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MONTREUX
LV -SN/ 37.131.08
18.9.2008
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 2
SOMMAIRE
1. CONTEXTE ......................................................................................................................................................... 3
2. DIAGNOSTIC...................................................................................................................................................... 6
3. OBJECTIFS ....................................................................................................................................................... 22
4. DOMAINES D’INTERVENTION.................................................................................................................. 25
5. PERIMETRE ..................................................................................................................................................... 27
7. BUDGET ............................................................................................................................................................. 34
8. ECHEANCIER .................................................................................................................................................. 35
1. CONTEXTE
Instauré par la Confédération, le programme Projets urbains (ci-après: PU) découle du Rapport sur
les mesures d'intégration (juin 2007) établi par le Département fédéral de justice et police et les
services fédéraux compétents à l’intention du Conseil fédéral. La justification du programme PU
réside dans la volonté de favoriser l'intégration sociale dans les quartiers résidentiels. Plus
précisément, l'objectif de ce programme est d'améliorer la qualité de vie et de promouvoir l'intégration
sociale dans les quartiers dits «sensibles», mais aussi de prévenir les phénomènes de ghettoïsation,
d'accroître le niveau de sécurité des quartiers résidentiels et de resserrer la cohésion sociale – au
travers de mesures intégrées et concertées. La particularité de ce programme est de privilégier une
approche interdisciplinaire, et ce à l'échelle du quartier. Par ailleurs, ce programme est ciblé en
premier lieu sur des villes suisses petites et moyennes.
Sur la plan du contenu, le programme PU préconise une palette d'approches coordonnées combinant
des mesures d'intégration sociale au sens strict (formation et information, soutien aux milieux
associatifs, mesures de santé publique, accueil parascolaire, etc.) et la lutte contre les discriminations
(médiation, coopération interculturelle, etc.) avec des mesures ciblées sur les conditions d'habitat
(rénovation d'immeubles, politique de location, cours pour gérants ou concierges, etc.), mais aussi
des mesures d'intégration via les activités sportives (écoles, clubs, etc.), ainsi que des mesures
relevant du développement territorial (requalification des espaces publics, amélioration des transports
publics, etc.).
Le lancement des premiers projets a été arrêté pour 2008, et la phase pilote du programme durera
jusqu'en 2011. Outre les trois projets pilotes en voie d'élaboration (Montreux/VD, Pratteln/BL et
Rorschach/SG), quelques projets dits «partenaires» devraient aussi être instaurés prochainement.
Dans ce contexte, les communes pilotes définissent le contenu de leurs PU respectifs et le mettent en
œuvre, avec l'appui financier du Canton et de la Confédération. La Commune de Montreux s'investit
dans l'élaboration d'un PU destiné spécifiquement au site de Clarens (concernant les raisons de ce
choix et la délimitation du périmètre concerné, voir chap. 2 «Diagnostic»).
La Commune de Montreux a élaboré une première esquisse de projet en avril 2008, et l'a soumise
aux services fédéraux compétents. Lors d'une séance entre représentants de la Commune de
Montreux et de la Confédération, le 6 juin 2008 à Montreux, les services fédéraux ont formulé une
série d'exigences à intégrer dans le présent concept détaillé.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 4
Fin juillet 2008, la Commune de Montreux a mandaté la C.E.A.T. pour l'aider à développer ce concept
détaillé, à déposer fin septembre 2008 auprès des services fédéraux concernés. Ce travail a donc été
accompli dans des délais extrêmement restreints.
Une répartition des tâches a été convenue entre services communaux montreusiens et mandataires.
Par ailleurs, et outre de multiples échanges bilatéraux, l'équipe de projet constituée pour cette phase
d'élaboration du concept détaillé s'est réunie à trois reprises, en juillet, août et septembre 2008.
- Mme Edith Willi, conseillère municipale en charge des Affaires sociales, des Ecoles et de la
Jeunesse, cheffe de projet;
En outre, un Comité de pilotage (CoPil) s'est réuni en septembre 2008 afin de valider les démarches
entreprises ainsi que le contenu du présent concept détaillé. Ce CoPil était composé de:
• Pour la Commune de Montreux:
- Mme Edith Willi, conseillère municipale en charge des Affaires sociales, des Ecoles et de la
Jeunesse;
• La deuxième séance a consisté à formuler des objectifs pour le projet urbain, à identifier des
personnes-ressources utiles à sa mise en œuvre, ainsi qu'à apporter quelques éclairages sur le
périmètre de réflexion tel qu'il avait été esquissé par l'équipe de projet.
2. DIAGNOSTIC
! Introduction
Clarens, village d’origine vigneronne, occupe une situation privilégiée en bordure du Léman sur la rive
e
gauche de la rivière appelée la Baye de Clarens. A la fin du XIX siècle, ce village devient un des
pôles du développement de l’agglomération montreusienne. Avec le développement de la navigation
à vapeur et l’ouverture, dès 1861, de la ligne ferroviaire Lausanne – Villeneuve, l’essor touristique a
peu à peu supplanté l’activité agricole du site et un grand nombre de maisons viticoles se sont
transformées en pensions1.
e
Dès le début du XX siècle, le site connaîtra de grandes modifications avec notamment, la création de
la place Gambetta, nouvelle centralité correspondant au point de départ de la ligne de tramway
Clarens – Chailly – Blonay (CCB, 1911). Puis on assiste à la mise en place de tout un réseau de rues
quadrillant l’espace compris entre la route cantonale et la Baye de Clarens, à l’ouest du noyau
villageois d’origine (comprenant les «communs de Clarens», correspondant au secteur I). Ce réseau
induit le départ de l’urbanisation; cependant, à peine amorcé, ce développement est interrompu par la
Première guerre mondiale.
1 C’est du reste à Clarens que s’ouvre, en 1835, l’une des deux premières pensions de la région, la pension
Verte-Rive, d’une capacité de 30 lits.
2 Source, notamment, «ISOS» (Inventaire fédéral des sites construits).
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 7
! Le périmètre
SECTEUR II
SECTEUR III
SECTEUR I
Délimitée par la rue du Lac (su sud), le début de la rue des Vaudrès (à l’ouest), la ligne de chemin de
fer, l’avenue du Châtelard (le long de la Baye de Clarens) et la rue Gambetta, cette portion du
territoire de Clarens correspond au périmètre de réflexion de l’étude. La délimitation d’un périmètre
d’intervention sera évaluée ultérieurement, lorsque des mesures concrètes dans les différents
domaines d’intervention auront été définies.
Le choix du périmètre découle, d’une part, de l’analyse de la structure caractéristique de cette poche
de territoire qui est sans appartenance avec les secteurs alentour, tels le noyau villageois de
Clarens 4, le secteur des «Crêtes» au nord-ouest5 ou la bande riveraine6 et, d’autre part, de l’image
peu favorable que véhicule cette poche du territoire auprès des habitants de la Commune.
Enfin, il convient de souligner que les secteurs I à III n’ont pas pour but d’introduire d’ores et déjà une
forme de ségrégation du périmètre de l’étude, mais bien plus d’en faciliter le diagnostic.
La perception de la Commune de Montreux par ses habitants est encore fortement ancrée à sa
structure d’origine, c’est-à-dire une juxtaposition de plusieurs villages et hameaux. En effet, ce n’est
qu’en 1962 que Montreux et ses villages environnants se réunissent pour former la Commune de
Montreux telle qu’on la connaît actuellement. C’est ainsi que Clarens, nonobstant son urbanisation et
sa croissance, conserve cette connotation de «village» que les habitants et associations locales
entretiennent, d’ailleurs, en rejetant en quelque sorte leur appartenance à Montreux7.
Vu de l’extérieur – entendu par là, les autres habitants de la Commune – l’image de Clarens est
négative. En effet, le regard que portent ces habitants sur cette portion de ville tient davantage du
constat que Clarens recèle tous les maux de l’urbanisation des dernières décennies, au point que,
finalement, l’on n’en discerne plus les qualités intrinsèques comme sa situation géographique, sa
centralité, son accessibilité, etc.
Le secteur II, à l’amont (nord) des voies CFF, recèle principalement des résidences (en majorité des
logements collectifs); toutefois, il comprend – accessoirement – des activités (abattoirs de Clarens en
bordure de la Baye de Clarens), ainsi qu’un bâtiment scolaire au nord de l’esplanade ferroviaire.
L’implantation des bâtiments obéit à un autre mode d’occupation, en règle générale, sous la forme de
constructions en retrait des rues et privilégiant une orientation plein sud (images ci-dessous).
Par rapport à la trame urbaine et vu sous l’angle de l’utilisation du sol, le contraste est de mise: les
zones contiguës au nord ou à l’ouest présentent un tissu bâti de bien plus faible densité qu’à
l’intérieur du périmètre de réflexion. De même, à l’est, le noyau villageois ancien, bien circonscrit,
composé de maisons villageoises s’articulant sur des voies étroites et sinueuses, offre un contraste
au secteur I voisin.
En effet, malgré la tentative amorcée au début du siècle passé de mettre en place une urbanisation
coordonnée avec le réseau des voies (structure en îlots des Communs de Clarens, secteur I), cette
planification des espaces a cédé le pas à la promotion immobilière, laquelle n’a pas favorisé le
respect des prémisses; souvent même, une certaine banalité en a découlé.
Pour le secteur III, en revanche, si la densité est maintenue par le plan d’affectation communal en
devenir, une étude urbanistique9 a toutefois été mise en œuvre afin de prêter un regard qualitatif aux
ultimes restructurations du secteur des Vaudrès; celle-ci est actuellement en cours de validation
auprès de l’autorité exécutive.
! Les circulations
Néanmoins, des aménagements sont à mettre en valeur de façon à ce que la rue du Lac offre une
meilleure qualité des traversées piétonnes, notamment.
Leur gestion embryonnaire appelle une urgente requalification afin, dans une cohérence d’ensemble,
de les doter d’un vocabulaire urbain (matériaux, mobilier, éclairage, plantations). L’image ci-dessous
illustre le traitement encore fortement routier qui prédomine dans les aménagements.
En ce qui concerne le secteur III, les équipements publics ou collectifs de quartier sont quasi-
inexistants, qu’il s’agisse de commerces, garderie, petite école, place publique, etc., malgré la forte
concentration d’habitations. De telles carences ne favorisent pas l’intégration des habitants qui ne
disposent pas d’un lieu de rassemblement susceptible de faciliter les échanges socio-culturels.
! Conclusion
Il ressort des considérations qui précèdent que, si Clarens est effectivement en prise avec des
problèmes liés au développement de son urbanisme, cette portion de ville recèle aussi un potentiel de
mise en valeur. Parmi les aspects que le présent diagnostic permet de mettre en lumière, on relèvera
les atouts suivants:
Les problèmes et les besoins qui découlent de cette analyse spatiale peuvent se décliner de la
manière suivante:
• une partie non négligeable des bâtiments compris dans le périmètre sont sans charme,
surdimensionnés (trop haut par rapport à la voirie);
• la qualité des espaces publics n’est pas satisfaisante, qui manquent cruellement de convivialité;
• les traversées piétonnes des voies de chemins de fer et de la route du Lac (notamment) sont de
mauvaise qualité, ce qui conduit à un manque de perméabilité entre les quartiers;
• de manière générale, les secteurs retenus dans le périmètre de réflexion souffrent d’un déficit
d’image.
De manière générale, la vision des acteurs locaux conviés dans le cadre d’une séance participative
(cf. procès-verbal en annexe) ne diffère pas fondamentalement de celle des autorités communales. Il
est toutefois intéressant de noter que certains points prennent plus d’importance du côté civil que du
côté des autorités.
! Atouts, ressources
Les points forts intrinsèques à Clarens qui ont été relevés réfèrent à son aspect compact, bien fournis
en commerces, central, bien desservi par les routes et les transports en commun, ainsi que les
richesses au niveau du site et de la nature. L’histoire et les sites ont aussi été mis en avant dans une
perspective de mise en valeur.
Des éléments supplémentaires situés hors du périmètre qui a été utilisé jusqu’à aujourd’hui comme
base de réflexion ont été évoqués: comme point fort, la présence du port, de la plage et de la piscine;
comme opportunité l’amélioration des rives du lac.
! Problèmes et besoins
Au niveau des problèmes et besoins, la trop forte densité du bâti, l’absence de place publique
centrale, d’espaces verts, de places de jeux et d’équipements sportifs ont été autant de points relevés
par les acteurs, de même que la faible qualité des espaces publics et le manque d’équipements
collectifs créateurs de convivialité, tels: fontaines, kiosque à musique.
Dans le domaine des circulations, il a été souligné que la sécurité le long des cheminements
piétonniers en direction de l’école n’est pas garantie, ni aux abords des écoles («zones de
délestage»). Par ailleurs, il est regrettable qu’il n’y ait pas de rues à trafic modéré (zone 30 ou autres).
L’absence de piste cyclable le long de la route du Lac est déplorée. Par ailleurs, d’aucuns déplorent le
manque de possibilités de parking en souterrain.
De surcroît, la fréquence des trains est estimée trop faible et les correspondances avec les bus
mauvaises.
Enfin, au niveau touristique, il a été souligné que Clarens n’est pas assez valorisé.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 15
! Clarens
Cette même statistique établit le nombre d’habitants de Clarens à 8'318 (population établie), ce qui
correspond aux 39% de la population de la Commune. Toutefois, il n’existe pas de détail sur la
composition Suisses – étrangers à l’intérieur de la population de Clarens. De même, des informations
concernant la structure par âge de la population de Clarens, le revenu, la fiscalité, etc. ne sont pas
disponibles en l’état.
C’est pourquoi le diagnostic qui suit est constitué d’une série d’appréciations des services
communaux compétents en la matière.
Clarens est doté d’une école primaire (le collège Vinet, situé dans le périmètre concerné et scolarisant
les enfants de Clarens essentiellement) fréquentée par 413 élèves dont 56% sont de nationalité
étrangère.
On peut en déduire qu’en termes de chiffres bruts, la population étrangère n’est pas surreprésentée à
Clarens par rapport à l’ensemble de la Commune de Montreux (58%). Une analyse plus fine et
nécessitant des ressources allant au-delà du présent concept seraient nécessaire pour affiner ce
diagnostic et déterminer à quel type de population étrangère on a affaire (Montreux, riches étrangers,
étudiants versus Clarens, population à faible niveau de formation et défavorisée).
La population d’origine étrangère comporte moins de personnes célibataires que la population suisse.
Les revenus des habitants du périmètre sont variables. Un nombre restreint d’habitants est
propriétaire de son logement, généralement des appartements spacieux, mais la majorité des
habitants est locataire. Quelques appartements de standing sont mis en location à des cadres «de
passage» travaillant pour des multinationales implantées dans la région.
La plupart des habitants d’origine étrangère ont un niveau de formation peu élevé. La population
suisse est polarisée entre une minorité de propriétaires généralement cadres ou indépendants et une
large majorité de locataires disposant d’un niveau de revenu moins élevé.
Une étude du Service des finances de la Commune de Montreux a été réalisée en 2002 sur le
quartier des Vaudrès qui, sans être représentatif statistiquement de Clarens ou du périmètre de
réflexion, cristallise un certain nombre de problèmes et nous apporte ainsi un éclairage intéressant.
Le quartier des Vaudrès (dont les limites correspondent au secteur III tel qu’il est défini dans le
diagnostic spatial) compte 1494 habitants dont 63% sont de nationalité étrangère (contre 58% à
Montreux qui compte nombre d’étudiants étrangers des pensionnats, instituts et école hôtelière, ce
qui contribue à élever le nombre d’étrangers à Montreux. Ces étudiants ne sont cependant pas
domiciliés dans le quartier des Vaudrès). La part de population étrangère y est donc clairement
surreprésentée.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 17
La rentabilité fiscale des contribuables est de l’ordre de la moitié de celle de la moyenne des
contribuables montreusiens.
A l’intérieur du périmètre de réflexion défini dans le diagnostic spatial, une estimation des autorités
communales avance le chiffre d’environ 7'000 habitants, dont une grande part d’origine étrangère (de
l’ordre de deux tiers à trois quarts).
Cela donne le reflet d’une localité plutôt bien équipée, surtout dans le secteur I où se rassemble la
majorité de ces équipements publics ou au service de la population.
Le poste de police Riviera tient soigneusement une statistique sur le nombre de troubles à l’ordre
public, les délits contre les personnes et les délits contre le patrimoine, localisés par rues. Pour
évaluer si la fréquence des interventions est élevée par rapport à Montreux, il faudrait pouvoir
comparer les chiffres sur des périodes similaires, en prenant en compte des différences de
peuplement des rues, des interventions de la Police cantonale, etc. Ceci est un travail qui demande
des ressources qui sortent du cadre du présent concept, c’est pourquoi nous allons nous contenter de
relever les endroits du périmètre qui sont particulièrement sujets à des interventions de la police
locale.
15
Tous délits confondus, les interventions ont lieu en particulier à la rue du Lac (207 interventions) , à
l’avenue Mayor-Vautier (126 interventions), à la rue des Vaudrès (129 interventions) ainsi qu’à
15
Entre le 01.01.2006 et le 11.08.2008.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 18
l’avenue Alexandre-Vinet (122 interventions). La première place de la rue du Lac n’est guère
surprenant en ceci qu’elle représente la plus grande (et longue) rue du périmètre (secteur I et III). En
outre, il est intéressant de constater que les rue des Vaudrès et son prolongement, l’avenue Mayor-
Vautier sont aussi celles dont les caractéristiques architecturales et les espaces publics sont le plus
critiqués.
Il est à remarquer encore que le secteur II (et sa grande artère la rue Gambetta) est moins touché que
les secteurs I et III.
Si la cohabitation entre les différentes nationalités est louée par un grand nombre, il est toutefois
reconnu que le grand nombre de nationalités peut poser des problèmes de cohabitation à l’intérieur
des immeubles.
Par ailleurs, il ressort assez clairement que les acteurs déplorent une certaine ségrégation socio-
spatiale, c’est-à-dire des «poches» de territoire comprenant des populations aux caractéristiques
sociales assez homogènes (on renvoie à l’analyse du quartier des Vaudrès). Les acteurs parlent de
ghettos (tant au niveau des revenus qu’au niveau des aspects de sécurité) et relèvent le manque de
mixité.
Dans les quartiers les moins attractifs, l’ambiance générale est décrite comme celle d’une cité-dortoir,
un sentiment d’insécurité règne, ainsi que l’impression que les habitants n’ont pas le temps (forte
rotation des locations) ou la volonté de s’intégrer avant de partir vers des cieux plus favorables. De ce
fait, une certaine indifférence par rapport à la vie locale règne.
Cette vision des choses est confirmée par le fait que Clarens est sous-représenté au niveau politique.
Les acteurs déplorent aussi le manque d’infrastructures à disposition, comme un centre d’accueil pour
faciliter intégration des nouveaux venus, une «salle à manger» publique, une salle de réunion, plus
d’infrastructures d’accueil de la petite enfance et extra-scolaire, etc.
Les acteurs estiment que les habitants de Clarens se sentent défavorisés sur le plan des
investissements collectifs par rapport à Montreux. En outre, ils perçoivent une certaine indifférence de
la part des autorités communales.
2.3 L'habitat
Etant donné le manque de données fiables et détaillées concernant la structure de la propriété et des
logements, les catégories de loyers et l'évolution de ceux-ci, il n'est pas possible en l'état de procéder
à une analyse systématique de l'habitat à Clarens. Néanmoins, avec diverses sources d'information,
l'aspect de l'habitat sera traité sous différentes perspectives: tout d'abord, l'impression générale qui
ressort du Service du logement, l'analyse de la répartition des logements subventionnés, un zoom sur
le quartier des Vaudrès, enfin, la perception des habitants et/ ou acteurs-clé de Clarens.
Au niveau de la rue Mayor-Vautier, qui représente la prolongation de la rue des Vaudrès et qui
accueille un grand nombre de logements, deux types de population bien distinctes cohabitent. En aval
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de la rue, d’anciens bâtiments accueillent essentiellement des petits ménages de personnes âgées ,
tandis qu’en amont, dans les immeubles plus récents, logent des familles avec enfants, dans une
grande diversité de nationalités.
Les bâtiments situés autour du centre commercial Clarens-Centre (secteur I) sont des immeubles en
location, mais pas forcément à loyers bon marché, sauf en ce qui concerne les immeubles
subventionnés (voir plus bas).
Les immeubles proches du lac sont plutôt des PPE, dont beaucoup d’immeubles récents.
Le quartier des Vaudrès fait l'objet d'une attention particulière en ceci qu'il cristallise en grande partie
les points faibles de Clarens, tout en n'en étant pas représentatif!
Le nombre de ménages en proportion de la population y est élevé: 867 ménages pour une population
de 1494 habitants, d'où une taille de ménage moyenne de 1.7 personnes, contre presque 2 pour
Montreux en total.
Les immeubles du quartier, d'une architecture peu conviviale et dotés d'espaces publics limités à la
voirie, abritent des logements de qualité similaire, c'est-à-dire peu attractifs. Ces logements sont en
grand nombre et de petite taille, les loyers y sont plus bas qu'ailleurs.
Selon les acteurs-ressources, le roulement y est aussi plus élevé qu'ailleurs, les habitants le quittant
"dès qu'ils peuvent", le quartier ne jouissant pas d'une image positive. L'investissement des
propriétaires dans ces logements se situe au minimum, étant donné qu'il ne leur est pas possible
d'augmenter les loyers pour amortir l'investissement. Ainsi, c'est à nouveau l'image du quartier qui est
écornée. Cette logique constitue ainsi un cercle vicieux.
Clarens compte un total de 136 logements actuellement subventionnés (par la Commune et par le
Canton). Ils sont tous situés dans le secteur I du périmètre de réflexion (rue Marc-Dufour, rue des
Vergers, avenue Mayor-Vautier, Avenue Jean-Jacques Rousseau), ce qui correspond à Clarens
centre.
16
Pour l'anecdote, le gérant de la Migros, située dans Clarens centre (secteur I) dénote une demande
particulièrement élevée pour des produits emballés dans de petits emballages, ce qui confirme la présence
de ménages de taille restreinte.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 20
Sur les 256 logements actuellement subventionnés que compte la Commune, 136 sont localisés sur
le territoire de Clarens. Rapporté à la population, on compte ainsi 1 logement subventionné pour 61
habitants à Clarens, contre 1 sur 96 sur l'ensemble de la Commune de Montreux. On constate
effectivement un déséquilibre (différentiel de plus d'un tiers).
On peut ainsi en conclure que la tendance de localiser les immeubles subventionnés sur le territoire
de Clarens s'affirme ou du moins s'est affirmée dans un passé récent.
Il semble généralement admis que de manière générale, Clarens est trop densément bâti, ce qui,
d'une part, pose des problèmes de convivialité et, d'autre part, limite les possibilités de
développement.
L'aspect de la mixité des habitants, en particulier au niveau des revenus, semble constituer également
un élément important du diagnostic de Clarens. Si chacun s'accorde à dire qu'une plus grande mixité
est souhaitée, d'aucuns déplorent le nombre insuffisant d'immeubles subventionnés (pourtant déjà en
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surnombre par rapport à la moyenne communale ) ou à loyers modestes quand d'autres évoquent le
manque d'immeubles de «haut standing», qui pourraient contribuer à une meilleure mixité de la
population.
La ségrégation socio-spatiale entre quartiers de Clarens est très marquée (le quartier de Saint-
Georges, situé à l'ouest du périmètre représentant le «Beverly Hills» de Clarens, tandis que les
Vaudrès en représente le «Bronx»).
! Atouts et potentiels
• L’histoire de Clarens (Rousseau) lui confère une image positive, qui pourrait être mieux exploitée;
• le quartier est entouré d'institutions et équipements phares (écoles, clinique Prairie, salle
omnisports du Pierrier);
17
A ce propos, l’idée de les répartir sur le reste du territoire communal a été lancée.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 21
• même s’ils sont peu attractifs, des logements libres sont à disposition.
! Problèmes, besoins
• De manière générale, Clarens souffre d’un manque de qualité de ses espaces publics qui sont
généralement dédiés à la circulation motorisée, que ce soit au niveau de la sécurité ou de leur
manque de convivialité;
• plus particulièrement dans le quartier central (secteur I), il existe un besoin de lieux de rencontres
et d’un parc public à Clarens centre;
• il existe un besoin d'équipements collectifs (sportifs notamment, commerces, etc.) dans le quartier
des Vaudrès;
• les circulations piétonnes sont insatisfaisantes (y c. pour l'accès au Lac et aux écoles, p. ex. entre
Vaudrès et école Vinet, qualité insuffisante);
• il manque de manière générale des plates-formes d’échange et de lieux de rencontre pour les
habitants;
• le manque d’intégration de certains habitants et le peu d’implication dans la vie locale des
habitants de Clarens fait qu’ils sont sous-représentés à l’échelon politique communal;
• il y a une tendance à Clarens à se sentir défavorisé par rapport à Montreux («Clarens est la
poubelle de Montreux»), il y a un besoin de rétablir des relations de confiance avec l’autorité
communale;
3. OBJECTIFS
• Création d’un processus de requalification urbaine et sociale s’appuyant sur de nouvelles formes
de collaboration
• Lutte contre le racisme dans les quartiers (prévention / gestion des conflits, tensions,
discriminations)
3.2.1 Méthodologie
La définition des objectifs au niveau communal a été menée de la manière suivante: dans un premier
temps, l’équipe de projet a été invitée à formuler ses objectifs, qui ont été avalisés par le comité de
pilotage. Dans un second temps, la deuxième séance participative avec les acteurs de Clarens (liste
des participants en annexe) a permis de consolider et compléter ces objectifs. Enfin, dans un
troisième temps, les objectifs définis ont été confrontés aux objectifs fixés par la Confédération et leur
conformité contrôlée.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 23
D’éventuels objectifs spécifiquement cantonaux n’ont pas été relevés en vertu du postulat qu’ils se
recouperaient largement avec les objectifs fixés par la Confédération, d’une part, et la Commune,
d’autre part.
Les objectifs ci-dessous ont été définis par la Commune (équipe de projet) et se sont retrouvés dans
la séance participative avec les acteurs:
• requalifier, valoriser et intégrer le quartier (périmètre esquissé) aux autres secteurs de la ville;
Les objectifs sectoriels ci-dessous ont été fixés par l’équipe de projet et les acteurs (séance
participative n°2). On a procédé à un découpage par thèmes afin de rendre la lecture plus aisée. Une
synthèse des objectifs est traduite dans le chapitre suivant, sous la forme des «domaines
d’intervention».
! Urbanisme
• saisir les opportunités de rénovation pour promouvoir un concept architectural amélioré;
• saisir les opportunités de réalisations pour améliorer le concept urbanistique des Vaudrès;
• mettre en valeur les bords du lac et les rives de la Baye pour des activités de plain air, de
détente;
• requalifier les espaces publics afin d’en améliorer la convivialité (espaces de rencontre);
! Mobilité
• diminuer l’impact des nuisances dues au trafic motorisé de surface par des mesures de
modération;
• améliorer la sécurité des voiries (aux abords des écoles, cheminements piétonniers des écoliers);
• améliorer les liaisons piétonnières entre les quartiers, notamment de part et d’autre de la ligne de
chemin de fer et de la rue du Lac;
• aménager des cheminements en tenant compte des besoins particuliers des personnes à mobilité
réduite.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 24
• créer une plate-forme d’information locale, faisant office de relais vers les associations présentes
sur place, les administrations, etc.
! Logement
• continuer, voire intensifier la politique de logements subventionnés à Clarens mais aussi sur le
reste du territoire communal;
• mobiliser les habitants, les encourager à s’investir dans l’amélioration de la qualité de vie dans
leur quartier (au niveau politique, social…).
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 25
4. DOMAINES D’INTERVENTION
Une des motivations à la mise en place du programme «Projets urbains» (PU) est la création d’un tout
cohérent entre diverses mesures sectorielles. Au stade du concept détaillé, il est prématuré d’établir
des mesures concrètes pour chacun des objectifs. Cependant, les bases nécessaires à la définition
de mesures concrètes, qu’on a appelé «domaines d’intervention», sont présentées dans ce chapitre.
Elles relèvent d’une double logique: le chapitre 4.1 présente les projets en cours qui pourront être
valorisés comme mesures au titre du PU, tandis que le chapitre 4.2 recense les domaines
d’intervention «à créer» et sur la base desquels des mesures concrètes seront définies au fil du projet
proprement dit.
Afin de définir des domaines d’intervention qui soient pertinents en regard de la situation spécifique
de la Commune, il est nécessaire d’identifier les projets existants (qu’ils soient encore au stade d’idée
ou déjà en cours) au niveau communal et qui sont pertinents en regard des objectifs généraux du
projet urbain tel qu’il est défini par la Confédération.
Une étude urbanistique a été confiée par les autorités communales au bureau Farra & Fazan suite à
une demande de permis de construire et voyant là une opportunité de redresser la situation dans un
quartier peu valorisé. Cette étude présente des solutions urbanistiques pour une utilisation du
potentiel de restructuration basé sur la qualité, dans la volonté d’améliorer l’identité du quartier, le
recentrer sur l’extérieur, lui adjoindre des espaces publics conviviaux, améliorer son image.
Ce document sera utilisé par les autorités comme schéma directeur, qui négocieront les modalités de
mise en œuvre avec les requérants.
Concrètement, le projet urbain pourra utiliser cette opportunité, par exemple comme «porte d’entrée»
au projet, étant donné qu’une grande partie du travail a déjà été accomplie.
Tant les membres de l’équipe de projet que les acteurs invités aux séances de participation ont
rapporté l’enjeu que représente la création d’une place publique centrale. En effet, le projet de créer
un tel espace à la «Grande-Place» (entre l’avenue Vinet, l’avenue des Pléïades et la rue du
Grammont) tire ses racines dans le passé de Clarens. Aujourd’hui, le terrain en question est en main
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privées et encore largement non bâti . Le propriétaire souhaite y construire une structure médicale.
Son dernier projet en date propose aussi un parking souterrain ainsi qu’un espace vert. Ce
compromis peut-il répondre aux attentes de la population?
Il semble pertinent d’intégrer en priorité cette problématique dans le déroulement du projet urbain.
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L’ancien plan général d'affectation (PGA, qui n’a pas encore été abrogé affecte la parcelle en totalité à la
zone industrielle et le nouveau PGA, qui n’a pas encore été approuvé, scinde la parcelle en deux: zone
urbaine et zone d’utilité publique (au sens large). En principe, à ce stade de la procédure, ce sont les deux
réglementations qui s’appliquent, ce qui rend le secteur de fait inconstructible. Le projet du propriétaire serait,
lui, conforme au nouveau plan.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 26
Un projet en cours dans le secteur I, dans les rues comprises entre la rue du Lac, la rue du
19
Grammont, l’avenue Mayor-Vautier et la rue Gambetta . Une éventuelle extension de ce type de
mesures devra être évaluée sur la base de cette expérience.
! Nouvelle école
Pour l’instant au stade d’idée, la création d’une nouvelle école (primaire) s’appuie sur la mise en
valeur d’une parcelle communale située au nord du secteur III. Des négociations sont en cours avec
les CFF, propriétaires des parcelles voisines. (N.B: les jardins seraient préservés).
! Centre de loisirs
Outre les projets existants, les domaines d’intervention ci-dessous sont proposés comme base aux
mesures concrètes.
! Espace public
• Sécurité du trafic non motorisé (vers et aux abords des écoles, liaisons entre quartiers)
• Requalification des espaces publics en vue d’une meilleure convivialité (mobilier urbain,
équipements de sports / loisirs)
! Politique du logement
• Répartition des logements subventionnés
• Mixité sociale
! Communication, participation
• Relations habitants de Clarens – administration de Montreux
! Vie de quartier
• Relation de voisinage
• Dialogue interculturel.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 27
5. PERIMETRE
Ce petit chapitre présente quelques éléments de réflexion sur le futur périmètre d’intervention, c’est-à-
dire le périmètre pris en compte dans le déroulement du PU et dans lequel des mesures concrètes
d’intervention pourront être prises.
Le périmètre de réflexion a été déterminé par l’équipe de projet. Il a été soumis aux acteurs-
ressources dans le cadre de la deuxième séance de participation. On en retire les constats suivants:
1) Les objectifs fixés par la Commune proposent clairement d’exploiter les opportunités existantes
propres au lieu. Or une partie des atouts de Clarens se situent hors du périmètre de réflexion: le
bord du lac (à l’est de la Baye de Clarens), la rive droite de la baye de Clarens (à l’ouest du
secteur II).
2) S’il ne présente pas de problème au niveau urbanistique, le Vieux-Clarens n’en est pas moins
composé d’une large population étrangère. Cette dernière devrait pouvoir être prise en compte
dans les réflexions sur l’intégration sociale, dans la cohérence des réseaux de mobilité douce,
ainsi que dans le traitement de l’artère rue Gambetta. Dans cette dernière optique, le périmètre
pourrait même prendre en compte le côté est de la rue Gambetta jusqu’à Tavel.
Compte tenu de ces éléments de réflexion, le périmètre d’intervention pourrait s’avérer plus large que
le périmètre de réflexion du présent concept détaillé.
19
Dans le cadre du réaménagement du carrefour de la rue William-Thomi, rue de Jaman, rue du Léman, av.
Alexandre-Vinet.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 28
Les mesures concrètes à mettre en œuvre au titre du projet urbain et les domaines d'intervention dont
elles relèveront ne pourront être précisés qu'au cours des premiers mois de réalisation de ce projet.
Au stade actuel en effet, l'accent a été mis sur le diagnostic de la situation – afin de construire le
projet sur des bases solides – ainsi que sur les objectifs à poursuivre.
Nous esquissons néanmoins les principes qui devront guider la mise en œuvre du projet urbain, de
manière à ce que celui-ci soit conforme à l'approche préconisée par le programme fédéral PU, et avec
le souci d'en optimiser l'efficacité.
L'«approche projet» consiste également à envisager l'ensemble de mesures à mettre en œuvre dans
une perspective temporelle définie: l'horizon temporel du PU montreusien est limité aux quelque trois
ans à disposition pour l'application sur le terrain de la phase pilote du programme fédéral PU. La
manière de travailler et les mesures à instaurer devront certes être conçues comme pouvant (et
devant) être pérennisées, de sorte que les effets escomptés durent bien au-delà de la phase pilote.
Le contexte spécifique de cette phase pilote (avec son organisation ad hoc et son mode de
financement tripartite Confédération-Canton-Commune) n'en reste pas moins expérimental et
temporaire. Tout comme les mesures concrètes à développer, le dispositif de pilotage du PU et les
modalités de son suivi-évaluation doivent être conçus dans cette perspective temporelle prédéfinie.
Le projet urbain vise tant à améliorer la qualité de vie à Clarens qu'à améliorer l'attractivité de ce site.
Ce qui suppose des améliorations aussi bien matérielles (aménagements publics, rénovations
immobilières, etc.) qu'immatérielles (mobilisation des habitants, transformation des perceptions,
changements de comportements sociaux, etc.). Par conséquent, les destinataires principaux du PU –
les habitants de Clarens – sont également des leviers incontournables pour que le PU soit efficace: ce
sont d'abord leurs représentations, leurs besoins, leurs compétences, leurs préoccupations qui sont
au centre de l'attention, et que le PU doit mobiliser et/ou faire évoluer.
Cela implique une association étroite des destinataires à la définition et à la mise en œuvre des
actions qui les concernent: le PU offrira ainsi un espace de rencontre entre les velléités communales
voire cantonales (approche «top-down») d'une part, les aspirations et contraintes des acteurs locaux
(approche «bottom-up») d'autre part. Il s'agira donc de consulter régulièrement les habitants de
Clarens quant aux stratégies et mesures à développer au titre du PU, non seulement pour vérifier leur
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 29
pertinence du point de vue des destinataires, mais aussi pour y intégrer les propositions que ces
acteurs locaux ne manqueront pas d'émettre.
Les consultations pourront prendre plusieurs formes. La création et la mobilisation périodique d'un
groupe d'accompagnement composé d'acteurs locaux particulièrement susceptibles de faire le lien
20
entre la population de Clarens et les responsables du PU constituerait la modalité minimale (voir
«GRAAL» à la section 6.2 ci-dessous). Des opérations ponctuelles plus larges pourront en outre être
réalisées, sous diverses formes à préciser ultérieurement (p. ex. sondage via la presse locale, soirée
d'information-consultation sur des enjeux particulièrement saillants, etc.).
! Les partenariats
Par ailleurs, l'intégration des acteurs locaux à la réalisation du PU sera plus aisée et plus efficace
dans la mesure où elle valorisera les réseaux relationnels et les compétences spécifiques de diverses
associations bien ancrées localement: associations sportives, culturelles, de migrants, de quartier, de
commerçants, etc. Les contacts avec des membres actifs de ces associations devront donc être
développés dans le cadre du PU – que ce soit en les associant à un groupe d'accompagnement ou
de manière plus ponctuelle.
Dans le même état d'esprit, des partenariats devront aussi être instaurés avec les principaux acteurs
immobiliers engagés à Clarens (régies immobilières, grands propriétaires, coopératives de logement,
éventuels groupes ou associations de locataires…), compte tenu de la grande importance à accorder
à la problématique du logement et de ses caractéristiques – enjeu fort du PU.
Enfin, outre les destinataires du PU et les associations ou autres groupes d'intérêts à associer à ce
PU, d'autres acteurs devraient être amenés à jouer un rôle de partenaires. Il s'agit notamment de
commerces ou autres entreprises locales ayant un intérêt au bon développement de Clarens, et qui
pourraient apporter leur contribution de diverses manières: contribuer à des groupes de travail, servir
de relais pour l'information, voire sponsoriser telle ou telle réalisation.
! L'information et la communication
Mobiliser les habitants de Clarens, susciter leur participation et leur engagement, modifier leurs
perceptions et leurs comportements, rendre compréhensibles les interventions faites au titre du PU:
tout cela implique non seulement d'associer les habitants et autres acteurs de Clarens au projet, mais
aussi de leur fournir l'information nécessaire. L'information et la communication devront être
déployées d'emblée pour susciter l'intérêt des personnes concernées, et entretenus tout au long du
projet.
A cet égard, un partenariat avec la presse locale est hautement souhaitable: cette presse a tout
intérêt à recevoir des informations de première main quant aux opérations en cours, pour pouvoir en
informer ses lecteurs en primauté. Réciproquement, le PU a tout intérêt à diffuser les informations
utiles via un organe de presse bien diffusé localement, et auquel les habitants peuvent s'identifier.
L'une des premières démarches à entreprendre au titre du PU sera donc d'établir ce partenariat
privilégié avec la presse locale (correspondant local de «24 Heures», Radio Chablais, TV locale…).
20
Comme cela a été fait dans le cadre de l'élaboration du présent concept détaillé, mais avec une composition
du groupe d'accompagnement et des modalités de travail réadaptées. Une première liste de personnes-
ressources et d'instances diverses (associations, coopératives, paroisses, régies, etc.) a d'ailleurs déjà été
établie, sur la base des indications fournies par les personnes consultées dans le contexte de l'élaboration
du concept détaillé.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 30
Enfin, la création d'un logo et/ou d'un slogan porteur serait utile, afin de renforcer l'identité spécifique
du PU et de lui donner une visibilité durable.
2) Information plus complète, au premier trimestre 2009, p. ex. sous forme d'une soirée publique à
Clarens. Il s'agira alors de donner davantage d'informations quant à l'approche et au contenu du
PU. Ce pourra aussi être l'occasion d'identifier des personnes (ou associations) désireuses de
collaborer activement à la réalisation de tel ou tel aspect du projet.
Ultérieurement, une communication périodique (p. ex. trimestrielle) permettra d'entretenir l'attention
voire l'intérêt des habitants de Clarens – et plus largement des Montreusiens – ainsi que de faire
connaître les réalisations concrètes effectuées au titre du PU. Un certain engouement local pour ce
PU est en effet une condition de son succès, dans la mesure où précisément ce sont en premier lieu
les destinataires du projet dont on aimerait voir évoluer les comportements (p. ex. ralentissement du
taux de rotation dans les logements aux Vaudrès, atténuation des problèmes de voisinage, etc.) et
perceptions (sentiment de sécurité, inclination à s'identifier au site, etc.).
La stratégie du PU devra encore être affinée au cours de l'automne 2008, de même que devront être
précisées les premières mesures concrètes à réaliser. Il pourra s'agir d'une combinaison de «petites
mesures» ponctuelles et très localisées, avec d'autres mesures plus importantes. Cet ensemble de
mesures pourra être structuré autour de deux ou trois projets phares. Sont considérés comme tels les
projets emblématiques dans le sens où ils sont (ou peuvent être rendus) particulièrement visibles aux
yeux des personnes concernées, où ils peuvent être clairement associés au PU, et où leur mise en
œuvre peut commencer rapidement.
Le PU ne doit certes pas se résumer à quelques projets phares, mais bien viser à l'amélioration de
toutes sortes d'aspects paraissant parfois relever de détails, mais qui une fois additionnés déploient
des effets significatifs. Les projets phares sont cependant nécessaires pour que l'ensemble du PU ne
passe pas inaperçu – de sorte que les habitants de Clarens s'y identifient, se l'approprient, et
finalement y contribuent.
Concrètement, ces projets phares pourraient émerger autour d'enjeux forts préexistants, et dont le
traitement s'insérerait judicieusement dans le cadre du PU. On pense en particulier à:
• la création, dans le «secteur I» d'une nouvelle place (verte) publique, enjeu de débats récurrents
et de multiples projets d'aménagement;
21
A l'intention du Conseil communal d'une part, de la population montreusienne d'autre part.
22
«Réflexion sur le secteur à haute densité de Clarens», juin 2008, appelée communément «étude Farra &
Fazan sur le quartier des Vaudrès»
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 31
D'autres projets tels que le réaménagement des rives du Lac ou de celles de la Baye de Clarens,
l'amélioration du réseau de cheminements piétonniers, etc., pourraient également servir de projets
phares: le choix des projets phares devra être fait durant les premiers mois de mise en œuvre du PU.
6.2 Organigramme
L'organisation mise sur pied pour élaborer le présent concept détaillé de projet urbain a été décrite au
chap. 1 «Contexte». La composition des organes pertinents pour la mise en œuvre du PU et leur
articulation ont été revus, de manière à ce que la structure organisationnelle nécessaire soit le plus
efficace possible. Dès lors, l'organigramme général se présente comme suit:
Par souci de lisibilité et vu les incertitudes qui prévalent encore, les relations entre l'organisation de
projet et les partenaires associatifs ou privés (régies, sponsors, presse) ne sont pas illustrées sur le
schéma ci-dessus.
Le CoPil
Par rapport à la proposition que contenait l'esquisse de projet d'avril dernier, la composition du CoPil
a été fortement resserrée, afin que de CoPil ne comporte plus que les décideurs représentant des
financeurs du PU:
23
Commission en cours de constitution.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 32
- Mme Edith Willi, municipale en charge des Affaires sociales, des Ecoles et de la Jeunesse,
Le CoPil est l'organe de pilotage politique et stratégique du PU. Il se réunira au moins deux fois par
an, afin de suivre le développement du projet et de prendre les décisions stratégiques et financières
qui s'imposeront. Le CoPil assume en outre le relais avec les organes administratifs et politiques
compétents (services fédéraux et cantonaux, autorités montreusiennes).
Le chef de projet
Le chef de projet est désigné par le CoPil. Il coordonne l'ensemble des travaux à mener au titre du
PU. Il rapporte régulièrement au CoPil, auquel il assiste (avec voix consultative). Il est l'interlocuteur
de l'ensemble des personnes attelées à la mise en œuvre du projet, de même que des personnes
extérieures (relations avec la presse notamment), et assume la responsabilité opérationnelle de la
réalisation du PU. Il s'appuie sur une équipe de projet (cf. ci-dessous).
Compte tenu de l'ampleur des tâches qui incombent au chef de projet, il doit pouvoir disposer d'un
temps de travail suffisant – de l'ordre d'un 50% – et/ou pouvoir s'appuyer sur des ressources externes
(mandataires).
L'équipe de projet
L'équipe de projet comprend les personnes qui, sous la direction du chef de projet, sont responsables
de la mise en œuvre de tout ou partie du PU. Il s'agit d'une demi-douzaine de personnes, émanant
des services communaux montreusiens, et notamment: Urbanisme, Services sociaux, Jeunesse,
Logement.
Le GRAAL
Nous avons évoqué à la section 5.1 la création et la mobilisation périodique d'un groupe d'acteurs
locaux particulièrement susceptibles de faire le lien entre la population de Clarens et les responsables
du PU. La composition de ce GRAAL (GRoupe d'Accompagnement d'Acteurs Locaux) devra être
précisée dès les premières semaines de mise en œuvre du PU. Elle pourra s'inspirer en partie de la
composition du groupe d'acteurs ayant siégé à deux reprises dans le cadre de l'élaboration du
présent concept détaillé. Le rôle de ce GRAAL sera multiple:
• faciliter l'identification de personnes et de milieux à associer plus étroitement à tel ou tel aspect du
PU, et donc contribuer à la mobilisation des acteurs locaux pertinents;
• faire «remonter» auprès de l'équipe de projet les préoccupations ou réactions des habitants de
Clarens, et s'assurer de leur prise en compte;
• contribuer à l'information des habitants de Clarens, autrement dit servir de relais pour mieux
atteindre les destinataires du PU.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 33
Les mandataires
La Commune de Montreux pourra solliciter l'appui de mandataires spécialisés:
• pour traiter des aspects techniques / analytiques relatifs aux mesures à mettre en œuvre (p. ex.
analyse spatiale, aspects de circulations, définition de critères de qualité pour la rénovation de
bâtiments, analyse socio-démographique, etc.);
• pour mettre en œuvre les dispositifs d'information et de communication, ou encore les organes et
démarches participatifs;
7. BUDGET
S'agissant d'un projet pilote de type processuel, il n'est pas simple de déterminer le montant du
budget à y affecter. Ce montant doit tenir compte des coûts de gestion du projet, des honoraires des
mandataires dont il conviendrait de s'entourer, ainsi que du financement d'éventuelles mesures
spécifiquement instaurées au titre du projet urbain et visant, par exemple, à promouvoir l'intégration
sociale dans le quartier concerné. Par ailleurs, ce budget se réfère également à l'enveloppe que la
Confédération a décidé de consacrer au programme pilote projets urbains.
Les critères de financement retenus par la Confédération peuvent se décliner comme suit:
• la Confédération dispose d'un financement pour les trois communes pilotes, à savoir Pratteln (BL),
Rorschach (SG) et Montreux ;
• la participation communale doit être assurée pour la durée du programme (2009 – 2011);
• la Confédération ne finance pas les prestations que la Commune effectue de toute façon;
24
• sur la base du Rapport sur les mesures d'intégration de la Confédération, le Canton est tenu de
contribuer au financement.
Compte tenu des indications données à l'équipe de projet par les représentants de la Confédération,
le CoPil du PU montreusien a arrêté la proposition de budget suivante, pour la période 2009 – 2011:
Par année (sur la durée de programme pilote, soit 3 ans): 180'000.- CHF
Sur la base de l'échange de vues que le CoPil a eu au cours de sa séance de travail du 8 septembre
2008, la répartition annuelle des charges a été faufilée de la manière suivante:
A noter que la participation cantonale doit encore faire objet d'un décret du Grand Conseil. Quant à la
participation communale, et dans le but d’assurer l'engagement de la collectivité montreusienne tout
au long du programme pilote fédéral, la Municipalité a décidé de déposer un préavis au Conseil
communal pour la séance du 12 novembre 2008. Un tel mode de faire permettra en outre d'assurer
une certaine publicité au projet urbain, laquelle constitue un facteur important pour la réussite de ce
projet.
24
Rapport du Département fédéral de Justice et police au Conseil fédéral, juin 2007.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 35
8. ECHEANCIER
D'ici au mois de novembre 2008, la Confédération devrait rendre sa décision sur le présent concept
détaillé et, le cas échéant, proposer un contrat de prestations à la Commune de Montreux.
Pendant ce laps de temps, la Commune pourra déjà constituer l’équipe de projet ad hoc, en fonction
des domaines d’intervention évoqués au chapitre 4; et concevoir une première information publique
quant au lancement de ce projet.
Le projet urbain (PU) proprement dit ne devrait pas démarrer avant le début 2009.
Les étapes suivantes permettront à la fois de mettre en œuvre les premières mesures, à la fois de
réadapter la stratégie et de redéfinir les mesures idoines en fonction de l'avancement du projet et de
l'observation de ses effets concrets.
Globalement, cette approche peut être illustrée de la manière suivante, où la conception des mesures
fait progressivement place à leur mise en œuvre.
25
Evaluation x x x
Information o o o o o o
Décisions (CoPil) + + + + + +
Dans cet ordre d’idées, le GRAAL devrait être réuni environ deux fois par an, le CoPil de même, et
l’équipe de projet 5 à 6 fois par an. Les plates-formes d'échange semestrielles ponctueront également
ce déroulement du projet.
25
Avec notamment production de rapports annuels.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 36
S'agissant d'un projet pilote, son évaluation tant concomitante («suivi») que finale sont de première
importance:
• l'évaluation finale (dite «récapitulative») vise à tirer un bilan du projet, en termes d'efficacité
notamment, en tant que base de décision pour instaurer ou non d'autres opérations de même
nature – à Clarens-Montreux comme dans d'autres quartiers/communes.
Compte tenu de la dimension nationale du programme PU, ainsi que du dispositif d'apprentissage
collectif que constitue la plate-forme d'échanges prévue par la Confédération, les divers dispositifs
d'évaluation locaux devront être au moins partiellement coordonnés. Nous renonçons donc à
concevoir ici de manière détaillée le dispositif spécifique au projet urbain montreusien. En revanche,
les points suivants peuvent d'ores et déjà être tenus pour acquis:
• la finalisation du dispositif d'évaluation devra être faite de concert avec l'évaluateur mandaté par
la Confédération pour évaluer le programme fédéral PU dans son ensemble, au moment de la
conclusion d'une convention de collaboration relative au PU montreusien. Il s'agira notamment de
définir:
- etc.
• l'évaluation (le «controlling») devra produire des rapports intermédiaires annuels (fin 2009 et fin
2010), ainsi qu'un rapport final (fin 2011);
• l'évaluation devrait comporter une dimension participative (intégration des avis des destinataires
du PU), voire communicationnelle (évaluation comme moyen de faire connaître le PU).
Enfin, la plate-forme d'échanges d'expériences prévue par la Confédération constituera une source
d'enseignements utile, en particulier dans une perspective d'évaluation comparée.
Projet urbain Montreux • Concept détaillé 37