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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
MALADIES INFECTIEUSES
PÉDIATRIE
Coqueluche
I-7-78
Dr Stéphane AUVIN
Chef de Clinique
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1-7-78
Coqueluche
Objectifs :
– Diagnostiquer une coqueluche.
– Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du
patient.
PHYSIOPATHOLOGIE
– Infection bactérienne, respiratoire, épithélium cilié bronchique.
– Symptômes secondaires aux toxines sécrétées par Bordetella pertussis.
– Agents = Bordetella pertussis, (cocco-bacille Gram négatif). Plus rarement = Bordetella para-
pertussis.
– Immunité = définitive après la maladie ; bonne après vaccination, mais limitée dans le
temps (5 à 10 ans).
– Contage = voie respiratoire, auprès d’un sujet infecté qui tousse.
– Incubation = 7 à 15 jours.
DIAGNOSTIC
A/ Diagnostic positif
1. Diagnostic clinique
Le diagnostic est avant tout clinique. Trois formes cliniques :
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2. Diagnostic biologique
a) Examens complémentaires non spécifiques
● Radiographie thoracique : souvent normale, ou bien syndrome bronchique uni- ou bilatéral.
● Numération : formule sanguine en phase de quintes - peut montrer une hyperlymphocytose
très évocatrice (> 10 000/mm3). Signe biologique d’apparition retardée (2 à 3 semaines)
inconstant, car de courte durée.
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B/ Complications
● Respiratoires :
– Quintes suivies de désaturation et/ou de bradycardie
– Apnée
– Surinfection broncho-pulmonaire (pneumocoque, hæmophilus, staphylocoque)
● Cardiaques :
– Bradycardie isolée sans apnée, voire arrêt cardiaque
● Coqueluche maligne : exceptionnelle, le plus souvent chez le nourrisson de moins de trois mois.
● Tableau de choc d’origine toxinique : tachycardie, atteinte neurologique (convulsion, coma),
défaillance multiviscérale (insuffisance rénale, SIADH…).
● Neurologiques :
– Convulsion, encéphalopathie
● Digestives :
– Vomissements
– Anorexie secondaire à la gêne respiratoire
● Mécaniques secondaires à la toux :
– Ulcération du frein de la langue, purpura du visage, épistaxis, prolapsus rectal, hernie,
emphysème cervical ou médiastinal, pneumothorax.
C/ Diagnostic différentiel
1. Virose respiratoire
Délai d’incubation et durée de la toux plus courts.
Notamment infection à VRS, qui peut être responsable d’apnées et de malaises chez le nour-
risson de moins de trois mois.
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2. Reflux gastro-œsophagien
Notion de vomissements faciles depuis la naissance et d’infections ORL et bronchiques répé-
tées. En cas de doute : pHmétrie.
4. Mucoviscidose
Au moindre doute : test de la sueur.
5. Asthme
Antécédents familiaux d’atopie, antécédents personnels d’eczéma, ou de bronchiolite, ou de
crise d’asthme.
En cas de doute : exploration fonctionnelle respiratoire et test thérapeutique.
TRAITEMENT
A/ Traitement curatif
1. Traitement spécifique
● Antibiothérapie : érythromycine 50 mg/kg/jour en trois prises. Les autres macrolides peu-
vent être utilisés. En cas de contre-indication, le cotrimoxazole peut être proposé (efficacité
non démontrée).
● Chez le sujet malade : durée 5 à 7 jours.
● L’antibiothérapie est indiquée uniquement pour réduire la contagiosité du malade mais n’a
aucune efficacité sur la toux et l’évolution de la maladie une fois débutée la phase des quintes.
b) La prise en charge hospitalière (nursing) des petits nourrissons de moins de 3 mois est
essentielle et comporte :
● Nutrition par fractionnement des repas, gavage gastrique, voire perfusion, en cas d’intolé-
rance alimentaire.
● Désencombrement nasopharyngé, oxygénothérapie, monitorage cardio-respiratoire et de
l’oxymétrie de pouls sont indispensables.
● Traitement antireflux si nécessaire
● Ventilation assistée dans les formes sévères, avec détresse respiratoire majeure (apnées et
quintes asphyxiantes fréquentes et sévères).
Surveillance +++
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d) En cas de surinfection prouvée, une antibiothérapie couvrant les principaux germes respon-
sables (Hæmophilus influenzae, pneumocoque) doit être prescrite (bêtalactamine résistante
aux bêtalactamases)
PRÉVENTION
Deux moyens peuvent être utilisés :
– La vaccination qui, appliquée à l’ensemble d’une population, protège l’individu vacciné
mais également le reste de la collectivité, en réduisant la circulation de l’agent infectieux,
– La prophylaxie de la dissémination de l’infection à l’entourage d’un sujet malade.
A/ Vaccination de la population
1. Vaccin coquelucheux à germes entiers, seul disponible actuellement en
France
● Combiné dans le DTCP-Hib (Pentacoq) avec les valences diphtérie, tétanos, polio injectable,
Hæmophilus influenzae de type ß.
● Calendrier actuel : 1 injection à 2, 3 et 4 mois et 1 rappel à 18 mois.
● Efficacité > 95 %.
● Effets secondaires fréquents : douleur, œdème au point d’injection et fièvre (30-50 %). Plus
rares : convulsions fébriles, syndrome des cris persistants.
● Nécessité de prévenir systématiquement les réactions pendant 24-36 heures par un antal-
gique antipyrétique (aspirine ou paracétamol) après l’injection.
Contre-indications :
– hypersensibilité à un des constituants du vaccin (anatoxine tétanique).
– encéphalopathie évolutive convulsivante ou non.
– antécédent de fièvre élevée (> 40 °C), convulsions, syndrome des cris persistants ou choc
dans les 48 heures suivant une injection antérieure.
1. Isolement
● S’adresse aux sujets malades vis-à-vis des collectivités.
● Éviction de 30 jours en l’absence de traitement antibiotique efficace.
● Éviction réduite à 5 jours chez les sujets traités par macrolide.
2. Antibiothérapie
● Antibiotique (cf. plus haut)
Traitement de 5 à 7 jours des sujets contacts contaminés
● Chez les sujets contacts asymptomatiques : durée 5 à 7 jours :
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3. Vaccination
La mise à jour du calendrier vaccinal peut être proposée chez tous les enfants de moins de 7
ans dont la vaccination n’est pas complète, en l’absence de contre-indication et après accord
des parents.
Depuis 1998, un rappel du vaccin, avec le vaccin acellulaire, doit être proposé entre 11 et 13
ans.
POINTS FORTS
DIAGNOSTIC
TRAITEMENT
● Isolement
● Traitement par macrolide 5 à 7 jours
● Surveillance +++
● Recherche et traitement des sujets contacts par macrolide (famille, contacts en collecti-
vité non à jour dans leur calendrier vaccinal, personnel d’encadrement adulte).
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