peut être transmise juste par la parole ou la lecture, les quatre nobles vérités sont un sujet

70
d’expérience et certainement pas un sujet à penser. Bien que le Bouddha décrive une large
gamme de souffrance (la première noble vérité de Dukkha) comme étant la naissance, la
vieillesse, la maladie et la mort qui sont souffrance, sur lesquelles nous pouvons encore raisonner
et réfléchir, l'
état profond de souffrance cependant ne peut pas être rationalisé. Les quatre nobles
vérités peuvent seulement être comprises quand on peut aisément observer aller et venir les
pensées, de préférence quand on a atteint l'
état automatique. La douleur profonde se produit
toutes les fois que l'
esprit se déplace de son état neutre de par le surgissement des pensées et des
sentiments. C'
est la signification beaucoup plus profonde de la souffrance dont le Bouddha veut
que nous expérimentions. Les pensées sont la cause directe des sentiments qui débarquent dans
notre esprit ou cœur en langage occidental - la nature abstraite derrière notre poitrine. Chaque
fois qu’un sentiment débarque dans notre esprit, l'
esprit ou s’élèvera en tant qu'
ayant des
sentiments positifs (joie, bonheur, excitation) ou s’abaissera en tant qu'
ayant les sentiments
négatifs (douleur, crainte, effroi, embarras, etc.). Il n'
importe pas si l'
esprit se déplace vers le haut
ou vers le bas, aussi longtemps qu'
il est parti du point d’équilibre on le considère comme
souffrant dans la terminologie du Bouddha. Ceci peut confirmer ce que j'
ai dit plus tôt à propos
de pourquoi nous devons tuer nos sentiments positifs comme décrit dans le Bhagavad-Gita. La
raison essentielle est qu'
ils sont toujours dans le royaume de la souffrance. L'
état d'
équilibre de
l'
esprit, cependant, est l'
état idéal et le plus saint que toutes les personnes sages admirent et où ils
prennent refuge.

Après avoir expérimenté le vrai visage de la souffrance comme étant l'


esprit qui s’éloigne de son
état neutre, les personnes de Sekha peuvent voir la cause de la souffrance qui en découle, qui est
l'
état d'
accrochage ou de dérive avec le flot des pensées. Métaphoriquement parlant la seconde
noble vérité a pour propos d'
attraper le train et de s y reposer jusqu’à la fin du voyage. C'
est l'
état
quand l'
avarice, la colère et l'
illusion nous engloutissent. Ces trois groupes de défilement
prennent vie avec les pensées. La troisième noble vérité est à propos de se mettre loin de la
pensée et d'
observer aller et venir les pensées. Elle peut être comparée à sauter hors du train,
s’asseoir sur une plate-forme et regarder les trains passer par la station. C'
est l'
état de voir la
liberté mentale . L'
esprit est indépendant de la pensée et ne s'
accroche plus désormais à la pensée.
Ce niveau de liberté peut seulement se produire quand on atteint le troisième fondement de la
conscience de soi-même. Une fois que la liberté mentale est expérimentée, la quatrième noble
vérité ou le noble octuple chemin est à propos de tout ce qui mène le pratiquant jusqu'
à ce point
de voir la liberté mentale.

71
Ce que je peux ajouter est que toute personne qui peut vraiment voir la liberté mentale peut
devenir indépendant de son livre saint, peu importe à quelle tradition religieuse elle appartient. Le
Bouddha a trouvé la troisième noble vérité avant la quatrième. Il a trouvé l'
étang de l’eau sainte
qui peut apporter la vie éternelle aux gens, alors il venu et a dessiné une carte de la vie pour que
les gens qui la suivent puissent trouver l'
étang de l'
eau sainte. Certains d’entre nous sont de
fervents fidèles du Bouddha. Nous suivons avec enthousiasme sa carte de la vie jusqu'
à ce que
nous puissions trouver la vraie liberté mentale comme le Bouddha . Maintenant, si nous pouvons
aider et voulons aider d'
autres, nous pouvons également créer une carte de la vie qui offre le
meilleur raccourci aux gens. Je me rends compte que pour moi, le Bouddha nous a réellement
offert le meilleur raccourci que nous pouvons probablement avoir. Les quatre fondements de
l’éveil de la conscience sont en effet l'
itinéraire le plus court vers notre liberté mentale. Je ne
peux rien ajouter de plus loin sinon de les traduire dans un langage moderne pour que les gens de
ma génération puissent mieux comprendre.

Cependant, je veux juste souligner que les quatre nobles vérités sont une question de gagner une
vraie expérience et non simplement de s’asseoir et réfléchir à propos. Nous ne pourrons jamais
obtenir notre liberté mentale de cette façon.

72
CHAPITRE ONZE

LE QUATRIEME FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE

Qu’est-ce que le quatrième fondement de l’éveil de la conscience ou dhamma-nupassana ?

Finalement, nous avons atteint le quatrième fondement de l’éveil de la conscience. Je me suis


toujours demandée pourquoi précisément nous devions y accorder une attention particulière en ce
qui concerne les quatre fondements de l’éveil de la conscience. Tandis que les points essentiels
des trois premiers niveaux de la conscience sont évidents et distinctifs, je ne pouvais vraiment pas
comprendre à fond le point essentiel du quatrième fondement. Quel était vraiment ce "dhamma"
sur lequel je devrais porter toute mon attention ? Je me le suis souvent demandé aussi bien qu’à
mes professeurs mais je n’ai jamais eu une réponse qui pourrait apaiser mon doute. Je savais juste
que le quatrième fondement ne pourrait rien avoir à faire avec penser ou contempler les
différentes matières du dhamma ce qui est en effet nécessaire à une certaine étape mais pas quand
l'
état automatique s'
est produit. Les personnes de Sekha qui ont atteint l'
état automatique savent
que la tâche qu’elles sont supposées accomplir semble complète dans le sens que maintenant ils
perçoivent le chemin et le fruit. Quant à entrer dans le Nirvâna, ce n'
est pas quelque chose à
laquelle n'
importe qui peut prétendre, ceci est l'
automation finale ; il se produira seul. Aussi
longtemps qu'
il y a le chemin et le fruit, entrer dans le Nirvâna est un événement normal juste
comme le soleil se lève à l'
est et se couche à l'
ouest. Personne ne peuvent précipiter ou prolonger
l’entrée dans le Nirvâna. Ainsi, qu’a-t-on à faire à ce moment là ?

Le jour où j’ai eu la réponse.

La question au sujet du quatrième fondement de l’éveil de la conscience a eu une réponse un jour


il y a environ deux ans quand je dirigeais ma classe de Tai chi. En effet j’étais entrain d’expliquer
les quatre fondements de l’éveil de la conscience à mes élèves avancés et j’avais noté les détails
sur le tableau blanc. Tandis que je m’éloignais du tableau ,je me suis retournée pour y jeter un
coup d’œil, un flash de pensée a étincelé dans ma tête. C’était comme si quelqu’un jetait un
faisceau de lumière ou de sagesse dans mon cœur. Mon doute au sujet du quatrième fondement de
l’éveil de la conscience s’est éclaircie tout seul et j'
ai même su que c'
était la bonne réponse.
Quand ce genre d'
expérience se produit, on peut ne jamais l'
oublier. À la différence de la

73
connaissance gagnée par ouie-dire et par la lecture que nous oublierons bientôt, l’auto-
connaissance ou la sagesse intuitive ne peut pas être éliminée ; elle demeure dans nos os et dans
notre âme pour toujours. La réponse que j'
ai eue dans ma tête ce jour là n'
était pas totalement
nouvelle mais elle était d’une façon ou d'
une autre très nouvelle pour moi et m’est venue d’une
manière que je n'
avais jamais entendu chez aucun professeur de ma génération. Peut-être il y a-t-
il en effet quelques professeurs qui en parlent, mais je n’ai pas tout lu aussi je ne pouvais pas
avoir su.

Avec cette connaissance spontanée, la première chose que j'


ai réalisée était que les quatre
fondements de l’éveil de la conscience sont placées dans l'
ordre de progression normale. Elles
commencent à partir de savoir quelque chose de rugueux et facile, et s'
élèvent à quelque chose de
beaucoup plus raffinée et difficile. La prochaine chose que j'
ai comprise était la signification
réelle du "dhamma" comme point essentiel du quatrième fondement de l’éveil de la conscience.
En fait, le terme "dhamma" n'
est pas étranger au bouddhiste. Tous les bouddhistes ardents savent
qu'
il signifie tout. Mais comment ce "dhamma '
ou" tout "devient le point central du quatrième
niveau est intrigant et n’est pas une question aisée. Ma connaissance intuitive ce jour-là a juste
confirmé et clarifié ce que je savais avant. En fait, comprendre le quatrième niveau était le même
processus que comprendre le troisième niveau de la conscience. Nous devons nous en éloigner un
peu afin d’en avoir l’image la plus claire. Elle est comme avoir une vue de Bangkok. Nous
pouvons voir à quoi Bangkok ressemble du troisième étage d'
un bâtiment, mais nous pouvons
voir de façon plus claire les différents carrefours où mènent toutes les routes quand nous nous
élevons jusqu'
à un étage plus haut du bâtiment. De même, l'
expérience de s'
engager dans les
quatre fondements de l’éveil de la conscience est identique. Quand j'
ai commencé ma première
session de méditation il y a environ 25 ans, je n’avais pas vraiment une idée de ce que je faisais.
J'
ai juste suivi ce que mon professeur m'
a dit de faire par exemple, observer mon souffle, se
rendre compte de mes pas et ainsi de suite. Je ne savais même pas que j’étais entrée dans le
processus de la pratique des quatre fondements de l’éveil de la conscience. À ce moment-là, nous
savons juste que nous sommes entrain de "faire la méditation". En fait, en ces années premières
de mon prétendu "faire la méditation", je pouvais observer aller et venir les pensées mais je ne
savait pas que c'
était la première partie du troisième fondement de la conscience de soi-même.
C’était infiniment comme entrer dans un travail lent. Pour moi, je pensais que je luttais toujours
pour comprendre le niveau fondamentale de la méditation. Je me suis seulement rendu compte
que je pratiquais littéralement le troisième fondement de la conscience de soi-même quand au
moins dix ans s’étaient écoulés. C'
était le moment où j'
ai commencé à noter l'
automation de mon

74
état mental. Noter l'
automation de mon état mental était un pas géant pour moi à ce moment-là, il
m'
a incité à comprendre la vie plus profondément. J'
avais gardé cette expérience secrète et
n'
avais jusqu’à récemment jamais parlé d’elle. Puis, après encore 12 années (il y a deux ans) du
moment où j’ai noté l'
automation, j'
ai acquit encore une autre connaissance essentielle qui est
encore un autre grand saut en avant. Depuis lors, ma connaissance au sujet de la vie en général
s’est enraciné encore plus profondément. Cette expérience intuitive m’a donné le courage de
parler de façon étendue du sujet de cette section.

Se faufiler d'un trou étroit à une extrémité ouverte.

Comme je l’ai dit, le processus par lequel j’ai compris le quatrième fondement de l’éveil de la
conscience est le même que celui par lequel je suis passée pour comprendre le troisième. Pendant
que je luttais au troisième niveau de la conscience, j'
avais vu ce qui semblait être le point central
du quatrième fondement de la conscience mais d’une façon ou d’une autre je n’arrivais pas à le
saisir. Mon expérience déterminante ce jour dans ma classe de Tai chi a confirmé ce que j'
avais
vu. Le troisième et quatrième niveau de la conscience en fait se reposent l’un sur l’autre. Si les
pratiquants ont atteint le troisième niveau, ils ne peuvent pas manquer le quatrième niveau, mais
ils n’en sont pas sûrs, pas jusqu'
à ce qu'
ils aient leur propre sagesse intuitive pour le leur
confirmer comme j'
avais eu la mienne. Quand l'
esprit est exempt de pensées, il y a un moment
vide ou blanc avant que la prochaine pensée surgisse. Ce moment vide est le point central du
quatrième fondement de la conscience. Nous pouvons voir que ce moment vide est le résultat
direct du troisième fondement de la conscience de soi-même.

Imaginons-nous serrer dans un tunnel étroit aussi au large que la taille de notre corps, nous
luttons pour en sortir ; une fois que nous en sommes sortis, nous atteignons une vaste et illimitée
étendue de terre où il n'
y a aucune frontière. De même, le troisième fondement de la conscience
est infiniment comme se retrouver serré dans un tunnel étroit face à une grande difficulté. Le
quatrième fondement de la conscience est le moment où nous réussissons à sortir de ce tunnel
étroit et faisons face à la vaste étendue de terre où nous pouvons éprouver la liberté illimitée.
Nous pouvons voir que ces deux étapes sont la cause et l'
effet l'
une de l'
autre ou ce qu’on appelle
"les origines dépendantes" (patichasamupada). Cela signifie que chaque fois que nous pouvons
nous soustraire à notre pensée, nous verrons le vide illuminateur qui est le point central du
quatrième fondement de la conscience. Cependant, il s’agit du savoir intermédiaire ou dans la
zone crépusculaire. C’est comme si nous savons que c'
est le vide illuminateur, le non-soi ou
l'
anatta dont le Bouddha et tous les professeurs spirituels ont parlé, mais d’une façon ou d'
une

75
autre il y a toujours quelque chose qui n'
est pas clair et qui nous rend incertains. C'
est ce que veux
dire par être dans la zone crépusculaire. Je peux identifier clairement la sensation de cette zone
crépusculaire maintenant que je l'
ai passé, mais je ne pouvais pas le comprendre pendant que j'y
étais. Cependant, la zone crépusculaire disparaîtra quand la sagesse surgit.

Comment pouvons-nous utiliser le Nirvâna comme point de concentration si nous ne savons


pas à quoi il ressemble?

Tous les pratiquants de vipassana entendent leur professeur dire "utilisez la vacuité ou utilisez le
Nirvâna comme point de concentration". J'
ai essayé d’y raisonner dans le passé me demandant
comment nous pouvions le faire si nous ne connaissions pas ce qu’était la vacuité ou Nirvâna.
Maintenant, je peux entièrement comprendre qu'
il signifie le point de concentration du quatrième
fondement de la conscience ou du dhamma-nu-passana. C'
est le rapprochement que j’ai
personnellement fait. Aucun professeur ne me l'
a confirmé comme cela avant, pas les professeurs
que j’ai connus de toute façon. La manière traditionnelle d'
enseigner la méditation peut confondre
les gens particulièrement si les professeurs n'
ont pas atteint les différentes étapes eux-mêmes mais
suivent la manière traditionnelle d'
enseigner la méditation. Comme je l’ai dit, les fondements de
l’éveil de la conscience sont une progression normale. Si les pratiquants ne pratiquent pas les trois
premiers niveaux et n’en font pas l'
expérience en conséquence, il est impossible d'
utiliser la
vacuité ou le Nirvâna comme point de concentration. Nous ne pouvons pas sauter la file d'
attente.

Cela peut avoir comme conséquence de causer une fausse vacuité ou un faux Nirvâna, je veux
dire par là que les pratiquants peuvent créer leur propre concept ou image de la vacuité et du
Nirvâna par la pensée. C'
est totalement erroné parce que pour expérimenter la véritable vacuité ,
aucune pensée ne doit intervenir de quelque façon que se soit. Si ce faux concept devient une
fixation et la personne est un professeur chargé de guider les gens, cela sera très préjudiciable.
Cela peut être bien plus dangereux si les professeurs deviennent célèbres et sont déroutés par la
renommée et la puissance. Ce genre de problème se produit non seulement dans la tradition
bouddhiste mais également dans d'
autres traditions religieuses. Les mouvements de culte sont
certainement un exemple. C'
est quelque chose à laquelle tous les pratiquants doivent faire
extrêmement attention chaque fois qu’il est question de prendre un chemin spirituel.

Ainsi la vacuité ou le Nirvâna est en effet le moment blanc où nous sommes libres de la pensée.
C'
est le moment où aucun langage ne peut pénétrer parce que le langage est le résultat direct de la
pensée. Là où il n'
y a aucune pensée, il n'
y a aucun mot et aucun langage. En conséquence, ce

76
moment est universel. C'
est le moment où cette forme de vie revient à l'
étreinte de la mère nature
, où le mental-individu n'
existe plus. Ce dernier point de concentration ou dhamma n'
exige aucun
effort comme les trois précédents fondements de la conscience. C'
est juste une question d'
être.
C’est le moment ou l’on voit tout ou rien, ou un simple être et ceci s’accorde parfaitement avec le
dhamma-nu-passana. Bien qu'
il n'
y ait plus de travail et d'
effort exigé dans le quatrième
fondement de l’éveil de la conscience, le Bouddha le place toujours comme point de
concentration de l'
étape finale de la pratique. La raison simple est qu'
aussi longtemps que la
personne est toujours un étudiant ou une personne « Sekha », il ou elle a toujours besoin d’être
conscient de ce point de concentration mais c'
est le genre de conscience qui n'
exige plus de
travail. Pas jusqu'
à cette personne devienne un Phra-Arahant ou une personne « Asekha », puis, la
même expérience du dhamma par la personne « Sekha » deviendra normale et permanente. Il n'
y
a plus à parler d’un point de concentration.

A ce moment, je ne peux que m’en remettre à la sagesse du Bouddha et à sa capacité ingénieuse


d’avoir pu ressortir les quatre fondements de l’éveil de la conscience, qui sont une stratégie
unique dans le but d’aider les gens à atteindre la sotie de la vie conditionnée. Il n'
y a aucun doute
que les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont la carte de la vie la plus détaillée aussi
bien que l'
itinéraire le plus court à la liberté spirituelle. Il n'
y a aucun professeur dans le monde
qui pourrait se comparer au Bouddha en ce qui concerne le chemin au but final de la vie. En fait,
le Bouddha aurait pu laisser le quatrième fondement de la conscience mais il ne l’a pas fait. Il l'
a
mise là pour s’assurer que la personne « Sekha » atteint la sortie finale de manière permanente et
devient un Phra Arahant avant qu'
il puisse laisser tomber la pratique.

La vie est une pile des morceaux de puzzle.

La meilleure analogie, qui puisse nous aider à comprendre la vie est de regardant une pile de
morceaux de puzzle. Si nous nous représentons chaque simple chose tant matérielle qu’abstraite
univers y compris chaque simple pensée6 comme différents morceaux d'
dans l' un puzzle nous
pouvons imaginer que nous nous tenons littéralement au milieu d'
une pile incomptable de
morceaux de puzzle. Notre travail est de mettre tous ces morceaux de puzzle ensemble pour
former une image parfaite. La difficulté est que nous ne savons pas ce l’image définitive doit être.
Comprendre notre vie en relation avec l'
univers est exactement la connaissance que tous les
intellectuels particulièrement les scientifiques essayent de découvrir. La révélation de la
recherche scientifique est une question de rassembler le puzzle mais les scientifiques peuvent
seulement parvenir à le faire en morceau, un peu ici et là. L'
univers avec son mystère est trop

77
immense pour notre précieux (pensé) intellect . Nous avons besoin de sagesse pour traiter un si
énorme degré de compréhension. L'
illumination du Bouddha signifie qu'
il peut rassembler cette
pile colossale de morceaux de puzzle et qu'
il peut voir l'
image finie. En conséquence, il sait
exactement où se trouve notre point de départ dans ce cosmos colossal et mystérieux. C'
est
vraiment une sous estimation pour les personnes qui n'
ont pas une croyance dans la re-
incarnation. En fait, la sagesse du Bouddha pénètre beaucoup plus loin. Il peut voir l'
image
entière du royaume du samsara ou de la -re-incarnation ; il peut voir que toutes les vies sont
soumises à la renaissance sans fin ce qui est une question horrifiante et effrayante. Son
illumination a mis fin à ce cercle vicieux de renaissance. Les gens qui n'
ont jamais entendu parler
du but final de la vie et n’ont jamais pratiqué la méditation peuvent être comparés à quelqu'
un qui
se tient au milieu de cette pile colossale de morceaux de puzzles. C'
est pourquoi nous nous
sentons si confus, dans le doute et incapables de comprendre beaucoup de choses qui arrivent
aussi bien à nous même qu’à ceux que nous aimons, dans le monde en ce moment. Tandis que
j'
écris ce chapitre, les britanniques essayent de comprendre pourquoi leur présentateur TV favori
Jill Dando a été assassiné. Personne ne peut comprendre. Nous pouvons dire la même chose de
Diana, princesse du Pays de Gales. Pour ne pas mentionner les guerres et la douleur des
personnes affectées par elles. Comprenons-nous quelque chose du tout ?

Toute cette confusion peut causer l'


incertitude et l'
insécurité et c’est très souvent assez pour
rendre nos vies malheureuses. Cependant, toutes ces choses sont le résultat direct de ne pas
connaître la pleine image de la vie. La méditation bouddhiste, ou pour être plus précis les quatre
fondements de l’éveil de la conscience, est en réalité l'
action directe de mettre ensemble les
pièces du puzzle. En s'
engageant dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la
conscience, nous sélectionnons littéralement les morceaux de puzzle et les plaçons dans les bons
endroits. À condition qu’ils soient sur la bonne voie, tous les pratiquants de vipassana partagent la
même expérience d’être moins confus et leurs vies sont plus stables. Ils commencent à
comprendre chaque chose. Quand les pratiquants atteignent le troisième niveau de la conscience
de soi-même, leur compréhension de la vie devient beaucoup plus claire. Ils se retrouvent
graduellement.

Il y a deux différentes étapes pour rassembler un puzzle.

Nous devons d’abord prendre un morceau de puzzle de la pile, l'


examiner et ensuite lui trouver
l’emplacement approprié. Avoir atteint l'
étape automatique du troisième fondement de l’éveil de
la conscience de soi-même jusqu'
à expérimenter la vacuité ou l’état de non- individualité peut

78
être comparé à avoir trouvé un morceau essentiel du puzzle de la vraie vie caché dans la pile
colossale. C'
est simplement la première étape mais c'
est l'
étape la plus importante. Comparé à
d'
autres qui n'
ont même pas une idée du pourquoi de la vie, avoir trouvé ce morceau essentiel du
puzzle (avoir expérimenté la vacuité) est en effet un saut géant pour l'
individu. C'
est l'
étape que
j'
ai mentionné tantôt, c’est comme si nous étions dans une zone crépusculaire. D'
une part, nous
connaissons ce que c’est que la non- individualité, la vacuité ou le Nirvâna ; d'
autre part, il y a
quelque chose dont nous ne sommes pas vraiment certains, nous n’en sommes pas sûrs et ne
pouvons pas lever nos doigts. Cette incertitude fragmente notre compréhension.

L'
incertitude est due à l'
incapacité de trouver le bon endroit pour ce morceau de puzzle , qui est la
deuxième étape. Combien de temps les personnes à l’état de Sekha garderons ce morceau de
puzzle dépend de différents facteurs. Je me suis juste rendu compte que j'
avais tenu ce morceau
essentiel de puzzle de la réalité et l'
avais examiné pour aussi longtemps que vingt
années. J'
avais pu voir l'
état de vacuité depuis les premières années de ma pratique quand j'
étais à
Suan Mokkh, le monastère de la forêt dans le sud de la Thaïlande. C'
est l'
état, qui donne aux gens
un sens profond de la paix et du calme, et encourage les personnes à poursuivre le chemin.
Cependant, ce qui m’est arrivé il y a deux ans dans ma classe de Tai chi était le jour où j’ai pu
finalement trouver le bon endroit pour ce morceau significatif de puzzle, ce qui est la deuxième
étape. Puis, je me suis entièrement rendu compte que c'
était le dernier morceau du puzzle, qui doit
être placé bien au milieu de l'
image pour donner un résultat parfait. C'
est le morceau, qui permet à
tout autre morceau du puzzle de se mettre en place. Cette véritable sagesse intuitive que j’ai
éprouvée m’a fait connaître de façon claire le point où je me situe en tant que être humain dans
cet univers mystérieux et colossal, et sa puissante lumière a continué de briller avec le temps.
Cette sagesse me permet de relier les détails minutieux de notre vie tels que la formation de la
pensée à la vaste étendue de l'
univers de sorte que je ne m'
égare plus . En conséquence, je n'
ai
plus de doute au sujet de la re-incarnation. Je ne peux pas expliquer avec plus de mots mais je
sais juste qu'
aussi longtemps que nous n'
aurons pas trouvé le bon moyen pour en finir avec tout
notre karma (action), il n'
y a aucun doute que nous serons toujours soumis à la renaissance sans
fin et si horrifiante. La vie a seulement une sortie —pour entrer dans le Nirvâna.

Si les pratiquants ont atteint l'


état de tenir le morceau essentiel de puzzle de la réalité mais n'
ont
pas encore trouvé le bon endroit pour le placer, et s'
ils sont également des professeurs spirituels,
une autre fragmenté7. Ils ne peuvent pas être
leur enseignement sera toujours d’une façon ou d'
complètement affranchis du livre saint. C'
était exactement ce qui m’est arrivé avant. J'
ai parlé des
différentes matières du dhamma d'
une manière fragmentée. Le rapprochement entre les

79
différentes matières du dhamma n'
était pas aussi clair que ce que je peux faire aujourd’hui.
Partager cette expérience est juste un moyen de donner aux pratiquants une meilleure image de
l’endroit où ils se trouvent sur ce chemin extrêmement obscur vers notre destination finale parce
que nous avons besoin de quelques poteaux indicateurs pour nous guider le long du chemin.
Écouter ceux qui ont un peu plus d'
expérience le long de ce chemin difficile est l'
un des facteurs
les plus essentiels de cette pratique.

80
CHAPITRE DOUZE

LES QUATRE FONDEMENTS DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE


SONT UN CYCLE COMPLET

Mantra
Les enseignements de méditation les plus populaires en Thaïlande et ailleurs je suppose sont sur
le premier fondement de l’éveil de la conscience, duquel il y a beaucoup de techniques selon
l'
expertise de chaque professeur. Certaines écoles aiment que leurs disciples se rendent compte de
la respiration ou des mouvements dans le silence tandis que d’autres écoles préfèrent employer
des mots ou un mantra pour accompagner le mouvement. Avec la marche méditative par
exemple, les pratiquants sont guidés pour dire : lever, avancer et contact pendant que leurs pieds
effectuent les mouvements. Si l'
observation est basée sur le surgissement (pong) et l’effacement
(yoob) de l'
estomac, on conseille aux pratiquants de dire pong-ni, yoob-ni pendant qu'
ils
observent le mouvement de leur estomac. Si l'
observation est basée sur la respiration, Booddho
est normalement le terme utilisé ; inspirer en disant Bood, expirer en disant le dho.

La raison pour laquelle j’aborde cette question c’est qu'


il y a souvent des discussions au sujet de
savoir la technique qui doit être utiliser - observer dans le silence ou employer des mots. J'
ai eu
l'
expérience des deux écoles. La dernière école où je suis allée il y a deux ans était un
rassemblement de quatre-vingts personnes. Pour s'
assurer que les membres pratiquaient
correctement et que les professeurs pouvaient voir, nous étions alignés dans des rangées et
devions faire le mouvement aussi bien que répéter les mots à l'
unisson. Le bâtiment entier était
rempli du bruit des hurlements de "lever, avancer et toucher" de quatre-vingts personnes tandis
que la marche méditative se poursuivait. J'
ai été réprimandée plusieurs fois lorsque un professeur
m'
a repéré et a dit que mes mouvements de pied et mes mots n'
étaient pas coordonnés. Ils
devraient se passer exactement en même temps. Le professeur principal a dit que c'
était la seule
manière de fonctionner lorsqu’on enseigne à un grand groupe de personnes.

Après avoir compris le quatrième fondement de l’éveil de la conscience, je peux maintenant


exprimer mon avis au sujet de la meilleure technique . Je peux voir que répéter des mots sur le
mouvement peut retarder le progrès dans la pratique. Nous devons comprendre que penser c’est

81
parler soit à haute voix dans notre tête ou faire tout son dont résulte un langage . Pas jusqu'
à ce
que nous avons entièrement compris le troisième fondement de l’éveil de la conscience de soi,
nous savons qu'
elle consiste à supprimer toutes pensées, bruits ou langage dans nos têtes. Le point
de concentration du quatrième fondement de l’éveil de la conscience est l'
esprit silencieux qui est
le même état que la vacuité, la non- individualité et le Nirvâna, et est complètement vide de toute
pensée. L'
esprit silencieux et l'
esprit de pensée ne peuvent pas partager le même siège, juste
comme jouer les chaises musicales. Si l'
esprit silencieux est le président, l'
esprit de pensée
disparaîtra et vice versa. Le silence et les bruits ne peuvent pas être au même moment. Par
conséquent, en créant délibérément les bruits, bien qu'
ils soient totalement inoffensifs parce que
l'
observation des mouvements se poursuit, nous avons involontairement chassé l'
esprit silencieux
ou la vacuité ou le Nirvâna qui en soi est en effet le point de concentration du quatrième
fondement de l’éveil de la conscience. Cette pratique empêchera certainement les pratiquants de
voir la vacuité, bien qu'
ils soient venus aussi près du jackpot. Comme je l’ai dit, chaque
professeur peut enseigner jusqu'
au niveau qu'
il a réalisé et pas plus. Je suis sûr que les professeurs
qui peuvent voir et comprendre entièrement le quatrième fondement de l’éveil de la conscience
n'
encourageraient pas les pratiquants à prononcer un mot pour accompagner le mouvement. J'
ai
enseigné cela moi-même dans le passé et maintenant je veux le défaire.
Cependant, pour trancher sur la question, je ne dis pas que prononcer des mots pour accompagner
les mouvements est erroné. Ce n'
est pas erroné. Dans certaines circonstances, particulièrement
quand les débutants éprouvent un esprit dispersé et la rêverie, les mots et les mantras sont
importants pour eux de sorte que leurs esprits puissent être amenés à la juste voie et atteindre un
certain niveau de calme. Les personnes sont différentes et ont des habitudes et des caractères
différents et ne peuvent s’accorder qu’avec certaines techniques. Néanmoins, le facteur le plus
important est que le professeur doit pouvoir préciser certaines choses pour ses pupilles. De l'
autre
côté, cela dépend également du niveau atteint par le professeur. Si les professeurs n'
ont pas
encore compris le troisième fondement de l’éveil de la conscience, ils ne peuvent pas guider leurs
pupilles plus loin qu'
ils ne savent. Comme je l’ai dit, les quatre fondements de la conscience sont
une progression normale. Si le chemin est correctement suivi, les signes de progrès se montreront
certainement. Si aucun développement ne se produit après beaucoup d'
années de pratique, les
pratiquants doivent s’interroger eux-mêmes ainsi que leurs professeurs. Je pense que c'
est l'
avis le
plus juste que je peux présenter.

Quand on nous dit que cette gare c’est le Nirvana

82
Revenons encore à l'
analogie du train à repérer. Tandis que le troisième fondement de la
conscience est la capacité de repérer le train qui entre ou sort de la gare, le quatrième fondement
de la conscience c’est avoir une vue d’ensemble de la gare entre le moment précis où un train
quitte la gare et un autre est sur le point d’arriver. C'
est le moment où la gare est silencieuse et
vide parce qu'
il n'
y a aucun train. Notre mécanisme mental fonctionne exactement de la même
façon que l'
analogie ci-dessus sauf que la vitesse impliquée est vertigineuse. Le troisième
fondement de l’éveil nous permet de nous rendre compte de la nature de la pensée qui est de
naître et de disparaître. Alternativement, nous pouvons dire que la pensée est trompeuse. En
conséquence, il y a un espace entre la pensée qui naît et celle qui disparaît au même instant et cet
espace simple est le point d’attention du quatrième fondement de l’éveil de la conscience. Cet
espace pourrait durer seulement une fraction de seconde et il est impossible pour un non-
pratiquant de s’en rendre compte. Maintenant, nous pouvons comprendre que les quatre
fondements de l’éveil de la conscience préparent la conscience humaine à être aîgüe et
suffisamment rapide pour saisir cette presque indétectable nature de notre mental. C’est vraiment
tout ce dont il question en ce qui concerne la pratique.

Ceux qui peuvent comprendre le troisième fondement de la conscience auront certainement un


sens pointu et aigu de la conscience de soi-même de sorte qu'
ils puissent détecter la formation de
chaque pensée et noter le flash soudain de l'
espace entre deux pensées. C'
est un entraînement de
tout une vie selon la culture bouddhiste.

En dépit de son extrême simplicité et de sa nature ordinaire, cet humble espace est cependant le
ressort de la sagesse, qui nous donne la connaissance sans fin contenant toutes les réponses au
sujet de la vie par rapport à l'
univers dans lequel nous vivons. Cet humble et simple espace est en
effet l'
état de Nirvâna ou de non- individualité que les personnes de Sekha ont eu à voir que mais
dont ils n’ont pas encore le lien final. Pas jusqu'
à ce que l'
observateur du train n’ait demandé au
contrôleur de la gare : "monsieur, pouvez vous me dire quel train je dois prendre si je veux aller
au Nirvâna ?", la réponse finale ne sera donnée. Nous reviendrons à nos sens quand le contrôleur
répond "il n'
est aucun besoin de prendre un train, cette gare même où tu te reposes s'
appelle en
fait Nirvana." L'
observateur de train a alors hurlé : " mon Dieu, le Nirvana est en fait la gare où
nous vivons tout le temps. J’y suis assis depuis longtemps mais j’en avais aucune idée jusqu'
à ce
que tu me le confirme." Une telle analogie est la sagesse intuitive qui vient pour confirmer à tous
les pratiquants l'
état de Nirvâna quand le temps est arrivé. C'
était ce qui m’est arrivé il y a deux
ans.

83
En conclusion, le Nirvâna est comme la maison où nous avons vécue depuis le premier jour de
notre vie et où nous avons gagné des cadeaux à l’infini et en avons bénéficié sans nous en rendre
compte. Alternativement, c’est comme si nous avions mangé du riz depuis que nous sommes nés
mais sans jamais savoir que ces fumants grains blancs dans nos plats sont appelés le riz jusqu'
à
ce que quelqu'
un nous l’ait dit. Cependant, c'
est le riz qui nous a fait grandir et survivre tout ce
temps. C’est ainsi que le Nirvâna agit avec nous. Nous avons été comblés par le Nirvana qui a
préservé notre santé d'
esprit depuis le jour de notre naissance sans que nous le sachions. Les
quatre fondements de l’éveil de la conscience sont le seul moyen qui puisse nous mener le long
du chemin pour que cette connaissance nous soit confirmée. Bien que je puisse dire aux gens
exactement ce qui se produit, tout cela restera toujours ma connaissance, ce que j'
ai gagné. Je
peux seulement partager avec des personnes de sorte que le poteau indicateur puisse leur être
clair, mais chacun doit gagner sa propre connaissance. Personne ne peut faire ce travail pour les
autres. Pour ceux qui ont une croyance forte dans Dieu, ils doivent juste changer le terme Nirvâna
en Dieu et elles trouveront leur seul vrai Dieu. Ceci est l'unique et universelle expérience de la
vie humaine. Chaque tradition religieuse nous aide seulement à avoir la même expérience puisque
nous sommes tous humains.

La pensée sans base peut causer un désastre

Puisque nous sommes sur la question de repérer le train ou l’entraînement à saisir la formation de
la pensée, je saisirai cette occasion de parler de l'
utilisation de la pensée. Toutes les fois qu’il est
question de la vacuité, beaucoup de personnes particulièrement les intellectuels ont des doutes et
en sont éloignés par elles. Ils n'
aiment pas penser que leurs cerveaux soient complètement vides
des pensées ; ils ne peuvent s'
empêcher de penser à l'
état végétatif. C'
est rarement le cas.

Pour les personnes qui n'


ont aucune connaissance du but final de la vie, ni des quatre fondements
de l’éveil de la conscience, leur utilisation de la pensée peut être comparée à attraper chaque train
qui arrive à la station. Il n'
y a aucune question en ce qui concerne où ils vont et quel train les
porte où et où elles devraient descendre, etc. Toutes ces questions fondamentales, n’ont jamais
été posées ils savent seulement que chaque fois qu’un train arrive, ils sautent à l’intérieur et y
restent aussi longtemps que possible. Ils sautent d’un train à l’autre ; ils ne remarque jamais rien
d’autre autour d’eux. Cela peut sembler condescendant et offensant mais c'
est la nature des
personnes qui n'
ont aucun but dans la vie et particulièrement qui n’ont compris aucun fondement
de la conscience. Naturellement, ils suivrons et s’identifierons à leurs pensées juste comme se
reposer dans un train. Les intellectuels sont extrêmement forts pour amplifier une telle nature. Ils

84
peuvent s’absorber dans leurs pensées et concepts (groupe de pensées) et fouiller de plus en plus
profondément dans ce qui a un intérêt pour eux. La nature de la pensée et de l'
utilisation de la
pensée peuvent facilement être diffuses et proliférer. Cela peut se faire, encore et encore,
indéfiniment comme une réaction en chaîne. Pendant le processus de la profusion de pensée,
beaucoup de choses sont créés et détruites. Nous devons faire très attention avec les termes tels
que le développement et l'
accomplissement. Nous pensons que nous nous sommes développés et
avons avancé beaucoup plus loin que nos ancêtres en ce qui concerne le matériel et la
technologie. Il n'
y a aucun doute que nous pouvons maintenant mieux vivre en raison de
l'
utilisation de notre cerveau, pensées ou intellect.

Mais c'
est là le problème : pendant que nous pensons que nous pouvons mieux vivre que nos
ancêtres, ce même rapport sera répété à plusieurs reprises par nos plus jeunes générations. Notre
technologie assurément sera dès lors classée comme antique vers la fin du siècle à venir. Il n'
ya
aucune raison pour qu’une fiction comme « star trek » ne puisse être vraie dans un avenir lointain.
C’est tout ceci qui fait l’être humain. Nous pouvons nous démarquer des animaux parce que nous
avons la capacité d'
employer nos pensées et de matérialiser plus tard des pensées abstraites par
des actes. C'
est une capacité unique de l'
humanité. En conséquence, nous pouvons faire flotter un
poisson en métal et faire voler un oiseau en métal exactement comme nous l’avons pensé dans
notre mental. Nous pouvons transformer l’objet de nos pensées en quelque chose de réel. Cette
transformation s'
était produite depuis le premier jour et continuera pour toujours. Nous devons y
regarder encore. Si notre imagination du future implique toujours de tuer et détruire, cela signifie
que c'
est ce qui se produira aussi. Je ne vois pas pourquoi un futur tel que STAR TREK ne peut
pas vraiment se produire. Nos pensées, imagination et fantaisie forment notre futur. La réalité est
que les guerres continuent toujours entre les Cadasian, les Clingon, les Bejourant et ainsi de suite.
Les Ferangis sont encore connus comme étant avides et égoïstes. Qu’est ce qui fait la différence
entre aujourd’hui et le passé . Peu importe quel modèle d’armes nous créons, le résultat final est
que la destruction sera toujours là, ce qui signifie que nous ne nous sommes pas du tout
démarqué de nos antiques ancêtres. À la fin de la journée, nous sommes toujours incapables de
répondre à toutes les questions fondamentales : par exemple, la naissance ,la vieillesse, la
maladie, la mort et particulièrement au sujet de notre place dans cet univers mystérieux. Si nous
ne pouvons pas répondre à ces questions, il est très important que nous remettions en cause
l'
utilisation de notre intellect.

Les pensées et l'


utilisation des pensées ont la plus obscure des natures. Si nous ne connaissons pas
le réel but d'
employer les pensées et n'
avons aucune base dans l’éveil de la conscience, nous

85
pouvons facilement nous perdre. Ce qui est pire c’est que nous sommes perdus de telle façon que
nous ne le savons même pas. Si nous naissons dans une caverne obscure et y vivons toute notre
vie, nous n’avons aucun moyen de savoir qu’il y a de la lumière à l’extérieur de la caverne à
moins que quelqu’un qui le sait ne nous le dise. C'
est l’unique raison pour laquelle nous devons
écouter les connaisseurs. C'
est pourquoi le Bouddha et le Christ ont dû travailler tellement dur
pour l'
humanité. Ils essayent de nous montrer qu'
il y a de la lumière en dehors de cette caverne
parce qu'
ils l'
ont vue. Je confirme maintenant leurs paroles de vérité. Je n'
ai aucun doute quand je
dis que notre éducation et notre précieuse avancée technologie sont dans le royaume de
l'
obscurité. Nous sommes sur la fausse route. Notre culture moderne est basée sur un itinéraire
désastreux, qui nous porte à un mur de brique ou une dangereuse falaise et le désastre est
imminent.

L'
ignorance spirituelle est la chose la plus difficile à détecter. Nous avons des intellectuels et des
universitaires qui peuvent parler et répondre aux questions comme s’ils savaient tout. En fait, leur
connaissance est basée sur le fait de rassembler une petite partie du puzzle ce qui est très
insignifiant comparé à l’image entière. Si les gens ne peuvent toujours pas encore arrêter leurs
pensées et sentiments indésirables, cela signifie qu'
ils sont toujours dans l'
obscurité. C'
est une
vérité douloureuse mais cela peut également être un tournant décisif pour quelqu'
un. Notre
problème dans le monde est principalement le résultat du fait de poursuivre les pensées que nous
n’aurions pas dû suivre. En conséquence, nous transformons les pensées destructives en actes et
causons plus tard divers types de crimes tant sur le plan local qu’à l’international. La biologie, la
recherche de l'
ADN sera un domaine de la connaissance qui pourra menacer la totalité de
l’humanité à l'
avenir si les scientifiques ne peuvent arrêter leurs pensées de curiosité et leurs
expériences. Nous ne pouvons rien faire pour arrêter la destruction globale pas tant que nous
n’enseignons pas le but ultime de la vie.

Le Bouddha est le plus grand penseur

Ceci ne signifie pas que les gens qui savent le but final de la vie, aussi bien que ceux qui sont
engagés dans les quatre fondements de l’éveil de la conscience, n'
ont aucune pensée ou ne savent
pas penser. C'
est tout à fait le contraire. Ces gens ont réellement une meilleure capacité de penser
parce qu'
elles savent le but de la pensée, qui est étroitement lié au but final de la vie. En
conséquence, elles ne perdent pas la voie tandis que le processus de pensée se fait. Si leur
utilisation de la pensée commence à se dérouter, ils peuvent l'
ajuster par l'
arrêt du processus de la
pensée quand ils le veulent. C'
est la capacité que les non-pratiquants n'
ont pas. Le meilleur

86
exemple est en regardant le Bouddha. Malgré qu’il vive dans l'
état de vacuité ou de Nirvâna où il
n'
y a aucune pensée, toutes les fois que le Bouddha veut employer sa pensée, il peut produire le
sujet dont il veut parler aussi bien qu’arranger méthodiquement et systématiquement les divers
sujets. Ces capacités exceptionnelles ne sont arrivées à aucun autre grand sage dans le monde. En
fait, le Nirvâna ou la vérité finale est la seule chose que le Bouddha veut que les gens
expérimentent dans le monde mais il sait que c'
est difficile. Ainsi, il fait de son mieux pour
planifier sa stratégie et dessiner une carte détaillée de la vie de sorte que les gens puissent juste
suivre la piste comme l'
homme qui a trouvé l'
étang de l'
eau sainte. A la mort du Bouddha , ses
disciples pouvaient avoir recueilli 84000 sujets différents sur le Dhamma légués par le grand
professeur. du monde. Cette carte détaillée de la vie vise évidemment à aider les personnes de
tous les milieux, possédant diverses qualités et potentiels de sorte que les gens de tous les secteurs
de la vie puissent expérimenter la réalité finale existant déjà devant eux.

Ce n'
est jamais une chose facile à expliquer particulièrement à ceux qui ne connaissent pas la
pratique, parce que l'
expérience est unique et indescriptible. Cependant, savoir le but final de la
vie et s'
engager dans les quatre fondements de l’éveil de la conscience peut vraiment aider les
gens à avoir une meilleure discipline de la pensée. Ils peuvent fouiller dans leurs pensées aussi
profondément qu'
ils veulent quand cela est nécessaire de faire ainsi, en même temps ils peuvent
couper leurs pensées quand ils ont fini avec elles. De cette façon, ils ne gaspillent pas leur
énergie. Surtout, ils ne perdent pas la voie. Aussi longtemps qu'
ils savent que la gare de
stationnement s'
appelle Nirvana, ils peuvent sauter dans n'
importe quel train, qui entre dans la
gare, s y reposer et y rester tant qu’ils en éprouvent le besoin. Qu'
importe où ils peuvent aller, ils
peuvent toujours revenir à leur gare de stationnement ou Nirvâna ou royaume de Dieu.

Cet Ayatana8 existe.

Une fois, le Bouddha entouré de ses disciples, était au monastère de Shetawan à lui offert par
l’aimable millionnaire, Anandhabhindika. Il a soudainement exprimé un sermon solennel à ses
Bhikkus (disciples) qui avaient un grand enthousiasme à écouter le dhamma de leur professeur.

"Ecoutez ceci Bhikkus, cet Ayatana existe. Cet Ayatana n'


est pas la terre, ni l'
eau, ni vent, ni feu,
ni espace, etc.. Ce n'
est pas ce monde, ni le prochain monde. Ce n'
est pas la lune, ni le soleil. Il ne
vient pas, ni ne va, n’existe, ni ne part, ni n’arrive, ne se poursuit, ni ne se transforme. Ce n'
est
pas un objet de sens. Cet Ayatana est en effet la fin de toute la douleur."

87
J'
avais l'
habitude de me demander pourquoi le Bouddha utilisait le terme "cet Ayatana" pour
décrire l'
état de Nirvâna. C'
est également un autre terme que j’ai juste récemment réalisé sa pleine
signification. Je peux maintenant comprendre pourquoi et je sais que c'
est le terme le plus
appropriée aussi. Il n'
y a aucun doute selon lequel cet Ayatana est l'
état neutre en la nature, l'
état
de la réalité ou de la vérité finale, l'
état de la nature divine, le Tao, le Nirvâna ou la fin de toute la
douleur selon comment nous voulons l’appeler. Cependant, cet état unique en nature ne peut pas
être senti avec les six sens de base, il doit être expérimenté par l'
unique sens harmonieux ou "cet
Ayatana" où il n'
y a aucun observateur ou observé. Nous ne pouvons pas dire que la réalité finale
est expérimentée par nos yeux, nez, oreilles, langue, corps ou même mental. Ce simple état d’être
doit être éprouvé par cet Ayatana seulement. C'
est la seule manière d'
être témoin du Dhamma
(tout) qui est le point focal du quatrième fondement de l’éveil de la conscience.

Nirodha-samabat ou Sanna-vedayitanirodha

Beaucoup de lecteurs, particulièrement les bouddhistes enthousiastes, penseraient comme moi


qu'
il n'
y a aucune manière pour nous de comprendre un terme difficile tel que Nirodha-samabat.
J'
ai toujours pensé qu'
il n’avait rien à faire avec moi et je n’ai jamais cherché à découvrir. Je
pense que mon manque d'
enthousiasme était dû au fait d’avoir été trompé quelque part . Ayant, lu
quelques fictions spirituelles, j'
a été amené à croire que Nirodha-samabat était une question de
s’asseoir en méditation avec les yeux fermés et l'
esprit sortirait du corps physique et voyagerait
dans les environs ou au loin pendant des jours. Le professeur a toujours demandé à son disciple le
plus fidèle de bien garder son corps physique de sorte que personne ne fassent l'
erreur de penser
que le professeur était mort et l'
incinérer. Autrement, il n'
y aurait aucun corps pour que le
professeur y revienne. Dans le Tripitaka ou le canon de Pali, l’on a noté que le Bouddha est
également entré dans le Nirodha-samabat de temps en temps. Je ne sais pas si Nirodha-samabat a
quelque chose d’autre ou pas, quelque chose que je ne connais pas.

C’est juste récemment en effet que j'


ai trouvé ce mot dans un dictionnaire bouddhiste, aussi ai-je
pensé que je trouverais la signification cette fois. Après que j'
aie parcouru la signification, je me
suis rendue compte que je pouvais comprendre cette expérience bien qu'
elle ne me soit jamais
arrivée avant puisque j’ai toujours été détournée par ce terme dans le passé. Il m’était évident que
Nirodha-samabat est le même état que le dhamma-nu-passana, qui est le point focal du quatrième
fondement de l’éveil de la conscience. Nirodha-samabat ou Sanna-vedayitanirodha est connu
comme le niveau le plus élevé de la méditation. C'
est l'
accomplissement de l'
extinction où la
mémoire (sanna) et les sentiments (vedana) disparaissent. Toute personne qui peut maintenir l'
état

88
de vacuité assez longtemps saura que c'
est également le moment où il n'
y a aucune mémoire. La
mémoire est également une fonction dans notre vie qui a besoin de la pensée en tant que son
transporteur. Quand nous pouvons nous rappeler quelque chose, la pensée doit venir dans notre
tête. Sans pensée, la mémoire disparaît aussi. Quant à l'
extinction des sentiments, je suis sûr
qu'
elle se rapporte à des sentiments mentaux. La pensée est la cause du sentiment mental, sans
pensée, il n'
est aucun sentiment. Si c'
est le cas, cela peut – il signifier que toutes les fois où nous
pouvons glisser dans l'
état de vacuité, cela est également l'
état de Nirodha-samabat ou Sanna-
vedayitanirodha ? S'
il en est ainsi, cela signifie que nous n'
avons pas besoin d'
avoir
nos yeux fermés pour entrer dans Nirodha-samabat. C'
est tout que je sais en ce qui concerne ce
terme difficile. S’il y a plus que ça je ne le sais pas du fait que je n’en ai aucune expérience .

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont un cycle complet .

Après avoir compris le point d’attention du quatrième fondement de l’éveil de la conscience, je


peux maintenant clairement voir que les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont en
effet un cycle complet de la pratique. Ce cycle commence à partir du point où nous ne savons pas
quoi est quoi ; c’est à dire que nous voyons le monde et tout ce qui est devant nous comme étant
attaché aux noms, aux concepts, au prix et à la valeur aussi bien qu'
avoir un "je" qui observe tout.
C'
est l'
état où il y a manque de l'
harmonie finale. Puis heureusement, nous rencontrons un bon
ami (kalayanamittata) - un ami qui nous guident dans le bon chemin pour se connaître. Nous
un qui parle du dhamma (Paratoghosa)9. Le voyage de l'
écoutons alors quelqu' esprit dès lors
commence; nous saisissons alors la pratique fondamentale des premier et deuxième fondements
de la conscience de soi-même. C'
est le processus de revenir pour connaître notre individualité
même de nos mouvements à nos sensations physiques et à sentiments mentaux. Puis, nous nous
élevons graduellement jusqu'
au troisième fondement de la conscience de soi-même qui est de
saisir la vitesse vertigineuse des pensées. Cette étape s'
appelle avoir le yonisomanasikara qui est
le facteur important pour se débarrasser de tous les doutes au sujet de la vie en rapport avec
l'
univers dans lequel nous vivons. Le Bouddha admire considérablement ses Bhikkus qui ont le
yonisomanasikara.
Ces trois fondements de l’éveil de la conscience sont cependant des facteurs internes. Les
lecteurs pourraient avoir noté que toutes les fois que je mentionne

les trois premiers fondements, j'


emploie toujours le terme « la conscience de soi-même ». La
raison est purement parce qu'
ils sont en effet une question de conscience de soi-même, une
question de revenir pour observer cette forme de vie même qui est la nôtre de la connaissance

89
nos mouvements bruts à la nature abstraite du surgissement et de la disparition des pensées. Après
avoir vu comment l'
esprit fonctionne jusqu'
à ce qu'
il atteigne son état automatique, nous avons
dégagé une couche épaisse de nuage ou d'
obscurité de notre esprit (cœur). L'
esprit devient alors
innocent, pur, alerte et éveillé. L'
esprit innocent est en effet la nature vraie de l'
esprit. C'est
quand le sens de l'
individu ou du je mental disparaît de temps en temps. Nous utilisons alors
notre esprit innocent pour percevoir le monde. Cet état est ce que j'
appelle avoir la perception
innocente et alors nous verrons le monde innocent ou l'
univers innocent. Faire l’expérience du
monde innocent est en effet le quatrième fondement de l’éveil de la conscience. Mais cette fois,
les six sens de base ont disparu avec tous les noms, concepts, prix et la valeur qui étaient attachés
à tout ce que nous percevions. Notre mental-individuel aussi a disparu pendant le processus
d'
acquisition du yonisomanasikara. Nous pouvons finalement connaître l'
univers avec juste un
sens harmonieux ou cet Ayatana où il n'
y a ni observateur ni observé. L'
univers devant nous est
exactement toujours identique qu'
avant que nous ayons su la pratique, mais pouvant
l’expérimenté par la torche de la sagesse, nous savons que tout n'
est pas identique. C’est comme
si nous portions avant une paire de lunettes foncées, mais lorsque nous finissions avec les quatre
fondements de l’éveil de la conscience, nous ôtons simplement nos lunettes foncées de nos yeux.
C'
est tout ce dont il est question. Ainsi nous expérimentons toujours le même monde mais avec
nos yeux nus. C'
est la différence entre ceux qui s'
engagent dans la pratique et ceux qui ne le font
pas . Nous pouvons voir que les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont un cycle
complet à partir de ne rien savoir à tout savoir.

Toujours observer le silence du mental avec la respiration.

Les personnes de Sekha qui ne sont pas encore complètement et de façon permanente entrées
dans le Nirvana ne doivent pas être insouciant et suffisant même si elles ont atteint l'
état
automatique à un certain point. Personne n’est à l’abri aussi longtemps que lui ou elle n'
est pas
encore entré dans l’état d’Arahant. En conséquence, toutes les personnes de Sekha doivent
toujours continuer les trois premiers fondements de la conscience de soi-même bien que la
pratique soit devenue plutôt naturelle à ce jour. Comment les personnes de Sekha pourraient-elles
ne pas faire ainsi alors même que les personnes d'
Asekha ou les Phra Arahants font toujours le
silence du mental avec la respiration ? J'
étais étonné de trouver par hasard dans le Tripitaka que le
Bouddha conseillait toujours aux Bhikkus qui avaient fini leur devoir ou étaient déjà devenus
Phra-Arahants de faire Anapanasati ou le silence du mental avec la respiration. Une fois le
Bouddha a dit :

90
"Ecouter ceci Bhikkus, les Bhikkus qui ont fini leur devoir ; devenu Phra Arahants, ont accompli
toutes les tâches qu'
ils étaient censés accomplir, ils ont déposé tous leurs fardeaux, ont achevé
leur auto-valorisation, ont détruit tous les défilements qui sont cause d'
attachement, sont allés au
delà de toute douleur grâce à la compréhension juste, l'
Anapanasati que ces Bhikkus ont
développé et cultivé est pour le bonheur actuel et pour la conscience de soi-même."

Après avoir lu le paragraphe ci-dessus du Tripitaka, je me suis rendu compte que le bonheur
résultant du fait de se rendre compte de la respiration est en effet un mécanisme physique très
normal. C'
est simplement une réalité scientifique - la cause est de se rendre compte de la
respiration, le résultat est de se sentir bien physiquement et mentalement. Chacun peut éprouver
ce mécanisme en ce moment et savoir que c'
est très vrai. C’est comme avoir soif et faim ; de
boire un verre d'
eau et avoir de la nourriture et naturellement nous nous sentons mieux. Bien que
les Phra Arahants n'
aient plus aucun sentiment mental, leurs corps sont toujours sous la loi de la
nature. Ils ont encore soif et faim et doivent agir en conséquence. Leurs corps physiques et leurs
mental aussi peuvent encore manquer de confort et du bonheur bien qu'
ils soient totalement
détachés de toutes les choses. Cet inconfort du corps et du mental n'
est pas le résultat de
l'
ignorance spirituelle plus mais est dû au mécanisme normal de la façon dont le corps et le
mental fonctionnent. Les Phra Arahants qui doivent encore vivre avec les gens et doivent
particulièrement effectuer le travail administratif peuvent éprouver l’inconfort du corps et du
mental mais ceci peut facilement être réparé par une bonne dose d'
Anapanasati. C'
est pourquoi le
Bouddha a dit que le silence du mental avec la respiration ou Anapanasati fait par un Phra-
Aranhants est pour leur bonheur et conscience actuels d'
individu. Nous devons comprendre
correctement. En ce qui concerne le silence du mental avec la respiration, je pense que nous
devrions employer le terme pratiquer Anapanasati pour les personnes de Sekha et faire
Anapanasati pour les personnes d'
Asekha. La raison simple est que les Phra Arahants n’ont plus
aucun besoin de pratiquer . Leur devoir est fini mais ils font Anapanasati de la même manière
qu'
ils doivent boire, manger et aller à la toilette.

Sommaire

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont la carte détaillée de la vie qui peut nous
guider au but final de la vie. Cette carte de la vie est en effet le résultat des capacités
incomparables du Bouddha et sont désir d’aider l'
humanité qui se compose des individus divers
qui ont différents niveaux et potentiel. La sagesse la plus profonde qui ait jamais existé dans
l'
univers est de pouvoir expérimenter la réalité finale (vérité), le Nirvâna ou Dieu juste là devant

91
nous. Quand les gens ne peuvent pas la voir en dépit de ses particularités, cela fait de cette chose
entière la tâche la plus difficile sur terre. Néanmoins, le Bouddha parvient à nous offrir l'
itinéraire
le plus court possible de sorte que nous puissions nous engager dans le voyage de l'
esprit et être
témoin de la seule vraie chose en la nature —le monde innocent. C'
est la voie des quatre
fondements de l’éveil de la conscience ou du vipassana-bhavana.

Si quelqu’un n'
a pas encore entendu parler de cette pratique, il devrait rapidement un professeur
et apprendre d’elle ou de lui ,pour convenir avec l’adage thaï qui dit : « c’est une chance que
d’être né humain et tomber dans le bouddhisme »

92
CHAPITRE TREIZE

LA CULTURE DE L’ILLUMINATION.

La culture ancestrale11

J'
ai entendu parler de la culture de l’illumination il y a environ vingt-cinq ans par mon professeur
spirituel, Ajahn Khemanandha qui l'
avait apprise du défunt Ven. Buddhadasa de Suan Mokkh. À
cette époque-là, le professeur avait employé le terme "la culture ancestrale". Je peux clairement
me rappeler que mon cœur avait été rempli d’une grande joie et de bonheur quand j'
avais entendu
combien noble les personnes thaïes avaient été dans le passé. J'
étais très fier parce que j’étais née
dans l’une des cultures les plus riches au monde. J’étais presque déçue de n’être pas assez âgée
pour avoir connu certaines de ces riches traditions telles que la construction de huttes pour les
personnes de passage et mettre de côté de la nourriture pour eux et ainsi de suite. À cette époque-
là, l'
idée d'
une "jarre-d’eau de paix et d'
amitié" était un sujet de conversation parmi nous,
disciples d'
Ajahn Khemanandha.

Pour avoir grandi dans la ville agitée de Bangkok, j’étais inspiré par les opinions de mes deux
professeurs spirituels, qui m'
ont fait tomber amoureuse de la campagne où je pouvais absorber la
riche tradition que nos ancêtres avaient créée pour nous. Pour avoir passé quelque temps avec les
villageois dans divers coins du pays et appris de leur façon simple de vivre étroitement liée à
leurs temples locaux, je pouvais vraiment apprécier une culture aussi pleine de valeurs. Bien que
la Thaïlande avant que je ne parte pour l'
Angleterre il y a environ dix-huit ans montrait déjà des
signes de détérioration culturelle due au fait d’avoir ouvert les bras à la propagation d’une
économie de consommation pendant les trois dernières décennies, les signes de la déchéance
culturelle sont sans aucun doute plus graves à ce jour.

Après avoir dit cela, vivre en Grande-Bretagne pendant dix-huit années m’a fait également me
rendre compte que bien que la culture thaïe ait été terriblement ruinée, le peuple thaï comme
d'
autres nations bouddhistes ont une meilleure chance de comprendre le but suprême de la vie que
d'
autres traditions religieuses. La raison est que le chemin direct vers la réalité finale est avec ces
personnes. Si nous pouvions inciter les bouddhistes à comprendre la valeur réelle de leur culture

93
inestimable, il pourrait être possible de reconstituer ces traditions et façon de vivre de valeur.
Ceci pourrait être une manière de ralentir la vitesse de la destruction, qui s’étend rapidement
partout dans le monde.

Pourquoi devons-nous préserver le vieux et créer la nouvelle culture de l’illumination ?

Bien que entrer dans le Nirvâna ou retourner au grand royaume de Dieu et vivre dans l'
éternité,
soit le but final de toutes les vies, cela ne signifie pas que tout le monde a les mêmes capacités et
le même potentiel d'
atteindre cet état suprême. Le Bouddha compare les humains aux quatre types
de lotus, qui fleurissent à des périodes différentes. De même, il y a trois de ces quatre types de
personnes qui ont la capacité de connaître le dhamma;12 certains peut savoir plus vite que d'
autres.
Comprendre et vivre le vrai dhamma est en effet une question individuelle. Il n'
y a aucune
formule pour enseigner qui peut faire qu’un groupe de personnes connaisse le dhamma au même
moment. Même lorsque le Bouddha enseignait à une assemblée, il avait la capacité télépathique
de savoir quel individu comprendrait le dhamma ce jour-là. Dès lors il orientait son enseignement
de façon à aider cette personne à atteindre le dhamma.

Bien qu'
entrer dans le Nirvâna soit le résultat de la maturité de différents facteurs internes par
exemple : la foi, l’effort, la conscience, la concentration, la sagesse et ainsi de suite, il y a
cependant des facteurs externes aussi. La foi ne peut pas simplement se produire d’elle même, si
nous ne sommes pas dans le bon environnement. Etre née dans une culture bouddhiste aussi bien
que dans une famille qui a le point de vue juste (samma-dhitti)13 sont des facteurs significatifs
menant à avoir la foi. Nous ne pouvons pas attendre de quelqu'
un qui a grandit dans une tribu en
Afrique qu’il entre dans le Nirvâna s'
il n'
a jamais entendu parler des quatre fondements de l’éveil
de la conscience. Bien que les personnes des tribus aient le potentiel le plus élevé pour connaître
le dhamma dû à leur environnement naturel et elles ont en effet été bénies par le dhamma, elles
pourraient ne pas le savoir parce qu'
il n'
y a pas une culture appropriée. Si elles sont thaïes,
laotiennes ou des Birmanes qui grandissent dans un environnement bouddhiste par exemple
entendre les moines chanter tous les matins et soirs, aider les parents à préparer les repas pour les
offrandes, être cajolé pour faire la méditation avec les parents, etc. ces personnes auraient
certainement une meilleure chance de comprendre le dhamma. Par conséquent, nous pouvons voir
que grandir dans la culture appropriée est le facteur le plus significatif pour aider et préparer les
gens à comprendre facilement le dhamma.

94
C'
est précisément pourquoi nous devons parler de la culture de l’illumination, qui en effet est
constituée par la moralité, la sagesse et la méditation (le noble octuple chemin). C'
est parce
qu'
une telle culture peut préparer les gens de tous les horizons à comprendre le dhamma un jour
dans leur vie. Simplement en vivant dans l'
atmosphère de la culture de l’illumination, les
membres de la société seront préparés d’une manière ou d’une autre à connaître le chemin
(moralité, sagesse et méditation) qui peut les aider à atteindre le but de la vie tôt ou tard14. De
cette façon, les membres de la société ne sentent pas qu’ils sont entrain de faire quelque chose de
spécial ou qu’ils fournissent un effort supplémentaire mais en fait ils ont en effet gagné un
bénéfice spirituel juste en vivant selon leur mode normal de vie . C'
est ainsi que cela est
enrichissant pour la société qui a déjà la culture de l’illumination. Une culture si aimée est ce que
le peuple thaïe possède déjà parce que nos ancêtres thaïs l'
ont créé pour nous. Elle indique que les
gens qui ont vécu dans cette région doivent avoir dans le passé compris le bouddhisme à fond ,
pour avoir pu créer une telle façon de vivre qui aide et cajole les gens dans le droit chemin. Non
seulement la Thaïlande, en fait la totalité du Sud-est asiatique était un grand royaume bouddhiste
par le passé, jugeant des images de Bouddha, les temples, monuments spectaculaires tel Ankor
Wat au Cambodge, Borobudur au Java et ainsi de suite. Même l'
Indonésie qui est maintenant un
pays islamique, a dû être bouddhiste, et ses gens doivent avoir profondément compris la pratique
du bouddhisme pour pouvoir construire un monument en pierre aussi grand que Borobudur.
Toutes ces grandes structures architecturales montrent combien profondément les gens ont été
impliqués dans la façon de vivre bouddhiste ce que nous pouvons encore voir de nos jours. Mais
comme je l’ai dit, il est rapidement entrain de se perdre dû au manque de compréhension
profonde de la pratique. Cette culture de l’illumination peut être comparée à un diamant
inestimable auquel le propriétaire doit faire très attention. Si non, elle sera avalée
par le consommationisme qui a la capacité de tout avaler. En conséquence, ce germe précieux a
déjà été partiellement détruit. Comme résultat, la culture thaïe a été réduite juste à un étalage qui
est là pour être montrée aux touristes et aux Étrangers.

C'
est la raison pour laquelle je vois la nécessité d'
évoquer encore ce sujet et sérieusement le relier
au but final de la vie, de sorte que les gens puissent voir la raison pour laquelle il est si urgent que
nous la préservions. Je peux ne parler qu’à partir de ma propre base culturelle qui est thaïe et
Chinoise mais cela ne signifie pas que d'
autres cultures n'
ont pas de traces du dhamma. Tous les
pays bouddhistes partagent de semblables traditions bouddhistes et certaines d'
entre elles sont
encore maintenues avec ferveur. En raison de l'
atmosphère politique répressive en Birmanie, le
consommationisme n'
a pas vraiment étendu sur les Birmans, ironiquement la culture birmane

95
contient toujours une forte saveur de la culture de l’illumination. Il y a plusieurs années, j'
ai
regardé un documentaire sur la Birmanie. Je crois ça dû être sur les trottoirs de Rangoon où j'
ai
repéré quelques jarres d'
eau avec des gobelets pour que les passants puissent étancher leur soif. Je
ne crois pas que les gens aient été employés pour remplir ces jarres d’eau ce qui veut dire que les
personnes dans le voisinage immédiat doivent avoir été responsables de la disponibilité de l'
eau
dans ces jarres. S’il en était ainsi, les gens doivent l'
avoir fait de par leurs cœurs charitables. C'
est
pourquoi ça s'
appelle la ` jarre d’eau de la paix et de l'
amitié '
. Je ne sais pas si les gens continuent
toujours ou pas cette noble activité en Birmanie. Je sais que les personnes thaïes l’ont fait mais
elle a presque totalement disparu maintenant à moins que nous la fassions toujours dans le pays.
Je n'
ai jamais visité la Birmanie ainsi je ne peux pas vraiment parler de la façon de vivre birmane
bien que j'
aimerais visiter ce pays un jour. En dehors de la Birmanie, même la Thaïlande je la
connaît toujours très peu , surtout en ce qui concerne la culture de l’illumination.

Culture et Morale.

Observer les principes moraux est l'


un des facteurs les plus significatifs pour préparer les gens à
la pratique de la méditation et gagner la sagesse qui en découle. Observer les préceptes moraux
peut être comparé à prendre les bords abrupts d'
une pierre à fin de la polir, ce qui est comparée à
la pratique de la méditation. Les esprits des personnes sont de nos jours rugueux dans le sens de
manquer sérieusement de la conscience de soi-même (samma-sati) selon le noble octuple chemin.
L'
économie libre favorisant une atmosphère de compétitivité élevée conditionne les esprits des
personnes à se rendre compte plus du gain et de la perte que de leur propre bien-être physique et
mental. Bien qu'
il semble que les gens se rendent compte de ce qu'
ils font, cela demeure une
conscience dans le royaume de l'
obscurité. En conséquence, le monde innocent (le dhamma
ultime) a été déformé et est étroitement attaché aux noms, aux concepts, au prix et à la valeur.
C'
est ce que je veux dire en disant que les esprits des personnes sont rugueux. La seule manière
de raffiner l'
esprit est pour les gens de voir l'
importance de la moralité de sorte qu'
ils puissent être
heureux d'
observer les préceptes moraux. Si non, il est très difficile de ramener la moralité. La
moralité a existé dans chaque société dans le monde. Chaque sage et grand professeur du monde a
souligné le fait que les gens devraient suivre les préceptes moraux. C'
est l'
étape de chasser les
pensées destructives et de ne pas les poursuivre. Les principes moraux fondamentaux sont tout à
fait universels ; ils sont ne pas tuer, ne pas mentir, ne pas voler, ne pas commettre l'
adultère et
s'
intoxiquer. Il est évident que dans une société, dont les membres peuvent suivre les cinq
principes moraux de base, il soit garantie qu’il y ait moins de problèmes sociaux. Une telle

96
société peut vivre dans la paix et l'
harmonie. Ce qui est choquant est que non seulement les
membres de certaines sociétés dans le monde négligent presque totalement les valeurs morales,
mais elles ont également déformé et transformé les bonnes valeurs en des valeurs négatives et les
valeurs négatives comme étant le bien, la norme. Cette attitude fausse contient les ingrédients les
plus désastreux et les plus dangereux, qui détruisent non seulement la paix individuelle de l'
esprit
mais également la paix du monde. Les gens de nos jours peuvent piétiner n’importe quelle valeur
morale sans éprouver ni honte ni culpabilité à ce sujet. Les attitudes envers le mensonge, la
tricherie, le sexe, l’infidélité, les drogues, et ainsi de suite est devenu plus libéral. Ce qui était
une tache est devenu acceptable dans certaines sociétés modernes. Des pilules contraceptives sont
prescrites à de jeunes filles, des parents offrent des cigarettes et de la boisson à leurs propres
enfants ce qui était inadmissible dans le passé devient des événements normaux dans certaines
sociétés occidentales. Un tel vide moral permet à l’irresponsabilité et aux défauts cachés de l'
être
humain de s'
épanouir. Il y a de moins en moins de batailles entre la bonne et al mauvaise
conscience dans le cœur des gens . La plupart des personnes sont promptes à être d'
accord avec le
concept d'
écouter nos cœurs, ce qui fondamentalement veut dire que nous pouvons faire tout ce
que nous avons envie de faire. En conséquence, la société est dans l'
agitation. Différents genres
de loi doivent être votées pour contrôler que les gens ne passent pas la limite de ce qui est permis.
La difficulté est que si les gens ne peuvent pas contrôler leurs propres pensées et la tendance à
répondre à leurs pensées destructives, la sanction qu'
importe combien sévère elle est, ne peut
arrêter les gens de mal-faire. Une société qui a beaucoup de lois pour contrôler les gens indique
une absence grave de conscience morale et d'
un manque de paix entre les membres de cette
société.

La détérioration de la vision morale dans la société partout dans le monde est le résultat direct
d’un manque de compréhension du Nirvâna et de Dieu. C'
est parce que les chefs religieux ont
également leur propre ennui dans le combat avec leurs pensées qui défilent indéfiniment dans
leurs têtes . Quand la pratique n'
est pas réussie parmi les chefs religieux de tous les niveaux,
l'
essence suprême de la religion ne peut pas être propagée. Les chefs religieux prêchent dès lors
avec moins de conviction. En conséquence, ils ne convainquent pas les gens au sujet du vrai but
de la vie. Les gens ne peuvent pas faire le lien entre les principes moraux et le but final de la vie ;
donc, ils ne peuvent pas comprendre pourquoi ils doivent composer avec les instructions morales
contre leur volonté. Naturellement, il est plus facile de répondre à notre désir, qui est notre
gouverneur ou le dirigeant de notre mental qui a le pouvoir de manipuler et contrôler notre mental
individuel. Les gens sont prompts à trouver le bonheur qui est le résultat du plaisir sensuel. En

97
d'
autres termes nous faisons ce que nos cœurs implorent de faire et pour nous inquiéter des
conséquences plus tard. Quand la majorité de personnes fait la même chose, cela atteint un point
où personne ne blâme plus personne. En conséquence, la honte et la culpabilité dues à un
mauvais comportement disparaissent de notre façon de vivre. Quand cette attitude se produit à
travers le globe, le désastre total est imminent.
Si seulement les gens pouvaient comprendre correctement le concept du Nirvâna, de Dieu et du
but final de la vie, ils sauraient qu'
il y a également un genre profond de bonheur qui est le résultat
de pouvoir combattre et résister à nos désirs du mal. Ils comprendraient également qu’observer
les principes moraux de base peut rendre leurs vies moins malsaines. En outre , c'
est le facteur
principal pour qu'
ils réalisent leur but final de la vie. Par conséquent, suivre la vision morale avec
succès signifie que les gens doivent comprendre le but suprême de la vie. C’est à dire
comprendre le Nirvâna, Dieu ou la vérité finale d'
une manière qu'
il ne leur soit pas difficile
d’atteindre. Quand cela se produit, observer les préceptes moraux n'
est plus une question difficile
parce que les gens peuvent comprendre la raison profonde derrière eux.

Dans la rétrospection de la société thaïe, les ancêtres thaïs ont créé une façon de vivre qui est
étroitement liée aux principes moraux. Malheureusement, ils disparaissent rapidement de notre
société. Les gens négligent la signification de ceci parce qu'
il leur manque la compréhension du
Nirvâna.

Jour bouddhiste (WAN-PHRA)

C'
est seulement il y a sept à huit ans quand je rendais visite à ma famille en Thaïlande
que j'
ai fait un voyage en bateau dans le Klong (canal) Bangkoknoi et j’ai immensément
eu plaisir à regarder les gens dont la façon de vivre simple dans le canal n'
a pas vraiment
changé au cours des années. J'
ai fini dans un marché bruyant sur le canal dans la banlieue
de Bangkok où les gens étaient occupés à gagner leur vie. Je me suis arrêté dans un
magasin local de nouille où je pouvais m'
asseoir sur le trottoir où des tables et des chaises
étaient posées pour les clients. Ce n'
était pas la nourriture qui m’intéressait en particulier
c’étais les gens et leur conversation que je voulais surtout voir et entendre. Juste après
que mon bol de nouilles ait été placé devant moi que j'
ai entendu les gens parler du
"WAN-PHRA". C’était du couple qui avait préparé les nouilles pour moi. Le mari et
l'
épouse parlaient de ce qu'
ils avaient à faire et à préparer pour le prochain jour

98
bouddhiste qui à l’évidence joue toujours un grand rôle dans la vie de ces personnes.
Alors quelqu'
un s'
est arrêté tout près et pour causé, la conversation a continué et tournait
toujours autour du WAN-PHRA. Plus tard, un client masculin du magasin s'
est joint à
l'
entretien et ils parlaient toujours du WAN-PHRA. Mon coeur a commencé à trembler de
joie et j'
ai remercié mes ancêtres thaïs qui ont fait WAN-PHRA devenir notre façon de
vivre. De telles conversations, en fait, se produisent partout en Thaïlande particulièrement
dans l’arrière-pays. C'
était quand je me suis rendu compte que les thaïes ont toujours une
chance brillante de connaître le dhamma profond si seulement les personnes thaïes
peuvent travailler un peu plus dur pour inciter les gens à comprendre le cœur du
bouddhisme.

Le jour bouddhiste ou le WAN (jour) PHRA (Bouddha ou moine) vient une fois par
semaine selon le calendrier lunaire. Il ne tombe pas toujours le dimanche comme dans la
culture chrétienne mais la signification est très identique. C'
est un jour traditionnel pour
faire des offres et réaffirmer son engagement religieux. C'
est le jour où les gens vont au
temple et font le Bouddhiste-mérite ou Tam-boon qui impliquent d'
offrir la nourriture et
d'
autres choses nécessaires aux moines aussi bien qu'
écouter les chants et la prédication.
Le jour avant le WAN-PHRA s'
appelle le wan( jour) gon (rasage) qui est le jour où tous
les moines bouddhistes rasent leurs têtes. C'
est également le jour où les maisons
d'
abattage de porc seront fermées, et le jour suivant quand le WAN-PHRA arrive , toutes
les étalages de porc sur le marché sont vides. C'
est une manière de donner le respect au
Bouddha en ce jour particulier. Avec l'
invasion des supermarchés de nos jours, les
étalages de porcs vides s'
effacent de la façon de vivre des gens. Je peux
me rappeler que quand j'
étais jeune et rendais visite à mon père qui vivait dans l’arrière- pays
pendant mes vacances d'
école, WAN-GON et WAN-PHRA étaient le point central de la
conversation, particulièrement sur le marché.

Avant que la nourriture et les conditions nécessaires à la cérémonie des offrandes ne


commencent, l'
abbé amènera l’assemblée à prendre les cinq préceptes. C'
est le moment où l'
odeur
de l'
encens, des bougies et des fleurs fraîches devant l’autel se mélange avec l'
odeur familière du
riz fumant et chaud, du cari aromatique, des divers genres de nourriture thaïe et des bonbons qui
sont soigneusement préparés et bien présentés. Les couleurs jaillissent de partout - l'
installation

99
de l’autel avec l'
image du Bouddha majestueux, le safran jaune des moines, les vêtements soignés
des populations, la nourriture et ainsi de suite. Au-dessus de tout ceci sont les sourires sur les
visages des populations et leur profonde amabilité. L'
événement entier crée et inspire une sainte
atmosphère et démontre combien glorieux cette tradition est. Le moine dira alors les mots de
chaque précepte et l’assemblée suivra en unisson ces mots qui sont tous en Pali - ils
s'
abstiennent de tuer, de commettre l’adultère, de voler, de s’intoxiquer. Les personnes plus âgées
et les plus dévotes choisiront de prendre plutôt les huit préceptes qui incluent : ne pas manger
après midi, ne pas s’habiller avec fantaisie et se parfumer, et ne pas dormir sur des matelas épais
et confortables. Cette cérémonie a due être répétée maintes fois en de périodes innombrables dans
tous les pays bouddhistes depuis les jours immémoriaux jusqu'
à ce que ce soit devenu une
tradition. C'
est une honte que la plupart des personnes de nos jours ne connaissent pas le devoir
caché derrière cette tradition familière. Ils pensent que quelque soit ce que le moine dit en Pali, ça
doivent être des mots sacrés et les gens doivent répéter ces mots parce que la tradition le veut
ainsi et sans savoir ce qu’ils signifient. En fait, le WAN-PHRA est un jour où les gens sont
amenés à se rappeler de s'
abstenir de mauvaises actions en promettant à la Sangha ou l’assemblée
de moines qu'
ils observeront les cinq principes moraux.

Cependant, cette tradition est une question d’ôter les bords abrupts des esprits rugueux des gens et
de les préparer à un travail de polissage ou la pratique de la méditation.

Tam-boon

Il est presque impossible de trouver un mot équivalent en anglais pour le terme tam-boon. Le
terme qui a été souvent employé en anglais est un "faire-du-mérite", qui ne me satisfait pas
totalement. Le mérite selon le Oxfort English Dictionnary est le fait, l’action ou la qualité qui
mérite une récompense et donc , faire-du-mérite n’est pas correctement employé.
La raison simple est qu'
il n'
y a pas aucune culture du tam-boon dans la société
occidentale. Le mot tam signifie faire, l’action ; boon signifie la qualité, la vertu ou la droiture. Il
est souvent lié à l’idée de céder quelque chose. Cependant, ce terme boon est très étroitement lié à
la croyance bouddhiste. Quand les thaïes parlent de tam-boon, hors mis le fait de devoir céder
quelque chose, elles pensent également au gain en relation au but de leur religion. Pour le
courant bouddhiste principal, ce gain religieux est à propos de gagner une place dans le ciel ou
renaître dans une meilleure réincarnation en tant qu'
une déité ou un brahman. Bien que ce soit la
compréhension bouddhiste traditionnelle, les moines qui voient un peu plus profond dans le

100
bouddhisme essayent d’éloigner les gens d'
une telle compréhension parce que tam-boon devient
une question d'
investissement pour une meilleure réincarnation et conduis les mauvais moines à
se faire du profit en vendant des billets pour le ciel. C'
est un acte notoire classique effectué par les
infâmes officiels religieux de toutes les traditions religieuses. Il y a souvent des scandales au sujet
des moines exploitant les gens avec ce concept de tam-boon. Les bons moines essayent de dire
aux gens que le tam-boon est simplement une action qui nous fait nous sentir bien, gaies et légers
et juste cela devrait être assez.

Je pense que la signification finale de tam-boon c’est créer une action juste, qui aide à détruire le
sens de l'
individualisme (moi) comme l'
avarice, égoïsme, égocentrisme et ainsi de suite. Toutes
les fois que les gens font le tam-boon, la qualité brute de leurs esprits est emportée. C'
est une
manière de préparer l'
esprit pour une pratique plus élevée et peut être par la suite entrer dans le
Nirvâna. Quand tam-boon est dans la culture et est la façon de vivre des gens, cela signifie que les
gens sont disposés à créer les facteurs qui les aident à se développer plus sur le droit chemin sans
avoir le sentiment qu’ils font quelque chose d’extra à leurs esprits. Ainsi, si les gens peuvent
offrir des choses ou faire tam-boon sans aucune hésitation et également sans se sentir bons et
heureux à propos, ça signifie que ces gens ont continué à enlever toutes les défauts de leurs
esprits. Il y a un terme appelé im-boon utilisé parmi les thaïes qui aiment le tam-boon et sont très
heureux de part leurs actions justes. Im signifie être rassasié après avoir mangé. Im-Boon signifie
être rempli de joie et de bonheur après tam-boon. C'
est en effet la richesse de la culture
bouddhiste qui peut mobiliser des personnes de tous les horizons pour détruire leur égoïsme.

Bin-dha-bat, sai-bat

Chaque tradition religieuse a différentes manières d’inciter les gens à céder ou détruire leur
égoïsme. La manière bouddhiste est cependant plutôt unique et intensive. Seul le bouddhiste a la
culture de céder ou de se débarrasser de son égoïsme chaque matin. Les bouddhistes dans la
tradition Theravada sont familiers de la vue d'
une rangée de moines dans leurs longues robes
oranges-safran, tenant leurs bols d'
aumône marchant avec sérénité dans la rue tôt le matin pour
accepter l'
aumône de bonnes volontés. C'
est une image spectaculaire, qui se produit dans chaque
coin de la Thaïlande chaque matin. Bin-dha-bat est le terme utilisé quand les moines vont
chercher leur aumône et sai-bat est le terme utilisé pour les bonnes volontés qui mettent la
nourriture dans les bols d'
aumône des moines. Bat signifie les bols des moines, qui sont
habituellement faits à partir de l'
aluminium dans une forme ronde avec un couvercle au-dessus.

101
Se lever à l'
aube pour préparer la nourriture pour la sai-bat est la façon de vivre des gens dans la
tradition Theravada.
Bien que la foi des thaïs dans l'
institution bouddhiste ait été mise à rude épreuve par des moines
controversés pendant les deux dernières décennies, faisant diminuer le nombre de personnes
donnant la sai-bat, un tel esprit de don est toujours relativement riche comparé à d'
autres cultures
religieuses. Les femmes connaissent bien la quantité de travail qu'
elles doivent effectuer dans la
cuisine quand elles veulent donner la sai-bat particulièrement le jour bouddhiste (wan phra) où les
accessoires doivent aussi être préparés. Tam-boon-sai-bat, terme par lequel les gens combinent
les deux mots implique beaucoup de durs travaux et habituellement les femmes de la maison en
sont responsable. La nourriture est faite abondante pour être certain qu'
il y en ait assez pour
alimenter tout le monde. La tam-boon-sai-bat parmi les gens de la campagne est effectuée avec la
plus grande générosité et avec dévouement. Les gens portent la nourriture sur une perche sur leurs
épaule et marchent sur une longue distance jusqu’au temple le plus proche juste pour l’offrire.

Pendant mes années d'


étudiant, j'
avais l'
habitude de passer du temps chez une famille dans un
village éloigné dans la province de Saraburi ; leurs faits quotidiens commençaient à 4h30 du
matin quand trois femmes de trois générations différentes se levaient pour préparer le repas. Vers
9 h, la fille aînée de la maison, âgée de 15 ans, devait commencer à faire ses quatre milles de
voyage de sorte que les moines dont le monastère de forêt se trouvait dans la vallée, puissent
avoir leur repas à 11 h. Il y eu un jour quand nous avions fait la moitié de notre voyage, la fille
aînée et moi nous nous sommes trouvées derrière un grand troupeau de vaches occupant toute la
largeur de la ruelle du village. Il n'
y avait aucun moyen pour que nous puissions trouver un
passage entre les à peut près 200 vaches. Le seul moyen pourtant pour que nous puissions
arriver au temple à l'
heure était de passer à travers le grand troupeau de vaches. Nous avons
marché avec les vaches pendant un moment jusqu'
à ce que quelques unes d'
elles se rendent
compte que nous n'
étions pas de la même espèce qu'
elles et alors l'
enfer s'
est déchaînée. Avant
que j'
aie compris quoi que se soit, tous les deux nous nous trouvions étroitement coincées contre
une barrière de barbelé d'
un côté de la ruelle du village et au milieu d’un nuage de poussière, trois
vaches fâchées étaient à quelque distance de nous. L'
une d'
entre elles pointait ses cornes vers le
sol et dans la position d'
attaquer. Toutes les deux n'
avons rien fait mais avons lancé un cri
perçant tout à fait bien. C'
était la deuxième fois en mes 21 années de vie où j'
ai pensé que j'
allais
mourir et étais désolée de n’avoir pas eu la chance de dire au revoir à ma mère. Je me rappelle
seulement que les vaches ont foncé vers nous trois fois mais pour quelques raisons inconnues,

102
elles ne nous ont jamais blessées. Finalement le vacher est venu nous sauver. Bien que tous les
deux étions dans un état de choc, nous avons pris la nourriture dévastée et avons repris notre
voyage, au temple. Les moines n'
ont jamais pris notre nourriture ce jour là.
Je suis sûr que les gens en Thaïlande particulièrement à la campagne ont tant d'
histoires à
dire à propos de leurs voyages à leurs temples. Un incident tel que celui qui précède n'
arrête pas
les gens de faire leur devoir parce qu'
ils sont heureux de le faire. La fille aînée a continué avec ses
deux heures de voyage le long de cette ruelle du village le jour suivant. Ils aiment voir que les
moines ont apprécié leur nourriture de sorte qu'
ils puissent être satisfaits par la pensée qu'
ils ont
reçu quelque chose de plus grand en retour et c’est le boon qui leur donnera une bonne
recommandation pour leur prochaine vie. Ceci doit être considéré comme une très riche culture
par laquelle les gens sont disposés à perdre leur égoïsme. Les occidentaux ne devraient pas faire
une mauvaise interprétation de l’esprit de tam-boon.

Je conduisais un jour et était dans ma voiture avec une amie thaïe qui était en voyage d'
affaires en
Angleterre. C'
était deux semaines avant Noël. Pendant que nous causions, mon amie regardait les
gens occupées à faire leurs achats de Noël et elle s’est écriée :
"je ne vois rien de spécial à propos de Noël. Je vois des personnes occupées à faire des achats et à
échanger des présents. Je pense que c’est meilleur à la maison en Thaïlande). Au moins nous
pouvons aller au temple et faire tam-boon."
C'
était l'
observation de mon amie. Ce qui m'
a frappé c’est que je savais que mon amie n'
était pas
une bouddhiste pratiquante. Elle est comme des millions d'
autres bouddhistes de figuration qui
font tam-boon-sai-bat à l’occasion, mais quelque part elle savait que la culture de tam-boon est
meilleure. Si je lui demandais d'
expliquer pourquoi, elle ne pourrait pas me donner une réponse
acceptable. Son jugement était purement basé sur son éducation. La culture nous a enseigné que
tam-boon est bon. Les occidentaux et d'
autres traditions religieuses ont souvent une fausse
opinion quand ils voient les moines bouddhistes avec leurs bols d'
aumône. Ils pensent que les
moines sortent pour mendier ce qu’ils considèrent comme une action honteuse et dévalorisante.
J'
ai lu une histoire à propos d'
un moine anglais (Phra Farang) qui a été verbalement maltraité par
un groupe de touristes anglais à Bangkok, alors qu'
il sortait pour son aumône pour la première
fois depuis son ordination. Cependant, ce même matin, il également a vécu la bonté et la
générosité touchante du thaï indigène aussi. Il n'
est pas facile pour des personnes en dehors d'
une
culture bouddhiste de comprendre notre manière de donner. Si les gens ne s’entraînent pas à
donner, cela est très difficile quand ils doivent le faire. C’est comme plier un mince morceau de
métal. Au début, c'
est un peu dur à plier mais au fur et à mesure que nous continuons à le plier,

103
cela deviendra facile et finalement il se brisera en deux. Nos esprits fonctionnent de la même
manière. Il y aura toujours résistance et hésitation, si non un ressentiment toutes les fois que nous
devons donner. Cela crée un bon nombre de sentiments désagréables bien que cela ne semble pas
nocif. Cependant, si nous avons l'
habitude de donner facilement, nous nous sentirons biens tout
de suite.
De l’observation des traditions religieuses telles la tam-boon-sai-bat, l'
esprit généreux
demeure dans les cœurs des personnes et influence d'
autres secteurs de la vie aussi. Un verre
d'
eau est servi dans les minutes suivant l'
arrivée d'
un invité dans un ménage. Des boissons et de la
nourriture spéciales seront offertes ensuite à moins que l'
invité insiste pour ne pas déranger l'
hôte.
Un invité arrivant à l’heure du repas n'
est pas un problème en orient, l’hôte va juste saisir une
chaise et demander à l'
invité de se joindre a eux. Ce grand esprit de générosité peut sortir de son
cadre dans un environnement professionnel. On attend des patrons qu’ils offrent un festin à leurs
employés ou leurs ouvriers juniors au moins une fois par an, indépendamment d’inviter des
clients et des collègues de temps en temps. Ceci peut mener à la corruption quand il y a un
problème de liquidité en essayant juste de suivre l'
esprit généreux.

Néanmoins, les thaïs ont besoin de comprendre leur propre précieuse culture. Si non,
quelques mauvais moines et le consommationisme peuvent démolir cette façon de vivre qui a pris
mille ans pour s’établir et s'
enraciner profondément et dont nous pouvons encore faire partie
d'
aujourd'
hui. Les ancêtres thaïs ont créé une façon de vivre qui aide les gens en grand nombre à
se débarrasser de leur avarice et leur égoïsme chaque matin. Naturellement, c’est pas tous les
thaïs qui font tam-boon mais si quelqu’un veut perdre son égoïsme, la tradition est là pour qu'
il la
pratique. Ce n'
est pas une tradition qui vient facilement. Les ancêtres thaïs ont dû travailler très
dur pour l’asseoir. Comme je l’ai dit plus tôt , la tam-boon-sai-bat implique une quantité
astronomique de travail mais tout ce travail dur devient facile et volontaire parce qu'
il est
devenue une part de notre culture. A la fin du tam-boon, les gens sont partout heureux. Je ne peux
pas souligner assez combien est fertile la culture héréditaire thaïe. Les gens vont lentement
entraîner leurs esprits et être moulés dans la bonne armature de sorte qu'
ils puissent se développer
selon le chemin qui mène à l’illumination finale. La tradition de tam-boon-sai-bat a conditionné
les thaïs aussi bien que les birmans, laotiens et cambodgiens à être généreux, hospitaliers,
aimables. Ce sont des qualités qui ont été bien connues des occidentaux. Hors mis la vue
ahurissante du palais royal et des temples en Thaïlande, c'
est également la nature facile à vivre et
détendue des thaïs qui impressionnent les occidentaux. Combien de temps cette qualité unique
restera avec les thaïs est en effet une question alarmante. Je sais seulement que si les thaïs ne font

104
pas attention et ne continuent pas à prendre en compte cette culture, nous pouvons perdre notre
précieuse culture de l’illumination en un rien de temps du tout.

Piété filiale et respect des aînés.

Des enfants d’orient sont élevés et éduqués à avoir du respect envers les aînés et sont
éduqués à avoir la piété filiale ou ressentir de la gratitude envers leurs parents, grand-
pères ou ceux qui les élèvent. Pour accomplir notre devoir et exprimer de la gratitude
envers nos parents pour nous avoir élevé, les garçons et les filles une fois qu'
ils ont atteint
l'
âge adulte doivent s'
occuper de leurs parents plus âgés en pourvoyant à leurs besoins. Il
est d’usage pour les enfants thaïs et chinois une fois qu'
ils gagnent de l’argent, d’en
donner à leurs parents sur une base mensuelle régulière. C'
est le premier signe de
l’accomplissement de leur devoir filial et de l’expression de leur gratitude. Quant aux
familles nombreuses, les frères et les sœurs plus âgés vont automatiquement prendre la
responsabilité des plus jeunes enfants de leurs parents en pourvoyant à leurs frais
scolaires. Nous entendons souvent que des frères et des soeurs plus âgés doivent quitter
l'
école plutôt pour aider leurs parents à gagner un peu plus de sorte que les enfants en bas
âge puissent aller à l'
école. C’est tout à fait le cas pour ma génération bien que les
familles modernes soient relativement petites avec juste un ou deux enfants. Je suis la
sixième parmi les sept que nous sommes ; mes frères et sœurs plus âgés ont aidé mes
parents à payer mes frais d'
école. Parmi les filles thaïes qui vivent en Angleterre, un des
principaux sujets de conversation est à propos d'
envoyer de l’argent à la maison à leurs
parents et famille. Les Chinois qui ont été laissés en Thaïlande après que Mao Tse Tung
ait fermé le pays, ont également la tradition d'
envoyer de l'
argent à leurs familles en
Chine. C'
est une chose très normale pour les personnes orientales et c'
est parce que la
manière dont nous avons été élevés est de montrer notre gratitude à nos parents.

Ce concept n'
existe pas vraiment dans la société occidentale simplement parce que le
niveau de vie est plus élevé et le gouvernement assure le rôle de la sécurité sociale ;
tandis qu’en Orient, les enfants sont la sécurité sociale du parent. Accomplir le devoir
filial est en fait la manière bouddhiste de penser. Tandis qu’en occident, les gens pensent

105
parfois que c'
est la faute des parents d’avoir donner la vie à une personne qui n’a pas
demandé à naître ; donc, les parents doivent s'
occuper de leurs enfants et prendre leurs
responsabilités. La manière bouddhiste de penser est tout à fait l’inverse ; nous pensons
que c’est une grande chance d’être né comme être humain. C'
est boon ou le bon karma
dans ce sens, qui nous donne la chance de naître sous une forme humaine. C’est un
événement très chanceux parce que nous avons une chance en or de cultiver nos esprits sur le
chemin qui mène à l’illumination finale. Cette chance en or est rendue possible parce que nos
parents nous donnent naissance et nous entretiennent jusqu'
à ce que nous puissions nous tenir sur
nos propres pieds. Par conséquent, nos parents sont comparés à un dieu ou à un Phra Arahant
dans le ménage à qui nous devons toujours présenter notre respect et en prendre soin. Nous
croyons que tous les enfants qui sont très bons envers leurs parents recevront en retour de bonnes
choses. Leurs vies progresseront parce que montrer de la gratitude envers les parents est le
meilleur boon ou le meilleur karma hors mis le vipassana-bhavana15. le Bouddha dit que si nous
portons nos parents sur nos deux épaules et les laissons y faire leurs affaires pour le reste de leurs
vies, cela ne serait toujours pas assez pour nous, enfants, pour exprimer notre gratitude à nos
parents.

Une fois de plus, un concept si positif envers nos parents disparaît de la société orientale aussi.
C'
est parce que l'
unité de famille devient plus petite. L'
économie libérale s’exprimant par une
intense compétitivité fait que les gens deviennent plus égoïste. L'
émiettement des institutions
religieuses ne peut pas offrir aux gens la profonde sagesse du bouddhisme et pousse les gens à
délaisser la façon de vivre bouddhiste. En conséquence, un cercle vicieux commence.

106
CHAPITRE QUATORZE

CULTURE ET MEDITATION

Tandis qu’observer les préceptes moraux est à propos d’enlever de notre mental l’élément
grossier, la méditation apporte plus de raffinement à l’esprit. Pourquoi devons-nous raffiner
l'
esprit ? La réponse est : pour que nous puissions atteindre la porte de la sagesse et pouvoir vivre
le dhamma profond comme étant l’extrême simplicité existant bien ici devant nous. La pratique
de la méditation qui n'
est pas liée au but final de la vie peut être une chose dangereuse. Par
conséquent, quand je parle de la culture- méditation, je veux seulement dire la méditation juste ou
le samma-samadhi qui au départ est conduit par un point de vue juste ou samma-dhitti selon le
noble octuple chemin. Le point de vue juste signifie pour le moins accepter l’illumination du
Bouddha et les quatre nobles vérités et tout au plus signifie avoir un aperçu de la vérité finale. Par
conséquent que cela soit clairement compris que je ne parle pas de la méditation qui mène à
réaliser d'
autres activités telles que des expériences paranormales ou une simple relaxation
mentale, qui est tout à fait populaire dans la société occidentale.

Je souligne de nouveau que le samatha-bhavana ou la méditation qui a pour but de calmer l'
esprit
existait déjà en Inde avant l'
arrivée du Bouddha. Même le jeune prince Siddhârta s'
est joint à la
culture du samatha-bhavana tandis qu'
il était à la recherche de l’illumination final jusqu'
à ce qu'
il
ait perfectionné la technique. En dépit du succès, le samatha-bhavana n'
a pas vraiment aidé des
gens à en finir avec leur douleur. La nouvelle technique, qui est le résultat direct de l’illumination
du Bouddha est vipassana-bhavana ou les quatre fondements de l’éveil de la conscience.
Cependant, samatha-bhavana 14

est la pierre de progression, qui aide les pratiquants à se développer en vipassana-bhavana. Ainsi,
comprenons que nous sommes entrain de parler de la méditation qui vise à entrer dans le
Nirvâna, qui est le but final de la vie.

107
Moot-ta-ra

Ce mot n'
est pas inscrit dans le dictionnaire thaï ou le dictionnaire bouddhiste que je possède.
Quelques bouddhistes thaïs pourraient avoir entendu ce mot moot-ta-ra quelque part. Je l’ai
entendu la première fois de mon professeur Ajahn Khemanandha mais je ne pouvais pas
comprendre de quoi il s’agissait réellement. Ma compréhension de ce mot est maintenant devenue
plus claire. Moot-ta-ra se rapporte au lent, au serein et calme mouvement d'
une personne plus la
qualité d'
être conscient, confiant et stable. En fait, ceux qui s'
engagent dans la pratique de la
méditation pendant une longue période ont naturellement le mouvement moot-ta-ra et des qualités
raffinées s y rapportant. C'
est la qualité de ceux qui pratiquent la conscience de soi-même ou qui
ont sati-sampashanya. Sati signifie la conscience ou la vacuité. le Sam-pa-shan-ya est l’instant
immédiat après sati quand notre conscience s’enfonce profondément ou imprègne vraiment
l'
activité dans laquelle nous sommes engagés par exemple : marcher, s’étirer, regarder, etc… Les
gens peuvent être conscients de leurs mouvements ou avoir le sati sans avoir le Sam-pa-shan-ya
(pleine ou plus profonde conscience). En conséquence, leurs mouvements pourraient ne pas être
grossiers mais sans être raffinés. Se précipiter dans la vie signifie que les gens de nos jours
peuvent avoir le sati ou la conscience, mais manquer toujours p du Sam-pa-shan-ya.
Nous effectuons nos mouvements très rapidement sans vraiment prendre le temps de les pénétrer
et les apprécier. le Sam-pa-shan-ya est l'
élément qui nous permet de vraiment apprécier le
moment présent (ici et maintenant) de notre vie.

C'
est Sam-pa-shan-ya ou la conscience profonde, qui conditionne les mouvements moot-ta-ra.
Les mouvements du Bouddha et de tous ses disciples sont en effet des mouvements moot-ta-ra,
qui sont lents, sereins, calmes et tranquilles. En même temps, ils sont entièrement conscients,
profonds, sûrs, stables et confiants. Observer les 227 préceptes moraux est une manière de former
et préparer les moines bouddhistes à avoir la conscience de soi ou avoir sati-sam-pa-shan-ya qui a
comme conséquence des mouvements de moot-ta-ra. Une fois que les gens ont la conscience de
soi-même ou le sati-sam-pa-shan-ya, la concentration (Samadhi) et la sagesse (panna) suivront en
conséquence. Toute personne qui a pratiqué la conscience de soi-même et la concentration
(Samadhi) se déplacera d'
une manière beaucoup plus raffinée que ceux qui n'
ont jamais pratiqué,
exceptés ceux qui sont par nature calmes et paisibles.

Maintenant, une fois que nous avons compris comment le mouvement moot-ta-ra survient, nous

108
pouvons facilement comprendre comment les ancêtres thaïs ont introduit ce mouvement dans la
culture thaïe. Les ancêtres thaïs doivent avoir compris profondément le bouddhisme pour
apprécier la pleine signification du mouvement moot-ta-ra. Les mouvements doux, lents et sereins
sont en fait des caractéristiques des dames traditionnelles thaïes. En dépit des changements
sociaux et de la façon de vivre rapide, cette qualité unique est toujours infiniment présente chez
nos dames thaïes, particulièrement celles qui ont été élevées dans une famille thaïe traditionnelle
stricte. Les ancêtres thaïs éduquaient leurs enfants à marcher avec des mouvements moot-ta-ra c.-
à-d. doux, calmes et sereins. Quand ces qualités raffinées sont combinées avec le respect que les
enfants doivent donner aux aînés, elles créent une combinaison unique qui a comme conséquence
une personnalité raffinée et noble chez une personne. On enseigne aux enfants à s’incliner chaque
fois qu’ils croisent des aînés, à marcher sur leurs genoux quand ils s’approchent des aînés ou si
les aînés dorment, les enfants doivent marcher sur la pointe des orteils de sorte qu'
aucun bruit ne
soit entendu et ainsi de suite. La danse thaï est assurément basé sur les mouvements moot-ta-ra.
Toutes ces qualités uniques dans les personnes ont enraciné en elles deux facteurs des plus
significatifs - la moralité et la méditation - ce qui permettra plutard à ces personnes de se
développer plus facilement sur le chemin spirituel. En vivant cette de façon, les enfants sont
lentement orientés dans la voie de la culture de l’illumination. Toutes les fois que les enfants
doivent marcher lentement et sereinement devant les adultes, ils sont forcées d’être conscients
d'
eux-mêmes (avoir le Sati-sam-pa-shan-ya.) Sans cette conscience, ils ne peuvent pas
commander leur mouvement à être lents et sereins. En conséquence, ils apprennent à ajuster leurs
mental sur l’état stable ou l'
état d'
équilibre, qui est l'
habitude mentale la plus significative qu’une
personne puisse jamais avoir. Ils apprendront à calmer leur mental de cette manière et d'
une façon
qu’ils ne connaissent même pas parce que la culture les a ainsi moulé. Quand ces enfants sont
adultes et veulent poursuivre la pratique de la méditation, ils ont déjà réalisé la moitié de ce qu'
ils
doivent faire en ce qui concerne la formation des habitudes mentales. Mes étudiants de Tai chi
peuvent déjà commencer à lier ce qu'
ils font en classe à ce concept moot-ta-ra. Toutes ces qualités
positives sont les principaux facteurs qui peuvent aider des personnes à atteindre l’illumination
finale. Ils doivent seulement faire un peu plus d'
effort pour atteindre le résultat voulu. C'
est cela la
richesse de notre culture héréditaire thaïe. Malheureusement, les mouvements moot-ta-ra
s'
effacent des habitudes des femmes thaïes à une vitesse alarmante du fait du changement social.

La tradition des salutations

109
Parmi les traditions de salutation, le placement des deux paumes de mains ensemble sur la
poitrine est le plus largement pratiqué, particulièrement parmi les bouddhistes et les hindous. Je
dois admettre que les personnes thaïes peuvent faire ce geste de salutation plutôt avec élégance et
grâce du fait du mouvement moot-ta-ra. Le mouvement correct devrait être fait lentement et avec
sérénité sans se précipiter et avec la tête baissée ; les plus jeunes doivent toujours garder la tête
basse en saluant les aînés. C'
est une manière de montrer du respect aux aînés. Si ce geste de
salutation est fait correctement, les personnes auront créé pour elles-mêmes un facteur crucial
pour leur gain spirituel futur. Apprendre à s’incliner devant les autres même s’ils ne nous sont pas
liées est une manière de nous débarrasser de notre orgueil petit à petit. Ce facteur est très
important pour notre illumination finale. Etre égocentrique, arrogant ou ayant de la suffisance,
indépendamment de nous créer des illusions entraîne également d'
autres problèmes dans notre
société. Un désaccord entre deux personnes est très souvent l’effet d’un désaccord entre leurs
deux ego . Les gens qui sont totalement égoïstes sont susceptibles d'
être arrogants et trouveront
très dur de baisser leurs têtes devant d'
autres. Cependant, si les gens peuvent sincèrement
s’incliner devant les autres, ce geste va naturellement les défaire de certains éléments grossiers de
leur mental. Par conséquent, simplement en baissant nos têtes pendant la salutation, nos esprits
seront entraînés et formés à une nature de patience qui plus tard nous aidera sur le chemin vers
l’illumination finale. Bien que ce ne soit pas une pratique véritable en ce qui concerne le
dhamma, les gens s'
engagent déjà dans cette pratique cruciale sans le réaliser. Ceci est pour
souligner une fois de plus combien enrichissante est cette culture de l’illumination. Si seulement
les gens pouvaient vraiment comprendre la signification cachée de ce qu'
ils font quotidiennement,
cette précieuse culture serait bien préservée et la graine de l’illumination serait répandue. Les
Japonais observent également beaucoup le salut avec l’abaissement de la tête. C'
est une honte que
les enfants modernes qui sont élevés dans un environnement de conscience matérielle perdent le
sens de la manière traditionnelle de la salutation.

Placer les mains avec les paumes ensembles et l’abaissement de la tête peuvent nous débarrasser
de notre suffisance, une poignée de main d'
autre part peut donner un sens à l'
amitié et à la
sincérité. Que les gens soient véridiques et sincères ou non peut être ressenti dans une poignée de
main. Étreindre et embrasser peuvent exprimer la chaleur, l’intimité et la sincérité entre deux
personnes. Cependant, la poignée de main, l’étreinte et l’accolade ne détruit pas le sens de
l'
arrogance et de la suffisance autant que le fait d’incliner la tête pendant la salutation.

Placer les mains, paume contre paume est une tradition dérivant directement du bouddhisme. Ce

110
geste vient de la manière dont nous montrons le respect à l'
image de Bouddha. Montrer son
respect au Bouddha de son vivant ou à l'
image du Bouddha est une manière de se soumettre au
Bouddha. Ceci parce que l’illumination du Bouddha est si grand que rien d’autre dans l'
univers
n’est meilleur. Aussi, nous en tant que disciples du Bouddha n'
avons aucun doute en lui et nous
nous donnons à lui de tout cœur de sorte qu'
il puisse nous mener le long du chemin. En se
remettant à la sagesse du Bouddha, ses disciples montrent le respect le plus distingué et le plus
élevé à leur sublime professeur. Ceci a comme conséquence la prosternation dans laquelle cinq
parties du corps entrent en contact avec la terre : la tête, les deux mains et les deux pieds. Quant
à la tradition du Mahayana telle que chez les Tibétains, ils doivent faire toucher la terre à huit
parties de leur corps. Prendre refuge dans le Bouddha, ne pas douter de lui et le laisser être notre
chef spirituel sont les éléments bienfaisants que nous créons en nos esprits chaque fois que nous
présentons notre respect à l'
image du Bouddha. Présenter son respect à l'
image du Bouddha aussi
bien qu’à ceux qui méritent d'
être respectés avec un geste moot-ta-ra, est considéré comme
propice et favorable aux gens qui le font. C'
est une manière d'
accumuler tous les facteurs de
raffinement en nous de sorte que nous puissions facilement voir le véritable dhamma dans
l'
avenir.

Jantalee

Dans le canon Pali, il y a une histoire d'


une vieille femme appelée Jantalee qui est allé au ciel
seulement parce qu'
elle avait présenté ses respects au Bouddha. Il y est dit que :

Une fois, le Bouddha demeurait au monastère de Veruwan. Tôt un matin, il a par télépathie su
qu'
une vieille dame appelée Jantalee qui vivait dans le village de Jantala, était sur le point de
mourir et renaîtrait en enfer. Le Bouddha a alors dit : j'
aiderai cette vieille dame à tam-boon de
sorte qu'
elle puisse aller au ciel. Plus tard ce matin là, Bouddha, accompagné d'
un grand groupe
de moines, a marché vers la ville de Rajgir. C'
était également à ce moment là que Jantalee, tenant
son vieux bâton de marche en bois, marchait vers les banlieues de la ville. Elle a vu le Bouddha et
le grand groupe de moines marchant vers elle. La vieille dame tordue s'
est arrêtée droit devant le
Bouddha. Entre temps, Phra-maha-Mokalana16 a su par télépathie que le Bouddha était venu
particulièrement pour aider la vieille dame. Il a alors marché jusqu'
à Jantalee et lui a dit : « écoute
Jantalee, va s’il te plait rapidement présenter ton humble respect au sublime Bouddha. Lui qui est
le quatrième Bouddha se tient ici pour t'
aider. S’il te plait ais foi dans le Bouddha qui est le
parfait illuminé. S’il te plait mets tes mains ensemble et présente lui ton plus grand respect car

111
bientôt ta vie va s’achever. Après avoir écouté le moine, la vieille dame était profondément triste
de savoir qu'
elle était sur le point de mourir. Elle a alors regardé le Bouddha ; son esprit était
rempli d’une grande joie et d’une grande foi dans le Bouddha. Elle s'
est donc mise à genoux et a
présenté le respect le plus élevé au Bouddha avec les cinq parties de son corps touchant la terre.
Quand le Bouddha avait vu la vieille dame avec un dos tordu et des os douloureux lui présenter
son respect, il s’en est aller. Il savait que la vieille dame avait déjà fait quelque chose des plus
valables pour elle-même.

Tandis que la vieille dame observait le départ du Bouddha, son cœur était submergé par une joie
infinie et un grand bonheur quand soudain, une vache a foncé vers la vieille dame et l'
a heurtée.
Jantalee est morte à l’instant et est allé renaître dans le ciel appelé Daowadeung avec mille anges
comme ses serviteurs. Une fois que Jantalee était née dans le ciel, elle est descendue sur la terre
étant assise dans son palais céleste pour présenter son respect à Phra-maha-Mokalana. L'
ange
irradiant Jantalee alors, d'
une manière élégante est sorti de son merveilleux palais et est allé
présenté son humble respect à l’honorable moine, et a dit :

«Honorable Monsieur, je te présente mes respects ».


Le moine a regardé le bel et brillant ange et a demandé :
Ange qui es-tu ? Quel genre de boon (vertu) as-tu fait pour mériter une telle puissance ?
L’ange Jantalee a répondu :

J’était la vieille et misérable Jantalee à qui tu as demandé de présenter son respect au Bouddha
exalté. Une fois que j’ai présenté mes respects au Bouddha, je mourais de mon modeste statut
d’intouchable, pour renaître comme ange dans le ciel de Daowadeung avec mille anges comme
mes serviteurs. Je viens ici aujourd'
hui pour t’exprimer mes plus profonds remerciements.'
Puis, l'
ange Jantalee est retourné au ciel. Le matin suivant, Phra maha Mokalana est allé voir le
Bouddha et lui a parlé de la visite de l'
ange Jantalee.. Le Bouddha s’est alors adressé à
l’assemblée et a raconté l'
histoire de Jantalee comme exemple. Il a dit que : présenter ses respects
à ceux qui le méritent tels que le Bouddha, le dhamma, la sangha, les parents, les grand-pères, les
bienfaiteurs et les professeurs produira des résultats miraculeux. Présenter ses respect à ceux qui
le méritent est un don de soi et fera faire à la personne de grands progrès et il ira très loin.'

S’asseoir en méditation jambes croisées.

112
La position assise les jambes croisées avec le dos droit est considéré faisant partie d’une culture
de l-illumination. C'
est ainsi que les garçons thaïs ont été élevés dans le passé. Ils ont dû
apprendre comment s’asseoir correctement sur le plancher en croisant leurs jambes tout en
prenant leur repas sur le plancher. Les thaïs appellent même cette posture s ‘asseoir jambes
croisées en méditation ou le nang-kad-samadhai. Il est tout à fait évident que ceci est une posture
imitée des images du Bouddha.

La méditation assise est l'


un des facteurs cruciaux pour comprendre le dhamma et expérimenter le
dhamma. Pour avoir un bon résultat tout en méditant, on doit pouvoir s’asseoir confortablement
sans ressentir beaucoup de douleur de sorte que l'
esprit puisse être facilement concentré et
la sagesse suivra en conséquence. Cependant, si les gens ne se sont pas assis dans cette position
jusqu'
à ce que cela devienne une habitude, cela peut être presque impossible de le faire au début .
Peut-être c'
est la raison pour laquelle les ancêtres thaïs ont entraîné leurs enfants à s’asseoir dans
cette posture dès leur enfance de sorte que quand ils auront atteint l'
âge de l'
ordination, qu’ils
puissent s’asseoir en méditation sans problème. Les occidentaux qui ont davantage de longues
jambes sont plus habitués aux chaises et aux salons trois pièces et trouvent extrêmement difficile
de s’asseoir dans cette posture. Ce deviendra un problème quand ils voudront faire la méditation
parce que quand la douleur prendra place, ils perdront leur concentration. Cependant, ce problème
a été résolu en employant les coussins et les sièges adaptés qui peuvent aider ceux qui ont de
longues jambes à s’asseoir confortablement.

Tai chi et yoga

Le Tai chi et le yoga peuvent être directement classés comme partie d'
une culture de
l’illumination seulement si les professeurs comprennent les quatre fondements de l’éveil de la
conscience. Ces deux exercices peuvent être facilement utilisés comme des moyens de pratiquer
la conscience de soi-même et peuvent profiter à un grand nombre de personnes à la fois. Le yoga
est en effet une question de vider son mental grâce à la respiration ou l'
Ana-pa-na-sati qui
s’assimile à un exercice physique.

Quant au chi de Tai chuan, la signification elle-même contient une intention spirituelle. Le mot
Tai ( ) signifie grand, majestueux. Le mot chi (* 3&). signifie l'
état de l’ultime ou l’état
absolu au-delà duquel rien d’autre n’existe. Les Chinois par ce mot se réfèrent généralement au

113
ciel. Chuan signifie boxer, frapper avec le poing ou se déplacer. Quand nous combinons les trois
mots ensemble, nous pouvons clairement voir la signification spirituelle d’un ensemble de
mouvements, qui permet à des personnes d'
atteindre l'
état du grand ultime ou grand ciel. Je ne
suis pas du tout étonnée que le Tai chi chuan ait tout à faire avec le concept suprême du Taoïsme
et de bouddhisme. Quelqu'
un a dû comprendre ce qu’était l’état ultime dans la nature, qui est le
Tao ou le Nirvâna, pour pouvoir créer quelque chose comme le Tai chi chuan. Les trois mots
contiennent le chemin vers le fruit ou les moyens pour la finalité qui couvre la structure entière du
bouddhisme. La seule manière que nous avons de pouvoir atteindre le grand ultime est de se
mouvoir avec une pleine conscience et une grande concentration. Je n'
ai aucun doute que le Tai
chi a eu une influence directe du bouddhisme et de liens étroits avec les quatre fondements de
l’éveil de la conscience.

Naturellement, le lien manquant s'


est produit quand les disciples du Bouddha n'
ont plus poursuivi
la pratique et ne pouvaient plus expérimenter l’état ultime dans la nature. L'
essence du Tai chi se
perd lentement avec le temps. Les gens ont préférés s’accrocher à la signification de chuan qui
veut dire boxer, se battre avec les points que de s’adonner à la pratique. Puisque les mouvements
de Tai chi eux-mêmes ont été empruntés aux mouvements d'
arts martiaux qui ont existé en Chine
longtemps avant l’arrivée du bouddhisme, ceci rend plus facile la perdre du côté spirituel du Tai
chi et laisse la place à l' énergie ou le Qi pour maintenir le bien-
art martial. Se concentrer sur l'
être physique est encore considéré comme un objectif mineur du point de vue de l'
essence du Tai
chi.

Pour accomplir l'


essence spirituelle du Tai chi, il est important que les professeurs comprennent
la méditation bouddhiste, particulièrement les quatre fondements de l’éveil de la conscience, de
sorte que les mouvements sereins du Tai chi puissent être exécutés à bon escient. C'
est le concept
que j'
ai essayé de donner à mes étudiants pendant les dix dernières années, bien que la perfection
de cette notion se soit produite il y a seulement deux ans quand je pus comprendre le quatrième
fondement de l’éveil de la conscience. Cette expérience unique m'
a une fois de plus convaincu au
sujet de l'
essence du Tai chi. Les mouvements lents et sereins sont une intelligente stratégie pour
calmer les esprits des personnes. Bien que le concept final ne puisse pas être compris, faire
simplement les mouvements lents peut apporter la relaxation mentale, qui est le point central de
l’enseignement du Tai chi dans l’Occident à l'
heure actuelle. Mon travail est d’aller un peu plus
loin que la seule relaxation mentale, qui peut être comparée à un démarreur pour une course à
trois repas. Il y a de plus grandes choses que la relaxation mentale ; elles sont la sagesse et la

114
liberté mentale finale. C'
est la seule voie que nous avons de pouvoir vraiment atteindre l'
essence
du Tai chi. Les gens qui peuvent être heureux de se tenir là et de se mouvoir lentement ont en fait
accompli un long chemin vers leur liberté mentale. C'
est une honte que le monde manque ainsi
de professeurs et de conseillers qui peuvent mener les personnes de toutes les voies à la liberté
mentale et spirituelle finale.
Néanmoins, je voudrais préciser que le chi et le yoga de Tai peuvent être une nouvelle stratégie
pour aider un grand groupe de personnes à se développer suivant cette route vers l’illumination
finale. Le fait le plus extraordinaire est qu'
elles peuvent être employées en tant que des moyens
non-réligieux. Comme nous le savons, les gens sont totalement indifférents à la religion de nos
jours en raison de l'
invasion du matérialisme, du consommationisme² et des progrès de la science
et de la technologie. Je ne pense pas que nous pussions jamais ramener la religion à ce qu'
elle
était quand elle avait un rôle prépondérant dans la vie des gens. Mais cela ne signifie pas que
l'
essence de ce que les religions sont censées donner aux gens a disparu aussi. La vérité finale ou
la simplicité absolue en nature, qui est connue comme Nirvâna ou Dieu, ne peut jamais être
éliminée. Elle était avant que toute chose ne fut, et sera toujours là quand tout aura disparu, et
sera toujours là quand quelque chose d’autre apparaîtra . Elle sera toujours indéfiniment et de
façon absolue. C'
est pourquoi les illuminés ou dépositaires de la connaissance l'
appellent le grand
ultime. C'
est pourquoi il est primordial que nous le sachions. C'
est pourquoi toutes les personnes
illuminées ne peuvent s'
asseoir et ne rien faire, ils ferons toujours de leur mieux pour faire
connaître aux gens cette Vérité Ultime.

C'
est pourquoi je voudrais préciser que si seulement nous pouvons faire du Tai chi et du Yoga
une méthode non-réligieuse pour que les gens puissent expérimenter la Réalité Ultime, le monde
de l’innocence, la graine de l’illumination peut être mieux rependue de cette façon.
Ceci peut être une réponse à une méthode universelle pour l’illumination Finale, qui peut servir
aux personnes de tous les sexes, âges, religions, nationalités, races, classes sociales, économiques
et politiques. Ceci ressemble évidemment à un rêve absurde et impossible. Néanmoins, je suis
extrêmement sérieuse à propos de cette idée. Mais pour le moment , je suis toujours seule du
moins en ce qui concerne mon travail. Cela n'
a pas été facile de développer toutes ces pensées
toute seule et d’essayer de partager ma croyance particulièrement en tant que femme sur cette
terre qui m’est étrangère, et particulièrement quand je vois des personnes disparaître de mes cours
de Tai chi. Comme je le dis toujours, je dois être soit complètement folle et stupide soit , je dois
savoir exactement de quoi je parle. Je penche pour la dernière option car je dois bien tirer ma
force de quelque part pour poursuivre ainsi mon travail. Stupidité ou sagesse, je laisse les lecteurs

115
en être juges. Cela ne devrait pas être facile car la limite est mince entre ces deux types de
personnes ! Je vous souhaite de la chance.

La tradition de regarder fixement les images du Bouddha

Parmi la collection de cassettes-audio contenant les entretiens de mes professeurs, il y a un


entretien dans lequel Ajahn Khemanandha dit que les gens au sud de la Thaïlande ont une
tradition de regarder fixement les images de Bouddha. J'
ai supposé que c'
était une image
particulière de Bouddha dans la province méridionale de Nakorn-sri-thamarat où un pèlerinage a
lieu à une certaine période de l'
année. Le professeur y dit que les gens attendaient avec intérêt le
voyage et ils prépareraient leurs déjeuners dans de paquets de sorte qu'
ils purent trouver un
endroit où s’installer pour apprécier la sainte expérience d'
observer le visage paisible de l'
image
du Bouddha. Après le pèlerinage, les cœurs des personnes étaient remplis de foi, de bonheur et de
joie, et étaient entièrement chargés d'
énergie ; ils avaient alors la force d’aller chez eux et de
reprendre avec leurs vies de nouveau. J’aurais souhaité vraiment être témoin d'
une telle tradition
de l’illumination de sorte que j’aurais pu avoir quelques détails de plus à partager avec les
lecteurs. Je suis sûr que l'
image du Bouddha est toujours là mais je ne suis pas sûr, que cette
tradition soit encore pratiquée de nos jours.

En fait, c'
est quelque chose que les thaïs aussi bien que tous autres bouddhistes je croient, font
individuellement de temps en temps. Toutes les fois que les bouddhistes thaïs particulièrement les
dévots sont un peu préoccupés ou dépressifs ils aiment aller aux temples, font leurs offrandes à la
Sangha et s'
asseyent souvent tranquillement dans la salle de l’autel et regardent leur image de
Bouddha préféré. Un moment plus tard, ils quittent le temple avec le cœur plus léger. Je me
rappelle vivement le jour où je suis entrée dans le temple d’Emeraude de Bouddha situé à côté de
mon université il y a environ 26 ans. J'
étais étudiante en première année et venais juste de passer
par l'
expérience la plus effrayante du bouleversement politique quand un grand nombre
d'
étudiants ont été tués. Mon cœur était fortement chargé de questions auxquelles je ne pouvais
pas répondre. Personne ne pouvait m'
aider, même pas mes livres favoris sur la philosophie
occidentale dont je raffolait à ce moment-là. J'
avais l'
habitude de penser que Socrate était le
meilleur jusqu'
à cette limite parce qu'
il ne pouvait pas répondre à mes questions au sujet de la vie
en général. Je voulais désespérément savoir le pourquoi de la vie. Pour quelle raison étions nous

116
nés ? Pourquoi est-ce que de jeunes innocents étaient tués ? Je ne voyais pas comment je pouvais
mener ma vie paisiblement après ce terrible événement du 16 Octobre 1973. Tandis que la
plupart de mes amis comme toute la nation étaient heureux parce que les tyrans avaient été
chassés hors du pays. Tous pensaient qu’enfin nous allions avoir une vrai démocratie. D’une
certaine façon, je me sentais complètement différente d’eux. Mes questions étaient de loin trop
profondes pour une fille de mon âge et cela m'
a fait m'
isoler de mes amis. J'
ai été inévitablement
plongée dans une profonde agitation et mon cœur était plein de douleur le jour où je suis entrée
dans le temple. Pour certaines raisons, je savais que le Bouddha était la seule personne qui
pourrait me tirer de la misère dans laquelle je me trouvais. Je me suis assis sur le plancher de
marbre de la plus éblouissante et de la plus raffinée salle de l’autel et j’ai regardé fixement le
visage de l'
image du petit Bouddha. Je lui ai demandé de m'
aider à restaurer la paix dans mon
esprit mais je ne voyais pas comment il pourrait y arriver . Cependant, c'
était le début de mon
intérêt pour le bouddhisme jusqu'
à ce que j'
aie trouvé mes professeurs spirituels. Mon
développement sur ce chemin spirituel est en effet le résultat d'
être dans la culture bouddhiste.

Cérémonie du thé, arrangement floral, et jardin japonais

Bien que le Japon soit l’un des principaux pays industriels dans le monde, avec l'
influence du
bouddhisme de Zen, je crois qu'
il a toujours une grande part de culture de l’illumination qui
demeure pour que le monde le voit et l’aime. La cérémonie de thé, l’arrangement floral et la
création de jardin japonais sont parmi beaucoup d'
autres choses au Japon qui sont étroitement
liées à la méditation. Pour empêcher les débutants de tomber dans le sommeil pendant la
méditation, les moines de Zen, qui au départ sont venus de la Chine, préparent une tasse de thé,
faite à partir de jeunes feuilles de thé verts pâles qui ont été réduites en poudre, que l'
ont sert aux
débutants. On croyait que la théine contenue dans le thé maintiendrait les pratiquants éveillés.
Cependant, la cérémonie de thé est exécutée d'
une façon entièrement structurée et avec la
profonde conscience ou avec le sati-sampa-chan-ya. C'
est la technique japonaise du mouvement
moot-ta-ra. Il est tout à fait évident que ceci est une tradition directe de méditation, qui exige une
grande compétence de la part de l’hôte pour exécuter une parfaite cérémonie du thé. Ceci est
quelque chose que les dames traditionnelles au japon doivent apprendre pendant de nombreuses
années. Il en est de même avec l'
arrangement de fleur.

Les jardins japonais ont acquis leur renommée pour le calme, la paix et la tranquillité qu'
ils
apportent à l’esprit des personnes. C'
est parce que la constitution du jardin est basée sur le fait de

117
susciter la conscience de soi chez les personnes qui s y trouvent. Je ne peux pas en dire plus parce
que je n'
ai jamais été dans un mais je pense que je peux facilement comprendre combien
merveilleux je me sentirais d’être réellement dans un jardin japonais. Ma première expérience
d’un jardin japonais m’est venu d’un calendrier de six pages que mon grand frère a ramené à la
maison quand j’étais enfant. Il y avait là quelque chose qui pourrait captiver le cœur d'
une fille de
sept ans qui ne savait rien de la méditation. D’une certaine façon la belle ombre de différents
feuillages verts , les pierres des escaliers, le pont et toute la construction du jardin ou je devrait
dire l'
image entière a fait mon cœur trembler de joie, de paix et de bonheur chaque fois que je les
ai regardés. J'
avais tellement aimé ces images que j'
avais utilisé l'
une d'
entre elles pour couvrir
mon propre album photos. Je ne sais pas où les cinq autres pages sont maintenant mais celle
recouvrant mon album est encore conservée dans ma maison familiale en Thaïlande.

118
CHAPITRE QUINZE

CULTURE ET SAGESSE

Dans le meilleur des cas, les bouddhistes devraient être élevés avec le concept que leur but final
dans la vie est d’entrer dans le Nirvâna et de devenir Phra Arahants (celui qui est totalement
illuminé ou le digne). La raison de notre venue dans ce monde est que nous puissions travailler
rapidement et durement pour créer les facteurs appropriés de sorte que nous puissions atteindre
notre destination spirituelle. Cette idée était tout à fait forte parmi les thaïs des temps anciens.
Malheureusement, elle s'
est éloignée des thaïs modernes dû au manque de compréhension de
l'
essence du bouddhisme. Le changement social a fait entrer les hommes thaïs dans les
communautés monastiques sans intention d'
apprendre, de pratiquer et de répandre la graine de
l’illumination chez les laïcs comme cela s’est toujours fait. Au lieu de cela, pour un grand nombre
d'
hommes thaïs, la communauté monastique est devenu une sortie de secours de la pauvreté. Il y a
beaucoup de moines corrompus qui sont attachés à la richesse et à la renommée, et souvent sont à
l’origines de polémiques . Les moines ne peuvent enseigner au laïc que ce qu'
ils savent. En raison
du manque de pratique et du fait de ne pas pouvoir atteindre le noyau du bouddhisme, le concept
suprême du Nirvâna a été tordu et transformé en quelque chose qui est hors d’atteinte et n’a rien à
voir avec les gens du commun comme nous. C’est ce que je croyais jusqu’à ce que je rencontre
mon défunt professeur le Ven. Buddhadasa de Suan Mokkh.

Le concept du bouddhisme en Thaïlande est divisé en deux matières principales ; qui sont
la question sur le monde (Lokiya-dhamma) et la question supramundane (Lokuttara-
dhamma). La dernier est habituellement connu comme étant l’état au delà du monde, car
il y est question de la pratique ou du chemin menant au fruit et au Nirvâna. Les gens sont
amenés à croire que le sujet sur le monde est notre unique intérêt, qui est
fondamentalement d'
observer les principes moraux tandis que ` l'
état
au delà du monde '
est trop difficile pour notre compréhension. Je ne sais pas si ce concept

119
est encore enseigné en première année de l'
université ou pas. Ce cours sur le bouddhisme
m'
a convaincu que le Nirvâna n'
avait rien à faire avec moi. Je me rends compte
maintenant combien il est dommageable d'
enseigner des personnes de cette façon.
L'
illumination du Bouddha vise à aider toute vie dans le samsara ou le cercle de la
renaissance pour atteindre le Nirvâna ou pour en finir avec leur douleur. Ceci ne peut que
signifier la question supramundane ou le Lokuttara-dhamma . Cependant, les termes
comme supramundane ou au delà du monde impliquent un sens fort de l'
impossibilité. En
fait, le Nirvâna est si près de nous que nous le dominons complètement, et il est en effet à
propos de tout dans le même vieux monde dans lequel nous vivons. C'
est pourquoi je
préfère l'
appeler ` monde innocent '
au lieu de ` au delà du monde '
.

Néanmoins, la survie de la sagesse bouddhiste en Thaïlande est à mettre au crédit d'


un
petit groupe de moines qui suivent vraiment les poteaux indicateurs du Bouddha que sont
les quatre fondements de l’éveil de la conscience jusqu'
à ce qu'
ils puissent voir l'
état de
Nirvâna. Bien que ces honorables et éclairés moines soient seulement une poignée, ils ont
travaillé très dur pour propager le cœur du bouddhisme et ont laissé un grand legs. Je suis
certainement le résultat de ces bons moines. Sans eux, je serais encore étouffé dans
l'
obscurité et me roulerais dans la boue de la souffrance et continuerais de penser que le
Nirvâna n'
a rien à faire avec moi comme mon conférencier me l’avait dit. Cependant, la
Thaïlande a de moins en moins de moines illuminées de nos jours. Ceux qui sont encore
vivants sont tout à fait vieux maintenant. La survie du bouddhisme en Thaïlande doit être
aux mains de la jeune génération, qui peut vraiment comprendre l’essence du
bouddhisme. L'
institution bouddhique en Thaïlande est dans un état alarmant en ce
moment dû aux scandales et aux polémiques provoqués par de mauvais moines.

En dépit de la faiblesse de l'


institution bouddhique de nos jours, je pense toujours que
Les orientaux ont une meilleure chance de comprendre le but final de la vie que les occidentaux.
La société occidentale est en ce moment infiniment semblable à ce qu’était l’Inde avant
l’illumination du Bouddha - perdu dans un labyrinthe spirituel. Juste comme n'
importe quelle
institution religieuse qui a été affaiblie par différents facteurs, l’institution chrétienne perd de
plus en plus sa main mise sur les gens . Il y a de plus en plus des personnes qui doutent et nient
l'
existence de Dieu, mais ceci ne veut pas dire que les gens ne croient en rien. Le fait horrifiant est

120
que le vide religieux permet aux gens de croire à tout et à n'
importe quoi. Les carriéristes croient
à la richesse, à la puissance et au statut social. Des personnes plus jeunes croient à la pop
musique, aux idoles, aux personnages de dessins animés, au sexe, à la boisson, aux drogues et
ainsi de suite. Ceux qui sont dans l'
intervalle sont laissés dans la confusion, l'
ennui et souvent la
misère. Qu'
importe ce à quoi les gens croient, l'
argent est toujours parmi ces choses, ce qui a une
forte emprise sur les cœurs des gens. La démocratie signifie que chacun peut faire ce qui lui plait .
Ceci permet au flot de pensées des gens de grossir et les problèmes naissent comme des
champignons dans tous les coins. Le chômage et le crime sont à l’origine de l’insécurité et des
peurs chez les gens. La violence et l'
utilisation des armes sont devenues la solution pour
beaucoup de personnes comme nous le voyons souvent dans les journaux quotidiens. Les gens
qui commettent les délits mineurs ou les crimes plus importants tel que le meurtre de nos jours
sont les plus jeunes. La nature des crimes commis également devient de plus en plus bizarre et
révoltant. Le taux de suicide est en augmentation. Tout ceci indique la gravité des troubles et de
la maladie dans la société.

En conséquence, il y a de plus en plus d’individus malheureux qui ne savent pas ce qu'


est la
réponse à la vie et sont laissés dans la confusion la plus totale. Ironiquement, ceci a préparé le
terrain pour une nouvelle quête spirituelle et a permis aux mouvements religieux de jouer un plus
grand rôle dans la vie des gens, particulièrement ceux de la classe moyenne. Beaucoup de chefs
de culte tirent profit des personnes dont les âmes sont perdues dans leur propre labyrinthe
mental et qui souvent finissent dans de tragiques incidents comme le suicide et le meurtre de
masse. C'
est également un moment où les occidentaux ouvrent leurs bras à la philosophie
orientale. Le bouddhisme, les méthodes douces de santé, le Tai chi, le Feng shui et ainsi de suite
ont émergés comme des champignons dans la société occidentale. Je suis tout à fait déconcertée
par le grand nombre de livres sur le Feng shui, la clairvoyance et différents genres de méthodes
curatives dans les librairies. Cela ne peut que seulement signifier une chose : ces personnes ont un
grand besoin d'
un refuge spirituel. Que doit être exactement ce refuge, est la question la plus
difficile à répondre. Je ne pense pas que les gens puissent facilement le découvrir quoiqu'
ils
fouillent ardemment dans ces livres contenant des concepts orientaux.

C'
est pourquoi j'
ai dit qu’en comparant les deux cultures de l'
Orient (culture bouddhiste) et de
l’Occident, les orientaux ont une meilleure chance de trouver leur refuge spirituel si seulement
elles ont une bonne recherche. Les professeurs qui connaissent la vraie Vérité peuvent encore être
trouvés si les gens travaillent un peu plus dur. La pratique des quatre fondements de l’éveil de la
conscience est encore très présente dans la culture religieuse. Des professeurs véritables et justes

121
sont des personnes auxquelles les occidentaux ne peuvent pas facilement avoir accès. Tristement,
c'
est devenu hélas un cercle vicieux. Il y a les gens qui veulent rencontrer de bons professeurs
mais ne savent pas où les trouver. Ils peuvent croire qu'
ils ont trouvé quelqu'
un. Cette personne
pourrait s'
avérer être un chef de mouvement religieux. Pour briser le cercle vicieux, il est très
important que l’individu puisse juger si un professeur est digne de confiance ou non sur la
question de la recherche de la vraie Sagesse17. C'
est la raison pour laquelle les bouddhistes
doivent faire de leur mieux pour préserver le concept suprême du bouddhisme qui permet de
savoir « quoi est quoi ».

L'étang de noix de coco

Les ancêtres thaïs doivent avoir compris correctement le concept du Nirvâna pour qu’ils aient pu
ainsi en parler dans la vie quotidienne et le transmettre aux enfants dans des poèmes pour enfants
et des contes . Le poème qui s'
intitule « l’étang de noix de coco » contenant le concept de
Nirvâna, a été expliqué aux thaïs par le défunt Ven. Buddhadasa de Suan Mokkh. Les vers sont
comme suit :

Oh mon cher petit.

Il y a un cocotier

seul dans la mer de cire

il est protégé de la pluie

il n’ est troublé par le tonnerre.

Seul dans la mer de cire

Là où seuls ceux au- delà du mérite peuvent être.

Le cocotier est une métaphore pour le Nirvâna, qui est exactement au centre du samsara (le cycle
de la renaissance) représenté par la mer de cire. La mer de cire dépeint une image de ce qui est
sujet au changement. La vie a ses hauts et ses bas, bonheur et souffrance qui sont la nature du
samsara duquel nous sommes une partie. Cependant, la plupart des personnes ne se rendent pas
compte que le Nirvâna est exact au milieu de ce cycle de renaissance, ou juste ici devant nous,
comme je continue à le répéter. Il ne peut être atteint que par ceux qui vont au delà de l'
action,
bonne et mauvaise. Les mots clés sont en effet ` au- delà du mérite '
ou ` au delà de l'
avantage '
.

122
Après que nous ayons dit combien le tam-boon est bon, une fois que nous avons accompli le
mérite bouddhiste ou boon, nous devons laisser aller le boon pour arriver au Nirvâna. C'
est une
action beaucoup plus difficile à accomplir . Néanmoins, si nous pratiquons sans relâche les quatre
fondements de l’éveil de la conscience, nous pourrons laisser aller le mérite ou boon.

Le défunt professeur avait créé un étang de noix de coco dans le monastère de Suan Mokkh pour
rappeler à la jeune génération le suprême concept de la vie.

Ajahn Khemanandha nous a également expliqué le poème intitulé « la mère serpent « . Tous les
enfants thaïs connaissent ce poème que nous avons transformé en un jeu pour nous amuser . La
dernière phrase de ce poème dit " mange la tête ou mange la queue, mange le centre et mange le
tout." C'
est la phrase cruciale, qui révèle la pratique précise du troisième et quatrième fondement
de l’éveil de la conscience, où il n'
y a ni observateur ni observé. Les gens à ce moment-là doivent
avoir pratiqué à fond le bouddhisme jusqu'
à ce qu'
ils aient pu décrire l'
état réel dans beaucoup de
métaphores et transformer le tout en poème.

La mère serpent « a exactement le même thème que ` le dernier lézard du monde 'que j'
ai
également entendu d'
Ajahn Khemanandha. Il était dit que quand le grand déluge a ravagé le
monde, toutes les choses vivantes ont été noyées excepté un lézard qui a échappé à l'
inondation
en grimpant au sommet de la plus haute montagne. Tandis qu'
il était échoué là, il a fini toute la
nourriture qu'
il pouvait probablement trouver jusqu'
à ce qu'
il n'
y ait plus eu aucune nourriture
pour le nourrir. Finalement, il a décidé de se manger lui même en tournant sur lui même et en
prenant un petit morceau de sa queue d'
abord. Chaque jour, il se tordait et mordait un morceau de
son corps de plus en plus haut. Le dernier jour venu , le lézard n’avait plus que sa tête. Il a tourné
et a englouti entièrement sa tête et le monde est devenu silencieux. Ce thème évidemment montre
la pratique du troisième et quatrième fondement de l’éveil de la conscience où chaque pensée doit
être supprimée pour obtenir à la fin le silence final où il n y a plus qu’un simple être.

Ceci ne peut pas être un one-woman show.

Je suis certaine qu'


il reste beaucoup de la culture de l’illumination dans tous les pays bouddhistes
du Sud-est asiatique, mais cela a dû être négligé du fait du manque de compréhension de l'
essence
du bouddhisme. La Birmanie, le Tibet et le Bhutan particulièrement peuvent offrir une grande
part de culture de l’illumination au monde. Il est très regrettable que le Tibet ait été sauvagement
détruit par les chefs chinois ignorants, autrement le Tibet et sa culture pouvaient être un modèle à

123
suivre pour le monde. Avoir le Dalai Lama comme chef religieux et chef de gouvernement est
une forme idéale de culture de l’illumination. C'
est le seul moyen par lequel une culture
appropriée peut être créée pour garantir le minimum de souffrance pour les personnes. Le
gouvernement chinois devrait avoir honte de lui-même pour avoir détruit le Tibet qui peut être
comparé au dernier lieu de sagesse. Il est presque trop tard pour sauver la précieuse culture
tibétaine. Cependant, il y a encore de l’espoir si le Dalai Lama peut immédiatement retourner à sa
patrie avec une totale indépendance pour gouverner le Tibet. Aider le Dalaï Lama à retourner au
Tibet pendant qu'
il est encore vivant serait une manière de retrouver la culture de l’illumination.

Je suis sûr qu'


il y a de personnes qui pensent comme moi mais je n’ai pas assez d’informations
pour entrer en contact avec elles. Même mes connaissances à propos de la culture ancestrale thaïe
sont encore extrêmement limitées. Tous ce dont j'
ai parlé dans ce chapitre se composent de
quelques exemples de ce que j'
ai appris de mes deux professeurs spirituels. Ayant quitté la
Thaïlande depuis si longtemps et ayant perdu le contact avec les sages thaïs, fait que je n'
ai pas
assez de matériel pour parler plus profondément de cette culture bien que je le veuille tellement.
Nous avons vraiment besoin d'
une personne qui soit une mémoire vivante pour faire renaître tout
cela avec elle. Ajahn Khemanandha est la principale personne avec qui je voudrais passer plus de
temps et apprendre plus d’elle comment sauver la culture de l’illumination.

L'
essai pour sauver la culture de l’illumination que nous avons encore dans le monde n'
est pas
une petite tâche du tout. Elle est trop énorme pour une femme comme moi pour y penser et y
œuvrer seule. Avoir une bonne recherche pour plus de culture de l’illumination et révéler sa vraie
valeur de sorte que les gens puissent aider à maintenir la graine de l’illumination. est la seule
ambition qui me reste dans ma vie. Cela reste presque un rêve pour moi puisque je suis totalement
seule et je n'
ai aucun appui moral ou financier de l’extérieur excepté du petit groupe que forme
mes étudiant, certain parmi eux doutent encore de moi ce qui est tout à fait normal et
compréhensible. Étant une femme et essayant de faire le travail des moines signifie que je dois
travailler beaucoup plus dur juste pour amener les gens à m’écouter. Je ne m’inquiète pas de mon
succès personnel. Laissant de côté mon propre succès, les quatre fondements de l’éveil de la
conscience ne me laissent aucune occasion de me sentir fière de moi qu'
importe comment dur je
dois travailler ouvertement et secrètement. J'
avais l'
habitude de penser que je me sentirais
extrêmement fière, spéciale et privilégié une fois que j’aurais atteint le dhamma le plus élevé.
C'
est comme cela que j'
imaginais que mes professeurs devaient s'
être sentis. La vérité est loin de
là, plus ma compréhension du dhamma est profonde, plus je me sens ordinaire et simple et j'
ai
moins d’attentes. C'
est en effet la vacuité, qui me tient dans l’état de simplicité et me donne

124
constamment la force pour continuer et certainement pas un rêve qui peut me tromper et me faire
croire que je pourrais avoir du succès un jour.

Néanmoins, ce qui m’inquiète le plus est le changement social, qui menace d'
éliminer ce qui reste
de la culture de l’illumination. Ceci signifie qu’il ne restera rien à laisser à nos enfants pour qu’ils
en soient fiers en ce qui concerne la satisfaction de leurs besoins spirituels .Si on nous enlève
notre bien être matériel à l’instant, il ne nous restera presque rien pour accomplir notre but
spirituel. Par ignorance, nous détruisons rapidement toutes les choses importantes qui pourraient
nous maintenir raisonnables et rendre nos vies possibles ; particulièrement notre environnement
naturel. Même si cette idée était remarquée et que nous pussions faire quelque chose tout de suite,
ce que je pense est tout à fait impossible, cela pourrait seulement aider à retarder le désastre et
aider ceux qui méritent de savoir la meilleure chose dans la vie. C'
est la raison pour laquelle je
continu d’écrire sur la culture de l’illumination et fais de mon mieux pour révéler les valeurs
significatives juste comme je le fais en ce chapitre.

Je ne sais toujours pas comment cela va se produire puisque mon mari et mes enfants ne savent
rien de ma folle ambition. Je sais juste que j'
ai assez de volonté pour continuer à répandre la
graine de l’illumination ultime, mais je ne peux le faire seule sans un soutient à la fois moral et
financier en dehors de mon petit groupe d’étudiants. Je peux seulement espérer que mon message
soit entendu avant que ma force physique ne m’abandonne.

125
CHAPITRE SEIZE

SOMMAIRE

La civilisation humaine est actuellement dans l’état d’un cercle vicieux. La difficulté est que la
plupart des personnes ne peuvent pas le voir. La seule manière de se libérer de cette spirale est de
suivre les détenteurs de la connaissance. Le « connaisseur » est un terme amusant inacceptable les
usages anglaises, mais ce mot est largement utiliser parmi les bouddhistes, spécialement en
Thaïlande. Il se rapporte à l’illuminé, celui qui connaît Dieu, le Nirvâna, la Vérité finale, la
simplicité finale ou simplement celui qui sait le pourquoi des choses. En fait, la naissance du
Bouddha, du Christ, de lao Tzu et d'
autres sages bien connus est censée nous aider, nous êtres
humains, à nous libérer de ce cercle vicieux. Notre civilisation « sans issus » est réellement une
section minuscule de l'
énorme cycle de la renaissance ou du re-incarnation. C’est exactement ce
que le Bouddha a essayé de nous dire en nous offrant le moyen de nous en sortir.

Théoriquement, les institutions religieuses de toutes les traditions bien établies sont censées gérer
la société en donnant des conseils aux chefs de gouvernements de sorte qu'
ils puissent trouver une
stratégie sur la façon de régir un pays dont la population se compose d’ individus. Ceci signifie
que les gouvernements peuvent employer tous les moyens et ressources du pays pour créer la
bonne culture pour les habitants afin de garantir le minimum de douleur et de paix d'
esprit pour
chaque individu . L'
économie, l'
éducation, le système juridique, les fonctions sociales, la
communication et même le divertissement doivent considérer ou suivre certaines directives, qui
ne perturbent pas l’équilibre mental des personnes de sorte qu'
elles puissent être en paix. En
conséquence, la société, la nation et le monde entier peut vivre dans la paix. C'
est pourquoi j'
ai dit
qu’aider le Dalai Lama à retourner au Tibet avec une pleine autonomie politique est primordiale.

Cet idéalisme, naturellement, est fondé sur l'


hypothèse que les chefs religieux savent exactement
ce qu'
est le but de la vie. Alternativement, ils doivent connaître l'
état de Nirvâna, de Dieu, l'
arbre
de la vie, la réalité ultime ou simplement savoir le pourquoi des choses. C'
est parce que c'
est la
seule connaissance qui puisse garantir le minimum de douleur, et aussi offrir la paix individuelle

126
de l'
esprit aux membres de la société. C'
est en effet l’équilibre mental de l'
individu qui peut
contribuer à la stabilité sociale et nationale, et finalement à la paix du monde.

Cet idéalisme s'


est déjà produit dans les pays bouddhistes comme le Tibet, le Bhutan, la
Thaïlande, la Birmanie, le Laos, le Cambodge et ainsi de suite. C'
est pourquoi la Thaïlande a
toujours beaucoup d’éléments de la culture de l’illumination que nous pouvons expérimenter.
Mais ce précieux germe est en train d’être sauvagement détruit par le consommationisme et
l'
ignorance. La seule manière que nous avons de pouvoir préserver cette culture inestimable est de
révéler la vraie signification du Nirvâna et d’introduire les quatre fondements de l’éveil de la
conscience dans la façon de vivre des gens. C'
est la raison cachée de tout mon travail, pour lequel
j'
ai fait de mon mieux pour maintenir une cohérence dans l’idée.

Mon travail et mon effort ne sont pas du tout des phénomènes nouveaux. C'
est la tâche de tous les
connaisseurs depuis que le premier professeur du monde est arrivée, le Bouddha. Quant à la
tradition chrétienne, nous pouvons considérer l'
auteur du livre de la Genèse comme étant le
premier professeur du monde chrétien. Depuis, les disciples des grands professeurs ont travaillé
très dur et certains d'
entre eux ont été même tués dans leurs essais de divulgation de la parole de
Vérité par la continuation de la tradition religieuse jusqu'
à ce qu’aujourd’hui nous en soyons tous.
La graine de la lumière (vérité) est évidemment toujours ici mais elle est devenue très faible. Mon
travail en ce moment est d’essayer de rendre cette dernière légère lueur un peu plus lumineuse de
sorte qu'
elle puisse au moins bénéficier à ceux qui désirent connaître la vérité peu importe qu’ils
soient peu nombreux. Ceci est le devoir de tous les illuminés. Tant qu’il leur reste un peu de force
ils doivent se battre de quelque façon que se soit pour se faire connaître de ce petit groupe de
personnes.

Le concept dans ce chapitre en particulier est extrêmement fou et risible comme je peux le
constater moi même. Comment diable pouvons-nous ramener la culture de l’illumination ? Ceci
va à l’encontre de tout ce à quoi les gens croient de nos jours. Dans le journal d'
aujourd'
hui, le
gouvernement britannique essaye de ramener les leçons de morale dans le nouveau programme
d'
études des écoles mais les directives sont ambiguës puisqu'
elles ne mentionnent pas le mariage
ou ne prônent pas explicitement la famille traditionnelle de deux parents. C'
est exactement le
point sur lequel je voudrais discuter. Les gouvernements n'
ont de nos jours aucun poteau
indicateur à suivre et ils ont trop peur d’offenser les personnes si ce n'
est pas la croyance en
vogue. C'
est la grande différence entre le connaisseur et celui qui ne sait pas. Le connaisseur
parlera et proposera la vérité bien que personne ne veuille l'
entendre. La moralité est assurément

127
une bonne chose que tous les chefs doivent prôner explicitement sans craindre d’offenser
quiconque. Même certains chefs religieux sont peu disposés à le faire. J'
ai admiré le Dali Lama
qui n'
a eu aucune hésitation en exprimant son point de vue sur les relations gais, qui a dérangé la
population gay dans sa totalité. Les enfants doivent savoir et être encouragés à intégrer les cinq
principes moraux de base. Autrement, comment diable peuvent-ils savoir ce qui est bon et ce qui
ne l’est pas ? Le cercle vicieux commence quand les adultes influençables ne peuvent pas le faire
eux-mêmes. Où peuvent-ils trouver le courage d'
enseigner à d'
autres ? Nous avons maintenant
deux grands chefs de gouvernement dont les vies personnelles sont entachées par de mauvaises
conduites morales ; l’un a commis l'
adultère et l’autre est un ivrogne. Sans mentionner les chefs
fous qui sont fortement intoxiqués par le pouvoir et persistent à infliger une misère sans fin et une
douleur inacceptable à l'
humanité. Quelle chance avons-nous pour la paix dans le monde ? Seules
les vraies personnes peuvent dire la vraie chose sans craindre de déranger quiconque. Ceci est une
qualité que nos chefs de gouvernements dans le monde n'
ont pas.

Qu'
importe que cet idéalisme paraisse impossible, une petite voix (sagesse intuitive) dans
ma tête continue de me dire que je dois mettre l’accent sur cette question. Je sais qu'
il est
impossible de changer le monde. Même le Bouddha n’a pas pu empêcher sa famille de se
massacrer. Le mieux que nous pouvons faire maintenant est d’essayer de retarder le désastre pour
qu’il ne se produise pas trop rapidement et de garder la souffrance parmi les êtres humains à son
stricte minimum. Le seul moyen de garantir le minimum de souffrance parmi les êtres humains
est de ramener la culture de l’illumination dans notre façon de vivre. Ceci est le concept le plus
important que tous les gouvernements doivent comprendre peut importe qu’il soit risible. Toute
fois, c’est ce que tous les illuminés doivent faire. S’ils ne le font pas, l’humanité sera plongée un
peu plus profondément dans les ténèbres de l’ignorance.

128
POST-SCRIPTUM

Maintenant que vous avez fini de lire ce livre, vous avez probablement fait le premier pas d'
un
long voyage pour retrouver votre véritable "ETRE '- la même chose que trouver une paix
durable de l'
esprit. Vous vous êtes probablement rendu compte que cela n'
a pas été facile du tout.
C'
est la raison pour laquelle vous avez besoin de tous les encouragements possibles. Je vous
conseille de lire "cher Colin, quelle est la signification de la vie?" dans lequel j'
ai parlé de ma
propre expérience, de mon combat tout au long de ce chemin. Vous pouvez également comparer
l'
amélioration de ma connaissance depuis lors. Vous pouvez commander ce livre de n'
importe
quelle librairie en Angleterre. Mon deuxième livre est "un caterpillar peut-il être parfait?" Ce
livre peut vous aider à comprendre beaucoup de sujets et de question que je n'
ai pas eu le temps
d’expliquer ni en classe ni dans ce livre, par exemple le monde innocent et ainsi de suite. J'
ai
parlé de se battre dans le bon champ de bataille quand j'
ai essayé d'
expliquer que le cerveau n'
est
pas totalement responsable de tout notre désordre mental comme nous avons tendance à le croire.
En conséquence, les médicaments prescrits ne sont pas toujours la réponse. J'
ai essayé de traiter
ces questions de la manière la plus scientifique. Vous pourriez avoir envie de suivre d’autres
cours de méditation quand vous aurez quitté ma classe de Tai chi. Il y a un chapitre dans ce livre
qui vous donne des directives sur comment juger votre maître de méditation '.

"un caterpillar peut-il être parfait?" a été édité en Thaïlande par the Mental Health
1
Publication . Il est exposé et vendu à la librairie de Waterstone à l'
université de Birmingham,
Edgebaston, Bristol Rd, Birmingham, B15 R-U.

Veuillez vous rappeler que "la blessure mentale" n'


est pas quelque chose de précis, une notion
claire comme une blessure physique où on peut appliquer une crème antiseptique et la voir guérir.
A partir de votre propre expérience, si vous pensez que la pratique je vous ai enseignée dans mon
cours de Tai chi peut vous aider à soulager votre blessure mentale, prenez en soin comme d’un
médicament dont vous pourriez avoir besoin de sorte qu'
elle puisse vous aider toutes les fois que

129
vous en aurez besoin. Rappelez-vous que je vous offre un verre d’eau : vous pourrez ne pas avoir
soif maintenant et donc ne pas ressentir la nécessité de le boire. Cependant, ce verre d’eau pure
pourrait vous sauver la vie un jour que vous serez perdus dans un désert. Notre vie change au jour
le jour et personne ne sait ce que demain lui réserve. Le jour où vous ressentirez que votre vie est
devenue invivable, insupportable, veuillez bien vous retourner vers les quatre fondements de
l’éveil de la conscience et recommencez votre pratique. Ne cherchez pas trop loin de vous,
revenez juste en vous même. Enlevez cette image négative de votre mental dans la sérénité de
votre mental se trouve la réponse. Tous les mots de ce livre semblent ne pas avoir beaucoup de
sens lorsque vous êtes heureux et que la chance est de votre côté ; mais le jour où la chance vous
abandonnera ils prendront alors tout leur sens.

Si vous persévérez dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la conscience après que
vous ayez quitté ma classe de Tai chi nul doute que votre pratique s’améliorera avec le temps. Il
est très difficile de trouver un professeur spirituel qui convienne à votre besoin et qui vous guide
le long du chemin vers l'
illumination finale. S’il vous plait veuillez bien garder ce livre et de
temps en temps revenez aux quatre fondements de l’éveil de la conscience. Vous pourrez ne pas
comprendre grand chose aux troisième et quatrième fondement maintenant mais plutard quand
votre pratique aura mûri et que vous aurez besoin de plus d’indications, ce livre pourra vous aider
et vous permettre de mieux comprendre le niveau de votre pratique. comprendre beaucoup au
sujet du troisième et les quatrièmes bases de la conscience maintenant. Cela peut signifier 20, 30
ou même 50 ans ! Veuillez vous rappeler s’il vous plait que la vérité finale est la connaissance
de soi même. Si vous pouvez voir la vraie Vérité, vous saurez la reconnaître. Si vous avez
encore des doutes à son sujet et que vous vous sentiez ébranlés chaque fois que quelqu’un vous
contredit cela signifie que vous n’avez pas encore vu la Vérité ultime. Une fois que nous avons vu
le monde innocent ou la vérité finale, pouvoir se confirmer à nous-mêmes que c'
est vraiment cela,
est encore une autre tâche difficile à laquelle tous les pratiquants doivent faire face. Personne ne
peuvent confirmer pour nous mais nous-mêmes. Être spontané et se débarrasser de ce doute
immédiatement chaque fois qu'
il surgit, c'
est comme cela que vous pouvez vous le confirmer.

Suivre les directives soigneusement, garder toujours votre esprit totalement serein et calme, la
vérité finale est là. Le spontanéité est en effet le secret de cette pratique ! Être spontané et se
débarrasser toujours de vos pensées d’instant en instant, vous verrez la vérité finale.

Je vous souhaite beaucoup de chance dans votre voyage spirituel et espère sincèrement que vous
pourras finalement trouver votre vrai Soi et votre paix infinie.

130
Vôtre dans le dhamma,

Supawan P.PanaWoflg Green2

Munrow Sport Centre (Tai chi)

The University of Birmingham

Bristol Road south

Edgebaston

Birmingham

Bl5 2TT

United Kingdom

131
ECHOS DES LECTEURS

Monastère De Glasshampton

Shrawley
Worcester
WR6 6TQ

21 juillet 1999

Cher Supawan,

Grand merci de m'


envoyer une copie de votre livre "une poignée de Feuilles ". J'
ai eu beaucoup
de plaisir à la lire et je l'
ai trouvé très utile pour ma propre compréhension et ma pratique de la
méditation. Tu m'
as inspiré à continuer avec une plus grande diligence comme toi, je crois que les
religions dans le monde ont beaucoup à partager les unes avec les autres, et la tradition de la
méditation préservée et toujours pratiquée dans le bouddhisme est un grand trésor que beaucoup
de personnes devraient connaître . Les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont un
enseignement admirablement simple et pourtant profond que le chrétien gagnerait à connaître et à
pratiquer quotidiennement. Je te souhaite toutes les bénédictions de Dieu dans tes efforts de
transmettre cette tradition à toutes les personnes.

Dans ton livre, tu fais parfois des critiques aux institutions bouddhistes et chrétienne. Beaucoup
de tes critiques sont justes et je ne serais pas en désaccord avec toi. Cependant, j’aimerai te
rassurer qu'
il y a une forte tradition de l'
enseignement et de la pratique de la méditation dans le
christianisme, même si cela n’est pas très connu jusqu'
ici. De telles pratiques ont été réservées
aux moines et aux nonnes et ne sont pas encore ouvertement enseignées dans les églises. C'
est
une honte et laisse seulement voir une seule face du christianisme. Heureusement, ces dernières
années, les livres sur la prière, la spiritualité et la méditation de part la tradition chrétienne sont
devenues beaucoup plus répandue et maintenant beaucoup de chrétiens passent plus de temps en

132
retraite explorant les possibilités supplémentaires de la prière ou pratiquent dans les groupes ou
tout seul. Je voudrais partager avec toi dans cette lettre juste quelques uns des enseignements sur
la méditation qui sont venus des chrétiens dès le début de l'
église. Cela peut t’aider toi ou les
chrétiens avec lesquels tu travailles pour voir combien de points de convergence existent entre
nos deux traditions du bouddhisme et du christianisme.

La pratique de la méditation chrétienne est basée naturellement sur la bible. Nous devons
seulement regarder les mots de Jésus pour trouver la racine de toute notre recherche de Dieu. Par
exemple, dans l’évangile de Matthieu, Jésus dit, "béni soient ceux qui ont le cœur pur, parce
qu’ils verront Dieu" (Matthieu 5 v.8). Ici nous avons la charte pour toutes nos explorations dans
les pensées de l'
esprit et du cœur. Dans le contexte d'
un débat au sujet de la pureté rituelle —au
sujet des règles religieuses régissant ce qui devrait ou ne devrait pas être mangé —Jésus dit :
"écoutez et comprenez : ce n'
est pas ce qui entre dans la bouche qui salie une personne, mais c’est
ce qui sort de la bouche qui salie… Du cœur viennent les mauvaises intentions, le meurtre,
l’adultère, la fornication, le vol, le faux témoignage, la calomnie "(Matthieu 15 v.10,11,19). Les
premiers chrétiens ont bien su que la purification du cœur était un travail exigeant une grande
énergie et une grande détermination, pour "que tous ceux qui croient (en Dieu) soient purs,
comme Dieu lui-même est pur" (1 Jean 3 v.3). Dans ce processus les chrétiens cherchent à
devenir un avec le Christ, suivant la recommandation de saint Paul "laisser cet même esprit être
en toi comme il était en Jésus Christ " (Phil. 2 v.5), et ainsi "rendre chaque pensée captive pour
obéir au Christ" (2 Cor.10 v.5). Les premiers chrétiens ont su que les ennuis du monde naissent
du cœurs des hommes et des femmes : "ces conflits et disputes parmi vous, d'
où viennent-ils ?
Ne viennent-ils pas de vos obsessions qui sont en conflit à l’intérieur de vous ? Vous voulez
quelque chose et vous ne l’avez pas ; ainsi vous commettez le meurtre. Et vous convoitez
quelque chose et ne pouvez pas l'
obtenir ; ainsi vous vous engagés dans des conflits et des
disputes."(Jacques 4 v. 1,2). Pour eux la réponse était d’être unie à l'
amour du Christ, sachant que
de cette façon " la paix de Dieu, qui surpasse toute compréhension, gardera vos cœurs et vos
esprits en Jésus Christ " (Phil. 4 v.7).

La manière de trouver cette paix de Dieu, dans le sens de la description détaillée de la pratique
réelle de la prière, n'
a pas été écrite jusqu'
à ce que les moines et les nonnes vivant dans les déserts
Egypte et de la Palestine aux 3ème et 4ème siècle le fassent. Une des plus influentes de ces
de l'
personnes était saint Antoine d’Egypte (c.251 —356). Il a décrit la lutte avec les passions du
cœur comme étant ` la lutte avec les démons '
. Néanmoins, après vingt ans de solitude dans le
désert il pouvait dire : "je me sens confiant que si l'
âme est toujours pure et est dans son état

133
naturel, elle devient clairvoyante et voit plus loin que les démons."² sa lutte avec les passions l’a
amené à une expérience de la translucidité de l'
âme, un état de calme pur dans la paix de Dieu.

Evagrius (c.345 —399) était un autre moine qui a passé beaucoup d'
années dans les déserts
égyptiens. Il a dit que "il y a huit principales pensées dont toutes les autres pensées découlaient."3
il les a classé par catégorie : la gloutonnerie, la fornication ou convoitise, l’amour de l'
argent, le
mécontentement ou la dépression, la colère, le découragement ou nonchalance, vanité et fierté. Il
a enseigné que la voie à Dieu était l’absence de passion, menant à l’amour et finalement à la
connaissance de Dieu.

Pour Evagrius la forme la plus élevée de prière était "l’absence des pensées." Une des manières
pratique de réaliser ceci était par le rappel constant du nom de Jésus : "joindre ainsi à chaque
souffle une invocation sobre du nom de Jésus."² La conscience du souffle fait partie de la
méditation chrétienne depuis les premiers temps.

St Jean Climacus qui a vécu au monastère du mont Sinaï au 7ème siècle, a également écrit au sujet
de l'
utilisation du souffle dans la prière chrétienne : le "calme vient avec la disparition des
pensées. Dans le calme on doit sans cesse adorer Dieu et l’espérer. Laisser le rappel de Jésus être
uni à votre respiration. Alors vous apprécierez la valeur du calme."4 St Jean Climacus a
également enseigné les valeurs monastiques traditionnelles de l'
obéissance, l’humilité, le
discernement, l’absence de passion et l’amour. Une pratique fidèle de ces vertus, ainsi que la
pratique de la prière contemplative, permettrait à une personne de monter l'
échelle de l'
union avec
Dieu.
Cette tradition de prière a été encore développée et exposée par Hesychius aux 8ème et 9ème
siècles. Il a écrit : "L’attention est le calme du cœur, ininterrompu par aucune pensée. Dans ce
calme le cœur respire et appelle, sans fin et sans cesser, seulement Jésus Christ, le fils de Dieu."5
ce genre de prière, connu sous le nom de ` la prière de Jésus '
, a consisté parfois simplement au
nom" Jésus "répété avec chaque souffle. D'
autres fois, le saint nom a été employé en tant
qu'
élément d’une expression courte, telle que "seigneur Jésus Christ, aies pitié," ou "seigneur
Jésus Christ, fils de Dieu, aies pitié de moi un pécheur." Ces expressions sont d'
abord parlé avec
les lèvres, puis silencieusement dans le cœur, puis quand la pratique a progressé et un calme
silencieux de l'
esprit a été atteint, alors les mots sont délaissés entièrement et la personne se
repose simplement dans le silence de Dieu.

134
Les formes les plus longues de la prière de Jésus sont basées sur deux passages des saintes
écritures. L’une est une méthode de prière enseignée par Jésus lui-même. Dans la parabole du
pharisien et du collecteur d’impôts Jésus félicite le collecteur d’impôts qui prie en répétant
simplement l'
expression "Dieu soit compatissante envers moi pauvre pécheur" (Luc. 18 v.13).
Cette expression est alors combinée avec le cri du mendiant aveugle sur la route de Jéricho
quand il a entendu Jésus passer : "Jésus, fils de David, aies pitié de moi pauvre pécheur" (Marc,
10 v. 47). Les prières de Jésus sont devenus l'
une des méthodes principales de prière dans
l'
église orthodoxe orientale, et sont maintenant pratiqués par beaucoup de chrétiens de toutes les
églises à travers le monde.

Un des professeurs les plus importants de la vie spirituelle dans l'


église orientale était St Isaac de
Syrie. Il a vécu au 7ème siècle, la plupart du temps en tant qu'
ermite, mais a été pour un moment
l'
évêque de Ninive. Il a beaucoup écrit a propos de la pratique de la prière et sur comment trouver
le calme de l'
esprit. Il a su l'
importance d'
observer l'
esprit :
"chaque être raisonnable souffre des éternels changements, et chaque homme est différent d'
heure
en heure. Un expérimentateur peut vérifier ceci en se mettant à l'
essai. S'
il pratique avec sobriété
et s’observe à travers son esprit, il verra facilement comment ses pensées changent, ce qu’est ce
changement, comment sa bonne détermination est subitement balayée et ce qui en est la cause.

Pour St Isaac,la simplicité et l’humilité étaient d’une importance capital dans la découverte de
Dieu.

"quand tu fais face à Dieu dans la prière, tu deviens dans tes pensée comme un bébé sans voix. Ne
pas dire devant Dieu quelque chose qui vient de la connaissance mais approche le avec des
pensées enfantines, et ainsi marche devant lui de façon à pouvoir bénéficier de ces soins paternels
que les pères donnent à leurs enfants dans leurs petite enfance. Il est dit : le ` le seigneur préserve
le simple '
(psaume 113 v.6).7
Il a décrit la forme la plus élevée de prière comme étant la contemplation qui va au delà de tous
les mots et qui est même un genre de "non-prière".
" Les mouvements de la langue et du cœur pendant la prière agissent comme les clefs ; ce qui
vient après eux est la véritable entrée du trésor : de ce point la bouche et la langue deviennent
calmes, de même que le cœur - le trésorier des pensées -, le mental - le gouverneur des sens -,
et l'
esprit audacieux - plus rapide que l'
oiseau -, avec tous les moyens et techniques qu’ils
possèdent. Les demandes ici aussi cessent, parce que le maître de la maison est venu… tout ce qui

135
existe est une conscience franche, simple, qui dépasse tous les noms, signes, descriptions,
couleurs, forme et tous les termes inventés."8

Le repos simple dans Dieu après toutes les batailles avec les passions amène une personne à une
profonde compassion "pour la totalité de la création, pour l'
humanité, pour les oiseaux, pour les
animaux, pour les démons et pour tout ce qui existe,"

Le métropolitain Antoine de Sourozh, un des chefs de l'


église orthodoxe russe d'
aujourd'
hui, a dit
de ce grand professeur de la contemplation : "St Isaac de Syrie est connu comme étant l’un des
plus grands écrivain spirituel dans la tradition de l’Eglise Orthodoxe Oriental . Ses travaux sont
toujours largement étudiés dans les monastères et les couvents orthodoxes et même au-delà.

Cette tradition de prière contemplative ne se limite pas uniquement aux chrétiens de l’Est. Par
exemple, en Angleterre au 14ème siècle un auteur inconnu a écrit un livre appelé "le nuage de
l’inconnaissable" qui est devenu un classique de l'
enseignement spirituel chrétien. L'
auteur
enseigne que toutes les pensées de ce monde devraient être couvertes de "nuage de l’oubli", et
qu'
une simple attention affectueuse devrait être dirigée vers le"nuage de l’inconnaissable" où
Dieu doit être trouvé. Il écrit :

"par conséquent je laisserai d'


un côté tout que je peux penser, et choisir pour mon amour cette
chose que je ne peux pas penser ! Pourquoi ? Parce qu'
il peut bien être aimé, mais pas pensé. Par
l'
amour il peut être attrapé et tenu, mais en pensant jamais."²
La méthode qu'
il enseigne est d'
employer un mot simple, le plus court est le meilleur, avec lequel
on concentre l'
esprit :

un "tel mot est le mot Dieu ou` le mot 'amour. Choisis celui que tu veux, ou un autre si tu
préfères, mais qu’il soit d'
une syllabe. Attacher ce mot à ton cœur de sorte qu'
il ne parte jamais de
toi, advienne que pourra. Ce mot doit être ton bouclier et ta lance, dans la paix ou dans la guerre.
Avec ce mot tu dois vaincre le nuage et l'
obscurité au-dessus de toi. Avec lui tu dois abattre la
moindre pensée sous le nuage de l’oubli. Tellement que, si une pensée te presse pour te demander
ce que tu auras, ne réponds avec aucun autre mot que ce mot. Et si tu es tenté d’analyser ce mot,
réponds que tu l'
auras entier et non-développé. Si tu le fais, rattrape toi vite et rassure toi que la
tentation ne dure pas.

C'
est une pratique qui continue au delà du temps de la méditation formelle dans chaque activité
quotidienne, de sorte que de telles personnes deviennent "ainsi adapté dans la grâce et l'
esprit, et

136
tellement à la maison avec Dieu dans cette grâce de la contemplation, qu'
elles peuvent l'
avoir
quand elles le veulent dans les occupations ordinaires de la vie comme se reposer, marcher, se
tenir débout ou s'
agenouiller. Mais, pendant ce temps ils ont la pleine maîtrise de leurs facultés et
peuvent les exercer si elles le veulent."14

Par la suite la personne qui pratique cette méditation sera menée à un genre de "rien et nulle part".
"et, bien que votre esprit normal ne puisse maintenant trouver ` rien à quoi s’accrocher, parce que
15
il pense que tu ne fais rien, continues à faire ce rien, et fais le pour l'
amour de Dieu:' dans" le
rien "seras trouvé" une éclatante lumière spirituelle "qui est en fait" tout ".

Quand cette pratique produit des fruits elle apporte "un bonheur intérieur qui se révèle sur un
visage paisible et une attitude physique calme et humble."16 De cette façon, l'
effet de la
méditation s’étend hors de la personne pour influencer les vies des gens qu’elle rencontre :
"chaque homme ou femme qui pratique ce travail constatera qu'
il répand ainsi le corps et l'
âme,
de manière à les rendent aimables et attrayants à celui qui le voit… En effet, si l'
homme ou la
femme le moins attirant était rempli par la grâce pour travailler de cette façon, leur aspect serait
rapidement changé en une telle grâce que toutes les bonnes gens qui les verront seraient
heureuses et contentes d’être en leur compagnie, et sauraient que dans la grâce de Dieu elles ont
été encouragées et réconfortées de par leur présence.17

Le pratique de la prière contemplative révèle la grâce de l'


amour de Dieu expérimentée dans le
moindre événement du vécu quotidien de l’être humain.

Quand ceci se produit, toutes les choses deviennent chargées de la présence de Dieu. Dieu est
trouvé dans tous les événements de la vie et dans toutes les particularités de l’instant présent. Le
Français catholique romain Jean Pierre de Caussade (1675-1751) parle de ceci en terme de
l’abandon de soi à la divine providence dans "le sacrement du moment présent." Il écrit :

la "découverte de l'
action divine dans tout ce qui passe en nous et autour de nous est la véritable
science des choses. C'
est une révélation continue des choses; c’est une relation sans cesse
renouvelée avec Dieu ;…Dans ses profondeurs c’est la paix, la joie, l’amour et le contentement
en Dieu, vu, connu (ou plutôt cru) comme étant vivant et toujours entrain d’agir de la façon la
plus parfaite dans toute les choses. C’est le paradis éternel… Quand Dieu se donne de cette
façon, l’ordinaire devient extraordinaire, et c'
est pourquoi rien ne semble extraordinaire. Ce
chemin en soi est extraordinaire et c'
est tout à fait inutile de l’orner de parements inutiles.

137
pertinentes. Il est lui même un miracle, une révélation, une joie continue, hors mis nos
insignifiantes fautes, mais c’est un miracle qui, bien qu’il rende merveilleux toute notre vie
quotidienne de sens, n’a rien en lui même qui soit merveilleux pour les sens."18 Une vie de
contemplation est simplement la chose la plus naturelle, une vie ordinaire ; mais atteindre cet état
naturel peut être un travail de toute une vie.

Dans cette lettre j'


ai parlé juste de quelques uns des enseignements sur la méditation dans la
tradition chrétienne. Je n'
ai pas même mentionné des personnes comme les mystiques de la
Rhénanie Eckhart, Tauler et Ruysbroeck, ni le16ème siècle Carmélites, St Jean de la croix et Ste
Thérèse d'
Avila, ni même les professeurs de prière de notre propre siècle tel que Thomas Merton
de John Main. En partageant ce que j'
ai écrit ci-dessus je n'
essaye pas de dire que la méditation
bouddhiste et chrétienne sont identique ou que les chrétiens n'
ont aucun besoin d'
apprendre
d'
autres traditions religieuses. Tout que je suis entrain de dire est qu'
il y a une grande richesse
d'
expérience et d’enseignement duquel nous pouvons tous apprendre, bouddhistes et chrétiens .
Les enseignements du Bouddha sont un cadeau précieux pour le monde et ils m'
ont
considérablement aidé dans ma propre pratique en tant que chrétien. J'
espère que dans l'
avenir il y
aura beaucoup plus de partage entre les pratiquants des différentes Fois, et qu'
ensemble, nous
allons, comme disent les bouddhistes, ` entrer dans le Nirvâna '
, ou comme disent les chrétiens,
savoir que nous sommes un avec Dieu.'

Bien à vous,

Frère Nicholas Alan de la Société de Saint François

En tant que chrétienne je suis allée au Tai chi avec et pour mon mari afin de l'
aider avec sa
tension artérielle. C'
était avec une certaine agitation que je me suis retrouvée dans le cours.
Toutefois, comme professeur Supawan n'
a pas essayé de changer ma croyance personnelle, mais
m’a donné l’occasion d'
explorer ma propre foi en partageant et en gagnant en perspicacité par ses
méthodes

Plutôt que de compromettre ma foi, j'


estime qu'
elle a augmenté ma croyance dans Dieu, et m'
a
donné une nouvelle compréhension de l'
enseignement de Jésus. Cela a donné une autre dimension
à ma foi, explorant une habitude mentale, qui me semble être apparenté à la prière.

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience, qui sont pratiquées dans les mouvements du
Tai chi, m'
ont permises d'
éprouver un état holistique de l'
esprit, le corps et l'
esprit fonctionnant

138
ensemble. Ceci a fourni un endroit naturel, silencieux , vide de sentiments, que je crois est le
calme de Dieu.

Dans ce calme, j'


ai pu éprouver et apprécier le monde naturel et sentir que j’en faisais partie. Ceci
a augmenté mon amour spirituel de Dieu, et m’a encouragé dans ma foi chrétienne à vraiment
apprécier, et cultive la perfection au sujet du royaume de Dieu.
Tandis que mon mari a arrêté ses classes j'
ont continué à être présente parce que j'
ai été
impressionné par la véritable bonté montrée par Supawan, non seulement à mon endroit, mais aux
autres membres de la classe. Lire son travail et aller à sa classe m'
a fournie des réponses aux
questions, ce que je ne pouvais pas trouver dans les enseignements chrétiens conventionnels.

Sue Normandale

2 Septembre 1999

139
AUTO-EVALUATION

Ce sont les cinq barrières (bandits) qui ferons de leur mieux pour t'
arrêter dans ton progrès dans ta
pratique de la méditation et donc te ralentir et t’empêcher d'
atteindre ta destination mentale.

LE BANDIT DE L’OBSESSION être assailli par des pensées qui tiennent du désir sensuel. Tu
te sentiras comme poussé à ne faire que tout ce qui peut t'
offrir plus de plaisir et de joie. Tes
pensées vont te dire d’abandonner cette pratique ennuyeuse et difficile et de faire quelque chose
d’autre de plus amusant et excitant. Tu pourrais être frappé très sévèrement par l’obsession
sexuelle particulièrement les hommes, le mal du pays dans le cas où tu dois partir de la maison et
prendre part à une retraite et d'
autres symptômes. Être spontané et vraiment travailler sur le
premier fondement de l’éveil de la conscience. Avec un peu d'
effort, ce bandit s’affaiblira et
disparaîtra probablement.

LE BANDIT DE LA COLERE être assailli par les pensées et les sentiments qui causent la
-

mauvaise volonté, le ressentimen,t l’agitation et la colère soit envers quelqu'


un, quelque chose ou
une situation. Tu te sentiras malheureux d’être ici à la retraite et te sentiras gênés par tout le
monde et par tout ce que les gens font.
Tu peux contrer le bandit de la colère en apportant les pensées d'
amour, de bonté et de
compassion. Essayer de penser que d'
autres doivent également affronter de tels sentiments
négatifs comme toi . Alors répandre votre affectueuse bonté sur d'
autres et souhaiter à tous les
êtres d’être en paix. Travailler dur sur le premier fondement de l’éveil de la conscience, le bandit
de la colère se dissoudra.

LE BANDIT DE LA PARESSE- être frappé par la paresse et l’indolence, la lourdeur,


l’inactivité et l’oisiveté. Tu peux à peine te maintenir éveillé et ton cerveau ne peut rien absorber
du tout. Ce bandit semble inoffensif mais est extrêmement difficile à défaire.
Tu peux contrecarrer ceci en changeant de méthode de pratique. Introduire plus de mouvements,
marche méditative vers l'
arrière, effectuer un travail manuel ou même prendre une douche pour
s’éveiller. S'
il n’y a aucun moyen de te débarrasser de ta somnolence, se coucher pendant 15-20
minutes, pas plus, se lever, se laver le visage et recommencer la pratique. Ne pas s’asseoir pour
méditer parce que tu tomberas en un rien de temps dans le sommeil. Le faire quand tu es

140
entièrement éveillé.
LE BANDIT DU SOUCI- être bombardé par une explosion de pensées, les soucis, l’inquiétude,
la distraction et ainsi de suite . C' est un état d'
esprit dans lequel il est tout à fait impossible de
méditer.
Ce bandit doit être tué par une extrême patience. Essayer de faire un travail pratique à la place de
la méditation assise et travailler dur sur le premier fondement de l’éveil de la conscience. Faire
juste de ton mieux. Si tous tes efforts échouent à changer cet état d'
esprit de frustration, tu dois
trouver un autre moyen. Imagine que tu es assis très patiemment sur un banc dans une gare de
train très occupé à observer tous ces trains rapides passer. Puis, apportes y la sagesse. Se dire
qu'
un esprit non entraîné peut vagabondé comme ce que te vis en ce moment. Ceci devrait
t'
encourager à ne pas être suffisant et à travailler plus durement sur ta pratique quand ton mental
te permet de le faire.

LE BANDIT DU DOUTE - être assailli par le doute et l’incertitude au sujet de la pratique et


-

de l'
accomplissement.
Quand ceci se produit, tu dois travailler sur la spontanéité. Faire éclater immédiatement cette
bulle de doute de la même manière que tu éclates d'
autres bulles de pensées. Tu gagneras en
sagesse profonde chaque fois que tu éclateras une bulle de doute. Si tu peux avec succès te
défaire de ce bandit, tu deviendras très rapidement plus sage. Cette barrière est un très bon essai
et difficile à traverser parce qu’il traite de l'
illusion la plus subtile. Plus tu avance sur le chemin
plus tu seras souvent éprouvé par ce bandit . Seulement la spontanéité et la véritable connaissance
peuvent aider à traverser cette barrière.
Combattre avec ces cinq bandits est la plus grande tâche sur terre. Il n'
y a pas beaucoup de gens
qui veulent combattre avec eux parce que cela est très difficile. Si tu ne les combats pas, ils
s’emparent complètement de ta vie et toutes tes actes seront dictés par ces bandits. Le bandit du
doute est la cause de l'
ignorance et le plus dommageable. Pour faciliter la pratique, tu dois au
commencement avoir la volonté ou le désire de combattre ces bandits et par conséquence tu dois
avoir l'
arme adéquate et la compétence pour combattre. Je te dis maintenant que les quatre
fondements de l’éveil de la conscience est l'
arme nécessaire et la technique c’est ce que j'
ai
partagé avec toi dans ma classe de Tai chi. Voici un condensé

LES QUATRE FONDEMENTS DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE.

Normalement et ceci est l’idéal, votre conscience (votre être réel) devrait être de suivre les
fondements de l’éveil de la conscience. Quand vous ne suivez aucun des fondements, cela signifie

141
que soit votre mental dérive avec vos pensées et les sentiments soit que vous êtes dans un état
idyllique où rien n'
est vraiment clair bien qu'
il semble que n’ayez aucune pensée ou sentiment. Si
votre mental n'
a ni pensée ni sentiment, vous devriez voir le monde innocent ou voir les choses
tel que elles sont et, vous saurez en même temps que cela est la destination finale que vous avez
toujours recherchée. La connaissance et l’expérience doivent être claires.

LE PREMIER FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE : être conscient des


mouvements du corps physique.

Connaître votre respiration ou tout autre mouvement physique, Tai chi, marcher, le moindre
mouvement intervenant dans votre travail pratique. C'
est le fondement que vous aurez le plus à
travailler pendant toute le journée selon votre degré de spontanéité. Se rappeler que le Bouddha
recommande encore à ceux qui ont atteint l’illumination totale(Pra Arahants) de continuer à
travailler sur ce fondement. C'
est le moyen direct pour vous aider à vous bien dans votre corps et
dans votre tête le plus rapidement possible. Veuillez prendre contact avec moi si vous n’avez pas
toujours compris comment travailler ce fondement.

LE DEUXIEME FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE - être conscient de vos


sensations physiques

Connaître vos sensations physiques, la douleur, la démangeaison, le tintement, les palpitations, le


bourdonnement et ainsi de suite. Passer au moins 10 secondes ou plus dans cette sensation sans
en être distrait ou avant de travailler sur un autre fondement de l’éveil de la conscience.
Cependant, vous ne pouvez quitter le travail sur ce fondement que pour faire éclater une bulle de
pensées . Quand vous pouvez le faire, cela signifie que vous avez bien travaillé votre spontanéité.
Quand le travail concernant le deuxième fondement est finit, aller tout de suite au travail sur le
premier fondement. Si non votre mental va flotter permettant à l’un des cinq bandits de prendre
possession de vous.

LE TROISIEME FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE être conscient de ses


pensées et de ses états mentaux.

C'
est le fondement le plus difficile aussi bien à enseigner qu’à mettre en pratique. À ce stade,
juste savoir qu’il ne faut pas dériver trop longtemps avec ses pensées. Si vous dérivez, soyez
spontanés et revenez à vous même rapidement. Cette action mentale est ce que j’appelle « crever
la bulle de pensées » Le laps de temps que vous pouvez mettre dans une bulle de pensées peut

142
aller de quelques secondes à quelques minutes. Vous dérivé réellement d'
une pensée à l'
autre et
après à une autre encore indéfiniment. Si je suis près de vous, je vous rappellerai d'
être spontané
et vous pourrez instantanément faire éclater cette bulle de pensée. Si je ne suis à côté, vous devez
trouver vous mêmes un moyen de ne pas dériver. Dériver pendant une minute entière tandis que
vous êtes dans cette retraite un trop long. Ceci est un aspect du travail sur le troisième fondement.

L'
autre aspect consiste à observer les hauts et les bas de votre mental. Quand vous ne pouvez pas
faire éclater la bulle de pensée malgré vos efforts ? il est probable que vous soyez très assaillis par
le bandit des soucis. Vous devez vous imaginer que vous êtes assis sur un banc dans une gare en
plein activité et que vous regarder passer les trains. Cela est très douloureux si vous êtes assaillis
par des pensée et des émotions . Soyez patients.
Aussitôt que tu fais éclater la première pensée ou sentiment retourne immédiatement dans le
travail du premier fondement sans aucune hésitation. dans la première base de la conscience sans
n'
importe quelle hésitation. Ceci améliorera votre niveau très rapidement.

LE QUATRIEME FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE engouffres toi ou


fonds toi dans le monde de l’innocence.

Si vous avez travaillé avec succès les trois premiers fondements, vous verrez de façon naturel le
monde de l’innocence sans avoir à faire quoi que se soit comme dans les trois premiers
fondements. Votre mental doit être clair comme du cristal avant que vous puissiez voir le monde
de l’innocence. - C’est à dire qu’il ya plus aucun écho de pensée ni même une trace de sentiments
dans votre mental de quelque façon que se soit. Alors vous pourrez voir chaque chose tel qu’elle
est - ici il ya ni nom, ni concepts, ni prix et valeurs dans tout ce que vous percevez. Votre sens de
vous disparaît aussi au moment où la perception du monde de l’innocence apparaît. Vous devez
avoir une forte sensation de la liberté mentale et spirituelle - un état dans lequel aucun mot ne
peut pénétrer. Le monde de l’innocent est l’auto connaissance et donc, c'
est une connaissance
absolue en soi. Si vous atteignez la véritable connaissance( le monde de l’innocence), vous
pouvez vous certifier que c’est bien cela. Ceci est une indication pour que vous puissiez vous
juger vous même. Mes mots vous aide juste à confirmer ce que vous savez déjà.
Le quatrième fondement peut être facilement imité mais cela peut être détectée par votre
professeur expérimenté sans beaucoup de difficultés. Votre réaction et votre état quand vous
parlez de cet état final est une question de noir ou de blanc pour un professeur qui connaît
suffisamment le monde de l’innocence pour l’enseigner à d'
autres. Nous vous conseillons

143
fortement d'
être humble et très honnête à propos du résultat. Que vous sachiez ou non n’a aucune
importance, il faut seulement être honnêtes. Ceci n’est pas une compétition. Vous n’avez pas
besoin de donner une bonne impression aux autres et particulièrement ton professeur. C’est plus
important que vous atteigniez la véritable connaissance. Si vous ne comprenez pas et ne pouvez
pas avoir des expériences comme les autres, je suis là pour vous aider. Si vous ne pouvez pas me
voir, bien vouloir vous référez à mon dernier livre « une poignée de feuilles » ou écrivez moi.

Veuillez employer une autre feuille de papier et noter juste les réponses à chaque question. Sauter
la question à laquelle vous ne pouvez pas répondre. L'
ordre des questions est l’ordre de
progression de votre pratique. Vous aurez à faire face à toutes ces situations. Le degré
d’accomplissement va de 0 à 3. 0 est le plus bas niveau et 3 un très bon niveau.

1) nom de l'
activité c.-à-d. méditation assise, marche méditative, faire la cuisine, manger,
dormir, Tai chi etc.

2) combien de temps l'


activité a-t-elle duré ?

3) à laquelle des cinq barrières as-tu été le plus confronté pendant que tu faisais cette
activité ?

4) à quel point as-tu contrôlé le premier fondement ? 0-3

5) à quel point as-tu fait le deuxième fondement ? 0 –3

6) as-tu éclaté des bulles de pensées et de sentiment ? oui ou non

7) avec quel degré de spontanéité as-tu fais éclater ces bulles ? 0- 3

8) votre esprit a-t-il atteint votre destination mentale (calme et sérénité) après l’activité ?
oui, non

9) jusqu’à quel point es-tu certain de l’expérience de ta destination mentale ? (la nature
calme) 0-3

10) peux tu voir le monde de l’innocence ? oui ou non

11) jusqu’à quel point es-tu certain de l’expérience du monde de l’innocence ? 0- 3

12) pendant combien de temps peux-tu maintenir l’expérience du monde de l’innocence ? 0-3

144
13) par rapport à cette activité jusqu’à quel point es-tu satisfait du résultat général ? 0- 3

Veuillez vous rappeler qu’un résultat faible ne signifie pas que vous n’êtes pas bons . Que vos
résultats soient bon ou mauvais, vous avez appris la technique de comment se tenir sur le chemin
peut être c’est du fait de la nature que vous ne réussissiez pas maintenant. Savoir comment
parcourir le chemin est le plus important. Il y aura certainement un jour qui sera meilleur
qu’aujourd’hui. S’il vous plait continuez avec la pratique, n’abandonnez pas. Même après cette
retraite essayez de vous exercez au moins une fois par jour. Ceci vous aidera à progresser de
façon constante sur le chemin.

Que la paix soit toujours avec vous.

145
PROVERBES BOUDDHISTES.

Ces proverbes aideront à avoir une meilleure compréhension de ce livre. Veuillez noter que le
Bouddha n'a pas essayé de nous convaincre de croire à quoi que se soit au delà de notre
compréhension. Ses mots sont incroyablement ordinaires, remplis de sagesse. Nous pouvons
facilement suivre et être d'accord avec lui. Cependant, ceux qui peuvent obtenir le meilleur de
ces proverbes sont ceux qui s'engagent dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la
conscience.

voici les paroles de Bouddha.

Extraits des Proverbes-Bouddhistes Buddhasasanasubhasita rassemblés par son altesse Royal le


prince Vajirananavarorasa, le défunt suprême patriarche de la Thaïlande. Traduit en anglais
par Pra-maha Prayong Kittitharo, édité par le Conseil éducatif de Mahamakut 1967/2510

I. Tu es ton propre refuge.

2. Un esprit bien éduqué est la balise du bonheur.

2. Personne n'
est plus aimé que par lui même.

3. Tu es souillé par tes propres mauvais actes.

4. Un homme sage apprend comment s’entrainer.

5. Une personne sérieuse qui persévère dans sa concentration atteindra le bonheur le plus élevé.

6. Il vaut mieux laisser tous les diables attachés.

7. Il vaut mieux de faire du bien.

8. Ceux qui font du bien reçoivent le bien ; ceux qui font le mal reçoivent le mal.

9. Le désir sensuel vient des pensées auxquelles on a permis d’errer sans contrôle.

10. Les appétits sensuels ne pourront jamais être satisfaits, même si devait pleuvoir de l’or.

11. Il n y a pas plus grande douleur que celle résultant du plaisir sensuel.

146
12. Il n ya pas plus grand fleuve que le fleuve du désir.

13. Les désirs sont la chose la plus difficile à se débarrasser.

14. Les désirs sont illimités.

15. IL n ya pas de feu tel que celui de la convoitise.

16. Il n ya pas de piège tel que le piège de l'


ignorance.

17. Les chercheurs de plaisir courent habituellement après plus plaisir.

18. Un imbécile, par sa propre gourmandise pour la richesse, se tue lui même aussi bien que les
autres.

19. Les êtres doués de sentiments sont enveloppés dans un cocon d’ignorance.

20. La colère ne paye jamais.

21. La colère est comme manger de la rouille d'


une arme.

22. La colère mène à la destruction.

23. La colère rend l'


esprit agité.

24. a colère se développe à partir de l'


impatience.

25.La colère cause les plus grandes erreurs

26. Heureux est il qui a tué la colère.

27. Un homme est privé de sa vertu quand il est fâché.

28. Celui qui s’abandonne à la colère provoque sa propre douleur

29. Celui qui se laisse dominer par la colère détruit le bien qu’il a fait et les bienfaits qu'
il possède
déjà.

30. Une personne fâchée détruit facilement ce qui lui était difficile de faire quand il était sobre.

31. Tranchez votre colère avec le couteau de l’auto-discipline.

32. Tranchez votre colère avec le couteau de la sagesse.

33. La patience est la pratique la plus élevée de la moralité.

34. La patience est toujours couronnée avec bonheur.

147
35. La patience est un pouvoir pour ceux qui méditent.

36. Les dieux et les hommes aiment toujours une personne dotée de patience

37. Les êtres sont dirigés par leurs propres pensées.

38. Un esprit souillé est destiné à une existence malheureuse

39. Un esprit non souillé est destiné- à une existence heureuse.

40. Celui qui agit par son impulsion le regrette toujours.

41. Un homme sage apprivoise toujours son esprit.

42. Observez et gardez votre esprit aussi soigneusement que celui qui, porte une cuvette remplie
d'
huile.
43. Un homme sage limite toujours son esprit agité.

44. Un mauvais kamma a toujours un effet brûlant.

45. Il est difficile de faire un kamma (action), qui soit à la fois bon et salutaire.

46. Sauvegardez votre vertu contre le déclin, juste comme le sel ne perd jamais sa saveur.

47 La colère caractérise l’imbécile.

48. Il n'
y a aucun abri ou protection pour lui qui a été surmonté par colère.

49. La patience est la pratique la plus élevée de la moralité.

50. La patience est toujours couronnée par du bonheur.

51. La patience est la puissance de ceux qui méditent.

52. Une personne dotée de patience est a toujours aimé par des dieux et des hommes.

53. Un esprit bien-gardé provoque le bonheur.

54. La saveur de la vérité surpasse toutes autres saveurs.

55. Prendre plaisir dans la vérité dépasse tous les autres plaisirs

56. On domine une mauvaise personne par la vertu.

57 On domine une personne en colère par la sérénité.

58. On domine une personne misérable par la charité.

148
59. On domine un menteur par la vérité.

60. Une charité distinctive est recommandée par le Bouddha.

61. Celui qui donne du bonheur gagne du bonheur pour lui même.

62. Celui qui donne aux autres augmente son mérite.

63. Le Dhamma est comme un lac lucide.

64. La nature du sage est très difficile. à comprendre.

65. La nature du sage ne souffre jamais d’une quelconque altération.

66. Les vertueux vivent pour le bien-être des autres.

67. Béni est celui qui prend plaisir dans le dhamma.

68. Ceux qui suivent le dhamma vivent une vie heureuse.

69. Les vertueux sont protégés par leurs propres vertus.

70. On ne doit ni s’accrocher ni croire à toute sorte de phénomène.

71. Laisser un homme faire bien pour le bien

72. De tous les chemins, le noble octuple chemin est le meilleur et le seul chemin à l'
immortalité.

73. Celui qui est né doit mourir.

74. La santé c’est richesse.

75. Il est difficile de pouvoir voir un Bouddha.

76. Le déclin de la vie continue graduellement et incessamment.

77. Une occasion est propice en soi. Il n'


y a aucun raccordement avec les étoiles.

78. La modération est toujours recommandée.

79. La honte du péché et la crainte de ses résultats aident à empêcher la destruction du monde .

80. L’affection et la bonté relient les personnes à travers le monde.

81. La jalousie mène à la destruction du monde.

82. Une personne ingrate ne peut pas être satisfaite même du cadeau du monde entier.

149
83. Être touché par la compassion est un caractère d'
une grande personne.

84. Il est difficile de naître en tant que être humain.

85. Il est difficile d'


écouter les vertueux.

86. Il est difficile pour un Bouddha de naître.

87. La beauté ou la grâce est corrompue par la paresse.

88 La souillure ou la pureté d'


une personne est individuelle.

89. Personne ne peut purifier un autre.

90. Il est difficile de voir ses propres défauts, alors qu'


il est facile de voir ceux des autres.

91. Il n y a aucun endroit où peuvent se cacher ceux qui commettent un péché.

92. Jamais dans le monde il n y a d’attachement sans souffrance.

93. Il est très difficile de comprendre le fait d’être femme.

94. Dans un moment critique, un homme courageux est nécessaire.

95. Face à un problème, un homme sage est toujours le bienvenu.

96. Ne pas être flatté par l’honneur.

97. Toujours développer l'


idée de la renonciation.

98. Ceux qui recherchent la paix de l'


esprit doivent sacrifier tous les plaisirs du monde.

99. Q’un homme ait toujours une régularité de comportement, aussi bien en public qu’en privé.

l00.Ne pas se vanter de ce qu’on a pas encore.

101 Trouver un refuge pour votre mental. Ne jamais vivre sans un refuge pour votre mental.

102.Espérez la santé, qui est la plus grande richesse.

103.Ne pas s’en faire pour le passé.

104.Ne pas se soucier du futur.

105.La sagesse est la lumière la plus lumineuse.

106.La sagesse est les résultats de la patience.

150
107. La sagesse diminue en raison de la négligence.

108. La sagesse est plus grande que la richesse.

109. Un imbécile ne peut jamais pratiquer la méditation.

1lO. Ecouter attentivement est le resultat de la sagesse.

11l.Une vie guidée par la sagesse excellente.

112.Le laïque doté de sagesse vit pour le bien-être de plusieurs.

113.Ceux qui sont absorbés dans le plaisir sont - comme l'


homme mort.

114.La souffrance est le résultat des mauvaises actions accumulées.

I15.Le bonheur est le fait d’être loin des mauvais actes.

116.L’on fait le mal à cause de l’ignorance.

I17.Il n y a aucune souillure à parler du dhamma.

118. L'
homme sage doté de moralité brille comme un feu flamboyant.

119.L’ homme sage garde soigneusement ses sens.

120.L'
homme sage n'
est pas un mécontent.

121.Les paroles du vertueux ne concernent pas le plaisir sensuel.

122.Celui qui ne parle pas selon le dhamma n'


est pas vertueux.

123.Celui qui a calmé son esprit agité vit une vie heureuse.

124.L'
imbécile est toujours un mécontent.

125.L’experience vient d’un jugement judicieux.

126.Il n y a pas de personne irréprochable.

127.Une personne honnête ne fait pas de faux témoignage.

128.Les parents sont les dieux incarnés des enfants.

129.Les parents sont les premiers professeurs des enfants.

130.Les parents sont la source la plus élevée d’adoration pour les enfants.

151
131.La durée de la vie, selon le sage, est très courte.

132.La vieillesse ne peut être effacée par la richesse.

133.L’homme ne vit pas longtemps à cause de sa richesse.

134.Tous les êtres, les riches et les pauvres, sont tous condamnés à la mort.

135.La mère est une vraie amie à la maison.

136.Un véritable ami est une grande aide en temps de besoin.

137.Si tu ne peux pas trouver un bon ami, alors ères seul et ne fais aucun mal.

138.Si le roi est juste, alors le peuple est heureux.

139. Les mots du vertueux sont identiques à ses pensées.

140.Ceux qui disent des méchancetés ont souvent à le regretter.

l41La propreté du mental se voit à travers la parole.

142.Ne dis jamais ce que tu vas regretter.

143.La patience est la cause de l'


absence de la souffrance.

144.La personne qui travaille dure est récompensée par la paix de l'
esprit.

145.Celui qui fait son devoir à contrecœur ne pourra jamais atteindre le succès.

146.Celui qui fait son devoir volontairement est sûr d’atteindre le succès.

147. La haine cesse avec l'


amour.

148.Jamais la haine ne cessent avec la haine.

149.Le goût de la vérité n’a pas d’égal.

150.La vacuité maintient une personne éveillée.

151. La vacuité est nécessaire partout et toujours.

152.La personne consciente est heureuse.

153.La personne consciente est meilleure chaque jour.

154.Le contentement est une grande richesse.

152
155.Se satisfaire de ce qu’on a est la source du bonheur.

156.Beni est celui qui est dans la solitude, est content, et a expérimenté toutes les choses tel
quelles sont.

157.La morale apporte le bonheur jusque dans la vieillesse.

l58.La non-violence apporte le bonheur.

159.La paix est le bonheur le plus élevé.

l60.Le Nibbana est le bonheur le plus élevé.

161. Les naissances de Bouddha sont pour le bien-être de la multitude

l62.Le danger vient de l’autosuffisance

l63. Trop d'


association diminue l'
amour entre l'
un l'
autre.

164.La souffrance vient de l'


association avec le vicieux.

165. S'
associé avec le sage est une cause de bonheur.

153
Quelques exercices mentaux utiles et pratiques.

À la différence de l'
exercice physique, l'
exercice mental n'
exige aucun instant spécifique, aucun
endroit particulier ou l'
utilisation d’un équipement particulier. Tu peux le faire n'
importe où, à
condition que tu puisses te rappeler. Ca peut-être une bonne idée d'
écrire le mot "conscient" et de
le coller à l'
endroit le plus visible de la maison de sorte que tu puisses te rappeler ton exercice
mental chaque fois tu le vois

Toujours se rappeler que l'


exercice mental nous mène à réaliser notre santé, notre stabilité, notre
tranquillité et notre harmonie mentale. Cela signifie que plus nous faisons l'
exercice mental, plus
nous nous sentirons mentalement mieux. Le but essentiel de l'
exercice mental est d’unir le corps
et l'
esprit de sorte que notre vie (forme) puisse se faire dans l’harmonie.

Voici quelques techniques d'


exercice mental, que tu peux faire selon les diverses situations.

I) Etre conscient de la respiration est la technique la plus populaire, qui peut être faite
n'
importe où puisque tous nous devons respirer.
A) S’asseoir devant une émission télévisée ennuyeuse avec ta famille ; pourquoi pas
simplement s’asseoir dans ton fauteuil favori, fermer vos yeux et prendre conscience de
ta respiration. Tu peux faire la même chose quand tu assiste à une réunion ou une
conférence ennuyeuse et que tu écoute plus que tu ne parle.
B) Quand la lumière de ta chambre à coucher est éteinte, tu es face à face avec ton flot
de pensées, prendre l’habitude d'
observer ta respiration avant et après ton sommeil juste
comme tu as appris à le faire dans le cours de Tai chi. Ne pas s’identifier et vagabonder
avec ta pensée. Être spontané et décisif. Si tu peux le faire, tes problèmes seront résolus
de moitié. Essayes et tu sauras que c'
est très vrai.
C) Dans une file d'
attente c.-à-d.. pour une chirurgie, au salon, à l'
arrêt d'
autobus, au
supermarché, à une entrevue, etc. il n'
est pas besoin de fermer vos yeux mais se
concentrer fortement sur votre respiration. S'
il est difficile d'
observer ton souffle, tu
peux utiliser un objet pour t'
aider à te focaliser. Employer une perle peut-être trop
évident bien que ce soit un objet de méditation depuis des siècles. Un choix plus
pratique serait un stylo ou une pièce de monnaie. Se concentrer simplement sur la
sensation tandis que tu retourne à plusieurs reprises l'
objet.

154
II) 2) Etre conscient de nos pas est une autre manière amusante de procéder. Trouver un
point d’attention sur lequel travailler chaque fois que le pied entre en contact avec le sol.
Cette technique est très utile quand on doit parcourir une bonne distance à un rythme
régulier, comme marcher pour aller travailler, promener un chien ou simplement
marcher dans un parc. Chaque fois que tu marches dans les escaliers à la maison ou au
lieu de travail, trouver un moyen d’être conscient de tes pas.

III) 3) Transformer vos travaux domestiques ennuyeux en un certain rituel mental.

A) En lavant: ne pas se précipiter, être simplement conscient du mouvement


ou sentir les différentes sensations dans vos mains, chaudes,
froides ou glissantes, etc…
B) En rangeant après le lavage : ralentir les mouvements, prendre un article à la
fois, le placer doucement dans l’armoire de rangement et faire de ton mieux pour
réduire autant
que possible les bruits particulièrement avec les couteaux, les fourchettes et les
cuillères. Ne pas les jeter à l’intérieur comme le font la plupart des personnes !
C) Essuyer le plancher, polir, et nettoyer les fenêtres : ralentir et prendre conscience
de tes mouvements juste comme tu fais ton Tai chi .
D) Eplucher et le hacher les légumes peut être relaxant si tu peux te concentrer
seulement sur les mouvements.

4) Si tu ne peux pas dormir au milieu de la nuit, au lieu de te retourner infiniment dans


ton lit et vagabonder ici et là dans tes pensées, pourquoi ne pas descendre les escaliers
et faire quelque chose d’utile comme : repasser, tricoter, lire, faire un gâteau, faire des
sandwichs, écrire un journal intime ou un livre, etc. (j'
écris ceci depuis 3h30 du matin et
maintenant il est presque 5 h.)

Votre famille et vos amis peuvent commencer à penser que tu es un peu étrange.
Explique leur si tu peux. Si cela est trop compliquer, leur dire une plaisanterie ! Etre
courageux, être patient et ne pas être facilement décourageable. Persévérer même si tu
connaît des échec répétés. Se rappeler qu’en Orient c'
est une pratique de tout une vie
dans le but d’essayer d’équilibrer notre vie. Tu travailles ainsi pour ta santé mentale.

155
Ton expérience te montrera que cela en vaut la peine. Si tu y mets de l’effort, tu te
sentiras bien dans ta peau au fur et à mesure. Graduellement ceci deviendra l'
habitude le
plus inestimable que l'
homme ait jamais eu et réalisé. En conséquence, cela signifie que
tu auras plus de contrôle sur ta vie et ton destin.

Si tu as vraiment du temps libre et voudrais l’employer pour te connaître un peu plus et


faire plus de méditation, c'
est une bonne idée de pratiquer la méditation structurée qui te
permettra d’expérimenter le calme profond et gagner en sagesse. Suivre les directives

Que j’ai donné pendant le cours — être conscient de l’air qui te passe par les narines ; ne pas
suivre vos pensées, ni les images, ni les couleurs, etc… Il n y a aucun risque à faire ce que tu
veux si tu suis ces directives.

N’ hésite pas à poser des questions si tu as des doutes sur ta pratique.

SUPAWAN P. PANAWONG GREEN

156
AUTRES PUBLICATIONS DE SUPAWAN P. PANAWONG GREEN

° Cher Colin : Quel est le sens de la vie ?

° Un caterpillar peut-il être parfait ?

° Le guide pour la vie.

° Pour plus d’information, s’il vous plait écrivez à

supawan1@tinyworld.co.uk

157
NOTES

(1) Tandis que j'écris cet article, les personnes d'Amérique essayent de venir à bout d’un nouveau
massacre dans un lycée du Colorado où 15 personnes ont été tuées et beaucoup d’autres blessés. Cette
tuerie était le sixième du genre arrivées pendant les 18 derniers mois en Amérique.

(2) (voir le Daily Mail du mardi 22 avril 1999 page 2)

(3)` en ce qui concerne la contemplation des sentiments, il est nécessaire de parler des sentiments
physiques et mentaux. Je considérerais observer le sentiment dans le mental comme le troisième niveau de
conscience en raison de sa localisation-le mental. Cependant observer la rude balance des sentiments
dans le mental comme le bonheur et la douleur peut être classé comme deuxième fondement de ‘l’éveil de
la conscience de soi.

(4)en occident, le mental se rapporte à la zone de notre tête où le cerveau est situé, tandis qu’en
orient, esprit ou Citta se refera à la zone dans notre cœur, pas l'organe physique mais la nature
abstraite derrière notre poitrine. J'explique très clairement à mes étudiants que la zone abstraite
derrière notre poitrine est le point focal du troisième fondement de la conscience de soi "

(5) Sekha ou Sekkha signifie l'étudiant c.-à-d celui qui est sur la voie de la perfection ; quelqu’un
qui a atteint une des étapes de la sainteté excepté la dernière, et qui a encore à subir un
entraînement plus élevé. Page 411, dictionnaire du bouddhisme par Phre Thep Thevee(Prayat
Prayuto), édités par l'université de Mahahulalongkorn Buddgist.

(6) Le Bouddha se réfère à tout dans le sens ci-dessus par le mot "dhamma

(7) Il n ya aucune formule pour faire venir plus vite la sagesse essentielle. Il y a encore
beaucoup de mystères. Je suppose que nous devons juste adhérer à ce que le Bouddha nous a dit
à propos de ne pas être suffisant et complaisant en ce qui concerne la pratique. Aussi longtemps
que nous serons constants dans la pratique, le résultat viendra.

(8) Ayatana signifie la base des sens sentir-bases ou le champs des sens. Il y a douze bases de
sens qui se composent de six sens internes : les yeux, les oreilles, le nez, la langue, la peau et le
mental; et les six sens externes correspondants : l’image des choses, les bruits, les odeurs ,le
goût, le contact et la pensée. Le Bouddha classe le mental comme le sixième sens. Il ne s’agit pas

158
ici de la télépathie ; il s’agit véritablement d'un organe mental abstrait de sens, qui a la capacité
de connaître les objets mentaux ou la pensée. C'est tout ce qu’il en est .Je localise le mental pour
mes étudiants comme étant la nature abstraite dans notre poitrine juste pour rendre la pratique
plus facile.

(9) Les deux sources ou conditions, qui préparent le terrain au surgissement du point de vue juste
sont :1) Paratoghosa signifiant entendre ou apprendre des autres ou Kalayanamittata (bons amis
qui peuvent nous parler du dhamma) 2) Yonisomanaszkaraa, signifiant placer l'esprit dans le bon
état. Pour mieux comprendre ce terme il est plus facile de dire aux pratiquants que c’est quand
l'esprit est régi par la sagesse et non pas l'obscurité. Le Bouddha dit " je ne peux voir quel
facteur empêcherait le yonisornanasikara de se débarrasser de ses pensée de pêcher et faire
jaillir de nobles et droites pensées".

(10) En d’autres occasions le Bouddha a dit : « je ne vois pas un autre Dhamma mais
yonisomanasikara qui fait que le non –né ne puisse naître et ce qui existe doute de disparaître.
Yonisomanasikara est pour un bénéfice , pour s’enraciner, pour ne pas disparaître et pour la
nature de l’Ultime Vérité »

Tripitaka, Sangyutnigai, mahawarawak 19/413.

(11) J’ai parlé de ce concept dans mon premier livre «cher Colin : quelle est la signification de la
vie ? »publié en 1995 par Minerva Press. Il peut être commandé dans la plupart des librairies en
Angleterre.

(12) Selon le dictionnaire du bouddhisme écrit par Phra Thep Weatee (Prayut Prayuto), le mot
Dhamma a onze significations, dont voici quelque unes. 1) la doctrine, l'enseignement du
Bouddha, 2) la loi de la nature, 3)la réalité ultime, 4) le supramundane ou Nirvâna, 5) vertu, la
droiture, bonne conduite, la morale ; bon comportement ; 6) la tradition, 7)la justice, 8) les
choses, tout, les phénomènes.
La signification la plus populaire connue parmi les bouddhistes est l'enseignement du Bouddha.
La signification dont je me réfère dans ce chapitre et partout dans ce livre est principalement la
vérité finale ou l’ultime réalité ou nirvana.

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(13) Le noble octuple chemin ou le quart se compose de huit vertus :
1) samma-ditthi, compréhension juste ; 2) samma-sankappa, de la droite ; 3)samma-vacca,
parole juste ; 4) samme-kammeanta, action juste ; 5), samma- ajiva, moyen de vie juste ; 6)
samma-vayama, effort juste ; 7) samma-sati, conscience juste ; 8) samma-samadhi concentration
juste. Celles-ci peuvent être rangées dans trois groupes. 1 et 2 sont la sagesse ; 3, 4 et 5 sont la
morale ; 6, 7 et 8 et sont la méditation.

(14) S’ils ne peuvent pas atteindre le but ultime en cette vie, la semence se transmettra à nos
futures incarnations.

(15) Vipassana-bhavana ou les quatre fondements de l’éveil de la conscience est l'itinéraire


direct vers le Nirvana et c'est la meilleure des actions .
(16) Il était le bras gauche du Bouddha, disciple réputé accomplir les miracles.

(17) J’ai écrit un chapitre appelé " comment vous pouvez juger votre maître de méditation ?"
qui donne quelques indications pour que les gens puissent discerner leurs maîtres. Ce chapitre
est dans le livre intitulé " un caterpillar peut-il être parfait?" publié en Thaïlande par les
Editions Mental Health.

NOTES DU POSTCRIPT

(2) au moment où ce livre est édité j’ai déjà fini la première partie de mon dernier livre "le guide de l’utilisateur
pour la vie". Ce livre sera également édité bientôt par The Mental Health publication.

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