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Le Département Performance de l’ARDI remercie vivement les membres de la Communauté de pratique pour
leur implication dans la réalisation de ce document de synthèse et en particulier : Jacques BABE (CPIM),
responsable technique ASI
Philippe COURTY (CFPIM), dirigeant CJP
Emmanuel DESAIRE (CPIM), Supply Chain Manager Groupe SEB Export
Laurence GUERPILLON, responsable Supply Chain Rexor
Pierre Henri HARTMANN, directeur logistique Bollhoff Otalu
Emmanuel HUC, Logistics Platform Manager Radiall
Sophie KIRNIDIS (CPIM), Supply chain opérationnelle Sanofi pasteur
Christian LEFEVRE (CPIM), consultant Inpac
Guy PERRIER (CPIM), Responsable plate-forme logistique Nexter Systems
Cédric STIEN, Supply Chain Manager E2v Grenoble
Nicolas VAREILLAS (CPIM), responsable Festo Didactic, formation et conseil
Sommaire
7. La fonction ordonnancement
13. Glossaire
Le positionnement du processus Ordonnancement
C'est la 4° étape dans le processus de planification. (voir pyramide)
Au stade ou le Programme Directeur de Production (PDP) est validé pour être finalement décliné en
plan de production et plan d'approvisionnement à travers le calcul des besoins net (CBN) rentre
alors en ligne de compte la maille la plus fine de la gestion de production : l'ordonnancement des
ordres de fabrication et d'approvisionnement.
BP : Business Plan
L'ordonnancement est le passage obligé où les Ordres de Fabrication déclinés depuis la planification
des articles directeurs viennent recevoir chacun à leur tour un ordre de passage sur un centre de
production. Chaque ordre se voit "cadré" par une date de fin et une date de début devant
permettre la réalisation de l'article directeur dans les délais. On distinguera deux modes
d'ordonnancement : 1°) à capacité infinie et 2°) à capacités infinie.
Programme
ProgrammeDirecteur
Directeur
de
deProduction
Production
Calcul
Calcul
Calculdes
Calculdes
desBesoins
des Besoins
Besoins
Besoins Analyse
Analysecapacitaire
capacitaire
Nets
Nets
Nets
Nets détaillée
détaillée
Programme
Programme
d'approvisionnement
d'approvisionnement
Programme
Programmede de
fabrication
fabrication
3- Pourquoi l'ordonnancement ?
Vérifications opérationnelles:
- Disponibilité & productivité personnel
- Disponibilité & qualité composants,
- Disponibilité et utilisation machines
Respect des délais et taux de service client
Les règles de pilotages qui en découlent sont propres au système en place. Les Ordonnanceurs
subissent les contraintes industrielles en fonction du type d'activités qu'ils ont à gérer : continue ou
de process, batch, répétitive ou encore à l'affaire.
Leur manière de faire est aussi grandement influencée par les indicateurs de pilotage mis en place
par le management.
Les choses se compliquent alors qu'au lieu d'un simple centre de production il s'agit de plusieurs
machines partagées, dans un schéma de flux de production complexes et peu lisibles
Il faut bien distinguer ces deux étapes qui bien qu'intimement liées pourront être traités bien
différemment. Les critères qui rentrent en ligne de compte au stade de la gestion des priorités
sont du niveau purement opérationnel. Ils concernent donc les équipements de production avec
les conditions de leur mise en opération et conduite par le personnel, ainsi que l'évolution du
carnet de commande. Suivant la prépondérance de l'un par rapport aux autres le système
s'autorise des ajustements. (voir article sur le sujet)
Le Calcul des Besoins Nets a déterminé l’article à fabriquer, la quantité, et la date de fin. (Quoi,
Combien et une partie du Quand).
Contrairement aux lignes de fabrication qui sont dimensionnées par conception pour une capacité
donnée et où l’ordonnancement consiste parfois simplement à lancer des quantités, c’est dans les
ateliers de production où les machines sont regroupées par fonction que l’ordonnancement est le
plus délicat. Nous nous appuierons sur cet exemple pour détailler les données techniques.
Pour calculer les dates de début et de fin, l’outil d’ordonnancement va s’appuyer sur des temps de
base spécifiques aux centres de charge, et aux opérations de la gamme de fabrication. L’ensemble
de ces temps cumulés donnera le délai de fabrication de l’article, c'est-à-dire le délai qui s’écoule
entre l’émission de l’ordre de fabrication à l’atelier et la mise à disposition des articles fabriqués. Il
est aussi appelé cycle de production.
Gérer en terme d’ordonnancement consiste à définir quand commencer le travail sur le centre de
charge. Devant un centre de charge fabriquant des articles différents, un nouveau lot à fabriquer,
qui se présente, doit attendre que le centre de charge soit disponible. Il s’en suit une file d’attente.
Pour cela, on définit un Temps de File d’Attente devant le centre de charge (queue time).
Dans la représentation graphique du délai de fabrication ci-dessus, les files d’attente ont un poids
important. C’est souvent le cas, confirmé visuellement par des visites régulières dans l’atelier qui
montrent des lots de pièces qui ne bougent pas pendant plusieurs jours d’affilés. Les files d’attente
peuvent représenter 85% à 95% du délai de fabrication. Cependant, il ne faut pas définir dans
l’outil d’ordonnancement un temps d’attente trop long, car cette donnée est utilisée pour calculer le
délai de fabrication standard qu’on utilise suite au Calcul des Besoins Nets pour proposer les ordres
à lancer. En effet, plus le délai est long, plus on doit lancer à l’avance des ordres ce qui nous fait
prendre en compte une part de prévision plus importante par rapport aux besoins fermes et donc
avec un risque de charger notre centre de charge avec des prévisions qui ne se transforment pas
en besoins fermes, soit des faux besoins. Le contrôle des files d’attente sur le terrain doit faire
l’objet de mesures en permanence mais augmenter le temps de file d’attente dans le système
d’information c’est entrer dans un cercle vicieux de lancement d’ordres supplémentaires et donc
d’augmentation de la file d’attente.
La définition du centre de charge est une codécision d’une part, des fonctions
industrialisation/méthodes/qualité, qui mettent en place les moyens dans l’atelier, et d’autre part
de la fonction logistique qui gère l’activité sur ces moyens. Parfois on définit un centre de charge
pour garder la traçabilité d’une opération, un contrôle par exemple.
Certains veulent prendre en compte les rebuts en diminuant la capacité du centre de charge
responsable. Ce n’est pas la bonne démarche. Le taux de rebut doit être pris en compte sur la
quantité lancée.
Temps de base liés à la gamme de fabrication
La donnée technique liée à l’article à fabriquer est sa gamme de fabrication (routing). Elle décrit la
séquence des opérations à réaliser successivement en précisant par centre de charge, le Temps de
Changement de Série nécessaire (setup time) et le temps opératoire par pièce. Ce temps unitaire
sera multiplié par la quantité du lot à fabriquer pour donner le Temps Opératoire (running time), ce
qui permettra en cumulant tous les temps de base présentés ci-dessus de calculer le délai de
fabrication.
Les files d’attente représentant la plus grosse part du délai de fabrication est un paramètre à
optimiser en continu par la fonction logistique. Cette gestion doit s’appuyer sur un indicateur de
mesure des files d’attente sur le terrain à comparer avec le temps de base du centre de charge.
Face à cette difficulté, beaucoup d’entreprises remettent en cause leur fonction d’ordonnancement
et s’organisent en flux tiré, retravaillant du même coût sur l’adéquation charge capacité.
Les temps de changement de série et les temps opératoires doivent être revus régulièrement par la
fonction méthodes pour prendre en compte les progrès réalisés sur le terrain. La fréquence de
vérification des temps gamme doit s’appuyer sur une règle de criticité qui peut être liée aux articles
(classement ABC) ou aux centres de charges (goulets d’étranglement).
Différents acteurs sont impliqués dans la maintenance des données techniques. Le mieux est de
définir un processus au sein de l’entreprise qui définira les responsabilités sur chaque activité et les
méthodologies à respecter et règles de criticité définies. Un tableau de bord de ce processus
permettra d’alimenter la revue de processus qu’il faut prendre comme un vecteur d’amélioration
continue.
Le Calcul des Besoins Nets (CBN)
Le Calcul des Besoins Nets (CBN ou MRP) est le cœur du Management des Ressources
de la Production (MRP2) et la plus ancienne de ses fonctionnalités que l’on retrouve
également au niveau du Programme Directeur de Production (PDP).
Plan Industriel
et Commercial Charges Globales
(PIC)
Gestion de la
Demande Programme
Directeur
de Production Macro Charges
(PDP)
Calcul des
Besoins Nets Charges Détaillées
(CBN/MRP)
composant
Périodes 1 2 3 4 5 6 7 8
Besoins 100
En-cours
Stock prévisionnel 250 150
OP Fin
OP début 10
A ce stade il convient de rappeler que la fiabilité des données (besoins, stocks et en-
cours, nomenclatures, données articles) est impérative si l’on veut obtenir de bons
résultats avec son CBN.
3. Résultats du CBN
Mais il faut impérativement que celui ou celle-ci soit formé et conscient des
conséquences de ses décisions sur les résultats de l’entreprise et les niveaux de stock.
- Rendre ferme (ou convertir) un ordre prévisionnel, ceci en fonction de la date de fin de
l’ordre, du délai standard enregistré dans la base articles et de la date du jour, lorsque
la date de d’affermissement planifiée correspond à la date du jour.
- Avancer ou reculer un ordre ferme ou lancé (OF), lorsque qu’il n’y a plus de cohérence
entre la date prévue de fin de l’OF et la date du besoin.
- Annuler un ordre ferme ou lancé, lorsque le besoin a disparu suite à une annulation de
commande ou une modification de nomenclature.
- Les Ordres Planifiés (OP) sont les propositions d’ordres générées par le CBN et elles
peuvent être modifiées ou annulées par lui après chaque calcul. Les OP de
production sont:
Pris en compte pour le calcul des charges détaillées, pour ce faire le calcul de
charge détaillé utilise la gamme valide à la date de lancement pour effectuer
une simulation d’ordonnancement de l’OP et les charges qui en découlent sur
les postes de charge sont ajoutées aux charges des ordres Fermes et Lancés.
Pris en compte pour le calcul des besoins en composants.
- Les Ordres Fermes (OF) sont des ordres de Fabrication qui sont sous la responsabilité
du Planificateur. Il s’agit soit d’Ordres Planifiés que celui-ci a accepté, soit d’ordres
crées manuellement à ce statut. La transformation d’un OP en Ordre Ferme :
La notion d’ordre ferme est importante car elle permet d’ordonnancer les ordres de
production et elle contribue à « stabiliser » le plan de production en le plaçant sous la
responsabilité du Planificateur sur un horizon à court terme, ce qui évite que celui-ci
soit perturbé par les conséquences incontrôlées des calculs des besoins successifs.
OF Clos
OF lancé
Création
manuelle
OF Ferme MRP/CBN
OP
- Les Ordres Lancés (OF) sont des ordres qui sont sous la responsabilité du Planificateur,
pour lesquels les documents ont été édités (Fiche suiveuse, Bons de travaux, Bons de
sortie magasin, etc…) ou transférés au MES et sur lesquels il est désormais possible de
pointer des heures ou des sorties de matières et composants. Il est à noter que les
ordres crées manuellement sont généralement au statut lancé.
- Les Ordres Clos sont des ordres terminés, généralement entrés en magasin, sur
lesquels il devient impossible de pointer des heures ou des sorties magasin.
Souvent les Planificateurs sont submergés par le nombre des messages envoyés par le
système et faute de temps ils n’en traitent qu’une partie et dans ce cas il s’agit
principalement des messages « Rendre Ferme » et « avancer l’ordre».
Ce traitement partiel conduit rapidement à fausser les calculs des charges à décrédibiliser
le plan de production et surtout à ouvrir la porte à des traitements parallèles.
Il est donc « impératif » que tous les messages relatifs aux ordres de production lancés
soient traités et pour en limiter leur nombre la majorité des systèmes permettent de les
filtrer (de +/- N jours) pour éviter de recevoir des messages demandant de les avancer ou
reculer par exemple de 1 à 3 jours, ce qui représente généralement 80% de ces
messages.
Les principaux métiers de la fonction ordonnancement
Le Calcul des Besoins Nets (CBN) a planifié les Ordres de Fabrication sur la base des données
techniques de planification (voir article spécifique du Dossier). Il a ainsi proposé pour chaque ordre
planifié avec une date de fin et de début en fonction du temps standard enregistré dans la base
articles et du type de planification (amont ou aval) et recopié sur l’ordre la nomenclature (et
parfois la gamme valide) à la date de début de production. L’ordre planifié est utilisé pour
permettre de calculer les besoins en composants des niveaux inférieurs ainsi que les charges par
une simulation d’ordonnancement de l’ordre dont les résultats seront ajoutés aux heures générées
par les ordres fermes et lancés.
Lorsque l’ordre planifié est rendu ferme ou lancé par le planificateur, la gamme valide est recopiée
sur l’OF et celui-ci est ordonnancé en prenant en compte en plus du type d’ordonnancement, les
temps de changement de série et d’exécution (temps unitaire par le nombre de pièces à produire)
et d’attente devant chaque poste de charge ainsi que les temps de transfert correspondant à des
temps moyens paramétrés généralement enregistrés dans les données techniques des postes de
charge.
A ce stade, l’ordonnancement détaillé des opérations (Detailed Scheduling) sur chaque poste de
charge est souvent utilisé pour optimiser l’utilisation des postes de charge. Ceci consiste à définir
pour chaque opération la date de début et la date de fin en respectant bien sûr l’enchaînement des
opérations défini par la gamme de fabrication.
Ordonnancement des OP
Choix des dates de début et de fin
des opérations
ORDONNANCEMENT
OF
OP1 – Tournage
OP2 – Fraisage
OP3 – Traitement
thermique
OP4 – Rectification
L’ordonnancement des opérations devra rester dans les limites des dates calculées, d’une part, en
ordonnançant au plus tôt et, d’autre part, en ordonnançant au plus tard, comme dans les 2
schémas ci-après.
Le choix des dates de l’opération devra alors Calcul des charges
respecter la capacité disponible du poste de charge. détaillées
C’est le calcul des charges détaillées (CRP) qui doit
POSTE CHARGE Q1
permettre de décider. Il consiste à cumuler les
charges générées par tous les Ordres de Fabrication OP Tournage CU
devant passer dans le poste de charge, et fait (OF 1)
OP Tournage CU
apparaître des périodes de sous-charge et des
(OF 2)
périodes de surcharge. OP Tournage CU
(OF 3)
OP Tournage CU
(OF …)
Charges (cumul)
Ordonnancement
Une autre solution consiste parfois à couper en deux Split OP
une opération (on dit « spliter ») pour lisser la
ORDONNANCEMENT Q1
charge tout en permettant de faire des pièces
différentes sur la même machine dans un délai plus OF
Dans un système de production en flux poussé où les OF sont ordonnancés sur les
différents postes de travail lors de leur création, les Gestionnaires, les Responsables des
ateliers ou les Opérateurs doivent tous les jours faire des choix entre les OF à prendre en
priorité à chacun des postes.
Des règles de priorités existent pour les aider à effectuer le choix entre les OF, mais ces
règles et leurs cas d’application doivent être fixés, connues de tous et surtout appliquées
dans chaque entreprise pour améliorer les performances des ateliers.
Cette règle qui consiste à classer puis prendre les OF dans leur ordre d’arrivée au
poste :
- Ne tient pas compte de la date de fin de l’OF, des dates de début et de fin issues
de l’ordonnancement et des temps de préparation.
De fait elle ne pourra être réellement appliquée que lorsque les temps de préparation
auront été réduits et que le nombre des OF lancés dans l’atelier sera sous contrôle.
Cette règle s’applique parfaitement lors du passage en flux tiré avec l’utilisation de
kanban.
Cette règle qui consiste à prendre en priorité l’ordre dont le temps de traitement
(préparation et exécution) est le plus court permet de fluidifier la circulation des ordres
dans l’atelier, elle :
- Peut conduire à retarder l’exécution d’ordres dont les opérations sont longues et
ne tient pas compte de la date de fin des OF.
Cette règle ne doit être appliquée qu’en règle secondaire, par exemple pour faire le
choix entre plusieurs OF dont les dates de début sont identiques.
Cette règle consiste à classer les OF puis à les prendre en fonction de leur date de fin,
elle :
Cette règle peut être appliquée lorsque les OF ont des temps de production similaires.
Cette règle peut donner d’excellents résultats à condition de bien l’expliquer aux
opérateurs.
Cette règle permet de classer et de prendre les OF en fonction des temps de production
et calendaires restants. Le ratio critique se calcule en prenant la date de fin des OF à
laquelle on soustrait la date du jour, puis en divisant le laps de temps obtenu par la
différence entre les temps de production et d’inter opération restants.
Cette règle consiste tout simplement à utiliser les dates de début et de fin calculées par
les progiciels d’ordonnancement, elle :
4. Recommandations
Les règles de priorité entre les OF doivent être précisées dans la procédure de gestion des
ateliers, connues et appliquées par tous, toutefois :
- La règle d’attribution des priorités doit être simple à utiliser et connue de tous.
- Il ne faut pas perdre de vue que si les problèmes de priorité entre les OF sont
récurrents il s’agit du symptôme d’un problème de capacité.
5. Démonstration
Nous sommes dans une entreprise qui travaille 7 heures par jour, au poste 105 et le jour
125, il y a 5 OF devant le poste et nous allons établir les priorités en fonction des 6
premières règles précédemment décrites et des données suivantes :
5. Marge libre par opérations restantes : OF F0207, puis F0252, F0186, F0218 et F0272
Marge libre = 52 et nombre d’opérations restantes = 7 donc 52 :7 = 7,4
Il est à noter que l’OF F0186 qui arrivait ex-æquo avec le F0207 avec la règle de la
marge libre croissante arrive en troisième position avec l’utilisation de cette règle.
L’ordonnancement est en charge de planifier les opérations des OF dans les ateliers dans un
horizon court terme (PTFE). Les équipes d’ordonnancement sont donc confrontées chaque jour aux
aléas de production, d’approvisionnement et aux imprévus des commandes clients. Ils doivent
réagir rapidement et savoir décider des priorités.
Pour cela ils savent faire des compromis entre les intérêts de la production qui veulent réduire leur
couts de fabrication (en enchainant les séries, en évitant les heures supplémentaires, les
ressources intérimaires), les couts logistiques et les demandes commerciales pour servir les clients
ou de maintenir des stocks disponibles à tout prix.
Dans le cas où l’ordonnancement est rattaché au service logistique / supply chain, les priorités
seront plus orientées clients et distribution, au risque de ne pas tenir compte des réalités
industrielles.
Dans tous les cas de figure, la présence du service ordonnancement au plus prés de la fabrication
apportera une plus grande fiabilité des informations, la faisabilité des décisions et une plus grande
réactivité.
De même la responsabilité d’une famille de produit sur l’ensemble du flux pour une seule personne
favorisera le bon enchainement des opérations, la réduction des encours, la cohérence des
paramètres.
Le choix entre ces différents types d’organisation dépendra du nombre de personne, de la maturité
des services opérationnels sur l’ordonnancement et de la complexité des opérations à planifier
Les missions des services ordonnancements/ gestion des flux pourront comporter
- la logistique
- l’administration des ventes
- la planification pour remonter la
- les approvisionneurs, parfois les fournisseurs en direct
La fonction d’ordonnancement est un poste opérationnel qui nécessite des qualités particulières :
4 les indicateurs
Les indicateurs de performance sur lesquels influence fortement le service ordonnancement seront
principalement :
- le taux de service
- les encours et les stocks
- les couts de productions liés aux changements de série
Indicateurs d’activité :
Indicateurs de performance :
Le signal d’appel
Le signal d’appel plus connu sous le nom japonais de kanban, qui signifie : carte, signal, etc…
est la seule autorisation pour produire ou déplacer des pièces. La règle de base est simple s’il
n’y a pas de signal d’appel il n’y a pas de production ou de sortie de pièces.
Les signaux d’appel sont généralement des cartes kanban ou des conteneurs, mais ils peuvent
également prendre d’autres formes comme des emplacements vides, des signaux lumineux,
etc…
Kanban de
production
Cartes de
production Kanban
signal
kanban
Carte kanban de
prélèvement
(interne ou externe)
Le supermarché
Le supermarché est un endroit où un stock standard prédéterminé est disposé afin de servir le
procédé aval. Le supermarché sert à découpler la production de 2 procédés (procédé client/aval
et procédé fournisseur/amont) et évite ainsi de planifier la production au procédé amont.
Le principe de fonctionnement est simple, dès qu’un lot de pièces ou de matière est prélevé
dans le supermarché, un signal d’appel (carte kanban, conteneur vide, etc…) est envoyé au
procédé amont afin de le remplacer.
Le Supermarché
Procédé Procédé
fournisseur client
Supermarché
Objectif : Gérer la production au procédé fournisseur sans essayer de la planifier
Le procédé cadenceur
Le procédé cadenceur est le poste de travail (ou la cellule, ou l’unité de production) qui donne
le rythme à l’ensemble du processus de production (ou chaîne de valeur) d’une famille de
produits, c’est lui qui reçoit l’autorisation pour produire soit pour recompléter le stock de
produits finis, soit pour satisfaire une commande d’un client.
Dans un contexte de production pour le stock, le procédé cadenceur est celui qui est placé à la
fin du processus, proche du client final.
Procédé cadenceur
Flux
Le principe de fonctionnement est le suivant : Le Commercial reçoit les commandes des Clients
et les communique à l’Expédition qui va prélever les produits commandés dans le supermarché
des produits finis et effectue l’expédition. Le prélèvement des produits finis déclenche l’envoie
d‘un signal d’appel au dernier poste de travail du processus de production, le procédé
cadenceur. Celui-ci va alors terminer un lot de pièces présent au poste et va demander au
poste amont de recompléter son stock, et ainsi de suite. De ce fait c’est le procédé cadenceur
qui donne l’ordre et la séquence de production pour les postes amont
Procédé cadenceur
Production à la commande
Procédé
cadenceur
Flux
Bien entendu il existe des organisations mixtes où l’on produit pour le stock et à la commande
et dans ce cas il y a 2 procédés cadenceurs.
Le Temps Takt
Le temps Takt (ou Takt Time) correspond au rythme de production nécessaire pour un procédé
cadenceur ou une unité de production afin satisfaire le besoin des clients.
Il correspond au temps de travaillé (heures d’ouverture moins les pauses) divisé par la
demande quotidienne des clients. C'est-à-dire que pour un procédé cadenceur donné, il faut
calculer la moyenne de toutes les demandes de tous les produits sur un horizon donné.
Il est à noter que lorsque le procédé cadenceur réalise plusieurs produits, on doit effectuer la
moyenne quotidienne de tous les besoins en produits réalisés par le procédé cadenceur pour
calculer le Temps Takt, car comme il s’agit de produits d’une même famille ceux-ci doivent
avoir peu de différence entre eux.
Par exemple, dans une entreprise où les opérateurs sont présents 8 heures (480 minutes) par
jour et ont en tout 60 minutes de pause, le temps de travail sera de 420 minutes et si les
besoins quotidiens des clients sont de 600 produits finis (tous types confondus), le temps takt
du procédé cadenceur ou de l’unité de production sera :
Avant Après
Temps Takt
42 secondes
L’incrément ou pitch
Même si les clients commandent à l’unité, il est assez peu fréquent que la taille des lots en
production soit l’unité, bien que l’objectif du Lean soit d’arriver à une taille de lot unitaire.
On va alors prendre en compte la taille des lots de production et le Temps Takt pour calculer
l’incrément (ou pitch), qui représente le temps nécessaire pour réaliser un lot de produits.
L’incrément ou pitch se calcule en prenant le Temps Takt et en le multipliant par la taille de lot.
Nous avions précédemment calculé un Temps Takt de 42 secondes pour le procédé cadenceur
et si la taille des lots est de 30 pièces pour le produit A, nous aurons :
Pour définir l’intervalle de production à temps fixe commun aux produits A, B, C et D réalisés
au procédé cadenceur, nous allons utiliser le plus petit commun multiple des tailles de lots.
Dans notre exemple, le plus petit commun multiple des tailles de lot est de 60 pièces. Ce qui
signifie qu’à ce procédé cadenceur nous allons découper la journée de travail en périodes fixes
de 60 X 42 = 2520 secondes ou 42 minutes, soit 10 intervalles fixes de 42 minutes par jour.
Une fois ces calculs effectués nous allons pouvoir « construire » notre séquenceur Heijunka
selon le principe d’un casier de tri postal.
Le séquenceur Heijunka
Produits 8.00 8.42 9.24 10.16 10.58 11.40 13.02 13.44 14.36 15.18
8.42 9.24 10.06 10.58 11.40 12.22 13.44 14.26 15.18 16.00
Dans l’exemple ci-dessus, les intervalles de temps fixes sont de 42 minutes et on remarque
que les pauses sont prévues à 10h06, 12h22 et 14h26.
Pour faire correspondre au mieux les besoins de production et l’intervalle de production fixe, il
va être nécessaire de diviser cet intervalle par l’incrément le plus faible (7 minutes) pour
obtenir un nombre de créneaux divisant cet intervalle.
Une fois le séquenceur crée nous allons le remplir avec des signaux d’appel kanban en
fonction :
Dans le cas d’une production pour recompléter un stock consommé par les clients nous aurons
des signaux d’appel kanban spécifiques pour chacun des produits réalisés et 2 alternatives,
selon la stratégie de production de l’entreprise :
Pour revenir à notre exemple les produits A, B, C et D sont vendus « sur stocks » et les ventes
moyennes quotidiennes sont respectivement de :
Comme nous avons choisi pour stratégie de production de coller au mieux aux ventes réelles
nous allons établir un programme de production quotidien basé sur les prévisions des ventes
que nous allons « charger » dans le séquenceur Heijunka, mais que nous pourrons modifier si
nous constatons des écarts significatifs entre l’historique des ventes moyennes et les ventes
réelles.
8.00 8.42 9.24 10.16 10.58 11.40 13.02 13.44 14.36 15.18
8.42 9.24 10.06 10.58 11.40 12.22 13.44 14.26 15.18 16.00
A
A A AA A
B
BB B BB BB
C
CC C CC CC
D
D DD DD DD
Gestion
Production
Heijunka
Procédé
cadenceur
Procédé cadenceur
Production à la commande
Gestion Cde
Production Client
Heijunka
Procédé
cadenceur
Heijunka
Procédés cadenceur
Mise en garde.
Le MES signifie Manufacturing Execution System, que l’on peut traduire en français par «Système
d’exécution des fabrications ».
Présentation/Définition :
Le domaine d’application du MES se situe entre les systèmes utilisés dans les ateliers pour
contrôler l’exécution et les systèmes de niveau planification occupé par les progiciels de gestion
industrielle, comme la GPAO et plus généralement aujourd’hui les logiciels de type ERP. Le choix du
MES permet non seulement une optimisation de l’outil de production mettant à profit les
technologies informatiques, mais également un traitement des informations en temps réel selon
une échelle de temps réduite : alors que la planification travaille au mieux à la journée ou à la
demi-journée, le MES devra être capable de réagir dans des durées de quelques minutes.
La mise en place d’un tel outil suppose un investissement important en termes d’informatique,
d’automatisme et de changement des habitudes dans l’atelier. Investissement qui peut s’avérer
payant et qui est incontournable pour certaines entreprises.
Si vous rencontrez un besoin de traçabilité avec des données qualités nombreuses issues des
opérations de contrôle et de mesures prises sur les appareils de production le MES fournira une
base de données pour centraliser ces informations et les rassembler dans les dossier de
qualification. (Aciéries, Industries agro-alimentaires…)
Un besoin de traçabilité à la pièce est souvent mal pris en charge par les logiciels classiques de
gestion de production. Dans ce cas c’est le MES qui s’assure de la traçabilité des numéros de série
ou de pièce des composants pour caractériser complètement le composé. (Semi-conducteurs)
Le MES permet de mettre à disposition des opérateurs des informations « riches » sur le poste de
travail : plans, procédures, cahier des charges clients. Il peut prendre en charge des calculs de
consignes. Ces informations « suivent » le produit et sont facilement accessibles. Leur mise à jour
et la cohérence avec l’ERP sont facilitées. Ainsi on atteint le zéro papier. (Fabrication en petite
série, électronique).
Enfin dans un contexte d’atelier fortement automatisé le MES constitue l’outil de supervision qui
adresse l’ensemble de l’atelier de l’entrée des matières premières à la sortie des produits finis.
Dans ce cas le MES devient un système d’aide à la décision qui facilite la flexibilité de l’atelier.
Une fois mis en place le MES apporte des gains significatifs sur l’ordonnancement qui se traduisent
par une réduction des cycles de production et des encours.
Lors du lancement le MES permet de valider la disponibilité des personnels qualifiés, matières
attendues, machines, outils et documentations. Ce qui évite les OF lancés à tort et les effets
pénalisants pour l’atelier (perte de temps à rechercher les pièces et documents, retards).
De plus la cohérence des informations entre le MES et l’ERP, la capacité à gérer les modifications
techniques et à les répercuter sans délai de transmission diminue le risque des erreurs liés aux
changements techniques.
L’association MESA (Manufacturing Execution Systems Association) a dressé la liste des bénéfices
rencontrés par les utilisateurs de MES :
- réduction des cycles de production (par la meilleure vérification des disponibilités des
ressources et documents au lancement),
- réduction du niveau des en-cours,
- réduction et même élimination des temps de saisie des données,
- augmentation de la qualité des produits,
- réduction et même élimination des documents papier,
- élimination des pertes de documents,
- responsabilisation des opérateurs,
- augmentation du service clients.
Ordonnancement des opérations : basé selon des priorités propres à chaque poste de travail
Cheminement des produits et des lots : traçabilité des lots et des pièces
Collecte et acquisition de données : relatives à la production par saisie manuelle ou par des
automates
Traçabilité produit et généalogie : gestion des numéros de lot ou de série des matières et
composants consommés, des opérateurs
Analyse des performances : par exemple le taux d’utilisation des ressources, le cycle de
production, le respect du planning.
L’interaction ERP-MES :
La complémentarité ERP/MES
Ce qui a Résultats et
été produit statuts
opératoires
Ce qui a Instructions
été fait
Opérateurs
de travail
L’ERP gère les commandes clients et demande au MES de réaliser des actions nécessaires à la
production pour satisfaire ces commandes.
L’ordonnancement des OF est généralement réalisée dans l’ERP ou le progiciel de GPAO, et dans ce
cas le MES reçoit l’OF ordonnancé. Mais l’ordonnancement peut également être effectué au niveau
du MES, dans ce cas le MES reçoit de l’ERP, le numéro d’OF, la quantité à produire et la date de fin,
il utilise alors la gamme et les logiques d’ordonnancement qu’il possède en mémoire, pour réaliser
l’ordonnancement qui, par exemple, peut-être sous-contrainte.
Le MES gère l’information de production avec un niveau de finesse que l’ERP ne sait pas atteindre.
La gamme de l’ERP traite d’opération au niveau d’un ilot de production. Le MES tient compte de
chaque machine et détaille les modes opératoires. Les paramètres métiers sont pris en compte :
contraintes qualité spécifiques, contraintes liées au type de production. Le suivi de production
intègre toutes les informations utiles au contrôle qualité et aux analyses de performances.
Le MES remonte au système d’information (GPAO, ERP): les états des ordres de fabrication, les
dates de début et de fin, les dates de mise à disposition, l’état des ressources, l’état du personnel,
l’état des matières, les recettes de contrôle, la traçabilité et généalogie des produits.
FOCUS : Les Flux tirés sur base d'OF
Comme vu dans le paragraphe sur les flux tirés un signal physique peut être mis en place pour
réapprovisionner un supermarché en répercutant le besoin de rapprovisionnement sur le procédé
cadenceur.
Les conditions peuvent ne pas être tout à fait propices à l'utilisation de kanban sous forme de
carte.
Tout d'abord la famille de produit fabriquée peut être assez grande et comporter de nombreuses
références nécessitant autant de signaux distincts. Elle peut aussi être empreinte d'une certaine
variabilité du besoin final. Ce qui aura des répercussions sur la taille de la boucle de
réapprovisionnement dans son cas le plus défavorable (fort besoins) et le nombre de kanban la
constituant.
Pour être complet, deux derniers facteurs ont aussi leur importance : le takt time, ou le temps du
besoin client unitaire : 1 pièce doit sortir tous les….et le pitch : séquence de passage aussi appelé
intervalle de production (voir l'article détaillant ce point) en relation direct avec la taille des lots.
Cette notion de débit (takt time) combinée avec le volume de la pièce aura une répercussion là
aussi sur le nombre d'unité de manutention à déplacer et par la même du nombre de signaux à
générer pour accompagner-piloter ce flux.
Je garde à l'esprit l'exemple de ferrures, fabriquées en automatique et qui avaient un takt time de
l'ordre de 3s. Les unités de manutention de l'ordre de 500 pièces défilaient au rythme d'une caisse
toute les 25 mn, soit une cinquantaine par jour pour une seule référence. Or, la famille comportait
une bonne vingtaine de références…Plus les variations à absorber, le fond de roulement, les aléas à
prendre en compte, … au total le nombre de cartes kanban aurait pu dépasser allègrement
plusieurs milliers.
Les flux tirés à partir de kanban peuvent ainsi atteindre des limites au niveau de leur gestion,
basée sur le visuel uniquement. Il devient physiquement délicat de disposer de tableaux reprenant
toutes les cartes acheminées sur un poste pour piloter l'enclenchement des lots à fabriquer.
• Les contenants doivent être standardisés ainsi que leur mode de chargement
• Les quantités physiques produites respectent les quantités planifiées au niveau de l'OF
• Le principe des kanban doit être acquis par ailleurs (sensibilisation, formation), par
exemple pour l'approvisionnement d'un bord de ligne et l'utilisation d'un système kanban
double bacs. Et cela afin qu'il y ait un respect strict des règles et des quantités notamment.
L'utilisation des OF pour un mode tiré des flux de production, permet le cas échéant de piloter le
flux de façon dynamique (se référer à l'article sur les flux tirés).
Prenons le cas du procédé cadenceur positionné pour une fabrication à la commande en début de
ligne. Il est possible grâce au système de gestion de recalculer à partir des donnés fermes
(commande client et OF engagés) la priorité des OF à chaque poste.
Ainsi il est possible ne faire rentrer dans le système qu'un équivalent de la charge qui a été libérée
par le procédé cadenceur. Ou bien, on peut en adapter temporairement la capacité.
C'est le cas sur le site de la société Festo à Rohrbach qui applique cette démarche directement
inspirée de la théorie des contraintes de E. Goldratt et transcrite dans les règles de gestion de
l'ERP.
FOCUS : Temps de changement de série et taille des lots.
C’est une évidence universelle, lorsque l’on ne peut pas réaliser les produits unitairement mais par
lot, plus les temps de changement de série sont longs et plus les tailles de lot des ordres de
fabrication (OF) doivent être importantes afin de les compenser, d’où l’utilisation de la célèbre
formule de Wilson pour calculer la taille de lot optimale.
Le problème c’est qu’en utilisant cette formule, ou une formule dérivée, nous nous résignons,
consciemment ou inconsciemment à accepter la fatalité des longs temps de changement de série
et des tailles de lots très importantes, et même si tout le monde à entendu parler de la méthode
SMED (Single Minute Exchange of Die ou Changement d’outils en moins de 10 minutes) peu
d’entreprise l’on réellement mise en œuvre et surtout pérennisé, bien que cette méthode puisse
apporter des avantages concurrentiels énormes, par une réduction des stocks et des en-cours et
une meilleure réactivité.
Le propos de cet article n’est pas de revenir sur la méthode SMED, largement décrite par ailleurs,
mais de développer la vision Lean du sujet et plus particulièrement le calcul de l’Intervalle de
Production de Chaque Pièce ou EPEI (Every Part Every Interval) et son utilisation pour calculer les
tailles optimum des lots et surtout fixer des objectifs d’améliorations.
L’Intervalle de Production de Chaque Pièce (EPEI) permet de répondre aux questions suivantes :
- A quelle fréquence pouvons faire réaliser tous les produits par un même procédé ? Une fois par
mois ? Une fois par semaine ? Plusieurs fois par jour ?
Il est à noter que l’Intervalle de Production de Chaque Pièce (EPEI) ne doit surtout pas être calculé
pour un produit mais pour l’ensemble des produits réalisés dans un processus ou par le procédé
cadenceur du processus.
Principe de Calcul
Pour illustrer la démarche nous allons nous rendre dans une entreprise qui réalise des petits
équipements électromécaniques dont le procédé cadenceur, l’assemblage final, travaille en 1
équipe de 7 heures (8 heures d’ouverture moins 1 heure de pause, et 5 jours par semaine et
réalise 5 produits de la même famille dont la demande moyenne hebdomadaire est de 2250 pièces
pour l’ensemble des 5 produits. La capacité hebdomadaire est donc de :
Ensuite nous allons calculer le temps total de production hebdomadaire qui est nécessaire pour
réaliser la moyenne des demandes des clients pour les différents produits réalisés.
Nous pouvons alors calculer le temps total hebdomadaire disponible pour changer de série pour
l’ensemble des produits, soit :
2100 – 1688 = 412 minutes ou 6h56
Maintenant nous allons faire la somme des temps de changement de série pour tous les produits,
car nous allons en avoir besoin pour calculer la fréquence de production optimale et l’Intervalle de
Production de Chaque Pièce (EPEI).
1. Calculer le temps
Temps disponible pour total de production
changer de série pour tous les articles
2. Calculer le temps
disponible pour
Temps total effectuer des
changements de série
de production
3. Calculer le nombre de
changement de série
possible par
jour/semaine/mois
Dans notre exemple, les temps de changement de série pour passer d’un produit à un autre sont
de 40 minutes, et la somme des temps de changement est de 200 minutes pour réaliser au moins
une fois par semaine les 5 produits.
La fréquence de production optimum en divisant le temps disponible pour changer de série par la
somme des temps de changement, soit dans notre exemple
Ce qui signifie que compte tenu des temps de changement de série actuels et des heures
disponibles pour changer de série, nous pouvons réaliser 2 changements de série dans la semaine
pour l’ensemble des 5 produits.
L’Intervalle de Production de Chaque Pièce (EPEI) se calcule en divisant la somme des temps de
changement de série par le temps disponible pour changer de série, soit dans notre exemple :
En multipliant l’intervalle de production par le besoin hebdomadaire moyen nous allons obtenir la
taille de lot optimale, soit :
Nous pouvons alors organiser notre production, par exemple, de la façon suivante :
En faisant cela, comme hélas beaucoup d’entreprises, nous avons répondu à la question « Quel est
l’intervalle optimum en fonction de nos temps de changement de série ?», alors que la démarche
Lean consiste elle à se poser la question « Quels sont les temps de changement de série qui sont
nécessaires pour être plus flexible et coller le plus possible aux besoins des clients ? ».
Donc nous allons raisonner de façon différente et diviser le temps disponible pour changer de série
par le nombre de types de produits nécessaires pour satisfaire les besoins quotidiens des clients. Et
ainsi trouver le temps de changement à atteindre pour nos futurs chantiers SMED.
Dans notre exemple nous avons 412 minutes par semaine pour changer de série, ce qui fait 82
minutes par jour et 5 types de produits, donc notre temps de changement objectif sera :
Il est à noter que le concept d’intervalle est essentiel dans le cadre d’une production d’assortiment.
Il s’agit d’une mesure de flexibilité. Plus l’intervalle sera petit et plus nous serons flexibles pour
produire ce que les clients souhaitent et au moment où ils le souhaitent.
Pour terminer cet article, nous indiquons que les différentes alternatives possibles pour réduire
l’intervalle sont :
Le MRP2
Clients
Plan Stratégique
Plan Industriel
et Commercial Charges Globales
(PIC)
Gestion de la
Demande Programme
Directeur
de Production Macro Charges
(PDP)
Calcul des
Besoins Nets Charges Détaillées
(CBN/MRP)
Le Contrôle des Flux en Entrées et Sorties s’applique plus particulièrement à la gestion des
ressources goulets ou encore à la totalité d’un atelier.
Il permet aux gestionnaires et chefs d’atelier d’obtenir une vision globale sur :
- Les entrées planifiées issues de l’ordonnancement des ordres de fabrication
- Les entrées réelles (arrivées pointées à la ressource ou dans l’atelier)
- Les sorties planifiées (capacité de la ressource ou de l’atelier)
- Les sorties réelles (sorties pointées pour la ressource ou pour l’atelier)
- La file d’attente (à la ressource ou pour l’atelier)
En fonction des métiers des entreprises, les données sont soit des heures gammes (Temps de
préparation et exécution), soit des quantités de pièces, soit des OF, etc...
Semaines 18 19 20 21 22 23 24 25
Entrées planifiées 100 100 100 100 100 100 100 100
Sorties planifiées 110 110 110 110 110 110 110 110
Machine : 505
Son analyse permet d’anticiper et de faciliter la prise de décisions afin d’éviter des problèmes,
comme par exemple :
- Augmenter la capacité par des heures supplémentaires, soit pour faire face à une
augmentation prévue des entrées, soit pour réduire le niveau de la file d’attente.
- Limiter le lancement des OF, si la file d’attente est trop importante et la capacité pas
encore augmentée.
- Anticiper le lancement d’OF si la ressource ne va pas être pleinement occupée ou si la file
d’attente est devenue trop basse et que cela risque de perturber les ressources avals.
- Modifier la capacité de la ressource ou de l’atelier, lorsqu’il existe une différence notoire
entre la capacité de référence et la capacité démontrée.
Conclusion
La fonctionnalité Contrôle des Flux en Entrées et Sorties n’est malheureusement pas intégrée dans
tous les progiciels de GPAO ou ERP, mais on peut combler cette lacune par des développements
assez simples qui seront très vite rentabilisés compte tenu des améliorations qui seront apportées
dans le pilotage des ateliers et qui se traduiront par des en-cours maîtrisés et des délais respectés.
Par expérience, le Contrôle des Flux en Entrées et Sorties est souvent difficile à faire accepter par
les gestionnaires et chefs d’ateliers, mais une fois que son fonctionnement a bien été compris et
que son utilisation a démontré des améliorations des délais et du service clients, il devient leur
principal outil de pilotage dont ils ne peuvent plus se passer.
Le pilotage des files d’attente est une utilisation du contrôle des flux en entrées sorties qui permet
de stabiliser le niveau des en-cours afin de fluidifier la circulation des OF dans les ateliers et de
garantir un délai standard aux clients internes et externes.
Fonctionnement
Dans l’exemple ci-dessous, la ressource F1584, les longueurs mini et maxi de la file d’attente ont
été respectivement fixées à 2 et 3 jours de production.
La capacité hebdomadaire de la ressource est de 105 heures (gammes), soit une capacité
quotidienne de 21 heures. De ce fait la file d’attente mini sera de 42 heures et la file d’attente maxi
sera de 63 heures.
Pilotage des Files d’Attente
Ressource F1584
Semaines 10 11 12 13 14 15
Entrées réelles 107 98 121 102 101
capacité 105 105 105 105 105 105
Sorties réelles 104 105 108 103 105
File d’attente = 44 47 40 53 52 48
Le gestionnaire aura donc pour mission de contrôler le niveau réel de la file d’attente par rapport
aux valeurs mini et maxi et :
- - Soit pour réduire le niveau de la file d’attente
o Augmenter la capacité
o Limiter les lancements ou l’arrivée des OF.
- - Soit pour augmenter le niveau de la file d’attente.
o Anticiper le lancement ou accélérer l’arrivée d’OF
Comme vous pouvez le constater en fin de semaine 11 nous étions sous le mini (40 pour 42 de
mini) et le gestionnaire a réagi en augmentant les entrées en semaine 12.
Nota
Pour expliquer le principe nous avons pris la maille d’analyse d’une semaine, mais la maille la plus
pertinente est la journée.
Glossaire
Charge – Load : Quantité de travail lancé et planifiée dans une usine, sur un poste de charge ou
sur une opération.
Contrôle des flux en entrées et sorties - Input ouput control : Méthode de gestion des
capacités qui consiste à piloter les entrées planifiées et réelles ainsi que les sorties planifiées
(capacité) et réelles. Cette technique qui s’applique plus particulièrement aux postes goulets ou à
des ateliers complets permet de connaître et de piloter l’en-cours de charge.
Date de début d’une opération – Operation start date : Date à laquelle il faudrait démarrer
une opération pour que l’ordre de fabrication dont elle fait partie respecte la date de fin prévue.
Date de fin d’une opération – Operation due date : Date à laquelle il faudrait terminer une
opération pour que l’ordre de fabrication dont elle fait partie respecte la date de fin prévue.
En-cours – Work in process (WIP) : Ensemble des produits à différents stades de réalisation
dans l’atelier.
Feuille de lancement ou liste des ordres à prendre – Dispatch list : Liste communiquée à
l’atelier qui donne des informations détaillées sur la priorité, le lieu, la quantité et la charge par
opération pour chaque ordre de fabrication (OF).
Fractionnement de lot – Lot Splitting : Division d’un lot en plusieurs parties pour une exécution
simultanée sur plusieurs ressources similaires. Cette méthode peut-être est utilisée pour détacher
d’un ordre de fabrication et produire en urgence quelques pièces mais elle consomme de la
capacité si les temps de préparation sont longs.
Gamme – Routing : Ensemble des informations qui décrivent la méthode de fabrication d’un
produit. Elle comprend au minium la séquence des opérations à réaliser, les postes de charge
impliqués et les temps fixe de préparation et unitaire de production. Les gammes sont utilisées
pour éditer les fiches suiveuses des ordres de fabrication, calculer les besoins en capacité,
ordonnancer les ordres de fabrication, calculer les coûts objectifs de production. La fiabilité des
gammes est un des 4 piliers de l’excellence en gestion industrielle.
Message d’action – Action message : Message émis par le système pour des articles gérés par
le PDP et le MRP pour signaler la nécessité d’une action et sa nature afin de résoudre un problème
existant ou potentiel. Ces messages d’action sont généralement « lancer l’ordre », « avancer
l’ordre », « reculer l’ordre ». Il est à noter que le non traitement ou le traitement partiel des
messages concernant des articles directeurs fausse le calcul des charges et de ce fait est la cause
racine d’une perte de fiabilité et de crédibilité du plan de production qui est souvent compensée par
des systèmes parallèles et autres listes d’urgences.
Poste de charge - Work center : Unité de fabrication composée d’une ou de plusieurs personnes
et/ou machines similaires qui peuvent être considérée comme une entité pour la planification des
besoins en capacité (charges) et pour l’ordonnancement.
Programme Directeur de Production (PDP) – Master Production Schedule (MPS) :Le PDP
représente ce que l’entreprise a prévu de produire en quantité et en date. Le PDP doit prendre en
compte les prévisions, le plan industriel et commercial ainsi que le carnet de commandes, les
disponibilités des matières et des ressources, la politique et les objectifs du management.
Priorité d’une opération – Operation priority : Importance relative donnée à une opération en
fonction de sa date prévue de fin ou de début.
Temps d’attente – Wait time : Temps pendant lequel un OF qui va ou qui vient être traité reste
près d’un poste de charge. Ce temps est généralement enregistré dans les données des centres de
charge.
Temps de changement de série – Setup time : Temps nécessaire pour qu’une machine, une
ressource puisse passer de la dernière pièce bonne de d’un ordre de fabrication à la première pièce
bonne de l’ordre de fabrication suivant.
Temps d’exécution – Run time : Temps nécessaire pour réaliser une opération à valeur ajoutée.
Ce temps correspond au temps unitaire de la gamme multiplié par le nombre des pièces à réaliser
pour l’OF.
Temps opératoire- Operation time : Somme des temps de préparation et d’exécution d’une
opération.
Temps de production – Production time : Somme des temps de préparation et d’exécution
(temps unitaire multiplié par le nombre de pièce d’un OF) d’une opération.
Temps de transit – Transit time : Temps standard dédié au transfert des pièces d’un centre de
charge à un autre. Ce temps est généralement enregistré dans les données des centres de charge.
Temps Takt - Takt Time : Rythme de production synchronisé avec la demande des clients. Ce
temps correspond au temps de travail effectif quotidien (généralement exprimé en secondes) divisé
par le besoin quotidien des clients. Le temps Takt est une référence pour la production en Juste à
Temps.
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Daniel Chabbert
ARDI Rhône-Alpes
dchabbert@ardi-rhonealpes.fr
04 77 91 11 30